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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Mémoire de Magister

Présenté à l’Université 20 Août 55, Skikda


Faculté des Sciences et Sciences de l’Ingéniorat
Département des Sciences Fondamentales
Spécialité : chimie
Option : Pollution chimique et environnement.
Présenté par :
AMELLAL TISSEM

IMPACTS DES REJETS DE LA TANNERIE MEGISSRIE MEGA DE


BATNA SUR OUED EL GOURZI

Soutenu le : .26 /06 / 2007

Devant le jury :

PR•SIDENT A.MEGHEZZI Professeur Université de BISKRA

EXAMINATEUR R .ZAGDOUDI M.C Université de SKIKDA

EXAMINATEUR Med.S MEDJRAM Professeur Université de SKIKDA


RAPPORTEUR F. DJAZI Professeur Université de SKIKDA
Remerciements
Ce travail a été réalisé au laboratoire de la tannerie MEGA de Batna sous la
direction scientifique de Monsieur Djazi Fayçal. Je tiens à lui exprimer ma profonde
gratitude pour avoir diriger ce travail. J’ai pu tout au long de ce travail bénéficier de
sa grande compétence, de ses encouragements et de ses précieux conseils qui m’ont
permis de mener à bien cette étude.

Je remercie monsieur A.Meghezzi, professeur à l’université de Biskra, qui a


bien voulu s’intéresser à ce travail et me faire l’honneur de présider ce jury.

Je suis très reconnaissante à tous les membres de ce jury de s’être intéressées à


mon travail et tous mes remerciements à :
- Monsieur MEDJRAM S.Mohamed, professeur à l’université de Skikda, institue de
chimie,
- Madame ZAGHDOUDI Rachida, maître de conférence à l’université de Skikda, institue
de chimie.

Je remercie aussi toute l’équipe du laboratoire de la tannerie MEGA de Batna.

Enfin je remercie tout ceux qui m’ont aidé de loin ou de prés à réaliser ce
mémoire.
S OMMAIRE
Introduction 1

Chapitre I : Notions générales sur les tanneries et les fabriques


du cuir
I.1. Introduction 3
I.2. Tannerie et fabrique de cuir 3
I.2.1. La peau 3
I.2.2. Procédés des tanneries-mégisseries 4
I.2.3. Génération et valorisation des déchets de tanneries 5
I.3. Conclusion 8

Chapitre II : Origine des eaux résiduaires des tanneries mégisseries et


pollution engendrée
II.1. Introduction 9
II.2. Origine des eaux résiduaires des tannerie-mégisseries 10
II.2.1. Les eaux de trempe 10
II.2.2. Les eaux d’épilage-pelanage 10
II.2.3. Les eaux de l’atelier de tannage 11
II.3. Caractéristiques générales des eaux résiduaires 12
II.4. Toxicité et pollution des effluents de tannerie 13
II.4.1. Toxicité des sulfures 13
II.4.2. La pollution 15
II.4.3. Toxicité et effet sur la santé de l’homme du manganèse et du fer 18
II.4.4. Les détersifs 19
II.4.5. Répartition de la pollution des effluents de tanneries 20
II.5. La tannerie-mégisserie ENIPEC de Rouïba 20
II.6. Conclusion 22

Chapitre III : Traitement des eaux résiduaires et des boues

III.1. Introduction 23
III.2. Fixation ou élimination des sulfures 24
III.2.1. Oxydation catalytique par l’oxygène de l’air 25
III.2.2. Oxydation des sulfures par les composés peroxydés 26
III.2.3. Oxydation des sulfures accompagné d’une récupération des protéines 26
III.2.4. Oxydation biologique des sulfures 27
III.3. Neutralisation de l’alcalinité 28
III.3.1. Principe et mise en œuvre 28
III.3.2. Applications industrielles 29
III.4. Coagulation floculation 29
III.4.1. Principe et mise en œuvre 29
III.4.2. Applications industrielles 29
III.5. Flottation 30
III.5.1. Principe et mise en œuvre 30
III.5.2. Applications industrielles 30
III.6. L’élèctrocoagulation-flottation 31
III.6.1. Principe et mise en œuvre 31
III.6.2. Applications industrilles 31
III.7. L’épuration secondaire ou biologique 32
III.7.1. Principe et mise en œuvre 32
III.7.2. Applications industrilles 33
III.8. Problème de moussage 35
III.9. Hygiène 35
III.10. Traitement des boues 35
III.10.1. Les filières de traitement des boues et leurs objectifs 36
III.10.2. Méthodes de traitement assurant la réduction du volume des boues
physico-chimiques 36
III.11. La destination finale des boues physico-chimiques 38
III.11.1. L'utilisation agricole des boues de tannerie 39
III.11.2. Propriétés fertilisantes des boues de tannerie 40
III.12. Conclusion 40

Chapitre IV : Les technologies propres

IV.1. Introduction 41
IV.2. Récupération des sulfures 41
IV.2.1. Recyclage direct des bains résiduaires d’épilage-pelanage 41
IV.2.2. Traitement des bains résiduaires d’épilage-pelanage par ultrafiltratio 43
IV.2.3. Séparation des sulfures puis réutilisation 45
IV.2.4. Les nouveaux procédés 47
IV.3. Récupération et recyclage du chrome 48
IV.3.1. Recyclage direct du bain résiduaire de tannage 48
IV.3.2. Recyclage après précipitation 49
IV.3.3. Récupération du chrome des déchets par incinération 50
IV.3.4. Les nouveaux procédés de fabrication 51
IV.4. Récupération des solvants en mégisserie 53
IV.5. Conclusion 53

Chapitre V : Présentation de l’unité MEGA/Batna et évaluation


de la pollution
V.1. Historique 54
V.2. Situation géographique 54
V.3. Capacité de production 54
V.4. Procédé de fabrication du cuir 54
V.4.1. La section rivière 54
V.4.2. La section tannage 55
V.4.3. La section retannage neutralisation teinture nourriture (RNTN) 57
V.5. Consommation en eau 58
V.6. Réseau d’assainissement et évacuation des eaux 59
V.7. L’impact du rejet de la tannerie sur Oued el Gourzi 61
V.7.1. Etude expérimentale 61
V.7.1.1. Détermination des paramètres physico-chimiques 61
V.7.1.2. Résultats et discussion 65
V.8. Conclusion 65

Chapitre VI : Suivi de la station de traitement des eaux usées


de la tannerie de Batna
VI.1. Introduction 67
VI.2. Description du procédé de traitement des eaux usées de la tannerie de Batna 67
VI.2.1. Prétraitement des rejets des ateliers de prétrempe, trempe et pelanage 67
VI.2.2. Prétraitement des rejets de tannage, retannage et teinture 69
VI.2.3. Traitement de l’ensemble des rejets regroupé 70
VI.2.4. Traitement des boues 73
VI.3. Bilan matière 73
VI.4. Estimation de la charge polluante 73
VI.5. Suivi de la station d’épuration de la tannerie de Batna 75
VI.5.1. Le volume d’eau traité 77
VI.5.2. Le pH 78
VI.5.3. La matière en suspension ² 82
VI.5.4. La demande chimique en oxygène 85
VI.5.5. La demende biochimique en oxygène 88
VI.5.6. Les sulfures 91
VI.5.7. Le chrome 95
VI.5.8. Les boues 98
VI.6. Coûts de fonctionnement 100
VI.7. Conclusion 100
Conclusion générale 102

Bibliographie 104

Annexe N° 1 : Méthodes de dosage des différents paramètres étudiés 111

Annexe N° 2 : Tableaux et valeurs 122


Introduction

Nous savons tous que les véritables supports de la vie sont l’eau, l’air et le sol. Si l’un de
ces milieux est contaminé, tous les êtres qui s’y développent et dont la vie en dépend d’une façon
ou d’une autre, subissent inévitablement les contrecoups de la pollution qui, parfois pourrait avoir
des conséquences graves.

Trop longtemps considérée comme matière première inépuisable, l’eau, élément essentiel
à la vie, se raréfie partout. Pendant des décennies, l’eau a été mal gérée, et employée avec excès.
Les conséquences de ce gaspillage commencent à ce faire sentir.

Le niveau des nappes phréatiques baisse inexorablement, les lacs rétrécissent et les marais
s’assèchent. Autour des villes, citadins et agriculteurs se disputent l’accès à une quantité limitée
d’eau, devenue insuffisante. Au Moyen-Orient, sa rareté est source de controverses et tensions qui
risquent de tourner au conflit armé.
Les spécialistes disent que l’eau a toutes les chances d’être la cause principale de conflits futurs au
Proche-Orient. La Turquie, la Syrie et l’Irak en compétition sur le captage des eaux de l’Euphrate,
les causes de guerres annoncées sont déjà en place quand la gestion des eaux devient un moyen de
pression politique.

A l’heure actuelle, les eaux de bonne qualité sont très peu nombreuses dans le monde
(0.26% d’eau utilisable facilement et économique). Cette eau est utilisée et rejetée souillée dans la
nature. La situation est de plus en plus grave.

L’aspiration à la satisfaction de ses besoins en eau étant l’une des préoccupation actuelles
de l’Algérie, notre pays doit valoriser davantage les ressources dont il dispose.
Toutes les études prospectives sérieuses consacrées au problème de l’eau en Algérie convergent
sur le fait que cette ressource va en se rarifiant, au point qu’à la fin de cette décennie déjà, de très
nombreuses villes ont déjà un avant-goût des effets dramatiques du manques d’eau, aussi bien sur
la qualité du vécu quotidien des citoyens que sur les résultats des activités industrielles et
agricoles.
Le développement économique et social et la croissance démographique ont, en effet,
engendré une demande en eau sans cesse croissante face à une offre qui a évolué dans des
proportions nettement moindres et qui a de surcroît été réduite par les effets de la pollution et du
gaspillage.

1
Le traitement des eaux usées peut ainsi constituer un moyen propre à la réalisation
d’économies ou à la protection de l’environnement dans les pays industrialisés, mais il constitue
aussi un élément vital dans les pays qui ne disposent pas de ressources en eau suffisantes.

Le travail présenté dans ce mémoire concerne les rejets d’une industrie qui se développe
de plus en plus en Algérie. Il s’agit de l’industrie du cuir qui se caractérise par une forte
consommation en eau, par des rejets important en volume et véhiculant des charges polluantes très
élevées.

Les rejets de tanneries sont très pollués, ils contiennent des colloïdes protéiques, des
graisses et des tanins, des débris de chair et des poils, des colorants, ainsi que des éléments
toxiques tels que les sulfures et le chrome.

Ces charges diverses créent des conditions telles que cette pollution ne peut être résorbée
dans le milieu naturel et bien au contraire, stoppe les phénomènes d’autoépuration, d’une part en
raison de fortes charges organiques diverses, d’autre part, du fait de la présence de grandes
quantités d’éléments toxiques. Il en résulte des réactions bactériennes anaérobioses qui confèrent
à ces eaux et au milieu récepteur des odeurs désagréables qui entravent toute vie aquatique.

La dépollution des effluents de tannerie est délicate et coûteuse, ceci à cause du volume
important des eaux à traiter, ainsi que de la grande variété des composés polluants qu’elles
contiennent.

La première partie de ce travail est consacrée à une synthèse bibliographique :


- Notions générales sur les tanneries et les fabriques du cuir ;
- Origine des eaux résiduaires des tanneries mégisseries et pollution engendrée ;
- Traitement des eaux résiduaires des tanneries et des boues ;
- Les technologies propres.

La deuxième partie porte sur l’évaluation de la pollution engendrée par la tannerie de Batna
(pendant l’arrêt total de la station), puis le suivi de la station physico-chimique installée pour le
traitement des eaux résiduaires de cette tannerie.

2
I.1. Introduction

S’il est reconnu que toute activité est source de production, il est aussi admis que celle-ci
est génératrice de sous-produits indésirables : les déchets et les eaux résiduaires, notamment, ont
fait l’objet de nombreuses investigations en vue de leur réduction, de leur traitement, voire de leur
valorisation.

I.2. Tannerie et fabrique de cuir

La tannerie est une industrie dont le rôle est de transformer les sous-produits d’abattoir
très putrescible, les dépouilles d’animaux, en cuir de toute sorte, dont la caractéristique essentielle
est l’imputrescibilité et une des fonctions premières, la protection de tout ce qu’ils habillent contre
les éléments extérieurs (industrie de la chaussure, de la maroquinerie, de la ganterie et de
l’habillement).

I.2.1. La peau

Les peaux transformées en cuir dans les tanneries possèdent trois couches distinctes :
L’épiderme, qui forme la couche extérieure, le derme, qui forme la couche intermédiaire et
constitue donc le vrai cuir et enfin l’hypoderme, formé de tissu adipeux. Dans la tannerie, les
couches extérieures et intérieures sont enlevées, et seule est gardée la couche intermédiaire
servant à la préparation du cuir. Cette peau est constituée par des protéines et du collagène[1].

I.2.1.1. Les protéines

Les protéines sont des macromolécules formées par la condensation d’un grand nombre
d’aminoacides. Les protéines sont typiquement caractérisées par l’existence d’un nombre plus ou
moins grand de chaînes polypeptidiques, reliées entre elles par des liaisons hydrogène, disulfure
(pont disulfure), ioniques (salines) et hydrophobes (de van der waals) [2, 3, 4]. Lorsqu’on fait
passer une solution d’un aminoacide d’un pH bas (acide) à un pH élevé (alcalin), on a les
transformations suivantes :

R-CH-COOH R-CH-COO- R-CH-COO-

NH3+ NH3+ NH2


Cation (pH acide) Zwitterion (charge neutre) Anion (pH alcalin)

3
On passe par un pH où la molécule est sous la forme dipolaire (zwitterion) et où la charge de la
molécule est nulle, c’est le point isoélectrique. Dans beaucoup de méthodes de fractionnement de
protéines on met à profit le fait qu’à force ionique et température constante, la solubilité d’une
protéine est minimale au voisinage du pH isoélectrique.

I.2.1.2. Structure fibreuse du derme (collagène)

Le collagène (du grec kolla, colle) est une protéine fibreuse, mécaniquement résistante, du
tissu conjonctif. Les collagènes que l’on trouve dans les tissus conjonctifs, les cartilages, les
tendons (par chauffage avec de l’eau à l’autoclave donnent naissances aux gélatines) et les
kératines trouvées dans la peau et les phanères (cheveux, poils, ongles et cornes) sont des
protéines constituées de fibres pratiquement insolubles. Les kératines sont dissociables en milieu
aqueux par réduction et oxydation.
L’enchaînement collagènique contient donc des radicaux sous forme ionisé, certains acides
d’autres basiques. L’ensemble est un polyampholyte.
Au pH isoélectrique la molécule est neutre électriquement, car il y’a alors un nombre égal de
radicaux aminés chargés positivement et de radicaux carboxyliques chargés négativement.

Le pH isoélectrique (pHi) de :

- Collagène natif (bovin) 7,0 - 7,8


- Collagène pelané 4,9 - 5,5
- Kératines 3,7 - 5,0

Les liaisons transversales covalentes interchaînes sont celles qui influencent de la manière la plus
décisive la structure, la réactivité et le comportement global des protéines.
Les liaisons transversales covalentes crées par les agents tannants sont la base de l’explication du
phénomène de tannage, voir figure 1.
Les groupes COOH du collagène et les atomes de chrome forment des complexes [5].

I.2.2. Procédés des tanneries-mégisseries

De nombreux procédées ont été mis au point pour la fabrication des cuirs, de sorte qu’une
connaissance précise des procédés employés dans les différentes entreprises est indispensable
pour résoudre le problème de la pollution.

4
Chaînes polypeptidiques du collagènes

CO OH aq CO
O O
CH CH2 CH2 C Cr OH Cr C CH2 CH
O O O O
NH aq S NH
O O

Acide glutamique Acide aspartique

Figure 1 : Formation binucléaire des complexes du chrome.

Après les travaux effectués au niveau de l’atelier des peaux brutes, ces peaux sont envoyées à la
section rivière.
L’imputrescibilité est acquise lors d’une opération appelée tannage qui consiste en une
stabilisation chimique des groupements réactifs du collagène (élément constitutif principal du
derme), réalisé à l’aide d’agents minéraux (fer,aluminium, zirconium, titane, chrome…), ou
organiques (tannins végétaux, synthétiques, aldéhydes etc.…).
Cette stabilisation du collagène ne peut cependant être réalisée qu’après une préparation très
soignée de la peau brute par le travail de rivière. Par ailleurs, le seul tannage ne suffit pas à
conférer au cuir toutes les propriétés auxquelles il doit répondre, d’autres traitements post-tannage
lui sont appliqués, de façon à lui donner son aspect marchant si recherché. C’est pourquoi la
fabrication du cuir se décompose en une succession d’opérations très différentes mains
interdépendantes dont le choix et la maîtrise conditionne la qualité de l’article fini.

I.2.3. Génération et valorisation des déchets de Tanneries

I.2.3.1. Génération des déchets

Les industries du cuir ont un bilan matière extrêmement défavorable : seule une partie de
la peau brute telle qu’elle sort de l’abattoir peut être transformée en cuir, comme on peut le voir
sur la figure 2.

5
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
OPERATIONS DECHETS EFFLUENTS
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Atelier de stockage
-Peaux salées verts ------• Déchets peaux
-Peaux sèches brutes
-------------------------

Protéines
I. Travail de rivière Sels
-Reverdissage ------------• Déchets non tannés
Chaux –Sulfures
-Epilage-pelage Acides –Confits
-------------------------------------------------------------------------•
-Echarnage Mouillants

II. Tannage Solvants


-Déchaulage Chrome
-------------------------------------------------------------------------•
-Picklage Tannins
-Tannage Sels-Acides

III. Corroyage
-Corroyage humide Tannins – Sels
-Teinture-nourriture Graisses
-Retannage
-------------------------------------------• Déchets tannés
Colorants-Pigments
-Séchage
Solvants
-Corroyage à sec
----------------------------------------------------------------------------------•
IV. Finissage

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Cuirs Récupération des Traitement des eaux
déchets

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Figure 2 : Génération des déchets de tannerie-mégisserie.

Tous ces déchets constituent une source de pollution et un gaspillage que l’industrie du cuir ne
peut plus se permettre dans cette crise qui la marque depuis plusieurs années et qui ne va
qu’empirant. Ces déchets peuvent trouver des utilisations dans les industries les plus diverses et
les plus éloignées : de la pharmacie au nettoyage des sols industriels [6,7].
Proportions de substance peau réutilisable dans les déchets (calculées sur le pourcentage du poids
de la peau brute salée), voir tableau 1.

6
Tableau 1 : Proportion de substance peau réutilisable dans les déchets.
Substance peau Proportions réutilisables (%)

Déchets de peaux avec poils


6–8
Matières protéiques solubles dans
les eaux usées 6–8

Déchets de refentes
6–8

Tombées d’échantillonage 8 – 10
Déchets d’écharnage
14 – 16
Déchets tannés
4–6
Total déchets environ
50
Substance utilisable pour le cuir
environ 50

Proportions d’effluents produits par divers procédés (% du total des eaux usées dans une méthode
normale de travail), voir tableau 2.

Tableau 2 : Proportions d’eaux usées produits.


Opération Pourcentage d’eaux usées (%)

Reverdissage, Pelanage, Rinçage 30 – 40


Déchaulage, Confitage, Rinçage 15 – 20
Picklage, Tannage au chrome 5 – 10
Tannage végétal et synthétique 20 – 25
Neutralisation, Teinture, Nourriture 15 – 20

Essorage, Nettoyage 2–7


Eau de nettoyage général 2–5

7
I.2.3.2. Récupération des déchets

1. Laine Usines de textiles.


Poils, soies Production de feutres, tapis, brosses ou balais.

2. Déchets de refentes et tombées d’échantillonnage Gélatine, poudre de


protéine, films médicaux et chirurgicaux et substrats de tissu.

3. Déchets d’écharnage pour la colle Colle, aliments, fertilisants.

4. Dérayures, échantillonnures de cuir Synderme, non tissés, matières


synthétiques, simili-cuir, auxiliaires chimiques, aliments fertilisants.

Les déchets tannés peuvent être traités pour obtenir des protéines hydrolysées, des
gélatines et du chrome recyclable [8,9].
La farine de l’industrie du cuir est un important engrais organique azoté en Italie [10]. Elle
présente une valeur fertilisante attractive pour l’agriculture comme source de matières organiques
et d’éléments fertilisants (10-13% d’azote, 40-50% de carbone).

I.3. Conclusion

Ces déchets constituent une véritable mine d’or. Les facteurs économiques et le souci de
préserver l’environnement ont fait prendre conscience de la nécessité d’une meilleure gestion des
ressources valorisables et surtout l’eau.

8
II.1. Introduction

Les tanneries se rangent parmi les industries qui consomment le plus d’eau. La quantité
d’eau utilisée dépend très peu du genre de peaux ainsi que du procédé mécanique et chimique de
tannage.
Le volume d’eaux résiduaires, dans les tanneries, est variable suivant l’importance et la nature des
installations, et le mode de tannage ; il peut aller de 0,7 à 5,0m3 par grande peau. La
consommation d’eau est en moyenne de 1,0 à 1,5m3.
La figure 3 représente le schéma opératoire d’une tannerie et la production d’eaux résiduaires,
selon l’OMS [1].

4
11

6 13

7
1- Peaux salées ; 2- lavage ; 3- Trempage ;
4- Pelanage ; 5- Epilage ; 6- Bain à lessive de potasse
et cendre ; 7- Déchaulage ; 8-Tannage ; 9- Finissage ; 8
10- Cuir ; 11- Eaux résiduaires de l’atelier de rivière ; 12
12- Eaux résiduaires de tannage ;
13- vers la station d’épuration 9

10

Figure 3 : Schéma de fonctionnement d’une tannerie et production d’eaux résiduaires.

