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2.

1 Administration du bureau

2.1.9 Gestion des risques


et responsabilité
professionelle

2.1.9

Manuel
canadien de
pratique
de
l’architecture
Introduction

Risques relatifs à l’administration du bureau


Mise sur pied d’un bureau
Assurance responsabilité professionnelle
Règlement extrajudiciaire des différends
Archives
Recouvrement des honoraires et des dépenses
Cesser le travail
2.1.9

Risques relatifs à l’administration du projet


Acceptation d‘un projet — Analyse oui-non
Composition de l’équipe
Contrats client-architecte
Le projet : conception préliminaire et définitive
Le projet : appel d’offres et attribution du contrat
Le projet : administration du contrat
Le projet : après-construction
Projets à l’extérieur

Définitions

Bibliographie

Liste oui-non pour l’évaluation du degré de risque

Aide-mémoire : Éléments à prendre en considération lors de la composition


de l’équipe de conseils et de consultants

Tableau : Comparaison des délais de prescription des différentes provinces


Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle Chapitre 2.1.9 Volume 2

Gestion des risques et responsabilité


civile professionnelle
Introduction Risques relatifs à
l’administration du bureau
Toute entreprise doit affronter un certain nombre de
risques. Elle doit d’abord les identifier, puis les Mise sur pied d’un bureau
évaluer. Elle doit ensuite décider si elle va les
assumer et, dans l’affirmative, prendre l’attitude et Voir aussi le chapitre 2.1.1, Organisation du bureau
les précautions qui lui permettront de les réduire au d’architecte.
minimum.
L’architecte doit s’informer de la réglementation de
La responsabilité civile professionnelle pour services son association d’architectes provinciale ou
fournis constitue l’un des risques que doit affronter territoriale (au Québec : l’Ordre des architectes du
un bureau d’architectes. Si elle est érigée en Québec). Les sujets suivants sont à noter :
compagnie (dans les provinces où la loi le permet), • la structure et la propriété d’un bureau;
la firme peut limiter sa responsabilité civile en ce • le nom qu’il peut porter;
qui a trait à l’aspect commercial de ses activités. • tout autre élément requis pour l’administration
Cependant, tout architecte est responsable des d’une entreprise, comme :
services professionnels qu’il fournit. • l’adresse;
• le numéro de téléphone, etc.
Dans une certaine mesure, la gestion des risques
consiste simplement à appliquer les règles du bon L’architecte doit aussi se conformer aux exigences
sens et à ne négliger aucun des aspects de la suivantes des autorités municipales
question ni aucune de ses conséquences possibles.
• la taxe d’affaires;
Les risques sont présents tout au long de la carrière • le règlement de zonage et autres restrictions
de l’architecte, depuis la création de son bureau concernant l’occupation du sol.
jusqu’après sa retraite. On ne peut jamais les
éliminer complètement. Ne pas agir peut parfois Au départ, l’architecte patron a intérêt à préparer
causer plus de dommages que d’agir; les deux un plan stratégique (ou plan d’affaires),
attitudes peuvent avoir des conséquences comprenant notamment un plan financier. Voir
inattendues. également à ce sujet les chapitres 2.1.4,
Administration financière, et 2.1.1, Organisation du
Le présent chapitre ne peut traiter de tous les bureau d’architecte.
risques susceptibles de se présenter dans l’exercice
de la profession d’architecte. Il en analyse Assurance responsabilité civile professionnelle
néanmoins quelques-uns, afin d’aider l’architecte à L’un des moyens d’atténuer les risques est de se
établir une stratégie de gestion de risques munir d’une assurance responsabilité professionnelle.
appropriée. Celle-ci est d’ailleurs obligatoire dans certaines
provinces et territoires. Voir à ce sujet, au chapitre
1.1.4, Organisation de la profession au Canada,
l’annexe intitulée « Tableau : Comparaison des
exigences provinciales et territoriales concernant

Manuel canadien de pratique de l'architecture janvier 2009 1


Volume 2 Chapitre 2.1.9 Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle

l’assurance responsabilité professionnelle ».


On attend de l’architecte qu’il fournisse ses services La prescription est l’extinction, au terme d’un délai,
conformément aux normes de sa profession et aux du droit d’intenter une poursuite. Chaque province et
règles de son art. Cela signifie qu’il doit territoire a son régime de prescription. Les lois
constamment faire montre de prudence et de provinciales indiquent le laps de temps, en années,
diligence, comme le ferait un architecte à compter de la date à laquelle une négligence ou
raisonnablement compétent dans les mêmes un dommage a été découvert ou aurait dû être
circonstances et au même endroit. Un architecte qui découvert, après le- quel une action ne peut plus
ne respecterait pas ces exigences pourrait être taxé validement être intentée. Cependant, aucune
de négligence professionnelle. prescription ne s’applique au moment auquel, au
cours de l’existence du bâtiment, on se rend compte
Un architecte tenu responsable d’erreur ou du dommage (ou de l’acte négligent). Autrement dit,
d’omission ou coupable de négligence peut être tenu un architecte demeure responsable de tous les
personnellement responsable des dommages causés. bâtiments réalisés selon ses plans, pendant toute sa
L’assurance responsabilité civile professionnelle vie ou pendant toute la durée de leur existence.
fournit une protection contre les poursuites de ce
genre et vise à couvrir le coût des réclamations. Au Québec, la responsabilité des architectes découle
des articles suivants du Code civil du Québec :
Les polices d’assurance responsabilité ne fournissent
Article 1457 — Responsabilité générale (extra-
pas nécessairement une protection totale; au
contractuelle)
contraire, elles comportent des clauses d’exclusion,
Article 1458 — Responsabilité contractuelle
qui, comme leur nom l’indique, soustraient certains
Article 2118 — Responsabilité quinquennale pour
sujets à la protection de la police. L’architecte doit
perte de l’ouvrage, solidairement
lire sa police avec grand soin, notamment les clauses
avec l’entrepreneur et l’ingénieur, avec
d’exclusion. Les primes sont habituellement
possibilité de se dégager
proportionnelles au volume de travail des firmes.
Article 2120 — Responsabilité d’un an pour
L’achat d’une assurance complémentaire, en plus de
malfaçons, conjointement avec
l’assurance minimale éventuellement exigée par la
l’entrepreneur et l’ingénieur.
loi provinciale, peut être nécessaire ou avisé. En
pareil cas, il serait approprié que cette assurance
Voir, à la fin du présent chapitre, l’annexe intitulée
couvre, si possible, les exclusions de la police de
« Tableau : Comparaison des délais de prescription
base. L’achat d’assurance excédentaire pour un projet
des provinces et territoires ».
particulier est généralement une dépense
remboursable.
L’architecte avisé exige de ses ingénieurs sous-
traitants qu’ils soient munis d’une assurance
La Formule canadienne normalisée de contrat de
responsabilité appropriée au projet et qu’ils aient, au
services en architecture : document Six de l’IRAC
moment de leur engagement, vérifié qu’ils étaient
comporte une clause (l’article CG 7.2) de limitation
correctement couverts.
de la responsabilité de l’architecte à l’égard de son
client. Là où la loi le permet, il y aurait lieu
Règlement extrajudiciaire des différends
d’insérer cette clause dans tout contrat client-
architecte. Elle ne limite pas, toutefois, la Lorsqu’un différend survient, l’architecte peut être
responsabilité de l’architecte à l’égard des tiers; appelé à participer à une forme extrajudiciaire de
conséquemment, une protection additionnelle est règlement de conflit, comme la médiation et
recommandée. l’arbitrage. Cette option relève d’une stratégie qui
permet d’éviter des frais judiciaires, toujours élevés,
Lorsqu’il se produit un événement susceptible de et des délais, toujours très longs. On peut y avoir
donner lieu à une poursuite, l’architecte doit en faire recours lorsque la négociation à l’amiable a échoué
part à son assureur en responsabilité civile, afin de et qu’aucune entente n’est possible. L’architecte doit
réduire son risque au minimum. Il est important, toujours, avant d’accepter de participer à ce
pour ne pas mettre en péril la protection accordée processus, en discuter avec son conseiller juridique
par la police, d’aviser son assureur dès la première ou son assureur; ceux-ci pourraient juger à propos
manifestation d’une possibilité de poursuite et de de le représenter dans ces circonstances.
suivre ses instructions.

