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ET DE LA DORURE

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DES METIERS DE L'ENCADREMENT Numéro 11 /Dctobre-novembre-décembre 1991 -40 FF
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LA BOUTIQUE DE L'ENCADREMENT - 1 bis, rue Mornay - 75004 PARIS
TOUS LES TROIS MOIS Sommaire
LAREVUE
DE L'ENCADREMENT
ET DE LA DORURE
ÉDITORIAL
ISSN 1145-3478
NEWS
RÉDACTION Chryslor 199 î :le cadre en fête à Nancy - Asphyxie du marché de l'art (suite) •.
Téléphone:(1)43.27.62.29
Fax: (1)43.20.40.66 T.V.A. -Mode d'emploi • Le musée des BeauxArts deUlle fait peau neuve • Les
ADMINISTRATION, PUBUOTÉ
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febricatlon de cadres françaises. Une figure de proue dans ledomaine ducadre
Gérantet directeurde la publication : d'art.
Claude LOMBARD
Rédacteur en chef:
Étienne BERTRAND
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ÉTUDE 18
André MANGANI Le papier de longue conservation -Ses raisons d'être -Son avenir. Présentation
Ont collaboré à ce numéro : d'un produiten voiede développement.
MarcARABYAN, MichelAUBRY, Adrien CARLE,
AlexiaGUGGEMOS,Claude LOMBARD,
Marion MABLORD, François PÉRÉGO, IMAGES 25
Nousremercions M.Philippe HAVARD,
M. Philippe BARETJE et ses collaborateurs, Joël Crespin etses cadres à modeler • Galerie ;Antoni Tapiès expose à la Galerie
quinousont aimablement reçuspour répondre Leiong.
à nos questions.
Textes : © La Revue de l'Encadrement s.a.r.l.
Photos : © Michel AUBRY, HA SEGALEN, VITRINES 29
François PÉRÉGO, Galerie LELONG, Le Crochet X • Cassese : lamachinede découpe Fletcher 2100 • Jean-Luc laloux
NGUYEN, Claude L. LOMBARD.
et lecadresanscadre• Journéeportes ouvertes à laBaguette de Bois • Dorvilliers
Les textesreçusne sont pas renvoyés après - le cadeau de luxe.
utilisation ; leurenvoiimplique l'accordde leurs
auteurs pour librepublication. Les indications de
marque, lesadresseset les prixqui peuvent
figurer dans lespages rédactionnelles sont
donnés à titre d'information, sans aucun but FEUILLETON TECHNIQUE 33
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Reconnaître une estampe, dixième épisode - La taille d'épargneet lebois debout,
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France
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Europe REVUE DE PRESSE 38
— 4 numéros 250 F
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Le Manuel de l'artiste • Le métier du peintre • Le lustre de lamain• Encadrement :
histoire et techniques.
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— 4 numéros 270 F
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— 5 exemplaires ^t plusde chaque numéro
au même nom : remise de 20 % La reproduction même partielle destextes et desillustrations originales contenus dansce numéro eststrictement interdite.
Ils sontlapropriété exclusive de La revuede l'Encadrement s.a.r.l. quise réserve tousdroits de reproduction et de traduction.
Numéros antérieurs
— L'exemf^aire 55 F (dont 15 Fde port)
Règlement par chèque bancaire ou postal à
l'ordre de lA REVUEDE L'ENCADREMENT.
L'intérieur de La Revue de l'Encadrement
Compositionet miseen page : et de la Dorure est imprimé sur papier
Photolittéra(Paris) - (I) 43.27.62.29. Chronos 90 g des papeteries Zuber Rieder
Photogravure : Prisme 2000 (Vincennes).
Impression : Imprimerie Aençonnaise (Alençon) à Boussières - 25320.

Dépôt légal 1 trimestre 1992.


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LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE lADORURE - m 10CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


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v;;;-

Éditorial

Le papier nouveau est arrivé

Voicile premier numéro de notre Revue dans sa livrée "longue conservation


vit Pourquoi ce choix ?Lesraisons en sont multiples. Pour une image de marque,
pour être en tête d'une tendance appelée à se généraliser dans les années à venir,
mais aussi pour participer à la dijfusion de ce support encoremal identifié, pour
le faire connaître et aider à dissiper quelques incertitudes et confusions.
Passade sans réel fondement pour les uns, luxe superflu pour les autres, le papier
neutre souffre en effet d'être mal connu. Il doit en partie cette perception
imprécise à la multiplicité de ses appellations qui font souvent référence à un
engouement temporel pour l'écologie, ce qui lui vaut quelquefois d'être confondu
avec le papier recyclé, alors qu'il en est sensiblementdifférent.
Nous étudierons dans ce numéro les spécificités de ces papiers, après avoir
constaté que, si leur mise sur le marché constitue un phénomène relativement
nouveau, la question de la dégradation des livres et œuvres d'art sur papier ne
date pas véritablement d'hier.
Les bibliothécaires (notamment) ont commencé à se plaindre de la qualité des
papiers à la fin du siècle dernier. Leur désaveu visait les papiers "modernes" de
l'époque, ce qui correspond à l'apparition des premières machines véritablement
industrielles qui travaillaient la pâte de bois.
A partir des années 1930, des chimistes ont mis egi évidence le processus de
destruction du papier par acidification mais il faudra encore presque un demi-
siècle pour que le phénomène cesse d'être la seule affaire de quelques
spécialistes. En 1975, la première norme voit le jour, publiée parla « National
Historical Publications and Records Commission » aux États-Unis ; elle sera
reprise une dizaine d'années plus tard parl'« American National Standard for
Information » (ANSI 239.48.1984). C'est sur ce dernier texte, qui fait encore
autorité aujourd'hui, que travaillel'I.S.O. (International Standard Organisation)
pour édicter une norme qui sera, cette fois, internationale, et qui ne devrait plus
tarder à sortir.
Le problème est aujourd'hui ressenti comme crucial. Au printemps 1990, une
enquête réalisée par la Bibliothèque Nationale sur quelque 21 000 volumes a
démontré que 63 % avaient un pH inférieur à 5,5. 'Tous les volumes acides
n'étant pas forcément fragiles (pas encore), la B.N., après avoir étendu la validité
de ce sondage à ses dix millions d'ouvrages, estime cependant que deux millions
d'entre eux nécessitent une désacidification. Les spécialistes ne sont pas d'accord
sur le coût financier de l'opération. Les dernières estimations réalisées en Suisse
indiquent un chiffre de 80 à 150 francs (suisses !) par volume...
Pour ce qui est des œuvres que les encadreurs sont à même de retrouver sur leurs
établis, la question se pose un peu différemment dans la mesure où, si la
désacidification d'une litho est relativement plus simple que celle d'un livre, un
travail à l'unité est en revanche toujours plus complexe qu'un traitement en
grande série. Sans oublier que si désacidifier, c'est conserver, ce n'est pas
restaurer...
Mais encadrer, c'est conserver (c'est ce qu'édicté la Charte de l'Encadrement) et
en cette matière, l'acidité dont les effets, encore ignorés dans nos ateliers il y a
quelques années, commencent à être connus, est aujourd'hui proscrite. Nous
allons donc, avec toute la simplicité possible, faire encore un pas en avant dans le
domaine de la sauvegarde des papiers précieux.
Enfin, pour clore cette présentation avec le sourire, il nous est agréable d'imaginer
que dans deux ou trois siècles, les petits enfants de vos petits enfants liront votre
Revue comme un livre d'histoire.
Votre histoire.
L'équipe de la rédaction.

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE - N"! 10CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


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Chryslor 1991 :
Le cadre en fête
à Nancy Vingt-trois pièces vendues aux enchères
dans un décor somptueux.

L'exposition florale Chryslor, annoncée les quelque trente mille qui l'ont visitée ont L'après midi du mêmejour, M. 7\ubry avait
dans notre numéro 9, s'est déroulée du 7 au unanimement exprimé leur admiration. Pour organisé une visite du Musée de l'École de
11 novembre au parc des Expositions de le faste de lafête florale, bien sûr, mais éga Nancy et une excursion commentée dans la
Nancy où elle a rassemblé beaucoupde mon lement pour la qualité de l'exposition d'en ville le lendemain.
de. Toutes les personnes interrogées, parmi cadrement, dorure et laque, organiséeà l'in L'exposition d'encadrement, dorure et
térieurde Chryslor par r7\ssocation nationale laque comptaitenvironquatre-vingt travaux
des Chartistes. présentés sur plus de soixante mètres de ci
La manifestation, axéeautour du chrysan maises, généreusement éclairés. L'abord de
thème, a été inauguréelejeudi 7 novembre cette exposition étaitdécoré d'une palette de
par l'archiduchesse d'Autriche, Princesse de peintre de plusieurs mètres de long, repro
Hongrie, Walburga de Habsbourg-Lorraine, duite en chrysanthèmes de toutes les cou
fleur impériale oblige. leurs.
Le lendemain, FR3, pour qui le dynamis Le lundi soir a été consacré à une vente aux
me régional n'est pas un vain mot, visite le enchères instaurée au bénéfice des Œuvres
salon, et interviewe au passage M. Michel 7\u- hospitalières de l'Ordrede Malte. Vingt-trois
bry, leprésident des Chartistes, instigateur de oeuvres ont été proposées à lavente ; dix-sept
l'exposition artisanale, qui exprime sa satis ont été vendues, plus cinq cadres ornés de
faction. compositions florales. Plus de vingt-mille
Le samedi matin. M™ Gabrielle Cornevin francs ont été ainsi recueillis.
et M. PierreMauryassuraient chacun un ex Tous les participants des métiers de l'enca
posé sur les techniques de sa spécialité, res drement sans exception confirment que
pectivement le laque et la dorure (ainsi que Chryslor a été pour eux une belle réussite.
l'encadrement), exposés appuyés de projec M. Aubry estimequant à lui que siun tiers seu
tionsde courts métragesvidéo. Plus de cent lement des visiteurs du salon floral a défilé de
personnes assistaient à ces conférences. vant les travaux d'encadrement, cela repré-

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE - N°110CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


I et moraux ducommerce des voquer une catastrophe pour un marché na
"i tionaldont l'étatde santé aujourd'hui est par
I imi avec lesd'art et de collaborer
pouvoirs publics à ticulièrement fragile et, corollairement, un
l'élaboration des textes lo- désastre pour la création vivante.
Nous avons cependant déjà obtenu le re
Nous avons rencontré Ma- tour à une T.VA. de 5,5 % pour les artistes
rie-Claire Marsan pour re- vivants.
•fc cueillir son commentaire sur
_ ^^3 l'application de la nouvelle loi.
H L.R.E. - Concernant l'appli-
H cation de loi sur la T.V.A., le
B Comité a-t-il été consulté ? T.V.A. - Mode
Une mise en scène prestigieuse pour des
M.-C. M. - Oui, mais aux ol>
servations que nous avons
d'emploi
réalisations de grande classe
formulées, il nous a été répondu qu'iln'yavait
pas de raison pour que lesartisteséchappent La Société des Auteurs dans les 7\rts Gra
à cette taxation qui concerne un marché phiques et Plastiques (AD.A. G.P., 11 rueBer-
sente quelque dix mille personnes sensibili comme un autre. C'est évidemment une vue ryer, 75008 - PARIS Tél. : 43.59.09.79), ré
sées à l'artde nos métiers, résultat qui concré simpliste des choses et une réflexion à très pond aux questions que les artistes et
tise à lui seul un succès. court terme car cela va plus loinque le simple professionnels de l'artse posent aujourd'hui.
marché ; cela touche aussi le patrimoine. A partirdu 1" octobre 1991, s'appliquela
L.R.E. - Comment expliquez-vous que Jack loi n°9l-716 du 26 juillet 1991, une loi en
Lang ne soit pas intervenu pour désapprou core très contestée mais surtout relativement
L'asphyxie du marché ver cette loi ? complexe.
M.-C.M. - Eneffet,Jack Lang ne s'estjamais L.R.E. - Qui doit payer et à quel taux ?
de l'art (suite) «primé sur lesujet, ni devant les profession A.D AG.P. - Tous les artistesindépendants
nels, ni publiquement. et ayants droit dont lechiffre d'affaires annuel,
Marie<Ilaire Marsan, déléguée générale L.R.E. - Comment se fait-il que les experts en tant qu'auteur, dépasse 245 000 F.
pour le Comité des Galeries d'Art (C.P.G.A., ministériels ne vous écoutent pas ? Lasitua Sont également concernés, les artistes
5 rue Quentin-Bauchart, 75008 - Paris, Tél. ; tion n'est-elle pas assez préoccupante ? bénéficiant de la franchise (moins de
47.23.74.29),estdevenue "spécialiste en ma M.-C. M. - Ils pensent que nous défendons 245 000 F), s'ils le souhaitent. Les artistes
tière de T.VA ". En effet, le Comité a pour vo des intérêts corporatistes. Leur plan a été vivants sont alors assujettis à un taux de
cation d'étudier les problèmes de la profes conçu selon le marché tel qu'ilétait il y a deux 5,5 %, lors de la livraison de leurs œuvres et
sion et de centraliser ses demandes. Son but ans, mais la situation actuelle est tout à fait sur leurs droits d'auteurs, à l'exception du
principal estde défendreles intérêts matériels différente et ce manque de lucidité va pro droit de suite qui est exonéré. Les ayants

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LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE U DORURE •N"! 10CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


laT.VAsurlapres- novembre feront l'objet, à titre exceptionnel,
d'une déclaration au 15 décembre, celle du
chiffred'affairesde décembre devant être dé
A jém rée. Dans le cas où
lagalerieagit com- posée au plus tard le30avril 1992, avec celles
commission- desopérations réalisées enjanvier, février et
^ ^ naire, courtier ou mars 1992.

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rA.D.A.G.P., ou biense procurerl'instruction
w tion. si elle agit en quicommente la loi, au Journal Officiel, 26,
«y jSl I vertu d'un mandat rue Desaix, 75015 Paris.
préalableet explici- Citons également La Revue Fiduciaire ("In
^ te; si elle ne de formations hetxtomadaires" du 30 novembre
^ vient jamais pre I99I, pp. 14 â 17), librairie; 102, rue La
Ài^ . M. W.. priétaire des Fayette, 75010Paris-(Tél. ; (1) 48.40.80.44).
œuvres ; si elle est
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est fixé, au préalable, d'après le prixde ven
te de l'œuvre. Aors, l'artisteest imposable au
taux de 5,5 % sur le prixtotal de l'œuvre et il
droit sont assujettis à un taux de 18,6 % s'ils peut déduire la T.V.A. sur la commission fac Le Musée
vendent des oeuvres de leur ascendant ou turée par la galerie.
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L.R.E. - Quelles sont les opérations impo sont pas remplies, la galerie est fiscalement de Lille
sables ?
A.D.A.G.P. - Toutes les opérations de
considérée comme acheteur-vendeur de
l'œuvre. Dans ce cas, elle est imposable swr
fait peau neuve
ventes d'oeuvres graphiques et plastiques, le montant total de l'œuvre et l'artiste doit
ainsi que lesimportations d'oeuvres d'art par payer laT.V.A. (5,5%) sur le prix de vente de Pendant sa fermeture pour travaux, le mu
lesartistesou leursayants droità lasuited'un l'œuvrediminué de la commission de la ga sée de Lille présente ses collections dans les
achat direct. Maisaussi, toutes les cessions de lerie. bâtimentsde l'Flospice Comtesse. Sous ra|>
droit patrimoniaux ; droits de reproduction, Enfin, lorsque la galerie achète l'œuvre à pellation Art Septentrional, la conservation
droits de représentation et de copie privée, à l'artiste, l'artiste doitpayerlaT.V.A. (5,5 %) sur présentedes collections de peintures, objets
l'exception du droit de suite. la totalité du prix d'adjudication. Il peut dé d'art et mobilier des Flandres, Flollande et
Par ailleurs, les artistes qui bénéficient de duirelaT.V.A. facturée parlecommissaire-pri- France du Nord, particulièrement des XV^,
la franchise, ne sont pas dispensés du paie seur sur sa commission d'intermédiaire. XVF et XVir siècles.
ment de la T.V.A sur les importations. Enfin, les œuvres de commande ; la ré Des noms comme Frans Floris, Pieter Last-
En revanche, sont exonérés : les prix, ré munération de l'artiste concernant les travaux man (maître de Rembrandt) Jacob Jordaens,
compenses, aides, bourses et sommes per d'étude et de conception et la livraison de ErasmeQuellin ouJan Fytyreprésentent l'art
çues au titre d'aide à la création; les cours l'œuvre est soumise à la T.V.A. au taux de des XVT et XVIF siècles à côté d'œuvres plus
donnés à des élèves par des artistes ; les 5,5 %. récentes de Louis-Léopold Boilly ouJean-Bap
œuvres exportées, à condition de justifierde tiste Wicar (éléve de David) pour le XVIIF et
la réalité de l'exportation ; les sommes per L.R.E. - Quand doit-on payer la T.V.A ? même le XIX^, puisque l'on peut également
çues au titre de droit de suite. A.DA.G.P. - Pour les livraisons d'œuvres, y voir, par exemple, un portrait de Courbet
L.R.E. - Quelles sont les bases de l'imposi sur la totalité du prix, au moment de la livrai parArmand Gautier (égalementamide Bau
tion ? son, quelle que soit la date d'encaissement delaire et Van Gogh).
A.D.A.G.P. - Tout d'abord, pour lesartistes de ce prix ; pour les prestations de services, L'exposition prend place pendant toute la
qui vendent leurs œuvres par l'intermédiaire dont les droits d'auteur, 1orsde l'encaissement durée des travaux du musée de Lille, c'est à
d'une galerie : si l'artisteassure personnelle des acomptes, du prixou de la rémunération. dire du 30 novembre 1991jusqu'à fin 1993,
ment toutes lescharges (publicité, catalogue, L.R.E. - Quand doit-ondéposer la première au Musée de l'Flospice Comtesse, 32, rue de
vernissage) et perçoit le produit intégral des déclaration ? la Monnaie, 59000 Lille (métro Rihour, bus
ventes, la galerie se contentant de louer ses A.D.A.G.P. - Pour les redevables placés 3, 6, 9, S.N.C.F. à 15 minutes).
cimaises, l'artiste est redevable de la T.\/.A. à sous le régimesimplifié d'imposition (C.A. an Quverture ; tous lesjours sauf le mardi et
5,5 % sur la totalité des sommes acquittées nuel inférieur à 3,5 millions de francspour les certains jours de fête (renseignements au
par les acheteurs de ses œuvres ; la galerie ventes de biens et I million de francs pour les 20 5102 62) - Entrée (musée) 10 F;
est imposable sur les sommes facturées à l'ar autres activités) les opérations d'octobre, no groupes : 8 F, scolaires et moins de 16 ans ;
tiste au titre de location des cimaises et l'ar vembre feront l'objet, à titre exceptionnel, gratuit (se rensegner pour les autres exposi
tiste peut déduire la T.V.A sur la prestation d'une déclaration au 15 décembre, celle du tions ou conférence). •

