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GEORGES BARBARIN
LA RËFORME
DU
CARACTÈRE
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GB13
GB16
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GB33
GB66Auteur
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GB61
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poésie
1ésotérique 1927
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OUVRAGES de Georges BARBARIN édités actuettement
TARIF Jan 2008 disponible en librairie 1 à l'association ,et lou famille de l'auteur
Al.1~.IJ
Faites des Miracles GB58 12
Demande et tu recevras car Il y a un Trésor en toi GB29+3O 9
Sois ton propre Médecin, le Docteur Soi Même G842+62 12
Clé du Succès GB50 12
Le Mysticisme expérimental GB44 12
Dieu mon copain (inédit) GB68 12
Le Jeu Passionnant de la Vie GB34 12
Calendrier Spirituel GOO1 12
Comment le PROTECTEUR INCONNU devint l'AMI GOO3 12
Vous êtes jeunes mais vous ne le savez pas GB59 12
Le règne de l'Amour (ex le règne de l'agneau) GB16 12
Le Seigneur m'a dit GB60 12
Comment on soulève les montagnes GB39 10
Sois un As GB64 8
LIVRET: résumé du site sous plastique 40 p. avec Photos 10
La guérison par la foi G847 12
FAMillE DE l'AUTEUR (fin de série)
L'Après Mort grand format GB38 18
Vivre avec le Divin (ex Vivre Divinement) GB37 18
Le Livre de la Mort Douce GB11 15
La Nouvelle Clé GB53 15
le livre de chevet (l'ami des heures difficiles) GB25 15
Je et Moi GB27 5
J'ai Vécu 100 Vies * GOOS 5
Voyage au Bout de la Raison * GB57 5
20 Histoires de Bêtes GB54 5
France Fille Aînée de l'Esprit GB23 4
Quelques Photocopies reliées de livres épuisés (liste sur demande) Bât5
* vieilles éditions dont il faut découper les reliures de pages
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CHAPITl\E 1
La Peur
-21-
1
Jetons à terre les murs branlants, les toits crevés.
Reprenons l'ensemble par les fondations, car le mal l'égoisme, se resème, se marcotte, se bouture, et fait
est, bien souvent, à la base. Nous poserons ensuite souche de tous côtés.
1
la première assise à même le rocher.
Le vrai père des c péchés capitaux lt
L'égoïsme
Nous verrons plus loin qu'il en est exactement
Ce qu'il convient d'abattre en premier, vous l'a- de même pour l'Amour et pour l'altruisme et que ce-
vez deviné, c'est l'Egoisme, non tant pour une rai- lui qui sème ces vertus les voit croitre et multiplier
son morale que pour une raison d'intérêt. autour de lui.
Le plus grand adversaire d'un homme quelconque, Dans Le Règne de la B~te, nous avions souligné que
pris au hasard, c'est inévitablement son égoisme, l'égoisme ne figure pas sur la liste des péchés capi-
car le propre de' l'égoisme est d'être inintelligent.
Beaucoup d'égoistes se croient intelligents précisé- taux, qui sont,
l'avarice, au dire
la luxure, de l'Eglise, l'orgueil,
la gourmandise, la colèrel'envie,
et la
ment à cause de leur égoisme. Ceux-là pensent que paresse. Cela tient à ce que ces péchés ont tous pour
le fait de tout ramener' à soi-même est une cause de père l'Egoisme.
succès et d'enrichissement. On ne saurait faire de e Que celui-ci disparaisse, disions-nous, et les au-
calcul plus trompeur ni de raisonnement plus fra- e tres ne seront plus.
gile. Les déboires et les mécomptes de l'égoiste vien- e Ne penser qu'à son Moi extérieur, tout rapporter
nent justement de ce qu'il veut être le centre de e à sa personne apparente, voilà le Vice majeur de
tout. Or ses manœuvres aboutissent beaucoup plus e la Personnalité humaine ..
complètement qu'il ne le supposait, en ce sens qu'el- e L'orgueil, c'est le culte de, la carapace ; de là,
les font de hii une cible, vers laquelle se dirigent e vis-à-vis des autres, le péché d'envie. L'avarice,
le bon et le mauvais. Encore ce bon n'est-il qu'un e ou besoin d'acquérir et de garder pour soi, est le
accroissement matériel des satisfactions les plus vul':- e fruit des notions de propriété et d'argent. Luxure,
gaires, telles qu'argent, honneurs, etc. Chacune d'el- e gourmandise, colère et paresse ne visent qu'à ob-
les traine après soi la lie des jouissances humaines e tenir des satisfactions personnelles, tantôt d'une
et nul ne reçoit sans contrepartie, autrement dit il e manière active, tantôt d'une manière passive.
Y a e la note à payer :..' De plus, un homme donné e ,Mais à quoi sert de lutter contre l'orgueil, la
ne se fait pas impunément le centre d'intérêt des e colère, etc., s'il reste une seule racine d'égoisme ?
autres hommes. Dès qu'il réussit ,matériellement, e Autant couper, au ras du sol, la touffe d'oseille
l'envie, la jalousie, l'avidité, la haine qu'éprouvent e sauvage. Celle-ci repousse obstinément :..
les autres hommes naissent, grandissent,s'assem-
blent, se liguent contre lui. Plus le succès apparent C'est donc l'Egoisme qu'il faut faire disparaître
de l'égoisme est grand, plus haute se fait la bar- en premier, faute de quoi toute réforme intérieure
rière des égoismes qui l'entourent. On peut poser en est impossible. Et- nous nous proposons de VOUI
principe que' l'égoisme engendre automatiquement montrer que cette disparition est possible et que
vous en avez les moyens.
-22- -23-
Nous ne voua conseillerons rien par la suite qui De même, il est dit dans L'Ami des Heures Diffi-
ne soit il la portée d'une volonté et d'une intelligen- ciles (1) :
ee ordinaires. Noua aurions effectivement échoué c Vous qui souffrez de la grande maladie univer-
dans notre entreprise si, au lieu de l'accord de pres- c selle de la Peur ; vous qui avez peur constam-
que tous nos lecteurs et nos lectrices, nous n'em- c ment et sans vous en douter ; vous que, dans
portions que l'adhésion de quelques-uns. c chacun de vos actes, la Peur éperonne et para-
c lyse ; vous qui payez tribut il la peur, sous toutes
c les formes et dans tous les lieux ; vous qui nais-
Les fils et fille de l'égoïsme c sez il la connaissance avec la Peur et mourrez
amour-propre et peur c la Peur en croupe, sachez que votre existence spi-
c rituelle, morale, fluidique, mentale et charnelle
c est faussée d'un bout il l'autre par la Peur :..
On serait donc fondé il croire qu'il faut être fou
pour être égolate et que seule une inexplicable dé- C'est parce que les hommes ont peur de la pau-
mence conduit l'Homme à agir contre ses véritables vreté, de l'obscurité, du péché, de l'erreur, de l'in-
intérêts. ' justice, de la tyrannie, des injures, des coups, des
Comment donc est-on amené à urie attitude si op- bêtes, de l'opinion, du diable, de l'enfer, de la mort,
posée au bonheur de l'Homme et quelle puissance de l'au-delà, de l'inconnu, du surnaturel; de la, di-
inconnue porte celui-ci à jouer contre son jeu ? vinité, de la maladie, des accidents, de la faim, de
Deux mots suffisent à expliquer, en dehors du be- la soif, de la guerre, des révolutions, des événements,
soin immédiat de jouir, la naissance et la persistance des phénomènes de la nature, des sorts, du chagrin,
de l'égoïsme dans l'Homme. de la souffrance, de la solitude, etc., qu'ils sont égoïs-
Ce sont l'Amour.Propre et la Peur. tes, car ils s'imaginent de la sorte être mieux protc\-
Ces deux sentiments sont opposés et pourtant ils gés du péril. Alors qu'en réalité plus leur manteau
s'additionnent. Le cœur humain est partagé entre la d'égoïsme est tissé serré plus ils sont en butte il
crainte et l'orgueil. _ l'égoïsme des autres hommes, en vertu du principe
Dans La Clé (1), nous soulignions cette atmosphè- universel que les semblables s'attirent et que les con-
re de peur qui investit la race humaine, en dépit de traires se repoussent, comme il est facile de s'en
son arrogance et de sa fierté. rendre compte sur le terrain de l'Amour.
Si vous n'aviez pas peur de manquer, vous n'a-
c La peur est il la racine de tout ce qui est mal, masseriez pas de richesses ; si vous n'aviez pas
c de même que l'Amour est à la racine de tout ce peur d'être nu, vous n'auriez pas un excès .de
c qui est bien ••• vêtements. Chaque acte de votre individu est com-
c Votre peur s'accroit de la peur d'autrui et votre mandé et conditionné par une peur latente qui vous
c peur accroit la peur des autres ... fait redouter à la fois ou successivement la rouille,
c La Peur crée le mal, car le mal n'existe pas par le voleur, la tuile, l'épidémie, etc ..•
c lui-même. Le mal, représentation fausse de votre Que vous réussissiez il éliminer cette Peur, au
c esprit, n'est qu'une création arbitraire de la peur :..
(1) Librairie Alua. (1) Ni"'·- .• JIit,v Ro ~Cl.A~ t::.) Pai Or .
-24- -25-.
moins partiellement, et vous serez purgé d'une par- pas de construction durable. Les grands saints, les
tie de votre égoisme. L'homme qui n'a peur de rien grands héros, les grands artistes n'ont grandi que
- à supposer qu'il existe - est affranchi de tout ~ par la Foi. C'est leur .Foi qui a suscité les fondateurs
égoïsme, parce qu'il se trouve comblé comme il est. de religions, les inventeurs de génie, les rois de l'in-
1
Il vous faut donc lutter en premier contre la l, dustrie et du commerce, les chefs et les conducteurs.
1
Peur, installée en vous comme une maladie. Cher- Si vous amputez l'Homme de sa Foi, vous l'am-
cher il vous défaire des maladies ordinaires est inu- putez de ses initiatives, car l'initiative, base de toute
tile tant que vous ne serez pas débarrassé de la mère construction humaine, n'est fondée au commence-
de toutes les maladies, qui est la Peur (1). ment (inilium) que sur la Foi.
-26- -27-
Voilà pourquoi nous vous engageons premièrement Les hommes d'aujourd'hui doiv.ent s'en aller bar-
à écarter ces cendres éteintes et à ranimer l'étincel- dés de Foi. C'est une cuirasse inviolable. Et, plus
le qui, elle, ne peut pas mourir. elle est épaisse, plus elle est légère à porter.
On vous a peut-être dit que la Foi était une vertu
à l'usage des dévots et des bonnes femmes. N'en
Culture de la Foi croyez rien. Ce que nous vous conseillons ne res-
semble nullement à la Foi du charbonnier. Ces sortes
de FoLmineure sont de courte vertu comme de court
Si persuadé que vous soyez de l'impossibilité où métrage. Elles s'appliquent généralement à des objets
vous êtes de ressusciter votre Flamme, dites-vous'- mesquins, sans étendue ni relief.
et nous en parlons par expérience - qu'on peut tou- La Foi que nous vous souhaitons est une Foi in-
jours la transformer en brasier. telligente, qui peut fort bien cadrer avec le Jeu de
Il suffit d'y amasser le bois sec de l'Amour et de la raison. Autrement dit, vous avez à délibérer votre
souffler avec persévérance. Si froid et noir que soit Foi, à l'instituer en plein libre-arbitre, non pas dans
l'âtre de votre âme, il s'échauffera et s'illuminera le vague, ni pour avoir un siège dans le paradis de
un jour. St-Pierre, mais pour un objet grand et précis.
Peut-être connaissez-vous la nouvelle célèbre de La Foi doit être pour vous le véritable engrais de
Jack London: c Construire un feu :t, où l'on voit des la Vie. Quand la pensée a déposé sa semence, celle-ci
hommes de l'Arctique, chercher à faire jaillir la va nécessairl'ment germer. C'est alors qu'agira la
flamme dans le gel qui les circonscrit. Chaque mi- Foi, en proportion de ce que vous en mêlerez aux
nute perdue représente pour leurs membres engour- choses de la terre. Et· des plante~ vigoureuses s'élè-
dis une ligature nouvelle. Encore un peu et les doigts veront par-dessus les autres Jusqu'au ciel.
refuseront de faire leur office. Encore un peu et le
froid aura vaincu. Mais le danger rend industrieux.
L'Homme allumera à temps le foyer de vie et 'se Gymnastique de la Foi
soustraira à la mort.
Ce que la peur de mourir a provoqdé ne le pro-
voquerez-vous pas, vous aussi, par l'amour de vi- L'ex'ercice de la Foi doit être pour vous comme
vre ?
celui d'une gymnastique formelle. Sa pratique quo-
Si vous réussissez à allumer votre foyer invisi- tidienne vous fera des biceps moraux. Chaque pro-
ble toute votre existence resplendira comme un grès engendrera le progrès suivant et votre mus-
soleil.
culature spirituelle deviendra à ce point admirable
Au contact de la :Foi, le scepticisme fondra que vous pourrez, avec la certitude de la victoire,
tel un glaçon dans l'eau chaude. A la lueur de la vous mesurer avec les hommes et les événements.
Foi la Peur s'évanouira avec ses cauchemars. La discipline de la Foi n'est pénible - et encore
Les hommes d'autrefois s'en allaient bardés de - qu'au début lorsque les ligaments de votre âme
fer, pour affronter les événements et les hommes. n'y sont pas entrai nés et que la courbature sur-
Mais leurs cuirasses étaient pesantes et le dard vient vite.
savait en trouver le défaut.
Ayez au moins la constance de ceux qui abor-
-28- -29-
dent les exercices physiques et qui n'escomptent le, mais bien d'imagination. Et, comme l'avait si op-
pas un progrès dès le premier jour d'entrainement. portunément démontré Emile Coué, lorsque l'ima-
Cependant le dynamisme 'de la Foi est si grand gination est en connit avec la volonté, c'est tou-
qu'on obtient des résultats presque tout de suite. jours la première qui l'emporte, et cela d'autant
Ceux-ci paraissent même si invraisemblables qu'ils plus nettement que l'homme a davantage de volonté.
ont parfois l'allure de miracles et rien n'encoura- Cela tient à ce que la volonté est consciente
ge mieux les hésitants. alors que l'imagination est inconsciente. La volonté
Celui qui s'est engagé à fond dans les chemins c'est de l'intelligence; l'imagination c'est souvent
de la Foi et qui mise totalement sur celle-ci ne de l'instinct. Où notre instinct va-t-il puiser l'idée
tarde pas à devenir un maitre de la Vie. A son grand de peur sinon dans la nuit ancestrale et dans les
étonnement, à sa grande admiration, les concours tréfonds de l'hérédité ?
les plus inattendus se présentent et les obstacles Quand vous avez peur, vous ne traduisez pas seu-
s'ettacent spontanément. lement votre propre émoi, mais celui de mille gé-
Visez à devenir l'un de ces athlétes de la Foi dont nérations poursuivies, qui vous lèguent, à travers la
le pouvoir est grand sur les êtres et sur les choses, chair, les affres de leur matérialité. Et comment
sur les circonstances et sur les faits. en serait-il autrement quand, à partir des échelles
Quand la Foi nous emplit complètement il n'y inférieures de la Vie, tout un monde animal passe
a plus de place pour la Peur, qui dissocie le cou- son existence dans l'a~goisse, le ver craignant la
rage de tant d'hommes. La Foi est, en même temps, taupe, le lièvre craignant le renard, le fauve erai-
le remède et l'antidote de la Peur. gnant l'homme et l'homme redoutant le monde ma-
tériel ?
Car, ne le sentez vous pas? la Peur n'est rien
d'autre qu'un manque de Foi, de sorte que ceux qui C'est, par conséquent, en dehors de votre mental
prétendent avoir la Foi en concomitance avec la qu'il faut agir puisque votre mental est serf de vos
Peur s'égarent et s'abusent. C'est ainsi que ce soi- énergies inconscientes. Par conséquent, menez la
lutte dans les terres de l'inconscient. Cela vous est
disant c croyant. n'a pas de. Foi, qui cultive celle-
ci avec la peur de l'enfer. impossible directement car votre conscience émer-
L'homme de Foi n'a peur ni de Dieu, ni des gée n'a pas d'action immédiate sur votre conscience
hiérarchies invisibles. Sa Foi en eux est telle qu'il profonde. Mais vous avez la faculté d'agir par sim-
s'y abandonne en toute confiance et en plein Amour. ple auto-suggestion.
Et lorsque l'on a vaincu la Peur par la Foi on Certains esprits rationalistes ont raillé ces procé-
a déjà éliminé la moitié de l'Egoïsme. dés d'ordre spécial par quoi l'impuissance claire
s'adresse à la puissance cachée. Nous ne nous dis-
simulons pas qu'il s'agit là de pur empirisme et
que la logique cartésienne y perd ses droits. Mais
Impuissance claire et puissance cachée nous ne sommp.s pas ici pour faire de la casuisti-
que. Nous y sommes pour obtenir des résultats ex-
périmentaux. Or tous ceux qui ont pratiqué l'auto-
Il existe encore d'autres moyens de contrecar- suggestion et l'ont appliquée à la conduite de leur
rer la Peur, puis de la réduire, puis enfin de l'éli- vie savent quel admirable bénéfice ils ont pu en re-
miner. Ce n'est pas une question de volonté, croyez-
l
-30- -31-
tirer. Il vaut mieux triompher contre les lois de la telligent commencera par dégager la canalisation
raison qu'être défait suivant les règles de la logique. défectueuse et par aveugler la fuite. Après quoi les
Pour notre compte nous avons enregistré maintes ouvriers remettront la maison en ordre et le tra-
fois les bienfaits d'une suggestion consciente lln soi vail sera définitif.
et autour de soi.
Pour obtenir dans l'inconscient. il suffit d'affirmer L'intervention doit donc se faire, à la fois, dans
dans le conscient, ce qui est à la portée de tout le le spirituel et dans l'inconscient, là où se trouve le
monde. Les oraisons jaculatoires, les prières for- siège réel de la maladie et, dès lors, les réparations
melles seraient des affirmations puissantes si leur organiques auront une durable efficacité.
répétition machinale n'en détruisait pas l'effet. Au moment où nous écrivons ces lignes, nous som-
Car ce qu'il fàut, avant tout, c'est penser pro- mes le témoin d'une débAcle humorale chez un hom-
fondément son affirmation, puis l'imprimer par le me de notre voisinage, en qui tout est objéctif et
verbe dans la substance sans forme jusqu'à sa ma- matériel.
térialisation dans le domaine conscient. Cet homme, atteint d'une suppuration de la jam-
, Prenez l'exemple de la maladie organique, telle be, a essayé mille remèdes. Il a consulté les méde-
que nous l'avons décrite dans c Les Clés de la cins, subi des interventions, sans tarir son écoule-
Santé ~ (1). Il faut être malade ou médecin pour ment. Quand celui-ci s'arrête sur un point, il trou-
croire qu'une affection nait dans le corps par suite ve aussitôt une autre cheminée. Parfois, il semble
d'une déficience organique. Ce raisonnement sim- dormir, comme le chat qui joue avec la souris.
pliste prend l'effet pour la' cause et c'est l'expli- Puis une brusque griffe montre qu'il est 'là, patient,
cation de l'impuissance médicale. acharnée à gué- persévérant, inflexible. Après une rémission plus
rir seulement l'effet. Une telle méthode rappelle longue que les autres, le mal s'est frayé issue à la
celle du propriétaire d'un immeuble, inondé par base du crAne sous forme d'un volumineux anthrax.
une fuite d'eau des canalisations du sixième étage Les injections de pénicilline (cette dernière illusion
et qui s'obstine à faire reconstituer par le plAtrier des hommes) ont endigué l'éruption mais le chemi-
les plafonds endommagés, des étages inférieurs. nement obscur se fait par d'autres voies insidieuses.
Quand bien même des équipes d'ouvriers se suc- Aux dernières nouvelles, une congestion cérébrale
cèderaient, jour et nuit, pour pomper l'eau, refaire définitive s'est déclarée. Or il y a' corrélation aveu-
les escaliers, réparer les murs; reconstituer les boi- glante entre ceci et cela. Les médecins n'ont rien
series, il tombe sous le sens que la main-d'œuvre compris à cette affection déroutante. Mais rious, nous
s'usera à ce travail de Pénélope tant que l'eau con- savons parfaitement que le nom de cette maladie
tinuera à descendre des hauteurs. L'architecte in- est: la Peur.
1
Si vous voulez agir sur la maladie de la Peur, qui
(1) atnmJlr""l'\stfa. t-""I'(~
-.", \ .r est la plus gluante des maladies, c~mmencez avant
,/
,~1..
.~
-32- -33-
tout par un curetage spirituel. Débridez vos abcès
moraux, purgez-vous de VOl toxines égoistes, drai- l'endocrine, c couper» vos bras et vos jambes, com-
nez YOShumeurs inconscientes, retranchez les tu- primer votre pharynJl.
L'affirmation crée l'atmosphère. L'atmosphère
meurs de votre esprit. Alors seulement vous impose- nourrit l'imagination. L'imagination règle la vie in-
rez silence à l'instinct par des affirmations cons- consciente. Pour employer un mot actuel, failes de
cientes, telles que :
l'imagination dirigée et vous ne connaitrez plus la
JE SUIS PLEIN DE COURAGE. Peur.
MA SANTE EST EXCELLENTE.
MES ENTREPRISES PROSPERENT.
JE SUIS VHOMME DE TOUTES LES La peur est toujours la preuve d'un manque
VICTOIRES. de caractère
TOUT ME SERT.
TOUT M'AIDE.
TOUT M'AIME. Pour peu que vous réfléchissiez aux circonstan-
JE REUSSIS. ces de la Peur vous ne manquerez pas d'admettre
que celle-ci retentit directement sur le caractère.
J'Al LA FOI (1).
Que I?eut-on attendre, physiquement, mentalement,
moralement, spirituellement d'un homme qui a peur '1
Quelle stabilité, quel équilibre, quelle égalité d'hu-
Faire de l'imagination dirigée 1 meur peuvent être le lot de l'homme qui tend les
: épaules et attend, d'une minute à l'autre, le coup
qui doit l'accabler '1
Soyez persuadé que c'est il force de répéter ces Le résultat habituel de cette Peur, individuelle.
affirmations à haute voix et de les penser avec et grégaire, c'est que l'Homme d'aujourd'hui n'ose
force en vous-même que votre imagination agira plus rester en tête il tête avec lui-même de crainte
sur votre inconscient. Or l'inconscient est le grand d'y voir le spectre de sa Peur ".
peureux de votre personne intérieure. ·Nous l'avons Aussi recherche-t-il avidement tout ce qui lui
déjà comparé à un jeune cheval, dont la .force est permet de s'évader de s~i, d'échapper il sa propre
grande, mais que peut conduire un adolescent. pensée, de se plonger le plus possible dans l'anony-
Laissez-le sans bride et sanl mors et tout lui por- mat du monde extérieur. D'où son désir de fête,
tera ombrage. Il s'effraie d'une haie, d'une flaque de cinéma, de sport, de réunion, de foule, d'où son
sur la route, de son ombr~, de son propre bruit. besoin d'immerger et de fondre dans la chose col-
De même agit l'inconscient, cette puissance crèdule lective sa misérable et tremblante personnalité. D'où,
qui peut, à chaque panique, précipiter les batte- par suite, son horreur habituelle de l'isolement, de
ments de yotre cœur, ouvrir les compte-gouttes de la méditation, du silence, jusqu'au Jour où la ruine,
l'abandon, la souffrance l'obligent il se confronter
(1) Dans c Affirmez et vous obtiendrez. ~ .•• }, nous avec lui seul. S'il est mdr alors pour la compréhen-
avons groupé des modèles d'affirmations pratiques dans sion, s'il est perméable aux eaux célestes, il se réin-
un ordre progressif.
troduit en lui-même et y trouve enfin le Divin ..
3
-34-
Qu'on est bien et comme on est fort dans le voi-
sinage dun homme plein de courage 1
Qu'on est malheureux et comme on est faible
auprès d'un homme qui a peur 1
L'un galvanise tout ce qu'il y a de noble et de
grand en vous. L'autre soulève toutes les vases de CHAPITRE II
0'
la Vie. Celui-ci est un boulet pour les autres hommes.
Celui-là est un tremplin pour la société. f
1
C'est qu'en effet la Peur ne pose même plus la
question du bon ou du mauvais caractère. Pour L'Amour-propre
avoir ce dernier encore faut-il en avoir un.
En réalité la Peur fait le départ entre deux échan-
tillons humains fort opposés: l'homme qui a tou- Nous avons à maintes reprises souligné les dan-
jours peur n'a pa. de caractère; l'homme qui n'a gers de l'amour-propre, qui est, avec la Peur, l'un
jamais peur est un caractère et un grand. des facteurs de l'égoisme et que l'homme porte
comme un bandeau sur les yeux.
Tous, nous nous' abandonnons plus ou moins aUx
sollicitations de l'amour-propre et celui qui serait
totalement sans amour~propre serait véritablement Un
saint.
e Il n'y a peut-être pas d'attitude plus dangereuse"
e que celle de l'amour-propre.· Le sentiment exagéré
e de votre valeur est à l'origine de bien des ma-
e lentendus. Il ne faut pas confondre le respect de
e soi avec l'adoration de soi, ni conférer la même
e dignité à ses bons et à ses mauvais actes» (1).
On voit d'ici quel rÔle de premier plan joue
l'amour-propre dans le caractère. Il est la pierre de
touche des rapports avec les tien.
~':."-~~""'j~:
j
-36- -8:1-.
e souci perpétuel de concurrence, de comparaison,
e de hiérarchie et tout votre comportement s'en C'est donc l'une des attitudes les plus opposées
e trouve faussé. (1). à la réforme du caractère, donc celle qu'il faut
vaincre et effacer en premier.
