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Système neurosensoriel
Année universitaire 2018-2019
Neurologie
Sommaire p. 1
Préambule p. 3
Généralités Lu Fiché
Introduction à la neuro-anatomie P. MERTENS p. 5
Ostéologie du crâne Rappel PACES p. 9
Anatomie du télencéphale P. MERTENS p. 15
Anatomie du diencéphale P. MERTENS p. 31
Anatomie de la moelle spinale P. MERTENS p. 39
Histologie du système nerveux S. NATAF p. 47
Eléments cliniques et histopathologiques S. NATAF p. 59
Introduction à la neurophysiologie C. TILIKETE p. 63
Physiologie du système nerveux autonome C. TILIKETE p. 67
Raisonnement neurologique S. VUKUSIC p. 73
Rappels radio-anatomiques Y. BERTHEZENE p. 81
IRM et TDM de l’encéphale Y. BERTHEZENE p. 85
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Audition et équilibre N° Item Lu Fiché
Biophysique de l’audition S. ISAL p. 229 87
Physiologie de l’audition C. TILIKETE p. 241 87
Système vestibulaire, oculomotricité & posture C. TILIKETE p. 249 100 - 101
Vertiges C. TILIKETE p. 259 101
Le cours sur l’anatomie des méninges et la circulation du LCS sera ronéisé de novo.
Ressources complémentaires
(module Claroline IPE² - FGSM – Neurologie)
• Diapositives des enseignants (attention, elles n’y sont pas toutes ; cf le module de la scolarité)
• Fiches de Connaissances Essentielles (FCE) : réalisées par des étudiants de votre promotion, elles
seront disponibles au cours du semestre : vos responsables Ronéos vous tiendront informés.
• Ronéo de cours des années précédentes absents du programme cette année
o Toute la pharmacologie de F. GUEYFFIER
o Le cours sur le système nerveux végétatif de B. VALLEE
o Le cours sur la médecine nucléaire de l’encéphale de C. SCHEIBER
o Des cours de sémiologie chirurgicale (Syndrome tumoral, syndrome médullaire, atteintes
plexiques et syndromes tronculaires, syndrome de la queue de cheval, syndrome radiculaire)
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• Ronéos de cours des années précédentes repris par de nouveaux enseignants
o Les cours d’anatomie de B. VALLEE et de F. DI-ROCCO
o Les cours de biophysique de l’audition et de la vision de C. SCHEIBER
o Les cours de sémiologie de la somesthésie, des fonctions cognitives et des mouvements
anormaux
• Fiches transversales sur la somesthésie et la motricité
Préambule
Le polycopié de neurologie a été réalisé par une équipe d’étudiants des promotions précédentes. Il est basé
sur les enseignements (cours magistraux et enseignements dirigés) dispensés pendant l’année universitaire 2017-
2018. Ce document est le fruit d’une collaboration étroite entre enseignants et étudiants. Dans la mesure du possible,
chacun des cours a été rédigé par un binôme d’étudiants, relu plusieurs fois, et enfin corrigé et validé par
l’enseignant.
L’organisation du polycopiée a été entièrement revue cette année pour correspondre à une approche par
thématique plutôt que par matière. Il s’agit de la première année où cette organisation est essayée ! N’hésitez donc
pas à faire des retours sur sa praticité, à faire d’éventuelles suggestions….
Equipe 2017-2018
Ronéistes Neurologie : Victoria ALLEMAND, Claire ALLIOT, Solène CHAMBOST, Lucile DUCASSE, Alaïs DURAND ,
Laurene LEBRET, Fanny ODIC, Quentin VERDET, Simon VISCOGLIOSI, Marie VUILLEMEY (coordinatrice)
Vice-Président de l’ACLE, en charge des polycopiés FGSM du pôle IPE² pour l’année 2017-18 : Félix BOIVIN
Vice-Présidents de l’ACLE, en charge du pôle IPE² pour l’année 2017-18 : Félix BOIVIN et Anas MAHMOUDI
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Décloisonnement
A partir de cette année, certains items de l’ECNi de neurologie seront traités dans les cours dès la FGSM 3 en
tant que tels. Ces cours ne seront pas revus en CM en FASM 2, mais tomberont aux examens de FGSM 3 ET de FASM
2. Il est donc important de bien les travailler dès cette année. Vous pouvez choisir de les travailler directement sur le
collège, mais il est fait en sorte que le polycopié étudiant soit un support fidèle d’apprentissage si vous ne souhaitez
pas acquérir dès cette année le référentiel du collège enseignant de neurologie.
Pour ceux qui le souhaitent, vous pouvez accéder au collège en ligne par ce lien : https://www.cen-
neurologie.fr/deuxieme-cycle
Pour en savoir plus sur le décloisonnement, consultez le PDF des élus « Décloisonnement kézaquo » sur
Claroline, module ACLE/Elus UFR → Elus UFR Lyon Est
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
Introduction à la neuro-anatomie
La neuro-anatomie étudie l’anatomie du système nerveux. Ce dernier se constitue du système nerveux
central (SNC) et du système nerveux périphérique (SNP). La neuro-anatomie est complexe, nous allons donc essayer
de la rendre utile en l’appliquant le plus possible à la clinique. Le cours abordera parfois les notions de façon un
peu schématique et non-exhaustive. Ainsi, des précisions peuvent exister.
Le programme de neuro-anatomie générale se divise en deux parties. La première partie sera de l’anatomie
descriptive et la seconde de l’anatomie fonctionnelle. En neurologie médicale, on s’appuie sur ce que l’on appelle
les corrélations anatomo-cliniques : les signes cliniques doivent permettent d’orienter le diagnostic, à la fois sur le
plan anatomique (l’atteinte est-elle centrale ou périphérique ? Si l’atteinte est centrale, est-elle plutôt
encéphalique ? Médullaire ? Si elle est périphérique, est-elle plutôt tronculaire ou radiculaire ?) et sur le plan
fonctionnel, où les signes trouvés lors de l’examen clinique orientent quant au système atteint (=moteur, pyramidal,
extrapyramidal, somesthésique, cérébelleux…).
Seul le SNC sera abordé ainsi que les paires de nerfs crâniens. Les nerfs spinaux, vus en UE13 « Appareil
locomoteur », ne seront pas traités cette année.
Le cours se suffit à lui-même. Si vous voulez l’approfondir, voici les références conseillées par le Pr
MERTENS :
• Kamina (volume sur la neuro-anatomie) : le plus simple.
• Neuroanatomie par Springer (collège des professeurs d’anatomie de France) : plus détaillé.
• Neuroanatomie chez Abrégés Masson : plus ancien.
Le système nerveux :
• Le Système Nerveux Central (SNC) :
o L’encéphale :
▪ Le tronc cérébral se situe dans la fosse postérieure et est constitué de haut en bas :
➢ Mésencéphale.
➢ Protubérance annulaire ou pont (de Varole).
➢ Moelle allongée (medulla oblongata).
▪ Le cervelet se situe aussi dans la fosse postérieure en arrière du tronc cérébral.
▪ Le cerveau se situe au-dessus de ces deux structures et est constitué par :
➢ Le diencéphale, de très grande importance, qui est la partie centrale du cerveau
(entre les deux hémisphères cérébraux) et prolonge le tronc cérébral en haut.
➢ Le télencéphale, qui correspond aux deux hémisphères cérébraux, de part et
d’autre du diencéphale.
o La moelle spinale est une structure primitive de forme cylindrique qui se termine en L1-L2.
• Le Système Nerveux Périphérique (SNP) : il y a, au total, 43 paires de nerfs dont :
o 12 paires de nerfs crâniens.
o 31 paires de nerfs spinaux.
Le système nerveux est protégé par des enveloppes :
• Osseuses :
o La boîte crânienne protège l’encéphale.
o Le canal rachidien, qui est formé par la superposition des vertèbres, des disques intervertébraux
et de ligaments (ligament jaune et inter-épineux), protège la moelle spinale.
o Le foramen magnum, ou trou occipital, sépare l’encéphale de la moelle spinale
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
• Les méninges recouvrent l’intégralité du SNC, elles sont composées de trois feuillets :
o La pachyméninge :
▪ La dure-mère (ferme) est constituée de l’accolement de deux feuillets et envoie des
cloisons intracrâniennes :
➢ La faux du cerveau qui sépare les hémisphères cérébraux.
➢ La tente du cervelet qui ferme la fosse postérieure et sépare le cervelet du
cerveau.
➢ Les dédoublements de la dure-mère contiennent les sinus veineux assurant le
drainage veineux de l’encéphale.
o Les leptoméninges :
▪ L’arachnoïde (fragile) : les espaces sous-arachnoïdiens permettent la circulation du LCS.
▪ La pie-mère, étroitement collée au SNC, est très solide et a une fonction de soutien du
tissu nerveux. C’est également une lame porte vaisseaux puisque les artères et veines qui
courent à la surface du SNC sont accolées à cette méninge.
Vue postérieure du canal vertébral au niveau thoraco-lombaire Vue postérieure de l’extrémité supérieure de la moelle spinale
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
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« Alors voilà ce qu’on appelle un sacré titre ! « Le secret des beaux géraniums du bon
Docteur Octopus Quichotte » Ça sonne bien, ne trouvez-vous pas ? On croirait le titre d’une comédie
new-yorkaise par Woody Allen. Ou d’un film d’horreur…
Durant mes études, j’ai fait un stage chez un vieux médecin généraliste un peu bileux : il
n’aimait plus personne. Les juifs, les « bamboulas », les arabes, les « pédés », les ours, les loups, les
zadistes, les agriculteurs, les vieux chanteurs, les jeunes chanteurs (surtout la chanteuse Zaz, mais ça
je comprends…), les politiques…
J’ai retenu une chose de mon stage chez le Docteur Quichotte : il y a pire qu’un médecin
généraliste aigri. Il y a la femme aigrie du médecin généraliste aigri. Tous les midis, nous mangeons
tous les trois et si Quichotte se plait à détester le genre humain, son épouse a une cible plus
attrayante : sa famille.
Elle tacle « Tante Quechua », elle taille « Cousine Bécassine » elle égratigne « Oncle Ben s »…
Elle est inépuisable de méchanceté.
Avec une femme comme elle, tonton, tata et cousine n’ont pas à se chercher d’ennemis.
Moi, pendant le déjeuner, quand elle réussit la gageure de manger tout en déversant sa bile,
j’admire les géraniums du bon docteur Octopus. Ils sont beaux.
Il en prend soin, le docteur Octopus. Déçu des hommes, il a tourné son affection vers les
plantes.
Ses géraniums poussent drus, tendres et colorés.
Le secret de leur lustre ?
Je l’ai découvert le dernier jour de stage : Monsieur Ajax, soixante-quatre ans, consulte au
cabinet pour un certificat lambda. Il souffre d’hémochromatose : il a trop de fer dans le sang. Cette
maladie l’oblige à faire des saignées régulièrement. Environ 1/2 litre de sang tous les deux mois.
Monsieur Ajax sort de son cabas deux poches de sang et les pose sur le bureau. Le bon
Docteur Quichotte se jette dessus avec avidité.
Devant mon air interloqué, il explique :
– C’est pour les géraniums. Y a pas mieux comme engrais.
Étrange et triste : il soigne ses plantes adorées avec le sang des patients qu’il n’arrive plus à
aimer… »
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Neurologie – Généralités
Ostéologie du crâne
Ce chapitre est un rappel du cours du Pr VALLEE de PACES sur l’ostéologie du crâne. Il n’est pas au
programme mais il vous permettra de comprendre l’organisation spatiale des structures nerveuses au sein de la
boîte crânienne.
Introduction
Le crâne est la structure osseuse contenant l’encéphale entouré des méninges. Il contient aussi des
vaisseaux et les paires de nerfs crâniens. Le crâne est composé de huit os :
• Quatre médians :
o Frontal.
o Ethmoïde.
o Sphénoïde.
o Occipital.
• Deux pairs et latéraux :
o Pariétaux.
o Temporaux.
Il est composé de la calvaria et de la base du crâne. Cette dernière contient de multiples orifices par
lesquels passent les vaisseaux et les nerfs. En vue endocrânienne, elle s’organise en trois fosses, une
antérieure, une moyenne et une postérieure.
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Neurologie – Généralités
1) La fosse antérieure
Elle est formée de la partie horizontale de l’os frontal, de l’ethmoïde et des petites ailes du sphénoïde. Elle
constitue le plafond de l’orbite et contient le lobe frontal. On peut observer les structures suivantes :
• La crista galli est un processus de l’ethmoïde présent sur la ligne médiane sur lequel vient s’insérer la
faux du cerveau.
• Les petites ailes du sphénoïde portent les processus clinoïdes antérieurs où s’insère la tente du
cervelet. Elles se réunissent sur la ligne médiane pour former le jugum sphénoïdal.
• La lame criblée de l’ethmoïde, de part et d’autre de la crista galli, laisse passer les filets nerveux du nerf
olfactif (I) qui rejoignent les bulbes olfactifs.
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Neurologie – Généralités
2) La fosse moyenne
Elle est formée du corps et des grandes ailes du sphénoïde ainsi que de l’os temporal. Elle est limitée en
avant par le jugum sphénoïdal et les bords postérieurs des petites ailes du sphénoïde. En arrière, elle est limitée
par le dos de la selle turcique et le bord supérieur de l’os pétreux. Elle contient le lobe temporal. On observe la
selle turcique et de nombreux orifices.
Le corps du sphénoïde décrit, d’avant en arrière, les reliefs suivants :
• Le sillon préchiasmatique.
• Le tubercule de la selle turcique.
• La selle turcique où vient se loger la glande pituitaire, ou hypophyse, entourée du sinus caverneux.
• De part et d’autre de la loge turcique, on a les sillons carotidiens où passent les carotides internes.
• Le dos de la selle turcique qui porte les processus clinoïdes postérieurs où s’insère la tente du cervelet.
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Neurologie – Généralités
3) La fosse postérieure
Elle est formée de l’os temporal et de l’occipital. Elle contient le tronc cérébral et le cervelet. Elle est
fermée par la tente du cervelet sur laquelle repose le lobe occipital. On observe les structures suivantes :
• En arrière du dos de la selle turcique, on a le clivus sur lequel vient s’appuyer le tronc cérébral.
• On trouve ensuite le foramen magnum.
o Moelle allongée ➔ Moelle épinière.
• Entre l’os pétreux et l’os occipital, on trouve les foramens jugulaires :
o Veine jugulaire interne.
o Nerf glossopharyngien (IX).
o Nerf vague (X).
o Nerf accessoire (XI).
• Dans l’os pétreux, on observe le méat acoustique interne :
o Nerf facial (VII).
o Nerf intermédiaire de Wrisberg (VII bis).
o Nerf vestibulo-cochléaire (VIII).
o Artère labyrinthique.
• De part et d’autre du foramen magnum, on trouve le canal de l’hypoglosse :
o Nerf hypoglosse (XII).
L’écaille de l’os occipital présente plusieurs reliefs :
• Sillons des sinus latéraux (transverse + sigmoïde) où vient s’insérer la tente du cervelet.
• Sillon du sinus longitudinal supérieur.
• Protubérance occipitale interne.
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Neurologie – Généralités
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Par Védécé, sur sa page Vie de Carabin (https://www.facebook.com/VieDeCarabin/)
Le fauteuil roulant
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
Le télencéphale
Introduction
Le télencéphale correspond à la partie la plus crâniale du SNC. Il
(1) (2) est constitué d’une structure paire correspondant aux deux hémisphères
cérébraux (droit et gauche). Même si l’aspect morphologique global des
hémisphères est identique, leur aspect morphologique dans le détail ainsi
que leur aspect fonctionnel ne sont pas symétriques.
La structure de l’hémisphère cérébral est semblable à celle du
(4)
cervelet avec un cortex superficiel (1) qui présente des plis, une
(3) substance blanche intermédiaire (2) et des noyaux gris profonds (3) qui
sont des amas de corps cellulaires organisés en noyaux. Des cavités
centrales sont visibles et correspondent aux deux ventricules latéraux
droit et gauche (un ventricule latéral est légendé en (4)). Ceux-ci
s’étendent jusqu’aux parties les plus profondes des hémisphères. Ils sont
en communication avec le troisième ventricule (situé au centre du
diencéphale) par les foramens interventriculaires (de Monro).
Un hémisphère cérébral se divise en cinq lobes séparés par des
sillons : frontal, pariétal, temporal, occipital et l’insula.
Remarque : Les ventricules latéraux sont considérés comme étant le premier et le deuxième ventricule, mais on
les désigne sous le nom de ventricules latéraux.
Le cortex cérébral assure des fonctions primaires importantes telles que la motricité, la sensibilité, les
fonctions sensorielles, … Il existe aussi de vastes zones corticales dont la fonction n’est pas aussi spécifique que
les fonctions primaires : ce sont les zones associatives qui sont impliquées dans de nombreux réseaux
neuronaux.
Dans l’évolution des espèces, le cerveau humain est proportionnellement le plus volumineux. Au sein
de l’arbre phylogénétique, les primates ont le cerveau le plus lourd et le plus volumineux : ce développement
s’est fait en grande partie au profit des lobes frontaux, qui sont les parties antérieures des hémisphères
cérébraux. Le télencéphale est considéré comme l’élément le plus « élevé » fonctionnellement du SNC.
I) Embryologie
Le télencéphale dérive de la vésicule du même nom. Il subit une courbure en fer à cheval suivant un axe
transversal : c’est la courbure télencéphalique. Cette courbure s’oriente en arrière puis vers le bas et l’avant.
Elle participe à la formation de la future vallée sylvienne (ou sillon latéral) qui est plus marquée et plus large que
les autres sillons.
Le stade d’operculisation fait suite à la courbure télencéphalique et consiste en un recouvrement de la
région autour de l’axe de rotation (future insula) par des régions bordant le futur sillon latéral, appelées
opercules. Les opercules frontaux, pariétaux et temporaux recouvrent et referment le sillon latéral. Il existe ainsi
une zone enfouie qui correspondait à l’axe de la courbure et qui n’a pas subi de rotation. Cette zone prend le
nom de lobe de l’insula ou îlot de Reil qui n’est pas visible en vue externe, puisqu’elle est cachée au fond du
sillon. Haut
COURBURE OPERCULISATION
TELENCEPHALIQUE Arrière
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
1) Vue latérale
Arrière
Sillon post-central
Pôle frontal
I5 LOBE INSULAIRE
I2 I3 I4
I1
Sillon central
de l’insula
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
Haut
2) Vue médiale
Arrière
Pour obtenir une vue interne de l’hémisphère, l’opérateur a sectionné certaines structures formées de
fibres de substance blanche qui relient les deux hémisphères entre eux : ce sont les commissures antérieure,
postérieure, le fornix et le corps calleux. Ces fibres de substance blanche sont ainsi transversales (elles vont
d’un hémisphère à l’autre). Le corps calleux est la plus volumineuse des commissures télencéphaliques. Il
présente, d’avant en arrière : une partie effilée (bec ou rostrum), une partie arrondie (genou), un segment plus
aplati appelé le corps et enfin une partie plus renflée (splénium ou queue). Il est vascularisé par l’artère
péricalleuse.
Sur cette vue médiale, plusieurs sillons sont visibles :
• Le sillon cingulaire est le principal sillon visible sur la vue interne de l’hémisphère. Il se situe au-dessus
et parallèlement au corps calleux. Ce sillon a subi la courbure télencéphalique et s’enroule autour du
corps calleux, puis remonte en arrière jusqu’au bord supérieur de l’hémisphère.
• Le sillon central est visible aussi bien en vue externe qu’en vue interne. Il descend du bord supérieur et
s’arrête avant le sillon cingulaire. Il sépare le gyrus pré-central et le gyrus post-central.
• Le sillon perpendiculaire interne marque la limite entre le lobe pariétal et le lobe occipital.
• Le sillon calcarin est un sillon profond qui naît du pôle occipital.
Les gyri visibles en vue interne sont :
• Au niveau du lobe frontal :
o F1 et le gyrus pré-central.
o A la face interne, le sillon pré-central est absent. Il n’existe donc pas de limite morphologique
entre F1 et le gyrus pré-central.
• Au niveau du lobe pariétal : P1 et le gyrus post-central.
• Au niveau du lobe temporal : T4 et T5. Le gyrus T5 porte l’uncus (en forme de crochet) au niveau de la
face interne du lobe temporal.
• Au niveau du lobe occipital : O4 et O5, séparés par le sillon calcarin.
• Le gyrus cingulaire (=cingulum) est situé sous le sillon cingulaire. Ce gyrus, étendu (symbolisé par les
flèches sur le schéma), appartient à plusieurs lobes : il possède une partie frontale et une partie
pariétale. Il est vascularisé par l’artère péricalleuse.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
3) Vue inférieure
Cette photo représente une vue inférieure du cerveau (on ne
9 voit pas seulement les hémisphères). On peut voir le mésencéphale
12 (1) qui prend la forme d’une « tête de Mickey » dont les oreilles
correspondent aux pédoncules cérébraux. La substance noire (2) est
7 plus sombre que le reste du mésencéphale. Au centre du
6 mésencéphale se trouve l’aqueduc du mésencéphale (3). Le plancher
8 du diencéphale est visible en avant du mésencéphale, avec les corps
4 5 mamillaires (4) et la tige pituitaire (5). Les nerfs optiques (6) sont
10 2 sectionnés et se rejoignent au niveau du chiasma optique (7) puis
forment les tractus optiques (8).
1
Les lobes frontaux (9), temporaux (10) et occipitaux (11) du
3 13 télencéphale sont visibles. Le lobe pariétal n’est pas visible en
vue inférieure. Deux languettes (une de chaque côté) parcourent
d’avant en arrière les lobes frontaux : il s’agit des bandelettes
11 olfactives (12) qui prolongent les nerfs olfactifs. Si l’opérateur
réclinait le chiasma optique, le corps calleux deviendrait visible ; sur la
photo, seul le splénium du corps calleux (13) est aperçu.
Fissure inter-hémisphérique
LOBE FRONTAL
Avant
Bulbe olfactif
F2
F1
Gauche F3
Tractus olfactif
Sillon olfactif
Nerf optique
Corps Uncus Chiasma optique
calleux Tractus optique
LOBE TEMPORAL T3 T4 T5 Pédoncule cérébral
Substance noire
Aqueduc du mésencéphale
Colliculus inférieur
O5
O3 O4
Sillon calcarin
LOBE OCCIPITAL
Au niveau du lobe frontal, deux sillons sont visibles :
• Un sillon droit qui est le sillon olfactif, accompagné des tractus olfactifs. Ceux-ci sont renflés dans leur
partie antérieure, le bulbe olfactif, et se divisent en trois racines dans leur partie postérieure.
• Un sillon en forme de « H » qui délimite, de dedans en dehors, les gyri F1, F2 et F3.
Le lobe temporal entoure le mésencéphale et se situe en-dessous et en arrière du lobe frontal. Deux
sillons séparent, de dedans en dehors, les gyri T5, T4 et T3.
Enfin, en arrière du lobe temporal, il y a le lobe occipital. Les sillons présents sur le lobe temporal se
prolongent en arrière sur le lobe occipital pour délimiter, de dedans en dehors, les gyri O5, O4 et O3. Le sillon
calcarin est visible en vue inférieure.
La fissure inter-hémisphérique représente l’espace qui sépare les deux hémisphères où on peut voir le
corps calleux en avant et en arrière.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
4) Vue supérieure
Sur une vue supérieure, sont visibles le sillon central ainsi que le corps calleux (le cou et le corps), reliant
les deux hémisphères cérébraux. A la partie postérieure du corps calleux, on trouve le bourrelet du corps
calleux. Sont également visibles les deux artères péricalleuses.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
Haut
Gauche
Cortex
On peut décrire le système ventriculaire avec le troisième ventricule au centre. Au-dessus on trouve les
cornes frontales des ventricules latéraux. Ces ventricules sont constitués de trois cornes : frontale, occipitale et
temporale. Elles se réunissent au niveau du carrefour. Les ventricules latéraux sont reliés au troisième ventricule
par les foramens interventriculaires de Monro, puis le troisième ventricule se prolonge par l’aqueduc du
mésencéphale puis le quatrième ventricule. Ce dernier s’ouvre dans les espaces arachnoïdiens par les foramens
de Luscka et de Magendie. Tous les ventricules possèdent des plexus choroïdes.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
Ventricule latéral
Corne frontale
Foramen interventriculaire
Carrefour
Corne occipitale
Troisième ventricule
Aqueduc du mésencéphale
Corne temporale
Haut Quatrième ventricule
Avant
Gauche
Sur la coupe de Flechsig, de nombreuses structures ayant subi la courbure télencéphalique se retrouvent
coupées deux fois. C’est le cas du noyau caudé, des ventricules latéraux, du fornix, du corps calleux, du gyrus
et du sillon cingulaire (permet de la différencier de la coupe de Charcot, où le corps calleux est vu une seule fois).
La profondeur de la vallée sylvienne est moins marquée sur cette vue. Le thalamus est reconnaissable
par son gros pôle postérieur et est orienté vers l’avant et le dedans. La capsule interne a une forme de « V »
ouvert vers l’extérieur. On lui décrit un bras antérieur entre la tête du noyau caudé et les noyaux lenticulaires,
un genou qui vient se positionner entre la tête du noyau caudé et le thalamus, puis un bras postérieur entre le
thalamus et les noyaux lenticulaires. C’est dans le bras postérieur de la capsule interne que passe la voie
motrice corticospinale.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
Haut
Arrière
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
Haut
Arrière
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
La projection de l’hémicorps sensitif controlatéral sur le cortex est proportionnelle à la densité des
récepteurs et des fibres sensitives provenant de la région considérée. La main (pulpe des doigts), les lèvres et la
langue sont donc très représentées.
Cette somatotopie est retrouvée au niveau des aires n°1, n°2 et n°3. Les aires de perception sont
sensori-discriminatives : elles analysent les éléments composant le stimulus, comme la localisation, l’intensité,
la qualité, …
En arrière des aires n°1 à 3, on trouve l’aire n°5 qui correspond à une aire de gnosie, permettant la
reconnaissance. Elle se situe à cheval sur P1 et P2 (ses limites morphologiques ne sont pas strictes).
Lors d’une atteinte lésionnelle (comme lors d’un AVC, d’un hématome ou d’une tumeur) d’une ou
plusieurs des aires, on observe différents symptômes :
• Lésion des aires 3, 1 et 2 : hypoesthésie voie anesthésie de la région controlatérale correspondante.
Par exemple, une atteinte de la convexité latérale de l’hémisphère a une répercussion sur la sensibilité
brachio-faciale. Une atteinte de la face interne hémisphérique anesthésie le membre inférieur
controlatéral.
• Lésion de l’aire 5 : agnosie. L’agnosie isolée (les aires n°1, n°2 et n°3 fonctionnent, mais pas l’aire n°5)
est possible, mais elle est rare. Dans ce cas, le patient peut caractériser l’objet (forme, consistance,
…) mais ne le reconnait pas. Si le patient change le stylo de main, il peut le reconnaitre si l’aire
correspondante n’est pas lésée : c’est l’agnosie croisée. Dans ce cas, le patient ne reconnait pas l’objet
dans une main, mais le reconnait s’il le prend dans l’autre main car l’aire n°5 controlatérale à la lésion
fonctionne. Une agnosie bilatérale est rare.
2) Aires sensorielles
a. Aires auditives
Les aires auditives se situent à la partie supérieure de T1, dans le lobe temporal. Elles correspondent
aux aires 41 et 42.
L’aire auditive primaire est l’aire 41, ou gyrus de Heschl. Elle reçoit des informations en provenance des
deux oreilles. En effet l’une des caractéristiques de l’audition est la bilatéralité du traitement de l’information.
Ce fonctionnement est nécessaire pour localiser un son dans l’espace. Cette aire est organisée selon une
tonotopie. Les sons aigus (haute fréquence) se projettent en profondeur, alors que les sons graves (basse
fréquence) se projettent en superficie.
En-dessous, on trouve l’aire 42 qui permet la perception et la reconnaissance du son. C’est donc une
aire de gnosie. C’est au niveau de cette aire que le son prend une signification. Il est décortiqué, analysé par des
neurones qui réagissent différemment selon l’intensité et la fréquence du son. Une signification (harmonique,
mélodique, de langage) est ensuite donnée au son.
Lors d’une atteinte lésionnelle :
• Lésion de l’aire 41 : une lésion unilatérale ne causera pas de problème de surdité car le traitement est
bilatéral, le patient ne pourra plus en revanche localiser la source sonore. Une atteinte bilatérale est
rare et cause une surdité corticale.
• Lésion de l’aire 42 : agnosie auditive. Le patient n’est pas sourd si l’aire 41 fonctionne, il entend les sons
mais n’est pas capable de les reconnaitre. Par exemple, il entend une sirène mais ne peut associer à
celle-ci le symbole d’alerte. Il ne peut plus reconnaitre une mélodie si le son est musical. Lorsque
l’agnosie touche le langage, on parle de surdité verbale. Une lésion isolée de cette zone est rare.
b. Aires visuelles
Les aires visuelles sont centrées autour du sillon calcarin, dans le lobe occipital. Elles correspondent aux
aires 17, 18 et 19.
L’aire visuelle primaire est l’aire 17. Elle reçoit des informations en provenance du champ visuel
controlatéral. Au niveau rétinien, elle reçoit des informations du champ rétinien temporal homolatéral et du
champ rétinien nasal controlatéral. Cette aire est organisée selon une rétinotopie.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
La partie inférieure du sillon calcarin correspond à la moitié inférieure de la rétine. La macula, qui est
une aire de vision précise (forte densité de récepteurs rétiniens), se projette à la partie postérieure de l’aire 17.
L’aire 18 est une aire de perception qui se situe autour de l’aire 17.
L’aire 19 est une aire de reconnaissance, c’est-à-dire de gnosie, qui se situe autour de l’aire 18.
Lors d’une atteinte lésionnelle
• Lésion de l’aire 17 : une lésion unilatérale causera une cécité dans le champ visuel controlatéral, qu’on
appelle une hémianopsie. Une lésion bilatérale cause une cécité corticale.
• Lésion de l’aire 19 : agnosie visuelle. Le patient est incapable de reconnaitre une image. Si la lésion est
localisée sur l’aire 19 à droite et qu’un stylo est placé dans le champ visuel gauche, le patient ne
reconnait pas l’objet, même s’il peut décrire sa forme et sa couleur. Si le stylo passe dans l’autre champ
visuel, le patient reconnait un stylo rouge. C’est le même principe que l’agnosie croisée sensitive. Si les
aires visuelles secondaires ne fonctionnent pas, l’individu n’est pas capable de lire, c’est-à-dire de
transformer la vision de mots en une symbolique sémantique. Les lésions bilatérales de ces aires sont
rares.
b. Aires gustatives
Elles se situent vers la région de la langue dans l’homonculus somesthésique.
3) Aires motrices
a. Aire motrice primaire
L’aire motrice primaire se situe au niveau du gyrus précentral, dans le lobe frontal. Elle correspond à
l’aire 4.
Il s’agit de la voie finale de la motricité car c’est au niveau de cette aire que toutes les informations
motrices préalablement organisées convergent. Ce n’est pas au niveau de l’aire 4 que la motricité est élaborée,
mais l’information, une fois prête à être utilisée, est envoyée par l’aire 4 vers les motoneurones du tronc
cérébral (noyaux des nerfs crâniens) et de la moelle.
Le cortex est composé de six couches, il est donc le plus évolué. L’aire 4 est un cortex pyramidal car
parmi ses couches, c’est la couche pyramidale qui est la plus développée. Elle contient des cellules à corps
cellulaire triangulaire dont les axones sortent du cortex pour former la voie corticospinale. Leurs axones se
projettent aussi sur les noyaux crâniens moteurs en formant la voie corticonucléaire, aussi appelée la voie
géniculée (car elle passe par le genou de la capsule interne).
Au niveau du gyrus pré-central, il existe aussi une organisation somatotopique précise : l’homonculus
moteur de Penfield (coupe passant par le gyrus pré-central). Il possède à peu près la même organisation
somatotopique que l’homonculus sensitif avec un petit membre inférieur, une grande main, de grosses lèvres et
une grosse langue. Cette somatotopie correspond plus à une organisation fonctionnelle des mouvements de
chaque région.
Une lésion de l’aire 4 entraine une paralysie (si l’atteinte est complète) ou une parésie (si l’atteinte est
partielle) des mouvements correspondant à la zone touchée. Par exemple, si la lésion touche le cortex latéral
(lésion concernant l’artère cérébrale moyenne), l’atteinte motrice se localisera au niveau de la région brachio-
faciale. Si la lésion se situe à la face interne de l’hémisphère (au niveau de l’artère cérébrale antérieure),
l’atteinte se localisera au niveau du membre inférieur. Certaines pathologies, peuvent se développer au niveau
de la fissure inter-hémisphérique et peuvent léser la face interne des deux hémisphères. Elles entrainent un
tableau clinique de paraparésie ou de paraplégie d’origine cérébrale. Attention à la possibilité d’erreur
diagnostique face à une paraplégie alors que le plus souvent, une atteinte motrice bilatérale des membres
inférieurs est due à une atteinte de la moelle spinale. Ainsi, face à une paraplégie, si la moelle spinale n’est pas
atteinte, il est important de vérifier l’existence d’une lésion médiane qui toucherait les faces internes des deux
hémisphères.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
b. Aires pré-motrices
Les aires pré-motrices se situent en avant de l’aire 4, dans le lobe frontal. Elles correspondent aux aires
6 et 8.
Elles ont pour rôle l’élaboration du mouvement. Elles sont connectées aux autres systèmes moteurs et
aux boucles les reliant aux noyaux gris centraux (striatum) et les autres noyaux de la motricité. Ces structures
appartiennent au système extrapyramidal et sont différentes de la voie pyramidale corticospinale issue en
grande partie de l’aire 4 et qui passe par les pyramides de la moelle allongée.
Une atteinte de l’aire 8 perturbe l’organisation de la motricité qui entraine des schémas moteurs
inappropriés (l’atteinte est rarement isolée car elle est souvent associée à une lésion des noyaux gris centraux) :
mouvements anormaux et inadaptés, parfois spontanés. Le patient peut aussi avoir une mauvaise coordination
du mouvement, sans qu’il soit forcément paralysé, car tant que l’aire 4 fonctionne, il n’existe pas de paralysie
en tant que telle.
c. Aires préfrontales
Les aires préfrontales se situent en avant des aires pré-motrices, au niveau du pôle frontal. Elles
correspondent aux aires 9 et 10.
Elles ont pour rôle l’initiation motrice et la programmation du mouvement, à un stade plus précoce de
l’élaboration motrice.
Une lésion des aires 9 et 10 provoque une perte de l’initiative motrice, dans le cadre d’un syndrome
d’adynamie. La fonction motrice en elle-même n’est pas atteinte, mais le patient ne possède pas d’initiative
motrice : c’est le cas dans les syndromes frontaux sévères et souvent dans des atteintes bilatérales. Si le patient
était laissé sur une chaise pendant quelques heures, il resterait assis sur sa chaise. Dans les syndromes frontaux
sévères, la perte d’initiative motrice est souvent accompagnée d’une perte d’initiative cognitive.
En avant de l’aire 4 et au niveau de la face interne hémisphérique se situe le SMA (Supplementary Motor
Area) : il correspond à l’aire motrice supplémentaire où sont élaborés les mouvements complexes. Une lésion
de cette aire entraine des difficultés à organiser les mouvements complexes.
4) Aires du langage
Les aires du langage sont portées par l’hémisphère dominant. Chez un droitier, l’hémisphère dominant
est le gauche dans la majorité des cas (comme sur le premier schéma). Chez un gaucher, les aires du langage
sont souvent bilatérales. Il existe des variations inter-individuelles.
Il existe des aires pour la compréhension (sensorielles) et l’élaboration (motrice) du langage parlé mais
également du langage écrit.
NB : L’évolution actuelle des connaissances va vers une distribution plus large de ces fonctions, c’est-à-dire en un
élargissement des fonctions en dehors des zones précises connues actuellement.
L’aire de Broca (B sur le schéma) : élaboration du langage oral moteur. Elle se situe dans le pied de F3 et
est proche des aires motrices de la langue, des lèvres et de l’appareil phonatoire. Une lésion de cette aire
entraîne une aphasie de Broca. Le patient comprend ce qu’on lui dit mais il est incapable de prononcer et
d’articuler les mots (anarthrie). Ce n’est pas une paralysie, comme lors de l’atteinte de l’aire 4, mais une perte
de la coordination de l’appareil phonatoire, de la langue et des lèvres.
L’aire de l’élaboration du langage écrit (* sur le schéma) se situe à proximité de la zone motrice de la
main (pathologie : agraphie).
L’aire de Wernicke (W sur le schéma) : reconnaissance du langage oral. Elle entoure l’aire auditive. Une
lésion de cette aire entraîne une aphasie de Wernicke. Le patient ne comprend pas ce qu’on lui dit.
L’aire 39 : reconnaissance du langage écrit. Elle se situe en arrière du sillon temporal supérieur, au
niveau du carrefour entre les lobes pariétal, temporal et occipital. Elle est donc à proximité des aires visuelles.
Une lésion de cette aire entraîne une alexie. Le patient est alors incapable de comprendre ce qu’il lit.
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Arrière
Cingulum
Faisceau
longitudinal
supérieur Faisceau
Faisceau longitudinal
unciné inférieur
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c. Connexions inter-hémisphériques
Les connexions inter-hémisphériques (entre les deux hémisphères) sont assurées par les commissures :
• Le corps calleux relie chaque région corticale l’une à l’autre, grâce aux forceps antérieur et postérieur
(forceps = pinces).
• La commissure antérieure relie les deux lobes temporaux.
• Le fornix est aussi une commissure temporale qui part de la fimbria jusqu’aux corps mamillaires.
Chaque fornix est constitué d’un pilier postérieur, d’un corps et d’un pilier antérieur. Les piliers
postérieurs partent des lobes temporaux, ensuite ils se rapprochent l’un de l’autre sur la ligne médiane
où on peut observer des échanges de fibres au niveau des corps, enfin ils se séparent au niveau des
piliers antérieur avant d’arriver aux corps mamillaires. Le fornix est donc une commissure hippocampo-
mamillaire. Les fornix sont semblables à un double fer à cheval, reliés à leur partie centrale par un
échange de fibres.
Rappel : La commissure postérieure est diencéphalique.
Avant
Gauche
Haut
Pilier
antérieur Arrière
Corps mamillaires
Pilier
postérieur
Fimbria
Hippocampe
Fornix
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Montage partagé sur le groupe fb « Escortes Charles Nicolle #ECN »
Tous les meilleurs montages des preux carabins ne craignant par les rattrapages sont sur ce groupe.
C’est l’histoire d’un mec qui rentre dans un bar et qui fait « coucou c’est moi ».
Et plouf
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Le diencéphale
Introduction
Le diencéphale est situé dans la fosse cérébrale postérieure, à l’étage sus-tentoriel. Il compose, avec les
deux hémisphères cérébraux, le cerveau.
C’est un organe très hétérogène, composé de différents groupes de noyaux organisés autour du
troisième ventricule. Ce ventricule est un élément central autour duquel se disposent trois structures
constituant donc des noyaux gris centraux :
• Le thalamus dans sa partie supéro-latérale, qui est le plus gros des noyaux gris centraux.
• L’hypothalamus dans sa partie inférieure et inféro-latérale, il constitue le plancher du troisième
ventricule. Il est relié par la tige pituitaire à l’hypophyse, logée dans la selle turcique.
• L’épiphyse, ou glande pinéale, dans sa partie postérieure. C’est un organe circumventriculaire (pas de
barrière hémato-encéphalique).
• Le pallidum est annexé aux noyaux du diencéphale
Sur le plan fonctionnel, il contient des fonctions vitales et une destruction de celui-ci entraîne la mort du
patient. On ne peut pas vivre sans diencéphale.
Pour tous les schémas à venir, la structure à visualiser en priorité pour se repérer est le corps calleux.
Pour rappel, c’est une commissure blanche réunissant les deux hémisphères cérébraux. Ce corps calleux étant
une structure télencéphalique, il subit lors du développement embryonnaire, un allongement et un enroulement
autour du diencéphale (courbure télencéphalique).
Pour explorer le diencéphale chez un patient : examen clinique puis on peut utiliser le scanner, mais il ne
permet pas de discerner les noyaux, contrairement à l’IRM.
I) Le thalamus
Le thalamus est un ensemble hétérogène de noyaux agglomérés . C’est une véritable « gare de
triage » du système nerveux, un de ses rôles principaux étant de faire relais dans les chaînes d’informations
destinées au cortex à l’exception de l’olfaction. Il forme la paroi latérale du troisième ventricule .
Il dispose ainsi de noyaux moteurs, sensitifs et associatifs . Il existe aussi une partie intégratrice, tel
que le noyau postérieur appelé pulvinar, qui reçoit et traite les informations sensitives diverses avant de les
projeter sur des structures corticales et sous-corticales. Il joue donc un rôle de « mélangeur » du système
nerveux, permettant d’associer, de dissocier ou d’intégrer diverses informations.
Il est également associé au système limbique (siégeant à la face interne de l’hémisphère) par certains
noyaux , participant à des fonctions cognitives et jouant un rôle dans la mémoire, les émotions, le
comportement, …
1) Embryologie
Au cours du deuxième mois du développement embryonnaire, il y a deux noyaux gris centraux d’origines
distinctes :
• Le corps strié latéral d’origine télencéphalique.
• Le corps strié médial d’origine diencéphalique.
Ces deux corps striés vont être traversés par le contenu de la future capsule interne (faisceau moteur
corticospinal). Il va séparer la partie médiale et la partie latérale de chaque noyau. Les parties médiales seront
collées à la paroi du troisième ventricule.
Les deux sections médiales forment :
• Le noyau caudé, d’origine télencéphalique donc du corps strié latéral . Au cours du développement, il
va s’allonger et suivre la courbure du télencéphale autour du diencéphale.
• Le thalamus, d’origine diencéphalique
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Noyaux
lenticulaires
Faisceau
corticospinal
Amygdale
2) Morphologie externe
Le thalamus a une forme d’œuf, orienté
en avant et en dedans. Son pôle postérieur, le
pulvinar, est donc plus large que son pôle
antérieur. Il mesure environ 4 cm de long pour 2
à 3 cm de large. Il est entouré d’un faisceau
dense de fibres appelé la couronne radiante, ou
corona radiata (en bleu sur le schéma). Ces
fibres sont thalamo-corticales et cortico-
thalamiques en rapport avec les régions
frontales, pariétales, occipitales et temporales,
concrétisant son rôle central dans le cerveau.
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c. Vue médiale
Coupe sagittale du troisième ventricule :
Emplacement du
Foramen de
Magendie
(communication
entre les VL et le
V3)
Epiphyse (non
entourée de BHE)
Cette coupe est une vue de l’intérieur du cerveau, on regarde le thalamus de l’intérieur du troisième
ventricule. Les zones en pointillés représentent les fibres nerveuses de substance blanche allant d’un côté à
l’autre du cerveau et donc coupées transversalement.
On repère à nouveau le corps calleux, avec sa forme enroulée caractéristique des éléments
télencéphaliques. Il est composé d’un bec (ou rostrum), d’un genou, d’un corps et d’une queue (ou splénium).
En-dessous du bec, siège la commissure antérieure, d’origine télencéphalique (temporale). En-dessous,
la paroi antérieure du troisième ventricule s’appelle la lame terminale, puis en dessous se situe le récessus
antérieur du ventricule vers le chiasma optique. Le nerf optique, le chiasma optique et la rétine sont en fait des
prolongements du diencéphale. La terminologie de « nerf » est donc un peu abusive car ils font
embryologiquement partie du diencéphale et donc du SNC.
En arrière du chiasma optique, on observe à l’aplomb d’un autre récessus du troisième ventricule la tige
pituitaire, prolongement de l’hypothalamus se terminant dans la selle turcique par l’hypophyse. Encore plus
postérieurement, on observe les corps mamillaires, plancher du diencéphale et expansions ventrales de
l’hypothalamus. En arrière encore, le plancher se poursuit par le tronc cérébral. Le mésencéphale à cet étage est
centré par l’aqueduc du mésencéphale (dit de Sylvius) faisant la jonction entre le troisième et le quatrième
ventricule.
Au-dessus de l’abouchement de l’aqueduc, se place la commissure blanche postérieure, d’origine
diencéphalique. Juste au-dessus, on trouve l’épiphyse en-dessous du splénium. Entre le splénium et l’épiphyse,
se situe la fente du Bichat avec l’invagination de la pie-mère et les plexus choroïdes.
Au niveau antéro-septal, le septum lucidum prolonge les fornix. Le septum lucidum sépare les
ventricules latéraux. Le fornix est une structure télencéphalique développée dans le plan sagittal et appartenant
au système limbique, plus particulièrement au circuit de Papez participant à l’encodage de la mémoire. Il
forme une des commissures temporales (origine : fimbria de l’hippocampe temporo-mesial).
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
Au centre, dans le troisième ventricule, se trouve l’adhérence interthalamique qui relie les deux
thalamus sur un plan anatomique, mais pas fonctionnel. En effet, il n’y a pas d’échange d’informations par
cette adhérence (ce n’est pas une commissure, uniquement du tissu conjonctif). En-dessous, on peut voir le
bord inférieur du thalamus qui laisse son empreinte dans la paroi du troisième ventricule et donc délimite la
limite supérieure de l’hypothalamus. Le toit du 3ème ventricule est formé par la toile choroïdienne (invagination
de pie-mère) et par l’épendyme. Des plexus choroïdes au niveau du toit du 3ème ventricule sécrètent le LCS dans
le 3ème ventricule.
Les commissures antérieure (CA) et postérieure (CP) sont de bonnes références pour établir des atlas
cérébraux car il s’agit de structures relativement stables par rapport aux autres structures sous-corticales. Elles
sont visibles à l’IRM. Ainsi, il est possible de tracer la ligne bicommissurale, appelée CA-CP et reliant les deux
commissures. Elle a été décrite par Talairach (neurochirurgien dans les années 1950) et en tant que référentiel
cartésien, elle permet de repérer statistiquement des structures non visibles à l’IRM (le noyau intra-thalamique,
par exemple). Cette méthode reste utilisée actuellement.
3) Morphologie interne
La morphologie interne est selon le professeur très compliquée car faite de noyaux très nombreux et de
limite variable suivant la classification cyto-histologique employée. On se contentera donc de la description de
plusieurs groupes en utilisant la classification de Hassler communément employée en clinique.
Coupes axiale, frontale et sagittale du thalamus :
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4) Anatomie fonctionnelle
On distingue trois grandes fonctions :
• Motrice : le noyau antérieur établit des connexions avec la région sous-corticale motrice. Le VIM a une
importante dans la boucle cortico-néocérébello-thalamo-corticale, qui régule spatio-temporellement le
mouvement. On peut avoir des tremblements dus à une hyperactivation de ce noyau. Le traitement
consistera à la pose d’une électrode dans le VIM, ce qui resynchronisera cette boucle.
• Sensitif/sensoriel : le noyau VPL reçoit toutes les voies sensitives et sensorielles sauf l’olfaction.
• Associatif : le pulvinar reçoit des afférences du VPL, des corps géniculés… Les projections iront plutôt
vers les cortex associatifs.
5) Pathologies
Comme dit précédemment, le thalamus est une « gare de triage » de toute information à destination ou
en provenance du cortex, à l’exception de l’olfaction, et fait partie de nombreux systèmes. Par conséquent, des
lésions du thalamus auront une séméiologie très riche et variée. On rappelle qu’un syndrome thalamique
complet signifierait la mort du patient. Par conséquent, on a le plus souvent un syndrome thalamique
incomplet, ciblant seulement un ou plusieurs noyaux du thalamus.
La principale atteinte du thalamus est l’AVC. On pourra observer une atteinte de type motrice, plutôt
sur une lésion des noyaux antérieurs avec notamment présence d’une main thalamique (maladresse
hypertonique), une athétose (mouvements lents, involontaires) … On peut également observer une atteinte
sensitive, associative, cognitive ou comportementale (lésion du pulvinar).
Une lésion des noyaux sensitifs du thalamus, en dehors des troubles sensitifs eux-mêmes (hypo-
anesthésie controlatérale), peut également provoquer des douleurs thalamiques (= douleurs neuropathiques).
Ces douleurs, souvent intolérables, sont liées à la rupture de l’action globalement inhibitrice du thalamus sur
les voies ascendantes nociceptives. Elles ont pour particularité d’être majorées par des stimulations visuelles
et/ ou auditives et/ou motrices.
Une atteinte du thalamus peut donner lieu à un pseudo syndrome frontal avec une déficience
intellectuelle possible.
II) L’hypothalamus
Comme le thalamus, c’est un amas de noyaux, donc de la substance grise . C’est une structure
primitive vitale, considérée comme le centre supérieur de la vie végétative et neuro-endocrine. Il assure
l’homéostasie du corps sur une base stratégique de survie, d’alimentation, de croissance et de reproduction. Il
assure également l’homéothermie. On ne peut pas vivre sans hypothalamus. Il possède aussi :
• Une action neuroendocrine : les hormones hypothalamiques régulent la sécrétion des hormones
hypophysaires.
• Un lien avec le système limbique : il gère les réactions comportementales d’attaque, d’alimentation,
sexuelles, de défense.
• Un lien avec l’épiphyse : il gère le rythme circadien, lié à notre horloge interne (comme le pic de cortisol
le matin, ou en début de nuit pour les travailleurs de nuit).
1) Morphologie externe
L’hypothalamus a déjà été décrit dans les schémas précédents. Il forme les parois inféro-latérales du
troisième ventricule, ainsi que son plancher. Il forme également le plancher du diencéphale. C’est une structure
médiane, une entité, et non une structure latéralisée à gauche et à droite.
2) Morphologie interne
Là encore, le nombre de noyaux rend la description de l’hypothalamus très complexe. On se contentera
donc d’une description des principaux noyaux. Les noyaux hypothalamiques sont réunis en deux groupes :
antérieurs et postérieurs.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
4) Relations hypothalamo-hypophysaires
L’hypophyse ayant été abordée l’an dernier en UE14, cette partie ne sera qu’un rappel.
L’hypophyse se situe dans la selle turcique et est reliée à l’hypothalamus par la tige pituitaire .
Embryologiquement, on sépare l’antéhypophyse (ou adénohypophyse) qui dérive du stomodeum (tissu
entoblastique) et la posthypophyse (ou neurohypophyse) qui dérive du diencéphale . Ces deux zones
embryologiquement distinctes de l’hypophyse communiquent donc chacune de manière différente avec
l’hypothalamus. L’adénohypophyse entoure en partie la neurohypophyse.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
5) Pathologies
Les pathologies hypothalamiques primitives sont assez rares. On peut observer des tumeurs
hypothalamiques d’origine embryonnaire appelées hamartomes, surtout présentes chez l’enfant ou le jeune
adulte et entraînant des troubles du comportement alimentaire et des divers métabolismes, avec des troubles
neuroendocriniens souvent révélateurs de la pathologie .
En revanche, l’hypophyse peut plus facilement être atteinte directement par des tumeurs. Elles peuvent
être non-sécrétantes ou sécrétantes :
• Les tumeurs non-sécrétantes seront compressives, détruisant l’antéhypophyse et conduisant à une
insuffisance antéhypophysaire.
• Les tumeurs sécrétantes se traduiront par la stimulation anormale d’une ou plusieurs lignées de
cellules neuroendocrines, avec une augmentation de la libération de l’hormone concernée (prolactine,
TSH, GH, …) puis un emballement du métabolisme associé (galactorrhées, hyperthyroïdie, Cushing, …).
Le traitement se fait par médicaments, chirurgie par abord sphénoïdal ou frontal.
Un autre danger reste la proximité du chiasma optique situé juste au-dessus. Une tumeur hypophysaire
pourra envahir la selle turcique puis endommager le chiasma optique créant une symptomatologie ophtalmique
pathognomique d’une lésion chiasmatique : l’hémianopsie bitemporale .
Les tumeurs hypophysaires peuvent s’étendre latéralement et entrainer des troubles oculomoteurs, une
compression de l’artère carotide interne.
L’hippocampe est considéré comme étant la porte d’entrée des éléments mnésiques (auditifs, visuels …).
Des fibres de substance blanche quittent l’hippocampe et forment le fornix. Le fornix se projette sur les corps
mamillaires puis sur le thalamus associatif qui va ensuite distribuer l’information sur de vastes plages corticales.
Il forme la boucle hippocampo-mamillo-thalamo-corticale, aussi appelée circuit de Papez, qui permet
l’encodage de l’information. Il existe un échange de fibres entre les fornix droit et gauche au niveau de la
commissure fornicale.
S’il y a une rupture de ce circuit, le patient souffre d’amnésie antérograde, il ne peut plus se créer de
nouveaux souvenirs. (Par exemple, il pose son stylo sur la table et 2 secondes après, il ne sait plus où est le
stylo). Il peut par contre se remémorer tous ses anciens souvenirs, qu’il a encodé avant la lésion du circuit de
Papez. C’est le syndrome de Korsakoff. Au fur et à mesure, le patient devient dément. Une carence en vitamine
B, l’alcoolisme, la chirurgie de l’obésité (par malabsorption secondaire) peuvent donner ce syndrome.
Nb : On parle d’amnésie rétrograde lorsque les patients n’ont plus accès à leurs anciens souvenirs.
III) L’épiphyse
Cette partie est aussi un rappel d’UE14.
C’est une glande en forme de pomme de pin, d’où son nom. Elle a beaucoup régressé chez l’Homme
comparé aux autres espèces animales, chez qui elle est plus superficielle et munie de photorécepteurs pour
diriger le rythme circadien. Chez l’Homme, elle est néanmoins reliée au chiasma optique par l’hypothalamus, lui
permettant d’être stimulée par les signaux visuels et ainsi de remplir ce rôle.
La glande pinéale est une structure neuroendocrine sécrétant la mélatonine, hormone jouant un rôle
dans la régulation du cycle éveil/sommeil.
Il peut y avoir des tumeurs appelées pinéalocytomes, ou des germinomes qui sont radiosensibles.
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La moelle spinale
Introduction
La moelle spinale est la partie du SNC qui siège dans le canal rachidien. Elle a une forme de cordon.
C’est embryologiquement la partie la plus primaire du SNC, car la partie du tube neural dont elle dérive ne va
pas subir toutes les transformations que subissent les parties les plus crâniales de ce tube neural pour la
formation de l’encéphale, à savoir des dilatations, des rotations, …
La moelle spinale a deux fonctions :
• Transmettre des informations : via les longues voies montantes (fibres sensitives qui emmènent
l’information périphérique vers les centres supra-segmentaires) ou descendantes (fibres motrices qui
emmènent l’information en périphérie).
• Centres intra-spinaux : ils sont soit segmentaires, soit plurisegmentaires. Ces centres sont moteurs,
sensitifs, végétatifs et permettent d’apporter une réponse immédiate : ce sont les réflexes
(monosynaptiques=myotatiques).
La moelle spinale est sous l’emprise et le contrôle des Remarque : par « centres supra-
modulations supra-segmentaires. Ces centres ont la capacité de présenter segmentaires », on sous-entend
des systèmes descendants activateurs ou inhibiteurs de la moelle. l’encéphale. La moelle spinale est
donc sous contrôle encéphalique.
I) Embryologie
A J18 du développement embryonnaire, la notochorde induit
la différenciation des cellules de l’ectoderme en neuroectoderme,
aboutissant à la formation de la plaque neurale.
Cette plaque neurale va ensuite se creuser et former la
gouttière neurale. De part et d’autre, à la jonction ectoderme-plaque
neurale, on trouve les crête neurales.
Le mouvement de creusement se poursuit jusqu’à la
fermeture de la gouttière qui devient alors le tube neural à J21. La
fermeture se poursuit dans les deux directions (crâniale et caudale)
mais elle ne sera pas complète dans la région céphalique au niveau du tronc cérébral. Les crêtes neurales vont
donner naissance aux neurones du SNP, aux ganglions spinaux et aux cellules de Schwann, mais également à
d’autres cellules non nerveuses.
Au sein du tube neural, les corps cellulaires neuronaux vont
migrer de façon centripète. La lumière va alors se réduire jusqu’à
devenir virtuelle à la naissance et constituée le canal de l’épendyme
(équivalent des ventricules cérébraux). C’est la raison pour laquelle la
substance grise sera au centre de la moelle spinale, alors que la
substance blanche sera en périphérie.
On distingue trois zones dans la substance grise spinale :
• La lame alaire (dorsale) – sensitive : les crêtes neurales vont donner les neurones sensitifs en T du
ganglion spinal. Ces derniers vont émettre des prolongements périphériques vers les organes, ainsi que
des prolongements centraux qui pénètrent dans la moelle spinale par l’arrière pour rejoindre la
substance grise.
• La lame fondamentale (ventrale) – motrice : elle est constituée des motoneurones. Les corps cellulaires
restent dans la substance grise tandis qu’ils émettent des prolongements à destination des muscles.
• La zone intermédiaire – végétative : elle possède une partie sensitive et une partie motrice.
Rappel : SNC = système de la vie de relation + système végétatif/autonome (innervation motrice et sensitive).
