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RESUME – LES MOTS, Jean-Paul SARTRE (1964)

Le déménagement à Paris
I. LIRE En 1911, ils déménagèrent à Paris
La famille de l’auteur et Charlescréa l’Institutdes Langues
Dans un premiertempsl’auteur Vivantes (I.L.V). Dans un contexte délicat
décrit sa généalogie. Jean-Paul Sartre était entre la France et l’Allemagne(1870,
le fils d’Anne-Marie Schweitzer et de Jean- l’Alsaceet la Lorraineappartiennent à
Baptiste Sartre. Ce dernier décéda lorsqu’il l’Allemagne),ils inculquèrentau petit
n’avait que neuf mois. Sa mère, malgré le garçon, la haine germanique, sans réelles
refus discret de Louise et Charles explications.L’I.L.V. semblaitpermettre
Schweitzer,s’installa chez eux. Les d’adoucir les relations franco-allemandes :
premierstemps furent difficiles,Anne- régulièrement Charles et Louise recevaient
Marie et sa mère étaient en conflit des allemands à diner.
perpétuel.Mais au fur et à mesure,la L’auteursemblaittroubléde son
situation se débloqua et Charles devint un comportement qui dura jusqu’à ses neuf
grand-pèreinoubliableet affectueux.Il ans : à vouloir toujours plaire, ses propres
revivait par son petit-fils. sentiments se renvoyait à lui en
égocentrisme.
Le rôle de petit-fils
Jean-Paul Sartre se souvenait qu’il
avait été un garçon plutôt sage, à qui on La découverte de la littérature
avait évité la plupart des écueils de la vie. Durant son enfance, Jean-Paul
Il s’efforçait de prendre le rôle d’un enfantSartre,découvritl’universlittéraire.Les
vertueux, que l’on ne pouvait livres étaient pour lui des objets
qu’apprécier. L’adorationdu grand-père mystérieux. Il observait les querelles de
pour son petit-fils et de sa famille avait fait
ses grands-parentssur leurs goûts
de lui un enfant adoré et adorable. Tous contraires en matière de lecture. Il se mit
ses faits et gestes répondaientaux dans l’idée que seule la littérature,en
attentes de ses proches et il en jouait. Il bonne et due forme était digne d’être lue.
cherchait à tous prix à se faire aimer de En expliquantqu’il écrivaitdes livres,
tout le monde. Il s’efforçait donc, malgréCharles lui en donna un, mais le garçon ne
ses propres sentiments à avoir le « bon sachant pas lire, il fut rapidement
comportement ». En analysant cela, il endécontenancé. Anne-Marie lui proposa de
déduisitque l’absencede son père, lui 1
lui lire une histoire, qu’ellelui contait
permettait d’avoir sa propre place. Mais régulièrement. Mais ne reconnaissant pas
sa relation avec sa grand-mère était moins les phrases automatisées de sa mère, de
facile, elle savait qu’au fond de lui, il était
surcroît trop sophistiquées,il fut
un enfant comme les autres. Cependant,désorienté et examina le rôle de ces objets
quelques moments de bonne entente se mystérieux. Il apprécia de plus en plus,
présentaient parfois, notamment dans lal’effet des livres et voulut, lui aussi,
belle-famille Schweitzer.
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Les Fées, Charles Perrault.
pouvoir les déchiffrer. Il prit un livre qu’il l’école communale,puis à l’Institution
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connaissaitpratiquement par cœur et Poupon. Mais cette dernière, trop élitiste,
tenta de le déchiffrer. Son curiosité et sa fut remplacée par une autre enseignante à
volonté lui permirent de savoir lire à la fin domicile,lasséepar la vie. Charlesprit
du livre. Labibliothèque de son grand- alors en main son instruction et décida de
père, devint dès lors, un parc ses précepteurs.
d’attractions. Il déchiffrait les mots même
s’il ne les connaissait pas tous, jusqu’à ce A la recherche de sa place
qu’il découvrele dictionnaire,qui lui Peu à peu, l’auteur constata qu’il
paraissait contenir toute la vie. n’était pas aussi central qu’il le pensait. Il
A mesure qu’il lisait, les mots se comprit que Karlémami, Anne-Marie et le
mettaient en mouvement et il observait reste de la famille avaient leurs histoires
leur spectacle. Il comparait les histoires et que sa présencene changeaitrien.
