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Sports au féminin dans les

banlieues
14 janvier 2009
9h30-18h30
Aubervilliers

1
Ouverture
• Dominique DUBOIS, Directeur Général de l’ACSE

• Jacques SALVATOR, Maire d’Aubervilliers

• Azzedine TAÏBI, Vice Président du Conseil Général de Seine-


Saint-Denis

• Laurence FISCHER, Championne de Karaté

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Etat des lieux

• Cécile OTTOGALLI-MAZZACAVALLO, Historienne,


université Claude Bernard Lyon 1

• Gilles VIEILLE-MARCHISET, Sociologue, université de


Franche Comté

• Anne TATU-COLASSEAU, Doctorante, université de Franche


Comté

3
Table ronde d’expériences
animée par Bénédicte MATHIEU, Journaliste indépendante

• Carine GUERANDEL, Docteure en ethnologie, UFR STAPS,


université Toulouse II

• Haïfa TLILI, Docteure en sociologie, UFR STAPS, université Paris


Descartes

• Souad AOUAMI, Forme et Bien Etre

• Sarah OURAHMOUNE, Boxing Beats Auber

• Bénédicte MADELIN, Profession Banlieue

• Nathalie FABART, Fédération des centres sociaux du 93

4
Table ronde d’expériences
animée par Laurence RIBEAUCOURT, Assistante sociale scolaire

• Marianne BARTHELEMY, Professeure agrégée d’EPS,


université d’Aix-Marseille II

• Guillaume SEZE, Directeur de Profession sport 13

• Marie-Lise ROVIRA, Secrétaire générale de la Fédération


Française de Boxe

• Fatima KARBOUBI, Femmes +

• Roxane GABRIEL, Toulouse Aviron Sports et Loisirs.

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Table ronde politique
animée par Jean-Luc CHESNEAU, Directeur des sports
du Conseil Général de Loire-Atlantique

• Dominique CHARRIER, Économiste, UFR STAPS, université


d’Orsay

• Alain KURKDJIAN, Service des droits des femmes et de


l’égalité

• Arielle PIAZZA, Adjointe à la jeunesse, aux sports et à la vie


étudiante de la ville de Bordeaux

• Carine BLOCH, Vice présidente de Ligue internationale contre


le racisme et l’antisémitisme (LICRA)

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Synthèse et préconisations

• Gilles VIEILLE-MARCHISET, Sociologue, université de


Franche Comté

• Jean-Philippe ACENSI, Délégué Général de l’APELS

• Laurence FISCHER, Championne de Karaté

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Femmes et sports
L’histoire d’une conquête

Cécile Ottogalli-
Mazzacavallo
Historienne, CRIS,
Université de Lyon1

8
Introduction
• L’histoire d’une lutte sociale et
culturelle … pour la conquête de
leur autonomie et individualité

• 1. Une histoire identifiable par une


chronologie
• 2. Une histoire marquée par des
résistances
• 3. Une histoire où les femmes ne
sont pas « une et unifiées »

9
Une chronologie

• La sportive : une figure marginale


avant 1914

– L’exclusion des grandes institutions


– La tolérance de quelques sociétés
– Une pratique de classe
– Des finalités hygiéniques, sociales
mais pas compétitives

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Une chronologie
• L’autonomisation institutionnelle
du sport pour et par les femmes

– Deux conceptions : une pratique


spécifique pour les femmes ou
une pratique similaire au sport des
hommes.
– Des championnes se distinguent

11
Une chronologie
• Intégration et contrôle du sport
des femmes

– une pratique modérée :


règlements, matériels et arbitres :
barrette vs rugby ; brasse vs
crawl; push-ball vs water-polo…

– Une violence institutionnelle et


symbolique : la sportive comme
sous-sportif

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Une chronologie
• Massification et conquête de
l’égalité

– Une féminisation de la pratique


sportive : 22% en 67, 32% en 83,
64% en 94
– La fin des dernières interdictions
d’accès

– MAIS le maintien des différences

13
Une chronologie
– Des pratiques peu institutionnalisées : 26
% des licenciés dans les fédérations
olympiques en 1992
– plus de 50% de femmes en gymnastique,
sports équestre, danse, GV..
– Moins de 10% de femmes en cyclisme,
FB, boxe, rugby...
– Une sous représentation des femmes
dans les tâches de direction et
d’entraînement

14
Des résistances (fin XIXème)
• La femme, naguère, frêle et se sentant si précieuse
dans sa fragilité, s’avouait à elle-même son besoin
d’être défendue ;

• Mais une sportwoman ne connaît pas la nécessité


d’être protégée ! Pour tirer vengeance d’une
insulte, elle n’a que faire d’y être aidée. Et pourquoi
se résoudrait-elle à un mari ou à un compagnon
moins légitime, lorsqu’elle peut elle-même se
rendre redoutable aux plus téméraires ?