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
Remarque : Il n’y a donc pas de correspondance topographique entre les vertèbres et les métamères. Les
métamères sacrés se retrouvent au niveau vertébral lombaire. Les nerfs spinaux vont donc « récupérer » ce
décalage en se dirigeant vers le bas pour gagner leur foramen de conjugaison correspondant. Plus on descend,
plus les nerfs spinaux deviennent longs et verticaux. Le décalage est dû à l’embryogenèse, elle explique entre
autres les douleurs projetées ou pourquoi, par exemple, le diaphragme dépend de C4. A chaque métamère est
associé un dermatome, un myotome et un sclérotome.
Remarque : Il peut exister des pathologies liées au défaut de développement de la moelle spinale qui ne
va pas s’ascensionner dans le canal : pathologie de la moelle attachée (souvent inaperçue à la naissance) qui va
créer des désordres neurologiques. Le traitement sera chirurgical pour détendre la moelle.
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FORAMEN MAGNUM
Renflement cervical
➔ Plexus brachial
Haut
Portion thoracique
➔ Nerfs intercostaux
Gauche
Renflement lombaire
Cône
Epicône
DISQUE
INTERVERTEBRAL L1-L2
NB : La péridurale ne passe pas la dure-mère. On reste dans l’espace extra-dural puis l’anesthésiant
injecté va diffuser pour atteindre la moelle. Alors que la rachianesthésie est un type d’anesthésie loco-régionale
permettant d’injecter un anesthésiant directement dans le LCR. Il faut donc traverser la dure-mère et elle se
pique de la même manière qu’une ponction lombaire. Il y a un risque de léser la moelle, mais également de créer
une fuite de LCS à l’origine de maux de tête.
Sur une vue latérale, la moelle suit les courbures du canal rachidien qui n’est pas rectiligne. La moelle a
donc, elle aussi, des courbures et n’est pas rectiligne.
A sa surface, la moelle n’est pas un tube lisse. On observe des reliefs essentiellement représentés par
des sillons. Sur cette coupe, correspondant à une « tranche métamérique », on observe :
• Le sillon ventral : il est antérieur et est le plus profond.
• Le sillon dorsal : il est moins prononcé que le sillon ventral.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
• La corne dorsale sensitive : effilée, fine, qui vient presque au contact de la surface. Elle a la forme d’une
pointe constitué d’un apex (tête), d’un col où elle se rétrécie et d’une base ou elle s’élargie à nouveau.
Elle est surmontée du tractus de Lissauer (substance blanche).
• La corne latérale végétative : elle n’existe qu’au niveau des métamères C8 à L2.
Remarque : la zone végétative se situe de manière anatomique au niveau des cornes latérales et de la portion
horizontale reliant ces deux cornes (trait horizontal du « H » de la substance grise).
La substance grise est très organisée sur le plan cyto-architectonique (architecture ou organisation des
cellules). Elle s’organise en dix couches appelées les couches de Rexed, chacune présentant une organisation
particulière :
• La corne dorsale correspond
aux couches I à VI.
• La zone intermédiaire est la
couche VII.
• La corne ventrale correspond IX
aux couches VIII et IX.
• La couche péri-épendymaire VII
est la couche X.
On retrouve des commissures
grises, une antérieure et une
postérieure, de part et d’autre du
canal central. Elles assurent la réunion
des parties droite et gauche de la
moelle.
Pathologies :
• Canal central : syringomyélie = dilatation du canal central. Peut détruire le tissu adjacent.
• Corne dorsale : est touchée par le virus de l’herpès
• Corne ventrale : poliomyélite s’attaque spécifiquement à la corne ventrale. C’est pour cela qu’on avait
des atteintes motrices.
2) La substance blanche
La substance blanche se situe en périphérie de la moelle, autour de la substance grise. Elle est séparée
en trois paires de cordons, séparés par les cornes.
• Le cordon ventral : entre le sillon ventral et la corne ventrale. Les deux cordons ventraux se rejoignent
au niveau de la commissure blanche.
• Le cordon latéral : entre les cornes ventrale et dorsale.
• Le cordon dorsal : entre la corne dorsale et le sillon dorsal. Les deux cordons dorsaux sont séparés par
une cloison de tissu fibreux appelé un raphé.
Remarque : Il existe une séméiologie très spécifique pour l’atteinte de chaque cordon qui dispose chacun de
fibres organisées en faisceaux avec des rôles fonctionnels différents.
Remarque : A l’IRM et en dissection, il est possible de distinguer la substance grise et la blanche.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
V) Vascularisation
Tout manque de vascularisation de la moelle épinière va entraîner une ischémie menant rapidement à
l’infarctus et à la nécrose du tissu nerveux. Ce dernier est le tissu qui a besoin du plus grand apport pour son
fonctionnement cellulaire car c’est celui qui dépense le plus d’énergie. La moelle est un élément très fragile
dans laquelle on retrouve très peu de suppléances.
1) Artérielle
La vascularisation artérielle de la moelle est assurée par trois artères principales, l’artère spinale
antérieure et les deux artères spinales postérieures. Elles sont toutes
des branches de l’artère vertébrale au niveau de son segment
intradural (V4).
Dans le canal rachidien, elle donne naissance à l’artère spinale
postérieure (dorsale) qui va contourner la moelle épinière en arrière
et descendre le long du sillon collatéral postérieur en arrière de la
racine spinale postérieure. Un peu avant la formation du tronc
basilaire, l’artère vertébrale donne naissance à une branche qui va
fusionner avec son homologue controlatérale pour former l’artère
spinale antérieure (ventrale) qui va descendre le long du sillon
antérieur.
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Neurologie – Généralités – P. MERTENS
Ces trois artères vont s’anastomoser en formant le cercle artériel péri-médullaire (ou vasa corona) mais
il n’est que moyennement efficace et ne permet pas une bonne suppléance en cas de perte d’une des trois
artères. La substance grise sera principalement vascularisée par l’artère spinale antérieure et la substance
blanche par les artères spinales postérieures et le cercle artériel péri-médullaire (cf schéma). L’artère spinale
antérieure vascularise les 4/5ème de la moelle. L’artère du cône forme un panier autour du cône.
Ce système permet une bonne
vascularisation de la partie cervicale de
la moelle et notamment du renflement
cervical. Cependant, le flux dans l’artère
spinale antérieure n’est pas suffisant
pour irriguer toute la moelle et il est
maintenu par un apport sanguin venant
des artères radiculo-médullaires. Ces
branches proviennent de l’artère
vertébrale pour le segment cervical mais
également des artères segmentaires
(intercostales) naissant de l’aorte. La plus importante (anatomiquement et fonctionnellement) est l’artère
d’Adamkiewicz, aussi appelée grande artère médullaire segmentaire antérieure, ou artère du renflement
lombaire. Dans 75 % des cas elle naît entre T6 et T12, à gauche. Cette artère est « la grande terreur » des
chirurgiens vasculaires et des radiologues quand ils doivent intervenir sur l’aorte car une lésion de cette artère
risque d’entraîner une ischémie du renflement lombaire et donc une paraplégie motrice et sensitive. Il est
possible de la visualiser par angiographie selon la méthode de Seldinger rétrograde au niveau du pli inguinal
(utilisée surtout avant des chirurgies de la moelle).
On remarque donc qu’il y a une bonne vascularisation des régions cervicale et lombaire, mais que la
partie thoracique de la moelle est très fragile d’un point de vue vasculaire par diminution du nombre d’artères
radiculo-médullaires.
Tronc basilaire
Artère vertébrale
Artère spinale
postérieure
Artères radiculo-médullaires
Tronc artériel
brachio-céphalique
Artère spinale
antérieure
Aorte
Artère
segmentaire
Artère
d’Adamkiewicz
Artère du cône
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2) Veineuse
Les veines sont parallèles aux artères. Elles circulent à la surface de la moelle en formant un réseau.
Elles vont se drainer dans les veines épidurales qui vont-elles-mêmes se drainer dans les veines péri-
rachidiennes. Le sang veineux se draine ensuite dans le système veineux azygos thoracique ou lombaire.
3) Lymphatique
Il n’y a pas de vascularisation lymphatique dans le SNC.
4) Innervation
Il n’y a pas d’innervation en tant que telle de la moelle spinale, celle-ci étant insensible. L’atteinte des
radicelles sensitives peut cependant donner une symptomatologie sensitive ressentie.
FC
FG
TCL
TSL
TCA
TSA
Arrière
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Rappel :
• Signal afférent (au SNC) = centripète = du SNP au SNC = message sensitif ou sensoriel.
• Signal efférent (au SNC) = centrifuge = du SNC au SNP = message moteur ou végétatif.
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2) Rappels anatomiques
Le SNC peut être divisé en plusieurs grandes régions : le cerveau, le tronc cérébral, le cervelet et la moelle
épinière. A l’intérieur de ces régions, on distingue des zones très remarquables telles que le thalamus, les lobes
cérébraux…
a. Le cortex cérébral
Le cerveau est subdivisé en cinq lobes cérébraux (frontal, pariétal, temporal, occipital et insulaire) et son
cortex présente des circonvolutions (= replis profonds). Les lobes sont délimités par des scissures.
Le cortex cérébral est organisé en aires fonctionnelles. On dénombre cinq aires primaires :
• L’aire motrice primaire située dans le lobe frontal.
• L’aire somesthésique primaire située dans le lobe pariétal.
• L’aire visuelle primaire située dans le lobe occipital.
• L’aire auditive primaire située dans le lobe temporal.
• L’aire olfactive située dans une région interne et antérieure du lobe frontal.
Le reste du cortex est formé d’aires associatives, les plus importantes à retenir sont :
• L’aire associative de Wernicke située dans le lobe temporal, impliquée dans la compréhension du
langage.
• L’aire associative de Broca située dans le lobe frontal, impliquée dans l’élaboration motrice du langage.
NB : en neurologie, lorsque ces régions sont atteintes, on observe alors deux types d’aphasies différentes
(aphasie de Wernicke et aphasie de Broca).
b. L’hippocampe et l’amygdale
L’hippocampe et l’amygdale sont des structures bilatérales et symétriques localisées à la face interne des
lobes temporaux. Ils sont impliqués dans la mémoire.
c. Le cervelet
Le cervelet est subdivisé en lobules. Il forme le toit du quatrième ventricule en regard du tronc cérébral.
d. L’hypothalamus
L’hypothalamus est une structure unique et médiane reliée à l’hypophyse par la tige pituitaire. Il s’agit du
site d’intégration et de commande centrale le plus élevé du système nerveux végétatif.
e. Le thalamus
Le thalamus est une structure bilatérale, symétrique et centrale localisée à proximité de la ligne médiane,
au-dessus de l’hypothalamus. Il s’agit du site d’une importante structure servant de relai dans le SNC,
notamment pour toutes les informations efférentes motrices et afférentes sensitives. Seule la voie olfactive ne
fait pas de relai dans le thalamus.
f. Le tronc cérébral
Le tronc cérébral est composé de trois structures distinctes (de bas en haut) :
• La moelle allongée ou bulbe (en continuité avec la moelle cervicale).
• La protubérance ou pont (en regard du cervelet), c’est ainsi le plancher du 4ème ventricule.
• Le mésencéphale.
g. La moelle épinière
La moelle épinière s’étend dans le canal rachidien sur quatre niveaux : cervical, thoracique (dorsal),
lombaire et sacré. Elle s’arrête au niveau du disque inter-vertébral L1-L2 puis se prolonge par la queue de cheval
(ensemble de racines nerveuses avec des axones « sortants » des neurones moteurs et les axones « entrants »
des neurones sensitifs en T).
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3) Rappels cytologiques
a. Les neurones
Les neurones sont constitués d’un corps cellulaire (soma) et de
prolongements neuritiques :
• L’axone est unique, myélinisé ou non myélinisé. Il s’achève par des
terminaisons axonales multiples, à l’extrémité desquelles on observe des
boutons synaptiques qui forment les éléments présynaptiques des
synapses.
• Les dendrites sont souvent multiples et jamais myélinisées. L’arborisation
dendritique porte des épines dendritiques qui sont essentiellement
constituées d’éléments post-synaptiques.
Les synapses les plus fréquemment observées dans le système nerveux sont
les synapses axono-dendritiques. La plasticité synaptique durant le développement
et l’apprentissage passe par l’élimination physique ciblée de synapses (l’épine dendritique est ainsi phagocytée
par un macrophage) ainsi que par un renforcement d’autres synapses.
L’organisation des neurones a pour but de sélectionner les synapses pour transmettre les informations
voulues et éliminer les synapses qui brouillent le signal : c’est la plasticité synaptique.
On distingue deux grandes catégories de neurones en fonction de la longueur de l’axone :
• Les neurones de projection sont caractérisés par un axone de grande taille qui se projette à distance du
corps cellulaire neuronal.
• Les neurones d’association établissent des synapses avec des neurones situés à proximité de leur soma.
Ils présentent un axone de petite taille.
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
b. L’oligodendrocyte
L’oligodendrocyte est la cellule gliale myélinisante du SNC. Un
oligodendrocyte myélinise plusieurs segments d’axones appartenant à
différents neurones. Il s’enroule, en formant une gaine de myéline
autour de l’axone qu’il myélinise. La myélinisation est un phénomène
dynamique. Ces segments myélinisés (1 mm) sont séparés par de courts
segments d’axones non myélinisés : les nœuds de Ranvier (1 µm).
La présence de zones non myélinisées (les nœuds de Ranvier)
conditionne le caractère dit « saltatoire » de la conduction de l’influx
nerveux le long des axones myélinisés. En effet, la gaine de myéline
étant un excellent isolant, la transmission de l’influx nerveux est très
rapide ; tandis qu’au niveau des nœuds de Ranvier, il y aura un
ralentissement relatif de cette transmission.
Récemment, deux études ont remis en cause ce que l’on Rappel : les cellules myélinisantes du SNP sont
savait sur la myélinisation : différentes : il s’agit des cellules de Schwann qui
• Les axones « myélinisés » peuvent avoir de ne sont capables de myéliniser qu’un seul segment
longs segments dépourvus de myéline (étude d’un seul axone périphérique seulement.
Tomassy et al. Science 2014). Les auteurs de
cette étude en déduisent qu’en plus de leur signature biochimique (selon la nature des
neurotransmetteurs) et histophysiologique (morphologie, fonctions, localisation anatomique), les
neurones ont aussi une signature déterminée par la vitesse de conduction de l’influx nerveux par l’axone.
Cette grande variabilité permet un ajustement très fin de l’activité motrice.
• D’autres études récentes (notamment par imagerie cérébrale) concluent que la myélinisation est un
processus dynamique et que, selon l’activité synaptique, le niveau de myélinisation d’un axone pourrait
être modulé. Ainsi, certains apprentissages augmentent la myélinisation des axones.
• Chez l’Homme, le taux de renouvellement de la myéline est très élevé alors que les oligodendrocytes
forment une population cellulaire stable avec peu de renouvellement (étude Yeung et al. Cell 2014). La
synthèse de myéline est donc un processus constant et non pas uniquement réalisé au cours du
développement.
c. Les astrocytes
L’astrocyte est la cellule gliale « de soutien » des neurones du SNC (il
est considéré comme la « pile énergétique » des neurones). Elle apporte
à la fois un soutien :
• Trophique : synthèse d’un ensemble de molécules dites
neurotrophines (NGF, BDNF, GDNF) permettant la survie et la
différenciation cellulaire des neurones au cours du
développement puis leur maintien.
• Energétique et métabolique : en particulier concernant le
métabolisme du glucose. Du fait de leur localisation à proximité
des vaisseaux sanguins, les astrocytes sont capables de capter le glucose et soit de le transmettre aux
neurones adjacents, soit de le stocker sous forme de grains de glycogène. De plus, les astrocytes
régulent la composition du milieu extracellulaire qui doit être étroitement contrôlée pour prévenir tout
phénomène d’expansion du volume cérébral dans la boîte crânienne (exemple : œdème massif).
• Fonctionnel : capacité de moduler la transmission synaptique. Les astrocytes sont notamment capables
de capter des neurotransmetteurs (par exemple le glutamate) présents dans la fente synaptique et ainsi
de « tamponner » l’action de ces derniers en diminuant leurs concentrations dans la fente synaptique.
Aujourd’hui, on ne parle pratiquement plus que de synapses tri-partites. En effet, on considère de moins
en moins la synapse neuronale sans envisager en même temps l’astrocyte. On parle même de synapses
quadripartites avec les cellules microgliales.
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
Les astrocytes forment d’importants réseaux inter-astrocytaires, superposés aux réseaux neuronaux, dont
l’existence est liée aux jonctions communicantes (gap junctions) formées de connexine 43. Ces cellules gliales
étoilées GFAP + (Glial Fibrillary Acidic Protein) sont donc très nombreuses et représentent environ 50 % de
l’ensemble des cellules du SNC.
L’astrocyte interagit avec les capillaires du SNC pour former la barrière hémato-encéphalique. Les
échanges entre le sang et le SNC sont très étroitement régulés. Par exemple, le calcium pourra ainsi être
transporté via ces réseaux astrocytaires.
d. Les cellules microgliales
Les cellules microgliales sont les macrophages résidents du SNC.
Contrairement aux autres cellules du SNC, elles ne dérivent pas du tissu
nerveux mais sont des cellules mésenchymateuses provenant de la moelle
osseuse. Elles possèdent la particularité de ne pas être renouvelées par des
éléments dérivant de la moelle osseuse (comme c’est le cas pour tous les
macrophages de l’organisme).
Ce sont des cellules faisant preuve d’une très grande plasticité. Leurs
caractéristiques morphologiques, fonctionnelles et phénotypiques varient
selon leur état d’activation. Les cellules microgliales quiescentes, grâce à
leurs nombreuses ramifications, sondent en permanence l’environnement à la recherche d’anomalie.
Lorsqu’elles passent en état d’activation, les cellules microgliales rétractent leurs ramifications et
acquièrent un certain nombre de fonctions typiques d’un macrophage (synthèse, phagocytose…) : sous cette
forme, on l’appelle la microglie améboïde. Ces cellules microgliales sont alors les plus actives en termes de
parenchyme central par rapport aux cellules quiescentes qui ne le sont pas vraiment (celles actives sondent
l’ensemble de l’environnement neuronal toutes les 4h environ).
e. Les épendymocytes
Les épendymocytes forment une monocouche bordant la paroi des
cavités ventriculaires. Les épendymocytes sont polarisées et ciliées ; ils facilitent
ainsi la circulation du LCR et constituent la niche des cellules souches neurales
(neurones, astrocytes par exemple) à leur pole basal. Elles participent aussi à la
régénération du système nerveux lors de lésions.
Les tanycytes sont des cellules proches des épendymocytes. Ils sont
localisés au niveau de la paroi du troisième ventricule exclusivement. Grâce à
leurs longs prolongements intra-parenchymateux, ils établissent des contacts
avec les neurones hypothalamiques. Les tanycytes jouent un rôle important dans
l’échange d’informations entre les neurones hypothalamiques et le LCR (lui-
même étant partiellement le reflet de ce qui se passe dans le sang).
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
1) Composition cellulaire
Les types cellulaires prédominants de la substance
blanche sont :
• Axones myélinisés des neurones de projection (/!\ :
il n’y a pas de soma !).
• Oligodendrocytes myélinisants (= interfasciculaires,
entre les faisceaux d’axones) : forment les gaines de
myéline.
• Astrocytes : véritable soutien architectural du tissu
nerveux.
• Microglie : immunosurveillance.
2) Différentes organisations
a. Organisation en faisceaux
Les faisceaux de substance blanche sont des ensembles d’axones myélinisés issus de populations
neuronales qui peuvent présenter une unité fonctionnelle et/ou topographique. Cela signifie qu’au sein d’un
même faisceau, on peut observer des axones myélinisés qui dérivent de neurones partageant tous la même
fonction (par exemple la fonction motrice) et/ou ayant tous la même localisation. Deux exemples sont donnés :
le faisceau pyramidal et les faisceaux de substance blanche du cervelet.
• Le faisceau pyramidal :
Il regroupe les axones myélinisés des motoneurones, situés dans le lobe frontal au niveau de l’aire
motrice primaire. Le faisceau croise la ligne médiane pour aller innerver les muscles striés controlatéraux :
l’hémisphère droit contrôle l’hémicorps gauche. Ce faisceau présente une unité topographique et fonctionnelle.
• Le cervelet :
Dans le cervelet, les faisceaux de substance blanche sont formés d’axones myélinisés afférents ou
efférents issus de populations neuronales distinctes. Ce faisceau ne présente donc pas une unité topographique
ou fonctionnelle.
b. Organisation en commissures
Les commissures sont des ensembles d’axones myélinisés qui traversent la ligne médiane et participent
aux communications inter-hémisphériques. On distingue la commissure blanche antérieure, la commissure
blanche postérieure et, entre les deux, le corps calleux.
Le corps calleux est la plus volumineuse des commissures blanches. Il permet la connexion neuronale
entre les deux hémisphères cérébraux. On peut notamment observer une atrophie du corps calleux dans la
sclérose en plaques.
c. Organisation en cordons (spécifique de la moelle épinière)
On donne le nom de cordons aux ensembles d’axones myélinisés localisés dans la moelle épinière. On
distingue une paire de cordons antérieurs, une paire de cordons latéraux et une paire de cordons postérieurs.
Dans la moelle épinière, la majorité des axones circulent dans un sens longitudinal. La taille et la forme des
cordons sont variables en fonction du segment de moelle considéré.
NB : La coloration Luxol Fast Blue, permet de visualiser les gaines de myéline, la substance blanche est donc
colorée contrairement à la substance grise.
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
1) Composition cellulaire
Les types cellulaires prédominants de la substance grise sont :
• Les corps cellulaires des neurones de projection, ainsi qu’une courte portion de l’axone qui en émerge
avant de rejoindre la substance blanche.
• De nombreux neurones d’association (somas et neurites) dont l’activité principale est le contrôle des
neurones de projection.
• Les astrocytes et les cellules microgliales sont les cellules gliales majoritaires de la substance grise.
• Oligodendrocytes myélinisants : dédiés aux courtes portions d’axones des neurones de projection. Ces
zones myélinisées ne sont pas compactes, pas organisées en faisceaux.*
• Oligodendrocytes non myélinisants (= satellites) : localisés dans le pourtour des corps cellulaires neuronaux
mais dont la fonction n’est pas bien comprise (ces oligodendrocytes sont absents de la substance blanche).
*NB : dans la sclérose en plaque (SEP), une maladie qui provoque la destruction de la gaine de myéline, on
pensait que seule la substance blanche était atteinte (notamment le corps calleux). Nous savons maintenant qu’il
y a également une atteinte de la substance grise secondaire à la destruction de la myéline contenue dans la
substance blanche.
2) Différentes organisations
a. Organisation en cortex
Les cortex sont formés par la superposition des couches cellulaires aux compositions neuronales et
neuritiques distinctes. Le cortex cérébral humain est formé de six couches, quel que soit le cortex considéré
(frontal, pariétal, …). La composition des couches est différente d’un cortex à un autre.
• Le cortex moteur :
Il est localisé au niveau de l’aire motrice du lobe frontal. Les axones myélinisés issus des neurones
pyramidaux du cortex moteur (cellules géantes de Betz) forment le faisceau pyramidal.
o L1 : couche moléculaire : la plus superficielle, elle est composée exclusivement de neurites.
o L2 à L4 : elles sont composées exclusivement de neurones d’association.
o L5 et L6 : elles sont composées de neurones pyramidaux.
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
• Le cortex cérébelleux :
Le cortex cérébelleux recouvre la surface externe des lobules cérébelleux. Il est composé d’une structure
identique entre les lobules en trois couches :
o La couche moléculaire (sous-jacente à la pie-mère) : elle contient exclusivement des neurites.
o La monocouche des cellules de Purkinje : elle est composée des cellules de Purkinje, cellules effectrices
du cervelet, comparables aux cellules géantes de Betz pour le cortex moteur.
o La couche granulaire : composée de neurones de petite taille, c’est une couche très dense.
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
• L’hippocampe :
Il s’agit d’un enroulement du cortex temporal profond. C’est
une structure bilatérale. L’hippocampe est impliqué dans les
fonctions mnésiques. Il est localisé à proximité du cortex
entorhinal et de l’amygdale, à la face interne du lobe temporal.
Ces trois structures sont associées anatomiquement et
fonctionnellement au lobe temporal.
Le cortex hippocampique est constitué de deux couches :
o Une couche de cellules pyramidales organisée en quatre
segments (CA1 à CA4).
o Une couche de cellules granulaires : le gyrus denté (GD).
Remarque : la notation CA des couches renvoie « Corne d’Ammon », ancien nom de l’hippocampe.
Les fonctions mnésiques de l’hippocampe reposent essentiellement sur un réseau neuronal tri-
synaptique : cortex entorhinal -> cellules granulaires -> CA3 -> CA1
o Des axones provenant du cortex entorhinal font synapse avec les dendrites des cellules granulaires du
gyrus denté.
o Les cellules granulaires font synapse avec les neurones de la couche CA3.
o Les neurones de la couche CA3 font enfin synapse avec les cellules pyramidales de la couche CA1.
Les autres couches, CA2 et CA4, interviennent dans la régulation du réseau principal.
b. Organisation en noyaux
Les noyaux sont des amas ovalaires de corps cellulaires neuronaux (unité topographique). Au sein d’un
noyau, les neurones partagent un certain niveau d’unité fonctionnelle.
On peut citer l’exemple des noyaux des nerfs crâniens, sensitifs ou moteurs, localisés au sein du tronc
cérébral. Sur la diapo 57, une coupe de tronc cérébral colorée au Luxol Fast Blue fait apparaître les noyaux en blanc.
On peut aussi parler des noyaux gris centraux qui sont impliqués dans le contrôle et la coordination du
mouvement. Leurs fonctions sont altérées dans la maladie de Parkinson.
Il ne faut pas confondre les noyaux gris centraux avec la substance noire (Locus Niger) qui est une zone
riche en neuromélanine donnant une coloration noire aux corps cellulaires. La substance noire est organisée en
noyaux ou en bandes au niveau de sa partie la plus compacte (Substantia Nigra
pars compacta). Les neurones de la substance noire se projettent sur les
noyaux gris centraux. Ce circuit est dysfonctionnel dans la maladie de Parkinson.
c. Organisation en amas
Il n’y a pas d’organisation particulière entre les neurones formant un
amas. C’est le cas de la substance réticulée, formée d’un amas de corps
cellulaires neuronaux, qui est étagée sur l’axe longitudinal du tronc cérébral.
Les neurones de la substance réticulée vont se projeter à distance dans le
cortex et sont impliqués dans le contrôle du cycle veille-sommeil.
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
Les motoneurones de la corne antérieure sont les derniers neurones de la chaîne motrice et leurs axones
forment les nerfs périphériques. Les neurones des noyaux moteurs crâniens présentent les mêmes
caractéristiques histofonctionnelles que les motoneurones.
La substance grise de la moelle épinière forme une sorte de « H » ou de « papillon ». Le rapport entre
substance blanche et substance grise varie selon l’étage considéré.
1) Racines
Chaque racine spinale innerve un territoire cutané (dermatome) et un territoire musculaire (myotome)
spécifiques du niveau médullaire d’émergence de la racine. Chaque racine émerge ou entre à une « niveau
médullaire » défini. NB : pour situer les myotomes et dermatomes, voir le cours du prof, diapos 69 et 70.
La racine dorsale est formée d’axones de neurones sensitifs en T sont les somas sont localisés dans les
ganglions nerveux sensitifs. Ces axones vont
faire synapse dans la corne postérieure
sensitive de la moelle épinière.
La racine ventrale est formée
d’axones issus de neurones moteurs
localisés dans la corne antérieure de la
moelle épinière.
Racines dorsale et ventrale se
réunissent pour former le nerf rachidien.
2) Plexus
Les nerfs rachidiens se réunissent pour former des plexus.
Chaque plexus innerve les territoires de plusieurs racines (au
nombre de 4 : cervical, brachial, lombaire et sacré). Si un plexus est
lésé, la zone atteinte est plus importante que pour une lésion
nerveuse périphérique.
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
3) Troncs nerveux
En aval des plexus, on a des troncs nerveux. Lorsqu’on parle d’atteinte tronculaire, on désigne l’atteinte
d’un nerf particulier issu d’un plexus.
Tous les axones d’une même racine ne circulent pas dans le même tronc. Certains participent au nerf
ulnaire, d’autres au nerf radial, par exemple.
4) Nerfs périphériques
Les nerfs périphériques issus des troncs
nerveux innervent des territoires de taille inférieure
aux myotomes et dermatomes.
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
A Retenir
Point 1 : anatomie, cytologie et physiologie générale du système nerveux central
• SNC = névraxe = cerveau + cervelet + tronc cérébral + moelle épinière
• SNP = nerfs périphériques + ganglions végétatifs + neurones végétatifs + ganglions sensitifs + organes
sensoriels
• Principales fonctions du SNC : intégration d’afférences sensitives et sensorielles
• Cellules gliales du SNC : astrocytes (réseaux), oligodendrocytes myélinisants, microglie (plasticité ++),
épendymocytes (contact LCR)
• 2 grandes catégories de neurones : les neurones de projection et les neurones d’association
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
2) Ponction lombaire
La ponction lombaire est indiquée principalement pour le diagnostic de pathologies inflammatoires (la
sclérose en plaques), de pathologies infectieuses (méningites bactériennes ou virales), néoplasiques (méningites
carcinomateuses, localisation méningée d’une leucémie) ou vasculaires (hémorragies méningées).
3) Biopsie stéréotaxique
Dans certaines indications, on peut être amené à réaliser une biopsie
stéréotaxique. On prélève alors une zone très ciblée dont les coordonnées
(hauteur, profondeur, latéralité) sont établies à l’aide d’un cadre de
stéréotaxie (image ci-contre). Ce geste se déroule sous contrôle IRM en
temps réel. Ce geste est indiqué lors de pathologies tumorales, pseudo-
tumorales ou dans les situations d’impasse diagnostique.
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
Lors de cette maladie, la principale caractéristique neuropathologique est la présence de corps de Lewy,
qui sont de larges inclusions intra-cytoplasmiques composés principalement d’une protéine : l’α-synucléine
(agrégats d’α-synucléine).
Cette pathologie touche initialement les neurones dopaminergiques, puis s'étend ensuite à d'autres
populations neurones. On observera au cours de la maladie, la disparition quasi-totale des neurones de la
substance noire. La triade caractéristique de la maladie de Parkinson est : rigidité, akinésie et tremblements.
Des formes familiales de cette pathologie ont permis d’identifier des gènes impliqués dans celle-ci.
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Neurologie – Généralités – S. NATAF
Afin de confirmer le diagnostic de SEP, une ponction lombaire est souvent indiquée. Elle confirmera le
caractère inflammatoire de la pathologie en montrant la présence dans le LCR d’un nombre anormalement élevé
de lymphocytes.
De nombreux patients présentent une évolution lentement progressive après une phase de poussées
régressives qui peut durer 10 à 15 ans. Il n'existe pas encore de traitement efficace pour cette forme de SEP.
On énonce trois principales hypothèses pouvant expliquer l'évolution lentement progressive de cette
maladie chez cette sous-population de patients :
• Neurodégénérescence progressive secondaire à l’accumulation de lésions corticales démyélinisantes
avec inflammation méningée chronique. On sait depuis quelques années que la démyélinisation
corticale est un phénomène précoce et touchant des zones étendues du cortex cérébral.
• Dégénérescence axonale rétrograde et progressive liée à l’accumulation de lésions démyélinisantes de la
substance blanche ainsi qu’à l’inflammation.
• Dégénérescence diffuse de la substance blanche qui vient se surajouter aux lésions démyélinisantes
focales et qui serait responsable de l’évolution lentement progressive (atteinte diffuse de la myéline).
A Retenir
Point 4 : la barrière hémato-encéphalique
• Définition de la barrière hémato-encéphalique avec les trois interfaces :
o Interface sang/parenchyme nerveux : barrière hémato-tissulaire, unité neuro-vasculaire
o Interface sang/LCR : LCR est sécrété au niveau des plexus choroïdes dans les ventricules et résorbé au
niveau des villosités arachnoïdiennes
o Interface LCR/parenchyme nerveux : contacts entre LCR et parenchyme nerveux s’effectuent au niveau
de l’épendyme et des méninges
Point 5 : éléments de clinique et d’histopathologie
• Méthodes d’exploration :
o Imagerie : scanner, IRM, explorations vasculaires (angioIRM, angioscanner), imagerie fonctionnelle
(IRMf, TEP…)
o Examens neurophysiologiques : EEG, potentiels évoqués
o Ponction lombaire :
▪ indications : pathologies infectieuses ou inflammatoires, méningite néoplasique,
hémorragie cérébrale
▪ contre-indications : hypertension intracrânienne
o Biopsie stéréotaxique : indications → pathologie tumorale ou pseudo-tumorale, impasse diagnostique
• Principales étiologies des pathologies du SNC :
o Vasculaire : hémorragique ou ischémique
o Traumatique : traumatisme ouvert ou fermé (épilepsie post-traumatique, traumatisme dans la moelle
épinière), grave ou léger
o Tumorale : bénigne (méningiome +++) ou maligne (gliome), primitive ou secondaire (poumons, sein,
mélanome)
o Infectieuse : virale (le plus fréquent) ou bactérienne ; beaucoup plus rarement parasitaire
o Inflammatoire : sclérose en plaques ou maladies de système à expression neurologique
o Neurodégénérative : maladie de Parkinson, d’Alzheimer, sclérose latérale amyotrophique
o Génétique : monogénique ou polygénique
• Exemples de pathologies du SNC ;
o La maladie d’Alzheimer : pathologie neuro-dégénérative de la substance grise, atrophie cérébrale diffuse,
creusement important des sillons
o La maladie de Parkinson : pathologie neuro-dégénérative de la substance grise, atteinte des neurones
dopaminergiques de la substance noire
o La sclérose en plaques : maladie neuro-inflammatoire démyélinisante et multifocale de la substance
blanche
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Neurologie – Généralités – C. TILIKETE
Introduction à la neurophysiologie
Objectifs :
• Les grandes bases du système nerveux neurosensoriel
• Comprendre la notion de système intégré
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Neurologie – Généralités – C. TILIKETE
Par exemple, au niveau du système auditif, la fréquence des sons codée par le SNP est conservée en
mémoire de manière topographique et spécifique au niveau du SNC (à une région du cerveau correspond une
fréquence sonore mémorisée).
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Neurologie – Généralités – C. TILIKETE
• Les aires associatives = intégratives (postérieure, limbique et frontale) : elles vont réunir toutes les
informations sensorielles (elles sont donc multi-sensorielles), ainsi que la mémoire, l’émotion, … Elles
intègrent ces différentes informations pour un traitement particulier. Elles représentent la plus
importante partie du cerveau.
Exemple : Les aires intégratives postérieures sont responsables du traitement du langage
Au niveau frontal, les aires permettent la planification. Les aires au niveau temporal correspondent aux aires de
la mémoire et des émotions.
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Neurologie – Généralités – C. TILIKETE
Une information visuelle arrive au niveau de la rétine. Elle est ensuite acheminée par le nerf optique, les
tubercules quadrijumeaux, jusqu’au niveau de l’aire visuelle primaire V1 (évaluation de la forme globale de
l’objet). A partir de là, il va y avoir un traitement de l’information au niveau des aires visuelles secondaires V2-V4
(pour donner la forme précise et la couleur). Il y a également un traitement cognitif (le singe voit l’objet et le
reconnait au niveau des aires visuelles temporales).
Enfin, ces aires vont se connecter au lobe frontal qui va préparer une commande motrice en réponse à cette
information. On a donc un traitement de plus en plus complexe, hiérarchisé, jusqu’à aboutir à une décision de
réponse motrice au niveau du cortex moteur primaire.
(Sur le schéma sont indiqués les temps de réactions entre les différentes synapses. Entre l’information visuelle et
l’action, il y a facilement 250 ms représentant le temps de traitement central de l’information. La mesure de ce
temps peut être intéressante en neurosciences.)
A retenir
• Le système nerveux est un organe fonctionnant de manière intégrée.
• Il y a une hiérarchie dans l’organisation du traitement des informations.
• Un système sensoriel n’a de « sens » que s’il participe à une fonction intégrative.
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Neurologie – Généralités – C. TILIKETE
Le SNA est un vaste réseau de cellules et fibres réparties dans tout l’organisme. Il fonctionne de façon
automatique sans contrôle volontaire ou conscient, il agit sur les muscles lisses, le muscle cardiaque et les cellules
sécrétrices glandulaires. Son action est globale et ses fonctions sont coordonnées sur plusieurs organes.
Objectifs :
• Comprendre l’organisation anatomo-fonctionnelle du système nerveux autonome (SNA) ;
• Connaitre les neurotransmetteurs impliqués dans les fonctions autonomes ;
• Comprendre les grandes fonctions des systèmes modulateurs diffus du cerveau
1) Système sympathique
2) Système parasympathique
Neurones préganglionnaires parasympathiques
• Au niveau du tronc cérébral (et véhiculés par les nerfs
X, IX, VII et III qui ont un contingent parasympathique).
• Au niveau de la moelle sacrée (nerfs sacrés).
Ganglions parasympathiques
• A côté ou dans les organes cibles.
La plupart des organes ont une innervation double. Mais tout n’est
pas innervé par les deux systèmes. Ex : vaisseaux et glandes
sudoripares.
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Neurologie – Généralités – C. TILIKETE
3) Tableau récapitulatif
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Neurologie – Généralités – C. TILIKETE
• Hypothalamus :
o Reçoit des informations du noyau du faisceau solitaire.
o Projette sur les noyaux du tronc cérébral et sur les neurones préganglionnaires du tronc cérébral
et de la moelle épinière.
2) Neurones post-ganglionnaires
a. Parasympathique : acétylcholine
3) Stimulation de la médullosurrénale
Lorsque la médullosurrénale est stimulée celle-ci libère toujours au niveau des terminaisons nerveuses deux
neurotransmetteurs dans la circulation sanguine :
• L’adrénaline (80%) qui agit plus fortement sur les récepteurs β
• La noradrénaline (20%) qui agit plus fortement sur les récepteurs 𝛼
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Neurologie – Généralités – C. TILIKETE
Voici un tableau récapitulatif des effets de la stimulation des récepteurs du système sympathique et
parasympathique (d’après Katzung), qui n’est pas à retenir, pas de question à l’examen :
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Neurologie – Généralités – C. TILIKETE
1) Système noradrénergique
Il est situé au niveau du locus coeruleus. Celui-ci
innerve le cortex cérébral, le thalamus, l’hypothalamus, le
bulbe olfactif, le cervelet, le mésencéphale et la moelle
épinière.
→ Il est impliqué dans les processus :
• Attentionnels • Mémoire
• Eveil • Anxiété
• Cycles veille-sommeil • Douleur
• Apprentissage • Humeur
2) Système sérotoninergique
Il est situé au niveau des noyaux du raphé.
Celui-ci innerve la moelle épinière et le cerveau
(comme noradrénaline).
→ Il est impliqué dans :
• Douleur (moelle épinière)
• Eveil et vigilance (système réticulaire
activateur ascendant)
• Régulation de l’humeur
3) Système dopaminergique
Il est situé au niveau de la substance noire
et de l’aire tegmentale ventrale. Celui-ci innerve
le striatum, le cortex frontal et le système
limbique.
→ C’est un système d’activation impliqué dans :
• Contrôle moteur
• Récompense
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Neurologie – Généralités – C. TILIKETE
4) Système cholinergique
Il existe 2 systèmes :
• Complexe du cerveau antérieur composé du noyau
médian du septum et du noyau de Meynert. Il
innerve le cerveau
• Complexe ponto-mésencéphalo-tegmental
composé des noyaux du pont et du tegmentum. Il
innerve le tronc cérébral et le cervelet
A retenir
• Vaste réseau de cellules et fibres réparties dans tout l’organisme : SNA et Système modulateur diffus
• Actions opposées sur les organes :
Sympathique, en réponse aux urgences, à court terme : prépare
l’organisme à une activité et Parasympathique, dans la durée : promeut les fonctions de restauration.
• Les neurotransmetteurs du SNA sont principalement l’acétylcholine et la noradrénaline. L’Ach est le NT des
fibres prégg, et des fibres postgg du système parasympathique. La NA et le NT des fibres postgg du système
sympathique.
• Plusieurs organes reçoivent une double innervation avec des actions opposées. Les deux systèmes régulent
ensemble l’activité des organes internes en fonction du contexte.
• Le SNA est sous le contrôle du tronc cérébral et de l’hypothalamus.
English Words
- Autonomous nervous system
- Vegetative nervous system
- Acts largely unconsciously and regulates
bodily functions
- Sympathetic nervous system,
parasympathetic nervous system
- Enteric nervous system
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Neurologie – Généralités – S. VUKUSIC
Raisonnement neurologique
Note : « » signifie des notions à connaître et qui font l’objet de questions aux différents examens.
Note : ce cours est fondamental. Il est nécessaire de bien le comprendre et le maîtriser, il est la base en
termes d’apprentissage de la sémiologie médicale en neurologie.
Il y a 5 étapes dans le raisonnement neurologique :
● L’interrogatoire : à la recherche de symptômes (=plaintes du patient) : dans 80 à 90% des cas, c’est ce
qui va permettre de trouver le diagnostic s’il est bien fait. Il est donc important de bien prendre son
temps.
● L’examen clinique : on va recueillir des signes. Cette étape est très dépendante de l’interrogatoire. Il ne
faut pas passer une heure à tout faire, mais il faut orienter l’examen en fonction de la plainte du
patient.
● Le diagnostic syndromique : il faut regarder les symptômes et les signes, puis les regrouper en un
syndrome que l’on connaît. Il faut aussi noter la zone concernée qui peut orienter sur la topographie.
● Le diagnostic topographique : il faut se demander si une seule lésion pourrait expliquer l’ensemble des
syndromes évoqués. Dans la majorité des cas la réponse est oui, ainsi faut-il alors localiser cette lésion.
● Le diagnostic étiologique : il dépend du contexte, des antécédents, des examens complémentaires (qui
vont dépendre de ce qui a été fait précédemment).
I) Interrogatoire
L’interrogatoire doit être structuré et orienté en fonction des informations recueillies au fur et à
mesure. Il est important d’avoir un plan en neurologie pour ne rien oublier et recueillir l’ensemble des
symptômes.
Ex : Si le patient n’est pas gêné pour
Il ne faut pas utiliser des mots techniques car il peut y marcher, ce n’est pas la peine de lui
avoir un décalage entre nos définitions que l’on attribue à ces demander quelle distance il est capable
termes et celles du patient. (Ex : la définition du mot « vertige »). de faire. Alors que pour un patient qui
Il faut bien demander au patient de s’exprimer avec ses propres vient à cause de ça, il faut chercher plus
mots et non pas des termes médicaux entendus et qu’il pense loin : qu’est-ce qui le gêne pour marcher,
avoir compris. qu’est-ce qu’il se passe quand il tombe,
est-ce que ses jambes le “lâchent”…
Il faut les interroger sur :
● La marche et l’équilibre : sont-ils gênés pour marcher, limités dans la distance à parcourir ? (exemple :
aller à la boulangerie qui est à 100m de la maison) : ce type de questions permettent de coter la sévérité
du trouble.
● La force, la raideur, la motricité fine : il faut commencer par la force dans les jambes puis les bras, s’il
présente une raideur, souvent le patient s’en plaint. Pour la motricité fine, il faut leur demander des
choses simples de la vie quotidienne (exemples : boutonner leur chemise, attacher les bijoux, tenir des
couverts, etc...)
● La sensibilité : existe-t-il un problème de sensibilité, de sensation, de ressenti (de la température dans la
douche par exemple), est-ce qu’une partie du corps sent moins bien ou différemment, présence de
décharges électriques, de fourmillements, de douleurs.
● Les sphincters : il faut évoquer des troubles urinaires, est-ce qu’il a souvent envie d’aller aux toilettes et
qu’il faut se dépêcher parce que la vessie marche “trop vite”, parce que “ça va fuir” ou au contraire est-
ce qu’il faut pousser pour faire pipi. Idem pour les selles : constipation ? Incontinences fécales ?...
● L’extrémité céphalique : demander s’il y a des troubles de la vision (baisse de la vue d’un œil, vision
double ou floue (d’un ou des deux yeux, changement à la fermeture d’un œil ?) (ne pas demander s’ils
ont une diplopie par exemple, cf. supra !), étudier la motricité du visage, la sensibilité, la parole
(difficultés à parler), la déglutition (difficultés à avaler)
● Les fonctions supérieures : difficultés de mémoire, de langage, de concentration…
Remarque : l’étude des réflexes ne fait pas partie de l’interrogatoire mais uniquement de l’examen clinique.
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Neurologie – Généralités – S. VUKUSIC
Le Pr VUKUSIC a repris l’examen clinique neurologique avec un étudiant pour exemple. Nous l’avons
retranscrit ici, même si cela est déjà abordé dans les autres cours :)
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Neurologie – Généralités – S. VUKUSIC
● Sensibilité : s’il n’y a pas de plainte, il ne faut pas s’étendre là-dessus. On teste également la pallesthésie
(=sensibilité profonde) avec le diapason, on peut tester le pique touche, la sensibilité thermo-algique
(avec la carafe d’eau froide de la chambre par exemple), l’arthro-kinesthésie (sensibilité à la position de
l’articulation).
● Réflexes : il faut vraiment taper avec le poids du marteau, comme une pendule qui revient sur le tendon
○ Membre supérieur : prendre les mains du patient pour savoir s’il est bien détendu ou non. Poser
le pouce sur le tendon du bicipital (C5), et suite à la tape, il y a une petite flexion du bras que
l’on peut sentir. Pour le tricipital (C7), on soulève un peu le bras et on tape juste au-dessus de
l’olécrane. Le réflexe stylo-radial donne lui une flexion du poignet et enfin le réflexe cubito-
pronateur donnant une flexion des doigts.
○ Membre inférieur : ce sont les réflexes rotulien et achilléen. On en profite pour regarder s’il y a
une trépidation épileptoïde, on prend le pied (une main sur la cheville et l’autre sur la partie
externe du pied) et on le ramène brutalement en maintenant la pression vers le haut : si la
trépidation épileptoïde est présente, on va voir le pied trépider, c’est-à-dire se contracter de
façon répétée, “sauter” (il faut bien que le patient soit détendu dans ce cas, sinon même en
l’absence de problème, il trépide aussi). On teste ensuite le réflexe cutanéo-plantaire : il faut
gratter le bord externe du pied et revenir sous le gros orteil. Si le réflexe est anormal, il y a une
“élévation lente et majestueuse du gros orteil avec écartement des autres orteils”, on l’appelle
alors le signe de Babinski (BBK).
Remarque : Polycinétique (=plusieurs réponses au lieu d’une) ≠ Diffusant (=réponse musculaire dans un autre
territoire que celui prévu (ex : réflexe achilléen avec contraction des adducteurs))
● Extrémité céphalique : tester la vision (bonne vision, vision double), le champ visuel (regarder le bout du
nez et demander quel doigt bouge), l'oculomotricité (décalage entre les yeux, vision double par
moment, nystagmus), la motricité du territoire facial supérieur (signe des cils de Souques (à la fermeture
forcée des yeux, est-ce que les cils semblent symétriques, en cas de paralysie faciale périphérique ils sont
plus apparents du côté paralysé) et signe de Charles Bell (non occlusion palpébrale)), la motricité du
territoire facial inférieur (montrer les dents et gonfler les joues), la sensibilité, la parole (à
l’interrogatoire !), la déglutition (on lui demande d’ouvrir la bouche, de tirer la langue … ).
● Fonctions supérieures : MMSE, BRIEF.
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Neurologie – Généralités – S. VUKUSIC
Tous ces syndromes comprennent un déficit moteur. L’étude des réflexes est le moyen le plus simple pour
faire la différence entre ces syndromes, notamment le réflexe de Babinski. Les réflexes sont exagérés (et le
Babinski présent) dans un seul de ces syndromes : le syndrome pyramidal.
Le syndrome neurogène périphérique est le seul cas où les réflexes sont abolis (sauf chez les personnes
âgées). De plus, si on retrouve des fasciculations, ce ne peut être que ce syndrome.
→ Le tonus peut aussi aider : on retrouve une spasticité dans le syndrome pyramidal contrairement à
une hypotonie retrouvée dans le syndrome neurogène périphérique.
C’est plus compliqué pour le syndrome myasthénique ou myogène. Enfin, le tonus est plutôt normal
pour les deux.
La trophicité est normale dans le syndrome pyramidal, et diminuée dans le syndrome neurogène
périphérique. Elle est normale pour la myasthénie et variable dans le syndrome myogène.
Dans la myasthénie, tout est normal sauf la force (s’il y a un trouble sphinctérien ou sensitif, ce n’est pas
une myasthénie). De plus, le patient se plaint d’une fatigabilité et la gêne est variable dans la journée : plus il va
utiliser son muscle, plus il sera gêné.
Tout ceci est résumé dans le tableau suivant, il faut bien le connaître :
Remarque : on dit que les fasciculations se voient lorsqu’on ne les regarde pas car c’est notre rétine
périphérique qui est la plus sensible aux mouvements !
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Neurologie – Généralités – S. VUKUSIC
La première chose pour différencier les troubles de l’équilibre est l'épreuve de Romberg (négative si pas
d’aggravation à la fermeture des yeux, positive si aggravation ou apparition d’un trouble de l’équilibre). Si elle
est positive, il faut savoir si elle est latéralisée ou non (s’il part toujours du même côté, on dit qu’elle est
latéralisée). L’épreuve de Romberg est positive uniquement dans les ataxies sensorielles : lemniscale ou
vestibulaire.
Une hypotonie est surtout retrouvée dans le syndrome cérébelleux . On retrouve alors une
exagération du ballant du bras à la marche, dans la manoeuvre de Stewart Holmes le bras va trop loin (le patient
n’arrive pas à le retenir), ou en tapant le réflexe rotulien, la jambe se “balance”.
Les signes d’accompagnement peuvent aider :
● Pour le cérébelleux, il y a un tremblement d’action ou d’intention (au mouvement, lors du doigt-nez), la
dysmétrie, l’hypermétrie et l'adiadococinésie.
● Pour le syndrome vestibulaire, il y a souvent des vertiges (retrouvés à l’interrogatoire ++) et possibles
signes ORL (otologiques) et un nystagmus.
● Pour le syndrome leminiscal, il y a des signes sensitifs (paresthésies, engourdissement…) :
l’hypopallesthésie est en général le premier signe retrouvé.
Remarque sur l'adiadococinésie : le patient cérébelleux a du mal à contrôler le mouvement ce qui se voit
dans les marionnettes (mouvements amples +++), contrairement au parkinsonien qui a du mal à faire des
mouvements alternatifs (mouvements très peu amples).
Tout ceci est résumé dans le tableau suivant
1) Le syndrome médullaire
Souvent l’atteinte est bilatérale, et ce pour deux raisons.
Tout d’abord parce que la moelle est toute petite, donc souvent
la lésion touche les deux côtés. Mais même en touchant
uniquement la moitié de la moelle (syndrome de l’hémi-moelle
ou syndrome de Brown-Sequard), les atteintes seront réparties
des deux côtés car les fibres vont aller dans les deux jambes.
Si l’atteinte est bilatérale, il faut donc en priorité penser
à une lésion de la moelle.
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Neurologie – Généralités – S. VUKUSIC
a. Le syndrome lésionnel
On ne va pas toujours le trouver, mais si on le trouve cela nous donne
la hauteur de la lésion. C’est un syndrome neurogène périphérique
radiculaire. C’est le seul à donner l’étage exact de la lésion.
Si on comprime à l’endroit de la racine nerveuse, il va y avoir un
syndrome neurogène périphérique.
Par exemple, en cas de lésion de la moelle cervicale en C5 : le patient
raconte avoir une douleur radiculaire (appelée névralgie cervico-brachiale) qui
va avoir un trajet C5 qui va aller sur le deltoïde et descendre sur le biceps. On
retrouve alors une diminution de la force essentiellement du deltoïde et un
petit bout du biceps, ainsi qu’une abolition du réflexe bicipital. On a alors un
déficit sensitif douloureux, un déficit moteur et une abolition d’un réflexe, il
s’agit donc d’un syndrome neurogène périphérique : si on retrouve cela, on
sait que la lésion est en C5.
En cas de névralgie intercostale, la douleur est plus basse en hémi-
ceinture ce qui donne la hauteur.
Le syndrome rachidien (douleur localisée) peut aussi guider sur la
hauteur mais n’est pas aussi précise.
b. Le syndrome sous-lésionnel
Le syndrome sous-lésionnel correspond à l’interruption des fibres descendantes et ascendantes dans la
moelle épinière. Quand on “coupe” la voie motrice, on coupe la voie pyramidale et également tout ce qui est en
dessous et qui va innerver sur le plan moteur ce qui est en dessous de la lésion. Il n’y aura pas d’atteinte motrice
au-dessus de la lésion (ex : pas d’atteinte des membres supérieurs si la lésion est dorsale).
● Un syndrome pyramidal : si celui-ci touche les membres inférieurs, la lésion se situe dans le cône
terminal ou au-dessus mais on ne sait pas exactement la hauteur. S’il touche la main, la lésion est au
moins au niveau de la moelle cervicale. De plus, la voie pyramidale décusse dans le bulbe donc le
syndrome sera du même côté que la lésion.
● Un syndrome cordonal postérieur : les voies cordonales décussent aussi dans le bulbe, donc l’atteinte
est du même côté que le syndrome pyramidal.
● Un syndrome spino-thalamique : les voies décussent au niveau de chaque métamère pour faire jonction
au deutoneurone moteur, contrairement aux deux précédents du coup l’atteinte sera de l’autre côté !
On comprend alors pourquoi en cas de lésion de l'hémi-moelle, on retrouve une atteinte pyramidale et
cordonale postérieure, du même côté, mais un syndrome extra-lemniscale du côté opposé à la lésion.
La limite supérieure des troubles sensitifs définit un niveau sensitif, mais ne constitue pas
nécessairement un niveau lésionnel : la lésion ne peut pas être plus basse, mais elle peut être plus haute.
c. L’absence de syndrome supra-lésionnel
Il n’y a aucun signe neurologique au-dessus du syndrome lésionnel.
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Neurologie – Généralités – S. VUKUSIC
Le syndrome alterne signe qu’il s’agit d’une atteinte du tronc cérébral et ce qui donne la hauteur
exacte, c’est le nerf crânien atteint (comme le syndrome lésionnel pour l’atteinte de la moelle).
V) Diagnostic étiologique
Il s’agit de trouver la cause du trouble. Il faut surtout connaître le mode de survenue et l’évolution du
trouble : apparition brutale, installation subaiguë, progressive…
Les antécédents personnels et familiaux vont aussi aider, ainsi que les examens complémentaires.
Il ne faut pas connaître ce tableau, mais cela peut aider à la compréhension.
Il faut avoir à l’idée ces 4 diagnostics là, en fonction de la clinique, de la durée et de l’apparition et de l’évolution
du trouble. La cinétique d’installation et de durée ne sera pas la même dans chacune des 4 étiologies : intérêt de
l’interrogatoire +++.
En cas d’Accident Ischémique Transitoire (AIT), le début est brutal, dure moins d’1H et cela s’arrête
rapidement. La clinique est souvent sensitive en terme de paresthésies et parfois déficitaire. L’AIT touche souvent
des personnes âgées qui ont un terrain cardio-vasculaire.
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Neurologie – Généralités – S. VUKUSIC
En cas d’aura migraineuse (avant la migraine, il peut y avoir des paresthésies autour de la bouche et de
la main qui s’étendent ensuite, des troubles du langage à type d’aphasie fluente et paraphasique et des troubles
visuels « productifs », c'est-à-dire créant des images comme de la lumière des couleurs, et pas déficitaire où on
ne voit rien → migraine ophtalmique), il y a un début progressif, productif (pas déficitaire), dure 20min à 1h et
régresse rapidement. C’est un diagnostic d’interrogatoire.
En cas d’épilepsie, le début est assez aigu, c’est très court (quelques secondes à quelques minutes) et
s’arrête brutalement.
Enfin il y a la SEP : d’installation subaiguë sur quelques heures ou quelques jours plutôt, qui dure toujours
plus de 24h et va ensuite récupérer.
Références
● https://www.cen-neurologie.fr/premier-cycle
● https://www.cen-neurologie.fr/videotheque
Questions : sandra.vukusic@chu-lyon.fr
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
Rappels radio-anatomiques
I) Calcifications physiologiques
Il existe des calcifications physiologiques : la
glande pinéale et les plexus choroïdes à l'intérieur des
ventricules. Dans l'exemple suivant, on peut visualiser
en avant sur la ligne médiane la faux du cerveau, elle
aussi très fréquemment calcifiée.
II) Radio-anatomie
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2) Densités
Diagramme à connaitre
Le scanner permet la mesure de densité des différents tissus en unités Hounsfield. La graisse, à épaisseur
égale, atténue moins les rayons X que l'eau, elle sera donc hypo-dense par rapport à l'eau. Le sang des
hématomes apparaitra hyperdense par rapport aux tissus qui sont riches en eau. À noter que l'iode possède une
densité proche de celle du sang et des calcifications.
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
/!\Important/!\ : A l'étage cérébral, la prise de contraste ne signifie pas qu'une lésion est hyper
vascularisée, mais qu'il existe un processus pathologique (tumeur, abcès, infection, inflammation...) qui a
provoqué une rupture de la barrière hémato-encéphalique (BHE). Le produit de contraste reste confiné aux
vaisseaux, on observera très peu de rehaussement du parenchyme cérébral sauf en cas de rupture de la BHE. Le
sang sortira alors des capillaires pour s'accumuler dans l'espace interstitiel. Pour affirmer qu'une lésion est hyper
vascularisée, il faut effectuer une imagerie en perfusion.
