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DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE
L’Observation Clinique
Présenté par l’Etudiant en Master 1 :
Gaby Jabbour
En Matière de Psychologie Clinique Générale (S1) – Dr.Nazek El-Khoury
Année 2014/2015
BIBLIOGRAPHIE
II- Définition
L’observation renvoie à l'action de percevoir avec attention la réalité afin de mieux la
comprendre (capacité à discriminer les différences entre phénomènes). Certains phénomènes
ne peuvent être accessibles que par l’observation.
L'observation est une méthode d’Investigation d'un phénomène naturel ou culturel qui se
caractérise par le fait que le chercheur n'intervient à aucun moment.
L'observation est généralement une méthode d'investigation utilisée en "préambule" pour
"déblayer le terrain": confirmer ou infirmer une hypothèse pour poursuivre ou non des
investigations dans une direction donnée.
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L'observation est une méthode complémentaire à l'entretien clinique, lorsque l'on veut
confronter différents registres de la communication (digital /analogique). L'observation permet
d'étudier les phénomènes cliniques dans leur contexte. Pour Pedinielli (1994), le projet de
l'observation clinique vise à « ...relever des phénomènes comportementaux significatifs, de leur
donner un sens en les resituant dans la dynamique, l'histoire d'un sujet et dans le contexte ».
Ainsi, le champ de l'observation clinique concerne les conduites verbales et non verbales
(petite enfance) ou causée par des troubles graves de la communication verbale et de la
relation (autisme, polyhandicap). Ainsi se créent des interactions dans leur référence à la
subjectivité et l'intersubjectivité.
1- Le sujet singulier :
Par exemple : l'observation d'un bébé (méthode Esther Bick)
Par exemple : l'examen psychologique d'un sujet (il s'agit d'une méthode d’utilisation de tests
qui permet de procéder à « l'état des lieux » de la vie affective et intellectuelle d'un sujet).
Il s'agit de connaître les enjeux de la demande (est-ce un parent, le sujet lui-même, une
institution, une école, etc.) pour que celle-ci soit prise en compte dans la restitution.
Par exemple : l'expertise psychologique; dans le champ judiciaire, l'observation du sujet émane
du juge d'instruction. L'expert psychologue doit répondre à des questions qui vont permettre le
jugement de l'affaire en cours. Le clinicien va devoir mettre en place une méthode
d'observation clinique pour répondre de manière objective à des questions qui envisagent la
réalité subjective et intime du sujet expertisé.
2- Le groupe :
On peut observer un groupe à partir d'une méthode permettant d'appréhender le groupe
comme une entité : le groupe n'est pas une somme d'individus, il n'est pas l'addition de sujets.
Chacun interagit, et entre résonance avec l'autre et avec le groupe
Exemple 1: la famille; il y a des dispositifs d'observation clinique de la famille :
o les dispositifs systémiques :
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On va observer un certain nombre d'échanges au sein d'un groupe famille et voir de quelle
manière un sujet s'intègre au « système ». Dans ce dispositif l'observateur est caché derrière
une glace sans tain; la place de l'observateur et singulière, liée à une méthode et une grille
d'observations.
o l'observation psychanalytique de la famille :
Dans ce dispositif, deux ou trois thérapeutes prennent en charge une famille. Cette observation
s'organise à partir de plusieurs rencontres (durant plusieurs années) et il importe que plusieurs
générations soient présentes. Chaque membre du groupe famille est amené à prendre
conscience de sa place dans l'organisation de la dynamique familiale (ex : un sujet peut être le «
porte-parole » c'est à dire celui qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas; une
famille peut s'organiser à partir d'un « bouc émissaire » qui est dépositaire de tout ce que le
groupe familial ne veut pas/ ne souhaite pas).
Exemple 2: l'institution
L'observation clinique d'une institution repose sur une méthodologie d'observation dont l'enjeu
est que chaque membre du groupe institutionnel puisse prendre conscience des enjeux
groupaux et de sa place. La « supervision » est un dispositif clinique qui permet aux membres
de l'institution d'appréhender l'organisation des liens à partir (en miroir) de la pathologie que
les soignants prennent en charge. Le Superviseur est extérieur (il ne travaille pas dans
l'institution et n'est donc pas pris par la dynamique groupale).
Il est important de souligner que ces dispositifs d'observation permettent de travailler la réalité
psychique de nature inconsciente.
