Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
COMMERCE
EQUITABLE :
Les fondements
Introduction
"Trade, not aid !" (« le commerce, pas l’aide »). Ce slogan lancé en 1964 à Genève lors de la
conférence de la CNUCED par des organisations de producteurs des pays du Sud sonne comme un
mot d'ordre fondateur. Si l’on parle aujourd’hui de commerce équitable, c’est qu’il existe certains
dysfonctionnements dans le mode d’organisation actuel du commerce mondial. Il est en particulier
considéré comme inéquitable pour les plus vulnérables. Les petits producteurs des pays du Sud
subissent les effets conjugués de la faiblesse du marché local et de l’incapacité des politiques
locales à répondre aux enjeux du développement. De plus, la forte volatilité des marchés
internationaux et le manque de régulation et de protection des intérêts des pays du Sud et des petits
producteurs sur ces marchés par les institutions internationales aggravent leur situation de précarité.
A cela s’ajoute que le marché mondial est régi par une concurrence féroce et une pression sur les
prix. De ce fait, les producteurs au Sud, qui n’ont presque pas d’influence dans les négociations et
possèdent peu d’informations concernant les marchés mondiaux, doivent faire face à la volatilité
des prix et à l’exploitation des intermédiaires locaux. Sans réelles possibilités de stockage, ils
doivent souvent vendre leurs produits assez rapidement à des intermédiaires, surtout s’ils sont de
nature périssable, afin d’obtenir l’argent nécessaire pour nourrir leur famille. La plupart du temps,
le prix de vente est tellement bas qu’il ne couvre même pas les coûts de production.
On vit donc dans une économie mondiale à deux vitesses. On a, d’un côté, des États et des firmes
multinationales puissantes dont les intérêts sont bien représentés et défendus, qui bénéficient
pleinement de l’ouverture des marchés et de l’orthodoxie financière imposée par les organismes
internationaux. De l’autre, des pays fragiles et aux structures productrices morcelées qui ne sont
pas en mesure de supporter les conséquences radicales de cette forme de libéralisation et se
retrouvent ainsi exclus du système des échanges mondiaux.
Le but du commerce équitable est de remédier à cette situation en rendant la participation des
producteurs au commerce international plus équitable, leur permettant ainsi d’améliorer leurs
conditions de vie à long terme. Les producteurs Fairtrade obtiennent une voix et peuvent prendre
des décisions de manière autodéterminée.
L'équité est donc un état d'esprit qui veut aller au-delà de ce qui est
juste sur le plan légal et peut dont s'opposer à la loi lorsque celle-ci présente
des lacunes ou s'avère inadaptée, voire injuste. L'équité est sous-tendue par
un principe de justice non-écrit, antérieur aux lois et supérieur à celles-ci. Il
est donc très difficile de définir ce qui est équitable.
1 http://www.toupie.org
Contraire : iniquité, injustice.
Ces pratiques de commercialisation répondent à deux soucis conjoints : d’une part, le souci des
producteurs du Sud d’être acteurs de leur propre développement et, d’autre part, le souci des
consommateurs du Nord de pouvoir acheter des produits éthiques. Par la mise en commun de
ces deux soucis une multiplicité d’acteurs mobilise, autour d’un projet commun, des pratiques
d’action qui ont pour vocation de montrer la faisabilité et la viabilité d’une démarche
commerciale répondant à des logiques attentives aux valeurs démocratiques, solidaires et de
justice sociale, aussi bien au Nord qu’au Sud.
D-Définition Politique :
2 Elisabetta Bucolo Dans Hermès, La Revue 2003/2 (n° 36), pages 109 à 118 https://www.cairn.info
Le commerce équitable est un commerce conçu pour assurer une juste rémunération à des
producteurs des pays pauvres afin qu’ils puissent développer leur activité à
long terme et améliorer leur niveau de vie. Il contribue au développement durable.
Le commerce équitable prend la forme d'un partenariat entre des distributeurs de pays riches et
des producteurs de pays pauvres pour garantir à ces derniers un revenu minimum
indépendamment des fluctuations du marché. Il leur fait bénéficier d'une part plus importante
que dans le commerce habituel du prix payé par le consommateur4.
E-définition environnementale :
Le commerce équitable est un partenariat commercial, basé sur le dialogue, la
transparence et le respect, qui vise plus d’équité dans le commerce international. Le commerce
équitable contribue au développement durable en proposant de meilleures conditions
commerciales et en garantissant le respect des droits des producteurs
marginalisés et travailleurs, principalement dans les pays du Sud.
Les organisations du commerce équitable, soutenus par les consommateurs, s’en gagent
activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser le public et à se mobiliser pour des
changements dans les règles et les pratiques du commerce international conventionnel5.
Il concerne essentiellement les produits alimentaires (exemples : café, thé, cacao, bananes, etc.),
artisanaux (exemples : nappes, vêtements, poteries, etc.) et bientôt les produits industriels
(exemple : ballon de football). Il poursuit deux objectifs principaux :
améliorer les conditions de vie des petits producteurs du Sud, marginalisés par leur
manque de moyens et d’expériences en créant des débouchés pour commercialiser leurs
produits auprès des consommateurs du Nord et permettre à ces producteurs de prendre
en charge eux-mêmes leur développement.
F-Définition économique :
Le commerce équitable : « est un système d'échange dont l'objectif est de parvenir à une
meilleure égalité dans le commerce conventionnel1. Sa démarche consiste à utiliser le commerce
comme un levier de développement et de réduction des inégalités, en veillant à la juste
rétribution des producteurs ».
4 http://www.toupie.org
5 www.actu-environnement.com
G-Définition en économie sociale :
Si le critère initial et le plus connu du commerce équitable est d’assurer un « juste prix »
aux fournisseurs « défavorisés », d’autres critères entrent en jeu pour la définition de ce qu’est le
commerce équitable, notamment des critères relatifs aux conditions de travail et au respect de
l’environnement.
La place réservée à l’objectif de profit dans les initiatives de commerce équitable est très variable
et dépend des projets. Celui-ci peut être absent dans le cadre de
projets associatifs, mais également très présent dans des logiques purement commerciales. Le
caractère équitable des différente activités peut également être variable.
Avant que le commerce équitable Nord-Sud soit légalement reconnu et défini par une loin de
2004. les activités et produits du commerce équitable avaient le plus souvent recours à la
6
Le Labo de l’ESS http://www.lelabo-ess.org
7 Économie sociale et solidaire Benjamin Huybrechts Dans Dictionnaire du commerce équitable (2012), pages 94 à 102
https://www.cairn.info.
labellisation pour attester de leur caractère équitable. Le label le plus connu dans le domaine du
commerce équitable est incontestablement le label Max Havelaar pionnier en la matière8.
