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Bicentenaire de l’Académie nationale de pharmacie

Le médicament au service de l’Humanité


Fernand Sauer,
directeur de la santé à la Commission européenne,
membre de l’Académie nationale de pharmacie

Publication : Annales Pharmaceutiques françaises, pp. 329-333, tome 63, N°5


Septembre 2005, Masson, Paris

Il y a deux cents ans, les remèdes soulageaient quelquefois, mais guérissaient


rarement. Ils n’avaient pas tout à fait perdu leur caractère magique, encore présent
aujourd’hui dans certaines sociétés. Le geste thérapeutique comptait bien plus que le
produit. La mise au point des médicaments avait un caractère local et artisanal qui a
subsisté dans les préparations magistrales.

Depuis une cinquantaine d’années, le médicament permet de prévenir et contrôler


avec une efficacité grandissante de nombreuses pathologies humaines et animales,
avec un souci constant d’en limiter les effets indésirables. Il est conçu, mis au point et
évalué dans des conditions très rigoureuses du point de vue scientifique et très
coûteuses au plan économique.

Si la première vaccination a précédé la naissance de notre Académie, la recherche a


pendant longtemps conservé un caractère personnel, se concentrant surtout sur la
biologie et la matière médicale. Elle s’est industrialisée avec l’intrusion de la chimie
en thérapeutique. L’on est passé du savant isolé à l’équipe multidisciplinaire de
recherche.

Puis vint au cours de la deuxième moitié du XX ème siècle l’ère de la médication de


masse, multipliant les risques potentiels liés aux défauts de fabrication ou aux défauts
de conception des produits. Suite à l’affaire de la Thalidomide au début des années
soixante, la plupart des pays industriels se sont dotés d’un système d’évaluation et
d’autorisation préalable à la commercialisation des médicaments, en quelque sorte, le
« principe de précaution » avant la lettre.

Si la sécurité des médicaments s’est beaucoup améliorée depuis, grâce notamment au


renforcement de la responsabilité pharmaceutique à tous les niveaux comme rappelé
par Jean Parrot, il reste beaucoup à faire pour améliorer l’information des patients et
assurer un usage optimal des thérapies existantes.

Symbole du progrès de l’Humanité, le droit au médicament est apparu récemment


comme un droit universel, y compris dans les pays dont les citoyens n’ont pas la
chance de disposer d’une protection sociale avancée.

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L’Académie nationale de pharmacie représente toutes les disciplines qui ont vocation
à mettre le médicament au service de l’Humanité. Comme illustré par Pierre Joly, ses
membres couvrent les divers aspects de la recherche et du développement
pharmaceutique, de l’enseignement, de la fabrication, du contrôle, de la délivrance à
l’hôpital et en officine. Elle rassemble des pharmacologues, des toxicologues, des
biologistes, des industriels et des officinaux au contact direct du public.
Ayant commencé ma carrière à l’officine et à l’hôpital, puis au ministère de la santé et
enfin dans les institutions européennes, je relève de la pharmacie « administrative »,
au service de l’intérêt général et du citoyen européen. J’espère pouvoir apporter à ce
débat l'éclairage de mon expérience européenne et internationale en matière de
politique de santé et du médicament. J’ai suivi en cela l’inspiration d’un grand
pharmacien européen, Léon Robert, correspondant luxembourgeois de l’Académie,
ancien président de la Pharmacopée européenne et premier président du Comité
européen des spécialités pharmaceutiques, à qui je souhaite rendre hommage ici.

LA RECHERCHE PHARMACEUTIQUE AU SERVICE DE L’HUMANITE

Nous avons évoqué au cours de cette journée les espoirs de la recherche


pharmaceutique, dont le journal « Le Monde » écrivait très récemment qu’elle était en
panne. Il est vrai que les concentrations des activités et des sites de recherche sont
dues en partie à l’augmentation rapide des frais de recherche et développent, chiffrés
actuellement à 800 millions € pour un nouveau médicament majeur.

Environ 700 nouveaux produits se trouvent à l’une des diverses phases d’essais
cliniques qui, ensemble, consomment la moitié du coût total de la recherche et du
développement. Le nombre de nouvelles entités chimiques ou biologiques arrivant sur
le marché a diminué de moitié au cours des dernières années, comme ont pu le
constater la U .S. Food and Drug Administration et les agences chargées de
l’évaluation des médicaments en Europe.

L’Europe produit 60 % des vaccins utilisés et plus de la moitié des médicaments


exportés dans le monde entier. Sa part de médicaments nouveaux lancés chaque année
est passée de 65% il y a trente ans à 40 % aujourd’hui, avec un transfert significatif
des activités de recherche vers les Etats-Unis, surtout dans le domaine de la
biopharmacie.