• Hélas ! Tristes hommes inutiles désormais.


L’habitude du duel fera perdre aux femmes
l’habitude du duo. Plaise aux dieux cléments que
les femmes n’en viennent point là ;

Catulle Mendés dans la préface des Femmes de sport, du Baron de


Vaux

15
Des résistances (année 20-30)
• Des résistances médicales :
– « Les filles sont handicapées au point de vue du
développement musculaire ; elle ne doivent pas
• Des résistances morales : rechercher les exercices qui demandent un certain
déploiement de force (…). (elles) ne devraient point
« Techniquement les
footballeuses ou les
établir de records athlétiques (…) Les fonctions
boxeuses qu’on a déjà tenté spéciales qu’une femme doit subir et remplir sont
d’exhiber ça et là ne incompatibles avec un travail musculaire intense (...).
présentent aucun intérêt, ce La femme n ’est point faite pour lutter mais pour
ne seront d’imparfaites procréer ». (Boigey, 1925)
doublures » (Pierre de
Coubertin)

Des résistances sociales (esthétiques)


•Être mère … et posséder la grâce pour charmer

« Point de muscles saillants traduisant la puissance (…) une légère


couche adipeuse (…) dissimule l’effort pénible et donne au geste
l’apparence de la facilité et de l’aisance » (Loisel, 1935).

16
Des résistances (années 60)
• Des résistances médicales :
« La femme n’est pas faite pour des performances de
résistance ni pour celles qui mettent trop en
contribution sa paroi musculaire déjà affaiblie de par
sa constitution, par exemple le sport des haltères et de
l’aviron. (…) La conclusion que nous tirons est celle-
ci: malgré certaines tendances de prestige, la femme
n’est pas faite pour les efforts de longue durée ou de
durée moyenne (…) Pourquoi? Parce que son
métabolisme est plus fragile (…) Tout cela concourt à
la rendre plus vulnérable »
(Médecin lyonnais 1960)
Des résistances sociales (esthétiques)
• « Nous avons vu qu’aux dernières olympiades, des championnes de course
sont arrivées sans la moindre grimace, dans une attitude parfaitement
esthétique, mais il y a eu spécialement dans les sauts, des réactions
absolument inesthétiques. (…) Je ne nie pas qu’il y ait des exceptions comme
partout : cependant nous gynécologues et nous hommes, nous tenons au
charme des femmes, à leur esthétique et pour soutenir le sport, nous n’allons
pas sacrifier sur l’Autel, une des plus belles qualités de la femme : leur
grâce ! »

17
Des résistances • 2 angoisses :
– La peur de la
confusion des sexes
– La peur de la
concurrence, de la
suppression de la
hiérarchie entre les
sexes.

• De l’explicite à
l’implicite

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Des résistances

• des arrangements sociaux pour


rendre la situation acceptable : faire
preuve de féminité

• Dans un contexte d’érotisation de


l’image sportive

• L’assignation du corps des femmes à


un corps désirable persiste

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LA femme sportive
n’existe pas …
• Au delà du sexe … l’effet de la classe
sociale sur l’engagement des femmes.
– Jusqu’aux années 60 : la sportive est une
bourgeoise, une femme « émancipée »
– Malgré une démocratisation d’un temps pour
soi … toujours des inégalités en fonction du
diplôme et des professions

– « Une femme a d’autant plus de chances de


pratiquer qu’elle est jeune, habite Paris ou
l’agglom ération parisienne, n’a eu aucun enfant,
dispose de meilleurs revenus, a suivi des études
supérieures et exerce un m étier de cadre, même très
coûteux en temps » (Irlinger, Louveau et Métoudi,
1987)

20
Conclusion
• L’Histoire du sport des femmes
– Un processus d’intégration/émancipation cadré par
les normes sociales de la féminité
– Une fluctuation dans le temps, en fonction des
conditions sociales, en fonction des origines
ethniques et des influences religieuses
– Des paradoxes à vaincre : « être musclée et
gracieuse, faire du sport sans se dénuder, avoir la
peau claire et être exposée au soleil, posséder un
fort mental et être obéissante, être active et au
foyer » (Fethi Tlili, 2002)
– Des solutions : valoriser l’individualité des
femmes, instruire, diversifier les modèles de
socialisation féminine et valoriser l’image de
la sportive, faciliter l’accès dans toutes les
types de pratique, etc…

