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Les principales races

en aviculture
1. Historique et évolution : Races-Souches Cette expansion finira par atteindre au début du
20ème siècle le nouveau grand marché de l’Amérique où
Issue des forêts indonésiennes, on cite généralement les poules furent baptisées «leghorns » d’après le grand port
la poule Bankiva (poule brune de la jungle ou Gallus gallus) italien d’exportation Livourne.
comme l’origine de la poule domestique. D’extrême Les «leghorns (blanches et brunes)» et les «Rhodes
Orient, elle a émigré et s’est adaptée à divers écosystèmes Island (brunes)» vont par la suite se répandre très rapide-
dans le reste du monde. ment dans le monde entier et constituer l’origine des sé-
Dans l’antiquité, la poule ou plutôt le coq, était vé- lections des hybrides commerciales actuelles.
néré et gardé comme un animal cultuel et symbolique ;
c’est seulement vers le Moyen Age que la volaille a acquis Vers 1900, en Europe, on distingue les races spécifi-
son importance commerciale comme fournisseur d’œufs ques au terroir ou nationales dont la Leghorn originaire
et de viande. d’Italie, la Sussex et l’Orpington sont originaires de Grande
Bretagne. La Barnevelder est une pondeuse à œuf très brun
Des siècles durant, les éleveurs ont observé et mis à typique des Pays-Bas (Barneveld). C’est aux USA, que les
profit les modifications génétiques (mutations) et par une autres animaux de rente, particulièrement les races pures
sélection ciblée de certains types génétiques et la pression de volaille furent systématiquement sélectionnées sur leurs
sur leur variabilité, ils ont créé une extraordinaire diversité performances par des généticiens et les vétérinaires.
parmi les 150 races de poules connues actuellement. Cette
variabilité concerne aussi bien les caractères extérieurs Les leghorns blanches et brunes, et singulièrement
(forme physique, la couleur du plumage, huppes, plumage les brunes acquirent une grande résistance au froid des
soyeux, absence de queue, cou nu, forme naine…) que les régions Nord-Est des Etats-Unis par le croisement avec
performances de production (viande ou œufs). des coqs de sang «Cochin» et «Malais». Elles furent nom-
mées « Rhodes Islands » d’après la région d’élevage de l’Etat
Nous distinguons à l’origine, trois types de base : de Rhodes Island. Il en fut de même pour la New
Hampshire et la Plymouth Rock, mais aussi dans d’autres
1. Type Bankiva (type ponte) :
pays. L’Australorp fut sélectionnée en Australie à partir de
Léger à mi-lourd, élégant, agile et très actif,
l’Orpington.
oreillons et coquille de l’œuf de couleur blan-
che, performance de ponte de moyenne à très A partir de 1940, encouragés par les résultats obte-
bonne. nus dans le développement du maïs hybride, les expérien-
2. Type Malais (combattant) : ces de croisement en aviculture ont été couronnées d’un
Haut sur pattes, cou long, puissant, plumage tel succès que les premières entreprises (Hy-line et Dekalb)
serré au corps, encore actuellement important commencèrent à vendre et à exporter en Europe sur une
dans la région d’origine en tant qu’animal de grande échelle des poussins hybrides. Le premier croise-
combat, ponte moyenne. ment de volaille fut réalisé aux Etats-Unis entre Plymouth
Rock et Cornish et le produit appelé ‘Cornirock ’fut plus
3. Type Cochin (asiatique) :
tard rétabli en race pure.
Grand, d’aspect assez lourd et avec un plu-
Bien que les descendants du type Cochin n’aient acquis
mage moelleux très fourni, des oreillons rou-
que peu d’importance économique, on trouve un apport
ges et la coquille d’œuf de couleur jaunâtre à
de sang important de ce type dans beaucoup de races mi-
brunâtre, ponte moyenne.
lourdes, mixtes ou races à double fin (chair et ponte).
Les poules de rente actuelles dérivent des types Bankiva Dans la tour de Babel aviaire, les races telles que nous
et Cochin. Le développement de ces types, particulière- les connaissons actuellement peuvent être regroupées se-
ment les variantes de poules légères, connut une améliora- lon leur utilité zootechnique comme suit :
tion fulgurante en Italie aux 18 et 19ème siècles et très rapi-
dement l’expansion des exportations atteignit l’Europe • Races légères ou type uniquement de ponte telle la
centrale et l’Europe du Nord des Alpes qui étaient en re- White Leghorn répondant aux caractéristiques suivan-
tard à la suite des guerres de religion. tes : plumage blanc, grande crête, simple et droite chez
Troupeaux
4 et Cultures des Tropiques
le coq, tombante chez la poule avec des oreillons Elles sont très rustiques et cette qualité particulière
blancs. Les pattes et le bec sont jaunes. Le coq pèse leur permet de survivre dans les villages sans aucun soin
2.5 kg à 2.7 kg et la poule 1.5 kg à 2.5 kg. Active particulier : elles vivent en divagation, sans aucune infras-
(nerveuse), c’est la reine des pondeuses industrielles. tructure de logement, alimentation ou abreuvement : en
Rustique et précoce, elle pond des œufs à coquille blanche règle générale, dans les villages, les animaux sont « déte-
et elle a complètement perdu l’instinct de couvaison. Exi- nus » et non « élevés. »
geante dans son alimentation ; son seul défaut majeur, à la
réforme elle a une chair de qualité médiocre,sèche et filan- Lorsque la verdure, les insectes, les vers de terre vien-
dreuse. nent à manquer et que les points d’eau s’ assèchent, les
volailles débilitent et le moindre petit microbe ou virus ne
• Races mixtes (à double fin : chair et ponte) ou mi- peut que ravager en laissant quelques survivants qui auront
lourdes : elles produisent un grand nombre d’œufs et une la tâche de reconstituer l’ espèce à la fin de la saison sèche
carcasse viandeuse à la réforme. Dans cette catégorie, nous au moment du retour des pluies.
retrouvons la Rhodes Island Red «R.I.R.», la New En l’absence de tout programme de sélection, après un
Hampshire et l’Australorp. prélèvement pour l’autoconsommation, les dons et les céré-
La R.I.R. est, comme on l’a vu, d’origine américaine monies, mâles et femelles finissent indistinctement leur cy-
mais s’est très bien acclimatée aux régions tropicales. Son cle dans les marchés des cités et villes. La chair de la volaille
plumage est roux (rouge foncé). La crête est droite et les adulte est dure et la longue cuisson finit souvent par déla-
oreillons rouges. Le coq pèse 3 à 3.8 kg et la poule 2.5 à 3 brer la viande au point de la rendre inconsommable.
kg. C’est une race rustique et docile, bonne pondeuse d’œufs
à coquille brune ayant une chair de bonne qualité. Les hybrides commerciaux
La New Hampshire est une race originaire d’Améri- Vers les années 50 et 60, l’utilisation des animaux
que du Nord dérivée de la R.I.R. qu’elle rappelle par la croisés ou hybrides aux performances plus élevées s’est
couleur acajou et les pattes jaunes. Elle se caractérise par imposée en élevage de volaille de rente. La conséquence en
une bonne acclimatation et une ponte précoce (4.5 à 5 fut forcément la séparation entre l’élevage commercial et
mois). C’est une pondeuse moyenne (petits œufs) et pèse l’élevage des races pures.
2.5 à 3 kg ; le coq pèse 3.5 à 3.8 kg.
Cette dernière activité s’est poursuivie au niveau de la
La Sussex herminée ou light sussex est originaire de sélection des lignées pures. Les élevages d’amateurs se con-
la Grande Bretagne ; son plumage est blanc avec un ca- sacrent au maintien de la diversité génétique et la sélec-
mail bordé de plumes vert- noirâtre ; chez le coq qui pèse tion pour des caractères phénotypiques (d’aspect extérieur)
3 à 4 kg, les plumes de la queue sont noires à la partie tandis que les critères de productivité ont été exploités fort
supérieure. La poule est bonne couveuse et bonne mère ; diversement par les sélectionneurs industriels et les insti-
elle pèse 2.5 à 3 kg. La chair est très fine. tuts de recherche.
Comme les poussins peuvent être produits dans des
La Wyandotte a un plumage blanc ou argenté, le bec,
couvoirs industriels de plus en plus grands et transportés
les pattes et la chair sont jaunes. La crête est simple et
dès le premier jour de vie sur une échelle intercontinen-
aplatie. La poule pèse 2.5 à 3 kg. C’est une race rustique,
tale, les entreprises de sélection sont rentrées depuis les
bonne pondeuse, très chercheuse sans être vagabonde ni
années 60 dans une lutte concurrentielle internationale.
volage mais grosse mangeuse. La chair est de qualité
moyenne. L’importance de capitaux nécessaires pour mener un
programme de croisement a provoqué la concentration de
• Races lourdes type chair : races à croissance rapide grandes firmes de sélection. Cette «globalisation » de la
comme la Plymouth Rock, Orpington et Cornish : volaille sélection a non seulement mis sur le marché des produits
calme produisant des œufs brun clairs. standards et uniformes mais également intensifié des rap-
• Les races naines : Cette catégorie regroupe les races ports de dépendances.
ornementales de plaisance ou de collection sans exigences En R.D.C. où nous ne faisons pas encore de sélection
zootechniques particulières. même pas encore d’élevage parental de multiplication mais
seulement l’incubation et l’élevage des produits terminaux,
• Les races autochtones africaines: Il n’existe pas de nous sommes donc obligés d’importer continuellement les
races autochtones africaines à proprement parler mais des œufs à couver et à défaut des poussins d’un jour.
« populations » à plumage varié avec quelques traits com-
muns tels qu’un petit gabarit. Les poules pèsent 1,2 à Comme nous l’avons dit, les objectifs primordiaux de
1,8 kg ; elles sont de bonnes couveuses et d’excellentes l ’élevage avicole commercial, sont la production des œufs
mères. La croissance est lente et leur ponte tardive (50 à et la production de viande. L’association génétique de ces
100 petits œufs par an) selon une fréquence variable (+/ deux objectifs est cependant difficile et quelque peu anta-
- 6 cycles) selon les régions et la richesse en éléments goniste, car la performance de ponte et le poids corporel
nutritifs. présentent une corrélation génétique négative.
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Ce constat a conduit à une séparation complète des sement ou « hybrides » présentent une plus grande apti-
lignées de ponte et d’engraissement. Alors que dans les tude à la performance et une meilleure vitalité que les ra-
lignées de chair on engraisse les deux sexes, les poussins ces pures d’origine.
mâles de lignées de ponte sont normalement sacrifiés à Les lignées pures ne sont pas sélectionnées pour leurs
l’éclosion parce que leur croît est 3 à 4 fois plus lent que performances en tant que races pures, mais en fonction
celui de souches de chair modernes. des performances de leurs descendants après croisement
avec d’autres lignées. Sur la base de la performance des
Principes de l’hybridation descendants de divers croisements, le meilleur accouple-
ment des parents est retenu et ces derniers accouplés de
L’hybridation repose sur le croisement de différentes nouveau.
races ou lignées.
L’hybridation est donc basée sur l’exploitation et la sé-
Les « lignées » sont des souches d’élevage de la même lection des aptitudes à la combinaison des caractères de
« race » multipliées séparément. Par l’effet d’hybridation grands-parents à partir de la performance des petits-enfants
également appelé «effet d’hétérosis », les produits du croi- encore appelée Sélection Récurrente-Réciproque, RRS.

Croisement à quatre lignées


A mâle x A femelle B mâle x B femelle
C mâle x C femelle D mâle x D femelle SELECTION

A mâle B femelle

D femelle GRANDS
C mâle
PARENTS

AB mâle CD femelle PARENTS

ABCD femelle
Produit final Hybride de ponte

Croisement à triple lignées

SELECTION

GRANDS PARENTS
A mâle B femelle

PARENTS

Couvoir

Poussin de chair

Fermes d’engraissement
AB mâle X C femelle
Abattoirs

Distribution Gros & Détail


ABC mâle femelle Consommateurs
Produit final (Poussin d’engraissement)

Les schémas de croisement et de sélection sont géné- d’une race ou d’une lignée à chair. (avec toutefois une
ralement très élaborés. Les hybrides de ponte proviennent mauvaise disposition à la ponte).
souvent de croisements de quatre lignées. Si on continue à élever les animaux croisés, la supério-
Les hybrides de chair sont par contre, issus de croise- rité de leurs performances se perd au cours des généra-
ments de trois lignées, dans lequels une mère hybride avec tions. C’est la raison pour laquelle les produits finaux des-
une bonne performance de ponte et des croîts acceptables tinés à la production d’œufs et de chair ne sont pas utilisés
a été accouplée à un père « poids lourd » type Peterson pour la poursuite de la sélection.

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Les principaux sélectionneurs des hybrides de chair ceaux, tandis que pour la vente du poulet entier éviscéré, on
utilise des sujets issus de l’engraissement
court (36 jours) ou ultra court (32 jours).
Les poussins et coquelets à rôtir sont géné-
ralement abattus plus tôt à partir de 21 jours.

En raison de la courte période d’en-


graissement, le poulet standard produit une
chair excellente, une viande claire et ten-
 
dre ; la conséquence de cette croissance ful-
gurante, c’est un excellent indice de consom-
mation mais au prix d’une tendance à l’obé-
sité et aux faiblesses de constitution (problè-
Et comme nous l’avons dit plus haut, c’est de là que mes de circulation sanguine et problèmes de motilité).
provient la dépendance vis-à-vis des entreprises de sélec-
tion. A l’exception de « Lohmann LSL » (= Lohmann Dans l’élevage extensif des poulets de chair, on utilise
Selected Leghorn), les autres appellations des hybrides sont souvent des hybrides à plumage coloré et à croissance lente. La
des dénominations purement commerciales et contiennent durée d’engraissement minimale est prescrite et se situe entre
rarement les informations sur l’origine réelle (la race) des 56 à 80 jours.
volailles à partir desquelles ils ont été sélectionnés.
Le poids final atteint 1.6 à 1.8 kg. Selon le programme
d’engraissement, l’éleveur a le choix entre une lignée à crois-
Evolution du progrès génétique des 30 dernières années sance plus rapide ou plutôt lente. Les sociétés de sélection spé-
cialisées dans ce type de production offrent par conséquent un
Poulets de chair
choix varié de combinaisons de croisements pour pouvoir
(engraissement normal 40-42 jours) moduler la vitesse de croissance. Comme les poulets extensifs
Années 1965 1975 1985 1999 «plein air» sont plus âgés à l’abattage, leur chair est plus ferme,
Poids final Gr moins grasse, de couleur plus foncée et un goût plus élevé ; ce
1540 1560 1670 2140
Gain moyen quotidien Gr
qui justifie la préférence des consommateurs des poulets label.
26 34 40 52
Indice de consommation En ce qui concerne l’engraissement des coqs de souche
2.37 2.02 1.94 1.75
de ponte, c’est plutôt la valorisation des poussins mâles (co-
Les hybrides d’engraissement quelets) issus de la production de poussins de ponte, il pré-
sente une niche de production pour la vente directe en raison
Critères de performance de leurs performances d’engraissement significativement in-
férieures.
Les poulets de chair hybrides présentent des performan-
ces d’engraissement supérieures aussi bien à celles des ra- Parallèlement à l’élevage du canard, l’engraissement des
ces pures que celles des coqs d’une souche de ponte. coqs est actuellement à Kinshasa, le choix des petits éleveurs
péri-urbains et ruraux qui ont beaucoup plus de vo-
Age en Poids Gain Indice de lonté et très peu de moyens pour commencer un bon
sem vif quotidien consommation élevage de rapport.

Race pures & hybrides de ponte 16 1918 gr 17 gr 4.6


Hybride poulet de chair 6 2166 gr 52 gr 1.78
Critères de performance des
parentales chair

Choix des animaux d’engraissement • % des oeufs incubables : ce paramètre est en rapport
direct avec la proportion de petits oeufs (jusqu’à 24 se-
Hybrides commerciaux ? maines) et la qualité de la coquille.
Races locales ? • Taux de fécondation (% d’oeufs fertiles) : fonction du
Poulet label ? sex ratio (proportion de coqs) et de l’âge du troupeau.
• Taux d’ éclosion : % de poussins éclos des oeufs incubés,
Dans l’élevage du poulet de chair intensif conven-
aussi en rapport avec le taux de fécondation.
tionnel, on utilise exclusivement les hybrides standards
au plumage blanc dont le poids final et par conséquent la • Nombre de poussins par poule : fonction du nombre
durée d’engraissement dépendent du poids à l’abattage d’oeufs, du nombre d’oeufs incubables et du taux d’éclo-
souhaité et de la présentation commerciale demandée. sion.
Ainsi donc selon les souches et le profil nutritif des ali- • Consommation d’aliments par poussin : dépend du
ments utilisés, les poulets standards lourds (durée d’en- nombre de poussins par poule et de la consommation
graissement 42 jours) sont destinés à la découpe en mor- d’aliments (en fonction du poids du sujet.)
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• Qualité des poussins : poids, homogénéité et dévelop- A la différence des parentales souches ponte qui pré-
pement des poussins: dépend du poids de l’oeuf fécondé sentent des performances comparables à celles des pro-
qui dépend de l’âge du troupeau. duits finaux, les parentales de souches de chair produi-
sent moins d’oeufs fécondés (pic de ponte et persistance
Normes de production des parentales chair
plus bas).
Parentales
Le poids des parentales-chair est sensiblement plus
engraissement intensif
3.0-3.8 kg
élevé jusqu’à 3.5 kg (poules non «nanisées»). Pour réduire
Poids des poules à la réforme
Poids des coqs 4.5-5.0 kg un tant soit peu le coût des aliments, on utilise donc fré-
Proportion des coqs 8.5-9.5% quemment des femelles nanisées plus légères.
Début de ponte (semaines d’âge) 23-24 sem
Pic de ponte en % 81-84%
Jusqu’à 64 semaines
Enfin, la durée de ponte des parentales des souches
Œufs par poule départ 155-180 d’engraissement plafonne généralement à 10-11 périodes
Œufs incubables par poule départ 145-175 de ponte (60-64 semaines d’âge contre 64-68 pour les
Eclosabilité 82-85%
Poussins par poule départ 120-148
parentales ponte). La performance de ponte diminue aussi
Aliment par poule /jour de ponte 140-170 gr rapidement que le taux d’éclosion.
Aliment par poussin incl.élevage et coqs 400 gr (naines) - 470 gr

PV: poids vif


IC: Indice de consommation

En dehors des paramètres liés aux performances des races teur important, c’est le niveau d’organisation des services
et croisements, d’autres facteurs externes peuvent influen- vétérinaires pour la réglementation et la prévention des
cer l’organisation et le niveau d’intégration d’une filière épizooties et dans une large mesure l’existence ou non d’un
avicole. C’est principalement le niveau de dépendance par programme national de recherche et de développement
rapport aux sélectionneurs en matière d’importations avicole.
d’œufs fécondés ou de poussins d’un jour qui sont les pre-
miers maillons de la chaîne de production. Un autre fac- Dr César BISIMWA

Troupeaux
8 et Cultures des Tropiques
Les secrets pour la
réussite en aviculture
Ne jamais oublier qu’un bon habitat, une bonne alimen- - Les poussins seront nourris dans la lumière 24 h sur
tation et un abreuvement correct, constituent la plaque 24 h les 2 à 3 premiers jours tout en laissant les pous-
tournante d’un élevage. sins dans l’obscurité 2 à 3 heures par jour afin qu’ils
puissent s’habituer graduellement à l’obscurité natu-
1. Gestion de l’incubateur et des œufs relle.

