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INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1
ANNEXE :...............................................................................................................................66
DAT– SNAT I
Introduction
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Chapitre I :
Les fondements du S.N.A.T.
Nous distinguerons ici la règle fondamentale et les principes d’aménagement :
Le concept fondamental sur lequel repose cette construction est bien évidemment
celui de développement durable. Cela renvoie d’abord à la gestion des ressources, à
commencer par l’eau. On a dit que le mode de développement actuel n’était pas durable
et que la ressource primordiale était malmenée. Mais pour un pays comme le notre
l’exigence du développement durable ne se limite pas à la protection des nappes, des
sols, des couverts végétaux et des espaces fragiles. Il y a par ailleurs un vaste effort à
fournir pour rétablir les équilibres rompus depuis un siècle et pour reconstituer les
couverts végétaux détruits par les guerres ou le surpâturage. Cela concerne la plus
grande partie de notre territoire, tout l’espace saharien et tout l’espace aride du sud et de
l’est. C’est une tache immense et qui mobilisera les efforts de plusieurs générations ;
elle nécessitera un soutien international, tout à fait légitime au demeurant, compte tenu
de l’importance continentale de cette action.
Cette fois il ne s’agit plus d’une obligation générale, valable en tout point du globe,
mais des choix spécifiques de notre société. Ceux-ci ont été exprimés lors du Grand
Débat National sur l’Aménagement du Territoire, tenu l’an dernier, et ils sont explicités
dans la « Charte de l’Aménagement du Territoire ». Ce document constitue la base
même du S.N.A.T.
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être scolarisés, garçons et filles, les douars doivent être desservis toute l’année par la
piste ou la route, avoir l’eau potable et l’électricité.
S’agissant du développement économique, le problème ne se pose pas dans les
mêmes termes. La responsabilité de l’Etat est aussi engagée, mais selon un autre mode ;
elle est indirecte. On n’installe pas une unité industrielle comme un lycée. L’industrie
relève du secteur privé et ses localisations obéissent à des règles économiques strictes
qui n’ont rien à voir avec celles des équipements publics. Le rôle de l’Etat n’est pas de
réglementer le développement économique ou de le prendre en charge lui-même, mais
de créer les conditions de ce développement en incitant les acteurs privés à l’initiative,
dans le respect des règles de l’économie de marché. Cette démarche générale se décline
évidemment de manière différente selon les secteurs ; ainsi par exemple, il est clair que
l’agriculture pose un problème particulier comme premier fournisseur d’emplois du
pays ; à ce titre, elle présente une dimension sociale particulièrement forte.
Alors que le domaine des équipements publics relève de l’égalité de traitement des
citoyens, celui de l’économie au contraire implique la différenciation. Chaque territoire
recèle par principe un ou plusieurs potentiels qui ont vocation à être mis en valeur et
pour ce faire, il faut que l’Etat réalise ou impulse un certain nombre d’opérations. Mais
ces potentiels sont de nature et de gabarit très différents selon les lieux et leur impact sur
l’emploi est très contrasté. La mise en valeur de certains potentiels peut même se
traduire par une baisse de l’emploi ; c’est le cas pour les vocations forestières. Par
ailleurs la valorisation des potentiels s’effectue de manière sélective en fonction des
priorités de l’économie nationale ; ainsi la pêche ou le tourisme balnéaire bénéficient
aujourd’hui d’une priorité évidente.
Ajoutons enfin que les potentiels économiques dont il est question ici ne se limitent
pas aux données naturelles ; ils concernent plus encore les potentialités humaines et
urbaines, liées aux savoir-faire, aux équipements, aux grandes infrastructures de
communication.
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Chapitre II :
Le parti d’aménagement
Pendant des décennies, le concept de base qui servait de parti d’aménagement était
celui de « l’équilibre régional ». Ce concept est dépassé.
