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Manuel de sécurité
APPAREILS DE LEVAGE
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)
Dans le domaine de la prévention des risques professionnels,
l’INRS est un organisme scientifique et technique qui travaille,
au plan institutionnel, avec la CNAM, les Carsat, Cramif, CGSS
et plus ponctuellement pour les services de l’État ainsi que pour tout
autre organisme s’occupant de prévention des risques professionnels.
Il développe un ensemble de savoir-faire pluridisciplinaires qu’il
met à la disposition de tous ceux qui, en entreprise, sont chargés
de la prévention : chef d’entreprise, médecin du travail, instances
représentatives du personnel, salariés. Face à la complexité des
problèmes, l’Institut dispose de compétences scientifiques, techniques
et médicales couvrant une très grande variété de disciplines,
toutes au service de la maîtrise des risques professionnels.
Ainsi, l’INRS élabore et diffuse des documents intéressant l’hygiène
et la sécurité du travail : publications (périodiques ou non),
affiches, audiovisuels, multimédias, site Internet…
Les publications de l’INRS sont distribuées par les Carsat.
Pour les obtenir, adressez-vous au service Prévention de la caisse
régionale ou de la caisse générale de votre circonscription,
dont l’adresse est mentionnée en fin de brochure.
L’INRS est une association sans but lucratif (loi 1901) constituée
sous l’égide de la CNAM et soumise au contrôle financier
de l’État. Géré par un conseil d’administration constitué à parité
d’un collège représentant les employeurs et d’un collège
représentant les salariés, il est présidé alternativement par
un représentant de chacun des deux collèges. Son financement
est assuré en quasi-totalité par la CNAM sur le Fonds national
de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.
François-Xavier Artarit
ED 6107
novembre 2018
Sommaire
Sommaire
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1. Les causes d’accidents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1. Les types d’accidents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2. Quelques chiffres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2. Grue mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1. Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2. Principales caractéristiques des grues mobiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3. Principaux mouvements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3. Cadre réglementaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.1. Obligations du constructeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.2. Obligations de l’utilisateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.3. Recommandations de la Sécurité sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.4. Conduite des grues mobiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4. Déplacement et transport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.1. Déplacement sur voie publique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.2. Déplacement sur chantier à vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.3. Déplacement sur chantier en charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.4. Transport par porte-engin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
9. En fin de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
9.1. Le plein de carburant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
9.2. Stationnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Annexe 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Examen d’adéquation d’une grue mobile
Annexe 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
Autodiagnostic sécurité de mise en œuvre d’une grue mobile
Annexe 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Les gestes de commandement
Annexe 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Informations relatives au bruit
Annexe 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Prise en compte du vent dans les opérations de levage à l’aide d’une grue mobile
Annexe 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
Principe du mouflage
Annexe 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Flexibles hydrauliques
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Avant-propos
4
Avant-propos
L’utilisation des grues mobiles fait l’objet de Ce manuel contient des règles générales de
nombreuses règles touchant à la fois aux sécurité applicables aux grues mobiles. Il
choix, aux vérifications, à la maintenance ne remplace pas les instructions contenues
du matériel, à la formation du personnel dans la notice délivrée par le constructeur,
ainsi qu’à son utilisation proprement dite. qui reste la référence pour la conduite de
la machine.
C’est pourquoi ce manuel comprend deux
grandes parties : l’une consacrée aux aspects Enfin, il est du devoir de l’employeur de
purement réglementaires et à la connais- rédiger des consignes particulières le cas
sance technique des grues mobiles, l’autre échéant.
plus spécifiquement dédiée aux règles de
bonnes pratiques en matière de conduite
de grue mobile.
5
1. Les causes d’accidents
Les accidents du travail qui font l’objet électriques aériennes. Cet accident sur-
d’une enquête par les services régionaux vient le plus souvent par le non-respect
de prévention (CRAMIF, CARSAT et CGSS) des distances de sécurité avec les lignes
sont enregistrés dans une base de données électriques avoisinant la zone de travail
nationale nommée EPICEA1. Cette base ne de la grue.
répertorie que les accidents significatifs
pour la prévention. L’analyse des acci- 1.1.3. Écrasement par une partie
dents impliquant une grue de chargement en mouvement de la grue
entre 1982 et 2016 a permis d’identifier
131 accidents. Les comptes rendus font La troisième cause d’accident est l’écrase-
ressortir les causes les plus fréquemment ment du salarié par un élément mobile de
la grue de chargement.
rencontrées, générant ces accidents graves.
Cet écrasement pouvant survenir soit :
– lors de la manutention d’une charge
1.1. Les types d’accidents où une tierce personne va se retrouver
écrasée entre la charge et une partie
1.1.1. C
hute par effondrement fixe ;
ou renversement de la grue – dans des phases de repliement de la grue
Le tiers des accidents est dû au renverse- ou l’opérateur lui-même peut se retrou-
ment de la grue qui peut provenir d’une ver pris en étau par 2 parties de la grue ;
surcharge, d’une défaillance de la surface – dans les phases de déploiement des
d’appui au sol, d’un mode opératoire inap- stabilisateurs, associées à un manque
proprié ou d’un mauvais état de la grue. de visibilité où une tierce personne
peut se retrouver prise en étau entre un
élément fixe de l’environnement et le
1.1.2. C
ontacts avec un élément nu stabilisateur ;
sous tension électrique – lors des opérations de maintenance de
La cause d’accident la plus fréquente la grue où de nombreux risques sont
est le contact de la grue avec des lignes présents.
1. EPICEA : Études de prévention pour informatisation des comptes rendus d’enquêtes d’accidents du travail.
7
1. Les causes d’accidents
Autre
Choc, heurt
6%
16 %
Contact
avec un élément Chute
sous tension de hauteur
électrique 7%
29%
42 %
Écrasement, coincement
8
2. Grue mobile
2.1. Définition (voir ED 676), ces équipements entrent
dans le champ d’application de la norme
On appelle « grue mobile » un appareil de de la norme NF EN 12999 ;
levage à charge suspendue répondant à la
définition suivante : –
les grues flottantes et les grues off
shores respectivement montées sur un
« Grue automotrice à flèche capable de navire ou sur des installations off
se déplacer, avec ou sans charge, sans shores, qui entrent dans le champ d’ap-
avoir besoin de voie de roulement fixe et plication des normes NF EN 13852-1
qui demeure stable sous l’influence de la et NF EN 13852-2. eur problématique
gravité » (norme NF EN 13000). est complexe, en particulier le calcul de
stabilité qui doit prendre en compte le
Nota : Ne sont pas considérées comme des mouvement du porteur qui est soumis
grues mobiles par la norme NF EN 13000 à la houle ;
et par conséquent ne sont pas visées par
le présent manuel : les grues ferroviaires, qui nécessitent
–
– les grues de chargement qui peuvent se aussi une formation spécifique liée à
monter sur des camions pour en effec- la sécurité ferroviaire ainsi qu’aux pro-
tuer le chargement et le déchargement blèmes de stabilité.
9
2. Grue mobile
Tête de
flèche
Hauban de suspension
de flèche
Moufle
Mouflage de volée
ou suspension
de flèche
Flèche
Chevalet de
suspension
ÉQUIPEMENT
Pied de flèche
PLATE-FORME
CHÂSSIS
10
ÉQUIPEMENT
Moufle
Flèche
télescopique
PLATE-FORME
Vérin de
relevage
Mécanisme
de levage
Couronne
d’orientation
CHÂSSIS
Patin d’appui
du stabilisateur
11
2. Grue mobile
2.2.1. G
rues sur chenilles 2.2.3. G
rues automotrices
ou sur pneus et grues sur porteur
Les châssis peuvent être montés sur roues Grues automotrices
ou sur chenilles.
Les grues automotrices ont une cabine ou
un poste de conduite unique contenant les
2.2.2. G
rue avec et sans organes de service :
stabilisateurs – de manœuvre de la grue ;
– de conduite du véhicule.
Pour accroître les possibilités de l’appareil,
le châssis est très souvent muni de stabili-
sateurs télescopiques permettant :
– d’augmenter à poste fixe le polygone
d’appui de l’appareil sur le sol, et donc
sa capacité de levage. Certaines ma-
chines présentent trois configurations
de calage, de façon à pouvoir s’adap-
ter aux conditions d’encombrement dif-
ficiles (poutres rentrées, à moitié sorties
ou entièrement sorties) ;
– de mettre au niveau la grue en décollant
Grues sur porteur
les roues, même si le sol est inégal, afin
que tous les éléments participent à sa Les grues sur porteur ont deux cabines
stabilisation. distinctes :
– la cabine du châssis porteur contenant
les organes de service de conduite du
véhicule ;
– la cabine de la grue contenant les organes
Flè
grue.
Flèche
2.2.4. Les types de flèches
Les grues mobiles sont équipées soit d’une
flèche treillis, soit d’une flèche télescopique.
12
Flèche treillis Flèche télescopique
La flèche treillis est une structure consti- La flèche télescopique permet de pouvoir
tuée d’éléments de charpente métallique à ajuster rapidement la longueur de la flèche
treillis. Elle comprend un élément de pied au travail à effectuer et de conserver, lors
de flèche qui s’articule sur la plate-forme des déplacements routiers, un encombre-
de la grue, des éléments intermédiaires et ment compatible avec le gabarit routier.
un élément de tête de flèche qui comprend
les poulies de la moufle supérieure.
Elle peut être allongée par adjonction
d’éléments droits entre le pied de
flèche et la tête de flèche.
Elle est soutenue par des hau-
bans ancrés au portique de
relevage.
Fléchette
Pour augmenter principalement la hauteur
de levage au-delà des limites permises
par la flèche en place, certaines machines
peuvent être équipées d’une fléchette.
13
2. Grue mobile
Le levage
Il permet
Moufle de soulever une charge verti-
calement à l’aide d’un « mécanisme de
levage ». Le mouvement opposé s’appelle
Linguet
la descente.
Crochet
Moufle
Linguet
Crochet
Moufle
Moufle
Lev
Moufle
Linguet
Linguet
Crochet
Crochet Linguet
Crochet
Le relevage
2.2.6. Moufle et mouflage Au cours de ce mouvement provoqué par
Le mouflage d’un câble permet de démul- la rotation de la flèche autour de l’axe
tiplier l’effort de levage que l’on a en horizontal du pied de flèche, la charge
sortie de treuil, le principal avantage étant décrit un arc de cercle, ce qui permet d’en
que cela permet d’employer des câbles de modifier le niveau et la distance horizon-
plus faible diamètre et des mécanismes de tale qui sépare la charge de l’appareil.
levage plus légers. Ce principe est expliqué
en annexe 6.
Pour ce faire, le crochet de levage est très
he
souvent associé au moufle qui intègre les flèc
de
poulies de mouflage. gu eur
lon
Au moment de l’accrochage des
charges, les élingueurs doivent
pouvoir déplacer le moufle sans
avoir à mettre les mains sur
les câbles, et doivent donc
utiliser les poignées qui y
Portée
sont souvent associées.
