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La compensation volontaire

démarches et limites

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Comprendre pour agir


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Le mot de l’ADEME
Les initiatives et actions de compensation vo-
lontaire connaissent des développements tant
en nombre d’opérateurs qu’en pratiques nou-
velles. Les demandes de conseil qui parviennent
à l’ADEME sont de ce fait, de plus en plus nom-
breuses dans un contexte où parallèlement, la
diversité des démarches disponibles soulèvent
des questionnements méthodologiques.
Prenant acte de cette récente évolution, il
apparaît indispensable d’harmoniser et dans
certains cas d’améliorer les pratiques actuelles
et de guider les pratiques futures. Pour cela, le
présent document offre au futur acheteur des
éléments de compréhension du contexte et lui
indique les clés d’une démarche adaptée à ses
besoins.

a ire
m m
S o
3 Ldea compensation volontaire :
quoi parle-t-on ?

5 Quelques éléments de contexte


pour mieux comprendre

10 Et concrètement, comment procéder ?


13 Lvolontaire
e cas particulier de la compensation
en France

14 Ce qu’il faut retenir


15 Glossaire
La compensation volontaire :
de quoi parle-t-on ?

1. Qu’est-ce que la compensation ?


Parce que les gaz à effet de serre (GES) tiellement ou totalement leurs émissions
produisent le même effet sur le climat quel en acquérant des montants de réductions
que soit le lieu où ils sont émis, permettre d’émissions, aussi appelés « crédits car-
une diminution des émissions chez soi bone ».
ou ailleurs procure, en théorie, le même
bénéfice final à la planète. La compensa-  Comment cela
tion volontaire consiste ainsi à financer fonctionne-t-il ?
un projet de réduction ou de séquestra-
Dans le cas de figure le plus commun,
tion d’émissions de GES dont on n’est pas
l’acheteur de compensation s’adresse à
directement responsable.
un opérateur spécialisé auprès duquel il
acquiert un nombre d’unités « carbone »
 Qui est concerné ? correspondant au volume des émissions
Le mécanisme de compensation volon- de gaz à effet de serre qu’il souhaite
taire vise plus spécifiquement les acteurs compenser. La somme versée à cette fin
qui ne sont pas soumis à une contrainte contribue, directement ou indirectement,
pesant sur leurs émissions GES (parti- au financement d’un projet spécifique de
culiers, petites entreprises, collectivités réduction des émissions ou de séquestra-
locales…) ou les acteurs contraints mais tion de carbone.
qui souhaitent aller au-delà de leurs obli- Un crédit carbone correspond classique-
gations réglementaires. Ces personnes, ment à 1 tonne équivalent de CO2 évitée
physiques ou morales, compensent par- par le projet.

2. La bonne démarche à adopter


La démarche de compensation volontaire a vocation à
s’inscrire dans une logique de 3 étapes successives :

L’acheteur Il met en place Il peut alors chercher à


G

réalise l’évaluation des actions compenser les émissions


de ses émissions pour réduire ses GES qui n’auraient pu être
GES émissions GES réduites malgré ses efforts

La compensation volontaire est en effet,


un mécanisme à développer postérieu-
rement à la mise en œuvre d’efforts de
réduction de ses émissions sur son péri-
mètre d’action.

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La compensation volontaire : de quoi parle-t-on ?

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Afin d’accompagner les démarches d’éva- • Pour les entreprises/collectivi-


luation et de réduction des émissions de tés : la méthodologie bilan GES**
GES, l’ADEME met en avant, pour les dif- permet de réaliser un bilan des
férents acteurs (particuliers, entreprises, émissions en ciblant les postes
collectivités, etc.), des outils et méthodo- les plus émetteurs et en mettant
logies de diagnostics GES et pistes d’ac- ainsi à nu des leviers/pistes de
tions pour la réduction de leurs émissions. progrès pour des actions de
On peut notamment citer : réduction ;
• Pour les particuliers : le coach jeudi • Pour les organisateurs d’événe-
carbone* permet de réaliser 6 ment : l’outil ADERE***  :
une estimation des émissions - amène le responsable de l’évé-
GES de son foyer sur différents nement à un auto diagnostic
postes (logement, transport, transversal et cohérent afin de
alimentation, équipement) et cerner les grands pôles d’im-
de construire un plan d’action pacts environnementaux de la
pour les réduire ; manifestation
- lui propose des pistes d’actions
et/ou exemples de réalisation
pour aller vers un événement
À retenir plus éco-responsable.