C'est, en effet, moins les dispositions du caractère, Dieu nous garde des 'personnes emportées mais
quant à soi, que les dispositions du caractère, quant bien plus des personnes susce}>tibles 1 Les réactions
aux autres hommes, qui doivent être changées pour des premières ne représentent qu'un feu de paille
aboutir à une réforme de quelque valeur. dont les résidus ne sont rien .. Celles des secondes
e Pour une satisfaction de vanité que l'amour- n'ont jamais de fin et leurs susceptibilités s'en-
e propre a cru vous procurer, vous avez enregistré gendrent les urres les autres, de telle manière que
e mille blessures silencieuses. L'homme qui a un l'être susceptible s'y trouve pris comme l'oiseau
e amour-propre exagéré est comme un écorché vif. dans le filet. Une fois dans la toile des suscepti- .
e Sa sensibilité est à fleur de peau et le moindre 1 bilités, on ne peut s'en dépêtrer, puisque. la suscep-
e choc lui esl pénible .. Aussi l'amour-propre est tibilité est sans cesse renaissante et que les grands
e toujours à la, hase de vos différends familiaux 1 susceptibles ont tous l'âme à fleur de peau.
e et professionnels. Combien de contacts et même Nous irons même plus loin dans cette décortication
e de heurts seraient demeurés inoffensifs s'il n'y de l'amour-propre. Celui-ci est à ce point aveugle
e avait pas eu,l'/lmour-propre 1 Celui-ci envenime 1 qu'il est souvent plus fort que l'égoisme et va contre
e la moindre plaie et. entretient sans cesse l'infec- ., la peur elle-même de l'individu. On a vu des hommes
etion. Considérez donc l'an"lOur-propre COIBm~un t
sacrifier leurs intérêts matériels et moraux, braver
e microbe dangereux et dont la contagion s'étend t le danger, la mort même, par simple amour-propre
c de proche en proche. Le mal, sans l'amour-propre. et dans le désir d'en imposer à autrui.
e ne serait que I;e qu'il est •. La première chose à faire désormais est donc
L'orgueil a certains côtés qui ne sont pas sans d'affaiblir l'amour-propre, de le 'décourager, -et,
s'il se peut, de l'anéantir.
noblesse. Il existe- un orgueil du bien et du beau
qui n'est pas absolument sans valeur. Sans doute e Sans doute,côntinue l'Ami des Heures difficiles,
il vaudrait mieux n'avoir pas d'orgueil du tout, mais e on ne se débarrasse pas de l'amour~propre du jour
l'Homme n'est jamais une créature parfaite et tout
ce qu'on lui demande est de se mettre en route vers
la perfection.
•
l
1 e au lendemain et tout le monde n'a pas la même
e qualité d'amour-propre. Mals n'importe qui peut,
e dès aujourd'hui, commencer 'à en débarrasser sa
e maison •.
e Aussitôt que vous êtes résolu à' mettre l'amour-
Hyperti:pphie de la susceptibilité e propre sous vos pieds, vous débutez par de menus
e sacrifices. Vous jugulez une petite colère. vous
L'nmour-propre, lui, n'est qu'une hypertrophie de e réprimez une impatience, vous supportez une
t,
ln sllsceptibilit~, une caricature de la sensibilité, e observation sans riposter. Les premiers temps.
parce qu'il est presque uniquement fait d'égoisme. e vous aurez l'impression d'avoir été mis en état
e d'infériorité par autrui, mais vous aurez aussi
(1) L'Ami des Heures Difficiles. 'tJId1 ••••. III L_~). e l'impression de ne plus être en 'état d'infériorité
e vis-à-vis de vous-même. :Persévérez seulement et
-38- -39-
e dites-vous que votre repli est délibéré. Agissant du monde, visible et invisible, se trouva changée du
,eainsi vous faites' preuve de force et non de fai- tout au tout. Réformant nos vues générales nous
e blesse. Et peu-à-peu, mettant la bride à votre réformâmes du même coup nos vues particulières.
c amour-propre, vous vous rendez compte qu'il de- Et cela se produisit tout naturellement, sans délibé-
e vient plus facile à votre antagoniste de brider son ration et à notre insu. Quand nous eftmes compris
c amour-propre à lui •. et mis en pratique la Loi d'Amour, notre Ame se mo-
difia et, bien que rien ne le décelât formellement
dans notre attitude extérieure, les âmes de notre
Un exemple convain~nt entourage se modifièrent aussi. Cela se fit sans mots
et sans gestes. Il n'y eut pas de plaidoiries, pas de
prêches, pas de démonstrations. Je commençai à
Il nous souvient personnellement d'avoir été jadis considérer la vieille parente avec amitié et celle-ci
en antagonisme avec une vieiIIe parente. Celle-ci commença à me considérer avec confiance. C'est
avait un·très mauvais caractère et le nôtre ne valait comme si la barrière d'amour-propre qui 'nous sépa-
pas mieux. Comme les. circonstances nous rappro- rait avait disparu sans laisser de traces, ou comme si
chaient assez souvent et nous contraignaient à vivre le masque dont nous nous couvrions était tombé. Nous
dans les mêmes conditions matérielles, nous ne per- fQ.mes, peu-A-peu, d'accord sur divers points, puis
dions pas une occasion de nous contredire et de nos sentiments s'adaptèrent. Nous constatâmes. que
nous affronter. Il suffisait que l'un s'exprimât d'une nous avions beaucoup d'opinions identiques et de
façon pour que l'autre émit une proposition adverse. points communs. Enfin vinrent l'estime et l'amitié
Nous étions en opposition constante d'opinion, de qui nous rapprochèrent db plus en plus l'un de
go~its, d'idées. Nos habitudes, nos personnes phy- l'autre. Le petit miracle social était réalisé.
siques elles-mêmes se heurtaient. Il en résultait une Nous n'avons rappelé ici ce souvenir que parce
intolérance et une incompréhension sans cesse ag- qu'il repose tout entier sur une aberration de
'gravées dont notre entourage lui-même subissait les l'amour-propre, mais la vérité nous oblige à dire que
contre-coups. On ne sait où nous en serions venus rien n'eftt été possible de 'cette singulière métamor-
de cette querelle permanente où les blessures s'ajou- phose sans l'intervention d'éléments d'ordre supé-
taient aux blessures et les dépits aux dépits. Mais rieur. Toutefois le temps n'est pas encore venu de
l'ère de notre heU spirituel survint et nos propres 1
t
parler des hautes interventions. Ce sera l'objet spé-
yeux s'ouvrirent, non sur ce cas particulier mais sur cial de notre dernière partie. Qu'il nous suffise pour
l'orientation de notre vie en- général. l'instant de montrer que tout est réalisable en ma-
tière de haine et d'Amour.
1
Du Jour où notre conduite ne fut plus axée sur le
mental - lequel est impulssant à administrer sa-
gement le monde dit logique - notre conception
1
•
i
. \-~;."~
.. ~
:~;'~:f: 1
CHAPITRE III
L'Esprit de critique
ontNous
des allons voir que
coadjuteurs qui, la
bienPeur
que etdel'Amoùr-propte
second ordre,
n'en sont pas moins à éliminer ..
c Imparfaits
c passez
e autres •.
votre commel
temps vo~· êtes, dit
critiquer l
et la censurer
Clé (1) vouS
les
e Le Christ a dit cependant: e Ne Jugez point,
c afin que voua ne soyez pu Jugés. Ne condamnez
c point et vous ne serez pu condamnés. Car on
e vous mesurera avec la mesure dont vous VOUI serez
e servis ••.
c Ne dites pas: c Tout irait bien ai mon mari,
\ e ma femme, ma m6re, mes enfants, mon 'Voisbi,'
l e mon chef, mea subordonnés faisaient ceci ou
e cela .•.•.
~~.. ,t
.•. '
-52 - -53-.
cherchions à le battre sur le terrain de sa malhon- Dites-vous bien que des quantités de gens n'at
nêteté. tendent que votre exemple pour axer leur gréga-
Or ce n'est nullement à cette stratégie que l'hon- risme dans la même direction que vous.
nêteté doit avoir recours. Il est de toute importance Partout autour de vous se. trouvent des probités,
qu'elle transporte la lutte sur son terrain a elle et ouvertes ou latentes, qui n'attendent qu'un geste,
c'est là précisément que son adversaire commence qu'un signe, pour déserter le camp de la malhonnê-
à perdre pied. teté.
Combien avons-nous vu de ces spadassins de l'im- Si vous êtes persévérant dans vos agissements et
probité qu'un assaut direct de la loyauté trouvait vos propos vous ne tarderez pas à démontrer aux
interdits et sans défense, comme il arrive dit-on, hommes de votre milieu que l'honnêteté est c ren- •
.du droitier d'escrime qui, pour la première fois table », c'est-à-dire qu'elle c paie », même matériel-
de sa vie, sc trouve en présence d'un gaucher ? lement, et qu'elle est productrice de dividende et
Il n'est rien de tel pour clarifier un débat, vider de loyer.
un abcès, purger une situation, assainir une atmos-
phère que d'y introduire, sans passion et avec calme, La loyauté est la colonne vertébrale du caractère
le fer rouge de la sincérité. Mensonge et perfidie s'y
trouvent cautérisés, Le contact est parfois brutal et
douloureux mais les lendemains sont salubres. En Les vertus humaines ont une hiérarchie. Leùr en-
. vérité c'est une étonnante chirurgie aseptique que semble forme un assemblage qui représente l'être
moral bien construit.
l'usage de la loyauté.
Il est donc de toute importance quel votre indi-
vidualité supérieure ait un bon squelette. Dans ce-
Contagion de la probité lui-ci la colonne vertébrale sera la loyauté. Loyauté
envers vous-même, loyauté envers les autres hommes,
loyauté envers les animaux et les choses, loyauté
C'est paree que trop de gens confondent probité envers les Forces cachées qui sollicitent· votre col-
avec naÏvetÙ que beaucoup dissimulent leur mérite. laboration ..
Nous en sommes venus à ce stade que les moins Il n'existe pas de grand caractère sans loyauté. Le
intelligents des hommes honnêtes ont la vergogne manque de loyauté dénonc~ toujours un petit carac-
d'être loyaux. tère. L'homme déloyal est comme une maison con:"
Bien loin de vous cacher d'être probes, il faut, taminée où la maladie sans cesse renaîtra.
non le crier sur les toits, comme font tous les mal- Si "otre caractère n'est pas absolument droit, re-
honnêtes, mllis le prouver, à chaque instant, par tous mettez-le sans cesse dans les c formes» de la
les actes de votre vie. Et cette admirable propagande loyauté et le redressement s'opérera par simple pra-
aura des fruits immédiats. tique des pensée loyales.
Rien n'est plus contagieux qu'une probité intel- La loyauté est une eau lustrale qui vous purifie en
entier.
ligente, c'est-il-dire pleine de mesure et qui s'exerce-
ra au bon endroit.
-54- -55-,
Interdisez-vous tout mensonge et le non est non. L'honnêteté des disciplines de
George Fox et de William Penn est si nette et à ce
Cela seul doit vous interdire tout usage du men- point reconnue que nul n'hésite jamais à faire fond
sur leur probité.
'Songe, même pour des fins c pieuses., même dans
un but c humanitaire., parce que le contact de Admirable situation, attitude privilégiée, qui
certains outils suffit à salir les mains. mettent ainsi l'homme moderne au niveau des pre-
L'être propre ne doit pas l'être à demi, ni aux miers chrétiens 1
trois quarts, mais totalement, de la tête aux pieds, Politique sans défaut, stratégie incomparable qui,
, du mental à l'âme, dans ses pensées, dans ses pa-
roles, dans ses actes, dans ses gestes, dans ses déci-
sions.
parce qu'elles ne sont justement ni stratégie ni po-
litique, obtiennent les résultats les plus féconds 1 •
Sans doute les Quakers primitifs ont été persécu-
Nous avons connu des femmes dévouées, dont tés, tellement la vérité porte ombrage dans une so-
certaines revêtues d'habits religieux, par ailleurs ciété mensongère, mais quelle moisson par la suite
imbues de l'esprit de devoir et de sacrifice, qui men- et quelle abondance de fruits heureux 1
taient sans cesse à propos de menues circonstances La colonisation américaine de William Penn
de la vie commune, par. crainte de la règle, par désir (l'homme qui n'avait qu'une parole) fut l'un des plus
de ménager les malades, pour ne pas éveiller d'om- grands bienfaits collectifs. Aujourd'hui encore les
brages, pour écarter les obstacles et, ce qui est plus commerçants ou ind.ustriels quakers occupent les
forl que tout le reste, afin de tout simplifier. Or pré- situations les plus prospères parce que leur sincé-
cisément rien n'est simplifié et tout est compliqué
par le mensonge. Celui qui ment habituellement, rité draine automatiquement la sincérité d'autrui. 1
même dans les meilleures intentions du monde, s'en- Chaque nature de pensées attire à soi les pensées
toure d'un réseau de fils innombrables et compliqués. de nature correspondante. L'homme de mensonge
La peur de voir un mensonge découvert entrai ne à attire à lui le mensonge; l'homme de vérité attire
à lui la vérité •.
d'autres mensonges et, d'inexactitude en inexacti-
tude, de contre vérité en contre vérité, l'esprit glisse Tout, dans la vie, est accord, syntonisation, ré-
au maquis mental des mauvaises attitudes où il est sonance. Tout s'attire ou se repousse selon d'im-
rapidement enlisé. muables lois. Le mal obéit aux mêmes sollicitations
Dans quelque état que vous soyez et quelque pro- que le bien. Comme lui,il s'allie, s'additionne, se
., , fession que vous exerciez, demeurez homme de ca- multiplie ..
ractère, c'est-A-dire droit, direct, salubre, sans ombre, Dans un jardin il y a de bonnes et de mattvaises
sans pièges et sans replis. herbes. Il dépend du jardinier de cultiver celles-ci
ou celles-là. De même vous êtes libre de plantel'dea
framboisiers, des groseilliers, des cass'ssiers ou des
Que votre oui soit oui ronces, des orties et. des épines. Mais alors ne soyez
et que votre non soit non pas surpris si, d'un arbuste à l'autre, les fruits sOnt
différents .
t
.!
·f
Soyez comme les Quakers, secte religieuse aft'ran-
chie de dogmes et de hiérarchie, dont le oui est oui
-67-
Jamais on n'eut davantage besoin d'affinper la
Essayez les gymnastiques de vérité primauté du spirituel sur le matériel.
Dire: Je suis honnlte est une réaction, une ré-
Il est clair que le plus vertueux des hommes voIte, une insurrection.
n'atteint pas à la perfection. S'il était parfait, il ne Dire: Je· suis honnlte est un consentement, une
serait plus homme. approbation, une adhésion.
On ne saurait donc prétendre à la possession Dire: Je sais honlllte ·est ·un encouragement, une
complête de la Vérité. sollicitation, une prière. }
Mais si l'on ne peut' être absolument loyal du pre- . Dire: Je sds honnlte est une libération, un ferma
mier coup, rien n'empêche, dès à présent, de s'ef- propos, une décision.
forcer de l'être. L'essentiel est, d'abord, d'en avorr
l'intention.
A partir de l'heure où vous avez résolu d'être
loyal, la loyauté s'infiltre en vous et irrigue toute
votre âme. Et si sincère que vous ayez été dans la
partie précédente de votre vie, vous vous trouvez
heureux et ù l'aise dans volre nouvelIe attitude
comme un mineur de fond d:105 du linge frais.
Jouissez du bonheur d'être lavé, purifié des noir-
ceUl's ambiantes. Et attendez seulement un peu.
roules les blnncheurs du monde viendront à von".
J'affirme l'honnêteté
La Colère
L'Envie et la Jalousie
l·
if
11
'.-
F',
.
-66-
-67-
bien pour la gloire et la notoriété qu'on en peut
tirer. C'est, en effet, par comparaison surtout que
s'exercent la jalousie et l'envie. Vous n'êtes pas ou
Un cancer moral vous êtes peu envieux du bonheur des Chinois ou des
Australiens. Vous n'êtes pas ou peu jaloux de la for-
tune des milliardaires américains ou de la beauté
Si votre envie est passagère ou fugitive et ré- d'une star d'Hollywood. Mais vous êtes terriblement
.primée dès sa naissance, vous avez peu il. craindre envieux du sort de votre parent, de votre ami, de
d'elle et vous trouverez les éléments de victoire dans votre concurrent, de votre adversaire. Tout cela par-
votre cœur. ce que vous avez fait de votre petit milieu le centre
Si votre envie est coutumière et durable, nous de l'Univers. Vos rancunes, vos déceptions, vos hu-
vous plaignons car le démon de la jalousie est bien miliations, vos concupiscences se sont groupées, cen-
installé au fond de vous. Dès lors, ce démon ne vous trées autour d'un quelconque noyau social. Dans
laissera pas un instant de tranquillité. Ses sugges- votre étroitesse d'esprit vous rapportez tout il. ce
tions acides tomberont sur vous goutte il. goutte, milieu et il. ce noyau, comme s'il était seul au monde
brOlant et corrodant les facultés nobles de votre et comme s'il n'existait pas sur terre d'identiques et·
esprit. innombrables compartiments de la société.
Plus vous lui donnerez d'aliments, plus il se for- Votre amour-propre n'est hérissé qu'en fonction
tifiera. Plus il sera fort, plus il vous tourmentera. de deux ou trois cents personnes, dont vous dédai-
Plus vous serez tourmenté et moins vous aurez de gnez le j1lgement individuel et dont vous adorez le
résistance, plus vous céderez il. la tentation. jugement collectif.
Cercle vicieux, cercle infernal où se trouve entraî- Que vous veniez il. quitter votre commune, votre
née l'envie. D'aveuglement en aveuglement, elle court quartier, votre région et aussitôt votre hérissement
il. sa perdition. changera d'enveloppe. En peu de temps vous serez
L'envie est un cancer moral, un dévergondage des sensible au jugement de personnalités dont hier vous
cellules spirituelles, une prolifération des sentiments ignoriez l'existence; en peu de temps vous devien-
maladifs. Il n'existe pas de médecins ni de chirur- drez insensible à l'opinion de gens perdus de vuè
giens professionnels pour vous amputer de l'envie. et dont vous oublierez même le nom.
C'est en vous seul qu'est le remède et il est grand
temps de l'employer. Pourtant ni les uns ni les autres n'auront changé
par rapport à eux. Ils auront changé par rapport à
vous et cela prouve à quel point la source du bien
Cristallisation de la jalousie et du mal est en vous-même et que vous seul pouvez,
il. volonté, l'accroître ou la tarir.
•
La Paresse
'Sont écrites. Ils n'ont vu ou ne voient que l'écorce de Au premier résultat naîtra la curiosité, au secoQd 'Ir
la châtaigne et s'y meurtrissent les doigts. Il existe
cependant un trésor caché sous les piquants et le
véritable amateur de marrons trouve que le jeu en
, l'intérêt, au troisième l'attrait. Puis la passion sur-
viendra, la merveilleuse passion de la Vie, consi-
dérée par le dehors et le. dedans.
!
mieux: quand il tient celle-ci, il la proclame reine Il faut être votre propre jardinier
des délices. La seule cuisson du fruit qui dort sous
la cendre, l'odeur friande qu'il dégage le font sa-
liver de bonheur. Cet homme mérite d'être heureux Que restera-t-il dans ces conditions de votre soi-
par toutes les châtaignes de la Vie, en opposition à disant Paresse ? Dissoute, volatilisée; celle-ci ne
eelui qui craint les fruits véreux, l'attente et même résiste pas à 'l'intérêt.
l'indigestion. Mais il vous appartient de diriger l'intérêt, de
Cherchez donc votre intérêt, non dans le sens l'orienter avec soin, de lui ménager de nouvelles
de manifestation égoïste mais de curiosité et d'attrait découvertes, de ne pas l'enclore dans les mêmes
i1Ue la Vie éveille en v.ous. horizons.
Toute plante demande à être cultivée sous peine
de rester une herbe sauvage. Cultivez votre intérêt
Le bazar opulent de la vie comme une plante de plein air. Il vous rendra cent
pour un et vous n'aurez pas à regretter vos soins ni
vos peines. Mais songez que ce que vous faites ne
Nul bazar n'est mieux approvi;ionné que le bazar peut être fait par aucun autre. Vous devez être votre
de la Vie. Vous y pouvez faire un choix à cent propre jardinier.
étages et dans mille rayons. Soyez assuré que si vous Quand vous aurez compris toute la beauté, le bon-
n'avez pas encore trouvé le sens de votre intérêt heur et l'efficacité qu'on peut tirer de la Vie, vous
.•.
-76-
vous demanderez comment vous avez pu attendre si
longtemps pour vous en aviser. Il n'est pourtant ja-
mais trop tard, car la Vie ménage à chaque âge ses
découvertes, qui ne sont pas les mêmes pour l'ado-
lescent, pour l'adulte et pour le vieillard.
Celui qui a saisi le sens profond de la Vie, adulte CHAPITRE VIII
ne regrette pas son adolescence, vieillard ne re-
grette pas sa maturité. Il sait que tout vient exacte-
mcnt en son temps sous sa forme la plus parfaite
et que la moisson idéale n'cst pas fonction d'elle-
même mais du moissonneur.
Les Mauvaises Habitudes
Vous vous croyiez paresseux et vous ne l'étiez
point. Vous vous croyiez désabusé parce que vous
n'aviez pas usé de la Vie. Quelqu'un a dit des petits devoirs : c Comme ils
En réalité, vous faisiez inconsciemment de l'inté- sont grands 1 ~ On en pourrait dire autant des vices
rêt, comme M. Jourdain faisait de la prose, c'est-à- mineurs, des défectuosités vénielles. Ceux-ci pren-
dire sans le savoir. nent l'aIJure d'habitudes et nous imposent leurs
liens. '
Il faut peut-être une plus grande somme de vo-
lonté pour se défaire' des menues tendances de tous
les jours que des grands vices du caractère, parce
que les premières sont le nombre, la fréquènce et
la répétition.' -
Souvenez-vous de Gulliver, le héros de Swift, en-
dormi sur la, terre lilliputienne. Ce qui le réduisit
à l'impuissance fut moins le câble passé ,autour de
sa taille que la fixation de chaqûe cheveu de sa che-
velure à un piquet. Retenu par cent mille liens té-
nus; le géant resta prisonnier de minuscules adver-
saires qu'il eOt, sans cela, balayés d'un revers Ile
main. ,
Telle est la puissance et la ténacité des mauvaises
habitudes.
Vous ne serez jamais Un homme de caractère si
vous ne réussissez pas à vous débarrasser des plus
nuisibles d'entre elles, au moins dès leur début.
Nous ne prétendons pas qu'il· faille vous libérer
d'un coup. Ce serait aller contre le but en vous mon-
trant la réforme comme une tâche impossible.
-78- -79-
Gulliver lui-même ne fut dégagé que cheveu par quement à la même passion que- l'idiot du village ou
cheveu. l'ivrogne du coin. Nous en savons qui rougiraient
Certaines de nos fixations ont l'épaisseur d'un fil, d'arborer les mêmes opinions, les mêmes robes, lell
d'autres l'épaisseur d'un cordage. Peut-être même mêmes bijoux que leur ferblantier ou leur concier .•
certaines de vos habitudes pourraient-elles amarrer ge et qui alWirent platement la même pipe ou la.
un paquebot. ~ même cigarette qu'eux.
Voyons donc, de vous à nous, comment affran- Encore les gens d'humble condition ont-ils l'ex-.
chir votre caractère et le tirer de l'esclavage où le cuse de n'avoir point tant de distractions à leur·
confinent vos sens. portée, tandis que les gens dits c de bonne société ».
n'ont que le choix des leurs.
Le tabac
L'incroyable puérilité du geste de fumer
Notre dessein n'est pas d'aller sur les brisées des
hygiénistes et auteurs spéciaux qui ont démontré Nous vous demandons d'observer en toute impar .•.
./ tialité le geste de l'homme qui fume et de vous re~
la nocivité du tabac quant aux fonctions physiques
et mentales. présenter cette combustion d'un peu d'herbe sèche.
Il s'agit de bien plus que cela. L'acte de fumer est dans un cylindre de .papier. Croyez-vous, de sang-
toujours le signe d'une carence du caractère. Et ê'est froid, qu'on puisse être témoin d'une telle opération
sa généralisation à notre époque qui en rend plus sans être pris pour l'opérateur d'une pitié ironique"
redoutables les effets. Et ce sont les hommes réputés les plus savants, les.
Presque tout le monde fume aujourd'hui; sans con- plus artistes, les plus graves, les mieux pourvus d'au~
sidération d'âge ni de sexe, d'état social ni de lieu. torité ou d'influence qui se livrent à ce passe-temps •.