- Les condition idéales de conservation des oeufs fé- - La théorie du comportement (behavior) :
condés avant incubation sont: • Au cours des premières heures, on assiste à une
* température : 18°C organisation vers un ordre social où l’on peut
* humidité (relative) : 75% observer des « leaders » et des poussins « subor-
La durée du stockage varie selon l’âge des poules pa- donnés » ;
rentales et peut aller jusqu’à 14 jours selon les condi- • Les poussins éprouvent une crainte due aux mouve-
tions de stockage. Cependant, une durée normale de ments de l’homme ou des bruits extérieurs qui cons-
3 à 6 jours est recommandée selon que le chargement tituent des obstacles dans la conduite de l’élevage ;
se fait une fois ou deux fois par semaine. • Autant que possible procéder à des modifications
progressives (nombre et couleurs des abreuvoirs,
- Ne sont bénéfiques que les œufs à couver pesant 50 à
mangeoires, …) après 3 jours.
60 grammes étant donné que le poids du poussin
(chair) est de 2/3 de celui de l’OAC (Oeuf à Couver). - Chauffer les poussins quand ils sont encore couverts
de duvet (éclosion) et n’arrêter que lorsque le plumage
2. Gestion des poussins est formé (21 jours).
Un arrêt incorrect du chauffage peut causer des mala-
- Aucune opération ayant trait à la préparation de la pous- dies pouvant entraîner la perte totale du troupeau.
sinière ne peut être effectuée après la réception des pous-
sins sous risque de mettre son élevage en péril. - Un troupeau sain exige chaque jour plus d’aliments ;
toute baisse rapide et subite de la consommation est
- Le transfert des poussins vers la poussinière dans des
un indicateur de problèmes (coccidiose, maladies res-
boîtes à poussin, se fera avec un minimum de lumière,
piratoires, etc.). Le passage d’une ration donnée à une
de bruit et en retournant la boîte à 15 cm du plan-
autre se fera progressivement en mélangeant les deux
cher de préférence aux parages des abreuvoirs en com-
types de rations pendant les premiers jours de « la pé-
mençant à la fin du bâtiment.
riode transitoire ».

3. Gestion de la pé-
riode de croissance

a) Recommandations
générales

Il est recommandé
dans la mesure du possible
(si sujets issus d’un croise-
ment autosexable) d’élever
les mâles et les femelles sé-
parément car les besoins en
chaleur, et en aliments sont
différents.

Durant cette période, il


faut veiller quotidienne-
ment à :

Troupeaux
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- la densité et l’homogénéité du troupeau; • Une lumière trop intense, un poulailler trop éclairé,
- la propreté ; une trop forte chaleur ;
- la qualité de l’aliment tout en évitant le gaspillage; • La densité et l’homogénéité des oiseaux non adéquats ;
- une aération et une ventilation correctes dans les bâ- • Une température et une humidité trop élevées ;
timents ; • Une ventilation insuffisante (la litière demeure humide) ;
- l’état de la litière qui « dénonce » l’état du troupeau. • Une mauvaise qualité d’aliment voire une quantité
Ne jamais ajouter des copeaux ou de la sciure de bois insuffisante.
dans les zones humides ; ne pas enlever le copeau Traitements éventuels :
mouillé pour le remplacer avec du copeau sec, mais - utilisation d’ampoules colorées au rouge;
enlever les litières humides (qui seront exposées au - distribuer un tranquillisant comme la réserpine qui
soleil pour séchage) et répartir le copeau restant à ces permet souvent un arrêt de picage ou du canniba-
endroits là. Maintenez la qualité de la litière en con- lisme et donne le temps aux thérapeutiques d’agir;
trôlant les pertes des abreuvoirs ; la hauteur convena- - Saler l’eau de boisson du matin, et donner de l’eau pure
ble de l’abreuvoir est le dos de la volaille; non salée l’après-midi pendant deux jours au maximum.
- que le vent ou l’air ne puisse tomber directement sur les
volailles car la fraîcheur de la nuit (en particulier des Maladies
petites heures du matin) et les courants d’air peuvent
causer de sérieux dégâts dans votre troupeau (Maladies Le poussin n’est protégé contre les infections que par
Respiratoires Chroniques,…) ; les anticorps maternels. L’efficacité de ces anticorps dimi-
- Ne pas effectuer les travaux suivants durant les jour- nue lors de la période d’engraissement, c’est pourquoi, il
nées à forte chaleur : vaccination en eau qui peut tri- faut vacciner pour donner une protection supplémentaire.
pler ou quadrupler, et éventuellement peindre les toi- Pour des vaccinations avec des vaccins vivants, il est néces-
tures en blanc ou blanchir le toit à la chaux pour pou- saire d’ajouter 2 g de lait écrémé en poudre par litre d’eau.
voir réduire la température de 2° C au moins à l’inté- La vaccination sera plus efficace si l’on prive les oiseaux de
rieur du poulailler ; voir aspersion de la toiture en cas l’eau potable environ deux heures avant qu’elle n’ait lieu.
de forte chaleur.
Eclairage
b) Recommandations spécifiques
Avec l’éclairage, l’on poursuit plusieurs objectifs :
Poulets de chair • La prise continuelle de l’aliment pour garantir un
bon développement du poids en éclairant la pous-
Lors de l’élevage des poulets de chair, l’observation
sinière au maximum durant les 2 à 3 heures par
stricte des instructions d’hygiène constitue une base im-
jour afin qu’ils puissent s’habituer graduellement
portante vu que le temps imparti à cet élevage et la marge
à l’obscurité naturelle. Après trois semaines, dans
de bénéfice modique ne laissent guère la possibilité de rat-
les poulaillers conventionnels et ouverts, on allu-
traper un retard quelconque dans les performances.
mera à 22 heures, c’est-à-dire après 5 heures d’obs-
Ainsi donc en règle générale : curité et ceci jusqu’au matin suivant.
• Se comporter tranquillement pour un bon indice
- Ne jamais faire l’élevage d’autres volailles (canards,
de consommation.
oies, dindes, pondeuses) ou construire un parc autour
• Empêcher le cannibalisme et les blessures.
d’un poulailler de chair, ceux-ci représentent toujours
un risque d’infection ; Conduite du troupeau et contrôle du poids
- Ne pas changer les animaux de place en cours d’éle-
vage, car à chaque fois on provoque un stress qui arrête * Les pesées se feront une fois par semaine dès l’entrée dans
la croissance pendant quelques jours et parfois cause le bâtiment d’élevage jusqu’à la sortie vers l’abattoir.
l’apparition des maladies ; * Surveiller les oiseaux et mettre à part les faibles, les ché-
- Suivre le principe «All in - all out». N’élever que des tifs et les blessés en cas de piquage.
oiseaux d’un même âge. Le vide sanitaire évite l’apparition * Repérer les premiers signes des maladies contagieuses et
des chaînes d’infection lorsque le nettoyage et la désin- soigner rapidement, en particulier la coccidiose.
fection première et deuxième du poulailler et de l’équi- * Tenir compte du comportement (behavior).
pement intérieur, de la ventilation, (déparasitage et - Ne jamais trier les plus gros pour en faire un lot à
désinsectisation, dératisation, etc.) sont respectés; part car cela sera à la base de bagarres, sources d’un
- Débecquage : Il n’est pas toujours effectué, mais cons- mauvais développement ;
titue le seul vrai remède si les poulets ont pris l’habi- - De même, s’il n’y a que des poulets moins gros qui
tude de se becqueter les plumes et de se piquer (can- sont mis ensemble, le manque de leader causera un
nibalisme). développement médiocre ;
- Par contre, un mélange de gros et petits poulets permet-
Notons en passant que les causes du cannibalisme et tra la mise sur pied d’un ordre social et donc un bon
du picage sont : développement corporel des oiseaux.

Troupeaux
10 et Cultures des Tropiques
Choix d’un site pour
l’élevage de volaille
RÉSUMÉ DES CRITÈRES À PRENDRE EN 1.1. L’exposition
COMPTE POUR L’INSTALLATION D’UNE Le choix d’un lieu d’implantation sain, protégé des vents
forts mais aéré, sec et bien drainé, permet de mieux prévenir
FERME AVICOLE les problèmes sanitaires (respiratoires, parasitaires,…)
(cf. Figure1).

1er critère: la proximité d’un centre de consomma-


tion de taille importante et dont on a évalué l’im-
portance du marché et le prix de vente potentiel
des productions. A ce titre, toute situation proche 20 m minimum
de Kinshasa convient en principe.

2è critère: l’accès par une route si possible bitumée


ou facile d’entretien, praticable par des véhicules Figure 1 : Eviter les obstacles trop proches
normaux (taxis). Il s’agit de faciliter les livraisons
(aliments, copeaux), l’évacuation et la vente des pro- Le bâtiment sera implanté de préférence sur un sol
ductions. enherbé. En effet, une végétation entretenue autour du
bâtiment permet d’éviter les sols nus et de gagner quel-
3è critère : la possibilité d’implanter des bâtiments ques degrés au niveau de la température en limitant les
volaille sur un site correctement ventilé sur un sol phénomènes de réverbération. Parallèlement, un couvert
bien drainé avec un environnement bio-climati- végétal permet de conserver une hygrométrie plus impor-
que équilibré (voir le texte) si possible, pas à proxi- tante, ce niveau d’humidité entraîne un léger abaissement
mité immédiate d’autres « grands » élevages de de la température.
volaille et enfin dans un endroit aussi sécurisé que
1.2. Le sol
possible (vol).
Son effet est très important au Congo où l’évacuation
4è critère : la disponibilité en eau (de boisson) de rapide de l’eau est nécessaire (pluies abondantes) et/ou lors-
qualité correcte. que des remontées d’humidité par capillarité peuvent se pro-
5è critère : la possibilité d’un raccordement élec- duire. Il faut rechercher un sol sec, drainant et isolant (les
trique peu coûteux sur le réseau. sols de type sableux ou filtrants sont conseillés). Il va de soit
que les sites avec des nappes d’eau affleurantes sont à pros-
6è critère : la facilité et la proximité en ce qui con- crire pour éviter les problèmes de litières humides.
cerne l’approvisionnement des principales matiè- Il est conseillé de commencer par dégager une plate-
res premières et ingrédients (maïs) : proximité d’un forme sur toute la surface du bâtiment et de la surélever
port fluvial (Kinkole, Maluku), d’une route revê- ensuite au moyen des déblais s’ils sont de qualité isolante satis-
tue.
faisante (éviter les déblais trop importants). (cfr. Figure 2)

Avant la création d’un bâtiment d’élevage avicole, il est


essentiel de réfléchir sur son mode d’implantation : l’orien- Il faut éviter une implantation dans un lieu encaissé, qui va
tation de la construction par rapport aux vents dominants entraîner une insuffisance de ventilation, des problèmes d’humi-
dité et de température tant en saison chaude qu’en saison sèche
et au soleil, la qualité du sous-sol, et l’environnement en
général.

1. Le site
Outre les possibilités d’approvisionner le bâtiment en
eau, en énergie (le cas échéant) et de s’assurer d’une bonne
accessibilité pour les livraisons (aliment, litière,…) et les
enlèvements (volailles, fumiers,…), il conviendra d’appré-
cier la qualité du site sur tous les critères. Figure 2 : Site encaissé à proscrire

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
11
mique est faible. Dans ces conditions, l’inci-
dence du vent est souvent indispensable si
celui-ci n’est pas trop violent. L’orientation
du bâtiment influence la bonne marche de la
ventilation.
2.1.1. Bâtiments à ventilation naturelle
Il est conseillé d’orienter le bâtiment selon
un axe perpendiculaire aux vents dominants.
Figure 3 : Un exemple de sol «Performant» Toutefois l’angle obtenu entre l’axe du bâti-
sous réserve d’un bon drainage de l’ensemble ment et l’axe des vents dominants pourra va-
rier de 45° de part et d’autre de l’axe des vents dominants.
Il est impératif que le niveau du sol soit au moins à 20 Il est recommandé de ne jamais implanter un bâtiment à
cm au-dessus du niveau du sol extérieur, quelque soit l’en-
ventilation naturelle avec lanterneau selon un axe parallèle
droit du bâtiment.
aux vents dominants. En effet dans cette situation, il existe
Il est nécessaire d’installer un dispositif permettant un risque de refoulement de l’air dans le lanterneau à l’op-
une évacuation rapide des eaux pluviales au niveau de la posé des vents dominants et donc d’ambiance hétérogène
plate – forme :
et de mouvements d’air néfastes.
· soit par des fossés adaptés;
· soit par des caniveaux bétonnés ou tapissés d’une 2.1.2. Bâtiments à ventilation mécanique
bâche de polyéthylène.
En bâtiments à ventilation mécanique, on veillera à
En effet, une ondée de 10 mm sur un bâtiment de
800 m2 représente 8000 litres d’eau à évacuer : Une ges- ce que le flux ne nuise pas au voisinage (poussières, odeurs,
tion de l’eau en périphérie de la plate forme (drainage, etc.), surtout lorsqu’il s’agit d’une installation de ventila-
collecteurs,…) permettra d’évacuer tout excèdent d’hu- teurs à hauteur d’homme. En cas de ventilation par extrac-
midité et d’éviter les infiltrations. tion latérale ou en pignon, il est préférable de placer les ven-
tilateurs côté opposé aux vents dominants,
surtout dans les régions très ventées.
2.1.3. Implantation des brises-vents
végétaux
La plantation de végétaux offre un
certain nombre d’avantages (ombre,
maintien d’un microclimat). Il faut ce-
pendant être vigilant et éviter les incon-
vénients qui peuvent en découler (trop
grande proximité des bâtiments, risque
Figure 4 : drainage périphérique des eaux pluviales
de chute d’arbres, colmatage des entrées
Avant l’arrivée des premiers poussins, l’épandage de et des sorties d’air dû aux feuilles,…).
chaux vive mélangée avec de la terre (1 tonne pour 1000
m2 ), humidifiée, compactée et séchée permet d’obtenir
un support d’élevage ferme, compact qui tamponnera les
échanges d’humidité avec l’ambiance.

2. L’orientation
L’orientation du bâtiment peut être réfléchie selon
deux critères, le bon fonctionnement de la ventilation et
l’incidence de l’ensoleillement sur le bâtiment. Il n’est pas
toujours possible d’obtenir une implantation optimum sur
les deux paramètres.
L’approche vents dominants doit être privilégiée en bâti-
ment à ventilation mécanique.
2.1. Par rapport aux vents dominants
En bâtiments avicoles à ventilation naturelle, il est
difficile d’obtenir un renouvellement d’air suffisant uni-
quement par effet cheminée lorsque la température exté-
rieure est élevée. En effet, la densité des masses d’air inté-
rieures et extérieures étant très proche, le « triage » ther-
Troupeaux
12 et Cultures des Tropiques
Le calcul d’une protection par brise-vent dépend de LA STRUCTURE DU BÂTIMENT
nombreux facteurs et se révèle complexe. Cependant on
pourra retenir qu’une plantation de végétaux dont la per- Pour limiter l’élevation de la température du bâti-
méabilité à l’air est de 50% offre une protection aux vents ment, il faut utiliser des matériaux de couverture et de
sur une distance approximativement égale à 20 fois sa hau- bardage de couleur claire, ceux-ci n’absorbent pas le rayon-
teur. On veillera à ce que la base du brise – vent soit égale- nement solaire mais le réfléchissent. Ces matériaux devront
ment plantée pour obtenir une protection à peu près ho- être entretenus et débarrassés de toutes les plantes et li-
mogène sur toute la longueur du bâtiment (Cf. Figure 6). chens qui pourraient le rendre plus foncé. L’utilisation de
chaux en peinture per-
Les deux ex- met d’obtenir des parois
trémités de la claires à moindre coût.
haie ainsi formés
devront dépasser 1. L’isolation
assez nettement L’objectif de l’isola-
les extrémités du tion est de rendre les
bâtiment et leur conditions d’ambiance
perméabilité ira, intérieure les plus indé-
dans la mesure pendantes possible des
du possible, en Figure 6 : Implantation des brise – vent végétaux conditions climatiques
décroissant. extérieures.
Les arbres ne doivent pas êtres plantés trop près des L’utilisation de matériaux très fortement conducteurs
bâtiments pour éviter les chutes de branches, le colmatage de la chaleur (tôles galvanisées,…) et non isolés induit un
du lanterneau par les feuilles mortes (en cas de ventilation réchauffement de l’air au contact de ces matériaux. Il con-
naturelle) ou du faîtage (en ventilation) et la perturbation viendra donc de veiller à utiliser des matériaux peu con-
des circuits d’air. ducteurs de chaleur et de s’assurer qu’une isolation cor-
Dans l’hypothèse ou le bâtiment est implanté à proxi- recte le sépare de l’ambiance de la salle d’élevage.
mité de feuillus, il est nécessaire de le débarrasser fréquem-
Il est nécessaire d’éviter la transmission de chaleur à l’inté-
ment des feuilles mortes.
rieur du bâtiment, mais il faut également empêcher la pénétra-
tion du soleil à l’intérieur du bâtiment en période chaude.
2.2 Par rapport au soleil
L’un des moyens à mettre en œuvre consiste à obtenir un débord
La lutte contre les températures élevées est l’une des de toiture assez important (de l’ordre de 1,20 m à 1,50 m).
préoccupations les plus importantes en zone chaude. Pour
limiter cette élévation de la température, il est possible de 2. La ventilation
jouer sur l’implantation du bâtiment de façon à ce que le Lorsque l’on a pris toutes les précautions pour éviter
soleil pénètre le moins possible à l’intérieur de la salle d’éle- le réchauffement du bâtiment, il convient d’envisager les
vage et à ce que la surface de parois recevant le rayonne- solutions pour faire sortir la chaleur et l’humidité pro-
ment solaire soit la plus faible possible. Pour optimiser duite par les animaux à l’extérieur du bâtiment. Parallèle-
l’orientation du bâtiment par rapport au soleil, il est sou- ment, il sera souhaitable de créer des vitesses d’air impor-
haitable de l’orienter parallèlement à un axe Est Ouest. tantes pour améliorer le bien être des animaux.
Ainsi, les longs pans sont exposés le moins longtemps pos-
sible à l’effet du soleil. (cfr. figure 7) Selon les zones climatiques et les contextes techni-
ques et économiques, les moyens pour y parvenir pour-
ront être différents, c’est la raison pour laquelle nous pré-
N sentons ici plusieurs types de bâtiments. Il appartiendra à
chacun d’adapter ces éléments à son contexte.
2.1. Les bâtiments à ventilation naturelle
O E
2.1.1. Principe de fonctionnement

S Les bâtiments à ventilation naturelle utilisent deux


principes pour fonctionner:
¾ L’effet de cheminée: Principe suivant lequel l’air
Bâtiment
chaud monte. On se sert donc de la différence de tempé-
rature existante entre l’air aux entrées et l’air à la sortie en
faîtage du bâtiment. Pour que ce système fonctionne de
Position idéale du bâtiment façon satisfaisante, il nécessite une section des ouvertures
d’autant plus grande que cette différence de température
Figure 7 : Implantation optimale du bâtiment par rapport au soleil est faible.