La compensation
volontaire est
un mécanisme à
développer posté-
rieurement à la mise LE « GREEN-WASHING » AUTOUR
en œuvre d’efforts DE LA COMPENSATION VOLONTAIRE
de réduction de ses
émissions. On parle de « green-washing » lorsqu’une organisation met en avant des efforts en termes de
développement durable et de protection de l’environnement à travers des leviers de marke-
ting et de communication, alors même que des efforts significatifs ne sont pas mis en oeuvre
pour réduire ses propres impacts environnementaux, en particulier ses émissions.
La démarche de compensation volontaire peut être parfois décriée et associée à ce phéno-
mène de « green-washing » du fait qu’une entreprise/collectivité puisse y trouver une échap-
patoire à la réduction de ses émissions. Or, une attitude durable passe forcément par des
actions de réduction de ses propres émissions.
Il est donc essentiel qu’une organisation qui souhaite communiquer sur son action de com-
pensation puisse également montrer son travail de réduction de ses émissions. De cette ma-
nière, une entreprise/collectivité assurera une réelle cohérence dans ses propos et en retirera
le maximum de bénéfices en terme d’image de marque.

*www.coachcarbone.org
**www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=25054
***www.evenementresponsable.org/
Quelques éléments de contexte
pour mieux comprendre
Le marché de la compensation volontaire Le marché volontaire offre une diversité
s’inspire du marché de conformité Kyoto tant en terme de projets que d’acteurs.
(cf. encadré ci-dessous) et se développe Aujourd’hui, le manque de transparence
notamment dans les secteurs que ce mar- et de lisibilité de la part de certaines
ché ne prend pas en compte. démarches sont encore à déplorer.

MARCHÉ DE CONFORMITÉ/MARCHÉ VOLONTAIRE :


QUELLE DIFFÉRENCE ?
Le marché de la compensation carbone se décline en deux sous-ensembles : le marché de
conformité et le marché volontaire.
1. Le marché de conformité fait référence aux deux mécanismes de compensation mis en
place lors des négociations sur les engagements contraignants d’émissions GES des signa-
taires du protocole de Kyoto : le Mécanisme de Développement Propre (MDP) et la Mise en
Œuvre Conjointe (MOC). Ces dispositifs ont pour but de permettre aux États qui le souhaitent,
de compenser une partie de leurs émissions en surplus par le biais d’investissements dans des
projets de réduction d’émissions GES, hors de leur territoire. Les projets MDP sont réalisés
dans des pays en voie de développement, tandis que les projets MOC sont mis en œuvre dans
des États de l’Annexe I ayant ratifié le protocole de Kyoto.
Le marché de conformité permet l’échange de crédits carbone, soit directement issus des
quotas alloués aux États ou aux entreprises, soit issus de ces projets MDP/MOC. Quelle
que soit leur provenance, les crédits carbone échangés sur ce marché sont certifiés par les
Nations Unies.
2. Le marché volontaire s’est développé parallèlement. En opposition au marché de confor-
mité, aucune certification n’est imposée aux crédits carbone échangés. Certains disposent
d’une certification MDP/MOC, d’autres d’une certification de label volontaire et enfin, cer-
tains ne disposent d’aucune certification.
Cette non-obligation à être certifié offre une plus grande flexibilité au marché, notamment
en terme de projets développés, mais réduit également la fiabilité.

1. Les projets développés au titre


de la compensation volontaire
Trois typologies principales de projets se humanitaire à la dimension de leurs projets.
distinguent : À titre d’exemple, voici des projets de
• le forestier, quasi inexistant dans les compensation volontaire aujourd’hui
projets MDP/MOC, développés :
• les énergies renouvelables, • installation d’une petite usine hydroé-
lectrique afin de remplacer l’électricité
• l’utilisation rationnelle de l’énergie.
du réseau produite dans des centrales
Les lieux de réalisation sont multiples, des thermiques au charbon par de l’électri-
pays en voie de développement aux pays cité renouvelable ;
développés. Toutefois, les projets réalisés • construction de bâtiments solaires passifs ;
dans les pays en voie de développement • soutien à l’agroforesterie familiale et au
intègrent plus souvent une composante reboisement de zones menacées.