Accru par la guerre et les bouleversements,· mais Pourquoi '1 Parce que tout le monde le fait et qu'il
faut faire comme tout le monde ..
bien plus encore par une réglementation génératrice
de concupiscences, l'usage du tabac a envahi toutes Vous pouvez donc poser en principe, 'comme nOUlt
les couches de la civilisation. Certains fument même le disions plus haut, que tout· fumeur a une faille
en mangeant, même au lit. L'homme moderne est du caractère. Même s'il s'appelle Churchill ou .Her~.
ainsi enchaîné par une des plus tyranniques habi- riot, il est part~ellement à la remorque de son ins .•.
tudes, qui mobilise son tact, sa vue, son goOt, son tinct. Ce n'est jamais parmi des fumeurs qu'il faut;
chercher les véritables conducteurs d'hommes. L'es~
odorat. A chaque heure, à chaque instant, il lui faut
manipule~ ' 1 l_.mv&, allumer, consumer l'ins- clave d'une si petite habitude est fait pour demeu~
trument de sa servitude. Et celle-ci n'est pas un vice rer dans le rang. Et peut-être ne faut-il pas cher~.
réservé à une seule catégorie, mais le plus trivial des cher plus loin les piètres résultats qu'obtiennent de.
tels c chefs ) confrontés avec les réalités de la Vie.
vices puisqu'il est le propre de tous. Jam~is l'esprit
de grégarité n'a plié les hommes à un plus strict qui, elle, n'a nul besoin de papier, d'allumettes el
de tabac.
conformisme. Des gens qui, par ailleurs, se croient
originaux, spirituels, distingués s'adonnent frénéti-
-80 - -81-
te pour vous défaire d'un de vos tyrans. Dites:
Tout fumeur est un homme diminué c J'ai la volonté de me réformer. Et la preuve, c'est
que je tords le cou aux mauvaises habitudes :.. Celle
du tabac est une des plus dangereuses. Commencez
Vous ne serez jamais un homme de grand carac- par celle-là.
tère si vous n'avez assez d'empire sur vous-même Si vous avez seulement le courage de cesser de fu-
pour vous interdire tout geste inutile ou asservis- mer un seul jour, vous aurez plus de courage pour
sant. cesser de fumer durant une semaine. Si vous avez
L'acte de manger des aliments vils ou dangereux, le courage de vous abstenir de fumer durant une se-
dont nous allons parler tout à l'heure, est bien moins maine, on ne voit pas ce qui vous obligerait à fumer
répréhensihle et dénote une absence moins dange- de nouveau un jour.
reuse de volonté. Manger est une nécessité vitale de Au bout d'un mois ou deux d'abstention, vous
notre organisme physique et, comme l'homme est vous apercevrez, pour peu que vous y prêtiez atten-
omnivore, il peut se tromper dans le choix de ses tion, que bien des anomalies physiques ou mentales
aliments. Tandis que l'usage du tabac est une habi- ont disparu. Vos vibrations subtiles ne seront plus
tude fictive de l'âge moderne. Sur les six mille ans contrariées. Votre pharynx ne sera plus en état d'in-
de l'ère adamique, quatre mille cinq cents se sont flammation chronique, les aphtes deviendront un
1
écoulés sans que l'homme paie tribut à ce faux be- 1 mythe, la digestion s'améliorera, les fonctions in-
soin. Cela n'a pas empêché nos prédécesseurs des .1 testinales aussi. La spontanéité intellectuelle repa-
époques anciennes de compter de grands conduc- raîtra, la mémoire redeviendra plus fidèle. Un état
'teurs et de grands maîtres. général d'euphorie se manifestera dans le corps et
Tout démontre, au contraire, que les hommes de dans l'esprit.
ce temps-ci n'ont plus le contrôle d'eux-mêmes. Ta- Ne vous occupez 'pas de votre entourage, de ses
bac, coktaiIs, infusions excitantes, drogue, parfums 1 tentations ou de ses critiques. Ne craignez aurtout"
synthétiques font des générations d'énervés. paa le ridicule ; celui-ci eat en face de voua. Et per-
Que peut attendre l'humanité d'une foule de gens sonne ne s'y abuse, au surplus. Le camarade ou le
à l'flme inquiète et au corps intoxiqué ? collègue qui tenterait de vous railler sait très bien
La Femme elle-même, cette survoltée, est gagnée qu'il est lui-même un homme sans courage. Croyez
par l'épidémie morale de ses compagnons mascu- bien, même si sa bouche le contredit, que, dans le
lins. Accroissant sa nervosité par des incitations fond de son cœur, il admire et envie votre force de
d'artifice, l'Ile prépare, pour la fin de l'âge, une ins- volonté.
table postérité. Ne vous cachez pas, loin de là 1 Arborez vos dé-
cisions comme une bannière. Prêchez d'exemple.
Ne craignez surtout pas le ridicule en vous
l
f
Ayez de l'audace. N'y aurait-il de propagandistes
que pour le mauvais ?
abstenant ; le ridicule est en face D'ailleurs votre corps et votre Ameplaideront pour
J vous, plus haut que vos raisonnements logiques, car
Voici pour vous une occasion d'exercer votre do-
j
vous aurez recouvré le magnétisme que précédem-
mination sur vous-même. Profitez de l'heure présen-
l ment vous aviez perdu.
-82- -83-
L'abstinence de fumer n'est pas seulement géné- est génératrice d'ondes nocives qui influencent vos
ratrice d'un mieux-être de la chair et du cerveau.
propres radiations.
Elle libère aussi vos radiations endormies, fait de Nous avons écrit dans les e Clé. de la SanU :. :
vous un foyer d'influences et un centre d'attraction.
e .•.Le péril moral est encore plus évident et plus
• pernicieux que l'autre. On connalt la plaisanterie
L'alimentation défectueuse e classique de l'amateur de volaille, qui dit en par-
c lant de la poule: e Je la transforme en chair de
e chrétien ). Or la réalité diffère beaucoup de cette
Bien loin de préconiser une abstinence complète e affirmation. Loin que l'ingestion de la chair des
de viande si vous êtes carnivore, nous ne vous in- e bêtes par l'homme élève celles-ci dans l'échelle
citerons qu'à en modérer l'usage et le choix pour e des êtres, c'est le sang des bêtes ingérées qui ra-
commencer. e mène l'homme sur un plan bestial.
Nous pensons toutefois qu'un végétarisme intégral e Toute l'animalité qui entre en vous exaspère
est p'référable au carnivorisme. c votre animalité propre et le magnétisme de cette
Sans doute la viande, pour des raisons que nous c influence est assez puissant pour diminuer la fré-
n'avons pas à reprendre ici, mais que vous trouverez c quence de vos vibrations.
exposées chez de nombreux auteurs, est mal suppor- c En mangeant les animaux tués (principalement
tée par la plupart des organismes. Elle crée une ex- c à la maison), vous vous assimilez une part de leur
citation artificielle (comme l'alcoolisme) et le corps c bestialité au détriment de votre réserve animi-
humain élimine incomplètement ses déchets. Par 1 e que .. ",
e Et que dire de la consommation des animaux
• .ailleurs, toute chair tuée est, de ce fait, automatique-
ment du cadavre et les aliments morts ne valent rien 4 c domestiques, surtout quand .on les a soi-même éle-
pour les êtres vivants. 1 c vés 1 Souvent ceux-ci vous ont 'donné leur amitié-
r.
e et participent à votre atmosphère fluidique. En les
e sacrifiant, puis en les mangeant, on s'ampute d'u-
Amorcez l'abstinence camée '\ e ne partie de soi ) ..
j Nous vous conseillons donc de proscrire en pre-
mier de votre alimentation les viandes rouges et sai-
Mais là n'est· pas le motif le plus sérieux d'une alts- pantes, à cause de leur apparence de sacrifice. et
tinence carnée, en ce qui touche le caractère tout d'immolation. Par la suite, et il mesure que votre vo-
au moins. La manière de vous alimenter influe, en lonté sera plus consciente. et vigoureuse, vous pour-
effet, beaucoup sur votre état d'A~e, par sa qualité, rez supprimer la chair des bêtes tuées par égorge-
sa quantité et son opportun·ité. ment. Enfin parvenu au stade supérieur, vous re-
Les parties hautes de vous-même qui président à noncerez il toutes les viandes de mammifères, vous
votre tenue morale sont extrêmement sensibles aux bornant, comme nous le faisio~ encore au début
effluves, aux radiations. Or la chair des animaux, noua-même, il l'usage accidentel du poisson. Le de-
généralement assassinés dans des conditions de bar- gré de nocivité des radiations animales est fonction
barie et de souffrance que l'habitude vous masque, du degré de conscience des organisines tués.
- 84- -85-
Vous pouvez faire modérément usage - et ici jouissance que vous avez formé avant que sa cara-
nous sommes en contradiction avec les végétariens pace ne soit tellement dure qu'il vous faudrait beau-
purs - d'œufs et de lait frais, produits animaux, coup plus de force encore pour l'entamer.
mais vivants. Vous en comprendrez la raison à la Mais, précisément, l'ingestion habituelle d'alcool,
faveur des considérations précédentes. même à petites doses, vous ampute insidieusement
Si vous êtes en mesure de réaliser les réforines
d'une part grandissante de votre volonté. Vous tour-
alimentaires que nous venons de dire, vouS"ferez nez ainsi vainement dans ce dilemme alcoolique sans.
preuve d'une véritable force de caractère et la ré- le moindre espoir d'en sortir •.
forme de vous-même sera en bonnes mains.
Il n'en est pas de même du vin pris de manière
intermittente, à condition qu'il s'agisse de produits
Usage des boissons alcooliques finis et naturels. Ce qui distingue, en effet, le vin de
l'alcool, c'est que le premier ne doit ses qualités
Une distinction doit être faite entre le vin et l'al- qu'au seul travail de la Nature. L'action des ferments
s'ajoute à des mois d'ensoleillement. L'alcool, par
cool. Celui-ci est nettement à proscrire. Son action contre, est le fruit d'une intervention artificielle de
sur les centres nerveux est connue et il désorganise l'homme qui concentre l'énergie fruitale par le jeu
vos véhicules supérieurs. de l'alambic.
Son emploi ne peut être qu'accidentel, sous forme Si vous buvez du vin, que ce soit rarement, tou-
de médicument (grog ou révulsif par exemple) dans jours en petite quantité et en le savourant par me-
des cas très limités. Encore le même résultat peut nues lampées pour en extraire les éthers. Ne faites
êtI·c obtenu d'une manière moins dangereuse. usage que de vin vieux et amorti dont la sagesse
En ce qui conçerne votre objectif immédiat, qui est définitive. Gardez-vous des crus dits c corsés ~,
est la réforme du caractère, il est bien évident que fuyez les c mousseux ~, les champagnes, ces carI.-
l'usage habituel,même modéré, de l'alcool, est une catures du vin 1
servitude morale dont vous êtes grevé. Soyez le maître du vin, et n'en soyez ·pas l'esclave.
La preuve, c'est la difficulté où vous vous trouvez Ayez, à tout moment, la possibilité d'y renoncer.
de vous défaire de ce penchant ou de cette habitude.
Si vous conservez celle-ci, en prétendant qu'elle est
la seule, par exemple, vous lui donnez une force Les excitants
ï
spéciale de nature à vous mieux enchainer.
Vous ne pouvez vous réformer valablement que Dans le même ordre d'idéeS, nous déconseillons
si vous êtes libre de le faire. Or comment auriez- les divers excitants, thé, café, maté, etc., qui tous,
vous les mains libres quand vous êtes enchainé '1 à des degrés divers, influent sur le caractère et l'ir-
ritent ordinairement.
Brisez les complexes d'excitation Un auteur évoquait récemment dans ses écrits la
et de jouissance mère énervée de son enfance qui, recevant beaucoup
de monde et prenant une quinzaine de tasses de thé
par soirée, distribuait généreusement autour d'elle
Brisez aussitôt le complexe d'excitation et de les horions. '
-86- -87-
Même réduite à une tasse par jour, la consomma- vivants aussi peu transformés que possible par la
tion habituelle des excitants n'est pas souhaitable. cuisson ou la science culinaire, simples, naturels
car elle aboutit à entretenir un état d'instabilité. Et et en posse96ion de toutes leurs virtualités. Refusez
comme vous n'avez pas trop de votre équilibre in- énergiquement de vous encombrer de ~xines. Votre
tégral pour mater votre caractère, nous vous lais- âme et votre corps s'en trouveront bien.
sons juge des obstacles que théisme, caféisme, etc.,
accumuleront sous vos pas.
Nous ne parlons pas, il va de soi, des stupéfiants Atmosphère et climat
dont le rôle est précisément de vous priver de ca-
ractère en abolissant la conscience et le sens des L'alimentation n'est pas tout, dans cette hygiène
responsabilités. physio-animique. Vos occupations, vos loisirs, vo-
Bien plus qu'un mal physiologique, l'intoxic~tion tre atmosphère joueront un grand rôle et c'est à
par la drogue suppose une maladie du caractère. vous d'harmoniser vos décors.
Ceci relève de la chirurgie morale et d'une rééduca- Il ne vous est pas toujours laissé la faculté de
tion totale de la volonté.
changer vos occupations, si c,elles-ci ne sont pas
accommodées à votre rythme, bien qu'à la vérité
Les aliments artificiels noUs pensions que nul n'est rivé à une tâche rebu-
tante que s'il le veut. Chacun a la faculté de choisir.
et de se libérer, même' si les apparences sont con-
traires. La soi-disant impossibilité de changer' de
Les conserves ne vous réussissent pas mieux que situation n'est bien souvent qu'un manque de foi
les excitants, si elles entrent dans votre alimenta- dans la vie et la peur de s'engager, dans l'inconnu.
tion coutumière. Nous estimons précisément que la recherche d'u~
Ne perdez pas de vue qu'elles reposent sur un pro- ne situation est un élément de premier ordre pour
cédé d'anti-décomposition. Or le processus de pu- la réforme du caractère, puisqu'il permet à celui-ci
tréfaction est très subtil et s'amorce par des voies de prendre sa mesure et de s'affirmer.
infiniment ténues. Vous n'êtes donc jamais so.r de Etes-vous capable de vous adapter à uri nouvel
ne pas tomber sur un comprimé de poisons. En met- emploi, à de nouvelles occupations, à une nouvelle
tant les choses au mieux, les conserves ne rçprésen- profession '1 Alors vous êtes capable de faire ou de
tent qu'une valeur morte où tout ce qui peut aider refaire votre caractère. Pour les mêmes raisons, re-
la Vie a disparu. ' dressez votre caractère et vous serez apte à décou-
Ayez la même horreur des charcuteries et pro- vrir de nouvelles situations.
duits en boite, d'autant plus nocifs qu'ils sont plus
habilement présentés. Proscrivez sans merci les
c plats tout Caits :t, les desserts artifiCiels et toutes Confort, votre ennemi
inventions de la chimie alimentaire, par quoi vos
sécrétions endocriniennes sont adultérées et le mou-
vement humoral contrarié. Méfiez-vous d'un confod exc~ssif, même si vous
Ne consommez, par conséquent, que des aliments appartenez à une classe modeste. II
est cent maniè-
" .
-88- -89-
res de ménager inconsidérément sa volonté et son
corps. Ceux-ci sont faits pour lutter, pour être mis Le rôle immense des lectures
à l'épreuve.
Habituez-les à se battre victorieusement contre le Vos lectures jouent un grand rôle également dans
froid, la chaleur, la faim et la soif.
l'orientation de votre caractère. A elles seules, elles
Endurcissez-vous à la peine, à la fatigue. Affrontez sont révélatrices de ce que vous êtes et de ce que
de même d'une âme ferme la souffrance morale et la vous serez.
douleur du corps. Aimez-vous exagérément les intrigues romanes-
Ne négligez aucune occasion de vous fortifier, en ques, les romans poli~iers, les fictions d'aventures'
acceptant tous les combats, toutes les luttes. Alors vous serez un sentimental indécis, un logicien
Fuyez les occasions d'affaiblissement que repré- cul-de-jatte et un voyageur assis.
sente la recherche constante de vos aises et vos Etes-vous spécialement sollicité par les œuvres
commodités. réalistes, brutales et inquiétantes '1 Alors vous atti-
Ne prenez pas l'ascenseur, la voiture, le métro ou rerez les influences pernicieuses et vous serez en
le car pour faire le chemin, si votre horaire le per- proie aux pires radiations.
met et si vos jambes peuvent le faire. Tout effort est Il est toujours mauvais de lire beaucoup et sans
une vidoire sur soi-même. Toute victoire vous rend choix. Les meilleures œuvres elles-mêmes ne ga-
capable d'ell'orts plus grands. gnent point à être lues massivement et en 'grande
Ne faites pas abus du théâtre où ne se débattent hâte, ni en compagnie d'autres œuvres qui en annu-
que d('s situations exceptionnelles, généralement im- lent l'effet.
1Il0ralps, et dont vous ne pouvez tirer aucun profit Même bonne, surtout bonne, dirons-nous, une lec-
dans \'otre vic de tous les jours. Soyez en méfiance ture doit être lente et attentive. Comment dégage-
contre les faux conflits d'une fausse intellectualité. riez-vous par une lecture superficielle la pensée
Ne grossissez pas la foule grégaire qui se dirige là où qu'un auteur de marque a cristallisée par un long
vont les autres sans espoir de bénéfice culturel. labeur '1
Eloignez-vous surtout du cinéma hebdomadaire. Ce n'est même pas le fait de lire qui enrichit or-
Pris à cette cadence, le film est une école de disper- dinairement, mais bien le fait de relire. C'est en re-
sion. C'est au cinéma que nous devons le rythme lisant maintes fois les grands livres qu'on en tire
sautiIlllnt de notre époque, incapable de jugement davantage même que l'auteur en personne n'y a
personnel et de réflexion. Le cinéma est un centre mis.
d'alimentation omnibus où l'on ne sert que des ima-
ges toutes faites, les mêmes pour toute une salle, im- Auteurs débilitants
béciles et intelligents compris. Les derniers sortent
de ces salles de confection Un peu moins intelli- La plupart des lectures sont affaiblissantes. Bien
gents; les premiers en sortent un peu plus imbécile •• peu, au contraire, sont fortifiantes.
Aucun n'y puise, en général, une raison nouvelle .. ~ Il est rare que l'anecdote ou la fiction vous appor-
d'espoir dans la Vie ni le moindre enrichissement. tent quelque chose et l'affabulation sentimentale des
romans coule comme du sable entre vos doigts.
-90- -91-
La pauvreté spirituelle d'une époque se juge au Les hebdomadaires ne valent guère mieux que les
nombre de ses romanciers. Le pullulement actuel quotidiens, surtout dans la forme américaine qui
des romans est un silr critère. Jamais il n'y eut au- semble avoir la faveur du public moderne. Le -dé-
tant à dire et jamais, pour ne rien dire, on a gas- coupage et le renvoi des articles, l'accumulation des
pillé tant de papier. illustrations et des rubriques sont formule courante
Nous ne nions pas que beaucoup de talent ne soit et évitent au lecteur la peine d'approfondir et de
dépensé pour des œuvres sans lendemain ou qui penser ..
laisseront des traces funestes. Cela ressemble aux Nous conseillons, au contraire, la lecture de cer-
nourritures sophistiquées dont nous parlions plus taines revues, quand elles sont indépendantes et
haut, d'autant plus suspectes qu'elles sont mieux en- d'esprit haut. Le souci de l'actualité immédiate ne
robées, avec un art plus savant de la présentation. les hantant point, elles peuvent se déterminer à loi-
Ayez peu de livres mais choisissez-les bien. Si sir et solliciter le jeu de la pensée, sans lequel
vous êtes incapable de faire vous-même le tri, adres- l'homme n'est qu'un simple animat
sez-vous aux personnes dont vous estimez la culture Mais la vraie manière de lire consiste à lire peu
et le caractère. et à méditer beaucoup. La Vie elle-même est un
grand livre, tellement plus passionnant que les ou-
L'action funeste des journaux vrages des hommes et tellement mieux écrit. La Na-
ture vous offre, de toutes parts, ses pages les -plus
variées, où drame, lyrisme, comédie s'entremêlent
Ne lisez pas vingt journaux dont les opinions se sans arrêt.
-contredisent et dont les intérêts matériels sont di- Est-ce parce que ces livres sont gratuits que vous
vergents. Ne lisez pas non plus un journal unique répugneriez à les lire ?
de peur d'abdiquer votre indépendance. Lisez le Ouvrez donc vos yeux sur les livres de Vie et lisez,
moins de journaux possible, car il n'yen a pas un lisez-les beaucoup.
seul qui le mérite réellement.
Tous, en effet, sont tendancieux et intéressés. Les
.plus dangereux sont ceux qui cachent leur opinion Les gestes superstitieux
sous le voile d'une information dirigée. Tous aussi
présentent leurs nouvelles à bAtons rompus, sans or- Nous ne pouvons tout examiner dans celte brève
dre et sans esprit de suite. Le journalisme est un revue des forces dissociatrices qui s'opposent au
perpétuel coq-à-l'Ane, où la richesse et la multipli- redressement du caractère, activement ou passive-
cité des titres masquent la pauvreté et la rareté des ment.
concepts. Pourtant avant de clore ce chavitre des mauvaises
Journal et cinéma sont les deux grands responsa- habitudes, il est indispensable de consacrer quel-
bles de l'inaltention moderne, les auteurs de l'opi- ques lignes aux gestes superstitieux.
nion toute faite, les pères d'un monde irrésolu. Toute pratique de superstition est la marque d'u-
Or l'irrésolution provient d'un manque de carac- ne faiblesse du caractère. C'est essentiellement un
tère. N'elpérez donc pas etre homme de caractère réflexe de peur.
avant d'etre un homme rélolu. Certains ont pris racine dans la nécessité d'éviter
-92- -93-
des périls objectifs, comme la répugnance à passer ble), vous ne considériez cependant pas cet acte
sous une échelle. comme de nature à vous exposer à de graves dan-
Inexplicables et inexcusables sont les phobies an- gers. Alors, pas d'hésitation 1 Culbutez la salière
ciennes et modernes qui interdisent, sous peine de sur la nappe !
malheur, de renverser le sel, de mettre le pain sur Cet acte minuscule ne vous parait pas représenter
le dos, de placer des couteaux en croix. grand chose dans la réforme du caractère. Eh bien 1
Non moins ridicules sont les gens qui redoutent détrompez-vous, c'est le premier pas, le plus diffi-
le croisement des poignées de mains, les voyages le cile de tous.
vendredi, le nombre treize, ceux qui portent des fé- Du jour où vous vous serez affranchi de la tyran-
tiches ou des scapulaires, utilisent des formules ma- nie du sel, vous vous débarrasserez aisément du
giques ou des man trams. souci des couteaux en· croix, du pain sur le dos et
On n'en finirait pas d'énumérer les gestes supers- autres balivernes.
titieux par lesquels des personnes sans armature Par suite, rien ne vous semblera plus naturel que
morale essaient de conjurer le Destin. Quel que soit d'affronter les glaces cassées, les vendredi treize et
le nom qu'on donne à ce dernier, Dieu, Karma, In- tout l'arsenal superstitieux.
visible, Providence, on conviendra que c'est lui fai- Enfin vous jetterez au vent les incantations magi-
re injure que de le croire intimidable par ces.pro- ques ou religieuses, comme vos pères avaient Jeté
cédés puérils. aux orties leurs giletll de flanelle et leurs bonnets
Beaucoup de rationalistes, positivistes, logiciens de coton ..
et même soi-disant libres-penseurs de la société pré- Vous ~ous apercevrez alors que, bien loin d'être
sente, touchent encore volontiers du boi. lorsqu'ils . molesté par les dieux ou les événements, vous aurez
craignent pour leurs entreprises ou leurs biens. recouvré ce libre-arbi~re sans lequel l'lIomme est
Lorsque vous êtes témoin de semblables manifes- promis à tous les déterminismes et toutes les appré-
tations, vous pouvez dire : c Ces gens sont dépour- hensions ..
vus de caractère :.. Et vous ne vous trompez pas Vous n'aurez pas encore construit, mais vous au-
une fois sur cent. rez démoli une armature vétuste où la vermine mo-
Nous espérons que vous n'êtes pas à ce niveau et rale s'entassait.
que vous ignorez ce genre de faiblesse. Toutefois, si Maintenant, vous êtes aéré Jusqu'aux profondeurs,
vous y êtes asservi vous-même, ne perdez pas cou- visité intensément par la lumière •.
, rage. Il est facile de vous délivrer. Ensemble nous allons reconstruire une maison neu-
Opérez seulement comme il suit : ayant considéré ve, avec la Paix comme fondation et la Joie en guise
vos divers gestes de peur réflexe, choisissez celui de drapeau.
d(~tOIlS qlli VOIIS parait le l'lus anodin et brisez-le.
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CHAPITRE IX
l La Santé et le Caractère
j
- 98- -99-
e La bonne santé est toujours la marque physique e Seulement, le tout forme un circuit fermé, où
e de l'accord et la maladie n'est jamais que l'ex- e se suivent effets et causes, si étroitement que la
e pression matérielle du conflit ). e plupart des hommes confondent la cause avec
e l'effet.
e Pour être plus clair, ce n'est pas la maladie de
Un grand facteur d'équilibre e foie qui détermine les caractères envieux, mais
e l'envie qui provoque les maladies de foie. L'ictère
e (ou jaunisse commune) a souvent à sa base le
Sous le bénéfice de ces observations, vous vous
e dépit.
efforcerez de vous maintenir en bonne santé, parce e On ne dira jamais à quel point l'origine du can-
que cette dernière est un excellent facteur d'équi- e cer est strictement morale. Il en est de même de '
libre.
e la tuberculose que seul un bon moral peut guérir.
Ceci n'exclut pas la possibilité d'un autre rythme e Mais nul traité médical n'a jamais appelé l'at-
et nous constaterons brièvement le bénéfice que le e tention sur cette innuence primordiale du carac-
caractère peut tirer de la souffrance et de la douleur. e tère sur la santé, de sorte que l'homme ne soup-
Pour le moment, bornons-nous à constater que les e çonne pas que la maladie visible est toujours une
hommes doués d'un excellent caractère sont rare-
e conséquence directe de la maladie invisible ).
ment des hommes malades. Scarron, ce rhumatisant
multiple, ne se montrait jovial qu'en parade et dans Soignez aussi votre' corps, tenez-le net, vigoureux
ses écrits. Le reste du temps, c'était un amas de et sain, pour éviter 'l'acrimonie qui accompagne la
chairs torturées dont le voisinage était inflniment souffrance. Ainsi votre santé contribuera à former
pénible pour son entourage immédiat. votre caractère et votre caractère à maintenir votre
Au contraire, l'homme malade a souvent mauvais santé.
caractère, surtout lorsque son mal est chronique, ce Dans nos précédents ouvrages, nous avons pré-
qui est le propre de tant de bilieux. cisé les divers moyens de se garder en bonne santé
L'état d'esprit, comme nous venons de le voir, y est
pour beaucoup et vous devez vous débarrasser des
La maladie et le caractère préjugés d'accident et de maladie, qui sont les ma-
nifestations corrosives de la Peur ..
1..
Ensuite il vous faut vous alimenter sainement,
Réalisez donc l'alliance de l'âme et du corps qui tant dans le but d'entretenir vos tissus grossiers que
vous permettra d'atteindre l'harmonie définitive. vos cellules nobles. Reportez-vous donc à ce que
C'est ce que vous fera comprendre le nouveau pas- nous avons dit (1) de l'alimentation et de la respira-
sage suivant : tion e divines ) ..
e On a cru - et beaucoup s'im,aginent encore - Quand vous saurez quoi, comment, quand et où
e que la bonne et la mauvaise santé font les bons manger, quoi, comment, quand et où ho ire, vous au-
e et les mauvais caractères, alors que ce sont les rez fait de grands progrès dans l'art de la Vie de cha-
e bons et les mauvais caractères qui font les bonnes que jour.
e et les mauvaises santés.
