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Victor Davidovici

Victor
Davidovici
Collection « Eurocode » Eyrolles/Afnor Le projet de construction parasismique Victor Davidovici Unités de mesure
EC8
et conversions

Ce document est la propriété exclusive de Hugo Tapia Guevara (hugotapia2@gmail.com) - 05 septembre 2019 à 11:29
Victor Davidovici, Conception-construction parasismique, préface de J.-A. Calgaro,
Note d’hypothèses générales – Ordre de grandeur – Choix de la structure résistante –
Analyse structurale – Fondations – Murs de soutènement – Utilitaires de génie parasismique

Le projet de
introductions de M. Kahan, J. Attias & J. Stubler, 2017, 1 056 pages en couleurs,
relié.
Prenant son origine dans les sciences de la Terre autant que dans celles de la
Victor Davidovici, Dominique Corvez, Alain Capra, Shahrokh Ghavamian,
Véronique Le Corvec et Claude Saintjean, Pratique du calcul sismique, 2e éd., 2015, construction, le génie parasismique est une science en continuelle évolution. Á ce

Le projet de construction parasismique


244 p. titre, elle exige de ceux qui l’exercent une remise en cause incessante des acquis.

construction
Claude Saintjean, Introduction aux règles de construction parasismique. Applications Dans sa préface au précédent livre de l’auteur*, Jean-Armand Calgaro écrivait : Pour effectuer des calculs « dynamiques », le principe de base est de bien
courantes de l’Eurocode 8 à la conception parasismique, 2014, 352 p. « Cette passion pour la technologie est avant tout une passion pour protéger les respecter les unités du Système international (SI) pour ne pas oublier le
Wolfgang & Alan Jalil, Conception et analyse sismiques du bâtiment. Guide d’appli- facteur g.
cation de l’Eurocode 8 à partir des règles PS 92/2004, 2014, 368 p.
hommes via les structures qui les entourent ». On admettra dès lors que chaque
Xavier Lauzin, Le calcul des réservoirs en zone sismique, 2013, 100 p.
séisme majeur enrichit nos connaissances  : il nous permet de progresser et de
Alain Capra, Aurélien Godreau, Ouvrages d’art en zone sismique, 2e  éd., 2015, développer une construction parasismique constamment mieux adaptée, à la fois ➠ Note A.1

parasismique
128 p. sûre et économique. En dynamique, il est nécessaire de bien différencier la masse et le poids et d’utiliser un
système d’unités cohérent. Négliger cette précaution expose à des erreurs quantitatives
Victor Davidovici, Serge Lambert, Fondations et procédés d’amélioration du sol. André Plumier déclarait quant à lui que « l’objectif général des règles parasis- graves : si on exprime les masses en kN et qu’on applique F = m ⋅ a, la force trouvée est
Guide d’application de l’Eurocode 8, 2013, 160 p. miques est d’éviter les pertes humaines tout en acceptant des dommages aux 10 fois trop grande. Il faut donc exprimer la masse en kg ou en t, et l’accélération en
Alain Billard, Risque sismique et patrimoine bâti. Comment réduire la vulnérabilité : constructions. » m/s2 ainsi le résultat sera directement en kN.
savoirs et savoir-faire, 2014, 376 p.
– Confortement du patrimoine bâti : treize études sur le risque sismique, préface de Si l’on veut augmenter la fiabilité des constructions parasismiques il convient donc 1 N = 1 kg ×
m
V. Davidovici, 2016, 632 p. – à chaque étape, de la conception à la réalisation – d’intégrer dans le cadre d’une s2
coopération permanente les éléments suivants :
Utilitaires de génie parasismique
EC2 • longueur : mètre, m
Jean-Marie Paillé, Calcul des structures en béton. Guide d’application de l’Eurocode 2, • les enseignements tirés des séismes récents • masse :
3e éd., 2016, 768 p. • l’évolution des connaissances et de la réglementation
Jean-Louis Granju, Introduction au béton armé. Théorie et applications courantes
– kilogramme, kg
• les résultats des recherches.
selon l’Eurocode 2, 2e éd., 2014, 288 p. – tonne, t
Jean Roux, Pratique de l’Eurocode 2, 2009, 626 p. Une chose est sûre : architecte, ingénieur et constructeur doivent avoir l’intelligence • force :
– Maîtrise de l’Eurocode 2, 2009, 338 p. des situations comme celle des critères débattus et explicités, mais aussi le courage
– newton, N : force qui communique à un solide de masse 1 kilo-
d’en tirer les conclusions. C’est pourquoi formuler des critères économiquement jus-
EC3 gramme une accélération de 1 m/s2
Collectif APK/Jean-Pierre Muzeau, Manuel de construction métallique. Extraits des
tifiés tout en étant techniquement cohérents demeure finalement la meilleure façon
de réussir les constructions parasismiques. – décanewton, daN
Eurocodes 0, 1 et 3, 3e éd., 2019, 256 p.
– kilonewton, kN
– La construction métallique avec les Eurocodes. Interprétation, exemples de calcul,
2014, 476 p. Avec ce nouveau livre, complémentaire de Conception-Construction parasismique, Victor – méganewton, MN
Davidovici a pour ambition de guider les ingénieurs et d’aider les étudiants à organiser leur
EC5 • moment :
apprentissage. Fort de soixante ans d’expérience dans le domaine du génie parasismique (missions
Yves Benoit, Construction bois : l’Eurocode 5 par l’exemple. Le dimensionnement des post-sismiques, normalisation, collaboration avec les architectes, modélisation numérique, di- – newton-mètre, Nm
barres et des assemblages en 30 applications, 2014, 296 p. mensionnement, réhabilitation, suivi de mise en œuvre), consultant appelé continuellement par – décanewton-mètre, daNm
– Résistance au feu des constructions bois. Barres en situation d’incendie et assemblages les entreprises de construction autant que par les États confrontés à la prévention des séismes ou
selon l’Eurocode 5, 2015, 192 p. en couleurs
– kilonewton-mètre, kNm
à la reconstruction, Victor Davidovici est président d’honneur de l’Association française de génie – méganewton-mètre, MNm
Yves Benoit, Bernard Legrand et Vincent Tastet, Dimensionner les barres et les
parasismique.
assemblages en bois. Guide d’application de l’EC5 à l’usage des artisans, 2012, 256 p. • contrainte, modules de résistance :
– Calcul des structures en bois. Guide d’application des Eurocodes 5 et 8, 4e éd., 2019, – pascal, Pa (1 Pa = 1 N/m2)
*Du même auteur chez le même éditeur
512 p.
Conception-Construction parasismique, – mégapascal : MPa (1MPa = 106 Pa = 1 N/mm2 = 10 bars)

ISBN : 978-2-212-67542-9
49 €

Code éditeur : G67542


EC6 1056 pages, 2017
– gigapascal : GPa (1GPa = 1 000 MPa)
Marcel Hurez, Nicolas Juraszek, Marc Pelcé, Dimensionner les ouvrages en maçon-
nerie. Guide d’application de l’Eurocode 6, 2e éd., 2014, 336 p. • densité : 1 kN/m3 = 100 daN/m3

Couverture : Studio Eyrolles © Éditions Eyrolles Suite en deuxième et en troisième pages de couverture

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Victor Davidovici

Victor
Davidovici
Collection « Eurocode » Eyrolles/Afnor Le projet de construction parasismique Victor Davidovici Unités de mesure
EC8
et conversions

Ce document est la propriété exclusive de Hugo Tapia Guevara (hugotapia2@gmail.com) - 05 septembre 2019 à 11:29
Victor Davidovici, Conception-construction parasismique, préface de J.-A. Calgaro,
Note d’hypothèses générales – Ordre de grandeur – Choix de la structure résistante –
Analyse structurale – Fondations – Murs de soutènement – Utilitaires de génie parasismique

Le projet de
introductions de M. Kahan, J. Attias & J. Stubler, 2017, 1 056 pages en couleurs,
relié.
Prenant son origine dans les sciences de la Terre autant que dans celles de la
Victor Davidovici, Dominique Corvez, Alain Capra, Shahrokh Ghavamian,
Véronique Le Corvec et Claude Saintjean, Pratique du calcul sismique, 2e éd., 2015, construction, le génie parasismique est une science en continuelle évolution. Á ce

Le projet de construction parasismique


244 p. titre, elle exige de ceux qui l’exercent une remise en cause incessante des acquis.

construction
Claude Saintjean, Introduction aux règles de construction parasismique. Applications Dans sa préface au précédent livre de l’auteur*, Jean-Armand Calgaro écrivait : Pour effectuer des calculs « dynamiques », le principe de base est de bien
courantes de l’Eurocode 8 à la conception parasismique, 2014, 352 p. « Cette passion pour la technologie est avant tout une passion pour protéger les respecter les unités du Système international (SI) pour ne pas oublier le
Wolfgang & Alan Jalil, Conception et analyse sismiques du bâtiment. Guide d’appli- facteur g.
cation de l’Eurocode 8 à partir des règles PS 92/2004, 2014, 368 p.
hommes via les structures qui les entourent ». On admettra dès lors que chaque
Xavier Lauzin, Le calcul des réservoirs en zone sismique, 2013, 100 p.
séisme majeur enrichit nos connaissances  : il nous permet de progresser et de
Alain Capra, Aurélien Godreau, Ouvrages d’art en zone sismique, 2e éd., 2015, développer une construction parasismique constamment mieux adaptée, à la fois ➠ Note A.1

parasismique
128 p. sûre et économique. En dynamique, il est nécessaire de bien différencier la masse et le poids et d’utiliser un
système d’unités cohérent. Négliger cette précaution expose à des erreurs quantitatives
Victor Davidovici, Serge Lambert, Fondations et procédés d’amélioration du sol. André Plumier déclarait quant à lui que « l’objectif général des règles parasis- graves : si on exprime les masses en kN et qu’on applique F = m ⋅ a, la force trouvée est
Guide d’application de l’Eurocode 8, 2013, 160 p. miques est d’éviter les pertes humaines tout en acceptant des dommages aux 10 fois trop grande. Il faut donc exprimer la masse en kg ou en t, et l’accélération en
Alain Billard, Risque sismique et patrimoine bâti. Comment réduire la vulnérabilité : constructions. » m/s2 ainsi le résultat sera directement en kN.
savoirs et savoir-faire, 2014, 376 p.
– Confortement du patrimoine bâti : treize études sur le risque sismique, préface de Si l’on veut augmenter la fiabilité des constructions parasismiques il convient donc 1 N = 1 kg ×
m
V. Davidovici, 2016, 632 p. – à chaque étape, de la conception à la réalisation – d’intégrer dans le cadre d’une s2
coopération permanente les éléments suivants :
Utilitaires de génie parasismique
EC2 • longueur : mètre, m
Jean-Marie Paillé, Calcul des structures en béton. Guide d’application de l’Eurocode 2, • les enseignements tirés des séismes récents • masse :
3e éd., 2016, 768 p. • l’évolution des connaissances et de la réglementation
Jean-Louis Granju, Introduction au béton armé. Théorie et applications courantes
– kilogramme, kg
• les résultats des recherches.
selon l’Eurocode 2, 2e éd., 2014, 288 p. – tonne, t
Jean Roux, Pratique de l’Eurocode 2, 2009, 626 p. Une chose est sûre : architecte, ingénieur et constructeur doivent avoir l’intelligence • force :
– Maîtrise de l’Eurocode 2, 2009, 338 p. des situations comme celle des critères débattus et explicités, mais aussi le courage
– newton, N : force qui communique à un solide de masse 1 kilo-
d’en tirer les conclusions. C’est pourquoi formuler des critères économiquement jus-
EC3 gramme une accélération de 1 m/s2
Collectif APK/Jean-Pierre Muzeau, Manuel de construction métallique. Extraits des
tifiés tout en étant techniquement cohérents demeure finalement la meilleure façon
de réussir les constructions parasismiques. – décanewton, daN
Eurocodes 0, 1 et 3, 3e éd., 2019, 256 p.
– kilonewton, kN
– La construction métallique avec les Eurocodes. Interprétation, exemples de calcul,
2014, 476 p. Avec ce nouveau livre, complémentaire de Conception-Construction parasismique, Victor – méganewton, MN
Davidovici a pour ambition de guider les ingénieurs et d’aider les étudiants à organiser leur
EC5 • moment :
apprentissage. Fort de soixante ans d’expérience dans le domaine du génie parasismique (missions
Yves Benoit, Construction bois : l’Eurocode 5 par l’exemple. Le dimensionnement des post-sismiques, normalisation, collaboration avec les architectes, modélisation numérique, di- – newton-mètre, Nm
barres et des assemblages en 30 applications, 2014, 296 p. mensionnement, réhabilitation, suivi de mise en œuvre), consultant appelé continuellement par – décanewton-mètre, daNm
– Résistance au feu des constructions bois. Barres en situation d’incendie et assemblages les entreprises de construction autant que par les États confrontés à la prévention des séismes ou
selon l’Eurocode 5, 2015, 192 p. en couleurs
– kilonewton-mètre, kNm
à la reconstruction, Victor Davidovici est président d’honneur de l’Association française de génie – méganewton-mètre, MNm
Yves Benoit, Bernard Legrand et Vincent Tastet, Dimensionner les barres et les
parasismique.
assemblages en bois. Guide d’application de l’EC5 à l’usage des artisans, 2012, 256 p. • contrainte, modules de résistance :
– Calcul des structures en bois. Guide d’application des Eurocodes 5 et 8, 4e éd., 2019, – pascal, Pa (1 Pa = 1 N/m2)
*Du même auteur chez le même éditeur
512 p.
Conception-Construction parasismique, – mégapascal : MPa (1MPa = 106 Pa = 1 N/mm2 = 10 bars)

ISBN : 978-2-212-67542-9
Code éditeur : G67542
EC6 1056 pages, 2017
– gigapascal : GPa (1GPa = 1 000 MPa)
Marcel Hurez, Nicolas Juraszek, Marc Pelcé, Dimensionner les ouvrages en maçon-
nerie. Guide d’application de l’Eurocode 6, 2e éd., 2014, 336 p. • densité : 1 kN/m3 = 100 daN/m3

Couverture : Studio Eyrolles © Éditions Eyrolles Suite en deuxième et en troisième pages de couverture

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Le projet de construction parasismique

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Les échanges permanents avec les entreprises


et les bureaux d’études permettent d’avoir
un regard sur les problèmes rencontrés
et les réponses qu’on peut apporter.
Ce livre souhaite en être la structure d’accueil.

victor.davidovici@wanadoo.fr

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Victor Davidovici
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Le projet de construction
parasismique
Utilitaires de génie parasismique

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ÉDITIONS EYROLLES
61, bd Saint-Germain
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75240 Paris Cedex 05


www.editions-eyrolles.com

Du même auteur chez le même éditeur


Conception-construction parasismique, préface de J.-A. Calgaro, introductions de
M. Kahan, J. Attias & J. Stubler, 2017, 1 056 p. en couleurs, relié.
Sous la direction de Victor Davidovici avec les contributions de Dominique Corvez,
Alain Capra, Shahrokh Ghavamian, Véronique Le Corvec et Claude Saintjean,
Pratique du calcul sismique, 2e éd., 2015, 244 p. 

Sauf mention spéciale, les schémas sont de l’auteur. Droits réservés pour toutes les photos.

Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation


intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédé que ce soit
(reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation...) sans le consentement de l’auteur
ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par
les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’autorisation d’effectuer
des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation
du droit de copie (CFC) – 20, rue des Grands-Augustins – 75006 Paris.

© Éditions Eyrolles, 2019


ISBN : 978-2-212-67542-9

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Sommaire

Introduction................................................................................................... XV

CHAPITRE 1.  Note d’hypothèses générales...................................... 1

CHAPITRE 2.  Ordre de grandeur............................................................ 73

CHAPITRE 3.  Choix de la structure résistante.................................. 95

CHAPITRE 4.  Analyse structurale............................................................ 191

CHAPITRE 5.  Fondations............................................................................ 261

CHAPITRE 6.  Murs de soutènement..................................................... 345

CHAPITRE 7.  Utilitaires de génie parasismique.............................. 359

Bibliographie................................................................................................. 441

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Table des matières

Introduction.............................................................................................. XV

CHAPITRE 1.  Note d’hypothèses générales................................. 1


1.1 Eurocode 8 et la notion de sécurité.................................................. 3

1.2 Charges permanentes (G).................................................................. 5

1.3 Charges d’exploitation (Q)................................................................. 7

1.4 Neige (S)............................................................................................... 11

1.5 Sensibilité à l’action du vent (W)...................................................... 12

1.6 Retrait (R), température (T), fluage (F)............................................ 13

1.7 Caractéristiques géotechniques......................................................... 14


1.7.1 Conditions de sol....................................................................... 15
1.7.2 Caractéristiques dynamiques....................................................... 16
1.8 Actions sismiques................................................................................. 21
1.8.1 Décrets, arrêtés........................................................................... 21
1.8.2 Spectres pour les bâtiments dits « à risque normal ».................... 24
1.8.3 Spectres pour les ICPE............................................................... 32
1.8.4 Accélérogrammes........................................................................ 33
1.8.5 Action sismique en cas d’amélioration du sol.............................. 34
1.8.6 Action sismique en phase de construction................................... 36
1.8.7 Action sismique en cas de travaux sur l’existant........................... 36
1.8.8 Plans de prévention des risques naturels prévisibles, PPR-S......... 39

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VIII | Table des matières

1.9 Combinaisons d’actions accidentelles ELU-A.................................. 42


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1.9.1 Structures porteuses.................................................................... 43


1.9.2 Fondations................................................................................. 46
1.9.3 Planchers.................................................................................... 46
1.9.4 Soutènements............................................................................. 46
1.9.5 Isolateurs sismiques.................................................................... 47
1.9.6 Nappe phréatique....................................................................... 48
1.10 Choix a priori du coefficient de comportement.............................. 49
1.10.1 Structures en béton armé............................................................ 51
1.10.2 Structures en acier, classe DCL................................................... 54
1.10.3 Structures en bois....................................................................... 54
1.10.4 Structures en maçonnerie porteuse............................................. 55
1.10.5 Établissements de santé............................................................... 55
1.10.6 Interaction sol-structure, ISS...................................................... 56
1.10.7 Structures sur isolateurs sismiques.............................................. 57
1.11 Matériaux : caractéristiques mécaniques, coefficients partiels..... 58
1.11.1 Béton armé................................................................................. 58
1.11.1.1 Qualité du béton........................................................... 59
1.11.1.2 Qualité de l’acier pour le béton armé.............................. 60
1.11.2 Acier pour constructions métalliques.......................................... 61
1.11.3 Maçonnerie................................................................................ 62
1.11.4 Matériaux composites................................................................. 63
1.11.5 Bétons fibrés à ultra hautes performances, BFUP........................ 67
1.12 Structuration de la note d’hypothèses.............................................. 69

CHAPITRE 2.  Ordre de grandeur......................................................... 73


2.1 Effets des séismes, perception humaine.......................................... 75

2.2 Fréquences / périodes propres.......................................................... 82

2.3 Masses / sollicitations......................................................................... 84

2.4 Limitation des déformations.............................................................. 88

2.5 Ratios « béton armé ».......................................................................... 91

2.6 Portance du sol..................................................................................... 94

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Table des matières | IX

CHAPITRE 3.  Choix de la structure résistante............................ 95


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3.1 Objectifs de performance................................................................... 97

3.2 Ductilité / Dimensionnement en capacité....................................... 100


3.2.1 Conception en ductilité DCL..................................................... 100
3.2.2 Conception en ductilité DCM................................................... 101
3.3 Régularités / Irrégularités.................................................................... 107

3.4 Planchers, effet diaphragme............................................................... 111

3.5 Joints parasismiques............................................................................ 114


3.5.1 Généralités................................................................................. 114
3.5.2 Appui réciproque de deux blocs.................................................. 115
3.5.3 Nouvelle construction dans les centres historiques...................... 118
3.6 Éléments structuraux primaires et secondaires.............................. 123

3.7 Bâtiments en béton armé................................................................... 128


3.7.1 Du possible usage de la classe DCL............................................ 129
3.7.2 Portiques, classe DCM............................................................... 132
3.7.3 Murs, classe DCM...................................................................... 135
3.7.4 Ancrages, recouvrements, coutures............................................. 138
3.7.4.1 Contraintes d’adhérence................................................. 138
3.7.4.2 Ancrage droit et recouvrement des armatures
longitudinales............................................................... 141
3.7.4.3 Présence de crochets........................................................ 145
3.7.4.4 Jonction par soudure...................................................... 146
3.7.4.5 Coupleurs..................................................................... 147
3.7.4.6 Couture des recouvrements............................................. 149
3.7.4.7 Ancrages des armatures transversales............................... 153
3.7.5 Attentes / Scellements................................................................. 155
3.8 Bâtiments en acier, classe DCL.......................................................... 165
3.8.1 Règles générales pour la classe de ductilité DCL......................... 167
3.8.2 Règles particulières DCL, q = 1,5............................................... 169
3.8.3 Règles particulières DCL(+), q = 2............................................... 170
3.8.4 Comportement des assemblages, REX........................................ 172
3.8.5 Interface CM → BA, DCL......................................................... 174

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X
| Table des matières

3.9 Bâtiments en maçonnerie chaînée................................................... 176


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3.9.1 Critères de dimensionnement..................................................... 176


3.9.2 Dispositions constructives.......................................................... 181
3.9.3 REX des maçonneries chaînées................................................... 186

CHAPITRE 4.  Analyse structurale........................................................ 191


4.1 Avant de procéder à l’analyse............................................................ 193

4.2 Choix de la méthode de calcul.......................................................... 196

4.3 Analyse par forces latérales, analyse statique................................. 198

4.4 Modélisation aux éléments finis (EF)............................................... 201


4.4.1 Comment construire les modèles ?.............................................. 201
4.4.2 Modélisation des structures........................................................ 203
4.4.3 Incidences dues aux remplissages en maçonnerie........................ 208
4.4.4 Modélisation des masses............................................................. 211
4.4.5 Torsion accidentelle d’axe vertical............................................... 212
4.4.6 Prise en compte de la précontrainte............................................ 214
4.4.7 Validation des modèles aux éléments finis, 3D............................ 214
4.4.7.1 Maillage....................................................................... 215
4.4.7.2 Vérification du poids propre en cours de modélisation....... 216
4.4.7.3 Vérification du contreventement avec le poids propre
à « l’horizontale ».......................................................... 219
4.4.7.4 Visualisation des modes propres...................................... 220
4.5 Analyse modale.................................................................................... 221
4.5.1 Analyse des modes propres......................................................... 221
4.5.2 Les modes locaux........................................................................ 222
4.5.3 Les modes rigides / résiduels....................................................... 228
4.5.4 Méthodologie des calculs............................................................ 229
4.5.5 Exploitation des résultats............................................................ 232
4.5.5.1 Exploitation des cartes de ferraillage............................... 232
4.5.5.2 Utilisation de la méthode des coupures............................ 233
4.5.5.3 Cisaillement le long des surfaces de reprise....................... 233
4.5.5.4 Cisaillement en cas de flexion composée avec traction
prédominante................................................................ 235
4.5.5.5 Méthode de coupures pour le plancher « diaphragme »..... 238
4.5.6 Calculs pseudo-statiques............................................................. 239
4.5.6.1 Modélisation de type « brochette ».................................. 240
4.5.6.2 Modélisation 3-D statique............................................. 244

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Table des matières | XI

4.6 Analyse pushover................................................................................. 245


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4.6.1 Philosophie générale de la méthode............................................ 245


4.6.2 Application au diagnostic du bâtiment....................................... 250
4.6.3 Évaluation des marges sismiques................................................. 256

CHAPITRE 5.  Fondations.......................................................................... 261

5.1 Choix du système de fondation......................................................... 262


5.1.1 Dispositions générales................................................................. 262
5.1.2 Solidarisation des fondations...................................................... 266
5.2 Fondations superficielles..................................................................... 276
5.2.1 Fondations filantes et isolées....................................................... 276
5.2.2 Semelles excentrées..................................................................... 279
5.2.3 Fondations semi-profondes......................................................... 282
5.2.4 Effets au contact structure / sol de fondation.............................. 286
5.2.4.1 Décollement.................................................................. 286
5.2.4.2 Glissement.................................................................... 294
5.2.4.3 Capacité portante, tassement.......................................... 298
5.3 Fondations profondes......................................................................... 303
5.3.1 Transmission au sol de l’action sismique..................................... 303
5.3.2 Bêches........................................................................................ 314
5.3.3 Fondations sur pieux.................................................................. 318
5.3.3.1 Détermination des sollicitations...................................... 320
5.3.3.2 Dispositions constructives............................................... 324
5.3.3.3 Groupe de pieux............................................................ 329
5.3.4 Fondations sur micropieux......................................................... 330
5.3.5 Fondations sur barrettes ou parois moulées................................. 332
5.3.6 Fondations sur puits................................................................... 333
5.3.6.1 Détermination des sollicitations...................................... 333
5.3.6.2 Dispositions constructives............................................... 334
5.4 Interaction sol-structure, ISS............................................................... 335
5.4.1 Amortissement du sol................................................................. 337
5.4.2 ISS, cas des fondations superficielles........................................... 338
5.4.2.1 Raideurs statiques.......................................................... 339
5.4.2.2 Raideurs dynamiques..................................................... 339
5.4.3 ISS, cas des pieux isolés.............................................................. 341

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XII | Table des matières

CHAPITRE 6.  Murs de soutènement................................................. 345


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6.1 Généralités............................................................................................ 346

6.2 Poussée statique.................................................................................. 347

6.3 Poussée dynamique, méthode de Mononobé-Okabé................... 349

6.4 Parois d’infrastructure de bâtiments................................................. 357

CHAPITRE 7.  Utilitaires de génie parasismique........................ 359


7.1 SEISTER / CM CONSULT...................................................................... 360
7.1.1 Calcul de l’aléa spécifique pour un projet.................................... 360
7.1.1.1 Éléments de contexte...................................................... 360
7.1.1.2 Objectifs des études spécifiques........................................ 362
7.1.2 Particularités de l’approche spécifique......................................... 363
7.1.3 Suite logicielle SHEAR et exemples d’applications...................... 365
7.1.3.1 Suite logicielle SHEAR.................................................. 365
7.1.3.2 Exemples d’application.................................................. 370
7.2 Identification de la zone de sismicité du territoire français.......... 374

7.3 Spectres de l’Eurocode 8 dans le cadre de la réglementation


parasismique française........................................................................ 375

7.4 TERRASOL.............................................................................................. 376


7.4.1 FONDSUP/FONDPROF (FOXTA) – Portance d’une fondation
superficielle ou profonde............................................................ 376
7.4.2 TASPLAQ (FOXTA) – Calcul des radiers et dallages.................. 377
7.4.3 TASPIE+ (FOXTA) – Calcul des massifs renforcés
par inclusions rigides.................................................................. 379
7.4.4 PIECOEF+ (FOXTA) – Calcul des pieux sous chargement
transversal................................................................................... 380
7.4.5 GROUPIE+ (FOXTA) – Calcul d’un groupe de pieux sous
chargement quelconque.............................................................. 383
7.4.6 PLAXIS – Modélisation numérique par éléments finis
en deux ou trois dimensions....................................................... 384

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Table des matières | XIII

7.5 Autodesk Robot Structural Analysis Professional............................ 387


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7.5.1 Modale....................................................................................... 388


7.5.2 Sismique et spectrale................................................................... 389
7.5.3 Pushover (dommage).................................................................. 391
7.5.4 Analyse temporelle...................................................................... 392
7.5.5 Vérification réglementaire (Eurocodes, ACI, LRFD…)............... 393
7.6 ANSYS..................................................................................................... 397
7.6.1 Capacité d’analyse dynamique.................................................... 397
7.6.2 Analyse modale........................................................................... 398
7.6.3 Analyse spectrale......................................................................... 398
7.6.4 Analyse transitoire, analyse harmonique..................................... 399
7.7 GRAITEC................................................................................................. 400
7.7.1 GRAITEC / ADVANCE DESIGN............................................ 400
7.7.2 Arche Voile de contreventement................................................. 403
7.8 SOCOTEC - HERCULE........................................................................... 406

7.9 SETEC TPI............................................................................................... 408


7.9.1 PYTHAGORE........................................................................... 408
7.9.2 ARMATEC et BEAMTEC......................................................... 410
7.9.2.1 ARMATEC.................................................................. 411
7.9.2.2 BEAMTEC.................................................................. 411
7.10 ASTER - SIXENSE - NECS..................................................................... 413
7.10.1 Modélisation.............................................................................. 413
7.10.2 Modèle éléments finis et calculs.................................................. 414
7.10.3 Modèle éléments finis et calculs béton armé................................ 416
7.11 SCIA Engineer....................................................................................... 417
7.11.1 Analyse sismique dans SCIA Engineer........................................ 417
7.11.2 La méthode de condensation IRS – qu’est-ce que c’est ?.............. 419
7.12 EGF - BTP : constructions béton armé.............................................. 421

7.13 CTICM : constructions métalliques.................................................... 426


7.13.1 PlatineX – Assemblages par platine d’extrémité.......................... 426
7.13.2 CorniX – Assemblages par cornière............................................ 426
7.13.3 PotArtX – Vérification pied de poteau articulé............................ 427
7.13.4 SoudiX – Vérification des cordons de soudure............................ 427
7.13.5 Hertz – Évaluation de la surface de contact................................. 428

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XIV | Table des matières

7.13.6 Boulons – Calcul des capacités nominales en cisaillement


et en traction.............................................................................. 428
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7.13.7 Calcul de poutres avec connecteurs cloués Hilti.......................... 428


7.13.8 TORSION – Calcul des sollicitations et des contraintes
dues à la torsion dans une poutre métallique............................... 428
7.13.9 A3C – Vérification d’une barre comprimée et fléchie selon
l’Eurocode 3 et l’Eurocode 4. Version 2.93................................. 429
7.13.10 Portal+ – Calculs des portiques de bâtiments à simple
rez-de-chaussée y compris en zone sismique, classe DCL............ 429
7.13.11 Z4 – Propriétés efficaces d’une section métallique....................... 429
7.13.12 Périodes – Détermination de la période de vibration propre....... 429
7.13.13 PropSection – Calcul des propriétés des sections......................... 429
7.14 CSTB : CPMI Version 1.3.0.................................................................. 430

7.15 HILTI........................................................................................................ 431


7.15.1 HILTI / PROFIS Rebar.............................................................. 431
7.15.2 Exemple de calcul....................................................................... 432
7.16 APAVE – Solution 4D........................................................................... 434
7.16.1 Principe des mesures 4D............................................................. 434
7.16.2 Exemple 1 : mesures 4D pour évaluation sommaire
de la vulnérabilité au séisme........................................................ 436
7.16.3 Exemple 2 : analyse d’un bâtiment en vue d’une surélévation..... 437
7.16.4 Exemple 3 : calage d’un modèle de calcul à partir
de mesures 4D............................................................................ 438

Bibliographie............................................................................................ 441

Unités de mesure et conversions

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Introduction

Être conscient que l’on est ignorant est un grand pas vers le savoir.
Benjamin Disraeli (1804-1881)

Doutes et certitudes en génie parasismique


… à lire et à relire avant chaque utilisation du livre

Le génie parasismique est une science en constante évolution ; il implique une remise
en cause permanente du savoir acquis. Il trouve son origine à la fois dans les sciences
de la terre et dans celles de la construction. Chaque séisme majeur permet de progresser
et d’engranger de nouveaux éléments pour une construction parasismique toujours
plus adaptée, à la fois sûre et économique.
On comprendra donc que pour obtenir des performances de qualité pour les construc-
tions en zone sismique, il est essentiel de conserver une attitude critique, qu’il s’agisse
de l’application des divers textes et règlements, ou de la remise en cause du savoir
acquis, autant de fois qu’il sera nécessaire.
Le retour d’expérience après séisme nous permet d’affirmer que la protection parasis-
mique est fiable si elle est intégrée très en amont, dès la conception, et si elle est suivie
d’une excellente qualité d’exécution.

Identifier les besoins


Le projet parasismique s’intéressera donc aussi bien au site, aux fondations, à la forme
architecturale, à la structure porteuse, qu’aux éléments non structuraux, aux façades et
aux équipements, particulièrement en milieu hospitalier et industriel. Les choix qui
seront faits dans chacun de ces domaines techniques auront des répercussions sur le
comportement d’ensemble.
Cette approche pose le problème de la coordination des divers intervenants et des
priorités à établir entre les différentes exigences, inévitablement contradictoires.

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XVI | Introduction

C’est pourquoi il convient, pour augmenter la fiabilité des constructions parasis-


miques, d’intégrer les éléments suivants à chaque étape, de la conception à la réalisa-
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tion, dans le cadre d’une coopération permanente :


–– les enseignements tirés des séismes récents,
–– l’évolution des connaissances et de la réglementation,
–– les résultats des recherches.

Évolution des règles parasismiques


Les règles de conception et de calcul des constructions en zone sismique suivent et
adaptent les progrès en permanence. À ce titre, les Eurocodes constituent un exemple
remarquable de mise en commun du savoir à l’échelle européenne.
Il ne s’agit pas seulement d’appliquer un certain nombre de prescriptions réglemen-
taires, mais d’avoir une approche globale qui prend en compte tous les facteurs
pouvant avoir une incidence sur le comportement du bâtiment.
Quand un bâtiment est calculé en conformité avec les prescriptions des règles parasis-
miques, il ne possède qu’un certain degré de résistance aux séismes. Les accélérations
nominales définies par les règles parasismiques sont hypothétiques, bien que détermi-
nées d’après les connaissances disponibles à travers des enregistrements dans des zones
équivalentes.

Utiliser les logiciels à bon escient


Bien que faisant appel à des développements informatiques de plus en plus élaborés,
la construction parasismique n’est pas une science « exacte » : le bon comportement
global dépend d’un ensemble de paramètres plus large.
Les logiciels, aussi indispensables soient-ils, compartimentent et découpent inévita-
blement la réalité, en la modélisant. C’est précisément parce qu’on s’abrite derrière
cette fausse sécurité qu’apporte, croit-on, la modélisation, que le danger guette. On ne
travaille jamais sur un modèle originel mais sur un modèle simplifié, linéarisé.

Le rôle fondamental de la conception de l’ensemble et de détail


Une chose est sûre : architecte, ingénieur, constructeur doivent avoir l’intelligence des
situations, des critères débattus et explicités, tout comme le courage d’en tirer les
conclusions. La réponse à question « Est-ce que ça tient ? » se trouve à la fois au niveau
de l’architecte dans l’acte de création-conception, au niveau de l’ingénieur dans l’acte
de conception-calculs et au niveau de l’entreprise dans l’acte de vérité de l’exécution-
réalisation de l’ouvrage.
Ceux d’entre nous qui ont eu la chance de travailler très en amont avec les architectes
savent à quel point, au bout de quelques mois de collaboration, les consciences

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Introduction | XVII

communiquent, les esprits s’interpénètrent  ; chacun finit même rapidement par


utiliser le langage de l’autre : l’équipe du projet est constituée dans la confiance et le
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respect réciproque.
Bien entendu, le champ est vaste, les compétences multiples autant que variées, les
avis peuvent diverger, mais la réalité est la même pour tous et pour chacun : les points
d’application du génie parasismique sont essentiellement projetés vers l’avenir.
Finalement, la meilleure façon de réaliser des constructions parasismiques consiste à
formuler des critères à la fois économiquement justifiés et techniquement cohérents.

Ce livre d’accompagnement de Conception-construction parasismique (Éditions


Eyrolles, 2017) a pour ambition d’être une feuille de route destinée aux ingénieurs et
un guide qui permette aux étudiants d’organiser leur apprentissage.

Comme il faut toujours garder un lien avec la réalité, j’ai sollicité pour conseil et relec-
ture :
Alain CAPRA (VINCI Grands Travaux), Nicolas CASENAVE (VERITAS),
Ménad CHENAF (CSTB), Fahd CUIRA (SETEC), Shahrokh GHAVAMIAN
(SIXSENS – NECS), Arnaud JOYEUX (GINGER), Pierre-Olivier MARTIN
(CTICM), Pierre MOUROUX (BRGM), Jean-Marie PAILLÉ (SOCOTEC),
Yannick SALAÜN (HILTI), Sylvain LOO, Yves MONTHOUEL et Alex
TELEMAQUE (ANTILLES-ÉTUDES), Manuel TANGUY (ANTILLES
GEOTECHNIQUE), Pierre-Éric THÉVENIN (APAVE).
Mes remerciements vont également aux concepteurs-utilisateurs des logiciels qui ont
accepté de participer au recueil des utilitaires de génie parasismique.
Je remercie particulièrement mon éditeur Marc Jammet (Eyrolles) pour sa disponibi-
lité, son accompagnement et ses conseils judicieux.

➠ Note
Les «  Notes  » regroupent les divers points de vue et/ou commentaires qui permettent de mieux
comprendre certains aspects spécifiques.

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CHAPITRE 1

Note d’hypothèses générales

Définir les données est un préalable à une bonne relation


entre les participants à l’acte de construire.

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La note d’hypothèses générales doit être un document établi initialement par la
maîtrise d’œuvre et approuvé ensuite, au fur et à mesure des modifications, par la
maîtrise d’ouvrage et par le bureau de contrôle.
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Ce document, qui évolue avec les phases du projet (APS, APD, PRO, DCE…), est
repris par l’entreprise chargée de l’exécution avec son bureau d’études et remis en fin
d’exécution au maître d’ouvrage.
Cette note doit contenir non seulement toutes les hypothèses de génie civil, mais aussi
les hypothèses spécifiques de génie parasismique. Le Tableau 1.12-1 donne une trame
non limitative pour l’établissement de cette note d’hypothèses.

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Eurocode 8 et la notion de sécurité | 3

1.1 Eurocode 8 et la notion de sécurité


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L’Eurocode 8, entièrement consacré à la conception parasismique, se situe au même


niveau que les principaux autres Eurocodes et doit être utilisé simultanément avec
l’Eurocode 0 pour les bases de calcul, 1 pour les charges, 2, 3, 4, 5 et 6 pour les maté-
riaux utilisés et 7 pour les aspects géotechniques
Il est à noter que l’Eurocode 8 n’est pas un texte unique, mais est composé de cinq
textes ayant chacun une annexe nationale.

➠ Note 1.1
Le contenu d’un texte réglementaire est toujours de reflet des connaissances au moment de la rédac-
tion. Une nouvelle édition de l’Eurocode 8 est envisagée vers 2022…

[PRA 02] Les principes d’une analyse de la sécurité des constructions sont basés sur les étapes
suivantes :
–– définir les phénomènes (états limites) ou les situations que l’on veut éviter,
–– estimer la gravité des risques liés à ces phénomènes,
–– choisir, pour la construction, des dispositions telles que la probabilité de chacun
de ces phénomènes soit limitée à une valeur assez faible pour être acceptée en
fonction de cette estimation.
En pratique, cette démarche se traduit par des règles partiellement forfaitaires, qui
introduisent la sécurité :
–– par des valeurs représentatives des actions et des résistances,
–– par des coefficients partiels appliqués aux actions et aux résistances,
–– par des marges plus ou moins apparentes introduites dans les divers modèles (de
chargement, de structure, etc.) utilisés pour faire les calculs.
L’analyse des conditions d’une possible défaillance structurale conduit à sélectionner,
pour une structure donnée, des situations de projet suffisamment sévères et variées
pour couvrir toutes les situations physiques que l’on peut raisonnablement s’attendre
à rencontrer lors de l’exécution et de l’utilisation de la structure. Les situations de
projet sont classées en :
–– situations durables ; conditions d’utilisation normale,
–– situations transitoires ; conditions temporaires en cours d’exécution ou d’opéra-
tions de maintenance ou réparation,
–– situations accidentelles ; conditions exceptionnelles : incendie, choc, défaillance
localisée,
–– situations sismiques  ; conditions exceptionnelles applicables à la structure lors
d’un séisme.

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4
| Note d’hypothèses générales

La principale valeur représentative d’une action est sa valeur caractéristique, dont la [EC 0]
4.1.2‑(2)P
définition dépend de la nature de l’action considérée en fonction de la variation dans
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4.1.2‑(3)
4.1.2‑(7)P
le temps (voir Tableau 1.1-1). 4.1.3‑(1)P

Tableau 1.1-1 Définitions des actions

Actions Exemples Valeurs caractéristiques Fk d’une action


–– poids propre des structures1,
directement déterminé au –– si la variabilité de G peut être considérée
moment de la modélisation comme faible, une valeur unique de Gk peut
(voir § 1.2) être utilisée
Actions
permanentes – – poussée statique des terres
(G) –– équipements fixes –– en cas de variabilité de G, deux valeurs doivent
–– revêtement de chaussée être utilisées : une valeur supérieure Gk,sup et
–– retrait une valeur inférieure Gk,inf par exemple :
–– tassements différentiels Gk,sup = 1,1 G et pour Gk,inf = 0,9 G
–– valeur caractéristique supérieure Qk,sup corres-
pondant à une probabilité recherchée de ne pas
–– charges d’exploitation sur plan- être dépassée pendant la durée de référence
Actions chers –– valeur caractéristique inférieure Qk,inf corres-
variables
–– actions du vent pondant à une probabilité recherchée d’être
(Q)2
–– charges de la neige atteinte pendant la durée de référence
–– valeur nominale spécifiée dans des cas où il
n’existe pas de distribution statistique connue
–– valeur de calcul Ad à spécifier pour chaque
Actions –– chocs de véhicules projet
accidentelles –– action sismique –– valeurs sismiques caractéristiques AEk pour
(A) –– explosions chaque projet et détermination des valeurs de
calcul AEd
1 La valeur moyenne du poids propre des structures est souvent connue avec une bonne précision et
son coefficient de variation est faible (environ 0,05 à 0,10). Les actions sont représentées par une valeur
nominale unique calculée à partir des coffrages et des poids volumiques ; il s’agit donc de leur valeur
moyenne, appelée valeur probable.
2
Pour les actions variables, il s’agit de choisir a priori la durée de référence. Il s’agit principalement de
la valeur de combinaison, de la valeur fréquente et de la valeur quasi permanente.

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Charges permanentes (G) | 5

1.2 Charges permanentes (G)


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Les actions permanentes, notées G, représentées par leur valeur nominale sont :
–– le poids propre des ouvrages,
–– le poids propre de l’équipement permanent,
–– la poussée des terres,
–– la poussée de la nappe phréatique dans le cas des structures comportant de parties
enterrées,
–– de l’action de la précontrainte P,
–– les déformations dues au retrait et au fluage des éléments en béton.
Sur les planchers, on peut retenir les valeurs suivantes pour les charges permanentes
en plus du poids propre « automatique » obtenu lors de la modélisation de la struc-
ture :

[EC1‑1] Bâtiments d’habitation


6.3.2.2‑(8)
• Étage courant : 250 daN/m2 (cloisons 50 daN/m2 ; plafonds suspendus et divers
réseaux 50 daN/m2 ; revêtement de sol avec chape 150 daN/m2).
• Terrasse : 500 daN/m2 (plafonds suspendus et divers réseaux 50 daN/m2 ; forme
de pente 180 daN/m2, protection de l’étanchéité 270 daN/m2).
• Toitures  : 110  daN/m2 (tuiles plates 40  daN/m2, panneau sous toiture
10 daN/m2, faux plafond 11 daN/m2, charpente bois traditionnelle 50 daN/m2).

Bureaux, hôtels
• Étage courant : 265 à 290 daN/m2 (cloisons 75 à 100 daN/m2 ; plafonds suspendus
20 daN/m2 ; réseaux 50 daN/m2 ; revêtement souple sur chape 120 daN/m2).
• Salles de réunions  : 290  daN/m2 (cloisons 100  daN/m2  ; plafonds suspendus
20 daN/m2 ; réseaux 50 daN/m2 ; revêtement souple sur chape 120 daN/m2).
• Locaux techniques  : 325  daN/m2 (socles 120  daN/m2  ; réseaux 80  daN/m2  ;
chape ciment + carrelage 125 daN/m2).
• Logistique : 195 daN/m2 (plafonds suspendus 20 daN/m2 ; réseaux 50 daN/m2 ;
mortier de pose et carrelage 125 daN/m2).
• Halls, accueils  : 250  daN/m2 (plafonds suspendus 20  daN/m2  ; réseaux
80 daN/m2 ; mortier de pose et carrelage 150 daN/m2).
• Circulations  : 105  daN/m22 (plafonds suspendus 20  daN/m2  ; réseaux
50 daN/m2 ; revêtement souple 5 daN/m2).
• Faux plancher : 60 daN/m2.

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6
| Note d’hypothèses générales

Hôpitaux
Chambres : 110 à 180 daN/m2 (cloisons 50 à 120 daN/m2 ; plafonds suspendus
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20 daN/m2 ; réseaux 30 daN/m2 ; revêtement souple 10 daN/m2). [E
4
• Salles de réunions  : 175  daN/m2 (cloisons 100  daN/m2  ; plafonds suspendus 4
20 daN/m2 ; réseaux 50 daN/m2 ; revêtement souple 5 daN/m2).
• Bureaux : 175 daN/m2 (cloisons 100 daN/m2 ; plafonds suspendus 20 daN/m2 ;
réseaux 50 daN/m2 ; revêtement souple 5 daN/m2).
• Locaux techniques  : 325  daN/m2 (socles 120  daN/m2  ; réseaux 80  daN/m2  ;
chape ciment 125 daN/m2).
• Logistique : 195 daN/m2 (plafonds suspendus 20 daN/m2 ; réseaux 50 daN/m2 ;
mortier de pose et carrelage 125 daN/m2).
[E
• Laboratoires  : 320  daN/m2 (cloisons 100  daN/m2  ; plafonds suspendus 4

20 daN/m2 ; réseaux 50 daN/m2 ; mortier de pose et carrelage 150 daN/m2).


• Halls, accueils  : 250  daN/m2 (plafonds suspendus 20  daN/m2  ; réseaux
80 daN/m2 ; mortier de pose et carrelage 150 daN/m2).
• Circulations  : 105  daN/m2 (plafonds suspendus 20  daN/m2  ; réseaux
50 daN/m2 ; revêtement souple 5 daN/m2).

➠ Note 1.2
Les hôpitaux étant dans l’obligation de tout suspendre, le poids propre des cloisons « mobiles » devra
être déterminé en fonction des équipements accrochés : armoires, éléments sanitaires, etc. On peut
ainsi atteindre, dans certaines situations, 150 daN/m2.

Façades
• Mur rideau / façade légère : 60 à 90 daN/m2.
• Mur en pans de bois : 60 daN/m2.
• Façade en bardage : 40 à 45 daN/m2. [E
4
• Double peau verre : 50 daN/m2 (valeur moyenne).
• Écran ou grille acoustique : 70 daN/m2.
• Façade BFUP + isolation + doublage : 125 daN/m2.
• Protection solaire types 1 à 6 : 50 daN/m2. [
A
• Ventelles fixes en verre ou métalliques : 90 daN/m2.

Constructions métalliques
Pour couvrir le poids des assemblages et de la peinture, il est d’usage de prendre en
compte une provision de charge de 10 % appliquée à la masse volumique, soit :
7 850 × 1,10 = 8 635 kg/m3

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Charges d’exploitation (Q) | 7

1.3 Charges d’exploitation (Q)


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[EC 0]
4.1.2‑(7)P
La valeur caractéristique de l’action variable Qk peut être utilisée avec la valeur nomi-
4.1.3‑(1)P‑a nale.

➠ Note 1.3
La valeur nominale peut être utilisée s’il n’existe pas de distribution statistique connue de l’action
considérée, rendant ainsi impossible la détermination de la valeur caractéristique.

La valeur de base de la combinaison est le produit Y0⋅Qk, utilisée pour la vérification


d’états limites ultimes et pour la vérification d’état limite de service irréversible.
[EC 0]
4.1.3‑(1)P‑b
La valeur fréquente représentée par le produit Y1⋅Qk est utilisée pour la vérification
d’états limites comprenant les actions accidentelles et pour la vérification d’état limite
de service réversible.

Tableau 1.3-1 Valeurs des coefficients Y0 et Y1

Catégorie Action Y0 Y1
A Habitations, zones résidentielles 0,7 0,5
B Bureaux 0,7 0,5
C Lieux de réunion 0,7 0,7
D Commerces 0,7 0,7
E Stockage 1,0 0,9
F Zones de trafic, véhicules de poids : ≤ 30 kN 0,7 0,7
G Zones de trafic, véhicules de poids : 30 à 160 kN 0,7 0,5
H Toits 0 0

[EC 0]
4.1.3‑(1)P‑c
La valeur quasi permanente représentée par le produit Y2⋅Qk est utilisée pour la véri-
fication d’états limites comprenant les actions accidentelles et l’action sismique de
calcul. Les valeurs quasi permanentes sont également utilisées pour le calcul d’effets à
long terme.
[EC 0 / AN]
A.1.2.2
Valeurs des coefficients Y2 sont fixées (Tableaux 1.3-2 à 1.3-7) par l’annexe à la norme
EC 0.

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8
| Note d’hypothèses générales

Tableau 1.3-2 Bâtiments d’habitation, zones résidentielles, catégorie A


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Local qk (kN/m2) Y2
Logements, loggias, circulations communes, combles aménageables 1,5 0,3
Balcons 3,5 0,3
Escaliers à l’exclusion des marches isolées, locaux à vélos 2,5 0,3
Garages, catégorie F 2,5 0,6
Caves (stockages) 2,5 0,8
Combles non aménageables, avec plancher 1,0 0,3
Greniers proprement dits 2,5 0,8

Tableau 1.3-3 Bâtiments de bureaux, catégorie B

Local qk (kN/m2) Y2
Bureaux proprement dits, circulation et escaliers, halls de réception, salles
2,5 0,3
de réunions avec tables, cantines < 100 personnes, cuisines de collectivités
Bureaux paysagés, balcons proprement dits 3,5 03
Balcons avec accumulation des personnes 6,0 0,3
Halls à guichets 4,0 0,3
Salles de conférences ≤ 50 m2 3,5 0,4
Salles de conférences > 50 m2 / catégorie C5 5,0 0,6
Zones de dépôts 3,5 0,8
Archives, catégorie E 15,0 0,8

Tableau 1.3-4 Bâtiments scolaires et universitaires, catégorie C

Local qk (kN/m2) Y2
Salles de réunions, polyvalentes, bibliothèques 4,0 0,6
Amphithéâtres, salles de classe remodelables, cantines, réfectoires 3,5 0,6
Salles de classe, salles à manger, laboratoires, ateliers, locaux médicaux,
2,5 0,6
dortoirs, galeries de liaisons, garages à vélos, cuisines collectives, garages
Salles de danse 5,0 0,6
Circulation et escaliers, dépôts, aire de détentes, de jeux 4,0 0,6
Dépôts de cuisines collectives 6,0 0,8
Hébergement individuel 1,5 0,3

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Charges d’exploitation (Q) | 9

Tableau 1.3-5 Bâtiments hospitaliers et dispensaires


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Local qk (kN/m2) Y2
Chambres 1,5-2,5 0,6
Circulations desservant les chambres, locaux de la zone de consultations,
2,5 0,3
bureaux, postes de personnels et de soins
Salles d’opérations, de plâtres, de travail + équipement suspendu au plafond 3,5-4,0 0,6
Autres locaux médico-techniques + équipement lourd, garages 2,5 0,6
Zones techniques des locaux médico-techniques 3,5 0,6
Médecine d’urgence, soins intensifs, réanimation, halls, circulations géné-
4,0 0,3
rales, bibliothèque, salle multimédia, radiologie
Salles de cours, de réunions < 50 m2 2,5 0,4
Salles de conférences, de réunions > 100 m2 4,0 0,4
Sanitaires 1,5 0,3
Cuisines 5,0 0,6
Buanderie (+ équipement lourd) 3,5 0,6
Locaux de réserves, dépôts, stockages 3,5 0,8
Locaux techniques et ateliers  6,0 0,8

Tableau 1.3-6 Bâtiments hôteliers

Local qk (kN/m2) Y2
Chambres 1,5 0,3
Salles de restaurants, cafés, salles de réunions avec tables, escalier, circula-
2,5 0,3
tions, halls de réceptions
Salles de conférences 4,0 0,3
Cuisines + équipement lourd estimé à environ 2,5 kN/m2, garages 2,5 0,6
Balcons proprement dits 3,5 0,3
Balcons avec accumulation des personnes 6,0 0,6
Buanderie + équipement lourd 3,5 0,6
Locaux de réserves, dépôts, stockages 3,5 0,8
Terrasses techniques (+ circulation et stockage des charges mobiles) 1,5 -
Charge concentrée pour les dépôts Qk 6,0 kN 0,6

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10 | Note d’hypothèses générales

Tableau 1.3-7 Bâtiments de spectacles, sportifs, commerciaux, de loisirs


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Local qk (kN/m2) Y2
Restaurants, cafés 2,5 0,6
Aire d’évolution des sportifs 5,0 0,6
Salles d’exposition ≤ 50 m2 2,5 0,6
Salles d’exposition > 50 m2 3,5 0,6
Halls divers (gares, etc.) où le public se déplace 4,0 0,6
Salles de réunions, tribunes avec assistance debout 6,0 0,6
Escaliers, circulations, garages, cuisines
4,0 0,6
(+ équipement lourd estimé à environ 2,5 kN/m2)
Salles de danse (la valeur indiquée englobe les effets dynamiques dus aux
5,0 0,4
déplacements des personnes)
Dépôts 4,0 0,8
Terrasses techniques (+ circulation et stockage des charges mobiles) 1,5 -
Charge concentrée pour circulations Qk 5,0 kN 0,6
Charge concentrée pour salles de danse Qk 7,0 kN 0,6

➠ Note 1.4
Dans le cas d’équipements assimilés à une charge permanente, il n’y a évidemment pas lieu de consi-
dérer l’application de charges d’exploitation à l’emplacement de ces équipements. Pour simplifier les
calculs, on pourra alors considérer, en plus du coefficient Y2, une réduction des charges d’exploita-
tion selon la formule suivante :

surface du plancher réellement chargée avec q k


<1
surface totale du plancher

➠ Note 1.5
Les charges appliquées en cours d’exécution comprennent les convois, les grues, les déposes de maté-
riel, les étaiements de plancher, etc. Sauf indications contraires, les planchers supportent le poids des
planchers immédiatement supérieurs en phase de coulage, c’est-à-dire les charges d’étaiements et de
coffrage, le béton frais et une surcharge d’exploitation de 1,0 kN/m2. Les différents équipements et
configurations ne pourront pas être inférieurs aux valeurs définies par les Tableaux 1.3-2 à 1.3-7.

Il y a lieu de considérer comme actions variables  : les déplacements imposés, les


actions thermiques (voir § 1.6).

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 10 21/06/2019 16:53:45


Neige (S) | 11

1.4 Neige (S)


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Il s’agit de définir les actions de la neige (Tableau 1.4-1) à combiner avec l’action


sismique.

Tableau 1.4-1 Valeurs des coefficients Y2 relatifs aux actions de la neige

Y2
≤ 1000 m 0
Neige pour une altitude
> 1000 m 0,2
Neige pour Saint-Pierre-et-Miquelon 0,2

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12 | Note d’hypothèses générales

1.5 Sensibilité à l’action du vent (W)


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Contrairement à ce qui se produit en cas de séisme, une construction est soumise de


la part du vent à des efforts d’autant plus importants qu’elle offre une grande prise et
que sa période propre est plus longue. L’action du vent est surfacique alors que l’action
du séisme est volumique (proportionnelle à la masse du bâtiment).
L’action du vent est à prendre en compte pour comparer avec l’action sismique dans [EC‑1]
[EC‑1 AN]
les cas suivants :
–– ouvrages dont l’implantation (le relief ) est particulièrement sensible aux effets des
vents forts ;
–– ossatures métalliques ou en béton armé, souples ;
–– structures métalliques au-dessus des structures en béton ; la structure métallique
sera probablement dimensionnée au vent et la structure en béton au séisme ;
–– ouvrages sur isolateurs sismiques dont il faut comparer l’action du vent et celle du
séisme ne serait-ce que du point de vue du confort.

➠ Note 1.6
Pour les bâtiments avec ossature métallique de faible hauteur mais assez étendus en plan, l’action
sismique peut être plus défavorable que l’action du vent.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 12 21/06/2019 16:53:45


Retrait (R), température (T), fluage (F) | 13

1.6 Retrait (R), température (T), fluage (F)


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[EC2‑1‑1]
2.3.3‑(3)
Dans les bâtiments, les effets du retrait et de la température peuvent être négligés dans
l’analyse globale sous réserve que des joints de clavage, espacés dmax, soient incorporés
afin de reprendre les déformations résultantes.
Le retrait appliqué (R) est celui généré après les premiers 3 mois (t0) de construction.
La durée de 3 mois correspond à la durée minimale pendant laquelle les bandes de
clavage doivent rester ouvertes. Cette durée peut augmenter si le taux d’humidité est
de seulement 50 %.

➠ Note 1.7
La méthodologie d’application du retrait est la méthode du cas de charge thermique équivalent.
Dans cette méthode, la prise en compte du retrait dans les calculs EF est effectuée par l’introduction
d’une température dans chaque élément du modèle EF créant une déformation égale au retrait total
libre sur les structures.

➠ Note 1.8
L’effet du retrait est calculé conformément à l’Eurocode 2 partie 1-1 avec le module d’Young instan-
tané diminué de 30 % sur les éléments tendus.

➠ Note 1.9
La section des armatures déterminées pour les effets du retrait est parfaitement adaptée pour le fonc-
tionnement en « diaphragme » du plancher.

Cependant, le retrait engendre la fissuration du béton et la chute de contraintes et, à


ce titre, n’est pas cumulable avec l’action sismique.
Par contre, l’effet de la température est à considérer concomitant à l’action sismique
pour les bâtiments dont la longueur entre JD est supérieure à celle normalement
admise pour éviter l’effet du retrait.
Globalement, on constate, pour une température positive à l’extérieur du bâtiment,
on aura un ferraillage important dans les dalles pour reprendre les effets de traction
cumulés du retrait et de la température ; les façades seront soumises à un effort de
compression.
Le fluage résulte d’une combinaison ELS et donc n’est pas à combiner avec l’action
sismique.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 13 21/06/2019 16:53:45


14 | Note d’hypothèses générales

1.7 Caractéristiques géotechniques


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La conception parasismique de l’ouvrage supporté doit commencer par la définition


du profil de sol, en précisant notamment :
–– la nature et la profondeur, si connues, du substratum « sismique », qui diffère du
substratum géotechnique ;
–– les plages de variation des caractéristiques des sols meubles : épaisseur et module.
Un choix par défaut des modules et par excès des épaisseurs (choix qui sera privi-
légié par un géotechnicien peu sensibilisé à la problématique parasismique) n’est
pas nécessairement du côté de la sécurité. Il est impératif de travailler en four-
chette, à la fois pour les modules et les épaisseurs (si cela est identifié par les
sondages) ;
–– les modules de déformation à considérer sous sollicitation sismique qui diffèrent
des modules statiques mais également des modules Emax / Gmax ;
–– le type de comportement « ouvert/fermé » des sols qui intervient directement dans
la justification des murs de soutènement ;
–– les paramètres de cisaillement à considérer sous séisme : c′ / j′ pour un sol ouvert,
cu pour sol fermé.
Les études géotechniques effectuées normalement pour les sites non sismiques doivent
être complétées en zones sismiques avec :
–– les contraintes limites du sol (ELU, ELS, ELU-A) en distinguant le cas d’un char-
gement vertical de celui d’un chargement incliné conformément aux règles de
l’Eurocode 7 et de ses normes d’application (NF P 94-261 notamment) ;
–– la détermination du profil du sol pour la définition des classes de sols (voir
§ 1.7.1) ;
–– la valeur du coefficient d’amplification géologique S définie par la réglementation
(Tableau 1.7-1) ;
–– la détermination du spectre de réponse en mettant en évidence les paramètres TB,
TC, TD, définis par la réglementation ;
–– le coefficient d’amplification topographique ST ; [VD 17]
§ 4.1.2
–– l’identification du risque potentiel de liquéfaction et le risque de tassement
associé ;
–– le risque de tassement par consolidation des sols ;
–– la stabilité des pentes naturelles ou artificielles si ces dernières sont situées dans la
zone d’influence de l’ouvrage. L’implantation de l’ouvrage sur ou à proximité de
pentes naturelles ou artificielles nécessite une vérification de leur stabilité à l’action [E
§
sismique.

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Caractéristiques géotechniques | 15

➠ Note 1.10
Il est important de rappeler que les vérifications structure-sol, de glissement et de poinçonnement/
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portance ne peuvent être menées séparément.

➠ Note 1.11
L’interaction entre les composantes verticale et horizontale de la contrainte transmise au sol par la
fondation limite fortement la résistance disponible par rapport à un chargement vertical.

1.7.1 Conditions de sol


[EC 8]
3.1.1
Le profil moyen du sol avec les classes de sol correspondantes sont définies par le
3.1.2‑(1) Tableau 1.7-1, à partir des caractéristiques mécaniques et physiques. À remarquer le
[VD 17]
§ 1.5.2 manque de précision sur l’épaisseur de la couche et de la profondeur. Ces facteurs
peuvent être quantifiés quand on dispose d’enregistrements en nombre suffisant pour
un séisme significatif qui s’est produit dans une région bien instrumentée, mais sont
au mieux représentés par des tendances plausibles dans les études d’aléa sismique qui,
par définition, considèrent des séismes qui ne se sont pas encore produits.
En précisant que Vs,30 est la vitesse de propagation des ondes S dans la couche supé-
rieure de 30 m de sol, on retient : 
–– pour les sites exempts de risque de liquéfaction, le profil de vitesse Vs de propaga-
tion des ondes de cisaillement dans le sol doit être considéré comme le paramètre
d’évaluation le plus fiable pour la détermination des caractéristiques de l’action
sismique dépendantes du site ;
–– le profil de vitesse est déterminé in situ par des essais géophysiques (crosshole,
downhole, MASW…). Dans les régions de sismicité modérée à forte (zones 3 à 5),
en particulier pour les sites de classe D, S1 ou S2, ces mesures géophysiques sont
fortement recommandées ;
–– pour les zones de sismicité très faible à modérée (zones 1 à 3), il est possible d’es-
timer le profil Vs par des corrélations empiriques, en utilisant la résistance à la
pénétration in situ ou d’autres propriétés géotechniques, en tenant compte de la
dispersion de telles corrélations. Ces estimations doivent impérativement être vali-
dées par l’expertise d’un géotechnicien.

➠ Note 1.12
Le coefficient d’amplification S est caractérisé en première approche par rapport au substratum
« sismique » (équivalent au rocher).

[EC8-1] L’identification des classes de sol (Tableau 1.7-1) permet d’établir le spectre de réponse
§ 3.1.2-(4)P
élastique (voir § 1.7.2).
Le plateau du spectre correspond à une amplification de l’accélération du sol d’environ
de 2,5 fois ; c’est l’aspect de la résonance dans la réponse de la structure (Figure 2.2-1).

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16 | Note d’hypothèses générales

Tableau 1.7-1 Classes de sol et paramètres spectraux [EC8-1]


§ 3.1.2-(4)P
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Paramètres spectraux (s)


Classe
de sol

Vs,30
Description S Plateau du spectre
(m/s) TD
TB TC

Rocher, substratum avec au plus 5 m 0,03 0,20 2,5


A > 800 1
d’alluvions 0,15 0,40 2
Sable, gravier, argile surconsolidée avec 1,35 0,05 0,25 2,5
augmentation des propriétés méca-
B 360 - 800 1,2
niques 0,15 0,50 2
h > 10 m Z51)

Sable, gravier, argile de densité 1,5 0,06 0,40 2


C moyenne, 180 - 360 1,15
h = 10 – 100 m 0,20 0,60 2
Z51)
1,6 0,10 0,60 1,5
Sols lâche de densité faible à moyenne
D < 180 1,35
ou sols cohérents mous à fermes 0,20 0,80 2
Z51)
1,8 0,08 0,45 1,25
Alluvions C ou D, h = 5 à 20 m sur un
E 1,4
sol de classe A, rocher 0,15 0,50 2
Z51)
Valeur indi- Étude particulière pour la définition de
S1 Argiles molles et vases
cative < 100 l’action sismique
Sols liquéfiables d’argiles sensibles ou tout autre profil Nécessité d’une étude particulière pour
S2
de sol non compris dans les classes A à E ou S1. la définition de l’action sismique
1)
Z5 = zone de forte sismicité, Antilles

1.7.2 Caractéristiques dynamiques


Le sol est défini par ses caractéristiques mécaniques : [VD 17]
4.3.4.2
–– le module d’Young E, ou le module transversal G sous charges de courte durée
(séisme),
–– le coefficient de Poisson n dynamique,
–– la masse volumique,
–– l’amortissement interne de frottement.
Avec (Tableau 1.7-2) : [VD 17]
§ 1.1
E
G = = ρ ×Vs2 (1.7.2-1)
2 (1 + ν )

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Caractéristiques géotechniques | 17

Tableau 1.7-2 Ordres de grandeur des caractéristiques géotechniques E = 2(1+n)G


P
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Vitesse des Module de


Module Coefficient
ondes de cisaillement Densités
Type de sol d’Young de Poisson
cisaillement sécant r (kg/m3)
Emax (MPa) dynamique n
Vs (m/s) Gmax (MPa)
Granite 50 000 à 20 000 à
3 000 2 500
Terrains cristallins sains 100 000 30 000
Schistes 1 500 à 1 700
Roche fracturée 15 000 à
800 à 1 600
Terrains cristallins fracturés 30 000
Calcaires francs 1 400 à 2 000
Faciès gréseux durs et
1 100 à 1 200
poudingues
18 000 à 6 800 à
Grès sain 0,36 à 0,35
20 000 7 400
Grès sain plus ou moins 8 000 à 2 800 à
0,42 à 0,37
fracturé 16 000 6 000
Grès altéré 1 200 400 0,44
Calcaire blanc à beige 5 000 à
1 000 2 300
Calcaires tendres, craie 10 000
800 à 1 800 à
Grave 400 à 500 300 à 500 0,35 à 0,40
1 400 2 000
900 à 1 900 à
Marne 400 à 1 200 300 à 3 000 0,30 à 0,40
9 000 2 200
Tufs volcaniques 600 à 800 2 100
Calcaires altérés 1 000 à 2 000 à
400 à 600 300 à 800
Terrains rocheux altérés 2 500 2 200
Sable à granulométrie 500 à Sec 1 850
300 400 160 à 350 0,25 à 0,40
complexe, compact 1 000 Saturé 2 150
Sable à granulométrie 300 à Sec 1 600
250 à 300 100 à 180 0,25 à 0,40
complexe, peu compact 500 Saturé 2 000
Sable uniforme, compact 200 à Sec 1 750
200 à 300 70 à 180 0,25 à 0,40
Remblais rocheux 500 Saturé 2 100
Sable uniforme, peu 100 à Sec 1 400
150 à 200 30 à 80 0,25 à 0,40
compact 230 Saturé 1 900
1 600 à
Argiles 150 à 300 100 à 500 35 à 180 0,48
2 000
1 400 à
Argiles molles 70 à150 15 à 120 5 à 40 0,48
1 800

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 17 21/06/2019 16:53:45


18 | Note d’hypothèses générales

Vitesse des Module de


Module Coefficient
ondes de cisaillement Densités
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Type de sol d’Young de Poisson


cisaillement sécant r (kg/m3)
Emax (MPa) dynamique n
Vs (m/s) Gmax (MPa)
Remblai de tuf calcaire 600 1 800 700
Remblais compacté 300 300 170 1 800 à
0,30 à 0,40
Remblai de sable fin 200 à 300 130 70 à 170 1 900
Remblais hydrauliques 150 à 200 70 40 à 80
1 400 à
Vase 100 à 150 40 à 120 15 à 40 0,40 à 0,48
1 800

➠ Note 1.13
On attribue souvent aux sols meubles un rôle « d’amortisseur » dans la transmission des tremble-
ments de terre. En fait, cet amortissement existe, mais il n’est sensible que pour les composantes de
hautes fréquences présentes dans l’action sismique, cependant on assiste à une augmentation dans le
domaine des basses fréquences.
Dans tous les cas, ce léger avantage est compensé par les amplitudes des déformations du sol, nette-
ment supérieures dans les sols meubles que dans les sols fermes, et par les déplacements différentiels
importants que peuvent subir les fondations dans les sols meubles.

En cas d’un sol stratifié représenté par différentes couches, ces caractéristiques sont
compatibles avec les déformations induites par le séisme et permettent de définir un
sol homogène équivalent.
Cependant, l’hypothèse faite sur l’homogénéité est rarement vérifiée : les sols sont la
plupart du temps stratifiés et leurs propriétés mécaniques augmentent généralement
avec la profondeur ; de plus, il arrive que la stratigraphie d’un site soit trop contrastée
pour permettre de définir un module de sol équivalent.
Afin de tenir compte de l’ensemble de ces incertitudes, et étant donné la sensibilité de
la réponse d’une structure ou de l’équipement, la représentation d’un sol constitué de
couches superposées par un sol homogène n’est acceptable qu’à condition d’utiliser
une variation de modules dans les fourchettes suivantes :
1/2 G ← G → 2 G
ou
2/3 G ← G → 3/2 G
En cas d’homogénéité du sol, cette fourchette utilisée pour le calcul de la raideur
dynamique pourrait être plus étroite.
Les modules à utiliser en calcul sismique sont en fait des modules statiques correspon-
dant à des déformations relativement faibles. Spécifiquement, les modules « sismiques »
sont de l’ordre de 60 % à 80 % des modules à très faibles déformations que l’on déduit
des essais géophysiques.

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Caractéristiques géotechniques | 19

➠ Note 1.14
En cas d’un ouvrage courant, moins sensible aux incertitudes des caractéristiques du sol, sur un site
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ayant fait l’objet des études géotechniques spécifiques (crosshole) et mettant en évidence une homo-
généité du sol, les valeurs des raideurs et amortissements dynamiques de sol peuvent être déterminées
sans prendre en compte une fourchette des valeurs mais en modélisant chaque couche de sol (logi-
ciels SASSI ou MISS 3-D). En cas d’ouvrages spécifiques (à risque spécial, sur isolateurs sismiques,
soulèvements, etc.), il faut procéder à un calcul en « fourchette ».

[EC8‑5]
4.2.3‑(1)P
La différence entre les valeurs de Vs à faibles déformations, telles que celles mesurées
dans des essais in situ, et les valeurs correspondant aux niveaux de déformation induits
par le séisme de calcul, doit être prise en compte dans tous les calculs utilisant les
propriétés dynamiques du sol dans des conditions stables.
[EC8‑5]
4.2.3‑(2)
Pour des conditions locales de sols de classe C ou D, avec une nappe phréatique à
faible profondeur, et sans matériaux ayant un indice de plasticité PI > 40, ceci peut
être réalisé, à défaut de données spécifiques, en utilisant les coefficients de réduction
de Vs, donnés dans le Tableau 1.7-2. Pour des profils de sols plus rigides et un niveau
de nappe plus profond, l’importance de la réduction doit être proportionnellement
plus faible (et la plage de variation réduite).
Pour cela, et à défaut de justification particulière, l’Eurocode 8-5 propose de déter-
miner cette valeur à partir du module tangent Gmax, auquel on applique un coefficient
réducteur en fonction de l’accélération du sol (Tableau 1.7-3).
[EC8‑5]
4.2.3‑(3)
Si le produit ag⋅S est égal ou supérieur à 0,10  g (c’est-à-dire égal ou supérieur à
0,98 m/s2), et en l’absence de mesures spécifiques, l’Eurocode 8-5 demande d’utiliser
les valeurs du Tableau 1.7-3, comprenant : les coefficients d’amortissement interne,
coefficients de réduction moyens (± un écart-type) pour la vitesse Vs des ondes de
cisaillement et pour le module de cisaillement G, jusqu’à une profondeur de 20 m.

Tableau 1.7-3 Coefficients moyens d’amortissement de sol et de réduction moyens pour la vitesse Vs et


le module de cisaillement G, jusqu’à une profondeur de 20 m

Rapport d’accélération du sol Coefficient d’amortissement VS GS


a×S max VS,max GS,max

0,10 0,03 0,90 (± 0,07) 0,80 (± 0,10)


0,20 0,06 0,70 (± 0,15) 0,50 (± 0,20)
0,30 0,30 0,60 (± 0,15) 0,36 (± 0,20)
Vs,max = valeur moyenne de Vs à faibles déformations (< 10-5), ne dépassant pas 360 m/s ;
Gmax = module de cisaillement moyen à faibles déformations.

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20 | Note d’hypothèses générales

➠ Note 1.15
Les variations ± un écart-type permettent d’introduire différents degrés de conservatisme selon des
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facteurs tels que la rigidité et la stratification du profil du sol. Il serait par exemple possible d’utiliser
des valeurs de Vs / Vs,max et de G / Gmax supérieures à la moyenne pour des profils plus raides, et des
valeurs Vs / Vs,max et G / Gmax inférieures à la moyenne pour des profils plus mous.

Les caractéristiques des sols sous cas de charges sismiques sont à considérer suivant les [VD 17]
§ 4.3.4.4
directions : séisme horizontal longitudinal, séisme horizontal transversal et éventuel- § 4.3.4.5
§ 4.3.4.6
lement séisme vertical.
Pour chacune de ces trois directions, et dans la fourchette des modules, on calcule des
raideurs horizontales et verticales. Ces raideurs sont déterminées en appliquant succes-
sivement les méthodes de Newmark-Rosenblueth et Deleuze (les raideurs sont calcu-
lées suivant la méthode de Newmark-Rosenblueth puis recalées à l’aide de la méthode
de Deleuze et des fréquences modales déterminées avec les raideurs de N-R).

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Actions sismiques | 21

1.8 Actions sismiques


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1.8.1 Décrets, arrêtés


En France, l’action sismique est prise en compte par un corpus législatif qui s’est
traduit par la publication à partir de 2010 de deux décrets généraux et de plusieurs
arrêtés traitant plus spécifiquement des règles de dimensionnement parasismiques
applicables (Tableau 1.8-1) aux différents types de structures de génie civil :

Textes relatifs au zonage sismique


• Décret n°  2010-1254 du 22 octobre 2010 relatif à la prévention du risque
sismique.
• Décret n°  2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de
sismicité du territoire français (voir § 7.2 l’utilitaire pour l’identification de l’aléa
sismique par commune, avec le zonage détaillé) ; un fichier Excel contenant l’en-
semble des communes françaises et la zone de sismicité réglementaire correspon-
dante est accessible sur le site officiel du plan Séisme, programme national de
prévention du risque sismique  : http://www.planseisme.fr/Zonage-sismique-de-
la-France.html.
• Décret n° 2015-5 du 6 janvier 2015 modifiant l’article D, 563-8-1 du code de
l’environnement concernant la délimitation des zones de sismicité du territoire
français.

Textes relatifs au risque normal


• Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction
parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal ».
• Arrêté du 19 juillet 2011 modifiant l’arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classi-
fication et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la
classe dite « à risque normal ».
• Arrêté du 26 octobre 2011 relatif à la classification et aux règles de construction
parasismique applicables aux ponts de la classe dite « à risque normal ».
• Arrêté du 25 octobre 2012 modifiant l’arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la clas-
sification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de
la classe dite « à risque normal ».
• Arrêté du 15 septembre 2014 modifiant l’arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la
classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments
de la catégorie dites « à risque normal ».

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22 | Note d’hypothèses générales

Textes relatifs au risque spécial


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• Arrêté du 4 octobre 2010 relatif à la prévention des risques accidentels au sein des
installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisa-
tion.
• Arrêté du 24 janvier 2011 modifiant l’arrêté du 4 octobre 2010 fixant les règles
parasismiques applicables à certaines installations classées.
• Arrêté du 13 septembre 2013 modifiant l’arrêté du 4 octobre 2010 relatif à la
prévention des risques accidentels au sein des installations classées pour la protec-
tion de l’environnement soumises à autorisation.
• Arrêté du 5 mars 2014 définissant les modalités d’application du chapitre V du
titre V du livre V du code de l’environnement et portant règlement de la sécurité
des canalisations de transport de gaz naturel ou assimilé, d’hydrocarbures et de
produits chimiques.
• Arrêté du 15 février 2018 modifiant la section II de l’arrêté du 4 octobre 2010
relatif à la prévention des risques accidentels au sein des installations classées pour
la protection de l’environnement soumise à autorisation.

Tableau 1.8-1 Synthèse des prescriptions du décret et de l’arrêté pour le risque normal

Décret du 22 octobre 2010 Arrêté du 22 octobre 2010


Bâtiments dans lesquels est exclue toute activité humaine nécessitant un
séjour de longue durée et non visés par les autres classes : hangars,
Catégorie d’importance I
étables, etc.
Les situations où les risques
pour les vies humaines et les ➠ Note 1.16
conséquences économiques
Être sans activité humaine sous-entend sans local de travail perma-
et sociales d’une ruine des
nent (bureaux, ateliers, entrepôts). Des mesures de servitudes
équipements et installations
peuvent être établies de façon à ce que les zones concernées ne
sont faibles ou négligeables
soient plus considérées comme «  à occupation humaine perma-
nente ».
1. Bâtiments d’habitations individuelles
2. Bâtiments dont la hauteur est ≤ 28 m :
–– bâtiments d’habitations collectives
Catégorie d’importance II
–– bâtiment à usage de bureaux, non classés établissements recevant
Les situations correspondant du public (ERP) au sens de l’article R. 123-2 du code de la
à un risque moyen pour les construction, pouvant accueillir simultanément un nombre de
pertes humaines et à des personnes au plus égal à 300 :
conséquences économiques
–– ERP de 4e et 5e catégories au sens des articles R. 123-2 et
ou sociales locales d’une
R. 123-19 du code de la construction
rupture des équipements et
–– Bâtiments industriels ≤ 300 personnes
installations
–– Parcs de stationnement ouverts au public
–– Bâtiments modulaires
–– Prisons

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Actions sismiques | 23

Décret du 22 octobre 2010 Arrêté du 22 octobre 2010


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• ERP des 1re, 2e et 3e catégories au sens des articles R. 123-2 et


R. 123-19 du code de la construction ;
• Bâtiments dont la hauteur > 28 mètres :
–– bâtiments d’habitation collective
Catégorie d’importance III –– bâtiments à usage de bureaux
Les situations correspondant • Autres bâtiments pouvant accueillir simultanément plus de 300
à un risque élevé pour les personnes appartenant notamment aux types suivants :
vies humaines et à d’impor- –– les bâtiments à usage de bureaux, non classés établissement rece-
tantes conséquences écono- vant du public au sens de l’article R.123-2 du code de la construc-
miques et sociales d’une tion
ruine des équipements et –– les bâtiments destinés à l’exercice d’une activité industrielle
installations • Bâtiments des établissements sanitaires et sociaux, à l’exception de
crèches, maisons de convalescence et maisons de retraite
• Bâtiments des centres de production collective d’énergie quelle que
soit leur capacité d’accueil
• Établissements scolaires de tout type. Centres de formation
• Bâtiments dont la protection est primordiale pour les besoins de la
sécurité civile et de la défense nationale ainsi que pour le maintien de
l’ordre public et comprenant notamment :
–– les bâtiments abritant les moyens de secours en personnels et
matériels et présentant un caractère opérationnel
–– les bâtiments définis par le ministre chargé de la défense, abritant
le personnel et le matériel de la défense et présentant un caractère
opérationnel
• Bâtiments contribuant au maintien des communications, et compre-
nant notamment ceux :
Catégorie d’importance IV –– des centres principaux vitaux des réseaux de télécom ouverts au
Les situations correspondant public
à un risque exceptionnel –– des centres de diffusion et de réception de l’information
pour les vies humaines et à
–– des tours hertziennes stratégiques
des conséquences écono-
miques et sociales extrêmes • Bâtiments et toutes leurs dépendances fonctionnelles assurant le
d’une ruine des bâtiments, contrôle de la circulation aérienne des aérodromes classés dans les
équipements et installations catégories A, B et C2 suivant les instructions techniques pour les
aérodromes civils (ITAC) édictées par la direction générale de l’avia-
tion civile, dénommées respectivement 4 C, 4 D et 4 E suivant
l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI)
• Bâtiments des établissements de santé au sens de l’article L. 711-2 du
code de la santé publique qui dispensent des soins de courte durée ou
concernant des affections graves pendant leur phase aiguë en méde-
cine, chirurgie et obstétrique
• Bâtiments de production ou de stockage d’eau potable
• Bâtiments des centres de distribution publique de l’énergie
• Bâtiments des centres météorologiques

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24 | Note d’hypothèses générales

➠ Note 1.17
La loi admet implicitement qu’il n’existe pas de protection parfaite contre les séismes. Elle implique
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tout aussi évidemment que le niveau de risque, en fonction de la catégorie d’importance retenue, est
considéré comme acceptable. Il faut néanmoins prendre, au niveau de la conception et de la construc-
tion, des dispositions suffisantes pour réduire le risque à un niveau acceptable.

1.8.2 Spectres pour les bâtiments dits « à risque normal »


[E
L’utilitaire SERF8 du CTICM (voir § 7.3) fournit directement le spectre en fonction 3
des différents paramètres pour les directions horizontales et verticales
Les ouvrages sont classés en différentes catégories (arrêté du 22 octobre 2010) dites [VD 17]
§ 4.1.1
d’importance gI (Tableau 1.8-2), qui sont un compromis économique entre le coût de
la protection, l’intérêt de garder la fonctionnalité en cas de crise et la probabilité que
le séisme soit d’une intensité supérieure à celle de référence.
L’action sismique ou l’aléa sismique est caractérisé par l’accélération au niveau du sol [EC8‑1]
3.2.1‑(2)
agr définie par l’arrêté du 22 octobre 2010 (Tableau 1.8-2).
L’accélération horizontale de calcul à période de 0 s (Figure 1.8-1) au niveau d’un sol
de type rocheux est égale à (Tableau 1.8-2) :
a g = γ I × a gr (m/s2) (1.8.2-1)
Parfois, on utilise la notation :
γ I × a gr
α= (1.8.2-2)
g

Tableau 1.8-2 Accélérations horizontales maximales au rocher agr et accélérations de calcul ag

Accélération maximale de calcul


Accélération horizontale ag = gI × agr (m/s2)
Zone de maximale de référence
agr (m/s2) / Fraction de g Catégorie d’importance
sismicité
Arrêté du 22 octobre 2010 I II III IV
gI = 0,8 gI = 1,0 gI = 1,2 gI = 1,4
1 – très faible 0,4 0,041 g 0,32 0,4 0,48 0,56
2 – faible 0,7 0,071 g 0,56 0,7 0,84 0,98
3 – modérée 1,1 0,112 g 0,88 1,1 1,32 1,54
4 – moyenne 1,6 0,163 g 1,28 1,6 1,92 2,24 [E
3
5 – forte 3,0 0,306 g 2,4 3,0 3,6 4,2
Nota : pour les cases barrées, pas d’application des règles EC8 (voir arrêté du 19 juillet 2011)

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Actions sismiques | 25

Les accélérations verticales maximales au rocher sont (arrêté du 19 juillet 2011 modi-
fiant l’arrêté du 22 octobre 2010) :
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–– zones 2 à 4 (sismicité faible à moyenne) : avg = 0,9 agr


–– zone 5 (sismicité forte) : avg = 0,8 agr
L’utilisation du spectre élastique pour définir l’action sismique implique le maintien
des réponses sismiques de la structure dans le domaine élastique, ce qui correspond
pour certains ouvrages à l’absence de dommages.
[EC8‑1]
3.2.2.2‑(1)P
Le spectre élastique Se(T ) de la composante horizontale (Figure 1.8-1) de l’action
sismique est définie par les expressions suivantes :
 T 
0 £ T £ TB S e (T ) = a g ⋅ S ⋅  1 + ⋅ ( η ⋅ 2,5 − 1 )  (1.8.2-3)
 TB 
 
TB £ T £ TC S e (T ) = a g ⋅ S ⋅ η ⋅ 2,5 (1.8.2-4)
T 
TC £ T £ TD S e (T ) = a g ⋅ S ⋅ η ⋅ 2,5  C  (1.8.2-5)
T 
 
T T 
TD £ T £ 4 s S e (T ) = a g ⋅ S ⋅ η ⋅ 2,5  C D  (1.8.2-6)
 T2 
 
Où :
a g = γ I × a gR  : accélération de calcul pour un sol de classe A
S, TC, TB et TD sont définis par le Tableau 1.7-1
h = correction d’amortissement visqueux avec la valeur de référence h = 1 pour
5 % d’amortissement
10
η= ≥ 0,55 (1.8.2-7)
5+ξ
[EC8‑1]
3.2.2.2‑(3)
x est le coefficient d’amortissement visqueux en pourcentage.
[VD 17]
§ 4.2.2 Dans le cas classique de l’analyse modale spectrale avec coefficient de comportement,
on utilise le spectre de calcul (1.8.2-11 à 14) ; tout ce qui est amortissement est consi-
déré englobé dans la valeur du coefficient de comportement et le spectre de calcul
prend en compte un amortissement forfaitaire (conventionnel) égal à 5 %, quel que
soit le matériau (béton armé ou construction métallique).
[EC8‑1]
3.2.2.2‑(5)P
Le spectre de réponse élastique en déplacement, SDe(T ) est obtenu à partir du spectre
de réponse élastique en accélération, Se(T ), par :
T 2
S De (T ) = S e (T )   (1.8.2-8)
 2 

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26 | Note d’hypothèses générales

Dans la branche spectrale TD ≤ T ≤ 4 s, on a donc :


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T T  T 2 a gSTCTD
S De (T ) = a g ⋅ S ⋅ η ⋅ 2,5  C D    = 2,5 ⋅ η ⋅ (1.8.2-9)
 T 2   2  2
  (2)
À partir de (1.8.2-9), le déplacement de calcul au niveau du sol dg, correspondant à [EC8‑1]
3.2.2.4‑(1)
l’accélération de calcul au niveau du sol, peut être estimé à l’aide de l’expression
suivante :
dg = 0,025 ⋅ a g ⋅ S ⋅ TC ⋅ TD (1.8.2-10)
Les déplacements différentiels des points d’appui à prendre en compte sont définis au
§ 5.1.2.
La capacité des systèmes structuraux à résister à des actions sismiques dans le domaine
non linéaire permet en général d’effectuer leur dimensionnement pour résister à des
forces plus faibles que celles correspondant à une réponse linéaire élastique (plastifica-
tions, perte de raideurs, etc.).
Afin d’éviter d’effectuer, pour le dimensionnement, une analyse structurale non élas-
tique explicite, la capacité de dissipation d’énergie de la structure, obtenue principa-
lement par le comportement ductile de ses éléments et/ou d’autres mécanismes, est
prise en compte en réalisant une analyse élastique fondée sur un spectre de réponse
réduit par rapport au spectre élastique, dénommé « spectre de calcul ». Cette réduc-
[E
tion tient compte forfaitairement du comportement non linéaire des structures par 3
l’introduction du coefficient de comportement q (voir § 1.10).
Ces spectres sont établis, en fonction de la nature du sol, de l’amortissement de l’ou- [VD 17]
§ 4.2.2
vrage, de la sismicité du site et du niveau de sécurité acceptable sur le plan du risque
sismique (notion de catégorie d’importance).
La nature du sol (voir Tableau 1.7-1) est prise en compte (arrêté du 22 octobre 2010)
par l’intermédiaire du paramètre du sol S, qui, avec les paramètres spectraux TB, TC et
TD, définit la forme du spectre élastique (Tableau 1.8-3).

Tableau 1.8-3 Paramètres de sol S et périodes pour les directions horizontales

Classes Pour les zones de sismicité 1 à 4 Pour la zone de sismicité 5


de sol S TB (s) TC (s) TD (s) S TB (s) TC (s) TD (s)
A 1 0,03 0,2 2,5 1 0,15 0,4 2
B 1,35 0,05 0,25 2,5 1,2 0,15 0,5 2
C 1,5 0,06 0,4 2 1,15 0,2 0,5 2
D 1,6 0,1 0,5 1,5 1,35 0,2 0,8 2
E 1,8 0,08 0,45 1,25 1,4 0,15 0,5 2

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Actions sismiques | 27

➠ Note 1.18
Contrairement aux règles PS92, les coefficients de sol S sont tous supérieurs à 1. Ces valeurs résultent
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d’un traitement statistique de plus d’un millier d’enregistrements européens ou antillais, alors que
celles des PS92 provenaient d’enregistrements américains. Les séismes américains étaient générale-
ment plus forts que les séismes européens et sollicitaient donc plus les sols dans leur domaine non
linéaire, d’où le filtrage des hautes fréquences et la désamplification de l’accélération maximale du
sol.

➠ Note 1.19
Pour les classes de sol S1 et S2 (voir Tableau 1.7-1), la définition du spectre nécessite une étude sismo-
tectonique locale.

Une démarche est en cours, visant à élaborer des plans de prévention des risques natu-
rels prévisibles  : les séismes et leurs effets induits (liquéfaction et mouvement de
terrain), les mouvements de terrain, les inondations (phénomènes torrentiels et zones
humides). Au fur et à mesure de leurs publications les PPR-S (microzonage) rempla-
ceront le zonage sismique (Z0, Z1, Z2, Z3, Z4, Z5).

➠ Note 1.20
Le PPR-S approuvé par arrêté préfectoral, après enquête publique, constitue une servitude d’utilité
publique (article L 562-4 du code de l’environnement).

[EC8‑1]
3.2.2.5‑(4)P
Le spectre de calcul Sd(T ) de la composante horizontale de l’action sismique est défini
par les expressions suivantes :
 2 T  2,5 2  
0 £ T £ TB S d (T ) = a g ⋅ S ⋅  + ⋅ −   (1.8.2-11)
 3 T  q 3  
 B
2,5
TB £ T £ TC S d (T ) = a g ⋅ S ⋅ (1.8.2-12)
q
 2,5  TC 
 = a g ⋅ S ⋅
TC £ T £ TD S d (T ) =  q  T  (1.8.2-13)

 ≥ β ⋅ ag
  
 = a ⋅ S ⋅ 2,5 ⋅  TC ⋅ TD 
TD £ T S d (T ) =  g
q  T 2  (1.8.2-14)

 ≥ β ⋅ ag
Où :
ag, S, TC, TB et TD sont définis par les Figures 1.8-1 et 1.8-2 ;
q est le coefficient de comportement donné au paragraphe 1.10 ;
b = 0,2 correspond à la limite inférieure du spectre de calcul horizontal.

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28 | Note d’hypothèses générales

Se(T)/ag
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Sd(T)/ag

Spectre élastique
2,5 S [E
4

S q
ra
B
n ch
1 e1
/T
(2/3) S

Bra Se(T)/ag
Spectre de calcul n ch
e 1 /T 2

Sd(T)/ag

TB TC TD T(s)

Figure 1.8-1  Spectre élastique et de spectre de calcul

On peut remarquer (Figure 1.8-1) :


–– que l’introduction (par division) du coefficient de comportement se fait à la défi-
nition du spectre de calcul. Il faut donc ne pas oublier de multiplier (structure
dans le domaine élastique) les déplacements calculés par le même coefficient de
comportement ;
–– que la valeur du coefficient q est indépendante de la période de la structure ;
–– que le coefficient de comportement q est unique (valeur moyenne) pour une
direction donnée ;
–– que la relation entre le coefficient de comportement et la ductilité dépend de la
période T. C’est pourquoi le spectre est modifié par l’introduction de 1/T (pour
TC < T < TD) et 1/T 2 (pour TD < T < 4 s) ;
–– que le coefficient S d’amplification due aux conditions géotechniques, en strati-
graphie horizontale, est dans un rapport de 1 à 1,8 (Tableau 1.8-3).
Normalement, les effets de la composante verticale de l’action sismique sont négligés [EC8‑1]
4.3.3.5.2‑(1)
et sont à prendre en compte si avg > 2,5 m/s2, soit pour la zone 5 de forte sismicité avec [EC8‑2]
4.1.7‑(1)
avg = 0,8 × 3,0 = 2,4 m/s2 et dans les cas suivants :
–– structure horizontale dont la portée ≥ 20 m,
–– structure horizontale en console dont la portée ≥ 5 m,
–– éléments précontraints horizontaux,

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Actions sismiques | 29

–– poutres supportant des poteaux,


–– structures sur appuis parasismiques,
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–– lorsque la structure se trouve à une distance comprise entre 0 et 5 km d’une faille
sismotectonique active.
[EC8‑1]
4.3.3.5.2‑(3)
La composante verticale est à prendre en considération pour toutes les structures
comportant les éléments ci-dessus, ainsi que pour les éléments supports ou les infras-
tructures qui leur sont directement associés.
[VD 17]
§ 2.7.1
Pour la vérification de la stabilité des plafonds suspendus, la composante verticale est
à prendre en considération dans toutes les zones sismiques.
[EC8‑1]
3.2.2.5‑(5)
Le spectre de calcul Sdv(T ) de la composante verticale de l’action sismique est défini
par les expressions suivantes :
 2 T  2,5 2  
0 £ T £ TB S dv (T ) = a vg ⋅  + ⋅ −   (1.8.2-15)
 3 T  q 3  
 B
2,5
TB £ T £ TC S dv (T ) = a vg ⋅ (1.8.2-16)
q
  
 = a ⋅ 2,5 ⋅  TC 
TC £ T £ TD S dv (T ) =  vg
q  T  (1.8.2-17)

 ≥ β ⋅ a vg
 2,5  TC ⋅ TD 
 = a vg ⋅ ⋅
TD £ T S dv (T ) =  q  T 2  (1.8.2-18)

 ≥ β ⋅ a vg
Dans le cas des structures très rigides (T  0,08 s), il est conseillé de retenir un
spectre sécuritaire par le prolongement du plateau du spectre (Figure 1.8-2). En effet,
la période de l’ouvrage est généralement sous-évaluée par omission de l’effet d’interac-
tion sol-structure en considérant les bâtiments comme encastrés sur un sol indéfor-
mable  ; il faut donc prendre des précautions par le prolongement vers la gauche
jusqu’à la période nulle.
[VD 17]
Fig. 4.1‑13
En cas d’incertitude entre deux catégories de classes de sols, il est prudent d’utiliser le
spectre enveloppe (spectre « papillon ») (Figure 1.8-3).

