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DE

LA LECTURE POUR LA PRATIQUE !


Compte rendu de l’ouvrage

Modèle d’analyse transactionnelle



Stewart, I. et V. Joines (2005). Manuel
d’analyse transactionnelle. Paris :
Interéditions. ISBN : 2100492020


Recension d’ouvrage réalisée par :

Chantal Simoneau, étudiante à la maîtrise en carriérologie, UQÀM
Joëlle St‐Pierre, étudiante à la maîtrise en carriérologie, UQÀM

Sous la direction de :
Louis Cournoyer, Ph.D., c.o.
Professeur (counseling de carrière
Université du Québec à Montréal
1. Comprendre les transactions interpersonnelles

Les interactions humaines regorgent de complexité et plusieurs personnes ressentent le besoin de


comprendre leurs relations pour ainsi se découvrir individuellement. Certains d’entre eux ont le
besoin d’être accompagné dans la découverte de leur identité et dans la compréhension de leurs
transactions interpersonnelles, ce qui les amène à consulter. À la fin d’un processus
thérapeutique, les professionnels de la relation d’aide souhaitent tous que leurs clients repartent
avec une panoplie d’outils et que ce travail leur permettre d’être autonome. Différentes approches
et courants existent et proposent différentes lunettes avec lesquelles il est possible d’orienter son
intervention. L’analyse transactionnelle est une approche permettant de comprendre le
fonctionnement psychologique des clients dans le but de les rendre autonomes. Que ce soit en
tant que psychothérapeute, psychologue ou conseiller d’orientation, un des aspects les plus
importants du travail est de faire en sorte que le client se connaisse davantage, qu’il soit en
mesure de décoder son comportement pour ensuite faire des changements. Les relations
interpersonnelles sont complexes, car les individus sont complexes. Chaque personne possède
son bagage personnel, son enfance, ses difficultés et ses émotions. Chaque personne est unique et
possède sa propre subjectivité. Pour Stewart et Joines, « l’analyse transactionnelle est une théorie
de la personnalité et une psychothérapie systématique en vue d’une croissance personnelle et
d’un changement personnel ». Ce texte a pour sujet le Manuel d’analyse transactionnelle de Ian
Stewart et Vann Joines publié pour la première fois en 1991 (réédité en 2005).

2. Qui sont Ian Stewart et Vann Joines ?


M. Ian Stewart est codirecteur de The Berne Institute en Grande-Bretagne en plus d’être un
formateur accrédité par l’Association internationale d’Analyse transactionnelle (IATA). Il œuvre
comme psychothérapeute en analyse transactionnelle depuis plus de trente ans et utilise cette
approche comme sujet de formations à travers le monde entier. Il agit aussi comme maître
praticien en programmation neurolinguistique (PNL). Pour souligner son travail, en 1998, il s’est
vu nommé récipiendaire de la médaille d’or de l’Association européenne d’Analyse
transactionnelle (EATA). M. Vann Joines est un psychologue clinicien travaillant depuis plus de
30 ans en Caroline du Nord aux États-Unis. Il est président et directeur du Southeast Institude for

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Group and Family Therapy. Il est certifié comme formateur pour l’analyse transactionnelle. En
1994, il s’est vu décerner le prix Éric Berne par l’Association internationale d’Analyse
transactionnelle (IATA). Il est conférencier, auteur et enseignant et sa renommée l’amène à
donner des ateliers à travers le monde. Ces deux auteurs unissent leur travail et ont rédigé le
Manuel d’analyse transactionnelle, approche préalablement fondée par Éric Berne en 1957.
D’ailleurs, les auteurs dressent la biographie de Berne au dernier chapitre de leur livre. Cet
ouvrage met en lumière la théorie et la pratique de l’analyse transactionnelle et a été publié en
1991.

3. Compte-rendu commenté de l’ouvrage de Stewart et Joines


(2005)

Le livre compte 394 pages divisées en 30 chapitres sous lesquelles sont présentées sept grandes
rubriques. Le chapitre 1 est consacré à une présentation de l’analyse transactionnelle. Les
chapitres 2, 3, 4, 5 et 6 abordent la représentation de la personnalité et donc les différents
modèles des états du moi en lien avec la structure et la fonction du moi. Quant aux chapitres 7, 8
et 9, ils traitent de la communication et de l’impact des transactions, des strokes et du temps dans
les interactions que l’individu a avec son environnement. Les chapitres 10, 11, 12, 13, 14, 15 et
16 présentent l’origine et la construction du scénario de vie de même que son impact sur le
présent. Les chapitres 17, 18, 19 et 20 traitent davantage de la façon dont un individu peut
travailler avec son scénario existant pour le faire coexister avec sa réalité, voire même l’enrayer.
Les chapitres 21, 22, 23, 24 et 25 abordent les croyances des individus en lien avec les scénarios
alors que les chapitres 26, 27, 28, 29 et 30 concluent en faisant état de l’analyse transactionnelle
dans sa raison d’être, dans son histoire, et aussi dans ses champs d’intervention.

