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Livre Premier. DELA VRAYE RE- PENTANCE, ler- a . kes Omme?homme fe doit ex. S\ teveiller inrericurement dans Tey fa volonré & dans fon enten- oms demeéne , & quelles doivent bli, BRS étre fs meditations & fs re- Pur (folurions, sill defire de faire une ferieule pe- fon’ Ritence , & avec quel coeur j! fe doit prefen- om ter devanr Dieu, pour Iui demander & obte- ont Nir le pardon de fes-pechés, . pe= 1. Lorsque Phomme veut entrer dans int la repentance, & fe tourner a Dieu par fes 2US” pricressiLfanc qu'il confidere ayant toute priere, oR auelle eft Jn difpotition de fon ceur, comme eff tout a fait derournd de Dien, & lui eft Svenu perfide : comme il n’a d’alfeaion & inclination que pour les chofes remporelles, taduques & perillubles, & poine @amour fin A cere ‘en nos premiers paréns abomination a DelaVraye cere pour Dieu & pour fon prochain : &com- HG me {és voyes & es defirs. (ont direétementy.c° contre les commandemens de Diew, en fortej, <1 quil ne cherche que foi méme, & n’érabligs fon plaifir que dans les vaines comyoitiles dep cy Ja chair. whe A Lek 2, En fecond lieu, il doit confiderer 5 —! comme toutes ces chofes font une inimitigjg. | contte Diew, que fran lui a excitée para rufa. 9 nous aflujettic & mourir de'mornée 8 fentir labs corruption de nos corps. = a 3.En.rroifieme lieu il doit conGdesextan, les trois cruelles chaines , dont nos ames font econ) Ti¢es pendant rout le tems “devcette vie ter Pallia refire ; La premiere @elt la colere xerrible déayoie Dieu, Pabyme & le monde tenebreux, qui ef le i Ie centre 6 la vie ereaturelle de Fame, Lalohe,, deuxieme chaine eft le defir du diable end ayont vers les ames, qui tend continuellemenr 3 I ee cribler, a les tenter & 4 les precipiter fans ceflé Dieu de Ja verité divine danis1a vanite,comme dans de Fell Yorgueilfidans l’avarice, dans Renyie & dai Ja colere, fouflane & inflammant continuel fement) par fes defirs ces mauvailes: gualic dans l’ame, parott fa yolonté f€ detourne Dicu, & entre dans Piplaité (proprieré), J troifieme chaine, quiett la plus nuifible toutes celles, done Pame eft lice, ceft la chal & le fang corrompu & entiéremene vain, eftre , mortel & rempli de mauvailes cor youth Repentance. 3 Woitifes & inclinations. Ici Phomme doit con- men; lérerscommeilen plong? en corps & ename mene Bans le bourbier da peché, lié & garotté fous satel folere de Dicu dans la pueule de Pabyme sab FFinferpal comme la colese deDieu elt alluc & demic dans fon ame & dans.fon corps, & comme ee il elt ce puant porcher, qui a disfipé & con- imitigq en’ 2¥¢¢ les porceaux d’engrais de fatan dans (cu! Voluptes palllageres heritage de fon Pere y a tulfavoir {onlamour & fa mifericorde ;_n’ayant tein gboint obfervé Pallianice precieute de la recon. 1 laFilitiondde lamore & dey innuceftes fouthoor, kes de Chrift, que: Dieu de fa pare grace a Planté en nétre humanicé 5 & en qui il nous a teconcilie ; comme jl a aufli to 5 tetPalliance de fon batéme ¢ d ale deavoic promis (i cfhide hirerre § iderer, s fone ued fait oublié ans laquelle il 4 fon Sauvenr de eroise en lui & delle ) ayant tellement fouille 8c fe ena Meet par le peché la jultice « que Diew fui oy [age NOlt: donnée de grace’en Chrift) que main- A Neen iI faue gull (ole expels ane yeux Ho jecilé Dieu avee: cet aimable habit de innocence Sdanfh cGy citit a foul, Conithe-in {ale ber. +danl] Bee Ue pores, couvers de bone & de lam. nucl’| beaux dechinds, mangeant continuellement aalicel avec les Perceaux du diable Jes goufles de la re dé) vinité, n’étany Pas digne, d’étre appellé Pen- i TH) fane de Dieu & un membre de Jt-fus Chrift. 2 jeu,il doit confiderer oo act: Et atttcieme I cro] x uewements que lainiore furieute Pattend Mop] UME heure & & tous moment, quelle le con “a Az veut ro iti De. la Vraye yeut failir, yéeude cet habit de porcher & ciel, fort peché & dans fes abominations, & le gS how cipiter dans Pabyme ‘de Penfer,, commet!leme parjure & un infidelle jiqui doit dere get2U3 dans Ia chambre obfeure dela mort, pout, 7 jugement de Diew, ee 5- En.cinquieme lieu, il doit eon! « rer ce jugement terrible & rigourenx , PeMts vant Jequelil faudra qu'il comparoifie vive on avec toutes fes abominations, & oin tous cée!> 1 qu’il aura offenfé ivi bas des paroles ou d tions & qu'il aura donné eccafion pour fr du mal, & inftigué en les ponflant avec fol, peché, viendront,en {a prefence, le mau & cela devant les yeux de Chrift, & prefence de tous lesanges & de’ tous les fa Quelle fera alors fa honte & fa confufi quelles frayenrs ! “quel erernel desefpe quels regrets éternels ! @’ayoir ainf ni pour des plaifirsde courte durée une beatil fi grande & écernelle, & de n’ayoir pas pris garde a foi, afin de pouvoir sufi dans la communion des Saffits dans ta fun éternelle, &esjouir de la vertu divine f: he, 6, En fixieme lieu, il doit confid comme le méchant perd Pimage divine S,, da foi, Payane creé 4 fon image & reflemblan®, fin & comme au liew de cette image il a rect : masque difforme, reflemblanea un ver i nal, oud une bere horrible & monftru dans Jaquelle i! ef un ennemi de Dieu, cos atteiny oui Repentance. 5 ther & Ciel, contre tous les faints anges & de tous Sle gS hommess comme fa compagnie {era éer- imme llemen avec les diables & les infeetes in. tre gAttausxen des tenebres horrible, pout, 7 En feptieme lieu, il doit confiderer Hentivement les fupplives & les peines ¢ter- confle!!es des damnés, comme ily feront tour nx, #°Ms par des frayeurs éternelles dans les levis Ominations » qu’ils aurone eommis ici bas, ous offt'® que jamais ils puillent voir le fejour des on dS . ni teceyoir le moindre foulagement , our #2™™E il (e voir dans Pexemple du mau jiche, G@eft ce que Phomme doit confidercy be aude ricufement, & fe fouve Diew ne gavoit creé dans une j mblance ccfail lle Rploriente, & { voir dans fa propre ifarigay B® & rellemblance, ob il veut lui méme ssefp sbiter 5 comme il avoit creé pour {a gloirey neg, Pour le faire jouir dune joye & dune fe- seaeteielle y en forte qu'il auroit pit habi- feet AVec les fairies anges Scavec les enfans de fans une Iumiere érernelie avéc une furdinen Joyes puiflance & gloire, parmi les 5, ants & rerentiflements de concerts des an- a th Vara divine exultation,, & qu’ainit 2 ae Fejoui qu'il fouhaice fincerement de fe repentit dees pechés, fans pouvoir neanmoins trouver une veritable conuition dans fon coeur, quoi qu'il en aicun grand defir , ( comme en effet une Pauvre ame captive eft alors chancelante , craintife & reduite a fe condamner devant le throne de Dieu ) celui 1a ne fauroit mieux fairey que de tamafler fes fens, & fon efprie Avec toute fa raifon enfemble , & dés le pre- Mier montens, qu’il commence Pentrer dans cette reflexion, & qu'il ent quelque defir de faire penitence; qu'il prenne une forte relo. lution, dentrer dans cette repentance, & de fortir de fes méchantes voyes, de toute la grandeur & gl Jut-il, Sil étoir neceflaire chofes, & n’en faire aucu 13, Qu'en fui dans fon efprie, fans fe foueier re du monde, fal- » abandonner toutes n cas, te il fe propofe fortement dene jamais retourner en ar- ricre , dit-ilpafler pour fou devant tous le Mende , mais de fortir en efprit de route la beaute , 8 de cous les plaifirs du monde, pour quits dans la communion des fouffiances de Chill & de fa mort, en f& croix & fore fa ©r0lXavec patience, érabliffane toure fon efpe- rance fir la vie 4 venir) & €tant bien refolu, emitter en yeriré & fincerité dans la vigne de Chri, & faire [a volonté de Diewy & de Sommencer & finir toutes (es ations en.cette Vie dans Lelptit & te volonsé du Seigneur, difpole a fouttiir Volontiers. toutes fortes de Ag croix, Diew a envoys fon fils au monde, & favoit * To De la Vraye croix & de miferes pour Pamour de Chrift,de fa parole & de_{es promelfes, par lesquelles il nous deftine le ciel en recompenle , 8 pour tre mis a nombre des enfans de Dieu, & in= corporé a Phumanité de Chrift dans le fang de Pagneau de Dieu. 14, I fedoitimpriter fermementdans Pefpric, & envelopper entierement fon ame dans cette penite , que dans certe refolution il obtiendra Pamour de Dieu en Jefus Chrift, & qué Dieu Iti donnera felon tes precieufes promeilés Larrhe excellente, le faine Efpric, pour fon commencement: en forte quil nai-/? tra derechef felon Peffence celefte & divine’) en Phumanité de Chrift, & que Pefprit de nétre Sauveur renouvellera fon cceur en fon | atnour & en {a vertu,8 fortifiera fa foi foible, | & qu’aulhi (faim (pirituelle fera appailte par Ja manducation de la chair &du fang deChrift dans les defits de fon ame, qui ena toiijours faim & foif, SC que dans cette foif il feraab- © breuvé dans la douce fontaine de Jefus Chrift, ot eft l'eau de vie, felon fa promefle veritable & tres-certaine, 15. Ul doie aufi fe perfuader deine ment du grand amour deDieu , quine veut pas la mort du pecheur, mais faconverfion & | fa-vicy & de Ia tendre invitation , que JE(as | Cheift fair ans pauvres pecheurs, aller a lui! pour érre foulages que'e’eft ponr ¢ertefin,que ’ pout ide les ih pour cine fang dans ame. ition arift, enfes prir, nai- vine tde 1 fon ible, | } par hrift jours vab- wif, table sine-7 veut | mn 8! Bfus | aul? sque > woit pout Repentance. IE uur chercher & fauver ce qui, éroit peri, tel qu’ eft le pecheur repentant, qui rerourne 