La production d’eaux résiduaires est irrégulière. Pendant deux heures de la matinée, on observe
une pointe maximale. C’est durant cette période que les résultats analytiques, pour les

9
différentes eaux résiduaires, atteignent leurs maxima.
Il y’à des procédés mixtes, dans lesquels on emploie simultanément des sels métalliques avec des
matières tannantes végétales ou synthétiques. Les produits chimiques pour les différentes
opérations sont commercialisés sous marque déposée et n’indiquent pas la composition des
produits, ce qui ne facilite pas l’analyse, l’appréciation et le choix du traitement auquel il faut
soumettre les différentes eaux résiduaires.
L’emploi de ces produits chimiques dans le processus de transformation de la peau en cuir, et leur
présence dans l’effluent même à faible dose exerce une action toxique sur le milieu récepteur [11].
De ce fait l’évaluation de la pollution engendrée par cette industrie est indispensable pour pouvoir
envisager un traitement de dépollution.

II.2. Origine des eaux résiduaires des tannerie-mégisseries

L’analyse du procédé de fabrication permet une évaluation de la consommation d’eau et de


produits chimiques à chaque opération [12,13].

II.2.1. Les eaux de trempe

Le reverdissage (prétrempe ou trempe) est une opération qui a pour but essentiel, au
moyen d’un séjour dans l’eau, de rendre aux peaux conservées leur souplesse naturelle. En même
temps, elle débarrasse les peaux de toutes les impuretés éliminables à l’eau, ainsi que de toutes les
substances solubles dont la présence ne peut que nuire au tannage.
Parfois les peaux sont fortement salées. Pour les sèches, on ajoute à l’eau de trempage de la soude
caustique, des agents mouillants ou de l’acide lactique. En absorbant de l’eau pendant le
trempage, la peau retrouve sa souplesse et sa douceur initiale.
Le reverdissage est une opération délicate malgré sa simplicité apparente, elle doit être surveillée
avec la plus grande attention.
De part la teneur des peaux brutes en sérum sanguin, en débris d’excrément et d’autres
impuretés les eaux de trempe sont riches en matières organiques décomposables, et ont par la suite
tendance à ce putréfier.

II.2.2. Les eaux d’épilage-pelanage

L’épilage est une attaque assez vigoureuse de l’épiderme et des poils.

Le pelanage est une attaque atténuée du derme, c’est à dire du collagène, attaque qui doit être
suffisamment faible pour ne pas provoquer de perte de substance.

10
Le but principal de cette opération combinée étant de dissoudre partiellement la kératine dont sont
constitués l’épiderme et les poils, on peut la réaliser par une attaque alcaline, à condition de ne pas
nuire au derme.
L’épilage alcalin est le plus souvent utilisé, il repose sur l’action des solutions alcalines sur la
kératine. Cependant, à partir d’une certaine température, ces solutions sont susceptibles de
dissoudre partiellement le derme, il est donc indispensable de les employer froides. Elles sont
généralement à base de chaux pure, soit de sulfure de sodium, soit d’un mélange de chaux et de
sulfure de sodium, ou de chaux et de sulfure d’arsenic. Le pelanage est suivi d’un rinçage
à l’eau.
L’écharnage permet d’éliminer les graisses et la partie sous-cutanée.

Les effluents de pelanage renferment une forte quantité de chaux vive libre, et aussi, le
plus souvent des quantités importantes de sulfures de sodium.
Les eaux d’épilage et d’écharnage des peaux se caractérisent principalement par une très forte
teneur en matières solides, car elles entraînent les poils et les débris de chair enlevés, elles ont
aussi une teneur moyennement élevée en substances dissoutes.

II.2.3. Les eaux de l’atelier de tannage

Après les travaux de rivière les peaux sont appelées ’’peaux en tripe’’. Celle-ci étant
gonflées et alcalines, ne convient pas pour le tannage.
Les opérations préparatoires pour le tannage sont :
- Le décrassage ;
- Le déchaulage ;
- Le confitage ;
- Le dégraissage ;
- Le picklage.
Le tannage se faisait autrefois exclusivement sous forme de ’’tannage acide aux fosses’’.
Ce procédé est déjà supplanté, dans une grande mesure, par le tannage rapide dans des foulants.
On distingue les procédés à un seul et à deux bains ; le procédé à deux bains est rarement utilisé.

Les procédés de tannage varient d’une façon assez large suivant : les peaux à traiter, les sortes de
cuir tanné à obtenir, et les tanneries.
Le tannage à un seul bain est appliqué à des petites peaux naturellement minces et souples.
Le tannage à deux bains est appliqué spécialement du point de vue finesse de la fleur.

11
On utilise les sels de chrome basique généralement les sulfates de chrome, qui sont sous forme de
poudre.
Lorsque la peau est pénétrée à cœur, on fixe le tannin par une opération chimique qui consiste à
basifier faiblement la peau et le bain avec une solution de Na2CO3, de se fait le chrome est fixé
sous la forme trivalente par la substance des peaux. La stabilisation irréversible de la substance
peau est obtenue par des liaisons transversales entre les chaînes de collagène avec les divers
agents tannants [6,5].
Les eaux de déchaulage contiennent des impuretés minérales dissoutes, mais peuvent
aussi, selon le mode de travail, présenter parfois une pollution organique importantes. Elles ont un
pH acide.
Ces eaux résiduaires exercent par la suite une forte action décapante et toxique sur la flore et la
faune aquatiques, on considère comme étant, de toutes les eaux résiduaires, les plus dangereuses
pour l’émissaire.
Parmi les eaux résiduaires de l’atelier de tannage, les bains de tannage épuisés qui se
caractérisent par leur coloration foncée, elles présentent une pollution organique considérable et
elles sont riches en oxyde de chrome.

II.3. Caractéristiques générales des eaux résiduaires

D’une façon générale, les eaux résiduaires de tannerie peuvent être caractérisées par un
taux de matières solides élevé, par une couleur variable, par des odeurs désagréables et par des
matières concentrées solubles et insolubles, organiques et inorganiques.
Des études qualitatives ont montré que les eaux résiduaires de tannerie sont chargées
principalement en : chaux, protéines, sulfures, sels de chrome, carbonate de sodium, huiles,
pétrole, détergents, sable et poils.
Les effluents de tannerie sont regroupés en trois rejets :
- rejet de l’atelier de rivière (basique, 80% de charge organique) ;
- rejet de l’atelier de tannage (acide, 20% de charge organique) ;
- rejet du collecteur principal.

12
Le tableau 3 indique l’évaluation des principaux paramètres des eaux résiduaires de tannerie-
mégisserie [14].

Tableau 3 : Caractéristiques des eaux résiduaires de tannerie-mégisseries.


Paramètres Unités Effluents
Atelier de rivière Atelier de tannage Collecteur
principal
pH 9 - 12 3 - 6,5 8,5 - 11,5
Sédiment g/l 9,5 - 15,0 22 - 170 4,0 - 11,5
Matières en suspension mg/l 800 - 5500 500 - 4500 2000 - 12000
(MES)
2-
Sulfures (S ) mg/l 150 - 2000 - 50 - 300

Chrome (Cr )
3+ mg/l - 100 - 5300 50 - 300

DCO mg (O2)/l - 1800 - 6100 2500 - 3200

mg (O2)/l 100 - 2000 500 - 4500 700 - 1500


DBO5
mg/l 0 - 600 60 - 250 200 - 800
Huiles et graisses
mg/l - - 0 - 75000
Surfactifs
mg/l - - 0 - 40000
Phénols

II.4. Toxicité et pollution des effluents de tannerie

L’emploi de certains produits chimiques dans le processus de transformation de la peau en


cuir, et leur présence dans l’effluent même à faible concentration exerce une action toxique sur le
milieu récepteur. Cette toxicité se traduit par une perturbation plus ou moins grave du
métabolisme d’un organisme selon qu’il soit une bactérie, une algue, un microcrustacé, un poisson
ou l’être humain.

II.4.1. Toxicité des sulfures

L’hydrogène sulfuré est un gaz incolore de densité supérieure à celle de l’air (1,17) ayant
une odeur caractéristique à œufs pourris. Il est moyennement soluble dans
l’eau (2,5 g/l).
- Concentration maximale admissible dans l’air : 10ppm ou 15mg/m3
- Concentration maximale admissible dans l’eau : 0,1 - 10mg/l

13
- Effets toxiques : irritant, troubles respiratoires et nerveux
- Risques particuliers : inflammable, émission de vapeurs toxiques et irritantes par
décomposition thermique, corrosif [15,16].
2-
En solution aqueuse les sulfures peuvent être présents sous forme de sulfure libre (S ) ou comme
-
hydrogène sulfuré dissous (H2S et HS ). La solution saturée à 25°C sous la pression
atmosphérique a une concentration de 0,1 mol/l [17].

Les eaux résiduaires d’épilage-pelanage contiennent des matières organiques, qui se


décomposent, ainsi que des sulfures, qui ont servi à l’épilation des peaux.
La préparation et l’utilisation des pelains, les opérations de déchaulage, le nettoyage des cuves
exposent au dégagement d’hydrogène sulfuré [18].

Des études statistiques sur l’effet produit par la présence de H2S dans l’air ont été
effectuées sur un échantillon de population [19]. Une teneur de 0,5ppm n’est généralement pas
perçue et le seuil de détection de l’odeur particulière de H2S est de 1ppm pour la majorité des
personnes testées. Au-delà de 10ppm, l’odeur est insupportable. Cette valeur correspond à la
teneur maximale admise par la législation pour les atmosphères confinées. Aux concentrations de
150ppm et plus, il se produit une paralysie du nerf olfactif ce qui élimine la possibilité d’un
avertissement sensoriel. Une concentration de 700ppm est rapidement mortelle.

L’hydrogène sulfuré a à la fois des actions toxiques locales et générales. A fortes


concentrations atmosphériques ou par contact direct il entraîne de véritables lésions cornéennes et
portent également atteinte aux voies respiratoires supérieures et inférieurs.
Des perturbation du même ordre que celles provoquées par l’acide cyanhydrique, peuvent être
invoquées pour l’hydrogène sulfuré qui inhibe non seulement le même ferment respiratoire, mais
prive encore toute une série d’enzymes métalloprotidiques de leurs cofacteurs essentiels sous
forme de sulfures alcalins. L’hydrogène sulfuré est capable de s’emparer des métaux
indispensables à l’activité enzymatique.

Les sulfures sont souvent invoqués comme responsable du mauvais fonctionnement des
stations d’épuration biologique. Des dégradations importantes sont observées au niveau de
canalisations d’égouts. Ces phénomènes sont de nature biologique et se développent par
l’intervention de micro-organismes du cycle du soufre (fermentation anaérobie des eaux usées

14
dans les réseaux) [20,15]. Les bactéries sulfato-réductrices ont fait l’objet de nombreuses études
résumées ces dernières années (Postgate, 1979.Pfenning et al.1981). Ce sont des bactéries strictes
qui ne peuvent se développer qu’en absence d’oxygène et sous un faible potentiel
d’oxydoréduction. Elles peuvent utiliser, en outre les sulfates, les sulfites, les thiosulfates, les tri et
les tétrathionates, et même, pour certaines du soufre élémentaire [21]. Les ions sulfates sont
réduits en sulfures(S--), et des acides organiques se forment. Quoique avec l’emploi de matériau
inoxydable, le danger de corrosion puisse être pratiquement proscrit, il est judicieux d’en
combattre les causes afin de protéger les groupes auxiliaires et les conduites.

Les sulfures sont des sous produits toxiques de la décomposition anaérobie des matières
organiques et sont communément présents dans les effluents et les eaux résiduaires industrielles.
L’action des sulfures sur les processus de digestion dépend de la forme et de la quantité sous
lesquelles ils sont présents. Les sulfures neutres solubles affectent la digestion quand leur
concentration est de 100mg/l et plus.

Les seuils de toxicité aux daphnies, poissons et boues activées sont relativement bas.
Des contrôles de concentration résiduelles en oxygène dissous en cours et fin de test (sur poisson)
en fonction des quantités de sulfure introduites ont montré que la mortalité des réactifs
biologiques était bien due à une action toxique et non pas à un déficit trop important en oxygène
comme on pouvait le craindre du fait du très fort pouvoir réducteur des sulfures.

En concentration de 30 à 115mg/l, le sulfure de sodium provoque de fortes lésions chez la tanche.


La concentration létale la plus faible, pour diverses espèces de poisson, est de 3 à 3,5 mg/l (Na2S,
9H2O). L’action produite est toutefois fonction du pH, et est d’autant plus prononcée que le pH
est plus bas. Sur des truites une concentration de 3,2 mg/l a entraîné la mort en 2 heures à pH 9, en
10 minutes à pH 7,8, et en 4 minutes à pH 6, les poisson sensibles ne peuvent pas supporter,
même dans une eau à la neutralité, des teneurs en sulfures de 0,5 à 1,0mg/l [11].

II.4.2. La pollution

Dans la fabrication du cuir, les formes de pollution sont nombreuses. On distingue la


pollution en provenance des matières premières et la pollution apportée par les traitements
chimiques.

15
En tannerie la toxicité est due à l’influence des sels de chromes de l’opération de tannage, et
surtout en majeure partie par les sulfures utilisés au niveau de pelanage. Il en résulte en
conséquence une diminution notable de l’efficacité des stations d’épuration biologique.

II.4.2.1. La pollution organique

La pollution en provenance de la peau elle-même se caractérise par une forte teneur en ;


matières en suspension, DBO5 et DCO. La préparation de la peau entraîne des rejets en grande
quantité de protéines, de graisses en suspensions, de débris de peau, de poils et de détergents.
Si on mélange toutes les eaux, on obtient un rejet alcalin dans lequel le chrome précipite à l’état
trivalent et se trouve donc essentiellement dans les boues. Il est exclu de digérer ces boues par
voie anaérobie, car le chrome est un toxique pour la fermentation méthanique[15].

L’épuration biologique est un phénomène naturel très ancien. Le pouvoir auto-épurateur


des sols et des rivières fait appel à des micro-organismes, principalement bactériens, qui vont
utiliser comme substrat les molécules organiques dissoutes dans l’eau à condition que celles- ci
soient assimilables et qu’elles ne présentent pas de toxicité majeure[22].

A l’état naturel, les lacs et autres étendues d’eau sont des écosystèmes subvenant à leurs
propres besoins [23] : la concentration en oxygène dissous est régulée naturellement et les
bactéries s’opposent efficacement à l’accumulation des matières biodégradables qui s’y déposent.
Les bactéries consomment de l’oxygène pour digérer les matières organiques, et cet oxygène est
remplacé par le phénomène de respiration naturel du lac [24].
L’abondance des matières en suspension dans l’eau entraîne une chute en oxygène dissous en
freinant les phénomènes phytosynthétiques qui contribuent à la réaération de l’eau. Ce phénomène
peut être accéléré par la présence d’une forte proportion de matières organiques consommatrices
d’oxygène.
La quantité croissante des matières organiques dégrade rapidement la qualité d’eau pour aboutir, à
terme, à une eutrophisation par le manque d’oxygène.
Les bactéries ne trouvant plus d’oxygène dissous, réduisent alors les nitrates en azote gazeux, dont
les bulles font flotter les boues.

16
II.4.2.2. Effet des métaux lourds

La plupart des métaux lourds sont toxiques tant pour les systèmes biologiques aérobies
qu’anaérobies.
Le fer ferreux et ferrique, l’aluminium et zirconium, utilisés pour le tannage des peaux et dans le
traitement des eaux résiduaires ne présentent pas d’activité toxique sur les bactéries,
les algues, daphnies et poisson, comme le chrome III.
Le cobalt se révèle nettement plus toxique que le manganèse.
Les seuils d’inhibition d’activité sont :
- pour le cobalt de 25mg/l ;
- pour le manganèse un début d’activité toxique se révèle entre 200 et 500mg/l.
C’est sans doute une des raisons pour lesquelles les sels de manganèse sont préférés aux sels de
cobalts dans leur utilisation en épuration comme catalyseur d’oxydation des sulfures par
l’oxygène de l’air.
Le chrome présente trois valence, II, III, VI. Les sels hexavalents sont considérés comme les plus
dangereux [18].
L’action toxique des sels chromiques sur les végétaux se manifeste par un dépérissement général
de toutes les parties du végétal, et par une destruction graduelle de l’appareil chlorophyllien [11].
Des études faites sur la toxicité du chrome contenu dans les déchets de tanneries ont
montré que :
- répandues sur le sol, les boues de tanneries constituent un amendement
valable [28,29] ;
- l’oxyde de chrome des déchets tannés n’a aucune influence sur la végétation [10,30] ;
- le sulfate de chrome dans des conditions particulières peut limiter le développement
racinaire et la croissance des parties aériennes ainsi que le rendement. En sol calcaire les
risques de toxicité sont faibles tandis qu’en sol acide, la végétation est réduite et on
constate une diminution de l’acide phosphorique assimilable.
La toxicité des déchets solides de tannerie est contrôlée par la procédure TCLP (Toxicity
Characteristic leaching Procedure) prescrite par l’EPA (Environemental Protection Agency-
U.S.)[31].
Les métaux lourds Cr, Ni, Zn et Cu inhibent la fermentation. Cet effet dépendra de leur état
ionique, de leur solubilité et des possibilités de précipitation avec les sulfures.

17
En présence de matière en suspension, de matière organiques et de ligands inorganiques ; les
métaux vont pouvoir former des espèces dissoutes et insolubles, une grande majorité de ces
espèces va se trouver liée au sédiment. La toxicité directe est de se fait fortement réduite au
niveau de l’eau alors que le sédiment devient un important réservoir toxique en accumulant ces
métaux [25]. Ces polluants peuvent devenir dangereux en s’incorporant dans la chaîne alimentaire
ou en passant dans les couches d’eau potable voisinante [26].

II.4.2.3. Effet des sels

De fortes teneurs en sels dissous peuvent inhiber l’activité microbienne et provoquer une
certaine défloculation et dispersion de la boue activée, avec pour conséquence, une élévation des
matières en suspension dans l’effluent. Ces matières sont dispersées et non décantables [22].
Les •tats-Unis d’Amérique perdent chaque année 1% de leurs terres cultivables, devenues trop
salées et un tiers des terres irriguées dans le monde souffrent d’un excès de salinité [27].
Les chlorure et sulfate de sodium sont les deux sels présents en majorité dans les effluent de
tannerie. Les doses correspond aux seuils de toxicité aiguë sont très élevées quel que soit le réactif
biologique considéré, même si l’on remarque toujours des différences de réactivité entre les
espèces.
Les concentrations habituelles des effluents de tanneries en chlorure de sodium étant comprises
entre 5 et 10 g/l, le problème de la toxicité due aux sels dissous est, de ce fait, négligeable.

II.4.3. Toxicité et effet sur la santé de l’homme du manganèse et du fer

Le manganèse, et le fer sont utilisés pour la désulfuration des bains résiduaires d’épilage-
pelanage.
Le manganèse est un oligo-élément indispensable, on le trouve dans tous les tissus. Il catalyse les
réactions d’oxydoréduction et la phosphorilation.
Il a une double action toxique :
- Action locale : irritante tant au niveau du tube digestif que les poumons ; entraînant
néphrite, cirrhose du foie, angine de poitrine et crampes musculaires.
- Action générale : toxique sur le système nerveux car il peut entraîner par ingestion
chronique une détérioration progressive du système nerveux central, qui se traduit par une
léthargie et des symptômes évoquant le syndrome de Parkinson [26].

18
Le fer bivalent ou trivalent est essentiel au métabolisme des mammifères, particulièrement pour la
synthèse de l’hémoglobine.
La toxicité du fer pour l’homme est inexistante, néanmoins sa présence dans l’eau pose des
problèmes du fait du goût et de l’odeur communiqués à l’eau de boisson.

II.4.4. Les détersifs

Les détergents sont constitués par des agents de surfaces le plus souvent anioniques
(alkylsulfates, alkylsulfonates…) dont l’action est complétée par des adjuvants (polyphosphates,
carbonates, silicates).
La consommation des détergents a augmenté brusquement ces dernières années et a contribué à la
pollution des eaux.
Les matières tensioactives provoquent la formation de mousses qui entraîne le ralentissement de
la réoxygénation des eaux réduisant ainsi les processus d’autoépuration.

La toxicité de divers détersifs pour les êtres vivants n’est pas toujours négligeable.
L’indigestion d’une forte dose de détergents est nuisible pour l’homme, car ces derniers
s’absorbent sur la paroi intestinale et s’y concentrent. Parmi les détergents les plus dangereux,
figurent ceux qui comportent un noyau benzénique aux propriétés cancérigène, l’accumulation des
détergents dans les plantes exerce une action dénaturante au niveau des tissus.
Des perturbations de la croissance, des modifications morphologiques et des réductions du
taux de chlorophylle ont été observées chez les plantes irriguées par des eaux contenants
différentes concentrations de détergents. Sur les plantes aquatiques telles que les algues, l’effet
nocif des détergents se manifeste généralement par un ralentissement ou un arrêt de la
multiplication cellulaire.
En terme de nuisance, les phosphates sont les plus grands responsables parmi tous les
adjuvants existants, leur déversement dans les lacs a pour conséquence l’apparition massive
d’algues. Cette dernière est l’une des manifestations les plus gênantes car elle diminuent la
transparence de l’eau perturbant ainsi la vie en profondeur.

Plusieurs d’entre eux sont bactériostatiques et entravent l’action des bactéries


autoépuratrices des eaux tant dans les écosystèmes que dans les lits bactériens des stations
d’épuration.

19
De façon générale, la toxicité des détersifs pour la faune d’eau douce croit avec la température,
conjuguant de fait ses effets avec la diminution du taux d’oxygène dissous [32].

L’oxygène joue un rôle important pour le maintient de la vie aquatique. Une forte
concentration en détergent (5ppm ou plus) réduit la vitesse d’oxygénation de l’eau des rivières
considérablement et empêche toute forme de vie.
On emploi aujourd’hui de plus en plus des détergents biodégradables, à structure en chaîne non
ramifiée, facilement destructibles par les microorganismes [33].

