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Spyglass, un studio renaît sur les cendres de

Weinstein
Par Enguérand Renault et Caroline Sallé Mis à jour le 14/03/2019 à 21h06 | Publié le
14/03/2019 à 19h49

Face aux grandes majors américaines, ce nouveau studio sera capable de produire et de
distribuer une dizaine de films indépendants.

Depuis la chute de l'empire Weinstein, le cinéma américain manque de studios de taille


moyenne capables de proposer du cinéma indépendant de qualité. Résultat, Hollywood n'est
plus qu'une grosse machine à produire en boucle des blockbusters et les réalisateurs de talent
comme Martin Scorsese ou Alfonso Cuaron travaillent pour Netflix.

Pour remplir ce vide, le vétéran de Hollywood Gary Barber, qui vient de redresser la vénérable
MGM et l'a quittée avec un chèque de 260 millions de dollars, réactive son propre studio,
Spyglass. Pour cela, il s'est entouré d'un groupe de partenaires qui lui apportent tout un
écosystème original et 130 millions de dollars de capital. Tout d'abord, le fonds
d'investissement Lantern Capital Partners devient le premier actionnaire de Spyglass et apporte
le catalogue de 250 films qu'il a racheté 290 millions de dollars après la faillite de The
Weinstein Company (The Artist, Inglorious Basterds, Django Unchained…) ainsi que
120 scénarios et droits de propriété intellectuelle. Une mine pour les futures productions. La
société Eagles Pictures, du producteur et distributeur Tarak Ben Ammar, premier distributeur
de films en Italie et producteur de la série La Vérité sur l'affaire Harry Quebert (diffusée sur
TF1), prend également une participation au capital. Elle est rejointe par Cineworld, l'un des
plus importants circuits de salles de cinéma (790 salles et 9 520 écrans) en Grande-Bretagne,
aux États-Unis et en Europe de l'Est. Enfin, une des grandes majors américaines devrait
rejoindre cet attelage pour apporter sa force de frappe dans la distribution de films.

«Spyglass aura l'agilité et l'attractivité d'un studio indépendant et les moyens d'une major » 

Tarak Ben Ammar

Ce nouveau studio indépendant ambitionne de produire chaque année une dizaine de films avec
des budgets d'une cinquantaine de millions de dollars en moyenne ainsi qu'une demi-douzaine
de séries. Des films peu chers qui peuvent rapporter gros. Ainsi, la dernière production de
Lantern Capital,The Upside (remake du film français Intouchables) a rapporté 107 millions de
dollars au box office alors qu'il n'a coûté que 37 millions de dollars à produire. «Spyglass aura
l'agilité et l'attractivité d'un studio indépendant et les moyens d'une major», indique Tarak Ben
Ammar.

Un catalogue, des propriétés intellectuelles, une capacité à produire moins cher que les majors
et une force de distribution sur le marché américain et dans le reste du monde… Jamais un
studio indépendant n'avait réuni ainsi tous les éléments de la chaîne de valeur.

La demande explose
«Aujourd'hui, la demande de contenus premium est extrêmement forte avec la multiplication
des plateformes de streaming», avance Tarak Ben Ammar. En effet, pour contrer l'hégémonie
de Netflix, les nouveaux géants américains Disney (qui a racheté la Fox), Comcast (qui a racheté
NBCUniversal et Sky) et AT&T (qui a racheté Warner) s'apprêtent tous à lancer leurs propres
plateformes de streaming vidéo par abonnement. Ces nouveaux acteurs offriront en exclusivité
leurs productions maison mais auront également besoin d'acheter des productions à l'extérieur.
Netflix, qui sera bientôt privé des contenus de Disney, de Warner et d'Universal, va devoir
acheter des séries et des films à des producteurs indépendants. Pour résister à ces nouveaux
mastodontes, les chaînes de télévision du monde entier devront aussi s'approvisionner en
contenus premium. Enfin, à l'extrémité de la chaîne, les salles de cinéma s'inquiètent de
l'appauvrissement de l'offre de films autres que le énième épisode du catalogue Marvel
(propriété de Disney).

La «boutique» Spyglass répond à ces différentes demandes. Elle fournira les salles de cinéma,
les chaînes de télévision et les plateformes de streaming en films indépendants.

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