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE U DORURE - N"! 10CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


Les cadres venteurs" de l'histoire de l'art du XX^ siècle. de commandes passées parl'État auprès des
WernerSpies - qui fut déjà commissaire de artistescontemporains.
mis en scène la grande manifestation "Paris-Berlin" en Tombéeen désuétude depuis leXX^ siècle,
du Misanthrope 1978, au centre Georges-Pompidou-se pro cette tradition française a été relancée en
pose de faire redécouvrir l'univers de Max 1983 avec la création du Fonds de la Com
Dans Le Misanthrope, produit par le Stu ErnsL «lecerveau, selon André Breton, leplus mande publique au Centre national des7\rts
dioClassique et mis en scène parCristlan Rist, magnifiquement hanté qui soit ». plastiques. Il s'agitde dynamiser le marché de
seuls les cadres servent de décor, toiles à Environ deuxcent cinquanteoeuvres, peir> la création contemporaine, entre 1983 et
contempler, un espace vide demère lequel tures, sculptures, dessins et collages, présen 1989, le budget consacré aux commandes
les comédiens passent ou s'arrêtent, fixant tés selon un parcourschronologique ponc publiques est passé de 5 à 33 milliards de
leur propre image. tué par les événements qui ont marqué le francs.
«Au départ, précise Cristlan Rist, nous travail de l'artiste ; Devant l'intérêtmanifestépar lescollectivi
avions imaginé, avec Rudy Sabounghi, ledé 1913-1921 : premières peintures, D7\DA à tés locales, cette politiques'étend désormais
corateur, de mettredans ces cadres des per Cologne, collages ; à toutleterritoire (co-financement État-ville) :
sonnages en costumes du XVir siècle, pour 1922-1925; Paris, le SURRÉALISME, pein fontainesde Jean Tinguely et de Niki deSaint-
bien montrer qu'ils étaient les doubles des tures, collages, frottages ; Phalle, à Château-Chinon (1988), de Patrick
contemporains sur scène. Un rappel histo 1926-1929 : grattage, forêts et autres nou Saytour, à Hirson (1989), sculpture d'Étienne
rique, un peu comme le refoulé de la mise vellesimages ; Martin, à Clermont-Ferrand...
en scène. Puis, levides'est imposé. LE CADRE 1925-1932 : frottage, les romans-collages et Par ailleurs, entre 1981 et 1990, le budget
DEVENAIT ALORS LE DISCOURS DU DÉCOR, "Loplop" ; d'acquisition des musées nationaux est pas
là où les acteurs peuvent intervenir. Un dis 1933-1940 : villes, jungles et décalcomanies; sé de 32 à 143 milliards de francs. Enfin, les
positif des regards, un peu comme des agrès 1941 -1955 : l'exil à New York et en TVizona ; grandes compagnies d'assurances peuvent
que lescomédienspeuvent utiliser dans leurs 1955-1976 : le retour en France. désormaisacquérir des œuvres avec lesfonds
improvisations lasqu'ils restent sur la scène « Rien, peut-être, ne sera plus significatif qu'elles gèrent. La sociétéAXA a ainsi acquis
pendant que les autresjouent. que la peinture de Max Ernst, d'une époque le Portrait d'Alphonse d'Avalos du Titien, mis
«De plus, il y avait cette idée d'esquisse, q^ji a connu touslesbouleversements, toutes en dépôt au Louvre pour douze années, au
d'inachevé, qui meplaisait, toujours à la base les raisonsde périr et qui cherche, assisesur terme desquelles elle pourra revendre latoi
de ce que nous faisons » ses ruines, au fond d'une méditation sage, les le, si elle le souhaite.
Les cadres deviennent des miroirs dans le- raisons puissantes et obscures qu'elle a en Le système de la dation''' en acquittement
quels les spectateurs pourront inscrire leur core de subsister. » (TVagon, 1923). des droits de succession a également permis
propre vision de la pièce... d'accroître les collections des musées : dation
A.G. Chagall, acquisition de L'Astrologue deVer-
L'État mécène : meer par le Louvre, dations Picasso qui ont
favorisé la création puis l'enrichissement du
1981-1991
Max Ernst, musée Picasso à l'Hôtel Salé, etc.
Hommageà Picasso par César (1985), ac Il est également apparu un mécénat dit
rétrospective cumulations d'/Vman à la gare Saint-Lazare "d'entreprise"'^' ; l'art offre à l'entreprise une
Du 28 novembre 1991 au 27 janvier (1985), les fameuses colonnes de Buren au nouvelle image d'elle-même, une image de
1992, le Musée national d'Art moderne cé Palais-Royal (1986), le rideau du théâtre de prestige. La loi du 23juillet 1983, sous l'im
lèbre le centenaire de la naissance de Max l'Athénée peintparChambas(1989)...7\utant pulsion de M. François Léotard, prévoit que
Ernst (1891-1976), un des plus grands "in decommandes passées par l'État auprès des «lesentreprises assujetties à l'impôt surle re

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LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE -N°110CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


venu ou à l'impôt sur les sociétés sontautori I.S.F. (Grande Bretagne) SNDE (France)
sées à déduire du montant de leur bénéfice
imposable, dans la limite de 2 % de leur L'Interriatlonal Spring Pair se déroule du 2 Le salon français S.N.D.E. setiendra du 4
chiffre d'affaires, les versements qu'elles ont au 6 février au National Exhibition Center de au 6 avril, porte de Versailles, dans le hall
effectuésau profitd'oeuvresou d'organismes Birmingham, en Angleterre et réunira n° 4. Bien que n'ayant plus l'aura de l'inter
d'intérêt général ». 3 500 exposants. nationalité comme l'an passé,sa fréquenta
Depuis 1983, les taux plafonds de déduc- Ce salon axé sur le cadeau et la maison est tion globale ne devrait pasen souffrir. Les ex
tibilité fiscale des dons ont été augmentés. également ouvert au cadre (moulures et en posants français seront, en toutétatde cause
1987 : création du Conseil supérieur du Mé cadrement) matériel de beaux-arts, gravures au rendez-vous et le concours de l'Encadre
cénat culturel, composé d'artistes, élus, ex et tableaux (originaux et reproductions). ment, orchestré par le Syndicat S.N.D.E., y
perts, chefs d'entreprises... Présidé aujour Renseignements au service étrangers sera reconduit en version nationale.
d'hui par RaymondSoubie, il disposeen 1991 (T.P.S.)au 19(44)81 855 9201.
de 14 milliards de francs pour cofinancer des
actions de mécénat d'initiatives privées.
Cette année, l'exposition Georges Seurat
au Grand Palais, bénéficie, par exemple, des SACA (Italie) Master Art (France)
concours de l'Aérospatiale et d'IBM. Lecou
turier Kenzo va financer durant trois ans une Nettement centré sur nos activités, la Le 4^ Master Art sera, cette année encore,
chaire d'artiste enseignant à l'École des S.A.C.A., qui sera le FRAME IMAGE EUROPE contemporain du S.N.D.E., bien que débu
Beaux-Arts de Paris. A Lascaux, la reproduc 1992, se déroulera du 14 au 17 février à Bo tant un peu plus tôt.
tionde lafameusegrotte, désormais seule ou logne. La S.A.C.A. (Salone Aste Cornici Ac- Toujours porte de Versailles, du 2 au 6 avril,
verte au public, a été financée par Kodak. La cessori) est particulièrement orienté vers ce salon de la conservation et de la restaura
Galerie nationale du Jeu de Paume est sou l'équipement des métiers de l'encadrement tion des oeuvres d'art et du patrimoine orga
tenue par ru.A.P. Enfin, pourra être citée en notamment les machines. Baguettes et nisera, lui aussi une compétition profession
exemple la Fondation Cartier, particulière cadres, encadrements finis et tableaux mon nelle sous laformede deuxgrandsprix ; celui
ment active dans le domaine de l'art contem tés, miroiterie, chevalets et pinceaux, toiles<et de la restauration mobilière qui est ouvert à
porain. couleurs, papiers, cartons, toiles, adhésifs et tousles restaurateurs en exercice (unregret ;
accessoires, ainsi que passepartouts y figure ils doiventêtre âgés de 25 à 35 ans ; c'estun
ront évidemment aussi. Une surface de peu dommage pour les autres mais ils
Artecuadro 100 m^ sera occupée par neuf entreprises n'avaient qu'à pas vieilir), inscrits au R.M. ou
(Espagne) françaises (dont La Revue de l'Encadrement). artistes libres.
Le second grand prix est celui de la res
tauration architecturale et récompensera la
Le salon espagnol qui se tientcette année restauration totale ou partielle d'un édifice;
du 17au 19janvier à Madrid fait partie des Ambiente (Allemagne) le caractère particulier de ce prix est de ré
salons européens véritablement consacrés à compenser à la fois le propriétaire, maître
l'Encadrement (il sera, en 1993, le troisième Le salon de Francfort se tiendra du 15 au d'ouvrage de l'édifice, l'architecte maître
FrameImage Europe). 19février, c'est-à-dire en même temps quece d'oeuvre de la restauration et, bien sùr, l'en
lui de Bologne. Il est cependant plus un sa treprise restauratrice. Une initiative intelli
|l) Cf.La Revue de l'Encadrement-n" 8, p.9, "Dation n'est lon du décor intérieur que spécifiquement
pas donation" gemment construite dont on aimeraitvoir des
(2) Cf. n° 34, p6, "Gens d'artet d'argent" tourné vers les métiers de l'encadrement. exemples plus souvent... •

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LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE - N°110CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


L'homme du métier

AVARD
PÈRES
&
FUS
Dansle Paris des années 1900, les artistespeintres de la ibVe
Gauche avaient unqucutier : Montoamasse. Ilsy ejqtosment
eux-mêmes leurs travaux, la plupart du temps surle trottoir, et
les vendaient surplace.
Montparnasse recevait lafréquentation assidue des amateuK
et collectionneurs de tous horizons ; divoKes activités
connexes à Partpicturals'ysont développées, et se sont
installés marchands de couleurs et autres boutiques de
fournitures pour artistes.
Tirantparti de son implantation dans le quartier depuis 1872,
la maison Havara a naturellementprmosé aux acheteurs
d'art d'encadrerleurstableaux surplace. Sapremière activité
avaitétéla miroiterie, lafabrication de cadres constituant im
service annexe, tout comme la dorure etla ^staïuationjle
bois dorés. Finalement, la miroiteriefut appeléeà disparaître
tandis que l'entreprise ajoutait une nouvelle corde a son arc
avec la restauration de tableaux.
En 1910, lamaison est déjà connue auprès de nombreuses
gcderiesparisiennes. Les artistes de Monmamasse viennenty
moisir eux-mêmes leurspropres cadres etl'on y rencontre des^

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE -N"! 10CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


SILEParis d'aujourd'hui comp
te bien peu d'ateliers d'enca
qui est plus précis qu'"encadre
ment" -, les apprentis entraient à 15
L'esprit d'enbeprise consistait à
faire rivaliser des ateliers dans ce
drement centenaires, ceux ou 16 ans et quittaient l'entreprise qu'ils savaient le mieux fabe ; la bel
qui, parmi eux, sont aussi connus quarante ou cinquante ans plus le ouvrage. Pom un jeune compa
que la maison Havard sont encore tard. Les maisons se connaissaient gnon, citer ses patrons était souvent
plus rares. Il faut dire qu'au début et il y avait aussi une excellente en sa meilleure carte de visite. On sa
du siècle, la corporation avait un tente entre les patrons : par vait que "s'il vient de chez Untel, il
profiltrès différent de ce qu'elle est exemple, il nous arrivait fréquem sait travailler".
maintenant : les ateliers n'étaient ment delivrerdesgrandsmagasins ;
pas aussi nombreux qu'aujomd'bui si notre confrère, à l'autre bout du
mais beaucoup plus importants. XIV arrondissement, avait le lende
Des maisons de fabrication de main une livraison pour le même
(1) La plupart de ces entreprises étaient de
cadres'^' comptant dix ou vingt com magasin , on attendait le jour sui dorure ; l'encadrement constituait,pour
pagnons n'étaient pas rares.« Chez vant et on livrait sa commande avec certaines d'entre elles, une spécialité qui,
nous, indique Philippe Havard, la nôtre. Quinzejours après, c'était plus tard, est devenue l'activité
dans la fabrication de cadres - ce l'inverse... ». principale.

lAREVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE •N°11 OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


De pères en fils
Ceux qui venaient de chez Ha-
vard étaient - et sont toujours - de
ceux-là. Des apprentis, en 1960, »
l'entreprise avait dû en former ime
centaine au total et en juin damier,
le C.F.A. de la Bonne-Graine a de
nouveau décerné le C.A.P. à un ap
prenti de la maison(2)-
Dansla petite familleque consti
tuent les fabricants de cadres issus
de la tradition, tout le monde
Reparure -
connaît le nom d'Havard. Il y a ceux Le détail le
qui connaissent le fils, ceux qui plus fin du
modèle
connaissent le père et l'oncle, et original est
même ceux qui ont connu le grand- redessiné
au 1er.
père. Parmi ces derniers, certains,
qui ont pris aujourd'hui leur retrai
te - qui ont fini par la prendre, se D'tmautre côté,quand ils consta cadres, c'est relativement nouveau ;
rait-il plus juste de dire - ont été ses tent que leur entreprise "tourne il faut prendre assez de recul pour
apprentis dans les années trente et bien", ils trouvent ça normal. Et ce avoir une vue du marché, ce n'est
quarante. Ilssontdelagénération de sentiment n'a rien à voir avec de généralement pas une spécialité ar
Guy et Raymond Havard qui ont l'auto-satisfaction. Tout simple- tisanale.
laissé la direction de l'entreprise àqjent, ils ont appris ce qu'il fallait C'est à cette réalité que l'actuel
Philippe. Lorsqu'en 1960, Raymond faire, ils l'ont fait, et ça a marché. gérantde la s.a.r.l. Havard a été très
Havard a pris lasuccession de son Qu'on nes'y trompe pas, ce n'est pas tôt confronté, avec, sur les épaules,
père, c'était sans penser àunplan de davantage de la naïveté.Toutn'a pas la responsabilité de ce qu'allait de
retraite ou à son régime de Sécvuité été facile tous les jours et le doute venir l'entreprise que lui avaient
Sociale. Il est étonnant de constater faisait également partie du quoti transmise son oncle et son père.
à quel point tous ses confrères desa dien. La règle de vie de cette géné
génération sont "faits sur le même ration a cependant consisté à don
moule" à cet égard. Soudés à leur ner beaucoup et demander peu, ce L'atelier
établi, adeptes indéracinables des quia contribué à laviabilité des en
méthodesancieimes qui les ont fait seignements reçus, résultat couron L'atelier actuel a ceci de particu
vivre et ont fait vivre leur art, ils y né par l'économie florissante de la lier que de nombreuses spécialités
ont été fidèles comme à une pro période des années soixante. Il est s'y côtoient toujoims. A l'évidence
messe. Ils n'y ont jamais failli, et vrai que toutes les générations ne profondément empreint dupassé de
quand aujourd'hui on fait de leur peuvent pasen dire autant. Les suc cette maison qui s'est forgée sa
exemple imeréférence, ilss'en éton cesseurs auront-ils cette chance ? propre histoire, il rassemble tou
nent, intimementpersuadés quecet Le successeur de Raymond Ha joims des encadreurs, des doreurs,
te tendance au culte de la personna vard est son fils Philippe. Très des sculpteurs. La spécialité de
lité- très en vogue aujourd'hui - est conscient de la mutation, d'année en longue date delamaison Havard est
ime vicissitude dont il n'y arien à at armnée, des critères de réussite la fabrique de cadres. Biseaux et la
tendre de bon. Ils restent également d'une entreprise. Très conscient de vis sont aussi sur les établis mais la
fidèlesà la modestie qu'on lem a en sa "chance", très tôt déterminé à ne fréquentation prépondérante d'ama
seignée ; elle fait partie dela cultu paslalaisser passer, il a su mettre au teurs d'œuvres sur toiles a conduit
re (au vrai sens du terme) qu'ils ont goût du jomlesrecettes appliquées l'atelier à enrichir de façon specta-
de leur métier. par ses prédécesseurs : car la for culame son échantillonnage de mou
mule n'était pas infaillible. On sait lures pour satisfaire et la demande
aujourd'hui qu'il nesuffit pasdefai en cadres.
re un bonproduit pour que tout soit Ici, en effet, le cadre reste la par
dit. Il faut savoir gérer, c'est plus tie très essentielle du métier et l'en
compliqué qu'avant ; il faut savoir cadrement reste secondaire. La
(2) Il s'agit d'Olivier, l'un de ceuxque vendre,ce n'est pas donné à tout le conséquence estqu'un cadrene sau
nous avions interrogés dans notre reporta
ge surlaformation (cf. n°3-4, p. 58). monde et, pour un fabricant de rait se résumer à quabe baguettesas-

