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5Le rôle de l’homme et de l’entreprise dans la société,


discussion avec Kankyo Tannier (partie 1)
CG : bonjour Kanyo Tannier. Vous êtes nonne dans le temple de M.O.V.G. en Alsace et vous résidez
ici depuis un certain temps, je pense ?

KT : 17 ans.

CG : merci de votre accueil aujourd’hui. C’est vraiment très gentil de votre part de nous offrir de
votre temps. Et, aujourd’hui, je souhaiterais discuter avec vous de l’impact que l’individu peut
avoir dans la société en général. Et voir aussi, quel impact ça peut avoir comme répercussion dans
la société et l’entreprise.

KT : d’accord. Pour nous, dans le bouddhisme, toutes les choses sont liées. Il y a cette notion…Une
notion phare du bouddhisme qu’on appelle « l’interdépendance ». C’est-à-dire qu’on ne peut pas
considérer qu’un individu ou même une chose ou une entreprise est isolé, du reste du monde. Et
donc c’est en partant de ce point de vue-là qu’on conçoit la vie. Et du coup, le bouddhisme en
entreprise ce serait, par exemple, de prendre conscience du fait que quand on fabrique quelque
chose (un composant, une puce électronique ou quel que soit l’objet qu’on fabrique), il y a tout un
tas de causes qui permettent ça possible. Par exemple, une puce électronique. Imaginez jusqu’où on
peut aller ? On a la puce. On a toutes les personnes qui ont réfléchi pour la concevoir. Ensuite, pour
fabriquer la puce, il va falloir un outil ou une machine spéciale. Pour alimenter la machine, il faut de
l’électricité. Pour avoir de l’électricité, il faut l’éolienne. Pour avoir le vent, il faut l’atmosphère,
l’oxygène, le soleil, des plantes, etc.. Et du coup, notre vision, elle est vraiment cette vision dans cette
énergie qu’on appelle « l’interdépendance de tout » et cette circulation entre les choses.

CG : lorsqu’on a des convictions fortes, comment est-ce que cela peut se refléter dans son
quotidien en tant que personne ?

KT : au point de vue bouddhisme vous voulez dire ? Cette notion d’interdépendance elle va nous
inviter tout au long de la journée à être dans un sens de la responsabilité. Parce que du coup, en
prenant en considération tout ça, on se rend compte que le moindre geste, la moindre chose qu’on
fait à des répercussions. Ca créé des effets. Voilà, on rencontre une personne. Ca créé des effets. On
mange quelque chose et il y a comme une circulation de choses. Donc ces convictions fortes c’est de :
en même temps j’ai une grande responsabilité dans le monde et en même temps ça me redonne une
place dans l’univers. Je deviens quelqu’un d’important puisque le moindre acte produit des causes.

CG : et donc, la société japonaise qui est une société de communauté, où la communauté est
importante et parfois prime sur l’individu. Il y a un côté paradoxal de l’importance de l’individu au
sein de ce groupe aussi.

KT : oui. Quand je dis qu’il y a la responsabilité individuelle, c’est l’un des aspects. L’autre aspect c’est
que cette interdépendance de toute chose ça crée finalement un très grand groupe. Ça crée
l’attention aux choses, l’attention aux autres, l’attention aux biens communs. Il y a ces deux éléments
qui sont dans le bouddhisme aussi important l’un que l’autre. Je vais vous donner un exemple. Par
exemple celui de ce monastère. Le monastère ici c’est comme une petite entreprise, on pourrait dire.
Il y a des gens qui habitent. Il y a beaucoup de bénévoles. Ça c’est un aspect très spécial au niveau de
la gestion du groupe. Et pour que ça fonctionne, il faut que chacun reçoive quelque chose. C’est-à-
dire que chacun puisse avancer dans son évolution en étant là. Mais aussi qu’on soit au service du
fonctionnement du lieu. Il y en a qui vont s’occuper du jardin, de la comptabilité, de la
communication, etc.. Donc l’aspect groupe et l’aspect individu sont finalement à égalité.

CG : Et donc il y a l’aspect d’être au service de quelque chose qui est plus grand que nous. Et
l’aspect, comment dire, qu’en offrant ce service on peut soit même se développer.

KT : Exactement.

CG : Mais c’est quelque chose qui vient de l’intérieur. C’est quelque chose qui est offert.

KT : oui, qui est offert au groupe. Bon là, on essaye de séparer complètement les deux choses :
groupe et individu. Mais, en fait, ça s’entrelace en permanence. Et les valeurs qui sont portées ici.
Par exemple les valeurs du groupe. Ça anime aussi l’individu. On se rend bien compte qu’en faisant la
plus petite tâche qu’on va… Mettons, quelque chose de plus joli, donner de l’esthétique au lieu,
permettre l’accueil de personnes extérieures, diffuser une belle atmosphère, etc. Et donc chacun est
gagnant à la fin.

C : et quelles sont les valeurs que vous venez d’évoquer ?

KT : alors, il y a beaucoup de valeurs dans le bouddhisme qui sont même des pratiques au quotidien.
Quand on avance dans la voie bouddhisme un moment donné on peut recevoir des préceptes.
Chacun fait ce choix-là. C’est un petit peu des « ne pas ». Alors ça ressemble à nos dix
commandements catholiques, etc.. Mais c’est des invitations. C’est : « ne pas tuer, ne pas voler,( un
très difficile) ne pas critiquer ». Le pire pour moi c’est : « ne pas se mettre en colère, etc.». Et tous
ces « ne pas » portent une invitation à aller vers ça. Mais sans être trop dur avec soi-même non plus.
Donc ça c’est un peu les valeurs bouddhismes qu’on porte ici.

CG : est-ce que vous ressentez des difficultés avec des personnes que vous rencontrez qui ne sont
pas japonaises ? Vous avez des Allemands, des Français, toutes les nationalités. Comment ces
personnes sont-elles réceptives ? Est-ce que vous ressentez des réceptions ou des « antennes
différentes » en fonction des nationalités ou des personnes que vous rencontrez ici ?

KT : alors ce qui est très intéressant dans le groupe humain qui est ici. Je pense que ça peut être la
même chose dans une entreprise. En fait, il y a des personnes qui viennent de tous les milieux
sociaux. Aussi bien des hommes que des femmes. Il y a toutes les classes d’âge. Et cette particularité
donne vraiment une très grande richesse au niveau social. On a des très jeunes de 17 ans et puis des
gens de 80 ans qui sont au même endroit, à la même place et qui discutent ensemble. Après, la façon
dont chacun va recevoir ce qui se passe ici dépend beaucoup de l’expérience de vie personnelle. Et,
quand on est, pour employer les mots de l’entreprise, « manager du groupe », ça nous invite à avoir
« des antennes ». Je pense que le manager est un pédagogue et qui doit adapter son discours en
étant très attentif aux gens rencontrés. Donc le lien avec le bouddhisme c’est que notre pratique est
basée sur la concentration et l’attention. Et donc, je vais toujours essayer, par exemple, d’être
vraiment avec la personne avec qui je parle : de la voir, de l’écouter, de l’analyser où elle est.

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