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VETAGRO SUP

CAMPUS VETERINAIRE DE LYON


Année 2016 - Thèse n°030

LES DISPOSITIFS D’AIDE À LA DETECTION DES CHALEURS


DANS L’ESPECE BOVINE

THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 23 septembre 2016
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

Claire DELASSUS
Née le 31 juillet 1991
à Saint-Omer (62)
VETAGRO SUP
CAMPUS VETERINAIRE DE LYON
Année 2016 - Thèse n°030

LES DISPOSITIFS D’AIDE À LA DETECTION DES CHALEURS


DANS L’ESPECE BOVINE

THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 23 septembre 2016
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

Claire DELASSUS
Née le 31 juillet 1991
à Saint-Omer (62)
LISTE DES ENSEIGNANTS DU CAMPUS VÉTÉRINAIRE DE LYON
Mise à jour le 09 juin 2015

Civilité Nom Prénom Unités pédagogiques Grade


M. ALOGNINOUWA Théodore UP Pathologie du bétail Professeur
M. ALVES-DE-OLIVEIRA Laurent UP Gestion des élevages Maître de conférences
Mme ARCANGIOLI Marie-Anne UP Pathologie du bétail Maître de conférences
M. ARTOIS Marc UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur
M. BARTHELEMY Anthony UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences Contractuel
Mme BECKER Claire UP Pathologie du bétail Maître de conférences
Mme BELLUCO Sara UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences
Mme BENAMOU-SMITH Agnès UP Equine Maître de conférences
M. BENOIT Etienne UP Biologie fonctionnelle Professeur
M. BERNY Philippe UP Biologie fonctionnelle Professeur
Mme BERTHELET Marie-Anne UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
Mme BONNET-GARIN Jeanne-Marie UP Biologie fonctionnelle Professeur
Mme BOULOCHER Caroline UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
M. BOURDOISEAU Gilles UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur
M. BOURGOIN Gilles UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
M. BRUYERE Pierre UP Biotechnologies et pathologie de la reproduction Maître de conférences
M. BUFF Samuel UP Biotechnologies et pathologie de la reproduction Maître de conférences
M. BURONFOSSE Thierry UP Biologie fonctionnelle Professeur
M. CACHON Thibaut UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
M. CADORE Jean-Luc UP Pathologie médicale des animaux de compagnie Professeur
Mme CALLAIT-CARDINAL Marie-Pierre UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
M. CAROZZO Claude UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
M. CHABANNE Luc UP Pathologie médicale des animaux de compagnie Professeur
Mme CHALVET-MONFRAY Karine UP Biologie fonctionnelle Professeur
M. COMMUN Loic UP Gestion des élevages Maître de conférences
Mme DE BOYER DES ROCHES Alice UP Gestion des élevages Maître de conférences
Mme DELIGNETTE-MULLER Marie-Laure UP Biologie fonctionnelle Professeur
M. DEMONT Pierre UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur
Mme DESJARDINS PESSON Isabelle UP Equine Maître de conférences Contractuel
Mme DJELOUADJI Zorée UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
Mme ESCRIOU Catherine UP Pathologie médicale des animaux de compagnie Maître de conférences
M. FAU Didier UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur
Mme FOURNEL Corinne UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Professeur
M. FREYBURGER Ludovic UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
M. FRIKHA Mohamed-Ridha UP Pathologie du bétail Maître de conférences
Mme GILOT-FROMONT Emmanuelle UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur
M. GONTHIER Alain UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
Mme GRAIN Françoise UP Gestion des élevages Professeur
M. GRANCHER Denis UP Gestion des élevages Maître de conférences
Mme GREZEL Delphine UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
M. GUERIN Pierre UP Biotechnologies et pathologie de la reproduction Professeur
Mme HUGONNARD Marine UP Pathologie médicale des animaux de compagnie Maître de conférences
M. JUNOT Stéphane UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
M. KECK Gérard UP Biologie fonctionnelle Professeur
M. KODJO Angeli UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur
Mme LAABERKI Maria-Halima UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
M. LACHERETZ Antoine UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur
Mme LAMBERT Véronique UP Gestion des élevages Maître de conférences
Mme LATTARD Virginie UP Biologie fonctionnelle Maître de conférences
Mme LE GRAND Dominique UP Pathologie du bétail Professeur
Mme LEBLOND Agnès UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur
Mme LEFRANC-POHL Anne-Cécile UP Equine Maître de conférences
M. LEPAGE Olivier UP Equine Professeur
Mme LOUZIER Vanessa UP Biologie fonctionnelle Maître de conférences
M. MARCHAL Thierry UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Professeur
M. MOUNIER Luc UP Gestion des élevages Maître de conférences
M. PEPIN Michel UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur
M. PIN Didier UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences
Mme PONCE Frédérique UP Pathologie médicale des animaux de compagnie Maître de conférences
Mme PORTIER Karine UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
Mme POUZOT-NEVORET Céline UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
Mme PROUILLAC Caroline UP Biologie fonctionnelle Maître de conférences
Mme REMY Denise UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur
Mme RENE MARTELLET Magalie UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences stagiaire
M. ROGER Thierry UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur
M. SABATIER Philippe UP Biologie fonctionnelle Professeur
M. SAWAYA Serge UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences
M. SCHRAMME Serge UP Equine Professeur associé
Mme SEGARD Emilie UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences Contractuel
Mme SERGENTET Delphine UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences
Mme SONET Juliette UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences Contractuel
M. THIEBAULT Jean-Jacques UP Biologie fonctionnelle Maître de conférences
M. TORTEREAU Antonin UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences stagiaire
M. VIGUIER Eric UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur
Mme VIRIEUX-WATRELOT Dorothée UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences Contractuel
M. ZENNER Lionel UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur

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REMERCIEMENTS DU JURY

À Monsieur le Professeur Alain CALENDER,


De la Faculté de médecine de Lyon,
Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse,
Hommages respectueux.

À Monsieur le Maître de conférences Pierre BRUYERE,


De Vetagro-Sup, Campus vétérinaire de Lyon,
Qui a accepté d’encadrer ce travail,
Pour son enthousiasme et sa bienveillance,
Qu’il trouve ici l’expression de ma reconnaissance et de mon respect les plus sincères.

À Monsieur le Professeur Pierre GUERIN,


De Vetagro-Sup, Campus vétérinaire de Lyon,
Qui a aimablement accepté de faire partie de ce jury de thèse,
Sincères remerciements.

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6
À mon père, à ma mère,
À Nicolas, Alice & Marie,
À Olivia & Clément,
À Laetitia, Béatrice, Fabien & Pascal,
À Baïka.

Pour m’avoir toujours soutenue et encouragée dans tout ce que j’entreprenais.


Pour la chance inouïe d’avoir une famille comme la nôtre.
C’est grâce à vous que j’ai réussi à en arriver là.
Merci pour votre amour et votre présence.

À mon grand-père,
Parce que je sais que tu aurais aimé être là avec nous,
Et que tu seras quand même là, d’une autre manière.
J’espère que tu es fier de moi.
Tu me manques.

À mes amis, d’ici et d’ailleurs,


Parce que sans vous, tout aurait été bien plus difficile.
Merci.

À Arnaud.

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TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES ....................................................................................................... 9
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................... 13
LISTE DES FIGURES........................................................................................................... 15
LISTE DES ANNEXES ......................................................................................................... 19
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................. 21

INTRODUCTION .................................................................................................................. 23

I. PHYSIOLOGIE ET ETHOLOGIE SEXUELLES CHEZ LA VACHE................... 25

A. Le cycle œstral : caractéristiques, déroulement et régulations .............................. 25


1. Définition ................................................................................................................. 25
2. Caractéristiques du cycle œstral chez la vache ........................................................ 25
3. Déroulement du cycle ovarien et régulations endocriniennes .................................. 26
a) Présentation rapide des hormones intervenant dans le déroulement du cycle
ovarien (Fieni et al. 1995) ............................................................................................ 26
b) Folliculogenèse et croissance folliculaire (Fieni et al. 1995) ............................... 28
c) Ovulation .............................................................................................................. 33
d) Formation du corps jaune (Fieni et al. 1995) ....................................................... 33
e) Lutéolyse .............................................................................................................. 34
f) Cas de la gestation et reprise de l’activité cyclique post-partum (Leborgne et al.
2013)............................................................................................................................. 35

B. Les signes de l’œstrus chez la vache ......................................................................... 36


1. Signe caractéristique : l’acceptation du chevauchement .......................................... 36
2. Signes secondaires.................................................................................................... 37
a) Signes comportementaux ..................................................................................... 37
b) Signes physiques .................................................................................................. 40
c) Physiologiques ..................................................................................................... 41
3. Facteurs influençant la manifestation de l’œstrus chez la vache ............................. 42
a) Les facteurs intrinsèques à l’animal ..................................................................... 42
 L’héritabilité de l’expression des chaleurs ..................................................... 42
 La période post-partum .................................................................................. 42
 Le nombre de lactation ................................................................................... 42
 Le niveau de production du lait ...................................................................... 43

9
 Les boiteries .................................................................................................... 43
 La santé de la vache ........................................................................................ 43
 Les traitements hormonaux ............................................................................ 44
b) Les facteurs extrinsèques ..................................................................................... 44
 La présence ou non d’un taureau .................................................................... 44
 Le type de logement ....................................................................................... 44
 La nature du sol .............................................................................................. 45
 La taille de l’élevage et l’influence des congénères ....................................... 45
 La saison et l’influence de la température environnementale ........................ 46
 Le moment de la journée ................................................................................ 46
 L’alimentation ................................................................................................ 46

II. LA DETECTION VISUELLE DES CHALEURS CHEZ LA VACHE, LES


DIFFICULTES ACTUELLES RENCONTREES ET LEURS CONSEQUENCES........ 49

A. L’observation directe de l’œstrus ............................................................................. 50


 De quoi dépend la qualité de la détection de l’œstrus par observation directe ?
50
 Quand observer ? ............................................................................................ 50
 Quels signes observer ? .................................................................................. 52
 Qui observe ? .................................................................................................. 54

B. Les difficultés rencontrées et les principales causes de mauvaise détection de


l’œstrus ................................................................................................................................ 55

C. Les conséquences d’une mauvaise détection des chaleurs ...................................... 57

III. TECHNIQUES ET DISPOSITIFS D’AIDE A LA DETECTION DES CHALEURS


CHEZ LA VACHE................................................................................................................. 59

A. Les caractéristiques du dispositif idéal..................................................................... 60

B. Les dispositifs se basant sur la détection du signe caractéristique de l’œstrus :


l’acceptation du chevauchement ....................................................................................... 61

10
1. Les dispositifs mécaniques ....................................................................................... 61
a) Colliers marqueurs ............................................................................................... 61
b) Craies ou peintures à la base de la queue ............................................................. 63
c) Capsules de peinture (Saint-Dizier 2005) ............................................................ 65
d) Vignettes semi-quantitatives à usage unique (Saint-Dizier 2005) ....................... 66
 Œstruflash® .................................................................................................... 67
 Estrotect® ....................................................................................................... 67
2. Les dispositifs électroniques .................................................................................... 68
a) Détecteurs électroniques de chevauchement (Saint-Dizier 2005)........................ 68
 HeatWatch® ................................................................................................... 68
 HeatWatch Express®...................................................................................... 70
 MountCount® ................................................................................................. 70
 DEC® ou ShowHeat® ................................................................................... 71
 Système SQID ................................................................................................ 73
b) Vidéosurveillance et analyse automatique d’images (Saint-Dizier et Chastant-
Maillard 2012) .............................................................................................................. 74
c) Utilisation de la technologie à bande ultra large (Homer et al. 2013) ................. 76
d) Détection électronique de l’acceptation du chevauchement basée sur
l’identification électronique des animaux (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard
2011; Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012) ............................................................ 78

C. Les dispositifs se basant sur la détection des signes secondaires des chaleurs ..... 79
1. Les dispositifs non-électroniques ............................................................................. 79
a) Animaux souffleurs/renifleurs.............................................................................. 79
i. Taureaux rendus stériles sans castatrion ............................................................ 79
ii. Femelles androgénéisées ................................................................................ 80
b) Détection des odeurs particulières présentes pendant l’œstrus ............................ 80
c) Echographies ovariennes par voie transrectale .................................................... 82
2. Les dispositifs électroniques .................................................................................... 82
a) BOVINOSE, capteur de phéromones................................................................... 82
b) Systèmes d’enregistrement de l’activité physique ............................................... 83
c) Microphones évaluant la vocalisation (Schön et al. 2007)................................... 89
d) Vidéosurveillance et analyse automatique d’images ........................................... 91
e) Utilisation de la technologie à bande ultra large .................................................. 91

11
D. Détection des modifications physiologiques et hormonales qui ont lieu au cours de
l’œstrus ................................................................................................................................ 92
1. Mesure des variations de la température autour de l’œstrus .................................... 92
a) Mesure des variations de la température corporelle et de celle du lait ................ 92
b) Mesure de la température de la peau par imagerie thermique.............................. 94
2. Mesure de la conductivité des secrétions vaginales et cervicales ............................ 95
3. Dosage de la progestérone dans le lait (Chanvallon et Allain 2015) ....................... 97
 eProCheck® .................................................................................................... 97
 Herd Navigator® ............................................................................................ 98
4. Dosage de la LH ..................................................................................................... 101

E. Etude du planning d’élevage et des informations recueillies pendant la traite .. 102


1. Planning d’élevage ................................................................................................. 102
2. Informations recueillies pendant la traite : courbe de lait ...................................... 103

F. Combiner plusieurs dispositifs pour de meilleures performances ....................... 104

G. Conseils et logiciel d’aide à la détection des chaleurs ........................................... 106


1. Conseils de détection des chaleurs tirés de la littérature ........................................ 106
2. Une nouvelle méthode de diagnostic et de conseil dans la détection des chaleurs
chez la vache : DetŒstrus. ............................................................................................. 106
a) DetŒstrus Laitier (Chanvallon, Gatien, et al. 2011) .......................................... 107
b) DetŒstrus Allaitant (Chanvallon, Agabriel, et al. 2011; Chanvallon, Gatien, et al.
2011)........................................................................................................................... 109
3. Première évaluation du logiciel par les conseillers et les éleveurs ........................ 110

H. Les points clés avant d’investir dans des dispositifs d’aide à la détection des
chaleurs (Chanvallon et Allain 2015) ............................................................................. 111

CONCLUSION ..................................................................................................................... 115

ANNEXES ............................................................................................................................. 135

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 117

12
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Pourcentages de détection des œstrus en fonction de la fréquence et des heures
d'observation (Leborgne et al. 2013). ....................................................................................... 50

Tableau 2 : Pourcentages de vaches observées en chaleurs en fonction du nombre de minutes


d’observations et de la fréquence d’observations quotidienne (Graves 2002). ........................ 52

Tableau 3 : Pourcentages d’acceptations du chevauchement détectées en fonction du temps


passé à l'observation du troupeau. ............................................................................................ 53

Tableau 4 : Grille de pointage des signes d'œstrus pour une vache donnée (F. J. Van Eerdenburg,
Loeffler, et van Vliet 1996; Saint-Dizier 2005). ...................................................................... 54

Tableau 5 : Impact économique des variations du taux de détection des chaleurs pour un
troupeau de 60 vaches laitières, avec des frais d'élevage estimé à 2€ par jour par vache (Hétreau
et Giroud 2008). ....................................................................................................................... 58

Tableau 6 : Principe général du test d’un dispositif de détection de l'œstrus chez la vache. ... 59

Tableau 7 : Comparaison des performances de trois détecteurs électroniques de chevauchement


(Rorie, Bilby, et Lester 2002)................................................................................................... 71

Tableau 8 : Comparaison de la sensibilité des détecteurs électroniques de chevauchement et de


celle de l'observation visuelle selon la littérature. .................................................................... 72

Tableau 9 : Comparaison des performances du HeatWatch® avec celles des détecteurs


mécaniques de l'acceptation du chevauchement (Cavalieri, Eagles, et al. 2003)..................... 72

Tableau 10 : Performances de détection des chaleurs selon le dispositif d'enregistrement de


l'activité choisi d'après la littérature. ........................................................................................ 87

Tableau 11 : Performances de détection des chaleurs selon l’utilisation d’un accéléromètre seul
ou couplé à l’observation visuelle de l’éleveur (Chanvallon et Allain 2015). ......................... 88

Tableau 12 : Performances des podomètres selon l'environnement des vaches (Sakaguchi et al.
2007)......................................................................................................................................... 89

Tableau 13 : Performances de détection des chaleurs selon l’utilisation d’un dispositif seul ou
couplé avec d’autres (Se : sensibilité ; SP : spécificité ; P : précision). ................................. 104

13
14
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Relation entre l'amplitude des pulsations et la concentration sanguine de l'hormone
(ici sur exemple de la LH) (Leborgne et al. 2013). .................................................................. 26
Figure 2 : Relation temporelle entre les sécrétions de GnRH et de LH (Leborgne et al. 2013).
.................................................................................................................................................. 27
Figure 3 : Schéma récapitulatif des régulations hormonales du cycle œstral (avec Foll. :
follicule et CJ : corps jaune) ..................................................................................................... 28
Figure 4 : Coupe histologique d’un ovaire de mammifères et principaux follicules présents
(Monniaux et al. 2009). ............................................................................................................ 29
Figure 5 : Ovaire (1) présentant 5 follicules de différentes tailles (2) dans le stroma ovarien
(JULIA J. 2013)........................................................................................................................ 29
Figure 6 : Ovaire (1) présentant un corps jaune (2) et des follicules de petite taille (3)(JULIA J.
2013)......................................................................................................................................... 30
Figure 7 : Les étapes de la croissance folliculaire : de la sortie de la réserve à l'atrésie ou
l'ovulation, exemple de la brebis (Leborgne et al. 2013). ........................................................ 30
Figure 8 : Déterminisme hormonal de la folliculogenèse terminale (Leborgne et al. 2013). .. 32
Figure 9 : Exemple d'un cycle à trois vagues folliculaires (Chastant-Maillard, Remmy, et
Fournier 2005). ......................................................................................................................... 32
Figure 10 : Evolution parallèle des taux plasmatiques de progestérone (P) et de PGF2α au cours
du cycle sexuel (exemple chez la brebis) (Leborgne et al. 2013) ............................................ 34
Figure 11 : Schéma récapitulatif des changements hormonaux et ovariens au cours d'un cycle
œstral (FD : follicule dominant ; CL : corps lutéal et CH : corps hémorragique) (DesCôteaux et
Vaillancourt 2012b).................................................................................................................. 35
Figure 13 : Exemple d'expression des chaleurs chez une vache multipare : augmentation de la
fréquence des comportements sexuels autour de l’œstrus (Disenhaus 2008). ......................... 38
Figure 14 : Comportements sexuels secondaires de l'œstrus avec flairage (à gauche), pose de
menton (à droite) (Cavestany et al. 2008) et chevauchement par la tête (en bas) (Lensink et
Leruste 2012)............................................................................................................................ 39
Figure 15 : Les vaches en chaleurs en même temps forment un groupe sexuellement actif ou
SAG (« sexually active group ») (Cavestany et al. 2008). ....................................................... 39
Figure 16 : Signes présents selon le stade des chaleurs (Leborgne et al. 2013). ...................... 40
Figure 17 : Mucus présent à la vulve, transparent et d'aspect "blanc d'oeuf" (Cavestany et al.
2008)......................................................................................................................................... 40
Figure 18 : Modification de la résistivité du mucus autour de l'œstrus (sur l'exemple d'une truie)
(Leborgne et al. 2013). ............................................................................................................. 41
Figure 19 : Schéma récapitulatif de toutes les interactions entre les composantes de l'œstrus de
la vache (Leborgne et al. 2013). ............................................................................................... 47
Figure 20 : Evolution de l'intervalle vêlage - première insémination entre 1999 et 2008 chez les
trois principales races laitières (Le Mezec, Barbat-Leterrier, Barbier, Gion, et al. 2010). ...... 49
Figure 21 : Evolution du score d’expression des chaleurs des vaches au cours des 12 périodes
d’observation de 30 minutes de l’étude de F. J. Van Eerdenburg, Loeffler, et van Vliet (1996).
.................................................................................................................................................. 51
Figure 22 : Evolution de la durée de l'œstrus (de la première acceptation du chevauchement à
la dernière) avec le temps selon les données de la littérature (AC : acceptation du
chevauchement) (Disenhaus et al. 2010).................................................................................. 56
Figure 23 : Harnais marqueur (à gauche, Ukal-elevage.com 2016) et blocs marqueurs Raidex®
de diverses couleurs à fixer sur le harnais (à droite, Agrodirect.fr 2016). ............................... 61
Figure 24 : Harnais marqueur sur un bovin de race Limousine (Ukal-elevage.com 2016). .... 62
Figure 25 : Crayons marqueurs Raidex (Ukal-elevage.com 2016) .......................................... 63
Figure 26 : Spray à marquer Agri-Line (Ukal-elevage.com 2016) .......................................... 63

15
Figure 27 : Dépôt de peinture sur la croupe d’une vache laitière (Gordon 1996).................... 64
Figure 28 : Système Kamar® placé sur la sacrum d’une vache, inactivé (à gauche) et activé (à
droite) (Saint-Dizier 2005). ...................................................................................................... 65
Figure 29 : Disparition progressive de la surface argentée laissant apparaître la sous-couche de
couleur vive (Agrodirect.fr 2016). ........................................................................................... 67
Figure 30 : Système HeatWatch® fixé sur la base de la queue d'une vache (Allain, Thomas, et
Chanvallon 2012). .................................................................................................................... 69
Figure 31 : Illustration du principe du système HeatWatch® (Nebel, Jones, et Roth 2011).
Lorsque que le capteur est activé, l’émetteur radio (transmitter) fixé sur l’animal envoie les
informations de monte au récepteur radio (receiver) par le biais ou non d’un « rooter »
(repeater). Les informations sont enregistrées par une mémoire (buffer) et transmises à
l’ordinateur central (computer). ............................................................................................... 69
Figure 32 : Icônes générées par le logiciel, qui représentent les séquences vidéos où les vaches
sont actives et interagissent entre elles (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011). .. 74
Figure 33 : Principe du positionnement en trois dimensions avec la technologie à bande ultra
large (Homer et al. 2013). Les unités de base (BU) immobiles forment un réseau de référence
entre elles (ligne en pointillés). Leurs positions respectives sont connues par l’unité de contrôle
(CU) (flèches en pointillés). Chaque unité mobile (MU) situé dans le « network » reçoit sa
géolocalisation par les BU et calcule sa propre position, qu’elle rapporte au CU. .................. 77
Figure 34 : Exemple d’acceptation de chevauchement entre 2 vaches : la vache représentée en
étoiles bleues (« blue stars ») accepte d’être montée par la vache représentée en carrés rouges
(« red squares »). Les trois dimensions sont visibles (X axe horizontal, Y axe vertical et Z
hauteur) et les vaches sont localisées dans les trois dimensions (Homer et al. 2013). ............ 77
Figure 35 : Evolution de l'activité motrice de la vache autour de la période de chaleurs (Saint-
Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011). ........................................................................... 83
Figure 36 : Principe de fonctionnement et de circulation de l’information des systèmes
d'enregistrement de l'activité des vaches (Chanvallon et Allain 2015). ................................... 85
Figure 37 : Exemple de seuil de détection d’augmentation de l’activité motrice avec
déclenchement d’alerte lors des chaleurs (Allain, Thomas, et Chanvallon 2012) ................... 85
Figure 38 : Nombre moyen de vocalisations des génisses selon les jours précédant et suivant
l'œstrus (représenté par le jour 0). ED correspond au nombre d'observation visuelle par jour
(Schön et al. 2007). .................................................................................................................. 90
Figure 39 : La vocalisation d’une génisse comprend deux parties : la partie harmonique H (début
et fin de la vocalisation) et la partie non-harmonique NH (milieu de la vocalisation) (Schön et
al. 2007). ................................................................................................................................... 90
Figure 40 : Evolution de la température vaginale de la vache autour du pic de LH (Saint-Dizier,
Aubriot, et Chastant-Maillard 2011). ....................................................................................... 92
Figure 41 : Images thermiques réalisées sur différentes parties du corps d'une vache (zone ano-
vulvaire (A), œil (B), oreille (C), mufle (D) (Talukder et al. 2015). ....................................... 94
Figure 42 : Photo d’une sonde vaginale Ovatec® : les deux électrodes placées à son extrémité
permettent de mesurer la conductivité des sécrétions (Saint-Dizier 2005). ............................. 95
Figure 43 : Evolution de la concentration de progestérone dans le lait autour de la période
d'œstrus (N. Friggens et al. 2008). ........................................................................................... 97
Figure 44 : L'analyseur de progestérone portable eProCheck® (Allain, Thomas, et Chanvallon
2012)......................................................................................................................................... 98
Figure 45 : Système Herd Navigator® installé dans une salle de traite (Allain, Thomas, et
Chanvallon 2012). .................................................................................................................... 98
Figure 46 : Illustration du principe de fonctionnement du Herd Navigator® (Allain, Thomas, et
Chanvallon 2012). .................................................................................................................... 99
Figure 47 : Règles de décision du système Herd Navigator® pour déterminer le statut
physiologique de la vache prélevée à partir de sa courbe de progestérone lissée (Saint-Dizier,
Aubriot, et Chastant-Maillard 2011). ..................................................................................... 100
16
Figure 48 : Planning d'élevage rotatif (Agrodirect.fr 2016). .................................................. 102
Figure 49 : Composants du système Anemon® avec le thermocapteur (à gauche) et le
transmetteur Anebox (à droite) (Brielmann 2014). ................................................................ 105
Figure 50 : Exemple de résultats d'estimation de la qualité de détection des chaleurs par le
logiciel DetŒstrus (Chanvallon, Gatien, et al. 2011). ........................................................... 108
Figure 51 : Exemple de cas fictif présenté à l'éleveur afin d’évaluer sa connaissance des signes
de chaleurs (Chanvallon, Gatien, et al. 2011). ....................................................................... 108
Figure 52 : Exemple d'estimation des dates de venue en chaleurs d'un lot de vaches à partir de
leurs dates de vêlage (Chanvallon, Gatien, et al. 2011). ........................................................ 109
Figure 53 : Clés d'aide au choix d’un dispositif d’aide à la détection des chaleurs (Chanvallon
et Allain 2015). ....................................................................................................................... 113

17
18
LISTE DES ANNEXES

Annexe n°1 :
Les mécanismes hormonaux au cours du cycle de la vache d’après (Leborgne et al.
2013).

Annexe n°2 :
Scénarii optimum de détection des chaleurs par observation visuelle à conseiller,
d’après (Chanvallon, Gatien, et al. 2014).

Annexe n°3 :
Choix du dispositif d’aide à la détection des chaleurs selon les objectifs de l’éleveur
(Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).

19
20
LISTE DES ABREVIATIONS

DEC Détecteur électronique du chevauchement

ELISA Enzyme-Linked Immunosorbent Assays

FSH Follicle Stimulating Hormone

GnRH Gonadotropin Releasing Hormone

H Harmonique

IGF Insulin-like Growth Factor

LH Luteinizing Hormone

NH Non-Harmonique

PGF2α Prostaglandine F2 alpha

P Précision

RFID Radio Frequency Identification

SAG Sexually Active Group

SE Sensibilité

SP Spécificité

TGFβ Transforming Growth Factor β

UWB Ultra-Wide Band

21
22
INTRODUCTION
De nos jours, les performances de reproduction jouent un rôle primordial dans
l’économie des exploitations bovines. Dans les troupeaux pratiquant l’insémination artificielle,
la gestion de la reproduction passe par une étape déterminante : la détection des chaleurs.
Chez les mammifères, les chaleurs, ou œstrus, correspondent à la période d’acceptation
du mâle par la femelle et sont associées à un certain nombre de changements comportementaux.
Les manifestations œstrales sont en effet les signes externes et visibles d’un événement interne
et invisible : l’ovulation. Ainsi, la détection des chaleurs dans un troupeau bovin joue un rôle
primordial dans l’insémination des vaches au moment optimal. Des œstrus non détectés ou
détectés à tort conduisent à des inséminations au mauvais moment du cycle de la vache,
entraînant des pertes de revenus non négligeables.

La détection de l’œstrus dans les élevages se fait traditionnellement par l’observation


de l’acceptation de chevauchement. Cependant, depuis une trentaine d’années, l’évolution des
méthodes d’élevage a eu un impact négatif sur la détection de ce type de comportements. En
effet, avec l’augmentation de la taille des troupeaux et la diminution de main d’œuvre
disponible, la détection des chaleurs est souvent l’activité la plus délaissée car souvent perçue
comme une tâche chronophage. Ce phénomène est amplifié par la diminution des
comportements de l’œstrus par les vaches, rendant plus difficile le repérage des vaches en
chaleurs. Ainsi, la détection des chaleurs par observation visuelle est actuellement loin d’être
efficace, le taux de détection étant inférieur à 50% dans la majorité des troupeaux, mais est
aussi peu spécifique, puisque 5 à 30% des inséminations sont réalisées lorsque les vaches ne
sont pas en période d’œstrus. La détection des chaleurs en élevage est donc un problème
d’actualité majeur dans l’élevage bovin : une détection incorrecte provoque aujourd’hui un coût
annuel de plus de 300 millions de dollars dans les industries laitières américaines.
En conséquence, de nombreux outils d’aide à la détection des chaleurs ont été
développés et sont aujourd’hui disponibles pour améliorer les performances de détection des
éleveurs. Ces dispositifs se fondent principalement sur l’observation des comportements et/ou
des modifications physiologiques associés à l’œstrus. Toutefois, face à une grande diversité des
méthodes disponibles, le choix de la méthode appropriée reste souvent difficile pour les
éleveurs.

Ainsi, les problématiques inhérentes à ce sujet sont les suivantes :


- Pourquoi et dans quel contexte mettre en place des dispositifs d’aide à la
détection des chaleurs chez la vache ?
- Quels sont les dispositifs actuellement disponibles ? Sur quoi leurs
technologies respectives se basent-elles ? Quels sont leurs avantages et
inconvénients ? Sont-ils adaptables à tous les élevages ?
- Quelles sont les bonnes questions à se poser avant d’investir dans une aide à
la détection des chaleurs ?

Tout d’abord, nous présenterons dans une première partie la physiologie du cycle œstral
chez la vache, ainsi que les signes comportementaux, physiques et physiologiques associés aux
chaleurs.
Ensuite, nous aborderons les caractéristiques de la détection visuelle des chaleurs par
l’éleveur, ainsi que les difficultés actuelles et leurs conséquences.
Enfin, une troisième partie nous permettra d’exposer les différents dispositifs d’aide à
la détection des chaleurs dans l’espèce bovine, disponibles actuellement ou en cours de
développement, en détaillant leurs performances et leurs caractéristiques.

23
24
I. PHYSIOLOGIE ET ETHOLOGIE SEXUELLES CHEZ LA VACHE
A. Le cycle œstral : caractéristiques, déroulement et régulations
1. Définition
Chez tous les mammifères, le cycle œstral, ou cycle œstrien, correspond à la réapparition
à intervalles réguliers de modifications morphologiques et physiologiques de l’appareil génital
femelle associées à un comportement particulier, qui se produisent toujours dans le même ordre
et selon un rythme propre à chaque espèce (Derivaux et Ectors 1986; Leborgne et al. 2013).
Chez les bovins, ces modifications commencent à la puberté et se poursuivent tout au
long de la vie de l’animal. Le cycle œstral est sous la dépendance du fonctionnement cyclique
de l’ovaire, régulé par les hormones gonadotropes hypothalamo-hypophysaires et les hormones
ovariennes (Derivaux 1971; Derivaux et Ectors 1986).
Le cycle œstral est classiquement divisé en deux phases : la phase folliculaire,
correspondant au développement folliculaire amenant à l’ovulation, et la phase lutéale, où le
follicule ovulatoire se transforme en corps jaune (DesCôteaux et Vaillancourt 2012b).