2 janvier 2009 Manuel canadien de pratique de l'architecture


Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle Chapitre 2.1.9 Volume 2

Illustration 1 : Étapes de la résolution des conflits

Procès Juge

Décisionnel
e coût
é et d

Décision exécutoire • Arbitrage exécutoire


• Juge privé
ostilit

Non exécutoire • Médiation


ant d’h

• Mini-procès
• Arbitrage consultatif
croiss

• Opinion
Ordre

Non décisionnel
Neutralité • Règlement de l’architecte
• Comité d’examen des différends
• Arbitrage continu

Négotiation • Négociation directe


• Négociation par étapes

Prévention • Répartition des risques


• Incitation à la coopération
• Partenariat
(Reproduit avec l’autorisation de DPIC. Traduction).

L’idéal serait de réussir à éviter tout conflit. Un concrétise à travers des séances de travail de groupe
contrat clair, concis et équitable en réduit les et des rencontres entre participants. Le partenariat
risques, sans toutefois les éliminer totalement. Il est nécessite habituellement que l’on consacre un
par ailleurs tout aussi important de maintenir de certain nombre de jours à des rencontres qui
bonnes communications régulières avec tous les aboutiront à la rédaction d’une « charte » faisant foi
membres de l’équipe de projet. de l’accord des partenaires sur leurs objectifs
communs dans le cadre du projet.
L’illustration 1 représente le déroulement d’un
processus de règlement de conflit. Les modes de Comme dans toute relation contractuelle, il faut que
règlement sont classés dans l’ordre croissant des « le courant passe » entre les participants, et le
niveaux d’hostilité et de coût. partenariat peut favoriser ce résultat; il ne peut
jamais le remplacer.
Partenariat
Mis de l’avant comme méthode permettant d’éviter Négociation
les conflits, le partenariat vise à régler ceux-ci au Lorsqu’un différend se produit, les parties peuvent
fur et à mesure qu’ils se présentent, de façon à vouloir tenter de le résoudre par voie de
respecter les objectifs collectifs fixés à l’avance négociation. Les négociations qui prennent pour
plutôt que de tenter de jeter le blâme sur quelqu’un objet l’interprétation stricte des termes du contrat
en particulier. Le partenariat est un concept en vertu sont généralement moins fructueuses que celles qui
duquel le client, l’architecte, les ingénieurs, se concentrent sur les objectifs du contrat et les
l’entrepreneur et les sous-traitants se considèrent intérêts mutuels des parties.
comme une équipe, chacun méritant la confiance, le
respect et la compréhension des autres relativement
à ses attentes et à ses objectifs. Ce fait se

Manuel canadien de pratique de l'architecture janvier 2009 3


Volume 2 Chapitre 2.1.9 Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle

Médiation Archives
Lorsque les parties s’entendent pour soumettre leur
différend à la médiation, on demande à un tiers Selon la législation provinciale en matière de pres­
étranger au conflit de jouer le rôle de médiateur. Le cription ou la réglementation relative aux archives
médiateur est en quelque sorte un « facilitateur » qui d’un architecte, il peut être nécessaire pour le
assiste les parties au cours de la négociation afin de bu­reau de conserver une grande quantité de docu­
les aider à résoudre leur conflit. Ce médiateur ments, de dossiers et de dessins. Des dossiers clairs
et complets peuvent avoir une valeur inestimable en
• n’impose pas de solution;
cas de poursuite. Comme un grand laps de temps
• ne rend pas de « décision »;
peut s'écouler entre le moment où les dossiers sont
• n’agit pas comme un expert exprimant une
classés et le moment où l'on doit s'en servir, il est
opinion.
important de se munir d’un système efficace d’ar­chi­
vage permettant de retrouver facilement la docu­men­
Bien que le rôle de médiateur ne nécessite pas que
tation recherchée et de la comprendre.
ce dernier possède une expertise particulière dans le
domaine en cause, il peut arriver que les parties
Un bureau établi de longue date peut avoir à se
apprécient que tel soit le cas.
dé­fendre contre des réclamations reliées à un pro­jet
réalisé avant l’arrivée des architectes ac­tuels,
Lorsque les parties en arrivent à un accord, des
pa­trons et employés. Les dossiers du projet cons­
documents écrits, préparés de préférence par un
tituent alors la seule source d’information.
avocat et visant à libérer les parties de telle ou telle
obligation ou éliminant la possibilité d’une
Recouvrement des honoraires et des dépenses
poursuite, sont nécessaires.
L’un des risques rencontrés par l’architecte est celui
La médiation ne peut réussir que si les deux parties d’avoir de la difficulté à recouvrer ses honoraires :
sont prêtes à faire des compromis. un client peut avoir toutes sortes de bonnes ou de
mauvaises raisons de ne pas payer ses factures,
Arbitrage manquant ainsi à ses obligations contractuelles.
Dans un arbitrage, les parties soumettent leur conflit
à un arbitre (ou à un conseil d’arbitrage) indépen­ Les précautions suivantes permettent de réduire les
dant et impartial qu’elles ont choisi de concert. L’ar­ risques de cette nature :
bitre rend une décision finale et exécutoire. Il doit
• Demander une avance de 5 % à 10 % du
posséder des compétences semblables à celles que
montant total dès la conclusion du contrat.
possède un juge. Il doit connaître :
• Aviser le client que l’avance lui sera créditée sur
• la loi, afin d’attribuer la responsabilité et de le montant final de la facture. (Note : certains
déterminer le montant des dommages; hésitent à demander une avance bien que cette
• les règles de procédure relatives à la tenue des pratique soit répandue. Si l’on n’en demande
audiences; pas, il est peu probable que le client en offre
• la législation pertinente en matière d’arbitrage une. Le versement d’une avance est spécialement
et de procédure judiciaire. important lorsque le client est inconnu de
l’architecte ou qu’il a la réputation d’être un
Une expertise spéciale dans le domaine auquel le mauvais payeur.)
conflit se rapporte n’est pas indispensable mais se • Veiller à ce que les conditions du contrat
révèle souvent utile. Les parties doivent payer comprennent le droit d’arrêter le travail si le
l’arbitre ou les membres du conseil d’arbitrage, de client ne paie pas.
même que le coût des locaux où a lieu l’arbitrage et • Facturer deux fois par mois, toutes les deux
tous les autres frais. Comme l’arbitrage a des semaines ou même toutes les semaines, s’il y a
incidences juridiques et des incidences sur lieu. (La facturation est habituellement
l’assurance responsabilité professionnelle, il faudrait mensuelle, mais rien n’oblige l’architecte à suivre
toujours obtenir un avis de son avocat et de son cette pratique. Une facturation fréquente, en
assureur avant d’accepter de participer à un plus d’augmenter le fonds de roulement, permet
arbitrage, que ce soit à titre de témoin ou à titre de de repérer les mauvais payeurs. Si elle est
partie concernée. La plupart des assureurs de la informatisée, la facturation est encore plus facile
responsabilité professionnelle préfèrent éviter à effectuer.)
l’arbitrage. • Facturer des intérêts sur les comptes en
4 janvier 2009 Manuel canadien de pratique de l'architecture
Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle Chapitre 2.1.9 Volume 2