21
L’ambivalence du rôle du sport pour les jeunes femmes
de quartiers populaires :

une dialectique de soumission/émancipation


Intervention A.Tatu-Colasseau
Journée nationale « Sports au féminin dans les
banlieues »
14 Janvier 2009-Aubervilliers
Table ronde : Etat des lieux

22
Introduction

• Permanence d’une différenciation des rôles


sexués (Héritier, 1996; Maruani, 1998)
– Sphère publique masculine
– Sphère privée féminine
• Inégalités sexuées prennent du relief en
milieu populaire
• Massification du loisir (Dumazedier, 1988;
Schwartz, 1990) ne bénéficie pas dans les
mêmes proportions aux 2 sexes en milieu
populaire.

23
Problématique
• Dans les quartiers d’habitat social de Franche-Comté,
loisirs féminins se différencient des loisirs masculins:
restriction et enfermement comme témoins d’un
triangle des dominations (Guénif-Souilamas,
2005)
• L’âge infléchit les différences:
18-25 ans catégorie la plus inégalitaire
• Sport, historiquement masculin, accentue la
relégation des femmes
• Pourtant, devient également occasion de stratégies
d’émancipation originales
Tout se passe comme si le loisir, notamment sportif, révélait
des processus sociaux organisés autour d’une dialectique
de soumission/émancipation à l’égard d’un statut
potentiellement handicapant de jeune femme de milieu
populaire.

24
I- Une invisibilité symptomatique des jeunes femmes
à l’occasion des loisirs…
1- Place du sport dans les loisirs des 18-25 ans

• Diminution quantitative des loisirs féminins/loisirs masculins:


– 4 loisirs touchent plus de 20% des jeunes femmes
– contre 8 chez les jeunes hommes
• Sport: 4ème place des loisirs masculins (43,1%), 7ème des loisirs féminins
(10%)

2- Les sociabilités de loisir des 18-25 ans

• Sociabilités des jeunes hommes:


– 75,4% avec des amis
– 41,5% avec un groupe du quartier
– 26,2% avec des voisins
– 21,5% avec leurs frères
= sociabilités collectives et homo-sexuées
• Sociabilités des jeunes femmes:
– 64,3% avec des amies
– 52,7% en famille (sœurs, frères, parents)
– 42,9% en solitaire
– 38,6% en couple
= sociabilités entre soi et familiale

25
• Sociabilités non mixtes
• Et encadrement des loisirs féminins par la gente masculine
:
– 17,1% des jeunes femmes pratiquent avec leurs frères,
contre 4,6% des jeunes hommes avec leurs sœurs
– Youssef, 24 ans, de Planoise :
« Question : Vous me parlez pas beaucoup de vos sœurs, vous
avez des pratiques avec elles ? Réponse : Non non en fait
j’ai, comment dire, non je les sors. Je les amène en parc
d’attraction. Ce n’est pas du loisir particulier. C’est plus avec
mes frères. »
• Loisirs renforcent les étiquettes sexuées :
– Socialisations secondaires entre pairs et identité
virile collective envahissante (pour les jeunes hommes)
– Socialisation primaire au sein de la cellule familiale et
contrôle masculin à l’extérieur du domicile (pour les
jeunes femmes)

26
• Pression sociale liée au statut de jeune femme, les expose à la
mauvaise réputation (Clair, 2005) et limite leurs activités
quotidiennes :

– Maria, 21 ans, Les Mesnils Pasteur:


« Parce que quand on voit un groupe de gars et qu’on est par
exemple deux trois meufs [...] on passe la tête baissée, on contourne
autour pour pas passer devant eux. [...] Là je sors souvent mais je
vais juste chez des amies. Comme on dit ici ça jacte trop. [...] ils
commencent à dire des ragots … sur certaines filles du quartier. […]
Après voilà nous on a l’honneur de notre famille. […]».
• Confirmation de la domination masculine :
– intériorisée par les jeunes femmes (Bourdieu, 1998)
– parfois renforcée par des processus culturels.
Nacira, Clairs-Soleils, française d’origine algérienne:
« Après la mixité, c’est un truc mon père nous interdisait de jouer
avec les petits garçons, si ça se faisait fallait surtout pas que ça se
fasse devant lui ! […] en primaire ça va encore mais après, la pré-ado
ouais voilà faut pas trop se mélanger… […] j’ai toujours trouvé ça
normal ! ».