L’œstrus est décrit chez la femelle comme la période d’acceptation du mâle. Il se


caractérise par la période de maturité folliculaire suivie par l’ovulation (Derivaux et Ectors
1986). C’est le seul événement facilement observable qui marque l’activité sexuelle cyclique
de la vache.

2. Caractéristiques du cycle œstral chez la vache


La vache est une espèce polyœstrienne de type continu à ovulation spontanée. Les cycles
œstraux s’enchaînent sans interruption et se succèdent toute l’année tant qu’une gestation n’a
pas lieu (Derivaux 1971; Derivaux et Ectors 1986).

Le cycle œstral des bovins dure en moyenne 21 jours chez les pluripares et 20 jours chez
les nullipares. Gordon (1996) considère qu’il est globalement compris dans un intervalle de 18
et 24 jours, contre 17 à 25 jours pour Stevenson (2007). La durée moyenne de la phase
folliculaire est 4 jours ; celle de la phase lutéale est de 17 jours (Leborgne et al. 2013).
La puberté survient vers 6-18 mois, lorsque l’animal a atteint environ 50% de son poids
adulte. L’apparition de la puberté est influencée à la fois par des facteurs génétiques et par des
facteurs environnementaux (Rathbone et al. 2001), comme par exemple la saison de naissance
(Schillo et al. 1983) ou la présence d’un taureau auprès des génisses (Roberson et al. 1991).

Chez la vache, l’œstrus dure en moyenne entre 12 et 18h. C’est l’œstradiol, sécrété en
grande quantité par le follicule dominant pré-ovulatoire, qui est responsable de l’apparition de
l’œstrus (M. A. Crowe 2011). En effet, cet œstrogène active les centres nerveux du
comportement qui induisent une réponse correspondant aux comportements d’œstrus (J.
Roelofs et al. 2010). L’ovulation spontanée survient en moyenne dans les 25 à 30h après le
début de l’œstrus, soit environ 10 à 14h après la fin des chaleurs (Rathbone et al. 2001).

L’œstrus correspond donc à une période très courte chez les bovins, ce qui explique la
difficulté de sa détection. De grandes variations de durée et d’expression des chaleurs sont
également notables en fonction des individus.

25
3. Déroulement du cycle ovarien et régulations endocriniennes
a) Présentation rapide des hormones intervenant dans le déroulement
du cycle ovarien (Fieni et al. 1995)

L’ensemble des mécanismes du cycle ovarien est régulé et conditionné par un équilibre
neuro-endocrinien qui fait intervenir les hormones hypothalamo-hypophysaires, les stéroïdes
ovariens et les prostaglandines.

Chez la vache comme chez tous les mammifères, la GnRH (« gonadotropin releasing
hormone » aussi appelée gonadolibérine) est l’initiatrice et la régulatrice de la fonction
reproductrice. Elle est synthétisée et libérée par les neurones de l’hypothalamus. En se liant à
des récepteurs spécifiques situés sur les cellules gonadotropes de l’antéhypophyse, elle
provoque la synthèse et la libération des gonadotropines : la FSH, hormone folliculostimulante
ou follitropine, et la LH, hormone lutéinisante ou lutropine. La première intervient dans le
recrutement des follicules, leur croissance et la sécrétion d’œstrogènes folliculaires, tandis que
la deuxième agit sur le follicule dominant mûr pour provoquer la maturation finale, l’ovulation
et enfin la formation du corps jaune.

Les hormones hypothalamo-hypophysaires sont sécrétées de manière pulsatile, c’est-à-


dire que leur sécrétion n’est pas continue mais passe par un maximum en un temps très bref,
appelé pulsation ou « pulse ». La concentration plasmatique des hormones concernées décroît
ensuite progressivement jusqu’à une valeur minimale où elle stagne jusqu’à la prochaine brève
élévation. Si l’amplitude des pulsations est constante, leur fréquence varie : son augmentation
provoque un accroissement de la concentration en hormone dans le sang (figure 1) (Leborgne
et al. 2013). Chaque décharge de GnRH entraîne une décharge de LH et de FSH par
l’antéhypophyse (figure 2).

Figure 1: Relation entre l'amplitude des pulsations et la concentration sanguine de l'hormone (ici sur exemple de la LH)
(Leborgne et al. 2013).

26
Figure 2 : Relation temporelle entre les sécrétions de GnRH et de LH (Leborgne et al. 2013).

La sécrétion de la gonadolibérine par l’hypothalamus est régulée par des facteurs


internes et externes.
Ainsi, la progestérone, secrétée par le corps jaune, et l’œstradiol, secrété par les
follicules cavitaires, sont parmi les facteurs internes les plus importants intervenant dans la
libération de GnRH. En effet, la progestérone provoque la diminution de la fréquence des
décharges de GnRH en inhibant directement les neurones de l’hypothalamus. La concentration
d’œstradiol et la présence ou non de progestérone conditionnent les effets de l’œstradiol. Lors
de la phase lutéale, les concentrations de progestérone produites par le corps jaune sont élevées.
L’œstradiol, alors présent à faible concentration, agit en synergie avec la progestérone pour
diminuer la sécrétion de GnRH par un rétrocontrôle négatif sur l’hypothalamus. Au contraire,
lors de la phase folliculaire, en absence de progestérone, l’œstradiol sécrété en grande quantité
par le follicule pré-ovulatoire exerce une rétroaction positive sur l’hypothalamus, augmentant
ainsi la concentration sanguine de GnRH, augmentation responsable des pics de LH et de FSH.
Par ailleurs, les facteurs externes qui interviennent dans la régulation de la sécrétion de
la GnRH sont principalement le bilan énergétique de la vache, le stress, le stimulus
d’allaitement chez la vache allaitante, la traite chez la vache laitière et les phéromones du mâle.
La figure 3 ci-contre résume ainsi les régulations hormonales du cycle œstral.

27
Figure 3 : Schéma récapitulatif des régulations hormonales du cycle œstral (avec Foll. : follicule et CJ : corps jaune)

La GnRH joue donc un rôle crucial dans la régulation de l’activité ovarienne pendant le
cycle œstral de la vache, ainsi que dans l’initiation de l’activité de l’ovaire au début de la puberté
et après les périodes d’anœstrus (Gordon 1996).

b) Folliculogenèse et croissance folliculaire (Fieni et al. 1995)

La folliculogenèse correspond à la succession des différentes étapes du développement


et de la maturation du follicule, depuis le moment où il sort de la réserve jusqu’à sa rupture au
moment de l’ovulation ou à son atrésie (Leborgne et al. 2013). Le stock de follicules
primordiaux existe dès la naissance et n’est pas renouvelable. Sur environ 100 000 à 200 000
follicules primordiaux chez la vache, un faible nombre arrivera à maturité tandis que les autres
dégénèreront à différents moments de leur existence (Derivaux et Ectors 1986).

Morphologiquement, le follicule primordial (30 à 40 µm) se transforme successivement


en follicule primaire (60 à 80 µm) puis follicule secondaire (200 à 400 µm) par apparition de
plusieurs couches de cellules, de la thèque interne et de la zone pellucide (Kruip et Dieleman
1982; Rodgers et Irving-Rodgers 2010). À ce stade, le développement des follicules est
indépendant des gonadotropines (Scaramuzzi et al. 1993; Gong et al. 1996; Mihm et al. 2002).
L’ensemble de ces follicules représente la réserve des follicules au repos, soit 95% de la
population folliculaire ovarienne. Le follicule secondaire devient potentiellement stimulable
par une action gonadotrope lorsqu’apparaissent des récepteurs à la LH et à la FSH
respectivement dans la thèque interne et dans la granulosa. Il devient ensuite follicule tertiaire
lorsque l’antrum se différencie (figure 4).

28
Figure 4 : Coupe histologique d’un ovaire de mammifères et principaux follicules présents (Monniaux et al. 2009).

Chez la vache, la croissance folliculaire est continue : l’ovaire est en effet porteur en
permanence de follicules cavitaires en croissance, et ce quel que soit le stade reproductif de la
vache (Mihm et al. 2002), que ce soit pendant le cycle œstral, la gestation (Ginther, Knopf, et
Kastelic 1989), avant la puberté (Evans, Adams, et Rawlings 1994) et pendant le post-partum
(figures 5 et 6). Il s’agit des vagues folliculaires, le plus souvent au nombre de 2 à 3 par cycle
(Rajakoski 1960; Kruip et Dieleman 1982). Cette hypothèse fut également vérifiée
échographiquement par voie transrectale par les études de R. A. Pierson (1988) et Knopf et al.
(1989). Chaque vague folliculaire est précédée par une augmentation hormonale de la
concentration en FSH (Adams et al. 1992; Gordon 1996).

Figure 5 : Ovaire (1) présentant 5 follicules de différentes tailles (2) dans le stroma ovarien (JULIA J. 2013).

29
Figure 6 : Ovaire (1) présentant un corps jaune (2) et des follicules de petite taille (3)(JULIA J. 2013).

La croissance folliculaire chez la vache est un phénomène très long, qui dure environ 5
mois. La réserve de follicules est mobilisée avant même la puberté (Leborgne et al. 2013) et un
certain nombre de follicules primordiaux débutent leur croissance chaque jour, en multipliant
leurs cellules folliculaires tandis que l’ovocyte se développe. Une fois le stade précavitaire
atteint, la croissance folliculaire terminale entre sous la dépendance des gonadotropines et de
l’émergence d’un ou plusieurs follicules ovulatoires. Des facteurs de croissance produits
localement, comme ceux de type insuline (IGF pour « insulin-like growth factor ») et les
membres de la superfamille des TGFβ (« Transforming Growth Factor β »), tels que l’inhibine,
interviennent également dans la régulation du développement folliculaire en concert avec les
gonadotropines et selon l’état de différenciation des follicules (Webb et al. 2003). Les concepts
de recrutement, sélection et dominance décrivent cette régulation de croissance terminale
(figure 7).

Figure 7 : Les étapes de la croissance folliculaire : de la sortie de la réserve à l'atrésie ou l'ovulation, exemple de la brebis
(Leborgne et al. 2013).

30
 Chez la vache, le recrutement correspond à l’entrée en croissance terminale d’un
groupe de follicules tertiaires dont la taille est supérieure à 2 mm et qui sont sensibles
aux gonadotropines (Turzillo et Fortune 1993). En effet, le recrutement est dépendant
de l’effet de la FSH (figure 8) (Laster 1972; Gong et al. 1996; Wiltbank et al. 2011).
Celle-ci provoque d’une part l’aromatisation des androgènes provenant des cellules de
la thèque en œstrogènes, et d’autre part l’apparition de récepteurs à LH sur les
membranes cellulaires. Les cellules de la granulosa des follicules recrutés sécrètent
alors des œstrogènes et de l’inhibine, qui exercent dans un premier temps un
rétrocontrôle négatif sur l’axe hypothalamo-hypophysaire. Après l’étape de
recrutement, la croissance folliculaire, induite par l’action de la FSH (Turzillo et
Fortune 1993), est extrêmement rapide et correspond essentiellement au gonflement de
l’antrum. Tous les follicules recrutés sont potentiellement aptes à ovuler et sont 2 à 3
fois plus nombreux que le nombre de follicules sélectionnés.

 La sélection correspond à l’émergence de deux ou trois follicules parmi les follicules


recrutés. Le rétrocontrôle négatif sur l’axe hypothalamo-hypophysaire induit par les
follicules recrutés provoque une baisse progressive de la sécrétion de FSH (figure 8)
(Ginther et al. 2001; Mihm et al. 2002). La diminution de la concentration en FSH qui
en résulte est responsable de la sélection (Ginther et al. 1997). La FSH étant toutefois
toujours nécessaire au développement des follicules à ce stade (Ginther et al. 2000a),
les follicules sélectionnés poursuivent leur croissance grâce à l’augmentation de leur
propre sensibilité à la FSH et à la production de facteurs de croissance locaux. Les autres
follicules voient leur croissance bloquée par défaut de FSH dont la concentration est
inférieure à leurs besoins (Leborgne et al. 2013).

 La dominance est la croissance terminale d’un follicule unique, l’amorce de la


régression des autres follicules sélectionnés et le blocage du recrutement d’autres
follicules. Le follicule unique, appelé follicule dominant, mesure entre 15 et 20 mm et
est le seul à acquérir des récepteurs à LH parmi les follicules recrutés (Kulick et al.
1999). Il produit une importante quantité d’œstrogènes, qui maintient la FSH à une
concentration basse, ce qui empêche le recrutement d’autres follicules (Ginther et al.
2000b; Mihm et al. 2002). Cette importante quantité d’œstrogènes, au-delà d’une
certaine concentration, induit également un rétrocontrôle positif sur l’axe hypothalamo-
hypohysaire, à l’origine d’une augmentation brutale de la fréquence de la pulsatilité de
LH, et donc à l’origine du pic de LH et de l’ovulation (J. Roelofs et al. 2010). Les autres
follicules sélectionnés subissent une atrésie, c’est-à-dire une apoptose physiologique qui
concerne en fait plus de 90% des follicules. En effet, « l’évolution jusqu’au follicule de
Graff est l’exception du devenir folliculaire » (Fieni et al. 1995).

31
Figure 8 : Déterminisme hormonal de la folliculogenèse terminale (Leborgne et al. 2013).

 Les phénomènes de recrutement, sélection et dominance se succèdent pour chacune des


vagues folliculaires qui survient, mais le follicule dominant n’ovule qu’en absence de
corps jaune (figure 9), c’est-à-dire lorsque la progestérone lutéale n’exerce pas de rétro-
contrôle négatif qui maintient les pulses de LH à une fréquence basse (Stock et Fortune
1993) et la concentration en œstradiol à une faible concentration (Adams, Matteri, et
Ginther 1992; Gordon 1996), comme nous le verrons plus tard.

Figure 9 : Exemple d'un cycle à trois vagues folliculaires (Chastant-Maillard, Remmy, et Fournier 2005).

32
Ainsi, c’est l’intégration à la fois des signaux extra-ovariens et des facteurs intra-
folliculaires qui déterminent si un follicule continuera à se développer ou s’il évoluera vers
l’atrésie, comme c’est le cas pour la plupart des follicules en espèces mono-ovulatoire, telles
que les bovins.

c) Ovulation

Déclenchée par le pic de LH, l’ovulation est le phénomène correspondant à la rupture


de la paroi folliculaire, à la libération de l’ovocyte et à la reprise de la division méiotique de ce
dernier. La déchirure du follicule pré-ovulatoire se fait par fragilisation des parois du follicule
et de l’ovaire (Fieni et al. 1995; Leborgne et al. 2013), dont le mécanisme complexe comporte
divers changements morphologiques qui relèvent de l’action d’enzymes dont la synthèse est
régulée hormonalement (Derivaux et Ectors 1986).
Comme dit précédemment, l’ovulation est spontanée et survient dans les 10 à 14 heures
après la fin de l'œstrus, et environ 24h après le pic de LH (Leborgne et al. 2013).

Juste après l’ovulation, le taux d’œstradiol décline lentement et est suivie par une
augmentation de la concentration en FSH (Sunderland et al. 1994), grâce à la disparition du
rétro-contrôle négatif des œstrogènes et de l’inhibine. Cette augmentation stimule l’apparition
d’une nouvelle vague folliculaire, le recrutement et la sélection d’un nouveau follicule
dominant : trois vagues peuvent ainsi se développer pendant la phase lutéale (Leborgne et al.
2013).

d) Formation du corps jaune (Fieni et al. 1995)

La phase lutéale commence immédiatement après l’ovulation : le follicule rompu est le


siège de remaniements à la fois cytologiques et biochimiques qui conduisent à la formation du
corps jaune (Fieni et al. 1995). Celui-ci agit comme une glande endocrine dont le produit de
sécrétion est la progestérone (Derivaux et Ectors 1986).

Chez la vache, l’évolution du corps jaune se fait systématiquement en trois étapes :


 Il y a tout d’abord une période de croissance de 4 à 5 jours, appelée lutéogenèse
(Leborgne et al. 2013). Le corps jaune est insensible à l’action des prostaglandines
pendant cette étape.
 Puis une phase de maintien d’activité ou lutéotrophie qui dure 8 à 10 jours.
 Enfin, sans fécondation, survient la phase de régression ou lutéolyse pendant 24 à
48h.

Pendant toute la phase lutéale, le corps jaune sécrète de la progestérone. Comme vu


précédemment, celle-ci exerce un rétro-contrôle négatif sur l’axe hypothalamo-hypophysaire,
ce qui inhibe la sécrétion pulsatile de LH menant à l’ovulation. La progestérone est donc
l’hormone qui empêche l’œstrus, l’ovulation et tous les comportements sexuels.
De plus, si les petites cellules lutéales, provenant des cellules de la thèque du follicule
ovulatoire, ne produisent que de la progestérone, les grandes cellules lutéales, provenant des
cellules de la granulosa et sensibles à la prostaglandine F2α (PGF2α), produisent également de
l’ocytocine, qui jouera un rôle dans la lutéolyse (Gordon 1996).

33
e) Lutéolyse

Au cours d’un cycle normal, en l’absence de fécondation, la lutéolyse, correspondant à


la disparition du corps jaune, survient au moment où l’endomètre secrète la PGF2α. En effet,
en fin de phase lutéale, l’œstradiol folliculaire induit l’apparition de récepteurs à l’ocytocine au
niveau utérin. En contrepartie, les grandes cellules lutéales ne synthétisent plus de la
progestérone mais de l’ocytocine : celle-ci va alors se fixer sur les récepteurs utérins,
provoquant des « pulses » de sécrétion de prostaglandine pendant deux à trois jours (Gordon
1996; M. A. Crowe 2011). Cette dernière a alors une double action sur le corps jaune : d’une
part, il y a inhibition de la synthèse de progestérone (figure 10), d’autre part un « pulse »
important de sécrétion d’ocytocine est déclenché, induisant une série d’interactions entre utérus
et corps jaune qui aboutissent finalement à la lutéolyse (Fieni et al. 1995).

Figure 10 : Evolution parallèle des taux plasmatiques de progestérone (P) et de PGF2α au cours du cycle sexuel (exemple
chez la brebis) (Leborgne et al. 2013)

La diminution brutale de la progestérone entraîne ensuite un relargage d’hormones


hypophysaires FSH et LH dû à la levée de l’inhibition, ce qui favorise la croissance des
follicules et une possible ovulation (Gordon 1996). La figure 11 illustre ainsi l’ensemble des
changements hormonaux et ovariens qui surviennent au cours d’un cycle œstral.

34
Figure 11 : Schéma récapitulatif des changements hormonaux et ovariens au cours d'un cycle œstral (FD : follicule
dominant ; CL : corps lutéal et CH : corps hémorragique) (DesCôteaux et Vaillancourt 2012b).

f) Cas de la gestation et reprise de l’activité cyclique post-partum


(Leborgne et al. 2013)

S’il y a gestation, la lutéolyse n’a pas lieu et le corps jaune cyclique évolue en corps
jaune de gestation. Chez la vache, l’embryon sécrète de la trophoblastine qui empêche la lyse
du corps jaune en inhibant les décharges pulsatiles de PGF2α. Il libère également de l’hormone
lactogène placentaire qui stimule la production de progestérone par le corps jaune. Les cycles
sont interrompus et il n’y a plus d’ovulation puisque la concentration de progestérone
plasmatique se maintient. À partir du 200e jour, le placenta prend le relais du corps jaune dans
la production de progestérone.

Après la mise-bas, la fertilité de la vache au cours de la période post-partum est


dépendante de l’involution utérine et de la reprise de l’activité cyclique ovarienne.
Un redémarrage immédiat du cycle œstral après le vêlage n’est pas possible du fait des
bouleversements hormonaux de la gestation. L’anœstrus post-partum physiologique
correspond à la période qui suit immédiatement la mise-bas et au cours de laquelle aucun œstrus
normal ne se manifeste. La durée de cet anœstrus est variable selon les races et le mode
d’élevage : l’œstrus réapparaît plus précocement chez les vaches laitières (35 à 60 jours) que
chez les vaches allaitantes (50 à 80 jours), chez qui la reprise d’activité ovarienne est inhibée
par la tétée des veaux (Derivaux 1971). Lorsque l’anœstrus post-partum se prolonge au-delà de
ces durées, il devient pathologique.
Il faut signaler que la principale cause d’un anœstrus post-partum prolongé n’est pas le
défaut de croissance folliculaire mais bien le défaut d’ovulation du follicule dominant. En effet,
suite à une augmentation de la concentration de la FSH qui apparaît vers 3 à 5 jours après la
mise-bas, la croissance folliculaire reprend généralement vers 7 à 10 jours après le part chez la

35
majorité des vaches (M. A. Crowe et al. 1998). L’absence d’ovulation des follicules dominants
au cours de l’anœstrus post-partum s’explique par de rares « pulses » de LH (Duffy et al.
2000) : la tétée des veaux (Stagg et al. 1998), une mauvaise balance énergétique (Dunn et
Kaltenbach 1980) ou encore un mauvais état corporel (Garverick et Lucy 2011) sont impliqués
dans la suppression prolongée des « pulses » de LH en absence de progestérone. Le schéma de
la reprise de cyclicité peut également être retardé à cause des effets d’une dystocie, d’une non-
délivrance, d’infections utérines ou d’une sévère balance énergétique négative, notamment chez
les vaches laitières hautes productrices.
Chez les laitières comme chez les allaitantes, la première ovulation est le plus souvent
silencieuse, ce qui signifie qu’aucun comportement d’œstrus n’est visible, en raison d’une
désensibilisation du système nerveux central aux œstrogènes. Elle est généralement suivie par
un cycle court, la phase lutéale étant raccourcie du fait de la libération prématurée de PGF2α.
Le corps jaune formé après la première ovulation produit de la progestérone qui va sensibiliser
les récepteurs centraux à l’action des œstrogènes. La seconde ovulation a lieu 9 à 11 jours après
la première ovulation et est normalement associée à des comportements d’œstrus et à une durée
de vie normale du corps jaune (DesCôteaux et Vaillancourt 2012b). L’alimentation et l’état
corporel des vaches au tarissement permettant un vêlage dans les meilleures conditions, ainsi
qu’une perte d’état minimale après vêlage, sont la clé pour optimiser la reprise de l’ovulation
(Stevenson 2007; M. A. Crowe 2008).

B. Les signes de l’œstrus chez la vache


L’œstrus se manifeste par des modifications comportementales, physiques et
physiologiques qui sont les indices les plus importants à considérer dans la détection des
chaleurs (Leborgne et al. 2013). Ce sont les œstrogènes secrétés par le follicule pré-ovulatoire,
et en particulier l’œstradiol, qui sont le signal primaire détecté par le cerveau pour induire
l’expression de l’œstrus, et ce uniquement en l’absence de progestérone (Lyimo et al. 2000;
Nebel, Jones, et Roth 2011; M. Crowe et Mullen 2013).

1. Signe caractéristique : l’acceptation du chevauchement


Le signe caractéristique de l’œstrus est l’acceptation du chevauchement pendant plus de
2 secondes, la moyenne étant de 2,5 secondes (figure 12)(O’Connor 2007). Il est très spécifique
puisqu’il n’est jamais exprimé en dehors des périodes d’œstrus (Salvetti et al. 2011). La vache
en chaleurs s’immobilise lors d’un chevauchement par l’arrière ou avance légèrement sous le
poids de sa congénère. Le nombre d’acceptation du chevauchement par œstrus varie de 4 à 42
selon les études pour une durée moyenne de 1,9 à 5,6 secondes par chevauchement (Saint-
Dizier 2005).

36
Figure 12 : Acceptation du chevauchement (Opsomer et de Kruif 2008).

Cependant, ce signe n’est pas systématiquement exprimé : il existe de grandes variations


individuelles. En effet, si certaines vaches acceptent de nombreux chevauchements, d’autres,
plus actives, vont vers leurs congénères mais acceptent difficilement voire refusent totalement
d’être chevauchées (Saint-Dizier 2005). C’est également un comportement peu exprimé par les
vaches en œstrus (2 à 5% des comportements totaux exprimés) et sur une courte durée : 6 à 10h
(en particulier chez les Prim’Holstein), jusqu’à 18h selon les races (Kerbrat et Disenhaus 2004;
Salvetti et al. 2011).

L’acceptation du chevauchement est également importante à détecter parce qu’elle est


intimement liée à l’ovulation (O’Connor 2007), le début de l’acceptation du chevauchement
étant le meilleur prédicateur pour le moment de l’ovulation (J. B. Roelofs et al. 2005).

L’acceptation de chevauchement étant un comportement fugace et rare, il est


indispensable en pratique pour l’éleveur d’intégrer les signes secondaires pour une bonne
détection des chaleurs, surtout si la fréquence d’observation des vaches est faible (Van
Eerdenburg et al. 2002; Salvetti et al. 2011).

2. Signes secondaires
a) Signes comportementaux

D’autres comportements moins spécifiques de l’œstrus sont observables lors des


chaleurs. Leur observation ne permet néanmoins pas à elle seule d’affirmer qu’une vache est
en chaleurs, puisque ces comportements peuvent également être exprimés pendant l’ensemble
du cycle œstral (Saint-Dizier 2005; J. B. Roelofs et al. 2005). Néanmoins, la fréquence
d’apparition de ces comportements sexuels augmente significativement pendant l’œstrus
(figure 13) et cette augmentation pourrait apparaître comme aussi spécifique que l’acceptation
du chevauchement (Kerbrat et Disenhaus 2004).

37
Figure 12 : Exemple d'expression des chaleurs chez une vache multipare : augmentation de la fréquence des comportements
sexuels autour de l’œstrus (Disenhaus 2008).

Ainsi, la vache en chaleurs a un comportement particulier. Son activité motrice


augmente (Arney, Kitwood, et Phillips 1994; Judith B. Roelofs et al. 2005; López-Gatius et al.
2005) : elle s’agite et se couche moins. Elle est nerveuse, beugle fréquemment et urine plus
souvent que la normale. Elle s’alimente et rumine moins (Pahl et al. 2015), et montre une baisse
de production laitière (King 1977; Firk et al. 2002).
Elle cherche également l’interaction sociale avec ses congénères, qu’elle tente de
chevaucher par l’arrière ou par la tête ; elle cherche le contact, renifle et lèche leurs vulves avec
ou sans signe de flehmen, pose ou frotte son menton sur leurs croupes ou leurs dos (figure 14)
(Esslemont et al. 1980; Disenhaus 2008; Leborgne et al. 2013). Ces deux derniers signes sont
d’ailleurs les plus fréquents d’après Kerbrat et Disenhaus (2004) et Sveberg et al. (2011). Ces
comportements sont également « reçus » par la vache en chaleurs, les phéromones qu’elle
dégage lors de l’œstrus attirant sexuellement ses congénères. Ces comportements « reçus »
constituent un « feedback positif » pour la vache en œstrus, qui motivera d’autant plus
l’expression de ses chaleurs (J. Roelofs et al. 2010).

38
Figure 13 : Comportements sexuels secondaires de l'œstrus avec flairage (à gauche), pose de menton (à droite) (Cavestany
et al. 2008) et chevauchement par la tête (en bas) (Lensink et Leruste 2012).

Il existe au sein d’un troupeau des partenaires privilégiées pour les interactions sexuelles
en période d’œstrus (Disenhaus 2008). Si plusieurs vaches sont en chaleurs en même temps,
elles ont tendance à former des petits groupes de 3 à 5 animaux (DuPonte 2007), appelé groupe
sexuellement actif (ou SAG pour « sexually active group ») (Orihuela 2000).

Figure 14 : Les vaches en chaleurs en même temps forment un groupe sexuellement actif ou SAG (« sexually active group »)
(Cavestany et al. 2008).

39
b) Signes physiques

Une vache en période d’œstrus présente des signes secondaires physiques et


observables. Ainsi, une congestion de la vulve est visible, due à un apport sanguin dans les
organes reproductifs suite aux changements hormonaux (Diskin et Sreenan 2000). Notons
néanmoins que ce signe nécessite une bonne connaissance individuelle des vaches pour être
interprétable (Saint-Dizier 2005; O’Connor 2007).
Il y a également un dépôt de mucus transparent et filant sur les parois du vagin, dépôt
qui est parfois visible au niveau de la vulve et de la queue. On peut enfin observer des
ébouriffements des poils voire des érosions cutanées au niveau de la croupe, de la base de la
queue et des tubérosités ischiatiques (DuPonte 2007), qui sont le témoin de chevauchements
répétés (Derivaux et Ectors 1986; Saint-Dizier 2005; O’Connor 2007).
La figure 16 illustre ainsi les différents signes comportementaux et physiques présents
selon le stade des chaleurs.

Figure 15 : Signes présents selon le stade des chaleurs (Leborgne et al. 2013).

Le mucus présent, d’origine cervicale, reflète l’imprégnation œstrogénique des tissus.


Si le mucus est clair et qu’il s’étend en longues cordes élastiques (figure 17), c’est le signe d’un
œstrus imminent (F. J. Van Eerdenburg, Loeffler, et van Vliet 1996) tandis qu’un mucus
trouble, épais et plus visqueux indique une chaleur récente (Diskin et Sreenan 2000).

Figure 16 : Mucus présent à la vulve, transparent et d'aspect "blanc d'oeuf" (Cavestany et al. 2008).

40
La vache en chaleurs dégage également une odeur particulière, présente dans le tractus
urogénital et dans l’urine (C. A. Kiddy et al. 1978; Lane et Wathes 1998). Il n’est pas encore
établi que l’urine soit la source des substances sexuelles odorantes ou qu’elle soit plutôt
porteuse de substances odorantes prélevées lors de son passage dans le vagin ou sur la vulve.

c) Physiologiques

Des signes physiologiques, invisibles à l’œil nu, apparaissent également pendant


l’œstrus. En effet, la progestérone étant une hormone hyperthermiante, l’arrêt de sa sécrétion
provoque une diminution de la température rectale et vaginale les jours précédant l’œstrus
(Sakatani, Takahashi, et Takenouchi 2016), le minimum de température étant atteint 2 jours
avant l’œstrus (Firk et al. 2002).
Le pH vaginal est modifié lors de l’œstrus, tout comme la conductivité du mucus
cervical. En effet, une diminution de la résistance du mucus est observée 25h avant l’ovulation
(figure 18)(Firk et al. 2002), causée par l’augmentation des concentrations en sodium et chlore
dans le mucus (Aboul-Ela, Topps, et Macdonald 1983).
De fortes contractions utérines sont également présentes lors de l’œstrus et pendant les
quelques jours qui suivent (Ruckebusch et Bayard 1975).

Figure 17 : Modification de la résistivité du mucus autour de l'œstrus (sur l'exemple d'une truie) (Leborgne et al. 2013).

Ces signes secondaires, même s’ils ne sont pas spécifiques, sont néanmoins
particulièrement utiles à repérer chez les femelles qui n’acceptent pas le chevauchement en
période d’œstrus. Ils peuvent et doivent être utilisés comme signes d’alerte, permettant de
concentrer l’attention de l’éleveur sur les vaches concernées (Disenhaus 2008). Ainsi, ces
signes peuvent indiquer qu’une vache va venir en chaleurs, auquel cas il faut lui accorder une
plus forte attention dans les 48h à venir, ou bien qu’une chaleur récente est terminée et qu’il
faudra regarder la vache de manière attentive dans 17 à 20 jours (Diskin et Sreenan 2000).

