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Chapitre 4 : L’eau
IV : Le pétrissage
V : La maturation
VII : La cuisson
VIII : Le petit matériel bacs, spatules, cornes, brosse pour la farine, balance de précision,
pelle à enfourner, pelle pour tourner la pizza et la défourner, huilier, grands ciseaux ou
roulettes, thermomètre culinaire et laser (température four et pâton)
IX : QCM
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I
Objectifs
Dans cet e-book, vous apprendrez comment bien sélectionner vos ingrédients et
notamment votre farine. Vous connaîtrez les caractéristiques, les rôles et les influences
de chacun des ingrédients entrants dans la composition de la pâte.
Vous saurez réaliser une pâte à pizza d’une qualité exceptionnelle, tellement
différente de ce qui se vend communément aujourd’hui dans les pizzerie.
Je vous enseigne ici les protocoles et savoir-faire des plus grands maître de la
pizza Napolitaine reconnus mondialement sans bouger de chez vous.
Le contenu que je vous propose ici, est à mes yeux extraordinaire et rarement
divulgué jusqu’à aujourd’hui.
Cet e-book s’adresse aux professionnels mais également aux particuliers. Il n’y a
que très peu de différences entre réaliser une pizza à la maison ou dans une pizzeria. Les
protocoles et le matériel utilisés étant quasiment identiques.
L’inverse est moins vrai, car sans matériel professionnel comme les pétrins par
exemple, nombre de professionnels sont désorientés. Le pétrissage manuel demandant
un savoir faire particulier que peu de gens maîtrisent.
L’autre aspect qui m’a poussé m’intéresser à la pizza mais aussi à réaliser cette
formation, c’est la mauvaise qualité des pizzas vendues dans 99% des pizzerie.
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J’ai toujours trouvé ça super frustrant de devoir manger des produits aussi insipides et
indigestes.
Un aspect souvent ignoré, est que la pâte a une période d’utilisation optimale et
qu’en dehors de cette période elle ne sera pas bonne pour être utilisée, elle sera
indigeste, elle ne développera pas à la cuisson, elle ne colorera pas, elle sera sans saveur,
etc…
Pour cela nous devons élever la qualité des produits que nous vendons et donc
nous devons utilisés des ingrédients de premier choix, et apprendre à les combiner de la
meilleure des façons.
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II
L’état d’esprit pour devenir un
excellent pizzaïolo
Pour devenir un excellent pizzaïolo, il est important d’être passionné par ce que
l’on fait.
Il est évident que dans un tel cas, à moins que l’argent soit votre seule motivation,
il sera compliqué de se passionner pour son métier.
Mais lorsque vous découvrirez, ce qu’est réellement une pâte à pizza, comment
elle évolue, et que lorsque vous agirez sur un paramètre ou un autre cela aura un impact
immédiat sur le résultat final, vous serez sans doute subjugué par ce monde magnifique
et alors votre passion pour cet art naîtra.
Vous allez voir qu’assembler tous ces produits ensemble, de manière cohérente et
respectueuse vous rendra aussi heureux que les clients que vous servirez.
Et sachez une chose, plus allez offrir de valeur à vos clients grâce à vos pizzas et
plus vous serez récompensés en retour. C’est ce qu’ont compris toutes les personnes qui
ont des résultats exceptionnels dans leur business.
Si vous n’aimez pas ce que vous faîtes cela se ressentira dans vos assiettes, et
vous aurez plus de mal à prospérer. Pour réussir dans le domaine de la pizza, vous devrez
vous concentrez sur le produit que vous vendez. Si vous aimez la pizza vous prospérez
facilement.
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Donc l’équation gagnante c’est :
Tout ce que je vais vous apprendre ici est le résultat de mes nombreuses
expérimentations. Je vous transmets donc ce que j’ai appris et testé au cours de ces
nombreuses années.
Cependant, retenez bien une chose : rien est figé. Certains sont pleins de
certitudes, mais c’est malheureusement le meilleur moyen pour ne pas évoluer. Soyez
curieux et n’hésitez pas à expérimenter. Parfois cela ne fonctionnera pas, mais parfois
vous aurez d’excellentes surprises.
C’est de cette manière que les choses évolues et que vous évoluerez. Alors, soyez
créatifs !
