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Le
traité de paix signé le 17 décembre 1885 établit la domination des Français, qui désormais représenteront
Madagascar dans ses relations extérieures. En outre, l'État malgache est contraint de souscrire auprès d'une
banque française un emprunt de dix millions de francs. Ce protectorat qui ne dit pas son nom est accepté par le
Royaume-Uni en 1890 en échange de la liberté qu'il obtient de s'emparer de Zanzibar.
Les hostilités débutent en mai 1883. L'escadre du contre-amiral Pierre soumet la côte malgache à un blocus
sévère et bombarde plusieurs villes portuaires. Le 17, Majunga est attaquée et occupée par les marins français.
Le contre-amiral Miot qui succède à Pierre poursuit son action et les bombardements (Mahanoro, Fénérive...) et
occupe la baie de Diego-Suarez en 1885. Le 27 août 1885, le chef de bataillon Théophile Pennequin, à la tête
d'une petite troupe composée de 50 marins et de 70 auxiliaires Sakalaves, met en déroute plusieurs milliers de
Hovas commandés par le Britannique Shervington au combat d'Andampy mais le 10 septembre suivant, les
Malgaches prennent leur revanche et repoussent les Français devant Farafate. Les difficultés rencontrées par la
France face à la Chine et qui l'obligent à consacrer l'essentiel de ses moyens navals, militaires et financiers à la
région indochinoise au préjudice des autres théâtres d'opérations et l'épuisement des Hovas conduisent les deux
parties à rechercher une issue négociée au conflit.
Première expédition
En 1881-1882 s’ouvre une première crise avec le royaume Merina à la suite d’une démonstration de force
anglaise devant Madagascar déclenchant un avertissement de la France sur Tananarive. Paris négocie, malgré les
demandes de fermeté de La Réunion. Tananarive se montre ferme, espérant qu'une délégation en Europe
obtiendra le soutien de l'une ou l'autre puissance, et refuse à la France et la succession de Laborde (dont la
France réclamait les usines), et les îles au nord-est de Madagascar, considérées comme propriété de la reine.
Avec la chute du cabinet Duclerc, remplacé par le cabinet Fallières qui dure de janvier à février 1883, le
ministère de la Marine est confié à François de Mahy, un Réunionnais. Il adresse au royaume Merina un
ultimatum qui demande la satisfaction des demandes françaises et un protectorat sur l’île. Cet ultimatum ayant
été rejeté, l’amiral Pierre fait occuper Majunga (16 mai) et Tamatave (10 juin). Mais, ses forces étant
simultanément engagées au Tonkin, la France ne peut aller plus loin et occuper Tananarive. L’amiral Galibier
prend possession de Fort-Dauphin / Tôlanaro, Vohémar/Iharana et Morondava.
Les protestations britanniques croissent face à ces empiétements. En décembre 1885 est signé un compromis : la
France reconnaît l’État malgache contre une lourde indemnité et le port de Diego Suarez, tandis que le royaume
Merina accepte que la France « préside aux relations extérieures de Madagascar », à défaut du titre de
protectorat. Le texte est flou et prête à interprétation des deux côtés. On parle d'un « protectorat fantôme ».
L’affaire de Madagascar revient sur le devant de la scène avec la signature d’une convention franco-britannique
le 5 août 1890. Contre la reconnaissance par la France du protectorat britannique sur Zanzibar, le Royaume-Uni
fait de même pour le protectorat français sur Madagascar. En novembre, l’Empire allemand rejoint l’accord
contre la reconnaissance de ses droits sur l’Afrique orientale allemande. Les Malgaches sont désemparés, des
troubles éclatent qui voient l’assassinat de plusieurs Européens.
En 1892, le parti colonial demande l’application du protectorat sur l’île. Les Réunionnais, par la voix de leur
député François Césaire de Mahy, demandent une annexion pure et simple. Le 22 janvier 1894, le gouvernement
Casimir-Perier, répond favorablement à ces demandes et se dit prêt à prendre des mesures graves. Les
parlementaires votent à l’unanimité un chèque en blanc au gouvernement pour « maintenir notre situation et nos
droits, rétablir l’ordre, protéger nos nationaux, faire respecter le drapeau ».
Cependant, le gouvernement, qui hésite encore, ne fait que renforcer les garnisons des comptoirs français et
envoie une escadre navale, tentant une dernière démarche diplomatique pour établir un véritable protectorat.
Après le refus de la reine le 22 octobre 1894, la France procède à l’évacuation de ses ressortissants le 25 ; la
guerre est déclarée.
Le gouvernement envoie une expédition de 15 000 militaires et 7 000 convoyeurs, qui est présentée comme une
grande affaire nationale à l’opinion publique française. Le 12 décembre 1894, l’escadre du capitaine de vaisseau
Bienaimé occupe Tamatave et débarque à Majunga le 14 janvier 1895.
Définitions
1 La guerre
En 1914, les grandes puissances appartiennent à des systèmes d'alliance antagonistes et les
relations internationales sont tendues avec l'émergence de crises un peu partout : Balkans,
politique coloniale, Weltpolitik de l'Allemagne.