Le chapitre 1 s’intitule Ce qu’est l’analyse transactionnelle. Pour Stewart et Joines, l’analyse


transactionnelle (AT) est définie comme étant une approche psychologique. L’AT est abordée
sous trois angles théoriques soit; la personnalité dont la compréhension se fait à partir des trois
états du moi nommé Parent, Adulte et Enfant ; la communication et finalement, le développement
de l’enfant. La théorie de la communication est, en quelque sorte, un prolongement de la théorie
de la personnalité en ce sens où l’individu communique avec son environnement en utilisant un

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des états du moi et par conséquent, cela créera une interaction avec son environnement. Cette
interaction est appelée transaction et alors que le stroke se définit à un état ou un signe de
reconnaissance. Quant à la théorie du développement de l’enfant, elle fait appel à la notion de
scénario de vie qui se construit dès l’enfance et qui se poursuit tout au long de la vie de l’adulte.
Dans sa pratique, le conseiller d’orientation devra être attentif à ces scénarios afin de les
communiquer à son client pour ne pas nuire à la démarche d’orientation.

Le chapitre 2, Le modèle des états du moi, aborde le sentir, l’agir et le pensé. Les auteurs
conçoivent qu’à travers ces trois affects, l’individu manifestera des comportements associés aux
états du moi appelés Enfant, Parent et Adulte qui composent la personnalité. Ces trois états du
moi sont d’ailleurs représentés sous forme de diagramme appelé « diagramme structural de
premier ordre » et donne naissance à des signes comportementaux observables. Selon Éric Berne,
chaque état du moi est défini par un ensemble de comportements et peuvent interagir au même
moment selon la situation vécue par l’individu. L’avantage relatif de la théorie de Berne est que
le conseiller peut appuyer ses interventions sur du concret, des comportements visibles et des
schémas identifiables qu’il pourra aisément expliquer au client afin que ce dernier puisse le cas
échéant, en prendre connaissance et les irradier. Le client peut donc continuer à travailler sur lui-
même en dehors de ses rencontres avec son thérapeute.

Le chapitre 3, intitulé Analyse fonctionnelle des états du moi, met en lumière de façon plus
spécifique les composantes de la personnalité. En fait, les auteurs reprend le diagramme structural
et le subdivise selon deux critères : la structure et la fonction du moi. Il est donc possible de
comprendre le comportement d’un individu que s’il est analysé selon son processus (structure) et
son contenu (fonction). Il met en lumière comment et dans quelle circonstance l’individu utilise
ses différents états du moi. L’intérêt de l’analyse fonctionnelle s’inscrit dans la possibilité
d’identifier l’état du moi utilisé par le client et de vérifier si cet état est approprié à la situation et
le cas échéant, corriger les schémas faisant apparaître ses mauvais états du moi.

Le chapitre 4, Modèle structural de second ordre, aborde pour sa part l’autre facette des états du
moi, la structure de la personnalité. Les auteurs font référence aux sentiments, comportements et
souvenirs provenant de l’enfance, emmagasinés dans notre mémoire et qui non seulement se

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traduisent de manière particulière dans notre personnalité à travers les états du moi, mais dictent
les comportements dans le présent. La structure de second ordre est complexe, car il est expliqué
que le Parent et l’Enfant constituent plusieurs niveaux d’état du moi qui permettent d’éclaircir de
quoi est composée la personnalité. Les inférences du passé composent le contenu d’un état du
moi en y insérant non seulement le message, mais aussi, le messager. Le diagramme structural est
intéressant puisqu’il brosse un tableau complet de la personnalité du client en termes de contenu,
mais permet aussi d’accéder à son monde intérieur et antérieur de manière à comprendre sa
composition pour éventuellement la modifier.