Dans la plupart des processus pathologiques (tumeur, abcès) on a une augmentation de l’eau qui
apparaitra donc hypo-dense. Cependant, on ne peut pas toujours bien caractériser des lésions à cause de l'effet
de volume partiel : les densités ne sont valables que si la lésion est assez grosse par rapport à l'épaisseur de la
coupe. La plupart des tissus ont une densité́ proche de celle de l’eau.
/!\Important/!\ : On commence presque toujours un scanner cérébral sans injection de produit de
contraste. L'hématome apparaitra blanc sans injection. Une lésion qui prend le contraste après injection
(comme une tumeur) apparaitra blanche elle aussi. Si on commence d'emblée avec un scanner injecté, il sera
impossible de différencier un hématome d'une lésion qui prend le contraste. On commencera donc par un
scanner sans iode qui pourra être complété́ par une seconde acquisition réalisée après injection de produit de
contraste iodé. Ce principe est le même pour l'IRM et l'injection de gadolinium.
L’angioscanner est un scanner qui permet de bien voir les vaisseaux et qui remplace de plus en plus
l’angiographie. On pratique l’acquisition quand le maximum de produit de contraste est dans les vaisseaux.
Alors que lors d’un scanner avec injection, l’acquisition est faite 1 à 2 min après injection.
3) Quelques exemples
Comment voir si le scanner est sans injection ou pas ? au niveau des sillons, des petits vaisseaux apparaissent en
blanc, ainsi que le sinus longitudinal.
Il existe des calcifications physiologiques : la glande pinéale et les plexus choroïdes à l'intérieur des
ventricules. Dans l'exemple suivant (à droite), on peut visualiser en avant sur la ligne médiane la faux du cerveau,
elle aussi très fréquemment calcifiée.
A gauche : On voit une hyperdensité́ au niveau des plexus choroïdes, ce sont des calcifications
physiologiques. On voit également des hyperdensités dans les ventricules et au niveau du parenchyme avec un
pourtour hypo dense. C’est une hémorragie intra-parenchymateuse et intra-ventriculaire avec de l'œdème
autour, au niveau du thalamus. Pour connaître la cause de cet hématome, il faut réaliser un angioscanner.
A droite : On voit une hyperdensité́, c’est la calcification de la faux du cerveau évoquée plus haut.
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
II) L’IRM
1) Généralités
C'est l'examen de référence pour l'étude de l'encéphale et de la moelle épinière. Le contraste est bien
meilleur que le scanner. Il permet une acquisition dans les trois plans de l'espace. Il est cependant plus long
(acquisition en 15 minutes) et plus difficile à obtenir qu'un scanner.
Il est sans risque si on respecte bien les contre-indications :
• Pacemaker (la plupart des nouveaux pacemakers sont cependant compatibles).
• Corps étrangers métalliques intraoculaires (chez les soudeurs) : il y a un risque de déplacement,
d'hémorragie et de cécité. En cas de doute sur la présence de corps métalliques dans les yeux, il faut
effectuer une radio des orbites (voire un scanner des orbites si la radio est douteuse).
• Certains clips intracrâniens, mis en place lors d'une chirurgie d'anévrisme. Les clips utilisés en neurochirurgie
il y a une vingtaine d'années posent problème. La plupart des clips récents sont compatibles avec un examen
d'IRM.
• Les implants cochléaires.
• La claustrophobie (contre-indication relative, possibilité de réaliser l'examen sous anesthésie générale).
• L’obésité.
• L’injection de gadolinium est contre-indiquée chez la femme enceinte.
Tous les corps métalliques ne sont pas contre-indiqués : les prothèses (hanche, genou), les plaques, vis
intra-osseuses ne sont pas des contre-indications. En revanche, une imagerie IRM centrée sur ces zones
présentera d'importants artefacts. On peut faire des réactions au gadolinium. C'est plus rare qu'avec de l'iode. Il
n'existe pas d'allergie croisée iode/gadolinium.
/!\ La résolution spatiale est meilleure au scanner.
Avantages de l’IRM, comparée au scanner :
• On peut faire des coupes dans tous les plans de l’espace.
• Le contraste est meilleur donc on voit mieux les lésions. Le contraste en IRM dépend de 3 facteurs :
temps de relaxation T1, temps de relaxation T2 et la densité en proton (quasiment plus utilisée).
• L'IRM est bien meilleure en sous-tentoriel que le scanner.
2) Pondérations
a. Séquences pondérées en T1
Hyper-signal Hypo-signal
• Graisse. • LCR.
• Hématomes subaigus =24/48h (tous les hématomes ne seront pas blancs sur un T1, cela • Liquides.
dépend de l'âge de l'hématome : un hématome très frais ne se verra pas sur un T1).
• Gadolinium.
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
La substance grise est en hypo-signal par rapport à la blanche en T1 (elle contient plus d'eau que la
substance blanche qui contient en plus de la myéline constituée de lipides).
Séquences T1 non injectées : LCR en hypo-signal + Substance grise en hypo-signal par rapport à la substance
blanche.
Séquences T1 avec gadolinium : LCR en hypo-signal + Substance grise en hypo-signal par rapport à la substance
blanche + sinus sagittale supérieur ou sinus transverses rehaussés
On voit plusieurs hyper-signaux sus et sous-tentoriel : cela peut être du sang, des hématomes, de la
graisse (rare) ou des prises de contraste (métastases). Ici, il s’agit d’une SEP. Pour savoir, il faut regarder les
séquences sans gadolinium et le contexte clinique.
b. Séquences pondérées en T2
La substance grise est en hyper-signal par rapport à la substance blanche.
Hyper-signal
• LCR et liquides.
• Processus
pathologiques
(richesse en
eau).
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
c. Séquence T2 FLAIR
Dans cette séquence, on retrouve les mêmes caractéristiques qu'un T2 mais on supprime le signal des
liquides purs, circulants (le LCR) qui apparaitront noirs, en hypo-signal. Cette séquence permet de mieux voir
les lésions péri-ventriculaires. En effet, une lésion péri-ventriculaire sera en hyper-signal en T2, à proximité du
LCR ventriculaire lui aussi en hyper-signal. En séquence FLAIR, le LCR devient noir, la lésion demeure blanche et
devient plus individualisable. La pathologie présentant classiquement des lésions péri-ventriculaires est la
sclérose en plaques.
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
• Engagement temporal :
une partie du lobe temporal va
en sous-tentoriel et comprime le
mésencéphale.
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
L’HED est à drainer en urgence. Il s’accompagne souvent d’un effet de masse. Il peut apparaitre
quelques heures après un traumatisme crânien, il ne faut pas hésiter à refaire un scanner si le premier
n’objectivait pas d’hématome. De même, si l’HED est de petite taille et sans effet de masse, il peut rapidement
grossir, il faut donc le surveiller de près. On ne fait plus de radiographie du crâne en cas de traumatisme crânien.
Exemple : Scanner non injecté avec à gauche un HED, un engagement et des hémorragies intra-
parenchymateuses.
b. Hématome sous-dural – HSD
C’est une collection sanguine entre la dure-mère et la face externe de la
leptoméninge.
Aspects à l’imagerie :
• Surface interne concave.
• Passe les sutures osseuses : plus étendu dans le sens antéro-postérieur que
l’HED.
• Ne passe pas la ligne médiane, se poursuit contre la faux du cerveau.
Aspect du sang au scanner (valable pour tous les hématomes) – Evolution du sang au
scanner :
• Hyperdense jusqu’à 10 jours (phase aigüe).
• Après 10 jours, la densité diminue et l’hématome devient iso-dense au
parenchyme cérébral (phase subaiguë).
• Hypo-dense en 2-3 semaines (hématome chronique).
Image gauche : Scanner, petit décollement de la convexité, sous-dural, bilatéral et hypodense. Il peut
s’agir soit de vieux sang, de LCR ou d’air.
Image droite : On fait une IRM (FLAIR), on voit un décollement sous dural en hyper-signal, c’est un HSD
bilatéral chronique.
c. Hygrome (ou hydrome)
C’est la présence de LCR dans l’espace sous-dural, suite à un traumatisme par exemple. Il apparaît hypo
dense au scanner. C’est le diagnostic différentiel de l’HSD chronique. Ce qui permet de faire la distinction entre
les deux, c’est l’IRM : l’hygrome aura le même signal que le LCR sur toutes les séquences, donc c’est du LCR.
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
d. Espaces sous-arachnoïdiens
Les espaces sous-arachnoïdiens contiennent le LCR. On regarde leur taille et leur densité :
• Variation de taille :
o Diminution : il y a un effacement des sillons car il y a moins de
LCR dans les espaces sous arachnoïdiens, suite à un gonflement
du cerveau. Cela traduit la présence d’un œdème (secondaire à
un processus expansif, traumatisme…).
o Augmentation : raréfaction du parenchyme cérébral, remplacé
par du LCR. C’est une atrophie cérébrale.
Exemple : Sur l’hémisphère gauche, les espaces sous-arachnoïdiens sont
bien visibles, avec le LCR entre les sillons. Sur l’hémisphère droit, on a un
effacement des sillons corticaux ➔ œdème.
/!\ Il existe une modification physiologique avec l’âge de la taille des espaces sous-arachnoïdiens. En
vieillissant, on a une atrophie cérébrale physiologique et donc une augmentation des espaces sous-
arachnoïdiens.
Ces trois scanners sont tout à fait normaux. Il n’y a pas de sillons visibles chez le petit enfant. A 80 ans les
vallées sylviennes sont très hypo denses. Il faut interpréter la visibilité des espaces sous arachnoïdiens en
fonction de l’âge.
Chez une personne d’une quinzaine d’années, ce scanner ci-contre est
normal. Chez quelqu’un de plus de 50 ans, on est en présence d’un œdème
cérébral diffus et bilatéral, car il y a disparition des sillons sur les deux
hémisphères.
• Variation de densité :
o Augmentation spontanée (hyperdense) : hémorragie méningée
(sang dans le LCR), thrombus vasculaire/embole.
o Augmentation de la densité
après injection de produit de contraste
(gadolinium ou iode) : argument pour une méningite.
o Diminution (hypo dense) : présence d’air ➔
pneumoencéphalie (en post-opératoire ou à cause d’une brèche
ostéoméningée) : il faut trouver la cause car le risque infectieux est majeur.
La séquence T2* est très sensible pour le sang, ce qui permet donc de
bien visualiser les hémorragies méningées. Eventuellement on peut faire un
T2 FLAIR mais dans la pratique c’est surtout le T2 étoile qui est à privilégier.
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
3) Les ventricules
a. Variation de volume
• Diminution : compression extrinsèque (effet de masse, œdème diffus), le plus souvent asymétrique.
• Augmentation :
o Obstacle à l’écoulement du LCR : hydrocéphalie. On a un effacement des sillons.
o Atrophie sous-corticale : on a une atrophie du parenchyme cérébral autour des ventricules, qui
vont paraître de fait plus gros. On a des sillons trop visibles.
Pour différencier les deux, on regarde les sillons corticaux : en cas d’hydrocéphalie, du fait de
l’augmentation de la pression le parenchyme cérébral va être collé sur la boîte crânienne, on va avoir un
effacement des sillons. En cas d’atrophie, on va avoir des gros sillons. On parle d’atrophie cortico-sous-
corticale : atrophie du cortex et ventricules dilatés.
La dilatation des ventricules est moins importante dans l’atrophie sous-corticale que dans
l’hydrocéphalie.
Atrophie sous-corticale Hydrocéphalie
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
4) Le parenchyme
Sur un scanner normal, la substance grise est hyperdense, et la substance blanche est hypo-dense.
a. Hyperdensité spontanée
• Dépôts calciques :
o « Physiologiques » : faux du cerveau, plexus choroïdes, …
o Pathologiques : certaines tumeurs.
• Sang : hématome.
Exemple : Structures hyperdenses (calcification) + Exemple : Hématome profond, au niveau du
plage hypo-dense autour (œdème) + effet de masse thalamus (première cause de ces hématomes
peu marqué = tumeur faux, rien encore prouvé profonds : l’HTA).
Quand l’hématome est plus périphérique (hématome lobaire), il faut pousser les investigations plus loin
avec un angioscanner et un IRM pour trouver l’étiologie.
b. Hypodensité
Ce qui est hypo-dense sur un scanner est non spécifique. Dès
qu’il y a une augmentation de l’eau, une hypodensité apparaît. Il faut
regarder si la lésion est systématisée, s’il y a un effet de masse.
Etiologies : démyélinisation, nécrose, graisse, œdème, tumeur, abcès…
Exemple : Patient présentant une hémiplégie droite, d’apparition brutale.
Au scanner on voit une hypodensité parenchymateuse systématisée au
territoire de l’artère sylvienne gauche. C’est un AVC ischémique.
C’est le contexte clinique qui nous oriente particulièrement vers
l’AVC. Le contexte clinique est très important pour l’interprétation
radiologique !
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
c. Scanner injecté
Une prise de contraste traduit le plus souvent la rupture de la barrière hémato-encéphalique (BHE).
Scanner sans injection, grosse hypodensité, Scanner avec injection : on voit une prise de
surement un œdème mais on ne voit pas bien le contraste, il y a rupture de la BHE. C’est une lésion
processus pathologique. frontale droite avec un œdème autour. Ça peut être
une tumeur, un abcès, une pathologie
inflammatoire. Il faut faire une biopsie pour aller
plus loin dans le diagnostic.
Afin de distinguer une lésion en hyper-signal sur une séquence T1 non injecté, il faut réaliser une séquence FAT
SAT (la graisse apparaîtra alors en hypo-signal)
d. IRM
En IRM, on combine les séquences pour faire le diagnostic.
Exemple : Patient adressé pour crise d’épilepsie, on lui fait l’IRM.
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
Les deux images ci-dessous présentent un neurinome de l’acoustique, c’est une lésion de la fosse
cérébrale postérieure. La lésion prend le contraste sur les deux images, mais elle est bien plus visible sur l’IRM
(image de droite), et on voit mieux son extension sur le conduit auditif interne.
Parfois, même si le scanner semble normal, l’IRM peut objectiver de nombreuses lésions (notamment
dans les bilans d’extension de cancer).
La cartographie d’ADC (coefficient apparent de diffusion) permet de quantifier ces déplacement (noir :
diffusion restreinte, blanc : diffusion libre)
2) IRM de perfusion
L’IRM de perfusion va nous permettre de voir si une lésion est hypervascularisée.
On injecte un bolus de produit de contraste puis on utilise une technique d’imagerie très rapide
permettant de prendre une image toutes les secondes. On va ainsi suivre la dynamique d’arrivée et de sortie
du produit de contraste au niveau du parenchyme cérébral.
/!\ Sur ce type de séquence, le produit de contraste est très concentré et il entraine une chute de signal.
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Neurologie – Généralités – Y. BERTHEZENE
Exemple :
T2 FLAIR (à gauche) : lésion en hyper-signal.
T1 injecté (au milieu) : la lésion prend le contraste de manière intense.
Cartographie de perfusion : aucune néoangiogénèse, la lésion n’est pas hypervascularisée.
=> Une lésion prenant le contraste en T1 injecté ne correspond pas forcement à une lésion hypervascularisée.
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Cyanide and Happiness (page fb https://www.facebook.com/explosm/)
Un cachet effervescent
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Motricité
La liste suivante n’est pas une liste exhaustive des items abordés en lien avec la motricité, mais ceux qui s’en
rapprochent le plus.
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Neurologie – Motricité – P. MERTENS
Anatomie du cervelet
Introduction
Le cervelet, aussi appelé petit cerveau, est situé dans la fosse cérébrale postérieure, en-dessous de la
tente du cervelet. C’est un organe assez volumineux avec une forme « d’arbre de vie » en coupe sagittale.
Comme pour le cerveau, sa surface est plissée et parcourue de sillons et de circonvolutions qui permettent de
multiplier sa surface par trois.
De la superficie à la profondeur, on a le cortex, la substance blanche et les noyaux gris cérébelleux
centraux. On a donc une organisation identique à celle du cerveau.
Il est composé de trois parties :
• Le vermis, qui constitue sa partie centrale.
• Les deux hémisphères cérébelleux de part et d’autre.
On connaît relativement bien son rôle dans la motricité et on commence à comprendre son rôle dans
l’apprentissage. On se pose également la question de son éventuel rôle dans certaines fonctions cognitives plus
élevées ou émotionnelles. Si on a un hématome ou une tumeur à
Remarque : Le terme « cérébelleux » fait
ce niveau, cela peut venir buter contre les tranches du
référence au cervelet, à ne pas
diencéphale. Ceci entraîne des lésions d’engagement cérébral,
confondre avec « cérébral » faisant
créant ainsi des lésions supplémentaires aux lésions de départ.
référence au cerveau.
I) Morphologie externe
1) Vue supérieure du cervelet
On observe des sillons sur le vermis qui se prolongent sur les hémisphères droit et gauche. Le cervelet
est ainsi formé de lobules séparés par des sillons plus ou moins profonds. On distingue un lobe antérieur et un
lobe postérieur.
Hémisphère cérébelleux
Lobe antérieur
Avant Vermis
Sillon
Lobe postérieur
Droite
Afin d’obtenir cette vue, on sectionne les pédoncules cérébelleux (P.C.). Au centre, on peut voir une
région ouverte cernée par les pédoncules cérébelleux qui correspond au toit du quatrième ventricule (à
différencier du plancher du 4ème ventricule).
Le vermis est constitué à sa partie la plus haute par le culmen et à sa partie la plus basse par le tuber. A
la partie inférieure, on observe une structure particulière floconneuse, le flocculus, qui forme avec le nodule,
appartenant au vermis, le lobe flocculo-nodulaire. Il s’agit de la partie la plus ancienne du cervelet.
En-dessous, on peut également voir les tonsilles cérébelleuses, elles se situent au-dessus du foramen
magnum. Elles peuvent créer une contrainte mécanique en descendant dans le foramen magnum (en cas
d’engagement lors d’un syndrome d’hypertension intracrânienne par exemple). Elles vont comprimer la jonction
entre la moelle et le tronc cérébral, ce qui peut entrainer un coma brutal et un arrêt cardio-respiratoire.
Le sillon circonférentiel, beaucoup plus marqué que les autres, fait le tour du cervelet.
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Neurologie – Motricité – P. MERTENS
Vue de face : 1. 4è ventricule 2. Pédoncule cérébelleux supérieur 3. Pédoncule cérébelleux moyen 4. Pédoncule
cérébelleux inférieur 5. Flocculus 6. Nodule 7. Tonsille cérébelleuse 8. Foramen magnum 9. Culmen 10. Vermis
Hachurée en rose : premières zones concernées en cas d’engagement
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Neurologie – Motricité – P. MERTENS
Sur cette coupe, on observe les sillons et leurs branches au niveau du cervelet, formant le cortex
cérébelleux. Ce dernier est composé de trois couches (ce qui est relativement simple, car au niveau du cortex
cérébral, on peut atteindre six couches).
Sous le cortex se trouve la substance blanche, puis en son sein les noyaux gris centraux cérébelleux. Il y
en a trois groupes :
• Les noyaux du toit (ou fastigiaux) : ils appartiennent au lobe flocculo-nodulaire. Ils sont présents en
profondeur, au centre du cervelet.
• Les noyaux interposés = noyaux globulus + noyau emboliforme : ils sont associés au lobe antérieur du
cervelet. Ils sont situés latéralement.
• Les noyaux dentelés : ce sont les plus volumineux et ressemblent un peu à l’olive. Il sont les plus
externes. Ils sont associés au lobe postérieur du cervelet.
1) L’archéocervelet
Il a été observé pour la première fois chez le poisson. Ce cervelet correspond au lobe flocculo-nodulaire.
Il a un rôle dans l’équilibration.
L’information suit le circuit suivant :
• Elle provient des noyaux vestibulaires et rejoint le cortex du lobe flocculo-nodulaire en passant par les
pédoncules cérébelleux inférieurs.
• Elle passe ensuite dans les noyaux fastigiaux.
• Elle retourne enfin aux noyaux vestibulaires.
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Neurologie – Motricité – P. MERTENS
VIIIV
Noyau du nerf Lobe flocculo-nodulaire
accessoire
Faisceau vestibulo-spinal
Moelle spinale
2) Le paléocervelet
Historiquement, le paléocervelet s’est développé avec l’apparition des amphibiens, leur permettant de
résister à la force de pesanteur sur terre. Il se situe au niveau du lobe moyen du cervelet (avec une partie
vermienne et une partie hémisphérique) et joue un rôle dans la régulation du tonus postural et musculaire.
Il reçoit des informations spinales proprioceptives (inconscientes car ne passant pas par le cortex cérébral).
Cette information emprunte des faisceaux spinocérébelleux :
• Le faisceau direct (de Fleshig) qui ne croise pas dans la moelle et entre dans le cervelet par le pédoncule
cérébelleux inférieur.
• Le faisceau indirect (de Gowers) qui croise en entrant dans la moelle puis croise à nouveau en entrant
dans le cervelet par les pédoncules cérébelleux supérieur (il revient donc du côté initial).
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Neurologie – Motricité – P. MERTENS
Noyau rouge
Noyaux interposés
Faisceau rubro-spinal
Lobe antérieur
Moelle spinale
3) Le néocervelet
On le voit essentiellement chez les primates et correspond donc à un niveau d’évolution élevé. Il se situe
dans le lobe postérieur du cervelet, purement hémisphérique, et joue un rôle dans la coordination des
mouvements fins.
L’information suit le circuit suivant :
• L’information provient du cortex cérébral (régions frontale, pariétale et temporale). Elle se projette sur
les noyaux du pont via les faisceaux cortico-pontins.
• Les noyaux du pont vont ensuite projeter l’information au niveau du cortex du néocervelet en passant
par les pédoncules cérébelleux moyens.
• Elle est ensuite transmise aux noyaux dentelés.
• Elle est enfin transmise aux zones motrices du cortex cérébral après avoir fait un relais dans le
thalamus.
On parle de la boucle cortico-ponto-néocérébello-dentato-corticale.
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Neurologie – Motricité – P. MERTENS
Zones motrices
Thalamus
Noyaux du pont
Noyau dentelé
Lobe postérieur
Faisceaux cortico-pontins
2. Une atteinte des hémisphères cérébelleux causera un syndrome cérébelleux dynamique. On aura
alors des troubles de la coordination motrice. Par exemple, le patient n’arrive pas à faire les
marionnettes, on parle d’adiadococinésie. On peut aussi voir des tremblements ou une atteinte
cérébelleuse laryngée avec des tremblement dans la voix (le patient parle fort puis doucement, avec
un ton de voix variable) causés par des troubles de la coordination au niveau des cordes vocales.
En cas d’atteinte du néocervelet, on observe une dysmétrie, c’est-à-dire des troubles de
l’organisation balistique du mouvement (on rate la cible qu’on voulait toucher). On remarque
souvent des tremblements associés (en particulier lors des mouvements fins) car on a des
corrections excessives pour arriver à la cible et donc le mouvement oscille autour de sa postion
d’équilibre.
NB : L’alcool est toxique pour le cervelet. Ainsi pour retenir le syndrome cérebelleux, pensez à vos
camarades qui ont un peu trop bu en soirée.
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
Physiologie du cervelet
Objectifs :
• Comprendre l’organisation cellulaire et en réseau des voies cérébelleuses
• Comprendre à partir de données scientifiques le rôle fonctionnel des voies cérébelleuses sur la motricité
• Expliquer la physiopathologie du syndrome cérébelleux
I) Le système extrapyramidal
Sur cette figure sont représentées les aires motrices à partir
desquelles partent les voies pyramidales (voies motrices primaires) :
• Celles qui seront en relation directe avec le motoneurone de la
moelle épinière,
• Celles qui s’arrêtent dans le tronc cérébral et qui donnent, à
l’issue, le système ventro-médian qui contrôle la motricité
posturale (motricité sous-corticale).
Les voies extrapyramidales sont des voies neuronales,
constituant des boucles de rétrocontrôle, essentiellement en dérivation
des voies pyramidales de la motricité, impliquant les noyaux gris
centraux (NGC) et le cervelet. Les boucles sont cortico-sous-corticales
(du cortex, passage aux NGC puis retour au cortex) ou cortico-cérébello-
corticales. Elles vont avoir un rôle en dérivation du système moteur
cortical (ce sur quoi nous nous attarderons), mais il faut quand même
savoir que ces structures sous-corticales sont impliquées dans d’autres
boucles en connexion avec le tronc cérébral (non motrices).
Ces structures sont extrapyramidales, mais en clinique lorsqu’on parle du syndrome extrapyramidal (pas
de paralysie mais difficulté à la marche), on ne parle que d’une atteinte des noyaux gris centraux. On parlera en
cas d'atteinte du cervelet de syndrome cérébelleux.
Le système extrapyramidal agit sur :
• L’exécution du mouvement : le démarrage, la coordination, l’amplitude, le guidage directionnel, l’arrêt.
• La planification des mouvements volontaires, c’est-à-dire qu’elles vont être interrogées par le système
moteur avant la réalisation du mouvement.
• Le contrôle postural.
• La plasticité sensori-motrice qui dépend du cervelet (qui ne sera pas abordée dans ce cours).
Bien que l’on ait des connexions bidirectionnelles, le cervelet et les NGC auront des rôles très différents.
II) Le cervelet
Il représente 10% du poids du cerveau mais contient plus de la moitié
des neurones du cerveau. La diversité des neurones est limitée, on a donc une
notion relativement bien établie des différents types de cellules au niveau du
cervelet.
Sur une coupe sagittale du cervelet, on voit la fissure primaire qui délimite :
• En haut et en avant, le lobe antérieur du cervelet.
• En arrière, le lobe postérieur du cervelet
A la face antérieure, on trouve le lobe flocculo-nodulaire.
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
b. Vue antérieure
Sur une vue antérieure, on distingue une structure médiane unique,
le vermis, ainsi que deux structures latérales, les hémisphères cérébelleux,
eux même divisés en deux parties intermédiaire et latérale. Le vermis
contrôle la motricité axiale, c’est-à-dire posturale et oculomotrice
essentiellement. Les hémisphères cérébelleux contrôlent la motricité
segmentaire.
On distingue trois types de cervelets, apparus progressivement dans
l'évolution :
• Le lobe flocculo-nodulaire = archéocervelet = vestibulo-cervelet.
La partie vermienne de ce lobe est le nodulus, et la partie latérale
est le flocculus.
➔ Réflexes oculomoteurs et posturaux.
• Le lobe antérieur = paléocervelet = spino-cervelet. Il peut être
encore divisé en vermis et en partie intermédiaire des
hémisphères. Il est en lien avec les noyaux interposés pour la partie
intermédiaire et avec les noyaux fastigiaux pour le vermis.
o Partie intermédiaire → Motricité segmentaire, ipsilatérale.
o Partie vermienne → Motricité axiale, médiane et para-médiane.
➔ Coordination des mouvements avec une somatotopie.
•Le lobe postérieur = néocervelet = cérébrocervelet. En dessous de la fissure primaire, il correspond
essentiellement aux hémisphères cérébelleux dans leur partie latérale. Il reçoit des afférences
corticales et est en lien avec les noyaux dentelés.
➔ Commande volontaire de la motricité segmentaire, ipsilatérale.
c. Coupe axiale
On va trouver, comme au niveau des hémisphères cérébraux, de la substance blanche et de la substance
grise. La substance grise se décline en deux endroits ; le cortex cérébelleux avec des circonvolutions et les
noyaux profonds, les noyaux cérébelleux.
NB : Les noyaux vestibulaires sont le relais des voies vestibulaires périphériques. Mais il y a aussi un lien
avec le cervelet qui intervient sur le réflexe vestibulo-spinal et vestibulo-oculomoteur. Ils ont une place qui fait
que l’on peut les assimiler à des noyaux cérébelleux profonds. On verra plus loin dans le cours que c’est une voie
de sortie, au même titre qu’un autre noyau cérébelleux. On les ajoute donc dans les noyaux cérébelleux, bien
qu’ils soient localisés dans le tronc cérébral et non dans le cervelet.
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
La cellule principale
cérébelleuse est la cellule de Purkinje.
C’est une cellule très ramifiée, spécifique
au cervelet. Son corps cellulaire se trouve
dans le cortex cérébelleux, il projette son
axone vers les noyaux cérébelleux
profonds.
Elle possède une arborisation
dendritique en connexion avec les fibres
grimpantes et parallèles. Neurone
purement GABAergique, la cellule de
Purkinje forme des synapses inhibitrices.
Son relai se fait au niveau des noyaux
cérébelleux profonds.
a. Voies d’entrée
Au niveau des afférences, la cellule de Purkinje va recevoir deux types de fibres :
• Les fibres grimpantes : neurones issus uniquement de l’olive inférieure controlatérale (structure de la
moelle allongée). La fibre grimpante a une grosse ramification axonale qui s’enroule autour des
dendrites d’une cellule de Purkinje. Une cellule de Purkinje fait synapse avec une seule cellule
grimpante (spécialisation) tandis qu'une fibre grimpante fait synapse avec en moyenne cinq cellules
de Purkinje (réseau limité).
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
• Les fibres moussues : issues de différentes structures, elles viennent activer les noyaux cérébelleux, et
dans le cortex cérébelleux, un autre neurone qu’on appelle la cellule en grain, dont l’axone monte à la
surface du cortex cérébelleux et s’y divise en deux branches très longues appelées fibres parallèles. Ces
fibres lui donnent la possibilité d’être connectée indirectement à des centaines de cellules de Purkinje
(information distribuée). Ce sont les fibres parallèles qui sont finalement afférentes aux cellules de
Purkinje.
Les fibres moussues peuvent être issues de :
• Noyaux vestibulaires : fibres vestibulo-cérébelleuses.
• Moelle épinière : fibres spinocérébelleuses (dorsales et rostrales).
• Noyaux du pont : fibres ponto-cérébelleuses (essentiellement motrices).
• Formation réticulée du tronc cérébral : fibres réticulo-cérébelleuses.
Les voies afférentes au cervelet sont nombreuses, elles apportent des informations sensorielles
polymodales ou motrices par les fibres grimpantes et par les fibres moussues.
On a donc un type de cellule qui apporte une information localisée (fibres grimpantes) et puis un autre
qui apporte une information disséminée (fibres moussues).
b. Voies de sortie
Les voies de sortie passent par l’axone de la cellule de Purkinje
qui se termine dans le noyau cérébelleux profond correspondant à sa
localisation. Il exerce une action inhibitrice (sécrétion de GABA). De là,
les axones émanant des noyaux vont sortir du cervelet par les
pédoncules cérébelleux supérieurs surtout et un peu inférieurs.
Ce réseau (fibres grimpantes, fibres moussues, cellules de Purkinje, noyaux cérébelleux profonds, voies
de sortie) est retrouvé dans tous les types de cervelet :
• Les noyaux de sortie du vestibulocervelet sont le noyau fastigial et les noyaux vestibulaires : c'est-à-
dire qu’il y a des cellules de Purkinje dont les axones vont directement au niveau des noyaux
vestibulaires. Les noyaux vestibulaires sont considérés comme noyaux cérébelleux profonds déplacés dans le tronc cérébral.
• Les noyaux de sortie du spinocervelet sont les noyaux interposés (embolus, globulus) pour sa partie
intermédiaire. Le paléocervelet est en lien avec le noyau fastigial pour sa partie vermienne.
Le noyau fastigial est donc un peu mixte, connecté au paléocervelet et à l’archéocervelet.
• Le noyau de sortie du cérébrocervelet est le noyau dentelé.
Les voies efférentes (sortantes des noyaux cérébelleux profonds) vont être aussi différentes :
• Les voies issues du noyau dentelé (cérébrocervelet) forment les voies cérébello-(thalamo)-corticales. Ce
sont des voies ascendantes. Elles sortent généralement par le pédoncule cérébelleux supérieur et se
destinent au cortex, notamment moteur, avec un relai thalamique comme toutes les voies efférentes.
• La voie issue des noyaux interposés est aussi une voie qui se destine au cortex cérébral : voie cérébello-
rubro-(thalamo)-corticale. Il y a un relais en partie dans le noyau rouge (mésencéphale) (spino-cervelet
partie intermédiaire).
• La voie issue du noyau fastigial se destine soit au colliculus inférieur (tubercules quadrijumeaux
inférieurs) ou aux noyaux vestibulaires (vestibulo-cervelet ou également spino-cervelet partie
vermienne pour le noyau fastigial).
• La voie issue des noyaux vestibulaires se dirige vers les noyaux oculomoteurs ou les motoneurones
spinaux.
NB : Les noyaux vestibulaires seront soit une voie de sortie soit un relais de voies issues des noyaux fastigiaux.
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
La voie sortante est une voie cérébello-thalamo-corticale (en pointillés) qui est ascendante au niveau du
cortex cérébral. Ce n’est pas vraiment une boucle qui fait un aller-retour sur la même structure, elle va donner
des informations issues de la périphérie qu’elle travaille (affinement du mouvement) et elle remonte ces
informations au niveau du cortex cérébral.
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
Quand on réalise un mouvement, on a une commande qui part du cortex moteur et qui descend dans le
faisceau pyramidal. Une partie de ces voies se termine dans les noyaux du pont et on aura ce qu’on appelle la
copie efférente : le cortex moteur envoie un fax au cervelet pour lui dire « Là, j’ai donné l’ordre au niveau
médullaire de réaliser ce mouvement-là ».
Pendant la réalisation du mouvement, ce même cervelet intermédiaire reçoit des informations
médullaires qui renseignent sur le mouvement en cours de réalisation. Donc le cervelet a la copie efférente du
mouvement de la commande voulue par le cerveau, et celle du mouvement qui est en train d’être réalisé. Il va
avoir un rôle de comparaison et, si tout va bien, il ne fait rien. En cas de problème de comparaison, il va ajuster
la commande pour assurer la coordination motrice. Ainsi, la voie de sortie de ce cortex cérébelleux intermédiaire
se situe au niveau des noyaux interposés-thalamus-cortex moteur.
c. Le cérébrocervelet (latéral)
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
4) Le syndrome cérébelleux
La pathologie cérébelleuse touche généralement
un peu tout, mais certains symptômes cérébelleux
peuvent toucher plus ou moins certaines structures.
• Troubles oculomoteurs : Nystagmus vestibulaire central et troubles des mouvements oculaires lents.
Les différents types de syndromes cérébelleux, statique et cinétique, peuvent être associés.
ATTENTION : Le cervelet ne permet pas l’exécution du mouvement ; c'est le cortex cérébral qui est à l'origine
de la réalisation du mouvement. On ne peut pas avoir de paralysie par seule atteinte du cervelet.
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
A retenir
• Le cervelet participe essentiellement au contrôle moteur : mouvement et tonus musculaire.
• Il a une organisation cellulaire stéréotypée.
• Sur le plan fonctionnel, il s’organise autour du cervelet vermien et vestibulaire, du cervelet intermédiaire
et du cervelet latéral.
• Il contrôle la programmation (cervelet latéral), l’exécution et l’apprentissage des mouvements
segmentaires (cervelet intermédiaire), le contrôle postural et l’exécution et l’apprentissage des
mouvements oculaires (cervelet vermien et vestibulaire).
• Il utilise une copie efférente de la commande motrice.
En anglais : Cerebellum :
• Fastigial nucleus, dentate nucleus, climbing fibers, mossy fibers, efference copy
• Clumsiness (= maladresse), ataxia, tremor (= tremblement)
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
Introduction
• Les noyaux gris centraux = ganglions de la base regroupent quatre noyaux (on ne compte pas le
thalamus, car il est un peu à part : il est impliqué dans d’autres boucles en tant que « péage
d’autoroute »).
• Ils reçoivent des influx du cortex cérébral et envoient leurs efférences au tronc cérébral ou au cortex
préfrontal, pré-moteur et moteur via le thalamus.
• Pathologie : soit marquée par une diminution des mouvements (=hypokinésie, akinésie), c’est le
syndrome parkinsonien ; soit par des mouvements excessifs comme dans la chorée de Huntington. On
peut avoir aussi des troubles neuropsychiatriques et comportementaux (TOC), non abordés ici.
• On utilise souvent le terme de syndrome extrapyramidal, pour une atteinte fonctionnelle déficitaire de
ces voies. Il pourra s'agir d'un syndrome extrapyramidal déficitaire ou au contraire hyperactif. Pour les
puristes, on devrait aussi parler de syndrome extrapyramidal pour les syndromes cérébelleux également.
FGSM3 Lyon Est Physiologie des noyaux gris centraux Page 1 sur 4 .
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
Les quatre noyaux fonctionnels : (la division est différente sur le plan fonctionnel)
• Striatum : Il est constitué du noyau caudé et du putamen et forme la voie d’entrée des noyaux gris
centraux. Il contient des noyaux GABAergiques.
• Pallidum : Il contient également des neurones GABAergiques. Il se divise en
o Pallidum externe (Globus Pallidus externe = et GPe)
o Pallidum interne (Globus Pallidus interne GPi)
• Noyau sous-thalamique : Il contient des neurones glutamatergiques.
• Substance noire :
o La pars compacta contient des neurones dopaminergiques (connectée au striatum)
o La pars reticulata contient des noyaux GABAergiques
Légende :
NST : noyau sous thalamique
GPi : pallidum interne
GPe : pallidum externe
SNc : substance noire pars compacta
SNr : substance noire pars reticulata
FGSM3 Lyon Est Physiologie des noyaux gris centraux Page 2 sur 4 .
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
Les neurones dopaminergiques de la substance noire pars compacta vont avoir une action différente
selon la voie. En effet :
• Les récepteurs de type D1 sont des synapses activatrices dans la voie directe
• Alors que les récepteurs de type D2 sont des synapses inhibitrices dans la voie indirecte
Donc les voies dopaminergiques auront un rôle d’activation dans la voie directe et d’inhibition dans la voie
indirecte . De façon physiologique, la dopamine favorise la voie directe et donc le mouvement ++.
Pathologie : concernant la maladie de Parkinson, il y a une dégénérescence des neurones dopaminergiques de
la substance noire pars compacta. On supprime donc cette voie qui régule les voies directe et indirecte. On lève
l’inhibition de la voie indirecte, donc on facilite la voie indirecte, ce qui gêne la motricité.
Au contraire, dans la chorée de Huntington, il y a une destruction des neurones du striatum projetant sur le
pallidum externe (voie indirecte). On a donc une augmentation des mouvements.
Les différents circuits (ils sont donnés à titre indicatifs mais ne sont pas à retenir) :
On distingue plusieurs circuits en fonction de l’origine des neurones afférents et des projections sur les
ganglions de la base et le thalamus (boucles d'Alexander) :
1) Le circuit squeletto-moteur débute et se termine dans le cortex moteur : aire motrice primaire, motrice
supplémentaire et pré-motrice.
2) Le circuit oculomoteur débute et se termine dans l’aire oculomotrice frontale. Il permet le
déclenchement d’une saccade oculaire.
3) Le circuit préfrontal dorso-latéral. Il est impliqué dans les fonctions exécutives (préparation et
programmation des actions). (Circuit associatif)
4) Le circuit orbito-frontal latéral. Il joue un rôle dans l’empathie et les réponses appropriées aux stimuli
sociaux. (Circuit associatif)
5) Le circuit limbique (cingulaire) dans le cortex orbito-frontal médian et cingulaire. Ce circuit joue un rôle
important dans la motivation des comportements et les fonctions cognitives.
FGSM3 Lyon Est Physiologie des noyaux gris centraux Page 3 sur 4 .
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Neurologie – Motricité – C. TILIKETE
A retenir
• Les noyaux gris centraux ont une organisation anatomique différente de l’organisation fonctionnelle.
• Ils constituent deux boucles de contrôle moteur, l’une activatrice et l’autre inhibitrice.
• Ils participent aux processus décisionnels adaptés au contexte.
• En pathologie, ils donnent essentiellement des troubles moteurs, soit hyperkinétiques, soit
hypokinétiques.
FGSM3 Lyon Est Physiologie des noyaux gris centraux Page 4 sur 4 .
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
De la motricité à l’action
Les troubles de la motricité et sensibilité sont en lien avec les items 89, 90, 91, 94, 95, 96, 99 de
l’internat (déficit neurologique récent, déficit moteur et/ou sensitif des membres, compression médullaire non
traumatique et syndrome de la queue de cheval, neuropathies périphériques, polyradiculonévrite aiguë
inflammatoire (syndrome de Guillain-Barré), myasthénie, paralysie faciale)
Les objectifs :
• Connaitre les principes organisateurs de la motricité
• Dépasser les caricatures du réflexe et de la motricité volontaire
• Comprendre les principes d’intégration du réflexe avec le volontaire
• Identifier plusieurs niveaux d’automatismes
• Comprendre l’organisation hiérarchique des niveaux d’organisation entre le volontaire et le réflexe
Les connaissances antérieures requises :
• Le fonctionnement neuronal • L’unité motrice
• La transmission des influx nerveux • Le principe du réflexe myotatique
• La voie finale commune • Le concept de mouvement volontaire
La motricité est le niveau élémentaire, qui devient action lorsqu’elle est soumise à une coordination, à la
somesthésie, à la vision et donc aux fonctions supérieures en générales. L’action a un but, elle découle d’une
intention.
Introduction
Petite histoire sur Marc Jeannerod : D’un point de vue historique, au XVIème siècle, René Descartes a
décrit une motricité intentionnelle et une motricité non volontaire qui est appelée à tort « réflexe » dans la vie
quotidienne.
Plus tard, au XXème siècle, Marc Jeannerod a étudié le mouvement de la main (avec la perception du
mouvement, l’idée de la représentation de soi vis-à-vis des autres ainsi que la notion d’agir et d’être responsable
de son activité) ainsi que le mouvement des idées. Il a élaboré des approches fondamentales chez l’animal et les
sujets sains et a également travaillé sur des modèles neurologiques pour étudier les lésions animales mais
également chez l’Homme malade. Par ailleurs, il a conçu de nouveaux concepts cliniques concernant les
pathologies de la cognition spatiale, de l’action ainsi que des maladies psychiatriques.
Concernant l’analyse cinématique du geste, Marc Jeannerod a découvert que l’ouverture des doigts était
proportionnelle à la taille de l’objet que l’on voulait saisir. Ses travaux sur les fonctions cognitives ont été par la
suite utilisés pour la rééducation de la main. De plus, il est à l’origine du concept de « neuropsychologie » dans
lequel sont étudiées les représentations de l’espace et les représentations motrices.
Le Pr. Rossetti conseille 3 livres de Marc Jeannerod en rapport avec la motricité et la neurologie, qui sont
dans un format un peu romancé, si vous êtes en panne de lecture en ce moment :
• Le cerveau-machine
• Le cerveau volontaire
• L’homme sans visage → Compilation de « cas cliniques de neuro » du point de vue du patient
Marc Jeannerod a organisé hiérarchiquement l’action en plusieurs temps. De cette façon, on peut
décomposer une action simple (exemple : saisir un objet sur la table) par le cerveau en trois sous-phases :
• La préparation (avant) où le cerveau réalise des hypothèses sur le monde, le corps, évaluation du danger
potentiel d’un objet, du poids ...
o Intention.
o Planification.
o Programmation = traduire ses intentions et ses plans d’action en paramètres d’action
musculaire.
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
L’unité motrice est le plus petit élément moteur, c’est à dire un motoneurone, son axone et l’ensemble
des fibres musculaires qu’il innerve.
Le motoneurone reçoit principalement ses informations des inter-neurones spinaux et rarement
directement du cortex. Les motoneurones et les inter-neurones reçoivent des projections des neurones
moteurs supra-segmentaires (tronc cérébral et cortex par la voie pyramidale) et des afférences
somesthésiques (proprioception et toucher).
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
I) Le réflexe – Circularité
C’est une réponse à un stimulus qui se fait de manière innée, obligatoire, rapide, involontaire,
stéréotypée +++ et qui participe à la sauvegarde (optimisation) de l’organisme. Le réflexe simple concerne un
territoire musculaire avec un (des) agoniste(s) et un (des) antagoniste(s).
On distingue plusieurs types de réflexes :
• Les réflexes monosynaptiques (myotatique) ou polysynaptiques (pupillaire). +++
• Les réflexes simples (myotatique), avec stimulation d’un seul métamère, ou complexes (retrait à la
douleur qui met en jeu d’autres muscles que les types agoniste/antagoniste), avec stimulation à
plusieurs niveaux de la moelle spinale. +++
Qu’est-ce-qui distingue le réflexe polysynaptique d’un mouvement volontaire ?
La frontière entre les deux n’est pas claire mais on peut déjà noter la précision du mouvement et le
degré de contrôle que l’on peut exercer sur l’action. L’absence de stimulus et l’inhibition possible de l’action
sont possibles pour un mouvement volontaire.
Le réflexe polysynaptique a le même schéma moteur (sur le plan physiologique) que le mouvement
volontaire, mais la raison principale qui distingue les deux est que le mouvement volontaire met en jeu plus de
niveaux intermédiaires : la seule différence est quantitative, tout dépend du nombre de neurones !
On pense souvent que « réflexe = moelle spinale » et « volontaire = cerveau » mais c’est faux : le réflexe
pupillaire par exemple passe par le cerveau.
Physiologiquement la seule différence est quantitative et non qualitative : il y a plus de neurones qui
vont intervenir dans le mouvement volontaire.
Cependant il n’y a pas de limite stricte, plus on ajoute de synapses plus ça peut devenir volontaire
et moins ça devient obligatoire !
Le but du cours est de présenter les deux caricatures du réflexe et du mouvement volontaire pour pouvoir
ensuite élaborer la complexité plus réelle de l’organisation sensori-motrice.
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
Lors du temps de réaction, différents muscles s’activent en séquence avant le début du mouvement
simple observable. L’exécution peut être soumise à des perturbations. En ce qui concerne le temps de latence,
on constate qu’il y a un temps de décalage entre la prise de décision et l’action.
Il existe trois grands types de mouvements :
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
2) La programmation
La représentation du geste, appelé programme moteur, est l’idée
qu’on a quelque part une mémoire motrice (une représentation centrale
de l’action) qui va emmagasiner des schémas moteurs pour certains types
de geste (Berson, Piaget, Paillard, Jeannerod, …). C’est un répertoire des
mouvements déjà effectués.
Exemple de l’écriture : On demande à une personne d’écrire la
même chose en utilisant différentes parties de son corps. Au final, on se
rend aisément compte que toutes les lignes sont écrites par la même
personne, ce qui suggère que dans le système nerveux, on a une trace
motrice du mouvement à réaliser, et que quels que soient les muscles
utilisés, on va réaliser ce mouvement de manière similaire.
Il semblerait donc que l’on ait une mémoire centrale de l’organisation du geste, qui contient des
schémas moteurs (visser, écrire, taper avec un marteau …). La programmation dépend de contraintes externes
(exemple : je sais attraper une fraise avec mes deux mains, mais je vais choisir celle avec laquelle je ne tiens pas
mon stylo : la contrainte externe, c’est que mon autre main est occupée par le stylo. Tout dépend du contexte).
Introduisons la problématique suivante : quels sont les paramètres que le programme moteur prend en
compte pour agir, par exemple, pour le geste simple de saisi d’un objet posé devant nous ?
Si on considère la vision comme un de ces paramètres : nous aide-t-elle à voir un objet devant nous pour
pouvoir l’attraper ? EH BEN NON !
La bonne question est : est-ce que la vision nous permet de localiser un objet par rapport à nous ? (par exemple,
savoir s’il se trouve à ma droite ou à ma gauche). La réponse est… toujours non.
Différents paramètres sont mis en jeu : la direction où l’on regarde, via les muscles de l’œil et les
muscles de la nuque, permet de situer si l’objet est à notre droite ou à notre gauche. Puis, il faut connaître la
distance qui nous sépare de l’objet : c’est la proprioception des yeux (convergence des deux yeux) qui nous en
informe (en situation monoculaire, on perd cette faculté). Ensuite, il faut connaître la forme et le poids de l’objet
afin de savoir de quelle façon on va le saisir.
D’autres variables sont prises en compte telles que : le danger ou non de l’objet, la mobilité, la présence
ou non d’obstacles entre l’objet et nous, le temps que l’on met pour l’attraper (si on est seul ou si d’autres
personnes cherchent également à l’avoir). On calcule même le centre de gravité des objets en permanence,
sans s’en rendre compte.
Donc, quand on veut réaliser un mouvement, on va charger ces schémas moteurs, mais à chaque fois il
va falloir inclure les paramètres requis du programme :
• Conditions initiales : effecteurs sensoriels (localisation du but) et moteurs (localisation de la main).
• Localisation par convergence des yeux qui calculent la place de l’objet par trigonométrie. Ainsi la perte
de vue d’un œil entraîne une perte de la vision des reliefs.
• Analyse du but (forme, taille, orientation, poids), vitesse, séquences, obstacle …
• Paramètre du mouvement : séquence, chronologie, intensité des activations musculaires …
Par exemple voici les paramètres nécessaires à la réalisation d’un geste de préhension :
• La position de l’objet : la distance main-objet, son orientation, … la vision nous permet de choisir l’objet
mais pas de savoir où il se trouve par rapport à notre corps, il faut en plus des signaux proprioceptifs.
• La direction : l’angle par rapport à l’axe sagittal du corps. Pour savoir si l’objet est à droite ou à gauche
de l’axe du corps, et ensuite on détermine sa position par rapport à nous en étudiant la position des
yeux, de la tête … par rapport à notre buste. Les muscles des yeux et du cou nous permettent de savoir
si l’on regarde à droite ou à gauche.
• L’utilisation voulue de l’objet. : on ne le prendra pas de la même manière suivant ce qu’on veut en faire.
• Les contraintes : vitesse, force, obstacles, anticipation …
• L’expérience : échecs précédents, difficultés, …
o La liste est longue mais tous ces paramètres sont automatisés.
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
Durant le geste de préhension, on voit donc la partie émergée de l’iceberg mais la préparation
nécessaire pour effectuer l’action peut parfois prendre plus de temps que l’action elle-même…
Le mouvement inclut un temps de réaction est la durée comprenant trois étapes : le traitement du
signal reçu, la programmation motrice et le déclenchement de la réponse. Concrètement c’est la durée écoulée
entre la présentation d’un stimulus et l’initiation de la réponse. Il permet de mettre en évidence la nature
parallèle des traitements sensori-moteurs. Plus on a de paramètres à calculer plus ce sera long mais le cerveau
est capable de les traiter de manière parallèle.
3) La planification
La planification est la sélection du but et de l’effecteur du mouvement (quelle main choisir ?). Chaque
élément lors de la planification d’une action est lui-même source d’information proprioceptive ou tactile ! La
planification est influencée par le contexte.
Exemple de tout ce qu’il faut
prendre en compte quand on
se beurre la biscotte (schéma
non exhaustif)
Pour l’étudier, on demande à des sujets de pointer une cible qui apparaît sur un écran. Dans l’exemple
du cours, les cibles peuvent apparaître à trois endroits différents. Lorsqu’une seule cible apparaît, la situation est
simple, et on remarque que l’individu va réaliser presque le même mouvement à chaque fois (graphe de
gauche).
En revanche, lorsque la situation est plus complexe, par exemple lorsque
deux cibles rouges et une verte apparaissent et qu’il faut pointer la verte, on
remarque que ça devient un peu le fouillis. Cela est dû au fait que le cerveau
calcule les trois mouvements possibles et c’est dans un deuxième temps que
l’on va choisir celui à effectuer et inhiber les deux autres) : c’est la planification.
Avant de commencer à bouger, le cerveau a activé les trois possibilités
puis a identifié la cible. Le cerveau traite ainsi les informations en parallèle. Moins la personne possède
d’informations (exemples : code de la couleur), plus elle mettra du temps à réaliser le bon mouvement.
En pathologie, on peut voir des patients chez qui les mouvements sont générés par défaut et qui ne vont
pas pouvoir choisir lequel effectuer.
Grâce à l’imagerie fonctionnelle, on a réussi à déterminer que le cortex effecteur de la planification est
toujours dans l’hémisphère dominant en pré-moteur, quel que soit le coté du corps qui va être mis en
mouvement. Lorsqu’on a une lésion de ce cortex pré-moteur, on observera des troubles de la planification des
actions (incapacité d’inhiber les mouvements inappropriés ni de planifier un nouveau plan moteur).
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
De plus, toujours avec l’analyse de patients présentant des lésions focales et l’imagerie fonctionnelle, on
a réussi à déterminer la localisation des différentes phases de la hiérarchie de l’action :
• Intention : cortex préfrontal.
Bien joué Sherlock
• Planification : cortex pré-moteur gauche (inhibition des réponses par défaut pour prendre en
compte la question posée).
• Programmation : aire motrice supplémentaire (à l’intérieur du cortex pré-moteur).
• Exécution : cortex motrice primaire.
• Action : moelle épinière (corne antérieure).
Cependant, il existe une variabilité anatomique entre les deux cortex ainsi qu’entre les individus.
Voici les différentes aires motrices et l’homonculus moteur. On remarque une innervation très
importante des mains et des muscles de la phonation.
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
La grande majorité des fibres provient du cortex moteur primaire, mais aussi du cortex pariétal et
d’aires motrices supplémentaires
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
o En effet, les deux réflexes (de flexion et d’extension) existent en parallèle et dépendent de l’état
du cerveau ; mais normalement, même au repos, la voie pyramidale active le muscle fléchisseur
et inhibe l’extension du gros orteil. En cas de lésion de cette voie, cet équilibre est inversé, c’est-
à-dire qu’il y a une perte de la flexion et une perte de l’inhibition de l’extension.
4) Ajustements posturaux
Quand on lève les bras, on modifie le
centre de gravité. Un sujet tire sur une manette
fixée au mur : le centre de gravité est déplacé
vers l’avant, le biceps commence à bouger le
bras. Le gastrocnémien s’active aussi avant même
le mouvement volontaire.
Pourquoi ? Ce mouvement non volontaire
sert à assurer le maintien du corps pour ne pas
tomber en avant. Le cerveau organise des
modifications organisatrices avant même la
réalisation du mouvement : c’est la pro-action.
Au fur et à mesure de soulever des objets
de différents poids depuis notre enfance, le
cerveau a enregistré différents schémas au fil du
temps. Il pourra alors anticiper la modification du centre de gravité (mouvement automatique) afin de pouvoir
porter quelque chose dans ses mains sans tomber.
5) Réseaux corticaux
Il y a plusieurs circuits pour la motricité dans le cortex, des voies rapides et des voies lentes. On trouve la
notion de parallélisme à tous les niveaux du système moteur (voies corticales, voies pyramidales, ajustements
posturaux, contrôle des réflexes, réflexes parallèles et inhibition réciproque).
On distingue trois grands principes de la sensori-motricité qui sont imbriqués entre eux :
• Circularité.
• Hiérarchie.
• Parallélisme.
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
1) La vision aveugle
Une motricité volontaire non guidée par la conscience ?
Il y a deux façons d’être aveugle : soit par la perte ophtalmologique, soit par des lésions cérébrales des
structures traitant la vision, donnant la « cécité corticale ». Elle peut être due à une lésion de l’aire visuelle
primaire (cortex occipital).
Les patients dans ce cas ont une lésion occipitale unilatérale menant à une hémianopsie (déficit visuel
controlatéral), une absence de détection des stimuli, mais ils ont toujours la capacité de produire des saccades
oculaires et la capacité de produire des mouvements dirigés.
La vision aveugle se définit par le fait que, lorsque l’on demande à une personne présentant une
amputation du champ visuel de situer un objet que l’on place dans son champ aveugle, il est capable, avec sa
main, de dire où l’objet est vu, et ce même s’il n’a pas conscience de l’avoir vu.
Dans la partie normale de son champ visuel, le patient lésé n'a pas de problème pour viser la cible : il la
voit. Hors de son champ, le patient vise à l’aveugle. Cependant, quand on regarde où le patient a situé l’objet,
les résultats ressemblent au côté sain : cela prouve la présence d’une vision résiduelle dans la zone noire. Le
cerveau est capable de guider la main vers la cible même sans vision consciente. L’intention est, en parti,
dissociée de la réalisation motrice (« en parti » car il faut que la personne aveugle lance sa main pour dire où est
situé l’objet).
Cela montre qu’il existe deux circuits parallèles partant de l’œil : un allant dans l’aire de la vision, dans le
lobe occipital, pour créer l’image de la vision consciente pour ensuite éventuellement se connecter au cortex
moteur, et un circuit allant directement vers le cortex moteur. Dans le cas d’une cécité corticale, seul le circuit
allant directement au cortex moteur va fonctionner : on n’aura donc pas conscience de voir quelque chose, mais
notre cortex moteur aura toutes les informations nécessaires venant de la vision pour programmer un geste
sans que l’on ne s’en rende compte.
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
3) Automatisation
Transfert des commandes des réseaux corticaux vers des réseaux sous-corticaux : le mouvement est
contrôlé par les noyaux gris centraux, le cervelet et les réseaux corticaux assurent sa supervision.
Exemple de la conduite en voiture associée à la réponse aux SMS au feu rouge.
On distingue trois dimensions dans l’apprentissage qui se trouvent au sein :
• Du contenu (qu’est-ce qu’on retient réellement ?) → Quoi ?
• De la stratégie d’apprentissage → Comment ?
• De la motivation de l’apprentissage (cortex cingulaire) → Pourquoi ?
