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Département GM – PPH (Humanités)

MRHIZOU Abdessamad

PROJET PERSONNEL EN HUMANITES :

L’identité marocaine entre l’héritage arabe et les origines amazighes

Tutrice : Mme. Laurence BARRAI

Juin 2019
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Femme kabyle Algérie. Kateb Yacine

َ َ ‫َأ‬
Amazighs - ⴰⵎⴰⵣⵉⵖ, ⵎⵣⵗ - ‫اْلم ِازي غ‬

« Majorité sur le plan démographique, minorité sur


le plan politique et culturel. »

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TABLE DES MATIÈRES

I. CONTEXTE : La composante amazighe, 3000 années de persécution ............................................... 4


II. L’histoire identitaire du Maroc : ...................................................................................................... 5
III. Statut des langues au Maroc : ..................................................................................................... 7
.1 Les langues officielles et non officielles au Maroc : .................................................................. 7
2. Le dialecte marocain : Darija .................................................................................................... 8
IV. Discrimination de la composante amazighe dans les plans culturel et linguistique ......................11
1. L’appellation de ce peuple entre amazigh et berbère : ............................................................11
2. L’histoire amazigh du Maroc : .................................................................................................12
3. Suppression de l’identité amazigh :.........................................................................................12
4. Sur le plan social et économique : ...........................................................................................13
5. L’enjeu de l’accent sur l’intégration dans la société ................................................................13
V. Conclusion : être marocain arabe amazigh, est-il possible ? ............................................................14

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I. CONTEXTE : La composante amazighe, 3000 années de


persécution

Les amazighs, un peuple qui vit depuis des centaines d’années au nord d’Afrique, répartis
dans une zone s'étendant de l'océan Atlantique à l'oasis de Siwa en Égypte, et de la mer
Méditerranée au fleuve Niger en Afrique de l'Ouest. Un peuple qui compte jusqu’à 50 millions,
dont 30 millions sont marocains. Il y a ceux qui les appelles Berbères, appellation romaine qui
signifie les barbares, et méconnus pour d’autres. Depuis leur conversion en Islam et l’arabisation
du nord d’Afrique, les amazighs se répartissent en ceux qui luttent pour un état amazigh
indépendant « Etat de Tamazgha », et d’autre qui ont adopté la dimension nationale arabe et ne
cessent de montrer leur fierté d’arabisation.

Après des années de lutte, le Maroc est le seul pays qui a officiellement reconnu la
dimension amazighe et a nomé la langue amazighe aussi une langue officielle au côté de la langue
arabe. Mais cet acte reste seulement sur les papiers, la dimension amazighs souffre encore de la
discrimination au Maroc.

Je suis né de père Tazi (ville de Taza) et une mère Rifaine. Dans notre maison, on parlait
le dialecte marocain qui était pour moi la langue arabe. C’était le même langage utilisé à l’école,
dans rue et dans télévision. Mais à chaque fois je rends visite mes grands-parents dans le RIF à
Aknoul, ville du RIF, j’entendais les gens parlaient une langue étrange que je ne connais pas et je
me demandais à chaque : c’est quoi cette langue ? Qui sont ces gens ? Est-ce qu’on est encore
au Maroc ? Mon grand-père répondait avec fierté : « Oui, on est dans le vrai Maroc ». Le vrai
Maroc ? que signifie ça ? A cet âge j’étais petit pour comprendre ce que mon grand-père voulait
dire, à cet âge, j’étais petit pour comprendre que ces gens ne sont que des marocains qui n’ont
pas oublié leur origine, leur racine, contrairement au reste du royaume.

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II. L’histoire identitaire du Maroc :


Protectorat
franco-espagnol
Islam 1er état marocain Indépendance Constitution 2011

649 789 1912 1956 2011


Langues officielles

Amazigh
Arabe
Français

Le Maroc a une identité complexe et multidimensionnelle, elle est constituée à la fois des
origines amazighes, un héritage arabo-musulman à travers la religion, un héritage andalou et
africain à travers la dimension géographique et finalement l’héritage juif du fait que les
marocains suivaient le judaïsme avant l’islam.

Toutes ces dimensions ont coexisté en fonction des conditions politiques, sociales et
économiques vécues par le Maroc au cours des siècles précédents. Cette coexistence est assurée
par la stabilité du pays, et menacée par les guerres et les conflits.