41
3. Facteurs influençant la manifestation de l’œstrus chez la
vache
De nombreux facteurs internes et externes à l’animal influencent à la fois le
déclenchement, l’intensité et la durée des manifestations du comportement d’œstrus (Derivaux
et Ectors 1986).

a) Les facteurs intrinsèques à l’animal

 L’héritabilité de l’expression des chaleurs

La manifestation des chaleurs chez la vache est un caractère à faible héritabilité (0,21)
(Rottensten et Touchberry 1957). Elle varie individuellement selon la vache (Hurnik, King, et
Robertson 1975; Silper et al. 2015), mais également entre les œstrus d’une même vache (J.
Roelofs et al. 2010).
L’expression des chaleurs diffère selon les races (Rae et al. 1999) : par exemple, d’après
Cutullic et al. (2009), la race normande exprime beaucoup l’acceptation du chevauchement
contrairement aux Prim’Holstein qui montrent plus volontiers des comportements secondaires.
Il semblerait que plus la race est rustique, plus les chaleurs sont longues et exprimées ; plus la
race est sélectionnée de manière importante, plus les chaleurs sont courtes et frustes.

 La période post-partum

Le post-partum est une période critique pour les performances de reproduction. Les
chaleurs silencieuses, mentionnées précédemment, sont fréquentes lors de la première ovulation
post-partum chez les vaches laitières (88,4% d’après l’étude de Johnson et al. (2012)). Une
valeur génétique élevée et un niveau de production de lait élevé ont notamment été associés à
une expression réduite des chaleurs à la première ovulation (Mee 2004).
La reprise de la cyclicité ovarienne est primordiale pour les performances de
reproduction. Chez les vaches laitières hautes productrices, une reprise retardée de la cyclicité
ovarienne (Opsomer et al. 2000) ainsi qu’une augmentation de la fréquence de cycles ovariens
anormaux (période lutéale prolongée, anovulation) pendant la période post-partum (Shrestha et
al. 2004) sont notamment mis en évidence (Yániz et al. 2006; J. Roelofs et al. 2010).

 Le nombre de lactation

Il a été établi que la durée de l’œstrus est plus courte chez les génisses que chez les
multipares (De Silva et al. 1981; Orihuela 2000).
A l’inverse, l’effet de la parité sur l’intensité de l’expression de l’œstrus n’apparaît pas
clairement dans la littérature (Cutullic et al. 2009). En effet, si certains auteurs (De Silva et al.
1981; Gwazdauskas, Lineweaver, et McGilliard 1983) montrent que l’intensité des chaleurs est
plus forte chez les vieilles vaches, d’autres décrivent le fait que les primipares expriment
davantage l’œstrus que les multipares (F. J. Van Eerdenburg, Loeffler, et van Vliet 1996; J. B.
Roelofs et al. 2005; López-Gatius et al. 2005; Yániz et al. 2006). D’autres encore n’observent
pas de différence (Van Eerdenburg et al. 2002; Lopez, Satter, et Wiltbank 2004).
D’après López-Gatius et al. (2005) et J. Roelofs et al. (2010), ce serait en fait
l’expression des signes secondaires comme par exemple le chevauchement d’autres vaches qui
diminuent avec la parité, tandis que l’acceptation du chevauchement est de plus en plus
exprimée avec l’âge.
42
Par ailleurs, la tendance des vaches en chaleurs à avoir des partenaires sexuels
privilégiés au sein des groupes sexuellement actifs augmente avec l’âge (Castellanos et al. 1997;
Orihuela 2000).

 Le niveau de production du lait

D’après Lopez, Satter, et Wiltbank (2004) et Nebel, Jones, et Roth (2011), il est probable
qu’un niveau de production de lait élevé conduise à une élimination métabolique plus
importante des hormones stéroïdiennes, aboutissant à une concentration sanguine d’œstradiol
plus faible et donc une réduction de la manifestation comportementale de l’œstrus. En effet,
l’apport alimentaire nécessaire pour obtenir un niveau de lait considérable provoque une
augmentation du flux sanguin hépatique, et une augmentation du catabolisme des hormones
stéroïdiennes en conséquence (Sangsritavong et al. 2002; Wiltbank et al. 2011).
Les vaches laitières hautes productrices ont également une balance énergétique très
négative après la mise-bas : il y a formation d’acides gras non estérifiés qui explique notamment
une diminution de l’activité motrice en période post-partum (Adewuyi et al. 2006; J. Roelofs
et al. 2010).

 Les boiteries

Les vaches présentant des problèmes de boiteries ou une mauvaise conformation des
pieds sont susceptibles de moins exprimer les comportements d’œstrus, en particulier les
chevauchements (O’Connor 2007; S. Walker et al. 2010).
Deux phénomènes expliquent ce fait. Premièrement, les limitations physiques de la
boiterie en elle-même et la douleur qu’elle provoque induisent une réduction de la fréquence
des signes primaires et secondaires des chaleurs : les vaches boiteuses passent plus de temps
couchées et moins de temps debout ou à marcher (S. L. Walker, Smith, Routly, et al. 2008).
Elles interagissent moins avec leurs congénères pour exprimer les signes de l’œstrus, le
« feedback » positif qui en ressort est diminué et donc l’intensité de l’œstrus est plus faible (J.
Roelofs et al. 2010). Ainsi, la boiterie affecte l’expression de l’œstrus sans pour autant
empêcher son apparition (S. L. Walker, Smith, Jones, et al. 2008; S. Walker et al. 2010). Les
vaches atteintes de boiterie pourraient même accepter le chevauchement sans être en chaleurs
parce qu’il est trop douloureux pour elles d’éviter le chevauchement selon O’Connor (2007).

Deuxièmement, les boiteries chez la vache constituent un stress chronique qui a un effet
délétère sur la sécrétion des hormones de la reproduction (Dobson et al. 2003), et par
conséquent sur l’expression de l’œstrus.

 La santé de la vache

Certaines affections influencent l’expression des chaleurs chez la vache. Par exemple,
d’après Morris et al. (2013), les vaches à haut taux cellulaire ont tendance à avoir un œstrus
moins intense que les vaches à bas taux cellulaire. De même, les mammites spontanées après
vêlage retardent la reprise de l’activité ovarienne post-partum et donc l’apparition du premier
œstrus post-vêlage (Peake et al. 2011).
Un autre exemple serait la cétose subclinique en début de lactation qui influence
également les hormones de la reproduction et donc l’expression des chaleurs. En effet, en cas
de déficit énergétique, les sécrétions de FSH et de LH hypophysaires sont diminuées, altérant
ainsi les récepteurs des follicules aux hormones gonadotropes (« marquage » des follicules). Il
43
y a en conséquence absence de recrutement des follicules, et donc réduction de la production
d’œstrogènes amenant à une moindre expression des chaleurs (Bonnefoy 2016).

 Les traitements hormonaux

De manière générale, aucune différence de durée de l’œstrus n’a été observée entre un
œstrus induit par PGF2α et un œstrus spontané (W. L. Walker, Nebel, et McGilliard 1996; J.
Roelofs et al. 2010). Il est toutefois décrit dans la littérature que la durée de l’œstrus est diminué
lors d’une induction par des prostaglandines, et que les chaleurs sont mieux détectées après
l’utilisation de progestagènes plutôt que de prostaglandines (J. Roelofs et al. 2010; Lee et al.
2013).

b) Les facteurs extrinsèques

Les facteurs liés à l’environnement, la nutrition et la présence des congénères


influencent particulièrement les comportements de chaleurs de la vache.

 La présence ou non d’un taureau

La présence d’un taureau affecte positivement l’expression de l’œstrus chez la vache.


En effet, la probabilité d’observer un chevauchement augmente avec la présence d’un taureau
(J. Roelofs et al. 2010). L’intervalle entre la mise-bas et la reprise de l’expression de l’œstrus
peut être également raccourci par la présence du mâle (Zalesky et al. 1984; Berardinelli et Joshi
2005).

 Le type de logement

Tous les types de logement qui permettent au troupeau d’interagir pendant la journée
donnent plus d’opportunités aux vaches d’exprimer des signes de chaleurs. Ainsi, les
stabulations entravées ne sont pas appropriées pour optimiser l’expression des comportements
inhérents au moment de l’œstrus, à moins de relâcher les vaches fréquemment. Si le troupeau
ne peut pas interagir, l’éleveur doit alors utiliser les signes secondaires pour savoir quelle vache
est en chaleurs. Les éleveurs ayant des stabulations entravées détectent ainsi les chaleurs de
leurs vaches par l’habitude de les côtoyer et par l’observation d’un changement de
comportement. En bâtiments, les stabulations libres et les aires paillées sont les logements
optimaux pour permettre aux vaches d’exprimer leurs chaleurs, à condition que l’observation
par l’éleveur soit bien évidemment suffisante (O’Connor 2007).
Il faut également que les vaches aient un espace adéquat pour permettre les interactions
entre elles : par conséquent, si la densité est trop grande au sein du bâtiment, les signes de
chaleurs sont moins exprimés et donc moins détectables (Diskin et Sreenan 2000).

L’effet du type d’élevage n’apparaît pas clairement dans la littérature. Selon J. Roelofs
et al. (2010), les troupeaux en élevage intensif strict expriment plus de chevauchements par
heure que les troupeaux qui pâturent, principalement parce que les vaches en pâture prennent
plus de temps pour brouter que les animaux en stabulation. Palmer et al. (2010) décrivent en
revanche que les vaches en élevage intensif strict expriment moins l’acceptation du
chevauchement mais plus les signes secondaires d’œstrus comparées aux vaches qui pâturent.

44
D’autres facteurs du bâtiment pouvant inhiber l’expression des chaleurs sont les bruits
importants, en particulier s’ils sont inhabituels ou irréguliers, les plafonds bas, un fumier
profond et une attente conditionnée de la traite et de l’alimentation (Hurnik, King, et Robertson
1975; Allrich 1993; Orihuela 2000).

 La nature du sol

La composition de la surface du sol affecte l’intensité des comportements d’œstrus. En


effet, l’expression de ces comportements dure plus longtemps et est plus intense sur la terre que
sur le béton (Rodtian et al. 1996) : les chevauchements et l’acceptation du chevauchement sont
presque deux fois plus fréquents sur la terre que sur le béton et la durée de l’œstrus est réduite
de 25% sur béton comparé à des sols plus mous selon l’étude de Britt et al. (1986). Un sol
bétonné peut facilement devenir glacé ou glissant, ce qui est un problème pour les troupeaux
en stabulation libre sur du béton. Il faut que celui-ci soit rainuré pour permettre une meilleure
adhérence des vaches (O’Connor 2007).
Les chevauchements sont également moins fréquents sur des caillebottis que sur des
aires paillées, des surfaces glissantes ou du fumier (J. Roelofs et al. 2010). Recouvrir les
caillebottis de tapis en caoutchouc perforés permet aux vaches d’exprimer leurs chaleurs
correctement et d’éviter les boiteries (Platz et al. 2008).

 La taille de l’élevage et l’influence des congénères

Plus la taille de l’élevage est grande, plus les interactions sociales entre les animaux sont
possibles (J. Roelofs et al. 2010). En effet, la possibilité de former un SAG est plus grande
quand la taille du troupeau augmente.

Le niveau d’expression des chaleurs est fortement favorisé par le nombre de vaches en
chaleurs au même moment (Hurnik, King, et Robertson 1975; Van Vliet et Van Eerdenburg
1996; J. B. Roelofs et al. 2005). L’intensité des chaleurs et le nombre de chevauchements
augmentent avec le nombre de vaches en chaleurs en même temps (Floyd et al. 2009). En effet,
la présence d’autres vaches en chaleurs donne l’opportunité à la vache en œstrus de stimuler
ses comportements de chaleurs (Nebel, Jones, et Roth 2011). Le nombre de chevauchements
est multiplié par 5 si le nombre de vaches en chaleurs au même moment est multiplié par 4 ou
plus (Helmer et Britt 1985; Diskin et Sreenan 2000)(J. Roelofs et al. 2010).

La hiérarchie joue un rôle dans l’expression des chaleurs. Dans 60% des cas, le
chevauchement est initié par des vaches plus grandes et plus lourdes que celles chevauchées
(Orihuela 2000). Les grandes vaches, dominantes, peuvent inhiber le chevauchement des
vaches plus petites et soumises (Allrich 1993; Orihuela 2000). L’œstrus des vaches dominantes
est également moins évident à détecter que celui des vaches soumises, peut-être parce qu’elles
sont moins enclines à accepter le chevauchement (Landaeta-Hernández et al. 2004), et la durée
de l’œstrus sera plus longue chez les premières que chez les dernières (Galina et Orihuela 2007).

Il existe également une synchronisation « naturelle » des chaleurs qui apparaît comme
étant plus fréquente chez les animaux jeunes et qui suggère un certain effet des animaux en
chaleurs sur leurs congénères (Orihuela 2000).

45
 La saison et l’influence de la température environnementale

D’après la plupart des études, il existe un effet saisonnier sur l’œstrus (De Silva et al.
1981; White et al. 2002).
Selon Gwazdauskas, Lineweaver, et McGilliard (1983), la fréquence des
chevauchements augmente avec la température jusqu’à une température seuil de 25°C. La
température considérée comme maximale varie néanmoins de 24,4°C à 34,6°C selon les auteurs
(Gwazdauskas, Lineweaver, et McGilliard 1983; W. L. Walker, Nebel, et McGilliard 1996; J.
Roelofs et al. 2010).

Cependant, les vaches montrent plus d’activité de monte lorsqu’il fait froid, par exemple
en hiver lorsque les températures avoisinent les 0°C, que lorsqu’il fait chaud comme cela peut
être le cas en été avec des températures dépassant les 20°C (Pennington et al. 1985; Wolfenson,
Flamenbaum, et Berman 1988; White et al. 2002). Cela peut être expliqué par la réduction
d’activité physique globale en cas de fortes températures. Toutefois, si la température est haute,
les vaches en chaleurs ont tendance à plus exprimer les signes secondaires comportementaux
(Pennington et al. 1985; O’Connor 2007). Une longue période de forte chaleur peut également
provoquer un stress thermique qui raccourcit la durée et l’intensité de l’expression des chaleurs
(Gangwar, Branton, et Evans 1965; Sakatani et al. 2012). Il apparaît que l’œstrus est réduit en
intensité et en durée en été comparé à l’hiver (Wolff et Monty 1974).

Par ailleurs, une forte pluie, un vent violent ou un fort taux d’humidité réduisent ou
suppriment les comportements d’œstrus (Orihuela 2000; J. Roelofs et al. 2010).

 Le moment de la journée

L’effet du moment de la journée sur l’expression de l’œstrus n’apparaît pas clairement


dans la littérature. En effet, selon Diskin et Sreenan (2000) et J. Roelofs et al. (2010), les
comportements d’œstrus semblent plus fréquents pendant la soirée et la nuit (Hurnik, King, et
Robertson 1975; Esslemont et Bryant 1976) ainsi que tôt le matin et à l’aube (Gwazdauskas,
Lineweaver, et McGilliard 1983). En revanche, d’autres auteurs ont montré que la survenue des
œstrus est répartie équitablement entre le jour et la nuit (Nebel et al. 2000; Bruyère et al. 2012)
et que les œstrus diurnes se répartissent sur toute la journée (Dransfield et al. 1998; Hétreau et
Giroud 2008).

Les comportements de chaleurs sont également affectés par la conduite d’élevage : en


effet, lorsque les animaux sont déplacés, pour la traite ou la distribution de l’aliment par
exemple, il y a augmentation de la fréquence de tentatives de chevauchements (O’Connor
2007).

 L’alimentation

L’alimentation, et particulièrement la balance énergétique, a un impact sur l’initiation


de la reprise du cycle œstral en période post-partum (Lucy 2003). Ainsi, une alimentation trop
pauvre ou une balance énergétique négative qui entraînent la perte des réserves corporelles ont
un effet négatif sur l’expression des chaleurs (J. Roelofs et al. 2010). L’apparition de l’activité
de chevauchement est retardée pour les vaches qui ont perdu plus de poids pendant le
tarissement ou le post-partum que pour leurs congénères avec une perte pondérale minimale,
du fait du retard de la reprise du cycle (O’Connor 2007).

46
L’œstrus correspond à la période d’acceptation du mâle. Le cycle œstral est régulé et
conditionné par un équilibre hormonal qui fait intervenir les hormones hypothalamo-
hypophysaires, les stéroïdes ovariens et les prostaglandines utérines.
Chez la vache, l’œstrus correspond donc à une période très courte, qui s’exprime par
des modifications comportementales, physiques et physiologiques. Seule l’acceptation du
chevauchement est caractéristique de l’œstrus, mais c’est un comportement fugace qui n’est
pas systématiquement exprimé. C’est pourquoi d’autres signes, non spécifiques, doivent venir
appuyer la détection de l’oestrus par l’éleveur.
Le déclenchement, l’intensité et la durée des chaleurs sont influencés à la fois par des
facteurs internes à la vache et par des influences externes. La figure 19 ci-dessous résume
toutes les interactions entre les diverses composantes de l’œstrus chez la vache.

Figure 18 : Schéma récapitulatif de toutes les interactions entre les composantes de l'œstrus de la vache (Leborgne et al.
2013).

La détection de l’œstrus n’est donc pas une chose évidente et demande à l’éleveur
d’appliquer certains principes mis en avant par la littérature afin d’optimiser sa capacité à
détecter ses vaches en chaleurs.

47
48
II. LA DETECTION VISUELLE DES CHALEURS CHEZ LA VACHE, LES
DIFFICULTES ACTUELLES RENCONTREES ET LEURS
CONSEQUENCES

Au cours des cinquante dernières années, les performances de reproduction des élevages
bovins ont beaucoup diminué.
En effet, le taux de fertilité des vaches laitières diminue de près de 1% par an et
s’accompagne d’une augmentation de l’intervalle vêlage-première insémination (figure 20). La
détection des chaleurs, c’est-à-dire le repérage, par l’éleveur, des comportements d’œstrus
précédant l’ovulation (Disenhaus et al. 2010), a une influence majeure sur cet intervalle
(Reimers, Smith, et Newman 1985; F. J. C. M. Van Eerdenburg et al. 2002). Elle conditionne
la fertilité, puisque la qualité de la détection définit l’exactitude du moment de l’insémination
artificielle (Saint-Dizier 2005).

Figure 19 : Evolution de l'intervalle vêlage - première insémination entre 1999 et 2008 chez les trois principales races
laitières (Le Mezec, Barbat-Leterrier, Barbier, Gion, et al. 2010).

La détection de l’œstrus joue donc un rôle majeur dans les performances reproductives
des troupeaux, notamment dans les troupeaux laitiers (Diskin et Sreenan 2000). Un éleveur
allaitant sur deux estime sa détection des chaleurs satisfaisante selon l’analyse de sondages de
Ponsart et al. en 2010. Pourtant, l’efficacité de la détection visuelle est souvent inférieure à 50%
(Senger 1994; Kerbrat et Disenhaus 2004) et le pourcentage de détection des chaleurs est
variable selon les troupeaux : 30 à 70% des vaches qui montrent des comportements de chaleurs
sont généralement détectées par l’éleveur (Diskin et Sreenan 2000).

Si, en Amérique du Nord, la conduite de la reproduction des grands troupeaux s’est


orientée vers l’utilisation systématique des traitements hormonaux afin d’inséminer les vaches
en aveugle, l’utilisation de ces traitements ne concerne que 2% des vaches laitières inséminées
en France, principalement dans le but d’avancer les vêlages et de les regrouper (Disenhaus et
al. 2010). Cela s’explique notamment par une mise à la reproduction qui s’étend sur toute
l’année (DesCôteaux et Vaillancourt 2012a) mais également par la pression des consommateurs
européens et des préoccupations de la santé publique à l’utilisation raisonnée et plus restreinte
des hormones en production animale (Paris et al. 2008). Par conséquent, la détection des
chaleurs spontanées reste actuellement incontournable dans nos systèmes de production
(Disenhaus et al. 2010).
49
L’observation visuelle de l’œstrus par l’éleveur est la méthode traditionnelle de
détection des chaleurs. Cependant, le contexte actuel et l’évolution du mode d’élevage
engendrent des difficultés à cette observation, dont les conséquences sont loin d’être
négligeables.

A. L’observation directe de l’œstrus


L’observation visuelle de l’œstrus par l’éleveur s’appuie sur les manifestations
comportementales et physiques décrites dans la partie précédente. La détection correspond donc
à la combinaison de l’expression des chaleurs par les animaux et l’aptitude de l’homme à voir
ces comportements (DesCôteaux et Vaillancourt 2012a).

 De quoi dépend la qualité de la détection de l’œstrus par observation directe ?

La qualité de la détection visuelle de l’œstrus est dépendante d’une combinaison de trois


facteurs :
- la détectabilité de l’œstrus, c’est-à-dire l’apparition, la fréquence, la durée et
l’intensité des signes comportementaux et physiques détectables (Seegers et
al. 2010) ;
- l’expertise de l’éleveur pour reconnaître ces manifestations ;
- le protocole d’observation quotidien appliqué par l’éleveur (moments,
fréquence et durée des observations)(Salvetti et al. 2011).

Les recommandations de pratiques de détection des chaleurs par l’éleveur sont


largement décrites dans la littérature. Les chaleurs chez une vache ne durent que quelques
heures toutes les trois semaines, une surveillance visuelle rigoureuse aux moments opportuns
est donc nécessaire.

 Quand observer ?

Le moment de la journée, la fréquence et la durée des observations ont une influence


sur l’efficacité de la détection des chaleurs. En effet, le tableau 1 présenté ci-dessous, prouve
que pour un même nombre d’observations, le pourcentage de détection varie en fonction des
moments de la journée où sont réalisées les observations.

Nombre % de vaches
d’observat Heures de détection laitières
ions détectées
2 8h 16h 54%
2 6h 18h 69%
3 8h 14h 20h 73%
3 6h 14h 22h 84%
4 6h 12h 16h 20h 86%
5 6h 10h 14h 18h 22h 91%
Tableau 1 : Pourcentages de détection des œstrus en fonction de la fréquence et des heures d'observation (Leborgne et al.
2013).

50
Ainsi, d’après ce tableau et selon l’étude de F. J. Van Eerdenburg, Loeffler, et van Vliet
(1996), le mieux est d’observer les vaches avant la traite et la distribution de l’alimentation tôt
le matin, en début d’après-midi et en début de soirée. Retarder la détection matinale après 6h30-
7h diminue l’efficacité de la détection (Foote 1975).
C’est aux heures de traite et d’alimentation que F. J. Van Eerdenburg, Loeffler, et van
Vliet (1996) observent le moins de comportements d’œstrus dans leur étude, comme le montre
le diagramme ci-contre (figure 21). Les périodes 5 et 10 correspondent aux périodes de traite
ou de distribution de l’aliment aux cornadis après traite. Cavestany et al. (2008) observent
également que si les observations sont faites autour de la traite, le pourcentage de détection
diminue de plus de 30 points.

Figure 20 : Evolution du score d’expression des chaleurs des vaches au cours des 12 périodes d’observation de 30 minutes
de l’étude de F. J. Van Eerdenburg, Loeffler, et van Vliet (1996).

Par ailleurs, pendant un temps chaud, il est préférable d’observer les vaches plus tôt le
matin et plus tard le soir contrairement à un temps froid où le milieu de la journée est le moment
d’observation le plus favorable (Graves 2002).

La fréquence et la durée des observations ont également été largement étudiées pour
parvenir à des recommandations efficaces. Selon Cavestany et al. (2008), le pourcentage de
détection des chaleurs diminue de 94 à 76% des vaches en chaleurs détectées lorsque les deux
périodes d’observations, à l’aube et au crépuscule, passent de 60 à 30 min. D’après l’étude de
Hall, Branton, et Stone (1959), l’efficacité de la détection des chaleurs augmente de 10%
lorsqu’une période d’observations à midi est ajoutée à celle de 6h et 18h. Si Foote, en 1975,
estime que détecter les chaleurs pendant 1h à 7h, 15h et 23h permettraient de détecter 90% des
œstrus, Saint-Dizier (2005) préconise en revanche que pour obtenir ce taux de détection, il est
nécessaire d’ajouter trois périodes supplémentaires d’observation par jour, espacées de 4 à 5
heures. Ainsi, Roth, Schlünsen, et Schön (1987) considèrent que 5 périodes d’observation de
20 à 30 minutes chacune sont essentielles pour une détection efficace de l’œstrus. Il faut
toutefois admettre qu’une fréquence d’observation aussi élevée n’est évidemment par réalisable
dans les élevages actuellement.
Le tableau 2 illustre parfaitement le fait que plus les vaches sont observées fréquemment
et longuement, meilleur est le taux de détection des chaleurs.
51
Nombre de minutes d’observations
Fréquence d’observations 5 10 20
1 fois par jour 26 % 52 % 63 %
2 fois par jour 36 % 72 % 86 %
3 fois par jour 39 % 79 % 95 %
4 fois par jour 49 % 82 % 98 %
Tableau 2 : Pourcentages de vaches observées en chaleurs en fonction du nombre de minutes d’observations et de la
fréquence d’observations quotidienne (Graves 2002).

Une étude récente en troupeau allaitant montre cependant qu’il est possible, pour un œil
entraîné, d’obtenir un taux de détection de plus de 76% sans dégrader la spécificité (supérieure
à 96%) en consacrant au minimum 3 fois 5 minutes par jour à la détection des chaleurs
(Chanvallon, Gatien, et al. 2014; Chanvallon et Allain 2015). Notons toutefois que ces résultats
correspondent à l’observation d’un troupeau de vaches allaitantes qui expriment bien leurs
chaleurs : il paraît peu probable d’obtenir des résultats similaires sur un troupeau de
Prim’Holstein pour une période d’observation si courte.

Il est actuellement recommandé à l’éleveur d’observer ses vaches trois fois par jour,
préférentiellement matin, midi et soir, pendant 15 à 20 minutes minimum, lorsque le
troupeau est au calme (c’est-à-dire hors périodes de traite et de distribution d’aliments)
(Gordon 1996; Saint-Dizier 2005; Chanvallon, Gatien, et al. 2014; Chanvallon et Allain 2015).
Des chaleurs de courte durée, nocturnes ou discrètes peuvent échapper à cette
recommandation. Augmenter les fréquences d’observation ou encore observer la nuit permet
d’améliorer les résultats de détection de l’œstrus (Firk et al. 2002).

 Quels signes observer ?

Traditionnellement, en l’absence de dispositifs d’aide ou de palpation transrectale,


l’acceptation du chevauchement a été le plus utilisé des signes visuels de l’œstrus pour la
détection des chaleurs (Rae et al. 1999; Kerbrat et Disenhaus 2004). D’après Ponsart et al.
(2010), qui proposent une analyse des pratiques et des perceptions des éleveurs sur la détection
des chaleurs, les éleveurs se réfèrent encore de nos jours en grande majorité à l’acceptation du
chevauchement. Les signes sexuels secondaires sont en effet moins fréquemment pris en
compte, notamment par les éleveurs allaitants. En parallèle, certains signes secondaires, comme
l’émission du mucus vaginal, sont trop vite associés à l’œstrus alors qu’ils ne sont pas
spécifiques des chaleurs.

Depuis les 30 à 50 dernières années, le pourcentage d’animaux en œstrus qui acceptent


le chevauchement a diminué de 80 à 50% et la durée de ce comportement est passé de 15 à 5h
(Dobson et al. 2008).
Si seule l’acceptation du chevauchement est prise en compte dans la détection des
chaleurs, l’efficacité de cette détection varie beaucoup, de 90% à moins de 50% (F. J. C. M.
Van Eerdenburg et al. 2002; J. Roelofs et al. 2010) et seulement 37 à 53% des vaches sont
détectées, avec les recommandations énoncées ci-dessus selon Saint-Dizier (2005). Le tableau
4 résume le pourcentage d’acceptations du chevauchement détectées en fonction du temps passé
à observer le troupeau selon les données de la littérature. Notons toutefois que si l’étude
d’Hétreau et al. (2010) obtient un résultat si élevé, c’est notamment parce qu’elle a été réalisée
sur des vaches de race Montbéliarde et Abondance, tandis que la plupart des autres études ont
été menées sur des Prim’Holstein. Hétreau et al. (2010) soulignent également qu’aucune des

52
vaches de l’étude n’a présenté une note corporelle inférieure à 2, ce qui a certainement pu
favoriser l’expression des chaleurs.

Acceptations du
Références Observation du troupeau
chevauchement détectées
Williamson et al. (1972) 2 fois par jour à la traite 56% des œstrus

Hétreau et al. (2010) 4 fois 10 minutes par jour 82% des œstrus
F. J. C. M. Van Eerdenburg
2 fois 30 minutes par jour Pour 50% des vaches
et al. (2002)
Heres, Dieleman, et van
2 fois 30 minutes par jour Pour 24,5% des vaches
Eerdenburg (2000)
F. J. Van Eerdenburg,
3 fois 30 minutes par jour 12% des œstrus
Loeffler, et van Vliet (1996)
F. J. Van Eerdenburg,
30 minutes toutes les 2h 37% des œstrus
Loeffler, et van Vliet (1996)
Lyimo et al. (2000) 30 minutes toutes les 3h 53% des œstrus

J. B. Roelofs et al. (2005) 30 minutes toutes les 3h 58% des œstrus

Constant (2004) En continue 59% des œstrus


Tableau 3 : Pourcentages d’acceptations du chevauchement détectées en fonction du temps passé à l'observation du
troupeau.

L’acceptation du chevauchement seul n’apparaît donc pas comme assez sensible pour
définir l’œstrus, d’autant plus si une seule vache est en chaleurs et n’est pas stimulée par un
groupe sexuellement actif. Il est donc nécessaire de prendre en compte les signes secondaires
des chaleurs, qui apparaissent comme étant un indicateur très sensible et pratique de l’œstrus
(Kerbrat et Disenhaus 2004). En effet, J. B. Roelofs et al. (2005) établissent dans leur étude, en
observant les vaches trente minutes trois fois par jour, que seulement 49% des vaches en
chaleurs sont détectées en prenant uniquement en compte l’acceptation du chevauchement,
tandis que le taux de cette détection s’élève à 90% lorsque tous les signes secondaires sont pris
en compte dans les mêmes conditions d’observations. Toutefois des taux d’erreurs importants
sont présents si chaque signe secondaire est considéré individuellement (87% pour le flairage
de la zone ano-vulvaire, 43% pour la pose de menton sur la croupe et 7% pour les
chevauchements). Kerbrat et Disenhaus (2004) définissent ainsi l’œstrus comme la période
entre une augmentation de la fréquence des comportements sexuels initiés par la vache, ou la
première acceptation du chevauchement si elle apparaît en premier, jusqu’à une diminution de
la fréquence des comportements initiés, ou bien la dernière acceptation du chevauchement si
elle apparaît à la fin.

Afin d’améliorer et de standardiser la détection des chaleurs, Van Eerdenburg, Loeffler,


et van Vliet (1996) décrivent dans leur étude un système de grille de pointage qui prend en
compte l’acceptation du chevauchement ainsi que les signes secondaires de l’œstrus (tableau
4). Pour une vache donnée, des points sont attribués à chaque signe d’œstrus et ils
s’additionnent sur une période de vingt-quatre heures. Ainsi, avec deux ou trois observations
de trente minutes par jour, une vache est considérée en chaleurs pour un score qui atteint au
moins 100 points. Cette méthode permet d’améliorer l’efficacité de détection à 74% (au lieu
53
des 12% trouvés dans l’étude en se basant uniquement sur le chevauchement) et de détecter des
vaches en chaleur qui n’expriment pas l’acceptation du chevauchement (J. Roelofs et al. 2010).

Signes d’œstrus Points


Présence de mucus à la vulve 3
Interactions avec d’autres vaches 3
Agitation 5
Flairage de la vulve d’une autre vache 10
Appui du menton sur une autre vache 15
Chevauchée, sans immobilisation 10
Chevauchement (ou essai) d’autres vaches 35
Chevauchements d’autres vaches par l’avant 45
Acceptation du chevauchement 100
Tableau 4 : Grille de pointage des signes d'œstrus pour une vache donnée (F. J. Van Eerdenburg, Loeffler, et van Vliet 1996;
Saint-Dizier 2005).