1) Inhibition de l’action
Une lésion du cortex frontal peut abolir :
• Les capacités d’inhibition des corrections automatiques
• Les capacités d’inhibition de l’initiation du geste.
• L’inhibition de réflexes archaïques (grasp reflex)
• La capacité de changer de comportement (persévération) : inhibition + élaboration (test du poing-
paume-tranche impossible à réaliser).
o Pour le test du « poing-paume-tranche », le patient qui présente une lésion du cortex pré-frontal
n’arrive pas à alterner entre les trois gestes. Son superviseur n’est pas assez puissant pour
arrêter le premier mouvement et enclencher le deuxième. Il n’arrive pas à stopper un acte
répétitif quand on lui demande de réaliser un enchaînement d’actions.
Exemple clinique du Syndrome frontal :
• Grasp reflex….
• Comportement d’utilisation (quand on tend un objet au patient, ce dernier va directement se servir de
l’objet en question, comme se peigner si on lui tend un peigne, sans réfléchir au contexte)
• Dépendance à l’environnement
• Libération du pilote automatique
2) La dépendance à l’environnement
Pour la dépendance à l’environnement : c’est le stimulus qui contrôle le sujet (et non l’inverse). On
observe un comportement d’utilisation.
Si par exemple des tableaux sont mis par terre quand le patient entre dans la pièce, il les raccroche
immédiatement, sans se demander si cette action est adaptée ou pas.
Ne serait-ce pas le rôle de la volonté qui inhiberait les automatismes (question ouverte) ?
On a l’impression que l’objet prend le contrôle du sujet, mais le patient ne perd pas son sens de
l’intentionnalité (on ne le force pas à effectuer l’action).
On présente des lunettes en disant « ne prenez pas ces lunettes », il les prend et les met. On lui tend une
deuxième paire, même chose, il les met par-dessus.
On peut également observer des imitations non adaptées (ex : le médecin se met à prier de manière
inopportune et le patient l’imite « sans aucune raison »). Ce sont des exemples d’actions automatiques plus
complexes.
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
3) La médiation frontale
La médiation frontale :
• Inhibition des réponses par défaut
• Sélection des réponses (y compris par défaut)
• Elaboration de nouvelles réponses
Après tout ça, qu’est-ce qui prouve qu’on fait des mouvements volontaires ? Dans la plupart des cas, on
répond juste à un stimulus (ce sont donc des réflexes). Le cortex frontal inhibe les réponses par défaut.
Citation : « Le lobe frontal est le meilleur ennemi des automatismes… et le meilleur ami de l’Homme ! »
VIII) Synthèses
On distingue trois types de motricité :
• Intentionnelle
• Automatique
• Réflexe
Automatisme inné : du réflexe au contrôle central :
Les circuits de la moelle épinière permettent la marche à la naissance et cela constitue un système
rudimentaire. Pour que la marche devienne volontaire, il faut environ un an à un enfant pour que le système
murisse, avec la mise en place des inter-neurones notamment : c’est la mise en place de la voie pyramidale qui
va désorganiser le réflexe déjà existant. On perd ainsi provisoirement la capacité de marcher pour laisser le
système se complexifier et être fonctionnel un an après.
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
IX) Références
• Godeau et Chéron : Le mouvement (ed MEDSI)
• M. Jeannerod (1983) Le cerveau machine : physiologie de la volonté.
• Rossetti Y., Rode G. (2016)
• Rossetti Y and Rode G (2004) De la motricité à l'action. In: L'Apraxie (Le Gall D and Aubin G, eds.), Solal:
Marseille, p. 15–44.
o PDF : http://u864.lyon.inserm.fr/Publications/RossettiL%27Apraxie2004
• Rode G, Rossetti Y, and Boisson D (1997) Rôle de la vision dans la structuration du geste. Motricité
Cérébrale 18:41-52.
o PDF : http://u864.lyon.inserm.fr/Publications/RodeMotCerebrale1997
• Pisella L and Rossetti Y (2002) Neuropsychologie des relations perception/action. In: Percevoir,
s'orienter, agir dans l'espace: Approche pluridisciplinaire des relations perception-action (Coello Y and
Honore H, eds.), p. 205–235.
o PDF : http://u864.lyon.inserm.fr/Publications/
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Neurologie – Motricité – Y. ROSSETTI
X) Exemples de questions
Les corrections sont celles proposées par vos ronéistes adorés, des erratas peuvent donc exister.
La motricité volontaire
A. Peut-être schématiquement représentée comme un système hiérarchique descendant.
B. N’implique pas tous les éléments de la voie finale commune.
C. Repose sur des substrats anatomiques exclusivement cérébraux.
D. Est organisée par une organisation séquentielle permettant à l’intention d’être finalement traduite en
action.
E. Se distingue de la motricité réflexe par l’absence de parallélisme dans son organisation.
Correction : A vrai, B faux (la voie finale commune est toujours empruntée intégralement), C faux, D vrai (il faut
comprendre : est-ce que la motricité volontaire part d’une intention et passe par plusieurs étapes de
contrôle/analyse/etc… avant d’être traduit en action ?), E faux
L’organisation parallèle du système moteur peut être observée
A. Au niveau de la mise en jeu des réflexes les plus simples.
B. Au niveau de la voie pyramidale.
C. Au niveau des circuits corticaux responsables du réflexe cutané plantaire.
D. Au niveau de l’organisation des contractions réflexes des muscles agonistes et antagonistes.
E. Au sein des réseaux du cortex frontal.
Correction : A vrai (exemple du réflexe myotatique), B vrai (exemple du signe de Babinski), C vrai, D vrai (c’est le
principe d’inhibition réciproque), E vrai (la perte de force musculaire va se répartir sur les deux côtés du corps lors
d’une lésion corticale sur un des 2 hémisphères cérébraux)
→ Retenir que le parallélisme existe à tous les niveaux de la motricité !
Une hémiplégie
A. Induit les mêmes modifications de tonus musculaire au membre supérieur et au membre inférieur.
B. Se caractérise avant tout par un déficit de la motricité volontaire.
C. Peut résulter d’une lésion de la voie pyramidale.
D. S’accompagne d’une exagération des réflexes controlatéraux à la lésion.
E. S’accompagne d’une modification des réflexes ipsilatéraux à la lésion.
Correction : A faux (le MS sera en flexion et le MI en extension), B vrai, C vrai, D faux, E vrai
XI) In english
• The motor system can be described as a hierarchical organization of parallel loops
• The motor system is strongly interconnected with the somatosensory system
• Motor control involves processes at work prior to, during and following movement execution
• Many intermediate levels lie between reflexes and voluntary action
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Neurologie – Motricité – M. GUENOT
Sémiologie de la motricité
I) Introduction
Objectifs :
• Comprendre l’organisation de la programmation et de l’exécution des mouvements
• Savoir localiser le siège d’un dysfonctionnement de la motricité
• Savoir classer et analyser un trouble de la motricité
• Connaître les syndromes topographiques
La voie motrice est l’archétype de la voie où, si l’on réalise un examen clinique parfait, on est censé avoir le
diagnostic topographique exact.
Deux notions sont à comprendre : la voie finale commune, et l’unité motrice. Elles comprennent le cortex
moteur, le tractus cortico-spinal (aussi appelé faisceau pyramidal), la jonction neuromusculaire, le muscle
effecteur, et enfin le motoneurone.
À cela, deux systèmes se greffent pour que puissent fonctionner parfaitement la motricité : le cervelet, et le
système extrapyramidal, ce dernier jouant un rôle majeur dans la motricité automatique, c’est-à-dire 85% de
notre motricité totale. La motricité volontaire (pyramidale) est donc très minoritaire.
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Neurologie – Motricité – M. GUENOT
2) Etape médullaire
Il y a dans la moelle spinale un motoneurone 𝛼 qui fait la jonction neuromusculaire. C’est ce
motoneurone qui est à l’origine du réflexe monosynaptique (cf. cours de physiologie des Pr. Rossetti, Tilikete, et
les cours d’anatomie du Pr. Mertens). Une fibre dorsale afférente fait un relai monosynaptique avec le
motoneurone alpha. Quand on étend de façon vive le muscle, et donc le fuseau, il y a une réponse motrice sous
forme de contraction du muscle en question, ainsi qu’une inhibition du muscle antagoniste. Les réflexes
ostéotendineux sont des réflexes monosynaptiques.
Les neurones gamma augmentent l’excitabilité du fuseau neuromusculaire. En principe ils sont inhibés par
le faisceau pyramidal et si on a une lésion pyramidale, le réflexe est donc logiquement augmenté.
Grossièrement, on peut retenir que ce qui vient d’en haut (cerveau, tronc cérébral, cervelet) sert à inhiber.
C’est ce qui rend possible la motricité fine.
Il existe plusieurs types de réflexes à connaître pour réaliser un examen clinique complet :
• Les réflexes ostéotendineux :
o Bicipital C5 (C6) o Cubito-pronateur (C7) C8
o Stylo-radial C6 o Rotulien L3-L4
o Tricipital C7 o Achilléen S1
• Les réflexes cutanés (extéroceptifs) : plantaires, abdominaux, crémastérien, bulbo-anal.
• Les réflexes idiomusculaires (peu utiles)
• Les réflexes archaïques (si on les observe cela veut dire que l’inhibition centrale est défaillante) :
o Palmo-mentonnier : les muscles de la houppe du menton se contracte à la stimulation de la paume
de la main
o Naso-palpébral : il est inépuisable en conditions pathologiques
o Grasping : physiologique chez le nourrisson, il révèle une pathologie frontale chez l’adulte
o Succion
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Neurologie – Motricité – M. GUENOT
• La manœuvre de Barré concerne les membres supérieurs. Le patient doit tendre les bras face à lui, doigts
écartés. Il ferme les yeux et on voit combien de temps le patient tient. Si en quelques secondes la main
s’affaisse et se creuse (on parle de « main creuse »), le signe est positif.
Manœuvre de
Barré
Concernant la force segmentaire, il existe une cotation allant de 0 à 5 pour évaluer une perte :
• 5 = mouvement de force normal, y compris contre résistante.
• 4 = mouvement possible contre résistance, subnormal.
• 3 = mouvement possible contre la pesanteur.
• 2 = mouvement possible mais non contre la pesanteur.
• 1 = absence de mouvement mais contraction perceptible à la palpation.
• 0 = rien.
Le déficit moteur concerne préférentiellement les muscles extenseurs des membres supérieurs (radiaux,
interosseux) ainsi que les muscles fléchisseurs des membres inférieurs (psoas, jambier antérieur)
On comprend donc pourquoi, lors d’un déficit moteur, les MS sont en flexion et les MI en extensio,.
b. Réflexes
• Les réflexes ostéotendineux sont vifs, polycinétiques, diffusés.
• Le réflexe cutané plantaire (stimulation du bord externe de la plante du pied) entraîne une extension lente et
majestueuse du gros orteil (signe de Babinski). En condition physiologique, la stimulation entraîne un réflexe
en flexion des orteils.
• La trépidation épileptoïde : la flexion dorsale brutale du pied provoqué par l ‘examinateur, engendre un
mouvement de va et vient du pied par lui-même.
• Le clonus de la rotule : son abaissement brutal entraîne un mouvement pendulaire.
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Neurologie – Motricité – M. GUENOT
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Neurologie – Motricité – M. GUENOT
4) Le syndrome myogène
C’est un déficit moteur de topographie variée mais qui touche les muscles proximaux prioritairement de
manière symétrique.
La marche est dandinante, avec une difficulté à monter les marches. Il existe aussi le signe du tabouret (le
patient n’arrive pas à se relever de la position assise sans l’aide de ses mains) ainsi qu’une myotonie (le patient
nous serre la main mais n’arrive plus à la desserrer)
Les réflexes idiomusculaires sont abolis contrairement aux réflexes ostéotendineux qui sont conservés.
On retrouve une amyotrophie progressive et une hypotonie.
Tableau récapitulatif
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Neurologie – Motricité – M. GUENOT
2) Athétose
Ce sont des oscillations lentes avec des attitudes extrêmes. Le sujet bouge sans cesse un membre ou un
hémicorps en allant d’une extrême extension à un extrême flexion. Le sujet ne peut pas surmonter cette athétose.
3) Dystonie
C’est un trouble du tonus. Ce sont des mouvements soutenus et extrêmes. Les membres se mettent à un
extrême et ils y restent. L’opisthotonos lors du tétanos en est un exemple.
C’est un trouble parfois génétique, il est très grave chez l’enfant car il engage le pronostic vital.
4) Chorée, hémibalisme
Ce sont des mouvements brusques, anarchiques et imprévisibles. On pense d’abord à la Chorée de
Huntington qui associe une démence à une chorée progressive. Historiquement, l’hémibalisme pouvait faire
mourir les sujets d’épuisement.
V) Syndrome cérébelleux
Le principal signe fonctionnel est l’hypotonie (« signe de la poupée de son »). Les réflexes sont pendulaires
et la manœuvre de Stewart-Holmes est positive (flexion contrariée des avant-bras, contre forte résistance, le
relâchement soudain de la résistance entraîne une exagération de la flexion, et le patient se frappe la poitrine)
Cela est dû à une mauvaise coordination des muscles agonistes et antagonistes.
On distingue le syndrome cérébelleux statique et dynamique :
• Le syndrome cérébelleux statique est dû à une atteinte du vermis. Il se détecte à la station debout. Le sujet
a un élargissement du polygone de sustentation (ataxie) et une mauvaise résistance à la poussée. Le signe
de Romberg est négatif (non aggravé à la fermeture des yeux), et on trouve une « danse des tendons des
jambiers antérieurs ».
• Le syndrome cérébelleux dynamique est dû à une atteinte des hémisphères. Les mouvements sont gênés,
on trouve une dysmétrie, une hypermétrie (manœuvre doigt-nez et talon-cheville), une adiadococinésie. Le
sujet a des tremblements d’intention de grande amplitude, sensibles aux émotions et au calcul mental. Au
niveau de la parole, le patient a une dysarthrie (voix « pâteuse »). Lorsqu’il s’accroupit, le talon du patient
ne se décolle pas, c’est une asynergie.
o La marche est festonnante avec des déséquilibres latéralisés, les départs et les arrêts sont
incertains. En gros, la même chose que quand vous êtes bourrés.
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Neurologie – Motricité – S. RHEIMS
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Neurologie – Motricité – S. RHEIMS
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Neurologie – Motricité – S. RHEIMS
c. Hémiballisme
Rare, c'est un mouvement involontaire brusque et rapide, caractérisé par sa très grande amplitude,
rotatoire, et le fait qu'habituellement il concerne tout un hémicorps. Il est dû à une lésion du noyau sous-
thalamique (AVC).
d. Chorées et dyskinésies
Il s'agit également de mouvements involontaires brusques, brefs, très variables dans leur distribution, leur
fréquence et leur intensité. Ils prédominent à la racine des membres ou sur la musculature axiale et faciale et
réalisent des « contorsions ».
La face est le siège de grimacements bizarres (dyskinésies bucco faciales), le cou présente des
mouvements variés de flexion-extension et rotation (« oiseau aux aguets »), le tronc est animé de mouvements
de flexion et extension, les membres de mouvements de torsion ou de flexion-extension.
Les dyskinésies, cliniquement indistinguables des chorées, sont le plus souvent dues à des médicaments,
mais surviennent parfois spontanément, comme les dyskinésies bucco-faciales des sujets âgés.
Exemple : la chorée de Huntington : cette maladie autosomique dominante associant troubles
psychiatriques, chorée, et démence, est incurable. On observe parfois des troubles dyskinétiques chez des patients
qui ne sont pas encore malades. Elle est caractérisée par des mouvements anormaux bucco faciaux, des membres
inférieurs, du dos, … , en bref, il y a de la contorsion.
Conclusion : Les mouvements involontaires sont donc très nombreux, très variés, non rarement associés
entre eux, souvent dus à des médicaments. Il n’est pas rare qu’un mouvement involontaire soit de diagnostic
difficile. Leur intérêt tient au fait que pour presque chacun d’entre eux, existe un traitement.
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De la page fb « Pleins d’items bien sales pour réussir ton ECNi à l’ancienne »
Il paraît que la HAS est en train de réfléchir pour inscrire cette page dans les recommandations.
Un gland de lépreux
Tu lui rends
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Neurologie – Motricité – S. VUKUSIC
I) Connaissances antérieures
La marche est une activité rythmique volontaire, automatique et réflexe.
Volontaire signifie que l’on décide de marcher, automatique car on ne réfléchit pas à ce que l’on fait, on
le fait de façon sous-corticale, et c’est une activité réflexe car on ne l’initie pas volontairement, c’est une activité
en réponse à un stimulus pour se protéger. Par exemple, si on lion nous fonce dessus, on court !
Elle fait intervenir de nombreuses structures du système nerveux central et périphérique (voie motrice
principale, cervelet, voies extrapyramidales et bonne sensibilité) et nécessite par ailleurs l’intégrité de l’appareil
ostéo-articulaire.
L’interrogatoire cherche à préciser :
• Concernant les troubles de marche et d’équilibre : son ancienneté, sa sévérité (son retentissement
fonctionnel sur la vie quotidienne comme le périmètre de marche), les circonstances particulières de
survenue, l’existence de chutes, la notion de malaise, de traumatisme, de douleurs au niveau de la
colonne lombaire et des membres inférieurs, des hanches et des genoux, etc ...
• Les antécédents personnels, notamment neurologiques.
• La notion d’éthylisme, de prise médicamenteuse récente (par exemple, les neuroleptiques peuvent
donner des syndromes extrapyramidaux, mime la maladie de parkinson).
• Les antécédents familiaux, importants à rechercher en cas de suspicion d’une pathologie dégénérative
héréditaire.
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Neurologie – Motricité – S. VUKUSIC
2) Origine neurologique
En cas d’origine neurologique, il faut alors chercher à préciser le diagnostic syndromique,
topographique et étiologique.
Ce tableau regroupe l’ensemble des signes retrouvés dans les troubles de la marche et les syndromes associés.
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Neurologie – Motricité – S. VUKUSIC
Dans le syndrome neurogène périphérique, le patient est déficitaire en distal (releveurs du pied), donc
le pied va toucher le sol et faire tomber le patient. Pour compenser, le patient va relever plus la cuisse (=
steppage par atteinte radiculaire ou tronculaire du nerf sciatique, comme lorsque l’on marche dans les hautes
herbes).
Dans le syndrome myasthénique, on retrouve peu d’atteinte de la marche. Il y a surtout une atteinte
proximale.
Dans le syndrome myogène, on retrouve essentiellement les myopathies (génétiques) qui touchent
surtout les gros muscles proximaux et les muscles axiaux (de la colonne). Ils ont donc du mal à se tenir droit et à
tenir leur dos, ils sont très cambrés et se dandinent.
Pour l’ataxie : voir cours sur le raisonnement neurologique.
Le syndrome extra-pyramidal correspond au syndrome parkinsonien et s’exprime par une marche à
petit pas, parfois avec des blocages (=freezing) où le patient bloque complètement et piétine. Il faut alors
mettre son pied devant le sien ce qui l’aide à se débloquer. De plus, son demi-tour sera “décomposé” c’est-à-
dire qu’il sera fait en faisant plein de petits pas.
Ensuite, il y a la rhumatologie et les causes vasculaires, notamment en cas de douleur, non abordés
aujourd’hui.
Enfin, il y a le trouble psychogène. Il ne ressemble à rien que l’on connaît. Ce n’est pas un diagnostic
d’élimination. Le diagnostic d'hystérie est un diagnostic positif : on sait que ce n’est pas neurologique, ni
rhumatologique, ni vasculaire, ce ne peut être que psychogène.
1. Quel est votre diagnostic séméiologique concernant le trouble de la marche ? Quels autres signes pouvez-
vous reconnaître lors de l’examen clinique présenté ?
On voit un fauchage du membre inférieur gauche, une perte du ballant du bras gauche, avec hypertonie
en flexion du membre supérieur et en extension du membre inférieur (spasticité) : caractéristique du syndrome
pyramidal. On retrouve également une main creuse gauche à l’épreuve du Barré, qui signe un déficit moteur
distal du membre supérieur gauche.
Le trouble doit être probablement au niveau où la voie pyramidale se regroupe (capsule interne), car
l’atteinte touche à la fois le membre inférieur et supérieur, or au niveau cortical la lésion devrait être énorme
pour provoquer ce genre de trouble (cf. homonculus : les jambes à l’intérieur et les bras à l’extérieur) mais on ne
peut pas encore dire la hauteur (signe d’atteinte radiculaire, au niveau du visage, syndrome alterne ?).
De plus, on voit un tremblement d’attitude (quand il pointe les deux index l’un vers l’autre), puis ce
tremblement se stabilise. Cependant, ce n’est pas cérébelleux, c’est probablement déficitaire.
Il faudrait à présent rechercher à l’examen clinique les ROT, le Babinski, une trépidation épileptoïde,
tester le tonus (présence d’une hypertonie élastique ?) et la force sur les autres territoires.
Nouvelle Info : à l’examen clinique, il existe effectivement un déficit moteur de l’ensemble de l’hémicorps
gauche à 4/5, une spasticité, des ROT très vifs et diffusants à gauche et un signe de Babinski gauche. On note
une hypoesthésie remontant à l’ombilic, une hypopallesthésie du MIG et un déficit de la sensibilité
thermoalgique du MID. Le patient rapporte une dysurie récente.
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Neurologie – Motricité – S. VUKUSIC
2. Quel est votre diagnostic syndromique ? Quel est votre diagnostic topographique ?
On réalise une IRM médullaire cervicale en coupes sagittales (et axiales si lésion) sans et avec injection
de gadolinium en URGENCE car c’est une suspicion de compression médullaire (l’urgence est alors inversement
proportionnelle à la gravité du déficit : si le patient est déjà très déficitaire c’est moins urgent).
4. Interprétez les résultats de cet examen. Difficile pour nous mais ce sera
toujours à savoir pour plus tard ...
C’est une IRM médullaire en coupe sagittale T2 (car le LCR est blanc, alors
qu’il est noir en T1 et en T2 FLAIR).
On retrouve une réduction de calibre du canal cervical, des discopathies et
arthrose postérieure ainsi qu’une perte du liseré de sécurité péri-médullaire en
regard de C3-C4.
1. Quel est votre diagnostic séméiologique concernant le trouble de la marche ? Quels autres signes pouvez-
vous reconnaître lors de l’examen clinique présenté ?
A l’examen de la marche, on retrouve une ataxie, un élargissement du polygone de sustentation (pieds
très écartés), des embardés pendant le demi-tour. Le ballant du bas est exagéré ce qui révèle l’hypotonie.
Une dysarthrie est retrouvée également, de même qu’une dysphonie (trouble dans la puissance de la
voix) et la voix est scandée ce qui est typique des syndromes cérébelleux.
De plus on note un tremblement d’intention des deux membres supérieurs, ainsi qu’une
hypermétrie/dysmétrie visible lors de l’épreuve du doigt-nez.
Nouvelle info : en dehors des anomalies observées sur la vidéo, le reste de l’examen neurologique est normale.
2. Quel est votre diagnostic syndromique ? Votre diagnostic topographique ?
● Syndrome cérébelleux statique : ce qui explique qu’elle a le trouble de l’équilibre et l'élargissement du
polygone de sustentation.
● Syndrome cérébelleux cinétique des 2 MS : avec la dysmétrie à l'épreuve doigt nez.
Il s’agit donc d’une atteinte du cervelet.
FGSM3 Lyon Est Troubles de la marche et de l’équilibre Page 4 sur 6 .
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Neurologie – Motricité – S. VUKUSIC
L’examen clinique retrouve un déficit moteur 1/5 du releveur du pied droit, avec une hypoesthésie du dessus
du pied. Les ROT sont normaux, il n’y a pas de signe de Babinski. Il n’y a pas d’anesthésie en selle. L’épreuve de
Schober est à 10/12 et il existe un signe de Lasègue à 30° à droite.
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Neurologie – Motricité – S. VUKUSIC
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Somesthésie
La liste suivante n’est pas une liste exhaustive des items abordés en lien avec la somesthésie, mais ceux qui s’en
rapprochent le plus.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
La perception
Introduction
La perception correspond à une prise de connaissance du monde qui sert à l’action. Cette prise de
connaissance va dans le sens de l’évolution. Il n’y a jamais d’action sans perception et réciproquement. En
apparence, la perception et l’action sont opposée (entrée et sorties du SNC). En réalité, pour les
neurophysiologistes, la perception et l’action sont liées dialectiquement : la perception est au service de l’action,
l’action est permise par la perception et la perception ne se développe qu’au moyen de l’action.
La perception segmente la continuité du monde matériel en fonction de son utilité pour la vie : elle crée
une succession d’instant et un ensemble d’objets. Le réel nous est inaccessible : nos perceptions sont le résultat
de constructions. La perception est conçue pour répondre au changement et tout ce qui est constant tend à
l’effacer. Percevoir c’est ainsi ne retenir de la totalité du monde que ce qui est nécessaire à l’action. Nous
interprétons les stimuli accessibles à nos organes des sens et traduits sous forme de signaux complexes et limités.
Ces interprétations peuvent varier en fonction du contexte, de la finalité de la perception, de l’expérience
individuelle, de la culture.
I) Définitions
1) Stimulation et excitation
Les stimulations : elles sont innombrables dans l’univers et correspondent principalement à des ondes,
dont de nombreuses sont souvent inefficaces sur notre organisme (ondes magnétiques, ondes hertziennes…).
Attention aux abus de langage, l’inconnu ou l’impalpable est souvent dénommé « ondes », ce qui peut
laisser place à du charlatanisme.
Les excitations sensorielles : les grandes stimulations efficaces sont de type mécanique (pression, choc,
vibration) chimique ou physique (osmotique, thermique, électrique, radiante). Les spectres de sensibilité à ces
excitations dépendent des espèces, comme on peut le voir pour les infra rouges, ultra-violet, les odeurs, les ultra-
sons ou dans le fait que notre spectre de discrimination auditive, par exemple, correspond de près au registre de
fréquences de la parole humaine.
2) Sensibilité et sensorialité
La sensibilité : fait de répondre un stimulus, cela englobe l’ensemble des végétaux, des unicellulaires. Si
on place une endive sur une table, elle poussera à l’encontre de la gravité en direction du plafond. Le
phototropisme ou le thermotropisme du plancton sont d’autres exemples de ce qu’est la sensibilité.
Sensorialité : on confronte une information et un organe spécialisé. Il est important de retenir que les seuils
sensoriels dépendent à la fois du critère employé et de la réponse utilisée. On retrouve soit :
• Des seuils subjectifs, qui vont évaluer la quantité minimale perçue consciemment par le patient, dans ce
cas la réponse sera descriptive.
• Des seuils objectifs, qui permettent de déterminer la quantité minimale distinguée par une réponse. On
parlera alors de réponse forcée ou indirecte.
On distingue par ailleurs
• Les seuils perceptifs (ou absolus) qui représentent la valeur de l’énergie minimale pouvant être détectée
par un système sensoriel, comme pour un audiogramme (est-ce que vous sentez que je vous pique) ;
• Des seuils relatifs qui regardent la valeur de la plus petite différence pouvant être détectée entre deux
stimuli. C’est un test de discrimination pour lequel on utilise un pouvoir comparateur (tests de lecture, de
compas, ou est-ce que vous sentez que je vous pique à deux endroits différents).
Il existe ainsi trois facteurs qui déterminent les performances sensorielles, correspondant aussi à trois limites :
• Les seuils absolus déterminent la sensibilité.
• Les seuils relatifs déterminent notre capacité de discrimination.
• Les latences déterminent la vitesse de traitement.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
Concernant les latences :
• La résolution temporelle correspond aux contrainte des récepteurs : elle dépend de la vitesse de fusion
(exemple des diapos : fusion auditive, stroboscopique).
• La vitesse d’analyse défini le temps de réaction et correspond aux contraintes des réseaux nerveux,
l’information est en effet intégrée selon différents niveaux ou « bureaux » de traitement : sensoriel et
cognitif, voire moteur lors d’une mesure comportementale.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
Le toucher : autrefois considéré comme le seul sens véridique car au contact du monde, des objets. Mais
comme la vision, il demande interprétation ce qui le rend sensible aux illusions. Le toucher doit se faire selon un
traitement large et en série soit d’après un mode actif, on parle alors d’exploration haptique ou stéréognosie,
soit d’après un mode passif qui joue alors le rôle d’alarme (ces notions seront ré abordés dans le cours sur la
somesthésie).
L’olfaction : appauvrie chez l’homme par rapport à deux nombreux animaux (des insectes ou des
vertébrés), en effet les plus experts distingueront « seulement » L’olfaction serait-elle un sens souvent
2000 odeurs. sous-estimé chez l’homme ? Elle a des
Le goût : il est très rudimentaire mais complété par liens importants avec les émotions et la
l’olfaction. La topographie de la langue présente un système simple mémoire via le système limbique
et caricaturé des goûts entre sucré, salé, acide, amer et umami. (révélés par l’effet madeleine de Proust).
Le mystérieux umami est issu de la culture japonaise, il correspond
à un « goût délicieux » d’après la définition de Kikunae Ikeda en 1908. Il faut le comprendre comme le goût
puissant, un exhausteur de goût représenté typiquement par du poisson fermenté, du jambon cru, de la tomate
mûre.
On pense aujourd’hui qu’il serait surtout lié aux
glutamates et plus précisément E621. Certains situent ce
goût à cheval entre les autres.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
2) Propriétés de la perception
• Lien avec le stimulus
Un stimulus pertinent est capté et codé via un
récepteur, puis est filtré et transmise lors de l’intégration.
La transmission des informations est en général croisée.
Les aires primaires permettent le décodage, les aires
secondaires permettent l’interprétation, les aires
associatives permettent la perception. On a une relation
logarithmique entre intensité de la stimulation et intensité
de la sensation. La douleur est la seule sensation qui
augmente plus vite que le stimulus.
• Inné ou aquis ?
Illusion du rail, illusion taille-poids : le cerveau fait des prédictions en permanences, par exemple la boîte
la plus grande doit être plus lourde que la plus petite. Il va juger es choses en fonction de ses prédictions, on va
avoir donc l’impression que la plus grande est plus lourde alors que les deux boîtes ont bien le même poids. Il n’y
a pas d’équivalence a priori entre les qualités du stimulus et l’activité nerveuse : le cerveau doit la construire.
Par exemple, la taille d’un objet n’est pas codée (que) par sa taille. Ou bien deux droites parallèles ne produisent
pas nécessairement des droites parallèles sur la rétine.
• Construction ou apparition ?
Illusion du visage/vase et gestalt theory (théorie de la forme) : on ne
voit pas une forêt comme un ensemble d’arbres mais comme une forêt
à part entière, c’est-à-dire que les processus de la perception traitent
spontanément des phénomènes comme des formes globales et non
l’addition d’éléments simples.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
Si on immobilise tous les muscles oculomoteurs et qu’on fixe le regard la vision disparaît progressivement
en quelques heures. En effet les yeux sont toujours en action et c’est ce mouvement qui justifie que des afférences
visuelles persistent. S’ils sont immobiles ils ne sont plus utiles.
En somme, on est encore face à du relatif. Et on voit encore le lien entre perception et action.
Le cerveau est un organe historique : les interactions avec l’environnement structurent les processus
cérébraux et ceux-ci interprètent à leur tour les signaux issus de l’environnement.
Les illusions révèlent des mécanismes utilisés par le cerveau pour interpréter les informations sensorielles
et représenter le monde. Elles révèlent la complexité des processus cérébraux analysant les informations reçues
par l’œil. L’interprétation est ainsi nécessaire, mais avec des limites. Le concept d’illusion est un non-sens car les
informations sensorielles ne restituent jamais la réalité.
En conclusion :
La perception sensorielle correspond à l’interprétation des informations reçues, notamment grâce au
contexte.
Il n’y a pas d’objectivité de la connaissance sensorielle, même si la perception reste différente de la
conception. Mais il est possible d’échanger des expérience subjectives, faut-il y voir un paradoxe ? La perception
du monde et la communication sont limitées et imparfaites. Il faut être conscient de cette limite, d’où le rôle
fondamental de l’attention.
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Par Sarah Andersen sur sa page fb « Sarah’s scribbles »
(https://www.facebook.com/DoodleTimeSarah/)
By the way, si vous vous retrouvez dans cette BD, n’hésitez pas à contacter Asppire pour vous
ressourcer un coup (mail : asppire@univ-lyon1.fr)
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
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• Seuil perceptif ou absolu : Rarement recherché, il correspond à la plus petite quantité qui peut être
détectée par la personne chez qui on effectue la mesure. On peut le mesurer avec une
aiguille tactile (photo ci-contre) ou avec du fil de pêche (fil de nylon) : on a un fil d’une
longueur et d’un calibre donné avec lequel on applique une pression jusqu’à ce que le fil se
courbe (cette courbure permet de maintenir une même pression). On a donc des fils de
différents calibres pour appliquer différentes pressions et déterminer de cette manière le
seuil absolu de sensibilité.
Exemples : Il est de 6 µm au niveau des doigts mais est très variable (déformation d’enfoncement de 6 µm
perçue par les récepteurs de la peau des doigts), supérieur à 20 µm sur la paume, …
• Seuil relatif (discrimination) : il mesure la plus petite distance séparant deux
points. On peut le mesurer avec un compas ou un esthésiomètre (photo ci-contre) :
on recherche le plus petit écartement que l’on peut ressentir.
Exemples : 1 à 3 mm sur les doigts et la langue, 5 mm sur les lèvres, les joues, 5-10 cm sur le
dos, les mollets ➔ Seuils perceptifs très variables d’une région à l’autre.
Il n’y a pas de sens à parler d’un seuil tactile en tant que tel, ça dépend de ce qu’on mesure.
Le seuil perceptif relatif est plus utilisé que le seuil absolu +++
La perception d’une différence de stimulation varie :
• En fonction de l’endroit (cf. image) :
Il y a une meilleure discrimination au niveau du visage, de la langue,
des doigts (seuil < 1 mm pour la langue) que pour le dos ou les mollets par
exemple.
• En fonction du sens de cette différence :
Pour la température par exemple, les seuils pour le
refroidissement et le réchauffement sont différents. A une température
de 28°C ambiante, on va détecter un refroidissement de - 0,2°C mais un
réchauffement de + 1°C.
Par contre, à 38°C (rare), ces seuils seront inversés : à une température élevée, on va détecter plus
facilement un réchauffement qu’un refroidissement. Cela est lié à l’homéostasie : la température du corps est de
37°C et on essaye de se rapprocher de cette valeur quelle que soit la situation. Ainsi, plus la température est
proche des extrêmes, plus notre organisme détecte un éloignement de la valeur normale. En fait, notre
organisme s’organise pour détecter ce qui est le plus dangereux (températures extrêmes). Par exemple, si on
place une main dans un seau d’eau froide et l’autre dans un seau d’eau chaude, puis que l’on met nos deux
mains dans un seau d’eau tiède : une main sentira que c’est chaud et l’autre sentira que c’est froid.
• En fonction du type de stimulation :
Par exemple, la pression et la localisation ne posséderont pas les mêmes caractéristiques de perception
face à un même stimulus. Pour la discrimination, on utilise des zones compétentes pour explorer l’espace (de
manière habituelle, on utilisera la bouche et les doigts plutôt que le coude par exemple).
Définir un seuil (comme pour l’acuité visuelle pour la vision) est très compliqué pour la somesthésie, car
du fait d’un grand nombre de variations de la perception, il existe beaucoup de paramètres à mesurer.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
2) Les récepteurs
a. Généralités
Les qualités sensibles sont représentées par plusieurs types de récepteurs ayant différentes fonctions :
• Pression : corpuscule de Ruffini.
• Toucher : corpuscule de Meissner et follicules pileux, disques de Merkel et corpuscules de Ruffini (ces
deux derniers sont sensibles à l’étirement).
• Vibration : corpuscule de Pacini.
• Douleur et température : terminaisons libres.
Les types de récepteurs sont différents selon leur localisation. Par exemple, il existe une différence
entre la peau glabre et la peau velue par la présence de récepteurs des follicules pileux. De plus, la détection se
fera parfois même avant le stimulus sur ce type de peau.
b. Propriétés physiologiques des récepteurs
• Récepteurs à adaptation lente (Ruffini, Merkel, disques tactiles) : ils restent actifs pendant toute la
stimulation. Ils sont les supports de la sensibilité à la pression et à l’étirement de la peau.
• Récepteurs à adaptation moyenne (récepteurs des follicules pileux et Meissner) : ils restent très actifs
pendant 50 à 500 ms. Ce sont les supports de la sensibilité au toucher léger (les récepteurs de Meissner
se situent sur la peau glabre). Exemple : on sent un moustique qui se pose sur notre peau.
Exemple : Lorsqu’on appuie sur un poil, on déforme la base du poil et on stimule les récepteurs des follicules
pileux. Le système nerveux va détecter la stimulation, mais si celle-ci se maintient, elle ne sera plus détectée
(c’est pour ça qu’on ne sent pas pendant toute la journée le contact des habits sur les poils).
• Récepteurs à adaptation rapide (corpuscules de Pacini) : Ils ne répondent qu’à l’apparition et à l’arrêt
de la stimulation et s’intéressent donc uniquement au changement. Ces récepteurs se trouvent au
niveau de la peau, mais aussi du périoste (on peut rechercher des zones de contact avec l’os, comme le
haut du crâne, où on peut stimuler directement ces récepteurs), des tendons et des articulations. Ce
sont les supports de la sensibilité aux variations rapides = Vibrations ➔ Testées par le diapason.
• Terminaisons libres : elles sont sensibles à la température (chaud OU froid → Spécialisation +++) et à la
douleur. Leur adaptation est variable. Ces terminaisons libres sont disséminées sur l’ensemble des
territoires cutanés.
c. Champs récepteurs
Le champ récepteur est la zone de réception d’une cellule, le territoire
cutané « détecté » par ce récepteur. Ils codent l’information pour un récepteur
donné (exemple : le corpuscule de Pacini a un territoire étendu).
Il y a des récepteurs spécialisés dans la sensibilité fine (champ étroit) et
des récepteurs qui ont des champs plus étendus. Il y a aussi des récepteurs
sensibles uniquement aux mouvements, voire aux mouvements dans un seul
sens. Là encore, il existe une très grande variabilité des propriétés de ces
récepteurs.
Par conséquent, pour chaque organe, la densité de récepteurs varie en
fonction de la taille de leur champ récepteur : pour des récepteurs avec des champs limités, un grand nombre
de récepteurs sera nécessaire pour couvrir toute la surface de l’organe alors qu’un petit nombre de récepteurs
avec des champs larges suffira.
De multiples neurones récepteurs possèdent des champs récepteurs distincts mais qui se chevauchent.
La réponse du neurone varie en fonction de l’emplacement du champ récepteur.
d. Densité
Les densités varient d’un facteur > 10 entre les parties du corps.
Exemples : pointe du doigt = 140 récepteurs/cm2 ; main = 7 000 récepteurs/cm2 ; corpuscule de Rufini =
4 000 récepteurs/cm2.
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Au total, chacune des deux mains possède 17 000 récepteurs, ce qui représente un nombre élevé. De
manière générale, la densité des récepteurs est plus élevée dans les zones plus sensibles du corps humain donc
la main possède une grande sensibilité. De plus, les zones les plus dotées en récepteurs sont les plus
représentées sur l’homonculus de Penfield.
Dans ces deux voies, le premier neurone part des récepteurs périphériques jusqu’à la corne postérieure de
la moelle épinière, en passant par la racine postérieure de la moelle. Leur corps cellulaire se trouve dans le
ganglion spinal. Puis ces deux voies remontent dans la moelle épinière, font relais dans le thalamus, et
rejoignent le cortex somesthésique.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
Il faut bien comprendre le principe suivant : ces deux voies ne sont pas
ensemble dans la moelle épinière ++++.
Exemple en pathologie : Lésion de la moitié droite de la moelle épinière, en
Th7 (= hémisection de moelle)
• Au-dessus de Th7 : la sensibilité est normale.
• En Th7 : perte de toute la sensibilité à droite (mécanique + thermo-
algique), dans le dermatome correspondant à Th7.
• En-dessous de Th7 :
o Lésion de la voie lemniscale droite (car trajet ipsilatéral) : perte de
la sensibilité mécanique à droite (ne ressent plus le toucher).
o Lésion de la voie spinothalamique gauche (car trajet controlatéral) : perte de la sensibilité
thermoalgique à gauche (ne ressent plus la douleur).
4) Le cortex somesthésique
Il y a des aires somesthésiques primaire et secondaire. Dans
ces aires, les informations sont triées en fonction du type de
récepteur (adaptation rapide, lente, ...). L’aire somesthésique
primaire S1 au niveau du gyrus post-central permet la
discrimination des informations provenant des différents doigts par
exemple. L’aire somesthésique secondaire est responsable de la
stéréognosie (= reconstruire les volumes en 3D). L’aire S2 permet la
stéréognosie.
a. L’homonculus
Dans les années 1950, à Montréal, Wilder Penfield (élève de Sherrington) a effectué des stimulations
électriques des zones du cerveau. De cette manière, il a ainsi pu établir une cartographie de plusieurs zones du
cortex et mettre en évidence des aires motrices, tactiles, de la mémoire et n’a pas trouvé de douleur dans le
cortex… Le cerveau est le seul organe sans récepteur à la sensibilité, ce qui fait que le patient peut rester éveillé
durant une intervention neuro-chirurgicale.
Il existe une organisation topographique au niveau du cortex : c’est l’homonculus. Il y a une dimension
anatomique verticale et une dimension physiologique horizontale (antéro-postérieure).
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5) Les thermorécepteurs
Ils utilisent la voie spino-thalamique. De multiples
thermorécepteurs sont situés sur la membrane des cellules. Il existe des
récepteurs au froid et au chaud.
Remarque : Selon certaines théories, lorsqu’on arrive à la sensation
de brûlure (autour de 45°C), les récepteurs au chaud et les récepteurs au
froid sont activés (c’est pour ça que parfois, avec de l’eau brûlante, on a la
sensation bizarre de ne plus savoir si elle est chaude ou froide).
Chaque récepteur de chaud ou froid a sa température de référence et augmente la fréquence de
potentiel d’action dès qu’on s’éloigne de cette valeur.
On a remarqué que ces récepteurs pouvaient être activés par d’autres stimulations que la température,
comme des agents chimiques. Par exemple, le menthol a une action sur les récepteurs au froid, de même pour le
piment pour les récepteurs à la chaleur : tous deux engendrent l’ouverture des récepteurs cutanés et la
personne ressent alors la sensation de froid avec le menthol et de chaleur avec le piment (capsicaïne) ou la
moutarde.
Remarque : Pour coder la texture d’un objet, on dispose des trois sens suivants : le toucher, l’audition et
la vision. S’il y a une altération de l’un des trois, il peut y avoir une compensation par les deux autres organes
sensoriels. De cette façon, on peut générer des illusions (exemple : faire un mouvement bruyant en faisant
entendre en même temps un son, qui, habituellement, ne correspond pas à ce mouvement).
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II) La proprioception
1) Généralités
C’est la « grande absente des cinq sens » (elle n’en fait pas partie) car elle est une sensibilité
inconsciente, à la différence des autres sens. Elle nous renseigne sur la position des différentes parties du corps.
La proprioception a suscité beaucoup de controverses mais elle a fini par être reconnue comme contributrice
aux représentations conscientes dans les années 1980.
Lors de l’examen neurologique, on peut tester la proprioception en bougeant un doigt dans un sens et
demander au patient de faire pareil de l’autre côté. Comme pour la sensibilité tactile, il s’agit d’une sensibilité
croisée +++.
On distingue :
• La statesthésie = Sens de la position ➔ « Où est ma main ? »
En l’absence de mouvement et de vision, la position ressentie dérive, elle est brève et n’est pas de très
bonne qualité.
Exemple : Dans le noir complet, si on demande à quelqu’un de toucher sa main, il y arrive très bien, mais si on
lui demande d’attendre cinq minutes, il aura plus de difficulté.
• La kinesthésie = Sens du mouvement ➔ « Est-ce que mon bras bouge ? A quelle vitesse ? Dans quelle
direction ? »
En vibrant un tendon, on induit une illusion de mouvement. Cela génère des potentiels d’action au
niveau des récepteurs tendineux ainsi que des informations signalant que le muscle s’allonge alors que ce n’est
pas le cas en réalité (les sensations conscientes sont indépendantes de la fonction motrice).
La proprioception a été découverte à la fin du XIXème siècle par Sherrington. On s’est
rendu compte de son existence par des pathologies de ce sens (atteinte des racines
postérieures, des nerfs périphériques). Exemple d’un patient à qui on demande de toucher
ses doigts, comme sur l’image ci-contre, les yeux fermés : il y arrive au bout d’une seconde
(il a une image mentale de la position de ses doigts) mais il n’y arrive plus au bout de trente
secondes, car il ne sait plus où sont ses doigts (perte de la mémoire précédente).
Remarques :
• Des personnes auront des troubles de la somesthésie en général : ils auront aussi des troubles de la
sensibilité tactile (par exemple, ils n’arriveront pas à saisir une framboise sans l’écraser, …). Cette pathologie
est appelée la désafférentation somesthésique ++ : lésion des afférences. Le patient n’arrive pas à faire en
sorte que ses quatre doigts se retrouvent en face du pouce (pince « doigt-pouce »).
o En revanche, lorsqu’on lui demande de fermer les yeux et d’effectuer cette pince avec n’importe
quel doigt et le pouce, il y arrive. Il utilise alors l’information de position pour effectuer ce
mouvement de pince. La vision peut compenser la statesthésie afin de pouvoir réaliser des petits
mouvements comme cette pince. Cette expérience permet de bien mettre en évidence la différence
entre « kinesthésie » et « statesthésie ».
o La désafférentation peut aussi produire des illusions, comme l’impression d’une main qui flotte en
l’air, car il y a perte du schéma proprioceptif.
• Attention à l’utilisation de ces deux termes, stathestésie et kinesthésie, qui ne sont pas toujours bien
employés.
• Des expériences réalisées en apesanteur ont aussi montré que la proprioception est dépendante de la
gravité. En apesanteur, il y a moins de tension dans les muscles donc moins de signaux. De plus, il y a des
défauts vestibulaire et proprioceptif. En effet, si l’on demande à un astronaute de se tenir droit debout, ce
dernier se tiendra penché en avant en pensant qu’il se tient droit debout. Le codage de la position dépend
donc de la gravité. La proprioception ne suffit pas pour se tenir droit debout ici.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
Autre démonstration de la proprioception, dans les années 1980 : en appliquant un vibrateur sur le
tendon du biceps, le sujet a l’impression (les yeux fermés) que son bras s’étend, de même sur le tendon rotulien,
le sujet aura l’impression que sa jambe se fléchit. Sur un sujet debout, si on stimule le tendon rotulien ou le
tendon d’Achille, la personne a l’impression de pencher en arrière ou en avant, elle va donc pencher dans l’autre
sens pour compenser et va tomber.
De même, si on fait vibrer le tendon du biceps et que la personne se touche le nez, son système
nerveux va recevoir deux informations : la sensibilité tactile au niveau du nez et la sensation d’extension du bras.
On a l’effet Pinocchio ++ : cela va donc générer l’illusion que le nez s’allonge ! Cet effet peut aussi provoquer
d’autres sortes d’illusions : impression que le crâne s’allonge ou rentre dans les épaules, déplacements corporels
ou encore un amincissement, impression que le bras s’allonge…
Une vibration provoquée au niveau du tendon d’Achille nous pousse vers l’avant et pour éviter cela,
nous nous penchons en arrière afin de nous rééquilibrer. Si nous ne compensons pas assez bien le mouvement
de balance en avant et celui de balance en arrière, nous perdons l’équilibre.
Il existe aussi une proprioception extra-oculaire (tourner les yeux dans l’orbite) : si on met des vibrateurs
contre les muscles extra-oculaires, on aura l’impression que le
monde tourne… On a la sensation que le regard est tiré vers le bas
et que l’on part en arrière.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
Il existe aussi des récepteurs articulaires (sur les ligaments, la capsule articulaire) et cutanés (par
étirement) qui contribuent au sens de la position de l’articulation (sensibilité proprioceptive). Les récepteurs
cutanés contribuent de manière importante à la proprioception des doigts.
Exemple : la flexion des doigts entraîne une zone de contact qui donne des informations sur l’état des
doigts. Plus les articulations sont petites, plus les territoires cutanés vont contribuer au codage de la
proprioception. Par exemple, les récepteurs cutanés contribuent à la proprioception par l’étirement de la peau
(quand on plie le genou, la peau s’étire), par le toucher des phalanges entre elles lorsqu’on plie un doigt, ...
➢ On observe ainsi une richesse de l’innervation musculaire.
On peut noter que les fibres transmettant la proprioception sont les plus rapides +++ : la vitesse de codage de
l’information est colossale.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
3) Fonctions de la proprioception
• Le contrôle des positions. • Le confort (indications sur le positionnement
• La régulation du tonus agoniste-antagoniste. des muscles) : récepteurs cutanés,
• Les réflexes myotatiques à l’étirement, proprioception.
monosynaptiques et polysynaptiques. • Le schéma corporel.
• Contrôle du déroulement du geste : codage • Le sens haptique
initial + rétrocontrôles. • Le sentiment d’appartenance
Dans les représentations corporelles, on distingue habituellement le schéma corporel et l’image du corps :
Schéma corporel = INCONSCIENT Image du corps = CONSCIENT
Représentation inconsciente de notre corps. Elle nous donne des Représentation consciente que l’on a de
informations sur les positions des membres, et est mise à jour en notre corps, plus accessible verbalement.
permanence (changements de posture pour conserver l’équilibre). Cette représentation fait intervenir tous
Il fait intervenir la proprioception et sous-tend les capacités les sens (la vision dans le miroir). Le corps
motrices. Le schéma corporel sert alors de base à nos interactions est identifié, perceptif ou conceptuel.
sensori-motrices (posture, gestes, actions …). ➔ La connaissance est consciente et il
On peut distinguer le « schéma postural » et le « schéma s’agit d’une vision multimodale.
superficiel » pour les informations tactiles car le schéma
superficiel est une cartographie centrale des informations tactiles.
➢ Un des deux niveaux peut être atteint de façon isolée en pathologie.
L’image corporelle a pour but la perception (la manière dont on se voit) alors que le schéma corporel a pour but
l’action (pour agir on a besoin de connaitre la position de notre corps). Ces deux notions n’ont donc rien à voir !
NB : Le cerveau va modifier le fonctionnement de ses organes sensoriels selon le type d’information dont
il a le plus besoin. Une posture si elle devient la posture de référence va être codée différemment
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5) Clinique et somesthésie
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Neurologie – Somesthésie - M. GUENOT
Sémiologie somesthésique
I) Introduction
La sensibilité du corps, ou somesthésie, a trois fonctions :
• L’analyse discriminative et la localisation des sensations
• L’alarme et la protection vis-à-vis de stimuli nocifs
• Le contrôle afférent des positions et des mouvements
Seules les deux premières donnent lieu à une perception consciente (anesthésie, hypoesthésies, douleurs). Les
désordres du contrôle afférent du mouvement se manifestent par une ataxie dite sensorielle, par distinction avec
les ataxies cérébelleuses.
On a deux types de sensibilités :
• Sensibilité lemniscale
Elle est responsable de la sensibilité épicritique (tact fin) et de la sensibilité proprioceptive. On y retrouve
la pallesthésie (= la sensibilité aux vibrations) et l’arthrokinesthésie (= la position de nos articulations).
Les fibres de la voie lemniscale passent pas le ganglion spinal, remontent la moelle épinière par le cordon
postérieur, décussent au niveau de la moelle allongée et font relai au niveau des noyaux gracile et cunéiforme (il
n’y a pas de relai entre la périphérie et le tronc cérébral). Le deuxième relai se fait dans le thalamus, puis les fibres
sont projetées vers le cortex.
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Neurologie – Somesthésie - M. GUENOT
• Astéréognosie (incapacité de reconnaître les objets par le toucher), graphesthésie perturbée (reconnaissance
aveugle des lettres et dessins simples faits au niveau de la paume de la main) : signe de dysfonctionnement
cortical
2) Syndrome extra-lemniscal
Le principal signe subjectif est la douleur, elle peut être responsable d’un syndrome douloureux chronique
neuropathique. Les douleurs neurologiques sont celles liées à un fonctionnement anormal des voies de la
sensibilité. Elles se distinguent des sensations douloureuses physiologiques induites par un stimulus nociceptif
périphérique.
Il faut se renseigner sur le type de douleur (brûlure, étau, éclair…), le siège, les irradiations, l’horaire,
l’intensité (EVA), ainsi que sur les facteurs déclenchants, aggravants ou calmants.
Une allodynie (sensation douloureuse en réponse à une stimulation cutanée normalement non
douloureuse), une hyperpathie (hypersensibilité à un stimulus douloureux) ou une hyperesthésie (sensibilité
tactile exacerbée)
A l’examen, la sensibilité douloureuse et thermique sont altérées (anesthésie thermo-algique).
III)Syndromes topographiques
1) Syndrome pariétal
C’est un déficit de type lemniscales (sensibilités discriminatives) et/ou avec présence de paresthésies, à
prédominance chéiro-orale
On retrouve : une astéréognosie du côté opposé à la lésion, des troubles du schéma corporel. La
sémiologie est permanente ou paroxystique (crises épileptiques somato-sensitives).
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Neurologie – Somesthésie - M. GUENOT
4) Lésions médullaires
• Le syndrome cordonal postérieur (sous-lésionnel)
Il peut être uni ou bilatéral (plus fréquent). S’il est unilatéral il est ipsilatéral à la lésion.
Des paresthésies peuvent être déclenchées par la flexion du rachis cervical sous la forme d’une décharge
électrique descendante (signe de Lhermitte). On trouve également des troubles de la sensibilité tactile fine,
(surtout sens positionnel, kinesthésie, pallesthésie), une ataxie sensorielle avec signe de Romberg.
• Le syndrome de Brown-Sequard (sous-lésionnel)
Il s’agit d’un déficit lemniscal (et pyramidal) du côté de l’hémimoelle lésée, associé à un déficit
thermoalgique du côté opposé.
• Le syndrome syringomyélique (ou centro-médullaire)
C’est une anesthésie ou hypoesthésie thermo-algique suspendue avec des lésions secondaires à
l’anesthésie (brûlures, panaris). Des troubles trophiques et des arthropathies sont possibles par atteinte du
sympathique.
A retenir
• Les différences sémiologiques entre déficit moteur périphérique et central
• Les syndromes topographiques
• Les syndromes cérébelleux et extrapyramidal
• Les caractéristiques séméiologiques et topographiques des troubles sensitifs
subjectifs
• Les définitions et modalités d’examen des troubles de la somesthésie
• Les syndromes topographiques des troubles de la sensibilité
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Par Védécé, sur sa page Vie de Carabin (https://www.facebook.com/VieDeCarabin/)
Un marron
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion
tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite dans des termes impliquant une telle lésion. » (IASP 1979)
Même si la douleur est généralement secondaire à une cause physique, cette définition évite de ne lier
la douleur qu’au stimulus nocif causal. Il y a une intrication étroite existant entre l’organicité d’une douleur et
ses conséquences émotionnelles et affectives sur les réactions individuelles. La douleur est donc vécue comme
une expérience propre à chacun. Ainsi, la souffrance morale est différente de la douleur.
La douleur est localisée et spatialisée dans le corps, elle peut être plus ou moins floue mais il est
impossible d’avoir mal sans savoir où.
La douleur est une variable nécessairement subjective et pour l’évaluer cliniquement, on utilise l’EVA (=
Echelle Visuelle Analogique) qui est une règle graduée. Cette évaluation subjective est nécessaire car elle met
en évidence la relation entre la quantification de la douleur avec l’intensité du stimulus (exemple : « Ça me brûle
là ! » : il y a la présence ou non de stimulus mais c’est une expérience de douleur).
La nociception est une fonction qui vise à préserver l’intégrité de l’organisme, la douleur est la
sensation désagréable et subjective qui lui est associée.
La douleur elle-même a deux facettes. On distingue la douleur aiguë de la douleur chronique :
• La douleur aiguë est utile pour la survie en signalant les menaces et les lésions. Exemple : elle survient
pour des lésions diverses liées à des agressions internes et externes ou à des pathologies (occlusion,
choc, brûlures, ulcération, …).
• La douleur chronique est pathologique ou invalidante. Elle ne signale plus l’existence d’une menace
mais persiste et est devenue une maladie de la douleur (exemples : algodystrophie, douleur
neuropathique, allodynie). La douleur chronique pose d’ailleurs des problèmes de société notamment
pour les aménagements de temps de travail.
Concernant l’algodystrophie, il s’agit d’une douleur à départ orthopédique qui perd son aspect localisé
par la suite. Néanmoins, elle persiste : malgré l’absence de lésion périphérique, il y a génération de phénomènes
inflammatoires. Ceux-ci ne sont plus générés par la cause périphérique mais uniquement par le
dysfonctionnement central de la douleur. Les douleurs neuropathiques, l’allodynie (lorsqu’une sensation qui en
condition normale est non douloureuse déclenche une douleur) sont d’autres exemples de douleurs chroniques.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
II) Propriétés
1) Lien avec le stimulus : lois logarythmiques
Exemple d’un enregistrement de la réponse suite à un stimulus thermique : le thermorécepteur non
nociceptif (ne codant pas la douleur) va répondre en fonction de
l’intensité du stimulus. Plus la température augmente, plus il y a de
potentiels d’action. A partir d’une certaine intensité de stimulus,
il a même tendance à saturer son activité. Si on multiplie par dix
l’intensité de la stimulation, on augmente la sensation d’un facteur
additionnel et non multiplicatif.