Les plans d'offensive rapide comme le plan allemand Schlieffen à l'Ouest buttent sur une
résistance plus vive que prévue. Ainsi l'invasion allemande est stoppée du 6 au 13 septembre
1914 avec la Bataille de la Marne menée par le général Joffre. Une course à la mer est alors
déclenchée, chaque camp cherchant à déborder son adversaire. Puis le front se fige de la mer
du Nord à la Suisse. A l'est malgré leur offensive, les Russes sont battus à Tannenberg.
Plan Schlieffen : plan d'attaque conçu en 1905 par le chef d'état-major de l'armée
allemande, qui prévoit d'écraser en 6 semaines l'armée française en l'encerclant grâce à la
traversée de la Belgique, neutre.
Aucun camp n'arrive à l'emporter militairement et les armées se font face enterrées dans
plusieurs centaines de kilomètres de tranchées. Les conditions y sont très dures mais la vie s'y
organise peu à peu. On trouve la force de tenir par un élan de patriotisme. L'année 1915 est
celle de l'échec des tentatives de diversion (Dardanelles...). L'année 1916 celle de la grande
bataille de Verdun (avec Pétain du coté français) avec de très lourdes pertes et de la bataille de
la Somme. La guerre d'usure est un échec et les positions conquises sont vite reprises. La
guerre s'est étendue au reste du monde et les pays européens font appel à l'aide de leurs
colonies. La guerre devient totale avec l'essor de la guerre sous-marine et la bataille navale de
Jütland en mai 1916. L'année 1917, l'année trouble est marquée par des mutineries après des
offensives meurtrières et inefficaces, l'entrée en guerre des Etats-Unis (avril) et la fin de la
guerre à l'Est (armistice en décembre 1917 puis paix de Brest-Litovsk en mars 1918).
La guerre de mouvement (1918)
La guerre a lieu à l'Est et à l'Ouest Au total 66 millions d'hommes sont mobilisés au cours de
la guerre. Les colonisés doivent quitter leur pays et s'adapter au climat et aux dures conditions
de vie. Des territoires sont occupés et les civils souffrent aussi des réquisitions et des
indemnités à payer. En 1915 a lieu le génocide des Arméniens : 1, 5 millions de personnes
sont massacrées.
Le bilan humain
Les pertes humaines sont considérables : 9 ou 10 millions de morts dont 95% d'Européens, 4
millions de veuves, 8 millions d'orphelins, 6, 5 millions d'invalides. L'Europe est marquée
aussi par le déficit des naissances. Les conséquences démographiques pour les années à venir
sont importantes. Un lent déclin démographique et un vieillissement de la population s'amorce
alors.
Le bilan matériel
Les destructions sont concentrées dans les zones où se sont déroulés les combats. C'est la
France qui est la plus touchée avec les régions agricoles et industrielles du nord détruites. Le
potentiel allemand est quant à lui intact. Les pays connaissent aussi une crise économique.
Les Etats doivent rembourser leurs dettes, indemniser les victimes et reconstruire le pays.
L'après-guerre est une période d'inflation. La guerre a modifié le rôle de l'Etat dans
l'économie.
Le bilan moral
En France, les ruraux ont été particulièrement touchés. La population est traumatisée et les
valeurs traditionnelles sont remises en cause. Des associations d'anciens combattants jouent
un grand rôle dans la société. Des monuments aux morts sont construits dans chaque village.
Différents traités peu satisfaisants sont signés. La conférence de paix à Paris en 1919 ne réunit
que les vainqueurs qui eux-mêmes ont des visions différentes. Wilson est attaché à ses 14
points de janvier 1918 et à la SDN, la Société des Nations afin d'éviter une nouvelle guerre.
Le Sénat refusera la participation des Etats-Unis.
L'Allemagne n'accepte pas le Diktat de Versailles du 28 juin 1919. Elle perd 1/7ème de son
territoire, 1/10ème de sa population, elle est désarmée et doit payer de lourdes réparations.
L'Europe sort affaiblie du conflit alors que les pays neufs émergent. L'Europe a dû
s'approvisionner sur d'autres continents et a perdu plusieurs marchés. De plus des
revendications voient le jour dans les colonies. Les pays européens fragilisés se replient sur
eux-mêmes et sur leur empire. Ce sont les Etats-Unis qui sortent renforcés par la guerre en
devenant les créanciers de l'Europe et en détenant la moitié du stock d'or mondial.
La Première Guerre mondialea, aussi appelée la Grande Guerre, est un conflit militaire
impliquant dans un premier temps les puissances européennes et s'étendant ensuite à plusieurs
continents, qui s'est déroulé de 1914 à 19181,b.
L'élément déclencheur du conflit a lieu le 28 juin 1914, lorsqu'un jeune nationaliste serbe,
Gavrilo Princip, parvient à assassiner le couple héritier du trône austro-hongrois, le prince
François-Ferdinand d'Autriche et son épouse la duchesse de Hohenberg à Sarajevo.