1)

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30 | Note d’hypothèses générales

Majoration sécuritaire des efforts associée à un


ag prolongement du plateau spectral jusqu'à l’origine
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B C

TB TC TD Période (s) T

Figure 1.8-2  Prolongement du palier du spectre jusqu’à l’ordonnée T = 0

14,0

12,0 Site C
Site B
Enveloppe
10,0
Accélération m/s2

8,0

6,0

4,0

2,0

0,0
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00
Période (s)

Figure 1.8-3  Spectre enveloppe des sites B et C

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Actions sismiques | 31

[JBM 03b]
§ 8.1.2
Enfin, il faut citer les spectres de « plancher », qui correspondent au mouvement à
l’intérieur du bâtiment, pour le calcul des équipements et matériels dont les supports
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sont fixés à des éléments de structure de génie civil. Par rapport aux spectres de sol, ils
se caractérisent par la présence de pics importants au voisinage des fréquences propres
du bâtiment par des amplifications des niveaux d’accélérations.
[VD 17]
§ 4.1.2.3
Une majoration de l’action sismique de calcul doit être introduite par le biais d’un
[EC8‑5] coefficient d’amplification topographique ST dans le cas des ouvrages implantés sur
Annexe A
des sites au relief particulièrement marqué de hauteur supérieure à 30 m et d’incli-
naison supérieure à 15°. Ce coefficient d’amplification topographique (Tableau 1.8-4
et Figure 1.8-4 e) peut être évalué selon les mêmes principes de calcul que ceux utilisés
pour la stabilité des pentes.

➠ Note 1.21
On peut admettre une croissance linéaire de ST avec la hauteur depuis la base du versant (ou de la
butte), où ST est pris égal à 1.

Tableau 1.8-4 Coefficient d’amplification topographique ST

ST Description du site
1,0 –– autres cas que ceux énoncés ci-après
–– versants et pentes isolées : sites situés à proximité de la crête
1,2 –– butte dont la largeur de la crête est notablement inférieure à la largeur de la base :
proximité de la crête avec des pentes dont l’angle d’inclinaison moyen ≤ 30°
–– butte dont la largeur de la crête est notablement inférieure à la largeur de la base :
1,4
proximité de la crête avec des pentes dont l’angle d’inclinaison moyen > 30°
1,44
–– sites avec un coefficient ST = 1,2 et présentant une couche lâche en surface
(1,2 × 1,2)
1,68
–– sites avec un coefficient ST = 1,4 et présentant une couche lâche en surface
(1,4 × 1,2)

L’effet de site peut se manifester en cinq configurations (Figure 1.8-4) :


a) stratigraphie horizontale avec un fort contraste entre le bedrock (classe A) et la
couche superficielle (classe C ou D) ; configuration envisagée par l’EC8 et l’arrêté
(voir Tableau 1.7-1) avec des ondes à propagation verticale ;
b) stratigraphie avec pendage et un fort contraste entre le bedrock (classe A) et la
couche superficielle (classe C ou D) ; configuration non envisagée par l’EC8 ;
c) discontinuité dans le sens horizontal ; configuration non envisagée par l’EC8 ;
d) contraste de raideur avec une vallée étroite et profonde creusée dans le rocher ;
e) relief accidenté avec un effet de site d’origine topographique dû au piégeage des
ondes.

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32 | Note d’hypothèses générales
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a) b) c)

d) e)

Figure 1.8-4  Configurations avec effets de site : (a) stratigraphie horizontale,


(b) stratigraphie avec pendage, (c) discontinuité dans le sens horizontal,
(d) contraste de raideur avec une vallée étroite, (e) effet de site d’origine topographique

1.8.3 Spectres pour les ICPE


Pour les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, l’action
sismique ou l’aléa sismique est caractérise par l’accélération au niveau du sol agr
(Tableau 1.8-5) et par les paramètres spectraux (Tableaux 1.8-6 et 1.8-7) définis par
l’arrêté du 15 février 2018.

Tableau 1.8-5 Accélérations de calcul au rocher agr

Installations nouvelles Installations existantes


Zone de (période de retour 5 000 ans) (période de retour 3 000 ans)
sismicité Accélération Accélération Accélération Accélération
horizontale (m/s2) verticale (m/s2) horizontale (m/s2) verticale (m/s2)
1 – très faible 0,88 0,79 0,74 0,67
2 – faible 1,54 1,39 1,30 1,17
3 – modérée 2,42 2,18 2,04 1,84
4 – moyenne 3,52 2,82 3,06 2,37
5 – forte 6,60 5,28 5,55 4,44

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Actions sismiques | 33

Tableau 1.8-6 Paramètres de sol S et périodes pour les directions horizontales


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Classes Pour les zones de sismicité 1 à 4 Pour la zone de sismicité 5


de sol S TB (s) TC (s) TD (s) S TB (s) TC (s) TD (s)
A 1,00 0,03 0,2 2,5 1 0,15 0,4 2
B 1,35 0,05 0,25 2,5 1,20 0,15 0,5 2
C 1,50 0,06 0,4 2 1,15 0,2 0,5 2
D 1,60 0,10 0,6 1,5 1,35 0,2 0,8 2
E 1,80 0,08 0,45 1,25 1,40 0,15 0,5 2

Tableau 1.8-7 Périodes pour les directions verticales

Zone de sismicité TB (s) TC (s) TD (s)


Zones 1 à 3 0,03 0,20 2,5
Zones 4 à 5 0,15 0,40 2,0

1.8.4 Accélérogrammes
Le calcul sismique transitoire à partir d’un accélérogramme est utilisé pour obtenir des
informations temporelles nécessaires au dimensionnement dans les situations
suivantes :
–– analyses non linéaires détaillées, où l’on cherche à modéliser la réalité physique et
à obtenir l’histoire complète de la réponse sismique, par opposition aux analyses
non linéaires simplifiées (modèles linéaires réputés « équivalents ») ;
–– systèmes avec isolateurs sismiques avec ou sans amortisseurs visqueux ;
–– structures pour lesquelles il ne suffit pas de connaître les valeurs maximales de la
réponse (analyses modales) pour apprécier de manière réaliste le risque d’endom-
magement ;
–– les résultats devant servir de données d’entrée pour des calculs d’équipements :
problème de la détermination du spectre de plancher.
[VD 17]
§ 4.1.3.5
Lorsque les études transitoires (chronologiques ou temporelles) sont nécessaires, il
§ 7.2.4.3 faut définir des jeux d’accélérogrammes naturels ou artificiels, compatibles avec les
[EC8‑1]
3.2.3 mouvements sismiques.
Les accélérogrammes sont utilisées sans application des coefficients des combinaisons
Newmark ; encore faut-il vérifier leur indépendance statistique.
L’indépendance statistique des accélérogrammes est satisfaite lorsque la valeur absolue
de la fonction d’intercorrélation de deux accélérogrammes ne dépasse pas 0,3 et a une
valeur moyenne inférieure à 0,2.

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34 | Note d’hypothèses générales

Les accélérogrammes doivent être représentatifs, dans la mesure du possible :


–– des caractéristiques des séismes de la zone ;
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–– d’une accélération maximale horizontale d’ancrage agS conforme à celle du spectre


cible ;
–– de la forme spectrale du spectre cible pour le site ;
–– d’enregistrements de séismes naturels, en les ajustant, en tant que de besoin, de
sorte que leurs spectres de réponse soient conformes au spectre cible.
Les accélérogrammes artificiels, enregistrés ou simulés, seront établis en tenant compte
des règles suivantes :
• les accélérogrammes doivent correspondre aux spectres élastiques ayant un amor-
tissement de x = 5 %. Par ailleurs, il faut vérifier que dans le domaine des périodes
comprises entre 0,2 T1 et 2 T1 (T1 = période fondamentale), aucune valeur du
spectre de réponse élastique ne soit inférieure à 90 % de la valeur correspondante
du spectre élastique ;
• la durée des accélérogrammes doit être compatible avec la magnitude et les autres
caractéristiques propres à l’événement sismique servant à la définition de « ag ». La
partie stationnaire doit être :
–– au minimum de 10 secondes pour les zones de sismicité 2 et 3,
–– de 15 à 20 secondes pour la zone de sismicité 4,
–– de 20 à 30 secondes pour la zone de sismicité 5 ;
• le mouvement sismique doit consister au minimum à trois accélérogrammes agis-
sant simultanément suivant les trois directions de l’espace. Le même accéléro-
gramme ne peut pas être utilisé simultanément pour les deux directions horizon-
tales. On applique une permutation circulaire pour les trois accélérogrammes ;
• pour la période nulle : a (spectrale) > agS.

1.8.5 Action sismique en cas d’amélioration du sol

Cas local à l’échelle 10 m


En règle générale, l’amélioration des sols (plus particulièrement l’ensemble des tech-
niques conduisant à inclure des éléments verticaux dans le sol afin d’en améliorer la
tenue sous l’effet d’une charge statique ou dynamique apportée par un ouvrage) n’est
pas de nature à modifier la classe de sol donc du spectre à considérer pour l’évaluation
de l’action sismique de calcul, à l’exception du traitement des sols liquéfiables (classe
de sol S2).
En effet, avec un procédé de renforcement par inclusions, la participation des éléments
incorporés à la rigidité globale est négligeable à cause du taux de substitution qui est
faible.

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Actions sismiques | 35

[EC8‑1] Cas global à l’échelle 100 m


3.1.2‑(1)
[SB 10a]
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§ 6 Selon l’approche réglementaire, il faut requalifier le sol sur la base d’essai après densi-
fication et déduire une nouvelle classe de sol, donc de spectre. Démarche qu’on doit
faire pour des sols S1 et S2 exempts de spectres forfaitaires au départ et ramenés à un
sol de classe E, D ou C, après traitement contre la liquéfaction par exemple.
Exemple1 :
–– bâtiment de catégorie II, gI = 1,
–– site 10 ha, remblais de type graves sableuses reposant sur sables et graviers,
–– niveau de la nappe » 6 m,
–– site de classe D avant compactage,
–– zone de sismicité  3 «  modérée  »  : agr = 1,1  m/s2  ; S =  1,6  ; ag = 1,1 × 1,6 =
1,76 m/s2,
–– compactage dynamique « haute énergie »,
–– site de classe C après compactage : ag = 1,1 × 1,5 = 1,65 m/s2 ; Vs,30 = 252 m/s.

5,0

4,5
Site C
4,0
Site B

3,5
Accélération m/s2

3,0

2,5
2,0

1,5

1,0
0,5

0,0
0,0 0,5 1 1,5 2,0 2,5 3,0
Période (s)
Figure 1.8-5  Spectre de réponse élastique : Site D avant compactage
et site C après compactage. Bâtiment de catégorie d’importance II (gl =1)

1. Stéphane Brûlé, MÉNARD, stephane.brule@menard-mail.com

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36 | Note d’hypothèses générales

1.8.6 Action sismique en phase de construction


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Il appartient au maître d’ouvrage d’imposer ou non la prise en compte d’un niveau


sismique en cours des phases de construction.
Dans l’annexe A de l’Eurocode 8-2, Ponts, sont données des indications pour la déter- [EC8‑2]
Annexe A
mination de l’action sismique en phase de construction. En utilisant la relation entre
la probabilité de dépassement p et la durée de construction tc relativement faible (tc ≤
5 ans), on obtient :
tc
TRc = (1.8.6-1)
p
Il est recommandé la valeur : p ≤ 0,05
La valeur de calcul de l’accélération au niveau du sol agc correspondant à une période [EC8‑2]
A.2‑(2)
de retour TRc, dépend de la sismicité de la région. Dans de nombreux cas, la relation
suivante offre une approximation acceptable :
a gc T k
=  Rc  (1.8.6-2)
a gR T
NCR 

Avec :
agR = accélération maximale de référence du sol (voir Tableau 1.8-2),
TNCR = période de retour de référence, 475 ans,
k = 0,30 à 0,40, dépend de la sismicité de la région.
Par exemple, pour une durée de construction tc = 2 ans et avec k = 0,35 et p = 0,05,
on obtient :
a gc = 0,42 ⋅ a gR

1.8.7 Action sismique en cas de travaux sur l’existant


L’arrêté du 22 octobre 2010 impose l’application des règles de construction parasis-
mique lors de la construction de bâtiments neufs, mais traite également du cas de
travaux dans des bâtiments existants dans l’article 3, alinéa 3° :
–– la catégorie d’importance à considérer pour l’application des diverses dispositions
est celle qui résulte du classement du bâtiment après travaux ou changement de
destination ;
–– les extensions des bâtiments désolidarisées par un joint de fractionnement
respectent les règles applicables aux bâtiments neufs ;
–– il n’y a pas d’exigence de mise à niveau sismique d’un bâtiment existant. En cas de
travaux visant uniquement à renforcer le niveau parasismique d’un bâtiment, le
niveau de dimensionnement de ce renforcement relève du choix du maître d’ou-
vrage ;

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Actions sismiques | 37

–– les travaux, de quelque nature qu’ils soient, réalisés sur des bâtiments existants ne
doivent pas aggraver la vulnérabilité de ceux-ci.
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L’objectif visé pour un bâtiment existant n’est pas le même que pour un bâtiment
neuf : cet objectif dépend de la nature et de l’importance des travaux effectués. La
prescription générale est que ceux-ci « ne doivent en aucun cas aggraver la vulnérabi-
lité au séisme du bâtiment ». Le guide (CT35) de l’AFPS2 a été conçu afin de proposer
une explication de cette clause, ainsi que la démarche à suivre pour la respecter.

➠ Note 1.22
La vulnérabilité au séisme est la probabilité d’endommagement de la structure en cas de séisme
exprimée comme étant le rapport du coût de la réparation (après séisme) au coût de l’ouvrage.

Le principe des vérifications de la non-vulnérabilité (CT35 § 4) consiste à s’assurer


que l’influence des travaux conduit à des écarts limités sur les paramètres censés repré-
senter le comportement du bâtiment sous séisme ; l’écart avant et après travaux doit
rester limité à 10 % pour les grandeurs représentatives du comportement global du
bâtiment :
–– période fondamentale,
–– sollicitations à la base du bâtiment (poids propre, effort tranchant, moment
fléchissant),
–– déplacements à chaque niveau.
Cependant, on peut rencontrer la situation où l’on assiste à une modification impor-
tante (> 10 %) de la période fondamentale tout en respectant (< 10 %) les sollicita-
tions et les déplacements. Dans ce cas, on pourra compléter valablement les principes
de vérification avec la comparaison des sollicitations à chaque niveau.

➠ Note 1.23
La non-aggravation de la vulnérabilité telle que décrite dans les paragraphes précédents est à faire
dans tous les cas. Par contre, la mise à niveau à 60 % du neuf n’est exigée que dans le cas des travaux
« lourds » (dont les catégories concernées sont celles du Tableau 1.8-8).

L’alinéa 3° de l’article 3 de l’arrêté du 22 octobre 2010 modifié impose que le bâti-


ment dans lequel les travaux « lourds » sont effectués soit capable de supporter un
séisme de niveau défini par l’arrêté (correspondant à 60 % du niveau exigé pour un
bâtiment neuf ) lorsque les seuils du Tableau 1.8-9 sont atteints.

2. AFPS, « Évaluation de l’incidence de travaux sur la vulnérabilité au séisme d’un bâtiment existant.
Grille d’analyse », Cahier technique n° 35, avril 2014.

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38 | Note d’hypothèses générales

Tableau 1.8-8 Application de la clause de non-aggravation de la vulnérabilité lors de travaux « lourds »


suivant l’arrêté modificatif du 15 juillet 2011
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Catégorie de bâtiment
I II III IV
1
Zone sismique

3
Justification de la
4 non-aggravation
5 demandée

Tableau 1.8-9 Travaux « lourds » sur l’existant


Accélérations horizontales maximales au rocher agr et accélérations de calcul ag

Accélération Accélération maximale


horizontale de calcul
maximale ag = 0,60 × gI × agr (m/s2)
Zone de de référence Seuils des travaux
sismicité Catégorie d’importance aggravants concernés1.25
agr (m/s2)
Arrêté du 22 II III IV
octobre 2010 gI = 1,0 gI = 1,2 gI = 1,4

2 – faible 0,7 ---1.24 ---1.24 0,59 Augmentation ou suppression ≥ 30 %


3 – modérée 1,1 0,66 0,79 0,92 de plancher
4 – moyenne 1,6 0,96 1,15 1,34 Augmentation ≥ 20 % plancher1.26
Suppression ≥ 30 % plancher
5 – forte 3,0 1,8 2,16 2,52 Suppression contreventement ≥ 20 %
Équipement lourd en toiture

➠ Note 1.24
Pas de limitation pour les travaux dans les bâtiments de catégorie II et III en zone de faible sismicité.

➠ Note 1.25
Le remplacement ou l’ajout des éléments non structuraux respectera les dispositions prévues par
l’Eurocode 8 pour ces éléments avec les valeurs d’accélération correspondantes (voir ci-dessus).

➠ Note 1.26
Augmentation ou suppression ≥ 30 % de plancher pour la catégorie d’importance II.

➠ Note 1.27
Au-dessous des limites d’accélérations indiquées par le Tableau 1.8-9 et en cas de démarche « volon-
taire », le choix du niveau de l’action sismique pour le dimensionnement du renforcement relève du
choix du maître d’ouvrage. En effet, l’action sismique est forfaitaire et non corrélée à une évaluation
réelle de l’aléa.

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Actions sismiques | 39

1.8.8 Plans de prévention des risques naturels prévisibles,


PPR-S
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Selon les articles R562-1 à R562-12 du code de l’environnement, le préfet peut pres-


crire l’établissement d’un PPR en précisant le périmètre d’étude et la nature des risques
naturels pris en compte. Ce PPR peut comprendre un volet dédié au risque sismique.
Le PPR peut proposer des niveaux de protection différents des niveaux forfaitaires
définis à l’échelle nationale. Ces niveaux font suite à une étude technique appelée
« microzonage sismique », menée à l’échelle communale, et sont mieux adaptés au
contexte sismique local. Ils se substituent partiellement à la réglementation nationale.
L’objectif de l’étude de microzonage est :
–– de faciliter la mise en œuvre des règles parasismiques, en proposant aux bureaux
d’étude et aux maîtres d’ouvrage la répartition spatiale des catégories de sol régle-
mentaires ;
–– de mettre à la disposition des bureaux d’étude et des maîtres d’ouvrage des para-
mètres de mouvements du sol propres à la zone étudiée, qui peuvent s’avérer plus
adaptés que ceux imposés par les règles nationales (le microzonage sismique est
transposé sous forme de PPR) ;
–– de fournir les données de base en vue de la réalisation de plans de prévention des
risques sismiques (PPR) ;
–– d’identifier certaines données de base pour l’évaluation du risque sismique (évalua-
tion des conséquences d’un séisme à l’échelle de l’agglomération, éléments d’éva-
luation de la vulnérabilité sismique) et donc pour la prescription de mesures de
prévention sur le bâti neuf et le bâti ancien ;
À terme, les plans de prévention des risques naturels, dans les zones où le risque est
jugé important, sont appelés par arrêté préfectoral à remplacer la définition de l’aléa
sismique national (arrêté du 22 octobre 2010).

➠ Note 1.28
Avant de retenir le spectre spécifique du site concerné, il est important que l’étude géotechnique
qualifie une analyse contradictoire pour déterminer la classe de sol EC8 et rattacher le site à l’une des
zones du microzonage PPR-s.

➠ Note 1.29
En métropole, de nombreux PPR ont été réalisés en s’appuyant sur une approche déterministe (très
enveloppe), mais d’autres l’ont été à partir d’approches probabilistes. Aux Antilles, c’est une approche
probabiliste qui a été adoptée dans la plupart des cas. Il est donc opportun cas par cas de procéder à
la détermination du spectre spécifique du site (voir § 7.1).

Les risques naturels pris en compte au titre des PPR sont :


–– les séismes et leurs effets induits (liquéfaction et mouvement de terrain),

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40 | Note d’hypothèses générales

–– les mouvements de terrain,


–– les inondations, phénomènes torrentiels et zones humides.
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Exemple de PPR-S, commune de Metz-Tessy (Figure 1.8-6)

Aléa sismique local Site concerné par


(spectres spécifiques) le spectre Z2
Z0
PRINGY
Z1
ARGONAY
Z2
Z3 EPAGNY METZ-
TESSY
Z4 ANNECY-LE-VIEUX
Z5
POISY MEYTHET

Aléa liquéfaction
CRAN-
Aléa moyen GEVRIER
Aléa nul à faible
ANNECY Séi F
sm aille
e d du
u 1 Vu
5 j ac
ui h
lle e
Effet de site topographique t1
99
6
SEYNOD

200 m
Bande d’incertitude
de la rupture en surface
300 m de la faille du Vuache

Figure 1.8-6  Commune de Metz-Tessy ; plan de prévention du risque naturel séisme ;


règlement BRGM, document public, novembre 2008

Le PPR-s (séisme) traite explicitement trois situations particulières pour lesquelles des
contraintes de constructions sont fixées :
–– Le voisinage des failles actives. Les informations sur la nature et l’intensité du
mouvement du sol au voisinage immédiat d’une faille rejouant au cours d’un
séisme sont pratiquement inexistantes. On connaît, par exemple, le mouvement
de la faille du Vuache lors du séisme du 1er octobre 1996. Il est tenu pour peu
probable que les règles de construction préconisées en champ lointain soient
également efficaces dans une telle zone. Ceci a conduit, d’une part, à exclure toute
construction dans une bande d’incertitude de l’ordre de 200 m de large de part et
d’autre d’une faille tenue pour active et, d’autre part, à majorer le mouvement
sismique de calcul pour les ouvrages implantés à moins de 300 m de la faille.
–– La stabilité des pentes et talus. Aucun ouvrage ne doit être édifié sur un site direc-
tement menacé par l’éboulement ou le glissement. Si une telle situation n’est pas
déjà identifiée, il sera nécessaire de s’assurer de la stabilité de l’ensemble du site.

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Actions sismiques | 41

–– Zones suspectes de liquéfaction. Si la présence d’une zone liquéfiable n’implique


pas nécessairement l’abandon du site, la construction ne peut cependant être
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entreprise que s’il est établi que la liquéfaction ne représente aucun danger pour
l’ouvrage ou si le sol a subi un traitement dont il peut être prouvé qu’il élimine le
danger de liquéfaction. Le phénomène de liquéfaction des sols est maintenant une
préoccupation importante des règlements parasismiques, qui font une large place
aux justifications à apporter vis-à-vis de ce risque.

Exemple de PPR-S, commune de Nice (Figure 1.8-7)

B2 Spectre au sédiment d’épaisseur moyenne


avec effet de site lithologique
Spectre zone 2
13
12,5
12
11,5 Bât. catégorie II
11 Bât. catégorie III
10,5
Accélération spectrale (m/s2)

10 Bât. catégorie IV
9,5
9
8,5
8
7,5
7
6,5
6
5,5
5
4,5
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 3,2 3,4 3,6 3,8 4
Période (s)
B3 Spectre au sédiment épais
avec effet de site lithologique
Spectre zone 3
13
12,5
12
11,5 Bât. catégorie II
11 Bât. catégorie III
10,5
Accélération spectrale (m/s2)

10 Bât. catégorie IV
9,5
9
8,5
8
7,5
7
6,5
6
5,5
5
4,5
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 3,2 3,4 3,6 3,8 4
Période (s)

Figure 1.8-7  Commune de Nice ; plan de prévention du risque naturel séisme ;


zonage et spectres de réponse élastique sites B2 et B3 (DDTM, 28 janvier 2019)

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42 | Note d’hypothèses générales

1.9 Combinaisons d’actions accidentelles ELU-A


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La formation des combinaisons d’actions pour le calcul des ouvrages est axée sur une
action dominante qui peut être une action variable, une action accidentelle ou une
action sismique. Lorsque l’action dominante est une action accidentelle, les justifica-
tions sont normalement conduites à l’état limite ultime. Il en va de même, en général,
lorsque l’action dominante est l’action sismique, mais il arrive que l’on définisse un
niveau de cette action vis-à-vis duquel on fixe des exigences relevant de justifications
à l’état limite de service (fonctionnalité des services après séisme) : valeurs du coeffi-
cient de comportement, limitation de l’ouverture de fissures, déplacements limites,
etc.
La justification des constructions aux états limites consiste à vérifier, pour un certain
nombre d’éléments et de sections d’une construction donnée :
–– que les effets des actions de calcul à considérer vis-à-vis des états limites ultimes
d’équilibre statique ne dépassent pas, dans le sens défavorable, les effets limites
correspondants ;
–– que les effets des actions de calcul à considérer vis-à-vis de chacun des autres états
limites ne dépassent pas, dans le sens défavorable, les sollicitations ou effets limites
correspondants, ou ne satisfont pas à des critères d’aptitude au service.
Une distinction est donc clairement faite entre états limites ultimes, états limites [EC‑0]
3.1, 3.3, 3.4
ultimes accidentels et états limites de service (Tableau 1.9-1).

➠ Note 1.30
Il n’est pas envisagé la concomitance d’événements accidentels tels que séisme et conditions météo-
rologiques exceptionnelles. Ces règles sont en cohérence avec la norme NF EN 1990, selon laquelle
il convient de ne cumuler aucune action accidentelle avec le séisme.

Par cette démarche, on s’assure que, dans toutes les situations de projet identifiées et [EC‑0]
3.5‑(2)P
sélectionnées, les états limites ne sont pas dépassés lorsque les actions, les propriétés
des matériaux et les données géométriques sont introduites dans les modèles de calcul
avec des valeurs dites de calcul.

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Combinaisons d’actions accidentelles ELU-A | 43

Tableau 1.9-1 Règles de cumul des actions


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États
Concernent : Vérifications à faire :
limites :
–– la perte d’équilibre de tout ou partie de la structure
considérée comme corps rigide,
–– la perte de stabilité de tout ou partie de la structure,
ultimes –– la sécurité des personnes et/ou
y compris les fondations par : déformation exces-
ELU –– la sécurité de la structure
sive, transformation en mécanisme, rupture
–– la défaillance provoquée par la fatigue ou d’autres
effets dépendant du temps
–– les déformations qui affectent l’aspect, le confort
des utilisateurs ou la fonction de la structure (y
compris le fonctionnement des machines ou des
–– le fonctionnement de la struc- services)
ture ou des éléments structu- –– les déformations qui endommagent des finitions ou
de service des éléments non structuraux
raux en utilisation normale
ELS
–– le confort des personnes –– les vibrations qui : nuisent au confort des personnes
–– l’aspect de la construction ou qui limitent l’efficacité fonctionnelle de la struc-
ture
–– les dommages susceptibles de nuire : à l’aspect, à la
durabilité, à la fonction de la structure
–– la stabilité de la structure y compris des fondations
4 –– la sécurité des personnes et/ou
–– les déformations qui affectent la fonction de la
ultimes, –– la sécurité de la structure
structure (y compris le fonctionnement des services)
séisme –– le fonctionnement de la struc-
ELU-AE ture et des éléments structu- ➠ Note 1.30
raux Seuls les ouvrages de catégorie IV sont soumis à
cette exigence de fonctionnalité.

1.9.1 Structures porteuses


[VD 17]
§ 4.1.4
Une seule combinaison d’action est à prendre en compte : ELU-Accidentelle, l’action
sismique de dimensionnement, notée AEd ou Ed, est combinée aux actions perma-
nentes G (§ 1.2) et aux actions variables Q (§ 1.3) :
Gk,sup + Gk,inf + P + AEd + ∑ Ψ E,iQk,i + 0,5Tk (1.9.1-1)
Gk,sup : effet défavorable du poids propre et des charges permanentes, considérés avec
leurs valeurs caractéristiques supérieures ;
Gk,inf : effet favorable du poids propre et des charges permanentes, considérés avec
leurs valeurs caractéristiques inférieures ;
P : action de précontrainte ;
Tk : effet de la température considéré avec sa valeur caractéristique.

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44 | Note d’hypothèses générales

➠ Note 1.31
En dehors des ouvrages d’art, la précontrainte est utilisée dans le cas de la réhabilitation sismique de
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bâtiments et concerne en priorité les planchers et accessoirement les murs en béton armé.

AEd ou Ed est l’enveloppe des combinaisons de Newmark (voir 1.9.1-3, -4, -5) et [EC8‑1]
4.3.3.5
comprend l’ensemble des actions sismiques, y compris celles provenant de l’incrément [VD‑17]
§ 4.4.5
dynamique de poussée des terres.
Les coefficients de combinaison YEi prennent en compte la probabilité que les charges [EC8‑1]
4.2.4
Y2i⋅Qki ne soient pas présentes sur la totalité de la structure pendant le séisme, ainsi [AP 11]
7.3
que le caractère réduit de la participation de certaines masses dans le mouvement de
la structure, due à leur liaison non rigide avec celle-ci. Les coefficients de combinaison
YEi sont déterminés à partir de l’expression suivante :
Ψ Ei = ϕΨ 2i (1.9.1-2)
Y2i = coefficient de l’action variable quasi permanente (voir Tableaux 1.3-2 à 1.3-7).

Tableau 1.9-2 Valeurs de j pour le calcul YEi

Type d’action variable Étage j


Catégorie A : habitations, zones résidentielles Toit 1,0
Catégorie B : bureaux Étages à occupations corrélées 0,8
Étages à occupations indépendantes 0,5
Catégorie C : lieux de réunion (non corrélées)
Catégorie D : commerces
Catégorie E : stockage
1,0
Catégorie F : zone de trafic, véhicules de poids ≤ 30 kN
Archives

➠ Note 1.32
Le coefficient de corrélation permet de traduire la probabilité que les masses associées à ces activités
soient présentes en même temps.

➠ Note 1.33
Pour l’exemple c), on a deux structures qui vont vibrer séparément sur une base commune. On peut
très bien imaginer deux modélisations en considérant soit l’occupation logements dominante, soit les
bureaux dominants. Pour le parking, on pourra avoir un autre modèle en considérant les occupations
indépendantes des tours du dessus (donc calculées avec j = 0,5).

Les composantes horizontales de l’action sismique agissant suivant les deux directions [EC8‑1]
3.2.2.1‑(3)P
horizontales sont supposées indépendantes mais représentées par le même spectre. Les 4.3.3.5.1‑(3)

actions sismiques de dimensionnement, notées Ed, sont au moins combinées aux


actions permanentes G (§ 1.2) et aux actions variables Q (§ 1.3).

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Combinaisons d’actions accidentelles ELU-A | 45

Logements
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Logements

Bureaux
Bureaux
Logements

Hôtel

Hôtel
Bureaux
Parkings

Occupations
Occupations non-corrélées
corrélées indépendantes

a) b) c)

Figure 1.9-1  Utilisation du coefficient j
a) occupations corrélées, b) occupations non corrélées, indépendantes,
c) occupations corrélées pour les logements et bureaux et occupations
non corrélées pour le parking

La combinaison des composantes horizontales peut être effectuée suivant différentes


méthodes, mais on retient le cumul des directions de séisme par la règle empirique de
Newmark, qui consiste à supposer que lorsque l’effet d’une composante est à son
maximum, les effets des deux autres composantes valent 30  % ou 40  % de leur
maximum (combinaisons 1.9.1-3, -4, -5). Il faut considérer toutes les combinaisons
des signes pour trouver la plus défavorable :
• Bâtiments à risque normal sans la composante verticale :
E1 = ± 1,0 Edx ± 0,3 Edy (1.9.1-3)
E2 = ± 0,3 Edx ± 1,0 Edy
• Bâtiments à risque normal avec la composante verticale :
E1 = ± 1,0 Edx ± 0,3 Edy ± 0,3 Edz (1.9.1-4)
E2 = ± 0,3 Edx ± 1,0 Edy ± 0,3 Edz
E3 = ± 0,3 Edx ± 0,3 Edy ± 1,0 Edz
• Bâtiments à risque spécial (ICPE ou équivalent) :
E1 = ± 1,0 Edx ± 0,4 Edy ± 0,4 Edz (1.9.1-5)
E2 = ± 0,4 Edx ± 1,0 Edy ± 0,4 Edz
E3 = ± 0,4 Edx ± 0,4 Edy ± 1,0 Edz
P
3)
Avec :
« ± » signifie « être combiné avec »,
Edx, Edy et Edz effets du séisme sur la structure issus de l’analyse modale,
(voir § 4.5) dans les directions x, y et z respectivement.

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46 | Note d’hypothèses générales

1.9.2 Fondations
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Il est d’usage d’effectuer les combinaisons sismiques avec et sans les actions variables,
ainsi on pourra faire apparaître les efforts de tractions dans les fondations profondes
ou décollements dans les fondations superficielles (voir § 5.2.4.1) :
Gk,inf + Ψ EQ + E d (1.9.2-1)
 k,inf + E d (1.9.2-2)
G

➠ Note 1.34 [EC8‑1]
4.2.4‑(2)P
Les efforts sismiques sont calculés de manière conventionnelle dans la structure en tenant compte de [EC0‑1]
A.1.3.2
la partie quasi permanente des charges d’exploitation. Il est donc logique que cette part de charge se
retrouve dans les combinaisons. Donc, en principe, on ne devra pas considérer la combinaison
G + E. Cependant, en cas de soulèvement avéré, on prend bien en compte dans l’analyse modale
aussi cette combinaison G + E.

➠ Note 1.35
Le dimensionnement en capacité étant appliqué dans un grand nombre de cas, il en résulte que les
fondations ne seront pas toujours dimensionnées pour les valeurs issues de la combinaison sismique.
[V
§ 
[E

1.9.3 Planchers 10
[E
7.6

Le plancher dans la fonction diaphragme (voir § 3.4) doit pouvoir transmettre avec [VD 17]
§ 5.2.1
une sur-résistance gd suffisante les effets de l’action sismique : [EC8‑1]
4.4.2.5
Gk,inf + Ψ EQ + γ dE d (1.9.3-1)

1.9.4 Soutènements
Le calcul de la poussée dynamique des terres liée est obtenu par la méthode de
Mononobé-Okabé (voir § 6.3). La cohésion du sol doit être considérée comme nulle.
L’incrément dynamique est appliqué aux voiles et murs de soutènement sous la forme
d’une charge répartie.
Le cumul des directions de séisme est fait aussi par la règle empirique de Newmark, à
partir des combinaisons 1.9.1-3, -4, -5.
• Bâtiments à risque normal sans la composante verticale :
E1 = ± 1,0 (Edx + DPdyn,x) ± 0,3 (Edy + DPdyn,y)
E2 = ± 0,3 (Edx + DPdyn,x) ± 1,0 (Edy + DPdyn,y)
Edx = les effets de l’action dus à l’application de l’action sismique suivant l’axe x
Edy = les effets de l’action dus à l’application de l’action sismique suivant l’axe y
Edz = les effets de l’action dus à l’application de l’action sismique suivant l’axe z

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Combinaisons d’actions accidentelles ELU-A | 47

DPdyn,x = incrément de poussée dynamique, direction x


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DPdyn,y = incrément de poussée dynamique, direction y

• Bâtiments à risque normal avec la composante verticale :


E1 = ± 1,0 (Edx + DPdyn,x) ± 0,3 (Edy + DPdyn,y) ± 0,3 Edz
E2 = ± 0,3 (Edx + DPdyn,x) ± 1,0 (Edy + DPdyn,y) ± 0,3 Edz
E3 = ± 0,3 (Edx + DPdyn,x) ± 0,3 (Edy + DPdyn,y) ± 1,0 Edz

• Bâtiments à risque spécial (ICPE ou équivalent) :


E1 = ± 1,0 (Edx + DPdyn,x) ± 0,4 (Edy + DPdyn,y) ± 0,4 Edz
E2 = ± 0,4 (Edx + DPdyn,x) ± 1,0 (Edy + DPdyn,y) ± 0,4 Edz
E3 = ± 0,4 (Edx + DPdyn,x) ± 0,4 (Edy + DPdyn,y) ± 1,0 Edz

1.9.5 Isolateurs sismiques


[VD 17]
§ 6.3
Le déplacement maximal entre les faces inférieures et supérieures de chaque unité du
[EC8‑1] système d’isolation dans chaque direction doit être obtenu en ajoutant au déplace-
10.10‑(7)P‑b
[EC8‑2] ment sismique de calcul amplifié le déplacement horizontal induit par :
7.6.2‑(2)P
a) les actions permanentes et variables,
b) les déformations à long terme, retrait et fluage du béton de la superstructure,
c) 50 % de l’action thermique.
Les combinaisons à prendre en compte pour la vérification des déplacements des
isolateurs sont donc les suivantes :
Gk,sup + Gk,inf ± Ed
Gk,sup + Gk,inf ± Ed + 0,5 Tk
Gk,sup + Gk,inf + ΣY2Q ± Ed
Gk,sup + Gk,inf + ΣY2Q ± Ed + 0,5 Tk
Avec :
Gk,sup : effet défavorable du poids propre et des charges permanentes, considérés
avec leurs valeurs caractéristiques supérieures
Gk,inf : effet favorable du poids propre et des charges permanentes, considérés avec
leurs valeurs caractéristiques inférieures
Qk : effet des charges d’exploitations appliquées au bâtiment considéré avec sa
valeur caractéristique
Tk : effet de la température considéré avec sa valeur caractéristique
Ed : effet du séisme de calcul

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48 | Note d’hypothèses générales

1.9.6 Nappe phréatique


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Il faut associer le risque sismique avec un niveau de nappe phréatique quasi perma- [AFPS 17]
§ 3.5.1
nent, soit le niveau EB, qui correspond au niveau d’eau susceptible d'être dépassé
pendant la moitié du temps de référence.

➠ Note 1.36
La dernière version du projet de révision du DTU 14.1 (11 octobre 2017) prévoit que le niveau d’eau
à prendre en compte lors de la situation de calcul sismique est le niveau moyen ES = (EB + EH ) / 2.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 48 21/06/2019 16:53:53


Choix a priori du coefficient de comportement | 49

1.10 Choix a priori du coefficient


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de comportement

[VD 17] F
§ 1.4.5
Rupture par écrasement

8
du béton comprimé

te

EC
bru

e
te
limi t

e
uré


ent
rtie
Force

su
n
fiss Sauvegarde de vies cem dreme

as
p l a
Ine

Dé on
té t eff
tie

ali n
ava
Fo Iner

nn
ux
ices ent

tio
Début de plastification

vita

nc
m
des aciers tendus

des tionne
serv
c
Fon

Eff
on
dre
me
nt
q = 2 à 6 (?)
qmin = 1,5
q = 1 (1,5)
isolateurs sismiques

ISS : spectre élastique avec amortissement radiatif, q = 1,5


Domaine des

D
∆E Déplacement latéral
IV III II I Catégorie de bâtiments
γI =1,4 γI =1,2 γI =1 γI = 0,8 Coefficients d’importance γI

Structures BA : DCL ou DCM (voir tableau 3.7-1)


Structures CM : DCL ou DCL(+) (voir figure 3.8-1)

Figure 1.10-1 Objectifs de performance et coefficients de comportement

➠ Note 1.37
Pour les hôpitaux, il est d’usage de considérer un coefficient de comportement q = 1,0, sauf exigence
particulière du maître d’ouvrage, afin de retenir q = 1,5.

[AP 11]
§ 2.5
Une structure est réputée « ductile » quand elle peut subir sans perte de résistance des
[SG 15] déformations plastiques alternées. Cette capacité à se déformer plastiquement sans
§ 3.1
[VD 17] perte de résistance est traduite par l’attribution d’un « coefficient de comportement »,
§ 1.7, 1.8
q dans l’Eurocode 8, dont la valeur dépend du type de structure résistante.
Le coefficient q intervient comme réducteur du spectre élastique Se(T ) lors de la défi-
nition du spectre de calcul Sd(T ) (voir Figure 1.8-1), c’est-à-dire diviser les efforts
calculés sur un modèle élastique pour obtenir les efforts réalistes (!) de dimensionne-
ment. La réduction est comprise entre q = 1,5 pour les structures peu dissipatives et
q = 6 pour les structures très dissipatives.

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50 | Note d’hypothèses générales

Par contre, pour les structures irrégulières en élévation, il s’agit d’un jugement d’ex-
pert et l’Eurocode 8 impose l’application des valeurs réduites de 0,80 du coefficient de
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[V
comportement. § 1
[E
Le coefficient q permet de tenir compte de la capacité de déformation plastique d’une 5.2

structure tout en effectuant une analyse purement élastique avec un spectre Sd(T ).

➠ Note 1.38
La conversion entre la ductilité estimée et le coefficient de comportement est faite sur la base d’une
hypothèse de comportement élastique parfaitement plastique du bâtiment. La réduction apportée
par le coefficient de comportement s’applique aux efforts inertiels mais non aux déformations.

➠ Note 1.39
Les valeurs des coefficients de comportement sont essentiellement empiriques (REX).

➠ Note 1.40 [EC8‑1]
4.2.3.1‑(3)P
L’EC8 ne pénalise pas l’irrégularité en plan par une réduction de la valeur du coefficient de compor-
tement mais uniquement par le recours obligatoire à une modélisation 3D.

➠ Note 1.41
Les vérifications de l’admissibilité des contraintes sous chargement diminué par le coefficient de
comportement ne prennent pas souvent en considération qu’il est important que la ductilité soit
effectivement développée. Vérifier que les contraintes ne dépassent jamais les contraintes de limites
d’élasticité pour un calcul avec coefficient de comportement supérieur à 1 est infondé.

➠ Note 1.42
Pour l’étude de l’interaction sol-structure, les valeurs du coefficient de comportement sont définies
au § 5.4.1.
[
Au début du projet et avant de finaliser le choix du système structural, il est important §
§
de choisir a priori une valeur du coefficient de comportement, qui devra être validée §

après la phase de calcul. [


5
[
La valeur du coefficient de comportement q est forfaitaire et doit s’appliquer à tout le 2
bâtiment. Il est toutefois possible d’adopter, dans les limites permises par la classe de
ductilité, deux valeurs différentes du coefficient de comportement q pour les deux
composantes horizontales de l’action sismique, sous réserve qu’il n’y ait pas de
couplage des réponses dynamiques de la structure dans ces deux directions et que les
systèmes dissipatifs relèvent de la même classe de ductilité.

➠ Note 1.43
Il est rappelé que les déplacements maximaux produits par l’action sismique sont déterminés en
multipliant par le coefficient de comportement q les déplacements obtenus à partir du spectre de
calcul (voir § 1.8.2).

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Choix a priori du coefficient de comportement | 51

1.10.1 Structures en béton armé


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[VD 17]
§ 1.7.2
La valeur maximale du coefficient de comportement q à introduire dans la détermina-
[EC8‑1] tion de spectres et pour chaque direction de calcul est donnée par :
5.2.2.2‑(11)P
q = q 0 ⋅ kw ≥ 1,5
À remarquer que, quel que soit le type de la structure en béton armé et la classe de
ductilité, le coefficient de comportement minimal est : q = 1,5.
Avec :
q0 = valeur de base du coefficient de comportement, dépendant du type de struc-
ture et de la régularité
kw = reflètent le mode de rupture prédominant pour le contreventement par murs
 1,00 pour les ossatures ou les contreventements équiva-
 lents à des ossatures
kw =  
 0,5 ≤ 1 + α 0 ≤ 1 pour les système de murs ou équivalents à des murs
P  3
a0 = rapport de forme dominant à condition que le rapport de forme hw/w ne
diffère pas de manière significative ; une variation inférieure à 20 % peut être
considérée comme acceptable
∑ hwi
α0 =
∑  wi
Avec :
hwi = hauteur du mur
lwi = longueur de la section transversale du mur i

[VD 17] Tableau 1.10-1 Bâtiments en béton armé : valeurs maximales du coefficient de comportement q


§ 1.7.2
§ 5.3
§ 5.7.1.4
Structure Type de structure Irrégulière Irrégulière
[EC8‑1] Niveau de
régulière en élévation en plan et
5.2.2.2 ductilité Domaine d’utilisation
[EC8‑2] q × au/a1 0,8 q en élévation
2.3.6.1‑(7)
Utilisation du spectre élastique
Structures très raides (T < 0,033 s)
1,0 élastique 1,0 1,0
Ouvrages spécifiques
Ouvrages sur isolateurs sismiques
Interaction sol-structure avec prise en compte
1,5 élastique de l’amortissement de la structure et de 1,0 1,0
l’amortissement radiatif du sol
Tout type de structure en béton armé :
–– zone de faible sismicité, catégorie d’impor-
1,5 DCL tance III et II (application de l’Eurocode 2) 1,5 1,5
–– zone de sismicité modérée, catégories
d’importance II et III

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52 | Note d’hypothèses générales

Structure Type de structure Irrégulière Irrégulière


Niveau de
régulière en élévation en plan et
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ductilité Domaine d’utilisation


q × au/a1 0,8 q en élévation
En cas de la prise en compte de la compo-
1,5 1,5 1,5
sante verticale du séisme
Contreventement par façade ajourée consi-
1,5 DCM 1,5 1,5
dérée comme une plaque plane
- DCM Contreventement par noyau unique * 1,6 1,5
Contreventement par deux murs non
3,0 × 1,0 DCM 2,4 2,4
couplés par direction horizontale **
Contreventement par murs non couplés par
3,0 × 1,1 DCM 2,64 2,52
direction **
3,0 × 1,2 DCM Contreventement par murs couplés ** 2,88 2,64
3,0 × 1,2 DCM Ossatures à une travée et plusieurs étages 2,88 2,64
Ossatures à plusieurs travées et plusieurs
3,0 × 1,3 DCM 3,12 2,76
étages
* Le contreventement par un noyau unique est considéré comme irrégulier, donc avec des valeurs
réduites pour le coefficient de comportement.
** Au système de contreventement par murs il faut appliquer le coefficient kw = 0,5 à 1,0.

Dans le cas des structures dont on ne peut pas identifier un mur prédominant, il est
loisible d’obtenir le rapport de forme a0 à partir de la longueur équivalente leq déter-
minée pour une console avec une charge unitaire concentrée au sommet
(Figure 1.10-2) : [E
5
Fhw3
u=
3⋅E ⋅I
Fhw3
I = [E
C
3⋅E ⋅u 5
bw  3eq
Par ailleurs on a : I =
12
12I 12Fhw3 12Fhw3
 3eq = = d’où  eq = 3
bw bw ⋅ 3 ⋅ E ⋅ u bw ⋅ 3 ⋅ E ⋅ u
Pour mémoire :
1 + α0 hw
kw = ; α0 =
3  eq
1 + 0,5
• si a0 = 0,5 alors k w = = 0,5
3
1+1
• si a0 = 1 alors k w = = 0,66
3

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Choix a priori du coefficient de comportement | 53

u
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F = 1 000 kN

hw

bw

leq
Figure 1.10-2  Console avec une charge unitaire

1+2
• si a0 = 2 alors k w = =1
3
➠ Note 1.44
L’influence du coefficient kw sur la valeur du coefficient de comportement (réduction) est d’autant
plus importante que les bâtiments sont peu élevés (murs peu élancés).

[EC8‑1]
5.2.2.2‑(10)
Si un Plan de Système Qualité particulier et formel est appliqué à la conception, au
dimensionnement, aux achats et à la construction, en complément aux procédures
normales de la maîtrise de la qualité, des valeurs plus élevées de 20 % peuvent être
admises pour le coefficient de comportement q.
[EC8‑1/NA]
Clause
La possibilité de bénéficier de cette majoration de 20 % est soumise aux conditions
5.2.2.2‑(10) suivantes :
–– pour la conception, la période calculée en section fissurée doit être justifiée par
une analyse appropriée en partant de la période fondamentale élastique calculée
par des méthodes autres que celles simplifiées (il est d’usage d’utiliser trois modules
dynamique E, E/2 et E/4, voir aussi le Tableau 1.11-1 et la formule 1.11.1-1) ;
–– pour l’exécution, le plan qualité doit notamment demander la vérification systé-
matique de la bonne mise en place des armatures dans les zones critiques ;
–– la traçabilité des contrôles effectués devra être assurée.

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54 | Note d’hypothèses générales

1.10.2 Structures en acier, classe DCL


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Tableau 1.10-2 Bâtiments en acier : coefficient de comportement q (Figure 3.8-1)

Type de structure Irrégulière Irrégulière


Structure Niveau de
en élévation en plan et
régulière ductilité Domaine d’utilisation 0,8 q en élévation
1,0 DCL Utilisation du spectre élastique 1,0 1,0
Utilisation du spectre de calcul
1,5 DCL 1,5 1,5
(voir conditions d’utilisation au chapitre 3.8)
Utilisation du spectre de calcul DCL(+) non
2,0 DCL(+)
(voir conditions d’utilisation au chapitre 3.8) utilisable

Les bâtiments dont la structure primaire est constituée par superposition de deux [VD 17]
§ 1.7.8
structures en acier et en béton ou structures en bois et en béton relèvent bien de [DOC‑14]
[FD 15]
l’EC8-1, mais ni l’EC8-1 ni son annexe nationale ne donnent de valeur pour le coef- 3.2.2.5‑(3)P

ficient «  unique  » de comportement à retenir dans le cas de l’analyse par modèle


linéaire équivalent.

➠ Note 1.45
Une valeur unique de q dans ce cas n’aurait aucun sens physique.

Il est alors possible dans le cas d’une analyse modale spectrale, en se plaçant en sécurité,
de retenir comme valeur pour le coefficient q la plus petite des deux valeurs du coeffi-
cient q de la structure en acier (ou bois) et du coefficient q de la structure en béton.

1.10.3 Structures en bois


Tableau 1.10-3 Bâtiments en bois : coefficient de comportement q [EC8‑1]
8.3‑(1)P

Type de structure Irrégulière Irrégulière


Structure Niveau de
en élévation en plan et
régulière ductilité Domaine d’utilisation 0,8 q en élévation
1,0 Élastique Utilisation du spectre élastique 1,0 1,0
Console, poutres arcs avec deux ou trois
1,5 DCL assemblages brochés ; treillis assemblés par 1,5 1,5
connecteurs
Panneaux de murs collés avec diaphragme
collés, assemblés par clous et boulons ; treillis
avec assemblages brochés et boulonnés ;
2.0 DCM 1,6 1,6
structure mixte composée d’une ossature en
bois (résistant aux forces horizontales) et d’un
remplissage non porteur
Portiques hyperstatiques avec assemblages
2,5 DCM 2,0 2,0
brochés et boulonnés

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Choix a priori du coefficient de comportement | 55

1.10.4 Structures en maçonnerie porteuse


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[EC8‑1] Tableau 1.10-4 Bâtiments maçonnerie : coefficient de comportement q


9.3‑(4)

Type de construction Coefficient de comportement q


Maçonnerie non armée conforme à EC-6 1,5
Maçonnerie non armée conforme à EC-6 et EC-8 2,0
2,5
Maçonnerie chaînée : la plus courante dans les zones
En cas d’irrégularité en élévation, appliquer
sismiques françaises.
une réduction de 0,8
Maçonnerie armée 3,0

P
1.10.5 Établissements de santé
[EC8‑1]
2.1‑(1)P
En zone sismique, les établissements de santé doivent être conçus et construits de
sorte que les exigences suivantes soient respectées, chacune avec un degré de fiabilité
adéquat :
A. Exigence de non-effondrement. La structure doit être conçue et construite de
manière à résister aux actions sismiques de calcul. La capacité opérationnelle doit
être assurée après l’événement sismique.
B. Exigence de fonctionnalité. Les éléments non structuraux et les équipements
doivent résister aux actions sismiques sans mettre en cause l’exploitation.
D’une manière plus générale, un certain nombre de services essentiels doivent non
seulement être protégés mais aussi continuer à fonctionner
[EC8‑1]
2.1‑(2)P
La fiabilité visée par l’exigence de « non-effondrement » et l’exigence de « limitation
2.1‑(4) des dommages » sont définies par l’arrêté du 22 octobre 2010 pour les différents types
de bâtiments ou d’ouvrages de génie civil, en fonction des conséquences que peut
avoir leur endommagement. La différentiation de la fiabilité est obtenue en classant
les structures en diverses catégories d’importance. Un coefficient d’importance gI est
attribué (Tableaux 1.8-2 et 1.10-5) à chaque catégorie des bâtiments spécifiques d’un
établissement de santé.

➠ Note 1.46
La réglementation ne distingue pas les catégories selon la zone sismique. La distinction faite ici relève
plus du contexte local aux Antilles, qui fait que les établissements publics sont supposés servir d’hé-
bergement d’urgence après un séisme majeur.

Les différents niveaux de fiabilité sont obtenus en multipliant les actions sismiques de
référence (voir § 1.8) par le coefficient d’importance gI et en appliquant un coefficient
de comportement.

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56 | Note d’hypothèses générales

Tableau 1.10-5 Coefficients d’importance gI
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Destination du bâtiment Zone de sismicité Coefficient gI


Accueil-admission, administration
Zones 2, 3, 4, 5 1,2
Amphithéâtre, réunions, logistiques
Hébergements Zones 2, 3, 4 1,2
Ensemble parents enfants Zone 5 - Antilles 1,4
Pharmacie
SAMU, SMUR Zones 2, 3, 4, 5 1,4
Production d’énergie
Zones 2, 3, 4 1,4
Plateau technique
Zone 5 1,4 + isolateurs sismiques

Tableau 1.10-6 Coefficients de comportement q

Destination Zone de sismicité Coefficient de comportement


Accueil-admission, administration Zones 2, 3, 4 ≥ 2,0
Amphithéâtre, réunions, logistiques Zone 5 - Antilles 1,5 + ISS *
Hébergements Zones 2, 3, 4 ≥ 2,0
Ensemble parents enfants Zone 5 - Antilles 1,5 + ISS *
Pharmacie Zones 2, 3, 4
SAMU, SMUR 1,5 + ISS *
Zone 5 - Antilles
Production d’énergie
Zones 2, 3, 4 1,5 + ISS *
Plateau technique 1,0 (pour le calcul temporel des isolateurs)
Zone 5 - Antilles
1,5 (calcul de la superstructure)
* Voir § 1.10.6.

1.10.6 Interaction sol-structure, ISS


Quand l’interaction sol-structure est prise en compte, il est recommandé que l’une des
deux options suivantes soit retenue :
–– dimensionnement inélastique (dissipatif ) de la structure (q ≥ 1,5), sans considéra-
tion de l’amortissement matériel et radiatif du sol ;
–– dimensionnement linéaire élastique (non dissipatif, q = 1,5) de la structure en
tirant totalement profit de l’effet bénéfique de l’amortissement radiatif, mais en
utilisant le spectre élastique, qui autorise la correction d’amortissement.
L’amortissement radiatif est une conséquence directe de l’interaction sol-structure.

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Choix a priori du coefficient de comportement | 57

[FD 15]
Clause
➠ Note 1.47
4.3.1‑(9)P La commission de normalisation tolère quand même un coefficient de comportement de 1,5 avec
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ISS. Tout ceci ne signifie pas qu’il ne peut y avoir appel à ductilité dans la structure si on prend en
compte l’ISS, mais que cela sort du cadre d’application du règlement. Ceci étant, lorsque l’ISS est
vraiment significative (sol « mou » ou superstructure massive), on constate que l’appel à ductilité se
fait préférentiellement au niveau de la fondation et non dans la structure.

1.10.7 Structures sur isolateurs sismiques


[VD 17]
§ 6.1.1
L’utilisation de dispositifs d’isolation sismique permet de réduire les efforts sismiques
[EC8‑1] dans la structure de contreventement grâce aux effets suivants :
10.7‑(1)P
10.10‑(5) –– augmentation de la période fondamentale de la structure sismiquement isolée, en
modifiant la forme du mode fondamental. Le système d’isolation agit alors comme
un filtre qui concentre les déformations sismiques ;
–– augmentation de l’amortissement.
La valeur du coefficient de comportement est q = 1 pour le calcul des isolateurs,
puisqu’aucune dissipation d’énergie n’y a lieu.
Dans la superstructure, il est possible d’utiliser sans justification un coefficient de
comportement q = 1,5, qui rend compte des sur-résistances mobilisables dans la struc-
ture.

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58 | Note d’hypothèses générales

1.11 Matériaux : caractéristiques mécaniques,


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coefficients partiels
Les Eurocodes sont basés sur la méthode des coefficients partiels (méthode semi- [JAC 05]
§ 4.3
probabiliste) telle que décrite par l’Eurocode 0. La méthode semi-probabiliste intro-
duit la sécurité :
–– par le choix des valeurs représentatives des diverses grandeurs aléatoires (actions
sismiques [voir Tableau 1.8-2], résistances) ;
–– au moyen de coefficients partiels appliqués aux actions et aux résistances ;
–– en introduisant des marges plus ou moins apparentes dans les divers modèles
utilisés pour faire les calculs de vérification.

1.11.1 Béton armé


Les vérifications des résistances des matériaux à l’ELU-A sont conformes, pour le [EC8‑1]
AN 5.2.4‑(3)
béton, à l’Eurocode 2 avec les coefficients partiels de l’Eurocode 8-1 et indépendants
de la classe de ductilité DCL, DCM ou DCH :
–– béton : gc = 1,30 à cause du caractère cyclique de l’action et du risque d’endom-
magement ;
–– acier : gs = 1,00.

➠ Note 1.48
Les valeurs des coefficients partiels en situation accidentelle pour la Grande-Bretagne, l’Allemagne et
la Suisse sont identiques à la situation normale : gc = 1,5 et gs = 1,15 ; ces valeurs sont recommandées
par l’EC8.

L’Eurocode 8 indique qu’il convient généralement d’évaluer la rigidité des éléments [VD 17]
§ 4.2.1.2
porteurs en tenant compte des effets de la fissuration. Sauf étude plus précise, la fissu- [EC8‑1]
4.3.1‑(7)
ration est prise comme égale à la moitié de la rigidité correspondante des éléments
non fissurés (Tableau 1.11-1) ; cela revient à diviser le module d’élasticité du béton
sous charges de courte durée par 2. Cependant, pour une approche «  faiblement
fissurée », on retiendra une rigidité de 0,7 de la rigidité correspondante des éléments
non fissurés. Enfin, il n’y a pas de réduction de la rigidité pour les planchers précon-
traints. Pour tenir compte des incertitudes concernant la fissuration du béton, dans le
cas des ouvrages « nucléaires » et assimilés, on procède aux deux calculs : fissuré et non
fissuré.

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Matériaux : caractéristiques mécaniques, coefficients partiels | 59

Tableau 1.11-1 Résistances et modules des bétons suivant Eurocode 8


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Classes de résistance
16/20 * 20/25 ** 25/30 30/35 35/40 40/45 45/50 50
fck (MPa)
Ecm (MPa)
Sous charges de courte 29 000 30 000 31 000 33 000 34 000 35 000 36 000 37 000
durée
Ec,eff (MPa) = 0,5 Ecm
Module dynamique du 14 500 15 000 15 500 16 500 17 000 17 500 18 000 18 500
béton fissuré
* La classe C16/20 est le niveau minimal en zone sismique sauf les sites définis ci-dessous.
** La classe C20/25 est le niveau minimal pour les sites sismiques caractérisés par ag⋅S ≥ 3 m/s2.

La rigidité des éléments primaires peut être évaluée par une analyse détaillée de l’état
de fissuration, qui doit correspondre aux sollicitations qui amorcent la plastification
des armatures. Cette démarche suppose un calcul itératif qui, en réalité, n’est jamais
effectué. Pour tenir compte de la perte de rigidité, avec une précision acceptable, on
3) peut déterminer l’inertie fissurée par la formule simplifiée suivante :
I brute 
I fissurée = × (1.11.1-1)
2 n
Avec :
l = longueur entre axes de l’élément,
ln = longueur entre nus.

1.11.1.1 Qualité du béton


Pour obtenir à l’exécution un ouvrage en béton armé dont les caractéristiques corres-
pondront aux hypothèses de calcul et au modèle, il faut mettre en place des procé-
dures comportant (liste non exhaustive) :
–– le Plan d’Assurance Qualité, les audits, la formalisation ;
–– la mise au point de la formulation de la composition du béton pour limiter le
retrait ;
–– la vérification de la qualité du béton à la centrale de béton. L’obtention de l’assu-
rance formelle de la stabilité de qualités pour la totalité de l’ouvrage ;
–– pour les dosages en ciment de 300 à 400 kg/m3, on doit adopter un dosage eau/
ciment de :
E E
0,4 £ £ 0,60 avec la valeur moyenne = 0,5
C C
–– l’obligation du traitement (cure) du béton après coulage ;

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60 | Note d’hypothèses générales

–– le traitement systématique des surfaces de reprise de coulage ;


–– la vérification systématique du rapport E/C à la livraison sur chantier et refus en
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cas de non-respect.

Tableau 1.11-2 Essais d’affaissement au cône d’Abrams (NF EN 206-1)

Classes d’affaissement
Affaissement Classes
Slump test
Béton « ferme » 30 (± 10) mm S1
Béton « plastique » 70 (± 20) mm S2
Béton « très plastique » 130 (± 30) mm S3
Béton « fluide » 180 (± 30) mm S4
Béton « très fluide » (à proscrire) > 210 mm S5

1.11.1.2 Qualité de l’acier pour le béton armé


Dans les éléments sismiques primaires, l’acier de béton armé à utiliser est de classe B [VD 17]
§ 4.2.1.3
ou C. La norme EN 10080 distingue trois types d’acier : [EC8‑1]
5.3.2‑(1)P
–– B500A : aciers à ductilité normale, euk = 2,5 % et (ft / fy)k ≥ 1,05 ; [EC2‑1]
Annexe C
–– B500B : aciers à haute ductilité, euk = 5 % et (ft / fy)k ≥ 1,08 ;
–– B500C : acier à très haute ductilité, euk > 7,5 % et (ft / fy)k ≥ 1,15.

➠ Note 1.49
Dans le cas du diagramme général bilinéaire, la tentation est d’appliquer le coefficient k = 1,08 pour
augmenter la résistance de l’acier à 540 MPa. Mais cette augmentation est seulement valable pour le
pivot A (par exemple dalles, poutres, etc.). Par contre, si l’on est dans le pivot B (voiles, poteaux),
alors la contrainte sera de 500 MPa. Il est donc vivement conseillé, afin de s’affranchir de la justifica-
tion des pivots, d’adopter une contrainte de 500 MPa.

L’annexe nationale précise que la classe A peut être retenue pour les aciers dans les [EC8‑1/NA]
5.3.2‑(1)P
situations suivantes :
–– les aciers qui ont un rôle d’aciers de montage, tels que les cadres entourant les
armatures longitudinales des chaînages ;
–– les aciers des murs qui résultent de dispositions constructives minimales, telles que
les « aciers de peau » ou « treillis de surface », à l’exclusion des aciers de chaînage
minimal dans les zones critiques de ces murs ; [
6
–– les aciers des dalles, qui ne jouent qu’un rôle de portance sous charges gravitaires ; 7
[
–– les aciers de cisaillement, à la jonction des dalles et des éléments de contrevente- §

ment, pris en compte dans le fonctionnement en diaphragme, à condition de


majorer de 40 % le coefficient gd (voir § 3.4).

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Matériaux : caractéristiques mécaniques, coefficients partiels | 61

Pour faciliter l’exécution, il est essentiel :


• de disposer des plans d’exécution comportant les détails de ferraillage à l’échelle
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1/10, 1/5, 1/1 ;


• de procéder à la vérification du ferraillage mis en place avant la fermeture du
coffrage :
–– la position correcte des attentes verticales et horizontales ainsi que leurs ancrages,
–– l’existence des chaînages horizontaux pour les planchers et verticaux pour les
murs de contreventement,
–– le recouvrement effectif des barres.

1.11.2 Acier pour constructions métalliques


La charpente métallique sera justifiée sous les combinaisons suivantes :
–– ELU et ELS sous combinaisons non accidentelles,
–– ELU-A sous l’action sismique.
[EC3‑1‑1]
3.2.1‑(1)
Les aciers conformes à l’une des nuances d’acier données dans le Tableau 1.11-3 sont
3.2.2 admis comme satisfaisant les exigences de ductilité.

Tableau 1.11-3 Valeurs nominales de limite d’élasticité fy et de résistance à la traction fu pour les aciers


de construction laminés à chaud

Épaisseur nominale t de l’élément (mm)


Nuance d’acier
t ≤ 40 mm 40 mm < t ≤ 80 mm
EN 10025-2
fy (N/mm2) fu (N/mm2) fy (N/mm2) fu (N/mm2)
S 235 235 360 215 360
S 275 275 430 255 410
S 355 355 490 335 470
S 460 460 550 410 550
]

–– Module d’élasticité longitudinale : E = 210 000 N/mm2


E
–– Module de cisaillement : G = = 81 000 N/mm2
2 (1 + ν )
–– Coefficient de Poisson en phase élastique : n = 0,3
[EC8‑1 NA]
6.1.3‑(1)P
Les coefficients partiels à appliquer pour effectuer ces vérifications ont pour valeurs :
7.1.3‑(3)
[BNCM 13]
–– résistance des éléments en acier : gM0 = 1,00 ;
§ 2‑(3) –– stabilité des éléments en acier : gM1 = 1,00 ;
–– résistance des boulons, des soudures et des plaques en pression diamétrale : gM2 =
1,15 ;
–– résistance des boulons au glissement : gM3 = 1,10 ;

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62 | Note d’hypothèses générales

–– résistance à la rupture en section nette des barres en traction : gM2 = 1,15 ; [


C
–– résistance du béton : gc = 1,30 ;
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–– résistance des armatures : gs = 1,00 ;


–– résistance au cisaillement des connecteurs : gv = 1,15.
À défaut d’études plus précises permettant de justifier la conformité aux exigences de [BNCM 13]
§ 2‑(6)
ténacité minimale à la rupture fragile, la qualité des aciers peut être déterminée en
utilisant les indications du Tableau 1.11-4.

Tableau 1.11-4 Choix de la qualité des aciers

Épaisseur Structure à la température extérieure en fonction de l’altitude Structure


(mm) H ≤ 500 m 500 < H ≤ 1 000 m 1 000 < H ≤ 1 500 m chauffée ou DOM

t ≤ 50 JR J0 J2 JR
50 < t ≤ 80 J0 J2 K2, M, N J0

➠ Note 1.50
Toutes les soudures des assemblages de la structure primaire résistant à l’action du séisme doivent être
réalisées avec un métal d’apport ayant une ténacité au moins égale à celle du métal de base.

1.11.3 Maçonnerie
Il est à remarquer que l’Eurocode 8-1 « impose » pour les propriétés de rigidité élas- [VD 17]
§ 4.2.1.2
tique à la flexion et au cisaillement des éléments en maçonnerie comme égales à la [EC8‑1]
4.3.1‑(7)
moitié de la rigidité correspondante des éléments non fissurés (Tableau 1.11-5).

Tableau 1.11-5 Classes de résistance et modules de la maçonnerie suivant Eurocode 8

Briques Blocs
Éléments de Blocs pleins Blocs creux
perforation Monomur perforés de
maçonnerie de béton de béton
verticale béton
Classes de résistance
2,1-3,4 3,1-3,8 4,2-6,2 3,8-5,1 2,8-4,5
fck (MPa) *
Ecm (MPa)
Sous charges de courte 4 000 6 000 8 000 7 000 7 000
durée
Ec,eff (MPa) 
Module dynamique de la 2 000 3 000 4 000 3 500 3 500
maçonnerie fissurée
0,4 × Ec,eff (MPa) 
Module dynamique de 800 1 200 1 600 1 400 1 400
cisaillement
* Les résistances dépendent de la qualité du mortier (voir 3.9.1-2 et Tableau 3.9-1).

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Matériaux : caractéristiques mécaniques, coefficients partiels | 63

[EC6‑1/NA]
Clause
Pour les vérifications à l’état limite ultime dans la situation sismique de calcul, il
convient d’utiliser les coefficients partiels gM pour les vérifications de la maçonnerie
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2.4.3‑(1)P

(Tableau 1.11-6) et gs pour l’acier de béton armé :

Tableau 1.11-6 Valeurs des coefficients partiels gM de l’Eurocode 6


]

gM
Maçonnerie constituée de : Niveaux de contrôle (Inspection Level)
IL 3 IL 2 IL 1
Éléments de catégorie I
A 1,5 2,0 2,5
Mortier performanciel
Éléments de catégorie I
B 1,7 2,1 2,7
Mortier de recette
Éléments de catégorie II
C 2,5 2,7 3,0
Tout mortier

➠ Note 1.51
Les contrôles de l’exécution (IL1, IL2, IL3) sont définis en fonction de l’existence et de l’application
d’un Plan d’Assurance Qualité.

[EC8‑1]
9.6‑(3)
Pour la vérification à l’action sismique, dans les cas courants, on peut utiliser une
Note valeur moyenne de :
 2 
γ M = max  1,5 ; 2,1  = 1,5 (1.11.3-1)
 3 
γ s = 1,0
Les résistances normalisées sont données au Tableau 3.9-1.

[AFGC 11]
[TFC‑17] 1.11.4 Matériaux composites
En complément des procédés de réparation classiques (béton projeté, béton fibré
projeté, collage de plats métalliques, précontrainte additionnelle…) sont apparus,
depuis les années 80-90, des techniques de renforcement utilisant le collage de plats
composites ou la stratification directe in situ de composites (renfort textile-polymère).
Il existe deux technologies de mise en œuvre des renforts composites :
–– le collage de plaques composites ou plats pultrudés après préparation du support
béton,
–– la stratification directe de tissus unidirectionnels ou bidirectionnels par imprégna-
tion de matrice polymère après préparation du support béton.

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64 | Note d’hypothèses générales

En notant ftu la résistance à la traction du composite, on a : [AFGC 11]


2.2.4
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α f ⋅ ftu
ffd = (1.11.4-1)
γ fd
Sauf justifications particulières, les vérifications seront effectuées dans le cas général
avec α f = 0,65, qui prend en compte les effets liés au vieillissement des matériaux
organiques et la diminution de leurs caractéristiques avec le temps.
Le coefficient de sécurité gfd sur l’interface composite-béton dépend du type de maté-
riaux employé et des combinaisons d’actions envisagées.
À défaut de coefficients justifiés par le fabricant, on retiendra les valeurs du
Tableau 1.11-7.

Tableau 1.11-7 Coefficients de sécurité gfd

gfd
Matériaux composites ELU
ELS
Fondamental Accidentel
Pultrudé carbone époxy 1,4 1,25 1
Stratifié in situ carbone époxy 2 1,4 1,1
Stratifié in situ verre époxy 2,5 1,6 1,3

Le tissu de fibre de carbone TFC3 est constitué de fibres de carbone orientées à 90° [VD 17]
§ 5.1
dans la chaîne (70 %) et dans la trame (30 %). § 7.3.9

Étant donné les résultats des essais de durabilité, pour le TFC les vérifications ELU-A
sont effectuées avec les valeurs du Tableau 1.11-8 pour l’ELU fondamental ou acci-
dentel, soit :
α f ⋅ ftu
ffd = = 913 MPa (1.11.4-2)
γ fd

3. Freyssinet, procédé Foreva® TFC (ou TFC H), CSTB Avis technique 3/14-757*V2, 1er février 2017.

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Matériaux : caractéristiques mécaniques, coefficients partiels | 65

Tableau 1.11-8 Caractéristiques du TFC
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Largeurs nominales
Caractéristiques
de TFC (mm)
300 Épaisseur moyenne de calcul tf = 0,48 mm
Longueur utile d’ancrage L = 100 mm
200
Contrainte de rupture garantie à la trac-
fRf = 1 700 MPa
tion
150
Déformation de rupture garantie eRf = 1,7 %
75 Déformation ultime efu = 087 %
Module élastique en traction Ef = 105 000 MPa
50
Contraintes de traction : 1700 × 0,752
ffu = = 913 MPa
ELU et ELU-A 1,4
Contrainte de traction ELS ffs = 550 MPa
Traction rupture
8,15 kN
1 cm de largeur chaîne
Traction rupture
3,50 kN
1 cm de largeur trame
Résistance caractéristique obtenue par les
ftk
essais de pastillage
ftk (calcul) = 0,60 ⋅ ftk (pastillage)
Pour outre-mer
Renforcement des panneaux de remplis-
sage en maçonnerie, le TFC n’est pas
applicable si les essais de pastillage ftk ≤ 1 MPa
donnent des valeurs : ftk ≤ 0,5 MPa
Ou dans le cas avec TFC sur un seul côté
(fonction « filet »)
 f 
Contrainte de cisaillement limite ELS τu ≤ τu = Min  1,5 MPa ; tk 
 2 

Contrainte de cisaillement limite ELU  f 


τs ≤ τs = Min  2 MPa ; tk 
fondamental et accidentel  1,5 

Quand la simple adhérence des bandes n’est pas suffisante, on dispose d’un ancrage
plus important par l’utilisation des mèches de carbone. Les performances des mèches
proviennent des résultats des essais (Tableau 1.11-9).

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66 | Note d’hypothèses générales

Tableau 1.11-9 Efforts de rupture des mèches [N


§
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Configuration de la Effort de rupture


mèche composite Résistance de calcul Résistance de calcul
repris par la mèche
WFC 100 d’ancrage à l’ELU et en d’ancrage à l’ELU et en
composite (essai de la
situation sismique situation sismique
(nombre de fils / traction directe, valeur
- traction par flexion - - traction directe -
ancrage cm) moyenne)

26 fils / 13 cm 40 kN 12,9 kN (1,32 t) 22,0 kN (2,24 t)


38 fils / 20 cm 42 kN 14,7 kN (1,50 t) 25,0 kN (2,55 t)
76 fils / 24 cm 80 kN 26,9 kN (2,74 t) 45,7 kN (4,66 t)

La gamme d’ancrage est proportionnée à la largeur de la bande à ancrer. (Tableau 1.11-


10).

Tableau 1.11-10 Gamme d’ancrage des mèches et largeur de bande

Composition ancrage / Composition ancrage /


Largeur de bande à ancrer
Traction par flexion Traction directe
50 mm 1 mèche × 76 fils 1 mèche × 26 fils
1 mèche × 76 fils
75 mm 2 mèches × 76 fils ou
2 mèches × 26 fils
150 mm 3 mèches × 76 fils 3 mèches × 38 fils
Composition ancrage / Composition ancrage /
Largeur de bande à ancrer
Traction par flexion Traction directe
4 mèches × 38 fils
200 mm 4 mèches × 76 fils ou
2 mèches × 76 fils
6 mèches × 38 fils
300 mm 5 mèches × 76 fils ou
3 mèches × 76 fils

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Matériaux : caractéristiques mécaniques, coefficients partiels | 67

[NF 18‑710]
§ 1.3, 1.5 1.11.5 Bétons fibrés à ultra hautes performances, BFUP
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Tableau 1.11-11 Les BFUP

fck Non fragile Non fragile


(MPa) Fibres métalliques Autres fibres
150 à 250 BFUP type S
BFUP type A
130 à moins de 150 BFUP type Z
Moins de 130 BTHP FM BTHP FO
BFUP type S (fibres métalliques) : pour les structures
BFUP type A (fibres PVA) : pour les éléments non structurels architectoniques
BFUP type Z (fibres métalliques) : pour les éléments non structurels architectoniques

Les bétons pour les structures, BFUP-S, sont caractérisés (Tableau 1.11-12) par une
résistance à la compression élevée (> 150 MPa) et par une résistance en traction post-
fissuration importante permettant d’obtenir un comportement ductile en traction et
dont la non-fragilité permet de calculer et de réaliser des structures et éléments de
structure sans utiliser d’armatures de béton armé.

Tableau 1.11-12 Résistances caractéristiques du BFUP-S

Résistance caractéristique Résistance caractéristique


Classe de résistance
minimale sur cylindre minimale indicative sur cube
en compression
fck-cyl (MPa) fck-cube (MPa)
BFUP 130/145 130 145
BFUP 150/165 150 165
BFUP 175/190 175 190
BFUP 200/215 200 215
BFUP 225/240 225 240
BFUP 250/265 250 265

Pour la réalisation de certaines structures, le BFUP peut néanmoins contenir des


armatures de béton armé (on parle alors de BFUP armé) ou des armatures de précon-
trainte (BFUP précontraint).

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68 | Note d’hypothèses générales

Les valeurs des coefficients partiels relatifs aux matériaux sont données par le [NF 18‑710]
§ 2.4.2.4
Tableau 1.11-13.
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Annexe U

Tableau 1.11-13 BFUP : Coefficients partiels pour les états limites ultimes

gc gcf gs gs
Situations du projet (BFUP (BFUP (acier de béton (acier de
comprimé) tendu) armé) précontrainte)
Durable
1,5 1,3 1,15 1,15
Transitoire
Accidentelle 1,2 1,05 1,0 1,0
Action sismique 1,3 1,2 1,0 1,0

Si des éléments d’une structure, constitués de BFUP ou comportant du BFUP, font [NF 18‑710]
U‑(4)
partie du système résistant aux actions sismiques, sans justification de ductilité, la
structure doit être justifiée en supposant un comportement élastique de celle-ci. La
détermination des sollicitations sismiques peut être effectuée par analyse modale spec-
trale en prenant un coefficient de comportement q = 1,0 et le coefficient d’amortisse-
ment visqueux x = 2,0 %. Pour la définition de la rigidité, on considère l’inertie brute
(non fissurée).

➠ Note 1.52
Les poteaux support de poutres-voiles, en tant qu’éléments sismiques primaires, peuvent être réalisés
en BFUP. Mais l’application de la condition de non-flambement peut limiter son emploi.

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Structuration de la note d’hypothèses | 69

0]
1.12 Structuration de la note d’hypothèses
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La note d’hypothèses générales (NHG) doit être un document établi initialement par
la maîtrise d’œuvre et approuvé ensuite, au fur et à mesure des modifications, par la
maîtrise d’ouvrage et par le bureau de contrôle.
Ce document, qui évolue avec les phases du projet (APS, APD, PRO, DCE…), est
repris par l’entreprise chargée de l’exécution avec son bureau d’études et remis en fin
d’exécution au maître d’ouvrage.
Cette note ne doit pas contenir seulement toutes les hypothèses de génie civil, mais
aussi les hypothèses spécifiques de génie parasismique. Le Tableau 1.12-1 donne une
trame non limitative pour l’établissement de cette note.
0]
Tableau 1.12-1 Composition de la note d’hypothèses

Chapitres Contenus, commentaires


1. Objet –– Présenter le contenu du document et les objectifs du projet
–– Repérage des bâtiments du projet
2. Description du projet –– Description de chaque ouvrage
–– Les liaisons entre ouvrages nouveaux et/ou existants
–– Documents contractuels
–– Normes et règlements
3. Normes et docu- –– Référentiels de calcul
ments de référence –– Catégorie d’importance, exigences spécifiques du maître d’ouvrage
–– Ouvrages de référence
–– Pour les bâtiments existants, définir le référentiel à la date de construction
–– Indiquer le logiciel avec sa version
–– Spécifiques au béton armé
–– Spécifiques à la charpente métallique
4. Logiciels –– Spécifiques géotechnique
–– Compatibilité entre les logiciels
–– Chaîne de vérification des éléments en béton armé ou en charpente
métallique par logiciel intégré ou par fichiers Excel
–– Principes des fondations
–– Tolérance d’exécution des pieux
–– Nappe phréatique
5. Conditions géotech-
–– Stratigraphies préliminaires
niques et hydrogéolo-
giques –– Déplacements différentiels
–– Interaction sol-structure, raideurs statiques, raideurs dynamiques et amor-
tissements
–– Transfert des efforts horizontaux au sol

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70 | Note d’hypothèses générales

Chapitres Contenus, commentaires


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–– Béton, compositions, résistances


–– Classe d’exposition, exigence environnementale
–– Aciers pour béton armé, classe A ou B (seule admise en zone sismique)
–– Aciers de charpente métallique : nuances, épaisseurs
–– Justifications aux ELS
–– Tenue au feu
6. Matériaux
–– Étanchéité
–– Maîtrise de la fissuration
–– Déformations de structures en béton armé
–– Déformations de la charpente métallique
–– Appareils d’appuis : isolateurs, amortisseurs, appuis glissants, bloqueurs
–– Produits et/ou procédés sous avis technique CSTB
–– Charges permanentes, détaillées pour chaque niveau
–– Charges d’exploitations, détaillées pour chaque niveau
–– Éléments non structurels présentant une masse
–– Hélistation
–– Actions sismiques, spectre, coefficients de comportement q ; accéléro-
grammes
–– Poussées statiques et dynamiques des terres
7. Actions sur les –– Données météorologiques du site
ouvrages –– Actions climatiques : neige, vent, actions thermiques
–– Humidité
–– Effet du retrait, bandes de clavage dont la position est à indiquer sur les
plans
–– Charges de chantier
–– Combinaisons d’actions
–– Pour les éléments de toiture en charpente métallique : pente minimale
pour l’écoulement des eaux
–– Méthode de calcul statique équivalent
8. Méthodologie de –– Méthodes de calcul dynamique
calcul –– Gestion des résultats : émission et interprétation
–– Méthodologie de la vérification au séisme de la structure existante
–– Disposition des armatures, enrobages, ancrages, longueurs de recouvre-
ment
9. Dispositions –– Utilisation de paquets de barres
constructives –– Prédalles préfabriquées
–– Utilisation des boîtes d’attentes
–– Dispositions pour reprendre les efforts dus aux variations dimensionnelles

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Structuration de la note d’hypothèses | 71

Chapitres Contenus, commentaires


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–– Modifications sur plan (entourer la zone modifiée, analyser les consé-


quences pour le transfert des efforts)
10. Gestion des modifi- –– Modifications sur site avant l’exécution de l’élément (garder une trace de
cations la modification, analyser les conséquences)
–– Modifications sur site après l’exécution de l’élément (garder une trace de
la modification, analyser les conséquences)
–– Composition du béton, essais de formulation, essais de convenance, essais
11. Plan d’Assurance de validation
Qualité –– Mise en œuvre : coulage du béton, enrobage, surface de reprise
–– Modèle de fiche d’observations, de réponse visa, etc.

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G67542_Le projet de construction parasismique.indb 72


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CHAPITRE 2

Ordre de grandeur

Jugement intuitif à appliquer lors de toutes les phases du projet.

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74 | Ordre de grandeur

2. Ordre de grandeur
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Il est essentiel de retrouver par des raisonnements ou des formules très simples l’ordre
de grandeur des indicateurs (périodes, torseurs, etc.) du génie parasismique.
À cet égard, le bon sens commun a une capacité d’appréciation qui, dans un premier [VD 05]

temps, n’a nullement besoin de logiciel.


L’ingénieur d’études ne doit pas accorder une confiance aveugle aux résultats de calculs
par ordinateur, il se doit de refuser d’utiliser les résultats dont il n’a pas pu vérifier
qu’ils constituent globalement une solution statique du problème posé et dont il n’a
pas pu, par des méthodes simples et approchées, contrôler l’ordre de grandeur à 10 %
près. Il s’agit de réapprendre le jugement intuitif, à partir de l’ordre de grandeur.
Le génie parasismique implique une approche globale qui intègre tous les facteurs [REX]

pouvant avoir une incidence sur le comportement du bâtiment par la prise en compte
des pratiques pertinentes basées sur le retour d’expérience, REX.
Il est nécessaire d’utiliser un système d’unités cohérent, SI (Système international) [AP 11]
§ 2.1
pour le calcul dynamique :
–– masse m kg, tonnes
–– accélération a, g m/s2, g (= 9,81 m/s2)
–– force F N, kN (pour mémoire F = m⋅a)
–– longueur m
–– temps s

➠ Note 2.1
Entre les charges exprimées en N ou kN et la masse exprimée en kg ou t, il y a un facteur d’environ
10 (9,81).

Cette approche de bon sens consiste à susciter des discussions autour de la solution
constructive :
–– en n’appliquant pas a priori à chaque projet une solution unique,
–– en maîtrisant les solutions avant qu’elles ne deviennent un problème,
–– en proposant un judicieux équilibre entre la bonne solution et un solide ancrage
dans la réalité de l’exécution,
–– en permettant la comparaison entre des solutions constructives différentes, par la
pratique d’un doute positif,
–– en octroyant la même importance à l’élégance technique de la solution qu’au
résultat,
–– en ne condamnant pas les impasses et les échecs.
En tout cas, pour ce qui concerne la phase essentielle de conception de l’ouvrage,
phase se situant dès les premières esquisses de l’architecte, l’ingénieur-concepteur n’a
absolument pas besoin de l’ordre de l’ordinateur mais de l’ordre de grandeur.

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Effets des séismes, perception humaine | 75

2.1 Effets des séismes, perception humaine


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Pour un lieu donné, les caractéristiques du mouvement sismique sont influencées par
de nombreux facteurs tels que :
–– magnitude du séisme,
–– profondeur du foyer,
–– mécanisme et direction de propagation des ondes sismiques,
–– propriétés physiques et configuration des différentes couches traversées par les
ondes sismiques,
–– environnement géologique de la zone,
–– caractéristiques géotechniques du sol,
–– caractéristiques topographiques du site.
La prise en compte des effets observés en termes d’intensité macrosismique est insuf-
fisante pour les besoins du génie parasismique. Il convient de rappeler que cette gran-
deur constitue seulement une mesure subjective des effets destructeurs d’un séisme. Il
est donc essentiel de rattacher cette donnée descriptive à un paramètre physique. Du
point de vue du génie parasismique, les caractéristiques les plus significatives du
mouvement associé aux ondes sismiques sont les suivantes :
–– durée du séisme : peut être très courte (2 à 3 s) pour des petits séismes superficiels ;
pour des séismes moyens, la durée est d’environ 20 s, avec une partie forte
(paroxysme) qui ne dépasse que rarement la dizaine de secondes ; elle peut dépasser
la minute pour des forts séismes enregistrés à des distances supérieures de 400 km
(Mexico) ;
–– valeurs de l’accélération maximale du sol, de la vitesse et du déplacement ;
–– contenu fréquentiel du mouvement : la gamme des fréquences est généralement
de l’ordre de 0 à 30 Hz ; la fréquence prépondérante est de l’ordre de 1 à 10 Hz
pour les accélérations et de 0,1 à 0,5 Hz pour les déplacements ;
–– les longueurs d’ondes D = c × T sont de quelques centaines de mètres dans les bons
sols (> 800 m/s) et de quelques dizaines de mètres dans les sols de qualité médiocre
(< 200 m/s), et donc deviennent comparables aux dimensions des ouvrages. Les
vitesses de propagation Vs sont des caractéristiques du milieu dans lequel les ondes
se propagent.
Les mesures effectuées lors des séismes forts (Tableau 2.1-1) montrent que les para-
mètres du mouvement ont l’ordre de grandeur suivant :
–– durée m × 10 s
–– accélération n × 1,0 m/s2 / 50 gal = 0,5 m/s2
–– vitesse p × 10 cm/s
–– déplacement q × 10 cm

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76 | Ordre de grandeur

Tableau 2.1-1 Lieux des séismes majeurs et paramètres du tremblement de terre


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Date Magnitude Intensité


PGA ** Profondeur
Lieu maximale
Année / Jour / Mois M (m/s2) (km)
(EMS) *
1940 / 18 mai El Centro / USA
6,9 X 3,3 à 3,6 12-16
Premier accélérogramme (Imperial Valley)
1960 / 29 février Agadir (Maroc) 5,75 X >3 2-3
Skopje
1963 / 26 juillet 6,1 IX >3 7
(Macédoine)
Valdez 9,1-9,3
1964 / 27 mars XI 1,4 à 1,8 25
USA (Alaska) + tsunami
1,0 à 1,3
1967 / 29 juillet Caracas (Venezuela) 6,5 VIII 25
à Caracas
Tokachi-Oki
1968 / 16 mai 8,3 X 2,5 à 7,0 26
(Japon)
12,5
San Fernando
1971 / 9 février 6,7 X barrage 9
USA (Californie)
Pacoima
1976 / 6 mai Frioul (Italie) 6,4 X 3,6 7-10
1976 / 28 juillet Tangshan (Chine) 7,8 XI 12-16
Vrancea - Bucarest 2,0
1977 / 4 mars 7,2-7,5 IX 105
(Roumanie) à Bucarest
1978 / 16 septembre Tabas (Iran) 7,4 IX 8,0 10
1979 / 19 septembre Valnerina (Italie) 5,8 VIII-IX 1,5 à 2,0 6
1980 / 29 février Arudy (France) 5,2 VII-VIII 5
1980 / 10 octobre El Asnam (Algérie) 7,3 X 2,5 à 7,0 10-15
1980 / 25 novembre Irpinia (Italie) 6,9 X 3,8 7
1983 / 8 novembre Liège (Belgique) 4,9 VII 4-6
1,7 à 2,5
Mexico - Guerrero
1985 / 19 septembre 8,2 IX à Mexico 20
Côte Pacifique
effets de site
1986 / 13 septembre Kalamata (Grèce) 6,2 X 2,7 8
1988 / 7 décembre Spitak (Arménie) 6,9 X 6,0 à 7,0 10
2,0 à 4,0
Loma Prieta
1989 / 17 octobre 6,9 IX 6,5 19
USA (Californie)
à l’épicentre
Chenoua
1989 / 29 octobre 6,0 VIII 10
(Algérie)
Manjil-Rudbar
1990 / 21 juin 7,4 X 5,1 15
(Iran)

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 76 21/06/2019 16:53:58


Effets des séismes, perception humaine | 77

Date Magnitude Intensité


PGA ** Profondeur
Lieu maximale
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Année / Jour / Mois M (m/s2) (km)


(EMS) *
4,0
1994 / 17 janvier Northridge 17,8
6,7 IX 18
➠ Note 2.2 USA (Los Angeles) à Tarzana
Hill
1995 / 17 janvier Kobé (Japon) 17,8
6,9 X 8,0
➠ Note 2.2 Killer pulse sous la ville
1999 / 17 août Izmit (Turquie) 7,6 IX 4,0 15
1999 / 7 septembre Athènes (Grèce) 5,9 VIII-IX 3,0 10
1999 / 21 septembre Chi-Chi (Taiwan) 7,6 X 4,2 à 10,1 8-10
Gujarat - Buhj
2001 / 26 janvier 7,7 X 1,3 à 4,8 16
(Inde)
Boumerdès
2003 / 21 mai 6,8 X 5,8 12
(Algérie)
7,8 hori-
2003 / 26 décembre Bam (Iran) 6.6 IX zontal 15
9,8 vertical
Al Hoceima
2004/ 24 février 6,3 IX 2,4 12
(Maroc)
12,0
Sumatra 9,2 XI
2004/ 26 décembre par simula- 30
(Indonésie) + tsunami
tion
Cachemir
2005/ 8 octobre 7,6 X 10,0 15
(Pakistan)
Chuetsu-Oki
2007 / 16 juillet 6,6 ≈ IX 10,0 10
(Japon)***
2008 / 12 mai Sichuan (Chine) 7,9 XI 9,5 19
2009 / 6 avril L’Aquila (Italie) 6,3 VIII-IX 6,7 8,8
Port-au-Prince
2010 / 12 janvier 7,0 IX 3,0-5,0 13
(Haïti)
Concepcion (Chili)
IX
2010 / 27 février Séisme de subduc- 8,8 6,5 30-35
+ tsunami
tion
Basse-Californie
2010 / 4 avril 7,2 VIII 4,0 10
(Mexique)
Darfield (Nouvelle-
2010 / 3 septembre 7,1 IX 12,6 10
Zélande)
Christchurch 18,8 à 22,0
2011 / 22 février 6,2 IX 5
(Nouvelle-Zélande) en ville
Tohoku (Japon) XI 29,9
2011 / 11 mars 9,0 à 9,1 29
Fukushima *** + tsunami 1,6 à Tokyo

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 77 21/06/2019 16:53:58


78 | Ordre de grandeur

Date Magnitude Intensité


PGA ** Profondeur
Lieu maximale
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Année / Jour / Mois M (m/s2) (km)


(EMS) *
2011/ 11 mai Lorca (Espagne) 5,1 VII 3,6 6à7
2012/ 20 et 29 mai Émilie-Romagne 2,6-2,9 H
6,1 et 5,8 VII-VIII 5à6
2 séismes (Italie) 3,0-9,0 V
2015/ 25 avril Gorkha (Népal) 7,8 IX 2,4 8,2
2016 / 24 août Amatrice (Italie) 6,2 IX 4,5 4
2,0
Mexico - Puebla + effets de
2017 / 19 septembre 7,1 VIII 51
(Mexique) site à
Mexico
2018 / 10 février Hualien (Taïwan ) 6,4 VIII 5,3 10,4
6,9
Lombok
2018/ 5 août + 3 autres VIII 1,1 31
(Indonésie)
séismes
Palu - Sulawesi IX
2018 / 28 septembre 7,5 3,0 20
(Indonésie) + tsunami
* EMS = échelle macrosismique européenne.
** PGA = Peak Ground Acceleration : il s’agit de l’accélération maximale enregistrée du sol qui corres-
pond également à la valeur de l’accélération à haute fréquence (faible période) des spectres de réponse.
Cette notion est souvent utilisée pour « caler » les spectres de réponse réglementaires.
*** Séisme de référence pour les « stress tests ».

