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La première guerre franco-malgache est une guerre qui opposa la France à Madagascar entre 1883 et 1885.

Le
traité de paix signé le 17 décembre 1885 établit la domination des Français, qui désormais représenteront
Madagascar dans ses relations extérieures. En outre, l'État malgache est contraint de souscrire auprès d'une
banque française un emprunt de dix millions de francs. Ce protectorat qui ne dit pas son nom est accepté par le
Royaume-Uni en 1890 en échange de la liberté qu'il obtient de s'emparer de Zanzibar.

Les opérations militaires

Les hostilités débutent en mai 1883. L'escadre du contre-amiral Pierre soumet la côte malgache à un blocus
sévère et bombarde plusieurs villes portuaires. Le 17, Majunga est attaquée et occupée par les marins français.
Le contre-amiral Miot qui succède à Pierre poursuit son action et les bombardements (Mahanoro, Fénérive...) et
occupe la baie de Diego-Suarez en 1885. Le 27 août 1885, le chef de bataillon Théophile Pennequin, à la tête
d'une petite troupe composée de 50 marins et de 70 auxiliaires Sakalaves, met en déroute plusieurs milliers de
Hovas commandés par le Britannique Shervington au combat d'Andampy mais le 10 septembre suivant, les
Malgaches prennent leur revanche et repoussent les Français devant Farafate. Les difficultés rencontrées par la
France face à la Chine et qui l'obligent à consacrer l'essentiel de ses moyens navals, militaires et financiers à la
région indochinoise au préjudice des autres théâtres d'opérations et l'épuisement des Hovas conduisent les deux
parties à rechercher une issue négociée au conflit.

Première expédition

En 1881-1882 s’ouvre une première crise avec le royaume Merina à la suite d’une démonstration de force
anglaise devant Madagascar déclenchant un avertissement de la France sur Tananarive. Paris négocie, malgré les
demandes de fermeté de La Réunion. Tananarive se montre ferme, espérant qu'une délégation en Europe
obtiendra le soutien de l'une ou l'autre puissance, et refuse à la France et la succession de Laborde (dont la
France réclamait les usines), et les îles au nord-est de Madagascar, considérées comme propriété de la reine.

Avec la chute du cabinet Duclerc, remplacé par le cabinet Fallières qui dure de janvier à février 1883, le
ministère de la Marine est confié à François de Mahy, un Réunionnais. Il adresse au royaume Merina un
ultimatum qui demande la satisfaction des demandes françaises et un protectorat sur l’île. Cet ultimatum ayant
été rejeté, l’amiral Pierre fait occuper Majunga (16 mai) et Tamatave (10 juin). Mais, ses forces étant
simultanément engagées au Tonkin, la France ne peut aller plus loin et occuper Tananarive. L’amiral Galibier
prend possession de Fort-Dauphin / Tôlanaro, Vohémar/Iharana et Morondava.

Les protestations britanniques croissent face à ces empiétements. En décembre 1885 est signé un compromis : la
France reconnaît l’État malgache contre une lourde indemnité et le port de Diego Suarez, tandis que le royaume
Merina accepte que la France « préside aux relations extérieures de Madagascar », à défaut du titre de
protectorat. Le texte est flou et prête à interprétation des deux côtés. On parle d'un « protectorat fantôme ».

L’affaire de Madagascar revient sur le devant de la scène avec la signature d’une convention franco-britannique
le 5 août 1890. Contre la reconnaissance par la France du protectorat britannique sur Zanzibar, le Royaume-Uni
fait de même pour le protectorat français sur Madagascar. En novembre, l’Empire allemand rejoint l’accord
contre la reconnaissance de ses droits sur l’Afrique orientale allemande. Les Malgaches sont désemparés, des
troubles éclatent qui voient l’assassinat de plusieurs Européens.

En 1892, le parti colonial demande l’application du protectorat sur l’île. Les Réunionnais, par la voix de leur
député François Césaire de Mahy, demandent une annexion pure et simple. Le 22 janvier 1894, le gouvernement
Casimir-Perier, répond favorablement à ces demandes et se dit prêt à prendre des mesures graves. Les
parlementaires votent à l’unanimité un chèque en blanc au gouvernement pour « maintenir notre situation et nos
droits, rétablir l’ordre, protéger nos nationaux, faire respecter le drapeau ».

Cependant, le gouvernement, qui hésite encore, ne fait que renforcer les garnisons des comptoirs français et
envoie une escadre navale, tentant une dernière démarche diplomatique pour établir un véritable protectorat.
Après le refus de la reine le 22 octobre 1894, la France procède à l’évacuation de ses ressortissants le 25 ; la
guerre est déclarée.

Le gouvernement envoie une expédition de 15 000 militaires et 7 000 convoyeurs, qui est présentée comme une
grande affaire nationale à l’opinion publique française. Le 12 décembre 1894, l’escadre du capitaine de vaisseau
Bienaimé occupe Tamatave et débarque à Majunga le 14 janvier 1895.
Définitions

 Front : Zone de guerre où ont lieu les affrontements.


 Arrière : Population civile, zone hors-combat.
 Censure : L’interdiction de diffuser des informations qui critique les décisions de l’État (« Bourrage de
crâne »)
 Guerre totale : mobilisation de toutes les forces de la nation (population, économie, politique).
 Mutinerie : Refus d’obéir au pouvoir hiérarchique ; se révolter. Les soldats se sont mutinés.
 Désertion : Fuite des soldats pour ne pas aller combattre.
 Réquisition : La prise par l’État de biens sans aucun remboursement.
 Rationnement : Le distribution de rations de nourriture à chaque famille en échange de tickets.
 Armistice : L’arrêt des combats.
 Traité de paix : Contrat signé entre les pays vainqueurs et chaque pays perdant, qui règle le sort des
vainqueurs.

1 La guerre

1.1 Rappel des causes

En 1914, les grandes puissances appartiennent à des systèmes d'alliance antagonistes et les
relations internationales sont tendues avec l'émergence de crises un peu partout : Balkans,
politique coloniale, Weltpolitik de l'Allemagne.

Après l'attentat de Sarajevo le 28 juin 1914, l'Autriche-Hongrie lance un ultimatum à la


Serbie. Le refus des conditions sert de prétexte pour déclarer la guerre à la Serbie le 28 juillet.
En une semaine, toute l'Europe entre en guerre par le jeu des alliances et par réflexe
patriotique.

1.2 Le déroulement de la guerre

L'échec de la guerre de mouvement (1914)

Les plans d'offensive rapide comme le plan allemand Schlieffen à l'Ouest buttent sur une
résistance plus vive que prévue. Ainsi l'invasion allemande est stoppée du 6 au 13 septembre
1914 avec la Bataille de la Marne menée par le général Joffre. Une course à la mer est alors
déclenchée, chaque camp cherchant à déborder son adversaire. Puis le front se fige de la mer
du Nord à la Suisse. A l'est malgré leur offensive, les Russes sont battus à Tannenberg.

 Plan Schlieffen : plan d'attaque conçu en 1905 par le chef d'état-major de l'armée
allemande, qui prévoit d'écraser en 6 semaines l'armée française en l'encerclant grâce à la
traversée de la Belgique, neutre.

La guerre de position (1915-1917)

Aucun camp n'arrive à l'emporter militairement et les armées se font face enterrées dans
plusieurs centaines de kilomètres de tranchées. Les conditions y sont très dures mais la vie s'y
organise peu à peu. On trouve la force de tenir par un élan de patriotisme. L'année 1915 est
celle de l'échec des tentatives de diversion (Dardanelles...). L'année 1916 celle de la grande
bataille de Verdun (avec Pétain du coté français) avec de très lourdes pertes et de la bataille de
la Somme. La guerre d'usure est un échec et les positions conquises sont vite reprises. La
guerre s'est étendue au reste du monde et les pays européens font appel à l'aide de leurs
colonies. La guerre devient totale avec l'essor de la guerre sous-marine et la bataille navale de
Jütland en mai 1916. L'année 1917, l'année trouble est marquée par des mutineries après des
offensives meurtrières et inefficaces, l'entrée en guerre des Etats-Unis (avril) et la fin de la
guerre à l'Est (armistice en décembre 1917 puis paix de Brest-Litovsk en mars 1918).
La guerre de mouvement (1918)

En 1918, la guerre de mouvement recommence et après quatre offensives allemandes les


Alliés sous la direction de Foch reprennent le dessus lors de la 2ème bataille de la Marne.
L'Allemagne est touchée par des mouvements révolutionnaires et Guillaume II abdique alors
le 9 novembre 1918.L'armistice est signé à Rethondes le 11 novembre 1918.