27
3- Les espaces de loisirs et espaces sportifs des 18-25 ans
(Tatu, Vieille-Marchiset, 2008)

• Cette séparation conflictuelle des sexes conduit à une


répartition inégalitaire des espaces:
– Jeunes femmes cantonnées au domicile à l’occasion des loisirs quotidiens
(70%)
– Jeunes hommes tiennent les murs (89,2% déclarent un loisir quotidien
dans le quartier)

• Espaces sportifs deviennent des antres de la masculinité


(particulièrement stade, gymnase et terrains de proximité)

• Présence permanente et collective des hommes responsable de


l’éviction partielle des femmes :
– Maria, 21 ans, Les Mesnils-Pasteur :
« Question : Et en dehors de ça. Il y a des choses qui ont facilité
(l'accès à la maison de quartier) […] ? Réponse : […] Etant donné
que les garçons sont partis, ils ne viennent plus au centre, […]
j’ai la place pour faire ce que j’ai besoin […]. ».

28
4- L’offre de loisir en cause
• Limites d’une offre prioritairement orientée vers un
public jeune et masculin (achat d’une paix sociale?) :
« Beaucoup d’actions sont menées vers les quartiers
difficiles mais aucune attention n’étant apportée à la
mixité, les hommes s’attribuent l’intégralité des
dispositifs » (Deydier, 2004)

Bilan :

A cet âge, l’antagonisme sexué d’intégration/exclusion par le


sport ou de visibilité/invisibilité à l’occasion du loisir est
frappant.

29
II- …pourtant contredite par un sport occasion
d’émancipation féminine.
1- Les sports pratiqués par les jeunes femmes

86,5% des jeunes femmes sportives pratiquent


un sport mixte
29,7% un sport masculin
21,6% un sport féminin

30
2- Pourquoi les sports masculins?

• 1ère hypothèse: Représentations associées aux pratiques viriles en milieu


populaire.
– Primat du corps laborieux sur le corps gratifié (Schwartz, 1990)

• Clara, 22 ans, Les Buis, 2ème d’une fratrie de 4, pratique le Karaté :


« (à propos des freins dans l’accès au loisir) culturels, c’est sûr que je ne
vais pas aller en boîte, vu que je suis d’origine maghrébine, la religion et
puis on n’a pas les mêmes loisirs que quelqu’un d’autre et puis ben voilà je
crois que j’ai répondu ! ».

• 2ème hypothèse: Absence de mise en scène érotique du corps (distance de


contact). Pratiques moins transgressives.

• 3ème hypothèse: sport pratiqué par les hommes de la famille ou des proches.
Encadrement possible.
(Croquette, 2004)

31
• 4ème hypothèse: Pour les jeunes femmes elles-mêmes, ces pratiques
permettent de concilier des références contradictoires liées à leurs
divers mondes d’appartenance :

– Dispositions culturelles familiales (cf Pudeur du propos de Clara)


– Attentes sexuées liés au contexte du quartier (Clair, 2005)
– Trajectoire sociale ascendante, rôle moteur des savoirs scolaires.
= permet une ouverture vers de nouvelles références culturelles, émancipatrice
des références populaires et sexuées (néo-lazer, karting, sports variés mixtes
et masculins…)
= éloignées des prescriptions traditionnelles du sexe féminin.

• Inventent de nouvelles manières d’être entre tradition et modernité


(Guénif-Souilamas, 2005)
= virilisation partielle (Menesson, 2003) comme moteur de leur
acceptation sociale et de leur respectabilité dans le quartier.

32
• Sport = « moyen de diversifier les modèles de référence,
sans susciter pour autant une rupture avec le modèle culturel.
Ainsi comme les Beurettes de Nacira Guénif-Souilamas
(2005), les sportives inventent des manières inédites en
gérant des injonctions paradoxales et en se construisant en
« artisanes de libertés tempérées » (Croquette, 2004, p191)

• Paradoxalement, limites à cette émancipation:


– ne permet pas de concilier féminité et visibilité sociale.
– à l’instar de l’appropriation de la violence par des bandes de jeunes
femmes (Rubi, 2005), virilisation comme espace d’expression limité et
pathologique
– autre cas d’émancipation sociale et culturelle qui présente un coût
(aînées des fratries d’origine maghrébine): absence de mobilité
géographique, vie au foyer, célibat prolongé…

Bilan : Sport moyen ou résultat d’une émancipation


féminine … seulement partielle

33
Pour le développement et la professionnalisation de
la vie associative et sportive

34
Développer l’encadrement
sportifs féminin pour favoriser la
pratique sportive féminine ?

L’expérience de Profession Sport 13 avec le


projet Femina Sport

35
36
Deux enquêtes sur l’intérêt d’un
encadrement féminin
en 2006 - 2007
• Auprès de 80 associations d’animations,
d’actions sociales ou de loisirs sportifs
intervenants sur les quartiers Nord de Marseille