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Quelques éléments de contexte pour mieux comprendre

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Il est nécessaire de respecter un certain  éaliser la vérification de ces émissions


3 R
nombre de critères si l’on souhaite que la évitées/séquestrées ;
démarche de compensation soit efficace.  arantir l’unicité des crédits carbone
4 G
Le projet doit : qu’il délivre.
1 Ê tre additionnel (cf. p. 10) ;
2 S’assurer de la mesurabilité et la per-
manence des émissions GES évitées/
séquestrées ;

2. Les acteurs du marché volontaire


Le marché de la compensation volon- caritative) et les programmes proposés
taire compte une multitude d’acteurs aux sont très diversifiés.
caractéristiques variées. En effet, les statuts Avec l’essor du marché, sont apparus de
juridiques (de l’entreprise à l’association nombreux intermédiaires dans la chaîne
non lucrative type ONG ou association de compensation (cf. figure 1) : courtiers,
entreprises, grossistes, opérateurs spécia-
lisés, etc. Tous proposent, directement ou
à travers un produit, une vente de crédits
carbone mais ne sont pas forcément im-
Figure 1 : Organigramme des différents acteurs
Source : CDC Climat Recherche
pliqués dans la conception et la réalisation
des projets, d’où un risque de perte de
transparence.
PORTEURS
DE PROJETS Au bout du compte, lorsque j’achète
de la compensation, mon achat peut
passer par bien des mains avant de
me revenir. Et qui dit intermédiaire
PRESTATAIRES CONSULTANTS plus nombreux, dit souvent prix et
SPÉCIALISES & COURTIERS
perte de transparence plus élevés.
Il est donc important d’étudier le
fonctionnement de la structure par
laquelle je décide de compenser mes
FONDS
émissions.
& GROSSISTES

Une complexité supplémentaire : cette


multitude d’acteurs, sur un marché sans
cadre réglementaire défini, entraîne
également une variabilité importante
ENTREPRISES CLIENT FINAL : des méthodes utilisées dans le cadre du
Produits « neutres » Particuliers, déroulement du projet. Des divergences
Entreprises, sont recensées notamment au niveau :
Collectivités, • des hypothèses retenues pour le calcul
Associations.
des émissions de gaz à effet de serre qui
doivent être compensées par l’acheteur ;
• des critères de sélection des projets cela, l’acheteur de compensation peut
permettant la compensation ; faire appel aux standards existants (cer-
• des méthodes de suivi des projets et tifications dans le cadre du protocole de
plus particulièrement des critères de Kyoto et/ou labels volontaires) qui per-
vérification des émissions effectivement mettent d’acquérir une plus grande fiabi-
évitées. lité vis-à-vis de la réalisation des projets.
Face à cette palette de méthodes et Le détail de ces standards est décrit au
d’acteurs, il n’est pas toujours évident de point 4.
s’orienter vers des projets robustes. Pour

Volumes échangés sur le marché


3. L’état du marché de la compensation volontaire
Source : Ecosystem Marketplace
Mt CO2e
Le marché de la compensation volon-
taire s’est très largement développé ces 150
dix dernières années. Il a connu une très
forte croissance au niveau mondial dans
les années 2006-2008. 120
Malgré tout, les volumes concernés restent
minimes face aux échanges du marché de
conformité : en 2010, les échanges du mar- 90
ché volontaire ont concerné seulement
3,4 % 2 du total des volumes échangés sur
le marché de la compensation carbone 60
(marché de conformité + marché volon-
taire).
Il faut savoir qu’à l’échelle mondiale, le 30

marché de la compensation volontaire


est nettement dominé par les États-Unis
0
(ils ont réalisé près de 60 % des volumes
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
échangés en 20102) qui opèrent la plupart
de leurs projets sur leur propre territoire.
Les données présentées sont donc lar-
gement influencées par leur activité et certains opérateurs intègrent des frais
ne sont pas toujours représentatives de d’administration et de gestion des projets.
l’activité du marché européen. Il est donc intéressant de se renseigner
Concernant le prix de la tonne carbone au préalable sur l’utilisation de la somme
sur le marché volontaire, celui-ci est très engagée et sur la part réelle destinée au
variable du fait de l’absence d’un marché projet.
global  et de la diversité des typologies de Il est à noter que cette variation est indé-
projets réalisés : les prix peuvent différer pendante des fluctuations du marché de
d’un facteur 4. Les prix sont définis lors conformité, qui lui est régi par un marché
de transactions gré à gré dans lesquelles global.
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« Back to the future – State of the voluntary carbon markets 2011 », Ecosystem Marketplace

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Quelques éléments de contexte pour mieux comprendre

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4. Les labels de la compensation