 Armistice : arrêt momentané des combats.

1.3 Une guerre mondiale et totale

L'implication de nombreux pays

La guerre a lieu à l'Est et à l'Ouest Au total 66 millions d'hommes sont mobilisés au cours de
la guerre. Les colonisés doivent quitter leur pays et s'adapter au climat et aux dures conditions
de vie. Des territoires sont occupés et les civils souffrent aussi des réquisitions et des
indemnités à payer. En 1915 a lieu le génocide des Arméniens : 1, 5 millions de personnes
sont massacrées.

 Génocide : extermination complète de tout un peuple.

2 Le bilan et les conséquences de la guerre

2.1 Un bilan très lourd

Le bilan humain

Les pertes humaines sont considérables : 9 ou 10 millions de morts dont 95% d'Européens, 4
millions de veuves, 8 millions d'orphelins, 6, 5 millions d'invalides. L'Europe est marquée
aussi par le déficit des naissances. Les conséquences démographiques pour les années à venir
sont importantes. Un lent déclin démographique et un vieillissement de la population s'amorce
alors.

Le bilan matériel

Les destructions sont concentrées dans les zones où se sont déroulés les combats. C'est la
France qui est la plus touchée avec les régions agricoles et industrielles du nord détruites. Le
potentiel allemand est quant à lui intact. Les pays connaissent aussi une crise économique.
Les Etats doivent rembourser leurs dettes, indemniser les victimes et reconstruire le pays.
L'après-guerre est une période d'inflation. La guerre a modifié le rôle de l'Etat dans
l'économie.

Le bilan moral

En France, les ruraux ont été particulièrement touchés. La population est traumatisée et les
valeurs traditionnelles sont remises en cause. Des associations d'anciens combattants jouent
un grand rôle dans la société. Des monuments aux morts sont construits dans chaque village.

2.2 Une paix fragile

Différents traités peu satisfaisants sont signés. La conférence de paix à Paris en 1919 ne réunit
que les vainqueurs qui eux-mêmes ont des visions différentes. Wilson est attaché à ses 14
points de janvier 1918 et à la SDN, la Société des Nations afin d'éviter une nouvelle guerre.
Le Sénat refusera la participation des Etats-Unis.
L'Allemagne n'accepte pas le Diktat de Versailles du 28 juin 1919. Elle perd 1/7ème de son
territoire, 1/10ème de sa population, elle est désarmée et doit payer de lourdes réparations.

Une nouvelle carte de l'Europe voit le jour : démantèlement de l'Empire austro-hongrois,


reconstitution de la Pologne, création de la Yougoslavie, fin de l'Empire Ottoman…

2.3 Le déclin de l'Europe

L'Europe sort affaiblie du conflit alors que les pays neufs émergent. L'Europe a dû
s'approvisionner sur d'autres continents et a perdu plusieurs marchés. De plus des
revendications voient le jour dans les colonies. Les pays européens fragilisés se replient sur
eux-mêmes et sur leur empire. Ce sont les Etats-Unis qui sortent renforcés par la guerre en
devenant les créanciers de l'Europe et en détenant la moitié du stock d'or mondial.

La Première Guerre mondialea, aussi appelée la Grande Guerre, est un conflit militaire
impliquant dans un premier temps les puissances européennes et s'étendant ensuite à plusieurs
continents, qui s'est déroulé de 1914 à 19181,b.

L'élément déclencheur du conflit a lieu le 28 juin 1914, lorsqu'un jeune nationaliste serbe,
Gavrilo Princip, parvient à assassiner le couple héritier du trône austro-hongrois, le prince
François-Ferdinand d'Autriche et son épouse la duchesse de Hohenberg à Sarajevo.
L'Autriche-Hongrie réagit à l'attentat en formulant un ultimatum à l'encontre du royaume de
Serbie, en accord avec son allié allemand. Les exigences austro-hongroises étant jugées
inacceptables par les Serbes, ceux-ci rejettent l'ultimatum, ce qui conduit l'Autriche-Hongrie à
déclarer la guerre à la Serbie. Ce conflit local provoque l'activation d'une série d'alliances
entre les grandes puissances européennes qui les entraînent sur la voie de la guerre. Plusieurs
de ces nations européennes sont à la tête d'empires s'étendant sur plusieurs continents, ce qui
explique la portée mondiale du conflit.

Déclenchement
Articles détaillés : Causes de la Première Guerre mondiale et ultimatum du 23 juillet 1914.

Si la cause immédiate de la Première Guerre mondiale est l'assassinat, à Sarajevo, de


l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse, cet
événement ne fait que pousser au paroxysme des tensions issues de contentieux antérieurs
(rivalités stratégiques, politiques, économiques et coloniales). Cette guerre a des origines
profondes qui doivent s'analyser sur la longue durée. L'historien André Loez évoque ainsi le
rôle des « rivalités économiques et coloniales »6.

On compte parmi les raisons structurelles un nationalisme fort, la montée des impérialismes,
et les volontés expansionnistes qui y sont associées, comme l'irrédentisme italien, des conflits
précédents non résolus (revanchisme après la perte de l'Alsace-Moselle par la France, guerres
balkaniques), auxquelles s'ajoutent des rivalités économiques, un système d'alliances
militaires complexe développé entre les différents pays européens au cours du XIXe siècle
après la défaite napoléonienne de 1815, le Congrès de Vienne qui s'est ensuivi et
l'indépendance belge de 1830, entraînant la France et l'Angleterre à se porter garantes de
celle-ci.

Des malentendus diplomatiques s'ensuivirent, l'Allemagne pensant notamment que le


Royaume-Uni resterait neutre devant l'invasion de la Belgique7,8. Le climat de tension régnant
avait poussé les grandes puissances européennes à une course aux armements, et chaque état-
major s'était activement préparé au conflit. L'attentat de Sarajevo déclenche ce que l’historien
Jean-Baptiste Duroselle appelle un « mécanisme9 », qui entraîne presque malgré eux les
protagonistes vers une guerre totale. L'historien Christopher Clark la décrit essentiellement
comme une perte de contrôle de la tension internationale par les hommes d'État : il rejoint
Duroselle sur le concept de « mécanisme » échappant au contrôle politique, mais souligne
l'effervescence belliqueuse de la Serbie, la partialité de la Russie en faveur de cette dernière,
et le désir de l'état-major allemand de déclencher rapidement une guerre avant d'être dépassé
par la Russie. Pour certains historiens comme Fritz Fischer, la guerre avait été souhaitée et
planifiée par les dirigeants allemands, notamment par le Grand État-Major général10. En tout
cas, à l'été 1914, l'Allemagne était le seul pays qui fût prêt à mener une guerre moderne de
grande ampleur. Tous les autres pays ont été pris au dépourvu, ce qui réduit à néant les
théories cherchant dans un complot la cause de la guerre.

Antagonismes entre puissances européennes

Questions coloniales et économiques


Articles détaillés : Colonialisme, Politique étrangère de l'Allemagne et Weltpolitik.

Carte des régimes politiques à la veille de la Première Guerre mondiale.