• Auprès de 180 jeunes femmes et adolescentes


des quartiers Nord de Marseille

37
15 mise à disposition
d’intervenantes féminines
en 2007-2008
• 10 animatrices pour faire découvrir
différentes activités sportives de manière
ponctuelle

• 5 éducatrices sportives pour encadrer des


activités pendant 6 mois

38
A l’avenir…
• Tester des activités sportives pour des
mères de famille, des personnes âgées

• Les pratiques familiales, mère/fille

• Quid de la pérennisation économique des


postes d’éducatrices : le cas du club de foot
de la Rouguière

39
Sport au féminin dans les
banlieues
Quel encadrement pour favoriser la pratique ?

Marianne BARTHELEMY
UMR 6578 « Anthropologie bioculturelle »
GDR 2322 « Anthropologie des représentations
du corps »

Aubervilliers
14 janvier 2009

40
PLAN
• - Hypothèse
• - Constat sur le plan national et local
• - La pratique sportive des femmes
• Données
• Interprétations
• Quelques pistes pour favoriser la pratique des filles
• - L’encadrement sportif féminin
• Données
• Interprétations
• Quelques pistes pour favoriser l’engagement des
filles
• - Conclusion

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Hypothèse: Un lien étroit existe entre
l’engagement des filles dans la pratique
sportive et la présence de femmes dans
l’équipe d’encadrement
• Favoriser la pratique féminine pour
favoriser l’encadrement féminin, favoriser
l’encadrement féminin pour favoriser la
pratique des filles

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CONSTAT
* 3 fédérations françaises dirigées par des
femmes:
– FFD : 98% de licenciées
– FFEFGV : 94,2% de licenciées
– FFEPMM : 88,7% de licenciées

* Projet DIV/APELS 2007/2010, Les clubs sportifs dans


les Z.U.S.: des lieux d’intégration et d’éducation?
coordination scientifique G. Vieille Marchiset
6 régions ; 12 Z.U.S. ; 24 clubs sportifs.
- Association des Sports de glace de Besançon, Z.U.S. la
Planoise : 87,5% de licenciées
- Club Tempo (danse), la Courneuve, Z.U.S. des 4000 :
90% de licenciées
- Athlétic Club Phocéen (athlétisme), Marseille, Z.U.S.
Delorme : 48% de licenciées

43
Quelques données sur la pratique sportive des
femmes
Sources: MJS-STAT-Info n°01-0 mars 2001; STAT-Info n°01-03 octobre 2001
• Les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer des APS,
elles restent cependant minoritaires par rapport aux hommes :
79 % des femmes et 88 % des hommes de 15 à 75 ans déclarent pratiquer des
APS; 48% des pratiquants sportifs sont des femmes (9% en 1968)
. La pratique des femmes est plus autonome (non institutionnalisée),
elles sont moins portées sur la compétition (entretien, santé,
convivialité) :
33% des licenciés sont des femmes, 25% des compétiteurs sont des femmes
. Les activités dans lesquelles les femmes sont majoritaires: Danse (80%) ;
Gymnastique (79%) ; Patinage sur glace (71%) ; Equitation (60%) ; Marche
(57%) ; Natation (53%)
. Les fédérations dans lesquelles les femmes sont majoritaires: danse (98%);
FFEPGV (94,2%) ; Twirling bâton (91%); FFEPMM (88,7%); FFG (78,4%);
FFEquitation (74,4%).
. Les fédérations où le taux de femmes est le plus faible: Rugby (2,7%); Football
(1,9%); Course landaise (0,9%).

44
LES RAISONS …
* Disponibilité : les femmes consacrent
deux fois plus de temps aux tâches ménagères
et éducatives que les hommes
* L’éducation physique d’une fille sera considérée
comme moins importante que celle d’un garçon
* Les familles laissent moins facilement sortir les
filles pour suivre un entraînement
* Les filles, de manière générale, sont moins
intéressées par le défi et la compétition que les
garçons. Elles seront plus centrées sur des buts
de maîtrise (maîtriser correctement un geste, une

45
Les paramètres sur lesquels nous pouvons
agir pour inciter les filles, les femmes à la
pratique

• Prévoir des services de garderie au sein de la structure associative


• Sensibiliser les jeunes filles à la pratique sportive par le biais de
l’école : EPS et AS scolaire (40% de licenciées en AS)
• Etablir des liens entre les clubs sportifs et les établissements scolaires
• Prévoir des créneaux d’entraînement accessibles aux femmes.
• Limiter le coût de la pratique
• Séparer les filles et les garçons lors des entraînements ou favoriser la
mixité selon les cas
• Varier les modalités de pratique (loisir, compétition)
• Former un encadrement sportif sensibilisé à la pratique du loisir.
• Inciter les filles à suivre des formations d’entraîneur

