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UNIVERSITE LIBANAISE- FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES- FANAR II-

DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE

L’Observation Clinique
Présenté par l’Etudiant en Master 1 :
Gaby Jabbour
En Matière de Psychologie Clinique Générale (S1) – Dr.Nazek El-Khoury

Année 2014/2015

Le projet de l'observation clinique vise à « ...relever des phénomènes comportementaux


significatifs, de leur donner un sens en les resituant dans la dynamique, l'histoire d'un sujet et
dans le contexte ». Pedinielli (1994)
Plan
BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................... 2
I- Rappel historique .................................................................................................................... 1
II- Définition ................................................................................................................................ 1
III - Objet et Champs de l’Observation........................................................................................... 2
1- Le sujet singulier : ............................................................................................................ 2
2- Le groupe : ....................................................................................................................... 2
3- La réalité psychique (le subjectif / l'objectif / le perçu / le représenté) ............................ 3
IV- L'Observateur .......................................................................................................................... 4
V- Les Différentes modalités d'implication de l'observateur .......................................................... 4
 L’implication........................................................................................................................ 4
 L’observation du contre-transfert ........................................................................................ 5
 La communication (verbale / non verbale) : le regard, l'écoute, la relation, le discours. .... 5
 Observation clinique et regard : ........................................................................................... 6
 Observation clinique et écoute : ........................................................................................... 6
 Observation clinique et rencontre clinique : la question de la relation ................................ 6
 Observation et clinique du discours : ................................................................................... 7
VI- Systématisation de l’Observation pour une plus grande objectivité ........................................ 7
VII- Instruments et Outils d’Observation .................................................................................... 8
 A- La Grille d'Observation : ................................................................................................ 8
 B- Les Instruments d'Enregistrement physique des observations ........................................ 8
 C- Les tests et les enquêtes .................................................................................................. 9
VIII- L’Observation au cours de l’entretien : ............................................................................ 9
 A- 3 phases à l'observation qui sont en relation avec les 3 temps successifs de l'activité de
pensée:....................................................................................................................................... 10
 B- L'Observation clinique entre Subjectivité et Objectivité .............................................. 11
 B1- Exemple de Françoise Dolto : ................................................................................. 12
 C- Autres utilisations de la méthode d’observation : ......................................................... 13
IX- Traitement de l'information ............................................................................................... 14
 A- La formulation des observations en un langage quantitatif .......................................... 14
 B- Formulation quantitative ............................................................................................... 15
 C- Quantification et précision ............................................................................................ 15
 D- Système de codage:....................................................................................................... 15
X- Un exemple historique de l’observation en clinique : l’Hospitalisme de Spitz ....................... 15
XI- Différence de l’Observation entre un psychologue clinicien et un moniteur-éducateur. ....... 16
XII - Intérêts et limites de l’observation ....................................................................................... 17

BIBLIOGRAPHIE

CICCONE, A. (1998). L’observation clinique. Paris : Dunod, Les Topos.


DOLTO, F. 1971. Psychanalyse et pédiatrie, Paris, Le Seuil.
DOLTO, F. 1984. L’image inconsciente du corps, Paris, Le Seuil.
FOUCAULT, M. 1963. Naissance de la clinique, Paris, PUF.
FREUD, S. (1901), Psychopathologie de la vie quotidienne, Paris, Payot, 1967.
FREUD, S. (1904-1919), La technique psychanalytique, Paris, PUF, 1953.
FREUD, S. (1905-1918), Cinq psychanalyses, Paris, PUF, 1954.
GORI, R. 1996. La preuve par la parole, Paris, PUF.
PEDINIELLI, J.-L. 1994. Introduction à la psychologie clinique, Paris, Armand Colin.
PINOL-DOURIEZ, M., HURTIG, MC., COLAS, A. (1993). Interactions enfant/adulte à la crèche en
fonction de la relation mère/enfant : dépendances évolutives et risques contresévolutifs. La psychiatrie
de l'enfant, 36, 177-252.
ROGERS, C. (1942). La relation d'aide et la psychothérapie. Paris, ESF.
WALLON, H. (1934), Les origines du caractère chez l’enfant. Les préludes du sentiment de personnalité,
Paris, PUF, 2002.
WALLON, H. (1941), L’évolution psychologique de l’enfant, Paris, Armand Collin, 1968.
WINNICOTT, D.W. (1971), Jeu et réalité, Paris, Gallimard, 1975.
I- Rappel historique
 Fin du 19ème: On employait pour étudier les sujets dans les premiers laboratoires de
psychologie, la méthode réflexive de l’observation sur l’état psychologique interne
(c.à.d. l’introspection)
 Début du 20ème: On a commencé à critiquer cette méthode à cause de sa subjectivité
et elle a été remplacée par des techniques plus objectives fondées sur l’observation du
comportement externe du sujet.
 Première moitié du 20ème siècle: Les méthodes se sont affinées avec le
développement des méthodes d’échantillonnages, jusqu’aux années 60-70 où
l'observation a cédé du terrain devant le développement des plans expérimentaux ou
des méthodes de tests.
 Années 80: Le "travail de terrain" par la méthode d'observation revient sur le devant de
la scène en psychologie.
o Plusieurs raisons à ca:
1. Le problème posé par la question de la validité écologique. Certains
chercheurs reprochent aux travaux purement expérimentaux de
manquer de validité écologique.
2. Certaines situations sont difficiles à étudier par une approche autre que
l’observation directe.
3. Les technologies ont évoluées et permettent :
a. Une analyse rigoureuse des données,
b. Une analyse a posteriori
c. Une cotation multi-expérimentateurs;
d. Multiplier les indicateurs
e. Une étude des phénomènes d’interactions verbales et non
verbales à l’intérieur des groupes…

II- Définition
L’observation renvoie à l'action de percevoir avec attention la réalité afin de mieux la
comprendre (capacité à discriminer les différences entre phénomènes). Certains phénomènes
ne peuvent être accessibles que par l’observation.
L'observation est une méthode d’Investigation d'un phénomène naturel ou culturel qui se
caractérise par le fait que le chercheur n'intervient à aucun moment.
L'observation est généralement une méthode d'investigation utilisée en "préambule" pour
"déblayer le terrain": confirmer ou infirmer une hypothèse pour poursuivre ou non des
investigations dans une direction donnée.

