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Les politiques publiques d’appui à la création d’entreprises, quels impacts sur la

dynamique entrepreneuriale et la résorption du secteur informel?


Université de Béjaïa, les 29 et 30 Mai 2013

La place de la PME dans l’économie algérienne et le développement national

BEZTOUH Djaber : Maître assistant, Faculté des sciences économiques, Commerciales et des
Sciences de Gestion, Université de Béjaïa. djaberbeztouh@yahoo.fr

et

Hammiche-Boukhezer Nacira, Maitre de conférences, Faculté des sciences économiques,


Commerciales et des Sciences de Gestion, Université de Béjaïa.

Introduction

Le développement d’un tissu de petites et moyennes entreprises est un facteur vital de la


croissance économique, car elles sont de grandes créatrices d’emplois et de valeur ajoutée. Elles
constituent un élément important du dynamisme de toute économie dans la mesure où elles
entrainent l’innovation, notamment dans les secteurs à forte intensité de savoir.

En Algérie nous assistons à une importante croissance des petites et moyennes entreprises
dans le tissu productif national. Ce phénomène récent est dû au passage d’une économie à
gestion administrée dont l’investissement est basé sur la grande entreprise publique, à une
économie de marché fondée sur des mécanismes différents. En effet, dans un contexte politico-
économique très difficile, marqué par une instabilité institutionnelle et une crise sécuritaire grave
qu’une série de réformes -encore inachevées – ont permis au secteur privé de voir jour. Sitôt né,
le jeune secteur privé doit évoluer dans un cadre institutionnel instable, et en même temps faire
face au phénomène de mondialisation qui le menace sérieusement.
Avec les réformes économiques engagées, les pouvoirs publics ont montré une volonté
d’orienter l’économie nationale vers une économie de marché libre, une volonté qui s’est
traduite par la création d’un ministère pour les PME et de plusieurs institutions de soutient pour
l’investissement tel que : l’ANSEJ (Agence Nationale de Soutient à l’Emploi des Jeunes), puis
l’ANDI (Agence Nationale de Développement de l’Investissement).
Actuellement, les PME représentent 68,7% du tissu productif national, participent à la
création de 86,03% du PIB hors hydrocarbures et 78,51% de la valeur ajoutée et contribuent à la
création d’emplois à raison de 79,55%.

1. Définition de la PME en Algérie


Jusqu’à l’adoption d’une loi d’orientation sur la promotion de la PME en décembre
2001 , il n’existait pas de définition officielle de ce type d’entreprise. Avant cette date, L’Office
1

National des Statistiques algérien (ONS) a adopté le critère du nombre d’emplois déclarés à
la Caisse Nationale des Assurances Sociales (CNAS) pour faire l’inventaire et la typologie

1
Loi 01-18 du 12 décembre 2001 portant loi d’orientation sur la promotion de la petite et moyenne entreprise,
Journal officiel N°77 du 15 décembre 2001.
1
des entreprises 1 en changeant parfois de base, ce qui ne rendait pas facile les comparaisons
entre périodes.
La définition de la PME retenue dans la réglementation algérienne s’inspire de celle
adoptée par l’Union Européenne en 1996 et qui fait l’objet d’une recommandation à l’ensemble
des pays membres. L’Algérie a, en effet, adopté la charte de Bologne sur les PME en juin 2000,
charte sur la définition européenne de la PME. Cette définition qui se base sur trois critères : les
effectifs, le chiffre d’affaires, et/ou le bilan annuel et l’indépendance de l’entreprise.
La définition de la PME consacrée par la loi s'est basée sur des critères d'ordre quantitatif
et qualitatif. La PME est définie, quel que soit son statut juridique, comme étant une entreprise
de production de biens et de services, employant de 1 à 250 personnes, dont le chiffre d'affaires
annuel n'excède pas deux milliards de Dinars Algériens, ou dont le total du bilan annuel n'excède
pas 500 millions de DA et respectant le critère d'indépendance. Ce dernier critère signifie que le
capital ou les droits de vote ne doivent pas être détenus à 25 % et plus par une autre entreprise ou
conjointement, par plusieurs autres entreprises ne correspondant pas elles-mêmes à la définition
de PME.
Cependant, la loi définit trois (03) types d’entreprises comme retrace le tableau suivant :

Tableau N° 01 : Définition de la PME en Algérie.


Catégorie Effectif Chiffre d’affaires annuel Total bilan annuel
d’entreprise (dinars algériens) (dinars algériens)
Moyenne entreprise 50 à 250 200 millions à 2 milliards 100 millions à 500 millions

Petite entreprise 10 à 49 < 200 millions < 100 millions


Micro entreprise 1à9 < 20 millions < 10 millions
Source : Loi d’orientation sur la promotion de la petite et moyenne entreprise, journal officiel N°77 du 15 décembre
2001.

- La très petite entreprise ou micro-entreprise, est définie comme une entreprise employant de 1 à
9 employés, et réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 20 millions de dinars algériens, ou
dont le total du bilan n'excède pas les 10 millions de dinars.
- La petite entreprise est définie comme une entreprise employant de 10 à 49 personnes, et dont
le chiffre d'affaires annuel n'excède pas 200 millions de dinars algériens, ou dont le total du bilan
n'excède pas 100 millions de dinars.
- La moyenne entreprise est définie comme une entreprise employant de 50 à 250 personnes, et
dont le chiffre d'affaires est compris entre 200 millions et 2 milliards de Dinars algériens, ou
dont le total du bilan est compris entre 100 et 500 millions de Dinars algériens.
2. Historique et évolution du secteur des PME en Algérie
2.1. Historique des PME en Algérie
La majorité des PME en Algérie sont nées à partir de la fin des années 1980. La PME
avant cette date n’a joué qu’un rôle secondaire. Globalement, nous pouvons distinguer trois
périodes marquant l’évolution de la PME en Algérie depuis l’indépendance2.
2.1.1. Première période : 1962 – 1982