Conseil important :
Vous devrez également prendre des notes pour pouvoir vous rappeler des résultats
obtenus après chaque modification.
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III
Il est primordial d’avoir une connaissance parfaite de chacun des éléments qui
constituent une pâte.
Elle est fabriquée à partir de grains de blé que l’on va broyer afin d’obtenir une
mouture extrêmement fine.
Il y a 2 types de blé, le blé dur et le blé tendre. Le blé dur sert à confectionner les
pâtes alimentaires (Spaghetti,..), la semoule et le couscous. Le blé tendre, celui que nous
utiliserons, va enter dans la confection de la pâte à pizza et du pain.
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Certaines farines sont aussi obtenues à travers un broyage effectué à la meule de
pierre, il s’agit en générale de farines plus complètes. Le broyage à la meule de pierre est
plus respectueux du produit et rappelle le travail réalisé à l’ancienne.
Cependant nous nous intéresserons plus aux farines broyées à l’aide de cylindres
et avec un raffinage élevé. Cela n’exclue pas l’utilisation de farine à la meule de pierre,
mais vous comprendrez mieux pourquoi par la suite.
Le grain de blé:
- Des protéines
L’idée ici c’est de bien savoir de quoi est constitué une farine, ce qui nous
permettra par la suite de bien comprendre les différentes caractéristiques de chacune
d’entre elles et donc quelle influence peut avoir l’utilisation d’une farine par rapport à une
autre.
Pour la plupart des gens, la farine est simplement une poudre blanche. Et ils
n’imaginent pas la différence et l’impact qu’a l’emploi d’une farine ou d’une autre sur le
résultat final.
Le principal composant de la farine est l’amidon. C’est un sucre complexe qui sert
à nourrir la levure lors du processus de fermentation.
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gluten. Cette enveloppe étanche va emprisonner le gaz carbonique qui sera produit lors
de la fermentation grâce à l’action des levures.
Le gluten joue donc un rôle important dans la fabrication de la pâte car sans lui
pas d’enveloppe étanche et donc notre pâte ne gonflerait pas et ne pourrait donc pas
devenir légère et alvéolée.
Cependant plus une farine est complète et moins elle est riche en gluten et donc
moins elle sera adaptée à la réalisation de notre pâte à pizza.
Nous avons enfin les enzymes qui jouent une rôle extrêmement important dans la
phase de fermentation. Elles vont réaliser une transformation chimique de notre pâte, en
dégradant l’amidon et le gluten, ce qui aura pour conséquence de développer les
arômes, d’augmenter la légèreté de notre pâte et d’en améliorer sa digestibilité.
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Pour approfondir le sujet : http://www.boulangerie.net/forums/bnweb/dt/ensymes/
ensymes2.php
Les différentes caractéristiques techniques des farines vont être déterminées grâce
à l’Alvéographe de Chopin.
Source : http://www.metiers-
alimentation.ac-versailles.fr/IMG/pdf/
Cours_professeur_-
_L_alveographe_de_Chopin-
_Terminale_Bac_Pro.pdf
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Toutes ces données scientifiques vont
permettre aux meuniers de réaliser des farines
selon les caractéristiques exigées par les
pizzaïoli ou les boulangers.
La force d’une farine est directement lié au taux de gluten. Plus une farine est forte et plus
elle contient du gluten.
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Tableau qui montre la relation moyenne entre le taux de protéines et la
force d’une farine :
Il faut savoir que le taux de protéines est étroitement lié au taux de gluten. Donc
plus le taux de protéine est élevé, plus il y a de gluten dans la farine.
Cependant le taux de protéines peut varier pour une même force, car les blés et
donc les protéines ont des qualités différentes.
Exemple :
Pour une force de W300, on aura pour certaines farines, un taux de protéine de 12,5 % et
pour d’autre un taux de 13%.
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Pourquoi est-il important d’utiliser des farines italiennes pour réaliser
des pizze ?
La pizza étant une spécialité originaire d’Italie et le pain étant une spécialité
Française, les fabricants de farine Italiens s’intéressent aux farines à pizza et donc
développent des produits qui répondent aux exigences des pizzaïoli alors que les
minoteries Françaises répondent aux exigences des boulangers qui représentent la
grande majorité de leurs clients.