1
L'observation est une méthode complémentaire à l'entretien clinique, lorsque l'on veut
confronter différents registres de la communication (digital /analogique). L'observation permet
d'étudier les phénomènes cliniques dans leur contexte. Pour Pedinielli (1994), le projet de
l'observation clinique vise à « ...relever des phénomènes comportementaux significatifs, de leur
donner un sens en les resituant dans la dynamique, l'histoire d'un sujet et dans le contexte ».
Ainsi, le champ de l'observation clinique concerne les conduites verbales et non verbales
(petite enfance) ou causée par des troubles graves de la communication verbale et de la
relation (autisme, polyhandicap). Ainsi se créent des interactions dans leur référence à la
subjectivité et l'intersubjectivité.

Il n'y a pas une définition de l'observation: ça dépend de l'observateur.

III - Objet et Champs de l’Observation


 L'observation clinique vise un objet : elle s'intéresse au psychisme et aux processus
psychiques qui ne sont pas observables en soi. L'observation clinique est à entendre
dans une perspective psychanalytique : l'observation clinique se rapporte au champ de
la psychologie clinique et concerne donc la réalité psychique qui peut être appréhendée
seulement à travers les effets des processus psychiques.

 L'observation clinique peut concerner différents champs de la clinique, c'est-à-dire


différentes pratiques :

1- Le sujet singulier :
Par exemple : l'observation d'un bébé (méthode Esther Bick)
Par exemple : l'examen psychologique d'un sujet (il s'agit d'une méthode d’utilisation de tests
qui permet de procéder à « l'état des lieux » de la vie affective et intellectuelle d'un sujet).
Il s'agit de connaître les enjeux de la demande (est-ce un parent, le sujet lui-même, une
institution, une école, etc.) pour que celle-ci soit prise en compte dans la restitution.
Par exemple : l'expertise psychologique; dans le champ judiciaire, l'observation du sujet émane
du juge d'instruction. L'expert psychologue doit répondre à des questions qui vont permettre le
jugement de l'affaire en cours. Le clinicien va devoir mettre en place une méthode
d'observation clinique pour répondre de manière objective à des questions qui envisagent la
réalité subjective et intime du sujet expertisé.

2- Le groupe :
On peut observer un groupe à partir d'une méthode permettant d'appréhender le groupe
comme une entité : le groupe n'est pas une somme d'individus, il n'est pas l'addition de sujets.
Chacun interagit, et entre résonance avec l'autre et avec le groupe
 Exemple 1: la famille; il y a des dispositifs d'observation clinique de la famille :
o les dispositifs systémiques :
2
On va observer un certain nombre d'échanges au sein d'un groupe famille et voir de quelle
manière un sujet s'intègre au « système ». Dans ce dispositif l'observateur est caché derrière
une glace sans tain; la place de l'observateur et singulière, liée à une méthode et une grille
d'observations.
o l'observation psychanalytique de la famille :
Dans ce dispositif, deux ou trois thérapeutes prennent en charge une famille. Cette observation
s'organise à partir de plusieurs rencontres (durant plusieurs années) et il importe que plusieurs
générations soient présentes. Chaque membre du groupe famille est amené à prendre
conscience de sa place dans l'organisation de la dynamique familiale (ex : un sujet peut être le «
porte-parole » c'est à dire celui qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas; une
famille peut s'organiser à partir d'un « bouc émissaire » qui est dépositaire de tout ce que le
groupe familial ne veut pas/ ne souhaite pas).

 Exemple 2: l'institution
L'observation clinique d'une institution repose sur une méthodologie d'observation dont l'enjeu
est que chaque membre du groupe institutionnel puisse prendre conscience des enjeux
groupaux et de sa place. La « supervision » est un dispositif clinique qui permet aux membres
de l'institution d'appréhender l'organisation des liens à partir (en miroir) de la pathologie que
les soignants prennent en charge. Le Superviseur est extérieur (il ne travaille pas dans
l'institution et n'est donc pas pris par la dynamique groupale).
Il est important de souligner que ces dispositifs d'observation permettent de travailler la réalité
psychique de nature inconsciente.

3- La réalité psychique (le subjectif / l'objectif / le perçu / le représenté)

L'observation clinique, dans les différents domaines de la psychologie clinique, concerne la


réalité psychique :
Il s'agit d'une réalité qui n'est pas « objective » mais « subjective » (on parle ainsi d'un « vécu »
qui n'est pas la chose mais ce que le sujet vit de la chose).
La réalité psychique n'est pas un objet d'étude « visible, palpable, mesurable ». Les dispositifs
d'observation clinique sont des sortes de « tamis » pour recueillir des éléments, des indices liés
aux effets des processus inconscients.
C'est S. Freud en 1897 qui va dégager la notion de « réalité psychique ». Ce qui est perçu
(l'élément objectif) va être appréhendé selon la construction psychique et en particulier selon
les fantasmes qui forment une sorte d'attracteurs. Aussi, l'élément perçu va être interprété
selon la réalité interne (psychique) du sujet. Les éléments attracteurs sont de nature
inconsciente.
Ce sont les désirs sexuels infantiles refoulés qui acquièrent un statut de réalité psychique.
Cette réalité psychique de nature inconsciente est une réalité historique pour le sujet: elle
prédomine toujours sur la réalité matérielle.
Autrement dit, la perception de la réalité est un travail d'intégration, de synthèse, des
différents sens (le toucher, la vision,...). Ce travail d'intégration s'organise en fonction des
différentes expressions antérieures de construction sensorielle.