14
Le télescopage La translation
Ce mouvement consiste à modifier méca- C’est le mouvement de déplacement de
niquement la longueur de la flèche, et par l’ensemble de l’appareil.
voie de conséquence le niveau et la dis-
tance qui séparent la charge de l’appareil.
Télescopage
Translation
L’orientation
Ce mouvement permet à l’opérateur
d’orienter l’ensemble charge/équipement/
plate-forme. Il s’effectue autour de l’axe
d’orientation de l’appareil.
Orientation
15
3. Cadre réglementaire
3. Cadre réglementaire
3.1. Obligations établie par le constructeur et remise au
preneur.
du constructeur
3.1.1. La directive « Machines » 3.1.2. Les normes européennes
Les grues mobiles entrent dans le champ Les normes relatives aux appareils de
d’application de la directive européenne levage ne sont pas d’application obliga-
2006/42/CE du 17 mai 2006 relative à la toire, mais elles sont généralement utili-
conception des équipements de travail, sées par les concepteurs de machines car
dite directive « Machines » (les grues de leur respect permet de bénéficier d’une
chargement étaient auparavant soumises présomption de conformité à la directive
à la directive 98/37/CE du 22 juin 1998, « Machines ».
applicable jusqu’au 29 décembre 2009). Les grues mobiles font l’objet de la norme
européenne harmonisée NF EN 13000
Les règles techniques relatives à la concep-
« Appareils de levage à charge suspendue
tion des machines ont été transposées
– Grues mobiles ».
sous la forme d’une annexe au code du
travail par le décret n° 2008-1156 du
7 novembre 2008. Les prescriptions de 3.1.3. Informations fournies
l’article R. 4312-1 en rendent l’application par le constructeur
obligatoire. Le constructeur de la machine doit obliga-
toirement fournir des informations concer-
Les grues mobiles sont soumises à la nant l’utilisation en sécurité de la grue
procédure d’« auto-certification CE ». C’est mobile. Elles sont contenues dans les
donc le responsable de la mise sur le notices d’instruction qui accompagnent
marché qui déclare, sous sa propre respon- chaque machine.
sabilité, que ses machines sont conformes
aux règles techniques qui leur sont appli-
cables.
3.2. O
bligations
La conformité des machines à ces règles de l’utilisateur
doit être matérialisée par l’apposition du
marquage CE sur l’appareil et par l’établis- La responsabilité de la conformité des
sement d’une déclaration CE de conformité machines n’est pas uniquement supportée
16
par le responsable de la mise sur le marché. Il doit donc s’assurer préalablement à sa
En effet, il est interdit aux chefs d’entre- vente, par tout moyen à sa convenance,
prise de mettre des équipements de travail de la conformité de la grue de chargement
non conformes à la disposition de leurs aux règles techniques qui lui sont appli-
personnels. cables avant de la remettre au preneur :
– les équipements soumis au marquage CE
Ces obligations générales, qui concernent doivent être conformes aux règles tech-
tous les équipements de travail, sont donc niques en vigueur lors de leur première
applicables aux grues mobiles. mise sur le marché.
– les équipements antérieurs à la mise en
Ces dispositions signifient que les entre- place du marquage CE et maintenus en
prises doivent s’assurer par tout moyen service doivent avoir fait l’objet d’une
adapté de la conformité des grues mobiles mise en conformité avec les prescrip-
qu’elles acquièrent, puis assurer ensuite le tions techniques des articles R. 4324-1 à
maintien de cette conformité durant toute R. 4324-53 du code du travail.
la durée de leur utilisation. Le vendeur doit signer et remettre au
preneur un certificat de conformité par
lequel il atteste que la grue mobile est
3.2.1. Acquisition du matériel
conforme à ces règles techniques.
Choix de l’équipement
Les utilisateurs doivent mettre à disposition Modification de la grue mobile
des opérateurs des équipements appropriés par adjonction d’un équipement
au travail à réaliser ou convenablement interchangeable
adaptés en fonction des conditions et des Lorsqu’on modifie la fonction d’une grue
caractéristiques particulières de travail. mobile par l’adjonction d’un équipement
interchangeable, il convient que l’utilisa-
Équipements neufs ou considérés teur s’assure de l’adéquation de l’équi-
comme neufs2 pement interchangeable avec les carac-
L’acquéreur d’une grue mobile doit être en téristiques de la grue. Cette adéquation
possession de la déclaration CE de confor- est réalisée sur la base de la notice d’ins-
mité correspondante établie et signée par truction de l’équipement interchangeable
le fabricant ou l’importateur et de la notice qui doit notamment clairement définir les
d’instructions du constructeur. conditions de son assemblage à la grue
mobile.
Équipements d’occasion
À l’instar des constructeurs d’équipements 3.2.2. M
aintien en état
neufs, le propriétaire d’une machine ne de conformité
peut mettre sur le marché européen un Toute entreprise doit assurer en perma-
matériel d’occasion non conforme en vue nence le maintien en état de conformité de
de son utilisation. tous ses équipements de travail.
2. C
ette réglementation est applicable non seulement aux machines neuves mais aussi aux machines d’occasion provenant
d’un pays ne faisant pas partie de la Communauté européenne.
17
3. Cadre réglementaire
prévues par l’article R. 4323-28 avant la et de remise en place d’une flèche treillis
remise en service de l’équipement. nécessiteront une vérification de remise en
service.
Il conviendra de tenir à disposition du
vérificateur la notice de montage de la Nota : Le remplacement du câble de levage
grue ainsi que la notice d’utilisation de n’est pas considéré comme un démon-
l’équipement. tage suivi d’un remontage justifiant d’une
vérification lors de la remise en service, à
Le contenu et les modalités de ces véri-
condition :
fications sont décrits dans la brochure
ED 6009, Vérifications réglementaires des – que ce remplacement soit effectué avec
appareils et accessoires de levage dans le un câble de mêmes caractéristiques ;
BTP. – que cette intervention soit mentionnée
sur le carnet de maintenance (comme
• En cas de changement de site d’uti- toutes les opérations de maintenance) ;
lisation. Pour les grues mobiles, le change-
– que cette mention soit complétée par
ment de place ou de site d’exploitation n’est
l’indication précise du lieu où est conser-
pas considéré comme une circonstance
nécessitant des vérifications de remise en vée et peut être consultée l’attestation
service, sous réserve que l’appareil n’ait de conformité du câble (cette attestation
pas subi de démontage et/ou remontage pouvant être consultée dans les mêmes
important. L’examen d’adéquation devra conditions que le registre de sécurité).
tout de même être réalisé.
• Après tout remplacement, répara-
• En cas de changement de configu- tion ou transformation importante
ration ou des conditions d’utilisation, intéressant les organes essentiels de
sur un même site. Dès lors que la grue l’appareil de levage. Sont notamment
mobile a fait l’objet de la vérification considérés comme des organes essentiels :
de son bon fonctionnement et de sa – les dispositifs de freinage destinés à
résistance adéquate lors de la mise en arrêter puis à maintenir dans la position
service, les opérations suivantes ne sont de repos les appareils de levage mobile ;
pas considérées comme des changements
– les freins de levage destinés à arrêter
de condition d’utilisation et notamment de
puis à maintenir dans toutes leurs posi-
configuration :
– la remise en service d’une fléchette3 sur tions la charge ou l’appareil ;
une grue mobile à flèche télescopique ; – les poulies de mouflage ;
– la remise en place d’un contrepoids – les limiteurs de charge et de renversement.
amovible ; – c hâssis, charpente et ossature de la grue.
– le changement de mouflage.
• À la suite de tout accident provoqué
• À la suite d’un démontage suivi d’un par la défaillance d’un organe essen-
remontage. Les opérations de démontage tiel de l’appareil de levage.
3. L e mot « fléchette » est employé pour désigner une fléchette de grue télescopique rabattable et installée le long du caisson de base,
une volée variable ne pouvant bénéficier de cette dérogation.
20
Vérifications générales périodiques 3.2.4. R
egistres et carnets
Les grues mobiles doivent faire l’objet obligatoires à mettre
de vérifications générales périodiques en place
semestrielles, en référence aux articles
R. 4323-23 à R. 4323-27 du code du
travail, ainsi qu’à l’arrêté du 1er mars 2004
pris en application de ces articles.
3.3. R
ecommandations
de la Sécurité sociale
Elles sont élaborées par des commissions
paritaires composées de membres dési-
gnés par les comités techniques nationaux
L’utilisation des grues mobiles est notam- auxquels s’adjoignent des experts.
ment concernée par les recommandations :
– R405 « Levage des produits béton par Elles sont applicables à tous les chefs
douilles métalliques » ; d’entreprise dont le personnel relève du
– R441 « Risques liés à la manutention des régime général de la Sécurité sociale.
armatures métalliques » ;
– R483 « Utilisation des grues mobiles » Une recommandation a pour but d’atti-
qui définit notamment les conditions du rer l’attention des utilisateurs du secteur
CACES®. concerné sur un risque particulier et de
proposer des mesures de sécurité à obser-
Carnet de maintenance ver pour le prévenir. Dépourvue de force
obligatoire directe, elle est cependant
Pour tous les appareils de levage, l’appli- source de droit.
cation de l’article R. 4323-19 impose de
tenir à jour un carnet de maintenance afin En effet, en raison de son existence même,
de s’assurer que les opérations nécessaires l‘employeur ne peut invoquer son ignorance
sont accomplies. La forme et la nature des du danger ou l’absence de moyens de pré-
vention adaptés. En cas d’accident dû à la
réalisation du risque qu’il s’agissait de pré-
venir, le non-respect des dispositions d’une
recommandation existante pourrait donc
contribuer à établir les éléments constitutifs
d’une faute inexcusable.
qu’incombe le choix, et donc la responsa- lors d’une reprise d’activité suite à une
bilité des modalités de cette formation qui période sans pratique de la conduite, etc.
doit être de qualité et adaptée.
Au-delà des obligations réglementaires,
Pour ce faire : il faut garder à l’esprit qu’une formation
– elle doit être dispensée par des forma- professionnelle est un facteur important
teurs expérimentés dans la conduite de sécurité.
en sécurité des équipements de travail
concernés, connaissant leur technologie
3.4.4. Autorisation de conduite
et la réglementation qui leur est appli-
cable, compétents dans le domaine de En complément des dispositions précé-
la prévention des risques présentés par dentes, l’article R. 4323-56 mentionne
ces engins ; que la conduite de certains équipements
– elle peut être dispensée au sein de présentant des risques particuliers, en
l’établissement ou dans un organisme raison de leurs caractéristiques ou de
de formation spécialisé mais dans tous leur objet, est subordonnée à l’obtention
les cas, l’employeur doit conserver les d’une autorisation de conduite délivrée
preuves de la réalisation des actions de par l’employeur.
formation ;
– sa durée et son contenu doivent être L’autorisation de conduite doit être tenue
adaptés à la complexité des équipe- à la disposition de l’inspection du travail
ments, aux connaissances et à l’expé- et des agents du service de prévention des
rience des travailleurs concernés. organismes de Sécurité sociale.