➠ Note 2.3
Des études récentes ont montré que, toutes chose égales par ailleurs, la forme du spectre dépendait
de la magnitude du séisme.

➠ Note 2.4 REX


Le retour d’expérience suite à l’analyse des séismes de Northridge-Californie (1994) et de Kobé-
Japon (1995) peut être résumé comme suit (Tableau 2.1-2) :
–– dans la détermination du risque sismique, une attention spécifique doit être accordée au voisinage
des failles actives et aux mouvements forts générés ;
–– les codes doivent indiquer les conditions de calculs pour les ouvrages se trouvant à proximité des [EC8-5]
4.1.2
failles actives ;
–– contrairement aux prescriptions de l’Uniform Building Code, les portiques en charpente métal-
lique sans treillis ne doivent plus être considérés comme structures spécifiques résistant aux
séismes. En effet, les déplacements importants des moment-resisting steel frame ont eu pour consé-
quences la rupture des soudures poteaux-poutres ;
–– la destruction des éléments non structuraux constitue un pourcentage important des pertes, leur
conception parasismique doit être revue en conséquence ;
–– les pertes indirectes suite au séisme sont extrêmement importantes.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 78 21/06/2019 16:53:58


Effets des séismes, perception humaine | 79

Tableau 2.1-2 Comparaison des données Northridge / Kobé


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Kobé 1995
Éléments de comparaison Northridge 1994
Killer pulse
Magnitude M 6,7 6,9
Durée (s) 15 15
Intensité MMI IX X
PGA 0,93 g * 0,83 g **
Victimes 61 6 055
Blessés 10 500 27 000
Sans abri 25 000 310 000
Bâtiments endommagés *** 15 000 210 000
Pertes US $ > 30 Md > 100 Md
dont pertes dues aux éléments non structuraux 10-15 % 20-25 %
Pertes assurances US $ 12,5 Md 3 Md
* Hors enregistrement de Tarzana.
** Avant 1971, le calcul au séisme se résumait à l’application d’une force horizontale de 0,20 g.
*** Sans les bâtiments effondrés.

Après un séisme majeur, il est toujours fort instructif de comparer les spectres des
règlements.
La Figure 2.1-1 présente1 les spectres des villes situées sur la côte Pacifique avec une
accélération au rocher d’environ 4,0 m/s2 (0,4 g). Étant donné la médiocre qualité du
sol, le spectre de la ville de Mexico a un plateau plus large avec des périodes plus
longues.
La Figure 2.1-2 présente2 les spectres forfaitaires de Chili zone 2 et des Antilles,
zone 5. Il est intéressant de remarquer que l’aléa sismique est bien plus élevé au Chili
que dans les Antilles.
L’enrichissement considérable qu’apporte tout séisme majeur à la connaissance de ce
phénomène et le renouvellement des règles parasismiques sont à la base de l’échelle
macrosismique européenne (EMS, Tableau 2.1-3), qui s’intéresse aussi bien au site, à
la forme architecturale, à la structure porteuse qu’aux éléments non structuraux.
L’intensité macrosismique (Tableau 2.1-3) résulte d’une analyse «  qualitative  » des
effets du séisme, elle ne permet pas de déterminer des paramètres physiques (accéléra-
tions) directement utilisables pour le calcul.

1. J. Chavez, O. Khemici, M. Khater, P. Keshishian, Building Codes and Relative Seismic Vulnerability
in Latin American Countries, 15 WCEE, Lisboa, 2012.
2. Christophe Martin : CM Consult international.

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80 | Ordre de grandeur

1,2
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USA (San Francisco)


Chili (Conception)
1,0
Colombie (Buenaventura)
Costa Rica (San Isidro)
Guatemala (Guatemala)
Accélération spectrale (g)

0,8
Mexico (Ouest)
Péru (Lima)
0,6

0,4

0,2

0,0
0,0 1,0 2,0 3,0 4,0
Période (s)
Figure 2.1-1  Spectres au rocher des villes situées sur la côte Pacifique

1,2
Zone 2. Sol I.
1,0 Zone 2. Sol II.
Zone 2. Sol III.
Accélération spectrale (g)

Zone 2. Sol IV.


0,8 Antilles. Site A
Antilles. Site B
Antilles. Site C
0,6 Antilles. Site D

0,4

0,2

0,0
0 0,5 1 1,5 2 2,5
Période (s)
Figure 2.1-2  Comparaison spectres forfaitaires Chili zone 2, Antilles zone 5

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 80 21/06/2019 16:53:59


Effets des séismes, perception humaine | 81

Tableau 2.1-3 Échelle macrosismique européenne (EMS)


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Accélération
Degrés
Effets maximale du Réaction humaine
d’intensité
sol (g)
I Imperceptible Non ressenti
Rarement perceptible
II Ressenti uniquement par quelques personnes 0,003
au repos dans les maisons
Faible
< 0,005 g
III Ressenti à l’intérieur des habitations par 0,003-0,007
Pas de perturbations
quelques personnes
0,005 à 0,015 g
Largement observé
IV 0,007-0,015 Seuil de la perceptibilité
Les fenêtres, les portes et la vaisselle vibrent
des mouvements
Fort
V 0,015-0,030
Les bâtiments tremblent dans leur ensemble 0,015 à 0,10 g
Dégâts légers Désagréable, de nombreux
VI Des dégâts non structuraux, fines fissures, 0,03-0,07 dormeurs se réveillent
chutes de petits morceaux de plâtre
Dégâts
VII Les maisons ordinaires bien construites 0,07-0,15 0,10 à 0,25 g
subissent des dégâts modérés Intolérable : la plupart des
Dégâts importants personnes sont effrayées
VIII 0,15-0,3
Beaucoup de maisons ont de larges fissures
Destructions
IX Panique générale. De nombreuses construc- 0,3-0,7
tions peu solides s’écroulent > 0,25 g
Difficile de garder la posi-
Destructions importantes tion debout
X De nombreux bâtiments bien construits 0,7-1,5
s’effondrent
Catastrophe
La plupart des bâtiments bien construits
XI 1,5-3,0
s’effondrent, même ceux ayant une bonne
conception parasismique sont détruits
Catastrophe généralisée
XII 3,0-7,0
Pratiquement tous les bâtiments sont détruits

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82 | Ordre de grandeur

2.2 Fréquences / périodes propres


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La gamme des périodes significatives pour les constructions en zone sismique s’étend :
–– au sens large sur la totalité des applications : 0,02 s (50 Hz) à 12 s (0,08 Hz) ;
–– au sens le plus courant : 0,1 s (10 Hz) à 2 s (0,50 Hz).
Les périodes propres (s) pour les structures les plus courantes peuvent être évaluées
d’une manière approchée :
–– structures en portiques < 12 étages : N/8 à N/10 ;
–– structures en portiques > 12 étages : N/10 à N/12 ;
–– structures en murs > 12 étages : N/20 à N/25

Tableau 2.2-1 Ordre des grandeurs des fréquences et périodes

Fréquence Période
Matériau Structure
(Hz) (s)
Bâtiment à voiles H/D < 1 2à8 0,125 à 0,5
Bâtiment à portiques * 1à2 0,5 à 1,0
Immeuble de grande hauteur, IGH ; H ≈ 100 m 0,5 à 1,0 1,0 à 2,0
Béton armé Immeuble de très grande hauteur, TGH ; H > 500 m 0,08 à 0,10 10,0 à 12,5
Cheminée 0,33 à 0,5 1,0 à 3,0
Château d’eau 0,25 à 0,33 3,0 à 4,0
Bâtiment sur isolateurs sismiques 0,33 à 0,5 2,0 à 3,0
Contreventement par portiques * 0,5 à 2 0,5 à 2,0
Charpente Contreventement par palées 1à4 0,25 à 1,0
métallique Pylône H = 45 m 1,67 à 2,20 0,45 à 0,6
Réservoir sphérique 0,5 à 1,5 0,67 à 2,0
* Sans interaction avec des panneaux de remplissage en maçonnerie.

Le phénomène de résonance entre les ouvrages et le sol support, est à prendre en


considération pour l’analyse de la vulnérabilité des bâtiments existants. Par contre,
pour les nouveaux bâtiments, le phénomène de résonance est pris en compte d’une
manière implicite dans la définition du spectre (Figure 2.2-1).

➠ Note 2.5 [EC3-1/NA]
Lors de l’étude aux ELS de la vibration des planchers assez fins en béton précontraint ou charpente Clause
métallique, et afin d’éviter l’inconfort des utilisateurs, il faut que la fréquence propre verticale des 7.2.3-(1)B

planchers soit supérieur à 2,6 Hz dans le cas général et supérieur à 5 Hz pour les gymnases et salles
équivalentes.

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Fréquences / périodes propres | 83

?
nce ?
onna
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B C
ag = 2,5 (γ I × agR × S) La rés

D
ag = γ I × agR × S

0,03 à 0,20 s

0,20 à 0,80 s

2,5 à 1,5 s
TB TC TD Période (s) T

H=6m H = 17 m H = 26 m H = 50 m H = 100 m Isolateurs H = 525 m


2 étages 6 étages 10 étages 15 étages 30 étages sismiques 130 étages
T = 0,05 s 0,6 s 0,8 s 1,5 s 2,7 s 2,5 à 3,0 s 12 s

0,07 0,1 1 10 (s)


Sols
Rocheux

Sol raide < 10 m

Sol raide > 10 m


Sol mou < 10 m

sur grande
épaisseur
Sol mou

Figure 2.2-1  Réponses spectrales de bâtiments, périodes de sols et plage de « résonance »

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84 | Ordre de grandeur

2.3 Masses / sollicitations


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L’évaluation a priori de la masse (Tableau 2.3-1) du bâtiment, comportant les éléments


porteurs verticaux, les planchers, les éléments non structuraux et une part de la charge
d’exploitation, permet une détermination facile du torseur au droit des fondations
dont on peut déduire ensuite, en phase d’avant-projet, les sollicitations et les dimen-
sions du système de contreventement et des fondations.

Tableau 2.3-1 Valeurs des masses « m » kg/m2

Masse (m) par surface


Type de structure de plancher
kg/m2
Maison individuelle en maçonnerie 800
Maison individuelle en bois 250
Immeuble d’habitation avec portiques en béton armé 1 000
Immeuble d’habitation avec murs en béton armé 1 100
Immeuble de bureaux avec ossature en béton armé 900
Bâtiment avec ossature métallique 500 à 600
Établissement de santé, hôpitaux, cliniques, etc. 1 300

Pour l’étude d’une structure, il est d’usage courant de faire une modélisation assez fine
aux éléments finis suivie d’une analyse modale. Plus la structure est irrégulière, plus la
modélisation est difficile et, surtout, l’exploitation des résultats est complexe.
Pour les structures régulières, l’Eurocode 8 propose une méthode simplifiée par forces [VD 17]
§ 4.4.1.2
latérales (voir §  4.3). Cette méthode peut être utilisée pour déterminer l’ordre de [EC8-1]
4.3.3.2.2-(1)P
grandeur des efforts sismiques appliqués dans chaque direction du bâtiment, y
compris pour les bâtiments irréguliers, en faisant un dimensionnement enveloppe à
partir des accélérations maximales et, supposant que les modes fondamentaux (voir
§ 2.2) sont sur le « palier » du spectre, on a :
–– l’effort tranchant à la base Fb = Sd(T  ) × m × l (2.3-1)
2,5 2,5
–– lecture spectrale du palier : S d (T ) = a g × S × = a gr × γ I × S ×
q q
–– accélération de référence (voir Tableau 1.8-2) : agr
–– coefficient de comportement minimal : q = 1,5
–– masse totale du bâtiment (à déterminer d’après le Tableau 2.3-1) : m
–– bâtiments ayant plus de deux étages : l = 0,85
–– bâtiments de catégorie d’importance II : gI = 1,0
–– coefficient de sol (voir Tableaux 1.7-1 et 1.8-3) : S

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Masses / sollicitations | 85

➠ Note 2.6
Le calcul simplifié consiste à évaluer les efforts sismiques pour le niveau de séisme règlementaire par
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des calculs « manuels » simples. Il ne s’agit pas à ce stade de faire intervenir de modèles aux éléments
finis.

Finalement, l’effort tranchant à la base Fb peut s’écrire en % de la masse :


m
Fb = a gr × S × 2,5 × 0,85 × = Π × m (2.3-2)
1,5

Tableau 2.3-2 Valeurs de P (g) sur le palier du spectre pour la catégorie d’importance II


avec un coefficient de comportement q = 1,5
Bâtiments ayant plus de deux étages : l = 0,85

Zones de sismicité – agr m/s2


Forte
Classes de sol Très faible Faible Modérée Moyenne
(Antilles)
1 2 3 4
5
0,4 m/s2 0,7 m/s2 1,1 m/s2 1,6 m/s2
3,0 m/s2
A 0,09 0,10 0,15 0,23 0,43
B 0,10 0,11 0,18 0,26 0,51
C 0,12 0,15 0,23 0,34 0,49
D*) 0,13 0,16 0,25 0,36 0,57
E 0,15 0,18 0,28 0,41 0,59
*)Dans certains cas la largeur du plateau pour la classe de sol D étant plus grande que celle de la classe
E, l’action sismique peut être plus défavorable .

Catégorie d’importance II III IV


Coefficient gI 1,0 1,2 1,4
1)P

Gardons donc à l’esprit que la force d’origine sismique représente seulement un pour-
centage de la masse totale du bâtiment (15 à 70 %). Ce pourcentage varie en fonction
de l’accélération nominale agr (zone sismique et classe de l’ouvrage), de la qualité du
sol et de la régularité du bâtiment (coefficient de comportement, torsion d’axe vertical,
etc.).

Exemple 1
Cas d’un bâtiment hospitalier construit en zone 5 de forte sismicité, avec les caracté-
ristiques suivantes :
• dimensions en plan : 72,50 × 49,50 = 3 589 m2 ;
• sous-sol + 3 niveaux : 1,1 à 1,4 t/m2 par niveau (voir Tableau 2.3-1) ;
• masse du bâtiment : 171 194 kN ;
• sols de classe A, B, C ;

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86 | Ordre de grandeur

• amortissement interne du sol + amortissement géométrique ≤ 30 % ;


coefficient de comportement : q = 1,5 ;
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• contexte géologique du site :
r VP VS Gmax Emax
Stratigraphie n
(kN/m3) (m/s2) (m/s) (MPa) (MPa)
Tuf 19 400 0,40
Complexe volcano-sédimentaires 15,5 850 350 0,39 190 530
Calcaires altérés 19,0 1 000 380 0,40 275 770
Calcaires compacts 21,5 2 300 810 0,42 1 410 4 000

• analyse de la sensibilité dynamique de la structure pour 3 modules du sol (analyse


en fourchette) avec la prise en compte de l’interaction sol-structure :
% par rapport à la masse du
Efforts tranchants
Caractéristiques de sol bâtiment
Fx (kN) Fy (kN) %x %y
maximales 136 297 126 158 80 75
moyennes 139 186 134 922 82 80
minimales 132 431 121 495 78 72

• accélérations spectrales, de 0,26 s à 0,32 s, se trouvent sur le palier du spectre pour


les 3 caractéristiques du sol.
L’utilisation des valeurs de P du Tableau 2.3-2 avec les classes de sol A, B et C en zone
5, à multiplier par gI = 1,4 et sans la prise en compte de l’interaction sol structure,
donne :
–– sol A : P = 0,50 g × m × 1,4 = 70 %,
–– sol B : P = 0,60 g × m × 1,4 = 84 %,
–– sol C : P = 0,575 g × m × 1,4 = 80,5 %.
Valeurs à comparer avec celles de l’analyse ci-dessus de la sensibilité dynamique.
On remarquera que l’utilisation du Tableau 2.3-2 est parfaitement fiable pour l’ap-
proche d’avant-projet.

Exemple 2
IGH en taille de « guêpe », à usage de bureaux, construit en zone 2 de faible sismicité,
avec les caractéristiques suivantes :
• dimensions en plan : 25,19 × 30,63 = 771,57 m2 ;
• dimension de la taille de « guêpe » : 11,65 × 16,63 ;
• hauteur au-dessus du sous-sol : 82,00 m ;
• sous-sol + 24 niveaux ;
• masse du bâtiment : 19 665 t ;

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Masses / sollicitations | 87

• coefficient de comportement : q = 1,5 ;


sol de classe C ;
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• amortissement de la structure : 5 % ;
• périodes fondamentales, accélérations, efforts tranchants à la base :
–– Tx = 1,79 s ; ax = 0,47 m/s2 ; Fx = 1 191 t soit 6,10 %,
–– Ty = 1,54 s ; ay = 0,55 m/s2; Fy = 1 031 t soit 5,20 %,
Valeurs situées entre 1,0 et 2,0 s du Tableau 2.2-1.
L’action sismique étant distribuée sur la hauteur approximativement suivant un
triangle, le moment de renversement global M est déterminé en appliquant la force Fb
à 2/3 de la hauteur H :
2
M = Fb ⋅ H (2.3-3)
3
La torsion accidentelle d’axe vertical (voir § 4.4.5) peut être estimée en augmentant
de 30 % l’action sismique sur les éléments de contreventement situés aux extrémités.

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88 | Ordre de grandeur

2.4 Limitation des déformations


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L’Eurocode  2 limite les déformations des éléments structuraux aux valeurs compa- [EC2-1]
7.4.1-(3)
tibles avec les déformations des autres éléments liés à la structure tels que cloisons,
vitrages, bardages, réseaux ou finitions. Dans certains cas, une limitation des déforma-
tions peut être nécessaire afin d’assurer le bon fonctionnement de machines ou d’ap-
pareils supportés par la structure.
L’état de déformation, sous chargement statique, peut être vérifié en phase d‘avant- [EC2-1/NA]
7.4.2-(2) Note
projet en limitant le « rapport portée/hauteur », comme indiqué au Tableau 2.4-1.

Tableau 2.4-1 Valeurs de base du rapport portée l / d hauteur utile pour les éléments
en béton armé en l’absence d’effort normal de compression

l/d
Système structural Béton fortement Béton faiblement
sollicité sollicité
r ≥ 1,5 % r ≤ 0,5 %
Poutre sur appui simple 14 20
Dalle sur appui simple portant dans une direction 25 30
Travée de rive d’une poutre continue 18 26
Dalle continue portant dans deux directions 30 35
Travée intermédiaire d’une poutre 20 30
Travée intermédiaire d’une dalle portant dans une ou
35 40
deux directions
Plancher-dalle / pour la portée la plus longue 17 24
Poutre en console 6 8
Dalle en console 10 12
r = le pourcentage d’armatures de traction nécessaire à mi-portée (ou sur appui dans le cas des consoles)

➠ Note 2.7
Les valeurs indiquées ont été choisies de manière à placer généralement du côté de la sécurité et le
calcul est susceptible de montrer fréquemment que des éléments de moindre hauteur d peuvent
convenir.

➠ Note 2.8
Dans le cas des dalles portant dans deux directions, il convient d’effectuer la vérification pour la plus
petite portée.

Les sollicitations sismiques dans un élément donné résultent des actions transmises
par les liaisons de cet élément avec le reste de la structure  ; les forces d’inertie ne
peuvent donc excéder la capacité de résistance en termes de forces de ces liaisons ; les

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Limitation des déformations | 89

déformations qui leur correspondent peuvent par contre atteindre un niveau inaccep-
table, pour lequel la ruine est inévitable par instabilité plastique.
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[VD 17]
§ 1.4.1
Les déplacements limites entre étages concernent à la fois la limitation des dommages
§ 1.8.6 et la sécurité des personnes (Tableau 2.4-2).
§ 2.7.2
[EC8-1]
2.1-(1)P
L’exigence de « limitation des dommages » est considérée comme satisfaite si, pour
2.2.2-(6)P
4.4.3.2-(1)
une action sismique ayant une plus forte probabilité d’occurrence que l’action
[ENS 13] sismique de calcul correspondant à l’exigence de « non-effondrement », les déplace-
§ 2.4.1
] ments entre étages sont :
ote
a) pour les bâtiments ayant des éléments non structuraux composés de matériaux
fragiles fixés à la structure : cloisons en maçonnerie, façades, etc. :
h h
dr ν ≤ 0,005h ou encore dr ≤ = (2.4-1)
200 × 0,4 80
b) pour les bâtiments ayant des éléments non structuraux ductiles, comme par
exemple des cloisons fixées sur ossatures métalliques :
h h
dr ν ≤ 0,0075h ou encore dr ≤ = (2.4-2)
133 × 0,4 53
c) pour les bâtiments ayant des éléments non structuraux fixés de manière à ne pas
interférer avec les déformations de la structure (faux-plafonds) ou n’ayant pas
d’éléments non structuraux :
h h
dr ν ≤ 0,010h ou encore dr ≤ = (2.4-3)
100 × 0,4 40
Avec :
dr = déplacement de calcul entre étages sous l’action sismique, les charges gravi-
taires et la partie quasi permanente des charges d’exploitation ; obtenu à partir
du calcul de dimensionnement en multipliant par q les déplacements calculés ;
h = hauteur entre étages ;
n = 0,4, coefficient de réduction pour prendre en compte une plus petite période
de retour de l’action sismique associé à l’exigence de limitation des dommages
quelle que soit la catégorie d’importance du bâtiment (arrêté du 22 octobre
2010, article 2 – IV).

Tableau 2.4-2 Déplacements limites dr (cm) acceptables entre étages h

h (m) Cas a) Cas b) Cas c)


3,0 1,50 2,25 3,00
4,0 2,00 3,00 4,00
5,0 2,50 3,75 5,00
6,0 3,00 4,50 6,00

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90 | Ordre de grandeur

Les déplacements limites pour la construction métallique sont donnés par le [EC3-1/ NA]
Clause
Tableau 2.4-3.
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7.2.2-(1)B

Tableau 2.4-3 Construction métalliques.
Valeurs limites maximales recommandées pour les flèches horizontales

Conditions Limites
Bâtiments industriels à niveau unique sans pont roulant, avec parois non fragiles a)
–– déplacement en tête de poteaux, H / 150
–– déplacement différentiel en tête entre 2 portiques consécutifs H / 150
Éléments supports de bardage métallique (hors encadrement des baies) :
–– lisses, Li / 150
–– montants (flèche propre) Hi / 150
Autres bâtiments à niveau unique, sans pont roulant b) c) :
–– déplacement en tête de poteau, Hi / 250
–– déplacement différentiel en tête entre 2 portiques consécutifs. Li / 200
Bâtiment industriels à plusieurs niveaux, sans pont roulant, avec parois non fragiles :
–– entre chaque étage, Hi / 200
–– pour la structure dans son ensemble : si H ≤ 30 m, H / 200
–– si H > 30 m. H / 300
Autres bâtiments à plusieurs niveaux, sans ponts roulants c) :
–– entre chaque étage, Hi / 300
–– pour une structure dans son ensemble : si H ≤ 10 m, H / 300
H
–– si 10 m < H ≤ 30 m,
200 + 10H
–– si H > 30 m. H / 500
Où :
Hi est la hauteur du poteau ou de l’étage ou du montant du bardage,
H est la hauteur totale de la structure,
Li est la distance entre deux portiques consécutifs ou la longueur d’une lisse.
Notes :
a) Bâtiments sans pont roulant : cas des bâtiments avec portiques simples ou à travée multiples, à un
niveau, sans exigence particulièrement restrictive en matière de déformation.
b) Autres bâtiments à niveau unique : bâtiment ayant des exigences particulières en matière de défor-
mations (parois, aspect, confort, utilisations, etc.). Ils peuvent être simples ou à travées multiples.
c) Dans le cas de parois fragiles, la valeur limite de flèche horizontale peut être supérieure lorsque des
dispositions constructives adoptées pour les liaisons des parois à l’ossature le permettent.

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Ratios « béton armé » | 91

A]
2.5 Ratios « béton armé »
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[VD 17]
§ 5.9.3
Les tableaux suivants proposent des valeurs indicatives des ratios d’acier qui ont été
déterminées à partir de retour d’expérience chantier.

Tableau 2.5-1 Contreventement par portiques

Zones de sismicité : Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5


Faible Modérée Moyenne Forte
Éléments agR 0,7 m/s2 1,1 m/s2 1,6 m/s2 3,0 m/s2

Si le poteau est dimensionné


80 kg/m3 110 kg/m3 150 kg/m3 180 kg/m3
Poteaux par le béton
y compris Si le poteau est dimensionné
110 kg/m3 150 kg/m3 190 kg/m3 220 kg/m3
recouvrements, par le béton et par l’acier
cadres, étriers Si poteau principal d’un
150 kg/m3 180 kg/m3 220 kg/m3 250 kg/m3
portique
100-130 kg/m3 (hauteur totale)
Courantes
130-150 kg/m3 (uniquement la retombée)
Poutres
en fonction de 140-180 kg/m3 (hauteur totale)
Moyennes
la portée et de 180-240 kg/m3 (uniquement la retombée)
la charge 180-250 kg/m3 (hauteur totale)
De reprise
240-350 kg/m3 (uniquement la retombée)

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92 | Ordre de grandeur

Tableau 2.5-2 Contreventement par voiles


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Zones de sismicité : Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5


agR Faible Modérée Moyenne Forte
Éléments 0,7 m/s2 1,1 m/s2 1,6 m/s2 3,0 m/s2

Voiles participant au contre-


30-50 kg/m3 60-90 kg/m3 80-110 kg/m3 100-125 kg/m3
ventement *
Voiles ajourés en façade ** 70-100 kg/m3 100-140 kg/m3 150-200 kg/m3 200-240 kg/m3
Voiles en béton projeté pour
le renforcement des bâti- 100-140 kg/m3 150-200 kg/m3 200-240 kg/m3 250-280 kg/m3
ments existants avec 0,6 × agR
Voiles courts 80 kg/m3 100 kg/m3 120 kg/m3 140 kg/m3
secondaires ne
participant pas au 25 kg/m3
contreventement
Hors zone sismique,
Voiles Bâtiments de 5 à 6 30-40 kg/m3
niveaux
Hors zone sismique,
40 kg/m3 (densité de voiles type habitation)
Bâtiments ± 15
60 kg/m3 (densité de voiles type bureaux)
niveaux
Poutres – voiles 60-85 kg/m3
* Au-delà d’un ratio de 140 kg/m3 pour assurer la faisabilité, l’épaisseur du voile doit être > 25-30 cm.
** Pour faciliter la mise en œuvre (la faisabilité), les ratios d’armatures pour les voiles ajourées ne
doivent pas dépasser les valeurs suivantes :
–– voile de 25 cm : 150 kg/m3
–– voile de 28 cm : 180 kg/m3
–– voile de 30 cm : 200 kg/m3

Tableau 2.5-3 Dalles sans la fonction diaphragme

Éléments Toute zone sismique


Cas de charges courantes type habitations ; 10 kg/m2 (7 kg/m2 TS + 3 kg/m2 HA)
portée 5 m soit 50 kg/m3
Cas de charges courantes type habitations ; 13 kg/m2 (9 kg/m2 TS + 4 kg/m2 HA)
Dalles portée 7 m soit 65 kg/m3
12 à 15 kg/m2 
Lieux publics ; portée > 7,00 m
soit 75 kg/m3
Dans le cas de patios, il faut rajouter : env. 10 kg/m2
Complément de ferraillage pour la prise en compte du
7-8 kg/m2 (par direction de plancher)
phénomène de retrait des dalles

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Ratios « béton armé » | 93

Tableau 2.5-4 Fondations
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Éléments Toute zone sismique


Semelles filantes 40-50 kg/m3
Fondations isolées 50 kg/m3
Massifs sur pieux ou micropieux 80-150 kg/m3
Longrines 200 kg/m3
Poutre de couronnement de paroi moulée 250 kg/m3
Non étanche 80-100 kg/m3
Radier
Étanche dans la masse, fissuration très préjudiciable 120-180 kg/m3

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94 | Ordre de grandeur

2.6 Portance du sol


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Le tableau suivant propose l’ordre de grandeur de quelques contraintes admissibles en [ACEO 11]
P 85
bars retenues habituellement.

Tableau 2.6-1 Ordre de grandeur des taux de sol (en bars)

Contrainte
ELU ELS Vent Séisme
Type de sol porteur ultime
qELU qELS qELU-W qELU-A
qu
Limon 2,5 à 5 1,5 à 3 1à2 1,2 à 2,4 1,5 à 3
Marne verte, argiles 1,2 à 7,5 0,7 à 4,5 0,5 à 3 0,6 à 3,6 0,75 à 4,5
Sable de Fontainebleau 5 à 17 3 à 10 2à7 2,4 à 8,4 3 à 10
Craie 15 à 17 9 à 10 6à7 7à8 9 à 10
Marne 12,5 à 25 7 à 15 5 à 10 6 à 12 7,5 à 15
Sables et graviers 10 à 15 6à9 4à6 4,8 à 7,2 9 à 10
Calcaire grossier 30 à 45 18 à 45 12 à 30 14 à 35 18 à 40
Tuffite volcanique
5à8 3à5 2à3 2,4 à 3,6 3à5
argileuse
0,8 à 1,5 1,2 à 3,5
2 à 3 saturés 1 à 2 saturés 1 à 2,3 saturés
Complexes volcano- saturés saturés
5 à 16 non 3 à 10 non 2,4 à 7,2 non
sédimentaires 2 à 6 non 3 à 10 non
saturés saturés saturés
saturés saturés
1,2 à 2,3 1,4 à 2,8 1,8 à 3,5
2,7 à 5,3 1,9 à 3,8
argilisés argilisés argilisés
argilisés argilisés
(« Marneux ») (« Marneux ») (« Marneux »)
(« Marneux ») (« Marneux »)
Formations des 1,7 à 4,3 2 à 5,2 2,6 à 6,5
4 à 10 courants 3 à 7 courants
calcaires coralliens courants courants courants
16 à 36 12 à 26
7 à 16 8,4 à 19 10 à 24
compacts compacts
compacts compacts compacts
(caye) (caye)
(caye) (caye) (caye)
Calcaires
53 à 67 38 à 48 23 à 29 27 à 34 34 à 43
sublithographiques
Conglomérats
pyroclastiques 5 à 10 3à7 2à4 2,4 à 4,8 3à6
Lave altérée +/-argilisée
Sables marins lâches 3à7 2,5 à 5 1,5 à 3 1,8 à 3,6 2,2 à 4,5
Sables marins compacts 12,5 à 25 9 à 18 5,5 à 11 6,6 à 13 9,9 à 19 

➠ Note 2.8
Avec les Eurocodes on a : qELU-fondamentale ≈ qELU-sismique.

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CHAPITRE 3

Choix de la structure résistante

Souvent, notre erreur est de ne pas savoir au moment


de la conception ce qui devient évident après coup.

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96 | Choix de la structure résistante

3. Choix de la structure résistante


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Pour concevoir de façon économique une structure soumise à l’action sismique, les
incursions dans le domaine post-élastiqué sont admises. On doit alors contrôler la
capacité d’adaptation de la structure, colonne vertébrale de stabilité, composée des
planchers et des éléments de contreventement (portiques ou voiles).
On doit donc assurer non seulement la résistance des éléments structuraux constitu-
tifs, mais également leur ductilité et un comportement stable au cours des cycles.

[V
§
[E
4

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Objectifs de performance | 97

3.1 Objectifs de performance


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[VD 17]
§ 1.4
Mais qu’est-ce que la construction parasismique ?
C’est l’art de construire de manière telle que les constructions, même endommagées,
ne s’effondrent pas ; cela dans le but primordial de sauvegarder des vies humaines,
mais également de maintenir la stabilité (catégorie d’importance II et III), l’intégrité
ou l’opérabilité d’installations sensible (catégorie d’importance  IV), stratégiques
(hôpitaux sur isolateurs sismiques) ou potentiellement dangereuses. Le but est alors
d’éviter une catastrophe technologique, que des dégâts incontrôlés dus au séisme
risqueraient de provoquer.
La sauvegarde des vies, l’importance attachée à la préservation du patrimoine et la
nécessité de maintenir en activité le secteur industriel sont autant d’éléments pris en
compte dans le choix du niveau de protection et des objectifs de performance.
[VD 17]
§ 1.8.2
Pour tous les types de bâtiments (béton armé, charpente métallique, maçonnerie), les
[EC8-1] vérifications de sécurité ou l’exigence de non-effondrement (état limite ultime acci-
4.4
dentelle) dans la situation sismique de calcul sont considérées comme satisfaites si les
conditions suivantes sont respectées :

[VD 17] A. Conditions de résistance (prescription de non-effondrement)


§ 1.8.3
[EC8-1]
4.4.2.2-(1)P Tous les éléments structuraux participant au contreventement sismique doivent avoir
une résistance Rd supérieur à la valeur de calcul de l’effet de l’action sismique Ed
incluant, si nécessaire, les effets du second ordre.
E d £ Rd (3.1-1)
La valeur de calcul Ed est déterminée à partir des combinaisons d’actions du § 1.8.
Les résistances Rd sont obtenues par l’application des coefficients partiels relatifs aux
matériaux du § 1.10.

[VD 17] B. Effets de second ordre, dits effets P-∆


§ 1.8.4
[EC8-1]
4.4.2.2-(2) À vérifier pour les bâtiments à ossatures et pour les poteaux supports des murs de
contreventement au droit des transparences (Figures 3.3-3 et 3.3-4) :
–– si q ≤ 0,10 à tous les niveaux, on peut négliger les effets du second ordre ;
–– si 0,1 < q ≤ 0,2, les effets du second ordre sont modérés et peuvent être pris en
compte forfaitairement en multipliant les efforts sismiques par 1/(1 – q) ;
–– q < 0,3, dans tous les cas le coefficient ne doit pas dépasser cette valeur (cas d’une
structure très souple horizontalement, auquel cas il faut revoir la conception du
contreventement).

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98 | Choix de la structure résistante

C. Conditions de diaphragmes horizontaux [VD 17] [V


§ 5.2 §
[EC8-1] [E
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Les planchers, pour pouvoir transmettre, avec une sur-résistance suffisante, les effets 4.4.2.2-(2) 5
4.3.1-(4) [E
de l’action sismique aux contreventements, doivent être calculés par l’application des 9
coefficients de sur-résistance gd (voir § 3.4).

D. Conditions de ductilité globale et locale [VD 17]


§ 5, 5.2,
§ 5.4.1.5
Afin d’obtenir une hiérarchie de résistance (voir § 3.2.2 et Figure 3.2-2) des divers § 5.5.5
[EC8-1]
éléments composants les structures en béton armé ou en charpente métallique, il y a 4.4.2.3
lieu de respecter des exigences et des dispositions constructives spécifiques. Cette
hiérarchie est nécessaire pour assurer la position souhaitée des rotules plastiques et
pour éviter les modes de rupture fragile. On pourvoit ainsi la structure d’un ensemble
des ductilités locales qui, accompagnées d’un dimensionnement en capacité, assurent
la stabilité globale.

E. Conditions de stabilité des fondations [VD 17]


§ 1.6.4
[EC8-1]
Sauf si les calculs ont été effectués en ductilité limitée (DCL), les fondations doivent 4.4.2.6
être dimensionnées en capacité en tenant compte d’éventuelle sur-résistance, sans que
les efforts soient supérieurs à ceux obtenus par un calcul élastique (q = 1).
Pour les fondations des murs et des poteaux, les efforts sismiques EFd doivent être
calculés selon l’expression (3.2.2-2). Le dimensionnement proprement dit des fonda-
tions est détaillé au Chapitre 4.

F. Largeur des joints parasismiques [VD 17]


§ 2.3
[EC8-1]
Une distance minimale doit être prévue entre deux bâtiments adjacents afin de se 4.4.2.6
prémunir contre l’entrechoquement (voir §  3.5). Les déplacements calculés pour
procéder à ces vérifications ne sont pas divisés par le coefficient de comportement.

➠ Note 3.1
Quelle que soit la méthode de calcul retenue (voir Tableau 4.2-1), les valeurs de déplacements sont à
multiplier par la valeur du coefficient de comportement.

G. Limitation des déplacements entre étages [VD 17]


§ 1.8.6
§ 2.7.2
Pour les éléments non structuraux, plus l’élément à protéger est fragile, plus le dépla- [EC8-1]
2.2.2-(6)P
cement entre les étages doit être limité (voir § 2.4). 4.4.3.2
[ENS 13]
§ 2.4.1

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Objectifs de performance | 99

[VD 17] H. Pour les structures en béton armé : obligation des chaînages en 3D
§ 5.1
[EC8-1]
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5.4.3.5.3-(4) Les chaînages en acier continus, horizontaux ou verticaux sont disposés le long de
[EC2-1]
9.10-(2) toutes les intersections de murs, de planchers ou liaisons avec les raidisseurs. Comme
condition minimale, ces prescriptions renvoient à l’Eurocode 2 : les structures doivent
posséder un système de chaînages approprié composé de :
a) chaînages périphériques,
b) chaînages intérieurs autour des ouvertures,
c) chaînages horizontaux traversants,
d) chaînages verticaux.

I. Qualité de l’exécution
Le retour d’expérience indique de manière avérée qu’une proportion très forte des
dégâts observés est à attribuer à une mauvaise conception des détails ou à des réalisa-
tions non conformes.
La bonne conception des détails de construction doit permettre la mobilisation d’une
capacité de déformation avant rupture et favoriser un comportement post-élastique
satisfaisant en fonction de la valeur du coefficient de comportement.
Avoir le droit de diviser par un coefficient de comportement de q = 2 à 4 les efforts
déterminés par un modèle dynamique souvent très complexe, implique nécessaire-
ment une mise en œuvre rigoureuse des dispositions constructives.

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100 | Choix de la structure résistante

3.2 Ductilité / Dimensionnement en capacité


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L’Eurocode 8 ne requiert pas explicitement que l’on vérifie l’adéquation entre l’appel [VD 17]
§ 1.6.2
de ductilité et la capacité de ductilité.
Le principe de ductilité est fondé sur le fait qu’au cours d’un séisme donné les dépla-
cements obtenus lorsque la structure se plastifie sont du même ordre que ceux que
l’on obtient par l’analyse élastique. La sollicitation sismique se traduit en termes de
déplacements. Cela est fait par une limitation de la réduction des efforts de dimen-
sionnement et dans la mise en place des zones dissipatives comportant des disposi-
tions constructives particulières.
Les zones dissipatives sont appelées des zones fusibles identifiées (voir § 3.2.2), qui
protègent le reste de la structure d’un excès de sollicitations sismiques.
Cet effet se traduit par une réduction des charges sismiques par le coefficient de
comportement q (de 1,5 à 4 pour les structures en béton armé et de 2 à 8 pour les
structures en acier).
En contrepartie pour cette conception, il faut garantir la « survie » du bâtiment au
moins jusqu’à ce que les fusibles entrent en action.
C’est le dimensionnement en capacité.

3.2.1 Conception en ductilité DCL


En fonction de la destination de l’ouvrage et de la zone sismique, une conception [VD 17]
§ 1.9 ; 5.3
[P
élastique ou à ductilité limité (DCL) peut être envisagée de telle façon que les éléments [PONTS 12]
§
§ 3.3
[V
constitutifs restent dans leur domaine élastique de comportement. §
La conception « élastique » consiste à dimensionner la structure et la fondation de telle
façon que leurs matériaux constitutifs restent dans leur domaine réversible de compor-
tement (sans dissipation d’énergie).
La notion de ductilité limitée (DCL) élargit cette conception au-delà du comporte-
ment idéalement élastique, en autorisant des incursions limitées dans le domaine plas-
tique des matériaux (typiquement, on observe que ces incursions limitées
correspondent à peu près, pour le béton armé, aux limites conventionnelles ELU, soit
3,5 ‰ pour le béton et 10 ‰ pour l’acier).
Avantageuse dans les zones peu sismiques, cette première conception s’avère en
revanche généralement d’un coût prohibitif dans les régions où le risque sismique est
plus élevé.
Utilisation de la classe de ductilité limitée (DCL) implique q ≤ 1,5 pour tous les bâti- [EC8-1]
5.2.2.1
ments en béton armé, et entre 1,5 et 2 pour les constructions métalliques (Figure  3.8-1). 5.3

Pour ces structures faiblement dissipatives, les dispositions constructives de l’ouvrage

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 100 21/06/2019 16:54:02


Ductilité / Dimensionnement en capacité | 101

n’améliorent que dans une proportion très faible la ductilité de l’ensemble de la struc-
ture. Dans ce cas, les règles de dimensionnement de l’EC2 ou l’EC3 sont utilisées.
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[EC8-1]
4.4.2.6-(3)
Par ailleurs, aucun dimensionnement en capacité n’est nécessaire pour les structures
[EC8-5] faiblement dissipatives (en d’autres termes, le coefficient de sur-résistance gRd W = 1).
5.3.1-(2)P
[VD 17] Les actions sur les fondations découlent directement du modèle de calcul de la struc-
§ 1.6.4
ture :
E Fd = E F,G + E F,E (3.2.1-1)
E Fd = effet de l’action sur les fondations
E F,G = effet dû aux actions non sismiques
E F,E = effet dû aux actions sismiques

➠ Note 3.2
Dans les zones de faible sismicité (zone 2), si la structure est surdimensionnée par l’action du vent, il
faut se placer en classe de ductilité DCL pour la vérification en capacité des fondations.

3.2.2 Conception en ductilité DCM


[EC8-1]
5.2.2.2
L’utilisation de la classe de ductilité moyenne (DCM) impose que la valeur du coeffi-
5.4.3 cient de comportement q ≥ 1,5 soit justifiée par :
–– l’application des règles de dimensionnement de l’EC8 ;
–– le respect des dispositions constructives pour la ductilité locale obligatoire dans
toutes les zones critiques.
]
[PONTS 12]
§ 3.3.2
La conception dite «  ductile  » consiste au contraire à prédéterminer les zones de
[VD 17] concentration de déformations plastiques et à prévoir dans ces zones des dispositions
§ 1.6.3
constructives (voir § 3.7.2) permettant de contrôler les déformations en maintenant
une capacité acceptable de résistance et à sur-dimensionner les autres zones qui pour-
raient présenter une rupture fragile. Il s’agit de privilégier la conception des « poteaux
forts-poutres faibles  » (Figure 3.2-1). De cette manière, la structure est capable de
dissiper de l’énergie sans dégradation de sa capacité portante.

∆ ∆

Poteaux forts / Poutres faibles Poteaux faibles / Poutres fortes


Système stable Système instable
Figure 3.2-1  Apparition des rotules plastiques

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102 | Choix de la structure résistante

On a globalement la diminution d’efforts transmis au reste de la structure. La capacité


de déplacement D est plus importante (Figure 3.2-2) que dans le cas d’un rez-de-
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chaussée transparent (Figure 3.2-4 a), où un faible déplacement Dr < D peut produire


l’instabilité.
En pratique, le choix d’une conception ductile doit toujours s’accompagner de l’appli-
cation du principe de dimensionnement en capacité. Ce principe consiste à majorer
la résistance vis-à-vis des types ou localisations d’endommagement non prévus par un
coefficient dit de sur-résistance ou surcapacité. Dans le cadre de ce dimensionnement,
les efforts pris en compte sont imposés par un schéma statique correspondant à une
situation où toutes les rotules sont plastifiées et donc où les capacités de résistance
maximale effectives des rotules sont supposées atteintes. Ce principe permet d’assurer
une hiérarchie appropriée des résistances des divers composants structuraux (principe
de zones «  fusibles  »), de manière à conduire à la configuration voulue des rotules
plastiques et pour éviter les modes de rupture fragile.
Plus concrètement, il s’agit de surdimensionner la résistance à l’effort tranchant et la
résistance en flexion des zones situées en dehors des rotules plastiques prévues, par
rapport à un schéma de contrainte dans la structure imposé par la plastification de ces
mêmes rotules (capacité résistante maximale des rotules atteintes).

➠ Note 3.3
La création d’une rotule plastique n’est obtenue qu’au prix de bonnes dispositions constructives.

➠ Note 3.4
Les efforts sont écrêtés quel que soit le niveau de séisme considéré.

La hiérarchie de la résistance à mettre en œuvre pour les ossatures (Figure 3.2-2) est la


suivante :
a) fondations plus résistantes que les poteaux,
b) poteaux plus résistants que les nœuds,
c) nœuds plus résistants que les poutres.
Cette hiérarchie est réputée respectée si on vérifie à tous les nœuds de la structure, sauf
à ceux du dernier étage et pour chaque direction, l’inégalité :
∑ M Rc ≥ 1,3∑ M Rb (3.2.2-1)

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Ductilité / Dimensionnement en capacité | 103


MRcn
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MRbe

MRbw

MRcs
Zones dissipatives poutres
où des rotules plastiques
peuvent se produire

Zones critiques poteaux

Fondations dans
le domaine élastique

Figure 3.2-2  Dimensionnement en capacité pour structure en portiques

Rotules plastiques

Zones critiques poteaux

? ? ? ? ? ?
Figure 3.2-3  Système instable à cause de la formation des rotules au droit des longrines

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104 | Choix de la structure résistante

∆r
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Plancher
transfert
des efforts
horizontaux

Zones critiques dans les poteaux,


éléments sismiques primaires dont les
Transparence Mécanisme
sollicitations sont déterminées en appliquant
Rotules un coefficient de sur-résistance

a) b)
Figure 3.2-4  Niveau « transparent » : (a) système instable par la formation des rotules
aux extrémités des poteaux, bielles, Dr < D ; (b) plancher transfert des efforts horizontaux
vers des voiles situés dans la hauteur du niveau transparent

Niveau
instable

Rotules plastiques poutres

Rotules
Zones critiques, dissipatives poteaux

Fondations dans
le domaine élastique

Figure 3.2-5  Niveau intermédiaire instable par la réduction brutale de la section des poteaux

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Ductilité / Dimensionnement en capacité | 105
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Murs surdimensionnés
Rotules plastiques poutres

en cisaillement
Voiles, zone critique, dissipative
sur la hauteur du rez-de-chaussée
Zones critiques poteaux

Fondations dans
le domaine élastique

Figure 3.2-6  Dimensionnement en capacité pour structure mixte portiques et voiles.


Hiérarchie de la résistance : (1) fondations plus résistantes que les poteaux,
(2) poteaux et voiles plus résistants que les nœuds, (3) nœuds plus résistants que les poutres
Murs surdimensionnés

Poteaux, éléments
en cisaillement

sismiques secondaires :
articulations modélisées
et non formalisées.

Voiles, zone critique, dissipative,


sur la hauteur du rez-de-chaussée

Fondations dans
le domaine élastique

Figure 3.2-7  Dimensionnement en capacité pour structure en voiles ;


les poteaux ESS sont considérés comme articulés aux deux extrémités : bielles.

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106 | Choix de la structure résistante

La démarche de dimensionnement en capacité, d’une logique parfaite, atteint ces [EC8-1]


4.4.2.6-(4)
limites pratiques pour des structures irrégulières fortement hyperstatiques dans
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[VD 17]
§ 1.6.4
lesquelles le projeteur ne peut pas réellement maîtriser la séquence des plastifications
pour une action sismique tridirectionnelle à allure aléatoire.
Le principe de dimensionnement en capacité s’applique aux fondations par l’intermé- [AFPS 17]
§ 3.5.2
diaire d’un coefficient de sur-résistance « gRd W ».
E Fd = E F,G + γ RdΩE F,E (3.2.2-2)
g Rd – coefficient destiné à tenir compte de la sur-résistance des matériaux des
éléments structuraux dissipatifs par rapport à la valeur considérée dans
l’analyse ;
g Rd = 1,0 pour q ≤ 3, et 1,2 dans les autres cas ;
EF,G – effet dû aux actions non sismiques incluses dans la combinaison d’actions
pour la situation sismique de calcul, c’est-à-dire sous G + Y2iQ ;
EF,E – effet de l’action issu de l’analyse pour l’action sismique de calcul ;
W – coefficient destiné à tenir compte de la sur-résistance due au fait que la
section réalisée n’est pas la section minimale strictement nécessaire, natu-
rellement limité à la valeur du coefficient q :
R 
Ω = min  di ; q  (3.2.2-3)
E  
 di 
Ce coefficient est calculé pour la zone dissipative ou l’élément i de la structure qui
a l’influence la plus importante sur l’effet EF considéré ;
Rdi – résistance de calcul de la zone ou de l’élément i ;
Edi – valeur de calcul de l’effet de l’action sur la zone ou l’élément i pour la situa-
tion sismique de calcul.
Cependant, dans l’esprit de l’Eurocode 8, les fondations et les liaisons avec la supers- [EC8-1]
4.2.1.6-(1)P
tructure doivent permettre une action sismique uniforme de l’ensemble du bâtiment, [EC8-5]
5.4.1.2
ce qui peut être obtenu avec un diaphragme (dalle ou dallage armé) ou par un réseau
de longrines (voir Figures 5.1-11 et 5.1-12).
Disposant de ce diaphragme, l’Eurocode 8 permet une simplification complétée par [AFPS 17]
§ 4.2.2.1
le guide de fondations profondes, tant que q > 1,5 avec :
-W = 1
g Rd = 1,4
Soit : γ Rd ⋅ Ω = 1,4
Dans la situation sans diaphragme, il est proposé de retenir le produit suivant :
 q 
γ Rd ⋅ Ω = max 1,4 ;  (3.2.2-4)
 1,5 

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Régularités / Irrégularités | 107

3.3 Régularités / Irrégularités


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L’analyse du REX après séisme majeur montre clairement que les bâtiments à struc-
ture régulière et symétrique se comportent mieux que ceux dont la forme géométrique
et la distribution des éléments résistants sont complexes, même lorsque les règlements
parasismiques ont été correctement appliqués.
En effet, les calculs ne représentent que d’une façon assez grossière les sollicitations
sismiques subies par les bâtiments. Cette représentation est sans doute plus proche de
la réalité dans le cas de bâtiments réguliers dont la réponse sismique est plus simple
que pour des bâtiments irréguliers.
[VD 17]
§ 2.2.3
Le système principal de contreventement doit être conçu pour favoriser la régularité
§ 2.2.4 géométrique et mécanique et maîtriser les modes de déformation sous séisme, en
[EC8-1]
4.2.3.2 particulier celui de torsion :
4.2.3.3
–– privilégier une forme en plan convexe, non élancée, du bâtiment plutôt qu’une
forme concave (Figure 3.3-1) ;

Forme convexe
régulière

P
Forme concave Élévation Plan
Irrégulière
Figure 3.3-1  Les formes convexes (régulières) compactes sont plus fiables à l’action sismique

–– comporter des éléments verticaux de contreventement redondants dans les deux


directions horizontales ;
–– chercher la symétrie en plan pour les masses et les raideurs par rapport à deux axes
orthogonaux ;
–– appliquer le principe de régularité tant en plan qu’en élévation  ; la clef de son
application est d’éviter les discontinuités ou les variations trop rapides dans la
distribution des inerties et des raideurs ;

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108 | Choix de la structure résistante

–– la raideur latérale et la masse de chaque niveau doivent demeurer constantes ou


sont réduites progressivement, sans changement brutal, entre la base et le sommet
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du bâtiment considéré (Figure 3.3-2) ;

Figure 3.3-2  Arbres au château de Villandry

–– aménager une raideur en plan des planchers suffisante pour que leur déformation
n’influe pas sur la répartition des efforts horizontaux entre les éléments verticaux
de contreventement.

➠ Note 3.5 – Rappel
Structure régulières : celles dont la réponse dynamique est essentiellement contrôlée par leur mode
fondamental.

La conception parasismique doit privilégier les structures dont le contreventement [EC8-1]


5.4.1.2.5-(1)P
chemine directement les efforts jusqu’aux fondations.
Lorsque les murs constituant le contreventement sont interrompus (Figure 3.2-4 b), [VD 17]
§ 2.6.2
il est possible de transférer les efforts en faisant supporter le mur par plusieurs poteaux § 5.5.3
[EC 8-1/NA]
ayant le même plan moyen et situés dans le polygone de sustentation, par l’intermé- Clause
5.4.1.2.5-(1)P
diaire d’une poutre, poutre-voile ou voûte de décharge en pied de mur.
Cette disposition est à compléter par un plancher capable de transférer les sollicita-
tions vers les murs existants au niveau inférieur (Figure 3.3-3).

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Régularités / Irrégularités | 109

Planch
er tran
sfert
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Figure 3.3-3 Poutres-voiles et plancher transfert

Les poutres-voiles à la base des murs interrompus et les poteaux supports sont des
éléments sismiques primaires (ESP, voir § 3.6) et, à ce titre, un coefficient de sur-résis-
tance gRd doit être appliqué :
– poutre-voile « mur ductile » : γ Rd = max  1,5 ; ( 11
, × Ω )  ≤ q
 
M Rd
avec : Ω = du mur au-dessus
M Ed  1+q
– poutre-voile « mur conventionnel » : γ Rd = max  1,5 ; 
 2 
Enfin, la hauteur de la poutre-cloison doit respecter la condition :
h
³ 3 (voir Figure 3.3-4)
L
➠ Note 3.6 – Principauté de Monaco, extrait de l’arrêté ministériel n° 2016-556 du 13 septembre
2016 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicable aux bâti-
ments, art. 7 :
1)P Pour les bâtiments en béton armé conçus en DCM ou DCH, des murs structuraux ne reposant pas
directement sur des poutres ou des murs sont admis sous les conditions suivantes :
– calcul dynamique tridimensionnel du bâtiment prenant en compte le couplage de modes horizon-
taux et verticaux ;
A] – prise en compte de la composante verticale du séisme ;
1)P – valeur du coefficient de comportement q ≤ 2 ;
– mise en œuvre des dispositions de limitation du risque de rupture fragile dans l’élément support.
Les éléments support seront considérés comme éléments sismiques primaires (ESP).

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110 | Choix de la structure résistante
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Plancher
fonctionnant
en diaphragme

h
F/2 F/2
Poteaux
primaires

Zones critiques des voiles

Figure 3.3-4 Conception d’un niveau « transparent »

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 110 21/06/2019 16:54:05


Planchers, effet diaphragme | 111

3.4 Planchers, effet diaphragme


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L’action sismique concerne l’ouvrage dans sa globalité sans distinction artificielle


(besoins de calculs ou de mises en œuvre) entre les différentes parties de structure
(murs de contreventement, portiques, etc.).
Dans ce contexte, les planchers doivent jouer leur rôle de diaphragme, rigide et indéfor-
mable dans leurs plans, c’est-à-dire assurer la transmission des efforts horizontaux aux
éléments de contreventement (voir Figure 3.4-1) qui assurent la stabilité du bâtiment.

a)

Plancher infiniment rigide

b)
Figure 3.4-1  Transmission par le plancher-diaphragme des efforts horizontaux aux murs :
a) cas général, b) cas d’un mur arrêté sur poteaux

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112 | Choix de la structure résistante

Le diaphragme peut être considéré comme rigide si entre la modélisation effective et [EC8‑1]
4.2.1.5‑(2)
celle d’un diaphragme rigide, les déplacements horizontaux n‘excèdent pas 10  %.
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4.2.3.2‑(4)
4.3.1‑(4) Note
Dans la pratique, cette démarche explicite n’est jamais appliquée, d’où l’importance 4.4.2.5‑(1)P
5.10‑(4)
d’analyser l’effet de diaphragme (Figure 3.4-2) par une approche manuelle, de bon
sens, en « voûte de décharge ».

➠ Note 3.7
L’utilisation des cartes de ferraillage permettra d’identifier les sections d’armatures pour sous-tendre
les voûtes.

Diap

e
hrag

m
g
me

ra
Vo

e
h

arg
déc ûte de

p
t

ia

ch
har n

D
Tira


ge
e-

de
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e aî

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Ch
tem Ch
aîn
ag
e-T
v en BA
ira
r e s
nt
nt oile Con
Co ar v tre
p par vente
voil me
es B nt
A

Figure 3.4-2 Plancher-diaphragme : transmission en voûte de décharge des efforts horizontaux

Un système de chaînages approprié composé des chaînages périphériques et chaînages [EC2]


9.10‑(2)
horizontaux traversants est à disposer (Figure 3.4-3) dans chaque plancher. [EC8‑1]
4.4.2.5‑(1)P
[VD 17]
§ 2.4
§ 5.2
§ 5.10.6

Figure 3.4-3 Chaînage périphérique et chaînages traversants, ancrés aux extrémités

Une dalle de béton armé rigide peut servir de diaphragme si elle présente une épais- [VD 17]
§ 5.2.2
seur ≥ 70 mm et est armée dans les deux directions horizontales avec les armatures [EC8‑1]
5.10‑(1)
minimales spécifiées dans l’EC2. [EC2‑1]
9.3.1.1‑(1)
Une chape coulée en place sur un système de plancher préfabriqué peut être consi- 9.2.1.1‑(1)

dérée comme un diaphragme si : [EC8‑1]


5.10‑(2)
a) elle satisfait aux conditions ci-dessus ;
b) elle est conçue pour fournir seule la rigidité et la résistance requises pour le
diaphragme ;

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Planchers, effet diaphragme | 113

c) elle est coulée sur un substrat propre et rugueux ou reliée à ce dernier par des
connecteurs.
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ote
P Les planchers (diaphragmes et entretoisements dans les plans horizontaux, etc.)
doivent pouvoir transmettre avec une sur-résistance gd suffisante, les effets de l’action
sismique aux divers contreventements auxquels ils sont liés. Les effets de l’action
sismique sont multipliés par :
–– mode de rupture fragile, par effort tranchant : gd = 1,3 ;
–– mode de rupture ductile, par flexion : gd = 1,1.
Lors des projets d’exécution et dans le doute de l’identification du mode de rupture,
il est d’usage de retenir 1,3 pour la valeur de gd, correspondant au mode de rupture
par effort tranchant.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 113 21/06/2019 16:54:05


114 | Choix de la structure résistante

3.5 Joints parasismiques [VD 17]


§ 2.3
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[EC8-1]
4.4.2.7-(1)P

3.5.1 Généralités
L’ouverture et la géométrie des joints de séparation entre ouvrages doivent être telles
qu’on obtienne l’absence d’interaction. Le joint de séparation peut démarrer au-dessus
du niveau du sol (soubassement) :
a) pour les bâtiments qui n’appartiennent pas à la même propriété, la distance entre [VD 17]
§ 2.3.3
eux doit être supérieure aux déplacements horizontaux maximaux, au niveau
correspondant ;

➠ Note 3.8
Le problème est que généralement on ne s’intéresse qu’à un seul des ouvrages.

b) pour les bâtiments qui appartiennent à la même propriété, la distance entre eux
doit être supérieure à la racine carrée de la somme des carrés des déplacements
horizontaux maximaux ; si les niveaux des planchers sont identiques, la distance
peut être réduite en appliquant un coefficient de 0,7.

➠ Note 3.9
Le facteur de réduction de 0,7 introduit un risque de dommage localisé et non structurel dû à l’entre-
choquement entre structures adjacentes.

➠ Note 3.10
Le facteur de 0,7 ne s’applique pas dans le cas d’appui réciproque de deux blocs (voir § 3.5.2) et non
plus aux réseaux traversant le joint

L’Eurocode  8 n’impose pas une dimension minimale pour le joint. La dimension [EC 8-1/NA]
4.4.2.7-(2)
minimale des joints à retenir est usuellement entre 4 cm (zones 2 et 3) et 6 cm (zones 4
et 5) pour permettre l’obtention de joints vides de tout matériau et ceci, au fur et à
mesure de l’avancement des travaux de gros œuvre.
Si une analyse linéaire est effectuée, les déplacements produits par l’action sismique de [EC8-1]
4.3.4-(1)P
calcul doivent être calculés sur la base des déformations élastiques du système struc-
tural à l’aide de l’expression simplifiée suivante :
ds = q × de (3.5.1-1)
avec :
–– ds déplacement d’un point du système structural dû à l’action sismique de calcul,
–– q coefficient de comportement,

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 114 21/06/2019 16:54:06


Joints parasismiques | 115

–– de déplacement du même point du système structural, déterminé par une analyse


linéaire basée sur le spectre de réponse de calcul, incluant les effets de torsion et de
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P
déplacements de fondations.
Les effets des déplacements horizontaux relatifs entre les éléments verticaux des entités
dynamiquement indépendantes doivent être déterminés en tenant compte aussi du
déplacement dans le plan horizontal des fondations profondes.

3.5.2 Appui réciproque de deux blocs


[FD 15]
4.4.2.7
Pour l’appui réciproque de deux blocs, on peut réaliser un joint par des appuis glis-
sants horizontaux pour autant que l’on respecte la condition de non-entrechoque-
ment. Dans le cas de bâtiments en béton armé, il est recommandé de limiter l’emploi
de cette disposition en cas d’ouvrages de liaisons de faible importance (passerelles,
escaliers, couvertures…) ou pour les bâtiments ayant au maximum de 2 ou 3 niveaux,
où les déplacements sont réduits (Figure 3.5-1).

➠ Note 3.11
L’utilisation de l’appui réciproque de deux blocs est déconseillée pour les bâtiments industriels et
surtout pour les bâtiments importants de catégorie IIII et IV.

Joints de dilatation
sur appuis glissants

Joints de dilatation
sur appuis glissants

A]

a) b)
Figure 3.5-1  Appuis d’un bloc sur l’autre : a) cas des bâtiments bas,
b) cas d’une passerelle entre deux blocs

Cette disposition n’est pas applicable dans les niveaux supérieurs, où les déplacements
sont, en effet, beaucoup trop importants et donc avec des joints et des becquets hors
proportion (Figure 3.5-2).

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116 | Choix de la structure résistante

Joints de dilatation
sur appuis glissants
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a)

b) c)
Figure 3.5-2  a) Disposition des appuis glissants non applicable aux étages supérieurs,
b) Conséquences en cas de déplacements déphasés,
c) Déplacement de deux bâtiments, séisme de Kobé 17 janvier 1995

Les points qui requièrent l’attention de l’ingénieur dans le cas de l’appui réciproque
de deux blocs :
–– ne pas oublier que cette disposition conduit à une augmentation de l’effet de la
torsion d’axe vertical ;
–– une analyse détaillée des déplacements doit être effectuée par un calcul non
linéaire ;
–– les grands déplacements D attendus (Figure 3.5-3) supposent des détails construc-
tifs inhabituels allant au-delà, sans doute, des appuis à feuillures classiques.
–– respecter la condition de non-entrechoquement (Figure 3.5-4)

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Joints parasismiques | 117

-∆ +∆
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Figure 3.5-3  Déplacements de – D à + D

Figure 3.5-4  Exigence de non-entrechoquement

–– il faut notamment veiller à ce que la longueur l du becquet d’appui soit suffisante


pour éviter tout échappement d’appui (Figure 3.5-5) ;
–– les appuis doivent être effectivement glissants (et non à distorsion) pour être en
capacité de fonctionner sous de grands déplacements (en tenant compte des
déplacements en opposition de phase des deux blocs) ;
–– les appuis ne doivent pas décoller (Figure 3.5-6) de leur support lors des sollicita-
tions alternées (il est indispensable que les appuis restent comprimés dans la situa-
tion sismique) ;
–– ne pas hésiter à dessiner des détails des coffrages et armatures à l’échelle 1 ou 1/2,
en analysant les possibilités de rapprochement et d’écartement des deux blocs au
droit du joint de dilatation.

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118 | Choix de la structure résistante

2∆
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l
Figure 3.5-5  Éviter l’échappement

2∆

Figure 3.5-6  Pas de décollement

3.5.3 Nouvelle construction dans les centres historiques


Au cours d’un séisme, deux bâtiments adjacents dont la distance est trop faible inte-
ragissent par transfert d’énergie et peuvent être endommagés localement par les
impacts résultants de leur mouvement relatif.
Faut-il augmenter ou diminuer cette distance ? Tout dépend de la « qualité » parasis-
mique des bâtiments existants de part et d’autre de la nouvelle construction.
On peut imaginer toutes les situations, cependant, en observant que dans le cas des
bâtiments juxtaposés, non parasismiques, le fait de prévoir un joint vide ne résout pas
le problème d’entrechoquement (Figure 3.5-7).

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Joints parasismiques | 119
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? II, III, IV
Existant
NON PS
II, III, IV
II, III, IV Nouveau
Existant PS
NON PS

JD ? JD ?
Figure 3.5-7 Exécution d’un nouveau bâtiment entre deux bâtiments non parasismiques

Le REX montre, en particulier, que, si avec l’adjonction de matériaux de remplissage


ou de liaisons mécaniques entre bâtiments, les niveaux d’accélération sont réduits, il
n’y a en revanche pratiquement pas de bénéfice en termes de forces latérales mises en
jeu ou en termes de demande de ductilité.
Le problème de la réalisation d’un joint se pose encore avec beaucoup plus d’acuité
dans le centre historique de vieilles villes où la « dent creuse » se doit d’être remplie,
sans JD (Figure 3.5-8), sinon il y a risque d’endommagement de l’existant, même sans
action sismique.

a)

«Dent creuse»
««Dent
Dent creuse
creuse»»
« Dent creuse »

b)

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120 | Choix de la structure résistante
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Joints vides de 4 à 6 cm
Joints vides de 4 à 6 cm

Nouveau
bâtiment
Nouveau
bâtiment

c) Sans joints
Sans joints
Nouveau
bâtiment
Nouveau
bâtiment

Voiles «tampons»
en béton armé
Voiles «tampons»
en béton armé

d)

Figure 3.5-8  Exécution d’un nouveau bâtiment : a) bâtiments dans un centre de vieille ville,


b) dent « creuse » en attente de la construction, c) exécution du nouveau bâtiment avec
des joints sismiques vides de 4 à 6 cm, d) exécution du nouveau bâtiment sans joints sismiques
avec structure « tampon » en béton armé

La situation est identique en cas de démolition à l’extrémité d’un îlot existant


(Figure 3.5-9 a). Après la mise en place d’un confortement provisoire (Figure 3.5-9 b),
le nouveau bâtiment doit être réalisé sans joint de manière à rétablir et améliorer la
stabilité de l’îlot existant (Figure 3.5-9 c).

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Joints parasismiques | 121
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a)

Nouveau bâtiment
construit, sans JD,
contre l’îlot existant

b) c)
Figure 3.5-9  Exécution d’un nouveau bâtiment à l’extrémité de l’îlot :
a) état avant démolition, b) mise en place d’un confortement provisoire,
c) réalisation du nouveau bâtiment sans joint, contre l’îlot existant

➠ Note 3.12 REX


Il y a une convergence d’avis pour la suppression du joint sismique et en faveur de la mise en place
des voiles ou portiques « tampons » construits (Figure 3.5-8 d) perpendiculairement au joint, qui
encaissent les chocs et ne s’endommagent que localement (Figure 3.5-10) sans mettre en cause
prématurément la stabilité du bâtiment. Bien entendu, il faut apprécier l’influence du bâtiment
existant en masse accélérée à considérer comme un chargement statique, et à prendre en compte dans
le calcul de la stabilité du nouveau bâtiment.

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122 | Choix de la structure résistante
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Figure 3.5-10  Entrechoquement des bâtiments de masse équivalente et ayant les planchers


au même niveau, Californie, Loma-Prieta, 17 octobre 1989

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 122 21/06/2019 16:54:08


Éléments structuraux primaires et secondaires | 123

3.6 Éléments structuraux primaires et


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secondaires

➠ Note 3.13
ESP éléments structuraux primaires ou éléments sismiques primaires
ESS éléments structuraux secondaires ou éléments sismiques secondaires

Les éléments structuraux sismiques peuvent être considérés comme primaires ou


secondaires selon qu’ils sont considérés, ou non, comme faisant partie du système
structural résistant aux actions sismiques.
La résistance et la rigidité des éléments sismiques secondaires vis-à-vis des actions
sismiques sont par définition négligeables.
Tous les éléments sismiques structuraux non choisis comme éléments sismiques
secondaires sont considérés comme primaires et font partie du système principal de
contreventement. Ils sont à concevoir, à modéliser et à dimensionner pour répondre
aux exigences qui leur sont affectées.
[VD 17]
§ 4.3.6
Outre le choix de complexité, l’établissement du modèle résulte d’un ensemble de
§ 5.10.2.2 décisions sur la représentation des éléments structuraux secondaires en masses seules
[EC8-1]
4.2.2-(4) et non en raideurs. Il convient de veiller à l’exactitude du schéma structural choisi. La
raideur latérale totale des ESS ne doit pas dépasser de plus de 15 % celle de tous les
ESP.

➠ Note 3.14
Cette exigence peut être aussi formulée comme suit : si les éléments négligés par le modèle (donc les
éléments supposés secondaires) représentent plus de 15 % de la raideur totale du modèle dans une
direction, alors le modèle est faux. Il n’est pas possible de considérer «  arbitrairement  » certains
éléments comme secondaires.

[EC8-1]
4.2.2-(1)P
Si, dans la résistance aux actions latérales, on est conduit à négliger certains éléments
porteurs (éléments structuraux secondaires) dont la participation au contreventement
est jugée peu importante, et ne sont donc pas modélisés, on ne peut pour autant
admettre qu’ils soient endommagés et donc être en situation de ne plus pouvoir trans-
mettre les charges verticales.
[EC8-1]
4.2.2-(1)P
Ces éléments et leurs liaisons doivent être conçus pour permettre le cheminement des
charges gravitaires lorsqu’ils sont soumis aux déplacements imposés par l’action
sismique et veiller à leur résistance (non-fragilité). Il est donc conseillé de modéliser
les éléments filaires (poteaux) avec des articulations aux extrémités et, pour les
éléments finis surfaciques, d’introduire un module dynamique égal à :
E ( charges de courte durée )
E c,eff = cm
100

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124 | Choix de la structure résistante

Le choix des éléments sismiques « secondaires » peut se faire soit à partir de l’expé-
rience de l’ingénieur (choix implicite) soit suite à un premier calcul permettant d’ap-
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précier leur participation au contreventement (choix explicite par l’application d’une


charge unitaire au sommet du bâtiment et pour chaque direction) suivi d’un deuxième
calcul ne prenant en compte que les éléments « primaires ». Le choix implicite peut
être constitué par :
–– les nervures d’un plancher élément primaire (diaphragme rigide) ;
–– les poutres cloisons ne participant pas au contreventement ;
–– les poteaux en cas de contreventement par murs porteurs (Figure 3.6-1) ;
–– les poteaux d’une construction métallique contreventée par des croix de Saint-
André (Figure 3.6-2) ;
–– les murs en béton armé autour de certaines gaines verticales ou présents dans les
niveaux supérieurs.

➠ Note 3.15 [EC2-1]


9.2.2-(2)
Au même titre que les poteaux (dans le cas d’un bâtiment contreventé par murs en béton armé, voir Fig. 9.5
Figure 3.6-1), les poutres seront considérées comme secondaires et donc les dispositions de ferraillage
seront celles d’une poutre en situation non-sismique. L’armature transversale pourra être constituée
des cadres ouverts ; les armatures supérieures (chapeaux) des dalles permettront d’assurer la fermeture
supérieure des cadres.

Finalement, l’Eurocode  8-1considère (choix explicite) comme éléments sismiques [EC8-1]


5.7-(3)
«  secondaires  » en béton ceux pour lesquels les moments fléchissants et les efforts
tranchants calculés sur la base :
a) de la déformation de la structure où la raideur latérale des éléments sismiques
secondaires a été négligée et les éléments sismiques primaires ont été modélisés
avec leur rigidité fissurée à la flexion et à l’effort tranchant ;
b) de l’hypothèse de la rigidité fissurée à la flexion et à l’effort tranchant, leur résis-
tance de calcul ne dépassent pas :
–– le moment fléchissant < MRd moment résistant de calcul EC2 ;
–– l’effort tranchant < VRD effort tranchant EC2.
Un cas d’école est constitué par le système de construction par planchers-dalles coulés
en place ou avec éléments préfabriqués (Figure 3.6-3) sans aucun autre contrevente-
ment.

➠ Note 3.16 REX (Mexico 1985 et 2017)


Le REX montre avec constance la non-résistance à l’action sismique du système constructif avec
plancher-dalle, utilisé comme élément sismique primaire.

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Éléments structuraux primaires et secondaires | 125

Planchers en béton armé. ESP


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Poteaux en béton armé, ESS


Éléments structuraux secondaires

Contreventement par murs en béton armé


Éléments structuraux primaires. ESP

Figure 3.6-1  Contreventement par murs en béton armé. Distinction entre ESP et ESS

Planchers collaborants. ESP

Poteaux métalliques ESS.


Éléments structuraux secondaires

Contreventement par palée de stabilité


Éléments structuraux primaires. ESP

Figure 3.6-2  Contreventement CM par croix de Saint-André. Distinction entre ESP et ESS

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126 | Choix de la structure résistante
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Figure 3.6-3 Plancher-dalle réalisé à partir des bandes noyées et poutrelles


et corps creux préfabriqués sans aucun contreventement du type portiques
ou murs en béton armé. Structure instable sous l’action sismique

L’Eurocode  8, le règlement suisse [SIA  2632] et le règlement mexicain interdisent [EC8‑1]


5.1.1‑‑(2)P
l’utilisation du système par plancher-dalle en tant qu’élément sismique primaire.
Par contre, son emploi est possible en association avec des portiques, murs de contre-
ventement ou noyaux en béton armé.

a) b) c)
Figure 3.6-4 Système constructif avec plancher-dalle : a) sans aucun élément de contreventement,
la structure est instable, b) contreventement assuré par 2 noyaux en béton armé : plancher ESP
et les poteaux ESS, c) contreventement par voiles en béton armé

Une hiérarchie doit être établie parmi les éléments structuraux primaires pour mettre [VD 17]
§ 2.5.3
en évidence la présence des poteaux courts et leur participation au contreventement
en tant que tel (Figure 3.6-5).

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Éléments structuraux primaires et secondaires | 127
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Figure 3.6-5  La présence des paliers intermédiaires reliés aux poteaux,


entraîne un comportement en « poteaux courts », équivalent à un demi-étage.

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128 | Choix de la structure résistante

3.7 Bâtiments en béton armé


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Ce chapitre concerne la conception et le dimensionnement des bâtiments en béton [VD 17]


§5
armé. Il vient en complément des règles édictées par l’Eurocode 2. [EC8-1]
§5

➠ Note 3.17
La section  12 de l’Eurocode  2 «  structure en béton non armé ou faiblement armé  » ne peut pas
s’appliquer pour les bâtiments relevant de l’Eurocode 8.

Le poteau est un élément de structure soumis à un effort normal réduit de calcul nd [VD 17]
§ 5.4.1
de : [EC8-1]
5.1.2-(1)
5.4.3.2.1-(3)P
N Ed
νd = > 0,1 (3.7-1)
Ac fcd
avec :
N Ed = effort normal issu de l’analyse sismique
fcd = contrainte de calcul du béton en compression
Si : nd < 0,1, l’élément est considéré comme une « poutre ».

➠ Note 3.18
Pour les ossatures, l’effort normal réduit ne doit pas dépasser nd < 0,65.

➠ Note 3.19
En fonction de l’importance de l’effort normal, on peut très bien rencontrer le cas d’une poutre
calculée en flexion composée comme un poteau.

Le mur est défini par le rapport suivant : [VD 17]


§ 5.5.1
[EC8-1]
longueur  w 5.1.2-(1)
> 4 (3.7-2)
épaisseur bw 
avec :
 w = longueur du mur
bw = épaisseur du mur
Si  w / bw < 4, l’élément est considéré comme un poteau.
Un des principaux critères de dimensionnement est que, pour assurer la ductilité
[
globale requise dans la structure, les zones où peuvent se former potentiellement des 5
rotules plastiques doivent posséder une capacité de rotation plastique importante.
Pour cela, il est nécessaire que :
a) une ductilité suffisante existe dans toutes les zones critiques des éléments partici- [VD 17]
§ 5.4.1.5
pants au contreventement ; cette ductilité doit être assurée indépendamment de la § 5.5.5
[EC8-1]
classe de ductilité adoptée ; 5.2.3.4
5.2.3.7

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Bâtiments en béton armé | 129

b) le flambement local de l’acier comprimé dans les zones critiques soit empêché ;
c) les aciers soient de classe B ou C (voir § 1.11.1.2).
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[VD 17]
§ 5.3 3.7.1 Du possible usage de la classe DCL
[FD 15]
5.3.1-(1)

➠ Note 3.20
Le fascicule de documentation FD P 06-031 édité par AFNOR le 11 mars 2015 fait référence à
l’annexe nationale de la norme NF EN 1998-1 dans sa dernière version de décembre 2013. Au
moment de la publication de cet ouvrage, cette dernière version de l’annexe nationale n’a pas encore
été validée par la réglementation française. Il est donc important de valider, pour chaque projet, le
choix de la classe DCL.
3)P

Les sollicitations sismiques dans une structure de classe de ductilité DCL sont déter-
minées par une analyse élastique. La résistance des éléments et des nœuds est vérifiée
sur la base des normes NF EN 1992.
Le domaine d’application de la classe DCL est défini par le Tableau 3.7-1.

Tableau 3.7-1 Domaine d’application de la classe DCL, bâtiments en béton armé

Catégorie d’importance
Zone de sismicité
I II III IV
agR
gI = 0,8 gI = 1,0 gI = 1,2 gI = 1,4
1
Très faible Pas d’exigence règlementaire
2 Eurocode 8 DCL
Faible Application de l’Eurocode 2 applicable
agR = 0,7 m/s2 Conditions (A)
3 DCL
Modérée applicable
agR = 1,1 m/s2 Conditions (B)
4
Moyenne
agR = 1,6 m/s2
Utilisation de la classe DCM
5
Forte
agR = 3,0 m/s2

[EC8-1/NA]
5.3.1-(1)
(A) Conditions d’application de la classe DCL en zone 2 de faible sismicité pour les
bâtiments de catégorie d’importance III :
–– l’utilisation de l’Eurocode 2 avec gs = 1,00 et gc = 1,30 ;
–– l’emploi des aciers de classe B ou C ;
–– la valeur du coefficient de comportement q ≤ 1,5.

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130 | Choix de la structure résistante

➠ Note 3.21
En zone de faible sismicité, il faut comparer les efforts tranchants à la base de l’ouvrage dus au vent
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(VWd) et ceux dus au séisme (VEd). Si VWd > VEd, le bâtiment sera calculé uniquement sous l’action
[E
du vent. C’est généralement le cas des constructions métalliques. 5

(B) La classe DCL peut être étendue aux bâtiments de catégories d’importance II et


III et à la zone  3 de sismicité modérée moyennant, en complément du point (A)
ci-dessus, le respect, pour les éléments participants au contreventement (éléments
primaires), des exigences suivantes, B-1 et B-2 :

B-1 Murs conventionnels (de grandes dimensions peu armés)


Pour la classe DCL concernant les bâtiments de catégories d’importance II et III en [EC8-1/NA]
5.4.3.5.3-(4)
zone  3 de sismicité modérée, il faut appliquer les dispositions minimales suivantes [EC2-1]
9.10
(Figure 3.7-1) :
En zone courante :
–– les chaînages verticaux, y compris ceux bordant les ouvertures, sont de
4 HA 10 avec des cadres ∅ 6 espacés ≤ 10 cm ;
–– les aciers horizontaux bordant les ouvertures sont de 2 HA 10 ;
–– le chaînage horizontal périphérique de chaque plancher est d’au moins 3 cm2 ;
–– les chaînages horizontaux au croisement de chaque mur et de chaque plancher
sont d’au moins 1,5 cm2 et 0,28 L (cm2), avec L distance entre deux murs
adjacents en m.
–– lorsque le couronnement d’un mur s’écarte de plus de 1 m du diaphragme le
plus proche sur tout ou partie de son étendue, il faut disposer un chaînage de
même type que le chaînage horizontal qui aurait été placé au croisement mur/
plancher.
En zone critique, c’est-à-dire au niveau le plus bas de chaque mur et sur une
hauteur d’étage ainsi que pour le niveau situé au-dessus d’un retrait, de l’extrémité
d’un mur par rapport à celle du mur sous-jacent, de plus de 1 m :
–– les chaînages verticaux d’extrémité du mur sont portés à 4 HA 12 avec des
cadres ∅ 6 espacés ≤ 10 cm.

➠ Note 3.22
Dans le cas des bâtiments bas avec murs, ceux-ci sont habituellement surabondants de telle sorte que
[E
la classe DCL avec q = 1,5 est suffisante pour toutes les catégories d’importance (II, III, IV) et toutes 5
les zones de sismicité (2, 3, 4, 5). Il est important de retenir que la classe DCL est exclue dans les
zones 4 et 5.

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Bâtiments en béton armé | 131

B-2 Ossatures poutres-poteaux


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• Les poteaux primaires doivent vérifier :


[EC8-1]
5.6.2.1-(2)P
a) qu’en cas d’effort normal de traction dans les poteaux, les longueurs d’ancrage
soient augmentées de 50 % ;

Chaînages horizontaux
] traversants
4)
≥ 1,00 (DCL) Zone critique
Chaînage périphérique
min 3 cm2

Zone courante : hs
Ø 6 ≤ 10 cm

4HA10
2HA10
Zone critique :

Ø 6 ≤ 10 cm
Zone critique
4HA12

Figure 3.7-1  Mur, classe DCL, dispositions minimales des armatures. Bâtiments de catégories


d’importance II et III, zone 3 de sismicité modérée

[EC2-1]
9.5.3-(3)
b) que l’espacement des armatures transversales le long du poteau doit être au
plus égale à :
sc ,t max = min  20 cm ; 10dL  (3.7.1-1)
 
avec dL diamètre minimal des barres longitudinales.
Les armatures transversales sont prolongées dans les nœuds de l’ossature.
• Les poutres primaires doivent vérifier :
[EC8-1/AN]
5.4.1.2.1-(2)
a) que l’excentricité de l’axe de la poutre par rapport à l’axe de poteau soit limitée
à :
b
≤ c (3.7.1-2)
4
avec bc la plus grande dimension de la section transversale du poteau.

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132 | Choix de la structure résistante

b) pour tirer avantage de l’effet favorable de la compression du poteau sur l’adhé- [VD 17]
§ 5.4.3
rence des barres horizontales passant à travers le nœud, que la largeur bw doit
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[EC8-1/AN]
5.4.1.2.1-(3)P
respecter :
bw ≤ min {(bc + hw );2bc } (3.7.1-3)

< bc /4

hw

bw

bc

Figure 3.7-2  Largeurs réciproques poutre-poteau

c) que les armatures transversales de confinement soient constituées des cadres [EC8-1/AN]
5.6.1-(2)P
fermés avec les extrémités coudées à 135° et les retours de longueur de 10 dbw.

3.7.2 Portiques, classe DCM


La capacité de ductilité (voir § 3.2.2) d’un portique est obtenue par les dispositions [VD 17]
§ 2.1.1
constructives mises en œuvre : § 5.4.1
[EC8-1]
–– géométrie de la section réciproque du poteau et de la poutre pour faciliter la mise 5.4.1.2

en œuvre des armatures ;


–– quantité d’aciers longitudinaux et leur disposition au droit de recouvrements ;
–– quantité d’aciers transversaux et leur disposition dans les zones critiques et dans les
nœuds.
Les dimensions minimales du poteau sont :
–– a, b > 20 cm avec b ≤ 4 a ;
–– ∅ > 25 cm.

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Bâtiments en béton armé | 133
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] a Ø
3)P

b
Figure 3.7-3  Dimensions minimales des poteaux

[VD 17]
§ 1.8.4
Par ailleurs, si le coefficient de sensibilité au déplacement relatif entre étages q ≥ 0,10,
[EC8-1] la dimension minimale « a » doit être :
4.4.2.2-(2)
5.4.1.2.2  1 
a = max  de la hauteur de l’étage ; 25 cm 
 20 
[VD 17]
§ 5.4.1.4
Le pourcentage d’armatures longitudinales rl du poteau doit être compris entre :
1 % ≤ ρ ≤ 4 %

➠ Note 3.23
Si le niveau de sollicitation est élevé nécessitant rl > 3 %, alors il faut augmenter la section du poteau.

[VD 17]
§ 5.8.2
La jonction des armatures longitudinales par recouvrement ou par soudure à l’inté-
[EC8-1] rieur des zones critiques n’est pas autorisée. Cependant, étant donné les difficultés de
5.6.3-(1)P
[EC8-2] mise en œuvre pour un recouvrement à mi-hauteur (Figure 3.7-4 a), il est proposé de
6.2.3-(3)P
faire le recouvrement dans les zones critiques (Figure 3.7-4  b) en augmentant la
]
longueur de recouvrement de 50 % ou encore tous les deux niveaux (Figure 3.7-12)
(voir aussi Note 3.32).
[VD 17]
§ 5.4.1.5
Les armatures transversales des poteaux sont essentielles au bon comportement des
structures en portiques ; leur efficacité dépend des facteurs suivants :
–– l’importance du pourcentage en volume  et la continuité de ce volume dans le
nœud ;
–– le rapport entre l’espacement de ces armatures et la dimension du noyau confiné ;
–– la forme : rectangulaire ou circulaire.

Si la hauteur du poteau vérifie la condition c < 3, alors toute la hauteur est en zone
bc
critique et on retrouve le ferraillage type « poteau court ».

➠ Note 3.24 REX


On peut lier la nécessité du confinement à l’importance du raccourcissement relatif (eb) subi par le
béton. Compte tenu des connaissances expérimentales on peut, par exemple, admettre qu’au-dessous
de eb = 2,5 ‰, les cadres habituels calculés pour la résistance à l’effort tranchant suffisent. Si eb doit
atteindre le maximum de 3,5 ‰, il faut un frettage complémentaire dans les zones critiques.

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134 | Choix de la structure résistante
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l
S lcr (m) = max {bc ; cl ; 0,45} s lcr
6

lcl 1,3ls
Øt min ≥ 6 mm

 2 ; 175 ; 8Øl
b0 1,5ls
lcr s = min lcr
s
Øl

lcr bi lcr
hc h0
a) Øt b)

b0
bc
bc

Figure 3.7-4  Synthèse des dispositions constructives poteaux : a) recouvrement des armatures


longitudinales en zone courante, b) recouvrement des armatures longitudinales en zone critique
[
§
Le nœud doit satisfaire aux quatre exigences principales : [VD 17]
§ 5.4.3
[
5
a) performance en service égale en qualité à celle des éléments qu’il connecte ;
b) sollicitation correspondant à la plus défavorable des combinaisons des charges
apportées par les éléments adjacents ;
c) résistance ne limitant pas celle de la structure ;
d) exécution aisée qui impose des détails dessinés à l’échelle 1/10, 1/5 ou 1/1.
La géométrie de la poutre se définit par rapport à celle du poteau (voir Figure 3.7-2). [VD 17]
§ 5.4.2
[EC8-1]
La disposition des armatures longitudinales et transversales est regroupée Figure 3.7-5. 5.4.3.1.2-(4)
5.4.3.1.2-(5)P
5.4.3.1.2-(6)P

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Bâtiments en béton armé | 135

Asup zone tendue


Asup, (cm2) zone comprimée ≥
2
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dbw min ≥ 6 mm Asup, L


≤ 50 mm

hw

scritique scourant
EC2-9.2.2 dbL Ainf, L
lcr max (1,5m l0 ; hc + lcr )
lcr = hw
l0 – longueur de
recouvrement EC2

hc
scritique, (mm) ≤ min h4 ; 24 d
w
bw ; 8 dbL ; 225 mm 
Figure 3.7-5  Synthèse des dispositions constructives poutres

3.7.3 Murs, classe DCM


Il faut tout d’abord remarquer que le vaste retour d’expérience (REX) après séismes
majeurs montre avec constance le très bon comportement des bâtiments construits
avec des voiles en béton armé.
[VD 17]
§ 5.5 et 5.6
L’Eurocode 8 fait la distinction entre « mur ductile » et « mur de grandes dimensions
[EC8-1] en béton peu armé ».
5.1.2-(1)
Un « mur ductile » est un mur fixé à sa base de sorte que la rotation relative de sa base
par rapport au reste du système structural est empêchée ; il est dimensionné et conçu
pour dissiper l’énergie dans la zone critique de formation d’une rotule plastique de
flexion. En outre, il ne présente pas d’ouverture juste au-dessus de l’encastrement.
Un « mur de grandes dimensions en béton peu armé » est supposé développer une
fissuration limitée en flexion et un soulèvement du côté mise en traction par l’action
sismique.
4)
5)P Pour rester dans la pratique de la culture de construction française, seuls les murs de
6)P
grandes dimensions en béton peu armé seront présentés.

➠ Note 3.25
Dans la suite, ces murs seront désignés comme « murs conventionnels » ou directement avec le terme
« murs ».

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136 | Choix de la structure résistante

Les critères d’acceptabilité pour ce système de murs sont : [VD 17]


§ 5.6.1
[V
§
–– dans chaque direction horizontale il doit comprendre au moins deux murs dont la
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[EC8-1] [E
5.2.2.1-(3)P 5
longueur est :
 2  [E
 w = min  4,0 m ; H w  (3.7.3-1) 5
 3 
H w = hauteur totale du mur
–– ces deux murs doivent porter collectivement au moins 20 % de la charge gravitaire
totale. Cette condition doit pouvoir être satisfaite dans la plupart des cas, compte
tenu des reports possibles des charges entre des murs imbriqués et/ou des murs et
leurs retours ;
–– les deux murs sont encastrés à leur base et doivent avoir une période fondamentale
≤ 0,5 s ;
–– il est possible qu’il n’y ait qu’un seul mur respectant les conditions ci-dessus dans
une des deux directions ; dans ce cas, le coefficient de comportement dans cette
direction doit être divisé par 1,5 ;
–– les murs doivent avoir une épaisseur minimale bw0 égale à : [EC8-1]
5.4.1.2.4-(1)

 h 
bw 0 ( cm ) = max 15 ; s  (3.7.3-2)
 20 
hs = hauteur libre d’étage
–– pour assurer que la plastification en flexion précède la formation de l’état limite de [VD 17]
§ 5.6.2
*
cisaillement, l’effort tranchant VEd issu du calcul global doit être augmenté par [EC8-1]
5.4.2.5-(2)
l’expression suivante :
[V
* 1+q §
VEd = VEd (3.7.3-3) [E
2 5
[E
6
➠ Note 3.26
Pour la constructibilité du mur, il est conseillé de ne pas dépasser la contrainte de cisaillement de 2,5
à 3,0 MPa.
[VD 17]
Cas où : VEd £ VRd,c donné par Eurocode 2, il n’y a pas besoin de prévoir des arma- § 5.6.3.2
[EC8-1]
tures d’effort tranchant. 5.4.3.5.2-(1)
[EC2-1]
Cas où : VEd > VRd,c, il faut disposer des armatures d’effort tranchant avec un fonc- 6.2.2-(1)

tionnement en treillis classique à 45°, ce modèle est approprié pour les murs sans [EC8-1] [V
ouvertures. En présence d’ouvertures significatives, c’est le modèle bielle-tirant qui est 5.4.3.5.2-(2) §
[E
le plus adapté. La section des armatures transversales Asw ayant un écartement « s » est 5.
[E
donné par : 8.

Asw VEd 1
= × (3.7.3-4)
s 0,9 d bw fy

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Bâtiments en béton armé | 137

[VD 17]
§ 5.6.3.5
–– la dissipation de l’énergie par fissuration et/ou par soulèvement induit des efforts
normaux dynamiques dont il faut tenir compte dans la vérification du mur lorsque
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[EC8-1]
P 5.4.2.5-(3)P
le coefficient de comportement q ≥ 2 ;
[EC8-1/NA]
5.4.3.5.3-(2)
–– la dissipation d’énergie n’étant pas effectué spécifiquement par rotule plastique, on
définit toutefois comme zones critiques le niveau le plus bas de chaque mur et sur
une hauteur d’étage ainsi que pour le niveau situé au-dessus d’un retrait de plus de
hs/3 en DCM (Figure 3.7-6) de l’extrémité du mur par rapport au mur sous-
jacent.
[VD 17]
§ 5.6.3.2
La détermination des armatures d’effort tranchant est menée selon l’Eurocode 8 et
[EC8-1] l’Eurocode 2. L’effort tranchant de calcul VEd est comparé à l’effort tranchant résistant
5.4.3.5.2
[EC2-2] VRd,c :
6.2.2-(1)
–– si VEd £ VRd,c, il n’y a pas besoin de prévoir des armatures d’effort tranchant ;
–– siVEd > VRd,c, il faut disposer des armatures d’effort tranchant avec un fonction-
nement en treillis classique à 45°  ; ce modèle est approprié pour les murs sans
ouvertures, ou modèle bielle-tirant en cas d’ouvertures.