Ils sont donc particulièrement sensibles aux communautés humaines en souffrance. En 1946,
lorsque TenT housand Villages entreprend de commercialiser des objets artisanaux issus de Porto
Rico, de Palestine et d’Haïti, le commerce direct avec des communautés pauvres des pays du Sud
devient une des façons de concrétiser leur engagement religieux d’aide aux plus démunis.
8 Ecrit par B.Bathelot, mis à jour le 6 août 2017.Glossaires : Distribution / Marché | Formes de commerces et de distributions.
fut crée par les étudiants d'oxford.
La stratégie d’Oxfam reflète l’émergence d’un discours politique autour des échanges
internationaux, particulièrement influencé par le mouvement tiers-mondiste. La sous-section
suivante revient sur les éléments qui ont accompagné le passage progressif du « commerce
solidaire » à un commerce aussi et surtout« alternatif ».
Les premières tentatives de régulation des marchés internationaux ont eu lieu entre 1918
et1939, alors que les prix de certains produits comme le café, le blé, le sucre et le coton
déclinaient fortement par rapport à ceux des produits manuf-acturés (surtout dans la période
1929-1938, marquée par la crise financière de 1929 et la baisse de la demande mondiale.
Jusqu’aux années 1960, la baisse du cours des matières premières donna lieu à la signature de
toute une série d’accords destinés à contrôler le cours des produits de base (sucre, étain, blé).
Cependant, la plupart d’entre eux ne furent pas suivis des effets escomptés, pour des raisons
d’économie politique surtout.
L’échec de ces accords conduisit les pays exportateurs de matières premières à formuler deux
revendications clés lors de la première Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le
Développement (CNUCED) en 1964 :
premièrement, ils appelèrent les pays du Nord à mettre fin à leurs politiques
protectionnistes, perçues comme néfastes pour les pays du Sud.
Deuxièmement, ils demandèrent que l’aide fournie par le Fonds Monétaire International
(FMI) et par les pays du Nord, souvent accusée de ne financer que des « éléphants blancs9
» (voire de ne servir que les intérêts des pays colonisateurs), soit remplacée par des
subventions pour les producteurs du Sud. Le slogan « Trade, not aid! », lancé lors de la
CNUCED de 1964, résume la philosophie du mouvement équitable.
L’OCE qui reflète le mieux cette prise de position est l’association Fair Trade Original10. Créée
en 1959 par de jeunes catholiques aux Pays-Bas, cette association alors tiers-mondiste a très tôt
9
Le commerce équitable : un outil de développement ?
Gaëlle Balineau« L’assistance extérieure des années 1960 et 1970 a été largement critiquée pour sa propension à
financer de(trop) grandes infrastructures énergétiques, de transport et de communication : les fameux "éléphants
blancs" »(Severino et Charnoz, 2003, p.82). Pour une synthèse des débats à propos de l’efficacité de l’aide, voir par
exemple Amprou et Chauvet (2004).
10
L’association a d’abord été un comité de soutien aux régions en développement. Elle portait alors le nom de
Stichting SOS (SteunOntwikkelingsStreken, qui signifie « fondation pour le soutien aux régions en
fait le lien entre démarche caritative et dénonciation des règles du commerce international.
croissance » était alors l’un des mots d’ordre de l’association11.
Dans les années 1970, le courant tiers-mondiste et le concept de l’échange inégal ont une
influence importante sur les gouvernements des pays du Sud, dont la plupart mettent en place
des politiques de développement autocentrées, basées sur q et la protection des industries
naissantes. Au cours des négociations internationales, ils demandent une meilleure régulation
des prix des matières premières et un accès préférentiel aux marchés du Nord.
Cependant, en attendant que les relations Nord/Sud évoluent pour créer cet autre monde, les
militants du commerce alternatif décident de mettre en place des systèmes d’échanges parallèles
au système conventionnel régi par les lois du GATT1. Ainsi, en 1964, Oxfam crée la première«
organisation de commerce alternatif » (ATO Alternative Trade Organization). Le rôle de cette
organisation est de mettre en place un système d’échange alternatif, de la
production (au Sud) à la consommation (au Nord).
C- Le développement des magasins du monde et des réseaux alternatifs (les années 1970-
1980) :
Les ATO se développent de manière relativement différentes au cours des années 1970 et 1980.
Il s’agit souvent de petites structures militantes sans nécessairement d’unité entre elles. Elles
intègrent tout ou partie des influences que nous venons de présenter :
- Premièrement, elles militent pour la mise en place de règles commerciales plus avantageuses
pour les pays du Sud (abandon des mesures protectionnistes au Nord, par exemple).
développement »). Les premières importations et ventes de produits eurent lieu en 1967, date souvent associée à
la création du premier magasin de cette organisation, même si celle-ci n’eut lieu qu’en 1974. L’association fut
renomméeSOS Wereldhandel(SOS « Commerce International ») en 1980, Fair Trade Organisatieen 1994 et
enfinFair Trade Original en 2006. (Source : site Internet de l’association, rubrique Accueil >About Fair Trade
Original >History, consulté le 1er décembre 2009 à l’adresse suivante : http://www.fairtrade.nl/656/History/).
11
(Habbardet al., 2002, p.5).
Une grande partie de l’activité des ATO consiste donc à effectuer un travail de lobbying et de
plaidoyer auprès des gouvernements et des institutions internationales. Pour acquérir davantage
de poids et de légitimité, les ATO cherchent également à sensibiliser le grand public grâce à de
nombreuses informations fournies dans les Magasins Du Monde.
Oxfam, qui crée la première ATO sur ce modèle en 1964 au Royaume-Uni, est suivie de près par
Fair Trade Original qui crée une centrale d’importation en 1967 aux Pays-Bas et inaugure le
premier magasin spécialisé dans la distribution de produits du Tiers-monde en1969.
Ces boutiques sont communément appelées des « Magasins Du Monde » (MDM), ou«
worldshops» en anglais. L’organisation néerlandaise est à son tour rapidement imitée par
TenThousands Villagesqui ouvre sa première boutique en 1972 aux États-Unis12.
En France, le premier magasin du monde est créé par l’Abbé Pierre en 1971.
En 1979,on comptait 17 associations locales Artisans du Monde. Elles se sont regroupées au sein
de la Fédération des Artisans du Monde (FADM) en 1981. Depuis 1984, les boutiques sont
alimentées par une centrale d’achat créée à cet effet, la S.A.R.L Fam-Import, qui deviendra
Solidar’Monde en1994.
Au cours des années 1970 et 1980, les centrales d’importation et les magasins du monde se
multiplient rapidement. Au début des années 1990, l’Europe comptait ainsi une soixantaine
d’ATO importatrices et des milliers de magasins du monde.
En 1994, les chiffres d’affaires d’Oxfam et de Fair Trade Originals’élevaient à 15,4 et 24 millions
de dollars américains13.
En Amérique du Nord, le développement du commerce alternatif a été plus tardif :à la fin des
années 1970, on ne comptait pas plus de 60 TenThousand Villages pour l’ensemble des États-
Unis et le Canada.