Pour s’assurer de la robustesse d’un projet  Les labels volontaires
de compensation, il n’existe pas de solu- Les labels volontaires ont été créés dans
tion unique. En plus de la transparence de le cadre d’initiatives de régulation, pri-
l’opérateur qui est un facteur essentiel du vées ou publiques, dans le but de pallier le
fait même que le système de la compen- manque de transparence et de crédibilité
sation est basé sur le volontariat, plusieurs du marché volontaire.
labels existent. Les projets enregistrés au
titre de ces labels peuvent souvent se pré- Ces labels volontaires se sont inspi-
valoir d’une meilleure fiabilité vis-à-vis des rés des exigences de la certification
émissions GES évitées/séquestrées et de Kyoto, en les adaptant pour diminuer
l’unicité des crédits carbone délivrés qui les délais et coûts de certification et
assure à l’acheteur sa neutralité carbone. offrir une plus large gamme de projets
Ces labels permettent au marché volon- autorisés.
taire de progresser vers une standardisa-
tion commune. C’est pourquoi ils peuvent Ces labels peuvent offrir des garanties de
être intéressants à condition de bien véri- fiabilité et de crédibilité aux projets : véri-
fier les exigences du label concerné. En fication des émissions, méthodologies de
revanche, ni le ministère du développe- calculs approuvées, suivi du projet, etc.
ment durable ni l’ADEME n’imposent un mais ces garanties ne sont pas homo-
référent particulier. Le choix d’un label ou gènes.
l’adhésion à une charte relève de la res- Il existe deux catégories de labels :
ponsabilité du porteur de projet. • Ceux dit de compensation carbone à
part entière qui imposent un standard
 Les certifications Kyoto de comptabilité, de suivi et vérification
Les certifications dans le cadre du proto- de projet ainsi que la tenue d’un registre ;
cole de Kyoto concernent uniquement les • Ceux dit de montage de projet qui éva-
projets de MDP et MOC. La certification luent la gestion du projet mais non la
est donnée par les Nations Unies. Elle est réduction effective des émissions. Ils
indispensable sur le marché de confor- sont souvent associés aux projets fores-
mité mais non obligatoire pour le marché tiers dont les calculs et la vérification
volontaire. Dans la pratique, peu de pro- des émissions séquestrées sont souvent
jets certifiés Kyoto sont disponibles sur le délicats.
marché volontaire. L’ensemble de ces labels dispose géné-
ralement de leur propre site Internet sur
lequel toutes leurs caractéristiques et exi-
gences sont explicitées.
Les labels les plus représentés sur le marché européen aujourd’hui sont le Gold Standard
(GS) et le Voluntary Carbon Standard (VCS), tous deux labels de compensation carbone
à part entière.

VCS GS
Année de création 2006 2006
Origine Créé par 3 organisations non Développé par la fondation non
lucratives d’envergure internatio- lucrative suisse « Gold Standard »
nale et dédiées au développement
durable

Statut juridique Association non lucrative Fondation non lucrative


Projets concernés Tous projets Energie renouvelable / URE1
Processus 1) R
 édaction de la fiche descriptive 1) Planification du projet : le GS
de labellisation du projet au format imposé par insiste sur les critères d’addi-
le label qui reprend les principes tionalité et la prise en compte
du label : additionalité, mesura- de la logique développement
bilité, permanence et réalité des durable ;
émissions ; 2) D
 escription et mise en place du
2) V
 alidation du projet par un projet : rédaction de plusieurs
auditeur accrédité VCS qui four- rapports détaillant toutes les
nira un rapport de validation du caractéristiques du projet pour
projet en terme de démarche son éligibilité ;
puis un rapport de vérification 3) V
 alidation : le projet est évalué
périodique des émissions de par un expert indépendant
GES ; qui donnera son accord pour
3) T
 ransmission de la candida- l’enregistrement du projet sous
ture à l’opérateur du VCS qui le label ;
vérifie que les documents soient 4) Suivi et vérification : un an
conformes avec les exigences après l’enregistrement, le projet
du label. Il vérifie également est de nouveau évalué par un
l’unicité de la demande à expert indépendant, tant au
travers le registre de base de niveau des émissions carbone
données du label ; que sur le respect de la logique
4) A
 ttribution des crédits carbone développement durable. Une
VCU (Voluntary Carbon Unit), fois l’accord de l’expert indé-
propres au label. pendant, les crédits carbone
attribués au projet se voient
associer le label GS.

1
Utilisation Rationnelle de l’énergie

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Et concrètement, comment procéder ?