Cas de la location
de grue avec grutier
C’est le responsable de l’entreprise de
location qui délivre l’autorisation de
conduite à son conducteur.
4. B
ien qu’il ne soit pas considéré comme une grue mobile au sens de la norme EN 13000, cet équipement est bien pris en compte
par la recommandation R383 modifiée.
27
4. Déplacement et transport
4. Déplacement et transport
4.1. D
éplacement sur voie qui sont prévus à cet effet sur la grue, en
particulier pour éviter :
publique – la rotation intempestive de la partie
Code de la route, article R. 312-19 : tournante ;
« I. – Toutes précautions utiles doivent – la sortie intempestive des poutres des
être prises pour que le chargement stabilisateurs ;
d’un véhicule ne puisse être une – éventuellement le relevage ou le télesco-
cause de dommage ou de danger. page intempestif de la flèche.
II. – Tout chargement débordant ou
pouvant déborder le contour exté- Le chauffeur devra veiller de plus au bon
rieur du véhicule du fait des oscilla- arrimage, au rangement des accessoires
tions du transport doit être solide- pouvant se trouver sur la grue et à la fer-
ment amarré. Les pièces de grande meture effective des capots de protection
longueur doivent être solidement avant tout déplacement.
amarrées entre elles et au véhicule, Il sera particulièrement important de
de manière à ne pas déborder dans veiller au verrouillage de la tourelle dans
leurs oscillations le contour latéral l’axe du châssis et à l’arrimage du crochet
extérieur de celui-ci. à l’endroit défini par la notice en cas de
III. – Les chaînes, bâches et autres acces- déplacement à vide.
soires, mobiles ou flottants, doivent
être fixés au véhicule de manière
à ne sortir à aucun moment du 4.1.1. Connaissance et rappel
contour extérieur du chargement et du code de la route
à ne pas traîner sur le sol. La conduite d’une grue mobile n’est pas
IV. – Le fait, pour tout conducteur, de toujours soumise à la détention d’un
contrevenir aux dispositions du II ou permis de conduire, ni sur chantier, ni sur
du III ci-dessus est puni de l’amende voie publique. Toutefois, le conducteur
prévue pour les contraventions de étant amené à respecter la signalisa-
la troisième classe. » tion présente aussi bien sur le chantier
Lors d’un transport sur voie publique ou que sur route ouverte à la circulation,
privée, il est impératif de mettre en place il doit connaître les principaux panneaux
les dispositifs de verrouillage mécanique et signaux du code de la route, notamment
28
ceux prévus au référentiel de la R 383 • Respectez les barrières de dégel.
modifiée : • Faites attention à la flèche qui dépasse
– p anneaux de danger (série A) ; vers l’avant.
– principaux panneaux d’interdiction et
• Respectez la charge par essieu.
d’obligation (série B) ;
– panneaux particuliers • Respectez le poids total en fonction des
à la signalisation de ouvrages à franchir.
chantier (signalisation Les principales dispositions à respecter
temporaire) ; pour pouvoir emprunter le réseau routier
– signaux relatifs aux sont détaillées ci-dessous.
intersections et aux
régimes de priorité Permis de conduire
(panneaux et feux) ; La conduite sur la voie publique d’une
– signalisation horizon- grue mobile routière nécessite :
tale au sol des voies – le permis C si la grue n’est pas équipée
de circulation. d’une remorque pour transporter ses
contrepoids ;
4.1.2. R ègles de circulation – le permis CE si elle est équipée d’une
sur voie publique remorque permettant le transport de ses
contrepoids.
Les grues mobiles peuvent être amenées
à circuler sur le réseau routier, notamment Conditions administratives
lors des transferts.
Immatriculation
• Assurez-vous que la grue est bien dans
• Grues non immatriculées :
la configuration route définie dans la
– les grues mobiles ne circulant pas sur la
notice de conduite.
voie publique ou ne pouvant pas circuler
• Assurez-vous que les stabilisateurs et à des vitesses supérieures à 25 km/h ne
leurs poutres support sont complètement font pas l’objet d’une réception par le
« rentrés » et ne se déplacent pas intem- service des mines et ne sont donc pas
pestivement ; des portées de stabilisateurs immatriculées ;
peuvent dépasser le gabarit du portant, – en cas de circulation sur la voie publique,
accrocher d’autres usagers de la route ces grues devront posséder : un disque in-
(véhicules ou personnes) et provoquer des diquant la vitesse maximum de 25 km/h,
accidents graves. un gyrophare de couleur orange, des
bandes réfléchissantes biaises rouges et
blanches de type homologué.
Nota : La circulation leur est interdite en
cas de visibilité très réduite (inférieure à 50
mètres) du fait du brouillard ou de la neige.
• Grues immatriculées : les grues auto-
motrices doivent être immatriculées et le
conducteur devra être titulaire d’un permis
de conduire correspondant à la catégorie
du porteur.
29
4. Déplacement et transport
α
α αα
α
α
31
4. Déplacement et transport
plus relevée possible afin de réduire au autant que possible par le conducteur
maximum le moment de renversement attitré de l’engin. Dans le cas où le conduc-
induit par la portée de la charge ainsi que teur du porte-char est amené à charger
par le rapprochement du centre de gravité lui-même la grue, celui-ci devra être en
de la flèche. possession d’une autorisation de conduite
Nota : D’une façon générale, il est préférable correspondant à la catégorie de la grue.
de ne pas utiliser une grue sur un terrain • Pour les opérations de chargement et
incliné. Il convient dans tous les cas de de déchargement, il convient de se faire
se référer à la notice d’instructions pour guider par le conducteur du porte-char.
connaître les possibilités de la grue en la • Les barbotins doivent se trouver à l’ar-
matière et de respecter les consignes de mise rière, côté bas de la rampe et la flèche en
en œuvre de celle-ci dans cette situation. direction de la montée.
Il faut
Il fautbaisser la flèche
baisser la flèche
et laet mettre
la mettre enen direction
direction
de la montée.
de la montée.
32
5. Organisation
de la sécurité du chantier
5.1. M
esures Quelle que soit l’organisation mise en place,
vous devrez impérativement connaître :
organisationnelles – les zones d’emprise du chantier ;
à respecter – les règles de circulation à l’intérieur du
chantier, les signaux et les balisages
Avant de travailler sur un nouveau chan- utilisés ;
tier, il conviendra de prendre connaissance – les zones de stationnement ;
de l’organisation de la sécurité sur le site. – la gestuelle de commandement ;
L’organisation de la sécurité diffère selon la –les zones qui peuvent présenter des
taille du chantier et la configuration du site. dangers ou des restrictions d’accès (zones
de travaux, zones de non-feux, etc.) ;
Chantier soumis à coordination SPS – la localisation des différents réseaux
(sécurité et protection de la santé) existants : électricité, gaz, téléphone,
Sur les chantiers de bâtiment ou de travaux eau, etc., dès lors qu’ils peuvent avoir
publics, une coordination en matière de une influence sur la sécurité ;
sécurité et de protection de la santé doit – le gabarit de votre engin ainsi que les
être mise en place dès que plusieurs entre- passages étroits ou à hauteur limitée ;
prises interviennent sur le site. – le poids de votre engin si vous devez
vous engager sur un pont provisoire ou
Vous devez respecter les mesures générales un plancher ;
de sécurité définies dans votre entreprise – l’organisation du plan de secours prévu
ainsi que les consignes particulières définies dans le PPSPS ou le plan de prévention
pour l’ensemble du chantier par le maître pour répondre aux situations d’urgence.
d’ouvrage et son coordonnateur SPS en en
prenant connaissance via le PPSPS (plan
particulier de sécurité et de protection de la 5.2. D
evoirs
santé) ou le panneau d’affichage de sécurité. et responsabilités
Chantier non soumis à la coordination
du conducteur
SPS
Chaque conducteur de grue mobile doit se
Un plan de prévention sera mis en place conformer aux règles définies au niveau
par l’entreprise. du chantier ou de l’entreprise.
33
5. Organisation de la sécurité du chantier
34
• Utilisez des vêtements de travail ajustés. • Pour la conduite des grues mobiles,
Les vêtements flottants risquent d’accro- il faut notamment prévoir :
cher les commandes et provoquer des – d es bottes de sécurité ;
mouvements incontrôlés de l’engin. – des lunettes de soleil sur un site consti-
tué de matériaux clairs (craie, sable) et
• Les bagues, les bracelets-montres, etc. réfléchissants ;
peuvent s’accrocher lorsque vous descen- – un gilet de signalisation à haute visibi-
dez de votre engin et vous occasionner lité, fermé et ajusté ;
des blessures ou des fractures. Évitez d’en – d es gants et lunettes de travail pour les
porter. opérations d’entretien, de manutention,
etc. ;
• Votre employeur doit vous fournir des – un casque protégeant contre le risque de
EPI adaptés aux travaux à effectuer. chute d’objets ;
Les EPI sont obligatoirement conformes – etc.
aux normes européennes (CE). Dans tous
les cas, chaque conducteur doit porter un • Prenez soin du matériel de protection
vêtement de protection. individuelle qui vous a été confié.
Casque
Protecteurs auditifs
Vêtement de signalisation
à haute visibilité
Gants
Chaussures de sécurité
35
5. Organisation de la sécurité du chantier
Cas 1 : La longueur de flèche de la grue Nota : Ces trois exemples n’ont pas pour
mobile est inférieure à la hauteur sous vocation de lister de façon exhaustive
crochet de la grue à tour diminuée de l’ensemble des mesures de prévention
2 mètres. possibles pour pallier ce type de risque,
1. Réservation d’un espace dédié pour mais de lister trois mesures possibles.
chacun des équipements
• Dispositif à mettre en place sur la grue Cas 2 : La longueur de flèche de la grue
mobile : mettre en place des dispositifs de mobile est supérieure à la hauteur sous
limitation de la zone de travail en orien-
crochet de la grue à tour diminuée de
tation.
• Dispositif à mettre en place sur la grue 2 mètres.
à tour : mettre en place un système de
gestion des zones interdites sur la grue à Dans ce cas de figure et afin de réduire les
tour. Une fois ces prescriptions mises en risques, il peut être intéressant de recourir
œuvre, l’interférence de la grue mobile à une grue mobile équipée d’un limiteur
avec la grue à tour n’est plus possible. de hauteur pour restreindre celle-ci à la
hauteur sous crochet de la grue à tour
2. Gestion des temps de travail de façon diminuée de 2 mètres minimum. Avec
décalée (le matin par exemple pour la grue ce dispositif, les mesures de prévention
mobile et l’après-midi pour la grue à tour)
précédemment évoquées restent valables.