C’est aussi simple que ça. Ce qui signifie que si l’on souhaite avoir une farine qui
nous permette de réaliser un produit optimal, la meilleure chose à faire sera de se tourner
vers les farines à pizzas italiennes.
Ceci ne veut pas dire qu’il sera impossible de réaliser des bonnes pizzas avec des
farines Françaises. Moi-même dans la boulangerie d’un de mes cousins, j’ai réalisé de
magnifiques pizze Teglie avec sa farine de baguettes tradition.
Pourquoi devrons-nous choisir une farine avec une force de W 270 ou W 320 et
pourquoi devrions nous choisir une marque plutôt qu’une autre ?
Par exemple :
Si mon objectif est de réaliser des pizzas essentiellement axées sur le respect de
l’environnement et de la santé humaine, et que j’ai un petit débit, je vais choisir des
farines biologiques, de force W 270 voir moins, sur des protocoles de durée moyenne, de
plus ou moins 12h à température ambiante.
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Tableau donnant les temps de maturation conseillés, ainsi que le taux
d’hydratation en fonction de la force W
Les valeurs contenues dans ce tableau sont à titre purement indicatif et constituent
simplement une base de départ. Mais dans la boulangerie et la pizza rien est figé et tout
peut-être testé.
La farine de Manitoba :
La farine de Manitoba est une farine de blés tendres cultivés dans la province de
Manitoba au canada.
C’est une farine qui a une capacité d’absorption d’eau exceptionnelle, 75% et
plus, et qui a un taux de protéines très élevé. C’est, vous l’aurez compris une farine
extrêmement forte, probablement la plus forte à ma connaissance. Elle a un W qui se
situe autour des 400.
Je vous présente cette farine mais, je ne vous conseille pas de l’utiliser en tant que
tel, à moins d’avoir une bonne raison de le faire.
C’est une farine qu’on mélangera avec une farine plus faible, afin de rééquilibrer la force
globale de la pâte.
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Pour vous y retrouver dans la jungle des farines, je vous cite ici les
marques les plus populaires :
Molino Iaquone
Piselli
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Chapitre 2: L’eau
L’eau est le deuxième élément principal qui va rentrer dans la composition de la
pâte.
Le rôle de l’eau dans la pâte est de de faire gonfler les grains d’amidon, de
dissoudre le sel et d’activer la levure. Elle permet aussi de déclencher et d’accentuer les
qualités mécaniques du gluten.
Cette dernière phrase est très importante car cela signifie que le simple fait que la
farine soit au contact de l’eau va commencer à créer le réseau de gluten que l’on voudra
obtenir grâce à l’action du pétrissage.
On pourra donc en déduire que laisser sa pâte au repos est presque équivalent à
du pétrissage. Nous reviendrons sur ce point dans la partie dédiée au pétrissage.
Cette valeur est exprimée en degrés Th sur une échelle de 1 à 30. Plus cette valeur
est élevée et plus l’eau contient de calcaire.
5 < Th < 10 Eau douce, goût agréable Pâte collante et difficile à travailler
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Mon avis sur la question, c’est que je n’ai jamais vraiment remarqué une influence
extraordinaire de l’impact de l’eau sur ma pâte.
Pour ma part je vous conseille vraiment de vous focaliser ce point lorsque tout le
reste sera parfait et croyez moi il y a déjà énormément à faire.
Si jamais votre pâte à pizza ne vous convient pas il y vraiment peu de chance pour
que la seule raison provienne de l’eau que vous utilisez. Rien ne vous empêche
cependant d’essayer une autre eau pour voir la différence ou d’installer un système de
filtration d’eau dans votre laboratoire.
Taux d’hydratation
Le taux d’hydratation, est la quantité d’eau utilisée dans une recette en fonction
de la quantité de farine. Pour calculer ce taux je divise ma quantité d’eau par ma quantité
de farine
C’est vraiment ce qui va déterminer le style de pizza que vous produirez et donc
par conséquent sa qualité.
Je dirais même que le taux d’hydratation est presque plus important que le choix
de la farine et que le style de maturation que vous choisirez.
