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Dans son article intitulé « Surveillance and the indifferent gaze in Michael

Haneke’s Cache (2005) », Jennifer Burris propose que « As the camera’s gaze
cannot escape the solipsism of Georges’s self-alienating perspective, the
characters seem unable to escape the colonial paradigm», l’écrivaine parle de
l’existence du paradigme colonial dans ce film Hanekien. Nous trouvons des
sujets postcoloniaux ; non blancs, non européens, interagissant avec des sujets
blancs, européens, qui font partie de l'Establishment, dans les espaces
postcoloniaux d'une ancienne puissance coloniale ; la France. Comment l’Etat
postcolonial est-il représenté dans ce film et comment le film représente la
relation entre cet Etat, qui se manifeste de plusieurs façons, et les sujets
postcoloniaux ?

Dans cette réponse, je vais analyser le film Caché afin de comprendre la


dynamique entre l’Etat, ou bien l’Establishment et la populace d’origine
coloniale qui habite les espaces qui sont toujours sous la surveillance étatique à
travers les Appareils répressifs d’Etat différentes ; en empruntant la notion
Althussérienne. Je vais mettre l’emphase sur plusieurs moments dans le film où
cette rencontre est bien visible. Même si, comme le dit l'auteur, il existe un
paradigme colonial inchangé parmi les personnages, en fin de compte, j'ai
l'intention d'ajouter que, malgré la présence de cette structure de pouvoir
imposante, il existe des signes de résistance qui essaient de rebeller contre ce
modus vivendi injuste, inégalitaire et oppressif, comme le montrent certains
moments du film.

L’État annonce sa présence rampante et tyrannique, tout au long du film à


travers des manifestations différentes et à des degrés divers. Que ce soit la
Police, les HLM ou les agents de l'agence d'adoption qui enlèvent le jeune
Majid après le meurtre de ses parents dans un acte de terrorisme d'État flagrant
et inhumain. L’État est responsable de la production, la reproduction et la
continuation des inégalités raciales et sociales existantes. Il les transmettre à
travers les générations.

En ce qui concerne l’habitation de Majid, bien que cela ne soit pas


explicitement indiqué dans le film, nous pouvons, en tenant compte ce qu’on
voit dans le film, supposer et commencer avec une assomption logique que
Majid, avec son fils ; ils vivent dans un appartement d’HLM. Les HLM est une
notion néolibérale et absurde de l’état, visée à la ghettoïsation de la ville où les
pauvres, les immigrants et d’autres populations marginalisées sont séparés et
poussés à vivre dans les périphéries du centre-ville, loin de l'élite riche et de la
classe dirigeante toute puissante qui occupe le centre-ville, afin de les mettre à
l'aise en leur offrant une panacée pour leur paranoïa croissante et incontrôlable
et de protéger et bien renforcer leur fragile sentiment de sécurité. En suivant
Georges vers l'appartement de Majid, nous avons l'occasion d'observer et de
comprendre les conditions dans lesquelles le sujet postcolonial, ici Majid, est
hébergé par le système de logement social, financé par l'État. Ce que nous
voyons, ce sont des bâtiments décrépits et minables, des couloirs étroits et mal
éclairés et en ensemble, nous avons le sentiment d’une atmosphère sale et
claustrophobe. Notamment, l'architecture de ces appartements me rappelle ce
que Foucault a dit, Ils ressemblent une prison avec de nombreuses cellules où ils
mènent une existence cloîtrée et asphyxiante. Alors que Georges et sa famille
étaient soumis à une surveillance par des caméras cachées d’origine contestable,
Majid, son fils et des milliers d'autres comme eux sont soumis à la surveillance
directe par l'Etat, sans filtre ni euphémisme.

