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LA METHODOLOGIE EN DROIT PRIVE

Par Abdelali ABBOUR


Docteur en droit privé
Professeur-Habilité à la Faculté de droit de Meknès
(Ex. enseignant de la Faculté de droit de Toulon)
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Membre du Centre de Droit et de politiques Comparés Jean-Claude ESCARRAS de la Faculté de droit de Toulon
(France), Laboratoire de l’UMR n°6201 du CNRS, Groupement de Droit Comparé CNRS 1199

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Année universitaire 2016-2017

Titre 1 : Méthodes-Cours

Le cours de droit en langue française s'appuie sur certains manuels auxquels


l'enseignant vous renverra explicitement chaque fois que nécessaire
Toutefois, ces manuels ne vous dispensent pas d'assister au cours : au contraire, vous devez
assister au cours car tout ne figure pas dans les livres.
Les manuels qui vous sont imposés sont volontairement choisis pour leur brièveté : celle-ci a
pour avantage de vous éviter de faire l’impasse sur les notions essentielles, mais elle a pour
inconvénient de passer sous silence nombre d’informations qui vous seront pourtant très
utiles pour préparer les T.D.
Cet inconvénient -volontaire- ne peut être compensé que si vous assistez au cours et si vous
prenez des notes : vous apprendrez ainsi à travailler comme un étudiant français et pourrez
affronter sereinement les cours magistraux lors de vos années de licence et de maîtrise.
Pour bénéficier au mieux des cours "magistraux", vous devez travailler avant, pendant et
après les cours

Le travail de préparation

Le but du travail de préparation est d'arriver en classe suffisamment informé pour ne pas
être perdu en cours. Il ne s'agit pas de faire son propre cours : c'est le travail de l'enseignant.
Néanmoins, il faut aussi pouvoir prendre des notes efficacement, de façon à pouvoir
resituer efficacement les notions nouvelles par rapport à ce qui a déjà été fait.
L'essentiel du travail de préparation consiste à lire ce qui a été étudié précédemment,
quelques minutes ou quelques heures avant d'arriver en cours.

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Si vous avez quelques doutes quant à votre français ou quant à votre maîtrise du vocabulaire
juridique déjà abordé, consultez un dictionnaire ou préparez-vous à interroger l'enseignant.

Le travail en cours
1. Écouter
2. Écrire
3. Interroger

Écouter

Écouter le cours que dispense le professeur est nécessaire mais non suffisant.
Insuffisant parce que votre attention ne peut pas être de même intensité pendant toute la
durée du cours.
Insuffisant parce que vous oublierez nombre de choses : la mémoire à long terme, celle que
vous avez besoin pour un examen, doit s'appuyer sur une révision, une mémorisation
régulière et répétitive. D'où la nécessité de sources écrites sur lesquelles vous pouvez
revenir, ce que vous ne pouvez pas faire si vous vous contentez d'enregistrer les
informations par votre mémoire orale.

Écrire

Écrire, c'est prendre des notes afin d'avoir une source écrite suffisamment claire et
complète pour que vous puissiez, grâce à elles, travailler les TD.
Pour beaucoup d’entre vous, prendre des notes crée deux problèmes principaux : l’usage de
la langue française et le vocabulaire juridique.
Plus généralement, prendre des notes. C’est écrire l'essentiel sans chercher à reproduire
textuellement toutes les phrases. Utilisez la liste d'abréviations.
C’est mettre en relief ce qui est important par rapport à ce qui est accessoire mais pourrait
néanmoins vous servir pour illustrer une argumentation ou une conclusion.
Éviter ainsi de vous arrêter d'écrire chaque fois que l'enseignant illustre par un exemple un
point du programme. L'exemple peut justement être déterminant pour travailler un TD.
Copier le plan du cours avec les intitulés.

Interroger

Questionner chaque fois que vous n'êtes pas sûr(e) d'avoir compris.
Certes, l'enseignant s'aperçoit souvent de votre perplexité, ne serait-ce que parce que vous
levez la tête et froncez les sourcils ; mais il n'a pas non plus le don de divination, et ne peut
pas toujours prévoir les difficultés que vous rencontrez.
Ne soyez pas timide : si vous avez un doute, il y a de fortes chances pour que d'autres aussi
se posent la même question.