4 fui, Secomme il a donne {& Vie pour Ini,ayant fouffert la mort dans nétre humanité , quwil a pris d foi, 16, Qui plus eft, il doit fe perfiiader forrement , que Dicu a plus Winclination & Pexaucer en Chrift, & a le recevoir én grace, qu'il n’en a luiméme de retourner & Dieu; 8 que Dieu dans Pamour deChrift & en fon hom. tres-precieux ne puiffe vouloir duimau- vais, quen ce nom il ma aucune eeillude de colere, mais quil eft Pamour & la fideliré Ja plus fublime & la plus profonde, & une dou- ceur flipergrande de la Diyinité danscegrand nom Jehoyah, qwil a'manifefté dans nétre humanité de la partic celefte, rombée &ieffa- cée-dans le Paradis par le ech? ceft pour- quoi ila été émé felon foneceur, pour nous influer fon doux amour,afin que par ce moyen Ja colere duPere enflammée en nous fur éteinte & ‘conyertie en amour, ‘Toutes’ les quelles chofes font ainfi arrivées en fayeur des pau- ‘Wres pecheurs , afin qu’ils euffent une porte uyerte pour rentrer en grace, 17 Dans cette meditation jl doit sas- fier forcement, qu’ A cette méme heuse & dans cé moment il eft devant la face de Ja tres-ainte Trinitt, & que Dieu eft veritable- ment prefene'en fui & devant li» felon Pe Crk De laVraye eriture (ainte, qui dic : Ne remplicje pas toutes chifes? La parole eff pres de toien ta bouche & en ton ceeur. Nous vien~ drons chee, vous & y ferons demeuye. Fe Siisavec vous jusqwavla.fin-da monde. Le regne deDieu eff au 1, AinG il doit feavoir & croire cer- tainemenr, qu°il eft avec fon ame devant la facede Jefus Chriftyen la ptefence dela {inte Divinité, 8 qu’anticu, que fon am detournée par derriere de devant Ia face de Dieu, il veut maintenant a certe ménie heure tourner les yeux dé fon ame & rous {es defirs envers Dieu, & avec le pauyre enfane pro- digue & perdu retourner 4 (on Pere, Ee alors, il doit , ayant les yeux de fon ame & de fon efprit abbatu, commencer avec une crainte & une humilité profonde, de confes. fer 2 Dieu fes pechés & indignité a la maniere qui fair: Une breve forme deConfesfion devant Dicu. Chacun fe peut former cette Confes- fion, & Vaugmenter felon fon tat, & felon que Ie faint Efprit fa lui fuggerera, Fai feulement deflein den donper une breve adrefle, bi 19.0 Repentance. Bt: 19, © GrandDieu, faint & incompre= henfible, Seigneur de tour'ce qui exiftey & qui Pes manifefté en Jelus Chrift, avec ta fainte exiftence dans nétre homanitg, par un grand amour envers nous 1 moi pauvre & miferable pecheut, indigne de me prefenter. devanrtoi, je viens me prefenter devant ta face manifeftée en Phumanité de Jefus Chrift, bien que je ne fois’ pas digne de lever {nes yeux vers toi avec requéte & {upplication, & pour te confefler, ques/ai violl,ée quejai éré perfide ala grace & au grand amour, queta Tousas accordés jaidelaiffé Palliance, que tu avois contraété ‘avec moi’ de pure grace parle faint ‘batéme, dans lequel tu tm’avois rect! au nombre de tes enfans heritiers de la vie éternelle, m?érant abandonné aux con- Voitifes & aux -yanités de c¢ monde, par ob Fai fouillé mon ame,& elle eft deyenué toute brutale & terreltre, Bmforte qu'ceant ainft Yeautrée dans le bourbier du peché, ellé ne fe reconneit plus elle méme, &elle fe repute Pour un enfane tour a fait éranger devant ta ace, qui n’eft pas digne feulement de te de- ‘ander grace, Mon ame eft plongée dans le Purbier-du- peché & de la vanité de ma Chair corrumpué, jusqu’au palais dela bouche demon ame, & je n’ai plus qu’une foible ctincelle de refpiration de vie en mai, qui fodpite aprés ta grace, Je tuis tcllement mort dans Ja vanité, que je n’ofe pas méme eleyer mies yeux jusques 4 roi, O Dien 14 De la Vraye O Dieu enjefias Chrift,qui res fait hom= me pour Pamour des pauvres’ pecheurs afin eles fecourir ! je radreile ma plainte. Wy a encore dans mon ame une pecite étincelle de defir 4 toi, Jen’ai fair aucun cas de ton heritage, de cet heritage , que'tu as acquis par ta mort aux pauvres hommes pecheurs,8e fai participé & Vheritage de ta yaniréen la colere de ron pere, dans la terre maudite, Je me fuis jetted dans Pefelavage du peche, 8 je fuis a demi mort 4 ton regne, Je Wis ab- batu, deitiru¢ de ta force, la mort cruelle me talonne, & le diable m’a tellement infes&té de fon venin’, que jeene connois plus mon Sauvenr, Je fuisdevenw une branche fauvage dans ton arbre , & j'ai prodigué ma portion de ton heritage avec les porceaux de fatan, Que te puis-je dire, moi qui ne fuisipas digne. de ta grace, & qui fuis gilane dans le fommeil dela more, qui m’afaili , S¢ qui me trouve li¢ de trois fortes chaines O Toi,qui perromps & enfonces Ja mort! svien donc 4 mon fecours, je ne puis rien,je me fuis mort, & je nai aucune force pour aller 4 toi, & jen’ole'pas méme, tant je fuis confus delever mes yeux 2toi + car je fuis ce por. cher fale 8¢ vilain, quia confumé mon heri- tage avec Ja fauflé amoureufe paillarde de la -yanité dans les plaifirs infames de Ia chair. Je mie{uis cherche moi méme dans mes propres conyoitifes & non pas toi, Et maintenanr : mon Rieger ionmetmarnmaniynsactapecsinniy integers a Senne bs poe ose EE oe we Ow wnewow Repentance. 15 mon ipfaite(ma proptieté) m’a tourng en fo- lie 5 je me trouve nud & depouillé, & ma honte & ma nudité paroiffent 4 mes yeux, je ne les puispluseacher : ton jugement me me- nace, Qu’aj-je a dire devant toi, quieft le juge de tour lemonde ? je mai plus rien a avancer, me voici en ta prefence enticrement nud, & je me jetce a terre devant ta faces je deplore devant toi ma mifere , & jai recours A tgrande mifericorde, Et bien que jen fois indigne,recois moi neanmoins en ta mort & fais feulement, qwen elle je meure 3 ma mort, Terrafle moi dans ma egoite(propricté) que j'ai ulurpé, & fais la mourir par ta mort, afin que je ne vive plus 4 moi méme , puis que de moi méme je ne fais autre chofe que pecher, C’eft pourquoi renyerfe cette mé- chante béte par terre , qui n’eft remplie que desfinetles trompeules,& de fes propres defirss & daignedelivrer cette pauvre amede fes durs liens, © Dien de mifericorde | C’eft par un effet de ta, charité & de ta longanimité , que JE Wai pas deja éré precipiré dans Pabyme de Venter, Je me remets enticrement avec ma Volonté, mes fens & mon ame ata grace, & Fai recours 3 tamilericorde, _Je tinvoque par tamorty de cerre foible étincelle de vie , qui me relte, qui eft environnée par la mort & par enfer y qui ouyrent Jeur guewle contre Moly pour menglonrir rotalement dans la mort 5 16 De la Vraye mort ; Toi, qui as promis, que tu n*éteindras point le lumignon famant, Je n'ai mainte- nant aucune voye pour aller a toi, que tes fouffrances 8 ta mort, puis que tu as chang¢ nétre mort en vie par ton incarnation, & que tuas brifé leschaines de la mort, je plonge cous les defirs de mon ame dans ta merc dans Ia porte rompué de ta mort, O Source inépuifable de Pamour. de Dieu ! fais que je meure 3 mon peché’ & 3 ma vanité en la mort de mon Sauyeur Jefas” Chrift, O Toi, quies la fpiration de l'amour in- fini de Diew !retais ma refpiration affoiblie, en forte quelle commenced’ayoir faim & foif de toi. O JESUS, Toi dont la yertu eft fi douce! abbreuye mon ame deta fource grax cienfe de Peau faillante en vie érernelle , afin welle fe reveille du fommeil de la mort, & gu’elle ait encore plusioifdetoi, Ah qu'elle eft f langueur érant deftituce de ta foree! O Dieu mifericordieux, daigne me conyertir, car quant amoi,je ne puisrien! O Toivain- queur de la more aide moi a combattre ! yois comme lennemi me tient étroitement lié de fes wois chaines, pour empécher, que les ders de mon ame ne seleyent a toi, Vien donc roi méme,& prens en roi tous les defirs de mon ame, Sois mon attrait au Pere, & me delie vyre des liens du diable ! N’aye poine Pegard & ma difformité & a ce que je comparois sm 4 nud hdras inte-| © tes angé que tous ns la de &a fefus tine) lies | foil ti pra> | afin 5 & ‘elle RO; tity din= vois de firs one jon clic ard out ud Repentance, 17 hud devant toils ayant que tu m’ayois donné, mon haleine qui vir encore en moi, & qui fotipire aprés ta Stee, que je puille encore Voir ton fajur, O Abyme perdi ton yéremens, Revéts fenle ment Pamour ! prens en toj tous Tes delirs de Mon ame ¢ arrache les aux liens de la mort par ta:tienne, dans sa relucreétion €n ti, Reftaure moi par ta vertu, afin que mes defits & ma volonté reverdiflent ! Ah Vainqueur de Ja m mMontte toi vaing ™ma Proprieté) romps.ma propre volonté, & froifle tion ame, “afin qu’elle te fraigne, 8c qu'elle fe jette fans celle & tes pieds avec une ferieufe confufion de Propre volonté , devant ton Shgement, en force quelie te foit foamife & obeiflante comme un inftrumentien ta main, Plie Ia dans les liens de It mort, affajertis la 4'ta puillance, en forte qu'elle ne purfle rie Vouloir fans toi, OD cu Efprit Saineen Jefus Chrift mon Stuyeur | enfeigne moiee que je dois faire, POE me toumner 4 tol, Tournema volonté SUP ak 801 £ tire mol en Chrift pour aller BRECON Se drach anol 4 force pour fortie dus peché & data yan forte y que j €n moi une es pechés ‘ oi dans tes liens, & neme aulle pas de toi, de peur que fatan ne me R far 18 De la Vraye farpretine dans ma chait 8 fang:corrompu, ne m’entraine derechef dans la mort de mort, Eclaire'mon efprir, afin que je puillé decouvrir le vrai chemin, qui conduit’ Die &cque/’y marche fansreliche, Alt dremoi to cé,quime-detourne