(1) Les Clés du Bonheur ~~).
-100- -101-,
c Ne pratiquez sur vous-même et ne laissez pra-
Les impératüs de santé e tiquer par quiconque aucune injection intravei-
e neuse ou hypodermique et ne faites pas empoison-
e ner votre sang ou celui des vôtres par les sérums
Nous ne croyons pouvoir mieux faire pour vous e et les vaccins.
aider ù gouverner votre domaine physique qu'en ex- e Dites-vous que, pour entretenir la Vie en nous,
trayant pour vous les conclusions terminales des e il faut sans cesse en appeler à la Vie. Ne tolérez
Clés de la Sant6 : e le chômage d'aucun de vos organes. L'immobilité
e Pratiquez l'exercice physique au grand air et e est le vestibule de la mort.
e en l'utilisant pour des besognes intéressantes. e Tenez-vous le plus prêt possible de l'état physi-
e N'allez jamais jusqu'à la limite de vos forces. Et, e que de nature. Ralliez-vous d'office à ce qui vous'
e si vous êtes jeune, souvenez-vous que le sport de e semble naturel.
e compétition est l'ennemi de la santé. e N'exagérez 'pas le confort. Couchez sur des lits
e En cas de défaillance ou de mauvaise disposition e durs et élastiques. Chassez les oreillers, les lits
e physique, ne restez pas longtemps sans manger e de plumes, les foulards, les flanelles, les tentures
e (t). Continuez prudemment à alimenter votre or- e et les rideaux.
e ganisme pour qu'il recommence à vivre d'une vie e Considérez l'artifice industriel comme l'ennemi
e normale, ce qui évitera une chute du tonus. e personnel de votre corps, et tenez pour l'ennemi
e Si c'est le moral qui s'affaisse, étendez-vous, 1 ee personnel
ce. de votre esprit l'artifice de l'inteIligen-
e faites une relaxation des membres et respirez cons-
e ciemment. e Ayez pour attitudes générales la sérénité, la joie,
e Ne vous alitez en aucun cas en dehors du som- e le courage, la bonté ..
e meil normal. Persévérez, malgré tout, dans vos 1 e .L'optimisme est un devoir social en même temps
e occupations habituelles. e qu'un haut bienfait pour vous-même.
e Il n'y a pas d'aliments spécialement nuisibles e Faites-vous, dans ce but précis, inaccessible à
e (il n'y a que des aliments vivants et des aliments e la Peur. Rayez les mots colère, doute, regret, cha-
1
e morts) et vous pouvez vous-même corriger vos e grin, douleur, angoisse, impatience, etc ..; de vo-
c
e
auto-suggestions.
e Aidez celles-ci dans le bon sens, au moyen de la
lecture, d'affirmations mentales et verbales et mê-
i e tre vie et de votre vocabulaire.
e Que la crainte, - surtout celle des hommes, des
e événements, des phénomènes, de la maladie, de
e me en utilisant comme supports certains remèdes, e la mort - ne vous effleurent point 1
e pour renforcer leur pouvoir extérieur de sugges- e Restez simple dans votre travail, dans votre ali-
c tioll. Dans cc cas, éloignez les poisons redouta- e mentation, dans votre logement, dans vos jeux,
c hies de la pharmacopée d'aujourd'hui. Faites plu- e dans vos relations, dans votre langage.
e tôt usage de plantes, de médicaments externes et e Accumulez en vous par les aliments et les res- 1
1
<,
j t
-102 - -103 -
c nergie nerveuse. Vous êtes un accumulateur sans nous a admirablement réussi. Et ce témoignage est
e limite du fluide universel. d'autant plus instructif que nous vivons dans une
e Quel que soit votre âge, pensez que vous êtes époque hantée par la maladie, puisque l'auto-sug-
e jeune et qu'il dépend de vous de l'être encore, de gestion et la suggestion morbides ont, peu à peu,
c l'être sans cesse et toujours plus. gagné tous les milieux, même ruraux.
e Collaborez avec la Nature et avec le Ciel. Mais Une si robuste santé morale, condition nécessaire
e souvenez-vous qu'il n'y a pas de foi sans les actes. d'une belle santé physique, nous ont nécessairement
e Ayez confiance mais agissez. Unissez la foi aux procuré l'équilibre dont tout homme a un besoin
« moyens extérieurs. urgent.
« Affirmez la santé d'un verbe redoublé, mais
« faites en même temps le nécessaire pour qu'elle Egalité d'humeur
e soit bonne.
e Pesez sur les circonstances et sur les phénomè-
cnes par le corps et par l'esprit :t. Sans un équilibre complet, aucune construction
Les impératifs ci-dessus ne sont pas seulement durable n'est possible et c'est lui qui seri de base à
des mots, mis à la suite les uns des autres pour faire la poutre maîtresse du caractère qu'est l'égalité
d'humeur.
des phrases. Ce sont des comprimés de pensée dont
la formule est basée sur l'expérience des faits. Cette dernière qualité est certainement la plus
ditficile à acquérir si on ne l'a pas héritée de nais-
sance, mais c'est aussi la plus belle ,et celle dont les
Une expérimentation de vingt ans résultats sont les plus féconds.
Nous sommes loin d'y être parvenu entièrement
parce que l'inégalité d'humeur était le fondement
Nous avons nous-même -expérimenté ces diverses même de notre caractère. Pourtant, nous avons le
maximes de vie et, les appliquant à notre existence sentiment d'entrevoir le terme, avec ses conséquen-
quotidienne, nous avons littéralement transformé ces admirables et ses merveilleux bienfaits.
celle-ci. Nous reviendrons sur ce propos. Mais clès mainte-
Nous ne sommes pas conformé autrement que les nant, vous savez que la santé joue un grand rôle
autres êtres humains, nous n'avons pas davantage 1 dans votre stabilité intérieure et que la réforme de
de possibilités que vous, inais, grâce à une hygiène votre caractère dépend, en grande partie, de cette
morale bien comprise, nous avons réussi à éviter la stabilité.
plupart des maux et infirmités. Depuis vingt ans et
plus que nous nous soignons par nos propres moyens
et que nous étendons cette prophylaxie spirituelle à Exercice physique et respirations
notre entourage, nous n'avons pas passé une seule
journée de maladie dans notre lit .
Sans doute nous avons refusé de nous aliter dans l
•
Pour y aider, nous vous recommandons le plus
bien des cas où d'autres que nous auraient jugé in- ! que vous pourrez d'exercice physique. Le. gymnas-
dispensable de le faire. Cela, comme vous le voyez, tiques spéciales ne nous paraissent pas avoir toutes
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les vertus qu'on dit. Il faut y recourir, faute de
mieux. Mais si vous avez la possibilité de vous livrer
aux besognes domestiques, ne craignez pas de scier
du bois, de planter des clous, de monter à l'échelle,
de nettoyer les plafonds. Bêcher, biner, manier le
râteau et la fourche seront encore plus utiles. :Faites
aussi beaucoup de promenades, soit à bicyclette,
soit, de préférence, à pied. Voyagez de temps en CHAPITRE X
temps, si vos moyens et vos occupations le permet-
tent.
Enlin livrez-vous régulièrement et sans excès à
des exercices de respiration. Vous trouverez, dans Le Travail et le Caractère
nos ouvrages spéciaux (La Clé, les Clés du Bonheur,
les Clés de la Santé) toutes indications utiles.
Qu'il suffise de dire que l'essentiel est d'emplir
à bloc sa cage thoracique pour en exprimer l'air A maintes reprises, nous avons souligné que le
lentement, après une brève rétention. déséquilibre social vient de ce que l'immense ma-
Faites cela par le" nez lorsque vous y pensez : le jorité des hommes s'adonnent à un genre de travail
matin en vous éveillant pour nettoyer les poumons qui ne leur convient pas.
et inonder les sommets d'air vierge ; dans la jour- Redistribuez le travail humain suivant les goftts et
née, chaque fois que vous êtes las, oppressé, décou- les aptitudes, aussitôt le problème social est, pour
ragé ; le soir en vous endormant pour brasser vos les trois quarts, résolu.
énergies vitales.
Chacune de ces séances devra être très courte et
ne comporter qu'une dizaine d'aspirations au plus. Aimer sa tâche ou changer de métier
Bien que ces procédés soient basés sur les respi-
rations hindoues, vous ne devez en prendre que ce
qui est indispensable à votre organisme européen. Il n'y a peut-être pas un homme sur cent qui soit
Vous ne cherchez pas à devenir Yoghi ou fakir, exactement orienté vers sa profession idéale. Aimer
mais à être un brave homme et un homme brave, son métier équivaut à le connaitre. Connaitre son
capable d'exprimer avec harmonie sa nature d'Oc- métier équivaut à l'aimer.
cidental. Certains croient connaitre leur métier parce qu'ils
De la sorte, votre caractère se fortifiera, tant en vivent de lui depuis de longues années. C'est Une
raison de la discipline imposée que de l'influx de erreur économique dont souffre le corps social tout
vie qui vous irriguera tout. entier. entier. Plus on occupe longtemps l'emploi pour le-
,
:t
quel on n'est pas fait et plus la mouture qu'on en
tire est détestable. La chose la plus souhaitable est.
donc pour vous d'utiliser au mieux vos facultés.
Ou vous n'avez pas encore d'emploi et toute votre
-106 - -107 -
vie portera la marque du premier choix que vous L'un est en état d'équilibre ; l'autre en état de dé-
allez faire. Ou vous êtes déjà pourvu mais vous ne séquilibre.
parvenez pas à épanouir vos dons. Quel est donc le remède à cette inappétence du
Soyez assuré que, dans l'un et l'autre cas, votre malade ? Il suffit de trouver quelque chose qui flatte
impuissance vient d'une défaillance du caractère, son appétit. C'est ainsi que certains sont sollicités
soit que ce dernier demande une réforme, soit mê- par le sel ou par le sucre, mais de préférence par
me qu'il n'existe pas. les saveurs qui réveillent, par certaines acidités. Dès
Nous n'insisterons pas sur les moyens de vous qu'on a touché la bonne fibre tous les phénomènès
doter d'un caractère si le vôtre est inexistant. Ces
de répulsion disparaissent. Une sollicitation locale
moyens vous seront plus spécialement indiqués dans régénère l'organisme tout entier. Ce n'est pas tant
les troisième, quatrième et cinquième parties. Pour la quantité ingérée que sa présence qui est la cause
l'instant, nous nous bornerons à souligner l'utilité du c miracle ~ ; une sorte de catalyse psychologique
du travail pour obtenir un bon équilibre intérieur se met à jouer. Puis tout devient normal et l'état
et extérieur.
d'euphorie s'installe.
Ne faites qu'un travan qui vous intéresse Votre emploi idéal vous attend quelque part
Ne faites donc qu'un travail qui vous plait, vers De même, pour le mal pourvu, ce qui importe
quoi vous êtes instinctivement orienté, pour quoi c'est de changer de métier. Si l'intéressé a du ca-
vous vous sentez des aptitudes. ractère il y parviendra coQ.te que coQ.te. Car n'ou-
Non seulement vous arriverez à la perfection dans bliez pas ce principe qui doit conditionner vos .re-
ce travail, mais encore vous vous en acquitterez en cherches: L'emploi idéalement fait pour vou, exÎlte
vous jouant. La séance de travail ne sera plus pour et il vou, attend quelque part de toute éterniM.
vous le rocher hissé péniblement sur le haut de la Si vous ne vous mettez pas en marche vers lui, il
colline et qui, retombant chaque soir, doit être re- ne se mettra pas en marche vers vous. Mais dès que
monté chaque matin. vous aurez fait le premier pas dans sa direction, il
Lorsqu'il y a harmonie en~re votre travail et vous, fera le premier pas dans la vôtre. Ce n'est pas là une
toutes vos p.ossibilités, internes et externes, sont ex- question. de relations, de recommandations ou de lo-
citées. Et leur épanouissement vous permet, avec le gique, c'est une question de relation, de résonance et
minimum de fatigue, d'arriver au résultat maximum. d'accord.
Si vous n'avez pas de goQ.tpour votre travail, vous Lorsque les ouvriers forent un tunnel, deux équi-
~tes comme le malade ou le convalescent qui se met : pes attaquent simultanément chaque versant de la
à table sans appétit et, d'avance, appréhende la 1 montagne. Et longtemps elles cheminent dans le noir
nourriture. Tandis que l'homme bien portant sou- .1
.. avant de se rencontrer. Mais les calculs des hommes
haite leur venue et salive à la vue des mets, l'inap- c
sont établis si objectivement que, dans leur progres-
pétent n'éprouve que dégoQ.t, celui-ci allant jusqu'à sion objective, les équipes doivent nécessairement
la nausée rien qu'à l'idée même de manger. faire leur jonction.
-108 - -109 -.
Il n'en est pas autrement du cheminement subjec- qu'il vous contraint de vivre dans une atmosphère
tif dans la montagne de l'Idée. Percez d'abord votre bruyante ou malodorante. Répétez-vous sans cesse,
trou en pensée, et il en découlera des résultats ob- en ouvrant bien grandes vos oreilles ou en aspirant
jectifs. De son côté, le subjectif percera son trou avec délices : c Jamais je n'entendis plus douces
dans la matière et vous trouverez la besogne à moi- harmonies ni ne respirai plus suaves odeurs :t.
tié faite quand vous-même serez à moitié chemin. Ceci n'est pas le comportement d'un fou ou d'un
Rien de plus utile que cette prospection, ce fora- imbécile. C'est la contre-attaque d'un esprit équili-
ge, cc terrassement pour l'amélioration du carac- bré et intelligent. L'homme qui se trouve en présen-
tère, si vous y mettez autant d'acharnement et de ce d'un fauve dans le désert a le choix entre deux
persévérance que pour faire de la culture physique attitudes : ou prendre la fuite, ce qui amène auto-
ou un quelconque entraînement. matiquement l'agression de la bête, ou attaquer de •
Ainsi donc vous êtes pourvu d'un emploi, d'un face courageusement.
métier, d'une profession, mais ceux-ci vous ennuient Si, dans le deuxième cas, l'Homme dit : c Je suis
ou vous font horreur. Faites, au propre et· au figuré, le plus fort parce que je suis l'Homme :t, il n'aura
ce qu'il faut pour attirer à vous la situation vers pas proféré une sottise, mais une grande idée,celle
quoi votre nature vous aimante. Vous y rencontrerez de sa supériorité. Alors, ce n'est plus seulement le
les mêmes jouissances et les mêmes possibilités. faible animal vertical qu'il lancera contre la puis-
Vous n'auriez cependant rien compris aux lois de sante animalité horizontale, mais bien la force de la
votre destinée si vous vous relâchiez, durant que Pensée contre la faiblesse de la bestialité. La preu-
vous êtes en posture d'attente, de vos présentes ac- ve, c'est que le lion chassé à coups de bâton, dit-on,
tivités.
en Afrique australe, prend la fuite comme un animal
domestique, parce que la vue de la matraque levée
lui fait c une âme de chien :t.
Trouvez bon par délibération ce qui vous déplaît
par instinct
Ayez de l'amitié pour votre travail
C'est précisément quand vous n'aimez pas ins-
tinctivement votre emploi qu'il vous faut l'aimer C'est quand vous détestez votre travail qu'il vous
délibérément, en fonction d'une volonté arrêtée. Ain- faut l'aimer sans arrière-pensée. De deux choses
si vous fonderez votre caractère, si vous n'en avez l'une : ou bien votre travail changera d'aspect pour
pas encore et vous fortifierez ce caractère si vous en vous ; ou bien vous changerez de travail, la muta-
avez un. 1 tion étant déterminée par votre nouvelle attitude.
VoilÙ le .cus ou jamuis de suivre le conseil si sou- Dans la plupart des cas, le travail que vous abhor-
vent donné à nos lecteurs : Pensez contre l'appa- rez n'est pas fait pour vous. Mais, souvent aussi,
rence, c'est-à-dire ne vous laissez pas imposer une l vous êtes fait pour lui, à votre insu et sans que per-
conviction par les choses formelles et sachez con- \
sonne ne s'en doute. Seulement vous n'avez pas réus-
tredire le témoignage de vos sens. si à établir la correspondance et celle-ci est demeu-
Supposons que votre. emp~oi vous répugne parce rée cachée entre lui et vous.
-110 - - 111-
Ayez seulement un peu d'amitié pour votre tra-
vail et vous verrez comme il vous le rendra sous les Les « filons »
formes les plus diverses. Ayez de l'amour pour lui
et votre travail vous aimera.
Le travail en lui-même est un facteur de calme et D'où la nécessité pour tout homme qui n'aime
de détente. Dans les pires orages de la vie il exerce point son travail et l'exécute sans chaleur, à titre
son role pacilkateur. d'assurance alimentaire, d'avoir ce que les prospec-
Le travail des mains est toujours possible et meu- teurs appellent un autre c filon :t ••
ble les plus mauvaises heures. Il freine la surexcita- Représentez-vous un mineur occupé tout le jour
tion nerveuse et absorbe l'excès de potentiel. à extraire le charbon de la mine et qui, dans son
Le travail intellectuel peut, de même, dériver les travail au fond de la terre, songerait à la découverte
idées noires, quoique certaines organisations céré- en surface d'une mine d'or. Ne pensez-vous pas que
braies aient plus de peine que d'autres à se libérer l'idée de la seconde se superposerait à l'idée de Ja
des préoccupations ou des chagrins. Même dans ce première et que le reflet brillant de J'or lui ferait
cas, on peut appliquer SOD esprit à .des besognes oublier le reflet obscur du charbon ?
mentales vulgaires qui n'exigent nul apport de l'ima- Or les filons neufs abondent autour de vous et
gination et de la sensibilité. Il est rare qu'un tra- vous n'avez que votre main Ii étendre : musique,
vail de plume ou d'art n'aboutisse pas à une dériva- peinture, poésie, travaux d'art, œuvres d'entr'aide
tion des idées, pour peu qu'on ait hl volonté de s'y sociale, recherches techniques, etc., s'offrent à vous.
astreindre malgré soi. Les premières minutes seu- Ces c mines d'or :t ne rémunèrent pas en dollars,
lement sont coiiteuses et pénibles. Les suivantes de- ni en livres, ni même en francs-coupures. Leurs di-
viennent de plus en plus faciles, à mesure qu'elles videndes sont d'une autre sorte, qui est sans prix.
accaparent l'attention. dans le domaine de l'Esprit. Et là vous avez le choix,
autrement dit vous êtes le maître d'adopter un filon
ou un autre, de Je pro~pecter seul ou avec plusieurs
Il n'y a pas de chômeur total compagnons. Ceux-ci vous les aurez triés selon vos
inclinations et vos sympathies. Vous n'aurez donc
Le travail est, lui aussi, une de ces choses que rien à reprocher au Desti'n ni à personne puisque
l'on trouve toujours gratuitement à sa portée. Il n'y vous serez entièrement le maître de votre c mine
d'or :t.
a pas un homme sur terre à qui le travail soit ab-
solument refusé. Le chômeur ne manque pas de tra-
vail, mais seulement de besogne rémunérée. C'est Le grand but
vous dire qu'indépendamment du travail qui vous
procure un salaire, vous avez toujours la faculté
d'entreprendre un travail gratuit. Il est, en effet, de toute nécessité que l'homme
Si le travail fait pour rien nec nourrit pas son ait plusieurs buts: d'abord un grand, le premier de
homme :t, il n'en joue pas moins son rôle de remè- tous, qui soit l'axe de toute sa vie (1). Il va de soi
de, qui consiste à meubler les instants pénibles de
la vie et à favoriser l'évasion en esprit. (1) Voir le développement de l'Idée Unique dans
c Comment on 'OuUve les Montagne, :t QUIlalls,,_ .
OQ,W~1lL4
-112 - -113 -
qu'un but si grandiose ne peut pas être exclusive- nes, des mois, des années de votre vie. Ils ne sont
ment matériel. Ce sera votre Idéal, auquel vous vous pas hors de votre portée et vous pouvez les attein-
raccrocherez pendant votre existence et qui n'aura dre dans l'espace et dans le temps. La plupart n'en 1
aucune limite, pas même celle de la vie du corps. représentent pas moins des efforts de longue ha-
Celui que nous vous proposons est votre propre leine qui ne suffisent pas encore complètement A
évolution, en fonction de l'évolution universelle. En épuiser la somme d'intérêt de l'homme moyen.
termes moins abstraits : que votre ambition premiè-
re soit de vous perfectionner physiquement, menta-
lement, moralement et spirituellement un peu plus Les petits buts quotidiens
chaque jour. Ce faisant, vous atteindrez du même
coup un autre but aussi grand, car votre perfection-
nement individuel aide au perfectionnement de tou- C'est pourquoi, outre le Grand But et les buts se-
te la famille humaine. condaires, vous vous assignerez des buts quotidiens
Si vous êtes de nature religieuse, votre but pri- et de proportions réduites qu'il vous sera loisible
mordial, n'en prendra que plus de valeur et vous de réaliser tous les jours. Ainsi votre existence en-
serez aidé puissamment par l'Intelligence Invisible, tière sera admirablement meublée et il n'y aura pri-
carrefour des tendances idéales et centre des buts se en elle ni pour l'insatisfaction ni pour l'ennui.
idéaux. Votre squelette moral sera, de la sorte, harmonieu-
sement constitué, avec une colonne vertébrale qui
centrera l'édifice, les contreforts des bras, des jam-
Les buts secondaires moyens bes, des, épaules, du bassin, des côtes pour équili-
brer la charpente et toutes sortes de menus os des-
tinés à parfaire la construction. •
Mais, en dehors de ce Grand But, que votre vie L'édification d'une telle armature correspond A
d'homme tout entière ne parviendra pas A attein- une refonte complète du caractère et c'est dans cet
dre, mais dont chaque journée constructive vous objet précis que nous vous la proposons.
rapprochera insensiblement, il est non moins in-
dispensable que vous ayez des buts secondaires,
ceux-là plus aisément accessibles, tels que la réussite
d'une entreprise et la découverte d'une situation.
Vous pouvez également, en dehors de vos occupa-
tions professionnelles ordinaires, vous adonner aux
sciences et aux arts.
Chaque but, même le plus humble, nécessite un
lent travail de conquête et c'est ce travail même
qui vous affinera, vous enrichira, vous "améliorera.
Ces buts secondaires, suivant la taille que vous
leur prêtez et la part de vous-même que vous leur
consacrez, sont susceptibles de meubler des semai-
8
CHAPITRE XI
ne Ces
sontméthodes
d'aucune ontutilité
une irhmédiate
r~elle efficacité
pour mais elles
personne.
Exécutez, pur conséquent, des exercices qui ne soient
pas purement formels, mais qui s'avèrent, en même
temps, disciplinaires et utiles.
. .1
CHAPITRE XIII
Le Détachement
Les attachements
Tenez-vous exagérément à vos livres, à votre mo- Il est une sorte de culture que n'enseignent pas
bilier, à vos objets d'art, à vos instruments, à votre les traités, ni encore moins les philosophies, ni en-
radio, ù votre maison, à votre voiture ? Distribuez core moins les religions .•
à de moins pourvus ce que vous avez la force d'en C'est celle du contentement et du sourire.
distraire. Et, pour le reste, faites-en le sacrifice en N'est-il point paradoxal que la joie ne soit recom-
esprit. - 1 mandée que par les matérialistes, les jouisseurs, la
Il n'est pas absolument indispensable, pour être littérature vulgaire, les chansonniers imbéciles qui,
en état spirituel de pauvreté, de faire l'abandon ma- les uns et les autres, n'ont à distribuer qu'une joie
tériel de vos possessions objectives. Dès que celles- basse, inférieure, sans qualité et sans lendemain ?
ci ne vous tiennent plus à cœur et que vous vous Et que les penseurs, les religieux, les esprits affinés,
sentez de taille à les quitter pour une .autre forme les âmes vertueuses n'ont à vous offrir que peine.
de Vié, vous cessez d'être riche en esprit. tristesse, crainte et remords ? .
Exercez-vous méthodiquement au jeu de l'aban- Ne cherchez pas ailleurs les raisons du succès de
don. Vous verrez combien les premiers sacrifices fa- la mauvaise joie ou les motifs de triomphe du rire
ciliteront les autres, au point que, bientôt, il vous épais. Les hommes ont soif de détente dans la gran-
de contention de la Vie. Ils sont, dans le désert hu-
sessions. n'être que locataire de vos anciennes pos-
semblera
main, à la recherche des oasis. Faute d'eaux jail-
Un tel état d'esprit est éminemment favorable à lissantes et de palmeraies splendides, ils se conten-
une maturation du caractère qui assouplit celui-ci. tent de buissons maigres et de puits bourbeux.
le rend malléable et propre à de grandes transfor-
mations.
Pourquoi la vertu aurait-elle un visage austère 1
1 ..1
-130 - -131 -
Du point de vue physiologique ce sont les animaux - Ton arc demeure-t-il toujours bandé ?
de la maison qui vous fournissent l'exemple idéal - Non, certes, car le boyau perdrait sa résistan-
de la détente. Voyez le chien ou le chat allongés de- ce. Et il n'aurait plus la force de lancer sa flèche
vant le poêle ou la cheminée ; tous leurs muscles quand je voudrais m'en servir.
sont en jachère, tous leurs rierfs à l'abandon. L'ins- Amasis rit plus fort.
tant d'avant ils étaient, l'instant d'après ils seront - Ainsi de moi, vois-tu. Mon esprit est une corde
en pleine contraction musculaire et nerveuse et le raide qui ne peut rester toujours tendue au sein des
réveil de leurs énergies sera d'autant plus intégral - délibérations. Laisse donc l'arc se débander et mon'
et foudroyant que leur sommeil aura été plus total. esprit se détendre; Mes jugements n'en seront que
Quand vous êtes fatigué, surmené, inquiet, irrité, meilleurs.
commencez par une relaxation de tous vos muscles.