II.4.5. Répartition de la pollution des effluents de tanneries

Le procédé de fabrication d’une tannerie se divise principalement en trois ateliers :


l’atelier de rivière, l’atelier de tannage et l’atelier de finissage.
Le volume de l’effluent de l’atelier de rivière constitue les 2/3 de l’effluent global [34].
La répartition de la pollution est donnée au tableau 4.

Tableau 4 : Répartition de la pollution des effluents de tannerie


Effluents Déchets solides Sels% DCO% Chlorures%
%
Atelier de
rivière 82 67 86 80
Atelier de
tannage 17 14 4 18
Atelier de
finissage 1 19 10 2

II.5. La tannerie-mégisserie ENIPEC de Rouïba

Un exemple d’évaluation de la pollution et de la toxicité des effluents de tannerie.


La tannerie-mégisserie qui, implanté dans une vaste zone industrielle à Rouïba, à l’est
d’Alger, déverse ses rejets directement, via l’oued de Reghaia, dans un lac naturel de la région. Ce
récepteur final reçoit des charges polluantes diverses qui risqueraient à long terme de réduire
d’une manière appréciable ses facultés auto-épuratrice.
Afin de déterminer la contribution de cette unité dans l’apport en pollution,
les auteurs [35] ont effectué une évaluation par étape de production de la charge polluante et
étudié par le test Daphnie la toxicité, à court terme, correspondante.

20
Les eaux usées évacuées par chaque atelier ont une charge polluante spécifique à la nature
de l’opération et au traitement chimique appliqué. Les pelains sont chargés en sulfures et sels
dissous et les eaux de tannage excessivement chargées en chrome.
La présence de sang et de sels minéraux confer à ces rejets des couleurs variables (marron
brunâtre pour les eaux de trempe et verdâtre au niveau du tannage proprement dit). Les odeurs qui
se dégagent résultes de la décomposition de la matière organique et de la présence de solvant
dégraissant tel que le pétrole.
Les températures enregistrées sont normales, par contre, les pH fluctuent considérablement (6,2 -
11,6) et atteignent parfois des valeurs élevées dans les rejets de l’atelier de rivière et même de
tannage.
Dans pratiquement tous les effluents, les sels dissous sont présents en grande quantité ce
qui se traduit par des conductivités élevées. Les sulfures non absorbés par la peau au niveau du
pelanage se trouvent en concentration élevée dans tous les effluents. Le chrome trivalent, où
généralement les bains vidés ne sont épuisés qu’à 50%, apparaît même dans le collecteur principal
à des teneurs très excessives. Les matières en suspension proviennent en grande partie des
opérations d’épilage et d’écharnage des peaux où s’effectue l’élimination des poils, débris,
lambeaux et fibres de peau et toutes matières fixées sur la peau.
Les éléments réducteurs et relativement toxiques (S2-, Cr3+, CL-) et la présence de pétrole
conduisent dans les eaux brutes à une DCO très élevée et une DBO5 plus faible. Donc une part
importante de matières existantes dans les effluents est difficilement biodégradable (rapport
DBO5/DCO très faible, de l’ordre de 0,2).

L’étude montre qu’à tout les niveaux de rejet la pollution est importante et atteint souvent
des valeurs beaucoup plus élevées que ce qui est rapporté dans d’autre publications pour des rejets
de tanneries. Les rejets présentes une charge polluante élevée et une toxicité importante (test
Daphnie). Les flux de pollution exprimés en kg par tonne de peaux traitées sont trop élevés par
rapport aux charges polluantes moyennes des tanneries modernes et laissent entrevoir que le
procédé de fabrication au sein de l’unité est peu efficace et mérite d’être amélioré. Ces rejets
peuvent fortement compromettre la capacité autoépuratrice du cours d’eau récepteur. De plus,
l’effet néfaste est sans doute accentué par le fait que les concentrations ponctuelles de polluants
dépassent largement les valeurs moyennes citées puisque les rejets sont discontinus (vidange des
bains). Ces résultats confirment donc la nécessité de procéder à un traitement des eaux de la
tannerie-mégesserie.

21
II.6. Conclusion

Les rejets des unités de transformation du cuir présentent une charge polluante élevée et une
toxicité importante. L’analyse des évaluations de la pollution de cet exemple confirme donc la
nécessité de procéder à un traitement des eaux résiduaires de tannerie-mégesserie.
Le contenu des eaux usées à traiter, ainsi que ses variations en termes de flux de pollution, sont
des paramètres indispensables qu’il convient d’appréhender si l’on veut garantir non seulement le
traitement d’épuration le mieux adapté, mais aussi la quantité des effluents rejetés en exploitation.

22
III.1. Introduction

Le traitement des eaux usées peut ainsi constituer un moyen propre à la réalisation
d’économies ou à la protection de l’environnement dans les pays industrialisés, mais il constitue
aussi un élément vital dans les pays qui ne disposent de ressources en eau
suffisantes [36].
Le traitement des eaux vise à séparer, concentrer et transformer en faisant appel à des
procédés mécaniques, physico-chimiques, chimiques et biologiques.
Le traitement de la pollution fait appel à des techniques classiques complétées par des opérations
spécifiques aux effluents de tanneries telles que la détoxication du bain d’épilage par oxydation
des sulfures. La figure 4 représente le schéma directeur de la dépollution [6,37].
Dans tous les pays, les objectifs de traitement des eaux se traduisent par une
réglementation officielle. Cette réglementation est fonction du pays considéré et des progrès de la
technologie.
Les normes internationales de qualité des eaux traitées sont indiquées au tableau 5.

Tableau 5 : Normes internationales de qualité des eaux traitées.

Paramètres Normes

Températures (°C) Inférieur à 30

pH 6,5 - 8,5

MES (mg/l) 20 - 100

Sulfures(S2-)(mg/l) 0,1 - 10

Chrome(Cr 3+)(mg/l) 0,2 - 2

DCO (mg/l) 75 - 120

DBO5 (mg/l) 10 - 50

Phénols (mg/l) 0,1 - 3

23
III.2. Fixation ou élimination des sulfures

Les bains résiduaires de pelanage sont responsables d’une toxicité assez élevée, due à la
présence de sulfure de sodium. Cette toxicité représente plus de 80% de la toxicité total des
effluents. La désulfuration est une opération essentielle pour permettre, par la suite, des
traitements physico-chimiques et biologiques.

III.2.1. Oxydation catalytique par l’oxygène de l’air

L’oxydation catalytique des bains d’épilage au sulfure de sodium est une technique de
traitement économique et reste actuellement la plus utilisés [37,38]. Elle consiste en une injection
de l’air dans le bain résiduaire à l’aide des dispositifs appropriés pendant une période de 5 à 8
heures. En présences d’un catalyseur (sel métallique bivalent, hydroquinone, charbon actif ou noir
de carbone) le sulfure de sodium est oxydé par l’oxygène de l’air en thiosulfate, sulfite ou même
sulfate.
La réaction d’oxydation des sulfures est la suivante :

2 S-- + 2 O2 + H2O S2O3-- + 2 OH-

Le traitement par oxydation catalytique des bains d’épilage-pelanage n’est véritablement efficace
que lorsque la teneur en sulfure est élevée, c’est-à-dire lorsque le bain contenant le sulfure a été
récupéré de façon sélective. Ainsi le traitement s’applique sur un volume minimum avec de
faibles quantités de catalyseur et sans risque de dégagement d’H2S.
Des essais réalisés au laboratoire avec le sulfate de manganèse et d’autres catalyseurs
confirment que dans les mêmes conditions (aération, quantité de catalyseur et temps) le sulfate de
manganèse oxyde 99% des sulfures alors que le sulfate ferreux n’oxyde que 30% et de même que
le sulfate basique de chrome [12].
Le catalyseur le plus utilisé est le sulfate de manganèse que l’on doit préalablement
dissoudre dans l’eau avant de l’ajouter dans le bain à traiter.
La dose d’emploi varie avec la concentration en sulfure. Le rapport quantité de sulfure sur
quantité de catalyseur est égal à 5.
Un antimousse est ajouté dans le bain, pour éviter la formation de mousse qui gêner la
bonne diffusion de l’air et donc de l’oxygène dans l’eau.

L’oxydation catalytique permet de réduire la toxicité de l’effluent de 80% et la DCO de 20%.

24
Ordures ménagères

Incinération Boues
Recyclage
Déchet
Trempe 6 m3 s

Pelain 3 m3
Filtration
Dégrillage Lagunage aéré
Déchaulage 2 m3 Ou fosse
d’oxydation Boues
Centrifugation
Picklage 1 m3 5 jours
Filtrat
Excès
Tannage 1 m3 Tamisage Boues
Décantation
Ou
Décantation
Retannage 0.5 m3
Désulfuration Boues activées
catalytique
Neutralisation 1 m3 Floculation pH 8- 8.5 12h à 24h

Nourriture 0.5 m3
Homogénéisation
Préaération
Teinture 1 m3

1er rinçage sur pelain 3 m3


Traitement primaire Effluent urbain
Autres rinçage 18 m3
Traitement biologique
Lavage des sols

Rivière
Eaux de refroidissement 20 m3
Sèche, Finissage Figure 4 : Diagramme d’épuration d’effluents de tannerie.

25
III.2.2. Oxydation des sulfures par les composés peroxydés

La réaction obtenue avec le peroxyde d’hydrogène est très rapide.

S-- + 4 H2O2 SO4-- + 4 H2O

Les quantités stœchiométriques sont de 4,25kg de peroxyde d’hydrogène à 100% ou mieux 12kg
de peroxyde d’hydrogène à 35% par kg de sulfure à traiter. Cette opération permet une réduction
de 20% de la DCO. Elle peut être réalisée dans certains cas, à la fin du traitement d’épilage et en
présence de peau, un effet de blanchissement étant obtenu.
Les produits peroxydés, tels que le peroxyde d’hydrogène ou l’acide peracétique, offrent
un champ d’application considérable dans le domaine du traitement des effluents et constituent
une solution simple et écologique. La maîtrise des techniques de mise en œuvre et la récente
évolution des prix de vente de ces produits les rendement aujourd’hui largement plus compétitifs
que dans le passé [39].
Le peroxyde d’hydrogène est un agent oxydant puissant, dont le potentiel redox en milieu
acide (1,76) est l’un des plus élevés. Ses produits de décomposition étant l’eau et l’oxygène, il ne
constitue en lui-même une source de pollution, et il peut donc mettre en œuvre ses propriétés dans
un grand nombre de situation, sans dommage pour
l’environnement [40]. La prolifération des sulfures dans l’effluents entraîne rapidement une série
de nuisances majeures : mauvaises odeurs, toxicité, corrosion des métaux et du béton. Le
peroxyde d’hydrogène libère l’oxygène nécessaire à l’aérobie du milieu, et peut alors oxyder les
sulfures en solution soit en soufre colloïdal soit en sulfates, selon le pH de l’effluent à traiter.
L’oxydation est à la fois : rapide (15 à 30 minutes en générale), sélective, totale et simple à mettre
en œuvre.

III.2.3. Oxydation des sulfures accompagnés d’une récupération


des protéines

Dans le but de récupérer une quantité importante des matières organiques présentes dans
les bains résiduaires de trempe et d’épilage-pelanage, une nouvelle filière de traitement est en
cours de développement.
Elle comprend les traitements successifs suivants :
- désulfuration du bain par oxydation catalytique ;
- acidification du bain à pH=4 ;

26
- récupération par décantation ou flottation d’une boue protéique, la phase clarifiée
rejoignant le traitement biologique complémentaire.
Cette technique permet d’éliminer près de 90% de la DCO et la teneur en azote
du bain initial [37].

III.2.4. Oxydation biologique des sulfures

Le traitement biologique sélectif par acclimatement d’une boue activé aux effluents
d’épilage-pelanage a été possible malgré les conditions de pH et la réserve alcaline et surtout
malgré la présence de toxiques.
Les bactéries du type thiobacillus possèdent des propriétés bioxydantes par leurs
productions enzymatiques (les thioxydases) :

4 S-- + O2 .… 4 SO4--

La concentration en sulfure ne devient toxique et n’inhibe le traitement biologique ultérieur que si


la masse de matières actives est trop faible pour produire une quantité suffisante d’oxydases.
L’oxydation des sulfures (hydrolyse alcaline) en sulfate, puis la neutralisation de la chaux en
solution par le gaz carbonique et les ions sulfates formés sont donc des réactions chimiques
conduisant à une chute de pH dans le milieu réactionnel.

Les équipements sont souvent le siège de mauvaises odeurs. Un effluent contenant des
sulfures, traversant un filtre sale ou un lit bactérien, provoque des problèmes d’odeurs toxiques,
car les gaz dissous malodorants se dégagent plus facilement. La solution passe par l’oxydation de
l’hydrogène sulfuré. La désulfuration est réalisée par oxydation biologique utilisant le recyclage
des boues activées aérées en tête de traitement [41]. Et les biofiltres permettent d’éliminer les
odeurs, les composés du soufre et l’ammoniac [42].

Les rendements d’épuration biologique sur des effluents contenant les bains résiduaires
d’épilage-pelanage, mélangés ou non avec ceux de trempe, peuvent donc atteindre 96% sur les
sulfures et 75 – 80% sur les matières oxydables (DBO et DCO) sans correction préliminaire du
pH par acidification.

27
III.3. Neutralisation de l’alcalinité

Les tanneries rejettent des effluents basiques dont la neutralisation est imposée par la loi
dans le cadre de la lutte anti-pollution. D’autre part, certains procédés de fabrication nécessitent
un ajustement rigoureux du pH des produits.

III.3.1. Principe et mise en œuvre

La neutralisation est une réaction chimique simple. La neutralisation des eaux résiduaires
est nécessaire avant leur rejet dans un réseau d’égouts urbains et surtout dans les cours d’eaux, si
le pouvoir tampon du milieu récepteur n’est pas suffisant.
Les procédés couramment employés sont :
- utilisation de la capacité tampon du milieu récepteur ;
- mélange des eaux résiduaire alcalines avec des eaux résiduaires acides ;
- adjonction de réactifs chimiques.
Des acides forts minéraux sont traditionnellement utilisés tels que HCL, H2SO4 et HNO3,
non sans inconvénient. D’autre part, ces acides forts ne peuvent convenir si le pH doit être réglé
de manière précise.
Les propriétés chimiques de l’acide carbonique peuvent être utilisées au même titre que celles des
acides forts. Le CO2 se combine à l’eau pour donner l’acide carbonique.

La dissolution du CO2 dans l’eau permet d’obtenir une régulation fine du pH et d’assurer ainsi les
conditions optimales de la floculation [43].
L’injection de gaz carbonique ou de gaz de carneaux est pratiquée pour neutraliser des
lessives résiduaires alcalines, ainsi que pour décomposer les sulfures et éliminer l’hydrogène
sulfurer [11,14]. Le bain de pelain épuisé est traité, après séparation préalable de la chaux
décantabe, au moyen de gaz de carneaux, en vue de tirer avantage de la réaction mutuelle de CO2

et SO2, d’une part, et de la chaux et du sulfure de sodium, d’autre part, pour neutraliser l’alcalinité
et réaliser une détoxication partielle.
L’homogénéisation des effluents de tannerie permet la régulation de débit d’eaux
résiduaires, et provoque une autoneutralisation et une autofloculation. Le pH est maintenu au
voisinage de la neutralité par injection d’acide sulfurique. A ce pH les sels de chrome trivalent
précipitent sous forme d’hydroxyde Cr(OH)3 en se mélangeant aux matières en suspension.

28
III.3.2. Application industrielles

Les variations fréquentes de composition, qui caractérisent les eaux résiduaires de


tanneries, et les fluctuations du débit d’eaux usées, rendent à peu prés impossible une épuration
efficace. Pour pouvoir réaliser avec succès le traitement chimique ou l’épuration biologique, il
faut une compensation en volume et en concentration.
Le principe du traitement préalable séparé des éléments spécialement nocifs des eaux
résiduaires, combiné avec une compensation en volume et en concentration, ainsi que d’une
épuration physique consécutive et d’une épuration biologique des eaux résiduaires totales, a été
appliqué dans l’installation d’épuration pour quatre fabriques de cuirs à Neumünster, produisant
un volume total d’eaux résiduaires de 11000m3/j.
Un autre exemple de solution satisfaisante du problème des eaux résiduaires est celui de la
station d’épuration de la tannerie de Grendelbruch [11].

III.4. Coagulation floculation

III.4.1. Principe et mise en œuvre

Les suspensions de particules de faibles dimensions sont généralement stables, et cette


stabilité est due à des forces de répulsion électrostatique. La vitesse de chute des particules étant
proportionnelle au carré de leur diamètre (loi de stockes), on conçoit qu’il est avantageux d’en
réunir deux petites pour former une grosse. Au niveau des colloïdes et des particules très petites,
on appelle cette opération ‘’coagulation’’. Au niveau des particules plus grosses, on parlera de
‘’floculation’’ [44,45].
Ces processus sont à considérer comme la décantation, la flottation, etc.…
Les principaux coagulants et floculants utilisés en tannerie-mégisserie sont :
- sulfate ferreux FeSO4, 7H2O ;

- chlorure ferrique FeCL3, 6H2O ;

- sulfate d’aluminium Al2 (SO4) ,18H2O;


- polyélectrolyte ’’ERPAFLOC SMA’’ anionique.

III.4.2. Applications industrielles

Dans la précipitation par le fer d’eaux résiduaires de tanneries au chrome, on peut s’en
tirer avec une fraction de la quantité de sel de fer nécessaire pour précipiter les sulfures, en

29
combinant la précipitation avec une oxydation par de l’air. A cet effet, il faut toutefois que les
eaux résiduaires aient une réaction nettement alcaline, car l’effet de l’oxydation de l’air, en
présence d’hydroxyde de fer, ne s’exerce qu’en milieu alcalin. Pour l’introduction d’air, on a
utilisé avec de bons résultats des brosses d’aération TNO-passavant [11].
Une nouvelle méthode de traitement des effluents de tannage est l’utilisation du ciment
pour la précipitation des boues chromiques [46]. Cette méthode a été mise en application dans
cinq tanneries polonaises. La boue obtenue est compacte, filtrable et son volume constitue 25% du
volume des boues traitées par les méthodes classiques.
Le filtrat ne contient que 0,001ppm de Cr (III), la DCO et DBO5 ont été réduites de 50%.

III.5. Flottation

III.5.1. Principe et mise en oeuvre

Le procédé de flottation consiste à fixer de fines bulles de gaz sur les agrégats solides à
séparer de manière à former un assemblage moins dense que l’eau, favorisant ainsi la séparation.
Dans ces systèmes, les bulles sont produites par détente d’eau pressurisée et saturée en gaz [14,
15, 22].
D’une manière générale, la flottation des eaux résiduaires industrielles est particulièrement
indiquée lorsqu’il faut éliminer (et éventuellement récupérer) des fibres, des huiles, des graisses,
des protéines, des pigments, des hydroxydes métalliques et toutes les autres substances légères ;
d’autre part, sa mise en œuvre peut comporter diverses modalités suivant l’objectif poursuivi : le
recyclage de l’eau ou son rejet en milieu naturel et la récupération d’un produit valorisable [47].

III.5.2. Applications industrielles

Le traitement des eaux usées de tannerie par une flottation simple permet d’éliminer
uniquement les poils et les matières grasses, la teneur des autres polluants reste assez élevée.
Les eaux résiduaires contiennent une grande quantité de matières colloïdales et organiques
solubles. Un traitement physico-chimique est nécessaire pour déstabiliser les colloïdes et donner
naissance à des flocs.
La flottation à air dissous avec pressurisation d’un débit de recyclage dotée par un
traitement de coagulation-floculation donne de meilleurs résultats.

La Station d’épuration des eaux de MEGA de Batna utilise ce type de traitement.

30
III.6. L’élèctrocoagulation-flottation

III.6.1. Principe et mise en œuvre

Dans ce procédé, l’ion est engendré par dissolution anodique, au sein même de la
suspension à coaguler. On peut utiliser la réaction cathodique également, par exemple pour former
de l’hydrogène qui fera flotter les particules [14,44].
L’utilisation d’électrodes solubles en fer ou en aluminium provoque simultanément le phénomène
de coagulation et apporte sa contribution au traitement.
Des essais ont été menés par le centre technique du cuir (Lyon) pour vérifier la faisabilité
et l’intérêt de l’électro-flottation pour le traitement des rejets de tanneries, en particulier le
traitement d’effluents homogénéisés [48]. Cette technique est intéressante en tannerie dans
certains cas de manque de place car elle évite la préparation de réactifs de coagulation.
Par rapport à l’aéroflottation les résultats sont meilleurs, notamment sur l’élimination des
matières oxydables, et les temps de contact sont plus favorables.

III.6.2. Applications industrielles

Des expériences ont été menées dans des installations de laboratoires et industrielles des
tanneries de Saint-Pétersbourg de capacités 100-200 l/h et 1-3 m3/h [14].
Les installations furent équipées de deux systèmes d’électrodes : un système d’électrodes
solubles de type vertical pour la cellule de coagulation et un système d’électrodes insolubles de
type horizontal pour la cellule de flottation.
Dans un premier cas l’électrocoagulation-flottation a été appliquée à l’effluent global.
Dans un deuxième cas l’effluent de rivière subit un traitement physico-chimique à part avant
d’être mélangé aux autres effluents et l’électrocoagulation-flottation est appliquée à l’effluent
global.
Dans le premier cas une consommation excessive d’énergie électrique est due à la présence des
sulfures. L’homogénéisation des effluents de rivière exige un temps de 4 à 6 heures ce qui gêne le
bon fonctionnement des installations.
C’est le deuxième procédé qui a été retenu pour les applications industrielles. En plus dans le cas
où un niveau supérieur d’épuration est exigé pour les rejets, il est prévu l’installation d’un filtre en
tissu synthétique.