Avec un faible taux d’hydratation on aura un produit sec, très croustillant avec
un faible développement et peu d’alvéolage. Avec un taux d’hydratation élevé on
aura une pâte savoureuse, légère, souple, très développée et alvéolée.
Je ne vous dis pas q’un produit est meilleur qu’un autre et chacun est donc libre
de choisir le type de pizza qui lui convient.
J’ai des amis qui réalisent des pizzas de qualité et qui sont des fervents adeptes
des pizzas peu hydratées (55%) alors que c’est sans appel pour moi qui adore les pizzas
très hydratées (65%).
Avec cette e-book vous comprendrez comment passer d’un monde à un autre et
cela vous permettra de choisir le type de pizza qui vous plait le plus.
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Tableau reprenant les différents taux d’hydratation avec leurs influences
55% < H20 < 60% Faible Relativement sèche , Pâte facile à manipuler
peu de développement,
faible alvéolage
61% < H2O < 63% Moyenne Moelleuse et Un peu moins facile à
croustillante, alvéolage manipuler
correct, développement
correct
64% < H2O < 66% Elevée Pâte très souple, super Pâte fragile et délicate à
développement, super manipuler
alvéoles
67% < H2O < 70% Très élevée Pâte ultra souple, Pâte très fragile et très
développement moins délicate à manipuler
proéminent du fait de la
souplesse de la pâte,
alvéolage exceptionnel
Nous voyons avec ce tableau que tout n’est pas si simple puisque plus on voudra
un produit « qualitatif » et plus la pâte sera difficile à manipuler.
Si on multiplie ça, par le nombre de pizzas qu’on va sortir dans une soirée, cela
risque de nous faire passer un moment pas très agréable si on ne maîtrise pas
parfaitement son sujet.
C’est pour ça que je conseille vraiment d’y aller par étape lorsqu’on décide
d’augmenter son taux d’hydratation.
A 25°C, sur 24h ce ne sera pas la même chose de réaliser une pâte hydratée à
60% qu’une pâte hydratée à 65%. Dans un cas ce sera relativement facile, dans l’autre
cas, ce sera un exercice assez périlleux qui risque d’en décontenancer plus d’un.
Dans le 2ème cas on aura une pâte qui risquera plus de se déchirer, de coller. Le
risque de sur-maturation est très présent aussi.
Nombre de pizzaïoli n’hésitent pas à réduire le taux d’hydratation par forte chaleur.
Cela aura cependant moins d’impact si l’on travail avec une chambre de pousse
ou avec un frigo.
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Chapitre 3 : Le sel
Le sel alimentaire que nous utilisons en cuisine est composé en grande partie de
chlorure de sodium. Il sert principalement d’exhausteur de goût.
Il existe tout un tas de variétés de sels avec des degrés de raffinage différents.
Pour ceux qui préfèrent on peut également la calculer par rapport à la farine. Notre
quantité de sel sera comprise entre 2% à 3,1% du poids de la farine.
Le rôle que nous lui connaissons tous est celui d’exhausteur de goût. Mais il a bien
d’autres fonctions, comme nous allons le voir ci-dessous.
Au cours du pétrissage :
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Pendant la fermentation :
• Il assure une production plus uniforme du gaz carbonique et ainsi une plus belle
structure de la mie.
• Il fixe l'eau au sein de la pâte et ainsi limite les effets de croûtage des pâtons.
Au cours de la cuisson :
Source: http://lepetitboulanger.com/panification/le%20sel.htm
Il est bien évidemment capital de connaître l’influence que joue le sel dans la
confection d’une pâte à pizza.
Cependant, pour être franc avec vous j’utilise d’une manière générale, 50g de sel
au litre d’eau. Si vraiment ma pâte mature à température contrôlée ça m’arrive de
descendre à 45g. En revanche, si la maturation se fait à des températures élevées,
26°C-27°C ou plus je vais monter à 55g au litre histoire de freiner la fermentation et
d’éviter la sur-maturation.
Je ne me prends pas trop la tête avec le sel. J’ai malgré tout fait de nombreux
tests et j’ai pu remarqué qu’en réduisant la taux de sel à moins de 40g au litre, cela
modifiais la couleur et la texture de la croûte de mes pizzas. Au lieu d’avoir un beau
léopard, j’avais une pâte d’une couleur uniforme marron foncé, bien plus plus épaisse et
plus sèche.