Les conditions essentielles pour retenir cette recherche sont : un bon niveau de
protection de l’invention par le brevet, mais aussi un climat général favorable ainsi
que diverses mesures incitatives concrètes pour compenser partiellement les délais
réglementaires de mise sur le marché (certificat complémentaire de protection,
protection de 10 ans contre les copies).

Contrairement aux pays anglo-saxons, les pays latins ont pendant longtemps rechigné
à accepter le concept même d’un monopole temporaire sur les produits de santé. Il a
fallu successivement le brevet spécial de médicament en France, un brevet européen à
Munich et un arrêt de la Cour constitutionnelle en Italie, pour que le brevet de

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médicament devienne un acquis communautaire, qui s’impose à tout nouveau pays
candidat à l’adhésion. Ceci a d’ailleurs suscité une série de crises ouvertes lors de
l’adhésion de l’Espagne, puis de la Grèce et maintenant avec le nouvel élargissement.

Depuis quelques années, l’Union européenne s’efforce de trouver un équilibre délicat


entre la nécessaire protection de l’innovation et une juste place pour les médicaments
génériques. Dans les 10 nouveaux Etats Membres, les firmes génériques locales
occupent une part importante du marché.

Cependant, la fuite des chercheurs vers les Etats-Unis ne diminuera en rien les
dépenses pharmaceutiques de notre système d’assurance maladie. Simplement, la
facture devra être payée en dollars aux firmes américaines plutôt qu’en euros aux
firmes européennes.

Nous avons également évoqué aujourd’hui la transformation spectaculaire des


besoins, quand l’espérance de vie en Europe est passée de 55 ans il y a un siècle à
plus de 80 ans pour les enfants nés actuellement. Il subsiste d’importants domaines de
recherche prioritaire du point de vue de la santé publique, comme les maladies rares,
le cancer, les maladies neuro-dégénératives, les maladies nouvelles telles que le
SARS, et plus généralement les médicaments pédiatriques. L’on est passé d’un seul
médicament contre le Sida en 1987 à 61 produits commercialisés aujourd’hui et
encore une centaine au stade de la recherche. Enfin, plutôt que des innovations
technologiques spectaculaires, les malades souhaitent surtout voir une amélioration de
leur qualité de vie.

A la demande des commissaires Byrne et Liikanen, les ministres de la santé de la


France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et du Portugal ont accepté de participer à
une réflexion européenne de haut niveau avec les industriels, les patients et les
institutions de sécurité sociale, pour tenter de concilier le soutien à la recherche
pharmaceutique européenne, leurs politiques de santé et l’intérêt des patients.

Les 14 recommandations du rapport de ce « G10 pharmaceutique », ont été reprises


dans une communication de la Commission européenne de juillet 2003 et feront
l’objet d’une résolution de tous les ministres européens de la santé réunis à Bruxelles
au sein du Conseil santé, le 2 décembre prochain.

Il y a treize ans, l’Union européenne avait réussi à persuader les Etats Unis et le Japon
de la rejoindre pour que les résultats de la recherche pharmaceutique soient reconnus
au plan mondial, diminuant ainsi la répétition inutile d’expérimentations chez
l’Homme et l’animal. Le nombre d’animaux d’expérimentation a baissé de moitié en
vingt ans dans ces trois régions, élargies à la Suisse et au Canada, représentant
ensemble 95 % de la recherche mondiale.

Ces initiatives d'harmonisation avec nos principaux partenaires internationaux se


poursuivent avec la sixième conférence internationale sur l'harmonisation
pharmaceutique (I.C.H.) qui s’est déroulée à Osaka en novembre 2003.

Plus d’une cinquantaine de lignes directrices internationales trilatérales ont été


finalisées, couvrant les trois-quarts du volumineux dossier de recherche et
développement, y compris le formatage électronique et la terminologie scientifique.

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L'achèvement du travail d'harmonisation avec le Japon et les États-Unis devrait nous
rapprocher de l'objectif d'un dossier de demande d’autorisation mondiale.

Bien que la recherche pharmaceutique dans le domaine vétérinaire se considère


souvent comme le parent pauvre de l’industrie pharmaceutique, il convient de noter
les progrès importants réalisés dans le domaine de la santé animale, avec ses
retombées sur la qualité et la sécurité des aliments. S’agissant de la productivité des
élevages, des poulets ou de la pisciculture, les progrès sont évidents mais non dénués
de controverses, en particulier à propos des résidus ou de la résistance aux
antibiotiques .