Ce procédé a permis à la tannerie I.M.Kominterne de réduire les dépenses de 1,4 fois par rapport à
un traitement chimique.

31
Le traitement physico-chimique des eaux résiduaires de tannerie ne permet pas d’obtenir
le niveau d’épuration exigé. Un traitement complémentaire est nécessaire, il peut être un procédé
biologique ou un procédé d’épuration mixte des eaux traitées de tannerie avec les eaux résiduaires
urbaines par voie biologique.

III.7. L’épuration secondaire ou biologique

III.7.1. Principe et mise en œuvre

L’épuration biologique fait appel à des micro-organismes, principalement bactériens, qui


vont utiliser comme substrat les molécules organiques dissoutes dans l’eau à condition que
celles-ci soient assimilables et qu’elles ne présentent pas de toxicité majeure. La présence ou non
d’oxygène dissous influe sur le choix des développements biologiques :
en anaérobiose, la décomposition des matières organiques est plus complète ; en aérobiose, elle
est plus rapide [49].
Des réalisations de fossé d’oxydation ou de lagunes aérées existent et fonctionnent de
façon satisfaisante [13,37]. Cependant ces lagunes nécessitent des surfaces de terrain assez
importantes et leur implantation est toujours problématique en zone urbaine ou semi urbaine. Pour
cette raison, les études de procédés plus intensifs, conduisant à des stations d’épuration plus
compactes, tels que lits bactériens, biofiltres et surtout boues activées à plus forte charge, sont
poursuivies, non plus sur les seuls effluents de tannerie, mais sur leur mélange avec des eaux
urbaines.

Par voie physico-chimique on ne peut pas éliminer la pollution due aux composés azotés.
L’eutrophisation des cours d’eau et les phénomènes de toxicité dus à la présence de nitrates et
nitrites deviennent particulièrement sensibles dans le cas des tanneries dont les effluents sont
chargés en azote. Dans ce cas c’est le procédé biologique par boues activées (nitrification-
dénitrification) qui a été retenu pour le traitement des effluents de tanneries sans
prétraitement[50].

La méthanisation des effluents se révèle particulièrement intéressante pour le traitement


des eaux usées industrielles, elle peut apporter des solutions, plus économiques à l’investissement,
du moins nettement plus intéressante à l’exploitation au niveau de l’énergie

32
dépensée et de l’aptitude à faire face aux irrégularités ou interruption de la production, variations
importantes des charges [51].
Les eaux résiduaires de tanneries peuvent être épurées plus facilement, et de façon plus
économique, par mélange avec des eaux usées urbaines [14].

III.7.2. Application industrielles

Station d’épuration des tanneries de berditchèv


La figure 5 représente le procédé d’épuration mixte des eaux résiduaires (urbaines et de tanneries)
et les performances sont portés au tableau 6 [14].
Etangs
U

18
F(Q)
6
1 2 4

3 5 7
Fe Ca
SP Air
15 SP 8
16 17

F(0.9Q) SP

SP Fe 9

Cl Ca

14 13 SP 12 4 10
4

11

Rejet

F : fabrique de cuirs (tanneries) ; U : eaux résiduaires urbaines ; SP : station de pompage ;


1 : grilles ; 2 : dessableurs ; 3 : décanteurs ; 4 : mélangeurs ; 5 : installation de flottation ;
6 : bassin d’homogénéisation ; 7 : biocoagulateur-flottateur ; 8 : installation d’aération ;
9 : décanteurs secondaires ; 10 : filtres biologiques ; 11 : décanteurs ; 12 : bassin de
contact; 13 : filtres ; 14 : bassin d’eau claire ; 15 : collecteurs des boues flottantes ;
16 : station des réactifs ; 17 : atelier de déshydratation mécanique; 18 : digesteur méthanique.
Figure 5: Schéma technologique de traitement des eaux résiduaires des tanneries par flottation et
en combinaison avec les eaux résiduaires urbaines.

33
Les eaux résiduaires de tannerie subissent un traitement de coagulation-flottation avant d’être
mélangé aux eaux résiduaires urbaines.
Et il est prévu une station spéciale de recyclage des eaux traitées pour les besoins techniques des
tanneries.

Tableau 6 : Performance d’épuration mixte des eaux résiduaires.


Paramètres Entrée Sortie

Décantation Flottation Mélange Coagulation- Décanteur


des eaux flottation des eaux secondaire

MES (mg/l) 3790 1895 200 300 140 20

Sulfures (mg/l) 111 106 15 5 3 0

Chrome (mg/l) 160 128 5 2 1,5 0,5

Graisses (mg/l) 1360 680 136 50 0 0

DBO20 (mg/l) 2000 1600 800 450 270 20

Surfactifs(mg/l) 171 137 27 10 8 5

pH - - 10 8,5 8,5 8,5

Les prétraitements sont les suivants :


- dégrillage ;
- dessablage ;
- décantation (on utilise des décanteurs de type vertical, cela permet de réduire la
consommation des réactifs coagulants) ;
- coagulation (l’eau claire des décanteurs est traitée par le sulfate de ferII et
la chaux à pH=10) ;
- flottation à air dissous avec pressurisation d’un débit de recyclage (pression 4 -5 bar, et
temps de séjour une heure) ;
A la sortie du flottateur, l’effluent ne remplit pas les conditions de rejet dans le milieu naturel, il
est évacué vers un bassin d’égalisation où il se mélange avec les eaux résiduaires urbaines en vue
d’une épuration biologique.

Les traitements secondaires sont les suivants :


- biocoagulation-flottation ;

34
- digestion anaérobie ;
- digestion aérobie.

Une partie de l’eau traitée est rejetée dans le milieu naturel et l’autre partie est évacuée vers une
station spéciale de recyclage des eaux pour les besoins techniques des tanneries. La purification
est réalisée par une biofiltration et une ultrafiltration.

III.8. Problème de moussage

Les mousses sont principalement dues aux détergents utilisés lors des opérations de
trempe et de dégraissage des peaux. Le moussage empêche le bon fonctionnement des différents
appareils. Ce problème rencontré dans les stations d’épurations (bassin de désulfuration, bassin
d’homogénéisation, sortie flottateur) peut être résolu par le remplacement de ces détergents par
d’autres détergents non moussants ou l’utilisation des produits anti-mousse qui sont coûteux et
peu efficaces.

III.9. Hygiène

Un facteur déterminant pour juger la qualité des eaux résiduaires des tanneries sur le plan
de l’hygiène est leur pouvoir d’infection pour la transmission du cheptel. De ce fait, elles
représentent un danger non seulement pour les ouvriers employés au transport et à la tannerie en
contact avec ces peaux, mais encore elles infectent les eaux résiduaires produites au cours de leur
transformation dans les tanneries et les fabriques de cuirs. Dans ce cas, elles doivent être
désinfectées, par exemple avec de la chloramine (1 heure de durée d’action avec 20mg/l de
chloramine) [1].

III.10. Traitement des boues

A la sortie immédiate des ouvrages de traitement d’eaux, on retrouve par suite des
suspensions aqueuses plus ou moins concentrées, qui renferment en totalité ou en partie, les
polluants enlevés des eaux à traiter, leurs produits de transformation, ainsi que les réactifs
chimiques mis en œuvre. Donc les problèmes des boues se posent immédiatement après ceux de
l’épuration des eaux résiduaires.
En effet, à mesure que l’on construit et exploite des stations d’épuration d’eaux
résiduaires, on se rend compte que le traitement des boues constitue une phase complémentaire de
la lutte contre la pollution qui s’avère difficile et cela pour de multiples raisons :

35
- raréfaction des terrains disponible pour l’épandage ou le dépôt ;
- nécessité et exigence de l’environnement et de l’hygiène publique, de plus il y’a
l’importance économique de ce problème , qui s’illustre par le fait que le coût, tant en
investissement qu’en exploitation représente un pourcentage élevé de l’ensemble des
coûts de traitement des eaux .

III.10.1. Les filières de traitement des boues et leurs objectifs


Pour répondre aux conditions de décharge, pour laquelle la protection de l’environnement
impose des solutions provoquant le minimum de nuisances, et en l’occurrence, permettre une
réutilisation ou valorisation éventuelle de ces boues, les diverses filières possibles de traitement
auront toujours deux objectifs principaux :
- réduction du pouvoir fermentescible ;
- réduction du volume.
Divers méthodes peuvent être utilisées pour réduire ou supprimer le pouvoir fermentescible :
- Biométhanisation (digestion anaérobie) [52]: la biométhanisation des déchets se révèle
intéressante à double titre, d’un point de vue énergétique du fait de la production de gaz
méthane utilisable comme source d’énergie, et vis-à-vis de l’élimination des déchets dont le
volume est diminué d’environ 35 % et dont la stabilité est améliorée après biométhanisation,
ce qui permet de réduire considérablement les coûts de
déshydratation , de transport des résidus et de mise en décharge, voir figure 6;
- Incinération [53,54] : il est possible par un réglage approprié du pH et de la température de
combustion (milieu alcalin et température voisine de 600°C) de transformer lors de
l’opération, le chrome trivalent (insoluble) en chrome hexavalent facilement lessivable.
Après réduction à l’état de chrome trivalent et ajustement de la basicité, ce chrome est
directement recyclé en tannerie. L’avantage est donc double :
- récupération du chrome donc économie de produit ;
- cendres déchromées en faible volume, donc accès en décharge facile, voir figure 7;
- Traitement chimique;
- Traitement thermique;
- Stabilisation aérobie.

III.10.2. Méthodes de traitement assurant la réduction du volume


des boues physico-chimiques

Les objectifs essentiels d’un traitement des boues sont :

36
- la réduction de leur volume ;
- la réduction de leur pouvoir fermentescible.

Carnasses Autres déchets Boues


non tannés d’épuration

1
Broyage
Mélange

2
Digestion
Anaérobie

Biogaz Résidu

3 4
Purification Déshydratation
partielle

Méthane Compost

Usine Recyclage
Digesteur

Figure 6: Biométhanisation des déchets de tannerie.

37
La réduction du volume des boues se fait en deux stades :
- L’épaississement : par cette opération, il est possible de réduire le volume des boues de
tannerie de 2 à 5 fois pour atteindre en 24 h une concentration de 8 à 10 %, voire 12%, en
matière sèches (80-100-120 g/l).
- La déshydratation : la technique utilisée par la déshydratation des boues dépend surtout de
leur mode d’obtention et de leur conditionnement [37].
La composition des boues est variables selon le traitement utilisé pour leur obtention, mais on
peut dire que l’on trouve généralement (en % du résidu sec) :
10 à 30 % de calcium ;
- 2 à 10 % d’azote ;
- 0,2 à 3 % de chrome III ;
- 0 à 6 % d’aluminium (traitement au le sulfate d’aluminium).

III.10.2.1. La déshydratation des boues physico-chimiques

Pour rendre les boues physico-chimiques aptes à la déshydratation mécanique on doit


procéder par conditionnement. Parmi les différents procédés, la technique la plus souvent utilisée
est le conditionnement chimique qui peut être réalisé au moyen de réactifs minéraux (électrolytes
à polycations et chaux), et de polymères organiques de synthèse.

III.10.2.2. Comparaison des différentes techniques de déshydratation


des boues physico-chimiques

Parmi les différentes techniques : filtre à bandes, filtre presse, filtre rotatif sous vide,
centrifugation.
On trouve que la technique la moins coûteuse et la plus simple est le filtre presseur à
bandes avec un inconvénient qui est la consommation non négligeable d’eau propre pour le lavage
des toiles filtrantes, ainsi que l’impossibilité d’avoir des siccités de gâteau égales à celles pouvant
être obtenus par les filtres presses (la technique la plus efficace
et la plus coûteuse).

III.11. La destination finale des boues physico-chimiques

La destination finale des boues, qui est souvent affaire de circonstances, va pour une
grande part conditionner le choix de la filière de traitement des boues. Elle est essentiellement de
trois ordres :

38
- la mise en décharge publique ;
- la valorisation agricole;
- l’incinération.

Fabrication du cuir

Déchets
tannés

Calories
Incinération

Cendres

Sels de Réduction Lavage


chrome Basification

Cendres
détoxiquées

Figure 7 : Incinération des déchets de tannerie.

III.11.1. L’utilisation agricole des boues de tannerie

Ce n’est que depuis quelques années que l’utilisation agricoles des déchets connaît un
regain d’intérêt un peu partout dans le monde. Elle s’étend non seulement aux effluents urbains,
mais aussi aux effluents industriels.
Parallèlement, apparaissent des tentatives d’utilisation agricole des déchets de tannerie,
que ça soit sous forme solides ou liquides.

39
III.11.2. Propriétés fertilisantes des boues de tannerie

Qu’il s’agisse des effluents ou des boues, les teneurs en phosphore, potassium et
magnésium sont faibles.
Les éléments fertilisants dominants sont, en plus du carbone, le calcium, le soufre et l’azote.

III.12. Conclusion

Le choix de la technique d’épuration, traitement primaire plus biologique ou bien traitement


physico-chimique, dépend surtout des conditions particulières de l’usine concernée (localisation,
terrain disponible, type de fabrication, etc.…).
Si l’on compare les coûts respectifs de ces deux traitements, les investissements sont supérieurs
pour l’installation d’un traitement de type biologique, mais par contre les coûts de fonctionnement
d’un traitement de type physico-chimique sont plus importants que ceux d’un traitement type
biologique.
La dépollution des effluents et des boues de tannerie est donc délicate et coûteuse, ceci à cause du
volume important à traiter, ainsi que de la grande variété des composés polluants qu’elles
contiennent.
Le moussage empêche le bon fonctionnement, des différents appareils. Les produits anti-mousses
sont très coûteux et peu efficaces.
Le problème posé est que 60 à 85% des sulfures et de 20 à 40% des sels de chrome utilisés pour la
fabrication du cuir sont rejetés dans l’environnement sous forme de thiosulfates et d’hydroxyde
insoluble.

40
IV.1. Introduction

La préservation de l’eau et la protection de l’environnement contre la surconsommation et


la pollution industrielle exige des techniques nouvelles
appelées ‘’les technologies propres’’ permettent d’en éviter le rejet, sinon totalement du moins
pour la plus la plus grosse part. C’est à dire produire mieux en polluant moins.
Ces actions doivent intervenir à quatre niveaux différents :
- le choix judicieux d’un procédé de fabrication le moins consommateur d’eau et de réactifs ;
- récupération et réintroduction des réactifs dans le cycle de fabrication ; l’utilisation des
sous-produits des autres activités industrielles ;
- recyclage des eaux traitées et valorisation des déchets.

Chacun des produits chimiques mis en jeu lors de la fabrication du cuir, n’est que
partiellement utilisé au cours des opérations. Selon le cas, et le but du traitement, il peut être
détruit, transformé ou fixer par la peau et ceci d’une manière plus ou moins totale. Il peut donc se
retrouver en plus ou moins grande quantité dans le bain résiduaire résultant de l’opération pour
laquelle il est utilisée, mais aussi réapparaître dans les bains des diverses phases de la fabrication
du cuir qui lui succèdent.
L’analyse du procédé de fabrication du cuir permet de déterminer les étapes les plus
polluantes, la pollution provient de l’opération de tannage-retannage et surtout de l’opération
d’épilage-pelannage [34]. Les bains résiduaires d’épilage-pelanage contiennent de la chaux en
excès, des sulfures, des matières organiques dissoutes (protéines) et des matières en suspension.
La toxicité due au sulfure de sodium représente plus 80% de la toxicité totale des effluents [38].

IV.2. Récupération des sulfures

IV.2.1. Recyclage direct des bains résiduaires d’épilage-pelanage

Le meilleur moyen pour ne pas rejeter un réactif à la fin d’un cycle de fabrication est de le
récupérer et de le réintroduire dans le cycle suivant.
Le moyen le plus simple consiste à réutiliser la totalité du bain résiduaire après addition de ce qui
a été consommé dans un premier cycle, voir figure 8 [55,56].

41
Plus simplement, il est possible de récupérer le bain résiduaire dans sons intégralité, avec la chaux
et le sulfure résiduels qu’il contient, de faire le complément en eau et en réactifs afin de revenir
aux conditions initiales et de le réutiliser pour une nouvelle opération. Il faudra cependant séparer
une partie des matières en suspension, constituées de déchets de peaux et de poils non hydrolysés,
qui risquent d’augmenter la viscosité du bain dans de trop fortes proportions. Un tamisage à l’aide
d’une grille à maille de 1mm, sur tamis vibrant par exemple, permet d’effectuer très aisément
cette séparation, voir figure 9.
Les refus de tamisage se présentent sous la forme d’une boue protéique (20% de matières sèches).
Cette boue est donc facilement manipulable et présente l’avantage d’être séparée du bain
résiduaire à un stade précoce de la fabrication des peaux, et donc de décharger d’autant tout
traitement ultérieur de dépollution.
L’intérêt de ces boues provient de leur teneur en azote d’une part, et de l’absence de chrome, ce
qui après désulfuration (facilement réalisée à l’aide d’eau oxygénée par exemple) les rend
directement utilisables comme engrais ou additifs d’engrais.

Pelain Tannage

recyclage recyclage

Déchaulage
Trempe 1 Trempe 2 Lavage 1 Lavage 2 Picklage

réutilisé réutilisé

Effluent mélanger
rejeté

Figure 8 : Recyclages potentiels et réutilisations d’eau en tannerie.

Les pourcentages de récupération en volume et en réactifs sont très reproductibles et se situent en


moyenne à 85% en volume, à 50% en sulfure et 60% en chaux.
La qualité de l’épilage étant vérifiée, l’élimination du poil n’est absolument pas affectée par ce
procédé.

42
Recyclage

Eau Addition
Sulfure
Chaux Foulon

Tamisage

---------------------

Stockage

Régénération

Figure 9 : Recyclage direct des bains résiduaires d’épilage-pelanage en fabrication

Pour conclure sur la qualité des cuirs obtenus, il n’apparaît aucune différence entre le procédé
standard et le recyclage. La fleur est plus fine dans le cas des peaux traitées selon le procédé de
recyclage des pelains.
Les tanneries Grosjean [57] ont mis en place un dispositif de recyclage des bains
d’épilage-pelanage. L’installation a nécessité en complément des systèmes de filtration, de
pompage, de comptage et de stockage tampon.
L’avantage de ce procédé se traduit par une importante réduction de rejet et une
récupération de 40% de sulfure et ainsi 50% de chaux mis en œuvre.

VI.2.2. Traitement des bains résiduaires d’épilage-pelanage


par ultrafiltration

En réalité, cette technique peut être comparé au ‘’recyclage direct en fabrication’’, la seule
différence portant sur une filtration beaucoup plus fine (moins de 1µ) ce qui permet de récupérer
d’une manière plus totale les protéines kératiniques dissoutes ou colloïdes avant le recyclage du
filtrat.
On fait circuler, sous une pression de 2 à 4 bars, le liquide à ultrafiltrer le long d’une membrane
fixée sur une plaque poreuse (frittée). Sous l’effet de la pression, il se produit à travers la
membrane une diffusion sélective en fonction de la taille des molécules. Le liquide ultrafiltré
contient alors les ions en solution (Ca2+, Na+, et S2-) ; une concentration des

43
macromolécules organiques et des matières en suspension ne pouvant traverser la membrane
s’effectuent par effet combiné, voir figure 10.
Ce procédé permet une réduction importante des rejets ainsi que le recyclage des sulfures
et de la chaux. Le taux de récupération des sulfures résiduels est de 80% pour un facteur de
concentration en volume de 5 fois et de 90% pour un facteur de 10 fois [55].
Sur le plan de la pollution, 88% de la DCO du bain de départ se retrouve dans le
concentrat protéique. Les 12% restants sont recyclés avec l’ultrafiltrat en fabrication.

Pelain résiduaire

Concentrat

Tamis
------------------- Ultrafiltrat

------------------
Niveau initial Pompe

Protéines solution
concentrées ionique

Module d’ultrafiltration

Figure 10 : Schéma de principe d’une installation d’ultrafiltration des pelains résiduaires.

Les tanneries B.C.S [58] ont mis en place un module d’ultrafiltration après le tamisage des
bains résiduaires d’épilage-pelanage.
Pendant la phase d’ultrafiltration, le déchargement du foulon, son chargement avec une nouvelle
passe de peaux, la prétrempe et la trempe se déroulent en 8 heures, ce qui évite tout stockage du
bain ultrafiltré et sa réutilisation est directe après avoir complété les quantités d’eau, de chaux et
de sulfure.
Les concentrats protéiques obtenus ont subi les traitements suivants :
- acidification avec HCL, 12N, jusqu’à un pH voisin du point iso-électrique des kératines en
réalité entre pH 3 et pH6 ;
- décantation statique de 24 heures des protéines précipitées ;
- lavages successifs (jusqu’à 3 fois) avec de l’eau, de façon à éliminer un maximum de
matières minérales (chlorures de calcium dont la solubilité limite est faible) ;

44
- séchage de la protéine, sans concentration mécanique intermédiaire, à température inférieur à
50°C ;
- broyage est séchage.
La qualité des cuirs obtenus n’est pas affectée par l’utilisation des bains recyclés.
Ce procédé permet de récupérer 75% du sulfure résiduel, 25% de la chaux résiduelle et 85% du
volume du bain recyclable en fabrication, et 10 à 12 kg de protéines kératiniques valorisable en
alimentation animale.