Chanvallon et al. (2014) ont comparé dans leur étude 256 scénarii d’observation pour
lesquels ont varié la fréquence d’observation, la durée, les moments de la journée et les signes
pris en compte dans la détection des chaleurs. En prenant en considération l’ensemble des
critères d’observations, des scénarii optimum se dégagent et sont décrits dans l’annexe 2.

Toutefois, qu’importe les recommandations et les scénarii d’observations, certaines


vaches présentent des chaleurs silencieuses, qui sont donc indétectables par observation. Le
pourcentage de ces femelles peut atteindre 14% des animaux dans certains troupeaux d’après
Saint-Dizier (2005).

 Qui observe ?

D’après l’étude de Cowen et al. (1989) qui analysent les pratiques des éleveurs en
Californie, la gestion du personnel qui s’occupe de la détection des chaleurs est loin d’être
optimale puisque moins de 2% des grands élevages laitiers emploient un « hot cow man », c’est-
à-dire une personne dont l’unique travail est de détecter l’œstrus chez les vaches ; dans 28%
des exploitations, « tout le monde » détecte les chaleurs (c’est-à-dire personne en particulier) et
dans 70% des élevages, le propriétaire-manager était le détecteur attitré, en plus de ses autres
activités.

54
B. Les difficultés rencontrées et les principales causes de mauvaise
détection de l’œstrus
Dans les conditions d’élevage actuelles, la détection des chaleurs est devenue peu
efficace (près de 50% des chaleurs ne sont pas détectées) et peu spécifiques, puisque 5 à 20%
des vaches sont inséminées hors période de chaleurs à la suite d’une mauvaise détection (Saint-
Dizier 2005), jusqu’à 30% selon Senger (1994).
Aux Etats-Unis, Sturman, Oltenacu, et Foote (2000) ont déterminé, à l’aide d’analyses
de progestérone du lait trois fois par semaine, qu’approximativement 19% des inséminations
sont effectués en-dehors de l’œstrus, principalement lorsque les vaches sont en milieu de cycle
lutéal ou en début de gestation. Il est fortement probable que cela soit également le cas dans
d’autres pays, comme en France (O’Connor 2007).

Les principaux facteurs qui contribuent à des erreurs de détection sont humains,
environnementaux mais également intrinsèques à la vache.

Ainsi, les éleveurs et observateurs entraînés ne détectent que 56% des vaches en chaleurs
et identifient un nombre considérable de vaches comme étant en chaleurs alors qu’elles ne le
sont pas (Williamson et al. 1972). Les principales causes de cette difficulté à identifier les
vaches en chaleurs sont notamment une mauvaise connaissance des signes corrects de l‘œstrus
par le personnel, une mauvaise identification des vaches et une mauvaise interprétation des
aides à la détection de l’œstrus. L’impact de ces facteurs est évidemment accentué par
l’augmentation de la taille du troupeau (O’Connor 2007) et l’évolution des pratiques d’élevage.
Actuellement, les éleveurs ont de moins en moins de temps à consacrer à la détection
des chaleurs. Une détection de l’œstrus efficace par observation visuelle requière une attention
assidue et est consommatrice de temps (Firk et al. 2002; DuPonte 2007).
La détection des chaleurs est donc de plus en plus délaissée par les éleveurs (Ponsart et
al. 2010). La principale cause est l’augmentation de la taille des troupeaux (Lucy 2001; Firk et
al. 2002) alors que la main d’œuvre reste constante (Chanvallon et Allain 2015). Les grands
troupeaux requièrent plus de temps pour la détection des chaleurs simplement parce qu’il y a
plus de vaches (Lucy 2001), et si le nombre de travailleurs dans l’élevage reste constant, ceux-
ci se trouvent rapidement débordés et donc peuvent manquer les chaleurs. Le temps de
surveillance par vache sur le troupeau est alors en diminution et la détection des chaleurs et des
troubles de santé ainsi que la surveillance des vêlages s’en trouvent affectées (Chanvallon et
Allain 2015).
Les pratiques d’élevage actuelles jouent également un rôle dans la mauvaise détection
des chaleurs, notamment par la concurrence d’autres activités ou encore la volonté croissante
des éleveurs d’alléger les astreintes de surveillance, notamment les week-ends (Chanvallon et
Allain 2015). Soulignant ce dernier point, Ponsart et al. (2006) montrent dans leur étude que la
fréquence des chaleurs détectées le week-end et le soir sont moindres. L’influence des habitudes
et de l’attention que porte l’éleveur à la détection de l’œstrus font que les modalités de détection
sont propres à chaque élevage (Ponsart et al. 2006).

Cependant, le facteur humain n’est pas le seul en cause. En effet, s’il fut pendant
longtemps admis que la mauvaise détection de l’œstrus était due à un manque d’engagement
de l’éleveur à cause d’autres priorités, il est évident de nos jours que des facteurs dépendants
de la vache contribuent également largement aux mauvaises détections des chaleurs (Dransfield
et al. 1998; F. J. C. M. Van Eerdenburg et al. 2002).

Les vaches présentent moins de signes comportementaux d’œstrus et pour une durée
plus courte qu’auparavant (Holman et al. 2011), notamment chez les vaches laitières
55
(Disenhaus et al. 2010). En effet, d’après l’étude réalisée par Dransfield et al. (1998), presqu’un
quart des vaches étudiées ont des œstrus classés comme étant de faible intensité (c’est-à-dire
moins de 1,5 chevauchements par heure) et de courte durée (inférieure à 7h), tandis que la
moyenne au sein du troupeau étudié était de 8,5 chevauchements par œstrus avec une durée de
7h. Selon la littérature, la durée entre la première et la dernière acceptation du chevauchement
est passée de 4 à 8 heures aujourd’hui (environ 14h si on intègre d’autres signes sexuels
(Chanvallon et Allain 2015)) contre 18 à 20 heures dans les années 1980 (figure 21)(Dobson et
al. 2008; Walsh, Williams, et Evans 2011; Leborgne et al. 2013). Le pourcentage des animaux
en chaleurs qui acceptent le chevauchement a diminué de 80 à 50% au cours des cinquante
dernières années (Ponsart et al. 2006; Palmer et al. 2010).

Figure 21 : Evolution de la durée de l'œstrus (de la première acceptation du chevauchement à la dernière) avec le temps
selon les données de la littérature (AC : acceptation du chevauchement) (Disenhaus et al. 2010).

De nombreux facteurs intrinsèques à l’animal, décrits dans la première partie,


interviennent dans l’expression, l’intensité et la durée des chaleurs : génétique, période post-
partum, âge, niveau de production de lait, boiteries, santé de la vache... Par exemple, dans les
élevages laitiers modernes, il apparaît que l’incidence des boiteries est de 2 à 20% et ces
boiteries apparaissent le plus fréquemment dans les premiers 60 à 90 jours de lactation
(Rowlands, Russell, et Williams 1985), ce qui diminue l’intensité de l’expression de l’œstrus
(S. Walker et al. 2010; Walsh, Williams, et Evans 2011) comme vu précédemment.

Les vaches laitières hautes productrices sont particulièrement délicates à détecter en


chaleurs. En effet, leur œstrus est plus court (6,2h vs 10,9h), elles passent moins de temps à être
immobiles pour l’acceptation du chevauchement et ont des concentrations plasmatiques
d’œstradiol plus basses que les vaches ayant un niveau de production plus faible (Lopez, Satter,
et Wiltbank 2004; Walsh, Williams, et Evans 2011). L’incidence des ovulations silencieuses
est également plus forte chez les vaches Prim’Holstein qui ont des niveaux de production élevés
(Dobson et al. 2007) : d’après Ranasinghe et al. (2010), environ un tiers des ovulations chez les
Prim’Holstein sont silencieuses dans les 90 premiers jours du post-partum. Enfin, les vaches
laitières hautes productrices sont sujettes aux anœstrus, qui peuvent être le résultat d’une
balance énergétique négative et qui inhibent les comportements des chaleurs via une
insensibilité de l’hypothalamus au rétrocontrôle positif de l’œstradiol (Wiltbank, Gümen, et
Sartori 2002).

56
Si les performances de reproduction des principales races laitières françaises se
dégradent depuis de nombreuses années, c’est aussi à cause de la sélection génétique sur la
production laitière qui a un impact négatif sur l’expression des chaleurs. La prise en compte de
la fertilité dans les index génétiques ces dernières années a permis une stabilisation des taux de
réussite à l’insémination artificielle (Chanvallon et Allain 2015) et les générations de vaches
plus récentes présentent de meilleures aptitudes à la fertilité que leurs aînées (Le Mezec, Barbat-
Leterrier, Barbier, Gion, et al. 2010; Le Mezec, Barbat-Leterrier, Barbier, De Cremoux, et al.
2010).

D’autres facteurs, cette fois extrinsèques à l’animal, vus en première partie,


interviennent dans l’expression et donc la détection des chaleurs. Ils sont principalement
environnementaux : présence ou non d’un taureau, type de logement, nature du sol, congénères,
température… L’évolution des pratiques d’élevage n’aide pas à la détection des chaleurs
puisque les vaches sont de plus en plus logées sur des sols en béton, dans des logettes, isolées
du taureau (Britt et al. 1986; Palmer et al. 2010).

C. Les conséquences d’une mauvaise détection des chaleurs


La gestion de la reproduction est un important composant économique dans le succès
d’un élevage, qu’il soit laitier ou allaitant. Gérer efficacement la reproduction implique que les
vaches soient gestantes dans un délai réduit après le vêlage. De hauts taux de détection de
l’œstrus avec une précision satisfaisante ont un impact important sur la rapidité d’une nouvelle
gestation (Firk et al. 2002).
En effet, l’intervalle vêlage-vêlage est fonction d’une part du nombre de « jours
ouverts », c’est-à-dire les jours entre le vêlage et l’initiation de la gestation suivante, et d’autre
part de la durée fixe d’une gestation. Les « jours ouverts » dépendent des jours entre le vêlage
et la première insémination ou la première mise au taureau (ce qui correspond à la « période
d’attente volontaire ») et dépendent de la durée de la période de reproduction, c’est-à-dire le
nombre de jours entre la première et la dernière insémination suivie ou non d’une gestation (J.
Roelofs et al. 2010). La reprise de la cyclicité ovarienne et la détection efficace des chaleurs
jouent donc un rôle essentiel pour ce dernier point, d’autant plus si des inséminations
artificielles et des transplantations d’embryons sont en place dans l’élevage (DuPonte 2007).
L’exactitude de la détection des chaleurs conditionne le moment de l’insémination
artificielle, où le timing est essentiel (J. Roelofs et al. 2010). En effet, lorsque l’insémination a
lieu trop tôt par rapport à l’ovulation, le sperme se détériore et ne peut pas féconder l’ovocyte
une fois que l’ovulation a eu lieu. De la même manière, si l’insémination a lieu trop tard,
l’ovocyte se détériore et la fécondation et la formation d’un embryon viable sont peu probables
(J. B. Roelofs et al. 2005; Opsomer et de Kruif 2008). Une insémination au mauvais moment
conduit donc à une perte directe de la paillette. De plus, inséminer une vache gestante conduit
également à 17% de morts embryonnaires (Lucy 2001), conduisant à des pertes de revenu
évidentes.

La détection des chaleurs peut donc, si elle s’avère difficile, avoir des conséquences sur
les résultats de reproduction. Des chaleurs manquées font perdre trois semaines de la vie
productive de la vache (Leborgne et al. 2013) et peuvent même devenir un frein à l’utilisation
de l’insémination artificielle, qui reste un outil indispensable pour faire bénéficier les éleveurs
du progrès génétique (facilité de vêlage, production laitière…) tout en assurant la sécurité
sanitaire des troupeaux (Ponsart et al. 2010).
57
Ainsi, des œstrus non détectés ou détectés par erreur résultent en des inséminations
manquées ou au mauvais moment, ce qui implique des pertes économiques conséquentes due
à:
■ un intervalle vêlage-vêlage prolongé et donc une baisse de production de lait et/ou
de production du nombre de veaux ;
■ une augmentation du taux de réforme (O’Connor 2007), et par conséquent des frais
de renouvellement (Firk et al. 2002; Inchaisri et al. 2010) ;
■ une diminution du taux de progrès génétiques (Lehrer et al. 1992) ;
■ des coûts supplémentaires issus du vétérinaire et des inséminations ;
■ une augmentation de la durée et de la persistance de la lactation en cours ;
■ des décalages dans les lactations suivantes (Boichard 1990).

Ainsi, le tableau 5, basé sur des estimations relativement récentes, montre l’impact
économique des variations du taux de détection des chaleurs dans un troupeau de 60 vaches
laitières, les frais d’élevage étant estimés à 2 € par jour par vache.

Taux de détection
20 % 50 % 80 %
Perte économique sur le troupeau par an 6350 € 1680 € 395 €
Perte économique par vache et par an 106 € 28 € 6,5 €
Tableau 5 : Impact économique des variations du taux de détection des chaleurs pour un troupeau de 60 vaches laitières,
avec des frais d'élevage estimé à 2€ par jour par vache (Hétreau et Giroud 2008).

La détection des chaleurs a également son importance en monte naturelle pour prévoir
les dates de vêlage ou pour détecter des anomalies chez les reproducteurs mâles et femelles
(Leborgne et al. 2013).

L’observation des chaleurs est une activité particulièrement chronophage et parfois


délicate du fait des facteurs environnementaux et inhérents à la vache qui interviennent. Malgré
la recommandation actuelle faite à l’éleveur d’observer ses vaches trois fois par jour,
pendant 15 à 20 minutes minimum, au calme, elle est pourtant de plus en plus délaissée par
les éleveurs malgré les pertes économiques significatives engendrées par un défaut de détection.
Améliorer la détection des chaleurs constitue donc un enjeu pour les éleveurs, que ce soit en
termes d’organisation du travail ou de rentabilité de leur exploitation.
Les objectifs de reproduction qu’un éleveur devrait avoir en termes de détection de
l’œstrus sont les suivants :
o observer 70% des chaleurs ;
o inséminer les vaches en bonne santé à 45 – 50 jours post-partum ;
o maintenir un taux global de réussite à l’insémination supérieur à 40% et un taux
de réussite pour les premières inséminations supérieur à 50% (Graves 2002).

Il apparaît donc important de développer et d’appliquer aux élevages de nouvelles


technologies qui permettront d’obtenir des méthodes automatisées et efficaces de détection des
vaches en chaleurs, dans le but d’aider l’observation visuelle. Le rapport coût-avantages des
dispositifs proposés reste à évaluer selon les objectifs du système de production (Disenhaus et
al. 2010).

58
III. TECHNIQUES ET DISPOSITIFS D’AIDE A LA DETECTION DES
CHALEURS CHEZ LA VACHE

Devant les difficultés précédemment évoquées, de nombreux dispositifs spécialisés dans


la détection des chaleurs ont été développés pour venir en aide aux éleveurs. Nous allons
présenter dans cette troisième partie l’ensemble de ces outils actuellement disponibles ou en
cours de développement.

Avant toute chose, il est nécessaire de définir les paramètres de performances dans le
cas de la détection des chaleurs, qui nous permettront de préciser les qualités d’un dispositif et
de les comparer entre eux (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011). Le tableau 6 nous
donne le principe général d’un test de détection des chaleurs.

Test positif Test négatif


Animal en œstrus Vrai positif : VP Faux négatif : FN
Animal en phase lutéale ou début
Faux positif : FP Vrai négatif : VN
de gestation
Tableau 6 : Principe général du test d’un dispositif de détection de l'œstrus chez la vache.

 La sensibilité, aussi appelée efficacité ou taux de détection, correspond au


pourcentage de femelles détectées par le test parmi celles qui sont en chaleurs. Elle
est égale à : VP/(VP+FN).
 La spécificité correspond au pourcentage de vaches non détectées parmi celles en
phase lutéale ou début de gestation. Elle est égale à : VN/(VN+FP).
 La précision ou valeur prédictive positive correspond au pourcentage de vaches
réellement en chaleurs parmi celles détectées. Elle est égale à VP/(VP+FP).
 La valeur prédictive négative correspond quant à elle au pourcentage de vaches qui
ne sont effectivement pas en chaleurs parmi celles qui n’ont pas été détectées par le
dispositif. Elle est égale à VN/(VN+FN).
 L’exactitude correspond au pourcentage de détections qui sont correctes et est égale
à (VP+VN)/(FP+FN).
 Le taux d’erreurs correspond à FP/(VP+FP).

Les faux négatifs et faux positifs sont déterminés selon les études par des échographies
répétées des ovaires pour détecter l’ovulation, par comparaison avec d’autres indicateurs et/ou
par dosages sériés de progestérone (J. Roelofs et al. 2010; Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-
Maillard 2011).

59
A. Les caractéristiques du dispositif idéal
Avant de détailler individuellement les différents dispositifs d’aide à la détection des
chaleurs chez la vache, il faut présenter les caractéristiques du dispositif idéal. Ces critères, qui
forment la base des qualités que doit avoir le système idéal dans la détection des chaleurs, sont
présentés ci-dessous (Senger 1994; Gordon 1996).

 Le système doit permettre une surveillance continue de la vache (Nebel, Jones, et


Roth 2011), en mesurant une donnée répétable qui mesure un changement dans le
comportement ou la physiologie. Ce critère nécessite donc à la fois une source
d’énergie suffisante, une sensibilité fiable pour reconnaître ledit événement et un
moyen de fixation stable durant une période conséquente.

 L’identification des vaches doit être précise, permanente et encodée


automatiquement (Nebel, Jones, et Roth 2011), afin d’enregistrer et de sauvegarder
en continu les informations concernant la vache.

 Le dispositif idéal devrait pouvoir être attaché solidement et laissé en place pendant
toute la durée de vie de l’animal, de ses 6-8 semaines à sa réforme. Ce genre de
système ne nécessiterait plus de transfert ni de manipulation après sa mise en place.
L’implantation chirurgical du système serait une idée à développer, puisque même
si elle n’existe pas encore dans le monde animal, de nombreux exemples humains
sont disponibles (pacemakers, prothèse…).

 Le dispositif idéal doit libérer du temps et simplifier le travail de l’éleveur.

 Une haute spécificité (minimum 95%) ainsi qu’une haute sensibilité (minimum
70%) sont nécessaires pour la fiabilité de la détection de l’œstrus.

 Enfin, le dispositif idéal est solide, ergonomique, facile à installer et son coût doit
être abordable (Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).

De manière similaire, le paramètre utilisé comme indicateur du moment de l’œstrus doit


répondre à un certain nombre de pré-requis. Ainsi, il doit indiquer le moment de l’œstrus chez
une forte proportion sinon toutes les vaches en chaleurs. Sa mesure doit être facile à mettre en
œuvre pour l’éleveur, répétable et si possible automatisée (Opsomer et de Kruif 2008).

Un certain nombre de dispositifs et de technologies, peu coûteux comme très chers, sont
disponibles et remplissent certains des critères cités ci-dessus, mais pas tous. Dans tous les cas,
l’utilisation d’aides à l’identification des signes associés à l’œstrus requière avant tout le
jugement et le recul de l’éleveur pour estimer si la vache détectée par le dispositif est bel et bien
en chaleurs (Diskin et Sreenan 2000).

60
B. Les dispositifs se basant sur la détection du signe caractéristique de
l’œstrus : l’acceptation du chevauchement

1. Les dispositifs mécaniques


Le principe des dispositifs mécaniques de détection des signes de l’œstrus est que ceux-
ci doivent permettre d’identifier l’animal concerné en laissant un témoin visible, y compris
après la fin du signe. Différents systèmes ont été développés pour assurer un marquage visible
et durable, avec des sensibilités et des spécificités plus ou moins correctes.

a) Colliers marqueurs

Les colliers marqueurs, ou harnais marqueurs, sont utiles dans le marquage des bovins
en chaleurs autres que celui porteur du dispositif. Ce dernier, appelé « animal sentinelle », se
voit attribuer un collier (figure 23) muni d’un marqueur gras, constitué soit d’une craie à visser,
soit d’un bloc marqueur (figure 24). Lorsque l’animal sentinelle descend des animaux qui
acceptent le chevauchement, le marqueur gras laisse un trait coloré sur leurs croupes (Lang et
al. 1968). Ainsi, les femelles qui acceptent le chevauchement sont facilement repérables
pendant un certain temps, le marqueur gras s’effaçant avec le temps. Ce dernier doit être choisi
correctement pour être bien visible (figure 23). Le réservoir d’encre dure environ une semaine
(Foote 1975).

Figure 22 : Harnais marqueur (à gauche, Ukal-elevage.com 2016) et blocs marqueurs Raidex® de diverses couleurs à fixer
sur le harnais (à droite, Agrodirect.fr 2016).

Les bovins choisis comme animal sentinelle sont généralement des mâles vasectomisés
ou épididymectomisés, très utiles dans le repérage des femelles en chaleurs grâce leur
comportement (intérêt accru, tentative de chevauchement…) sans pour autant risquer des
fécondations non désirées (Saint-Dizier 2005). La présence du mâle au sein du troupeau
augmente également l’expression des chaleurs des femelles, comme vu précédemment.

61
Figure 23 : Harnais marqueur sur un bovin de race Limousine (Ukal-elevage.com 2016).

Peu de résultats récents sont actuellement disponibles dans la littérature. La sensibilité


semble très variable selon les études, de 47% à 87% (Stevenson et Britt 1977; Fulkerson,
Sawyer, et Crothers 1983; Foote 1975; Gwazdauskas et al. 1990), tandis que la spécificité est
supérieure à 50% d’après Gwazdauskas et al. (1990).
Toutefois, combiner les colliers marqueurs à une observation visuelle permettrait
d’augmenter le taux de détection des chaleurs de 61% (par observation visuelle seule) à 88%
d’après Fulkerson, Sawyer, et Crothers (1983).

Les colliers marqueurs sur des taureaux permettent une détection de l’œstrus continue
et relativement efficace. Les taureaux sentinelles stimulent l’œstrus, et la vache en œstrus est
identifiée correctement, permettant de gagner du temps lors de l’observation visuelle (Foote
1975).

Pourtant, Donaldson (1968) considère le collier marqueur sur taureau inefficace dans
son étude, que ce soit en bâtiment où la craie grasse se recouvre de fèces, ou à l’extérieur, où
les animaux cassent ou retirent leurs colliers en se frottant aux arbres, et ce quelle que soit la
marque de collier utilisée.
De plus, selon Foote (1975), l’efficacité du dispositif dépend avant tout du taureau qui
doit être sexuellement actif et de la vérification de l’état de remplissage de l’encre du marqueur.
En effet, certains taureaux gâchent beaucoup de marqueur en montant une seule vache de
manière répétitive. L’encre viendra alors à manquer et les femelles qu’ils monteront par la suite
ne seront pas marquées. Une solution à ce problème serait de déplacer les vaches en œstrus dans
un autre lieu une fois qu’elles ont été marquées, ce qui est peu réalisable en élevage au vu du
temps supplémentaire que cela nécessiterait.
D’autres désavantages inhérents à l’utilisation de taureaux en tant qu’animaux
sentinelles subsistent. En effet, les taureaux rendus stériles nécessitent autant d’attention, de
temps et d’argent qu’un mâle entier (Diskin et Sreenan 2000), alors qu’ils sont improductifs.
L’intervention chirurgicale de stérilisation est parfois coûteuse, et un temps de rétablissement
post-chirurgical du taureau est souvent nécessaire avant son retour dans le troupeau (Foote
1975). Il est possible que la libido du taureau diminue voire disparaisse après l’intervention. La
manipulation d’un taureau peut également se révéler dangereuse et les chevauchements répétés
en stabulation peuvent provoquer des blessures sur les vaches du troupeau (Foote 1975). C’est
notamment à cause de ces inconvénients que les femelles androgénéisées, traitées avec de la

62
testostérone ou de l’œstradiol, étaient des animaux de choix pour l’usage des colliers marqueurs
(Diskin et Sreenan 2000). Cette pratique est néanmoins interdite en France depuis 1988.

Peu d’articles récents sont disponibles sur les colliers marqueurs, qui semblent dépassés
par d’autres technologies. Si leur sensibilité est variable, la spécificité semble faible.
L’observation visuelle reste donc nécessaire pour valider ou non les chaleurs des vaches
marquées.

b) Craies ou peintures à la base de la queue

Le dépôt de craie grasse ou de peinture (figures 25 et 26) sur la croupe de l’animal à


détecter est l’outil d’aide à la détection des chaleurs le plus utilisé actuellement en Nouvelle-
Zélande (Xu et al. 1998 ; Saint-Dizier 2005). Le principe est simple : une bande de couleur,
d’environ 20 cm sur 5 cm (Macmillan et Curnow 1977), est réalisée en avant de la base de la
queue de la vache (figure 27). La disparition ou l’étalement, partielle ou totale, de ce marquage
est considérée comme un signe d’acceptation du chevauchement (Diskin et Sreenan 2000), et
s’explique par la friction occasionnée par la monte d’une congénère (Diskin et Kenny 2014).

Figure 24 : Crayons marqueurs Raidex (Ukal-elevage.com 2016)

Figure 25 : Spray à marquer Agri-Line (Ukal-elevage.com 2016)

Pour obtenir une bonne lecture de ces repères, des vérifications individuelles régulières
s’imposent (Macmillan et Curnow 1977), afin de pouvoir différencier une marque étalée de
celles effacées par les mouvements des vaches. La sensibilité de cette méthode varie de 44% à
96% (Macmillan et Curnow 1977; Fulkerson, Sawyer, et Crothers 1983; Sawyer, Russell-
Brown, et Silcock 1986; Diskin et Sreenan 2000; Cavalieri, Eagles, et al. 2003).
63
Associée à une observation visuelle biquotidienne d’au moins vingt minutes, la peinture
à la base de la queue est efficace et permet de détecter entre 90% à 98,4% des vaches en chaleurs
avec une précision de 97,6% (Macmillan et al. 1988; Xu et al. 1998).

Par ailleurs, les bandes de peinture/craie sont des dispositifs d’aide peu onéreux, faciles
à appliquer et qui permettent une détection continue.

Cependant, cette technique présente de nombreux désavantages. Tout d’abord, c’est une
méthode peu spécifique (jusqu’à 10% de faux positifs (Sawyer, Russell-Brown, et Silcock
1986), voire 30,1% d’après Kerr et McCaughey (1984)) et qui peut disparaître avec la pluie ou
les frottements de l’animal contre un mur, un arbre… (Saint-Dizier 2005 ; Diskin et Kenny
2014). Leur durée de vie étant relativement courte, les bandes doivent ainsi fréquemment être
redessinées (figure 27), tous les 7 à 10 jours, ce qui nécessite du temps et de rassembler à
nouveau les animaux (Diskin et Kenny 2014). De plus, l’utilisation des bandes de peinture/craie
n’apparaît pas appropriée pour des troupeaux à l’attache ou dans des conditions de
surpopulation (où un congénère peut effacer la bande lorsque la fuite n’est pas possible)
(Gordon 1996).

Figure 26 : Dépôt de peinture sur la croupe d’une vache laitière (Gordon 1996).

De plus, cette méthode ne permet pas de connaître le début de l’œstrus. Macmillan et al.
(1988) précisent aussi que cette méthode de détection des chaleurs est plus compliquée à utiliser
avec les génisses, d’une part parce que leur groupe est généralement plus petit que celui des
vaches et les chevauchements sont donc moins présents, d’autre part parce qu’elles sont plus
légères et que, de ce fait, moins de peinture est effacée lors d’un chevauchement. Il est aussi
important que l’éleveur ait un minimum d’expérience dans l’utilisation de cette méthode
(Sawyer, Russell-Brown, et Silcock 1986).
Par ailleurs, les conditions environnementales des vaches influencent les performances
de cette technique. En effet, selon l’étude de Palmer et al. (2010), la sensibilité passe de 65%
en pâture à 26% en bâtiment, et la spécificité de 94% à 92%. Cela s’explique notamment par le
fait que cette méthode dépend de l’action de chevauchement, qui est plus présent en pâture.

64
L’application de bandes de peinture/craie sur la croupe reste relativement efficace et
utilisée, notamment en début de saison où l’activité de chaleurs est élevée. Il est recommandé
d’enlever les poils collés et la saleté avant d’appliquer la peinture/craie (Diskin et Kenny 2014).
Comme pour les colliers marqueurs, l’observation visuelle de l’éleveur reste nécessaire pour
valider les vaches à la peinture étalée.

c) Capsules de peinture (Saint-Dizier 2005)

Les capsules de peinture sont des méthodes de détection de l’acceptation du


chevauchement à usage unique. Nous allons prendre l’exemple du système Kamar® : celui-ci
se colle sur le sacrum de la vache. Il renferme une poche transparente qui englobe une capsule
opaque de peinture rouge. Lors de l’acceptation du chevauchement, une pression s’exerce sur
la capsule qui éclate et libère alors son contenu dans un compartiment visible pour l’éleveur
(figure 28).

Figure 27 : Système Kamar® placé sur la sacrum d’une vache, inactivé (à gauche) et activé (à droite) (Saint-Dizier 2005).

C’est un système à coût modéré (environ 1,50€ par dispositif), qui permet une détection
continue des chaleurs. Il est facile à appliquer et à utiliser et nécessite peu de temps et de travail
(Williamson et al. 1972). Sa sensibilité varie de 56 à 98% selon la littérature (Williamson et al.
1972; Foote 1975; Diskin et Sreenan 2000; Saumande 2000; Holman et al. 2011; Valenza et al.
2012), mais la spécificité reste faible, de 36% à 66% (Stevenson et Britt 1977; Diskin et Sreenan
2000; Saumande 2000; Valenza et al. 2012), avec 6 à 28% de faux positifs (Williamson et al.
1972; Reimers, Smith, et Newman 1985; Gwazdauskas et al. 1990; Lehrer et al. 1992; Cavalieri,
Eagles, et al. 2003). L’exactitude du système est faible, 48,8% selon Saumande (2000).
L’apport du Kamar® vis-à-vis de l’observation visuelle n’est pas unanime dans la
littérature. Ainsi, lors d’une étude réalisée par Williamson et al. (1972) sur 170 vaches laitières,
l’utilisation du système Kamar® a permis la détection de plus de 90% des vaches en œstrus,
tandis que seulement 56% étaient détectées par une observation classique du troupeau par les
éleveurs. Les résultats obtenus par Baker (1965) sont semblables : la sensibilité du Kamar®
s’élève à 90% contre 67,5% pour l’observation visuelle, bien que le Kamar® compte 5% de
faux positifs. Une étude plus récente, réalisée par Holman et al. (2011), montre en revanche que
les deux méthodes ont une sensibilité similaire (56,7% et 56,5% respectivement), mais la
précision du système Kamar® est inférieure à celle de l’observation visuelle (respectivement
61,3% et 92,9%) avec un taux de faux positifs qui s’élève à 28%.