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Cf. « le primat de la perception » (Merleau-Ponty, 1946) : Merleau-Ponty s'appuie sur la
phénoménologie d'Husserl pour interroger la théorie de la connaissance : « la réalité est une
création ; ce n'est pas qu'une somme d'impressions ; c'est une élaboration des sensations par la
mémoire ». La réalité est une organisation du champ sensoriel. La réalité est perçue (fruit du
travail perceptif) et représentée.
L'observation clinique va mettre en place des techniques, des méthodes, qui sont différentes
pour permettre l'accès à la complexité d'une situation. Il existe donc des dispositifs différents,
des techniques de recueil et d'analyse adaptées à ce que l'on veut observer.
IV- L'Observateur
Celui qui observe dégage de la réalité un certain nombre d'informations. Il recueille une
quantité d'éléments qui lui paraissent pertinents. C'est un inventaire du réel, et déjà se pose un
problème majeur celui de découper la réalité en unités pertinentes ! Pour cette raison mais
aussi parce qu'il ne peut tout percevoir, ni tout vouloir observer, l'observateur fait donc un
choix; il sélectionne les informations qu'il aura dégagées en fonction d'un objectif final qu'il se
doit de déterminer à l'avance; cela est nécessaire s'il ne tient pas, lors du dépouillement, à se
retrouver face à une masse d'informations brute dont il ne saura que faire, ou s'il ne veut pas
courir le risque que certains éléments importants passent inaperçus parce que mal
ciblés. L'observation est un processus dans lequel les habitudes, les attentes, la connaissance
scientifique et le savoir-faire de l'observateur jouent un rôle décisif.
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(désirs, conflits psychiques, monde imaginaire, ...). Le clinicien est là impliqué, et l'observation
vise la compréhension et la restitution du sens.
L’observation du contre-transfert
L'implication de l'observateur, en psychologie clinique, est analysée. Si l'on se réfère aumodèle
psychanalytique on parle de « contre-transfert ».
Devereux, En 1980, distingue 3 aspects / 3 dimensions relatives à l'implication de l'observateur :
ce qui appartient à l'identité singulière de l'observateur (son histoire, ses
caractéristiques personnelles,...)
ce qui appartient à l'identité collective de l'observateur (ses appartenances sociales et
culturelles).
ce qui appartient à la théorie de l'observateur (ses références théoriques, son rapport à
la méthodologie d'observation)
L'observation clinique contient toujours une « auto-observation ». Albert Ciccone (1998) parle
d'observation du contre-transfert (écouter ses éprouvés pour comprendre, entendre, la
clinique).
l'attention flottante
Il s'agit d'une disposition interne particulière dans laquelle le clinicien est présent et écoute
sans se laisser absorber par ce que le sujet dit. Le clinicien est à l'écoute des associations du
sujet. Il reste sensible à la manière dont le discours s'agence, au silence, aux différentes
énoncées; il reste réceptif aux changements de thématiques pour percevoir le « contenu
manifeste » et le « contenu latent » du discours.
La visée de l'attention flottante est compréhensive.
De son côté, le clinicien est à l'écoute de ses propres associations, de sa propre pensée, qu'il va
observer pour en inférer comment s'articulent, s'organisent les processus psychiques du
patient.
L'observation clinique qui s'organise dans le temps présent fait toujours retour à la manière
dont le sujet s'est organisé dans le passé (la manière dont le sujet se sent en relation est
toujours en lien avec la manière dont, dans son histoire infantile et, il construit et appréhende
sa relation à l'autre...).
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tout un chacun. Dans la construction du psychisme, l'émotion passe par l'expérience corporelle,
le vécu de l'expérience corporelle...
Une observation clinique tient compte des messages verbaux et non verbaux pour appréhender
la réalité psychique et la subjectivité.
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L’observateur clinique doit être attentif à :
− les symptômes du sujet qui sont des expressions, des signes, des indices de
l'organisation psychique. Les symptômes est une manière pour le sujet de se positionner
dans son histoire. Il est donc à respecter, à écouter.
− La spécificité du sujet, sa singularité à travers son discours, ses associations, son histoire.
− Le clinicien doit aussi être attentif à ce que le sujet éveille en lui (colère, frustration,
sympathie, ...), au climat affectif qui marque la relation.
L'enquête en est un exemple, les techniques utilisées sont bien définies, par conséquent, elles
sont appliquées de la même façon à tous les sujets ; les résultats ainsi obtenus peuvent être
associés à d'autres résultats fournis par des techniques différentes.
o Observation directe : l'observateur est en situation avec les sujets et recueil des
données sur le contexte, les comportements, les processus. L'objet y est perceptible. (en
laboratoire ou sur le terrain.) c’est une Observation libre, spontanée.