L'Autriche-Hongrie réagit à l'attentat en formulant un ultimatum à l'encontre du royaume de
Serbie, en accord avec son allié allemand. Les exigences austro-hongroises étant jugées
inacceptables par les Serbes, ceux-ci rejettent l'ultimatum, ce qui conduit l'Autriche-Hongrie à
déclarer la guerre à la Serbie. Ce conflit local provoque l'activation d'une série d'alliances
entre les grandes puissances européennes qui les entraînent sur la voie de la guerre. Plusieurs
de ces nations européennes sont à la tête d'empires s'étendant sur plusieurs continents, ce qui
explique la portée mondiale du conflit.
Déclenchement
Articles détaillés : Causes de la Première Guerre mondiale et ultimatum du 23 juillet 1914.
On compte parmi les raisons structurelles un nationalisme fort, la montée des impérialismes,
et les volontés expansionnistes qui y sont associées, comme l'irrédentisme italien, des conflits
précédents non résolus (revanchisme après la perte de l'Alsace-Moselle par la France, guerres
balkaniques), auxquelles s'ajoutent des rivalités économiques, un système d'alliances
militaires complexe développé entre les différents pays européens au cours du XIXe siècle
après la défaite napoléonienne de 1815, le Congrès de Vienne qui s'est ensuivi et
l'indépendance belge de 1830, entraînant la France et l'Angleterre à se porter garantes de
celle-ci.
Les inquiétudes sont aussi d'ordre économique. Même si chaque pays développe son
économie, la rivalité économique entre l'Allemagne et la France s'accroît à partir de 191214.
La grande puissance industrielle allemande inquiète les États européens, car les produits
allemands inondent les marchés français et britanniques15. Cette rivalité économique a
« contribué à alourdir le climat général entre les deux États et, par là même, à faciliter la
rupture16 ». Quant aux Allemands, ils s’inquiètent de la croissance économique et
démographique de la puissance russe qui les amène à penser qu’ils seraient incapables de lui
résister dans quelques années ; de telle sorte qu’ils ont peut-être intérêt à provoquer un conflit
avant qu’il ne soit trop tardc. Du reste, l'interpénétration des économies européennes était déjà
si forte que la plupart des milieux industriels et financiers avaient tout intérêt au maintien de
la paix. Le principal débouché des industries métallurgiques, par exemple, n'était pas
l'armement mais les chemins de fer, comme l'a montré François Crouzet.
Dans l'Empire austro-hongrois, où pas moins de quarante peuples cohabitent, les velléités
séparatistes sont nombreuses, liées à l'éveil des minorités nationales (Bohême, Croatie,
Slavonie, Galicie, etc.) qui se manifestent depuis 1848. L’Empire ottoman, déjà très affaibli,
est ébranlé par la révolution des Jeunes-Turcs en 1908. L’Autriche-Hongrie en profite pour
mettre la main sur la Bosnie-Herzégovine voisine et désire continuer son expansion dans la
vallée du Danube, jusqu’à la mer Noire, ou, du moins, maintenir le statu quo hérité du traité
de San Stefano et du traité de Berlin. En Serbie, le nouveau roi, Pierre Ier envisage la
formation d'une grande Yougoslavie, regroupant les nations qui appartiennent à l'Empire
austro-hongrois. Dans les Balkans, la Russie trouve un allié de poids en la Serbie, qui a
l’ambition d’unifier les Slaves du Sud. Le nationalisme serbe se teinte donc d’une volonté
impérialiste, le panserbisme et rejoint le panslavisme russe, récoltant l’appui du tsar à ces
mêmes Slaves du Sud. Les Balkans, soustraits de l’Empire ottoman, sont en effet l’objet de
rivalités entre les grandes puissances européennes22. En 1878, à la suite d'une révolte des
Bulgares et à une intervention des Russes puis des Autrichiens, la partie nord des Balkans est
détachée de l’Empire ottoman. La rivalité entre Russes et Autrichiens dans les Balkans
s’accentue23. En 1912 et 1913, deux guerres affectent la région : la première est tournée contre
l'Empire ottoman qui perd tous ses territoires en Europe à l’exception de la Thrace orientale ;
la seconde est un conflit entre la Bulgarie et les autres pays balkaniques. Elle se traduit par
une importante extension du territoire et du nationalisme de la Serbie, un mécontentement de
la Bulgarie, dépossédée d'une partie de son territoire et par la création, sous la pression
autrichienne, d’une Albanie indépendante qui empêche la Serbie d’avoir une façade maritime.
Depuis longtemps, la Russie nourrit des appétits face à l’Empire ottoman : détenir un accès à
une mer chaude (mer Méditerranée). Cette politique passe par le contrôle des détroits. Dans
cet Empire russe, les Polonais sont privés d’État souverain et se trouvent partagés entre les
empires russe, allemand et austro-hongrois. En Allemagne et en Angleterre, dès le début du
XXe siècle, l'essor industriel et la remilitarisation se sont accentués et l'Allemagne a des
intérêts dans l’Empire ottoman24.
