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A LA TRADUCTION RELATIVISTE
* Praef. in Paralip. (PL 29, 402 A ; date : 389-392) : « Nec hoc Septuaginta inter-
pretibus, qui Spiritu Sancto pleni, ea quae vera fuerant, transtulerunt, sed scriptorum
culpae ascribendum, dum de inemendatis inemendata scriptitant... ».
* Cf. P. Benoit, op. cil., p. 82, n. 5.
5 Nous résumons dans la plus grande partie de cette tirade de Jérôme le contenu
des préfaces de ses révisions hexaplaires ainsi que des explications qu’il donne dans
la lettre 106 à propos du Psautier. Jérôme s’est appuyé dans son travail sur les Hexaples
qu’il a consultés à Césarée, mais surtout sur la recension origénienne de la LXX,
c’est-à-dire l’édition critique dont le texte figurait — moins quelques retouches —
dans la cinquième colonne des Hexaples, mais circulait aussi isolément ; cette édition
était évidemment de maniement plus facile que l’énorme synopse et présentait l’avan-
tage d’être munie des fameux signes diacritiques (obèles et astérisques) montrant les
additions et les omissions de la traduction par rapport à l’hébreu. Jérôme a fait souvent
allusion aux signes diacritiques, pour lesquels il éprouvait une sorte de fascination
et en a expliqué la signification à maintes reprises dans les préfaces de ses révisions
hexaplaires, dans la lettre 106, dans sa correspondance avec Augustin.
Voir aussi, praef. in Job ex LXX (PL 29, 61-62; date : 389-392) : «corrector
vitiorum falsarius vocor... » ; praef. in Paralip. iuxta LXX (PL 29, 403-404 ; même
date) : « Si quis in hac interpretatione voluerit aliquid reprehendere, interroget
hebraeos (...) et tune nostri labori, si potuerit, detrahat ». Cette apostrophe revient
fréquemment chez Jérôme, avec de légères variations dans la formulation.
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14 Praef. in Pent. (cf. note 12) : « Aliud est enim vatem, aliud esse Interpretern.
Ibi Spiritus ventura praedicit ; hic eruditio et verborum copia, ea quae intelligit,
transfert ». Ep. 53, 8 : * Duodecim prophetae in unius voluminis angustias coartati... ».
14 P. Benoit, op. eit., pp. 70-80.
14 Ep. 57, 11 (date : 395) : « ...et tarnen iure Septuaginta editio obtinuit in ecclesiis,
vel quia prima est, et ante Christi facta adventum, vel quia ab Apostolis, in quibus
tarnen ab Hebraico non discrepat, usurpata » ; cf. également, ep. 121, Il (date : 407).
17 Praef. in Pent, (voir note 12) : « Non damno, non reprehendo Septuaginta sed
confidenter cunctis illis apostolos praefero ».
TRADUCTION INSPIRÉE OU RELATIVISTE? 205
»· P. Benoit, op. cit., pp. 8485־. Voir préface aux Évangiles {PL 29, 527 A).
11 Apol. in Ruf. II, 24 (PL 23, 448 A ; date : 401) : « Egone contra Septuaginta
interprètes aliquid sum locutus, quos ante annos plurimos diligentissime emendatos,
meae linguae studiosis dedi, quos cotidie in conventu tratrum edissero, quorum Psalmos
iugi meditatione decanto ? Tam stultus eram, ut quod in pueritia didici, senex oblivisci
vellem ? Universi tractatus mei horum testimoniis texti sunt... ».
*° CCSL 76 A, p. 539 : «... maxime cum et interpretationis varietate torquear et
adversus conscientiam meam cogar interdum Vulgatae editionis consequentiam texere ».
w Apol. in Ruf. II, 35 {PL 23, 456 c) : «... approbatur et Septuaginta interpretum
editionem quae legentium vetustate flrmata est, utilem esse Ecclesiis ».
206 COLETTE ESTIN
" Cf. Philon, De vita Moysis, 11, 7, 41 et Talmud de Babylone, glose de Megillaih
Ta'anith, 50).
15 Déjà formulée dans les préfaces des traductions des livres de Job et de Daniel
(PL 28, 1079-84 et 1293-94 ; date : 389-392), cette critique deviendra de plus en plus
fréquente et vive dans les commentaires bibliques de Jérôme.
*· Cf. Praef. in Paralip. (PL 28, 1324 B - 1325 A ; date : 396) où Jérôme évoque
la trifaria varieiaa de la LXX (les recensions d'Hésychius, de Lucien et d’Origène),
voir aussi ep. 106, 2 ; Jérôme parle souvent des erreurs dues aux copistes, cf. E. Arns,
La technique du livre d'après Saint Jérôme, Paris 1953, pp. 68-69.
" Cf. ep. 106, 30 : «... vitium librarii dormitantis... » ; ep. 126, 2 : « silentio ac
librariorum sedulitate... ».
״Praef. in Pent. (PL 28, 151 A ; date : 398) : « Illi interpretati sunt ante adventum
Christi, et quod nesciebant, dubiis protulere sententiis * ; Praef. in Is. (PL 28, 772 B ;
date : 408-410) : « Concilio noluisse tune temporis Septuaginta interprètes fldei suae
sacramenta perspicue ethnicis prodere, ne sanctum canibus et margaritas porcis
darent ·.
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*· Cf. D. Barthélémy, Eusèbe, la Septante et « les autres », dans La Bible et les Pères
(Colloque de Strasbourg, 1-3 octobre 1969), Paris, 1971, p. 56 et p. 65.
·° C’est l’idée qui se dégage des préfaces des traductions de Jérôme d’après l’hébreu :
parlant de la vérité hébraïque, il la présente comme révélée par Aquila, Symmaque
et Théodotion.
11 D. Barthélemy, ibid. ; cf. ep. 32, 1.
TRADUCTION INSPIRÉE OU RELATIVISTE ? 209
״Sur le sens et l’emploi du mot edilio, voir E. Arns, op. cit. (note 27), p. SI.
Jérôme « emprunte * dans la très grande majorité des cas à Aquila et à Symmaque.
Par fidélité à Origène, son maître en matière d’érudition, il tient à mentionner le
nom de Théodotion dans ses préfaces, ses apologies et ses commentaires. Mais il ne
fait pas grand usage, sauf cas exceptionnel, de sa traduction, trop proche de la LXX.
Quant aux traductions anonymes, la Quinta et la Sexta, dans la plupart de ses préfaces
il ne se sent pas obligé de rappeler leur existence, il ne les cite que de façon épisodique
et ne s’appuie sur elles, là encore, que très rarement.
*· Voir ep. 106, 79. Le texte massorétique donne le verbe twr’ (« tu seras craint *).
Il est tout à fait improbable qu’Aquila ait rendu un verbe par un substantif — cela
serait totalement contraire à ses habitudes littéralistes. Il faut supposer une leçon
supplémentaire, mwr’. Il existait donc trois variantes : twr', mwrtwrh (THORA).
Il est intéressant de noter que Jérôme connaît le sens de la racine yr', mais qu’il inter-
prête à tort THIRA comme un substantif. D’autre part, la Quinta ne comporte pas
de substantif, mais on y trouve la traduction έπκρόβος Ιση, qui provient elle de THIRA
et que Jérôme a d’ailleurs reproduite dans le Psalterium iuxta Hebraeos, où il a traduit,
cum terribilis sis.
212 COLETTE ESTIN
46 Jérôme parle de la même façon de la vérité hébraïque comme si elle était une
et indivisible, alors qu’elle est représentée par plusieurs personnalités.
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