1
Khalil ASSALA, « L'internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies
entrepreneuriales » PME en Algérie : de la création à la mondialisation , 8ème congrès international en
entrepreneuriat et PME, L’internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies
entrepreneuriales 25, 26, 27 octobre 2006, Haute école de gestion (HEG) Fribourg, Suisse, p.2.
2
Farida MERZOUK, PME et compétitivité en Algérie, Genèse de développement des PME en Algérie, Mémoire de
Magistère, Université de Bouira, année 2010, P.2.
2
Juste après l’indépendance les entreprises ont été confiées à des comités de gestion après
le départ de leurs propriétaires étrangers, et furent intégrées dans des sociétés nationales à partir
de 1967.
Cette période était caractérisée par l’adoption d’une économie planifiée et d’une
industrie basée sur la fabrication des biens d’équipements et des produits intermédiaires. En
1963 le premier code d’investissement a été promulgué, et malgré les avantages et les garanties
proposaient aux investisseurs, ce code n’a pas abouti aux résultats attendus pour développer le
secteur des PME. Suite à cet échec, un autre code des investissements a été promulgué en date du
15/09/1966, ce code a essayé de donner un rôle plus important au secteur privé dans le
développement économique algérien tout en prévoyant une place prédominante pour le secteur
publique sur les secteurs stratégiques de l’économie. Ce code a donné également naissance à la
Commission Nationale des Investissements (CNI) un organisme qui délivrait des agréments pour
tout investisseur et entrepreneur privé. La complexité des procédures d’obtention d’agrément ont
fait dissoudre la CNI en 1981.
A vrai dire, la PME a été considérée durant toute cette période comme un complément au
secteur public, car toutes les politiques sont concentrées sur le développement de ce dernier
laissant en marge le secteur privé se débrouiller comme il pourrait. De ce fait, le promoteur privé
a investi des créneaux qui nécessitent peu une maitrise de la technologie et une présence d’une
main d’œuvre qualifiée ; à savoir le commerce et les services. Le développement de la PME a été
initié exclusivement par le secteur public dont les objectifs consistaient à assurer un équilibre
régional. C’est ainsi qu’un total de 594 PME a été réalisé durant cette période.
Une fiscalité lourde, une législation du travail rude et la fermeture du commerce
extérieure, tels étaient les principaux blocages de cette période pour l’émergence de la PME
privée.
2.1.2. Deuxième période : 1982 -1988
Cette période a été marquée par les grandes réformes, mais toujours avec le système de
l’économie administrée. Cette seconde période a connu une évolution marquée par beaucoup de
réticences malgré qu’elle a donné naissance aux deux plans quinquennaux en faveur du secteur
privé (1980-1984 et 1985-1989), ces deux plans ont dicté un ensemble de mesures telles que :
- Le droit de transfert nécessaire pour l’acquisition des équipements et dans certains cas des
matières premières.
- L’accès aux autorisations globales d’importations (AGI)
-Un système d’importations sans paiement.
Ces mesures d’aide ont aboutis à la réalisation de plus de 775 projets de PME, quoique
cette période se caractérise par certains obstacles:
- Le financement par les banques ne doit pas dépasser 30% du montant total de l’investissement;
- Les montants investis ne doivent pas dépasser les 30 millions de dinars pour une société de
responsabilité limitée (SARL) ;
- L’interdiction de posséder plusieurs investissements par un seul entrepreneur.
2.1.3. Troisième périodes : À partir de 1988
L’assouplissement de la législation a été graduellement entamé à partir de 1988 par la loi
88-25 du 19/07/1988 qui a libéré le plafond de l’investissement privé et a ouvert ce dernier sur
d’autres créneaux.
L’autorisation aux investissements étrangers a été mise en place à partir de 1990 par la loi
90-10 du 14/04/1990 relative à la monnaie et au crédit, puis avec le décret n° 91-37 de la
19/02/1991 portante libération du commerce extérieur, le nombre d’entreprises privées a atteint
22 382 entreprises en 1992. L’année d’après, d’autres mesures d’encouragement et d’appui aux
PME par la création de plusieurs institutions de soutien et d’accompagnement, et jusqu’à 2002
en dénombre 188 564 PME qui emploient 731 0821.
La date de 1988 pour l’économie algérienne, est la période de transition vers une
économie de marché, ce changement l’a conduit à établir des relations avec des institutions

1
Bulletin d’information et des statistiques n°08 du Ministère de la PME et de l’artisanat, année 2002.
3
internationales telles que le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale pour
atténuer la crise de ses dettes et pour pouvoir appliquer un régime de politiques monétaires,
financières et commerciales, qui lui a dicté la privatisation de nombreuses entreprises publiques,
une procédure qui a contribué au lancement et au développement des PME. L’état a mis en place
un nouveau cadre législatif et des réformes de redressement économique, tel que le nouveau
code de la promotion de l’investissement promulgué le 05/10/1993, ce code a eu pour but :
- La promotion de l’investissement ;
-L’égalité entre les promoteurs nationaux privés et étrangers ;
- Réduction des délais d’études des dossiers ;
- Remplacement de l’agrément obligatoire par une simple déclaration pour investir.
Les résultats satisfaisants ont poussé l’Etat a promulgué en 2001 l’ordonnance relative au
développement de l’investissement 1 et la loi d’orientation sur la promotion de la PME.
Cette procédure a fixé des mesures de facilitations administratives dans la phase de création de
l’entreprise, ainsi que la création d’un Fonds de Garantie des prêts accordés par les banques en
faveur des PME, la création du Conseil National de l’Investissement (CNI), et la suppression de
la distinction entre investissements publics et investissements privés.
3. Population et densité des PME dans le tissu productif national
A la fin du 1er semestre 2012, la population globale des PME, dans ses
principales composantes (Tableau n°2), s’élève à 687 386 entités dont prés de
60% sont constituées en personnes morales, le reste est constitué soit de
personnes physiques (18,17%), soit d’entités exerçant dans les activités artisanales
(22,42%). On recense par ailleurs 561 entreprises de type PME qui relèvent du
giron étatique.

Tableau n°02 : Population des PME en Algérie à la fin du 1er semestre 2012
Types de PME Nombre d’entités Part en %
1. PME Privées
Personnes morales 407 779 59,32
Personnes physiques 124 923 18,17
Activités artisanales 154 123 22,42
S/ Total 1 686 825 99,92 %
2. PME Publiques
Personnes morales 561 0,08
S/Total 2 561 0,08
Total 687 386 100
Source : Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, Bulletin
d’information statistique de la PME N°21, données du 1er semestre 2012, p.10.