3
Cf. « le primat de la perception » (Merleau-Ponty, 1946) : Merleau-Ponty s'appuie sur la
phénoménologie d'Husserl pour interroger la théorie de la connaissance : « la réalité est une
création ; ce n'est pas qu'une somme d'impressions ; c'est une élaboration des sensations par la
mémoire ». La réalité est une organisation du champ sensoriel. La réalité est perçue (fruit du
travail perceptif) et représentée.
L'observation clinique va mettre en place des techniques, des méthodes, qui sont différentes
pour permettre l'accès à la complexité d'une situation. Il existe donc des dispositifs différents,
des techniques de recueil et d'analyse adaptées à ce que l'on veut observer.

IV- L'Observateur
Celui qui observe dégage de la réalité un certain nombre d'informations. Il recueille une
quantité d'éléments qui lui paraissent pertinents. C'est un inventaire du réel, et déjà se pose un
problème majeur celui de découper la réalité en unités pertinentes ! Pour cette raison mais
aussi parce qu'il ne peut tout percevoir, ni tout vouloir observer, l'observateur fait donc un
choix; il sélectionne les informations qu'il aura dégagées en fonction d'un objectif final qu'il se
doit de déterminer à l'avance; cela est nécessaire s'il ne tient pas, lors du dépouillement, à se
retrouver face à une masse d'informations brute dont il ne saura que faire, ou s'il ne veut pas
courir le risque que certains éléments importants passent inaperçus parce que mal
ciblés. L'observation est un processus dans lequel les habitudes, les attentes, la connaissance
scientifique et le savoir-faire de l'observateur jouent un rôle décisif.

V- Les Différentes modalités d'implication de


l'observateur
 L’implication
L'observateur doit être en mesure d'interroger son implication dans le rapport à l'objet étudié.
On différencie des degrés d'implication :
1. l'observation non participante : l'observateur est en position
d'extériorité (glace sans tain, vidéo, distance maximale avec l'objet).
2. l'observation participante : le clinicien s'immerge dans le milieu qu'il
étudie tout en occupant une position passive.
3. L'observation participante active : l'observateur est impliqué dans la
dynamique du fonctionnement étudié.
En psychologie clinique, Kohn et Nègre (1991) ont radicalisé ce modèle en proposant:
1° l'observation clinique structurée : elle est issue du modèle médical, qui reste proche du
diagnostic, pronostic (évaluation des symptômes dans le temps). Elle est mise en œuvre par un
dispositif systématisé de recueil des données (grilles d'observation, tests, vidéo, ...).
2° l'observation clinique relationnelle : c'est dans le cadre d'une interrelation, et au regard de
l'implication du clinicien, que les mouvements psychiques du sujet vont pouvoir être observés

4
(désirs, conflits psychiques, monde imaginaire, ...). Le clinicien est là impliqué, et l'observation
vise la compréhension et la restitution du sens.

 L’observation du contre-transfert
L'implication de l'observateur, en psychologie clinique, est analysée. Si l'on se réfère aumodèle
psychanalytique on parle de « contre-transfert ».
Devereux, En 1980, distingue 3 aspects / 3 dimensions relatives à l'implication de l'observateur :
 ce qui appartient à l'identité singulière de l'observateur (son histoire, ses
caractéristiques personnelles,...)
 ce qui appartient à l'identité collective de l'observateur (ses appartenances sociales et
culturelles).
 ce qui appartient à la théorie de l'observateur (ses références théoriques, son rapport à
la méthodologie d'observation)
L'observation clinique contient toujours une « auto-observation ». Albert Ciccone (1998) parle
d'observation du contre-transfert (écouter ses éprouvés pour comprendre, entendre, la
clinique).

 l'attention flottante
Il s'agit d'une disposition interne particulière dans laquelle le clinicien est présent et écoute
sans se laisser absorber par ce que le sujet dit. Le clinicien est à l'écoute des associations du
sujet. Il reste sensible à la manière dont le discours s'agence, au silence, aux différentes
énoncées; il reste réceptif aux changements de thématiques pour percevoir le « contenu
manifeste » et le « contenu latent » du discours.
La visée de l'attention flottante est compréhensive.
De son côté, le clinicien est à l'écoute de ses propres associations, de sa propre pensée, qu'il va
observer pour en inférer comment s'articulent, s'organisent les processus psychiques du
patient.
L'observation clinique qui s'organise dans le temps présent fait toujours retour à la manière
dont le sujet s'est organisé dans le passé (la manière dont le sujet se sent en relation est
toujours en lien avec la manière dont, dans son histoire infantile et, il construit et appréhende
sa relation à l'autre...).

 La communication (verbale / non verbale) : le regard, l'écoute, la


relation, le discours.
Le langage est un objet privilégié pour le clinicien car il véhicule du sens.
Le sens manifeste : c'est le sens conscient d'un mot, d'une expression. Un contenu conscient est
communiqué.
Le sens latent : c'est la transmission du sens inconscient à travers les lapsus, les associations, les
mots d'esprit...
Le langage est une manière de se dire, de dire quelque chose de la vie émotionnelle (ex : je vois
ce qui se dit; je sens ce qui se dit.....). L'émotion n'est pas investie de la même manière pour

5
tout un chacun. Dans la construction du psychisme, l'émotion passe par l'expérience corporelle,
le vécu de l'expérience corporelle...
Une observation clinique tient compte des messages verbaux et non verbaux pour appréhender
la réalité psychique et la subjectivité.

 Observation clinique et regard :


Dans l'observation, la clinique du regard est primordiale : il s'agit de regarder de manière
intuitive, neutre et naïve, c'est-à-dire regarder spontanément sans a priori.
On passe ensuite à la dimension du « voir » qui est la première dimension interprétative.
Royer (1995) « ce n'est qu'après avoir longuement regardé que l'on peut dire que l'on voit ». Ce
que le clinicien verra, construira, sera toujours une question de « point de vue », c'est-à dire
une construction qui témoignera d'un moment de rencontre, voire de partage. Le clinicien
regarde, observe, en étant lui-même regardé et observé, et se sentant en observé. (il existe une
« boucle visuelle »). Le regard ouvre sur l'altérité (se laisser regarder c'est aussi être à l'écoute
du regard que l'on porte sur soi-même).