Dans le plan linguistique, Les langues arabe et amazighe étaient parlées dans les palais
des sultans, les mosquées et les tribunaux, comme dans les écrits de juristes, la littérature des
poètes et les récits des voyageurs et des historiens. Les tribus arabes et amazighes ont continué
à coexister, de sorte qu'il y a des tribus arabes qui sont devenues amazighes et d'autres amazighs
qui sont devenues arabes par la migration et le pouvoir de la langue du Coran (la langue arabe)
à cette époque.

La situation est restée la même jusqu'à ce que le pays tombe sous le colonialisme franco-
espagnol en 1912. Le colonialisme a adopté une politique de "diviser pour régner". Il a distingué
entre les Arabes et les Amazighs. Les mouvements nationalistes opposés à l'existence coloniale
ont accroché à l’identité arabe et islamique, menacée par les Français et renforçant encore la
dimension nationale arabe. Supporter par les courants orientaux venant de Syrie, d'Égypte et de
Palestine, où elles ont également défendu l'identité arabe devant la marche turque, qui a été
adoptée par les autorités ottomanes.

Avec l’indépendance du pays, le Maroc a réussi face à la politique raciste qui perturbait
les composantes de l'identité marocaine, mais ce succès n’était pas un succès complet. Après
l'indépendance, le mouvement nationaliste arabe a continué d'influencer les politiques de l'État
sous l'influence du parti Istiqlal (indépendance), le parti le plus puissant du mouvement national
marocain, qui luttait pour la liberté et l'indépendance. Cette politique a négligé la diversité
culturelle du pays dans les différentes dimensions linguistiques, religieuses, ethniques. Et a

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adopté l’arabisation linguistique et culturelle pour lutter contre la francisation imposée par le
colonisateur aux Marocains, qui est jugée à maintenir la dépendance marocaine de la France.

Ce déséquilibre se poursuivra de cette manière sans se rendre compte que la vague


d'arabisation et certaines orientations nationales ne sont plus seulement une réponse au
colonialisme, mais plutôt une "injustice" à l'égard de la dimension amazighe qui a commencé à
ressentir l'injustice à la veille de l'indépendance. Toute ces séquences ont créé l’étincelle du
conflit arabo-amazigh. Ensuite, la crise sociale, qui a été grave dans certaines zones rurales
amazighes, en Rif par exemple, et la participation de certains officiers d’origine amazighe aux
coups d’état échoués contre le roi Hassan II (1971-1972), ont changé la vision de ce problème,
d’un conflit arabo-amazigh à une revendication amazighe du Maroc.

Au début des année 90, les militants amazighs se présentaient sur la plan politique et
culturel pour lutter pour droits culturels des Amazighs. Et après des années de conflit, le régime
marocain était obligé de faire un premier pas pour résoudre ce problème. En 2011, la
Constitution marocaine, pour la première fois, a reconnu la dimension amazighe sur le plan
culture et a nommé la langue amazighe, une langue officielle au côté de la langue arabe du
royaume.

La plupart des militant déclare que ce premier pas même s’il est un jeu politique pour le
bénéfice du régime mais reste une première victoire pour la cause amazighe. Mais il reste
toujours du travail à faire, surtout qu’il y a une importante partie de la population qui considère
que le mouvement amazigh n’est qu’un mouvement raciste, séparatiste qui revendique le Maroc
et essai d’adopter une écriture raciste de l'histoire du Maroc font les Arabes et les musulmans
les occupants des pays amazighs.

Cependant, le paradoxe est que les plus grands opposants au mouvement amazigh sont
aujourd'hui leur propre peuple, à savoir les Amazighs qui dirigent de grands mouvements
religieux, ou de hauts intellectuels amazighs.

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III. Statut des langues au Maroc :


1. Les langues officielles et non officielles au Maroc :
Selon la Constitution de 2011, la langue amazighe est devenue une langue officielle de l’état
avec la langue arabe (l’arabe classique). Cependant, la Constitution reste toujours muette sur le
dialecte marocain (Darija), la seule langue parlée par tous les marocains. La même Constitution,
introduit le français comme langue étrangère, mais cette langue demeure toutefois langue
d’apprentissage dans l’enseignement supérieur. L’espagnole est peu présente aujourd’hui, tandis
que l'anglais gagne du terrain dans le monde des affaires et des échanges internationaux.

