Sunteți pe pagina 1din 5

Bulletin de l'Association française

pour l'étude du quaternaire

Traces possibles d'actions humaines sur des os fossiles du


gisement d'« Homo Heidelbergensis »?
J. L. Pelosse

Citer ce document / Cite this document :

Pelosse J. L. Traces possibles d'actions humaines sur des os fossiles du gisement d'« Homo Heidelbergensis »?. In: Bulletin
de l'Association française pour l'étude du quaternaire, vol. 3, n°4, 1966. pp. 247-250;

doi : https://doi.org/10.3406/quate.1966.1045

https://www.persee.fr/doc/quate_0004-5500_1966_num_3_4_1045

Fichier pdf généré le 19/04/2018


Bulletin de l'Association française
pour l'étude du Quaternaire.

TRACES POSSIBLES D'ACTIONS HUMAINES


SUR DES OS FOSSILES
DU GISEMENT D'« HOMO HEIDELBERGENSIS » ?

PAR

J.-L. PELOSSE,
Chargé de Recherches C.N.R.S.,
Laboratoire de Psychophysiologie, Faculté des Sciences de Paris.

L'unique fossile d'Archanlhropien européen, Homo heidelbergensis, fut


découvert en 1907, grâce à Schoetensack, après de longues années de recherches et
d'observation. Il fut recueilli dans une carrière (Grafenrain) d'un méandre fossile
du Neckar, sur le contrefort sud du massif triasique de l'Odenwald, qui borde
la plaine du Rhin à la hauteur de Heidelberg. Cependant, malgré l'ancienneté
de cette découverte, les données sur les industries lithiques ou osseuses en relation
avec le fossile restent jusqu'ici trop fragmentaires et trop controversées pour
emporter l'adhésion (Rust, 1956 ; Voelcker, 1933).
Les observations que nous poursuivons sur les collections d'os fossiles retirés
de la carrière de Grafenrain et entreposés à l'Institut de Géologie et de
Paléontologie de l'Université de Heidelberg \ avant et après la découverte du fossile
humain, devraient permettre de revoir cette question.
Si, en effet, les utilisations de l'os au Paléolithique supérieur ont été très
étudiées et sont admises, la mise en évidence par l'abbé Breuil (1932, 1955, 1959)
d'actions humaines sur les os fossiles du Paléolithique inférieur fut très
controversée. Il en fut de même de l'industrie osseuse attribuée à l'Australopithèque
par Dart (1957) et critiquée, par exemple, par Bonnardel (1957).
Cependant, de nouvelles fouilles dans les gisements, déjà anciennement connus,
de Torralba et Ambrona (Espagne) ont apporté des données entièrement
nouvelles sur les industries osseuses du paléolithique inférieur. Les études en
cours sur ces gisements ont amené, en effet, cette « révélation sensationnelle »,
à savoir que les Acheuléens de Torralba utilisaient l'os à la manière de la pierre
pour fabriquer des instruments (Biberson, 1964). L'examen de ces industries
osseuses a été complété par des études expérimentales de taille d'outils dans
des os d'éléphant (Biberson et Aguirre, 1965). C'est donc en bénéficiant de
nouveaux critères mis en évidence par ces travaux, que nous avons pu faire
une révision du matériel osseux du gisement d'Homo heidelbergensis.
Les pièces osseuses sélectionnées se divisent en deux lots. Dans le premier
de ces lots se trouvent des os trouvés après la découverte du fossile humain,
jusqu'à la fermeture de la carrière de Granfenrain, et classés dans les
collections sous la désignation d' « outils », sans qu'une étude ultérieure en eût été

1 Nous remercions le professeur Simon, directeur de l'Institut, et le Dr Kraatz, conservateur,


de l'aide qu'ils nous apportent pour cette recherche.
248 BULLETIN DE L'ASSOCIATIO\ FRWÇAISE POUR L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE

deOsfacelong
et de
d'éléphant
profil montrant
(Elephas leantiquus)
« debitage(L» =longitudinal
60 cm)
et des traces d'« enlèvement » déterminant une pointe.
ACTIONS HUMAINES SUR DES OS FOSSILES ? 249