contintiellemenrde toi, donne moi tout ce; qui me peut faire rournt continuellement detoncécé! Deliyre moi moi méme; & fais,que je medonte tourenti 4 toi, Ne perinets pas, que j'entteprenne, que je yeuille, que je penfe & que je fai rien fans coi, Ah jusqu’s quand Seigneus toute fois je ne finis pas digne de te rien di manders — Fais.que: tous les defits de mi ame habitene fans cefledanstes parvis & portes, rends la le dernier de tes valets deli Ja feulement de ta folle cruéiles ot ity’ ni confolation ni recreation, ‘a © Diew en Jelus Chrift!» jeme f avcugle moi méme, & la vanité me re méconnoiflable 4 moi méines dans mon ayeuglement, quoi que tu {oii prés ‘de moi ; mais ta fureur m’a tendu tel bretix , 8 ces: font mes defitsy qui lone al mée, -Artire done a toi Vhaleine des d de mon ame; fondela Seigneur, & froill® én telle forre, que mon'ame puifle obreni rayonde ta grace fuave, ae Je couche comme tn’ mort devant Ma vie nage furle palaisdema bouche,comt ume petite étineelle, OSeigncur:allume 1 -ditige vers toi Phaleine de mon ame! Seign® pu, & de fi puilll Diet} ritout roi, & vurnes, noi dé entith ennet fall nour wo de e mob ate ieliv® bn’y? ne fil > rel sacle foisl ce ical s defit oil nis? nt @ ‘om Su ie la tone ign’ Repentance, 19 Je m’attends 2 tes promefies, que tu nons as faites, quand twas dit ¢ Je fuis vivane, que Je ne prends point de plaifir 41a more du Pecheur, mais qu’il fe convertiffe & quil Vives Jeme Plonge dans la more de mon Res dempreur Jefus Chritt, 8 je m’attends a toi, Ta parole eh la yeriré 8 la vie. Amen! 20. C’eft de cetie thaniere, ou dune femblable felon que chacun fe troncnrn dis- poten fa confcience, & qwil (era conyaincu fabechés, ol il tera combé,quron sey, con- feller fes pechés, bien que 14,08 ily a un fericux deffein de {e conyertir , il’ ne {it pas Piette dancun formaltce § car PE ricae Diew, qui ef prompt fe deployer dans Ja volonté de Pefprit, {faura bien Juj méme, lui Mgperer ce quril doit dite) & penfer dans fa confcicnce, “Car c'efh lui, qui opere la repen= tance dans une ame, dont les defirs font fins eres, & qui intercede auprés de Diey pour, lle par a more de Chrift pat Mais je ne veux pas cacher aulecs teur bien a) imé, qui aun dellein vrayemenc ce gui fe pafle communement dans UNG teHE torre refolution , toure fois avec “tence dans les uns & dans les autres, felon, SUE Ia refolution eft plus ou moins ferme & fincere, e * Car PEfprie de Dieu eft tes-libre » & ity Accourume de tenjr divers Procedés, felon qu?iy Connoit le ceur de cha- Dy Toute fois celui, qui a été Ma guerre, Bz “ peut 20 De laVraye pout parler des combats, 2 favoir Silen ya de |. telle manicre, pour avis. 4 22, Lors qu'un cour fe prefente ainfi | devant Dien, avec tne refolution in¢bran- | Jable de faire penitence, il lui arrive comme 3 Ja Cananéenne, & Dien fait femblant de ne Je vouloir pas ¢courer, . Il demeure fans conta folation : fes pechés 8 fon indignité fone Saal tinuellement devant fes yeux, comme sil éroil - indigne, fon efprit eft comme muét, fon amie) gemit dans Ja profondenr, le ceur n'a aucut fentiment . il ne peut’ pas méme repandre fa | confeflion devant Dieu, comme fi fon eceur Se fon ame. croient enferrés, Dame le voudroit) bien , mais la chair Ja cient captive, le diable! Ja couvre fortement, &- lui moule dans fon! Fmagination les voyes de ja vaniré Il chatouille par les voluptés de la chair , & il faggere fon elprit : attends encore un pea? fais premicrement ceci ou cela; amaffe pre) micremenc de Pargent, afin que tu m’ayes pas befoin du monde : alors entre dans une bon ne vie, & fais penizence » eft aflez tét, 23, Qcombien de cent periflene dats ce. commencement ! lors qiilsterournent de rechef dans la yanicé, en forte qu'il leurarrives) comme, a une greffe nouvellement entée, qi] efi derompué parle vent, ou qui Seche pa Pardeur du foleil, ‘| ah ere ame, yeux tu deyenié un vainqueur de la more & de Tenfer en 10% ‘Sat 3 = Repentance, 2u Sauyeur Jefiis Chrift ? veux tu, que ta rend Breffe croifle & devienne un arbre dans Te royaume de Chrift? il taut que tu perleveres dans ta premiere refolutjon avec finceried, il te colite ton premier patrimoine, ton ame méme & ton corps; il foir que tu deviennes un ange en Dieu, ou un diable dans Penfer. Situ veux etre conrennée, il faut combattre » il faut vaincre en Chrift, & non pas ére foiimife 4 faran. 1 faut que ta refolution de- Meure ferme, & tu ne dois jamais {ui preferer Jes honneurs & Jes biens remporels. 25, Lors que Pefprit charneh as dit = attends encore, il melt pas a cette heure agréable; Pame doit dire : ceft maintenane mon tems & mon heure pour reourner dans ma patrie, Poi mon pere Adam m’a fait for- tir, Nulle ercasure ne me doit retenir 3, 8 dat ce corps terreftre étre mis en pieces &ede- Gaillir, je veux dés & prefent enerer dans le jardin des rofes de mon Redempreur Jefus Chrift, par fa paffion’ & par fa mort ett lui, Avec ma yolonté & tous Jes defirsde mon ame = & je yeux térouffer en la more de PIE, toi mon corps terteftre , qui as en- glouti_ma pele, que Dieu avoit donné & mon pere Adam dans le Paradis, je veux rompre ta Volonté engagée dans les defirs de la: vanité, &te lier comme ugmanvais ehien ia chaine de ma terieule retotusion 5 difles + en paller Pour fou aux yeux de rour le monde, ainfa B3 ® 228 'De [a Praye | ji Mfaut que tu fois fofimis’ Ia refolution fe- | riewfe de moname. Nul ne te deliyrera de cettechaine,que la mort temporelle, Veuille | Je Seigneur m’en donner [a force, Amen! | Breve Inftru&tion, Comme une patvre ame doit dere- chef fe prefenter devant Dieu , & — ‘comme elle doit combattre pour obtenir Ja guirlande de trophée 5 elles armes elle doit employer , fi elle veut entrer au combat contre ~ Jacolere.de Dieu, contre le diable _mémie, le monde & le peché,la chair & le fang , Jes aftres & les elemens» & contre tous fes ennemis, 4 26, Chere ame, i! faut pour ceci un | féricux deffein ; il nes’agit pas fimplement de prononcer ces paroles. Une refolurion sere de la volonté eft ce, qui poullé l’af faire : autrement on n* obtiendra quoi qué ce foit, Car fi Pame veut obtenit la guirlande | de la vidtoire de Chrift des mainsde 1a noble Sophie (Sagelfe } il faut qu'elle la recherche avec des ardents defirs d’amour 5 il faut.qu’elle Ja luidemande par fon tres faint Nom, qu’ell€ fe prefente devant elle ayec une grande & chafte -humilité , & nullement comme ut oureau brilant, ouune venus lafciye: tout | ceus| e le Repentance, ‘ ecnx qui font tels, pendant qu’ils font dans ect état, ne doivent rien demander de pateil 5 ils nfobriendront rien’; & fi dans ce tems la, ils emblent avoir obrenu quelque chofe , ce welt neanmoins que la lueur. 27, Mais un efpricchafte peut fort Bien obtenir, que fon ame joit revivifiée & Pimage gloriewfe, qui avoir &que je crie en ma © y qui acté fait chair fource de la vie: parce Bs gue Be Ja Praye quejon Verbe a’ éré fait vie dans nétre chair, je me Limprime dans les defirs de mon ame, comme ma propre vie, & je penetre par les defirs de mon ame a travers ce Verbe,dans la chair deChrift jusqu’s toi , par fa tres fainge conception dans Je fein de Ja vierge Marie 5 Par toure fon incarnation,pat {4 naillanee tres- fainte, par fon batéme vers le foxdain, par (a tentation au delert, ot il a vaiteu le diable & le monde dans I’humanite : » par toutes (es @uyres miracaleules, qu’il a faits fur la terre 5 parle mépris é& les opprobres, qu'il a foufferts 5 par {es innocentes fouffrances & par famorts par Peffulion de fon fang, ott la colere de Diew a écé fubmergée dans Pame & dans la chai par fon repos dans le fepulere, ob ilare- veillé ndtre pere Adam de fon fommeil, lors qu'il étoitendormi au royaume des cieux par fon amour, qui apenetré a traveis Ja colere, & qui adétmuic Penfer dans Pame ; par f@ refurreétion , & par fon afcenfion au ciel &¢ effufion de fon Saint Efprit 4 ceux, qui te le demanderont en fon nom & par le Verbe, qui a été faic homme, O Vie de ma chair & de mon ame, en Chrift mon cher frere! je pric & je foltpire’2 xoi dansda faim de mon ame, & jc te prie de toutes mes forces, quoi qifélles foyent encore bien foibles, donne moi ce que tu m’as fait refent & promis en mon Sanveur JefasChritt, a favoir fa chair pour Viande, & fon fang pour = brit- vere se ob Repentance. 