Le travail postérieur au cours

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1. Les relectures
2. La mémorisation

Les relectures

Une première relecture s'impose pour :


- s'assurer de la clarté de vos notes : n'avez-vous rien oublié (un mot, une idée, un exemple)
? le plan du cours est-il apparent, facilement repérable (au besoin par des couleurs) ?
- vérifier le français (fautes d'orthographe et de grammaire)
La première relecture est IMMÉDIATE : elle doit se faire le soir même du jour où le cours est
dispensé, lorsque vous avez encore en tête les informations essentielles entendues en cours.
La première relecture ne prend pas beaucoup de temps : dix à quinze minutes à condition
d'être attentif (ve).
Commencez par souligner les différents intitulés afin de faire apparaître d'un
seul coup d'œil le plan, et donc de hiérarchiser les informations. Utilisez
plusieurs couleurs (une même couleur par degré, par ex., rouge pour une
section, vert pour un paragraphe, bleu pour un A). Votre mémoire visuelle du
plan en sera facilitée.
Une deuxième relecture s'impose pour :
- noter, sur une feuille séparée, le vocabulaire nouveau employé et qu'il est indispensable de
connaître,
- noter, sur une feuille séparée, le plan du cours. Vous aurez ainsi à la fin de l'année une
table des matières très utile pour la mémorisation et les révisions,
- compléter vos notes avec un ou des manuels, en écrivant dans la marge.

La mémorisation

Aucun étudiant ne peut réussir sans apprendre le cours.


Apprendre. Ce n'est pas simplement lire et relire un cours, même cinquante fois. c'est
fermer le livre et se souvenir de ce qui est écrit dans l'ordre où cela est écrit, puis dans le
désordre de façon à pouvoir répondre immédiatement à toute question posée sur le cours.
Pour cela, vous devez avancer par étapes en vous aidant du plan noté sur une feuille à part :
commencez par les grandes lignes, les grands axes, puis, quand vous savez cela, complétez
chaque partie en mémorisant votre cours.
N'oubliez pas qu'une idée, un concept, un principe, se retiennent plus facilement avec
plusieurs exemples qu'avec une simple définition.
Aucun étudiant ne peut réussir sans réviser son cours.
Réviser. C’est rafraîchir sa mémoire. Sans cet effort, l'oubli nous envahit de manière
régulière et pas seulement la veille de l'examen.

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Titre 2 : Méthodes-TD

Lorsque l’étudiant commence son Droit, il est confronté à des exercices nouveaux et
multiples. Or, chacun d'eux requiert, sinon des qualités différentes, du moins des méthodes
variées. Ce cours n'a pas pour objet de se substituer aux séances de travaux dirigés mais
d'aider l'étudiant, par une méthode appropriée, à mener à bien les travaux qui lui seront
imposés dans ce cadre et à l'examen, avec le plus de réussite possible.
Les exercices sont empruntés à un spectre très large du Droit : Théorie générale du
droit, Droit de la famille et Droit des personnes, Droit des obligations, Droit des biens et
Droit des sociétés civiles et commerciales
Dés le début de ses études, l’étudiant en droit privé doit avoir conscience qu’entrer
dans le monde juridique suppose d’en accepter certaines règles. Règles de langage, bien sûr,
c’est le plus évident. En effet, comme dans d’autres disciplines, les juristes ont leur propre
vocabulaire. Le langage du droit permet de dire beaucoup avec un minimum de mots. Il faut
alors faire un effort de rigueur et de précision du vocabulaire juridique. Cet effort de maîtrise
du langage est indispensable non seulement pour suivre et comprendre les cours, mais
également nécessaire à l’exposé correct des connaissances dans le cadre des exercices
destinés à en vérifier l’acquisition. A ces règles, il y a aussi des règles quant à la manière de
raisonner et d’argumenter. En droit, et surtout en droit privé, il existe une certaine manière
d’enchaîner les idées, de les articuler. Tout ceci s’apparente aux règles d’un jeu auxquelles
on ne peut y participer sans les connaître, ni gagner sans les maîtriser.
Vos enseignants vont le diront que vos études sont destinées à faire de vous un
praticien du droit, c'est-à-dire quelqu’un capable de tirer parti, à des fins professionnelles,
de ses connaissances juridiques. En tant qu’étudiant vous ne pouvez y parvenir que par la
maitrise de la méthode juridique destiné à faire de vous un juriste capable d’avoir un
raisonnement juridique, c'est-à-dire une démarche intellectuelle qui passe par la maîtrise
des grands types d’exercices que sont la dissertation, le commentaire de texte ou d’arrêt et
la cas pratique. Chacun d’eux illustre un contexte particulier de mise en œuvre du
raisonnement juridique.
Malheureusement, on constante que de nos jours, l’étudiant en droit privé a
tendance à se contenter de l’observation et de la connaissance des règles de droit et de la
jurisprudence. Il y est incité par une production législative et règlementaire abondante et
souvent désordonnée et par une multiplication du contentieux et des sources
documentaires. A cela, la spécialisation conduit à se cantonner à des branches particulières
du droit et à perdre de vue l’armature du système juridique, l’organisation et le
développement de la pensée, les principes généraux, les concepts fondamentaux, les
mécanismes essentiels, les méthodes de raisonnements.