L’Italie, unifiée depuis 1860, a donné à la France, à la suite de la victoire de la France sur
l’Autriche, la Savoie et le comté de Nice. Malgré un fort courant pacifiste, l’Italie veut
prendre au voisin autrichien, avec lequel elle a un vieux contentieux, des territoires qu’elle
considère comme italiens, les Terres irrédentes, car majoritairement italophones25. Elle désire
s’étendre en Dalmatie, liée historiquement à l'Italie et où l’on parle aussi italien, et contrôler
la mer Adriatique, à l’instar de ce qu'a fait la République de Venise, et ce d’autant plus que
ses tentatives de conquête d’un empire colonial africain ont échoué après la débâcle d’Adoua
en Abyssinie en 1896. Seule une partie du Tigré a été rattachée à l’Érythrée déjà italienne,
ainsi que la Somalie. La Libye est devenue colonie italienne en 1911 à la suite de la guerre
italo-turque.
Systèmes d'alliances
Articles détaillés : Triple-Entente, Alliés de la Première Guerre mondiale et Triplice.
Les systèmes d’alliances avant le déclenchement du conflit. Le Luxembourg et la Belgique, bien que
neutres, seront occupés par l'Allemagne.
De vastes systèmes d’alliances se sont créés à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Deux
grands systèmes d'alliances se dessinent. La Triplice, plus ancienne, est l’œuvre du chancelier
prussien Otto von Bismarck26. Conscient de l’hostilité française depuis l’annexion de
l’Alsace-Lorraine, Bismarck cherche, sur le plan diplomatique, à isoler la France de la IIIe
République pour l’empêcher de nouer une alliance contre le Reich. En 1879, sous son
impulsion, un premier rapprochement a lieu entre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. En
1881, l’Italie demande son intégration dans l’association germano-autrichienne par opposition
à la France qui a pris pied en Tunisie, territoire que l’Italie revendiquait. Le 20 mai, un accord
tripartite voit donc le jour : la Triplice ou Triple-Alliance. Toutefois, l’Italie revendique
également le Trentin et l’Istrie, les « terres irrédentes » sous domination autrichienne. Le
traité est renouvelé à plusieurs reprises, même si l’attitude de l’Italie devient de plus en plus
froide, en particulier avec la signature d’un accord secret de neutralité avec la France en
190226. La démarche diplomatique française vis-à-vis du royaume italien a l’avantage d’éviter
à la France de devoir combattre sur deux fronts, mais inquiète l'Allemagne et l'Autriche-
Hongrie. Or, en 1908, il y eut un tremblement de terre à Messine : l'état-major de l'Autriche-
Hongrie voulut profiter de la désorganisation qui s'ensuivit en Italie et proposa à l'Allemagne
une guerre contre l'Italie. Mais l'Empereur Guillaume II refusa, ce qui révèle la fragilité de la
triplice.
En 1914, l’Allemagne peut aussi compter sur la sympathie de l'Empire ottoman26, qui n'a pas
apprécié d'avoir été privé par Winston Churchill de deux cuirassés construits par le Royaume-
Uni. La menace russe pour prendre le contrôle des détroits se précise. En effet, l’Angleterre
qui, jadis, protégeait l’Empire ottoman, est maintenant alliée à la Russie. Pour la Turquie, seul
un rapprochement avec l’Allemagne de Guillaume II peut la sortir de son isolement. Elle a
ainsi pu trouver des sympathies auprès des peuples colonisés dans tout le bassin de la
Méditerranée, du Caucase à Marrakech.
La France finit cependant par sortir de son isolement. Le 27 août 1891, une convention
militaire secrète est signée entre la France et la Russie après le lancement du premier emprunt
russe sur la place de Paris27. Ce choix diplomatique est dicté par les impératifs de la politique
internationale. Cet accord est officialisé le 27 décembre 1893. L’alliance franco-russe est
renforcée en 1912 et prévoit une alliance défensive entre les deux pays. La France bénéficie
ainsi d’un allié de poids, notamment sur le plan démographique et stratégique, avec la
possibilité d’un deuxième front à l’est de l’Allemagne, ou d’un front en Inde en cas de guerre
avec l’Angleterre, tandis que l’empire tsariste peut moderniser l’économie et l’armée du pays
grâce aux capitaux français. Après la crise de Fachoda en 1898 entre Français et Anglais, les
deux États ont réglé leurs différends coloniaux. En 1904, inquiet des progrès économiques et
commerciaux de l’Empire allemand et de la puissance acquise sur mer par la flotte allemande,
le Royaume-Uni accepte enfin de sortir de son isolement. Théophile Delcassé, alors ministre
français des Affaires étrangères, réussit le rapprochement franco-anglais avec la signature de
l’Entente cordiale en 190428. Celle-ci n’est pas un traité d’alliance liant les deux pays, mais
leur destin est de plus en plus imbriqué. Enfin, en 1907, à l’instigation de la France, le
Royaume-Uni et la Russie règlent leurs contentieux en Asie en délimitant leurs zones
d’influences respectives en Perse, en Afghanistan et en Chine. Ainsi naît la Triple-Entente.
Ces alliances « accroissent en fait le risque structurel de conflit »6.