1. Définir les objectifs et attentes de sa démarche
Avant de se lancer dans l’achat de com- non forcément reconnus dans le mar-
pensation, il est nécessaire de réfléchir ché de conformité, mais en conservant
aux objectifs de sa démarche et à ses tout de même un gage de crédibilité
attentes. Plusieurs approches sont pos- certain ;
sibles, l’important étant de déterminer des 3) favoriser le développement durable et
priorités. les projets sobres en carbone tout en
Trois cas de figure se distinguent selon compensant ses émissions, laissant la
que l’acheteur souhaite : vérification de la robustesse du projet
1) compenser ses émissions au même titre à son jugement personnel.
que les entreprises soumises à quota et Il est essentiel de se poser les bonnes
donc acquérir la même rigueur vis-à- questions avant de partir à la recherche
vis des projets que pour le marché de du projet que l’on souhaite financer pour
conformité ; compenser ses émissions. C’est cette ré-
2) c ompenser ses émissions tout en flexion qui donnera les clés pour le choix
favorisant le développement de projets de l’opérateur à considérer.
à retenir
œuvrer sur le marché
volontaire ne signifie
pas développer des
projets sans exigence 2. Rechercher les exigences nécessaires
de qualité.
Comme nous l’avons vu précédemment  Des émissions GES
sur un marché volontaire, pour avoir des évitées mesurables
projets de qualité apportant une réelle et permanentes
réduction en terme d’émissions de GES, La mesure et le suivi des émissions GES
quatre exigences majeures sont à prendre effectivement évitées ou séquestrées par
en compte et à vérifier. le projet doivent être réalisés et ce, de
préférence selon une méthodologie re-
L
 e projet doit être connue, que ce soit au niveau internatio-
additionnel nal (standard Kyoto, labels volontaires) ou
Un projet est qualifié d’additionnel au niveau français (Projets Domestiques).
lorsqu’il n’aurait pu être mis en œuvre D’une manière générale, quelle que soit la
sans le financement issu de la vente des méthodologie utilisée, elle doit être dispo-
unités carbone sur la base de sa seule ren- nible et explicitée par le porteur du projet.
tabilité économique (déterminée en inté- La notion de permanence des émissions
grant les aides publiques éventuellement est également fondamentale. Elle inter-
obtenues). Ce financement lui permet de vient principalement dans le cadre des
dépasser des obstacles institutionnels, projets forestiers : les crédits issus de la
sociaux, culturels ou financiers. Un projet séquestration carbone ne sont valables
qui répond à des obligations réglemen- qu’à condition que la séquestration soit
taires n’est pas additionnel. permanente. Or il est difficile d’assurer
la pérennité d’une forêt. C’est notam- ment d’une décote de la valeur du crédit
ment pour cette raison que ces projets carbone : seul un pourcentage des cré-
sont quasi inexistants sur le marché de dits associés au projet de séquestration
conformité. est valorisé, le reste servant d’assurance
Néanmoins pour pallier à l’incertitude, au cas où la pérennité des crédits serait
des « fonds d’assurances », par exemple, remise en jeu.
ont été mis en place. Il s’agit grossière-

À retenir
Lors de l’achat
QU’ENTEND-ON PAR CRÉDITS EX ANTE/EX POST ? d’un crédit carbone,
il est impératif de
Le calendrier des projets n’est pas toujours en corrélation avec la demande de crédits carbone.
s’assurer de son
Cela n’empêche pas certains opérateurs de vendre des crédits carbone non vérifiés, dits ex-
unicité. En effet, si un
ante. Ces crédits carbone sont accordés avant même que les réductions d’émissions aient effec-
même crédit carbone
tivement eu lieu. Cette pratique est courante dans les projets forestiers : les crédits associés à la
se retrouve vendu à
plantation d’un arbre sont délivrés avant même que l’arbre n’ait poussé.
deux entités diffé-
Ces pratiques sont peu recommandées et nécessitent un lourd suivi après l’achat des crédits.
rentes, la neutralité
En effet, il est important de s’assurer :
carbone de la com-
1. que le projet sera bien réalisé ; pensation disparaît.
2. q
 ue la vérification des émissions sera bien réalisée et le résultat en corrélation avec la quan-
tité de crédits accordés ;
3. q
 ue les crédits carbone ex-ante achetés ne seront pas vendus une seconde fois après la
vérification effective des émissions réduites, en tant que crédit ex-post.
D’une manière générale, il est préférable d’acheter des crédits carbone ex-post.

L
 a vérification L
 es crédits carbone
régulière par un tiers délivrés doivent être
indépendant des émissions uniques
GES évitées Lors de l’achat d’un crédit carbone, il est
La vérification des émissions se traduit impératif de s’assurer de son unicité. En
souvent par la rédaction d’un rapport effet, si un même crédit carbone se retrouve
détaillé (envergure du projet, localisation, vendu à deux entités différentes, la neutra-
méthodologie utilisée, etc.) que l’opéra- lité carbone de la compensation disparaît.
teur doit être en mesure de fournir sur Pour garantir cette unicité, l’opérateur de-
demande. vrait affecter un numéro à chaque crédit
La vérification des émissions doit être de et les inscrire dans un registre international
préférence réalisée par un tiers indépen- dans lequel serait inscrit pour chaque projet,
dant du projet. Les audits de vérification la quantité totale des crédits issus du projet,
constituent une part importante du bud- la date d’inscription dans le registre, et pour
get de fonctionnement des projets, ce qui chaque personne physique ou morale, les
explique que, selon l’ampleur du projet, la quantités accordées et à quelle date.
vérification des émissions par un auditeur Cette pratique, qui se traduit par la tenue
accrédité ne soit pas systématiquement d’un registre, n’est pas largement diffusée. Il
annuelle. est préférable de vérifier sa mise en œuvre
auprès de l’opérateur du projet.