Après l’interdiction des hormones dans l’élevage, le moratoire sur la somatotropine


bovine (B.S.T.) destinée à augmenter la production laitière et la crise de la vache folle
(E.S.B.), le public européen est devenu plus méfiant à l’égard de tout ce qui touche à
la sécurité alimentaire, en particulier les éventuelles retombées négatives de la
biotechnologie.

Les académies de médecine et de pharmacie ont procédé conjointement à une analyse


des risques pour la santé pouvant éventuellement résulter de l’utilisation des
organismes génétiquement modifiés, et ont émis des recommandations simples et
claires à propos de ces O.G.M. Une Agence européenne de sécurité alimentaire
(E.F.S.A.) vient d’ouvrir ses portes il y a six mois à Bruxelles.

LA SECURITE PHARMACEUTIQUE AU SERVICE DE L’HUMANITE

Sur le site Internet de l’Académie, l’on trouvera une communication en 2001 de


Claude Santini, Marie-Danielle Campion et Bernard Chalchat, membres de notre
compagnie, intitulée « Industrie du médicament et sécurité sanitaire », qui résume
fort bien l’étendue des responsabilités en cause, l’équation sécurité sanitaire = qualité
pharmaceutique + bon usage du médicament et le rôle spécifique du pharmacien
responsable en France.

L’Union européenne œuvre depuis vingt-cinq ans à harmoniser les essais visant à
assurer la qualité, la sécurité et l’efficacité des médicaments à usage humain et
vétérinaire et à unifier leur évaluation avant et après mise sur le marché, grâce
notamment à l’Agence européenne d’évaluation des médicaments (E.M.E.A.). En tant
que premier directeur exécutif de l’E.M.E.A, j’ai eu l’honneur et le plaisir d’accueillir
une visite de l’Académie à Londres, en septembre 2000.

L’Agence européenne d’évaluation des médicaments a, depuis sa création en 1995,


permis la mise sur le marché de plus de 250 médicaments nouveaux issus de la
biotechnologie ou d’autres technologies avancées, ainsi que de 40 nouveaux
médicaments vétérinaires. Parmi eux, non seulement le fameux Viagra, mais aussi
l’insuline humaine, le vaccin recombinant de l’hépatite B, l’Erythropoiétine et bien
d’autres médicaments nouveaux mentionnés aujourd’hui, lors de notre table ronde.

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L’E.M.E.A. utilise à cet effet plus de 3000 experts européens et a fourni aux firmes
innovatrices près de 440 avis scientifiques à tous les stades de la recherche et du
développement, tout en formulant des lignes d’orientation, ou « guidelines », pour les
essais de médicaments.

Depuis le début, la présence de française au sein de l’E.M.E.A. et de ses rouages


scientifiques a été décisive. L’influence du Professeur Jean-Michel Alexandre sur les
travaux du Comité des spécialités pharmaceutiques et du Professeur Jean-Hugues
Trouvin sur les aspects biotechnologiques ont été marquantes, appuyés par un fort
contingent d'experts français, notamment de l'A.F.F.S.A.P.S. Un membre de notre
académie, le Professeur Jean-Pierre Reynier, participe régulièrement aux activités du
groupe de travail sur la qualité et représente le Parlement européen au conseil
d’administration de l’agence.

Le cas des médicaments orphelins est exemplaire en Europe d’un point de vue éthique
et de santé publique. Il a permis de mobiliser la recherche pharmaceutique de pointe
et les autorités publiques au service des malades atteints d’affections rares, au-delà de
considérations purement économiques. Depuis trois ans, l’E.M.E.A. a examiné plus
de 300 dossiers de médicaments destinés aux maladies rares et a permis la désignation
de 165 d’entre eux comme médicaments orphelins, afin qu’ils puissent bénéficier de
mesures incitatives pour leur développement et leur accès au marché.

Les autres médicaments continuent à être autorisés au plan national. Plus de deux
mille médicaments ont bénéficié depuis 1995 d’une reconnaissance mutuelle entre
Etats membres, avec un nombre limité d’arbitrages rendus par l’E.M.E.A. en cas de
conflit.

La pharmacovigilance et la coordination des inspections ont considérablement


renforcé la sécurité des médicaments en Europe. Une réforme législative est en cours
pour consolider l’ensemble du système européen d’autorisation de mise sur le marché
dans la perspective de l’élargissement à dix nouveaux Etats membres.