 Observation clinique et écoute :


Écouter vient du latin « auscultare » : être tout ouïe. Ce n'est pas simplement écouter les
contenus de ce qui est dit, mais être à l'écoute de comment cela est dit.
C'est écouter « en creux », ce qui ne se dit pas; c'est être sensible à :
- le choix des mots
- les idées (originales, clichées, idées préconçues, ...)
- les associations (passage d'une idée à une autre)
- les répétitions
- le temps (le sujet parle au passé, au présent, au futur)
- écouter le corps : respiration forte, ton de la voix, parfum fort, présentation
vestimentaire, ...
Comment écouter : en mettant en œuvre des techniques d'écoute (reformulation, attention
flottante, questionnaire, ...) et en ayant développé des attitudes internes (se situer dans
l'empathie qui est une forme de résonance avec l'autre; être disponible; être non directif; être
dans une considération positive).
L'écoute est traversée par les effets de la rencontre, par les effets de l'intersubjectivité.
Du côté du sujet écouté, cela mobilise des défenses (la fuite, la rationalisation, la formation
réactionnelle, la dévalorisation de soi, ...). Ces mécanismes de défense peuvent aller jusqu'à la
désorganisation du discours secondarisé (incohérence, coq à l'âne).

 Observation clinique et rencontre clinique : la question de la


relation
Quelque soit la situation d'observation clinique (entretien, face à face, groupe, médiation...) la
dimension relationnelle joue un rôle très important. Les notions théoriques utiles dans le
champ de la psychologie clinique s'appuient sur la notion de « transfert / contre-transfert » ou
« attitude / contre- attitude ».

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L’observateur clinique doit être attentif à :
− les symptômes du sujet qui sont des expressions, des signes, des indices de
l'organisation psychique. Les symptômes est une manière pour le sujet de se positionner
dans son histoire. Il est donc à respecter, à écouter.
− La spécificité du sujet, sa singularité à travers son discours, ses associations, son histoire.
− Le clinicien doit aussi être attentif à ce que le sujet éveille en lui (colère, frustration,
sympathie, ...), au climat affectif qui marque la relation.

 Observation et clinique du discours :


Observer : c'est être attentif au ton de la voix, à la fluidité, au contenu des messages verbaux, ...
En psychologie clinique, on accorde un intérêt particulier aux « épreuves projectives », c'est à-
dire aux « tests projectifs ». Ces tests permettent d'être attentifs aux processus sous-jacents du
discours du sujet.
On utilise en particulier des épreuves comme le T.A.T (chez l'adulte) ou le C.A.T.(chez L’enfant).
Dans ces tests on montre au sujet des « images » dans lesquelles sont figurés des personnages
en lien; ces liens s'organisent selon la différence des sexes et la différence des générations.
On demande au sujet de raconter une histoire. La manière dont l'histoire va être construite va
révéler des procédés du discours qui sont utilisés en fonction du mode d'organisation psychique
du sujet (ses fantasmes, ses désirs, sa vie imaginaire, ...).

VI- Systématisation de l’Observation pour une plus


grande objectivité
L'observation psychologique devient plus systématique lorsqu'elle donne une importance à la
cohérence des procédures utilisées et aux résultats obtenus. Cela implique d'établir des
conditions bien définies, afin que les observations puissent être répétables, permettant ainsi
des constatations générales, appuyées sur la totalité des observations et des comparaisons
interindividuelles. La définition précise de ces conditions permet l'exploration la plus objective
possible d'un champ d'observation.

L'enquête en est un exemple, les techniques utilisées sont bien définies, par conséquent, elles
sont appliquées de la même façon à tous les sujets ; les résultats ainsi obtenus peuvent être
associés à d'autres résultats fournis par des techniques différentes.

La systématisation de l'exploration d'un champ d'observation peut être en fonction non


seulement des conditions dans lesquelles se déroule l'observation mais aussi en fonction des
résultats auxquels s'attend l'expérimentateur.

o Observation directe : l'observateur est en situation avec les sujets et recueil des
données sur le contexte, les comportements, les processus. L'objet y est perceptible. (en
laboratoire ou sur le terrain.) c’est une Observation libre, spontanée.
7
o Observation indirecte : implique une inférence utilisant des données de l'observation et
des hypothèses. (rapport, questionnaire, enquête.) On a des supports qui vont
accompagner l'observation: procédés d'objectivations (tests, techniques particulières
d'entretien, films.) c’est la même procédure pour tous les enfants. Et les résultats sont
quantitatifs et/ou qualitatifs
o Observation participante passive : (MEAD) l'observateur est intégré au groupe mais de
manière passive.
o Observation participante active : l'observateur a un rôle susceptible de modifier
radicalement certains aspects de la vie du groupe

Pour conclure sur ce point notons que la principale critique des psychologues est qu'ils
estiment qu'une procédure trop rigide déforme l'information recueillie et détourne
l'observateur de faits importants imprévus dans le protocole ne laissant ainsi peu ou
pratiquement pas de place à la découverte.

VII- Instruments et Outils d’Observation


Les instruments sont, avec les nombres, l’un des critères pour définir une méthode scientifique.
Mais l’instrument reste un moyen de coder l’information recueillie et de la mettre sous une
forme plus facile à l’emploi. Il faut garder à l’esprit que l’instrument n’est donc pas une fin en
soi.