Plusieurs études portant sur la maitrise des langues ont été réalisées au Maroc, dont les
résultats varient significativement :

Langues Euromonitor (2012) Enquête IRES (2012) Ethnologues.com RGPH (2014)

Arabe 98% 95.9% 73.7% 90.7%

Amazighe 43% 31% 22.5% 26.7%

Français 63% 24.9% 30.6% 69%

Anglais 14% 9.9% - -

Espagnol 10% 4.6% 10.1% -

Jusqu’aux dernières années, même si la langue française n’était pas une langue officielle,
mais toujours présente surtout dans l’enseignement, les affaires et l’administration. Pendant des
années cette langue reflète la haute classe sociale dans la société marocaine. Mais avec le recule
du pouvoir francophone dans le monde, et la quasi-domination anglophone, et la position
économique importante des pays de Gulf. L’anglais et l’arabe commencent à séduir la population

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marocaine, surtout les jeunes. Aujourd’hui, l’anglais est devenu la langue des affaires au Maroc,
et de nombreux mouvements, surtout dans les réseaux sociaux, où les gens demandent que
l’anglais devienne la première langue étrangère de l’enseignement supérieur. Le statut actuel
des langues au Maroc, montre que la disparition de la francophonie du Maroc n’est qu’une
question de temps.

Personne ne peut nier que la seule langue qui sera toujours présente au Maroc, est le dialecte
marocain. Même si l’arabe est la langue officielle, le pourcentage des marocains qui maîtrisent
l’arabe classique reste loin d’être majoritaire. Le dialecte marocain reste le seul langage qui unifie
la population marocaine. Donc, c’est quoi le dialecte Marocain ? Et comment il était apparu ?

2. Le dialecte marocain : Darija


L'arabe dialectal marocain, appelé au Maroc Darija (‫ الدّارجة‬/ ad-dārijah), ressemble plusieurs
variétés d'arabe dialectal parlées au Maroc. Il appartient au groupe des dialectes maghrébins. Le
dialecte marocain comme les autres dialectes et langues a été influencé par les langues des
civilisations qu’avaient un contact direct ou indirect avec le Maroc. Il ne contient pas seulement
des mots arabes, amazighs, mais aussi françaises, espagnoles, italiennes et anglaises. A titre
d’exemple : baguette, feu rouge, stop … Mais aussi d’autre termes qui leur a été changé comme :
Une table devient « Tabla », automobile devient « Tomobile ou Tonobila ».

Le terme « Bezzaf » en Darija signifie beaucoup. Ce mot vient de l’arabe « Bijuzaf ‫» بجزاف‬, or
il ne signifie pas la même chose que celui du Darija. Selon Al-Khalil ibn Ahmad al-Farahidi, qui
est l’un des fondateurs de la littérature arabe, le mot « bi-juzaf » est d’origine perse « gezaf » qui
signifie cher ou exorbitant. Et le même mot maintenant fait partie du vocabulaire italien « A
bizzeffe » et signifie la même chose que « Bezzaf ». Il n’y a pas de langue pure, qui n’était pas
influencée par les autres civilisations.

Grâce à la longue durée de cohabitation entre les amazighs et les arabes, il était inévitable
que les deux langues se mitigent et par conséquence, la langue amazighe a acquis beaucoup de
vocabulaire arabe. Selon Salem CHAKER, doctorant algérien spécialiste de la langue amazighe
dans l’université Aix-Marseille, 38% de vocabulaire amazigh est venue de l’arabe. Or l’influence
de la langue amazighe sur l’arabe a donné naissance d’une langue intermédiaire : le
dialecte marocain ou « Darija ». Contrairement aux autres dialectes arabes, les dialectes
marocain, algérien sont incompréhensibles par les autres pays arabes dû à l’influence de la
langue amazighe.

Si on écoute le dialecte marocain, il est clair que la plupart du vocabulaire utilisés est
arabes or la formulation des phrases et la syntaxe sont complètement différentes de l’arabe.
Beaucoup des experts linguistiques comme le Doctorant Mohamed Chafik, ont mené des
recherches sur l’influence de la langue amazigh sur le dialecte. Leurs recherches montrent que
cet influence ce manifeste en premier lieu sur la phonétique.