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
13
Plus la distance entre les entrées et les sorties d’air rideaux peuvent être actionnés par des moteurs et com-
(pente de toiture) sera importante et meilleure sera la ven- mandés par une régulation (cfr. figure 10). Il est recom-
tilation. mandé de ne pas rechercher des largeurs de bâtiments trop
¾ L’effet vent: Ce procédé utilise la force du vent qui importantes( inférieures à 10 mètres) au risque de consta-
en créant une pression ou une dépression induit un dépla- ter une hétérogénéité du balayage de la zone de vie des
cement d’air. D’une manière générale les bâtiments à ven- animaux et une inefficacité du circuit d’air.
tilation naturelle nécessitent une excellente implantation.
- Le faîtage ouvert
L’utilisation du vent pour assurer la ventilation du
Le bâtiment à faîtage ouvert (cfr figure 9) est une va-
bâtiment implique certaines conditions qui ne sont pas
riante du bâtiment à lanterneau. Celui-ci présente l’avan-
toujours remplies. Nous pouvons citer:
tage d’être beaucoup plus simple au niveau de sa mise en
¾ La présence permanente de vent, notamment lors-
oeuvre et d’un coût moins important. Cet avantage est mal-
que les besoins sont les plus importants, c’est-à-dire en
heureusement contrebalancé par un inconvénient majeur,
période de forte chaleur et en fin d’élevage.
de n’être pas réglable et d’être réalisé pour travailler avec un
¾ Une direction de vent à peu près constante permet-
vent d’une direction donnée. Si le vent tourne, il pénètre
tra un réglage des ouvertures et des circuits d’air adaptés.
dans le bâtiment par le faîtage et entraîne une ambiance
hétérogène en rabattant l’air chaud sur les animaux.
2.1.2. Le bâtiment à ventilation naturelle avec ex-
traction haute (cfr figure 8) L’inconvénient majeur de ce type de bâtiment est qu’il
est très sensible au niveau de son orientation et qu’en l’ab-
Ce type de bâtiment utilise à la fois l’effet vent et sence de vent, la ventilation y est très réduite. Les circuits
l’effet densité. Pour bien fonctionner, outre une bonne im- d’air y sont par ailleurs très difficiles à maîtriser. Son avan-
plantation, il faut une pente de toit importante (supé- tage essentiel est son coût moins élevé du fait de son ab-
rieure à 42 %)pour permettre un bon tirage naturel (en sence de lanterneau au faîtage.
augmentant la hauteur entre l’entrée et la sortie de l’air),
des entrées et des sorties d’air adaptées.
Pour ce type de construction, il est conseillé de con-
server des largeurs de bâtiments relativement faibles (de
l’ordre d’une douzaine de mètres). Ceci permet de conser-
ver une assez bonne homogénéité de la ventilation et, donc,
de l’ambiance.
Figure 10 : un exemple de bâtiment à ventilation naturelle transversale.

La possibilité d’utiliser des ventilateurs permet


généralement en période chaude d’obtenir des conditions
d’ambiances plus proches des besoins des volailles. Ces
ventilations vont créer des vitesses d’air et favoriser un bon
renouvellement de l’air dans l’enceinte d’élevage. Toutefois,
toute médaille à son revers et les ventilateurs vont engendrer
Figure 8 : Un exemple de bâtiment à ventilation naturelle avec extraction en
une dépendance énergitique qui transformera bien souvent
faîtage. en catastrophe la coupure d’électricité si un groupe
électrogène ne prend pas le relais rapidement.
L’utilisation de bâtiment à ventilation mécanique sous-
entend une optimisation de la gestion des circuits d’air,
donc une très bonne étanchéité des bâtiments. Par
conséquent, les bâtiments à ventilation mécanique seront
des bâtiments fermés ou les entrées d’air devront être bien
situées et dimensionnées.
Si le choix du bâtiment se porte sur une structure
équipée d’extracteurs, il conviendra alors de prendre des
Figure 9 : Un bâtiment à faîtage ouvert. précautions sur les points suivants :
2.1.3. Le bâtiment à ventilation naturelle transversale - L’introduction de l’air devra se faire sans qu’aucun
obstacle vienne la gêner (canalisation, câbles électriques,
Ce type de bâtiment utilise uniquement l’effet du vent tubes fluorescents,...).
pour la ventilation. L’air y est admis par les cotés qui sont - Il est souhaitable de diviser la salle d’élevage en plusieurs
pourvus de grillages. zones de régulation au-delà de 60 m de longueur.
Ces rideaux translucides ou des bâches permettent - Il est recommandé d’introduire l’air le plus frais possible
d’ajuster les ouvertures aux besoins de renouvellement. Ces en période chaude. Cela implique donc de le prélever le
Troupeaux
14 et Cultures des Tropiques
plus bas possible (par des trappes basses par exemple), 2.1.5. Le bâtiment à ventilation mécanique par
et de le prendre du coté du bâtiment qui est le plus à extraction mono-latérale basse (cfr. figure 12)
l’ombre.
Ce bâtiment, à l’opposé du précèdent, admet l’air par
une des trappes situées sur l’une des parois latérales, et il
Dans tous les bâtiments à ventilation mécanique, il
est extrait par des ventilateurs situés sur la paroi latérale
sera important d’éviter les pertes de charge et d’installer
opposée. L’avantage de ce type réside dans son coût et la
des capacités de ventilations adaptées aux contraintes locales
possibilité de créer des vitesses d’air importantes. Cepen-
(températures, hygrométrie, chargement, ...).
dant, il offre des contraintes au niveau de sa gestion qui est
2.1.4. Le bâtiment à ventilation mécanique par plus délicate et présente un gros risque en cas de coupure
extraction haute (cfr. figure 11) de courant s’il n’existe pas de solution de secours.
Il est souhaitable d’implanter les entrées d’air du coté
le plus frais. Dans les zones fortement ventées, il est re-
commandé de l’orienter de manière à ce que les ventila-
teurs ne soient pas directement face aux vents dominants,
sinon il risque d’y avoir des pertes de charge importantes,
Figure 11 voire même des blocages des ventilateurs lorsque les volets
anti-retour vont être rabattus par le vent.
L’air est introduit en parois latérales par des trappes
hautes ou basses selon la saison ou la température. Cet air
après avoir effectué son circuit est extrait par des ventila-
teurs situés en toiture. Les ventilateurs peuvent être situés
directement sur le faîtage ou en quinconce de part et d’autre
de celui-ci. L’avantage de ce type de bâtiment pour les
climats chauds est d’évacuer en priorité l’air le plus chaud
qui se trouve en sous-toiture. (cfr. figure 11) Figure 12

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Troupeaux
et Cultures des Tropiques
15
Alimentation:
Les besoins du poulet de chair

I. ALIMENT ET EAU DE BOISSON : Après l’oxygène, l’eau est le deuxième élément vital
de tout être vivant. L’eau est le principal constituant du
PRINCIPES DE BASE corps et représente environ 70% du poids vif total. L’in-
gestion d’eau augmente avec l’âge de l’animal et avec la
La consommation d’aliment conditionne la produc- température ambiante du poulailler. (Voir Tableau 2)
tion du poulet et son coût détermine son rendement éco-
Tableau 2 : consommation d’eau journalière du poulet
nomique.
(litres/1000 oiseaux)
La consommation varie en fonction de plusieurs fac- Age
teurs : l’âge de l’animal, la souche, la présentation physi- (semaines) 20°C 30° C
que de l’aliment, l’environnement (température, ventila- 40
1 24
tion, etc. ...) et la digestibilité de l’aliment. 190
3 100
L’aliment doit être donné en quantité suffisante (voir ta- 500
6 240
bleau 1) et doit contenir un bon équilibre d’ingrédients. 600
9 300
Tableau 1 : ingestion journalière et cumulée du poulet en Source : Sanders, 1996
fonction de l’âge sur une souche à croissance rapide à cli-
mat tempéré : 20°C (présentation : granulés, énergie Le rapport eau/aliment normal doit être compris entre
moyenne : 3 100 Kcal/kg; I.C. à 50 jours : 2,02 ; Poids 1,8 – 2. Au-delà de ce rapport, des risques de dégradation de
vif : 2,75kg). la litière apparaissent, suite à une excrétion plus importante
dans les fientes. C’est un cas fréquent quand la température
Consommation Consommation est élevée puisqu’on observe simultanément une baisse de l’in-
Age (jour) gestion d’aliment et une augmentation de celle de l’eau.
(g/jour) cumulée (g)
1 13 13 Une forte teneur en sel du régime (> 0,35 à 0,40 % de
NaCl ou > 0,18% de Na) peut provoquer également une
10 41 290
excrétion d’eau dans les fientes, suite à une surconsomma-
20 80 910 tion en eau. La qualité de l’eau de boisson est à vérifier et à
30 134 1970 analyser régulièrement, surtout en climat chaud et humide.
40 188 3630
Tableau 3 : Normes à respecter en eau potable
50 170 5550

Source : Sanders, 1996 Bactériologie Absence de détection de germes


pH 6,5 à 8,5
Il faut noter qu’en climat chaud et humide, la con- Dureté 15 à 30 degrés hygrométriques
sommation journalière est abaissée en moyenne de 15%, Nitrates 0 à 50 mg/l
soit schématiquement : Matières organiques 0 à 2 mg/l
moins 1,5% par °C entre 20 et 30°C, Fer 0 à 0,2 mg/l
moins de 5% par °C entre 32 et 38°C. Chlorure 0 à 250 mg/l
Sulfate 0 à 250 mg/l
Sachant que l’effet de l’humidité relative agit dans le
même sens que la température, on comprend à quel point On comprend donc à quel point il faut surveiller en
il faut veiller à Kinshasa et au Congo à l’isolation (toiture) permanence que tous les animaux aient accès en perma-
et à la bonne ventilation des poulaillers ; la vitesse du vent nence à l’eau et à l’aliment. (Voir tableau 3)
au niveau des animaux (ventilation) est bénéfique : une
La vérification de la présence d’eau (fraîche et de bonne
augmentation du courant d’air compense l’élévation de
qualité) dans les abreuvoirs, si elle paraît être une mesure
température.
élémentaire, n’en est pas moins une des responsabilités les
La quantité d’aliment consommée servira dans un pre- plus importantes de l’aviculteur ; la qualité de l’aliment
mier temps à couvrir ses besoins en énergie. La présenta- est forcément capitale car comme nous venons de le voir,
tion physique de l’aliment joue un rôle primordial dans le le poulet a tendance à manger nettement moins dans un
temps passé à la mangeoire et par conséquent sur les dé- climat chaud et humide, tel qu’en République Démocra-
penses énergétiques. tique du Congo. D’autre part, si l’idéal est de recourir à

Troupeaux
16 et Cultures des Tropiques
un aliment du commerce bien équilibré, cet aliment n’est Les besoins doivent être assurés prioritairement en qua-
pas disponible partout et son prix est souvent jugé trop élevé lité et surtout en quantité suffisante. Il n’est jamais
par l’éleveur. intéressant de nourrir la volaille de manière discontinue ;
trop d’aliment entraîne un gaspillage, puis trop peu ou
Il n’est en effet rentable de donner un aliment com-
des journées sans aliments provoque des arrêts de crois-
mercial complet que si toutes les normes de l’élevage sont
sance et affecte fortement l’indice de consommation :
idéales : élever des poussins de races sélectionnées aux per-
la croissance devient irrégulière et le coût en aliment par
formances bien connues, dans un environnement idéal et
volaille produite est plus élevé que dans le cas d’une ali-
en maîtrisant parfaitement l’hygiène et le calendrier de vac-
mentation régulière.
cination.
· Les animaux ont ensuite besoin de minéraux:
A contrario, s’il s’agit d’élevage de volaille traditionnel,
il n’est pas possible de rentabiliser un aliment commercial Il s’agit essentiellement du calcium (Ca), du phosphore
complet. Ceci explique que la majorité des éleveurs tentent (P) mais aussi des oligo-éléments et du sel (Na Cl, K).
de trouver par eux-mêmes des solutions moins coûteuses
« en bricolant » un aliment avec les quelques ingrédients · Enfin, des nutriments essentiels comme les vitamines et
disponibles à bas prix comme le son de blé ou le tourteau la choline:
palmiste. En pratique, quasiment partout au monde les oligo-
Nous attirons l’attention sur le fait qu’un tel aliment éléments et vitamines sont apportés par un complé-
s’il est incomplet (et c’est presque toujours le cas) n’amè- ment minéral et vitaminique (CVM ou Premix) in-
nera jamais les performances attendues pour des souches clus dans l’aliment à une teneur souvent proche de
sélectionnées à haut rendement. 1%.

Il est par contre possible pour le poulet de race locale


ou pour un poulet amélioré aux performances intermédiai-
res (type poulet label en Europe) ou encore pour les ² Il est à noter que lors des enquêtes réalisées dans
jeunes coquelets achetés chez un accouveur qui produit des les petites fermes de Kinshasa nous n’avons ob-
servé la présence du complément minéral vita-
poussins de ponte de donner à ces animaux un aliment de
miné que dans environ 10% des cas.
fabrication artisanale et d’obtenir une rentabilité
satisfaisante.
Il est cependant essentiel que cet aliment artisanal pré-
sente des teneurs suffisantes en énergie (ce qui est en prin- Il est toujours plus efficace et rentable d’incorporer
cipe le cas quand le maïs représente 50% de l’aliment), en systématiquement ce complément dans l’aliment plutôt
protéines et aussi en minéraux vitaminés et oligo-éléments. que de distribuer des vitamines solubles dans l’eau de
Ces derniers éléments obligent de recourir à l’utilisation de boisson quand il y a des problèmes ou un retard de crois-
complexes minéraux vitaminés (CMV) ou prémixes impor- sance.
tés que l’on trouve dans le commerce ; leur coût relative-
ment élevé s’en trouve dilué par le fait que son incorpora- Besoins quotidiens des animaux
tion se limite à 1% de l’aliment complet.
Objectif de poids vif/I.C. (2,1 kg pour I.C. ≅ 1,9
à 2) souche à croissance rapide ; présentation en granulés ;
II. QUELS BESOINS DOIT contexte de bonne disponibilité en matières premières éner-
ASSURER L’ALIMENT ? gétiques et protéiques.

Les deux besoins majeurs que les vo- Tableau 4: Besoins quotidiens des animaux
lailles et donc les poulets de chair doivent
Démarrage Croissance Finition Retrait
trouver dans leur alimentation sont, Période en jours
0-10 j 11-24 j 25-35 j 36-42 j
comme pour les autres espèces animales:
Quantité (kg) 0,300 1,000 1,500 1,000
. Energie: Présentation Miettes Miettes Granulés Granulés
Varie selon la température. Au plus il fait Protéines brutes (%) 22 21 19 18
chaud, au moins l’ingestion d’aliment est Energie métabolisable (Kcal/kg) 2 900 3 000 3 100 3 100
importante (voir l’article sur la conduite Lysine totale/digestible (%) 1,26/1,10 1,09/0,95 1,03/0,90 0,92/0,80
du poulet en climat chaud). Méthionine totale/digestible (%) 0,51/0,48 0,45/0,42 0,39/0,37 0,37/,035
. Protéines et leur composition en acides Acides aminés soufrés
aminés: Totaux/digestibles (%) 0,93/0,82 0,82/0,72 0,70/0,62 0,68/0,60

Il est aussi recommandé d’apporter un mini- Phosphore total/disponible (%) 0,78/0,43 0,78/0,43 0,67/0,37 0,67/0,37

mum de graisses, car elles se traduisent par Calcium (%) 1,00 0,95 0,90 0,90

une augmentation de l’ingéré énergétique. Sodium (%) 0,15-0,18 0,15-0,18 0,15-0,18 0,15-0,18

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
17
La lecture de ce tableau permet de constater que pen- tières premières, notamment dans le cas de rations peu
dant les 10 premiers jours, le poussin mange environ 30 gr concentrées en énergie. Toutefois, cette opération de fabri-
d’aliments par jour avec une teneur de 22% de protéines cation nécessite un matériel coûteux et beaucoup d’éner-
brutes. gie électrique.Ce qui la rend souvent inaccessible au petit
Au cours de la finition de 23 à 35 jours, il mange 150 éleveur.
gr d’aliment par jour à 19% de protéines ; c’est qu’il faut Dans ces conditions, il faut privilégier un broyage gros-
qu’à ce stade il ingère 150 x 0,19 = 28,5 gr de protéines sier des aliments : les volailles n’aiment pas les particules
par jour. Si l’ingestion de l’aliment baisse en raison d’une fines (farine) et tendent à les délaisser. Les grosses particu-
température trop élevée, il faudra dès lors réhausser la te- les, voire une certaine proportion de graines entières, sont
neur en protéines. au contraire très bien valorisées. A titre indicatif, il faut
Objectif de poids vif : 2,1 kg à 42 jours ; présenta- éviter d’avoir plus de 20% de particules fines (< 1mm) et
tion aliment en farine ; contexte de faible disponibilité en surtout éviter au maximum les particules très fines. On
matières premières énergétiques et protéiques. La différence peut tenter d’agglomérer ces dernières par l’ajout d’un peu
de consommation entre la présentation en granulés ou en d’huile de palme ou de mélasse (1 à 2%).
farine grossière est de 5 à 10%.
Outre la forme de présentation, un autre facteur im-
Tableau 5: Besoins quotidiens des animaux portant de la fabrication est la qualité du mélange : il faut
s’assurer de la bonne homogénéité de
Démarrage Croissance Finition Retrait l’aliment, notamment en raison des
Période en jours
0-10 j 11-24 j 25-35 j 36-42 j additifs ajoutés en faible quantité
Quantité (kg) 0,400 1,200 1,700 1,200 (C.M.V., acides aminés) qui doivent
Protéines brutes (%) 20 19,5 17,5 17,0
impérativement se retrouver redistri-
2 600 2 800 2 900
bués également entre tous les animaux
Energie métabolisable (Kcal/kg) 2 900
dans tout aliment pour que les ani-
Lysine totale/digestible (%) 1,14/1,00 1,01/0,88 0,94/0,82 0,86/0,75
maux ingèrent les mêmes doses.
Méthionine totale/digestible (%) 0,46/0,43 0,41/0,39 0,36/0,34 0,34/0,32