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE -N«110CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


Les moules
destinés à
l'ornementation
sont dûment
répertoriés et
rangés au •
milieu de
l'atelier.
En amont, le
stockage des
baguettes, la
coupe et
l'assemblage ;
en aval, le
blanc, la
reparure,
l'assiette et la
mî qsi'M M'-ie
dorure.
On aperçoit, à
gauche, une
claie de
séchage des
cadres
blanchi, et à
droite, les
cadres
assemblés,
bruts de blanc
en attente.

semblées. C'est un objet à part en néanmoins quelque huit cents réfié- çais) aux seuls travaux de finition,
tière. Un objet d'art, une réalisation rences... Cela laisse rêveur quand le tout dans cinq ou six petites
tout spécialement conçue et fabri on sait qu'indépendamment de pièces attenantes à la boutique.
quée pourune œuvrepicturale et as leurs dimensions, deux cadres choi L'ensemble forme la moitié du rez-
sociée à elle. On choisit un cadre à sis à partir du même modèle ne se de-chaussée d'un bel immeuble du
partir d'échantillons. Mais ce n'est ront jamais les mêmes. Pour parve XIX® siècle enpierrede taille. L'une
qu'un point de départ. Tout ce qui nir à une telle puissance de travail, desboutiques, laplusspacieuse, est
faitla personnalisation du cadre est quatre générations se sont succé réservée à l'accueil de la clientèle.
dées. Aussi bien à la tête de l'entre
prise que dans l'atelier où sculp
teurs, assemblems, encadreurs,
apprêteurs et doreurs se sont cô
toyés pendant plus d'un siècle. Un
tellieuoùplusieurs spécialistes col
laborent àlaréalisation d'un unique
produit fini est devenu une chose si
particulière aujourd'hui quel'onest
conduit à évoquer le luxe marginal
de certaines disciplines comme la
haute couture ou la joaillerie de
Un moule traditionnel en soufre...
prestige. De fait, dire de l'atelier Ha- ... Et sa version moderne en polymère (ici
devant le moulage qu'elle a permis de
vard qu'il est le grand couturier de fabriquer), qui s'use beaucoup plus vite
la peinture est finalement assez vrai mais présente l'avantage d'être
défini, selon l'époque de la peintu reproductible à moindre coût (en même
et à bien des égards. temps que moins fragile).
re, avec le client : la forme de la Les ateliers, devrait-on dire,
moulure, la qualité de l'or (on peut puisque depuis 1987, la fabrication Elle reçoit du même coup tout
préférer l'argent ou le platine), sa des cadres a été est installée dans le l'échantillonnage de la maison qui
couleur, les nuances de sa patine et XX® arrondissement, les boutiques habille les trois murs. Les vitrines
de celle du bois. et arrière-boutiques du boulevard présentent chacune un ou deux
Bien que chaque fabrication soit Montparnasse étant consacrées, cadres finis, de tailles moyennes,
une pièce unique, le catalogue des outre l'espace d'exposition (on dit pas davantage, ce qui laisse claire
échantillons de départ comprend aujorn^d'hui un show-room, en fran ment apprécier leur importance au

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE-N°11 OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


visiteur et présente déjàl'offre dela
maison comme un produithaut de
gamme. Sans donner l'impression
de grand luxe, toujours un peu su
perfétatoire, une telle présentation
revêt ime qualité essentielle :la clas
se. Quand on parle de préserver et
promouvoir les métiers de l'enca
drement et de la dorure, le premier
pas commence ici. Qu'il soit inté
resséounon par le métier, le passant
quivoitcettedevanture nepeutque
se faire une haute idée du métier
qu'elle abrite.
Le local du XX® arrondissement,
lui, est aménagé au deuxième étage
d'un immeuble récent, entièrement
occupé par des entreprises. L'avan
tage de sa construction moderne est
d'autoriser une surface de plus de Échantillons. Untel degré de finition confère au cadre ia qualité d'une œuvre
d'art à part entière qui va au-delà de la mise en valeur de l'œuvre : c'est un
200 m2 d'un seul tenant. Tous les accompagnement concu et réalisé spécialement pour elle.
postesde travail sont alors disposés
de façon ergonomique, et, quand
c'estnécessaire - poiu la dorure à la maison Havard propose deux types source du succès actuel de la mai
feuille, par exemple - séparés par de copies d'ancien : la vraie copie, son, qui ne se dément pas : « Ha
une simple cloison basse vitrée. Un ssulptée à la main, entièrement réa vard et fils, dit-il, ce sont quatre gé
seulposte estrelativement isolé :ce lisée de façon traditionnelle, et la nérations qui se sont succédées, et
lui du "blanc" de donne qui est ap copie enpâte"semi-traditionnelle". c'est à elles qu'il faut rendre justice.
pliqué au pistolet dansune authen L'ornementation réalisée sur des Je ne suis pour ma part que le der
tique cabine de peinture,avec paroi cadresassemblés, permet de dispo nier maillon de la chaîne. Et si je
aspirante, chauffage, et tous dispo ser les motifs de milieux des mou contribue au succès de l'ensemble -
sitifs de modulation de débit d'airlures et des coins aux endroits re ce qui est vrai - c'est parce que j'ai
comprimé. Pour le reste, l'aire de quis et de présenter à la dorure des su ajouter au savoirfaire de mespré
menuiserie est essentiellement ré cadres totalement prêts et bien sûr décesseursune djmamique de ven
servée à l'entreposage desmoulures d'une seule pièce. L'assietteest pas te, tant en France qu'à l'étranger. Par
brutes et à la coupe. A signaler que sée au même endroit. contre, le métier du cadre, je n'en
la maison dispose aujourd'hui une La dorure est à l'eau et unique suispas dépositaire. Chacunsonta
partie de sa propre production de mentàl'or ou à l'argent. Le coin des lent ».
bois, dans le Loir-et-Cher, ce qui lui doreurs est isolé par une cloisonvi Il est vrai que, comme nous
permet de contrôler très précisé trée destinée à éviter aux précieuses l'avons vu, le magasin du 123,bou
ment les délais d'approvisionne feuilles les cornants d'air. Le bru levard Montparnasse bénéficie
mentainsique la qualitédubois. Ce nissage est effectué sur place ; les d'une présentation qui annonce une
premier poste assine également l'as cadres rutilants sont alors pré-em- prestation de grande qualité. Pour
semblage des cadres. La technique ballés pour être envoyés àMontpar Philippe Havard, savoir vendre,
exclusivement utilisée est l'assem nasse où ils recevront leur finition. c'est commencer par savoir mettre
blage à clés, renforcé par des clous. L'ensemble des postes est confié à en valeur son travail. Le magasin a
Une méthode séculaire qui a faitses un chef d'atelier qui en assiue l'or toujours été fréquenté par des ama
preuves mais qu'il faut savoir exé ganisation, en contact permanent teurs d'oeuvres d'art originales. En
cuter. avec le magasin.. tendons par là des acheteurs qui
A côté du premier poste, l'orne connaissent la valeru d'une toile et
mentation. Les moules traditiormels y mettent le prix quand ils veulent
en soufre dans lesquels la pâte est L'esprit se l'offrir. Quand ils peuvent, aussi.
couléeont progressivement étérem Car même confortable, tout pouvoir
placés par des moules en matériau Il est bien certain que le succès d'achat a ses limites. Surtout sur un
synthétique élastomère qui présen d'une entreprise comme celle-ci ne marché aussiirrégulier que celui de
tent l'avantage d'être facilement s'estpasfaiten un jour. Philippe Ha l'art. Ilreste qu'unetelleclientèle est
remplaçables et à peu de frais. La vard se défend d'aillerus d'être à la généralement assez aisée. Mais ceci

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE •N°110CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


nesignifie pasqu'elle soitforcément années de récession, et toujours et tive - comme toutes ksmodes - ve
prête à investir plusieurs dizaines encore dans les années quatre-vingt- nue d'ailleurs, alors nous nedevons
de milliers de francs dans un cadre. dix, où l'encadrement se cherche et pas douter que d'autres sauront le
Il est alors nécessaire de lui faire doute de ses racines, était et reste faire à notre place. Lorsque tous les
connaître legeste de l'encadrem, de encore unpari difficile àtenir. lieux où se vendent - où peuvent se
1 «1. J A •.i-îy-vii-rx^'VMTÎ
la sensibiliser sur le prix de ce qui or»!Tr\ oait mi'il vendre !! -- les
Aujourd'hui, chacun sait qu'il est vendre les beaux cadres seron
beaux cadres seront
n'est plus seulement la mise un va- infiniment plus facile de ruiner un investis
investis par les catalogues
par les catalogues améri
arneri-
lem d'vme œuvre mais également un acquis centenaire que de construire cains^ proposant tous
cains^^'' proposant tous les
les modèles
modèles
élément de mobilier, participant au une prospérité toute neuve. C'est la de
de moulures
moulures italiennes,
italiennes, espagnoles
espagnoles
style de l'environnement et, pour raison pour laquelle Philippe Ha- etfrançaises, de la Renaissance au
une part modeste mais non négli- vard ne se vante pas, ne plastronne XIX", il sera trop tard pourréagir. Et
geahle, à la valorisation du patri- pas devant le nom de l'entreprise et nous serons - uriefois de plus - les^
moine tout entier. réserve son diagnostic sur l'avenir spectateurs de l'envol d'un marché
«Lorsqu 'un client
« Lorsqu'un hésite suri'in-
clienthésitesur l'in de la profession. Le patrimoine fran- magnifique que nous n'aurons pas
vestissement que représente
représente son çais laisse àses prétendants actuels su prendre»,
cadre, je lui indique que ce qu'il un acquis, un fonds qu'il leur faut
cadre, je Alarmiste
Alarmiste mais
mais tout
tout sauf
sauf défai-
défai
définitive. savoir exploiter. Ce fonds vaut qu'on tiste, Philippe Havard pense que
achète est une valeur définitive, que la
le s'y consacre. Il est magnificent et profession doit segarder
Cela signifie que non seulement le
Cela se garder de sombrer
cadre ne
ne s'usepas (je peux
s'use pas (je me per plein depromesses. Mais ilrequiert dans le penchant corporatiste. Les
peuxmeper-
mettre degarantir
de garantir que dans trente un savoir faire : il nes'agit pas d'at- artisans des métiers de
de l'encadre-
l'encadre
oucinquante
ou cinquante ans, saufà
sauf à avoir subi tendre l'illumination. Il s'agit de se ment doivent sesoutenir
se soutenir les uns les
quinze déménage autres ; il serait vain
ments, il sera dans le •••Hm de penser que
même état qu'aujour- quelques unstireront
d'hui) mais aussi "'M fl seuls leur épingle du
qu 'il ne perdra pas de ' JK w jeu. Relancer la pro-
sa valeur, surtout s'il -.S fession dans la no-
reste associé à la jRIr •H j| blesse de son art pro-
peinture àlaquelle on - ^ RB mg' fitera à tous. 11 ne
le destine ».
BIJ»
RH|||F II s'agit pas de les
àempêcher chercher
brico-
leurs de bricoler ; il
s'agitdereprendre en
Le passé et mainsune profession
l'avenir qui ne souffrirait pas
i de la concurrence si
Si la maison est Jjf elle savait mettre en
aujourd'hui
^ ,
détentri- ' La
, dorure
, proprement dite terminera te passage dans cet atelier.
'
lier. On ne
œuvre de l'intérieur
i, n . ^
ce d un très beau ca traite ici que ia feuille d'or ou d'argent. d elie-meme, les
talogue destinée à moyens techniques
une très belle clientè et tactiques de sa dé
le, c'est parce que le fense.
point commun des quatre généra servir avec bon sens et intelligence On pourrait répondre que tous
tions Havard a consisté non seule de ses atouts. « Des atouts, nous en ces beaux discours demeurent des
ment à travailler ce qu'on appelle avons, insiste Philippe Havard. paroles. Et que les paroles s'envo
aujourd'hui le haut de gamme, (tout Combien d'ateliers recèlent encore lent. Mais la force de l'argument de
en considérant comme normale la des kilomètres de moules d'orne Philippe Havard, c'est qu'il y croit
qualité du travail correspondant à mentation, combien de greniers ca dur comme fer et il le prouve en ap
cette catégorisation), mais aussi et chent encore des cadres oubliés pliquant pour lui même ses pré
smtout à en faire ime référence et ne qu'il serait facile de reproduire, ceptes de défense et promotion du
jamais vouloir s'en départir. Il faut combien de doreurs et d'encadreurs métier. C'estplus qu'un conseilleur :
reconnaître que c'est une attitude as sont encore détenteurs d'un métier c'est un exemple.
sez courageuse. Maintenir coûte que qu'ils ne transmettront plus, une
coûte une production classique et fois à la retraite ? Si nous ne savons Marion Mablord
de haute qualité dans les années pas raviver ces valeurs, si nous pré
soixante-dix, ferventes de moder férons abandonner ce qui est nôtre
nisme, dans les années quatre-vingt. pour nous adaptera une modefugi- (3) Ou coréens. Il en existedéjà

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE - N°11 OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


Étude

Papiers neutres
ET
Conservation
9

Leproblème de la conservation despapiers n'estclairementposé


que depuk relativementpeu de temps, maiss'estrapidement
révmé urgent
Vers 1950,le chimisteaméricain WilliamBarrow élaborait une
méthode derecherchepermettant derationaliserleproblème de
la conservation despapiers. Il est alors ressorti que les ouvrages
imprimés avant1850 étaientnettementmieux, conservés queceux
fabriqués après cette date.

I. - Le problème sant l'emploi de papiers ayant un systématiser la fabrication de pâtes


pHégal ousupérieur à 7,5 pourl'im neutres.
posé pression des ouvrages destinés à Les approches de ces deux pro
être conservés. pos restent étroitement liées car,
Le constat de la dégradation de C'est donc à partb de 1975 que povu savoir comment désacidifier, il
certains ouvrages de papiers re les premières actions sont entre est nécessaire de connaître la natu
monte à la fin du siècle dernier. prises pourobtenir des papiers chi re chimique du matériau quel'onva
Après analyse, la description du miquement neutres. Après les traiter. Ce qui est précisément le
phénomène de destruction aétéréa U.S.A., l'Angleterre, l'Allemagne, la point de départdu second. Ensuite,
lisée en 1930 environ. Elle met en France, enbepreiment le recense le développement des deux dé
évidence la destruction des fibres mentde leur"capital" bibliophile et marches sera également commun :
par une action acide. A la même procèdent àl'inventaire delemrs be l'obtention de la neutralité d'im pa
époque à peu près, les premierses soins respectifs en matière de res pier est un premierstade ; le main
sais de désacidification sont entre tauration. tient dans le temps de cette neutra
pris. Deux typesd'action concernent lité est le suivant.
A partir des travaux de Barrow, respectivement le passéet l'avenir. Double recherche, donc, qui va
en 1950,les spécialistes vont sensi Le plusurgent estlarestauration des conduire à un double énoncé du
biliserl'opinion,cequi va conduire anciennes pièces qu'il faut désaci- problème : povuquoi im papier est-
les États-Unis à édicter (vingt-cinq difier. CoroUairement, la seconde il acide ? Et s'il ne l'est pas, com
»4â= nécessité consiste à envisager de ment le devient-il ?
ans plus tard) une norme préconi

LA REVUE DE LENCADREMENT ET DE LA DORURE - N»110CTOBRE.NOVEMBRE-DECEMBRE 1991


Ilse trouve que c'est à cette épocfue qu'aété mise aupoint, parFriedlich GotÛohKeller de Saxe,
lafabrication de lapâte mécanique à base de bois. Auparavant, on fabriquait lepapierà
partir de chiffons. Mais, les besoins augmentantrapidement, les ch^ons sont venus àmanquer.
Vers 18(H), on a utilisé la paille,mais c'estl'exploitaûon du bois, à pmtir de 1843, qm a permis
d'obteiùr un bienmeilleur rendement que par le passé.
Laméûiode comporte cependant un inconvénient: le papier ainsi fabriqué est acide par
nature, se détruit lui-même lentement. Lepmblème est d'autantplus grave qu'ildmeure
indécelable pendantles premières décennieset qu'il s'accentue avecle temps.
Aujourd'hui,la œns&rvation
despa]^ierspréwcupe les
collectionneurs d'œmres
^phiques autant queles
I. - Le PROBLEME POSÉ biblicquiiles.
Nous reviendronspbis en
n. - Notions de papeterie détail sur la diinue
papetière et lestechniques
ni. - Les conditions de vie du papier de désacidificathn. La
question actuelle
est ; "pourquoi lespapiers
IV. - L'avenir du papier neutres ?" Lepropos
d'aujourdhm estd'en
"permanent" aborderla répmse dansses
grandes lignes.