3. Mise en place d’un chef de manœuvre
en liaison phonique permanente avec les Les procédures basées uniquement sur la
deux grutiers chargés de la seule surveil- vigilance des deux grutiers ne sont pas
lance des collisions potentielles entre les de nature à garantir un niveau de sécurité
deux appareils et leurs charges adapté vis-à-vis du risque.
38
5.6. Moyens Une parfaite connaissance des gestes
ou signaux de commandement (voir
de communication annexe 3) est nécessaire tant pour le
grutier que pour le chef de manœuvre.
5.6.1. Gestes et commandement
Les gestes de commandement des appa-
Article R. 4323-41 reils de levage font l’objet d’un tableau du
fascicule de documentation FDE 52-401.
« Le poste de manœuvre d’un appareil
de levage est disposé de telle façon que
le conducteur puisse suivre des yeux les 5.6.2. Liaison phonique
manœuvres réalisées par les éléments
mobiles de l’appareil. Si une liaison radio avec le chef de
manœuvre est présente, les messages
Lorsque le conducteur d’un équipement de transmis devront être brefs et concis.
travail servant au levage de charges non
guidées ne peut observer le trajet entier Dès émission des ordres, il convient d’en
de la charge ni directement ni par des accuser la réception afin d’éviter toute
dispositifs auxiliaires fournissant les infor- incompréhension.
mations utiles, un chef de manœuvre, en
communication avec le conducteur, aidé Il faut toujours privilégier du matériel de
le cas échéant par un ou plusieurs travail- qualité ne nécessitant pas ou peu de mani-
leurs placés de manière à pouvoir suivre pulations par le grutier.
des yeux les éléments mobiles pendant
leur déplacement, dirige le conducteur.
Des mesures d’organisation sont prises
pour éviter des collisions susceptibles de
mettre en danger des personnes. »
39
6. Technologie et connaissance des grues mobiles
6. Technologie et connaissance
des grues mobiles
6.1. C
aractéristiques il permet le levage de lourdes charges en
appliquant une traction relativement faible
de l’appareil sur le câble de levage.
Hauteur sous crochet Il peut être par exemple à 4, 8 ou 16 brins ;
Elle est définie par la différence de niveau l’effort supporté par chaque brin est alors
entre le crochet de levage et les appuis de 4, 8 ou 16 fois moins important.
la grue. Le mouflage permet d’employer des câbles
de plus faible diamètre et des mécanismes
Portée plus légers.
C’est la distance, sur le plan horizontal, entre
son axe d’orientation et la verticale passant
par le centre de gravité de la charge. 6.2. P
rincipe de stabilité
La portée dépend de la longueur et de
l’inclinaison de la flèche.
d’une grue mobile
Charge maximale d’utilisation La stabilité d’un appareil de levage en
La charge maximale d’utilisation d’une porte-à-faux est assurée lorsque le moment
grue mobile dépend de ses conditions des masses stabilisantes est prépondérant
d’utilisation. sur le moment des charges qui tendent à
renverser l’appareil.
Support horizontal
Une grande partie des performances des
La grue mobile est conçue pour une utilisa-
grues est liée à la stabilité.
tion de niveau. Cette prescription peut être
vérifiée grâce à des niveaux à bulles dis-
posés à la fois dans la cabine de conduite 6.2.1. Moments en présence
et à chacun des postes de conduite des
stabilisateurs. Moment de stabilité
Ce moment est constitué par :
Mouflage – la masse de la plateforme (prenant en
Le mouflage d’un câble de levage s’effec- compte le contrepoids) ;
tue à l’aide de moufles à plusieurs poulies ; – la masse du châssis.
40
Moment de renversement de sécurité qui équipent une grue mobile,
Ce moment est constitué par : afin de pouvoir vous assurer périodique-
– la masse de la flèche ; ment de leur bon état, de leur fixation et
– la masse de la charge maximale qu’il de l’état du branchement électrique.
est permis de faire mouvoir à la portée
considérée. • En revanche, vous ne devez en aucun cas
en modifier les réglages.
6.2.2. Condition d’équilibre
D’une façon générale, autour de l’arête de • Signalez immédiatement toute anomalie
basculement, le moment de basculement et consignez-la sur le registre d’observa-
doit être égal au moment stabilisant. tions.
Dans l’exemple ci-dessous et pour des raisons
de pédagogie, on considérera que le poids L’apparence et la position des différents
de l’équipement (flèche) est négligeable. capteurs peuvent être différents non seu-
lement d’une marque à l’autre mais éga-
lement suivant les modèles d’une même
6.3. Dispositifs de sécurité
marque. Toutefois, les
L2 illustrations sui-
• Il est important que vous sachiez iden- vantes correspondent
L1
à la majorité des
tifier et localiser les différents dispositifs grues mobiles.
P1 E P2
Légende
Stabilité de la grue : si P1 x L1 ≥ P2 x L2
P1 : Poids du véhicule
L1 : Longueur entre le centre
de gravité du véhicule
et le stabilisateur sollicité
P2 : Poids de la charge
L2 : Longueur entre le centre
de gravité de la charge
et le stabilisateur sollicité
E : Point d'équilibre
L2
L1 L1 L2
L1
L2 L2
L1
Légende
P1
P1
EE P2
P2
P1
P1
EE P2
P2
Stabilité de la grue : si P1 x L1 ≥ P2 x L2
L1 : Longueur entre le centre
de gravité du véhicule Renversement de la grue : si P1 x L1 < P2 x L2
et le stabilisateur sollicité
P2 : Poids de la charge
L2 : Longueur entre le centre
de gravité de la charge
Légende
et le stabilisateur sollicité
E : Point d'équilibre
P1 E P2 41
Renversement de la grue : si P1 x L1 < P2 x L2
6. Technologie et connaissance des grues mobiles
Il existe trois principaux types de sécurité Lorsque la flèche atteint un angle de rele-
sur une grue mobile : vage maximum prédéterminé, elle actionne
– les sécurités de mouvement ; un fin de course qui arrête le mécanisme de
– le limiteur de capacité ou CEC (contrô- relevage de flèche.
leur d’état de charge) ;
– les sécurités hydrauliques. Sur les flèches télescopiques, cette fonc-
tion est assurée par le limiteur de pression
6.3.1. Sécurité de mouvement sur le vérin de relevage de flèche.
L L
Détecteur
Détecteur de longueur
de longueur de flèche
de flèche (L) (L)
LL
Détecteur
Détecteur de longueur de flèche (L)de
de longueur flèche (L)
Détecteur
Détecteur d'angled'angle de flèche
de flèche (θ) (θ)
θ θ α
α
SondeSonde
Détecteur
de pression
de pression
Détecteur
de relevage
de relevage
de
sur le vérin
sur le vérin
d'angled’angle de flèche
flèche (θ)
(pression
(pression P) P) (θ)
θ
θ αα
Sonde
Sonde de pression
de pression sur
sur le vérin le vérin
derelevage
de relevage (pression
(pression P) P)
Sélecteur
Sélecteur
Sélecteur manuel
manuel
manuel
de la configuration
de la configuration
de la LL L
PP P
θθ θ
100 100
configuration
de la grue
de la grue
de la grue %
36.7 36.7 m
%
de la grue m
Sélecteur manuel L P θ
de la configuration 100
126.5 126.5 % 12.5
105,2° 12.5
105,2°
de la grue Calculateur
Calculateur
Calculateur : :: 36.7
select select
m
Portée
PortéePortée: fonction
: fonction
: fonction de la longueur
de la longueur
m
126.5 m
105,2° t
12.5 t
de lamesurée
mesurée longueur
Calculateur (L)l'angle
(L): et de et de l'angle
θ θ
mesurée (Lfonction
) : fonction
select
ChargeCharge
levée :levée Poids
Poids Poids
et de : fonction deθ
del’angle
Portée la longueur
Mémoire
MémoireMémoire : données
: données
: données de la la pression
pression mesurée
mesurée (L) et de l'angle θ
mesurée
P P de
de lala
m charge
de la charget
charge
constructeur
constructeur
constructeur –– sélection
sélection
– sélection Charge levée : Affichage
de de la courbe
dela la
courbe
courbe de charge
de charge
deàcharge Charge levée : fonction
fonction de la pression Poids Affichage
Affichage
correspondante
correspondante à la la de la pression mesurée P de
de
de la
lacharge
charge
de
la chargela charge autorisée
autorisée
correspondante
Mémoire : données
configuration
configuration
constructeur –de
à la
de la grue
la grue
sélection
mesurée P autorisée à la portée
à la portée effective
effective
configuration
de la courbe de charge
de la grue àAffichage
la portée
Affichage analogique
correspondante à la effective
Affichage
de la charge analogique
autorisée
de dede
à lal'état l'état
portée de charge
charge
effective
configuration de la grue
Affichage
de la grue
de la grue
Couple
Couple admissible
Couple : Ca : Ca: Ca
admissible
admissible Couple réel
CoupleCouple
réel : Cr: Cr
réel
: Cr analogique
Affichage analogique
de l’état
de l'état de charge
de lacharge
de grue
Couple admissible : Ca Couple réel : Cr de la grue
Cr >Ca(0,9Caàà
< (0,9 <0,975)
0,975)Cr Ca
(0,9 à 0,975)Cr
Flèche treillis
Un dynamomètre mesurant l’effort sur le
ou les câbles de relevage du ou des flèches
permet d’en déduire le poids de la charge.
Frein de stationnement
Le frein de stationnement est destiné à
retenir la grue dans toutes les conditions
de charge, de vent et de pente spécifiées
par le constructeur en utilisation normale.
44
Frein de secours Le constructeur fournit avec la grue mobile
Un système de freinage de secours peut une notice d’instructions qu’il convient de
être installé pour pouvoir obtenir une bien étudier avant la première prise en
décélération suffisante en cas de panne du main de la grue mobile.
frein de service.
À partir du poste de commande, les com-
mandes des quatre principaux mouve-
6.5. P
rincipaux organes ments sont obtenues à partir de deux
de service et spécificités manipulateurs situés de part et d’autre du
de la machine siège, dans le prolongement des accoudoirs.
45
6. Technologie et connaissance des grues mobiles
Spécificités à connaître
Le conducteur devra savoir : – régler la suspension du siège en fonction
– manœuvrer les dispositifs de verrouil- de son poids, afin de réduire l’effet des
lage mécanique notamment présents vibrations et secousses ;
au niveau de la tourelle pour bloquer – connaître le gabarit de sa grue mobile
l’orientation dans le cadre de transport afin de pouvoir déterminer l’espace
ou au niveau des stabilisateurs ; nécessaire à l’évolution de celle-ci.