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Or tout étudiant en droit privé digne de ce nom doit être capable de comprendre et
d’expliquer, pour bien les exploiter, les décisions de justice et les dispositions légales ou
réglementaires qui gouvernent les relations sociales, au Maroc et ailleurs. L’étudiant en droit
privé doit démonter son aptitude à raisonner en juriste. C’est un art difficile, mais comme
toutes choses il s’apprend. C’est pourquoi, il est en faculté de droit pour l’acquérir. Pour y
arriver l’étudiant doit comprendre et utiliser le droit, et non pas seulement avoir des
connaissances éphémères. L’étudiant qui se borne à apprendre oubliera vite. Ce qu’il aura
appris au début de ses études sera souvent modifié avant même qu’il ne les termine. De
toutes les façons, il aura toujours à sa disposition des moyens documentaires capables de lui
révéler le contenu brut du droit positif.
On observe une tendance dans les facultés de droit marocaines comme françaises à
multiplier les enseignements spécialisés et à négliger la formation de l’esprit juridique. C’est
pour cette raison que la méthodologie doit contribuer à former des étudiants à avoir des
têtes bien faites plutôt que des têtes bien pleines. Former des juristes efficaces, c’est forger
leurs mécanismes et leurs réflexes intellectuels. Sans nul doute, la méthodologie permet de
préparer l’étudiant à acquérir une pensée et un style clairs pour toute application pratique
du droit.
On observe également que l’enseignement du droit est actuellement trop
exclusivement axé sur l’étude du droit positif qui se cantonne à un exposé de principes
plutôt que de privilégier des études de cas. C’est pourquoi il est souhaitable d’initier les
étudiants aux structures, aux instruments et aux raisonnements essentiels du droit, pour
susciter davantage l’esprit et les réflexions juridiques que la mémorisation de connaissance.
On observe, en définitive, une nécessité absolue de se familiariser avec l’essentiel de
la pensée et de la technique juridique. La méthodologie à pour objet de favoriser cette
démarche.
Aujourd’hui, cette démarche commence par l’apprentissage du droit qui passe par
celui de la lecture. En effet, l’art du juriste est d’abord celui d’un lecteur et d’un
commentateur de ce qu’il a lu. Dans leur diversité, les textes dotés d’une valeur juridique
doivent être compris et exploités au mieux, afin de justifier la position que l’on entend
défendre ou soutenir.
Parmi les exercices juridiques fréquemment proposés aux étudiants en droit, deux
retiennent particulièrement notre attention : le cas pratique ou la consultation (Chapitre 2)
et le commentaire d’arrêt (Chapitre 1).
Chapitre 1. Le commentaire d’arrêt
Le commentaire d’arrêt consiste à analyser une décision de justice. L’objectif du
travail est d’une part de mettre en évidence et d’expliciter la solution juridique donnée par
les juges à un problème de droit précis, et d’autre part de réfléchir sur le raisonnement qui
leur a permis d’arriver à cette solution et sur les implications de la décision.