II. - Notions de Lapâte liquide ainsi obtenue est Les qualités d'unpapier peuvent
papeterie ensuite étendue en une couche s'apprécierd'un point devue phy
mince qui est pressée et chauffée. sique : épaisseur, solidité, opacité,
L'eauéliminée, les fibressont apla couleur, ou d'im point de vuechi
Le papier est constitué de fibres ties et collées entre elles par pres mique : acidité, stabilité. D'autres
enchevêtrées. L'ordre de grandeur sion. caractéristiques relèvent plus sub
dela longueur ces fibres est le mil Lafeuille de papierobtenueaura tilementdel'adéquation deses pro
limètre.Dans le végétal, elles sont différentes caractéristiques selon : priétés physiques et chimiques,
serrées entreelleset alignéesdans le - la qualité de la pâte d'origine comme, par exemple son imper
sens de sa croissance. Toutes les (c'est-à-dire la provenancede ses méabilité ou sa résistance à la lu
fibres végétales ont en conunun un fibres) ; mière.
composant fondamental : la cellu - le traitementqu'on lui aura éven Laqualitéde la pâte d'origine est
lose. tuellement fait subir, notamment notamment déterminée par lalon
Lafabrication de la pâte à papier par adjonction de substances di gueur des fibres. Plus elles sont
consiste à déstructurer le végétal, verses ; longues, plus le papier sera solide,
c'est-à-dire à séparer ces fibres les - les réglages de température et de donc susceptible d'être fabriqué en
unes des autres et éliminer les ma pression du traitement final, feuilles minces. Les fibres natu
tières étrangères, au moyen notam éventuellementcomplétépar des relles les plus longues sont celles
mentd'un procédéde cuisson dans opérations de finition sur les du lin, du chanvre, du coton, toutes
l'eau associé à un brassage. quelles nous reviendrons. essences que l'on retrouve dans les

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textiles. D'où la qualité supérieure Un troisième inconvénient mis à
des papiers dont la pâte est fabri jour vers 1930 est son acidité. La li
quée à partir de "chiffe", terme qui gnineestun composéchimique"in
(lésigne la matière première utilisée saturé", ce qui signifieque certaines
en papeterie jusqu'au début du des moléculesqui la constituent ne
XDCe siècle. sont pas toutes dans lem combinai
I. - MOiiCUlI^ ATOMES, HMS Lorsqu'on a du, entre 1800 et son la plus stable. Autrement dit,
1850, trouver de nouvelles sources elles sont susceptibles de se modi
pour suppléerl'insuffisance dechif fieren présence d'autres corps, no
Tome", engrec, Unifie Iraicto', œ cp n'arien fe, on a utilisélesfibres depaille, de tamment ceux qui contiendraient
àvoirsnmctefrmspdeSavoie. PourtErt, sij'on
coup ai (teux un morceau de ce frcmage. canne à sucre, de roseau, dont les eux aussi des molécules instables
qualités sont relativement proches dont les besoins seraient complé
Wginal ^ lui seradcmc idertfique, à laifféren- (le celles trouvées dans le chiffon. mentaires (cf. encadrés I et III).
cejxèsdelarpantité.
Mais ces produits de remplace En l'occvurence, ces corps sont
On part répéter cetteq^atkm de ttèsnom- ment sont également insuffisants et les acides, avec lesquels la lignine,
deprèsraP fromage, on peut quel'on trop diversités pour être exploités enprésence d'eau,estsusceptible de
"VdTlaplispeiecpnièpossblectemaSèretp rationellement. réagir. Lerésultat de cette réaction
softencae (kl ftor^e (pâjfsimpiffier, noussd- sera triple : d'ime part son oxyda
m^torm kn <penousavotfô ^fakeà unemirtière
tamgène) : cette 'Mâ", c'eâ la molécule . La pâte mécanique tion conduira à la formation de com
La révolution, c'est le bois. Un posésde couleur jaunâtre,d'où ime
^ cesserad'être dufttmiEp, mate ce seraar- tronc d'arbre contient à lui seul une accentuation du jarmissement ;
core de te matière, (^e^â-<ftedes atomes. énormequantité de fibres, etconsti d'autrepart, elle va se décomposer
Un "A-Tome" œt teplus p^ partoilequilsoH tue rmesourceinépuisable puisqu'il poin former... des acides ; le pro
iniKQinaUe (te re-trarK^r" de te mEAère.ijes se renouvelle tous les dix à trente cessus risque alors de se générer
atomes sortt doncdes "^Éner^" à partir des-
quete tous les cor;» sont compotos. Ces élé- ans. Devant une telle manne, les in- tout seul et de se renforcer, dès lors
rnertotontenrK>rnbrelirrilté(tensl'univers - on C(invénients sont évidemment mi qu'il aura été amorcé. Toutes ces
encormaltimpeuptodteeca^Hœ - matete neurs, surtout du point devueéco opérations sont par ailleurs large
nontere de leurs comtnnalsons eâ Imma^.
nomique. ment initiéespar la lumière.
Lor^ pli^ursPmasontréunteenune as- Précisément, l'invention de la Enfin, et c'est sans doute la
sodsAlon rMraiœnt steUe,rteformentune mo-
lé(ate.Wnsi,ITpte)gène(^rni3orisé°lf)etroxy- pâte mécanique de bois résineux conséquence la plus grave, l'acide
gène (syrrfoolito'O") (xxntÉtes à raison dedaix date de 1843-44, date à laquelle im va contribuer à dégrader la chaîne
atomes(fl^dn^ène{hk)pour unatome(fo)^ tisserand de Saxe,Friedrich Gottlob moléculaire de la cellulose, ce qui
ne(0),iorrnent imemoléato (feau(HjO).
Keller réussit à fabriquer un petit va conduire à la destruction pure et
LessctentjfquK sontalésencore (to loin dans fragment de papier à partir debois simple du papier (cf. encaclré IV).
rot^avationde te mafitee et ontdécouvert que
l'atome lui-même esi composé de plusieurs râpé. Son invention va lui être ra
con^Kuants (Minet : leaopu, éltoientcartral, chetée par un papetier (jui l'appli Lapâte chimique
fourd, portant une(^rar^ élatoquep(sifive, et querasur une plus grande échelle. Lespiètres qualités du papierob
(fatteeparttes^ctopiKHticutesdenKissené-
g^eafole,chargtonégadvanent^a>gravitation La pâte mécanique est née. Sa tenu à partir de la pâte mécanique,
permanente aitour(tenoyau. principale qualité, encore vérifiée notanunent en matière de solidité et
Ar^Ptite, unatomeest(fit neutre, ca^techar- aujourd'hui, estd'être d'une fabrica deblancheur, conduit rapidement à
ge(tefflldée(tesâe(Aonsqu1comporteéquHbre tion peu onéreuse. En contrepartie, élaborer des traitements chimiques
cele,posffive, desonrxpi. ktete siun étectron elleprésentedes inconvénients :les destinés à l'améliorer.
quMe l'environnement du noyai, l'équiitere âec-
tiique e^ rompj etrafome dewentchargé p(Siti- fibres du boissontplus courtes que En 1852, un Américain et im Al
vemenL celle que l'on trouve dans les chif lemand aboutissent, chacun de leiu
Invasenmd, unéiateonqtâ viertt rphKke(^ fons. Le papier est donc moins soli côté, à une solution qui consiste à
(fin atome steUetelajoute imecharge et rao- de (aujourd'hui encore, lepapier dit isoler la cellulose du bois par im
medevient né^. Lesatcxnes qui nesont plus "pmr chiffon" esttoujours reconnu mersion dans ime solution de bisul
nadr» sontappelés desions. Lesions négteifs
sortt desarMis,tespo^ desc^ons. de qualité supérieure). fite : c'est la pâte chimique. Deux
Lors(p dfôior» aux(Mrges complémertoires
Par ailleurs, la substance qui ansplustard,d'autres procédés ana
s'œsoctent pour famerune molécule, onparte maintient assemblées les fibres vé logues sont mis au point, mettant en
aloisde liaison Mp. gétales et donne à la plante sarigi oeuvre lasoude et le sulfate. Le prin
dité est la lignine. Le bois en cipal avantage de la pâte chimique
contient beaucoup plus que les estxme déstructuration à la fois plus
autres végétaux. D'autre part, c'est à homogène etplus profonde du bois,
elle que le papier doit sa couleur en même temps que la dissolution
jaune(lalignine est brune lorsqu'el de la plupart de ses inexistants,
le est concentrée dans le bois). dont la lignine. Mais ce procédé.

LA REVUE DE L'ENCADREMENT E DE lA DORURE •N'11 OCTOBRE-NOVEMBREnÉCEMBRE 1991


plus onéreux queson prédécessexu ploiqui estfait du papier(imprime
ne se développera pas aussi vite. rie ou autres utilisations, éditions
luxueuses ou bon marché, revues ou
édition livresque), ou encore les
Les additi£s goûts et tendances du marché
(époque, nationalité delaclientèle),
La chimie offre un éventail de l'exigence, en matière de blancheur n. - LACMMKââKNrAfflE
moyens assez largepour intervenir varie sensiblement. DESOOlinvivâins
svu les qualités mécaniques ou es Pour obtenir d'une pâte qu'elle
thétiques du papier. soit très blanche, on emploie des Au defôc»ihyne deooii»puis(Mon aie-
azurants optiques. Actuellement, censé ^ atomes, 9en est de tik coutaiMs et
tfextFênœtnait rares. F^i Ifôplus r^nndis.
Lecollage lesspécialistes ne sontpasd'accord
La fihre de cellulose a une forte sur la certitude à avoir de l'inocuité
propension à retenir l'eau (caracté des azurants. Ce qui est sûr, c'est souveM OHntiinés à l*(8(ygène, etfréquemrrert
ristique du coton hydrophile), mais qu'ils ne sont qu'une illusion.
pom ce qui est du papier, c'estime L'élément de l'azurant qui lui corps.
caractéristique inverse que l'on re confère sespropriétés estle stilbène,
cherche carl'eau est susceptible de qui estlégèrement fluorescent. Mal t9é(fionsIf ^ OH* (cecternieréM lacomtM-
décoller les fibres les unes des heureusement, il n'est pas stable sonde If6t(te&', anirmavecdeuxéMmen
surnomtve).
autres ; le papieralors se délite. dans le tempset se détruittout seul.
Pour éviter ce phénomène, on De plus,lalumière, ainsiquelacha FevaMeurs, d»is unernolécide, tesiéornes peu
vent être en pettt nombre ou, au contraire, très
utilise le collage. Avant l'existence leur et lesvariations hygrométriques nombreux (on parle alors de macromdécub).
de la pâte mécanique, les feuilles accélèrent sensiblement le proces
Oems tes e^sodatlonsd'atomes(funemolécile,
étaientcollées par immersion dans sus de sa dégradation.
un bain de gélatine. Dès que la fa Un papierplus blancquela cell- schénede (»intAiate(»), une'^sousefisodatlon",
brication du papier s'est industria lulose naturelle ne le restera d^nc en (]uek|ue sorte, i^râée m ^rand nombre de
fois. Ceschémaouinof,lcHsquU^lsolé,Rap
lisée, ce procédéa du être abandon pas très longtemps. pelé mcmorrrâie etlamolécute quite Gomprerd
né au profitde l'emploidelarésine, plu^rs fcHS, unpolmèfe. Lapatoiaritedes
ou colophane. Les colorants îca-

Mis au point en 1807 en Alle Beaucoup de papiers utilisés tifs qui lescomposent (leur(tegtddépo^mter^-
magne, généralisé aux États-Unis en dans l'encadrement sont colorés. ften), aupoint deconsttuerdescorps cMIérents.
1830, le procédé consiste àenrober Les trois méthodes de coloration Une pro|»lâéesserMe desv^[§taux
les fibres cellulosiquesd'une sub utilisées en papeterie sont les sui àpouvoiréUtorer.grâceàrén^tkJS
tkjsc9e9,des
stance qui les rend hydrophobes. vantes : la coloration dans la masse, moiécules crffiipimres de carbone,
dhydrogèneei(f(
Le problème engenthé parle col qui consiste à diluer un pigment S0.
lageest quepour le rendre efficace, dans la pâte encore liquide ; la co Ainsi, lamolécule deglucoœ, eptfiétteéeà par
il est nécessaire, par une réaction loration au plongé, méthode dans tir rte gaz (atbonique ^ dteau, comporte six
chimique assez complexe, d'acidi laquelle le papier est déjà formé atomes de carbone, douze (fl^Ér^neet six
fier temporairement la pâte. Il sera lorsqu'il est immergé dans le colo (fox^ène ;onrécrit CeHtA-
de smcroît nécessaire,pour rendre rant ;et la colorationen surface, pro Sa polymérMm (9 eâ plus correct dedire po-
le traitement durable, de maintenir cédé assezproched'une impression molécxteMteacrunatome d'oxygène etdedeux
en partie cetteacidité, cequiestévi ou d'un couchage. criomesd%drogèn6(quiforaient osreau) ;lamo
demment préjudiciable à la longé Parmi les colorants employés, lécule qui enestprivée a alors tendance à les
vité de la cellulose, nous l'avons vu. certains sont acides : ce sont notam prmidre àlamolérarie voisine mëscelte-dne les
lâchepas :9ss(sridoncmlsmicûmnHm. Lesmo-
Plus grave, l'acidification étant ment ceux employés dans la tech
obtenue par l'addition de sulfate nique du plongé qui nécessite une erxMnés par(»tteliaison ; tecorps eâ deimnu
d'alumine, la présence d'humidité excellente solubilité. Les inconvé po^mère.
risque de provoquer une réaction nients de ces derniers ne sont plus LachMne ((^kA» où n e^ ledegré de poty-
mérlsalione^unefflolé(xdedecelulosetesuede
qui feraapparaîtrede l'acide sulfu- à démontrer, compte tenu de ce qui la polymérlsai(»t du ^uc(»e. Dans te bols des
rique, d'où une augmentation de précède. arbres, rordrectegrenideurde nestde1000; 9
l'acidité du milieu. Il existe aussi des colorants ba estde 3 000 dans tec^hdose du ootwi.
siques. Moins solubles que les pré
Les azurants cédents, ils présentent l'avantage
Concernant l'aspect du papier, d'un bon rendement ainsi que des
plus particulièrement sablanchevu, teintes très vives. Ils ne sont mal-
on aborde des critères esthétiques heiueusement pas très solides à la
plus subjectifs. En effet, selon l'em lumière.