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o Observation indirecte : implique une inférence utilisant des données de l'observation et
des hypothèses. (rapport, questionnaire, enquête.) On a des supports qui vont
accompagner l'observation: procédés d'objectivations (tests, techniques particulières
d'entretien, films.) c’est la même procédure pour tous les enfants. Et les résultats sont
quantitatifs et/ou qualitatifs
o Observation participante passive : (MEAD) l'observateur est intégré au groupe mais de
manière passive.
o Observation participante active : l'observateur a un rôle susceptible de modifier
radicalement certains aspects de la vie du groupe
Pour conclure sur ce point notons que la principale critique des psychologues est qu'ils
estiment qu'une procédure trop rigide déforme l'information recueillie et détourne
l'observateur de faits importants imprévus dans le protocole ne laissant ainsi peu ou
pratiquement pas de place à la découverte.
A- La Grille d'Observation :
La Grille d'observation c’est la Liste préétablie de comportements auxquels l'observateur
s'intéresse préférentiellement voire exclusivement au cours d'une séance d'observation.
Exemple : fréquence d'apparition de tel ou tel comportement.
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pratique est toujours de mise, cependant elle a acquis une précision extraordinaire notamment
grâce à l'avènement de l'électronique et de l'informatique.
Nous pouvons également parler des entretiens et des discussions enregistrés sur des bandes
magnétiques. Ces méthodes permettent une catégorisation des différents éléments observés,
les différentes distributions vont être effectuées par l'observateur. Ces différentes catégories
constituent des instruments de partition des ensembles d'observations.
Remarque : Les caméscopes permettent de garder une trace riche de ce qui s’est passé.
Toutefois des problèmes multiples apparaissent. D’une part, on ne peut pas ignorer les
problèmes juridiques et déontologiques de la prise de vue en public. D’autre part, le
travail de transcription des enregistrements est à la fois très difficile et très astreignant.
Il convient donc d’examiner soigneusement si, véritablement les enregistrements sont
nécessaires et s’il ne conviendrait pas mieux de mettre au point une grille d’observation
adaptée à ce qu’on cherche.
Les tests sont également des outils d'observations. Ils sont accompagnés de protocoles précis
permettant ainsi le recueil de données codifiées selon les critères établis. Ainsi, il devient
possible de comparer les individus entre eux, de comparer les individus avec des normes
descriptives de la population à laquelle ils appartiennent. De nombreux instruments
d'observation différents sont utilisés dans les enquêtes : divers tests, questionnaires liés aux
attitudes, informations recueillies sur l'habitat, la famille, les écoles, les régions, etc. Toutes les
informations recueillies peuvent être utilisées conjointement. Avec les méthodes modernes du
traitement des informations, il est aujourd'hui possible de traiter un grand nombre de variables
observées sur un large échantillonnage.
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La psychologie clinique renvoie à une pratique (contrairement au chercheur). L'observation
clinique part de cas uniques, de sujets dans leur Singularité. On utilise l'ensemble de la situation
pour l'observation (cadre spatial, interactions, engagement de l'observateur…)
Tout entretien est une rencontre entre 2 personnes mettant en scène 2 corps en présence:
celui du clinicien et celui du patient. Cette rencontre mobilise chez 2 personnes des sentiments,
des résistances, des malaises, qui vont imprégner le langage du corps: langage postural, langage
gestuel, mimiques...
Au cours de l’entretien, il s’agit d’un enchevêtrement entre langage verbal et langage non-
verbal.
Watzlawick, chercheur américain qui a beaucoup étudié la logique de la communication,
intègre systématiquement dans l’entretien ces 2 formes de langage. Elles doivent être
cohérentes.
Il accorde une importance à cette observation non-verbale qu’il qualifie d’infra-langage. Cette
observation est d’autant plus importante chez le bébé.
Pour Watzlawick, à partir du moment où 2 personnes sont en présence, nous ne pouvons pas
ne pas communiquer.
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apriori : il doit être ouvert pour recevoir cette vie
émotionnelle.
Retranscription Il faut retranscrire le plus rapidement possible La mémorisation
après chaque observation la séance avec le sujet.
Prises de notes détaillées sur ce que l'observateur
a mémorisé: comportement du sujet, interactions.
Il faut essayer de décrypter l'état émotionnel de
l’entourage (du bébé, des parents) et de lui-même
en tant qu'observateur.
Supervision La supervision s'effectue dans un groupe qui se Le jugement
rencontre une fois par semaine. Elle réunit
différents observateurs et fait un groupe stable et
fermé. Le groupe est animé par un psychanalyste.