Acides aminés soufrés Il est dès lors plus efficace d’utili-


Totaux/digestibles (%) 0,83/0,73 0,75/0,66 0,66/0,58 0,61/0,54 ser des aliments du commerce et quand
Phosphore total/disponible (%) 0,76/0,42 0,76/0,42 0,65/0,36 0,65/0,36 ce n’est pas possible, de regrouper les
Calcium (%) 1,00 0,95 0,90 0,90
éleveurs en coopérative ou association,
Sodium (%) 0,15-0,18 0,15-0,18 0,15-0,18 0,15-0,18
pour avoir les moyens d’investir dans
un petit moulin-mélangeur.
Les apports des matières premières et
la formulation Pour ceux qui veulent en
La formulation des aliments propose des formules ré-
savoir plus
pondant aux besoins des animaux à partir des matières
premières disponibles. Il faut bien les connaître et les ca- III. LES BESOINS ALIMENTAIRES DÉTAILÉS
ractériser, et exprimer leur composition dans les mêmes DU POULET DE CHAIR
unités que celles des besoins alimentaires. On utilise pour
celà des tables de composition. Elles sont spécifiques à une Besoins protéiques
région donnée et celles qui sont présentées ici sont spécifi-
ques à «l’Afrique Centrale». Les protéines sont constituées d’acides aminés. On
en dénombre 18, dont 11 indispensables (Lys, Met, Try,
La formulation est également une optimisation éco- Thr, His, Val, leu, Ileu, Tyr, Phe, Arg), 4 semi-indispensa-
nomique ; on cherche en effet à satisfaire les besoins au bles (Cys, Ser, pro, Gly) et 3 non indispensables (Ala, Asp,
plus bas prix possible. Outre les contraintes de composi- Glu).
tion, on impose également à l’aliment certaines normes
(minimum ou maximum d’incorporation de certaines Tableau 6: Besoins du poulet de chair en protéines, lysine et
matières premières, etc.). L’optimisation est généralement acides aminés soufrés selon l’âge (g/100g de gain de poids)
effectuée à l’aide de logiciels spécialisés tel que le font les
industries qui fabriquent l’aliment. Acides Aminés
Semaine Protéines Lysine
soufrés
1 30,0 1,54 1,18
2 30,5 1,55 1,22
La forme de présentation 3 32,2 1,57 1,25
4 35,8 1,59 1,30
La composition des aliments est primordiale mais chez 5 37,5 1,64 1,30
6 42,0 1,69 1,38
les volailles, la granulation des aliments favorise la con- 7 43,2 1,76 1,40
sommation et permet de limiter le gaspillage et le tri des 8 44,8 1,80 1,42
9 45,1 1,85 1,44
aliments. De plus, elle permet de mieux valoriser les ma-

Troupeaux
18 et Cultures des Tropiques
Les acides aminés indispensables ne peuvent pas être Tableau 7: Résistance des vitamines à différents
synthétisés par l’animal. Par conséquent, ce dernier doit facteurs agressifs
les trouver dans son alimentation. Les acides aminés dits Vitamines Humidité Chaleur Lumière Oxydation
«semi-indispensables» peuvent être synthétisés ou sont
Vitamine A S MS MS S
amenés comme précurseurs.
Vitamine D S MS MS S
Vitamine E R R R R
Les besoins en acides aminés chez le poulet ont été Vitamine K TS MS S R
déterminés à partir de tests de croissance. Le tableau 6 ci- Thiamine HCI S S R S
avant rapporte les besoins en protéines, lysine et acides Riboflavine R R MS R
Pyridoxine R R S R
aminés soufrés du poulet en fonction de son âge.
Vitamine B12 R MS S MS
Calcium pantothénate S MS R R
Dans une matrice de formulation, chaque matière pre- Acide folique R MS MS MS
mière est renseignée sur sa teneur en acides aminés et pro- Biotine R S R R
téines. Aujourd’hui, les aliments sont formulés en acides Niacine R R R R
Vitamine C R R MS TS
aminés digestibles (la part de l’acide aminé réellement dis-
Choline TS R R R
ponible pour l’animal).
S = sensible; MS = moyennement sensible; TS = très sensible;
La somme des différents acides aminés et protéines R = résistant
de chaque matière première incorporée dans l’aliment per- En considérant que les vitamines apportées dans l’ali-
met d’obtenir la valeur en acides aminés digestibles et pro- ment sont de bonne qualité nutritionnelle, nous pouvons
téines de l’aliment. Cette valeur doit être mise en relation définir les besoins en vitamines du poulet de chair.
avec les besoins des animaux qui dépendent de leur âge.
Tableau 8: Apports recommandés en vitamines dans l’ali-
ment du poulet de chair (INRA,1992) en Ul/kg ou en
En climat chaud, l’ingéré alimentaire est diminué en
ppm (= g/tonne) amenés dans l’aliment par l’intermédiaire
moyenne de 15%. Il est nécessaire de tenir également
d’un prémix contenant également un antioxydant pour pro-
compte de cette baisse afin de garder une production op-
téger les vitamines contre toutes oxydations extérieures.
timale.
Vitamine 0 à 4 semaines 5 à 8 semaines
Lorsque cela est possible, il est préférable de privilé- A Ul/kg 12 000 10 000
D3 Ul/kg 2 000 1 500
gier les régimes formulés à partir de matières premières
E ppm 30 20
aux protéines hautement digestibles que d’augmenter la K3 ppm 2,5 2
teneur en protéines totales des régimes, et d’appliquer des Thiamine (B1) ppm 2 2
techniques d’alimentation adéquates en climat chaud, dans Riboflavine (B2) ppm 6 4

l’objectif de maintenir autant que possible l’ingéré du Ac. pantothénique ppm 15 10


Pyridoxine (B6) ppm 3 2,5
poulet.
B12 ppm 0,02 0,01
PP ppm 30 20
L’utilisation d’enzymes pour améliorer la digestibilité Acide folique ppm 1 20
des protéines de certaines matières premières peut être Biotine ppm 0,1 0,05

bénéfique dans des aliments ayant des matières premières Choline ppm 600 500

protéiques peu digestibles. ppm: part par million; U.I.: unité internationale

Ces apports sont calculés à partir d’un ingéré quoti-


Besoins en vitamines dien. En climat tropical, il est nécessaire de reconsidérer
ces apports en fonction de la diminution de l’ingéré. Il
Le besoin en vitamines se calcule au-delà du besoin faut donc raisonner les apports en termes de besoins quo-
propre de l’animal. Effectivement, la qualité des vitami- tidiens, et recalculer leur proportion nécessaire dans le ré-
nes apportées dans l’aliment est primordiale. Les condi- gime à partir de l’évaluation de l’ingestion.
tions et la durée de stockage sont des facteurs importants
de la qualité nutritionnelle des vitamines surtout en con- Besoins en minéraux
ditions tropicales. Le tableau 7 ci-après montre la résis-
tance des vitamines à différents facteurs agressifs. Les besoins en minéraux se composent des besoins en
calcium et en phosphore, sodium et oligo-éléments.
Résistance des vitamines à différents facteurs agressifs
Ce tableau montre que de nombreuses vitamines sont 1. Calcium
sensibles à la chaleur et à l’oxydation. Il est donc très im- Le calcium est le minéral le plus abondant au sein de
portant d’avoir d’excellentes conditions de stockage des l’organisme. Il participe à la fabrication du squelette de
pré-mélanges vitaminiques. Dans de bonnes conditions l’animal. L’apport de calcium par l’aliment devra rigou-
de stockage, ces pré-mélanges peuvent être conservés sur reusement respecter le besoin du poulet, à savoir :
une durée de 4 mois. Le soin apporté à la fabrication de ce - de 1 à 21 jours : 0,95 – 1,05%
prémix est donc capital. - après 21 jours : 0,85 – 0,95%
Troupeaux
et Cultures des Tropiques
19
Ces précautions doivent être modulées suivant l’in- Tableau 9: Besoins en oligo-éléments du poulet de chair
gestion de l’animal et son rythme de croissance. Un ap- (mg/kg d’aliment)
port trop important de calcium diminuera son efficacité
d’absorption dans l’intestin. Manganèse 70
Fer 80
Cuivre 10
2. Phosphore Zinc 80
Sélénium 0,30
Comme pour le calcium, le phosphore a un rôle pré-
Iode 0,40
pondérant dans la structure du squelette et dans de nom-
breuses fonctions cellulaires.
Additifs
Il est nécessaire de raisonner en phosphore disponible.
Plusieurs sources de phosphore sont peu disponibles comme 1. Facteurs de croissance
dans certaines matières premières (ex : maïs), et même des
phosphates minéraux comme le phosphate tricalcique. Classiquement, il s’agit de l’incorporation d’antibio-
tiques à faible dose dans la ration. Le mode d’action d’un
Le besoin du poulet en phosphore (calculé à partir facteur de croissance est similaire à celui d’un antibiotique
des tables françaises) est de : en terme d’effet bénéfique sur la flore microbienne intesti-
nale, à la différence près que sa dose d’utilisation est beau-
- 1 à 21 jours : 0,43% de P disponible (0,78% de P coup plus faible que celle de l’antibiotique qui traite une
total) maladie. L’utilisation de facteurs de croissance permet
- après 21 jours : 0,37% de P disponible d’améliorer la croissance des animaux et également l’in-
(0,67% de P total) dice de consommation. Ils permettent d’améliorer l’ho-
mogénéité d’un lot de poulets lorsque ceux-ci sont soumis
Il est également très important de bien respecter le à un environnement difficile (conditions d’élevage moyen-
rapport calcium/phosphore qui est de : nes, fortes températures).

- 1 à 21 jours : 2,3 – 2,4 en P disponible (1,2 – 1,3 en P Des enzymes notamment, permettent une meilleure
total) utilisation des rations grâce notamment à une action sur
- après 21 jours : 2,4 – 2,6 en P disponible (1,3 – 1,4 en P les fibres alimentaires.
total)
Un déséquilibre de ce rapport aura des conséquences 2. Anticoccidiens
néfastes sur la minéralisation des os. Pour améliorer la dis- Dans un aliment pour poulet de chair, on retrouve
ponibilité du phosphore de certaines matières végétales, il systématiquement l’utilisation d’un anticoccidien. Le tube
est utile d’utiliser des enzymes (Phytase) dans l’aliment. digestif du poulet héberge plusieurs espèces parasitaires,
comme les protozoaires et les métazoaires et par leur cycle
3. Sodium de développement, il peut se produire une infestation
La teneur en sodium du régime doit être prise en con- lourde de Coccidies. Ainsi, pour empêcher cette infesta-
sidération. La recommandation en sodium d’un aliment tion qui engendre une baisse des performances
poulet de chair est estimée à 0,15 - 0,18%. Un aliment zootechniques, un anticoccidien est utilisé de manière pré-
contenant une teneur en sodium inférieure à cette recom- ventive dans l’aliment. Ils doivent être retirés de l’aliment
mandation sera inappétent pour le poulet et inversement quelques jours avant l’abattage des poulets pour éviter la
une teneur élevée en sodium entraînera une surconsomma- présence de résidus ; pour la même raison ils sont décon-
tion d’eau et par conséquent une dégradation de la litière. seillés chez la pondeuse.

L’apport dans l’eau de boisson en cas de très forte chaleur, Comme pour les facteurs de croissance, l’utilisa-
de sel (NaCl) comme anti-stress améliore les performan- tion de ces anticoccidiens suit en principe une régle-
ces du poulet de chair. mentation propre à chaque pays. Les anticoccidiens
doivent être retirés plusieurs jours avant l’abattage de
4. Oligo-éléments l’animal (selon les délais d’attente définis par le four-
nisseur) afin d’éviter de provoquer des problèmes de
Comme pour les vitamines, les oligo-éléments pour
santé chez l’homme.
le poulet de chair sont présentés dans le tableau 9 ci-après.
Elles doivent aussi être revues lors de situations dans les- Ces types d’additifs sont généralement incorporés dans
quelles l’ingestion varie notablement, et le raisonnement le prémix avec les vitamines et oligo-éléments car leur dose
se fait alors davantage en quantité quotidienne. d’incorporation dans l’aliment est très faible.

Troupeaux
20 et Cultures des Tropiques
La conduite de l’alimentation
du poulet de chair en climat chaud

L
a forte pression économique mondiale exercée pour Le succès de l’élevage de coquelets à Kinshasa et dans
améliorer les performances d’élevage et de découpe le Bas-Congo s’explique en partie par la meilleure tolé-
des poulets de chair (broiler) a modifié fortement rance de ces animaux à la chaleur en rapport à une crois-
la physiologie et la morphologie de ces animaux. L’aug- sance plus lente (poids adulte à 4,5mois).
mentation rapide de la croissance malgré la réduction de
l’indice de consommation accroît fortement ses capacités
d’ingestion d’aliment et donc la nécessité d’évacuer les ca- I. LES ADAPTATIONS EN ÉLEVAGE POUR
lories produites par la digestion et l’utilisation métaboli- LUTTER CONTRE LA CHALEUR
que de l’aliment.
L’objectif est de réduire le temps de consommation,
Dans le même temps, l’amélioration de la conforma- l’activité physique d’ingestion et la production de cha-
tion a rendu le broiler plus compact, ce qui réduit la sur- leur.
face d’échange thermique avec l’extérieur.
Présentation de l’aliment
Cette pression économique conduit aussi à augmen-
ter les densités en élevage, ce qui a pour conséquence de Le granulé est une bonne solution. Cependant, cette
rendre le problème d’excès de température pratiquement technique est souvent onéreuse (coût d’énergie) et la baisse
général dans les élevages et en période de finition : la crois- de qualité du granulé au travers des circuits de fabrication,
sance est souvent ralentie du fait de l’excès de température transport, distribution entraîne la production de particu-
provoqué par le fort dégagement de chaleur dû aux ani- les fines, un allongement des temps de consommation et
maux et à la fermentation de la litière. Ainsi la tempéra- des baisses de performances.
ture idéale pour la croissance des broilers est de 16 – 18°C,
ce qui n’est évidemment quasi jamais le cas en République La farine grossière : c’est la présentation la plus facile
Démocratique du Congo. et la plus faible, la plus simple et la moins chère, à condi-
tion de bien maîtriser la technique de broyage pour limi-
Les recherches récentes sur la nutrition en période de
ter le pourcentage de particules fines (- de 0,5 mm). Ce
chaleur font apparaître que :
type de farine peut contenir des grains entiers ou broyés
· L’augmentation énergétique des régimes par la ma-
très grossièrement.
tière grasse n’apporte pas d’amélioration significa-
tive de la performance malgré la faible extra chaleur
La consommation du concentré est supérieure en gra-
des matières grasses.
nulés. Le temps de consommation est inférieur lorsque l’ali-
· Les taux protéiques élevés permettent de mieux lut- ment est présenté en grains entiers et en granulés. Il y a un
ter contre la chaleur. Ils compensent la réduction temps d’adaptation lors du passage à une nouvelle présen-
des dépôts protéiques et de la croissance. Pour mieux tation du concentré (3 jours) : les changements de présen-
lutter contre la chaleur, il est nécessaire de modifier tation de l’aliment pour un même lot sont donc à éviter
le profil des acides aminés. autant que possible.
· Favoriser l’ingestion par une présentation en granu-
les ou farine grossière. Les études de comportement Cet effet « présentation de l’aliment » est certainement un
alimentaire montrent que plus la préhension de l’ali- point important pour lutter contre les effets de la chaleur
ment est facile, plus le temps de consommation et car il réduit l’énergie nécessaire à la préhension de l’ali-
l’énergie dépensée pour l’ingestion de l’aliment sont ment, et, d’autre part, il favorise le processus de digestion
réduits. dans le tractus intestinal. Contrairement aux idées reçues,
plus les particules ingérées sont grosses, meilleure est la
Ces recherches montrent aussi que les souches de pou- digestion. (Voir tableau 1)
lets « maigres » résistent mieux à la chaleur, et à haute tem-
pérature, elles transforment mieux les protéines et subis- Tableau 1: Effet du broyage sur les performances
sent moins le phénomène d’engraissement. Ce
point est important car lorsque les conditions Broyage Croissance Croissance I.C. I.C. I.C. 1.850
Périodes 0 – 14 0 – 42 0 – 14 0 – 42
d’élevage ne peuvent pas être modifiées pour des
raisons économiques, il est parfois préférable de FIN 42 % (< 0,5 mm) 338 gr 1775 gr 1,49 1,97 1,995
GROS 29% (< 0,5mm) 368 gr 1977 gr 1,43 1,91 1,868
rechercher des souches mieux adaptées aux pro-
blèmes de chaleur. Provini information

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
21
En conclusion : En climat chaud, la qualité de l’abreuvement est dé-
terminante dès l’arrivée des poussins. Des risques de
La granulation peut être une bonne réponse, mais, dans déshydration des poussins au cours du transport sont cou-
bien des cas, l’effet de granulation est annulé par le pro- rants.
cessus industriel (stockage, transport, distribution). Le
meilleur compromis est obtenu par une farine grossière Dès réception, ils doivent disposer d’eau rapidement
pouvant contenir des grains de céréales entiers et dont les (1 point d’eau pour 70 – 80 poussins, 1 pipette pour 15
particules fines peuvent êtres « collées » par l’adjonction poussins). Pour favoriser la consommation, l’eau pourra
de 2 à 4 % de matières grasses (huile être additionnée de sel, à raison de
de palme ou mélasse). Présentation « farine finition» 2,5 g/1 d’eau.
(après 21 jours) La consommation augmente
Comportement alimentaire 10 – 15 % des particules < 0,5 mm fortement avec la température. Si le
10 – 15 % des particules > 3,15 mm rapport « eau/aliment » est de
du poulet
l’ordre de 1,75 – 1,80 avec des pi-
Un des premiers effets des températures élevées est pettes et 1,90 – 2,0 avec des abreuvoirs en température
une réduction de la consommation. Cependant, le normale, ce rapport est fortement augmenté avec des tem-
« broiler » n’a pas un comportement instinctif pour anti- pératures voisines de 28–30°C. Ce rapport sera de l’ordre
ciper en limitant sa consommation avant les montées de de 2,10 – 2,20 avec pipettes et > à 2,50 avec abreuvoirs.
température et il est donc nécessaire de l’éduquer en pra-
tiquant le vide des mangeoires dans la période la plus En conséquence, il est très important de mettre à la dispo-
chaude et dès la deuxième semaine. sition des poulets un matériel d’abreuvement suffisant en
Ce vide pourra être pratiqué : nombre et de bien s’assurer que les débits (notamment
pour les pipettes) soient suffisants :
- 1 à 2 fois entre 10 et 14 jours;
- en calculant la consommation journalière;
- tous les 2 jours entre 14 et 21 jours;
- en observant le comportement des broilers : s’il y a, en
- tous les jours après 21 jours.
permanence, un grand nombre d’animaux aux pipet-
tes ou aux abreuvoirs, cela signifie que le débit d’eau
La période de vide devra correspondre à la période de
est insuffisant.
chaleur la plus intense et pourra s’étendre à 12 heures sur
24 heures. Cette technique met à la disposition des ani-
Ce matériel devra aussi être réparti correctement dans les
maux de l’aliment frais et appétant et ceci conjointement
bâtiments pour limiter les déplacements, provoquant un
à une présentation bien étudiée (farine grossière).
stress durant la période de chaleur. (Voir exemple)
Le vide des mangeoires ou des chaînes est préférable
Exemple : bâtiment de 10 m de large
au relevage du matériel d’alimentation car, dans ce cas, les
fines particules, moins appétentes, s’accumulent,.
Le temps de consommation est augmenté avec ris- Densité
Equipement en abreuvement Ratio
que de gaspillage de l’aliment. Pour l’application
de cette technique, les chaînes plates distribuant des 9 – 10 animaux/ m 2 lignes de pipettes (25 cm entre pipettes) 1/12 poulets
3 lignes d’abreuvoirs (42/ligne) 1/75 poulets
farines grossières semblent un bon compromis. 13 – 15 animaux/ m 3 lignes de pipettes (25 cm entre pipettes) 1/12 poulets
4 lignes d’abreuvoirs (45/ligne) 1/70 poulets.