Effectuez quelques respirations profondes. Affirmez
mentalement et extérieurement le calme et la paix. Ayez de temps en temps une âme de petit enfant
Evertuez-vous alors à faire le vide dans votre esprit,
à chasser toute pensée de votre Ame. Ne soyez plus
qu'une chose inerte, flottante, qui fait la planche de- Si vous êtes grave, sérieux, compassé, si vous êtes
vant l'Esprit. vieux, triste, fatigué, sachez vous faire, de temps à
Ne croyez pas qu'il s'agisse d'une désertion en autre, une âme de petit enfant.
face de l'ennemi. Non point. C'est l'abandon cons~ Quelle que soit votre situation, votre valeur intel-
cient aux Forces Eternelles qui, déjà par ce simple lectuelle ou morale, sachez vous mettre au niveau
geste, crée l'état de sécurité. des simples, lorsque votre esprit .en sent le besoin.
Un bain de simplicité contient les eaux vierges de
la Vie.
Si vous estimez que ·Ia joie est indigne de vous, N'ayez pas de honte à vous faire petit. Cette pe-
c'est que vous êtes indigne de la joie titesse-là exige de la hauteur de caractère, parce
qu'elle est consentie et délibérée pour un lieu et
pour un temps.
Ne considérez pas la Joie comme indigne de vous. Se faire petit n'est ni s'humilier, ni s'abaisser. Se
Si vous avez cette pensée, dites-vous, au contraire, faire petit n'est pas s'incliner devant les événements
que c'est vous qui êtes indigne de la joie. La Joie et les hommes. Se faire petit c'est se mettre au ni-
n'est pas une· faiblesse, c'est une distinction. N'im- veau même de la création.
porte qui ne peut s'élever sur les plans supérieurs Si vous êtes une célébrité de l'âge mllr, vous n'a-
de la Joie. vez pas toujours endossé l'habit d'une personne il-
J ndis, le pharaon d'Egypte Amasis jouait au mi- lustre. A la naissance, vous étiez semblable à vous-
lieu de ses courtisans et l'un de ceux-ci, qui se sou- même, c'est-à-dire au reste des humains. De même,
venait des règnes précédents, faits de sévérité, de à la mort, vous ne serez rien de plus que les autres
raideur et d'injustice, exprima sa surprise au roi et hommes. La simplicité, vous le voyez, est votre point
le mit en garde contre son manque de majesté. de départ et votre but.
Amasis rit et dit : Exercez-vous à retrouver l'état initial et flnal, qui
-132 - -133 -
est voire élat véritable. Posez de temps en temps vo- infiniment plus dangereuse que celle dont les corps
tre vêtement factice et alignez-vous sur l'état com- sont menacés.
mun. Le jel1ne d'honneurs et de dignités sera pour L'amertume et la critique portées à ce point équi-
votre esprit la meilleure des cures et votre carac- valent à une vraie gangrène de l'Ame. Comment le
tère y puisera les plus belles raisons d'être homme, caractère de ces hommes malheureux ne serait-il
dans la véritable dignité. pas une source de maux 1
.;
CHAPITRE XV
Le Caractère et Autrui
Mme de Girardin parfuma de son rayonnement la Nous savons des gens qui cultivent avec prédilec-
première moitié du dernier siècle. En une vie aussi tion la rancœur et les idées noires. Leurs lectures
brève elle accumula des dons triomphants. Nul ne sont désespérantes, leurs fréquentations attristées,
résistait à tant de beauté heureuse, mêlée à tant de leurs disciplines malheureuses, leurs jouissances
grâce vivante, nul n'échappait à cette séduction in- même souillées de fiel. Leur cœur est bon cepen-
consciente qui dégageait d'elle ses effluves subtils. dant et juste et même altruiste. Mais leur lampe por-
Certains de ses plus notoires familiers ont souli- te un verre noir. Ils pourraient s'éclairer et éclairer
gné ce pouvoir qui, loin de se concentrer en lui- autour d'eUX,rien qu'en changeant le verre de leur
même, s'éparpillait en gerbes de parfums. Au point lampe. Or ils se complaisent dans leur mélancolie
et leur obscurité.
qu'avec c Delphine ~, on se sentait naturellement
bon, spirituel, qu'auprès d'elle on vivait double et Ces gens-là s'étonnent de rencontrer les ténèbres
que les plus désespérés comme les plus pauvres la autour d'eux quand ils font un geste vers la Vie. Ils
quittaient heureux et enrichis. ne savent pas que la Vie ne donne rien sans con-
tre-partie ; on n'y trouve que la lumière qui est en
soi. Elles exigent du bonheur alors qu'elles ont re-.
fusé de lui créer l'atmosphère qui l'attire et sans la-
Changer la peau de son cœur quelle, au surplus, il ne saurait être le bonheur.
Il se peut que vous soyez de ces gens:'.}àet que
vous n'ayez pas le dessein de verser les arrhes exi-
Cette admirable faculté n'est pas donnée gratui- gées, comme le paresseux qui voudrait faire de la
tement à tous en cadeau de naissance. Mais tous culture physique sans sortir de son lit.
peuvent gratuitement, quoiqu'à des degrés divers, Vous, levez-vous et réformez-vous. Prenez tout de
. l'acquérir. suite le contre-pied de vos attitudes passées. La Vie
Il suffit que vous vous mettiez à fabriquer du con- ne demande qu'à faire u~e moitié du chemin pour
tentement comme vous fabriquiez du mécontente- aller à votre rencontre, mais c'est vous et non pas
ment. Dès que votre âme sera ensoleillée, vous ver- un autre qui avez à faire l'autre moitié.
rez le soleil se refléter partout autour de vous.
C'est surtout si vous êtes habituellement triste ou
maussade, brusque ou boudeur, mécontent ou gro- La police des pensées
gnon que vous avez besoin de faire des miracles et
de changer la peau de votre cœur. Pour peu que
vous ayez la volonté d'effectuer ce dépouillement, Ce que nous avons dit précédemment de l'entente
vous en serez récompensé avec faste et votre terne entre frères et sœurs est valable pour toute votre
existence se muera en illumination. famille, de même que pour vos amis.
-156 - -157 -
Le procédé général ne change pas, qu'il s'agisse temps que votre caractère, la notion que vous avez
de vos relations avec votre père, votre mère, votre de votre influence sur le prochain.
mari, votre femme, vos oncles et tantes, vos neveux 1 Contrairement à ce que vous supposez et à ce que
~ tout le monde suppose, il n'y a pas besoin d'étre deux
et cousins, parce que tout dépend de votre compor-
tement intime dont les ondes, bien loin de demeurer pour s'entendre: un seul qui pense bien suffit.
en vous-même, vont à toute distance faire vibrer Par contre, pour se quereller, il faut être au moins
les autres circuits accordés. deux et ceci vous apporte la preuve opposée.
Si vous êtes en état d'hostilité ou de dénigrement, A la vérité, tous les pouvoirs d'entente et de con-
les ondes mauvaises que vous engendrez ainsi éveil- ciliation sont en vous seul.
lent, sans distinction de lieu, les facultés d'hostilité
ou de dénigrement qui sommeillent, ou sont éveil-
lées chez les autr,es hommes. Peut-être la malice qui Gare au faux dégel !
vous habite présentement n'est-elle que la résonan-
ce d'une malice étrangère dont les radiations sont c Mais si mon prochain, rétorquez-vous, répond
parvenues jusqu'à vous. Il vous importe donc de c à mes pensées de compréhension, à mes paroles
faire la police de vos pensées et de rejeter ~mmédia- c d'amitié et à mes actes généreux par de mauvai-
tement toutes celles qui sont malheureuses ou capa- c ses pensées, de mauvaises paroles, de mauvais ac-
bles de faire du mal.
c tes, comment persisterais-je dans une voie où je
Vous le pouvez si vous le voulez. Et vous le vou- c fais toutes les avances sans recevoir de retour '1 )
drez si vous avez le sentiment de la justice en même
temps que celui de l'efficacité. Lorsque le vent du Sud souffle sur la neige, ce n'est
pas aux premières bouffées que celle-ci ~'attiédit et
fond. Il faut aux flocons soudés le temps de s'aper-
Tous les pouvoirs d'entente sont en vous seul cevoir que l'atmosphère n'est plus la même. Alors
• le phénomène de décristalIisation s'amorce, puis
la construction artificielle du froid s'abolit.
A partir d'aujourd'hui vous décidez et ce, à titre Si, à ce moment, le vent du Sud cesse de souffler,
..déflnilif, que vous êtes bon fils ou bonne fille, bon la cristallisation recommence. C'est ce qu'en météo-
parent, bon époux ou bonne épouse, bonne sœur rologie pratique on appelle un faux dégel.
ou bon frère, et pour attester la sincérité de vos Mais si, au contraire, la brise chaude s'exerce
dires, vous conformez votre pensée, puis vos paro- avec constance, la neige 10ut entière se met à fon-
les, puis vos actes à cette décision. dre .et attendrit le sol gelé.
Bien entendu, vous ne manquerez pas de dire, en A vous aussi de persévérer dans votre comporte-
vertu de la pente acquise : ' ment jusqu'à ce que l'Ame d'autrui se dégèle. Pour
c Mon désir de conciliation ne suffit pas. Encore peu que vous n'y mettiez aucun amour-propre mais
c faut-il que mon interlocuteur ait la même vertu de la persévérance, .vous serez confondu par les
c que moi ). résultats que vous obtiendrez.
C'est là qu'est votre erreur et le présent livre se- Les cœurs les plus coriaces sont peut-être ceux
rait inutile s'il ne tendait pas à réformer, en même que l'on gagne le plus aisément par une attitude si
-158 - -159 -
contraire aux lois du monde, lequel se réfère à l'an- e si ? Apprenez que vous n'êtes pas responsable
cien texte : e Œil pour œil, dent pour dent ~. e de votre semblable, mais seulement de vos pro-
Un peuple, celui des Israélites, l'appliqua jadis e pres affaires et que si chaque homme attendait
comme une règle inflexible. Cet usage du talion fit e pour bien faire que son voisin commençAt, il n'y
de lui la nation la plus persécutée de l'Univers. e aurait nul progrès de la communauté. Pour autrui,
e vous aussi vous êtes le mur sur lequel il exerce sa
e patience. Même si vous vous prêtiez à toutes ses
e fantaisies, vous ne pourriez faire son travail pattI"
C'est le mur qui a commencé e lui. Chacun doit accomplir sa tAche jusqu'au voi-
e sinage de la perfection sans s'occuper de la tâche'
c de ses frères et c'est ce perpétuel effort qui mène ,
Mais, à ce point de notre exposé, reprenons la
lecture de e L'AMI DES HEURES DIFFICILES ~ (1) e à la compréhension. Vous tirez mille déboires de
et relisons la page où se trouve démonté le mécanis- e vos parents, de vos amis, de vos relations, de vos
me des relations avec les tiers : e concitoyens, de vos coreligionnaires, alors que
e vous pourriez tirer d'eux, au sens le plus noble,
e Ne croyez pas que vous serez obligé de souffrir' e tant d'aide et tant de profit.
e de vos relations avec autrui. Il dépend unique-
e ment de vous de supprimer les heurts et les meur-
e trissures, car vous devez considérer autrui non Les agrès du caractère
e comme un adversaire, mais comme un mur. Si
e vous heurtez le mur, le mur n'y est pour rien, mais
e votre souffrance n'en est pas moins forte. Plus e Pourtant, la seule méthode efficace pour vous
e vous vous cognez contre la pierre, plus vous pA- e servir d'eux consisterait à les utiliser chaque j~ur
e tissez, mais c'est votre entêtement et non la pierre e comme les agrès d'un portique jusqu'à ce que l'en-
e qui vous fait mal. Usez d'intelligence et de com- e trainement de toutes les heures fasse de vous un
e préhension avec le mur et le mur vous servira e athlète consommé. Celle de vos relations qui mon-
e d'appui, de défense, 'au lieu de faire figure de e tre de la paresse serait votre corde lisse. Vous
e geôlier et de bourreau. Vous dites : C'est le mur e auriez tout à faire pour vous élever à la force des
e qui a commencé. Du moins c'est ce qui vous sem- e bras. Celui de vos parents qui serait sujet à la
e ble. Or le mur n'a pas d'autre riposte que celle e colère servirait de corde à nœuds, dont l'aspect
e que vous lui prêtez. Sans vous le mur ne heurte- e semble plus bourru mais dont l'ascension est plus
e rait ni n'emprisonnerait personne. En d'autres e facile, parce que les violents ont des paliers nom-
e termes, vous ne savez pas vous servir du mur. e breux. Et pourquoi ne feriez-vous pas des an-
e Vous dites encore : Un mur n'est ni affectif ni e neaux avec tel qui est changeant et ductile? Vous
e intelligent. Mon semblable l'est au même degré e épouseriez ses dérobades et vous adapteriez à ses
e que moi-même. Ce que vous me demandez de fai- e revirements. Si vous pratiquiez du matin au soir
cre, pourquoi mon semblable ne le fait-il pas aus- e cette gymnastique du cœur et de la volonté, du
e fact et de l'intelligence, vous deviendriez d'une
(1) Op. cil. e telle force que nul ne vous résisterait ~.
l
-160 - r - 161-:-
j
-162 - - 163-:-
bienveillantes, celui-ci n'avait pas articulé un mot bévues, les étourderies, les fautes et oubliez les ser·
depuis plusieurs jours. vices rendus.
La projection pensante commença un soir, à la ' Pourquoi vous trouvez-vous dans cet état d'esprit
tombée du jour, se poursuivit une partie de la nuit malveillant ? Peut-être parce que votre pensée a été
et reprit dans la matinée. touchée par une pensée malveillante d'en face. Mê-
Au cours de l'après-midi, et sans la moindre solli- me dans ce cas, soyez le premier à donner le coup
citation extérieure de quiconque, M. X... ouvrit la de barre qui remettra les choses dans le droit che-
bouche et parla à sa femme et à sa belle-mère sans min. Si vous répondez à une émission de méchan-
la moindre gêne et même avec un désir de compré- ceté par une émission de malice, l'atmosphère de
hension. 1 votre âme deviendra irrespirable et vous en souf-
Il n'en fallait pas plus pour désagréger l'affreux frirez le premier. Cessez donc d'alimenter de vos
et insurmontable embâcle accumulé par des mois propres mains le feu qui vous brfile et ne projete~
d'incompréhension et d'inimitié. plus vous-même l'acide qui vous corrode. L'essen-
tiel pour valls n'est pas d'avoir raison, mais d'avoir
la paix.
L'essentiel n'est pas d'avoir c raison ]t, mais 1
d'avoir la paix
La fausse notion d'honneur
1
Il vous est loisible, dans ces conditions, de mo-
difier unilatéralement tout ce qui vous entoure. t
L'automobiliste qui vient de droite, s'il se trouve
Vous'pouvez avec autant de facilité et d'efficacité,
métamorphoser vos amis, vos supérieurs, vos subor-
donnés, vos voisins, vos clients et même les gens
i
~.
l'
en face d'un confrère malhonnête qui vient de gau-
che, ne cherche pas, à tout prix, à exercer son droit
de priorité. Il y a, en effet, quelque chose depréfé-
que vous ignorez. rable au fait d'avoir raison en droit, c'est de n'être
Pour peu que vous continuiez à critiquer vos amis, point mutilé en fait, par suite d'un entêtement in-
vos voisins, ceux-ci seront animés du même esprit excusable. Car si deux fous se rencontrent, on abou-
de critique et cette escrime invisible que vous pra- tit à la catastrophe, tandis que si le fou rencontre
tiquez les uns contre les autres multipliera les pi- 1
le sage, celui-ci s'efface devant le fou.
qdres et aigrira les cœurs. Ici, nécessairement, certains invoqueront la faus-
Parfois vous vous sentez irrité contre un ami sans
se notion d'honneur, ce succédané de l'amour-pro-
savoir pourquoi. Mais comme il faut, pour haïr ef- pre, que la société a promu à l'état d'idole tant de
ficacement, au moins un prétexte, vous alimentez vo- l'individuel que du social. Con,çu sous cette forme
tre mécontentement à l'aide du premier incident basse, l'honneur est le plus vil sentiment qui puisse
venu. Celui-ci n'est pas malaisé à découvrir car la s'emparer de l'âme humaine. C'est ce Moloch obtus
vie en est peuplée et il dépend de chacun de lui qui présidait jadis aux formes surannées du due~.
faire un sort heureux ou malheureux. ~, , Lui, qui s'alimente également des exaspérations col-
Aussitôt, vous partez de là pour faire le procès de lectives et mène au fléau de la guerre d'ineptes hu-
l'amitié incriminée. Vous c montez en épingle :t les manités.
-162 - - 163 "7'"'
bienveillantes, celui-ci n'avait pas articulé un mot bévues, les étourderies, les fautes et oubliez les ser·
depuis plusieurs jours. vices rendus.
La projection pensante commença un soir, à la ' Pourquoi vous trouvez-vous dans cet état d'esprit
tombée du jour, se poursuivit une partie de la nuit malveillant ? Peut-être parce que votre pensée a été
et reprit dans la matinée. touchée par une pensée malveillante d'en face. Mê-
Au cours de l'après-midi, et sans la moindre solli- me dans ce cas, soyez le premier à donner le coup
citation extérieure de quiconque, M. X... ouvrit la de barre qui remettra les choses dans le droit che-
bouche et parla à sn femme et à sa belle-mère sans min. Si vous répondez à une émission de méchan-
la moindre gêne et même avec un désir de compré- ceté par une émission de malice, l'atmosphère de
hension. 1 votre âme deviendra irrespirable et vous en souf-
Il n'en fallait pas plus pour désagréger l'affreux frirez le premier. Cessez donc d'alimenter de voà
et insurmontable embâcle accumulé par des mois propres mains le feu qui vous br6le et ne projete~
d'incompréhension et d'inimitié. plus vous-même l'acide qui vous corrode. L'essen-
tiel pOlir valls n'est pas d'avoir raison, mais d'avoir
L'essentiel n'est pas d'avoir c raison
d'avoir la paix
]t, mais 1 la paix.
Pourquoi procéder ainsi si ce n'est parce que vous désirez qu'il devienne, cherchez dans vos relations
êtes l'esclave de votre amour-propre '1 Rien ne vous passées avec lui les rares gestes ou paroles qui peu-
empêche d'amorcer un cycle c angélique ), A l'aide vent être retenus A son actif. Evoquez-les en secret.
d'émissions mentales· contraires et selon le même Louez-le en vous-même. Essayez de vous mettre un
procédé. instant A sa place, c'est-A-dire dans son état de san-
Posez en vous-même les premières pierres d'un té, sa situation de famille, son âge, son tempérament,
complexe de supériorité au bénéfice du cheC qui vous son éducation. Faites cela, même en rageant iplé-
est le plus antipathique. Cela sera sans doute méri- rieurement contre l'opération mentale que vous vous
toire mais aussi merveilleusement productiC. contraignez Ii faire.
Si vous avez la patience de nourrir ce complexe
de bienveillance pendant quelques jours, vous ob~
En matière de caractère, inutile de raisonner serverez les premiers résultats. En effet, non seule-
ment vous n'ensemencez plus les pensées de votre
supérieur avec vos pensées inamicales mais encore.
Notez bien qu'au début vous serez obligé de pen- en vertu de la croissance inconsciente du complexe,
ser contre l'apparence en disant: c Ce chef est mon vous aurez, malgré vous, A votre insu, des attitudes,
ami ~, bien que vous l'ayez toujours considéré com- des gestes, des paroles qui attesteront votre propre
me votre ennemi. Affirmez ensuite régulièrement et changement.
pe.-sévéramment : c C'est un esprit élevé. un homme
intelligent et juste ), ceci en dépit de votre opinion
réelle qui le tient pour nul, inique et de petit esprit. Les phénomènes de sympathie et d'antipathie
Ne cherchez pas à raisonner ni à faire de la lo-
gique. Ce que nous vous demandons de faire n'a rien
à voir avec la logique et la raison. Notre méthode Nous avonS eu l'occasion dans d'autres ouvrages,·
semblera Colle aux esprits logiques et raisonnables. d'analyser les phénomènes· de sympathie et d'anti-
TouteCois, avant de vous ranger à leur avis, voyez pathie. Faisant allusion aux auras invisibles et aux
ce qu'en pareil cas obtiennent les raisonnements lo- zones magnétiques dont chaque homme est environ-
giciens. Logiquement et raisonnablement, quand un né, nous montrions comment ces mêmes phénomènes
supérieur et un inCérieur sont animés l'un contre sont dus A l'interpénétration des régions humaines
..
l'autre, la chose ne peut finir que par une mesure extérieures aux corps organiques et qui permettent
disciplinaire et un coup d'éclat. NeuC fois sur dix, aux hommes d'entrer, sans contact physique, en con-
le subordonné est vaincu, en sa qualité de pot de tact subtil.
terre et il doit chercher ailleurs le pot de fer avec Tout un intense travail s'opère donc dans vos en-
lequel il s'entendra. veloppes magnétiques, dès que vous faites le renver-
Revenons donc à notre méthode à nous, déraison- sement intime de vos valeurs et le reclassement de
nable et illogique, mais qui a fait maintes fois ses. vos émotions. Il s'ensuit que votre espace fluidique
preuves dnns les cas les plus épineux. personnel - qui se déplace partout avec vous -
Ayant Cortement imaginé et affirmé tout ce que vo- est chargé de radiations attractives au lieu des ra-
tre supérieur hiérarchique n'est pas, mais que vous diations négatives qu'il émettait précédemment. Que·
-170 - -171 -
l'espace fluidique et émotionnel de votre chef vien- si que, tout s'unit pour jeter le froid entre nous. Ce
ne à entrer - comme c'est le cas tous les jours - refroidissement engendra l'hostilité et les brimades
avee le vôtre, aussitôt un nouveau travail s'effectue commencèrent. Celles-ci n'étaient pas graves, du cÔ-
en lui. Les radiations négatives qu'il émettait de son té chef, puisqu'elles se bornaient à ladésapproba-
eôté se trouveront déconcertées par l'appel inhabi- tion et à l'absence de paroles cordiales. Elles se ré-
tuel qui sera fait à son comportement positif. vélèrent efficaces et agressives, du côté subordonné.
Dès lors sera amorcée la possibilité du nouveau De menus complots furent ourdis, des mystificati9ns
cycle. Renforcez le sens de celui-ci par des affirma- stupides imaginées, bref toute une atmosphère en-
tions redoublées et par une concentration intérieure nemie fut créée autour de notre supérieur. Le pau-
de bonté. Faites, en même temps, du côté matériel, vre homme tenta d'abord de faire front et les cho-
ee qu'il faut pour que votre travail soit irréprocha- ses s'envenimèrent. Le moindre incident devint pré-'
ble et tout l'ancien appareil de mauvaises relations texte ù propos et gestes désobligeants. Une vérita-
sera disloqué. ble inimitié commençait à gangrener le cœur de
Vous n'aurez plus qu'à entretenir et fortifier ce tout le monde. Nous n'avions pour excuse que d'être
que vouà aurez obtenu et l'ancienne animosité hiérar- très jeune et lui, le pauvre, d'être presque .vieux.
chique se transformera en estime mutuelle, peut- Nous ne savons jusqu'où le mal eGt pu aller si
être même en amitié. notre chef, prenant conscience de sa faiblesse, n'a-
vait brusquement résolu de mettre son amour-pro-
pre sous ses pieds. Un jour que nous avions été
De subordonné à supérieur spécialement odieux, il attendit la sortie de nos col-
lègues et, nous entreprenant seul à seul, il nous dit :
- Pourquoi me persécutez-vous? Je ne suis qu'ùn
Nous aimons bien prouver ce que nous avançons, homme malade et ne désire en tyranniser aucun au-
car ce qui précède n'est pas du domaine de la théo- tre. Je vous demande de me laisser finir ma carriè-
rie ni de l'hypothèse, mais a été maintes fois dé- re en paix.
montré par la pratique et l'expérimentation. Ces simples mots nous touchèrent au fond du
Ici nous placerons un souvenir ancien. Alors que cœur. Certes, nous sentimes alors ce qu'avait d'in-
nous appartenions à l'administration et occupions excusable notre conduite mais, par-dessus tout, nous
une fonction subalterne, un nouveau chef, beaucoup fûmes bouleversé par l'abaissement apparent à quoi
plus :igé que nous, nous fut imposé. Cet homme avait , cet homme s'était résolu. Nous en éprouvt1mes une
été malade pendant de longs mois, avait fait sans grande humiliation personnelle parce que nous nous
doute de J'anémie cérébrale et réintégrait son em- mimes instantanément à sa place et que nous lui
ploi, ('IH~(JJ'e ailIri et lléprimé. tînmes compte de tout ce dont nous nous faisions
NOlls étions loin d'Nre lin modèle il l'eUe époque grief.
de nI/Ire vic. Présomption, suffisance et amour-pro- Nous lui serrâmes la main avec effusion et jamais
pre tl'naient beaucoup de plaee en nous. Le rappel plus il n'eut de défenseur aussi ardent que nous-mê-
de la neurasthénie bien connue de notre chef, joint me. Nous lui fîmes don spontanément de tout ce
à ce que nous savions de certaines de ses exigences, que nous avions de juvénilité. Et cet entrain de nos
la première entrée en matière, le comportement phy- jeunes ans une fois mis à son service, fut si commu-
-172 - - 173 -;-
nicatif, qu'il apprit à sourire, puis à rire et finale-
ment fut heureux. N'objectez pas surtout que cet ouvrier ou cet em-
ployé a une nature foncièrement mauvaise et qu'on
Par la suite, il devint notre confident et notre n'en peut tirer rien de positif. Cela prouverait seu-
ami. Bien des fois, nous l'entendîmes nous dire lement que vous n'êtes pas digne d'être chef puis-
- Vous m'avez sorti du trou où j'étais. qu'il vous manque, avec la perspicacité hiérarchi-
que, ce je ne sais quoi d'intuitif qui vous fait dire
Nous ne devions pas avoir la même sagesse, avec les mots et effectuer les gestes qu'il faut ..
d'autres, par la suite. Et nous considérons comme Tout homme, fut-il le plus grand paresseux, le
une rude épreuve telle partie de notre vie qui nous pire bandit ou le plus total imbécile, a en lui un
opposa, croyions-nous alors, il des chefs malinten- territoire par où l'on peut atteindre son cœur. Par-
tionnés. fois, ce territoire est réduit à une simple bande et
A la vérité, si nous avions connu, dans ce temps, même à un simple point. Celui-ci n'en est que plus
les méthodes de vie que nous vous proposons à cet- névralgique et si vous savez toucher là, avec la scien-
te heure. nous aurions transformé notre existence. ce voulue, vous pouvez tout obtenir.