27 brivage, pour Te foulagement de ma pativre ame afamée, afin qu’elle puiffe acquerir des forces dans ton Verbe, qui a été fair homie , & fe rejoutr en toi, & devenir encore par ce moyen plus avide & plas affamée de tot, © abyme d’amour dans le nom tes-de- Hicieux de fefis ! donne toi, je te prie'y aux defirs de mon ame, Celt pour cela que ru Pes éméi dans Phumanité, & que tu ty es mas nifelté (elon ta grande douceur,é tu fous ap= pelles roi, nous qui avons faim & foif de toi, tw nous as promis de nous foulager : c’eft potir- quoi ffouvre ma bouche de Pame beanre en- Vets toi, Overité tres- firave! & bien que je fois indigne de deinander ces chofes de taSain rete, fi eft ce que je viens 4 toi par tes fou! frances ameres & par ta mort, oit tu as fait afperfion de ton fang fur mes impuretés, 8 tu as fangtifé dans ton humanité,i* ayant ou- vert une porte par ta more, pee fongnir ton amour doux dans ron fang par les cing playes faintes, par lesquelles il a coule : Ceft parti que Pintroduis les defirs de mon ame dans ton amour, O Seigneur Jefus Chrift Fils le Dieu & Fils de Phomme, prens, je te pric, Pofllfion de Pheritage, que tu Pes acquis, & GUS ton pere Pa donné, Je cric en penetrant cn.foi aut dedafis de moi par ton fang precieux & (par & more, ouvre roi en moi, afin.que Vefpritde moname eatteigne en foi: embralle ma foif en moi par ta foifsintroduis ta foif,que aw 28 De la Praye tu reflentis felon ton humanité fur Ja fainte croix, dans la mienne } abbreuve moi deton fang dans ma foif, afin que ma mort én moi, qui me tiene captif, fic engloutie dans ton fang de Pamour, & que Vimage divine, qui fur effacea dans mon pere Adam en monrant au royaume des cicux pit le peché, foirxevi- vifige dans Ja vertu de ton fang ; revérs de~ rechef dicelle mon ame, comme d’un corps nouvean, qui habice dans le ciel, of ta vertu fainte en ton Verbe, qui aveté fair homme, hax bite auffi , qui eft le cemple de ton Saint Efprit, qui habite en nous, comme ti nous Pas promis: Nous viendrons a vous, & ferons demeure chez tous. © Amour immenfe de Jefas Chrift ! je ne puisautre chofé que d’abymer mes defirs en toi, Ton Verbe incarné eft la verte; Er puis que tu mappelies, je viens maintenant, qwil me foic fait {elon ta parole & ta yolon= té, Ament ~ Avertiffement au LeGteur. 31, Je ne yeux pas te cacher 4 bonne intention, mon cher Le&teur, ce qui ma éré montré d'une maniere tres-(erieule 5 que uz te trouves encore Stom aie dans la vanicé de Ja chair, & que tu n’ayes pas formé une Te- folution ferieufe d’entrer dans ia yoye de la segeneration, 4 defltin de devenir un homme- nou Repentance, 2 Mouyeau 5. ta dois te pafler des paroles ci- deillis éerites-dans cette priere, ou bien elles ne ferviront que tattirer €n toi le jugement deDicu, Tune dois pas prendre ces noms faints én vain : {ois fidellement exhorté, car ils ne, conyiennent qu’aux ames alterces 5 celles, qui feront finceres, ¢prouveront ce que eft, Adreffe, De quelle maniere Pame doit rece- voir {on bien-aimé, lors quill heurte dans lecentre de la chambre de l’'ame qui eft fermée, 32, Chere ame, il sagit ici Pun zele ardent fans relache, Tu pourras bien obtenir la faveur dun baifer'de la noble Sophie au faint nom de Jefus ? car elle (@ tient déja Ala porte de Pame 5 elle frappe, 8 elle-avertit le pecheur de fe-derourner du chemin des im- pies, Si donc le pecheur vient une fois i dee firer fon amour, elle sy accorde volontiers, 8 elle le baife par lesrayonside fon amour'donx, Se qui rejoutt fon cod, maisne Padmer pas fi tv dans fon lit conjugal, c’efta direelle ne TetFace pas fi edt dans lame image celelte,qui acte cflacke dans le Paradis, Il y anroir du danger + ear fi Adam & Lucifer fone tombés, cela pourtoit “bien encore atriver, pais que Phommg 30 De ta Vraye Phonime eft encore tié fi fortément 4 la vax nite. “33. Ul faut queta promefle (oir affermie par un lien fideile, fi tu yeux gu’elle te cou- sonne, il fant auparavant que tu fois ¢prou- vie, elle retire derechef de toi les rayons de fon amour , pout Yoir fi tu lui feras fidelle 5 elle te laiflera fans tedonner auctine réponfe , non pas méme par un oillade de fon amour : ‘car il fauc que tu fois jugee avant que dure couronnée, Se que tu gotires la biere aigre,que ta res yerfée dans tes abominations 5 il faue ‘que tu viennes auparavanr jusqu’aux portes de Penfer; 8 que tu montres ta victoire con- tre le diable pour Pamour Welle , 8 dans fon amour avec efficace, * 34. Chrift fut tenté au defers,fitu yeux en étre revérué, il fauc que tu pafles par touc fon procedé, depuis fa conception jusqu’h fon afcenfion ; & bien que tu ne puilles ni n’o- fes entreprendre de faire ce quila fait, f eft ce quill faut que tu paffes enticrement par fon procede, & que tu meures continuellement spar ce moyen a ta ygnité : carla vierge dela Sapience ne fe fiancegpoint avec Tame, qu’a ces conditions 8 dans cette qualité, qui re- yerdit dans Pame par la mort de Chrift,comme une nouvelle plante eelefte ; le corpsterreftre ne Ja comprend poincen cette vie ; caril faut auparavant qu'il meure 4 {4 vanité 5 mais Pimage celefte,qui fut effacee en Adam & qui eft emo aes ewe waadad hoe semesma se es Repentance, 3 eft Ja vraye femence de Ia femme, dans la- quelle Dieu seft fair homme > & ohila ins troduiglafemence celefte & vivante de fon eflentialite, eft celle qui resoit la perle pre- cieufe de la mame maniere,comme cela arriya 4 Marie dans le but de certe alliance. 35- Celt pourquoi prens foigneufe- ment garde 4 ce'que tw fais, tiens fidellement ee quetu auras promis : elle te couronnera plus volontiers; que:cwne le {caurois defirer mais prens’bien garde, lors que le tentareur viendra 4 toi avec les plaifirs, la beauté & la gloire du monde, tw dois les rejecter dans ton efprit, & lui dire: je fuis un ferviteur dans Ta vigne deChrilt,& je n’en fixis pas le maitre, €n tout ce que j'ai, je ne fuis qu’un ferviteur de Dieu, & j’en dois wfer de la maniere, que fa parole me Yordonne "mon cceur doit éeré auprés des fimples, dans la poullicre & dans une conrinuelle humilicé, 36. De quelque-condition “que tu fois, il fautque Phumilice foir 4 Ia téte du combat; Stusinent ta n’obriendras point le mariage aver la Sapience), quoi que ce foir par ce marlage,que Ja vraye humilité foir engendrces mMaistailibre volonté ‘dé Pame doit étre athle= te © Carlors que le diable ne peut pas fe ren- die maitre de Pame par la yanité , tellement quelle ne veut pas fellaiffer antorcer, il vient Jui mettre au devang fon indignitéayeclecas talogue de {es pechés, Ceft alors quelecom~ bat séchauffe, . we 37. 32 De la Vraye 37. Aci il faur que le merite de Chrift foit mis ala téte du combat ; Ja creature ne fgauroit vaincre lediable par aucun autre mo- yen: car cela fe pafle & Pégard de quelques uns Wane maniere Mf terrible, quela raifon juge quelque fois, qu’un tel homme a perdu. Jelens, Sequill elt polledé du demon ; rant Je diable fe defend dans plufieurs., fur tour dans ceux, oi il avoit édifie un grand repaire de yolours, lors quil fe yoit contraint d’en fortir, IL s’agit alors de combattre ; car le ciel & Penfer fone aux prifts, 7 38, Que fi Pame en cette oceafion de meure-conftante, & qu'elle remporte la vic~ roire de tous les affauts de fatan, ne faifant aticun cas de toutes les chofes temporelles, pour Pamour de Ja noble Sophie-( Sapience ) elle ne manquera pas de la couronner Pune guirlande athletique, comme dun trophée, Cefticl ob la Vierge fe manifelte par le cres~ precieux nom de Jefus avec Chrift, te deftruc= reur du fetpent, comme cant Point de Dieu, 8 Sapproche 1 Pame3 ici clle baife ame dans fon eflence d’un amour tres-doux, tout & fait intrinfequemenct, & elle lui imprime fon amour dans {es defits pour marque de la viGoire, Alors Adam reflu(cite, quant 4 fa partie celefte en Chrifts ce que je ne {faurois décrire, paree qu'il ne fe trouve point de lume dans ce monde pour Pexprimer : cat c'eft Ja noce de Agneau,oi la perle pier “ Repentance, eft femée avec grand triomphe, quot dian commencement elle {oit petite commie ungrain de femence de modtarde » felon que Jelusen pule, 39. ” Maisaptés quecerte néce elt paffée, eda Pame a prendre garde 4 ce, qu’elle a Promiis& fa Vierge, afin que Parbriffeau de la Perle prenne de Paccroiffement: carialots le diable Viendra ayec les méchans, exciter un Brand orage, qui mettronr ent avant lemépris, Ss Opprobres, les outrages, & feronr pafler Pour folie tour fon état, eft B ob il fane que Phone fe mette fous la croix de Chrift ans tour fon procedé 5 cet alors qu'il faut montrer par les ¢ffets,que nous portons & jute titre le nom de Chrésien > alors il faudra fe reloudie 3 pafler pour fou & un homme im- Pie dans Pelprit des mondains, &méme de fesmcilleutsamis,qui auparayanele caresfotenc au miliea “de: {es “convoitifes »charnelles ; Mais” alors ils deviennene fes cnnemis, & fe haiifént fens {avoir poiitquoi. Celt aing We Chrifteache fon ‘¢poule fous la croix, afin Welle dénéure fteannué dans le monde; & Celt auf le but, queile diable (e propofeque les enfans de Dieu feient incounys ay monde, Se\peut quiere vienne a croftee plufieurs Parcilles ‘plantes ding fon pretendu jardin, Pai voula di ‘onner cette infraction aux ames Shréticnnes, afin Que fi pareilies chofes leur c arti- 33 q 34 De laVraye ; arrivoient, qurelles {iffent, de quelle manie- reat ze elles doivent fe conduire, ae Priere tres-ferieufe blair lefaiile lere de Dieu dans la confcience 5 frnales comme aufli contre la chair & Je bin de fang, lors que Ie tentateur s’ap- ?ndes proche dePame, & lui livre fes cay aflauts. 