1. L’abreuvement
Qualité de l’abreuvement
Ce point demeure le plus important pour lutter con-
tre les problèmes de chaleur car pour compenser la déshy- - maintenir la température de l’eau sous 30°C
- additionner du chlorure de potassium à 0,5 g/litre
dratation (par l’augmentation du rythme respiratoire), - additionner du bicarbonate de soude à 0,9g/litre
les poulets doivent augmenter leur consommation d’eau - respecter les normes et la répartition du matériel
et, si la température de l’eau est élevée, il sera nécessaire - s’assurer de débits d’eau suffisants au niveau des
animaux notamment en pipettes
d’éliminer ces calories excédentaires.

L’augmentation de la température de l’eau a un effet II. RECHERCHE DE COHÉRENCE


négatif sur la croissance.
ÉCONOMIQUE POUR L’ÉLEVAGE EN
Rechercher l’abaissement de la température de CLIMAT CHAUD
l’eau
- par des canalisations d’eau enterrées
- par l’isolation des bacs à eau Si la productivité des souches industrielles a fortement
- par des effets «chasse d’eau » dans les canalisa- augmenté, les exigences de ces souches en matière d’envi-
tions par le refroidissement
ronnement climatique sont aussi beaucoup plus grandes
et dans certaines conditions économiques, il est parfois pré-
Troupeaux
22 et Cultures des Tropiques
férable d’utiliser des souches dont les ca- Souches Maigres Croissance Grasse
pacités d’adaptation à la chaleur sont su-
périeures même si apparemment leur po- Niveau protéique Haut Bas Haut Bas Haut Bas
tentiel de croissance est inférieur. Croissance (4/8 semaines) 1,198 1,050 982 1,057 1,110 1,034
I.C. 2,60 2,80 3,02 2,99 2,84 2,95
Les recherches effectuées sur le com- Graisse abdo. (%PV) 2,18 2,33 2,86 3,42 3,64 5,28
portement et les performances en climat Filet (% PV) 1,65 1,49 1,48 1,42 1,44 1,38
chaud ont montré que les souches mai-
gres étaient plus efficaces.
Même avec des aliments à bas niveau protéique, ces La souche maigre est plus efficace à haute tempéra-
souches maintiennent un meilleur taux de croissance et de ture que la souche grasse ou sélectionnée uniquement sur
dépôt musculaire que les souches grasses. la croissance.

Dans le choix d’une stratégie d’élevage en climat chaud, il est froidissement si la densité des poulets est supérieure à 12 –
donc nécessaire de prendre en compte d’un point de vue 15/m²
technique et économique l’ensemble des principaux facteurs: - Alimentation
- La disponibilité et la quantité des matières premières
- Climat - La formulation
Température, humidité, vent. - La technologie usine, la présentation de l’aliment
- Bâtiment, densité - La souche, croisement
- Bâtiment ouvert, non isolé à faible densité (8-10/m²) - Les possibilités sont très grandes dans ce choix.
- Bâtiment isolé, contrôlé, équipé de ventilation et de re-

NORMES DE MATERIEL

Normes de matériel Démarrage poulet Croissance poulet Finition


Nombre d’animaux/m² 30 Progressivement de 25 à 10 (ne 10
pas dépasser 20-25 kg/m²)

Abreuvoirs siphoïdes 1/50 poussins 1/50 poulets 1/50 poulets


Automatique 1/70 poussins 1/70 poulets 1/70 poulets
Linéaire 2cm/animal 2-3 cm/animal 2-3 cm/animal
Pipettes 1/5-10 poussins 1/8 poulets 1/8 poulets

Mangeoires linéaires 2 plateaux x 100 poussins 5 cm d’accès/poulets 5 cm d’accès/poulet


Trémie d’alimentation 2 plateaux x 100 poussins 1 trémie/50 poulets 1 trémie/50 poulets
Litière Animaux au sol 2 à 5kg/m² selon la nature du sol
et la litière
Eclairage 5 Watts/m2 2 watts/m² 1 Watt/m²
Durée de lumière Maximum
Maximum
Eclairer la nuit si possible en
Eclairer la nuit
continu ou si possible
en faisant en continu
un flash pour ou en faisant un flash pour favoriser les consommations
favoriser les consommations
Chauffage 2-3000 Kcal/1000 poussins
Température minimale 0-3 j: 36°C 8-14 j : 32°C
sous éleveuse 4-7 j : 34°C 15-21 j : 28°C
Température minimale 0-3 j : 29°C 8 - 14 j : 26°C 17-19°C
zone de vie 4-7 j : 27 - 28°C 15-21 j : 26-25°C
22-28 j : 25-21°C

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
23
Les ingrédients qui composent
l’aliment volaille

L ’ aliment pour volaille est un assemblage d’ingré- Outre le maïs, les autres ingrédients locaux disponi-
dients. La première difficulté consiste à bien esti- bles à un prix raisonnable sont le son et le tourteau pal-
mer la valeur nutritionnelle de chaque matière pre- miste : cependant, la teneur élevée en fibres de ces ingré-
mière. Il convient de bien connaître la composition de cer- dients ne permet pas de les incorporer à plus de 5 – 10 %
tains ingrédients locaux car les tables « occidentales » s’avè- dans la ration. Mais leur utilisation permet tout de même
rent parfois non-adaptées au contexte africain. Par ailleurs, de faire baisser le coût de l’aliment. La difficulté majeure
la formulation a pour but d’élaborer le mélange qui cor- se situe donc dans l’apport en protéines car le tourteau
respond aux qualités requises mais au moindre coût possi- palmiste est relativement pauvre en protéines et les autres
ble. L’éleveur a donc le choix soit de s’approvisionner en tourteaux (coton – arachide) sont peu produits au Congo.
aliment industriel commercial, en principe bien équili- La graine de soja peut être utilisée mais elle est coû-
bré ; soit pour minimiser les coûts, il procède lui-même à teuse et de plus nécessite un traitement thermique déli-
un mélange artisanal. Certes, il peut disposer ainsi d’ali- cat. C’est donc vers le tourteau de soja importé que l’on se
ment moins coûteux, mais aussi, s’il est mal équilibré, net- tourne habituellement au Congo et c’est l’ingrédient à
tement moins performant et rentable. haute teneur en protéines le plus utilisé dans les rations
Il est donc essentiel pour la fabrication des aliments à pour volaille.
la ferme, de disposer de la gamme complète des ingré- Enfin il faudra veiller à l’apport en minéraux, vitami-
dients nécessaires, ce qui est loin d’être évident. Il est en nes et oligo-éléments ainsi que nous l’avons vu : le recours
effet nécessaire de distinguer d’une part les ingrédients à un prémix complet du commerce est pratiquement in-
disponibles localement, d’autre part, ceux qui doivent être contournable. Pour terminer, il y a ce qu’on appelle les
importés. En effet, en raison du faible développement des ingrédients non-conventionnels tels que termites, chenilles,
agro-industries, la panoplie des ingrédients, surtout ceux escargots... que l’on trouve au village et aussi des produits
qui sont riches en protéines, est plutôt faible au Congo. végétaux intéressants tel le leucaena.
On retiendra cependant que le maïs constitue toujours la
base des aliments pour volaille, parce que disponible par- Le Centre Agronomique et Vétérinaire Tropical de Kins-
tout et à un prix accessible, surtout à l’intérieur du pays. hasa ‘CAVTK’ avec la Faculté Universitaire des Sciences Agro-
En raison du coût de transport, le prix du maïs à Kinshasa nomique de Gembloux est occupé à traiter et analyser tous
est plus élevé mais la reprise de la circulation fluviale avec le ces ingrédients tels qu’on les trouve dans les fermes visitées ;
Nord du pays après 5 années de fermeture due à la guerre les résultats de ces recherches seront publiés prochainement
devrait faire baisser ces charges. dans « Troupeaux » en vue d’une utilisation pratique.
Le prix du maïs présente aussi d’importantes varia-
tions saisonnières, notamment en raison de la quasi ab-
1. Les céréales
sence d’infrastructures de stockage adéquates (silo) et des
conditions souvent inadéquates permettant l’attaque ra- 1.1. Le maïs
pide par les nuisibles (charançons). Certes, toutes les ac-
C’est la matière première la plus importante en vo-
tions qui seront menées auprès des producteurs de maïs
lume en zones chaudes comme sous les autres climats et la
(intrants, semences...) pour leur permettre d’augmenter
principale source d’énergie en alimentation des volailles.
leur production et leur rendement auront une action bé-
Le maïs est riche en hydrates de carbone (amidon) donc
néfique sur le prix final de l’aliment volaille.
en énergie et très appétant pour les volailles. Par rapport
A ce titre et puisqu’il s’agit de privilégier les ingré- aux besoins nutritionnels, il est relativement carencé en
dients locaux afin de favoriser la production nationale, et protéines et en acides aminés comme la lysine et le
d’offrir plus de débouchés aux agriculteurs congolais, il tryptophane, raison pour laquelle il est naturellement as-
est nécessaire de concentrer les efforts sur le maïs, qui, nous socié à des matières riches en protéines (tourteaux oléagi-
le répétons, représente environ la moitié de l’aliment des- neux, farines animales). Il est bien complémenté par le
tiné au poulet de chair mais aussi à la poule pondeuse, aux tourteau de soja.
autres volailles ainsi qu’au porc. N’oublions pas non plus
que la République Démocratique du Congo est largement Le maïs jaune est le plus courant. Il contient une quan-
déficitaire en céréales, pour la nutrition de ses populations. tité importante de pigments caroténoïdes. Ces pigments
Au Katanga le maïs est importé d’Afrique Australe ; à permettent d’augmenter la coloration de la peau des pou-
Matadi 400.000 tonnes (riz – blé –farine) sont importées lets de souches dites « jaunes.»En Afrique, on rencontre
chaque année. fréquemment du maïs blanc. Sa valeur nutritionnelle équi-
Troupeaux
24 et Cultures des Tropiques
vaut à celle du maïs jaune, mais il ne contient pas de pig- Il est possible de contrôler la teneur en tanins d’un
ments caroténoïdes et n’est donc d’aucun secours pour la sorgho. Pour être utilisable en alimentation animale, cette
coloration de la peau des poulets. Il doit dans ce cas et si teneur ne doit pas dépasser 0,3 %. Si le sorgho est faible
on souhaite cette coloration être complémenté par des en tanins, il peut remplacer une partie du maïs –jusqu’à
pigments de synthèse ou d’origine végétale. C’est d’ailleurs 10 à 20 % de la formule selon l’âge des oiseaux.
également le cas des régimes qui sont formulés sur la base
d’une céréale (ou source d’énergie) autre que le maïs jaune. 1.4. Les mils
Quelle que soit la production, il n’y a pas de limite à l’in- Il s’agit de plusieurs céréales cultivées en Afrique pour
corporation du maïs dans une formule, s’il est de bonne l’alimentation humaine particulièrement en zones sub-sa-
qualité. hariennes, en raison de leur grande résistance à la séche-
resse. La valeur nutritionnelle des mils est intéressante.
En Afrique, il importe de prêter la plus grande atten- Légèrement moins énergétique qu’un maïs, il représente
tion à la qualité de conservation des grains. Selon les con- en revanche une teneur généralement plus élevée en pro-
ditions de séchage et de stockage, une forte contamination téines et acides aminés. Plus riches en matière grasse que
en aflatoxines et autres toxines fongiques peut avoir lieu, le maïs, les mils ont une teneur intéressante en acides gras
rendant même parfois les céréales impropres à la consom- insaturés (supérieure à 50 % de la matière grasse). Dans
mation par des volailles. les régions où ils sont produits, les mils peuvent consti-
tuer la principale source d’énergie pour l’alimentation des
Certains additifs à base d’aluminosilicates permettent volailles. La compétition directe avec l’alimentation hu-
de neutraliser les toxines fongiques. Cependant avec les maine donne toutefois à ces céréales une valeur marchande
doses élevées rencontrées sous ces climats, leur efficacité assez élevée, notamment en période de soudure alimen-
est très limitée. Ces contaminations fongiques importan- taire. Le plus souvent, les mils ne rentrent en formulation
tes entraînent des chutes de performances consécutives à que dans les périodes de prix modérés.
des dégénérescences hépatiques, et induisent un risque de
toxicité pour le consommateur puisque des résidus peu-
2. Les issues de céréales
vent être retrouvés dans les produits animaux. Pour dimi-
nuer ces contaminations fongiques, il faut conseiller aux 2.1. Le son de blé
producteurs des méthodes rationnelles de séchage et stoc-
kage du maïs et surtout éviter le contact prolongé des grains Il s’agit des sous-produits de meunerie disponibles à
avec le sol. Ces remarques sont d’ailleurs valables pour une Kinshasa et au Bas-Congo. Ils sont traditionnellement uti-
part importante des matières premières que nous abor- lisés en alimentation animale. Il est constitué de particu-
dons par la suite. Il sera donc simplement mentionné leur les fines de pellicules de grains de blé, séparées au mo-
susceptibilité à la contamination fongique. ment de la production de la farine panifiable. Il contient
également des particules de germes de blé. C’est un pro-
1.2. Les brisures de riz duit volumineux, plus riche en protéines que le blé entier,
riche en phosphore, en vitamines du complexe B et en
Le riz, dans les pays où il est cultivé, est trop cher manganèse.
pour être utilisé directement en alimentation animale, sauf
circonstances exceptionnelles. Il s’agit de grains de riz cas- Cependant, sa teneur élevée en cellulose limite ses
sés qui sont triés après le polissage. C’est donc une matière possibilités d’incorporation dans les aliments pour vo-
première de grande valeur énergétique mais pauvre en pro- lailles à 10 % pour des oiseaux en croissance et à 15 %
téine. Après broyage, elle entre largement dans l’alimen- maximum chez les adultes. Dans les pays les plus dému-
tation des volailles, à condition de rééquilibrer la formule nis en matières premières, ces maxima peuvent être aug-
en protéines et acides aminés. Les brisures de riz ne con- mentés à 15 et 20 % respectivement à condition toute-
tiennent pas de pigments caroténoïdes, il faut en tenir fois qu’il soit de bonne qualité et que son taux d’acidité
compte en formulation. sulfurique soit au maximum de 0,20 (mesure effectuée
en laboratoire).
1.3. Le Sorgho
2.2. Le son de riz
Le sorgho est une céréale secondaire fréquemment ren-
C’est le sous-produit du polissage du riz. Il est dispo-
contrée en Afrique. La teneur en énergie reste élevée même
nible pratiquement dans tous les pays chauds. Il est essen-
si elle est en deçà de celle du maïs. Certaines variétés de
tiellement constitué du péricarpe du grain de riz. La balle
sorgho comportent une teneur élevée en tanins. Ces ta-
préalablement enlevée et très riche en cellulose (40-42 %)
nins ont deux inconvénients :
et en silice, n’est pas utilisable en alimentation des vo-
- ils augmentent l’amertume de l’aliment, provoquant lailles. Elle peut cependant entrer en faible proportion dans
chez les volailles une diminution de la consomma- le son de riz industriel, et en plus grande proportion dans
tion ; le son de riz issu de petites décortiqueries. La valeur
- ils diminuent la digestibilité des nutriments de l’ali- énergitique (et donc économique) des sons les plus riches
ment, en particulier des protéines. en balle est largement diminuée.