souffrance. (Comme un bureau d’architecte n’est hypothèque légale). Voir aussi le chapitre
pas une institution prêteuse, le taux d’intérêt ne 2.3.12, Réception, mise en service et
doit pas être plus intéressant que celui des évaluation) ;
institutions financières. Même si l’architecte n’a • recherche d’un règlement en ayant recours à
pas véritablement l’intention de demander des la médiation;
intérêts, il y a lieu que le contrat les prévoie; • recherche d’une décision en ayant recours à
son apparition dans un état de compte est de l’arbitrage;
nature à faire réfléchir le client. • recours à une agence de recouvrement (de
• Faire des factures distinctes pour les honoraires bonne réputation);
pour services professionnels et les dépenses • poursuite judiciaire.
remboursables, ce qui peut réduire le risque de [Note : si la suspension du travail ne suffit pas, la
voir le client contester la note d’honoraires pour dernière solution peut être de résilier le contrat.]
des détails. • Informer le service des permis de la possibilité
• Dans le cas de certains clients, faire un suivi en d’une interruption du travail ou d’une résiliation
communiquant avec eux après un délai du contrat. Ces autorités se fient à l’architecte
raisonnable, et s’informer si le paiement sera pour procéder à un examen général du projet et
effectué avant la date d’échéance convenue; ne dans certaines juridictions, pour obtenir des «
pas attendre l’arrivée de celle-ci. Faire des lettres d’assurance » à l’achèvement d’un projet.
rappels systématiques environ une fois par • Se préparer à une demande reconventionnelle de
semaine. Cette relance doit être courtoise, mais la part du client, peu importe la voie choisie
ferme; après deux appels, demander à rencontrer (médiation, arbitrage, privilège, action en
le client. justice). Le client pourrait invoquer toutes sortes
• Si les factures sont toujours en souffrance après de manquements de l’architecte à ses
trois semaines de téléphones et de rencontres, obligations, comme la négligence ou la mauvaise
écrire au client en lui décrivant les tentatives qualité des services.
faites pour obtenir un paiement. La lettre • Mettre ses menaces à exécution : si on a
devrait faire mention du fait que le client n’a annoncé son intention d’intenter une action en
jamais manifesté de désaccord au sujet de la justice pour non-paiement après une certaine
facture, signaler la clause du contrat qui prévoit date, il faut être prêt à l’intenter le lendemain.
la suspension du travail en cas de non-paiement • Prendre note de toutes les communications
et exprimer le souci de ne pas avoir recours à relatives à l’obtention du paiement, y compris
cette mesure, qui pourrait sérieusement affecter toutes les tentatives faites pour obtenir
le succès du projet. paiement (conversations, appels téléphoniques,
• Prendre connaissance de la législation messages par télécopieur ou courrier
provinciale en matière de privilèges sur les électronique, lettres, etc.). Ces éléments
biens, particulièrement en ce qui a trait à la pourront se révéler importants lors de l’audience.
prescription en cas d’exercice d’un privilège par
l’entrepreneur général ou par un sous-traitant. Risques relatifs à
S’assurer d’intenter l’action dans le délai légal.
l’administration du projet
Cesser le travail
Acceptation d’un projet
• Aviser le client que le non-paiement ou le
Tout client éventuel et tout projet éventuel doivent
paiement tardif est une question sérieuse et que
être considérés de la même façon, peu importe si
les services cesseront si le paiement n’est pas
l’architecte :
reçu et considérer la consultation d’un conseiller
juridique avant de cesser le travail. • s’intéresse à un secteur particulier du marché;
• Cesser le travail si nécessaire – le fait de ne pas • répond à une demande de propositions;
donner suite à un avis minera toute crédibilité si • participe à un concours;
le client tarde à nouveau à payer les honoraires. • traite avec un client en particulier.
• Considérer l’une ou plusieurs des mesures La décision d’accepter un contrat doit être soumise
suivantes : à un test rigoureux, celui de la liste « OUI-NON »,
• envoi d’une lettre d’avocat au client; qui dresse une liste des risques inhérents liés à
• enregistrement d’un privilège (au Québec : l’acceptation d’un contrat. Des bureaux d’architectes,

Manuel canadien de pratique de l'architecture janvier 2009 5


Volume 2 Chapitre 2.1.9 Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle

des firmes de gestion et des conseillers financiers la composition de l’équipe de conseils et de


ont mis au point des grilles de ce genre. Certaines consultants », placé à la fin du présent chapitre.
sont succinctes, d’autres sont élaborées. Certaines
emploient une formule de pointage (par exemple, si Si le client engage lui-même ses ingénieurs, par
l’on répond par la négative à cinq questions et plus contrats séparés, l’architecte devra généralement
sur un total de vingt, on ne retient pas le projet. quand même coordonner leurs apports; l’aide-
D’autres laissent l’architecte évaluer par lui-même mémoire mentionné ci- dessus conserve toute son
les risques liés à l’acceptation du contrat après avoir utilité.
répondu à toutes les questions. L’architecte doit être
conscient qu’une réponse honnête à un certain Il est également important que « le courant passe »
nombre de question peut être « ne sais pas ». dans l’équipe : le succès d’un projet dépend souvent
de l’aptitude des membres du groupe à travailler
L’analyse oui-non fait plus que procurer une réponse ensemble.
positive ou négative à l’architecte (accepter ou
refuser le contrat). Contrairement à ce qu’on serait L’architecte peut aimer travailler de façon continue
porté à penser, le principal effet de cet exercice est avec les mêmes ingénieurs, ce qui peut faciliter et
d’identifier les aspects du projet qu’il faudrait accélérer le travail et permettre de réaliser les
modifier pour en arriver à un oui plutôt qu’à un non, projets plus facilement, plus rapidement et de façon
et qui sont parfois parfaitement négociables ou moins coûteuse, et ainsi faciliter la coordination,
rectifiables. donner satisfaction au client et réaliser un profit.
Par contre, il peut être opportun de travailler avec
Ce qui est difficile pour l’architecte, c’est de savoir de nouveaux ingénieurs si cela peut favoriser
quand accepter un projet potentiel et quand le l’obtention du contrat, surtout si le client en
refuser. Une analyse oui-non méticuleuse, suivie manifeste le désir ou si le projet requiert une
d’une réflexion sérieuse aidera l’architecte à prendre expertise particulière.
la bonne décision.
Dans les provinces où telle est la pratique, il y a lieu
Chaque bureau peut créer sa propre liste; il doit la pour l’architecte de conclure avec ses ingénieurs des
suivre rigoureusement, ce qui réduit les risques liés contrats écrits stipulant notamment les rôles, les
à l’acceptation d’un contrat à des conditions peu tâches et les honoraires de chacun. L’architecte doit
avantageuses. éviter de trop se fier à ses expériences antérieures :
les meilleures relations peuvent se détériorer si les
Voir à la fin du présent chapitre un modèle de liste membres de l’équipe ne se sont pas entendus sur des
oui-non permettant d’évaluer le risque lié à un éléments courants comme l’étendue des services, la
projet. fréquence des visites de chantier ou la révision des
dessins d’atelier. On ne doit rien considérer comme
Composition de l’équipe acquis. Il est recommandé d’utiliser le contrat
modèle intitulé Formule canadienne normalisée de
La bonne qualité de l’équipe de conseils et de
contrat entre architecte et ingénieur ou autre
consultants est également de nature à réduire les
consultant – Document Neuf de l’IRAC.
risques. Le bureau peut se voir dans l’obligation de
recruter du nouveau personnel, de former une
Contrats client-architecte
alliance stratégique avec un autre bureau dont il
deviendra un consultant, ou de créer un consortium Les bons contrats prévoient toujours une juste
avec un autre bureau. Toutes ces options doivent répartition des risques. La rédaction claire et précise
être soigneusement étudiées sous l’angle de : d’un contrat client-architecte établissant le rôle et
les obligations de chacun est une marque de
• la position concurrentielle du bureau;
professionnalisme et constitue une bonne façon de
• la prestation de services dans l’éventualité où le
faire des affaires. Il est toujours recommandé
mandat lui est accordé.
d’utiliser la Formule canadienne normalisée de contrat
de services en architecture – Document Six de l’IRAC
Pour optimiser la sélection des conseils (ingénieurs
ou la Formule canadienne normalisée de contrat entre
en structure, mécanique et électricité) et autres
client et architecte (version abrégée), Document Sept
consultants, on peut utiliser l’« Aide-mémoire :
de l’IRAC.
Éléments à prendre en considération au moment de