La méthode scientifique est caractérisée par l'utilisation d'instruments de mesure et par


conséquent d'une forme de quantification du comportement et/ou de la conduite. La
psychologie scientifique utilise des instruments de mesures que d'autres disciplines
scientifiques, telle que la physique, mettent à la disposition des différentes sciences. En
générale, l'instrument de mesure est un moyen de coder l'information relevée afin de la "
traduire " en une forme plus facile à analyser permettant ainsi d'en dégager des tendances, des
règles. Les matériels d'enregistrement, et surtout leur emploi, peuvent entraîner différentes
formes de réactivité. Les techniques utilisées permettent différentes approches, par exemple
"voir sans être vu" ou au contraire diminuer la distance entre observateur et observé.

 A- La Grille d'Observation :
La Grille d'observation c’est la Liste préétablie de comportements auxquels l'observateur
s'intéresse préférentiellement voire exclusivement au cours d'une séance d'observation.
Exemple : fréquence d'apparition de tel ou tel comportement.

 B- Les Instruments d'Enregistrement physique des


observations

Les pionniers de la psychométrie, Wundt et Cattel, pratiquaient déjà l'observation temporelle.


Ces mesures portaient le plus souvent sur la mesure des temps de réactions. Aujourd'hui, cette

8
pratique est toujours de mise, cependant elle a acquis une précision extraordinaire notamment
grâce à l'avènement de l'électronique et de l'informatique.

Les différentes méthodes d'inscription graphique, empruntées aux laboratoires de physiologie,


ont permis il y a bien longtemps déjà, l'enregistrement simultané de différentes réactions
physiologiques (rythmes cardiaques, EEG) permettant ainsi l'étude de co-variations entre les
différentes mesures.

Il en est de même pour les appareils photographiques, de cinéma, les magnétophones,


magnétoscopes, également utilisés à des fins instrumentales de l'observation psychologique.
De nombreuses observations sur le développement des enfants, sur les interactions mère-
enfant, ont fait l'objet de films. Gesell a, quant à lui, largement utilisé des observations
continues faites par une caméra à déclenchement séquentiel.

Nous pouvons également parler des entretiens et des discussions enregistrés sur des bandes
magnétiques. Ces méthodes permettent une catégorisation des différents éléments observés,
les différentes distributions vont être effectuées par l'observateur. Ces différentes catégories
constituent des instruments de partition des ensembles d'observations.

 Remarque : Les caméscopes permettent de garder une trace riche de ce qui s’est passé.
Toutefois des problèmes multiples apparaissent. D’une part, on ne peut pas ignorer les
problèmes juridiques et déontologiques de la prise de vue en public. D’autre part, le
travail de transcription des enregistrements est à la fois très difficile et très astreignant.
Il convient donc d’examiner soigneusement si, véritablement les enregistrements sont
nécessaires et s’il ne conviendrait pas mieux de mettre au point une grille d’observation
adaptée à ce qu’on cherche.

 C- Les tests et les enquêtes

Les tests sont également des outils d'observations. Ils sont accompagnés de protocoles précis
permettant ainsi le recueil de données codifiées selon les critères établis. Ainsi, il devient
possible de comparer les individus entre eux, de comparer les individus avec des normes
descriptives de la population à laquelle ils appartiennent. De nombreux instruments
d'observation différents sont utilisés dans les enquêtes : divers tests, questionnaires liés aux
attitudes, informations recueillies sur l'habitat, la famille, les écoles, les régions, etc. Toutes les
informations recueillies peuvent être utilisées conjointement. Avec les méthodes modernes du
traitement des informations, il est aujourd'hui possible de traiter un grand nombre de variables
observées sur un large échantillonnage.

VIII- L’Observation au cours de l’entretien :


L'observation clinique est associée à la psychologie clinique (les méthodes+ l'objet d'étude: la
difficulté psychique, l'aliénation mentale…)

9
La psychologie clinique renvoie à une pratique (contrairement au chercheur). L'observation
clinique part de cas uniques, de sujets dans leur Singularité. On utilise l'ensemble de la situation
pour l'observation (cadre spatial, interactions, engagement de l'observateur…)
Tout entretien est une rencontre entre 2 personnes mettant en scène 2 corps en présence:
celui du clinicien et celui du patient. Cette rencontre mobilise chez 2 personnes des sentiments,
des résistances, des malaises, qui vont imprégner le langage du corps: langage postural, langage
gestuel, mimiques...
Au cours de l’entretien, il s’agit d’un enchevêtrement entre langage verbal et langage non-
verbal.
Watzlawick, chercheur américain qui a beaucoup étudié la logique de la communication,
intègre systématiquement dans l’entretien ces 2 formes de langage. Elles doivent être
cohérentes.
Il accorde une importance à cette observation non-verbale qu’il qualifie d’infra-langage. Cette
observation est d’autant plus importante chez le bébé.
Pour Watzlawick, à partir du moment où 2 personnes sont en présence, nous ne pouvons pas
ne pas communiquer.

 A- 3 phases à l'observation qui sont en relation avec les 3 temps


successifs de l'activité de pensée:
Esther Bick a élaboré une technique d’observation psychanalytique pour les bébés avec la
théorie de Mélanie Klein. Cette méthode consiste à observer le bébé dans son milieu naturel à
raison d’une heure par semaine en se montrant neutre, sans jugement, sans conseil, sans
interprétation.
Cette observation est suivie d’une retranscription intégrale et le contenu est soumis à un
superviseur thérapeute analyste qualifié pour dispenser la formation à la méthode.
Cette méthode a été surtout développée en Angleterre. Cette méthode d’observation
psychanalytique a pour but de mieux connaître la vie mentale des bébés. Elle vise à la
recherche.