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Chapitre 4 : La levure
- La levure sèche active qui a besoin d’être réactivée en la réhydratant avec une eau
entre 35°C et 38°C
- La levure sèche instantanée, qui n’a pas besoin d’être réactivée pour être réhydratée
Dans nos calculs par la suite nous parlerons exclusivement de levure fraîche. Il
est très important d’intégrer cela, sinon tous vos empâtements seront faussés.
Pour ceux qui souhaiteraient malgré tout utiliser de la levure sèche, il suffira de
diviser la quantité de levure fraiche par 3.
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Rôle de la levure
La levure est un ferment très puissant qu’il faudra utiliser en très petite quantité et
qu’il faudra doser avec une extrême précision. Toute erreur de dosage aura de fâcheuses
conséquences pour la fabrication des pizze. Ceci est surtout vrai lorsqu’on travaille à
température ambiante.
Un sous dosage de la levure fera qu’on aura une pâte lourde, indigeste et difficile à
étirer sans la déchirer. Trop résistante.
Un surdosage aura l’effet inverse, la pâte sera collante, n’aura plus aucune force,
et sera en état de décomposition avancé. De plus à la cuisson, s’il est encore possible de
l’utiliser, la croûte aura du mal à colorer du fait de l’absence de sucre dans la pâte, et
génèrera de grosses bulles d’aire qui noirciront dans le four.
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IV
Le pétrissage
Le pétrissage est l’action qui consiste à mélanger la farine l’eau et la levure. Son
rôle est de construire le réseau de gluten qui va par la suite retenir les gaz formés lors de
la fermentation. Il a également pour but de donner de la force à la pâte et de lui incorporer
de l’air.
Les temps que je donne ici sont préconisés pour des pétrins à axe oblique. Vous
devrez donc adapter votre pétrissage à votre pétrin. Certains tournent plus vite que
d’autres et chauffent plus la pâte.
Inversement, quand le gluten est trop travaillé, la pâte déchire et la rétention gazeuse
ainsi que la tolérance diminue. Il faut donc veiller à ne pas surpétrir une pâte.
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Le blanchiment de la pâte est dû à l'oxydation des pigments caroténoïdes de la
farine, comme nous l’avons vu dans la partie consacrée au sel, pigments qui apportent
une couleur crème mais également une saveur propre à la farine et au pain.
L’Autolyse
L’autolyse, est une étape qui se déroule avant le pétrissage et qui consiste à
mélanger au pétrin, toute ou partie de la farine avec toute ou partie de l’eau.
Elle permet d’obtenir une pâte plus lisse, plus extensible et plus élastique. C’est
un excellent moyen pour garantir un bon pétrissage.
Enfin, l’autolyse est aussi utilisée pour assouplir le tissu glutineux et modifie la
texture des pâtes hors fermentation grâce à l’action naturelle des enzymes contenues
dans la farine.
C’est un processus principalement utilisé en boulangerie, mais j’en parle ici car il
permet d’améliorer très nettement le pétrissage, pour ceux qui voudraient monter en
hydratation et qui on un pétrin moyennement efficace.
Durée du pétrissage
Le pétrissage est une étape qui dure généralement une vingtaine de minute.
Il existe également une technique qui consiste, à réaliser une pause au milieu de
son pétrissage. La raison c’est que le temps permet à la farine de mieux absorber l’eau
et contribue à développer le réseau de gluten.
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Cette astuce peut s’avérer extrêmement précieuse si notre pétrin manque
d’efficacité. En effet, plutôt que de laisser tourner un pétrin une heure, comme je l’ai vu
faire dans certaines pizzerias, et de créer un échauffement excessif de la pâte. On va
plutôt le faire tourner 10 min, faire une pause d’au moins 15 min puis le laisser à nouveau
tourner 10 min.
De cette manière, on aura une pâte bien mieux pétrie, et on évitera une oxydation
et un échauffement inutile.
A l’inverse une température trop basse ( ce qui est beaucoup plus rare) retardera le
démarrage de la fermentation et nos pâtons risqueront de ne pas être prêts à temps.