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Contrètement, comment procèder ?

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LA PERSPECTIVE HUMANITAIRE DES PROJETS


Le bénéfice premier des projets de compensation volontaire est bien évidemment la réduction
d’émissions GES. Outre ce bénéfice, le projet ne doit avoir aucune incidence négative sur le
développement durable de la localité considérée, et plus particulièrement à l’échelle des popu-
lations locales et des territoires d’un point de vue social et économique. Il ne doit pas conduire
à un simple déplacement de pollution ou d’impacts environnementaux négatifs.
Un projet de compensation volontaire est l’occasion de proposer des solutions durables et
adaptées au contexte local, permettant d’améliorer les conditions de vie existantes. On peut
citer à titre d’exemple la construction de réservoirs de biogaz familiaux permettant de satisfaire
des besoins énergétiques du bénéficiaire (chauffage, cuisson, éclairage d’appoint) ou encore la
mise en place de fours domestiques plus économes en énergie qui profitent directement aux
populations locales.

3. S’assurer du respect des exigences selon ses attentes


Comme nous l’avons vu précédemment, il de compensation ajuste son niveau d’exi-
n’existe pas une solution unique pour s’as- gence. Il est à noter que seuls les certifica-
surer de la robustesse d’un projet. Selon tions Kyoto offrent les mêmes garanties
les attentes de sa démarche, l’acheteur que sur le marché de conformité.

Attentes
Respect des
de l’acheteur Avantages Limites
exigences
de compensation
•C
 ompte-tenu de la pro-
•C
 ette certification par
Il souhaite la cédure lourde et coû-
les Nations Unies est le
Certifications même rigueur que teuse de certification,
Kyoto pour le marché de
+++ système qui apporte les
toutes les typologies et
meilleures garanties à
conformité envergures de projets
l’acheteur.
ne sont pas disponibles.
• Il s’assure de la crédibi- •L
 es exigences et
lité du projet par un tiers méthodologies utilisées
Il souhaite avoir
indépendant. diffèrent d’un label vo-
une grande liberté
Labels •L
 es labels volontaires lontaire à l’autre. C’est
Volontaires
de choix dans ses + offrent plus de liberté et à l’acheteur de com-
projets et un gage
donc une plus grande pensation de vérifier la
de crédibilité
diversité de projets que crédibilité du label qu’il
les standards Kyoto utilise.
• Il n’a aucune garantie
•L
 es projets proposés sont
Il se fie à son autre que les données
d’une importante diversi-
Aucun jugement quant que peut lui fournir
standard à la robustesse
- té : la perspective huma-
l’opérateur pour attes-
nitaire est plus souvent
de son projet ter de la crédibilité de
présente.
son projet.
Le cas particulier de la compensation
volontaire en France
1. Un souhait récurrent
Un nombre croissant d’acteurs, entre- loppement, des projets développés en
prises (petites ou grandes), administra- France pourraient être plus faciles à sur-
tions, collectivités locales expriment le veiller et en théorie, garantiraient davan-
souhait de s’impliquer dans des projets tage la réalité des émissions évitées ;
de réduction d’émissions en France, voire • mais surtout, nombre d’entre eux sou-
dans leur propre région et ce, pour deux haitent agir localement et communiquer
raisons : sur leur démarche de compensation Repères
• d’abord, si les opportunités de réduc- volontaire avec un projet mis en œuvre Double comptabilisa-
tions sont réputées être disponibles à en France. tion : lorsqu’un projet
moindre coût dans les pays en déve- de compensation est
mis en oeuvre sur le
territoire français, les

2. Mais une volonté difficile à mettre en œuvre réductions d’émissions


engendrées sont déjà
comptabilisées dans
Si ce souhait de privilégier des projets de comptabilisées dans le cadre du proto- l’inventaire national
réductions d’émissions réalisés sur le ter- cole de Kyoto. L’État français utilise déjà de la France. Ainsi,
ritoire national est compréhensible, il est cette réduction d’émissions pour remplir les efforts réalisés ne
cependant difficile à réaliser sans mettre ses engagements. peuvent être attribués
en danger l’intégrité environnementale de à une autre entité.
Ainsi, si un acteur utilise également ces
la démarche de compensation. émissions réduites pour compenser vo-
En effet, compenser sur le territoire fran- lontairement ses propres émissions, la
çais renvoie au double écueil à éviter : même réduction d’émissions se retrouve
• la non additionnalité des mesures utilisée deux fois à l’échelle de la France.
•e
 t la « double-comptabilisation ». Autrement dit, l’acteur qui souhaite com-
Un projet mis en œuvre en France réduit penser ses émissions ne compense en réa-
en effet les émissions du territoire fran- lité rien du tout.
çais, mais ce sont des émissions qui sont