La supervision doit être garante du cadre de
l'observation. L'observateur relate ses observations
ce qui suscite des associations chez lui-même et
chez les autres, suscite l'émergence du vécu
émotionnel. Ce temps là est le temps de
l'interprétation, où l'observateur essaie de
comprendre ce dont il a été témoin durant
l'observation: temps où il élaborera psychiquement
ce qu'il a vécu, les émotions ressenties durant
l'observation, les projetions dont il a été le
réceptacle. C'est grâce à cette supervision qu'on
échappera à une observation sauvage (se
débarrasser des aprioris). L'observateur ne se
laissera ainsi pas prendre par des mouvements
contre transférentiels. Supervision garante de
l'observation.
Cette méthodologie ramène des éléments modernes sur le plan épistémologique: on prend en
compte l'influence de l'observateur sur le matériel observé, l'intégration des modifications de
l'observateur, le rôle du cadre comme étant garant de la valeur locale de l'observation.
Chaque observateur dans ces groupes de supervision peut s'exprimer librement de manière
confiante sans avoir la crainte d'être jugé.
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l’accès à la connaissance scientifique, qui permet une écoute différente, permet d’aller au-delà
de l’immédiateté, du phénomène, du signe, pour accéder à un niveau de sens Autre et ainsi
avoir une opérationnalité psychothérapique.
Certains éléments qui concernent le sujet peuvent entrer en résonance avec notre
propre vécu. Il est nécessaire d’y palier objectivement, de les mettre au travail. Cela peut se
faire en analyse de la pratique, par le travail de l’écrit qui permet une mise à distance de la
situation pour ensuite permettre de l’analyser… le travail de restitution au cours des réunions
d’équipe et de synthèse est un matériel précieux car il permet d’éclairer les autres
professionnels qui prennent en charge l’usager et par ailleurs de définir le projet de soins ou de
prise en charge de ce dernier de manière plus adaptée. Le travail en équipe, comme le travail
d’écriture et d’élaboration sont nécessaires dans cette pratique ; cela permet au professionnel
de ne pas se laisser aller à des projections ou même des interprétations qui seraient faussées
par ses propres ressentis, les informations passent par notre filtre de lecture (grille de lecture)
et parfois sont « perverties », « transformées » par notre expérience personnelle et
professionnelle.
Dans sa pratique, elle se retrouve face à plusieurs patients enfants et adolescents qui
présentent des troubles du schéma corporel (tics, inhibition motrice, encoprésie…) sans qu’on
puisse établir leur origine. Constat clinique qui est fait d’une utilisation perturbée de leur
schéma corporel. Elle fait alors l’hypothèse de l’image inconsciente du corps. Le schéma
corporel de ces sujets est entravé par une libido liée à une image du corps inappropriée,
archaïque ou incestueuse (Cf. L’image inconsciente du corps).
« Il n’y a pas d’observation sans choix ni sans une relation, implicite ou non…
la grande difficulté de l’observation pure comme instrument de
connaissance, c’est que nous usons d’une table de référence sans le plus
souvent le savoir, tant son emploi est irraisonné, instinctif, indispensable… En
conséquence, il importe donc au premier chef de bien définir pour tout objet
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d’observation quelle est la table de référence qui répond au but de la
recherche. » (1941, pp. 19-20).
L’observateur donne toujours un sens à ce qu’il perçoit car l’observation s’appuie sur un
savoir constitué et certains modèles de pensée. Wallon :
Retenons donc l’idée que l’on n’observe jamais de manière neutre. D’une manière
générale et en étant plus concret, l’observation porte en principe sur des comportements, des
gestes, des perceptions verbales ou encore des énonciations. L’observateur est toujours partie
prenante de la situation qu’il observe. En d’autres termes, l’observation est produite par un
sujet ; elle reste toujours une production active du sujet et de même, c’est l’observation qui
donne réalité à l’objet observé. Il n’existe pas de réalité « pure » mais une réalité pensée par le
sujet lui-même.
Dans l’observation, on passe par une traduction de ce que l’on voit, par l’utilisation
d’une langue qui ne pourra jamais rendre compte de la totalité de ce que l’on observe. Ainsi,
Foucault parlera parle du « mythe d’un pur regard qui serait pur langage » (Naissance de la
clinique, p. 115. Observer, c’est construire une réalité, et cette réalité ne se construit que dans
l’interaction que la présence du professionnel induit. L’observation, dans l’approche clinique, se
déploie entre deux sujets, forcément singuliers, qui se rencontrent.