Cette valeur devra être affinée en fonction notamment de votre pétrin qui va plus
ou moins chauffer la pâte. Mais également en fonction de notre taux d’hydratation.
Exemple :
55 - (21+21) = 13°C
La température de l’eau étant la seule variable sur laquelle nous pouvons
facilement agir, c’est donc elle que nous ferons varier. Pour avoir une pâte à 24°C, nous
devrons donc utiliser une eau à 13°C dans notre pâte.
Si avec cette température de base notre température de pâte est par exemple à
22° il faudra rectifier notre température de base et la fixer à 57. Si d’une fois sur l’autre
notre protocole reste le même, notre température de base ne devrait plus varier.
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Comment savoir si notre pâte est suffisamment pétrie ?
Le test du voile
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Il existe 3 types de pétrins principaux:
Le pétrin à spirale :
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V
La maturation
Grâce au réseau de gluten étanche que nous aurons créer lors du pétrissage, le
gaz va rester emprisonné dans notre pâte. La pâte va donc gonfler et des alvéoles vont
se former.
Une activité enzymatique intense va également avoir lieu. Les sucres complexes
vont être décomposés en sucres simples et révéler ainsi les arômes de la farine. Le gluten
va également être dégradé et cela contribuera à rendre la pâte plus légère et digeste.
Plus la pâte va reposer dans un endroit chaud, plus la levure sera active et donc
plus la maturation sera rapide pour une même quantité de levure.
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La maturation à température ambiante :
Pour des protocoles plus courts (12h ou moins), on pourra monter jusqu’à 25°C.
Au-delà de cette durée, la maturation devient périlleuse et le risque de sur-maturation est
bien là.
On risque d’avoir une pâte qui bulle beaucoup plus facilement et ces bulles d’air
gonfleront démesurément et brûleront lors de la cuisson. De plus la pâte est souvent très
délicate à manipuler, elle colle, se rompt facilement. On pourra rencontrer des difficultés à
l’enfournement, etc…
Pour avoir une température de 18°C, nous aurons recours à des chambres de
pousse pour les professionnels, ou l’utilisation de cave à vin pour les particuliers. Il s’agira
donc de température contrôlée. Ceci nous permettra d’avoir un résultat régulier quelque
soit la température du local et ce, sans prendre de risque.
La maturation à froid :
Pour une maturation à froid nous serons à 4°C. Nous utiliserons donc le frigo pour
stocker les pâtons
L’avantage de cette méthode c’est que nous aurons comme dans une chambre de
pousse, une température constante de maturation.
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Tableau indiquant le temps de maturation conseillé en fonction de la température
5°C 48h-72h
18°C 12h-24h
25°C 8h-12h
D’une manière générale, plus le temps de maturation va être long et plus cela va
développer les qualités gustatives et physiques de la pâte.
En d’autre termes, plus notre pâte sera savoureuse, légère et avec un bel
alvéolage.
Cependant tout ceci est à nuancer car on ne peut pas aller au-delà d’un certain
stade de maturation. Sans quoi notre pâte serait totalement décomposée.
Vous pouvez vous inspirer des valeurs données dans le tableau précédent.
Il est pourtant tout à fait possible d’aller bien au delà de ces valeurs en doublant
les temps préconisés par exemple, mais vous prendrez des risques énormes pour, de
mon point de vue, peu de vraie valeur ajoutée à votre pizza.
Conclusion :
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Si la température de mon local de pousse* augmente de quelques degrés, je
devrais soit réduire mon temps de pousse (ou pointage), soit baisser ma quantité de
levure.
* On parle ici de la température de l’endroit dans lequel repose la pâte. Pas de la température qu’il fait
dehors. C’est très important de bien comprendre cette notion.
Plus le temps de maturation sera long et plus vous devrez utiliser une farine forte,
pour qu’elle résiste dans la durée. Ceci est également vrai avec l’élévation de la
température.
Se référer au tableau donnant les temps de maturation conseillés, ainsi que le taux
d’hydratation en fonction de la force W
Exemples:
Si je décide de réaliser un protocole sur 24h à 25°C, j’aurais intérêt à utiliser une
farine très forte. W 320 minimum.