46
7. Préparation à la mise
en route (prise de poste)
Ce chapitre s’adresse principalement au 7.1. Inspection visuelle
conducteur de la grue.
des différents organes
Préalablement à la prise de poste, le • Avant de mettre en marche l’appareil,
conducteur s’assurera qu’il est bien en faites le tour de la grue mobile attentive-
possession des documents suivants : ment et signalez immédiatement à l’enca-
–le dernier rapport de vérifications drement les anomalies, même légères,
réglementaires définies par l’arrêté du les fuites, les pièces défectueuses, et par-
1er mars 2004 de la grue et de ses acces- ticulièrement les câbles, les flexibles en
soires de levage en s’assurant que les mauvais état, l’état des pneumatiques et
observations ont bien été levées ; des jantes (pression, coupures, chocs, etc.),
– la notice d’instructions de la grue ainsi que la présence de tous les dispositifs
mobile ; de sécurité, y compris les capots de protec-
– une autorisation de conduite correspon- tion, les trappes et les bouchons.
dant au type de grue mobile à mettre en • Ces anomalies seront consignées dans le
œuvre (voir chapitre 3). registre d’observations.
47
7. Préparation à la mise en route (prise de poste)
• Ne mettez pas une grue mobile en mauvais vérifier visuellement les câbles tous les
état en marche. jours, en suivant le mode opératoire décrit
dans la notice d’utilisation et de faire rem-
• Rappelez-vous que votre grue doit tou- placer tous ceux qui sont usés.
jours être maintenue en bon état.
Les câbles doivent être contrôlés sur toute
Rappel sur le droit de retrait leur longueur, depuis l’attache d’extrémité
Tout salarié bénéficie d’un droit d’alerte et jusqu’aux trois tours morts d’enroulement
de retrait lorsqu’il a un motif raisonnable sur le tambour.
de penser que la situation dans laquelle
il se trouve présente un danger grave et Outre les exemples ci-dessous et ci-contre,
imminent pour sa vie ou sa santé, selon les tout câble présentant l’un des défauts sui-
critères suivants : vants doit être mis au rebut :
– le danger doit présenter un certain degré – u n toron cassé ;
de gravité, dépassant en importance le – un nombre de fils cassés visibles décomp-
risque inhérent à l’exercice normal du tés sur deux pas de câblage égal ou
travail ; supérieur à 20 % du nombre total de fils
– l’imminence du danger, c’est-à-dire un entrant dans la constitution du câble ;
risque pouvant se réaliser de manière – des méplats importants sur les fils exté-
brutale à tout moment et nécessitant rieurs (environ 40 % du diamètre des fils
donc l’interruption immédiate de la extérieurs).
situation dangereuse.
Le salarié doit immédiatement signaler Les critères de dépose des câbles sont
à l’employeur s’il estime être en pré- détaillés dans la norme NF ISO 4309.
sence d’un danger grave et imminent.
L’employeur est tenu de réagir immédiate-
ment et ne peut exercer de sanctions sur
le salarié.
Des cas de dangers graves et imminents Déformation en « tire-bouchon »
peuvent être constitués par :
– la défectuosité d’une sécurité essentielle
de la grue (contrôleur d’état de charge,
fin de course levage, clapet piloté, etc) ;
– un environnement dangereux (travail au
voisinage d’une ligne électrique, terrain
Déformation en « panier »
instable, etc) ;
– etc.
48
7.2. Avant de monter
Toron desséré corrosion-usure
Usure externe
Aplatissement
49
7. Préparation à la mise en route (prise de poste)
7.4. Visibilité
La règle des trois appuis
Pour monter et descendre de la cabine, • Nettoyez le pare-brise, les glaces laté-
vous devez avoir alternativement deux rales et arrière, les rétroviseurs ; réglez ces
pieds en appui et une main en prise, puis derniers avant de démarrer.
deux mains en prise et un pied en appui.
• Vérifiez le fonctionnement du lave-glace
et des essuie-glaces, enlevez tout ce qui
peut gêner votre visibilité.
7.3. N
iveaux et appoints
journaliers
• Avant le démarrage du moteur, vérifiez 7.5. Ordre et propreté
les niveaux d’huile moteur, de liquide de
refroidissement, d’huile hydraulique, de • Ne laissez pas de chiffons dans le com-
carburant et de liquide lave-glace à l’aide partiment moteur, vous pourriez provo-
des jauges et des témoins visuels. Faites quer un incendie.
l’appoint si nécessaire.
• Le poste de conduite doit être propre :
• Sachez reconnaître les différents sym- enlevez l’huile, la graisse, la boue sur le
boles de sécurité du tableau de bord. plancher, les marchepieds et les poignées.
50
• Ne démarrez pas dans un local fermé, les
gaz d’échappement sont nocifs et peuvent
être mortels.
51
7. Préparation à la mise en route (prise de poste)
52
8. Sécurité pendant le travail
Votre sécurité et celle des autres dépendent 8.1. Protection des piétons
de votre comportement pendant la
conduite de votre engin. Votre prudence Article R. 4323-52 :
et votre professionnalisme seront les meil-
leures assurances contre les accidents. « Des mesures d’organisation sont prises
pour éviter que des travailleurs à pied ne
• Restez vigilant en toutes circonstances. se trouvent dans la zone d’évolution des
équipements de travail mobiles. Lorsque
• Ne consommez pas de boissons alcoo- la présence de travailleurs à pied est
lisées ou toutes autres substances illicites néanmoins requise pour la bonne exécu-
avant ou pendant le travail. tion des travaux, des mesures sont prises
pour éviter qu’ils ne soient blessés par
• Attention : si vous prenez des médica- ces équipements. »
ments, en particulier des tranquillisants,
certains peuvent vous rendre somnolent • Il est interdit de transporter des passagers
et diminuer votre attention. Votre médecin dans la cabine de la grue mobile.
peut vous conseiller utilement à ce sujet.
• Avant toute manœuvre, assurez-vous
• Gardez toute votre attention pour le que personne ne stationne à proximité de
travail ; votre prudence peut éviter des la grue.
accidents.
• Tenez compte des angles morts, notam-
• Ne conduisez pas un engin pour lequel ment lors des manœuvres de marche arrière.
vous n’avez pas d’autorisation de conduite.
• Utilisez votre avertisseur sonore pour attirer
l’attention et ne démarrez la manœuvre que
lorsque la zone est dégagée.
53
8. Sécurité pendant le travail
8.3. Travaux
dans l’environnement
d’une ligne électrique
aérienne
À peu près le quart des accidents du travail
impliquant des grues enregistrés dans la
base EPICEA le sont du fait de contact de
8.2. Règles de circulation la grue ou de la charge avec des lignes
• Adaptez votre vitesse aux difficultés du électriques nues sous tension.
terrain.
Le plus souvent, la victime est l’opérateur
• Ne descendez jamais une pente moteur qui aide au sol et qui est en contact soit
arrêté ou au point mort. avec la grue, soit avec la charge.
54
Rappelez-vous qu’un amorçage (arc 2°
cinq mètres pour les lignes ou ins-
électrique) peut se produire à distance. tallations dont la plus grande des
Les effets sont comparables à ceux d’un tensions, en valeur efficace pour le
contact direct avec des éléments sous courant alternatif, existant en régime
tension. Le danger est le même pour les normal entre deux conducteurs quel-
engins montés sur chenilles ou sur pneus. conques est égale ou supérieure à
50 000 volts. »
Il est primordial que ce risque soit très
clairement pris en compte par des mesures Article R. 4534-109 :
de prévention appropriées.
« Il est tenu compte, pour déterminer
Une ligne doit être considérée sous les distances minimales à respecter par
tension tant que celle-ci n’est pas rapport aux pièces conductrices nues
consignée hors tension. normalement sous tension :
Article R. 4534-108 : 1° de tous les mouvements possibles des
pièces conductrices nues sous tension
« L’employeur qui envisage d’accom-
de la ligne, canalisation ou installation
plir des travaux au voisinage de lignes
électrique ;
ou d’installations électriques s’informe
auprès de l’exploitant, qu’il s’agisse
2° de tous les mouvements, déplacements,
du représentant local de la distribution
balancements, fouettements, notam-
d’énergie ou de l’exploitant de la ligne ou
ment en cas de rupture éventuelle d’un
installation publique ou privée en cause,
organe, ou chutes possibles des engins
de la valeur des tensions de ces lignes
utilisés pour les travaux envisagés. »
ou installations. Au vu de ces informa-
tions, l’employeur s’assure qu’au cours
Ce risque doit être pris en compte dès le
de l’exécution des travaux les travailleurs
début du chantier. Pour que des mesures
ne sont pas susceptibles de s’appro-
cher ou d’approcher les outils, appareils de prévention soient prises de façon effi-
ou engins qu’ils utilisent, ou une partie cace, il convient de respecter les étapes
quelconque des matériels et matériaux suivantes telles qu’indiquées dans les
qu’ils manutentionnent, à une distance articles R. 554-19 et suivants du code de
dangereuse des pièces conductrices nues l’environnement :
normalement sous tension, notamment, à – obtention auprès du guichet unique de
une distance inférieure à : la liste et des coordonnées des exploi-
tants de chacun de ces ouvrages ;
1° trois mètres pour les lignes ou installa- – déclaration de projet de travaux à chacun
tions dont la plus grande des tensions, des exploitants d’ouvrages en service,
en valeur efficace pour le courant adressée par le responsable du projet ;
alternatif, existant en régime normal – déclaration d’intention de commence-
entre deux conducteurs quelconques ment de travaux devant être adressée
est inférieure à 50 000 volts ; préalablement au début des travaux.
55
8. Sécurité pendant le travail
– une déclaration d’intention de commen- En effet, les calculs montrent que pour
cement de travaux doit être adressée des lignes haute tension, la valeur du
dix jours au moins avant le début des courant traversant le corps d’un opérateur
travaux. en contact avec la grue est toujours supé-
rieure aux valeurs minimales couramment
admises comme pouvant déclencher une
8.3.1. M
esures de prévention fibrillation cardiaque.
pouvant être mises en œuvre
L’objectif de ces mesures est de respecter 8.3.1.1. Élimination du risque
les distances minimales de sécurité qui
sont fixées a minima : Suppression ou déplacement
– 3 mètres pour les lignes dont la tension de la ligne
alternative est inférieure à 50 000 volts ; Ce moyen de prévention est bien évidem-
– 5 mètres pour les lignes dont la tension ment le plus sûr, cette mesure consistant à
alternative est supérieure ou égale à éliminer le risque.
50 000 volts.
Mise hors tension
Nota : La mise à la terre de la grue n’est Ce moyen de prévention est relativement
pas systématiquement une mesure suf- sûr, à condition que toutes les phases de
fisante pour assurer la sécurité des tra- la consignation (décrites dans la publica-
vailleurs, elle peut même conduire à leur tion NFC 18-510) aient bien été réalisées :
donner une fausse impression de sécurité. séparation, condamnation, identification,
56
vérification de l’absence de tension, mise Mesures organisationnelles
à la terre et court-circuit. Les mesures organisationnelles prendront
en compte les éléments suivants :
8.3.1.2. Réduction du risque – détermination de la distance de sécurité
vis-à-vis de la ligne aérienne prenant
Mise en place d’obstacle fixe en compte : la tension électrique de la
La mise en place d’obstacle fixe peut aussi ligne, le risque de balan de la charge dû
être une solution afin d’interdire physique- à l’inertie et à la prise au vent, le balan-
ment toute entrée dans des zones infé- cement possible des câbles ;
rieures aux distances de sécurité autour – prise de connaissance des distances
des lignes aériennes. de sécurité disponibles par rapport aux
travaux à exécuter ;
La résistance mécanique de ces obstacles – détermination au sol de la zone de posi-
devra être en rapport avec les énergies de tionnement de la grue ;
choc auxquelles ils peuvent être soumis. – détermination de la longueur de flèche
maximum pouvant être employée ;
La mise en place de ces obstacles ne peut
être effectuée que pendant une période de
mise hors tension de la ligne, après accord
de l’exploitant.