Sur le plan stratégique, le Grand État-Major général allemand élabore chaque année un
nouveau plan de mobilisation. À partir de 1905, les plans prévoient de déployer la quasi-
totalité des forces armées allemandes face à l'armée française29, dans l'espoir d'être
rapidement victorieux contre elle : étant donné les fortifications françaises le long de la
frontière commune, la victoire décisive doit être obtenue par une vaste manœuvre
d'enveloppement par le nord, en passant par le territoire du Luxembourg et de la Belgique,
malgré la neutralité de ces deux États (garantie par des traités internationaux). En 1914, le
plan à appliquer prévoit de laisser face à la Russie une faible partie des forces allemandesd, en
pariant sur la lenteur de la mobilisation russe ; ce plan oblige cependant l’Allemagne à
prendre l’initiative des opérations militaires, dans le cas où la France entrerait en guerre
immédiatement après la Russie.
De son côté, la France met sur pied à partir de 1913 le plan XVII31 qui, respectant la neutralité
belge, prévoit de répondre à une attaque allemande en prenant l'offensive en Lorraine sur un
terrain moins favorable que les plaines de Flandre. Enfin les Britanniques, sous l'impulsion de
Henry Hughes Wilson, directeur des opérations militaires au ministère de la Guerre, adoptent
un plan de débarquement du Corps expéditionnaire britannique en France en cas d'attaque
allemande. L'état-major de la Royal Navy s'oppose à ce projet qui serait trop long à mettre en
œuvre ; les Allemands seraient à mi-chemin de Paris avant que l'armée britannique puisse
agir. En plus, les quatre à six divisions que les Britanniques seraient susceptibles de mettre sur
pied auraient peu de poids dans une guerre où chaque camp alignait entre 70 et 80 divisions.
Une autre option envisagée par l’état-major britannique est de débarquer à Anvers en cas
d'une menace de l'Armée allemande sur ce port bien abrité dans l'estuaire de l'Escaut, à partir
duquel la puissante marine de guerre bâtie par l'empereur Guillaume II pourrait menacer les
communications de l'Angleterre dans la Manche.
Dans les deux camps, la course aux armements s’accélère et il y a surenchère dans la
préparation de la guerre. Les dépenses consacrées aux armées s’envolent. Les fortifications
frontalières (du moins à la fin du XIXe siècle), l’artillerie (le fameux canon de 75 de l’armée
française), les canons lourds allemands et les flottes de guerre (le Dreadnought britannique et
les cuirassés allemands) absorbent une bonne partie des budgets des États. Le matériel est
modernisé et la durée du service militaire allongée dans plusieurs pays : en France, la durée
du service militaire passe à trois ans en août 191332 pour pallier (dans une certaine mesure)
l’infériorité numérique de la France face à l’Allemagne. En effet, si, en 1870, les deux pays
avaient une population quasi identique, en 1914 l’Allemagne comprenait une population de 67
millions33, tandis que la France, ayant à peine comblé la perte de l’Alsace-Lorraine, était
peuplée d'environ 40 millions d’habitants34. En Belgique, une loi instaure le service militaire
obligatoire et l'armement des forts de l'Est est accéléré, mesures destinées à rendre crédible la
volonté belge de défendre la neutralité du pays contre toute attaque, comme le traité de 1831
garantissant l'indépendance, en fait obligation au royaume. C'est la seule façon d'espérer que
la France et le Royaume-Uni rempliront leur devoir de garants en venant au secours de la
Belgique si celle-ci est envahie par l'Allemagne, ce qui paraît la perspective la plus probable.
Entrée en guerre
En Allemagne, Guillaume II assure l'Autriche de son appui inconditionnel. C'est alors que
survient l'attentat de Sarajevo, prétexte pour l'Autriche d'en finir avec le foyer pro-slave que
constitue la Serbie.
Déclarations de guerre en 1914
elon le critère linguistique on distingue trois groupes de pays : les Balkans aborigènes : Albanie,
Grèce, Kosovo et Roumanie ; les Balkans slaves: Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Macédoine
du Nord, Monténégro, Serbie et Slovénie ; les Balkans turcs : Turquie d'Europe.
Les Balkans sont une des trois « péninsules » de l'Europe du Sud, mais cette appellation ...... 1380-
1394 : les Turcs ottomans conquièrent les États bulgares et la Serbie, encerclant Constantinople. La
Bosnie est rattachée à la Hongrie.
Assassinat à Sarajevo
* Les nationalistes :
- ceux des grans Etats (expansionisme)
→ France veut récupérer l'Alsace / Lorraine
→ Allemagne veut annexer l'Autriche
→ Italie veut récupérer les "terres irrédentes" (séparées)
→ ...
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les Etats-Unis ont connu une formidable
croissance économique. Personne ne s'imagine alors qu'en une simple journée à Wall Street le
pays s'apprête à provoquer l'une des plus graves crises économiques de l'Histoire : la Grande
Dépression. De ce fameux "jeudi noir" de 1929 à la Seconde Guerre mondiale, la débâcle
s'est propagée dans le monde entier. Au cours d'une récession de dix longues années, les
pays les plus concernés connaîtront d'importants bouleversements sociaux et politiques,
jusqu'à favoriser l’ascension d'un certain Adolf Hitler en Allemagne.