Le forum réglementaire pharmaceutique pan-européen (P.E.R.F.) entre les experts


pharmaceutiques de l'Union européenne et les pays d'Europe centrale et orientale a
depuis quatre ans connu un franc succès, avec une quarantaine d’ateliers spécialisés
pour que nos collègues d'Europe centrale et orientale puissent s’intégrer
progressivement dans le réseau scientifique communautaire, comme cela avait été fait
auparavant pour l'Islande et la Norvège.

Enfin, notre consœur, Agnès Artiges, membre de l’Académie, est à la tête de la


direction de la qualité des médicaments (E.D.Q.M.) du Conseil de l’Europe à
Strasbourg, qui complète ce dispositif grâce à la coordination des laboratoires
nationaux de contrôle (O.M.C.L.) et à la Pharmacopée européenne qui standardise la
qualité des principaux principes actifs et des excipients disponibles au plan mondial.

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PROMOUVOIR LE BON USAGE DES MEDICAMENTS

Alors que la recherche pharmaceutique a connu d’énormes progrès, les circonstances


de l’utilisation des médicaments ne sont pas toujours aussi rationnelles dans la réalité
quotidienne, entraînant souvent gaspillages et maladies iatrogènes.

Il reste beaucoup à faire pour améliorer l’information des professionnels de santé et


des patients et assurer un usage optimal des thérapies existantes tout en poursuivant
l’effort de recherche pour des médicaments meilleurs. Un transfert significatif
d’informations et de connaissances s’impose, avec un rôle accru du pharmacien
parallèlement à l’attrait grandissant des sites Internet consacrés à la santé.

Si les dépenses pharmaceutiques ne représentent en moyenne que 15 % du budget de


l’assurance maladie en Europe, elles constituent un moyen d’intervention de choix
lorsque le médicament est utilisé à bon escient. En effet, le coût moyen en Europe
d’un médicament sur ordonnance est estimé à 10 € contre 1.800 € pour une semaine
d’hospitalisation.

Dans le projet de résolution qui sera soumis en décembre aux ministres européens de
la santé, l’agence européenne et les agences nationales sont invitées à finaliser la mise
en place de la base de données « Europharm » pour améliorer l’accès à des
informations de qualité pour tous les médicaments en Europe, pour échanger les
méthodes et les résultats des données comparatives sur leur efficacité et disséminer
ces informations aux patients et aux professionnels de santé grâce à la création d’un
portail européen de la santé sur Internet.

Il y a aussi les cas où une meilleure prévention et des comportements plus


responsables valent bien mieux que toute thérapie, comme l’a bien rappelé Joël
Ménard. Dans mon nouveau rôle de directeur de la santé à la Commission
européenne, j’ai eu l’occasion de participer au lancement d’un programme européen
de santé publique (2003-2008) destiné à améliorer l’information sur la santé, à lutter
contre les menaces pour la santé et à mieux cerner les déterminants de la santé.

A titre d’exemple, parallèlement aux initiatives du gouvernement français, des efforts


considérables ont été réalisés au plan législatif européen et dans une campagne
médiatique auprès des jeunes pour lutter, avec l’OMS, contre le tabagisme qui tue
plus de 650 000 personnes par an dans l’Europe élargie. Les ministres européens de la
santé ont planché en septembre à Milan sur la nécessité de promouvoir des styles de
vie plus sains. Ils devront également se prononcer sur la création, à l’horizon 2005
d’un Centre européen de contrôle et de prévention des maladies.

Les académies de médecine et de pharmacie ont tenu en octobre une séance commune
sur le thème « L’obésité : une épidémie à maîtriser » et ce sera également l’un des
thèmes d’une réunion de la Fédération des académies de médecine de l’Union
européenne qui fête à la fin de cette semaine son10ème anniversaire à Bruxelles.

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VERS UN DROIT UNIVERSEL D’ACCES AUX MEDICAMENTS

Symbole du progrès de l’Humanité, le droit au médicament est devenu un droit


universel. C’est le cas bien entendu des pays dont les citoyens ont la chance de
disposer d’une protection sociale avancée, telle que disponible en Europe par
exemple. A l’inverse, dans 40 des pays pauvres les plus touchés par le SIDA, le
revenu moyen par habitant ne dépasse pas 2 € par jour et les dépenses de santé par
habitant ne dépassent pas 12 € par an en moyenne, dont 2 € par an pour l’achat de
médicaments.

Cette revendication globale d’un accès plus équitable aux médicaments a été
constamment défendue par l’Organisation mondiale de la santé, dans sa politique des
médicaments essentiels et ses campagnes de vaccination.