IV.2.3. Séparation des sulfures puis réutilisation


Le sulfure en solution dans le pelain résiduaire est déplacé sous forme de gaz
sulfhydrique. Ce stripping est réalisé par acidification, généralement avec de l’acide sulfurique.
L’hydrogène sulfuré formé est recueilli dans une solution d’hydroxyde de sodium.
Cependant il faut opérer des réglages délicats (pompes doseuses, pH) et tout le dispositif doit être
parfaitement étanche et résiste à la corrosion.
Dans ce premier cas, l’acidification est limitée à pH= 6 – 7, condition suffisante pour éliminer
H2S mais insuffisante pour tenter de récupérer la partie protéique du bain résiduaire d’épilage,
voir figure 11. L’agitation est réalisée à l’aide d’air comprimé s’échappant au sein du liquide ; le
courant d’air entraîne ainsi les vapeurs de H2S dans la solution alcaline [59].
Cette méthode permet industriellement la récupération de 90% du sulfure résiduaire, soit de 40%
à 50% de la quantité initiale mise en œuvre.

Gaz (air) Basification


pH-mètre
XColonne d’absorption
H2HSO
SO4 X
2 4
X Na S+NaOH
2
acidification X
X
Pelain NaOH
résiduaire
Réservoir étanche
Vapeurs

Figure 11 : Vue schématique d’une installation industrielle de récupération des sulfures par
stripping de H2S.

45
Une exploitation plus approfondie de cette technique a été réalisée en Tchécoslovaquie[60]
conduisant à la récupération du sulfure d’une part et des protéines d’autre part, ces dernières étant
utilisées comme farines à l’alimentation du bétail. le principe en est le suivant :l’acidification à
pH=4 se fait en réacteur parfaitement étanche, provoquant la coagulation des protéines (le pH
étant celui de leur point isoélectrique) et le stripping de H2S.
Cette acidification est suivie d’une centrifugation. Le liquide centrifugé est alors basifié avec la
chaux et utilisé comme pelain, les protéines séparées sont neutralisées et stérilisées.
Les avantages de ce procédé sont multiples car il permet une récupération de 70% du volume du
bain, de 50% du sulfure de sodium et des protéines revalorisables.
La figure 12 représente un schéma technologique d’un procédé physico-chimique de récupération
des sulfures et des protéines [61].

Pelain résiduaires tamisé

Matières grasses

Polyélectolyte

CO2

pH-mètre
Boues calciques
H2SO4
H2 S

Absorbeur
mélangeur
Stripper
sous vide

Réservoir de chaux

Boues protéiques
Filtre-presse

Figure 12: Procédé physico-chimique de récupération des sulfures.

46
Le bain épuisé est traité, après séparation préalable des matières solides par tamisage et les
matières grasses par écrémage du décanteur-flottateur. La dissolution du CO2 dans l’eau permet
d’obtenir une régulation fine du pH entre (11,2 et 12) et d’assurer ainsi les conditions optimales
de précipitation du carbonate de calcium. L’addition d’un polyélectrolyte permet la floculation et
la séparation des boues calciques du bain.
L’acidification s’effectue à pH=4. Le stripping se fait dans un dégasificateur sous vide et le gaz
H2S est recueilli dans une solution d’hydroxyde de calcium. Les boues protéiques sont
désulfurées dans par le peroxyde de sodium et enfin déshydratées par centrifugation
ou filtre-presse.
Ce procédé permet de récupérer 97% de sulfure de sodium du pelain résiduaire. La teneur du
sulfure de sodium dans les déchets varie de 0,1 à 0,4%.

IV.2.4. Les nouveaux procédés

IV.2.4.1. Procédé de reverdissage des peaux salées pour tannage végétal

La méthode enzymatique (protéase plus surfactant) permet une meilleur hydratation des
peaux salées par rapport aux six méthodes (3 enzymatiques et 3 classiques) expérimentées. Ce
procédé de reverdissage permet de réduire de 45% du temps de séjour de l’opération et de 40%
des sulfures utilisés dans le pelanage [62].

IV.2.4.2. Procédé de pelanage avec recyclage du bain résiduaire

Ce procédé repose sur l’utilisation d’une quantité réduite de sulfure, d’un produit
commercial non-enzymatique (à base de mercaptan et d’amines) et de chaux, cela permet d’éviter
la dégradation des poils lors de l’épilage-pelanage. La protection des poils réduit la pollution
organique et la teneur des matières en suspension décantable de l’effluent. Pour minimiser la
consommation d’eau on utilise la technique de recyclage du pelain résiduaire, voir figure 13 [63].
Ce procédé permet de réduire 88% en volume du pelain résiduaire et 43% et 20% de la
consommation de la chaux et des sulfures respectivement.

47
Traitement alcalin

Immunisation
Pelanage
Enchaucenage

40% 60% Epilage


Lavage 50% d’eau

Eaux résiduaires Boues

Figure 13 : Procédé non-enzymatique de pelanage avec recyclage du bain résiduaire.

IV.3. Récupération et recyclage du chrome

Différentes approches ont été réalisées pour diminuer les quantités de chrome évacuées
dans les effluents des tanneries et des mégisseries [64, 65, 66].
Il existe plusieurs moyens pour améliorer l’utilisation du chrome en tannerie :
- recyclage direct des bains usés de tannage ;
- recyclage après précipitation ;
- incinération alcaline des déchets tannés et des boues ;
- tannage au chrome à fort épuisement (les nouveaux procédés).

IV.3.1. Recyclage direct du bain résiduaire de tannage

Le bain résiduaire de tannage au chrome ne contient pas de matières décantables. Il suffit


d’un simple tamisage pour protéger le dispositif de récupération des bains. Le bain filtré peut être
utilisé soit pour un nouveau cycle de tannage ou soit pour le picklage.
Les tanneries BCS (Rmumilly) [57] ont mis en place un dispositif de recyclage des bains
résiduaires de tannage.
Le rendement de récupération en volume est de 80 – 85%. L’économie en chrome est de 21%.
La méthode de recyclage direct des bains de chrome présente de nombreux avantage qui
l’on conduite à être adoptée avec succès par l’industrie de la tannerie en Australie et ailleurs [67].
Elle est efficace pour réduire la concentration du chrome dans les effluents de

48
tanneries. L’utilisation économique des boues de tannerie se trouve accrues par l’absence de
chrome. La qualité des cuirs est parfaitement conservée. Il faut noter que les cuirs tannés avec un
bain recyclé se laissent teindre d’une façon très homogène.
Le recyclage du bain de tannage en picklage permet de substituer progressivement à la salinité
due au chlorure de sodium, une salinité de sulfate de sodium correspondant aux phases
successives d’acidification et de basification des bains.
Cette technique est la plus simple lorsque le procédé de tannage est unique dans l’usine.
Par contre, lorsqu’il existe deux ou trois modes dans la même usine, la technique par précipitation
est dans ce cas à conseiller.

IV.3.2. Recyclage après précipitation

Ce procédé consiste à récupérer sélectivement les bains usés, à précipiter le chrome par un
agent alcalin et à filtrer la boue obtenue sur un filtre-presse. Après redissolution du gâteau à l’aide
d’acide sulfurique, la liqueur obtenue est réutilisée en lieu et place d’une partie des sels de chrome
neufs approvisionnés pour le tannage.
L’agent alcalin le plus souvent utilisé est le carbonate de sodium, voir figure 14. La
précipitation alcaline donne des boues chromiques volumineuses (plus de 25% en volume) qui
nécessitent l’utilisation de filtre-presse pour les séparer de la liqueur [55].
Ce procédé a permis à la tannerie de Bugey [68] de diminuer de 60% la quantité de
chrome contenu dans l’effluent de tannage et d’économiser ce précieux réactif dont le prix ne
cesse d’augmenter.

L’utilisation d’oxyde de magnésium [69,70] donne des boues chromiques compactes


(10% du bain résiduaire) et facilement décantables. La redissolution de ces boues est facile lors de
leur acidification.
Les réactions chimiques de récupération du chrome sont les suivantes :

Cr2(SO4)3 + 3MgO + 3 H2O 2 Cr (OH) 3 + 3 MgSO4


MgO + H2SO4 MgSO 4 + H2O
2Cr (OH) 3 + 3 H2SO4 Cr2 (SO4) + 6 H2O

49
Le taux de récupération est de 99% du chrome résiduel. Cette méthode permet d’économiser 20 –
30% de chrome utilisé.

Rejet filtrat filtre presse

Doseur

boues
H2SO4 Na2CO3
Foulon

Redissolution

Bain de chrome résiduaire

Stockage liqueur régénérée

Figure 14 : Vue schématique d’une installation de récupération du chrome par précipitation

IV.3.3. Récupération du chrome des déchets par incinération

a) Des déchets tannés

L’incinération des déchets de tannerie en milieu alcalin et à une température de 600°C permet de
transformer le chrome trivalent en chrome hexavalent facilement lessivable.
Après la réduction du Cr (VI) en Cr (III) et ajustement de la basicité, ce chrome est directement
recyclé en tannerie [7].

50
b) Des boues d’épuration des eaux résiduaires de tannerie [71]
Par l’incinération des boues à forte concentration en calcium on peut obtenir l’oxydation du
Cr(III) en grande quantité sans l’addition d’aucun réactif et avec un petit excès d’oxygène. Les
températures supérieures à 400°C n’ont pas un effet remarquable sur le pourcentage d’oxydation.
On peut récupérer jusqu’à 90% du chrome des boues.

IV.3.4. Les nouveaux procédés de fabrication

Motivé par le désir de réduire la teneur en chrome des eaux résiduaires, on a mis au point,
au cours des dernières années des procédés de tannage qui ont conduit à une sensible amélioration
de l’absorption et de la fixation de chrome [31,72]. A côté des mesures connues de
raccourcissement des bains et d’élévation des températures, on ajoute alors au bains de picklage
ou à un stade ultérieur de tannage des formateurs de complexes [34,73].
Dans le tannage classique (picklage à l’acide sulfurique et acide formique) l’apport en oxyde de
chrome est de 1–2%. Alors que seulement 70–80% de chrome est fixé dans la peau. C’est à dire
une moyenne de 20– 30% de chrome est perdu avec les rejets.

IV.3.4.1. Le picklage à l’acide glyoxylique

Le picklage avec de l’acide glyoxylique est une excellente préparation au tannage par la
conversion des amines primaires du collagène en carboxyles [6].

O O H OH

R-NH2 + H-C-C-OH R-N-CH-CO2H R-N=CH-CO2H


-H2O
Amine Acide Hemiaminal Produit condensé
primaire glyoxilique

Il en résulte la création d’un grand nombre de sites actifs (ou de coordinance) supplémentaires,
cela permet un épuisement extrême et une forte fixation du chrome par rapport au tannage
classique.
Les avantages de ce procédé :
- l’apport en oxyde de chrome est réduit jusqu’à 0,9 – 1,0% ;
- une parfaite fixation du chrome dans la peau ;
- dans les rejets 100 – 250ppm de chrome ;
- absence de lessivage du chrome des déchets tannés (selon la méthode TCLP – USA) ;

51
- amélioration de la qualité du cuir.
L’acide glyoxilique est une intéressante contribution aux technologies propres.
En conclusion c’est un procédé écologique et économique.

IV.3.4.2. Nouveaux procédés de déchaulage des peaux en tannerie

Les peaux provenant d’un cycle d’épilage-pelanage ont un pH de l’ordre de 12. En vue de leur
tannage qui se déroule en milieu acide, les peaux doivent être débarrassées progressivement de
leur alcalinité. Le but du déchaulage est de neutraliser les peaux à des pH inférieurs à 8. La
majorité des tanneries utilisent pour ce faire des acides faibles (sels d’ammonium, acide lactique,
borique ou citrique) sous forme pulvérulente.

a) Utilisation de CO2

Le gaz carbonique est un sous-produit, issue d’effluents gazeux provenant d’industries de


production d’engrais, en particulier d’ammoniac. Le CO2 s’échappe dans des fumées d’où il est
extrait par des procédés d’épuration et de liquéfaction. Le gaz ainsi produit contient plus de 99,5
% de CO2. Il est stocké et transporté à basse température sous forme

liquide (-20°C, 20bar).


Aux tanneries d’Annonay [43], les peaux sont traitées dans un foulon d’une tonne de capacité.
Le CO2 est introduit après détente dans le bain du foulon dont le pH décroît progressivement en
suivant la progression du déchaulage de la peau.
Les avantages de ce procédé sont la souplesse d’utilisation du CO2 (suppression des pulvérulents),
l’amélioration de la qualité des peaux et la suppression de la pollution azotée dans le cas de
l’utilisation de sels d’ammonium.

b) Utilisation de lactate de magnésium

Le lactate de magnésium est un sous-produit des laiteries, il remplace le sulfate d’ammonium dans
le déchaulage [74].
Les avantages de ces deux procédés sont :
- suppression de la pollution ;
- recyclage de sous-produits d’autres activités industrielles.

52
IV.4. Récupération des solvants en mégisserie

Afin de respecter les nouvelles réglementations en vigueur la mégisserie a en plus comme


objectif le non rejet des solvants [7].
Les peaux sur pickle sont chargées dans la cuve en présence d’eaux, le pétrole et de
monochlorobenzène.
Les effluents de dégraissage sont recueillis pour une première décantation en trois phases.
La phase aqueuse est envoyée à l’égout. La phase organique est envoyée en distillation. Cette
distillation est effectuée par entraînement à la vapeur environ une fois par semaine. L’azéotrope
condensé en tête est décanté dans un florentin : la phase aqueuse obtenue est rejetée, le solvant
étant recyclé en fabrication.
Par ce procédé, près de 95% du solvant contenu dans l’effluent est récupéré et recyclé.
Un appoint de près de 30% de solvant reste nécessaire à chaque dégraissage.
L’intérêt du procédé réside dans l’élimination de tout rejet significatif de solvant.
D’un point de vue économique le recyclage permet de réduire de façon importante les achats en
solvant.
Ce procédé a été adopté par plusieurs mégisseries.

IV.5. Conclusion

Donc on peut obtenir des cuirs de bonne qualité avec tous les avantages économique
qu’écologique. C’est pourquoi l’intégration des ‘’technologies propres’’ est aisée à réaliser. Dans
l’ensemble la mise en place de ces procédés apporte des solutions novatrices et intéressantes au
niveau des fabriques de cuir, elle implique non seulement une réduction de la pollution mais aussi
de sérieuses économies en produits consommés. Le non rejet des bains d’épilage-pelanage et de
tannage au chrome s’accompagne d’une diminution moyenne du flux polluant dans des
proportions suivantes :
- MES : 40 – 50% de réduction ;
- Matières oxydables : 40 – 50% de réduction ;
- Toxicité : 80% de réduction.
L’approche la plus rationnelle sur le plan technico-économique du traitement des effluents de
tannerie-mégisseries consiste en une mise en parallèle des traitements préventifs et des techniques
d’épuration classique pour la charge résiduelle.

53
V.1. Historique

La restructuration des entreprises nationale a permit la création de la société MEGA/Batna


(Mégisserie Aurassienne de Batna) en 1998. Elle est issue de l’entreprise nationale de l'industrie
des peaux et cuirs (ENIPEC) issue à son tour, de la restructuration de 1983, de la société nationale
de l'industrie des peaux et cuirs (SONIPEC). Cette dernière a été créée en 1969 dans le but de
récupérer les peaux du cheptel national, et les transformer
en cuir.
L'entreprise est devenue filiale SPA (société par action) depuis le 09.11.1997.

V.2. Situation géographique

La mégisserie est implantée au Nord de la zone industrielle, à la sortie de la ville de


Batna, le long de la rive de Oued El Gourzi, voir figure16.
Elle s'étend sur une superficie globale de 48376 m² avec une superficie couverte de 9679 m². La
superficie des ateliers est de 6264 m².

V.3. Capacité de production

La capacité moyenne de production de la mégisserie est de 3500 à 4500 peaux par jour,
comportant de 50% à 100% de peaux sèches, 80% de la production est de nature ovine.
L'exportation annuelle moyenne concernant le Wet-Blue (cuir semi fini) est de l'ordre de
60 – 70 % de la production des pièces ovines et caprines.

V.4. Procédé de fabrication du cuir

Le processus technologique de fabrication du cuir à MEGA/Batna se subdivise en quatre


sections regroupant chacune un ensemble d’opérations et sont : la section rivière, la section
tannage, la section retannage et la section croyage et finissage, voir figure 15[37].
Dans notre étude nous allons nous basés sur les sections : rivière, de tannage et retannage car ce
sont les plus consommatrices d’eau et de produits chimiques, et engendrent une pollution
hydrique importante.

V.4.1. La section rivière

La peau ayant perdue sa fraîcheur durant la période de conservation doit être réhydratée, c’est
durant le travail de rivière que cette opération aura lieu.

54
Les peaux subissent alors les opérations suivantes :

- Le reverdissage

Le reverdissage est une opération qui a pour but essentiel, au moyen d’un séjour dans
l’eau dans des coudreuses pendant 24 heures et en présence d’antiseptiques en période chaude, de
rendre aux peaux conservées leurs souplesses naturelles et les débarrasser de toutes les impuretés
éliminables à l’eau tels que : le sang, le sable, les morceaux de viande et aussi les produits de
conservations comme le sel et le carbonate de sodium etc.

- L’enchaussenage-Pelanage

Elle permet l’élimination de la laine après 24 heures de l’application d’une solution dite
enchaux, sur le coté chair de la peau, c’est un mélange de chaux (180kg), de sulfure de sodium
(150 kg) et d’eau (1000 L)
Le pelanage permet l’élimination de la laine qui reste adhéré au derme après l’enchaussenage. Il
s’effectue dans des bains constitués de sulfure de sodium (3,9%), de chaux (3,9%) et de l’eau
(250%).

- L’écharnage

C’est une opération mécanique qui permet l’élimination de l’hypoderme au moyen


d’écharneuses.

- Le rognage

Les pattes la queue et le cou doivent être éliminer afin d’éviter les déchirures et le nouage
des peaux au cours des opérations qui suivent c'est-à-dire au niveau du tannage.
Les peaux obtenues seront pesées pour déterminer les quantités de produits chimiques à utiliser
dans les opérations qui suivent.

V.4.2. La section tannage

Les peaux après les travaux de rivière sont gonflées et alcalines et toujours putrescibles, pour les
transformer en matière imputrescible une série d’opérations s’impose :

55
- Le déchaulage

Après les travaux de rivière les peaux sont imprégnées de chaux et possèdent un pH
nettement alcalin. Le déchaulage permet d’éliminer la chaux, et de les dégonfler.
Les peaux sont trempées dans des bains, pendant 1 heure, constitués essentiellement d’eau
(20 %), de sulfate d’ammonium (2%), et d’acide formique (0,3%), pH= 8 – 8,5. L’opération se
termine sans rejet.

- Le confitage

C’est une opération biochimique qui se réalise avec des confits d’origine enzymatique. Il a
pour but de modifier la structure du tissu dermique.
Il s’effectue dans le même bain de déchaulage en lui ajoutant un enzyme (0,5% Peroly SU) et un
agent mouillant (0,9% Sandozine NIA).

- Le dégraissage

Il consiste à ôter les matières grasses contenues dans la peau, pour éviter les problèmes qui
puissent subvenir ultérieurement.
Les produits utilisés sont généralement des solvants ou des tensioactifs
(0,9 %Sandozine NIA).
Cette opération est suivie de deux rinçages et d’un lavage avec l’eau chaude (20% à 36°C) et un
détergent (0,5% Sandozine NIA).

- Le picklage

Il sert à abaisser le pH jusqu’à 2,8 pour permettre l’absorption des sels de chrome ou des
matières tannantes en général par les peaux.
Les produits utilisés au cours de cette opération sont l’acide formique (0,7%), l’acide sulfurique
(0,5%), le sel (9%) et les antiseptiques (0,1%) pour mieux protéger les peaux qui seront exportées.
L’opération dure 2 heures et demi et se termine sans rejet.

- Le tannage au chrome

Le tannage est une opération importante destinée à transformer les peaux en cuir fini et
semi-fini (Wet-Blue), peu hydraté, imputrescible, et plus résistant à l’eau chaude.

56
Le tannage utilisé est le tannage aux sels de Chrome (7% Sal chrome 26), qui sont sous forme de
poudre de couleur verte, ajoutés dans le même bain de picklage.
L’opération dure 6 heures dans des foulons et se termine avec rejet.

- Le mûrissement

Il consiste a étalé les peaux sur des palettes en bois pendant au moins 48 heures pour une
bonne fixation du tanin.

- Le classement et L’échantillonnage

Les peaux une fois tannées, Wet-Blue, subiront un classement selon le choix. Les premiers
choix (1er au 8 choix) seront exportés vers l’Europe et l’Asie, et le reste dit
retour (9 – 12 choix) sera vendu sous différents articles à l’intérieur du pays.

- L’essorage

Il consiste à essorer la peau (le retour) sur une machine appelée essoreuse, pour éliminer
le maximum d’eau de quoi elle est imbibée.

- Le dérayage

Il consiste à rabattre la peau sur le coté chair pour régler l’épaisseur de la peau au moyen
de dérayeuses. Cette épaisseur est en fonction de l’article à fabriquer.

V.4.3. La section retannage neutralisation teinture nourriture (RNTN)

Dans cette section uniquement les peaux qui demandent une certaine dureté telles que
celles destinées à la fabrication de chaussures et de doublures qui vont subir les opérations de
retannage.

- La neutralisation

C’est une opération qui a pour but d’éliminer les acides libres présents dans le cuir tanné
qui peuvent gêner les opérations de retannage.
On augmente le pH du bain jusqu’à 7 ou 9 avec le formiate de sodium, et le bicarbonate de
sodium
L’opération dure 45 minutes dans des foulons et se termine avec un rinçage à l’eau.

57
- Le retannage

Cette opération permet le remplissage des parties creuses des peaux tout en maintenant la
finesse de la fleur. Pour ceci on utilise des tanins synthétiques et végétaux
(mémosa et québracho).

- La teinture- nourriture

La teinture permet de donner au cuir une certaine nuance suivant la demande.