A
S
A SS
57
8. Sécurité pendant le travail
– mise en place d’un chef de manœuvre • S’il est impossible de dégager l’engin
avec un moyen de communication de et en cas de nécessité absolue, vous ne
type radio avec le grutier dédié unique- devrez quitter votre poste de conduite
ment à la surveillance du respect des qu’en sautant à pieds joints, en évitant de
distances de sécurité. toucher en même temps l’engin et le sol.
Par ailleurs, un amorçage avec une ligne
Détecteurs de lignes électriques
électrique peut provoquer une détério-
Ces dispositifs n’offrent pas une sécu- ration sévère des pneumatiques et des
rité absolue dans la détection de lignes ; systèmes électriques et électroniques de
leur utilisation nécessite en particulier la l’engin. Faites une vérification approfondie
connaissance préalable de la tension de de la grue avant toute nouvelle utilisation
la ligne. et procédez systématiquement au rempla-
Ils ne doivent être utilisés que comme cement des pneumatiques.
compléments aux autres mesures de pré- Nota : Certains réseaux électriques EDF de
vention. Ce dispositif ne reste qu’une aide transport aérien ont un dispositif de réen-
à la conduite et ne peut être considéré clenchement lent à intervalle et fréquence
comme un dispositif de sécurité. variables de 15 à 30 secondes. De ce fait,
une ligne hors tension peut être remise
8.3.2. C
onduite à tenir sous tension après ce laps de temps.
en cas d’accident
En cas de contact ou amorçage entre votre
grue mobile et une ligne électrique, res- 8.4. A
utre risque d’origine
pectez les consignes suivantes : électrique
• Gardez votre calme, même si les pneus Lorsque l’appareil travaille à proximité
commencent à brûler. d’une antenne d’émission hertzienne,
celle-ci peut engendrer une tension induite
• Restez à votre poste de commande car dans l’appareil, des mesures adéquates
vous y êtes à l’abri. seront prises afin de faciliter l’écoulement
• Manœuvrez l’engin pour le dégager de des charges électrostatiques.
la zone dangereuse, si possible.
Nota : Par temps orageux, la grue doit être
• Avertissez les tiers de se tenir à l’écart mise à l’arrêt.
et de ne pas toucher l’engin, puis établir
un périmètre de sécurité autour de l’engin
d’un minimum de 5 mètres. 8.5. Calage de la grue
• Ne descendez de l’engin que lorsque Il est important de s’assurer de l’horizon-
celui-ci sera éloigné de la ligne et séparé talité de la grue, en particulier dans les cas
de celle-ci par une distance minimale de d’utilisation de flèches longues à grande
5 mètres. portée de travail.
• Ne touchez pas aux câbles, même Une inclinaison de quelques degrés du
tombés au sol, ni aux pylônes. porteur, jointe aux effets dynamiques,
58
peut provoquer le basculement, bien que 8.5.1. D
étermination
la charge levée n’excède pas la charge de la pression admissible
maximale d’utilisation donnée par le Le calage ne vaut que ce que vaut le
constructeur. terrain. La stabilité de la grue peut être
rapidement compromise si le terrain cède.
Nota : Des courbes de charge spéciales Il est donc nécessaire de vérifier que la
devront être fournies si la grue est conçue résistance des surfaces d’appui est suffi-
pour être utilisée avec des dévers supé- sante pour accepter les réactions maxi-
rieurs à 1 %. Il convient de se référer à la males d’appui définies par la notice d’ins-
notice d’instructions. tructions et pour la configuration retenue.
Pulvérulent Sable fin (grain < 1 mm) 0,5 à 2 daN/cm² La pression admissible
pour chaque catégorie
Sable grossier (grain de 1 à 3 mm) 2 à 3 daN/cm² est en fonction du serrage
Sable et gravier 3 à 4 daN/cm² des grains (compacité).
Cohérent Marne ou argile molle (pétrissable, 0,4 à 0,8 daN/cm² Sol non envahi par l’eau
se roule à la main en petits d’infiltration
cylindres de 3 mm de diamètre)
Marne ou argile mi-dure (ne peut 1,5 à 3 daN/cm²
se rouler en cylindre de 3 mm
de diamètre sans se briser)
Marne ou argile dure (les mottes 3 à 4 daN/cm²
se brisent en morceaux)
Roche peu fissurée non désagrégée 10 à 30 daN/cm² Selon la nature de la roche
et la structuration
des couches
La pression étant le rapport de la force par la surface d’appui, on pourra, après avoir
déterminé la réaction aux appuis dans la notice d’utilisation, calculer la surface d’appui
à mettre sous les patins en fonction de la nature du terrain.
Force
Forcesursur
vérin (N) (N)
vérin
F = (2/3 Poids de la grue + charge)/2
59
8. Sécurité pendant le travail
• Les zones de calage hétérogènes sont Nota : d doit être au minimum de 2 mètres.
à éviter. La présence de roches, dans un
sol meuble par exemple, peut engendrer
des tassements différentiels importants.
Si la machine doit rester sur une zone
hétérogène, des poutres seront utilisées
aa
dd
cc
60
• Chaque stabilisateur, lorsqu’il est 8.5.3. Travail sur pneumatique
manœuvré, doit être sous la vision directe • Vous devez impérativement verrouiller
du grutier, sinon ce dernier doit se faire les suspensions pour limiter le débat-
aider par un chef de manœuvre. tement de la grue. D’une façon géné-
rale, il convient de toujours respecter
• Aucune roue ne doit s’appuyer sur le les recommandations spécifiques du
sol lorsque les stabilisateurs sont sortis et constructeur.
abaissés.
• Ne surchargez pas votre grue mobile
• Si les stabilisateurs sont munis de dis- au-delà des données du constructeur.
positifs de blocage mécanique à action
manuelle, assurez-vous que les quatre • Le bord des talus, des remblais, des tran-
dispositifs sont en place avant de soulever chées et des berges ne sont pas solides,
la charge. conservez une distance de sécurité.
• Il est particulièrement dangereux de ne • Ne roulez pas trop près du bord, le poids
sortir les stabilisateurs que d’un seul côté de votre engin peut le faire s’effondrer,
de la grue ou de les sortir incomplètement. vous risquez alors de basculer dans le vide.
• Si le travail nécessite que la grue reste
en place plusieurs heures, il est nécessaire 8.5.4. Calage à l’aide de plaque
de vérifier le calage et de le reprendre, de calage en matériaux
si besoin est, après tassement du sol et composites
enfoncement des bois sous les semelles Ce type de plaques de calage existe dans
d’appui. des matériaux plus ou moins conduc-
teurs. Il convient de choisir un type de
plaque offrant une conductibilité satisfai-
sante vis-à-vis d’un risque de chargement
capacitif de la grue.
61
8. Sécurité pendant le travail
Portées
Longueurs de flèches en mètres (2)
en mètres (1) 12 12 à 13,5 13,5 à 17 17 à 20 20 à 24 24 à 27
E
3 54 000 41 650 33 500
L
3,5 44 000 39 600 31 900
P
4,5 33 600 33 600 28 650 24 000
6 25 400 25 400 23 850 20 500 17 600 15 700
M
7,5 20 300 20 300 19 250 17 300 15 600 13 950
E
9 14 750 14 750 14 750 14 750 13 350 12 250
X
10 11 200 11 200 11 200 11 100 10 600
E
12 9 000 9 000 9 000 8 500
15 5 700 5 700 6 000
18 3 800 3 800
21 2
650
24 1 650
63
8. Sécurité pendant le travail
LÈCHE
des charges pour connaître la capa-
capacité nominale de votre flèche. portée. cité de levage correspondant à la
longueur de flèche et à la portée. 13,5
E LA F
12
EUR D
Consultez fréquemment l’indicateur
d’inclinaison de la flèche, en plus
LONGU
du diagramme de portée, pour vérifier
si vous vous trouvez bien dans les limites
de capacité nominale de votre flèche.
L’inclinaison et la longueur de la flèche
permettent de déterminer la portée.
Ensuite, consultez le tableau des charges
pour connaître la capacité de levage
correspondant à la longueur de flèche Tenir compte
Tenir comptede del’encombrement
l'encombrement
et à la portée. desdes têtes
têtes dedeflèche
flèche etet crochets.
crochets.
0
mme de portée
ment l'indicateur 27 INCL 30
èche, en plus du INA
ée, pour vérifier
80° I SO
24 70° ND
z bien dans les E
ominale de votre 60 LA
Exe ° FL 25
mpl ÈC
longueur de la 20 e
50
e déterminer la °
H
E
sultez le tableau
LÈCHE
nnaître la capa- 20
40
espondant à la
°
et à la portée. 13,5
E LA F
12 15
30
°
EUR D
20°
10
LONGU
10°
encombrement
et crochets.
0 5 10 15 20 25
PORTÉE (en mètres)
64
Limiteur et indicateur de charge L’utilisation de cette clé de shunt est
subordonnée aux conditions suivantes :
Le limiteur de charge doit empêcher la
grue de porter une charge en dehors des • Existence d’une consigne écrite du res-
limites de portée et de charge admissibles. ponsable d’établissement :
– recensant les cas de figure où il auto-
Il est nécessaire avant de commencer rise la neutralisation de ce dispositif de
l’opération de levage de vérifier que la sécurité (ce dispositif ne doit être utilisé
configuration indiquée au limiteur de qu’en cas de défaillance du limiteur de
capacité (CEC) correspond bien à la confi- capacité afin de pouvoir permettre un
guration réelle de la grue. En effet, aucun fonctionnement d’urgence) ;
asservissement de la configuration de la – définissant la ou les personnes autori-
grue mobile n’est à ce jour requis par la sées à neutraliser le limiteur de capacité
norme en vigueur. Cette absence d’asser- et par conséquent détenant cette clé
vissement peut être à l’origine de situa- dite de shunt ;
tions très dangereuses si le grutier a mal – définissant les mesures compensatrices
paramétré son CEC. à mettre en place.
• Mise en place d’une formation spéci-
Conjointement au limiteur de charge, un
fique du personnel concerné à l’applica-
indicateur de charge est présent au poste
tion de cette procédure (cette formation
de conduite. Cet indicateur préviendra le
sera complémentaire au CACES®).
grutier :
– par un signal sonore et visuel de l’ap- Nota : Sur les dernières générations de
proche de la capacité nominale ; grue mobile, tout shunt du CEC induira un
– un signal sonore différent se fera enregistrement des données relatif au cas
entendre au poste de conduite, mais de charge.
aussi à l’extérieur en cas d’activation du
limiteur de charge.