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La phonétique du dialecte qui est très marqué par la phonétique amazighe. Par exemple,
si on compare la prononciation de la lettre la lettre « ‫ » ز‬Z des marocains avec celle des autres
pays arabes on remarquera que la version marocaine et moins aigue. Cela vient du fait que dans
la langue amazighe, il existe deux Z une grave ⵣ et l’autre aigue ⵥ. Par exemple le mot amazigh :

Izzi avec ⵣ = Une mouche Izzi avec ⵥ = vésicule biliaire

On remarque aussi l’absence de la voyelle au début du mot dans le dialecte marocain,


contrairement à l’arabe où aucun mot ne peut commencer sans voyelle.

Français Arabe Dialecte marocain

Arabe ʕarabi ‫َع َر ِب‬ ʕrbi ‫أع أر ِب‬


La lettre « ‫ » ء‬Hamza /ʔ/ n’existe pas dans la langue amazighe et aussi retirer du dialecte
marocain :

Français Arabe Dialecte marocain

Doigt Al-uSbuʕ ‫اْلصبع‬ Sbeʕ ‫الصبع‬


Sauce Al-Idam ‫اْليدام‬ Lidam ‫ليدام‬

On remarque aussi l’absence de certaines lettres arabes du dialectes marocains : ‫ث – ذ – ظ‬ .


Français Arabe Dialecte marocain

Datte Thamarah ‫ثمرة‬ Temra ‫تمرة‬


Obscurité Dhalam ‫ظالم‬ Dlam ‫ضالم‬
Goût Thawq ‫ذوق‬ Dawq ‫دوق‬
Et aussi beaucoup d’influence de l’amazighe sur le dialecte marocain comme l’absence de la
forme du double pour les mots :

Français Arabe Dialecte marocain

Deux hommes Rajulan ‫رجالن‬ Jouj* rjal ‫جوج رجال‬


* Jouj signifie deux.

Pour la conjugaison, le dialecte marocain comme amazighe conjugue le verbe au présent en


ajoutant k « ‫ » ك‬au début comme :

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Français Arabe Dialecte marocain

J’écris Aktubo ‫أكتب‬ Kankteb ‫كانكتب‬

Il existe beaucoup d’exemple qui montre l’influence de la langue amazighe sur le dialecte
marocain. Pour résumé, on peut dire que le dialecte marocain est constitué du vocabulaire arabe,
mais la structure est majoritairement amazighe, et la plupart des expressions marocaine, ne sont
qu’une traduction littéraire de l’arabe en amazigh ce qui les rend incompréhensibles par les
autres arabes.

Mais le problème derrière le dialecte, la majorité des marocains, même ceux qui se
définissent comme amazigh, considère le dialecte comme un dialecte arabe en le retirant toute
composante et lien avec la langue amazighe. Le fait de définir Darija comme L'arabe dialectal
marocain, n’est qu’une injustice envers la langue amazighe. La Darija est le fruit de l’arabisation
de la langue amazighe, et en aucun cas n’est tolérable de retirer la composante amazighe ou
arabe du dialecte marocain.

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IV. Discrimination de la composante amazighe dans les plans