faite. Nous avons sélectionné un second lot dans l'ensemble des collections se
rapportant au gisement, avant et après la découverte de la mâchoire humaine,
en nous aidant, entre autres, des critères retenus pour les industries de Torralba
et Ambrona.
Or, une première étude de ce matériel osseux provenant principalement
de fragments d'os longs et moyens d'éléphants ou de gros mammifères, de
bois de cerf, etc., permet déjà de faire quelques constatations.
D'après l'étude du choix des os, du type de fracture, du mode de débitage
et du type d'enlèvement, on devrait pouvoir dire qu'il y a, pour certaines pièces,
de grandes vraisemblances, et, pour d'autres, une vraisemblance raisonnable,
pour qu'elles soient les résultats d'actions humaines. Par contre, cei tains des
os classés comme « outils » n'offrent aucun élément — dans l'état actuel de nos
connaissances — qui permettent de les classer comme tels.
Ce genre d'étude rencontre, en effet, des difficultés propres au gisement
d'Homo heidelbergensis et aux conditions de collecte de la faune. Les résultats
de ces observations ne peuvent donc s'exprimer qu'en termes de probabilités ;
même ainsi limitées, ces données gardent cependant leur importance.
Comme nous avons déjà eu l'occasion de l'exposer (Pelosse, 1966), la datation
relative d'Homo heidelbergensis est plus incertaine que celles d'autres Archan-
thropiens par manque de cohérence entre les donnés faunistiques, les données
stratigraphiques et la paléontologie humaine. De plus, il n'est pas possible de
se référer à des industries lithiques caractérisées et indiscutables en rapport
avec le fossile humain. Il faut souligner par ailleurs que pour 15 m de sédiments
pioprement dits et 11 m de lœss, on peut distinguer, d'après les anciennes
études du gisement (Schoetensack, 1908), trois étages de faune. Or, la faune
récoltée et citée dans la littérature est généralement mélangée et ne peut pas
toujours être rapportée à Homo heidelbergensis, qui se trouvait à la base du
gisement.
Le matériel osseux que nous avons étudié ne peut donc pas, en général,
être rapporté avec certitude à un étage déterminé du gisement ; il est donc
difficile d'établir des séries. Cependant, la présomption de traces d'actions
humaines dans le gisement de Grafenrain, par analogie, entre autres avec les
outils osseux de Torralba et d'Ambrona, devrait permettre de formuler de
nouvelles hypothèses sur la datation relative d'Homo heidelbergensis ; cette étude
doit permettre aussi de mieux orienter les recherches sur les industries lithiques
ou osseuses du Paléolithique inférieur de la vallée du Neckar.

BIBLIOGRAPHIE

Biberson (P.). — 1964. « Torralba et Ambrona, notes sur deux stations acheuléennes
de chasseurs d'éléphants de la Vieille Castille, Miscelanea en homaje al Abate
Henri Breuil », Publ. del Inst. de Prehist. y Arqueol., Provincial de Barcelona, I,
201-248.
Biberson (P.) et Aguirre (E.). — 1965. « Experiences de taille d'outils préhistoriques
dans des os d'éléphant, Quaternana, VII, Roma, 165-183.
Bonnardel (R ). — 1958. « La Main et l'Outil », in Les Processus de l'Hominisatwn,
coll. intern. C.N R.S., Paris, 113-133.
Breuil (H.). — 1932. « Le feu et l'industrie de Pierre et d'os dans le gisement du Sinan-
thropus à Chou Kou Tien », L' Anthropologie, 42, 1-17.
Breuil (H ) et Barral (L.). — 1955. « Bois de Cervidés et autres os travaillés au
Paléolithique ancien du Vieux Monde et au Moustérien des Grottes de Grimaldi et de
l'Observatoire de Monaco », Bull. Musée anthrop. prehist. de Monaco, 2, 3-26.
250 BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE

Breuil (H.) et Lantier (R.). — 1959. Les Hommes de la pierre ancienne {Paléolithique
et Mésolithique), Payot, Paris.
Dart (R.). — 1957. « The Osteodontokeratic Culture of Australopithecus prometheus »,
Publ. of the Transvaal Museum, Pretoria.
Pelosse (J.-L.). — 1966. Place d'Homo heidelbergensis dans la chronologie préhistorique,
état de la question, doctorat es sciences (thèse complémentaire), Faculté des Sciences,
Pans, 36 p. dactyl.
Rust (H.). — 1956. Artefakt aus der Zeit des Homo heidelbergensis in Sud und Noid-
deutschland, Bonn.
Schoetensach (C). — 1908. Der Unterkiefer des Homo heidelbergensis aus den Sanden
von Mauer bei Heidelberg. Ein Beitrag z. Palàontologie des Menschen, Leipzig.
Voelcker (I.). — 1933. « Knochenartefakt aus dem Diluvium des Neckars », Mitt. u. Arb.
Geol. Palâontol. Inst. Univ. Heidelberg, Neue Folge, 268, 327-331.

S-ar putea să vă placă și