La douleur est la seule sensation qui augmente plus vite
que la variation d’intensité du stimulus. Le seuil relatif est faible
mais le seuil absolu est élevé. La douleur est donc un système
sensoriel à haut seuil…mais à haute sensibilité !
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
A l’inverse, le nocicepteur (récepteur à la douleur) ne déclenche pas de potentiels d’action pour les
températures non douloureuses (0 à 40°C). Le seuil de déclenchement de potentiels d’action est élevé, en effet
le stimulus thermique doit être supérieur à 42-43°C pour déclencher un potentiel d’action. Cependant, la
sensation douloureuse va augmenter énormément sur une plage très étroite de températures.
• Le seuil absolu pour la douleur est très élevé, le déclenchement d’un potentiel d’action nécessite une
forte intensité du stimulus. Il n’existe pas de stimulation de faible intensité qui est douloureuse.
• Le seuil relatif pour la douleur va être très faible, la moindre augmentation de température va
augmenter la douleur de façon très rapide.
2) Transmission de la douleur
Les récepteurs de la douleur (nocicepteurs) sont des terminaisons libres. Lors d’un phénomène
douloureux, il y a un décalage entre la sensation de la cause du stimulus (par exemple un coup) et la montée de
la douleur. Ces deux phénomènes permettent de distinguer la douleur immédiate et la douleur retardée.
Il existe aussi deux types de fibres qui transmettent l’information nociceptive : les fibres C et les fibres A.
• Les fibres A myélinisées sont le support de la douleur rapide (qui vont jusqu’à la moelle épinière)
• Les fibres C non myélinisées sont le support de la douleur lente (qui vont aussi jusqu’à la moelle
épinière).
Cette différence de vitesse de transmission dépend de la myélinisation.
En règle générale, on a une association des fibres A myélinisées et des fibres C non myélinisées. Cela
donne l’impression que l’on ressent deux douleurs. Exemple : lorsque l’on se tape le doigt avec un marteau,
avant que l’on ressente la douleur, on sait déjà qu’on va avoir mal (« on a déjà mal avant d’avoir mal »).
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
3) Intégration médullaire
Les fibres nerveuses provenant de la périphérie sont intégrées dans la moelle épinière et donnent lieu à
des réflexes douloureux via des fibres jusqu’à la peau, qui entrainent une vasodilatation, …
Il y a au niveau du tissu lésé un déterminisme local lié au dommage tissulaire et à la fois un
déterminisme nerveux qui correspond à la boucle nociceptive. Cette boucle nociceptive va permettre le
déclenchement des phénomènes inflammatoires menant à la protection et à la réparation des tissus.
Une fois dans la moelle épinière, l’information n’est pas confinée. En effet, les fibres nerveuses
afférentes entrent par la corne dorsale de la moelle et l’information diffuse vers les métamères sus et/ou sous-
jacents. Cette diffusion médullaire sur plusieurs niveaux de métamères est caractéristique de la douleur, on ne
la retrouve pas pour la somesthésie. Ceci explique que, dans le système nociceptif, la douleur soit mal localisée
en règle générale. Ce phénomène de diffusion se fait de façon horizontale (dans la substance grise de la moelle
épinière) et de façon verticale entre les différents étages de la moelle épinière et justifie le fait de pouvoir
effectuer le geste de retrait à la douleur de manière plus efficace en permettant ainsi une meilleure coordination
entre les muscles.
Tous les niveaux sus-jacents ont la possibilité de
moduler le fonctionnement des niveaux sous-jacents. Par
exemple, au niveau des systèmes de transmission nociceptif
de la moelle il y a des contrôles segmentaires, des contrôles
proprio-spinaux et des contrôles descendants. La
transmission de la douleur est ascendante mais à chaque
étage il peut y avoir des retours descendants qui modulent
cette transmission.
On trouve deux voies différentes pour ce processus
d’intégration médullaire :
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
Le cortex limbique est impliqué dans le traitement des émotions. Du noyau ventro-médian du thalamus,
on a une transmission dans l’aire somesthésique primaire (lobe pariétal) ainsi qu’au niveau du cortex limbique
(du gyrus cingulaire, de l’amygdale) et de l’insula. L’information douloureuse diffuse dans les régions
homéostasiques et tient éveillée la personne qui a mal.
Dans le même temps, la douleur est intégrée dans différents centres traitant l’éveil, la topographie et les
réactions affectives.
b. Le contrôle médullaire
La douleur possède deux contingents :
• la précision, véhiculée par les fibres A. Exemple : douleurs rapides avec les fibres A.
• la douleur floue, transmise par les fibres C via des neurones non-spécifiques (C, A delta etc). Elle
correspond à la douleur sourde que l’on ressent lorsqu’on a mal quelque part.
• La théorie du système porte – « gate control » : compétition entre deux sous-systèmes sensoriels, les
voies lemniscale et extra-lemniscale,, afin d’inhiber les informations provenant de cette dernière.
• Le contrôle descendant : projections descendantes.
Auparavant, voici quelques autres exemples de systèmes inhibiteurs :
• La localisation auditive par différence d’intensité : système d’inhibition réciproque des deux entrées
auditives.
• L’inhibition réciproque agoniste-antagoniste.
• L’inhibition volontaire du réflexe de boucle longue : cf TD
• Le réflexe cutané plantaire en extension.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
En pratique, les massages antalgiques fonctionnent bien pour diminuer la douleur (exemple : se frotter
à l’endroit où on a mal). Cette action va stimuler la voie lemniscale et réduire la transmission de la douleur.
D’une autre façon, les situations de stress font que les centres supérieurs dominent les fibres spinothalamiques
et font que l’on ne ressent moins voire pas la douleur.
2) Contrôle descendant
Les contrôles descendants de la douleur viennent des structures diencéphaliques ou des structures
corticales qui vont converger et activer les noyaux du tronc cérébral. Ces derniers constituent la porte de sortie
des centres supérieurs vers la régulation de la douleur périphérique en modifiant la connectivité ou l’efficacité
synaptique du faisceau spino-thalamique et sont ainsi responsables de l’inhibition de ce système porte
(exemples : stress, émotion ou mise en jeu d’un plan d’action).
• Un premier niveau d’action avec l’utilisation d’anesthésiques locaux tels que la xylocaïne et la lidocaïne qui
sont des inhibiteurs de canaux voltage dépendant, notamment les canaux Na+, empêchant ainsi ces derniers
de s’ouvrir et d’agir sur les fibres périphériques. De
cette façon, si on a une lésion, l’information
douloureuse n’arrivera pas jusqu’aux neurones et ne
sera donc pas transmise aux centres supérieurs.
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
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Neurologie – Somesthésie – Y. ROSSETTI
Les syndromes douloureux régionaux complexes (SDRC ou CRPS) : sont un syndrome particulier.
Certains tableaux douloureux d’apparence bénigne sont entretenus et amplifiés en cercle vicieux par un
dysfonctionnement du système sympathique et des processus maladaptatif du SNC, des rétractions capsulaires,
etc. Ils peuvent conduire à une sous-utilisation, voire à l’exclusion progressive du membre douloureux. Le
moindre toucher est insupportable avec des phénomènes d’allodynies. Le type 1 est d’origine nociceptive (ex-
algodystrophie) et le type 2 est dû à une lésions neurologique initiale (ex-causalgie).
8) L’effet placebo
La définition de l’effet placebo est la suivante :
Placebo (je plairai) = traitement dépourvu de principe actif (ex : molécules inertes), utilisé dans un but
psychothérapeutique (très discutable !) ou pour juger, par comparaison, de l’effet réel d’une thérapeutique.
La seule certitude que le médicament est efficace suffit parfois à améliorer le patient…
Voici quelques exemples de molécules pour lesquelles l’effet placebo a prouvé son efficacité :
• Psychotropes, mais aussi antalgiques (35 % d’effet comparé à la morphine !)
• Toutes sortes de traitement pour des affections organiques (ulcère, …)
Pilule contraceptive : il y a eu un problème d’éthique lorsque l’expérience qui visait à comparer l’efficacité
entre un contraceptif contenant son principe actif et un placebo a été réalisée. En effet, il y avait une proportion
de femmes qui ne tombaient pas enceintes lorsqu’elles prenaient le placebo mais il restait de tout de même un
certain nombre d’entre elles non négligeable qui tombaient enceintes !)
• Chirurgie angine de poitrine → modes.
Attention : l’effet placebo ne signifie pas que « tout est dans la tête », que le patient n’était pas vraiment
malade (hypochondriaque), ou même simulait ! Sa présence s’intègre dans la complexité relationnelle de l’acte
thérapeutique et ne touche pas un profil particulier de patients ou de soignants. La magie de l’effet placebo est
liée à l’effet du cerveau sur la modulation de transmission de la douleur. Ainsi, la couleur, la taille et le mode
d’administration jouent un rôle.
L’effet placebo permet de faire le parallèle avec un autre effet qui peut être rencontré lors de l’effet
placebo, il s’agit de l’effet nocebo dont la définition est la suivante :
Effet NOCEBO (je nuirai) : sensation désagréable et effets secondaires ressentis au cours d’un traitement
dépourvu de principe actif… (c.f. les effets secondaires figurant dans la notice des médicaments)
9) L’empathie
L’empathie est la capacité de ressentir ou de se représenter les émotions
d’autrui. Elle est modulée par l’anxiété, l’attention et la disponibilité, les effets
d’appartenance à un groupe, la distance sociale, la cognition (punition méritée par
exemple).
Les limites de l’empathie sont de savoir jusqu’où on peut s’imaginer la douleur
de l’autre. Chacun interprète en fonction de sa propre interprétation de sa souffrance.
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Vision et
oculomotricité
La liste suivante n’est pas une liste exhaustive des items abordés en lien avec la vision, mais ceux qui s’en
rapprochent le plus. De plus, ces items seront principalement vus en FASM 2 dans l’UE d’ophtalmologie.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. NATAF
Histologie de l’oeil
I) Histophysiologie générale de l’œil et des voies visuelles
La rétine est l’organe sensoriel de la vision au même titre que l’épithélium olfactif pour l’odorat, les
bourgeons du goût pour la gustation et l’oreille interne pour l’audition.
Les récepteurs sensitifs cutanés (épiderme ou derme), du fait de leur dissémination dans l’ensemble de
l’organisme, ne sont pas considérés comme des organes sensoriels.
1) L’œil
L’œil comprend deux types de structures histologiques :
• Des tuniques : réception des signaux lumineux, soutien architectural et nutrition de l’œil.
o La tunique la plus externe est une tunique fibro-muqueuse formée par la sclérotique et la
conjonctive (portion muqueuse qui correspond au blanc de l’œil). La sclérotique s’interrompt au
niveau de la partie centrale de la face antérieure du globe oculaire et fait place à la cornée.
o La tunique fibro-musculaire, encore appelée uvée, est formée par la choroïde, l’iris et les corps
ciliaires.
o La tunique neuro-épithéliale correspond à
l’accolement de la rétine neuronale et de la
rétine pigmentaire.
• Des milieux transparents : transmission et diffraction
des rayons lumineux.
o L’humeur aqueuse entre la cornée et le
cristallin.
o Le cristallin.
o Le corps vitré en arrière du cristallin.
2) Le nerf optique
Le nerf optique transmet l’influx nerveux, qui est généré par l’activation du réseau neuronal rétinien en
réponse aux stimulations visuelles. Il est formé par l’assemblage d’une multitude d’axones myélinisés, ces
derniers provenant de la dernière chaîne neuronale rétinienne. Il est en continuité directe avec le SNC et est
recouvert d’une tunique de pie-mère en contact avec le LCR. Il y a donc un contact indirect entre axones et LCR
via la pie-mère située entre les deux. Les autres couches méningées entourent également le nerf optique
(arachnoïde, dure-mère en continuité avec sclérotique).
Remarque : l’œil offre une fenêtre sur ce qui se passe dans le SNC, c’est pourquoi dans un examen neurologique
complet on peut être amené à réaliser un fond de l’œil pour voir l’état de la papille (tête du nerf optique).
L’artère rétinienne centrale circule au centre du nerf optique et se divise en ramifications terminales au
sein de la rétine. Elle assure la vascularisation de l’ensemble de la rétine interne à l’exception de la fovea (zone
centrale de la rétine) et de la couche neuronale externe de la rétine (couche des photorécepteurs).
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. NATAF
Pathologies :
• Une HTIC aura un impact sur la tête du nerf optique et cela sera visible en réalisant un fond d’œil.
• Une amaurose transitoire est une pathologie fréquente consistant en la présence d’un caillot sanguin qui
est logé dans l’artère rétinienne centrale. Il y a deux sites de départ de ces emboles : les carotides et le
cœur (lors de troubles du rythme). La conséquence est une cécité ou une baisse de l’acuité visuelle aiguë
et brutale.
Pathologie : le glaucome résulte d’un défaut de synthèse ou de résorption de l’humeur aqueuse, due à une
obturation du canal de Schlemm. Cela entraine une hausse de pression sur la chambre antérieure, qui se répercute
sur le nerf optique et entraine donc à terme une baisse d’acuité visuelle. Cela se manifeste par un œil larmoyant
en permanence.
• Le glaucome à angle ouvert : assez fréquent, notamment chez la personne âgée. Elle est acquise, mais
cela se traite facilement par chirurgie.
• Le glaucome à angle fermé : congénital par malposition de l’iris qui obture donc le canal, plus rare.
2) Le cristallin
C'est une structure biconvexe, transparente et souple, formée
exclusivement de cellules épithéliales le plus souvent très fines et dépourvues de
noyau (anuclées). Ces cellules ne sont pas capables de synthétiser de nouvelles
molécules mais, pendant leur durée de vie, elles ont la capacité de capter des
molécules et de les porter à leur surface via des structures présentes dans la
matrice extra-cellulaire.
Le cristallin est organisé en travées, ce qui permet la bonne transmission des
rayons lumineux. Il possède une capacité de déformabilité, permettant
l'accommodation.
Pathologie : le cristallin est la structure lésée dans la cataracte en perdant de sa transparence.
3) Le corps vitré
C'est un corps gélatineux transparent qui est constitué d'eau (95%) et de glycosaminoglycanes (5%). Il
représente 90% du volume de l’œil et a pour fonctions principales de conférer sa rigidité à l’œil et de maintenir
la rétine collée contre la choroïde.
Pathologie : les traumatismes du globe oculaire constituent une déformation du corps vitré supprimant le
rôle de maintien de la choroïde et provoquant ainsi un décollement de la rétine.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. NATAF
b. La cornée
La cornée est formée de tissu conjonctif dense (riche en fibres et pauvre en cellules), orienté (important
pour la transparence), revêtu sur chacune de ses faces (interne et externe) par un épithélium.
Le rayon de de courbure de la cornée est un peu plus
accentué que celui de la conjonctive mais son épaisseur est
beaucoup plus faible (0,5 mm).
L’épithélium antérieur est nommé épithélium cornéen. Il
s’agit d’un épithélium pluristratifié pavimenteux. L’assise
superficielle présente des microvillosités. Elles permettent les
échanges moléculaires avec le film lacrymal. Il repose sur une
basale appelée membrane (= basale) de Bowman sous laquelle
on peut observer le stroma conjonctif.
L’épithélium postérieur est nommé endothélium cornéen
(terme peu approprié, attention) qui est un épithélium simple
pavimenteux en contact avec l’humeur aqueuse, qui repose sur une basale appelée la membrane (= basale) de
Descemet.
Le stroma est la partie la plus épaisse et est occupé par des fibres de collagène et par des fibroblastes
spécialisés dans la formation du stroma cornéen.
L’épithélium cornéen est recouvert de façon permanente d’un
film de liquide lacrymal sécrété de façon constante par les glandes
lacrymales et par l’épithélium conjonctival. Le liquide lacrymal est
évacué au niveau des canalicules lacrymaux qui s’abouchent au
niveau des sinus maxillaires puis vers les fosses nasales. Il y a donc
un lien anatomique direct entre conjonctive et fosses nasales.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. NATAF
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. NATAF
La cornée est un tissu non vascularisé mais très richement innervé, c’est même la zone anatomique la
plus innervée de l’organisme. Cette innervation est assurée par la branche ophtalmique du nerf trijumeau (V1)
et est à l’origine du réflexe cornéen. Ce dernier est un bon moyen d’évaluer le niveau de conscience d’un sujet car
c’est une zone très sensible à toute stimulation tactile. Cela explique aussi les douleurs importantes au niveau de
l’œil lorsqu’il y a présence d’un corps étranger dans la cornée. Cependant, la cornée est très difficile à reconstruire
in vitro.
Les propriétés de transparence de la cornée sont liées à la finesse de l’épithélium, à l’absence de
vascularisation sanguine et lymphatique et surtout à l’organisation spécifique des fibres de collagène au sein du
stroma cornéen : une organisation en faisceaux de fibres perpendiculaires les uns par rapport aux autres (dite en
lamelles). Sans cette organisation bien spécifique, il n’y aurait pas de propriété de transparence et donc une
absence de transmission des rayons lumineux à travers la cornée. Le stroma cornéen a un rôle très important,
mais il n’y a pas de régénérescence à son niveau donc si le stroma subit une lésion importante, cela est susceptible
d’altérer la transparence de façon définitive. Le recours à la greffe de cornée sera alors probablement nécessaire.
Remarque : les cellules synthétisant les fibres de collagène du stroma cornéen sont appelées kératocytes
(= fibroblastes spécialisés).
Point sur l’innervation de la cornée et la kératite
L’endothélium cornéen a également une très herpétique
faible capacité de régénérescence, ce qui rend la greffe La cornée est la zone anatomique la plus
souvent nécessaire en cas de lésion. Par ailleurs, la innervée de l’organisme. Cette innervation est assurée
fragilité globale de la cornée est en partie liée aux par une branche du nerf trijumeau. Les corps cellulaires
faibles capacités de réparation tissulaire de des neurones sensitifs du trijumeau sont localisés dans
l’endothélium et du stroma. Ainsi, il vaut mieux avoir le ganglion de Gasser.
une lésion de la cornée seule (lésion superficielle qui Le virus de l’herpès (HSV1) infecte de façon
pourra être réparée localement par les cellules souches) latente les neurones sensitifs du ganglion de Gasser. Sa
que de l’épithélium cornéen et du stroma car dans ce réactivation peut conduire à une kératite herpétique
cas-là, il y a fréquemment un remodelage tissulaire du (herpes oculaire) se traduisant initialement par une
stroma et il n’y aura pas de restitution complète de la lésion de l’épithélium cornéen, puis progressivement du
structure et de la fonctionnalité du stroma cornéen stroma et de l’endothélium (ulcère cornéen) (cf. UE 18)
(pronostic beaucoup moins bon).
b. L’iris
L’iris est dans la continuité de la choroïde. Il s’agit d’un muscle lisse de forme circulaire sous contrôle du
système nerveux végétatif. L’iris ménage en son centre un orifice, la pupille, qui en fonction de la contraction de
l’iris sera plus ou moins dilatée.
La couleur de l’iris, c’est-à-dire des yeux, est due à la présence de mélanocytes qui vont produire des
grains de mélanine. Ce n’est pas la quantité de mélanocytes qui va déterminer la couleur de l’iris mais la nature
et la richesse en grains de mélanine. En pathologie cela aura une incidence car, puisqu’il y a présence de
mélanocytes dans l’œil, il y a donc un risque de développer un mélanome.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. NATAF
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. NATAF
On observe aussi une zone plus pâle, le disque optique = papille = tâche aveugle qui correspond à
l'émergence du nerf optique à la face postérieure de la rétine : c’est la zone de convergence des axones formant
le nerf optique, il n’y a pas de photorécepteur.
b. Les photorécepteurs
Appelés également neurones photorécepteurs, les photorécepteurs sont les premiers neurones du
réseau neuronal rétinien. Les rayons lumineux (photons) y activent des molécules d’opsine de différentes
catégories selon la longueur d’onde d’excitation. Ces molécules sont couplées à des récepteurs à protéine G
induisant l’activation des photorécepteurs et la génération d’un potentiel d’action.
Ce sont les seuls neurones capables de transformer un rayon lumineux (information chimique ou
physique) en influx nerveux. Selon leur morphologie, on distingue les photorécepteurs en cône ou en bâtonnet.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. NATAF
Les photons (rayons lumineux) doivent traverser tout le réseau rétinien avant d'aller exciter les
photorécepteurs. Ceux-ci sont situés au niveau de la zone la plus profonde de la rétine, au contact avec le pôle
apical de l'épithélium pigmenté rétinien.
Remarque : la lumière parvient aux photorécepteurs qui la captent, la transforment en influx nerveux et renvoient
cet influx dans le sens contraire. Il y a donc un "aller" de la lumière et un "retour" d'un influx.
Au niveau de la vascularisation : des vaisseaux sanguins issus de l’artère centrale de la rétine irriguent les
couches neuronales bipolaires et ganglionnaires (couches internes de la rétine) ; la couche des photorécepteurs
(couche externe) est exclusivement nourrie par la choroïde au même titre que la fovea.
La vascularisation rétinienne ne couvre pas la fovéa qui dépend donc entièrement de l’apport nutritif et en O2 de
la choroïde.
La tête du nerf optique est constituée par l’ensemble des axones issus des cellules ganglionnaires
répartis dans l’ensemble de la rétine.
Il faut aussi noter la présence de cellules gliales interagissant avec les neurones. On trouve des astrocytes
spécifiques de la rétine, les cellules de Müller, qui comblent l’essentiel des espaces intercellulaires entre les
neurones. De plus, des cellules microgliales assurent l’immunosurveillance de la rétine. Encore un point commun
entre rétine et SNC !
Pathologie : la DMLA se traduit essentiellement par une perte de la vision centrale fine (qui est nécessaire pour la
lecture ou pour regarder la télévision) et de la vision des couleurs, ce qui est handicapant. Il y a alors uniquement
persistance d’une vision périphérique.
Remarque : il existe une spécialisation morphofonctionnelle des cellules ganglionnaires au niveau rétinien. A des
morphologies différentes des cellules ganglionnaires sont associées des différences fonctionnelles, c’est-à-dire qu’il
y a des neurones ganglionnaires qui sont plus spécifiquement dédiés à la perception des couleurs, à la perception
des formes ou à la perception du déplacement.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
Biophysique de la vision
Nous conseillons de travailler avec le diapo pour voir les schémas en couleur, ou sur la ronéo en ligne sur Claro.
Le cours suivra l’origine physique du stimulus et ses caractéristiques physiques, les organes de recueil de
l’information qui assurent un prétraitement des données puis la transduction du signal proprement dite (le
message sensoriel est transformé en impulsions électriques nerveuses), et ce jusqu’au niveau du premier neurone.
Objectifs
• Définir les grandeurs physiques et sensorielles qui • Savoir définir l’acuité visuelle et comment on la
caractérisent la vision. mesure.
• Comprendre la trivalence visuelle. • Comprendre l’origine des dyschromatopsies et les
• Connaître les lois de la colorimétrie. moyens de correction.
• Connaître le principe de la photochimie. • Comprendre l’origine des amétropies et les
moyens de correction.
Rappels
• n est l’indice de réfraction du milieu considéré, • Point image : celui où va (où arrive) la lumière.
n = v/c où v est la vitesse de la lumière dans le • Espace réel, avant le dioptre pour les objets,
milieu, c la célérité de la lumière (dans le vide). après lui pour les images (dans le sens
• Dioptre = interface/surface séparant 2 milieux • de la lumière).
transparents d’indice de réfraction n différents. • Espace virtuel, après le dioptre pour les objets,
• Vergence = ancienne puissance optique d’un avant lui pour les images (dans le
dioptre (œil, lentille..), s’exprime en Dioptrie • sens de la lumière).
(unité), convergence (divergence: vergence • Points conjugués : points objet et image en
négative: - δ; convergence : vergence positive: relation par rapport à un dioptre.
+δ). • Foyers d’un dioptre : points conjugués de ± ∞
• 1 dioptrie = 1 δ = 1m-1 dans le dioptre.
• Point objet : celui d’où part (d’où vient) la • Stigmatisme : Un dioptre est stigmate s'il donne
lumière. d'un objet P ponctuel, une mage P' ponctuelle.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
λ = vc / f
L’œil est capable de différencier 6 nuances formant les couleurs spectrales de 400 à 800 nm de longueur
d’onde. Donc, évidemment les frontières sont floues et arbitraires, les transitions étant graduelles et continues.
Il est également capable de percevoir des nuances colorées "non spectrales", les pourpres, constitués de
mélanges des deux extrêmes (violet et rouge) en proportions variables.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
d. La luminance
Mesure la brillance énergétique de la source perçue par l’œil de référence, c’est la densité surfacique du
flux d’émission. La luminance
correspond à la sensation lumineuse
ou intensité de lumière perçue par l’œil.
La luminance L est la sensation qui nous
permet de traduire en « language sensitif »
l'intensité perçue, c'est-à-dire l'éclairement
énergétique de la rétine (photorécepteurs),
directement lié à la brillance énergétique B de la
source. On devrait donc pouvoir appréhender L au moyen de B, grâce à une relation de type
L = KRt.B, où KRt est un simple coefficient de proportionnalité qui correspond à la sensibilité de la rétine.
FGSM3 Lyon Est Biophysique de la vision Page 4 sur 14 .
Page 194
Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
La luminance L est la sensation d'intensité liée à la brillance énergétique (source) de la source, pour une
sensibilité de la rétine donnée. Ce coefficient de proportionnalité KRt dépend de la couleur λ et si l’on est en vision
nocturne ou diurne (types de photorécepteurs rétiniens différents).
Par données expérimentales, nous sommes capables de comparer les luminances et d’obtenir des
courbes de variation de luminance en fonction de la longueur d’onde. On utilise une cible composée de deux
plages lumineuses qui sont éclairées en alternance à une fréquence de l’ordre de 20 Hz. A cette fréquence l’œil
perçoit encore les différences de luminance mais plus les différences de couleur. On demande au sujet de signaler
la perte du phénomène de papillotement : il définit la notion d’égalité des luminances.
Sur cette courbe, on
est placé en vision nocturne,
l’œil est alors plus sensible
(perçoit une plus grande
quantité lumineuse) aux
longueurs d’onde proches du
bleu qu’à celles proches du
rouge avec un maximum
pour λm = 555 nm : la
sensibilité de l’œil dépend
de la longueur d’onde.
e. Efficacité lumineuse de la rétine
On appelle efficacité lumineuse d'une source à la longueur d'onde λ donnée, le facteur de
proportionnalité Eλ qui varie avec λ. L'efficacité lumineuse est maximale pour la couleur λm, c'est donc à cette
longueur d'onde qu'il faudra la brillance de source la plus faible (Bλm) pour produire une sensation lumineuse
donnée L.
➔ Formule reliant la sensation lumineuse, l’efficacité lumineuse et la brillance :
o k est un facteur d’échelle pour ajuster selon si l’on est en vision
nocturne ou diurne, et pour les faibles luminances.
On définit un coefficient d’efficacité lumineuse de la rétine en fonction de la longueur d’onde, défini Vλ,
qui vaut 100% pour λ = λm. (Vλm = 100%).
L'efficacité lumineuse est en quelque sorte un rendement (en %) de la production de sensation lumineuse
avec la plus faible brillance de source (Bλm). Toute autre couleur λi ≠ de λm nécessite une brillance énergétique de
la source Bλi > Bλm pour reproduire la même luminance.
On introduit la notion de coefficient de visibilité relative ou coefficient d’efficacité lumineuse pour la
longueur d'onde lambda (Vλ) qui est le rapport de l’efficacité lumineuse λi sur l’efficacité lumineuse maximale λm.
La luminance devient ainsi une grandeur physique mesurable à partir du moment où k (vision diurne ou nocturne)
et Vλ sont définis pour une population moyenne.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
On peut donc s’attendre à ce que le passage d’un fort éclairement à l’obscurité nécessite un temps
d’adaptation plus ou moins long selon le différentiel, ce que montrent les courbes de HOECHT (luminance d’une
source éclairant la rétine (Rt) au seuil de détection en fonction du temps passé dans l’obscurité).
Les bâtonnets sont beaucoup plus sensibles que les cônes (un millier de fois plus) mais beaucoup plus
lents à s’adapter (près de 60 min au lieu de 10).
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
Ce schéma représente l’acuité visuelle (AV) en fonction du degré d’éloignement par rapport à la macula.
La vision diurne (grand pic sur l’axe), est maximale au niveau de la macula puis décroit vers la périphérie,
elle est responsable de l’acuité visuelle 10/10 : on regarde avec la macula (cônes).
La vision nocturne (courbe en forme de V) ne participe qu’a 2/10 de l’AV et décroit de la périphérie vers la
macula : on voit avec la rétine périphérique (bâtonnets).
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
2) La rétine
La rétine est une région constituée histologiquement de plusieurs cellules nerveuses : les deux types de
photorécepteurs (cônes et bâtonnets), les cellules bipolaires, et les cellules ganglionnaires.
Les cellules bipolaires ont pour fonction de relier les cellules photoréceptrices aux cellules ganglionnaires,
dont la convergence des axones de ces dernières constitue le nerf optique. L’ensemble de ces trois types cellulaires
établit la voie de transmission directe verticale.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
Lorsqu’un objet est très rapproché, les rayons émis sont divergents. Si la convergence de l’œil était fixe,
l’image de l’objet serait en théorie formée en arrière de la rétine, ce qui, dans la pratique, se traduit par une image
floue (cercle ou tâche de diffusion).
Le système d’accommodation est dû à la partie antérieure de la choroïde, qui est constitué des corps
ciliaires, desquels partent de petites
membranes, la zonule, reliées au cristallin. Au
repos, la zonule est en tension, aplatissant le
cristallin, donc pas (ou peu) de convergence.
Lors de l’accommodation, les muscles ciliaires
vont se contracter et amener le cristallin vers le
centre, et donc détendre la zonule. Le cristallin
relâché va se bomber, et augmenter sa
convergence.
2) Presbytie
Avec l’âge, la capacité d’accommodation diminue, la vision de près est gênée : c’est la presbytie (quand
un objet devient flou à moins de 33cm). Il s’agit plus d’une perte physiologique que d’une pathologie.
Plusieurs mécanismes sont responsables de la presbytie :
• Le grossissement du cristallin.
• La faiblesse des muscles ciliaires.
• La perte d’élasticité de l’enveloppe du cristallin.
Différents traitements existent pour pallier cette déficience :
• Lunette à verres sphériques convexes (+).
• Si patient avec une correction de loin : possibilité de verres progressifs pour lesquels la puissance du verre
varie progressivement du haut (vision de loin) vers le bas (vision de près) par addition.
• Lentille de contact multifocale.
3) Acuité visuelle
On parle d’étude de la réfraction lors d’une gêne visuelle de près ou de loin. Il peut s’agir d’un dépistage
individuel ou collectif (médecin scolaire, médecine du travail, …). La majorité des pathologies abordées plus loin
sont constitutionnelles et peuvent donc être décelées très tôt.
On dispose de différentes méthodes objectives pour mesurer la réfraction :
• Kératométrie pour la mesure de l’astigmatisme (astigatomètre de Javal)
• Réfractométrie automatisée : type et degré d’amétropie (et astigmatisme)
• Skiascopie (surtout chez les enfants) : réfraction globale
Ces méthodes seront revues et approfondies en ED.
Mais aussi de méthodes subjectives :
• Tests par lecture d’optotypes (lettre ou symbole de forme et dimension standardisés) permettant de
mesurer l’AV sans et avec correction de verre sphérique ou cylindrique.
L’acuité visuelle représente le pouvoir séparateur de
l’œil (minimum séparable), en soi, sa résolution spatiale. Il
s’agit de la plus petite distance d séparant 2 objets ponctuels
dont les images sont séparées, distinctes.
Elle correspond à l’inverse du pouvoir séparateur de
l’œil, exprimée en minute d’arc (angle minimum de
résolution). Elle est également l’un des paramètres propres à la macula (avec la vision des couleurs et du
contraste).
Acuité visuelle angulaire : notion de l’angle minimum de résolution
Angle α = (distance d entre 2 points) / (D : distance d’observation)
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
Dans la myopie simple, qui est un trouble de la réfraction isolée très fréquent (15 à 20% de la population),
l’atteinte est modérée (<-6 δ) et le dépistage précoce, dans l’enfance, suivi d’une stabilisation à l’âge adulte.
Dans la myopie « maladie », on retrouve des atteintes concomitantes (cataracte, corps vitré, glaucome,
déchirement ou décollement rétinien) et une atteinte >-6 δ. L’AV est souvent diminuée (de par l’atteinte
rétinienne concomitante).
FGSM3 Lyon Est Biophysique de la vision Page 12 sur 14 .
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
b. L’hypermétropie
L’œil est trop court, manque de puissance ou alors n’a pas fini sa croissance. L’image se forme alors en
arrière de la rétine. De près, la vision est floue, car le PP
est plus loin que la norme. Idem pour la vision de loin,
elle est floue car le PR est en arrière de la rétine (l’image
est virtuelle).
Dans cette situation, la vergence est positive (à l’inverse
de la myopie).
D (δ) = 1/PR (m)
L’hypermétropie est une anomalie très
fréquente, et explique souvent les cas de strabisme
chez l’enfant. Elle peut aussi passer inaperçue chez
le sujet jeune, qui va compenser son pouvoir de
réfraction par augmentation de l’accommodation.
Si l’effort d’accommodation se prolonge
(lecture prolongée, travail sur ordinateur), le sujet
hypermétrope souffre d’une asthénopie
accommodative se traduisant par des céphalées et
une sensation de trouble visuel de près.
Pour traiter l’hypermétropie :
• Lunette de correction : verre sphérique convexe (ou convergent ou positif)
• Lentilles de contact, à bord périphérique convexes
• Chirurgie réfractive
c. L’astigmatisme
C’est une amétropie non sphérique, pathologie quasi
exclusive de la cornée, qui est déformée et ne possède plus
de courbures sphériques régulières.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. ISAL
Dans l’astigmatisme régulier « conforme à la règle » : le méridien principal vertical est le plus convergent,
tandis que le méridien principal horizontal l’est le moins.
On trouve plusieurs astigmatismes réguliers « non conformes à la règle » :
• Astigmatisme régulier oblique (les méridiens ne sont pas
perpendiculaires).
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
Physiologie de la vision
C’est la modalité sensorielle la plus développée chez l’Homme, celle qui a été la mieux étudiée et qui
monopolise la plus grande surface cérébrale. Elle a la propriété d’être spécialisée pour caractériser l’espace.
C’est le seul sens qui permette, en un clin d’œil, de se faire une idée de l’ensemble de l’environnement. En
effet, le système visuel apporte des informations en parallèle (structure, lumière, profondeur…). Pour un
aveugle, les informations sont collectées en série par les autres sens (les unes après les autres) et le repérage
dans l’espace se trouve beaucoup plus compliqué et plus lent.
L’ensemble de la perception ne permet pas de restituer le monde tel qu’il est en réalité : c’est une
notion subjective. Le concept d’illusion est un non-sens car les informations sensorielles ne restituent jamais la
réalité ! Les défis de la vision ont une :
• Origine externe : ambiguïtés de l’environnement et bruits.
• Origine interne : récepteurs limités et multiples (gamme de sensibilité et intégration d’informations
provenant de récepteurs hétérogènes) ; de plus, 2 yeux en 2D mais une seule image.
Pourtant, la vision permet de distinguer contours, formes, luminance, couleurs, distance, mouvement,
textures, taille, transparence.
I) Psychophysique
On s’intéresse à la performance de la vision grâce à la résolution spatiale et temporelle.
1) Résolution spatiale
a. Seuil absolu
La plus petite quantité d’énergie que l’on peut percevoir correspond au seuil absolu (environ une
bougie à 15 km). Quelques photons suffisent à activer les récepteurs de la rétine. Le seuil absolu ne concerne
qu’une petite zone de la rétine proche de la fovéa.
b. Seuil relatif
Lors d’un examen de l’acuité visuelle en ophtalmologie, on ne cherche pas le seuil absolu. On essaye de
mesurer la distance minimum entre deux objets permettant de percevoir leurs images de manière distincte : on
parle de seuil relatif ou pouvoir séparateur. Le seuil relatif est donc la plus petite différence que l’on peut
percevoir. L’œil humain peut déceler environ 40 niveaux de gris.
Dans les lettres qu’on présente au patient, ce dernier doit, par exemple, percevoir la distance entre les deux
extrémités d’un C pour ne pas le confondre avec un O.
Les seuils varient en fonction de l’emplacement dans le champ visuel. La visibilité et les seuils sont
modifiés par l’état du système visuel. Ils varient en fonction de l’intensité lumineuse du milieu et de
l’habituation visuelle qui en découle. En effet, il faut prendre en compte l’adaptation de la vision à la luminosité
ambiante : on aborde ici la différence entre la vision diurne, photopique, et la vision nocturne, scotopique. Le
système s’adapte à l’obscurité en deux phases (10 et 25 minutes).
/!\ L’examen de l’acuité visuelle ne mesure que le
seuil différentiel de la vision centrale. En effet, le seuil
relatif varie en fonction de l’excentricité rétinienne. Un
écart de 0° à 6° du centre vers la périphérie entraine une
perte de 75% de l’acuité visuelle.
Pourtant, quand on regarde à un endroit donné
dans l’espace, nous n’avons pas la sensation d’une zone
très nette au centre et d’un flou visuel autour. Ceci est
expliqué par le fait que le cerveau utilise l’image qu’il
perçoit à un instant T mais aussi tout ce qu’il a visualisé avant.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
La sensation que l’on peut tout voir dans l’ensemble du champ visuel est alors légitime. Néanmoins, si
quelqu’un change de place dans une zone du champ visuel que l’on ne fixe pas à cet instant T, nous ne nous en
rendrons pas compte immédiatement contrairement à ce que l’on pense.
Attention : il existe une différence pour le seuil absolu. Cette dernière n’est pas au centre de là où on
regarde, mais légèrement en décalé. Cela explique que lorsque l’on veut voir des étoiles doubles, il ne faut pas
les regarder directement mais regarder juste à côté de sorte que « l’étoile double » se projette sur la zone
optimale de la rétine.
Rappel d’optique : les images projetées sur la rétine sont retournées par le
cristallin.
d. La tâche aveugle
La tâche aveugle, ou papille optique, correspond à l’endroit de la rétine où tous les axones se rejoignent
pour former le nerf optique. Il n’y a donc pas de photorécepteurs au niveau de la tâche aveugle. En vision
binoculaire, les champs visuels de chaque œil se superposent et permettent la suppression des tâches aveugles,
le cerveau fabrique l’information manquante avec l’environnement.
L’expérience de Mariotte permet d’objectiver la tache aveugle du champ visuel monoculaire :
• Il faut placer sur un papier un point et une
croix (pour l’œil droit, placer le point à droite
de la croix et vice et versa). En fermant un
des deux yeux, il faut éloigner/rapprocher le
papier de soi tout en fixant de manière
continue la croix. On trouve alors une
distance à laquelle le point disparaît.
• Avec une ligne continue, aucun trou
n’apparaît dans la ligne.
• Mais lorsque l’on est en présence d’une ligne
discontinue, quand on arrive au niveau de la
tâche aveugle, le trou dans la ligne est
rempli. En effet, face au manque d’information, le cerveau fabrique de manière spontanée sa propre
réalité.
Cette expérience montre bien à quel point le cerveau a du mal à se représenter la réalité étant donné
qu’il la fabrique.
2) Résolution temporelle
La résolution temporelle est faible de l’ordre de 60 Hz (comme les télévisions). Elle correspond au plus
petit temps que l’on doit laisser entre deux images successives pour ne pas les voir en continu. Un réflexe
monosynaptique est de l’ordre de 25 ms, alors qu’au niveau visuel, une image toutes les 45 ms suffit à donner
l’impression de continu.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
3) Longueur d’onde
a. Hors du SNC, les couleurs n’existent pas !
L’œil humain peut percevoir 200 nuances colorées mais c’est une notion relative. En effet, la couleur est
codée par des longueurs d’ondes continues, les récepteurs rétiniens (cônes) et le réseau neuronal rétinien
fractionnent ces longueurs d’ondes qu’ils interprètent alors comme des couleurs. Les couleurs n’existent pas
dans la réalité du monde extérieur et sont une invention de notre cerveau.
Explications : entre les UV et les ondes radio, les variations sont quantitatives et non qualitatives. Néanmoins,
notre cerveau a décidé que telle longueur d’onde correspondait à telle couleur : c’est simplement une façon pour
l’Homme de voir la réalité.
L’arbitraire du cerveau pour déterminer les couleurs, malgré des récepteurs relativement constants,
explique que, dans certaines populations, la couleur verte par exemple ne soit pas retranscrite dans le langage et
soit confondue avec le bleu ou le jaune. Les frontières entre les couleurs peuvent varier selon les cultures.
4) La profondeur
Les récepteurs présents dans la rétine sont de deux types : sensibles à la lumière ou
à la couleur.
Difficile, le codage de la profondeur dépend d’informations :
• Binoculaires : la convergence et la disparité rétinienne.
• Monoculaires : les perspectives et parallaxes, les ombres et les tailles (pour des
objets connus).
a. La convergence
Quand on fixe un objet, suivant la distance à laquelle il se trouve, les angles entre
l’objet et nos deux yeux varient. Le cerveau mesure les angles et, par une règle de
trigonométrie, détermine l’endroit où l’objet se trouve. La convergence est valable pour les
espaces proches.
b. La disparité rétinienne
Sur le schéma suivant, notre observateur a devant lui deux
pommes A et B. Il fixe la pomme A sur laquelle son regard converge.
L’image de la pomme A se forme sur la fovéa : en a pour l’œil droit,
en a’ pour l’œil gauche. La pomme B est décalée et son image se forme
en dehors de la fovéa : en b pour l’œil droit, et en b’ pour l’œil gauche.
Il est facile de voir que la distance ab est différente de la distance a’b’.
C’est ce qu’on appelle la disparité rétinienne.
Une autre façon d’objectiver ce phénomène est de placer sa
main dans le plan sagittal de manière à ce qu’elle se trouve en regard de
notre nez et fermer alternativement un des deux yeux. On voit ici que la
main se déplace par rapport au fond fixe. Cela informe donc que la main
et le fond ne sont pas à la même distance. Dès que l’on met notre main
dans la troisième dimension, on ne voit plus la même chose avec les deux yeux.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
c. La perspective
II) La rétine
1) Structure
a. Histologie
Au niveau histologique, la rétine est composée de plusieurs
couches de cellules superposées : la lumière doit traverser toutes les
couches avant d’atteindre les photorécepteurs tout au fond.
L’épithélium pigmentaire constituant la couche la plus profonde de la
rétine a la caractéristique d’être réfléchissante.
La seule chose à retenir sur l’histologie de la rétine est qu’elle est
composée d’une alternance de cellules verticales et horizontales. C’est
une propriété unique par rapport aux autres récepteurs sensoriels de
l’organisme. On a donc dans la rétine à la fois des récepteurs mais
également des neurones qui vont commencer l’analyse des
informations avant qu’elles ne parviennent au cortex. En effet, les
cellules horizontales modifient les informations en fonction de ce qui se
passe autour : on parle d’intégration. Le codage de l’information visuelle
se fait de façon relative avec une élaboration progressive. Ces réseaux
nerveux poussent à dire que la rétine fait partie du SNC.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
b. La fovéa
Au niveau de la fovéa, il y a un amincissement de la couche de cellules : la lumière arrive ainsi
directement au niveau des photorécepteurs sans avoir à traverser les autres couches de cellules, ni les
vaisseaux sanguins. De plus, les photorécepteurs présents au niveau de la fovéa sont uniquement des cônes.
NB : on ne voit pas la couleur en périphérie, c’est une illusion étant donné que les cellules à cônes se situent
uniquement au niveau de la macula.
2) L’acuité visuelle
a. Vision centrale
Rappel : Les acuités varient en fonction de l’endroit où on se trouve sur la rétine.
La vision centrale permet de savoir quelle est l’énergie qui parvient dans le plan des cônes de la rétine.
Si on s’en tient aux informations parvenant aux cellules photoréceptrices, on verrait l’image de gauche. Plus on
s’éloigne de la fovéa, plus on perd en qualité d’information (75% de perte d’acuité visuelle pour 6° d’écart).
Il est important de montrer à quel point ce qui parvient à notre rétine est de
mauvaise qualité. En effet, cela permet de souligner le fait que le cerveau construit lui-
même une image correcte à partir de signaux qu’il reçoit et extrait. On parle du travail
d’extraction qui se déroule à la fois dans la rétine et dans le cerveau pour permettre
d’augmenter le rapport signal/bruit.
Etant donné que cette vision centrale se dégrade très rapidement, on est
constamment en train d’effectuer des saccades pour explorer un visage par exemple ou
plus généralement notre environnement.
A noter que l’on s’intéresse davantage à la partie droite du visage de notre interlocuteur
chez les occidentaux, c’est inconscient mais on observe ce côté pour percevoir les émotions.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
b. Vision périphérique
La vision périphérique permet de voir tout ce qui est transitoire : un mouvement, un déplacement
rapide de lumière…
Illustration simple de ce phénomène : lorsque l’on veut interpeler quelqu’un, on ne reste pas statique mais on
cherche à faire un mouvement.
Ce procédé est maintenant couramment utilisé notamment dans les publicités. L’impact publicitaire est
grand puisque l’on voit deux choses différentes si on est proche ou à distance (ci-dessus à droite).
3) Champs récepteurs
Un champ récepteur correspond à la zone de perception pour un
neurone donné. Si on commence à regarder dans la rétine, dans les cônes ou
les bâtonnets, on est dans un système pixélisé : on voit, point par point, ce
qu’il se passe. La rétine extrait de l’information des pixels. Néanmoins, pour les
couches moins profondes, on voit apparaître des propriétés plus
sophistiquées, plus précises. Les différents champs récepteurs se superposent
pour former le champ visuel.
Les cellules horizontales permettent de croiser les informations, issues
de différents cônes ou bâtonnets. Une seule cellule ganglionnaire (porte
d’entrée de la rétine dans le cerveau) peut intégrer une grande zone de photorécepteurs.
4) Cellules bipolaires
Après une première intégration au niveau des cellules horizontales,
l’information arrive au niveau des cellules bipolaires. Ces cellules ont un
champ récepteur et on va donc essayer de voir ce que la cellule perçoit dans
ce dernier.
Lorsqu’un spot lumineux traverse un champ récepteur, on a une
variation du potentiel de repos mais aucune production de potentiel
d’action. On a une hyperpolarisation, une dépolarisation puis de nouveau
une hyperpolarisation. La somme des hyperpolarisations et dépolarisations
des différentes cellules bipolaires permettra de mettre en œuvre un
potentiel d’action au niveau des cellules ganglionnaires.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
Remarque 1 : la cellule bipolaire est plus sensible à la différence locale qu’à la présence de lumière. Quand le
spot superpose complètement le champ récepteur, on a une quasi-disparition du potentiel.
Les cellules bipolaires codent pour une dépolarisation et non l’envoi de potentiel d’action.
5) Cellules ganglionnaires
Ce sont les cellules les plus importantes, elles envoient l’information vers le cerveau. On peut identifier
leur champ récepteur avec une zone centrale ON (d’excitation de la cellule) et une zone périphérique
OFF (inhibition de la cellule). Au centre, le spot lumineux active un cône inhibiteur pour les cellules bipolaires.
En périphérie, on trouve un cône qui, par l’intermédiaire des cellules horizontales, va modifier l’activité d’un
autre cône.
Lorsque l’on recouvre de gris un champ récepteur de la cellule ganglionnaire, le potentiel d’action est au
repos. Si on met un point blanc sur fond noir, on observe une augmentation de l’activité (on excite la zone
excitatrice, on inhibe la zone inhibitrice) de la cellule ganglionnaire puis elle tend à diminuer avec le temps.
Lorsque l’on recouvre de nouveau le champ récepteur par du gris, on ne revient pas à la normale
immédiatement, il y a d’abord une inhibition transitoire de la cellule (en effet, la cellule s’est habituée au centre
blanc et à la périphérie noire qui sont devenus son état de référence).
Remarque 2 : la réponse de la cellule ganglionnaire est surtout sensible aux changements de lumière plus qu’à
la lumière constante.
En résumé, ce sont les contrastes dans le temps et dans l’espace qui sont les plus
pertinents pour stimuler les cellules ganglionnaires.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
On retrouve en quelque sorte l’opposition entre les cônes et les bâtonnets mais également entre la
vision focale et la vision ambiante.
Dans la rétine on a des cellules à petit champ récepteur au centre et de grand champ récepteur en
périphérie.
NB : en fait, la taille augmente progressivement du centre vers la périphérie.
Pourquoi les cellules magnocellulaires ont une moins bonne acuité que les cellules parvocellulaires ?
• La cellule magnocellulaire va chercher l’information de nombreux bâtonnets ; elle gère une grande
surface de la rétine. La cellule parvocellulaire intègre l’information d’un petit nombre de cellules à
cônes.
• De plus, la densité des bâtonnets est bien moindre par rapport à celle des cônes.
L’espacement trop grand des bâtonnets et la convergence très importante d’une multitude de ces
derniers vers une seule cellule ganglionnaire magnocellulaire explique la mauvaise acuité de cette dernière.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
8) Quelques expériences
1°) L’image ci-contre permet de montrer l’effet qu’ont les cellules
on/off sur le cerveau. Le but est de compter combien de points noirs on
visualise au niveau des intersections des lignes blanches. Les points noirs
apparaissent dans le champ visuel mais pas là où l’on regarde : en effet, les
champs récepteurs sont tous petits dans la zone centrale et définissent bien
le cercle blanc. Si on fixe une barre grise, la cellule code pour un important
contraste entre le gris et le noir, si bien qu’en périphérie, on voit un
contraste noir/gris (à la place du blanc/gris).
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
La voie visuelle principale (V1) rejoint le cortex. Les informations provenant des yeux vont aussi vers
d’autres structures de la vision. En effet, le tractus optique accessoire va amener des informations :
• A l’hypothalamus : sert à la régulation des cycles circadiens. Chez l’aveugle, on peut avoir une lésion
uniquement de la vision ou bien de la vision et de l’hypothalamus. Ces derniers ne sont alors plus calés
sur un rythme de 24h.
• Au prétectum : sert à régler le diamètre de la pupille qui s’ajuste en fonction de l’intensité lumineuse.
Ce phénomène ne dépend pas du système visuel. On peut perdre la vision et continuer d’avoir la pupille
réactive.
Application : le réflexe pupillaire est utilisé en urgence pour voir s’il y a compression du tronc cérébral.
• Au colliculus supérieur : s’occupe de l’orientation des yeux et de la tête. On peut avoir une lésion du
cerveau qui empêche de voir, mais les yeux suivront toujours l’objet : c’est la vision aveugle.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
On observe toujours une magnification cellulaire : la zone rouge et jaune (vision centrale) représente
plus de la moitié du cortex visuel alors que ce sont les zones les plus petites sur le cercle de couleur. On observe
également des projections fonctionnelles multiples (le rouge est présent un peu partout). Pourquoi ? Le
cerveau va analyser différemment différentes qualités de l’information (couleur, forme…). Lors de la perception,
l’image est réassociée. Ces projections multiples s’opposent à l’idée d’une rétinotopie.
b. Orientation et mouvements
Le champ récepteur a une forme allongée avec une zone « on » et deux zones « off ».
Ces cellules sont sensibles :
• A l’orientation :
On promène une barre blanche dans le champ. On observe une augmentation de la fréquence des
potentiels d’action quand la barre est dans la zone « on », comparé aux zones « off ». Même résultat si on met
deux barres noires dans la zones « off ».
Quand on stimule le neurone dans la bonne direction, on augmente la fréquence de potentiel d’action,
quelle que soit la zone.
Si on tourne la barre, l’effet est moins important, jusqu’à devenir nul quand la barre est perpendiculaire
au champ récepteur. On a ici des neurones qui ne répondent qu’à l’orientation d’un objet dans un champ
récepteur (on perçoit des traits) et ensuite on en viendra à construire des formes.
• Au mouvement :
La barre est visible en mouvement de gauche à droite mais pas de droite à gauche (par exemple). Pour
chaque cellule, les deux zones « off » sont différentes.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
d. La couleur
On a des phénomènes de simple et double opposition.
Dans la rétine, on a des cellules qui sont à centre rouge positif
(R+), rouge négatif (R-), vert positif (V+), vert négatif (V-), bleu
positif (B+), bleu négatif (B-), jaune positif (J+) et jaune négatif
(J-). Les neurones codent un contraste (vert/pas vert, rouge/pas
rouge…). On a plusieurs combinaisons possibles comme
représentées ci-contre.
Dans certaines images, quand le bleu est entouré de
jaune ou le rouge entouré de vert, on a une sensation bizarre.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
3) Neurones de V2 à V6
On a vu qu’au niveau de l’aire visuelle primaire était traitée la sensibilité à l’orientation, au mouvement
et à la couleur. Ces informations sont ensuite transmises à d’autres zones :
• La couleur va être envoyée à l’aire visuelle V2 puis des voies de traitement spécifiques de la couleur.
• L’orientation va être envoyée à V2 dans les zones qui traitent de la forme. Si on colle plusieurs
informations d’orientation, on construit des formes.
Sur l’image ci-contre, si vous cachez un des ronds noirs, vous voyez deux Pacmans. Mais sans
le cacher, vous voyez un triangle. C’est V2 qui a extrait les orientations et qui a décidé de voir un
triangle : ce sont les contours illusoires. Cela sert d’autant plus si un tigre se cache derrière plusieurs
arbres (survie).
De la même manière, parfois cacher c’est montrer.
L’aire V2 va reconstituer les contours à partir d’un visuel primaire.
L’aire V3 sera spécialisée dans la vision centrale en détails. L’aire V3a sera spécialisée
dans la vision spatiale. C’est elle qui voit les objets pour qu’on puisse les saisir.
Ces résultats proviennent d’études électrophysiologiques faites sur des singes.
On a découvert une trentaine d’aires du cerveau responsables du traitement de l’image.
Chez l’Homme, on a deux grandes façons d’étudier le SNC :
• Etudier des patients déficitaires.
• L’IRM : en demandant au sujet de reconnaître des objets, les nommer… en
visualisant les aires activées dans le cerveau.
Plus on va dans la sophistication de l’image, plus on va vers l’avant du lobe
temporal (visage, objets composés de multiples sous-unités).
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Neurologie – Vision et oculomotricité – Y. ROSSETTI
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. RHEIMS
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. RHEIMS
• S’il y a une atteinte du chiasma (en général ce sont des lésions de la selle turcique, ou hypophysaires qui
vont comprimer le chiasma), il y a une hémianopsie bi temporale. Il y a une atteinte des fibres qui croisent,
qui sont issues des deux rétines nasales.
Une fois qu’il y a une atteinte en arrière du chiasma c’est-à-dire retro chiasmatique, il y a une atteinte du
champ visuel qui est dites latérale homonyme
• S’il y a une atteinte des radiations optiques, il va y avoir une hémianopsie latérale homonyme.
• Les radiations optiques inférieures et supérieures ne cheminent pas au même endroit, et notamment les
radiations optiques inférieures font une boucle dans le lobe temporal. Donc s’il y a une atteinte
temporale, on peut avoir uniquement une atteinte des voies optiques inférieures, ce qui donne une
quadranopsie latérale homonyme supérieure (fréquente). On peut avoir des quadranopsies inférieures si
on a une atteinte pariétale, mais c’est plus rare.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. RHEIMS
o On parle de tableau de cécité corticale car l’œil n’est pas lésé. La caractéristique principale est
que le RPM (réflexe photomoteur) est conservé : pas d’anomalie du réflexe
pupillaire/oculomoteur. Souvent les malades sont confus, anosognosiques : cad ils ne se rendent
pas compte qu’ils ne voient plus.
• Le rétrécissement périphérique du champ visuel : résulte d’une atteinte occipitale incomplète. Il y a donc
une vision centrale qui persiste (le patient vous voit comme s’il vous regardait dans un fusil). C’est souvent
dû aux suites d’un AVC, mais également à des pathologies psychiatriques.
• L’agnosie visuelle : le malade ne reconnaît pas visuellement un objet qui lui est présenté mais est capable
de l’identifier par la palpation. Il s’agit d’une atteinte des aires visuelles secondaires.
• Les métamorphopsies : c’est une forme d’hallucination visuelle, caractérisée par une déformation des
objets perçus.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – S. RHEIMS
Ce tableau évoque typiquement une maladie de Horton (vascularite), puisque cette pathologie peut
donner des neuropathies optiques ischémiques, avec ce genre de trouble visuel.
Lorsqu’un patient de plus de 50 se présente avec des céphalées, il faut penser à la maladie de Horton.
C’est urgence pour lui éviter une aggravation de sa vision, et la cécité.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – C. TILIKETE
Objectifs pédagogiques : chez un patient qui se plaint de diplopie, argumenter les hypothèses diagnostiques
et justifier les examens complémentaires pertinents.
I) Rappels
Les fonctions principales des 6 muscles extra-oculaires sont :
• Droit latéral : abduction
• Droit inférieur : abaissement
• Droit médial : adduction
• Oblique supérieur : incyclotorsion et abaissement
• Droit supérieur : élévation
• Oblique inférieur : excyclotorsion et élévation
II) Définitions
Une diplopie se définit par la perception visuelle double d’un objet unique.