Aujourd’hui encore, EFTA comprend les plus anciennes et les plus importantes organisations
spécialisées dans l’importation de produits équitables en Europe : Oxfam, Solidar’Monde, etc.
Deux ans plus tard, en 1989, l’IFAT (International Federation for Alternative Trade) est créée.
Renommée WFTO (World Fair Trade Organization) en 2009, l’association au départ constituée de
40 ATO compte maintenant plus de 300 organisations dans 70 pays.
Si les membres de WFTO peuvent être de toute nature (centrales d’importation, magasins du
monde, organisations de producteurs), les magasins du monde ont créé un réseau européen qui
leur est propre en 1994 : le réseau NEWS ! (Network of European World Shops), qui regroupait,
en 2007, 13 fédérations nationales de magasins du monde (telle que la FADM par exemple)
représentant au total plus de 2 060 magasins du monde dans 12 pays.
On désigne par ce terme les commerçants qui sillonnent les campagnes pour acheter le café aux
paysans et le revendre aux importateurs. Ils sont généralement en position de monopsone (ce
(Fridell,2004, p.417
13
qui leur permet de pouvoir imposer des prix d’achat faibles), et bénéficient souvent de
financements de la part des grands importateurs (ce qui leur permet de payer la marchandise sur
-le-champ et explique en partie pourquoi les producteurs y ont recours, malgré la faiblesse des
prix d’achat).
La requête que formulèrent les producteurs est très proche de celle énoncée lors de la CNUCED
de 1964 : ils demandèrent en effet à Solidaridad de les aider à accéder aux marchés européens et
à obtenir un bon prix pour leur café plutôt que de continuer à effectuer des dons.
Nico Roozen, de l’ONG Solidaridad, et le prêtre ouvrier hollandais Francisco Vander Hoff Boersma
envisagèrent dans un premier temps de fonder un système alternatif d’importation et de
distribution du café, à l’image de Fair Trade Original aux Pays-Bas et d’Artisans du Monde en
France.
Cependant, l’idée fut vite abandonnée. Trop coûteux à mettre en place, les circuits de
commercialisation alternatifs avaient par ailleurs largement montré leurs limites à la fin des
années 1980 : peu professionnelles, les filières alternatives ne réussissaient qu’{ attirer une
poignée de consommateurs militants et non { offrir de larges débouchés. Elles n’étaient donc pas
en mesure de répondre aux producteurs qui demandaient un plus large accès aux « vrais marchés
» Les deux hommes imaginèrent donc la solution de la labellisation.
L’objectif est simple : créer un système de garantie afin que les consommateurs puissent trouver
des produits qui respectent certaines normes de production et de commercialisation dans leur
lieu d’achat habituel (les grandes et moyennes surfaces).
Ce système a de nombreux avantages : offrir un café équitable dans les lieux de distribution
habituels permet aux consommateurs d’économiser le coût du déplacement jusqu’aux magasins
du monde, lequel« représente un réel effort même pour les consommateurs les plus convaincus
».
Malgré la réticence des multinationales et celle encore plus virulente des ATO, l’association et
le label Max Havelaar furent fondés en 1988 aux Pays-Bas.
L’association Max Havelaar n’achète ni ne vend aucun produit. Son rôle est de contrôler le
respect de certaines normes de production et d’échange (à commencer par le
paiement d’un prix couvrant au moins les coûts de production et la limitation des marges
effectuées par les intermédiaires), avant d’autoriser l’apposition du logo Max Havelaar sur les
paquets de café (voir figure 1.1 ci-contre).
Figure 1.1 – Les différentes initiatives de labellisation dans les années 1990
Le logo symbolise donc le respect des conditions fixées par Max Havelaar. Les autres rôles de
l’association sont de soutenir les producteurs dans leurs démarches commerciales et de
sensibiliser les consommateurs au Nord afin d’accroître les débouchés.
2- Le succès du label :
Dès que le café Max Havelaar fait son entrée dans les supermarchés, il remporte un franc succès
qui s’étend au-delà des frontières néerlandaises. En 1990, le label Max Havelaar est adopté en
Belgique. Suivent la Suisse et la France en 1992 et le Danemark en 1994. En Allemagne, des
organisations de commerce équitable lancent leur propre label, « Transfair», en 1993. Il est parla
suite adopté par l’Autriche, le Japon et l’Italie. L’Irlande et le Royaume-Uni fondent en 1994 le
label « FairTrade ».
Parallèlement, de plus en plus de produits sont concernés : à la fin des années 1990, le café, le
cacao, le miel, la canne à sucre, le thé, les bananes et le jus d’orange pouvaient être certifiés
équitables par Max Havelaar. En Europe, et dans une moindre mesure en Amérique du Nord, la
croissance des ventes est rapide : entre 1997 et 2005, le chiffre d’affaires
issu de la vente de produits certifiés est passé de 168 à 540 millions d’euros, soit une croissance
de plus de 220% en moins de 10 ans.
L’intégration du commerce équitable dans les circuits conventionnels s’est accompagnée d’une
réorientation des objectifs : issu d’un courant alternatif, le commerce équitable « labellisé » est
devenu réformateur. Il repose sur la conviction que l’accroissement des volumes vendus en GMS
permettra { la fois d’améliorer le
sort de davantage de producteurs et de donner plus de poids aux organisations paysannes lors
des négociations nationales ou internationales.
Max Havelaar Fairtrade Transfair Max Havelaar(France, Pays-Bas…) (RU, USA….) (Allemagne,
Autriche…) (Suisse)Source : Max Havelaar, Fairtrade, et Transfair D’une façon plus générale, le
discours de l’ensemble des acteurs du commerce équitable est moins politique et plus
pragmatique. Cherchant { s’adapter aux nouvelles préoccupations des consommateurs du Nord,
de plus en plus concernés par les défis économiques, environnementaux et sociaux que pose la
mondialisation (ibid.), le commerce équitable a progressivement intégré la sphère du
développement durable.
La scission des critères du label Max Havelaar en trois parties (économique, sociale et
environnementale, cf. infra) reflète par exemple les trois « piliers » du développement durable.
Autre exemple : en France, l’article 60 de loi du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes
entreprises précise que « le commerce
équitable s’inscrit dans la stratégie nationale de développement durable »1.
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont eux aussi une influence perceptible
sur la stratégie des principaux acteurs du commerce équitable : WFTO précise par exemple sur
son site que l’engagement de ses membres envers « l’éradication de la pauvreté »est total, et
qu’ils font du commerce équitable un « outil de développement ». On retrouve également les
trois piliers du développement durable dans les moyens mis en œuvre pour lutter contre la
pauvreté : « les membres de WFTO […] s’engagent à éradiquer la pauvreté par un développement
économique durable, des politiques et des pratiques sociales et environnementales innovantes
».
FLO-Int place également la lutte contre la pauvreté au cœur de sa démarche, affirmant que « le
commerce équitable offre au consommateur un excellent moyen de lutter quotidiennement
contre la pauvreté en faisant ses courses ».