Le chapitre 5, Identifier les états du moi, fait état de l’utilisation de quatre types de diagnostic
permettant de reconnaitre l’état du moi utilisé par le client. Selon les auteurs, en tête de liste se
trouve le diagnostic comportemental puisque c’est à travers ce dernier qu’il sera possible de faire
des inférences sur les états du moi employés par l’individu. Les trois autres diagnostics soit le
social, l’historique et le phénoménologique servent de points d’appui au diagnostic
comportemental puisque chacun à leur manière, ils confirment l’état du moi fonctionnel. Dans un
processus de cheminement ou de réorientation de carrière, être capable de déceler l’état du moi
fonctionnel peut s’avérer être bénéfique afin de faire les bons choix et s’assurer que l’état du moi
du client est en congruence avec ses fonctions ou ses responsabilités.

Le chapitre 6, Pathologie structurale, les auteurs font état de deux conséquences possibles
advenant le cas ou un individu renie un ou deux états du moi, ne fonctionnant en l’occurrence
qu’avec un seul, ou encore s’il mélange deux des états du moi. Ce phénomène est nommé par
Éric Berne extermination dans le premier cas et contamination dans le second cas. Dans l’AT, on
prend comme postulat que pour fonctionner efficacement, l’individu doit faire appel à ses trois
états du moi en fonction de la situation, mais aussi, en réponse à l’environnement.
L’extermination générerait un conflit intérieur reflété dans les pensées, les actions et les
comportements de l’individu. Dans le second cas, la contamination se vit lorsqu’un ou deux des
états du moi est envahi par le contenu d’un autre état du moi. Il va sans dire que la réflexion est
pertinente puisque nous évaluons les autres et le monde à partir de ce que nous sommes (le
contenu) et que notre interprétation de ce monde s’en voit altérer. Il est donc primordial d’être en

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mesure d’identifier les pathologies dans le but de, par la suite, travailler sur les comportements et
les pensées du client.

Le Chapitre 7, intitulé Transactions traite de la communication et plus particulièrement du


stimulus et de la réponse transactionnelle reliée à la communication. Les transactions peuvent
être complémentaires, croisées ou cachées. Dans la transaction complémentaire, les échanges se
font toujours de manière parallèle entre les états du moi. Les auteurs soulignent que, dans la
transaction complémentaire, il y a une notion de but visé. Par but visé, nous entendons l’état du
moi visé par le stimulus transactionnel. Dans le cas contraire, nous dirons que la transaction est
croisée. Mon stimulus transactionnel s’adressait à un état du moi précis et mon interlocuteur pour
sa part, me répond non seulement à partir d’un autre état du moi mais, s’adresse à son tour, à un
état du moi en particulier. En ce qui a trait à la transaction cachée, son contenu a la particularité
d’être à deux niveaux; social et psychologique. Si nous nous en tenons qu’au mot exprimé dans la
transaction, le niveau est social. Par contre, si nous rajoutons aux mots les expressions non
verbales, nous obtenons le niveau psychologique. L’avantage de l’AT est qu’elle aide le client à
comprendre son mode opératoire autant au niveau du stimulus que de la réponse transactionnelle
et de ce fait, elle permet de modifier les échanges transactionnels afin qu’ils soient équilibrés.

Le chapitre 8, Les strokes, traite du besoin de reconnaissance qu’ont les individus. Ils peuvent
être verbaux, non verbaux, positifs, négatifs, conditionnels ou inconditionnels. Ce besoin de
reconnaissance se vit au quotidien. Éric Berne décrit ce besoin de reconnaissance comme étant
une manière de sentir que notre existence est reconnue par les autres. Ce besoin peut aller jusqu'à
considérer les stokes négatifs ou conditionnels comme étant une alternative préférable plutôt que
de ne rien recevoir. Dans cette quête d’être reconnu, l’individu peut aller jusqu’à adapter son
comportement afin de s’assurer de recevoir les strokes dont il a besoin pour continuer d’avancer.
La compréhension du concept de stroke donne un sens à ce que nous ressentons lorsque nous en
recevons, mais aussi, lorsque sans même le savoir nous en donnons. Il est intéressant de
comprendre que le sentiment intérieur ressenti dans ces moments est en lien avec notre désir
d’être reconnu comme un ÊTRE. De ce fait, nous avons la capacité de filtrer les strokes qui ne
cadrent pas avec l’image que nous avons de nous-mêmes, et ce, probablement afin de nous
préserver.

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Le chapitre 9 intitulé Structuration du temps, aborde la manière qu’ont les gens de structurer le
temps lorsqu’ils se retrouvent à deux ou plusieurs. À travers ce phénomène de passer le temps, il
y a un lien à faire avec les strokes et les états du moi. Chacun des six modes de structuration du
temps (retrait, rituel, passe-temps, activité, jeux et intimité) réfère à un ou deux états du moi
particulier. De plus, chacun des six modes de structurations du temps réfère aussi à un type de
stroke prédominant en lien bien entendu avec l’état du moi sollicité. La structuration du temps est
intéressante puisqu’une fois tous ces liens mis en lumière, elle permet de comprendre le sentir,
l’agir et le penser des gens en interrelation permettant ainsi d’identifier des racines de leurs
comportements.