Les actions étaient achetées souvent à crédit (4/5e des actions en 1929) et on espérait
rembourser les prêts par les plus-values obtenues en vendant les titres, une fois que leur cours
aurait augmenté.
Les banques prêtaient à tous très facilement. La hausse appelant la hausse, le crédit soutenant
la montée des cours, la Bourse américaine se mit rapidement à tourner à vide en 1928, en se
déconnectant de toute réalité économique.
b. « Le jeudi noir »
Quelques signes avant-coureurs avaient été décelés notamment une faillite retentissante d’une
entreprise londonienne et des données indiquant une surproduction industrielle mais il n’y a
pas de réaction avant septembre 1929. La bourse alors se montre hésitante, la panique gagne
les actionnaires qui souhaitaient éviter la baisse des cours et le 24 octobre 1929, 13 millions
de titres sont mis en vente sans trouver d’acheteurs potentiels. Les cours dégringolent. La
chute est un peu stoppée le jeudi soir mais les jours suivants, elle s’aggrave dans une panique
générale. L’indice « Dow Jones » (basé sur une sélection de cours d’actions américaines) qui
avait atteint environ 125 $ en 1929, s’effondre à 95 $ en 1930, 55 $ en 1931 et 26 en 1932 !
Certains actionnaires ruinés se suicident.
2. De la crise boursière à la crise économique
a. Le cercle vicieux
Les gens ayant acheté leurs actions à crédit ne peuvent rembourser les banques. Les banques
dans l’incapacité de récupérer leur argent, sont de plus confrontées à une demande massive de
retraits d’espèces par les particuliers inquiets de la situation et souvent elles ont aussi perdu à
la bourse ; une vague de faillites bancaires (plus de 5000) se propage donc dans tout le pays.
Des entreprises ayant investi en Bourse font faillite (23 000 en 1929 ; 30 000 en 1932).
Signe de ces difficultés, la production industrielle chute de 50 % entre octobre 1929 et août
1932.
b. Les conséquences sociales
Les fermetures d’usines provoquent rapidement un chômage très important. Il y a plus de
12,6 millions de chômeurs en 1933 aux Etats-Unis alors qu’ils n’étaient qu’un 1,5 million en
1929. Des millions de gens se retrouvent donc dans la misère, sans abris et obligés d’aller à la
soupe populaire (Cf. Les temps modernes de Charlie Chaplin).
Les agriculteurs sont touchés aussi. Confrontés à une baisse drastique des prix agricoles (57
% environ entre juin 1929 et décembre 1932) ils doivent contracter de nouveaux emprunts
pour rembourser les anciens ; parfois les banques saisissent les terres de ceux qui ne peuvent
plus payer les poussant à l’émigration vers l’Ouest, vu comme un eldorado (Cf. Steinbeck,
Les raisins de la colère).
3. L’extension de la crise et les tentatives de solution
a. La crise gagne le monde
Les banques américaines souhaitant récupérer leurs liquidités investies à l’étranger
rapatrient leurs capitaux. Cette opération rapide et brutale met en difficulté l’économie de
beaucoup de pays notamment européens (l’Allemagne s’était reconstruite pendant les années
1920 grâce à de nombreux prêts américains). Privés de cet argent, les pays doivent donc
diminuer leurs importations (mesures protectionnistes) et leur consommation, rétractant
d’autant le commerce mondial. La crise s’exporte ainsi en 1930 en Autriche et en Allemagne,
en 1932 pour l’Angleterre et en 1933 pour la France.
La baisse soudaine des importations américains met aussi en difficulté leurs fournisseurs de
matière premières (souvent les pays « neufs » comme le Canada ou le Brésil ; le café
brésilien par exemple perd les 2/3 de sa valeur et se retrouve tout juste bon à être utilisé
comme combustible dans les locomotives).
Les conséquences sociales sont dramatiques : chômage, misère sont le lot de beaucoup de
pays.
En 1935, 1/5e de la population britannique ne mange pas à sa faim ; un actif sur deux est au
chômage en Allemagne en 1933 ! Cette situation sociale explosive constitue un terreau
favorable pour des partis extrêmes ; le parti nazi obtient une bonne part de ses suffrages en
1933 parce qu’il promet « du pain et du travail » (Arbeit und Brot) aux chômeurs.
b. Les tentatives de solution
Face à ces difficultés, les Etats essayent de réagir. Les réactions communes sont de deux types
:
- la déflation (réduction des salaires et des dépenses pour assainir l’économie) essayée en
France par exemple en 1935 mais sans grand succès. Cette politique économique a même eu
un effet pervers puisqu’en réduisant la consommation, elle a aggravé les effets de la crise.
Des économistes proposent aussi leurs solutions face à cette situation qui n’arrive pas,
contrairement à ce que pensent les libéraux, à se résoudre d’elle-même. Keynes, un anglais,
suggère ainsi de relancer l’économie par la consommation ; par une politique de grands
travaux et d’aides sociales, l’état donne du travail et de l’argent, lequel est réinvesti dans
l’achat de produits industriels, ce qui relance les industries et donc l’économie du pays.