L'impérialisme des nations européennes est matérialisé par le traitement de la question


coloniale. La conférence de Berlin de 1885 avait permis le partage de l'Afrique entre les
puissances européennes. Une notable partie de l'Afrique centrale, le Congo, était octroyée au
roi des Belges Léopold II qui avait habilement utilisé les rivalités entre la France, la Grande-
Bretagne et l'Allemagne pour neutraliser ainsi le centre de l'Afrique. Mais les différends
coloniaux ne vont cesser de s'accroître, entretenant par la même occasion les tensions entre les
métropoles. Tensions d'abord entre Français et Britanniques en Égypte et, surtout, au Soudan
avec la crise de Fachoda en 1898 puis tensions entre la France et l'Italie en Tunisie en 1881,
qui vont entraîner l'adhésion de l'Italie à la Triplice. Les tensions entre la France et
l'Allemagne apparaissent dès 1905 au Maroc. Depuis 1871, l'Allemagne unifiée a rattrapé, en
quelques décennies, son retard économique sur le reste de l'Europe occidentale en se dotant
par exemple d’une industrie très concentrée11. L'Allemagne regarde donc outre-mer et vers
l’Afrique où elle espère trouver des matières premières à bon marché ou même fonder des
comptoirs pour écouler ses produits manufacturés12. Cependant, la France, la Grande-
Bretagne et la Belgique se partagent l'Afrique. L'Asie aussi est sous la coupe européenne.
L'Allemagne, sauf en de rares endroits comme au Cameroun, Namibie, Tanganyika et Togo
ne peut obtenir de zones d’influence dans les colonies. Aussi ressent-elle comme une injustice
que son industrie de plus en plus compétitive se heurte à la crainte ou à l’égoïsme des autres
puissances européennes13. Ne disposant pas de colonies de peuplement, Guillaume II souhaite
prendre pied au Maroc au nom de la Weltpolitik. Les deux crises qui l’opposent à la France,
en 1905 avec le Coup de Tanger et en 1911 avec le Coup d'Agadir, conduisent à une
multiplication des incidents diplomatiques. Pour l'historien allemand Fritz Fischer, cette
situation est l’une des principales causes du déclenchement du conflit. Dès 1905, le conflit
semble inévitable entre la France et l'Allemagne. Toutefois, les rivalités coloniales entre
Français et Britanniques en Afrique n'ont entraîné aucune guerre entre ces deux pays à
l'époque contemporaine : ce fait montre les limites d'une explication de la Grande Guerre par
« l'impérialisme ». En général les rivalités coloniales se réglaient par des transactions.
Le monde en 1914

Les inquiétudes sont aussi d'ordre économique. Même si chaque pays développe son
économie, la rivalité économique entre l'Allemagne et la France s'accroît à partir de 191214.
La grande puissance industrielle allemande inquiète les États européens, car les produits
allemands inondent les marchés français et britanniques15. Cette rivalité économique a
« contribué à alourdir le climat général entre les deux États et, par là même, à faciliter la
rupture16 ». Quant aux Allemands, ils s’inquiètent de la croissance économique et
démographique de la puissance russe qui les amène à penser qu’ils seraient incapables de lui
résister dans quelques années ; de telle sorte qu’ils ont peut-être intérêt à provoquer un conflit
avant qu’il ne soit trop tardc. Du reste, l'interpénétration des économies européennes était déjà
si forte que la plupart des milieux industriels et financiers avaient tout intérêt au maintien de
la paix. Le principal débouché des industries métallurgiques, par exemple, n'était pas
l'armement mais les chemins de fer, comme l'a montré François Crouzet.

L’antagonisme franco-allemand puise-t-il également sa force dans l’idée de revanche et le


retour à la mère patrie des provinces perdues d'Alsace-Lorraine, comme on a pu le croire18 ?
Si la résistance à l'Allemagne reste forte en Alsace-Lorraine19, cette sensibilité a beaucoup
évolué dans le temps : l’idée de revanche, obsessionnelle en France après la défaite de 1870,
s'est estompée dès les années 1880 ; aucun parti politique, après la crise boulangiste, ne
revendique ostensiblement le retour à la mère patrie des provinces perdues ; pour la plupart
des Français de 1914, bien que le souvenir reste présent, ce n'est plus qu'une vieille histoire.
Les Français demeurent par ailleurs inquiets devant la poussée démographique de
l’Allemagne, alors que la France connaît une stagnation démographique, ce qui donnerait un
avantage certain aux Allemands dans le cas d'un conflit20. Enfin, l’empereur Guillaume II est
très influencé par le milieu des officiers prussiens21, garant de la solidité de l’empire, tout
auréolé de ses succès du milieu du XIXe siècle et qui a forgé l’unité allemande face à
l’Autriche et à la France. Pour l’empereur, une guerre ou un conflit localisé dans les Balkans
peut se révéler être une solution pour résoudre les problèmes territoriaux de son allié
autrichien. Pour l'historien allemand Fritz Fischer, un conflit dans les Balkans a l'intérêt de
justifier une attaque contre la France, et l'armée allemande, la plus puissante du monde,
semble être un instrument si parfait qu'il est tentant de s'en servir.

Ambitions territoriales en Europe

Dans l'Empire austro-hongrois, où pas moins de quarante peuples cohabitent, les velléités
séparatistes sont nombreuses, liées à l'éveil des minorités nationales (Bohême, Croatie,
Slavonie, Galicie, etc.) qui se manifestent depuis 1848. L’Empire ottoman, déjà très affaibli,
est ébranlé par la révolution des Jeunes-Turcs en 1908. L’Autriche-Hongrie en profite pour
mettre la main sur la Bosnie-Herzégovine voisine et désire continuer son expansion dans la
vallée du Danube, jusqu’à la mer Noire, ou, du moins, maintenir le statu quo hérité du traité
de San Stefano et du traité de Berlin. En Serbie, le nouveau roi, Pierre Ier envisage la
formation d'une grande Yougoslavie, regroupant les nations qui appartiennent à l'Empire
austro-hongrois. Dans les Balkans, la Russie trouve un allié de poids en la Serbie, qui a
l’ambition d’unifier les Slaves du Sud. Le nationalisme serbe se teinte donc d’une volonté
impérialiste, le panserbisme et rejoint le panslavisme russe, récoltant l’appui du tsar à ces
mêmes Slaves du Sud. Les Balkans, soustraits de l’Empire ottoman, sont en effet l’objet de
rivalités entre les grandes puissances européennes22. En 1878, à la suite d'une révolte des
Bulgares et à une intervention des Russes puis des Autrichiens, la partie nord des Balkans est
détachée de l’Empire ottoman. La rivalité entre Russes et Autrichiens dans les Balkans
s’accentue23. En 1912 et 1913, deux guerres affectent la région : la première est tournée contre
l'Empire ottoman qui perd tous ses territoires en Europe à l’exception de la Thrace orientale ;
la seconde est un conflit entre la Bulgarie et les autres pays balkaniques. Elle se traduit par
une importante extension du territoire et du nationalisme de la Serbie, un mécontentement de
la Bulgarie, dépossédée d'une partie de son territoire et par la création, sous la pression
autrichienne, d’une Albanie indépendante qui empêche la Serbie d’avoir une façade maritime.

Depuis longtemps, la Russie nourrit des appétits face à l’Empire ottoman : détenir un accès à
une mer chaude (mer Méditerranée). Cette politique passe par le contrôle des détroits. Dans
cet Empire russe, les Polonais sont privés d’État souverain et se trouvent partagés entre les
empires russe, allemand et austro-hongrois. En Allemagne et en Angleterre, dès le début du
XXe siècle, l'essor industriel et la remilitarisation se sont accentués et l'Allemagne a des
intérêts dans l’Empire ottoman24.

L’Italie, unifiée depuis 1860, a donné à la France, à la suite de la victoire de la France sur
l’Autriche, la Savoie et le comté de Nice. Malgré un fort courant pacifiste, l’Italie veut
prendre au voisin autrichien, avec lequel elle a un vieux contentieux, des territoires qu’elle
considère comme italiens, les Terres irrédentes, car majoritairement italophones25. Elle désire
s’étendre en Dalmatie, liée historiquement à l'Italie et où l’on parle aussi italien, et contrôler
la mer Adriatique, à l’instar de ce qu'a fait la République de Venise, et ce d’autant plus que
ses tentatives de conquête d’un empire colonial africain ont échoué après la débâcle d’Adoua
en Abyssinie en 1896. Seule une partie du Tigré a été rattachée à l’Érythrée déjà italienne,
ainsi que la Somalie. La Libye est devenue colonie italienne en 1911 à la suite de la guerre
italo-turque.

Systèmes d'alliances
Articles détaillés : Triple-Entente, Alliés de la Première Guerre mondiale et Triplice.

Les systèmes d’alliances avant le déclenchement du conflit. Le Luxembourg et la Belgique, bien que
neutres, seront occupés par l'Allemagne.

Les alliances effectives durant la guerre.