D’après le recensement économique en Algérie de 2011, le tissu productif algérien est composé
d’environ 959718 entreprises, toute catégorie confondue2.
Tableau n°03 : Population des entreprises en Algérie
Secteurs Nombre d’entités
Privé 920 307
Public 23 008
Total 943 315

1
Ordonnance N° 01/03 du 20/08/2001relative au développement de l’investissement.
2
ONS, Premier Recensement Economique -2011-Série E, N°67, Alger, janvier 2012, P.9.
4
Autres 16 403
Total 959 718
Source : ONS, Premier Recensement Economique -2011-Série E, N°67, Alger, janvier 2012,
P.9.
Si nous faisons une comparaison entre la population des PME et celle de toutes les
entreprises en Algérie, il ressort que le tissu productif national est dominé par le secteur de la
PME qui représente 68,7% du total des entreprises. Si nous nous intéressons au secteur privé, la
part des PME dans le tissu productif privé dépasse 71,5%. Ces chiffres montrent ainsi le poids et
l’importance des PME dans l’économie algérienne1.
En termes de densité des PME, si la moyenne nationale est de l’ordre de 20 PME (tous statuts
confondus) pour 1.000 habitants1, ce ratio national tombe à 12/1000 pour les PME privées de
type « personnes morales ». Ce dernier taux présente un écart important d’une région à l’autre du
pays : de 17 PME privées pour 1000 habitants au Centre du pays, il tombe à 11 PME privées
pour mille dans les régions du Sud et encore plus dans les hauts plateaux où il n’est que de 9
PME privées pour 1000 habitants., un taux qui reste très loin des normes internationales ou le
taux le plus faible est de l’ordre de quarante-cinq PME pour mille habitants (45/1000)2.
4. Evolution et répartition de la population des PME
4.1. Evolution de la population des PME
Selon le ministère de l’industrie, de la petite et moyenne entreprise et de la promotion de
l’investissement, le nombre de PME a plus que doublé au cours des dernières années. Elles
constitueraient 94 % en 2011 du tissu national d’entreprises et généreraient 52 % de la
production totale du secteur privé hors hydrocarbures et près de 35 % de la valeur ajoutée de
l’économie3. Le Conseil national consultatif pour la promotion des PME fait par ailleurs état,
d’un taux de mortalité précoce des PME de près de 20 %. 30.000 TPE auraient ainsi disparues
durant l’année 2011.
Au début de l’année 2012, l’Algérie compte environ 700 000 PME, qui emploient
plus de 1,7 millions de personnes. Environ 95 % d’entre-elles sont des TPE (Très Petites
Entreprises), avec un effectif inférieur à 10 personnes, un chiffre d’affaires inférieur à 20
millions de dinars soit 200 000 euros et un bilan inférieur à 10 millions de dinars soit 100 000
euros. Ces TPE sont généralement gérées de manière traditionnelle et occupent une place
importante dans l’économie informelle, qui selon le Conseil National Economique et Social
(CNES), représenterait 30 % de l’activité globale du pays4.
Le tableau ci-dessous illustre l’évolution annuelle des PME en Algérie durant la période
2004 à 2011.
Tableau N°4 : Evolution de la population des PME en Algérie durant la période 2004 à
2011
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

PME 225 449 245 842 269 806 293 946 392 013 408 155 473 482 500 854
Privées

1
Analyse faite par nous-mêmes en utilisant les données présentées ci- dessus.
2
Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, Bulletin d’information statistique de la
PME N°21, données du 1er semestre 2012, p.10.

3
Bulletin d’information économique et des statistiques du Ministère de la PME et de l’artisanat, Année 2011.
4
Idem.

5
PME 778 874 739 666 626 598 560 599
Publiques
PME 79 850 86 732 106 222 116 347 126 887 162 085 133 255 141 460
Artisanales

Total 306 077 333 448 376 767 410 959 519 526 570 838 607 297 642 913
Source : Tableau réalisé à partir des données des bulletins d’informations économiques et des
statistiques du Ministère de la PME et de l’artisanat (période 2004-2011).
On constate que le nombre de PME privées a plus que doublé au cours des dernières années,
il est passé de 225449 à 500854 entreprises durant la période 2004-2011, alors que pour les
PME du secteur public, la situation est complètement différente. En effet, le nombre des PME
publiques est en baisse continuelle de 778 à 599 durant la même période. Cette baisse peut être
expliquée par le processus de privatisation des entreprises publiques.
Figure N°1 : Evolution de la population des PME en Algérie durant la période 2004 à 2011
600000

500000

400000
PME Privées
300000
PME Publiques

200000 PME Artisanales

100000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : Etabli à partir des données du tableau N°4.

4.2. Répartition des PME par secteurs d’activité


Les PME se répartissent sur plusieurs secteurs d’activité, comme indiqué dans le tableau
ci-dessous :

Tableau N°5: Répartition des PME par secteurs d’activité en 2011


Répartition des PME par secteurs d’activité au 1er
Secteur d’activité semestre de 2011
Nombre Part en %
Agriculture 6 860 1,06
Hydrocarbures, Energie, 2 864 0,45
Mines et service liés
BTPH 247 938 38,56
Industries 107 720 16,75
manufacturières
Services 277 531 43,17
Total General 642 913 100
Source : Bulletin d’information économique et des statistiques du Ministère de la PME et de
l’artisanat, année 2011.
6
Stimulées par les grands projets publics d’infrastructures depuis les années 2000, les PME
se concentrent d’une manière non équilibrée principalement sur les activités de services et
Bâtiments et travaux Publics (BTP) avec des parts respectives de 43,17 % et 38,56 % en 2011,
en troisième lieu les industries manufacturières (agroalimentaire, bois et papier) avec une part de
16,75 %.
Figure N°2 : Répartition des PME par secteurs d’activité
Agriculture Hydrocarbur
1, 06% es, Energie,
Mines et
Services service liés
BTPH 0,45%
43, 17% 38,56%

Industries
manufacturié
res
16,75%

Source : Etabli à partir des données du tableau N°5.


4.3. Répartition géographique des PME en Algérie
Les PME Algérienne se concentrent plus particulièrement dans les dix wilayas du nord
du pays, et le tableau suivant illustre cette répartition géographique des PME par wilaya au 1er
semestre 2011.
Tableau N°6 : Répartition géographique des PME par wilaya au 1er semestre 2011
Nombre des PME au Part %
1er semestre 2011

Alger 91 708 14, 26%

Tizi Ouzou 51284 7,98%

Oran 47734 7,42%


Bejaia 45972 7,15%

Sétif 44938 6,99%

Tipaza 38904 6,05%


Boumerdes 33046 5,14%
Blida 31702 4,93%
Constantine 29464 4,58%
Annaba 23302 3,62%
Les autres wilayas 204 895 31,87%
Total 642 913 100%

7
Source : Bulletin d’information économique et des statistiques du Ministère de la PME et
de l’artisanat, année 2011.

Figure N°4 : Répartition géographique des PME par wilaya

Alger Tizi Ouzou


Les autres 14,26% 7,98%
wilayas
31,87%
Oran
7,42%

Bejaia
Annaba 7,15%
3,62%
Sétif
Constantine Blida Boumerdes Tipaza 7%
4,58% 4,93% 5,14% 6,05%

Source : Etabli à partir des données du tableau n°6.