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Le travail de commentaire suppose deux choses. D’une part un important travail
préparatoire de compréhension de la décision de justice, et d’autre part une mise en
relation de la décision de justice avec les connaissances dont on dispose et qui touchent le
problème juridique posé. Ces connaissances ne sont pas uniquement des connaissances de
cours. Elles regroupent tout ce que vous pouvez voir lu et travaillé en jurisprudence et en
doctrine sur le problème.
Un tel exercice exige, en effet, des qualités d’analyse, de logique et de style, ainsi que
des connaissances solides. Cet exercice constitue une excellente méthode d’entraînement
au raisonnement juridique. Parmi les décisions rendues par les juridictions de l’ordre
judiciaire, seules celles qui émanent de la Cour suprême ou de la Cour de cassation ou des
cours d’appel sont des arrêts. Les décisions des tribunaux sont des jugements et celles qui
résultent de l’exercice de la juridiction d’un juge unique sont des ordonnances.
La technique du commentaire d’arrêt permet surtout d’expliquer le raisonnement
juridique tenu par les magistrats. Il leur a fallu choisir une règle de droit en fonction de la
situation de fait, puis appliquer cette règle et en tirer les conséquences. C’est cette
démarche qui doit être analysée soigneusement. Le travail de l’étudiant est d’expliquer le
mécanisme qui a permis de donner une solution au litige examiné. Cette explication doit
montrer comment les juges ont qualifié les faits, c'est-à-dire ont isolé les traits
caractéristiques de certaines catégories juridiques, et comment ils ont sélectionné, dans
l’arsenal des règles de droit, celle qui convenait au cas envisagé. Egalement comment ils ont,
éventuellement, interprété la règle choisie afin d’en préciser la signification et enfin
comment la mise en œuvre de cette règle a permis de résoudre la difficulté.
Le commentaire d’arrêt est donc pour l’étudiant une occasion d’utiliser les
connaissances théoriques qu’il a acquises par l’étude du cours ou d’un manuel. Pour arriver
à cette analyse l’étudiant doit d’abord respecter tout un travail préparatoire.
Section 1. Le travail de préparation du commentaire
Expliquer la décision suppose évidement une parfaite compréhension de celle-ci. En
effet, la concision du style judiciaire, qui est une de ses principales qualités, l’emploi
technique très précis, imposent une réflexion approfondie pour pénétrer la pensée des
magistrats. Une phrase dont chaque mot compte et a été minutieusement pesé ne livre pas
d’emblée toute la richesse de sa substance et ses nuances. Par conséquent, un effort
d’analyse est donc nécessaire.
1ère étape : la lecture de la décision et le découpage de la structure
Il est fortement conseillé de relire plusieurs fois la décision avant de commencer le
travail d’analyse. Chaque lecture devra permettre d’affiner la compréhension générale de la
décision et de distinguer ses différentes parties.
Toute décision de justice se présente, au fond, comme la confrontation de plusieurs
opinions exprimées sur même point de droit. L’important est donc de savoir reconnaître et

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distinguer ces diverses opinions, celle de chacune des parties, celle des juridictions
inférieures éventuelles, celle du juge saisi.
La décision de justice s’articule principalement en trois parties : les moyens, les
motifs et le dispositif.
Les moyens, se sont les critiques en faits et en droit présentées contre la décision
attaquée. Un moyen vient réfuter une position prise par les juges précédents. En principes
ces critiques sont introduites par l’expression « alors que.. ».
Les motifs, ce sont les motivations en faits et en droit qui décident le juge à rendre
telle décision plutôt que telle autre. En principe, les arrêts présentent trois attendus :
Le premier débute généralement par la formule : « Attendu qu’il résulte des
énonciations de l’arrêt attaqué… ». Dans cet attendu, la Cour rappelle les faits voire parfois
la procédure et les solutions des juges du fond.
Le second attendu de continuer en indiquant : « Attendu qu’il est reproché à l’arrêt
attaqué d’avoir ainsi statué alors que.. ». Cet attendu énonce les arguments de droit qui sont
soulevés pour contester la ou les décisions antérieures.
Le troisième attendu énonce les arguments de la juridiction saisie.
Néanmoins, il est à noter que si les juridictions du fond disposent d’une relative
liberté quant à la présentation des jugements ou arrêts, il en va différemment des arrêts de
la Cour suprême ou la Cour de cassation qui suivent généralement un formalisme particulier
selon l’arrêt est de rejet ou de cassation.
La structure de la décision de la Haute juridiction lui est donc propre. En effet, il ne
s’agit plus de juger une affaire, mais d’apprécier la légalité de la décision de la Cour d’appel,
à travers la critique que constitue le pourvoi.
L’arrêt de la Haute juridiction apporte une réponse au pourvoi c'est-à-dire une
critique de la décision des juges du fond.
Le premier travail à réaliser consiste à bien distinguer ce que dit la Haute juridiction
elle-même et les éléments qu’elle reprend soit dans l’arrêt d’appel, soit dans le pourvoi.
La Haute juridiction rend deux types d’arrêts sur pourvoi. L’arrêt de rejet ou l’arrêt de
cassation.
Dans l’arrêt de cassation, la Cour accepte le pourvoi en déclarant illégale la décision
de la cour d’appel. Il y a désaccord entre la Haute juridiction et la Cour d’appel. C’est le seul
type d’arrêt à présenter un visa en son début et à sa fin (ex. article d’un code, d’une loi, d’un
décret etc..). Un chapeau suit généralement le visa afin d’énoncer en quelques lignes un
principe juridique que pose la Haute juridiction en le faisant découler du ou des articles
contenus dans le visa.