Mais nos yeux n'étaient pas encore ouverts.
-186 - -187 -
e humaine, amicale de ceux qu'ils essaient de ser- c re de temps, j'obtins la boite. Un vrai miracle •..•
e vir. e Après plusieurs années d'expérience, voici ce que
e L'autre jour, je me trouvais dans le restaurant e je sens au sujet de ma marotte. J'ai un travail qui
e d'un hôtel où jouait un orchestre. C'était un bon e me rapporte assez pour vivre, pourquoi donc es-
e orchestre, exécutant un bon programme bien joué. e saierais-je de marchander durement avec le mon-
e En sortant, un mouvement impulsif me porta à e de les idées et impulsions qui me viennent en plus?
e m'arrêter et à dire :e Messieurs, j'ai énormément e Je dis, donnons-les au monde, si elles ont quel~
e joui de votre musique ~. Un instant, ils parurent e que valeur. Je trouve ma compensation dans le'
e presque interdits. Puis tous les visages s'i11uminè- e sentiment que je suis une partie de la vie de mon
e rent d'un sourire et je partis les laissant rayon- e époque,· faisant ce que je peux pour rendre les
e nants avec leùrs instruments. Ma propre journée e choses plus intéressantes et vivantes aux autres.
e ne s'en trouva que plus réussie. e Et ceci rend ma vie plus fraterneIle et agréable et
e Une autre découverte que j'ai faite est qu'il est e mon esprit plus ardent. Comme si cela ne suffi-
e presque impossible de donner sans recevoir quel- e sait pas, je trouve que les amis deviennent plus
e que chose en retour, à condition que vous ne e nombreux et que les bonnes choses me viennent de
e cherchiez pas à obtenir une récompense. Généra- e tous côtés.
e lement, ce e retour ~vous arrive d'une façon e J'ai donc remarqué que c le donneur ~ reçoit
e inattendue, quelquefois des mois et des années e toujours des compensations, à condition qu'il soit
e après. Par exemple, un dimanche matin, la poste e désintéressé ~.
e locale m'apporta à la maison une importante let-
e tre-express, malgré qu'eIle fût adressée à mon bu-
e reau et que la poste eilt, en somme, rempli son Mise en application
e obligation en essayant de l'y déposer. J'écrivis
e un mot de remerciement au directeur de la poste.
e Plus d'un an après, j'eus besoin d'une boîte aux Le soir où nous Itlmes cette traduction, nous en
e lettres pour une affaire nouvelle que j'entrepre- discutâmes en famille. Et il fut admis, entre nous,
e nais. On me dit au guichet qu'il ne restait point que nous nous essaierions à ce jeu.
e de boîte et que mon nom devait être inscrit au A peine notre détermination était-elle prise que
e bout d'une longue liste d'attente. Comme je quit- l'Invisible nous tendit la perche. Le lendemain mê-
e tais la poste, le directeur parut sur le seuil de la me, on pouvait lire dans Le Monde à peu près le
e porte. Il avait entendu la conversation : e N'est- texte qui suit :
e ce pas vous qui nous avez écrit cette lettre l'an-
e Je cherche ouvrage sur la radiesthésie du Dr.
e née dernière concernant cette lettre-express por- Savoir et de Jacqueline Chantereine. Faire offre à
c tée à votre domicile '1 ~ Je dis oui.e Eh bien ,
e vous aurez certainement une boîte aux lettres dans M. X...., etc ..• ~.
e notre poste, eussions-nous à en faire une spéciale Par quel hasard exceptionnel, lisions-nous juste-
c pour vous. Vous ne savez pas ce qu'une lettre pa- ment cette petite annonce '1 Peut-être inconsciem-
e reille veut dire pour nous. Généralement, nous ne ment dans le but d'une aide quelconque à autrui.
e recevons que des critiques acerbes •. En une heu- Toujours est-il que ces lignes nous frappèrent. Nous
,1
.,'
-188 -
disposions nous-même du livre recherché et nous
l'envoyâmes aussitôt à l'an non cier.
L'ouvrage était accompagné d'un simple billet où
nous nous disions heureux d'être agréable, sans la
moindre intention de profit et à titre fraternel. Le
destinataire nous remercia cordialement et nous en-
voya des pâtes alimentaires, denrée inconnue dans CHAPITRE XVI
nos campagnes pendant la guerre et dont nous avions
perdu le goût depuis' quatre ans. Nous répondîmes
par le don d'un ouvrage personnel et la riposte fut
un deuxième et copieux envoi de choses rares. No- Education des Enfants
tre correspondant, en effet, dirigeait une importante
fabrique de produits alimentaires dans l'Est.
Pour placer la question sur un terrain plus élevé,
nous avons souvent remarqué que toute action vrai- Force nous est de consacrer un chapitre spécial
ment désintéressée recevait sa récompense, même à l'éducation des enfants, car la présence de ceux-
matérielle, au centuple, et ce d'autant plus tardive- ci influe beaucoup sur le caractère et ce dans un
ment mais aussi plus fastueusement que l'acte était sens souvent péjoratif.
grand et important. On comprend qu'il nous est impossible de traiter
Cc qui nous a spécialement frappé, ainsi que no- ce sujet à fond, car il nécessiterait plusieurs livres.
tre entourage, c'est que les succès les plus considé- Nous ne pouvons que l'envisager sous l'angle spé-
rables de toutes nos existences dérivent en droite cial où nous nous plaçons.
ligne d'une année déjà lointaine d'efforts altruistes
et désintéressés (1).
Et si nous insistons là-dessus, c'est pour bien mon- Pour faire le caractère de vos enfants,
trer au lecteur non encore convaincu ,que notre mé- il vous faut refaire le vôtre
thode est c payante :t et, bien mieux, ne comporte
aucun des aléas d'une entreprise ordinaire, car ce-
lui qui se fait créancier de l'Invisible est toujours Vos enfants ont une double utilité. Vou. ave% â
et inévitablement remboursé à profusion.
faire leur caractere et, en mime temps â refaire le
v6tre. C'est de la méconnaissance de cette loi pri-
mordiale que naissent la plupart de vos déboires
en tant que parents.
Quand vous vous croyez destiné il éduquer vos
enfants, vous n'avez envisagé qu'une face du pro-
blème et la moins importante. Ce 80nt surtout les
enfants qui sont destinés il éduquer leurs parents.
Entendons-nous bien. Il ne s'agit pas, pour les en-
(1) Sc reporter à c Un défi commercial ~, page 58.
-190 - -191 -
fauls, de commander aux parents, mais, pour les
parents éclairés, d'utiliser Il'urs enfants comme au- Méfiez-vouS des enfants trop soumis
tanl de moyens vivants de se perfectionner eux-mê-
mes.
\' OIIS del1ez 110llS édllquer Cil éduquant. Les éducateurs spirituels les plus clairvoyants ont
observé que rien n'est plus trompeur que la soumis-
sion obtenue par peur et par force. Ils ont même
Domination ou persuasion ? constaté que plus un enfant est obéissant et discipli-
né, plus l'anarchie s'incruste dans son cœur. Nul ne
s'aperçoit des progrès de cette révolte intérieure.
La venue des enfants limite les frontières de vo- L'adolescent lui-même la subit parfois à son ipsu.
tre liberté et la disposition spontanée et intégrale Elle ne s'en développe pas moins, au point d'attein-
de votre existence. Dès l'âge le plus tendre, ils cons- dre, en certains cas, des proportions effrayantes,
tituent une gêne, un obstacle, un embarras continuels. dont le danger principal est qu'on ne sait jamais
En dépit des grâces d'état attachées, par la Nature quand ni où l'explosion se produira.
et le sentiment, à l'obligation d'être père et mère, C'est souvent plusieurs années après, et même en-
ceux-ci n'envisagent pas sans impatience les res- core plus tard, au milieu de la vie, que l'enfermé se
trictions que le nouveau-né impose à leur vie quo- libère de son excessif refoulement. Dans ce cas, il
tidienne et à leur libre vouloir. le fait toujours avec une violence inouïe qui laisse
Plus tard, les enfants deviennent turbulents, fron- habituellement son entourage interdit.
delll"s. Pills tnrd eneore, raisonneurs et c'est la pé- Il n'y a pas d'autre explication à l'expression po-
riode la plus difficile. Durant cc temps, votre lige pulaire :c Quand les moutons devienRent enra-
s'accuse. Et quand l'expérience est terminée, vous gés / ... :t
vous sentez presque vieux.
Deux méthodes d'éducation s'offrent à vous : la De quoi ragent ceux-ci, en effet ? D'avoir été des
moutons. Moutons par tradition, par éducation, par
plus vieille et la plus récente, la première étant celle instruction, moutons de· toute une enfance, de tout
de la domination et de la force, la deuxième celle de un début de vie, mais las de bêler avec les autres et
l'alliance et de la persuasion.
de penser en rond.
Nous n'hésitons pas à vous dire que la première est
à rejeter. Sa faillite est d'ailleurs éclatante, particu- Ce sont ceux-là qui font les pires agitateurs, les
lièrement à l'époque de self-détermination à laquel- plus terribles réformateurs, les plus obstinés des ni-
le nous sommes parvenus. hilistes. Les autres, ceux qui se sont dissipés 'pen-
L'autorité brutale et absolue du chef de famille dant leur enfance, s'assagissent avec les ans.
Il JlII avoir su raison ·d'être 1000sque la vic matérielle Evidemment, il Y a des exceptions dans les deux
ne dépendait que d'énergies élémentaires. A mesure sens, mais nous ne parlons que pour la règle. Aux
que la créature humaine s'est émancipée en esprit, natures exceptionnelles les traitements exception-
sa rébellion s'est affirmée avec une assurance tou- nels.
jours plus grande contre les méthodes de contrainte
et de brutalité.
-192 - -193 -
pendant bonne .à dire, est qu'il ne peut y avoir d'é-
Ce sont les parents qui ont besoin d'être élevés ducation c omnibus ~. A chaque sorte de parents
et à chaque sorte d'enfants correspond une éduca-
tion spéciale que seules l'expérimentation et la pra-
Vous choisirez donc l'alliance et la persuasion tique assidues permettent d'orienter idéalement.
parce que, el\ ce qui vous concerne personnellement, Ce qui est bon pour celui-ci, n'est pas bon pour ce-
l'usage habituel de la force ct de l'autorité ne ferait lui-là. Chaque enfant représente un cas d'espèce.
qu'aggraver votre caractère en l'entrainant à la co- Chaque cas d'espèce diffère de l'autre, dans la mê-'
lèrc, à l'injustice, à L'impatience, à la vengeance, à me année, dans la même journée, dans le même ins-
la brutalité. tant.
Pour adopter l'attitude contraire, il faudra faire Nous dirons de l'éducateur ce que nous avons dit
appcl à tout ce qui est bon et sage en 'vous, faire tai- du médecin: Tant vaut l'homme, tant vaut celui qui
re votre égoïsme, exalter vos vertus endormies, vous éduque. Si ce dernier est i~intelligent et d'âme bas-
rééduquer vous-même en un mot. se, comment formerait-il des êtres' intelligents et
Ce sont les parents qui sont mal élevés. Comment élevés '1
prétendraient-ils obtenir de leurs enfants ce dont ils Ne mettez donc pas la ch,arrue avant les bœufs et
sont eux-mêmes incapables '1 Aussi l'enfant consti- ne tentez pas de former les autres avant de vous
tue le terrain difficile, mais de choix, sur lequel vous être réformé vous-même sous peine de propager, vos
pouvez vous entrainer chaque jour. tares et d'être le premier agent de contamination.
Croyez-nous. Nous avons, nous aussi, fait l'essai Ceci doit vous convaincre de l'intérêt capital que
de la contrainte et de la force. Cela n'a abouti qu'à présente pour les parents éducateurs la réforme préa-
la désharmonie, et au viol de nos vibrations. Pen- lable de leur caractère.
dant toute cette période de mauvaise éducation,
nous avons eu le sentiment d'être en porte-à-faux,
dans une cacophonie sentimentale, où sérénité, jus- Dans la culture de l'enfant, l'erreur de taille
tice, équilibre, étaient compromis. Cet état d'insta- n'est pas permise
bilité n'a cessé que du jour où la collaboration de
l'éducateur et de l'éduqué a été possible par compré-
hcnsion ct pénétration mutuelles, par intime asso- Il n'y a pas, en effet, de plante plus fragile que la
ciation. conscience de l'enfant et sa culture est une de celles
où les erreurs et les bévues ne sont pas permises.
Réformez-vous d'abord N'importe qui peut s'instituer jardinier ou arbori-
culteur. Ses mécomptes du début ne seront funestes
qu'à sa bourse et à des végétaux sans conscience,
Nous ne prétendons pas vous donner les lois ri- ou du moins dont la conscience est rudimentaire
goureuses de l'éducation parfaite. Ceci pour plu- comme aussi la sensibilité. Tandis qu'une erreur de
sieurs raisons, dont la première est que l'éducation taille, d'engrais, de traitement sur une plante hu-
parfaite n'existe point. La seconde raison, dont la maine est parfois irrémédiable et retentira sur tou-
première pourrait nous dispenser, mais qui est ce- te la vie physique et psychique du sujet.
13
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Pénétrez-vous donc bien de ceci, c'est que vous cation, bien que l'éducation enfantine en soit la
n'avez pas le droit de faire sur vos enfants des ex- principale bénéficiaire, mais encore en matière d'é-
périences désinvoltes sans souci des graves consé-' ducation personnelle et de relations avec autrui.
quences que votre ignorance, votre indécision ou Un tel axiome semblera une manière d'hérésie
votre malfaisance entraîneront.
pour des cultivateurs matériels, astreints à détruire
Vous êtes comptable, au premier chef, de tout ce les mauvaises herbes qui poussent dans leurs champs.
que vos enfants feront dans le cours de leur exis- Et nous reconnaissons qu'en matière de culture or;,
tence. Vous êtes responsable, au deuxième chef, de dinaire rien ne semble plus préjudiciable aux plan-
t'e que feront les enfants de vos enfants. tes cultivées que le chiendent, la cuscute, le coque-
En déclenchant le phénomène de reproduction par licot, etc ...
la chair vous vous êtes engagé, corps et ûme, dans· Encore existe-t-il une, école, d'ailleurs timide' et
une expérience intégrale que vous ne pouvez ni fuir peu importante, qui préconise la culture jardinière
ni détourner.
Pesez donc bien cette responsabilité, au moment sans sarclage et avec la collaboration des herbes
où, semblable A tant de parents superficiels, vous poussées spontanément.
vous disposez A élever vos enfants c comme tout le Mais là n'est point la question. Nous voulons sou-
monde ~, c'est-A-dire un peu au hasard. ligner, comme nous l'avons fait précédemment, la
différence considérable qui existe entre l'éducation
végétati ve et l'éducation animique de l'enfant.
La clé de l'éducation
Ce que veut dire arracher l'ivraie
Bien qu'il ne puisse être fait état de lois rigides
en pareille matière, on peut mettre en évidence un
certain nombre de poteaux indicateurs. c Arracher l'ivraie ~, c'est faire ce que font pres-
Le plus grand de tous, celui dont la pancarte de- que tous les parents, c'est-A-dire souligner avec for-
vrait être éclairée de jour et de nuit par tous les ce et à haute voix les méfaits ou erreurs dont l'en-
projecteurs éducatifs de la terre, est celui qui porte fant s'est rendu coupable, sa paresse, ses menson-
l'inscription suivante dont, chaque fois que nous ges, son égoïsme, sa gourmandise, ses colères, ses
en avons trouvé l'occasion, à la suite du clairvoyant maladresses, sa malice, ses peurs.
M. F. C. H. (1), nous avons montré la vertu : Or cette attitude traditionelle est justement la seu-
« NE PitS ARllACHER T:/VRAIE. MAIS AllllO- le que vous ne devez pas prendre, parce qu'elle est
SIW U~ /ION (a/MN ~. inopérante, inefficace, ce qui est déjà grave et, en
outre, dangereuse et funeste, ce qui l'est bien plus.
Cette simple phrase est la clé de toutes les réussi- En affirmant les défauts ou les fautes de vos en-
tes harmonieuses non seulement en matière d'édu- fants, vous donnez au mal qui est en eux, d'une fa-
çon vague et indéfinie, une '.orme, une existence que,
(1) Voir « L'Invisible et Moi ~ el le « Jeu Passionnant sans vous, il n'aurait pas.
de la Vie ~. Vous attirez la notion de mal de leur subconscien-
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ce, où elle est endormie, dans leur conscience claire,
où elle se réveille. Là, elle prend contact avec elle- Ce que signifie arroser le bon grain
même, se réalise et vit dès lors ..
Si vous ne faisiez à ce mal qu'une allusion rapide
et passagère, le voile de la mémoire enfantine re- .c Arroser le bon grain ~, c'est développer toutes'
tomberait vite sur lui. Mais vous ne perdez aucune les initiatives heureuses, mettre en éviden<;e toutes
occasion de récidiver, d'appuyer sur le point dé- les intentions louables, harmoniser toutes les bon-
nes volontés.
faillant, de souligner la faiblesse. A haute voix, par
affirmation, par prétérition, par allusion, par évoca- c Arroser le bon grain ~, c'est souligner tout ce
tion, par remémoration, vous faites revivre ce qui qui, dans la pensée, la parole, les actes enfantins,
était mort et vous revigorez ce qui tombait en fai- dénote un désir de s'élever, de rendre servic~, de.
blesse. En même temps, vous créez de vos propres bien faire.
mains, chez l'enfant, un complexe d'infériorité. Arrosez principalement quand la bonne intention
C'est là, d'ailleurs, ce que recherchait l'ancienne est maladroite et a des résultats malheureux. Gar-
méthode d'éducation, uniquement préoccupée, sous dez-vous, dans ce cas, de triompher sur l'enfant, de
prétexte d'humilité et de modestie, de ravaler, d'a- piétiner férocement sa tentative avortée, en vous
baisser, de refouler, d'éteindre les élans et flambées retranchant derrière votre expérience d'adulte com-
des adolescents. De même que la lumière n'est pas me si vous ne l'aviez pas assise vous-même sur mille
erreurs.
faite pOlir être enfermée SOllS le boisseau, de même
l':ime enfantine ne doit pas être mise sous cloche. Evitez les c Je te l'avais dit ... ~. c Tu ne m'é-
Ce à quoi tend l'évllution des temps modernes n'est coutes jamais ... ~.c Tu veux tout savoir mieux que
autre que la création d'un dynamisme spirituel. personne ~. Car : 1 ° vous avez déjà eu tort de le
Mais quel dynamisme obtenir de jeunes âmes hu- dire ; 2° votre enfant vous écoute parfoIs encore ;
miliées et maintenues, bon gré, mal gré, dans les 3° il ne peut rien faire de mieux que de chercher
épinettes de la tradition ? par lui-même à savoir. -
Ne dites donc jamais à votre enfant : c Tu es Ne brisez pas le verre fragile de sa bonne volonté,
laid, tu es maladroit, tu es malpropre, tu es bête ~. même onéreuse, même maladroite, même indiscrète,
sous peine de le voir vous refuser sa confiance, sans
Ou bien : c Tu n'as pas de courage, tu n'as pas de
laquelle c'en est à jamais fini d'une vraie et féconde
conscience, tu n'as pas de honte, tu n'as pas de éducation.
cœur ~.
Ayez toujours l'arrosoir à la main pour arroser
..
",
Ou encore : c Tu mourras sur l'échafaud, ou tu
diligemment et sans jamais y manquer ce que votre
mourras sur la paille ~. enfant sèmera, à bonne intention. Ne vous servez
Ou enfin : c Tu es impossible, tu es incorrigi- que d'eau tiède, la plus féconde, la plus chargée de
ble ~. vie et d'amour. 1 .
Mais vous pouvez lui dire, sans qu'il entende, pour Nous qui avons commis tant de fautes en matière
vous seul et Ii. voix basse : c Tu es mal élevé ~.
éducative, au point de considérer l'éducation com-
Ce sera exact.
me habituellement impossible-, nous n'avons obtenu
de résultats valables que par l'alliance avec l'enfant.
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Or il ne peut y avoir alliance que s'il y a d'abord atmosphère de suspicion qu'engendre l'emploi nor-
confiance. Cette confiance de votre enfant en vous mal de la force 1 Les pensées y sont troubles, les
ne peut naitre que de votre confiance en votre en- paroles dénaturées, les gestes faussés. Sous un ordre
fant. apparent c'est la maison entière qui est en désordre.
A cet état de guerre larvée substituez l'état de paix.
Soyez toujours en état d'alliance Vous réconcilier avec vos enfants, même les plus
turbulents ou les moins appliqués, c'est vous récon-
cilier avec vous-même. '
La notion de confiance prime tout en matière d'é- Et n'avez-vous pas songé à l'autre péril, celui de
ducation. Car seule elle permet l'alliance. la division entre père et mère, car il est rare que la
Or vous n'ignorez pas que, pour être alliés, il faut même température sévisse chez les deux édl1ca- ,
au moins être deux. teurs '1 En vérité, dans l'alternative de lutte, vous
Votre enfant ne peut rien sans vous dans le do- avez matériellement et moralement tout à perdre et,
maine éducatif - et la démonstration en est faite dans l'alternative d'alliance, matériellement et spi-
par ces amputés 'sentimentaux que sont les enfants rituellement tout à gagner.
sans père ni mère - mais vous, dans le même do-
maine, vous ne pouvez rien sans votre enfant.
Son concours volontaire ne vous est pas seulement Vous êtes l'exemple permanent
utile ; il vous est indispensable. Or, pour obtenir ce
concours, il est essentiel d'affranchir l'enfant de
toute idée de peur. Pendant un temps vous pouvez gouverner vos en- T
Votre enfant qui a peur (peur de vous, de votre ju- fants avec la seule intelligence, mais vous ne ferez
gement, de votre geste) n'est plus votre enfant, mais véritablement leur conquête que par le sentiment.
un étranger. Le pont est coupé entre votre affecti- Si vous réussissez à établir. en eux le climat émo-
vité et la sienne. Ce qui vous lie, dans' ce cas, est tionnel idéal, vou •• aurez gagné la partie, car on·peut
d'ordre précaire et conventionnel. Si vous êtes dis- oublier - et on oublie effectivement - ce que vous
posé à vous contenter de cela, tant mieux pour vous, a enseigné l'intelligence, mais on n'oublie .jamais
mQmentanément r Vous ne tarderez pas à vous aper- ce qu'on a appris par le sentiment.
cevoir que les résultats obtenus sont uniquement de Mais ne voyez-vous pas que c'est d'abord en vous
surface et que l'inconnu demeure en-dessous. que ce climat idéal est à créer et que, si vous ne l'a-
Pour nous, il nous est impossible de concevoir l'es- vez pas en vous-même; tout ce que vous pourrez ten-
ter pour le faire passer dans l'âme des autres sera
prit familial
que où, dans autrement
la maison que comm}l
de verre de un don récipro-
la tendresse, les d'avance stérile et caduc '1
échanges sont continuels. Quand nous vous disions que l'éducateur a, pour
Sans doute, vous obtiendrez parfois des résultats premier devoir, de s'éduquer lui-même, nous ne for-
immédiats par la rigueur et par la contrainte. Mais, 1
mulions pas une hypothèse mais un axiome impé-
nous vous le demandons sincèrement, ne sentez-vous ratif.
pas, au trouble de votre âme, tout ce que votre en- La réforme de votre caractère doit donc être à la
fant et vous y perdez '1 Dieu vous garde de cette base de votre action éducative. Vous vous le devez
f
•
1
-200- - 201- "
à vous-même pour l'obtenir chez autrui. D'ailleurs, Vos enfants ont passé l'âge de la foi totale sinon
comment exigeriez-vous de vos enfants des vertus de la confiance dans leurs parents. Devenus grands,
de caractère que vous n'avez pas acquises et com- adolescents, ils cherchent à se pr~longer dans .la
ment réprimeriez-vous en eux des défauts de carac- forme et leur curiosité les incite à foncer dans l'u-
tère dont vous n'êtes pas affranchi '1 ii nivers matériel.
Vous n'ignorez pas que le plus grand coefficient Quel que soit votre âge, ils vous rattraperont. Pre-
Il
éducatif est l'exemple et que toutes les paroles du nez garde qu~ils ne vous dépassent 1 Ce jour-là vous
monde sont salive perdue si les actes n'y sont pas • ne serez pour eux qu'un vestige du passé. Or tou\es
accordés. Pensez que, pour votre enfant, vous êtes leurs aspirations sont tendues vers cet avenir qui,
l'exemple permanent, immédiat. celui qu'il ne peut 1
dès la maturité, vous inquiète et, dès la vieillesse,
pas ne pas voir, celui qui, consciemment ou incons- vous fait peur. '
ciemment, est sans cesse devant lui, celui auquel, du Souvenez-vous alors que votre âge n'est pas celui
matin au soir, il se confronte, celui que, dès les pre- de votre état civil, ni même, comme on le répète
mières compréhensions, il considère comme le dé-
tenteur de la Vérité. complaisamment, celui de vos artères. Votre âge vé-
ritable est celui de vos curiosités. Dès que l'intérêt
Vous n'avez peut-être pas réfléchi à cela, qui est faiblit en vous, la sénilité du caractère commence,
à la fois si émouvant et si gros de conséquences, combien plus redoutable que la sénilité du corps.
c'est que votre enfant a foi en vous. Cela vous donne
tous les moyens d'impression et de conviction sur N'oubliez pas que vous êtes en plein courant évo-
son âme malléable. Cela engage aussi lourdement lutif et que, dès que vous vous arrêtez, celui-ci vous
votre responsabilité. dépasse et, au lieu de vous porter, vous presse et
vous meurtrit.