6 janvier 2009 Manuel canadien de pratique de l'architecture


Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle Chapitre 2.1.9 Volume 2

Il n’y a aucune raison d’utiliser une simple lettre Le client veut souvent modifier le contrat normalisé
d’entente plutôt que le contrat normalisé, même si, en y ajoutant les dispositions suivantes :
selon certains architectes, ce contrat est de nature à
• l’architecte garantit les travaux de l’entrepreneur;
« effrayer le client ». Ces mêmes clients pourraient
• l’architecte cède ses droits d’auteur au client;
n’avoir aucune hésitation à intenter contre
• le client ne paie pas pour l’impression des
l’architecte une poursuite qui aura pour origine un
dessins;
aspect couvert par le contrat modèle, mais que le
• l’architecte fournit un nombre déterminé
contrat fait sur mesure a omis.
d’exemplaires des dessins et du devis;
• l’architecte garantit l’émission du permis de
On ne devrait jamais conclure de contrat verbal.
construire;
L’IRAC et la plupart des associations provinciales
• l’architecte garantit l’estimation du coût des
proposent des contrats abrégés que l’on peut utiliser
travaux;
provisoirement, jusqu’à ce que les deux parties en
• l’architecte garantit la certification LEED®;
soient venues à une entente complète, basée sur le
• l’architecte ne visite le chantier que lorsque le
document normalisé. La Formule canadienne
client le lui demande;
normalisée simplifiée de contrat entre client et
• l’architecte engage un arpenteur-géomètre, un
architecte – Document Huit de l’IRAC peut être
ingénieur géotechnique et un consultant en
téléchargée à partir du site de l’IRAC.
matières dangereuses.
L’une des meilleures façons de réduire le risque est
Certains clients prétendent que « tous les architectes
de passer du temps avec le client, dès le départ,
acceptent de signer ce contrat ». Cette réaction est
pour étudier le contrat et notamment discuter en
un signal d’alarme et l’architecte devrait réfléchir
détail des points suivants :
sérieusement avant d’accepter ce contrat et les
• les services à fournir; risques qu’il présente. En effet :
• le coût de ces services;
• l’affirmation est incorrecte : ce ne sont pas tous
• les éléments qui ne sont pas inclus dans le
les architectes qui acceptent de signer de tels
contrat.
contrats;
• d’autres architectes les ont peut-être signés en
L’architecte doit gérer les attentes aussi bien que les
étant conscients des risques et en espérant que
risques. Des problèmes surgissent souvent plus tard
tout se déroule bien (de fait, il se peut qu’aucun
dans le déroulement du projet, en raison d’attentes
problème ne surgisse, mais le risque en vaut-il la
différentes chez les deux parties. Une lecture
peine?);
attentive du contrat dès sa conclusion permet
• d’autres architectes ont pu les signer, mais ont
d’éviter de nombreux problèmes. On ne doit modifier
dû par la suite accepter les conséquences
le contrat normalisé que si cela est indispensable;
fâcheuses de leur geste.
ces modifications doivent être paraphées par les
deux parties.
Lorsqu’un contrat comporte des clauses de ce genre,
l’architecte avisé :
Si le client est une compagnie, on doit s’assurer que
la personne qui signe le contrat est autorisée à la • en discute avec des architectes qui les ont
représenter. Dans le doute, il y a lieu de demander acceptées dans le passé;
une copie de la résolution pertinente du conseil • l’étudie avec son conseiller juridique, son
d’administration. assureur en responsabilité professionnelle et
même son association provinciale d’architecture;
Certains clients tels que les organismes • évalue le risque;
gouvernementaux ou institutionnels préfèrent • tente de négocier des modifications avec le
utiliser leur propre contrat. Or, il n’est pas rare que client.
ces contrats soient rédigés de manière à favoriser le
client au détriment de l’architecte. Avant de signer Ces contrats comportent souvent des clauses qui, en
un contrat de ce genre, l’architecte avisé en vérifie plus d’accroître la responsabilité de l’architecte, ne
le contenu avec son conseiller juridique et son sont même pas couvertes par l’assurance
assureur en responsabilité professionnelle, afin de responsabilité professionnelle. On peut citer en
s’assurer qu’il ne lui impose pas plus de risques que exemple :
le contrat normalisé.

Manuel canadien de pratique de l'architecture janvier 2009 7


Volume 2 Chapitre 2.1.9 Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle

• une garantie de performance; • une erreur ou une omission dans les documents
• une garantie de conformité avec le code du mènera à une poursuite.
bâtiment;
• une garantie pour les travaux de tous les autres Note : En date de 2009, l’utilisation de la
participants. modélisation des données du bâtiment (Building
Information Modeling – BIM) n’est pas encore très
L’architecte ne doit jamais garantir aucun aspect de répandue, mais bon nombre de ses adeptes
ses services professionnels. prétendent que ces nouvelles techniques de
préparation des documents et de modélisation
Lorsque l’architecte prend la décision d’accepter les réduiront les incompatibilités entre des éléments de
conditions du client et les risques qui s’y rattachent, la conception et favoriseront une meilleure
il a intérêt à obtenir, avant de signer son contrat, coordination des documents de construction,
l’assentiment des ingénieurs sous-traitants pour les diminuant ainsi les litiges. L’American Institute of
parties qui les concernent. Par exemple, l’ingénieur Architects a créé de nouvelles formules de contrats
pourrait refuser de céder ses droits d’auteur, bien pour les projets qui font appel à la réalisation de
que l’architecte ait accepté une telle condition. projet intégrée avec la BIM, de même que des
L’architecte doit régler ces questions avant la protocoles de modélisation des données du bâtiment
conclusion du contrat, sinon sa position de ou des annexes à ajouter aux contrats normalisés
négociation, une fois le contrat signé, serait très entre client et architecte. Il est prématuré d’évaluer
faible. les conséquences juridiques de ces formules de
contrat et les architectes seraient avisés de les
Bien des clients, dans un souci d’avoir ou d’afficher examiner attentivement avec leur avocat.
une conscience environnementale, peuvent demander
que leurs bâtiments soient construits selon les Dans sa gestion de ces risques, l’architecte doit se
exigences d’un système d’évaluation des bâtiments pencher sur les aspects suivants liés à la conception
durables, comme LEED®, ou qu’ils obtiennent cette préliminaire et définitive :
certification. L’architecte ne devrait jamais garantir
Composition de l’équipe de conception
ou promettre la certification d’un bâtiment. Cette
L’harmonie des relations interpersonnelles au sein de
certification repose sur des éléments de conception
l’équipe est primordiale. Au besoin, on ne doit pas
particuliers, mais aussi sur des procédures de
écarter la possibilité de modifier la composition des
construction auxquelles doit se conformer
équipes existantes.
l’entrepreneur, et sur certaines normes relatives à
l’exploitation des bâtiments et une documentation
Honoraires professionnels
particulière auxquelles doit se conformer le
Si les honoraires d’un projet donné ne correspondent
propriétaire. Or, ces éléments ne relèvent pas du
pas aux services professionnels requis, l’architecte
contrôle de l’architecte. De plus, la certification est
doit tenter de les renégocier. S’il n’est pas possible
fondée sur une évaluation réalisée par un organisme
de les renégocier, l’expérience et les « leçons tirées »
indépendant et il est impossible de présumer de la
de l’expérience doivent être prises en considération
décision de cet organisme à l’avance. Enfin,
au moment de calculer les honoraires de projets
l’architecte doit être prudent et ne pas promettre la
futurs pour le même client. La qualité des services
performance non corroborée de certaines
professionnels ne doit en aucun cas être
caractéristiques de conception durable, comme une
compromise. On ne doit pas croire que les pertes
hausse de la productivité des employés ou un faible
encourues à la conception seront compensées par
roulement du personnel, car le client insatisfait
des gains à la phase d’administration du contrat; des
pourrait intenter un recours.
études ont démontré que les profits réalisés à cette
dernière étape ne représentent que 50 % des profits
Le projet : conception préliminaire et définitive
réalisés à l’étape de la conception du projet
Les trois principaux risques qui se présentent à préliminaire et définitif.
l’étape de la conception du projet (préliminaire et
définitif) sont les suivants : Tel que mentionné précédemment, les honoraires
devraient toujours être proportionnels à la quantité
• le bureau dépassera le budget qu’il s’est fixé
de travail requise. Voir le document intitulé
pour la production des documents;
Mastering the Business of Design, qui dresse une liste
• le coût du projet excédera le budget;