65
En effet, la capsule est peu discriminante sur la durée et l’intensité de la pression exercée
(bien qu’elle ne soit pas censée s’activer lors d’une pression faible ou de courte durée), et peut
donc se déclencher suite à une bousculade, l’appui de la tête d’une congénère ou lors d’une
pression contre un mur (Saumande 2000). Les fausses activations apparaissent notamment chez
les vaches en élevage intensif ou qui ont l’opportunité de se frotter contre un arbre ou des
branches (Diskin et Kenny 2014). Le système n’est évidemment pas utilisable en présence
d’une brosse dans l’élevage pour les mêmes raisons (J. Roelofs et al. 2010). Notons que les
caractéristiques de ce dispositif ont été modifiées dans le but d’éviter les faux positifs. Il n’y a
cependant pas d’étude récente permettant de déterminer l’efficacité et la précision de cette
nouvelle version.
De plus, comme la peinture et le collier marqueur, le système Kamar® ne permet pas
d’estimer le début des chaleurs. Il ne fournit donc pas d’indications sur le moment souhaitable
de l’insémination (Saumande 2000).
Du fait qu’il est collé directement sur la croupe des animaux, il n’est également pas rare
que le Kamar® tombe et que la vache le perde. En effet, les pertes sont estimées entre 12 et
25% selon la littérature (Williamson et al. 1972; Saumande 2000), avec jusqu’à 12% de pertes
en 48h (Kesler, Favero, et Faulkner 1997). Cette perte est fréquemment considérée, le plus
souvent à tort, comme un signe de positivité. En effet, d’après Gwazdauskas et al. (1990),
seulement 40,8% des systèmes qui tombent correspondent au moment de l’œstrus et donc à la
réception d’un chevauchement. Cela signe la limite de l’efficacité du dispositif, puisqu’il est
fréquent que les détecteurs soient retirés par frottement ou par léchage (25% d’après Foote
(1975)). Il est donc essentiel que le dispositif soit correctement fixé et remplacé, ce qui prend
du temps. Ainsi, la durée d’utilisation de ce dispositif est estimée à 3 - 4 semaines (Diskin et
Kenny 2014).

Face à ces pourcentages de pertes et de faux positifs élevés, il est souhaitable de


n’utiliser le système Kamar® que comme un signal d’alerte et de ne pas négliger la détection
par observation visuelle dans le même temps. En effet, en se basant uniquement sur
l’information donnée par le Kamar®, l’insémination conduit à un taux de non-retour en chaleurs
à 75 jours inférieur à ce qui est observé après insémination sur détection visuelle de l’éleveur
(respectivement 50,8% et 63,4%)(Nebel et al. 1994).

Des technologies sont actuellement à l’étude en Nouvelle-Zélande pour automatiser la


lecture des détecteurs mécaniques de chevauchement, notamment le Kamar®, par analyse
d’images captées par une caméra lors de la traite selon le principe qui suit (Alawneh,
Williamson, et Bailey 2006; Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012; Chanvallon et Allain
2015). La caméra photographie la région de la croupe de la vache où est positionné le détecteur
lors de la traite. L’image est ensuite immédiatement analysée par ordinateur à l’aide d’un
algorithme. Celui-ci définit le statut du détecteur : manquant, inactivé, activé (Hempstalk,
Burke, et Kamphuis 2013). Si les résultats initiaux sont prometteurs (la sensibilité et la
spécificité de la caméra à détecter les détecteurs sont de 99% chacune (Hempstalk, Harris, et
Lopdell 2010)), ils dépendent toutefois des performances de détection des détecteurs
mécaniques et nécessitent le dispositif d’analyse d’images.

d) Vignettes semi-quantitatives à usage unique (Saint-Dizier 2005)

Il existe d’autres dispositifs à usage unique et collés sur la croupe comme les capsules
de peinture, qui permettent d’évaluer en plus le nombre de chevauchements. Ces outils
apportent ainsi des informations semi-quantitatives sur le début des chaleurs.

66
 Œstruflash®

Sous la pression d’un chevauchement, le système Œstruflash® libère un liquide de


couleur rouge phosphorescente. Cette couleur est rémanente pendant 12 heures puis perd sa
phosphorescence passé ce délai. Ainsi, l’observation de la phosphorescence indique qu’un
chevauchement a eu lieu moins de 12 heures auparavant. Si ce système ne donne pas
franchement le début de l’œstrus, il permet toutefois de savoir si la vache a été inséminée lors
d’une période favorable ou non.

Ce dispositif est plus cher que le Kamar® mais son prix reste modéré (2€50 par
vignette). La coque du réservoir d’Œstruflash® est plus rigide que celle du Kamar, ce qui
permet de limiter les déclenchements du dispositif par excès. Œstruflash® a une exactitude de
la détection de l’œstrus comparable à celle de Kamar®, d’environ 69,1% (Saumande 2000).

Toutefois, l’inconvénient majeur d’Œstruflash® est, comme pour le système Kamar®,


son manque de spécificité dû à une fréquence trop élevée de faux positifs. Il est donc souhaitable
de ne le considérer que comme un signal d’alerte qui permet d’orienter l’observation des
chaleurs.

 Estrotect®

Plus récente, la vignette autocollante Estrotect® (anciennement Estrus Alert®) est


recouverte d’une surface argentée qui disparaît progressivement à chaque frottement induit par
un chevauchement, laissant apparaître une sous-couche fluorescente de couleur vive (figure
29). Ainsi, ce système de détection permet d’évaluer le nombre d’acceptations du
chevauchement selon la surface colorée apparente : un chevauchement, 3 à 5 chevauchements
et plus de 5 chevauchements.

Figure 28 : Disparition progressive de la surface argentée laissant apparaître la sous-couche de couleur vive (Agrodirect.fr
2016).

67
Son prix est semblable à celui d’Œstruflash® (2,50€ par vignette). Contrairement aux
deux précédents dispositifs, le système Estrotect® ne nécessite pas de colle et est donc plus
facile d’utilisation. Aucune donnée n’a cependant été publiée sur son efficacité.

Ainsi, les différents dispositifs mécaniques basés sur la détection de l’acceptation du


chevauchement sont dans l’ensemble peu spécifiques avec un taux d’erreur souvent non
négligeable. Il est donc souhaitable de les considérer uniquement comme des signaux d’alerte
qui viendraient orienter la détection par observation visuelle sans la remplacer.

2. Les dispositifs électroniques


Tout l’intérêt des systèmes électroniques de détection des chaleurs tient au fait que la
détection fonctionne en continu avec précision et exactitude, afin alléger le travail de l’éleveur.
Le but final est qu’il soit possible, en s’appuyant uniquement sur les données enregistrées par
le détecteur, de décider du moment de l’insémination. Les détecteurs électroniques de
chevauchement pourraient répondre à ces caractéristiques (Saumande 2000).

a) Détecteurs électroniques de chevauchement (Saint-Dizier 2005)

Les détecteurs électroniques de chevauchement sont des capteurs de pression qui, placés
sur la croupe de l’animal, sont activés par le poids du chevauchement d’un autre animal
(Mottram 2015).
À la différence des dispositifs présentés précédemment, ces outils sont discriminants
vis-à-vis de l’intensité et de la durée de la pression exercée sur eux (Saint-Dizier 2005). Ils
permettent de connaître le moment, la durée et le nombre de chevauchements (Cavalieri,
Flinker, et al. 2003) grâce à l’algorithme de détection utilisé dans ces dispositifs électroniques.
Le principe des détecteurs électroniques de chevauchement se base sur un capteur de
pression placé dans une pochette transparente et imperméable, fixée à un support textile nylon
lui-même collé sur la croupe de l’animal. Lorsque la durée et l’intensité de la pression exercée
sur le capteur dépassent les seuils définis par le fabricant, le capteur enregistre un
chevauchement valide et l’éleveur est averti par l’intermédiaire d’un logiciel propre au
détecteur ou d’une lumière placée sur celui-ci (Saumande 2000).
Les détecteurs électroniques de chevauchement n’ont pas tous le même fonctionnement.
Ils sont d’abord présentés individuellement ci-dessous puis les caractéristiques communes à
tous les détecteurs électroniques du chevauchement seront détaillées.

 HeatWatch®

HeatWatch® est le détecteur automatique de chevauchement qui semble être le plus


utilisé actuellement (Saumande 2000; Kastelic 2001; Rorie, Bilby, et Lester 2002). Le système
est composé d’un capteur de pression, d’un émetteur radiotélémétrique miniature et d’une
batterie en lithium, le tout contenu dans une boîte en plastique (Kastelic 2001). Chaque
dispositif est sécurisé dans une poche résistante à l’eau et attaché à la base de la queue des
vaches via un patch en nylon, collé sur les poils de la vache (figure 30).

68
Figure 29 : Système HeatWatch® fixé sur la base de la queue d'une vache (Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).

Le principe du HeatWatch® se base sur la transmission de l’information par


radiotélémétrie et est illustré par la figure 31. Tout d’abord, le capteur est activé par les
pressions d’une durée supérieure à 2 secondes. Les données de monte (identification de la
vache, moment et durée du chevauchement (Dransfield et al. 1998)) sont d’abord enregistrées
dans une mémoire tampon contenue dans le dispositif, puis sont transmises dès que cela est
possible par radiotélémétrie, via une antenne radio fixe, à un ordinateur central (Kastelic 2001).
Ces données sont alors centralisées puis analysées par un logiciel, qui analyse les profils de
monte de chaque vache (Saumande 2000). L’algorithme génère alors plusieurs rapports,
notamment la liste des acceptations du chevauchements et des œstrus suspectés, ainsi que l’état
du détecteur (Kastelic 2001).

Figure 30 : Illustration du principe du système HeatWatch® (Nebel, Jones, et Roth 2011). Lorsque que le capteur est activé,
l’émetteur radio (transmitter) fixé sur l’animal envoie les informations de monte au récepteur radio (receiver) par le biais ou
non d’un « rooter » (repeater). Les informations sont enregistrées par une mémoire (buffer) et transmises à l’ordinateur
central (computer).

Par défaut, l’acceptation du chevauchement est considérée valide lorsque trois


chevauchements d’au moins 2 secondes ont lieu en moins de 4 heures. Si la vache est déclarée
en chaleurs, le premier chevauchement enregistré est considéré comme correspondant au début
de l’œstrus. Les vaches qui reçoivent peu de chevauchements (moins de 3 acceptations du
chevauchement dans un intervalle de 4h) ou de manière moins fréquente par rapport aux

69
paramètres par défaut sont reportées dans la liste des suspectes (Kastelic 2001; Rorie, Bilby, et
Lester 2002).

La sensibilité de détection des chaleurs du détecteur HeatWatch® varie entre 69 à 94%


selon la littérature (Xu et al. 1998; At-Taras et Spahr 2001; Kastelic 2001; Cavalieri, Eagles, et
al. 2003; Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011; Allain, Thomas, et Chanvallon
2012; Chanvallon et Allain 2015), avec une forte spécificité de détection, allant de 95 à 100%
(Xu et al. 1998; Kastelic 2001; Cavalieri, Eagles, et al. 2003; Allain, Thomas, et Chanvallon
2012). En effet, HeatWatch® comptabilise peu de faux négatifs (2% d’après Rorie, Bilby, et
Lester (2002)) comparé aux détecteurs mécaniques de monte ou à la peinture.

L’utilisation de la radiotélémétrie permet une surveillance continue à distance des


comportements associés à l’œstrus (Dransfield et al. 1998). HeatWatch® apparaît comme aussi
efficace en pâture qu’en stabulation d’après Diskin et Sreenan (2000). Ainsi, ce dispositif est
particulièrement intéressant pour des troupeaux de grandes tailles et/ou qui pâturent à distance
des bâtiments d’élevage. Il permet d’éviter de nombreux déplacements inhérents à une
observation visuelle
Toutefois, c’est aussi la transmission des données qui limite ce système. En effet, celle-
ci ne peut être faite que si les animaux en cours de détection se trouvent à moins de 400 mètres
et dans la ligne de mire du récepteur de l’ordinateur pour que les données soient réceptionnées
et enregistrées. Il est possible d’utiliser un « rooter » qui enregistre les informations dans un
rayon de 400 mètres puis qui transmet ces données au récepteur central jusqu’à 6,5 km (Rorie,
Bilby, et Lester 2002).

Du fait de sa technologie, le HeatWatch® est plus coûteux que les dispositifs présentés
précédemment. En effet, le coût d’investissement initial est de l’ordre de 5000 € pour 50 vaches
(Chanvallon et Allain 2015), comprenant la station de base, le logiciel et les détecteurs (Saint-
Dizier et Chastant-Maillard 2012). Le prix d’un « rooter » s’élève à près de 900€ et les
accessoires (patches et colle) coûtent environ 3,5€ par tête (Rorie, Bilby, et Lester 2002). Face
à un tel coût, ce détecteur est principalement retrouvé dans les zones de grands élevages comme
en Australie et en Nouvelle-Zélande, beaucoup moins en Europe (Saint-Dizier 2005).

 HeatWatch Express®

Commercialisé par la même entreprise, le HeatWatch Express® est une variation du


HeatWatch® qui ne nécessite ni ordinateur ni logiciel pour analyser et afficher les données
(Diskin et Sreenan 2000). Les listes sont automatiquement imprimées par une petite imprimante
thermique près de la mémoire tampon (Rorie, Bilby, et Lester 2002).
Les limites de ce système sont les mêmes que le HeatWatch®. Son coût est toutefois
moins élevé (environ 1800€)(Diskin et Sreenan 2000).

 MountCount®

MountCount® est une version à plus faible coût du HeatWatch® (Diskin et Sreenan
2000). C’est un système complètement autonome qui n’envoie pas de signal par radiotélémétrie
et qui ne requière aucun équipement supplémentaire (Kastelic 2001). Trois lumières de couleurs
différentes sont placées sur le dispositif et s’allument en fonction de l’événement détecté :
chevauchement unique, trois chevauchements en moins de 4 heures, et lors de la période
souhaitable pour réaliser l’insémination (Saumande 2000; Rorie, Bilby, et Lester 2002). Le
dispositif peut être réinitialisé et utilisé 20 fois voire plus.
70
La sensibilité de détection des chaleurs du détecteur MountCount® varie autour de
93,8% d’après Cavalieri, Flinker, et al. (2003).

Les détecteurs coûtent approximativement 50€ chacun, et l’équipement de fixation


coûte 2,6€ par tête (Rorie, Bilby, et Lester 2002).

 DEC® ou ShowHeat®

Le DEC® (pour détecteur électronique du chevauchement), nommé ShowHeat® à


l’étranger, produit par l’entreprise française IMV Technologies, n’est plus commercialisé
depuis 2004. Le système se basait sur une lampe clignotante intégrée au dispositif et qui
s’allumait lorsqu’au moins trois chevauchements pendant une certaine durée et une certaine
pression étaient détectés (Saumande 2000; Rorie, Bilby, et Lester 2002). Le nombre de flash
lumineux était proportionnel au temps écoulé depuis la première acceptation du chevauchement
validé (Diskin et Sreenan 2000), un flash étant rajouté toutes les 2 heures. Ainsi, le nombre de
flash par séquence permettait de calculer le début de l’œstrus. Dix-huit heures après la première
détection, le dispositif se réinitialisait et attendait à nouveau une période de chaleurs. Le DEC®
pouvait être réinitialisé jusqu’à 30 fois.
Chaque dispositif était vendu en kit, avec accessoires inclus, pour environ 9€. Des
patches et de la colle supplémentaires coûtaient environ 2€ par tête (Rorie, Bilby, et Lester
2002).

De manière générale, l’avantage principal des détecteurs électroniques de


chevauchement est qu’ils permettent de connaître plus ou moins précisément le début des
chaleurs, et donc d’inséminer au bon moment. Ils identifient la vache en œstrus sur le critère le
plus spécifique et assurent une surveillance continue, ce qui représente un réel avantage sur
l’observation visuelle (Saumande 2000).

De plus, les performances des trois détecteurs de monte sont sensiblement les mêmes,
comme le montrent les résultats comparatifs obtenus par Rorie, Bilby, et Lester (2002) dans le
tableau 7. La sensibilité comme la spécificité sont particulièrement élevées dans cette étude,
quel que soit les dispositifs.

Détecteur de monte Sensibilité Spécificité


HeatWatch® 93,1% 100%
MountCount® 96,4% 100%
DEC® 96,7% 100%
Tableau 7 : Comparaison des performances de trois détecteurs électroniques de chevauchement (Rorie, Bilby, et Lester
2002)

Cependant, les détecteurs électroniques de chevauchement ne détectent pas une


proportion plus élevée de vaches en chaleurs comparé à l’observation visuelle des animaux
(tableau 8), mais ils sont plus spécifiques. En effet, dans l’étude de Xu et al. (1998), l’utilisation
de HeatWatch® est spécifique à 100% contre 97,6% pour une observation visuelle de 2 fois 20
minutes par jour.

71
Sensibilité du Sensibilité de
Références Dispositif utilisé
dispositif l’observation visuelle
98,4%
(2 fois 20 minutes par
Xu et al. (1998) HeatWatch® 91,7%
jour avec peinture à la
base de la queue)
68,8%
Saumande (2002) DEC® 35,4% (4 fois 10 à 15 minutes
par jour)
97,5%
Cavalieri, Flinker,
MountCount® 93,8% (après synchronisation
et al. (2003)
des chaleurs)
Palmer et al. 69% en pâture 59% en pâture
HeatWatch®
(2010) 37% en bâtiment 20% en bâtiment
Tableau 8 : Comparaison de la sensibilité des détecteurs électroniques de chevauchement et de celle de l'observation visuelle
selon la littérature.

Remarquons dans le tableau 8 que la très forte sensibilité de l’observation visuelle dans
l’étude de Xu et al. (1998) s’explique par le fait que l’étude a été réalisée sur des vaches de
races Jersiaise et Prim’Holstein en pâture. En effet, les vaches qui pâturent expriment davantage
les comportements de monte qu’en bâtiments. De plus, les vaches Jersiaises, étant plus rustiques
que les Prim’Holstein, étaient certainement plus facilement détectables et ont donc contribué à
augmenter le taux de détection des chaleurs par l’éleveur.

Par ailleurs, d’après le tableau 9, il apparaît également que HeatWatch® est plus
spécifique que les détecteurs mécaniques d’acceptation du chevauchement, à sensibilité
équivalente voire plus faible. Cependant, comme pour le système Kamar®, le taux de faux
positifs augmente chez les vaches en bâtiments ou si elles ont l’occasion de se frotter à des
branches en extérieur (Diskin et Kenny 2014).

Dispositifs Sensibilité Faux négatifs


HeatWatch® 86,4 à 90,5% 0%
Peinture à la base de la queue 91,3 à 92,6% De 1,9% à 7,3%
Kamar® 83,7% à 86,3% De 2,7% à 11%
Tableau 9 : Comparaison des performances du HeatWatch® avec celles des détecteurs mécaniques de l'acceptation du
chevauchement (Cavalieri, Eagles, et al. 2003).

En fait, ces résultats s’expliquent par le choix du constructeur. Celui-ci privilégie la


spécificité des détecteurs au détriment de leur sensibilité : tout chevauchement de moins deux
secondes n’est pas pris en compte, alors qu’ils représentent tout de même 40% des
chevauchements (W. L. Walker, Nebel, et McGilliard 1996; Saint-Dizier et Chastant-Maillard
2012). De plus, certaines vaches en chaleurs refusent de se laisser monter, elles ne déclenchent
donc pas le détecteur (Saumande 2002).

Un autre inconvénient des détecteurs électroniques de monte est la fixation du système.


En effet, ce sont des dispositifs difficiles à fixer à cause de l’utilisation de la colle. Il est
notamment important de prendre certaines précautions lors de la pose des détecteurs, comme
retirer les poils collés et la saleté avec de coller les dispositifs, sous peine de les voir se décoller
au premier chevauchement (Diskin et Kenny 2014). En hiver, il est nécessaire de tondre
l’animal au niveau de la zone de pose car lors de la mue du pelage au printemps, celui-ci risque
72
d’entraîner le détecteur dans sa chute (Saint-Dizier 2005; Diskin et Kenny 2014). Ainsi, du fait
du risque de perte important et de la durée de fixation aléatoire, il est recommandé de vérifier
quotidiennement que le dispositif ne se décolle pas (Saumande 2000). Le temps de travail
quotidien de vérification et de position des dispositifs doit donc également être pris en
considération dans la mise en place de ces dispositifs d’aide (Saint-Dizier et Chastant-Maillard
2012).
Si les détecteurs fonctionnent pendant environ 5 ans, les patches sont généralement à
usage unique et restent en place au moins 2 mois s’ils sont placés convenablement et si les coins
sont recollés une à deux fois au cours de ces deux mois (Kastelic 2001). D’après Diskin et
Kenny (2014), la durée d’utilisation correspond plutôt à 3 - 4 semaines.

Par ailleurs, d’autres défaillances sont également possibles : fragilité et étanchéité du


boitier, dysfonctionnement des composants électroniques (insensibilité, non enregistrement,
blocage de la diode…), algorithme de détection incorrect avec mauvais paramètres par défaut…
(Diskin et Kenny 2014).

Il persiste aussi des différences entre le travail requis et la facilité d’utilisation selon les
dispositifs. En effet, le système HeatWatch® est celui qui requière le moins de travail de la part
de l’éleveur, alors que les génisses détectées par MountCount® et DEC® nécessitent une
observation rapprochée afin de détecter des signaux lumineux (Rorie, Bilby, et Lester 2002).
Ainsi, il serait envisageable de n’utiliser le système MountCount® (et DEC® s’il était encore
commercialisé, bien que moins évident d’emploi) uniquement chez les vaches laitières, où le
statut du détecteur pourra être suivi à chaque traite, tandis que HeatWatch® peut être facilement
utilisé autant chez les vaches allaitantes que chez les laitières (Rorie, Bilby, et Lester 2002).

 Système SQID

Selon Senger (1994), un quatrième système, appelé système SQID, a tenté d’être
développé sans succès dans les années 1990. Il aurait été similaire aux détecteurs externes,
implanté en sous-cutané et aurait permis de s’affranchir des problèmes liés à la pose et à la
chute du dispositif. Sa principale limite était cependant l’impossibilité de remplacer les
batteries, rendant nécessaire l’utilisation de la technologie électromagnétique.

Toutefois, l’implantation sous-cutanée de dispositif d’aide à la détection des chaleurs


nécessite de répondre à certains critères pour être fonctionnelle et acceptable :
 le détecteur doit être biocompatible ;
 il ne doit pas causer d’inconfort à l’animal ;
 il doit rester à la bonne localisation anatomique de manière permanente pendant
toute la durée de vie de l’animal ;
 aucun élément des composants ou du contenant ne doit être relargué dans
l’animal ;
 le dispositif doit être facilement retirable, notamment à l’abattoir ;
 il doit être facile à installer, ce qui implique une installation rapide, à faible coût,
sans risque de santé pour l’animal.

73
b) Vidéosurveillance et analyse automatique d’images (Saint-Dizier et
Chastant-Maillard 2012)

La vidéosurveillance en tant que telle permet à l’éleveur d’assurer une surveillance en


continu de ses vaches, notamment pendant la nuit (Hurnik, King, et Robertson 1975 ; Rao et al.
2013). Les systèmes commercialisés comprennent une caméra avec éclairage infra-rouge, reliée
à un logiciel de gestion des séquences vidéo. Ces images sont ensuite transmises sur un
téléviseur, un ordinateur ou un smartphone qui permettent à l’éleveur de les visionner (Allain,
Thomas, et Chanvallon 2012).
Ce système ne permet néanmoins qu’un visionnage simplifié dans des conditions plus
confortables. S’il permet de revoir des séquences ou d’accélérer le visionnage (Foote 1975), il
n’automatise en aucun la détection.

Par ailleurs, un système de vidéosurveillance et d’analyse d’images est en cours de


développement. Il permettrait de sélectionner automatiquement les séquences correspondant à
une augmentation d’activité et des mouvements (Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).
Le logiciel d’analyse d’images utilisé, récemment développé en France, se base sur
l’enregistrement en continu des animaux, y compris la nuit grâce à l’utilisation de caméras
infra-rouges. Le principe est le suivant : seules les scènes où les vaches se déplacent ou
interagissent entre elles doivent être sélectionnées pour être examinées par l’éleveur. Pour se
faire, selon le seuil de détection sélectionné, la caméra génère des icônes (figure 32) toutes les
1, 10 ou 60 minutes, et toutes les séquences pour lesquelles les animaux sont inactifs ou peu
actifs sont éliminées. Ainsi, seules les séquences vidéo ayant un intérêt dans la détection des
chaleurs sont visionnées, en lecture normale ou accélérée.

Figure 31 : Icônes générées par le logiciel, qui représentent les séquences vidéos où les vaches sont actives et interagissent
entre elles (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011).

D’après l’étude de Hétreau et al. (2010), menée dans un troupeau expérimental de 80


vaches laitières, ce système, utilisé seul, permet de détecter 81% des vaches en chaleurs, ce qui
correspond à une efficacité équivalente à celle de l’observation visuelle réalisée parallèlement,
s’élevant à 82%. Toutefois, ces valeurs presque identiques masquent un taux de recouvrement
de 67%, signifiant que chacune des méthodes identifie des vaches en chaleurs que l’autre ne
détecte pas. Ainsi, grâce à cette complémentarité, la combinaison de l’observation directe par
74
l’éleveur et de la vidéosurveillance présente un intérêt. Ceci est également en accord avec
l’étude réalisée par Bruyère et al. (2012) qui rapporte un taux de détection de 88,6% (avec une
précision de 92,5%) lorsque l’observation visuelle directe est associée à cette vidéosurveillance
par analyse d’images. D’ailleurs, les performances de la vidéosurveillance seule étaient dans
cette étude semblable celle d’Hétreau et al. (2010), avec une sensibilité de 80% associée à une
précision de 93,3% pour un visionnage de 20 minutes, tandis que la sensibilité de l’observation
visuelle était plus faible avec 68,6% pour une précision de 94,1% pour le double de temps (4
périodes d’observation de 10 minutes réparties sur la journée).
De la même manière, le temps nécessaire à l’étude des vidéos est compris entre 12,5%
et 50% de celui nécessaire à l’observation visuelle dans l’étude d’Hétreau et al. (2010),
représentant un gain de temps substantiel non négligeable pour l’éleveur en matière
d’organisation du travail, pour une aussi bonne voire meilleure détection. La lecture des
données vidéo requière en effet environ 20 minutes pour 24 heures d’enregistrement pendant la
première année d’essai, un peu moins les années suivantes (Bruyère et al. 2012). L’abaissement
du seuil de détection de l’activité peut permettre de gagner du temps (Hétreau et al. 2010).

La vidéosurveillance avec analyse d’images est un système permettant une surveillance


continue du troupeau, y compris la nuit (Nebel, Jones, et Roth 2011). Elle donne aussi la
possibilité de préciser le début des chaleurs, grâce au stockage de toutes les images,
contrairement à l’observation visuelle (Hétreau et Giroud 2008). De plus, c’est une méthode
qui serait facile à apprendre et à utiliser, et qui ne requiert qu’une courte période d’entraînement
(une semaine) afin de manipuler correctement le logiciel (Bruyère et al. 2012).
Comme pour la vidéosurveillance classique, les images peuvent être visualisées au
domicile de l’éleveur grâce à Internet, ce qui est d’autant plus pratique si personne n’habite sur
l’élevage. Notons également que ce dispositif facilite la surveillance des vêlages (Hétreau et
Giroud 2008).

Toutefois, la vidéosurveillance et l’analyse automatique des images ne permettent de


détecter que les chaleurs qui s’expriment bien, ce qui n’est pas le cas de toutes les vaches
(Hétreau et Giroud 2008). Elles ne sont donc pas d’un grand secours pour les chaleurs discrètes
(Disenhaus et al. 2010).
Par ailleurs, du fait de la faible résolution d’images des caméras à large champ utilisées
(conçues initialement pour la surveillance des parkings et des aéroports), il est parfois
impossible de lire le numéro d’identification de la vache concernée (Nebel, Jones, et Roth
2011). Cela pose d’autant plus problème si l’éleveur ne connaît pas ses vaches et ne sait pas
reconnaître les robes de chacune d’entre elles. De nouvelles caméras de surveillance avec une
résolution d’images plus élevée (mégapixels) sont disponibles. Elles offrent une meilleure
résolution et la possibilité de zoomer sur une image tout en couvrant une zone assez large, mais
leur coût est évidemment plus élevé (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011).
L’utilisation de la vidéosurveillance entraîne également une diminution de la
surveillance sanitaire des animaux, avec moins d’observation des bouses, de l’œil, des
déplacements… Cette méthode ne peut également pas être utilisée chez les vaches qui pâturent
(Hétreau et Giroud 2008).

Enfin, l’installation de systèmes de vidéosurveillance dans une ferme coûte entre 3 500
à 5 000 euros pour deux à quatre caméras (suffisantes pour environ 50 vaches) et le système
informatique associé, le nombre de caméras dépendant évidemment de la superficie et de la
conformation de la stabulation (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011). Un logiciel
spécifique pour la détection des chaleurs est par ailleurs attendu en France dans un futur proche,
ce qui permettrait d’évaluer l’efficacité de ce système dans un plus grand nombre de troupeaux.

75
c) Utilisation de la technologie à bande ultra large (Homer et al. 2013)

La technologie à bande ultra large (ou UWB pour « ultra wideband ») est une technique
de modulation radio basée sur la transmission d’impulsions de très courte durée, souvent
inférieure à la nanoseconde.

Le principe d’utilisation de cette technologie dans le cadre de la détection des chaleurs


est le suivant : en mesurant les positions relatives des vaches en continu dans les trois
dimensions spatiales, il serait possible de détecter l’acceptation du chevauchement d’une vache
en chaleurs en temps réel. Là où toutes les autres technologies perdent fortement en précision
et en fiabilité en bâtiment ou dans des environnements présentant des obstacles (Meng et al.
2012), la technologie à bande radio ultra large, développé par Thales Research & Technology
Ltd, reste précise dans de telles conditions environnementales (Harmer et al. 2008). Elle permet
effectivement d’atteindre un positionnement avec une précision au centimètre près
horizontalement et de moins de 30 centimètres (10 cm selon Holmer (2013)) verticalement. La
verticale est le plan de l’espace le plus difficile pour avoir une haute précision (Harmer et al.
2008) ; c’est celui qui nous intéresse dans le cadre de l’acceptation du chevauchement, puisqu’il
permet d’évaluer le changement en hauteur d’un point. En effet, lors d’un chevauchement, le
changement de hauteur est d’environ 40 cm. Ainsi, cette technologie apparaît avoir du potentiel
pour surveiller le chevauchement des vaches et son acceptation.

Une étude récente a testé sur douze vaches laitières en stabulation libre la technologie à
bande ultra large en tant qu’aide à la détection des chaleurs, en comparant les résultats à une
observation visuelle (10 minutes toutes les heures), à l’activité motrice des vaches et aux
concentrations de progestérone dans le lait (Homer et al. 2013).
Les positions en trois dimensions des vaches ont été relevées en permanence et de
manière continue grâce à ce dispositif. Un logiciel automatique analysait directement les
données et rapportait le début de l’œstrus en temps réel. Le positionnement en trois dimensions
de chaque vache est réalisé de la manière suivante (figure 33) : chaque vache est équipée d’une
unité mobile (MU) maintenu sur leur dos dans une pochette et connectée à une batterie. Un
réseau ou maillage de référence est établi à l’aide de 8 unités de bases (BU) fixées à certains
endroits stratégiques, dans le but de couvrir optimalement le volume nécessaire au
positionnement des unités mobiles (MU) qui se déplacent. Chaque unité de base transmet sa
position absolue à toutes les autres unités, ce qui permet aux unités mobiles de calculer leur
propre position en trois dimensions, qu’elles transmettent ensuite à l’unité de contrôle (CU)
connecté à un ordinateur, qui mémorise les données. Le logiciel analyse alors directement les
données et rapporte les vaches en œstrus ainsi que les données de monte (figure 34).

76
Figure 32 : Principe du positionnement en trois dimensions avec la technologie à bande ultra large (Homer et al. 2013). Les
unités de base (BU) immobiles forment un réseau de référence entre elles (ligne en pointillés). Leurs positions respectives
sont connues par l’unité de contrôle (CU) (flèches en pointillés). Chaque unité mobile (MU) situé dans le « network » reçoit
sa géolocalisation par les BU et calcule sa propre position, qu’elle rapporte au CU.