1)
[ACPB 08]
§ 5.7.5.1
➠ Note 3.27
Il existe naturellement des murs qui rentrent dans le cadre de l’hypothèse bielle-tirant en partie basse
et dans l’hypothèse de treillis en parti haute, et il n’est pas exclu d’envisager une coexistence des deux
schémas pour autant qu’ils soient compatibles, ce qui implique de savoir les raccorder.

➠ Note 3.28
Pour les façades ajourées, le modèle bielle-tirant est plus approprié puisqu’on évite la vérification à
l’effort tranchant.

[VD 17]
§ 5.6.3.3
Quelle que soit la valeur réciproque de VEd est de VRd,c, il faut vérifier la condition de
[EC8-1] non-glissement à chaque niveau de reprise.
5.4.3.5.2-(4)
[EC2-1]
6.2.5-(1)
[ACPB 08]
➠ Note 3.29
§ 5.7.5 La vérification peut être limitée aux sections les plus défavorables, mais attention aux reprises de
bétonnage, qui peuvent se révéler plus défavorables dans les niveaux élevés.

➠ Note 3.30
1)
La section d’armatures nécessaire pour coudre la surface de reprise est déterminée en déduisant les
armatures d’extrémités (voir Figure 4.5-7).

2)
[VD 17]
§ 5.8.2
La longueur d’ancrage des armatures s’opposant au glissement des voiles, jouant le
[EC8-1] rôle de goujon, doit être augmentée de 50 % par rapport à l’Eurocode 2.
5.4.3.5.2-(4)
[EC2-1]
8.7.3-(1)

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138 | Choix de la structure résistante

Vérification de glissement
Chaînages horizontaux en pied de voile à chaque
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[
traversants niveau 2
[
5
N

≥ hs /3 (DCL) Zone critique


Chaînage périphérique
min 3 cm2

Zone courante : hs

Ø 6 ≤ 10 cm

4HA10 2HA10
Vérification à
l’effort tranchant
Zone critique :

Ø 6 ≤ 10 cm
Zone critique
4HA12

Figure 3.7-6  Zones critiques et dispositions minimales des armatures pour un mur, classe DCM

3.7.4 Ancrages, recouvrements, coutures


Les caractéristiques mécaniques (résistances du béton et de l’acier) du béton armé sont
détaillées au § 1.11.1.

3.7.4.1 Contraintes d’adhérence


La bonne conception et un bon calcul ne sont pas suffisants pour assurer un bon
comportement global d’une structure en béton armé, il faut se préoccuper du détail ;
ainsi, pour assurer la continuité mécanique d’un élément en béton armé, il faut être
vigilant sur les longueurs d’ancrages, de recouvrements et leurs coutures.
La contrainte ultime d’adhérence pour les armatures à haute adhérence est prise égale [EC2-1-1]
8.4.2-(2)
à:
fbd = 2,25 ⋅ η1 ⋅ η2 ⋅ fctd (3.7.4.1-1)
La résistance de calcul en traction est définie comme : [EC2-1-1]
3.1.6-(1)P
α ct fctk,0,05
fctd = (3.7.4.1-2)
γc
act = 1,0, valeur à réduire en cas d’effet défavorable sur la résistance à la traction.

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Bâtiments en béton armé | 139

Le coefficient partiel du béton :


–– gc = 1,5 pour les actions permanentes et transitoires,
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[EC2-1-1]
2.4.2.4-(1)
[EC8-1-AN]
5.2.4-(3)
–– gc = 1,3 pour les actions sismiques.
Note 2
fctk,0,05 = 0,7 × fctm (3.7.4.1-3)
L’évolution de la résistance en traction avec le temps dépend fortement des conditions
de cure et de séchage ainsi que des dimensions des éléments structuraux considérés.
[EC2-1-1]
3.1.2-(9)
En première approximation, il est admis de prendre pour la résistance à la traction :
α
fctm ( t ) =  βcc ( t )  ⋅fctm (3.7.4.1-4)
   28 1/2  

βcc ( t ) = exp s  1 −     (3.7.4.1-5)
   t   
   
avec s = 0,25 et t = 365 jours (en admettant qu’au-delà d’un an, l’augmentation de
résistance est négligeable)
βcc ( t ) = 1,2 (3.7.4.1-6)
[EC2-1-1
3.1.2-(9)
Pour t > 28 jours, on a a = 2/3 et la résistance à la traction est pour un béton C 25/30 :
fctm ( t ) = 2,6 MPa (3.7.4.1-7)
fctk,0,05 = 1,8 MPa (3.7.4.1-8)
fctk,0,05 1,8
fctd = = = 1,385 MPa (3.7.4.1-9)
1,3 1,3
[EC2-1-1]
8.4.2-(2)
La contrainte d’adhérence dans le cas des « bonnes » conditions d’ancrage, h1 = 1,0 et
avec h2 = 1,0 (∅ ≤ 32), est prise égale à :
fbd = 2,25 ⋅ 1,0 ⋅ 1,0 ⋅ fctd
(3.7.4.1-10)
= 2,25 ⋅ 1,385 = 3,12 MPa
[EC2-1-1]
8.4.2-(2)
La contrainte d’adhérence dans le cas de « médiocres » conditions d’ancrage, h1 = 0,7
et avec h2 = 1,0 (∅ ≤ 32), est prise égale à :
fbd = 2,25 ⋅ 0,7 ⋅ 1,0 ⋅ fctd
(3.7.4.1-11)
= 2,25 ⋅ 0,7 ⋅ 1,0 ⋅ 1,385 = 2,18 MPa
Les conditions d’ancrage « médiocres » correspondent aux armatures supérieures des
dalles, des poutres et des chaînages horizontaux.
En admettant une contrainte d’adhérence constante �fbd , la longueur d’ancrage de
référence est :
∅ fyd As,calcul
 b,rqd = (3.7.4.1-12)
4 fbd Amis en place

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140 | Choix de la structure résistante

Pour les poteaux et dans les zones critiques, le rapport entre la section d’armatures [EC8-1]
5.6.2.1-(1)P
exigées et la section effectivement prévue doit être :
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As,calcul
= 1 (3.7.4.1-13)
Amis en place
La longueur de recouvrement de calcul vaut : [EC2-1-1]
8.7.3-(1)
 0 = α1α 2α 3α 4α 5α 6  b,rqd ≥  0,min (3.7.4.1-14)
 0,min ≥ max ( 0,3 ∝6  b,rqd ; 15 ; 200 mm ) (3.7.4.1-15)
a1 = 1,0 si ancrage droit
a2 = 1,0 si ancrage droit en compression
0,15 (cd − ∅ )
0,7 ≤∝2 = 1 − ≤ 1 si ancrage droit en traction

a3 = 1,0 si compression
a4 = 0,7 si compression
a5 = 1,0 si compression
0,7 ≤∝5 = 1 − 0,04 p ≤ 1 si traction
La proportion de barres en recouvrement dont l’axe ≤ 0,65 0 est défini par :
 ρ 0,5
1 ≤∝6 =  1  ≤ 1,5 (3.7.4.1-16)
 25 
Le Tableau 3.7-2 donne les valeurs de a6 : [EC2-1-1]
Tableau 8.3

Tableau 3.7-2 Valeurs du coefficient a6

r1 < 25 % 33 % 50 % > 50 %

a6 1 1,15 1,4 1,5


Note : les valeurs intermédiaires peuvent être obtenues par interpolation

Le Tableau 3.7-3 donne les contraintes d’adhérences ultimes pour différentes qualités


de béton à 365 jours, pour un acier HA 500 et gc = 1,3.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 140 21/06/2019 16:54:15


Bâtiments en béton armé | 141

[EC2-1-1]
8.4.4-(1)
Tableau 3.7-3 Contraintes d’adhérences ultimes en situation sismique HA 500
P
[EC8 : t = 365 jours, gc = 1,3]
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Classes de résistance
16/20 20/25 25/30 30/37 35/45 40/50 45/55 50/60
fck (MPa)
fcm (MPa)
24 28 33 38 43 48 53 58
résistance moyenne
fctm (MPa) 1,9 2,2 2,6 2,9 3,2 3,5 3,8 4,1
fctk,0,05 (MPa) 1,3 1,5 1,8 2,0 2,2 2,5 2,7 2,9
fctk = fctk,0,05 / gc (MPa)
1,00 1,15 1,38 1,54 1,69 1,92 2,08 2,23
EC8 : gc = 1,3
Bonne
fbd = 2,25 fctd
adhérence 2,25 2,59 3,11 3,47 3,80 4,32 4,68 5,02
(MPa)
h1 = 1
Médiocre
fbd = 1,575 fctd
adhérence 1,57 1,81 2,17 2,43 2,66 3,02 3,28 3,51
(MPa)
h1 = 0,7

3.7.4.2 Ancrage droit et recouvrement des armatures longitudinales


[EC8-1]
5.6.3-(1)P
La jonction des armatures longitudinales par recouvrement ou par soudure à l’inté-
[EC8-2] rieure des zones critiques des éléments de structures n’est pas autorisée.
6.2.3-(3)P

Figure 3.7-7  Soudure de l’armature longitudinale en zone critique.


Fissure horizontale au droit des soudures

Les longueurs d’ancrage et de recouvrement sont indiquées pour différentes propor-


tions r1 de barres en recouvrement par le Tableau 3.7-4.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 141 21/06/2019 16:54:15


142 | Choix de la structure résistante

Tableau 3.7-4 Longueurs d’ancrage et de recouvrement 0 pour HA 500 [EC2-1-1]


8.7.3-(1)
[EC8 : t = 365 jours, gc = 1,3]
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Classes de résistance
16/20 20/25 25/30 30/37 35/45 40/50 45/55 50/60
fck (MPa)
Bonne adhérence
Ancrage droit
Recouvrements l0 / ∅ =
56 48 40 36 33 29 27 25
totalement alternés b,rqd
r1 < 25 %
Recouvrements
alternés sur 2 barres l0 / ∅ =
78 67 56 50 46 41 37 35
1,4 × b,rqd
r1 < 50 %
Recouvrements non
alternés l0 / ∅ =
84 72 60 54 50 44 41 38
1,5 × b,rqd
r1 ≥ 50 %
Médiocre adhérence :
armatures supérieures des dalles, des poutres et des chaînages horizontaux
Ancrage droit
Recouvrements l0 / ∅ =
80 69 58 51 47 41 38 37
totalement alternés b,rqd
r1 < 25 %
Recouvrements
alternés sur 2 barres l0 / ∅ =
112 97 81 71 66 57 53 52
1,4 × b,rqd
r1 < 50 %
Recouvrements non
alternés l0 / ∅ =
120 104 87 77 71 62 57 56
1,5 × b,rqd
r1 ≥ 50 %

Remarques :
a) Suivant l’Eurocode 2, les recouvrements des barres doivent être tels que : [EC2-1-1]
8.7.2-(2,3)
–– les recouvrements soient décalés et disposés en dehors des zones critiques,
–– toutes les barres comprimées et les armatures secondaires (de répartition) [EC2-1-1]
8.7.2-(4)
peuvent comporter un recouvrement dans la même section,
–– en cas de recouvrement non alternés, les longueurs de barres sont augmentées
de 50 %.

➠ Note 3.31
L’application de l’EC8 se traduit uniquement par la prise en compte de la résistance à 365 jours et
du coefficient gc = 1,3.

–– la distance libre entre barres ≤ 4∅ ou 50 mm, à défaut il faut augmenter la


longueur de recouvrement de la distance libre (Figure 3.7-8) :

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 142 21/06/2019 16:54:15


Bâtiments en béton armé | 143

0=0+c lr = l0 si c ≤ 4∅
c lr = l0 + c si c > 4∅
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45° F

Figure 3.7-8  Recouvrement des barres espacées > 4∅

–– ils soient disposés d’une manière symétrique, parallèle au parement extérieur


et espacés longitudinalement de 0,3 l0 (Figure 3.7-9).

[EC2-1-1] ≥ 0,3
fig. 6.7 0 0
≥ 50 mm

≥4Ø

a
≥ 20 mm
≥2Ø

Figure 3.7-9  Recouvrements « voisins »

–– la proportion de barres en recouvrement est définie par l’axe qui doit se situer
à une distance ≥ 0,65 l0 (Figure 3.7-10) avec barres situées hors section de
recouvrement (HR).

HR

HR

≥ 0,65 ≥ 0,65
0 0

Section considérée par


la proportion de barres
en recouvrement

Figure 3.7-10  Proportion de recouvrements à prendre en compte


dans une section donnée compte tenu des barres hors recouvrement HR

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 143 21/06/2019 16:54:16


144 | Choix de la structure résistante

b) L’Eurocode 8-1 précise les dispositions à appliquer pour longueurs d’ancrage et/ou
de recouvrement dans les situations suivantes :
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–– poteaux  : pour le calcul de la longueur d’ancrage ou de recouvrement des [EC8-1]


5.6.2.1-(1) 
armatures qui contribuent à la résistance à la flexion des éléments dans les
zones critiques, le rapport entre As, calcul / As, mis-en-œuvre = 1 ;

➠ Note 3.32
On peut donc interpréter que l’EC-8 n’interdit pas le recouvrement en zones critiques.

–– poteaux : si l’effort normal est une traction (Figure 3.7-11), les longueurs d’an- [EC8-1]
5.6.2.1-(2)
crage (Tableau 3.7-4) doivent être augmentées de 50 % par rapport aux
longueurs de l’EC2 ;
–– murs en maçonnerie chaînée : le recouvrement des armatures doit être ≥ 60 ∅ ; [EC8-1]
9.5.3-(9)
–– il y a lieu cependant de remarquer que l’Eurocode 2 demande une augmenta-
tion de 50 % si les recouvrements ne sont pas alternés.

a) b)
Figure 3.7-11  Hélistation de l’hôpital civil de Strasbourg

c) Le guide de conception du génie civil des installations nucléaires de base (INB) et


ses annexes, utilisé aussi pour les installations ICPE, impose, en zone sismique, les
longueurs de recouvrements suivantes :
–– quel que soit le système structural du bâtiment (système de murs, système à
ossatures…), les longueurs de recouvrement en zone critique sont augmentées
de + 50 % ;
–– les longueurs de recouvrement en zone courante seront augmentées de + 30 %.
À l’exécution, les recouvrements ne sont généralement pas alternés. On a donc l’obli-
gation, dans l’hypothèse de la bonne adhérence, de recouvrir (voir Tableau 3.7-4) :
–– béton C 25/30 : 54∅,
–– béton C 30/37 : 47∅.

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Bâtiments en béton armé | 145

Ce recouvrement peut être fait à chaque niveau (voir Figure 3.7-4) ou d’une manière
plus économique tous les deux niveaux si l’organisation du chantier le permet
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(Figure 3.7-12).

Figure 3.7-12  Recouvrements tous les 2 niveaux, hors zones critiques

3.7.4.3 Présence de crochets


On constate parfois sur les chantiers à la mise en œuvre de barres verticales en attente
avec crochets aux extrémités. Cette disposition est prise afin d’assurer la prévention
des blessures dont peut être victime le personnel de chantier.
La présence de crochets dans les éléments qui sont toujours tendus ne présente pas
d’inconvénient ; elles peuvent même constituer souvent une amélioration de la qualité
des recouvrements. Il n’en va pas de même pour les barres qui sont comprimées (cas
des poteaux et murs), où les crochets étaient interdits par le BAEL-91/6.1.2.4 et par
le PS92/11.3.1.2.

[EC2-1-1]
8.4.1-(3)
➠ Note 3.33
Les Eurocodes 2 et 8 ne formulent aucune contre-indication à l’usage des crochets sauf l’indication :
les coudes et les crochets ne contribuent pas aux ancrages des barres comprimées.

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146 | Choix de la structure résistante

Les faits ont mis en évidence lors de séisme (Figure 3.7-13 b) l’endommagement des
zones comportant des crochets :
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Zone de
Zone de
dégradation
dégradation
Zone de
dégradation

a) b)

c)
Figure 3.7-13 Présence de crochets : a) zone de dégradation,
b) endommagement après séisme, c) forme des crochets interdits

Cependant, pour les murs faiblement sollicités à la compression ou justifiés en béton


non armé, la présence des crochets pourra être tolérée :
a) si les contraintes dans le béton sont relativement faibles,
b) si un éventuel éclatement localisé ne saurait mettre en cause la stabilité de tout le
mur.
Il s’agit par exemple d’un mur préfabriqué avec double peau (Figure 3.7-14) avec les [
5
attentes situées à l’intérieure. La présence des liaisons entre les deux peaux externes
permet de laisser en place les éventuels crochets.

3.7.4.4 Jonction par soudure


Il ne doit pas y avoir de jonction par recouvrement par soudure à l’intérieur des zones [EC8‑1]
5.6.3‑(1)P
critiques des éléments de structure (Figure 3.7-7).
L’assemblage par soudure des barres peut se faire soit bout à bout, soit en recouvre-
ment. Les fiches d’homologation des aciers doivent autoriser explicitement le soudage
(Tableau 3.7-5).

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Bâtiments en béton armé | 147
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Figure 3.7-14  Mur préfabriqué à double peau

3.7.4.5 Coupleurs
Les coupleurs (manchons) sont des pièces qui permettent d’assurer la continuité des
armatures d’une manière mécanique sans recourir à l’adhérence (recouvrement) ou à
la soudure, assurant la continuité directe des barres. Le manchonnage des aciers est
essentiellement utilisé dans les deux cas suivants :
–– forte densité de ferraillage ne permettant pas de réaliser le recouvrement classique
à cause de l’encombrement,
–– nécessité de réduire l’importance des armatures en attentes pour les phases provi-
soires.
[EC8-1]
5.6.3-(2)P
Les coupleurs (Figure 3.7-15) peuvent être utilisés en zone sismique à condition
d’avoir une validation (certification) spécifique. Plusieurs diamètres (∅ 12, 14, 16,
20, 25, 32, 40) ont été utilisés lors de la construction des centrales nucléaires.
Les simulations numériques ont montré que pour une disposition favorable où tous
les coupleurs sont placés dans une même section transversale, la rotule plastique
conserve 94 % de la capacité de dissipation d’énergie. La perte de 6 % est due au
surcroît de résistance.

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148 | Choix de la structure résistante

Tableau 3.7-5 Propriétés de soudage admis et exemples d’application [EN 1992-1-1]


3.2.5
Tableau 3.4
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Cas de charge Procédé de soudage Barres tendues (1) Barres comprimées (1)
Soudage par étincelage • Assemblage bout à bout
• Assemblage bout à bout avec ∅ ≥ 20 mm
Soudage à l’arc avec électrode • Assemblage à couvre joint
enrobé et soudage à l’arc avec fil • Assemblage par recouvrement
fourré • Assemblage en croix (3)
• Assemblage avec d’autres éléments en acier
• Assemblage à couvre joint
Principalement • Assemblage par recouvrement
statique • Assemblage en croix (3)
Soudage MAG (2)
• Assemblage avec d’autres éléments en acier
• Assemblage bout à bout

avec ∅ ≥ 20 mm
• Assemblage bout à bout
Soudage par friction
• Assemblage avec d’autres éléments en acier
• Assemblage par recouvrement (4)
Soudage par points de résistance
• Assemblage en croix (2) (4)
Soudage par étincelage • Assemblage bout à bout
Soudage à l’arc avec électrode • Assemblage bout à bout

enrobé avec ∅ ≥ 14 mm
Non principale-
ment statique • Assemblage bout à bout
Soudage MAG (2) –
avec ∅ ≥ 14 mm
• Assemblage en croix (3)
Soudage par points de résistance
• Assemblage avec d’autres éléments en acier
Notes :
(1) Seules les barres ayant approximativement le même diamètre nominal peuvent être assemblées par

soudage
(2) Rapport admis de diamètres des barres ≥ 0,57 / MAG – soudure sous argon gazeux
(3) Cas d’assemblage porteurs ∅ ≤ 16 mm
(4) Cas d’assemblage porteurs ∅ ≤ 28mm

On peut résumer les prescriptions (précautions) d’utilisation comme suit :


–– prise en compte des sollicitations de traction et de compression,
–– l’usage des coupleurs en zone critique n’est pas interdit par l’EC8,
–– la préparation de la liaison est obtenue par un refoulement à température ambiante
de l’extrémité de l’armature et d’un filetage cylindrique par enlèvement de la
matière,
–– le vissage des armatures en deuxième phase doit s’effectuer avec le contrôle du
couple.

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Bâtiments en béton armé | 149

1-1]

4
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a) b)

c) d)
Figure 3.7-15  a) et b) Dispositions des coupleurs, c) Coupleurs pour poutre, d) Coupleurs pour poteau

3.7.4.6 Couture des recouvrements


[EC2-1-1]
8.7.4.1-(1)
Les armatures transversales sont nécessaires au droit des recouvrements pour s’opposer
aux efforts transversaux de traction (Figure 3.7-8) créés par les bielles de béton :
1. Si le diamètre des barres en recouvrement est ∅ < 20 mm et la proportion des
barres en recouvrement est r1 < 25 %, les armatures transversales nécessaires par
ailleurs (tranchant, aciers de répartition) suffisent pour équilibrer les efforts trans-
versaux (Figure 3.7-16 a).
[EC2-1-1]
8.7.4.1-(3)
2. Si le diamètre des barres en recouvrement est ∅ ≥ 20 mm, alors la section totale
des armatures transversales doit respecter la condition suivante :
∑ Ast ≥ As (section d’une des barres en recouvrement).
L’armature transversale (horizontale) de couture doit se situer entre les armatures
en recouvrement et la face extérieure (Figure 3.7-16 b) de l’élément poteau ou
poutre.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 149 21/06/2019 16:54:20


150 | Choix de la structure résistante

3. Si la proportion des barres en recouvrement est r1 > 50 % et a < 10 ∅, il faut


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prévoir des armatures transversales (Figure 3.7-16 c) en forme de cadres, étriers ou


épingles.

a) b) c)
Figure 3.7-16  Coutures de recouvrements : a) ∅ < 20 pas de coutures, uniquement armatures
transversales, b) ∅ > 20 et recouvrement alternés à 50 %, coutures par les aciers transversaux,
c) ∅ > 20 et recouvrement non alternés, coutures par épinglages

4. Si les barres sont tendues « T », il faut placer les armatures de coutures sur les tiers [EC2-1-1]
8.7.4.1-(4)
extrêmes des barres (Figure 3.7-17), car les tractions dans les coutures sont plus
importantes dans ces zones.

Fs
Fs Fs
T
Fs T
T
T

a)
ΣAst/2 ΣAst/2
ΣA
l st/3/2 ΣA
l st/3/2
0 0
l0/3 l0/3
Fs ≤ 150 mm
T Fs ≤ 150 mm Fs
T Fs T
T

0
b) 0

Figure 3.7-17  a) Formation des bielles aux extrémités des barres, b) couture des armatures tendues

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Bâtiments en béton armé | 151

[EC2-1-1]
8.7.4.2-(1)
5. Si les armatures sont toujours comprimées « C », il faut disposer une armature en
dehors du recouvrement à une distance inférieure à 4∅ (Figure 3.7-18 b). Il s’agit
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de reprendre l’effort de butée à l’about de la barre.

Fs
Fs Fs
C Fs
C C
C

a)
ΣAst/2 ΣAst/2
ΣAst/2 ΣAst/2
4 Ø l0/3 l0/3 4 Ø
4 Ø l0/3 l0/3 4 Ø
Fs
C Fs Fs
C Fs C
C
≤ 150 mm
≤ 150 mm
0
b) 0

Figure 3.7-18  a) Formation des butées à l’about des barres, b) Couture des armatures comprimées

[EC8-1]
5.6.3-(2)P
En complément des dispositions ci-dessus de l’Eurocode 2, les prescriptions suivantes
doivent également être respectées :
6. Si les armatures ancrées et en continuité sont disposées dans un plan parallèle aux
armatures transversales, la somme ΣAsL des sections de toutes les armatures faisant
l’objet du recouvrement doit être utilisée dans le calcul des armatures transversales
(Figure 3.7-19).

Élévation

ΣAsL

Figure 3.7-19  Les armatures principales sont dans le même plan que les armatures transversales

7. Si les armatures ancrées et en continuité sont disposées dans un plan perpendicu-


laire aux armatures transversales, la section des armatures transversales doit être
calculée sur la base de la plus grande section AsL des armatures longitudinales
recouvertes (Figure 3.7-20).

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152 | Choix de la structure résistante

Vue en plan
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AsL

Figure 3.7-20  Les armatures longitudinales sont disposées dans un plan perpendiculaire


au plan des armatures transversales

8. L’espacement s des armatures transversales (en millimètres) à placer dans la zone


de recouvrement ne doit pas dépasser :
s = min {h/4 ; 100} (3.7.4.6-1)
où :
h est la plus petite dimension de la section transversale (en millimètres).

➠ Note 3.34
Pour les murs de 20 cm, s = 5 cm, et pour les murs de 40 cm, s = 10 cm.

9. La section requise Ast des armatures transversales dans la zone de recouvrement :


–– soit des armatures longitudinales des poteaux, dont la jonction est faite au
même endroit (comme défini dans l’EN 1992-1-1:2004, donc avec une
longueur de recouvrement de 1,5 0),
–– soit des armatures longitudinales des éléments de rive des murs  ; peut être
calculée par l’expression suivante :
d fyld
Ast = s bL (3.7.4.6-2)
50 fywd
avec :
Ast = section d’une branche des armatures transversales
dbL = diamètre des armatures en recouvrement
s = espacement des armatures transversales
fyld = valeur de calcul de la limite d’élasticité des armatures longitudinales
fywd = valeur de calcul de la limite d’élasticité des armatures transversales

Exemple
Il s’agit du (Figure 3.7-21) recouvrement des barres HA 20 (3,14 cm2) avec : recou-
vrements soit alternés, soit non alternés, pourvus des coutures d’une section égale à
3,14 cm2, soit par excès 2 × 3 HA 10 (4,7 cm2).

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Bâtiments en béton armé | 153
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a) b)
Figure 3.7-21  a) Recouvrements alternés, b) Recouvrements non alternés avec coutures

3.7.4.7 Ancrages des armatures transversales


[EC8-1]
5.6.1-2(P)
Pour les armatures de confinement utilisées en tant qu’armatures transversales dans les
poteaux, les poutres ou les murs, on doit utiliser des cadres fermés avec les extrémités
coudées à 135° et ayant des retours de 10 dbw (Figure 3.7-22).
10d b

135°
w

dbw
Oui Non

Figure 3.7-22  Ancrage de l’armature transversale

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 153 21/06/2019 16:54:22


154 | Choix de la structure résistante

Le façonnage des épingles doit être tel que les épingles puissent entourer les barres en [E
8
recouvrement dans les radiers, dalles (Figure 3.7-23) ou voiles (Figure 3.7-24).
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10

10
Ø

Ø
5Ø 5Ø

80 ° 80 °

20 Ø 20 Ø
a) b)
Figure 3.7-23  a) Cas général, b) Cas des radiers et dalles

Généralement, on admet ce façonnage (Figure 3.7-23 b), car les radiers et dalles ne


comportent pas de zones critiques ni de confinement. Ce type de façonnage est aussi
admis dans les zones courantes des voiles hors zones critiques.
Par contre, dans les zones critiques, on utilise couramment le façonnage de la
Figure 3.7-24.

5Ø 45°
Enrobage
Ø
10

a) b)
Figure 3.7-24  Façonnage des épingles pour les voiles

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 154 21/06/2019 16:54:23


Bâtiments en béton armé | 155

[EC2-1]
8.7.3-(1)
Par ailleurs, l’Eurocode 2 demande d’augmenter le recouvrement de 50 % si toutes les
barres sont arrêtées dans la même section sans prévoir de couture transversale. La
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Tableau 8.3

distance entre les barres doit être > 10 ∅.

➠ Note 3.35
En fonction de la destination de l’ouvrage, des épingles fermées sont parfois exigées pour éviter la
formation des « mille-feuilles » entre les armatures… ce qui est toléré par l’EC2.

3.7.5 Attentes / Scellements


Le texte réglementaire FD P  06-029 (F) Dimensionnement des ancrages en zone
sismique, tient compte des récentes évolutions normatives et réglementaires. Bien que
traitant d’une manière explicite la vérification des chevilles sous actions sismiques, il
peut être étendu, sur le plan général, aux ancrages par scellements devant rétablir les
barres en attentes.

[FD 17]
§3
➠ Note 3.36
Il est rappelé que l’utilisation d’ancrage soumis à la traction, censée intervenir dans un rôle de conti-
nuité de fonctionnement d’aciers principaux de flexion, n’est pas admise en absence des aciers en
recouvrement. En effet, il n’est pas envisageable de lier deux éléments de béton armé adjacents, d’une
structure primaire ou secondaire, à l’aide d’ancrages visant à assurer la continuité des aciers princi-
paux de flexion simple ou composée par simple vérification de la résistance du cône de béton.

[FD 17]
§ 11
➠ Note 3.37 Rappel
Les chevilles à scellement chimique sont ancrées dans des trous pré-forés par « collage » d’un élément
métallique sur la surface du trou par l’intermédiaire d’une résine. Les efforts de traction sont transmis
au béton par l’intermédiaire des contraintes d’adhérence entre l’élément métallique et la résine, et
entre la résine et la face en béton du trou foré. La longueur de scellement de ces aciers est définie en
fonction de la qualité du béton, du diamètre de la barre et de la contrainte d’adhérence donnée par
la qualification du produit (TR-023).

En considérant que la valeur ultime de la contrainte d’adhérence entre le produit de


scellements et le support béton est au moins égale à celle de la barre d’acier haute
adhérence avec le béton, la profondeur de scellement est déterminée comme suit
(Figure 3.7-25) :
F1 =F2

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 155 21/06/2019 16:54:23


156 | Choix de la structure résistante

F1 = F2
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F2 Ø

F1

[EC2
5.1.3
lb,ref
Figure 3.7-25  Équilibre entre le scellement d’une barre, le produit de scellement et le béton en place

On obtient :
fy
γs
× As = π ⋅ ∅ ⋅  b,rqd ⋅ fbd (3.7.4-2)
Notations :
∅ : diamètre de la barre (mm) ;
u : le périmètre de la barre ;
As : section de la barre ;
lb,ref : longueur de scellement de référence (mm) ;
fbd : contrainte d’adhérence ultime de l’acier dans le béton (MPa) ;
fy
γs
× As : force à reprendre égale à VED dans le cas de dalles ;
gs = 1,15 (situations normales) ;
gs = 1,00 (situations accidentalles) ; voir § 1.11.1 et Note 1.48.
Pour des armatures rapportées, on considère que l’équivalence par rapport à une
structure en place est vérifiée dès lors que les valeurs d’adhérence des performances du
produit de scellement, mesurées expérimentalement, atteignent au moins les valeurs
du Tableau 3.7-6 (TR-023).

Tableau 3.7-6 Valeurs des contraintes d’adhérence ultime fbd (MPa) [EC2-1]


8.4.2-(2)

Classe de béton C12/15 C16/20 C20/25 C25/30 C30/37 C35/45 C40/50 C45/55 C50/60
Contrainte d’adhérence de
> > > > > > >
qualification (mesurée) > 7,1 > 8,6
10,0 11,0 13,1 14,5 15,9 17,2 10,4
(MPa)
Contrainte d’adhérence
1,0 2,0 2,3 2,7 3,0 3,4 3,7 4,0 4,3
ultime fbd (MPa)

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Bâtiments en béton armé | 157

Finalement, on obtient à partir de (3.7.4-2) :


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∅ fy / γ s
 b,ref =  b,rqd = (3.7.5-3)
4 fbd
Par ailleurs, il faut toujours disposer les scellements en chapeaux pour minimum
0,15 M0 sans pour autant diminuer la longueur de scellement des barres inférieures.
Les scellements étant effectués a posteriori dans le béton durci, doivent être exécutés
de façon qu’ils ne compromettent pas les armatures en place.
[EC2-1/NA]
5.1.3-(1)P Note
Les cas de charges à utiliser sont ceux qui seraient utilisés si les éléments portés repo-
saient isostatiquement sur les éléments porteurs  ; les actions ainsi obtenues sur les
éléments porteurs sont forfaitairement majorées ou minorées en fonction de l’hypers-
taticité ainsi négligée.
[FD 11]
§ 1, 3.1
Les recommandations1 pour le scellement des barres dans le béton armé ne traitent
pas a priori le cas de chargement sismique. Les barres scellées devront se recouvrir avec
les armatures de la dalle ou du radier ayant une section suffisante et avec une contrainte
d’acier fy = 500 MPa.
[VD 17]
§ 5.8.2
Les longueurs d’ancrage droit des barres, en fonction de la qualité de l’adhérence, sont
[EC2-1] détaillées par le Tableau 3.7-7.
8.7.3-(1)

Tableau 3.7-7 Ancrages et recouvrements

Qualité de l’adhérence Bonne adhérence Médiocre adhérence


Classes de béton B 25/30 B 30/37 B 25/30 B 30/37
Ancrage droit 40 ∅ 36 ∅ 58 ∅ 51 ∅
Recouvrements alternés sur deux barres 56 ∅ 50 ∅ 81 ∅ 71 ∅
Recouvrements non alternés 60 ∅ 54 ∅ 87 ∅ 77 ∅

Le rétablissement des ancrages par des scellements peut être requis dans les situations
suivantes :
• Processus de construction :
–– parois moulées (Figure 3.7-26 b) : scellements des armatures du radier et des
dalles du sous-sol ;
–– parois avec pieux sécants : scellements des armatures du radier et des dalles du
sous-sol ;
–– liernes ancrées dans les parois de soutènement ; c’est équivalent au scellement
des corbeaux ;

1. FD P 18-823, Produits de scellement à base de liants hydrauliques ou à base de résines synthétiques. Recom-
mandations pour la conception et le dimensionnement des scellements de barres d’armature dans le béton
armé, AFNOR, octobre 2011.

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158 | Choix de la structure résistante

–– poutres de couronnement des parois de soutènement : scellement des barres


verticales dans la paroi ;
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–– plancher exécuté avec le scellement des barres dans la poutre de couronne-


ment ;
–– murs en béton armé exécuté à l’avancement ; paliers intermédiaires d’escalier
entre deux voiles (Figure 3.7-26 a) ;

Dalle :
Scellements
18 à 25 cm
droits

Longueur de
recouvrement

Mur
15 à 18 cm
a)

Plancher
Scellements
droits
Longueur de
recouvrement

Radier

Paroi moulée
b) 50 à 80 cm

Figure 3.7-26  Scellement de barres : a) dalle → mur,


b) radier ou plancher → paroi moulée ou pieux sécants

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Bâtiments en béton armé | 159

– renforcement à l’action sismique par des voiles préfabriqués ajouté dans le sens
longitudinal (Figure 3.7-27) ; il est indispensable de recouvrir les scellements
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avec des « tirants » dans la dalle : armatures existantes ou rajout du TFC ou


encore des tirants actifs ;
– rampes de parkings ;
– structures préfabriquées : liaisons entre les divers éléments.

Recouvrement obligatoire
entre les scellements
et les tirants

Tira
nt

Tira
n t t
en
Dia
phr t em
n A
agm ve B
e t re ués
n q
co ri
d u éfab
t r
en es p
c em voil
r
fo 4
Ren par

Figure 3.7-27 Dispositions pour assurer la participation des voiles préfabriqués au


contreventement longitudinal

• Anomalies d’exécution des attentes :


– insuffisance des longueurs de recouvrement (Figure 3.7-28) ;
– absence des attentes :
– pour les murs en cas de changement de section (Figure 3.7-29),
– pour les dalles en fonctionnement diaphragme (Figures 3.7-30 et 3.7-31),
– pour les poutres participantes au contreventement (Figure 3.7-32),
– pour les longrines avec la fonction de tirants ;
– mauvais positionnement :
– chapeaux pour dalles en général et pour consoles en particulier : extension
par scellement avec recouvrement ;
– attentes verticales pour poteaux ou murs en béton armé ;
– attentes verticales pour chaînages des murs en maçonnerie.

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160 | Choix de la structure résistante

Longueur de
recouvrement
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insuffisante

F/2 F

F/2
a)

F/4 F F
F/4 F

On double le nombre de barres


en attente toujours de longueurs Nouvelle barre en attente avec
insuffisantes mais le recouvrement une longueur suffisante pour
n’est pas assuré le recouvrement
b) c)

Figure 3.7-28  a) Recouvrement assuré seulement pour F/2, b) Avec le scellement d’une deuxième
barre de même longueur, le recouvrement est assuré uniquement pour 2 × F/4, c) Le scellement d’une
barre de longueur suffisante permettra d’assurer le recouvrement

a
lb,rqd

Scellements
a
lb,rqd

Figure 3.7-29  Les attentes ont été « oubliées » ; il faut prévoir le scellement


des barres sur une longueur : a + 2 lb,rqd

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Bâtiments en béton armé | 161

Pour les planchers dans leur fonctionnement en diaphragme, les sollicitations des
scellements sont déterminées à partir de la combinaison spécifique :
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[VD-17]
§ 4.1.5.2
Annexe B
G + ψ2Q + γ dE d (3.7.5-4)
[EC8-1]
4.4.2.5 Pour assurer le fonctionnement en diaphragme (voir § 3.4), il faut appliquer un coef-
ficient de sur-résistance à l’effort tranchant de : gd =1,3 et déterminer le scellement des
[VD 17]
§ 5.2 barres sur appuis avec les valeurs majorées (Figure 3.7-30).

e
ulé
oi mo
Par
,3 ,3
=1 =1
γd γd
E ée
oul
im
E P aro

Figure 3.7-30  Fonctionnement du plancher en diaphragme

[EC2-1]
6.2.4-5
Dans le cas où le cisaillement entre la dalle et la poutre est combiné à la flexion trans-
versale de la dalle, il convient de prendre soit l’aire de la section des armatures traver-
sant la surface de reprise Ast par unité de longueur :
Ast ⋅ fy
≥ VEd ⋅ ht (3.7.5-5)
st
ou la moitié de celle-ci Ast/2 plus l’aire requise pour la flexion transversale, si l’aire
ainsi obtenue est supérieure (Figure 3.7-31).
Pour assurer le scellement des coutures de reprise de cisaillement, il faut tenir compte
des armatures réellement mises en place (Figure 3.7-31) :
Acal
 s = 40∅
Amap 
avec :
Acal = section des armatures calculées,
Amap = section des armatures réellement mises en place.
Comme généralement la section Amap est très supérieure à Acal, on réduit d’autant la
longueur de scellement.

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162 | Choix de la structure résistante

Mur BA Plancher diaphragme


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Ast

Coutures de reprise
du cisaillement

Is
ls
Figure 3.7-31  Jonction dalle-poutres (mur), pour la reprise de cisaillement

Dans le cas des portiques assurant le contreventement et en fonction de la situation en


phase d’exécution, on peut imaginer (Figure 3.7-32) la mise en place des armatures
longitudinales des poutres  : (a) pratiquer des trous à travers le poteau, (b) rendre
rugueuses les surfaces latérales du poteau sur la hauteur de la poutre, (c) introduction
des barres, (d) injection aux résines.

Scellements aux résines Surfaces rugueuses

> lb,rqd > lb,rqd

hc

Figure 3.7-32  Scellement des barres longitudinales, inférieures et supérieures, d’une poutre à travers


l’armature existante d’un poteau. Les surfaces seront rendues rugueuses après la dépose de l’enrobage,
de manière à voir les armatures longitudinales du poteau.

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Bâtiments en béton armé | 163

[EC2-1]
6.2.1-(7)
Pour les dalles ou radiers, l’effort tranchant VEd est entièrement repris par les bielles à
45°, donc le scellement ls est à vérifier pour une traction T = VEd (Figure 3.7-33).
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6.2.3-(7)

C
VEd
ls
45° T

Figure 3.7-33  Scellements des barres d’une dalle dans un mur ou d’un radier dans la paroi

[EC2-1]
9.3.1.2-(1)
➠ Note 3.38 Rappel
Dans le cas des dalles sur appuis simples, il faut prolonger jusqu’à l’appui la moitié des armatures
calculées en travée, et de les y ancrer. Ces armatures peuvent servir pour le fonctionnement en
diaphragme.

Pour l’ancrage dans la paroi moulée, on peut rencontrer deux situations :


–– Radier avec un moment d’encastrement M et avec possible formation des bielles
de compression dans la paroi tant que hradier < 0,75 hparoi ; il est à noter que le
scellement ls est disposé symétriquement sur le centre de gravité G des bielles C à
45° (Figure 3.7-34).

➠ Note 3.39
Il s’agit des bielles moyennes dont l’axe est à 45°.

–– Radier avec un moment d’encastrement M et sans la possibilité de formation des


bielles de compression dans la paroi hradier > 0,75 hparoi ; il est à noter que le scel-
lement ls « sort » de l’emprise de la paroi moulée (Figure 3.7-35). L’encastrement
ne pouvant pas être réalisé, il faut considérer le radier comme articulé et assurer
l’ancrage des barres inférieures à l’effort tranchant (Figure 3.7-33). Cependant, il
faut prévoir des ancrages en chapeau pour un moment d’encastrement de 0,15 M0.

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164 | Choix de la structure résistante

N
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Mp

45°

C’
Zone de recouvrement
s
G T = M/z

h radier
Radier

C C = M/z
45° M

Paroi moulée
hradier < 0,75 hparoi
hparoi

Figure 3.7-34  Scellements des barres d’un radier avec moment d’encastrement

Mp

s
G T = M/z
h radier

Radier

C M
C = M/z
Paroi moulée 45°

hparoi hradier < 0,75 hparoi

Figure 3.7-35  Impossibilité de scellements de barres à l’effort de traction T :


manque d’ancrage au-delà du point G

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Bâtiments en acier, classe DCL | 165

3.8 Bâtiments en acier, classe DCL1


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Le REX de la construction des structures en acier et mixtes acier-béton, à la fois du


point de vue du comportement propre du matériau acier, des systèmes constructifs et
détails associés couramment utilisés, conduit à privilégier l’utilisation de la classe DCL
dans les 5 zones sismiques.

Comportement Comportement
non DCL faiblement DCL
dissipatif dissipatif Comportement DCM
dissipatif DCH

Spectre élastique Spectre de calcul


§ 1.8.2 § 1.8.2 Spectre de calcul

DCL DCL (+) q ≥ 2,0


q=1 q = 1,5 q = 2,0
γI agr S ≤ 0,25 g Réduction des
Pas de réduction Toutes les zones sismiques efforts sismiques
des efforts sismiques Très faible réduction Faible réduction
Aucune exigence Exigences pour
des efforts sismiques des efforts sismiques
particulière garantir la formation
Pas d’acier de classe 4 Bâtiments réguliers des zones dissipatives
Si acier de classe 4 en zones 3, 4 ou 5 Exigences limitées
Prise en compte de
l’amortissement visqueux Pas d’acier de classe 4
Dimensionnement en
(tableau 1.8.2-2) en zones 3, 4 ou 5
capacité

Domaine peu utilisé,


Classe DCL utilisable quelle que soit la zone sismique essentiellement en zone 5

Figure 3.8-1  Choix du type de comportement

➠ Note 3.40
Les zones dissipatives sont appelées des zones fusibles identifiées (voir § 3.2.2) qui protègent le reste
de la structure d’un excès de sollicitations sismiques (Figure 3.8-2).

➠ Note 3.41
Le choix de la classe de ductilité entre DCL, DCL(+) ou DCM, est donc déterminante, car le « gain »
conféré par le coefficient de comportement q peut être négligeable à cause du coefficient de surdi-
mensionnement (voir formule 3.2.2-2).

1. Pierre-Olivier Martin, Recommandations pour l’utilisation de la classe de ductilité DCL de l’Eurocode 8,


Journée technique séisme – CTICM, Paris, 2013.

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166 | Choix de la structure résistante
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a) b) c)
Figure 3.8-2  Zones fusibles : a) système portique, zones « fusibles » dans les poutres
au niveau de l’assemblage poteau-poutre, b) et c) système de triangulation
centrée Saint-André, zones « fusibles » dans les triangulations

[
§

Figure 3.8-3  Japon, Tokachi Oki, 16 mai 1968 : flambement


des diagonales au rez-de-chaussée

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Bâtiments en acier, classe DCL | 167
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Figure 3.8-4  Construction métallique en zone 3.


Contreventement par diagonales

3.8.1 Règles générales pour la classe de ductilité DCL


[BNCM 13]
§2
Les sollicitations sismiques dans une structure de classe de ductilité DCL sont déter-
minées par une analyse élastique sans justification de dimensionnement en capacité
(Figure 3.8-1). La résistance des éléments et des assemblages est vérifiée sur la base des
normes NF EN 1993 pour les structures en acier et NF EN 1994 pour les structures
mixtes.
Les coefficients partiels spécifiques sont définis au § 1.11.2.
Les soudures des assemblages de la structure primaire doivent être faites avec un métal
d’apport ayant une ténacité au moins égale à celle du métal de base (voir Tableau 1.11-3).
Pour les structures avec la prise en compte d’un coefficient de comportement de 1,5
ou 2,0, les éléments constitutifs du système primaire ne doivent pas comporter de
section de classe 4 (qui voilent avant l’atteinte de leur résistance élastique, Figure  3.8-5).

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168 | Choix de la structure résistante

Plastification Plastification complète


complète de de la section
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la section + rotation plastique


Mpl
Classe 2 Classe 1
Plastification
Classe 3 partielle
Mel

Classe 4 Aucune
plastification

Figure 3.8-5  Classes d’aciers

Il n’est pas possible d’utiliser les systèmes de stabilité suivants pour la structure [BNCM 13]
§ 4.1-(4)
primaire résistant à l’action du séisme :
–– les ossatures à triangulation en K, dans lesquelles l’intersection des diagonales est
située à mi-hauteur d’un poteau (Figure 3.8-6)  ; l’apparition d’une rotule plas-
tique dans le poteau justifie l’interdiction d’utilisation de ce système (fonctionne-
ment en poteau-court) ;
–– les systèmes de contreventement qui ne permettent pas d’associer simultanément
pour chaque niveau des diagonales tendues et comprimées (Figure 3.8-7)  ; en
effet, les zones dissipatives sont dans les diagonales tendues uniquement.

Figure 3.8-6  Interdiction d’utilisation du contreventement par triangulation en K

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Bâtiments en acier, classe DCL | 169
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Figure 3.8-7  Systèmes de contreventement qui ne permettent pas d’associer simultanément pour


chaque niveau des diagonales tendues et comprimées

a) b)
Figure 3.8-8  a) Triangulation en toiture insuffisante : diagonale comprimée non doublée par une
diagonale tendue, b) contreventement par croix de Saint-André dans les longs pans et en toiture

3.8.2 Règles particulières DCL, q = 1,5


Avec un coefficient de comportement limité à q = 1,5, la classe DCL peut être utilisée
sur tout le territoire français, quelle que soit la zone de sismicité (Figure 3.8-1).
Cependant, en zones de sismicité 3, 4 et 5, la structure primaire ne doit pas comporter
d’éléments avec des sections de classe  4. Si la structure primaire comprend des
éléments de classe 4, elle doit être dimensionnée pour q = 1.
[EC8-1]
6.1.2-(2)P
On n’applique pas de réduction du coefficient de comportement en cas d’irrégularité
en élévation.

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170 | Choix de la structure résistante

Pour les assemblages, pas de dispositions constructives particulières ; les boulons non
précontraints sont acceptés et dimensionnés par l’application de l’Eurocode 3.
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3.8.3 Règles particulières DCL(+), q = 2


Le respect de tous les critères suivants constitue une condition suffisante pour l’adop- [BNCM 13]
4.1-(2)
tion de la valeur q = 2 en classe de ductilité DCL. Il est convenu d’appeler par la suite
DCL(+) la classe de ductilité DCL utilisée dans la cadre de ces hypothèses.
L’utilisation de la classe de ductilité DCL(+) avec q = 2 n’est possible qu’en zone de
sismicité pour laquelle γ I ⋅ a gr ⋅ S ≤ 0,25 g (2,5 m/s2 ) (voir Figure 3.8-1).
• Le bâtiment doit être régulier en élévation. [EC8-1]
4.2.3.3
• Les éléments constitutifs de la structure primaire résistant à l’action du séisme [BNCM 13]
4.1-(8)
doivent avoir une section de classes 1, 2 ou 3.
• Les assemblages du système primaire résistant à l’action du séisme, y compris ceux [BNCM 13]
4.1-(6)
des pieds de poteaux (sauf la vérification de la résistance au glissement), sont
dimensionnés pour résister aux sollicitations de calcul dans lesquelles la partie due
à l’action sismique est majorée par un coefficient pris égal à 4/3. Pour le dimen-
sionnement des fondations et autres liaisons, la descente de charges doit prendre
en compte cette majoration.
4
E d = EG + E E
3

Part non sismique des sollicitations Part sismique des sollicitations

➠ Note 3.42
L’application de cette clause revient à dimensionner les assemblages en classe de ductilité DCL(+) avec
des sollicitations identiques à celles qui auraient été obtenues en classe de ductilité DCL avec q = 1,5.

• En DCL(+), les assemblages boulonnés1 de la structure primaire résistant à l’action [BNCM 13]
4.1-(7)
du séisme doivent être constitués de boulons précontraints (Figure 3.8-9) à serrage
contrôlé (NF EN 14399) ou de boulons ajustés (dits « plein trou = diamètre du
boulon », NF EN 1090-2).
• Les ossatures avec entretoises excentrées (Figure 3.8-10) : c’est une typologie de [EC8-1]
6.3.1-(4)
système de stabilité exclue de la classe de ductilité DCL(+) ; par contre, c’est un
système à utiliser pour les conceptions dissipatives dont les tronçons d’excentre-
ment sont fléchis ou cisaillés.

1. M. Couchaux, Conception parasismique des assemblages, Journée technique séisme – CTICM,


­Paris, 2013.

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Bâtiments en acier, classe DCL | 171
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Figure 3.8-9  Assemblage avec boulons précontraints à serrage contrôlé travaillant


par frottement en pression diamétrale

Figure 3.8-10  Ossatures avec entretoises excentrées

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172 | Choix de la structure résistante

3.8.4 Comportement des assemblages, REX


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Les assemblages constituent l’élément essentiel de la résistance à l’action sismique ;


c’est le point de passage obligé des sollicitations.

Figure 3.8-11  Californie, Loma Prieta, 17 octobre 1989 :


excellent comportement du portique avec diagonales et
l’ancrage avec des barres permettant un allongement,
donc capacité de dissipation

Allongement Fissuration
du boulon de la platine

Figure 3.8-12  Japon, Kobé, 17 janvier 1995 : ancrage du pied de poteau ;


élongation des boulons tendus, fissuration de la platine

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Bâtiments en acier, classe DCL | 173
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Figure 3.8-13  Japon, Kobé, 17 janvier 1995 : formation d’une rotule plastique en pied

Figure 3.8-14  Japon, Kobé, 17 janvier 1995 : rupture de l’assemblage

Figure 3.8-15  Haïti, Port-au-Prince, 12 janvier 2010 : déplacements différentiels des massifs


en absence de tirants ; éclatement du massif de fondation

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174 | Choix de la structure résistante
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a)

b) c)
Figure 3.8-16  Différentes phases de plastification (crédit André Plumier) : a) faibles déformations
plastiques, b) léger voilement, c) ruine plastique

3.8.5 Interface CM → BA, DCL


Le cas courant de la structure métallique calculée comme étant encastrée dans les [FD 15]
3.2.2.5-(3)P
longrines en béton armé (Figure 3.8-17) avec un coefficient de comportement q = 1,5
en classe de ductilité DCL. Les longrines sont à considérer comme un « soubassement
rigide » en bénéficiant cependant d’un coefficient de comportement égal à 1,5.
Dans le cas, avec q = 1,5 pour l’ensemble de la construction, le système de fondation [EC8-1]
5.8.1-(4)
relève de la clause 5.8.1 (4), qui indique que les fondations peuvent être dimension- [EC8-5]
5.3.1-(2)P
nées selon l’EC2, uniquement, sans faire de dimensionnement en capacité.

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Bâtiments en acier, classe DCL | 175

Structure CM encastrée
dans la longrine
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Longrine BA

Pieux

Figure 3.8-17  Interface CM - BA

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176 | Choix de la structure résistante

3.9 Bâtiments en maçonnerie chaînée


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Les constructions en maçonnerie chaînée concernées par ce chapitre appartiennent à


la catégorie d’importance  II (Tableau 1.8-1) avec un coefficient d’importance gI =
1,0.
Pour les murs porteurs participants au contreventement, afin d’éviter toute confusion, [EC8-1]
9.1-(1)P
on distingue : [ACEO 11]
p. 225
–– la maçonnerie non armée, c’est-à-dire sans obligation de chaînage vertical ; non [EC8-1 NA]
Clause 9.3-(2)
admise en zone sismique sauf en zone 2 et doit en outre respecter les conditions Note 1

suivantes :
–– maçonneries avec blocs de pierres naturelles,
–– bâtiments d’au plus 2 niveaux,
–– bâtiments dont la hauteur hors sol n’excède pas 6 mètres à la sablière ;
–– la maçonnerie confinée ou chaînée à utiliser en zone sismique explicitée dans ce
chapitre ;
–– la maçonnerie armée qui reste marginale en France et ne fait pas l’objet d’une
présentation dans le texte qui suit.
Le cas des portiques en béton armé seul, avec ou sans remplissage, est traité au chapitre
4.4.3.

3.9.1 Critères de dimensionnement


Les bâtiments en maçonnerie sont constitués de planchers et de murs liaisonnés dans [EC8-1]
9.5.1-(1)P
les deux directions horizontales orthogonales et dans la direction verticale, complétés
par des chaînages périphériques.
Les planchers ou toitures peuvent assurer le rôle de diaphragmes horizontaux, c’est-à-
dire suffisamment rigides dans leur plan pour distribuer correctement les forces
d’inertie vers les murs porteurs de maçonnerie. L’absence d’un diaphragme effectif
dans les constructions traditionnelles en maçonnerie explique l’endommagement des
murs qu’on observe après séisme (Figure 3.9-1).
Certains murs porteurs font partie du système de contreventement et sont alors
appelés murs primaires (ou panneaux de contreventement). Leur rôle est de transférer
les efforts sismiques vers les fondations (Figure 3.9-2).
Les murs porteurs ne faisant pas partie du contreventement sont appelés murs secon-
daires. Il peut par ailleurs exister des murs non porteurs et des cloisons qui ne
supportent que leur poids propre ; ils ne participent pas à la stabilité de la construc-
tion et sont appelés murs non structuraux.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 176 21/06/2019 16:54:29


Bâtiments en maçonnerie chaînée | 177
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]
Figure 3.9-1  Endommagements d’une maison individuelle
-(2) à cause de l’absence d‘un diaphragme en toiture

Ed
Fis

Fis
s

s
ura

ura
tio

tio
n

Figure 3.9-2  Sollicitations d’un panneau de façade, mur primaire

Le but recherché est d’avoir suffisamment de panneaux de contreventement et qu’ils


soient disposés de manière à minimiser les effets de torsion. Ainsi, il est de bonne
conception de retenir (ou prévoir lorsque c’est possible) en priorité comme panneaux
de contreventement les murs placés sur le contour extérieur de la construction.
Les panneaux de contreventement en maçonnerie sont bordés sur leurs quatre côtés
par des chaînages horizontaux et verticaux. Ces panneaux ne doivent pas comporter
d’ouvertures, à l’exception de celles définies par les Figures 3.9-8 et 3.9-9.
Les murs de contreventement doivent respecter les dimensions suivantes :
–– épaisseur effective du mur : 15 cm pour des éléments de maçonnerie de groupe 1
et 20 cm pour des éléments de maçonnerie de groupe 2, 3 ou 4 (Tableau 3.9-1) ;
–– longueur minimale du mur (trumeau) : 1,2 m.

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178 | Choix de la structure résistante

➠ Note 3.43
L’équarrissage des murs pour réaliser les chaînages est essentiel pour faciliter l’exécution.
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Par la suite, on n’abordera que le cas des constructions en maçonnerie chaînée avec un [EC8-1]
9.3-(1)
coefficient de comportement : 9.3-(4)

q = 2,0 à 3,0
Dans les cas courants, il est recommandé de retentir la valeur q = 2,0.
Il est admis de retenir une valeur majorée, sans excéder q = 3,0, sous réserve de l’exis- [EC8-1/AN]
9.3-(4)
tence d’un plan de qualité, et qu’il soit effectivement appliqué. Note

Si le bâtiment n’est pas régulier en élévation, il convient de réduire de 20 % les valeurs [EC8-1]
9.3-(5)
de q, sans qu’il soit nécessaire de les prendre inférieures à q = 1,5.
La vérification à l’effort tranchant est à faire par l’application :
1+q
VEd × (3.9.1-1)
2
Les classes de résistance des éléments de maçonnerie sont résumées par le
Tableau 1.11-5.
La résistance caractéristique à la compression de la maçonnerie, fk, montée avec du [EC6-1]
3.6.1.2-(2)
mortier d’usage courant, spécifique de chaque « famille » de maçonneries, est donnée
par :
fk = K ⋅fb0,7 ⋅ fm0,3 (3.9.1-2)
avec :
K = constante du Tableau 3.9-1 pour un mortier d’usage courant,
fb = résistance normalisée moyenne à la compression (Tableau 3.9-1),
fm = résistance du mortier d’usage courant et joints entièrement remplis.
[EC6-1]
Tableau 3.9-1 Types de maçonnerie et résistances normalisées Tab. 3.1
Tab. 3.4
Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4
Groupe 1
Alvéoles Alvéoles Alvéoles
Plein
verticales verticales horizontales
Pourcentage de vide Plein ≤ 55 % ≤ 70 % ≤ 50 %
Épaisseur minimale ≥ 15 cm ≥ 20 cm ≥ 20 cm ≥ 20 cm
Nombre de parois internes -- ≥1 ≥1 ≥1
Éléments en terre cuite 0,55 0,45 0,35 0,35
K
Éléments en béton 0,55 0,45 0,40 0,35
fb Éléments en terre cuite > 15 6 à 8 6 à 8 <6
(MPa) Éléments en béton 8 ; 12 ; 16 4 ; 6 ; 8 ; 12 4 ; 6 ; 8 ; 12 4 ; 6
fvk0 Éléments en terre cuite 0,10 à 0,30
(MPa) Éléments en béton 0,20

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Bâtiments en maçonnerie chaînée | 179

[EC6-1]
3.6.2-(3)
La résistance caractéristique au cisaillement, fvk, des ouvrages en maçonnerie, utilisant
du mortier d’usage courant avec les joints verticaux remplis (Figures 3.9-3 et 3.9-4),
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est donnée par la formule suivante :


fvk = fvk 0 + 0,4σd (3.9.1-3)
avec :
fvko = 
la résistance caractéristique initiale au cisaillement, en l’absence de
]
contrainte de compression (Tableau 3.9-1) ;
sd = la contrainte de compression de calcul, perpendiculaire au cisaillement dans
la partie d’ouvrage au niveau considéré ; habituellement, on prend sd = 0.
Si les joints verticaux ne sont pas remplis :
fvk = 0,5 ⋅ fvk0 + 0,4σd (3.9.1-4)

σd

fvd

fvk0

σd

Figure 3.9-3  Résistance au cisaillement de la maçonnerie

Les joints verticaux sont


considérés comme remplis
t lr si lr ≥ 0,4.t

Coupe horizontale
Figure 3.9-4  Condition de remplissage des joints verticaux

Exemple
• Maçonnerie en blocs de béton B40
• K = 0,45

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180 | Choix de la structure résistante

• fb = 4 N/mm2
• fm = 10 N/mm2 pour un mortier M10
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• fvk0 = 0,20 N/mm2


On obtient :
fk = K ⋅ fb0,7 ⋅ fm0,3 = 0,45 × 40,7 × 100,3 = 2,36 N/mm2
fvk = fvk 0 + 0,4σd = 0, 20 N/mm2
avec (voir Tableau 1.11-6) : gM = 1,5 et gS = 1,0
Le mur est calculé en flexion composée et au cisaillement (Figure 3.9-5), suivant les
méthodes du béton armé en assimilant le mur à une console verticale sollicitée par un
effort normal NEd et un moment MEd :
l
M Ed = N Ed × + VEd × h (3.9.1-5)
2
l
VEd

NEd
h

FEd
NEd + FEd
Fondation

Figure 3.9-5  Calcul de la maçonnerie en flexion composée

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Bâtiments en maçonnerie chaînée | 181

On doit tenir compte de l’excentricité des charges verticales appliquées à un mur,


particulièrement lorsqu’il est en façade ou en pignon. Le calcul consiste à vérifier les
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contraintes :
–– en partie courante : en général à mi-hauteur de la paroi ;
–– aux points singuliers : trumeaux, appuis de linteaux, poutre, dalles, etc.
[VD 17]
§ 2.7.3
Il faut aussi de vérifier la compression dans la bielle diagonale qui se développe sous
§ 4.3.1.7 l’action d’une force horizontale (Figure 3.9-6).

➠ Note 3.44
L’EC8 et l’EC6 ne semblent pas considérer ce mode de fonctionnement, de bon sens, pour les
maçonneries et privilégient un fonctionnement de type béton armé.

La section droite de la bielle est de :


 d 
S d = e × min  4e,  (3.9.1-6)
 10 

b e
Tirant - chaînage vertical

d Bie h
lle
co
mp
rim
ée

θ
Tirant - chaînage horizontal V

l
Vh Vh
l l
Figure 3.9-6  Équilibre de la force horizontale par une bielle de compression

3.9.2 Dispositions constructives


[EC8-1]
9.5.3-(3)
Les dimensions de la section transversale des chaînages doivent être ≥ 15  cm. Les
dispositions prises consistent en :
–– l’intégration de chaînages, horizontaux et verticaux, à l’intérieur d’une maçon-
nerie d’épaisseur de 20 cm ;

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182 | Choix de la structure résistante

–– l’exécution du chaînage ayant la même épaisseur que le mur dans un panneau


d’épaisseur de 15 cm.
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Les chaînages verticaux sont obligatoirement placés (Figure 3.9-7) :


–– aux bords de chaque mur de contreventement ;
–– aux bords libres de chaque élément de mur de la structure, éléments secondaires
compris ;
–– si nécessaire à l’intérieur des murs, primaires et secondaires, pour que l’espacement
entre chaînages ne dépasse pas 5 m ;
–– à chaque intersection entre murs de structure, primaires et secondaires, lorsque les
chaînages imposés par les règles ci-dessus sont distants de plus de 1,20 m.
Les chaînages horizontaux sont placés dans le plan du mur au niveau de chaque plan-
cher, du couronnement des combles, des fondations et de l’appui de la charpente en
tête de mur lorsqu’il n’y a pas de plancher à ce niveau. Leur espacement vertical ne
doit jamais être supérieur à 4 m.
On distingue les chaînages périphériques, situés à la périphérie du bâtiment, des chaî-
nages intérieurs, disposés en partie supérieure des panneaux de contreventement. Les
chaînages intérieurs sont prolongés jusqu’aux chaînages périphériques dans lesquels ils
sont ancrés.
Les chaînages horizontaux et verticaux (Figure 3.9-8) doivent être liés entre eux et [EC8-1]
9.5.3-(1)P
ancrés aux éléments du système structural principal. Afin d’obtenir une adhérence
effective entre les chaînages et la maçonnerie, le béton des chaînages doit être coulé
après exécution de la maçonnerie (Figure 3.9-7 d). La vibration du béton est indis-
pensable.
On peut considérer comme mur sans ouverture, donc pouvant participer comme tel [EC8-1/AN]
9.7.2-(1)
au contreventement, les murs (Figure 3.9-9) :
–– comportant de très petites ouvertures, d’au plus 0,04  m2, ces ouvertures étant
distantes des bords et des autres ouvertures d’au moins 1 mètre. La présence de ces
ouvertures ne conduit à aucun renfort particulier ;
–– comportant des ouvertures d’une surface inférieure à 0,80 m2 et entourées d’un
cadre en béton armé.
Sections des armatures longitudinales en aciers de classe B : [EC8-1]
9.5.3-(6)
–– ag S ≤ 2,00 m/s2 : 4 ∅ 10 pour les zones de sismicité 2, 3 et 4 (partiellement) ; 9.5.3-(9)

–– ag S > 2,00 m/s2 : 4 ∅ 12 pour les zones de sismicité 4 et 5 ;


–– diamètre de cintrage : 4 ∅ ou 5 ∅ ;
–– recouvrement : ≥ 60 ∅.

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Bâtiments en maçonnerie chaînée | 183

CV4
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CV3

CV1
CV2

CV5
CV5

a) b) CV1

Chaînage Chaînage Chaînage dans


c) CV2 apparent non apparent l’alvéole

d) CV5
Figure 3.9-7  a) Disposition d’ensemble des chaînages verticaux, b) CV1 : chaînage d’about de mur,
c) CV2 : chaînages d’angles, d) Mise en œuvre du béton après le montage du mur en maçonnerie

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184 | Choix de la structure résistante

Chaînages [EC8‑
Claus
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≤ 4,00

> 1,50 m2

≤ 5,00 Intersection entre


les murs de structure

Figure 3.9-8 Disposition des chaînages horizontaux et verticaux

Chaînages
0,20 × 0,20 ≥ 1,00

S<
0,80 m2 S > 1,50 m2

1,00
Figure 3.9-9 Murs avec ouvertures

➠ Note 3.45
Le minimum de quatre armatures se réfère aux chaînages les plus couramment utilisés. Il est possible
de retenir des chaînages ne comportant que trois barres, avec maintien de la section totale. De même,
dans le cas de sections de béton de chaînages plus importantes que les minima, il est possible
d’adopter un nombre d’armatures supérieur à quatre, à section d’acier équivalente en retenant des
diamètres d’armatures ≥ ∅ 8 mm.

Sections des armatures transversales en aciers de classe B : [EC8‑1]


9.5.3‑(7)
– ag S ≤ 2,00 m/s2 : ∅ 5/10 pour les zones de sismicité 2, 3 et 4 (partiellement) ;
– ag S > 2,00 m/s2 : ∅ 6/10 pour les zones de sismicité 4 et 5.

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Bâtiments en maçonnerie chaînée | 185

[EC8-1/NA]
Clause 9.5.3-(8)
La classe A peut être utilisée pour les aciers suivants :
–– les aciers qui ont un rôle d’aciers de montage tels que les cadres entourant les
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armatures longitudinales des chaînages ;


–– les aciers des dalles qui ne jouent qu’un rôle de portance sous charges gravitaires ;
–– les aciers de cisaillement à la jonction des dalles et des éléments de contrevente-
ment pris en compte dans le fonctionnement en diaphragme, à condition de
majorer de 40 % le coefficient gd pour leur calcul.
Les aciers verticaux de chaînage (4 ∅ 10, 4 ∅ 12) doivent être encerclés (Figure 3.9-10)
par les chaînages horizontaux à leur passage au travers des planchers. Le décalage des
joints verticaux (harpage) est conservé le long des bords verticaux du chaînage. La
réalisation des chaînages verticaux par coulage de béton dans les alvéoles d’éléments
spéciaux est admise à condition de harper les éléments de maçonnerie et de s’assurer
du remplissage effectif de ces alvéoles (monolithisme du chaînage).

Exemple

m
20 c

60 Ø 60 Ø
60 Ø
20
cm

Figure 3.9-10  Détails d’intersection des chaînages horizontaux en U (boucle) :


a) détail d’angle, b) détail d’un mur de façade et transversal

[ACEO 17]
p. 226
Les chaînages verticaux sont habituellement coulés à l’intérieur des réservations de
15 × 15 cm dans des blocs spéciaux (Figure 3.9-11) de terre cuite ou de béton. Ce
procédé de réalisation de chaînages doit absolument être vérifié pour chaque chaînage
vertical en pratiquant une ouverture dans les éléments situés en bas du chaînage.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 185 21/06/2019 16:54:33


186 | Choix de la structure résistante
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Figure 3.9-11  Blocs spéciaux pour chaînages verticaux

3.9.3 REX des maçonneries chaînées


Les chaînages horizontaux sont liaisonnés aux chaînages verticaux en leurs points de
croisement. Les chaînages périphériques sont rendus continus dans leurs angles par
recouvrement des armatures de 60 ∅ (Figure 3.9-9). Les chaînages intérieurs sont
prolongés jusqu’aux chaînages périphériques, dans lesquels ils sont ancrés.
La réalisation des chaînages efficaces nécessite dans les angles du plancher des ordres
précis de mise en place et de coulage ainsi que des précautions particulières de posi-
tionnement.
Les barres en recouvrement doivent être disposées pour éviter la « poussée-au-vide »
(Figure 3.9-14 b).
Les armatures longitudinales des chaînages verticaux sont rectilignes et rendues conti-
nues par recouvrement avec des attentes dont le positionnement doit faire l’objet
d’une attention particulière (Figures 3.9-16 et 3.9-17).

a) b)
Figure 3.9-12  a) Recouvrement avec boucles d’un chaînage horizontal intérieur
avec le chaînage périphérique par U disposés à l’horizontale,
b) Recouvrement moins efficace en disposant les U à la verticale

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Bâtiments en maçonnerie chaînée | 187
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a) b)
Figure 3.9-13  Recouvrement du chaînage périphérique aux angles
a) Bonne disposition : les barres en U encerclent les 4 barres verticales
b) Mauvaise disposition : les barres en U n’encerclent que 2 barres verticales

Poussée
au vide
60 Ø

a) b) c)
Figure 3.9-14  Recouvrement des chaînages horizontaux aux angles
a) Barres en attentes de recouvrement, b) Ce qui est fait,
c) Barres en recouvrement, bonne disposition.

En résumé, on peut donc disposer (Figure 3.9-15), pour recouvrement de 60 ∅, des


barres en U (boucle) ou en L (équerre).

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188 | Choix de la structure résistante

60 Ø 60 Ø 60 Ø 60 Ø
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60 Ø

60 Ø
60 Ø

60 Ø

60 Ø

60 Ø
a) b)
Figure 3.9-15  a) Recouvrement avec barres en boucles,
b) Recouvrement avec des barres en équerres : angle et partie courante

Figure 3.9-16  Les chaînages verticaux (attentes) doivent être alignés,


d’où l’importance du bon positionnement à partir des fondations

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Bâtiments en maçonnerie chaînée | 189
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a) b)
Figure 3.9-17  a) L’armature du chaînage périphérique doit se trouver de préférence à l’intérieur
des armatures du chaînage vertical, b) Mauvais positionnement du chaînage vertical

Les saignées dans les murs de contreventement en maçonnerie ne sont autorisées qu’à
la condition qu’elles soient prévues et localisées en élévation dans le dossier d’exécu-
tion
La profondeur de la saignée doit laisser intacte une épaisseur effective de l’élément au
moins égale à :
–– 3/4 de l’épaisseur initiale dans le cas des éléments du groupe 1 ;
–– 3/4 des parois dans le cas des éléments du groupe 2 et 3 ou 4.
En aucun cas les gaines ne doivent pas être placées (Figures 3.9-18 et 3.9-19) dans les
chaînages et linteaux.

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190 | Choix de la structure résistante
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Figure 3.9-18  Disposition interdite des gaines dans les chaînages verticaux

a) b)
Figure 3.9-19  a) Gaines au droit des attentes inférieures du chaînage vertical,
b) Gaines à la partie supérieure du chaînage vertical

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CHAPITRE 4

Analyse structurale

Rendre simple ce qui est complexe ; rendre clair ce qui est confus.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 191 21/06/2019 16:54:35


192 | Analyse structurale

4. Analyse structurale
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Ce n’est pas le calcul qui constitue la base de la résistance à l’action sismique mais
plutôt la fiabilité de la trilogie suivante : conception, dispositions constructives, exécu-
tion.
Le calcul dynamique se pratique par une approche itérative :
a) calcul statique et dynamique avec les appuis encastrés (Figure 4.1-5) et prédimen-
sionnement des fondations ;
b) détermination des rigidités des fondations superficielles ou profondes (voir § 5.4) ;
c) reprise du calcul de la structure avec l’introduction des rigidités et finalisation des
dimensions des fondations.

➠ Note 4.1
Dans la pratique courante, on utilise le cas a) en supposant que la raideur des fondations est suffisante
pour ne pas trop s’éloigner de l’hypothèse de l’encastrement.

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Avant de procéder à l’analyse | 193

4.1 Avant de procéder à l’analyse


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[JBM 03a]
§ AP
Il est nécessaire de rappeler certains aspects trop souvent minimisés, voire délibéré-
ment ignorés, qui mettent en évidence les limites d’appréciation de la sécurité et
d’application des règlements. Ces constats résultent essentiellement du REX, il
s’agit :
–– du caractère récent et souvent incomplet des informations disponibles sur les
mouvements sismiques forts et leurs effets sur certains types de constructions  ;
ainsi, un séisme bien enregistré et étudié peut mettre en évidence des particularités
jusqu’alors ignorées ou sous-estimées  : killer pulse (forte oscillation à basse
fréquence), comportement des assemblages soudés (Northridge  1994 et
Kobé 1995, Tableaux 2.1-1 et 2.1-2), comportement des structures à plancher-
dalle et poteaux (Mexico 1985 et 2017, Figure 4.1-1) ;

a) b) c)
Figure 4.1-1  Structures avec plancher-dalle : a) Mexico 19 septembre 1985 ;
Mexico 19 septembre 2017 : b) avant séisme, c) après séisme

–– de la primauté des apports du retour d’expérience, REX, sur l’analyse par le calcul ;
les enseignements obtenus après séismes « essais de bâtiments en vraie grandeur »
(Figure 4.1-2) sont autant de facteurs dont l’impact est permanent dans ce
processus de conception ;
–– de la répétition, pendant la durée de vie de l’ouvrage, des sollicitations sismiques
«  courantes  » qui peuvent mettre en évidence (REX) des insuffisances structu-
relles ;
–– du rôle fondamental de la conception d’ensemble et de détail dans l’efficacité de la
résistance à l’action sismique ;
–– du caractère tridirectionnel et du déroulement temporel (PGA, durée, gamme de
fréquences) du mouvement du sol (Figure 4.1-3) ;

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194 | Analyse structurale

Murs pleins en maçonnerie


Murs pleins en maçonnerie
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Façades vitrées auFaçades


RDC vitrées au RDC

a) b) c)
Figure 4.1-2  Torsion accidentelle d’axe vertical due à la présence des pignons pleins en maçonnerie,
non pris en compte dans les calculs (Tokachi Oki, Japon, 16 mai 1968)

1,25
8 1,00
6 0,75
vitesse longitudinale

4 0,50
0,25
Longitudinale

2
0,00
0
-0,25
-2
-0,50
-4
-0,75
-6 -1,00
-8 -1,25
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 - 1,25 - 0,75 - 0,25 0,25 0,75 1,25
- 1,00 - 0,50 0 0,50 1,00
Composante transversale vitesse transversale
Figure 4.1-3  Enregistrement du séisme de Bam (Iran) le 26 décembre 2003.
Prédominance de la composante longitudinale

–– de la transmission du mouvement sismique aux fondations, compte tenu des


phénomènes d’interaction à l’interface et des limites de capacités des liaisons
(décollement partiel, glissement, poinçonnement locaux Figure 4.1-4, etc.) ;
–– de l’hypothèse couramment admise d’un encastrement parfait de la fondation
dans un sol indéformable, dont tous les points sont animés du même mouvement
(voir Figure 4.1-5) ; hypothèse manifestement fausse pour les bâtiments de masse
importante construits sur des sols non rocheux (situation la plus courante) ;
–– de la caractérisation de l’action sismique par un spectre de réponse liée à l’utilisa-
tion de modèles élastiques linéaires de calcul, alors que le code parasismique
accepte un niveau d’endommagement significatif ;

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Avant de procéder à l’analyse | 195
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Figure 4.1-4  Poinçonnement du sol,
Turquie, Kocaeli (Izmit), 17 août 1999

Articulations

Encastrement
élastique
Encastrement Figure 4.1-5  La bonne hypothèse de
parfait l’encastrement élastique

–– de la détermination du coefficient de comportement dans le seul cas valable des


structures régulières qui peuvent être représentées par un oscillateur à un degré de
liberté (voir Figure 5.4-1) à l’horizontale ; le choix des valeurs des coefficients de
comportement étant empirique, on peut s’interroger sur la représentativité des
calculs linéaires pour constituer la base de la détermination des efforts sismiques ;
–– de la prudence de cette approche jointe à « l’empilement » des coefficients de sécu-
rité dans une démarche en plusieurs étapes qui constitue l’élément principal du
niveau de sécurité obtenu. On est en permanence confronté à l’interrogation sur
la « fiabilité de la démarche » et sans cesse à la recherche d’indicateurs de confiance.
[EC8-1]
4.3.1-(2)
–– de l’influence des éléments non structuraux (ENS) dont la présence est générale-
ment prise en compte de manière forfaitaire dans le calcul sismique :
–– leur raideur n’intervient pas dans la réponse du bâtiment,
–– leur masse est prise en compte dans l’analyse structurelle par l’intermédiaire
des masses liées aux charges permanentes.

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196 | Analyse structurale

4.2 Choix de la méthode de calcul


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Le calcul dynamique suppose la détermination (voir Tableau 4.2-1) de la réponse des


structures à la sollicitation sismique par la prise en compte des forces d’inertie mises
en jeu (celles-ci n’existant que pendant la durée du séisme), et qui sont proportion-
nelles à l’accélération. La connaissance à tout instant de l’état de contrainte en découle.
Les accélérations horizontales auxquelles sont soumises les diverses masses composant
une structure ne sont pas uniformes sur toute la hauteur du bâtiment. En première
approximation, on peut dire qu’elles sont proportionnelles aux déplacements des
différents points dans le mode fondamental de vibration : nulles au pied de la struc-
ture, et maximales au sommet.
On peut avoir une idée de leur distribution en imaginant le bâtiment retourné de 90°
dans le champ de la pesanteur (voir § 4.4.7.3) ; la déformée de la structure placée dans
cette position est semblable à celle du mode fondamental. Ainsi, les forces statiques
réputées « équivalentes » aux forces dynamiques permettent d’obtenir l’ordre de gran-
deur des sollicitations (voir § 2.4).
Le calcul linéaire de la réponse sismique est très utile car il permet de comprendre le
cheminement des efforts et permet d’identifier les éléments structuraux les plus sollicités.
Il est donc vivement recommandé de commencer le calcul sismique par une analyse
simplifiée par force latérales (voir § 4.3), ou de type « brochette » (voir § 4.5.6.1), qui
est un cas particulier de l’analyse modale, et ceci quelle que soit la régularité de la
structure (voir § 3.3).
Actuellement, deux méthodes sont utilisées pour le calcul de la réponse des structures
aux mouvements sismiques du sol : la méthode modale spectrale (l’action sismique est
définie par le spectre de réponse, § 1.7.2) et la méthode temporelle (l’action sismique
est définie par trois accélérogrammes), qui traduit mieux la réalité physique du char-
gement sismique.

➠ Note 4.2 : REX
Les sollicitations et déplacements calculés dans l’analyse modale-spectrale sont supérieurs à ceux
calculés en temporel.

Ainsi, l’appréciation des marges de sécurité effectivement obtenues par un dimension-


nement statique équivalent n’est possible que si l’on peut estimer le niveau réel des
déformations qui serait atteint dans des conditions proches de ruine (donc avec un
comportement fortement non linéaire).
Les non-linéarités peuvent avoir pour origines :
–– le sol (déformations irréversibles),
–– le matériau des éléments de structures (fissuration du béton, plastification des
armatures et des assemblages de charpente métallique),

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Choix de la méthode de calcul | 197

[VD 17] Tableau 4.2-1 Méthodes de calcul et domaine d’utilisation


§ 4.4
[EC8-1]
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4.3.3 Méthodes de calcul


Structures régulières Structures irrégulières
Actions sismiques
Par forces latérales Valeur de référence du coeffi-
Analyse statique linéaire cient q de comportement
Spectre élastique ou de calcul (voir § 1.10)
Modèle poutre, « brochette » –– Contrôle du calcul dynamique 3-D
Analyse modale simplifiée –– L’ordre de grandeur de sollicitations
Analyses linéaires

Spectre élastique ou de calcul –– Maîtrise des signes des sollicitations


Modale Valeur de référence du coeffi-
Valeur minorée du coefficient
Analyse dynamique linéaire cient q de comportement
q de comportement
Spectre élastique ou de calcul (voir § 1.10)
–– Spectres de plancher
Transitoire - linéaire –– Analyse fine des structures complexes
Analyse dynamique linéaire –– Utilisée pour éviter le « problème du signe » en absence
Accélérogrammes d’un mode prépondérant
–– Dispositifs d’appuis parasismiques
–– Calcul de rebouclage Tel Que Construit
Pushover
Analyse en poussée progres- –– Validation du rapport de sur-résistance µu ,
sive µ1
–– Identification des mécanismes plastiques
Analyse statique non linéaire
–– Étude de la robustesse de l’ouvrage
Spectre en déplacement
–– Détermination des marges sismiques
Analyses non linéaires

–– Entrechoquement, impact
–– Fluage, retrait
–– Études de marges
Transitoire - non linéaire
–– Vérification des exigences de stabilité
Analyse dynamique non
–– Chronologie des contraintes et des déplacements dans le
linéaire
temps
Accélérogrammes
–– Prise en compte des non-linéarités géométriques au contact
Lois de comportement des
sol-fondation : décollement, glissement
matériaux
–– Fissuration du béton armé
–– Variations thermiques
–– Présence d’amortisseurs

–– les liaisons entre la structure et le sol (décollement et glissement de fondations,


pieux sollicités à la traction),
–– la présence des éléments secondaires,
–– le facteur temps (dynamique),
–– le caractère aléatoire du chargement sismique.

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198 | Analyse structurale

4.3 Analyse par forces latérales,


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analyse statique
Le calcul statique des sollicitations sismiques par l’utilisation de coefficients sismiques
(voir formule 4.3-2) a été et reste largement pratiqué, en raison de simplifications qu’il
apporte par rapport au calcul dynamique, plus complexe.
Les coefficients sismiques sont les valeurs d’accélération statique qui, multipliés par les
masses, fournissent un système de forces d’inertie statiques dont l’action est supposée
équivalente à celle des véritables forces d’inertie dynamiques qui sollicitent la struc-
ture pendant le séisme.

➠ Note 4.3 : REX
La réglementation parasismique japonaise impose systématiquement un calcul statique par coeffi-
cients sismiques dans tous les cas, même pour les ouvrages à risque spécial (centrales nucléaires, [VD
notamment). La raison de cette exigence de l’approche par calcul statique est considérée au Japon § 4.
Ann
comme validée par l’expérience, compte tenu du grand nombre de bâtiments ainsi calculés qui ont [EC
bien résisté à des forts séismes. 4.3.
4.3.

➠ Note 4.4
Lorsque la structure est complexe et que l’analyse dynamique est effectuée à l’aide d’un modèle très
simplifié, les résultats peuvent être validés en comparant les fréquences propres et les masses effectives
obtenues à l’aide du modèle simplifié à celles résultant d’une extraction modale menée directement
sur le modèle tridimensionnel (voir § 4.4.6).

Dans de nombreux cas, pour l’étude dans une direction de séisme donnée, le compor- [VD 17]
§ 4.4.1
tement dynamique d’une structure est très bien représenté par son premier mode, § 2.2.3
§ 2.2.4
fondamental, dont la déformée est souvent proche de la déformée qu’aurait la struc- [EC8-1]
4.3.3.2.1-(2)
ture sous un chargement uniforme statique. La masse modale du premier mode repré-
sente, dans les cas simples, quasiment toute la masse totale (> 70 %) de la structure et
le système se simplifie, puisqu’il n’y a plus de combinaison de modes à effectuer. Les
masses modales négligées sont reportées sur le mode fondamental.
Ces exigences sont considérées comme satisfaites dans le sens stricto sensu du règle-
ment pour les bâtiments qui remplissent les deux conditions suivantes : [E
4
a) ils respectent les critères de régularité en plan et en élévation, [EC8-1]
4.2.3.2-(2, 3, 5)
b) ils présentent dans les deux directions des périodes de vibration T1 inférieures aux 4.2.3.2-(8)b

valeurs suivantes :
 4 ⋅ TC
T1 ≤  (4.3-1)
 2,0 s

Où Tc est la limite supérieure des périodes correspondant au palier d’accélération
spectrale constante.

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Analyse par forces latérales, analyse statique | 199

[FD 15]
Clause
➠ Note 4.5
4.3.3.2 La méthode d’analyse par forces horizontales est toujours applicable pour les structures pouvant être
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[EC8-1]
4.3.3.2
considérées comme ne comportant qu’un seul niveau de masse, quelle que soit la période propre du
mode fondamental.

➠ Note 4.6
Les structures, dont la période du mode fondamental est supérieure à 2,0 s, correspondent générale-
ment à des structures élancées pour lesquelles les contributions des modes de rang supérieur sont
localement prépondérantes et doivent être prises en compte.

➠ Note 4.7
Il est également possible de considérer que, pour les structures régulières en élévation comportant
deux niveaux de masse ou plus et dont la période propre du mode fondamental est comprise entre
4 TC et 2,0 s, la méthode d’analyse par forces latérales peut être appliquée en prenant en compte dans
les calculs une période de 4 TC.

[VD 17]
§ 4.4.1.1
La période du mode fondamental peut être déterminée d’une manière approchée
Annexe G1 (EC8), par le REX (voir § 2.2), ou encore par la méthode de Rayleigh.
[EC8-1]
4.3.2.2-(1)P
4.3.3.2.2-(2,3)
L’effort tranchant à la base, Fb, est déterminé, pour chaque direction principale dans
laquelle le bâtiment est analysé, au moyen de l’expression suivante :
Fb = S d ⋅ m ⋅ λ (4.3-2)
où :
Sd = ordonnée du spectre de calcul pour la période T1 (voir formules 1.8.2-11,
-12, -13, -14),
m = masse totale du bâtiment, au-dessus des fondations ou du sommet d’un
soubassement rigide,
l = 0,85 si T1 ≤ 2TC et si le bâtiment a plus de deux étages,
2)
l = 1,00 dans les autres cas.
Le coefficient de correction l traduit le fait que, dans les bâtiments d’au moins trois
étages avec des degrés de liberté de translation dans chaque direction horizontale, la
masse modale effective du premier mode (fondamental) est inférieure, en moyenne de
15 %, à la masse totale du bâtiment.
[EC8-1]
4.3.3.2.3-(3)
Lorsque le mode fondamental est déterminé de manière approximative en supposant
3, 5) que les déplacements horizontaux croissent linéairement (structures à voiles) suivant
b
la hauteur (Figure 4.3-1), les forces horizontales Fi sont données par l’expression :
z i ⋅ mi
Fi = Fb (4.3-3)
∑ z j ⋅ mj
où :
zi, zj sont les hauteurs des masses  mi, mj au-dessus du niveau d’application de
l’action sismique (fondations ou sommet d’un soubassement rigide).

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200 | Analyse structurale

Zi
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Zi
hi
H
Z2
h2

Z1
h1

Figure 4.3-1  Déformée simplifiée du mode fondamental

Les forces horizontales Fi ainsi déterminées sont distribuées entre les éléments de
contreventement en supposant les planchers rigides dans leur plan et en tenant compte
de l’effet de torsion.

➠ Note 4.8 [EC8-1]
4.3.3.2.4-(1)
Pour les bâtiments irréguliers, la prise en compte de la torsion d’axe vertical implique l’augmentation
d’environ 30 % (c = 0,5 L, voir § 4.4.5) des efforts pour les contreventements situés en rive.

➠ Note 4.9
En phase d’avant-projet, on peut utiliser la méthode par forces latérales même pour les structures
irrégulières à condition d’effectuer une analyse modale en phase d’exécution. En effet, le principal
défaut du calcul statique est qu’il ne permet pas de détecter les zones sensibles de la structure dans
lesquelles des accumulations de contraintes sont susceptibles de se produire dans des situations dyna-
miques.

Parmi les modélisations simplifiées, on rencontre le cas des modèles représentés par
des masses concentrées aux centres de gravité des planchers et par des éléments de
raideur de type poutres représentant les raideurs inter-niveaux, entre deux planchers
successifs. Ces modèles, dits modèles « brochettes » (voir § 2.3 et § 4.5.6.1), peuvent
être utiles pour évaluer le comportement dynamique global des bâtiments, dans le cas
où la structure serait suffisamment régulière et monobloc. Cependant, ces modèles
simplifiés peuvent être utilisés pour l’estimation des sollicitations en phase en d’avant-
projet.

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Modélisation aux éléments finis (EF) | 201

4.4 Modélisation aux éléments finis (EF)


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4.4.1 Comment construire les modèles ?


[VD 99]
§ 5.1.1
L’action sismique intéresse globalement l’ouvrage, sans distinction artificielle entre les
différentes parties de structures qui peuvent la composer et sans distinction entre les
matériaux constitutifs. Sans distinction, non plus, de la manière dont a été fait le
modèle.
Plusieurs raisons incitent à cette démarche de modélisation :
–– tout d’abord, cela force le calculateur à établir clairement et à estimer les interrela-
tions sous-jacentes ;
–– ensuite, la confiance aveugle dans l’intuition, surtout dans le domaine de la dyna-
mique, peut amener à une mauvaise appréciation du vrai comportement de la
structure sous l’action sismique ;
–– de plus, l’interaction avec le sol, l’interaction avec le voisinage, l’interaction avec
les éléments non structuraux, donc des relations « marginales » qui ne sont que
quelques éléments d’un modèle global, doivent être testées et validées, afin d’ap-
précier leur véritable incidence, ce qui n’est pas fait dans la démarche intuitive.
1)
A priori, tout modèle est faux ! Les logiciels, aussi indispensables soient-ils, comparti-
mentent et découpent inévitablement la réalité en la modélisant. C’est précisément
parce qu’on s’abrite d’emblée derrière cette fausse sécurité qu’apporte, croit-on, la
modélisation, que le danger guette. On ne travaille jamais sur un modèle originel mais
sur un modèle simplifié, linéarisé.
La modélisation n’est pas la réplique exacte de la réalité. Le processus de modélisation
implique la connaissance :
–– des caractéristiques des matériaux et les conséquences de leur variabilité sur le
comportement de la structure ;
–– des conditions aux limites, telles que les caractéristiques dynamiques du sol (voir
§ 1.7) ;
–– de la structure et des interactions avec le sol ;
–– des chargements (actions) et les combinaisons avec la hiérarchie correspondante
(voir § 1.9) ;
–– des conditions de liaison entre éléments de structure (exemple  : encastrement
entre les murs et entre les murs et les planchers alors que la boîte d’attentes qui
constituera cette liaison ne dispose pas des sections d’armatures nécessaires ou sera
mal positionnée).

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202 | Analyse structurale

Le modèle de structure étant le point de passage obligé entre les actions et les sollici-
tations, on s’interroge normalement sur sa « robustesse », donc sur les écarts, les incer-
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titudes et les erreurs qui peuvent avoir une influence sur la validité des résultats.
Trop souvent, on présente le calcul comme une phase essentielle, voire unique, de
l’étude de l’ouvrage.
En réalité, la conception et la construction d’un ouvrage comprend  : une analyse
environnementale (site et sol), une analyse fonctionnelle (habitations, bureaux, écoles,
établissement de santé, processus industriel, etc.), le choix de la structure et du maté-
riau, la modélisation / simulation numérique, le calcul des éléments structuraux, les
plans d’exécution et la qualité de l’exécution.
Phase essentielle pour l’étude de la réponse au séisme, la modélisation doit représenter
les raideurs, les masses et la capacité de dissipation d’énergie de tous les éléments
déterminant la réponse dynamique. Par ailleurs, elle doit tenir compte en particulier :
–– des effets de l’interaction sol-structure (voir § 5.4) ;
–– des effets dynamiques des poussées des terres ;
–– de l’action sismique ressentie par un équipement dépendant fortement de la struc-
ture qui le supporte. Le mouvement sismique du sol est typiquement amplifié par
la structure-support, avec un degré d’amplification qui augmente généralement
avec la hauteur.

➠ Note 4.10
L’accélération subie par un équipement est généralement calculée à partir de spectres transférés,
traduisant la modification du mouvement sismique du sol.