Cette politique est initiée par le président Franklin Delano Roosevelt élu en 1932 ; c’est le
New Deal (« nouvelle donne »). On construit ainsi des barrages (le barrage Hoover), des
routes, des ponts (en 1933-34, 60 % du budget fédéral est consacré à ce type de dépenses); des
aides financières sont distribuées aux entreprises et aux particuliers. L’économie américaine
repart ainsi à la fin des années 30.
D’un point de vue général, tous les Etats rompent avec l’idéologie libérale et
interviennent dans l’économie (règlementations, prix minimum, protectionnisme). Le
maximum est atteint par les régimes fascistes qui prônent l’autarcie. La politique d’armement
en vue de la seconde guerre mondiale sera pour certains (l’Allemagne notamment) un moyen
de résoudre le chômage et de relancer la machine économique.
La spéculation boursière est une technique de gestion d'argent. Elle vise à tirer profit des
variations de cours d'une action de société cotée dans une bourse des valeurs.
que l'action lui rapportera chaque année un dividende (fraction des bénéfices
distribués par l'entreprise) ;
que la valeur de l'action progressera au cours du temps, donc qu'il s'enrichira.
La Grande Dépression, ou crise économique de 1929, est la crise qui a commencé
avec le krach boursier de 1929, aux États-Unis, et s'est progressivement étendue au
monde entier.
Ses causes sont multiples : surproduction agricole et industrielle liée à la fin de la
reconstruction européenne après la Première Guerre mondiale, spéculation boursière
débridée aux États-Unis, et crise du crédit bancaire à la suite de la défaillance de
remboursement des emprunts faits par les particuliers et les entreprises.
Le gouvernement américain, dirigé par le républicain Hoover, ne réagit que
tardivement. Les États du monde touchés par la crise s'enferment derrière des barrières
douanières et, en paralysant les échanges, aggravent la crise. Les gouvernements, faute
de moyens, baissent leurs dépenses. La misère s'installe dans les villes et les
campagnes du monde entier.
À partir de 1933, le nouveau président américain, le démocrate Roosevelt, décide le
New Deal, politique de relance de la demande et d'organisation de l'économie. Par
contre, en Allemagne, Adolf Hitler, au pouvoir depuis janvier 1933, décide le
réarmement du pays et l'organisation de l'autarcie. La Grande Dépression est en
grande partie responsable de la Seconde Guerre mondiale.
La crise agricole
La Première Guerre mondiale a été bénéfique aux États-Unis, qui augmentent leur production
agricole afin d'exporter vers l'Europe en guerre, en particulier la France. En effet, la
production agricole française chute car d'excellentes terres agricoles servent de champs de
bataille (Picardie, Artois) ; de plus, le travail agricole est bouleversé par la mobilisation,
comme combattants, de millions de jeunes paysans.
Pour produire plus, les agriculteurs américains ont augmenté la surface cultivée et se sont
équipés en tracteurs et autres machines agricoles. Le plus souvent, cet équipement a été
financé par des emprunts bancaires. Mais la paix revenue, les agriculteurs européens
reprennent leurs production, privant les Américains d'une partie de leurs débouchés. La
population américaine qui progresse, mais à un rythme plus faible qu'auparavant (limitation
sévère de l'immigration en 1921 et 1924), n'arrive pas à absorber les produits agricoles
américains.
Dès 1926, la surproduction s'installe et les prix agricoles baissent dans l'espoir d' écouler les
produits. Pour faire face à la diminution de leurs revenus, certains agriculteurs augmentent
leur production et aggravent ainsi la surproduction. Beaucoup de paysans ne parviennent pas à
rembourser leurs emprunts bancaires. Pour récupérer les capitaux prêtés, les banques
saisissent le matériel et les terres, les mettant en vente à bas prix dans un marché saturé. Les
paysans chassés de leurs exploitations émigrent vers les villes, où ils viennent concurrencer
les ouvriers industriels. Les agriculteurs dans la gêne réduisent leurs achats de produits
industriels (machines, engrais et produits de consommation courante), mettant ainsi en
difficulté certaines industries.
La Première Guerre mondiale a fortement développé l'industrie des États-Unis, ces derniers
vendent, le plus souvent à crédit, des armes aux Français et aux Britanniques et doivent
équiper leur armée qui va venir combattre en France en 1917-18. La guerre terminée, une
partie de l'industrie américaine doit faire une conversion vers des activités civiles. Certaines
branches progressent fortement : l'acier, le pétrole, l'électricité double entre 1920 et 1929.