La sensibilité de détection de l’œstrus de la technologie à bande ultra large dans cette


étude est de 90% tandis que la spécificité s’élève à 100%. C’est un dispositif qui permet de
connaître le début de l’œstrus par une méthode de détection continue. Il faut toutefois
reconnaître qu’il s’agit des seuls résultats pour l’instant disponibles sur cette technologie. Bien
qu’ils ne se basent que sur 12 vaches, ils sont prometteurs.

Figure 33 : Exemple d’acceptation de chevauchement entre 2 vaches : la vache représentée en étoiles bleues (« blue stars »)
accepte d’être montée par la vache représentée en carrés rouges (« red squares »). Les trois dimensions sont visibles (X axe
horizontal, Y axe vertical et Z hauteur) et les vaches sont localisées dans les trois dimensions (Homer et al. 2013).

L’amélioration de cette technique passera notamment par une miniaturisation du


système qui donnerait la possibilité de le fixer sur un collier. Une augmentation de la taille du
réseau de référence permettrait également une étude à plus grande échelle.

77
d) Détection électronique de l’acceptation du chevauchement basée
sur l’identification électronique des animaux (Saint-Dizier,
Aubriot, et Chastant-Maillard 2011; Saint-Dizier et Chastant-
Maillard 2012)

La détection automatique de l’acceptation du chevauchement pourrait aussi profiter des


identifications électroniques des bovins qui utilisent un transpondeur d’identification par
fréquence radio (RFID pour « Radio Frequency Identification »), qui est disponible (mais non
obligatoire) pour tous les élevages européens depuis 2010. L’utilisation de ce système a en effet
été un succès dans les études du comportement sexuel et de la détection automatique de l’œstrus
chez les moutons (Bocquier et al. 2006; Maton et al. 2010), bien que le dispositif mérite encore
des améliorations.

Le principe est simple : la puce électronique RFID est fixée à la base de la queue de la
femelle tandis qu’un détecteur de puce est attaché sur le dos du mâle avec une antenne placée
entre ses antérieurs. Seul le chevauchement par le bélier déclenche la lecture de la puce. À
chaque monte, les données (identification de la femelle, date et moment de la monte) sont
enregistrées et transmises par radiotélémétrie à un ordinateur.
Il serait possible de développer ce système pour les bovins, bien que cela requiert
l’utilisation d’un taureau vasectomisé. De plus, les puces électroniques RFID sont actuellement
implantées dans une oreille des bovins, il faudrait donc qu’elle soit placée en région caudale
pour assurer un enregistrement adéquat de la puce et permettre l’utilisation d’un tel système
chez les bovins.

Ainsi, les dispositifs d’aide à la détection des chaleurs se basant sur l’acceptation du
chevauchement et qui sont électroniques se résument actuellement à la vidéosurveillance
basique et aux détecteurs électroniques de chevauchements. Ces derniers sont relativement
sensibles, avec une spécificité très élevée.
Le détecteur HeatWatch®, avec son système de radiotélémétrie en temps réel, est le
dispositif qui requière le moins de travail et de gestion d’animaux, tout en permettant de
rassembler des données sur le temps et la durée de chaque chevauchement.
Toutefois, même si cette méthode a effectivement du potentiel pour améliorer la
détection et les performances de reproduction, elle ne fait que complémenter une bonne
gestion de la reproduction par l’éleveur, sans la remplacer.

78
C. Les dispositifs se basant sur la détection des signes secondaires des
chaleurs

1. Les dispositifs non-électroniques


a) Animaux souffleurs/renifleurs

Les animaux souffleurs, ou animaux renifleurs, sont des animaux utilisés pour repérer
les femelles en chaleurs grâce leur comportement (intérêt accru, tentative de
chevauchement…). Il s’agit de taureaux rendus stériles par une intervention chirurgicale, ou de
vaches androgénéisées, équipés ou non de colliers marqueurs. L’utilisation efficace de ces
animaux peut permettre d’améliorer le taux de détection, si cette approche est conduite
proprement et en supplément d’une observation visuelle (O’Connor 2007).

i. Taureaux rendus stériles sans castatrion

Le but d’utiliser des taureaux non reproducteurs est de chercher et de repérer les femelles
en chaleurs sans risquer l’accouplement. L’avantage d’utiliser des mâles en tant qu’animal
renifleur est que leur présence stimule les comportements sexuels des vaches au moment des
chaleurs (O’Connor 2007).
Ils sont principalement utiles dans les petits élevages (Diskin et Kenny 2014). Il apparaît
intéressant d’utiliser un taureau stérile pour la détection des chaleurs surtout après les 3
premières semaines de la saison de reproduction, où moins de vaches sont en chaleurs
quotidiennement et où le niveau d’activité relatif à l’expression des chaleurs est réduit au fur et
à mesure que les vaches deviennent gestantes (Diskin et Sreenan 2000).

À partir d’un an, les taureaux peuvent être rendus stériles sans castration, et ce par le
biais de deux méthodes :
 par vasectomie, qui doit être réalisée 40 à 60 jours avant l’entrée en élevage
(Diskin et Sreenan 2000) ;
 par épididymectomie.

D’après l’étude réalisée par Donaldson (1968), l’utilisation d’un taureau vasectomisé
couplé à une observation deux à trois fois par jour permet un taux de détection des chaleurs de
93,1% contre 81% pour l’observation visuelle seule. Néanmoins, la valeur de cette sensibilité
reste variable et la détection est efficace si le taureau n’est pas en présence de beaucoup de
vaches (auquel cas, le choix serait trop vaste pour le taureau et la détection s’en trouverait
dégradée)(Disenhaus et al. 2010).

Toutefois, l’utilisation de taureaux en tant qu’animaux renifleurs présente des


inconvénients non négligeables. En effet, ces mâles stériles nécessitent autant de précautions
de sécurité et de maintenance qu’un mâle entier, sans en avoir les avantages (Diskin et Sreenan
2000). Il y a également un risque de propagation de maladies via les taureaux pour lesquels la
pénétration est encore possible (Sawyer et Fulkerson 1981) et de variations de libido après
l’intervention de stérilisation (Foote 1975; Diskin et Sreenan 2000; Diskin et Kenny 2014).
Enfin, les chirurgies de stérilisation représentent souvent un coût supplémentaire, sont
irréversibles et nécessitent d’être planifiées. Un temps pour la cicatrisation est également à
prévoir (McDonald et al. 1976).

Il est possible d’utiliser des bœufs comme animal renifleur. Dans ce cas, un traitement
aux œstrogènes est nécessaire afin d’augmenter leur comportement sexuel et d’induire
79
l’augmentation de l’activité de monte (Gordon 1996). D’après Fulkerson, Sawyer, et Crothers
(1983), ils présentent plusieurs avantages par rapport aux taureaux vasectomisés :
 aucun comportement agressif n’est développé ;
 étant donné que le réflexe d’érection ne peut se faire, la pénétration n’est pas
possible et la transmission de maladies vénériennes est moins probable.
Si les bœufs sont moins efficaces que les taureaux, ils sont plus dociles. Avec une
sélection d’animaux actifs et un ajustement de la thérapie hormonale, ils offrent une bonne
détection de l’œstrus avec un danger minimal pour l’éleveur (McDonald et al. 1976).
Cependant, traiter les bœufs aux œstrogènes est une pratique actuellement interdite
en France et en Union Européenne, mais elle est encore largement utilisée dans d’autres pays
comme les Etats-Unis.

ii. Femelles androgénéisées

Les vaches androgénéisées sont des vaches auxquelles de la testostérone est administrée,
avant ou pendant la saison d’accouplement, induisant un comportement de mâle. Ainsi, elles
permettront de repérer les vaches en chaleurs puisque, de la même manière que les taureaux
stériles, elles vont les rechercher et essayer de les monter (Diskin et Kenny 2014). Ces vaches
ou génisses doivent être hors période de lactation, de taille moyenne et avec de bons aplombs
(Gordon 1996). Ces femelles sont généralement plus dociles que les mâles en tant qu’animal
renifleur (O’Connor 2007).

La sensibilité de la détection des chaleurs par les vaches androgénéisées s’élève à 79%
(contre 61% d’observation visuelle) d’après les études de Mortimer et al. (1990) et Lehrer et al.
(1992). Les autres chiffres présents dans la littérature sont très variables, de 23 à 74% (Gordon
1996).

Toutefois, ces vaches traitées à la testostérone ne pourront être admises dans la chaîne
alimentaire, ce qui peut représenter une perte économique conséquente pour l’éleveur. La
réponse à l’administration répétée de testostérone est également variable et relativement
coûteuse. Un tel traitement n’est de toutes façons plus autorisée en Union Européenne
(Diskin et Kenny 2014).

b) Détection des odeurs particulières présentes pendant l’œstrus

En période d’œstrus, la vache émet des phéromones particulières. Ces dernières


constituent le signal olfactif naturel pour signaler au taureau que la vache est en chaleurs (Rao
et al. 2013) et sont émises dans le lait, la salive, l’urine et les sécrétions vaginales de la vache.
D’après l'étude de Charles A. Kiddy et Mitchell (1981), les odeurs associées à l’œstrus
apparaissent trois jours avant l’œstrus et sont de plus en plus présentes, jusqu’à atteindre un pic
d’intensité au moment de l’œstrus. Elles disparaissent le jour qui suit l’œstrus.

Les chiens sont des détecteurs d’odeurs efficaces et fiables, qui sont par exemple utiles
dans la recherche d’explosifs ou de drogues. Il existe pourtant à ce jour peu d’études ayant
essayé d’entraîner les chiens à reconnaître l’œstrus via l’odeur des fluides corporels des vaches
(Carola Fischer-Tenhagen et al. 2011).
Les chiens sont en effet capables de discriminer des échantillons de fluides corporels
des vaches correspondant au jour avant l’œstrus de ceux correspondant aux jours après l’œstrus
(Charles A. Kiddy et Mitchell 1981). Il est donc possible d’entraîner des chiens à détecter les
odeurs de vaches lorsqu’elles sont en chaleurs.
80
D’après le peu d’études disponibles à ce sujet dans la littérature, les chiens entraînés
détectent les échantillons (sécrétions vaginales, urine, lait, sang) de vaches en chaleurs avec une
précision élevée, de 94 à 99%, associée à un pourcentage de faux positifs relativement faible
variant de 1 à 8% (C. A. Kiddy, Mitchell, et Hawk 1984; Brown, Stafford, et Fordham 2006).
L’étude menée par C. A. Kiddy et al. (1978) a obtenu des résultats plus mitigés sur le même
type d’échantillons, avec une précision entre 68,1% à 80,9% et 1 à 20% de faux positifs. Ces
derniers résultats sont en accord avec ceux de Hawk, Conley, et Kiddy (1984), où les chiens
ont été capables de différencier des échantillons de lait des vaches en pré-œstrus, en œstrus ou
en diœstrus avec une sensibilité moyenne de 83% et 8% de faux positifs.

L’étude plus récente de Carola Fischer-Tenhagen et al. (2011) montre une sensibilité de
détection de l’œstrus via un échantillon de mucus vaginal par les chiens d’une moyenne de
80,3%, les valeurs allant de 58,3% à 100% selon les chiens.

Si ces résultats indiquent que des chiens peuvent effectivement être entraînés à
reconnaître les odeurs associées à l’œstrus avec des performances de détection correcte, le taux
de faux positifs peut tout de même aller jusqu’à 20%. De plus, les résultats individuels de
chaque chien ne sont pas équivalents (C. A. Kiddy et al. 1978; Carola Fischer-Tenhagen et al.
2011). Soulignons enfin le fait que toutes les études citées sont à analyser avec une certaine
retenue, puisqu’elles ont toutes été réalisées sur des échantillons de fluides corporels et non sur
de vraies vaches en conditions réelles d’élevage. Seuls C. A. Kiddy et al. (1978) ont étudié la
détection des chaleurs par les chiens sur trois vaches, obtenant une précision de 87,3% qui
semble prometteuse. Il est toutefois nécessaire de réaliser cette expérience sur un plus grand
nombre de vaches et dans les conditions actuelles d’élevage pour avoir des résultats crédibles.

Ainsi, d’après les études citées précédemment, les chiens peuvent être entraînés à
identifier les odeurs spécifiques de l’œstrus dans le sang, les sécrétions vaginales, le lait et
l’urine dans des conditions de laboratoire avec une précision de plus de 80%. Il serait néanmoins
plus approprié, que ce soit en termes d’hygiène ou de sécurité, que les chiens soient capables
d’identifier les vaches en chaleur depuis l’allée d’alimentation.
C. Fischer-Tenhagen, Tenhagen, et Heuwieser (2013) ont donc testé dans leur étude
l’aptitude de 13 chiens à détecter les vaches en période d’œstrus à partir d’échantillons de salive.
La sensibilité obtenue varie de 40 à 75% selon les chiens, avec une moyenne de 57,6%. Les
résultats sont donc moins bons que ceux observés sur les autres fluides corporels.
En fait, les phéromones spécifiques de l’œstrus seraient plus difficiles à identifier dans
la salive que dans les autres fluides, expliquant à la fois l’obtention de moins bons résultats et
la variabilité entre les chiens. D’autres recherches doivent être effectuées pour savoir si un
entraînement plus intensif des chiens pourrait augmenter le taux de détection dans la salive.

En conséquence, des canidés entraînés à la détection des chaleurs pourraient diminuer


significativement le travail de l’éleveur et apparaissent parfois plus sensibles, fiables et
pratiques que certains dispositifs électroniques, tout en étant moins onéreux (Brown, Stafford,
et Fordham 2006). En effet, la majorité des éleveurs possède déjà un voire plusieurs chiens dans
l’élevage. En les entraînant à la détection des chaleurs de leurs vaches, aucun coût
supplémentaire ne serait nécessaire (Carola Fischer-Tenhagen et al. 2011).
Néanmoins, il faudra, dans de prochaines études, déterminer la limite de la précision des
chiens et adapter les méthodes d’entraînement à des conditions réelles en ferme. Cette dernière
condition risque d’être difficile, notamment parce que les chiens devront faire face à plusieurs

81
obstacles comme les autres odeurs présentes (nourriture, lait…) ou le comportement des vaches
effrayées par leur présence (Carola Fischer-Tenhagen et al. 2011).

c) Echographies ovariennes par voie transrectale

Les échographies ovariennes par voie transrectale permettent de visualiser directement


les ovaires, et ainsi de prédire l’œstrus lorsqu’un follicule dominant est observé. Elles
pourraient être aussi efficaces qu’un traitement hormonal. De plus, il a été prouvé que des
palpations transrectales régulières n’altèrent pas les comportements d’œstrus ni les profils
hormonaux péri-ovulatoires des vaches (Judith B. Roelofs et al. 2004).

La limite de cette approche est bien évidemment la disponibilité du vétérinaire, bien


qu’un éleveur qui a l’habitude d’inséminer son troupeau puisse en être capable (Foote 1975).
Toutefois, l’étude de Nebel et al. (1994) décrit un résultat faible (35,6%) de réussite de
l’insémination artificielle suite aux recommandations du vétérinaire après palpation des
structures ovariennes. Cette approche ne serait donc pas la plus utile ni la plus pratique pour la
détection des chaleurs.

2. Les dispositifs électroniques


a) BOVINOSE, capteur de phéromones

En 1998, Lane et Wathes (1998) établissaient dans leur étude le fait qu’un « nez
électronique » permettrait, via une olfaction artificielle, de détecter les odeurs associées à
l’œstrus chez les vaches. Cependant, des études plus approfondies étaient évidemment
nécessaires pour déterminer et améliorer les performances d’un tel dispositif, afin qu’il puisse
être utilisé directement dans l’élevage par l’éleveur.

Ainsi, l’équipe de Wiegerinck et al. (2011) reprennent l’idée du développement d’un


« nez électronique », appelé Bovinose, capable de détecter l’œstrus et à terme de déterminer le
moment optimal pour l’insémination artificielle.
Le principe de ce dispositif se base sur la détection de phéromones sexuelles qui sont
exclusivement sécrétées par la vache pendant l’œstrus, et qui signalent au taureau que la vache
est en chaleurs. Sankar et Archunan (2008) ont effectivement isolé trois composants chimiques
spécifiques de l’œstrus bovin dans des fèces, absents dans les bouses des vaches en phase
lutéale. Il s’agit de l’acide acétique, de l’acide propionique et du 1-iodo undécane.

Le Bovinose est donc un système de capteur de phéromones sexuelles (Rao et al. 2013).
Il est constitué d’un tableau de différents capteurs chimiques, qui sont mis en place pour
analyser les composants chimiques, ici les phéromones sexuelles, de manière électronique, et
d’indiquer après classification si la vache est en œstrus ou non.
Chaque capteur intégré a des performances de sensibilité et de sélection différentes. La
sensibilité et la sélection de chaque élément individuellement est trop faible pour être fiable
dans la détection de l’œstrus, mais l’idée est que la combinaison des réponses donne un schéma
caractéristique suffisant à la détection des phéromones sexuelles en question.
La sensibilité de ce capteur s’élève à 90%, mais son développement est toujours en cours
(Rao et al. 2013).

82
La conclusion de l’étude de Wiegerinck et al. (2011) est donc que, même si le Bovinose
est capable de directement donner le stade de l’œstrus de la vache avec une certaine précision,
des analyses supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les résultats, et des essais en
conditions de terrain devront être mis en place.

b) Systèmes d’enregistrement de l’activité physique

Une vache est beaucoup plus mobile lors de ses chaleurs. En effet, elle marche deux à
quatre fois plus pendant l’œstrus comparé au reste du temps (figure 35)(Senger 1994; Rorie,
Bilby, et Lester 2002; Rao et al. 2013). Les caractéristiques individuelles des vaches, tels que
leur âge, le niveau de production ou le stade de lactation n’ont de plus pas d’influence sur ce
phénomène selon Arney, Kitwood, et Phillips (1994).

Figure 34 : Evolution de l'activité motrice de la vache autour de la période de chaleurs (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-
Maillard 2011).

Parmi les comportements de l’œstrus, l’augmentation de l’activité physique est toutefois


la plus difficile à objectiver sans aide technique. C’est notamment pour cette raison qu’elle a
suscité le plus d’intérêt dans la conception et le développement de dispositifs électroniques
d’aide à la détection des chaleurs (Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012). Des systèmes
d’enregistrement de l’activité physique des vaches ont ainsi été développés : il s’agit des
podomètres et des accéléromètres, appelés également activité-mètres.

Le podomètre est un dispositif électronique attaché à la patte ou au collier de la vache


permettant de mesurer individuellement le nombre de pas par unité de temps (Nebel, Jones, et
Roth 2011). Il s’agit par exemple des systèmes Pedometer AfiTag® ou Heat-Seeker-TX®.
Utilisés depuis les années 1980, les dernières générations de podomètres quantifient également
le temps passé debout et couché (Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012; Chanvallon et Allain
2015), comme le système IceTag3D® (Jónsson et al. 2011).
L’accéléromètre est un dispositif électronique attaché au cou du bovin, qui enregistre
les mouvements de l’encolure dans les trois dimensions de l’espace. Il s’agit par exemple des
systèmes Alpro®, Heat Box®, Heatime®, HeatPhone®, MooMonitor®, Activité-mètre®,
Heatime-Ruminact® (Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012).

83
Certains dispositifs peuvent être fixés à une patte comme au cou : Nedap Lactivator®,
RescounterII® (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011).

Le nombre de mouvements ou de pas enregistrés par les podomètres et accéléromètres


n’a cependant pas de signification absolue. Il est donc nécessaire d’établir un algorithme
comparatif qui permettrait de comparer le nombre obtenu au seuil de base propre à chaque
vache (Mottram 2015).
Deux types de systèmes sont proposés pour les podomètres et accéléromètres (Allain,
Thomas, et Chanvallon 2012).
 Ils peuvent être intégrés dans une offre globale d’un constructeur. Dans ce cas,
ils font partis d’un panel de capteurs fournissant des données à un système
d’information central. Ces informations peuvent ainsi être croisées avec d’autres
données comme le poids, la production laitière…
 En « standalone », les dispositifs fonctionnent seuls avec un logiciel. Seules les
données mesurées par les capteurs sont valorisées. Ils sont généralement simples
d’utilisation avec des alertes facilement reconnaissables (par envoi de SMS,
alerte lumineuse ou vocale sur un boitier) et des courbes d’activité sont réalisées
sur ordinateur par un logiciel. Les podomètres HeatPhone®, Heatime® et
Heatbox® fonctionnent sur ce principe.

Le principe de fonctionnement des podomètres et accéléromètres est simple et est


illustré par la figure 36. Les données sont enregistrées en continu par le capteur (1) et sont
transmises à un récepteur via une antenne relais (2) ou un portique de lecture à un système
d’information central (3). Cette transmission se fait soit par ondes basses fréquences ou
infrarouges à chaque traite (Heatime®) ou au passage au distributeur automatique de
concentrés, soit à intervalles réguliers, par radiotélémétrie (par exemple, toutes les 5 minutes
pour HeatPhone® ou toutes les 2 heures pour Rescounter II®)(Saint-Dizier et Chastant-
Maillard 2012; Chanvallon et Allain 2015).
Les données sont ensuite automatiquement envoyées à une base de données d’un
ordinateur central ou d’un téléphone portable. Les informations sont alors traitées par un
algorithme : le logiciel, fourni avec chaque système, compare l’activité de chaque animal avec
la période de référence précédente et dans certains cas avec l’activité moyenne du troupeau
(Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012).
Dès que le niveau d’activité dépasse un seuil donné (figure 36), une alerte est envoyée
à l’éleveur sur son téléphone, sur un ordinateur ou via une alerte lumineuse ou sonore sur le
dispositif (4) (Diskin et Sreenan 2000; Chanvallon et Allain 2015). En fonction du stade
physiologique et de ses observations, l’éleveur décide d’inséminer ou non (5).

84
Figure 35 : Principe de fonctionnement et de circulation de l’information des systèmes d'enregistrement de l'activité des
vaches (Chanvallon et Allain 2015).

Les principales différences entre les diverses marques de podomètres et accéléromètres


actuellement disponibles sont la fréquence de transferts du nombre de pas à l’ordinateur central
et l’algorithme utilisé qui établit le seuil d’alerte et la période de référence de l’activité physique
(Mottram 2015). Par exemple, le système DairyPlan® déclenche une alerte pour signaler une
vache en œstrus lorsque que l’activité enregistrée pendant trois périodes consécutives de 2
heures dépasse au moins de deux fois les valeurs hautes de la moyenne d’activité des 10 jours
précédents (Hockey et al. 2010). En revanche, le Heat-Seeker-TX® déclenche lui-même un
signal via une lumière clignotante dès que la moyenne d’activité des 6 dernières périodes de 2
heures correspond à plus du double de la moyenne de l’activité des 6 dernières périodes de deux
heures correspondantes des 2 derniers jours (Nebel et al. 2000).

Figure 36 : Exemple de seuil de détection d’augmentation de l’activité motrice avec déclenchement d’alerte lors des chaleurs
(Allain, Thomas, et Chanvallon 2012)

Ainsi, il est essentiel de souligner que, si la littérature est abondante sur les systèmes de
mesure de l’activité physique, le choix du dispositif utilisé varie entre les différentes études,
tout comme la gestion du troupeau et les conditions environnementales. C’est pourquoi les
85
performances observées selon les études ne sont pas forcément uniformisées. Ce fait est
objectivé par le tableau 10. En effet, les critères d’alerte (seuil défini par l’algorithme, période
de référence de l’activité précédente), l’intervalle de temps entre deux enregistrements
successifs ainsi que les méthodes de signalement et leur interprétation sont autant de facteurs
qui diffèrent selon les études (At-Taras et Spahr 2001; Løvendahl et Chagunda 2010; J. Roelofs
et al. 2010; Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012).

La sensibilité des podomètres et accéléromètres est généralement supérieure à 75%


(Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011; Chanvallon et Allain 2015) voire 80% (J.
Roelofs et al. 2010). Selon Allain, Thomas, et Chanvallon (2012), le taux de détection varie
entre 63 et 90%, ces chiffres étant obtenus selon des études effectuées après 2000.
La spécificité des systèmes d’enregistrement de l’activité est souvent élevée, entre 90 et
100%, mais la précision est très variable selon les choix de l’étude (Saint-Dizier et Chastant-
Maillard 2012) et se situe entre 40 et 94% (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011;
Chanvallon et Allain 2015).
Cela s’accorde avec un taux d’erreur élevé qui varie entre 21,5% et 55,2% (Firk et al.
2003; Holman et al. 2011; Chanvallon et al. 2012). En effet, le niveau de précision faible serait
dû notamment aux faux positifs et aux problèmes techniques tels que la perte ou la casse du
podomètre, ou bien son dysfonctionnement (Diskin et Sreenan 2000).

86
Références Attache Sensibilité Spécificité Précision
Moore et Spahr (1991) Membre 55% 21%
Lehrer et al. (1992) Membre De 60 à 100% De 22 à 100 %
De 80,9% à
de Mol et al. (1997) Membre De 96 à 98%
95,1%
De 79,2% à
At-Taras et Spahr (2001) Membre
87%
Cavalieri, Eagles, et al. De 81,4% à De 73,3% à
Membre De 75% à 100%
(2003) 88,2% 100%
De 71% à De 95,6% à
Firk et al. (2003) Membre
95,2% 99,1%
Judith B. Roelofs et al.
Membre De 51 à 87% De 97 à 100% De 65 à 94%
(2005)
Membre De 78 à 100 % De 78 à 100%
Sakaguchi et al. (2007)
Cou De 92 à 100 % De 32 à 65 %
Løvendahl et Chagunda
Cou De 56 à 84% De 96 à 100%
(2010)
De 35,8% à
Hockey et al. (2010) Cou De 79,4 à 94,1% De 90 à 98,2 %
75,8%
Heatime® 81% (génisses) 95% (génisses)
Philipot et al. (2010)
(cou) 74% (vaches) 97% (vaches)
Heatime®
58,6% 93,5%
(cou)
Holman et al. (2011)
Afitag®
63,3% 73,5%
(membre)
Heatime®
Valenza et al. (2012) 71% 65%
(cou)
Afitag®
71% 71%
(membre)
Chanvallon et al. (2012) ;
Heatime®
Chanvallon, Coyral-Castel, 62% 84%
(cou)
et al. (2014)
HeatPhone
61% 87%
® (cou)
69,7% 32,9%
Dela Rue et al. (2014) Membre
89,2% 83,3%
Heatime® 84,7%
Silper et al. (2015)
IceTag® 98,7%
Tableau 10 : Performances de détection des chaleurs selon le dispositif d'enregistrement de l'activité choisi d'après la
littérature.

D’après le tableau 10, les podomètres et accéléromètres ne donnent pas une détection
des chaleurs complètement fiable. En effet, si leur spécificité est supérieure à 95%, la sensibilité
de la détection associée dépasse rarement les 80-90% (Mottram 2015).
En pratique, la stratégie d’utilisation des outils d’enregistrement de l’activité consiste à
associer les mesures relevées par le dispositif et les observations visuelles de l’éleveur (Dela
Rue et al. 2014; Michaelis, Burfeind, et Heuwieser 2014), spécialement après 50 jours post-
partum (Chanvallon, Coyral-Castel, et al. 2014). En fait, quand une alerte est déclenchée par le
podomètre, la vache identifiée doit faire l’objet d’un attention soutenue pour observer et
confirmer ou non le comportement œstral (Opsomer et de Kruif 2008).
Coupler ainsi observation visuelle et mesure de l’activité permet d’augmenter
l’efficacité des dispositifs et de réduire les faux positifs (Rorie, Bilby, et Lester 2002). En effet,
d’après l’étude réalisée par Holman et al. (2011), combiner observations et accéléromètres
permettrait d’augmenter le taux de détection de 16 points de pourcentage comparé aux capteurs
utilisés seuls. Le tableau 11 renforce également ces données. Toutefois, ces résultats sont à
87
vérifier dans différents systèmes d’élevage et en tenant compte des objectifs spécifiques des
éleveurs (Chanvallon, Coyral-Castel, et al. 2014).

Détection par Sensibilité Précision


Accéléromètre seul 59% 93,5%
Observation seule 56,5% 93%
Combinaison des deux 75% 92%
Tableau 11 : Performances de détection des chaleurs selon l’utilisation d’un accéléromètre seul ou couplé à l’observation
visuelle de l’éleveur (Chanvallon et Allain 2015).

L’utilisation des systèmes d’enregistrement de l’activité permet de connaître le début de


l’œstrus, et donc le meilleur moment pour inséminer, grâce à l’enregistrement en continu des
données. En effet, l’augmentation d’activité physique des vaches commence
approximativement 4 heures avant le début de l’œstrus (Rorie, Bilby, et Lester 2002). Les
podomètres sont donc des outils pratiques pour la prédiction de l’ovulation, le seuil
d’augmentation de l’activité devant tout de même être basé sur les schémas d’activité
individuels de chaque vache (Nebel, Jones, et Roth 2011). De plus, l’enregistrement de données
continu permet d’obtenir de détecter les chaleurs nocturnes ou de courte durée (Saint-Dizier
2005).
Les podomètres et accéléromètres permettent également de détecter les boiteries.
Actuellement, ces colliers sont utilisés partout dans le monde et des modèles émergent sur
l’intégration des données dans un système de gestion de l’élevage (Mottram 2015).

Cependant, tous les dispositifs actuellement disponibles n’utilisent pas le transfert de


données en temps réel, notamment lorsque les données sont collectées deux fois par jour lors
de la traite. Cela réduit donc l’efficacité de la détermination du moment de l’insémination
(Nebel et al. 2000; Kastelic 2001; Nebel, Jones, et Roth 2011; Allain, Thomas, et Chanvallon
2012).
De même, tous les appareils ont des performances médiocres et peu fiables pour la
première ovulation post-partum (Yániz et al. 2006). En effet, les premières ovulations post-
partum sont détectées entre 24 et 41% selon les appareils contre 73 à 87% pour les suivantes
d’après Chanvallon et al. (2012). Toutefois, ces résultats peu élevés ne constituent pas un
handicap majeur, puisque la première ovulation ne correspond pas à la période recommandée
pour inséminer.
Par ailleurs, les vaches présentant des boiteries sont peu détectées en chaleurs par les
podomètres et accéléromètres, puisqu’elles se déplacent moins du fait de leur pathologie, même
pendant leur période d’œstrus (Holman et al. 2011).
Les systèmes d’enregistrement de l’activité présentent également les problèmes de casse
et de dysfonctionnement inhérents aux dispositifs électroniques fixés sur l’animal. Ainsi, au
cours d’une étude effectuée sur 37 vaches pendant 8 mois, 44% des podomètres ont dû être
renouvelés pour cause de dysfonctionnement (Moore et Spahr 1991). Notons toutefois que
l’étude date de 1991 et qu’il est probable que le fonctionnement des podomètres utilisés a été
amélioré par la suite.
Enfin, les performances non idéales de ces dispositifs s’expliquent aussi par le fait que
l’activité des vaches n’est pas un indicateur des chaleurs totalement fiable, puisque 20% des
vaches ne voient pas leur nombre de pas augmenter pendant les chaleurs (Mottram 2015).

88
Il faut également souligner que les conditions environnementales des vaches influencent
les performances des podomètres et accéléromètres (Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012).
En effet, l’activité des vaches varie selon le type de sol et la conduite du troupeau (mise en
pâture, stabulation entravée…). Ainsi, l’étude menée par Sakaguchi et al. (2007) sur 15 génisses
Prim’Holstein montre qu’avec les mêmes dispositifs et seuils de détection, les taux de détection
et la précision ne sont pas les mêmes selon l’environnement. Les résultats sont représentés dans
le tableau 12.