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
25
Le son de riz contient également de petites quantités 4.2. Le tourteau de coton
de germes, ce qui a pour effet d’augmenter sa teneur en
Egalement sous-produit d’huilerie, le tourteau de co-
matière grasse. C’est donc une matière première riche en
ton est une excellente source de protéine. Il est très utilisé
matière grasse très oxydable. L’oxydation est d’autant plus
en Afrique mais peu disponible au Congo. Sa teneur en aci-
rapide que le produit est stocké en conditions chaudes et
des amines soufrés (méthionine et cystine) est un peu supé-
humides. On peut en revanche la ralentir en utilisant des
rieure à celle du soja, mais sa teneur en lysine est plus faible.
antioxydants, si on a la possibilité de les mélanger intime-
Il peut contenir une toxine dénommée Gossypol qui nuit à
ment au son. Par ailleurs le son de riz est une matière équi-
son utilisation en alimentation des volailles (ralentissement
librée en protéines, riche en minéraux (phosphore) et en
de croissance, décoloration des jaunes d’œufs, ...).
vitamines B1, PP et E. Cette matière première est une
source d’énergie métabolisable bon marché. Elle peut être Aujourd’hui, des variétés à faible teneur en Gossypol
incorporée jusqu’à 10-15 % des formules selon les âges ont été sélectionnées. Elles permettraient une utilisation
des oiseaux. en substitution complète du tourteau de soja sur le plan
technique. Malheureusement ces variétés moins performan-
3. Le manioc tes au plan agronomique sont peu fréquentes et, sauf
Le manioc est essentiellement produit pour l’alimen- contractualisation de la production, il est très difficile de
tation humaine. Cependant on peut en trouver des quan- s’en procurer.
tités disponibles pour l’alimentation animale. Il contient Si le tourteau utilisé contient du Gossypol résiduel
une substance toxique (acide hydrocyanique) qu’il faut li- on peut le neutraliser grâce à l’emploi de Sulfate de fer (2
miter notamment par chauffage (pelletage). ppm de fer/l ppm de Gossypol). Pour limiter les risques,
Très pauvre en protéines et acides aminés, il est par on incorporera en continu un peu de tourteau de coton
contre riche en amidon et en énergie métabolisable. S’il dans les aliments volailles plutôt que de vouloir introduire
est de bonne qualité, il peut remplacer 20 à 30% au maxi- une forte proportion aux moments de difficultés d’appro-
mum de maïs dans les aliments granulés pour volaille. Chez visionnement en autres tourteaux.
les jeunes oiseaux, la farine issue d’un broyage fin de ma-
4.3. Le tourteau d’arachide
nioc peut provoquer des collages de bec. Il faut donc faire
bien attention à la forme d’utilisation du manioc. La gra- Sous-produit de l’extraction de l’huile d’arachide, ce
nulation offre un avantage indéniable dans ce cas. tourteau a une composition voisine de celle du tourteau
de coton, bien que la teneur en acides aminés majeurs soit
La qualité du manioc tient surtout aux conditions de
plus faible.
séchage des racines, réalisées de manière plus ou moins
artisanale. S’il est insuffisamment séché avant stockage ou Le tourteau d’arachide peut parfois être contaminé
séché trop lentement à même le sol, il peut contenir des par des aflatoxines. Pour être utilisable en volaille, le
toxines fongiques, notamment des aflatoxines. En revan- tourteau d’arachide ne devra pas contenir plus de 100
che un bon séchage ne permettra pas l’apparition de moi- mg d’aflatoxines par tonne et encore dans ce cas on de-
sissures et assurera la bonne élimination des toxines présen- vra limiter son incorporation à 4-5% de la formule. La
tes dans la racine fraîche. valeur du tourteau d’arachide dépend largement du
process technologique employé : degré de décorticage
4. Les sources de protéines d’origine végétale et méthode d’extraction d’huile (pression ou solvant).
On trouve toute une gradation dans ces procédés de-
4.1. Le tourteau de soja puis l’extraction artisanale sur une presse manuelle jus-
qu’à des industries d’extraction gigantesques. Ces der-
Matière première à teneur élevée en protéine de bonne
nières produisent un tourteau plus homogène en com-
qualité, le tourteau de soja est quasiment incontournable
position et plus stable mais largement moins énergéti-
en fabrication d’aliments pour volaille. C’est la première
que. Notons que le CDI Bwamanda compte reprendre
source de lysine en aliment du bétail. Sa teneur en acides
prochainement la production d’huile d’arachide et donc
aminés soufrés reste cependant relativement faible. Il faut
de tourteaux.
le compléter avec des apports spécifiques de ces acides
aminés. Sous-produit de la fabrication de l’huile de soja, il 4.4. Le tourteau palmiste
est plus ou moins riche en protéines et matières grasses
Cette matière présente une faible teneur en protéi-
selon le procédé d’extraction utilisé. Il faut donc bien véri-
nes et une forte proportion de fibres. Toutefois, ce tour-
fier la teneur en protéines du tourteau utilisé.
teau est souvent disponible en quantité chez les produc-
Le tourteau de soja doit subir avant son utilisation en teurs d’huile de palme, notamment au Congo. Souvent
alimentation des animaux un traitement thermique des- très peu valorisé, ce tourteau peut donc être utilisé à de
tiné à détruire certains facteurs anti-nutritionnels qu’il faibles teneurs dans les aliments pour animaux, pour di-
contient naturellement en grande quantité (facteurs anti- versifier la composition des aliments et abaisser le coût
trypsiques). Le tourteau de soja importé au Congo a forcé- des matières. Le tourteau palmiste disponible au Congo
ment subi ce traitement et en conséquence, il n’y a pas de dose 15% des matières azotées digestibles mais 28% de
restriction à son utilisation. fibres.
Troupeaux
26 et Cultures des Tropiques
4.5. Le grain de soja entre 50 et 100 grammes par jour, ce qui fournit à l’animal une
dizaine à une vingtaine de grammes de protéines quotidiennes.
Excellente source de protéines, comme le tourteau de soja,
Il faut éviter les rations à plus de 80% de termites, même en
les graines de soja contiennent l’huile et sont donc plus riches en
période de démarrage des poussins.
énergie. Elles contiennent de grandes quantités de facteurs anti-
nutritionnels (facteurs anti-trypsiques) qui doivent être détruits
par un traitement thermique (toastage ou extrusion). Ce toastage TECHNIQUES DE CAPTURE DES TERMITES
peut se faire de manière artisanale sur « makala » mais la qualité Remplir un pot en terre de bouse de vache ou de tiges
du traitement restera inégale avec destruction d’une partie des de graminées finement hachées, puis arroser le contenu
et retourner le pot aux abords d’une termitière dont on
protéines. Le recours au processus industriel est de loin préféra- aura sondé une entrée. Protéger le pot retourné contre le
ble. Elles permettent d’incorporer de plus grandes quantités de soleil avec de la paille. Les termites attirées par les élé-
matières grasses dans les aliments haute énergie. ments en décomposition se rendent dans le récipient re-
tourné et le piège est vérifié une fois par jour. Il suffit ensuite
de démouler le contenu contenant les termites et de les
5. Les matières premières d’origine animale distribuer aux animaux. D’autres sources de protéines,
comme les larves de mouches ou encore les vers de terre,
5.1. La farine de poisson peuvent être utilisées. Le rythme de distribution des ali-
ments doit respecter la physiologie alimentaire des ani-
Source de protéine avec un niveau d’énergie métabolisable maux, et parallèlement celui de la disponibilité de la main-
relativement élevé, la farine de poisson est une matière pre- d’œuvre familiale. Les aliments sont ainsi distribués tôt le
mière essentielle en alimentation animale dans les pays chauds. matin dans les mangeoires, dès l’ouverture du poulailler.
Des différences importantes de composition en matières gras- Une deuxième distribution est effectuée en fin d’après-midi,
avant la tombée de la nuit, ce qui correspond à la rentrée
ses et en protéines sont observées selon l’origine des poissons
des animaux au poulailler.
(farine de déchets de poisson ou de crustacés, farine de poisson
entiers, etc. ...) et le degré de dégraissage de la farine. Les farines
de poisson sont d’ailleurs classifiées selon leur teneur approxi- 6. Les matières premières minérales
mative en protéines (« 55 », « 60 », « 65 », ...) et le caractère Essentiellement sources de minéraux majeurs, calcium et
gras ou non du produit. Son taux d’incorporation peut attein- phosphore, il s’agit du phosphate bicalcique (importé en Afri-
dre 10 à 15% de la formule si la qualité est bonne. Attention que) dont la composition est relativement stable d’un pays à
toutefois au goût de poisson que peut prendre la viande de l’autre et du carbonate de calcium (calcaire) plus variable dans
volailles avec des farines de poisson très grasses et dans le cas sa teneur en calcium. Dans certains pays d’Afrique, ce dernier
d’incorporation à des taux très élevés. Un aliment de finition à peut être remplacé par des coquillages broyés à composition
teneur moins forte en poisson doit être envisagé. comparable en calcium. Les phosphates naturels qui peuvent
être parfois proposés ont une faible digestibilité du phosphore
5.2. Les farines de viande et os
et contiennent de fortes teneurs en fluor. Ils ne sont donc pas
Elles ont des compositions très variables selon les produc- préconisés en temps normal.
teurs et les process technologiques. Sources de protéines et de
minéraux (calcium et phosphore), elles ont en général un prix 7. Divers
d’intérêt qui leur permet une incorporation aisée dans les for-
mules. Les sous-produits d’abattoirs de volailles en particulier 7.1. Drèches de brasserie
sont disponibles essentiellement en Amérique du Sud et peu- A l’état humide, au sortir de la brasserie, la drèche consti-
vent être des sources de protéines compétitives, entrant jus- tue un aliment volumineux, peu énergétique. Elle ne fait pas
qu’au taux de 4 à 5% dans les formules. partie de façon courante des aliments commerciaux pour vo-
Attention : Ces matières premières d’origine animale peu utilisées laille. Cependant on a établi que sèche, elle donne d’excellents
au Congo sont plus fragiles à la conservation notamment en zones résultats pour les poulets jusqu’à 20% de la ration.
chaudes. L’incorporation d’un antioxydant par le fabricant peut être
un bon moyen d’améliorer leur qualité. Néanmoins leur durée de 7.2. Mélasse de canne
stockage devra être réduite. Des réglementations draconiennes sont Disponible à la compagnie Sucrière de Kwilu-Ngongo,
désormais mises en place dans les pays occidentaux à la suite de l’utilisation de la mélasse à haute dose rend les fientes plus
divers accidents survenus dans les dernières années. Il est cependant humides et diminue la conversion alimentaire. Utilisée à des
bon de rappeler que des farines de viandes de bonne qualité sani- doses raisonnables (moins de 5%), elle améliore l’appétabilité
taire peuvent être très utiles dans l’alimentation des volailles. de l’aliment et agglomère les plus fines particules.
5.3. Les termites 7.3. Sous-produits de laiterie
Les termites sont utilisées comme source de protéines dans Ce lait a une valeur alimentaire élevée et contient
certaines régions. Quelques espèces de termites seulement sont presque tous les éléments nutritifs nécessaires aux ani-
comestibles, en particulier les termites xylophages de la classe maux. Compte tenu des quantités consommées à Kins-
des ouvrières. Les termites humivores sont à éviter. La forme hasa et des reventes à bon prix de stocks périmés et
des termitières ainsi que la morphologie des termites permet- salis, il est possible de les incorporer dans les rations
tent de les différencier. La quantité de termites distribuées varie pour poulet à raison de 2 à 5% de l’aliment.

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
27
8. Les additifs général importés soit sous forme de prémix soit d’ingré-
dients destinés à la fabrication locale de prémix.
On trouve dans la plupart des pays les principaux ad-
ditifs nécessaires à la fabrication des aliments (vitamines Le paramètre essentiel à contrôler est la qualité des
oligo-éléments, antioxydants, pigments de synthèse ou prémix : respect des dates de péremption, emballages fer-
naturels, anti-coccidioses, acides aminés ...). Ils sont en més et conditions de stockage adéquates.

Composition des matières premières utilisées en Afrique

Source : GUYOMARC’H NUTRITION ANIMALE

Troupeaux
28 et Cultures des Tropiques
L’aviculture
traditionnelle ou villageoise

PRÉSENTATION ceptible de dégager des revenus réguliers, même


s’ils sont de faible montant.
L’aviculture traditionnelle ou villageoise a pour objet Les contraintes de ce type d’élevage sont essentielle-
la production de volailles et d’œufs, dans le cadre d’une ment pathologiques et liées aux techniques d’élevage. Il
exploitation familiale, avec les caractéristiques suivantes : faut notamment souligner les importantes pertes en pous-
¾ effectif restreint (généralement moins de 150 ani- sins, à cause des prédateurs, du froid et de la pluie, en lien
maux par famille) ; avec la divagation.
¾ un mode d’élevage de type extensif recourant à un Les fortes mortalités rendent aléatoire l’effet des amé-
minimum d’intrants (pas d’achat de poussins no- liorations des techniques d’élevage et découragent les agri-
tamment) ; culteurs d’investir dans ce secteur. Les actions de dévelop-
¾ une production souvent mixte (les mêmes animaux pement doivent donc s’articuler autour de la levée de ces
produisent œufs et chair) ; contraintes.
¾ l’utilisation quasi exclusive des races locales. Certains
paysans utilisent des métisses issues de croisement LES MALADIES ET LEUR PRÉVENTION
entre les races locales et les races améliorées (Leghorn,
Rhode Island etc.). Les maladies constituent le problème majeur en avi-
culture villageoise. Il s’agit principalement des maladies
Notons que dans les zones urbaines ou périurbaines infectieuses et parasitaires. Les mortalités liées à ces mala-
se développe une aviculture proche de l’aviculture inten- dies peuvent anéantir la totalité des élevages. L’améliora-
sive des pays du Nord, malgré des effectifs plus réduits et tion de la productivité nécessite donc la mise en place d’un
une adaptation de certaines normes au contexte local. Il système de soins (vaccination, lutte contre les parasitoses)
ne s’agit donc pas d’un modèle intermédiaire entre avicul- accessible à une majorité de paysans.
ture intensive et aviculture traditionnelle. Les normes de
La maladie de Newcastle, très contagieuse et qui en-
ce type d’élevage restent celles de l’aviculture intensive.
traîne une forte mortalité, représente le premier obstacle à
En aviculture villageoise, il s’agit plutôt de proposer des l’amélioration de l’élevage traditionnel. Selon les régions,
améliorations techniques en évitant de calquer la logique viennent ensuite la variole, le choléra, la maladie de
de production développée dans la filière industrielle. Gumboro, et les coccidioses. Les maladies parasitaires,
particulièrement les helmintoses, occasionnent d’impor-
Les programmes d’amélioration de l’aviculture villa- tants retards de croissance, notamment chez les animaux
geoise visent la formation des paysans, l’organisation des de moins de trois mois. Chez les adultes, elles sont à l’ori-
campagnes de vaccination contre les maladies majeures et gine de baisses de performances : diminution de la ponte,
la sensibilisation à l’utilisation des produits antiparasitaires. de la prise de poids, etc.
Il faut tenir compte de l’intérêt de cette production villa-
geoise : Les difficultés de la vaccination
- en milieu rural, la consommation de viande de
poulet et d’œufs est importante, l’amélioration de Le milieu villageois présente des contraintes qui ren-
ces productions constitue donc une voie d’amé- dent difficile la vaccination des volailles traditionnelles :
lioration de l’alimentation des populations rura- - absence de chaîne de froid ;
les ; - caractère dispersé des effectifs, « réduits » dans cha-
- ces types d’élevage sont présents dans quasiment que exploitation ;
toutes les familles rurales, il existe par conséquent - absence d’une main-d’œuvre qualifiée capable d’of-
un savoir-faire local et, si tous les producteurs mo- frir un service vétérinaire à un coût compatible
difiaient leurs pratiques d’élevage, les effets seraient avec les moyens du paysan ; éloignement des cen-
importants ; tres vétérinaires.
- les animaux élevés dans les conditions locales sont Les techniques de vaccination collective sont difficile-
rustiques et adaptés ; ment envisageables en élevage villageois. Les vaccinations
- les agriculteurs ont économiquement intérêt à dis- par injection sous-cutanée ou intramusculaire sont le plus
poser d’une production animale à cycle court, sus- souvent utilisées. Elles présentent l’avantage d’être la seule

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
29
forme d’administration des vaccins thermostables et de Le choix de l’emplacement
conférer, par un protocole vaccinal souple (une à deux in- Le poulailler est situé dans un endroit calme et sec de
jections), une immunité de plus longue durée. Elles né- préférence sous les arbres afin de limiter les effets de la cha-
cessitent cependant un matériel adéquat et bien entretenu, leur. De même, il est orienté contre les vents dominants
et un minimum de savoir-faire technique. Elles présen- pour profiter d’une ventilation naturelle sauf dans les ré-
tent également des risques de traumatisme et d’introduc- gions de vents forts.
tion de germes pathogènes. Le choix du vaccin est d’une
grande importance. En pratique, il doit, autant que possi- Les bâtiments et matériaux de construction
ble, posséder les caractéristiques suivantes :
- avoir des propriétés de thermo résistance réelles Il faut séparer le logement des adultes de celui des
(vaccins inactivés) ; jeunes (0-3mois) pour lesquels il faut construire une pous-
- être présenté sous la forme d’un conditionnement sinière jouxtant le bâtiment principal. De ce système il est
qui corresponde à la taille des effectifs des élevages possible de protéger les jeunes des prédateurs et de la pres-
familiaux (cent, voire cinquante doses) ; sion pathologique qu’ils subiraient dans un milieu adulte.
- procurer une immunité intense et durable avec On peut optimiser l’utilisation des matériaux locaux
un minimum d’injections. pour construire des poulaillers améliorés. Les murs peu-
On préfère les vaccins inactivés avec un excipient de vent être élevés en terre crépis à l’intérieur et à l’extérieur
type huileux à administration locale et conditionnés en avec les techniques traditionnelles ou avec du ciment, no-
petites doses. tamment ceux qui sont exposés aux pluies.
Pour les toits, la paille est préférable à cause de son
L’intérêt du couplage vaccination- caractère isolant. Il faut la changer tous les deux ou trois
vermifugation ans. Dans les régions où ce matériau est rare, on peut ex-
ceptionnellement utiliser la tôle. Il faut alors impérative-
Combiner la vaccination (notamment contre la mala- ment construire le poulailler à l’ombre. Enfin, il est néces-
die de Newcastle) avec l’administration d’un vermifuge saire d’aménager une clôture en grillage ou en matériaux
assure une meilleure protection post-vaccinale des sujets. locaux (osiers, claustras en bois, murs pleins en terre bat-
Il est préférable d’utiliser les vermifuges présentés sous tue) pour contenir les animaux afin d’éviter le vol, les pré-
forme de comprimés. Ils sont plus faciles à administrer dateurs et la divagation des animaux.
que les vermifuges liquides ou en poudre ; le contrôle de la
prise du médicament est ainsi plus sûr. L’aménagement du local
L’AMÉLIORATION DU LOGEMENT Le sol du poulailler est dur, damé et recouvert d’une
litière à base de copeaux de bois non traité, d’écorces d’ara-
Parfois, la volaille traditionnelle ne dispose pas de lo- chide, de paille hachée ou de balle de riz.
gement particulier. Les animaux passent la nuit sur les ar-
bres, sous les greniers, dans la pièce qui sert de cuisine. Les nids sont disposés de manière à être décalés par
Lorsqu’un local leur est consacré, il s’agit souvent d’une rapport à la porte d’entrée et contre le jour afin de procu-
petite case attenante aux logements humains dont les di- rer une bonne ambiance aux couveuses. Il faut prévoir un
mensions ne sont propices ni au confort des animaux ni au nid pour trois poules adultes. La forme et la disposition
travail humain. des pondoirs sont variables. Les dimensions à respecter sont
d’environ 30cm de haut et de long et de 40 cm de profon-
Les essais d’amélioration de l’aviculture villageoise ont deur. Afin de faciliter l’isolement de la poule couveuse,
consisté, entre autres, à l’amélioration du logement par la l’ouverture du nid est d’environ 25cm. Dans tous les cas,
mise en place de poulaillers améliorés, pas toujours faciles les nids sont tapissés d’une litière.
à faire accepter. Ils représentent pourtant une voie efficace
d’amélioration du système d’élevage.
En effet, ce type de poulailler : Modèle de poulailler amélioré