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Dans l’arrêt de rejet, la Haute juridiction rejette le pourvoi en déclarant légale la
décision de la Cour d’appel. Il y a accord entre la Haute juridiction et la Cour d’appel. En
principe, aucun visa n’apparaît en tête de ces décisions.
Enfin, le dispositif, c’est la décision proprement dite qui tranche le litige en indiquent
les droits de chacune des parties.
2ème étape : les conseils de méthode
Quatre opérations doivent être distinguées. L’analyse de la décision, la recherche des
éléments fournissant la substance du commentaire, la construction du devoir selon un plan,
enfin la rédaction
Dans un premier temps, il convient de déterminer de quelle juridiction émane la
décision étudiée. De même que la date de la décision devra être relevé afin d’inscrire la
décision par rapport aux législations, et surtout par rapport aux jurisprudences précédentes.
Ainsi, ce positionnement dans le temps de la décision permettra d’en apprécier sa portée.
Cette recherche de la portée de la décision ne doit intervenir qu’en fin d’analyse.
Dans un second temps, il importera à l’étudiant de lire à de nombreuses reprises la
décision qu’il doit commenter afin d’en comprendre le sens. Ainsi, l’étudiant résumera
toujours :
1. les faits dans l’ordre chronologique de leur déroulement ;
2. les étapes de la procédure (quant celle-ci apparaît dans la décision à
commenter) ;
3. les arguments des parties, les moyens, c'est-à-dire les arguments de faits et de
droit soulevés au soutien des prétentions
4. enfin de poser le problème de droit. C’est le sujet de votre commentaire. En
général à un arrêt correspond une question. Ce problème ne doit pas être trop
large mais doit au contraire coller à la décision que vous allez commenter. Cette
question doit impliquer une réponse que l’on connaîtrait avant même que la
décision soit rendue. Enfin poser une question qui comporte elle-même le texte
de la solution donnée par les juges.
Ce n’est qu’après avoir posé le problème juridique que la réflexion s’orientera selon
deux thèmes qui constituent la substance du commentaire d’arrêt. Ces deux thèmes sont
l’explication de l’arrêt et appréciation de l’arrêt.
S’agissant de l’explication de l’arrêt, l’étudiant doit formuler en termes juridiques la
ou les questions posées et la ou les réponses données par l’arrêt. S’agissant de l’arrêt, il
s’agit essentiellement de dire si l’on approuve ou non l’arrêt. L’étudiant recherche surtout si
le raisonnement des juges est juridiquement correct, la règle de droit invoquée a-t-elle été
bien appliquée, a-t-elle été bien interprétée, a-t-elle bien choisie ?