Résumé des dates marquantes14 :
1949 : Création de SERRV aux ETATS-Unis, ONG favorisant les ventes de producteurs défavorisés.
1950 : début des activités d’importation de produits par OXFAM et vente à travers le réseau en
Angleterre.
1988 : Lancement du commerce équitable dans la grande distribution avec les produits labellisés
MAX HAVELAAR en Hollande.
1990 Création de l’EFTA (European Fair Trade Association),la fédération européenne des
importateurs du commerce équitable, qui représente 12 importateurs du commerce équitable,
soit 60% des importations de commerce équitable au niveau mondial.
1997 : Les trois labels internationaux de commerce équitable, MAX HAVELAAR, TRANSFAIR et
FAIRTRADE s’unissent dans FLO (Fairtrade Labelling Organization) l’organisation de labellisation
du commerce équitable.
1. Créer des possibilités pour les producteurs défavorisés sur le plan économique : cela passe à
travers le soutien des petits producteurs marginalisés, qu’il s’agisse d’entreprises familiales
indépendantes, d’associations ou de coopératives. Ce qui leur permet de passer de
l’insécurité des revenus et de la pauvreté à l’autosuffisance économique et à l’appropriation.
2. Transparence et responsabilité : La transparence est un facteur clé dans la gestion des
relations commerciales entre toutes les parties prenantes du commerce équitable.
4. Paiement équitable : Un paiement équitable est un paiement qui a été négocié et accepté par
tous dans le cadre d’un dialogue et d’une participation continus, qui assure un salaire
équitable aux producteurs et qui peut également être soutenu par le marché, en tenant
compte du principe de l’égalité de rémunération pour un travail égal entre les femmes et les
hommes. Le but est toujours le paiement d’un salaire de subsistance local. Le paiement
équitable est composé de salaires justes et de salaires locaux.
Salaires justes : Un salaire juste est librement négocié et mutuellement convenu, et
suppose le paiement d’au moins un salaire de subsistance local.
Salaire de vie local : Un Salaire de Vie Locale est une rémunération perçue pour une
semaine de travail standard par un travailleur dans un endroit particulier, suffisante pour
lui permettre d’assurer un niveau de vie décent et à sa famille. Les éléments d’un niveau
de vie décent comprennent la nourriture, l’eau, le logement, l’éducation, les soins de
santé, le transport, l’habillement et d’autres besoins essentiels, y compris la prise en
charge d’événements imprévus.
5. Garantir l’interdiction du travail des enfants et du travail forcé : L’organisation adhère à la
Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et à la législation locale sur
l’emploi des enfants. L’organisation veille à ce qu’il n’y ait pas de travail forcé dans son
personnel et/ou ses membres ou travailleurs à domicile. Les organisations qui achètent des
produits issus du commerce équitable auprès de groupements de producteurs, soit
directement soit par l’intermédiaire d’intermédiaires, veillent à ce qu’aucun travail forcé ne
soit utilisé dans la production et à ce que le producteur se conforme à la Convention des
Nations Unies relative aux droits de l’enfant et à la législation nationale sur l’emploi des
enfants.
6. Engagement envers la non-discrimination, l’équité entre les sexes et l’autonomisation
économique des femmes, et la liberté d’association : Les organisations issues de la filière
équitable valorisent le travail des femmes, celles-ci doivent toujours être payées pour leurs
contributions dans le processus de production. La présence des femmes au sein de la
gouvernance de ces organisations est aussi encouragée. La WFTO a une politique et un plan
clairs pour promouvoir l’égalité des sexes qui garantissent que les femmes comme les
hommes ont la capacité d’avoir accès aux ressources dont ils ont besoin pour être productifs
et aussi la capacité d’influencer l’environnement politique, réglementaire et institutionnel
plus large qui façonne leurs moyens d’existence et leur vie. L’organisation respecte le droit de
tous les employés de former des syndicats de leur choix et d’y adhérer, ainsi que le droit de
négocier collectivement. Lorsque le droit d’adhérer à des syndicats et de négocier
collectivement est limité par la loi et/ou l’environnement politique, l’organisation permettra
aux travailleurs de disposer de moyens d’association et de négociation indépendants et libres.
L’organisation veille à ce que les représentants des travailleurs ne soient pas victimes de
discrimination sur le lieu de travail.
7. Garantir de bonnes conditions de travail : Les organisations du commerce équitable sont
conscientes des conditions de santé et de sécurité dans les groupements de producteurs
auprès desquels elles achètent. Ils cherchent, sur une base continue, à sensibiliser davantage
les groupes de producteurs aux questions de santé et de sécurité et à améliorer leurs
pratiques en matière de santé et de sécurité. Les heures de travail et les conditions de travail
des employés et/ou des membres (et de tout travailleur à domicile) sont conformes aux
conditions fixées par les lois nationales et locales et les conventions de l’OIT.
8. Renforcer les capacités : Le commerce équitable est un moyen de développer l'autonomie des
producteurs. Les organisations du commerce équitable procurent de la continuité durant
laquelle les producteurs et les organisations de marché peuvent améliorer leurs capacités de
gestion et leur accès aux nouveaux marchés.
9. Promouvoir le commerce équitable : Les organisations du commerce équitable ont pour
objectif de sensibiliser leur clientèle ainsi que le grand public aux injustices du système
commercial actuel. Elles doivent aussi être en mesure de fournir de l'information sur l'origine
de ses produits, les conditions de travail des producteurs à titre d’exemple.
10. RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT : Les organisations qui produisent des produits issus du
commerce équitable maximisent l’utilisation de matières premières issues de sources gérées
durablement dans leurs gammes, en achetant localement lorsque c’est possible. Ils utilisent
des technologies de production qui visent à réduire la consommation d’énergie et, dans la
mesure du possible, utilisent des technologies faisant appel aux énergies renouvelables.
Les produits issus du commerce équitable ont la réputation d’être plus chers que les autres.
Qu’est-ce qui explique cette différence de prix, alors qu’il y a moins d’intermédiaires ? Est-elle
toujours synonyme d’une meilleure rémunération pour le producteur ? Des questions essentielles
pour le consommateur. Le point avec l’exemple d’un paquet de café.
Le prix d'un paquet de café se décompose en quatre postes principaux et incontournables, quelle
que soit la filière qu'il emprunte : la rémunération du producteur (et le cas échéant de la
coopérative), les coûts de transport, de torréfaction (sans laquelle il n'est pas consommable), et
de distribution.
Dans le cas d'un commerce "traditionnel", il faut ajouter à ces coûts la marge du ou des
intermédiaires, qui interviennent entre le producteur et la marque qui commercialise le produit.