La concentration des PME privées se centralise dans la région du nord du pays avec 438 018
PME. Cela présente un taux de 68,13 % du nombre total des PME qui est de 642 913 PME.
Les autres wilayas telle que la région des hauts plateaux ou alors la région du sud ne représente
que 204 895 PME, soit un taux de 31,87%.
5. Contribution des PME aux valeurs basiques de l’activité économique nationale
Il est indéniable que les PME occupent une place singulière dans les économies,
elles génèrent un volume important d’investissement, de production et d'emplois, ainsi elles
forment un tissu d'entreprise constituant le support de la croissance économique.
En Algérie, elles participent à l’activité économique nationale et cela par sa contribution à la
création d’emplois, le PIB, la valeur ajoutée, et l’échange international.
5.1. Contribution des PME à la création d’emplois en Algérie
La tendance constatée ces dernières années dans l’évolution du taux de chômage en
Algérie continue à s’inscrire globalement à la baisse, en raison de la contribution des PME à
créer de l’emploi, comme le montre le tableau suivant :
Tableau N°6 : Contribution des PME à la création de l’emploi en Algérie de 2010 à 2011
Type de PME 1er semestre 2010 1er semestre 2011 Evolution

Nombre Part (%) Nombre Part (%)

PME Privées

Salariés 940 737 58,94 983 415 58,67 4,53%

Employeurs 606 737 38,01 642 314 38,32 5,86%

S /Total 1547474 96,95 1625729 96,99 5,05%

PME Publiques 48 783 3,05 50 467 3,01 3,45%

8
Total 1596257 100 1676196 100 5,00%

Source : Direction des systèmes d’information et des statistiques, Ministère de l’industrie, de la


PME et de la promotion de l’investissement, 2011.
Au vue des données du tableau précédent, le secteur privé occupe une place importante dans sa
contribution à la création d’emplois avec une part de 96,99 % contrairement au secteur public
qui contribue avec une part de 3,01 % en 2011.
L’Algérie a pris conscience de l’importance des PME pour son développement
économique, à travers leur contribution à la création d’emplois et à réaliser des parts
considérables, ces dernières ne cessent de s’accroitre tout au long de cette période comme le
montre le tableau suivant :
Tableau N°7 : Évolution de la contribution des PME à la création d’emplois en Algérie
durant la période (2007- 2011) comparativement aux grandes entreprises.
Années 2007 2008 2009 2010 2011 Moyenne
Emplois
Total des 1 725 084 1 969 576 2 107 004 2 092 167 2 121 500 2 003 066
Emplois

Part des Valeur 369 685 429 367 457 220 495 859 535 304 457487
grandes
entreprises
% 21,43 21,80 21,70 23,70 25,23 22,84

Valeur 1 355 399 1 540 209 1 649 784 1 596 308 1 676 196 1 563 580
Part des
PME
% 78, 57 78,20 78,30 76, 30 79 78,06

Source : Tableau réalisé à partir des données des bulletins d’informations économiques et des
statistiques du Ministère de la PME et de l’artisanat (période 2007-2011).

Figure N°5 : Évolution de la contribution des PME à la création d’emplois en Algérie


durant la période (2007-2011) comparativement aux grandes entreprises.

2,500,000

2,000,000
Total des emplois
1,500,000
part des grandes
entreprises
1,000,000
part des PME

500,000

0
2007 2008 2009 2010 2011

Source : Etabli à partir des données du tableau N°7.

9
Le tableau ci-dessus ainsi que sa représentation graphique illustrent l’évolution de la
contribution des PME à la création d’emplois durant la période 2007-2011, comparativement à
la contribution des grandes entreprises.
On constate que les PME contribuent à la création de la majorité des emplois en Algérie avec
une part moyenne de 78,06% pour la période allant de 2007 à 2011, quant aux grandes
entreprises elles contribuent avec une part moyenne de 22,84% pour la même période.
Les PME constituent de ce fait un facteur prépondérant dans la création d’emplois et la
diminution du chômage en Algérie.
2.2.2. Contribution des PME au PIB de l’Algérie hors hydrocarbures
L’essentiel du PIB hors hydrocarbures est constitué par le secteur privé et sa contribution
n’a pas cessé de progresser. La PME algérienne relevant à plus de 99, 91% du secteur privé,
enregistre des résultats assez satisfaisants en matière de contribution au PIB hors hydrocarbures
comme le montre le tableau suivant :
Tableau N°8 : Evolution de la contribution des PME au PIB hors hydrocarbures durant la
période (2004-2007)
Unité : Milliard de DA
Années 2004 2005 2006 2007 Moyenne
PIB
PIB Total 5950,1 7163,73 8201,83 9506,03 7705,42

Part des Valeur 3204,96 4148,23 4757,72 5602,4 4428,32


grandes
entreprises
% 53,86 57,90 58,00 58,93 57,17

Part des Valeur 2745,14 3015,50 3444,11 3903,63 3277,095


PME

% 46,13 42,02 42,00 41,06 42,80

Source : Tableau réalisé à partir des données des bulletins d’informations économiques et des
statistiques du Ministère de la PME et de l’artisanat (période 2004-2007).

Figure N°6 : Evolution de la contribution des PME au PIB hors hydrocarbures durant la
période (2004-2007)

10000
9000
8000
7000 PIB Total
6000
Part des grandes
5000 entreprises
4000 Part des PME
3000
2000
1000
0
2004 2005 2006 2007

10
Source : Etabli à partir des données du tableau n°8.

D’après les données du tableau nous constatons que la contribution des PME au PIB hors
hydrocarbures est assez importante, elle représente en moyenne 42,80% du PIB total pour la
période 2004 à 2007. En ce qui concerne les grandes entreprises elles représentent en moyenne
57,17% du PIB total durant la même période.
2.2.3. Contribution des PME à la création de la valeur ajoutée
La valeur ajoutée est un indicateur économique qui mesure la valeur ou la richesse créée
par une entreprise, c’est la différence entre la valeur finale de la production (valorisée par le
chiffre d'affaires) et la valeur des biens qui ont été consommés par le processus de production
(consommations intermédiaires, comme les matières premières). Elle quantifie l'accroissement
de valeur que l'entreprise apporte du fait de son activité aux biens et services intermédiaires qui
proviennent de tiers (ses fournisseurs)1.
Tableau N°9 : Evolution de la contribution des PME à la création de la valeur ajoutée
durant la période (2004-2007)
Unité : Milliard de DA
Années 2004 2005 2006 2007 Moyenne
VA
Valeur 2383,77 2607,17 3007,82 3407,19 2851,49
ajoutée
Totale
Part des Valeur 344,93 367,61 402,14 421,12 383,95
grandes
entreprises % 14,47 14,1 13,37 12,36 13,46
Part des Valeur 2038,84 2239,56 2605,68 2986,07 2467,54
PME
% 85,53 85,90 86,63 87,64 86,53
Source : Tableau réalisé à partir des données des bulletins d’informations économiques et des
statistiques du ministère de la PME et de l’artisanat (période 2004-2007).