Vous ne pouvez abuser de cette foi, la trahir, la
décevoir, l'ébranler, enfin la détruire sans encourir Dès que vous reve~ez habituellement sur votre pas-
le châtiment de la faute impardonnable contre l'Es- sé, vous êtes vieux. Dès que vous vous sentez débor-
t prit. dé par votre époque, vous avez cessé d'être jeune.
Mais nous savons que votre désir le plus cher, vo- Aussi quel effrayant décalage entre vous, pour qui
tre ambition la plus ardente est d'éveiller, d'alimen- le manège de la Vie tourne trop vite et vos enfants
ter, de réchauffer, de justifier cette foi pour mieux pour qui le manège de la Vie tourne trop lentement!
l'épanouir. C'est à ce stade que se disloquent, ordinairement,
Répétez donc sans cesse : c Enfant, j'ai foi en les amitiés familiales, non faute de tendresse, mais
toi, comme tu as foi en moi et de ces confiances faute de compréhension.
mêlées nous ferons la divine alliance contre la- Aussi, ne vous laissez pas rattraper et, surtout,
quelle rien ne prévaudra ~. ne vous laissez pas dépasser, dans cette course au
futur qu'est la vie des hommes. N'allez pas au trot
Ne vous laissez pas dépasser quand le monde galope, ni au pas quand il trotte, et
ne vous arrêtez point quand il est au pas.
Mais quittons ces hauteurs et revenons dans le
siècle.
-202-
Projetez-vous en avant
La dérivation de l'attention
D'autant que le propre de celte véritable c mala-
die de l'csprit » qu'on nODlme la susceptibilité est
de sc chérir elle-même et de sc complaire dans le Evitez tout ce qui peut ressembler à de l'irrita-
domaine monstrueux qu'elle s'est créé. tion et s'il vous arrive de vous passionner jusqu'à
Imaginez un monde oÙ tous les hommes auraient entamer une querelle, efforcez-vous, par tous les
cl'lte même susceptibilité outrée. Croyez-vous que moyens, de vous dominer. Ce n'est pas en poursui-
cles rapports normaux seraient possibles et que tout vant la discussion, ni en continuant les gestes de la
le moncle Il'en s{'rait pas ébranlé '! Le boulanger re- colère, que vous avez la moindre chance d'éviter
fuserait dc' faire du pain, pan'c que son client en celle-ci.
aurait critiqué la forme. L'acheteur refuserait d'en- Non. Nous vous conseillions plus haut, dans ce
trer dnns Il' magasin parce qu'il n'aimel"llit pas la cas, ou cIe garder le silence ou de quitter le lieu de
manil'rl' dll vendeur. L'architede sc vexerait, le mé- la dispute et de l'accès. Si vous ne le pouvez maté-
d"c'ill sc' C'nhrcl":iÎl, le libraire c'adl('I'ait son étalage. riellelllent ou si rien d'imm-édiat ne le justifie, pre-
Lc' paysan garckrnit son hlé, 1•. hallc\llÎer ferlllerait nez un livre, absorbez-vous dans un compte, télé-
son guichet. Le Iccleur changcl"llit de journal cha- phonez, jouez de la musique ou tournez le bouton,
que mntin et l'ouvrier de patron chaque semaine. de la radio. De toute façon, changez le cours de vo-
Or, pas du tout. Ces gens s'acquittent normalement tre esprit. Pendant l'irritation, vous n'êtes plus vous-
dt~ leur tflche, parce qu'ils n'y mettent pas un excès même. Le fluide collectif du mal vous .habite et c'est
de susceptihilité. El vous profiteriez de ce que tout son influence que vous traduisez. Dérivez ailleurs
-206- -207-
votre attention, ne fut-ce que durant quelques mi-
nutes et, le plus souvent, cela suffira pour que vous Polissez-vous sur les reliefs
redeveniez vous-même et considériez les choses plus
impartialement.
Dès que vous sentez votre irritation mollir, ayez Vous êtes beaucoup trop intelligent, bien que sus-
la llolonté de vous imposer une phrase bienveillante. ceptible. pour ne pas avoir remarqué que la vie s0-
un Reste courtois qui atteindront de plein fouet l'in- ciale vous serait totalement interdite si tous ceux
terlocuteur. Ainsi vous changerez la plupart des à qui vous avez affaire professaient la même lUS-
comportements de ceux qui vous approchent et vous ceptibilité que vous.
les aiderez eux-mêmes à se défaire de leur suscepti- Et vous n'êtes pas non plus sans avoir constaté
bilité. qu'auprès des êtres doués d'égalité d'humeur, la vie
devient très facile •. '
Car ce qui importe. ce n'est pas tant d'avoir, par
Ne boudez pas crises. l'âme d'un saint, que d'être un brave homme
ou une brave femme tous les jours.
Vos efforts incessants doivent tendre, non à la
Ne boudez jamais. Ne conservez jamais de ran- parfaite égalité d'humeur, qui est hors de la portée
cune. La poussée aiguë est curable. L'affection chro- de beaucoup d'hommes, mais à une inégalité tou-
nique est plus malaisée à guérir. jours décroissante; par amputations successives des
La rancune va contre. son objet. qui est d'attirer pensées méfiantes, des paroles mauvaises et des ges-
le mal sur l'adversaire, mais elle n'aboutit, dix fois tes nocifs.
sur dix, qu'à attirer le mal sur le rancunier. N'invoquez pas surtout les défauts ou malforma-
La rancune est en vous comme de la bile accu- tions que vous rencontrez chez les autres. On ne po-
mulée. L'image est d'ailleurs exacte physiquement. lit bien son caractère que sur des reliefs et des ir-
C'est moins votre partenaire humain qui en pâtit régularités. Quand VOUs voulez raviver le métal ou
que vous-même. Lui, peut se soustraire à votre le bois, vous ne lui offrez pas une surface onctueuse.
champ visuel et auditif. Vous, llOUS ne pouvez pas mais vous le passez au papier de verre, à la lime' ou
vous fuir. Vous êtes captif de vous-même, contraint au rabot.
jour et nuit, d'entendre vos propres plaintes, d'en- Ce traitement n'ira pas sans protestation de votre
durer vos propres récriminations. part, mais c'est là que vous manifesterez votre vo-
Et nul autre que vous ne peut vous libérer de cette lonté de changer de vie. :Plus la meule est dure, plus
tyrannie intérieure qui trouble vos idées et fausse aussi l'objet à repasser fait d'étincelles. C'est une
vos jugements. Personne ne peut vous désintoxiquer double usure qui prépare le fil..
de ce poison qui ronge vos moelles psychiques. Nous-
même ne pouvons que vous indiquer l'antidote qui On c fait » un ennemi plus facilement qu'un ami
est en vous. Vous êtes libre de le prendre ou de le
rejeter, mais nous ne 'pouvons faire le geste à votre
place. Délivrez-vous donc vous-même puisque la pos- Nous vous avons dit aussi mais nous répétons :
sibilité est à portée de votre main. c Ne cherchez pas à démontrer les torts d'autrui.
-208- -209-
Autrui peut faire de même et vous ne serez pas plus e Il n'y a pas d'inimitié qui résiste à votre ami-
avancé. N'assénez pas vos vertus, si vous en avez, e tié, car l'inimitié comme l'amitié sont en vous et
sur la tête des autres. Ne vous dressez pas du haut e c'est en vous que vous pouvez les faire naitre ou
de vos qualités. e disparaître ...
Votre prochain voit ce qui est mal et ce qui est e Beaucoup seront étonnés d'apprendre qu'ils sont
bien et, le cas échéant, en fait silencieusement le e les auteurs responsables de l'inimitié de leurs en-
compte. Là est justement la valeur de l'exemple dont e nemis et ne comprendront pas comment cette ini-
nous parlions précédemment. Mais si vous vous ser- e mitié qu'ils croient née en dehors d'eux peut être
vez de ce que vous faites de bien pour ravaler ou e détruite en eux-mêmes. C'est parce qu'ils n'ont
diminuer l'elfort des autres, vous découragez ceux- e pas réfléchi que l'inimitié qu'on leur manifeste a
ci et les indlez à ne rechercher en vous que ce qui e justement pris naissance en eux..
esl mal ~. e La haine est comme l'amour. Elle n'a pas de
C'est pourquoi nous vous disons : e On fait un e génération spontanée. Il a fallu, pour que votre
ennemi plus aisément qu'un ami ~, car il suffit d'un e ennemi vous haisse, qu'il en trouvât le sujet au-
mot malheureux pour engendrer une inimitié re- e dedans de vous. Aussi longtemps que la source de
doutable, alors qu'il faut beaucoup d'actes heureux e cette inimitié subsistera en vous, la haine de votre
pour construire une amitié. e ennemi persistera, à moins que l'Amour pur aussi
e ne le saisisse, auquel cas celui-là, mais celui-là
e seul, cessera d'être votre ennemi.
« Renversez la vapeur lt e Le palier que doit franchir l'apprenti d'Amour
e est, par conséquent, d'utiliser les inimitiés en mo-
e difiant sincèrement son attitude intérieure. Votre
Mais, à tout moment, vous pouvez e renverser la e ennemi est toujours le miroir de votre Ame, celui-
vapeur ~ et supprimer votre ennemi, non pas com- e ci mt-il caricatural.· .
me le font les meurtriers dans leur niaiserie, mais e On a rarement à apprendre d'un ami, on a tou-
,. en sapant en vous les racines de son inimitié. e jours à apprendre d'un ennemi. Il faut donc bé-
Citons à nouveau Le Règne de l'Agneau: e nir, du fond de son cœur, ceux qui se disent vos
e Il faut bien se persuader qu'on mérite toujours e ennemis et c'est là le dernier stade. Ainsi con-
e ses amis. Ils sont ce que nous les faisons les uns e naitrez-vous le sens et l'importance de la béné-
e et les autres. e diction ~.
e Mais pourquoi avoir des ennemis ? Il dépend
e de nous, et de nous seuls, de n'en pas avoir. La contre-pente
c Un homme peut se déclarer votre ennemi. Pour
c que cela soit effectif, il faut que vous le recon-
c naissiez comme tel, ce à quoi il n'y a rien qui Tout le monde sait que la répétition d'un acte tend
e vous contraigne. Et s'il vous plaît de le considé- à rendre cet acte plus facile. Vous créez ainsi un
c rer comme votre ami, bien qu'il se prétende vo- courant qui vous entrai ne et qu'il vous sufflt d'en-
e tre ennemi, qui a le pouvoir de vous en empê- tretenir.
c cher ? Plus ce courant est fort dans un sens, plus il est
14
- 210- - 211-
difficile de le remonter dans l'autre sens. C'est ce tres. A ceux-là toute amélioration est facilitée par
que nous appelons la pente. une naturelle disposition. Certains, par contre, sont
Or celle-ci se fait sentir dans la direction du bien naturellement insociables et fuient le contact de la
comme dans la direction du mal. r.
plupart de leurs semblables pour éviter les chocs
Etre toujours de mauvaise humeur c'est continuer et les heurts.
à descendre la mauvaise pente et celui qui se trou- Cette insociabilité est rarement congénitale. L'en-
ve engagé dans cette descente a une peine inouie à fant recherche naturellement ·des camarades et l'a-
rebrousser chemin pour remonter la côte et redes- dolescent a généralement besoin de compagnes' et
cendre l'autre versant. de compagnons.
Etre toujours de bonne humeur, c'est se laisser al-
ler sur la bonne pente. Une fois la descente amor- Ce n'est donc qu'aux confins de l'âge adulte l'tr
cée. il est beaucoup moins facile de revenir en sens plus souvent encore, aux confins de la vieillesse
contraire et de retrouver le versant de la mauvaise que l'homme commence à éviter ses semblables par
hUlIleur. neurasthénie, mauvaise hygiène morale ou raisons
Un mouvement d'impatience rend plus aisé un de santé. Muis, par un phénomène singulier et qui
second mouvement de même sorte. Plusieurs accès prouve l'erreur de cette attitude, l'insociable est,
de colère dans la journée rendent plus probables les presque toujours dans l'impossibilité de se passer
(~(llèresdes jours suivants. d'une humanité qui lui inspire tant d'éloignement.
Par contre, un effort de bienveillance et de con- Autrui le froisse, le blesse, l'exaspère, l'horripile et
ciliation facilite les efforts ultérieurs de même es- pourtant une inclination invincible le pousse au
pèce. Quelques sacrifices accumulés dans les vingt- voisinage d'autrui.
quatre heures ouvrent la porte à l'abnégation des Cela seul vous permet de comprendre l'égoisme
lendemains. profond de telles attitudes. Comme nous t'indiquions
Il y a une lancée initiale, dans le bien comme dans ci-dessus, l'égoiste recherche l'aide sociale mais en
le mal, puis une poussée entretenue, grâce à quoi fuit les obligations.
la bonne ou la mauvaise orientation du caractère Si vous êtes un insociable-né .ou un homme que
tend à s'affirmer. les malheurs ou l'insuccès acculent à une vie soli-
Tel est le phénomène de la pente, c'est-à-dire du
bien ou du mal en sÜie. Ne permettez que les séries (
'j
taire, soyez conséquent avec vous-même et vivez
dans un strict isolement. Cela. aura la vertu d'une
heureuses, créatrices d'euphorie et de bien-être. Eli- <. cure physique et morale. La méditation, la concen-
minez les séries malencontreuses, dispensatrices de 1· tration, le spectacle de la nature vous aideront à r~
malaise et d'ennui. 1 trouver l'équilibre menacé •.
Mais si vous n'êtes qu'un insociable par méchan-
1 ceté, c'est-il-dire un homme qui a besoin de ses sem-
Sociables. - Insociables blables pour s'en faire une cible .et extérioriser sa
1
- 212- - 213:-
Votre c croix lt dans les tissus. Elle est comme un ferment empoi-
sonné. L'infection se perpétue par sa seule présence.
Tous les cataplasmes du monde ne pourront qu'un
Comment réagir fructueusement contre ce mau- temps l'endormir.
vais état d'esprit '1 Si vous voulez nous suivre sincè- Votre préoccupation continuelle à l'endroit du
rement et croire une expérience déjà longue, vous c corps étranger ~ dont vous souffrez aggrave sa
imiterez l'exemple des grands dominateurs spiri- présence. Chaque jour vous y ajoutez inconsciem-
tuels. Ceux-ci savaient ce qu'ils faisaient, lorsqu'ils ment un fétu de peine, un atome de· douleur •.
disaient, l'un : c Je n'ai jamais pu supporter de Vous faites exactement le contraire de ce qu'il
laisser mes souffrances inemployées ~, l'autre: c Uti- faudrait que vous tissiez pour expulser l'hôte indé-
lisez vos ennemis ~. sirable, •
Il est proposé, dans la vie, à chacun de nous, une Vous vous déclarez intérieurement prêt à tout pour
expérience à même le sentiment ou la pensée. Nous vous délivrer et vous affranchir.
avons tous, ou nous avons tous eu, mêlé à notre exis- Et cependant vous n'adoptez pas le seul moyen de
tence, un être au moins sur lequel doit s'exercer no- libération que vous offrent les lois psychologiques.
tre patience et que nous considérons comme la sour- Au lieu de spéculer uniquement sur le mal local,
ce de tous nos maux. commencez par renverser l'attitude pénible qui est
C'est comme une blessure mal fermée, une .sorte en vous.
de plaie douloureuse dont la cicatrisation ne se fait Cette écharde, cette épine, cette plaie que tous vos
jamais et qu'on meurtrit au moindre contact. efforts tendent à rejeter, à expulser, à fermer, ac-
Précisément à cause de cette sensibilité, vous re- ceptez-la comme un don majeur de la Providence,
marquez tout ce qui a trait à la zone délicate, et le comme le royal cadeau fait à l'un de ses enfants
souci que vous en avez accroit son irritation. choisis.
C'est véritablement une épine dans votre chair, C'est précisément pour vous que cet être - ou
autour de laquelle celle-ci se hérisse et se boursou- parfois cette circonstance - est là, incrusté dans
fle et qui, à la longue, formera abcès et laissera cou- votre vie, pour vous perfectionner dans la partie la
ler du pus. plus défectueuse de vous-m~me, là où vous en avez
Il eftt suffi au début d'avoir un peu de courage et, le plus grand besoin.
par une incision légère, de débrider les tissus, Sans Vous considérez c votre peine ~ comme le poison
doute, l'écharde s'oppose à ce qu'on la retire à con- et c'est précisément le remède. Seulement vous n'o-
tre-sens mais l'arrachement ne dure qu'une seconde. sez pas le boire, parce qu'il est amer ..
Cela n'est-il pas préférable à une longue attente, Il faut, de toute nécessité; que vous l'ingériez avec
Rl'osse d(~ lIIille complications '1
foi, cette foi qui double la valeur des remèdes et que
vous vous contraigniez à le trouver bon et doux.
L'écharde dans votre âme
~- Cessez de nourrir votre mal
Il en est de même de l'écharde entrée dans votre
âme, Il n'y a aucune chance de la voir s'enkyster 1 Quand vous aurez cessé de faire du siège de votre
- 214- - 215-
mal le ('lad-lieu de vos préol"'lIpalions, quand vous En réalité, la deuxième personne est demeurée
ne 1l<lllrJ'ire7.plus ce callcer moral toujours croissant sans changement, mais la première qui, d'abord, n'é-
en \'III1S-II1I;mt" vous mcllre7. Ii Il Ù J'anarchie de vos tait capable d'enregistrer que les sentiments vils
('ellllies sentimentales et votre 1issu psychique rede- correspondant à ses propres vibrations inférieures,
viendra fort et sain. aura ensuite découvert les sentiments nobles de la
Cest précisément ù l'encontre de la person~e que deuxième personne, dès que ceux-ci auront été au
vous aimez le moins qu'il faut réformer votre carac- niveau de ses vibrations.
tère, I3énissez-là, priez pour elle, pensez à elle avec Plus un caractère est élevé, plus il est à même 'de
douceur. Voyez là comme ane sœur en Dieu cons- comprendre les caractères moins élevés. Toutefois,
tituée d'une certaine manière, peut-être absolument i à mesure qu'il monte, il perd le sentiment des for-
différente de la vôtre, mais qui, à son rythme et 1
mes les plus basses. Et ceci explique que le saint ne'
d'une autre sorte, s'achemine vers le Divin. voit le mal nulle part autour de lui.
Si vous êtes victorieux de cette victoire-là, vous
aurez du coup remporté toutes les victoires, car vous
verrez s'effondrer tout le système mental défectueux. Ne vous remémorez que le bon,
Vous jugerez peut-être que c c'est cher payé :..
Mais nous, nous vous disons : c Ce serait l'opéra-
tion la plus fructueuse de votre vie ~, Tout ce qui précède s'applique avec force il votre
entourage immédiat, celui avec lequel vous vivez
du matin au soir et, parfois du soir au matin, s'il
Commentaire s'agit de votre époux ou de votre compagne.
Ce sont d'ordinaire les mécomptes qui séparent les
hommes. Mais vous, employez les déboires il vous
Ce n'est pas, en effet, tellement à .c l'autre :. que unir. Supportez ensemble les c coups durs •. Pro-
votre acte profitera, mais à vous d'abord, dont tou- fitez-en pour vous aider, vous souder et vous par-
tes les conditions d'existence seront transformées au faire au lieu de vous affronter et de vous désunir.
point que, du jour au lendemain, vous vous croirez Ne pensez pas aux autres, principalement il ceux
transporté sous un merveilleux climat. de votre entourage, en vous remémorant leurs fau-
En realité, c'est ce merveilleux climat qui se sera tes et leurs torts ..
installé en vous et qui aura fait une oasis de l'ancien Fermez délibérément et obstinément les yeux sur
désert de votre Ame. leurs défauts, leurs tics, leurs anomalies, leurs er-
Si, au cours de son évolution spirituelle, la per- reurs, en considération des vôtres qui 'vous échap-
sonne qui avait des sentiments bas, mais a réussi pent le plus souvent.
à les atténuer pour les remplacer par de plus élevés, Songez à eux en vous remémorant le bien qu'ils
se trouve, à intervalle éloigné, en contact avec une vous ont fait ou les vertus qu'ils possèdent.
autre personne qu'elle jugeait défavorablement, la Faites-leur surtout la vie heureuse pendant qu'ils
première sera persuadée que la deuxième s'est beau- sont encore avec vous.
coup améliorée et a modifié profondément son ca-
ractère.
.
Dites-vous enfin que les, hommes sont sans cesse
- 216-
menacés par la Nature et que celle-ci a beau jeu pour
brimer les hommes divisés entre eux.
Mais si les hommes sont unis, ils peuvent heureu-
sement faire face aux duretés de la Nature.
Un jour, nous vous expliquerons la différence qu'il
y :1 entre l'Homme, la Nature et Pieu.
CHAPITRE XVIII
be sont prétexte il votre impatience ou il votre ner- Alors, la machine refuse de fonctionner, la-laine se
vosité. 1 mêle, l'outil se brise, le robinet s'engorge, le lait se
De même un parfum trop véhément, des cris d'en- l~ sauve, la vitre cède et le gâteau est brillé.
fant dans la rue ou la vue d'une chose répugnante 1
.-"
.:,,--;..
-220- -221-
Nous connaissons ainsi d'admirables alliances qui
Derrière l'apparence des objets existe une réalité se sont nouées entre l'artisan et l'outil. Demandez à
non formelle ce vieux menuisier ce qu'il pense du rabot de vingt
années, pour lequel sa main est idéalement faite et
qui est fait idéalement pour sa main.
Tout ceci vous semble enfantin. Aussi enfantine N'avons-nous pas, sous nos propres yeux, un stylo
est votre révolte à l'endroit des choses, dès que, par décoloré qui nous servit à écrire plus de vingt ou-
impatience ou par maladresse, vous vous en servez vrages, sans compter les notes, la correspondance et
i nfrnctueusement. tout ce à quoi nous ne pensons plus.
llien que les choses n'aient pas la même âme que N'est-cc pas un véritable collaborateur, un hum-
vous et, surtout, pas la même conscience, elles re- ble associé de notre vie qui nous a fourni jusqu'à
posent cependant, bien qu'apparemment toute ma- hier un concours de tous les instants ?
tière, sur la substruction de l'Esprit. Sa plume est usée, son bec d'ébonite aussi. L'es-
Derrière l'apparence des objets il existe une réa- tomac de caoutchouc a été remplacé, le filetage du
lité non formelle qui radie invisiblement. C'est avec chapeau n'est plus visible. Tel quel, il donnerait en-
ces radiations des choses qu'il vous faut accorder core volontiers une aide si le successeur venait à
vos propres radiations, de peur d'être en discordan- défaillir.
ce avec le reste de la nature. Il est là, à la place d'honneur, jouissant tranquille-
Et vous le sentirez nettement vous-même pour peu ment de sa retraite et, chaque fois que nous le re-
que vous y prêtiez attention. gardons, c'est avec des yeux reconnaissants.
N'avez-vous pas des jours, des heures parfois, où
votre plume, votre ustensile semblent marcher tout
seuls et abattent une excellente besogne ? La même
alacrité heureuse semble alors unir l'instrumentiste
et l'instrument.
N'avez-vous pas, au contraire, des moments et mê-
me des journées entières où vos meilleurs outils vous
échappent ou s'obstinent à aller de travers ? Alors 1
l,
tout semble se désorganiser en vue d'une confusion 1
'1
croissante. Il y a dissonance aiguë entre les objets
et vous.
'oj
Faites confiance aux choses comme aux gens. Les ,
nière favorable.
,.
CHAPITRE XIX
1
Il
1
CHAPITRE XX
Personnalité et Individualité
16
-242- -243-
livresque el l'expérience des sens suffisait à vous de bonnes relations avec vous-m6me. Celles-ci se-
enseigner votre métier d'homme et c'est aujourd'hui ront basées sur la connaissance de toutes vos vir-
seulement que vous vous apercevez de tout ce qu'a' tualités. Pour gagner la batailJe de votre vie, il ne
de factice votre éducation d'homme incomplet. faut négliger aucune de vos armes, surtout les meil-
Tant que vous vous maintenez dans le monde sen- leures et les plus subtiles, celles qui ne se rouillent
sible, c'est-à-dire dans celui des phénomènes men- jamais ..
taux et physiques, votre logique vous permet d'ob-
tenir des résultats physiques et mentaux.
C'est ainsi que vous pouvez faire des calculs, cons- Quittez votre âme d'inférieur
truire des ponts, fabriquer des machines, conserver
des nourritures, établir des systèmes et rédiger des
traités. Vous savez lire, compter, peser, analyser, dé- Prenez donc conscience de votre supériorité en
duire. Vous avez même, dans une certaine mesure, tant que JE d'essence immortelle, apparenté au Con-
domestiqué le monde inanimé. Mais vous êtes im- naisseur de toutes choses et promis aux plus nobles
fins.
puissant devant le chagrin, le doute, la jalousie, la
médisance. Vos plus grands ingénieurs, vos plus Ainsi, révélé à vous-même comme fils privilégié de
grands généraux, vos plus grands chimistes, vos plus l'Esprit, au même titre que les plus illustres des au-
grands philosophes sont de petits enfants en face de tres hommes, vous acquerrez le sentiment d'être avec
la douleur. tous les autres sur un pied de complète égalité.
Agissant dans le monde formel, vous êtes impuis- Qu'importent les différences de personnalités, ap-
sant dans le monde sans forme qui, cependant, vous parentes et transitoires, comme aussi le fait que l'un
entoure et vous investit. Ingénieux à l'endroit de la est ministre et l'autre jardinier. 1 Les personnalités
vie qui est hors de vous, vous êtes infirme à l'égard humaines tiennent le plus grand compte de ces dif-
de la vie qui vous pénètre. Vous êtes comme celui férences, mais croyez 1 bien que celles-ci ne pèsent
qui voudrait faire la loi chez les autres sans savoir pas un milligramme dans le jugement des individua-
lités.
ce qui se passe chez lui.