8 janvier 2009 Manuel canadien de pratique de l'architecture


Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle Chapitre 2.1.9 Volume 2

des services que peut fournir l’architecte. Le client Listes de vérification des dessins
et l’architecte peuvent l’utiliser pour établir quels Une procédure détaillée de vérification des dessins
services seront nécessaires pour un projet donné, et est un des outils les plus efficaces de la gestion des
s’entendre ensuite sur les honoraires. risques. Malheureusement, en raison d’échéanciers
peu réalistes, cette vérification est souvent faite de
Voir aussi le document de l’IRAC intitulé Un guide façon précipitée, quand elle n’est pas escamotée.
aidant à déterminer les honoraires appropriés pour les Elle constitue pourtant le moyen le plus efficace
services d’un architecte. d’atténuer le risque de produire des documents
de construction incomplets, imparfaits et mal
Mode de réalisation des projets coordonnés. Un grand nombre de bureaux se sont
Il existe plusieurs modes de réalisation des projets dotés de listes de ce genre, à l’aide desquelles ils
et chacun d’entre eux comporte des risques s’assurent que leurs dessins et devis sont complets.
particuliers pour l’architecte.
La vérification doit se faire de façon disciplinée et
Voir aussi le chapitre 2.3.2, Modes de réalisation des en respectant rigoureusement le processus établi. On
projets de construction. ne se trompe pas si on applique dans tous les cas la
règle suivante : ne jamais apposer de sceau tant que
Il est essentiel que le rôle de l’architecte et le processus de vérification n’est pas terminé.
l’étendue de ses services soient bien compris pour
chaque mode de réalisation des projets et que la On trouve d’autres listes de vérification au chapitre
formule de contrat appropriée soit utilisée. Les 2.3.1, Administration du projet (« Aide-mémoire pour
architectes doivent consulter leur avocat et leur l’administration du projet d’architecture »), de même
assureur de la responsabilité professionnelle pour que dans la bibliographie du chapitre 2.3.7, Projet
tout contrat qu’ils s’envisagent de conclure définitif — dessins.
relativement à un mode de réalisation des projets
avec lequel ils ne sont pas familiers. Si possible, on confie cette vérification à une
personne étrangère au projet (concepteur ou
Certains gouvernements utilisent de nouvelles formes technicien en CAO). Une fois les documents
de réalisation de projets, comme les partenariats assemblés aux fins de la vérification, songer à
public-privé (les PPP) pour transférer certains risques utiliser un code de couleurs pour cocher les
au secteur privé (la terminologie varie selon les vérifications effectuées, selon le processus suivant :
provinces et territoires). Puisque la plupart des
• Étape 1. Sur une « copie de vérification »,
projets réalisés en mode PPP sont de grande
réviser toutes les cotes et toutes les notes.
envergure et que les enjeux sont très élevés, tous
Couvrir d’un trait jaune tout ce qui est exact.
les architectes sont invités à s’assurer que tous les
Encercler les erreurs d’un trait rouge, et indiquer
contrats de services professionnels pour des projets
à proximité les corrections à apporter.
réalisés en PPP soient conçus et examinés par leurs
• Étape 2. Reporter les corrections sur les
avocats et leurs assureurs de la responsabilité
originaux, puis, d’un trait vert, repasser sur les
professionnelle.
cercles en rouge pour indiquer que les
corrections sont faites. Une fois les corrections
Administration du projet
ter- minées, reprendre les originaux et vérifier de
L’architecte doit se faire un plan d’administration de
nouveau si toutes les corrections en rouge ont
projet qui lui permet de comparer les coûts réels aux
été faites.
coûts prévus. Ces renseignements lui fourniront les
• Étape 3. Au cours de cette vérification, barrer
données chronologiques du projet et l’aideront à
tous les traits verts d’un gros trait noir. La
planifier des projets ultérieurs, notamment en ce qui
vérification n’est complète que lorsque toutes
a trait au personnel à y assigner. Il existe des
les notes et toutes les cotes sont marquées soit
logiciels qui permettent de faire ce travail.
en jaune, soit en rouge-vert-noir.
Voir aussi le chapitre 2.3.1, Administration du projet,
Le processus se termine avec l’apposition, par le
et les annexes du chapitre 2.3.2, Modes de
vérificateur, de sa signature sur chaque dessin.
réalisation des projets de construction.
L’ensemble peut alors être considéré comme complet,
prêt à recevoir le sceau et la signature du patron
responsable du projet.

