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La Dernière Énigme

Guy MASAVI

Oeuvre publiée sous licence 

En lecture libre sur Atramenta.net

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La dernière énigme

Il y a des histoires qui vous poursuivent toute votre vie, qui vous
font un instant tutoyer les plus grands ou les plus grandes. J’en tiens
une véridique que je ne conte que rarement parce qu’on ne me croit
jamais.
J’étais alors étudiant et j’usais les bancs de la Fac de Médecine au
côté d’un certain Hercule West,  très  britich sur les bords, un rien
aristo, rien que de très banals avec un prénom pareil, le pauvre. Vous
allez penser qu’une telle coïncidence, ça ne s’invente pas, je ne vous
le fais pas dire !
C’était un copain très sympathique malgré ses manières décalées
en cette fin des années 80. Si les plaisanteries tenaces qui couraient
sur son prénom le faisaient sourire au début, c’est bien des grimaces
nerveuses   qu’elles  suscitaient  en  fin  d’année  scolaire.  Il louait  un
appartement   en   colocation   avec   une   copine   d’amphi.   Elle   se
nommait Élèna,   une   charmante   latino   pas   bégueule   ni   timide.   Ils
formaient un couple charmant, lui avec son accent anglais et ses airs
de prince William, elle avec son accent espagnol et son allure de
Carmen   faussement   farouche.   Enfin,   quand   je   dis   couple,   n’allez
surtout pas imaginer… En fait, si, imaginez !
Imaginez, comme moi et mes collègues d’amphi l’ont fait, que la
grand­tante d’Hercule, Miss Marple en personne débarque chez son
petit neveu.
— Je suis à l’hôtel du cheval blanc mon Hercule ! Je vais passer te
voir cet afternoon ! dit­elle au téléphone.

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Élèna   nous   narrait   l’évènement   avec   son   accent   ibérique
massacrant   la   diction   de   la   célèbre   aristocrate   et   Hercule   penaud
dodelinait de la tête en répétant :
— Yes ! c’est comme elle dit !
C’est ainsi que Miss Marple, dis­je, débarqua dans le coquet P4
qu’occupaient Élèna et Hercule en tout bien tout honneur. C’est ce
qu’il   fallut   expliquer   à   la   perspicace   grand­tata   dont   les   exploits
avaient déjà fait le tour du monde.
C’est ainsi, donc, que nous avons pris connaissance de l’un des
plus grands mystères du siècle dernier : si Hercule Poireau était bien
mort en août 1975 , Miss Marple s’était tranquillement retirée à la fin
de sa dernière énigme en 1976, et avait survécu à sa créatrice, Agatha
Christie, et à son neveu, Raymond West qui laissait un orphelin en la
personne d’Hercule West. Elle prit en charge ce dernier jusqu’à son
départ pour la France. Je sens déjà que vous ne regrettez pas d’avoir
commencé cette nouvelle…
Nous   imaginions   sans   peine   la   scène :   Hercule,   sur   le   perron,
présentant sa colocataire aux longs cheveux noirs coulants sur ses
épaules, à sa grand­tante coincée, suspicieuse, un chignon énorme au
sommet du crâne.
— Ta colocataire ?
— Comme je te le dis, great­aunt répondit Hercule à sa grand­
tante qui fronçait les sourcils d’un air entre deux airs.
Élèna fit une flexion de genoux, très danseuse, en souriant, Miss
Marple lui renvoya une moue glaciale. Vu la surprise de la visite, le
repas restait à faire et pendant ce temps Hercule invita sa tante  à
visiter  l’appartement.   Elle   apprécia  la   salle   de  bain  commune   qui
séparait les deux chambres, celle d’Élèna joliment rangée, celle de
son neveu joyeusement bordélique. Elle reconnut le nounours géant
assis sur la commode qu’elle lui avait offert pour ses cinq ans. Il était
habillé d’un pyjama babygro tout aussi géant et très féminin. Devant
l’intérêt qu’elle prenait à cette visite scrutant chaque recoin de son
œil   inquisiteur,   Hercule   l’abandonna   un   instant   pour   s’assurer   de
l’avancée   du   repas.   Ho,   guère   longtemps !   Juste   pour   constater
qu’Élèna avait pu ouvrir la boîte de maïs, celle de thon et faire cuire

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le riz qu’elle épiça à l’espagnole. Il retrouva tata gênée, au côté de
son nounours le babygro déboutonné.
Le   festin   ne   fut   guère   cordial,   un   rien   froid   malgré   le   piment
rouge, faut dire que la Marple ne mettait pas du sien et que Hercule
était peu à l’aise entre le Royaume­Uni et la péninsule ibérique. La
Manche et les Pyrénées semblaient deux obstacles insurmontables.
Tata prit congé, embrassa son neveu, Élèna refit une flexion.
Quand la porte se referma sur la banquise, un souffle chaud de
soulagement envahit l’appartement et ses colocataires !
C’est   quarante­huit   heures   plus   tard   qu’Élèna   remarqua   la
disparition d’une cuiller en argent du service de sa mère. Ils n’avaient
reçu   personne,   depuis   la   visite   de   la   tante.   L’on   dut   se   rendre   à
l’évidence, la cuiller était partie avec Miss Marple et Élèna tenait au
service de sa maman.
Hercule tourna trois fois autour du téléphone avant d’appeler tata.
Il tourna longtemps aussi autour du pot pour avouer l’objet de son
appel
— Tu n’aurais pas pris, par mégarde, la cuiller en argent de ma
colocataire ?
Les secondes de silence qui suivirent au bout du fil lui parurent
une éternité.
— Colocataires ? dit Miss Marple.
Hercule explosa, presque une explosion méditerranéenne !
— Mais Auntie, on va pas revenir là­dessus, il n’y a rien entre
Élèna et moi ! Fous­toi ça dans la tête une bonne fois pour toutes !
Un nouveau silence vint ponctuer la conversation.
— Mais ne le prends pas ainsi, Hercule, j’ai bien compris ! Je suis
très calme, moi, je suis même en train de tricoter !
— Tu tricotes, toi ? s’étonna son neveu
— Oui, de tout petits chaussons au crochet, c’est pour Élèna . J’ai
constaté que sa boîte de pilules dans la salle de bain  était intacte,
comme celle des préservatifs, Hercule !
— Mais  Auntie,  tu  délires,  ça  prouve  rien !  explosa  à  nouveau
Hercule.
— Non, non, tu as sûrement raison mon petit ! Mais tu diras à

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Élèna que son string rouge c’est ton nounours qui l’a enfilé sous son
babygro et que si elle couchait dans son lit et dans sa chambre , la
nuit, elle aurait trouvé la cuiller  à soupe en argent dedans ! Tatie
Marple raccrocha.
— C’est comme elle vous le dit ! Répéta Hercule à la cantonnée
dans un coin d’amphi d’où allait monter le plus extraordinaire éclat
de rire puis chahut de mémoire de blattes.
 
Fin
 
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FIN

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