Le chapitre 10 intitulé Nature et origines du scénario de vie, traite de la mise en place de


l’histoire de vie de l’individu. En effet, selon la théorie AT, dès la naissance, l’enfant
emmagasine les informations nécessaires à la formation de son scénario de vie avec l’appui de
son environnement. Parmi les points à soulever, notons que l’enfant réalise son scénario d’un
point de vue stratégique en vue de pouvoir survivre dans son monde. L’acteur principal du
scénario de vie, l’adulte, modulera son comportement en fonction des décisions et des bénéfices
posés par l’enfant jadis, lors de la construction dudit scénario.

Le chapitre 11 a pour titre Comment se vit le scénario et fait état du principe que l’individu peut
vivre son scénario de trois manières ; gagnant, perdant et non gagnant. De ces trois crédos
découle un fait immuable ; l’atteinte du but fixé et le degré de bien-être en relation avec l’atteinte
ou non, de ce but. Selon l’AT, un scénario peut être changé et, pour ce faire, nous devons
identifier les moments où l’individu glisse inconsciemment dans son scénario et où les stratégies
utilisées dans le présent sont celles de l’enfance. Éric Berne parle de signaux scénariques comme
étant un indice important signalant que l’individu est dans son scénario. C’est à travers
l’identification de ses moments que nous serons en mesure d’identifier et de comprendre les
schémas de vie des individus. Mentionnons que le scénario est une stratégie de l’enfance mise en
place afin de répondre au revers de l’environnement. Dans cette perspective, il est difficile d’être
en désaccord avec le concept de scénario de vie avancé par les auteurs, puisque nous savons pour

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en avoir fait l’expérience, que nos réactions face à un agent stresseur sont souvent les mêmes, ce
qui confirme non seulement la présence de schémas, mais aussi son utilisation.

Le chapitre 12 intitulé Position de vie, traite de la valeur intrinsèque que le jeune enfant s’accorde
de même que sur le monde qui l’entoure et qui servira de certitude lors de la construction de son
scénario. Les auteurs présentent quatre positions qui sont possibles : je suis OK ou je ne suis pas
OK ; vous êtes OK ou vous n’êtes pas OK. Dépendamment de la position adoptée, le
comportement qui s’en suivra aura pour but de confirmer cette position. Tout comme le scénario,
la position de vie peut être modifiée. L’individu a d’abord sa position de vie initiale avec laquelle
il construira son scénario de vie et qui déterminera le type de relation sociale qu’il entretiendra
avec autrui. Il est aisé d’observer à travers la grille d’analyse des changements de position de vie
(l’enclos OK) imaginée par Franklin Ernst, la relation entre la position de vie et les relations
sociales adoptées de même que le déplacement possible à l’intérieur de l’enclos OK lorsqu’il y a
un désir de changement chez l’adulte.

Le chapitre 13 se nomme Message scénarique et matrice de scénario, traite de la nature du


message et de sa transmission par l’enfant. Les prémisses des messages scénariques sont les
signes non verbaux perçus par l’enfant (bébé). Selon Stewart et Joines, n’ayant pas la capacité de
langage, l’enfant perçoit et interprète les signes non verbaux de ses parents et de l’environnement
physique dans lequel il évolue. Ainsi, tel que vu dans la matrice de scénario apporté par Steiner,
l’enfant aura emmagasiné la perception qu’il a le droit d’exister et d’être aimé (permission) ou
inversement (injonction), que ce droit ne lui est pas acquis. De ce fait, il composera son scénario
de vie. La matrice de scénario est intéressante puisqu’elle met en lumière les états du moi des
parents et leur impact sur le développement des états du moi de l’enfant. Par ailleurs, il est
possible de constater que bien involontairement les parents envoient dans ce qu’on pourrait
appeler communément l’éducation, une abondance de règle (contre-injonction) que l’enfant
intègre sous forme de contre-scénario apportant la connaissance du monde qui l’entoure, mais,
aussi, ayant un impact ou positif ou négatif sur le développement du scénario de vie
dépendamment de son contenu.