3 phases Description Temps de la pensée


Observation L'observateur prend place avec discrétion auprès L'attention
directe du sujet: pas d'écrits sur le moment. Il ne répond
que s'il est sollicité par des mots ou par des gestes
sans prendre une part active à l'observation. Il ne
donne pas de conseils, n'interprète pas.
L'observateur doit se mettre dans un état de
disponibilité psychique et émotionnelle qui lui
permette une attention soutenue au sujet et à
l'entourage. Via ses capacités identificatoires,
l'observateur se prête à ressentir au plus près ce
qui se joue entre lui et l’entourage.(par ex :
observer un bébé dans sa famille ) L'observateur
doit réussir à se dégager au maximum de tout

10
apriori : il doit être ouvert pour recevoir cette vie
émotionnelle.
Retranscription Il faut retranscrire le plus rapidement possible La mémorisation
après chaque observation la séance avec le sujet.
Prises de notes détaillées sur ce que l'observateur
a mémorisé: comportement du sujet, interactions.
Il faut essayer de décrypter l'état émotionnel de
l’entourage (du bébé, des parents) et de lui-même
en tant qu'observateur.
Supervision La supervision s'effectue dans un groupe qui se Le jugement
rencontre une fois par semaine. Elle réunit
différents observateurs et fait un groupe stable et
fermé. Le groupe est animé par un psychanalyste.
La supervision doit être garante du cadre de
l'observation. L'observateur relate ses observations
ce qui suscite des associations chez lui-même et
chez les autres, suscite l'émergence du vécu
émotionnel. Ce temps là est le temps de
l'interprétation, où l'observateur essaie de
comprendre ce dont il a été témoin durant
l'observation: temps où il élaborera psychiquement
ce qu'il a vécu, les émotions ressenties durant
l'observation, les projetions dont il a été le
réceptacle. C'est grâce à cette supervision qu'on
échappera à une observation sauvage (se
débarrasser des aprioris). L'observateur ne se
laissera ainsi pas prendre par des mouvements
contre transférentiels. Supervision garante de
l'observation.

 B- L'Observation clinique entre Subjectivité et Objectivité

Cette méthodologie ramène des éléments modernes sur le plan épistémologique: on prend en
compte l'influence de l'observateur sur le matériel observé, l'intégration des modifications de
l'observateur, le rôle du cadre comme étant garant de la valeur locale de l'observation.
Chaque observateur dans ces groupes de supervision peut s'exprimer librement de manière
confiante sans avoir la crainte d'être jugé.

On peut tirer à ce titre deux grandes idées de la psychanalyse : L’hypothèse de l’inconscient1, et


une rencontre avec le patient que l’on considère à partir de la situation de transfert (sentiments
inconscients entre patient et clinicien, plus précisément actualisation des désirs inconscients
dans la relation en terme de transfert, du patient vers le clinicien, et contre-transfert, du
clinicien vers le patient). Il s’agit d’une volonté de s’inscrire dans une démarche qui permet

11
l’accès à la connaissance scientifique, qui permet une écoute différente, permet d’aller au-delà
de l’immédiateté, du phénomène, du signe, pour accéder à un niveau de sens Autre et ainsi
avoir une opérationnalité psychothérapique.

Certains éléments qui concernent le sujet peuvent entrer en résonance avec notre
propre vécu. Il est nécessaire d’y palier objectivement, de les mettre au travail. Cela peut se
faire en analyse de la pratique, par le travail de l’écrit qui permet une mise à distance de la
situation pour ensuite permettre de l’analyser… le travail de restitution au cours des réunions
d’équipe et de synthèse est un matériel précieux car il permet d’éclairer les autres
professionnels qui prennent en charge l’usager et par ailleurs de définir le projet de soins ou de
prise en charge de ce dernier de manière plus adaptée. Le travail en équipe, comme le travail
d’écriture et d’élaboration sont nécessaires dans cette pratique ; cela permet au professionnel
de ne pas se laisser aller à des projections ou même des interprétations qui seraient faussées
par ses propres ressentis, les informations passent par notre filtre de lecture (grille de lecture)
et parfois sont « perverties », « transformées » par notre expérience personnelle et
professionnelle.

 B1- Exemple de Françoise Dolto :

Dans sa pratique, elle se retrouve face à plusieurs patients enfants et adolescents qui
présentent des troubles du schéma corporel (tics, inhibition motrice, encoprésie…) sans qu’on
puisse établir leur origine. Constat clinique qui est fait d’une utilisation perturbée de leur
schéma corporel. Elle fait alors l’hypothèse de l’image inconsciente du corps. Le schéma
corporel de ces sujets est entravé par une libido liée à une image du corps inappropriée,
archaïque ou incestueuse (Cf. L’image inconsciente du corps).

Dans son acception commune, on entend par observation le fait de « considérer


quelque chose avec attention afin de connaître, d’étudier ». Si on se base sur une définition
plus étymologique, on peut décomposer en ob- (qui donnera objet) et -servare, « persévérer,
sauver, assurer ». Reste l’idée d’un objet, d’une réalité extérieure que l’on doit appréhender le
plus fidèlement possible, sans la déformer, en la maintenant telle quelle.

Mise en garde sur le statut épistémologique de l’observation ; quand on parle


d’observation en clinique, il ne s’agit en aucun cas d’un décalque de la réalité, de l’utilisation
d’un langage parfait. Le psychologue Henri Wallon précise :

« Il n’y a pas d’observation sans choix ni sans une relation, implicite ou non…
la grande difficulté de l’observation pure comme instrument de
connaissance, c’est que nous usons d’une table de référence sans le plus
souvent le savoir, tant son emploi est irraisonné, instinctif, indispensable… En
conséquence, il importe donc au premier chef de bien définir pour tout objet

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d’observation quelle est la table de référence qui répond au but de la
recherche. » (1941, pp. 19-20).

L’observateur donne toujours un sens à ce qu’il perçoit car l’observation s’appuie sur un
savoir constitué et certains modèles de pensée. Wallon :

« Observer, c’est évidemment enregistrer ce qui peut être constaté. Mais


enregistrer et constater, c’est encore analyser, c’est ordonner le réel dans ses
formules, c’est le presser de questions. C’est l’observation qui permet de
poser les problèmes, mais ce sont les problèmes posés qui rendent
l’observation possible. » (Psychologie et éducation de l’enfance, pp. 195-
202).