8.6.2. C onditions météorologiques
Le grutier devra réagir dès le déclenche- dégradées
ment de la première alarme afin d’éviter
Article R. 4323-46 :
une situation de surcharge de la grue.
« Lorsqu’il dépasse une hauteur fixée par
arrêté [6 mètres] conjoint des ministres
Neutralisation du limiteur de charge chargés du travail et de l’agriculture,
Sur l’ensemble des grues mobiles équipées l’emploi à l’air libre d’un équipement de
de limiteur de charge, un dispositif de neu- travail servant au levage de charges non
tralisation à clé est en place. guidées cesse dès que la dégradation
des conditions météorologiques est sus-
Ce dispositif de neutralisation, appelé ceptible de compromettre la sécurité de
aussi « shunt », ne doit pas être à disposi- leur fonctionnement et d’exposer toute
tion du grutier. Pour les grues mobiles où personne à un risque.
la clé de shunt est accessible par le grutier, Dans ce cas, l’employeur se dote des
il est recommandé de modifier les grues moyens et des informations lui permet-
afin de rendre ce dispositif non accessible tant d’avoir connaissance de l’évolution
directement depuis son poste de conduite. des conditions météorologiques.
65
8. Sécurité pendant le travail
Des mesures de protection sont prises, doit être réduite selon les prescriptions de
notamment pour empêcher le renverse- la notice d’instructions ou les procédures
ment de l’équipement de travail. » en place.
Élingue
Élingue double
simple Élingue à 3 et 4 brins
(à 2 brins)
(à 1 brin)
β β β
90°
Facteur de mode
utilisable pour
1 1.4 1 2.1 1.5
des chargements
symétriques
10
00 00
10
Angle
Angle
d’élingage
d'élingage
60° 60°
1 000 kg
maximum
68
• La première préoccupation de l’élin- • Qu’il s’agisse d’élingues textiles ou
gueur est de veiller aux conséquences d’un métalliques, les arêtes vives des charges
glissement éventuel des câbles ou des peuvent les endommager. Utilisez des pro-
chaînes sur les crochets ou sur les charges tections.
et de faire en sorte que celui-ci ne puisse
pas se produire.
Glissements
Glissements
possibles
possibles
Glissements
NON NON
Glissements
Glissements
possibles
possibles
possibles
• Une élingue en mauvais état, défor-
• Veillez également au bon positionne- mée, cloquée, pliée, oxydée, présentant
ment des crochets, même s’ils sont équipés de nombreux fils cassés, etc., est à jeter.
d’un linguet (risque de décrochage). Tronçonnez-la au préalable, pour qu’elle ne
puisse pas être réutilisée.
• N’accrochez pas une chaîne par l’inter-
médiaire de l’un de ses maillons. • Vérifiez le bon fonc-
tionnement du dis-
positif s’opposant au
décrochage accidentel
des charges qui équipe
le crochet (linguet de
sécurité).
NON
69
8. Sécurité pendant le travail
70
– la charge à lever ne devrait pas être • Respectez l’ensemble de la recomman-
supérieure aux 2/3 de la somme des dation R 345 du 27 juin 1990 qui énumère
capacités de levage des deux grues les mesures de prévention dans les travaux
(dans la configuration donnée et en de démolition ainsi que les prescriptions
tenant en compte les conditions clima- de l’annexe B de la norme ISO 12480-1
tiques du chantier) ; de 1997.
– de procéder au levage à vitesse réduite
des grues.
8.12. Élévation de personnes
à l’aide d’une grue
8.11. Travaux de démolition mobile
• Assurez-vous en premier lieu que la • Ne transportez jamais de personne sur la
notice d’instructions prévoit bien ce type charge ou dans un panier.
d’utilisation.
• Le déplacement de personne avec un
• Un complément de formation devra être appareil de levage n’est autorisé que dans
dispensé au grutier. le cas de circonstances exceptionnelles
(voir arrêté du 2 décembre 1998 et circu-
• Avant toute démolition à l’aide d’une laire DRT n° 99-7 du 15 juin 1999) :
boule, assurez-vous que le bâtiment est – utilisation d’équipements spécialement
totalement évacué et qu’aucune interven- conçus techniquement impossible, cette
tion du personnel n’y sera plus nécessaire. exception ne pouvant couvrir une situa-
tion d’éloignement du fournisseur poten-
• Il est recommandé d’employer un boulet tiel ou du coût élevé de la fourniture ;
dont la masse est inférieure à la capacité
de la machine à la portée requise et de ne –
utilisation d’un équipement spéciale-
pas dépasser 50 % de la charge maximale ment conçu exposant les personnes à un
d’utilisation. risque plus élevé lié à l’environnement
de travail ;
• Il est recommandé d’éviter des angles de – évacuation de personnes en urgence.
flèche de plus de 60 degrés au-dessus de
l’horizontale. • L’autorisation se fait sous réserve du
respect des prescriptions techniques
• Équipez votre grue d’une structure de et organisationnelles de l’arrêté du
protection contre les chutes d’objets et les 2 décembre 1998 fixant les conditions
projections de débris. auxquelles doivent satisfaire les équipe-
ments de levage de charge pour pouvoir
• Ne vous servez jamais de la flèche pour être utilisés pour le levage de personnes
tirer ou pour pousser. Les flèches de grues (sauf en cas d’évacuation de personnes en
ne sont pas des béliers. urgence).
71
8. Sécurité pendant le travail
En résumé :
• Ne déplacez jamais de personne de
votre propre initiative, obtenez au préa-
lable l’autorisation de votre hiérarchie.
• L’accès à un poste de travail, d’accès dif-
ficile, ne doit en aucun cas être considéré
comme une circonstance exceptionnelle :
il existe d’autres matériels spécialement
conçus pour l’élévation de personnes.
72
9. En fin de travail
9.1. Le plein de carburant • En raison des risques d’incendie pendant
le remplissage du réservoir, vous devez :
– a rrêter le moteur ;
– n e pas fumer ;
– n e pas téléphoner.
74
10. Entretien et réparations
10.1. Formation • équipez-vous des EPI appropriés,
notamment :
et information
– c haussures de sécurité,
Le personnel d’atelier (graisseurs, mécani- – gants, notamment pour manipuler des
ciens, électriciens, etc.) doit avoir reçu une pièces coupantes,
formation adaptée aux tâches à effectuer. – lunettes pour les travaux de perçage, de
Ses connaissances devront être actualisées meulage ou de coupage.
pour tenir compte des évolutions tech-
niques des matériels.
En outre, les salariés qui sont amenés à 10.2.1. Risques mécaniques
conduire la grue mobile (par exemple pour
effectuer des essais lors des opérations Calage des équipements
d’entretien ou de réparation) doivent être
titulaires d’une autorisation de conduite Lors d’une intervention, si un calage
délivrée par leur employeur. s’avère nécessaire, celui-ci ne doit être
entrepris que si les conditions suivantes
sont réunies :
10.2. Principaux risques – un terrain présentant une portance et
une planéité suffisantes ;
Les interventions peuvent se dérouler :
– des cales d’une résistance suffisante et
– sur chantier pour les opérations d’entre-
tien courant telles que graissage, vidange, bien dimensionnées ;
remplacement des pièces d’usure, etc. ; – des points d’appui sous la grue garantis-
– en atelier pour des opérations lourdes sant la stabilité de celle-ci.
impliquant souvent le démontage de
parties complètes de l’engin. Ne travaillez jamais sur une pièce soulevée
par un vérin, un treuil, un palan, une grue
Avant toute intervention : ou par les propres moyens de levage de
• consultez la notice de conduite et d’en- l’engin, sans vous être assuré que la pièce
tretien fournie par le constructeur et qui est retenue par des câbles de sécurité ou
doit accompagner la machine ; par des cales.
75
10. E ntretien et réparations
Les pneumatiques
Les risques présentés par les pneuma-
tiques sont les projections suite à un
éclatement.
• Pour cela, vérifiez à chaque prise de
poste le bon état des pneus :
– la pression ;
– l’absence d’entailles ;
– p as d’usure excessive.
• Vérifiez visuellement le bon état des
jantes :
Parties tournantes – b onne position du cercle ;
• Ne travaillez pas sur un engin dont – a bsence de chocs ;
le moteur tourne. En cas de nécessité – absence de déformation ou de rouille
absolue, soyez deux, le conducteur sera excessive ;
aux commandes de la grue et le méca- – p résence des écrous et de leur serrage.
nicien faisant l’inspection devra toujours
être en vue du conducteur. 10.2.2. R
isques de chutes
ou de glissades
• Lors d’un contrôle visuel, méfiez-vous
des parties tournantes à l’ouverture des • Avant d’entreprendre des réparations
trappes de visite ou de capot (ventilateur, sur la grue, faites-la nettoyer.
courroies).
• Lors de vos interventions, ne vous servez
• Ne portez pas de vêtement flottant. pas des pneus ou des équipements de
76
l’engin comme moyen d’accès, utilisez • Sachez où se trouve l’extincteur sur
les plates-formes de travail mises à votre votre grue et apprenez à vous servir de
disposition. celui-ci.
N’attachez pas les élingues aux sections Cette opération particulièrement délicate
du treillis mais respectez les préconisa- est régulièrement source d’accidents.
tions du constructeur indiquées dans la Il convient de toujours caler les éléments
notice d’instructions. de flèche avant de commencer le désas-
semblage de celle-ci.
Montage des éléments de flèche
Nota : Ne redressez jamais des éléments
• Choisissez un terrain aussi plat que pos- au chalumeau.
sible, dégagez les abords, dégagez les outils
inutilisés. Les réparations d’éléments de flèche ne
doivent être réalisées que par le construc-
• Alignez les éléments de la flèche à monter teur de la machine ou un de ses représen-
sur le sol. tants, et en aucun cas par l’utilisateur.
78
10.2.8. Câbles • Vérifiez souvent les boîtes à coins et les
serre-câbles.
Entretien des câbles
Remplacement d’un câble
L’entretien des câbles est un facteur impor-
tant de leur longévité et de sécurité d’utili- Ne procédez jamais au remplacement d’un
sation de votre grue. câble défectueux par un câble neuf sans
vous être assuré au préalable qu’il cor-
• Portez vos gants.
respond aux spécifications données par le
• Vous devez périodiquement procéder au constructeur de la grue (reportez-vous à la
nettoyage des câbles, par brossage, pour notice d’instructions).
éliminer les dépôts de graisse durcis qui
Vérifiez notamment :
empêchent la pénétration des lubrifiants.