7 is cou go, OAbyme tres-profond de Pamout ae - deDiew en Jefus Chrift! ne mfabandonne) —j. point dans cette neceflité prefente, ileft vb pine, que je fuis coupable des pechés, qui cep ‘a Dans les tentations, contre Ja co- t ifles vent maintenant dans ma confeience 5 & Glens g mabandonnes, il faut que je fois fabmerge lace, & mais tum’as ne dans ta parole,que quand dur mo * une mere oublieroit fon enfant, ce quine peu it, arriver quayec grande douleur, toi, tu m’oblierois past m’as gravé dans tes main5+ace gy, dans tes mains cruellement percées de cloux 3) j'éroj, tw m’as gravé dans ton cété percé, d’od #)u coula du fang & dePeau, Je fuis un pauve? miferable, {aifi par ta colere, deftitué de cou)ifle, fe tes forces : je ne puis faire autrechofe, qa” nne ¢ * sm’enfoncer dans tes playes & dans ra mort, Ufftan, © infinie mifericorde de Dieu! delit! fous moi des liens de fatan , tout mon reeours @ 3 res playes fainses & a ta mort, Dans | Repentance, 35 . Ingoife de ma con{eience je me plonge en oj, He desma) ot quiil te plaira, Je veux main’ Nant vivre ou moutir en toi, tout comme if Plaira, feulement que je meure & que je ile en ta mort, pourva que tu m’enic~ co- [lis en ta more, afin que Jes angoiffes in- 2€ 5 Prnales ne matteignent pas, Qu’ai ~ je be~ le din de maccufer devant toi? cleft toi, qui ‘AD Pies les cceurs & les reins, 8 qui mets mes feS Pchés devant mes yeux. eft vraiguej’en 1S coupable, je me livre d ton Jugement 5 kcerce far moi ton jugement par Ja mort de NOUF lon Sauyeur Jelus Chrift, anne) Je criea toiy 0 jufte Tuge ! par lesane rab biffes de mon Sauyeur Jetus Chrift,qui a fug pale* bur moi des grumaux de fang fur la mons efit gne des oliviers, & quia été feuded deyant ergs jHate,& couronné d’épinesignominieufe ant eve gt MO tellement que fon fang en ruillel, spe ir, tu MT ss Dieu jute te'ell veayeicene en ma \aiNS9ACe Que ty Pas polé ; car il étoit innocent, oux tt Jétois le Soupable, pour quiil a foufferr , ‘ob Pyurquoi done fuccomberois -je fous ta fy- wvlbr? Ereing ta colere €m moi par fon an. 2 tobifle, fes fouffrances & {a mort ; je m’aban- » qi@nne entiefemene dans {on angoifle, dans fes wets Mffiances & fa mort, dans fon angoifle & deli louffkances je mPatretterai on te tiendrais arses de moi ce quill te‘plaita, ne permets pas cettllemens, que je m’éloigne de fon angoille: ap Cz cag 36 De fa Vraye car tyme Pasdonnée de grace; tu yas More pailé cafureur enluiy Et bien que yusqyluand ¢ jene Faye pas cmbraffee,& que jem'enentro doigné par mon.infideliré 5 fi eft co que* ce-q mr’'as-dopué ce precicux gage. dans ma ote mo & dans mon. ame, entant qu'il a pris? Hoins i Pautre a fa celefte & qu'il asappaifé la coe fort par fon lang ccleficydans ma chair #ttne mon ame, Regois moidone dans {fa ree fis Ch Tiation,& mets fon angoille & {es douleuf?S pec ta.colere , quieltenilammdée en mois ¥"S qt ton jugemene en moi par Je fang del! Plair amour, : * © Amour indicible dans le fang Ja more de Chrift | decuis: le repaire di Jeuts, que fataneavoie crigé en moi, &! merefifte dans la voye de ta-prace;, de moi, afingwibne puille pasme car nul vivant ne peur {ubfilerdeyanc’ tu retires ta main de moi, a Ki Vien donc, cotqui brifes Sepecrom “lt colere de Diew !ybuife lui fa force; aide ame a le combartreé& 2 le-vaine duis moi dans tay. e garde om. 4T- brife. fon fiege dans ma vanicé allumee # J°0 3 ma chuic Se cc tieaee fais mopsit 12 ne convoitifes dans'ma vanité , daris Ia chal °F, ¢n dans le fang, lesquelles faran a main N OM allumées pag-fon angoille. infesnale Sof°°¢ dese(poir 5 éceins ce feu ayec ton eau | al écernelle, & fais paller mon angoifle Repentance, 37 y ai? Mort, Je mabyme enti¢rement en toi,8e jusqfl4and dans ce monient mon corps & moname wen!!cndroiene 4 defaillir & perir parta fureur. A e-qutlt ce que je net’abandonnerai point, & bien ina MC mont coeur (oir rempli de negations, nean= sPasPins il faut que le defir de mon ame fattas JacoM® fortement ata verité, nile diable ni la rc #ottne me la raviront point : car le fang de rood UsChrift le Fils de Dieu nous purifie de tous nulewtS pechés, Ceft ce que jembrafle mainte- ais BMS quoi que la colere de Dieu fallevec qui g de! Phtirade mes pechés, & quelque broit que "an puifle exciter dans fon repaire des vo- ig Sel contre mon ame: ini le diable nila mort te des! Penfer ne m’arracheront pas de tes playes, 8c @ftue une fois, puane fatan, quem {ois con- chal de si, & que tu abandonnes. ta hicoque! » enit Je ba veuxenfoncer dans PamourdeChrift ince lors. ex ¥ demeureras, fi ta pourras, Amen! front !nftraéion pour fe conduire side) dans les tentations. id ie ch) 4%. Mon cher LeGeur, ceci n’eft point ge fiers celui qti-ne Pa point experimenté 5 oprifi ti ne le regasde gue comme un jeu, nett pchafl 0" ENCOre Jage, & quand il le dilayeroit aint * Safin, 6 qui feroie tres-dangereux , geoph tequ’il fur neanmoins pailer par ce ju- au GO"COE toe on card, Ooane celui. eft heue aw?! qui y paife de bonne heute, dans fes C3 jeunes 38 De la Vraye jeunes ans, avant que fatan air fortifié fo coque ; un tel peut dans la faite devenii ouvrier dans Ja yigne de Chrift , & jectet Pees aos fe eaten Seigneur Cll recueillera les fruits en fon tems, Ce ji ment sérend fur quelqu’nn 4 plufienrsan fors quion wendoilé pas le harnois de Cl avec un 2ele ardent, fi premierement i gement de Ja rentation le doit exhorter Fepencance. Maiscelui qui y enereavect refolution ferienfe de fortir de la voye mechans, n’y trouvera pas tant de diffi & n’y demeurera aulli pas long tems, J fois il faur qu'il folttienne le combat al rique contre le diable ;_ mais il y recev puilfane fecours, & tou Tui reiiliza en tellement que, lors que Paurore-fe.mo dans Pameilet excité 2 pouffer des lo immortelles Dieu de ce, que lexacte) valncu, Une courte forme dePriers © © Lois que fa nobleSophie (Saf! ce) baife Pame avec fon amo! quelle le lai prefente. i 42. O Amour de Dieu tres-aim# tres-profond en Jefus Chrift! donne perle s imprime la dans mon ame, pre pric, mon ame entre tes bras, ad fa vi to ei fa b q fa K al el q & 0 CO aw iC fic fa! yeni jecret > & ill Ce jh tsantl de clt int fe weer avec! voy) lisficul s. Te ‘at ath ecevel en 5 mont i loud! nacre BBs “ere (Sap! amo! bill ine of prend Repentance. 38. O Amour tfes-fitave ! je fuis bien imput devant toi? brif€ mon impureté par ta mort: fais paffer la faim &¢ la foif de mou ame’ tra- vers de ta mort dans ta refurreétion & dans tontriomphe, Terrafle mon egoité(proprieté) en ta mort,rends la'captive, & fais paller ma faim dans la tiene, O Amour tres-fublime | puis que tu tes manifefté en moi, demeure en moi & em- brafle moj en toi : tiens moi attaché en tots que je ne m’éloigne’plus de toi, raflafie ma faim de ton amour 3 vourris mon amé de ton effence celelte, & Pabbreuve de ton fang? abbreuve la de ta fource vive, © Amourimmente ! retrace mon image effacée en Adam mon premier pere, dans le« quel le royaume des cieux a été effacé, Re- veille Ia par le Verbe, qui Pa eveillée dans la femence de la femme en Marie : remué la, je te prie, O Vie & efhicace de la Divinité! qui Nous as faic cette promefle : Nous viendrons chez yous & nous y ferons ndrte demeure, © doux Amour ! Pintroduis mes defirs dans la parole de cette promelle. Tu aspro~ mis, que ton Pere donneroit fon Saint Etprit A ceux, quiggstuidenanderont, Aint jin troduis 1a] de mon ame en tes promeffes, & je regois'ta parole dans ma faim, Augmente en moi cette faim de toi 5 fortifie moi,o doux amour ! dans ta vertu : rends moi vivancen Ce £0; 49 De la Traye toi sj@fimque monvefprit pofte ta douceur : csois toi méme en moi par ta vertu, car fans toi je ne. pnis rien, © doux Aniour'! je te fupplie par cee amour, par lequel tuas vaincu la colere de Dieu, & Las convertie en amour & en une joye divineconvertis 2uffi la colere dans mon ame par.ce grandaniour en obicitlance, & que mon ame en icelle' aime érernellement, Cons vertis ma yolonté en Ja tienne $ introdnis ron obeiffance dans ma desobeiilance, afin que jete devisnne obeiffane, O Amour infini de Jelus Chrift } je erie 4 toi 3, introduis,je te pric, ma faim dans tes playes par lesquelles tu as verl€ ton fang pre sieux s pour éteindre Ia colere dans Pamoure Jntroduis ma faim dans ton cdté percé, doi left coulédu fang & de Peau,é je m'yabyme tout entier, Donne toi donc amoi, & me foulage en tes fouffrances, Ne me liche pas de toi, O mon fepexquis ! communique ton fue 2 ton farmenty afin que je reverdifle,& que je croiffe par ta yertu dela (eve dans ton effen« ce. Engendre en moi la veritable yertu par la tienne, O dott Amour ! Tu esjggartant ma lu- miere + éclaire done ma p ss dans fa prifon dure, dans Ja chair & ans le fangy Conduis la todjours dans le droit chemin, Bri= fe, je te pric, la vyolonté de fatany 8eintro- duis nnd A me rs ins cet de (ne, on jue dn ene sfa ng. iriz luis Repentance, 4t duis mon corps & travers le defert deiée mon- de par la chambre dela mort y dans ta mort Sedans con repos, afin. qu’au dernier jour il refluftive deta mort en toi, & quil vive en toi ércrncllement, Enfeigne moi, je te prie, ee que je dois faizeen toi, Sois toi méme ma volonté, ma feience & tonte mon operation , & ne permets pas, que jille nulle part fans toi, Je me remets cntierement a toi, Amen! Autre Priere, Pour demander l’operation,la pro- tection & la conduite divine, De wielle manicre Lefprit doit operer ans Tarbre de vie de Chrift avec Dieu & en Diev, 43. J’ cleve les défirs de mon ame jus- qu’en toi , Source de vie, par la vie de mon Sauveur Jefus Chrift er coi, O Vie & puiflance divin€! reveille toi donc dans Ja faim de'mon ame-par les defies de ton amour, par ia foi, done Jefus braloit far laeroix envers nous ; paracheye ma foible yertu dans ton Efptit pit ta puiffante main, Sois, je te prie; en moi & youloir & fc par- faire par ra vertu, Flewtis en moi, afi’ que Je ce puille produire des louanges , qui font les vericables fruies deta royaume, Ne per- cs mete Ae De la Vraye mets pas, que mon coeur ni mes defirs s*éloig- nent jamais de toi, Mais parce quedans cette vallée de mi- fere, dans cette chair & ce fang terreftre je flotce dans la -vanités& que mon ame & Pima- ge