Le commerce équitable cherche justement à limiter le nombre de ces intermédiaires. Ainsi, la
marque est en principe en lien direct avec le producteur ou la coopérative, qu'elle connaît et peut
éventuellement conseiller. Un autre coût s'ajoute en revanche : celui du travail de l'organisme qui
certifie le caractère équitable du produit.
Le prix d'un paquet de café de 250 g commercialisé en grande surface peut se décomposer comme
suit :
Source : Max HAVELAAR, février 2003, pour un café arabica d'Amérique latine.
Les acteurs du commerce équitable sont multiples, surtout si l’on choisit de considérer
l’ensemble de la chaîne qui relie les producteurs et les consommateurs. La mise en évidence, de
façon non-exhaustive, de l’existence de multiples acteurs prenant part au commerce équitable
donne une idée de la complexité́ d’une activité́ qui se déploie à une échelle internationale et
concerne directement ou indirectement des millions de personnes.
54% des achats équitables sont aujourd’hui réalisés dans les grandes et moyennes surfaces
L’histoire récente du commerce équitable a étémarquée par l’arrivée d’un nouveau type
d’acteurs, distincts à la fois des ONG du commerce équitable et de la grande distribution. Ces
acteurs se distinguent des ONG par l’accent plus affirmé qu’ils mettent sur la dimension
commerciale, et des chaines de la grande distribution par leur spécialisation dans le domaine du
commerce équitable. Ces acteurs ont donc vu le jour à partir de la volonté́ de faire du
commerce équitable une activité commerciale à part entière et viable économiquement, alors
que le commerce équitable est essentiellement un moyen permettant de viser d’autres buts
pour les ONG pionnières et une activité́ commerciale mineure pour les chaines de la grande
distribution.
Les acteurs de la « troisième vague » du commerce équitable sont généralement de taille assez
modeste. Il est fréquent que ces acteurs se spécialisent sur quelques produits ou pays. Ce sont
des PME qui développent et commercialisent des produits, de boutiques – sur Internet ou dans
les centres villes – qui proposent des produits du commerce équitable où les valeurs originales
qui ont donné́ naissance à cette autre manière de faire du commerce côtoient la mode ou le
design. Par leur approche dynamique, ces nouveaux acteurs contribuent à rajeunir et actualiser
le commerce équitable, à l’adapter au contexte dans lequel il se place et à toucher de nouveaux
consommateurs et de nouveaux secteurs commerciaux.
15
Le concept de developpement durable Cécile Duclaux-Monteil Ott, Ph. D.
D’autres définitions
L’équité sociale, est de satisfaire, de manière égalitaire, les besoins essentiels des
hommes en logement, alimentation, santé et éducation, dans le respect de leur culture.
L’efficacité économique, est le reflet d’une gestion saine et durable, oeuvrant pour la
croissance économique et utilisant les ressources du milieu naturel, sans préjudice pour
l’environnement et le social.
Le développement durable est conçu comme devant reposer sur des piliers interdépendants et
vise à traduire dans des politiques et des pratiques un ensemble de principes.
Les principes :
16
LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (Unicef France)
développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l’effort international en faveur du
développement durable (principe 7).
Exemple : Les pays riches, principaux responsables du changement climatique global, s’engagent
à respecter des quotas de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, en faisant payer
une taxe aux industries qui polluent beaucoup.
La solidarité : La solidarité se conçoit dans le temps et dans l’espace. Dans le temps, entre
les générations présentes et futures. Ainsi, les choix du présent doivent tenir compte des besoins
des générations à venir.
Exemple : leur droit à vivre dans un environnement sain. Dans l’espace, entre les peuples, entre
les pays,entre les régions pauvres et les régions riches, entre milieu urbain et milieu rural.
Exemple : Une action de coopération internationale doit s’intégrer aux politiques décidées et
mises en œuvre localement et non s’y substituer.
Le commerce est plus qu’une simple activité économique consistant à échanger des produits
et services ; c’est une interaction sociale entre des personnes. L’objectif du commerce équitable
est de renforcer le capital social par le biais d’une collaboration entre des organisations inclusives
et démocratiques, qui soutiennent activement l’éducation, la santé et les infrastructures sociales
au sein de leurs communautés, et ce, afin de répartir le plus largement possible les
profits tirés du commerce.
Les associations ou coopératives de petites entreprises familiales ont toujours été au cœur du
commerce équitable car elles aident à améliorer l’accès aux marchés des producteurs et des
travailleurs marginalisés et défavorisés. Les organisations de commerce équitable
soutiennent les efforts des associations et des coopératives pour renforcer leur capacité à gérer
des entreprises prospères, à développer des capacités de production et à renforcer l’accès aux
marchés.
B- Offrir un travail décent et contribuer à l’améliorer les salaires et les revenus :
Chacun doit pouvoir vivre dans la dignité en bénéficiant des revenus générés par son travail.
Le commerce équitable promeut le respect des réglementations locales ou des conventions
internationales concernant la liberté d’association et de négociation collective, l’élimination de
toute discrimination, la prévention de tout travail forcé, et la mise en place d’un cadre de
travail sûr et sain
En outre, les organisations de commerce équitable s’efforcent d’établir un salaire minimum
vital pour les employés tout au long de la chaîne d’approvisionnement et de garantir aux petits
agriculteurs et artisans un revenu minimum émanant de leurs activités.
C-Rendre les femmes autonomes :
Bien que les femmes fournissent la majeure partie de la main-d’oeuvre, il leur est souvent
difficile d’accéder librement à la terre ou à un crédit qui leur permettrait de bénéficier pleinement
de l’activité économique et des opportunités de développement social et
économique. Les femmes ont le droit de recevoir un salaire et un traitement égaux à ceux des
hommes, ainsi que d’accéder aux mêmes opportunités.
Les organisations de commerce équitable respectent non seulement ce principe de non-
discrimination, mais s’efforcent également de promouvoir l’égalité des sexes au sein de leurs
propres activités en incluant les femmes dans les prises de décision, et de favoriser des
changements positifs à une plus grande échelle.
Les projets de commerce équitable ont donné l’occasion à des millions de femmes de prendre
pour la première fois des décisions concernant les revenus du foyer, et il est démontré que cela
impacte positivement d’autres domaines tels que la santé, l’éducation et le développement social
(vi).
D- Protéger les droits des enfants et investir dans la prochaine génération :
Le seul moyen de faire face à l’exploitation des enfants est de conjointement en cibler les
causes et de surveiller la conformité aux normes nationales et internationales.
Le commerce équitable soutient les organisations qui aident les familles à gagner un revenu
suffisant sans avoir recours au travail des enfants et qui favorisent une meilleure compréhension
au sein des communautés de l’importance du bien-être de l’enfant, de ses besoins scolaires et de
son droit de jouer.