Figure N°7 : Evolution de la contribution des PME à la création de la valeur ajoutée


durant la période (2004-2007)

3500

3000

2500 Valeur ajoutée totale

2000
Part des grandes
1500 entreprises

1000 Part des PME

500

0
2004 2005 2006 2007

Source : Etabli à partir des données du tableau N°9.

D’après les données du tableau nous constatons que la contribution des PME à la création
de la valeur ajoutée est très importante pour l’économie nationale, en effet elle représente une

1
http://brises.org/notion.php/Valeur-ajoutee/production/.
11
part dominante en moyenne de 86,53% de la valeur ajoutée totale durant la période 2004 à 2007.
En ce qui concerne les grandes entreprises elles ne représentent en moyenne que 13,46 % de la
valeur ajoutée totale durant la même période.
2.2.4. Contribution des PME à la distribution des revenus
Il est clair donc que l’entreprise quelle que soit sa taille, en créant de la valeur ajoutée et en
redistribuant ce surplus sous des formes diverses aux autres agents, remplit un rôle essentiel dans
l’activité d’un pays. La valeur ajoutée créée par les PME, qui représente une moyenne de
86,53 % durant la période 2004 à 2007, contribue à la rémunération des services et au
fonctionnement des administrations :
- Rémunération des services, force de travail, capital, moyens financiers (il s’agira alors des
salariés, de dividendes ou d’intérêts).
- Contribution au fonctionnement des administrations en particulier en versant des impôts.
Il faut aussi préciser que ses fonctions de nature strictement économiques ne sont pas
les seules que l’on attribue à cette catégorie d’entreprises, de plus en plus, et du fait de son
importance dans les sociétés modernes, d’autres missions lui sont attribuées : sociales,
humaines et culturelles…
2.2.5. La part des PME dans l’échange international
Depuis l’ouverture de l’économie algérienne à l’économie de marché, la part des PME
dans l’échange extérieur n’a pas cessé de progresser car, ce dernier constitue un facteur
important dans le développement économique national.
2.2.5.1. Part des PME dans les importations
La part des PME dans l’importation des biens et services est importante comme
l’indique le tableau ci-dessous :
Tableau N° 10 : La part des PME dans les importations durant la période (2007-2011)
Unité : Million US Dollars
Années 2007 2008 2009 2010 2011 Moyenne
Importations
Total des 27631 39479 39294 40473 46453 38 666
importations

Part des Valeur 21502 30738 31390 31820 34580 30 006


grandes
entreprises
% 77,81 77,86 79,88 78,62 74,44 77,60

Part des Valeur 6129 8741 7904 8653 11873 8 660


PME

% 22,18 22,14 20,11 21,38 25,56 22,40

Source : Tableau réalisé à partir des données des bulletins d’informations économiques et des
statistiques du Ministère des finances de la direction Générale des Douanes, juillet 2011.

Figure N°8 : La part des PME dans les importations durant la période (2007-2011).

12
50000
45000
40000
35000 Tolat des importations
30000
25000 Part des grandes
entreprises
20000
Part des PME
15000
10000
5000
0
2007 2008 2009 2010 2011

Source : Etabli à partir des données du tableau N°10.

D’après les données du tableau nous constatons que la part des PME dans les importations
est considérable pour l’économie algérienne, elle représente en moyenne 22,40% du total des
importations durant la période 2007 à 2011. En ce qui concerne les grandes entreprises elles
dominent avec une moyenne 77,60% durant la même période.
2.2.5.2. Part des PME dans les exportations
La part des PME dans l’exportation des biens et services est faible comme le montre le
tableau ci-dessous.

Tableau N°11 : La part des PME dans les exportations durant la période (2007-2011)
Unité : Millions US Dollars
Années 2007 2008 2009 2010 2011 Moyenne
Exportations
Total des 60163 79298 45194 57053 73390 63 019,6
exportations

Part des Valeur 58831 77361 44128 55527 71680 6 1505,4


grandes
entreprises
% 97,77 97,55 97,64 97,32 97,66 97, 59

Part des Valeur 1332 1937 1066 1526 1710 1 604,2


PME

% 2,21 2,44 2,35 2,67 2,33 2,54

Source : Tableau réalisé à partir des données des bulletins d’informations économiques et des
statistiques du Ministère des finances de la direction Générale des Douanes, juillet 2011.
Figure N°9 : La part des PME dans les exportations durant la période (2007-2011).

13
80000
70000
60000
Total des exportations
50000
40000 Part des grandes
entreprises
30000
Part des PME
20000
10000
0
2007 2008 2009 2010 2011

Source : Etabli à partir des données du tableau N°11.

D’après les données du tableau nous constatons que dans la structure des exportations
algériennes, les hydrocarbures continuent à représenter l’essentiel de nos ventes à l’étranger
durant le 1er semestre 2011 avec une part de 97, 59% du volume global des exportations.
Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles demeurent toujours marginales, avec
seulement 2,54 % du volume global des exportations, les PME n’ont pas permis à ce jour à
l’Algérie de réduire la dépendance de son économie aux hydrocarbures.