precicufe felon ta reflemblance eft envi~ ronnee d’ennemis de toutes parts, rels que font Tee defirs de fatan envers moi, les faux defirs dela yanite dans la chair 8 dans le fang,top- polition des impies, qui ne connoiflent point .ton Nom, & que je florte, quant 4 ma vie exterieure, dans les altres & dans les elemens, ol mes ennemis fe ticninent en embiiches de tous.cétés contre moi, interieurement & ex- terieurement 5 auflila mort corporelle, qui _ oft le brifeur de cetteyie paflagere ; j’ai mon recours 4 toi, o fainte vertu divine ! puis que tu es manifeftée parton amour en grace dans ndtre humanité par Je faint Nom de JESUS, & que tu nous Pas donné en nous pourétre nétre compagnon de yoyaze } enyoye,, je te prie, fes anges , qui le fevent, & la garde de nos ames, qui campent :’entour de nous, & qui nous preferyent des lardsenflammés des defirs du malin, qu%il darce continuellement au de dans de nous, par ft malediétion de la cole1 de Dieu, excitée dins nétre chair terreftre, Arréte par ta verte les influences malignes des aftres, 2 le main fe gliffé par fes defirs , our empoifonner ms corps & nos ames & les crainer dans des miuvaifes conyoitiles,8e Is 9 sjeccet | ni- je fa vie one firs >p- int vie ins, de x qui ton, que ans 4& ire ie, nos qui firs de- ere tre, nes irs 5 cles tles eer ta te Repentance, 43 jetter méme dans des maladies & des miferes, Detourne ces tayons de la coltre par le tres- faineNom deJ:SUS,tellement qu’ilsne puiflene point nousatteindre, LEnvoye nous ron bon ange, qui chaile ces influences empoifonnees loin de nous, O grand Amour & vertu delicienfe de JHESUS ! Toi Sonrce de Ja douccur divine, hors du grand &¢rernel Nom JEHOVAH, je Pinvoque du profond defir de mon amet mon ame crie dans cer Efprit,daquel elle a été fout- fide dans le corps , qui méme I’a formée a la femblance de Dieu 5 & elle afpiredans fa foit 3 la donce fource dels fontaine JHESUS,pro- eedant de JEHOVAH, en {oi pour fe raffrai- chir, dans [a refpiration ignge dans fon feu di- vin,lequel elle eft elle méme ; afin qu'il naiffe dans fon foufile de feu, par la fonrce d’eau de HESUS cn JEHOVAH, le doux amourde US : & que le faine CHRIST ( manifele ‘& Sincarne (devenant homme ) dans mon image celefte elfucée dans fa corporalité {pi- rituelle, & que la pauyre ame regoive denous veau dans fes bras fa chere Epoufe , avec. la- quelle elle puifle fe rejouir érernelleme O IMMANUEL ! Union de la Divinité &ede Phumanité! je me jerteentre les bras de tes defirs en nous & enyers nous, Je te de- fire toi méme : teins, je te prie,la colere de fon Pere par ton amouren moi 3, & fortifie Sa moi ma foible image , afin quelle puifle vaincre ~ONom fublime & tres-faint | Vertu divine ! JEHOVAH bqui as faic une alliance avecnétre pereAdam,& au biitde lagiielle,dans Ja femence dela femme en la Vierge Marie, dans nétre humanité eclefte, qui avoir ée effacée; tu ves emi parla vercu de fetus la plus douce, & qui as introdait dans nétre hu- manité dechdé ton eflentialice vivantes dane vertu tres-fainte, dans la Sapience divines& qui enfin nous Pas donnée, pour cee nétre vie, nétre viétoire& nétwe nouvelle naiflan “¢@ I Jere prie de toutes mes forces , qu'il te plaift de me regeherer en ta dotice vertu de Jefis,dans une vie nouvelle & fainteyafin gue je fois en toi, & fen moi, & tow royaume fe manifefte en moi, & que la volonté & Ja conyerfation de mon ame foit dans Je ciel, © Dieu grand & incomprehenfible, qué remplis toutes chofes! fois toi méme monciel, “dans loquel_ma nouvelle creature en Jelus Christ puide habiter, Fais,que mon efprit foig Finftgiment de mufique de ton Saint Efptir, fon rerentiffement & fa joye , joué dans ton image regenerée en moi, feryir barmonie 4 ta rejouiilance- divine, dans le grand amour de oly, dati lex merveilles de tagloire, dans la communion de Pharmonié dela fainte harmoni¢ angelique ; edifie en A = foi ~ Repentance, 45 moi Ja cité fainte de Sion, dans laquelle nous viyonsttous, comme les enfans de Chrift,dans une méme ville , qui eft Chrift en nous, Je me’plonge enticrement €n toi, fais en moi rout ce quill te plaira, Amen! Priere Dans & contre les tentations, lors qu‘on eft fous Ia croix de Chrift, & que tous nos ennemis fe ruént fur nous : que:nous fommes per- fecutés, hais & reputés pour des malfaiteurs, 4 canfe de PE fprit de Chriff,8¢ en cette qualité méprifés & calomni¢s, 44. Moi pauvre miferable,rempli d’an- goifles & de calamités,je marche dans la yoye de mon pelerinage, pour recourner dans ma pattie, dot je fuis-forti 8 je xetourne 4 toi Dieu mon Pere, a travers les chardons & Jes epines de ce monde ! par tour je fuis dechiré des pines 5 je finis tourmenté & méprifé par mesennemis, Ilsinfiiltent 3mon ame & ven Moguent, comme fi clle droit un malfaiteur, qui leur eft devenu infidelle. Js méprifene Tavoye, que je tiens pour aller 4 toi, &ela re putene pour folle 3 ils me prennenc pour un infenfe, me voyant marcher paricette voye epineule, & non dani Jeurs voyes hypocrites, a 46. &. De la rage O Seigneur Jefus Chrift! je me refugie auprés de toi {ous ta croix, O mon cher IMMANUEL ! regais moi, & introduis moi toi par le chemin de ton pelerinage, par le» quel tu as marché en ce monde. par ton incar- nation,par ta mifere, pat le mépris & par Pop- probre, otf tuas paflé 5 par ton angoille, tes fouffrances & ta mort. Rends moi conforme 4@ ton image | envoye moi ton bon ange, qui me montre le chemin a trayers ce defert af- fretix 8¢ épineux de ce monde! Adifte moi dans ma detrefl | confole moi-de la confola- tion 5 dont Pange te confola dans le jardin , Toss que tu priois le Pere, & que tu fuois des grumaux de fang ! fodiens moi dans monan= goifle,8 dansla perlecution,que j'ai & fouffrir, fous la moquerie dudiable écdes gens faux,qut ne te connoillent point, & qui neconnoiffent point res voyes, & n’y veulent point marcher, O amour de Dieu immenfe! ils ne connoiflent poine tes yoyes, & ils fone cela dans leur ayeuglement,par la tromperie du diable, Aye pitié d’eux, & tranfporte les des tenebres 2 la Jumiere, afin qu’ils apprennene a (€ connoitre, comme ils font renus caprifs dans le bourbier & Ja boué du diable , dans une vallée tene- brenfeyliésde trois chaines pefantes, Ogrand Dieu! veuilles ayoir pitic d’Adam & de {es enfans 3 delivre I$ par Chrift, le nouvel Adam, % Repentance, 47 Jectied toi, 6.Chrift Dien & Homme! dans ce pelerinage, ot i] faut que je marche dans la-vallée obleure, meprilé, angoiffé de routes parts & reputé pour un faux & méchane homme, Seigneur, c’eft la ton jugement,que tu excerces fur moi, afin que mes pechés & Ma vanité née ayec moi foyent jugés devant toi, dutant mon pelerinage.&& qu’ils paroiffent comme {pectacle de malediétion pour Ja te- creation de tacolere 5 & par la drede deflus moi Pignominie écernelle : ce font les mar ques de ton amour,par atu mamenes & min troduis dans Popprobre, dans Pangoille , dans Tes fouffrances & dans la mort de mon Re- dempreur Jefus Chriftafin que par [a je meure ainfi 4 Ja vanité en mon Sauyeur , & que ma vie reverdifle en fon Elprit,par fon opprobre & par f more, Je te fupplie , 8 mon Jefus Agneau de Dien patient } par toute ron angoille & op- ‘probre,par tes fouffrances & par ta mort: par le mépris que tu as effvyé fur le eréne de Ia croixen ma place 5 accorde moi la grace de Ja patience dans mon chemin de croix > & filles aufli my ainener jusqu’s toi, comme Wagneau patient, pour avoir part A ta vic~ tole. Fais que je vive en toi & ayec toi, Convertis, je te pric, aulli mes perfecutcurs ui maintenant pat leurs moqueries faerificnt fans {Gavoit ma yaniré & mon pech¢ originel devant tacolere, ils ne feayent pas ce qu'ils font, « pent mes pechés devanr'toi dans ra colere,afin ston elprit tout rerreltxe Simagine, que tu “nité, tu le fais, 6 Di 48 Dela Vraye font. Ils le penfent en mal, mais ils me font.” du bien, ts font devant toi ce que je de- vrois faire, Je devrois tous les jours devant toi decouvrir 8 confeller: ma honte, & par 1a me'plonger dans Ja mort de ton cher Filsyafin qu’elle y fc éeinte 5 mais parce queje fais | trop liche &'parelleux, tute fers Vieux pour i cela dans cacolere, afin qu’ils decouvrene ma honteaa tes yeux, laquelle ta colere failir, & la plongedans la more de mon Sauveur, 4 eee jel de mifericorde !oma chair i vaine ne peut pas connoitre , combien tu.me fais de grace, cn ce que tu permets, que mes ennemis n?