Si le calcul des masses et de leur position peut être effectué avec une bonne précision,
par contre, celui des raideurs est souvent très approché :
–– dans le cas des constructions en béton armé, les inerties des sections sont modi-
fiées par la fissuration et il existe une imprécision sur la valeur des modules et des
largeurs des tables de compression ;
–– pour les ossatures métalliques, le calcul des raideurs est plus précis, mais, dans le
cas des charpentes boulonnées, une erreur est introduite par le jeu dans les assem-
blages ;
–– quel que soit le type de structure, il faut tenir compte de l’imprécision souvent très
importante des caractéristiques dynamiques du sol. La modélisation du sol est
faite à partir d’une monocouche équivalente à plusieurs couches (multicouches)
de caractéristiques différentes. Étant donné cette variabilité, il est d’usage de para-
métrer le module dynamique du sol et de prendre l’enveloppe des résultats (voir
§ 1.7.2). Plus les caractéristiques des différentes couches sont contrastées, plus le
paramétrage doit être étendu. A contrario, dans le cas d’un sol de fondation
homogène, on peut retenir une valeur unique du module dynamique ;

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Modélisation aux éléments finis (EF) | 203

–– enfin, une autre difficulté peut apparaître alors : l’article 5.4.1.2.5 ne concerne pas
les murs secondaires et, par ailleurs, l’article 4.2.2-(4) stipule que la raideur des
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murs secondaires (négligés dans les calculs ne doit pas dépasser 15 % de la raideur
totale (voir § 3.6 et note 3.14, choix implicites et explicites). Un certain nombre
de membres de la commission de normalisation (CN/PS) pensent que la limite de
15 % n’est pas une condition sine qua non, mais qu’elle est une limite associée au
respect de la règle consistant à négliger dans le calcul la rigidité des éléments
secondaires. Cette lecture du texte conduit alors à envisager un double calcul :
–– dans le premier, les efforts sismiques sont calculés en prenant en compte la
structure primaire et les éléments structuraux secondaires ;
–– dans le second, les efforts calculés précédemment sont injectés dans la struc-
ture primaire seule.
Compte tenu de toutes ces imprécisions, il est donc inutile de détailler excessivement
un modèle dans le seul but de restituer la raideur de la structure ; par contre, il faut
prévoir un nombre suffisant de masses concentrées, ce qui, dans la plupart des cas,
donne la limite des simplifications admissibles pour le modèle.
Le processus de modélisation n’est pas pour autant abouti, faut-il encore acquérir la
conviction de sa fiabilité, en éliminant par autocontrôle les possibles erreurs concer-
nant :
–– la géométrie,
–– les caractéristiques des matériaux,
–– les masses et les chargements,
–– les conditions aux limites en validant l’interaction avec le sol,
–– l’application des cas de charges simples : accélération unitaire dans chaque direc-
tion.
Les paramètres à prendre en compte dans les calculs sont explicités au Chapitre 1,
«  Note d’hypothèses générales  ». Les approximations introduites lors du choix des
hypothèses et du modèle de calcul, ainsi que la variation des divers paramètres, ont des
conséquences sur les résultats dont il faudra apprécier l’incidence sur le fonctionne-
ment réel de la construction et maîtriser en conséquence les résultats du calcul dyna-
mique (voir § 4.5.4).
Il faut donc que la modélisation soit faite non seulement en fonction des hypothèses
de calcul et de la nature de l’ouvrage, mais aussi et surtout en fonction des résultats
recherchés.
Les logiciels de calcul actuels peuvent traiter facilement des modèles de grande taille
et disposent en général d’aides à la modélisation, ce qui peut laisser croire que l’étape
de la modélisation est moins cruciale qu’autrefois.

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204 | Analyse structurale

En réalité, cette étape est essentielle, car elle implique un certain nombre de choix liés
à la finalité du calcul (résultats) et à la nécessité d’adopter des hypothèses simplifica-
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trices.

4.4.2 Modélisation des structures


Cette étape de modélisation conditionne en outre les possibilités pratiques d’optimi- [VD 17]
§ 4.3
sation de la conception ; en fonction de la spécificité du projet, on peut procéder en [JBM 03c]
§ 1.1.4
deux étapes (voir § 4.5.6) :
–– calcul sismique dynamique sur un modèle relativement simple (brochette), dont
on déduit un champ de forces statiques réputées équivalentes à l’effort des actions
sismiques ;
–– vérification de la structure au moyen d’un modèle statique détaillé prenant en
compte la totalité des cas de charges, y compris le séisme.

➠ Note 4.11 REX
En pratique, le cas courant est le modèle aux éléments finis direct mais qui est repris plusieurs fois en
fonction de l’analyse des résultats.

La construction de modèles simples, suffisamment représentatifs du comportement


réel, est en général plus difficile que celle des modèles complexes. En dehors du cas des
bâtiments réguliers, où des modèles « brochettes » peuvent être facilement construits
en suivant quelques règles simples, la définition de tels modèles fait appel au bon sens
de synthèse mécanique.
Les modèles très détaillés sont normalement réservés au stade final des études, quand
les caractéristiques de la structure sont considérées comme définitives.
Si le calcul sismique doit fournir directement les données permettant la combinaison
(voir § 1.8) avec les autres cas de charge et la vérification détaillée de la structure, il
faut choisir un modèle suffisamment fin dont l’objectif de la modélisation est :
–– de conduire l’analyse statique, modale et spectrale des structures ;
–– de déterminer pour chacun des éléments structurels du bâtiment et sous chacun
des cas de charges élémentaires statiques et sismiques le torseur enveloppe des
sollicitations (Fx, Fy, Fz, Mx, My, Mz).
Le maillage (Tableau 4.4-1) doit être suffisamment fin (nombre et taille d’élément du
maillage), en particulier là où l’on prévoit des fortes contraintes. Un maillage très
lâche peut conduire à des résultats erronés. En revanche, un maillage fortement dense
nécessite beaucoup de temps du calcul sans qu’il soit, a priori, plus précis qu’un mail-
lage raisonnablement dense.

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Modélisation aux éléments finis (EF) | 205

Barres rigides
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Linteau

Coques
Barre rigide

Coques

Poteau, élément
sismique primaire

Figure 4.4-1  Modélisation d’un linteau et d’un poteau support d’une poutre-voile

Tableau 4.4-1 Pratique de la modélisation : synthèse

Type d’élément
Éléments à représenter Commentaires
adapté
Sol Ressort Interaction sol-structure
Coque
Dalles Négliger les petites ouvertures < 0,50 m
Maille 0,50 m
Voiles en béton armé En fonction de l’épaisseur des murs, introduc-
Coque
Murs en maçonnerie chaînée tion des barres de raideur infinie (Figure 4.4-4)
Pour obtenir l’encastrement, prolonger sur le
Linteaux* (Figure 4.4-1) Poutre, barre
voile avec 2 nœuds
Type d’élément
Éléments à représenter Commentaires
adapté
EF coque pour les poutres avec une allège et/ou
retombée importante : cas des façades ajourées
Poutres Poutre, barre, coque ➠ Note 4.12
Il faut un maillage très fin pour restituer la
raideur réelle de l’élément
Poteaux BA
Poutre, barre
Éléments CM
Portiques avec En cas d’ouverture importante, le panneau est
Poutre, coque
panneaux de maçonnerie négligé (Figure 4.4-11)
* Le meilleur moyen pour assurer l’encastrement des linteaux dans les éléments de coque est de
prolonger, de chaque côté, la barre représentant le linteau par une barre jusqu’aux nœuds voisins
(Figure 4.4-1). Les barres en prolongement doivent être très rigides pour ne pas modifier la longueur
de flexion du linteau.

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206 | Analyse structurale

Il faut éviter les éléments finis aplatis, sources d’imprécision de calculs (Figure 4.4-2).
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La disposition des EF doit être faite afin d’éviter les nœuds instables « boutonnières »
(Figure 4.4-3).

Figure 4.4-2  Éviter les EF aplatis

Figure 4.4-3  Mauvaise connexion des EF, nœuds « boutonnières »

Si la modélisation est faite avec les valeurs entraxes des éléments, en négligeant ses [VD 17]
§ 4.3.1.9
dimensions (épaisseur du voile, largeur poteau, hauteur poutre, etc.), alors on confère
au bâtiment une raideur plus faible qu’elle n’est en réalité. Si cette modélisation peut
être acceptable pour des épaisseurs ≤ 30 cm, au-delà il est conseillé d’introduire des
éléments de rigidités infinies (Figure 4.4-4).
Éviter l’écueil d’une précision illusoire du modèle (Figure 4.4-5).
La modélisation du radier et l’exploitation qui en résulte peuvent être faite par deux
approches :
a) On définit un nœud unique au centre du radier (Figure 4.4-6) ; ce nœud est relié
par des liaisons rigides à tous les nœuds de départ de la structure porteuse. Cette
modélisation permet de traduire correctement les trois degrés de liberté de trans-
lation et de rotation. Il faut faire, par la suite, une modélisation spécifique pour le
radier.

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Modélisation aux éléments finis (EF) | 207
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Éléments de rigidité infinie Éléments de rigidité infinie

≥ 30 cm ≥ 30 cm

a) b)
Figure 4.4-4  Disposition des barres de raideur infinie au droit du croisement des éléments

Figure 4.4-5  Simplifications admises dans la modélisation d’un plancher

Liaisons
rigides

Figure 4.4-6  Modélisation de l’ISS par un ressort unique

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208 | Analyse structurale

b) Le radier est décomposé en éléments finis de plaque ou de coque (Figure 4.4-7).


Le sol est représenté par des ressorts en translation liés à chaque nœud. Les ressorts
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en rotation sont transformés en ressorts de translation par division avec l’inertie


du radier.

Figure 4.4-7  Modélisation de l’ISS par ressorts repartis

Bien que la modélisation globale en éléments finis de la structure et du radier permette


d’obtenir les efforts sollicitant le radier, il faut effectuer une modélisation spécifique
pour introduire son poids propre et éventuellement la sous-pression d’eau.

4.4.3 Incidences dues aux remplissages en maçonnerie


La raideur des éléments non structuraux concerne principalement les remplissages en [VD 17]
§ 2.1.1
maçonnerie des structures en portiques. L’Eurocode 8 donne une définition explicite § 2.5.2
§ 4.3.5
des ossatures avec remplissage en maçonnerie : § 5.4.4

–– sont construits après le décoffrage de l’ossature en béton, [JBM 03c]


p. 55
–– sont en contact avec l’ossature sans joints et sans connecteurs, [EC8-1]
4.3.6.1-(1)P
4.3.6.1-(2)
–– sont en principe considérés comme des éléments non structuraux.
Dans le cas d’un contreventement assuré par des murs en béton armé ou en général, [VD 17]
§ 2.5.2
des contreventements rigides quelle que soit leur constitution, l’effet des remplissages [EC8-1]
4.3.1-(2)
sur le comportement dynamique peut généralement être négligé. 4.3.1-(6)
4.3.6.3
Dans les autres situations, ce qui est notamment dans le cas des portiques métalliques [FD 15]
4.3.1-(8)
ou en béton armé, le modèle doit tenir compte de la présence des murs de remplissage,
bien que considérés comme éléments non structuraux, dans la réponse de la struc-
ture :
a) les actions sismiques sont calculées en considérant dans la modélisation la struc-
ture primaire (voir § 3.6) seule, mais avec toute la masse des remplissages ;

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Modélisation aux éléments finis (EF) | 209

b) les actions sismiques sont calculées en considérant dans la modélisation la struc-


ture primaire, mais avec la position définitive des panneaux de maçonnerie et
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donc de la rigidité qu’ils pourraient apporter.

[VD 17]
§ 2.1.1
➠ Note 4.13
§ 2.5.2 L’apport de rigidité des maçonneries est de nature, d’une part à augmenter les accélérations, et, en
conséquence, les sollicitations d’ensemble, d’autre part à induire localement des concentrations
d’efforts dans les éléments de structures les encadrant (cisaillement des poteaux et des poutres).

[VD 17]
§ 4.3.5
Enfin, il faut en tenir compte lors de l’établissement des modèles des incertitudes de
[EC8-1] comportement des panneaux de maçonnerie :
4.3.6.2
a) dues à la variabilité des propriétés mécaniques :
–– endommagement des panneaux sur toute la hauteur pour une partie du bâti-
ment, par exemple un pignon : importante torsion d’axe vertical à modéliser
en conséquence ;
–– endommagement des panneaux seulement au rez-de-chaussée  : transforma-
tion en niveau « transparent ».
b) dues aux phases d’exécution :
–– introduction des murs de remplissage seulement au niveau du rez-de-chaussée
(Figure 4.4-8) pour servir de locaux provisoires de chantier : modification de
la réponse du bâtiment ;
–– mise en œuvre des murs de remplissage à tous les niveaux (Figure 4.4-9) sauf
au rez-de-chaussée : fonctionnement en niveau transparent.

➠ Note 4.14
Il y a lieu d’apprécier quelles phases d’exécution (transitoires) sont à considérer dans le calcul parasis-
mique.

Figure 4.4-8  Conséquences de la disposition des murs de remplissage uniquement au rez-de-


chaussée : déformation excessive des niveaux supérieurs. (Algérie, Boumerdès, 21 mai 2003)

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210 | Analyse structurale
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Figure 4.4-9  Fonctionnement en rez-de-chaussée « transparent » dû


aux murs de remplissage aux niveaux supérieurs (Turquie, Kocaeli, 17 août 1999)

Les panneaux de remplissage en maçonnerie comportant des ouvertures doivent être [CS 15]
§ 3.2.4.14
négligés dans la modélisation des portiques (Figure 4.4-10).

b e

Bie
lle
co
mp
rim h
ée

l
a)

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Modélisation aux éléments finis (EF) | 211
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Bie
co lle
mp
rim
é e

l
b)
Figure 4.4-10  Divers tracés des bielles de compression ne pouvant se former à cause des ouvertures

Cependant, une ouverture située à une distance minimale de 30 cm (Figure 4.4-11)


permet la formation de la bielle de compression et donc la présence du panneau a une
incidence sur la réponse du portique.

Mi
n.
30
cm

Bie
lle h
co
mp
rim
ée
b

Figure 4.4-11  Possible formation de la bielle

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212 | Analyse structurale

4.4.4 Modélisation des masses


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En plus du poids propre « automatique » déterminé à partir des plans d’exécution


auxquel s’appliquent les poids spécifiques, on prend en compte les charges perma-
nentes (cf. § 1.2) et les charges d’exploitation (cf. § 1.3).
Le nombre et la distribution des masses et des éléments de liaison doivent permettre
une représentation correcte des modes de vibration.
Dans une direction horizontale, les modes propres excités correspondent en général à
des déplacements verticaux faibles par rapport aux déplacements horizontaux  ; on
n’introduit donc pas d’erreur notable en concentrant les masses au niveau des plan-
chers, considérés comme rigides dans leur plan.
Pour les hauteurs courantes, on accepte une modélisation réaliste qui consiste à
affecter la masse des éléments verticaux à moitié sur le plancher supérieur et à moitié
sur le plancher inférieur.

➠ Note 4.15
Si la masse propre de la structure est directement introduite au moment de la modélisation, par
contre il ne faut pas oublier de compléter avec les charges permanentes, les charges d’exploitation et
les masses des éléments non structuraux.

Dans la majorité des cas, les éléments non structuraux et les équipements sont repré-
sentés par leur masse. Cependant, dans le cas des équipements de masse importante et
ayant un supportage assez souple, se pose la question du couplage dynamique avec la
structure porteuse, principale.
Une règle couramment utilisée dans l’industrie nucléaire consiste (Figure 4.4-12) : [JBM 03c]
§ 1.1.4
–– à négliger le couplage si le rapport de masse est inférieur à 1 % ;
–– à le prendre en compte si le rapport de masse est supérieur à 10 % ;
–– à le prendre aussi en compte, pour des rapports de masse compris entre 1 et 10 %,
si le rapport des fréquences est compris entre 0,8 et 1,25.
La prise en compte du couplage dynamique tend en général à atténuer la réponse de
la structure principale car, s’il y a coïncidence des fréquences, la structure secondaire
se comporte en amortisseur dynamique, c’est-à-dire qu’elle mobilise pour sa vibration
propre une part importante de l’énergie vibratoire totale.
Ce principe est utilisé dans les immeubles de grande ou de très grande hauteur pour
réduire leurs mouvements dynamiques, dus au vent ou au séisme, en installant au
sommet une masse de l’ordre de 0,2 à 0,4 % de la masse totale, dont l’accrochage est
conçu pour assurer la coïncidence des fréquences.

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Modélisation aux éléments finis (EF) | 213
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100

Rapport de masse %
10
Couplage
requis
1
Couplage non requis

0,8 1 1,25 Rapport de fréquence


Figure 4.4-12  Critères de couplage dynamique

4.4.5 Torsion accidentelle d’axe vertical


[VD 17]
§ 1.8.7
Le centre de torsion (également appelé centre de rigidité) est le centre de gravité des
[FD 15] raideurs. La position du centre de torsion ou excentricité naturelle se déduit, lors de
Clause
4.3.3 la modélisation, des positions relatives des différents éléments de contreventement.
Le centre de gravité G des masses mi est le lieu d’application de la résultante des efforts
sismiques. Ainsi, il en résulte une excentricité structurale correspondant à la distance
entre les centres de torsion T et de masse G, ceci est implicite au modèle de calcul de
la structure.
D’autre part, on a un ensemble de phénomènes, comme la non-uniformité du mouve-
ment du sol, la variabilité des masses prises en compte et la non-simultanéité des plasti-
fications des éléments de contreventement. Ces phénomènes sont pris en compte
forfaitairement (et obligatoirement) par une excentricité accidentelle (ou additionnelle).
[EC8-1]
4.3.2-(1)P
À l’excentricité naturelle on doit donc rajouter la torsion accidentelle d’axe vertical eai
qui, dans le cas général, s’écrit :
eai = ±0,05Li (4.4.5-1)
avec :
Li = dimension du plancher perpendiculaire à la direction de l’action sismique
La torsion accidentelle englobe la rotation du sol et les incertitudes sur les rigidités et
les masses de l’ouvrage.
[VD 17]
§ 2.2.3
Cette torsion est d’autant plus importante que le bâtiment est allongé1 (Figure 4.4-13).
[EC8-1] Au-delà du rapport longueur/largeur supérieur à 4, la forme en plan doit être consi-
4.2.3.2-(5)
dérée comme irrégulière.

1. Code ASTER, NECS : Yury SCHAPAREVICH, Tiphaine DANGUY

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214 | Analyse structurale
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Figure 4.4-13  Torsion d’axe vertical pour un bâtiment allongé

Dans le cas particulier d’une répartition symétrique du contreventement et de la [EC8-1]


4.3.3.2.4-(1)
masse, les effets de torsion accidentelle peuvent être pris en compte en multipliant les
effets des actions dans chaque élément de contreventement par :
χ
δ = 1 + 0,6 (4.4.5-2)
Le
avec :
c = distance en plan de l’élément considéré au centre de masse du bâtiment,
mesurée perpendiculairement à la direction de l’action sismique ;
Le = distance entre deux éléments extrêmes mesurée perpendiculairement à la
direction de l’action sismique.
Pour c = 0,5 Le, on a d = 1 + 0,30, soit une augmentation de 30  % de l’action
sismique pour les voiles d’extrémités.
Le but étant d’estimer les effets maximaux de cette torsion accidentelle, il n’est géné-
ralement pas nécessaire de faire varier le signe de l’excentricité d’un niveau à l’autre.
Pour chaque direction de calcul, il suffit d’appliquer le même signe à tous les niveaux
pour obtenir un extrema. Ceci conduit à quatre situations différentes pour les deux
directions.

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Modélisation aux éléments finis (EF) | 215

4.4.6 Prise en compte de la précontrainte


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La précontrainte est de plus en plus utilisée dans le renforcement parasismique. Pour


comprendre la prise en compte de cette sollicitation externe, on propose la démarche
suivante2 :
–– modélisation du bâtiment y compris les confortements : déformée du bâtiment,
torseur global à l’encastrement, torseurs dans les confortements ;
–– modélisation du confortement seul avec les masses rapportées concentrées ;
–– calcul du ferraillage du plancher aux éléments finis : détermination de l’effort de
précontrainte pour « attacher » les confortements et diffusion dans le plancher ;
–– modélisation globale du bâtiment intégrant le renforcement de précontrainte,
correction du module d’élasticité : E » Edy ;
[EC2-1-1]
6.7
–– vérification locale de l’incidence de la précontrainte en pression localisée.

4.4.7 Validation des modèles aux éléments finis, 3D


1)
[CS 15]
§ 5.1.1.1
Les modélisations permettent de représenter les structures de façon détaillée, elles
peuvent cependant, par leurs grandes complexités et leurs grandes dimensions (grand
nombre de degrés de liberté), être à l’origine de non-conformités préjudiciables pour
le reste de l’étude.
Il s’agit de proposer une méthodologie à suivre, afin de contrôler la pertinence d’un
modèle de calcul au fil de la modélisation. Pour éviter la reprise d’un modèle suite à
un défaut identifié à un stade avancé de l’étude, il est important de procéder avant les
calculs (voir § 4.5) à un ensemble de vérifications pour apprécier la qualité du modèle.
Il s’agit donc de définir les étapes à suivre à l’avancement de la modélisation pour
garantir un modèle exploitable et sans erreurs, ainsi que de contrôles à mener sur le
modèle complet.

4.4.7.1 Maillage
Il faut porter une attention particulière au mailleur automatique lorsque la géométrie
d’une structure est complexe. Il faut savoir imposer au mailleur un certain nombre de
contraintes, notamment la taille et la forme des éléments finis. La forme des éléments
finis est primordiale pour la précision des résultats. Il est tentant de prendre en compte
toutes les singularités d’un bâtiment (petites ouvertures dans les voiles, décalage des
lignes moyennes de certains éléments…), mais il faut avoir en tête que les mailleurs
automatiques génèrent alors des éléments le plus souvent triangulaires dont les
« rapports de forme » sont trop importants (voir Figure 4.4-2) ; attention aussi aux
nœuds instables, qui peuvent provenir d’une mauvaise maîtrise du mailleur automa-

2. Alex Telemaque, Antilles Études.

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216 | Analyse structurale

tique (voir Figure 4.4-3). Finalement, il faut vérifier que le modèle produit est bien
conforme aux plans de la structure étudiée (Figure 4.4-14) suivant la procédure mise
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en place par NECS avec le code ASTER.

Modélisation

Coffrage

Figure 4.4-14  Superposition3 du modèle EF sur le plan de coffrage :


non-conformités identifiées (approximations ou erreurs)

4.4.7.2 Vérification du poids propre en cours de modélisation4


Il est vivement conseillé de lancer plusieurs séquences successives de calcul du modèle
sous poids propre à différentes étapes de la modélisation. Ceci permet d’identifier et
de corriger d’éventuelles erreurs de modélisation à l’avancement, par exemple à chaque
ajout d’un étage à la structure.
Dans Advance Design (voir §  7.7.1), il est possible de lancer un calcul dès que le
modèle comporte :
3. Procédure de vérification du modèle mise en œuvre par NECS avec le code ASTER.
4. Suivant la procédure et l’exemple de validation sous assurance qualité, mise en place par GRAITEC /
Advance Design.

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Modélisation aux éléments finis (EF) | 217

–– des appuis,
–– des éléments (filaires ou surfaciques),
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–– un cas de charge.
Ainsi, il peut être judicieux de lancer une séquence de calcul sous poids propre qui est
générée automatiquement par le logiciel et ne demande donc pas de temps de modé-
lisation complémentaire :
• après avoir modélisé les appuis et les éléments porteurs du 1er niveau, on peut
remarquer (Figure 4.4-15) le problème de connexion entre deux voiles du
1er niveau ;

Figure 4.4-15  Vérification sous poids propre des éléments porteurs du 1er niveau ;


problème de connexion entre deux voiles

• après avoir ajouté le plancher haut du 1er niveau et les porteurs du 2e niveau, on
remarque la déformée de la dalle (Figure 4.4-16), qui indique une absence de
porteur sur une rive ; au concepteur ensuite de déterminer si cela correspond au
projet ou est dû à une erreur de modélisation ;

Figure 4.4-16  Vérification sous poids propre des éléments porteurs du 2e niveau ;


problème de connexion d’appui de la dalle en rive

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218 | Analyse structurale

• après avoir ajouté le plancher haut du 2e niveau et les porteurs du 3e niveau, on


remarque (Figure 4.4-17) la bonne connexion des éléments verticaux et la bonne
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connexion entre les planchers et les porteurs.

  
Figure 4.4-17  Vérification sous poids propre des éléments porteurs du 3e niveau

En respectant cette façon de procéder, l’utilisateur parvient progressivement à un


modèle complet ne comportant aucune erreur (Figure 4.4-18).

   
Figure 4.4-18  Vérification du modèle complet

Ces séquences de calcul successives ont pour but :


–– de s’assurer que le modèle ne comporte aucune erreur : les erreurs de calcul les plus
grossières (mauvaise connexion entre éléments, instabilités…) ne permettent
généralement pas au calcul d’aboutir  ; le simple fait d’obtenir des résultats, de

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Modélisation aux éléments finis (EF) | 219

surcroît avec un ordre de grandeur cohérent, est donc bon signe pour la suite de la
modélisation ;
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–– de contrôler la déformée du modèle sous son poids propre  : des déplacements


aberrants sous poids propre doivent alerter l’utilisateur et peuvent provenir d’une
mauvaise définition des matériaux, des sections ou des unités de chargement.
Il est dans l’intérêt de l’utilisateur de détecter ce type d’erreur au début de la modéli-
sation, lorsque la structure ne comporte encore que peu d’éléments, plutôt que sur un
modèle comportant déjà plusieurs niveaux. Ceci est tout particulièrement vrai lorsque
la structure comporte des étages similaires. L’utilisateur est alors amené à dupliquer un
étage existant (avec les éventuelles erreurs qu’il comporte) et se retrouve très vite avec
plusieurs dizaines d’erreurs, qui sont en fait les mêmes erreurs, répétées d’un étage à
l’autre.
Finalement, il faut aussi vérifier la masse totale du bâtiment, égale à :
l’ordre de grandeur des masses/m2 (voir § 2.3)
×
la surface du plancher
×
le nombre d’étages
Cette masse totale est à comparer au tableau « masses totales excitées », fourni à l’issue
de tout calcul modal et à la somme des actions aux appuis.

➠ Note 4.16 REX
Le problème le plus fréquent dans les modèles est l’erreur sur la masse, du fait de valeurs de densité
ou de chargement erronés, de coefficients de masse partielle oubliés ou encore de la prise en compte
des volumes de structure communs (cas de structure comportant des voiles et des dalles de grande
épaisseur).

4.4.7.3 Vérification du contreventement avec le poids propre à « l’horizontale »


Il peut être également judicieux de s’assurer du bon comportement du modèle (pour
l’étude du contreventement) soumis à un chargement horizontal, par exemple en
déclarant le champ de pesanteur (Figure 4.4-19) comme s’appliquant suivant les
directions horizontales (axes globaux x et y).
Ceci permet de s’assurer que le calcul arrive à terme lorsque la structure est soumise à
un chargement horizontal, que les déplacements horizontaux ne sont pas excessifs
(insuffisance du contreventement), et de détecter très tôt les problématiques de torsion
d’axe vertical du bâtiment.
L’utilisateur peut alors poursuivre la modélisation en ajoutant les éventuels charge-
ments de vent ou chargements sismiques.

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220 | Analyse structurale

➠ Note 4.17
Lorsque la structure et son chargement sont symétriques, il faut s’assurer de la symétrie des résultats.
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Par exemple, les actions aux appuis obtenues sous poids propre pour un modèle symétrique seront,
en toute logique, symétriques. Des résultats non symétriques peuvent s’expliquer par des erreurs de [E
5
modélisation (conditions aux limites incorrectes) ou du maillage (maillage trop grossier ou maillage
n’étant pas lui-même symétrique).

y y

x x

Figure 4.4-19  Vérification du modèle en déclarant le champ de pesanteur


comme s’appliquant suivant les directions horizontales x et y

4.4.7.4 Visualisation des modes propres


Lors d’une étude nécessitant un calcul modal (voir § 4.5), il est fondamental de visua-
liser et interpréter les modes propres afin de s’assurer qu’il n’existe pas :
–– un nombre excessif de modes locaux (voir §  4.5.2), qui traduisent une non-
adéquation du modèle numérique avec l’objectif de résultat recherché ;
–– un mode de torsion d’axe vertical (voir § 4.4.5), non justifié étant donné la dispo-
sition des éléments de contreventement.

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Analyse modale | 221

4.5 Analyse modale


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[EC8-5]
5.4.1.2-(1)P
Le calcul sismique linéaire par analyse modale en termes de déplacements relatifs par
rapport à une base indéformable, où est appliqué le mouvement sismique (spectre),
n’est possible que si :
–– les points d’appui de la structure sont animés du même mouvement donc
disposent des liaisons appropriées au niveau des fondations (voir § 5.1.2) ;
–– les planchers sont considérés comme infiniment rigides (voir § 3.4) ;
–– les masses peuvent être concentrées au niveau des planchers ;
–– la résistance des éléments non structuraux peut être négligée ;
–– la raideur des éléments structuraux secondaires (< 15 %) peut être négligée.

➠ Note 4.18
Le calcul prendra en compte les masses et raideurs modélisées. La condition de 15 % de raideur pour
les éléments secondaires est un critère de représentativité du modèle (voir § 3.6).

L’analyse modale met en évidence le comportement dynamique de la structure par


l’extraction des modes propres, les masses effectives et les énergies associées, les accé-
lérations et les torseurs.

4.5.1 Analyse des modes propres


Bien que l’analyse modale spectrale soit la plus utilisée, elle ne permet pas de calculer
rigoureusement la réponse d’une structure complexe ayant des réponses sur une
multitude de modes propres. L’inconvénient de cette méthode est qu’elle ne donne
que la valeur maximale du déplacement et non pas son évolution au cours du temps.
En général, les maxima dans chacun des modes ne se cumulent pas car ils n’inter-
viennent pas au même instant. Ainsi, les règles de combinaisons quadratiques simples
ou complètes peuvent conduire à des sous-estimations ou à des surestimations
notables.
Les critères de sélection des modes couramment pratiqués font appel aux masses
modales. La proportion de mj par rapport à la masse totale de la structure représente
le pourcentage de masse modale (voir Tableau 4.5-4). Les modes qui apportent une
contribution non négligeable à la structure sont ceux dont le facteur de participation
est le plus important. Cela permet de donner un critère pour restreindre le nombre de
modes.
Lorsque les périodes de deux modes i et j différents sont suffisamment éloignées (en
pratique plus de 10  % d’écart), on applique la combinaison quadratique simple,
d’après laquelle le maximum probable d’une réponse de la structure (composante de
déplacement, de contrainte, ou d’effort en un point) est la racine carrée de la somme

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222 | Analyse structurale

des carrés des réponses, correspondant aux différents modes (SRSS = Square Root of
the Sum of Squares). Lorsque l’écart est de moins de 10 %, on utilise la combinaison
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quadratique complète (CQC).

➠ Note 4.19
La combinaison quadratique doit être réalisée en dernier lieu sur la grandeur représentant l’effet de
l’action sismique recherchée (déplacement, moment, effort tranchant…) afin de ne pas propager les
incertitudes de calcul. Par exemple, si l’on s’intéresse à un déplacement différentiel entre deux points,
il ne faut pas l’obtenir à partir des déplacements calculés par la combinaison de chacun des points, la
méthode correcte consiste à déterminer le déplacement différentiel pour chacun des modes et à faire
la combinaison sur ces déplacements différentiels modaux.

L’influence de l’amortissement est prise de manière forfaitaire. Compte tenu de la [VD 17]
§ 4.2.2
faible valeur des amortissements structuraux, on peut considérer qu’il y a découplage
entre les réponses modales, ce qui constitue la base de la justification de la méthode
d’analyse modale.
On considère donc que l’on peut se restreindre à N modes si la somme des masses [EC8-2]
1.2.1.2 [
modales de ces modes est proche de la masse totale de la structure. En pratique, on se §

fixera un pourcentage minimum par rapport à la masse totale de la structure de 90 %,


ou de 70 % si l’on atteint la fréquence de coupure de 33 Hz (voir § 4.5.3).
Même dans le cas tridimensionnel de l’excitation sismique, la possibilité de superpo- [VD 17]
§1.8.8
sition des cas de charges en analyse linéaire permet de faire un calcul séparé pour
chacune des trois directions et de combiner suivant la règle de Newmark (voir § 1.9.1).

4.5.2 Les modes locaux


Les modes locaux proviennent des modes de rang élevé de masse modale relativement
faible, qui peut être cependant significative pour la structure ou l’élément de structure
concernée, par exemple pour une structure légère (Figure 4.5-1), CM, en toiture.
Habituellement, on associe ces modes locaux aux modes résiduels (voir § 4.5.3), mais
on occulte ainsi le risque de sur-sollicitation locale. Il s’agit de déterminer la sollicita-
tion (les modes) dominante pour un élément de structure ou pour un ensemble struc-
tural de faible masse.

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Analyse modale | 223
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Figure 4.5-1  À remarquer la réponse de la structure CM en terrasse

Exemple 1
[AC VD 82]
§ 7.10
En pratique, les modes retenus cumulent 60-70 % de masse selon l’hypothèse de sol.
Dans certains cas, et même pour des structures simples, il n’en est pas ainsi et le critère
des modes à retenir doit être adapté.
Soit, par exemple, un portique constitué d’un poteau relié à un mur par une poutre
(Figure 4.5-2).

65 t
37 t

52 t

Figure 4.5-2  Structure industrielle composée d’un demi-portique relié à un mur

Le mur est très rigide et le sol supposé peu déformable ; on peut alors négliger les
déplacements en tête de mur et adopter le modèle indiqué sur la Figure 4.5-3.
Les masses sont concentrées en trois nœuds seulement dans un but de simplification.
Il conviendrait, en réalité, d’établir des nœuds supplémentaires afin de tenir compte
de la répartition de certaines masses. Les masses ayant deux degrés de liberté chacune
(la translation à l’horizontale ou à la verticale), il existe six modes de vibration
(Figure 4.5-4).

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224 | Analyse structurale

6
8 65 t
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7
37 t
5

3 52 t

1 Figure 4.5-3  Modèle du demi-portique

Mode 1 Mode 2 Mode 3

Mode 4 Mode 5 Mode 6


Figure 4.5-4  Modes propres de vibration

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Analyse modale | 225

Le critère de filtrage de modes est basé sur leur énergie de déformation. D’après le
Tableau 4.5-1, les trois premiers modes correspondent à des énergies de déformation
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comparables, les trois derniers pouvant être négligés car leur énergie est trop faible.

Tableau 4.5-1 Modes propres

Mode Période Fréquence Énergie


1 0,0456 21,930 99,99997
2 0,0311 32,166 78,85999
3 0,0305 32,746 88,26065
4 0,0095 104,969 0,00000
5 0,0065 154,607 0,02604
6 0,0034 295,915 0,00000

Si on applique les critères de cumul sans discernement, on est conduit à négliger les
modes supérieures de faible énergie. Afin de juger de la validité des résultats obtenus,
on calcule la valeur du moment M3 au nœud 3 du poteau et de l’effort normal N8 au
nœud 8 de la poutre, pour les trois premiers modes (Tableau 4.5-2).

Tableau 4.5-2 Moments et efforts normaux

Modes 1 2 3
M3 (tm) 6,8 0,39 0,07
N8 (t) 0,625 4,09 4,84

On voit donc que pour le calcul du moment M3, on peut valablement ne tenir compte
que du 1er mode. Par contre, pour le calcul de l’effort normal N8, les modes 2 et 3 sont
plus importants, on doit effectuer une superposition quadratique qui fournit la valeur
maximale de l’effort normal :
N8 = 0,6252 + 4,092 + 4,842 = 6,37 t

Exemple 2
On reprend la structure validée au § 4.4.7 (Figure 4.4-19). Les modes 4 et 6 sont des
modes locaux de planchers (Figure 4.5-5) qui n’ont aucune importance pour l’étude
des directions horizontales de séisme  ; leur contribution à la masse totale excitée
(Tableau 4.5-3) est donc minime : entre 0,008 % et 0,530 %.

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226 | Analyse structurale

Tableau 4.5-3 Modes et masses modales


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Masse modale suivant X Masse modale suivant Y


Mode n°
(T) (%) (T) (%)
1 56,20 2,37 1 328,39 56,05
2 1 272,15 53,674 54,36 2,293
3 2,21 0,093 11,45 0,483
4 0,18 0,008 0,44 0,019
5 0,53 0,022 508,52 21,455
6 1,75 0,074 12,55 0,530
7 155,49 6,560 2,30 0,097
8 27,37 1,155 3,79 0,160
9 175,24 7,394 0,01 0,000
10 195,76 8,259 0,58 0,025

Mode 4 Mode 6

Figure 4.5-5  Modes locaux verticaux : 4 et 6

Un grand nombre de modes locaux verticaux et/ou horizontaux traduit une non-
adéquation du modèle numérique avec le but recherché, qui est l’étude du contreven-
tement du bâtiment. Il est alors nécessaire de revoir la modélisation des planchers, afin
de réduire le temps de calcul en réduisant le nombre de modes propres pour atteindre
les critères de masses totales excitées.

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Analyse modale | 227

Il s’agit alors de modéliser les dalles non pas par des éléments « coques » (qui ont une
flexion locale du fait de leur formulation numérique et du maillage intermédiaire),
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mais par des éléments « membranes rigides » (voir § 7.7.1 Advance Design) ; on peut
ainsi atteindre 90 % de masse excitée dans les directions horizontales avec seulement
24 modes (Tableau 4.5-4).

➠ Note 4.20
La modélisation des planchers par des membranes rigides ne convient pas aux planchers de reprise
des éléments de contreventement. Il est également nécessaire de disposer de porteurs linéaires sur les
contours.

Tableau 4.5-4 Tableau des masses modales

Masses modales
Mode n° Période (s) Fréquence (Hz) X Y
T (%) T (%)
1 0,18 5,57 43,80 (1,82) 1 351,14 (56,16)
2 0,16 6,13 1 38,56 (54,39) 41,23 (1,71)
3 0,10 9,81 2,04 (0,08) 18,73 (0,78)
4 0,06 15,67 0,16 (0,01) 1,73 (0,07)
5 0,06 16,12 0,47 (0,02) 524,08 (21,78)
6 0,06 17,03 0,95 (0,04) 2,22 (0,09)
7 0,05 19,62 508,24 (21,13) 0,56 (0,02)
8 0,05 21,94 78,79 (3,28) 1,77 (0,07)
9 0,04 22,43 25,63 (1,07) 0,70 (0,03)
10 0,04 25,60 0,60 (0,03) 0,02 (0,00)
11 0,04 25,86 17,51 (0,73) 3,51 (0,15)
12 0,04 27,24 0,00 (0,00) 0,09 (0,00)
13 0,04 27,58 1,54 (0,06) 9,26 (0,38)
14 0,04 27,68 0,14 (0,01) 7,64 (0,32)
15 0,04 28,54 1,00 (0,04) 130,36 (5,42)
16 0,03 27,70 1,28 (0,05) 14,29 (0,59)
17 0,03 29,26 0,87 (0,04) 20,76 (0,86)
18 0,03 29,89 0,20 (0,01) 62,79 (2,61)
19 0,03 31,04 0,10 (0,00) 13,51 (0,56)
20 0,03 31,54 1,31 (0,05) 0,25 (0,01)
21 0,03 32,33 0,24 (0,01) 0,00 (0,00)
22 0,03 33,64 0,17 (0,01) 0,08 (0,00)
23 0,03 34,63 0,65 (0,03) 0,00 (0,00)
24 0,03 35,36 206,81 (8,60) 1,61 (0,07)
Total 2 201,08 (91,49) 2 206,34 (91,71)

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228 | Analyse structurale

4.5.3 Les modes rigides / résiduels


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Les modes rigides proviennent de la modélisation qui considère qu’aux droits des [AD 12]

appuis l’accélération est nulle, alors qu’en réalité les fondations suivent le mouvement
du sol. Ceci peut être corrigé par la répartition à tous les modes de la masse négligée à
laquelle on applique l’accélération la plus défavorable entre celle du sol ou celle corres-
pondant au dernier mode calculé (fréquence de coupure fc). Cette méthode permet de
restituer 100 % de la masse.
La fréquence de coupure fc (Figure 4.5-6) est définie comme la fréquence à partir de [VD 17]
§ 4.4.2.3
laquelle l’accélération du modèle est égale à l’accélération maximale du support, indé- § 4.4.2.4
[EC8-2]
pendamment du taux d’amortissement. Elle permet de distinguer les modes à réponse 4.2.1.2-(3)

rigide (qui suivent le mouvement du support) à prendre en compte pour mobiliser la


totalité de la masse de la structure.

➠ Note 4.21
Problème de vocabulaire : un mode rigide est un mode dû à un degré de liberté faible dans une
direction ; un mode résiduel est une construction numérique destinée à représenter l’ensemble des
modes négligés.

Fréquence de coupure
fc = 33 Hz

Fréquence (Hz)
Figure 4.5-6  Fréquence de coupure

Dans chacune des directions étudiées, le calcul des modes de vibrations doit être pour-
suivi jusqu’à la fréquence de coupure de 33  Hz. La sélection des modes peut être
également interrompue avant la fréquence de coupure à condition que la somme des
masses modales représente au moins 70 % de la masse totale vibrante.
En pratique, le calcul de modes n’est pas complet si l’on s’arrête au droit de la fréquence
de coupure :
–– les modes situés au-delà de la « fréquence de coupure » n’ont pas de signification
physique ; à ces fréquences, la structure est « rigide » et suit le mouvement du sol ;
–– il est numériquement quasi impossible (et de plus inutile) de calculer la totalité
des modes propres d’un modèle à plusieurs milliers de degrés de liberté sans
pouvoir toujours atteindre fc.

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Analyse modale | 229

En conclusion, la prise en compte du mode résiduel influence considérablement, sous


l’action du séisme horizontal, l’effort tranchant horizontal à la base de la structure ; au
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contraire, cette influence est faible sur le moment fléchissant et négligeable sur les
déplacements ; ceci est parfaitement explicable car ces variables sont gouvernées par la
contribution prépondérante du mode fondamental.

➠ Note 4.22
Le sous-dimensionnement d’un élément de contreventement en béton armé à l’effort tranchant
conduit généralement à une rupture fragile, ce qu’il faut éviter puisque c’est la ductilité de la pièce
qu’il faut rechercher.

4.5.4 Méthodologie des calculs


Cette méthodologie est appliquée quel que soit le logiciel utilisé ; l’analyse modale
spectrale est la méthode générale de calcul sismique et comporte, pour chacune des
trois directions de séisme, les étapes suivantes :

Étape 1 : constitution du modèle


• Mesures de la sensibilité du modèle aux :
–– paramètres matériaux : variation du module dynamique ;
–– paramètres de calcul : amortissement, critère de convergence ;
–– précisions du calcul : > 2·10–11 à 5·10–11. Attention, une précision de 5·10–6 est
insuffisante ;
• Les voiles et les planchers sont modélisés en éléments finis de coque. Les poteaux
et les poutres sont modélisés en éléments poutres ;
• Les dimensions des éléments finis varient de 50 à 70 cm ;
• Dans un premier temps, le bâtiment est considéré comme encastré à la base.
[VD 17]
§ 4.1.4.5
• Un deuxième modèle pourra prendre en compte l’ISS, ce qui implique le calcul
§ 4.1.4.6 des raideurs d’après la méthode de Rosenblueth et/ou de Deleuze ;
• Les charges sont décrites selon trois cas :
–– poids propre automatique ;
–– charges permanentes (voir § 1.2) ;
–– charges d’exploitation (voir § 1.3).

[PB 99] Étape 2 : calcul des modes propres


§ 7-1.4.1
• Transformer les charges (daN, kN, kN/m, daN/m2, kN/m2) en masses (kg, t,
kg/m2) ;
• La masse totale excitée doit correspondre à la somme du poids propre, des charges
permanentes et d’une part YEi (voir § 1.3) des charges d’exploitation ;

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230 | Analyse structurale

• Sélection des modes utiles, pour obtenir un pourcentage minimum par rapport à
la masse totale de la structure de 90 % ou de 70 % si l’on atteint la fréquence de
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coupure de 33 Hz ;
• La lecture du tableau des modes propres avec l’indication des périodes, fréquences
et pourcentages de masses restituées est essentielle :
–– l’ordre des grandeurs de la période du mode fondamental est fourni par le
Tableau 2.2-1 ;
–– la présence de modes avec des périodes supérieures aux modes fondamentaux
découlent le plus souvent d’erreurs de modélisation ;
–– la présence d’un mode avec des périodes comparables dans les deux directions
horizontales indique la présence d’un important mode de torsion ; il y a donc
une alerte sur la conception de la structure ;
–– l’examen des déformées (allures) modales permet alors de localiser les [E
problèmes. 4

➠ Note 4.23 REX
On peut aussi rencontrer un mode de « flexion déviée » traduisant le fait que les directions principales
d’inertie du bâtiment ne sont pas alignées selon x et y.

➠ Note 4.24
La précision du calcul est directement liée au nombre d’itérations. Il convient ainsi d’analyser la
variation des valeurs numériques liée au nombre d’itérations. L’invariance de six chiffres significatifs
de la valeur propre entre deux itérations peut être un critère de précision minimale. Pour l’utiliser, il
importe de connaître les résultats de chaque itération.
[E
5

Étape 3 : application du spectre de calcul


• Choix du spectre de calcul (voir § 1.8.2) ; utilitaires du § 7.1 ;
• Valeur du coefficient de comportement et du niveau de ductilité (voir § 1.10),
• Formaliser la procédure de signature des modes ;
[E
5
➠ Note 4.25 [E
6
La procédure couramment utilisée est de signer les valeurs selon le mode qui contribuait le plus aux
valeurs CQC finales. En fonction du retour d’expérience il faut que le mode de référence amène entre
60 ù à 75 % de la valeur de COC pour chacune de composantes.

Étape 4 : édition des torseurs sismiques à la base


Avant toute exploitation des calculs sismique, il est important de vérifier qu’il n’y a pas
d’erreur sur l’ordre de grandeur des torseurs sismiques, pour chaque direction de
séisme x et y.

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Analyse modale | 231

• Torseur global à la base, réactions, en pourcentage ;


Mx = masse totale excitée pour la direction x et My pour la direction y ;
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Mp = pourcentage de la masse du mode fondamental par rapport à la masse du


bâtiment (voir Tableau 2.3-1) ;
2,5
Sd(T) = lecture spectrale : S d (T ) = a g × S × [m/s2] (4.5.3-1)
q
Pour le sens x, l’effort tranchant à la base, à comparer avec le torseur global, est :
Mx × (% de la masse participant du mode 1, fondamental) × Sd( T  ) [kN] (4.5.3-2)

[VD 17] Étape 5 : édition des torseurs à la base des voiles


§ 5.11.4.4
• Dans le cas du contreventement par voiles il faut éditer les torseurs pour les voiles,
à identifier au moment de la constitution du modèle ;
[EC8-1]
4.3.3.5.1-(3) • Effectuer les combinaisons Newmark ;
[EC0]
6.4.3.4
• Superposition des cas de charges.

[VD 17] Étape 6 : calcul du ferraillage des voiles


§ 5.6
• Optimisation du ferraillage en utilisant le principe de murs conventionnels de
grandes dimensions et la ductilité moyenne DCM ;
• Les cartes de ferraillage (voir § 4.5.5.1) établies par les logiciels ne respectent pas
le dimensionnement en capacité de l’Eurocode 8. Cependant, ces cartes peuvent
servir d’indicateurs pour détecter rapidement les parties les plus sollicitées de la
structure ;
[EC8-1]
5.4.3.5.3-(2)
• Calcul en flexion composée de la section des chaînages en extrémité de voiles, à
comparer aux dispositions minimales de l’Eurocode 8 ;
[VD 17]
§ 5.10.5 • Calcul des armatures d’effort tranchant ; détermination de l’effort tranchant de
[EC8-1]
5.4.3.5.2
calcul VEd et l’effort tranchant résistant VRd,c ; en fonction de la valeur réciproque
[EC2-1-1]
6.2.2
de VEd et VRd,c, on disposera ou non des armatures d’effort tranchant ;
[EC8-1]
• Vérification du non-glissement au niveau des reprises de bétonnage ; attention, en
5.4.3.5.2-(4) zone critique, les armatures de flexion composée (tendues et/ou comprimées) et
[EC2-1-1]
6.2.5-(5) les armatures des chaînages d’about des murs ne sont pas à prendre en compte
dans le calcul du pourcentage d’armatures r ; il faut décider si la surface de reprise
est lisse ou rugueuse.

[VD 17] Étape 7 : en cas de renforcement de voiles, équivalence du ferraillage en TFC


§ 7.3.9.2
[TFC 17]
§ 19.4 En cas de renforcement d’un élément en béton armé, la section At de TFC est déter-
minée comme suit :
Fyk 1 500 1
At = As,c × = As,c × = 0,548As,c (4.5.3-3)
σfu γ s 913 1

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232 | Analyse structurale

avec :
As,c = écart entre les sections d’aciers calculés et les sections d’aciers existants,
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Fyk = limite d’élasticité de l’acier (500 MPa dans la formule 4.5.3-3),


sfu = 913 MPa, contrainte de traction du TFC (voir 1.11.4-2),
gs = coefficient partiel de sécurité de l’acier.

4.5.5 Exploitation des résultats [CS 15]


§ 5.1.1.3

Les résultats de l’analyse modale sont analysés à partir des combinaisons Newmark
(voir § 1.9) des déplacements ou sollicitations maximales dues à chacune des compo-
santes x, y, z.
Cette pratique courante de calcul des efforts de dimensionnement à partir des accélé-
rations «  maximales  » (au sens de la combinaison quadratique avec une perte des
signes) conduit à une surestimation systématique dans beaucoup de cas. Dans les
règlements parasismiques, rien n’est dit pour pallier cet inconvénient.

➠ Note 4.26
Certains logiciels permettent d’affecter aux résultats des superpositions quadratiques le signe des
efforts obtenus pour le mode prépondérant. Méthode non applicable dans toutes les situations.

Dans les bâtiments à l’irrégularité très prononcée, le mode prépondérant ne corres-


pond qu’à 30 ou 40 % de la masse totale : il y a donc un très grand nombre d’éléments
pour lesquels le mode qui donne le plus d’efforts n’est pas le mode prépondérant pour
l’ensemble du bâtiment. Cette méthode est donc à proscrire dans ces cas.
Il est conseillé de n’appliquer cette méthode que lorsque la masse participante du
mode prépondérant correspond au moins à 60 % de la masse totale, et cela pour les
deux directions de séisme horizontal.
Dans les bâtiments contreventés par des voiles en béton armé, les résultats peuvent
être exploités :
–– soit directement par des cartes de ferraillage ;
–– soit par des coupures horizontales dans les voiles pour obtenir le torseur des efforts
résultants (M, N et T) et ensuite déterminer le ferraillage.

4.5.5.1 Exploitation des cartes de ferraillage [V


§
[E
L’avantage de cette méthode est sa rapidité d’exécution, mais elle présente deux incon- 6
6
vénients majeurs : [E
5
–– les sections obtenues résultent des efforts de membrane dus à la flexion des voiles [E
C
dans leur plan ainsi que des efforts de flexion hors du plan des voiles ; les efforts 5
de membrane conduisent à une répartition des armatures le long du voile  ;

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Analyse modale | 233

certaines armatures situées en milieu de voile sont nettement moins efficaces que
celles des chaînages situées en about ; globalement, la section d’armatures mise en
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place est donc légèrement supérieure à celle obtenue par la méthode des coupures
(voir § 4.5.5.2) ;
–– ces sections ne respectent pas les méthodes de calculs de ferraillage des voiles,
notamment la détermination des armatures d’effort tranchant à partir d’un effort
tranchant majoré et la vérification de non-glissement.
La méthode peut toutefois être utilisée pour localiser rapidement les zones de la struc-
ture où les efforts sont maximaux et prévoir les « coupures » (voir § 4.5.5.2).

4.5.5.2 Utilisation de la méthode des coupures


La méthode adéquate pour respecter au mieux les règles parasismiques est d’effectuer
des coupures horizontales dans les voiles pour obtenir les torseurs résultants des efforts
de membrane au niveau de ces coupures :
–– le moment fléchissant et l’effort normal permettent de calculer, en flexion
composée, les armatures de chaînage ;
–– l’effort tranchant permet de calculer les armatures d’effort tranchant et de vérifier
la condition de glissement.
Les coupures sont effectuées au niveau du centre de gravité des éléments finis immé-
diatement au-dessus de celle-ci. Cette erreur est faible si la taille du maillage adopté
est relativement réduite (bras de levier erroné de 50 cm pour un maillage de 1 m de
haut) mais peut devenir rédhibitoire en cas de maillage lâche (bras de levier erroné de
1,50 m pour un maillage de 3 m de haut correspondant à une hauteur d’étage).
Normalement, il faut effectuer des coupures pour tous les voiles, à tous les niveaux et
pour toutes les combinaisons de cas de charges. Pour limiter le nombre de coupures,
il faut utiliser, comme indicateur, les cartes de ferraillage. Lorsque les cartes indiquent
des sections d’armatures voisines de 0  cm2/m, il est certain que la méthode des
coupures aboutira à mettre en place les ferraillages minimaux des règles parasis-
miques ; il est donc inutile d’effectuer les coupures dans ces voiles et il est préférable
de se concentrer sur les voiles les plus sollicités.

4.5.5.3 Cisaillement le long des surfaces de reprise


[VD 17]
§ 5.6.3.3
Quelle que soit la valeur réciproque de VEd et de VRd,c il faut vérifier la condition de
[EC2-1] non-glissement au niveau des reprises de bétonnage en pied de voile à chaque niveau
6.2.5-(1)
6.2.5-(5) conformément à l’Eurocode 2 et ceci jusqu’au dernier niveau de reprise.
[EC8-1]
5.4.3.5.2-(4)
[EC8-1/NA]
Au droit de la surface de reprise, il faut vérifier d’abord la condition :
Clause
5.4.3.5.2-(4) VEdi ≤ VRdi (4.5.4.3-1)

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234 | Analyse structurale

avec :
V ( 1 + q )
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VEdi = = valeur de calcul de l’effort tranchant


2
VRdi = valeur de l’effort tranchant résistant
L’effort tranchant résistant est déterminé à partir des coefficients c et m, qui dépendent
de la rugosité de l’interface.
Concernant la prise en compte des armatures au droit de la surface de reprise, les
dispositions suivantes complètent les dispositions prévues par EC2-1 :
–– en zone critique, les armatures de flexion composée (tendues et/ou comprimées)
et les armatures des chaînages d’about de murs ne sont pas à prendre en compte
pour la justification (Figure 4.5-7) ;
–– les armatures comprimées et/ou tendues situées dans les membrures d’un mur
(partie des murs en retour constituant table) ne sont pas à prendre en compte pour
la justification de la section.

Surface de reprise : Longueur de recouvrement = 1,5 × EC2 – 1/6. 2.5 – (5)


- Lisse : c = 0,10 ; µ = 0,6
- Rugueuse : c = 0,20 ; µ = 0,7

Armatures pour le
chaînage horizontal
Zone critique

Armatures Armatures à prendre en compte pour Armatures


de flexion la vérification du non-glissement de flexion
composée, composée,
Chaînage vertical Chaînage vertical

Figure 4.5-7  Disposition des armatures traversant la surface de reprise

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Analyse modale | 235

[JMP 13]
§ 5.3.3.2
4.5.5.4 Cisaillement en cas de flexion composée avec traction prédominante
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C’est le cas courant du contreventement par noyaux, où les voiles sont souvent sollicités
en flexion composée avec traction prédominante. Bien qu’il ne soit abordé ni par l’Euro-
code 2 ni dans son annexe nationale, ce cas peut être traité par la méthode bielle-tirant.
Dès lors que la contrainte de traction est forte (supérieure à fctm), il n’existe plus de
schéma crédible sur la base du béton armé. Par contre, un schéma basé sur un fonc-
tionnement en treillis simple avec membrures tendues en haut et en bas, montant
tendu et diagonale comprimée en béton, est statiquement réaliste.
[ACPB 08]
§ 7.3
Il y a lieu dans ce schéma de treillis d’ancrer les barres au-delà des points d’épure des
différents tronçons de membrure. Il faut, en outre, vérifier la compression dans la
bielle comprimée.
[FD 18]
6.2.3-(3)
La procédure est la suivante (Figure 4.5-8) :

Ancrage total au-delà


Largeur bielle du chainage vertical
comprimée ∆
Ø
Ø
T

Ø Ø

α°

Figure 4.5-8  Nœud soumis à compression et à traction avec armature dans deux directions

1. On retient un treillis simple avec diagonale comprimée proche de 45° ;


2. Les membrures horizontales (chaînages horizontaux) doivent équilibrer T avec un
gs = 1 ; pour assurer le fonctionnement en bielle-tirant, il faut que les barres soient
ancrées au-delà des chaînages verticaux ;
3. La section des montants (chaînage verticaux) est déterminée par un calcul en
flexion composée avec traction avec un gs = 1 ;

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236 | Analyse structurale

4. La largeur D de la diagonale (bielle) se déduit des deux droites de pente égale à


celle de la diagonale passant par les deux angles du rectangle du panneau, et
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augmentée par f ;


5. La largeur des membrures et des montants est « e » épaisseur du voile ;
6. Vérification de la contrainte locale dans la bielle comprimée : [EC 2]
6.5.4-(4)c
V
σRd,max = < k3ν ′fcd (4.5.4.4-1)
e ×∆
avec k3 = 0,75
fck
ν′ = 1 − [EC 2]
6.5.2-(2)
250
f f
fcd = ck = ck
γc 1,3
7. Vérification du cisaillement le long de la surface de reprise. Les armatures tendues [FD 18]
6.2.5-(1)-V
ATV ne peuvent être prises en compte que pour leur quote-part non utilisée pour
la flexion.

Exemple
Dans le cas d’un contreventement par deux (Figure 4.5-9) noyaux (ascenseurs et esca-
liers) d’un bâtiment à usage de bureaux, certains voiles sont sollicités en flexion
composée avec traction prédominante.
Torseur d’un panneau au sous-sol :
N = – 130 t (traction)
M = 26 tm
T = 74 t
Tirant horizontal :
74
ATH = = 14,80 cm2
500
Calcul en flexion composée avec traction d’une section de 5,04 × 0,25, armatures
verticales le long des bords (Figure 4.5-10) :
–– ATV,1 = 11,88 cm2
–– ATV,2 = 14,52 cm2 = 4 ∅ 16 + 2 ∅ 20 = 14,28 cm2 à disposer symétriquement à
cause de l’inversion du moment
Angle de la bielle : tg a = 3,70/5,04 = 0,734   a = 36°30′
Soit un effort dans la bielle de :
74 74
V = = = 92,04 t
cos 36°30' 0,804

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Analyse modale | 237
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Figure 4.5-9  Noyau unique fortement sollicité en flexion et en torsion ;


les modes propres suivant les axes x et y sont comparables.
Disposition non favorable à l’action sismique.

N = –130 t
Ancrage total
au-delà des M = 26 tm
montants verticaux ∆ = 30 cm
T = 74 t
+ 7,25
0,25
36° 30’
e = 0,25

4 Ø 16 + 2 Ø 20
z/2 3,15 3,70
t
2,04
V =9

+ 3,85
0,30
0,25 0,25
5,04

Figure 4.5-10  Sollicitations d’un panneau et disposition des armatures dans les membrures ;


coupure au 2e sous-sol

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238 | Analyse structurale

Dans le cas d’un nœud soumis à compression et traction avec armature dans les deux [EC 2]
6.5.4-(4)c
directions, on doit vérifier la compression de la bielle suivant l’expression :
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V 92,04
σRd,max = = < k3ν ′fcd
e ×∆ 0,25 × 0,30
avec :
k3 = 0,75
f 25
ν ′ = 1 − ck = 1 − = 0,9
250 250
25
fcd = = 19, 23 MPa
1, 3
On obtient :
1 227,20 t/m2 = 12,03 MPa < 19,23 × 0,75 × 0,9 = 12,98 MPa

4.5.5.5 Méthode de coupures pour le plancher « diaphragme »


Les armatures de couture pour assurer la fonction de diaphragme peuvent être déter-
minées à partir des coupures effectuées au-dessus et en dessous du plancher concerné.
Faire la différence des efforts tranchants situés au-dessus et au-dessous du niveau
concerné peut donner une indication du cisaillement transmis par le plancher mais
sans pouvoir connaître précisément les endroits sollicités. Il est donc conseillé de faire
les coupures par plan de voiles.

Exemple
Les coupures sont faites au droit des façades d’un bloc rectangulaire aux niveaux bas
du rez-de-chaussée et haut du sous-sol (Figure 4.5-11).
Dans le cas où le cisaillement entre la dalle et le voile est combiné à la flexion trans- [EC2-1]
6.2.4-5
versale de la dalle, il convient de prendre en compte : [VD 17]
§ 5.2
–– soit l’aire de la section des armatures traversant la surface de reprise Ast par unité
de longueur (voir 3.7.5-5) ;
–– soit la moitié de celle-ci Ast/2 plus l’aire requise pour la flexion transversale, si l’aire
ainsi obtenue est supérieure (Figure 3.7-31) ;
–– et le coefficient de sur-résistance à l’effort tranchant de gd = 1,3.

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Analyse modale | 239
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Figure 4.5-11  Coupures au-dessus et au-dessous du plancher haut du sous-sol

Tableau 4.5-5 Torseurs par plan de voiles

Niveaux Cisaillement Coefficient de


Acier Ast
Voiles Coupures transmis par sur-résistance
(cm2) (cm2/m)
(kN) la dalle (kN) gd =1,3 (kN)
Bas RdCh. : 19 357
Façade de 45,00 m 3 705 4 816 96 2,15
Haut Sous-sol : 23 063
Bas RdCh. : 17 529
Façade de 55,00 m 3 539 4 601 92 1,67
Haut Sous-sol : 21 069

[VD 17]
§ 4.4.2.6 4.5.6 Calculs pseudo-statiques
Pour les calculs dynamiques des bâtiments à l’irrégularité très prononcée (structures
complexes), le mode prépondérant ne correspond qu’à 30 ou 40 % de la masse totale,
d’où une difficulté d’interprétation de la réponse du bâtiment (nombre important de
modes propres) et une exploitation des résultats assez délicate (perte de signe due à la
superposition quadratique), étant dans l’impossibilité de définir le signe d’après le
mode ayant au moins 60 % de masse modale. Deux approches sont possibles pour
contourner ces difficultés :
–– modélisation de type « brochette »,
–– modélisation 3-D statique.

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240 | Analyse structurale

4.5.6.1 Modélisation de type « brochette »


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On peut utiliser la méthodologie suivante (Figure 4.5-12) :

➠ Note 4.27
Une méthode de condensation matricielle (IRS – Improved Reduced System) est proposée par SCIA
Engineer (voir § 7.11.2), permettant en trois étapes de s’affranchir des difficultés identifiées ci-dessus.

z
T

➔ ➔

a) b) c)
Figure 4.5-12  Méthodologie de calcul : a) analyse statique 3-D, b) brochette, calage et calcul
dynamique, c) analyse statique équivalente sur le modèle 3-D

A. Analyse statique 3-D : on considère le modèle 3-D comme encastré au niveau de


contact avec le sol et on effectue l’ensemble du calcul statique.
B. Calage du modèle brochette : la pratique du calage échappe à des règles précises et
fait surtout appel à l’intuition de l’ingénieur, qui doit essayer de mettre en valeur
le caractère fondamental du comportement dynamique des ouvrages.
Le calage fait ainsi appel à une part d’appréciation liée au degré de simplification :
la représentation du comportement dynamique d’une structure par une brochette
ne permet pas de connaître le détail du mouvement.
Pour chaque élément de la poutre plane de la brochette, les paramètres de rigi-
dité (inerties équivalentes et sections réduites équivalentes) peuvent être déduits
par une des deux méthodes suivantes :
a) dans le cas particulier de bâtiments comportant uniquement des voiles en
béton armé, le calcul des inerties et des sections des voiles est fait à chaque
niveau à partir des plans de coffrage ; le fait de déduire les sections et inerties
des barres à partir du coffrage des voiles ne conduit pas toujours à un calage
satisfaisant (les raideurs ainsi obtenues sont généralement trop importantes) ;
b) dans le cas général, le modèle statique tridimensionnel est soumis à des accélé-
rations unitaires constantes dans les directions x et y et les champs de déplace-
ments obtenus permettent, à l’aide des formules de Bresse (Figure 4.5-13),

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Analyse modale | 241

d’obtenir les raideurs (sections réduites d’effort tranchant et inerties de flexion)


des éléments verticaux du modèle dynamique brochette.
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y
ϕ
d
G G’

ϕ0
G0
d0 G’0

x
Figure 4.5-13  Formules de Bresse : translation et rotation

À partir des rotations, on détermine les inerties I :


x M
ϕ = ϕ0 + ∫ d
x 0 EI

À partir des déplacements, on détermine les sections réduites Sr :


x M x T
d = d0 + ϕ 0 ( x − x 0 ) + ∫ ( x − ξ )d − ∫x d
x 0 EI 0 GS r

Il existe des logiciels permettant le calcul rapide des raideurs à partir des déplace-
ments moyens obtenus dans le modèle 3-D.
C. Validation du calage du modèle brochette  : les nœuds de la brochette corres-
pondent aux centres de torsion T de chaque étage, les masses étant situées aux
centres de gravité G. Dans le modèle, les centres de gravité sont reliés aux centres
de torsion par des barres infiniment rigides. Les masses correspondent aux charges
(permanentes et d’exploitation) appliquées sur chaque plancher ainsi qu’au poids
propre des éléments verticaux situés entre planchers. Deux procédures de calage
sont utilisées :
–– le calage en déplacements,
–– le calage en fréquences / masses.
a) Calage en déplacement
Le bâtiment a une géométrie régulière  : les déplacements sont quasiment
uniformes dans le sens de l’application de la force et pratiquement négligeables
(< 1/10) dans le sens perpendiculaire. Le calage en déplacements est suffisant,

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242 | Analyse structurale

le modèle brochette représente bien le comportement dynamique du modèle


3-D. La procédure de calage est la suivante :
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• dans le modèle 3-D, on calcule les déplacements moyens (translations et


rotations) pour chaque chargement élémentaire et on détermine les
raideurs (sections réduites d’effort tranchant et inerties de flexion) à partir
de formules de Bresse ;
• ensuite, le modèle statique tridimensionnel et le modèle dynamique
brochette, considérés comme étant encastrés au niveau du sol, sont soumis
à des accélérations unitaires constantes dans les directions x et y et les
champs de déplacements obtenus sont comparés ;
• les raideurs des éléments verticaux du modèle dynamique sont corrigées,
niveau par niveau et direction par direction, de manière à ce que les champs
de déplacements obtenus dans le modèle dynamique soient voisins de ceux
du modèle statique.
Le calage est satisfaisant si les déplacements (translations et rotations) des
nœuds de la brochette correspondent aux déplacements et rotations d’en-
semble des nœuds de planchers du modèle 3-D. Ces déplacements sont
obtenus pour un même chargement, en général le poids propre de la structure
appliqué à l’horizontale.
b) Calage en fréquences / masses
Le bâtiment a une géométrie irrégulière, il est difficile de déterminer des dépla-
cements moyens à chaque niveau. La forme du bâtiment engendre des modes
de torsion d’ensemble et les déplacements, dans le sens perpendiculaire à la
direction d’application des forces, ne sont pas négligeables.
Afin d’éliminer ces modes parasites, basses fréquences sans réelle signification
physique (masses participantes négligeables), on doit dissocier les analyses
suivant les directions x et y. Ainsi, pour l’analyse de la réponse du modèle à des
excitations de direction x, il faut bloquer ses nœuds dans la direction y et vice
versa. Un autre moyen pour limiter l’influence des modes de torsion consiste
dans le choix d’un nœud « maître » par étage, relié rigidement à tous les nœuds
« esclaves » du même étage.
Quelle que soit la méthode d’élimination des modes parasites, l’expérience
montre que suite à cette manipulation, la rigidité de la brochette se trouve
augmentée d’environ 30 %. La procédure de calage est la suivante :
• on considère de nouveau le modèle 3-D et on extrait les déplacements des
nœuds les plus caractéristiques sous chargements de type force unitaire
introduit par une distribution d’accélération des masses associées ;
• on détermine les raideurs (sections réduites d’effort tranchant et inerties de
flexion) à partir de formules de Bresse ;

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Analyse modale | 243

• pour valider la brochette (opération de calage), on dispose de deux


approches en fonction de la complexité du modèle 3-D :
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–– calculer les modes propres et les masses participantes et vérifier leur


cohérence entre modèle 3-D et le modèle brochette,
–– extraire l’énergie de déformation du modèle brochette, dont la valeur
doit être le plus près possible de l’énergie de déformation du modèle
3-D ;
• si les fréquences se situent sur le «  plateau  » ou près de la «  bosse  » du
spectre, le calcul effectué est enveloppe : on peut conserver les valeurs d’ac-
célérations obtenues ;
• si par contre les fréquences principales échappent à la « bosse » du spectre,
le calcul effectué n’est pas enveloppe. Les fréquences et/ou les masses parti-
cipantes du modèle 3-D et du modèle brochette ne sont pas cohérentes, il
faut donc modifier les caractéristiques de la brochette (assouplir ou raidir).
Il est conseillé d’agir en priorité sur les sections réduites ; plusieurs itéra-
tions sont nécessaires.
D. Une fois, le calage obtenu, les calculs sismiques conduisent à l’obtention d’accélé-
rations à chaque nœud de la brochette, ces accélérations étant obtenues par super-
position quadratique des accélérations maximales de chaque mode. Pour chacun
des modes, on calcule la déformation de la structure et les pseudo- accélérations
qui, appliquées de manière statique aux masses, permettent de déduire les efforts
tranchants, d’où les forces statiques équivalentes à appliquer dans le modèle 3-D.

➠ Note 4.28
Toutefois, cette méthode ne respecte pas le principe qu’il ne faut pas utiliser le résultat d’une super-
position quadratique d’une variable pour en calculer une autre, sous peine d’obtenir un résultat très
majorant. Il est donc nécessaire d’effectuer un ajustement des accélérations à chaque niveau pour
restituer les valeurs de l’effort tranchant et du moment de renversement à la base du bâtiment, et cela
dans chaque direction.

E. Calcul statique équivalent de la structure réelle : on revient au modèle 3-D d’ori-


gine et on applique les forces statiques équivalentes déterminées dans le modèle
brochette (C). On poursuit d’une manière tout à fait classique le calcul du contre-
ventement : les sollicitations sont ensuite combinées sans avoir à gérer le problème
du signe des efforts et pourra procéder à la justification de résistance des éléments
de la structure.

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244 | Analyse structurale

4.5.6.2 Modélisation 3-D statique [CS 15]


§ 10
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Afin de contourner le problème de la perte de signes lors de l’établissement des super-


positions quadratiques, Claude Saintjean propose de recourir aux calculs « pseudo-
statiques  », ce qui a le mérite d’être une démarche plus structurée (sans passer par
l’intermédiaire de la brochette équivalente) :
A. Effectuer l’analyse statique 3-D ; on considère le modèle 3-D comme encastré au
niveau de contact avec le sol et on effectue l’ensemble du calcul statique ;
B. Effectuer l’analyse modale « classique » sur le modèle 3-D ;
C. Déterminer les efforts tranchants par niveau et par direction de séisme, après
application du spectre de calcul ;
D. Déterminer les accélérations moyennes par niveau et par direction de séisme ;
E. Injecter ces accélérations dans le modèle 3-D afin d’obtenir des cas de charges
statiques (masses aux nœuds × accélérations moyennes) par direction de séisme ;
F. Extraire les efforts tranchants par niveau et par direction de séisme ;
G. Comparer les efforts tranchants obtenus dans l’étape (C) avec ceux obtenus à
l’étape (F) ;
H. Corriger (faire le calage) éventuellement les accélérations si les écarts constatés en
(G) sont importants (ce qui est presque toujours le cas) et les injecter dans le
modèle 3-D. Il est possible d’effectuer deux types de calage des accélérations :
• soit un calage global sur la valeur des efforts tranchants en pied de bâtiment,
• soit un calage plus fin, en comparant les efforts tranchant, niveau par niveau,
mais cela nécessite plusieurs itérations avant d’arriver à un calage satisfaisant
(environ 5 % d’écarts maxi sur les valeurs) ;
Il est également possible d’effectuer un calage sur le moment fléchissant ; il s’avère
néanmoins difficile, dans beaucoup des cas, de faire coïncider le calage du moment
fléchissant avec celui de l’effort tranchant ;
I. Calculer les déplacements aux nœuds, les réactions aux appuis et les efforts
sismiques dans les différents éléments par direction de séisme ;
J. Effectuer les combinaisons de Newmark et les ajouter aux cas statiques (A) pour
obtenir les déplacements, les réactions et les efforts sismiques finaux.

➠ Note 4.29
La phase de calage étant assez délicate et donc synonyme de «  perte de temps  », il serait tentant
d’occulter cette phase et de calculer les efforts dans les voiles directement à partir des accélérations
initiales (phase D) ; cette simplification de calculs entraîne de fait un surdimensionnement des aciers.

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Analyse pushover | 245

4.6 Analyse pushover


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4.6.1 Philosophie générale de la méthode


[JBM 03c]
§ 3.2.4
Le nom de pushover vient du fondement de la méthode qui consiste dans l’applica-
[VD 17] tion d’une suite de calculs statiques non linéaires représentant l’action d’une force
§ 4.4.3
§ 7.2.4.2 croissante (poussée progressive) cohérente avec le comportement modal de la struc-
[EC8-1]
4.3.3.4.2 ture, pour atteindre le déplacement maximal attendu, le déplacement «  cible  » ou
point de fonctionnement correspondant à un état d’endommagement plastique
considéré comme représentant la limite de ce qui est acceptable pour la sécurité.
[SG 15]
§ 3.2
La méthode pushover tente d’apporter une évaluation raisonnable de la ductilité effec-
tivement développée dans la structure et de quantifier rationnellement la diminution
des efforts sismiques perçus par la structure. La méthode permet également de vérifier
l’homogénéité en résistance de la structure et réaliser des optimisations à partir de la
configuration structurale (Figure 4.6-1). Ainsi, on met en évidence les quatre « vertus »
de la construction parasismique : ➊ la configuration structurale qui gouverne le bon
comportement de l’ensemble, ➋ la rigidité, ➌ la résistance, ➍ la ductilité qui
concourent à la dissipation de l’énergie dans le domaine non linéaire.

1 Configuration structurale

2 Rigidité
Forces latérales

3 Résistance
4 Ductilité

Conséquence…
….dissipation de l’énergie
dans le domaine nonlinéaire

Déformation horizontale
Figure 4.6-1  Pushover, ou à la recherche des quatre vertus de la construction parasismique

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246 | Analyse structurale

Il faut appliquer au moins trois distributions de charges latérales (appliquées à l’em-


placement des masses dans le modèle) et pour les deux directions principales
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(Figure 4.6-2) :
–– un schéma « uniforme », fondé sur des forces latérales proportionnelles à la masse, [EC8-1]
4.3.3.4.2.2
quelle que soit la hauteur (accélération uniforme) : 4.3.3.2.3

Fb
Fi =
n
avec :
Fb = effort tranchant à la base
–– un schéma « proportionnel » aux forces latérales ou sous la forme de champs d’ac-
célération correspondant à la distribution des forces latérales dans la direction
considérée par l’analyse modale :
si ⋅ mi
Fi = Fb ⋅
∑ sj ⋅ mj
avec :
Fi = force horizontale agissant au niveau i
si, sj = déplacements des masses mi et mj dans le mode fondamental
mi, mj = masses des niveaux
Pour des bâtiments où la masse modale effective représente 75 % de la masse totale
du bâtiment, cette distribution est la plus pertinente. L’apport principal de cette
distribution est qu’il ne présuppose pas une direction principale du mode. Les
trois composantes du déplacement modal sont utilisées, ce qui permet de disposer
d’un profil de chargement qui prend en compte la torsion naturelle et les effets de
balancement que peut présenter le mode fondamental.
–– un schéma «  triangulaire  » en supposant que les déplacements horizontaux
croissent linéairement suivant la hauteur :
z i ⋅ mi
Fi = Fb ⋅
∑ z j ⋅ mj
avec :
zi, zj = les hauteurs des masses mi et mj dans le mode fondamental [EC8
4.3.3
La modélisation de la structure, faite à partir des éléments finis, repose sur la prise en [SG 15]
§ 3.3.1
compte de son comportement non linéaire. Le comportement de matériau est le prin-
cipal élément de non-linéarité et peut être modélisé grâce à des lois plus ou moins
riches. On y associe également d’autres mécanismes non linéaires, susceptibles de
s’activer sous chargement important, comme le décollement des fondations ou le
poinçonnement du sol.

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Analyse pushover | 247
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a b c
a) b) c)
Figure 4.6-2  Distribution verticale des charges horizontales : a) schéma « uniforme »,
b) schéma « proportionnel », analyse modale, c) schéma « triangulaire »

Il est donc indispensable d’étudier les plans de coffrage pour en déduire les principes
de dimensionnement, les trajets de transfert des efforts vers les contreventements, et
identifier les éléments participant à la résistance de la structure et leurs interfaces.
Pour le cas d’une structure en béton armé, cela implique les étapes suivantes :
–– modélisation de la section de coffrage des éléments de structure, et non la section
réduite ;
–– détermination du ferraillage des éléments, en tenant compte de leurs ancrages et
de longueurs de recouvrement ;
–– évaluation de la pertinence de la prise en compte des modes de rupture locaux
possibles tels que le cisaillement de nœuds poutre-poteau, la perte d’appui de
dalles, etc. ;
–– représentation de la fondation et de l’interaction sol-structure  : semelles, puits,
pieux. Par exemple, dans le dernier cas, la résistance doit tenir compte des phéno-
mènes pouvant s’activer pour les intensités importantes du séisme considéré (par
exemple perte de frottement).
[EC8-1]
4.3.3.4.2.7-(1)P
La méthode pushover fonctionne bien lorsque le 1er mode de vibration est prédomi-
nant (Figure 4.6-3). C’est le cas des structures régulières.
[SG 15]
§ 3.3.3
Une fois la courbe pushover obtenue, on cherche à la transformer en une courbe de
capacité équivalente reliant l’accélération d’une structure à un degré de liberté à son
déplacement : diagramme (A-D).
Il faut désormais convertir le spectre de réponse, habituellement fourni sous la forme
Sd(T) dans le même diagramme (A-D) que la courbe pushover.

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248 | Analyse structurale

dn
Fn λ Fn
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F12 λ F12

F10 λ F10

Force
Déformée du

F8 λ F8

Fb
F6 λ F6
er mode
1

Déplacement
F4 λ F4
dn

a) b) c)
Figure 4.6-3  a) Allure du 1er mode, b) chargement croissant,
c) courbe de comportement de poussée progressive

L’objectif est maintenant de déterminer le déplacement maximal du point pilote pour un


spectre de réponse donné, c’est-à-dire l’intersection entre la courbe de capacité (Figure 4.6-4)
et le spectre de réponse anélastique calculé grâce à l’amortissement équivalent.

Courbe de poussée
progressive (push-over) a* = F*/m* courbe de capacité

Fb
Accélération

Spectre de chargement
5%
dn d* = dn/Γ 25%
35%
Spectre de dimensionnement Spectre de capacité
A
Courbe de
comportement
A

Tn2 Déplacement
D=
Tn 4π2 D

Figure 4.6-4  Transformation de la courbe de poussée progressive en courbe de capacité


et du spectre de réponse en spectre de capacité. Intersection de deux courbes

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Analyse pushover | 249

➠ Note 4.30
La courbe de capacité doit être construite jusqu’à un déplacement de contrôle excédant de 50 % le
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déplacement cible.

➠ Note 4.31
Le déplacement de contrôle peut être pris au centre de gravité du plancher terrasse du bâtiment.

La méthode pushover est une méthode de calcul statique non linéaire, qui permet de :
–– vérifier la compatibilité du dimensionnement d’un ouvrage (capacité en résistance
et en déformation) au regard de la demande sismique qui lui est appliquée. Cette
compatibilité est démontrée par l’existence d’un point de fonctionnement situé à
l’intersection de la courbe de capacité et du spectre de demande sismique corres-
pondant à un amortissement possible (i.e. amortissement demandé = amortisse-
ment capable). Ce point de fonctionnement informe sur l’état de la structure. Plus
le point de fonctionnement conduit à solliciter la structure au-delà de sa limite de
comportement linéaire, plus la structure dissipe de l’énergie. L’énergie dissipée peut
être traduite en un amortissement équivalent employé pour la réactualisation du
spectre de chargement sismique. L’évolution de cet amortissement ralentit quand
on converge vers le point de fonctionnement du système statique équivalent ;
–– déterminer de façon approchée l’état d’une structure sollicitée dans le domaine
non linéaire, lors du chargement sismique et le coefficient de comportement
associé.
Les principales limitations identifiées de la méthode sont :
–– l’action sismique est représentée uniquement par son spectre. Les autres paramètres
caractérisant l’évolution aléatoire des mouvements, tels que la durée, le nombre et
la disposition des pics, ne rentrent pas en considération. Ainsi, la méthode ne
permet pas de calculer des résultats type spectre de réponse de plancher ;
–– la déformée de la structure est assimilée à celle d’un système simplifié à un degré
de liberté. Selon la configuration de la structure, cette simplification peut conduire
à des approximations plus ou moins importantes qu’il faut maîtriser ;
–– la méthode se base sur un modèle de comportement non linéaire de la structure.
Tous les paramètres impliqués dans l’estimation de la réponse du modèle doivent
être maîtrisés, et la sensibilité des résultats à ces paramètres étudiés.
Finalement, le pushover peut être aussi un calcul de rebouclage à partir de l’ouvrage
Tel Que Construit (qualité du béton, joints de reprise, tolérances, visibilité d’éven-
tuels défauts, etc.) et permettra d’identifier, en cas de doutes, les réserves de résistance
(les marges).
Il pourra guider l’ingénieur dans la mise au point des projets de diagnostic et confor-
tement parasismiques.

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250 | Analyse structurale

4.6.2 Application au diagnostic du bâtiment5


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Bâtiment en béton armé dont l’emprise au sol est 40 × 15 m. En façades, on trouve
des poteaux préfabriqués (0,2 × 0,7  m) qui seront considérés comme articulés au
niveau de chaque plancher et ne participent donc pas au contreventement du bâti-
ment.
Dans le sens longitudinal, le contreventement du bâtiment est assuré par deux voiles
de part et d’autre du couloir central, ainsi que par les parois de la cage d’escalier et de
l’ascenseur situé à une extrémité du bâtiment.
Dans la direction transversale, le contreventement est assuré par des voiles pignons
présentant une file d’ouverture. Le système de fondation est constitué de semelles
filantes au droit des voiles, élargies au niveau des poteaux.
Un modèle aux éléments finis 3-D a été construit. Les dalles et les voiles de béton
armé sont modélisés à l’aide d’éléments de coques pour le béton et d’éléments de
grilles excentrées pour chacune des nappes d’armatures.

Figure 4.6-5  Modèle du bâtiment

Cette modélisation semi-globale présente l’avantage de ne pas surcharger démesuré-


ment les calculs (avec des modèles volumiques pour le béton ou de barres pour les
armatures) tout en permettant une prise en compte réaliste des mécanismes de dégra-
dation des éléments de structure en béton armé.

5. Shahrokh Ghavamian, Véronique Le Corvec, « Approche non linéaire : pushover », Pratique du calcul
sismique, sous la direction de Victor Davidovici, Afnor-Eyrolles, Paris, 2013.

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Analyse pushover | 251

Le comportement du béton pour les zones non élastiques est représenté par une loi
non linéaire, dont les valeurs numériques des paramètres sont identifiées à partir des
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valeurs conventionnelles. La loi de comportement non linéaire du béton s’appuie sur


le modèle d’endommagement isotrope développé dans sa forme locale par Mazars.
Pour une analyse non linéaire de type pushover, le comportement des matériaux doit
être au plus proche de la réalité.
Contrairement à l’approche classique, qui affecte les matériaux de coefficients de sécu-
rité, le dimensionnement en capacité nécessite la localisation des zones de possibles
plastifications ; aussi, un coefficient de sécurité matériau trop important fausserait la
conclusion, en affirmant qu’un élément développe de la ductilité alors qu’il est encore
en phase élastique (capacity design) ; il faut reproduire le plus exactement possible les
mécanismes d’apparition des non-linéarités.
La dégradation du béton se traduit donc (Figure 4.6-6 a) par une perte de rigidité
élastique et de contrainte de résistance (sous traction et compression). Le comporte-
ment retenu pour l’acier est un modèle élastique parfaitement plastique (branche
horizontale) avec adoucissement au-delà la limite de rupture (Figure 4.6-6 b).

E σ
σ Tension
Béton tendu
fe
σt
ε0
ε εsy εst εsu ε

fe

σc Compression
Béton comprimé
a) b)
Figure 4.6-6  Loi de comportement non linéaire du béton et de l’acier

L’interaction sol-structure est modélisée avec le logiciel  Miss3D. La méthodologie


utilisée pour traiter les problèmes d’interaction sol-structure se fonde sur une sous-
structuration dynamique dans laquelle le comportement du sol est représenté par une
impédance dynamique ramenée au niveau de l’interface sol-structure (Figure 4.6-7).
L’impédance est modélisée par un ressort pour chaque degré de liberté, en rappelant
que la raideur de ce ressort est le produit de la raideur statique et d’un terme qui
représente la partie dynamique (et qui dépend de la fréquence de l’excitation). Pour le
calcul pushover, on retient la valeur d’impédance pour une fréquence proche de la
fréquence du mode fondamental des structures (3 Hz).

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252 | Analyse structurale
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Figure 4.6-7  Modèle élémentaire de l’interaction sol-structure

Les efforts de poussées de la méthode pushover dans les deux directions longitudinales
et transversales sont étudiés séparément.
Dans la direction transversale, la courbe de comportement obtenue ne présente pas
beaucoup de ductilité (Figure 4.6-8). On remarque de plus que le point de fonction-
nement se situe dans la zone faiblement non linéaire de la courbe de capacité et corres-
pond à un déplacement en tête de 12 mm et à un effort tranchant à la base de 20 MN.

16

14 Courbe de comportement

12

10 Première apparition de
plastification Spectre de séisme
8
d’armature
A (m/s2))

6
Point de
4 fonctionnement

–2
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09 0,1
D (m)
Figure 4.6-8  Pushover selon la direction longitudinale

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Analyse pushover | 253

L’évaluation des efforts dans les voiles transversaux permet dans un second temps de
dimensionner les renforcements nécessaires.
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Sur la déformée (Figure 4.6-9) du modèle, on observe que le bâtiment présente un


point d’inflexion, ce qui se traduit par une inversion de la face tendue dans les voiles.
La contrainte de compression est de 7 MPa.

Figure 4.6-9  Allure de la déformée pour pushover selon la direction longitudinale


(déplacement en mètres, amplifié 200 fois)

On constate (Figure 4.6-10) que le bâtiment équilibre les efforts horizontaux, à la fois


par une réponse en flexion (apparition d’une zone décomprimée et d’une zone
surcomprimée en pied de bâtiment) et en cisaillement. La présence des files d’ouver-
tures introduit une réelle modification du cheminement des contraintes.
La recherche du point de fonctionnement a permis de montrer que sous sollicitation
longitudinale, le bâtiment ne développait pas de ductilité suffisante pour justifier une
réduction des efforts sismiques perçus par la structure.
On constate effectivement (Figure 4.6-10) que le comportement du béton reste quasi
élastique dans la mesure où même les zones tendues des voiles inférieurs ne le sont pas
suffisamment pour endommager le béton.
Dans la direction transversale, la courbe de comportement présente cette fois-ci plus
de ductilité (Figure 4.6-11) : au point de fonctionnement, la ductilité effectivement
appelée est de 3,5, ce qui permettrait de justifier un coefficient de comportement
global de 1,4. Le point de fonctionnement correspond à un déplacement du point
pilote de près de 50 mm pour un effort sismique à la base de 18 MN.

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254 | Analyse structurale
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a) b)
Figure 4.6-10  État des contraintes verticales sous chargement pushover selon la direction
longitudinale : a) contraintes de compression, b) contraintes de traction

6 Courbe de Spectre de séisme


comportement de départ ; ξ = 5 %
Point de
5 fonctionnement
a (m/s2))

3
Première apparition Spectre de séisme
2 de plastification pushover ; ξ = 18 %
d’armature
1

1 2 3 4 6 7 8 9 10 D (cm)
Figure 4.6-11  Pushover selon la direction transversale

On observe que l’allure de la déformée des voiles transversaux présente un point d’in-
flexion de la courbure, la tête du bâtiment est redressée (Figure 4.6-12). Ce type de
déformée, peu habituel pour un mode fondamental, s’explique par la continuité de la
rigidité en élévation au niveau du bloc de la cage d’escalier latérale alors que la masse
participante diminue. L’élancement des voiles transversaux est tel que leur réponse en
flexion est prédominante, néanmoins il existe des sollicitations de cisaillement impor-
tantes. Une grande partie du bloc est fortement tendue ; l’examen de la déformation
des aciers verticaux montrent qu’une rotule plastique se forme au niveau 2 avec des
déformations d’aciers relativement importantes (jusqu’à 8 ‰).

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Analyse pushover | 255
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Figure 4.6-12  Allure de la déformée pour pushover


selon la direction transversale (déplacement
amplifié 200 fois)

Les efforts de cisaillement importants observés engendrent un endommagement du


béton dans le voile pignon selon des directions inclinées (Figure 4.6-13).

Figure 4.6-13  Indice d’endommagement du béton au point de fonctionnement

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256 | Analyse structurale

Les plastifications des aciers surviennent en des lieux où le taux de ferraillage est bien
identifié ; aussi, le développement de non-linéarités localisées et contrôlées est parti-
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culièrement dissipatif d’énergie, sans pour autant être source d’instabilité. De plus, la
loi de comportement des aciers retenue est parfaitement plastique. En réalité, les
armatures pourraient reprendre plus d’efforts.
Ce raisonnement en capacité permet de justifier le bâtiment à un niveau de dommage
acceptable pour assurer le non-effondrement.

➠ Note 4.32
L’avantage majeur de l’approche pushover (par rapport au recours à un coefficient de comportement
forfaitaire) est l’identification des mécanismes non linéaires qui permettent la dissipation de l’énergie
sismique, afin de les contrôler soigneusement et au besoin d’élaborer des renforts adaptés.
Plus que le contrôle de l’admissibilité des sollicitations dans le domaine post-élastique, l’intégration
dans le modèle du ferraillage réellement mis en place (état TQC détaillé) permet d’assurer que les
non-linéarités seront effectivement développées, ce qui est rarement vérifié dans l’approche par coef-
ficient de comportement, souvent réduite à la seule diminution de l’ensemble des efforts sismiques.

4.6.3 Évaluation des marges sismiques6


Une autre application de la méthode pushover est dans la détermination des marges
en fonction du niveau de l’action sismique.
Il s’agit d’un bâtiment industriel de sept niveaux en béton armé de 40 × 50  m et
H = 40 m avec un radier de 1,50 m, fondé sur un sol de très bonne qualité. Le contre-
ventement est assuré par un réseau de voiles orthogonaux et périphériques
(Figure 4.6-14).
La loi de comportement du béton tient compte de la fissuration (Eurocode 2), et est
unidimensionnelle. La loi de comportement de l’acier est élastoplastique (Figure  4.6-15).
L’interaction sol-structure (Miss3D-Pro) est modélisée par un tapis de ressorts unifor-
mément répartis sur la surface du radier. Les impédances dynamiques de la fondation
sont calculées à partir des caractéristiques dynamiques du sol. Ce calcul permet de
définir les courbes d’impédance de la fondation (raideur, amortissement) en fonction
de la fréquence, pour chaque composante du mouvement de la fondation.
L’amortissement du sol, somme de l’amortissement interne et de l’amortissement
radiatif, est plafonné à 30 %.
Une analyse pushover est réalisée dans la direction + X. La courbe de comportement
et les courbes de capacité sont données Figure 4.6-16. Les résultats permettent de
conclure quant à la capacité de résistance de la structure à différents niveaux de séisme
au-delà du dimensionnement. Ils permettent également d’évaluer l’état d’endomma-
gement de la structure pour ces niveaux de sollicitation.