6. Les organismes d’appui et de soutien à la création et la promotion de PME en Algérie

6.1. L’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes (ANSEJ)


Créée en 1996, l’ANSEJ est une institution publique chargée de l’encouragement, du soutien et
de l’accompagnement des jeunes chômeurs âgés de 18 à 35 ans porteurs de projets de création
d'entreprise. La mise en place de l’ANSEJ est venue comme alternative au deux dispositifs qui
ont connu un échec et qui sont le dispositif d’insertion professionnelle ( DIP) créé en 1990 et le
programme d’emploi de jeunes (PEJ) mis en application en 1988. Cet organisme avait pour but
d’aider à la création d’entreprises rentables créatrices d’emplois. Les ressources de l’ANSEJ se
composent des dotations du budget de l’Etat, le produits des taxes spécifiques instituées par les
lois de finances, une partie de solde du compte d’affectation spéciale n° 302.049 intitulé Fonds
National pour la Promotion de l’Emploi, le produit des remboursements de prêts non rémunérés
consentis aux jeunes promoteurs et enfin toutes les autres ressources ou contributions.
Quant aux emplois, il s’agit du financement des actions de soutien à l’emploi des jeunes, l’octroi
de prêts rémunérés consentis aux jeunes promoteurs en vue de compléter le niveau de fonds
propres pour qu’il soit éligible au prêt bancaire, les garanties à délivrer aux banques et aux
établissements financiers et enfin les frais de gestion liés à la mise en œuvre des programmes et
actions susvisés, notamment ceux liés au fonctionnement de l’organisme national.

a)- Les formules de financement


L’ANSEJ accompagne, oriente, conseille et assure le suivi des jeunes créateurs des projets
tout au long du processus de création et bien au-delà. Après le démarrage de l’exploitation, elle
apporte aussi son concours financier comme bailleur de fonds en accordant un prêt sans intérêt
bancaire.
Dans ce contexte, l’ANSEJ a prévu trois formules de montage financier dans le cadre du
dispositif petites et moyennes entreprises :

14
- l’autofinancement : dans cette formule, l’apport financier des jeunes promoteurs
constitue la totalité des investissement ;
- le financement mixte : il implique que l’apport financier des jeunes promoteurs soit
complété par le crédit sans intérêt accordé par l’ANSEJ ;
- le financement triangulaire : formule par laquelle l’apport financier des jeunes
promoteurs est complété par un crédit sans intérêt accordé par l’ANSEJ et par un crédit
bancaire dont une partie des intérêt est bonifiée par l’ANSEJ.
 Formule de financement triangulaire
Le montage financier dans la formule de financement triangulaire est constitué de :
1- L’apport personnel des jeunes promoteurs qui varie selon le niveau de l’investissement et la
localisation de l’activité.
2- Le crédit sans intérêt de l’ANSEJ, qui varie selon le niveau de l’investissement.
3- Le crédit bancaire dont une partie des intérêts est bonifiée par l’ANSEJ. Il est garanti par le
Fonds de Caution Mutuelle de Garantie Risques/ Crédits Jeunes Promoteurs.

Structure financière du financement triangulaire


Niveau 1
Montant de Crédit sans Apport personnel Crédit bancaire
l’investissement intérêt
(ANSEJ)
Jusqu’à 25% Autres Zones Zones Autres
2.000.000 DA zones spécifiques spécifiques zones
5% 5% 70% 70%
Source : Document ANSEJ

Niveau 2
Montant de Crédit sans Apport personnel Crédit bancaire
l’investissement intérêt
(ANSEJ)
De 2.000.001 20% Autres Zones Zones Autres
DA à zones spécifiques spécifiques zones
10.000.000 DA 10% 8% 70% 72%
Source : Document ANSEJ

 Formule de financement mixte


Le montage financier dans la formule de financement mixte est constitué de :
1- L’apport personnel des jeunes promoteurs qui varie selon le niveau de l’investissement.
2- Le crédit sans intérêt de l’ANSEJ, qui varie selon le niveau de l’investissement.

Structure financière du financement mixte


Niveau 1
Montant de Crédit sans Apport
l’investissement intérêt personnel
(ANSEJ)
Jusqu’à 25% 75%
2.000.000 DA
Source : Document ANSEJ

15
Niveau 2
Montant de Crédit sans Apport personnel
l’investissement intérêt
(ANSEJ)
De 2.000.001 20% 80%
DA à
10.000.000 DA
Source : Document ANSEJ

Pour la période allant de 1997 à 2007, le bilan d’activité de l’ANSEJ se présente comme suit :

Projets financés 85000


Création d’emplois 238967
permanents
Coût d’investissement 172 M
Par secteur :
Transport 28%
Artisanat 15%
Agriculture et pêche 13%
Industrie 6%
Bâtiment et travaux 4%
publiques
Services 34%
Par âge :
Moins de 20 ans 2%
Entre 20 et 25 ans 36%
Entre 25 et 30 ans 37%
Entre 30 et 35 ans 20%
Plus de 35 ans 5%
Par sexe :
Homme 86%
Femme 14%

Source : données de l’ANSEJ

b)- Les avantages et les niveaux d’aide apportés aux promoteurs


Deux formes d’aide sont accordées aux petites et moyenne entreprises :
- L’aide financière par le crédit sans intérêt où l’ANSEJ dans ce cas, par le biais du fonds
national de soutien à l’emploi des jeunes (F.N.S.E.J), accorde à la PME un crédit sans
intérêt. Ce dernier concerne les formules de financement mixte et de financement
triangulaire. La bonification des taux d’intérêt varie selon la nature et la localisation de
l’activité et concerne la formule de financement triangulaire ;

- La deuxième forme d’assistance concerne les aides fiscales et parafiscales. Dans ce cas,
la PME bénéficie d’avantages fiscaux et parafiscaux durant les périodes de la réalisation
et d’exploitation du projet. Dans la phase de réalisation, elle bénéficie de la franchise
T.V.A pour l’acquisition de biens d’équipement entrant directement dans la réalisation
16
de l’investissement et d’un taux réduit de 5% en matière de droit de douane pour les
biens d’équipement importés entrant directement dans la réalisation de l’investissement.
L’exemption des droits de mutation de 08% sur l’acquisition immobilière, l’exonération
des droits d’enregistrement sur les actes constitutifs des PME ainsi que l’exonération de
la taxe foncière sur les constructions et additions de construction complètent la panoplie
des avantages accordés pour la phase d’exploitation du projet. La PME bénéficie de
l’exonération totale de l’IBS, de l’IRG pour une période de trois ans, à partir du
démarrage de l’activité ou six ans pour les zones spécifiques. L’admission au bénéfice
d’un taux réduit de cotisation patronale de 07% au titre des rémunérations versées aux
salariés de la PME parachève le dispositif d’aide1.