qu’il lisait, à sa vie et ne comprenait pas Pensant être l’unique centre d’intérêts, il
toujours les comportements des fut déçu et chercha quel était l’objectif de
personnages, ni le lien avec la réalité. Karl sa vie. Il ne se sentaitpas existeret
Schweitzer lui expliqua alors le jalousait les personnes dont on ne pouvait
cheminementd’un livre et lista les se passer (M. Simonnot),et qu’on
différents auteurs « classiques ». Le petitappréciait par-dessus tout. Puis sa grand-
garçonles lisait sans s’arrêter,en les mère paternelle mourut. L’auteur expliqua
prenant pour ses amis. Il se les qu’il rencontrait souvent la Mort lorsqu’il
représentait semblables aux livres (objet)était petit. Il la personnifiait. Concernant
qu’il tenait entre les mains. Cependant, sa la religion, rapidement, par l’intermédiaire
mère et sa grand-mère s’inquiétaient de des le propos de son entourage,le petit
voir mettre autant d’ardeurdans ces garçon devint athée.
lectures ; elles décidèrent de lui faire lire, Plus Jean-Paul Sartre grandissait et
en cachette, des ouvrages plus adaptés à moins son jeu d’imposture - d’un enfant
son âge. Il adora ces livres plus adorable - fonctionnait. Il ne savait plus
compréhensibles où tout se finissait bien.quoi faire pour retrouver sa place. Il se
Charles fut déçu, mais comprit, lorsqu’il replia sur lui-mêmeet inventaitsa vie,
découvrit ses nouvelles lectures. seul, à travers des histoires imaginées. Il
s’imaginait héros de toutes les situations,
Son instruction encouragé par les idées que véhiculait son
Un jour, le grand-père inscrivit son entourage.Ses prochesle marquaient
petit-fils à l’école, mais ce fut une d’un sentimentde vengeancelié à la
catastrophe : bien qu’étant très en avance défaite de 1870.
en lecture, il ne connaissait pas
l’orthographe des mots. Charles fut fâché La découverte du cinéma
et quelque part humilié de cet épisode et Un jour, sa mère l’emmenaau
le retira de l’école. A la place on prit un cinéma. Cet art venait de naître et
enseignant à domicile. Lorsqu’ils intriguait le jeune garçon. Il se plaisait à
déménagèrent à Arcachon,il entra à aller voir ces films muets où la musique lui
inspirait les émotions que
le réalisateur
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Sans famille, Hector Malot
voulait transcrire.Chaque film faisait ambitionspour le garçon.Notamment
entrer le petit garçondans un monde Charles qui voulait faire de son petit-fils un
différent, qu’il appréciait.Et, lorsque professeurd’allemand,comme lui. Il
Karlémamiétaientoccupés,Anne-Marie accepta tout de même de ne pas freiner sa
jouait au piano les morceauxentendus vocation,mais lui fit comprendrequ’il
dans ces films. Jean-Paul Sartre s’imaginait deviendraitprofesseuret que l’écriture
alors en héros de films muets. Vivant à laserait annexe. Il mettrait fin à ses romans
fois dans ses illusions et dans la vie réelle,d’aventurespour se consacrerà des
et n’ayant pas un développement articles descriptifs ou littéraires. Déçu et
physique dans la normalité, sa sociabilitéobligé, il dut se résigner à écrire pour les
avec les autres enfants était faible. Il vivait
autres, en espérant toucher les lecteurs et
mal cette exclusion. être reconnu par son talent. Malgré
l’énergie que mettait Charles à faire en
sorte que le petit garçonn’écriveplus,
II. ECRIRE
celui-ciavait comprisqu’il était de ces
Ses débuts d’écriture auteurs que le monde attendait. Il se remit
Lorsque l’été arriva, Louise, Anne- à écrire en imaginant son succès.
Marie et le petit garçon partirent à
Arcachon.Karl envoyaitdes lettres en Première signification de l’écriture
vers, au petit garçon et celui-ci se mit à lui Par l’intermédiaire des discours de
répondre en vers. C’était ses débuts son grand-père, le petit garçon se fit une
d’écrivain. Il prit le goût de l’écriture et idée originale du rôle de l’écriture. Elle
s’inspirades histoiresde ses livres et était un objet d’échange et de salut pour
magazinespour enfants et écrivit en les Hommes : sans elle, le Ciel rappellerait
prose. Sa mère était fière de lui, mais son l’Homme à lui. Il se sentit protecteur à
grand-père constata que ce qu’il écrivait l’instar de Chanteclerc. Mais si son rôle
s’inspirait de ses lectures d’enfant. Il fut était d’écrire pour protéger les Hommes, il
déçu d’observer qu’il ne faisait que copier. s’inquiétaitde palier son manquede
Le petit garçon utilisait les histoires qu’il « talent ».