6. Shahrokh Ghavamian, Véronique Le Corvec, NECS

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Analyse pushover | 257
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Figure 4.6-14  Vue d’ensemble du contreventement

Contrainte

Béton comprimé Contrainte


fc Acier comprimé
fe Et

E
α.ε ε0 ε Déformation Déformation
– β.E ft E
fe
Béton tendu
Acier tendu

Figure 4.6-15  Lois de comportement non linéaire du béton et des aciers

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258 | Analyse structurale

0,90
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0,80

0,70
adesign + 1,5 M
0,60
3 × adesign
0,50
A (g)

2 × adesign
0,40

0,30
adesign
0,20

0,10

0,00
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05
U (m)

Figure 4.6-16  Diagrammes de capacité – Séisme direction X

Les cartographies de déformations permettent de caractériser l’état d’endommage-


ment de la structure pour les différents niveaux de séisme :
–– au niveau adesign, l’étendue des zones fissurées est très faible et est localisée dans des
zones de concentration de contraintes au voisinage d’ouvertures. Cela se traduit
sur la courbe pushover par une faible diminution de rigidité par rapport au
comportement élastique linéaire : la rigidité sécante au point de fonctionnement
correspondant à adesign est 1,4 fois plus faible que la rigidité initiale élastique
linéaire (Figure 4.6-16) ;
–– pour des niveaux de séismes plus forts, jusqu’à adesign + 1,5 M (degré de magni-
tude), l’étendue des zones fissurées augmente, jusqu’à concerner la quasi-totalité
de la surface des voiles dans la direction du séisme. Cela se traduit sur la courbe
pushover par une forte diminution de rigidité par rapport au comportement élas-
tique linéaire : la rigidité sécante au point de fonctionnement est 4 fois plus faible
que la rigidité initiale élastique linéaire ;
–– pour les niveaux de séisme 2 × adesign et 3 × adesign, les déformations et contraintes
de compression dans le béton restent faibles. Les déformations maximales se
produisent dans les linteaux et ne dépassent pas 1,4 ‰ ;
–– les armatures restent inférieures à la limite d’élasticité de l’acier, à quelques excep-
tions très locales près. Il n’y a quasiment pas de plastification des armatures sous
séisme, même au niveau adesign + 1,5 M.
Par conséquent, l’endommagement prévisible de la structure est faible, même au
niveau de séisme fortement majoré correspondant à 1,5 degré de magnitude au-delà
du adesign. Ce résultat de l’analyse des déformations locales est cohérent avec le résultat

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Analyse pushover | 259

global obtenu par analyse de la déformée de la structure : la distorsion moyenne du


bâtiment sur la hauteur est très faible (0,11 %).
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À nouveau, on constate que grâce à cette méthode de diagnostic de tenue au séisme,


la capacité évaluée de façon plus réaliste (best estimate) permet de démontrer des
marges de sécurité importantes selon le niveau d’agression sismique considéré.

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G67542_Le projet de construction parasismique.indb 260


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CHAPITRE 5

Fondations

Étant donné la variabilité des caractéristiques du sol et l’incertitude


de l’intensité de l’action sismique, la conception des fondations
et leurs liaisons avec la superstructure doivent assurer le transfert
d’une sollicitation sismique uniforme à l’ensemble du bâtiment.

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262 | Fondations

5.1 Choix du système de fondation [E


5
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5.1.1 Dispositions générales [EC8-1]


4.2.1.6-(1)P
[EC8-5]
Le système de fondation doit respecter, en complément des dispositions de l’Euro- 5.1 ; 5.2
[EC8-5]
code 7-1 pour le transfert du chargement statique, les prescriptions suivantes : 5.1-(1)P

–– les sollicitations de la superstructure sont transférées sans déformations perma- [EC8]


1/2.2.2-(4)P
nentes, à partir d’un dimensionnement en capacité ; [EC8-5]
5.3.2
–– lors de la détermination des réactions, il faut prendre en compte la résistance effec- [VD 17]
§ 1.6.4
tive de l’élément de structure qui transmet les actions
[EC8-1]
–– les déformations du sol induites par le séisme sont compatibles avec les exigences 2.2.2-(4)P
fonctionnelles de la structure,
–– les propriétés des sols améliorés doivent être prises en compte  : amélioration [EC8-5]
5.1-(2)P 
(colonnes ballastées, inclusions) ou substitution du sol original.
La raideur des fondations doit être suffisante pour permettre une transmission au sol [EC8-1]
2.2.4.2-(1)P
aussi uniforme que possible des actions localisées de la superstructure, ainsi :
–– pour les bâtiments dont le contreventement est assuré par un nombre limité de [EC8-1]
4.2.1.6–(2)
murs en béton armé d’épaisseur et de rigidité différentes, il est recommandé de [EC8-5]
5.2–(2)P-(a)
choisir une fondation rigide de type caisson avec un radier et une dalle supérieure. [VD 17]
§ 2.6.5
La solution de type caisson peut être adoptée aussi dans le cas d’un même ensemble
comportant des superstructures en béton armé et en charpente métallique
(Figure 5.1-1) ;

Sous-sol type soubassement


avec parois sur la périphérie

Figure 5.1-1  Ossatures BA et CM en superstructure et sous-sol soubassement de type caisson

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Choix du système de fondation | 263

[EC8-5]
5.2-(2)P-(b)
–– pour les bâtiments ayant des fondations isolées (semelles ou pieux), en respectant
les critères de liaisons horizontales (voir § 5.1.2). Cette règle d’application doit
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cependant, être adaptée dans le cas d’un substratum en pente (Figure 5.1-2).

a) b) c)
P
Figure 5.1-2  Adaptations à la pente de l’ouvrage : a) niveaux suivant la pente,
b) pieux, c) mur de soutènement intégré à la structure

a)
Exemple 1
Une solution mixte, intéressante, a été adoptée dans le cas d’un substratum en pente
et d’un bâtiment avec l’arase horizontale (Figure 5.1-3) :
–– transférer les efforts horizontaux vers la bêche (Figure 5.1-3 b) ;
–– vérifier les pieux à la flexion engendrée par le risque de glissement du remblai ou
des éboulis avec des poussées R dues la formation de voûtes (Figure 5.1-3 a) ;
–– tenir compte de la torsion d’axe verticale, y compris la torsion additionnelle
(Figure 5.1-3 c) ;
–– évaluer l’incidence, sur les pieux, de l’effet du second ordre P-D.
[FD 18]
9.8.2 –IV
Lorsque le terrain d’assise est en pente et exempt de tout risque de glissement d’en-
semble, pour les niveaux de fondations voisines établies à des cotes différentes, il faut
respecter (Figure 5.1-4), pour les niveaux de fondations successives, la pente de 2/3 et,
pour la fondation d’un mur filant, une pente au plus égale à 1/3.

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264 | Fondations

Ex
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E+R
Remblai
R
Bêche
Mouvement
du remblai Pieux inefficaces
a) Californie, Northridge, 17 janvier 1994

Calcaire

Ey

Pieux Bêche

Substratum
[EC8
2.2.4
Figure 5.1-3  Transmission au sol des sollicitations sismiques et de la poussée du remblai [EC8
non stabilisé par l’intermédiaire d’une bêche ancrée dans le rocher /5.2

a) 3

3
1

b) 3

Figure 5.1-4  Fondations à différents niveaux : a) fondations isolées avec la pente 2/3,


b) fondations filantes sous voiles avec la pente 1/3

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 264 21/06/2019 16:54:50


Choix du système de fondation | 265

Exemple 2
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Dans un bâtiment contreventé par des voiles disposés essentiellement en façades et au


droit des joints de dilatations, où l’on a un décalage d’un niveau entre la partie avant
et la partie arrière (Figure 5.1-5), la sollicitation sismique E transmise par le plancher
est entièrement récupérée par les deux fondations situées à l’arrière.

Contreventement
par voiles
Env. 30,00
E

voiles
Plancher

Longrine 1
3
Longrine 1
3
Transmission au sol
de la sollicitation
sismique E

Figure 5.1-5 Fondations disposées avec la pente de 1/3. Transmission au sol de la sollicitation E

[EC8‑1]
2.2.4.2 –(2)
Normalement, un seul type de fondation est généralement utilisé pour une même
[EC8‑5] structure, sauf si on peut séparer en unités dynamiquement indépendantes ou cas de
/5.2‑(1)P ; 2(P)
renforcement parasismique. Pour l’utilisation d’une solution mixte (pieux et semelles),
il faut mettre en œuvre une étude spécifique pour obtenir un niveau de sécurité équi-
valent à un bâtiment ayant un substratum horizontal et démontrer le caractère adéquat
d’une telle solution.
[VD 17]
§ 7.4.8.6
On utilise couramment les micropieux comme tirants pour équilibrer les tractions
importantes des éléments assurant le confortement des bâtiments existants.
[EC8‑5]
5.4.2
Afin d’éviter toute ambiguïté, les types de fondations sont définis par le Tableau 5.1-1
en fonction du rapport H / ∅ (ou H / B).

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266 | Fondations

[NF 261]
[NF 264]
Tableau 5.1-1 Type de fondations
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Type de fondation Élancement Observations


De = hauteur d’encastrement équivalent
Fondations superfi- De
< 1,5 [NF P 94-261, annexe C]
cielles B [NF P 94-264, annexe D]
Substitution en
Lorsque la transmission au sol de l’effort horizontal est
Puits en gros béton gros béton sans
possible sans armatures
armatures
Fondations semi- H La présence d’armatures est nécessaire pour la transmis-
1,5 ≤ ≤5
profondes, pieux courts ∅ sion de l’effort horizontal
∅ > 30 cm
Pieux H
>5

NF P 94-262 Fondations profondes
∅ > 120 cm Guide AFPS 2017 pour la conception et le dimensionne-
Puits H ment des fondations profondes sous actions sismiques
≤6
∅ des bâtiments à risque normal
Barrettes -
Micropieux ∅ ≤ 30 cm
Ensemble semelle et pieux conçu et calculé avec contact direct entre les deux
et en tenant compte des possibilités réelles de mobilisation simultanée des
Fondation mixte
réactions dans le sol, par les pieux et la semelle. Cas des micropieux sollicités
en tant que tirants
Procédé de renforcement des sols en place consistant à réaliser une trame
Fondations sur inclu-
régulière de fondations profondes (pieux, inclusions rigides) dans le but
sions rigides
essentiel de réduire les tassements et le cas échéant d’augmenter la portance
Procédé de renforcement et d’amélioration des sols en place consistant à
Fondations sur inclu-
réaliser une trame régulière d’inclusions souples (colonnes ballastées, plots
sions souples
ballastés, etc.) dans le but essentiel de réduire les tassements et le cas échéant
Colonnes ballastées
d’augmenter la portance

5.1.2 Solidarisation des fondations


Le système des fondations doit présenter un mode de fonctionnement mécanique-
ment homogène et favoriser un comportement monolithique des ouvrages ; dans le
cas contraire, les déplacements différentiels des points d’appui sont à prendre en
compte (Figure 5.1-6 a). En général, cette condition est satisfaite lorsque les ouvrages
comportent soit un radier soit des longrines entre les semelles ou les massifs sur pieux ;
on obtient ainsi un déplacement en « phase » (Figure 5.1-6 b).

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Choix du système de fondation | 267
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(a)

(b)

Figure 5.1-6 Solidarisation des fondations sans longrines : déplacement différentiel,


(b) avec longrines : déplacement en phase

Sollicitations
En l’absence de ces liaisons (tirant-buton, Figure 5.1-7), les points d’appui de la struc-
en accélération
ture risquent de subir un déplacement différentiel. Pareille disposition n’est pas
Sollicitations
conforme
en déplacement à l’approche
imposé spécifi que propre
Phase extension : à la conception et au calcul des bâtiments
ayant des dimensionsFonctionnement
courantes entre les joints : l’ensemble des éléments d’un même
en tirant
bloc sont animés de mouvements pratiquement identiques et synchrones.

Sollicitations
en accélération
Sollicitations
en déplacement imposé
Phase compression :
Fonctionnement en buton

a)

Sollicitations
en accélération
Sollicitations
en déplacement imposé
Phase extension :
Fonctionnement en tirant
b)

Sollicitations
en accélération c)
Sollicitations
en déplacement imposé
Phase compression : Figure 5.1-7 Actions en cas d’absence de
Sol de classe A ou
Fonctionnement en buton solidarisation de semelles : (a) en compression,
(b) en traction, (c) déplacement d’une semelle
de classe B (zone 2)
isolée, Haïti, 12 janvier 2010, (d) dispensé de
solidarisations en cas de sol de classe A ou B
d) (zone 2)

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268 | Fondations

Les éléments qui servent de liaison entre les points d’appui de la structure ont un [E
3
double rôle : 3
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[E
–– transférer les efforts horizontaux aux fondations et les répartir entre les points 3

d’appui,
–– éviter, au niveau de fondations, des déplacements relatifs horizontaux avec des [EC8-5]
5.4.1.2-(1)P
conséquences pour le bon comportement de la structure.
Ces éléments de stabilité au niveau des fondations ne subissant aucune amplification
des mouvements sismiques, ils seront donc calculés pour répondre aux déplacements
imposés par l’action sismique.
Dans le cas de structures légères, halls en éléments préfabriqués béton ou en charpente
métallique, on peut valablement remplacer le réseau bidimensionnel de longrines par
une « dalle armée » faisant office de tirant ou de buton.
On constate souvent que le gain fait sur la structure (préfabriquée en béton ou [ACEO 11]
p 95 
construction métallique) en tenant compte de l’encastrement des poteaux en pied est
largement dépassé par le coût supplémentaire des fondations correspondantes (voir
Figure 5.1-7).
Le retour d’expérience suite au séisme d’Haïti (12 janvier 2010) montre le comporte- [REX]
2010
ment d’un entrepôt avec poteaux en béton armé, toiture en charpente métallique et
sans aucune liaison au niveau des fondations (Figure 5.1-7 c). Après séisme, le faux-
aplomb des poteaux était d’environ 20 cm, ce qui donne une idée de l’importance du
mouvement au niveau du sol. Étant donné la relative « légèreté » de la structure, sa
réponse en accélération a été très modeste, ce qui a permis au bâtiment de résister
convenablement.
Pour obtenir ce fonctionnement, les fondations d’un même bloc de construction [EC8-5]
5.4.1.2-(2)
doivent être disposées dans le même plan horizontal et, de plus, comporter un réseau 5.4.1.2-(3)

de longrines ou une « dalle armée » en tête des semelles ou des pieux. Il faut néan-
moins remarquer que :
• l’utilisation d’une dalle ou des longrines reliant les fondations suivant les deux [EC8-1]
4.2.1.6–(3)
directions principales est recommandée dans le cas des fondations isolées (semelles [EC8-5]
5.4.1.2
ou pieux) ;
• il n’est pas nécessaire de prévoir ces liaisons (Figure 5.1-7 d) dans le cas des sols [EC8-5]
5.4.1.2-(2)
rocheux (classe A) et pour les sols de classe B (sable très dense, gravier, argile) en
cas de faible sismicité (zone 2) ;
• la réglementation rend obligatoire la solidarisation des points d’appui dans le cas [VD 17]
§ 1.8.8
de fondations profondes et dispense dans certains cas de réaliser cette solidarisa-
tion pour les fondations superficielles, à condition que les effets des déplacements
différentiels soient pris en compte dans le calcul.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 268 21/06/2019 16:54:55


Choix du système de fondation | 269

[EC8-1]
3.2.2.1-(8)
➠ Note 5.1
3.2.3.2-(1)P Pour les structures dont on ne peut pas admettre le même mouvement sismique entre les points
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[EC8-2]
3.3-(6)
d’appui, des modèles spatiaux de l’action sismique doivent être utilisés.

[VD 17]
§ 2.6.5
Pour améliorer la stabilité globale dans le cas de plusieurs blocs séparés par des joints
P de dilatation, il est conseillé de supprimer ces joints au niveau des fondations.
On dispose ainsi, entre le sol « générateur de l’action sismique » et la superstructure,
d’un ensemble monolithe de transition, constitué soit par des longrines, soit par un
radier, soit encore par un ensemble « caissonné » composé de la structure du sous-sol
et du radier.
[EC8-5]
5.4.1.2-(6)
Les éléments d’ossature concourant à l’équilibre, les longrines de solidarisation ou le
5.4.1.2-(7) dallage doivent être dimensionnés pour reprendre un effort axial minimal de traction
ou de compression FEd en fonction de l’effort normal de calcul NEd des éléments
verticaux assemblés en situation sismique :
–– sol de classe B (sable dense, gravier, argile raide) : FEd = ±0,3 ⋅ aS ⋅ NEd (5.1.2-1)
–– sol de classe C (sable moyennement dense) : FEd = ±0,4 ⋅ aS ⋅ NEd (5.1.2-2)
–– sol de classe D (sols sans cohésion) : FEd = ±0,6 ⋅ aS ⋅ NEd (5.1.2-3)
avec :
S = paramètre caractéristique de la classe de sol
γ Ia gr
α= rapport de la valeur de calcul de l’accélération du sol de classe A à
g
l’accélération de la pesanteur
Le Tableau 5.1-2 donne le pourcentage de l’effort normal NEd à appliquer aux
longrines.
[EC8-5]
5.4.1.2-(3)
Les forces FEd sont appliquées au niveau du centre de gravité des semelles dans le cas
de fondations superficielles, au niveau de l’interface avec la structure dans le cas de
fondations profondes et aux poutres du plancher sur vide sanitaire situées à une
distance de moins de 1,00 m.
[EC8-1]
5.8.2-(1)P
L’Eurocode est plus précis, et dans le but d’éviter les poteaux courts au-dessus des
fondations (Figure 5.1-8 a), la face inférieure des longrines ou d’une « dalle armée »
doit être placée au-dessous de la face supérieure de la fondation superficielle ou du
massif sur pieu. Cette disposition ne pouvant pas être mise en œuvre – REX –, il est
plus réaliste d’envisager soit la pose de la longrine sur le dessus de la semelle soit son
encastrement (Figure 5.1-8 b, c, d).

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270 | Fondations

Tableau 5.1-2 Efforts de traction ou de compression : ± % NEd


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Catégories Sol de classe


Zones de
d’importance
sismicité B C D
de bâtiment
I * 3,4 % 5,4 %
II * 4,2 % 6,7 %
2 (faible)
III * 5,0 % 8,0 %
IV * 5,9 % 9,4 %
I 3,6 % 5,3 % 8,4 %
II 4,5 % 6,6 % 10,5 %
3 (modérée)
III 5,4 % 7,9 % 12,6 %
IV 6,3 % 9,2 % 14,7 %
I 5,2 % 7,7 % 12,3 %
II 6,5 % 9,6 % 15,4 %
4 (moyenne)
III 7,8 % 11,5 % 18,5 %
IV 9,1 % 13,4 % 21,6 %
I 8,6 % 11,0 % 19,4 %
II 10,8 % 13,8 % 24,3 %
5 (forte)
III 13,0 % 16,6 % 29,2 %
IV 15,1 % 19,3 % 34,0 %
* pas de solidarisations pour la classe de sol B et zone 2 de faible sismicité

Pour la vérification des longrines ou zones de dallage avec la fonction-tirant, il y a lieu [EC8-1]
5.8.2-(2)
de considérer en même temps : [EC8-1]
4.4.2.6-(3)
[VD 17]
les efforts normaux suivant le Tableau 5.1-2 § 1.6.4

+
les effets déterminés par le dimensionnement en capacité des fondations
+
les effets du second ordre

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 270 21/06/2019 16:54:55


Choix du système de fondation | 271

Poteau
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Longrine

Poteau court

> 1,00 m
Semelle

a)
Poteau

Poteau
Poteau

Poteau
Longrine ≤ 1,00 m

Longrine
Semelle
Semelle

b)

Poteau
Poteau
Poteau

Dallage
≤ 1,00 m

Dallage
Semelle
Semelle

c)
Poteau
Poteau

Poteau
Poteau

Longrine
≤ 1,00 m

Longrine
Semelle
Semelle

Pieux Pieux

d)
Figure 5.1-8 Liaisons entre fondations : a) interdiction des poteaux courts au droit des fondations ;
b) disposition de la longrine par rapport à la semelle ; c) disposition du dallage par rapport
à la semelle ; d) cas de semelle sur longrines

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 271 21/06/2019 16:54:57


272 | Fondations

De plus, les dispositions constructives suivantes sont à appliquer :


• dimensions minimales pour chaînages ou longrines :
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[EC8-1]
5.8.2-(3)AN
–– bâtiments ≤ 3 étages : bw,min × hw,min = 0,15 × 0,20 m ou 0,20 × 0,15 m,
–– bâtiments > 3 étages : bw,min × hw,min = 0,30 × 0,30 m ;
• les « dalles armées » ou les longrines noyées, reliant les semelles isolées ou les têtes [EC8-1]
5.8.2-(4)AN
de pieux, doivent avoir : [EC8-5)]
5.4.1.2-(2)
–– une épaisseur minimale de tmin = 0,12 m,
–– il y a lieu en outre de respecter pour chacune de ces longrines noyées un
minimum d’armatures de 3 cm2 ;
• les longrines doivent comporter sur toute leur longueur : [EC8-1]
5.8.2-(5)AN
–– un pourcentage d’armature longitudinale ρb,min = 0,2 % par face, soit 0,4 %,
sur une largeur des longrines d’au moins 0,30 m de largeur,
–– les aciers longitudinaux doivent être ancrés complètement dans les autres
longrines ou dans l’épaisseur de la semelle,
–– de plus, dans le cas de maçonneries relevant du [EC8-1/9.7] et lorsque le
produit ag ⋅ S > 2,0 m/s2, le minimum est porté à 4,5 cm2 ;
• le nœud entre la longrine et l’élément vertical (poteau) doit être traité comme un [EC8-1]
5.8.3-(1)P
nœud poteau-poutre en respectant : 5.4.3.3
5.5.3.3
–– la classe DCM : le nœud est traité comme la zone critique du poteau ;
• les barres longitudinales des éléments verticaux doivent être coudées (ancrées) de [EC8-1]
5.8.3-(4)
telle sorte qu’elles induisent une compression (Figure 5.1-9) dans la zone de 5.8.3-(5)
[VD 17]
liaison. § 5.4.3
Poteau

Poteau

Poteau

Poteau

a) b)
Figure 5.1-9  Disposition des barres longitudinales : a) pour induire une compression dans le nœud,
b) mauvaise disposition

Dans le cas des structures légères, halls en éléments préfabriqués béton ou en char- [ACEO 11]
p. 104
pente métallique, on peut valablement remplacer le réseau bidimensionnel de
longrines par un dallage faisant office de tirant ou de buton dans le sens transversal
(Figure 5.1-10 a et b) et de poutre-cloison, en plan horizontal, dans le sens longitu-
dinal, afin de transmettre aux façades l’action sismique (Figure 5.1-10 c).

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Choix du système de fondation | 273

Poteau 1/3 Dallage scié


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N
court
a)

2/3
N c) TS
b)

Attentes pour le dallage

H H
Tirant
d)
N

H H
Buton
e) f)
Dallage poutre-cloison
assurant le tansfert Action sur le dallage
des efforts du pignon

Figure 5.1-10 Transmission des efforts sismiques par le dallage : a) dallage au droit des poteaux :
formation des poteaux courts, b) détail du dallage scié, c) fondation remontée au niveau supérieur
du dallage, d) dallage en fonction tirant, e) dallage en fonction buton, f) au droit du pignon,
dallage fonction poutre-voile dans le plan horizontal

Bien qu’elle soit en contradiction avec le DTU 13.3, qui demande que les dallages
soient désolidarisés des fondations par des joints, la solution de la Figure 5.1-10 c peut
être, cependant, utilisée à condition qu’une sous-couche bien compactée ait été préa-
lablement mise en œuvre et dont les caractéristiques aient été validées par un géotech-
nicien.
[EC8‑1]
[FD 15]
Une autre solution reste aussi possible dans le cas d’ouvrage de grandes dimensions
5.8.2 type hall industriel ou centre commercial avec des files de poteaux. Il suffit de prévoir
une longrine périphérique et de relier par des longrines les éléments porteurs de pour-
tour à ceux adjacents à l’intérieur du bâtiment. Un réseau en peigne est ainsi obtenu
à la périphérie par un plancher enserrant un dallage central (Figure 5.1-11) ou par des
tirants (Figure 5.1-12). Le dallage est constitué d’un ensemble de parties de dallages
séparées par des joints entre elles et vis-à-vis des éléments porteurs.

➠ Note 5.2
Dans ce cas, les efforts de traction-compression sont repris par les longrines. Les dallages travaillent
bien comme des dallages.

Quelle que soit la solution, les longrines périphériques constituent des bêches permet-
tant la mobilisation de la sous-couche compactée pour le transfert par frottement des
sollicitations sismiques.

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274 | Fondations

Exemple [VD 17]


§ 1.8.8.2
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Cas du parking d’un centre commercial étudié sans longrines : on peut envisager deux
solutions en « peigne », avec ou sans plancher.

4 × 15,50 = 62,00 m

r
Planche

s
6 × 10,00 = 60,00 m

A A int
jo
ec
av
ge
lla
Da

a)
Dallage
avec joints

Plancher

Longrines

Coupe A-A Sous couche


compactée

b)
Figure 5.1-11 Plancher (longrines et dalle) en peigne et dallage avec joints :
a) vue en plan, b) coupe A-A

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 274 21/06/2019 16:54:57


Choix du système de fondation | 275

4 × 15,50 = 62,00 m
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Tirants
6 × 10,00 = 60,00 m

A A s
nt
joi
ec
av Joints dans
ge
lla le dallage
Da

a)
Longrne
en façade

Dallage avec joints

Sous couche compactée

Tirant
Coupe A-A

b)
Figure 5.1-12 Tirants en peigne et dallage avec joints : a) vue en plan, b) coupe A-A

[NF 262]
Annexe R
Cependant, même dans le cas de la modélisation des poteaux comme étant articulés,
la présence des tirants format « peigne » (Figure 5.1-12 a) ne permet pas la reprise de
moments parasites dus aux tolérances géométriques de centrage (implantation) et de
verticalité des pieux.

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276 | Fondations

5.2 Fondations superficielles


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Les fondations sur semelle ou radier sont à réserver aux sites constitués de sols
compacts et homogènes pour lesquels l’amplitude des déformations pendant et après
séisme ne peut être préjudiciable à la bonne tenue de la construction. Lorsque la
construction ne comporte pas de parties enterrées, il est conseillé de prévoir une bêche
périphérique rendant solidaire l’ensemble des structures et des fondations avec le sol
d’assise afin de s’opposer à leur déplacement relatif dans le plan horizontal.
L’incidence du dimensionnement des fondations doit être considérée en fonction du [VD 17]
§ 1.6.4
caractère dissipatif (dimensionnement en capacité) ou non dissipatif de la structure [EC8-5]
5.3.1-(1)P
(voir § 3.1-E).

5.2.1 Fondations filantes et isolées


Les sollicitations sismiques, au niveau des fondations, se composent d’un moment et
d’une force ayant une composante horizontale et une composante verticale. Les forces
verticales sont transmises au sol par l’augmentation des contraintes au sol ; quant aux
forces horizontales, leur transmission se fait par butée et (ou) par le frottement.
Le système de transfert au sol des forces horizontales le plus courant se fait par butée.
Ce cas peut se justifier lors de l’exécution des fondations ancrées d’au moins 30 cm
dans le bon sol et coulées en pleine fouille quand l’état du sol environnant n’a pas été
modifié.

NEd

VEd
MEd L
Butée

Frottement
B
Figure 5.2-1  Transmission au sol des sollicitations d’une fondation

Pour obtenir la répartition des contraintes transmises par le terrain à une fondation [NF 261]
Annexe G1 
superficielle on utilise :
–– la méthode de répartition trapézoïdale ou triangulaire (Figure 5.2-2 a et b),
–– la méthode de Meyerhof (Figure 5.2-2 c).

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 276 21/06/2019 16:54:59


Fondations superficielles | 277

B B B
NEd e NEd e NEd e
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σmin σmin= 0
σmax σmax
0,75 B’

σeff 0,75 B B’ B – 2e 2e

a) b) c)
Figure 5.2-2  Contraintes au sol : a) répartition trapézoïdale, b) répartition triangulaire,
c) modèle de Meyerhof

Pour une semelle filante de largeur B et pour une valeur de calcul de l’excentrement
e < B/6, la répartition des contraintes sous la semelle est trapézoïdale (Figure 5.2-2 a)
et la valeur de calcul de la contrainte sV,d, déduite des valeurs de calcul de l’effort VEd
et de l’excentrement e, peut être obtenue à partir de la relation suivante :
N Ed 3 ⋅ N Ed ⋅ e
σV,d = + (5.2.1-1)
B B2
Cette relation conduit à considérer une valeur de contrainte située aux trois quarts de
la répartition trapézoïdale des contraintes sous la semelle.
Pour une semelle filante de largeur B et pour une valeur de calcul de l’excentrement
e > B/6, la répartition des contraintes sous la semelle est triangulaire (Figure 5.2-2 b)
et la valeur de calcul de la contrainte sV,d, déduite des valeurs de calcul de l’effort VEd
et de l’excentrement e, peut être obtenue à partir de la relation suivante :
N Ed N Ed
σV,d = = (5.2.1-2)
B′  2 ⋅e 
B ⋅ 1 − 
 B 
Cette relation conduit à considérer une valeur de contrainte située aux trois quarts de
la répartition triangulaire des contraintes sous la semelle.
Pour une semelle filante de largeur B, le modèle de Meyerhof (Figure 5.2-2 c) suppose
une répartition homogène des contraintes sous la semelle sur une largeur B ¢ = B – 2e
avec «  e  » la valeur de calcul de l’excentrement du chargement. La valeur de cette
contrainte sV,d peut être obtenue à partir de la relation suivante :
N Ed N Ed
σV,d = = (5.2.1-3)
1  B′  2 ⋅e 
B ⋅ 1 − 
 B 

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 277 21/06/2019 16:54:59


278 | Fondations

Pour une semelle rectangulaire de largeur B et de longueur L, le modèle de Meyerhof


(Figure 5.2-3) suppose une répartition homogène des contraintes sous la semelle sur
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une aire A¢. La valeur de cette contrainte sV,d peut être obtenue à partir de la rela-
tion 5.2.1-4.

e’
B

B – 2e
VEd

L – 2e'
Figure 5.2-3  Contraintes au sol pour une semelle rectangulaire ; modèle de Meyerhof

N Ed
σV,d = (5.2.1-4)
 2 ⋅e   2 ⋅ e′ 
B ⋅ 1 −  L ⋅ 1 − 
 B   L 
Dans tous les cas, afin de limiter l’excentrement, il faut vérifier les relations suivantes : [NF261]
9.4
–– pour une semelle filante de largeur B :
2e 1
1− ≥ ou encore e ≤ 0,47 B (5.2.1-5)
B 15
–– pour une semelle rectangulaire de largeur B et longueur L :
 2 ⋅e   2 ⋅ e′  1
1 −  1 −  ≥ (5.2.1-6)
 B   
L  15

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Fondations superficielles | 279

5.2.2 Semelles excentrées


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[ACEO 11]
p. 96
Certaines limitations peuvent être imposées aux débords des semelles par rapport aux
bordures de propriétés ou de voie publique. Dans ces cas, on peut obtenir l’équilibre
au niveau de la semelle par :
– une répartition linéaire des réactions du sol suivant un diagramme uniforme ou
trapézoïdal en fonction de la raideur réciproque du poteau ou du voile et de la
semelle (Figure 5.2-4 a) ; solution déconseillée en zone sismique ;
– un couple obtenu par une force de frottement à l’interface sol-semelle ou butée au
niveau du dallage et une autre force horizontale au niveau du plancher :
N Ed ⋅ e
H =
h
– la flexion du voile (Figure 5.2-4 b) : NEd × e.

NEd NEd

h e e

R R

a) b)
Figure 5.2-4 Équilibre du moment dû à l’excentrement : a) cas du poteau et de la semelle
suffisamment raides ; b) cas du voile et de la semelle, souples

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280 | Fondations

La disposition des longrines de redressement est la seule solution à retenir en zone


sismique pour conférer au bâtiment un comportement homogène (Figures 5.2-5 et
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5.2-6).

Voile pignon
NEd
MEd

VEd

b c
Figure 5.2-5  Sollicitations d’un voile pignon et reprise par les longrines de redressement

La charge pu avec une répartition trapézoïdale ou triangulaire (Figure 5.2-6) est trans-


 L + e 
mise avec une réaction sur le sol égale à  pu , pour laquelle la largeur a¢ de la
semelle continue doit être déterminée.
 L 
 e
Au droit des poteaux s’exerce une réaction verticale ascendante  pu  augmentée de
 L 
la distance entre les longrines b ou c, déduction faite de la charge verticale descen-
dante. Pour que le système soit efficace, il faut que les longrines de redressement aient
L
une raideur relativement importante, de l’ordre de .
10
➠ Note 5.3
En raison de la position localisée des longrines, la semelle entre deux longrines est calculée, en fonc-
tion de la distance entre les longrines, comme une dalle appuyée sur trois côtés et/ou en torsion.

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Fondations superficielles | 281

pu P
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e L
pu e
pu L + e L
L

Longrines de
redressement

a
a'

Figure 5.2-6  Excentrement de la semelle au droit du voile pignon avec l’équilibre


assuré par les longrines de redressement

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282 | Fondations

5.2.3 Fondations semi-profondes [NF 261]


C.1
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Ces massifs semi-enterrés sont utilisés, en absence de longrines, lorsque les fondations
doivent transmettre au sol un torseur NEd, MEd et VEd par la mobilisation de la butée
et la poussée du sol. Il convient de prendre en compte les réactions latérales en négli-
geant les couches de terrain les plus proches de la surface.
Il est important de remarquer que la butée n’est normalement mise en jeu qu’à la suite
de déplacements non négligeables du massif qui, par ailleurs, doivent rester compa-
tibles avec les déplacements admis pour l’ouvrage en superstructure.

➠ Note 5.4
Il est couramment admis que, si la butée est limitée à la valeur de la poussée hydrostatique, les dépla-
cements restent dans des limites acceptables.

➠ Note 5.5
On néglige assez fréquemment le premier mètre de sol, supposé moins compacté donc moins efficace
dans la reprise des efforts que la partie plus profonde.

On fait l’hypothèse que la pression de la butée, déduction faite de la pression de


poussée, varie linéairement en fonction de la profondeur suivant la loi de Coulomb ;
la valeur maximale atteint au niveau inférieur du massif :
 π ϕ  π ϕ 
b = ρh  tg2  +  − tg2  −   (5.2.3-1)
  4 2 
 4 2  
avec :
r = poids spécifique des terres
j = angle du talus naturel
Dans le cas d’un massif parallélépipédique (Figure 5.2-7) soumis aux sollicitations
NEd, MEd et VEd, les équations d’équilibre s’écrivent :
–– projection sur un plan vertical :
1
N Ed + G = p ⋅ a ⋅ B (5.2.3-2)
2
–– projection sur un plan horizontal :
B
VEd =  b ⋅ h − d (b + c )  (5.2.3-3)
2
–– moment par rapport au point B :
L B 2 
VEdh + M Ed − ( N Ed + G ) =  b ⋅ h 2 − (b + c ) d − p ⋅ a 2  (5.2.3-4)
2 6 

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Fondations superficielles | 283

NEd
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MEd
VEd A

B
h
O
d
G

C B b
c p

Figure 5.2-7  Équilibre d’un massif semi-enterré

avec :
L = largeur du massif
H = hauteur du massif
B = profondeur du massif
G = poids du massif
Le problème est indéterminé puisqu’il y a quatre inconnues : a, c, d, p et trois équa-
tions. On se fixe généralement, a priori, la valeur du poids spécifique du sol de :
p = 1,33 ssol (5.2.3-5)
Toutefois, la prise en compte de la butée est basée sur les hypothèses selon lesquelles
le sol est isotrope et homogène, et le déplacement de la surface de contact suffisante
pour faire passer le sol de son état initial d’équilibre élastique à un état d’équilibre
plastique. Ce changement d’état d’équilibre peut entraîner des déplacements impor-
tants qui ne sont pas toujours compatibles avec le bon comportement des structures
ou avec le fonctionnement d’un processus industriel (ponts roulants).
Le massif est souvent utilisé pour prolonger une semelle jusqu’au niveau du bon sol.
En fonction de la qualité du sol traversé, on pourra transmettre les efforts directement
(Figure 5.2-8) ; le ferraillage devra être adapté en conséquence.

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284 | Fondations

MEd
VEd
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NEd

Massif coulé en
pleine fouille

Figure 5.2-8 Ancrage de la semelle dans un massif

Une généralisation de l’équilibre d’un massif semi-enterré peut être appliquée aux
sous-sols réalisés par un soubassement rigide de type caisson. L’abaque Figure 5.2-9,
établi d’après les relations données par Terzaghi et Gould, montre la relation qui existe
entre la rotation de la paroi et la valeur de la pression des terres, butée ou poussée, en
cas de chargement constant, sans tenir compte des effets cycliques. On remarque que
le déplacement nécessaire pour mobiliser la poussée est relativement faible par rapport
à celui qui est nécessaire à la mobilisation de la butée.
Avec K (Figure 5.2-9) défini par la relation suivante :
σ ( pression horizontale ) p
K = H = (5.2.3-6)
σv ( pression verticale ) γZ
Si, toutefois, une fondation nécessite la mobilisation de la butée maximale pour
assurer la stabilité de la structure à l’action sismique, on doit appliquer un coefficient
de sécurité afin que les déplacements restent limités à des valeurs acceptables.
Pour les structures indéformables (sous-sol de bâtiments contreventés par voiles →
caisson), on devra utiliser la poussée des terres au repos ; en effet, la valeur minimale de la
pression à laquelle une structure donnée puisse être soumise est la poussée des terres. De
plus, dans la transmission des forces horizontales (voir Figure 5.2-7) interviennent d’abord
les forces de frottements à la base des fondations ; ainsi, dans l’équilibre des forces, la butée
intervient en complément, elle est donc loin d’atteindre sa valeur maximale.

➠ Note 5.6
Dans la pratique, il faut décider, dès le début du projet, le déplacement compatible avec le type de
structure et sa destination.

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Fondations superficielles | 285

Coefficient K
(de poussée ou de butée)
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2,2

2,0
d = déplacement
à la surface du sol Effort
1,8 horizontal

σV

1,6 H
σH

1,4

1,2

1,0

Butée
0,8

0,6

Poussée
0,4

0,2

0
– 0,004 – 0,003 – 0,002 – 0,001 0 0,001 0,002 0,003 0,004 0,005 0,006
Sol très compact ou très consistant Rotation de la paroi d/h
Sol compact ou consistant
Sol peu compact ou mi-consistant
Sol lâche ou mou
Sol très lâche ou très mou à liquide

Figure 5.2-9  Relation entre la rotation d’une paroi et la pression latérale pour différents sols

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286 | Fondations

5.2.4 Effets au contact structure / sol de fondation


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5.2.4.1 Décollement
Dans le cas général, pour assurer la stabilité d’un bâtiment, le décollement doit être
d’abord analysé globalement.
Les éléments et les structures, de taille relativement petite (de l’ordre du mètre), qui [JBP 03b]
§ 2.1.1
sont simplement posés sur un support qui ne cède pas sous une charge concentrée et [REX]
1999, 2018
se comportant comme des corps solides, peuvent se déplacer :
– soit par glissement dans un plan horizontal,
– soit par basculement.
Pour les bâtiments, le basculement n’est pratiquement pas possible. La raison essen-
tielle est que le moment induit sur la fondation est considérablement réduit par suite
du décollement partiel de la fondation ; le retour d’expérience (REX) confirme cette
conclusion. Le cas de basculement d’immeubles correspond à d’autres mécanismes
(Figure 5.2-10) : liquéfaction du sol, affaissement ou poinçonnement du sol, ruine
des fondations, rupture des poteaux au rez-de-chaussée comme par exemple les deux
cas éloquents (Figures 5.2-10, 5.2-11 et 5.2-12) suivants :

B C

G
A’’ B’’

G’

A D G’’

D’’ C’’
Figure 5.2-10 Schéma de basculement d’un bâtiment à rez-de-chaussée transparent

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Fondations superficielles | 287
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Figure 5.2-11  Basculement d’un bâtiment par la ruine des poteaux du rez-de-chaussée


(Colombie, janvier 1999)

Figure 5.2-12  Basculement d’un bâtiment par la ruine des poteaux du rez-de-chaussée


(Hualien, Taiwan, 10 février 2018)

➠ Note 5.7
En respectant les résistances du sol et des éléments de structure, le basculement sous l’action sismique
n’est physiquement pas possible.

[VD 17]
§ 2.6.1,
Lors de sollicitations sismiques, il est possible que les calculs fassent apparaître des
§ 4.4.6, décollements pour certaines parties des fondations. C’est d’autant plus le cas si des
§ 5.10.7.2,
§ 7.4.6.6 méthodes linéaires de calcul sont utilisées. Ceci ne signifie pas pour autant une perte
de stabilité de la structure ; la reprise de la traction au droit des appuis n’est donc pas
absolument indispensable.

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288 | Fondations

Si, sous l’action du vent, l’analyse statique est généralement bien appréhendée, le
problème du décollement sous chargement dynamique (sismique) est plus complexe ;
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il nécessite d’identifier les parties soulevées en fonction de la direction du séisme. Bien


entendu, les parties soulevées ne peuvent pas être toutes concomitantes.
Pour prendre en compte le décollement, il convient de définir une méthode de calcul
et de lui associer des critères. On considère que l’analyse linéaire dynamique usuelle est
valable lorsque le décollement potentiel de l’ensemble fondation-superstructure reste
inférieur à 30 % de la surface totale des fondations d’un bloc entre joints de dilatation.
Dans le cas où les ouvrages sont globalement rigides et monolithiques, le décollement
peut être estimé en supposant que l’ensemble fondation-superstructure est infiniment
rigide (Figure 5.2-13).

≤ 30 %

Figure 5.2-13  Contraintes sous un ensemble fondation-superstructure infiniment rigide

L’analyse linéaire néglige plusieurs phénomènes importants dès que le bâtiment se


soulève : plastification éventuelle du sol, modification de la surface d‘appui au sol par
décollement. Cette évolution de l’interface sol-fondation accentue le comportement
non linéaire du bâtiment. En effet, l’action du séisme engendre un décollement partiel

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Fondations superficielles | 289

et intermittent ; en conséquence, on a une variation de la surface d’appui qui induit


une variation de la rigidité globale du sol, ce qui modifie la réponse du bâtiment.
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Ce phénomène entraîne une augmentation des périodes propres, et une amplification


du mouvement de rotation, donc des déplacements.
Il convient d’insister sur le fait évident que la pesanteur provoque un effet de rappel
dès qu’il y a soulèvement : la période propre est augmentée et le niveau de l’action est
diminué.
En conséquence, on ne commet pas d’erreur supérieure à 10 % si l’on néglige les non-
linéarités, pour autant que les soulèvements restent inférieurs à 30  %. Au-delà de
30 % de décollement, le phénomène doit être analysé par des modèles non linéaires
conduisant à un calcul pas à pas dans le temps (Figure 5.2-14).

τsol ≤ 30 % τsol > 30 % τsol


Calculs linéaires Calculs non-linéaires
Figure 5.2-14 Équilibres possibles en fonction du chargement

La méthode itérative utilisée pour estimer le décollement et les contraintes sous la


fondation est basée sur la modélisation 3-D du bâtiment appuyé sur un tapis de
ressorts indépendants, répartis (ressorts de Winkler) sous la fondation (Figure 5.2-15) ;
cela permet d’identifier les surfaces où les ressorts verticaux tendus sont à désactiver
du modèle 3-D pour le champ d’efforts dynamiques considéré. Ces modèles four-
nissent les champs de contraintes au droit des ressorts modélisés.

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290 | Fondations

N N
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M
M

Figure 5.2-15 Tapis de ressorts de Winkler (a) état au repos, (b) comportement élastique,
(c) décollement, ressorts désactivés

L’identification des éléments stabilisateurs est obtenue par une approche pas à pas :
– une première modélisation en éléments finis comportant des appuis fixes infini-
ment rigides est utilisée pour l’analyse modale. Ces appuis fixes sont susceptibles
de reprendre des efforts tant descendants qu’ascendants (soulèvements) ;
– le modèle utilisé en première analyse est complété avec les conditions effectives du
sol. Il consiste à appliquer aux points d’appui les ressorts caractéristiques issus des
paramètres géotechniques (voir Figure 5.2-15  a). Ces ressorts, par définition
moins raides que les appuis fixes infiniment rigides, confèrent alors une raideur
globale plus faible à la structure, qui a une réponse plus faible sur le spectre ;
– cette analyse complémentaire permet de valider le modèle en conservant seulement
les appuis non soulevés sous différentes combinaisons sismiques ; il n’y a plus linéa-
rité des calculs. Les autres appuis sont laissés « libres » pour le décollement (soulève-
ment), en linéarisant les efforts sous éléments principaux de contreventement et en
tenant compte des charges disponibles dans le voisinage immédiat (Figure 5.2-16) ;
il y a transfert des efforts normaux vers la zone de contact avec le sol.

Action
sismique

Equilibre assuré
par la structure

≤ 30 %
τsol

Figure 5.2-16 Soulèvement équilibré par les charges disponibles dans le voisinage immédiat

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Fondations superficielles | 291

➠ Note 5.8
Il faut faire autant de calculs qu’il y a de combinaisons de cas de charges ; on ne fait plus les combi-
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naisons en final.

➠ Note 5.9
On ne peut plus effectuer de calcul modal. Il faut donc prendre en compte l’effet du séisme par des
cas de charges dits « pseudo statiques », obtenus en multipliant les différentes masses par les accélé-
rations quadratiques à chaque niveau obtenues par le calcul modal d’origine sur le modèle encastré.

➠ Note 5.10
En utilisant les résultats d’une combinaison quadratique pour calculer d’autres grandeurs, on risque
d’obtenir des efforts nettement supérieurs à ceux obtenus en faisant la superposition quadratique des
efforts modaux. Il convient alors de se « caler », par exemple, en comparant, dans chaque direction,
l’effort tranchant et le moment de renversement dus au séisme obtenus par les deux méthodes de
calculs. Les accélérations quadratiques sont multipliées par les coefficients appropriés pour obtenir
les mêmes résultats selon les deux méthodes de calculs.

À défaut de la mobilisation de la superstructure, l’équilibre peut se faire à l’extérieur


du bâtiment en lui associant un lestage en gros béton au-dessous des fondations
(Figure 5.2-17) dont le poids est fonction de l’intensité du soulèvement.

➠ Note 5.11
La prise en compte du lestage admet l’analyse modale avec appuis fixes.

Action
sismique

NN

τsol

Figure 5.2-17 Soulèvement équilibré par le lestage des fondations

[VD 17]
§ 1.8.9,
Utilisée dans le cas renforcement parasismique des structures, la partie soulevée peut
§ 7.4.8.6 être équilibrée par des pieux ou micropieux sollicités à la traction (Figure 5.2-18) et
mobilisant le sol par frottement.

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292 | Fondations

➠ Note 5.12
La présence des micropieux soulève la question de l’homogénéité avec un système superficiel de
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fondations ; on peut remarquer que l’équilibre localisé des tractions permet une réponse homogène
de la structure et donne accès à l’analyse modale avec appuis fixes. Les efforts horizontaux sont
transmis par frottement et/ou par butée

Action
sismique

NN

τsol

Figure 5.2-18 Soulèvement équilibré par les pieux ou micropieux

Généralement, les soulèvements sont concentrés aux angles et peuvent être équilibrés [VD 17]
§ 4.4.6
par la structure. Les vérifications consistent à s’assurer :
– que les appuis libérés (soulevés avec une réaction nulle) représentent moins de
30 % de la surface de semelles,
– que les réactions d’appuis redistribuées sont compatibles en termes de contrainte
au sol,
– que les réactions de traction ayant « disparu », les valeurs des contraintes au sol et
les dispositions d’armatures permettent le transfert des efforts des appuis soulevés,
– que les déformations résultant d’une rotation d’ensemble, résultant de la redistri-
bution, légèrement accrue, demeurent acceptables et conformes aux critères régle-
mentaires.
Les réactions de traction ayant «  disparu  », les valeurs des contraintes au sol et les
dispositions d’armatures permettent le transfert des efforts des appuis soulevés. Les
déformations résultant d’une rotation d’ensemble légèrement accrue doivent demeurer
acceptables et conformes aux critères réglementaires, y compris au droit des joints de
séparation.

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Fondations superficielles | 293

Dans certaines configurations de fondations, le sol sus-jacent peut participer à l’équi-


libre. Lorsque la semelle se soulève, elle entraîne un prisme de sol (Figure 5.2-19)
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dont la forme dépend des caractéristiques du terrain ; il est habituel de prendre un


prisme de q = 2 × j = 30° à 40°.

θ°

Figure 5.2-19  Soulèvement équilibré par un prisme pour un angle j = 30° à 40°

Pour une force de soulèvement relativement faible, on peut limiter la forme du prisme
au volume défini par la surface de la semelle (Figure 5.2-20).

F F

Figure 5.2-20  Soulèvement équilibré par un prisme droit

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 293 21/06/2019 16:55:06


294 | Fondations

Notations :
G = le poids du sol et de la semelle,
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F = la force de frottement p0 tg j¢ ou de cohésion c A, [E


5
p0 = la poussée horizontale totale au repos agissant sur l’ensemble de la surface 5

latérale verticale,
tg j¢ = le coefficient de frottement,
c = la cohésion (10 à 30 kN/m2 pour les semelles superficielles),
A = la surface totale verticale au-dessus du périmètre de la semelle.
On a pour les sols purement pulvérulents :
W ≤ G + p0 tg ϕ (5.2.4.1-1)
et pour les sols purement cohérents :
W ≤ G + cA (5.2.4.1-2)

5.2.4.2 Glissement [VD 17]


§ 1.8.9
[EC8-1]
Il doit être vérifié que la structure reste stable sous l’action sismique de calcul vis-à-vis 2.2.2-(3)P
4.4.2.4-(1)P
du renversement (voir § 5.2.4.1) mais aussi vis-à-vis du glissement.
Les efforts horizontaux sous la sous-face de la semelle sont en général égaux à ceux
appliqués en tête de semelle, majorés par les forces d’inertie et minorés des efforts
dissipés par frottement (Figure 5.2-21) sur les faces latérales et par la butée.
En absence de butée, la composante horizontale des sollicitations sismiques doit être
équilibrée entièrement par le frottement produit sur la base de la fondation.

NEd

VEd

Figure 5.2-21  Équilibre par frottement


Frottement pour une semelle ordinaire

Dans le cas de bâtiments avec les fondations situées au-dessus de la nappe phréatique, un [EC8-5]
5.4.1.1-(7)
glissement limité peut être toléré (Figure 5.2-22) si l’on respecte les conditions suivantes :
–– les propriétés du sol demeurent inchangées pendant le séisme,
–– le glissement n’affecte pas le fonctionnement de tous les réseaux (eau, gaz, électri-
cité, accès, lignes téléphoniques) connectés à la structure,

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Fondations superficielles | 295

– l’amplitude du glissement est acceptable vis-à-vis du comportement global de la


structure.
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[EC8‑5]
5.4.1.1‑(2)P
Pour assurer la transmission des sollicitations horizontales, il y a lieu de vérifier la
5.3.2‑(3)P condition de non-rupture par glissement ; l’effort tranchant horizontal de calcul sur la
fondation VEd doit satisfaire l’inégalité suivante :
VEd ≤ FHRd + FVRD + 0,30FB (5.2.4.2-1)
avec :
VEd = effort horizontal dû à l’action sismique auquel on ajoute le cas de charge
de la poussée statique et dynamique des terres (Figure 5.2-22)
FHRd = force de frottement de calcul sous la fondation, au-dessus de la nappe
phréatique
FVRD = force de frottement mobilisable sur les faces latérales, FVRD = 0 en cas
d’étanchéité sur les parois du sous-sol
FB = mobilisation de la butée passive totale

Glissement toléré
P

NEd

1/2
2/3
Poussée
VED dynamique
Poussée
EVRD 1/2
statique
1/3
EB
FHRD

Figure 5.2-22 Stabilité au glissement

[EC8‑5]
5.4.1.1‑ (3)
La valeur de calcul de la résistance au glissement de la fondation sur le terrain FRd
pour des fondations au-dessus de la nappe peut être calculée comme suit :
tan δ tan δ
FRd = N Ed = N Ed (5.2.4.2-2)
γM 1,25
[EC7‑1]
3.1‑ (3)
avec :
6.5.3‑(10)
[VD 17]
gM = 1,25 coefficient partiel
Tab 1.8‑3 d = l’angle de frottement à l’interface sol-structure peut être pris égal à la valeur
de calcul de l’angle de frottement interne à l’état critique j¢crt pour les fonda-
tions coulées en place et égal à 2/3 j¢crt pour les fondations préfabriquées.

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296 | Fondations

En plus de la force de frottement FHRD, on peut tenir compte de la résistance latérale [EC8‑5]
5.4.1.1‑(5)
EVRD découlant de la pression des terres sur les ouvrages enterrés exécutés dans les
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conditions suivantes :
– compactage du remblai contre les parois des fondations,
– coulage en pleine fouille,
– réalisation d’un mur de fondation vertical (bêche) dans le sol (Figure 5.2-23).

NEd

VEd

Bêche

Figure 5.2-23 Équilibre par butée pour une semelle munie de bêche

Les critères suivants doivent être adoptés pour la transmission au sol de l’effort tran- [EC8‑5]
5.3.2–(1)P
chant, de l’effort normal et/ou du moment :
• Effort tranchant VED doit être transmis par un des mécanismes suivants (voir [EC8‑5]
5.3.2–(2)P
Figure 5.2-22) : 5.3.2‑(3)P

– force de frottement de calcul FHRD entre la base horizontale de la semelle, du


radier ou d’une dalle horizontale et le sol (Figure 5.2-24) ;
– force de frottement de calcul FVRD entre les faces verticales de la fondation et
le sol à condition que le coulage soit en pleine fouille (Figure 5.2-25). Dans le
cas d’un sous-sol, le frottement latéral peut être mobilisé en absence de l’étan-
chéité sur les parois et un remblai bien compacté autour ;
– valeur de calcul de la butée des terres sur les faces de la fondation ;
– il est admis de combiner la force de frottement avec jusqu’à 30 % de la butée
passive FB.
• Effort normal NED et/ou moment fléchissant MED peuvent être transmis au sol [EC8‑5]
5.3.2–(4)P
par un des mécanismes suivants ou une combinaison d’entre eux :
– action de la composante verticale sur la base de la fondation,
– par le moment fléchissant engendré par la force de frottement horizontal entre
les parois des fondations profondes et le sol,
– par les forces de frottement vertical des éléments des fondations enterrées ou
des fondations profondes et le sol.

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Fondations superficielles | 297

E E
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VED VED

FHRD 0,30 FB FHRD

a) b)
Figure 5.2-24  Transmission au sol de l’effort horizontal a) radier : par frottement sous semelles
ou radier b) bêches : par frottement et par butée au droit des bêches

VED

FVRD
0,30 FB
FHRD

Figure 5.2-25  Sous-sol caissonné, transmission par frottement sous le radier


et sur les parois verticales, s’il n’y a pas d’étanchéité, et par butée

Exemple : REX
Bloc hospitalier sur radier en zone 5 de sismicité forte ; le frottement mobilisable sous
le radier ne peut pas équilibrer l’effort tranchant à la base. La disposition sous le radier
(Figure 5.2-26) d’un nombre suffisant de bêches a permis de transférer l’effort hori-
zontal.

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298 | Fondations
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80
70 70
40

Figure 5.2-26  Transmission par butées au droit des bêches

5.2.4.3 Capacité portante, tassement [EC8-5]


5.4.1.1-8(P)
Annexe F
La vérification de la capacité portante de la fondation doit être effectuée sous la
combinaison de l’effet des actions appliquées, charge verticale Ned, charge horizontale
Ved et moment Med.
La stabilité des fondations superficielles doit être vérifiée à l’état limite ultime en situa-
tion sismique d’après l’expression suivante :
cT cT ′
cM cM
( 1 − eF ) ( βV ) ( 1 − fF ) ( γM )
+ − 1 ≤ 0 (5.2.4.3-1)
k′
 k′ b ( N )  ( 1 − mF k ) 
c
 ( 1 − mF k ) − N  −F
a
(N )
 
avec :
γ RdN Ed γ RdVEd γ RdM Ed
N = ; V = ; M = (5.2.4.3-2)
N max N max B ⋅ N max
Nmax est la capacité portante ultime de la fondation sous charge verticale centrée [EC8-5]
Tableau F1
B est la largeur de la fondation Tableau F2

F est la force d’inertie du sol, sans dimension


gRd est le coefficient partiel du modèle, Tableau 5.2-1

Tableau 5.2-1 Valeurs du coefficient partiel de modèle gRd

Sable
Sable lâche Argile non
moyennement Sable lâche sec Argile sensible
saturé sensible
dense à dense
1,00 1,15 1,50 1,00 1,15

a, b, c, d, e, f, m, k, k ¢, cT, cM, c¢M, b, g : paramètres numériques (Tableau 5.2-2)


dépendant du type de sol

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Fondations superficielles | 299

Tableau 5.2-2 Valeurs des paramètres numériques


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Sol purement cohérent Sol purement frottant


a 0,70 0,92
b 1,29 1,25
c 2,14 0,92
d 1,81 1,25
e 0,21 0,41
f 0,44 0,32
m 0,21 0,96
k 1,22 1,00
)
k ¢ 1,00 0,39
cT 2,00 1,14
cM 2,00 1,01
c¢M 1,00 1,01
b 2,57 2,90
g 1,85 2,90

[EC8-5]
F.2
Pour les sols purement cohérents, la capacité portante ultime sous charge verticale
centrée Nmax est donné par :
c
N max = ( π + 2 ) B (5.2.4.3-3)
γM
avec :
c est la résistance au cisaillement non drainé du sol assimilée à cu pour les sols
cohérents ou la résistance au cisaillement cyclique non drainée et à tcy,u pour
les sols sans cohésion ;
[EC8-5]
3.1-(3)
gM est le coefficient partiel de matériau ;
La force d’inertie du sol sans dimension F est donnée par :
ρ ⋅ ag ⋅ S ⋅ B
F = (5.2.4.3-4)
c
Avec :
r est la masse volumique du sol
ag est la valeur de calcul de l’accélération du sol de classe A (ag = gI ⋅ agR)
agR est l’accélération de référence en fonction de la zone sismique pour un sol de
classe A (voir Tableau 1.8-2) ;
gI est le coefficient d’importance de l’ouvrage ;
S est le paramètre caractéristique de la classe de sol (voir Tableau 1.8-3),

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300 | Fondations

Les inégalités suivantes s’appliquent à l’expression générale (5.2.4.3-3) de la capacité


portante :
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0£N £1 ; V £ 1 (5.2.4.3-5)
Pour les sols purement frottants, la capacité portante ultime sous charge verticale [EC8-5]
F.3
centrée Nmax est donné par :
1  a 
N max = ρg  1 + v  B 2N γ (5.2.4.3-6)
2  g 
avec :
g est l’accélération de la pesanteur
av est l’accélération verticale du sol, qui peut être prise égale à 0,5 ⋅ agS
Ng  est le coefficient de capacité portante fonction de la valeur de calcul de [EC8-5]
3.1-(3)
l’angle de frottement du sol j¢d
La force d’inertie du sol sans dimension F est donnée par :
ag
F = (5.2.4.3-7)
g tan ϕ d′
L’inégalité suivante s’applique à l’expression générale (5.2.4.3-3) de la capacité
portante :
k′
0 ≤ N ≤ ( 1 − mF ) (5.2.4.3-8)
Dans les situations les plus courantes, F = 0 pour les sols cohérents. [EC8-5]
F5
Pour les sols sans cohésion, F peut être négligé si ag ⋅ S < 0,1 g

Exemple 1
Considérons le cas où F = 0 et MEd = 0 pour un sol argileux, cohérent ou frottant
(Figure 5.2-27), non sensible, donc gRd = 1,00 et pour les efforts normaux :
N Ed = 1000
 , 2000
 , 3000
 kN
Le tassement d’un élément de fondation est évidemment fonction de la charge qui lui [EC7]
2.4.9
est appliquée, et aussi fonction de la rigidité de la structure. Tout mouvement diffé-
rentiel des fondations provoquant une déformation de la structure doit être limité
pour assurer qu’il ne conduira pas à un état limite de la structure. Les calculs de tasse-
ment différentiel devront tenir compte des éléments suivants :
–– l’occurrence et la vitesse des tassements et des mouvements du terrain ;
–– les variations aléatoires et systématiques des propriétés du terrain ;
–– la distribution des charges ;
–– la méthode de construction (y compris la séquence d’application des charges) ;
–– la rigidité de la structure pendant et après la construction.

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Fondations superficielles | 301

Sol cohérent
700
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600 Portance
non vérifiée
Effort horizontal (kN)

500

400

300

200
Portance
100
vérifiée
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
Effort normal (kN)

Nmax = 3000 kN
Nmax = 2000 kN
Nmax = 1000 N

Sol frottant
300

250 Portance
non vérifiée
Effort horizontal (kN)

200

150

100

50 Portance
vérifiée
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
Effort normal (kN)

Figure 5.2-27  Application de la formule 5.2.4.3-1, pour un sol cohérent et un sol frottant.

➠ Note 5.13
Le calcul d’un tassement correspond à un état limite de service irréversible, donc à une combinaison
caractéristique.

Le choix des valeurs de calcul pour la limitation des mouvements et des déformations
doit tenir compte des points suivants :
–– le degré de confiance avec lequel on peut fixer la valeur acceptable du mouvement ;
éviter le « reflex sacré » de la réduction du taux de travail du sol, au minimum ;
–– l’occurrence et la vitesse des mouvements du terrain ;

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302 | Fondations

–– le type de structure ; rôle de répartiteur de charge autour des points d’appui ;


–– le type de matériau de construction ;
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–– le type de fondation ; permettre à la structure d’« enjamber » d’éventuels affaisse-


ment locaux ;
–– le type de terrain ;
–– le mode de déformation ;
–– l’utilisation prévue de la structure ;
–– le besoin d’assurer qu’il n’y aura pas de problèmes pour les réseaux entrant dans la
structure.

➠ Note 5.14 REX


L’exécution d’une fouille relativement profonde entraîne l’enlèvement sur toute l’emprise d’une
masse de sol qui pourrait correspondre au poids de l’ouvrage, ce qui élimine ipso facto tout risque de
tassement, à la seule condition d’éviter le remaniement du fond de fouille et de recourir à une fonda-
tion par soubassement rigide et radier pour assurer une répartition aussi uniforme que possible de la
charge.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 302 21/06/2019 16:55:10


Fondations profondes | 303

5.3 Fondations profondes


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5.3.1 Transmission au sol de l’action sismique


[EC8-5]
5.3.2
Les forces horizontales auxquelles est soumis l’ouvrage sont normalement transmises
au sol par frottement ou par butée. Pour garantir cette transmission, les règles parasis-
miques demandent de disposer, en tête des fondations profondes, un plancher
(diaphragme horizontal) de rigidité suffisante pour uniformiser les déplacements de
ces dernières.

➠ Note 5.15
En cas d’action sismique, il est difficile de savoir qui transmet un effort à qui !

Une redistribution de l’effort tranchant à la base et du moment de torsion d’axe


vertical doit être faite au prorata des rigidités des éléments de fondations.
[AFPS 17]
§ 4.1.2.1.1
Le guide des fondations profondes propose, en première approche, de faire la distri-
bution au prorata des diamètres et du type de liaison (articulation ou encastrement)
de chaque appui.
 
 Di Di x i 
H i = VEd  +d  (5.3.1-1)
2
 ∑ Di
i ∑ i i i 
D x
avec :
Di = ai ⋅ Æi où ai = 1 pieu articulé, ai = 2 pieu encastré
Æi = diamètre des pieux
xi = coordonnée suivant l’une des directions horizontales dans le repère Gxy
G = centre de raideur des pieux calculé sur la base des Di
VEd = effort horizontal total suivant les séismes Ex et Ey
d = distance entre l’effort horizontal et le centre de raideur des pieux.
À défaut d’un encastrement suffisant dans le sol, le modèle correct (global) d’une
structure en portiques doit intégrer depuis le départ les pieux avec les raideurs corres-
pondantes (Figure 5.3-2) et on obtient ainsi pour les pieux le cumul direct des effets
inertiels et cinématiques.

➠ Note 5.16
Dans le cas de fondations profondes, il est imprudent d’admettre l’existence d’une résistance par
frottement entre la structure et le sol, car les charges verticales dans ce type de fondations sont trans-
mises directement aux couches inférieures et non au sol situé immédiatement au-dessous de la struc-
ture.

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304 | Fondations

1 2 3 4 5 6 7
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12 14
16
10
8 9 18 19

11 13 15 17
(i)

Gxy

d xi
VEd

20 21 22 23 24 25
y

x
26 27 28 29 30 31

Figure 5.3-1  Exemple de fondations sur pieux avec les conditions suivantes [VD 17]
au droit des appuis : Articulé X et encastré Y : 1, 8, 18, 19, 20 à 25 ; Fig. 2.6-30
Encastré X et Y : 2 à 7, 10 à 17, 26 à 31 ; articulé X et Y : 9

Longrines

Pieux

Figure 5.3-2  Structure en portiques sur pieux, modèle global, couplé

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 304 21/06/2019 16:55:10


Fondations profondes | 305

En fonction des sols traversés, le frottement négatif (Figure 5.3-3) est à prendre en
considération dans le dimensionnement des pieux.
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Frottement négatif

Tassement dû
Sol liquéfiable à la liquéfaction
ou non consolidé ou à la consolidation

Frottement positif

Ø 3 Ø ou 3B
Substratum
rigide Terme de pointe

Figure 5.3-3 Prise en compte du frottement négatif dans le cas de tassement d’une couche de sol.

Si l’action horizontale est due au vent, la structure du bâtiment transmet cette action
aux pieux qui, à leur tour, la transmettent au sol par butée (Figure 5.3-4 a).
[EC8‑5]
5.4.2‑(1)P
Si la structure est soumise à l’action sismique et, en l’absence d’un sous-sol ou de
(a), (b) bêches (voir § 5.3.2), les fondations profondes sont soumises à l’action cinématique
due au mouvement du sol et transmettent au sol l’action inertielle dues aux forces
d’inertie propres à la structure (Figure 5.3-4 b, c).
Les forces d’inertie sont calculées en appliquant aux masses de la structure les accélé-
rations résultant du mouvement d’interaction cinématique. Les effets induits par
l’interaction inertielle sont très importants en tête de pieu et diminuent avec la
profondeur. Les fondations profondes doivent avoir dans toutes les directions hori-
zontales une flexibilité suffisante pour qu’elles ne développent avec le sol qu’une inte-
raction modérée (interaction cinématique) et que leur déformée puisse être assimilée
à la déformée du sol. Les sollicitations des pieux résultent donc de la manière dont se
fait le transfert des efforts entre les pieux et le sol.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 305 21/06/2019 16:55:13


306 | Fondations

Vent
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Butée
Sols compressibles,
inconsistants

Sols de bonne résistance


a)

Force Force
d’inertie d’inertie

Pieux seuls
sans bâtiment
Butée
Poussée

Sols compressibles,
inconsistants

Sols de bonne résistance

b) Séisme Séisme
Structure
Le spectre est appliqué Mouvement en encastrée
en champ libre champ libre

Interaction
Réaction
inertielle
du sol
Déformation du pieu en +
absence du bâtiment Interaction
cinématique
Action cinématique

Idéalement le mouvement
sismique est appliqué au
niveau du rocher
c) d)
Figure 5.3-4 Transmission par les pieux des efforts horizontaux au sol a) de l’action du vent,
b) de l’action sismique sans infrastructure, c) interaction cinématique et inertielle

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 306 21/06/2019 16:55:17


Fondations profondes | 307

[EC8-5]
5.4.2-(1)P
Les pieux, les barrettes et les puits doivent être dimensionnés pour deux types d’ac-
tions :
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• forces d’inertie provenant de la superstructure : NEd, VEd, MEd ;


[EC8-5] • forces d’origine cinématique résultant de la déformation du sol dans la hauteur de
5.4.2-(6)P
la fondation ; sont à considérer uniquement quand toutes les conditions suivantes
(Figure 5.3-4 c) sont réunies simultanément :
–– le profil de sol est de classe D (sable lâche Vs,30 << 180 m/s, moyennement
dense, argile ferme à molle), S1 (couches contenant des strates > 10 m ; argile
molle) ou S2 (sites liquéfiables) et contient des couches consécutives dont la
rigidité diffère nettement ;

[AFPS 17]
§ 8.1
➠ Note 5.17 : guide AFPS
La classe de sol E est définie comme « un profil de sol comprenant une couche superficielle d’allu-
vions avec des valeurs de Vs de classe  C (Vs compris entre 180 et 360  m/s) ou de classe  D
(Vs < 180 m/s) et une épaisseur comprise entre 5 m environ et 20 m, reposant sur un matériau plus
raide avec Vs > 800 m/s ». Ainsi, la rigidité entre les couches C et D et le matériau plus raide diffère
nettement.

–– zone de sismicité modérée (3), moyenne (4) et forte (5), c’est-à-dire lorsque le
produit « ag⋅S » dépasse 0,10 g (0,98 m/s2) ;
–– la structure supportée est de catégorie d’importance III ou IV.
La synthèse des effets inertiels I et cinématiques C (voir Figure 5.3-4 c) sur les pieux
est présentée dans le Tableau 5.3-1.

Tableau 5.3-1 Synthèse des effets inertiels I et cinématiques C

Zones Zone 2 Zones 3, 4, 5


Catégorie d’importance I et II III IV I II III IV
A - I I - I I I
B - -
(voir Tableau 1.7-1)

I I I I I
Classe de sols

C - I I - I I I
D - C+I C+I - I C+I C+I
E - C+I C+I - I C+I C+I
S1 - C+I C+I - I C+I C+I
S2 - C+I C+I - I C+I C+I

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308 | Fondations

En absence d’une partie enterrée (longrines, soubassement), la transmission de l’ac-


tion sismique est faite par les pieux sur la longueur élastique (Figures 5.3-5 et 5.3-18).
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Catégorie d’importance III ou IV

Zones de sismicité :
3, 4, 5

Sols de classe :
D, S1, S2

Sol rocheux

Figure 5.3-5 Transmission au sol par butée sur la longueur élastique des pieux

Par contre, si la transmission de l’action sismique peut se faire directement par la


structure qui est suffisamment encastrée dans le sol (sous-sol rigide) pour qu’on puisse
considérer que les déplacements de sa base s’identifient à ceux du sol situé dans son
emprise, les pieux ou les barrettes seront sollicités uniquement par la déformation du
sol (interaction cinématique) en plus, bien entendu, de la charge statique.
À défaut d’un encastrement suffisant, il y a lieu de disposer à la périphérie du bâtiment
une bêche de profondeur et de rigidité suffisante pour remplir le même office (voir
§ 5.3.2). La transmission au sol de l’action inertielle se fait par l’entraînement (cisail-
lement) de la couche du sol située sur la hauteur des bêches (voir Figure 5.2-26).

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Fondations profondes | 309

E E
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Plate-forme Longrines
en tuf bêches
E
E
Sous-sol

Sol rocheux Sol rocheux


a) b)
Figure 5.3-6 Transmission au sol de la sollicitation horizontale par (a) butée au droit du sous-sol
ou par (b) des bêches, effet « gaufre »

Quel que soit le mode de transmission, il faut s’assurer que le sol, en fonction des
ouvrages à proximité, est capable de fournir les réactions nécessaires à l’équilibre des
forces ; dans le cas d’un canal à proximité (Figure 5.3-7 a) ou d’un terrain en pente
(Figure 5.3-7 b), les pieux seront sollicités en flexion d’une manière plus importante
pour transférer les réactions vers les couches inférieures.
[EC8‑1]
5.8.4‑(3)
Il faut retenir les combinaisons (voir § 1.8.2) les plus défavorables pour obtenir la
[NF P 262] charge maximale de traction T. Les pieux, les barrettes ou micropieux prévus pour
Annexe G
résister à des efforts de traction doivent présenter un ancrage suffisant dans la semelle
sur pieux et dans le sol compact (3 ∅ ou 3 B).
La transmission au sol de la traction T se fait intégralement par frottement négatif. Si
les couches de sol sont de faible qualité avec un risque de liquéfaction, on ne tiendra
pas compte du frottement négatif, et il faudra alors prolonger l’ancrage du pieu dans
le substratum (Figure 5.3-8).
Les armatures de traction du pieu seront déterminées en fonction du prisme de sol
pouvant être mobilisé par le pieu isolé ou par le groupe de pieux.

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310 | Fondations

E
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Sous-sol
Canal

a) Sol rocheux

Sous-sol

b) Sol rocheux
Figure 5.3-7 Transmission au sol en cas de présence à proximité d’un canal ou d’un terrain en pente

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Fondations profondes | 311

T
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ou non consolidé
Sol liquéfiable
cohérent
Frottement
Sol
négatif

3Ø ou 3 B
Figure 5.3-8 Transmission au sol
en cas de traction

➠ Note 5.18
Si les efforts dus au séisme sont plus faibles que les efforts dus au vent, le cas sismique n’est pas
dimensionnant.

[NF 262]
8.7.3‑(1)
On peut considérer que les lois de comportement transversal de n éléments de fonda-
tion placés dans le sens du déplacement n’interfèrent pas si la distance « a » de nu à nu
entre ces éléments satisfait la condition de la Figure 5.3-9.

∅ ∅
a≥2∅

Figure 5.3-9 Condition de non-interférence des lois de comportement


transversal des éléments de fondation

[NF 262]
10.2.1‑(1)
Pour démontrer qu’une fondation profonde isolée supportera la traction de calcul
10.2.1‑(2) avec une sécurité adéquate vis-à-vis d’une rupture par défaut de résistance à la traction
du terrain, l’inégalité suivante (5.3.1-2) doit être satisfaite pour tous les cas de charge
et de combinaisons de charge à l’état-limite ultime.
Ft,d £ Rt,d (5.3.1-2)
Ft,d est la valeur de calcul de la charge de traction axiale sur une fondation profonde

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312 | Fondations

Rt,d est la valeur de calcul de la résistance en traction d’une fondation profonde


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Rt,k
Rt,d =
γ s,t
Rt,k est la valeur caractéristique de la résistance de traction
gs,t = 1,15 est le facteur partiel pour la résistance Rt,k [NF 262]
Annexe C.2.3
As surface de la section transversale du fût d’une fondation profonde
La résistance limite Rs de frottement axial d’une fondation profonde correspond à la
valeur minimale entre :
– la valeur déterminée par la procédure du « modèle de terrain » ; [NF 262]
10.2.4‑(1)
– la valeur déterminée à l’aide d’un calcul à la rupture (méthode 1), pour pieux avec [NF 262]
10.2.6‑(2)
∅ > 300 mm (Figure 5.3-10) ;
– la valeur déterminée à l’aide d’une réduction forfaitaire du frottement axial
(méthode 2), pour pieux avec ∅ > 300 mm.

x Figure 5.3-10 Exemple d’application du calcul


à la rupture pour le calcul de la résistance à
la traction d’un pieu isolé :
j angle de frottement des sols traversés
x longueur sur laquelle le frottement axial du
pieu peut être considéré
D longueur du pieu

La sollicitation de traction sur un groupe de fondations profondes provoquant son [NF 262]
10.3.1‑(1)
arrachement peut trouver différentes origines. Elle peut être due à des actions trans-
mises par une superstructure (dans le cas par exemple d’un porte-à-faux), à des pres-
sions interstitielles s’exerçant sous des radiers ou encore due à l’action sismique.

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Fondations profondes | 313

NF 262]
10.3.2-(2)
Le calcul de Rpieu,réseau prend en compte les interactions entre les différentes fondations
profondes constituant le groupe. Il s’agit de mettre en évidence le mécanisme de
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Note 3

rupture le plus défavorable : rupture par défaut de frottement axial le long de la fonda-
tion profonde ou rupture avec un cône de sol associé à la fondation profonde
(Figure 5.3-11 a). Au droit des points d’appui en traction, les mécanismes de cône des
deux pieux adjacents se recoupent (Figure 5.3-11 b).
2.3
Pour la détermination de la valeur minimale de la résistance à la traction du groupe de
pieux, on peut appliquer la méthodologie suivante :
–– réaliser le mécanisme des cônes systématiquement tous les mètres le long du fût du
pieu ;
–– pour chaque cas, la moitié du volume généré par l’intersection est retirée à la résis-
tance en traction Rs individuelle de chaque pieu concerné ;
–– déterminer la valeur minimale globale de la résistance à la traction parmi ces diffé-
rentes configurations.

Ft, d Ft, d Ft, d Ft, d Ft, d Ft, d

c c

θ θ
D D

x x

a) b)
Figure 5.3-11  Mécanisme de rupture d’une fondation profonde en réseau : a) longueur « c »
de la maille du réseau, b) influence de l’effet de groupe sur le mécanisme de cône

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314 | Fondations

5.3.2 Bêches
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Les bêches sont des éléments verticaux de fondations qui, par leurs encastrements
dans une couche compactée ou non remaniée, permettent de mobiliser un volume de
sol afin d’équilibrer l’effort horizontal qui provient de l’ouvrage. C’est l’effet « gaufre »
(voir Figure 5.3-13).
Les longrines situées sur le contour et à l’intérieur d’un ouvrage sur pieux peuvent
jouer aussi le rôle de bêches.
Les bêches sont utilisées aussi bien dans le cas de fondations superficielles (semelles,
radiers) que dans celui des fondations profondes, où l’on peut éviter le transfert des
efforts horizontaux par les pieux.
En fonction de l’importance de l’effort à transmettre, on peut disposer plusieurs
bêches (voir Figure 5.2-26) au droit de la fondation de l’ouvrage.
À défaut de ces dispositions, l’interaction inertielle devient prépondérante dans le
dimensionnement des pieux.
Pour l’application des méthodes courantes de calculs (voir Tableau 4.2-1) dans le cas
des fondations profondes, il convient de s’assurer de la vérification des conditions
suivantes :
–– les fondations profondes doivent avoir dans toutes les directions horizontales une
flexibilité suffisante pour qu’elles ne développent avec le sol qu’une interaction
modérée et que leur déformée puisse être assimilée à la déformée du sol ;
–– la section totale des fondations profondes doit représenter au plus 5 % de l’em-
prise qu’elles délimite ;
–– en tête des fondations profondes, on doit disposer un plancher (diaphragme hori-
zontal) de rigidité suffisante pour uniformiser les déplacements de ces dernières ;
–– la structure doit être suffisamment encastrée dans le sol pour qu’on puisse consi-
dérer que les déplacements de sa base s’identifient à ceux du sol situé dans son
emprise. À défaut d’un encastrement suffisant, il y a lieu de disposer à la périphérie
du bâtiment une bêche de profondeur et de rigidité suffisantes pour remplir le
même office.
En l’absence d’un sous-sol, la dernière condition est déterminante pour le dimension-
nement des longrines.

Exemple
Afin d’étudier le transfert au sol des forces d’inertie, on considère un bâtiment de
4 niveaux de 2,67 m chacun, dont les caractéristiques sont les suivantes (Figure  5.3-12) :
–– catégorie II, zone 5 (Antilles) : agr = 3,0 m/s2
–– contreventement par voiles en béton armé de 15 cm

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Fondations profondes | 315

–– sol constitué, à partir d’un substratum marno-calcaire, d’une couche variable


(5,00 à 11,00 m) d’argile gris vert et en surface d’un remblai compacté de tuf-
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calcaire de 5,00 m : classe de sol B, S = 1,2


–– fondations profondes : pieux exécutés à la tarière creuse
–– site horizontal, coefficient de site : t = 1
–– coefficient de comportement : q = 2
–– amortissement : x = 5 %
–– charges : étage courant 7 kN/m2 ; terrase 6 kN/m2

14,68

11,26

18,00

Figure 5.3-12  Perspective et vue en plan de l’étage courant

L’analyse modale est appliquée à un modèle 3-D aux éléments finis, encastré au niveau
bas du RdCh. On ne mobilise pas 90 % (Tableau 5.3-2) de la masse du bâtiment, il
faut donc tenir compte des modes négligés.
Aux efforts horizontaux du Tableau 5.3-3 on doit ajouter celui provenant du plancher
bas du rez-de-chaussée, sollicité par l’accélération du sol 0,36 g (ag × S) et sans l’appli-
cation du coefficient de comportement, soit :
plancher bas du RdCh + longrines + têtes de pieux = 226 t
D’où : 226 t × 0,36 g = 81 t
On obtient, au niveau des têtes des pieux, les torseurs suivants :
→ sens x – longitudinal : Mx = 1 599 tm → sens y – transversal : My = 1 692 tm
Nx = 933 t Ny = 933 t
Tx = 306 t Ty = 328 t

Le moment sera repris par un couple traction-compression par les pieux situés à la
périphérie du bâtiment, l’effort normal sera réparti au prorata des surfaces des plan-
chers.

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316 | Fondations

Tableau 5.3-2 Périodes propres et masses effectives


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Périodes Fréquences Masses effectives (%)


Modes
(s) (Hz) sens x sens y sens z
1 0,0763 13,10 71,9 1,6 0,0
2 0,0586 17,07 3,0 68,4 0,2
3 0,0555 18,03 0,2 0,0 0,0
4 0,0524 19,07 0,0 0,0 0,0
5 0,0517 19,33 0,0 0,0 0,0
6 0,0515 19,41 0,0 0,5 7,2
7 0,0513 19,51 0,0 0,0 0,0
8 0,0492 20,31 0,0 0,0 2,3
9 0,0488 20,51 0,0 0,0 0,0
10 0,0486 20,57 0,0 0,0 0,4
11 0,0443 22,58 5,2 2,5 0,0
S 80,30 % 73,0 % 10,10 %

Tableau 5.3-3 Accélérations, efforts tranchants et déplacements / niveau

Sens x – longitudinal Sens y - transversal


mi
Niveau grx / q frx drx gry / q fry dry
(t)
(m/s2) (t) (cm) (m/s2) (t) (cm)
T 140 4,68 66 0,13 4,98 70 0,09
3 189 3,46 65 0,10 3,68 70 0,06
2 189 2,44 46 0,06 2,75 52 0,04
1 189 2,56 48 0,03 2,89 55 0,016
S 707 S 225 S 247

L’effort horizontal peut être réparti en fonction de la raideur des pieux ou bien – ce
qui est plus économique – être transféré directement par des bêches à une plate-forme
en remblai compacté.

➠ Note 5.19 [NF P 117]


3
La plate-forme doit être en ponce, tuf ou pouzzolane et être débordante d’au moins 2,00  m de
l’emprise du bâtiment. Elle doit être correctement compactée, par couches de 30 cm, et contrôlée par
essai à la plaque avec l’obtention d’un coefficient de Westergaard k ≥ 70 MPa/m.

La transmission au sol se fait par l’entraînement, cisaillement, de la couche du sol


située au-dessous du plancher bas du rez-de-chaussée et sur la hauteur des longrines.
La vérification à l’état limite de glissement doit être effectuée compte tenu d’un coef-
ficient de sécurité partiel de 1,2.

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Fondations profondes | 317

Le tassement de la couche d’argile et du remblai est fort probable après séisme ; à titre
conservatoire, on prend en considération un tassement de 8 cm.
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En supposant que les longrines 50 × 170 (Figure 5.3-13) sont coulées en pleine
fouille, on peut considérer une couche de sol de :
h = 160 cm – 8 cm (tassement) + 80 (têtes de pieux) = 232 cm

Min. 200 50

160
Bêche
Surface de

232
cisaillement

80
Plate-forme en tuf,
bien compactée

Figure 5.3-13 Disposition des bêches dans la plate-forme en tuf compacté

Le remblai de tuf de calcaire a une densité de 1,80 t/m3 et un angle j = 25°.


Donc, par unité de surface latérale, le volume du sol peut transmettre un effort hori-
zontal de :
2,32 × 1,80 × tg j = 1,95 t/m2
Soit, pour l’ensemble de la surface du bâtiment, on peut transmettre un effort total de :
1,95 × 11,265 × 18,00 = 395 t > 1,2 × 328 = 364 t
Chaque bêche sera calculée pour un effort horizontal de 394/2 suivant une répartition
triangulaire (Figure 5.3-14). En effet, en fonction de la direction du séisme, on a
toujours deux bêches sur trois qui mobilisent le volume sous le bâtiment.

393 t

393/2 393/2
232

Figure 5.3-14 Efforts sur les bêches

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318 | Fondations

Pour transmettre au sol par interaction inertielle un effort de 328 t, on estime le dépla-
cement au niveau des longrines et des têtes des pieux à :
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h 232
= = 2,32 cm
100 100
Par ailleurs, l’interaction cinématique induite par le mouvement du sol va induire un
déplacement des pieux à considérer dans deux configurations  (Figure 5.3-18)  :
encastré (a) et articulé (b) en tête.

5.3.3 Fondations sur pieux


Comme pour les semelles superficielles (voir § 5.2.2), certaines limitations (construc-
tions existantes et/ou voirie) peuvent être imposées pour l’implantation des pieux.
Dans ces cas, pour obtenir l’équilibre, il faut disposer une première rangée de pieux à
une distance minimale de 3 ∅ (Figure 5.3-15).

Pu P

Pu e
≥3Ø
l
Pu l + e Pu
l

Longrines de
redressement

Figure 5.3-15  Reprise des efforts excentrés au droit d’un pignon

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 318 21/06/2019 16:55:37


Fondations profondes | 319

Un effet analogue peut se rencontrer au droit d’un joint de dilatation avec un pieu
unique supportant deux murs ou poteaux en béton armé (Figure 5.3-16). Étant
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donné la différence de chargement de la superstructure, il est indispensable de prévoir


des longrines pour équilibrer le moment de flexion.

G+Q+E
G–E

Longrine

Figure 5.3-16 Disposition de longrines en cas de joint de dilatation et pieu unique

[EC8‑5]
5.4.2‑(5)
Les pieux inclinés ne sont pas recommandés pour la transmission des charges latérales
au sol ; toutefois, s’ils sont utilisés, il faut les dimensionner pour reprendre les efforts
axiaux et les moments de flexion (Figure 5.3-17) en cas de tassement du sol.

E
Tassement

Prisme de terre
A sur le pieu
incliné
A
Coupe A - A

Substratum
rigide

Figure 5.3-17 Sollicitations d’un pieu incliné

La présence de pieux inclinés peut induire des torsions parasites s’ils ne sont pas
disposés symétriquement autour d’un axe vertical.

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320 | Fondations

5.3.3.1 Détermination des sollicitations


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Les pieux, barrettes et les puits doivent être dimensionnés de façon à résister aux effets [EC8-5]
5.4.2-(1)P
des deux types d’action :
a) forces d’inertie provenant de la superstructure  ; ces forces combinées avec les
charges statiques donnent les valeurs de calcul NEd, VEd, MEd ;
b) force d’origine cinématique résultant de la déformation du sol environnant due au
passage des ondes sismiques.
Si le coefficient de réaction k est constant sur la longueur du pieu, le déplacement et
la distribution des efforts tranchants et des moments fléchissants dans le pieu peuvent
être calculés d’une manière analytique.
Avec la rigidité en flexion (EI)pieu et le coefficient de réaction k, constants, il existe une
longueur caractéristique c au-delà de laquelle la longueur du pieu n’a plus d’influence
sur le déplacement et la rotation en tête du pieu :
( EI )pieu
c = 4 4 (5.3.3.1-1)
k

NEd NEd NEd NEd


ue ua ue ua
MEd MEd
VEd VEd VEd VEd

c c c c

a) b)
Figure 5.3-18  Actions sur un pieu isolé : a) encastré, b) articulé

Pour la détermination des sollicitations, il faut tenir compte : [EC8-5]


5.4.2-(3)P
–– de la rigidité en flexion du pieu dans deux hypothèses, encastré et articulé en tête, 5.4.2-(4)P

dont on prend l’enveloppe ;


–– des réactions du sol le long du pieu ; la résistance latérale en cas de couches liqué-
fiables doit être négligée ;

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Fondations profondes | 321

–– de l’effet d’interaction dynamique entre pieux : effet de groupe ;


–– du degré de liberté en rotation en tête de pieu, ou à la liaison entre le pieu et la
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structure.
Les effets cinématiques dus à la déformation sismique du sol peuvent être déterminés
d’une manière simplifiée d’après la « méthode Souloumiac » :
–– il est supposé que le pieu est une poutre encastrée dans la superstructure et arti-
culée en pied ;
–– il est admis que la déformée propre du pieu est identique à la déformée du profil
de sol considéré, calculée à partir de la méthode de Rayleigh simplifiée :
ag T2
dmax = = sol a g (5.3.3.1-2)
2
4π2

ω=
T
4H ρ
Tsol = = 4H (5.3.3.1-3)
vs G
avec :
a g = a gr ⋅ γ I ⋅ S = accélération de calcul en m/s2
Tsol = période de la monocouche de pulsation w
H = hauteur de la monocouche
r = masse volumique du sol
G = module de cisaillement du sol (voir Tableau 1.7-2) en kN/m2 = kPa
ws = vitesse des ondes de cisaillement (voir Tableau 1.7-1)
Le moment maximum est obtenu à partir de :
π2 EI
M = d (5.3.3.1-4)
4 H 2 max
Dans le cas d’un sol de profil homogène (Figure 5.3-19) d’épaisseur H, on peut
admettre que la déformée du sol est un quart de sinusoïde défini par le déplacement
maximal en surface, soit :
2
ρ  2 H 
dmax = a g   (5.3.3.1-5)
G  π 
Dans le cas d’un profil stratifié dans lequel les caractéristiques mécaniques varient peu
d’une couche à l’autre, et à défaut d’un calcul plus élaboré, la valeur dmax peut être
évaluée en remplaçant, dans l’expression 5.3.3.1-5, r et G par respectivement :
∑ ρi ∑ GiH i
ρs = Gs = (5.3.3.1-6)
∑ Hi  ∑ Hi
avec Hi, ri, Gi représentant les paramètres relatifs à la couche i

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322 | Fondations

dmax [E
2
agS 4
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Pieu
Sol
H
ρ, G, Vs

Substratum rigide

Figure 5.3-19 Déformée du sol

Les effets cinématiques et inertiels (voir Tableau 5.3-1) ne sont pas nécessairement [AFPS 17]
§ 8.2
concomitants :
– soit la période propre de la structure (mode fondamental) est inférieure ou proche
de la période propre du sol (5.3.3.1-3) ; les deux effets sont en phase donc ils se
cumulent :
Σ = I (z ) + C (z ) (5.3.3.1-7)
– soit la période propre de la structure est plus élevée que la période propre du sol ;
les effets cinématiques et les effets inertiels ne sont pas en phase et on applique la
sommation quadratique :
2 2
Σ= I (z ) + C (z ) (5.3.3.1-8)
D’après l’Eurocode 8-5, les pieux doivent en principe être dimensionnés pour rester [EC8‑1]
5.8.4‑(2)P
dans le domaine élastique. Toutefois, une rotule plastique à leur tête est autorisée [EC8‑5]
5.4.2‑(7)
suivant les prescriptions de l’Eurocode  8-1, qui précise, par ailleurs, les conditions
d’utilisation du dimensionnement en capacité pour les pieux :
a) Avec dimensionnement en capacité [EC8‑1]
5.8.1‑(2)P
Si les effets de l’action sismique pour le calcul des pieux sont déduits de considé-
rations de dimensionnement en capacité, il n’est pas envisagé pour les fondations
de dissiper d’énergie. En effet, il s’agit de dimensionner une zone proche (qui reste
élastique) d’une zone critique (qui se plastifie) et, pour cela, on surdimensionne
cette zone proche. Mais les efforts sont plafonnés par la zone plastifiée et prennent
donc en compte le coefficient de comportement. Le surdimensionnement n’est
que gRd, donc égal ou peu supérieur à 1, ce qui revient à appliquer un coefficient
de comportement q/gRd dans cette zone.

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Fondations profondes | 323

[EC8‑1]}
2.2.2‑(4)P
➠ Note 5.20
4.4.2.6‑(2)P Le dimensionnement en capacité lors de la détermination des réactions exige de prendre en compte
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la résistance effective (éventuelles sur-résistances) de l’élément de structure qui transmet les actions.
Il n’est pas nécessaire que ces effets soient supérieurs à ceux correspondant à la réponse de la structure
dans le domaine élastique (q = 1,0).

[EC8‑1]
5.8.4‑(1)P 
La conception et le dimensionnement des pieux doit vérifier (Figure 5.3-20) les
points suivants :
– la zone critique sous la semelle sur pieu est de 2D ;
– à l’interface de deux couches de rigidités différentes (rapport de module de
cisaillement > 6), la zone critique sera de 2D de part et d’autre ;
– les armatures transversales et longitudinales seront calculées et disposées
suivant les règles des zones critiques des poteaux pour la classe de ductilité
correspondante ou au minimum pour la classe DCM.