6.2. Agence Nationale du Développement de l’Investissement (ANDI)


L’ANDI a été créée au terme de l’ordonnance du mois d’août 2001, avec pour mission
principale de faciliter l’acte d’investir. Les dispositions du décret de promotion de
l’investissement consacrent deux principes :
- La liberté d’investissement, ce principe est devenu constitutionnel, et l’investissement
est désormais ouvert à toute personne physique et morale résidente ou non-résident, sous
la forme souhaitée par les promoteurs, selon le choix de forme juridique et d’exercice de
l’activité ;
- Encouragement de l’investissement, le code de l’investissement a institué un dispositif
d’encouragement et d’incitation à l’investissement fondé sur une modulation
transparente de nombreux et conséquents avantages financiers, fiscaux et parafiscaux.
L’ANDI a pour mission d’assurer la promotion, le développement et le suivi des
investissements nationaux et étrangers.
Au plan de la promotion de l’investissement, l’ANDI doit constituer une banque de données
économiques pour informer les promoteurs des opportunités qui existent.
Avec d’autres organismes, l’ANDI doit entreprendre des actions d’information et de
promotion de nouveaux dispositifs sur l’investissement. Un travail qui devra être notamment
tourné vers l’extérieur. Et à l’ANDI également d’identifier les obstacles et les contraintes
entravant la réalisation des investissements. Par ailleurs, l’agence peut recourir à des groupes
d’experts qu’elle chargera des dossiers spécifiques à l’investissement, à l’organisation de
séminaires et exploiter tout élément se rapportant aux expériences d’autres pays dans le domaine.

6.3. La Caisse Nationale d’Allocation Chômage (CNAC)


La Caisse Nationale d’Allocations Chômage (CNAC) a été créée en 1994, lors de la
période de réajustement structurel en Algérie. C’est un organisme étatique créé pour aider les
1
www.ansej.org.dz
17
sans-emplois issus d’une compression d’effectif pour raison économique, placé sous l'autorité du
Ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. Elle met en œuvre un dispositif de
financement des chômeurs de 35 à 50 ans inscrits à l’ANEM (agence nationale pour l’emploi),
pour des montants d’investissement pouvant atteindre 5 millions de dinars. 1.

Dans le cadre du programme de lutte contre le chômage et la précarité, la Caisse Nationale


d’Assurance Chômage- CNAC a pris en charge en 2004 le dispositif de soutien à la création
d'activités, en fin juin 2010 les pouvoirs publics, suite à une évaluation de son parcours, ont pris
de nouvelles dispositions pour mieux répondre aux attentes et aspirations de la population
concernée.
Le régime d’assurance chômage ne se limite pas au versement d’une indemnité. Des mesures
actives destinées à augmenter les chances du travailleur ayant perdu son emploi de façon
involontaire à reprendre sa place sur le marché du travail ont été développées par la CNAC. Il
s’agit de :
a. La formation reconversion
La formation reconversion est une mesure active pour le retour à l'emploi. En plus de
l'indemnisation de ses allocataires, la CNAC veut améliorer leurs « chances d'employabilité »
pour leur permettre de se réinsérer rapidement dans le marché du travail à travers :
- l'amélioration de leurs qualifications professionnelles ;
- le développement de formations bien ciblées et porteuses avec un contenu et une
pédagogie adaptée à leurs pré-requis professionnels ;
- la mise en place des instruments de gestion des actions de formation-reconversion en vue
d'aboutir à l'acquisition et à la maîtrise de techniques de sélection et d'orientations fiables
et précises.
b. L’aide à la recherche d’emploi
Il s’agit Une méthode de soutien et de recherche d'emploi de groupe qui a pour but de rendre le
chercheur d'emploi autonome dans sa démarche de réinsertion professionnelle au marché du
travail. Le concept de Centre de Recherche d'Emploi a été développé au début de l'année 1998
par la CNAC à Alger comme opération pilote.
Le concept d’origine canadienne fut adapté à l’environnement algérien et connut du succès sur
un groupe de 12 personnes pour ensuite s'étendre dans plusieurs autres centres à travers le pays.
Le concept a fait ses preuves et est maintenant mis en pratique dans 21 wilayas.

c. L’aide au travail indépendant

Le Centre d'Aide au Travail Indépendant est un espace réservé aux porteurs de projets désireux
de bénéficier d'un accompagnement dans leur démarche de création d'entreprises. Cet
accompagnement est dispensé au candidat créateur par une équipe de conseillers chargé de :

 Informer le candidat - créateur sur des différentes étapes de la création d'entreprise.


 Orienter le candidat - créateur pour permettre une prise de décisions éclairée sur des
options fondamentales relatives à son projet.
 Former le candidat - créateur pour acquérir des connaissances fondamentales relatives à
son projet.
 Suivre le candidat - créateur pour éviter les déviations qui pourraient interrompre son
processus de création.
L'unique mode de financement proposé par la CNAC est de type triangulaire. Il recouvre en
grande partie l'acquisition du matériel et équipement et matériel neuf.
- Le seuil maximum des investissements est fixé à dix (10) millions de dinars.
- La contribution du promoteur :

1
Quatre textes régissent ce dispositif : décret présidentiel n° 03-514 du 30/12/2003, décret exécutif n° 04-01 du
3/01/2004, décret exécutif n° 04-02 du 3/01/2004 et le décret exécutif n° 04-03 du 3/01/2004.
18
Le seuil minimum de fonds propres (apport personnel) dépend du montant de
l’investissement. Il est fixé selon les niveaux suivants :
- Niveau 1 : 5% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est égal ou inférieur à
cinq (05) millions de dinars ;
- Niveau 2 : 10% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est supérieur à cinq (05)
millions de dinars et inférieur ou égal à dix (10) millions de dinars.
Le seuil minimum du niveau 2 est fixé à 8% lorsque les investissements sont réalisés en zones
spécifiques et dans les wilayas du sud et des hauts plateaux.
Les fonds propres sont apportés en numéraire ou en nature.

Quant au montant du crédit bancaire, il ne doit pas dépasser 70% du coût global de
l’investissement et 72% dans les zones spécifiques. Ces prêts sont éligibles à une bonification
des taux d’intérêts sur les crédits d’investissements avec 75% dans les secteurs de la pèche, de
l’agriculture et de l’hydraulique (90% dans les zones spécifiques) et 70% dans les autres secteurs
d’activités (75 % dans les zones spécifiques). Pour la garantie des crédits, le promoteur est tenu
d’adhérer au fond de garantie contre le risque qui est domicilié auprès de la CNAC. Ce fonds a
pour objet de garantir les crédits consentis par les banques et établissements financiers aux
promoteurs. Elle a signé des conventions avec 5 banques publiques.
Environ 5 050 crédits décaissés par les banques dans le cadre du dispositif CNAC, pour plus de
14 133 emplois créés. 10% des bénéficiaires sont des femmes et 90% des hommes.