De vastes systèmes d’alliances se sont créés à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Deux
grands systèmes d'alliances se dessinent. La Triplice, plus ancienne, est l’œuvre du chancelier
prussien Otto von Bismarck26. Conscient de l’hostilité française depuis l’annexion de
l’Alsace-Lorraine, Bismarck cherche, sur le plan diplomatique, à isoler la France de la IIIe
République pour l’empêcher de nouer une alliance contre le Reich. En 1879, sous son
impulsion, un premier rapprochement a lieu entre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. En
1881, l’Italie demande son intégration dans l’association germano-autrichienne par opposition
à la France qui a pris pied en Tunisie, territoire que l’Italie revendiquait. Le 20 mai, un accord
tripartite voit donc le jour : la Triplice ou Triple-Alliance. Toutefois, l’Italie revendique
également le Trentin et l’Istrie, les « terres irrédentes » sous domination autrichienne. Le
traité est renouvelé à plusieurs reprises, même si l’attitude de l’Italie devient de plus en plus
froide, en particulier avec la signature d’un accord secret de neutralité avec la France en
190226. La démarche diplomatique française vis-à-vis du royaume italien a l’avantage d’éviter
à la France de devoir combattre sur deux fronts, mais inquiète l'Allemagne et l'Autriche-
Hongrie. Or, en 1908, il y eut un tremblement de terre à Messine : l'état-major de l'Autriche-
Hongrie voulut profiter de la désorganisation qui s'ensuivit en Italie et proposa à l'Allemagne
une guerre contre l'Italie. Mais l'Empereur Guillaume II refusa, ce qui révèle la fragilité de la
triplice.

En 1914, l’Allemagne peut aussi compter sur la sympathie de l'Empire ottoman26, qui n'a pas
apprécié d'avoir été privé par Winston Churchill de deux cuirassés construits par le Royaume-
Uni. La menace russe pour prendre le contrôle des détroits se précise. En effet, l’Angleterre
qui, jadis, protégeait l’Empire ottoman, est maintenant alliée à la Russie. Pour la Turquie, seul
un rapprochement avec l’Allemagne de Guillaume II peut la sortir de son isolement. Elle a
ainsi pu trouver des sympathies auprès des peuples colonisés dans tout le bassin de la
Méditerranée, du Caucase à Marrakech.

La France finit cependant par sortir de son isolement. Le 27 août 1891, une convention
militaire secrète est signée entre la France et la Russie après le lancement du premier emprunt
russe sur la place de Paris27. Ce choix diplomatique est dicté par les impératifs de la politique
internationale. Cet accord est officialisé le 27 décembre 1893. L’alliance franco-russe est
renforcée en 1912 et prévoit une alliance défensive entre les deux pays. La France bénéficie
ainsi d’un allié de poids, notamment sur le plan démographique et stratégique, avec la
possibilité d’un deuxième front à l’est de l’Allemagne, ou d’un front en Inde en cas de guerre
avec l’Angleterre, tandis que l’empire tsariste peut moderniser l’économie et l’armée du pays
grâce aux capitaux français. Après la crise de Fachoda en 1898 entre Français et Anglais, les
deux États ont réglé leurs différends coloniaux. En 1904, inquiet des progrès économiques et
commerciaux de l’Empire allemand et de la puissance acquise sur mer par la flotte allemande,
le Royaume-Uni accepte enfin de sortir de son isolement. Théophile Delcassé, alors ministre
français des Affaires étrangères, réussit le rapprochement franco-anglais avec la signature de
l’Entente cordiale en 190428. Celle-ci n’est pas un traité d’alliance liant les deux pays, mais
leur destin est de plus en plus imbriqué. Enfin, en 1907, à l’instigation de la France, le
Royaume-Uni et la Russie règlent leurs contentieux en Asie en délimitant leurs zones
d’influences respectives en Perse, en Afghanistan et en Chine. Ainsi naît la Triple-Entente.
Ces alliances « accroissent en fait le risque structurel de conflit »6.

Stratégies et course aux armements


Manœuvres prévues par l'état-major allemand (plan Schlieffen, dans sa version de 1905) et français
(plan XVII, datant de 1913).

Sur le plan stratégique, le Grand État-Major général allemand élabore chaque année un
nouveau plan de mobilisation. À partir de 1905, les plans prévoient de déployer la quasi-
totalité des forces armées allemandes face à l'armée française29, dans l'espoir d'être
rapidement victorieux contre elle : étant donné les fortifications françaises le long de la
frontière commune, la victoire décisive doit être obtenue par une vaste manœuvre
d'enveloppement par le nord, en passant par le territoire du Luxembourg et de la Belgique,
malgré la neutralité de ces deux États (garantie par des traités internationaux). En 1914, le
plan à appliquer prévoit de laisser face à la Russie une faible partie des forces allemandesd, en
pariant sur la lenteur de la mobilisation russe ; ce plan oblige cependant l’Allemagne à
prendre l’initiative des opérations militaires, dans le cas où la France entrerait en guerre
immédiatement après la Russie.

De son côté, la France met sur pied à partir de 1913 le plan XVII31 qui, respectant la neutralité
belge, prévoit de répondre à une attaque allemande en prenant l'offensive en Lorraine sur un
terrain moins favorable que les plaines de Flandre. Enfin les Britanniques, sous l'impulsion de
Henry Hughes Wilson, directeur des opérations militaires au ministère de la Guerre, adoptent
un plan de débarquement du Corps expéditionnaire britannique en France en cas d'attaque
allemande. L'état-major de la Royal Navy s'oppose à ce projet qui serait trop long à mettre en
œuvre ; les Allemands seraient à mi-chemin de Paris avant que l'armée britannique puisse
agir. En plus, les quatre à six divisions que les Britanniques seraient susceptibles de mettre sur
pied auraient peu de poids dans une guerre où chaque camp alignait entre 70 et 80 divisions.
Une autre option envisagée par l’état-major britannique est de débarquer à Anvers en cas
d'une menace de l'Armée allemande sur ce port bien abrité dans l'estuaire de l'Escaut, à partir
duquel la puissante marine de guerre bâtie par l'empereur Guillaume II pourrait menacer les
communications de l'Angleterre dans la Manche.

Dans les deux camps, la course aux armements s’accélère et il y a surenchère dans la
préparation de la guerre. Les dépenses consacrées aux armées s’envolent. Les fortifications
frontalières (du moins à la fin du XIXe siècle), l’artillerie (le fameux canon de 75 de l’armée
française), les canons lourds allemands et les flottes de guerre (le Dreadnought britannique et
les cuirassés allemands) absorbent une bonne partie des budgets des États. Le matériel est
modernisé et la durée du service militaire allongée dans plusieurs pays : en France, la durée
du service militaire passe à trois ans en août 191332 pour pallier (dans une certaine mesure)
l’infériorité numérique de la France face à l’Allemagne. En effet, si, en 1870, les deux pays
avaient une population quasi identique, en 1914 l’Allemagne comprenait une population de 67
millions33, tandis que la France, ayant à peine comblé la perte de l’Alsace-Lorraine, était
peuplée d'environ 40 millions d’habitants34. En Belgique, une loi instaure le service militaire
obligatoire et l'armement des forts de l'Est est accéléré, mesures destinées à rendre crédible la
volonté belge de défendre la neutralité du pays contre toute attaque, comme le traité de 1831
garantissant l'indépendance, en fait obligation au royaume. C'est la seule façon d'espérer que
la France et le Royaume-Uni rempliront leur devoir de garants en venant au secours de la
Belgique si celle-ci est envahie par l'Allemagne, ce qui paraît la perspective la plus probable.

Le détonateur du processus diplomatique aboutissant à la guerre est le double assassinat de


l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse
morganatique Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, à Sarajevo le 28 juin 1914 par un
étudiant nationaliste serbe de Bosnie, Gavrilo Princip35. Les autorités autrichiennes
soupçonnent immédiatement la Serbie voisine d’être à l’origine du crime. L'Autriche-Hongrie
interpelle l'Allemagne sur cela, mais pas l'Italie. Le 5 juillet, l’Allemagne assure l’Autriche-
Hongrie de son soutien et lui conseille la fermeté. Les Autrichiens pensent battre facilement la
Serbie et lui donner ainsi une bonne leçon qui calmera ses ardeurs expansionnistes. Il semble
au haut commandement allemand que jamais les chances d’un succès contre la Serbie, la
Russie et la France ne seraient aussi favorables. C’est la politique dite « du risque calculé »
définie par le chancelier Bethmann-Hollweg. L’Autriche, quant à elle, compte profiter de
l’occasion pour éliminer la Serbie en tant que puissance dans les Balkans36.