L’observation est présente dans toutes les situations que peut rencontrer le
professionnel, une méthode transversale en quelque sorte. Il s’agit de relever des phénomènes
significatifs, et de leur donner un sens en les restituant dans la dynamique de la rencontre et
l’histoire singulière du sujet, en essayant de ne pas orienter préalablement l’observation et
pouvoir se laisser surprendre.
La méthode d’Esther Bick a été appliquée en France par Lebovici et elle a été conceptualisée
dans un schème d’interaction qui comporte:
des interactions comportementales: adéquation des réponses de la mère au bébé et du
bébé à la mère.
des interactions affectives: adéquation des réponses émotionnelles dans les 2 cas.
des interactions fantasmatiques: on ne peut les décoder qu’à travers les autres.
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L’observation a une visée diagnostique et thérapeutique. Par exemple, les comportements du
bébé qui fuit le regard de la mère, et qui est mou sont les signes les plus précoces qui
permettent de repérer un enfant autiste.
La méthode de Bick a été également adaptée en France à visée thérapeutique par Geneviève
Haag. Elle est désormais appliquée dans les institutions.
Selma Fraiberg, dès 1975, adapte l’observation dans une visée thérapeutique en l’exerçant au
domicile familial pour des familles défavorisées. Elle a créé une alliance thérapeutique en
accompagnant l’éducateur au domicile familial et en commençant la thérapie à travers l’action
éducative, prenant en compte une double réalité: la réalité éducative et la réalité psychique.
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B- Formulation quantitative
La formulation quantitative permet le repérage des régularités dans les observations : il est
impossible de relever des régularités par une lecture directe de centaines de données par
exemple.
C- Quantification et précision
D- Système de codage:
- par sélection → le codage se fait à partir d'un système ou d'une grille préétablie.
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« sages » qui étaient concernés. Spitz, à partir de l’observation, en déduit donc que ce qui
instituait la différence, c’était la fréquence des interactions que le bébé avait avec les adultes
qui s’occupaient de lui, et que ces interactions étaient vitales aussi bien physiquement que
psychiquement, apportant l’amour et la sécurité affective nécessaire au développement de
l’enfant. De là la formule de Spitz devenue célèbre : « L’amour maternel est aussi important
que le lait ».
C’est en cela que les liens sont différents par rapport au psychologue qui s’inscrit
dans la relation clinique. Dans la rencontre avec le patient, le psychologue est dans une
relation asymétrique, il écoute les dires de celui qui le consulte mais s’inscrit dans la
neutralité bienveillante, l’attention flottante, une juste distance, il est inscrit dans la
relation transféro-contre-transférentielle dans la rencontre avec le patient.
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XII - Intérêts et limites de l’observation
Intérêt :
L'intérêt de l'observation clinique réside dans la capacité à améliorer une
situation, parce qu’on part du principe qu’il faut être en mesure de penser la
situation. Lorsqu’on se dit qu’elle est impossible, traumatique, aliénante,
l’observation peut être une solution. Le fait d’observer permet d’être attentif à
tout ce qui fonde cette hyper-complexité.
Lorsqu'une situation est incompréhensible, traumatique, aliénante, prendre une
position d'observation permet d'être attentif aux différents éléments qui
composent la complexité de la situation. Une situation, quelle qu'elle soit, peut
s'améliorer à partir du moment où elle est pensée.
La situation d'observation clinique permet d'avoir accès à des éléments
psychiques lorsque l'entretien n'est pas possible (ex : personnes qui n'ont pas
accès au langage; petits enfants; utilisation de dessins, ...).
L'observation veut être un complément à d'autres investigations.
Limites :
Toute observation fait l’objet d’une proposition d’interprétation, possède un sens de
lecture
Contraintes de la démarche expérimentale
Le dispositif (c'est-à-dire le contexte sur lequel s'appuie l'observation) influence les objets,
la situation d’observation
Le langage : il ne révèle pas toute la complexité de l'observation clinique. Le langage est
une codification qui permet de transmettre mais il suppose aussi une perte à transmettre,
à signifier.
On fait des choix, on observe une codification du langage d’une personne, donc on perd
certains éléments.
se projeter de manière très subjective de la situation observée (collage avec l'objet d'une
observation)
au contraire, rester dans une objectivation extrême, avec des calculs, des évaluations qui
en viennent à retirer ce qui peut faire sens.
Réduire le sujet observé à la situation observée. Il est important de toujours
«contextualiser » l'observation (l'observation doit être ramenée est interrogée selon le
moment, le temps où elle s'organise).
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