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE -N»110CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


III. - Les conditions mosphère imbaine ou industrielle,
citons l'anhydride sulfureux (SO2),
de vie du papier l'anhydride sulfurique(SO3), le mo-
noxyde d'azote (NO), corps dont
M. - Acides,bases Après avoir observé les causes l'oxydation conduitrespectivement
tmnmiiitpll possibles de dégradation du papier à la constitutions d'acides sulfu
liées à sa fabrication, il n'est pas in riqueet nitrique.
S les deux kxis H* et Oit sont pr^ts en
utile de passer en revue celles qui Endehorsdel'aciditéatmosphé
qiaitiféséc^nalertes uie sul)^uice, sont liées à son utilisation. rique, vme œuvre encadrée est éga
s'éCjulH^etc^Kân^pastenifenceàniter- Nous avons vu que la cellulose lement somnise aux influences de
verirajrcfattescapspourles'^édmngerieVe est susceptible de réagir cbimique- sonenvironnement construit : le pa
^neirtre.
ment au contact des acides, en pré pierpeintsur lequelest adossé l'en
Enleianche, sidesioreH*sortplus nomtMOK sence d'eau. Il se trouve que ces cadrement a des chances d'être aci
quetesOit, lasrtirtance considéréeauraten-
(tence à tes ttterer au 0)rrtact (foitrescoips conditions vont être rencontrées de (surtout s'il a été collé avec im
avecl^qurts Rs s'aœocterort, en fHfficrtier si pratiquement en permanence dans produit qui l'est) ; les tissus de ta
ces ojtres corps caRtermait dœ ions OH'. la vie quotidienne du papier. pisserie sont plus neutres (mais
Irnrarsernertt, sicesort tesions Oit qui sorten leursteintmes pas forcément).
pius ixxnbrs, lasubrtance aira tendan L'humidité
ceàcat^desions If air (ffflttes caps. Rnjr
^T^er, onconadÉera (terece cas (pie ce L'humidité ambiante contribue à Les transformations
axit lœ ionsItqui sort ai sousHVxrtxe, œ qui sa dégradation selon deux axes : Nousne nous étendrons pas sur
ponMtrade ne phte se r#érerm qu'àeuxrt d'une part l'eau favorise la mobilité cevastedomaine d'activités car il y
oisufte (fétoidre ce cok^ aux caps ne
coréenartpitedtensW.m^desanascan- des ions acides; d'autre part elle amait trop à dire, notamment à pro
peuabies. contribuelargementà l'implantation pos desprocédés d'imprimerie qui
Pard^Mion,danstesenscourait, ai ^ipeite et au développement des micro-or ne concernent pas directement les
unesrt»tance suscepflbte de céderdes ganismes susceptible d'altérer le pa- encadreurs.
crtions H* et b^une sutoice ofôcefRibie Il faut cependant mentionner
P.ier.
Par ailleurs, ainsi que nous al que l'emploi d'autres matériaux
Encfautraterm^uncopsseraartde,tasiqira
ou neutre, seionquesa (xmcertrrtion en tens lons le voir, l'environnement en at d'encadrement (cartons, cuirs,
Ifserarirtie, pauvre, ajéqiiibrée(|KK'i^)pat mosphère polluée est assez fré colles, matières plastiques,pointes,
à ses anions). C'estdonc lacoiœntration en quent. Il se trouve que l'eau est etc.) doit doimer matière à réflexion
ions hydn^ène d'une sutetarwe qui ira déter-
iràrerson addtté ou sa tiasicité ; dteùla notion susceptible de réagir elle-même car non seulement ils sont aussi
de'poterttei hydK^jèi^, ensbté^ "pH*. avec certains agents de pollution susceptibles de se dégrader eux-
PardrtirMUon, te1^ d'unesoluftin est fonrtion pour doimer lieu à la formation mêmes mais également de partici
de fHwerse de sa coicertr^ en ions If. d'acides en libérantson atome d'hy per à l'agression du papier.
Donc, plus tesolutonsaaconcernée allons drogène.
H*(EKide),piustechiffracaactériaHitletrftsera
teMe.Uneconcenbation''éqitt>iée'' auraun Lumière et chaleur
pH moyen ;uneconcertrstfon tetete mira un pH L'acidité Les attaques acides sont donc le
bt Il se trouvequela plupartdesac plus grand danger pour le papier.
Hn'estpasdenc^ jmposd'eiqilcitaici tedé- tivités naturelles des êtres vivants Comme toutes réactionschimiques,
flnteon du quiinduit (tescsAxiis comptâtes. génèrent de l'acidité. C'est notam elles sont favorisée par un apport
Pour tespuristes, nora'parœluiteron^ n^-
fiKwis l'expression dupH |ar tetemwte ; ment le casde la respiration et de la d'énergie. Un facteur important
transpiration. Mais les activités hu pour les papiers qui seront passés
pH=-log„[in
maines artificielles sont bien plus chez l'encadreur est la lumière. Si
oùIf repr^enteiaconcertation detesoluSon dévastatrices pour les papiers : les l'on encadre, c'est pour exposer ; et
encrtioirahydro^ie.(Akti,uneconcertration
de 10^ n«Res (fliydrogbe pa litre aoaun pH gazissus de la combustion des pro si l'on expose, c'est à la lumière.
de 5). duits pétroliers sonttoustrès acides. Le rayonnement lumineux, en
|jesi«feursdepH,airtMeaganique,vortde Certains appareils ménagers, dits particulier l'ultra-violet, très éner
1 à 14.Uncorpsneubea un pHde 7 ; lœ va- "purificateurs d'atmosphère", trans gétique, va favoriser considérable
loirsirtérmR^RMbpertuneadEtécreissai- formentle dioxyde d'azote(NO2) gé ment l'oxydation de la cellulose et,
te aiors que tesftl canote entre7 et 14sort
ceuxdssoor|s de ùasK^croissarde. néré par la pollution, en ozone (O3) biensûr,de la ligninequand elle est
par rayonnement ultra-violet, cequi présente. II faut toutefois noter que
relève d'ime bonne intention... Pour la lumière n'agit pas par elle même
les humains, car pour les papiers, maisfavorise et accélère une réac
l'ozone est encore plus agressif que tion qui, de toute manière, s'accom
le dioxyde d'azote... plit en présence d'oxygène (en at
Parmi les autres oxydants les mosphère inerte, l'action de la
=42= plus puissants présents dans l'at lumière serait plutôt bénéfique).

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE • N°110CTOBREWVEMBRE-DÉCEMBRE1991


La chaleur a également une in qu'avec des papiers "piu chiffon",
fluence sur les réactions chimiques collés en milieu neutre, présentant
dont dont elle accélère le déroule la réserve alcalinecitéeplus haut et
ment. ne contenant ni azurant optique ni
colorant. IV. - Action os «HBEser SESBASES
Uneautreappellation probléma
Autres facteiu^ tique est celle de papier "recy Lœions H* ou0H° qu (aractérisent lesaœides
Nous citerons pom mémoire'^' clé" qui désigne un papier dont la etlœbssessont, à l'aligne, assodés àd'aurtre
les autres facteurs de dégradation pâteprovient d'autres papiers dont coips: ainsi, lf^£a»3ciéâuchlore(kisl'^
des papiers que sont les insectes, la natme n'estpas précisée. En fait,
notamment le "poisson d'argent", le recyclage a povu argument im cri associé au sodium dans ia sointe cau^ue
mais également les "vrillettes" et tère dbect d'économie ("vieux pa (NaW), .au pot^um dans la potasse
autres "termites", qui creusent des piers" moins coûteux que la pâte (K*OH^,^.
galeries sinueuses danslamasse du brute) et im critère indbect d'écolo Dùne mantère généiate, tattacpje d'un coips
papier. La poussière est également gie (moins d'arbres abattus).
catton adde H* avecunanion prêlm/é surce
un factem de dégradation ;elle peut Ce qui est passé sous silence, coips. La force del'acide vient deceque cette
contenir des œufs d'insectes, des c'est que les "vieux papiers" en nouvelle association estplus solide quectisa-
composés hygroscopiques qui vont question sont rarement neutres et nedesdeux andeniws, celle deùidde (qui se
favoriser leur développement, des que l'économie de leiu fabrication détruit également dans l'attaque) en càbdu
corps auquel il vaarracher unanion etctord la
substances minérales qui vont cata est antinomique d'une sruveillance mdécule, dénaturée parfaperte dùn atome,
lyser'^' les actions d'oxydo-réduc- chimique poussée. La plupart du seradétruite ouperdra sa structure.
tion vues plus haut. Enfinet surtout temps, donc, les papiers recyclés L'aetion (fune baseestanalogue, à ceci près
les micro-organismes que sont les sont très acides. (jjec'est un anion OH" qui radédaœher h ré
action au Heu d'un cation If.
moisissmes. En revanche, la notion de cherté
d'un papier neutre mérite d'être re Une consultation évidente concemartt les
ackfes^lesbases^queleurspn^téssont
lativisée. Une machine a papier »st compfêmerMes. L'unriierriieacédercec
une chose énorme, dont le fonc l'autre dierche à acquérir. Leur action
tionnement est très complexeet bès
tevrai sens duterme, au coursd'une réaction
IV. - L'avenir du coûteux.S'il est exactque la modi qui (entre autres) fbrrnera del'eau.
papier "permanent " fication brutalede toutela lignechi Une beeeneuHaltsarAunadde,teprocédésera
mique d'im tel équipement est une à retenir en matière de "désadrficaHcm'' ^
gageiue poiu un papetier, il est tout ventiveetcurative).
Il est clair qu'au vu de la diversi aussi exact que les processus chi Paraiileurs, terésultat d'uneaœtion ackie sera
té des agents contribuant à la des miques mis en jeu sont en constan différent sekm ia nerture de la molécuteatta
truction de la fibre du papier, il ne te évolution et que la mutation peut quée. Sur un polymère il sera souvent rte
rmipre tesHens entre lesmotite chaînés.
sera jamaispossible de leséliminer s'effectuer en douceiu.
tous. Les agents externes, notam Est-ce la gravité des problèmes Cedcequisepassepourlepapier. L'adde n'in
tervient pas diredement ^r la molécule pour
ment, sont en grande partie incon dus à l'acidité, la proximité de la former unnouveau coqps mais ilocxitrBnie, m
trôlables. Un papier de longue normalisation internationale qui présence dteau, à briser tesHalsons enbetes
conservationaura donc pour cahier s'élabore? Début 91, un sondage mdifs po^métisés, cequi raccourci les chaîna
: ondit (^'V réduit ledegré de polymérteste
de charges deuxtypes decaractéris sur 50 papeteries eiuopéennes spé
tiques :une stabilitéintrinsèqueob cialisées dans les papiers d'impres Nous avons vuqu'il était de Tordre de 10CW
tenue par l'utilisation de fibres de sion et d'écritiue, a révélé que plus part dubols). Un degrédepdymérisaHondùne
borme qualité, une pâte neube, de la moitié des papiers sans bois valeur voisine de 200œrrespond à ladedruc-
d'ime composition exempte de li méritaient d'ores et déjà l'appella tiondup^Hd^.
gnine ou autres incrustants ; ensui tion "longueconservation". Etils ne
te, il lui faudra présenter vme bonne sont pas plus cbers que leurs prédé-
résistance aux inévitables agres cessems.
sions acides en présentant notam Il est donc vraisemblable que, (1) Voir dans les n'® 6 et 7 L'Atelier des Es
tampesde la Bibliothèque Nationale.
ment ime réserve alcaline'^' quineu mis à part le cas des papiers "avec (2) Uncatalyseinestune substance qui dé
tralisera leur action (c'est un corps bois" qui correspondent à des mar clenche une réaction chimique sans y par
neutre qui réagira avec rm acide chés où la pression économique est ticiper elle-même.
(3)"Alcalin" vient de l'arabe al-kaliqui dé-
pour en briser la molécule). très forte et où la conservation est siçieune cendre deplante d'où l'on extra
En toute rigueur, le qualificatifde sans objet, l'utilisation généralisée yait, dans l'antiquité, le carbonate de po
"permanent" est donc irréaliste ; il des papiers neutres est déjà large tassium. Par extension, il qualifie les corps
ayant les qualités de la potasse (de Pot-
reste que les qualités optimales de ment amorcée. tasche, "cendres de pot', en allemand),
conservation ne seront obtenues Adrien Carle c'est-à-dire les bases.

LAREVUE DEL'ENCADREMENT ETDELADORURE - N°11OCTOBRE-NOVEMBRE-DECEMBRE1991


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Images

CRÊSPjfvi
SI

Joël Crespin
« Le Cadre à Modeler »
par Alexia Guggemos
Antonin Arthaud définit le théâtre "comme une véritable opération de magie",
de même en est-il de la peinture. Pour Joël Crespin, l'inéluctable interaction du
"pictural"et du "théâtral", répond à une double nécessité, franchir lesfrontières
entre les arts, et d'autre part, créer, modeler,faire vivreet mettre en scènedes
personnages.
Ici, le cadre suggère le décor d'un théâtre. Face au tableau, le "regardeur"
devient spectateur. Place au miracle de la scène (picturale). Rideau !

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE - N°11 OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


là-
IV
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précédente
"Comique
outré"
- 1991
Joël
Crespin -
116x89 cm

Acte premier Question : « Vous semblez utili ture. « Lemodèle, dit Crespin, doit
ser comme matière première, le tis- avoir un geste scénique, plutôt
"Biensignifier qu'il s'agit de pein Sii, le chiffon, et puis il y a la matiè qu'une attitude quasi-naturelle ».
ture" re-peinture ! » Crespin peint des situations, plus
Question du visiteur (dans l'ate Joël Crespin : « Le tissu est une encore, des attitudes. Il modèle à la
lier du peintre) : « Quel est cet en matièrenoble;je l'ai choisipour ses fois un caractère, un style, créant
cadrement, on dirait de la pâte à trames, ses coutures, ses plis. Ces ainsi sa propre Ecriture. Selon Do
modeler ? » derniers mefont penser au sensuel minique Stal, expert en peinture
Joël Crespin: « C'estce quej'ap plissement de la peau. Ils m'inspi contemporaine, « l'artiste n'oublie
pelle le "tube mou il est là pour rent tout d'abord une esquisse, puis jamais qu'ilfut tout d'abord, dans le
donner une unité, un tranchant aux je disposeles valeurs-couleurs. Cha temps deson apprentissage, un ar
toiles les unes par rapport aux cune d'ellesa unpoids, uneprofon tisan, l'artisan de son art ».
autres. Mousse cylindrique, recou deur, uneombre..., unrelief. Mais la Dansl'œil de l'artiste, l'imageou
verte de tissu et peinte par-dessus - peinture ne doit pas être mentale, la scènefinale (hypothétique) d'une
leplus souvent de blanc- c'estpour c'est avant tout, un "état". » fête rurale ratée ? Ruse du peintre-
moi, la MATIÈRE telle qu'elle sort défi à la création et au temps - bé
du tube de peinture. Sillon, veine, néfice du doute ; sur un air de tan
vaisseau, il conduit la sève, véhicu go, Crespin joue la dérision :
le la vie. »
Acte II
"Besoin de temps"
Le spectateur : « Peut-on toucher Les fourberiesde Crespin ! L'autre : "Burlesque"
la toile, la palper ? » Dans La Transe, Tadeusz Kantor, "Peur de ne pas pouvoir toutfaire"
Joël Crespin : «Je défends une l'auteur polonais de La Classemor L'autre : "Absurde"
philosophie sensualiste,qui ne se li te, décrit cet "état" dont nous parle "L'obligation de laisser une trace"
mite pas, du reste, au cadre. Vingt- Crespin, à travers une veine de cari L'autre : "Echapper au sérieux".
deux toiles, ainsi encadrées,furent cature, d'exagération et de bouffon
exposées au Château Sainte-Barbe, nerie tragique. Influencé par Wit- A l'occasion du X® Salon des Arts
en mai dernier ;j'avais imaginé une kiewicz, Kantor affirme faire du Plastiquesde Marnes-la-Vallée, pla
mise en scène où les portraits aux théâtre informel, quand on parle à cé sur le thème de l'humour, Joël
dimensions humaines auraient été l'époque de peinture "informelle". Crespin expose Ein de l'intermi
disposés dans un espace en forme Il réalise notamment un happening nable rire d'un comique outré !
de labyrinthe ; les visiteurs se se LaLeçon d'anatomie, inspiré du fa Né en 1956, Joël Crespin vit et
raient butés dans les personnages. meux tableau de Rembrandt. Cres travaille à Chelles, en région pari
De simples spectateurs, ils deve pin et Kantor ont en commun ce sienne. Il participait cette année au
naient acteurs. » goût mêlé pour le théâtre et la pein Salon des Indépendants.