Ö protège les animaux contre les intempéries (vents,


pluies, soleil) ;
Ö évite l’entrée des microbes parasites ;
Ö diminue les pertes de jeunes entre 0 et 3 mois ;
Ö permet de contrôler les effectifs ;
Ö facilite le travail humain et rend notamment pos-
sible le ramassage et le stockage du fumier.
La construction d’un poulailler amélioré pour l’élevage tra-
ditionnel doit répondre aux exigences minimales de den-
sité, de sécurité pour les animaux (notamment pour les
jeunes contre le froid et les prédateurs) et d’aisance de
travail pour le paysan afin d’en faciliter l’hygiène.
Troupeaux
30 et Cultures des Tropiques
On veille à mettre en place un bac de poudrage aux engrais par le paysan ou bien vendues. Les fientes sont
dimensions d’un nid à l’extérieur du poulailler dans le- conservées dans des sacs de jute dans un endroit sec. Dans
quel sont placés de la cendre et un produit anti-parasi- ces conditions les pertes sont limitées : 10 à 20% contre
taire. En saison de pluies, le bac de poudrage est à l’inté- plus de 50% à l’air libre et sous la pluie.
rieur du poulailler.
Ainsi conservés, les éléments fertilisants subissent très
Les mangeoires sont également fabriquées en matériaux peu de volatilisation, de lessivage. Le fumier de volaille
locaux (bois ou matériaux de récupération), protégées par est environ cinq fois plus riche en azote que celui des
une barre supérieure afin d’éviter que les animaux ne mar- ruminants.
chent à l’intérieur.
Les abreuvoirs sont de type siphoïde, ou de fabrication Récapitulatif de quelques normes de poulaillers améliorés
locale. Ils sont placés de préférence à l’extérieur du pou- en aviculture villageoise
lailler et à l’ombre. L’eau est changée quotidiennement et
Adultes Poussins
si possible deux fois par jour. Surface (pour 100 sujets) 10 m² entre 5 et 8 semaines 5 m² entre 0 et 4 semaines
15 - 20 m² dès 9 semaines
Les perchoirs, obligatoirement de section rectangulaire Mangeoires (pour 100 sujets) 6 mangeoires de 15 cm de long Possibilité d’utiliser des plateaux les deux
et en bois, sont placés à l’intérieur du poulailler. Il faut premières semaines
Abreuvoirs (pour 100 sujets) 6 abreuvoirs de 5 litres Entre 0 et 4 semaines : 2 abreuvoirs de 3 litres
prévoir environ un mètre pour dix animaux et ils sont si- Nids 1 nid pour 3 pondeuses
tués à cinquante centimètres du sol. Longueur : 1m pour 10 animaux
Section rectangulaire 2cm x 4 cm

La valorisation du fumier
L’aménagement d’un poulailler amélioré permet la ré-
cupération des fientes qui sont ensuite utilisées comme Dr Michel BONANE

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
31
Bases techniques de l’aviculture
familiale ou traditionnelle améliorée

A- LE POULAILLER ET SON AMÉNAGEMENT 4. Matériaux de construction


Ils dépendent de l’intensité de l’insolation, de la tempéra-
1. Le site ture et des variantes, de l’abondance des chutes de pluies,
de l’humidité ambiante, etc. …
Le poulailler doit être implanté partout où on peut
- la construction en brique paraît la meilleure ; elle est so-
bénéficier d’un vent qui souffle continuellement et modé-
lide, perméable à l’air et mauvaise conductrice de la cha-
rément. Le terrain sera de préférence sec sans être aride,
leur. Le seul inconvénient réside dans l’impossibilité de
perméable, abrité des vents violents et idéalement planté
la démonter pour assurer une désinfection parfaite.
d’arbres fruitiers.
- Le poulailler en bois a l’avantage de se démonter faci-
lement et d’être transportable. Il demande à être suffi-
Eviter les zones inondables et les terrains humides qui
samment surélevé pour éviter la pourriture, et le bois a
devront être drainés. Un endroit un peu élevé convient
besoin d’une couche de peinture une fois par an, au
mieux qu’un bas fond où il faut craindre le brouillard et
moins, pour résister à l’humidité et aux parasites.
l’humidité qui est l’ennemie des poules mais l’amie des
- Le poulailler en béton est mauvais du fait de son im-
parasites.
perméabilité et de la condensation de la vapeur d’eau
dégagée par la respiration des poules, qui rend l’at-
2. Le parcours mosphère très humide.
N’est nécessaire que lorsque l’alimentation est mau- La construction en briques recouvrant de chaume, de tô-
vaise, permettant ainsi aux oiseaux d’équilibrer eux-mê- les ou de tuiles selon les moyens financiers, est donc la plus
mes leur ration en trouvant des insectes et autres végé- adaptée à moyen et long terme, la moins coûteuse à long terme.
taux… Il est parfois préférable de ne pas avoir de par-
cours que de disposer d’un mauvais parcours car un sol
5. Dimensions du poulailler
humide et nu les expose à de nombreux problèmes pa-
rasitaires. Un sol sablonneux et très sec devient brûlant - En laissant les poules en liberté complète, les pou-
sous l’effet du soleil et la végétation y est nulle et insi- laillers serviront de dortoirs et de pondoirs. On dépo-
gnifiante. L’idéal est donc un sol limoneux sur lequel sera alors de 5 à 6 poules par m².
pousse une herbe drue, vigoureuse et tendre, le terrain - En système de claustration complète pour éviter le
étant ombragé par des arbres fruitiers. stress dû à un nombre excessif d’animaux et de nom-
breux problèmes liés aux batailles entre les poules, on
Le terrain est clôturé et le parcours divisé en deux comptera 2 poules au m².
parcelles pour permettre une rotation mensuelle comme
mesure de prophylaxie contre les maladies infectieuses et 6. Orientation et lumière
parasitaires. En liberté, 10 à 15m² suffiront à une poule si
le gazon est fort et abondant ou si l’on dispose d’un par- Leur axe est conditionné par la direction des vents
cours double permettant alternativement le repos de cha- dominants, la direction dominante des averses et la posi-
que partie. tion du soleil. Ainsi, l’Est et le Sud sont les deux points
cardinaux qu’il faut exploiter pour permettre un bon en-
3. Les clôtures soleillement du poulailler. La lumière étant indispensable
à la ponte, il faudra prévoir au moins 10% de la surface au
La hauteur des clôtures dépendra de la race exploi- sol en surface de fenêtres ; et en plus, si possible, un éclai-
tée. Pour éviter que les poules ne prennent leur envol, il rage artificiel de 3 watts par m².
est toujours intéressant de couper les plumes d’une aile.
Une hauteur de 2m est nécessaire pour la Leghorn et 7. La ventilation
1,5 m suffit pour la Wyandotte. Les piquets pourront
être écartés de 2 à 4 mètres et suivant les grillages em- Elle dépend de nombreux facteurs tels que le climat,
ployés, il faudra les enfoncer au moins de 50cm sous l’orientation du bâtiment, la direction des vents domi-
terre. nants, le type de bâtiment, etc. … Une ventilation bien

Troupeaux
32 et Cultures des Tropiques
adaptée est un facteur important pour la réussite de l’éle- vivent normalement dans l’intestin des poules, des moi-
vage car agissant à la fois sur la pureté de l’atmosphère en sissures, des levures, et des parasites. L’évolution de la
éliminant l’odeur d’ammoniac, en assurant une tempéra- litière profonde sera donc favorable si elle reste sèche
ture idéale à l’intérieur du poulailler (20 à 25°C) et en et aérée, légèrement chaude dans sa profondeur par
obtenant une hygrométrie comprise entre 55 et 65%. l’effet des fermentations qui s’y produisent et détrui-
Tout en évitant les courants d’air au niveau des ani- sant certains parasites contenus dans les défections,
maux, il faudra veiller également et continuellement à la procurant aux poules une sensation de confort agréa-
propreté du grillage en enlevant toute accumulation de ble.
poussières ou de vieilles plumes pouvant stopper le mou- - Les perchoirs : ils sont disposés tous sur un même plan
vement naturel de l’air. avec des chevrons de 5x5cm ou 5x3cm aux arrêtes ar-
rondies pour éviter les blessures aux pattes. On les pla-
8. Le pavement cera dans le fond du poulailler parallèlement à l’ar-
rière et ils seront mobiles. La distance entre eux est de
Un sol en béton semble le meilleur choix. La dalle est 30 à 40cm environ et au moins 35cm du mur. Il faut
faite sur le sol et on lui donne une épaisseur totale de 25 à compter 1m de perchoir pour 5 poules pondeuses.
30cm. Le sol doit être imperméable pour assurer une Les perchoirs sont placés à 90cm du sol et même moins.
bonne collecte des urines et du fumier, facile à nettoyer et
à désinfecter. Il doit aussi présenter une adhérence pour Ils permettent également la concentration des excré-
éviter les glissades, les chutes et les accidents, que ce soit ments au même endroit. Généralement, on place sous les
chez l’homme ou chez l’animal. perchoirs un treillis à larges mailles au travers duquel tom-
bent les déjections pour s’accumuler sur la litière hors d’at-
9. Le toit teinte des volailles. Ces déjections sont enlevées périodi-
Il doit être aussi haut que possible économiquement. quement.
Il sera incliné de l’avant vers l’arrière de façon à permettre - Les planches ou caisses à déjections ou les fosses à déjec-
au soleil de baigner tout l’intérieur. La hauteur sera de tions : elles seront à au moins 10cm sous les perchoirs
1,80m à 2,5m au devant et de 1,40m au moins à l’arrière. et auront entre 60cm et 1m de large, on y disposera
Le revêtement sera de préférence de l’éternit ou des pla- un peu de sable pour faciliter le nettoyage quotidien.
ques de fibrociment (surtout pas de la tôle ondulée) afin Les fosses à déjections seront recouvertes d’un grillage
de permettre une température relativement fraîche à l’in- ou d’un caillebotis en bois. Elles auront 80cm de pro-
térieur même lors de fortes chaleurs. fondeur et seront placées sous le matériel d’alimenta-
Le toit devra disposer si possible, d’une sous toiture tion et d’abreuvement.
qui sera entre 10 à 15cm du toit, parallèle à celui-ci et - Les pondoirs : peuvent être collectifs (1mx60cm) ou
d’une longueur de 1,50m environ afin de permettre un individuels (45x45cm) et sont munis d’un rebord pour
courant d’air constant dans le haut du poulailler (bien au- éviter que les œufs ne tombent sur le sol. Leur fond
dessus des poussins). Un toit de tôle recouvert de paille ou sera garni de paille ou de copeaux de bois pour éviter
un toit en paille (chaumes) sont également d’excellents les bris d’œufs. On utilise en moyenne un pondoir pour
moyens mais le toit de chaumes devra être rechargé cha- 5 poules. Il faut que le nombre de pondoirs soit suffisant
que année pour éviter la pénétration de l’eau de pluie. pour éviter que les poules puissent se bagarrer et pondre
partout.
10.Aménagement intérieur du poulailler - Matériels d’alimentations et d’abreuvement : les trémies
sont des simples boîtes où l’on disposera des écailles
L’enchaînement du poulailler devra être le suivant : d’huîtres, des petits graviers, du charbon de bois…
- Le pavement : de préférence en ciment (sol en béton). Les mangeoires contiennent les aliments en grain ou
- La litière : elle est indispensable pour empêcher le con- farineux et sont munies de systèmes anti-gaspillage qui
tact des pattes avec le pavement, pour contribuer à la empêchent aussi les poules de grimper dans les man-
propreté du poulailler et des sujets. Elle sert aussi de geoires et de souiller la nourriture.
bain de poussières nécessaires si les poules n’ont pas Les abreuvoirs (siphoïdes ou allongés métalliques, une
accès à l’extérieur. Elle sera constituée de copeaux et dame-jeanne ou bouteille renversée dans un récipient
sciure de bois, de rafles de maïs, de coques d’arachi- et maintenue par une armature de fer, un pneu coupé
des, des tourbes, de pailles hachées ou de sable phos- en deux longitudinalement…) doivent contenir de
phocalcique. Elle aura 15 à 25cm d’épaisseur pour les l’eau toujours propre. Retenons qu’il faudra compter
adultes et 1 à 2cm pour les poussins. 5cm de mangeoires par poule (attention, il existe 2
Elle abrite dans ses couches inférieures une popula- côtés accessibles à une mangeoire) ; 1,25cm d’abreu-
tion bien vivante de micro-organismes qui évoluent voir par poule, 0,3cm de trémie par poule.
sans cesse et travaillent sans arrêt. En somme, souvent On peut aussi disposer à l’intérieur du bâtiment un
à son insu, l’aviculteur fait un élevage de poules sur la filet à verdure suspendu au mur lorsque les poules n’ont
litière et un élevage de microorganismes dans la litière pas accès à l’extérieur, afin qu’ils ne piétinent pas le
qui contient de ce fait des microbes saprophytes qui vert mis à leur disposition.

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
33
Gestion
technico-économique
PRIX DE REVIENT DES ALIMENTS – Marge brute d’activité vs Profit
PERFOMANCES – CRITÈRES DE RENTABILITÉ
Nous avons dit que l’objectif principal de la produc-
tion animale c’est la réalisation du profit. Mais il est pri-
Introduction mordial d’en connaître le fondement et de savoir l’apprécier
ou mesurer.
L’objectif principal de l’élevage des poulets de chair,
c’est essentiellement la production d’une grande quan- En élevage avicole, nous avons l’habitude de nous ré-
tité de viande dans le délai le plus court possible avec la férer aux indices et différents paramètres techniques no-
consommation d’aliments la plus faible possible. tamment la conversion alimentaire pour exprimer le ni-
veau de performance et de rentabilité.
Cet objectif est atteint au moyen d’un système d’en-
registrement de données dans lequel les paramètres tels Selon Emerson (2000), depuis 1995, l’expression des
que la quantité d’aliments, le taux de mortalité et le poids résultats est plus basée sur l’analyse des coûts mais la ten-
corporel jouent un rôle très important. En simplifiant à dance actuelle tend à démontrer que dans l’avenir les pro-
l’extrême, nous pouvons dire qu’il existe un rapport direct ducteurs mesureront leurs résultats plus en termes de re-
entre le Kg de viande de poulet produit, la quantité d’ali- venus et de profit plutôt qu’en termes de performance et
ment consommé et par conséquent la quote-part de maïs coûts.
utilisée dans la production de poulet.
En effet, l’appréciation de la rentabilité par les indi-
Ceci explique la raison pour laquelle tout débat sur la ces de performance est insuffisante et la meilleure façon
gestion technico-économique de l’élevage de poulet de chair d’évaluer le profit c’est par l’approche marginale ou ana-
nous ramène toujours sur l’analyse du ratio du coût alimen- lyse du revenu par les marges notamment pour les poulets
taire autrement dit l’analyse du coût du maïs ou de l’ali- de chair, la marge alimentaire ou de façon plus large, la
ment consommé en référence à la quantité de produit fini marge sur le total des coûts variables ou charges opéra-
produit ; ce qui revient à répondre dans notre cas, à la ques- tionnelles.
tion :
En analysant ce diagramme (figure 1), nous voyons
Quelle quantité d’aliments peut acheter un kg de poulet ? qu’il y a deux possibilités pour augmenter la marge brute.
C’est tout d’abord par l’augmentation du revenu soit par
Ce ratio peut indiquer dans une large mesure le poten-
la réalisation des rendements élevés soit en vendant le pro-
tiel opérationnel de rentabilité d’un élevage. Notre propos
duit à un coût unitaire élevé.
c’est donc d’étudier comment le ratio du coût alimentaire
peut influencer les stratégies ou décisions de gestion et
Alternativement, le producteur devra essayer de bais-
ainsi améliorer la rentabilité.
ser le coût des inputs ou ‘intrants’ mais ceci n’est pas évi-
dent avec le coût relativement élevé des ali-
Figure 1 : Représentation de la marge brute d’activité
ments du commerce. L’évaluation de la marge
brute donne certes une première indication
R é su lta t
P .U / kg sur la rentabilité, mais il faut encore inclure
toutes les charges de structure, spécifiques
ou non spécifiques mais imputables à l’acti-
R even u vité pour approcher la marge nette.
M a rg e b ru te
Le temps
Un autre facteur qu’on oublie souvent
dans l’évaluation de la rentabilité, c’est le
C o û ts variab les R endem e
temps.
En effet, nous empruntons des capitaux
et nous remboursons les intérêts en fonction

Troupeaux
34 et Cultures des Tropiques
Figure 2 : Représentation de la marge nette
Produit d’activité
Ce diagramme
nous montre que la
Marge nette surface dans laquelle
une exploitation est
rentable est étroite et
Charges par conséquent très
opérationnelles
Seuil de rentabilité sensible à tout
changement dans
l’affectation des
Charges de structure
consommations et
produits.

du temps ; nous payons également les taxes et impôts en riquement 1,5 cycles par rapport à un autre qui abattrait à
fonction du temps. Il est donc normal que nous puissions 42 jours avec un vide sanitaire de 14 jours.
évaluer notre profit sur base de l’unité de temps.
Nous venons de retenir
C’est ainsi que l’éle- Table 1: Effet de la période d’occupation et de repos sur le nombre de cycles
comme unité de rentabilité, le
d’élevage par an
vage de poulets de chair profit par unité de production
procède par «cycles de Période d’élevage (jours) (soit par mètre carré de surface
production» et «vides Période de vide sanitaire (jours) de bâtiment) et par unité de
sanitaires» équivalent au 7 8 9 10 11 12 13 14
temps. Nous pouvons transcrire
temps d’occupation et notre énoncé sous forme d’une
38 8.1 7.9 7.8 7.6 7.4 7.3 7.2 7.0
de nettoyage désinfec- équation :
tion des bâtiments d’éle- 39 7.9 7.8 7.6 7.4 7.3 7.2 7.0 6.9 Unité de Rentabilité UR = (Pro-
vage. 40 7.8 7.6 7.4 7.3 7.2 7.0 6.9 6.8 duit /m²) - (Total des charges /
41 7.6 7.4 7.3 7.2 7.0 6.9 6.8 6.6 m2)/cycle. La formule de l’UP
Un éleveur qui abat peut s’appliquer aussi bien au
42 7.4 7.3 7.2 7.0 6.9 6.8 6.6 6.5
ses poulets à 38 jours en produit de la vente au poids au
appliquant un temps de super marché que simplement au
nettoyage – désinfection – repos de 7 jours gagnerait théo- produit de la vente de poulets sur pied à la porte de la ferme.