culturel et linguistique
Les militants amazighs déclarent souvent que les minorités amazighes ont souffert à travers
l’histoire. La question qui s’oppose, est-ce qu’on peut considérer les amazighs comme minorité ?
Le terme « minorité » n’a pas de définition claire et précise au niveau du droit international
public. Selon la définition élaborée en 1979 par Francesco Capoterai, groupe d’individus peut
être qualifié de minorité lorsque les quatre conditions suivantes sont réunies :
• Infériorité numérique par rapport à la population totale
• Position non- dominante à l’intérieur de l’État
• Caractéristique ethnique, linguistique ou religieuse commune
• Citoyenneté de l’État de résidence
Selon cette définition, les amazighes ne sont pas une minorité dans les pays de Maghreb, 60%
des marocains se définissent amazighs, ce qui représente une majorité dans le plan
démographique. De nombreux amazighs possèdent le pouvoir au Maroc, à l’instar de Saâdeddine
El Othmani le chef de gouvernement du Maroc. Et pour la caractéristique ethnique, linguistique
ou religieuse commune, les amazighs parlent aussi darija comme le reste du Maroc et suivent la
même religion.
Donc si les amazighs ne sont pas qualifiés comme minorité, pourquoi ils se sentent
discriminés et persécutés ? La réponse, c’est qu’ils ne le sont pas. Ce n’est pas les amazighs qui
sont discriminés, mais la composante amazighe identitaire elle-même qui subit la discrimination.
Cette composante est discriminée par des amazighs qui ont adopté l’identité arabe. Et ceux qui
défend cette composante souffrent aussi de la discrimination et ils sont considéré comme des
séparatistes.
1. L’appellation de ce peuple entre amazigh et berbère :
La discrimination de l’identité amazigh commence tout d’abord par nier l’appellation qui ont
choisi, et leurs accordés une appellation raciste qu’utilise beaucoup de gens jusqu’aujourd’hui
« les berbères ». Le terme berbère vient du grec ancien βάρϐαρος / bárbaros, qui signifie les
barbares, qui était accordé durant l’antiquité aux peuples non gréco-romains notamment les
habitants de l’Afrique du nord et l’Europe du nord. Mais cette appellation est restée graver
jusqu’aujourd’hui pour le peuple amazigh. Et ce qui est encore pire, lorsqu’on trouve des
amazighs qui utilisent ce mot, soit par ignorance ou non. La survie de cette appellation est dû à
la mauvaise traduction du terme lors de la vague d’arabisation de cette région, lorsque ce terme
n’était pas introduit comme adjectif qui signifie en arabe : Hamaj/ ‫همج‬, mais comme un nom
propre accordé au peuple amazigh, qui est devenue par la suite : barabira / ‫ برابرة‬. Le mot amazigh
ⴰⵎⴰⵣⵉⵖ, ⵎⵣⵗ (le pluriel amazighen) signifie dans la langue amazighe : L’homme noble libre.

Durant l’histoire, ce peuple était toujours visé et menacé par les autres civilisations à cause
de leur placement géographique stratégique. Mais les amazighs n’ont jamais cessé de défendre
leur liberté. Depuis les guerres contre les pharaons, passant par les romains, jusqu’à les
conquêtes arabo-musulmanes. Les amazighs surtout du Maroc, après la conversion en Islam

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étaient le seul peuple musulman qui avait un gouverneur non arabe. Le Maroc était le premier
pays musulman qui a fondé un état indépendant des empires musulmanes. Même contre
l’empire ottoman, le Maroc était le seul pays musulman qui n’était pas sous la souveraineté des
ottomans. Donc appeler ce peuple par le terme Amazigh (peuple noble libre) est la moindre chose
pour leur rendre justice. Aujourd’hui au moins dans tous ce qui est officiel, l’appellation raciste
berbères n’est plus utilisé, et aussi dans la Constitution Marocain, le Maroc se définie comme un
pays de d’identité arabe et amazighe, dont la langue amazighe et officielle au côté de la langue
arabe.

2. L’histoire amazigh du Maroc :


L’autre côté de la discrimination de l’identité amazighe, est la distorsion de l’histoire du Maroc.
Selon le militant amazigh Mounir Kajji dans un interview avec le radio marocain SAWA :
"70% de l'histoire amazighe du Maroc n'est pas mentionnée, et si nous enseignons une fausse histoire à
nos enfants, nous ne pourrons pas construire un Maghreb basé sur la confiance en soi et la confiance
dans l'histoire du pays et de ses dirigeants."
Même-ci je ne suis pas d’accord avec certaines idées de ce militant, mais je trouve ce qu’il a dit
est absolument vrai. Durant toute ma scolarité, pendant les cours de l’histoire, le seul moment
où on parle des amazighs était lors d’un cours des conquêtes musulmanes, durant lequel, il parle
du rôle majeur des amazighs converties à l’Islam et qui ont rejoint l’armé musulmane pour la
conquête musulmane de la péninsule Ibérique. Et à chaque fois on parle de l’histoire du Maroc,
on commence par l’année 649 l’arrivé de l’Islam au Maroc, et l’année 789 la fondation du premier
état marocain des Idrissides.

3. Suppression de l’identité amazigh :


On ne peut pas nier qu’il existe des tentatives pour supprimer tout ce qui reflète l’identité
amazighe et la remplacer par l’arabe, comme changer les noms amazighs des villes marocaines
et même le nom du pays qui était Marrakech ou Amurakuc/ ⴰⵎⵓⵔ ⵏ ⵡⴰⴽⵓⵛ qui signifie en
amazigh « terre/partie de Dieu », ou « terre sacrée », et devenu par la suite al-Maghrib/ ‫المغرب‬
signifie « le couchant » ou al-Maghrib al-Aqsa /‫المغرب األقىص‬, qui signifie « l'Occident le plus
lointain » selon les géographes arabes médiévaux. Aussi le nom de la capital Rabat qui était
Tamesna ou encore la ville Essaouira qui était Mogador.