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE - N°110CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


Par ailleurs, la physique moder
Galerie ne n'a-t-elle révélé que le rythme et
le mouvement sont des propriétés
"Ily a un autre monde qui essentielles de la matière ; que tou
n'est en aucunefaçon te matière participe à une "danse
celui que nous pouvons cosmique". « Voir un univers dans
voir ; et l'union avec cet un grain de sable, disait William
autre monde, comme la Blake, et un paradis dans une fleur
prière pour le mystique, sauvage, tenir l'infini dans la pau
me de la main et l'éternité dans une
c'est la peinture".
heure ».
André Malraux
Selon Antoni Tàpies, si au
jourd'hui nous nous sentons tou
L'EMPREINTE chés par les fresques préhistoriques,
la magie des masques africains ou
MYSTIQUE Galerie Lelong - Photo Michel Nguyen des objets rituels de Polynésie, par
le "mystère" qui se dégage de l'art
"Saisir naïf ou de l'art des fous, ou encore
d'ANTONI dynamiquement par lesgraffitis des rues, c'est essen
tiellement parce que ces formes font
l'univers" surgir en nous des liens ou encore
Tapies Nuage et chaise évoque l'aspect
dynamique de la matière. C'est
des interactions avec l'ordre cos
mique.
l'image de particules en suspension, « Il existe un lien très étroit entre
en perpétuel mouvement. « Cette l'art et l'expérience mystique »,écrit

LaGalerie Lelongprésente du
19 novembre 1991 au 4 jan
mise en relief du mouvement, du
flux et du changement n'estpas seu
lement caractéristique des tradi
Antoni Tàpies. Sa pensée rejoint
celle d'Héraclite, Lao-Tseu,
C.G. Jung, mais aussi celle des
vier 1992, les œuvres ré tions mystiques orientales, écrit scientifiques Oppenheimer, Niels
centes d'Antoni Bobrou FritjofCa-
Tapies. Né en WÊgfgffmee
1923,le peintre ca- adepte de la phi
talan, célèbre pour ' losophie Zen, Tà
son œuvre inspi- pies soutient que
rée de mysticisme, - « les enseigne
expose, aujour- B • ments du boud
d'hui, dans le B' dhisme ésotérique
monde entier. B sont profonds au
Barcelone, ' point de défier
1990, Tàpies inau- • toute expression
guie Nûvol i cadi- B • et qu'ils ne peu
ra, sculpture mo- B G-r* vent être révélés
numentale, qui B ' qu'au moyen de la
surmonte la non- B -" peinture ».
velle Fondacio B Aussi doit-il à
Antoni Tàpies. Si- B -= • la mystique orien
tué entre le Musée B .-- .i-:; tale sa perception
Picasso et la Fon- B . '• de la matière et de
dation Miré, l'édi- B son art. Dans La
fice, créé en 1884, aÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊmm tffomiiiÊÊmÊÊa Réalité comme
se caractérise à Antoni Tàpies - Le Pied - Gravure Art, Antoni Tà
partir de tubes pies écrit :.« Ily a
d'aluminium et de près de deux mil
toile métallique. Représentant une FritjofCapra, mais elle est un aspect le ans, les Orientaux ne considé
chaise, dansant sur une nuée d'élec essentiel de la conception du mon raient pas qu'ils possédaient un art
trons, Nuage et chaise, constitue de des philosophes à travers les "tch'an"(gnose), commes'il pouvait
l'emblème de l'institution. âges ». en exister d'autres, mais que l'art

LA REVUE DEL'ENCADREMENT ETDELA DORURE - N»11 OCTOBRE-NOVEMBRE-DECEMBRE1991


f

Antoni Tàpies - Croix et Huit - 1991


Peinture, crayon et vernis sur papier
73,5 X 115,5cm
Gaierie Leiong - 13, rue de Téhéran - 75008 Paris

d'autres, mais quel'art authentique au centre originel. De tous les sym empreintesne sont perceptibles que
est toujours un "tch'an", un "Tao", boles, elle est le plus universel, le jusqu'à la Porte du Soleil, jusqu'aux
un chemin vers la connaissance ». plus totalisant. Elle est le symbole limites du cosmos. Au-delà, les
de l'intermédiaire, du médiateur ; traces disparaissent, la Divinité
de celui qui est par nature, la syn étant "originellement et finalement
thèse de l'univers. dépourvue de pieds".
A la croisée des En Asie, la croix est associée à un On sait de la légende du Boud
chemins croisement d'axes directionnels. dha que, dès sa naissance, il mesu
Pour Antoni Tàpies, elle est le ra l'univers, en faisantsept pas dans
La croix est, dans l'œuvre d'An rayonnement du centre,lieu d'équi chacunedesdirections del'espace...
toni Tàpies,un symbolepermanent. libre de forces opposées, point de Où les pas de Tàpies le condui
La ressemblance entre la croix en convergence "non duelle", "vide du sent-ils ? Vers quel chemin ?
"tau", dite sans sommet, et l'initia moyeu", l'Invariable Milieu. « Tout chemin est seulement un
le du patronyme de Tàpies n'a, Autre signe, l'empreinte. Les chemin,et il n'y a pas offense envers
qu'accessoirement, son importance. nombreuses traces de pas représen toi-même ou les autres à le quitter si
Avant de devenir le symbole de la tées, proviennent de l'extérieur et le cœur t'en dit... Regarde chaque
foi chrétienne, la croix fut attestée semblent se pomsuivre hors des li chemin séparément et délibéré
dans bien des civilisations primi mites du cadre. ment. Essaie-lesautant défais qu'il
tives. Il est cependant dit du Bouddha te paraît nécessaire. Puis, poursuit
La croix a, tout d'abord, une et des grands sages bouddhiques Carlos Castaneda, demande-toi, et à
fonction de synthèse et de mesure. qu'ils sont "sans traces, hors d'at toi seul : ce chemin a t-il un cœur ?
En elle, se joignent le ciel et la ter teinte". Ces traces de pieds sont S'il en a,le chemin estbon ;s'iln'en
re..., en elle, s'entremêlent le temps celles que l'on suit à la chasse, et a pas, il n'est d'aucune utilité ».
et l'espace. Elle est le cordon ombi symboliquement à la chasse spiri
=20= lical jamais tranché du cosmosrelié tuelle. Dans la tradition chinoise, les Alexia Guggemos

LA REVUE DE LENCADREMENT ET DE LA DORURE - N»110CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


LE CROCHET X
enfonce
le clou

Le crochet "X" est aujourd'hui


une référence. Un produit devenu
quasiment universel, que tous les
encadreurs connaissent depuis...
1905.
Le "X" frappé dans le cuivre ou
l'acier constitue son identité en
même temps que celle des cinq mo
dèles déposés par la sociétéLeCro
chet "X".
La gamme de produits de la
marque s'est constituée autour d'une
conception originale de qualité : le
crochet comporte une épingle en dégager de la même façon, l'acier ge), en acier laitonné (carte rouge)
acier bleu extra-dur, ce qui lui in glissant dans le mur toujoius sans se ou en acierinoxydable (cartebleue),
terdit de se tordre. Le reste de l'ob tordre. Alors qu'un clou ordinaire, plus un modèle « spécialbéton» en
jet est (à l'origine)en cuivre, y com poiu peu qu'il soit tordu, entraîne fer laitonné où l'épingle est rempla
prisla tête large et striéede l'épingle. toujours avec lui un peu de plâtre à cée par trois pointes en acier trem
Cette fabrication assure au cro l'arrachement, le crochet "X" laisse pé maintenues par un guide enjoli
chet "X" trois caractéristiques, dont im trou d'épingle propre et net. veur.

la première ne concerne évidem On peu même ajouter que si le Sur des présentoirs intitulés
ment pas les encadreurs. support n'est pas très dur, l'épingle « ENCADREZ "X" »,la marque offre
1. - Il est facileà poser. Enfoncerun peut se retirer à la main, grâce à sa également une séried'accessoires de
clou semble à la portée du premier tête moletée. suspension : des anneaux plats dits
venu mais bien des coups sur les Le crochet "X" existe en cinq "bélière", des anneaux à lacets, tra
doigts témoignent du contraire, la tailles, pour supporter des charges ditionnels de l'encadrement, ainsi
difficulté consistant à guider le clou allant des petits objetsjusqu'auxta que des anneaux triangulaires, sur
en le pinçant là où on veut frapper. bleaux les plus lourds. Les plus pe pattes, à clouer, des tresses de sus
Tous les crochets "X" sont consti tits sont numérotés 0,1 et 2 ; le n° 3, pension, avec pitons et bagues de
tués d'im retour de métal qui pré moyen est pourvu d'un double an serrage, ou encore des tournettes.
sente deux trous destinés à recevoir crage ; il reçoit donc deux épingles Nouveauté ; des attaches étriers
l'épingle (on ne parle plus de et le grosmodèle,le n° 4,est quant à simples et doubles et des attaches à
"clou") et à la guider. Pour le fixer, lui doté de trois épingles qui lui anneaux sont destinées aux glaces
on le pose donc à plat contre la pa confèrent une résistance à la trac encadrées et aux tableaux lourds.
roi qui va le recevoir et l'on place tion considérable. Des chevalets métalliques mo
l'épingle dans la partie supérieme Laprésentationtraditioimelle est dulables à poser et des accrocheas
du crochet où elle tient toute seule. toujoms la célèbre boîterougeà glis siettes complètent la gamme.
Il suffit alors de l'enfoncer à petits sière qui contient crochets et La société précise que la marque
coups (le marteau d'encadrem fait épingles dans une taille donnée ;im "Crochet X" et le "X"apposé sm ses
merveille) en frappant la grossetête détail pratique et bien pensé : il produitssont sa propriétéexclusive
large, facile à viser. Attention ce existe une boîte contenant un assor et que toute imitation de ces marque
pendant à respecter l'inclinaison de timent de toutes les tailles (sauf la constituerait un acte de contrefaçon
l'épingle qui doit attaquer le mur en plus petite). reprébensible au titre des articles
angle légèrement plongeant. Les épingles sont également dis 422 et suivants du code pénal.
2. - Il pénètre sans se tordre et son ponibles séparément. Contact :
extrême dmeté autorise des fixa Une présentation plus récente LE CROCHET "X" AFTC°
tions dans les murs les plus durs. sous blister permet d'identifier les 37, rue d'Enghien
3. - Il s'arrache proprement. Le fait trois matériaux dans lesquels il est 75010-Paris
d'avoir pénétré dans la matière de maintenant réalisé ; le crochet "X" ® (1) 47.70.24.50
façon rectiligne lui permet de s'en existe en effet en cuivre (carte oran Fax : (1) 48.24.10.72.

LAREVUE DEL'ENCADREMENT ETDELADORURE • N"!10CTOBRE-NOVEMBRE-DECEMBRE1991


^ CASSESE :
après les scies
et les agrafeuses,
les machines de
découpe

Important directement des États-


Unis la gamme des machines à dé
couper Fletcher, la société Cassèse /
distribue en particulier la nouvelle
machine 2100.
Destinée à ouvrir les biseaux rec-
tilignes, la Fletcher 2100est une ma
chine manuelle à laquelle sa struc
ture réalisée en aluminium (poiu
une meilleurerigidité)avecun haut
degré de finition, confèreune gran
de précision de coupe.
Dotée d'un chargeur de lames
breveté, la 2100 est désormais mu
nie de repères de longueur de cou
pe qui permet d'éviter les dépasse • Renseignementsau siègesocial : SUD-OUEST
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invente le cadre
sans cadre

Une idée simple, mise en appli


cation avec sobriété, c'est le cadre
baptisé VAREA lancé par son
concepteur belge Jean-Luc Laloux. orienter dans de multiples posi te noir ou transparent, ou encore en
Il s'agiten faitd'im dos rigidetra tions. Poiu constituer un sous ver aluminium brossé.
versé de deux rainvues médianes re, on bloque le verre lui-même et Contact :
dans lesquelles glissent des taquets c'est lui qui retient le sujet par pres JEAN-LUC LALOUX CONCEPT •I
réglables. sion. 2, boulevard de la Meuse
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mettra en avant ses contrecollés et
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et STOULS monstration de ses nouveaux maté
récidivent riels de découpe de passepartouts.
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présenterasescimaiseset éclairages
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té Stouls et à la maison Boyer, cadrement. 44, rue Lepic
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PROFESSIONNELLE où elle ac- ainsi que de cadres à coins bouchés. Fax : 42.54.54.92.

^ DORVILLIERS :
le cadre
et le cadeau

Française à l'origine, devenue


américaine ensuite, avant d'être ra
chetée par ime entreprise française
il y a quelques années, la marque
Dorvilliers commercialise des ob
jetscadeaux et de décor d'une gran
de qualité de finition.
Letravail du cadre y est prépon
dérant puisqu'elle propose un
grandnombrede cadres-photo et de
pêle-mêlerectangulaires et octogo
naux, associés à des passepartouts
imprimés ou gainés de tissus.
Lesmatériaux sont précieux : les
baguettes, entre autres sont des pla
cages d'essences nobles comme la
loupe d'orme,par exemple,incrus
tée d'un filet à damier de bois frui
tier qui est utilisée dans les séries
Mah et Derby ;la série Provence est, En dehors des cadres propre déparent pas la vitrine d'un enca
quant à elle, élaboréeautour de plu- ment dits, et toujours dans les dreur.
siems profils de baguettes plaquées mêmes essences de bois associées Un catalogue luxueux, présenté
de loupe de peuplier, dont le filet aux mêmesdécorsde papiers ou tis sous forme de livrets individualisés
incrusté est en bois de violette. sus, Dorvilliers propose également pour chaque collection, est dispo
Le fonds de l'encadrement est un large choix de coffrets qui vont nible sm demande auprès de la
gainé en harmonie avec le passe- du plumier à la boîte à couture en maison mère :
partout, en tissu ou en papier. Une passant par les coffrets de toilette, DORVILLIERS
nouvelle collection de fonds et pas les boîtes à cigares ou les herbiers. B.P. 635
separtouts est décorée de motifs si Les coffrets ont un couvercle en 69638 - VÉNISSIEUXCEDEX
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sont réalisés en carton sans acide. gamme d'articles cadeaux qui ne Télex ; 300 201

I - n-io » .
Feuilleton technique

Reconnaître
une estampe
(DIXIÈME ÉPISODE)

parABRAAMCYAN

Le bois debout «utres caractéristiques secondaires de recherche possible sur l'infuen-


propres à l'impression typogra ce que la photographiea pu exercer
phique) les planches parviennent à sur l'esthétique d'im GustaveDoré,
Les meilleures planches sont de simuler l'eau-forte au trait ou le des pour ne citerque le plus grand,dont
buis (bois dur) ou de poirier ce, les sin à la plume et au crayon. les planches sont généralement très
produits d'im même fabricant pré Plus de question de canif ou de sombres).
sentent une certainerégularitédans lameen effet, puisqu'on utibse alors La première difficulté du travail
les livraisons. Les troncs sont sciés ime très grande diversité de burins au burin sur bois debout consiste à
dans le fil,les planches sontresciées (à section pleine, losangée) pom le ne pas écraser(oumarquer) lestraits
en barreaux. Cesbarreaux sont pla trait blanc ainsi que de langues de ou des plages de noirdéjà en place
nés et poncés sur leurs quatre chat (burinsà sectionpleine, à poin au départ d'une coupe en y faisant
grandes faces avant d'être tronçon te en V, au dos aiguisé sur les deux peser le fer - qui est tenu dans im
nés en cubes. Les cubes sont ensui faces), de gouges en Uet en V, de ci angle assez faible par rapport au
te collés« boisdebout »en planches seaux ou échoppespointues,plates plan de la place afin de ne pas le
de différents formats standard, pla ou rondes et de fermoirs pour le dé « planter »dans le bois en amorçant
néeset poncées rectoet verso. (Com gagement des blancs grands et pe la taille de trop haut.
me celles de bois de fil, elles sont ré tits, sans parler des « vélos » (du La seconde difficulté se présen
versibles, ce qui fait qu'en grec vélox, rapide) de différents ca te à l'arrivée de la coupe,c'est-à-dire
apprentissage, on peut aussiles em libres, qui sont des fer à pointes lo à la rencontre des traits noirs : le bu
ployer sur leur deuxièmeface.) sangesmultiples.Ils serventà strier rin est toujours susceptible d'aller
Lagravure du bois debout pous les ciels, les eaux dormantes, les trop avant (quelque soin que l'on
se la minutie infiniment plus loin ombres planes, etc., à moindre frais. prenne de relever progressivement
que la gravure du bois de fil, Autrement dit, alors qu'en bois de le fer en fin de course) et d'entamer
puisque la surface travaillée pré fil on préserve l'image finale, on le talus d'un noir à conserver, ce qui
sente ime structure parfaitementho taille dans le bois debout une espè peut le déchausser ou l'ébrécber.
mogène et constante, sinon parfois ce de contre-négatif de celle-ci ; on Une marque légère peut être récu
à proximité des collages et sur les travaille moins en noir (que l'on péréeen huilant le bois,cequi le fait
traits de colle eux-mêmes. La per laisse) sur blanc (qu'on enlève) gonfler, ou adoucie en ponçant
fection de cet art a été atteinte en qu'en blanc que l'on ne dégage que quelques millimètres des « reliefs »
illustration de librairie et de pério pour faire « monter » le noir. (On voisins, et le papier pressé ira tout
diques, au milieu du XIX® siècle où tend alors à avoir plus de noir que de même y trouver de l'encre. Mais
(ne serait le foulage et diverses de blanc, et il y a là tout un champ trop accusée, elle créeraune lacime

u REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE -N"!! OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


La taille d'épargne
n.-LE BOIS DEBOUT

L'épisodeprécédent-consacré aubois defil- ayant donné


l'essentiel de ce (ya'ûfautsavoirpour comprendre lataille
d'épargne, la présentation du bois debout ira plus rapidement,
ne retenant que ce qui le distingue en partictuier, avant de décrire
laméûiode de tiraee manuel etde broker une rapide évocation
de l'esthétique etde l'historique de ce genre de gravure.