Retenons donc l’idée que l’on n’observe jamais de manière neutre. D’une manière
générale et en étant plus concret, l’observation porte en principe sur des comportements, des
gestes, des perceptions verbales ou encore des énonciations. L’observateur est toujours partie
prenante de la situation qu’il observe. En d’autres termes, l’observation est produite par un
sujet ; elle reste toujours une production active du sujet et de même, c’est l’observation qui
donne réalité à l’objet observé. Il n’existe pas de réalité « pure » mais une réalité pensée par le
sujet lui-même.

Dans l’observation, on passe par une traduction de ce que l’on voit, par l’utilisation
d’une langue qui ne pourra jamais rendre compte de la totalité de ce que l’on observe. Ainsi,
Foucault parlera parle du « mythe d’un pur regard qui serait pur langage » (Naissance de la
clinique, p. 115. Observer, c’est construire une réalité, et cette réalité ne se construit que dans
l’interaction que la présence du professionnel induit. L’observation, dans l’approche clinique, se
déploie entre deux sujets, forcément singuliers, qui se rencontrent.

L’observation est présente dans toutes les situations que peut rencontrer le
professionnel, une méthode transversale en quelque sorte. Il s’agit de relever des phénomènes
significatifs, et de leur donner un sens en les restituant dans la dynamique de la rencontre et
l’histoire singulière du sujet, en essayant de ne pas orienter préalablement l’observation et
pouvoir se laisser surprendre.

 C- Autres utilisations de la méthode d’observation :

La méthode d’Esther Bick a été appliquée en France par Lebovici et elle a été conceptualisée
dans un schème d’interaction qui comporte:
 des interactions comportementales: adéquation des réponses de la mère au bébé et du
bébé à la mère.
 des interactions affectives: adéquation des réponses émotionnelles dans les 2 cas.
 des interactions fantasmatiques: on ne peut les décoder qu’à travers les autres.

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L’observation a une visée diagnostique et thérapeutique. Par exemple, les comportements du
bébé qui fuit le regard de la mère, et qui est mou sont les signes les plus précoces qui
permettent de repérer un enfant autiste.

La méthode de Bick a été également adaptée en France à visée thérapeutique par Geneviève
Haag. Elle est désormais appliquée dans les institutions.
Selma Fraiberg, dès 1975, adapte l’observation dans une visée thérapeutique en l’exerçant au
domicile familial pour des familles défavorisées. Elle a créé une alliance thérapeutique en
accompagnant l’éducateur au domicile familial et en commençant la thérapie à travers l’action
éducative, prenant en compte une double réalité: la réalité éducative et la réalité psychique.

IX- Traitement de l'information


Les observations recueillies ne sont généralement pas utilisables dans leurs formes
primitives (surtout si l’observation était complexe : apprentissage sensori-moteur chez l’enfant
ou une discussion dans un groupe). Si l'observation est transmise en un langage commun sans
qu'il y ait de règles bien établies, un protocole d'observation, la comparaison entre individus,
groupes, ne peut être établie faute de lieu commun entre les différents observateurs. C'est
pourquoi l'observateur a besoin d'un langage bien codifié et n'utilisant qu'un nombre restreint
de concepts, chacun extrêmement bien défini et clair. Ce " langage " doit contenir un ensemble
de critères permettant à chacun des observateurs de classer leurs observations selon des règles
bien définies. Le choix des critères se fait en fonction des hypothèses. L’observateur aura donc
besoin d'un langage spécialisé, n’utilisant qu’un nombre limité de concepts donc chacun soit
défini de façon explicite. Ce sont des ensembles de classes d’équivalences. Pour les construire
on doit décider de certains critères permettant de classifier les observations. Ceci invoque les
hypothèses préalables, le choix de certains critères plutôt que d’autres se fait en fonction
d’hypothèses sur la structure sous-jacente aux faits observés (ex : Piaget, dans le langage et la
pensée chez l’enfant. En recueillant les phrases des enfants en huit catégories).

 A- La formulation des observations en un langage


quantitatif

Les méthodes quantitatives en psychologie offrent de nombreuses possibilités, de même elles


posent des problèmes qui ne sont pas spécifiques à l'observation. Lorsque l'observation devient
plus systématique on utilise davantage des instruments, les résultats des observations sont très
souvent traduits sous une forme numérique. Les réserves, les critiques qui ont été soulevées à
propos de la systématisation de l'observation sont souvent associées aux critiques qui émanent
de l'observation psychologique: la précision de la quantification serait incompatible avec
l'imprécision inévitable des observations psychologiques.

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 B- Formulation quantitative

La formulation quantitative permet le repérage des régularités dans les observations : il est
impossible de relever des régularités par une lecture directe de centaines de données par
exemple.

 C- Quantification et précision

Le langage numérique peut exprimer différents degrés d'incertitude ou de certitude. Un


psychologue peut observer un nombre d'enfants placés devant un matériel ; il est probable que
ces enfants manifestent des comportements différents devant ce matériel, en conséquence, il
serait ambigu de faire un pronostic sur le comportement que pourrait avoir un enfant sur ce
matériel. Par contre, il est tout a fait possible de catégoriser les comportements observés, d'en
compter les effectifs. La quantification a l'avantage de rendre compte de l'incertitude du
psychologue. C'est le cas, par exemple, dans le degré d'accord inter-juges, il ne peut être
clairement perçu que s'il est exprimé sous forme quantitative.

 D- Système de codage:

- par sélection → le codage se fait à partir d'un système ou d'une grille préétablie.

- de production → l'observateur produit lui-même son système de codage.