46
Quelques données sur l’encadrement
féminin
Pôle ressources national « Sport, famille et pratiques féminines », années 2004-2007, MSJSVA –
chiffres 2007

Les femmes sont largement minoritaires dans les fonctions de dirigeantes


du mouvement sportif. Elles occupent souvent des fonctions subalternes
(adjointes, secrétaires).
- DTN : 5,8% ; entraîneurs nationales : 9,6%
- BEES 1er degré : 24,6% ; BEES 2 ème degré : 20,4%
- BP JEPS « sport » : 42,9% ; « animation » : 61,5% ; Total : 50, 9%
- DRDJS - Directrices : 4,5% ; directrices adjointes : 9%
- DDJS - Directrices : 17%
- Directrices de CREPS : 8,3%
- CNOSF - Président, trésorier, secrétaire général : 0%, CA : 4%
- CROS - Présidentes : 0% ; Trésorières : 3,7% ; Secrétaires générales : 21, 4%
- CDOS - Présidentes 9,1% ; Trésorières : 8,3% ; Secrétaires générales : 23%

47
LES RAISONS …
* Disponibilité des femmes : femmes consacrent deux fois plus de
temps aux tâches ménagères et éducatives que les hommes

* Représentations peu favorables à l’exercice du pouvoir par les femmes


(Les représentations de l’activité des femmes dirigeantes dans les fédérations sportives
françaises : effets de contexte et ambivalences, Pascal Chantelat, Emmanuel Bayle,
Claude Ferrand, STAPS 2004- 4, no 66) : les femmes sont présupposées plus
humaines et donc prédisposées à réussir dans le management de type
coopératif, participatif. Leur sensibilité émotionnelle soulignerait
l’inadaptation des femmes aux postes à hautes responsabilités. Leur
pragmatisme les rendrait performantes dans la conduite de projets, dans
les postes fonctionnels ou techniques (secrétaires générales, adjointes,
trésorières, etc.)

•Difficulté pour une femme de s’imposer dans un milieu


très masculin

48
LES PARAMÈTRES SUR LESQUELS NOUS
POUVONS AGIR POUR INCITER LES FILLES À
S’IMPLIQUER DANS L’ENCADREMENT

* Favoriser la pratique des filles


* Faciliter l’accès des volontaires aux formations d’entraîneurs (stages
fractionnés … ou groupés pendant les vacances scolaires)
* Inciter les filles à s’inscrire à ces formations (information)
* Maintenir et renforcer le principe de la parité au sein des instances
dirigeantes
* Maintenir, renforcer, faciliter l’accès à des formations, à des aides
immédiates pour les dirigeant (e)s (accompagnement)
•Renforcer le processus de reconnaissance et de
valorisation de l’engagement féminin

49
CONCLUSION

- L’orientation de la politique sportive en faveur de la pratique et de


l’encadrement féminins est à conserver et à renforcer

-Nécessité d’opérationnaliser ces orientations au niveau des clubs, des comités,


des ligues, des fédérations pour qu’elles ne se limitent pas à de simples intentions

-Nécessité pour chaque fédération de mettre en place une politique réelle et


concrète pour l’intégration des femmes

-Nécessité de poursuivre la recherche dans ce domaine pour dégager des logiques


de fonctionnement et comprendre la pratique et l’encadrement sportifs féminins
pour pouvoir agir efficacement

-La question du sport féminin dépasse le domaine sportif et


relève d’une politique culturelle, sociale et économique

50
51
LA BOXE FEMININE A LA FFB

52
Femmes et Boxe

Historiquement, le milieu de la boxe a été fermé aux


femmes pendant longtemps, puisqu’elles étaient
interdites de compétition, jusqu’en 1997.
En 2008, les 10 ans des Championnats de France ont
donné lieu à l’organisation de manifestations de
promotion de la Boxe Féminine.