étent mon opprobre & te Poffrent: _ m’expoles i ees tourmens 3 caufe de mes i pechés, tellement que jen fais angoiflé de Toutes parts; mais ton Efprie dans mon hom- me nouveau interieur me dit, que cela m’ar— tive par un effet de ron amour & de ta bonré, qui'fairque tu permets 4 mes ennemis de me ex, que ccla conrribue aymon bien, als fone-€e que je devrois faire ils develop- a qu’ils foyent englouris,& qu’ils ne me ie j €n ma patrie,parce qu’ils font encore robu! & engraiflés en ta colere ag emeuvent mieux, Ie faire que moi méme , @aurant que je duis foible & lache « tvolonté de la ya-). altel = ep ae Crelt pourquoi jé te prie, 6 Dieu jufte puis titi te de q ca da all afi; ent fair | fon tule ad ere dey, Pun tach Nou; ont de- ant ra (fin fuis pur ma fi me aes nes hes are Repentance, puis que cu t’en fers commede mies (ery & qu’ils me fone du bien, terreftre ne de connoiffe Pp leur faire aufli connoiere [a Voysoh jemarche, & leur envoye ani de tels ferviteurs , aprés } gue tu Jes auras auparavant amends 3 Ja Jy miere, afin qu’ils te connoiil remercient, O Dieu de mifericorde en Jefus Chrifttje te prie dans ma connoiffance de la profondear de ton amour envers nous pauyres pecheurs, fue tu as manifelté en moi felon Yhomme caché, appelle aufli: nous rous €n toi A toi ; igne temouvoit encore tine fois don; cette derniere calamité en Hous , ob ta colere et allumée en nous : Telilte a ta colere €D nous, us engloutitle pas ayec [2 corps & lame, © Toi Aube dw jour de Dieu! leve toi entisremene jusqu’su plein jours manifette ta inte ciré Sion, ta fainte Jerutaleen on nous, ) p.4 OBrand Diew | je re vois: dans fondenr de 49 iteurs, quoi que ma raifon a8, qu'il te plaileide la pro- ta puiilinge & de ta vera; Pr tuteire Moi, je te pri¢, entieremene €N toiafin GUE J8 revive en tol Brife Parbre q, Ste EN Nous, & fi pliane, que tu né nous colere : hous fommes tes { Pardonne noys to nne us nds pechés, & | Rus délivre de Pinimitié de taf D 52 Fopprobre du diable & de fon enyie, Ra- mene nous nétre Paradis, Amen! Dela Fraye fous ta croix en patience dans — Suit une courte Priere ou un Dialogue Entre lapauvre ame & la nobleVier- e Sophie, dans le fond interieur de Phomme, comme avec PEfpric de Chrift dans la regeneration , proce- dant de fon humanité dans nous & dans nétre ame: combien eff grande Ja joye du ciel pour la nouvelle naiffance de Thomme : comlsien la noble Sophie fe montre, gracieufe envers I'ame, qui eft fon époux,lors quelle entre dans une fincere reper” tance. Et comme ame fe doit conduire envers elle, lors que lf ViergeSophie fe manifefte delle, | Laporte du jardin des rofes du Pa radis, qui n’eft connue quaux Enfant de Chrift , qui ont experimenté _ choles. 45+ Lors que Chrift, la pierre fonds mentale , *émeut dans Pimage, qui avoit é effacée dans Phorme,dans le tems quiil vi 3 {e convertir cordialement 5 !aVierge rf P & ai Virg : co pret pail que cer Fell, Ra- dans Repentance, 55 hic vient & parofere aux yeux dé Pame avec Febzion de PEfprit de Chrift dans image effacée, parée de {es ornemens virgins: Fame eft éconnée de (a prefence, 3 caule de fon impureté, tellement que tous fes pechés Seveillent au dedans delle, avec une frayeur Serremblement : car e’eit la ot le jugcmenc fe deploye contre le peché de Pame, de {orte que quelque foiselle recule en arriere dans la vue defon indignieé,éeant eonfale de parole devant certe rayiflante Epoule, Alors elle entre en-elle méme & Paneantit » f€ repu- tanedu toue indignede recevoir uni tel joys qui welt contiu’ & qui que ce foir', gu'aus Nétres enChrilt, qui nous entendent, & qui Ont gotleé ce joyau, ' Mais la noble Sool s Sapproche de plus prés dans Pellence de | {a baife amiablemene: elle teintdes rayons de fon amour je feu tenebreux de Pame , “& Tuie par elle ayec fon baifer de Pamour, Alors ame trellaillit dans fon corps de Pexeés te Joye, & triomphe en la vertu de cet amour Mirginal, Elle loué fon Dieu en la vertu de la nobie Sophie, Vai deittin de dontiet def tine breve ye: prefentation, de guelle manicre tone cely fe palle, lors que PEpouts embrafle Pg que le leétene, gud ne, poux, ain is ¢prouvé vy f Ss ferieules € {croit poine defireux de nous Da faivre, 5 Dé la Vraye fuivre, & dentrer dans cette carriere,ob Pon jou fe recrée avec la Sophie. . a} Lors done quand cela atrive, comme il ren eft mentionné ci defins, Pame (e rejovit dans & , fon corps » & sexprime de cette maniere, . Ma LAme, fon 4 46. Maintenant 4 grand Dieu } Jona A guy ger gloire » force, magnificence & aétion d@) a graces ce foyent rendués en ta propre vers ™ ’ & douceur , de ce que tu mas delivrée dt Gy) tourmenteur de l'angoifle, O toi amour char mant ! momcceur Pembralle,ou es cu deme xé fi long tems? Ime fembloir, que j'érois, dans Penfer, & dans lacolere de Diev. 2 ma’ amour gracieux ! demeure , je te prie, maine tenant avec moi,foisma jaye & ma recreatio™) tem conduis moi, je te prie, dans la droite yoye! lon, jem’abandonne a ton amour, Je fuis encom deo helas ! tenebreufe devant toi: rends moi lu’ app minenfe, © amour precieux ! donne moi@ de perle fuave, place la au dedansde moj, éloi _ © grand Dien en fefiis Chritt) cel von maintenant que je teloué & je te celebre dant vall ta verité, & dans ta grande puilfance & gloiry 00) de ceque tu m’as pardonné mes pechés, & SAP! que tu m’as remplie deta vertu ; je jere# SOP toi des cris de joyeen ma vie, & je te lo hun dans ta fortereffe, que nul ne peut ouvsingn® ‘ent ton Efprit dans ta mifericorde, Mes os fet?” Dig jour ob Ton ome il it dans re, louane ion dé vertt rée dt tchare emeit Pétois bd maine tations yoye! encor® roi Lu moi@ eck e dant gloire es, & Repentance, 53 Jouiffene dans ta vertu, & mon cour Sepaye dans con amour. Gracesimmortelles tefoyent renduésde'ee, que tu mas retirée de Penfer, & que tu a8 converti en moi la mort'en vie, Maintenantj'éprouyela veried de tes promelle © doux amour! ne permets pas, que je m’é- loigne jamais plus de toi, Donne moi ta Buirlande de perles ; demeure en moi & fois ma _propricté, afin que je me rejouille érer= nellement en toi, Sur ecla la Vierge Sophie donne cette réponfe a ame. 47. Mon noble époux, ma puiflance & ma toree; fois moi mille & mille fois le bien Venu. Comment as tu pit m’oublier i long tems, tellement qu'il ma fall demeurer fi Jong tems tonte trifle a ta porte, & y heurter *coups redoublis 2 Je vai cependant tofijours appellé & follicité ; mais tu ayois derourné se. Moi ton regard, Tes oreilles sétoient loignées de mon pais, ‘Tu ne pouvois point Voir ma lumfere + car tu cheminois dans la Wallée obfeure,’ — pérois prds de toi & je tai tobjours tuppli¢s ‘mais tespechés te retenoient captif dans ta mors, tellement que tune me connoill is plus, Je venois } toi en grande humilité, & je Vappellois ; mais tu étois opu- tent dans la puillince du regne de la colerede Disu, &itw ne faifois aucun cas de mon hu- D3 milicé, 54 Dela Fraye milite, Tu ayois choifi le demon pour ton Tamang, eft lui qui Cavoit ainf fouillé,, & qui ayoit edifié fon repaire meurtrier de 1a vanité au dedans de toi, & ainfi il vayoit en: tierement detourné de mon amour & de 1s fdclité, que tu me devois,. & attire dans royaume fpecicux & faux y ob, tu as oper?) beaucoup de pechés & de malices:tu avoisde- rompu ta yolontéde mon amour,& tu nVayoi fro Ye fordu marlige, & rscois livre u “amour étranger , nvayant delaiffée, moi, q! éois ton Epoule legitime, dans une effenc? effacée,fans aucune vertu de ta puillance igné fans laquelleje ne pouvois gollter aucune joy! ear tu es mon mari, Celt par toi que m) elarté fe doit manifefter. “Lm peus manifeftel mes merveilles eachées dans ta vie de feu, & Jes produire én Majefté 5 mais hors de moi nes quune habitation obfeure , ot it n’y ? qu’angoifle & affiiétion, un tonrmencholtilé © noble époux ! demeure done avé ton fegarden maprefence,donnemoi tes rayol ardent; entre avec ces defirs dans moi , membrate , & alors de ma debonnaireré trahsformerai t@s rayons ardents en une miere blanche , 8c jintroduirai mon amo! pir tes rayons ardents dans zon efleuce ignt® & je te baiferai érernellement, © mon ¢poux. que je me trouve biet dans ton mariage ! baile moi, je ce prie, ts defirs, en ta force & vertu, Alors e é ‘0 br ton le, 8 de Ia sit ene de ls ns for + operé oisder Yayoi réaut iy ql Hence ignce e joy que ritefte eu, & moi tmy# hoftilé Repentance, 55 montrerai:toute ma beauté, & je te rejouirai de mon doux amour é&de ma brillante In- miere dans ta vie ignée, ‘Yous les faintsanges fe rejouillene maintenant avec nous ,. de nous voir reunis parun heureux mariage, Main- tehant mon cher amant, demeure mol fidelle, Bene detourne plus tes regards de deflus mois opere tes meryéillesen mon amour, pour les- quelles Dieu Pa {ufciré, L’Amereplique’ la Noble Vierge Sophie, comme a fon amour en- gendré de nouveau en clle. 48. Ah ma perle precienfe | flamme éclatantede ma lumiere dansma vie angoifleufe de fen! comment eft ce que tu me transfor mes en ta joye ?