Déroulement de la maturation
Rôle du pointage
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• Il permet une prise de ténacité de la pâte améliorant ainsi sa tolérance. C'est
l'acidité développée lors de la fermentation et favorisée par le phénomène de
masse qui agit sur le gluten en le contractant
• Il permet d'obtenir une mie bien alvéolée, tout en lui conférant une texture plus
agréable
Là encore tout est possible. Prenons un protocole de 12h par exemple. Certains
pizzaioli, vont réaliser un pointage de 1h ou 2h puis un apprêt de 11h ou 10h.
Lorsqu’ensuite on réalise les pâtons, ils sont remplis d’air et ils ont plus de force, la
pâte est plus élastique, avec un bien meilleur développement à la cuisson.
Dans le cas d’un pointage court, en 2h ou moins, la pâte n’a pas encore vraiment
gonflé. Les pâtons sont peu élastiques, et ils auront plus tendance à se relâcher pendant
l’apprêt qu’à vraiment gonfler et emmagasiner de l’air. On aura donc des disques de pâte
plus plats avec moins de développement au four, du fait du manque d’air et de force dans
la pâte.
D’une manière générale, plus une pâte repose longtemps après une manipulation,
que ce soit le pétrissage, les rabats ou le boulage, plus elle va se relâcher et donc moins
elle aura de force (indépendamment de la force de la farine) ou de tenue.
En revanche une pâte qui a trop de force, ne pourra pas être abaissée, car trop
résistante. Et même si vous pouvez l’étaler elle manquera de légèreté.
Il faudra donc trouver le bon compromis pour le temps d’apprêt idéal. Pour ma
part 6h est une bonne durée. Je connais certains pizzaioli qui laisse leur pâte 4h en
apprêt. Je trouve que c’est peu. Mais dans ce cas là, je conseille de ne pas trop serrer les
pâtons lors du boulage.
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Gestion de pâtons dans le temps :
En fait c’est assez simple, tant que nos pâtons vont rester à température ambiante, la
maturation va se prolonger, et donc au delà du temps prévu par le protocole, nous allons
rapidement entrer en phase de surmaturation.
Pour éviter cela, il nous suffira de placer nos pâtons au froid à 4°C juste avant qu’ils
atteignent leur stade de maturation optimal. Cette action va bloquer la fermentation et
nous pourront ainsi conserver nos pâtons jusqu’à 24h de plus minimum.
Lorsque nous voudrons utiliser nos pâtons ensuite, il faudra simplement les sortir du froid
environ 1h avant, afin qu’ils remontent à température ambiante.
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VI
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Exemple :
Je souhaite réaliser 50 pâtons avec une hydratation de 63% sur 24h à 18°C
Pour connaître la quantité de farine, on divise la quantité totale de pâte par 1,63 pour
63% d’hydratation ou 1,65 pour 65%d’hydratation, etc…
13 500 / 1, 63 = 8 282 g de farine. ==> 13500 - 8282 = 5218 g d’eau (soit 5,281 litres)
Une fois que nous connaîtrons les proportions de levure, nous n’aurons plus
besoin de calculateur dans la mesure ou les conditions de temps (durée) et de
température restent les mêmes.
Recette finale:
Farine : 8282 g
Eau : 5218 g
Sel : 260 g
Levure : 5,23 g
Cependant un calculateur simplifie grandement les choses, et évite toute erreur de calcul.
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VII
LA CUISSON
Il y a 2 écoles, l’école classique avec une température de cuisson d’environ 350°C et un
temps de cuisson de 2min30 - 3 minutes et l’école Napolitaine avec une température de
cuisson d’environ 450°C ( 485°C théoriquement) et un temps de cuisson de 1min -
1min30
La cuisson classique :
Plus la température de cuisson est basse, plus le temps de cuisson est long.
Le fait de cuire une pizza pendant 2min 30 ou 3 minutes à 350°C tend à assécher la pâte
et à sur-cuire les ingrédients qui composent la garniture.
Le fromage commence donc à gratiner et perd de son onctuosité. Les autres ingrédients
deviennent également secs. D’une manière générale les ingrédients qui composent la
garniture subissent une dégradation.