C’est un concept statique, qui vise à obtenir un état d’équilibre, alors que la vie
même des territoires est faite d’une constante remise en cause et d’une recomposition
permanente d’ « équilibres » qui ne peuvent être qu’instables, surtout dans une période
de grandes mutations. La marche en avant consiste toujours dans une maîtrise des
déséquilibres.
Le contenu même du concept est déplacé ; ce que l’on appelait l’équilibre régional
était en réalité une volonté de limiter les mouvements migratoires, en faisant en sorte
que chaque région garde sa population ; le souci réel était de freiner les déplacements
vers les villes qualifiés pour la circonstance « d’exode rural ». Tout cela traduisait une
attitude de refus sinon de peur à l’égard de la croissance urbaine. La grande ville était
considérée comme un lieu à haut risque.
Cette conception est erronée de manière générale, mais plus encore dans le cas du
Maroc. Il y a eu malheureusement équilibre régional au cours des trente dernières
années ; l’accroissement de la population rurale s’est entassé sur place, conduisant à un
surpeuplement dramatique dont on ne sait pas encore aujourd’hui comment on va
pouvoir le traiter. Les migrations intérieures sont pour la plupart, des migrations de
courte distance, vers le centre régional proche et il n’y a aucune adéquation entre la
croissance économique et la croissance démographique, contrairement à ce qui
devrait se produire dans un régime de développement « équilibré ».
En appliquant le concept d’équilibre aux rapport entre les régions, on se livre à une
double déformation. On pourrait parler d’équilibre à l’intérieur d’une région, en
confrontant par exemple son potentiel hydraulique et l’exploitation qui en est faite. On
pourrait parler d’équilibre au plan national en confrontant la répartition de la croissance
économique avec celle de la croissance démographique. Mais en aucun cas, on ne peut
comparer deux espaces différents en termes d’équilibre. Cela n’a pas de sens.
Le parti d’aménagement qui sera appliqué ici se définit comme la poursuite d’un
objectif global qui est « la synergie différentielle des composantes spatiales ».
Appliqué à l’échelle locale, ce concept se traduit par une formule simple, qui
constitue en quelque sorte la devise du S.N.A.T. : « De chaque territoire selon ses
potentialités économiques, à chaque territoire selon ses besoins sociaux ».
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1°) Les composantes spatiales du Royaume du Maroc :
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Le domaine aride se compose de trois éléments, les steppes et montagnes de
l’Oriental, la zone des oasis du Tafilalt et du Drâa, et enfin le Sahara. Les situations sont
différentes dans les trois cas, mais avec un dénominateur commun déterminant, le
manque d’eau et la destruction anthropique des milieux naturels. Ce sont des espaces où
les actions de développement, qu’il s’agisse du tourisme ou de la pêche, doivent être
soumis à l’impératif écologique. La priorité absolue est à la reconstitution des couverts
végétaux et à la gestion rigoureuse de la ressource hydraulique. Dans ce contexte,
l’écologie est à la base de toute forme de développement et il faut agir dans une
perspective de long terme.
Europe
Tanger-Tétouan
Nador
RIF
GHARB Fès-Meknès
Rabat-Salé Seuil de Taza
Algérie
Oujda
Casablanca
TADLA
Moyen
Atlas ORIENTAL
Marrakech
HAUT ATLAS
ANTIATLAS
Laâyoune
SAHARA
Port
Non-port
Afrique
subsaharienne
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Chapitre III :
La construction du S.N.A.T
Autant le dispositif urbain est satisfaisant, autant l’état des villes laisse à désirer, en
particulier pour les plus importantes. Les métropoles ne sont pas en état d’utiliser leur
potentiel et ce gâchis explique pour une part, le blocage de la croissance économique
générale. L’exemple le plus flagrant est celui de Casablanca.