6.4. L’Agence Nationale de Gestion du Microcrédit (ANGEM).


Le microcrédit a été introduit par l'Etat à la fin des années 90 parallèlement à d’autres
actions socio-économiques d’accompagnement de l’économie en transition. Mis en œuvre à
l'origine par l'Agence de Développement Social (ADS), il était considéré comme un outil de
traitement social de la pauvreté et de soutien aux petites activités économiques (auto-emploi,
travail à domicile, activités artisanales et de services, …). Ce volet crédit ayant connu quelques
difficultés dans sa phase de démarrage dans le cadre du dispositif ADS, des modifications dans
les méthodes d'intervention ont été opérées avec un transfert du portefeuille de l'ADS vers
l'ANGEM.
L’ANGEM est créée par décret exécutif n° 04-14 du 22 janvier 2004. Il est l’un des
instruments de réalisation de la politique de l’Etat en matière de lutte contre le chômage. Afin de
soutenir l’action sociale de ce dispositif, l’Etat a créé, par décrets exécutifs n° 04-16 et n° 05-02
respectivement du 22/01/2004 et du 03/01/2005, le fonds de garantie mutuelle des micro crédits
chargé de garantir à hauteur de 85% les crédits accordés par les banques aux promoteurs initiant
des projets dont le coût varie entre 100 000 DA et 400 000 DA.
Trois types de financements existent au sein de l’ANGEM : le premier type fait intervenir
seulement l’ANGEM et le promoteur (l’ANGEM intervient par le prêt non rémunéré PNR), le
second fait intervenir la banque et le promoteur, quant au troisième il fait intervenir l’ANGEM,
le promoteur et la banque.
Les montants de crédit sont très variables et parfois à la limite de la micro finance: les prêts
de l'ANGEM démarrent à moins de 30 000 DA jusqu'à 400 000 DA.

Au 30-10-2009, l’ANGEM a financé 131 365 projets, dont 90% selon la formule PNR
ET 9,6% selon la formule mixte. 53% de ces crédits ont étés accordés à des femmes (dont 70%
sous la forme PNR) et 47% à des hommes. Les secteurs d’activités financés sont principalement
l’artisanat et les services. Le taux de remboursement est de 38%.

On peut apprécier ce manque d’implication des banques à travers le décalage entre le nombre de
projets avalisés par les agences en charge des dispositifs d’aide à la micro-entreprise et ceux qui
ont obtenu un financement. Sur un total de 342 957 dossiers retenus par l’ANSEJ pour une
création de 954 000 emplois, seuls 90 219 projets, soit moins d’un tiers, a bénéficié d’un crédit
bancaire (tableau 2). Les chiffres sont encore plus bas lorsqu’on s’intéresse aux entreprises

19
réellement créées. Sur la période 2000/2003, 20 000 projets sont présentés pour financement à la
Banque Nationale d’Algérie qui en a accepté 9 000, pour finalement ne financer que 2 450
projets, soit
12,25% des dossiers qu’elle a reçus. De la même façon, le bilan de la CNAC au 31 décembre
2008, indique que 61 414 dossiers ont été réceptionnés depuis avril 2004. Le nombre de dossiers
déposés auprès des banques est de 25 679, dont
14 064 ont reçu des notifications d’accord bancaires. Cependant, seules 10 261 entreprises ont
été créées (soit 39,9% de l’ensemble des dossiers qui ont abouti à la Banque), ce qui a permis
l’offre de 26 590 emplois. En 2009, avec la signature de l'accord "éligibilité vaut financement"
entre les banques et l'ANSEJ a résolu ce problème.
Les organismes responsables des différents dispositifs n’évaluent pas les projets qui leur sont
présentés avec l’intérêt qui leur est dû. En général, ils ne procèdent pas à des études technico-
économiques sérieuses et se contentent d’assurer l’opération de routine de l’identification du
demandeur et de son projet. L’appréciation de la rentabilité de l’investissement, qui doit être
l’élément essentiel du dossier dans la mesure où c’est elle qui est censée motiver la décision de
l’accord d’un crédit, est réduite à sa plus simple expression. Une présentation de l’activité
projetée par le candidat promoteur suffit pour obtenir une attestation d’éligibilité au crédit.
L’étude du dossier par l’agence se résume ainsi à une simple vérification des pièces d’état civil,
ce qui réduit la délivrance de l’attestation de conformité à une formalité. Ce manquement grave
entache également les autres dispositifs, en particulier, celui de l’ANGEM. Il n’est pas étonnant
dans ces conditions que les banques rejettent la majorité des projets qui leur sont présentés pour
financement.

Conclusion

La mutation de l’économie algérienne a entraîné un développement important des PME lors


de la dernière décennie. En l’absence totale d’un système d’information fiable et précis consacré
à la PME, il n’est pas encore possible d’en faire la typologie pour approfondir au delà d’une
certaine mesure la réflexion et la recherche. L’extrême hétérogénéité connue des PME
nécessiterait une analyse multicritères sur un terrain qui n’est pas encore exploré. La structure du
parc des PME composé en grande partie par des TPE au management traditionnel et à l’activité
partiellement informelle et de quelques moyennes et grandes entreprises modernes et parfois
innovantes place l’entrepreneur algérien a mi-chemin entre l’entrepreneur informel africain et
l’entrepreneur des anciens pays à économie planifiées. Paradoxalement, c’est les entreprises « les
plus en règle » qui peuvent se retrouver menacées par la concurrence internationale.

Ces nouvelles entreprises ont d’emblée un double défi, celui d’évoluer dans un environnement
local encore instable en raison de la transition économique inachevée, et de devoir se faire une
place dans un environnement désormais mondial. Si les difficultés qui caractérisent
l’environnement national ont pénalisé leur essor, elles ont en même temps freiné provisoirement
la vague de la mondialisation. Mais face à l’inexorable intégration de l’Algérie dans l’économie
mondiale, il est urgent d’identifier et de mettre en place les mesures qui permettront d’améliorer
la compétitivité des PME pour se défendre dans leur marché. Il apparaît que pour les quelques
entreprises de petites et moyennes tailles, il n’existe pas d’autres alternatives que celles des
alliances stratégiques, sous leurs différentes formes. Il est donc particulièrement important de
déterminer les conditions qui facilitent la mise en place de ces alliances, et faire des recherches
approfondies pour identifier et évaluer les options stratégiques que les PME peuvent envisager
en vue de d’assurer leur survie tout en favorisant leur croissance.

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Bibliographie

ASSALA Khalil, « L'internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies
entrepreneuriales » PME en Algérie : de la création à la mondialisation , 8ème congrès international en
entrepreneuriat et PME, L’internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies
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officiel N°77 du 15 décembre 2001.

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