En stabulation
En pâture
entravée
Podomètre attaché Sensibilité 100 % 92 %
au cou Précision 32 % 34 %
Podomètre attaché Sensibilité 100 % 78 %
au membre Précision 83 % 78 %
Tableau 12 : Performances des podomètres selon l'environnement des vaches (Sakaguchi et al. 2007).

Ainsi, les podomètres seraient plus sensibles en pâture qu’en stabulation entravée, ce
qui semble logique puisque les vaches sont plus actives au pré. Toutefois, notons que
l’échantillon de génisses utilisé ici est peu représentatif et peu de données sont disponibles à ce
jour dans la littérature sur l’influence des conditions environnementales sur les performances
des systèmes d’enregistrement de l’activité physique.

En conséquence, Disenhaus et al. (2010) soulignent un certain nombre de questions qui


reste en suspens :
 Comment les podomètres et accéléromètres gèrent-ils la transition entre
stabulation et pâturage ?
 Sont-ils interprétables dans un troupeau à haute incidence de boiteries ou
d’anomalies de cyclicité ou à très faible expression ?

L’investissement initial pour ce genre de systèmes d’aide à la détection des chaleurs est
d’approximativement 5000 à 6000 € pour 50 vaches, jusqu’à 8000 € d’après l’outil choisi
(Chanvallon et Allain 2015). Un coût additionnel pour souscrire au logiciel approprié est parfois
nécessaire (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011; Saint-Dizier et Chastant-Maillard
2012), comme c’est le cas pour les accéléromètres HeatPhone®.

c) Microphones évaluant la vocalisation (Schön et al. 2007)

Chez les mammifères, il est établi que les vocalisations des femelles contiennent des
informations sur leur stade reproductif. Il est suspecté que les vocalisations des bovins donnent
également des informations sur leur âge, sexe, statut dans la hiérarchie et stade du cycle œstral.

Ainsi, l’étude de Schön et al. (2007) s’intéresse à la possibilité de détecter une vache en
chaleurs par les vocalisations qu’elle émet. L’expérience se base sur l’enregistrement
automatique et continu de la vocalisation de 10 génisses à l’attache pendant la période
périœstrale à l’aide de radio-microphones. Des évaluations des concentrations de progestérone
dans le sang et une observation visuelle ont été effectuées en comparaison pour détecter les
chaleurs.

89
Les résultats obtenus, illustrés par la figure 38, ont démontré qu’une augmentation du
pourcentage de meuglements émis apparaît le jour de l’œstrus. En effet, le taux de vocalisations
augmente d’environ 84% entre l’avant-veille de l’œstrus et le jour de l’œstrus, puis d’environ
59% entre la veille de l’œstrus et l’œstrus. Le lendemain de l’œstrus, le taux de meuglements
diminue de 79%.

Figure 37 : Nombre moyen de vocalisations des génisses selon les jours précédant et suivant l'œstrus (représenté par le jour
0). ED correspond au nombre d'observation visuelle par jour (Schön et al. 2007).

De plus, deux structures différentes de la vocalisation des génisses ont également été
mises en évidence. D’une part, le meuglement (« the moo call »), représenté par la structure
harmonique, correspondaient à des bandes de fréquence régulières. D’autre part, le
mugissement (« the bellow call »), représenté par la structure non harmonique, correspondaient
à des bandes de fréquence anarchiques (figure 39). Il a été confirmé dans l’étude que c’est cette
dernière structure qui augmente autour de l’œstrus.

H NH H

Figure 38 : La vocalisation d’une génisse comprend deux parties : la partie harmonique H (début et fin de la vocalisation) et
la partie non-harmonique NH (milieu de la vocalisation) (Schön et al. 2007).

Cependant, les grands écarts types présents dans les résultats de cette étude mettent en
évidence que les génisses réagissent individuellement de manière très différente. En effet,

90
l’augmentation des meuglements est uniquement relative à l’individu et ne peut pas être
standardisée.

Ainsi, même si très peu de littérature existe sur ce sujet, il semble possible d’obtenir des
informations sur le moment de la période œstral des bovins en surveillant leurs vocalisations.
Les résultats méritent quand même d’être démontrés sur de plus longues périodes, avec un plus
grand nombre d’individus de différents âges et niveaux de lactation, et dans des conditions
d’élevage variées.
Si les résultats s’avèrent concluants, il est possible d’imaginer l’utilisation d’un radio-
microphone associé à la radiotélémétrie pour récolter les données de vocalisations. Après
élaboration d’un algorithme et vérification des performances, ce système pourrait devenir une
aide à la détection des chaleurs.

d) Vidéosurveillance et analyse automatique d’images

La vidéosurveillance basique et la méthode par analyse automatique d’images


actuellement en cours de développement ont été vues précédemment dans les dispositifs
électroniques d’aide à la détection des chaleurs qui se basent sur l’acceptation du
chevauchement. Ce dernier signe, bien que caractéristique de l’œstrus, n’est bien entendu pas
le seul à pouvoir être surveillé par vidéo.
Ainsi, les signes comportementaux secondaires associés aux chaleurs, tels que la
tentative de chevauchement d’autres vaches ou le reniflement de la zone ano-vulvaire, peuvent
également être observés par vidéosurveillance.

e) Utilisation de la technologie à bande ultra large

La technologie par radio à bande ultra large a été décrite précédemment dans les
dispositifs automatisés se basant sur l’acceptation du chevauchement. En disposant de la
géolocalisation des vaches en continu et en temps réel, cette technique donne également
l’opportunité de détecter les chevauchements répétés d’une vache, signe secondaire des
chaleurs.

En ce qui concerne les dispositifs électroniques de détection des signes secondaires des
chaleurs, seuls les systèmes d’enregistrement de l’activité motrice des vaches ont été
particulièrement développés au cours de ces dernières années. En effet, le nez électronique, tout
comme l’utilisation d’un microphone ou de la technologie à bande ultra large, reste en cours
d’élaboration. La vidéosurveillance est quant à elle encore peu développée dans la détection
des signes secondaires des chaleurs.
Les podomètres et accéléromètres se basent sur l’enregistrement en continu de l’activité
physique de chaque vache individuellement, puis sur le traitement de ces données par des
algorithmes de calcul propres à chaque système, qui permettent une comparaison automatique
et individuelle de l’activité de la vache avec les jours précédents (Disenhaus et al. 2010).
Cependant, utilisés seuls, ces dispositifs n’offrent pas une détection des chaleurs
complètement fiable. En effet, si leur spécificité est supérieure à 95%, la sensibilité de la
détection associée dépasse rarement les 80-90%. Il est toutefois intéressant de les combiner à
des observations visuelles afin d’améliorer les performances de détection.

91
D. Détection des modifications physiologiques et hormonales qui ont
lieu au cours de l’œstrus

1. Mesure des variations de la température autour de l’œstrus


a) Mesure des variations de la température corporelle et de celle du
lait

Comme vu en première partie, la température corporelle chez la vache diminue


légèrement environ deux jours avant l’œstrus puis augmente de 0,3 à 3,2°C au moment du pic
de LH (figure 40)(Rajamahendran et al. 1989; Lehrer et al. 1992; Kyle, Kennedy, et Small
1998; Saint-Dizier 2005; Fisher et al. 2008).
Ainsi, d’après l’étude de Fisher et al. (2008), le pic de LH pourrait ainsi être prédit à 6
heures près dans 90% des cas en modélisant la courbe de température et en prenant en compte
les variations de la température extérieure. Bien que cette expérience mérite d’être réalisée sur
un plus grand effectif et dans des conditions réelles d’élevage, réussir à prédire le pic de LH à
6h près permettrait d’inséminer les vaches au bon moment puisque l’intervalle entre le pic de
LH et l’ovulation est en moyenne de 29 heures (Saumande et Humblot 2005).

Figure 39 : Evolution de la température vaginale de la vache autour du pic de LH (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-
Maillard 2011).

La variation de température autour de l’œstrus est détectable par prise de température


rectale, vaginale mais également ruminale. En effet, selon Boehmer (2012), la température
ruminale augmente également pendant l’œstrus et est une mesure efficace de la température
corporelle. De plus, une légère augmentation de la température du lait (entre 0,2 et 0,4°C) a été
mise en évidence dans 35 à 74% des périodes d’œstrus (Maatje, de Mol, et Rossing 1997; Lehrer
et al. 1992). La température du lait, bien qu’elle semble peu sensible, serait facile à relever deux
fois par jour à la traite pour les vaches laitières.

Etant donné la courte durée de l’augmentation de température le jour de l’œstrus, des


mesures régulières de la température s’imposent pour la détecter, ce qui implique un outil de
surveillance fixé sur l’animal (Saint-Dizier 2005). En effet, la prise de température manuelle
apparaît comme consommatrice de temps et peu pratique dans les élevages (Firk et al. 2002).

92
Ainsi, il existe actuellement plusieurs systèmes automatisés de mesure de la température
corporelle avec transmission radiotélémétrique. Ces dispositifs sont principalement utilisés
pour la surveillance de l’état de santé des vaches et des vêlages (Saint-Dizier et Chastant-
Maillard 2012) et leur mise en œuvre pour la détection de l’œstrus reste à valider (Saint-Dizier,
Aubriot, et Chastant-Maillard 2011).
Ces systèmes de mesure de la température corporelle peuvent être ingérés comme un
bolus et mesurer alors la température du réticulo-rumen, comme par exemple Thermo-bolus®,
tandis que d’autres se placent directement dans le vagin (Vel’Phone®, Radco®)(Kyle,
Kennedy, et Small 1998; Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012). Les premiers, non invasifs
et requérant peu de travail (Boehmer 2012), sont disponibles en élevage pour le monitoring de
la santé et de l’alimentation de la vache tandis que les seconds sont commercialisés pour la
détection du vêlage (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011).

Le peu de littérature disponible sur les performances d’une détection des chaleurs de la
vache à l’aide d’un thermomètre ne concerne que la température vaginale et celle du lait.
Ainsi, d’après Kyle, Kennedy, et Small (1998), qui utilisent dans leur expérience un
thermomètre placé dans le vagin des vaches allaitante et envoyant des transmissions
radiotélémétriques, la sensibilité du système est de 89,4% et la précision est de 85,7%. Redden
et al. (1993) obtiennent une sensibilité de 80,9% avec un pourcentage de faux négatifs de 14%
grâce à une prise de température vaginale. Plus récemment, l’étude réalisée par Sakatani,
Takahashi, et Takenouchi (2016) montre que le relevé des variations de la température vaginale
serait plus sensible que l’utilisation de podomètres (respectivement 96,4% et 75%).
Si les performances de la prise de température vaginale semblent correctes, celles du lait
sont peu fiables. En effet, pour la détection des chaleurs des vaches, l’augmentation de la
température dans le lait a une sensibilité qui dépasse rarement les 70 à 80% (Gordon 1996; Rao
et al. 2013). Elle avoisine plutôt les 50% d’efficacité (Lehrer et al. 1992; McArthur, Easdon, et
Gregson 1992) avec un pourcentage de faux positifs pouvant aller jusque 81% (McArthur,
Easdon, et Gregson 1992). La détection de l’œstrus basé sur la mesure de la température du lait
à la traite, soit deux fois par jour, n’est donc pas fiable.

La prise automatisée de température corporelle présente certains avantages. En effet,


elle permet de détecter les vaches présentant des chaleurs silencieuses. De plus, en dehors de la
détection des chaleurs, c’est également un système de surveillance des vêlages mais également
des affections engendrant une hyperthermie, ce qui permettrait à l’éleveur d’identifier les
vaches malades avant même les symptômes cliniques (Zartman et Dealba 1982).

Toutefois, des facteurs externes comme internes, tels une variation de la température
extérieure, une hyperthermie liée à une affection (Zartman et Dealba 1982) ou une inflammation
locale ou systémique (Fisher et al. 2008), peuvent altérer une détection des chaleurs basée sur
les variations de la température de la vache, et ainsi augmenter le nombre de faux négatifs
(Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011; Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012).
L’activité, le comportement de la vache et le temps passé couché influencent également les
mesures.
Incorporer les données du dernier œstrus à l’algorithme permettrait en revanche de
diminuer le nombre d’alertes faussement positives (Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012).

En résumé, les thermomètres automatisés, qui sont principalement utilisés pour la


surveillance des vêlages, requièrent encore une validation pour être utilisés en tant qu’aide à la
détection de l’œstrus.

93
b) Mesure de la température de la peau par imagerie thermique

Dans les années 1980, Hurnik, Webster, et DeBoer (1985) ont investigué la possibilité
d’utiliser le balayage thermique infrarouge des surfaces du corps de la vache pour détecter le
changement de température corporelle relatif à l’œstrus. Un dispositif d’image thermique,
composé d’une caméra de détection de la température et d’un logiciel de vidéo, a été utilisé sur
27 vaches pour prendre des images de la région caudale de la vache (zones anale et vulvaire,
attache et partie postérieures du pis). Le système d’image thermique était capable de faire la
différence entre 0,2°C de température.
Par cette méthode, Hurnik, Webster, et DeBoer (1985) ont obtenu une sensibilité de
détection de l’œstrus correcte (80%) associé à un taux d’erreur élevé (33%). Ainsi, au vu de la
fréquence de faux positifs et de faux négatifs, cette technologie ne semblait pas appropriée à la
détection de l’œstrus.

Toutefois, des progrès ont été réalisés dans l’équipement d’imagerie thermique depuis
1985. Une étude de 2015 (Talukder et al. 2015) a examiné l’utilisation d’images thermiques sur
30 vaches, prises dans différentes zones du corps (œil, oreille, museau et vulve) deux fois par
jour à la traite (figure 41).

Figure 40 : Images thermiques réalisées sur différentes parties du corps d'une vache (zone ano-vulvaire (A), œil (B), oreille
(C), mufle (D) (Talukder et al. 2015).

La température vulvaire est celle pour laquelle les chercheurs ont obtenu la plus grande
sensibilité de détection des chaleurs des vaches avec 80%, mais aussi la plus faible spécificité
associée avec 21% comparé aux autres parties du corps. La combinaison de toutes les mesures
des images thermiques offre une meilleure sensibilité (93,7%) mais une spécificité bien plus
faible (6,7%). Les performances obtenues sont donc encore une fois trop faibles pour permettre
une bonne détection de l’œstrus.

De plus, les facteurs influençant la température cutanée, comme la température


environnementale ou la sueur de la peau constituent une difficulté qu’il semble difficile de
surmonter. Ainsi, étant donné la complexité du système cutané, il est peu probable de voir
apparaître un système de détection de l’œstrus fiable et pratique se basant sur l’imagerie
thermique (Mottram 2015; Talukder et al. 2015).
94
2. Mesure de la conductivité des secrétions vaginales et
cervicales
L’œdème de la vulve observé lors des chaleurs s’explique par une augmentation de
l’hydratation des tissus génitaux, due à l’augmentation de la concentration en œstrogènes
(Senger 1994). Or l’hydratation des tissus est inversement corrélée à la résistance électrique de
ce tissu. Ainsi, dans la majorité des cas, les résistances du mucus vaginal et des tissus
épithéliaux intra-vaginal et vulvaire déclinent autour de la période d’œstrus (Ezov et al. 1990;
Lehrer et al. 1992; Kitwood, Phillips, et Weise 1993), leurs valeurs diminuant d’environ 30%
par rapport à leurs valeurs pendant le diœstrus (Carter et Dufty 1980). La résistance la plus
basse, correspondant à la conductivité la plus haute, coïncide avec le pic de LH. Après avoir
atteint le niveau le plus bas, la résistance électrique augmente à nouveau (Rorie, Bilby, et Lester
2002).

Ainsi, l’augmentation de la conductivité du mucus cervical et vaginal au moment de


l’œstrus peut être mesurée pour détecter les chaleurs des vaches, à l’aide d’une sonde
appropriée.
Une telle sonde a été développée et commercialisée aux Etats-Unis. Elle est disponible
en France depuis 1998 sous le nom d’Ovatec® (figure 42). Avec cette sonde, les mesures
doivent être réalisées manuellement au moins deux fois par jour et doivent débuter quelques
jours avant le moment attendu de l’œstrus (Rorie, Bilby, et Lester 2002). Les recommandations
du fabricant sont de réaliser l’insémination lorsque l’impédance vaginale mesurée est inférieure
ou égale à 55 Ohms (Rorie, Bilby, et Lester 2002; Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard
2011).

Figure 41 : Photo d’une sonde vaginale Ovatec® : les deux électrodes placées à son extrémité permettent de mesurer la
conductivité des sécrétions (Saint-Dizier 2005).

Toutefois, testée sur 80 vaches laitières d’une ferme expérimentale par l’Inra, la sonde
Ovatec® ne s’est pas révélée plus efficace qu’une détection visuelle des chaleurs (Saint-Dizier
2005).

D’autres données de la littérature avant 1998 sont disponibles, bien qu’aucune étude
n’utilise le même modèle de sonde. Ainsi, la sensibilité de la détection de la hausse de la
conductivité du mucus cervical a été évaluée à 82% selon Leidl et Stolla (1976), 70% avec un
pourcentage de faux positifs de 15% selon Peters (1989). La revue plus récente de O’Connor
(2007) décrit une efficacité entre 65 et 85% et une spécificité variant entre 57 et 82%.

95
L’utilisation d’une sonde, pour vérification des vaches repérées en chaleurs par
observation visuelle, semble augmenter le taux de détection, qui passe de 67% pour
l’observation seule à 74% d’après Kitwood, Phillips, et Weise (1993).

A la fin des années 1980, des électrodes bipolaires équipées d’émetteurs


radiotélémétriques ont été implantées dans le tissu vulvaire. Dans cette expérience de Lewis et
al. (1988), la sensibilité de la détection des chaleurs était de 90,4%. Toutefois, si des électrodes
implantées donnent une mesure précise, une sonde vaginale semble plus appropriée et offre
plus de potentiel pour une utilisation dans les élevages.

Il est important de remarquer que la position de la sonde dans le vagin, les infections
vaginales ou encore les réactions de l’animal (inflammatoires comme comportementales) au
moment de la mesure sont autant de facteurs qui peuvent fausser la lecture de la résistance
électrique. Tout d’abord, la principale difficulté à l’utilisation des sondes vaginales est le fait
que la résistance électrique peut varier en fonction de sa localisation dans l’animal. En effet, les
mesures effectuées dans le vagin postérieur sont moins fiables que celles du vagin antérieur
(Carter et Dufty 1980; Gordon 1996; Rao et al. 2013). Il est donc nécessaire d’insérer les
électrodes de la sonde à la même localisation à chaque mesure pour avoir un suivi de la
conductivité cohérent.
De plus, les mesures doivent être prises toutes les 12 heures, ou même plus souvent
selon les sondes, afin de déterminer précisément la valeur de la conductivité la plus haute. En
effet, du fait des variations individuelles, une valeur de la conductivité en tant que telle n’est
pas indicatrice de l’œstrus et nécessite d’être comparée aux autres valeurs mesurées sur un
animal en particulier (Gordon 1996).
Par ailleurs, parce que les électrodes ne sont pas implantées dans la vaches, les mesures
sont manuelles, ce qui en fait une activité consommatrice de temps et parfois difficile (Firk et
al. 2002). Le risque inflammatoire pour la muqueuse vaginale, due aux insertions répétées de
la sonde, est également non négligeable (Rao et al. 2013).
Enfin, les infections vaginales peuvent fausser la lecture de la résistance électrique
(Rorie, Bilby, et Lester 2002). Par exemple, les kystes folliculaires et les endométrites
engendrent des valeurs de conductivité proches de celles observées pendant l’œstrus quel que
soit le stade du cycle de la vache (Leidl et Stolla 1976). D’après le détail du manuel d’utilisation
de la sonde Ovatec®, il est également possible que des déséquilibres nutritionnels causent des
lectures anormales.

Au vu des résultats variables obtenus sur des données peu récentes, des nombreux
facteurs influençant la mesure et compte tenu de son prix (environ 2 750 € pour la sonde
Ovatec®), il semble donc peu raisonnable de conseiller la sonde pour détecter les vaches en
chaleurs (Saint-Dizier 2005).
Les développements futurs de la sonde vaginale seront de la rendre implantable avec
des émetteurs afin d’envoyer directement l’information aux ordinateurs (Gordon 1996; Rao et
al. 2013) via radiotélémétrie (Senger 1994). En effet, du fait des mesures très individuelles et
de la nécessité de répéter les mesures, cette approche permettrait d’enregistrer en permanence
et de transmettre les données à une mémoire, donnant l’opportunité d’avoir un profil individuel
pour chaque vache (Leidl et Stolla 1976).

96
3. Dosage de la progestérone dans le lait (Chanvallon et Allain
2015)
D’après ce que nous avons vu en première partie, en fin de phase lutéale, le relargage
de PF2α par l’endomètre conduit à la lyse du corps jaune et donc à une diminution de la
concentration sanguine en progestérone, diminution qui précède l’ovulation (Thatcher et al.
2003).
Cette baisse hormonale peut également être observée dans le lait, puisque la
concentration en progestérone dans le lait est intimement corrélée à celle du plasma (J. B.
Roelofs et al. 2006). Ainsi, la concentration en progestérone dans le lait diminue jusqu’à devenir
inférieure à 5 ng/mL approximativement 80 heures avant l’ovulation, puis inférieure à 2 ng/mL
environ 71 heures avant l’ovulation, comme l’illustre la figure 43 (J. B. Roelofs et al. 2006;
Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011; Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012). Les
variations entre individus sont toutefois très larges (J. B. Roelofs et al. 2006).

Figure 42 : Evolution de la concentration de progestérone dans le lait autour de la période d'œstrus (N. Friggens et al.
2008).

Il est donc possible d’identifier la période œstrale par un dosage régulier de la


progestérone dans le sang ou dans le lait. C’est d’ailleurs cette méthode qui est le plus souvent
utilisé dans la validation des performances des différentes méthodes de détection de l’œstrus.
Cependant, ce suivi est quasiment impossible à réaliser dans des conditions d’élevage
pour détecter les chaleurs des vaches. Cela s’explique par la nécessité d’interventions répétées
sur les animaux, le travail supplémentaire que cela engendre (Firk et al. 2002), le stockage des
réactifs et le coût du matériel et du dosage (minimum 6 € en laboratoire)(Saint-Dizier, Aubriot,
et Chastant-Maillard 2011; Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012; Chanvallon et Allain 2015).
Dans le but de franchir ces limites, de nouvelles technologies automatisées se sont développées.

 eProCheck®

Devant l’absence de système de dosage rapide en élevage, un analyseur portable,


nommé eProCheck® (figure 44), a vu le jour. Il permet de doser la concentration en
progestérone par la méthode ELISA dans le lait pour une vache laitière comme dans le sang
pour une vache allaitante (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011). Il s’agit d’un
dispositif semi-automatisé qui nécessite le prélèvement manuel d’un échantillon et sa
97
préparation à l’aide d’un mélange de réactifs avant l’analyse. Les résultats sont quantitatifs et
immédiats (20 minutes) (Gatien et al. 2011).

Figure 43 : L'analyseur de progestérone portable eProCheck® (Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).

Bien que le recul sur cet outil soit encore insuffisant, l’absence d’automatisation et la
nécessité d’interprétation des dosages n’en font pas un outil pour les éleveurs. Il paraît au
contraire approprié pour les praticiens assurant les suivis de reproduction, comme les
vétérinaires ou les inséminateurs (Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).
L’appareil seul coûte approximativement 5000 euros, auxquels s’ajoute le prix des
consommables. Une nouvelle version de l’outil est aujourd’hui disponible mais aucune
référence sur ses performances n’est répertoriée dans la littérature à ce jour.

 Herd Navigator®

Disponible depuis fin 2010 en Europe (Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012), le Herd


Navigator® est un système d’analyse globale du lait, entièrement automatisé et associé à un
robot ou à une salle de traite conventionnelle (figure 45). Il permet en particulier de connaître
la concentration de progestérone dans le lait.

Figure 44 : Système Herd Navigator® installé dans une salle de traite (Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).

98
Le principe du système Herd Navigator® est illustré par la figure 46. Tout d’abord,
l’échantillon de lait (quelques millilitres) est prélevé automatiquement pendant la traite. Le
dispositif mesure ensuite directement la progestérone grâce à des biocapteurs, qui sont des
bandelettes colorimétriques (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011), et fournit une
courbe d’évolution de l’hormone sur les derniers jours (Saint-Dizier et Chastant-Maillard
2012). L’éleveur choisit le moment du début des prélèvements en fonction de ses objectifs de
mise à la reproduction post-partum, puis le système ajuste la fréquence des prélèvements en
fonction du stade physiologique et de la période post-partum de la vache afin de minimiser leur
nombre (Asmussen 2010). Espacés de 3 ou 4 jours en début de prélèvement ou de phase lutéale,
les dosages sont de plus en plus fréquents lorsque la fin de celle-ci est proche (Saint-Dizier,
Aubriot, et Chastant-Maillard 2011). Six à sept échantillons sont réalisés en moyenne sur un
cycle œstral (Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012).

Figure 45 : Illustration du principe de fonctionnement du Herd Navigator® (Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).

À partir de la courbe lissée de progestérone réalisée, l’algorithme du Herd Navigator®


classe les vaches en trois catégories (figure 47) : les anœstrus post-partum, les vaches cyclées
et les vaches potentiellement gestantes (N. C. Friggens et Chagunda 2005). Lorsqu’une vache
est cyclée, le logiciel déclenche une alerte « vache en œstrus » dès que la concentration de
progestérone passe en-dessous du seuil de 4 ng/mL, ce qui laisse 24 à 36 heures à l’éleveur pour
inséminer ou non l’animal en question (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011;
Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).
Une fois l’alerte « œstrus » déclenchée, l’algorithme donne également la probabilité de
succès d’une insémination artificielle (entre 0 et 100%) en se basant sur la durée de la phase
lutéale précédente et la cinétique de la décroissance en progestérone (N. Friggens et al. 2008;
Asmussen 2010).

99
Figure 46 : Règles de décision du système Herd Navigator® pour déterminer le statut physiologique de la vache prélevée à
partir de sa courbe de progestérone lissée (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard 2011).

Après l’insémination, si le niveau de progestérone repasse au-dessus du seuil de façon


durable, la vache est considérée comme gestante. En revanche, si la concentration baisse à
nouveau, cela signifie que la vache est cyclée et que soit l’insémination n’a pas marché, soit il
y a eu mortalité embryonnaire (Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).
Plusieurs données zootechniques sont intégrables par l’éleveur s’il veut affiner les
calculs du logiciel, comme la date de vêlage, la parité, l’état corporel… Le système peut quand
même fonctionner avec uniquement les dates d’insémination (Saint-Dizier, Aubriot, et
Chastant-Maillard 2011).

Il existe par ailleurs deux versions du système Herd Navigator® :


o l’une est locale : l’éleveur gère seul sa base de données ;
o l’autre est centrale : les informations relatives au troupeau sont mises à
dispositions de conseillers dédiés (vétérinaires, zootechniciens,
nutritionnistes…) via Internet (Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard
2011).

Les performances du Herd Navigator® décrites dans la littérature sont récentes et très
prometteuses. En effet, la sensibilité de ce dispositif est de plus de 95% avec une spécificité de
94% (N. Friggens et al. 2008; Asmussen 2010; Saint-Dizier, Aubriot, et Chastant-Maillard
2011; Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012).

En plus de la détection des chaleurs, le Herd Navigator® permettrait également de


détecter immédiatement des problèmes liés à la reproduction, comme l’anœstrus vrai post-
partum, les chaleurs silencieuses, les kystes lutéinisés ou encore les mortalités embryonnaires
(Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012; Chanvallon et Allain 2015). Le dosage de
progestérone effectué peut aussi servir de test de non-gestation sans nécessiter une vérification
manuelle, comme décrit ci-dessus (Asmussen 2010).
Des analyses complémentaires sont également possibles par ce système, qui peut doser
le béta-hydoxybutyrate, la lactate déshydrogénase et l’urée. Elles offrent ainsi la possibilité de
détecter les troubles métaboliques comme la cétose, les troubles infectieux (mammites) ou les
troubles nutritionnels (équilibre azoté) qui pourraient devenir responsables de faibles
100
performances de reproduction (Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012; Chanvallon et Allain
2015). Ces analyses peuvent aussi servir de base pour conseiller l’éleveur (Asmussen 2010). La
reproduction est ainsi abordée plus globalement, en lien avec le métabolisme, l’état de santé et
la nutrition.

L’investissement initial d’un tel appareil s’élève entre 40 000 et 50 000 euros, auxquels
s’ajoutent 55 euros par vache par an pour les consommables (Saint-Dizier et Chastant-Maillard
2012; Chanvallon et Allain 2015). C’est donc un dispositif plutôt destiné aux élevages de taille
conséquente (100 vaches laitières et plus).
Une simulation réalisée par Østergaard, Friggens, et Chagunda (2005) a permis
d’estimer le seuil de rentabilité pour l’installation d’un Herd Navigator® dans un troupeau
laitier de 120 vaches, dont les chaleurs étaient préalablement détectées par observation visuelle.
Ainsi, selon les performances de reproduction antérieures à l’installation du système et le type
d’installation, entre 3 et 81 euros de bénéfices doivent être réalisés par vache par an pour que
le système Herd Navigator® soit rentable.

Malgré ses performances de détection des chaleurs prometteuses et son apport sur
d’autres domaines que la reproduction, peu de systèmes Herd Navigator® sont actuellement
installés en France. Cela s’explique principalement par le coût de l’investissement initial d’un
tel dispositif. Les résultats énoncés précédemment devront quand même être confirmés plus
largement sur des élevages commerciaux (Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).

4. Dosage de la LH
Un kit de dosage de la LH à partir d’une simple prise de sang a été mis sur le marché en
2013 par une filiale de l’Inra. Un résultat positif indique le moment du pic pré-ovulatoire, et
permet une insémination 12 heures après, même en l’absence de signes de chaleurs (Leborgne
et al. 2013).
Aucune donnée n’est cependant disponible dans la littérature sur les performances de
détection des chaleurs à partir d’un dosage de LH.

La majorité des dispositifs se basant sur la détection des modifications physiologiques


et hormonales ne sont à ce jour pas de bons prédicteurs des chaleurs. Cela s’explique à la fois
par les difficultés de standardisation et par la nécessité de répéter les mesures.

Seul le dosage automatisé de la progestérone dans le lait par le système Herd


Navigator® apparaît prometteur. Ses performances de détection des chaleurs sont
encourageantes, et ce dispositif permet d’aborder la reproduction de manière plus globale, en
établissant un lien avec le métabolisme, l’état de santé des vaches et la nutrition.
Cependant, c’est une aide de détection plutôt destinée aux élevages laitiers de taille
conséquente (100 vaches et plus), puisque l’investissement initial à son installation est coûteux.
Peu d’élevages en France sont actuellement équipés du système Herd Navigator®.

101
E. Etude du planning d’élevage et des informations recueillies pendant
la traite

1. Planning d’élevage
Le planning d’élevage est un outil essentiel à la gestion de la reproduction. Il s’agit d’un
planning de reproduction qui permet de visualiser l’état physiologique de l’ensemble du
troupeau. Il doit faire ressortir au premier coup d’œil les animaux à surveiller, c’est-à-dire à
partir d’un mois après le vêlage et 18 à 25 jours après les chaleurs précédentes (Leborgne et al.
2013).
Le planning d’élevage est le plus souvent rotatif (figure 48). Son utilisation est quelque
peu complexe mais le principe est relativement simple : chaque vache est représentée par une
épingle (sur laquelle figure son numéro). Cette épingle migre sur le tableau en fonction de l’état
physiologique de la vache représentée. Ainsi, le planning focalise l’attention de l’éleveur sur
des périodes clés. Une liste des vaches attendues en chaleurs peut notamment être créée
quotidiennement et ainsi orienter la détection des chaleurs.

Figure 47 : Planning d'élevage rotatif (Agrodirect.fr 2016).