3. Les solutions envisageables


 Les «  Projets d’émissions, l’État français peut se des-
Domestiques » saisir d’Unité de Quantité Attribuée (cré-
Pour pallier le problème de « double- dits carbone octroyés à la France dans le
comptabilisation », le Ministère du déve- cadre du protocole de Kyoto) équivalente
loppement durable a mis en place un à la réduction d’émissions générée par le
dispositif appelé « Projets Domestiques ». projet.
Ce dispositif fonctionne sur le fait que si Cette procédure réglementée, permet
le projet envisagé a un impact sur l’in- notamment de stimuler les réductions
ventaire national de la France (ce qui est d’émissions de GES en France dans des
en règle générale le cas) pour éviter de secteurs d’activités non couverts par le
compter deux fois la même réduction système réglementaire. L’État puise dans

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Le cas particulier de la compensation volontaire en France

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son stock pour délivrer des crédits car- tière améliorée sont acceptés, comme par
bone aux développeurs de projets qui exemple :
pourront ainsi intégrer ce bénéfice finan- • la surdensification ;
cier dans le plan de rentabilisation de leur • la conversion de taillis en futaie irrégu-
investissement.
lière ;
• le changement d’essence ;
 Les «  Projets • etc.
Forestiers »
L’objectif de ces projets est d’accroître la
Dans le cadre du protocole de Kyoto, l’utili-
productivité des forêts françaises à partir
sation du potentiel carbone français issu de
d’une gestion innovante des peuplements.
ses forêts est plafonnée. Il existe donc un
Cet effort de gestion volontariste permet
potentiel de crédits carbone inexploité. Le
une augmentation du stock carbone et
Ministère du développement durable a par
conséquent publié en mai 2011 une attesta- peut donc être récompensé par des cré-
tion de non double comptabilisation jusqu’à dits carbone.
fin 2012 dans laquelle la France s’engage à Contrairement au dispositif des « Projets
ne pas utiliser ces crédits carbone pour son Domestiques », aucune procédure n’a été
propre chef. Ainsi, il est désormais possible mise en œuvre par le Ministère, si ce n’est
de développer des projets de compensa- de déclarer son projet auprès du Ministère
tion volontaire dans le secteur forestier. de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la
Le champ d’action est tout de même res- Pêche afin qu’il puisse réaliser un suivi de
treint, seuls les projets de gestion fores- l’inventaire national.