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Le chapitre 14 nommé Injonctions et décisions, reviens sur le concept d’injonction vu au
chapitre précédent. Les injonctions ont été répertoriées par Bob et Mary Goulding au nombre de
douze et formeraient selon eux, la base des décisions précoces. Dans sa matrice de scénario,
l’enfant peut avoir reçu des injonctions de son père ou de sa mère et décider de les intégrer ou
non dans son scénario de vie. Dans un cas comme dans l’autre, la finalité est la même : la survie
et le mieux-être. Il est intéressant de noter que dans ce chapitre nous abordons pour la première
fois la notion de rébellion et c’est sous le concept d’antiscénario que cette notion nous est
présentée. Ce dernier se caractérise par le fait que l’individu utilise de manière inverse ses
messages scénariques.

Le chapitre 15 intitulé Processus scénariques, traite des principaux schémas de processus


scénariques possible indépendamment de l’âge, du sexe ou de la nationalité. Ces scénarios sont
au nombre de six : avant, après, jamais, toujours, presque et sans fin. Non seulement ces
scénarios peuvent régir le rapport au temps qu’entretient un individu, mais aussi, pour certains de
ces scénarios, ils introduisent une notion de conséquence, d’insatisfaction, de pattern, de
poursuite sans fin et d’éternel recommencement. Par ailleurs, même si l’un des scénarios est
prédominant chez l’individu, nous avons en nous les six processus scénariques et se traduisent
dans le comportement de l’individu ainsi que dans son langage. Ils sont donc facilement
identifiables. Tout comme dans le scénario vu dans le chapitre 11, les schémas de processus
scénariques peuvent être remplacés par de nouveaux, apportant ainsi à l’individu une plus grande
satisfaction et un mieux-être. Ce n’est que par l’état du moi Adulte que cette opération sera
possible. Le processus scénarique est intéressant puisqu’il permet l’identification du schéma qui
est le nôtre, mais ils n’ont pas la même portée au niveau des conséquences. Un schéma avant ou
après peut s’inscrire dans une hygiène de vie alors que les quatre autres pourraient amener
l’individu à entretenir des idées négatives sur lui, sa performance ou sa vie en général et avoir des
conséquences importantes autant au point de vue personnel que professionnel.

Le chapitre 16 intitulé Drivers et miniscénario, traite d’une découverte faite par Taibi Kahler qui
nota que les individus faisaient état d’un ensemble de comportements verbaux et non verbaux
signalant qu’ils étaient sur le point d’accéder à leurs comportements scénariques. Nommé driver,
cet ensemble de comportements est intimement lié au schéma de processus scénarique. Par

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ailleurs, les drivers seraient liés à la position de vie de l’individu en ce sens ou ce dernier à la
perception - qu’il sera OK à la condition que… - suivit des drivers ; sois parfait, fais plaisir, sois
fort, fais des efforts, dépêche-toi. Nous pourrions simplifier en disant que les drivers et les
scénarios procurent l’immunité au niveau du sentir (émotion). Tant que l’individu applique un
driver, je suis OK si, il se soustrait des sentiments négatifs découlant des injonctions reçues dans
son enfance. À l’opposé, s’il ne réussit pas à maintenir son driver, l’individu fera l’expérience de
sentiments parasites (culpabilité, impuissance, colère, etc.) selon le miniscénario qui lui est
propre. Expliqué ainsi, il serait légitime de penser que les drivers et les miniscénarios sont le
point culminant de la personnalité d’un individu puisqu’ils teintent à la fois la pensée profonde de
l’individu, mais aussi le comportement qui en découle et ce, même le comportement a des
incidences sur les transactions de l’individu.

Le chapitre 17 s’intitule Méconnaissance et aborde ici le concept de méconnaissance défini
comme une « omission inconsciente d’une information utile à la résolution de problème » et se
produit lorsqu’une personne emprunte son scénario au lieu de se servir de ses capacités adultes.
Cette distorsion de l’environnement est un processus intérieur inobservable de l’extérieur et est
dite passive, car l’individu subit son environnement au lieu de prendre action. D’une façon
inconsciente, l’individu réagit à un problème et opte pour la solution miracle déterminée par son
scénario. Stewart et Joines parlent ici de quatre comportements passifs confirment la
méconnaissance, soit l’abstention, la suradaptation, l’agitation et le blocage ou la violence qui
sont tous des façons de renforcer le scénario personnel. L’analyse transactionnelle permet alors
aux thérapeutes de repérer la méconnaissance à travers le dialogue verbal et non verbal des
clients, ce qui permet une intervention plus efficace.