53
 Quelques chiffres 2007/2008

• 33572 Licenciés FFB


• 5918 Licences Féminines soit une
représentativité de 17.6 % et une
augmentation en moyenne de 15% par
année depuis 10 ans
•En Ile de France augmentation de 20% entre
2005 et 2008 essentiellement dans les ZUS

54
Evolutions des pratiques de 1996 à 2007

55
UNE DIVERSIFICATION DE L’OFFRE :
DE NOUVELLES FORMES DE PRATIQUES

• LA BOXE PROFESSIONNELLE
• LA BOXE AMATEUR
• LA BOXE PRE-COMBAT (nouveauté 2006)
• LA BOXE EDUCATIVE ASSAUT
• LA BOXE LOISIR
• L’AEROBOXE CARDIO COMBAT(nouveauté 2007)
• L’ACCES A L’ENCADREMENT
• L’ACCES AUX RESPONSABILITES

56
L’Equipe de France
• De bons rérésultats
internationaux
ont impulsé
impulsé un
développement
et une reconnaissance
de la pratique fé
féminine
Au sein de la FFB
• Objectif Londres 2012

57
Objectif Londres: JO 2012
Le pré
président de la Fé
Fédération internationale de boxe (AIBA),
Wu Ching
Ching--kuo
kuo,, va demander que les femmes soient
autoriséées à boxer aux Jeux de Londres, en 2012.
autoris
"Nous allons soumettre cette idé
idée au CIO »
La boxe est le seul sport du programme olympique où où les
femmes ne sont pas repré
représent
sentéées et nous pensons y être
prêts".
Le pré
président Humbert Furgoni
Furgoni,, espè
espère obtenir une ré
réponse
favorable d'ici à décembre.

58
PLAN DE FEMINISATION

Mise en place d’un emploi STAPS


« développement de la pratique féminine »
Lauréat national du concours « Femmes et
sport » 2007

59
PLAN DE FEMINISATION

« Le développement de la pratique
féminine dans les cordes de la
Fédération Française de Boxe »

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CAMPAGNE DE COMMUNICATION
Valorisation de la pratique féminine
Promotion de la pratique
féminine par l’
l’image :

• Cr
Crééation de posters, à
destination des clubs, écoles de
Boxe pour qu’qu’ils les utilisent
comme support de
communication locale.

• La presse ; Revue Fé Fédérale


« France boxe » : Consacre
systé
systématiquement deux pages
dans le journal fé
fédéral mensuel

• Rubrique sur le Site internet

61
•Une commission féminine
au sein de la fédération
•4 femmes présidentes de
comité régional
•2 arbitres femmes à l’AIBA
•1 secrétaire générale au
bureau de la fédération
•10% de cadres techniques
fédéraux en formation sont
des femmes
( Ile de France)

62
Célébration du 10ème
ANNIVERSAIRE
Mise en place de
diverses actions de
promotion

63
Journé
Journées « Sports en
Filles »

- Initiations pour les jeunes


filles non licenciées FFB
- 4 villes
- 300 adolescentes issues des
ZUS
- Partenariat Comité d’Ile de
France - CROSIF

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PERSPECTIVES
• Poursuite des actions de promotion
• Aide à la prise de licences de Boxe Educative Assaut :
50% filles / 50% garçons
•Cahier des charges des écoles de boxe en ZUS:
mixité, implication des parents
• Développement de l’aéroboxe
•Poursuite de la valorisation de la pratique
féminine compétitive

65
FIN DU ROUND

66
Journée Sports au féminin dans
les banlieues.

Présentation de Roxane GABRIEL


Adhérente du Toulouse Aviron Sport et
Loisirs

67
Encadrement des jeunes filles
UN ENCADREMENT FEMININ
Une femme peut plus facilement être
à l’écoute d’une jeune fille et de ses
problèmes liés à l’adolescence.

UN ENCADREMENT MASCULIN
Un homme sera plus facilement
présent au près des jeunes filles
dans des objectifs de compétition.

68
La place du coach dans la pratique
sportive

Au cœur d’un projet sportif.


Participe à la cohésion du groupe
Façonne l’esprit d’équipe au sein d’un
groupe féminin.

69
Exemple et émulation

Des sportives médaillées au niveau


national ou international peuvent
apporter énormément au
développement du sport féminin.

La participation d’une sportive


reconnue au projet de son club
permet de montrer l’exemple et de
créer une émulation autour d’elle
afin d’amener de nouvelles filles à la
pratique sportive et notamment
celle de compétition.

70
Les fondations solides de la pratique
sportive chez les féminines.

• Un encadrement à l’écoute.

• Un esprit d’équipe, de cohésion, d’amitié et de


complicité au sein d’un groupe de jeunes filles.

71
Sports au féminin dans les banlieues
Aubervilliers / 14 janvier 2009

Quelle politique publique dans les quartiers pour


favoriser la pratique sportive des femmes ?

