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c u -tr a c k aussi détériorée par l'influence européenne. .d o
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Nous pouvons constater les lois musicales, comme nous constatons les
lois de la pensée, les lois de la physique ou de la chimie, et nous ne
pouvons pas démontrer autrement les lois du beau dans les arts
classiques.
Existe-t-il un pays où les aveugles sont juges des couleurs, mieux que
cela, où ils nient les couleurs, parce qu'ils ne les voient pas, et
se prétendent, cependant, les seuls vrais voyants? Ce pays, c'est la
France. Les littérateurs, chez nous, ne s'occupant que de jouer avec
les mots, s'imaginent que tout est dans ces mots. Ils connaissent plus
ou moins bien leur langue, ils font même des vers sans avoir le génie
de Gœthe; mais après? Tantôt, parlant comme le renard de la fable,
ils disent que la musique n'a pas d'expression, et que c'est le
chanteur qui lui en donne; tantôt ils ressassent le mot de
Beaumarchais: «Aujourd'hui ce qu'on ne peut pas dire, on le chante»;
seulement ils faussent invariablement le sens du passage, en
supprimant le premier mot. Tantôt encore--et ce sont les plus
spirituels qui parlent--ils disent que la musique est «le plus cher de
tous les bruits». Malgré le dédain qu'ils ont pour la musique, on voit
partout les littérateurs écrire sur cet art, et faire de la critique
musicale. Ils aiment assez gagner de l'argent en faisant mettre leurs
pièces en musique, et quand un ouvrage a du succès, ils s'en
attribuent volontiers le mérite. Après la brillante réussite du
_Freischütz_, C. M. de Weber donna à son collaborateur, Frédéric Kind,
un supplément au prix convenu; Kind fut fort mécontent, il traita
Weber d'ingrat. M. Jules Barbier, dans une de ses préfaces, s'est
vanté d'avoir dégagé _Faust_ des «brouillards germaniques». Je ne
parle pas du farceur qu'il a fait de Méphistophélès, puisque j'ai dit
que le personnage de Gœthe n'est pas musical; mais qu'est devenu
Faust? un pauvre sire qui, au moment de se suicider, appelle le
diable; il est fort surpris de le voir arriver et veut le renvoyer;
mais le diable ne s'en va pas ainsi, et Faust lui vend son âme pour
acquérir la jeunesse et mettre à mal une petite fille qui s'y prête
trop complaisamment. Le pacte est en bonne forme, et Faust devrait