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3ème étape : le rappel des connaissances
Sur votre brouillon, vous devez ensuite exposer rapidement les éléments principaux
de vos connaissances sur le problème posé. Il ne s’agit pas de réciter tout votre cours mais
de rappeler les quelques éléments qui vous permettront ensuite d’expliquer sur quoi les
juges se sont appuyés pour rendre une telle solution. Vos connaissances seront
essentiellement recherchées dans la théorie (cours et manuels), la jurisprudence sur ce
thème, et enfin la doctrine.
4ème étape : Mise en relation de la décision avec vos connaissances
Il importe donc de dégager les faits, relater la procédure, de poser las prétentions des
parties puis de suivre le raisonnement du juge pour comprendre la solution retenue par
l’arrêt. Ce que l’on demande à l’étudiant au travers d’un commentaire d’arrêt n’est de
paraphraser la décision, ni même une récitation du cours. Il faut éviter de prendre la
décision comme un prétexte à la récitation pure et simple de votre cours. Vous ne devez pas
aussi utiliser la décision pour cacher votre manque de connaissance sur ce thème.
Cependant vous devez analyser la décision en utilisant vos connaissances pour démontrer
que vous avez bien compris la décision et que vous êtes capable d’en livrer une analyse
critique et de donner votre propre jugement de valeur.
A la fin de votre travail vous devez avoir mis en évidence le sens, la valeur, et la
portée de l’arrêt.
Le sens de l’arrêt, c’est de mettre l’accent sur le point de vue strictement juridique de
l’affaire. C’est tout le raisonnement des juges. Pour y parvenir, il faut retrouver à travers les
données du litige, les traits qui caractérisent des catégories juridiques et permettent la mise
en ouvre de règles de droit.
La valeur de l’arrêt permet à l’étudiant de dire ce qu’il pense de cette décision de
justice. Il s’agit de se livrer à un examen critique positive et négative de la solution et plus
particulièrement une appréciation de l’application et de l’interprétation que les juges ont
fait des textes de loi. Les connaissances de l’étudiant vont jouer un rôle important car il va
apprécier le raisonnement des juges et les implications de ce raisonnement en droit. Pour
cela il est en général nécessaire d’avoir lu des critiques doctrinales pas forcément sur l’arrêt
mais au moins sur le thème concerné. Ces critiques vous aideront à orienter votre propre
réflexion.
Enfin la portée de l’arrêt, c’est l’avenir de la décision énoncée dans l’arrêt ainsi que
ses conséquences actuelles et futures quant à l’évolution de la jurisprudence et
éventuellement de la loi.
Section 2. Le travail de rédaction du commentaire
Ici ce qui est très important c’est qu’il faut toujours utiliser le vocabulaire juridique.
Comme tout commentaire de textes juridiques, le commentaire d’arrêt doit obéir à
un ordre logique d’exposition des idées. Tout commentaire doit obéir à un plan classique en

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deux parties et deux sous parties. C’est la manière logique d’exposer les idées nées de la
préparation du commentaire. Le plan est commandé par l’arrêt examiné car il n’est que
l’aboutissement final de votre travail d’analyse. Le plan doit toujours être le plus prés
possible de l’arrêt, du fond, du droit et des faits. L’ensemble des éléments soulevés dans
l’arrêt doit s’incorporer harmonieusement dans le plan et dans son enchaînement logique.
C’est qui est important, c’est de réaliser une présentation logique de l’analyse avec
des sous-parties qui correspondent bien aux titres des parties. Pour cela rédiger des
chapeaux introductifs avant vos sous-parties et des transitions à la fin de celles-ci.
L’étudiant devra travailler avec précision les intitulés de ces parties et de ses sous
parties. A la lecture rapide des titres, le lecteur doit comprendre quels sont les points
essentiels traités dans l’arrêt.
La structure d’un tel plan comporte une introduction. Elle permet d’amener pas à pas
le lecteur vers le cœur de l’arrêt, en expliquant toutes les étapes qui se sont succédées avant
d’aboutir à la décision commentée. Dés le début de l’introduction il faut immédiatement
cibler le thème juridique du commentaire. Il ne s’agit pas de présenter le problème
juridique. Il faut simplement que le grand thème qui fera l’objet de votre travail soit
présenté. C’est ce que l’on appelle la phrase d’attaque.
Ensuite l’introduction du commentaire précisera la présentation de la décision c'est-
à-dire la juridiction, la date. A cela s’ajoute la présentation des faits qui ne doit contenir que
ce qui est essentiel à la compréhension de votre devoir. Ces faits doivent être le plus succinct
possible. Vous devez également mentionner après les fais, la procédure. Puis annoncer
clairement le problème juridique posé par la décision. A cela vous indiquerez très
brièvement la réponse de la juridiction. Enfin et à la fin de votre introduction, l’étudiant
devra annoncer la présentation du plan. Ce plan doit découler naturellement de la
problématique juridique que vous venez d’évoquer précédemment.
La conclusion est, par tradition, toujours facultative. Si l’étudiant décide d’en faire
une, elle doit être brève, et éviter de répéter ce que vous avez déjà dit en introduction ou
dans les développements de chaque partie.
Qu’en est-il du cas pratique ?
Chapitre 2. Le cas pratique ou la consultation
Cet exercice écrit permet de vérifier les aptitudes des étudiants à faire une
application pratique des règles juridiques. Le passage des faits au droit et du droit aux faits
qu’implique ce travail requiert de solides connaissances et un raisonnement sûr.
Le cas pratique est l’exposé d’une situation concrète, d’une affaire, d’un événement,
dans lesquels un ou plusieurs problèmes juridiques sont implicitement posés. Cet exercice
consiste pour un juriste de donner son avis sur une situation de fait donnée. Dès lors les
étudiants doivent donc résoudre une difficulté pratique par application des règles de droit
adéquates.