Entrée en guerre
En Allemagne, Guillaume II assure l'Autriche de son appui inconditionnel. C'est alors que
survient l'attentat de Sarajevo, prétexte pour l'Autriche d'en finir avec le foyer pro-slave que
constitue la Serbie.
Déclarations de guerre en 1914

 28 juillet : Autriche-Hongrie à la Serbie ;


 1er août : Allemagne à la Russie ;
 3 août : Allemagne à la France ;
 4 août : Royaume-Uni à l'Allemagne ;
 6 août 37 : Autriche-Hongrie à la Russie ;
 11 août : France à l’Autriche-Hongrie ;
 13 août : Royaume-Uni à l'Autriche-Hongrie ;
 23 août : Japon à l'Allemagne ;
 3 novembre : France et Royaume-Uni à l'Empire ottoman.

elon le critère linguistique on distingue trois groupes de pays : les Balkans aborigènes : Albanie,
Grèce, Kosovo et Roumanie ; les Balkans slaves: Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Macédoine
du Nord, Monténégro, Serbie et Slovénie ; les Balkans turcs : Turquie d'Europe.

Les Balkans sont une des trois « péninsules » de l'Europe du Sud, mais cette appellation ...... 1380-
1394 : les Turcs ottomans conquièrent les États bulgares et la Serbie, encerclant Constantinople. La
Bosnie est rattachée à la Hongrie.

Assassinat à Sarajevo

La cause immédiate de la Première Guerre mondiale fut l’assassinat de l’héritier du trône


d’Autriche, l’archiduc Franz Ferdinand, le 28 juin 1914 à Sarajevo. L’assassin était Gavrilo
Princip, membre de la société de la Main Noire. Cette société faisait partie d’un mouvement
nationaliste serbe visant à unifier la Serbie et d’autres États slaves appartenant alors à
l’Empire austro-hongrois.

1°/ Les causes lointaines


* La rivalité des intérêts économiques et financiers :
exemple : L'Allemagne chasse le Royaume-Uni de l'Empire Ottoman donc inquiétude de ce
dernier pays pour ses possessions dans la péninsule arabique (pétrole) et en Egypte (canal de
Suez).

* Les nationalistes :
- ceux des grans Etats (expansionisme)
→ France veut récupérer l'Alsace / Lorraine
→ Allemagne veut annexer l'Autriche
→ Italie veut récupérer les "terres irrédentes" (séparées)
→ ...

- ceux des minorités nationales


exemple : volonté des Serbes de libérer leurs frères slaves maintenus dans l'Empire Austro-
Hongrois.

Ces motifs provoquent la formation de 2 blocs antagonistes :


- la Triple Entente avec la France, le Royaume-Uni et la Russie.
- la Triple Alliance ou Triplice avec l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie.

Les causes de la 1er GM :


Les causes lointaines : En 1914, l'Europe domine le monde militairement, économiquement et
culturellement, car elle possède d'immenses colonies, en particulier en Afriqueet en Asie, et
ses capitaux sont présents sur tous les continents. Le Royaume-Uni et la France sont les deux
grandes puissances coloniales. Les rivalités avec les autres États européens sont doncfortes
(ex : concurrence au Maroc entre l'Allemagne et la France).
- Ces rivalités sont fortes en Europe également :
Rivalités territoriales entre l'Allemagne et la France, qui revendiquel'Alsace-Lorraine perdue
en 1871
- Développement du nationalisme dans les Balkans, ou les minorités nationales cherchent
l'appui d'États plus grands (ex : les Serbes veulent rassembler les Slavesd'Autriche-Hongrie et
sont soutenus par la Russie).
Des alliances se mettent donc en place :
Triple Entente : France, Royaume-Uni, Russie.
Triple Alliance : Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie.
Les causesimmédiates : Le 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand, héritier de l'Empire
d'Autriche-Hongrie est assassiné à Sarajevo par un étudiant bosniaque :
Les alliances fonctionnent et, un mois après avoirlancé un ultimatum, l'Autriche-Hongrie
déclare la guerre à la Serbie.

Les étapes de la 1er GM :


Le conflit débute en août 1914 par une guerre de mouvement qui dure jusqu'en décembre
1914.L'offensive allemande par la Belgique n'est stoppée qu'en France que par la bataille de la
Marne en septembre (taxis du général Joffre) C'est ensuite la « course à la mer ».
La guerre de position dureensuite de 1915 au printemps 1918 quand les armées s'enterrent
dans des tranchées le long d'un front de 700km. Les très dures batailles de Verdun (février à
juin 1916) et de la Somme en 1916 ne modifientpas la ligne de front, mais les pertes sont très
nombreuses (500 000 morts de chaque côté) et incitent les deux camps à rechercher de
nouveaux alliés (Turquie pour les Empires Centraux, Roumanie...
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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les Etats-Unis ont connu une formidable
croissance économique. Personne ne s'imagine alors qu'en une simple journée à Wall Street le
pays s'apprête à provoquer l'une des plus graves crises économiques de l'Histoire : la Grande
Dépression. De ce fameux "jeudi noir" de 1929 à la Seconde Guerre mondiale, la débâcle
s'est propagée dans le monde entier. Au cours d'une récession de dix longues années, les
pays les plus concernés connaîtront d'importants bouleversements sociaux et politiques,
jusqu'à favoriser l’ascension d'un certain Adolf Hitler en Allemagne.

Le krach boursier du 24 octobre 1929


Au cours des années 1920, les Etats-Unis entrent dans une phase de reconstruction où
l'économie connaît un certain essor. Mais le système américain est parsemé de failles. Outre la
surproduction industrielle, ce dernier repose principalement sur la spéculation boursière et le
crédit. La population emprunte de manière excessive pour pouvoir investir en bourse. Ainsi,
lorsque les prix viennent à baisser, les actionnaires s'empressent de revendre leurs titres avant
qu'ils ne perdent trop de valeur. La panique s'empare rapidement de Wall Street le jeudi
24 octobre 1929 et mène irrémédiablement à la journée du "jeudi noir", où près de
13 millions d'actions sont mises en vente. Le cours s'effondre et toute l'économie américaine
sombre à une vitesse folle. Les industries ne trouvent plus d'investisseurs et la consommation
décroît sans cesse. L'agriculture, déjà en crise depuis des années, plonge davantage, en même
temps que les valeurs de ses productions. Quant aux banques, confrontées à l'incapacité des
actionnaires à rembourser leurs prêts, elles tombent en faillite les unes après les autres.

La récession des années 1930


Au cours des années 1930, la Grande Dépression s'étend progressivement au monde entier, les
économies étrangères étant plus ou moins dépendantes de la puissance américaine. De par sa
politique communiste indépendante, l'URSS est la seule à échapper à la crise. Partout, les
chiffres du chômage connaissent des hausses sans précédent. C'est ainsi qu'Hitler, après
avoir promis le redressement économique de l'Allemagne, est porté au pouvoir. Ailleurs,
les dirigeants tentent tant bien que mal d'endiguer la déchéance de leurs pays par des
dévaluations monétaires et une politique plus protectionniste que jamais.

La politique du New Deal


Aux Etats-Unis, le nouveau président élu en 1932, Franklin Delano Roosevelt, met en place le
New Deal. Cette "nouvelle donne" a pour objectif de freiner les répercussions de la crise avec
de grandes mesures telles que la remaniement du système bancaire, le retrait de l'étalon or, la
dévaluation du dollar, la régulation de la production agricole, des aides sociales et
économiques et le lancement de grands travaux. La politique capitaliste adoptée jusqu'alors
emprunte de nouveaux sentiers, puisque l'intervention étatique prend le pas sur le
libéralisme. Ainsi, la crise de 1929 est née d'un système économique puissant en apparence,
mais dont les bases demeuraient trop fragiles. Une simple journée a suffit pour ébranler le
monde entier pendant dix ans, mettant à jour les faiblesses du capitalisme libéral américain.
Pendant que de nombreuses nations tentaient d'émerger, le nazisme gagnait du terrain.
Bientôt, le monde entrera dans la Seconde Guerre mondiale.

