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Séance n°5
A) Un faisceau d’indices
-Le conseil d’Etat rappelle qu’il se conforme à la loi si celle-ci intervient dans le domaine, car
il n’est pas de sa compétence d’agir sur la loi, mais uniquement sur les actes ayant valeur
règlementaire
-Il développe une liste de critères : mission d’intérêt général, contrôle de l’administration,
prérogatives de puissance publique.
-Il se réserve aussi le pouvoir d’interpréter l’intention de l’administration lorsqu’elle a crée le
service, et dans ce cas s’intéressera à l’intérêt général, aux conditions de sa création, à son
organisation, à son fonctionnement, et à son évaluation.
-Le service public est un des rôles principaux de l’Etat, il doit donc être exercé par lui ou par
ses démembrements, dotés de la personnalité publique.
-En analysant les critères posés, on remarque que tous sont des marqueurs du lien avec la
personne publique, puisque comme c’est à elle qu’incombe le service public, ce n’est qu’elle
qui peut le déléguer
-Les prérogatives de puissance publiques sont en temps normal réservées à l’Etat et aux
collectivités territoriales, si une personne privée les exerce, c’est qu’il a été délibérément
décidé de les lui confier, dans un but particulier
-Le contrôle de l’administration témoigne de l’attention qu’elle porte à la bonne gestion du
service, et renvoie donc à l’idée qu’elle doit veiller au bon déroulement d’une mission qui lui
incombe normalement.
-En dehors de ces deux critères, le juge recherchera l’intention de l’administration, et c’est de
ce critère que dépendra la qualification. Encore une fois il est indépendant de la personne
privée qui exerce la mission.
Le fait que le conseil d’Etat prenne la peine de déterminer des indices aussi pointus ne
démontre pas seulement la complexité de cette distinction, mais aussi des conséquences
importantes qu’elle engendre, et que le conseil entend protéger.
La distinction entre les personnes privées qui exercent une mission de service public et
les autres pose la question de la dissociation entre l’intérêt général et le service public (A),
mais emporte surtout des conséquences sur les règles de fonctionnement de ces sociétés, ainsi
que leurs relations entre elles et avec la personne publique (B)
-Toutes les missions de l’Etat trouvent leur légitimité dans l’intérêt général
-« La société d’économie mixte « Palace Epinal », qui n’est pas dotée de prérogatives de
puissance publique, a, en vertu de ses statuts, une mission d’intérêt général en vue d’assurer
localement l’exploitation cinématographique, son activité, eu égard notamment à l’absence de
toute obligation imposée par la ville d’Epinal et de contrôle d’objectifs qui lui auraient été
fixés, ne revêt pas le caractère d’une mission de service public confiée par la commune »
-Ici on s’aperçoit que l’intérêt général est une condition nécessaire mais non suffisante au
service public, on pourrait donc penser que le service public va au-delà de l’intérêt général
-Si le service public est un monopole de la personne publique, et est donc soumis à des règles
spécifiques de droit administratif, il n’en va pas de même pour l’intérêt général.
-L’attribution d’un marché public nécessite des conditions de forme particulières : publicité et
mise en concurrence
-Si en revanche il ne s’agit pas d’un service public, on ne retrouve pas ces règles, et chaque
entreprise est libre d’intervenir sur le marché.
-Dans le cadre d’une délégation de service public, c’est la personne publique qui n’exerce pas
une mission qui lui revient normalement, elle doit donc au moins s’assurer de son bon
exercice.
-Etant donné qu’elle tient ses fonds des citoyens, elle doit aussi s’assurer que la délégation se
fait dans les conditions financières les plus avantageuses pour elle possible, pour un service
rendu aux citoyens le meilleur possible. La mise en concurrence permet de lutter contre
l’arbitraire des agents qui choisissent le délégataire.