L’avantage de cette cuisson est qu’elle pardonne plus les erreurs de sur-maturation qui
fera moins noircir les bulles d’air.
Elle permet une gestion plus facile de la cuisson car on a plus de temps pour préparer
d’autres pizzas et elle demande moins de surveillance.
La cuisson Napolitaine :
En 1min - 1min30, la pâte n’a pas le temps de sécher et on garde donc une pâte souple
et de mon point de vue bien plus agréable à la dégustation.
La faible temps de cuisson fait juste chauffer les ingrédients à souhait, évaporer le surplus
d’eau des tomates et fondre légèrement la mozzarella sans la dégrader. C’est une cuisson
quasi parfaite.
Les inconvénients sont que ce type de cuisson demande une grande précaution et une
certaine habileté. Quelques seconde de trop et la pizza est brulée.
On a donc peu de temps pour faire autre chose que de surveiller la pizza qui cuit.
La sole du four doit également être en argile et sable ( biscotto) et non en matériau
réfractaire sans quoi le fond de la pizza sera brulé.
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Quel type de four faut-il privilégier ?
Il existe aujourd’hui 3 types de fours. Les fours à bois, les fours à gaz, et les fours
électriques.
Il y a une idée reçue que je voudrais rectifier. C’est de croire qu’un four à bois donne un
goût différent à la pizza. C’est totalement faux.
Je mets quiconque au défi de faire la différence, en terme de goût, entre une pizza cuite
dans un four à bois et dans un four électrique.
J’adore le charme des fours à bois, et je trouve cela agréable de travailler avec.
Cependant, ils représentent plusieurs contraintes supplémentaires :
1. Il faut alimenter le four avec le bois pour conserver une bonne température de cuisson
en fonction de l’affluence des clients.
2. Cela nécessite de venir plus tôt à la pizzeria pour allumer le feu ( environ 2h de
préchauffe sont nécessaires). Alors qu’on peut programmer un four électrique ou à
gaz.
Les avantages :
1. Plus de charme
Les fours à gaz et à bois ont aujourd’hui de très beaux design et représentent une
excellente alternative aux fours à bois.
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VIII
Petit matériel
Je vous propose ici une liste du petit matériel indispensable pour travailler dans les
meilleures condition :
Une spatule métallique pour sortir les pâtons du bac à pâtons, mais qui servira également
de coupe pâte.
Huilier
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IX
QCM
Voici une liste de questions qui vous permettront de valider les connaissances que vous
avez apprises dans cet E-book. Parfois plusieurs réponses sont possibles.
Pour cette exercice, munissez vous d’une feuille de papier et d’un stylo et répondez à
chacune des questions suivantes.
A. W 250
B. W 280
C. W 340
D. W 380
2- A la cuisson, j’ai de grosses bulles d’air sur la croûte de la pizza qui brûlent et
deviennent toutes noires. Quel est le problème ?
C. Je suis en sur-maturation
3- Je désire avoir une pâte plus souple et plus alvéolée, que dois-je modifier ?
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5- Mes pâtons sont trop résistants lors de l’abaisse, je n’arrive pas à les étirer. Quelle en
est la cause ?
A. Je suis en sur-maturation
6- Ma pâte ne développe pas beaucoup dans le four. Quelle peut en être la cause ?
7- Lors de l’abaisse mes pâtons sont très délicats à manipuler, ils sont trop souples, ma
pâte n’a plus de résistance et se déchire facilement. Quel est le problème ?
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Réponses
A. W 250
B. W 280
C. W 340
D. W 380
2- A la cuisson, j’ai de grosses bulles d’air sur la croûte de la pizza qui brûlent et
deviennent toutes noires. Quel est le problème ?
C. Je suis en surmaturation
3- Je désire avoir une pâte plus souple et plus alvéolée, que dois-je modifier ?
5- Mes pâtons sont trop résistants lors de l’abaisse, je n’arrive pas à les étirer. Quelle en
est la cause ?
A. Je suis en sur-maturation
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6- Ma pâte ne développe pas beaucoup dans le four. Quelle peut en être la cause ?
7- Lors de l’abaisse mes pâtons sont très délicats à manipuler, ils sont trop souples, ma
pâte n’a plus de résistance et se déchire facilement. Quel est le problème ?
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