Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.
1
Université d’Auvergne, École d’Économie, Centre d’études et de recherches sur le
développement international (CERDI, UMR CNRS 6587). alexandru.minea@udamail.fr
2
Université d’Orléans, Laboratoire d’économie d’Orléans (LEO, UMR CNRS 7322).
Thierry.Montalieu@univ-orleans.fr
concordantes (voir Epstein & Jacoby, 2014) mettent en avant les trois
phénomènes suivants. Tout d’abord, les effets de l’intégration ont été plus
marquants en matière de rattrapage économique (qu’il convient cependant de
relativiser) que dans la dimension politique : les efforts en matière de
démocratisation et de transparences sont encore insuffisants dans de
nombreux PECO. Ensuite, et pour comprendre cette différence, il est aisé de
montrer que, si des instruments de convergence économique existent dans la
boite à outils de l’UE, il n’en va pas de même pour la transposition des
modèles démocratiques de l’Ouest vers l’Est. Enfin, il peut sembler surprenant
de constater que les dernières années de crise économique et financière n’ont
pas fondamentalement altéré le processus de candidature pour de nouveaux
venus : l’Union européenne conserve son pouvoir d’attraction sur le voisinage.
Ces résultats interrogent le cœur de la stratégie d’intégration européenne et sa
une attention particulière doit être accordée aux spécificités des pays en
développement et émergents, et plus précisément en termes de qualité
institutionnelle et de régimes de change.
L’utilisation de stimuli budgétaires massifs dans de nombreux pays a eu comme
conséquence une forte dégradation des finances publiques : par exemple,
l’augmentation du ratio de dette publique au PIB est de l’ordre de 20-40 points
de pourcentage en moyenne sur les cinq dernières années dans les pays
développés. Dans ce contexte, on peut s’interroger sur la capacité des
gouvernements à mettre en place des politiques contracycliques. Dans son
article, Balázs Égert s’intéresse aux caractéristiques de la politique budgétaire
des pays de l’OCDE au cours des trois dernières décennies. À l’aide de
différentes techniques, permettant de gérer les problèmes d’endogénéité (le
recours à l’estimateur GMM en système) et de modéliser la présence d’effets
non linéaires (l’estimation d’effets de seuil en panel), l’auteur met en évidence
plusieurs résultats intéressants.
D’une part, la politique budgétaire, mesurée par le solde budgétaire total, a été
contracyclique sur la période analysée. Au contraire, la partie discrétionnaire de
la politique budgétaire, approchée par le solde budgétaire ajusté du cycle
économique, a été neutre. Cette neutralité pour l’intégralité des pays de
l’OCDE cache, cependant, d’importantes différences : il existe ainsi des
spécifications qui illustrent une politique budgétaire discrétionnaire procyclique
en République Tchèque, acyclique en Pologne, et contracyclique en Hongrie.
D’autre part, la cyclicité de la politique budgétaire semble sujette à de fortes
non-linéarités, liées à des facteurs réels et monétaires. Le type de poste
budgétaire concerné, à savoir les dépenses ou les recettes, de même que la
dette publique, font partie du premier groupe. Par exemple, Balázs Égert
montre que, alors que les revenus non ajustés (ajustés) du cycle économique
même si cette relation s’inverse dans les années 2000. Deuxièmement, ils
identifient des variables qui soutiennent, ou bien empêchent le processus de
convergence. À titre d’exemple, l’accumulation de capital humain ou la
progression des réformes économiques et la libéralisation sont favorables à la
convergence entre PECO et l’UE, à l’opposé d’un développement trop
important du crédit (dans la période précédant la crise) ou des prix trop
volatiles. Enfin, les auteurs évoquent un changement important dans la nature
de la distribution du PIB par tête des PECO, qui auraient évolué d’une
structure unimodale à une forme multimodale. Ce phénomène, révélant
d’importantes disparités de croissance au sein des PECO, pourra faire l’objet
d’investigations futures, notamment en lien avec le concept de « clubs de
convergence ».
3. En complément des travaux portant sur l’économie réelle dans les
PECO, la dernière partie de ce dossier thématique, également composée de deux
articles, est dédiée aux questions de nature monétaire dans les PECO. Sophie
Brana & Stéphanie Prat s’intéressent à l’influence du choix de la politique
monétaire, à savoir ancrage sur le taux de change ou ciblage d’inflation, sur la
stabilisation de l’inflation en Europe de l’Est. Suite aux profonds changements
politiques, institutionnels et économiques du début des années 1990, les PECO
ont adopté des politiques monétaires et de change en accord avec leur situation
domestique. Cependant, les attaques spéculatives et la crise russe à la fin des
années 1990 ont poussé les PECO à adopter des régimes de change en coin
(ancrage strict du taux de change ou flottement libre avec ciblage d’inflation).
C’est ainsi qu’en 2012 les régimes de change intermédiaires dans les PECO
représentaient autour de 15% de l’ensemble des régimes de change.
À la suite d’une analyse descriptive de l’évolution des régimes monétaires,
Sophie Brana & Stéphanie Prat développent une analyse économétrique
portant sur 14 PECO sur la période 1990-2013. Des estimations utilisant des
variables instrumentales, permettant de corriger d’éventuels problèmes
d’endogénéité, font ressortir les résultats suivants. D’une part, l’engagement
formel dans un régime de change fixe a amélioré la crédibilité au début des
années 1990 ; sur la première décennie de transition, plus le régime de change
a été flexible, plus le taux d’inflation a été élevé. Mais les bénéfices d’un
maintien d’un régime de change fixe en matière de diminution de l’inflation se
sont progressivement estompés, et sont même devenus négatifs, notamment
en favorisant l’entrée de capitaux. D’autre part, si l’on se réfère aux années
2000, l’inflation ne semble plus répondre au régime de change, mais plutôt aux
politiques de ciblage d’inflation, leur adoption ayant significativement
contribué à diminuer l’inflation. Les déterminants de l’inflation dans les PECO
ont évolué, des variables de transition (indicateur de transition de la Banque
BIBLIOGRAPHIE
BARRO R. (1974) Are Government Bonds Net Wealth? Journal of Political Economy, vol.
82, n° 6, 1095-1117.
FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL (2013a) World Economic Outlook, octobre.
FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL (2013b) Raising the growth potential of
CESEE, CESEE Regional Economic Issues, octobre.
***