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L’objectif principal de l’exercice est de rechercher et de proposer des solutions
juridiques à une difficulté concrète. Le travail de l’étudiant s’apparente, selon le cas, à celui
du notaire qui recherche le meilleur contrat, ou à celui de l’avocat qui prépare la meilleure
argumentation possible.
A partir de là se dégagent les principaux impératifs à respecter dans ce genre de
devoir. Le premier travail consiste à bien saisir la situation de fait. Généralement, un schéma
plaçant les événements en ordre chronologique se révèle utile.
Il faut ensuite comprendre exactement la ou les questions posées. Lorsqu’un résultat
brut est demandé, on doit le qualifier juridiquement.
En effet, la première difficulté de l’exercice se situe dans la présentation de l’affaire
qui n’est pas, en principe, réalisée sous un angle juridique. Les faits sont en général énoncés
sous la forme d’une histoire (parfois compliquée) dans laquelle les éléments ne sont pas
forcément bien ordonnés. De même, les problèmes n’apparaissent qu’à travers la
présentation des faits et parfois les questions posées. On peut imaginer un client venant
consulter son avocat pour un conflit qui l’oppose à une autre personne. Si ce client n’est pas
juriste, il y a peu de chance pour qu’il utilise le vocabulaire juridique et pose ses questions
sous forme d’une véritable problématique.
Il faut donc comprendre les implications concrètes de ces faits dans le domaine
juridique, les traduire en termes de droit et les situer de telle manière que l’on puisse s’en
servir pour formuler une problématique et construire une argumentation.
La seconde difficulté de cet exercice est qu’il est rare de pouvoir apporter une
solution toute faite à un problème dans la mesure où celui-ci présente une certaine
complexité. Les réponses données dépendent de nombreux critères tels que les aléas ou les
incertitudes dans les faits présentés, l’appréciation de ces faits par les juges, l’évolution de la
jurisprudence.
Dans ce type d’exercice, il est important de qualifier juridiquement les faits et de
poser les problèmes en droit. L’étudiant doit savoir passer des faits en droit, cibler les
thèmes juridiques et à l’intérieur de ces thèmes de réfléchir sur les questions qui émergent
de la situation exposée.
Ensuite il est aussi important d’utiliser les éléments de l’énoncé ou de les exclure.
Lorsqu’un élément est utile à l’argumentation, il faut expressément l’utiliser dans le devoir.
De même lorsqu’un élément de l’énoncé n’est pas utile à l’argumentation, il ne pas
seulement l’exclure. Il faut justifier son exclusion. Cela démontrera que cet élément n’a pas
été oublié mais qu’en espèce il n’est d’aucune utilité.
Enfin il est important de bien différencier les solutions et d’exclure les solutions
inadaptées au cas. Lorsque plusieurs solutions sont envisageables, certaines peuvent être
préférées à d’autres. Il s’agit alors de tout considérer en expliquant pourquoi certaines sont
plus probables que d’autres, pourquoi certaines ne sont pas retenues.