24 octobre 1929 : Jeudi noir à Wall Street


La bourse de New York s'effondre. En quelques heures, 12 millions de titres sont
vendus sur la marché. Constatant la baisse des cours, les spéculateurs cherchent à se
débarrasser au plus vite de toutes leurs actions. Les cours chutent de 30%. Le "krach"
se confirmera le mardi 29. Le "black Thursday" est le commencement de ce qui sera la
plus grave crise économique de l'Histoire. Les Etats-Unis seront ruinés. Et le monde
entier souffrira, tant au niveau économique que politique.
11 mai 1931 : La Creditanstalt se déclare en faillite
Suite au krach boursier de Wall Street, qui a provoqué une terrible crise économique
aux Etats-Unis, la plus grande banque autrichienne est contrainte de se déclarer en
faillite. Fondée en 1855, la Creditanstalt ferme donc ses portes, provoquant ainsi
l'effondrement de la bourse autrichienne. Inexorablement, les troubles économiques
atteindront l'Allemagne, plongeant le pays dans la crise.
13 juillet 1931 : Banqueroute de la Danat Bank
La Danat Bank est obligée, comme sa consoeur autrichienne, de fermer ses portes. La
banque allemande ne peut faire face aux terribles répercussions du krach boursier de
Wall Street et de la crise économique qui en résulte. En effet, les banques américaines,
pour tenter de sortir de la débâcle, récupère tous leurs capitaux investis à l'étranger,
entraînant la ruine de nombreux établissements.
21 septembre 1931 : La livre sterling est dévaluée
Affecté par la crise économique provoquée par le krach boursier d'octobre 1929, le
Royaume-Uni est contraint de dévaluer sa monnaie, la livre sterling, à près de 40%. Il
abandonne également le système monétaire de l'étalon-or, utilisé depuis le XIXe siècle
et dans lequel l'unité monétaire se réfère à un poids fixe en or. Après elle, plusieurs
dizaines d'autres monnaies liées au système devront faire de même, la France y
compris. Epargnée jusqu'alors, elle se refusera à toute dévaluation du franc,
prolongeant ainsi la crise sur son territoire.
2 juillet 1932 : Le gouverneur Roosevelt évoque le "New Deal"
Le gouverneur de l'État de New York, un certain Franklin Delano Roosevelt, futur
président des Etats-Unis, parle pour la première fois du "New Deal" dans un discours.
Cette notion basée sur les théories de l'économiste britannique John Keynes doit
permettre d'enrayer la crise des années 1930 avec des mesures économiques et
sociales.
20 juillet 1932 : Ouverture de la conférence impériale économique d’Ottawa
Afin de s’extraire de la débâcle économique, le Royaume-Uni décide de signer des
accords avec les territoires du Commonwealth. Le but de la conférence est alors de
s’appuyer sur une politique protectionniste. Les négociations aboutiront, un mois plus
tard, à l’adoption de tarifs douaniers réciproques très avantageux.
4 mars 1933 : Le président Roosevelt met en place le New Deal
Franklin Delano Roosevelt est élu président des Etats-Unis d'Amérique en novembre
1932. Investi dans ses fonctions en mars 1933, il lance sa politique de New Deal.
5 mars 1933 : Roosevelt ferme les banques américaines
Au lendemain de son investiture, le président américain ordonne la fermeture des
banques pour une durée de quatre jours. Il espère ainsi mettre fin à la panique causée
par les faillites successives. Dès le 9 mars, elles pourront de nouveau ouvrir leurs
portes, à condition de pouvoir payer leurs créanciers.
6 mars 1933 : Embargo sur l’or décidé par Roosevelt
Les Etats-Unis mettent en place un embargo sur l’exportation de l’or afin de sortir du
marasme économique qui handicape le pays depuis 1929. Dès le mois suivant, le
système de l’étalon or sera abandonné.
31 mars 1933 : Lancement du Civilian Conservation Corps
Parmi les grands travaux lancés par le gouvernement américain dans le cadre du New
Deal, le Civilian Conservation Corps permet d'engager deux millions de chômeurs
pour un programme de reboisement national.
12 mai 1933 : Mesure du New Deal dans l’agriculture
Au cœur de son programme de redressement économique, Roosevelt fait adopter
l’Agriculture Adjustment Act (AAA). La crise agricole s’est considérablement
aggravée avec le krach boursier de 1929. Le but de la loi est d’accroître les prix des
produits issus de l’agriculture et de mettre fin à une surproduction catastrophique.
Ainsi, des compensations financières sont versées aux agriculteurs par l’État en
échange de la diminution des surfaces cultivées. En outre, l’AAA s’efforce de faciliter
le remboursement de leurs dettes. Les surplus et de nombreuses récoltes sont détruits,
malgré la faim qui tenaille la majorité des Américains.
18 mai 1933 : Création de la Tennessee Valley Authority
La compagnie gouvernementale de la Tennessee Valley Authority (TVA) est mise en
place dans le cadre du New Deal de Roosevelt. Elle vise, par le biais de grands
travaux, à diminuer le chômage. Plus de 12 millions d’Américains sont alors sans
emploi. Ainsi, en aménageant le bassin du Tennessee, le gouvernement s’assure une
valorisation économique de la région tout en diminuant les chiffres catastrophiques du
chômage. Mettant fin aux fréquentes inondations, les barrages construits produiront
suffisamment d’électricité pour subvenir aux besoins de plusieurs millions d’habitants.
16 juin 1933 : Vote de la National Industrial Recovery Act
Dans le cadre du New Deal lancé par Roosevelt pour enrayer la crise économique, les
Etats-Unis adoptent la NIRA, une loi pour le redressement industriel du pays. Elle a
pour but d’améliorer le comportement des industries dans le domaine de la
concurrence grâce à l’intervention de l’État. L’objectif est d’établir des accords entre
les différents groupes, notamment sur les prix, la durée de travail et les salaires. Pour
cela, la NRA (National Recovery Administration) est créée. Les industries ne sont pas
contraintes d’adhérer, mais celles qui acceptent de respecter les codes prescrits
montrent leurs efforts en se dotant d’un logo représentant un aigle bleu et portant les
initiales de la NRA.
30 janvier 1934 : Dévaluation du dollar
En conséquence de la crise économique de 1929, le dollar est dévalué de près de 41%.
14 août 1935 : Le Social Security Act est signé
Afin de porter assistance aux personnes les plus vulnérables, le programme New Deal
va permettre d'entériner une loi sur le Social Security Act, sorte de sécurité sociale.
1 octobre 1936 : La France dévalue le franc
Peu de temps après la victoire du Front Populaire aux élections législatives, la France
décide de dévaluer le franc. Toutefois, le pays réagit bien trop tardivement à la crise
économique qui a suivi le krach boursier de 1929. Lorsque, des années plus tôt, la
livre et le dollar furent dévalués, le gouvernement s'acharna à maintenir les valeurs du
franc Poincaré. La situation mena alors à un déséquilibre important entre les prix du
marché français et ceux du marché étranger. La France, qui jusqu’alors échappait à la
crise grâce à son autonomie financière, fut touchée à son tour. Cette action tardive ne
permettra pas de redresser l’économie du pays, tandis que les autres nations
commencent tout juste à sortir la tête de l’eau.
1. Le Krach de Wall Street
a. La principale cause: la spéculation économique
L’économie américaine semblait en pleine forme dans les années 20. Alors que les pays
européens peinaient à sortir de la guerre, les Etats-Unis avaient connu une croissance rapide
pendant cette période, fondée sur une augmentation de la production industrielle, des
progrès techniques et un travail plus productif (le Fordisme notamment s’imposaient dans les
entreprises). Les banques prêtaient généreusement aux entrepreneurs qui investissaient alors
massivement.

Surtout, un véritable boom spéculatif s’était emparé de la population américaine (6 % en


moyenne détenaient des actions en 1929). L’augmentation considérable des cours (quadruplés
entre 1925 et 1939) attirait les boursicoteurs, des plus importants aux plus modestes.

Les actions étaient achetées souvent à crédit (4/5e des actions en 1929) et on espérait
rembourser les prêts par les plus-values obtenues en vendant les titres, une fois que leur cours
aurait augmenté.

Les entreprises engageaient aussi imprudemment en bourse leurs capitaux de réserve.