X- Un exemple historique de l’observation en clinique :


l’Hospitalisme de Spitz
Cas de Spitz avec l’hospitalisme. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, René Spitz,
psychiatre et psychanalyste, travaillait au sein d’un orphelinat. Son attention fut très vite attirée
par le niveau anormalement élevé de mortalité chez les jeunes enfants, en particulier ceux se
situant dans une fourchette d’âge comprise entre 5 et 12 mois. Les soins qu’ils recevaient ainsi
que les conditions sanitaires de l’établissement étaient pourtant satisfaisants. Il ne semblait
donc pas y avoir de cause objective à cette surmortalité. Ceci constitue le point de départ de
l’observation, à partir d’une impasse, d’un phénomène inexpliqué. Spitz s’aperçut alors que la
mort ne venait qu’achever un processus qui exprimait une rupture de la communication de
l’enfant avec son environnement : Cela commençait par des problèmes de nutrition jusqu’à un
refus complet d’alimentation. Le bébé devenait également inexpressif, bougeait de moins en
moins, avec une atonie du corps et du visage. Au bout de ce cycle, l’enfant devenait si
vulnérable que n’importe quelle maladie pouvait l’emporter. Spitz parlera alors de syndrome
d’hospitalisme pour désigner ce marasme de l’enfant. Cependant, ce syndrome ne touchait pas
tous les bébés de la tranche d’âge observée. Ceux qui étaient considérés par le personnel
comme les plus difficiles, les plus agités, donc ceux qui sollicitaient le plus l’intervention des
infirmières n’étaient pas touchés par ce syndrome. C’était plutôt les bébés que l’on qualifie de

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« sages » qui étaient concernés. Spitz, à partir de l’observation, en déduit donc que ce qui
instituait la différence, c’était la fréquence des interactions que le bébé avait avec les adultes
qui s’occupaient de lui, et que ces interactions étaient vitales aussi bien physiquement que
psychiquement, apportant l’amour et la sécurité affective nécessaire au développement de
l’enfant. De là la formule de Spitz devenue célèbre : « L’amour maternel est aussi important
que le lait ».

XI- Différence de l’Observation entre un psychologue


clinicien et un moniteur-éducateur.
L’observation du psychologue clinicien est différente de celle du moniteur-
éducateur par rapport au sujet, à l’usager. Le positionnement n’est pas le même car ils
sont tous deux à deux places différentes vis-à-vis du patient, de l’usager qu’ils
rencontrent. Le moniteur-éducateur est centré sur l’individu comme sur son projet, il a à
faire avec les effets de l’environnement personnel et familial de l’usager. Il y a pour
autant un positionnement clinique à tenir, ce qui passe par certaines postures ; à savoir
qu’il bénéficie d’outils, d’écueils à sa disposition dans la prise en charge de l’usager.
Pour autant, il doit garder présent à l’esprit une idée en qui concerne la distanciation car
le moniteur-éducateur est impliqué au quotidien dans les actions que vivent les usagers.
Le moniteur-éducateur est acteur dans la relation éducative avec l’usager ; il est soumis
aux effets de groupe. Il est tout à la fois observateur et acteur dans la relation éducative,
il n’est pas neutre ni même à distance physique de l’autre, l’usager. La relation est
dissymétrique par rapport à l’usager ; elle est représentative de l’institution.

C’est en cela que les liens sont différents par rapport au psychologue qui s’inscrit
dans la relation clinique. Dans la rencontre avec le patient, le psychologue est dans une
relation asymétrique, il écoute les dires de celui qui le consulte mais s’inscrit dans la
neutralité bienveillante, l’attention flottante, une juste distance, il est inscrit dans la
relation transféro-contre-transférentielle dans la rencontre avec le patient.

Le moniteur-éducateur est, comme l’est le psychologue, soumit au secret


professionnel qui peut être un secret professionnel partagé. L’identité et la
problématique des usagers ne doivent pas être révélées à l’extérieur de l’institution. Le
professionnel s’autorise à partager certains éléments en réunion d’équipe pour
permettre une meilleure compréhension de la situation du patient ou de l’usager et par
conséquent d’affiner et d’adapter la prise en charge au plus près de ses besoins (projet).
Au contraire du psychologue dont la responsabilité est juridiquement engagée, le
moniteur-éducateur n’est soumis au secret professionnel que d’un point de vue éthique
et déontologique (cela dépend de l’institution).

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XII - Intérêts et limites de l’observation

 Intérêt :
 L'intérêt de l'observation clinique réside dans la capacité à améliorer une
situation, parce qu’on part du principe qu’il faut être en mesure de penser la
situation. Lorsqu’on se dit qu’elle est impossible, traumatique, aliénante,
l’observation peut être une solution. Le fait d’observer permet d’être attentif à
tout ce qui fonde cette hyper-complexité.
 Lorsqu'une situation est incompréhensible, traumatique, aliénante, prendre une
position d'observation permet d'être attentif aux différents éléments qui
composent la complexité de la situation. Une situation, quelle qu'elle soit, peut
s'améliorer à partir du moment où elle est pensée.
 La situation d'observation clinique permet d'avoir accès à des éléments
psychiques lorsque l'entretien n'est pas possible (ex : personnes qui n'ont pas
accès au langage; petits enfants; utilisation de dessins, ...).
 L'observation veut être un complément à d'autres investigations.

 Limites :
 Toute observation fait l’objet d’une proposition d’interprétation, possède un sens de
lecture
 Contraintes de la démarche expérimentale
 Le dispositif (c'est-à-dire le contexte sur lequel s'appuie l'observation) influence les objets,
la situation d’observation
 Le langage : il ne révèle pas toute la complexité de l'observation clinique. Le langage est
une codification qui permet de transmettre mais il suppose aussi une perte à transmettre,
à signifier.
 On fait des choix, on observe une codification du langage d’une personne, donc on perd
certains éléments.
 se projeter de manière très subjective de la situation observée (collage avec l'objet d'une
observation)
 au contraire, rester dans une objectivation extrême, avec des calculs, des évaluations qui
en viennent à retirer ce qui peut faire sens.
 Réduire le sujet observé à la situation observée. Il est important de toujours
«contextualiser » l'observation (l'observation doit être ramenée est interrogée selon le
moment, le temps où elle s'organise).

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