2D 2D 2D 2D

2D 2D

2D 2D

2D 2D 2D 2D

a) b)
Figure 5.3-20 Étendue des zones critiques : a) au-dessous de la semelle et
b) de part et d’autre d’une interface entre deux couches

[EC8‑1]
5.8.1‑(3)P
b) Sans dimensionnement en capacité
5.8.4‑(2)P
[EC8‑5]
Si les effets de l’action sismique pour le calcul des pieux sont déduits sans prendre
5.3.1‑(2)P en compte les considérations de dimensionnement en capacité, telles que définies
par l’expression (3.2.1-1), alors leur conception et leur dimensionnement doit
respecter les règles correspondantes aux éléments de superstructure pour la classe
de ductilité retenue et de plus tenir compte :
– de la formation d’une rotule plastique au sommet du pieu au droit de la
semelle,

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 323 21/06/2019 16:55:48


324 | Fondations

➠ Note 5.21
En principe, les pieux doivent être dimensionnés pour rester élastiques sous sollicitations sismiques.
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Cependant, cette exigence peut s’avérer très difficile à satisfaire à la connexion entre les pieux et le
massif de tête, où des moments de flexion importants se développent dans l’hypothèse d’un compor-
tement élastique. La possibilité de formation d’une rotule plastique est par suite tolérée. Pour les
pieux en béton, cette zone de rotule plastique doit être dimensionnée comme pour un poteau.

– de la longueur de la zone critique augmentée de 50 %, soit à 3D au droit de la


rotule plastique (Figure 5.3-21),

Rotule
plastique

3D

Figure 5.3-21 Formation de rotule plastique dans le pieu

– de la vérification en cisaillement du pieu en utilisant l’effort tranchant de [EC8‑1]


4.4.2.6‑(4)
calcul obtenu à partir de l’expression (5.3.3.1-9), qui prend en compte le coef- à (8)

ficient de sur-résistance gRd :
E Fd = E F,G + γ R,dΩE F,E (5.3.3.1-9)
c) Structures faiblement dissipatives
Si les effets de l’action sismique pour le calcul des pieux sont déduits en utilisant
les valeurs des coefficients de comportement [EC8-1/5.8.1-(4)] des structures faible-
ment dissipatives, alors, dans la conception et le dimensionnement des pieux, on
peut suivre les prescriptions de l’Eurocode 2 :
– q ≤ 1,5 pour les bâtiments en béton armé,
– q ≤ 1,5 à 2,0 pour les bâtiments métalliques.

5.3.3.2 Dispositions constructives


Au moment de la publication du présent ouvrage, il y a toujours débat sur la mise en
place d’un ferraillage minimum dans les pieux en zone sismique. La grande question
est : comment justifier qu’on mette moins d’armatures [AFPS, Cahier n° 38] en situa-
tion sismique que dans les cas courants non sismiques ?

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Fondations profondes | 325

[NF 1536]
§ 7.6.2
➠ Note 5.22 Rappel
§ 7.6.3 Les dispositions minimales sous chargement statique sont indiquées par le Tableau 5.3-4.
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Tableau 5.3-4 Dispositions minimales sous chargement statique

Section minimale des Armatures Armatures


Section nominal d’un pieu Ac
armatures longitudinales As longitudinales transversales
Ac ≤ 0,5 m2 As ≥ 0,5 % Ac
Min 4 ∅L 12 ∅T ≥ 6
0,5 m2 < Ac ≤ 1,0 m2 As ≥ 25 cm2
10 cm < e < 40 cm ∅T ≥ ∅L/4
Ac > 1,0 m2 As ≥ 0,25 % Ac

Bâtiments DCL
[EC8-1]
5.2.1-(2)
Les pieux des bâtiments de classe DCL peuvent être conçus sans dispositions construc-
tives particulières autres que les dispositions constructives des normes d’exécution et
de la norme NF P 94-262. Il n’y a donc pas de notion de zones « spécifiques » dans les
pieux.
[AFPS 17]
§ 10.3
Sous le calcul des efforts inertiels, plusieurs cas peuvent se présenter :
[NF 262] –– le pieu reste entièrement comprimé, il pourrait ne pas être armé. Néanmoins, les
pieux seront armés au minimum sur 4 m sous le niveau de recépage (NBR) avec
un ferraillage au moins égal au minimum de la zone courante DCM, compris
entre 0,25 et 0,5 % ;
–– le pieu est mis en traction sous les sollicitations sismiques (cas fréquent pour les
pieux périphériques d’un groupe de pieux sous structure globalement rigide) ; il
doit être armé jusqu’à sa base ;

➠ Note 5.23
Cependant, afin de préserver la qualité du pieu, les pieux pourront ne pas être armés sur le dernier
mètre.

–– le calcul conduit à la mise en place d’une cage de longueur supérieure à 4 m ; ce


renfort doit :
–– s’étendre sur une longueur minimale de 4 mètres sous le NBR,
–– être prolongé jusqu’à la partie haute de la cage d’armatures dans le cas de pieux
articulés en tête.
La reprise des efforts cinématiques et des efforts inertiels est menée conformément à
l’EC2 et à la norme NF P 94-262. La section maximale est égale à 3 % de « Ac »,
(section nominale du pieu).

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326 | Fondations

Bâtiments DCM – prescriptions EC8 [EC8-1]


5.8.4-(1)P
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En dehors de la classe DCL, l’EC8-1 demande que les dispositions constructives des


zones critiques soient identiques à celles des poteaux pour la classe de ductilité corres-
pondante ou au minimum pour la classe DCM.

Les armatures longitudinales : [EC8-1]


5.4.3.2.2-(1)P
• le pourcentage total r1 des armatures longitudinales rapportée à la section nomi-
nale du pieu de diamètre Dn doit être compris entre :
1 % ≤ r1 ≤ 4 %
ou encore r1 ≤ 3 % (hors zone de recouvrement) ;
• nombre minimales de barres : 6 ;
• diamètre minimal : dbL ≥ 12 mm ;
• espacement minimal des armatures verticales de nu à nu : ≥ 10 cm ;
• espacement maximal des armatures verticales de nu à nu ≤ 20 cm ; [EC8-1]
5.4.3.2.2-(11 b)
• pour les longueurs d’ancrage et de recouvrement, aucune majoration n’est exigée,
mais il est toutefois conseillé de majorer de :
–– 30 % hors zone critique,
–– 50 % dans la zone critique.

Bâtiments DCM – prescriptions AFPS Cahier n° 38 [AFPS 17]


§ 10.4
Lorsque le pieu peut être mis en traction sous les sollicitations sismiques (cas fréquent
au moins pour les pieux périphériques d’un groupe de pieux sous structure globale-
ment rigide), il doit être armé jusqu’à sa base.
Les longueurs minimales des armatures longitudinales sont données par le
Tableau 5.3-5. Au-delà de ces longueurs, il n’est pas nécessaire de disposer d’armatures
à condition :
–– que les pieux soient entièrement comprimés,
f
–– que la contrainte de cisaillement du pieu τcp < cvd lorsque la contrainte ELU-A
N Ed 10
> 0,3 fck*  ; sinon, quelle que soit la contrainte de compression, il convient de
Ac
vérifier τcp < fcvd.

➠ Note 5.24 Rappel


Par définition, la présence des pieux est nécessaire à cause de la qualité médiocre du sol qui souvent
doit être encadrée dans les analyses modales ; un débat est actuellement en cours dans la commu-
nauté scientifique afin d’envisager un minimum d’armatures sur toute la hauteur du pieu.

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Fondations profondes | 327

Tableau 5.3-5 Longueurs des cages d’armatures


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Zone sismique 2 et 3 Zone sismique 4 et 5


Classe
Catégorie d’importance Catégorie d’importance
de sol
I II III IV I II III IV
A - -
Min (7 m ; 10 ∅)*

Cage toute hauteur


1)P B -
C - 15 m* -
Cage toute hauteur
D - 30 m* -
E - 30 m* -
S1 - 30 m* -
S2 - Après traitement anti-liquéfaction, la classe de sol doit être réévaluée par le géotechnicien
* Sous NBR (niveau de béton recépé), ou profondeur atteinte par le pieu si celle-ci est inférieure.

11 b)
[AFPS 17]
§ 10.4.2
Cependant, même si le calcul conduit à une section d’acier inférieure, il faut mettre
en place un ferraillage au moins égal au minimum requis par les normes d’exécution
jusqu’à une profondeur définie dans le Tableau 5.3-4.
La section minimale est donnée par le Tableau 5.3-5 en fonction de la zone concernée.
En cas de renfort d’armatures longitudinales par rapport au minimum, il doit :
– s’étendre sur une longueur minimale de 4 mètres sous le NBR,
– être prolongé jusqu’à la partie haute de la cage d’armatures dans le cas de pieux
articulés en tête.

2D Zone spécifique haute

Zone courante

2D Zone spécifique intermédiaire


entre deux couches dont le rapport
2D de modules de cisaillement ≥ 6

Zone courante

Dernier mètre du pieu

Substratum rigide

Figure 5.3-22 Définition des zones

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328 | Fondations

Tableau 5.3-6 Section minimale des armatures longitudinales As [E


5
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Section minimale des armatures longitudinales As


Section nominale du pieu Ac
Zone spécifique haute Zone spécifique intermédiaire
Ac ≤ 0,5 m2 As ≥ 1 % ⋅ Ac As ≥ 0,5 % ⋅ Ac
0,5 m2 < Ac ≤ 1,0 m2 As = 50 cm2 As = 25 cm2
Ac > 0,5 m2 As ≥ 0,5 % ⋅ Ac As ≥ 0,25 % ⋅ Ac

Cependant, afin de préserver la qualité du pieu, et dans tous les cas de figure, les pieux
(y compris en traction) pourront ne pas être armés sur le dernier mètre.

Les armatures transversales, classe DCM :


• Diamètre minimal : dbw ≥ 8 mm
• Le premier cours d’armatures transversales doit être disposé à 50 mm au plus de
[E
l’arase inférieure de la semelle 5.

• Espacement maximal (Figure 5.3-23) des armatures transversales en millimètres : [EC8-1]


5.4.3.2.2-(11a)
s ≤ min {8 dbL ; 175} (5.3.3.2-1)

dbw dbL

D0

Dn

Figure 5.3-23  Armatures longitudinales et transversales

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Fondations profondes | 329

[EC8-1]
5.4.3.2.2-(8)
• Pourcentage mécanique en volume wwd des armatures de confinement :
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volume des armatures de confinement fyd


ω wd = ×
volume du noyau en béton fcd
πD0 × Abw fyd 4Abw D0 fyd 4Abw fyd
ω wd = × = × = × (5.3.3.2-2)
πD02 fcd 2
s D0 fcd sD0 fcd
s
4
avec :
Dn = diamètre nominal du noyau pieu
D0 = diamètre du noyau confiné du pieu
fyd = valeur de calcul de la limite élastique de l’acier
fcd = valeur de calcul de la résistance à la compression du béton
[EC8-1]
5.4.3.2.2-(9)
La valeur minimale du pourcentage wwd est de :
–– en zone critique, classe DCM : wwd ≥ 8 %,
11a)
–– hors zone critique ≥ wwd /2.
Les armatures transversales peuvent être constituées de cerces ou de spires hélicoïdales.
Le retour d’expérience, après des séismes majeurs, montre que la rupture, si elle se fait
à un seul endroit d’une spire, provoque le déroulement de celle-ci. Il faut donc prévoir
des cerces et non des spires, au moins sur la longueur des zones critiques.
[AFPS 17]
§ 10.3.3
Cependant, comme le principe de formation de rotules plastiques dans les pieux n’est
pas retenu (déformation du béton limitée à ecu2 = 0,0035), les armatures transversales
peuvent être composées de spires sur toute la hauteur armée.
Dans le cas où la chemise métallique du pieu est laissée dans le sol, sa section peut être
prise en compte dans l’évaluation des armatures transversales, déduction faite de
l’épaisseur susceptible de se corroder et sans réduire plus de 50 % de la section des
armatures transversales.

5.3.3.3 Groupe de pieux


Une fondation sur pieux est souvent constituée par un groupe de pieux, au minimum
deux ou trois. Pour dimensionner un tel ensemble, il est important de connaître les
mécanismes d’interaction entre les pieux :
–– la mise en place successive des pieux crée un certain remaniement du sol, différent
de celui produit pour un pieu isolé ;
–– il y a interaction entre les pieux par l’intermédiaire du massif commun et aussi par
le sol – frottement latéral ;
–– la disposition des pieux dans le groupe (pieux verticaux, inclinés) et leur espace-
ment ;

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330 | Fondations

–– les caractéristiques du substratum ou du sol qui se trouve sous les pointes. Ce type
d’interaction a souvent plus d’importance pour un groupe de pieux que pour un
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pieu isolé.
Pour un espacement < 8 ∅, il y a interaction entre les pieux (Figure 5.3-24) ; au-delà
d’un espacement de 8 ∅, les pieux peuvent avoir un comportement de pieu isolé.

<8Ø
Ø

Figure 5.3-24  Groupes des pieux en interaction

L’effet de groupe de pieux relativement proches se manifeste par (voir Figure 5.3-11) :


–– la charge limite (capacité portante) du groupe, qui est inférieure à la somme des
capacités portantes individuelles des pieux. Il en est de même pour les charges de
pointe et de frottement latéral ;
–– la réaction latérale de sol et le frottement négatif, qui sont inférieurs à la somme
des ceux des pieux isolés ;
–– le tassement du groupe n’est pas équivalent à celui d’un pieu isolé supportant la
même charge que les pieux du groupe.

5.3.4 Fondations sur micropieux


On assiste à une extension de l’utilisation des micropieux pour le renforcement d’ou-
vrages en zone sismique, surtout en cas d’une concentration des éléments de contre-
ventement.
Compte tenu de leur faible inertie, les micropieux fonctionnent principalement en
compression/traction et ils ont une faible aptitude à reprendre les chargements hori-
zontaux.
Une solution innovante regroupant la reprise des efforts horizontaux par le frottement [VD 17]
§ 7.4.8.6
de la semelle et les efforts de traction par les micropieux, sans interaction entre les § 8.2.2

deux systèmes, a été utilisée dans le cadre de la réhabilitation d’un bâtiment à la


Martinique.

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Fondations profondes | 331

[EC8-5]
5.4.2-6(P)
Comme pour les pieux, la synthèse des effets inertiels et cinématiques (voir
Figure 5.3-4) sur les pieux est présentée dans le Tableau 5.3-1. Les moments fléchis-
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sants qui se développent en raison de l’interaction cinématique doivent être calculés


uniquement lorsque toutes les conditions suivantes sont réunies simultanément :
–– le profil de sol est de classe D, S1 ou S2 et contient des couches consécutives dont
la rigidité diffère nettement,
–– la zone est de sismicité modérée ou forte, c’est-à-dire lorsque le produit « ag ⋅ S »
dépasse 0,10  g (0,98  m/s2) et la structure supportée est de catégorie d’impor-
tance III ou IV.
[AFPS 17]
§ 10.6.2
L’Eurocode  8 ne prévoit pas des règles spécifiques pour les micropieux. On donne
ci-après les dispositions prévues par le Guide AFPS :
–– le diamètre du micropieu : inférieur à 300 mm ;
–– la liaison à la structure doit réaliser un encastrement effectif du micropieu dans
cette structure. La structure doit être conçue pour résister à tout risque d’éclate-
ment dans cette zone d’encastrement ;
–– les micropieux doivent comporter, sur toute la hauteur d’une couche de sol dont
les caractéristiques peuvent être affectées par les séismes, une section élargie qui
doit être justifiée comme un pieu, résultant de la mise en place d’une chemise
perdue. Ce type de solution doit assurer la transmission des efforts de la section
élargie à la section courante ;
–– l’encastrement de la partie élargie dans le sol réputé non liquéfiable est d’au moins
1,00 m ;
–– la section d’acier du chemisage dans la partie élargie, déduction faite de la corro-
sion, peut être prise en compte dans les calculs.
Différents dispositifs comme des massifs communs à plus de trois micropieux ou des
longrines de redressement peuvent être mis en œuvre. Dans ce cas, ils peuvent être
inclinés afin de participer à la reprise des efforts horizontaux (Figure 5.3-25). Le
massif sur micropieux devra être dimensionné pour tenir compte de l’inclinaison et
des tolérances géométriques de centrage.

Figure 5.3-25  Disposition possible des micropieux ancrés dans un massif et travaillant

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332 | Fondations

L’intérêt des micropieux réside dans l’utilisation de foreuses de petit gabarit qui
peuvent évoluer facilement dans des bâtiments existants.
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5.3.5 Fondations sur barrettes ou parois moulées


L’Eurocode  8 ne prévoit pas des règles spécifiques pour les barrettes. On donne
ci-après les dispositions prévues par les règles PS92 et complétées par le Guide AFPS,
dans l’hypothèse que ces éléments fassent partie d’un ensemble comportant des
barrettes disposées orthogonalement et constituant un système complet de fondation
(Figure 5.3-26).

Figure 5.3-26  Formes des barrettes

Les barrettes doivent être armées sur chacune de leur grande face d’un quadrillage
d’armatures horizontales et verticales ; les deux nappes sont reliées par des armatures
transversales.
Les barrettes isolées plates dont la déformation latérale n’est pas limitée par leur dispo-
sition d’ensemble doivent être armées comme des pieux (voir § 5.3.3.2).
Comme pour les pieux, les barrettes de fondation des bâtiments conçus en DCL ne [AFPS 17]
§ 10.7.2
possèdent pas de zones « spécifiques » ni de zones critiques.
Les ferraillages minimaux seront ceux prescrits par l’EC2 et la norme NF P 94-262.
Pour les bâtiments conçus en DCM, les zones spécifiques sont définies suivant les [AFPS 17]
§ 10.7.3
mêmes principes que pour les pieux, en remplaçant le diamètre B par la plus grande
longueur de la barrette.

Les armatures verticales Al pour DCM


On doit avoir :
S Al ≥ 0,5 % Bh si Bh ≤ 1 m2
S Al ≥ 50 cm2 si 1 m2 < Bh ≤ 2 m2
S Al ≥ 0,25 % Bh si Bh ≥ 2 m2
Dans tous les cas, on doit avoir au maximum (hors zone de recouvrement) :
S Al ≥ 3 % Bh

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Fondations profondes | 333

Al
Ah
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At
Section horizontal Bh

Section verticale longitudinale Bvl

Section verticale transversale Bvt

Figure 5.3-27 Disposition du ferraillage dans une barrette

Les armatures horizontales Ah en DCM pour la zone « spécifique haute »


On doit avoir : S Ah ≥ 0,1 % Bvt
Les armatures horizontales doivent reprendre l’effort tranchant et s’opposer au flam-
bement des armatures verticales disposées sur les petites faces.

Les armatures transversales At en DCM pour la zone « spécifique haute »


On doit avoir : S At ≥ 0,1 % Bv
Les armatures horizontales doivent s’opposer au flambement des armatures verticales
disposées sur les grandes faces. Leur ancrage doit se faire soit par crochet, soit à plat
par soudure. Dans le cas où des armatures longitudinales en compression sont néces-
saires pour la justification des sections en béton armé sous sollicitations sismiques,
celles-là devront être maintenues par des cadres ou des épingles, qui s’opposeront à
leur flambement.

5.3.6 Fondations sur puits

5.3.6.1 Détermination des sollicitations


[EC8‑5]
5.4.2‑(1)P
Comme pour les pieux, les puits doivent être dimensionnés de façon à résister aux
effets des deux types d’action : forces d’inertie et force d’origine cinématique. Cependant,
dans les cas courants, on pourra déterminer l’effet cinématique d’une manière simpli-

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334 | Fondations

fiée à partir des expressions 5.3.3.1-2 à 5.3.3.1-5 et on obtient le moment maximum


M de flexion correspondant à un déplacement dmax du sol :
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EI
M = a g (5.3.6.1-1)
vs2
avec :
a g = a gr ⋅ γ I ⋅ S = accélération de calcul en m/s2
E = 1/2 du module de longue durée du béton
us = vitesse des ondes de cisaillement (voir Tableau 1.7-2)

5.3.6.2 Dispositions constructives


L’Eurocode 8 ne prévoit pas des règles spécifiques pour les puits ; on donne ci-après
les dispositions prévues par les règles  PS92,  qui considèrent les puits comme une
colonne en béton reportant les charges verticales à sa base, dont l’élancement (hauteur/
diamètre) ≤ 6 et dont le diamètre D ≥ 120 cm.
Les dispositions constructives à appliquer sont les suivantes :
• pour les armatures longitudinales l :
–– nombre minimal de barres : 8,
–– diamètre minimal : ∅l ≥ 12 mm,
–– pourcentage des armatures longitudinales vl > 0,3 % ;
• pour les armatures transversales :
–– diamètre minimal : max [∅l / 3 ; 3 mm],
–– pourcentage minimal en volume vl > 0,2 %,
–– espacement maximal entre spires ou cerces :
en partie courante s ≤ 12 ∅l,
en zone critique s ≤ 10 cm ;
• est considérée comme zone critique :
–– la partie supérieure sur une longueur de 2D,
–– la hauteur de la couche dont les caractéristiques de résistance sont fortement
diminuées par l’action sismique, augmentée de 2D.
Si l’élancement est inférieur à 6, on rencontre deux situations :
• il s’agit d’une substitution en gros béton pour le rattrapage du bon sol. Le sol sur
la hauteur du puits peut parfaitement assurer le transfert des efforts sismiques du
bâtiment ;
• si le sol sur la hauteur du puits ne peut assurer ce transfert, il faut concevoir ces
éléments suivant les recommandations ci-dessus pour les puits.

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Interaction sol-structure, ISS | 335

5.4 Interaction sol-structure, ISS


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La modélisation la plus fréquente de l’ISS suppose que la structure est fondée en


surface sur un sol homogène (solide élastique) et horizontal, avec des propriétés méca-
niques connues et constantes au cours du séisme, et le mouvement sismique sollicitant
la structure sont des ondes de volume se propageant verticalement à partir d’un subs-
tratum horizontal.
L’action sismique est transmise par le sol à la structure par l’intermédiaire des fonda-
tions qui sont sollicitées exclusivement par un déplacement imposé ; les déplacements
du sol (Figure 5.4-1), donc des fondations, ne créent de sollicitations qu’en fonction
de la réponse de l’ouvrage, c’est-à-dire en fonction de ses masses, de sa rigidité et de
son amortissement. Autrement dit, l’ouvrage réagit aux déformations qu’il va subir
par sa réponse inertielle.

➠ Note 5.25
Il est admis que les effets globaux d’ISS peuvent être négligés si la vitesse de l’onde de cisaillement
dans le sol de fondation vs > 1 000 m/s, ce qui correspond à un sol raide de la classe de sol A définie
au Tableau 1.7-1.

En réalité, le substratum présente parfois un certain pendage (Figure 1.8-3), le sol est


hétérogène et les caractéristiques dynamiques varient au cours du séisme. La structure
peut être aussi sollicitée par des ondes de surface, et la fondation voire une partie de
l’ouvrage sont le plus souvent disposés à une certaine profondeur.
La principale difficulté est liée au caractère non borné du domaine de sol à l’échelle de
la fondation.
Enfin, le solide élastique est supposé avoir le même module en traction qu’en compres-
sion, ce qui se concilie mal avec le sol ; ce module est supposé le même en tous points
du sol, et notamment, par exemple, au centre et sous les bords du radier, ce qui est en
contradiction avec la réalité.
L’ensemble de ces incertitudes fait que le calcul de l’ISS reste encore approximatif et
donc une certaine prudence s’impose à l’exploitation des résultats obtenus. Par ailleurs,
ces incertitudes conduisent à paramétrer les caractéristiques du sol (voir § 1.7.2) et à
prendre l’enveloppe des résultats.
L’allongement des périodes et donc l’augmentation des déplacements du bâtiment
sont les conséquences les plus directes de la déformabilité du sol. Mais l’interaction
sol-structure comporte aussi des aspects moins intuitifs :
–– les raideurs des ressorts de sol, dont dépend l’allongement des périodes, ne sont
pas des constantes mais des fonctions de la fréquence à laquelle s’effectue le
mouvement ;
–– l’apparition d’un effet d’amortissement géométrique, loin d’être négligeable ;

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336 | Fondations

Déplacement absolu Da (t)


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Accélération a(t)
de la masse M

M M Réponse de
Force
inertielle la structure
en accélération
Repère fixe

Repère mobile
(absolu)

(relatif)

Force Réponse de
cinématique la fondation
en déplacement

Df (t) Dr (t) Substratum horizontal

Déplacement du sol et de la Déplacement relatif de la masse M


fondation dans le repère fixe dû au déplacement du sol
d
-Su

[
rd

N
No

§
[
3
Est-Ouest
3
E O 3

[E
Verticale

Figure 5.4-1 Réponse de la structure à un mouvement sismique, accélérations du sol g(t)


Algérie, Boumerdès, Keddara, 21 mai 2003

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Interaction sol-structure, ISS | 337

–– la différence qui peut exister entre le mouvement en champ libre et celui en


présence de l’ouvrage ;
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–– l’existence des non-linéarités du type décollement (voir § 5.2.4.1).


[VD 17]
§ 4.3.4
Selon le problème posé, il est possible de modéliser l’interaction de trois manières
[PB 99] différentes (Figure 5.4-1) :
§ 1-5.1
–– soit la fondation et la structure sans le sol ; les appuis de la structure sont généra-
lement modélisés comme encastrés ou rotulés ;
–– soit le sol et la fondation, avec une modélisation sommaire de la structure de type
brochette (voir § 4.5.6) ;
–– soit l’ensemble constitué par le sol, la fondation et la structure  : modélisation
analytique par des impédances (raideurs et amortissements) à la base des modèles
dynamiques ou par modélisations du sol sous l’ouvrage par des éléments finis.
La méthode classique pour la prise en compte de l’interaction sol-structure consiste
dans la séparation du sol et de la structure (méthode découplée).
Dans ces conditions, le mouvement du bâtiment est égal à la somme des efforts résul-
tant de la somme des efforts induits dans le bâtiment et principalement dans les
fondations profondes :
–– calcul statique dans l’hypothèse d’un bâtiment fictif supposé sans masse sous l’ac-
tion d’un déplacement imposé du sol en profondeur → interaction cinématique ;
–– calcul dynamique du bâtiment soumis aux forces d’inertie résultant d’un calcul
utilisant le mouvement précédent → interaction inertielle.
[VD 17]
§ 4.3.3.1
Une méthode simple, rustique et de bon sens pour les bâtiments comportant une
partie enterrée est de décaler forfaitairement le niveau d’encastrement du bâtiment
selon la nature du sol.

[VD 17]
§ 4.3.4.4 5.4.1 Amortissement du sol
[EC8-1]
3.2.2.2 (1)P
3.2.2.5 (3)P Dans l’Eurocode 8-1, la correction d’amortissement h figure dans le spectre élastique,
3.2.2.5 (4)P
mais elle est incluse (voir Figure 1.8-1) dans la valeur du coefficient de comportement
q pour le spectre de calcul Sd(T). C’est une convention permettant de définir le coef-
ficient de comportement, en lui associant toutes les non-linéarités (et donc les pertes
d’énergie) post-élastiques.
[EC8-1]
3.2.2.2-(1)P
L’Eurocode 8-1 précise aussi que l’amortissement total du système est pris égal à 5 %
quand un comportement dissipatif (q ≥ 1,5) est pris en compte pour la structure.
[FD 15]
4.3.1-(9)P
Quand l’interaction sol-structure est prise en compte, il est par conséquent recom-
mandé que l’une des deux options suivantes soit retenue :
–– dimensionnement inélastique (dissipatif ) de la structure (q ≥ 1,5, voir § 1.10),
sans considération de l’amortissement matériel et radiatif du sol ;

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338 | Fondations

–– dimensionnement linéaire élastique (non dissipatif, q ≤ 1,5) de la structure en


tirant totalement profit de l’effet bénéfique de l’amortissement radiatif, mais en
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utilisant le spectre élastique, qui autorise la correction d’amortissement.


En effet, pour l’étude de l’interaction sol-structure, en plus de l’amortissement interne
du sol, on considère l’amortissement géométrique ou radiatif. L’amortissement
géométrique correspond à une perte d’énergie par propagation à l’infini, par rayonne-
ment, des vibrations dans le sol. On l’appelle amortissement géométrique, car il ne
dépend que de la forme de la fondation, des propriétés du sol et de la fréquence du
mouvement, donc de l’amplitude de l’oscillation.
L’amortissement géométrique correspond à une réaction déphasée de la fondation par
rapport au mouvement, dont l’importance relative augmente avec la fréquence ; elle
peut être 2, 5, 10 fois plus grande que la force correspondant à la raideur statique pour
les modes de translation.
Les majorations (par exemple 3 à 5 fois) empiriques ou intuitives appliquées aux coef-
ficients de Winkler statiques peuvent correspondre, au moins en partie, à cette réalité.

5.4.2 ISS, cas des fondations superficielles


Les effets de l’interaction dynamique sol-structure doivent être pris en compte dans [VD 17]
§ 4.3.4.1
les cas suivants : [EC8-5]
6-(1)P
–– structures pour lesquelles les effets P-D jouent un rôle significatif :
–– structures avec fondations massives ou profondes comme les piles des ponts, les
silos ;
–– structures hautes et élancées, comme les tours et les cheminées ;
–– structures supportées par des sols très mous, tels que les sols de classe S1. En effet,
une structure fondée sur un terrain déformable (base flexible) diffère sous plusieurs
aspects de celle de la même structure fondée sur un terrain rigide (base fixe),
soumise à une sollicitation identique en champ libre.

➠ Note 5.26
En dehors des cas cités ci-dessus et notamment pour les structures comportant des fondations super-
ficielles sur un sol de classe A, la prise en compte de l’interaction sol-structure n’est pas nécessaire.

➠ Note 5.27
Par contre, pour les ouvrages enterrés (parkings, tunnels, canalisations) non sollicités par les effets
inertiels des superstructures, il est parfaitement justifié de les calculer sous la seule action des défor-
mations du sol, ce qui revient à négliger l’interaction sol-structure.

Pour la prise en compte de l’interaction sol-structure, le sol est modélisé par des
ressorts attachés aux nœuds de la fondation superficielle (Figure 5.2-15) dont le

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Interaction sol-structure, ISS | 339

comportement est caractérisé par la proportionnalité entre le déplacement vertical et


la contrainte verticale.
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5.4.2.1 Raideurs statiques


[JGS 92] Les raideurs statiques sont calculées à l’aide de la méthode de Sieffert et Cevaer. Dans
cette méthode, les radiers et les semelles sont assimilés à des cercles de même surface
que les fondations réelles. Cette méthode aboutit à la détermination d’une raideur
horizontale et d’une raideur verticale.

5.4.2.2 Raideurs dynamiques


[VD 17]
§ 4.3.1.5
Pour un bâtiment dont les fondations sont superficielles, l’interaction cinématique est
nulle et le mouvement de la base du modèle est identique au mouvement du sol en
champ libre.
Trois directions de séisme sont considérées dans l’hypothèse habituelle de translation
en bloc des appuis de la structure :
–– séisme horizontal transversal,
–– séisme horizontal longitudinal,
–– séisme vertical.
Pour les calculs, le sol est modélisé à l’aide de ressorts unidirectionnels. Ces éléments
permettent d’appliquer dans une direction donnée une raideur et un amortissement.
À chaque nœud en contact avec le sol, on met en œuvre trois ressorts : deux suivant
chaque axe horizontal et un suivant l’axe vertical.
Les extrémités de ces ressorts sont quant à elles bloquées en déplacement dans les trois
directions, les rotations restant libres.
Les raideurs dynamiques sont déterminées de manière itérative à partir de la méthode
de Deleuze appliquée sur des valeurs initiales des raideurs dynamiques obtenues par la
méthode Newmark-Rosenblueth.

➠ Note 5.28
Dans la mesure où l’amortissement radiatif n’est pas calculé explicitement en tenant compte de la
stratification du sol mais évalué par les formules de Newmark-Rosenblueth, il est d’usage de le diviser
par 2 pour tenir compte du fait que les hétérogénéités limitent fortement cet amortissement radiatif.

Ces raideurs initiales peuvent être aussi obtenues forfaitairement comme étant prises
égales à trois fois la raideur statique.
La méthode de Deleuze, qui utilise les fréquences des modes propres fondamentaux
de la structure, est appliquée jusqu’à obtenir une convergence satisfaisante sur les
valeurs des raideurs dynamiques.

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340 | Fondations

L’application de cette méthode permet de déterminer trois raideurs et trois amortisse-


ments différents pour chaque axe, et ce pour chacune des trois directions de séisme.
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Enfin, pour tenir compte de l’influence d’éventuelles variations de la qualité du sol,


une étude en « fourchette » (voir § 1.7.2) doit être réalisée pour chacune des trois
directions de séisme : pour chaque direction, trois valeurs du module seront considé-
rées.
La norme NF P94-261 propose des relations qui proviennent, pour les fondations [NF 261]
§ J.3.2
filantes et circulaires, des travaux de Gazetas (Hsai-Yang Fang, Foundation Engineering
Handbook, second edition, 1990) et, pour les fondations rectangulaires, du règlement
FEMA 356.
Le module d’Young du sol est calculé par :
E = 2 ⋅ G ( 1 + ν ) (5.4.2.2-1)
La raideur verticale pour une fondation superficielle rectangulaire (le cas d’une semelle
isolée) peut être estimée par la formule suivante (L > B) :
E
KV = ⋅ βν ⋅ B ⋅ L (5.4.2.2-2)
2 ( 1 − ν2 )

 L 0,25  B 0,5

βV = 1,55   + 0,8   (5.4.2.2-3)
 B   L 
La raideur verticale pour une fondation superficielle filante de largeur B (par unité de
longueur) peut être estimée par la formule suivante :
0,73 ⋅ E
KV = (5.4.2.2-4)
2 ( 1 − ν2 )
La raideur horizontale (en translation) pour une fondation superficielle rectangulaire
(le cas d’une semelle isolée) peut être estimée par la formule suivante (L > B) :
E
KB = β B ⋅ L (5.4.2.2-5]
2 ( 2 − ν )(1 + ν ) B
 L 0,15  B 0,5

βB = 3,4   + 1,2   (5.4.2.2-6)
 B   L 
E
KL = ⋅ β ⋅ B ⋅ L (5.4.2.2-7]
2 ( 2 − ν )(1 + ν ) L
 L 0,15  L 0,5  B 0,5
βL = 3,4   + 0,4   + 0,8   (5.4.2.2-8)
 B   B   L 

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Interaction sol-structure, ISS | 341

La raideur horizontale pour une fondation superficielle filante de largueur B (par


unité de longueur) peut être estimée par la formule suivante :
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E
KB = (5.4.2.2-9)
2 ( 2 − ν )(1 + ν )
La raideur en rotation pour une fondation superficielle rectangulaire (le cas d’une
semelle isolée) peut être estimée par la formule suivante (L > B) :
 L 0,5  B 0,5
0,4   + 0,1  
 B   L 
K θ,B = B2 ⋅ K V (5.4.2.2-10)
 L 
βV  
 B 

 L 1,9  B 0,5
0,4   + 0,034  
 B   L 
K θ,L = B2 ⋅ K V (5.4.2.2-11)
 L 

βV  
 B 
La raideur en rotation pour une fondation superficielle filante de largueur B (par unité
de longueur) peut être estimée par la formule suivante :
K θ,L = 2,15 ⋅ B 2 ⋅ K V (5.4.2.2-12)

5.4.3 ISS, cas des pieux isolés


[AFPS 17]
§ 1.6, 4.4
L’interaction sol-structure doit être toujours être considérée pour les fondations sur
pieux, sur inclusions rigides ou sur barrettes. Cette interaction peut être prise en
compte de deux façons différentes :
–– soit en représentant la rigidité et l’amortissement (impédances) du sol et des pieux
par la rigidité en tête de pieu (Figure 5.4-2 a). Cette approche fournit les efforts en
tête de pieu, qui doivent être redistribués le long du pieu pour obtenir les efforts
internes à celui-ci à partir de :
–– la raideur des pieux (diamètre / longueur),
–– la position du centre de gravité des raideurs par rapport au centre de torsion
d’axe vertical ;
–– soit en modélisant le pieu par des éléments de poutre connectés à des ressorts (et
amortissement) représentant l’interaction entre le sol et le pieu. Cette approche
suppose que la réaction latérale du sol est proportionnelle au déplacement latéral
(Figure 5.4-2 b).
La modélisation du pieu prendra en compte le type de liaison avec la structure : arti-
culation ou encastrement (voir § 5.3.3.1).

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342 | Fondations

Le module « Ki » est calculé en fonction du module à court terme « Kf » et d’un coef-
ficient « h ».
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K i = η ⋅ K f (5.4.3-1)
Le module de réaction linéique Kf est obtenu à partir d’essais pressiométriques [NF 262]
I.1.3
Ménard :
12E M
–– lorsque B ≥ B0 Kf = (5.4.3-2)
α
4 B0  B 
2,65 +α
3 B  B0 
12E M
–– lorsque B ≤ B0 Kf = (5.4.3-3)
4 α
 2,65 + α
3
avec :
EM = module pressiométrique Ménard
B = largeur de l’élément perpendiculairement au sens du déplacement
B0 = largeur de référence prise égale à 0,60 m
a = coefficient caractérisant le terrain dans la méthode pressiométrique [NF 261]
Annexe
Tableau
F.5.2.1

a) b)
Ressorts avec les caractéristiques

A
fournies par le géotechnicien

1m

Sol-Pieu

Figure 5.4-2  Interactions sol-structure : a) rigidités équivalentes en tête de pieux,


b) prise en compte de toute la longueur des pieux

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Interaction sol-structure, ISS | 343

[AFPS 17]
§ 6.2.2.2.4
Les valeurs (voir 5.4.3-1) des modules « Ki » décrivant la mobilisation des efforts résis-
tants en fonction du déplacement peuvent être plus élevées que celles définies pour les
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courtes durées de sollicitations statiques. Cette augmentation est liée à la variation du


module de cisaillement en fonction de la distorsion et à la vitesse de l’action.
Le coefficient h (voir Tableau 5.4-1) d’augmentation du module linéique est défini
par :
η = min  3 ; η1 × η2 × η3  (5.4.3-4)
 
avec :
h1 = fonction de la brièveté de l’action
h2 = fonction de la zone de sismicité
h3 = fonction de la déformation (distorsion) ; dans les cas courants, h3 = 1

Tableau 5.4-1 Valeurs de h en fonction de la zone de sismicité avec h3 = 1

Zones de Faible Modérée Moyenne Forte


sismicité 2 3 4 5
h2 3 2 1,5 1
h1 1,5 1,5 1 1
h avec h3 = 1 4,5 limité à 3 3 1,5 1

[AFPS 17]
§ 6.2.2.2.5
Pour les zones proches de la surface, le module de réaction du sol et la valeur de palier
doivent être minorés ; on applique un abattement de 0,7 sur le module linéique (sur
une hauteur de 2 ∅ pour les sols cohérents et 4 ∅ pour les sols frottants).

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CHAPITRE 6

Murs de soutènement

Ouvrages de génie civil, indépendants ou associés aux bâtiments

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346 | Murs de soutènement

6.1 Généralités
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La prise en compte de l’action sismique sur les ouvrages de soutènement et les parois
d’infrastructure font l’objet du § 7 de l’EC8-5 ainsi que de l’annexe E.
On distingue principalement trois catégories (Figure 6.1-1) de murs de soutènement :
–– murs poids, avec ou sans talon, dont la stabilité est assurée par leur poids propre,
avec éventuellement la participation du poids d’une partie des terres, et par la
résistance de la fondation au glissement. Ces murs sont susceptibles, par un dépla-
cement suffisant, de laisser se développer dans le remblai un état limite de poussée ;
–– parois de soutènement non déplaçables dont la stabilité est assurée par des réac-
tions fournies par des ouvrages situés en aval du parement. Il s’agit des voiles
périphériques des sous-sols des bâtiments ;
–– parois ancrées dont la stabilité est assurée par des réactions fournies par des tirants
d’ancrage.

➠ Note 6.1
Le cas d’un bâtiment comportant un soutènement extérieur, dissocié du bâtiment par un joint
sismique et donc sans interaction possible : aucun texte réglementaire n’impose (sauf avis spécifique
du maître d’ouvrage), à ce jour, le calcul au séisme du soutènement et de ses fondations. Par contre,
s’il y a possibilité d’interaction entre le mur et l’ouvrage, il faut vérifier la stabilité du mur ou évaluer
les conséquences de sa ruine sur le bâtiment.

a)

Tirant actif Tirant actif


ou passif ou passif

b) c)
Figure 6.1-1  Différents types de murs de soutènement : a) murs poids, mur cantilever,
b) paroi d’infrastructure de bâtiments, c) paroi moulée ancré
Tirant actif
ou passif

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Poussée statique | 347

6.2 Poussée statique


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La théorie de Coulomb-Rankine permet de calculer la poussée statique active Pas du


sol derrière le mur de soutènement :

p/m

β ϕ
A

λ Pap
δ Pas
H L
δ

H/2
H/3

C B
B

Figure 6.2-1 Mur de soutènement, poussée statique

La théorie de Coulomb-Rankine permet de calculer la poussée statique active du sol


derrière le mur de soutènement (Figure 6.2-1) :
1 1 H2
Pas = ⋅ γ ⋅ K as ⋅ L2 = ⋅ γ ⋅ K as ⋅ (6.2-1)
2 2 2
( cos λ )
Le coefficient Kas est déterminé par :
cos2 ( ϕ − λ ) 1
K as = × (6.2-2)
cos ( δ + λ )  2
 1 + sin ( ϕ + δλ ) ⋅ sin ( ϕ − β ) 
 cos ( δ + λ ) ⋅ cos ( β − λ ) 
 
• Caractéristiques géométriques du mur :
L = longueur du parement intérieur
H = hauteur du parement du mur
B = largeur du mur

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348 | Murs de soutènement

b = angle du terre-plein avec l’horizontale


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l = angle du parement intérieur avec la verticale


• Caractéristiques du sol :
j = angle de frottement interne du sol
d = angle de frottement interne par rapport à la perpendiculaire au mur.
Il est conseillé, pour les bâtiments à risque normal, de prendre d = 0 ;
Les valeurs de Kas peuvent être déterminées directement à partir des tables usuelles de
poussée et butée (Caquot et Kerisel). La répartition des contraintes sur le parement
intérieur AB est linéaire et le point d’application de Pas est situé au H / 3 de la base B
du mur.
Lorsque le terre-plein situé derrière le mur de soutènement comporte une charge
uniformément répartie p, la poussée active statique a pour expression :
p⋅L
Pasp = K (6.2-3)
cos ( β − λ ) as
Dans cette relation, le coefficient Kas est défini par (6.2-2) et le point d’application de
la poussée est situé à mi-hauteur H / 2 du mur de soutènement (Figure 6.2-1).

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Poussée dynamique, méthode de Mononobé-Okabé | 349

6.3 Poussée dynamique, méthode


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de Mononobé-Okabé
Les actions à prendre en compte dans le calcul des murs de soutènement sont les
suivantes :
–– les forces dues à l’inertie propre de l’ouvrage et à celles des charges éventuellement
directement supportées par le mur ;
–– les forces et déformations imposées aux tirants d’ancrage ;
–– la poussée dynamique engendrée par la déformation du massif de sol situé à l’ar-
rière du mur et celle engendrée par les charges appliquée au massif ;
–– la pression hydrodynamique de l’eau éventuellement retenue derrière le mur de
soutènement. S’il existe un plan d’eau à l’aval du mur, il faut considérer la dépres-
sion hydrodynamique correspondante.
Les actions sismiques, dues aux poussées, étant évaluées indépendamment du compor-
tement ductile ou non de l’ouvrage, le coefficient de comportement sera pris égal à :
q = 1.
La prise en compte de la cohésion a pour effet de diminuer la valeur de la poussée. Or,
au moment du passage d’une onde sismique, les déplacements relatifs des grains de sol
ont pour effet de détruire partiellement ou totalement cette cohésion. Dans la mesure
où ce phénomène est difficilement quantifiable, il est raisonnable de supposer la cohé-
sion nulle, c = 0.
La méthode de Mononobé-Okabé consiste à calculer l’équilibre d’un massif pulvéru-
lent soumis de manière supposée statique à l’accélération de la pesanteur complétée
par les accélérations horizontale et verticale du sol, soit une accélération résultante
inclinée par rapport à la verticale d’un angle q égal à (Figure 6.3-1) :
kh
θ = arctg (6.3-1)
1 ± kv
kh γ

(1 ± kv) γ

(1 ± kv) γ Figure 6.3-1  Définitions, valeurs de q


cos θ

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350 | Murs de soutènement

Considérons un élément de volume de masse « m » ; cet élément, au cours de séisme


est soumis (Figure 6.3-2) :
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–– à l’accélération g de la pesanteur,
–– à l’accélération horizontale kh du séisme,
–– à l’accélération verticale ± kv du séisme.
Donc, le poids apparent de l’élément «  m  » résulte de la superposition des forces
correspondant à ces accélérations. Le poids apparent fait ainsi un angle « q » avec la
verticale, défini par (Figure 6.3-2) :
kh
tg θ =
1 ± kv

– kh g

kh g – –khkhm
gg

khkhg g mm
kh m ga) + kv g
kh m g
khkhmmg g ++kvkvg g
khkhmmg g

θa
θb
θaθa
(1 ± kv) γ θbθb (1 – kv) γ

1 + kv (1(1±±kvk)vγ) γ 1 – kv (1(1– –kvk)vγ) γ


 cos θa   cos θb 
mg

1cos
1– –kvkv
1cos
1++kvkv
 cos θaθa   cos θbθb 
mmg g
b) c)
Figure 6.3-2  Actions sismiques sur le prisme de sol : a) actions sur élément
de volume de masse « m », b) actions pour la vérification au renversement,
c) actions pour la vérification au glissement

Le dimensionnement du mur de soutènement peut être effectué, donc, à partir d’un


modèle statique avec les hypothèses de calcul suivantes (Figure 6.3-3) :
–– le mur se déplace suffisamment pour permettre l’apparition de l’état limite ultime
de poussée active ;
–– la surface de glissement est plane ;

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Poussée dynamique, méthode de Mononobé-Okabé | 351
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γ, ϕ, c = 0

A β
kh γ
ϕ
Pad
λ
δ
H
L θ
(1 ± kv) γ

C B
B
Figure 6.3-3  Mur de soutènement déplaçable : prisme de poussée

–– le prisme de rupture est un corps rigide dont tous les points sont soumis à la même
accélération  : les coefficients sismiques kh et kv sont uniformes pour toutes les
parties de la paroi et du massif retenu (y compris, le cas échéant, les charges d’ex-
ploitation présentes sur ce dernier) ;
–– aux forces s’exerçant sur le bloc de sol supposé rigide (poids, réaction du mur,
résistance au cisaillement mobilisée le long de la surface de rupture plane), on
ajoute les forces d’inertie. Ces forces sont évaluées en prenant comme coefficient
sismique la valeur de l’accélération maximale en surface du sol :
khg et kvg
La poussée dynamique est obtenue par la méthode de Mononobé-Okabé, qui est une
extension directe de la théorie de Coulomb-Rankine. Pour déterminer la résultante
globale Pad, on fait subir de façon fictive à l’ensemble mur et sol une rotation q (6.3-1)
de telle manière que le poids apparent soit vertical (Figure 6.3-4).
Des forces d’inertie quasi statiques appliquées au remblai simulent l’effet du séisme,
dont la résultante globale s’applique à mi-hauteur du mur. La valeur de la poussée
globale Pad, avec les hypothèses définies par la Figure 6.3-3, est égale à :
1
Pad = ⋅ γ ⋅ L2 ⋅ ( 1 ± k v ) K ad (6.3-2)
2

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352 | Murs de soutènement
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β+θ
[E
7
Pad

λ+θ δ

Figure 6.3-4  Méthode de Mononobé-Okabé : rotation q du mur


pour obtenir le poids apparent à la verticale.

Le coefficient Kad est déterminé par :


cos2 ( ϕ − λ − θ ) 1
K ad = × (6.3-3)
cosθ ⋅ cos ( δ + λ + θ )  2
1 + sin ( ϕ + δ ) ⋅ sin ( ϕ − β − θ ) 
 
 cos ( δ + λ + θ ) cos ( β − λ ) 
La valeur de Kad est définie uniquement si j – b – q ≥ 0 est positif ou nul.
La valeur de q étant obtenue à partir des données du mouvement sismique, l’équilibre
du talus n’est possible que si :
b ≤ j – q (6.3-4)
Dans le cas d’un remblai horizontal b = 0, on retrouve le critère de cisaillement de
Coulomb, soit q ≤ b. Cela signifie qu’une couche de sol horizontale ne peut trans- [E
mettre par cisaillement une accélération supérieure à q = b. 7

➠ Note 6.2
La méthode de Mononobé-Okabé ne tient pas compte des forces d’inertie qui s’exercent sur le mur
pendant le séisme. Ces forces doivent être ajoutées à l’analyse de l’équilibre global du mur de soutè-
nement.

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Poussée dynamique, méthode de Mononobé-Okabé | 353

La poussée réelle supportée par le mur est donc composée de deux termes :
–– la poussée statique Pas déterminée à partir de (6.2-1),
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–– l’incrément de poussée dynamique DPad tel que :


∆Pad = Pad − Pas (6.3-5)
On a donc pour l’incrément de poussée dynamique la valeur :
1
∆Pad = ⋅ γ ⋅ L2 ⋅  ( 1 ± k v ) K ad − K as  (6.3-6)
2
[EC8-5]
7.3.2.2-4(P)
avec les notations sismiques suivantes :
g = accélération de la pesanteur
m = masse
ag S
kh = S T = coefficient sismique horizontal
g r
ag = accélérations de calcul (voir Tableau 1.8-2)
S = paramètre de sol (voir Tableau 1.8-3)
ST =  coefficient d’amplification topographique à l’aplomb du mur (voir
Tableau 1.8-4)
kv = coefficient sismique vertical
kv = ± 0,5 kh si avg / ag > 0,6
kv = ± 0,33 kh dans les autres cas
r = facteur avec les valeurs du Tableau 6.3-1 pour les murs H ≤ 10,00 m ;
coefficient qui dépend de l’amplitude de déplacement du mur
g = m ⋅ g = poids volumique total du prisme de sol saturé
g* = g - gw
gw = poids volumique de l’eau
c = 0 ; il est raisonnable de supposer la cohésion nulle
q = angle apparent avec la verticale de la résultante des forces appliquées au
prisme de sol contenu par le mur
Pas = résultante de la poussée statique
Pad = résultante globale (statique + dynamique) de la poussée
DPad = incrément dynamique de la poussée statique
[EC8-5]
7.3.2.3-(4)P
En l’absence d’une étude détaillée, le point d’application de la force due à la poussée
dynamique DPad s’applique au deuxième tiers de la hauteur du mur, à partir du bas
(Figure 6.3-5).

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354 | Murs de soutènement

Tableau 6.3-1 Valeurs du facteur « r » pour le calcul du coefficient kh


sismique horizontal pour les murs H ≤ 10,00 m
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Type d’ouvrage r
Murs poids libre pouvant accepter un déplacement jusqu’à : dr = 300 ⋅ ag / g ⋅ S (mm) 2
Murs poids libre pouvant accepter un déplacement jusqu’à : dr = 200 ⋅ ag / g ⋅ S (mm) 1,5
Murs fléchis en béton armé, murs ancrés ou contreventés, murs en béton renforcés fondés sur
1
pieux verticaux, murs d’infrastructure encastrés et culées de ponts

∆Pad

δ
λ

H Pas
L
δ
2/3 H

ψ 1/3 H

Figure 6.3-5 Poussée statique appliquée à 1/3 H et incrément dynamique appliqué à 2/3 H

Pour les murs de soutènement courants, on peut simplifier le calcul en considérant :


– la paroi verticale : l = 0 donc L = H et Y = 90° ;
– le terrain horizontal : b = 0 ;
– l’angle de frottement interne du sol : j = 25°, 30°, 35°, 40° ;
– l’angle de frottement terrain / paroi : d = 0, j / 2, 2/3j ; [EC8‑5]
7.3.2.3‑(6)P
dans la pratique, il conviendra de rester prudent dans l’évaluation de d, l’effet
sismique pouvant amener une réduction de ce coefficient. Il est donc conseillé
d’adopter une valeur pour d comprise entre 0 (pour la butée) et j / 2 (pour la
poussée) et non 2/3j, valeur excessive ;
– l’application de la poussée globale Pad (6.3-2) à mi-hauteur du mur (Figure 6.3-6).

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Poussée dynamique, méthode de Mononobé-Okabé | 355
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Pad
δ

1/2 H

B
Figure 6.3-6 Poussée globale : statique et dynamique

[EC8‑5]
7.3.2.2‑(7)
Pour les murs de soutènement autres que les murs poids, les effets de l’accélération
verticale peuvent être négligés.
La vérification aux états limites de stabilité doit être considérée sous les trois aspects
suivants (Figure 6.3-7) :
– résistance du sol de fondation en faisant l’hypothèse d’une répartition linéaire des
contraintes au sol (Figure 6.3-7 a) ;
– état limite de renversement (de stabilité d’ensemble) par l’application au prisme
de sol des coefficients kh et ± kv. Le mur aura tendance à se renverser vers l’aval,
avec un centre instantané de rotation situé au-dessous de la base (Figure 6.3-7 b) ;
– état limite de glissement à équilibrer par le frottement de la fondation en considé-
rant la combinaison des coefficients kh et ± kv. Le glissement peut être une simple
translation (Figure 6.3-7 c), éventuellement accompagnée d’une rotation dont le
centre instantané est situé au-dessus de sa base (Figure 6.3-7 d).

➠ Note 6.3 REX


Les déplacements 6.3-7 a et 6.3-7 c, sont les situations les plus courantes rencontrées après séisme.
P
Le déplacement 6.3-7 d est typique de l’existence d’une couche liquéfiable.

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356 | Murs de soutènement
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a) b) c) d)
Figure 6.3-7 Déplacements d’un mur de soutènement

La stabilité au glissement (voir § 5.2.4.2) est à justifier par : [EC8‑5]


5.4.1.1‑ (3)
[SBFC 18]
tan δ § 11.3
H =V (6.3-7)
γM
avec :
H= effort horizontal intégrant les effets sismiques
V= effort vertical intégrant les effets sismiques
gM = 1,25 coefficient partiel
W= poids propre du mur
Pad = résultante globale (statique + dynamique) de la poussée (voir formule
6.3-2)
kh et kv voir notations formule 6.3-6.

Pad kh mγ
khW
δ
(1 + kv ) mγ
H

(1 + kv)W
1/2 H

B
Figure 6.3-8 Sollicitations d’un mur de soutènement

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 356 21/06/2019 16:56:00


Parois d’infrastructure de bâtiments | 357

6.4 Parois d’infrastructure de bâtiments


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Si le mur de soutènement est susceptible de se déplacer suffisamment, le terrain se


décomprime, l’action sur le mur diminue pour atteindre l’état limite de poussée active
du sol. Cette valeur limite est celle déterminée par les calculs des paragraphes précé-
dents. Cet état apparaît donc comme le plus favorable, puisque l’intensité de la
poussée est minimale.
Si le mur ne peut pas se déplacer, la poussée peut se trouver majorée de 50 % à 100 %
par rapport aux valeurs déduites des paragraphes précédents.
Les parois d’infrastructure sont constituées par les voiles périphériques des sous-sols
des bâtiments ; ces parois sont considérées comme non déplaçables. Dans ce cas, l’état
d’équilibre limite de poussée active ne peut être atteint pendant le séisme.
La poussée dynamique totale Pad est déterminée par la méthode de Mononobé-Okabé
(relations 6.3-2 et 6.3-3) en tenant compte du coefficient multiplicateur résultant de
la différence entre le coefficient de pression des terres au repos K0 et le coefficient de
poussée statique active Kas. La poussée statique est également calculée avec ce coeffi-
cient multiplicateur.
Dans ces conditions, la poussée dynamique (6.3-2) s’écrit (Figure 6.4-1) :

β γ, ϕ, c = 0

Pad
H

1/2 H

Figure 6.4-1 Parois d’infrastructure non déplaçables

1
Pad = ⋅ γ ⋅ H 2 ⋅ ( 1 ± k v ) ( K ad + K 0 − K as ) (6.4-1)
2
avec :
Kad = coefficient de poussée dynamique
K0 = 1 - sin j = coefficient des terres au repos
Kas = coefficient de poussée statique

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358 | Murs de soutènement

La poussée statique est égale à :


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1
Pas = ⋅ γ ⋅ K 0 ⋅ H 2 (6.4-2)
2
L’incrément dynamique DPad de poussée est :
1
∆Pad = γH 2  ( 1 ± k v ) ( K ad + K 0 − K as ) − K as  (6.4-3)
2
L’annexe à l’Eurocode 8-5 ne tient pas compte de la majoration (6.4-3) d’efforts et [EC8-5]
E.9
propose, pour la pression dynamique active, l’expression suivante :
ag
∆Pd = ⋅ S ⋅ γ ⋅ H 2 (6.4-4)
g
Il est admis que la poussée dynamique globale s’exerce à mi-hauteur de la paroi et les
pressions correspondantes ont une répartition uniforme.
Lorsque le terre-plein supporte une surcharge uniforme d’intensité p (Figure 6.4-1),
la poussée dynamique globale est prise égale à :
p H
Pad ( ϕ ) = ( 1 ± k v ) K ad
cos β

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CHAPITRE 7

Utilitaires de génie parasismique

Le développement de logiciels, avec une assistance intelligente


de plus en plus présente, ne doit pas faire oublier de vérifier
les résultats par rapport à l’ordre de grandeur.

Note
L’interprétation et l’utilisation des résultats fournis par les utilitaires de calcul relèvent de la respon-
sabilité exclusive de l’utilisateur. Il appartient à ce dernier de vérifier la cohérence des résultats en
regard du problème traité et des données introduites.
Malgré le soin apporté au développement des utilitaires de calcul et les nombreux tests effectués,
aucune garantie d’aucune sorte, ni de transfert de responsabilités, ne sauraient être offerts.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 359 21/06/2019 16:56:01


360 | Utilitaires de génie parasismique

7.1 SEISTER / CM CONSULT


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• Pour consulter la documentation technique détaillée :


www.seister.fr
Pour toute information d’ordre scientifique :
David.baumont@seister.fr
Gabriele.ameri@seister.fr
• Pour obtenir toute information d’ordre commerciale :
christophe.martin@cmconsult-int.com
christophe.martin@seister.fr

7.1.1 Calcul de l’aléa spécifique pour un projet

7.1.1.1 Éléments de contexte


La plupart des règlements parasismiques applicables aux ouvrages courants, tels que
l’Eurocode 8, l’UBC ou l’IBC, s’appuient sur une définition forfaitaire des actions
sismiques.
Celles-ci sont généralement définies sous la forme de spectres de réponse élastique, à
partir d’un nombre limité de paramètres :
–– les zones de sismicité d’un territoire national,
–– les classes de sol,
–– la catégorie d’importance des ouvrages.
La forme spectrale elle-même s’obtient par un nombre très limité de paramètres. Les
plus usités correspondent à l’accélération maximale du sol au rocher (le agr de l’Euro-
code 8) ou des accélérations spectrales représentatives du plateau du spectre (généra-
lement 0,2 s) ou de sa décroissance à grande période spectrale (1 s).
Cette représentation des actions est nécessairement simplificatrice, d’une part par
l’effet de seuil adopté pour la délimitation de larges zones nationales dont les mouve-
ments sont compris entre des valeurs d’accélération (la France compte par exemple 4
zones pour son territoire métropolitain), d’autre part en raison de la forme simplifiée
des spectres adoptée pour représenter les mouvements par des plateaux constants en
accélération, vitesse et déplacement, mais aussi en raison d’hypothèses simplificatrices
et conservatives adoptées pour l’élaboration des zonages.
Dans le domaine de l’industrie nucléaire, si les règlements imposent de déterminer les
contraintes propres à chaque site, des spectres standard sont adoptés par les fournis-
seurs de technologies destinées à être installées dans des contextes naturels variés du
globe.

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SEISTER / CM CONSULT | 361

Contrairement aux définitions forfaitaires de l’aléa, les études spécifiques s’attachent à


mieux prendre en compte la physique des phénomènes, depuis l’identification des
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sources sismiques qui peuvent contribuer à l’aléa au site étudié, jusqu’à la définition
des mouvements sismiques qui ont une certaine probabilité annuelle d’être atteints ou
dépassés, en passant par la caractérisation spatiale et temporelle de l’activité propre à
chaque source sismique et par la réponse des sols des sites d’implantation.
Ainsi, à la différence des mouvements sismiques forfaitaires définis dans les règlements
nationaux, ceux résultant d’une approche spécifique tiennent compte des causes (les
sources sismiques) et des effets qu’elles peuvent produire sur les constructions.
Ces approches spécifiques sont généralement mises en œuvre pour des ouvrages parti-
culiers, pour lesquels les exigences de protection sont plus élevées que pour les bâti-
ments courants :
–– installations nucléaires (centrales nucléaires, usines de traitement des déchets,
stockages) ;
–– installations présentant des risques particuliers pour l’environnement, relatives
aux activités de production de pétrole et gaz, aux activités de la chimie ;
–– grands barrages et ouvrages de retenue de rebuts miniers ;
–– grands ouvrages portuaires, aéroportuaires ;
–– grands projets d’infrastructures.
Il n’est pas rare cependant que des études spécifiques soient conduites pour des projets
courants particuliers, généralement des structures irrégulières ou des sites complexes,
pour lesquels la mise en œuvre de méthodes d’analyses sophistiquées nécessite que les
actions sismiques soient définies sur des bases physiques plutôt que forfaitaires.
L’intérêt de telles approches ne réside pas dans le seul fait qu’elles sont fondées sur des
modèles plus proches de la physique des phénomènes. Les règlements étant tous
fondés sur la notion de risque, les approches spécifiques permettent de définir les
actions qui ont une certaine probabilité annuelle d’être atteintes ou dépassées (inverse
de la période de retour), qui sont elles-mêmes définies dans les règlements.
Ainsi, les périodes de retour considérées dans l’industrie nucléaire sont supérieures à
celles adoptées dans l’industrie de la chimie, elles-mêmes supérieures à celles des bâti-
ments courants, au sein desquels un distinguo est également introduit en fonction de
la catégorie d’importance des ouvrages.
Les approches spécifiques modernes sont ainsi désormais toutes fondées sur des
approches dites probabilistes. Les actions sismiques sont alors définies non plus par
des spectres de réponse élastique forfaitaires, mais par des spectres dits d’aléa uniforme
pour lesquels les accélérations spectrales ont toutes la même probabilité annuelle
d’être atteinte ou dépassée.

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362 | Utilitaires de génie parasismique

7.1.1.2 Objectifs des études spécifiques


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Quelle que soit la nature du projet, ces études ont en commun le développement de
modèles destinés à identifier les sources sismiques dans une région très large autour du
projet (plusieurs centaines de kilomètres dans certains contextes), de caractériser leur
activité et de modéliser les mouvements susceptibles d’être générés sur le site, en
tenant compte de toutes les incertitudes épistémiques et aléatoires, afin d’aboutir à
une quantification de l’aléa plus fiable que ne le permet l’approche forfaitaire.
Contrairement à cette approche forfaitaire, les particularités physiques des sources
sismiques et des modèles de propagation des mouvements sont dans ce cas prises en
compte :
–– les effets de source proche ou de directivité liés à la présence d’une faille sismogène
dans l’environnement proche du site ;
–– les potentialités de ces failles à générer des déplacements permanents en surface ;
–– les particularités d’atténuation des milieux dans lesquels les ondes sismiques se
propagent ;
–– la nature du sous-sol au droit du site.
Outre ces objectifs généraux, des objectifs particuliers peuvent être assignés, tels que :
–– la définition des mouvements sismiques à des périodes de retour particulières ;
–– des études détaillées de désagrégation de l’aléa sismique pour la mise en évidence
des paramètres des sources qui vont contrôler l’aléa sismique sur le site aux périodes
spectrales correspondant aux modes de déformation principaux des construc-
tions ;
–– des études de sensibilité qui permettent de mettre en évidence les paramètres prin-
cipaux qui vont contrôler les mouvements sismiques sur un site ;
–– la mise en évidence de différences positives ou négatives entre mouvements
sismiques spécifiques et forfaitaires ;
–– la définition de courbes d’aléa jusqu’à des probabilités annuelles de dépassement
très faibles lorsque des études de risque sont entreprises. Ces études nécessitent de
combiner les courbes d’aléa aux courbes de fragilité pour estimer des probabilités
d’endommagement et de pertes.
–– la définition d’actions sismiques sous la forme de paramètres ultérieurement
utilisés dans les études de comportement des ouvrages : spectres d’aléa condition-
nels, accélérogrammes pour les études temporelles, fonctions de transfert entre
mouvement au rocher et mouvement en surface, etc.

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SEISTER / CM CONSULT | 363

7.1.2 Particularités de l’approche spécifique


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Une approche spécifique nécessite la mise en œuvre d’études scientifiques dans des
domaines variés, en veillant, à chacune des étapes, à bien identifier et prendre en
compte les incertitudes liées à un état des connaissances souvent incomplet, en raison
de la complexité des mécanismes de la sismogénèse :
• collecte et interprétation des données de base géologiques, géophysiques, sismolo-
giques, géotechniques à 4 échelles (régionale, régionale proche, proximité du site,
site) nécessaires à l’élaboration des modèles de sources sismiques (volumes crus-
taux, failles, plans de subduction) ;
• élaboration d’un catalogue de sismicité dans un rayon suffisamment large permet-
tant de caractériser l’activité des sources et les incertitudes associées. La prépara-
tion de ce catalogue nécessite des approches particulières dans les zones frontalières
et des travaux préparatoires pour son utilisation dans les approches probabilistes
(périodes de complétude, identification des doublons, des précurseurs, des
répliques, homogénéisation des magnitudes, quantification des incertitudes de
localisation et de magnitude) ;
• élaboration de modèles cinématiques établissant les relations entre les causes et les
déformations, puis élaboration des modèles en zones sources sismiques (SSM),
permettant de localiser, de définir la géométrie et de caractériser l’activité des
sources sismiques. Cette étape donne lieu à l’élaboration d’un arbre logique géné-
ralement complexe composé d’un nombre très élevé de branches traduisant l’en-
semble des possibles quant aux modèles prédictifs d’activité et permettant de
prendre en compte les incertitudes de connaissance dans les modèles prédictifs ;
• élaboration des modèles de propagation des mouvements (GMM), permettant de
caractériser la propagation des mouvements sismiques depuis les sources sismiques
jusqu’au site. Cette étape donne lieu à l’élaboration d’un arbre logique composé
de plusieurs lois prédictives d’atténuation destinées à tenir compte de la variabilité
du mouvement sismique. Les lois d’atténuation peuvent dans certains cas être
ajustées pour bien prendre en compte les propriétés du site ;
• conduite d’études de sensibilité et de désagrégation pour identifier les sources
sismiques qui contrôlent l’aléa sur le site, et qui permettent de faire porter les
efforts de développement des modèles et de traitement des incertitudes sur les
sources sismiques et les modèles de propagation qui contrôlent l’aléa sur le site.
Ces études débouchent sur la construction des arbres logiques SSM et GMM à
considérer pour les calculs probabilistes finaux ;
• mise en œuvre de l’approche probabiliste pour calculer les courbes d’aléa et obtenir
par leur post-traitement les spectres de réponse d’aléa uniforme propres au site.
Les logiciels utilisés peuvent être des logiciels disponibles dans la communauté

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364 | Utilitaires de génie parasismique

scientifique ou des codes spécialement développés pour traiter des sujets tech-
niques rencontrés en cours d’étude ;
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• caractérisation géotechnique de site et élaboration des modèles du sous-sol situé


au-dessus du substratum rocheux, avec identification des incertitudes sur la
géométrie des unités géotechniques et des propriétés mécaniques et dynamiques
des sols ;
• élaboration, quand nécessaire, des accélérogrammes adaptés aux caractéristiques
des sources sismiques résultant des études de désagrégation et représentatifs des
spectres d’aléa uniforme au rocher ;
• détermination si nécessaire des effets de sites par des méthodes cohérentes avec
celles des codes de construction et des exigences des cahiers des charges. Il peut
s’agir d’une application simple des facteurs d’amplification fonction de la fréquence
ou de modélisations dynamiques de la réponse des sols dans le domaine linéaire
équivalent ou dans le domaine non linéaire, pour la définition des spectres de
réponse élastique tenant compte des conditions de site ;
• post-traitement de ces spectres pour élaborer les spectres de dimensionnement ou
de vérification qui sont in fine comparés aux spectres forfaitaires des règlements.
Ces études relèvent de compétences scientifiques pointues et spécialisées. Parmi les
bureaux d’étude les réalisant, les sociétés SEISTER et CM CONSULT International
ont acquis une expérience internationale reconnue. Leurs dirigeants disposent en
particulier d’une solide expérience en termes d’évaluation de l’aléa sismique (plus de
600 études en France ou à l’étranger) et d’une vue d’ensemble des problématiques
réglementaires et industrielles par leurs parcours professionnels et des études conduites
dans des contextes sismotectoniques variés. Fort de cette expérience, la méthode clas-
siquement mise en œuvre répond au standard des bonnes pratiques internationales et
aux exigences des réglementations applicables, ce qui a valu à SEISTER d’obtenir
l’agrément de la part du ministère de la Transition écologique et solidaire pour mettre
en œuvre ce type d’étude en France, en application de l’arrêté du 15 février 2018 pour
la détermination de l’aléa sismique sur les sites d’installations classées pour la protec-
tion de l’environnement.
Les résultats de ces études peuvent être fournis sous différentes formes : courbes d’aléa
(Figure 7.1-1), spectres d’aléa uniformes moyens et à différents centiles (Figure 7.1-6,
gauche), spectres conditionnels, accélérogrammes, fonctions de transfert, schémas de
désagrégation, schémas de sensibilité, cartes d’aléa, selon les besoins des ingénieurs
travaillant au dimensionnement ou à la vérification du comportement des structures.

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SEISTER / CM CONSULT | 365

1. E-02
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5%
16 %
50 %
Mean
1. E-03 84 %
Probabilité annuelle de dépassement

95 %

1. E-04

1. E-05

1. E-06
0,01 0,10 1,00 10,00
Accélération spectrale (g)
Figure 7.1-1  Exemple de courbe d’aléa pour une période spectrale
de 2 secondes en valeurs moyenne et centiles

7.1.3 Suite logicielle SHEAR et exemples d’applications

7.1.3.1 Suite logicielle SHEAR


L’accident nucléaire sur le site de Fukushima au Japon (voir Tableau 2.1-1) a notable-
ment accru les exigences réglementaires de prise en compte des incertitudes dans les
méthodes d’évaluation de l’aléa, qu’elles soient probabilistes ou déterministes, néces-
sitant des outils particuliers. La société SEISTER a développé à cette fin la suite logi-
cielle SHEAR (Seismic Hazard EnhAnced seRvices), composée de modules de calculs
robustes et flexibles, vérifiés et validés pour réaliser les calculs d’aléa. Les méthodes et
outils tiennent compte notamment du retour d’expérience acquis lors de revues
externes par les autorités de sûreté nationales et internationales et de benchmarks inter-
nationaux.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 365 21/06/2019 16:56:02


366 | Utilitaires de génie parasismique

L’approche scientifique adoptée accorde ainsi une attention toute particulière au trai-
tement des incertitudes pour se conformer aux recommandations, exigences et
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pratiques relevant de l’état de l’art.


La suite logicielle SHEAR permet :
• la constitution des catalogues de sismicité en toute région du globe, avec inter-
comparaison systématique dans les régions frontalières, des catalogues régionaux
ou nationaux, l’identification des doublons, des essaims de séismes, des répliques,
l’établissement de corrélations entre échelles de magnitude et une homogénéisa-
tion en magnitude de moment ;
• le calcul des magnitudes et profondeurs des séismes historiques à partir du traite-
ment des données de macrosismicité (Figure 7.1-6) ;

7,0 10,5

10,0
6,5
9,5
6,0
9,0
I0
MW

5,5 8,5
IAVG or ROBS 8,0
5,0
RF50
7,5
RF84
4,5
Mean MW – H 7,0

4,0 6,5
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Predicted depth (km) Predicted depth (km)

Figure 7.1-2  Exemple de détermination des caractéristiques d’un séisme historique


par exploitation des données macrosismiques séisme présentant l’ensemble
des solutions individuelles obtenues pour les différentes branches de l’arbre logique
de calcul, le carré rouge indiquant la solution préférée (Baumont et al., 2018)

• le calcul des paramètres d’activité en considérant (Figure 7.1-3) :


–– les incertitudes associées à tous les paramètres de sismicité (localisation,
profondeur, magnitude),
–– des périodes de complétudes indépendantes spatialement des zones sources
des modèles sismotectoniques,
–– des approches bayésiennes, le recours à des analogues, des techniques de
lissage, couramment mises en œuvre dans la pratique internationale ;
• la prise en compte de géométries complexes de zones sismotectoniques en volumes
crustaux, plans de subduction ou failles :
–– en modélisant les zones sources dans l’espace,
–– en tenant compte des incertitudes entre limites de zones,
–– en tenant compte de géométries complexes des systèmes de faille ;

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SEISTER / CM CONSULT | 367

1000
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100
Annual exceedance rate MW

44°
10

0,1

0,01

0,001 40°
2 3 4 5 6 7 0° 4°
MW

Statistics – <a> = 4,98 +/– 0,08 – <b> = 0,99 +/– 0,02 Correlation – rho = 0,99 – err = 0,16
3
1,4
2

1,2 1
Epsilon b–value
b–value

1,0 0

–1
0,8
–2
0,6
–3
3 4 5 6 –3 –2 –1 0 1 2 3
b–value (per 1E6 km2) Epsilon b–value

Figure 7.1-3  Exemple de calcul des paramètres d’activité du macro-domaine pyrénéen,


à partir de la méthode EPRI (2012) avec considération des incertitudes sur les localisations,
magnitudes et périodes de complétude des séismes

• de tenir compte d’arbres logiques extrêmement complexes, composés de plusieurs


millions de branches, aussi bien pour les évaluations probabilistes des mouve-
ments sismiques (PSHA) que pour celles des probabilités de déplacement en
surface (PFDHA, Figure 7.1-4) suivant une démarche vérifiable et reproductible
fondée sur :
–– la création d’un pilote à partir duquel sont réalisées des études de sensibilité et
de désagrégation,
–– qui permettent une définition argumentée des poids attribués aux branches
des arbres logiques,
–– la possibilité de réaliser des désagrégations de l’aléa sismique sur le site pour
une gamme variée de périodes de retour et périodes spectrales, nécessaires à
l’élaboration de spectres conditionnels et à la sélection d’accélérogrammes
adaptés aux sources sismiques qui contrôlent réellement l’aléa sismique sur le
site ;

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368 | Utilitaires de génie parasismique

Reccur. b- Slip P(Slip) Event AD Primary P(Slip) Second


Rate Primay Size or Displact Secondary Displact
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model value P(Slip)


(mm/yr) Model Model MD Distrib Model Distrib

Bilinear
0,60
WC94 Quadratic 100 × 100 PE11
Mw to RA 0,60 0,20 1,00 1,00
0,50 WE08 Ellipitic
Empiric WW 0,40 0,20
0,60 1,00
WC94 Bilinear
0,40 0,60
Trunc.
0,003 PZ04 Quadratic 100 × 100 PE11
Exp.
0,30 0,30 Mw to AD 0,10 0,20 1,00 1,00
0,80 0,004 0,50 WE08 Ellipitic
0,20 0,40 0,10 0,20
Char. 1,00 0,006 LE14
Event
0,70 0,60 0,15 0,40
1,20 0,008
0,20 0,10 WC94 Bilinear
0,010 Mw to RA 0,60 0,60
0,05 0,50 WE08 Quadratic 100 × 100 PE11
0,40 0,20 1,00 1,00

Unif. Ellipitic
Numeric depth
0,40 1,00 WC94 0,20
0,40
PZ04 Bilinear
Mw to AD 0,10 0,60
0,50 WE08 Quadratic 100 × 100 PE11
0,10 0,20 1,00 1,00
LE14 Ellipitic
0,40 0,20

Figure 7.1-4  Exemple d’arbre logique pour la réalisation d’une évaluation probabiliste


des déplacements cosismiques en surface du sol potentiellement générés
par une faille sismogène normale et ses satellites

• de tenir compte d’un grand nombre de lois d’atténuation :


–– en intégrant les lois publiées les plus récentes,
–– en permettant leur cohérence aux données enregistrées ou aux lois d’atténua-
tion en intensité,
–– en offrant la possibilité de procéder à des ajustements Vs,kappa des lois d’atté-
nuation,
–– en appréciant l’impact de chacune des lois aux périodes de retour et périodes
spectrales souhaitées par l’utilisateur,
–– en considérant des arbres logiques différents pour la médiane des lois et pour
leurs écarts-types ;

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 368 21/06/2019 16:56:03


SEISTER / CM CONSULT | 369

• de mettre en œuvre des méthodes de filtrage de l’aléa en utilisant des paramètres


de nocivité tels que le Cumulate Absolute Velocity (CAV) ;
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• de réaliser les évaluations probabilistes aussi bien pour les composantes horizon-
tales du mouvement que pour les composantes verticales, les études spécifiques
conduisant à des écarts marqués pour la composante verticale en regard des
rapports V/H des codes de construction parasismique ;
• d’optimiser en tant que de besoin les temps de calcul en utilisant la version fractale
et parallèle du logiciel, qui peut aussi bien être installé sur des plateformes Linux
ou Windows ;
• d’introduire les avancées scientifiques réalisées dans le domaine académique pour
les introduire dans les études opérationnelles.
0,6
5%
16 %
0,5 50 %
84 %
95 %
mean
0,4
Test
Référence
0,3
PSA (g)

0,2

0,1

0
10–1 100 101 102
Frequency (Hz)

50
Différence en % w.r.t Référence

5%
16 %
50 %
0
84 %
95 %
mean

–50
10–1 100 101 102
Frequency (Hz)

Figure 7.1-5  Exemple d’impact d’un filtrage par le CAV sur les spectres d’aléa uniforme
d’un site (en rouge l’aléa filtré, en noir le spectre en l’absence de filtrage). La figure du bas
illustre la variation induite pour le spectre moyen et les centiles

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 369 21/06/2019 16:56:03


370 | Utilitaires de génie parasismique

7.1.3.2 Exemples d’application


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Dans la plupart des projets opérationnels, les spectres probabilistes résultant d’une
étude spécifique sont in fine comparés :
–– aux spectres forfaitaires résultant de l’application des règlements applicables au
projet faisant l’objet d’une étude de dimensionnement ou de comportement au
séisme,
–– à des spectres de dimensionnement qui peuvent être adoptés par certains construc-
teurs dans le dimensionnement de base de leurs installations.
Les quelques exemples suivants permettent de mettre en évidence les apports de ces
approches spécifiques.
Le premier exemple traite du cas d’un site potentiellement hôte d’un réacteur de
recherche nucléaire, originellement dimensionné de façon standard de sorte à pouvoir
être distribué dans différents sites potentiels à travers le monde. Le projet étant situé
dans une zone active, l’objectif a été une meilleure définition des mouvements en
réalisant une étude d’aléa spécifique du site, conforme au standard de sûreté de l’AIEA
et à la législation du pays hôte. Dans un premier temps (Figure 7.1-5), les calculs
d’aléa sont entrepris pour définir des courbes d’aléa telles que celles indiquées sur la
Figure 7.1-1, pour en déduire les spectres d’aléa uniforme à la période de retour de
10 000 ans, en valeur moyenne et pour plusieurs centiles (Figure 7.1-6, gauche). Dans
un second temps, le spectre d’aléa uniforme moyen est comparé au spectre de dimen-
sionnement pour vérifier les écarts fonction de la fréquence (Figure 7.1-6, droite).
Le spectre spécifique est plus élevé que le spectre standard pour les fréquences supé-
rieures à 3,5 Hz, et présente en revanche un contenu basses fréquences nettement plus
faible. Dans le cas présent, le dimensionnement standard a dû être révisé de telle sorte
que la fiabilité de l’ouvrage au séisme soit vérifiée pour des niveaux de sollicitation
correspondant au spectre spécifique.
Il n’est pas rare, dans les zones sismiquement actives, que les études spécifiques abou-
tissent à des niveaux plus contraignants que les spectres standard. Ceci est en particu-
lier dû à l’évolution des méthodes modernes, qui imposent de mieux tenir compte des
incertitudes que par le passé, et à l’évolution des connaissances scientifiques, qui
offrent la possibilité de mieux contraindre les effets particuliers dans le champ proche
qu’il y a ne serait-ce qu’une dizaine d’années.
En revanche, dans les zones stables ou moyennement actives, l’inverse est souvent
observé. C’est en particulier le cas en France lorsque l’on compare les mouvements
résultant d’études spécifiques aux mouvements forfaitaires des arrêtés applicables
autant aux bâtiments courants (arrêté du 22 octobre 2010) qu’aux installations clas-
sées pour la protection de l’environnement (arrêté du 15 février 2018) ou qu’aux
barrages (arrêté du 6 août 2018).

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 370 21/06/2019 16:56:03


SEISTER / CM CONSULT | 371

1,00 1,00
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Accélération spectrale (g)

Accélération spectrale (g)


0,10 0,10

Centile 95 - H UHRS
Centile 84 - H UHRS
Mean H UHRS
Centile 50 - H UHRS Spectre spécifique moyen
Centile 16 - H UHRS
Spectre standard de
Centile 5 - H UHRS
dimensionnement

0,01 0,01
0,1 1,0 10,0 100 0,1 1,0 10,0 100
Fréquence (Hz) Fréquence (Hz)

Figure 7.1-6  Exemple de spectres d’aléa uniforme (valeurs moyenne et centiles)


résultant de l’étude spécifique (gauche) et comparaison du spectre spécifique moyen
au spectre standard de dimensionnement (droite)

Dans l’exemple qui suit (Figure 7.1-7), une étude d’aléa sismique conforme à l’arrêté
du 15 février 2018 est conduite dans une zone de sismicité 3 du territoire national
pour un site A de la norme EN 98-1. Les mouvements sismiques spécifiques résultant
de l’étude spécifique (à 5 000 ans de période de retour) sont comparés aux mouve-
ments forfaitaires des arrêtés du 15 février 2018 (ICPE) et du 6 août 2018 (barrages)
pour une installation neuve. Ces spectres forfaitaires sont supposés correspondre à une
période de retour de 5 000 ans. La comparaison montre que le spectre forfaitaire (en
pointillé noir) est largement enveloppe du spectre moyen spécifique (rouge) dans
toute la gamme de fréquences. Ce spectre forfaitaire est également enveloppe du
centile 84 % de l’approche spécifique et apparaît fortement surévalué aux fréquences
supérieures à 10 Hz.
Des études spécifiques peuvent également être conduites pour des bâtiments courants
dans le cadre de l’élaboration des plans de prévention des risques. Les spectres spéci-
fiques se substituent alors aux spectres forfaitaires de la réglementation nationale.
Dans le cas où les spectres spécifiques sont inférieurs à ceux de la réglementation
nationale, la règle de prise en compte reste suspendue à la décision des services de
l’État, très souvent récalcitrants pour accepter que les mouvements du règlement
communal soient inférieurs à ceux de la réglementation nationale, malgré leur justifi-
cation plus robuste.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 371 21/06/2019 16:56:03


372 | Utilitaires de génie parasismique
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Median
Mean

100 84 %
16 %
95 %
5%
New ICP dam class A
PSA (g)

10 – 1

10 – 2
10 – 1 10 0 10 1 10 2
Frequency (Hz)

Figure 7.1-7  Exemple de comparaison, pour un site situé en zone 3 du zonage national,


entre spectres d’aléa uniforme (valeurs moyenne et centiles) résultant de l’étude
spécifique (gauche) et comparaison au spectre forfaitaire de la réglementation
nationale applicable aux ICPE et barrages

Elles ne sont que rarement entreprises pour des bâtiments neufs, à l’exception de ceux
qui présentent des typologies atypiques ou sont localisés dans un environnement
sismotectonique complexe. Elles sont en revanche plus courantes dans le cadre de
projets d’études des bâtiments existants pour lesquels les critères de décision néces-
sitent de mieux quantifier les risques et d’adopter des mouvements réalistes dans un
objectif d’optimisation économique des solutions de confortement.
Dans l’exemple qui suit (Figure 7.1-8), localisé en zone de sismicité 3 du territoire
national, une étude comparative des mouvements spécifiques a été entreprise pour un
bâtiment de catégorie d’importance III sur un site B de l’EN 98-1, afin d’apprécier les
marges résiduelles dans le dimensionnement au séisme.
La plupart des études menées à ce jour conduisent à des mouvements spécifiques
inférieurs aux mouvements forfaitaires des règles nationales. Ceci est particulière-
ment vrai pour les zones 2 et 3 de sismicité. Certaines raisons tiennent dans les hypo-
thèses conservatives imposées dans les études ayant conduit à l’élaboration du nouveau
zonage sismique de la France. D’autres tiennent dans la révision de plusieurs données
et méthodes de calcul introduite par les avancées scientifiques depuis la réalisation du
dernier zonage fondé sur un état des connaissances de la fin des années 1990. Cette
situation n’est pas généralisable à tous les pays.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 372 21/06/2019 16:56:04


SEISTER / CM CONSULT | 373

3,5
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Spectre EC8 (zone de sismicité 3 - Site A - Catégorie d’importance III)


3
Spectre moyen à 475 ans de période de retour × 1,2
Accélération spectrale (m/s2)

2,5

1,5

0,5

0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Période spectrale (s)

Figure 7.1-8  Exemple de comparaison, pour un site situé en zone 3 du zonage national


et bâtiment de catégorie d’importance III, entre le spectre d’aléa uniforme (valeurs moyenne
en vert) résultant de l’étude spécifique et le spectre forfaitaire de la réglementation nationale
applicable aux ouvrages courants

À la différence de la France, qui entreprend une révision de son zonage environ tous
les 20 ans, plusieurs pays ont pris le parti d’intégrer les progrès et évolutions scienti-
fiques et mettent à jour régulièrement les zonages sismiques nationaux (tous les 2 à 5
ans), de sorte que les écarts entre spectres spécifiques et forfaitaires sont considérable-
ment réduits.
Les études spécifiques, si elles ne peuvent pas être généralisées, doivent être fortement
encouragées pour les projets qui touchent aux ouvrages spéciaux (ICPE, barrages),
mais également aux ouvrages courants, notamment dans le cadre des études de confor-
tement de l’existant au séisme. Elles concourent à optimiser l’économie des projets
tout en offrant le niveau de protection sous-tendu par la réglementation nationale.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 373 21/06/2019 16:56:04


374 | Utilitaires de génie parasismique

7.2 Identification de la zone de sismicité


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du territoire français
• http://www.georisques.gouv.fr/
L’utilitaire fournit l’aléa sismique par commune
Recherche par adresse, communes, points GPS pour télécharger l’état des risques.
• Un fichier Excel contenant l’ensemble des communes françaises et la zone de
sismicité réglementaire correspondante est accessible sur le site officiel du plan
Séisme, programme national de prévention du risque sismique :
http://www.planseisme.fr/Zonage-sismique-de-la-France.html

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 374 21/06/2019 16:56:04


Spectres de l’Eurocode 8 dans le cadre de la réglementation parasismique française | 375

7.3 Spectres de l’Eurocode 8 dans le cadre


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de la réglementation parasismique


française
• https://www.cticm.com/logiciel/serf8/

SERF8
Cette application Excel permet de déterminer le spectre de calcul réglementaire pour
les directions horizontales et verticales, devant être appliqués dans le cadre d’un projet.
L’accélération spectrale peut être calculée en fonction de la période propre du bâti-
ment.
Les paramètres suivants sont pris en compte :
–– risque normal (arrêté du 22 octobre 2010) ou risque spécial (ICPE – arrêté du 24
janvier 2011),
–– structure neuve ou structure existante,
–– zone de sismicité (1 à 5) (voir § 7.1.2),
–– catégorie d’importance (pour le risque normal),
–– classe de sol (A à E),
–– coefficient de comportement q.
En fonction des choix de l’utilisateur, les valeurs
réglementaires sont affichées par l’application.
Les deux spectres de l’Eurocode 8 sont intégrés
dans l’application  : celui dit de réponse élas-
tique (§  3.2.2.2 de l’EC8 pour les directions
horizontales et § 3.2.2.3 de l’EC8 pour la direc-
tion verticale) correspondant à une valeur de
q  =  1 (classe de ductilité  DCL) et celui dit
spectre de calcul (§ 3.2.2.5 de l’EC8) pour les
valeurs de q ≥  1,5 (classes de ductilité DCL,
DCM et DCH).
Les courbes proposées permettent une visualisation directe de l’effet de la période
propre et de la classe de sol. La valeur d’accélération sismique calculée in fine peut
ensuite être utilisée pour déterminer rapidement l’ordre de grandeur de la charge
sismique globale agissant sur la structure.
Application compatible avec les versions Microsoft Office 2010 et suivantes.

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376 | Utilitaires de génie parasismique

7.4 TERRASOL
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• Pour consulter la documentation technique détaillée


et télécharger les utilitaires :
www.terrasol.fr
Pour toute information d’ordre scientifique :
f.cuira@terrasol.com
Pour obtenir toute information d’ordre commerciale :
logiciels@terrasol.com

7.4.1 FONDSUP/FONDPROF (FOXTA) – Portance


d’une fondation superficielle ou profonde
Ces modules permettent d’estimer la capacité portante ELS/ELU d’une fondation
superficielle ou profonde conformément aux normes d’application de l’Eurocode 7
NF P 94 261 et NF P 94 262.
Pour une fondation superficielle (module FONDSUP), le programme permet de
traiter simultanément plusieurs cas de chargement (M, H, V) pour différentes combi-
naisons ELS/ELU.
Pour une fondation profonde (module FONDPROF), le programme permet d’éta-
blir, pour un type de pieu de donné, les courbes de portance ELS/ELU en fonction de
la profondeur du pieu (figure ci-après).
Le calcul est mené directement à partir des résultats d’essais pressiométriques PMT ou
pénétrométriques CPT.

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TERRASOL | 377
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7.4.2 TASPLAQ (FOXTA) – Calcul des radiers et dallages


Le module TASPLAQ (Cuira et
Simon, 2008) permet de (Oz) (Oy)

calculer un radier ou un dallage


de géométrie et de rigidité quel-
conques. Il s’agit d’une modéli- (Ox)
sation «  hybride  » combinant
(E1,v1)
des éléments finis de plaque
pour le radier et des solutions (E2,v2)
analytiques pour le sol support.
(E3,v3)

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 377 21/06/2019 16:56:04


378 | Utilitaires de génie parasismique

Le module permet de traiter :


–– un ou plusieurs radiers (en interaction) d’inertie et de géométrie quelconque ;
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–– un sol multicouche élastique : chaque couche étant caractérisée par un module de


déformation et un coefficient de Poisson. Le choix de ces deux paramètres est à
adapter par l’utilisateur selon le type de chargement étudié (statique ou dyna-
mique) ;
–– un chargement quelconque sur les radiers : charges surfaciques, linéiques ou ponc-
tuelles ;
–– le décollement à l’interface sol-radier est géré automatiquement ;
–– la prise en compte de l’histoire de chargement (fondation d’un ouvrage semi-
enterré) ;
–– le module permet également de mener des calculs de type «  RDM  » ou
« Structure » : poutre ou dalle sur appuis rigides ou élastiques.
Les résultats obtenus :
–– déflexion et rotations en tout point du radier,
–– sollicitations internes (T, M) et contraintes au sol en tout point,
–– cartographie du coefficient de réaction du sol en vue d’une exploitation dans un
modèle structure détaillé.

– 1,95E00

– 6,25E00

– 1,06E01 – 1,95E00 mm

– 1,495E01
– 7,69E00 mm

– 1,92E01
– 1,34E01 mm
– 2,35E01
28,0
– 2,78E01 18,8 – 1,92E01 mm
12,5
– 3,21E01 6,2
0,0
– 2,49E01 mm
– 3,64E01
0,0
7,5 – 3,06E01 mm
15,0

22,5 – 3,64E01 mm

30,0

37,5

45,0

Pour un projet de construction parasismique, l’utilisation de ce module permet, dans


le cadre d’une analyse d’interaction sol-structure, de justifier le choix des coefficients

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TERRASOL | 379

de réaction à introduire dans le modèle structure. Il permet également de vérifier les


résistances structurale et géotechnique du radier sous l’effet des incréments de charge
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générés par la réponse sismique de la structure portée.