qui sera réparée par une cheville suel) faisait travailler en collabora* naufrage, le reflet de la lune sur un
collée. Celle-ci traverse toute la tion des dessinatem^chargésdes re lac, le brillant d'im chapeau-claque
planche et on ajuste son affleure portages sm le terrain ou des re ou d'un miUe-reflets, la moire d'une
ment en la frappant légèrement sm constitutions de scènes écrites étoffe, le point d'une dentelle, etc.,
l'envers, la planche étant retournée télégraphiées par les correspon constituent xm patch-work de sen
sur une platine de fonte. Enfin, dif dants locaux, des préparateius de sations,une anthologiede notations
férents ciseaux recourbés, à tran plaques qui reportaient les dessins et d'effets emprvmtés à la peinture
chants ronds, diversement biseau sur planches, et toute une équipe de pompier.
tés, de 2 à 10 mm de large, ont été graveurs spécialisés les uns dans les C'est ce qui fait leur charme in
conçus spécialement pour nettoyer ciels, les autres dans les eaux, imitable.
les fonds, qui doivent être nets de d'autres dans la végétation,d'autres
toute écharde, en partant de haut et dans les minéraux et l'architecture,
en tirant vers soi. d'autres dans les vêtements,
Les hachures croisées sont dessi d'autres encore dans les visages et Le tirage
nées, puis on enlève les blancs car les chairs nues, les chevelures et les
résà l'échoppeet leslosangés au bu barbes (!), lesbêtesà poilet à plume, Une belle épreuve doit être net
rin. Les triples-tailles (les recoupesles pièces mécaniques, etc. Chaque te, d'im noir profond et mat, foulée
dans les hachmres), qui servent à planche passaitainsi entreles mains uniformément et sans excès^^) ; les
ombrer-modeler les chairs et à d'ime dizaine de personnes et traitslesplus finset lespointillés ne
fondre les valeurs entre deux demi- chaque type de plan et d'objet était doivent montrer aucim manque.
teintes ou niveaux de grisdifférents, gravéselon des techniques particu On emploie ime encre typogra
bien que d'ime plus grande finesse, lières.Il en résulte des images plates phique courante (grasse) que Ton
s'exécutent selon le même principe (à la différence des lithos, dont les
de distribution et d'espacement que arrière-plans semblent fréquem
pour le bois de fil, en prenant soin ment fondus dans la brume), peu (1) Rappelonsqu'une taille d'épargne,
que tous les fonds de coupe soient à contrastées en densité, dont la com quelle que soit sa technique d'impression
(sur pressetypographique, presse de
même profondeur, faute de quoi le position générale s'ordonne autom taille-douce, presse d'essai, presse à
fer fait des saccades et risque d'ar de brefs éclats de lumière et où les balancier,ou simplementtiragemanuel),
racher des points déjà en place. conventions de représentation (mal présente des noirs en creux, ceux-ciétant
entrés dans le papier. Cf. dans notre
L'atelier d'illustration d'un pé gréle réahsme apparent et le fouillis numéro 5, «Ledessin et l'estampe». Les
riodique du XIX® siècle (hebdoma du détail)sont portées au combledu signes duverso, page 53, qui détaille les
daire ou plus fréquemment men cliché. La vague écumante d'un exceptions possibles.

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peut diluerouépaissirpar l'adjonc mêmeelletraverse complètement le ser sans tourner et le crépitement
tionde différents médiums (plusou papier et macule le verso. Les qu'on entend doit être quasi imper
moins siccativés), solvants (es épreuves trop maigres sont grises. ceptible ; puis on décharge éven
sences) ou poudres (craie, alun, Parfois, même très anciennes, elles tuellement l'excédent (un bon en
blanc d'Espagne...). Ilfaut noterque rendentl'encreauboutdu doigts ou crage doit être légertout en assurant
l'équilibre entre le diluant, le mé- se maculent par simple frottement. un noir total) sur une troisième
dirnn, le pigment et la charge des Quant aux épreuves trop grasses, si plaque de verre ;
encres n'est pas prévu pour tam l'on excepte celles dont les traits se 3.- on encre la planche par cinq ou
ponner n'importe quelle quantité ou cernent d'huile et sont tout honne- six passages croisés du rouleau ;
n'importe quel type d'additif. Trop ment à jeter, l'encre tend à y perler 4. - on cale la planche dans un
fluide putropgénéreusement appli sm le hord des traits où la pression cadre plat bien fixé à l'établi, supé
quée, l'encre engorge les blancs la chasse, ce qui rend l'imagefloue. rieur aux dimensions du papier ;
(l'image est empâtée), souvent Le tirage peut être mécanique. 5. - on positionne la feuille (un
Les hois modernes sont fabriqués à simpletaquet de bois clouéau cadre
hautem typographique (23,56 milli- suffitpour en calerles marges, ceta
mètres)(2) ; la moindre « hécane » quet est parallèle au haut de la
d'imprimem de quartiersuffib^) ot il planche et de mêmedimensionque
(2) Lesplanches ont une épaissem de 23 existeime foule d'autres presses ca le haut de la feuille) et on la fait
nun ; les 56 centièmesmanquantsservent pables d'imprimer une taille descendre doucement sur la
à caler la planche sur la platine de la
presse,en plaçant dessous des béquetsde d'épargne, à l'exception de la pres planche ;
bristol ou de papierfort. On peut ainsi,en se lithographique. 6. - on l'applique sm toute la smfa-
jouant sur la hauteur et l'élasticité de la Mais rappelons-le, la taille ce en pressant bien droit de la pau
planche, renforcer les noirs de telle ou
telle partie de l'image. d'épargne est la seule technique de me de la main :l'encrevient partout
gravure qui permette d'imprimer à au contactdu papier,ce qui prévient
(3) Une espèced'hommes en voie de la main. La pression du tirage est toute glissadeintempestive ;
disparition,mais on trouve de petites
pressestypographiques semi- 4rèsfaible dans ce cas (quelques ki 7.- on frotterégulièrementau haren
automatiques d'occasion en excellent état los par centimètre carré). (disquebombé d'acier chromé, doté
chez les revendeurs de matériel Les formats sont généralement d'une poignée), voire plus simple
d'imprimerie,pour bien moins cher
qu'ime presse de taille-doucier. petits. Les papiers main à la cuve ment avec le dos d'ime cuillère (évi
pleines marges sont donc peu re ter, dans ce cas, de descendre dans
(4) On pourra intercalerun bristol léger commandés et rarement utilisés : on lesblancs, cequi faitbaverle traitou
pour prévenir cet accident - mais cela
n'empêche pas de procéder avec préfère employer des papiers de déchire le papier)w ;
précaution. Un papier hrnnide se déforme Chine ou du Japon à faible gram 8. - on relève l'épreuve entre les
mieux. On continue de smveiller le travail mage (entre20 et 60 g), qui permet pouces et l'index en commençant
en retirant périodiquement le bristol, mais
avec les papiers fins, l'encre traverse et tent d'observer l'application de par le bas et on la range dans un râ
peut tacher le bristol. l'encre par transparence. Lesencres telier de séchage'®) pom éviter de
à l'eau ont pom seul défaut de sé maculer les versos en empilant di
(5) Un tel meuble est relativement
encombrant, et coûteux.On peut lui cher assez vite. On humidifie alors rectement les épreuves fraîches.
préférer de très anciennes astuces : la légèrement le papier, ce qui assure En cas de havmes (l'encre a cou
première consiste à tendre les épreuves une meilleure prise à l'encre. De la lé dans les tailles),on lave la plaque
sur un fil à lingeavec deux pinces a linge ;
laseconde àimprimer sur des feuifles maîtrisede l'encre- qui ne doit être à l'essenceavecvme petite brosseen
d'un formatdouble de celui des épreuves ni trop fluide ni trop visqueuse, ce soiede porc,on la laissebien sécher,
à tirer : on plie les feuillesen deux qui dépend de la qualité du papier on passe un léger voile de blanc
(commepour un in-folio)de façon à les
mettre à sécher à cheval sur xm fil, en utilisé,lui-même plus ou moinsfin, d'Espagne, on ressuieavecune bros
imprimant deux épreuves par feuille (une sec, encollé, vergé ou glacé... - dé se sèche et propre, enfin on modifie
au recto, sur unemoitié, l'autreau verso pend la netteté de l'image. la consistance de l'encre.
sur l'autre moitié)à quelquesheures
ct'intervalle. Voici les étapes suivies en tirage
manuel :
(6) Toute gravure en taille d'épargne 1. - on travaille l'encre à la spatule
s'inscrit dans une marge d'un ou deux
filets (formant parfois un «cadre» orné), sur ime première plaque de verre ;
pour maintenir lerouleau encreur bien à 2. - on en réserve ime noix que l'on Esthétique de la
plat sur toute la surfacede la planche. écrase au rouleau encrem sur une
Dans d'autres cas — notamment dans les
deuxième plaque en croisant les
taille d'épargne
œuvres modernes —, ce cadre est rendu
inutile par ime distributionrégulièrede passages pom enduire celui-ci ré Le principe esthétique de hase
noir sur les quatre cotés, à ime proche gulièrement ; le « tracking » de des travaux en taille d'épargne est
distance des bords. On peut aussi encrer
la planche dans im cadre amovible l'encre se mesme à la main et à que le noir et le blanc tendent à
extérieur de 23 mm de haut. l'oreille, le rouleau ne doit pas glis avoir des smfaces égales'®), tout

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d'équilibre par rapport à ce princi Cette évolution n'a été que par
pe créant ime significationparticu tiellement commandée par des
lière. contraintes d'exé
Dufyreprésente assez bien cette cution. Le fait que les
recherche d'équilibre qui consiste à premiers graveurs ne
construire l'image par l'alternance disposaient quedebois La unogravure
régulière de plages blanches et de fil n'explique pas
Le lino pour Unogravure (de 3à 5 mm d'épaisseur) estun enrot)é
noires, sans traits ni demi-teintes tout, car les domino- de fine poussière de liège con^ressée àchaud dans de l'huiie de
(c'est-à-dire, en l'occurrence, sans tiers et les tailleurs lin additionnée d'un sicratif puissant, degomme et de résine, sur
gris, une forme dans laquelle la li d'histoires (comme on une toile grossière dejute. Il est(rius hmogène, plus tendre etsur
tout plussouple que letrois. (Variante léœnte dulino, legerflexe^
thographie décroche le prix d'ex nommait autrefois les plus dur, cequi permet destratts plus fins etune imaœ plierrat-
cellence), un peu comme un habit graveurset imprimeurs te.) La (^finition dutraite^rTKWis tronne etlebait doitêtre plus lar
d'arlequin, une mosaïque, ou enco de planches de bois), ge((HJ «épaulé» dela^^ plages noir%) pour résisterà une pr%-
sion mécanique. L'exécutiondelagravuresefait pr^érentiellement
re une ombre chinoise. Le motif est outre qu'ils étaient ex à lagouge enU. Le lino é^t assez abrastf, lesfers doivent être
réduit aux contours du sujet et du trêmement habiles, affûtés plus souvent. Oncommence pardépolir laplanche à l'abra
décor en même temps que les ha restaient fortement im siffin ouà l'ammoniacpourassurer unebonne accroche auxoutHs.
chures sont abolies : les gris clairs prégnésde l'esthétique Le«raté majmrr» consiste, lorsqu'on travaille lelinoau canif, à cou
sont absorbés par le blanc, les gris du dessin'". Confrontés peravectrop de force puis à aller trop pn^d danslareccxjpe.
Dans cecas,oubien desndtssontsoulevés (etplusoumoins per
foncés par le noifi^'. au rendu des modelés dus), oubien un fragment s'arrache, li faut aussiprendra desoin de
C'est dans ce cadre général et des demi-teintes, ils couper defaçon bien nette, non grumeleuse, sansjamais gratter
qu'apparaît une évolution sensible faisaient appel à des lespentes oulesfonds, et debien iaver etbrosser iaplanche à la
brosse douce avant chaque essai ou série de tira^ pour éviter
entre le XV® et le XX® siècle.Lespre signesconventionnels, cpie laplanche libère desgrains delino cpii, reportés surlaplaque
miers sièclesont privilégiéle blanc, hachures et boucles d'encrage, viendraient poMler lesnoira de «petits pks» à l'im
comme si l'image (le noir, exécuté libres ou liées au trait pression.
au trait, comme par exemple chez de contour. Cela est fort avoir dégagé iesgrands ttes) sur
Diirer) était posée sur le papier, ce sensible dans les tra une plancbe de latté dé 10à15 mm. Il peutfacilement être réparé
endto)upant (le contour delareprise venant depréférence dans
qui reflète une conception primiti vaux de l'École du les blancs) eten remplaçant lesecteur fautif d'une pièce neuve ;
ve de ce type d'oeuvre. C'est alors le Nord, notamment dans aïKXjn probième de mise à niv^u.
bois lui-même (et non le papier ou les nus, les drapés, les Ces caractéristiqtras permette cte ccxt^randre pourquoi, sur le
mieux, l'interaction des noirs de la sols,la profondeurdes dan esthétique, ia linogravura r^t ^eliement la sérigraphie ;
planche et du blanc du papier) qui plans et les ombres. ele mttsurtoutpourlessuptsexécutés lacement—un peucom-
rrra une pocMe —, sans précision exe0rée dans lacRstribution
constitue l'image, et c'est cette ima Ainsi, et pour résumer, des blancs et des noirs. C'estunetec^iquespontanée oùlama
ge qui sera déposée sur le support, les œuvres de haute quette cède souvent lepasà un certam degré rfirifrovisation, no-
tout comme l'image du visage du époque sont « plates », fémment danslamise au point finale essais.Mais c'estaus
siet surtout unprocédé depolychromie trèssouple ^ trèsrapide
Christ s'est déposée sur le voile de elles traduisent les à mettre enœuvre. Appiiquée à l'affiche par exemple, il permet à
Véronique. Le blanc n'est ôté du plans et les formes par deux personnesbienenbaînéesderéaliserenunoudeuxjours une
boisque pour révélercetteimage, ce le seul contour ; puis centaine detirages de i^nq planches (cinq couleurs), sinon dus.
Chaque planctre peut porter plusieurs couleure que l'mencre sé-
que l'expression « taille d'épargne » viennent les premiers iraràîreiAavec depetitsrouleaux. On emdoyerdesencresàl'eau.
vient dire à sa façon. rendus au trait droit, Comme ensérigraphie, lepadere^ margé dansdeséquetres de
Les XVn®et XVUI® siècles sont re puis courbe ; puis les bois. Silebavail estbien conçu, un léger déféut desupeqxrsition
crée un effet «image (fEpinal» parfois volontairement recherché.
lativement pauvres en bois - nous « hachures » (reprises
en verrons la raison tout à l'heure - duburin) ;et, in fine, le
et ce n'est que dans le courant du pointillé, dans une
XIX® (illustration de labeur) puis la imitation toujours plus poussée du
fin de ce même siècle (illustration dessin, ce qui l'appauvrit progressi (7) A ce principe s'ajoutent les éléments
d'art) que la taille d'épargne revient vement jusqu'à l'invention de la li traditionnels (en Occident) d'organisation
delasurface del'image parla perspective
en force, pour ne pas dire au pre thographie. (baset haut) et la dynamique(gauche et
mier plan, grâceau bois debout. De droite). La moitié gauche du sujet évoque
puis cette époque, qui reprend l'hé le passé, la droite l^^avenir (partie
pnvilégiée de la composition), le présent
ritage des graveurs sm cuivre Du bois au cuivre de lareprésentation est ancré (et encré !)
classiques (y compris l'aquatinte et au centre.Lesaxes dynamiques sont les
la manière noire), c'est au contraire Le passagehistorique du bois au deux diagonales (souvent prises en
plongéeou en contre-plongée) orientées
le blanc qui institue l'image en cuivre (sur ce dernier, lire « La de gaucheà droite par la position des
émergeant du gris, ce par quoi un taille-douce »,à paraître dans le pro personnages (detrois-quart face à gauche,
Gustave Doré se distingue à la fois chain numéro) est un élément im dedos à choite). Ceci dumoins tantque le
graveurrespectel'inversion spéculaire
d'un Durer (travail au trait) ou d'un portant pour l'identificationet la da entre le dessin de la planche et l'image
Dufy(travailau noir et blanc). tation d'une feuille ancienne. La imprimée.