Le président de l'Institut royal de la culture amazighe visant à promouvoir la culture amazighe


dans les domaines de l'éducation, de l'information, de la recherche et des affaires publiques, a
reconnu que, jusqu'aux limites de ces dernières années, "l'histoire officielle a été relativement
éloignée de l'élément amazigh". Mais il ne faut pas nier les efforts qu’a fait le Maroc pour rendre
justice à l’identité amazighe contrairement aux autres pays d’origine amazighe.

Même-ci ces efforts restent un jeu politique qu’exerce le régime pour son bénéfice, ils restent
importants, surtout qu’aujourd’hui, personne ne peut débattre sur le statut de la langue
amazighe. Mais il reste encore du travail à faire, surtout sur le plan social, lorsqu’on voit que le

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régime interdit encore aux parents d’accorder des prénoms non arabes à leurs enfants, même
les prénoms amazighs de nos ancêtres sont interdits.

4. Sur le plan social et économique :


La discrimination ne se limite pas seulement à la langue et à la culture amazighes, mais
également dans aspects économiques et politiques des zones amazighes.

Les zones géographiques les plus marginalisées au Maroc sont les zones où la population est
amazighophone. A l’instar du rif et les régions de l'Atlas, les gens souffrent d'isolement et de
conditions économiques très difficiles, et le manque des écoles, des routes et des hôpitaux.

Depuis octobre 2016 le Maroc a connu de nombreuses manifestations dans la région du rif
sous le nom du Hirak rif (Le mouvement populaire du Rif) qui est un mouvement social émanant
du Rif dans le nord du Maroc, qui concerne principalement Al Hoceima. Et comme résultats de
nombreuse arrestation et des peines allant jusqu'à 20 ans de prison.

5. L’enjeu de l’accent sur l’intégration dans la société


Les accents font parfois référence à l'origine du locuteur, à son éducation ou à sa classe
sociale. Et parfois, l’accent présente un obstacle à la personne et interfèrent avec son progrès
professionnel.

Ces différences entre les accents existent dans toutes les langues. En France avec l’accent du
sud ou l’accent africaine, en Angleterre avec l’accent de Newcastle, et au Maroc avec l’accent
d’un amazighophone. Passer toute l’enfance à parler amazigh, influence surement le dialecte de
la personne. Et laisse un accent très marqué qui se pose pas mal de fois comme un sujet de
moquerie.
Idir Motia, un enfant de 11 ans doué d’informatique, et qui maîtrise à cette âge 6 langages
de programmation. Lors d’une conférence de Google au Maroc, cet enfant a montré son génie.
Et devenu par la suite un sujet attirant pour le média. Il était invité à un talkshow marocain avec
une autre enfant du même âge, qui a gagné la compétition internationale de la littérature arabe
section enfant. Idir née à Tiznit, une ville marocaine amazighophone, parle le dialecte avec un
accent très marqué. Le résultat, plein de moquerie dans les réseaux sociaux, où les gens
comparent l’accent du petit Idir avec l’accent de l’arabe classique parlé par l’autre fille. Et
d’autres ont mis l’étiquette du « petit chelh » à l’enfant.

Comme à l’école ou bien dans la rue, une personne amazighophone avec un accent Chelh
peut être traité de « moul lhanout » Epicerie (ou comme le cliché en France arabe du coin), une
personne avec l’accent du rif est toujours traitée comme quelqu’un qui va s’immigrer ou bien
travaillez dans la drogue. Et aussi le mot « soussi » (descendant de la tribu amazighe Sousse)
devient un synonyme d’une personne avare.
Et ceci ne sont que des exemples parmi des centaines d’exemple ou l’accent est devenue un
moyen de moquerie envers les autres.

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V. Conclusion : être marocain arabe amazigh, est-il possible ?