Avant d’entrer dans le complexe d’appartements, Georges le surveille en restant


à l’intérieur d’un café situé dans l’autre côté de la rue. Il jette un coup d’œil sur
les alentours, il regarde quelques enfants assis devant l'immeuble. Il surveille
ses environs de la sécurité des vitrines. Il se prépare avant d’entrer
l’appartement. Il a l'air tendu et inquiet, la peur de ce qui l'attend est clairement
visible sur son visage. Il semble troublé et est même effrayé par les bruits dans
le café. Une fois qu’il entre l’espace personnel de Majid, nous constatons que,
même là-bas, Georges a une présence dominante. Il accuse Majid d'avoir
envoyé les cassettes sans interrogation ni preuve et lui demande s'il a fait tout
cela pour de l'argent. De cette attitude de Georges, nous comprenons qu'il est à
la fois un capitaliste qui tout mesure en termes d'argent. Les adjectives on peut
utiliser pour décrire Georges dans cette scène-là sont – rude, coupable,
menaçant, agité etc. Quant au cas de Majid – calme, pensive, doux, vulnérable
etc. Plus tard, quand Georges le visite, il continue la même attitude. Mais à ce
temps là, Majid fait quelque chose choquant et radical, il se suicide de façon
sanglant et violent. Jusqu’au ce moment-là, Majid n’a rien dit à propos de tout
ce qu’il a été subi dès que son enfance. Il ne dit rien à propos de ses souffrances
ou ses douleurs. Si on essaie de répondre à ce moment là, à la question la plus
intrigante posée par Gayatri Spivak ; « Can the subalterne speak ? », On devrait
répondre, «non, le subalterne ne parle rien ! » Mais, le suicide change tout cela,
c’était un moment où Majid a réclamé son espace personnel et a exercé son
agence individuelle. Le sujet de l'oppression veut une assurance que
l'oppresseur comprenne sa douleur et sa souffrance non pas à travers de mots,
mais à travers un langage non-verbal, beaucoup plus puissant. Ici, le réalisateur
devient le complice de Majid en s’arrêtant environ 30 secondes sur ce plan. Il
veut que l’image du cadavre ensanglanté de Majid soit gravée dans la
conscience collective de Georges et nous, les spectateurs qui sont les voyeurs
appartenant à la même Establishment que Majid. Certains d'entre nous regardent
le corps et sont bouleversés à cause de la scène sanglante et la soudaineté de
l'action. Pourtant, d'autres ne regardent leur écran qu’avec le même regard
indifférent de Georges.

La liaison profane de l’état et l’élite est bien montré en utilisant la Police.


Quand le fils de Georges, pierrot disparaît, il doute de l'implication de Majid.
Ensuite, il emmène la police avec lui à l'appartement de Majid pour vérifier.
Quand ils marchent vers l'appartement, Georges avance devant les deux
policiers, comme il est leur chef, montrant clairement la dynamique de pouvoir.
La police démontre mépris et haine envers Majid et son fils. Ils sont arrêtés sans
aucune interrogation et sont placés à l'arrière d'un fourgon de police. Ils sont
assis face à face, des policiers à leurs côtés, deux «criminels», le père et le fils.
Ils se regardent, silencieusement. Je trouvais cette scène-là comme l’une des
plus puissantes du film entier. C’est une épreuve visuelle de l’existence du
paradigme colonial. Toutes les accusations portées contre Majid sont
maintenant transférées à son fils. Cela montre la perpétuelle progression des
identités fabriquées et imposées sur les peuples marginalisés par l’Etat avec une
main de fer en utilisant la force et le pouvoir, de génération en génération.

Malgré tout, le film contient quelques moments qui montrent une résistance
croissante contre ces puissances historiques oppressives. C’est ce que Foucault
a dit dans son œuvre le premier volume de «l’Histoire de la sexualité» ; « Là, où
il y a pouvoir, il y a résistance.» Par exemple le fils de Majid et le cycliste noir ;
Georges se dispute avec lui sur la route. Pendant leur dernière interaction,
Georges et les fils de Majid qui n’est même pas nommé ; un acte de négation de
son identité. On voit un renversement dans les comportements de l’homme
appartenant à l’Establishment et l’homme qui est un sujet postcolonial. Si on
compare cette scène avec celle de la rencontre de Georges et Majid, on voit un
changement dans le dynamisme de pouvoir. Le fils de Majid est beaucoup plus
assertif avec l’utilisation de son agence que son père. Alors que son père restait
presque muet devant Georges, le fils a parlé à une haute voix. Dans l’autre cas,
le cycliste noir sur la route se dispute avec Georges sans peur ni hésitation. Si
on analyse cette scène-là, on voit que Georges se tient plus près du
commissariat et des voitures de police, tandis que le cycliste noir se tient en face
d'eux. Il ne démontre aucune crainte pour l'autorité ni aucun sentiment
d'infériorité. Il réagit comme n'importe quel jeune homme en colère, sans
raisons historiques ou raciales dictant sa réaction.

En analysant le film entier, en utilisant les critères que j’avais indiqués à


l’introduction, je suis d’avis que même si l’Etat continue d’exercer son pouvoir
tyrannique sur les sujets postcoloniaux, il y a des changements dans l’attitude
des sujets opprimés, il commence, petit-à-petit, à contredire l’Establishment. La
transmission perpétuelle des identités imposées par les mécanismes étatiques
répressifs face maintenant à l’opposition de la nouvelle génération qui ose
questionner l’autorité et les conventions.

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