Il faut tout de suite éliminer la notion de diplopie monoculaire qui persiste à l’occlusion de l’œil. C’est une
cause ophtalmologique rare (début de cataracte, décollement de rétine qui fait que le faisceau lumineux est
difracté et donne deux images). Si l’examen ophtalmologique est normal, cela veut dire que le trouble est
fonctionnel, c’est-à-dire psychogène car il n’y a pas de substratum anatomique qui puisse l’expliquer.
Les diplopies binoculaires quant à elles disparaissent à l’occlusion d’un œil. Cela traduit le fait que nos
yeux ne sont pas alignés, et donc l’image qui se projette ne se projette pas au même endroit de la rétine. Le
cerveau reçoit le même objet dans des lieux différents de l’espace, comme s’il y avait deux objets. Cela témoigne
d’une paralysie oculomotrice (POM) qui peut être liée à une atteinte des noyaux, des nerfs ou des muscles
oculomoteurs, ou bien encore à un défaut de jonction neuromusculaire.
III) Clinique
En clinique le patient peut ne pas se plaindre directement d’une vision double, mais d’une vision « floue ».
La disparition de ce flou à la fermeture d’un œil a donc la même valeur qu’une diplopie.
Il faut noter que le cerveau ne s’adapte pas à cette diplopie. Il peut parfois supprimer une des deux images,
mais ce n’est jamais « perspectivement » qu’il y a une adaptation.
L’orientation diagnostique repose sur plusieurs choses :
• Les circonstances de survenues (traumatisme)
• Le contexte pathologique (Diabète Non Insulino-Dépendant, HTA)
• L’âge du patient
• Le profil évolutif (aigu, subaigu, fluctuant)
• Les symptômes et signes associés : douleur, atteinte trigéminale, syndrome orbitaire, signes
neurologiques.
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Neurologie – Vision et oculomotricité – C. TILIKETE
Il faut ensuite déterminer le territoire musculaire atteint, qui est orienté cliniquement par différents
éléments :
• Les caractéristiques de la diplopie : est-elle horizontale (dans ce cas ce sont les droits horizontaux qui
sont touchés) ? verticale (les droits verticaux et obliques sont atteints) ? oblique (avec les obliques
supérieur et inférieur touchés) ?
• La direction du regard dans laquelle elle apparaît ou s’accroît
• La limitation de l’amplitude du mouvement oculaire dans la direction d’action du muscle paralysé
(attention, l’atteinte peut être très discrète, il faut regarder très attentivement et prendre son temps
lors de la réalisation de l’examen).
• Enfin, la position du globe oculaire dans le regard axial. Si le globe dérive en dedans, on a un
strabisme interne par atteinte du droit externe lors d’une atteinte complète.
Remarque /!\ :
Quand on étudie la poursuite d’un objet chez un patient, on remarque dans l’extrême du côté déficitaire
un nystagmus de l’œil sain. Cela est dû au fait que le désaxage volontaire des deux yeux est inconfortable, et que
l’œil sain a pour réflexe de se re-axer avec l’autre œil.
Examen sous écran ou Cover-test : Il consiste à demander au sujet de fixer un point situé droit devant lui
au loin. Un œil est masqué par un cache puis le cache est déplacé sur l’œil opposé. Chez le sujet dont le parallélisme
oculomoteur est normal, on n’observe aucun mouvement.
En cas de strabisme paralytique, l’œil masqué n’est pas dirigé dans la direction de l’œil découvert : ainsi
lorsqu’on lève l’écran, l’œil non fixateur
apparaît d’abord dévié puis se redresse
pour prendre la fixation (« mouvement de
restitution ») ; la direction du mouvement
de restitution permet de détecter le
muscle paralysé. Par exemple, en cas de
paralysie du VI, les yeux sont en
convergence ; l’œil occlus, dévié en
convergence, reprend sa position de
fixation par un mouvement en dehors
quand l’occlusion est levée et portée sur
l’autre œil.
Le tableau sur la page suivante résume toutes les étiologies de la diplopie : ces étiologies seront
développées durant l’ED via des cas cliniques. Pour pouvoir le travailler en amont, voici le lien de l’item
sur le site du Collège des Enseignants de Neurologie (CEN) : https://www.cen-neurologie.fr/deuxieme-
cycle/diplopie
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Neurologie – Vision et oculomotricité – C. TILIKETE
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Vu sur la page fb « Direction des affaires med », qui ont un certain talent pour passer l’actualité
médicale au vitriol.
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Audition et
équilibre
La liste suivante n’est pas une liste exhaustive des items abordés en lien avec le système vestibulo-cochléaire, mais
ceux qui s’en rapprochent le plus.
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
Biophysique de l’audition
Source
sonore
Onde plane
FGSM3 Lyon Est Biophysique de l’audition Page 1 sur 11 .
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
1) L’onde acoustique
a. Définition
Il s’agit de la vibration ordonnée d'un ensemble de molécules d’air, situés dans un milieu matériel
susceptible d'assurer la propagation de ces ondes.
Une onde sonore est une onde de pression mécanique longitudinale qui se propage progressivement (de
proche en proche) dans un milieu matériel élastique (gaz, liquide, solide) mais elle ne se propage pas dans le vide
comme les ondes électromagnétiques.
On distingue 4 types de sons selon leur fréquence ou nombre de variations de pression (périodes) par
seconde (1 Hz = 1 cycle/s)
• Infra-sons (< 20 Hz)
• Sons audibles (20 Hz < F < 20 Khz). Ce sont les seuls sons audibles par l’oreille humaine.
• Ultra-sons (20 Khz < 200 Mhz)
• Hyper-sons (F > 500Mhz)
b. Modèle du ressort
Le modèle qui illustre le
mieux l'onde plane acoustique est le
modèle du ressort.
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
L’ébranlement ainsi créé se transmet à la colonne d’air. A l’intérieur du tube, les molécules d’air vont se
déplacer autour de leur position d’équilibre (en avant et en arrière par rapport à cette position). On se rend alors
compte, en observant la distribution des molécules d’air dans le tube, qu’il existe des zones de haute densité et
des zones de basse densité moléculaire (respectivement maxima et minima de l’onde acoustique).
Les zones où les molécules d’air se rassemblent (plus dense) sont des zones de compression du gaz. De
part et d’autre se trouvent des zones de raréfaction de l’air (donc des dépressions relatives).
u(x,t)
x
Temps
Elle est premièrement définie par sa période, c’est à Elle est secondement définie par sa longueur
dire dans le temps. d’onde, c'est-à-dire dans l’espace.
La période (notée T) correspond à l’intervalle de Au même instant, les molécules distantes de λ=
temps séparant 2 passages par la même position CT (célérité x période), sont dans le même état
(même état de mouvement des molécules), et fait de mouvement.
partie des caractéristiques d'un son. C’est par exemple la distance entre deux
La fréquence est l’inverse de la période oscillations maximales.
3) Impédance
La vitesse de propagation des ondes
dépend de l'impédance acoustique du milieu
étudié. Elle représente la résistance de l'onde
dans le milieu matériel, et exprime la capacité du
milieu à se déformer au passage de l’onde.
• L’impédance acoustique correspond au
rapport entre la pression acoustique en
un point donné et la vitesse de vibration
des molécules en ce point (z = P(x,t)/v(x,t) → attention il ne s’agit pas de la célérité du son). Elle dépend
de la masse volumique du milieu (qui va augmenter la pression) et de la célérité z = x c.
Plus le milieu est solide et plus l’impédance est élevée, plus l’onde aura des difficultés à se propager
(rappel cependant : le son ne se propage pas dans le vide, même si le milieu peut être considéré comme étant
dépourvu d’une certaine solidité...).
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
Ces valeurs sont des interprétations subjectives de l’oreille humaine. La connaissance actuelle de ces
sensations subjectives est tirée de données expérimentales recueillies sur un grand nombre de patient en faisant
varier les caractéristiques physiques du son. Nous arrivons donc avoir une « norme » pour chaque paramètre
physiologique de sensation auditive.
Enoncé de la loi de Weber :
1) Loi de Weber
Pour chaque fréquence , le seuil liminaire pour que
Une sensation auditive ne peut pas être des sons de fréquence + soient considérés
directement mesurée, mais nous savons par donnée comme différents, pour une même intensité sonore
expérimentale qu’il existe une relation de équivaut à :
proportionnalité entre la fréquence de l’onde
acoustique et la sensation : c’est la loi de Weber. S = K log
Pour une variation de stimulus physique S étant la sensation et K un coef de proportionnalité
minimale on provoque une variation de sensation
minimale. (en gros : correspond à la fréquence minimal qu’il
faut ajouter à pour que notre oreille distingue une
différence).
FGSM3 Lyon Est Biophysique de l’audition Page 4 sur 11 .
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
Cette relation est logarithmique : la sensation croit moins vite que le stimulus physique qui lui donne
naissance.
2) Sonie (de son petit nom « Intensité sonore sensorielle »)
Comme dit juste au-dessus, la sonie correspond à la sensation qu’un son est fort ou faible. Elle coïncide à
l’intensité acoustique de l'onde sonore et elle varie en fonction de la fréquence.
On la défini par S= log10(W/W0), en décibels. On considère W0 comme étant le seuil d’audibilité de
l’oreille humaine, soit 1000 Hz, ou 10-12 w.m-2
• On parle alors de dB absolus. On peut prendre un autre seuil W0, mais on sera alors en dB relatifs
à ce seuil. A noter que chez un individu normal, le seuil est variable de 1000 à 3000 Hz.
La sonie est la base de l’audiométrie, qui est un moyen de quantifier ou objectiver la sensibilité de
l’oreille à l’intensité, en utilisant l'échelle des décibels absolu ou relatif. A noter que pour chaque fréquence, il
existe un seuil douloureux où la valeur de l’intensité acoustique créera une sensation douloureuse.
5) L’écoute binaurale
L'audition binaurale est un phénomène qui peut entrainer une baisse de la sensibilité (<3dB) en fonction
de la position de la tête. Elle permet de déterminer la direction dans laquelle se trouve la source émettrice. Un
seul degré de déplacement angulaire de la source sonore dans un plan sagittal (droite-gauche) est perceptible
(alors que 10° représentent le minimal détectable si la source est placée dans le plan frontal, c'est-à-dire plus en
haut ou en bas).
Cette orientation auditive est due essentiellement à deux facteurs :
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
• La différence d'intensité due à l'ombre portée par la tête pour les fréquences supérieure 3000 Hz.
• La différence de phase en cas de diffraction pour les fréquences inférieures 800 Hz.
III) La chaîne auditive
1) Rappels anatomiques
2) L’oreille externe
L’oreille externe comprend le pavillon, qui capte
et amplifie les sons, et le conduit auditif externe, qui
conduit les sons au tympan. Le signal sonore peut y
gagner jusqu’à 15 dB pour une fréquence entre 2 et 5
kHz.
Sur le graphique ci-contre : l’amplification du son
selon la fréquence de l’onde.
3) L’oreille moyenne
Elle assure la transmission (par adaptation d’impédance) entre le tympan et la fenêtre ovale, c'est-à-dire
le passage du signal d’un milieu aérique à un milieu liquide. Le but est de ne pas perdre d’énergie (pour rappel, le
passage d’une onde d’un milieu à un autre peut provoquer une atténuation très forte de l’onde si les deux
milieux ont une impédance très différente).
a. Le tympan
Le tympan est une membrane de forme conique, capable
de vibrer à des fréquences différentes avec une amplitude de
mouvement très faible. On peut plus ou moins l’assimiler à la
membrane d’un haut-parleur.
Le tympan est un résonateur très amorti et donc peu
sélectif en fréquence ; on peut néanmoins noter que son
amplitude de vibration va être inversement proportionnel à la
fréquence de l’onde sonore. Les sons aigues entrainent une
vibration tympanique moins ample que les sons graves.
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
élastique. Le 2ème côté est constitué d'une fine membrane : la membrane de Reissner.
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
Nerf auditif
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
En cas de pathologie, le son va être « latéralisé » (on l’entend mieux d’un côté). Deux cas de figures sont
possibles :
• La pathologie touche l’oreille externe ou moyenne : cela provoque une surdité de transmission. Dans ce
cas, le son sera mieux perçu au niveau de l’oreille atteinte (oui, c’est paradoxal, mais c’est comme ça, car
le son non transmis reste en résonnance notamment dans la caisse du tympan). De plus, l’audition sera
meilleure en conduction osseuse qu’en conduction aérienne.
• La pathologie touche l’oreille interne : on a une surdité de perception. La latéralisation va donc se faire
du côté de l’oreille saine cette fois.
(Si vous avez suivi : on ne peut pas déterminer avec ce test si l’oreille qui entend mieux est l’oreille malade ou
l’oreille saine… On a donc besoin de pousser un peu plus les tests si on a une latéralisation).
b. Test acoumétrique : Epreuve de Rinne
L’épreuve de Rinne consiste à comparer l’intensité du son perçu par le patient d’un diapason en vibration
devant le pavillon (conduction aérienne) et posé sur la mastoïde (conduction aérienne).
Normalement, la conduction aérienne est supérieure à la conduction osseuse (on entend mieux quand le
diapason est en vibration devant le pavillon) : l’épreuve de Rinne est alors dite positive.
Dans le cas où la conduction osseuse est supérieure à la conduction aérienne, l’épreuve de Rinne est
dite négative. Pour reprendre ce qu’on a dit pour l’épreuve de Weber, cette situation correspond à une surdité
de transmission, donc à une atteinte de l’oreille externe ou moyenne.
En résumé
Epreuve de Weber Epreuve de Rinne Surdité
Non latéralisée Positive Aucune
Latéralisée du côté atteint Négative Surdité de transmission
Latéralisée du côté sain Positive Surdité de perception
c. Audiométrie
Il s’agit de la méthode la plus utilisée et la plus précise. En routine, elle a trois objectifs : diagnostiquer,
évaluer et suivre l'évolution d'une surdité. Elle consiste en l’utilisation d'un générateur de sons purs de fréquence
et d'intensité sonore contrôlables.
• Audiométrie tonale liminaire : elle permet d'établir la courbe des seuils de niveau sonore en dB pour les
sons purs en conduction osseuse ou aérienne. Grâce à ça, on peut chiffrer la perte d'audition en dB pour
chacune des fréquences.
Exemples d’audiogramme
Surdité de transmission : on voit qu’on a une perte Surdité de perception : la perte d’audition pour la
d’audition au niveau des basses fréquences pour la conduction aérienne et osseuse, globalement
conduction aérienne. superposable, ici dirigée vers les hautes fréquences.
• Audiométrie tonale supraliminaire : recherche un phénomène de recrutement (mis en jeu dans les
lésions de l'oreille interne). Elle va être caractérisée par l'augmentation du seuil absolu d’audition associé
à une diminution du seuil douloureux.
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Neurologie – Audition et équilibre – S. ISAL
• Audiométrie vocale : répétition de mots simples émis par un haut-parleur avec une puissance définie.
L’individu va déterminer, pour les différentes intensités sonores, le pourcentage de mots prononcés
(courbe sigmoïde). Elle va permettre de préciser le degré d'invalidité résultant d'une surdité.
V) Types de surdité
Pour les techniques diagnostics, cf. la partie précédente
1) Surdité de transmission
Elle résulte d’une atteinte de l’oreille externe ou moyenne. Comme la plupart des pathologies, on peut la
classifier selon ses causes, aiguës ou chroniques :
• Aiguës : obstruction du conduit auditif, perforation du tympan, blocage des osselets (par du pus par
exemple…).
• Chroniques : sclérose du tympan, altération chronique des osselets par otites, otospongiose (ossification
de l'étrier au niveau de la fenêtre ovale)
Elle est caractérisée par une altération des sons graves (par des vibrations plus amples de ces derniers), et
une absence d’altération de la conduction osseuse.
2) Surdité de perception
Elle résulte d’une atteinte de l’oreille interne. Les causes sont en général chroniques :
• Presbyacousie
• Atteintes dégénératives héréditaires
• Atteintes vasculaires (Menière)
• Atteintes secondaires : infectieuses, traumatiques, iatrogènes (aminosides)
Elle est caractérisée par une altération des sons aigus (que ce soit par conduction aérienne ou osseuse), et un
phénomène de recrutement est possible (objectivé par un test de Fowler)
En résumé…
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Cyanide and Happiness (page fb https://www.facebook.com/explosm/)
"Mais, vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais
résumer ma vie aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d'abord des rencontres, des gens qui m'ont
tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez
curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Parce que quand on a le
goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas
l'interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n'est pas mon cas, comme
je le disais là, puisque moi au contraire, j'ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la
vie, je danse la vie... Je ne suis qu'amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd'hui me
disent "Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ?", eh ben je leur réponds très simplement,
je leur dis que c'est ce goût de l'amour, ce goût donc qui m'a poussé aujourd'hui à entreprendre une
construction mécanique, mais demain, qui sait, peut-être seulement à me mettre au service de la
communauté, à faire le don, le don de soi..."
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
Physiologie de l’audition
L’audition touche le domaine du sens de l’ouïe. L’ouïe rassemble la détection d’un son, l’identification de
sa source et sa direction dans l’espace, la compréhension de sa signification et la perception du langage parlé
permettant alors la communication. Certaines fonctions de l’ouïe sont plus élaborées comme pour la détection
et la compréhension de la musique, intégrant le domaine des émotions.
Objectifs :
• Comprendre comment une onde sonore est transformée en signal neuronal ;
• Analyser les voies périphériques et centrales véhiculant l’information auditive ;
• Comprendre comment le système nerveux intègre les informations relatives à un son (intensité,
fréquence), son emplacement dans l’espace, sa signification…
I) Physiologie de la cochlée
1) Sensibilité de la membrane basilaire au son
Quand un son arrive au niveau de la fenêtre ovale, il y a déplacement de la périlymphe dans la rampe
vestibulaire, entraînant, via la membrane de Reissner, un déplacement de l’endolymphe dans le canal cochléaire.
Ce mouvement de liquide du canal cochléaire induit alors un mouvement de la membrane basilaire, où se trouve
l’organe de Corti, ce qui va stimuler les cellules ciliées sensorielles.
L’onde des liquides de l’oreille interne est donc transmise aux
cellules ciliées grâce à cette membrane basilaire.
La membrane basilaire a une particularité un peu contre-intuitive d’être
plus étroite et rigide à sa base, et augmente en largeur et en souplesse
vers son apex.
La vibration de cette membrane basilaire se fait alors par une onde le long de la cochlée, de la base à
l’apex. Les caractéristiques de la membrane basilaire font que l’onde augmente en amplitude et perd en vitesse
au cours de sa progression. Elle s’arrête à une certaine distance qui dépend de la fréquence du son :
• A haute fréquence, l’énergie va être perdue rapidement, l’onde se propage très peu, et aura une distance
maximale courte.
• A basse fréquence, l’onde va augmenter en amplitude plus ou moins jusqu’à l’extrémité de l’apex
(distance maximale longue).
L’endroit où l’onde s’arrête constitue un des indicateurs de la fréquence de l’onde sonore. En effet, à
l’endroit où l’onde s’arrête, son amplitude est maximale, et c’est à cet endroit que les cellules sensorielles seront
le plus stimulées. Ainsi, un endroit spécifique de la membrane basilaire et de l’organe de Corti correspond à une
fréquence spécifique : c’est le codage tonotopique +++.
NB : Toutes les cellules se trouvant sur le parcours de l’onde seront stimulées, mais la stimulation sera plus
forte à l’endroit où l’onde s’arrête puisque que l’amplitude y sera maximale.
Lors d’un son complexe, la membrane basilaire est sensible aux différentes fréquences des ondes le composant,
permettant alors de les distinguer :
• La base de la cochlée répondra sélectivement aux hautes fréquences.
• L’apex répondra sélectivement aux basses fréquences. Le codage tonotopique est plus spécifique pour
les hautes fréquences (en effet, les basses fréquences se terminent +/- toutes au niveau de l’apex).
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
Les cellules ciliées, aussi bien internes qu’externes, font synapse avec les axones des neurones qui forment
le nerf cochléaire (appartenant à la VIIIème paire crânienne avec le nerf vestibulaire). Les corps cellulaires de ces
neurones sont localisés dans le ganglion spiral, à la sortie de la cochlée. On verra plus tard que ces neurones vont
ensuite se projeter vers les noyaux cochléaires au niveau du tronc cérébral.
Les cellules ciliées répondent aux mouvements faisant bouger les cils. Quand la membrane basilaire vibre,
cela crée un cisaillement des stéréocils dans un sens ou dans l’autre, entre la membrane basilaire plutôt souple,
qui est en mouvement, et la membrane tectoriale plutôt rigide (fixe, rattachée) qui retient les cils.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
Ensuite, l’information nerveuse va pouvoir (ou non) faire relais, depuis les noyaux ventraux, dans trois
composantes du tronc cérébral :
• Un premier relai dans les olives supérieures, au niveau du pont. La particularité de cette voie est qu’elle
affère les deux olives supérieures ipsi et controlatérale. Ce relai n’est PAS OBLIGATOIRE.
• Un second relai part ensuite vers le noyau du lemnisque latéral, lui non plus n’est PAS OBLIGATOIRE.
• Enfin les fibres vont en direction du noyau colliculus inférieur (oculomotricité : colliculus sup) au niveau
du mésencéphale : ce relai est OBLIGATOIRE pour toutes les fibres auditives.
Remarque : On a donc à chaque étage des voies qui font relais dans les noyaux et d’autres qui vont directement au
niveau du colliculus inférieur.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
Mécanisme : Chaque neurone de l’OSM a des dendrites latérales qui reçoivent des afférences ipsilatérales
et des dendrites médianes recevant des afférences controlatérales. Ces neurones ne sont activés que lorsque les
deux signaux ipsi et controlatéraux arrivent en même temps : ils fonctionnent comme des détecteurs de
coïncidence.
Ainsi, des axones venant des noyaux cochléaires ont une longueur variable et fonctionnent comme des
lignes à retard. Ils permettant de faire arriver les potentiels d’action en même temps, en retardant le potentiel
d’action d’un côté qui serait en avance sur l’autre, tout simplement en allongeant le chemin à parcourir.
De ce fait, chaque neurone présente une sensibilité particulière aux sources sonores situées à un endroit
particulier.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
Exemples :
• Cas n°1 : Le son est
strictement localisé en face de
nous, c’est-à-dire à
équidistance des deux oreilles.
1) Le son atteint l’oreille droite
ET l’oreille gauche en même
temps, un potentiel d’action
est donc émis des deux côtés,
en même temps vers l’OSM.
2) Les deux potentiels d’action
arrivent à des moments différents au niveau des cellules A, B, D et E (les axones sont de longueurs différentes)
MAIS ils arrivent au même moment au niveau de la cellule C (distance Oreille droite/Cellule C = Distance
Oreille gauche/Cellule C, les axones font la même longueur).
3) Seule la cellule C est activée.
• Cas n°2 : Le son arrive par la
gauche, il arrivera donc plus
tôt sur l’oreille gauche et un
petit peu plus tard sur
l’oreille droite.
1) Le son atteint l’oreille gauche
en premier, un potentiel
d’action est donc émis en
premier, de l’oreille gauche
vers l’OSM.
2) Le son atteint ensuite l’oreille
droite qui envoie à son tour
un potentiel d’action vers l’OSM.
3) Les deux potentiels d’action arrivent à des moments différents au niveau des cellules A, B, C et D (les axones
ne permettent pas de rattraper le retard) MAIS ils arrivent au même moment au niveau de la cellule E cette
fois-ci : distance Oreille droite/Cellule E < Distance Oreille gauche/Cellule E, l’information venant de gauche
prendra du retard en passant par l’axone le plus long (vers le neurone E sur le schéma), et le message droit
rattrapera son retard en prenant l’axone le plus court.
4) Seule la cellule E est activée.
NB : A chaque fois, tous les neurones sont stimulés (A, B, C, D et E) mais seul celui qui reçoit les deux
potentiels d’action simultanément est activé (l’information est diffuse
mais l’intégration est précise).
Fonctionne sur le plan horizontal (pas en vertical).
b. Intégration de la différence d’intensité
interaurale
POUR LES FREQUENCES HAUTES, c’est l’olive supérieure
latérale (OSL) qui s’occupe de cette intégration, ainsi que le noyau
médian du corps trapézoïde (NMCT). Il va y avoir un jeu d’activation
et d’inhibition.
La voie venant des noyaux cochléaires antéro-ventral se divise en
deux fibres :
• Une qui va vers l’OSL ipsilatérale pour l’exciter.
• Une qui va vers le NMCT controlatéral. L’activation du NMCT
entraine une inhibition de l’OSL controlatérale via un
interneurone du NMCT.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
L’OSL reçoit des fibres excitatrices provenant du côté ipsilatéral et des fibres inhibitrices venant du côté
controlatéral.
Chaque OSL ne code donc que les sons venant de l’hémichamp auditif ipsilatéral.
➔ Ainsi, si un son est latéralisé, l’excitation ipsilatérale de l’OSL est plus importante que l’inhibition controlatérale.
Cette différence sera intégrée dans les centres supérieurs qui pourront alors préjuger de la localisation du son.
De plus, on observe au niveau du cortex auditif primaire, une organisation spatiale en bandes qui sont
sensibles à des spectres de fréquences différentes :
• Représentation des basses fréquences : latérale et rostrale.
• Représentation des hautes fréquences : médiane et caudale.
On voit donc bien qu’on garde ici encore une organisation tonotopique.
Il faut par ailleurs savoir que les neurones corticaux répondront de façon variable à une certaine durée,
intensité et complexité du stimulus sonore. A côté de l’aire auditive primaire, des aires auditives secondaires
existent, mais sont moins bien connues que les aires visuelles, à l’exception de l’aire de Wernicke.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
Le cortex temporal gauche est plus spécifique pour le traitement du langage et le traitement temporel,
tandis que le cortex temporal droit se spécialise dans le traitement des sons liés à la musique et dans le traitement
spectral. On prend conscience du son uniquement quand il arrive au niveau du cortex auditif.
A retenir
• Capacité d’analyse des différentes fréquences des sons au niveau du système périphérique avec une
transmission hiérarchisée (tonotopique) dans le nerf cochléaire.
• Système périphérique de transduction mécano-électrique.
• La tonotopie est respectée sur les voies auditives centrales, jusqu’au cortex auditif.
• Détection de la fréquence, de l’intensité, du timbre, de la localisation spatiale dépendent de la hauteur
des sons (< ou > 3 kHz).
• La détection de l’intensité dépend d’une sommation spatiale.
• Intégration de plus en plus complexe au fur et à mesure des étapes d’intégration centrale jusqu’à
l’interprétation du langage (hémisphère gauche) ou de la musique (hémisphère droit).
• Innervation centrale bilatérale.
English Words !
- Hearing mechanism
- Outer, middle and inner ear
- Cochlea
- Scala vestibuli, scala tympani, scala media
- Frequency (pitch), amplitude (loudness), timbre and localisation of sounds
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
I) Le système vestibulaire
Comme vu dans l’introduction, un système est composé de :
• L’organe sensoriel périphérique :
o Le labyrinthe vestibulaire.
o Rôle de capteur des mouvements et de la position de la tête dans
l’espace.
• L’organe effecteur périphérique :
o Les muscles de la posture (gérant donc le contrôle de l’équilibre).
o Rôle dans l’oculomotricité.
• Système central d’intégration, de modulation et de perception :
o Noyaux vestibulaires, cervelet et cortex cérébral.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
b. L’épithélium neurosensoriel
Il tapisse en partie la paroi des trois
ampoules et l’ensemble de l’utricule et du
saccule :
• Au niveau de l’ampoule de chaque canal
semi-circulaire, il est appelé crête
ampullaire. (une crête/ampoule)
• Au niveau de l’utricule et du saccule, il
prend le nom de macule. Crête ampullaire Macule
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
A l’extrémité de chacun de ces stéréocils, il y a des canaux potassiques. Ils sont reliés au
stéréocil du rang suivant par un filament (sorte de ressort = liaison de type mécanique) :
• Au repos, les cils sont droits, les canaux potassiques sont légèrement ouverts, il y a
donc un flux entrant permanent de K+.
Quand le K+ entre dans la cellule, il y a une dépolarisation. Les canaux calciques voltage dépendant
s’ouvrent et du calcium entre dans la cellule et comme pour une terminaison neuronale classique, il va y avoir
une libération de neurotransmetteurs au niveau de la synapse du neurone vestibulaire. La stimulation
synaptique aboutira ou non à un potentiel d’action.
Remarque : Comme vu plus haut, il existe un flux entrant permanent de K+, créant une activité de repos.
Cette particularité est quasiment commune à tous les neurones de notre SNC.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
a. La voie vestibulo-thalamo-corticale
Elle part des noyaux vestibulaires, passe par le thalamus (péage d’autoroute obligatoire de toutes les
voies ascendantes au cortex cérébral) et continue vers le cortex pariétal (proche du cortex somesthésique).
C’est la voie de la « perception vestibulaire ». Elle gère la perception vestibulaire des déplacements et
l’orientation spatiale. Quand le système ne fonctionne pas correctement, cette voie provoque des vertiges
(sensation erronée de tourner) et des troubles perceptifs de la position de la tête.
Remarque : Il n’existe pas d’aire corticale vestibulaire primaire ou secondaire, les aires vestibulaires sont
toujours associatives.
Remarque : si on fait une stimulation galvanique (stimulation des cellules ciliées) d’un sujet sain à qui on
demande de marcher, il y a une réaction posturale. cf : https://www.youtube.com/watch?v=guaiDZdsDjI
Il existe de nombreuses connections réciproques entre le cervelet et les noyaux vestibulaires.
Remarque : Du fait de l’absence d’aire primaire ou secondaire, toutes les informations intégrées au
niveau cortical sont perçues de manière consciente. Les informations qui passent par le tronc cérébral sans
remonter au cortex (dites « sous-corticales ») ne sont pas perçues de manière consciente.
Lorsque la lésion est périphérique (au niveau du labyrinthe vestibulaire, du nerf vestibulaire ou du noyau
vestibulaire), cette triade est réunie. Dans ce cas, le syndrome est dit « harmonieux ».
Lorsque la lésion est centrale (au niveau du tronc cérébral ou plus haut), il peut y avoir des
manifestations dissociées (vertiges sans troubles posturaux, nystagmus seul, …).
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
• La vision fovéale :
La plupart des récepteurs (en particulier les cônes) sont concentrés au niveau de la zone centrale de la
rétine appelée la fovéa. C’est la zone où la vision est la plus nette, c’est elle qui détermine notre acuité visuelle.
Autour de cette fovéa, notre vision est bien moins efficiente. On voit précisément ce qu’on fixe mais beaucoup
moins bien le reste. Si on veut une vision complète de notre environnement, il va falloir changer notre point de
fixation. Ces mouvements oculaires s’appellent des saccades (150 000 par jour). Ces dernières sont des
mouvements oculaires extrêmement rapides et précis, servant à l’exploration visuelle de notre environnement.
A chaque fois qu’on fait une nouvelle fixation (= fovéalisation), on capte une nouvelle image. Les
saccades permettent de changer la direction du regard vers des points de fixation successifs, créant une
photographie de la scène visuelle. Le système nerveux va reconstruire une perception du monde visuel en
continu à partir de ces photographies successives.
Remarque : Les espèces constituant des proies ont une très mauvaise vue mais plus large que la nôtre.
• Le réflexe vestibulo-oculaire :
La dernière contrainte pour bien voir est la nécessité de stabilité de l’image sur notre rétine. Il faut fixer
et maintenir cette fixation. Lorsqu’on se déplace, l’image qu’on fixe bouge sur notre rétine, on défovéalise. Si
nos yeux étaient fixes dans nos globes oculaires, l’image bougerait sans cesse, dégradant notre acuité visuelle.
Le réflexe vestibulo-oculaire va capter les mouvements de la tête et induire un mouvement oculaire qui va
compenser les déplacements de la tête. Il stabilise ainsi l’image de la scène visuelle quand on se déplace.
D’une manière générale, on va donc avoir des mouvements oculaires ayant pour finalité l’orientation
avec les saccades, et la stabilisation avec le réflexe vestibulo-oculaire.
NB : Il existe d’autres types de mouvements (comme la poursuite) qui ne seront pas abordés dans ce cours.
Remarque : en réalité, on ne voit pas pendant une saccade, il y a un système qui élimine « ce que l’on voit » en
passant d’un point de fixation à un autre.
Ces deux types de mouvements vont dépendre de deux grands systèmes :
• Le système oculomoteur périphérique : correspond au
motoneurone qui va partir de l’un des noyaux
oculomoteurs (III, IV et VI) jusqu’au muscle extra-
oculaire qu’il commande (= voie finale commune). Tous
les mouvements oculaires dépendent de ce système,
qu’ils soient des mouvements d’orientation ou de
stabilisation.
• Le système oculomoteur central (en amont) comprend
un réseau qui commande les saccades, et un autre réseau qui commande le réflexe vestibulo-oculaire.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
Ces six muscles sont innervés par les trois nerfs oculomoteurs : le nerf oculomoteur (III), le nerf
trochléaire (IV) et le nerf abducens (VI). Ces nerfs partent du tronc cérébral, suivent un trajet sous arachnoïdien
proche des gros vaisseaux et se regroupent dans le sinus caverneux avant leur trajet intra-orbitaire.
Chacun de ces nerfs possède un noyau dans le tronc cérébral :
• Le noyau oculomoteur (III) : il va innerver le droit médian, le droit supérieur, le droit inférieur et
l’oblique inférieur (ainsi que le releveur de la paupière et le constricteur de l’iris).
• Le noyau trochléaire (IV) : il va innerver l’oblique supérieur (qui passe dans une trochlée). Son nerf est
le seul qui émerge à la partie postérieure du tronc cérébral et qui croise la ligne médiane (il
innerve donc l’oblique supérieur controlatéral). Les autres nerfs crâniens restent du même côté.
• Le noyau abducens (VI) : il va innerver le droit latéral (d’où son nom « abducens » pour « abduction »).
Pour que la vision binoculaire fonctionne correctement, nos deux yeux doivent bouger ensemble et
rester alignés, pour regarder la même chose.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
2) Le réflexe vestibulo-oculaire
Ce réflexe permet de stabiliser notre vision lors de nos déplacements pour compenser les mouvements
de la tête.
On part du labyrinthe vestibulaire. Si on tourne la tête de 30° à droite, on fait bouger les cellules ciliées
et on active le neurone vestibulaire. Le neurone se connecte au noyau vestibulaire qui va faire synapse avec les
noyaux oculomoteurs qui innervent les muscles oculomoteurs. Ces derniers vont faire bouger l’œil de 30° dans
la direction opposée à celle de la tête. Finalement, le regard (= position de mon œil dans l’espace) reste stable.
C’est un réflexe très rapide (<2 ms) car il n’est composé que de deux synapses.
NB : Il existe en fait différents systèmes de stabilisation visuelle, comme la vision elle-même : si l’objet
bouge, on compense en déplaçant notre regard, en suivant ce qui bouge. Mais ce système est moins rapide du
fait de l’augmentation du nombre de relais cérébraux (<200 ms) et donc insuffisant.
Remarque : un sujet ayant perdu son système vestibulo-oculaire raconte, en plus de ses chutes, qu’il voit
trouble lorsqu’il marche.
• Nystagmus vestibulaire :
Lorsqu’on fait un tour complet sur nous même, les yeux restent stables jusqu’à une position extrême,
environ 40° (ils ne vont pas faire un tour complet sur eux-mêmes). Dans cette situation, on va avoir un
nystagmus vestibulaire : mouvement oculaire de l’œil qui va se recentrer dans l’orbite et fixer un nouveau
point. Il se décompose en deux temps :
o Stabilité oculaire dans l’espace (phase lente).
o Fixation d’un nouveau point (phase rapide).
C’est un réflexe physiologique qui aide à stabiliser le regard lors de mouvements de grande amplitude.
Il est caractérisé par sa phase rapide.
Il est différent du nystagmus pathologique qu’on retrouve dans le syndrome vestibulaire par exemple,
et qui se déclenche sans déplacement de la tête.
Remarque : un nystagmus est défini comme un mouvement régulier des yeux.
• Au niveau du système vestibulaire central :
Quand on tourne la tête à droite par exemple :
o On stimule la crête ampullaire droite → mouvement des cils vers le kinocil → augmentation de
la libération de neurotransmetteurs → augmentation de la fréquence des potentiels d’action.
o Du côté gauche, le mouvement est inverse, donc on ferme les canaux et on réduit la fréquence
des potentiels d’action.
Ainsi, à chaque mouvement, on active d’un côté, et on inhibe de l’autre. Le système vestibulaire central
s’intéresse à la différence de fréquence de potentiels d’action entre la droite et la gauche pour analyser la
position de la tête dans l’espace. Il compare ainsi la droite et la gauche et ne tient pas compte de la valeur
absolue des fréquences de potentiels d’action.
En pathologie, quand on a une atteinte vestibulaire périphérique (comme une névrite vestibulaire), le
nerf ne transmet plus d’information au système vestibulaire central. Mais il reste une activité de repos de l’autre
côté (potentiel de repos).
Le système nerveux central considère qu’il y a une différence entre droite et gauche, ce qui donne une sensation
de vertiges, et fait bouger les yeux pour stabiliser → nystagmus vestibulaire pathologique.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
La saccade est un mouvement extrêmement rapide (environ 700degrés/sec). Les neurones qui
commandent ce mouvement sont particuliers : ce sont les neurones à bouffées (= burst neurons). Ils sont
capables, à un moment donné, de décharger une salve de potentiels d’action à début brutal et fin brutale. Ils
déclenchent donc une contraction musculaire extrêmement rapide. Ces neurones sont inhibés en permanence
en amont par un neurone pause qui, quand il s’inactive, permet la levée de l’inhibition du neurone à bouffée au
moment du déclenchement de la saccade.
Les neurones à bouffée (= burst neurons ) sont localisés :
• Dans la formation réticulée pontique pour les saccades horizontales.
• Dans la formation réticulée mésencéphalique pour les saccades verticales.
Les saccades ne sont pas des mouvements réflexes, elles sont donc contrôlées par les aires
oculomotrices du cortex moteur, au niveau frontal pour la commande volontaire, et pariétal pour les saccades
réactives.
En pathologie on peut avoir des atteintes dissociées, en fonction de l’aire corticale touchée.
III) La posture
Il s’agit d’un système sensori-moteur complexe :
• Plusieurs organes sensoriels périphériques.
• Plusieurs structures d’intégration.
• Plusieurs voies motrices.
• Plusieurs structures de rétrocontrôle.
Il y a plusieurs niveaux d’organisation de la posture.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
En pathologie, on peut avoir des troubles posturaux dans les atteintes sensorielles. Par exemple, les
atteintes de la proprioception ou les atteintes vestibulaires entrainent des troubles de l’équilibre qui s’aggravent
à la fermeture des yeux (contrairement aux atteintes cérébelleuses).
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
4) Ataxie
L’ataxie se définit comme tout trouble du mouvement non lié à un déficit moteur. Elle concerne le plus
souvent la posture mais peut aussi concerner d’autres membres. On trouve 3 types différents :
• Sensorielle : Elle est due à un déficit des fonctions proprioceptives ou vestibulaires. Elle est accentuée
par la fermeture des yeux. La composante sensorielle s’appuie en effet sur le trépied oculaire,
vestibulaire et postural.
• Cérébelleuse : elle n’est pas accentuée par la fermeture des yeux car elle concerne les automatismes
posturaux et n’est donc pas influencée par les informations sensorielles.
• Corticale (astaso-abasie) : trouvable lors d‘hydrocéphalie chronique, plus rare.
A retenir
• Le système vestibulaire :
o Détecte les mouvements et position de la tête.
o Participe aux mouvements oculaires de stabilisation par le biais du réflexe vestibulo-oculaire.
o Participe à la posture par le biais du réflexe vestibulo-spinal.
o Ses récepteurs sont des mécanorécepteurs.
• Les mouvements oculaires sont soit exploratoires comme les saccades, soit de stabilisation comme le
réflexe vestibulo-oculaire.
• La posture est un système à trois niveaux d’action : réflexe, automatique et volontaire.
En anglais :
• Vestibular system, vestibulo-ocular reflexe, vestibulo-spinal reflex
• Semi-circular canals and macula
• Vertigo, dizziness (avec notion de malaise), nystagmus, saccades
• Ocular motor muscles : medial, lateral, superior and inferior recti ; inferior and superior obliques
• Ocular motor nerves: abducens, trochlear and ocular motor nerves
• Posture, equilibrium
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
II) Pathologie
Un processus lésionnel d’une des structures vestibulaires entraîne un fonctionnement asymétrique,
d’où l’apparition d’un vertige. Il peut toucher au choix :
• Le système cupule/endolymphe des canaux semi-circulaires : maladie de Ménière, ototoxicité,
infection.
• Le système otolithique : vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB).
• La VIIIe paire crânienne : neurinome de l’acoustique, névrite.
• Les noyaux vestibulaires bulbaires et de l’archéocervelet : hématome, ischémie, lésion inflammatoire
(sclérose en plaques), tumeur…
En pratique courante, la première étape est de distinguer le vrai vertige des nombreux symptômes avec
lequel il peut être confondu : lipothymie, malaise, hypotension orthostatique, migraine… De nombreux patients
viennent en consultation à tort pour vertiges : impressions de tête vide, de brouillard devant les yeux, de
flottement, de chute imminente, « spasmophilie » entraînant une symptomatologie pseudo-vertigineuse.
L’atteinte du système vestibulaire est responsable Rappel : le nystagmus est caractéristique
d’une triade de symptômes : d’un dysfonctionnement de l’œil. C’est un
• Des troubles perceptifs : le vertige. mouvement de correction d’abord lent (le
• Des troubles oculomoteurs : le nystagmus vestibulaire. dysfonctionnement) puis rapide (retour au
• Des troubles posturaux : l’ataxie vestibulaire. fonctionnement normal). Il est caractérisé
par le côté où se fait la secousse rapide.
De plus, il faut savoir distinguer deux origines des vertiges :
Syndrome vestibulaire périphérique Syndrome vestibulaire central
• Vertige rotatoire de grande intensité. • Impression de déséquilibre.
• Nystagmus horizonto-rotatoire, continue et • Nystagmus multiple ou pur, il peut ne pas être
diminué par la fixation. dans toutes les directions et est augmenté par la
• Syndrome harmonieux et complet (nystagmus, fixation.
vertiges, ataxie). • Syndrome dysharmonieux et incomplet.
• Signes auditifs fréquents. • Signes neurologiques associés.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
2) Démarche diagnostique
La démarche diagnostique est essentiellement clinique :
• 1ère étape – S’agit-il d’un vrai vertige ?
• 2e étape – Analyse clinique des caractéristiques du vertige ;
• 3e étape – Évaluation du caractère d’urgence de la prise en charge : vertige d’origine centrale ou
périphérique.
De plus, pour les vertiges d’allure vasculaire, il faut faire une TDM cérébrale sans injection en urgence
ou de préférence IRM cérébrale. Pour les processus expansifs intracrâniens suspectés : il faut faire rapidement
une IRM.
Pour les vertiges d’allure périphérique, les explorations complémentaires sont non systématiques. Elles
dépendent du contexte et de l’analyse sémiologique du vertige.
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
Il correspond à un grand vertige durable (environ 48 heures), permanent et accentué par les
mouvements de tête. Il est isolé : pas de signes neurologiques ou cochléaires, et le syndrome vestibulaire est
harmonieux :
o Nystagmus horizonto-rotatoire battant du côté oppose
o Ataxie latéralisée et station debout possible
o Signes végétatifs intenses
Physiopathologie : fait suite à un processus viral, inflammatoire ou vasculaire (rechercher une notion de
viroses ou de grippe précédant l’évènement). C’est l’équivalent vestibulaire de la surdité brusque, de la paralysie
faciale “a frigore”.
b. AVC
AVC cérébelleux (cervelet vestibulaire) : Le diagnostic est proche d’une névrite vestibulaire, on le différencie
par les signes d’accompagnements neurologiques et le terrain.
• Facteurs de risque vasculaire • Céphalées
• Douleur cervicale • Diplopie
• Syndrome dysharmonieux • Syndrome cérébelleux
• Nystagmus central • (Epreuve calorique normale)
Syndrome de Wallenberg
• Syndrome vestibulaire • Hocquet
• Syndrome cérébelleux ipsilatéral • Dysphonie
• Paralysie du voile du palais ipsilatérale • Troubles sensitifs faciaux ipsilatéraux
• Syndrome de Claude Bernard Horner • Déficit thermo-algique hémicorporel
ipsilatéral controlatéral
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Neurologie – Audition et équilibre – C. TILIKETE
Il s’agit de crises vertigineuses de quelques heures récurrentes, associées à des acouphènes et/ou
surdité majorés avant la crise. Le patient développe une surdité de perception progressive (et fluctuante)
touchant les fréquences graves. Cette maladie est due à un hydrops endolymphatique (trop de liquide dans le
vestibule, donnant une hyperpression).
Au fil du temps, l’instabilité remplace les crises vertigineuses, avec une aggravation de la surdité jusqu’à
la cophose et une bilatéralisation de la maladie.
Le traitement repose sur l’instauration de vestibuloplégiques, Bétahistine (Betaserc®, Extovyl®, Lectil®),
acétazolamide (Diamox®). En dernier recours, on peut passer à la chirurgie : décompression du sac
endolymphatique, instillation de gentamycine et neurectomie vestibulaire. On la propose souvent au stade de
surdité complète, puisque la chirurgie induira dans tous les cas une surdité.
b. Schwanome vestibulaire
Correspond à une tumeur développée au dépend du nerf vestibulaire (aussi appelé improprement
neurinome de l’acoustique), diagnostiquée par les potentiels évoqués auditifs précoces et l’IRM.
Les symptômes sont une surdité progressive sans spécificité, une instabilité progressive et parfois
vertiges (de tout type), un syndrome vestibulaire unilatéral et un acouphène unilatéral isolé.
En cas de vertiges récurrents avec des signes auditifs, l’IRM est obligatoire pour exclure cette affection.
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Fonctions
supérieures
La liste suivante n’est pas une liste exhaustive des items abordés en lien avec les fonctions supérieures, mais ceux
qui s’en rapprochent le plus.
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Neurologie – Fonctions supérieures – P. MERTENS
Le système limbique
Introduction
Le système limbique est un ensemble de structures situé à la face interne des hémisphères qui participe à
l’élaboration de nos comportements, de nos émotions, de notre mémoire. Tout cela va ensemble car pour avoir
des émotions il faut avoir un réservoir de souvenirs pour les élaborer. La mémoire est au cœur du fonctionnement
du système limbique.
Le système limbique est ainsi très lié au système végétatif (rire, larmes, accélération du rythme
cardiaque…).
En cas de lésion au niveau de ce système, on constate qu’on ne sait plus gérer les comportements de façon
civilisée, et certains comportements élémentaires peuvent resurgir (désinhibition, violence, ou au contraire,
apathie).
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Neurologie – Fonctions supérieures – P. MERTENS
- L’hippocampe (structure interne) est une des principales portes d’entrée d’informations sentivo-
sensorielles : olfactives, visuelles et auditives. Il est constitué de champs histologiquement différents : le
subiculum, CA1, CA2, CA3 et CA4. Il se prolonge par la commissure limbique aussi appelée fornix. Ce sont
des fibres qui forment un fer à cheval, sortant de la fimbria et se terminant dans les corps mamillaires. On
a les piliers postérieurs à l’arrière et antérieurs à l’avant, avec au milieu le corps. Les corps des 2 fornix
sont reliés entre eux avec un croisement de fibres (dans le psalterium).
- L’aire septale qui se situe dans la région frontale, participant à l’élaboration du comportement et de
l’affect.
- Les voies olfactives sous le lobe frontal. L’olfaction est l’entrée principale du système limbique dans les
espèces primaires et est la seule information sensorielle à ne pas passer par le thalamus.
2) Le circuit de Papez
La deuxième structure à avoir été décrite est le circuit de la mémoire appelé circuit de Papez. Le circuit
de Papez est en fait le circuit hippocampo-mamillo-thalamo-cingulaire, ou circuit hippocampo-mamillo-thalamo-
cortical (le gyrus cingulaire faisant partie du cortex). Il passe donc par l’hippocampe, le fornix, les corps
mamillaires, le thalamus, et projette sur le gyrus cingulaire.
L’hippocampe emmagasine ses informations tels des souvenirs. Mais pour avoir une mémoire il faut un
rappel pour utiliser les informations stockées : ces rappels sont situés au niveau des cortex associatifs.
Le système limbique intègre donc l’ensemble des projections afférentes et efférentes qui se font sur ce
circuit. C’est un véritable ensemble fonctionnel, comportant de nombreuses connexions.
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Neurologie – Fonctions supérieures – P. MERTENS
b) Le système végétatif
Il y a aussi des connexions étroites avec le système végétatif notamment par le noyau amygdalien qui est
connecté à l’hypothalamus (qui lui-même régule la satiété, la température, la libido…).
L’amygdale est une structure primitive. Si on la stimule on peut avoir réaction de colère, terreur. Cette association
va donc être responsable de la transcription émotionnelle de nos comportements.
Par exemple, si on montre une bougie pour la première fois à un nourrisson, il va vouloir la toucher, et se brûlera
ce qui entraînera ses pleurs. Si on répète la scène assez de fois, le nourrisson finira par pleurer juste à la vue de la
bougie. C’est l’amygdale, liée au système limbique, qui est responsable de « l’apprentissage » de cette peur.
Cette zone est facilement excitable, et peut donc causer des épilepsies associées à des sensations de
frayeur ou de troubles digestifs.
c) L’aire septale
Il existe aussi une connexion avec l’aire septale qui est particulièrement liée à l’élaboration de nos
comportements et de nos affects. On l’a su via des destructions de ces zones qui entraînaient un syndrome
frontal, une perte d’affects, une perte de la personnalité émotionnelle, notamment par une personne qui se
manifeste soudainement apathique, indifférente. Il a une perte d’initiative dans le domaine émotionnel, mais aussi
moteur. L’aire septale joue aussi un rôle dans les fonctions de l’attention.
Conclusion
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Auteur inconnu
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Neurologie – Fonctions supérieures – Y. ROSSETTI
Introduction
Dans les fonctions cognitives nous retrouvons : le langage, les fonctions exécutives, la conscience et
l’attention, la mémoire et l’apprentissage, les représentations spatiales et la prise de perspective, la logique et le
raisonnement, les émotions et l’empathie, les aptitudes sociales et les praxies.
On peut s’intéresser aux fonctions supérieures par des approches fondamentales ou par des approches
cliniques (c’est-à-dire faire des lésions chez l’animal ou utiliser des patients ayant des lésions). On peut également
utiliser la neuro-imagerie (cependant, même si on peut voir les aires stimulées pendant les actions, on ne peut
pas conclure à la nécessité des aires pour les tâches).
De nombreuses théories se sont succédées quant aux fonctions cognitives. Par exemple, on a pensé que
le cerveau fonctionnait à l’air, c’est la « théorie pneumatique », les ventricules étant vides à la dissection. Selon
les cultures, chaque partie du cerveau n’avait pas la même fonction. On pensait même que certaines fonctions
étaient situées en dehors du cerveau, à l’extérieur du corps.
On note aussi la phrénologie, théorie selon laquelle les bosses du crâne d’un être humain reflètent son
caractère. Enfin, les meilleures observations ont été faites par la méthode anatomo-clinique, basée sur l’étude
des déficits cognitifs des patients de leur vivant puis sur leur autopsie (on attribue des fonctions aux différents
endroits du cerveau, par exemple la bosse des maths). On continue à tenter de localiser des fonctions dont on
n’a pas forcément la définition précise telles que la conscience, la volonté…
Une seconde approche utilisée fut la méthode cytoarchitectonique qui consiste à mesurer l’épaisseur et
les différentes couches du cortex pour le diviser en différentes zones.
La méthode fonctionnelle directe de Penfield consiste à stimuler différentes zones du cerveau avec une
électrode pour voir les zones du corps qui leur correspondent.
Encore aujourd’hui de nombreux médias prétendent avoir trouvé la localisation d’une fonction. Or, il est
faux de vouloir localiser à un endroit précis une fonction, le système nerveux fonctionne essentiellement par
réseaux d’associations.
Pour évaluer les fonctions cognitives du patient rapidement, deux tests sont possibles :
• Le MMSE, qui évalue surtout la mémoire, ce n’est donc pas un test très représentatif.
• Le MOCA, qui permet d’avoir un panorama de l’état des fonctions cognitives (mémoire, attention,
langage, abstraction, rappel, orientation, dénomination, visuo-spatial…)
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Neurologie – Fonctions supérieures – Y. ROSSETTI
Notre cortex est composé à 85% par des aires associatives (c’est-à-dire des aires qui ne sont ni
primaire, ni secondaire) entre lesquelles on observe des connexions cortico-corticales + interhémisphériques
(notamment grâce au corps calleux).
Par ailleurs, il existe des connexions entre les systèmes spécialisés qui permettent par exemple la
reconnaissance tactile d’un objet visuel. Ces connexions sont également responsables du ventriloquisme ou de
l’effet McGURK.
Ces aires associatives permettent des intégrations pluri-sensorielles, comme l’appréhension de l’espace
et des spécialisations cognitives comme le langage ou encore la mémoire
Explication :
L’information visuelle est traitée à droite car le nom de l’objet est apparu dans le champ visuel gauche.
L’objet étant à gauche, le patient se sert de sa main gauche pour le saisir. La commande motrice est donc
envoyée par l’hémisphère droit. En effet, la main droite ne répond qu’à ce qui se passe dans l’hémisphère
gauche et la main gauche ne répond qu’à ce qui se passe dans l’hémisphère droit tandis que tout ce qui
concerne la parole va dépendre de l’hémisphère gauche.
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Neurologie – Fonctions supérieures – Y. ROSSETTI
En revanche, quand il s’agit de nommer l’objet, le patient nécessite son hémisphère gauche (la zone de
contrôle de la parole se situant dans l’hémisphère gauche chez les droitiers – hémisphère dominant), les
connexions étant coupées entre les hémisphères, l’information (vu par l’hémisphère droit car situé dans l’hémi
champ gauche) ne peut pas passer à gauche.
D’autres expériences ont permis de mettre en évidence que les
deux hémisphères ont des caractéristiques différentes :
• L’hémisphère droit a un fonctionnement plutôt analogique,
plus synthétique. Il gère les aptitudes spatiales, la prosodie du
langage (=mélodie). Il est en lien avec la musique. Il est plus
« intuitif ». Il voit les choses de façon plus globale, il est
« tridimensionnel ».
• L’hémisphère gauche a un fonctionnement plus analytique,
logique, séquentiel. Il est plus « bidimensionnel ».
L’hémisphère gauche est dit « dominant » car c’est là où se
situe le langage. Cependant, les deux hémisphères sont nécessaires
pour le langage car l’hémisphère droit traite la musicalité des sons
permettant notamment de saisir les différentes tonalités (ironie,
questions…)
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Neurologie – Fonctions supérieures – Y. ROSSETTI
Prenons l’exemple du patient de Brickner ayant subi une ablation frontale bilatérale. A l’examen
neurologique : rien à signaler ! le patient parle, entend, agit, comprend, discute. Le patient est tout à fait
conscient de son opération.
MAIS
De timide et modeste, il se met à se vanter de ses prouesses professionnelles, physiques et sexuelles. Il
n’y a plus de réserve, plus d’adaptation aux interlocuteurs et une perte de planification (avenir, créativité,
initiative …). Il ne peut plus faire face à de nouvelles situations.
C’est la moria du syndrome frontal
LE SYNDROME FRONTAL
Action Négligence motrice, apraxies
Visuo-spatial / constructif Oculomotricité, négligence spatiale, apraxie constructive
Langage Aphasie, aprosodie
Mémoires Accès à la mémoire (travail / long terme)
Fonctions exécutives Syndrome dysexécutif cognitif
Comportement Syndrome dysexécutif comportemental
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Neurologie – Fonctions supérieures – Y. ROSSETTI
Ces patients ont tendance à oublier la partie gauche de leur corps, ils se heurtent, se blessent du côté
gauche. La plupart du temps, la somesthésie est conservée du côté atteint, mais les patients n’en ont pas
conscience. Il existe des tests qui mettent en évidence les conséquences sur la vie de tous les jours. Cela peut
aller jusqu’au déni de la partie gauche du corps (« la jambe dans le lit n’est pas la mienne »). La négligence peut
aussi concerner la motricité : jusqu’à ne plus se servir de la main gauche spontanément dans la vie de tous les
jours. Cependant, ces patients ne sont pas hémiplégiques car si on leur demande de mobiliser leur main gauche,
ils le font.
Les paramètres de l’héminégligence : orientation (déviation tête/yeux à droite), réaction (hyporéactivité
à gauche), action (hypoactivité à gauche), éveil (hypovigilance), attention (biaisée à droite), perception (déficit à
gauche)…
On diagnostique souvent cette pathologie par le test d’Albert : on demande au patient de barrer toutes
les lignes, il n’en barre que la moitié droite.
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UE Boiron
Lyon Sud
Homéopathie
Arcanes de l’effet placebo ; comment cuisiner le sucre ?