7.4.3 TASPIE+ (FOXTA) – Calcul des massifs renforcés


par inclusions rigides
Le module TASPIE+ (Cuira et Simon, 2009) permet d’évaluer le tassement ou la
raideur verticale d’un pieu isolé ou en groupe. Il permet également de calculer les
fondations mixtes et les fondations sur sol renforcé par inclusions rigides conformé-
ment aux recommandations d’ASIRI (2012).
Le module permet de prendre en compte :
–– l’interaction sol-pieu par l’intermédiaire de lois de transfert « t-z » non linéaires,
considérées à la fois le long du fût et en pointe. Celles-ci sont générées soit à partir
des paramètres pressiométriques pour des calculs sous chargement statique
(conformément à la norme NF P 94 262) soit à partir du module de cisaillement
dynamique du sol pour des calculs sous chargement sismique (Voir Cuira et Brûlé,
2017) ;
–– l’effet de groupe lié à l’interaction pieu-sol-pieu dans le cas d’un grand nombre de
pieux ;

F F

Couche 1
τ(s) τ(s)

Couche i KtP

Couche n

KqAb
q(Sb)

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 379 21/06/2019 16:56:05


380 | Utilitaires de génie parasismique

Les résultats obtenus :


• tassement et raideur verticale en tête ;
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• la courbe de charge-enfoncement du pieu menée jusqu’à rupture ;


• variation du frottement latéral mobilisé et de l’effort axial le long des pieux ;
• dans le cas d’une fondation mixte ou d’un radier sur inclusions rigides :
–– la répartition des contraintes entre le sol et les pieux,
–– les sollicitations additionnelles à prendre en compte dans la fondation ou le
radier liées aux effets de « point dur »,
–– la position du plan « neutre » et l’amplitude du frottement négatif éventuel.

100 kPa Cas d’un dallage/radier sur inclusions rigides

Tassement (mm) Frottement (kPa) Effort (kN)

Inclusion Inclusion
Sol Sol

Nmax
Mobilisé
Limite

maille
2m×2m

Pour un projet de construction parasismique, l’utilisation de ce module permet, dans


le cadre d’une analyse ISS, de définir la raideur verticale (à l’aplomb des pieux et au
niveau du sol) à introduire dans le modèle structure. Le module permet également de
vérifier les résistances structurale et géotechnique des éléments de fondation sous
l’effet des incréments de charge verticale générés par la réponse sismique de la struc-
ture portée.

7.4.4 PIECOEF+ (FOXTA) – Calcul des pieux sous chargement


transversal
Le module PIECOEF+ (Cuira, 2009) permet de calculer un pieu sous chargement
transversal en statique et sous séisme. Le calcul est mené selon un modèle de type
« p-y » (Winkler avec des ressorts élasto-plastiques).

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 380 21/06/2019 16:56:05


TERRASOL | 381

Le module permet de prendre en compte :


–– un ou plusieurs cas de chargement (H, M) appliqué(s) en n’importe quel point du
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pieu ;

(H, M)
Réaction
du sol (kN/m)

(3e palier)
P2 × B

Es2 (2e palier) (kN/m/m) Ressort


P1 × B linéique

Es1 (1er palier) (kN/m/m)


Déplacement relatif
y–g
Loi de mobilisation de la réaction frontale

–– un comportement élasto-plastique pour la réaction frontale du sol. Les lois de


réaction frontale sont générées soit à partir des paramètres pressiométriques pour
des calculs sous chargement statique (conformément à la norme NF P 94-262),
soit à partir du module de cisaillement dynamique du sol pour des calculs sous
chargement sismique (voir Cuira et Brûlé, 2017) ;
–– un déplacement « cinématique » g(z) du sol, d’origine « statique » (poussées trans-
versales du sol – voir NF P 94 262) ou sismique (interaction cinématique sol-pieu
– voir CT 38) ;
–– les déformations d’effort tranchant dans le cas d’un pieu peu élancé ;
–– les déformations de second ordre dans le cas d’un pieu ou micropieu très élancé.
Le module permet également d’estimer les charges critiques de flambement tenant
compte la réaction de confinement apportée par le sol.
Les résultats obtenus :
–– le déplacement et les sollicitations (T, M) le long du pieu pour chaque cas de
charge tenant compte des sollicitations additionnelles liées au déplacement ciné-
matique g(z) du sol ;
–– la matrice de rigidité tangente en tête du pieu tenant compte des termes de
couplage T/M ;
–– les sollicitations additionnelles par effet de second ordre dans le cas d’un pieu
souple.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 381 21/06/2019 16:56:05


382 | Utilitaires de génie parasismique

Pour un projet de construction parasismique, l’utilisation de ce module permet de


définir les raideurs nécessaires à l’alimentation du modèle structure dans le cadre
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d’une analyse ISS et d’évaluer les sollicitations internes de cisaillement/flexion dans les
pieux d’origine « inertielle » et « cinématique ».

g(z)

Mmax = 960 kNm


y(z)

Pieu
Φ 1000 mm

DDC inertielle

Effets cinématiques

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TERRASOL | 383

7.4.5 GROUPIE+ (FOXTA) – Calcul d’un groupe de pieux


sous chargement quelconque
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Ce module (Cuira, 2013) allie les capacités des modules Taspie+/Piecoef+ et permet
de combiner dans un seul modèle 3D les comportements axial et transversal d’un
groupe de pieux coiffés en tête par une semelle rigide.
Le module permet de traiter :
–– un groupe de pieux de longueurs, de sections et d’orientations quelconques dans
l’espace ;
–– un comportement élasto-plastique pour la réaction latérale du sol (frontale et en frot-
tement). Les lois de réaction frontale et en frottement sont générées soit à partir des
paramètres pressiométriques pour des calculs sous chargement statique (conformé-
ment à la norme NF P 94-262), soit à partir du module de cisaillement dynamique
du sol pour des calculs sous chargement sismique (voir Cuira et Brûlé, 2017) ;
–– un déplacement « cinématique » du sol (vertical ou horizontal) d’origine statique
(frottement négatif ou poussées transversales – NF P 94 262) ou sismique (effet
d’interaction cinématique sol-pieux – voir Cuira et Brûlé, 2017) ;
–– semelle de liaison de forme quelconque supportant une série de cas de charge
introduits sous la forme d’un torseur de chargement à 6 composantes (3 forces et
3 moments) ;
–– une condition de liaison semelle-pieux de type encastrement ou articulation.

TZ
TY

TX x
Mx

My Mz
z

Les résultats obtenus :


–– le déplacement de la semelle (translation/rotation – 6 composantes) pour chacun
des cas de charge étudiés ;
–– la répartition des efforts verticaux et horizontaux (+ moment) entre les pieux en
tête ;

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 383 21/06/2019 16:56:06


384 | Utilitaires de génie parasismique

–– les déplacements et les sollicitations (N, T, M) le long de chaque pieu et pour


chaque cas de charges, tenant compte des sollicitations additionnelles liées au
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déplacement cinématique du sol ;


–– la matrice de rigidité tangente à 6 composantes, exprimée au centre géométrique
de la semelle et tenant compte des termes de couplage translation/rotation.
Pour un projet de construction parasismique, l’utilisation de ce module permet de
définir une matrice de rigidité représentative de la réponse de la semelle de liaison
tenant compte des interactions semelle-pieux-sol. Cette matrice sert ensuite de para-
mètre d’entrée au modèle structure dans le cadre d’une analyse d’interaction sol-struc-
ture. Le module permet également d’évaluer, une fois la descente de charge sismique
établie par le modèle structure, d’évaluer les sollicitations internes de cisaillement/
flexion dans les pieux d’origine « inertielle » et « cinématique ».

7.4.6 PLAXIS – Modélisation numérique par éléments finis


en deux ou trois dimensions
PLAXIS est un logiciel de modélisation géotechnique par éléments finis en deux ou
trois dimensions. Il permet une modélisation explicite du massif de sol avec une
discrétisation en éléments volumiques 2D ou 3D. Les éléments structuraux sont
modélisés par des poutres, plaques et membranes équivalentes. Le contact sol/struc-
ture peut être contrôlé par des éléments « d’interface » autorisant le décollement et la
plastification.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 384 21/06/2019 16:56:06


TERRASOL | 385

Sous chargement sismique, l’analyse est menée en régime transitoire avec un signal
sismique introduit sous la forme d’un accélérogramme appliqué à la base du modèle
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(voir figure ci-dessous, Cuira 2017). Par rapport à des analyses classiques dérivées du
théorème de superposition (analyse modale-spectrale notamment), PLAXIS permet
des analyses non linéaires qui offrent la possibilité de rendre compte de la capacité du
massif de sol à dissiper de l’énergie quand il est sollicité dans le domaine plastique, ce
qui ouvre la voie à des approches dites « performancielles » où le déplacement est le
principal critère permettant la vérification de l’état limite sismique.

Sous chargement statique, les analyses menées sous PLAXIS permettent de simuler les
effets du phasage de chargement ou de construction. Un exemple classique est celui de
deux bâtiments voisins fondés superficiellement et édifiés successivement sur un
terrain sédimentaire homogène dont le module évolue avec la contrainte moyenne. La
construction du premier bâtiment induit alors une « rigidification » locale du sol qui
conduit à un basculement du second bâtiment vers l’extérieur de la zone d’interaction
(voir figure ci-dessous, Cuira 2017). Une construction simultanée des deux bâtiments
conduira quant à elle à un comportement plus « classique » se traduisant par un bascu-
lement des deux bâtiments vers l’intérieur de la zone d’interaction.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 385 21/06/2019 16:56:08


386 | Utilitaires de génie parasismique

L’influence du phasage est également prépondérante dans les situations où l’on active
(ou désactive) progressivement une ou plusieurs parties du modèle. L’évolution de la
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rigidité disponible au cours de phases de terrassement, par exemple, modifie les dépla-
cements calculés, même en l’absence de toute déformation plastique. Un exemple
classique est celui d’une paroi de soutènement supportée par des butons ou des tirants
dont l’activation se fait de façon progressive au fur et à mesure de l’excavation (voir
figure ci-dessous, Cuira 2017). Le fait d’ignorer le phasage peut conduire à sous-
estimer fortement les déplacements de la paroi et les moments de flexion qu’elle subit.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 386 21/06/2019 16:56:09


Autodesk Robot Structural Analysis Professional | 387

7.5 Autodesk Robot Structural Analysis


Professional1
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• Pour consulter la documentation technique détaillée : Aide en ligne


Pour toute information d’ordre technique : stephane.balmain@autodesk.com
Pour obtenir toutes informations commerciales : www.autodesk.fr
Sauf mention, les illustrations insérées dans cet article sont issues d’Autodesk®
Robot™ Structural Analysis Professional
Autodesk® Robot™ Structural Analysis Professional a été spécifiquement développé
pour les calculs de structure dans le BTP (bâtiment et travaux publics). Avec ce logi-
ciel, vous pouvez modéliser en éléments finis et volumiques : coques, plaques, barres,
câbles. Vous avez accès aux expertises réglementaires du métal, de l’acier et du bois.
On retrouve les Eurocodes (EC0, EC1, EC2, EC3, EC5 et EC8) avec leur annexe
nationale (française, anglaise, belge…), ainsi que les normes russes (SNiP), améri-
caines (LRFD/ AISC /ACI), australiennes (AS), chinoises (GB), canadiennes (CSA)…
et bien d’autres.
Autodesk Robot Structural Analysis possède des méthodes de résolution multiproces-
seur qui accélèrent l’accès aux résultats, ainsi que la création de notes de calculs dyna-
miques avec mise à jour automatique.

1. Autodesk, Revit Structure et Robot Structural Analysis sont des marques déposées ou des marques
commerciales d’Autodesk, Inc. et/ou de ses filiales et/ou sociétés affiliées aux États-Unis et/ou dans
d’autres pays. Tous les autres noms de marques, noms de produits ou marques commerciales appar-
tiennent à leurs propriétaires respectifs. Autodesk se réserve le droit de modifier les offres de produits
et de services, ainsi que les spécifications et les prix, à tout moment et sans préavis, et n’est pas respon-
sable des modifications typographiques ou erreurs graphiques pouvant apparaître dans ce document.
© 2019 Autodesk, Inc. Tous droits réservés.

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388 | Utilitaires de génie parasismique

Les types d’analyse disponibles sont :


–– linéaire,
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–– non linéaire (P-delta, grand déplacement),


–– non linéaire matérielle (élasto-plastique),
–– modale,
–– analyse harmonique,
–– harmonique sur un domaine de fréquence
(FRF),
–– combinaisons spectrales CQC et SRSS,
–– analyse sismique selon différentes normes
internationales pour l’Europe (EC8, UBC97,
IBC 2012, SNiP, AS1170, NBC…),
–– analyse temporelle,
–– pushover (dommage),
–– footfall.

7.5.1 Modale
Lors de l’analyse modale de la structure, on calcule toutes les grandeurs décrivant les
modes de vibration de la structure, les valeurs propres, les vecteurs propres de la struc-
ture ainsi que les coefficients de participation et les masses participantes.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 388 21/06/2019 16:56:09


Autodesk Robot Structural Analysis Professional | 389

7.5.2 Sismique et spectrale


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Vous avez la possibilité de définir une analyse sismique selon un spectre spécifique, ou
à partir d’un fichier texte (*.SPE).

Définition du spectre sismique *.SPE Extrait de la note de calcul sismique

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390 | Utilitaires de génie parasismique
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Institut Claude-Pompidou à Nice


Crédit : Bureau d’études Expertises et Géotechnique (Monaco)

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 390 21/06/2019 16:56:10


Autodesk Robot Structural Analysis Professional | 391

7.5.3 Pushover (dommage)


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L’analyse pushover (ou analyse par dommages) est une analyse statique non linéaire de
la structure permettant de présenter de façon simplifiée le comportement de la struc-
ture sous l’effet de différents types de sollicitations sismiques.

Définition des rotules non linéaire en pushover

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 391 21/06/2019 16:56:11


392 | Utilitaires de génie parasismique
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Courbe d’équilibre selon l’Eurocode 8 (ou ATC-40, chap. 4, ou FEMA 273)

7.5.4 Analyse temporelle


Une analyse temporelle permet de prendre en compte la réponse dynamique d’une
structure sous une excitation variable dans le temps, en accélération, en déplacement
ou en vitesse.

Principe de définition d’une analyse non linéaire

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Autodesk Robot Structural Analysis Professional | 393
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Exemple de réponse en déplacement d’un nœud

7.5.5 Vérification réglementaire (Eurocodes, ACI, LRFD…)


Autodesk Robot Structural Analysis permet la vérification aux Eurocodes (2, 3, 5, 7, 8)
ainsi que plus de 60 autres codes internationaux (ACI, LRFD, SNiP, etc.) des éléments
poutres, poteaux, dalles, voiles, angle de portiques et semelles.

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394 | Utilitaires de génie parasismique

Pour les voiles, Autodesk Robot Structural Analysis permet la vérification  EC8 en
classe DCL, DCM et DCH.
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Pour les voiles, on retrouve les résultats des calculs des voiles de contreventement en
flexion composée :

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 394 21/06/2019 16:56:12


Autodesk Robot Structural Analysis Professional | 395

Extrait de la note de calcul :


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2.5.2.2 Longueur de flambement Av = 2,40 (cm2/m) Amin = 0,40 (cm2/m)


Lo = b * Lw Lo = 3,40 (m) Nulim = 35 000 (kN) s bc = - 20,00 (MPa)
2.5.2.3 Élancement s ulim = 16,67 (MPa)
l = Lo / i l = 33,65 2.5.2.7 Armatures de bord
l seism = 35,69 l seism_rnf = 35,69 2.5.2.7.1 Bord gauche
2.5.2.4 Coefficient F 2.5.2.7.1.1 Raidisseur en flexion composé
F = min(1,14*(1-2*ei/hw) - 0,02*lo/hw, Af L = 15,75 (cm2) Comb. dimensionnante :
(1-2*ei/hw)) = 0,82 ACC 1
2.5.2.5 Résistance du voile non armé 2.5.2.7.1.2 Armatures minimales
s ulim = 10,87 (MPa) Comb. dimensionnante : ACC 1
s ulim_seism = - 16,31 (MPa) r = 0,001*q*s i /s ulim s i = 15,38 (MPa)
s moy = 2,18 (MPa) Comb. dimensionnante : s ulim = 15,38 (MPa) bf = 1,00 (m) AfL min =
ELU 1 8,75 (cm2)
s band,moy = 3,19 (MPa) 2.5.2.7.1.3 Potelets minimaux
L band = 2,00 (m) Comb. dimensionnante : Largeur : d′ Comb. dimensionnante : ACC 1
ELU 8 s i = 15,38 (MPa) s ulim = 15,38 (MPa)
f cvd = 1,54 (MPa) t cp = 0,28 (MPa) d′ = 0,90 (m)
Combinaison dimensionnante : ACC 2 2.5.2.7.1.4 Renfort délimité en raison des
2.5.2.6 Armatures réparties exigences sismiques
Combinaison dimensionnante : ACC 12 lf = 0,35 (m) hs = 4,00 (m) lf <= hs/5 bf =
N umax= 3 367 (kN) s umax = 1,60 (MPa) 0,35 (m) bf >= hs/15
Renfort délimité obligatoire vd = 0,00
Armature transversale - selon EN 1992-1-1:2004
5.4.3.4.2 (12)
lc = 0,90 (m)
r = 0,01 %

Création de plan de ferraillage avec nomenclature en automatique pour les poutres


–– armatures par treillis soudé
et/ou barres HA
–– armatures verticales et
horizontales du voile
–– ferraillage des raidisseurs
d’abouts
–– dispositions constructives
EC2/EC8
–– nomenclature automatique

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 395 21/06/2019 16:56:13


396 | Utilitaires de génie parasismique
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Stade Arena das Dunas©, Natal, Brésil (FIFA World Cup 2014), Image de Populous
(cabinet d’architectes), Études réalisées par le Buro Happold avec
Autodesk® Robot™ Structural Analysis et Autodesk® Revit® Structure

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 396 21/06/2019 16:56:13


ANSYS | 397

7.6 ANSYS
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• Documentation technique, rédacteur : Lucian ILIE

7.6.1 Capacité d’analyse dynamique


ANSYS est un code de calcul par éléments finis, leader sur le marché international. Il
permet de modéliser et d’analyser des phénomènes multiphysiques complexes en
calcul des structures.
Le logiciel est doté d’un préprocesseur, d’un solveur et de plusieurs postprocesseurs.
L’interface graphique utilisateur d’Ansys (GUI) lui permet de générer directement la
géométrie ou bien récupérer des géométries provenant des logiciels de CAO qui
existent sur le marché, comme Catia, Solidworks, Autocad, etc.
ANSYS dispose d’une bibliothèque d’éléments finis conséquente (éléments volu-
miques, coques, plaques, poutres, câbles, ressorts, contact, etc.) et d’un mailleur très
puissant.
L’utilisateur a la possibilité de choisir son solveur en fonction du type de maillage et
du problème analysé.

Pont Rion-Antirion (Grèce), conçu et étudié par VINCI (photo © Lucian ILIE)

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 397 21/06/2019 16:56:14


398 | Utilitaires de génie parasismique

ANSYS a les capacités suivantes :


–– analyse des structures : statique, dynamique, linéaire et non linéaire (grands dépla-
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cements, grandes déformations, plasticité, contact, fluage, etc.) ;


–– analyse multiphysique en couplage fort (mécanique, thermique, électrique et
magnétique).
ANSYS dispose de plusieurs solveurs, parmi lesquels :
–– le solveur Sparse, utilisé par défaut, convient souvent pour des modèles éléments
finis avec contact sans frottement en raison des matrices non symétriques ;
–– le solveur gradient conjugué pré-conditionné (PCG) est utilisé pour les gros
modèles 3D ayant un nombre de degrés de liberté élevé.

7.6.2 Analyse modale


L’analyse modale permet de déterminer les fréquences propres et modes propres de la
structure.
ANSYS offre plusieurs méthodes pour l’extraction des modes. Chaque méthode
dépend du problème analysé.
Les méthodes utilisées sont les suivantes :
–– block Lanczos,
–– PCG Lanczos,
–– subspace,
–– unsymmetric (méthode utilisée pour les problèmes couplés fluide-structure),
–– damped, QR damp (extraction des modes complexes avec amortissement).

7.6.3 Analyse spectrale


La réponse de la structure pour une excitation spectrale est calculée pour un spectre
de réponse en déplacement, vitesse, accélération ou force.
ANSYS permet quatre types d’analyse spectrale :
a) single point response (la structure est excitée par un seul spectre) ;
b) multi point response (la structure est excitée par des spectres appliqués à des points
différents) ;
c) DDAM (Dynamic Design Analysis Method) : cette méthode est utilisée par le labo-
ratoire de recherche de la marine des États-Unis pour évaluer la résistance au choc
des équipements à bord d’un navire ;
d) PSD (densité spectrale de puissance) : l’excitation est définie par une densité spec-
trale qui est une représentation statistique (déplacement, force, accélération ou
pression). Le but de l’analyse aléatoire est de déterminer la réponse statistique de

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ANSYS | 399

la structure à 1 sigma (écart type) représentée par la loi de Gauss. Les valeurs de
déplacement, force ou contrainte peuvent être utilisées pour déterminer la durée
Ce document est la propriété exclusive de Hugo Tapia Guevara (hugotapia2@gmail.com) - 05 septembre 2019 à 11:29

de vie d’une structure.


La réponse dynamique de la structure est obtenue par la combinaison des réponses
modales (combinaison quadratique en tenant compte ou non de la corrélation des
modes CQC, SRSS…).

7.6.4 Analyse transitoire, analyse harmonique


La réponse de la structure pour une excitation variable dans le temps calculée en utili-
sant les méthodes suivantes :
a) intégration pas à pas aux équations d’équilibre dynamique, en utilisant le schéma
implicite de Newmark (comportement linéaire, non linéaire, élastique ou non
élastique de la structure),
b) superposition modale (comportement linéaire élastique de la structure),
c) analyse harmonique (comportement linéaire élastique de la structure).

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 399 21/06/2019 16:56:14


400 | Utilitaires de génie parasismique

7.7 GRAITEC
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• Documentation technique : www.graitec.fr


Information technique : joseph.pais@graitec.com
Information commerciale : info.france@graitec.com

7.7.1 GRAITEC / ADVANCE DESIGN

Advance Design a été spécifiquement développé pour les professionnels de l’industrie


qui ont besoin d’une solution haut de gamme pour l’analyse des structures ainsi que
pour l’expertise métal, béton armé et bois en accord avec les dernières versions des
Eurocodes (EC0, EC1, EC2, EC3, EC5 et EC8), des codes américains (ACI / AISC)
et des codes canadiens (A23.3 / S16).
Facilité de modélisation, puissance de calcul, expertises métiers de haut niveau, auto-
matisation des exploitations graphiques et des notes de calcul détaillées… Advance
Design vous permet de franchir une nouvelle étape dans l’informatisation de vos
études !
Advance Design permet de modéliser très rapidement une structure avec une gestion
des étages performante. Il intègre plusieurs fonctionnalités pour ce qui de la modéli-
sation sismique :
–– spectres réglementaires ou utilisateur,
–– coefficient de comportement par direction et calcul auto en cas de contrevente-
ment mixte,
–– modélisation des planchers en diaphragmes rigides,
–– prise en compte de l’excentricité additionnelle des masses,
–– amortissements aux appuis élastiques,
–– prise en compte des inerties fissurées,
–– combinaisons de Newmark ou quadratiques automatiques.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 400 21/06/2019 16:56:14


GRAITEC | 401
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Advance Design permet de


réaliser un dimensionnement   N Ed  n
en capacité sur les portiques Ac  f cd
béton armé conformément aux
articles §  4.4 et §  5.2.4.3 de
l’EC8 :  M R ,c   Rd  M R ,b
–– vérification de l’effort
normal réduit des poteaux, Dimensionnement en capacité

–– vérification des moments résistants poteaux-poutres,


–– dimensionnement en capacité vis-à-vis de l’effort tranchant,
–– prise en compte des armatures réelles des poteaux et des poutres,
–– notes de calculs avec vérifications détaillées.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 401 21/06/2019 16:56:18


402 | Utilitaires de génie parasismique

MRcbottom MRcbottom
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Column Column

Beam Beam Beam Beam

MRbright MRbleft MRbright MRbleft


Column Column

MRcTTop MRcTTop

Exploitation des résultats sismiques


• exploitation des résultats par mode ou sous
combinaison quadratique,
• torseurs par voiles, par groupes, par étages,
• vérification des déplacements différentiels inter-
étages,
• visualisation graphique des déformées,
• notes d’hypothèses et de résultats détaillés,
• export vers Arche Voile pour le dimensionne-
ment des voiles de contreventement.

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GRAITEC | 403

7.7.2 Arche Voile de contreventement


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ARCHE est l’outil de référence pour l’étude et l’exécution de bâtiment en béton


armé : simulation de bâtiments, descente de charges (Arche Ossature), contrevente-
ment sismique, production automatique de plans béton armé (modules de ferrail-
lage)… Arche est l’outil dédié à vos projets !
ARCHE intègre un module « Arche Voile de contreventement » qui vous permet de
dimensionner les murs de grandes dimensions et les voiles ductiles sous action
sismique et de produire notes de calcul et plans d’armatures détaillés en quelques clics.

Définition de la géométrie et des hypothèses de calculs


Le module peut être utilisé de façon autonome ou en liaison avec Arche Ossature ou
Advance Design :
–– définition de la géométrie du mur et des éléments attachés,
–– définition des torseurs sismiques,
–– hypothèses de calcul EC2 et EC8,
–– calcul des voiles de contreventement en flexion composée avec effets du second
ordre,
–– justifications et dispositions constructives selon l’EC8 pour les murs de grandes
dimensions (§ 5.4.3.5.3 et § 5.8.2 et 5.8.3 de l’EC8) et les voiles ductiles en classe
DCM (§ 5.4.3.4) ou DCH (§ 5.5.1.2.3).

Génération automatique du plan de ferraillage


• ferraillage des raidisseurs d’abouts,
• armatures verticales et horizontales dans l’âme du voile,
• mise en place automatique des chaînages,
• armatures de coutures pour les zones de reprise de bétonnage en pied et en tête de
voiles,
• armatures par TS et/ou barres HA,
• nomenclature automatique,
• dispositions constructives EC8 murs de grandes dimensions et voiles ductiles.

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404 | Utilitaires de génie parasismique
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Notes de calcul détaillées


Le module permet de générer une note de calcul détaillée avec les hypothèses et les
résultats :
–– combinaisons sismiques,
–– justifications sous charges gravitaires,
–– dimensionnement des raidisseurs d’about en flexion composée,
–– vérification du non-flambement hors plan des bandes comprimées,
–– dimensionnement à l’effort tranchant,
–– vérification de non-glissement.

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280 20

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 405


B
5

10
11
1
3
A

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GRAITEC | 405
406 | Utilitaires de génie parasismique

7.8 SOCOTEC - HERCULE


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• SOCOTEC Direction technique, immeuble Mirabeau


5, place des Frères-Montgolfier  – Guyancourt CS 20732 –
78182 SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES CEDEX
Contact : Pierre JANEX, pierre.janex@socotec.com

Le logiciel HERCULE, développé et distribué par SOCOTEC,


permet l’analyse statique ou dynamique des projets de génie
civil, qu’ils soient petits ou grands, courants ou exceptionnels. Il
est basé sur la méthode des éléments finis.

Types d’analyse
• statique linéaire, non linéaire (grands déplacements, élément
câble),
• dynamique modale : spectrale, harmonique ou transitoire,
• dynamique par intégration directe,
• analyse par sous-structures phasages.

Déformée mode 3
T : 2,39 s
X : 0,6 %, Y : 8,3 %, Z : 0,0 %

Éléments disponibles, liaisons


• bielle, barre, inerties variables, coques, câble non linéaire, matrice de souplesse ;
• appuis simples, élastiques, élastiques répartis, appuis non linéaires, contact unila-
téral interne ou externe.

Exploitation des résultats


• sélections, tris des résultats,
• combinaisons, enveloppes de résultats,
• combinaisons de combinaisons,
• enveloppe d’enveloppes,
• calculs de ferraillage (éléments bidimensionnels).

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 406 21/06/2019 16:56:20


SOCOTEC - HERCULE | 407

Possibilités graphiques
représentation de l’ensemble des données  : nœuds, éléments, liaisons, charge-
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ments…
• sélection, coupes, translations rotations…
• représentations courantes  : projections, perspectives, élimination des parties
cachées ;

Déformée mode 1 Déformée mode 2


T : 6,59 s T : 3,65 s
X : 0,1 %, Y : 46,0 %, Z : 0,0 % X : 46,5 %, Y : 0,4 %, Z : 0,0 %

• représentation des éléments avec leur dimension transversale : dessin exact de la


section des barres, de l’épaisseur des coques, dessin avec coupes hachurées ;
• représentation des résultats : dessins de déformes, contraintes, réactions d’appuis,
courbes d’iso-valeurs, graphes de résultats, carte de ferraillage.

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408 | Utilitaires de génie parasismique

7.9 SETEC TPI


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• 42-52, quai de la Rapée - CS  71230 - 75583 PARIS


Cedex 12
Téléphone : 01 82 51 66 30
Pour toute information d’ordre scientifique :
michel.bue@setec.com

7.9.1 PYTHAGORE

Présentation

Le logiciel Pythagore est un logiciel de calcul aux éléments finis ayant vocation à
traiter l’ensemble des problèmes d’ingénierie des structures, en béton armé, béton
précontraint ou en charpente métallique, dans les domaines des ponts, des bâtiments
ou des structures spéciales, via des modèles de poutres, de câbles, de coques ou de
membranes, par des méthodes linéaires ou non linéaires.

Points forts
• la prise en compte du phasage de construc-
tion, le traitement intégral de la précon-
trainte et des effets différés du béton
(retrait, fluage) ;
• les calculs en grands déplacements, ou
avec des non-linéarités matériaux (poutres
et coques non linéaires) ;
• le calcul des modes de flambement ;

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SETEC TPI | 409

• les fonctionnalités dynamiques avancées : calcul au vent turbulent, calcul par « pas
de temps », calcul au séisme ;
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• la prise en compte des règlements français et normes Eurocodes.

Application des chargements


Le logiciel permet d’appliquer de manière
automatique des chargements réglemen-
taires  : TGV, chargement A(l) des règle-
ments français, charges Eurocodes, etc.
Les charges sur les structures à base d’élé-
ments de coques s’appliquent avec une très
grande facilité, grâce à la notion de charge
libre définie indépendamment de la struc-
ture et de son maillage.

Combinaisons et enveloppes
Pythagore permet la combinaison de cas de charges, ainsi que la détermination des
effets les plus défavorables grâce à un système d’enveloppe très riche permettant de
conserver les concomitances des grandeurs physiques.
Il est possible d’effectuer des coupures quelconques dans la structure, de façon à
calculer des torseurs résultants ; ou encore de demander le stockage de concomitances
dans les enveloppes (par exemple : quel est l’effort de compression maximal sur un
appui lorsque son déplacement horizontal est maximal…).

Calcul au séisme par analyse modale-spectrale


Il est tout d’abord possible (si on le désire) d’initialiser les sollicitations dans la struc-
ture à partir d’un cas de charge. Cette initialisation permet de prendre en compte le
fait que la structure est en vibration autour d’un état chargé, induisant des efforts
normaux qui ont pour effet de modifier la raideur apparente des éléments (notion de
« raideur géométrique »).
Par exemple, la fréquence propre d’un câble tendu dépend de sa tension ; de même,
une poutre comprimée devient moins raide en flexion, et donc sa fréquence propre
diminue.
Le logiciel effectue classiquement l’analyse
modale permettant de déterminer les modes
propres (fréquences propres, facteurs de parti-
cipation, pourcentages de masse modale dans
chaque direction, etc.).

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410 | Utilitaires de génie parasismique

L’analyse spectrale permet ensuite de calculer la réponse de la structure à une excita-


tion de type séisme, l’utilisateur pouvant soit définir ses spectres sismiques de sol
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(correspondant à différentes valeurs d’amortissement) point par point, soit faire réfé-
rence aux spectres réglementaires.
Il est automatiquement tenu compte d’un mode résiduel pour prendre en compte la
masse modale manquante.

7.9.2 ARMATEC et BEAMTEC


Setec TPI a par ailleurs développé des outils de post-traitement très puissants permet-
tant :
–– d’une part d’effectuer les combinaisons et enveloppes réglementaires de cas de
charges, y compris analyse spectrale par différentes méthodes (voir ci-après) ;
–– et d’autre part d’effectuer toutes les justifications nécessaires en béton armé (et
notamment la détermination automatique des armatures) ou en charpente métal-
lique.
Ces outils peuvent s’interfacer aisément avec tout logiciel de calcul aux éléments finis,
car les données d’entrée sont fournies sous forme de fichiers texte.

Différents types d’analyse spectrale


ARMATEC et BEAMTEC permettent d’effectuer des analyses spectrales selon diffé-
rentes méthodes :
–– CQC enveloppe : les sollicitations (et d’une façon générale toutes les grandeurs
étudiées) s’obtiennent par combinaison quadratique complète de la contribution
des différents modes propres ; les grandeurs perdent donc leur signe, toutefois le
logiciel génère une enveloppe dans laquelle chaque effort peut prendre un signe +
ou –, et balaye toutes les combinaisons de signes possibles ;
–– CQC signée : les sollicitations CQC précédemment calculées se voient affecter le
signe soit du mode propre prépondérant dans la direction de séisme considérée,
soit d’un cas de charge choisi par l’utilisateur (par exemple poids propre, dans le
cas du séisme vertical). Une CQC signée possède donc le format d’un cas de
charge élémentaire et non d’une enveloppe, et peut se combiner avec d’autres cas
de charges « signés » tels que la poussée des terres, etc.
–– méthode des ellipses : il s’agit d’une méthode optimisée permettant de déterminer
des jeux d’efforts concomitants aussi bien en signes qu’en intensité (ce que ne fait
pas la méthode CQC), enveloppant « l’ellipsoïde du domaine de concomitance ».

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SETEC TPI | 411

Références :
• L. Leblond, « Calcul sismique par la méthode modale », Annales ITBTP, n° 380, février 1980.
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• AFPS, « Optimisation du dimensionnement sismique par analyse spectrale en utilisant le domaine


de concomitance des sollicitations », 7e colloque national AFPS, 2007.

7.9.2.1 ARMATEC
Le logiciel ARMATEC permet de
traiter les éléments de coques
(voiles, dalles) ; il effectue la déter-
mination des armatures à l’ELU par
la méthode de Capra-Maury.
Il permet également d’effectuer la
détermination des armatures à
l’ELS (limitation des contraintes et/
ou des largeurs de fissures) ainsi
qu’à l’effort tranchant, et ceci pour
différents règlements : BAEL, EC2,
ETCC…

7.9.2.2 BEAMTEC
Le logiciel BEAMTEC permet pour sa part de
traiter les éléments filaires (poutres, poteaux)
de section quelconque, en béton armé ou en
charpente métallique (EC3).
L’utilisateur a la possibilité de prendre en
compte toutes les excentricités additionnelles
nécessaires.
La détermination des armatures s’effectue à
l’ELU ou à l’ELS, après avoir réparti les arma-
tures de départ en 4 groupes.
Le logiciel détermine alors les coefficients
multiplicatifs qu’il est nécessaire d’appliquer à
chacun de ces groupes, ce qui permet d’affi-
cher la section finale des 4 groupes d’armatures.

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412 | Utilitaires de génie parasismique

Dans le cas d’une charpente métallique, le logiciel justifie les sections en affichant le
coefficient final de sollicitation, devant rester inférieur à 1.
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G67542_Le projet de construction parasismique.indb 412 21/06/2019 16:56:21


ASTER - SIXENSE - NECS | 413

7.10 ASTER - SIXENSE - NECS


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• Pour consulter la documentation technique


détaillée : www.necs.fr
Pour toute information d’ordre scientifique  :
tech@necs.fr
Pour obtenir toute information d’ordre
commerciale : biz@necs.fr

SIXENSE - NECS a développé un ensemble d’utilitaires pour le dimensionnement et


le diagnostic des structures en béton armé ou charpente métallique. Les vérifications
réglementaires traitent diverses situations auxquelles les ouvrages sont soumis : état de
service (gravitaire, vibration, thermique), séisme, accidentel (séisme, incendie).
Cette plateforme est basée sur la suite de logiciel Salomé_Méca ; elle utilise en parti-
culier le logiciel de maillage Salomé, développé par EDF et le CEA, et le solveur
éléments finis Code_Aster, développé par EDF et qualifié pour les applications
nucléaires. Ces logiciels peuvent faire appel au logiciel MISS3D pour la modélisation
de l’interaction sol-structure (ISS).

7.10.1 Modélisation
• Traitement de tous les types de structures  : bâtiments industriels, logements,
ouvrages d’art, bâtiments nucléaires et sensibles.
• Facilité de construction du modèle CAO via un plugin dans AutoCad ou
Rhinoceros.
• Maillage réalisé dans le logiciel Salomé.
• Contrôle qualité des modèles : visualisation des propriétés de modèle, superposi-
tion de modèles éléments finis et plans de construction (charges et coffrage), rendu
3D volumique de modèle de calcul…

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414 | Utilitaires de génie parasismique
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L4M450

Taux sollicitation = 0,89

Taux sollicitation = 1,27

7.10.2 Modèle éléments finis et calculs


• Type d’éléments finis : 1D/2D/3D. Différentes formulations disponibles pour la
modélisation des poutres (théorie d’Euler ou de Timoshenko) et pour les coques
(coques minces [approche de Hencky-Love-Kirchhoff] et coques épaisses
[approche de Reissner]).
• Divers chargements mécaniques (ponctuels, linéiques, surfaciques, volumiques) et
thermiques (température imposée, flux, gradient…) possibles.

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ASTER - SIXENSE - NECS | 415
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Étude de tenue au séisme de réservoirs cylindriques

• Les fonctions d’impédances du sol sont calculées par le logiciel MISS3D qui est
directement couplé à Code_Aster.
• Modélisations de sol : ressorts répartis, décollement, prise en compte de l’amortis-
sement du sol, calage différent des ressorts suivant les directions.
• Possibilité de réaliser un calcul couplé FEM/BEM (Code_Aster/MISS3D) pour
une meilleure prise en compte de l’interaction sol-structure dans le domaine
fréquentiel.

Diagnostic sismique et renforcement d’un bâtiment

• Génération de plusieurs types de combinaisons de façon automatique pour les


calculs linéaires élastiques (réglementaires [EC], Newmark, quadratique…).
• Large choix de lois de comportement pour la réalisation d’études non linéaires des
bâtiments : études pushover ou transitoires non linéaires.
• Prise en compte des grands déplacements.
• Outils développés pour le suivi des calculs non linéaires et l’aide à la convergence.

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416 | Utilitaires de génie parasismique

7.10.3 Modèle éléments finis et calculs béton armé


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• Calcul optimisé de ferraillage pour les coques et les poutres.


• Vérification des sections béton armé à la flexion déviée, flexion composée, effort
tranchant ou torsion suivant les normes Eurocode et BAEL.
• Visualisation des sollicitations et de la surface limite ; calcul du coefficient de
marge.
• Comparaison entre ferraillage existant et nécessaire  : mise en évidence des
manques.
• Ensemble de post-traitements spécifiques aux calculs non linéaires : extraction des
valeurs d’intérêt aux points de Gauss.
• Génération de notes de calculs.
• Sorties graphiques pour l’aide au contrôle de la mise en donnée.

Exemple d’indicateurs de vérifications des éléments poutres (taux de travail)

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SCIA Engineer | 417

7.11 SCIA Engineer


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• Pour plus d’informations : www.scia.net/fr

Avec SCIA Engineer, on dispose d’un puissant logiciel de calcul de structures pour


modéliser, analyser et optimiser un modèle 3D de tout type, tout matériau et sous
toute condition de charge, rapidement et avec précision, en utilisant une interface
utilisateur logique et intuitive de type CAO.
Étant un logiciel d’analyse structurale 3D, SCIA Engineer permet d’effectuer une
analyse détaillée de la plupart des structures. Dans le domaine des bâtiments, des
outils plus spécifiques sont nécessaires pour améliorer l’efficacité du processus de
conception. De tels outils sont disponibles dans SCIA Engineer pour la modélisation
et l’analyse sismique des bâtiments.
• Large gamme de normes prises en charge, dont, notamment : Eurocodes, normes
américaines (AISC, ACI), normes suisses (SIA)...
• Multi-matériaux : acier, béton armé et précontraint, mixte, bois, aluminium…
• Analyse statique linéaire, non-linéarités géométriques (2e et 3e ordre), locales et
matérielles, modes d’instabilité, analyse dynamique modale et temporelle, phases
de construction
• Passerelles BIM ouvertes (openBIM) et propriétaires (logiciels CAO spécifiques)
• Note de calcul dynamique personnalisable

7.11.1 Analyse sismique dans SCIA Engineer


• Spectres réglementaires ou personnalisés
• Diaphragmes rigides, semi-rigides ou souples pour les planchers
• Prise en compte de l’excentricité accidentelle
• Analyse modale classique ou selon la méthode IRS

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418 | Utilitaires de génie parasismique

• Résultats signés
Filtrage modal
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• Combinaisons de Newmark automatiques
• Analyse en forces latérales équivalentes
• Résultats par étage – efforts résultants,
déplacements inter-étages, déplacements,
accélérations
• Éléments d’intégration pour la sortie aisée
d’efforts résultants par étage, par voile ou
par noyau
SCIA Engineer prend en charge l’analyse
sismique par la méthode du spectre de réponse
(analyse modale), mais aussi la méthode simpli-
fiée des forces latérales équivalentes. Sur la base
des données d’étage et de quelques paramètres simples, le modèle condensé génère
automatiquement les charges statiques de remplacement.
Les éléments d’intégration permettent d’obtenir de façon simple et rapide des efforts
résultants à partir de n’importe quelle combinaison d’éléments finis surfaciques ou
filaires. Cet outil est particulièrement efficace pour obtenir des résultats d’ensemble
dans les voiles de contreventement et les noyaux.

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SCIA Engineer | 419

Les résultats par étage fournissent de façon synthétique des informations sur le compor-
tement d’ensemble du bâtiment, notamment : masse et centre de masse par étage,
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déplacements, accélérations et déplacement inter-étages au centre de masse, efforts


internes dans les porteurs, efforts résultants par porteur ou par étage.

7.11.2 La méthode de condensation IRS – qu’est-ce que c’est ?


Un inconvénient typique d’une modélisation tridimensionnelle complète est que le
maillage détaillé du modèle d’analyse fournit une quantité d’informations sur les
comportements locaux, alors que la conception parasismique s’intéresse en premier
lieu au comportement d’ensemble de la structure. Plus particulièrement, l’analyse
modale fait apparaître des modes de vibration locaux, lesquels sont inintéressants
pour la réponse sismique d’ensemble d’un bâtiment. Il est donc logique d’utiliser dans
ce cas un maillage condensé.
Des techniques de condensation matricielles bien connues, telles que la condensation
statique de Guyan, permettent d’obtenir très efficacement un système condensé, mais
ces méthodes ne conviennent pas pour l’analyse dynamique. La méthode de condensa-
tion IRS (Improved Reduced System) tient compte non seulement de la matrice de
rigidité, mais aussi de la matrice de masse du système durant le processus de conden-
sation. Cette méthode a montré d’excellents résultats pour l’analyse dynamique,
autant en analyse modale qu’en analyse dynamique temporelle.

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420 | Utilitaires de génie parasismique

L’algorithme implémenté dans SCIA Engineer procède en 3 étapes :


1. la méthode IRS est utilisée pour condenser le maillage du modèle d’analyse ;
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2. l’analyse modale est effectuée sur le modèle condensé, qui a typiquement 1 000
fois moins de degrés de liberté que le maillage complet d’origine. Ceci réduit
massivement le temps de calcul et élimine les modes de vibration locaux. Ce
dernier point est particulièrement intéressant pour l’analyse sismique ;
3. les résultats du modèle condensé sont extrapolés sur le maillage d’origine, permet-
tant ainsi des sorties de résultats détaillées dans l’ensemble de la structure.

a) b) c)
Figure 7.11-1  a) Modèle d’origine, maillage 3-D complet (43000 DDL) ; b) Modèle condensé et analyse
dynamique (24 DDL) ; c) Extrapolation des résultats sur le maillage d’origine

L’apparence simpliste du modèle condensé (au milieu) peut être trompeuse.


Contrairement à un modèle « brochette » classique, sa matrice de rigidité est obtenue
directement à partir du maillage complet d’origine et sa matrice de masse n’est pas
diagonalisée. De ce fait, toutes les excentricités du système sont prises en compte sans
avoir à connaître au préalable, notamment, la position du centre de masse de chaque
étage. De plus, l’extrapolation des résultats au maillage d’origine donne accès à des
résultats beaucoup plus détaillés.
Grâce au modèle d’analyse condensé, la méthode IRS :
–– élimine les modes de vibration locaux, non pertinents pour l’analyse sismique ;
–– réduit le temps de calcul de l’analyse modale, du fait du nombre fortement réduit
de degrés de liberté ;
–– réduit le temps de calcul de superposition modale sismique, du fait du nombre
réduit de modes propres nécessaires à atteindre une masse modale cumulée suffi-
sante ;
–– permet la prise en compte directe des excentricités accidentelles.

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 420 21/06/2019 16:56:27


EGF - BTP : constructions béton armé | 421

7.12 EGF - BTP : constructions béton armé


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• Les utilitaires (Excel) ci-dessous, pour l’Eurocode  2, établis par


Henry Thonier1 sont chargeables en libre accès depuis le site :
www.egfbtp.com/technique/programmes-calcul-beton-arme

101 bis – Diagramme d’interaction EC2 en ELU. Section rectangulaire, 17 février


2014.
102 – Calcul au flambement de poteau isolé selon l’EC2 (art. 5.8.6) avec l’annexe
nationale, méthode Faessel, 9 avril 2017.
103 – Dalle de bâtiment précontrainte par posttension, 17 février 2014.
104 – Poinçonnement des dalles sur poteau rectangulaire, intérieur, 14 janvier 2013.
105 – Poinçonnement des dalles sur poteau circulaire intérieur EN  1992-1-1
clauses 6.4 et 9.4.3, janvier 2013.
106 – Mandrin de cintrage selon l’EC2 et son corrigendum n° 2, mai 2009.
107 – Dallage DTU 13, 17 décembre 2014.
108 – Calcul d’une dalle rectangulaire articulée sur 4 côtés. Solution de Navier avec
les séries de Fourier, juin 2012.
109 – Calcul au flambement BAEL, méthode Faessel, mars 2009, non disponible.
110 – Ancrage au moyen de barres soudées (EC2-1-1 § 8,6), avril 2011.
111 – Calcul des poteaux selon l’Eurocode 2 et l’annexe nationale. Comparaison des
méthodes  : générale, rigidité nominale, courbure nominale, et simplifiée, janvier
2012.
112 – Vérification d’une semelle rectangulaire (EC2 - § 9.8.2.2) – Optimisation des
crochets et barres droites – Poinçonnement, 13 février 2014.
113 – Corbeau suivant EC3 § J.3, décembre 2009.
114 – Calcul des déformées et des contraintes béton et acier pour une section circu-
laire et un ferraillage donné en flexion simple ou composée, section entièrement
tendue, partiellement tendue ou entièrement comprimée avec au choix un digramme
linéaire, parabole-rectangle ou Sargin, 6 septembre 2016.

1. Henri Thonier, Conception et calcul des structures de bâtiment. L’Eurocode 2 pratique, tome 7, Presses de
l’Ecole nationale des ponts et chaussées, février 2010.
Henri Thonier, Dimensionnement des ouvrages en béton armé. Programmes de calcul et méthode simplifiée
pour les ouvrages élémentaires en béton armé, Plan Europe, CSTB, Paris, octobre 2011.

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422 | Utilitaires de génie parasismique

115 – Pieux excentrés corrigés par des longrines. Méthode des moments, octobre
2012.
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116 – Calcul de l’excentrement d’un pieu en fonction de la charge appliquée / charge


résistante béton, 25 janvier 2012.
117 – Voûte de décharge en maçonnerie ou en béton armé, juillet 2012.
118 – Tirants béton suivant l’Eurocode 2, mai 2011.
119 – Calcul des prédalles, avril 2010.
120 – Escalier, octobre 2012.
121 – Mur de soutènement, poussée statique, 20 janvier 2015.
122 – Semelle sur 2 pieux. Méthode de calcul en flexion, 23 décembre 2013.
123 – Calcul des ouvertures rectangulaires dans les âmes de poutres, 20 août 2013.
124 – Calcul du tassement d’un point de coordonnées (x, y, z). Programme « Tassol »,
août 2008.
125 – Dallage sur sol élastique  ; calcul des tassements selon Boussinesq, 1er mars
2011.
126 – Calcul des déformées et des contraintes béton et acier pour une section quel-
conque (rectangulaire, té, double té, succession de trapèzes en flexion simple ou
composée section entièrement tendue, partiellement tendue ou entièrement
comprimée  ; avec au choix un diagramme parabole-rectangle ou Sargin, prise en
compte ou non du béton tendu, 6 septembre 2016.
127 – Poutre continue, rotules plastiques, abaques, 2 novembre 2018.
128 – Effort tranchant et reprise de bétonnage des poutres en té, 30 janvier 2014.
129 – Calcul ELU des armatures d’une section rectangulaire avec M, V, N, T. Section
pleine de poutre avec moment, effort normal, effort tranchant et torsion, 26 octobre
2012.
130 – Plancher dalle à maille rectangulaire sur poteaux rectangulaires. Poinçonnement,
17 janvier 2014.
131 – Tirant de section entièrement tendue. Méthode du treillis simple, 24 août
2012.
132 – Travée de poutre continue. Efforts tranchants et armatures transversales. Charge
répartie uniforme + charges concentrées près ou loin des appuis, 16 août 2013.
133 – Poinçonnement des dalles – Dimensionnements pour poteau intérieur, 3 mars
2014.
135 – Prédalle suspendues avec boîte d’attentes suivant les recommandation profes-
sionnelles 2009, 6 mars 2012.
136 – Ancrage des treillis soudés sur appui, 19 janvier 2012.

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EGF - BTP : constructions béton armé | 423

137 – Section circulaire – Diagramme d’interaction M-N. Vérification ou détermina-


tion des armatures, avril 2011.
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138 – Chargé localisée – Béton confiné, 12 mai 2012.


139 – Cisaillement de section en double té en flexion composée, 5 décembre 2013.
140 – Cisaillement d’une section en béton armé circulaire en flexion simple ou
composée, 20 novembre 2017.
141 – EC1 VENT 3A, 3 novembre 2018.
142 – Semelle rectangulaire – force portante par la méthode analytique  EC7 et
NF P94-261, 18 janvier 2013.
143 – Torsion – Études d’un multitube à parois minces (d’après J. Courbon,
Résistance des matériaux), 16 octobre 2012.
144 – Semelle en flexion déviée éventuellement partiellement soulevée, 7 décembre
2012.
145 – Réservoir circulaire en BA (EC2-1-1 et EC2-3), 26 novembre 2013.
146 – Poinçonnement d’une dalle avec trémie proche du poteau. Poteau de rive,
18 janvier 2013.
147 – Poutre cloison sur 2 travées, 15 février 2014.
148 – Calcul d’un voile à une file d’ouverture (méthode Albigès-Goulet-Davidovici),
8 mars 2013.
149 – Voiles à N files d’ouverture (méthode Guillot), Annales ITBTP février 1972,
8 mars 2013.
150 – Centre de torsion d’un voile composée d’une succession de rectangles, 8 mars
2013.
151 – Centre de torsion général d’un ensemble de voiles, 3 février 2014.
152 – Calcul de la flèche nuisible ; poutre ou dalle portant dans 1 ou 2 directions
suivant Guide EC2 FD P-18717 (2013), 21 décembre 2015.
153 – Détermination des armatures d’une section rectangulaire ou en té en ELU et
ELS. Vérification des contraintes en combinaison caractéristiques et quasi perma-
nentes. Flexion simple ou composée, 28 octobre 2013.
153 bis – Calcul de la flèche d’une console, non disponible.
154 – Condition de non-fragilité en flexion simple ou composée (compression ou
traction). Section quelconque, 6 juillet 2013.
155 – Effort tranchant. Comparaison de différents codes. Effort tranchant résistant et
armature d’effort tranchant, 8 juillet 2013.
156 – Ferraillage de dalle continue en flexion simple ou composée. Effet du retrait
gêné – Traction dans la dalle et armatures supplémentaires, 26 mars 2015.

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424 | Utilitaires de génie parasismique

157 – Calcul des dalles continues en situation d’incendie, 20 novembre 2013.


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158 – Trois moments V5, 27 octobre 2013.


159 – Condition de non-fragilité en flexion simple ou composée (compression ou
traction). Section quelconque constituée de trapèzes avec axe de symétrie vertical, juin
2013.
159 bis – Condition de non-fragilité en flexion simple ou composée (compression ou
traction). Section rectangulaire, mai 2013.
160 – Courbes d’interaction effort normal – moment de section quelconque,
1er septembre 2013.
161, 161 bis – Pourcentage minimal d’armatures de non-fragilité en section double
té, 14 novembre 2013.
162 – Flexion déviée V3, non disponible. 
163 – Condition de non-fragilité en flexion simple ou composée (compression ou
traction). Section quelconque constituée de trapèzes superposés avec axe de symétrie
vertical, juin 2013.
164 – Dalle isostatique précontrainte avec monotorons  T15S non adhérents.
Vérification de l’action de l’évanouissement dans un voile pignon en milieu de petite
travée pour toute ordonnée entre 0 et L/2, 23 avril 2014.
165 – Évanouissement de la précontrainte dans les poteaux ou voiles servant d’appuis,
24 avril 2014.
166 – Dalle en béton précontraint. Armatures passives éventuelles Toron T15S adhé-
rents ou non adhérents, Classe d’exposition XC1, 2 mai 2014.
167 – BAEL BA BP Flèche des dalles continues, 6 novembre 2018.
168 – Dispense de calcul de la flèche (EC2 : art 7.4.2), 20 décembre 2015.
169 – Flambement des poteaux courts (EC2 - §  5.8.3.1), l ≤ lmin, 22 novembre
2014.
170 – Descente de charges d’un poteau de bâtiment, 1er décembre 2014.
171 – Treillis soudé – Panneaux standard – Moments résistants (kN·m/m).
172 – Effets du retrait sur un ensemble avec une cage d’escalier (ou ascenseur), 28 avril
2015.
173 – Poutre ou dalle précontrainte à fils adhérents préfabriquée avec dalle rapportée,
25 mai 2015.
174 – Dalles Méthode des lignes de rupture, 25 novembre 2015.
175 – Poutres continues – Méthode des rotules plastiques (EC2-2-1, § 5,6.2-(2),
16 avril 2016.

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EGF - BTP : constructions béton armé | 425

176 – Dalle rectangulaire à bords articulés, encastrés ou partiellement encastrés (inté-


gration de l’équation de Lagrange par la méthode des différences finies), 28 avril
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2016.
180 – Vérification de la résistance d’une dalle de n travées par la méthode de l’analyse
plastique, 2 février 2019.
181 – Vérification de la résistance d’une dalle de n travées par la méthode de l’analyse
plastique. Nouvelle édition, 8 avril 2018.
182 – Décalage des longueurs d’armatures pour éviter les rotules de travées, 4 mars
2018.
183 – Poutre continue. Moments avec ou sans redistribution limitée.
184 – Travées de charges : calculs des moments et des efforts tranchants d’une travée
soumise à des charges trapézoïdales quelconques, 3 avril 2018.
185 – Moments dus à la précontrainte d’une travée intérieure à câble parabolique,
3 avril 2018.
186 – Dallage sur sol élastique – Calcul des tassements selon Boussinesq, 3 mai 2018.
189 – Vérification d’une section sur appui par la méthode de l’analyse plastique
(rotule plastique), 2 février 2019.

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426 | Utilitaires de génie parasismique

7.13 CTICM : constructions métalliques


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• Pour consulter la documentation technique détaillée :


https://www.cticm.com/logiciel

7.13.1 PlatineX – Assemblages par platine d’extrémité


Cet utilitaire permet de vérifier les assemblages réalisés par platine d’about, qu’il
s’agisse de continuité de poutre ou d’encastrement poteau-traverse, selon l’Eurocode 3
(EN 1993-1-8) et son annexe nationale.
Le logiciel vérifie les critères de résistance et de rigidité. L’aide (au format PDF) précise
tous les détails de la démarche retenue ainsi que les limitations d’emploi. La version 4
(2016) diffère peu de sa version antérieure de 2014 : elle corrige le module relatif à la
saisie des soudures partiellement pénétrées ; le fichier d’aide a été également réactua-
lisé.

7.13.2 CorniX – Assemblages par cornière


Cet outil peut être utilisé en relation avec la publication Attaches de poutres réalisées par
double cornière, Les Guides ASCAP, CTICM 2012.
Le logiciel permet de déterminer la capacité à l’effort tranchant :
–– des attaches de poutres entre elles,
–– des attaches de poutres sur poteaux (en semelle ou en âme).
Les poutres sont considérées comme isostatiques ; le logiciel fournit les critères
permettant de valider cette hypothèse.
Les vérifications sont menées par référence à l’Eurocode  3 (EN  1993-1-8) et son
annexe nationale française.
L’aide accessible (au format PDF) précise tous les détails de la démarche retenue.
Domaine d’emploi (voir également le paragraphe 1.1 du fichier d’aide) :
–– les poutres sont disposées à 90° par rapport à la face de l’élément porteur sur
laquelle elles sont attachées ;
–– les connexions sont toujours réalisées par 2 éléments disposés symétriquement par
rapport à l’âme de la poutre portée ;
–– l’écartement vertical entre boulons est supposé constant.
La version d’août 2015 corrige une erreur d’affichage dans l’onglet « boulons ».

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CTICM : constructions métalliques | 427

7.13.3 PotArtX – Vérification pied de poteau articulé


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Ce logiciel permet la vérification des pieds de poteaux articulés en acier, selon l’Euro-
code 3 (EN 1993-1-8) et son annexe nationale.
Les pieds de poteau peuvent être réalisés avec ou sans bêche, avec ou sans préscelle-
ment. Ils peuvent être soumis à des charges axiales de compression ou de traction et
des efforts de cisaillement. Le logiciel vérifie les critères de résistance et de rigidité.
L’aide (au format PDF) précise tous les détails de la démarche retenue.
La version de juin 2016 complète et réécrit l’intégralité des vérifications vis-à-vis du
cisaillement, selon les 4 configurations traitées ; les vérifications liées aux moments
secondaires et leur incidence sur les boulons (traction additionnelle et interaction), de
même que la pression diamétrale sur les différentes tôles mises en jeu.
La modification de septembre 2016 est une mise à jour des critères de vérification
dimensionnelle des bêches associés aux poteaux de faible hauteur (h < 200 mm).

7.13.4 SoudiX – Vérification des cordons de soudure


Le logiciel permet la vérification de 12 configurations de cordons ou associations de
cordons, couvrant la plupart des cas rencontrés : sont ainsi traités les 3 cas courants de
cordons isolés (frontal, latéral, incliné), les associations de 3 ou 4 de ces cordons
(répartition non homogène de l’effort sollicitant), l’assemblage soudé de différents
types de profils (I ou H, T, plats, tubes rectangulaires ou circulaires) sous diverses
combinaisons de sollicitations ainsi que la liaison soudée de raidisseurs.
Les vérifications sont menées par référence à la méthode directionnelle de l’Euro-
code 3 (EN 1993-1-8, article 4.5.3.2(6)).
La version 2016 est une version majeure qui intègre plusieurs correctifs ainsi que des
commentaires et demandes d’utilisateurs. En particulier, les modifications concernent :
–– les cas 7 (soudage de profils en I ou H), 8 (soudage des profilés en T) et 9 (soudage
des plats) ;
–– le retrait des profils en U et cornières, car pour le moment il n’y a pas de consensus
sur la façon de traiter le sujet (notamment la décomposition de la torsion dans les
différents cordons) ;
–– les sorties sont également simplifiées pour être rendues plus facilement exploi-
tables.
Pour utiliser cette nouvelle version :
–– désinstaller la version précédemment installée s’il y a lieu,
–– installer la nouvelle version en suivant les indications du setup.exe.

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428 | Utilitaires de génie parasismique

7.13.5 Hertz – Évaluation de la surface de contact


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Cet utilitaire permet l’évaluation de la surface de contact et de la valeur de la pression


de contact pour quelques cas courants.
Les formulations retenues sont celles qui figurent dans S. Timoshenko, Résistance des
matériaux.
La version d’août 2015 corrige une erreur d’affichage des unités (écrans de saisie avec
contacts linéaires) et des valeurs de la largeur de contact.

7.13.6 Boulons – Calcul des capacités nominales


en cisaillement et en traction
Cet utilitaire fournit les capacités nominales en cisaillement et en traction des boulons
de structure utilisés couramment en construction métallique selon les dispositions de
l’Eurocode 3 (EN 1993-1-8), tableau 3.4. Il donne également quelques indications
sur pinces et espacements pour une gamme d’épaisseur couramment associée au
diamètre sélectionné.

Note
Les logiciels d’assemblages ne traitent pas de calcul en capacité.

7.13.7 Calcul de poutres avec connecteurs cloués Hilti


Outil de dimensionnement des poutres mixtes avec connecteurs cloués Hilti selon
l’EN  1994-1-1. Ce logiciel est disponible à l’adresse https://shearconnectordesign.
hilti.com et requiert la création gratuite d’un compte utilisateur.

7.13.8 TORSION – Calcul des sollicitations et des contraintes


dues à la torsion dans une poutre métallique
Cette application Excel permet de calculer des sollicitations et l’état de contrainte
dans une poutre à section ouverte soumise à un moment de torsion uniformément
répartie sur toute la longueur de la poutre et/ou un moment de torsion ponctuel.

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CTICM : constructions métalliques | 429

7.13.9 A3C – Vérification d’une barre comprimée et fléchie


selon l’Eurocode 3 et l’Eurocode 4. Version 2.93
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A3C permet de vérifier la résistance d’une barre comprimée et fléchie selon les règles
de l’Eurocode  3 pour les éléments en acier et selon l’Eurocode  4 pour les poteaux
mixtes. Il couvre les barres en acier à section constante en I (ou H), profilés laminés
ou profilés reconstitués par soudage (PRS) à section doublement symétrique et les
poteaux mixtes partiellement ou totalement enrobés de béton.

7.13.10 Portal+ – Calculs des portiques de bâtiments à simple


rez-de-chaussée y compris en zone sismique,
classe DCL
Calcul des portiques de bâtiments à simple rez-de-chaussée, selon les normes
Eurocode.

7.13.11 Z4 – Propriétés efficaces d’une section métallique


Le logiciel Z4 permet de déterminer rapidement les propriétés efficaces (aire et inertie)
d’une section métallique constituée de parois élancées, suivant l’Eurocode 3 (EN 1993-
1-5).

7.13.12 Périodes – Détermination de la période de vibration


propre
Cet utilitaire permet la détermination de la période de vibration propre de poutres
d’inertie constante portant une masse concentrée ou répartie, dans diverses conditions
d’appuis.

7.13.13 PropSection – Calcul des propriétés des sections


Application qui permet de calculer les propriétés géométriques et mécaniques d’une
grande variété de sections, ouvertes ou fermées, avec cellules ou non.

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430 | Utilitaires de génie parasismique

7.14 CSTB : CPMI Version 1.3.0


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• Pour consulter la documentation technique détaillée :


www.cstb.fr

Dimensionnement des maisons individuelles et bâtiments assimilés en béton ou


maçonnerie, en zone sismique
Ce logiciel vise les ouvrages contreventés par des murs en maçonnerie chaînée, ainsi
que les ouvrages contreventés par des murs en béton. Il est utilisable pour toutes les
zones sismiques françaises définies par le décret du 22 octobre 2010, ainsi que pour
les zones couvertes par un PPRS.
Ce logiciel constitue une aide au dimensionnement, l’utilisateur étant tenu de vérifier
toutes les conditions relatives à la géométrie, qualité des matériaux, etc.
L’intérêt de ce logiciel est de pouvoir optimiser le dimensionnement et de ne pas
utiliser les tableaux prédéfinis, donnés dans les annexes C des deux documents cités
ci-dessus. Il permet, en un seul traitement :
–– de vérifier que la longueur totale cumulée des murs de contreventement convient
à la zone sismique concernée, compte tenu des caractéristiques des matériaux
utilisés ;
–– de vérifier que les longueurs individuelles de chacun des murs de contreventement
conviennent, compte tenu des armatures de chaînages que l’on souhaite disposer.

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HILTI | 431

7.15 HILTI
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• Documentation technique  : https://www.hilti.fr/#nav/


categories/CLS_FASTENER_7135
Information technique : https://www.hilti.fr/#nav/nav-
engineering
Information commerciale : https://www.hilti.fr/

7.15.1 HILTI / PROFIS Rebar


Le logiciel de conception PROFIS Rebar est un
assistant au dimensionnement d’applications de
scellement de fers à béton.
Le logiciel PROFIS Rebar est un logiciel spécia-
lisé et puissant pour :
–– dimensionner des applications avec de faibles
profondeurs d’implantation  en utilisant les
méthodes de calcul Hilti ;
–– dimensionner selon l’Eurocode 2 ;
–– générer rapidement des notes de calcul détaillées comprenant les hypothèses du
dimensionnement et les instructions de pose.
L’interface utilisateur est intuitive  ; l’utilisateur est en mesure de dimensionner les
scellements de fers d’armature dans les applications suivantes :
–– parois moulées,
–– scellement avec recouvrement,
–– fixation de corbeaux,
–– poteaux en compression.
Le logiciel PROFIS Rebar contient toutes les caractéristiques de résines pour scelle-
ment fers à béton Hilti avec agréments.

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432 | Utilitaires de génie parasismique
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L’ingénieur peut au choix travailler avec l’Eurocode 2 ou avec les méthodes de calcul
Hilti pour justifier des profondeurs d’implantation réduites.
Il permet de traiter différents cas :
–– charges statiques, sismiques, tenue au feu et à la fatigue ;
–– diverses conditions : béton sec ou humide ;
–– plusieurs méthodes de perçage : perçage au perforateur ou à la carotteuse, avec ou
sans outil pour augmenter la rugosité.

7.15.2 Exemple de calcul

Détail de la note de calcul de la rangée inférieure (côté traction)

G67542_Le projet de construction parasismique.indb 432 21/06/2019 16:56:28


HILTI | 433

Hypothèses de calcul
–– charge de calcul dans le fer [EC2 9.2.1.4(2)] : FE = 56,5 kN
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–– armatures disponibles : Φ = 12 mm, s = 300 mm


→ As,prov = 377 mm²/m
–– contrainte dans le fer HA : σsd = fyd = 500 N/mm²
(calcul à la contrainte maxi)
–– résine utilisée : Hilti HIT-HY 200-A

Calcul des fers HA post-scellés


–– conditions d’adhérence [EC2 8.4.3(2)] : bonnes → η1 = 1,00
–– adhérence de calcul [ETA 12/0083] : fbd,pi = 2,30 N/mm2
–– longueur d’ancrage de référence : lb,rqd = 652 mm
–– coefficient pour la longueur minimale : fmult,min = 1,00
–– longueur d’ancrage minimale [EC2 8.4.4(1)] : l0,min = 196 mm
–– enrobage minimal de béton [EC2 8.4.4(1)] : cd = 144 mm
–– influence enrobage/entraxe : α2 = 0,700
–– armatures transversales : ΣAst = 0,00 mm²
–– armatures transversales min. [EN 1992-1-1, tableau 8.2] : ΣAst,min = 0,00 mm²
–– coefficient K [EN 1992-1-1, tableau 8.2] : K = 0,0500
–– influence des fers HA transversaux [EC2 8.4.4(1)] : α3 = 1,00
–– compression transversale : p = 0,00 N/mm²
–– influence de la compression transversale : α5 = 1,00
–– calcul de la longueur d’ancrage : lbd = 457 mm

Définition de la longueur de pose


–– vérification de la longueur d’ancrage : lbd = 457 mm
–– longueur de pose : linst = lbd = 457 mm

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434 | Utilitaires de génie parasismique

7.16 APAVE – Solution 4D


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• Documentation commerciale : www.apave.com


Contacts : Solution4D@apave.com

La solution 4D d’Apave est une procédure d’audit d’un ouvrage existant exploitant
des mesures instrumentales réalisées sur l’ouvrage. Elle peut être utilisée dans tout
contexte, sismique ou non. Les informations recueillies apportent des éléments très
utiles pour la compréhension du fonctionnement réel de l’ouvrage, permettant ainsi
de réduire les incertitudes et surtout éviter des erreurs notables sur l’intensité et la
répartition des efforts dans la structure :
–– la mise en évidence des modes de vibration réels de la structure permet de
comprendre comment se répartissent les raideurs et si des phénomènes indési-
rables (coup de fouet, torsion…) sont susceptibles d’être favorisés en cas de
séisme ;
–– cette connaissance des modes de vibration de la structure réelle permet par ailleurs
de s’assurer que le modèle numérique de l’ouvrage représente correctement son
comportement, y compris compte tenu des éventuels phénomènes d’interaction
avec son environnement, condition nécessaire pour que les calculs sismiques effec-
tués par la suite aient du sens ;
–– le risque de résonance entre l’ouvrage et le sol se déduit aisément de la compa-
raison des fréquences mesurées sur l’ouvrage et au sol, à proximité de celui-ci.
Dans le cas de travaux prévus sur l’ouvrage, la caractérisation du site permet
d’identifier la gamme de fréquences à éviter pour l’ouvrage après travaux.

7.16.1 Principe des mesures 4D


L’instrumentation  4D consiste à équiper un ouvrage (Figure 7.16-1) de capteurs à
haute sensibilité afin d‘enregistrer sa réponse sous de très faibles sollicitations, puis
traiter le signal obtenu pour en extraire les modes de vibration de l’ouvrage.
L’intérêt de la méthode est d’exploiter le bruit de fond ambiant, dont un premier
avantage est d’être présent en tout lieu et à tout instant, et un second de couvrir avec
une énergie théorique constante l’ensemble des gammes de fréquences utiles pour un
ouvrage. Ce bruit de fond est dû aux activités humaines (trafic routier ou ferroviaire,
industrie…) et aux évènements naturels (vent, houle, microséismes…).

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APAVE – Solution 4D | 435
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Figure 7.16-1  Points de mesures synchronisées, en terrasse d’un bâtiment

Le nombre de points de mesure est défini de manière à permettre une description


structurale complète de l’ouvrage. Le maillage est adapté à la complexité de la struc-
ture et à l’objectif visé : calage d’un modèle numérique, compréhension du compor-
tement global d’un bâtiment, comparaison avec les résultats d’une campagne de
mesures précédente…
Les prises de mesure, d’une durée assez courte, sont effectuées avec plusieurs capteurs
en même temps, repérés dans l’espace et synchronisés. De cette manière, un bâtiment
courant est totalement traité en 1 voire 2 journées, sans aucune gêne pour son exploi-
tation ni ses occupants, du fait du recours au bruit de fond ambiant.
Le signal temporel capturé (Figure 7.16-2) en chaque point de mesure pour les 3
directions est transformé en un signal fréquentiel, plus facilement exploitable par
l’ingénieur (spectre de réponse).
Les spectres sont ensuite interprétés, de manière à identifier les modes propres qui
traduisent des comportements d’ensemble de la structure ou des phénomènes locaux.
La cohérence des valeurs des fréquences relevées est vérifiée et les modes de vibration
sont rapportés au comportement attendu de l’ouvrage.
Cette analyse permet de valider le comportement structural qui a été pressenti lors de
l’examen visuel de l’ouvrage (sur site) ou l’analyse des documents disponibles (bureau).
Elle peut aussi le contredire et mettre en évidence un comportement singulier dont il
s’agira alors d’en déterminer les causes et les éventuelles conséquences vis-à-vis du
problème étudié (tenue sous séisme, modification des charges d’exploitation, durabi-
lité…).

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436 | Utilitaires de génie parasismique

Dir V
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Dir L
Dir T
0,003 Fréq V
Fréq L
Féq T

0,0025
Amplitude modale (mms.s–1)

0,002

0,0015

0,001

0,0005

2 4 6 8 10
Fréquence (Hz)

Figure 7.16-2  Exemple de spectre fréquentiel

La réflexion s’appuie sur différents traitements possibles du signal permettant d’affiner


la compréhension du comportement de la structure  : caractérisation d’une partie
spécifique de la structure, fonctionnement d’un joint de désolidarisation…

7.16.2 Exemple 1 : mesures 4D pour évaluation sommaire


de la vulnérabilité au séisme
Les mesures 4D étant très rapides et faciles à mettre en œuvre, elles peuvent être utili-
sées pour identifier rapidement un déficit apparent de raideur, sur la base d’une simple
comparaison des fréquences mesurées à celles obtenues sur un parc d’ouvrages de
même type et de même taille.
Pour une telle application, seuls les modes fondamentaux sont utiles et la procédure
peut être adaptée en conséquence. Cela permet de traiter plusieurs bâtiments dans la
journée et couvrir un site d’exploitation complet en peu de temps.
La méthode a été appliquée lors de plusieurs missions d’évaluation de la vulnérabilité
au séisme d’un parc de bâtiments (établissements scolaires, centres de secours, bâti-

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APAVE – Solution 4D | 437

ments hospitaliers…) où les mesures sont venues fiabiliser les avis fournis en complé-
tant les examens visuels effectués par des intervenants qualifiés.
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Au cours de ces missions, tous les bâtiments de 2 niveaux et plus ont fait l’objet de
mesures 4D. Les fréquences obtenues ont été comparées à la moyenne des fréquences
obtenues depuis plus de 20 ans sur des ouvrages de taille comparable (nombre de
niveaux) et de mode de contreventement proche (murs ou portiques).
Une fréquence significativement plus basse que la fréquence moyenne est considérée
comme traduisant une faiblesse de raideur (donc de contreventement) dans la direc-
tion étudiée. Dans ce cas, une présomption de vulnérabilité sismique est établie.
Parallèlement, la comparaison de la fréquence de la structure et de celle du site,
obtenue par des points au sol au voisinage des bâtiments, permet de mettre en évidence
un éventuel risque de résonance sol-structure, facteur défavorable dans le cadre d’un
audit sismique.

7.16.3 Exemple 2 : analyse d’un bâtiment en vue


d’une surélévation
Une analyse 4D a été menée sur un bâtiment R+3 situé en zone 3 afin d’évaluer la
faisabilité d’une surélévation de 1 ou 2 niveaux.
Aucun document n’est disponible pour ce bâtiment construit dans les années 1980.
Le contreventement est assuré par des murs dont on ne sait pas s’il s’agit de béton ou
de maçonnerie.
L’instrumentation 4D a été réalisée en moins d’une journée, sans aucune gêne pour les
occupants.
L’exploitation des mesures effectuées à différents niveaux du bâtiment apporte des
éléments utiles à l’évaluation de la faisabilité du projet :
–– les valeurs des fréquences principales de vibration obtenues dans les 2 directions
horizontales (soit 6,8 Hz et 9,25 Hz) démontrent sans ambiguïté que les murs
sont en béton, confirmant ainsi l’impression de l’examen visuel, la valeur élevée de
la fréquence dans un sens correspondant parfaitement à la densité et la longueur
des murs dans ce sens ;
–– les formes modales sont bien marquées, régulières et ne traduisent aucune sensibi-
lité particulière du bâtiment à la torsion, confirmant là encore la régularité appa-
rente de la structure ;
–– aucune des fréquences caractéristiques du site, mesurées au sol à plusieurs endroits
autour du bâtiment, ne s’approche des fréquences significatives du bâtiment. Le
risque d’une résonance entre le sol et la structure, qui augmenterait la nocivité des
ondes sismiques frappant la structure, semble écarté.

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438 | Utilitaires de génie parasismique

Les mesures ont par contre clairement mis en évidence la forte interaction entre ce
bâtiment et son mitoyen, du fait d’une désolidarisation insuffisante entre les 2
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immeubles, due à un joint d’épaisseur faible (2 à 3 cm), totalement rempli. En chaque


point de mesure de la structure étudiée apparaît une fréquence aux alentours de
3,8 Hz, cohérente avec la vibration propre d’un bâtiment de 5 niveaux contreventé
par un système poteaux-poutres, comme l’est le bâtiment mitoyen. En cas de séisme,
les 2 bâtiments interagiraient et il ne serait pas réaliste de considérer chacun des bâti-
ments comme isolé.
Le bureau d’études a pu, à partir des informations tirées de l’instrumentation, bâtir un
modèle numérique calé sur les fréquences réelles du bâtiment et tenant compte de
l’interaction avec l’ouvrage mitoyen. Une fois le modèle initial correctement calé, il a
pu procéder aux différentes simulations associées au projet envisagé et vérifier la capa-
cité de la structure actuelle à supporter les nouveaux efforts et définir, le cas échéant,
les renforcements utiles.

7.16.4 Exemple 3 : calage d’un modèle de calcul à partir


de mesures 4D
Le fait de caler un modèle de calcul sur les fréquences et formes modales réelles mesu-
rées sur un bâtiment existant permet de s’assurer que les forces sismiques calculées
avec ce modèle seront représentatives des efforts qui transiteront réellement dans le
bâtiment réel, et ainsi fiabiliser les vérifications sur la résistance de la structure et
dimensionner les éventuels renforcements au plus juste.
Le séisme étant susceptible d’endommager la structure, et donc de modifier la réponse
fréquentielle de la structure (voir à ce sujet la clause 4.3.1(6) de la norme NF EN 1998-1
pour les ouvrages en béton ou en maçonnerie), le calage du modèle doit en principe
être fait en considérant la structure dans son domaine élastique (sans abattement sur
la raideur) pour correspondre à la réponse mesurée sous les très faibles sollicitations du
bruit de fond ambiant.
Une fois le calage effectué, la correction sur la rigidité peut être effectuée en vue des
calculs sismiques.
L’expérience montre que les paramètres les plus importants pour le calage d’un modèle
par éléments finis (hors problèmes délicats d’interactions avec le sol ou des ouvrages
mitoyens) sont les suivants :
–– le module d’Young du matériau constitutif des éléments de contreventement ;
–– les liaisons entre voiles, considérées par défaut comme des encastrements par les
logiciels, alors que les modes d’exécution sur chantier ne permettent pas physique-
ment cet encastrement ;

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APAVE – Solution 4D | 439

–– les longueurs efficaces des murs, dont le mode de réalisation et les éventuelles
fissures de retrait font qu’au-delà d’une certaine longueur le fonctionnement est
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plus celui de panneaux juxtaposés que d’un élément monolithique ;


–– les liaisons entre voiles et planchers qui, là encore pour des raisons essentiellement
liées aux conditions de réalisation de ces liaisons, peuvent difficilement être consi-
dérées comme des encastrements parfaits.
Jouer sur ces éléments permet en général d’obtenir une bonne convergence entre
résultats numériques et résultats instrumentaux, au moins sur les 2 premiers modes
significatifs dans chaque direction horizontale.
Si une grande précision est recherchée pour le modèle, une validation de la conver-
gence pourra être faite à l’aide d’une matrice de MAC (Modal Assurance Criterion).

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[AFGC 11] AFGC, Réparation et renforcement des structures en béton au moyen des
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[AFPS  17] AFPS, Guide pour la conception et le dimensionnement des fondations
profondes sous actions sismiques des bâtiments à risque normal, Presses des Ponts, 2017.
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tures en acier et mixtes non ou faiblement dissipatives, 31 janvier 2013.
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[CSTB 17] Règles de construction parasismiques des maisons individuelles. Règles pour
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G67542_Le projet de construction parasismique.indb 441 21/06/2019 16:56:29


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[JAC  02] J.-A. CALGARO, Sollicitations dans une structure en béton. Propriétés des
bétons armés et précontraintes, sous la direction de Roger Lacroix, Jean-Luc Clément,
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[JAC 05] J.-A. CALGARO, Bases de calcul des structures selon l’Eurocode 0 (EN 1990),
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[JBM  03a] J. BETBEDER-MATIBET, Génie parasismique. Phénomènes sismiques,
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[VD 97] V. DAVIDOVICI, « Vulnérabilité et réhabilitation du bâti existant », AFPS,


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[VD 99] V. DAVIDOVICI, La construction en zone sismique, Le Moniteur, 1999.
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[DEC 10a] Décret n° 2010-1254 du 22 octobre 2010 relatif à la prévention du risque
sismique, Journal officiel, 24 octobre 2010.
[DEC 10b] Décret n° 2010-1055 du 22 octobre 2010 portant délimitations des zones
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Journal officiel, 24 octobre 2010.
[ENS 13] Dimensionnement parasismiques des éléments non structuraux du cadre bâti.
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[EC 0] NF EN 1990, Bases de calcul des structures, Afnor.
[EC 1-3] NF EN 1991-1-3, Actions sur les structures. Actions générales. Charges de
neige, Afnor.
[EC 1-3 NA] NF EN 1991-1-3/NA, Charges de neige. Annexe nationale à la NF EN
1991-1-4, Afnor.
[EC 1-4] NF EN 1991-1-4, Actions sur les structures. Actions générales. Actions du
vent, Afnor.
[EC1-4 NA] NF EN 1991-1-4/NA, Actions du vent. Annexe nationale à la NF EN
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[EC 2] Calcul des structures en béton, Afnor.
[EC2-1/NA] Eurocode 2, Calcul des structures en béton. Partie 1-1 : Règles générales
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générales et règles pour les bâtiments, Afnor, 24 mars 2016.

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[EC2-4] Conception et calcul des éléments de fixation pour béton, Afnor, décembre
2017
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[EC 3/NA] Annexe nationale à la NF EN 1993-1-1:2005.
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[EC 5] Calcul des structures en bois, Afnor.
[EC 6] Calcul des ouvrages en maçonnerie. Partie 1-1 : Règles générales pour ouvrages
en maçonnerie armée et non armée, Afnor, mars 2006.
[EC 7] Calcul géotechnique, Afnor.
[EC 8-1] Calcul des structures pour leur résistance aux séismes, Afnor.
[EC 8-1/NA] Annexe nationale à la NF EN 1998-1:2005. Règles générales, actions
sismiques et règles pour les bâtiments, 20 décembre 2013.
[EC 8-2] Calcul des structures pour leur résistance aux séismes, Presses de l’ENPC/
Afnor.
[FD 18] FD P 18-717, Eurocode 2, Calcul des structures en béton. Guide d’applica-
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[DOC 14] Eurocode 8, Document d’application, C – Règles de construction parasis-
mique, Afnor, 27 juin 2014.
[FD 15] FD P 06-031, Eurocode 8, Calcul des structures pour leur résistance aux
séismes. Application des normes NF EN 1998-1 et NF EN 1998-1/NA, Afnor,
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[FD 11] FD P 18-823, Produits de scellement à base de liants hydrauliques ou à base
de résines synthétiques. Recommandations pour la conception et le dimensionne-
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[FD 17] FD P 06-029, Dimensionnement des ancrages en zone sismique, Afnor,
4 décembre 2017.
[NF 261] NF P 94-261, Justification des ouvrages géotechniques. Norme d’applica-
tion nationale de l’Eurocode 7. Fondations superficielles, Afnor, 15 juin 2013.
[NF 262] NF P 94-262, Justification des ouvrages géotechniques. Norme d’applica-
tion nationale de l’Eurocode 7. Fondations profondes, Afnor, juillet 2012.
[NF 1536] NF EN 1536, Exécution des travaux géotechniques spéciaux. Pieux forés,
Afnor, octobre 1999.
[NF 1538] NF EN 1538, Exécution des travaux géotechniques spéciaux. Parois
moulées, Afnor, mai 2000.
[NF 14199] NF EN 14199, Exécution des travaux géotechniques spéciaux.
Micropieux, Afnor, septembre 2005.

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[NF 18-710] NF P 18-710, Complément national à l’Eurocode 2. Calcul des struc-


tures en béton : règles spécifiques pour les bétons fibrés à ultra hautes performances
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(BFUP), Afnor, 16 avril 2016.


[NF P 18-470] NF P 18-470, Bétons. Bétons fibrés à ultra hautes performances.
Spécification, performance, production et conformité, Afnor, 29 juillet 2016.

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Unités de mesure
et conversions
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Pour effectuer des calculs « dynamiques », le principe de base est de bien


respecter les unités du Système international (SI) pour ne pas oublier le
facteur g.

➠ Note A.1
En dynamique, il est nécessaire de bien différencier la masse et le poids et d’utiliser un
système d’unités cohérent. Négliger cette précaution expose à des erreurs quantitatives
graves : si on exprime les masses en kN et qu’on applique F = m ⋅ a, la force trouvée est
10 fois trop grande. Il faut donc exprimer la masse en kg ou en t, et l’accélération en
m/s2 ainsi le résultat sera directement en kN.
m
1 N = 1 kg ×
s2
• longueur : mètre, m
• masse :
– kilogramme, kg
– tonne, t
• force :
– newton, N : force qui communique à un solide de masse 1 kilo-
gramme une accélération de 1 m/s2
– décanewton, daN
– kilonewton, kN
– méganewton, MN
• moment :
– newton-mètre, Nm
– décanewton-mètre, daNm
– kilonewton-mètre, kNm
– méganewton-mètre, MNm
• contrainte, modules de résistance :
– pascal, Pa (1 Pa = 1 N/m2)
– mégapascal : MPa (1MPa = 106 Pa = 1 N/mm2 = 10 bars)
– gigapascal : GPa (1GPa = 1 000 MPa)
• densité : 1 kN/m3 = 100 daN/m3

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Tableau 1 Conversions unités de force ou de poids

N daN kN MN kgf tf
1N 1 10-1 10-3 10-6 0,102 0,102·10-3
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1daN 10 1 10-2 10-5 1,02 0,102·10-2


3 2 -3
1 kN 10 10 1 10 102 0,102
1 MN 106 105 103 1 0,102·106 102
1 kgf 9,8 9,8·10-1 9,8·10-3 9,8·10-6 1 10-3
1 tf 9,8·103 9,8·10-2 9,8 9,8·10-3 103 1

Tableau 2 Conversions unités de moment

Nm daNm kNm MNm kgfm tfm


1 Nm 1 10-1 10-3 10-6 0,102 0,102·10-3
1daNm 10 1 10-2 10-5 1,02 0,102·10-2
1 kNm 103 102 1 10-3 102 0,102
1 MNm 106 105 103 1 0,102·106 102
1 kgfm 9,8 9,8·10-1 9,8·10-3 9,8·10-6 1 10-3
1 tfm 9,8·103 9,8·10-2 9,8 9,8·10-3 103 1

Tableau 3 Conversions unités de contrainte et de pression (MPa)


daN/mm2

daN/cm2

daN/m2
kN/cm2

MN/m2
kN/m2
N/cm2

N/m2
MPa

kPa

bar
Pa

1 MPa 1 103 106 0,1 10 102 106 105 103 1


1 kPa 10-3 1 103 10-4 10-2 0,1 103 102 1 10-3
1 Pa 10-6 10-3 1 10-7 10-5 10-4 1 0,1 10-3 10-6
1 N/mm 2
1 103 106 0,1 10 102 106 105 103 1
1 daN/mm2
1 kN/cm2
10 104 107 1 102 103 107 106 104 10

1 daN/cm2
1 bar
0,1 102 105 10-2 1 10 105 104 102 0,1

1 N/cm2 10-2 10 104 10-3 0,1 1 104 103 10 10-2


1 N/m2 10-6 10-3 1 10-7 10-5 10-4 1 10 10-3 10-6
-5 -2 -6 -4 -3 -2
1 daN/m2 10 10 10 10 10 10 10 1 10 10-5
1 kN/m2 10-3 1 103 10-4 10-2 0,1 103 102 1 10-3
1 tf/m 2
0,98·10-2 9,8 0,98·104 0,98·10-3 0,098 0,98 0,98·104 0,98·103 9,8 0,98·10-2
1 kgf/mm2 4 7 3 7 6 4
9,8 0,98·10 0,98·10 0,98 98 0,98·10 0,98·10 0,98·10 0,98·10 9,8
1 kgf/cm2 0,098 98 0,98·105 0,98·10-2 0,98 9,8 0,98·105 0,98·104 98 0,098
1 gf/cm2 0,98·10-4 0,098 98 0,98·10-5 0,98·10-3 0,98·10-2 98 9,8 0,098 0,98·10-4

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Tableau 4 Conversions unités de contrainte et de pression (tf/m2)

tf/m2 kgf/mm2 kgf/cm2 kgf/m2 gf/cm2


1 MPa 102 0,102 10,2 1,02·105 1,02·104
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1 kPa 0,102 1,02·10-4 1,02·10-2 1,02·102 10,2


1 Pa 1,02·10-4 1,02·10-7 1,02·10-5 1,02·10-1 1,02·10-2
1 N/mm2 102 0,102 10,2 1,02·105 1,02·104
2
1 daN/mm
1 kN/cm2
1,02·103 1,02 102 1,02·106 1,02·105
1 daN/cm2
1 bar
10,2 1,02·10-2 1,02 1,02·104 1,02·103
1 N/cm2 1,02 1,02·10-3 0,102 1,02·103 102
1 daN/m2 1,02·10-3 1,02·10-6 1,02·10-4 1,02 0,102
1 kN/m2 0,102 1,02·10-4 1,02·10-2 1,02·102 10,2
1 tf/m2 1 10-3 0,1 103 100
1 kgf/mm2 103 1 100 106 105
1 kgf/cm2 10 0,01 1 104 103
1 gf/cm2 0,01 10-5 10-3 10 1

Tableau 5 Unités de mesure en génie parasismique

k T f w
(*)
T m 1 2π
période (s) 2p –
k T ω
f
1 k 1 ω
fréquence (hertz) –
(cycles/s) 2p m T 2π
w 2p
k 2pf
pulsation –
(rad/s) m T
(*) Dans cette relation, on doit utiliser les unités du Système International :
• la masse est exprimée en kilogrammes (ou en tonnes),
• le coefficient k en newtons par mètre (ou en kilonewtons par mètre)

➠ Note 1, rappel
Une force est la résultante d’une distribution de contraintes sur une surface définie, elle s’exprime en
newtons. Du point de vue dynamique, la force est le produit de la masse m par une accélération a :

F = m⋅a
➠ Note 2
Les accélérations m/s2 sont exprimées en g ou en pourcentage % de g. Pour des faibles valeurs, on
exprime en gals (1 Gal = 1 cm/s2).

Cas particulier : le poids est la force s’exerçant sur un corps soumis à l’accélération de
la pesanteur :
P
P = m⋅g soit m=
g

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EC8
Victor Davidovici, Conception-construction parasismique, préface de J.-A. Calgaro,
introductions de M. Kahan, J. Attias & J. Stubler, 2017, 1 056 pages en couleurs,
relié.
Victor Davidovici, Dominique Corvez, Alain Capra, Shahrokh Ghavamian,
Véronique Le Corvec et Claude Saintjean, Pratique du calcul sismique, 2e éd., 2015,
244 p.
Claude Saintjean, Introduction aux règles de construction parasismique. Applications
courantes de l’Eurocode 8 à la conception parasismique, 2014, 352 p.
Wolfgang & Alan Jalil, Conception et analyse sismiques du bâtiment. Guide d’appli-
cation de l’Eurocode 8 à partir des règles PS 92/2004, 2014, 368 p.
Xavier Lauzin, Le calcul des réservoirs en zone sismique, 2013, 100 p.
Alain Capra, Aurélien Godreau, Ouvrages d’art en zone sismique, 2e  éd., 2015,
128 p.
Victor Davidovici, Serge Lambert, Fondations et procédés d’amélioration du sol.
Guide d’application de l’Eurocode 8, 2013, 160 p.
Alain Billard, Risque sismique et patrimoine bâti. Comment réduire la vulnérabilité :
savoirs et savoir-faire, 2014, 376 p.
– Confortement du patrimoine bâti : treize études sur le risque sismique, préface de
V. avidovici, 2016, 632 p.
EC2
Jean-Marie Paillé, Calcul des structures en béton. Guide d’application de l’Eurocode 2,
3e éd., 2016, 768 p.
Jean-Louis Granju, Introduction au béton armé. Théorie et applications courantes
selon l’Eurocode 2, 2e éd., 2014, 288 p.
Jean Roux, Pratique de l’Eurocode 2, 2009, 626 p.
– Maîtrise de l’Eurocode 2, 2009, 338 p.
EC3
Collectif APK/Jean-Pierre Muzeau, Manuel de construction métallique. Extraits des
Eurocodes 0, 1 et 3, 3e éd., 2019, 256 p.
– La construction métallique avec les Eurocodes. Interprétation, exemples de calcul,
2014, 476 p.
EC5
Yves Benoit, Construction bois : l’Eurocode 5 par l’exemple. Le dimensionnement des
barres et des assemblages en 30 applications, 2014, 296 p.
– Résistance au feu des constructions bois. Barres en situation d’incendie et assemblages
selon l’Eurocode 5, 2015, 192 p. en couleurs
Yves Benoit, Bernard Legrand et Vincent Tastet, Dimensionner les barres et les
assemblages en bois. Guide d’application de l’EC5 à l’usage des artisans, 2012, 256 p.
– Calcul des structures en bois. Guide d’application des Eurocodes 5 et 8, 4e éd., 2019,
512 p.
EC6
Marcel Hurez, Nicolas Juraszek, Marc Pelcé, Dimensionner les ouvrages en maçon-
nerie. Guide d’application de l’Eurocode 6, 2e éd., 2014, 336 p.

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