Carine BLOCH,
Vice-présidente de la LICRA
Présidente de la Commission Sport 72

72
Motifs de l’implication de la LICRA
Constats (1)

• Enquête annuelle LICRA auprès de


communes françaises F rein s à la p ratiqu e fémin in e

saison 2007-2008 25%

c ons tatent
ne c ons tatent pa s

75%

• Seul cas de discrimination pour accès


à la pratique
73

73
Motifs de l’implication de la LICRA Constats
(2)
• Manque de valorisation
– Manque de modèles de réussite féminine
– Faible valorisation de l’image de la sportive
– Revenus inférieurs

• Freins culturels/cultuels/familiaux…

• Problèmes de Sécurité
– Enquête R.Bachelot à l’Université de Bordeaux II :
« En 2006, près de 8 % des sportifs ont subi une agression
sexuelle au cours de pratiques sportives »
– Témoignages : piscines…
– Tribunes de football professionnel
74

74
Motifs de l’implication de la LICRA
Constats (3)
• Beaucoup de tentatives et d’échecs

• Moins génératrices de problèmes de


sécurité

• Une demande féminine très faible /


une demande masculine supérieure à
l’offre

• Importance considérable de la pratique


sportive pour l’émancipation des femmes
75

75
Action de la LICRA (1)

• Valorisation : exemples

– Novembre 2008 : FFJDA

– 8 mai 2004 : « Journée contre le


racisme avec le football féminin en
Ile de France » en association avec la
Ligue Paris - Ile de France de
Football
76

76
Action de la LICRA (2)
• Mobilisation des acteurs

– Livre Blanc FFF - Préconisations de la LICRA


(recommandations 7 et 9)
– Commission « Respect dans les stades »
– Etats Généraux de l’arbitrage
– ECRI : Commission Européenne contre le racisme
et l’intolérance
(Recommandation de politique générale n°12)
– FARE : Football Against Racism In Europe
LICRA en charge des questions sur le sexisme et l’accès des
femmes au sport en Europe
77

77
Action de la LICRA (3)

• Articles, colloques

• Soutien à l’encadrement
- Sensibilisations
- Formations

78

78
Demande d’une politique volontariste (1)

• Des pouvoirs publics

• Des instances sportives,


éducatives, socio-culturelles

79

79
Demande d’une politique volontariste (2)

• Valorisation et soutien
- Médiatique
- Financier
- Logistique

• Sport de Haut niveau et de


masse simultanément

• Accès au spectacle sportif

80
Demande d’une politique volontariste (3)

• Adapter l’organisation
- Sécurité
- Infrastructures
- Créneaux adaptés
- Travail avec les familles
- Pédagogie adaptée

81

81
Demande d’une politique volontariste (4)

• Orienter les filles


- Éducatrices
- Arbitrage…

•Favoriser l’accès des femmes


dans les pôles décisionnels
- Places réservées aux femmes
- Valorisation

82

82
LICRA
Commission Sport

Organisation Non Gouvernementale


dotée d’un statut consultatif spécial auprès de l’ONU
et du Conseil de l’Europe

42, rue du Louvre


75001 Paris
01 45 08 08 08
licra@licra.org

83

83
ECOLE DES FEMMES
TENNIS

84
DIAGNOSTIC
• Identification de femmes en difficulté sur
certains quartiers de Bordeaux

• Familles monoparentales, cumul des


problématiques

• Envie affirmée de ces femmes de « sortir »


du quotidien

• Activité support : le Tennis

• Association support : Villa Primrose

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OBJECTIFS DE L’ECOLE
• Cours de tennis basé sur la convivialité et
l’épanouissement personnel.

• Approche des fondamentaux sportifs dans une


logique de future joueuse de tennis.

• Sensibilisation à la santé

• Travail autour de la valorisation, de la


remobilisation, du renforcement d’un lien social

• Création d’un livret de suivi,


d’accompagnement et de liaison

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DÉROULEMENT DE L’ECOLE
Association
• Transport assuré de leur quartier d’habitation au
lieu de pratique
• Encadrement qualifié.
• Animation/rencontre en fin de cycle

Participantes
• Certificat médical et licence FFT requis
• Assiduité souhaitée sur un cycle de 10 semaines
• Fréquence : une matinée ou un après
midi/semaine

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FAITS MARQUANTS
• Préalables indissociables liés aux situations des
participantes
• Suivi à instaurer et perspectives de proximité à
proposer
• Partenariats associatifs, publics et privés à
construire

• Commentaires des participantes


• Appui sur les « pionnières » pour mobiliser d’autres
personnes.
• Nécessité de s’adapter, de les impliquer dans
la participation et leur évaluation.
• Émergence de nouveaux projets
(2nde école, fête le mur)

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Merci de votre attention.

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