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
L’examen des fonction cognitives nécessite une bonne coopération du patient, que celui-ci présente une
vigilance normale, une absence de confusion, une capacité de compréhension orale satisfaisante et également
que le patient soit conscient qu’on « le teste » et qu’il soit rassuré à ce sujet.
La confusion est l’aspect le plus compliqué à évaluer mais surtout un des plus important car si le patient
est confus, le résultat du test neurologique (type MMSE) sera entièrement biaisé et impossible à évaluer.
Quand on considère que le patient est évaluable, le test neurologique nous permet alors de réfléchir en
fonctions des troubles pour savoir à quelles aires cérébrales ceux-ci correspondent.
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
Carrefour
Compréhension du langage
Aire de Broca
Production du langage
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
La latéralité de l’aire du language définit l’hémisphère dominant : les droitiers ont ainsi un hémisphère
gauche qu’on dit dominant, alors que les gauchers peuvent avoir soit des aires du languge intégralement dans
l’hémisphère gauche ou bien des aires séparées entre les deux hémisphères, ils n’ont, alors, pas d’hémisphère
dominant.
Toute cette organisation est présente chez chacun d’entre nous mais elle est variable entre les
individus en termes de localisation, de taille, de quantité de connexions entre les aires, …
Des différences importantes avec cette organisation « de base » peuvent être dues à des traumatismes
in utéro ou durant l’enfance.
5) Latéralisation hémisphérique
• Hémisphère gauche :
o Réception des messages visuels et somesthésiques de l’hémichamp visuel et de l’hémicorps droits.
o Chez le droitier manuel : intégration analytique des messages sensoriels, idéation verbale,
production du language et calcul.
• Hémisphère droit :
o Réception des messages visuels et somesthésiques de l’hémichamp visuel et de l’hémicorps
gauches.
o Chez le droiter manuel : organisation spacial de l’éspace extra- et intracorporel, idéation non-
verbale et attention.
• Fonctions bi-hémisphériques :
o Olfaction et gustation.
o Réception des messages auditifs (prédominance de l’oreille contro-latérale).
o Mémoire : chez le droitier manuel, prédominance de l’HG pour les messages verbaux et HD pour les
messages non-verbaux.
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
b. Anatomie fonctionnelle
Zones instrumentales du langage : 1 = Aire de BROCA ; 2 - Aire
de WERNICKE
Connexions : 3 - Opercule rolandique / 4- Cortex auditif / 5 -
Cortex pariétal associatif (gyrus angulaire).
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
2) Apraxies
a. Définition
Ensemble des troubles de l’exécution intentionnelle d’un comportement moteur finalisé en l’absence de
déficit moteur ou sensitif élémentaire. Le malade « ne sait plus comment faire », il y a une perte du schéma
corporel. La lésion siège le plus souvent dans les aires associatives du cortex pariétal.
L’apraxie peut être uni- ou bilatérale.
b. Les différentes apraxies
• Apraxie idéomotrice :
Le malade ne sait plus faire des gestes ne nécessitant pas d’objets (salut militaire, V de la victoire avec les
doigts), il ne sait pas non plus imiter un examinateur si le geste est trop compliqué (faire 2 anneaux enserrées
l’un dans l’autre avec le pouce et l’index de chaque main : apraxie réflexive).
• Apraxie idéatoire :
Le malade ne sait plus manipuler des objets : utiliser des ciseaux, plier une feuille et la mettre dans une
enveloppe, utiliser une fourchette, …
• Apraxie constructive :
Trouble de l’élaboration d’un dessin, sur ordre ou sur copie.
• Apraxie de l’habillage :
Le malade ne sait plus d’habiller, il sait qu’il s’agit de vêtement mais il n’arrive pas à enfiler les manches, ou
il peut mettre une veste comme un pantalon, ou bien un t-shirt par-dessus un pull, …
3) Agnosies
a. Définition
Trouble par perte complète ou déficit de l’identification perceptive (visuelle, auditive, tactile,
corporelle), ceci en l’absence de troubles sensoriels ou sensitifs élémentaires. Le malade « ne sait plus » quel est
tel objet, tel son, … Ce trouble est en rapport le plus souvent avec des lésions des aires associatives des cortex
pariétal, occipital ou pariéto-occipital.
b. Les différentes agnosies
• Agnosies visuelles : elles témoignent la plupart du temps de lésions siégeant dans les régions temporo-
occipitales inférieurs de façon uni- ou bilatérale.
o Agnosie des objets : Aperceptive, le malade ne reconnaît plus les objets, les images ou les couleurs, il
est incapable de dénommer, de préciser les propriétés d’un objet ; ou associative, le malade ne
reconnaît pas l’objet mais peut le décrire et le dessiner.
o Agnosie des couleurs, des visages (prosopagnosie).
o Agnosie du langage écrit (alexie pure) : le malade est incapable de lire mais il sait écrire.
FGSM3 Lyon Est Sémiologie des fonctions cognitives Page 5 sur 8 .
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
• Agnosie spatiale unilatérale : elle est plus fréquente et due à une lésion étendue de l’hémisphère mineur,
le malade ne porte alors aucune attention à son hémi-espace controlatérale.
• Agnosies auditives et tactiles :
o Auditive : surdité verbale et amusie,
o Tactile : astéréognosie.
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
5) Troubles de la mémoire
a. Différents types de mémoire
• Mémoire sémantique : mémoire des connaissances, des concepts et « sémantique » personnelle.
• Mémoire épisodique : mémoire d’épisodes, évènements vécus par le sujet, pour lesquels il peut rappeler le
contexte spatiotemporel et émotionnel de survenue.
• Mémoire procédurale : mémoire des apprentissages d’habiletés visuomotrices (faire du vélo) et cognitives
(tables de multiplication) de procédures, notamment motrices.
• Mémoire de travail : mémoire permettant le maintien temporaire (90sec) de l’information « à court
terme » et sa manipulation.
b. Les troubles
Dans l’acceptation commune et médicale, les troubles de la mémoire correspondent à l’atteinte
prédominante de la mémoire épisodique de façon antérograde.
Les troubles de la mémoire suivent le principe de la mémorisation, celle-ci repose sur :
• L’encodage des informations ou enregistrement.
• Leur stockage dans des réseaux du néocortex et leur consolidation.
• La récupération des informations.
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
V) A retenir
• Les différentes aires cérébrales (schéma page 2)
• Aphasie Broca / Wernicke
• Apraxies gestuelles / constructives
• Agnosies visuelles / auditives / tactiles
• Syndrome frontal (pas un syndrome dépressif !)
• Circuit de papez
Références
● Site du collège des enseignants de neurologie : sémiologie des troubles cognitifs
○ www.cen-neurologie.fr
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
Cet item est traité conjointement avec les items 129 et 338 dans le collège de neurologie ; cependant, en DFGSM 3,
le but est de savoir différencier confusion, démence, et les grandes notions étiologiques et de prise en charge.
Dans l’ED, chaque partie du cours est associée à un cas clinique.
I) Démence
Les démences sont dominées majoritairement par la maladie d’Alzheimer (qui sera décrite plus tard).
2) Interrogatoire
Premièrement, on recherche les antécédents familiaux : des cas de maladies neurodégénératives dans la
famille ? On précise ensuite l’anamnèse :
• Evaluer l’état thymique actuel (son humeur, son rapport aux autres, son affect…)
• Rechercher un facteur déclenchant environnemental, somatique ou psychique (ici par exemple, cela
pourrait être le décès de son mari il y a 5 ans… mais cela reste difficile à évaluer).
• Evaluer l’état général : rechercher une asthénie, une anorexie, un amaigrissement, des symptômes
généraux, une hypovigilance…
FGSM3 Lyon Est Item n°106 - Confusion & démence Page 1 sur 5
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
• Vérifier les premiers symptômes : amnésie antérograde (oubli à mesure = amnésie épisodique des faits
récents).
• Vérifier le caractère évolutif de progression et la perte d’autonomie évoquant un syndrome démentiel
3) Examen clinique
Examen des fonctions supérieures (gravité du déficit) :
• Mémoire épisodique (=immédiate) → on la mesure via différent tests : orientation temporo-spatiale
(quel jour sommes-nous, où on est…), test des 3 mots du MMSE, test des 5 mots catégoriels (test de
Dubois)
• Recherche d’aphasies : tests du langage parlé et écrit, de l’expression et de la compréhension
• Test des capacités visuo-spatiales et visuo-constructives
• Fonctions exécutives (frontales) : Batterie Rapide d’Efficience Frontale (BREF), capacités de jugement
• Praxies gestuelles : la patiente sait-elle toujours s’habiller… La recherche est orientée par l’interrogatoire.
• Calcul mental
Pour le MMSE, le test de Dubois et le test des capacités visuo-spatiales et constructives : cf. la fin de la ronéo.
Examen neurologique : déficit sensitivo-moteur focal, syndrome parkinsonien ou cérébelleux, syndrome
pyramidal, évaluation de la marche et de l’équilibre … On confirme tout ce que l’interrogatoire a pu nous faire
suspecter
Examen général (sert à rechercher l’étiologie ou un diagnostic différentiel) :
• Signes de dysthyroïdie
• Altération de l’état général, examen des aires ganglionnaires, examen cutané et des phanères (recherche
d’un potentiel état cancéreux), recherche de signes de déshydratation (pli cutané)
• Potentielle infection en cours (méningite ?)
• Recueil du poids et de la taille (IMC)
• Fréquence cardiaque, tension artérielle, auscultation cardio-pulmonaire
En complément : BU, ECG
FGSM3 Lyon Est Item n°106 - Confusion & démence Page 2 sur 5
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
Exemples d’IRM présentant des dégénérescences fronto-temporales, retrouvées dans les démences. On
voit clairement l’élargissement des sillons et la dilatation ventriculaire ipsilatérale associée.
6) La maladie d’Alzheimer
Elle rentre dans le cadre des démences neuro-dégénératives. Au niveau physiopathologique, elle
s’explique par la formation de plaques amyloïdes dans le SNC, entrainant des micro-réactions inflammatoires, et
par une dégénérescence neurofibrillaire ; les deux entrainant une perte neuronale au final.
• Les plaques d’amyloïdes ne sont pas visibles en imagerie, même si elles le sont en autopsie : ce
n’est pas par leur biais que le diagnostic sera posé.
Evolution de la maladie : apparition d’une amnésie progressive, puis d’un syndrome aphaso-apraxo-
agnosique et dysexécutif. On a développement d’un trouble cognitif léger puis d’une démence. Des troubles du
comportement sont associés.
Terrain favorisant : Age, sexe féminin, facteurs de risques cardio-vasculaires, troubles du comportement,
dépression.
FGSM3 Lyon Est Item n°106 - Confusion & démence Page 3 sur 5
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
II) Confusion
1) Définition selon le DSM IV
Il s’agit d’une perturbation de la « conscience » (= vigilance) avec diminution de la capacité à mobiliser,
focaliser, soutenir ou déplacer l'attention. Elle s’explique par une modification du fonctionnement cognitif ou
bien la survenue d'une perturbation des perceptions qui n'est pas mieux expliquée par une démence
préexistante, stabilisée ou en évolution.
La perturbation s'installe en un temps court (habituellement quelques heures ou quelques jours) et tend
à avoir une évolution fluctuante
On peut observer des conséquences physiologiques directes due à cette affection médicale générale.
On observe trois formes cliniques différentes :
• Formes hyperactives : 25 %
• Formes apathiques : 25 %
• Formes mixtes : 35 %
3) Examen clinique
L’examen physique doit être complet et insister particulièrement sur :
• L’examen neurologique, la recherche d’un syndrome méningé, la recherche de mouvements anormaux
• L’état d’hydratation
• La prise de la température corporelle (anale ++)
• L’auscultation cardio-pulmonaire
• Recherche d’un globe vésical (rétention urinaire aigue)
• Toucher rectal à la recherche d’un fécalome
o Un fécalome ou un globe vésical peuvent être responsables de syndrome confusionnel
• Recherche d’un syndrome douloureux
On complète avec un examen général, la prise du poids, de la taille (IMC).
FGSM3 Lyon Est Item n°106 - Confusion & démence Page 4 sur 5
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Neurologie – Fonctions supérieures – J. HONNORAT
Ne doit pas être pratiquée de façon systématique. Elle est recommandée en cas de :
Indications de la • Signes de localisation neurologique
TDM cérébrale • Suspicion d’hémorragie méningée
• Traumatisme crânien, même mineur
• Une TDM cérébrale peut être indiquée en seconde intention, afin de rechercher
Examens un accident vasculaire cérébral, même en l’absence de déficit moteur, ou un
complémentaires hématome sous dural (si traitement anticoagulant ou antiagrégant
de seconde plaquettaire)
intention • L’électroencéphalogramme est recommandé pour rechercher une comitialité
si l’ensemble du bilan (état de mal épileptique non convulsif, crise partielle complexe)
de première intention
• Un examen du LCR en cas de signes d’appel (fièvre sans cause infectieuse
est négatif
rapidement identifiée et/ou associée à des signes méningés)
FGSM3 Lyon Est Item n°106 - Confusion & démence Page 5 sur 5
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Par the Awkward Yeti. Suivez, c’est cool. Et mignon. Et cool.
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Sémiologie chirurgicale
et traumatique
La liste suivante n’est pas une liste exhaustive des items abordés en lien avec la traumatologie neurologique, mais
ceux qui s’en rapprochent le plus.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – S. NATAF
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – S. NATAF
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – S. NATAF
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – S. NATAF
Les étapes 1 à 3 sont observées dans tout processus de diapédèse quel que soit l’organe ou tissu considéré.
4. Accumulation dans l’espace périvasculaire (espace périvasculaire = zone de dédoublement de la basale)
: c’est une étape spécifique au SNC par rapport aux capillaires des autres organes. Au niveau de la barrière
hémato-tissulaire, la présence d’un dédoublement de la basale offre un espace au sein duquel les lymphocytes
T vont initialement s’accumuler et éventuellement proliférer en réponse à l’activité de présentation antigénique
des macrophages périvasculaires, des péricytes et/ou des cellules dendritiques dérivées de monocytes sanguins.
Dans beaucoup de pathologies inflammatoires, il y aura accumulation de cellules immunes au niveau de ce
dédoublement de la basale au moment de l’initiation de l'inflammation. La migration est donc initialement
limitée à l’espace périvasculaire. Ce phénomène de confinement de l’inflammation fait également intervenir les
astrocytes qui participent à la barrière hémato-tissulaire.
Ce n'est que lors d’une deuxième phase qu'il peut y avoir franchissement complet de la basale par ces
cellules immunes, dans les situations d’inflammation majeure et/ou chronique où le phénomène de limitation de
l’inflammation est dépassé. Des terminaisons axonales ou dendritiques peuvent également établir un contact
avec la basale.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – S. NATAF
6) Unité neurovasculaire
L’une des principales fonctions de l’unité neurovasculaire est le couplage neurovasculaire. Dès qu'il y a une
augmentation de l’activité neuronale, il
va y avoir à la fois une hausse de la
consommation en oxygène et une
hausse de la consommation de glucose
et en même temps, il y aura une
augmentation de l'activité synaptique
avec relargage dans les zones d’activité
neuronale de neurotransmetteurs qui
vont ensuite être réabsorbés s’ils sont
relargués en excès (ce qui est souvent le
cas). Le relargage des
neurotransmetteurs s’effectue au
niveau des synapses inter-neuronales. La
captation de ces derniers est également
possible par d’autres types cellulaires tels que les cellules microgliales ou les astrocytes (synapse tri-partite).
Remarque : sur le schéma ci-contre, « neural activation » peut également prendre le nom de « neuronal
activation ».
L’ensemble de ces phénomènes va s'accompagner de la synthèse d'un ensemble de molécules vasoactives
(entraînant une vasodilatation). Il y a donc un couplage très étroit entre l’activité neuronale et le flux sanguin.
Ce couplage neurovasculaire repose sur les interactions entre les neurones, les astrocytes et l’endothélium
et ces échanges d’informations se font soit :
• De manière directe : neurones endothélium.
• De manière indirecte : neurones astrocytes endothélium.
Les astrocytes ont donc un rôle essentiel dans le dialogue sang-neurones.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – S. NATAF
2) Caractéristiques du LCR
• Volume moyen chez l’homme : 150 mL avec un renouvellement trois à quatre fois par jour, soit une
production de 500 à 1200 mL/j.
• Liquide pauci-cellulaire mais non acellulaire : 1 à 3 cellules/mm3.
• Liquide pauvre en protéines (notamment celles de haut poids moléculaire comme l’albumine) et en
immunoglobulines : 0,5 g/L en moyenne.
• Glycorachie : environ 50 % de la glycémie.
• Liquide très riche en eau : 99 % = eau + électrolytes (principalement des chlorures).
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – S. NATAF
• D’un épithélium choroïdien qui entoure le stroma conjonctivo-vasculaire et qui borde la face externe des
plexus. Les cellules épithéliales choroïdiennes sont fortement polarisées sur les plans morphologique
(microvillosités apicales mais pas de cils vibratiles) et moléculaire (récepteurs, transporteurs, molécules
d’efflux…).
Au niveau de l'épithélium choroïdien s’opère une
régulation très stricte des échanges moléculaires en raison de la
présence de zonula occludens réunissant les cellules épithéliales.
Par ailleurs, les cellules de l’épithélium choroïdien sont
richement équipées en enzymes de détoxification et en molécules
d’efflux qui vont permettre de cataboliser ou d’effluer vers le sang
des composés fonctionnellement inutiles et/ou potentiellement
toxiques qui seraient présents dans le LCR. Cette élimination sera
facilitée du fait de la présence des capillaires fenestrés au sein du
stroma conjonctivo-vasculaire. Schématiquement, grâce à la
fenestration des capillaires, il y aura facilitation de l’entrée de « bonnes » molécules (nutriments, facteurs de
croissance et de survie) et facilitation de la sortie des « mauvaises » (composés neurotoxiques ou non
nécessaires).
Rappel :
• Capillaire standard = continu avec des jonctions serrées (au niveau du cerveau, c’est encore plus serré :
zonula occludens = cas particulier).
• Capillaire fenestré = ce ne sont pas des trous mais des zones arrondies au niveau desquelles le cytoplasme
s'efface complètement, ne subsiste alors que les deux membranes plasmiques donc le passage des
molécules en est facilité. On retrouve ce type de capillaires au niveau des organes nécessitant des échanges
moléculaires intenses (reins, intestin, plexus choroïdes).
• Capillaire discontinu : rupture de continuité au niveau de de la basale et de la monocouche de cellules
endothéliales.
Remarque : de la même façon qu’il y a des macrophages périvasculaires dans le dédoublement de la basale, il y a
une population de macrophages : les cellules de Kolmer qui sont localisées au niveau de la face externe des cellules
épithéliales (à la surface apicale) du plexus choroïde présentent des prolongements cytoplasmiques et vont
phagocyter tout élément étranger (micro-organisme en particulier) qui aurait franchi la barrière épithéliale.
1) La barrière épendymaire
L'épendyme forme la paroi des cavités ventriculaires au niveau du cerveau et du canal épendymaire au
niveau de la moelle épinière. Il est constitué d'une monocouche de cellules épendymaires (qui dérivent du neuro-
épithélium) qui sont des cellules polarisées ciliées. Chez l'adulte, elles ne sont pas reliées par des jonctions serrées
alors que chez l'enfant, elles le sont.
FGSM3 Lyon Est Histologie de la barrière hémato-encéphalique Page 7 sur 8
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – S. NATAF
Au niveau de la moelle épinière, les cellules épendymaires forment la paroi du canal de l’épendyme. Quel
que soit l’âge, la barrière épendymaire est une zone de faible restriction des échanges moléculaires et cellulaires
entre le LCR et le parenchyme nerveux bordant les ventricules et le canal de l’épendyme. Ces cellules possèdent
des microvillosités et des cils vibratiles qui facilitent la circulation de LCR. De plus, les cellules épendymaires
forment une niche pour les cellules souches neurales au niveau des ventricules cérébraux.
2) La barrière pio-gliale
Rappel sur la composition des méninges :
Elles sont composées de l'extérieur vers l'intérieur de trois tuniques méningées :
• 1ère tunique méningée, la dure-mère, comprend deux sous-couches : la dure-mère périostéale et la dure-
mère méningée proprement dite. La dure-mère est formée de tissu conjonctif dense, fibreux.
• 2ème tunique méningée, l'arachnoïde, est formée de tissu conjonctif lâche. Elle est plus fine que la dure-
mère.
• 3ème tunique méningée, la pie-mère, est une très fine couche de tissu conjonctif lâche étroitement accolée
à la surface externe du névraxe.
Entre l’arachnoïde et la pie-mère, se trouve l’espace sous-arachnoïdien, au sein duquel circule le LCR entre
des travées de tissu conjonctif reliant l’arachnoïde à la pie-mère. Dans cet espace circulent également de gros
vaisseaux artériels et veineux. De nombreux macrophages méningés sont également observés dans les espaces
sous-arachnoïdiens.
Sur le schéma ci-dessous, on peut voir les différentes tuniques méningées, les espaces sous-arachnoïdiens
et les villosités arachnoïdiennes faisant saillies dans le sinus veineux longitudinal supérieur.
Page 298
Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
Hydrocéphalie
L’hydrocéphalie se définit comme une augmentation de taille (par distension active progressive) des
cavités ventriculaires liée à une hyperpression en leur sein par le LCS. A ne pas confondre avec l’augmentation de
volume des ventricules d’origine atrophique cortico-sous-corticale, où on voit aussi des ventricules de grande taille.
I) Rappels anatomo-physiologiques
Le liquide cérébro-spinal (LCS), qui entoure la totalité
du SNC, est sécrété par les plexus choroïdes. Ces derniers sont
des structures piales (issues de la différenciation de la pie-
mère) qui se trouvent le long des ventricules. Le LCS circule
donc dans les ventricules, en passant des ventricules latéraux
au troisième ventricule via les foramens interventriculaires
(de Monro), puis du troisième ventricule au quatrième
ventricule par l’aqueduc du mésencéphale. Le liquide sort
ensuite de celui-ci via les ouvertures latérales et médiales
(=anciennement les trous de Luschka et le trou de Magendie)
pour se retrouver dans l’espace sous-arachnoïdien, qui se
dilate par endroits que l’on appelle les citernes. Il descend
ensuite le long de la moelle spinale pour descendre jusqu’au
cul-de-sac dural en S2.
La résorption du LCS se fait par les granulations arachnoïdiennes (granulations de Pacchioni) qui sont
de petites excroissances arachnoïdiennes à travers la dure-mère. Ces structures vont s’insinuer dans les sinus
veineux et ainsi drainer le LCS dans le courant circulatoire veineux.
Le LCS est un ultrafiltrat sanguin.
Le volume total possible de LCS est de 200 mL, or on en produit 500 mL par jour (20 mL/h), soit deux fois
plus que ce qu’on a de contenance. On comprend alors bien l’importance de ce circuit fermé continu et de son
bon fonctionnement quant au maintien de l’équilibre entre production et résorption de liquide.
Remarque : si on a une oblitération totale ou s’il n’y a plus du tout de résorption (situations rares) alors la vie est
menacée en une demi-journée.
II) Etiologies
Il y a deux mécanismes possibles :
• Hydrocéphalie obstructive :
o Il y a un obstacle sur le circuit décrit précédemment (tumeur,
hématome).
o Il y a une malformation (sténose de l’aqueduc le plus fréquemment
; cf. image ci-contre). On peut rester asymptomatique toute sa vie
par adaptation, mais il suffit que ça décompense un jour pour avoir
des manifestations cliniques.
• Hydrocéphalie communicante :
o Il y a un défaut de résorption (très fréquent). Les granulations ne
font pas leur travail correctement après une méningite ou une
hémorragie, du fait de la formation d’un bouchon au niveau des
granulations par différents produits de dégradation biologique. De
plus, avec l’âge on a une défaillance du fonctionnement des
granulations arachnoïdiennes (cf. image ci-contre, où on a une
atrophie corticale et une hydrocéphalie liée à l’âge).
o Il y a une hypersécrétion (rarissime de manière chronique) par
excès de travail des plexus choroïdes. Ce qui peut arriver lors d’une
méningite ou papillome des plexus.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
1) Hydrocéphalie aiguë
• Syndrome d’hypertension intracrânienne.
• Signe de localisation éventuellement s’il y a une tumeur.
• Syndrome de Parinaud qui est une paralysie de la verticalité du regard (de l’élévation du regard). Il signe
une hydrocéphalie sévère. Ce phénomène s’explique par le fait que la dilatation du troisième ventricule
impacte sur la lame tectale, lame qui est responsable d’une partie de l’oculomotricité. Le patient ne peut
plus lever les yeux au-dessus de l’horizon.
2) Hydrocéphalie chronique
a. Chez l’adulte (HCA)
L’hydrocéphalie chronique de l’adulte (communément appelée « hydrocéphalie à pression normale »
HPN, typique du sujet âgé) se traduit par la triade de Hakim et Adams qui associe :
• Troubles de la marche, définis par une difficulté à amorcer le pas qu’on appelle une astasie-abasie, et
une tendance à la rétropulsion (y compris en position assise dans les stades avancés).
• Troubles urinaires, avec une incontinence qui s’explique par la mise à mal des fonctions frontales (qui
comprennent les fonctions urinaires) et par la dilatation des cornes frontales.
• Troubles des fonctions supérieures, avec un déclin cognitif s’illustrant par la chute du MMS
(MiniMentalTest) et cela de façon très progressive.
b. Chez l’enfant
Chez l’enfant, l’hydrocéphalie n’est pas rare et peut même être anténatale. Elle est le plus souvent de
type aigu avec un syndrome d’HTIC non spécifique (céphalées, vomissements, somnolence). Sur le long terme,
on a des signes plus spécifiques qui sont éventuellement associés :
• Une macrocranie +++ (augmentation du périmètre crânien).
• Une forme particulière du syndrome de Parinaud : regard en coucher de soleil, c'est-à-dire que les yeux
sont maintenus au maximum vers le bas.
• Une disjonction des sutures (avant 20 mois), un bombement des fontanelles et en cas de stade très
avancé, on observe une très grande finesse du scalp (cuir chevelu).
Si on veut affiner un peu les choses, l’IRM est souhaitable et a pour avantage la possibilité d’être assortie
de séquences de flux si besoin pour visualiser les gênes de circulation du LCS (++ au niveau de l’aqueduc du
mésencéphale).
En cas de suspicion d’hypertension intracrânienne (HTIC), le fond d’œil est le bienvenu. Une
hydrocéphalie chronique un peu évolutive peut générer un œdème papillaire qui n’est pas à négliger car il
présente un fort risque d’atrophie optique irréversible menant à la cécité.
Chez l’enfant, on peut faire une échographie transfontanellaire. Il est aussi possible de faire une
échographie anténatale.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
V) Principes thérapeutiques
Le principe est simple : il faut évacuer le trop plein de liquide.
• En cas d’hydrocéphalie aigue :
Le principal traitement est la dérivation ventriculaire externe (DVE). Elle consiste, via une petite
incision, à mettre un cathéter dans le ventricule et à récolter le liquide qui gicle dans une poche. C’est une
solution qui est temporaire. Le passage de ce drain ne crée aucune lésion dans le parenchyme cérébrale.
On mesure classiquement 15 cm entre nasion et suture coronale. On mesure alors 12 cm des nasions
jusqu’à l’arrière, et on ponctionne (de préférence à droite pour un droitier) à 3-4 cm de la ligne médiane.
On ajuste le drainage avec la hauteur et le point de ponction selon l’objectif de quantité à drainer.
• En cas d’hydrocéphalie chronique :
o Le traitement médical est rare :
La ponction lombaire évacuatrice est un test diagnostique et peut parfois aider à faire passer un cap (PL
tous les 2-3 jours sur une semaine). Elle est très peu utilisée en pratique pour cette indication.
Rappel : La ponction lombaire est contre-indiquée de façon formelle en cas d’HTIC.
Le DIAMOX® (acétazolamide) est un inhibiteur de l’anhydrase carbonique qui va permettre d’inhiber la
sécrétion, mais il reste un traitement avec une solution très temporaire et d’efficacité modérée.
NB : Pour info, c’est l’un des traitements utilisés pour le glaucome.
o Le traitement chirurgical est le traitement de base :
La ventriculocisternostomie endoscopique est l’indication première en cas d’hydrocéphalie
obstructive. Cela consiste à faire un trou entre le ventricule et la citerne afin de court-circuiter l’obstacle.
Les dérivations (« valves ») sont indiquées en cas d’hydrocéphalie communicante (telles que celles
liées à l’âge). Il y a deux sortes de dérivations :
▪ Dérivation ventriculo-péritonéale (DVP), avec un cathéter qui part du ventricule pour
aller au péritoine. Le liquide en excès est alors résorbé par le péritoine qui est une très
bonne membrane dialysante.
▪ Dérivation ventriculo-atriale (DVA), avec un cathéter allant du ventricule jusqu’à
l’oreillette droite permettant ainsi au liquide en excès de passer dans le sang.
Le long de ces dérivations, on intercale des valves qui permettent d’éviter les reflux et qui peuvent être
réglables en termes de pression, c'est-à-dire qu’elles adaptent le débit selon la demande. Cependant, comme
tout matériel implanté, il y a un risque d’infection. De plus, elles ont besoin d’être changées au cours de la vie.
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Instant full daddy jokes, parce que vous le valez bien
Un chat-peint de Noël
Le fauteuil roulant.
On lui rend
Lui non-plus
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Neurologie – Séméiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
Introduction à la neuro-chirurgie
I) La neurochirurgie
La neurochirurgie est la chirurgie du système nerveux central et périphérique et de ses enveloppes (soit
le crâne et le rachis). Elle comprend également des opérations dans des zones plus ou moins indépendantes du
parenchyme nerveux, par exemple la sphère ORL (opération des sinus par exemple), ou ophtalmologique
(orbite).
La sémiologie neurochirurgicale est semblable à la sémiologie neurologique vue dans les cours
précédents. L’examen neurologique à pratiquer est donc celui que nous avons déjà vu.
NB : Le format numérique du polycopié avec les images en couleur est bien plus adapté pour regarder ces
examens d’imagerie. N’hésitez pas si ça vous intéresse, c’est beaucoup plus clair.
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Neurologie – Séméiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
Quant à l’angiographie, c’est un examen invasif mais qui garde néanmoins quelques indications, en
préopératoire et dans les pathologies vasculaires notamment.
Le deuxième type d’imagerie est l’imagerie fonctionnelle qui vient en addition de l’imagerie morphologique :
• PET-scan : on repère un hyper ou hypo-métabolisme cérébral par captation du rayonnement
photonique d’un isotope radioactif (fluorodésoxyglucose) injecté dans le sang. Ce signal est corrélé avec
une hyper ou une hypoactivité des régions cérébrales, et combiné avec un scanner pour obtenir une
superposition topographique des zones d’activité [au milieu]. Cependant, la résolution spatiale n’est pas
compatible avec l’acte chirurgicale (en gros : c’est pas assez précis).
• SPECT : on repère un hyper ou hypo-débit cérébral après injection de technétium 99. Il s’agit donc
d’une scintigraphie cérébrale, la qualité des images est moindre qu’avec le PET-scan. On parle d’hyper
ou d’hypo fixation/débit [au milieu à gauche].
• IRMf : on utilise l’IRM pour évaluer les variations de débit sanguin témoignant des variations d’activité
des différentes aires du cerveau par exemple pour déterminer la latéralité du langage ou les aires
corticales primaires. Cependant, l’investigation des fonctions mnésiques est beaucoup plus complexe.
L’IRMf et le PET-scan ne sont pas des examens de routine, ils sont globalement plutôt difficiles à obtenir
(peu de centres équipés sur le territoire) et répondent à des questions précises sortant du diagnostic de routine.
On trouve aussi dans les examens complémentaires, les examens d’électrophysiologie :
• L’EEG (électroencéphalographie) : il n’a pas d’indication routinière à part l’épilepsie. On observe des
variations de la différence de potentiel entre deux électrodes posées autour du crâne, ce qui permet de
localiser les territoires hypo ou hyperactifs en fonction des électrodes concernées (exactement comme
un ECG) [en bas à gauche].
• L’EMG (électromyographie) : il est encore utilisé pour les syndromes périphériques radiculaires,
tronculaires. Il n’a pas d’indication diagnostique, excepté dans les présentations les plus sévères. Une
symptomatologie moins prononcée sera moins aisément diagnostiquée par cet examen. Il sert à faire un
diagnostic évolutif plus qu’un diagnostic positif.
• Les potentiels évoqués (somesthésiques et moteurs) : de même que l’EMG, ils ont une valeur
diagnostique plutôt basse, mais parfois une bonne valeur pronostique.
• La MEG (MagnétoEncéphaloGraphie) est un nouvel examen (en bas à droite : traits jaunes), qui est assez
expérimental. Il y en a un à Lyon, et c’est un des seuls du monde ! Il requiert en effet des installations
chères et complexes. Il mesure l’intensité du champ magnétique produit par l’électricité neuronale (cf.
Loi de Coulomb P1, une activité électrique va créer un champ magnétique). C’est donc un examen
indifférent aux changements de milieu entre parenchyme, LCR, méninges… et donc indifférent aux
sources les plus classiques d’artefacts !
On peut éventuellement avoir recours à des examens biologiques comme les ponctions lombaires qui
viennent lorsqu’aucun évènement de neurochirurgie ne peut aider au diagnostic ou que l’on recherche une
infection en post-opératoire.
On observe une évolution dans le traitement de l’image. Les nouvelles technologies d’imagerie se
développent en termes de performances et sont de plus en plus répandues. On fusionne de plus en plus certains
examens pour combiner les informations qu’ils apportent. On peut ainsi observer une combinaison entre IRM et
PET-scan ou MEG [dans la série d’images tout en bas à droite : IRM simple, IRM+PET-scan et IRM+MEG de
gauche à droite].
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Neurologie – Séméiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
Si on rajoute un volume, c’est d’abord le compartiment liquidien qui en fait les frais : la pression dans
les ventricules et les citernes augmente rapidement.
Le compartiment vasculaire sera le deuxième à souffrir : la pression croissante dans le compartiment
liquidien va écraser les vaisseaux, qui vont se collaber. Cette atteinte est plus grave car elle induit une
symptomatologie potentiellement handicapante : ischémie des zones irriguées par les vaisseaux collabés,
œdème péri-ischémique par souffrance vasculaire ou fuite de plasma hors des vaisseaux.
Enfin, c’est le compartiment tissulaire qui sera lésé, avec un déplacement du parenchyme par la
pression intracrânienne. C’est le phénomène d’engagement dont nous reparlerons plus tard.
Il s’associe très fréquemment à l’HTIC, si elle est sévère (et c’est souvent le cas quand les patients se
décident à aller consulter), quelques troubles de la vigilance : somnolence, confusion, irritabilité… Ces signes
sont non spécifiques.
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Neurologie – Séméiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
2) Chez l’enfant
Chez l’enfant, les signes cliniques ressembleront à ceux retrouvés chez l’adulte, mais avec des
différences d’expressions.
L’enfant aura aussi des céphalées, mais elles seront difficiles à détecter chez le nourrisson et le très
jeune enfant, qui se contentera de pleurer ou de s’agiter sans pouvoir exprimer précisément sa souffrance.
L’enfant aura également tendance à vomir. Cette association de pleurs et de vomissements ressemblent donc
beaucoup à une pathologie digestive, mais peuvent également signer une HTIC, qu’il ne faut pas oublier dans le
diagnostic différentiel. On se retrouve avec des appendicectomies inutiles puis le diagnostic de la tumeur
intracrânienne qui causait l’HTIC trois semaines plus tard… Pensez-y !
S’il est très jeune (moins de 3 ans), on peut palper une disjonction des sutures et bombement des
fontanelles. En appuyant sur la tête du jeune enfant, on verra les os bouger. Lorsque les os sont bombés et
spontanément désunis, écartés par la pression liquidienne accumulée sous les os, on peut suspecter une HTIC.
Une fontanelle creuse signe plutôt une déshydratation, à l’inverse.
L’augmentation anormale du périmètre crânien peut également objectiver une HTIC chronique chez un
jeune enfant. Cette mesure est donc essentielle en pédiatrie.
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Neurologie – Séméiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
L’IRM est moins adaptée à un diagnostic rapide en urgence. Il reste néanmoins le gold standard en
termes de diagnostic étiologique. C’est un examen préopératoire indispensable.
Le fond d’œil se fait pour la recherche d'un œdème papillaire, ce qui est souvent assez utile par rapport
à la rapidité de l’examen. C’est bien de savoir le faire, sinon appeler un ophtalmologue reste une bonne idée :
c’est rapide et le bénéfice de cet examen est important ! S’il y en a un, il peut malheureusement finir par évoluer
tout seul, menant à une atrophie papillaire qui donnera dans tous les cas une cécité définitive.
L’échographie transfontanellaire est possible chez l’enfant mais ne dispense pas du scanner/IRM.
L’échographie doppler chez l’adulte en dépit de la barrière osseuse qui bloque un peu les ultrasons, peut
participer au diagnostic d’HTIC.
La ponction lombaire est formellement contre-indiquée ! Même si elle est modérée (quelques mL), elle peut
créer un appel de liquide dans le canal rachidien et mener directement à un engagement tonsillaire.
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Neurologie – Séméiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
IV) Etiologies
L’étiologie des HTIC recoupe presque toutes les pathologies neurochirurgicales possibles :
• Traumatismes crâniens :
o Via un hématome extra-dural, sous-dural, intra-cérébral.
o Via un œdème, des contusions.
• Tumeurs intracrâniennes.
• Hydrocéphalies obstructives ou communicantes (c’est moins fréquent, plutôt lié à des malformations).
• Processus infectieux ou inflammatoires :
o Abcès : présence d’une coque délimitant la lésion, un abcès est le diagnostic différentiel
principal d’une tumeur +++. Le cerveau étant un lieu immunoprivilégié, on aura le plus souvent
une absence de syndrome inflammatoire malgré l’infection.
o Empyème sous-dural ou extradural : collection purulente dans ces cavités naturelles, sans
coque.
o Méningite menant à une méningo-encéphalite puis à un œdème inflammatoire. Une méningite
seule ne peut néanmoins pas donner d’œdème et d’HTIC, seulement ses complications.
• Œdème cytotoxique : résultant d’une pathologie intracellulaire menant à une destruction des neurones
(maladie métabolique, intoxication).
• Processus vasculaire : anévrisme important, dilatations, malformations.
• Thrombophlébite cérébrale : pronostic variable en fonction du vaisseau touché (atteinte d’un sinus
pouvant bloquer la circulation veineuse de toute une portion de l’arbre veineux).
• Œdème ischémique (vasogénique) : l’ischémie génère par souffrance vasculaire une zone d’œdème
hémorragique par perte de la fonction d’étanchéité endothéliale. Ainsi, un AVC carotidien massif pourra
mener à un engagement massif par formation d’un œdème énorme.
V) Principes thérapeutiques
• Traitement étiologique.
• Traitement chirurgical de l’hydrocéphalie obstructive par désobstruction du réseau de circulation du
LCR.
• Traitement de l’œdème cérébral :
o Antiœdémateux de base : Mannitol IV 20%. Ce médicament crée une diurèse osmotique. On ne
va évidemment pas faire fondre la tumeur causant l’œdème, mais cette expulsion de liquide
peut sauver le patient en réduisant l’HTIC et l’œdème. Ce médicament marche sur tous les
œdèmes. Il faut néanmoins faire attention aux effets de rebond lorsque le traitement devient
inefficace.
o Corticoïdes : SOLUMEDROL® IV. Excelle pour l'œdème péri-tumoral en diminuant
l’inflammation causée par la tumeur et donc l’exsudat inflammatoire formant l’œdème. Il est
nocif sur l'œdème post-traumatique, qui n’est pas de cause inflammatoire.
• En neuro-réanimation, on contrôle la capnie une fois le patient intubé afin d’éviter une hypercapnie (on
le laisse en légère hypocapnie). En effet, une hypercapnie provoque une augmentation du flux sanguin,
ce qui aggrave l’HTIC.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
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III) Lésions
Il existe des lésions focalisées et des lésions non focalisées. Globalement, de la superficie vers l’intérieur
du cerveau, il y a la commotion, la plaie du scalp, la fracture, l’embarrure, les hématomes extraduraux, sous-
duraux et intracérébraux, la contusion, l’œdème, la plaie crânio-cérébrale et la brèche ostéo-méningée.
2) Plaie du scalp
Le scalp, ou cuir chevelu, est très vascularisé : une plaie du scalp entraine des saignements importants.
Il ne faut pas négliger le risque de spoliation sanguine, surtout chez l’enfant : une perte de 300 cm3 de sang a
des conséquences plus graves chez un enfant que chez un rugbyman, par exemple.
La bonne vascularisation du scalp permet d’avoir un risque infectieux modéré (bonne vascularisation =
bonne défense contre les infections). Face à une plaie du scalp, les gestes de chirurgie élémentaire sont mis en
œuvre, c’est-à-dire que la plaie doit être inspectée, nettoyée, suturée, les corps étrangers extraits, mais il n’est
pas nécessaire de prendre des précautions supplémentaires. Il faut s’assurer de l’absence de plaie cranio-
cérébrale avant de suturer. Parfois, une plaie du scalp nécessite une chirurgie plastique, lorsqu’il y a une perte
de substance.
3) Fracture du crâne
Remarque : pour le crâne, on parle de « table externe », de « table interne » et de « diploé » (et non d’os cortical
et spongieux).
Le crâne peut se fracturer : cette fracture n’a aucune incidence en elle-même, elle peut même avoir une
connotation positive car elle signifie que l’énergie du choc s’est dissipée dans l’os plutôt que dans le cerveau.
Mais lorsque la fracture est déplacée (embarrure), elle devient plus problématique.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
4) Embarrure
L’embarrure correspond à une fracture déplacée du crâne. Sur
l’image ci-contre, la table externe est passée en-dessous de la table interne.
L’embarrure entraine deux risques :
• Risque comitial = épileptique : une esquille osseuse peut appuyer sur
le cortex et le stimuler.
• Risque esthétique qu’on traite en réduisant la fracture.
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7) Hématome intracérébral
L’hématome intracérébral, sous la pie-mère, implique une énergie traumatique considérable : il est
rarement isolé. Il n’est pas une indication chirurgicale en lui-même : l’indication chirurgicale n’est valable que si
l’hématome est volumineux au point de présenter un risque vital. S’il n’y a pas d’indication chirurgicale, il faut
attendre sa résorption spontanée.
8) Autres lésions
• Inondation sous-arachnoïdienne :
L’hémorragie sous-arachnoïdienne, témoin d’un choc important, n’est pas grave dans un contexte
traumatique, il n’y a pas de vasospasme et sa résorption est spontanée. Attention à ne pas confondre avec les
hémorragies sous-arachnoïdiennes survenant dans le cadre d’une rupture d’anévrisme !!!
• Contusions :
Elles ne constituent pas une indication chirurgicale et ne sont pas opérées car elles se résorbent
spontanément.
Rappel : Une contusion est une infiltration hématique du tissu par le sang (elle n’est pas une collection).
Au scanner, elle donne un piqueté hyperdense du tissu. Elle est différente d’un hématome qui est une collection
de sang.
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9) Plaie crânio-cérébrale
La plaie crânio-cérébrale se définit comme une communication directe entre l’encéphale et
l’extérieur par effractions cutanée, osseuse et méningée (le cerveau est visible au fond). L’une des circonstances
où il existe une plaie crânio-cérébrale est la plaie par balle, rare en France (aux Etats-Unis, le médecin est
confronté à environ une plaie pénétrante par arme à feu par garde).
Traitements :
• Le risque de la plaie crânio-cérébrale est avant tout infectieux et nécessite une antibioprophylaxie.
• L’indication chirurgicale est formelle, en urgence : parage, nettoyage de la plaie, étanchéité des
méninges, fermeture du plan osseux et suture du plan cutané. Quant au corps étranger (projectile) qui
reste dans le cerveau, s’il est hors d’atteinte, le chirurgien ne le récupère pas : on attend en espérant
qu’il n’y aura pas de conséquences nuisibles. Parfois, au fil des années, avec son poids, la balle descend
en sectionnant les fibres blanches : dans cette situation, il faut la récupérer.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
Clinique :
• Rhinorrhée cérébro-spinale (écoulement de LCS par le nez).
• Si la fracture se situe au niveau de l’étage moyen :
o Si le tympan est perforé, il y a une otorrhée.
o Le LCS passe par la trompe auditive (ou trompe d’Eustache) jusqu’à l’arrière-gorge. Lors d’un
traumatisme, il est donc important d’interroger le patient sur la présence d’un liquide qui
coulerait dans son arrière-gorge.
o Pneumo-encéphalie
• Il existe un risque infectieux (méningite).
Traitement : Il n’y a pas d’indication chirurgicale en urgence, on attend que la dure-mère cicatrise (colmatage
de la brèche) +/- antibioprophylaxie.
• La brèche cicatrise toujours quand la lésion se situe à l’étage moyen.
• La brèche cicatrise souvent quand la lésion se situe à l’étage antérieur.
• Si à 2-3 semaines du traumatisme, la rhinorrhée persiste, on peut opérer.
• Si le traumatisme crânio-facial est important, le colmatage spontané n’est pas suffisant : il faut explorer
à distance l’étage antérieur de la base du crâne, de l’os frontal jusqu’à la petite aile du sphénoïde, pour
localiser d’éventuelles brèches.
Remarque : lors d’une méningite qui survient deux ans plus tard, il faut penser à une brèche non colmatée et
réaliser une imagerie pour voir s’il s’agit d’infection simple ou de la persistance d’une brèche ostéo-méningée.
Lors du colmatage, l’olfaction est sacrifiée car pour accéder à la brèche, le chirurgien sectionne les
bulbes olfactifs.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
I) Rupture anévrismale
C’est une irruption brutale de sang dans les espaces sous-arachnoïdiens, due à la rupture d’un
anévrisme intracrânien. L’anévrysme correspond à une perte de parallélisme des parois d’une artère. Il s’agit
d’une pathologie meurtrière, de diagnostic clinique, dont le traitement nécessite un transfert en urgence en
milieu spécialisé.
2) Physiopathologie
Il s’agit d’un anévrisme sacciforme, différent de l’anévrisme fusiforme retrouvé
au niveau de l’aorte. C’est à l’origine un défect de la média d’une artère. Il se trouve en
général dans des localisations préférentielles, comme au niveau des bifurcations, des
artères communicantes, ou encore en circulation postérieure. L’anévrisme est multiple
dans 15 % des cas.
On trouve comme facteur de rupture l’augmentation de la pression transmurale
dans 2/3 des cas : efforts physiques ou efforts à glotte fermée (toux, défécation, céphalée
per-coïtale), mais dans un tiers des cas, aucun facteur n’est identifié.
Les principaux risques sont le resaignement et le vasospasme.
3) Signes cliniques
• Céphalée brutale et intense (sensation de « coup de poignard » dans la tête qui oblige la personne à
arrêter son activité en cours ; position en « chien de fusil »).
• Syndrome méningé apyrétique (raideur de nuque, photophobie, signes de Kernig et Bruzinski).
• Parfois, on trouve également des troubles de la conscience, des signes de localisation si l’hémorragie
devient cérébroméningée ou des troubles végétatifs.
Il y a aussi d’autres formes cliniques diverses (psychiatriques, pseudo-éthylique...).
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4) Examens complémentaires
On fait un scanner cérébral sans injection en urgence. C’est un examen très sensible, par détection du
sang en hyperdensité des citernes de la base. On l’associe à un angioscanner si possible. JAMAIS d’injection en
première intention !
Il faut réaliser une ponction lombaire uniquement si le scanner est normal. On doit avoir trois tubes de
liquide rose homogène pour être sûr que ce n’est pas une contamination par du sang veineux.
Ensuite, le gold standard est l’angiographie cérébrale tétrapodale en semi-urgence. Elle est impérative
car elle permet de faire le diagnostic étiologique, d’éliminer d’autres anévrismes et de faire un bilan pré-
thérapeutique. Si le traitement retenu est l’embolisation, on la fera ainsi au même moment.
Remarque : l’angioscanner manque de sensibilité pour être affirmatif d’où le fait de réaliser une
angiographie cérébrale tétrapodale qui permet d’affirmer ou d’infirmer la présence d’un ou plusieurs
anévrysmes cérébraux.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – M. GUENOT
2) Examens complémentaires
Les examens complémentaires sont les mêmes que pour l’anévrisme. L’angiographie donne le
diagnostic, avec un aspect plus diffus et plus complexe que l’anévrisme.
2) Autres étiologies
Il peut s’agir de causes médicales ou cryptogéniques. On aura un saignement sous-arachnoïdien, mais
aussi intra-parenchymateux voire sous-dural. L’angiographie est aussi normale dans ces cas.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – F. TURJMAN
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – F. TURJMAN
Score ASPECT : en fonction des territoires atteints pour déterminer un score. Chaque territoire atteint est
considéré comme nul et s’il n’y a pas du tout d’atteinte parenchymateuse le territoire compte pour 10. S’il est
inférieur ou égal a 5, les chances de récupération sont faibles.
Le concept de pénombre
Initialement, il a été décrit en pet scan avec des niveaux de perfusion du débit sanguin cérébral, et on
regarde ce qui se passe en fonction du temps.
Lors d’une occlusion ou d’une sténose artérielle on arrive à une diminution de la pression de perfusion
cérébrale, on a plusieurs stades :
1. Stade de l’autorégulation : vasodilatation
pour compenser
2. Oligémie : réduction du débit sanguin
cérébral sans manifestations cellulaires
3. Ischémie réversible = Pénombre =
altération cellulaire. Elle peut évoluer vers la
mort cellulaire ou être rétablit si re-
perfusion.
4. Ischémie irréversible = Infarctus = core :
mort cellulaire qui ne peut être sauvée
La taille finale de l’infarctus dépend des
collatérales, de l’étendue, la durée et la sévérité de
l’hypoperfusion.
• Perfusion (identification des zones à risque)
On va comparer les images de perfusion et de diffusion, si on a une différence entre les deux, on sait quelle
est la zone à risque. Le concept de la perfusion : on utilise des séquences rapides, et on injecte un produit de
contraste en IV et il va diminuer le signal. Le but est d’étudier la variation du
signal au fil du temps. Le produit de contraste reproduit la perfusion du
cerveau.
Présentation sous forme de deux courbes :
• La courbe verte représente la zone où la perfusion est
normale (zone à gauche sur l’image).
• La courbe rouge est moins profonde et décalée dans le temps (zone
à droite sur l’image) : on a une hypoperfusion.
Il faut toujours comparer avec le coté sain
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – F. TURJMAN
/!\ Il ne faut pas considérer qu’une seule partie d’un examen peut aboutir à un diagnostic ! Les signes
d’imagerie ont toujours un caractère relatif.
Remarque : Maintenant il y a des logiciels qui comparent les deux séquences (diffusion et perfusion) et
envoie un mail avec la superposition des deux en mettant en évidence les différence (territoires à risques).
5) Bénéfices supplémentaires
a. Déterminer l’horaire
La séquence de diffusion est utile quand on cherche à voir une lésion de manière précoce. Avec le temps,
on ne verra plus rien (au bout d’une semaine environ). A l’inverse, la séquence FLAIR permettra de voir des lésions
de manière plus tardive.
Si on voit la lésion en diffusion et pas en FLAIR (mismatch), c’est que l’AVC date de moins de 6 heures.
Mais attention, c’est un peu statistique et ça dépend des gens.
b. Déterminer la cause
On va chercher la cause de l’AVC car cela peut permettre de résilier l’AVC dans la phase précoce. Pour cela
on va chercher le caillot, regarder les territoires jonctionnels et regarder la répartition des territoires vasculaires.
Remarque : si on a une atteinte des deux hémisphères, donc atteinte de plusieurs territoires, il s’agit de
plusieurs petits emboles à différents temps et différents endroits, ce qui suggère une atteinte cardiaque.
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c. Etablir un pronostic
AVC malin(=mortel) : quand il y a plutôt une atteinte le l’artère cérébrale moyenne (infarctus total), un volume
important, un score ASPECT inférieur à 5.
Cas clinique : une patiente de 86 ans, avec AVC de l’artère cérébrale moyenne a 8h, il est 11h, on fait quoi ? il n’y
pas de problème avec l’âge (sauf si le patient est en mauvais état)
• Thrombolyse (parce qu’on est dans les 4h30) et thrombectomie avec stent.
La technique de la thrombectomie : elle consiste à remonter le long de l’artère fémorale, passer dans la carotide
interne avec un tuyau, à partir de celui-ci on monte un tuyau plus petit. On va déplacer le caillot et injecter un
produit. Puis on va placer un stent, le caillot se place à l’intérieur et on le récupère.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – F. TURJMAN
A retenir :
• L’hémosidérine (aspect le plus tardif de l’hémoglobine) fait comme un tatouage du cerveau, on aura un
hyposignal qui restera à vie.
• Quand une lésion change d’aspect avec le temps, il est très probable que ce soit du sang.
Facteurs pronostics : l’âge, le volume, le score clinique, l’existence d’une hémorragie associée, la localisation
profonde, l’existence d’un œdème cérébral, un engagement.
Calcul du volume de l’hémorragie : on prend les longueurs et largeurs où l’image de l’hémorragie est la plus grosse
et on le multiplie par le nombre de coupe où on la voit.
c. Etiologie des hématomes
La cause n’est pas traumatique, contrairement aux hématomes de la convexité.
• Causes primaires
o HTA ++ sujet âgé (80%) présentant un hématome profond/centro-hémisphérique. En pratique il
n’y a rien à faire en particulier car il n’y a pas de causes sous-jacentes.
o Angiopathie amyloïde (5%)
• Causes secondaires (2-4%)
o Malformations vasculaires (Anévrysmes, MAV)
o Infarctus hémorragiques : complication d’une ischémie cérébrale.
o Hémorragies intra-tumorales
o Thrombose de sinus
o Tumeur
Indications du bilan étiologique :
• Quand il s’agit d’un patient de moins de 50 ans quel que soit la localisation profonde ou superficielle, on
cherche une cause vasculaire
• Quand le patient a plus de 50 ans si c’est une hémorragie centro-hémisphérique
2) Hématomes de la convexité
Ils sont typiques, avec une sémiologie importante à connaitre. Le contexte est en général traumatique.
a. Hématome extradural – HED +++
C’est une collection sanguine entre la table interne de l’os et la dure-mère.
C’est une Urgence médico-chirurgicale la plus typique. On pratique une opération par un volet au niveau du crâne
pour l’évacuer. Diagnostic par un scanner en urgence.
• C’est une lésion hyperdense, homogène, qui forme une lentille
biconvexe, limitée dans les sutures, qui passe la ligne médiane
avec effet de masse dans un contexte traumatique.
• Le plus souvent, c’est une artère durale ou un sinus dural +++ qui
est lésée dans l’espace extradural.
• Ici, il y a aussi un hématome sous cutané, lésion hémorragique
secondaire. Ce sont des lésions de contrecoup.
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Neurologie – Sémiologie chirurgicale et traumatique – F. TURJMAN
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Tronc cérébral et
ses atteintes
La liste suivante n’est pas une liste exhaustive des items abordés en lien avec le tronc cérébral, mais ceux qui s’en
rapprochent le plus. Les cours traités dans cette partie y sont rassemblés de par leur lien fonctionnel ou anatomique avec le
tronc cérébral.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
Avant
Le tronc cérébral, ainsi que la moelle épinière, sont des « narrow » structures, c’est-à-dire des petites
structures denses. On va notamment trouver de multiples éléments neurologiques vitaux à l’intérieur de ces
structures. Le tronc cérébral comporte des éléments régulateurs de grandes fonctions vitales : cardiovasculaire,
respiratoire, de l’éveil et du sommeil. La plupart du temps, les décès par évolution d’une pathologie
intracrânienne expansive (un hématome, une tumeur, un traumatisme, une maladie infectieuse, …) sont dus à
une atteinte du tronc cérébral qui provoque un arrêt cardiorespiratoire. On ne peut pas vivre sans tronc cérébral,
alors qu’il est possible de vivre avec une atteinte de la moelle épinière. Une atteinte spinale est grave car elle
entraîne une perte des fonctions motrices et sensitives avec une paraplégie (atteinte thoraco-lombaire) ou une
tétraplégie (atteinte cervicale), mais les fonctions vitales peuvent être préservées.
Le tronc cérébral est une voie de passage, traversé par des voies longues ascendantes sensitives et
descendantes motrices, mais il possède également les noyaux des nerfs crâniens (III à XII) et des structures
propres qui appartiennent à la fois à la vie de relation et au système végétatif, avec des structures de régulation
des fonctions primaires très importantes. Enfin, la substance réticulée qui est un mélange de substance blanche
et grise (fibres et corps cellulaires), se trouve au sein du tronc cérébral.
