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Harry Potter : les secrets du succès

Le monde magique de JK Rowling représente bien plus qu'un phénomène de l'édition pour enfants : il
s'agit d'un des rares best-sellers trans-génération. Mais pourquoi cela plaît-il autant de 7 à 77 ans ?
Quelques pistes d'explication avec l'aide d'Isabelle Smadja, philosophe et psychologue, auteur de "Harry
Potter, les raisons d'un succès" (PUF, 2001).

C'est un roman interactif


« Le succès d'Harry Potter a coïncidé avec l'expansion d'Internet et du haut débit chez les jeunes »,
souligne Isabelle Smadja. « Une formidable communauté s'est développée autour du roman, avec des
sites, des forums... souvent extrêmement bien faits ».Ainsi se développe entre le roman, l'auteur et les
lecteurs, une véritable interactivité. Interactivité encouragée par JKR elle-même, qui distille des pistes
de réflexion sur son propre site internet régulièrement mis à jour, et accorde des interviews aux jeunes
créateurs de sites de fans

Harry et ses amis sont des héros hyper attachants


« Il y a de l'humour chez Rowling, mais jamais d'ironie ou de cynisme », note Isabelle Smadja. Le ton est
celui de l'empathie, et non celui de la dérision, une position rare dans la littérature pour ados de nos
jours - et difficile à tenir, comme le fait Rowling avec maestria, sans tomber dans la mièvrerie. « Harry,
Ron et Hermione sont des héros en phase avec la psychologie adolescente : des personnages entiers,
altruistes, fidèles en amitié, et qui défendent des idéaux. »

Comme un frère, Harry accompagne les ex-enfants en transition vers l'âge adulte. Il passe par les
mêmes épreuves qu'eux : la construction de liens d'amitié, les examens... et, dans le dernier tome, les
premières amours et les hormones en ébullition !Loin d'être un héros lointain, il se demande aussi bien
comment comprendre le comportement des filles que comment combattre son ennemi mortel. Flaubert
disait « Madame Bovary, c'est moi » ; mais Harry Potter, c'est nous.

Harry Potter peut se lire à différents niveaux

« C'est une oeuvre qu'on pourrait dire ‘baroque' tant elle est surchargée de références »,
s'émerveille Isabelle Smadja. Références enfantines, bien sûr : Harry Potter, avec sa baguette magique
et son château lointain, est un véritable hommage aux contes de fées et aux légendes de notre enfance.
Mythiques, ensuite : les Détraqueurs évoquent des esprits maléfiques, tandis que les épreuves et le
bestiaire fantastique renvoient aux mythologies grecques et latines.On déniche même des clins d'œil à
l'histoire, notamment à la seconde guerre mondiale (les exactions des Mangemorts ressemble
curieusement à celles des SS, et la constitution de l'ordre du Phoenix est une métaphore assez claire de
la Résistance). Quant à la psychanalyse, elle peut s'en donner à cœur joie : le serpent, le labyrinthe, la
forêt interdite... que de symboles !

La littérature n'est pas en reste : par exemple, le professeur Ombrage et sa plume maléfique
d'où coule du sang rappelle la figure de Faust. « Grâce à ces différents niveaux de lecture, chacun, quel
que soit son âge, peut trouver son intérêt dans le roman », constate Isabelle Smadja.

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