Le chapitre 18 a pour titre Tableau des méconnaissances. Les auteurs classent les
méconnaissances en fonction des zones (méconnaissance envers l’individu, la situation et les
autres), des types (méconnaissance des stimuli, des problèmes et des options possibles) et des
niveaux (méconnaissance de l’existence des options, la signification des options, les possibilités
de changement et les capacités personnelles). Toutes ces méconnaissances sont classées dans un
tableau qui permet de cerner l’information négligée et de préciser les actions à prendre pour
résoudre la situation. Chaque individu aborde une situation avec des angles différents et la

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méconnaissance peut prendre place si une personne est mal ou non informée. Créé à la base pour
une psychothérapie, le tableau des méconnaissances permet de s’attarder à la résolution de
problème.

Le chapitre 19 nommé Cadre de référence et redéfinition. Stewart et Joines conçoivent que


chaque individu regarde et analyse une situation avec son propre schème en fonction de son cadre
de référence. Deux personnes peuvent regarder une scène et ne pas porter leur attention sur les
mêmes choses. Leur subjectivité et leur interprétation teintent leurs observations et le cadre de
référence fournit des lunettes à travers lesquelles l’individu voit le monde en fonction de ses états
du moi, ce qui le définit. Ceci explique aussi pourquoi les états du moi sont en lien avec le cadre
de référence et le scénario, car ils provoquent de la méconnaissance. Vient ensuite la notion de
redéfinition qui est le résultat de la mise en place d’un comportement de méconnaissance.
Lorsque la personne redéfinit, c’est qu’elle méconnait une situation et elle tente de faire face à
une distorsion de la pensée ou des événements pour ainsi la faire cadrer avec son scénario.

Le chapitre 20 a pour titre La Symbiose et se définit par les auteurs comme une fusion des états
du moi par deux personnes ou plus dans laquelle ces derniers n’utilisent pas tous les états du moi.
Par exemple, une personne peut utiliser son Parent et Adulte et un autre son Enfant. À eux, ils
couvrent les trois états du moi, ce qui crée une symbiose malsaine. Une fois utilisés, les acteurs
peuvent se sentir bien dans cette relation. En général, toute symbiose malsaine est issue d’une
méconnaissance. Les auteurs définissent aussi une symbiose saine et donne l’exemple d’un enfant
qui grandit et dont les parents l’éduquent et lui donne ce dont il a besoin. D’un point de vue
idéaliste, il pourrait être possible de dire qu’à mesure que l’enfant grandit, le processus de
symbiose se rompt pour laisser place à l’indépendance. Il y a donc de nouveau méconnaissance
dans laquelle l’individu n’a pas complète satisfaction de ses besoins. La symbiose compétitive est
le terme utilisé pour comprendre la compétition qui peut y avoir entre deux individus qui
empruntent leur état du moi Parent, et ce, en même temps. Ces concepts sont intéressants pour
analyser les dynamiques interpersonnelles et pour comprendre les comportements individuels.

Le chapitre 21 se nomme Parasitage et timbres. Il est question de définir tout d’abord le terme
sentiment parasite qui se rattache à une « émotion habituelle, apprise et encouragée » par un

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individu lors de nombreuses circonstances stressantes et utilisée comme une façon de résoudre un
problème dans un scénario. Pour sa part, le parasitage est un schéma dans lequel l’individu utilise
intentionnellement un sentiment parasite. Il peut même arrivé qu’un individu mette en scène un
parasitage pour justifier l’émotion d’un sentiment parasite. Les sentiments parasitaires peuvent
être divers en fonction de la vie d’un individu et ils peuvent être des sentiments authentiques. À
l’inverse, ils ne créent pas le même effet : le sentiment authentique est une bonne façon de régler
une problématique alors que le sentiment parasitaire ne vise que le contraire, c'est-à-dire de ne
pas résoudre une situation.

Le chapitre 22 s’intitule Le circuit des sentiments parasites qui est présenté par Stewart et Joine
comme des croyances, des pensées, des actions que les individus mettent en place lorsqu’ils sont
aux prises avec leur scénario. Trois concepts sont liés à ce circuit : croyances et sentiments
scénariques, manifestations de parasitage et souvenirs renforçants. Les croyances et sentiments
scénariques sont des croyances des sentiments réprimés que l’individu entretient à son sujet, mais
aussi à propos des autres et de sa qualité de vie. Les manifestations de parasitage sont « toutes les
attitudes internes et extérieures qui sont des manifestations de croyances et sentiments
scénariques ». Les souvenirs renforçants sont des pensées qui réfèrent à des situations, des
émotions, des actions passées qui ajoutent de l’importance au scénario. Les croyances
scénariques sont donc renforcées et cela prend la forme d’un processus cyclique. Toutefois, le
circuit des sentiments parasites peut être interrompu et, ensuite corrigé.