Manuel canadien de pratique de l'architecture janvier 2009 9


Volume 2 Chapitre 2.1.9 Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle

Une vérification de cette ampleur demande beaucoup • répondre rapidement aux demandes de
de temps. Elle est toutefois essentielle, car elle l’entrepreneur, pour éviter les retards;
permet d’éviter que des problèmes ne surgissent plus • procéder sans délai à l’examen des dessins
tard, à un stade où ils seraient beaucoup plus d’atelier, des échantillons et des maquettes
coûteux à résoudre. Elle est un élément grandeur nature;
indispensable d’une bonne gestion de la qualité et • reconnaître et comprendre le rôle de chacun des
des risques. participants (se garder d’assumer des rôles qui
ne sont pas les siens ou de régler des problèmes
Le projet : appel d’offres et attribution du contrat qui ne sont pas de son ressort, pour éviter que
l’entrepreneur ne l’en rende effectivement
On peut réduire les risques de poursuites de la part
responsable);
des soumissionnaires non retenus en établissant, au
• évaluer adéquatement les demandes de paiement
départ, de façon claire et précise, les critères qui
de l’entrepreneur (un architecte d’expérience
serviront à déterminer quel entrepreneur sera choisi,
peut, au chantier même, commenter à
et en s’en tenant à ces critères. L’architecte devrait
l’entrepreneur ses ébauches de demande de
aussi utiliser les documents d’appels d’offres
paiement);
normalisés et se familiariser avec le document CCDC
• faire montre de prudence lors de l’émission du
23, Guide des appels d’offres et de l’attribution des
certificat de paiement (une fois émis, ces
contrats de construction.
documents ne peuvent généralement pas être
annulés et ils amorcent le processus de
Toute « clause de privilège » stipulant, par exemple,
libération de la retenue);
que « le client ne s’engage à accepter ni la plus
• faire montre d’impartialité à l’égard du client et
basse ni aucune autre des soumissions » devrait être
de l’entrepreneur;
examinée à la lumière de l’article 2.0, Principes de la
• documenter toutes les communications,
loi sur les appels d’offres du document CCDC 23,
conclusions et observations, en partie pour
Guide des appels d’offres et de l’attribution des
fournir des moyens de défense en cas de
contrats de construction.
poursuite.
La décision d’octroyer le contrat à un autre
Le projet : après-construction
entrepreneur que le plus bas soumissionnaire peut
engendrer une poursuite judiciaire. Pour réduire ce La plupart des contrats client-architecte situent la
risque, l’architecte devrait suggérer à son client fin du contrat un an après la date de l’achèvement
d’obtenir un avis juridique avant de prendre une substantiel. L’architecte doit garder le contact avec
décision dans ce sens. le client et, si des éléments garantis se révèlent
déficients, en informer promptement l’entrepreneur.
Le projet : administration du contrat Un peu avant l’expiration de la période de garantie,
il y a lieu de procéder à une ultime visite du
La phase de l’administration du contrat présente de
bâtiment et de dresser à l’intention de l’entrepreneur
nombreux risques qui exposent l’architecte à des
une liste des éléments garantis qui requièrent
réclamations potentielles. Voir le chapitre 2.3.11,
correction. L’architecte prudent note dans son
Administration du contrat — tâches de chantier, pour
agenda la date critique, de façon à ne pas oublier de
plus de détails. L’architecte peut réduire ces risques en
procéder à cette visite. Voir aussi le chapitre 2.3.12,
adoptant des processus standards et en les respectant
Réception, mise en service et évaluation.
strictement. Il a intérêt, par exemple, à :
• établir des procédures pour la réunion Projets à l’extérieur
préparatoire aux travaux;
Chaque fois qu’il est appelé à travailler à l’extérieur
• se constituer une trousse de visite de chantier;
de la ville ou de la province où il est établi,
• se doter d’un équipement de sécurité adéquat;
l’architecte doit veiller à bien s’informer des
• établir une liste de vérification pour les visites
différences qui peuvent exister dans ces milieux en
de chantier;
matière de pratiques courantes dans l’industrie de la
• adopter un formulaire modèle de rapport de
construction ou de fourniture de services
visite de chantier;
professionnels. Plus on s’éloigne de chez soi, plus
• adopter une ossature préétablie pour les notes
grandes sont les différences. Les suivantes sont à
de réunion de chantier;
surveiller particulièrement :

10 janvier 2009 Manuel canadien de pratique de l'architecture


Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle Chapitre 2.1.9 Volume 2

Dans d’autres villes de la même province : • des clauses inhabituelles (par exemple : « en
cas de divergence dans les documents, celui
• des différences dans les règlements de zonage,
qui est le plus favorable au client prévaut »);
etc.;
• les paiements :
• des différences dans l’interprétation du code du
• veiller à ce que les conditions de paiement
bâtiment;
soient très claires;
• des différences dans les processus d’obtention du
• si les paiements sont faits en monnaie
permis de construire, etc.;
étrangère, surveiller les fluctuations des taux
• des coutumes locales.
de change;
• s’entendre sur les transferts de fonds
Dans d’autres provinces du Canada :
(certains pays interdisent la sortie de
• des lois différentes (comme la loi sur les capitaux);
privilèges, par exemple); • être conscient que dans certains pays les
• des différences dans les règlements des honoraires peuvent être retenus en garantie
associations provinciales (pour devenir membre, de performance ou doivent être garantis par
pour tenter d’obtenir des contrats sans être lettres de crédit;
membre); • d'autres différences :
• un système législatif différent (code civil vs droit • en raison des fuseaux horaires, il peut arriver
coutumier, par exemple); que les deux bureaux ne soient jamais
• des coutumes locales; ouverts normalement aux mêmes heures;
• des règlements municipaux différents. • les communications sont plus coûteuses;
• beaucoup de clients veulent traiter avec une
À l’extérieur du Canada : firme qui a une présence locale forte, ce qui
peut rendre nécessaire une alliance avec une
• des lois différentes :
firme d’architectes du pays ou l’ouverture
• l’admissibilité légale d’un architecte étranger
d’un bureau dans le pays; dans les deux cas,
à fournir ses services;
l’architecte doit s’assurer d’être en règle tant
• les lois concernant la responsabilité civile;
avec son association d’architecture qu’avec
• les lois fiscales susceptibles d’affecter la
celle du pays, de même qu’avec son assureur
rentabilité;
en responsabilité professionnelle.
• les lois touchant les voyages, les visas, la
liberté de se déplacer;
• les accords et traités internationaux;
• les codes du bâtiment applicables.
• des coutumes différentes :
• des différences culturelles;
• la langue des contrats;
• des paiements à verser à des «
intermédiaires » pour avoir le privilège de
travailler dans le pays;
• les alliances politiques (pays alliés, pays
neutres, pays ennemis);
• les pratiques commerciales locales.
• le libellé des contrats :
• des modèles internationaux standards, tel le
modèle de la Fédération internationale des
ingénieurs-conseils (FIDIC);
• des clauses non assurables, comme des
garanties, des normes de performance, des
indemnisations supérieures à celles qui sont
d’usage au Canada (ne sont pas assurables,
par exemple, les désastres majeurs ou les
règlements de poursuites importantes inter-
venant plusieurs années après l’achèvement
du contrat);

Manuel canadien de pratique de l'architecture janvier 2009 11


Volume 2 Chapitre 2.1.9 Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle

Définitions
Indemnisation : Action de dédommager quelqu’un de ses pertes (d’après Le Robert).

Responsable : Qui doit de par la loi réparer les dommages qu’il a causés par sa faute (d’après Le Robert).

Risque : Danger éventuel plus ou moins prévisible; éventualité d’un événement ne dépendant pas exclusivement de
la volonté des parties et pouvant causer un dommage; le fait de s’exposer à un danger, dans l’espoir d’obtenir un
avantage (d’après Le Robert).

Références
American Institute of Architects. Washington, D.C.
AIA Risk Management Resource Center
www.aia.org/pm_news_riskmgmt

Atkins, James B. and Grant A. Simpson. Managing Project Risk: Best Practices for Architects and Related
Professionals. John Wiley & Sons, Inc., 2008.

Comité canadien des documents de construction (CCDC). Ottawa, Ontario


www.ccdc.org

Bulletins du CCDC, notamment :


Partenariat, novembre 1998.
Processus de règlement non judiciaire des différends, novembre 1998.
Rôle des professionnels dans le règlement non judiciaire des différends, novembre 1998.
Utilisation de conditions supplémentaires avec les contrats normalisés du CCDC. novembre 1998.

ENCON Group Inc.


Bulletins information prévention à l’intention des architectes et ingénieurs
www.encon.ca/French/resources/LossControlInformation/Bulletins/Pages/default.aspx

Ontario Association of Architects. Toronto.


www.oaa.on.ca/client/oaa/OAAHome.nsf/web/OAA+Practice+Bulletins!OpenDocument
Practice Bulletins, notamment la Série B – “Good Practice”

ProDemnity Insurance Company. Toronto.


www.oaa.on.ca/client/oaa/OAAHome.nsf/web/Pro-Demnity+Insurance?OpenDocument
ProDemnity Policy No. 1, 2, 3 et 4

Ordre des Architectes du Québec. Montréal.


Articles du Code civil d’intérêt particulier pour les architectes. 1993.
Articles of the Civil Code of Particular Interest to Architects. 1993.

Institut royal d’architecture du Canada (IRAC).