Les peaux sont trempées dans des bains constitués essentiellement d’ammoniac, d’un colorant
anionique, de l’acide formique et de l’eau. La nourriture est effectuée dans le but de lubrifier le
cuir, lui donner une certaine souplesse on lui conférant ainsi un toucher soyeux, en même temps la
nourriture influence les propriétés physiques du cuir telles que l’extensibilité et la résistance à la
traction ainsi que la perméabilité à l’eau et la vapeur.
On ajoute dans le même bain de teinture des huiles sulfatées et sulfonées.
A la fin des opérations de teinture et nourriture on procède à la fixation des colorants avec l’acide
formique.
L’opération dure 2 heures et demi dans des foulons et se termine avec rejet.

- Le mûrissement

Les peaux teintées sont étalées et empilées sur des palettes pendant 72 heures pour
permettre la fixation définitive des colorants et des huiles.

- L’essorage

Les peaux sont essorées pour éliminer une certaine proportion d’eau et de matières
tannantes non fixées.

V.5. Consommation en eau

L’analyse du procédé de fabrication permet une évaluation de la consommation d’eau de


fabrication à chaque stade.
Pour tenir compte des modalités de travail, une marge de sécurité a été prise par rapport aux
capacités des coudreuses et des foulons, voir tableau 7 [75].
Cette approche analytique conduit certainement à une sous estimation par rapport aux
consommations des services techniques de l’unité, de 450m3/j.
- Travail de rivière = 200 m3/j ;

58
- Tannage et retannage = 170 m3/j ;
- Annexe = 80 m3/j.
Qui tiennent compte de la consommation importante d’eau pour les travaux de nettoyage des
machines et des surfaces de travail.
Dans les conditions actuelles, la consommation en eau de l’unité pour une production de 3500 à
4000 peaux ne dépasse pas 380 m3/j.

Travail de rivière
Dégraissage Tannage Retannage
Eau -Trempe Eau Teinture Finissage
Sulfure Sel Nourriture-Lavage -Tannage
Chaux -Echarnage Solvant au -Retannage
-Dégraiss-- -Sèche
Emulgateurs Chrome
age
-Délainage Ou -Teinture -Ponçage
Végétaux
Peaux -Nourriture Pigmentatio
Séchées n
Eaux Presse
Sel
Picklage
Acide
Cuir tanné
Peaux Picklées
-Déchets
Déchets déchantillo-
Solides nage
-Carnasse -Graisse
-Poussière de
-Laine Solide
ponçage

Effluents -Solvants -Chrome -Colorants


-Sulfure -Huiles
-Sel -Tanins
-Chaux -Tanins
-Acides végétaux
-Acides Végétaux
-Graisses
-Sel Synthétiques

Figure 15 : Diagramme de fabrication des peaux ovines

V.6. Réseau d’assainissement et évacuation des eaux

L’unité est équipée d’un réseau de collecte séparée des eaux pluviales et des eaux de
fabrication.
Après traitement de ces eaux usées par un procédé physico-chimique, ces dernières alimenteront
partiellement la station d’épuration de la ville de Batna, prévue pour le traitement des eaux
urbaines plus une partie des eaux pluviales plus les eaux usées prétraitées de la zone industrielle.

59
Tableau 7 : Les débits journaliers des eaux usées de la tannerie de Batna à différents niveaux.

Heures de mesures
Total
Opérations 6–7 7–8 8–9 9–10 10–11 11-12 12–13 13-14 (m3)

Prétrempe
7.2 7.2 7.2 7.2 - - - - 28.8
Ecraminage
2.0 2.0 2.0 2.0 - - - - 8.0
Trempe
7.2 7.2 7.2 7.2 - - - - 28.8
Epilage/pelanage
- 7.2 7.2 7.2 7.2 - - - 28.8
Rinçage
- 7.2 7.2 7.2 7.2 - - - -
Echarnage
- - 3.0 3.0 3.0 3.0 - - 12.0

S/ Total 16.4 30.8 33.8 33.8 17.4 3.0 - - 135.2

Déchaulage
- - 3.8 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 18.0
/confitage
Rinçage
- - 1.5 1.5 1.5 1.5 1.5 1.5 9.0
Dégraissage
- - 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 12.0
Rinçage
- - 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 18.0
Picklage/tannage
- - 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 18.0
Rinçage
- - 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 18.0
Retannage
- - 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 12.0
Neutralisation
- - 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 12.0
Teinture/nourriture
- - 4.0 4.0 4.0 4.0 4.0 4.0 24.0
Cantine
- - - 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 50.0

Total 16.4 30.8 57.3 57.3 50.9 36.5 33.5 33.5 326.2

60
V.7. L’impact du rejet de la tannerie sur Oued el Gourzi

Au niveau de la ville de Batna, le développement de l’industrie et la concentration de la


population dans les centres urbains, entraînent des rejets divers qui sont déversés dans un même
endroit qui est Oued el Gourzi. Ce dernier traverse la ville et passe par les villages de ‘’FISDIS’’
et ‘’EL-MADHER’’ caractérisés par leurs terres cultivables.

Les eaux de Oued sont des eaux usées mixtes mais essentiellement d’origine urbain.
Quant aux eaux résiduaires industrielles elles proviennent surtout des grandes unités
consommatrices d’eaux telles que : la COTITEX ; MEGA de Batna ; ORAVIE ; ORELAIT…etc.
Celles ci contribuent considérablement à sa pollution depuis plusieurs années vue l’arrêt fréquent
et parfois total de leurs stations de traitements.
Ces eaux peuvent véhiculer des germes pathogènes ‘’bactéries, virus,…etc.’’ et des matières
minérales et organiques nocives. Elles sont utilisées illicitement dans l’irrigation non seulement
pour les cultures fourragères, mais aussi pour les cultures maraîchères par les agriculteurs placés
le long de sa rive.

Dans notre étude on va se limitée à la pollution engendrée par les rejets de la tannerie
MEGA de Batna.

V.7.1. Etude expérimentale

L’impact du rejet de la tannerie sur Oued El Gourzi a pu être abordé lors des campagnes
de prélèvements.
On a effectué des prélèvements de trois endroits différents (P1, P0, P2) de l’Oued, voir figure16,
lors de l’arrêt total de la station de traitement de l’unité en mois de Février, pour faire l’étude de
certains paramètres par lesquels l’unité contribue à la pollution de l’oued.
P1 : 150 m avant le point de rejet.
P0 : point de rejet.
P2 : 150 m après le point de rejet.

V.7.1.1. Détermination des paramètres physico-chimiques

Les résultats des paramètres étudiés sont résumés dans le tableau 8 voir annexe 2, et schématisés
sur les figures (17-23).

61
PROTE CTION ENAMHID CADAT SONELGAZ
CIVILE

MEGA

SOMACBA EPBTPB
P2 P3
OUED EL GOURZI P1
STATION USINE
DEPOT 2 NAFTAL NAFTAL DE
CARRELAGE

CONSTANTINE
ROUTE

PEPINIERE COMMUNALE
ABATTOIR
DEPOT 1
NAFTAL

Figure 16 : Localisation des différents points de prélèvement.

62
20 17,5
18
16
Température (°C)

14
12,6
12
11
10
8
6
4
2
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)

Figure 17 : Variation de la température en fonction des points de prélèvement.

9,2
9
9
8,8
8,6 8,6
pH

8,4
8,2
8 8
7,8
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)

Figure 18: Variation du pH en fonction des points de prélèvements.

800 729

700
600
MES (mg/L)

500
451
432
400
300
200
100
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)

Figure 19 : Variation de la matière en suspension en fonction des points de prélèvements.

63
1000
900 892,4
800
700
DCO (mg/L)

600
500 427
400 371
300
200
100
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvement (m)

Figure 20 : Variation de la demande chimique en oxygène en fonction


des points de prélèvements.

800
675
700
600
DBO5 (mg/L)

500
434
400 400
300
200
100
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)

Figure 21 : Variation de la demande biochimique en fonction des points


de prélèvements.

350
320
300
Sulfures (mg/L)

250
200
150
100
71
50
0
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)

Figure 22: Variation des sulfures en fonction des points de prélèvements.

64
250

200 206
Chrome (mg/L)

150

100

50
28
0
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)

Figure 23 : Variation du chrome en fonction des points de prélèvements.

V.7.1.2. Résultats et discussion

- On remarque la diminution de la concentration des différents paramètres étudiés et cela


s’explique par l’effet de la dilution du milieu récepteur ainsi que par le phénomène de
sédimentation.
- On constate que le rejet de l’unité de Batna provoque dans le milieu récepteur un apport
important en matières en suspensions, en Chrome et en Sulfures ainsi qu’une variation importante
du pH.

Il importe pour cela qu’un traitement de ces eaux soit effectué impérativement avant rejet dans
Oued el Gourzi.

V.8. Conclusion

Les compagnes de prélèvement ont montré que les eaux résiduaires de la tannerie de Batna
contiennent des concentrations importantes en matières en suspension, un pH qui varie
entre 4 -12, influent de façon défavorable sur la faune et la flore du milieu récepteur. On note
également une forte teneur en chrome et en sulfure qui sont deux éléments toxiques.
L’eau de l’oued ne doit pas servir à l’irrigation des cultures, parce que :

- les récoltes alimentaires risqueraient d’être contaminées par des germes pathogènes ;

- Les graisses et certaines autres substances nuisent aux sols ;

- La présence d’odeurs et de conditions inesthétiques risque de dégénérer en nuisance ;

65
- Les ouvriers agricoles peuvent être infectés par les germes pathogènes que renferme le sol
irrigué ;

Afin de parer à ces ennuis et de protéger la santé publique, les eaux usées de Oued el Gourzi
doivent être au minimum soumises à un traitement primaire avant d’être utilisées pour
l’irrigation. Si possible, il y’a lieu de pratiquer aussi un traitement secondaire.

66
VI.1. Introduction

La tannerie de Batna assure la transformation des peaux brutes d’animaux en cuir, en utilisant
comme matières premières les peaux locales ovines et rarement caprines.
Depuis septembre 1973, date de sa création par le ministère des industries légères, la tannerie
mégisserie de Batna rejette ses eaux résiduaires sans épuration.
Suite à l’apparition de la loi, relative à la protection de l’environnement ,N° 83-03 du 05.02.1983,
chapitre II art 36, paru dans le journal officiel le 08.02.1983, l’unité a été amenée à s’équiper
d’une station d’épuration qui été installer par la société française SIT (société d’ingénieur et
technicien).

VI.2. Description du procédé de traitement des eaux de la tannerie de Batna

Les eaux de fabrication de MEGA/Batna sont évacuées selon deux réseaux [76] :
- Réseau de l’atelier de rivière ;
- Réseau de l’atelier de tannage et retannage.
Ces eaux usées sont traitées, voir figure 24, avant d’être rejetées dans le milieu naturel.
L’installation d’épuration implique en elle-même l’élimination de la plupart des composés
toxiques.

VI.2.1. Prétraitement des rejets des ateliers de prétrempe, trempe


et pelanage

1. Dégrillage primaire

Les eaux usées, s’écoulent gravitairement dans un chenal et traversent successivement une grille
à barreaux espacées de 50mm puis une autre espacées de 30mm.
Les rejets traversent ensuite un dégrilleur Aquagard à nettoyage automatique avant de rejoindre
une fosse de dessablage.

2. Dessablage

Le sable et les impuretés à densité élevée se déposent au fond de la fosse de réception des
effluents.
La fosse est vidangée et nettoyée périodiquement.

67
3. Relevage des eaux dégrillées et dessablées

Les eaux dégrillées et dessablées s’écoulent gravitairement vers un bassin de relevage.

4. Dégrillage de finition

Les eaux du bassin de relevage passe à travers un dégrilleur rotatif (maille 0.75mm) composés
essentiellement d’un tambour séparateur.
Les impuretés sont raclées à l’avant du tambour.
Après dégrillage et dessablage, les effluents à traiter par la station d’épuration ont globalement les
caractéristiques suivantes :

Pour une journée de travail, pendant laquelle on traite 2,7 à 3 tonnes de peaux.

- MeS moyenne……………………………………………….……1,465 g/l, soit 1025 kg/j


- DCO brute en moyenne ……………………………………... ….3,655 g/l, soit 1025 kg/j
- DBO5 brute en moyenne………………………………………….1,586 g/l, soit 1110 kg/j
+++
- Chrome Cr ……………………………………………..90 kg/j
- Sulfure S--………………………………………………..129 kg/j
- Huiles et graisses ………………………………………………..< 200 kg/j
-
- Chlorures Cl - sur pelains ……………………………….. ….< 4 g/l
- sur tannage……………………………….……< 2 g/l
- pH - sur pelains…………………………………………………9 à 12
- sur tannage………………………………………………. ..4,6 à 6,5

5. Stockage des eaux pour désulfurisation (Bassin de 148m3)

Ce bassin stocke les eaux de la section rivière ayant subit les différents traitements mécaniques. Il
est constitué de:
- Un mélangeur ;
- Un surpresseur d’air ;
- Un contrôleur de niveau.

6. Désulfurisation (Bassin de 150m3)

La désulfurisation des eaux s’effectue dans un bassin équipé de :

68
- Une goulotte équipée d’un système de déversoir et de surversse en lame à dents (débit prévu
6,2m3/h).
- Un aérateur de surface pour le transfert de l’oxygène dans l’eau et un mélangeur immergé.
- Trois pompes doseuses (débit maximale 10 l/h).Elles introduisent le catalyseur de réaction
MnSO4 dans les bassins de stockage et de désulfurisation.
- Deux pompes doseuses (débit maximale 10 l/h). Elles introduisent de l’Antimousse le D40
dans les bassins de stockage et de sulfuration des eaux.

Les effluents des ateliers de pré-trempe, trempe et pelanage sont désulfurés par oxydation
catalytique par l’air et en présence du sulfate de manganèse (MnSO4 du commerce à 30% de Mn)
comme catalyseur. La durée de la réaction d’oxydation est alors de l’ordre de 6 heures.

La réaction d’oxydation des sulfures est la suivante :

2S-- + 2O2 + H2O S2O-- 3 + 2OH-

Le sulfure est transformé en thiosulfate. A la sortie, on trouve donc S-- < 1mg/l en pointe et 0,5
mg/l sur un échantillon.
Un dosage d’ERPAMOUSSE est effectué dans le bassin de désulfuration pour éviter la formation
de mousse qui pourrait gêner la bonne diffusion de l’air.

VI.2.2. Prétraitement des rejets des ateliers de tannage, retannage


et teinture.

1. Dégrillage primaire

Les eaux usées s’écoulent dans un chenal et traversent successivement une grille à barreaux
espacés de 50mm, et deux grilles à barreaux espaces de 30mm.

2. Dégrillage de finition

Les rejets traversent un dégrilleur automatique Aquagard (maille 3mm) dont le fonctionnement est
identique à celui de la section rivière.

69
3. Relevage des eaux dégrillées

Le bassin de relevage collecte les eaux de tannage, retannage et teinture qui seront envoyées vers
le bassin d’homogénéisation des rejets de l’usine.
Il est équipé de deux pompes de reprises.

VI.2.3. Traitement de l’ensemble des rejets regroupé

1. Homogénéisation

Les eaux des deux sections seront homogénéisées dans un bassin équipé de :
- Deux turbines flottantes, pour aération et mélange des eaux ;
- Deux pompes de reprises (débit 55m3/h), pour l’envoie de l’eau homogénéisée vers le bassin
de neutralisation.

2. Neutralisation

La neutralisation des eaux s’effectue avec de l’acide sulfurique un bassin équipé de :


- Deux pompes de reprises ;
- Un agitateur ;
- Deux pompes doseuses d’acide sulfurique.
- Un pH mètre des pompes doseuses d’acide sulfurique.

Le pH est maintenu au voisinage de la neutralité (6,5 – 8). A ce pH, les sels de chrome trivalent
sont très peu solubles ; ils précipitent et viennent se mélanger aux matières en suspension.

3. Traitement physico-chimique par coagulation-floculation.

L’eau neutralisée est envoyée par des pompes vers le bassin de floculation, celle-ci subit avant de
l’atteindre une :

a) Injection de sulfate d’alumine

La coagulation a pour but d’annuler les charges électriques des particules colloïdales.

70
Dans le cas présent, la coagulation est réalisée par injection de sulfate d’alumine dans la conduite
qui transmit l’eau du bassin de neutralisation au bassin de floculation. En aval de l’injection se
trouve un mélangeur rapide (1500tr/mn).
Ce réactif s’hydrolyse dans l’eau et donne naissance à un corps insoluble
La réaction chimique d’hydrolyse est la suivante :

Al2(SO4)3 + 6H2O 2Al(OH)3 + 3H2SO4

b) Injection de polyélectrolyte ERPAFLOC SMA

Cette opération permet de rassembler les micro-flocs obtenus lors de la coagulation, pour obtenir
des flocs relativement gros et denses, pouvant être plus facilement séparés de la phase liquide.
Dans ce but, on injecte un réactif chimique, qui est l’ERPAFLOC SMA (polyélectrolyte
anionique), par deux pompes doseuses dans la même conduite ou s’effectue l’injection du sulfate
d’alumine. En aval de l’injection se trouve un mélangeur rapide (1500tr/mn)

e) Réacteur de floculation

La floculation s’effectue au niveau du bassin de floculation qui est équipé de :


- Un agitateur a herse ;
- Une vanne de purge, afin d’éliminer s’il y a lieu les boues décantables.

4. Flottation sur SERFLO


L’eau est traité par ‘’Folottation’’. Cette opération est réalisée sur un appareil dit SERFLO, c’est
un réservoir en acier inox équipé de telle manière que l’on peut y distinguer :
- Une zone d’arrivée des eaux à traiter ;
- Une zone principale de flottation, dans laquelle une distribution d’eau pressurisée génère des
microbulles d’air sur toute la surface du flotteur ;
- Une zone d’évacuation de l’eau clarifiée et une zone de soutirage d’eau clarifiée pour
recyclage vers le ballon de pressurisation ;
- Une zone de collecte, épaississement et raclage des boues flottées ;
- Une zone de collecte et d’extraction des matières lourdes décantables.

71
Eaux tannage
Dégrilleur Bassin de
Dégrillagef
primaire in stockage

Eaux rivière
Dégrilleur Bassin de Bassin

Dessablag e
Dégrillage Bassin de
primaire stockage d’homogénéisation
fin désulfuration

Anti-mousse

Sulfate de magnésium
Fosse à
boue

Chambre de Acide sulfurique


Chambre de SERFLO Bassin de
floculation présurisation neutralisation

Polyélectrolyte SMA Sulfate d’alumine

Presse à boue

Figure 24 : Les différents points de traitements des eaux usées de la tannerie de Batna.

72
L’eau rejetée après épuration a les caractéristiques suivantes :

Sur échantillon moyen / jour En pointe

-pH………………………….. .…6,5 - 8
-MeST………………………… 150 mg/l………………………………… 200 mg/l
-DBO5-filtré…………… …. ... 300 mg/l………………………………… 400 mg/l
-DCO-filtré…………………. …700 mg/l………………………………….800 mg/l
--
-Sulfures(S )……………………0,5 mg/l……………………………………1 mg/l
+++
-Chrome (Cr )………………. …1 mg/l……………………………………2 mg/l
-Huiles et graisses…………... …..40 mg/l……………………………………60 mg/l

VI.2.4. Traitement des boues

Les boues flottées sortie SERFLO sont, pour leur part, épaissie sur presse à bande filtrante.
Pour que ce traitement atteigne son meilleur rendement, les boues sont préalablement retraitées
chimiquement par :
- Injection de chlorure ferrique ;
- Injection de chaux ;
- Injection de polyélectrolyte cationique, ERPAFLOC SMC.

La coagulation-floculation renforcée et l’addition de chaux permettent d’obtenir des boues


relativement granuleuses qui se séparent bien de l’eau contenue lors du pressage.
On atteint ainsi, dans les boues pressées, une siccité de 20%.

VI.3. Bilan matière

Le bilan eaux-matières de la STEP d’après E.R.P.A.C (société qui a conçue et installée la station)
est le suivant, voir figure 25.

VI.4. Estimation de la charge polluante

Une étude a été faite par L.N.T.P.B H.Dey [75] sur les rejets de la tannerie a montré qu’il ont les
caractéristiques suivantes :

73
Sulfate Al Polyélectrolyte
Eau = 2m3 Eau = 5m3
MeST= 95 kg MeST = 0
Sul.Al = 410 kg Floc = 4.9 kg

Homogénéisation
3
Eau 700 m Chrome 180 kg
Eau 815 m3
Flotation Sortie eau
Eau = 822 m3 Eau = 708 m3
MeST 1320 kg
MeST = 1415 kg MeST= 144 kg maxi
MeST 1025kg

Boues
Vol = 822 m3
MeST = 1415 kg

Chaux = 141 kg
Eau = 20.8 m3
MeST = 141 kg
Lavage toiles
Cl3Fe = 30 kg/l
Eaux = 80 m3
Eau = 0.5 m3
MeST = 20 kg MeST = Négligeable

Polyélectrolyte = 6.3 kg
Eau = 3.14 m3
MeST = 0 Presse Sortie Boues
Eau = 121.7 m3 Vol. 6m3
MeST = 1574 kg MeST = 1458 kg

Figure 25 : Bilan journalier eaux et matières.

74
18.03.1978 19.03.1978 20.03.1978

Débit d’eau (m3/j) 294 231 329

M.E.S (kg/j) 426 346 516

DBO5 brute (kg/j) 428 501 475

DCO brute (kg/j) 1850 937 929

On peut donc déduire une charge polluante unitaire, exprimée en kg/T en considérant que 4000
peaux correspondent en première approximation à 5 tonnes de peaux brutes, voir ci-dessous.

Débit (m3/T) MES (kg/T) DCO (kg/T) DBO5 (kg/T)

Batna 60 86 214 93

E.P.A 53 – 60 140 260 95

E.P.A : Environnemental Protection Agency (U.S.A).

On constate que les résultats obtenus sont tout à fait comparables aux valeurs habituelles.