Le commerce équitable s’attaque également à la menace pesant sur nombre de communautés
rurales où, en raison de l’absence de mesures incitatives, la nouvelle génération
déserte le domaine agricole ou artisanal. Les organisations de commerce équitable offrent aux
jeunes le choix d’un avenir plus prometteur, proche de leurs familles et au sein de leurs
communautés, en leur permettant de développer les compétences requises pour leur future vie
professionnelle. Les dirigeants d’organisations de commerce équitable, en particulier les femmes,
incarnent de puissants modèles d’entrepreneuriat pour les jeunes.
E- Préserver la biodiversité et l’environnement :
La protection de l’environnement et la viabilité à long terme des ressources naturelles et de la
biodiversité sont les piliers fondamentaux du commerce équitable.
Les bonnes pratiques en matière d’environnement, notamment la protection des sols et des
ressources en eau et la réduction de la consommation d’énergie, des émissions de gaz à effet de
serre et des déchets, relèvent de la responsabilité de tous les acteurs impliqués dans la chaîne de
production, de distribution et de consommation. L’ensemble de la chaîne de valeur devrait
être gérée de façon à garantir que le coût réel des bonnes pratiques en matière d’environnement
se reflète dans les prix et les termes de l’échange.
Les petits agriculteurs et artisans sont parmi les plus vulnérables aux effets du changement
climatique et il est important qu’ils soient soutenus dans le développement et l’investissement
en matière de stratégies d’adaptation et d’atténuation
F- Influencer les politiques publiques :
Les organisations de commerce équitable cherchent à partager leur expérience et à valoriser
l’impact direct de leurs activités pour que les valeurs du commerce équitable puissent être
adoptées dans le cadre des pratiques commerciales conventionnelles et des réglementations
gouvernementales. Pour ce faire, elles mènent des campagnes ainsi qu’un travail de
plaidoyer et d’influence auprès des institutions nationales et internationales.
Les politiques publiques peuvent encourager les entreprises à mener davantage d’échanges
dans le cadre d’un commerce équitable, et ce, dans l’objectif de faire des principes du commerce
équitable la norme. Chercher à modifier les règles et les pratiques du commerce conventionnel
est un élément à part entière du commerce équitable.
G-Impliquer les citoyens dans la construction d’un monde équitable :
Mais favoriser le commerce équitable ne devrait pas relever de la seule responsabilité des
consommateurs, lesquels sont en droit d’attendre que l’équitable soit la norme pour tous les
produits. Par conséquent, le mouvement du commerce équitable s’engage avec ses parties
prenantes en tant citoyens, reconnaissant les producteurs et les consommateurs comme des
acteurs sociaux mais aussi comme des acteurs économiques. L’importance qu’accorde
le commerce équitable à l’inclusion et à la prise de pouvoir aide à créer des liens entre des
campagnes menées par les populations locales et un mouvement mondial oeuvrant à un modèle
économique alternatif qui inclue un système de commerce international juste et équitable pour
tout le monde.
Les labels déclinent les critères du commerce en engagements précis et organisent des
contrôles sur la mise en œuvre, faisant intervenir des contrôles externes.
Encadrer légalement le terme commerce équitable et avoir recours à des labels pour garantir
des engagements permet de préserver une définition exigeante du commerce équitable,
17
http://www.economiesolidaire.com
d’éviter des appellations portant à confusion et ainsi de protéger les consommateurs, les
producteurs et les entreprises engagées.
LOGO COMMERCEQUITABLE
Produits alimentaires :
Les produits d’épicerie équitable sont variés : café, thé, chocolat, sucre, biscuits, pâtes à
tartiner, huile, riz, épices, compléments alimentaires, produits du commerce équitable
« Origine France » (lait, légumineuses, blé, etc). Les fruits équitables se déclinent sous toutes les
formes : fruits frais, fruits secs, fruits confits, desserts, jus de fruits, confitures, etc…
Textile et mode :
La mode éthique séduit un public de plus en plus
large : vêtements pour homme, femme, enfant,
lingerie, accessoires, etc…Par ailleurs, le coton
équitable se développe pour un usage professionnel :
uniformes, tee-shirts et sacs promotionnels, etc…
Artisanat :
Tourisme
Le tourisme équitable et solidaire est un
ensemble de services proposé par des opérateurs
touristiques à des voyageurs, et élaboré avec les
populations locales. C’est un outil d’aide au
développement local des territoires d’accueil
du voyageur, qui a donc la garantie que les sommes qu’il
paie sont reversées en grandes partie aux
populations locales.
Divers :
Le commerce équitable se développe aussi dans des filières variées comme les fleurs coupées,
les ballons, la téléphonie.
Grace aux principes forts qui le sous-tendent, le commerce équitable est un appui direct et
concret au développement des pays du Sud. Il contribue au développement des communautés
et améliore le niveau de vie de plus de 5 millions de personnes, dont 1,5 millions de
producteurs.
Pour les producteurs du Sud, le commerce équitable est une source d’améliorations sur les
plans économique, social, environnemental et culturel.
Une source d’améliorations sur les plans économique, social, environnemental et culturel
Sur le plan économique : bien que l’impact global du commerce équitable reste modeste, en
comparaison avec le volume des flux du commerce conventionnel, son impact pour les
producteurs concernés et leurs communautés est loin d’être anodin.
L’exemple d’une coopérativepéruvienne qui produit des bananes fournit une bonne illustration
de cette plus-value : alors qu’elle vend une caisse de bananes équitables à 3,1 5 dollars dans le
circuit équitable, cette coopérative ne touche que 1 ,3 dollar pour la même caisse de bananes
dans le circuit commercial conventionnel. Au-delà de l’avantage évident qu’offre une
rémunération permettant de vivre dignement, le systè me de prix minimum garanti mis en place
par le commerce équitable permet aux producteurs d’avoir une idée de leurs revenus futurs et
donc de planifier leur production et leurs investissements dans des conditions nettement plus
stables que dans le commerce conventionnel.
Sur le plan social : pour les producteurs, les conditions garanties par le commerce équitable
permettent de réaliser des investissements bénéficiant à leur communauté, notamment dans
les domaines de l’enseignement et des soins de santé́. Ces investissements des revenus générés
par le commerce équitable dans des secteurs non directement liés à l’activité commerciale sont
une conséquence de son impact économique, mais aussi une caractéristique des relations
instaurées par le commerce équitable.
Kavokiva, coopérative ivoirienne qui produit du cacao et du café, réalise des investissements
dans l’enseignement pour répondre au retrait de l’Etat dans ce domaine. La raison d’être des
écolesfinancées par la coopérative est d’encourager les enfants à étudier à un prix abordable et
prè s de chez eux. Ces écoles sont souvent des constructions en bois branlantes avec un toit en
feuilles, qui ont partiellement été remplacées par des constructions plus solides. La coopérative
s’occupe aussi du matériel scolaire et intervient dans la rémunération d’un enseignant. Le
matin, ce sont les enfants qui vont à l’école. L’aprè s-midi, c’est au tour des adultes qui
souhaitent apprendre à écrire et à compter.