Ce qu’il faut retenir


1) Avant toute action de compensation, je commence 3) Je prends également en considération l’utilisation
par : de mon financement : est-il dédié à la gestion du
• faire le bilan GES de mes émissions ; projet, au fonctionnement de l’opérateur, etc. ?
• identifier mes leviers d’actions pour les réduire ; Je garde en tête que le prix des crédits carbone
• effectivement, réduire mes émissions à la source. n’est pas réglementé sur le marché volontaire et
dépend des projets.
2) Avant de choisir le projet que je souhaite financiè-
rement soutenir par l’achat des crédits carbone, 4) Selon les objectifs et attentes de ma démarche,
je vérifie que : je peux me tourner vers les certifications et labels
existants qui imposent un cadre plus rigoureux
• les émissions GES évitées sont additionnelles et
aux projets développés. Les projets certifiés Kyoto
permanentes ;
offrent les garanties les plus importantes mais sont
• la mesure et le suivi des émissions GES évitées
peu disponibles sur le marché volontaire.
sont réalisés selon une méthodologie référencée
à laquelle je peux avoir accès ; 5) D’une manière générale, je préfère l’achat de cré-
• les émissions GES sont vérifiées régulièrement dits carbone ex-post qu’ex-ante.
par un tiers indépendant ;
6) Les projets de compensation en France sont déli-
• les crédits carbones délivrés ne sont pas vendus
cats à mettre en œuvre du fait de la double comp-
plusieurs fois.
tabilisation des émissions.
Glossaire
Crédit ex-ante/ex-post Projets Domestiques
Un crédit carbone est dit ex-ante lorsqu’il Mécanisme instauré par l’État français
est délivré avant même que la réduction afin de permettre la valorisation de cré-
d’émission ait bien eu lieu. À l’inverse, il est dits carbone de projets réalisés sur le ter-
qualifié d’ex-post lorsque les émissions ritoire. S’appuyant sur le mécanisme de
évitées ont bien été réalisées et mesurées. projet prévu par le protocole de Kyoto
(MOC), ces projets permettent d’inciter
GES les secteurs d’activités non soumis à un
Les Gaz à Effet de Serre sont des consti- plafonnement de leurs émissions de car-
tuants gazeux de l’atmosphère, naturels bone, à les réduire de façon volontaire.
ou artificiels, qui absorbent et réémettent
le rayonnement infrarouge terrestre. Ils Protocole de Kyoto
contribuent à maintenir la chaleur dans Conclu en 1997, le protocole est une étape
l’atmosphère terrestre, d’où le fait que essentielle de la prise de conscience in-
l’augmentation de leur concentration ternationale du changement climatique.
contribue au réchauffement climatique. Entré en vigueur en février 2005, il est
Les principaux gaz à effet de serre sont : aujourd’hui ratifié par 175 pays dont la
la vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de car- Communauté Européenne. Il fixe des en-
bone (CO2), le méthane (CH4), le pro- gagements chiffrés de réduction ou de
toxyde d’azote (N2O), l’ozone (O3), les limitation des émissions de GES pour les
gaz fluorés (HFC, PFC, SF6). La vapeur pays industrialisés concernés (Annexe B)
d’eau et l’ozone ne sont pas couverts par pour la première période de 2008-2012
le Protocole de Kyoto car leur cycle de (- 5,2 % par rapport à 1990).
vie est trop court. Pour y parvenir, ces pays sont tenus d’éla-
borer des politiques et mesures nationales
Marché obligatoire (ou de conformité) de lutte contre le changement climatique.
Le terme de marché obligatoire englobe Le Protocole de Kyoto prévoit le recours
l’ensemble des marchés carbone issus des possible à des mécanismes de flexibilité.
obligations réglementaires des pays de
l’Annexe B du protocole de Kyoto. Les Équivalent CO2
crédits carbone échangés sur ce marché Méthode de mesure des émissions de gaz
sont certifiés par les Nations Unies. à effet de serre qui prend en compte le
pouvoir de réchauffement de chaque gaz
MDP/MOC relativement à celui du CO2.
Le Mécanisme de Développement Propre
(MDP) et la Mise en Œuvre Conjointe
(MOC) sont deux mécanismes de flexi-
bilité mis en place dans le cadre du pro-
tocole de Kyoto. Il s’agit de mécanismes
économiques fondés sur les principes du
marché carbone permettant aux États
contraints par le Protocole de Kyoto de
réaliser des actions de réduction d’émis-
sions hors de leur territoire, tout en comp-
tabilisant pour leur inventaire national les
émissions évitées.

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L’ADEME EN BREF
L’Agence de l’Environnement et de la Maî-

trise de l’Energie (ADEME) participe à la

mise en œuvre des politiques publiques

dans les domaines de l’environnement, de

l’énergie et du développement durable.

Afin de leur permettre de progresser

dans leur démarche environnementale,

l’agence met à disposition des entre-

prises, des collectivités locales, des pou-

voirs publics et du grand public, ses capa-

cités d’expertise et de conseil. Elle aide

en outre au financement de projets, de la


recherche à la mise en œuvre et ce, dans

les domaines suivants : la gestion des dé-

chets, la préservation des sols, l’efficacité


La démarche de compensation volontaire, tout comme ses acteurs, connaît un essor
énergétique et les énergies renouvelables, important depuis ces cinq dernières années. N’étant régie par aucune réglementation,
il est apparu indispensable à l’ADEME d’informer les acheteurs de compensation et
la qualité de l’air et la lutte contre le bruit.
de les guider vers une démarche efficace et adaptée à leurs besoins.
L’ADEME est un établissement public Ce guide offre ainsi aux futurs acheteurs de compensation une présentation de la
démarche, des éléments de contexte sur la compensation volontaire (acteurs, état du
sous la tutelle du ministère de l’écologie,
marché, etc.), mais également des critères de choix pour investir dans un projet robuste
du développement durable et de l’énergie (additionnalité du projet, unicité des crédits carbone, certification du projet, etc.).

Juin 2012 - Réalisation


Ainsi, en informant les futurs acheteurs, l’ADEME souhaite améliorer les pratiques
et du ministère de l’enseignement supé-
futures dans un contexte où les aspects éthiques de la démarche se doivent d’être


rieur et de la recherche. www.ademe.fr irréprochables.

7402

ADEME
20, avenue du Grésillé
BP 90406 49004 Angers Cedex 01

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