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transition entre la domination de gravure en taille d'épargne a dû re glementdes corporations), mais des
l'une puis de l'autre de ces deux noncer à la conlenr dès sa naissan taille-douciers qui impriment des
techniques rivales ne s'est pas faite ce. Ellepossèdedes origines (et, dn planches séparées, accompagnées
en un jour, mais la période de bas moins jusqu'à Durer, un public des légendes nécessaires, souvent
culement est assez bien circonscri d'amateur) plus humbles, plus po copieuses : c'est l'apparition de la
te. pulaires. "letbe" (cf. notre n° 1, « Petit
Pom- nous en tenir à la France, Pour revenir en France, ce sont lexique »). Il faudra attendre le
les premières gravures ont été des les Guerres de religion qui ont mar XIX® siècle pour vob le retoiu d'une
gravmes sm bois, appliquées à la quél'apogée du bois, avec l'impres illusbation dans le texte (façon"Pe
décoration de nappes d'autel, puis sion de milliers d'images de propa tit Larousse Illustré") où l'on rebou-
à l'impressionde biblesmanuscrites gande qui ont achevé la prise vera la taille d'épargne.
illusbées de planches, dites « bibles d'autonomiede l'édition de pleines Au départ, l'immense majorité
du pauvre ». Ala mêmeépoque(cb- planches impriméessur feuillesvo des estampesimprimées en France,
ca 1425) ont dû circuler les pre lantes par rapport à celle d'illustra toutes catégories confondues, illus
mières feuilles volantes de colpor tions, dans le texte, d'ouvrages des traient des ouvrages religieux. Les
tage, toujoursde caractère religieux, tinés à la reliure. Lamêmepériode a traités scientifiques et les ouvrages
imprimées sm papier. Si donc l'en- vu la montée en puissance du cuivre de divertissement non illustrés (et
luminme a donné naissance à la (burin et pointe-sèche), notamment plus encore illusbés) venaient à
peintme de chevalet, genrenoble,la après 1553, mais ce n'est que sous cent lieues derrière. L'illustration
LouisXIII que la taille-douce l'a em coûtait bès cher et la plupart des
porté sur le bois, tant en librairie livres profanes illustrés étaient des
qu'en édition d'art. Entre 1625 et rééditions de « best-sellers ». L'un
(8) Dessinà la plume (pleins et déliés, 1630, Jacques Callot et Abraham dans l'aube, les éditions illustrées
traits de largeur variable)plutôt qu'à la
mine-métal (traits égaux). On sait assez Bosse contribuèrent à répandre ne dépassèrent pas 20 % du total
bien comment l'enluminure et la fresque l'usage de l'eau forte, d'une exécu- des livresimpriméspour la période
sont à la source de la peinture de chevalet, «tion infiniment plus rapide (donc 1530-1570, 15 % pour la période
mais on ignore encore largement (parce moins coûteuse) que le burin. A
que ce point n'a pas fait l'objet de 1570-1600, 10 % pour la première
recherchesà la hauteur de son intérêt pour quoi s'ajoutent les grands progrès moitié du XVIP, moins encore pom
l'histoire de l'art) par quelle évolution, à la techniques réalisés au cours du der la période qui va jusqu'à la Révolu
suite de quels cneminements socio nier tiers du XW siècle, notamment
culturels, techniques et conceptuels, le tion. En diminution bès nette, donc,
dessin s'est progressivementdépouillé de avec l'invention des laminoirs à sinon absolument, du moins pro
sa «couverture» de couleur pour accéder froid et (celles-ci étant dérivées de portionnellement, tant par rapport
au rang d'un art à part entière. Nul doute
que la naissance du dessin d'art (XVe ceux-là) des presses à cylindres au marché de la librairie que par
siècle, avec Pisanello et Raphaël par propres à l'impression des tailles- rapport à l'édition d'estampest^).
exemple) a été un élément déterminant douces. N'étant plus immédiatement in
dans la prise d'autonomie de l'estampe
par rapport à l'imprimerie, qui date de la Cette évolution fait alors éclater tégrées dans le texte mais concen-
même époque. lesmétiers concernés, puisquece ne bées en cahiers ou en encartés, les
sont plus les imprimeurs typo planches d'illustration sm cuivre
(9) Sur de telles éditions, lire par exemple
dans notre numéro 7, encadre pages20 et graphes qui impriment les illusba- prirent à lem tom une certaine au
21, «Pierre Jean Mariette, sa vie, son tions dans le texte (ou même les tonomietandis quelem nombrepar
planches d'art, en infraction au rè ouvrage diminua non moins

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régulièrement que la proportion (moindre coût de la matière pre tions (nousdirions de « clichés » ou
d'ouvrages illustrés. Les ouvrages mière et surtout exécution infini de « stéréot5q)es ») de représenta
illustrés de plus de cent-cinquante ment plus rapide) ; tion, qui surchargent les œuvres de
images, assez courants au 3. - correctement pressés, les persoimages auxattitudesfigées, af
XVF siècle, ne sont plus qu'une cuivres résistaient mieux à de gros fublés d'outils sjunboliques (cf.
exceptionrarissime (un grand luxe) tiragesque les bois de fil, lesquels- l'iconographie dessaints) et d'autres
aux XVIP et XW, où l'on se étant imprimés en même temps que symboles, emblèmes, devises et bla
contente de deux à dix planches, le plomb typographique - s'écra sons évocatevus... qui n'évoquent
voire d'un simple frontispice (por saient dix fois plus vite (même si plus rien poiu nous aujourd'hui -
trait de l'autem ou du dédicataire, certaines planches en bois de fil ont du moins dans l'immense majorité
« image d'appel »destinéeà encou servi à illustrer plusieurs livres dif descas- parcequeleurscodeset les
rager l'achat). férents, le tirage maximal semble, valeius sur lesquellesces codes re
Pourcompenser, chaqueplanche dans ces conditions, se situer autour posaient se sont presque tous per
sur cuivre multiplia les sujets, les de 1500à 2000exemplaires) ; dus.
motifs, les dessins : là où un seul 4. - les cuivres autorisent un dessin D'où, sans aucun doute, la faveiu
chapitred'un traitéde la Renaissan infinimentplus fin que le boisde fil, aujourd'hui accordée aux feuilles
ce (jardinage, chirurgie, arts mili ce qui permet de multiplier les fi des périodes antérieures, aux
taires,sciencehiéraldique,etc.) pro gures et de fouiller les détails, par œuvres des seuls grands parmi les
posait par exemple vingt-cinq conséquent d'économiser sur le classiques (Le Piranèse, par
illustrations sur hois prises en re nombre de planches. exemple)- ce qui se traduit par rme
gard du texte ou dans le pavé typo A un trait plus fin correspond forte décote desmoinsgrands-, ain
graphique même qui les commen aussi im plus grand nombre de ni si que le retovu aux sources primi
tait, l'Encyclopédie de Diderot et veaux de gris,de hachures croisées, tives qui a marquéle renouveau de
d'Alemhert (pour ne citer qu'elle) et l'on ne se prive pas d'en abuser, la gravmesur bois (bois debout cet
les regroupe sur une même feuille. avec ce que certains critiques nom te fois, catégorie art et illustration
La substitution du bois par le ment « le triomphe de la grisaille d'art) dans les années 1900.
cuivre a été facilitée par quatre fac - im triomphe assezdétestabledans Moralité:tout progrèstechnique
teurs d'ordre essentiellement éco lequel tout se noie, aboutissant au ne signifie pas nécessairement un
nomique : XVin® à des images mal lisibles, progrès esthétique, et l'industriali
1. - la métallurgiedu cuivre,son la molles et fondues, sans ce contras sation d'im marché - s'il peut satis
minageet le tiragedes planches ont te et cette vigueur qui font la beauté faire la demandebasdegamme qu'il
été mécanisés ; des bois. suscite - n'est pas pour autant un
2. - ime eau-forte ne coûtait que 15 Sur le plan esthétiqueet expres gage de pérenniténi de valeiu ajou
à 20 % seulementdu prix de revient sif, le phénomène est encore accen tée...
d'im bois de même importance tué par la multiplication de conven AbraamCyan

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LAREVUEDEL'ENCADREMENrErDEUD0RURE-N°11 OCTOBREWVEMBRE-DÉCEMBRE1991
Revue de presse
LES GUIDES DE [A couvrirez ,
mille et un j
PEINTURE trucs, maté- LE
LE -
Ou "Faut-il envoyer Sherlock
Holmessur les pas de Saint Luc ?"
SCensel; ••'MANUEL
MANUE I.E METIER
gnements
Parler de trois ouvrages consa techniques j , DE Dl ~ PI .INTRE
crés à la peinture peut paraître ba (parfois fort LARTIS1
L'ARTISTE
nal, si ce n'est que ces livres sont bien docu- (àiide
(/\iido eoin|j]efet
coinplof <-t pjral
totalement différents, parfois com mentes, du des outils,
des teehniqu
oiilils. ((;chniqu(«
plémentaires,voire contradictoires ; reste] et ^ el matériels
el matériels d(;
d(; peinti
peinture,
qui plus est ces ouvrages sont procédés de dessin, dede gravure
gravu «i
conçus dans un bnt constructif et qui permet- ^ et d'impaession
et dimpaession . •,,^
non de redite et de brassage d'éter tent à tout Avec plusde
. 1000 illustrations
illustrations
nelles rengaines, ficelées parfois artiste avi-
d'un brin de mystère qui fleure bon
l'atelier.
Mais le but que les auteurs se
de d'expé-
rimenta-
tion, de
Bordoj
V %
fixaient est-il atteint ? Et si même pratique et de découverte de s'enri de lui conserver une utilité ; il suf
cela était, leur plan constitue-t-il un chir. Mais Ray Smith ne se conten fit d'observer l'évolution des savoirs
réel progrès ? Cette question est te pas d'entraîner le lecteur à travers et tours de main dans les domaines
peut-être la secrète raison qui m'a le tourbillon des techniques - pein les plus quotidiens tels que la cou
poussé à analyser sur la même page ture, pastel, dessin, gravure, litho ture, la cuisine, le transport ou ne
ces trois titres. graphie, sérigraphie, etc. -, il lui serait-ce que l'écriture !
En voici une succinte présenta offreau préalable une base claire et Voici donc le débat ouvert, mais
tion (qui ne saurait en remplacer étendue sur les principes matériels si le sujet est d'or et que Pierre Gar
bien sûr la lecture] dans leur ordre - pigments, liants, supports, sol cia le brandit haut et fort, trop fré
de parution. vants et additifs - indispensables à quemment l'auteur en perd le
la compréhension despratiques,àla contrôle. Je crois que la raison en
maîtrise des procédés et à la bonne sied dansle manquede rigueur et de
Le manuel de l'artiste tenue de l'œuvre. connaissances scientifiques de l'au
de Ray Smith Le style est concis, va à l'essen teur. Ceci est parfaitement tangible
tiel, il n'y a pas d'idées sur l'art. tout au long du discours laborieux,
Traduit de l'anglais pour Bordas, C'est un livre pratique, accessible à et ce, malgré des idées intéres
cet ouvrage a connu son deuxième tous, ce qu'un prix de 175 francs ne santes.Toutefois ce qui m'a contra
tirage en mai 90. Ce livre relié, de contrarie pas. rié le plus à la lecture de Métier du
format 17 x 24 cm, 352 pages très peintre est bien le nombre considé
abondamment illustrées (plus de rable et inadmissible d'erreurs tech
1 000 dessins et photos], est in Le métier du peintre niques. Par exemple, quand il écrit
croyablement compact ! Non seule (p.200] : « Nombreuses peintures du
ment au niveau de la mise en page,
de Pierre Garcia
XIN siècle, dont les préparations
mais également du volume d'infor Edité par Dessain et Tolra sombres ont repoussé... » peut-être
mation ; c'est de la "sur-informa (Oct.90] au format 21 x 27 cm, relié, confond-il avec le XVIF ; lorsqu'il
tion". N'y sont pas abordées les il s'étend sur 512 pages.Au contrai dit que le vert de gris est un sulfate
seules techniques de la peinture, re du précédent, celui-ci offre un de cuivre (le pigment de ce nom est
mais tout ce qui parait utile aux textelent et dilué dans un important un acétate de cuivre basique] ;
yeux de l'auteur pour l'artiste. La blanc technique. L'auteur a tenté de quand (p.232] il assimile le vert
conception n'est pas sectaire - fini redévelopper l'idée du métier tel émeraude avec le vert de chrome ;
les regards en coin des académi que la tradition l'avait conçu. Mais ou, plus grave, lorsqu'il montre de
ciens du XVIIP entre peintres et des qu'est-ce que la tradition, si ce n'est façon tout à fait erronée la manière
sinateurs - l'artiste est un person une façon d'agir et de réfléchir bâtie dont il faut tenir le sabre d'encolla
nagequi coimaittoutes les pratiques sur celle de nos prédécesseurs, et ge, etc. Mais le plus choquant reste
et techniques (soyons modeste donc un flux ininterrompu, seule la présentation de prétendus procé
néanmoins] en s'adonnant fatale ment modulé ? Certes, le degré de dés anciens des plus discutables.
ment à l'une plus qu'aux autres. transmission est variable, mais res Prix de l'ouvrage : 350 francs.
Ainsi donc dans ce véritable souk, tons objectifs, une pratique ne se
cette caverne d'Ali Baba, vous dé- "perd" pas, on l'abandonne, faute

LA REVUE DE L'ENCADREMENT EIDE LA DORURE -N°11 OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


Encadrement,
ENCADREMENT
HISTOIRE et TECHNIQUES Histoire et
MICHÈLE DHONT
techniques
de Michèle Dhont

Cet ouvrage est sans doute le


plus complet - sinon le plus
luxueux - sur l'encadrement qu'il
nous ait été donné de consulter.
mm;. Quant au contenu, hormis un flou
(entretenu ?) entre la formation pro
fessionnelle et l'activité de loisirs,
l'abord en est clair et la matière bien
présentée.
L'aspect professionnel qui
Le lustre de la main La valeur de ce livre réside dans semblerevendiqué par la reproduc
le partage et l'union la plus féconde tion in extenso de la Charte de l'En
Sous la direction d'Abraham Pin- des auteurs ; sans pour autant que cadrement (dont il n'est pas précisé
cas, publié en avril 91 par les Edi l'idée de l'un annihile l'autre - il est qu'elle estréservée auxmembres du
tions E.R.E.C., ce livre, relié sous un même clair, en certains passages, S.N.D.E.) et par une préface signée
format 16 x 25, compte 366 pages que les vues s'opposent - ce n'en est Pierre Maury, souffre pourtant de
riches et extrêmement variées. Cette que mieux : la connaissance naît de quelques approximations concer
bénéfique bigarrure tient au faitque la confrontation. • nant l'outillage (tire-ligne, pointe,
cet ouvrage est le produit de Un reproche toutefois : l'hétéro compas coupe-fine sont oubliés au
cinq collaborateurs, cinq spécia généité des informations : ainsi profitde gabarits d'angles, limes ou
listes qui ont traité chacun de leur 83 pages sont consacrées aux pig pinces à ongles nouveaux venus) ou
domaine, le trait d'union étant assu ments, mais 16 seulement aux liants la terminologie (paquet, marge-
ré par A. Pinças. (dont2poin les huiles) !Je croisque moins, fenêtre-image, inconnus
Lapartiescientifique estadmira les auteurs n'ont pas saisi l'occasion dans les ateliers), par exemple.
blement menée par J. Petit ; je re d'expliquerplus à fond ce domaine En revanche, la pratique de loisir
grette même qu'il n'ait pas parfois qui n'est sûrement pas mieux com annoncée par l'auteur y est présen
été laissé plus de place aux propos pris que celui des pigments par les tée avec magnificence. Abondam
assurément précieux d'une telle au artistes. (Également, un certain ment illustrée de dessins au trait et
torité. Nathalie Pinças dessine pour vague entourant quelques recettes de photos coulem, l'encadrement y
le lecteur un schéma très clair et ex au chapitre des techniques peut, si est traité comme une pratique d'art
plicite de la restauration des pein l'on n'y prendgarde, conduire à des et de goût « qui nécessite, selon la
tures. Gilles Perrault présente la do incidents de parcours fort pro préface de Pierre Maury, le savoiret
rure en professionnel qui maîtrise bables). l'habiletédu geste ». L'ensemhle des
son métier. Et enfin, Olivier Enfin, ce n'est pas un trou qui techniques du métier sontabordées
Nouailles a conçu un chapitre sur le doit nous cacher l'ouvrage, ce livre ainsi que l'emploi de matériaux
marouflage que je considèrecomme constitue un apport essentiel dans comme le plexiglas ou le Fome-
un pas considérable franchi dans le l'enseignement de la peinture, et il Cor®. Il faut saluer la présence d'un
domaine de la compréhension des fera date, j'en suis persuadé. Prix rappel historique de l'encadrement
supports de peinture.Disons que cet 290 F. enrichi d'un descriptif des styles.
auteur hautement compétent met à En conclusion, si l'on considère On y trouve également une étude
la disposition des artistes une syn l'esprit du peintre,^ la pratique et la sur le papier et une autre sur les
thèse fort claire et très constructive connaissance des matériaux. Le techniques de l'estampe.
sur ce sujet combien important et lustre de la main et Le manuel de Le choix de l'auteur, étayé tout au
partrop délicat. A. Pinças, dansun l'artiste sont tout à fait complémen longde l'ouvrage par des exemples
style laconique etquelque peurituel taires, je pense que c'est sur la voie de travaux, est de promouvoir avant
dont il faut peut-être s'affranchir, de ces deux ouvrages que se trouve, tout la créativité et de placer l'ac
soulève des questions de fond trop à l'heure actuelle, le métier du quisition des techniques à son ser
rarement abordées et sur lesquelles peintre. vice. C'est un propos lucide ; il
l'esprit profond de l'artiste repose. François Pérégo semble avoir été atteint. A.C.

LA REVUE DE L'ENCADREMENT ET DE LA DORURE -N°110CTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1991


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