Sur le plan environnemental : par l’accent qu’il met sur la gestion durable des ressources
naturelles et la valorisation des matiè respremiè res disponibles localement, le commerce
équitable joue un rô le positif pour la préservation de l’environnement. Ici aussi, il ne s’agit pas
seulement d’une conséquence positive découlant des relations commerciales, mais d’une
composante forte du commerce équitable.
Sur le plan culturel : en valorisant les productions et les techniques locales, le commerce
équitable contribue à sauvegarder des identités culturelles mises à mal par le mouvement
d’uniformisation culturelle qui accompagne la globalisation économique. En rendant
économiquement rentables des activités artisanales basées sur des techniques traditionnelles,
le commerce équitable permet à des populations marginalisées de reconquérir une dignité en
tant qu’individus et en tant que groupes, en leur montrant que leur savoir-faire a une valeur et
constitue une source de revenus.
Un moyen de sensibiliser les citoyens et d’interpeller les responsables politiques et les acteurs
économiques. En se basant sur les relations de partenariat établies avec des organisations de
producteurs du Sud, Oxfam-Magasins du monde peut porter un discours cohérent sur les
relations commerciales internationales, en partant de situations concrè tes et d’une analyse
dépassant la sphè re commerciale. En certaines occasions, la relation de partenariat peut aller
plus loin et prendre la forme d’un soutien aux luttes sociales portées par un partenaire du Sud.
Dans les pays du Nord, le commerce équitable est un outil de sensibilisation aux enjeux du
développement, qui pousse à une réflexion globale sur des pratiques de consommation
durables et responsables. En effet, chez nous, le commerce équitable est non seulement un
mode de consommation respectueux des produc- teurs, mais aussi et surtout un moyen de
sensibiliser les citoyens et d’interpel- ler les responsables politiques et les acteurs économiques.
Pour Oxfam-Magasins du monde, l’approche axée sur le commerce équitable a permis de
construire un mouvement de citoyens dynamique, sur base des principes de
l’éducationpermanente et de valeurs de solidarité. Au- jourd’hui, à travers ses équipes locales
de béné- voles et son réseau de Jeunes Magasins du monde dans plus de 1 00 écoles
secondaires en Communauté française, Oxfam-Magasins du monde est un mouvement de
citoyens qui s’ap- puie sur le commerce équitable pour sensibiliser un large public.
L’action de ce mouvement de citoyens prend fréquemment la forme de cam- pagnes, qui
mettent l’accent sur des thématiquesspécifiques pour sensibiliser et interpeller. Ainsi, la
campagne « Prix tout compris » a-t-elle choisi de se concentrer sur nos habitudes de
consommation, en mettant en évidence les coû ts environnementaux, sociaux et autres que
cachent certains produits de consommation courante. Une autre campagne, « Ikea : un modè le
à démonter », a quant à elle exercé une pression sur une grande multinationale en diffusant de
l’information sur les conditions de travail dans les usines où sont fabriqués les objets vendus
dans des grands magasins du monde entier, et en poussant les ci- toyens à interpeller la firme.
Le commerce équitable s’est développé en Europe dans les années d’après-guerre sous
l’impulsion d’organisations caritatives et humanitaires. Dès la fin des années 50, une association
néerlandaise importe des produits provenant de pays en développement et supprime les
intermédiaires peu concernés par le partage des bénéfices. Pendant les années 60 et 70, des
organisations se forment au Sud avec des partenaires basés au Nord dans l’objectif de créer de
l’équité dans les échanges commerciaux. Le tableau ci-dessous montre l’évolution de la notion du
commerce équitable dans quelques pays développés à travers la part de consommation de
produits équitables dans chaque pays entre 2003 et 2005.
Tableau 1. Consommation de produits équitables labellisés (en € par an et par habitant)
De nos jours, dans les pays du Nord, le commerce équitable est un outil de sensibilisation aux
enjeux du développement, qui pousse à une réflexion globale sur des pratiques de consommation
durables et responsables. En effet, en Europe, le commerce équitable est non seulement un mode
de consommation respectueux des producteurs, mais aussi et surtout un moyen de
sensibiliser les citoyens et d’interpeller les responsables politiques et les acteurs économiques.
En effet, l’approche axée sur le commerce équitable a permis de construire un mouvement de
citoyens dynamiques, sur base des principes de l’éducation permanente et de valeurs de
solidarité. L’action de ce mouvement de citoyens prend fréquemment la forme de campagnes,
qui mettent l’accent sur des thématiques spécifiques pour sensibiliser et interpeller. Ainsi, la
campagne « Prix tout compris » a choisi de se concentrer sur les habitudes de consommation, en
mettant en évidence les coûts environnementaux, sociaux et autres que cachent certains produits
de consommation courante. Une autre campagne, « Ikea : un modèle à démonter », a quant à
elle exercé une pression sur une grande multinationale en diffusant de l’information sur les
conditions de travail dans les usines où sont fabriqués les objets vendus dans des grands magasins
du monde entier, et en poussant les citoyens à interpeller la firme.
Les différences d’évolutions entre les pays européens peuvent s’expliquer par plusieurs aspects
propres à chaque pays : maturité du concept, l’importance de la grande distribution, les habitudes
de consommation, les différentes aides et implications du secteur public.
Le commerce équitable est devenu familier en quelques années. L’objectif global est connu :
garantir des relations commerciales plus justes, plus équilibrées entre pays du Nord et du Sud.
Avec le commerce équitable, il ne s'agit pas d'aider des pays pauvres, mais d'établir des relations
commerciales qui permettent à des petits producteurs de se développer et de trouver leur place
sur le marché mondial. En d'autres termes, favoriser une consommation responsable et
rééquilibrer les richesses.
Les chiffres clefs du commerce équitable en France en 2016
En 2016 encore, le commerce équitable affiche un marché en pleine croissance dynamisé par la
prise en compte, pour la seconde année, des chiffres du commerce équitable « Made in France
».
UN MARCHÉ EN PLEINE CROISSANCE : La consommation de produits issus du commerce
équitable poursuit son ascension exceptionnelle avec une croissance de 42,8% en 2016 par
rapport à 2015. Cette progression est caractérisée par la montée en puissance des filières
françaises de commerce équitable (+ 155%)*. Les filières internationales sont également en forte
croissance : + 21% en 2016. Ainsi, le marché du commerce équitable pèse aujourd’hui près d’1
milliard d’euros (948 millions d’euros exactement). En 2016, les ventes de produits issus des
filières internationales de commerce équitable s’élèvent à 673 millions d’euros et celles de
produits issus des filières françaises à 275 millions d’euros.
Evolution des ventes de produits issus du commerce équitable entre 2004 et 2016 (en millions
d’euros)
*En 2014 entre en vigueur la loi ESS qui étend la définition du commerce équitable à des relations
avec des producteurs des pyas de l’OCEDE (le terme commerce équitable était auparavant
réservé à des relations avec des pays en développement). L’année 2015 marque donc la première
prise en compte officielle des chiffres du commerce équitable « filières France » la consommation
globale.