Tant que vous n'aurez pas acquis cette conviction
profonde que vous êtes de même souche et de même
Raisons de votre impuissance fin que n'importe quelle autre créature humaine,
vous vous méconnaitrez et, vous méconnaissant, vOus
aurez une âme d'inférieur.
Aussi d'avance vos projets sont frappés de sté-
rilité, parce qu'ils n'ont pas de base valable. C'est en
vous qu'ils devraient avoir leurs fondations et c'est Comment gravir sa rampe intérieure
en dehors de vous que vous les appuyez. Comment,
en dépit d'apparents succès, pourraient-ils être via-
bles ? Ils n'ont de solidité que celle que vous leur Mais si, vous connaissant spirituellement et fier de
donnez. votre condition véritable, vous passez par dessus
Voilà pourquoi il est si important que vous ayez votre condition apparente, sans ·honte et sans re-
- 244- -245-
grct, alors votre caractère granllira lI'un seul coup, esprit. De cette confrontation sincère naîtront les
vous changerez véritablement d'iime, vous vous his- intuitions supérieures, sans lesquelles vous ne se-
serez vous-même aux étages élevés. riez qu'une créature comme les autres, dotée d'aus-
Le tout est de parvenir il ce plan où les choses si faibles moyens. Mais si vous êtes persévérant et
s'harmonisent, où les êtres sont transfigurés. Vous attentif, loyal et clairvoyant dans çette attente spi-
ne pouvez gravir par le dehors votre rampe inté- rituelle, des moyens nombreux, variés, efficaces,
rieure. C'est donc en vous qu'il faut procéder à vo- vous seront fournis à point nommé.
tre élévation.
Si paradoxal que cela puisse vous sembler, pour
faciliter vos relations avec autrui, vous commence- Ne doutez pas de vous
rez par nouer de bonnes relations avec vous-même
et vous serez pour cela contraint d'abord à l'asep-
sie morale et au repli. Pratiquement, ne doutez pas de vous. Ayez la cer-
titude de votre valeur morale.
N'hésitez pas A vous dire : c Je suis d'une nature
Redressez .votre pont-levis élevée... Je suis grand •.. Je suis compréhensif ...• Je
suis fort. .. ).
Ne faites pas comme le violoniste ou le peintre
Mettez-vous bien dans l'esprit que tout pèse sur qui vont se répétant : ',C Je suis nul ... Je ne ferai
le caractère. Veillez A l'influence des objets qui vous rien de bon ... J'accumule les maladresses ... )
entourent. Les mauvais livres, même fermés, vous Ce serait inopérant d'abord, ensuite cela serait
bombardent de leurs radiations. Une bibliothèque faux. Persuadez-vous bien qu'il y a en VOUI tous les
trop éclectique est une sorte de pandémonium d'où éléments d'un grand caractère et qu'il dépend de
naissent plus d'ondes nuisibles que d'ondes utiles. vous de les unir.
Certains tableaux, certaines gravures ont un pou- Quand ces éléments constitutifs de votre MOI amé-
voir malfaisant. lioré seront assemblés sous le contrôle de votre JE,
Ne livrez pas vos photographies à autrui. Interdi- vous vous sentirez accru en puissance ,et maître de
sez la reproduction de votre image, fuyez surtout la vos délibérations.
grande publicité. Un nom, une photo sont une partie C'est alors, et alors surtout, que vous bénéficierez
vivante de vous qui est livrée A la foule, c'est-A-dire de l'Assistance Invisible que nous allons évoquer
jetée aux bêtes. dans les chapitres ci-après.
Sachez vous conserver pour vous.
Aussi, de temps à autre, il est bon de monter la
garde autour de soi, de se retrancher du monde ex-
térieur pour gravir sa propre montagne et y recueil-
lir les tables de sa loi.
Dans les chambres secrètes de votre cœur, loin du
conformisme des foules, sans pression ni surexcita-
tion extérieures, vous vous confronterez avec votre
CINQUIEME PARTIE
-
.~
..
CHAPITRE XXII
"
"
i
1
-254-
médecins, industriels ou artistes qui doivent à cet
empirisme le meilleur de leur expérimentation.
Déjà l'abbé Mermet, le grand sourcier genevois.
disait à propos des négateurs radiesthésiques : c Il
y a ceux qui trouvent des explications et ceux qui
trouvent de l'eau ).
C'est parce que nous avons trouvé l'eau, nous aus- CHAPITRE XXIII
si, c'est-à-dire la Source Inépuisable, que nous vous
disons comme tout à l'heure : c Servez-vous d'elle,
comme vous vous servez de l'électricité dont tout
le monde ignore la Nature et que tout le monde em- Le Protecteur inconnu (., .:~
ploie les yeux fermés ).
Qu'importe le nom de l'intelligence cachée Sans le Divin, il est impossible de réaliser une ré-
forme complète et profonde du caractère. Rien de
Ne vous préoccupez pas exagérément de lui don- ce qui se fait dans ce sens par des voies purement
ner un nom. D'autres l'ont tenté avant vous depuis humaines n'est définitif.
les origines. On a appelé l'Intelligence Invisible : Ce qu'on acquiert alors ne l'est jamais qu'à titre
Zeus, Jupiter, Drahma, Bouddha, Odin, Esus, Osiris, provisoire et les défauts qu'on élimine sont généra-
le Grand Manitou, Christ, Allah. Certains ont préféré lement peu accusés.
s'adresser à lui sous des vocables plus généraux : Les grandes réformes, les conversions radicales.
Dieu, Esprit, Père, Ciel, Providence. D'autres enfin les hautes victoires sur soi"même ne peuvent être
l'ont évoqué dans ses parties : Isis, Marie, etc ... envisagées qu'avec le soutien spirituel.
Dans nos précédents ouvrages, nous l'avons, pour
notre part, qualifié d'INVU, d'INVISIBLE et plus
spécialement, comme aussi plus familièrement, par Cherchez l'aide à travers vous-même
le simple mot : AMI (1).
Voici de longues années que nous poursuivons no-
tre expérimentation terrestre en intime alliance avec Or on ne trouve Dieu qu'à travers soi, comme nous
lui, dans le jeu vital du Partenaire (2). Et, chaque avons eu si souvent l'occasion de le dire. Les rites
année, plus que la précédente, nous nous émerveillons extérieurs nous le cachent plus qu'ils ne nous l'é-
des fruits obtenus. C'est qu'en vérité, nul secours clairent et les théologies, bien loin de le rapprocher
humain ne revêt la constance, l'intelligence, l'habi- des hommes ordinaires, le leur rendent plus loin-
leté de l'Aide Invisible. Celui que le Divin accom- tain. Nous n'en prétendons pas moins que l'aide
pagne n'est plus jamais nu et seul. d'une religion est des plus utiles à ceux qui ne peu-
vent encore progresser sans un secours extérieur.
(1) L'Ami des 11eures difficiles (Niclaus). Mais si vous êtes assez évolué, vous n'avez besoin,
(2) Le Jell pa •• ionnant de la Vie (Astra). pour rencontrer l'Esprit en vous, d'aucune religion
l'
;,/ J 1
-256- - 257 - ,
1
1
1
-258-
tant, cette impression était fausse. Alors cependant,
il vous était tenu compte de vos élans, paroles, réa-
lisations, gestes vertueux, même larvés, même tron-
qués, même inspirés de considérations particulières,
car nulle intention n'est perdue dans la Grande
Comptabilité.
Et voilà que vos yeux s'ouvrent. Vous avez un 1
droit dc regard sur le Grand Livre. Vous vous aper- CHAPITRE XXIV
ecvcz que votre passif n'cst pas si lourd que vous
lc supposiez et qu'il y a tout de même des choses à 1
votre actif. .
Ayez le courage - et l'habileté - de comparer la Comment obtenir l'aide de l'Esprit Divin
Vie sans l'Ami à l'existencc avec l'Ami. Vous cons-
taterez, comme nous-même, que la première est un j
jcu de dupe et la seconde un gain incessant.
Profitez de cc que vous êtes à un grand tournant,
celui précisément où vous désirez changer de ca- c Mais pratiquement, demanderez-vous, que me
ractère pour faire une lessive générale de vos an- faut-il faire, et que dois-je dire pour obtenir l'aide
de l'Esprit? :t
ciennes habitudes, pour liquider vos vieiHes fréquen-
tations. Chaussez-vous de neuf. Jetez vos harnais, vos Rien n'est plus aillé et n'entraine moins de démar-
ches.
béquilles, vos œillères. Considérez le monde comme
un royaume d'aveugles où les simples gens qui voient Au réveil,
élevez dès que
votre âme vers votre
lui. conscience sort du rêve,
clair sont automatiquement des rois. Et présentez-
vous au maUre de ces pays qui vous t~nd ses mains Dites : c Je te reconnais pour mon guide, pour
amies et cherche en vous un fils, un cQllaborateur, mon ami, pour mon maUre. Conduis-moi. Dirige-
un allié. moi ... Montre-moi le vrai chemin.
Quand vous êtes levé et lorsqu'étendu sur le dos
vous pratiquez certaines grandes respirations que
nous avons conseillées, rassemblez votre attention
sur l'acte de Vie puis, voua. eance.trnnt sur l'idée
suivante, pensez fortement : c Je ,uta de plus. en pllU
parfait en Toi parfait :t.
A partir de ce moment et quelle •. que soient voa
occupations de la journée, songn au merveilleux
Compagnon qui marche aoyccvoua. Si vous vous p.
nétrez suffisamment de cette Présence Invisible, VOua
la sentirez sans cesse à· vos côtés. Sana ouvrir la hou.-
che, vous converserez avec elle et.. lOuvent, vous. en-
tendrez sa réponse qui suivra de près votre interro-
gation.
-260- - 261- 1
Nous aussi, nous avons commencé par le doute Ce que nous vous disions plus haut de l'électrici.
avant de finir par la certitude té peut être dit de beaucoup de choses. Votre récep-
teur radiophonique, nous vous l'avons indiqué au
début de ce chapitre, permet de détecter et d'ampli-
Vous pensez bien que nous n'affirmons pas cela fier l'onde porteuse et l'onde 'Sonore, bien que cel·
gratuitement et que nQus avons, jadis, pàssé comme les-ci soient invisibles et même inaudibles normale-
vous par le doute et l'ironie. Notre logique s'est hé- ment. Or personne ne connait la nature exacte de
rissée comme la vôtre contre de pareils propos. Nous ces ondes, pas plus que celle de la pensée, pas plus
avons lutté de toutes les forces de notre raison rai- que celle du Protecteur divin.
sonnante pour refuser le secours qui nous était Branly et Marconi eussent été bien embarrassés
ainsi offert. Mais nous avions à faire à plus fort que pour définir ce qu'ils avaient découvert - d'ail_
nous et les circonstances furent telles que nous dft- leurs par les mêmes procédés que nous, c'est-à-di .•
mes tenter l'expérience malgré nous et contre nous. re par pur empirisme - et en interprétant logique-
Nous avons conté ailleurs par le menu (1) cette ment d'irrationnelles constatations.
Disons, il leur honneur, qu'aucun d'eux n'eut la
(1) L'Invisible et Moi.
•
-262- -263-
prétention de le faire et que le grand SaTaDt et N'est-il pas plus simple d'expérimenter vous-mê-
l'homme modeste qu'étail Branly s'étonna toujours me et de modifier votre jeu du tout au tout ?
du rôle personae1 qu'on lui attribuait dans la dé- En commençant la lecture de ce livre, vous aviez
couverte de la T.S.F. l'intention de réformer votre caractère. Or ce n'est
pas seulement votre caractère que vous réformerez
L'interlocuteur ineffable mais toute votre vie et, dans une large mesure, celle
d'autrui.
Quand vous serez à ce point lié à l'Ami que vous
La découverte de la téléphonie sans fil avec le sortirez avec lui, marcherez avec lui, dialoguerez
Divin se fait toujours spontanément et s'exploite avec lui, agirez avec lui, dormirez avec lui, quand
sans intermédiaire. C'est ce que nous avons défini vous aurez si bien pris l'habitude de ne rien laire,
en disant que tout homme était relié à l'Esprit par et de ne rien penser sans son approbation tacite,
fil spécial : Dieu-direct. On est parfaitement libre quand enfin vous l'aurez constitué le témoin infini-
de ne pas se servir de son appareil téléphonique ou ment clairvoyant de votre existence, vous n'aurez
de ne pas tourner la manivelle, ou de ne pas com- plus jamais rien à craindre des forces du mal et du
poser le numéro. l'dais qùand on a échangé un cer- doute, des puissances de ruine et de désespoir.
tain nombre de conversations divines, il devient Vous êtes à la croisée des chemins. Il dépend de
imposSible de continuer à faire comme les autres vous d'aller à gauche ou à droite, de vous epgager
hommes, qui, même parmi leurs proches, passent dans la voie de la stérilité, de l'inefficacité, du ha-
leur vie à monologuer. sard, de l'inimitié, de la solitude, du doute ou dans
1 Quoi que vous fassiez et si cher ou intelligent la route de la fécondité, de l'efficacité, de la certitude,
que soit l'être humain qui vous donne la réplique, de l'amitié, de l'alliance et de la foi. :.
il y a toujours des terrains sur lesquels vous n'êtes Votre vie sera telle que vous allez décider qu~elle
pas compris. soit à partir de l'heure où ces lignes vous seront.
Pour peu que vous vous familiarisiez avec l'Inter- présentées.
locuteur Invisible, vous arriverez à une si harmonieu- C'est là un cheminement par lequel l'Esprit tente
se entente que tout sera clair entre vous. Il n'aura de vous atteindre aujourd'hui, lui qui guette votre
pas encore parlé que vous aurez déjà saisi. Vous adhésion depuis toujours.
n'aurez pas encore pensé qu'il aura déjà lu votre Jamais peut-être une semblable occasion ne vous
pensée. sera offerte de vous reconstruire entièrement à neuf.
Ainsi serez-vous de\'enu un homme comblé et un Nul ne pèse sur votre esprit. Nul n'essaie d'oppri-
homme neuf. mer votre conscience. Vous avez à vous prononcer
avec votre libre-arbitre intact.
Allez donc' et décidez-vous.
Vous êtes l la eroisée des chemins
1
Nous ne pouvons que vous souhaiter : Bonne
Chance'
Pages
AVERTISSEMENT ..•.•...................•• 11
ENTREE EN MATIERE 13
PREMIERE PARTŒ :
CE QU'IL FAUT DEMOLIR .
CHAPITRE 1. - La peur . 19
L'égoïsme. Le vrai père des c péchés ca-
pitaux ~ ~. Les fils et filles de l'égoïsme :
Amour-propre et Peur. - Comment le dé-
barrasser de la Peur. - Ota se procurer la
Foi. - Culture de la Foi. - Gymnastique de
la Foi. - ImpuilSance claire et puissance ca-
chée. - Vertu de l'affirmation. - L'interven-
tion dans le spiritnel et dans l'inconscient.
- Faites de l'imagination dirigée. - La Penr
elt toujours la prenve d'un manque de carac-
tère.
35
CHAPITRE L'amour-propre
II. - pernicieux
Un poilOn •.•. -: .•...••
du caract6re. ~
trophie de la sUlceptibllité. - Un exemple
convaincant. - Le changement de c décor »
intérieur.
41
CHAPITRE m. - L'e.prit
Les.tendances lia critique.
de critique
- Ksprlt•.••...•
critique
et esprit de critique. - La critique est une
preuve. d'impuissance.
. ; ,
CHAPITRE "IV. - La malhonn8teté •...•..... 45
1
La ,uerre, école de malhonnêteté. - Pour-
1 quoi. l'on est malhonnête. - Mail ce n'elt pal
1 tout ... - Malhonnêteté de la Politique. -
Pour remonter le courant. - Avant de ré-
former les autres, réformez-voui vous-mê-
.!l me. - RéhabllitatIon de la loyauté. - Con-
tagion de la probité. - La loyauté est la co-
lonne vertébrale du caractère. - Interdlsez-
vous tout mensonge. - Oue votre oui 10it
-266- - 267-
Pages 'P.ages
oui, que votre non soit non 1 - Essayez les
gymnastiques de Vérité. -- J'afftrme l'Hon- CHAPITRE X. - Le travail et le caractëre .. ,. 105
néteté. Aimer sa tlche ou changer de mélier. -
CHAPITRE V. - La colère . 59 Ne Caites qu'un travail qui vous intéresse. -
L'accès de fureur est une épilepsie menWe Votre emploi Idéal vous attend quelque parL-
et une Corme de la possession. - Tactique à Trouvez bon par délibération ce qui vous dé-
employer contre la colère. - La pente. - platt par instinct. - Ayez de l'amitié pour
, votre travail. - Il n'y a pas de chômeur to-
Chaque vice et chaque vertu a son atmosphère. tal. - Les c filons~. - Le Orand But. - Les
CHAPITRE VI. - L'envie et la Jalousie . 65 buts secondaires et moyens. - Les petits buts
Un cancer moral. - La cure de désintéres-
quotidiens. '
sement. - En étant désintéressé, vous faites le
meilleur placement du monde. - Un défi com- CHAPITRE XI. - Le, bonnes habitudes 115
mercial. - Ne soyez jaloux que d'égaler les Les menues disciplines. - Ne vous Caites
mellleurs. pas toujours remorquer; ayez votre moteur
73 autonome. - Le succès doit naturellement ve-
CHAPITRE VII. - La paresse . nir à vous.
L'intérêt pour les étres et les choses est
le sel de la Vie. - Chercher la chAtalgne sous CHAPITRE XII. - L'armature 119
les piquants. - Il vous faut être votre propre En ,'ou, réformant vous réformez les autres.
jardinier. - La première marche. - Attention aux grai-
CHAPITRE VIII. - Les mauvaises habitudes .. 77 nes que vous semez 1
Le tabac. - L'Incroyable puérilité de l'acte CHAPITRE XIII. - Le détachement 123
de fumer. - Tout fumeur est un homme dimi-
Les attachements. - L'attachement condi-
nué. - Ne craignez surtout pas le ridicule en tionne le détachemenL, - Le détachemênt de
vous abstenant; le ridicule est en face. - sol-même: - Le , sacrifice en esprit. '
L'alimentation défectueuse. - Amorcez l'absti-
nence carnée. - Usage des boissons alcooli- CHAPITRE XIV. - Le contentement , 127
ques. - Brisez les complexes d'excitation et N'ayez pas peur de vos allégresses. - Mul-
de jouissance. - Les excitants. - Les ali- tipliez les feux de joie. - Faites c la planche ~
ments artificiels. - Atmosphère et climat. devant Dieu. - SI vous estimez que la joie est
- Confort, votre ennemi. - Le rôle Immense Indigne de vous, c'est que vous êtes Indigne
des lectures. - AuteUl'l débilitants. - L'ac- de la joie. - Ayez, dè temps à autre, une Ame
tion funeste des journaux. - Les gestes su- de petit enfant. - Oardez-vous des mécontents,
perstitieux. - Répandu le sel sur la nappe. peste subtile . .L- Le mécontentement de l'esprit
engendre le mécontentement des organes. -
DEUXIEMB PARTIE : Il existe d_ contrefaits de l'Ame.- Mals aussi
des bien Calts de l'Esprit. -'Les êtres de grAce.
CE QU'IL FAUT, CONSTRUIRE - Une sainte du peuple. - La parente effacée•
. CHAPITRE IX. - La sant. et le caractère ••.• 97 - L'enfant aux cheveux blancs. - Celle qui
Un facteur d'équillhre. - La DUlIadieet le crut avoir c travaillé pour le roi de Prusse ~.
"
caractère. - Les Impératifs de santé. - Une - Une haute Clgure. - La soupape du rire. -
expérimentation de vinet ans. - Egalité d'hu- Source secrète, eau évidente. - Le magnétisme
meur. - Exerolces physiques et resplrations.- de c l'almant~. - Les comblés.
•
-268- -269-
Pages ,Palel
TROISŒME PARTŒ : n'est pas permise. - La Clé de l'Education" -
RELATIONS AVEC LE DEHORS Ce que veut dire c arracher l'ivraie _. - Ce que
signifie. c arroser le bon grain _. - Soyez tou~
CHAPITRE XV. - Le caractère et autrui •..•.. 147 jours en état d'alliance. - Vous êtes l'exemple
Qu'est-ce que le prochain ? - Ne mettez pas permanent. - Ne ,vous laissez pas dépasser. -
sur le dos des autres ... - La paille et la pou- Projetez-vous en .avant.
tre. - Savoir pincer la bonne corde. - La CHAPITRE XVII. - Sociabilité 203
notion de rivalité et de concurrence. - Utili-
sez votre c fausse monnaie _. - Filtre fondre La susceptlbllfté est une maladie du caractè-
re. - La dérivation de t'attention. - Ne bou-
les neiges autour de soi. - Une enchanteresse:
Mme de Girardin. - Changer la peau de son dez pas. - Pol!ssez-vous sur les reliefs. -
cœur. - NeUoyez le verre de votre lampe. - On c fait _ un ennemi plus aisément qu'un'
La police des pensées. - Tous les pouvoirs ami. - Renversez la vapeur. - La contre-
d'entente sont en vous seul. - Gare au faux pente. - Sociables. - Insociables. - Votre
c croix _. - L'écharde dans votre Ame. -
dégel J - C'est le mur qui a commencé. - Cessez de nourrir votre mal. - Commentai-
Les agrès du caractère. - Pour créer le climat re. - Ne vous remémorez que le bon.
d'amitié. - On peut tout changer par la pen-
sée. - L'essentiel n'est pas d'avoir c raison _, CHAPITRE XVIII. - Le caractère et les choses 217
mais d'avoir la paix. - La fausse notion d'hon- La soi-disant hostilité des choses. - Les
neur. - La violence est toujours une marque choses n'ont pas d'amour-propre. - Derrière
de faiblesse. - La loi christique, morale de l'àpparence des' objets existe une réalité non
vainqueurs. - La conquête pacifique du pro- formelle. - Faites confiance aux choses comme
chain. - Amorcez des cycles c angéliques _. aux gens.
- En matière de caraetère, Inutile de raison-
ner. - Les phénomènes de sympathie et d'an- CHAPITRE XIX. - Le caractère et les événe-
tipathie. - De subordonné Il supérieur. - De ments •...••..••.••• , ..•....•••...•••• 223
supérieur Il subordonné. - Mettez-vous bien Allez Il la source et ne vous limitez pal Il
Il la place de l'autre. - Emplissez-vous de l'expression. - L'homme et l'incertitude. -
l'esprit de bienveillance. - Patrons compré- La fol dans' les événements. - Ne mettez pas
hensifs. - Psychologie du passant. - L'Ame \os doigts dans l'engrenage. - Vous êtes com-
des foules. - Les champs de conscience exté- me un pilote de planeur. - Regardez devant,
rieurs. -Toute amélioration en vous provoque- nou derrière.' - Faire de chaque' journée un
ra uneamélioratfon en autrui. - Ne c ressas- chef-d'œuvre.
sez _ pas vos griefs. - Une cùrieuse expérience
d'Outre-Atlantique. - Mise en apPlication. QUATRŒME PARTIE
CHAPITRE XVI. - Education des enfants .... 189 RELATIONS A VEC ~Ol-MEME
Pour faire le caractère de vos enfants, Il
vous faut refaire le vôtre. - Domination ou CHAPITRE XX. - Personnalité et individualité 233
persuasion ? - Méfiez-vous des enfants trop Distinguez votre JE de votre MOI. - Ap-
soumis. - Ce sont les parents qui ont besoin parence et réalité. - Sachez vous retrancher
d'être élevés. - Réformez-vous d'abord. - dans votre JE. - Connaltre la personnalité de
nans la culture de l'enfant, l'erreur de taille ceux qui vous entourent n'est pas connaltre
•
- 270-
Pages
ceux qui VGUSentourent. - Ellayez de regar-
der hors du champ de VOl œillères. - Ne pu
penser et ne pai parler c personnel ~.
CHAPITRE XXI. - Voa, Ites plus grand que
vous ne le croyez .•..•....•.•.••.••.••• 241
Jusqu'il. maintenant vous n'avez pas su vous
servir de vous-mtme. - Raisons de votre Im-
puiss.nce, - Quittez votre Ame d'inférieur. -
Comment gravir sa rampe intérieure. - Re-
dressu ,·otre pont-levis. - Ne doutez pas de
vous.
CINQUIEME PARTIE :
RELATIONS AVEC L'INVISIBLE
CHAPITRE XXII. - Ouest-ce que l'invisible? .. 249
Pourquoi resterseui ? - Les Invisibles IMPRIMERIE
secondaires. - L'Invisible supérieur. - M. L A BAL L E R Y
Croyants et incrOYlU1ta.- Ne tenons compte 12, Rue Porte-d'Auxerre
que des résultata vitaux. - Qu'importe le
nom de l'intelligence cachée l C L"AMEC y (Nièvre)
2" Trimestre 1953
CHAPITRE XXIII. - Le protecteur inconnu .. 255
Cherches l'aide à travers vous-mtme. - Ap-
prenez" téléphoner dans l'Invisible. - V.otre
Protecteur idéal. - Les premiera pas avec
l'Ami. -Vous avez droit de regard sur le
Grand Livre.
CHAPITRE XXIV. - Comment obtenir l'aide
de l'esprit •••••.•••.••••.•.•••••..•••• 259
La Poree dei PGI'lIeS.- Noui aUlll noui
avons commencé par le doute avant de finir
par la certitude - Simple comparaison. -
L'Interlocuteur Inelfable. - VOUI ttes " la
croisée des chemins.
GB33
GB68
GB6
GB27Flammarion
Astra/
Astra
Amour
Prix
GB15
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GB20 Du
Ret Astra
J.Olillen
Rocher
GB22Niclaus
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GB43Niclaus
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GB66Auteur
GB48
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GB56Niclaus
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J.Olivenl
EDITIONS
Bazainville
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GB36Niclaus
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