– le diamètre du câble ;
• N’utilisez pas de solvants pour le net- – la composition du câble ;
toyage. Ils pourraient détruire les compo- – le mode de câblage ;
sants textiles ou synthétiques qui entrent – le sens de toronnage ;
dans la composition de l’âme du câble. – la qualité de l’acier ;
– la charge de rupture ;
• Remplacez les câbles et les élingues – l’allongement.
métalliques qui présentent des hernies,
étranglements, pliages, ou toute autre Ces informations doivent figurer sur l’at-
déformation (voir chapitre 7.1). testation délivrée par le câblier ou l’impor-
tateur du câble, cette intervention sera
Montage d’une boîte à coins mentionnée dans le carnet de mainte-
nance avec une indication précise du lieu
• Passez le câble dans où est conservée et peut être consultée
la partie qui est alignée l’attestation du câble.
avec l’axe de fixation de
la boîte à coins, puis dans Le remplacement du câble s’effectuera
la partie inclinée. suivant les prescriptions de la notice
d’instruction.
• Conservez un brin mort
de 45 cm environ. Le
câble doit être « tenu en
ligne » par rapport à l’axe
de fixation de la boîte à
coins.
• Repliez le brin mort et
fixez un serre-câble. Ne
fixez pas le serre-câble sur
le brin actif, car le câble
risquerait de glisser.
79
Annexe 1
Annexe 1
Examen d’adéquation d’une grue mobile
Cette grille n’a pas vocation à reprendre une liste exhaustive des points à analyser mais
recense les principaux points de l’analyse que doit conduire le responsable de l’entreprise.
Préalablement à l’examen, il devra :
– définir le ou les levages à réaliser (portée, hauteur, nature de la charge, surface des
charges, positionnement de la grue sur le chantier, etc.) ;
– mettre à disposition la notice d’instructions de la machine.
C conforme - NC non conforme
80
C conforme - NC non conforme
Date
: Société
:
Nom et signature :
(le responsable de la société ou son représentant nommément désigné pour faire cet examen d’adéquation)
81
Annexe 2
Annexe 2
Autodiagnostic sécurité de mise en œuvre d’une grue mobile
Cette grille n’a pas vocation à reprendre une liste exhaustive des points à analyser mais
recense les principaux points de l’analyse.
Entreprise :
Chantier :
Marque : Type : N° série :
Conformité de l’équipement
C conforme - NC non conforme - NA non applicable - NV non vérifié
82
Règles d’organisation
C conforme - NC non conforme - NA non applicable - NV non vérifié
83
Annexe 2
Autorisation de conduite
C conforme - NC non conforme - NA non applicable - NV non vérifié
84
Annexe 3
Les gestes de commandement
85
Annexe 3
AIMANTATION DÉSAIMANTATION
Face au conducteur de la grue, le signaleur Depuis la position finale atteinte lors de
vient poser le plat d’une de ses mains la commande d’aimantation, le signaleur
(initialement depuis la position bras demi- ramène la main placée au-dessus à la
tendu vertical et paume de la main face au position bras demi-tendu vertical, paume
conducteur), sur le dos de son autre main. face au conducteur.
Il effectue alors un mouvement rotatif de Cette positon est maintenue par le signa-
la main sur l’autre jusqu’à ce que l’aiman- leur jusqu’à la désaimantation effective.
tation soit effective.
86
Annexe 4 d’exposition sonore du conducteur de la
machine qui dépend de la durée d’expo-
sition et des conditions réelles d’utilisation
Informations relatives de la machine.
au bruit Nota : La norme relative aux grues mobiles
fixe 85dB(A) comme seuil maximal.
Informations fournies
par le fabricant de l’engin La puissance acoustique [Lw (A)]
La directive « Machines » (2006/42/CE) et la
directive outdoor – directive sur le bruit des
équipements utilisés à l’extérieur (2000/14/
CE) imposent aux constructeurs de déclarer
les valeurs d’émission sonore lors de la mise
sur le marché des machines.
+110dB
Deux valeurs sont communément indiquées
dans les notices d’instruction et une seule
(celle du niveau de puissance acoustique)
est affichée sur la machine si celle-ci relève
de la directive outdoor.
La puissance acoustique représente l’éner-
gie sonore rayonnée par la machine dans
La pression acoustique toutes les directions. Le niveau de puissance
d’émission [LP (A)] acoustique s’exprime également en déci-
bels pondérés A. C’est aussi une grandeur
caractéristique de l’émission sonore de la
Lw
r machine.
Lp
Ces 2 niveaux ont pour objectif de donner
aux acheteurs des valeurs qui puissent être
comparées, permettant ainsi de choisir la
machine créant le moins de nuisance sonore
à performance équivalente.
La prise en compte du vent est à considérer – soit recueillir les valeurs statistiques four-
différemment en fonction de la situation de nies par Météo-France ou un autre presta-
travail dans laquelle se trouve la grue. taire compétent. Dans ce cas, demander
par écrit à Météo-France ou à un autre
Il est à distinguer le cas où la grue est « hors prestataire « la vitesse maximale instan-
service » du cas où elle est « en service ». tanée de vent pour une période de retour
À chacune de ces situations correspond une moyenne de 50 ans mesurée à 10 mètres
mesure de prévention propre pour éviter le du sol », en précisant l’adresse complète
renversement de la grue. du chantier. Il conviendra par la suite
de calculer la valeur du vent à la hau-
La grue est dite « hors service » lorsqu’elle teur maximale d’exploitation de la grue
n’est pas en situation de travail et qu’elle
mobile.
reste sans surveillance d’un grutier, comme
cela peut être le cas la nuit ou lors d’in- • mettre la grue en configuration « hors
tempéries, ce qui est à distinguer du cas service » définie par le constructeur en fin
« en service » ou la grue est en situation de journée (absence de charge au crochet
de travail. et position définie de la flèche).
Il conviendra de toujours :
Grue en service
• vérifier que le vent « hors service » défini
pour votre grue mobile est bien adapté Lorsque la grue est en service, celle-ci est
au lieu et à la configuration du chantier. sous le contrôle de l’opérateur qui peut
Pour ce faire, on pourra : décider à tout moment d’arrêter le travail
– soit prendre en considération les valeurs au vu de la vitesse de vent. Il est en effet
calculées à partir des règles EUROCODE important de planifier les opérations de
(NF EN 1991-1-4 et son annexe nationale) levage et de connaître la vitesse maximale
pour la hauteur maximale d’exploitation de vent jusqu’à laquelle on peut effectuer
de la grue mobile ; cette opération de levage en toute sécurité.
89
Annexe 5
On obtient alors :
Vadm = Vtab x ((1.2 x M) (S x Cw)) Vlimite = Vtab x Ct x Cm
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Le ratio M/S est de 30/100 = 0,3 t/m², nous
Exemple déduisons du tableau 2 que le coefficient
Cm = 0.54,
Une grue mobile doit lever un silo dont la
surface de prise au vent est de 100 m² et Le vent maximal autorisé pour cette ma-
de poids 30 t. Le vent en service admissible nutention sera de Vadm = 50 x 1 x 0.54
est de 50 km/h. = 27 km/h.
Comment déterminer la vitesse maximale On ne devra en aucun cas manutentionner
admissible de vent ? cette charge si le vent mesuré par l’anémo-
mètre dépasse 27 km/h.
Nous déduisons à partir du tableau 1 que
le coefficient de traînée d’un silo est de 1, L’anémomètre devra être installé à la hau-
le coefficient Ct est donc égal à 1 ; teur maximale de la flèche.
91
Annexe 6
Annexe 6
Principe du mouflage
La technique du mouflage est basée sur le « n » de brins constitués par le moufle.
principe de démultiplication de la force de En revanche, la longueur de câble utile pour
levage grâce à des poulies. lever la charge de la même hauteur sera
Chaque poulie, comme vous pourrez le elle aussi multipliée par « n », et la vitesse
constater au-delà de la première, permet de sera par conséquence également divisée
multiplier la force de levage par le nombre par « n ».
Fixe
n brins
F = 100 kg
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Annexe 7
Flexibles hydrauliques 5
1 2 3 4 5
Diamètre nominal
Norme applicable
5. P our en savoir plus, il est conseillé de consulter la documentation FEM 5.020 : 2013.
93
Bibliographie
Ouvrages INRS
• Les machines neuves « CE », ED 54.
• Le CACES®. Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité, ED 96.
• Les machines d’occasion, ED 113.
• Arrimage en sécurité d’engins sur véhicules routiers, ED 6068.
• Accessoires de levage. Mémento de l’élingueur, ED 6178.
• Opérations d’entretien et de remplacement des pneumatiques. Guide de sécurité, ED 961.
• Vérifications réglementaires des appareils et accessoires de levage dans le BTP.
Guide des utilisateurs, ED 6009.
• Vérification des machines et appareils de levage. Repères pour préventeurs
et utilisateurs, ED 6067.
• Principales vérifications périodiques, ED 828.
• Grues à tour. Détermination de la configuration de stabilisation. Prise en compte
du vent hors service, ED 6176.
• Location et prêt de matériel. Responsabilités en matière de sécurité du travail, ND 2146.
Normes
• EN 13000 : Appareils de levage à charge suspendue. Grues mobiles.
• FDE S2-401 : Gestes de commandement pour appareils de levage à charge suspendue.
Autres publications
• Document FEM 5.021 : Guide « Levage d’une charge avec plusieurs grues mobiles
(levage multiple) ».
• Document FEM 5.020 : Guide « Tuyaux hydrauliques sur les grues mobiles ».
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Pour commander les brochures et les affiches de l’INRS,
adressez-vous au service Prévention de votre Carsat, Cram ou CGSS.
Carsat RHÔNE-ALPES
(01 Ain, 07 Ardèche, 26 Drôme, 38 Isère,
42 Loire, 69 Rhône, 73 Savoie, 74 Haute-Savoie)
26, rue d’Aubigny
69436 Lyon cedex 3
tél. 04 72 91 97 92 ‒ fax 04 72 91 98 55
preventionrp@carsat-ra.fr
www.carsat-ra.fr
Carsat SUD-EST
(04 Alpes-de-Haute-Provence, 05 Hautes-Alpes,
06 Alpes-Maritimes, 13 Bouches-du-Rhône,
2A Corse-du-Sud, 2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)
35, rue George
13386 Marseille cedex 20
tél. 04 91 85 85 36 ‒ fax 04 91 85 75 66
documentation.prevention@carsat-sudest.fr
www.carsat-sudest.fr
APPAREILS DE LEVAGE
L’utilisation des appareils de levage
fait l’objet de règles précises touchant
à la fois aux choix, aux vérifications,
aux conditions d’utilisation,
à la maintenance du matériel
et à la formation du personnel.
C’est pourquoi ce manuel comprend
deux parties : l’une consacrée
aux aspects purement réglementaires,
l’autre plus spécifiquement dédiée
aux règles de bonnes pratiques
en matière de conduite d’appareils
de levage.
Ainsi, nous espérons qu’un large public
pourra trouver dans ce manuel
les références qui lui seront nécessaires :
chefs d’établissement, chargés
de sécurité, formateurs, et bien sûr
conducteurs eux-mêmes.