Les banques prêtaient à tous très facilement. La hausse appelant la hausse, le crédit soutenant
la montée des cours, la Bourse américaine se mit rapidement à tourner à vide en 1928, en se
déconnectant de toute réalité économique.
b. « Le jeudi noir »
Quelques signes avant-coureurs avaient été décelés notamment une faillite retentissante d’une
entreprise londonienne et des données indiquant une surproduction industrielle mais il n’y a
pas de réaction avant septembre 1929. La bourse alors se montre hésitante, la panique gagne
les actionnaires qui souhaitaient éviter la baisse des cours et le 24 octobre 1929, 13 millions
de titres sont mis en vente sans trouver d’acheteurs potentiels. Les cours dégringolent. La
chute est un peu stoppée le jeudi soir mais les jours suivants, elle s’aggrave dans une panique
générale. L’indice « Dow Jones » (basé sur une sélection de cours d’actions américaines) qui
avait atteint environ 125 $ en 1929, s’effondre à 95 $ en 1930, 55 $ en 1931 et 26 en 1932 !
Certains actionnaires ruinés se suicident.
2. De la crise boursière à la crise économique
a. Le cercle vicieux
Les gens ayant acheté leurs actions à crédit ne peuvent rembourser les banques. Les banques
dans l’incapacité de récupérer leur argent, sont de plus confrontées à une demande massive de
retraits d’espèces par les particuliers inquiets de la situation et souvent elles ont aussi perdu à
la bourse ; une vague de faillites bancaires (plus de 5000) se propage donc dans tout le pays.

Des entreprises ayant investi en Bourse font faillite (23 000 en 1929 ; 30 000 en 1932).
Signe de ces difficultés, la production industrielle chute de 50 % entre octobre 1929 et août
1932.
b. Les conséquences sociales
Les fermetures d’usines provoquent rapidement un chômage très important. Il y a plus de
12,6 millions de chômeurs en 1933 aux Etats-Unis alors qu’ils n’étaient qu’un 1,5 million en
1929. Des millions de gens se retrouvent donc dans la misère, sans abris et obligés d’aller à la
soupe populaire (Cf. Les temps modernes de Charlie Chaplin).

Les agriculteurs sont touchés aussi. Confrontés à une baisse drastique des prix agricoles (57
% environ entre juin 1929 et décembre 1932) ils doivent contracter de nouveaux emprunts
pour rembourser les anciens ; parfois les banques saisissent les terres de ceux qui ne peuvent
plus payer les poussant à l’émigration vers l’Ouest, vu comme un eldorado (Cf. Steinbeck,
Les raisins de la colère).
3. L’extension de la crise et les tentatives de solution
a. La crise gagne le monde
Les banques américaines souhaitant récupérer leurs liquidités investies à l’étranger
rapatrient leurs capitaux. Cette opération rapide et brutale met en difficulté l’économie de
beaucoup de pays notamment européens (l’Allemagne s’était reconstruite pendant les années
1920 grâce à de nombreux prêts américains). Privés de cet argent, les pays doivent donc
diminuer leurs importations (mesures protectionnistes) et leur consommation, rétractant
d’autant le commerce mondial. La crise s’exporte ainsi en 1930 en Autriche et en Allemagne,
en 1932 pour l’Angleterre et en 1933 pour la France.

La baisse soudaine des importations américains met aussi en difficulté leurs fournisseurs de
matière premières (souvent les pays « neufs » comme le Canada ou le Brésil ; le café
brésilien par exemple perd les 2/3 de sa valeur et se retrouve tout juste bon à être utilisé
comme combustible dans les locomotives).

Les conséquences sociales sont dramatiques : chômage, misère sont le lot de beaucoup de
pays.

En 1935, 1/5e de la population britannique ne mange pas à sa faim ; un actif sur deux est au
chômage en Allemagne en 1933 ! Cette situation sociale explosive constitue un terreau
favorable pour des partis extrêmes ; le parti nazi obtient une bonne part de ses suffrages en
1933 parce qu’il promet « du pain et du travail » (Arbeit und Brot) aux chômeurs.
b. Les tentatives de solution
Face à ces difficultés, les Etats essayent de réagir. Les réactions communes sont de deux types
:

- la dévaluation de la monnaie, comme en Grande-Bretagne (où la livre sterling est dévaluée


de 40 % en 1931) et dans la plupart des pays, ce qui permet de stimuler les exportations (les
produits du pays coûtant moins cher).

- la déflation (réduction des salaires et des dépenses pour assainir l’économie) essayée en
France par exemple en 1935 mais sans grand succès. Cette politique économique a même eu
un effet pervers puisqu’en réduisant la consommation, elle a aggravé les effets de la crise.

Des économistes proposent aussi leurs solutions face à cette situation qui n’arrive pas,
contrairement à ce que pensent les libéraux, à se résoudre d’elle-même. Keynes, un anglais,
suggère ainsi de relancer l’économie par la consommation ; par une politique de grands
travaux et d’aides sociales, l’état donne du travail et de l’argent, lequel est réinvesti dans
l’achat de produits industriels, ce qui relance les industries et donc l’économie du pays.

Cette politique est initiée par le président Franklin Delano Roosevelt élu en 1932 ; c’est le
New Deal (« nouvelle donne »). On construit ainsi des barrages (le barrage Hoover), des
routes, des ponts (en 1933-34, 60 % du budget fédéral est consacré à ce type de dépenses); des
aides financières sont distribuées aux entreprises et aux particuliers. L’économie américaine
repart ainsi à la fin des années 30.

D’un point de vue général, tous les Etats rompent avec l’idéologie libérale et
interviennent dans l’économie (règlementations, prix minimum, protectionnisme). Le
maximum est atteint par les régimes fascistes qui prônent l’autarcie. La politique d’armement
en vue de la seconde guerre mondiale sera pour certains (l’Allemagne notamment) un moyen
de résoudre le chômage et de relancer la machine économique.

La spéculation boursière est une technique de gestion d'argent. Elle vise à tirer profit des
variations de cours d'une action de société cotée dans une bourse des valeurs.

L'investisseur qui achète une action espère :

 que l'action lui rapportera chaque année un dividende (fraction des bénéfices
distribués par l'entreprise) ;
 que la valeur de l'action progressera au cours du temps, donc qu'il s'enrichira.
 La Grande Dépression, ou crise économique de 1929, est la crise qui a commencé
avec le krach boursier de 1929, aux États-Unis, et s'est progressivement étendue au
monde entier.
 Ses causes sont multiples : surproduction agricole et industrielle liée à la fin de la
reconstruction européenne après la Première Guerre mondiale, spéculation boursière
débridée aux États-Unis, et crise du crédit bancaire à la suite de la défaillance de
remboursement des emprunts faits par les particuliers et les entreprises.
 Le gouvernement américain, dirigé par le républicain Hoover, ne réagit que
tardivement. Les États du monde touchés par la crise s'enferment derrière des barrières
douanières et, en paralysant les échanges, aggravent la crise. Les gouvernements, faute
de moyens, baissent leurs dépenses. La misère s'installe dans les villes et les
campagnes du monde entier.
 À partir de 1933, le nouveau président américain, le démocrate Roosevelt, décide le
New Deal, politique de relance de la demande et d'organisation de l'économie. Par
contre, en Allemagne, Adolf Hitler, au pouvoir depuis janvier 1933, décide le
réarmement du pays et l'organisation de l'autarcie. La Grande Dépression est en
grande partie responsable de la Seconde Guerre mondiale.

Pourquoi la crise économique ?


De 1922 à 1929, les États-Unis bénéficient d'une période de prospérité importante, mais
inégalement répartie. Pourtant, la crise de 1929 a été précédée de difficultés dans de multiples
secteurs de l'activité économique.

La crise agricole

La Première Guerre mondiale a été bénéfique aux États-Unis, qui augmentent leur production
agricole afin d'exporter vers l'Europe en guerre, en particulier la France. En effet, la
production agricole française chute car d'excellentes terres agricoles servent de champs de
bataille (Picardie, Artois) ; de plus, le travail agricole est bouleversé par la mobilisation,
comme combattants, de millions de jeunes paysans.
Pour produire plus, les agriculteurs américains ont augmenté la surface cultivée et se sont
équipés en tracteurs et autres machines agricoles. Le plus souvent, cet équipement a été
financé par des emprunts bancaires. Mais la paix revenue, les agriculteurs européens
reprennent leurs production, privant les Américains d'une partie de leurs débouchés. La
population américaine qui progresse, mais à un rythme plus faible qu'auparavant (limitation
sévère de l'immigration en 1921 et 1924), n'arrive pas à absorber les produits agricoles
américains.