UNE CONVERGENCE FORTE AVEC LE MARCHE BIO : Depuis 2012, la consommation des produits
labélisés à la fois bio et équitable, pour les filières internationales de commerce équitable, est en
constante augmentation. En 2012, 63% des produits équitables vendus avaient également la
labélisation bio. En 2016, cette proportion est de 74%. Comme le montre le graphe ci-après :
PART DE LA BIO DANS LE COMMERCE ÉQUITABLE – Filières internationales
Le panier moyen par habitant en France est de plus de 14€ en 2016, soit plus du double du
montant en 2013. Le panier moyen par consommateur est en hausse constante depuis 2012.
Dans les pays du sud, le commerce équitable bénéficie à plus de 2 millions de producteurs, soit
plus de 10 millions de personnes. La consommation des Français se développe : de 3,30 euros par
habitant et par an en 2006, le panier moyen est passé à 14,15 euros en 2016. Près de 400
entreprises (la plupart d’entre elles étant des PME) travaillent dans ce secteur qui emploie
environ 10000 personnes.
Avoir des garanties
Respecter l’environnement
Face à la multiplication des acteurs du commerce équitable et des labels (équitable, bio, éthique, etc.)
figurant sur les produits que nous consommons quotidiennement, un risque réel de confusion par les
consommateurs existe. Dans la situation actuelle, les consommateurs qui veulent soutenir le commerce
équitable risquent d’en fait apporter un soutien involontaire à des initiatives moins ambitieuses. Si la
possibilité d’une telle méprise est évidemment dommageable pour les consommateurs du Nord, elle
l’est plus encore pour les producteurs du Sud, puisque les initiatives plus récentes avec lesquelles le
commerce équitable est parfois confondu sont loin de leur offrir les mêmes garanties en ce qui concerne
la rémunération ou les conditions de travail.
Pour remédier à ce risque de confusion, Oxfam-Magasins du monde soutient la reconnaissance du
commerce équitable par une loi. La mise en place d’un mécanisme légal soulignant les spécificités du
commerce équitable devrait permettre à tous d’identifier facilement les produits qui en sont issus. Loin
d’instaurer une « chasse gardée », une reconnaissance par la loi favoriserait l’entrée de nouveaux
acteurs éventuels, en posant un cadre clair et ouvert. Ce qui renforcerait les opportunités des
producteurs du Sud de rentrer dans la filière et d’avoir accès aux conditions du commerce équitable.
Dans le contexte du marché intérieur et de la libre circulation des marchandises instaurés par l’Union
européenne, l’idéal serait que l’enjeu de la reconnaissance légale du commerce équitable soit pris en
main par les autorités européennes. Cela aurait aussi l’avantage de donner lieu à une reconnaissance à
grande échelle du commerce équitable. Le Parlement européen et la Commission européenne se sont
déjà exprimés favorablement sur le commerce équitable, mais il semble peu probable de parvenir
rapidement à une reconnaissance européenne du commerce équitable. Entre-temps, rien n’empêche les
Etats membres de reconnaître légalement le commerce équitable, selon des modalités à définir. La
France l’a fait et la question est également discutée en Italie et en Belgique.
S’ADAPTER AUX CONSOMMATEURS
Malgré une croissance indéniable ces dernières années, le commerce équitable reste une activité
commerciale globalement mineure. En 2006, il ne représentait que 0,01% du total du commerce de gros
dans l’Union européenne7. Il doit encore convaincre les consommateurs, dont beaucoup ont une image
positive du commerce équitable mais ne passent pas à l’acte. Les acteurs du commerce équitable
doivent donc encore réaliser un important travail d’information et de sensibilisation des
consommateurs, afin de bien faire connaître les spécificités du commerce équitable, notamment au
niveau de ses impacts dans le Sud, de la qualité des produits et des valeurs de solidarité qui sont à la
base de cette forme de commerce. En plus de cet effort de sensibilisation et d’information, il est aussi
nécessaire que les acteurs du commerce équitable continuent à améliorer leur offre de produits, de
manière à répondre aux besoins des consommateurs. De la sorte, il pourra être possible de combler
l’écart entre l’image largement positive du commerce équitable auprès du public et le niveau
relativement faible des ventes.
Dans un contexte socio-économique qui est loin d’être évident pour un grand nombre de ménages, il est
clair que faire la promotion du commerce équitable n’est pas une entreprise aisée. Mais, en abordant la
question à partir d’un autre angle, qui intègre dans le coût total d’un produit d’autres aspects de son par-
cours, concernant notamment les conditions de travail des producteurs, leur rémunération et la
préservation de l’environnement, on arrive à un tout autre résultat qu’en se limitant au seul prix de
vente d’un produit.
LA DIMENSION ENVIRONNEMENTALE
A travers le commerce équitable, des produits du Sud sont importés dans les pays du Nord, avec
donc un long voyage à effectuer.
Pour des raisons climatiques évidentes, certains produits comme le café ou le rhum doivent de
toute façon parcourir un long voyage avant d’arriver chez nous, que ce soit dans le cadre du
commerce équitable ou du commerce conventionnel. En outre, quand cela est possible, le
transport des produits du commerce équitable est réalisé par bateau, de maniè re à limiter
l’impact environnemental du transport. Plus fondamentalement, le calcul du coû t
environnemental ne doit pas se limiter au transport. Par exemple, quand on consomme des
fruits cultivés chez nous dans des serres chauffées, l’impact du transport sur l’environnement
est bien entendu peu important, mais le calcul global du coû t environnemental doit tenir
compte de l’énergie dépensée pour obtenir ces fruits. Une étude d’Oxfam-Wereldwinkels a
aussi montré que l’impact environnemental d’une bouteille de vin chilien était moindre que
celui d’une bou- teille de vin français transportée en camion... Il faut aussi signaler que, parmi
les critè res du commerce équitable, la protection de l’environnement figure en bonne place.
Mais la dimension environnementale reste un enjeu important pour le commerce équitable,
dans la mesure où les défis qui y sont attachés exigent des solutions aussi poussées que
possible, au Nord comme au Sud.
Une façon de répondre à cet enjeu peut se concrétiser au travers du renforcement de la filiè re
bio dans les produits équitables. L’agriculture bio, déjà bien présente au sein du secteur du
commerce équitable, offre des garanties à la fois pour la santé des consommateurs et pour celle
des producteurs, en leur évitant d’être exposés à toute une série de produits nocifs. Ça serait
bien que cette partie (en gris) apparaisse comme un cadre dans le cadre.
Bibliographie & webographie
• http://www.toupie.org
• https://www.cairn.info
• http://www.lelabo-ess.org
• www.actu-environnement.com
• https://www.cairn.info.
• http://www.economiesolidaire.com
• https://www.commercequitable.org/
• https://www.commercequitable.org
• https://www.befair.be
• https://www.maxhavelaarfrance.org