Guide d’utilisation efficace de la consultation, Bâtisseurs d’entreprises de l’IRAC, Ottawa, Ontario.
Modélisation des données du bâtiment (BIM). Bâtisseurs d’entreprises de l’IRAC, Ottawa, Ontario : IRAC.
Un guide aidant à déterminer les honoraires appropriés pour les services d’un architecte. Ottawa, Ontario : IRAC

Stone, David A.
Mastering the Business of Architecture. (Ontario title only.) Toronto, Ont.: Ontario Association of Architects, 1999.
Mastering the Business of Design. Charlotte, NC: Impact Initiatives Inc., 1999.

12 janvier 2009 Manuel canadien de pratique de l'architecture


Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle Chapitre 2.1.9 Volume 2

Annexe A — Tenue de dossiers

Introduction
Le meilleur conseil que l’on puisse donner à un architecte qui gère un projet est « de tout consigner
par écrit ».

Cet énoncé est valable tant :


• pour les documents officiels servant à l’administration d’un contrat de construction, que
• pour toute autre forme de communication entre l’architecte et le client, les consultants, les représentants des
fabricants, les autorités compétentes, les soumissionnaires, les entrepreneurs généraux et les firmes
d’inspection et d’essais.

L’architecte doit conserver des dossiers fidèles et complets de toutes ses communications avec les intervenants
du projet et les classer de manière à pouvoir les retrouver facilement. Un système de classement est suggéré au
tableau : Suggestion d’un système de projet du chapitre 2.1.5, Administration du bureau. Ce modèle peut être
adapté aux besoins particuliers de chacun.

Moyens de communication
contractuels :
• Publication d’appel de présélection, s’il y a lieu
• Soumissions de présélection, s’il y a lieu
• Publication d’avis d’appel d’offres
• Formulaire CCDC 11 – Déclaration de qualification d’un entrepreneur, s’il y a lieu
• Publication du report de la date de clôture des soumissions, s’il y a lieu
• Addenda
• Appels d’offres
• Contrat de construction
• Instructions supplémentaires
• Avenants de modification
• Directives de modification
• Certificats de paiement

autres documents imprimés :


• lettres
• notes de service
• procès-verbaux de réunions :
• réunions, conférences téléphoniques ou vidéoconférences;
• dans tous les cas, les procès-verbaux sont rédigés et transmis, préférablement dans les 48 heures
de la réunion, à toutes les personnes présentes et aux autres parties intéressées.

documents manuscrits :
• avis de transmission de documents ou de télécopies
• notes de services
• instructions de chantier
• agenda

Manuel canadien de pratique de l'architecture janvier 2009 13


Volume 2 Chapitre 2.1.9 Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle

documents électroniques :
• télécopies : les documents transmis par télécopieur demeurent dans le bureau de l’expéditeur et doivent être
classés avec leur bon de transmission ou avec une note indiquant qu’ils ont été télécopiés et précisant la
date, l’heure et le(s) destinataire(s); les télécopies reçues peuvent être imprimées ou être téléchargées dans
un dossier électronique.
• courriels

communications orales :
• messages dans les boîtes vocales
• communications en personne
• communications téléphoniques

Tenue de dossiers
Tout consigner par écrit, dater, et classer selon un système ordonné, permettant un accès rapide.

Dans certaines circonstances, l’heure de l’émission ou de la réception d’un document peut également revêtir une
grande importance, par exemple :
• l’heure de l’émission du dernier addenda, juste avant la clôture des soumissions
• l’heure de la réception des soumissions au bureau de l’architecte.

La plupart des télécopies et des courriels portent l’heure de leur transmission; cependant, il y a lieu d’indiquer
l’heure de transmission ou de remise au destinataire des documents accompagnés d’un bon de transmission
manuscrit. Par ailleurs, il est parfois souhaitable de demander un accusé de réception lors de la transmission de
documents importants.

Il faut préparer le plus rapidement possible et classer des résumés écrits de tout message laissé dans une boîte
vocale, et de toute conversation.

Pour faciliter la recherche, utiliser le même système de classement que pour les documents imprimés et
électroniques. De manière générale, il faut classer tous les courriels émis et reçus, à l’exception peut-être, d’une
série d’échanges ayant mené à une conclusion, à des instructions ou à une confirmation. Dans ces cas, il serait
logique de ne conserver que la demande finale et la décision finale; en cas de doute sur l’importance éventuelle
d’un courriel échangé au cours du processus, il est préférable de le conserver.

Les documents électroniques sont plus exposés aux pertes et aux destructions que les documents imprimés. En
conséquence, il est essentiel de faire régulièrement des copies de sécurité, idéalement lors de la création ou de la
réception de tout document. Il est recommandé de faire des doubles des copies de sécurité et de les conserver à
l’extérieur du bureau.

14 janvier 2009 Manuel canadien de pratique de l'architecture


Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle Chapitre 2.1.9 Volume 2

Liste oui-non pour l’évaluation du degré de risque


Sujet Oui Non Ne sais pas Commentaires
A. Conformité au plan de marketing

1) Le projet cadre-t-il avec nos


objectifs d’ordre conceptuel?
2) Le projet cadre-t-il avec les
marchés-cibles définis dans notre plan
de marketing et notre plan d’affaires?
3) Le projet cadre-t-il avec le type
de services que nous voulons offrir?
4) Le projet se situe-t-il dans le territoire
géographique que nous voulons desservir?
5) L’envergure du projet cadre-t-elle
avec le maximum et le minimum
que nous nous sommes fixés?
6) Le projet nous offre-t-il l’occasion
d’entrer dans un marché dans
lequel nous n’avions pas prévu entrer?
7) Le client peut-il devenir un client régulier?
8) L’obtention de ce contrat nous
empêchera-t-elle d’obtenir un
contrat futur de ce client?
B. Profit potentiel
1) Croyons-nous pouvoir faire
un profit avec ce contrat?
2) Si nous ne le croyons pas, avons-nous
de bonnes raisons de vouloir quand
même obtenir ce contrat?
C. Financement du projet
1) Le client a-t-il obtenu
son financement?
2) Est-il probable qu’il l’obtiendra?
3) Sinon, l’obtiendra-t-il avant
que nous ayons terminé
les dessins d’exécution?
4) Le client connaît-il le
domaine de l’architecture?
5) Les honoraires sont-ils incompatibles
avec l’étendue projetée des services?
6) Les honoraires sont-ils adéquats?
7) Pouvons-nous proposer des
honoraires concurrentiels?
8) Y a-t-il d’autres facteurs qui
affectent la viabilité du projet?
9) Le client a-t-il, sur le plan
financier, et d’une façon générale,
une bonne réputation?
10) Le projet est-il exempt
d’aspects spéculatifs?
D. Processus de sélection de l’architecte
1) Le processus de sélection
est-il raisonnable?
2) Le projet est-il secrètement
donné à une autre firme?
3) Les conditions du processus
nous permettent-elles de
concourir efficacement?