I) Embryologie
Le quatrième ventricule sépare le tronc cérébral en avant du cervelet en arrière. La formation de ce
ventricule est liée au fait qu’au niveau du tronc cérébral, le tube neural ne s’est pas fermé en arrière et est donc
resté au stade de gouttière neurale. Le cervelet va alors se développer en arrière de façon à fermer la gouttière
neurale tout en laissant une cavité formant le quatrième ventricule.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
Cinq vésicules
secondaires Paroi Cavité
Trois vésicules
primaires
Hémisphères Ventricules
Cavité Télencéphale cérébraux latéraux
Paroi
Troisième
Prosencéphale Diencéphale Diencéphale ventricule
Aqueduc du
Mésencéphale Mésencéphale Mésencéphale mésencéphale
Partie supérieure
Pont du quatrième
ventricule
Rhombencéphal Métencéphale
e Cervelet
Partie inférieure
Myélencéphale Moelle du quatrième
allongée ventricule
Moelle spinale
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
Haut
Nerf optique
Gauche
Chiasma optique
Tige pituitaire
(sectionnée)
Tractus optique
MESENCEPHALE
Corps mamillaires
III
Pédoncule cérébral
IV
V moteur
V
Gouttière basilaire PONT
VI
VII VII bis
VIII
XII IX
Olive
Pyramide
Sillon pré-olivaire X MOELLE
ALLONGEE
XI
Décussation
pyramidale
FORAMEN MAGNUM
Sillon médian
antérieur
a. La moelle allongée
Elle n’est pas, à proprement parler, plus allongée que la moelle épinière, mais elle est plus dilatée. Elle
mesure 3 cm de hauteur avec un diamètre de 1,5 cm.
Elle possède un sillon antérieur sur la ligne médiane qui s’interrompt au niveau de la partie inférieure de
la moelle allongée, où se trouve la décussation pyramidale. Il s’agit du croisement des fibres du faisceau
corticospinal, ou pyramidal, qui se situe sous la surface et qu’on peut alors voir en transparence.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
Superficielle
SENSITIF
Avant
Proprioception
Sensitif VEGETATIF
Moteur
Gauche
Branchial MOTEUR
Somatique
Les noyaux constituent les origines réelles des nerfs crâniens. Chaque nerf peut prendre son origine dans
un ou plusieurs noyaux, c’est pour cela que certains nerfs sont purement moteurs ou sensitifs alors que d’autres
sont mixtes. Ces noyaux s’organisent en six colonnes : deux colonnes motrices, deux sensitives et deux
végétative (une motrice et une sensitive). On remarque que l’organisation est celle d’une moelle spinale qui ne
s’est pas refermée. Si c’était le cas, les structures motrices seraient antérieures, les sensitives postérieures et
entre les deux les végétatives. Les colonnes sont morcelées à chaque étage, et non continues.
Il y a deux colonnes motrices, car au niveau de l’extrémité céphalique il existe deux types d’organes :
somitiques (dérivant des somites embryonnaires) et branchiaux (dérivant des arcs branchiaux embryonnaires). Il
y a ainsi des nerfs crâniens pour les organes somitiques, comme les nerfs oculomoteurs (III, IV et VI) et le XII, ou
pour les organes branchiaux comme le VII (une grande partie dérive du deuxième arc branchial).
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
On a une sensibilité extéro-sensitive (superficielle), pour percevoir ce qui nous entoure, et une sensibilité
proprioceptive qui nous renseigne sur la position de notre corps dans l’espace.
b. Fonctions et atteintes des nerfs crâniens
Il existe douze paires de nerfs crâniens numérotées de haut en bas et d’avant en arrière. Il faut bien
connaître ces nefs car ils sont une partie importante de l’examen neurologique. Seules dix paires émergent du
tronc cérébral, de III à XII, alors que les deux premiers nerfs sont des prolongements cérébraux. Parmi ces dix
paires, il y en a neuf qui émergent de la face ventrale du tronc cérébral et une de la face dorsale. On peut voir
l’origine apparente des nerfs crâniens mais leur origine réelle correspond aux noyaux situés sous le plancher du
quatrième ventricule. Nous allons néanmoins présenter les douze paires, leur fonction et les pathologies en cas
de lésion.
Le nerf olfactif (I) :
• Trajet : il traverse les lames criblées de l’ethmoïde pour rejoindre les bulbes olfactifs puis les tractus
olfactifs. La voie olfactive est la seule à ne pas passer par le thalamus.
• Fonction : nerf sensoriel pour l’odorat.
Le nerf optique (II) :
• Trajet : il émerge de l’orbite par le canal optique situé dans l’os sphénoïdal, puis rejoint le chiasma optique.
• Fonction : nerf sensoriel pour la vision.
Le nerf oculomoteur (III) :
• Trajet : il émerge médialement aux pédoncules cérébraux, passe dans le sinus caverneux et entre dans
l’orbite par la fissure orbitaire supérieure.
• Fonction : c’est un nerf moteur avec un contingent végétatif, il est donc mixte.
o Motrice : c’est un nerf de l’oculomotricité pour certains muscles extrinsèques de l’œil.
▪ Muscle droit supérieur.
▪ Muscle droit médial.
▪ Muscle droit inférieur.
▪ Muscle oblique inférieur (anciennement le muscle petit oblique).
▪ Muscle releveur de la paupière.
o Végétative – parasympathique : il innerve les muscles constricteurs de l’iris (muscles
intrinsèques de l’œil) et ainsi contrôle le diamètre pupillaire. Sa stimulation entraîne un myosis.
• Pathologie : une lésion du III entraîne des troubles oculomoteurs avec une
diplopie (vision floue) car les axes visuels de chaque œil ne sont plus
parallèles, un ptosis (paupière tombante) et une mydriase (dilatation de la
pupille du côté lésé). On observera un strabisme divergent. On voit cela dans
la lésion complète mais on peut n’avoir qu’un seul de ces symptômes.
Le nerf trochléaire (IV) :
• Trajet : ce nerf possède deux particularités. Il est le seul nerf issu de la face postérieure du tronc cérébral,
en-dessous des colliculi inférieurs, et c’est le seul nerf qui décusse entièrement (les autres nerfs ne
décussent pas et le nerf optique ne décusse que partiellement au niveau du chiasma optique). La
décussation se fait dans le tronc cérébral, avant l’émergence du nerf. Il contourne ensuite les pédoncules
cérébraux, passe dans le sinus caverneux et entre dans l’orbite par la fissure orbitaire supérieure. C’est le
nerf crânien le plus fin.
• Fonction : c’est un nerf purement moteur qui innerve un seul muscle oculomoteur extrinsèque, le muscle
oblique supérieur (anciennement le muscle grand oblique).
• Pathologie : Une atteinte du IV entrainerait un regard pathétique.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
(1) : Les nerfs crâniens ont une relation étroite avec le système artériel vertébro-basilaire qui vascularise
l’encéphale. Il arrive, avec l’âge, que les artères deviennent tortueuses, prennent plus de place et entrent en
contact avec le nerf, jusqu’à exercer une compression. Le battement régulier des artères contre le nerf va alors
l’irriter causant une hyperactivité des neurones. On parle alors de conflit vasculo-nerveux qui peut se traiter par
traitement médicamenteux voire chirurgical.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
Cela peut engendrer des désordres neurologiques. D’autres hydrocéphalies peuvent être communicantes
et être causées par une atteinte du système de résorption du LCS (après une méningite purulente par exemple).
Sur le plancher du quatrième ventricule, il est possible de voir un sillon médian et des reliefs soulevés par
les noyaux des nerfs crâniens :
• Le colliculus facial : supérieur et médian (colliculus supérieur).
• Le trigone de l’hypoglosse : inférieur et médian (colliculus inférieur).
• Les aires vestibulaires : latérales.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
2) Le pont
Au niveau du pont, on trouve de nombreux noyaux qui ont gonflé le pont. Il s’agit des noyaux pontiques.
Ils servent de relais à destination du cervelet. On retrouve également le quatrième ventricule.
3) Le mésencéphale
Au niveau du mésencéphale : il y en a un de chaque côté
• Le locus niger, ou substance noire, de couleur foncée. C’est la région la plus riche en dopamine.
• Sur le côté, en arrière de la substance noire, on trouve un noyau rosé visuellement qu’on appelle le noyau
rouge. Il constitue un relais pour certaines voies motrices.
• En arrière, on trouve les colliculi supérieurs et inférieurs. Le colliculus supérieur est une dérivation des
voies visuelles qui va se projeter sur le tronc cérébral, ce qui permet une information et une réaction
rapide. Le colliculus inférieur relie les voies auditives au tronc cérébral.
• L’aqueduc du mésencéphale reliant le troisième au quatrième ventricule.
4) La substance réticulée
La substance réticulée est une structure spécifique au tronc cérébral présente aux trois étages. Elle
s’organise autour d’un arc profond dans le tronc cérébral en différents groupes :
• Les noyaux réticulaires médians.
• Les noyaux réticulaires centraux.
• Les noyaux réticulaires dorsaux.
Ces noyaux sont aussi appelés noyaux du raphé.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
Tractus optique
Aqueduc du mésencéphale (de Sylvius)
Colliculus supérieur (visuel)
Noyau rouge
MESENCEPHALE Locus niger (substance noire)
Colliculus inférieur (auditif)
PONT
Noyaux du pont
Quatrième
ventricule
Olive
Substance réticulée
MOELLE
ALLONGEE
Noyaux gracile et
cunéiforme
FORAMEN MAGNUM
Haut
MOELLE
SPINALE
Canal central de
l’épendyme
Arrière
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
o Deux types de voies réticulo-spinales, une activatrice et une inhibitrice, qui jouent un rôle dans
la régulation du tonus musculaire (=contraction de base d’un muscle, participe à la préparation
du mouvement).
o Atteinte : rigidité de décérébration avec des membres supérieurs en hyperextension et en
hyperpronation et les membres inférieurs en extension (position opisthotonos dans l’extrême).
• Le système réticulaire végétatif :
o Noyaux dorsaux.
o Régulation des appareils cardiovasculaires et respiratoires.
o Atteinte : HTA, troubles du rythme, troubles respiratoires, troubles thermiques…. On peut avoir
une respiration de Cheynes Stokes (respiration qui ralentie, s’arrête et reprend en accélérant) et
des orages végétatifs : le pouls augmente, il y a une respiration irrégulière, des sueurs. Cela peut
entraîner un arrêt cardio-respiratoire s’il y a aggravation des causes de ces troubles.
Sensibilité générale = somesthésie
• Extéroception : tact, chaud, froid
• Proprioception : appareil locomoteur avec une partie consciente et inconsciente
• Interception : petite partie consciente et grande partie inconsciente
Des pathologies du tronc cérébral peuvent causer des dysfonctionnements réticulaires, des nerfs crâniens,
des atteintes motrices et sensitives.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – P. MERTENS
• Le paquet acoustico-facial avec 3 nerfs vestibulaires : VII, VII bis, VIII : il rentre dans l’orifice du canal
auditif interne qui est dans le rocher.
• Si on va vers l’arrière et vers le bas on a un autre foramen en forme de poire avec une partie antérieure
qui va recevoir des nerfs : nerfs mixtes IX, X, XI.
• Le torcular est la région où arrive le sinus veineux longitudinal supérieur qui se sépare en sinus latéral
(ou transverse) puis en sinus sigmoïde,et donnant naissance à la veine jugulaire interne. Il reçoit une
autre veine qui vient de la loge caverneuse qui court sur le bord supérieur du rocher : le sinus pétreux
supérieur.
Devant le mésencéphale on a l’arrivée du tronc basilaire. C’est une artère qui court devant le pont puis
devant mésencéphale et qui se sépare en deux pour donner les artères cérébelleuses inférieures qui passent sous
le III, puis les artères cérébrales postérieures qui passent au-dessus du III.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – S. RHEIMS
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – S. RHEIMS
d. Exemples d’atteintes
• Regarder à gauche : sur l’œil gauche, il y arrive
bien mais pas à droite. En plus on peut voir que
les paupières sont asymétriques. Ce qui évoque
une atteinte du III droit.
• Regarder à gauche et en bas : il y arrive à gauche
mais pas à droite, ce qui évoque une atteinte du
IV.
• Regarder à droite : il y arrive bien avec l’œil
gauche mais pas le droit, ce qui évoque une
atteinte du VI.
Sur la première image, on ne demande rien de spécial au patient, seulement de
nous regarder dans les yeux. On voit un strabisme convergent, dû à une hyper-action de
muscles adducteurs. On lui demande de regarder à droite, il y arrive bien à gauche mais
pas à droite ce qui évoque une atteinte du VI.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – S. RHEIMS
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – S. RHEIMS
Voici un patient qui a une atteinte des nerfs mixtes : il y a une déviation de la
luette du coté sain, et si on teste son réflexe nauséeux, il sera aboli.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – G. DEMARQUAY
La première chose à faire, pour un patient présentant une céphalée, est de différencier les deux. Dans la
majorité des cas, ils auront des céphalées primaires, mais il faut toujours avoir en tête d’éliminer une céphalée
secondaire, en raison de leur gravité.
La céphalée primaire est définie par l’activation des systèmes nociceptifs céphalique en l’absence de
lésion sous-jacente.
La céphalée secondaire est secondaire à une affection, qu’elle soit bénigne (ex : syndrome grippal) ou
secondaire à une affection grave nécessitant exploration et traitement en urgence (ex : HSA).
2) Conduite à tenir
L’objectif est de définir le type de céphalée. Pour cela, l’interrogatoire devient la partie cruciale de la
démarche diagnostique, suivi par l’examen systématique.
La localisation n’a pas vraiment
Il y a deux questions à poser lors de l’interrogatoire : d’intérêt, sauf dans le cas de la
• Avez-vous déjà eu ce type de mal de tête ? dissection de la carotide interne,
• Depuis quand avez-vous ce type de mal de tête ? où la céphalée sera ipsilatérale.
Le patient a des céphalées pour la première fois de sa vie depuis des heures/jours/semaines/mois : on
suspecte une céphalée secondaire jusqu’à preuve du contraire. On réalise des examens paracliniques (scanner,
IRM, ponction lombaire, …).
Le patient a des antécédents de céphalée mais affirme que la céphalée actuelle est différente de ses crises
habituelles : on suspecte céphalée secondaire jusqu’à preuve du contraire, en recherchant une hémorragie
méningée. Le patient affirme avoir déjà eu plusieurs épisodes de céphalées identiques depuis des mois ou des
années et reconnait sa crise habituelle : la céphalée primaire est la plus probable.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – G. DEMARQUAY
3) Orientation diagnostique
D’une manière générale :
Mode de début :
• Début BRUTAL : causes vasculaires (jusqu’à preuve du contraire).
• Céphalée en coup de tonnerre = Céphalée sévère maximale en < 1 minute, unique, pas de limite de durée,
unique ou multiple : HSA jusqu’à preuve du contraire (réalisation d’un scanner, d’IRM, et d’une ponction
lombaire si l’imagerie ne révèle rien) ; syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (SVCR).
Terrain /circonstances d’apparition :
• Post-partum : hypotension intracrânienne (si péridurale), SVCR, éclampsie, thrombose veineuse
cérébrale, récidive migraine (diagnostic d’élimination).
• Médicaments/toxiques : vasoconstricteurs sérotoninergiques, sympathomimétiques, drogues →SVCR ;
traitements hormonaux → thrombose veineuse cérébrale.
• Chauffage : intoxication CO.
• Sujet âgé : Horton.
• Ponction lombaire/péridurale : hypotension intracrânienne.
• Traumatisme : hématome sous-dural, dissection des artères cervicales, hypotension intracrânienne,
céphalée post-traumatique.
• Effort/Vasalva : HSA (jusqu’à preuve du contraire), hypertension intracrânienne, SVCR.
• Sommeil/fin de nuit : hypertension intracrânienne.
• Perte de connaissance lors d’une céphalée brutale : hémorragie sous-arachnoïdienne, HTIC.
Facteur aggravant :
• Aggravation de la céphalée en position allongée : hypertension intracrânienne, sinusite bloquée.
• Aggravation de la céphalée en position debout : hypotension intracrânienne (post-PL, traumatisme
crânien, ou idiopathique).
4) Examen clinique
Examen général :
✓ HTA : HTA maligne, éclampsie, encéphalopathie postérieure réversible, ne pas méconnaitre une cause
neurologique +++ ex HSA
Asymétrie TA ; dissection aorte ascendante
✓ Fièvre (attention aux antipyrétiques) : causes infectieuses méningite ; infection générale
✓ Examen cutané : purpura zona (rechercher une éruption cutanée au niveau du trijumeau).
Anomalies ECG : ischémie myocardique → douleur projetée (le patient peut présenter des céphalées qui sont des
douleurs projetées d’un IDM, sans avoir de douleurs thoraciques).
Déficit neurologique focal constaté ou réversible/ crise d’épilepsie :
Imagerie en urgence à la recherche d’une pathologie neurologique : tumorales, vasculaires (HSA, thrombose
veineuse cérébrale, encéphalopathie postérieure réversible, SVCR), infectieuses…
• Syndrome méningé : HSA, méningite.
• Artères temporales : Horton.
• Syndrome de Claude-Bernard-Horner ± acouphène pulsatile, paralysie linguale (XII) : dissection de l’artère
carotide interne homolatérale.
• Mydriase unilatérale ± autres signes de paralysie du III : anévrisme comprimant le III.
• Hémianopsie bitemporale : apoplexie pituitaire.
• Cécité́ monoculaire transitoire : dissection carotidienne (sujet jeune), artérite temporale (sujet âgé).
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – G. DEMARQUAY
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – G. DEMARQUAY
Types d’aura visuelle (=aura positive) : il s’agit d’une dépression corticale envahissante (onde électrique).
• Hallucinations visuelles simples positives
o Patterns géométriques simples : points lumineux
(phosphènes), tâches, lignes.
o Brillants, blancs ou argentés, rarement colorés.
o Scintillants clignotants (57 à 80%).
o Souvent mobiles dans le CV, tendance à s’expandre.
• Hallucinations visuelles simples négatives
o Scotome (50-70%), vision floue, trouble, verre dépoli.
o Hémichamp (HLH), vision centrale.
o Isolées ou associées aux phénomènes positifs.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – G. DEMARQUAY
Epilepsie
occipitale/Aura visuelle :
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – G. DEMARQUAY
Concernant le traitement :
• Traitements de la crise : le plus précocement
o Non spécifiques : antalgiques, AINS (le paracétamol ne fonctionne absolument pas !).
o Spécifiques : Triptans.
o Possible association AINS/triptans.
Rappel : Attention au risque vasculaire dans la migraine avec aura et si autre FRCV tabac, contraception orale OP
• Traitements préventifs
o Analyser, essayer de supprimer si possible les facteurs déclenchants
o Intérêt d’un calendrier des crises, un agenda des migraines
o Traitements préventifs médicamenteux et/ou non médicamenteux (activité sportive, hypnose,
méditation…)
Principaux traitements de fond antimigraineux (l’objectif du traitement est de réduire la fréquence des crises).
• Béta- bloquants (Grade A) : Propranolol ; Metoprolol.
• Antiépileptique (Grade A) : Topiramate (CI grossesse +++ ; Vidal CI en l’absence de contraception pour
indication migraine).
• Antidépresseurs tricycliques (Grade B) : Amitriptyline.
5) Migraine de l’enfant
Prévalence : Estimée entre 3 et 10%
Diagnostic clinique – Distinguo des adultes :
• Crises plus courtes (1 à 2h), souvent bilatérales.
• Troubles digestifs souvent au premier plan (vomissements, douleurs abdominales), d’où le terme de
« migraine abdominale ».
• Pâleur inaugurale fréquente.
• Rôle du sommeil comme « thérapeutique » fréquence des migraines avec auras parfois « riches » (l’enfant
va se coucher et se réveille deux heures plus tras, apaisé).
6) Mécanismes physiopathologiques
Origine de la douleur : Activation du système trigémino-vasculaire = neurones
qui innervent les vaisseaux cérébraux dont le corps cellulaire est situé dans le
ganglion de Gasser. PAS de vasodilatation !!
Mécanismes de l’aura : Dépression corticale propagée.
Type de de douleur :
• Céphalées de tension chronique ( 15 jours/mois). • Localisation : diffuse, occipitale, frontale,
• Intensité variable, le plus souvent peu intense ou bitemporale, vertex.
modérée. • Installation souvent progressive, maximum en fin
• Non augmentée par l ’effort (voir améliorée). de journée.
• Type : pression, serrement (bandeau), casque, non • Durée très variable : de 30 mn à 7 jours.
pulsatile, tête vide... • Pas ou peu de signes d’accompagnement
• Sensibilité ou non des muscles péricrâniens. (photophobie possible).
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – G. DEMARQUAY
En cas de CCQ : rechercher un abus médicamenteux (tous les médicamenteux de crise, s’ils sont pris de
manière fréquente et régulière).
1. Prise médicamenteuse :
• Plus de 15 jours/mois pour les antalgiques non opioïdes : paracétamol, aspirine, anti inflammatoire non
stéroïdiens (AINS) ;
• Plus de 10 jours/mois pour les autres traitements de crise : triptans, opioïdes, ergotés, spécialités
antalgiques associant plusieurs principes actifs (surtout les antalgiques de type 2, ex : le Tramadol)
2. Durée de la prise médicamenteuse depuis plus de 3 mois
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – G. DEMARQUAY
Hypothèses physiopathologiques :
• Seuls les patients aux ATCD de céphalées primaires développent des CCQ avec abus médicamenteux,
patients difficiles à traiter.
• Possible terrain familial
• Mécanismes cognitivo- comportementaux :
o Obtention rapide du soulagement après prise de l’antalgique : Conditionnement (répétition des
prises même en l’absence des symptômes, prise anticipée, rituel)
o Rôle psycho-actif de certaines substances : caféine (stimulant), barbituriques (sédatifs), opioïdes
(renforcement de l’abus médicamenteux)
Prise en charge des CCQ avec abus médicamenteux
• Sevrage. • Relaxation / Psychothérapie/ recherche
• Traitement préventif. comportement addictif.
• Aspects pédagogiques (agenda des crises). • Suivi Patient.
• Education : apprendre à détecter les "vraies • Prévention des céphalées par abus
crises", les gérer sans médicaments. médicamenteux (noter le maximum de prise
d’antalgique par mois sur l’ordonnance).
En l’absence d’abus médicamenteux, on doit penser à :
• Une migraine chronique.
• Une céphalée de tension chronique.
• Une association migraine + céphalée de tension.
• Association céphalée primaire + céphalée secondaire (ex : cervicogénique, algies temporo-
mandibulaires…)
V) Les douleurs de la face d’origine neurologique
1) Algie vasculaire de la face (AVF)
Les hommes sont le plus souvent touchés par cette douleur, qui débute généralement vers l’âge de 30 ans
(parfois plus tôt, vers la vingtaine).
La douleur est très caractéristique, la quasi-totalité des patients aura le même discours. Il s’agit d’une
douleur extrêmement sévère, à type de broiement ou d’arrachement (atroce, comme un « tison dans l’œil », au
point qu’aux Etats Unis, on l’appelle « la douleur suicidaire »), unilatérale, et brève (15 min à 3h). Elle est péri-
orbitaire et/ou temporale, et associée à des signes végétatifs ipsilatéraux, et à une périodicité, avec une irradiation
possible à l’hémiface (front, joue, mâchoires) ou à l’hémicrâne.
a. Signes associés
• Signes végétatifs du même côté que la douleur.
• Myosis, ptôsis.
• Larmoiement, rougeur conjonctivale, œdème palpébral, congestion nasale ou rhinorrhée, sudation.
b. Evolution
• Formes épisodiques : Double périodicité : circadienne et circannuelle
o Crises (pluri)quotidiennes crises de 15 à 180 mn, 1 à 8 crises /jour (en moyenne 2 à 3) souvent au
moins une crise nocturne possible déclenchement par alcool pendant en moyenne 2 à 8 semaines
o Ces épisodes se reproduisent 1 à 2 /an (parfois moins), souvent au printemps et/ou automne
o Lors des crises, les patients sont hyper-agités, hyper-moteurs, et surtout auto-agressifs (se taper
le crâne contre le mur, frapper, donner des coups de poing/pied à s’en faire des fractures,
s’arracher une dent…).
• Formes chroniques : pas de rémission : 10%. On parle de forme chronique lorsqu’il y a moins d’un mois
sans douleur sur un an. Ce sont donc des patients que l’on opère.
c. Traitement
Traitement de la crise par Triptan :
• Sumatriptan 6 mg en sous-cutané (IMIJECT), ordonnance médicament d ’exception
• Max : 2 injections/24 h
• CI (cf triptans) : angor, IDM, artérite, HTA non contrôlée
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – G. DEMARQUAY
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – G. DEMARQUAY
Effets indésirables :
• Vertige, ataxie, somnolence, fatigue, diplopie, troubles de l'accommodation, confusion.
• Manifestations cutanées allergiques (ex Lyell, Sd de Stevens Jonhson).
o Rappel : présence de l’allèle HLA-B*1502 chez 8% de la population d’origine thaïlandaise et à 12
% de la population chinoise Han : augmentation du risque de réactions cutanées allergiques.
• Altération de la fonction hépatique, de l'hémogramme, hyponatrémie.
• Induction enzymatique : Inhibe l'activité des anticoagulants (AVK et nouveaux anticoagulants), les
antirétroviraux, les statines, certains antihypertenseurs et les pilules oestroprogestatives.
g. Autres traitements
Autres anti-épileptiques comme : Oxcarbamazépine (Trileptal), Lamotrigine (Lamictal), Gabapentine
(Neurontin). Traitement chirurgical en cas de pharmacorésistance.
Diagnostics différentiels :
• Neuropathie trigéminale douloureuse
• Autres névralgies (ex glosso-pharyngien)
• L’AVF mais différences au niveau : âge, type de douleur, topographie, durée et évolution
• Artérite temporale de Horton : de principe car terrain : sujet âgé
• Les algies « non neurologiques »
Névralgies faciales essentielles : critères IHS
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – Y. ROSSETTI
I) Définitions
• Eveil : état du sujet conscient, état de vigilance.
• Sommeil : état de repos physique interrompant la vie de relation, permettant la récupération. Le
métabolisme est actif à 75 % par rapport à l’état de veille. C’est un état cérébral actif +++.
• Sommeil paradoxal : état de sommeil profond caractérisé par une activité cérébrale intense. Le
métabolisme est actif à 90 % par rapport à l’état de veille. C’est au cours de cette phase que l’activité
cérébrale est la plus intense pendant le sommeil, quasi comparable à celle de l’éveil, mais le cerveau
est alors tourné vers l’intérieur plus que vers l’extérieur.
• Horloge biologique : cycles persistant en condition d’isolation.
• Cycle nycthéméral (= circadien) : rythme de période proche de 24h.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – Y. ROSSETTI
Les
rythmes
biologiqu
es
3) Cycles nocturnes et hypnogramme
Le sommeil se présente sous forme de cycles de 90
minutes, où on observe une alternance entre sommeil
léger, profond et paradoxal. Il y a donc 90 minutes entre
deux phases de sommeil paradoxal. On peut représenter le
sommeil sous forme d’un hypnogramme.
On constate que le début de la nuit est plus riche
en sommeil profond, ce qui permet la récupération
physique. Les premières heures de sommeil sont donc les
plus précieuses. La fin de la nuit est, quant à elle,
majoritairement constituée de sommeil léger. On note une augmentation du sommeil paradoxal en fin de nuit.
Si on se réveille à la fin d’un cycle, pendant le sommeil léger, on aura peu de mal à se lever. En revanche,
si on se réveille à un stade très profond du cycle, cela sera bien plus dur.
4) Traitement cognitif pendant le sommeil
On a constaté au travers d’expériences qu’un traitement cognitif était possible pendant le sommeil. Par
exemple, si on appelle un patient endormi par son prénom (en phase de sommeil paradoxal), on observera une
petite réponse sur le tracé EEG. En revanche, si on réitère la même expérience lors d’une phase de sommeil
léger, la réponse sera moindre.
Il n’y pas d’apprentissage possible pendant le sommeil. En fait, l’apprentissage est lié aux phases d’éveil
et de micro-éveils pendant la nuit.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – Y. ROSSETTI
6) Le rêve
• Première hypothèse : il a lieu pendant le sommeil paradoxal car on a constaté que c’est quand on
réveille quelqu’un pendant le sommeil paradoxal qu’il raconte le mieux ses rêves.
Les rêves nous permettent d’intégrer des éléments extérieurs (exemple : quand on entend son réveil, on
invente parfois dans nos rêves toute une situation autour de ce bruit). La relation au temps durant le rêve est
différente de la réalité (exemple : on raconte des histoires qui semblent avoir duré des heures alors qu’en réalité
on a dormi que quelques minutes). On passe d’un rêve-vécu à un rêve souvenir qu’on va traduire en rêve-récit.
• Deuxième hypothèse : le rêve est le résultat de la mise en cohérence des activités cérébrales du
sommeil paradoxal avec celles de l’éveil : c’est la transition entre ces deux états cérébraux qui donne
lieu à la création onirique.
➔ C’est la première hypothèse qui est validée.
Visualisation du rêve :
On a tenté de visualiser le rêve chez des animaux. Le locus cœruleus est la structure qui maintient
l’inhibition motrice pendant le rêve, c’est-à-dire qui empêche le rêve de se réaliser dans la vraie vie.
On a étudié le rôle du locus cœruleus chez un chat : une souris est placée dans une cage avec un chat qui a son
locus coeruleus, celui-ci bouge dans son sommeil mais n’attaque pas la souris. Ainsi, on constate que les
mouvements du chat ne sont pas en relation avec le milieu extérieur. Il existe des patients qui présentent des
lésions du locus cœruleus, ce sont des patients qui souvent battent leur conjoint(e) pendant la nuit.
En effet, on a vu que pendant le sommeil paradoxal, il y a une hyperactivité du cortex donc de l’aire
motrice et de la voie pyramidale. Seule l’inhibition par le locus coeruleus permet l’inhibition de la voie
pyramidale qui évite donc d’avoir une traduction motrice des rêves.
Contenu des rêves :
Les rêves intègrent des éléments des jours précédents. Plus les souvenirs sont récents, plus ils sont
inclus, avec un rebond à huit jours car nos activités sont souvent hebdomadaires.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – Y. ROSSETTI
Le cerveau est par ailleurs capable de mesurer la longueur des jours et de se régler en fonction. Par
exemple, chez les animaux, la période propice à la reproduction n’est pas la même chez tous. En fait, tout est
fait pour que les petits naissent au printemps. Ainsi, le cerveau repère la longueur des jours, qui lui dit où on en
est dans l’année, et en fonction de la longueur de la période de gestation, il déclenche les stimuli de la
reproduction au moment propice (pour que les petits naissent au printemps).
De nombreux neurotransmetteurs sont impliqués dans l’alternance veille-sommeil.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – T. RITZENTHALER
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – T. RITZENTHALER
• Hypersomnie : lors de la narcolepsie avec cataplexie (relâchement brusque du tonus musculaire). Les
patients passent brutalement de l’état d’éveil à celui de sommeil paradoxal. L’EEG permet de montrer
que le patient est endormi.
• Hystérie : tableau somatoforme, c’est un diagnostic d’élimination. Le patient donne l’air d’être dans le
coma mais il aura une résistance à l’ouverture des yeux forcée, ou encore une mesure d’évitement à la
chute du bras sur son visage.
On distingue plusieurs états de conscience qui, dans l’ordre croissant de gravité, sont l’état normal,
l’état de conscience minimale, l’état végétatif et le coma. C’est un continuum. Pour faire la différence on étudie
les fonctions cardio-circulatoires, les cycles veille-sommeil, le degré de conscience et l’éveil.
Chez l’individu sain, les fonctions respiratoires sont normales avec des cycles veilles-sommeils
conservés. On a un état d’éveil, et un état de conscience normal.
Les états de conscience minimale, ou pauci-relationnels, comprennent une activité respiratoire, de
veille et d’éveil normales. C’est la conscience qui est plus ou moins altérée : on peut avoir un certain degré de
communication avec le patient mais la discussion n’est pas normale, les échanges non plus.
Le niveau au-dessous est l’état végétatif, il persiste un état d’éveil (ouverture des yeux), mais il n’y a pas
de perception consciente, et les cycles veille-sommeil sont conservés (évaluables par un enregistrement EEG
prolongé).
A l’autre bout de la chaine on a le coma. Les fonctions respiratoires et cardiaques sont plus ou moins
conservées. Cependant, on n’a plus de cycles veille-sommeil, ni de modulation de l’activité cérébrale. Il n’y a pas
non plus d’éveil ni d’activité consciente.
1) Evaluation neurologique
a. Score de Glasgow
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – T. RITZENTHALER
Il est important de détailler le score car tous les items n’ont pas la même valeur. Par exemple, pour un
score de 8, on peut avoir un score M6E1V1, le patient est conscient dans ce cas. Par contre, un score à 8 en
M3V2E3 a une autre signification pour la prise en charge du patient. De plus quand la réponse est asymétrique,
en cas d’hémiplégie, il faut coter la meilleure réponse car on n’évalue pas la paralysie mais la conscience.
Les stimuli douloureux à utiliser sont : la manœuvre de Pierre Marie et Foix (compression du nerf facial
en retro-mandibulaire), la compression du nerf sus-orbitaire, le pincement des trapèzes, ou encore le pincement
du lit unguéal.
Concernant la réponse motrice, il est conseillé de demander un mouvement périphérique (bouger la
main) et un mouvement du visage (tirer la langue) afin d’éliminer la possibilité d’une tétraplégie.
La triple flexion des bras correspond à une décortication, l’extension avec l’enroulement extérieur des
poignets correspond à une décérébration.
b. Réflexes du tronc cérébral
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – T. RITZENTHALER
Une déviation verticale vers le haut conjuguée correspond à une lésion bi-
hémisphérique.
Une déviation verticale vers le bas conjuguée révèle une lésion
mésencéphalique (pré-tectum).
La skew deviation, c’est-à-dire un désalignement vertical des yeux, est
synonyme d’une lésion bulbaire.
L’exotrophie ou l’esotrophie
Mouvements spontanés des globes oculaires
unilatérale, ou strabisme, correspond à une
• Errance oculaire = intégrité du TC, coma organique
lésion des nerfs III ou VI.
• Ping pong = lésion bi-hémisphérique
e. Recherche de signes de • Nystagmus en convergence = lésion mésencéphalique
focalisation • Bobbing oculaire = lésion pontique
2) Évaluation respiratoire
• Rythme de Cheyne Stokes, signe
une lésion diencéphalique. Les
mouvements respiratoires sont d’amplitude
variable avec une alternance régulière de
périodes d’apnée et d’hyperpnée
• Hyperpnée neurogène, signe une
lésion mésencéphalique. Le patient ventile
30/40 cycles par min de façon régulière.
• Respiration apneustique, signe une
lésion pontique. Le patient fait des pauses
en inspiration ou en expiration. C’est de
mauvais pronostic.
• Respiration ataxique, signe une
lésion bulbaire. Elle est irrégulière,
anarchique et précède l’arrêt
cardiorespiratoire.
3) Évaluation hémodynamique
Il faut chercher des signes de choc : présence des pouls, hypotension, marbrures, couleur des
extrémités…
Le réflexe de Cushing est un mécanisme compensateur dans les suites d’une HTIC. Il comprend une
hypertension, une bradycardie, et une irrégularité du rythme respiratoire.
/!\ Il ne faut pas oublier :
• La glycémie capillaire systématique : les hypoglycémies peuvent donner des comas.
• La température : rechercher une hypo / hyperthermie.
• Purpura : méningite.
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – T. RITZENTHALER
III) Étiologies
Il faut bien différencier le « médical » du « chirurgical ».
Toxique, iatrogène :
• Alcool : coma éthylique
• Opiacés, benzodiazépines, barbituriques, antidépresseurs tricycliques, neuroleptiques
• Monoxyde de carbone
Métabolique :
• Hypoglycémie++ • Encéphalopathie urémique
• Anoxie globale : fait suite à un arrêt • Hypothyroïdie
cardiorespiratoire prolongé. Le patient ne se • Insuffisance surrénalienne aiguë
réveille pas d’emblée. L’évolution est variable • Carence vitaminique B1
• Hypercapnie • Hypophosphorémie, hypercalcémie,
• Hyponatrémie : contexte de potomanie hypermagnétisme
• Encéphalopathie hépatique : dans les suites • Hypothermie
d’une cirrhose décompensée
Vasculaire :
• Hémorragie méningée : cas de la céphalée en coup de tonnerre, le diagnostic se fait à l’imagerie.
• Hémorragie intra-parenchymateuse : on a un déficit qui progresse sur quelques minutes puis un coma.
• Les accidents ischémiques : ils donnent plus rarement des comas. L’occlusion du tronc basilaire
engendre un coma brutal d’emblée, tandis qu’un infarctus malin créera un œdème, puis un
engagement et le coma se déclenchera 24 à 36h après l’accident.
• Thrombophlébite cérébrale : l’évolution est longue, avec tableau céphalalgique chronique, avec HTIC
puis un coma.
Ce sont des urgences, soit pour des chirurgies soit pour une désocclusion vasculaire.
Infectieuse :
• Méningite bactérienne : coma fébrile avec ou sans lésions purpuriques.
• Méningo-encéphalite virale HSV, avec des lésions temporo-insulaires.
Autres :
• Etat post-critique
• Hydrocéphalie aiguë
• Embolie gazeuse
• Embolie graisseuse
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Neurologie – Tronc cérébral et ses atteintes – T. RITZENTHALER
V) Conclusion
Le coma est une urgence diagnostic et thérapeutique. Il demande un examen neurologique rapide et
soigneux. Il faut toujours éliminer les causes évidentes et une imagerie rapide doit être faite.
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Items
transversaux
Ces items ne pouvaient être associés spécifiquement à un module, car à cheval sur plusieurs d’entre eux.
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Neurologie – Items transversaux – S. RHEIMS
En troisième année, on s’intéressera à l’orientation diagnostique. Cette première étape est la plus
importante en termes de temps et c’est la situation la plus difficile notamment dans l’identification de la présence
d’un malaise épileptique et sa de forme.
Le Pr Rheims ne reviendra pas sur ce cours en 5ème année, il sera considéré comme acquis !
Malaise épileptique ?
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Neurologie – Items transversaux – S. RHEIMS
• Pas de prodrome
Début brutal avec
• Chute raide ++
perte de connaissance
• Suite à une dette de sommeil ou un sevrage d’alcool
• Contracture de l’ensemble de la musculature
Phase tonique
• Extension des membres et du tronc + révulsion oculaire
10-20 secondes
• Apnée + cyanose (par contraction des muscles respiratoires)
• Interruptions rythmiques des contractions musculaires touchant les 4 membres
Phase clonique
• Apaisement progressif
30-60 secondes ++
• Perte d’urine
• Patient aréactif, confus, amnésie post-critique prolongée (1er souvenir en
présence des secours ++)
Phase comateuse
• Respiratoire stertoreuse (forte, bruyante, avec sécrétions endolaryngées)
(post-ictale)
• Morsure latérale de la langue
• Courbatures avec élévation des enzymes musculaires
L’amnésie post-critique, au cours de laquelle le patient peut être agité et confus, rend la partie
interrogatoire de l’examen fondamentale pour retrouver les phases de la crise et leur durée, pour poser le bon
diagnostic.
On peut également trouver une luxation de l’épaule, un tassement vertébral, ou d’autres fractures, à la
suite de la crise.
Ce schéma est reproductif entre les patients. Les seuls éléments variables peuvent intervenir dans la phase
tonique avec des prises de postures différentes telles qu’une hyper-extension, une flexion des quatre membres
en même temps, etc.
A RETENIR : la crise d’épilepsie tonico-clonique généralisée débute de manière brutale et s’exprime en 3
phases :
• Phase tonique (environs 20 s) avec une chute raide, apnée et cyanose du patient.
• Phase clonique (30-60 s) avec des secousses rythmiques de relâchement musculaire qui s’affaiblissent
progressivement.
• Phase comateuse, avec respiration stertoreuse et confusion.
Enfin, lors du réveil du patient, celui-ci est atteint d’une amnésie post-critique de 20-30 min.
b. Les myoclonies
Il s'agit de secousses musculaires brèves, brutales, symétriques et bilatérales liées à une manifestation
épileptique touchant les deux hémisphères cérébraux.
Elles se manifestent préférentiellement au niveau des membres supérieurs, provoquant un mouvement
soudain et involontaire qui entraine une incapacité à tenir un objet dans sa main le temps de la secousse.
Toutefois, les membres inférieurs sont aussi quelquefois touchés provoquant une chute.
Durant la crise, le patient ne perd pas connaissance.
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Neurologie – Items transversaux – S. RHEIMS
c. Les absences
Ce type d’épilepsie se manifeste surtout chez les enfants et sont découvertes par les instituteurs à l’école.
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Neurologie – Items transversaux – S. RHEIMS
Exemple 3 : lors d’une crise focale située dans le cortex visuel primaire gauche, la manifestation visuelle
s’effectue dans le champ visuel droit, avec, par exemple, des flashs visuels. Une hémianopsie latérale homonyme
est possible en postcritique.
Exemple 4 : si la décharge neuronale épileptique se situe dans des régions associatives, comme en temporal
interne, plus particulièrement au sein de circuit mnésique, des hallucinations visuelles complexes mêlées
d’éléments émotionnels, peuvent apparaitre chez le patient. Attention, cela peut faire penser à un trouble
psychiatrique. Cependant, l’interrogatoire du patient et de son entourage permet de ne pas se tromper.
Exemple 5 : les attaques de panique épileptique peuvent aussi faire penser en premier lieu à un trouble
psychiatrique. Néanmoins, la sémiologie nous oriente vers une crise épileptique focale car elles débutent
brutalement, ne dure que 30 secondes puis s’arrêtent et elles se répètent toujours de façon stéréotypée.
A RETENIR :
• L’interrogatoire est une phase essentielle pour établir le diagnostic de crise épileptique.
• Une crise d’épilepsie se manifeste par des signes positifs : en effets, les neurones sont hyper-excités
lors de ce phénomène et provoquent des décharges électriques rythmiques. Des signes déficitaires
peuvent toutefois apparaître mais seulement en postcritique.
b. Les crises focales avec perte de contact
Dans ce type d’épilepsie focale, le volume de la crise est plus large impliquant des aires corticales mais aussi
sous corticales entrainant la perte de contact :
Exemple 1 : lors d’une atteinte du lobe temporal, le patient ressent d’abord une sensation dans le ventre
qui diffuse au membre supérieur. Son comportement est inadapté avec notamment des automatismes
alimentaires, un contact à l'environnement altérée : il réagit de manière non orientée par rapport à la situation.
A la fin de la crise, le patient se trouve dans un état de confusion postcritique.
Exemple 2 : si l’aire associative frontale interne est atteinte, la crise se manifeste par un comportement
d’agitation intense inadaptée, automatique, un regard effrayé, des mouvements oscillatoires des membres
supérieurs. Il n’y a pas de raison de déclenchement à ces crises et elles s’arrêtent toujours brutalement.
Exemple 3 : lors d’une crise se produisant dans le cortex préfrontale et pré-moteur, il y aura une
désorganisation du comportement moteur
Le diagnostic peut être difficile à poser, toutefois on rappelle que la crise d’épilepsie focale commence toujours
brutalement, se termine rapidement, et se répète de manière stéréotypée.
Exemple 2 : il s’agit toujours d’une crise frontale mais cette fois à gauche, les signes débutent avec des
clonies faciale droites qui s’étendent à l’épaule, se bilatéralisent et enfin, une phase tonique clôture la crise.
Face à ces tableaux, si on n’interroge pas l’entourage du patient, on peut passer à côté du premier signe de la
crise orientant le diagnostic vers une épilepsie focale et non généralisée. De plus, il est important à noter que
toutes les crises focales peuvent avoir cette évolution.
NB : ces crises restent focales malgré le fait que les quatre membres se mettent en mouvement : en effet,
cela résulte d’un comportement automatique des fonctions de contrôle du mouvement.
NB : selon le type et le cause de l’épilepsie, un stimulus extérieur peut être déclencheur de la crise. Par
exemple, si un patient se plaint de photosensibilité, cela oriente vers une crise d’épilepsie généralisée touchant le
cortex occipital.
Le diagnostic différentiel principal des crises tonico-clonique généralisées est le malaise avec perte de
connaissance. Ce dernier représente 3 à 6 % des motifs de consultations aux urgences.
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Neurologie – Items transversaux – S. RHEIMS
Remarque : la nouvelle nomenclature date de 2017 : la crise focale à évolution tonico-clonique bilatérale était
anciennement nommée crise secondaire généralisée
d. Diagnostiques différentiels des crises focales
• AIT (accident ischémique transitoire) : durée longue (5 à 30 minutes), sémiologie déficitaire.
• Aura migraineuse : on parle d’aura quand il existe une sémiologie neurologique qui précède la migraine.
Cela peut débuter par des flashs lumineux d’un côté du champ visuel, puis des troubles du langage se
manifestent, puis des fourmillements, une aphasie, une marche lente… et enfin la céphalée migraineuse
se déclare. Toutes les étapes de l’aura durent une dizaine de minutes (durée longue), marche lente.
• Manifestation psychogène : durée longue, fluctuation
• Ictus amnésique : c’est la désorganisation transitoire des régions hippocampiques. Le patient présente un
tableau d’amnésie antérograde transitoire durant plusieurs heures (entre 4 et 12h), il n’est pas confus, il
ne comprend juste pas le contexte et l’oublie à mesure.
• Sensation vertigineuse.
• Parasomnie/narcolepsie : manifestation non épileptique des troubles du sommeil (terreur nocturne
associée).
A RETENIR : un signe déficitaire isolé, jusqu’à preuve du contraire, n’oriente pas vers une crise d’épilepsie.
Toutefois, si le déficit est précédé par une phase de tonie, l’épilepsie n’est pas à écarter.
En avril 2012, malgré le traitement, la patiente refait une crise. On lui augmente la dose de traitement.
Cette augmentation de dose inhibera les effets de sa contraception et la patiente tombera enceinte sous
contraception. Face à ce tableau, il faut se poser la question de l’origine des secousses et l’interrogatoire du
patient est essentiel pour avoir la réponse. 3 orientations diagnostiques étaient possibles :
• Crise épileptique tonico-cloniques généralisée ou focale avec évolution tonico-clonique bilatérale.
• Syncope avec secousses.
• Malaise psychogène.
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Neurologie – Items transversaux – S. RHEIMS
1) Syncope convulsivante
Installation - cardiogénique : à l’effort, brutale (Stoke-Adams)
- vaso-vagale : station debout prolongée, douleur, prodromes lipothymiques
Sémiologie ictale - chute molle
- secousses < 5 secondes
- pâleur
Sémiologie post-ictale - réveil immédiat
- absence de confusion
a. Syncope vasovagale
b. Syncope cardiogénique
c. Syncopes reflexes
• Syncope tussive, ou ictus laryngé qui survient à l’acmé d’une quinte de toux chez un sujet atteint de
bronchite chronique
• Syncope mictionnelle, survient la nuit +, chez l’homme âgé, après effort de miction
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Neurologie – Items transversaux – S. RHEIMS
3) Examens complémentaires
EEG : il est normal dans 50% des cas après une première crise mais il informe sur le type de crise d’épilepsie
(diagnostic syndromique) et le risque de récidive.
4) Retour à la patiente
Si l’interrogatoire avait été plus rigoureux, on aurait eu les signes évocateurs d’une syncope convulsivante
vasovagale :
• La patiente se tenait debout depuis quelque temps avant d’avoir une sensation vertigineuse et de tomber
comme « une poupée de chiffon » (chute hypotonique).
• Lorsqu’elle était au sol, quelques secousses isolées ont animé son corps et elle était pâle.
• A la fin de la crise, elle a repris conscience.
Dans son cas, l’EEG avait été sur-interprété conduisant au diagnostic de crise d’épilepsie alors que c’est un
examen non spécifique.
A RETENIR :
➔ L’interrogatoire des patients et des témoins est une étape essentielle dans la démarche diagnostique.
➔ Les caractéristiques des crises d’épilepsie en particulier les crises focales : un début brusque, une durée courte
et une sémiologie stéréotypée.
➔ Une crise épileptique se différencie d’une syncope convulsivante par : des clonies > 20 sec ; un premier
souvenir en présence des secours et parfois une morsure latérale de la langue.
NB : il existe un mélange des signes épileptiques focaux et généralisés dans certains syndromes
épileptiques de l’enfant.
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TABLEAU RECAPITULATIF
Pathologies Mode d’installation Sémiologie ictale Sémiologie post-ictale
- Chute raide - Respiration stertoreuse
- Stéréotypée : phase - Morsure latérale de la
Crise d’épilepsie tonico-
Brutal tonique puis clonique langue
clonique généralisée
puis comateuse - Amnésie postcritique
- Perte d’urine prolongée
- Secousse musculaire
inattendues et
involontaires
Myoclonies Brutal - Touche principalement
le membre supérieur
- Pas de rupture de
contact
- Rupture de contact de
quelques secondes
(dizaines) Aucune : reprise de
Absence Brutal
- Quelques myoclonies l’activité en cours
palpébrales
- Fin brusque
- Signes stéréotypées et
Crise focale sans perte brefs, spécifique à une
Brutal
de contact région corticale
- Pas de perte de contact
- Signes stéréotypés et
Crise focale avec perte brefs, orientant vers une
Brutal Confusion postcritique
de contact région corticale
- Perte de contact
Signes stéréotypés et
Crise focale à évolution
brefs ressemblant à
tonico-clonique Brutal
l’épilepsie tonico-
bilatérale
clonique généralisée
- Cardiogénique : effort,
brutal
- Hypotension
- Chute molle
orthostatique : lever
- Secousses < 5 sec - Réveil immédiat
Syncope convulsivante nocturne
- Pâleur - Absence de confusion
- Vasovagale : station
- Durée courte
debout prolongée,
prodromes
lipothymiques
- Chute non traumatique
- Non stéréotypée :
mouvements amples, - Pas de trouble
Syncope non épileptique tremblements respiratoire
Stress psychologique
psychogène - Fermeture des yeux et - Réactions
résistance à ouverture émotionnelles
- Sensibilité à la
suggestion
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Neurologie – Items transversaux – S. RHEIMS
Cas clinique 1
M. X 70 ans, hypertendu, présente brutalement un déficit moteur
brachio-facial gauche.
Cas clinique 2
M. X 70 ans, hypertendu, présente brutalement des paresthésies
brachio-faciales droites et des troubles du langage, il comprend mal ce qu’on
lui dit.
Où situez-vous l’atteinte ? : Atteinte corticale gauche de la face externe des lobes pariétaux et temporaux au
niveau de l’aire sensitive primaire et de l’aire de Wernicke, dans le carrefour temporo-pariétal.
Que suspectez-vous ? : L’installation brutale fait suspecter un AVC ischémique ou hémorragique.
Quel(s) examen(s) demandez-vous ? : Scanner ou IRM cérébral en urgence pour faire la distinction entre AVC
ischémique et AVC hémorragique. On fera une thrombolyse si c’est un AVC ischémique et que le délai-horaire est
compatible (<4-5 heures).
On fait aussi une glycémie capillaire systématique de principe.
Cas clinique 3
M. X 70 ans, hypertendu, présente brutalement un déficit sensitivo-
moteur du membre inférieur gauche.
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Neurologie – Items transversaux – S. RHEIMS
Cas clinique 4
M. X 70 ans, hypertendu, présente de façon progressive un déficit sensitivo-moteur du membre inférieur
gauche.
Où situez-vous l’atteinte ? : Atteinte de la face interne des lobes frontaux et pariétaux au niveau de l’aire motrice
et de l’aire sensitive droite (comme le cas précédent).
Que suspectez-vous ? : L’installation progressive fait suspecter un processus expansif (vasculaire, tumoral,
infectieux).
Quel(s) examen(s) demandez-vous ? : Scanner ou IRM cérébral avec injection de produit de contraste.
Cas clinique 5
M. X 70 ans, hypertendu, présente de façon brutale un déficit purement
moteur hémicorporel gauche incluant la face.
Cas clinique 6
M. X 70 ans, hypertendu, présente de façon brutale un déficit purement
sensitif hémicorporel gauche incluant la face.
Cas clinique 7
M. X 70 ans, hypertendu, présente de façon progressive un déficit purement sensitif hémicorporel droit
incluant la face.
Où situez-vous l’atteinte ? : Avec une hémi-anesthésie incluant la face, on suspecte une lésion au niveau du
thalamus gauche (comme le cas précédent).
Que suspectez-vous ? : L’installation progressive fait suspecter un processus expansif comme, par exemple, un
gliome.
Quel(s) examen(s) demandez-vous ? : Scanner et/ou IRM avec injection de produit de contraste.
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Neurologie – Items transversaux – S. RHEIMS
Cas clinique 8
M. X 70 ans, hypertendu, présente de façon brutale une hémiplégie
droite, une paralysie faciale périphérique gauche et du VI gauche.
Cas clinique 9
M. X 70 ans, hypertendu, présente de façon brutale un
grand vertige associé à une hypoesthésie de l’hémiface
gauche et une hypoesthésie thermoalgique de l’hémicorps
droit excluant la face. Il existe également un ptosis et un
myosis de l’œil gauche.
Vidéos
La première vidéo montre une femme avec une paralysie faciale droite et qui ne peut pas lever le bras droit,
elle peut le faire bouger légèrement lors d’une demande directe. Elle a donc un déficit moteur brachio-facial droit.
De plus, on a des troubles du langage car elle ne parle pas au médecin qui lui demande de faire les gestes mais
elle les réalise quand on lui demande, donc elle comprend mais ne répond pas : cela ressemble à une aphasie de
Broca. On peut donc penser à une atteinte frontale gauche dans le cadre d’un AVC sylvien gauche.
La deuxième vidéo montre un examen des membres inférieurs (l’examen des membres supérieurs est normal) :
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• En donnant un coup de marteau sur le quadriceps, on note un clonus (série de contractions rapides et
réflexes) des rotules bilatéral ;
• En relevant brusquement le pied, on a une trépidation épileptoïde du pied bilatérale ;
• Les réflexes ostéo-tendineux sont vifs, diffusants et polycinétiques, les membres inférieurs sont
difficilement examinables tellement ils sont spastiques ;
• Le signe de Babinski est positif aux 2 membres ;
• Il y a un déficit moteur car il ne tient pas le Mingazzini ;
• On note de grosses difficultés à l’épreuve du talon-genou avec le talon qui est peu maîtrisé.
On a donc un syndrome pyramidal bilatéral, symétrique et déficitaire (perte de force musculaire) et on a une
atteinte proprioceptive bilatérale et symétrique.
Il s’agit d’une atteinte centrale médullaire, probablement un kyste arachnoïdien compressif de la moelle
thoracique.
Cas clinique 10
M. X 70 ans, présente de façon progressive un déficit moteur du membre
supérieur et du membre inférieur gauche épargnant la face. La pallesthésie est abolie
à gauche. A droite, il existe une hypoesthesie thermolalgique du membre inférieur et
du membre supérieur qui remonte jusqu’au moignon de l’épaule.
Cas clinique 11
Melle X 26 ans, présente depuis 1 semaine une sensation bizarre au niveau des
2 membres inférieurs remontant jusqu’au niveau de l’ombilic. A l’examen il existe un
signe de Romberg, la pallesthésie est diminuée aux 2 membres inférieurs. Il n’y a pas
de déficit moteur, la sensibilité thermoalgique est normale. Les réflexes ostéo-
tendineux sont conservés.
Cas clinique 12
M X 35 ans, présente progressivement des douleurs et une faiblesse des 2 mains. A l’examen, il existe une
amyotrophie des 2 mains et une anesthésie thermo-algique des 2 membres supérieurs et du thorax. Il n’y a pas
d’atteinte lemniscale aux membres supérieurs et aucun déficit aux membres inférieurs.
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Cas clinique 13
M X 50 ans, présente après un effort de soulèvement des douleurs lombaires
et des douleurs à type de décharge électrique de la face postérieure de la cuisse, du
mollet, du bord externe et de la plante du pied droit. Le réflexe achiléen droit est aboli.
Où situez-vous l’atteinte ? : L’abolition des réflexes ostéo-tendineux indique une atteinte périphérique, ici à la
racine S1 droite.
Que suspectez-vous ? : Une sciatique S1 droite par hernie discale.
Cas clinique 14
M X 50 ans, présente des douleurs lombaires et un déficit des 2 membres inférieurs. Les réflexes ostéo-
tendineux sont abolis. Il existe une anesthésie en selle.
Où situez-vous l’atteinte ? : Il s’agit d’une atteinte du SNP pluriradiculaire. Cela explique le déficit moteur, sensitif
et on pourrait avoir des symptômes sphinctériens avec une rétention aigüe d’urine.
Que suspectez-vous ? : Un syndrome de la queue de cheval.
Quel(s) examen(s) demandez-vous ? : IRM en urgence, il s’agit d’une urgence neurochirurgicale.
Cas clinique 15
M X 50 ans, présente en quelques jours des paresthésies des 2 pieds qui s’étendent aux membres inférieurs
puis aux membres supérieurs. Puis, apparaît un déficit moteur distal et proximal des 4 membres. Tous les réflexes
ostéo-tendineux sont abolis. Les troubles sensitifs prédominent au niveau de la sensibilité lemniscale.
Où situez-vous l’atteinte ? : On a une atteinte du SNP car les réflexes sont abolis (donc ce n’est pas médullaire),
c’est une atteinte des racines et des nerfs.
Que suspectez-vous ? : Une polyradiculo-névrite aiguë inflammatoire démyélinisante, un syndrome de Guillain-
Barré.
Cas clinique 16
M X 50 ans, secrétaire, présente des douleurs des 3 premiers doigts de la main droite qui le réveille la nuit.
L’examen est normal.
Où situez-vous l’atteinte ? : On a une atteinte du SNP, à un tronc nerveux, le nerf médian dans le canal carpien.
Que suspectez-vous ? : Un syndrome du canal carpien.
Quel(s) examen(s) demandez-vous ? : EMG (=électromyogramme).
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