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Contrairement à d’autres types d’exercice, le cas pratique n’exige pas de méthode
particulière et permet une certaine souplesse dans l’analyse. Il est toutefois possible de
suggérer la démarche suivant :
1ère étape : le travail du texte
Lire le cas intégralement et le relire au besoin. Cela permet d’avoir une vue
d’ensemble de l’affaire et de situer le ou les domaines juridiques concernés. Après une
lecture certaines idées ou institutions peuvent déjà être notées.
Lire ensuite le cas pratique phrase par phrase et s’arrêter à chaque morceau de
phrase en recherchant l’intérêt et le sens juridique des renseignements donnés. Il s’agit en
quelque sorte de traduire en droit ce qui est énoncé c'est-à-dire procéder à la qualification
juridique des faits. Il faut trouver les termes juridiques correspondant aux faits, les définir,
qualifier les personnes et leur rapport juridique. Il s’agit également de bien établir l’ordre
chronologique des faits.
Attention : la qualification juridique des faits doit être pertinente et justifiée. Dire
qu’une personne est commerçante peut avoir une incidence lorsque l’on détermine la
compétence juridictionnelle mais est sans intérêt lorsque l’on se préoccupe de savoir si elle
peut changer de prénom.
2ème étape : La réflexion personnelle
Il s’agit ici de confronter l’ensemble des éléments juridiques qui auront été trouvés
afin de poser les questions de droit qui découlent de l’ensemble des faits.
Ensuite de proposer un raisonnement en recherchant dans le droit positif et la
jurisprudence voire la doctrine les arguments qui le soutiennent. Chaque réflexion doit être
rattachée au fait qui a permis son élaboration. Il s’agit de trouver la règle de droit qui devra
s’appliquer.
3ème étape : La formulation des solutions
Il faut formuler clairement toutes les solutions envisageables. Celles qui seront
retenues comme celles qui seront écartées. Parmi celles retenues, ne pas hésiter à soutenir
une solution plus qu’une autre.
Ensuite, il faut rechercher les résultats possibles de ces solutions c'est-à-dire les
changes de succès devant un tribunal.
4ème étape la construction du devoir
Comme pour l’analyse, la présentation du travail autorise une certaine souplesse. Le
plus important est d’être logique et de montrer un raisonnement juridique. Il est certain
qu’avant de proposer une solution, il est préférable d’avoir envisagé les problèmes, d’avoir
expliqué les difficultés, d’avoir justifié les orientations prises.

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5ème étape : L’introduction
Quel que soit le type de cas pratique, il est souhaitable de rédiger une petite
introduction.
Lorsque plusieurs questions précises sont posées l’introduction doit d’une part situer
le cas pratique (domaine juridique) et d’autre part rappeler les faits mais sans trop de
précisions car ceux-ci seront développés dans les questions qui les concernent plus
précisément. La qualification de ces faits doit être utilisée dés l’introduction.
Lorsqu’une question générale est posée l’introduction doit situer le cas pratique
(domaine juridique) mais également rappeler les faits d’une manière générale et
juridiquement qualifiés mais aussi de poser la ou les problématiques sans oublier d’annoncer
le plan.
Si plusieurs questions sont expressément posées, il n’est pas nécessaire de construire
un plan. Il faut répondre aux questions les unes après les autres en prenant soin toutefois, à
l’intérieur de la réponse de structurer la présentation de la solution c'est-à-dire des faits
précis, qualification, question juridique, règles, solution, conséquences.
En revanche si une question générale est posée, un plan doit être construit afin
d’aborder les éléments de réponse. Dans ce cas ce qui est important c’est la clarté de
l’exposé qui est recherchée.
Enfin, dans l’exercice du cas pratique, une petite conclusion peut être rédigée. Elle
sert à récapituler brièvement les solutions données aux problèmes soulevés.
Rappels et conseils
1. Les cas pratiques sont très souvent inspirés des décisions de justice.
2. toujours réaliser un va et vient entre le fait et le droit, et le droit et les faits,
3. tout justifier, ce que l’on utilise et ce qu’on exclue
4. la formulation des titres doit évoquer le contenu de la partie mais sans verbe
conjugué
5. ne pas oublier les chapeaux introductifs
6. conclusion synthétique.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE SUR LA METHODOLOGIE JURIDIQUE
 R. MENDEGRIS, Le commentaire d’arrêt en droit privé, Dalloz, méthodes du droit,
1975.
 J.-E. RAY, Les épreuves de droit: dissertation, exposé, cas pratique, commentaire
d'arrêt, seuil, 1997
 A. SERIAUX, Le commentaire de textes juridiques: arrêts et jugements, 3e édition /
Ellipses / impr. 2011
 I. DEFRENOIS-SOULEAU, Je veux réussir mon droit: méthodes de travail et clés du
succès / 7e édition, 2010

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 H. MAZEAUD, Méthodes de travail [Texte imprimé] : DEUG droit : comment réussir la
dissertation juridique, le commentaire d'arrêt, le cas pratique, les travaux dirigés,
l'examen/ Éd. 2001 / Montchrestien / 2001

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