Manuel canadien de pratique de l'architecture janvier 2009 CH-28 1


1
Volume 2 Chapitre 2.1.9 Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle

Sujet Oui Non Ne sais pas Commentaires


E. Emplacement
1) Compte tenu des critères du client,
sommes-nous bien situés géographiquement?
F. Ressources humaines
1) Nos ressources humaines actuelles nous perme­tt­ ent-
elles d’exécuter le projet dans les délais demandés?
G. Marketing et personnel
1) Disposons-nous du personnel et du temps
nécessaires pour faire un travail de première qualité?
H. Contact avec le client
1) Le client nous connaît-il?
2) S’agit-il d’un client pour qui nous
avons déjà travaillé et à qui nous avons
laissé une bonne impression?
3) S’il s’agit d’un client potentiel, nous connaît-il?
4) Aurons-nous la possibilité de nous informer
suffisamment des besoins du client
avant le début du processus de marketing?
5) Avons-nous chez le client des contacts qui
nous donnent accès au décideur principal?
6) Avons-nous chez le client des contacts avec
d’autres personnes qui pourraient avoir de l’influence?
I. Concurrence
1) Connaissons-nous nos concurrents probables?
(Les identifier.)
2) Avons-nous une chance de l’emporter?
3) Ce projet nous offre-t-il l’occasion de concourir à
un niveau supérieur, contre des firmes avec lesquelles
nous aimerions être identifiés sur la place publique?
J. Message
1) Avons-nous un message fort?
2) Sommes-nous exceptionnellement
qualifiés pour faire le travail?
(Identifier ceux qui le sont autant.)
3) Pouvons-nous concourir efficacement?
K. Établissement de la liste courte
1) Nos chances de figurer sur la liste
courte sont-elles bonnes? (Expliquer.)
2) Si nous figurons sur la liste courte, nos chances de
décrocher le contrat sont-elles bonnes? (Expliquer.)
L. Coût de la démarche
1) Nos chances de l’emporter sont-elles
proportionnées au coût de nos éventuels
efforts de marketing (y compris le temps)?
2) Le profit potentiel est-il proportionné à notre
coût de marketing? (Le fait de dépenser la
totalité du profit potentiel pour obtenir le contrat
est une raison suffisante pour abandonner.)
M. Autres
1) Y a-t-il des exigences additionnelles auxquelles
il serait difficile de satisfaire?
a) Exigences concernant les assurances?
b) Exigences concernant les droits d’auteur?
c) Engagement de consultants spéciaux?
d) Garanties?

CH-28 janvier 2009 Manuel canadien de pratique de l'architecture


2
Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle Chapitre 2.1.9 Volume 2

Aide-mémoire : Éléments à prendre en consi­dé-


ration au moment de la composi­-
tion de l’équipe de conseils et
de consultants
Sujet Oui Non Ne sais pas Commentaires

1. Les professionnels expérimentés


avec qui nous avons travaillé
sont-ils encore chez la firme
d’ingénieurs et, dans l’affirmative,
seront-ils affectés au projet?
2. Le client connaît-il la firme d’ingé-
nieurs que nous avons en vue?
3. Le client s’opposera-t-il au
choix de cette firme?
4. La firme d’ingénieurs a-t-elle
l’expérience de ce type de client
et de ce type de projet?
5. A-t-elle déjà travaillé avec nous?
6. A-t-elle déjà travaillé avec les
autres ingénieurs que nous
projetons d’engager?
7. Nos relations de travail avec
cette firme ont-elles été bonnes?
8. Les honoraires que la firme
d’ingénieurs demande sont-ils
concurrentiels?
9. La firme d’ingénieurs est-elle
ou semble-t-elle être en conflit
d’intérêts relativement à ce
client ou à ce projet?
10. La firme d’ingénieurs a-t-elle une
assurance responsabilité civile
professionnelle dont les limites
sont suffisantes pour le projet?

Manuel canadien de pratique de l'architecture janvier 2009 CH-29 1


1
Gestion des risques et responsabilité civile professionnelle Chapitre 2.1.9 Volume 2

Tableau : Comparaison des délais de pres-


cription des différentes provinces
Le délai de prescription après lequel on ne peut plus validement intenter une poursuite judiciaire contre un architecte
qui aurait fourni ses services d’une façon négligente varie selon la province où l’on se trouve et selon la nature des
dommages causés. La règle de base qui s’applique est que le délai de prescription commence à courir au moment où la
cause de la poursuite se manifeste. Cela se produit habituellement lorsque la partie qui subit la perte découvre ou
aurait dû découvrir qu’elle est en droit d’intenter une poursuite en dommages et qu’elle connaît le nom de la personne
ou de l’entité qu’elle peut poursuivre. Par exemple, il se peut que le dommage ne soit découvert que plusieurs années
après l’achèvement de la construction (par exemple, des panneaux de béton préfabriqués qui se détachent de la
structure après que des ancrages inappropriés ont rouillé et se sont brisés).

Le tableau qui suit indique les périodes de limitation appropriées, selon que l’action est contractuelle ou
extracontractuelle et selon que le dommage affecte une personne ou un bien.

Ce tableau constitue une vue d’ensemble rapide et ne remplace pas l’opinion d’un assureur en responsabilité professionnelle ou
d’un conseiller juridique, que l’on devrait demander le plus tôt possible lorsqu’une poursuite est à craindre.

Province Délai de prescription, Législation


en années pertinente
Colombie-Britannique • Négligence dans la conception ou la Limitations Act, R.S.B.C.
construction, ou rupture de contrat causant des 1996 ss.3(2)(a), (5), 6(3)
dommages à des personnes ou à des biens : 2 ans
• Le délai est prolongé en cas de fraude
ou d’abus de confiance
Alberta • Négligence dans la conception ou la construction et rupture Limitations Act, R.S.A.
de contrat : 2 ans à compter de la date à laquelle le demandeur 2000, c.L-12, s.3.
découvre ou aurait dû découvrir la cause de la poursuite ou
10 ans après la poursuite, selon la première période qui prend fin.
Saskatchewan • Négligence dans la conception ou la construction : 2 ans The Limitations Act,
• Causant des blessures à une personne : 2 ans Chapter L-16.1 of The Statutes
• Rupture de contrat : 2 ans of Saskatchewan, 2004
(en vigueur le 1er mai 2005), telle
que modifiée par les Statutes
of Saskatchewan, 2007, c.28.
Manitoba • Négligence dans la conception ou la construction Limitations of Actions Act,
causant : L.R.M. 1987,
des dommages à des biens immeubles : 6 ans s.2(1)(f),(g),(i),(n)
des dommages à des biens personnels : 2 ans
des blessures à une personne : 2 ans
• Rupture de contrat : 6 ans
Ontario • Négligence dans la conception ou la construction : 2 ans Limitations Act, 2002, S.O. 2002
• Rupture de contrat : 2 ans
15 ans est le délai de prescription ultime (tant pour la
négligence de conception que pour la rupture de contrat -
(Schedule B S15(2)).
Québec • Négligence dans la conception ou la construction : Code civil du Québec
si les travaux ont été achevés : 8 ans Articles 2925 et 2118
si les travaux n’ont pas été achevés : 3 ans
• Rupture de contrat : 3 ans
Nouveau-Brunswick • Négligence dans la conception ou la construction : Limitation of Actions Act,
6 ans S.N. 1997, c.L8, s.9
• Rupture de contrat : 6 ans
Nouvelle-Écosse • Négligence dans la conception ou la construction : Limitations of Actions Act,
6 ans R.S.N.S. 1989, c.258, s.2(1)(e)
• Rupture de contrat : 6 ans
Île-du-Prince-Édouard • Négligence dans la conception ou la construction : Architects Act, S.P.E.I. 1990,
2 ans c.4, s.34 & Statute of
• Rupture de contrat : 6 ans Limitations Act, R.S.P.E.I.,
1988, c.S-7, s.2(1)(g)
Terre-Neuve • Rupture de contrat ou négligence professionnelle dans la Limitations Act,
conception ou la construction causant des dommages à une S.N.L. 1995, c. L-16.1, ss,
personne ou à un bien : 2 ans; autres ruptures de contrats : 6 ans 5(a), 6(1)9c), 9
Territoires du Nord-Ouest • Négligence dans la conception ou la construction causant des Limitation of Action Act
dommages à des biens immeubles : 6 ans; à des biens R.S.N.W.T. 1988,c.8(Supp.)
personnels : 6 ans ; des blessures à une personne : 2 ans In force July 19, 1993;
• Rupture de contrat : 6 ans SI-008-93
S.N.W.T. 1995,c.8 (d) (e) (f) (g) (h)

Manuel canadien de pratique de l'architecture janvier 2009 CH-30 1


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