Reconnaître tout d’abord l’existence du problème identitaire en Afrique du nord, et au Maroc
particulièrement, est le premier pas pour traiter ce problème, qui concerne tout le peule
Marocain sans exception, amazigh ou arabe. Personne ne peut nier que la composante amazighe
était et reste encore discriminer surtout que la même Constitution de 2011 qui reconnue la
langue amazighe comme officielle, reconnue aussi que le Maroc est un pays arabe.

Cette reconnaissance doit être traduit en un dialogue ouvert et constructif sur toutes les
dimensions et avec la participation de toutes les personnes concernées, acteurs politiques et
sociaux. Cette reconnaissance ne menace, en aucun cas, l’unité nationale du Maroc ou sa
stabilité. Au contraire, cette reconnaissance unifiera le peuple, surtout s’il le résultat partage
l’identité marocaine entre des origine amazighe et un héritage arabe.
Personnellement, Je ne suis ni de teint blanc comme les amazighs, ni de teint brun foncé
comme les arabes. Dans ma famille, il y a les yeux bleus ou marrons, des cheveux marrons mais
aussi roux. Cela montre que dans ma famille, il n’y a pas qu’une seule ethnie. Et c’est le cas de
toutes les familles marocaines. La société marocaine est un mélange d’ethnie. Et chaque famille
a des origines amazighes nord-africaine, mais aussi des descendant arabes venus de l’est du
royaume, des descendant sub-saharien venus du sud et des descendant ibérique venus du nord.
Si je me demande qui suis-je, je pense que je ne suis ni arabe, ni amazigh. Je suis marocain,
fière de mon arabophonie, mais aussi fière de mes origines amazighes. Et si je fais le choix de
mon identité, sans doute je ferai le même que celui qu’a fait mes ancêtres.

Donc, si je réponds à la question du titre « marocain arabe amazigh, est-il possible ? », je


dirais oui, c’est possible. Je suis marocain arabophone d’origine amazigh et de culture arabo-
musulmane.

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BIBLIOGRAPHIE

Articles de presse :

- BOUKOUS Ahamed, « Identité et mutations culturelles (Maroc) ». Revue des mondes


musulmans et de la Méditerranée, 44, Année 1987, p. 64-88.
https://www.persee.fr/doc/remmm_0035-1474_1987_num_44_1_2155

- Laurent RIBADEAU DUMAS, « Afrique du Nord : les Berbères, une communauté


méconnue ». Franceinfo Afrique, 20/01/2018.
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/tunisie/afrique-du-nord-les-berberes-une-
communaute-meconnue_3055673.html

- « Repères Les langues au Maroc ». La Croix, 04/08/2017.


https://www.la-croix.com/Journal/langues-Maroc-2017-08-04-1100867587

- Badia Mansouri. « Les Amazighs au Maroc sont-ils persécutés ? », Radio SAWA.


04/06/2013. https://www.radiosawa.com/a/amazigh-morocco-discrimination-arabs-culture-
rights-/224982.html [En arabe]

Livre :

- CHAFIK Mohamed. Al-Darajah Al-Maghribiyya, un espace de dialogue entre amazigh et


arabe, Rabat, Maarif Jadida, 1999.
https://www.freemorocco.com/tamkardit-library/eddarija_tamazight.pdf [En arabe]

Emission télévision / Podcast :

- Dans l'orbite interdite : Les amazigh, Maghreb arabe ou Grand Maghreb ? 07/04/2017,
France 24 arabic, https://www.youtube.com/watch?v=uOdPcrbcdFQ [En arabe]
- Marouane Lamharzi Alaoui. « Le dialecte marocain », 17/04/2017.
https://www.youtube.com/watch?v=q8OKak7M-yQ&list=WL&index=40&t=0s [En arabe]
- LUGAN Bernard. « Histoire des Berbères », 14/08/2013.
https://www.youtube.com/watch?v=fQMrVqetHSg

Autres :

- POUESSEL Stéphanie. « Une culture méditerranéenne fragmentée : la revendication


amazighe entre local(ite) et transnational(ite) », 08/09/2011.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00639179/document
- Amandine Gay. Ouvrir la voix : Fais l'accent européen. Extrait 5 :47, 18/10/2018.
https://www.youtube.com/watch?v=IHlkIf-WswU
- Qu’est-ce qu’une « minorité » ? Plateforme d’information Humanrights, 18/06/2014.
https://www.humanrights.ch/fr/dossiers-droits-humains/droits-des-
minorites/definitions/minorite
- Les langues au Maroc, Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_au_Maroc

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