VI.5. Suivi de la station d’épuration de la tannerie de Batna

Pour évaluer les impacts des rejets de la tannerie sur Oued el Gourzi, on a procédé à un
suivi de la station, afin de déceler les vrais problèmes qu’elle rencontre et comment y remédier.
Pour cela on a effectué des prélèvements de différents points sur une période de six mois, du mois
de Noembre2005 au mois d’Avril 2006.
Les paramètres qu’on a jugé utile à étudier, voir mode opératoire en annexe 1, sont :
pH ; MES ; DCO ; DBO5 ; Sulfure ; Chrome et siccité.
Les résultats sont regroupés dans les tableaux (9-16), voir annexe 2 et résumés sur la
figure 55. Ce sont des moyennes par semaine pour chaque paramètre.

75
Principaux Symboles

Symbole Signification

S, DEG, PEL Sortie dégrillage primaire pelanage.

S, DEG, TAN Sortie dégrillage primaire tannage.

S, BAS, DES Sortie bassin désulfuration.

S, BAS, HOM Sortie bassin homogénéisation.

S, STATION Sortie station.

76
VI.5.1. Le volume d’eau traité

Le dimensionnement d’une station d’épuration est lié au débit journalier d’eau à traité, il
est donc indispensable de le connaître avec précision.
Il est mesuré par un débitmètre automatique installé à la sortie du SERFLO.

On constate un débit journalier moyen de 390.70 m3/j, cette valeur est très proche du
volume moyen d’eaux rejetées par les sections rivière et tannage.
Cette mesure confirme le surdimensionnement de la station, calculé pour un débit de
700m3/j, par rapport à la capacité de production actuelle de l’unité qui a diminué à la moitié par
rapport aux premières années de son fonctionnement.
La figure 26 indique la variation hebdomadaire du débit d’eau traité pendant les six mois d’étude.

Volume d'eau traité

420,00
415,24
410,00 409,73 411,26

402,07 403,91
Débits (m3/ l)

400,00 398,33 400,09


397,63 397,86
394,18 395,55
390,00 389,75 389,51
381,58 382,99
380,00 380,92
375,67 375,89
372,68
370,00 368,39 367,05
360,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 26 : Suivi du débit d’eau traitée.

77
VI.5.2. Le pH

Les eaux usées de la tannerie sont alcalines au niveau de la section rivière par l’abondance
de la chaux et acides au niveau de la section tannage par l’utilisation des acides en proportion
importante, et les deux présentent un danger particulier sur le milieu récepteur en cas de non
traitement.
La station assure leur neutralités au niveau du bassin de neutralisation et de ce fait, et s’il
n’ y aura pas d’anomalie lors du traitement physico-chimique, elles seront évacuées vers l’oued
avec un pH neutre conforme à la norme de rejet.
On constate un pH moyen de 6,90 à la sortie station qui est conforme à la norme
internationale, qui varie entre 6,5 – 8,5.
Les graphes (27–32) représentent la variation du pH aux différents points d’études ainsi que les
valeurs maximales, minimales et moyennes.

78
S,DEG,PEL

12,30
12,23 12,24 12,25
12,20 12,21 12,22
12,16
12,10 12,12 12,12 12,11 12,10
12,05 12,04
pH

12,00 11,98 11,96


11,90 11,92 11,92
11,86
11,80 11,82 11,80 11,79

11,70
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 27 : Suivi du pH au niveau du dégrilleur de pelanage.

S,DEG,TAN

5,10
5,00 5,02 5,00
4,90
4,86
4,80 4,81
4,764,74 4,76
pH

4,70 4,72 4,71


4,66 4,69
4,64 4,65
4,60 4,58 4,58 4,60
4,54 4,56
4,50 4,52 4,49
4,43
4,40
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 28 : Suivi du pH au niveau du dégrilleur de tannage.

S,BAS,HOM

10,00
9,00 8,04 8,21 9,26
8,49 8,26 8,18
8,00
7,00 7,51
6,00
pH

5,00
4,00
3,00
2,00
1,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 29 : Suivi du pH au niveau du bassin d’homogénéisation.

79
S,STATION

7,15
7,10 7,08 7,09
7,05
7,00 7,01 7,00
6,98 6,96
6,95 6,96 6,95 6,95
pH

6,90 6,91
6,86 6,86 6,87
6,85 6,85
6,82 6,82
6,80
6,77 6,78 6,76
6,75 6,76 6,74
6,70
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 30 : Suivi du pH à la sortie station.

13,00
12,00
11,00
10,00
9,00
8,00 S,DEG,PEL
7,00 S,DEG,TAN
pH

6,00 S,BAS,HOM
5,00 S,STATION
4,00
3,00
2,00
1,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 31 : Suivi du pH au niveau des différents points de prélèvements.

80
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration

pH max = 12.25
pH min = 11.75
pH moy = 12.05

d’homogénéisation

de neutralisation
Bassin
Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage

pH max = 7.09
pH min = 6.74
pH max = 5.02 pH max = 9.2 pH moy = 6.90
pH min = 4.43 pH min = 7.51 Norme internationale 6.5 – 8.5
pH moy = 4.68 pH moy = 8.09 Norme algérienne 6.5 – 9
Seuil moyen 6.5 – 8
Rejet

Figure 32 : Les valeurs extrêmes du pH au niveau des différents points de prélèvements.

81
VI.5.3. La matière en suspension

La matière en suspension dans la tannerie est beaucoup plus importante dans les eaux de la
section rivière.
Elle est éliminée, par le traitement physico-chimique, sous forme de boue. Cette dernière est
évacuée vers la décharge publique, avec tous les produits toxiques qu’elle contenait et
particulièrement le chrome, sans aucun prétraitement préalable.
La concentration de la matière en suspension est très élevée à l’entrée station et inférieure à la
norme à la sortie station, voir le suivi sur les figures (33-36) ainsi que les valeurs extrêmes.

82
S,BAS,HOM

4 500,00
4 000,00 4 118,35
3 500,00 3 540,42 3 393,59
MES (mg/L)

3 000,00 2 574,09 2 868,30


2 500,00
2 000,00 2 552,21 2 184,76
1 798,67
1 500,00 1 511,87 1 521,33
1 000,00
500,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 33 : Suivi de la matière en suspension au niveau du


bassin d’homogénéisation.

S,STATION

140,00
120,00 122,00
101,56 94,31
MES (mg/L)

100,00 94,00 88,17


87,26 86,89 88,00 92,31
80,00 85,50 82,23
76,27 67,40
60,00
51,30
40,00
20,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 34 : Suivi de la matière en suspension à la sortie station.

MES Entrée/Sortie Station

5 000,00 4 118,35
4 000,00 S,BAS,HOM
2 574,09
MES (mg/L)

3 000,00 2 950,00 S,STATION


2 000,00 2 075,42
1 798,67 1 521,33
1 000,00 101,56
122,00 94,31 78,83 67,40
51,30
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1011121314151617181920212223242526
Semaines

Figure 35 : Suivi de la matière en suspension à l’entrée et sortie station.

83
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration

d’homogénéisation

de neutralisation
Bassin
Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage

MES max = 122 mg/l


MES min = 51.30 mg/l
MES moy = 85.38 mg/l
MES max = 4118.35 mg/l Normes internationales 20 – 100 mg/l
MES min = 1511.87 mg/l Norme algérienne 400 mg/l
MES moy = 2569.20 mg/l Seuil moyen 150 mg/l
Rejet

Figure 36 : Les valeurs extrêmes de la matière en suspension au niveau des différents points de prélèvements.

84
VI.5.4. La demande chimique en oxygène

La demande chimique en oxygène représente l’enveloppe de tout ce qui est susceptible de


demander de l’oxygène, en particulier les sels minéraux oxydables et la majeure partie des
composés organiques biodégradable ou non .
Le rejet de ces composés avec excès, dans le milieu récepteur, entraîne une chute en oxygène
dissous qui peut provoquer le phénomène d’eutrophisation.
On remarque que les eaux usées de MEGA présentent une DCO élevée au niveau de la section
rivière, et celle-ci diminue considérablement, après le traitement, à la sortie station. Voir le suivi
sur les figures (37-40 ).

85
S,BAS,HOM

5000,00

4000,00 4170,38
3500,58
DCO (mg/L)

3313,05 3127,82
3000,00 3042,00 3065,48 2901,52
2504,40 2569,81
2000,00 1824,20 1729,50 1976,50
1628,88
1000,00

0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Sem aines

Figure 37 : Suivi de la demande chimique en oxygène au niveau du bassin


d’homogénéisation.

S,STATION

900,00
821,50 850,48
800,00 767,84
700,00 684,25 574,95
652,30 656,94 625,88
600,00 599,45 613,91
DCO (mg/L)

581,92 560,60
500,00 474,36
494,06 462,05
400,00
300,00
200,00
100,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 38 : Suivi de la demande chimique en oxygène à la sortie station.

DCO Entée/Sortie station


5000,00

4000,00 4170,38
DCO (mg/L)

3000,00 3042,00
2504,40 2316,43 S,BAS,HOM
2000,00
1729,50 1628,88 S,STATION
767,84 850,48
1000,00 494,06 656,94 474,36 597,20
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1011121314151617181920212223242526
Semaines

Figure 39 : Suivi de la demande chimique en oxygène à l’entrée et sortie station.

86
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration

d’homogénéisation

de neutralisation
Bassin
Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage

DCO max = 850.48 mg/l


DCO max = 4170.38 mg/l DCO min = 462.05 mg/l
DCO min = 1628.88 mg/l DCO moy = 621.26 mg/l
DCO moy = 2716.84 mg/l Norme internationale 75– 20 mg/l
Norme algérienne 1000 mg/l
Seuil moyen 700 mg/l

Rejet

Figure 40 : Les valeurs extrêmes de la demande chimique en oxygène au niveau des différents points de prélèvements.

87
VI.5.5. La demande biochimique en oxygène

La demande biochimique en oxygène en cinq jours ou DBO5 est la quantité d’oxygène


consommée par certaines matières présentes dans l’eau au cours de leur dégradation par voie
biologique.
Cette détermination vise donc les matières organiques du flux polluant dont la dégradation est
assurée par des microorganismes aérobies.
La mesure de la DBO5 reste la technique analytique simulant la métabolisation de la pollution
organique dans l’eau.
La variation de la DBO5 des eaux usées de la tannerie est schématisée sur les figures (41-44).

88
S,BAS,HOM

700,00
600,00 537,61 629,99
DBO5 (mg/L)

500,00 514,33 450,72


474,42
400,00
300,00 365,50 323,50 310,00
285,00 274,53 260,55
200,00
100,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 41: Suivi de la demande biochimique en oxygène au niveau du bassin


d’homogénéisation.

S,STATION

140,00
120,00 123,58
93,06 104,27
DBO5 (mg/L)

100,00
80,00 82,58 85,41
63,58 63,85
60,00 55,23 64,37 70,00
48,00 49,82 51,67
40,00
20,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 42 : Suivi de la demande biochimique en oxygène à la sortie station.

DBO5 Entrée/Sortie Station

700,00
600,00 558,00
514,33 537,61 S,BAS,HOM
500,00 S,STATION
DBO5 (mg/L)

425,85
400,00 415,32

300,00 323,50 310,00


200,00 85,38 104,27 70,83 106,38
63,58 63,85
100,00
51,67
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 43 : Suivi de la demande biochimique en oxygène à l’entrée et sortie station.

89
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration

d’homogénéisation

de neutralisation
Bassin
Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage

DBO5 max = 123.58 mg/l


DBO5 min = 47.57 mg/l
DBO5 max = 629.99 mg/l DBO5 moy = 74.19 mg/l
DBO5 min = 200.55 mg/l Norme internationale 10 – 50mg/l
DBO5 moy = 406.16 mg/l Norme algérienne 400 mg/l
Seuil moyen 300 mg/l

Rejet

Figure 44 : Les valeurs extrêmes de la demande biochimique en oxygène au niveau des différents points de prélèvements.

90
VI.5.6.Les sulfures

Le sulfure est un produit très toxique. Il est utilisé en excès au niveau de la section rivière
particulièrement dans les opérations d’épilage et de pelanage. Cet excès engendre une eau très
chargée en sulfure dont la réduction est parfois pénible.
Ils sont réduits de 80% au cours de l’opération de désulfuration au niveau de la STEP, et s’il ne se
produit pas de problèmes lors de son fonctionnement, leurs concentrations à la sortie de la station
peut être très inférieure à la norme qui est 3mg/l.
La figure 49 présente les valeurs extrêmes de la concentration des sulfures aux niveaux des points
d’échantillonnage et les figures (45-48) présentent les variations hebdomadaires aux niveaux des
points de prélèvements.

91
S,DEG,PEL

900,00 826,03
800,00 810,56 823,42
796,36
700,00 798,68 689,82
Sulfure (mg/L)

600,00 619,38 593,03 592,32


500,00 616,90
400,00 498,00
300,00
200,00
100,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 45 : Suivi des sulfures au niveau du dégrilleur de pelanage.


S,BAS,DES

2,00
1,80 1,72
Sulfures (mg/L)

1,60 1,57 1,54 1,62


1,40 1,39 1,34 1,38
1,30
1,20 1,13 1,18 1,12 1,20
1,00 1,08 1,17
1,07
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 46 : Suivi des sulfures au niveau du bassin de désulfuration.

S,STATION

0,60
0,55
0,50
Sulfures (mg/L)

0,40
0,30
0,20 0,25
0,20 0,19
0,13 0,14 0,12
0,10 0,08 0,10 0,07 0,09
0,06 0,05 0,07 0,06
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 47 : Suivi des sulfures à la sortie station.

92
S.Entrée/Sortie station

2,00
1,80 1,72
1,60 1,54 1,62
Sulfures (mg/L)

1,40 1,38
1,30
1,20 1,13 1,20
1,00
0,80
0,60 0,55
0,40 0,06
0,10 0,10 0,04
0,20 0,13
0,00 0,07
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 48 : Suivi des sulfures sur entrée et sortie station.

93
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration

Sulfure max = 826.03 mg/l Sulfure max = 1.72 mg/l


Sulfure min = 498 mg/l Sulfure min = 1.07 mg/l
Sulfure moy = 716.18 mg/l Sulfure moy = 1.28 mg/l

d’homogénéisation

de neutralisation
Bassin
Poste

Bassin
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage

Sulfure max = 0.55 mg/l


Sulfure min = 0.05 mg/l
Sulfure moy = 0.12 mg/l
Norme internationale 0.1 – 10 mg/l
Norme algérienne 3 mg/l
Seuil moyen 0.5 mg/l

Rejet

Figure 49 : Les valeurs extrêmes des sulfures au niveau des différents points de prélèvements.

94
VI.5.7. Le chrome

Le chrome est un tanin très puissant. Il donne des résultats très satisfaisants lors du
tannage, c’est le produit le plus utilisé dans les différentes tanneries du monde. MEGA de sa part
se base sur ce produit dans le tannage de ses produits malgré la pollution importante qu’il
engendre.
On le trouve, sous la forme ionique Cr3+, en quantité importante uniquement dans les eaux
engendrées par les travaux de la section tannage.
Il est éliminé des eaux avec les tonnes de boues produite chaque jour, pendant le traitement
physico-chimique, qui seront évacuée sans aucune décontamination vers la décharge publique.
A la sortie station la concentration moyenne est inférieure à la norme imposée qui est 2 mg/l, voir
le suivi sur les graphes (50-53).

95
S,DEG,TAN

310
308
305
300 299 300
Chrome(mg/L)

295
290 290 291
289 288 288
285 286
284
282
280 280
277 277 276
275 275
273
270 270 269
265
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 50 : Suivi du chrome au niveau du dégrilleur de tannage.

S,STATION

0,14
0,12
Chrome(mg/L)

0,12
0,11
0,10
0,07 0,09 0,10 0,10
0,08 0,08 0,08
0,06 0,07
0,06
0,04
0,02
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 51 : Suivi du chrome à la sortie station.

Chrome Entrée/Sortie station

350,00
291,60 282,00 300,00
300,00
Chrome (mg/L)

284,00
250,00 277,80 277,67 275,00 269,60
200,00 S,DEG,TAN
150,00 S,STATION
100,00
50,00 0,06 0,07
0,09 0,09 0,06 0,070,11 0,07
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1011121314151617181920212223242526
Semaines

Figure 52 : Suivi du chrome à l’entrée et sortie station..

96
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration

d’homogénéisation

de neutralisation
Bassin

Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage

Chrome max = 0.12 mg/l


Chrome min =0.6 mg/l
Chrome max = 308 mg/l Chrome moy = 0.8 mg/l
Chrome min = 269 mg/l Norme internationale 0.2–2 mg/l
Chrome moy = 284.86 mg/l Norme algérienne 2 mg/l
Seuil moyen 1 mg/l

Rejet

Figure 53 : Les valeurs extrêmes du chrome au niveau des différents points de prélèvements.

97
VI.5.8. Les boues

La pollution n’est pas éliminée totalement, mais elle est transformée en boue qui est
évacuée vers la décharge, ceci nécessite d’avoir une boue pelletable. De ce fait, on procède au
calcul de la siccité de ces boues pour avoir une idée sur l’efficacité du système installé pour la
déshydratation (presse à bande filtrante) ainsi que les réactifs utilisés pour le conditionnement.
Le système installé pour la déshydratation est efficace, car il confère aux boues une siccité
de (20%) qui est conforme à la norme internationale (20%), celui-ci actuellement est peu fiable
vue les problèmes que la station rencontre d’un temps à l’autre.
Voir le suivi sur la figure 54.
La production journalière en boue au niveau de la tannerie de Batna est de 4,5 m3 en moyenne.
L’analyse des boues d’épuration a donné les résultats suivants :
80% d’humidité ; 12% MVS ; 8% M.minérale.

Le dosage des boues effectué par le laboratoire d’analyse de Vernaison a montré que les boues
contiennent [15] :
- Chrome, fer, manganèse, calcium en grandes quantités ;
- Zinc, arsenic en faibles quantités.

Cr % Mn % Fe % Al % Ca % Na % Zn ppm As ppm
0.97 0.25 0.22 0.25 3.53 0.09 26 130

Siccité(%)

25,00
23,70
22,60 22,00
20,00 21,00 20,20 20,00 20,00 21,00
19,30 18,70
18,40 18,00 17,50
Siccité (%)

15,00

10,00

5,00

0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines

Figure 54 : Suivi de la siccité des boues.

98
Dégrilleur Bassin de
Pelain Désulfuration

pH moy = 12.05
Sulfures moy = 718.18 mg/l Sulfures moy = 1.28mg/l

D’homogénéisation

De neutralisation
Bassin

Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage

pH moy = 6.90
pH moy = 4.68 pH moy = 8.09 MES moy = 85.38 mg/l
Cr 3+ moy = 284.86 mg/l MES moy = 2569.20 mg/l DCO moy = 621.26 mg/l
DCO moy = 2716.84 mg/l DBO5 moy = 74.19 mg/l
DBO5 moy = 406.16 mg/l S 2- moy = 0.12 mg/l
Cr 3+ moy = 0.8 mg/l

Figure 55 : Les valeurs moyennes des différents paramètres mesurés au niveau des différents points de prélèvements.

99
VI.6. Coûts de fonctionnement

Pour la tannerie de Batna les coûts d’exploitation de la station d’épuration s’élèvent


à 0,40 DA/P.C, et la production annuelle est de 5000000 P.C environ, donc le coût d’exploitation
s’élève à 2000000,00DA/an.
D’après une étude faite par le centre technique du cuir à Lyon on trouve que le coût d’exploitation
d’une station s’élève à 0,70% de la valeur du produit fini.

VI.7. Conclusion

L’état de la station a beaucoup dégradé ceci a été remarqué, au cours de notre suivi, par les
différents arrêts rencontrés, dont la plus part sont d’ordre technique, qui durent des heures et
parfois des semaines.

Les eaux sont alors rejetées dans le milieu récepteur avec des concentrations importantes en
matières suspensions, en chrome et en sulfures lors de son arrêt total, et dépassent parfois les
normes lors des petites pannes.

La solution proposée par l’ERPAC n’élimine pas la pollution engendrée par l’unité, mais
elle la déplace sous forme de boues, qui rejetées dans la décharge publique vont poser d’énormes
problèmes aux autorités locales de la commune de Batna.

On note aussi que par voie physico-chimique on ne peut pas éliminer la pollution due aux
composés azotés qui sont source de nuisance dans le milieu naturel, et parmi ces nuisances
l’eutrophisation et la toxicité des nitrates et nitrites. Ces problèmes deviennent particulièrement
sensibles dans le cas d’industries dont les effluents sont chargés en azote tels que ceux de la
tannerie.

D’une manière générale c’est le procédé biologique par boues activées (nitrification-
dénitrification) qui a été retenu pour le traitement des effluents de tannerie.

Sur le plan technique la station mise en place est efficace mais elle présente des
inconvénients sur le plan économique et cela s’explique par le coût, très élevé, de son exploitation
et par conséquent l’unité se trouve incapable de recouvrir ses frais au cours de sa crise qui la
frappé depuis sa restructuration.

Donc pour améliorer la qualité du rejet final, il est indispensable d’installer un système de
traitement biologique à la suite du traitement physico-chimique.

100
On ne doit pas oublier la pollution atmosphérique liée aux rejets de la tannerie, dont les différents
polluant sont :

- les gaz organiques : par exemple le tétrachlorure de carbone, et les hydrocarbures


oxygénés comme les solvants et les aldéhydes (atelier de finissage).

- Les gaz inorganiques : tels que le monoxyde de carbone, dioxyde de sulfure, on peut les
décrire comme suit : COx, SOx, sans oublier les NOx.

- Les aérosols :

- particules solides : les sels métalliques ;

- particules liquides : huiles, teintures, et les produits de finissage.

Cette pollution ne peut être traitée par voie physico-chimique.