Dès 1926, la surproduction s'installe et les prix agricoles baissent dans l'espoir d' écouler les
produits. Pour faire face à la diminution de leurs revenus, certains agriculteurs augmentent
leur production et aggravent ainsi la surproduction. Beaucoup de paysans ne parviennent pas à
rembourser leurs emprunts bancaires. Pour récupérer les capitaux prêtés, les banques
saisissent le matériel et les terres, les mettant en vente à bas prix dans un marché saturé. Les
paysans chassés de leurs exploitations émigrent vers les villes, où ils viennent concurrencer
les ouvriers industriels. Les agriculteurs dans la gêne réduisent leurs achats de produits
industriels (machines, engrais et produits de consommation courante), mettant ainsi en
difficulté certaines industries.

Les difficultés industrielles

La Première Guerre mondiale a fortement développé l'industrie des États-Unis, ces derniers
vendent, le plus souvent à crédit, des armes aux Français et aux Britanniques et doivent
équiper leur armée qui va venir combattre en France en 1917-18. La guerre terminée, une
partie de l'industrie américaine doit faire une conversion vers des activités civiles. Certaines
branches progressent fortement : l'acier, le pétrole, l'électricité double entre 1920 et 1929.
L'automobile et l'appareillage électrique sont en plein essor. Cependant, d'autres secteurs
augmentent moins : les constructions navales et ferroviaires, l'extraction du charbon, les
industries agro-alimentaires. Ce boom industriel est favorisé par la généralisation de nouvelles
méthodes de travail comme le taylorisme et le travail à la chaîne qui accroissent la
productivité. Pour réussir et profiter de cette modernisation, les entreprises se sont endettées
fortement auprès des banques. De très grandes entreprises se créent par rachat de leurs
concurrents (concentration horizontale) ou par contrôle de toutes les étapes de fabrication et
de distribution (concentration verticale). Les grandes entreprises s'entendent dans des cartels
pour imposer leurs prix et fausse ainsi la concurrence. Mais cette modernisation limite aussi
les besoins en main d'œuvre (d'où les lois restrictives sur l'immigration). Les entreprises, sauf
Henri Ford, pour augmenter leurs profits, freinent la progression des salaires donc les
capacités d'achat des salariés. Avec la crise agricole les paysans limitent leurs achats. Pour
écouler la production et dégonfler les stocks créés par une production excédentaire face à la
demande, les autorités politiques encouragent le recours au crédit bancaire donc à
l'endettement des entreprises et des particuliers. La publicité qui connaît un grand essor
encourage aussi la consommation.

L'essor du crédit bancaire et la spéculation boursière

Le krach boursier d'octobre 1929


Dès le début de 1929, des signes montrent l'essoufflement de la prospérité : les entreprises
réduisent leurs achats, le taux du crédit augmente afin de freiner la sortie des capitaux.
Consommateurs et spéculateurs boursiers ont moins de facilités. Les résultats financiers en
baisse des entreprises américaines inquiètent les possesseurs d'actions et les banquiers. Le
jeudi 24 octobre 1929, en raison de l'importance des ordres de vente, les cours des actions
s'effondrent à Wall Street, la bourse de New York. C'est le début du krach boursier qui se
transforme rapidement en très grave crise bancaire.
Pour en savoir plus, lire l’article : Krach de 1929.

La crise devient mondiale


Pour faire face à leurs difficultés financières, les banques américaines tentent de rapatrier les
capitaux qu'elles ont investis en Europe, via des prêts aux banques européennes. Or ces
capitaux placés dans des entreprises, ne peuvent être disponibles immédiatement. Les banques
défaillantes sont mises en faillite. Les clients des banques retirent leurs dépôts bancaires.
Certaines banques ne peuvent restituer les fonds déposés parce qu'ils sont immobilisés dans
les entreprises. Nouvelles faillites et perte de leurs dépôts par les clients. Les banques privées
de fonds ne peuvent plus prêter aux entreprises qui ne peuvent régler leurs échéances (factures
des fournisseurs, salaires du personnel). Ces dernières sont aussi mises en faillite. La crise
bancaire américaine est donc exportée en Europe.

Pauvres en Californie pendant la crise de 1929

Les gouvernements jouent alors le chacun pour soi. En septembre 1931, le Royaume-Uni, en
1933 la France, et 1934 les États-Unis, dévaluent leurs monnaies en espérant ainsi rendre
leurs produits plus faciles à acheter pour les étrangers. Pour sauver son économie on est prêt à
augmenter le chômage chez les autres. Les pays ferment leurs frontières aux produits
étrangers. Le Royaume-Uni renonce au libre- change établit au XIXe siècle et réserve son
commerce à son empire colonial ; la France en fait de même pour ses colonies. Les États-Unis
augmentent de quarante pour cent leurs droits de douanes. Les pays pratiquent le dumping en
vendant à perte leurs produits. Dans certains pays on détruit les produits pour tenter de
maintenir les cours, ainsi au Brésil, on brûle du café dans les locomotives à vapeur des
chemins de fer. Le commerce international est paralysé : de 1929 à 1932, les échanges
internationaux baissent d'un tiers en volume et de deux tiers en valeur.

Malgré ces interventions des états les prix baissent car les acheteurs font défaut (selon les
pays, baisse de 30 a 40 pour cent pour les prix de gros entre 1929 et 1933). Les entreprises
privées d'argent et de crédit bancaire réduisent leurs production, licencient leur personnel, le
chômage augmente (en 1933, aux États-Unis il y a 12 millions de chômeurs, il y en a autant
en Allemagne pays beaucoup moins peuplé et la France détruit près d'un million d'emplois de
1931 à 1936). Privée d'emplois et de revenus, une grande partie de la population tombe dans
la misère. Les bidonvilles se multiplient, comme les Hoovervilles aux États-Unis.

La Société des Nations (SDN ou SdN1) était une organisation internationale introduite par le
traité de Versailles en 1919, lui-même élaboré au cours de la conférence de paix de Paris,
pendant laquelle est signé le Covenant ou le Pacte qui institue la SDN, afin de préserver la
paix en Europe à la fin de la Première Guerre mondiale. Basée à Genève, dans le palais
Wilson puis le palais des Nations2, elle est remplacée en 1945 par l’Organisation des Nations
unies, qui reprend un certain nombre de ses agences et organismes.

Le principal promoteur de la SDN est le président des États-Unis Woodrow Wilson. Le


dernier des dits Quatorze points de Wilson de janvier 1918 qui préconise une association des
nations constitue la base politique officielle. Toutefois, le Sénat américain, en s’opposant à la
ratification du Traité de Versailles, vote contre l’adhésion à la Société des Nations et les
États-Unis n’en font pas partie.

En plus d'être un traité de libre-échange affirmé dans les trois premiers des Quatorze points de
Wilson3, les objectifs de la SDN comportent le désarmement, la prévention des guerres au
travers du principe de sécurité collective, la résolution des conflits par la négociation, et
l’amélioration globale de la qualité de vie.
Cependant, la Société n’a pas de force armée « en propre » et, de ce fait, dépend des grandes
puissances pour l’application de ses résolutions, que ce soit les sanctions économiques ou la
mise à disposition de troupes en cas de besoin. Les pays concernés sont peu disposés à
intervenir. Benito Mussolini déclare ainsi : « la Société des Nations est très efficace quand les
moineaux crient, mais plus du tout quand les aigles attaquent ». Dans l’entre-deux-guerres,
trois pays (l’Allemagne nazie, ainsi que le Japon en 1933, et l'Italie en 1937) quittent la SDN.

Après de nombreux succès notables et quelques échecs particuliers dans les années 1920, la
Société des Nations est totalement incapable de prévenir les agressions des pays de l’Axe
dans les années 1930.

Malgré le règlement pacifique de tensions et conflits mineurs (dans les îles Åland, en Albanie,
en Autriche et Hongrie, en Haute-Silésie, à Memel, en Grèce face à la Bulgarie, en Sarre, à
Mossoul, dans le sandjak d’Alexandrette, au Liberia, entre la Colombie et le Pérou), la SDN
est considérée comme un échec car elle ne parvient à enrayer ni la guerre civile espagnole, ni
l’agression italienne contre l’Éthiopie, ni l'impérialisme japonais, ni l'annexion de l'Autriche
par Hitler, ni la crise des Sudètes, ni enfin les menaces allemandes contre la Pologne, c'est-à-
dire l'ensemble des crises internationales qui préludent au déclenchement de la Seconde
Guerre mondiale. De plus, sa gestion de certaines colonies par des puissances européennes
sous le format de mandat posera des problèmes dont les effets seront effectifs jusqu'à nos
jours (Rwanda, Proche-Orient).

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