Le chapitre 23 a pour titre Jeux et analyse des jeux. L’AT aborde ici la notion de jeu qui est une
situation psychologique établie entre deux personnes de façon répétitive, ignorée par l’état du
moi Adulte, qui engendre sans cesse des sentiments parasites, qui entraine des transactions non
dévoilées et qui provoque des moments inattendus. Le jeu peut être représenté par un triangle
avec trois acteurs : Persécuteur, Sauveteur et Victime. Le persécuteur joue le rôle de
l’humiliateur, celui qui aime diminuer les autres. Le sauveur pense qu’il doit tirer les autres du
jeu, qu’ils ont besoin de lui à travers une relation inégale. Pour sa part, la victime cherche un
sauveur et se sent diminuée face aux autres. Ces trois positions sont en lien avec la
méconnaissance, mais ils ne méconnaissent pas tous la même chose, dépendamment de leur

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position. Ainsi, les acteurs changent constamment de rôles. Ce diagramme a été élaboré de
différentes façons par divers auteurs.

Le chapitre 24 est appelé Pourquoi jouer ? Tout d’abord, les individus jouent pour donner vie à
leurs scénarios et donc à ses sentiments parasites. Le jeu permet donc de renforcer ce scénario. Le
jeu rappelle aussi le concept de symbiose abordée dans une situation à travers laquelle deux
individus se partagent les trois états du moi. Ainsi, le jeu se rapporte aussi directement à obtenir
un besoin non satisfait par l’état du moi de l’Enfant.

Le chapitre 25 se nomme Que faire des jeux ? et aborde différents jeux les plus utilisés. Les
auteurs mettent aussi en garde que lorsqu’un jeu est reconnu, une des façons de s’en sortir est de
changer l’état du moi. Un individu ne peut pas contrôler lorsque les autres jouent, mais il peut
contrôler ses comportements et refuser d’y participer dès le début, ce qui incitera l’autre à ne pas
le provoquer, si un individu n’a pas réussi à stopper le jeu dès le début, il peut néanmoins refuser
les bénéfices négatifs et prendre les bénéfices positifs. Ce chapitre met fin à la théorie de l’analyse
transactionnelle.

Le chapitre 26 se nomme Contrats de changement et débute une rubrique à propos de


l’utilisation globale de l’AT. La notion de contrat est détaillée dans ce chapitre, sous forme de
contrat administratif et contrat clinique. Un contrat sain s’avère une entente entre le thérapeute et
le client sur le consentement, les tarifs, la compétence et l’objectif légal. En fait, les deux parties
s’entendent sur leur collaboration et sur les activités les liant. Cette occasion permet de clarifier
les besoins et objectifs à atteindre au cours de la relation. Au-delà de l’analyse transactionnelle, le
contrat est un élément essentiel pour bien démarrer la relation.

Le chapitre 27 a pour titre But du changement en AT. À travers la relation, le but visé est le
changement qui peut se faire voir par l’autonomie du client. Cette autonomie se définit par une
conscience claire, une spontanéité et une intimité. L’autonomie peut aussi se définir par une
diminution de l’utilisation des scénarios, donc une plus grande liberté individuelle pour résoudre
des problèmes.

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Le chapitre 28 se nomme Thérapie AT et amène les techniques thérapeutiques de l’AT. Il est
d’abord question d’autothérapie qui se détaille sur le fait que personne ne peut faire changer un
individu. Il doit y avoir à la base une volonté de changer et l’AT se veut une thérapie permettant à
l’individu de travailler seul dans l’atteinte d’un changement. Même si l’AT met de l’avant
l’autothérapie, l’accompagnement d’un thérapeute est fortement conseillé, car l’individu peut
faire une analyse erronée ou mettre de côté des éléments importants qu’il pourrait percevoir
comme étant anodins. Les auteurs présentent aussi les trois grandes écoles de base de l’AT soit
l’École classique, l’École de la redécision et l’École des Schiff qui ont développé des concepts
divers. Malgré ces grandes écoles, l’AT est une approche qui intègre beaucoup de techniques
d’approches différentes et qui permet dont une intervention variée et spécifique en fonction du
client.