Donc pour lutter contre les problèmes causés par les effluents de tannerie, il faut penser à tous ces
autres types de pollution.

101
Conclusion générale

Ce travail consacré à l’évaluation de la pollution engendrée par les eaux résiduaires de la


tannerie de Batna nous a permis d’établir les conclusions suivantes :
La tannerie de Batna déverse dans Oued el Gourzi lors de l’arrêt de sa station de
traitement des quantités importantes en chrome (300 mg/l), en sulfures (800 mg/l), ainsi qu’en
matières en suspension (jusqu’à 7000 mg/l), sans oublier que ces effluents présentent de très
grandes variations de pH (entre 4 et 12).
Le rejet de tels effluents dans l’Oued el Gourzi ne peut être que néfaste sur la faune et la
flore qu’il contient et ne permet pas une réutilisation immédiate de cette eau en irrigation.

Le procédé d’épuration des eaux de MEGA de Batna est de type physico-chimique avec
comme ouvrages fondamentaux désulfuration catalytique, homogénéisation, coagulation-
floculation, et flottation.
La station permet de réduire considérablement le taux des éléments toxiques (pour les sulfures et
le chrome une élimination de 100%), des matières en suspension (une élimination de 95%), de la
demande biochimiques en oxygène (une élimination de l’ordre de 88%), elle permet aussi la
régularisation du pH (le pH est de l’ordre de 7 à la sortie de la station).
Ce procédé n’élimine pas la pollution engendrée par la tannerie de Batna, mais il la déplace sous
formes de boues.

Enfin nous suggérons quelques recommandations qui nous semblent très importantes par
leur efficacité dans la résolution des problèmes liés à la pollution causée par la tannerie :
L’approche la plus rationnelle sur le plan technico-économique du traitement des effluents
de tannerie-mégisserie consiste en une mise en parallèle des traitements préventifs et des
techniques d’épurations classiques pour la charge résiduelle.

En effet, la présence de matières organiques oxydables, de sel de chrome et de sulfures


oblige les traiteurs d’eaux à envisager :
- un prétraitement ;
- un traitement chimique destiné à éliminer les sulfures et le chrome ;
- un traitement biologique pour éliminer les matières organiques biodégradables.

102
Cependant les dernières tendances penchent plutôt vers un traitement spécifique à chaque
polluant (sulfures, chrome) et à envisager un recyclage afin de limiter les rejets sous forme
liquide ou solides.

En effet la récupération (séparation ou recyclage) des produits résiduaires des bains de


pelanage et de tannage permet une sauvegarde de :
• 40 à 50 % de sulfure de sodium ;
• 50 à 60 % de la chaux ;
• 60 à 90 % de chrome.

Sur le plan de la pollution le non rejet des bains résiduaires d’épilage-pelanage et de tannage au
chrome s’accompagne d’une diminution du flux polluant dans les proportions suivantes :
• MES 40 à 50 % ;
• MO 40 à 50 % ;
• Toxicité 80%.

103
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110
Détermination des matières en suspensions

Principe

Séparation des matières en suspension par centrifugation, séchage à 105°C et pesée.

Appareillage

Matériel courant de laboratoire et notamment :


- Centrifugeuse conduisant à une accélération moyenne de 28000 à 32000 m/s à la surface
du liquide, munie de pots d’au moins 200 ml.

Mode opératoire

Introduire la totalité de l’échantillon dans le pot de la centrifugeuse et centrifuger durant 20


minutes. Le volume de cet échantillon doit être tel qu’il conduise à la pesée d’au moins
30mg en matières en suspension.

Recueillir le culot déposé dans une capsule préalablement séchée à 105°C jusqu’à masse
constante, refroidie en dessiccateur et pesée à 0.1mg près, rincer le pot de centrifugeuse deux
fois, avec chaque fois 20ml d’eau distillée et recueillir les eaux d’entraînement dans la capsule.

Sécher ensuite la capsule et son contenu à 105°C, laisser refroidir dans un dessiccateur et peser
à 0.5 mg près.

Recommencer les opérations de séchage, de refroidissement et de pesée jusqu’à ce que la


différence entre deux pesée successives n’excède pas 0.5 mg.

Expression des résultats

Soient :

V : le volume, en millilitres, de la prise d’essai.


M0 : la masse, en milligrammes, de la capsule vide contenu après séchage à 105°C.

111
Le taux de matières en suspension, exprimé en milligrammes par litre, est donné par
l’expression :

(M1 - M0) x 1000

112
Détermination de la demande chimique en oxygène (DCO)

Principe

Les matières oxydables sont soumises à l’oxydation par un excès de Bichromate de Potassium
en milieu Acide Sulfurique et à l’èbulition. Le Sulfate d’Argent est le catalyseur d’oxydation, le
Sulfate Mercurique sert de complexant des ions chlorures.

Réactifs

• Eau distillée, fraîchement préparée.


• Sulfate mercurique en poudre.
• Acide sulfurique spécial pour DCO.
• Solution de bichromate de potassium 0.25N
• Solution de Sulfate de Fer (II) et d’Ammonium environ 0.25N.
• Solution de Férroine.

Mode opératoire

A l’aide d’une pipette jaugée, prélever 20 ml d’eau à analyser et les introduire dans le tube à
réaction.

Ajouter dans le tube à réaction :


- 10 ml de solution de Bichromate de potassium 0.25N mesurés avec une pipette jaugée.
- 0.4 g de Sulfate Mercurique en poudre.
- 30 ml d’Acide Sulfurique spécial pour DCO mesurées dans une éprouvette à pied ; faire
couler l’acide le long de la paroi du tube à réaction.

Homogénéiser en imprimant un mouvement de rotation au tube tenu verticalement.

Introduire le tube à réaction dans le bloc chauffant préchauffé à 148°C. Adapter le réfrigérant.

Faire bouillir pendant deux heures. Laisser refroidir.

113
Transférer dans un erlenmeyer de grande capacité (500 ml) ; rincer le tube à réaction avec de
l’eau distillée et introduire l’eau de rinçage dans l’erlenmeyer.

Ajouter 5 gouttes d’indicateur Ferroine.

Titrer par la solution de sulfate de Fer (II) et d’Ammonium jusqu’à changement de coloration
du vert au rouge. Soient M cm3 versés.

La solution de Sulfate de Fer (II) et d’ammonium évolue dans le temps et doit donc être titrée
journellement :
- Prélever à l’aide d’une pipette jaugée 10ml de solution de Bichromate de Potassium 0,25
N et les introduire dans un erlenmeyer ; ajouter environ 150ml d’eau distillée et 30ml
d’acide sulfurique spéciale pour DCO . Laisser refroidir jusqu’à température ambiante.
- Ajouter 5 gouttes d’indicateur Ferroine et titrer comme précédemment. Soient T cm3
versés.

La normalité de la solution de Fer (II) et d’Ammonium est :


2,5
T
Réaliser un essai à blanc sur de l’eau distillée dans les conditions de la DCO, soient B cm3
versés.

Calcul

La valeur de la DCO est donnée par la formule

(B - M) . 2,5 . 8000
T

Où B, M et T sont les volumes définis précédemment.


V est le volume de la prise d’essai.
Le résultat est exprimé en mg d’oxygène/ 1.

114
Détermination de la demande biochimique en oxygène (DBO5)

Principe

Une quantité connue d’eau à analyser est introduite dans un flacon de volume connu relié
à un manomètre à mercure. Au dessus de l’échantillon, se trouve un volume d’air (proportion
d’oxygène est d’environ 21%).
Durant l’analyse, les bactéries consomment l’oxygène contenu dans l’eau et celui-ci est
remplacé par l’oxygène contenu dans le volume gazeux.

Ce gaz carbonique formé pour l’oxydation biologique des matières organiques passe dans le
volume gazeux, puis est fixé par de la potasse contenue dans un bouchon spécial.

La dépression due à la consommation d’oxygène et l’absorption du gaz carbonique par la


potasse est mesurée à l’aide du manomètre à mercure.
La valeur correspondante de la DBO est égale au produit de la lecture de l’échelle par un
facteur dépendant du volume d’eau introduit dans le flacon.

Mode opératoire

1- Vérifier que le pH de l’échantillon est compris entre 6.5 et 7.5.


Dans le cas contraire, ajuster le pH à l’aide des solutions de Soude ou d’Acide Sulfurique.

2- Ajuster la température de l’échantillon à 20 ± 1°C.


Cette opération doit se faire le plus rapidement possible et en maintenant l’échantillon à l’abri
de l’air.

3- Suivant la valeur attendue de DBO5, mesurer le volume de l’échantillon dans un


ballon jaugé et introduire dans un flacon brun.

4- Introduire dans ce flacon, un barreau aimanté en le laissant glisser le long de la paroi


à l’aide d’un second barreau aimanté extérieur.

5- Placer les flacons bruns contenant les échantillons à analyser sur l’analyseur à DBO5.

115
6- Introduire dans chaque bouchon creux, trois gouttes de solution de potasse à 45%
et placer ces bouchons sur les flacons.

7- Mettre l’appareil en agitation.

8- Fixer les bouchons filetés des supports de manomètre sans serrer.

9- Fixer les raccords sur les flacons sans les serrer.

10- Attendre 30 mn que l’équilibre thermique soit correct.

11- Serrer les bouchons des supports de manomètre et les raccords de flacon.

12- Régler le zéro de l’échelle du manomètre sur la surface supérieure du ménisque


du mercure.

13- Noter les valeurs sur le graphique en fonction du temps (par exemple une valeur
toutes les deux heures pendant les période diurnes).

14- Le résultat de DBO5 sera lu à 120 heures d’incubation.

116
Détermination de la teneur en sulfure : Forte teneur

Principe

Les composés du soufre réducteurs peuvent être dosés par iodométrie. Un second dosage, où les
sulfures auront été éliminés par précipitation, donnera la teneur en sulfures par différence.

Réactifs

• Iode N/10
• Amidon en poudre
• Acétate de Zinc en poudre.

Mode opératoire

Prélever 50 ml d’eau à analyser.

Ajouter une pointe de spatule d’amidon en poudre.

Titrer par la solution d’iode N/10 jusqu’à apparition d’une coloration bleu.

Soit N le nombre de cm3de solution d’iode verser.

Prélever à nouveau 50 ml d’eau à analyser.

Ajouter 1 g d’acétate de zinc en poudre (quantité suffisante pour précipiter les sulfures
équivalant à une concentration de 2,9 g/1).

Homogénéiser et laisser en contacte 5 minutes.

Filtrer sur papier filtre plissé et recueillir le filtrat.

Rincer le filtre par 50 ml d’eau distillée fraîchement bouillie et recueillir avec le précédent
filtrat.

Ajouter une pointe de spatule d’amidon en poudre.

Titrer par la solution d’iode N/10 jusqu’à apparition d’une coloration bleue.

Soit M le nombre de cm3 de solution d’iode verser.

117
Calcul

La teneur en sulfures est donnée par la formule :

(N - M). 0,032

Où N et M sont les volumes d’iode N/10 définis précédemment.


Le résultat est exprimé en gramme ion sulfure /litre.

118
Détermination de la teneur en sulfure : Faible teneur

Principe

Les ions sulfure, présente dans l’eau, sont utilisés pour synthétiser le bleu de méthylène.
La concentration de ce dernier est déterminée colorimétriquement.

Mode opératoire

Filtrer l’eau en cas de turbidité.

Prélever 6 ml du filtrat dans les deux tubes du comparateur.

Introduire dans le tube de droite, en mélangeant entre chaque ajout :


• 1 goutte de réactif HS 1A.
• 5 gouttes de réactif HS 2A.
• 5 gouttes de réactif HS 3A.

Après ce dernier ajout, le pH du milieu réactionnel est compris entre 0,5 et 0,75.
Si le pH est supérieur à 0,75, rectifier le pH à l’aide d’acide sulfurique.

Comparer la coloration obtenue avec les témoins du comparateur colorimétrique.

Le résultat est lu directement en mg H2S/1.

119
Détermination de la teneur en chrome

Principe

Ce chrome est oxydé en chromate par l’oxyde de manganèse en milieu acide sulfurique.
Le chrome formé est mesuré par colorimétrie

Réactifs

• Oxyde de manganèse.
• Acide sulfurique.
• Lessive de soude.
• Réactifs de colorimétrie.

Mode opératoire

Prélever 10ml d’eau à analyser. Ajouter 10ml d’acide sulfurique et faire bouillir 10minutes.

Laisser refroidir et filtrer sur papier plissé. Rincer par le minimum d’eau distillée.

Ajouter 0.5g d’oxyde de manganèse dans le filtrat et faire bouillir 10 minutes. Laisser refroidir.

Remonter le pH à une valeur comprise entre 2.5 et 3 à l’aide de soude. Filtrer sur papier plissé.

Rincer par le minimum d’eau distillée.

Compéter le filtrat à 100ml exactement par de l’eau distillée ; homogénéiser.

Développement de la coloration

Dans le tube de droite du comparateur, introduire le contenu d’une microcuiller du réactif Cr


1A et six gouttes du réactif Cr 2A.
Assurer la dissolution de la poudre dans le liquide.
Prises à l’aide de la seringue, ajouter six millilitres du deuxième filtrat dans chacun des tubes
comparateur colorimétrique.
Le résultat est lu directement en mg/l.

120
Détermination de siccité

Mode opératoire

Une prise d’essai Mi est mise dans l’étuve à 105°C pendant 24 heures, laisser refroidir et
pesé (Mf).
Donc la quantité d’eau contenue dans cette boue est la différence entre les deux masses.
La siccité en pourcentage est donnée par l’expression :

Siccité % = Mf / Mi. 100

121
Tableau 8 : Le résumé des différents paramètres étudiés.
Point de prélèvement
P1 P0 P2
Paramètres
T (°C) 12,60 17,50 11

pH 8,6 9 8

MES (mg/l) 451 729 432

DCO (mg/l) 427 892,4 371

DBO5 (mg/l) 400 675 434

S2- (mg/l) 0 320 71

Cr 3+ (mg/l) 0 206 28

122
Tableau 9 : Suivi du débit d’eau traité (m3/j).

SEMAINES VOLUME

1 394,18
2 380,92
3 375,67
4 415,24
5 389,75
6 409,73
7 381,58
8 397,63
9 368,39
10
11 398,33
12 402,07
13 411,26
14 397,86
15 372,68
16 382,99
17
18
19 395,55
20 403,91
21 367,05
22 375,89
23 400,09
24 389,51
Moyenne 390,97

123
Tableau 10 : Suivi du pH aux différents points de prélèvements.

SEMAINES S, DEG, PEL S, DEG, TAN S, BAS, HOM S, STATION

1 12,12 4,66 8,04 6,91


2 11,92 4,54 7,88 6,85
3 11,98 4,43 8,11 6,96
4 12,04 4,76 7,85 6,82
5 12,05 4,74 7,97 6,76
6 12,23 4,64 8,21 7,01
7 11,86 5,02 7,98 6,77
8 12,04 4,58 8,02 6,95
9 11,82 4,72 8,37 6,78
10 12,21 9,26 6,95
11 11,92 4,76 8,24 6,82
12 12,13 4,65 7,98 7,08
13 12,16 4,52 8,08 6,98
14 11,80 4,86 7,96 6,86
15 12,12 4,58 8,10 7,00
16 12,24 4,49 8,49 6,76
17
18
19 12,11 4,71 7,80 6,74
20 11,79 4,56 7,93 7,09
21 12,25 4,60 8,26 6,86
22 12,22 5,00 7,82 6,95
23 11,96 4,81 7,51 6,96
24 12,10 4,69 8,18 6,87
Moyenne 12,05 4,68 8,09 6,90

124
Tableau 11 : Suivi de la MES (mg/l) aux différents points de prélèvements.

SEMAINES S, BAS, HOM S, STATION

1 2 574,09 101,56
2 2 433,03 76,27
3 1 766,79 83,96
4 1 511,87 87,26
5 4 118,35 122,00
6 3 341,13 87,76
7 2 469,64 94,00
8 2 632,60 85,44
9 3 540,42 86,89
10 1 798,67 51,30
11 3 400,46 76,67
12 2 868,30 88,00
13 1 903,63 79,22
14 2 213,09 85,59
15 2 075,42 94,31
16 2 552,21 85,50
17
18
19 2 770,80 88,17
20 2 502,20 83,76
21 3 393,59 92,31
22 2 950,00 78,83
23 2 184,76 82,23
24 1 521,33 67,40
Moyenne 2 569,20 85,38

125
Tableau 12 : Suivi de la DCO (mg/l) aux différents points de prélèvements.

SEMAINES S, BAS, HOM S, STATION

1 2994,00 672,72
2 3042,00 767,84
3 2490,86 563,40
4 1824,20 581,92
5 3500,58 821,50
6 3051,20 652,30
7 1729,50 494,06
8 3065,48 565,60
9 2751,74 462,05
10 2504,40 656,94
11 2897,40 501,11
12 3398,67 745,00
13 2884,88 625,88
14 4170,38 850,48
15 2901,52 684,25
16 3313,05 599,45
17
18
19 1628,88 474,36
20 3127,82 574,95
21 2569,81 602,22
22 2316,43 597,20
23 1631,24 560,60
24 1976,50 613,91
Moyenne 2 716,84 621,26

126
Tableau 13 : Suivi de la DBO5 (mg/l) aux différents points de prélèvements.

SEMAINES S, BAS, HOM S, STATION

1 469,50 93,06
2 514,33 85,38
3 323,20 62,84
4 285,00 55,23
5 537,61 104,27
6 481,00 95,06
7 274,53 47,57
8 450,72 82,58
9 425,85 70,83
10 412,49 64,37
11 365,50 73,00
12 558,00 106,38
13 420,72 70,00
14 629,99 123,58
15 367,00 72,39
16 323,50 63,58
17
18
19 260,55 49,82
20 474,42 85,41
21 415,32 63,85
22 363,79 59,12
23 272,50 52,11
24 310,00 51,67
Moyenne 406,16 74,19

127
Tableau 14 : Suivi des sulfures (mg/l) aux différents points de prélèvements.

SEMAINES S, DEG, PEL S, BAS, DES S, STATION

1 798,68 1,30 0,06


2 810,56 1,10 0,19
3 756,48 1,08 0,08
4 619,38 1,39 0,13
5 805,80 1,13 0,10
6 826,03 1,57 0,06
7 786,40 1,20 0,06
8 693,86 1,07 0,12
9 706,40 1,18 0,05
10 616,90 1,72 0,55
11 786,74 1,12 0,07
12 593,03 1,20 0,06
13 823,42 1,54 0,10
14 789,34 1,14 0,08
15 702,48 1,25 0,14
16 592,32 1,20 0,07
17
18
19 796,36 1,62 0,06
20 814,40 1,19 0,09
21 498,00 1,34 0,09
22 503,93 1,17 0,20
23 745,56 1,20 0,25
24 689,82 1,38 0,12
Moyenne 716,18 1,28 0,12

128
Tableau 15 : Suivi du chrome (mg/l) aux différents points de prélèvements.

SEMAINES S, DEG, TAN S, STATION

1 289,00 0,07
2 277,00 0,06
3 289,00 0,08
4 270,00 0,06
5 280,00 0,07
6 291,00 0,09
7 290,00 0,07
8 308,00 0,06
9 277,00 0,09
10
11 286,00 0,08
12 282,00 0,06
13 273,00 0,06
14 299,00 0,12
15 288,00 0,10
16 275,00 0,07
17
18
19 291,00 0,10
20 269,00 0,07
21 288,00 0,07
22 300,00 0,11
23 276,00 0,10
24 284,00 0,07
Moyenne 284,86 0,08

129
Tableau 16 : Suivi de la siccité.

SEMAINES SICCITE (%)

1 19,30
2 21,00
3 23,70
4 20,00
5 21,00
6 18,40
7 19,00
8 22,60
9 20,20
10 22,00
11 21,80
12 18,70
13 21,30
14 22,00
15 20,80
16 20,00
17
18
19 18,00
20 19,60
21 20,00
22 19,00
23 17,50
24 21,00
Moyenne 20,31

130
RESUME

La pollution engendrée par les industries de transformation de la peau brute en cuir est
caractérisée par un volume important d’eau résiduaires présentant de fortes charges en :
matières en suspension, DCO, DBO5, chlorures, sulfures, chromes…

Le rejet de tel effluent dans le milieu naturel sans aucun traitement est néfaste sur
la faune et la flore qu’il contient. D’une manière générale, la pollution de ce type
d’industrie est éliminée soit par voie physico-chimique ou biologiques.

Cependant les dernières tendances penchent plutôt vers un traitement spécifique à


chaque polluant (récupération et recyclage des bains résiduaires).

Notre étude est basée sur un exemple concret de tannerie Algérienne, MEGA de
Batna, ayant pour objectif l’évaluation des impacts de ses rejets sur le milieu récepteur.

Pour atténuer le problème de pollution engendré par la tannerie de Batna, il faut


rénover la station de traitement et valoriser les boues.

Mots clés : Tannerie, Pollution, Sulfures, Valorisation des boues d’épuration,


Récupération du chrome.
ABSTRACT

The pollution generated by the processing industries of the raw hide to leather is
characterized by a large volume of waste water presenting a strong load in: suspended matter,
COD, BOD, chlorides, sulphides, chromium….

The rejection of such effluent in the natural environment without any treatment is
harmful on fauna and the flora which it contains. Generally, the pollution of this type of
industry is eliminated either by physicochemical or biological methods.

However the last tendencies lean rather towards a treatment specific to each pollutant
(recovery and recirculation).

Our study is based on a concrete example of Algerian tannery, MEGA of Batna,


having for objective the evaluation of the impacts of its rejections on the receiving medium.

To attenuate the problem of pollution generated by the tannery of Batna, it is necessary


to renovate the station of treatment (sewage treatment plant) (and to develop the clarification
sludge.

Key words: Tannery, Pollution, Sulphides, Valorization of the clarification sludge, Recovery
of chromium.

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