Le planning d’élevage est un outil de faible coût où la transmission d’information est


claire. Il reste néanmoins peu spécifique et ne doit pas être utiliser seul (Disenhaus et al. 2010).

102
2. Informations recueillies pendant la traite : courbe de lait
Comme vu précédemment, les vaches laitières en période d’œstrus, sont plus agitées
pendant la traite et donnent moins de lait (Gordon 1996; Rao et al. 2013). Elles ont de plus
tendance à être moins régulières dans leurs habitudes d’entrée dans la salle de traite (Horrell et
al. 1984).

Ainsi, d’après l’étude réalisée par Horrell et al. (1984), une vache qui produit
soudainement moins de 75% de son niveau de lait habituel a 50% de chances d’être en chaleurs.
Ceci est d’autant plus vrai si la vache retrouve son niveau de production habituel à la traite
suivante (Rao et al. 2013), voire même avec un léger surplus compensateur (Schofield, Phillips,
et Owens 1991; Firk et al. 2002).
Cependant, la sensibilité obtenue par Schofield, Phillips, et Owens (1991) sur la
détection des chaleurs basée sur cette observation est de seulement 33%, avec toutefois une
spécificité de 100%. Cette dernière est néanmoins à prendre avec un certain recul puisqu’il ne
s’agit que d’une seule étude. D’autres considèrent la détection des chaleurs basée sur les
variations de la quantité de lait comme peu spécifique (Firk et al. 2002; Disenhaus et al. 2010).
En effet, il est possible que les mammites subcliniques, relativement fréquentes, induisent une
baisse de production équivalente à celle observée pendant l’œstrus.

Mitchell, Sherlock, et Smith (1996) ont par ailleurs essayé d’utiliser un ordinateur, dans
le but de reconnaître le motif de variations du niveau de lait observable à l’œstrus. L’étude a
été réalisée pendant un an sur un troupeau de 130 vaches laitières. Les meilleurs résultats ont
donné une sensibilité de détection de 69%, associée toutefois à un taux de faux positifs élevé
de 74%.

Il n’a ainsi pas été prouvé que les informations recueillies pendant la traite sont
suffisamment sensibles ou spécifiques pour la détection des chaleurs des vaches (Firk et al.
2002). Cette approche a été rapidement délaissée, à l’exception des robots de traite où les
informations peuvent être combinées à d’autres données, comme le nombre et le moment des
passages dans le robot (Mottram 2015). Ces informations peuvent servir d’indices pour attirer
l’attention de l’éleveur sur une vache en particulier, mais ne remplacent pas l’observation
visuelle.

En résumé, le planning d’élevage est un outil essentiel à la gestion de la reproduction,


puisqu’il permet de faire ressortir au premier coup d’œil les animaux à surveiller, notamment
dans le cas de la détection des chaleurs.
Il ne peut cependant pas être utilisé seul. En effet, comme les informations de traite, il
est peu spécifique et ne doit venir qu’en aide à l’observation visuelle des vaches.

103
F. Combiner plusieurs dispositifs pour de meilleures performances
Comme nous l’avons vu dans les parties précédentes, la combinaison entre un dispositif
d’aide et les observations de l’éleveur permet généralement d’obtenir des meilleurs résultats de
détection que le dispositif utilisé seul, et ce quelle que soit la technique utilisée.

De plus, l’utilisation simultanée de plusieurs capteurs peut conduire à de meilleures


performances de détection que lors de l’utilisation d’un dispositif seul (Lehrer et al. 1992). Le
tableau 13 illustre ce fait en comparant les performances des dispositifs seuls, et combinés.

Références Dispositif(s) SE SP P Taux d’erreur


8,8% de faux
Podomètre seul 91,2%
de Mol et al. positifs
(1997) Podomètre + niveau de 5,8% de faux
94,2%
lait + température du lait positifs
Podomètre seul 91,7% 98,2% 34,6%
Firk et al. (2003) Podomètre + planning
87,9% 99,5% 12,5%
d’élevage
Observation visuelle
49,3%
seule
Peralta, Pearson,
Accéléromètre seul 37,2%
et Nebel (2005)
HeatWatch® seul 48%
Combinaison des trois 82%
Kamar® seul 56,7% 61,3%
Heatime® seul 58,6% 93,5%
Holman et al.
Podomètre seul 63,3% 73,5%
(2011)
Heatime® + Kamar® 75,6% 63%
Podomètre + Kamar® 75,9% 60,3%
Podomètre seul 89,2% 83,3%
Dela Rue et al.
Podomètre + peinture à
(2014) 89,2% 99,4%
la base de la queue
Tableau 13 : Performances de détection des chaleurs selon l’utilisation d’un dispositif seul ou couplé avec d’autres (Se :
sensibilité ; SP : spécificité ; P : précision).

Intuitivement, il semble logique qu’en multipliant le nombre de capteurs de l’œstrus, les


performances de détection augmentent. Cependant, il apparaît comme très complexe de
fusionner les données reçues par les différents capteurs. En effet, cela requiert d’attribuer aux
données de chaque source une pondération appropriée. La création d’un système combiné de
plusieurs capteurs nécessite ainsi de fixer les niveaux relatifs de confiance pour toutes les
indications reçues, afin d’arriver à la meilleure décision possible (Mottram 2015).

Ainsi, le système Anemon® a récemment vu le jour (Allain, Thomas, et Chanvallon


2012). Il combine un accéléromètre, attaché à l’encolure de l’animal, et un thermocapteur
vaginal (figure 49). Le traitement de l’information est réalisé directement par un boitier Anebox
positionné sur l’animal à l’encolure (figure 49). Un SMS est envoyé à l’éleveur lorsqu’une
augmentation d’activité est associée à une chute puis à une augmentation de la température.

104
Figure 48 : Composants du système Anemon® avec le thermocapteur (à gauche) et le transmetteur Anebox (à droite)
(Brielmann 2014).

Le principal intérêt de ce système repose sur la combinaison des deux mesures, mais
aussi sur l’absence de nécessité d’une base radio fixe. Les alertes peuvent ainsi être transmises
même lorsque les vaches sont au pâturage.
Les seules données disponibles actuellement sont celles délivrées par le développeur du
dispositif. Ainsi, la sensibilité du système Anemon® serait de 87,5%, avec une spécificité de
92,3% et une précision de 93,3% (Brielmann 2014). Ces performances sont toutefois à prendre
avec un certain recul et doivent être confirmées par d’autres auteurs.

Pour résumer cette partie sur la description des dispositifs d’aide à la détection des
chaleurs bovines, citons Senger (1994) qui souligne que le succès de n’importe quel dispositif
dépend des trois facteurs suivants :
▪ le dispositif doit résoudre le problème de détection des chaleurs avec un haut
pourcentage d’efficacité ;
▪ la technologie utilisée doit être de faible coût et doit contribuer à augmenter les
bénéfices de l’élevage ;
▪ enfin, le dispositif doit rendre la vie plus facile à l’équipe de l’élevage.
Ainsi, toutes les méthodes qui présenteront ces trois avantages vont avoir un impact
positif à long terme dans les élevages.

Cependant, même si les technologies automatisées d’aide à la détection des chaleurs ont
indéniablement du potentiel dans l’amélioration de la détection de l’œstrus et des performances
de reproduction, ils ne viennent qu’en supplément de l’observation visuelle réalisée par
l’éleveur, mais ne la remplacent en aucun cas.

105
G. Conseils et logiciel d’aide à la détection des chaleurs

1. Conseils de détection des chaleurs tirés de la littérature


Un bon enregistrement individuel des animaux est évidemment essentiel pour la
détection des chaleurs comme pour une bonne gestion de l’élevage en général. Cette
identification doit être claire et permanente, peu importe la méthode utilisée (étiquettes en
plastique à l’oreille, colliers…)(Foote 1975).
Chaque identification, enregistrée et mise à jour fréquemment, doit inclure les données
suivantes (Diskin et Sreenan 2000) :
- le numéro de l’animal ;
- la date de vêlage et toutes les informations concernant le vêlage ;
- les dates des dernières chaleurs ;
- les dates de première insémination, des suivantes ainsi que le nom de
l’inséminateur ayant réalisé les inséminations et la semence utilisée pour
chacune ;
- la date et le résultat du diagnostic de gestation ;
- et enfin la date de vêlage prévue.

Le facteur le plus important dans l’efficacité de la détection des chaleurs repose sur le
fait que le personnel responsable de la surveillance des chaleurs comprenne parfaitement les
signes à reconnaître et soit tout à la tâche de détection (Diskin et Sreenan 2000). Des procédures
standards de détection des chaleurs doivent être établies, et une personne précise doit être
désignée comme responsable pour la détection des chaleurs et l’enregistrement de
l’identification, du moment et de la localisation de l’activité de monte (O’Connor 2007).

La détection doit être efficace et se faire à des moments et dans des locaux où les vaches
sont les plus susceptibles d’exprimer le chevauchement (O’Connor 2007). Regarder les
animaux en groupe permet également de détecter au mieux les vaches en chaleurs, puisque
celles en œstrus forment des SAG (Sveberg et al. 2013).
Par ailleurs, l’utilisation des aides à la détection doit être raisonnée, puisqu’elles ne sont
qu’un supplément à l’observation visuelle (DuPonte 2007).

2. Une nouvelle méthode de diagnostic et de conseil dans la


détection des chaleurs chez la vache : DetŒstrus.
Les conseils apportés aujourd’hui dans la détection des chaleurs chez la vache sont le
plus souvent formulés dans le cadre d’audits de reproduction. Ils restent assez généraux et peu
suivis par les éleveurs. En fait, si l’investigation des pratiques de détection est un exercice si
délicat, c’est surtout parce qu’il touche au cœur du métier des éleveurs. Il apparaît donc essentiel
de personnaliser les conseils et les suivis concernant les pratiques de détection de l’œstrus
(Chanvallon, Gatien, et al. 2011).

Dans cette optique, un nouvel outil, appelé « DetŒstrus », a été conçu par un groupe de
travail regroupant à la fois vétérinaires, enseignants chercheurs et ingénieurs experts du
domaine. Il s’agit d’un logiciel qui liste de façon exhaustive les différents facteurs de risque des
échecs de la détection des chaleurs, puis qui apporte des conseils pour les éviter. C’est donc une
méthode nouvelle, qui permet d’affiner les diagnostics, les conseils et les suivis dans les
pratiques de détection des chaleurs (Chanvallon, Agabriel, et al. 2011). Le but de ce logiciel est
de diagnostiquer l’origine d’un défaut de détection des chaleurs, d’apporter des conseils précis
106
et personnalisés à l’élevage et de mettre en place un plan d’action adapté aux objectifs de
l’éleveur (Chanvallon, Gatien, et al. 2011).
DetŒstrus est donc un logiciel utilisable par les conseillers en élevage (inséminateurs,
vétérinaires, contrôleurs laitiers…), spécifiquement dédié à l’amélioration de la détection des
chaleurs dans les troupeaux pratiquant l’insémination artificielle et dont les éleveurs détectent
les chaleurs (Chanvallon, Agabriel, et al. 2011).

Deux versions sont disponibles : l’une concerne les troupeaux laitiers et l’autre les
élevages allaitants. Toutes deux se présentent sous forme d’un document Excel® à compléter,
composé de plusieurs fiches informatisées qui servent de support lors de la réalisation de l’audit.
Les documents d’élevage, comme le bilan de reproduction ou le contrôle laitier, les
informations données par l’éleveur ainsi que la visite de l’élevage permettent de remplir les
fiches (Chanvallon, Gatien, et al. 2011).
Les versions laitière et allaitante n’étant pas exactement identiques, nous allons les
présenter séparément.

a) DetŒstrus Laitier (Chanvallon, Gatien, et al. 2011)

L’outil DetŒstrus laitier peut être mis en œuvre en élevage selon deux approches : soit
de manière systématique, afin de repérer les exploitations ayant potentiellement des problèmes
de reproduction en estimant la qualité de détection des chaleurs, soit suite à un audit de
reproduction, dans le cas où le conseiller suspecte un défaut de détection des chaleurs, dans le
but d’affiner le diagnostic et d’apporter un ou plusieurs conseils personnalisés pour améliorer
la détection.

La méthode du logiciel dans le cadre de troupeaux laitiers se décompose en sept étapes,


présentées ci-dessous.

1. La description de l’exploitation consiste à décrire les principales caractéristiques


de l’exploitation, comme la structure ou la conduite de la reproduction, qui
serviront de base tout au long de l’audit et notamment pour la formulation des
conseils.

2. Estimer les niveaux de cyclicité et d’expression des chaleurs des vaches permet
de distinguer les causes liées aux problèmes de détection par l’éleveur, de celles
liées à l’animal. Pour se faire, plusieurs facteurs de risque sont analysés au
niveau du troupeau, comme la production laitière, l’état sanitaire, la conduite de
la reproduction… Les réponses sont alors codifiées et des points de pénalités
leur sont attribués selon leur impact sur l’expression des chaleurs. Une note sur
100 et un code couleur (rouge signifiant un risque fort de manifestation discrète
des chaleurs, orange un risque moyen et vert un risque faible) sont alors attribués
aux différents facteurs de risque. Les facteurs codifiés en rouge seront donc la
cible d’amélioration des premiers conseils.

3. L’estimation de la qualité de la détection des chaleurs consiste à renseigner les


données du bilan de reproduction. La sensibilité et la spécificité de la méthode
de détection des chaleurs sont calculées automatiquement par des équations de
prédictions, qui tiennent compte du niveau d’expression estimé à l’étape
précédente. Une note sur 100 et un code couleur sont attribués pour chaque
calcul comme précédemment (figure 50).

107
Figure 49 : Exemple de résultats d'estimation de la qualité de détection des chaleurs par le logiciel DetŒstrus (Chanvallon,
Gatien, et al. 2011).

4. & 5. À ce stade, le conseiller dirigeant l’audit sait grâce au logiciel si le


problème est principalement dû à un défaut de sensibilité et/ou de spécificité de
la détection. Il pourra alors orienter les questions posées à l’éleveur, afin de
diagnostiquer finement les causes du défaut de qualité de détection. Au total, 6
facteurs de risque peuvent être abordés. En complément, afin d’évaluer la
connaissance des signes de chaleurs de l’éleveur, des mises en situation fictives
lui sont proposées, pour lesquelles il doit déterminer la possibilité de chaleurs et
la décision d’inséminer. La figure 51 est un exemple de cas présenté à l’éleveur.

Figure 50 : Exemple de cas fictif présenté à l'éleveur afin d’évaluer sa connaissance des signes de chaleurs (Chanvallon,
Gatien, et al. 2011).

6. Un bilan récapitulatif de l’audit, avec le risque identifié pour chaque facteur, est
enfin édité. Ce bilan permet de mettre l’accent sur les principaux points forts et
points faibles de l’exploitation dans la détection des chaleurs. Il sert ainsi de base
pour les conseils sur les actions à mener pour améliorer le bilan de reproduction.

7. Pour finir, la dernière étape de l’audit est la mise en place d’un plan d’action,
qui vient établir des mesures à mettre en place pour améliorer la détection des
chaleurs, ainsi que la date de la prochaine visite du conseiller.

108
b) DetŒstrus Allaitant (Chanvallon, Agabriel, et al. 2011;
Chanvallon, Gatien, et al. 2011)

La version DetŒstrus Allaitant se divise en deux volets.


Le premier volet est un outil de diagnostic et de conseil. Il se présente sous la forme
d’un document Excel®, organisé en cinq fiches à compléter à l’aide des informations données
par l’éleveur, des documents d’élevage et des observations réalisées sur l’exploitation. Il s’agit
d’une analyse des facteurs de risque d’un défaut de reprise de cyclicité ou d’expression des
chaleurs, et/ou d’un défaut de méthode de détection par l’éleveur.
De la même manière que la méthode pour troupeaux laitiers, le premier volet de
DetŒstrus Allaitant se décompose en 5 étapes :
1. Description de l’exploitation, avec le recueillement des caractéristiques
générales de l’exploitation ;
2. Diagnostic des causes d’un défaut de reprise de cyclicité ou d’expression des
chaleurs (modalités d’allaitement, état corporel au vêlage, état sanitaire,
logement…) ;
3. Diagnostic des causes d’un défaut de détection : contrairement à la version
laitière, aucune équation permettant de prédire la qualité de la détection faite par
l’éleveur n’est disponible : c’est donc l’ensemble des facteurs de risque
influençant la sensibilité et la spécificité de la détection qui est donc analysé.
4. & 5. Bilan et mise en place d’un plan d’action, comme précédemment.

Cette première partie permet ainsi de dissocier la part relative liée aux vaches de celle
liée à l’éleveur dans les problèmes de détection des chaleurs. Un bilan des points forts et des
points faibles peut alors être dressé et l’éleveur peut ensuite être orienté vers de nouvelles
pratiques, ou vers des outils d’aide à la détection des chaleurs.

Le deuxième volet du logiciel DetŒstrus version allaitante est un outil de simulation,


qui estime la reprise de la cyclicité post-partum, et ainsi la période de survenue des premières
chaleurs post-partum dans le troupeau en fonction de la parité, des dates de vêlage et de l’état
corporel moyen du troupeau. Il se présente également sous format Excel® ce qui permet de
planifier efficacement la ou les période(s) de surveillance des chaleurs pour l’éleveur.
Ainsi, le module « observation » du deuxième volet permet d’alerter l’éleveur sur les
périodes où il est nécessaire d’accroître sa vigilance dans la détection des chaleurs des divers
groupes de vaches (figure 52). Le module « simulation », quant à lui, est un support
particulièrement utile pour mettre en évidence l’impact d’un changement de conduite sur
l’intervalle vêlage-reprise de cyclicité et ainsi proposer des modifications de pratiques.

Figure 51 : Exemple d'estimation des dates de venue en chaleurs d'un lot de vaches à partir de leurs dates de vêlage
(Chanvallon, Gatien, et al. 2011).

109
Précisons de plus que le logiciel DetŒstrus Allaitant a été conçu pour estimer la venue
en chaleurs d’un troupeau ou d’un lot de minimum 10 vaches et ne peut donc pas être utilisé à
l’échelle individuelle.

3. Première évaluation du logiciel par les conseillers et les


éleveurs
D’après le sondage réalisé par Chanvallon, Gatien, et al. (2011), 87% des 31 conseillers
ayant réalisé un audit avec DetŒstrus en élevage laitier ont trouvé le logiciel satisfaisant, contre
93% des 14 conseillers en élevage allaitant. Cette méthode permettrait en effet de sensibiliser
les éleveurs à la détection des chaleurs, d’instaurer un dialogue et de faire passer des messages,
grâce à un déroulement logique et des simulations cohérentes.
Du côté éleveur, tous ceux ayant participé à l’étude se disent satisfaits de l’audit, et 91%
d’entre eux se sentent mieux armés face aux chaleurs de leurs vaches. Ainsi, ils soulignent que
cette méthode permet de mettre en évidence les problèmes et les marges de progrès possibles
et d’apporter de nouveaux conseils, de nouvelles solutions et des connaissances sur la détection
des chaleurs.
La durée totale de l’audit (préparation puis intervention) a été plus longue en troupeaux
laitiers (3 +/- 1h) qu’en troupeaux allaitant avec une moyenne de 2h10 +/- 42 min. 91% des
éleveurs ont jugé ce temps adapté à la réalisation de l’audit.
Toutefois, notons que l’étude menée par Chanvallon, Gatien, et al. (2011) a été réalisée
sur un petit effectif d’éleveurs volontaires. Les résultats obtenus sont donc à interpréter avec
précaution.

Ainsi, le logiciel DetŒstrus semble être une méthode de diagnostic et de conseil


adaptée à l’amélioration de la détection des chaleurs dans les troupeaux bovins pratiquant
largement l’insémination artificielle, qu’ils soient laitiers ou allaitants. Pour la première fois, le
logiciel permet de distinguer la part respective des problèmes liés à l’expression des
chaleurs des vaches de ceux liés à la qualité de détection de l’éleveur. Les premiers retours
sont positifs, que ce soit du côté des conseillers ou du côté des éleveurs. Des réflexions sont par
ailleurs menées sur l’ajout d’un volet économique et l’amélioration de l’ergonomie du support
informatique.
Les documents du logiciel sont téléchargeables gratuitement sur le site de l’institut de
l’élevage, une formation étant néanmoins conseillée pour une prise en main opérationnelle des
outils.

110
H. Les points clés avant d’investir dans des dispositifs d’aide à la
détection des chaleurs (Chanvallon et Allain 2015)
Les offres en matière d’aides à la détection des chaleurs sont séduisantes pour l’éleveur :
gain de temps de travail, promesse de performances de détection élevées… Pourtant, certaines
informations doivent être prises en compte avant d’investir dans de tels dispositifs.

Tout d’abord, le dispositif choisi doit avoir des performances satisfaisantes dans trois
critères techniques essentiels. Il faut en effet que sa sensibilité soit supérieure à 70%, sa
spécificité doit dépasser les 90% et la précision doit être supérieure à 80%.

Les performances techniques observées dépendront bien entendu de la façon dont


l’éleveur utilisera ces capteurs (seuls ou couplés à d’autres capteurs ou à l’observation visuelle),
mais également des conditions d’élevage et des performances de reproduction initiales. En effet,
si l’éleveur est déjà performant dans la détection des chaleurs, l’outil n’améliorera pas les
performances de reproduction.
De plus, hormis l’analyseur Herd Navigator® qui estime directement le moment de
l’ovulation, les systèmes automatisés ne peuvent pallier une très faible expression des chaleurs
et ne sont pas donc pas une solution dans cette situation d’élevage. Par exemple, un détecteur
de chevauchement n’apportera aucune aide si la vache n’accepte pas le chevauchement, ou bien
si l’habitat des vaches réduit l’expression des comportements de chevauchements (logettes par
exemple)(Saint-Dizier et Chastant-Maillard 2012).
Ainsi, lorsque les chaleurs sont sous-exprimées, un diagnostic doit être établi pour
identifier les principaux facteurs de risque (logement, état sanitaire, déficit énergétique…) et
proposer un plan de maîtrise, par exemple par le biais de la méthode DetŒstrus (Chanvallon,
Gatien, et al. 2011).

L’équipement déjà présent sur l’exploitation doit aussi être pris en compte afin de
réduire les coûts et simplifier l’utilisation des outils. Par exemple, l’existence de certains
systèmes, tels qu’un robot, une salle de traite équipée de compteurs à lait, des détecteurs de
vêlage ou un distributeur automatique de concentrés, doit aussi orienter le choix vers un
dispositif compatible avec ces systèmes. Ainsi, les informations pourraient être groupées sur un
même logiciel ou une même application. La base d’enregistrement et de stockage des données
sera alors la même, ce qui simplifiera le travail de l’éleveur.

Au-delà des résultats techniques, les dispositifs d’aide à la détection des chaleurs auront
aussi un impact économique et organisationnel sur l’exploitation.
En effet, économiquement parlant, le coût des outils de monitoring est relativement
facile à cerner pour l’éleveur. Il comprend l’investissement, c’est-à-dire la base réceptrice et les
capteurs, ainsi que la maintenance (casse, batteries à changer…). Pendant les cinq premières
années d’utilisation, le coût par vache et par an se situe donc entre 20 € pour les grands
troupeaux et 60 € pour les petits troupeaux et ceux à vêlages regroupés, les vaches devant toutes
être équipées. Le coût varie bien entendu selon les dispositifs. Par exemple, les technologies
comme le Herd Navigator® auront un coût plus important et seront réservés aux élevages de
grande taille. Les bénéfices économiques sont en revanche plus difficilement évaluables
puisqu’ils sont très dépendants de l’élevage et de ses performances.
De plus, la mise en place des dispositifs d’aide à la détection des chaleurs modifie le
métier même de l’éleveur. En effet, ces aides apportent un certain confort de travail en facilitant
la décision d’insémination et les échanges avec les collaborateurs. L’impact sur le temps de
travail est plus difficile à quantifier et va dépendre des pratiques initiales de l’éleveur. En fait,
le temps libéré par la détection automatisée des chaleurs n’est pas complètement gagné puisque

111
de nouvelles tâches en découlent, comme l’apprentissage de son utilisation, l’entretien de
l’équipement, l’interprétation des données… (Hostiou et al. 2014).

Ainsi, pour guider l’éleveur désireux de s’équiper d’un détecteur automatisé des
chaleurs, les vétérinaires ont un important rôle à jouer sur l’apport de conseils dans la gestion
de la reproduction et sur le choix et l’utilisation de ces technologies. Il est en effet essentiel de
poser les bonnes questions avant l’investissement dans des dispositifs d’aide à la détection des
chaleurs. La marche à suivre du processus de décision d’achat d’un dispositif est illustrée par
la figure 53 et en annexe n°3.

112
Niveau d’expression Faible
des chaleurs

Bon
Mise en place
NON d’un plan de
maîtrise
Chaleurs Pratiques de détection
facilement Améliorables
des chaleurs
observables
Bonnes
Estimable par
OUI DetŒstrus

Temps disponible
pour la détection

OUI NON

Détection visuelle et/ou


Détection automatisée
automatisée

AUTRES CONDITIONS À PRENDRE EN COMPTE AVANT ACHAT

Performances de reproduction initiales du troupeau

Performances techniques attendues de l’outil choisi

Impact possible sur les performances du troupeau

Coût d’investissement et de maintenance de l’outil

Equipements déjà présents sur l’exploitation

Impact possible sur l’organisation du travail


Figure 52 : Clés d'aide au choix d’un dispositif d’aide à la détection des chaleurs
(Chanvallon et Allain 2015).

113
114
CONCLUSION
La détection des chaleurs des vaches est une étape déterminante pour la gestion de la
reproduction en troupeaux bovins. La qualité de cette détection dépend à la fois de l’expression
des comportements d’œstrus par les vaches et de la capacité de l’éleveur à repérer cette
expression. Traditionnellement, la détection des chaleurs se fait par observation visuelle directe
des vaches. Cependant, l’observation des chaleurs est de plus en plus délaissée par les éleveurs,
malgré les pertes économiques significatives que cela engendre. Les éleveurs ont en effet de
moins en moins de temps à consacrer à cette activité particulièrement chronophage. De plus, la
diminution de l’expression des chaleurs par la vache, en intensité comme en durée, est de plus
en plus fréquente, et contribue à la diminution des performances de détection.

Pour pallier ce constat, de nombreux outils d’aide à la détection des chaleurs, de plus
en plus automatisés, ont été développés au fil des années. Les dispositifs à disposition des
éleveurs sont de plus en plus variés. Les capteurs actuellement disponibles sont principalement
basés sur la détection des modifications du comportement, comme les détecteurs électroniques
de chevauchement (dont le plus utilisé de nos jours est HeatWatch®), sur la détection de
l’augmentation de l’activité des vaches (podomètres, accéléromètres) ou encore sur les
changements physiologiques, les plus développés étant la mesure de la conductivité du mucus
cervical et le dosage de la progestérone dans le lait. Le choix de l’outil est individuel à chaque
élevage. Il doit en effet être réalisé en fonction des objectifs de départ de l’éleveur, des
conditions d’élevage, du matériel déjà présent sur l’exploitation ainsi que des caractéristiques
du dispositif (qualité, coût, impact sur le confort de travail). Si les performances de détection
dépendent de l’outil, son utilisation, les conditions d’élevage et les performances de
reproduction de départ les influencent également. De plus, associer plusieurs outils permet
souvent d’améliorer le taux de détection des chaleurs.
Les vétérinaires ont eux aussi un rôle à jouer auprès des éleveurs, notamment sur
l’apport de conseils dans la gestion de la reproduction et sur le choix et l’utilisation de ces
technologies. Ainsi, des logiciels de conseils et d’aide à la détection des chaleurs, comme
DetŒstrus, commencent à voir le jour.

Enfin, il est nécessaire de souligner que les dispositifs disponibles viennent en


supplément de l’observation visuelle. En effet, s’ils permettent de réduire le temps à y
consacrer, ils ne la remplacent pas.

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134
ANNEXES

 Annexe n°1 :
Les mécanismes hormonaux au cours du cycle de la vache d’après Leborgne et al.
(2013).

135
 Annexe n°2 :
Scénarii optimum de détection des chaleurs par observation visuelle à conseiller, d’après
Chanvallon, Gatien, et al. (2014), avec :
- SE : sensibilité ;
- SP : spécificité ;
- E : exactitude ;
- AC : acceptation du chevauchement.

Durée Fréquence Signes et seuils par


totale et durée Moment période SE SP E
(min) (min) d’observation
Entre 1 à 2h avant
l’alimentation du Si AC ≥ 1 ou
matin et du soir + chevauchements ≥ 1
15 3x5 0,76 0,97 0,86
dans l’heure qui ou signes
suit l’alimentation secondaires ≥ 2
du matin
20 2 x 10 Entre 1 à 2h avant 0,79 0,97 0,88
l’alimentation du
30 2 x 15 matin et du soir 0,84 0,98 0,91
Si AC ≥ 1 ou
Entre 1 à 2h avant
chevauchements ≥ 1
l’alimentation du
ou signes
matin et du soir +
45 3 x 15 secondaires ≥ 3 0,88 0,96 0,92
dans l’heure qui
suit l’alimentation
du matin

136
 Annexe n°3 :
Choix du dispositif d’aide à la détection des chaleurs selon les objectifs de l’éleveur
(Allain, Thomas, et Chanvallon 2012).

137
138
DELASSUS Claire

LES DISPOSITIFS D’AIDE À LA DETECTION DES CHALEURS DANS


L’ESPECE BOVINE

Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, 23 septembre 2016

RESUME :
De nos jours, la détection des chaleurs joue un rôle primordial dans la gestion de la
reproduction des troupeaux bovins pratiquant l’insémination artificielle. En effet, détecter correctement
l’œstrus permet d’inséminer les vaches au bon moment. Des chaleurs non détectées ou détectées à tort
conduisent à des pertes économiques non négligeables pour l’éleveur.
Les chaleurs chez la vache s’accompagnent de modifications comportementales, physiques et
physiologiques. Leur détection se fait traditionnellement par observation visuelle des vaches par
l’éleveur. L’acceptation du chevauchement reste le signe caractéristique de l’œstrus, mais devant sa
rareté et sa fugacité, il est aujourd’hui jugé pertinent de rechercher d’autres signes.
La détection des chaleurs reste cependant un problème d’actualité majeur dans l’élevage
bovin. En effet, elle est de plus en plus délaissée par les éleveurs, du fait de l’évolution des méthodes
d’élevage depuis une trentaine d’années. La détection des chaleurs est perçue comme une activité
chronophage et difficile à cause de la diminution des comportements de l’œstrus chez la vache. En
conséquence, de nombreux outils d’aide à la détection des chaleurs ont été développés et sont
aujourd’hui disponibles pour améliorer les performances de détection des éleveurs. Ces dispositifs se
fondent principalement sur l’observation des comportements et/ou des modifications physiques et
physiologiques associés à l’œstrus, comme par exemple les détecteurs d’acceptation du chevauchement,
les systèmes d’enregistrement de l’activité physique ou encore les méthodes mesurant la progestérone
dans le lait. Leurs fonctionnements et performances individuelles sont très variables, et face à la grande
diversité des méthodes disponibles actuellement, le choix du dispositif approprié peut parfois s’avérer
difficile pour les éleveurs.

MOTS CLES :
- Vaches - Reproduction
- Bovins - Ovulation
- Ruminants - Systèmes d’aide à la décision
- Bovins -- Reproduction

JURY :
Président : Monsieur le Professeur Alain CALENDER
1er Assesseur : Monsieur le Professeur Pierre BRUYERE
2ème Assesseur : Monsieur le Professeur Pierre GUERIN

DATE DE SOUTENANCE : 23 septembre 2016

ADRESSE DE L’AUTEUR :
21, Route de la Digue
« Le Clos de la Digue », Pavillon n°1
71250 CLUNY

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