-O amour charmant! il eft vrai, que je rai éeé infidelle en mon_pere Adam, & je me fuis tournée dans la puiflance enflammeée du edtede Ja yolupté & de lava- nité dans le monde exterieurs m’étant aban- donnée 2 un amour étranger, tellement que Paurois été obligée decheminer érerneilement dans la vallée obfeure, dans un amour étrat get, fi tu n’érois venu vers moi dans la maifon de ma miltre, & par ta grande fidelité & pe~ netrante vertu, ayant caflé Ja colere de Diets & brife Penfer & la mort, & fi uu n’ayois ap- porte derechef ta douceur & ton amour dans ma vie ardente, D4 O doux i 56 De la Vraye Odoux amour! Tu m’as apporté avec toi Peau de la vie éternelle decoulante de la fontaine divine, & twas appailé par ce moyen ma foif brtilante, Je -veis en toi la miferi- corde de Dieu, gui m*¢toir auparavane cachée dans cet amour érranger. Je puis me rejouit en tol, tu convertis le feu dangoifle , dont jétois tourmentécsen une grande joye, Ah gracieux amour ! donne moi done ta perle., afin que je puidle demeurer cternellemenc dans cette joye, La Noble Sophie repond derechef a lame, difant: 49. Mon cher ¢ponx & fidelle amant, ton commencement merejouit d’une maniere merveillenfe, i eft vrai, que jai penetré 2 rtavers les portes profondes de Dieu, pour ve= nir jusqu’a toi, j'ai penecré & travers'la colere de Dieu, Penfer & la mort; dans ta maifon-de mifere , & Pai donné -mon-amour de pure ai rompu tes liens &¢ brifé teschaines, avec lesquelles*tu’as été lié Je Pai garde: ma foi 3 maisce que tu me demandes maintenant elt tres-difficile, & je ne puisypas me refoudre 2 Te ha Tu-voudrois avolr ma perle en proprieté < fouvien toi, mon cher époux, combien tu'l’as mal gardée en Adam, ‘Tues encore & cet €gard dans un grand danger 5 ci themines dans un double regne tres perilienx : favoir es oor anime by a r te ie Repentance, 57 yee favoir dans ton origine de feu.qui eff uni pais, fla | ch Dieu fenomme un Dieu fort & jaloux, & yen un feu confimant ; quanra! AUC regne , ti ti chemines dans le monde exterieur dans Pair, ge 4 dansia chair & le fang corrompt,:oh lesyos fir luprés mondaines “aye: Jes afliuts devfatan one ~| brvient fur toiichaque moment, ‘re pourrois Ah encore dans Pexets de ta joye introduire ie quelque tetreftreicé & immondicé dans ma ie beanté wrobfeurcit maperle, ‘Tu pourrois | aulli Cenorgueilliticomme Eutcifer , lors qtil | polledoie Ia perle en proprice’, & tu:pourrois tef | te détourner de Pharmonie divine, par: ot je ferois privzepour jawaiside mon amanty Je veux conferver ma perle en moi,& je veux habirer dans-ton humanité intericure, ats gui étoiteffacce 5 mais maintenant reviviice ere en moi, & jeveux.referver ma’ perle danse z Paradis, jusqu’aice que tu ayes depouillé ta & mortalité, Alors j¢ te la donnerai en. pro- is Prieté ; mais quanzamon doux regard & aux ” yayons de ma perle, je veux bien ten rendre pe Participant ; pendant les jours de ta vie ter- Lead reftre : je demeurerai wee ma pérle dans le fe } cheeur. Ineetieur + & jeferai todiours: ton in Epoule fidclle, Je ne p chair terefise : : cieux, & mon regne fi elt ce que je extericure 5 Jes rayonsde fiance poinravecta J¢ ais une Reine des Veit point de ce mondes RE Veux point gejetter ta vie mais je'te vititerai fouvent par men amour: car ton hymanité Ds ~~ €Xtee 58 De ta Vraye exteticuite fera rétablie 5 mais je ne veux pas avoir la béte dela yanite, Dieu anffine la point crece (elon fon decret ainfi grofliere 8 rerreitre en Adam. Ce font tes defirs, qui ont resi en Adam par la conyoitilecerte grof fiereté brutale, avec les eflences & de toutes Jes effences dela vanité eveillée,Pune qualité rerreftre , ots fe trouve le chaud & le froid, Jes douleurs, Pinimitié & la fragilite, Donne toi donefeulementa moi & ama yolonté, mon'cher amant & ¢poux. Je nere delaifferai point dans lesdangers,ou tu pourras te trouver durant cette vie terreftre 5 quand méme la colere de Dieu viendroit a s'elever contre roi; tellamientque tu te trouvalles dans Vangoitle, 8 quil te fembleroir, que jet aurois abandonné, je ferai pouirrane avec toi,& je gaxentirai_ : ear tu ne te connois pas, & quel eft ton office 3 il agit dans ce tems doperet & @engendrer, ‘Tues la racine de cer arbre, gui doit pouller des branches , qui doivent toutes naitre dans lesangoifles 5 mais je poulle par tes branches dans leur feve, & je produis des fruits pan tes jers + ce que tu ne fcais pas * car le'Vres-haut mordonne dhabiter de cett® maniere en toi & avec toi, Cf pourquoi enveloppe toi dans la p#* tience, & garde toi des voluprés de Ja chair * romps lui faivolonté & fes delirs, tiens la ef bride comme un cheval fougueux ; & alorsi? to viliteral fouvent dans ton effence igi “ pas ie la e & ui inte putes raliré roid, ama nete vurras juand lever sdans aurois rje te cquel pperer arbrey divent poulle roduis is pas? P cette) ha p® chair * slaet alors i? née, ¥ ie Repentance. 59 je te donnerai le baifer de mon amour 3 je rterai& mercrai fur ta téte une guislande du Paradis, pour marque de mon amour, dans Jaquelle tu te rejouiras + mais quant. a ma perle, je ne te la donnerai point en proprieté durant cette vie. I faut que tudemenres dans Yexpropriation, & que tu te rendes attentif a ce, que le Seigneur jouéra en. toi dans ron harmonie ; pout cet effer il faut que ta lui donnesle rerentiflement & Veflence de ton fon enna yertu 3 car tu es maintenant un met fager de fa parole, & tu doisannoncer fon honneur & fagloire, C’eft pour cela que je me fais maintenant de nouveau nouee avec toi’, & que j'ai mis fur ta téte ma guirlande athletique Phonnenr & vidoire,que jai rem- portée dans le combat contre le diable & Ja mort, Mais quant 4 Ix couronne de perles, dont je vai couronné, je Vai mife en referve, 8 tw ne la dois plus porter, jusqu’a ce que tu auras été entiercement pur devant moi, LAme parle derechef a la Noble Sophie, difant: 50, Altima chere & mony aimable Epoufe # que puis-je dire devant toi, Qu'il te plaife feulement deme recevoir fous ta pro- reétion 3 je ne fcaurois megarentirmoi memes que sil ne te plait de me donner maistenant Ta perle, ta volonté (oir faite: donnie mot feu- , Tement 60 De taPraye Jement les rayons de ton amour,& me conduit dans mon pelerinage, Excite & engendreen ‘moi tour ce qu’il te plaira,je venx dés main- tenant érre a toi en proprieté, & je ne veux & ne demande plus rien pour moi, fi non ce que tu voudraspar moi, Je m’étois privéede ton amour firaye 3 j€ né tavois point garde la foi, & par la je'm°étois rendué coupable d’une punition érernelle, Mais puis que par un effet de ron amour td es yenué 4 mioi dans thon an- goifle infermale, & que tu m’as delivrée des tourmens 5 & qu’enfin’ tu "us reprife pour ton épowx ; je veux maintenant rompre ma volonté pour Pamour de toi, tobeir & me Fepoftr fiir ton amour. I] mefoffic de Gavoir, qne tu es tofijours avec moi dans toutes mes péines, & quetiene veux: poin , mer, O amour gracieux + je tournemon vilageignée vers toi, O raviffante couronne ! retire moi bien-tdt en toi, & me tire de Pingquietnde,je veux dire écernellement a toi,& je ne m’éloi- gherai jamais de toi. anit ss La Noble Sophie repond & fame >, dane maniere toute confo- Jante, difant : Mon noble époux prens courage : je me tais iors 4 toi dans mon amouz le plus fub- 1 Time, & nouée ayec coi dansune parfaite fide- dicé, wr. sec Aestl rs awa K Te tne Repentance, 61 lité,.. Je fetai tous les jours avec coi & en toi jusqu’s la.fin du monde 5 je viendrai a-toi & je ferai mon habitation dans ton cheur inte- rieut éa coi, Tu boiras de ma fontaine: car je fuis maintenant a toi,& ru es. a moi,& Pen- nemi ne pourra jamais nous feparer, Quant a toi, opere dans ta qualité ignée, & j’intro- duirai les rayons demon amour dans ton ope- ration, Nous youloas cultiver le vignoble dejefas Chrift, apporte y Pellence da feu, & Py, apporterai lcilence de la lumiere , & j¢ donnerai Paccroillement, fois le feus& jeferai Peau; nonsyoulons executeren ce mondé ce, Aquoi Dicunousaordonnés : nous le voulons feryir dans {on temple, lequel nous fommes nous memes, Amen ! AuLe&eur, Mon cher Leéeus, ne regarde point ceed comme uné invention douteuie 3 c’eft le yes Titable fondement, 841 contient en foi toute Peécriture fainte t car le livre dé Ia vie de Chriftsy ‘eft clairemenr portrait devant vos yeux s tel que PAuteur lui méme Pa connn 3 far g’a été 1a fon’ procedé, il te donne'le meile leur qu'il a, Dieu le beniffe 4 sible jugement prepare contre Prenezy garde, Hy aun ters Jes moqueurs, . Une 62 De laPraye Une courte Priere du matin, quand on {é leve, pour fere- commender a Dieu, avant qu’on laifle entrer quelqu’ autré chole en foi. Dien nous benifle , le Pere , le Fils & le Saine Efprit ! O Dieu feul ‘& veritable, je te ends graces par Jets Chritt , ton cher Fils, nétre Scigneur & Sauyeur, pour ta protection & ta garde, 8& pour tous les bien-faits, 8 je me récommende maintenant avec mon corps ®& mon ame & avec routcela, en quoi tu m’as ordonné pour operer dans ma vocation.enta protection & enta garde: fois le commen- cement’de mes peniées, & de tout ce que je cherche, & qué jalpire, 8 de tour ce que je fafle, Opere en moi, que je commence tour war -la louange de ton Nom, & que je le par- Ee en ton amour, pour rendre fervice Amon prochain, Envoye moi ton bon ange, ‘quvil detourne de moi les traits venimeux du malin 8 de la nature corrompué, Garde moi du panchant de tous les méchans, Pacifie cous mes ennemis devant ma face,& introduis mon efprit en ta vigne, afin que j’y travaille & opere dans ma charge & vocation, comme ton ferviceur (fervante) obeillanr, & benis moi Bc rout cf en quoi jfopere & travaille avec la be- aa Ne Repentance, 63 benedidion de ron amour & de ta miferi- corde; tiens ta grace & ton amour en Jefus Chrift farmoi; ¢ donne moi un coeur joyeux pour exercer tes meryeilles, Ton faint Efprit me gouverue dans mon commencement jus qu’d la fin de ma vie,& fois en moi le youloir, Yoperer & le parfaire, Amen! Une courte Priere du foir. Jeleve mon coeur Atoi, 6 Diew! qui es Ja fource de la vie érernelle , & jz te rends graces’ par Jefus Chritt, ton cher Fils, nétre Seigneur & Sauveur , que tu m’as gardé de tour mal, peidane rout ce jour li, & que tu m'as affifté. Je te recommende maintenant ma vocation & mon état,aufli Poeuvre de mes mains en ton adminifration,& je me refugie avec Mon ame €n toi, opere en mon ame,que nile malin ni quelgu’ autre influence on fouhait entre& saffiche en mon ame : per- Mets, que mon. elprit joué dans ton temple entoi , & que ton faint ange demeure ayec moi,afin que je me repofe en freté dans ta yertu, Amen!

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