s’imaginait lorsqu’il lisait des livres ou qu’il
allait au cinéma. La prégnance de la mort
A cette époque, la mode était au Par ailleurs, particulièrement entre
spiritismeet aux histoiresfantastiques. neuf et dix ans, il était obnubilé par la
Cela effrayaitle jeune écrivain,mais mort et n’appréciait pas son physique. Il
contribuaità ses écrits. Au fur et à s’était mis dans l’idée, qu’il ne serait
mesure, la copie s’estompa au profit de apprécié qu’après sa mort. Il se sentait
l’invention. porteur d’un message, de la nécessité de
ces « hommesillustres ».A traverssa
L’avenir renommée posthume qu’il s’imaginait, il
Le temps était venu pour le jeune tentait de se connaître.
garçon de se projeter dans l’avenir.
BlanchePicard,informasa mère et sa
grand-mère que sa vocation était
l’écriture. La famille n’avait pas les mêmes
La perte de l’envie d’écrire mort, mais sur sa vie et tout ce qui en
Le petit garçon avait observé que découlait. Chaque moment difficile était
l’envie d’écrire était venue d’une un pallier de la vie.
obligation. On l’avait induit dans cet art,
sans qu’il en ait eu le choix. Bientôt, il L’écrit perfectible
n’écrivitplus, se rattachantaux savoirs Cette période de la vie de l’auteur
scolaires. La première guerre mondiale qui a posé les basesde sa personnalité. Il
s’était déclaréeen 1914, avait réduit explique alors qu’il a toujours recherché la
l’édition de ses livres préférés (pour progression dans ses œuvres,
enfants). Mais les combats lui permirent l’amélioration. Et comme tous
de renouer avec l’écriture et il imagina un « perfectionnistes » et ayant des difficultés
texte sur la guerre, en utilisant ses fidèlesà s’aimer,l’auteurreniait ses œuvres
aventuriers pour faire cesser les combats. précédentes pour rechercher le
Cependant,il constata qu’écrire ne perfectionnement futur.
racontait pas la vie et que tout ce qu’il
avait pu écrire jusqu’à présent venait de Les croyances de l’auteur
son imagination il: ne prédisait pas Son enfance fut malgré tout,
l’avenir et ces écrits ne changeaient pas connotée
le par ses croyances.Il se
cours des choses. Déçu de ce constat, il convainquaitque le « Tout-Puissant »
faillit renoncer à écrire. Il mit de côté sesn’existaitpas réellement,mais que le
anciennes lectures et en trouva d’autres « Saint-Esprit » régissait sa vie. Il l’associait
telles que Sitting-bull, Buffalo bill, Texas à ses choix et le rendait responsable de sa
Jack. Il mit ausside côté, sa future et destinée. La Mort, sa mort, de moins en
imaginée, carrière fulgurante d’écrivain. moins
Il présente, continuait de le hanter
semblait serein de ce choix et vivait des dans les moments d’ennui. Mais tout ceci
momentsagréablesavec sa mère.Leur contribua à lui faire découvrir son
complicité l’amena peu à peu à détester existence.
les hommes qui s’approchaient d’elle.
Réflexion de l’auteur sur sa vie
L’école et la transformation Il conclut brièvement en expliquant
Plus tard, on se décida à l’envoyer qu’il s’est engagé entièrement dans ses
au collège. Ses résultats étaient médiocres ouvrages en s’appuyant sur sa foi et son
car il n’avait pas eu l’habitude d’apprendre travail. Car très jeune, il s’était senti sans
en groupe.Après un entretienavec le talent et pensait avoir à se battre pour
professeur principal, qui le prit sous son faire quelque chose de sa vie et accéder à
aile, ses notes s’améliorèrent. Ce nouvel la gloire qu’il s’imaginait. Il relie d’ailleurs
environnement lui permit enfin de se son succès à cette absence de talent, qui
sociabiliser : il avait des amis. Ses relations
l’a poussé à chercher toujours plus haut.
le sortaientde son destin prévu par
d’autres que lui. Il n’avait plus le temps
d’écrire et appréciait ses camarades. Cet
interlude lui permit de se développer et
finalement de ne plus se centrer sur sa

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