L’O.M.S. vient de célébrer les 25 ans de sa politique des médicaments essentiels. Des
listes sélectives sont adaptées aux besoins de santé primaire de chaque pays en
développement, avec l’appui technique des bureaux régionaux de l’O.M.S. pour en
assurer la qualité et un niveau de prix accessible aux malades.

L’immunisation reste une des interventions sanitaires les plus rentables du point de
vue économique, réduisant de façon considérable les coûts de traitement et les coûts
sociaux, en particulier chez les enfants. Chaque année, 130 millions d’enfants naissent
de par le monde, dont 90 millions dans les pays en développement.

Grâce à son programme étendu d’immunisation, l’O.M.S. estime avoir porté le taux
d’immunisation des enfants de moins de 5 ans dans le monde de 5 % en 1974 à 75 %
actuellement (rougeole, polio, coqueluche, diphtérie, tétanos et tuberculose). Pour un
coût de 15 € par enfant, 3 millions de vies peuvent être sauvées et 750.000 infirmités
évitées chaque année. Cependant, le taux d’immunisation ne dépasse guère 40 % en
Afrique.

Une alliance globale pour l’immunisation a été lancée à Davos en janvier 2000 avec
un capital de plus d’un milliard US$, entre des institutions philanthropiques (Bill
Gates, Rockefeller), les industriels concernés et divers pays industrialisés, pour
accélérer la recherche de nouveaux vaccins, augmenter le taux d’immunisation et
étendre la vaccination à l’hépatite B, à la grippe, à la rubéole et à la fièvre jaune.

Dans son 6ème programme cadre de recherche et de développement, l’Union


européenne a, pour sa part, prévu d’investir 600 millions € dans la création d’une
plate-forme d’essais cliniques pour les médicaments contre le Sida, le paludisme et la
tuberculose, en partenariat avec les pays africains.

Après la réunion des membres de l’organisation mondiale du commerce il y a deux


ans à Doha, Pascal Lamy, commissaire européen chargé du commerce international,
s’est engagé personnellement à trouver un compromis entre la nécessaire protection
des droits de propriété intellectuels dans le commerce international (accord T.R.I.P.S.)
et l’accès des pays les plus pauvres aux médicaments génériques fabriqués au Brésil
ou en Inde sur base de licences obligatoires, notamment pour lutter contre les
maladies transmissibles.

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Après un long affrontement avec les Etats-Unis, un accord provisoire a été trouvé en
août dernier, qui fournit des garanties contre les détournements de trafic. Il devrait
être définitivement conclu par l’O.M.C. au milieu de l’an prochain. Entre-temps,
l’O.M.S. a lancé une campagne énergique contre les contrefaçons qui entraînent
chaque année des graves accidents dans les pays en développement, où ils
représentent parfois une part importante du marché.

QUELQUES PISTES NOUVELLES POUR LE MEDICAMENT DU XXI éme SIECLE

La conquête progressive du séquençage des génomes des agents infectieux et la


première cartographie du génome humain en février 2001 n’ont pas conduit
automatiquement au progrès thérapeutique. L’engouement passager des marchés
financiers pour les firmes de biotechnologie a laissé place à un certain scepticisme.

Les académies de médecine et de pharmacie ont publié à la fin 2001 un bilan nuancé
et des recommandations sur la thérapie génique. Les thérapies cellulaires et les tissus
issus de la biotechnologie semblent promis à un développement plus rapide.

La Commission européenne à d’ailleurs établi un groupe de conseillers sur les aspects


éthiques de la biotechnologie, longtemps présidé par Noëlle Lenoir, pour suivre et
encadrer ces progrès.

Est-ce à terme, la fin de médication chimique de masse comme on la connaît encore


aujourd’hui ? La même pilule de 20 mg pour les gros, les maigres, les hommes, les
femmes, les jeunes et les vieux ?

Avec un peu de patience, la « pharmaco-génétique » devrait au XXI ème siècle


permettre à chaque malade de bénéficier d’un diagnostic et d’une réponse
thérapeutique sur mesure, adapté à son cas, du moins dans les domaines
insuffisamment couverts par les thérapies existantes.

Ceci implique une réflexion nouvelle sur l’intégration du produit de santé du futur
dans un service médico-pharmaceutique complet, alliant diagnostic, information et
traitement, hautement personnalisés.

Les conséquences pour l’assurance maladie devront être sérieusement évaluées. Un


public responsabilisé et les professionnels de santé devront mieux accepter la maîtrise
des dépenses de santé, condition indispensable pour préserver cet investissement
décisif pour la richesse et le bien-être des nations.

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