Dr César BISIMWA

MEDICARE
VENTE DE : ELEVAGE DE :

* Produit vétérinaire * Volaille


* Matériels d’élevage * Lapins
* Aliments pour bétail et volaille * Porcs
* Poussins et Semences

Avenue Parcs de Virunga n°1, Righini-Lemba


B.P. 820 KIN XI République Démocratique du Congo
N.R.C. 39967 y - Id. Nat. 73526 Y - Celtel : 00243 99 40 907
E-mail : nzuka@caramail.com

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
35
Rentabilité du
poulet de chair
I. GESTION TECHNICO-ÉCONOMIQUE quitter les filières subsidiées pour discuter des paramètres
techniques de base et des résultats financiers en partant
L’organisation de l’élevage de poulets de chair com- d’une étude de cas élémentaire.
prend en général toute la ligne de production, de la pro-
Un fermier de poulets de chair de Kingantoko , dans la
duction des œufs à couver et l’incubation jusqu’ à l’abat- banlieue de Kinshasa ,Mr G. KUDIA NSUSU, a un poulailler de
tage (intégration verticale). 120m². Le 10/01/03, il achète au Couvoir « Nkolo Maki », 1500
poussins d’un jour de Souche Cobb et paie 1050.00 $.
En situation normale d’une filière intégrée, l’organi- A la réception du lot, il détient encore en stock 625 kg d’ali-
sation vend à l’engraisseur le poussin d’un jour et lui ga- ment PC1 de valeur 275.00$. Durant la période d’engraisse-
ment, il complète le stock en achetant les aliments à deux
rantit le rachat des animaux prêts à l’abattage à un prix reprises, respectivement 1200 kg de PC1 le 10/01/2003, valeur
déterminé. Le matériel animal, la durée d’engraissement 528.00 $ et le 20/01/2003, 3580 kg de PC2 pour une valeur 1432.00
et l’aliment sont imposés par l’organisation. Les poulaillers $. A la fin de la période d’engraissement, son stock est entiè-
rement consommé.
et les installations sont standardisés mais restent la pro-
Dans son livret de comptabilité, il a enregistré les dépenses
priété de l’engraisseur. diverses suivantes :
Copeaux de bois : 85.00 $ ; Vaccins, produits vét : 65.00 $
Malgré une liberté d’entrepreneur limitée par le car- SNEL ( Electricité) :123.00 $ ; Regideso( Eau) : 90.00 $ ;
net de charges, cette forme de production sous contrat Divers : 22.50 $.
présente pour l’engraisseur des avantages. Il ne doit pas se Le 18/02/2003, il vend un premier lot de 320 poulets pe-
soucier de l’écoulement et le risque de production est plus sant 560 Kg. Le « Grand Hôtel » lui paie 1280.00 $. Le même jour,
son fils aîné fête son anniversaire et à l’ occasion, il fait abat-
faible. De par la méthode de production planifiée, uni- tre 5 poulets ( poids total 9.2 kg). Trois jours plus tard, «Bandal
forme, les expériences à l’intérieur d’une organisation sont -Grill MK» lui achète tous les poulets restants, rapport de pe-
mieux mises en valeur et rendent possible un conseil et un sée 2090 Kg ; il reçoit un bon pour 4807.00 $.

suivi optimal des éleveurs. Enfin, son voisin Mboga Buchungu, qui exploite un jardin
potager lui achète 120 sacs de fumier et paie 120.00 $. Mr Gumboro
Certaines organisations telles que « PICU » de Porto KUDIA NSUSU vous demande de bien vouloir calculer les résul-
tats techniques et financiers de son lot et de préparer une
Rico fournissent aux engraisseurs en plus du poussin et analyse de résultats qui seront discutés à la prochaine visite
des aliments, le bâtiment d’élevage. Ils reçoivent alors à la de la ferme.
fin de la série une prime par poulet en-
graissé. Ces derniers ne s’occupent pratique-
ment que de la conduite de leur élevage sous
                                      
encadrement technico économique de l’or-                  
 
ganisation.                               
 
   
En RDC et dans beaucoup de pays afri-                      
cains, l’aviculture industrielle est encore à  
 
   
ses débuts : nous sommes encore loin de l’in-         
       
tégration et des subventions. Ici,              
             
l’engraisseur finance son exploitation, de la              
réception du poussin à la commercialisa-              
             
tion et comme il ne reçoit pratiquement               
aucune assistance institutionnelle locale,
l’engraisseur africain doit aussi se battre con-                       
            
           
             
 

tre la concurrence des poules de réforme et      


       
poulets congelés, entiers ou en portions (en  

pièces détachées, comme on a l’habitude  


   
d’entendre à Kinshasa…).    

        
Avant et après Cancun, rien n’a changé
     
dans le système de financement de l’agri-      
     
culture tant aux Etats-Unis que dans les pays            
de l’Union Européenne (crédits et subsides  
 
     
      
 
 
 

à la production et subventions à l’exporta-


tion). Nous allons donc momentanément    

Troupeaux
36 et Cultures des Tropiques
II. NOTE EXPLICATIVE DES PARAMÈTRES Conventionnellement, on compte inclusivement le pre-
mier jour. Le jour de livraison n’est pas compté comme un
ET RÉSULTATS TECHNICO-FINANCIERS jour plein et n’est donc pas compté. En cas de livraisons à
différentes dates (ventes en plusieurs lots), il faudra alors
II.1 Résultats Techniques calculer le nombre moyen de jours d’engraissement : Par
exemple : un lot de 1000 poulets a été livré comme suit :
En élevage de poulets de chair, les résultats techni-
1ère livraison : 300 poulets à 42 jours d’âge
ques ont deux usages :
2ème livraison : 700 poulets à 47 jours d’âge. Le nombre
- Servir d’outils de contrôle d’où la nécessité d’un suivi
de jours d’engraissement, c’est le nombre moyen de jours-
hebdomadaire.
poulets : 300x42 = 12600 700x47 = 32900
- Permettre l’évaluation et l’analyse des résultats de
Total jours – poulets : 45500
fin de séries (ou cycle).
Ce chiffre sera divisé par le nombre de poulets livrés pour
1.1 Paramètres et Résultats Hebdomadaires avoir la durée moyenne du cycle d’engraissement soit 45500
1. Le cumul de mortalité : c’est le nombre total de pous- / 1000 = 45.5 jours, ce qui équivaut à 46 jours. La durée
sins morts, divisé par le nombre de poussins démarrés , d’une série : c’est l’addition de la durée d’engraissement et
multiplié par 100. la durée du vide sanitaire (évacuation du fumier, nettoyage,
(…..................../…....................................) x 100% = …...............................% désinfection et préparation pour la réception de nouveaux
poussins). Pour un engraissement de 39 jours et un vide
2. Poids vif moyen : c’est le poids net d’un échantillon de sanitaire de 7 jours, on obtient une série de 46 jours, ce qui
poussins en grs, divisé par l’ effectif total de l’ échantillon donne 7’9 séries par année (365 jours : durée d’une année).
….......................……./…..............................…… = …......................…… grs
4. G.M.Q. par poulet et par jour : Gain Moyen Quotidien.
3. Gain moyen quotidien : c’est le poids moyen du jour C’est le poids moyen des poulets livrés divisé par le nom-
de pesée moins le poids moyen de la pesée précédente, bre de jours d’engraissement (durée moyenne du cycle).
divisé par le nombre de jours entre les deux pesées. (…………… - …………..)/………..=……….. gr.
(……......…. - ……….) / ….......................… = ….............................................……. grs
5. Taux de conversion alimentaire : T.C.A.
Nota : pour déterminer le GMQ à la fin de la première se-
C’est la consommation alimentaire totale du lot divisée
maine, il faut soustraire le poids du poussin d’un jour du poids
par le poids net total livré……. /………….=……………..
à une semaine.
6. T.C.A. 1500 : Taux de conversion alimentaire corrigé.
4. Taux de conversion alimentaire hebdomadaire (T.C.A.)
Ce paramètre technique est développé pour des raisons de
Consommation alimentaire totale de la semaine divisée
comparaison. En effet, les lots à la livraison peuvent pré-
par le gain de poids total de la même semaine.
senter d’importantes variations dans la durée du cycle d’en-
…………./………… = ………….
graissement et/ou le poids moyen à la livraison. Dans ce
5. Taux de Conversion Alimentaire cumulé cas, l’expression du taux de conversion alimentaire n’est
Consommation alimentaire hebdomadaire cumulée divi- d’aucune utilité. Pour comparer le rendement alimentaire
sée par le poids vif total du lot à la fin de la semaine. de différents lots, on recourt alors au « T.C.A. 1500 ». Ce
………/…….. = ……….. paramètre rapproche (standardise) les différents T.C.A. à
6.Consommation alimentaire par sujet par jour : un moment donné du cycle d’engraissement. Ce moment
Consommation alimentaire totale du lot durant la semaine, précis correspond à l’âge auquel les différents groupes at-
divisée par le nombre de poussins présents multiplié par teignent le poids moyen de 1500 gr =
7 ( une semaine compte 7jrs). ………../( ………… x 7 ) = …………. gr T.C.A. calculé-[( P.V.U-1500/25) x 0.01].......... - ( ..........-1500/25) x 0.01 = ……
7.Consommation alimentaire cumulée par sujet 7. Indice de performance = Taux de viabilité ( % de sur-
C’est la consommation cumulée du lot divisée par le nom- vie) multiplié par le GMQ ( kg) ; ce résultat est divisé par
bre de sujets à la fin de la semaine.…………/….…………= ……………..kg la valeur de T.C.A., et finalement multiplié par 100.
(….............................… x ……....................)/……… = ……….. x 100= ……………
1.2 Résultats Techniques à la sortie (Livraison)
1. Densité
1. Poids vif moyen : Poids net total des poulets en gr, di- a) poulets / m² : total de poulets livrés divisé par la surface
visé par le nombre de poulets livrés. au sol en m².
….................………./…………= ………… gr.
b) kg PV /m² : Poids total de poulets livrés divisés par la
2. Pourcentage de mortalité: c’est la différence entre le nom- surface en m². ……......……./…........…=…….......... poulets ou kg par m².
bre de poussins démarrés et le nombre de poulets livrés,
divisé par le nombre de poussins démarrés, multiplié par 2. Résultats financiers
100. Le calcul des résultats financiers d’ un lot à la livrai-
3. Nombre de jours d’ engraissement: La période d’en- son nous donne des informations financières d’un lot spé-
graissement, c’est le nombre de jours entre la date de ré- cifique (propres au lot). Ceux-ci pourraient donner lieu à
ception des poussins et la date de livraison des poulets. une analyse plus approfondie.

Troupeaux
et Cultures des Tropiques
37
Cependant, bien qu’un petit fermier isolé peut diffi- tiendrons pour cette analyse les 3 principaux paramètres
cilement exploiter les résultats d’ une analyse approfondie ayant un impact direct sur la rentabilité d’un élevage de
dans le sens d’influer sur la valeur des inputs, il peut néan- poulets de chair :
moins utiliser une analyse sommaire pour la prévision bud- · Le taux de mortalité
gétaire des charges et l’évaluation du chiffre d’affaire pré- · Le poids moyen à la livraison vs GMQ
visionnel des lots suivants. · Le taux de conversion alimentaire.
Nota : les poulets sortis pour l’autoconsommation (voir notre Le calcul des résultats techniques n’est qu’une étape,
étude de cas) doivent être valorisés et comptabilisés aux mêmes il faut par la suite comparer ces résultats avec des valeurs
conditions que pour la vente normale aux tiers. standards fournies soit par les sélectionneurs, soit en réfé-
rence des résultats antérieurs de la ferme ou encore les ré-
2.1. Prix moyen d’ aliments pour 100 kgs
sultats moyens fournis par les statistiques des centres de
Les achats se font généralement à des périodes diffé-
recherche. Dans le cadre de notre analyse, nous allons nous
rentes. Compte tenu de la fluctuation des prix d’ achat,il
référer aux statistiques des centres de recherche malgré les
est nécessaire de calculer le prix moyen, comme l’ aliment
différences liées aux caractéristiques de souches/races.
constitue le plus grand poste de dépenses pour la produc-
tion du poulet de chair. Ce prix moyen correspond à la 3.1 Le Pourcentage de Mortalité
valeur totale des aliments distribués divisée par la quantité
totale en kg. Multiplier le résultat par 100 pour avoir le Le taux de mortalité considéré comme acceptable pour
prix moyen pour 100 kg de produits. des lots de poulets de chair est de 0.5% par semaine. Rap-
(............................./............................) x 100 = …..........… porté à toute la durée du cycle ( 8 semaines), le pourcen-
tage de mortalité est fixé à 4% (et ce taux ne devrait pas
2.2. Prix moyen de vente dépasser 1% au cours de la toute première semaine).
Le principal revenu d’un élevage de poulets de chair pro- La meilleure façon d’évaluer la mortalité, c’est en kg
vient essentiellement de la vente de poulets à la fin de la pé- Résultats
étalé sur tout technico-financier
le lot = total en kg de tous les poulets morts
riode d’engraissement. Tous les autres revenus ont une moin- avec un plafond de 4% pour tout le cycle. Ce facteur est
dre importance. Pour le lot et pour raison de comparaison donc très important, mais bien plus important, est de si-
avec d’autres lots extérieurs, il est recommandé de calculer le tuer le moment et les raisons des mortalités. Est-ce que la
prix moyen de vente par kilogramme de poids = Chiffre total mortalité est également répartie sur toute la période d’éle-
de ventes divisé par le poids total des poulets livrés. vage ou elle est plutôt élevée au démarrage et basse à la fin
............................................................../................................................. = …...................................... du cycle ? Ou alors basse au début et explosive à la fin ?
Ceci fait une grande différence.
2.3. Marge brute par poussin
Ce paramètre sert comme un indicateur du résultat Est-elle liée à une cause spécifique ? à la souche ? ou
financier du lot. Il est obtenu par la soustraction de toutes est elle accidentelle ? En cas de dépassement du taux «nor-
les charges payées du chiffre total de ventes. mal» de mortalité, il faut rechercher la (les) cause(s)
Le chiffre ainsi obtenu est divisé par le nombre de pous- éventuelle(s) de la hausse de la mortalité. Ces causes peu-
sins démarrés. …...............…/…............................................ = …….......................................... vent être liées à :
- Faible maîtrise de la première semaine (mauvaise con-
2.4. Chiffre d’ affaire – ( poussins-aliments) par poussin duite d’élevage)
Les deux postes de charge les plus importants sont les - Faible qualité des
aliments et la valeur du poussin démarré. En soustrayant poussins reçus
la valeur du poussin de la marge alimentaire brute, nous Il est important de tenir compte - Poids des poussins
obtenons un nouvel indicateur du rendement de l’exploi- des conditions particulières d’élevage à la réception
tation de poulets de chair avant d’analyser ou de porter un ju-
- Equipements d’ali-
gement sur les résultats techniques.
.….................… - (…......…… + ….....…. )/…....… = …....……
mentation et
d’abreuvement im-
3. Analyse des résultats techniques des poulets de chair
« L’Histoire nous raconte notre avenir” propres et inadaptés
- Conséquence : déshydratation et famine – (hypogly-
L’importance des valeurs de référence cémie)
- Problèmes sanitaires : =hygiène = désinfection= mau-
Fixer des valeurs de référence, c’est le point focal de toute vaise application du calendrier prophylactique
analyse. En quelles unités allons nous nous rattacher ; kg - Cannibalisme comme conséquence de la sur-densité
par poulet vivant ? par œuf, par douzaine, quelle devise de - Très longue période d’engraissement
référence utiliser pour exprimer nos résultats financiers?
- Prédateurs et accidents.
Les références et standards ont peut être un sens, quand
on compare les résultats de deux lots d’une même souche. 3.2 Poids moyen à la livraison vs gain moyen quotidien
On recourt alors aux standards donnés par le sélection-
neur ; mais face à deux souches d’origine différentes, les Il est difficile de fixer le poids standard à la livraison
règles de jeu sont complètement différentes… Nous re- car dépendant essentiellement des préférences des clients.

Troupeaux
38 et Cultures des Tropiques
Le poids vif varie de 2000 gr dans certains pays, 1500 gr 3.3 Taux de conversion alimentaire
pour certains marchés ; mais en général, on peut retenir qu’un
Il existe un rapport entre le TCA et le poids vif ? Mais
poids vif de 1800 gr peut être atteint en 6-7 semaines et
sommes nous en train de comparer les oranges avec les
2000 gr en 7-8 semaines. A partir de ces chiffres, nous pou-
oranges ? Il me semble qu’il faille plutôt comparer la qua-
vons déduire le croît ou gain moyen par poulet par jour ou
lité des rations. Qu’advient-il à un éleveur qui utilise un
GMQ. Le poids à la livraison (ou à l’abattage) et le GMQ
aliment de 3000 Kcal/Kg et un autre une ration de 3100
peuvent être influencés par les facteurs suivants :
Kcal/kg ? Si ces rations contiennent les mêmes nutriments,
· Faible qualité des aliments
alors le taux de conversion alimentaire est une excellente
· Mode d’alimentation : à volonté vs rationnement
référence.
· Disponibilité de l’eau (quantité et qualité)
· Problèmes sanitaires et maladies
Compte tenu du fait que la prise de poids pour un
· Conduite d’ élevage adéquate
poulet en fin de période d’engraissement consiste essen-
· Température moyenne dans le bâtiment (trop chaud
tiellement en un dépôt de matières grasses, les besoins en
ou trop froid) nutriments vont augmenter et le GMQ diminuer. Ceci
· Eclairement (naturel et/ou artificiel) veut dire qu’à chaque abattage ou livraison intermédiaire
· Qualité des poussins (génétique et incubation) correspond un taux de conversion
Poulet de chair: alimentaire. Nous pouvons utiliser
Fiche des résultats technico-financiers pour grands effectifs pour les besoins de l’analyse les va-
leurs standards suivantes :

Poids de livraison 1800 gr


TCA : 1.8 - 1.9
Poids à la livraison 2000 gr
TCA : 1.9 – 2.0

Un faible TCA signifie que les


poulets ont eu besoin de plus de
nourriture à convertir en gain de
poids vif et ainsi le rendement dans
l’évolution de la conversion est bas.
Ceci peut être dû à :
· Gaspillage d’aliment suite à
une mauvaise pesée des ali-
ments, mauvais équipement,
pertes d’aliments par les pré-
dateurs (rongeurs, vermine…).
· Faible qualité des aliments.
· Fort taux de mortalité.
· Mode d’alimentation (à vo-
lonté vs rationnement).
· Disponibilité de l’eau (qualité
– quantité).
· Problèmes sanitaires et mala-
dies.
· Faible qualité des poussins.
· Mauvaise conduite de l’élevage
(maîtrise du chauffage).
· Rapport mâles – femelles.
· Poids d’abattage (livraison)
élevé.
· Température basse.

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et Cultures des Tropiques
39
Evaluation rapide du prix du kg net du poulet à Kinshasa

                            
                            
                            
                            
                            
                            
                            
           

                                                                                             


                                                                                             
                                                                                                   
                                                                                             
                                                                                             
                                                                                             
                                                                                             

                                                                 

                                                   

                                                   

            

Dr César BISIMWA

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