L'automobile et l'appareillage électrique sont en plein essor. Cependant, d'autres secteurs
augmentent moins : les constructions navales et ferroviaires, l'extraction du charbon, les
industries agro-alimentaires. Ce boom industriel est favorisé par la généralisation de nouvelles
méthodes de travail comme le taylorisme et le travail à la chaîne qui accroissent la
productivité. Pour réussir et profiter de cette modernisation, les entreprises se sont endettées
fortement auprès des banques. De très grandes entreprises se créent par rachat de leurs
concurrents (concentration horizontale) ou par contrôle de toutes les étapes de fabrication et
de distribution (concentration verticale). Les grandes entreprises s'entendent dans des cartels
pour imposer leurs prix et fausse ainsi la concurrence. Mais cette modernisation limite aussi
les besoins en main d'œuvre (d'où les lois restrictives sur l'immigration). Les entreprises, sauf
Henri Ford, pour augmenter leurs profits, freinent la progression des salaires donc les
capacités d'achat des salariés. Avec la crise agricole les paysans limitent leurs achats. Pour
écouler la production et dégonfler les stocks créés par une production excédentaire face à la
demande, les autorités politiques encouragent le recours au crédit bancaire donc à
l'endettement des entreprises et des particuliers. La publicité qui connaît un grand essor
encourage aussi la consommation.
Les gouvernements jouent alors le chacun pour soi. En septembre 1931, le Royaume-Uni, en
1933 la France, et 1934 les États-Unis, dévaluent leurs monnaies en espérant ainsi rendre
leurs produits plus faciles à acheter pour les étrangers. Pour sauver son économie on est prêt à
augmenter le chômage chez les autres. Les pays ferment leurs frontières aux produits
étrangers. Le Royaume-Uni renonce au libre- change établit au XIXe siècle et réserve son
commerce à son empire colonial ; la France en fait de même pour ses colonies. Les États-Unis
augmentent de quarante pour cent leurs droits de douanes. Les pays pratiquent le dumping en
vendant à perte leurs produits. Dans certains pays on détruit les produits pour tenter de
maintenir les cours, ainsi au Brésil, on brûle du café dans les locomotives à vapeur des
chemins de fer. Le commerce international est paralysé : de 1929 à 1932, les échanges
internationaux baissent d'un tiers en volume et de deux tiers en valeur.
Malgré ces interventions des états les prix baissent car les acheteurs font défaut (selon les
pays, baisse de 30 a 40 pour cent pour les prix de gros entre 1929 et 1933). Les entreprises
privées d'argent et de crédit bancaire réduisent leurs production, licencient leur personnel, le
chômage augmente (en 1933, aux États-Unis il y a 12 millions de chômeurs, il y en a autant
en Allemagne pays beaucoup moins peuplé et la France détruit près d'un million d'emplois de
1931 à 1936). Privée d'emplois et de revenus, une grande partie de la population tombe dans
la misère. Les bidonvilles se multiplient, comme les Hoovervilles aux États-Unis.
La Société des Nations (SDN ou SdN1) était une organisation internationale introduite par le
traité de Versailles en 1919, lui-même élaboré au cours de la conférence de paix de Paris,
pendant laquelle est signé le Covenant ou le Pacte qui institue la SDN, afin de préserver la
paix en Europe à la fin de la Première Guerre mondiale. Basée à Genève, dans le palais
Wilson puis le palais des Nations2, elle est remplacée en 1945 par l’Organisation des Nations
unies, qui reprend un certain nombre de ses agences et organismes.
En plus d'être un traité de libre-échange affirmé dans les trois premiers des Quatorze points de
Wilson3, les objectifs de la SDN comportent le désarmement, la prévention des guerres au
travers du principe de sécurité collective, la résolution des conflits par la négociation, et
l’amélioration globale de la qualité de vie.
Cependant, la Société n’a pas de force armée « en propre » et, de ce fait, dépend des grandes
puissances pour l’application de ses résolutions, que ce soit les sanctions économiques ou la
mise à disposition de troupes en cas de besoin. Les pays concernés sont peu disposés à
intervenir. Benito Mussolini déclare ainsi : « la Société des Nations est très efficace quand les
moineaux crient, mais plus du tout quand les aigles attaquent ». Dans l’entre-deux-guerres,
trois pays (l’Allemagne nazie, ainsi que le Japon en 1933, et l'Italie en 1937) quittent la SDN.
Après de nombreux succès notables et quelques échecs particuliers dans les années 1920, la
Société des Nations est totalement incapable de prévenir les agressions des pays de l’Axe
dans les années 1930.
Malgré le règlement pacifique de tensions et conflits mineurs (dans les îles Åland, en Albanie,
en Autriche et Hongrie, en Haute-Silésie, à Memel, en Grèce face à la Bulgarie, en Sarre, à
Mossoul, dans le sandjak d’Alexandrette, au Liberia, entre la Colombie et le Pérou), la SDN
est considérée comme un échec car elle ne parvient à enrayer ni la guerre civile espagnole, ni
l’agression italienne contre l’Éthiopie, ni l'impérialisme japonais, ni l'annexion de l'Autriche
par Hitler, ni la crise des Sudètes, ni enfin les menaces allemandes contre la Pologne, c'est-à-
dire l'ensemble des crises internationales qui préludent au déclenchement de la Seconde
Guerre mondiale. De plus, sa gestion de certaines colonies par des puissances européennes
sous le format de mandat posera des problèmes dont les effets seront effectifs jusqu'à nos
jours (Rwanda, Proche-Orient).