Le chapitre 29 s’intitule L’AT dans les organisations et l’éducation. Stewart et Joines présentent
différentes façons de mettre en pratique l’AT et ce, dans des milieux d’éducation, de gestion et
d’organisation. Les interventions en milieu organisationnel et en éducation ont avantage à être
adaptées en fonction du contexte. Par exemple, un intervenant engagé par la gestion pourrait
travailler davantage en résolution de problème plutôt que sur l’aspect psychologique. Dans ce
genre d’activités, les barèmes sont différents : l’activité est peut-être imposée et donc, non
volontaire, etc. Ainsi, le consentement a avantage à être fait entre l’intervenant et la gestion au
lieu de le faire directement avec le client. Les états du moi peuvent s’exprimer autant chez
l’individu que chez une organisation et peuvent révéler des situations inefficaces.

Le chapitre 30 a pour titre Historique de l’AT et débute en présentant Éric Berne, le père de
l’analyse transactionnelle, né à Montréal en 1910. Les auteurs décrivent sa vie qui a été ponctuée
du décès de son père alors qu’il avait 9 ans, de ses études en médecine et de son internat en
psychiatrie, discipline dans laquelle il travailla pendant la guerre. Les auteurs du livre ne le
mentionnent pas, mais il est intéressant de savoir que Éric Berne a d’abord été formé en
psychiatrie aux États-Unis et a travaillé dans l’armée américaine comme psychiatre. Berne
souhaitait grandement faire partie de l’Institut de psychanalyse où il fut refusé. Ses articles
suivants ont fait place à l’élaboration de l’analyse transactionnelle. Son article "Transactional
Analysis: A New and Effective Method of Group Therapy" (1958) marque le début de cette

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approche. Avec des collègues, il fonde l’Association internationale d’Analyse transactionnelle
témoignant de l’engouement de plusieurs professionnels envers cette approche. En 1970, Berne
décéda et plusieurs de ses collègues poursuivirent ses travaux qui approfondissaient l’approche.
Berne laisse un héritage énorme et la publication de plus d’une trentaine d’écrits.

4. Pertinence pratique

L’analyse transactionnelle peut s’avérer être un outil très pertinent en counseling de carrière.
Dans un premier temps, l’AT permet de dresser un portrait du client en regard à son processus
fonctionnel et structural. Ayant à l’esprit comment le client fonctionne ainsi que le contenu de ses
schémas, il sera plus aisé d’amener ce dernier à réfléchir aux limites qu’il s’impose et d’en
identifier la source. Dans le cadre de notre pratique, il est possible de les identifier par les
messieurs, mesdames Ouimet (Oui mais). Ils portent en eux un désir de changement qu’ils voient
réfréné par un comportement statique et un manque de confiance en leurs ressources. Dans le
même ordre d’idée, lorsque confronté à un client qui régulièrement change d’emploi, l’analyse
structurale et les transactions peuvent amener des renseignements supplémentaires parfois
invisibles à la conscience du client, mais qui permettront de valider les prémisses de la
problématique. De façon plus concrète, un client ayant un scénario dans l’état du moi Enfant
l’amenant à exprimer de la colère lorsqu’il est en relation avec son patron aura besoin d’une aide
professionnelle pour être en mesure de faire cesser ce scénario. Les états du moi s’avèrent des
bons concepts de travail pour les professionnels de la relation d’aide, car ils sont l’essence même
de l’identification et de la compréhension des transactions interpersonnelles. L’analyse
transactionnelle est orientée davantage vers le changement plutôt que vers la prise de conscience.
Non pas que la prise de conscience ne soit pas efficace, mais dans un monde vivant à une vitesse
effrénée, les clients sont intéressés par des changements pratiques et rapides. Cette approche
active met en place des solutions rapides et habilite le client à reconnaître ses propres
comportements. Idéal en counseling de groupe, elle permet au client de reproduire la situation
problématique de son enfance lorsqu’il est en interaction avec les autres. Par la suite, lorsqu’il les
comprend bien, il peut mettre en place des mécanismes pour les freiner. Plusieurs activités
offertes dans le livre peuvent être adaptées à la réalité du counseling de carrière, individuel ou de
groupe, mais dans une perspective d’orientation. Chaque individu est porteur de scénario donc,

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de schéma guidant inconsciemment ses pensées, ses comportements et ses émotions pouvant
l’empêcher d’évoluer au plan personnel, mais aussi au niveau professionnel. Un conseiller
d’orientation ayant comme cadre de référence l’analyse transactionnelle sera en mesure de
répondre au premier besoin de son client ; qui suis-je ? Ce n’est que par la connaissance de soi
que l’on peut aspirer à trouver son identité professionnelle.

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