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2°) L’approche systémique :
Il est question ici d’approche systémique par ce que l’analyse du même nom est en
parfaite concordance avec la démarche de l’aménagement du territoire ; celle ci
s’intéresse prioritairement aux enchaînements, aux interactions, aux effets de filière, en
un mot à l’aspect relationnel des problèmes. Quelle que soit l’échelle considérée, un
territoire résulte toujours de l’articulation entre les systèmes qui y sont représentés, mais
le niveau de cette articulation varie selon l’échelle. La logique des systèmes se situe par
définition même au plan national et le territoire national constitue une véritable synthèse
de l’ensemble des systèmes, alors que les territoires locaux résultent de l’emboîtement
partiel de quelques uns des systèmes.
Ces six points seront précédés d’un développement particulier consacré aux données
de base de l’aménagement du territoire.
Le fond de la carte apporte les informations de base qu’il faut toujours avoir à
l’esprit lorsque l’on s’intéresse au territoire ; ces données sont à la fois d’ordre
physique et d’ordre humain.
- Sous l’angle physique, les premiers éléments sont le relief et les
précipitations. On n’a pas pu tenir compte ici des précipitations occultes, mais il faut
se souvenir qu’elles jouent un rôle important, dès la latitude de Casablanca, et
qu’elles concernent aussi bien les Doukkalas que le Souss et peut-être plus encore le
Sahara où elles constituent pratiquement la seule source d’humidité.
- Notre pays se caractérise par une articulation particulièrement étroite entre
les reliefs et les pluies. Le grand arc montagneux formé par le Haut Atlas occidental
et central, le Moyen Atlas et le Rif, correspond à l’arc des hautes précipitations,
élargi au nord sur le Haut Plateau Central et les collines sous-rifaines. Le Moyen
Atlas occupe une position remarquable, en plein centre du Maroc septentrional,
alimentant ainsi tous les grands cours d’eau, et en particulier le Sebou, l’Oum er
Rbia et la Moulouya. (Carte 2 : pentes et précipitations)
Le relief est représenté ici par les trois niveaux de pentes, faibles, moyennes et
fortes, étant entendu que le domaine le plus délicat est celui des pentes moyennes où
les sols sont en situation de grande fragilité.
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- La carte des forêts (carte 3 : Le couvert forestier) est un élément très lié au
relief et aux précipitations. Les principaux massifs forestiers sont montagnards et ils
occupent le plus souvent les pentes les plus fortes, malheureusement dans une
proportion insuffisante ; une bonne part des surfaces pentues est en attente de
reboisement mais celui-ci n’est possible qu’avec le maintien d’un minimum de
couverture pédologique, ce qui est rarement le cas.
- La carte du peuplement (carte 4 : Densités par cercles et populations
communales) utilise le cadre spatial du cercle (au sens administratif) et cela donne
une bonne image de la situation. La bande littorale regroupant les communes situées
à moins de 25 km de la côte, compte pour 40 % de la population totale ; la
littoralisation est forte, mais pas majoritaire. Les espaces de peuplement intérieurs
sont également très importants, avec le dir et le plateau des phosphates, le grand
ensemble conjoint du Saïss, des collines sous-rifaines et du Rif lui-même, et la
région d’Oujda-Berkane. La ligne des 25 habitants au km² représente une limite
notable entre deux types d’espaces, nécessitant des approches différentes, en
particulier sous l’angle du rapport entre l’économie et l’écologie. En tout lieu,
l’aménagement se pose le problème de l’harmonisation entre ces deux exigences
mais l’ordre des priorités est différent selon les types d’espaces. Dans les espaces
denses, c’est l’exigence économique qui fournit le fil directeur, alors que dans les
zones de désert ou semi-désert, il faut afficher nettement la priorité écologique.
Celle ci ne signifie aucunement que les problèmes humains passent au second plan ;
bien au contraire, cela veut dire que le véritable traitement des problèmes humains
suppose en priorité la restauration des équilibres écologiques et des couverts
végétaux. On notera que la zone aride remonte vers le nord jusqu’à englober la
région de Guercif.
- Du point de vue humain, le fait essentiel est l’intensité du surpeuplement
rural. Les proportions sont considérables ; il affecte aussi bien les montagnes que les
plaines et plateaux au sud de Casablanca ou les pourtours du Rif. La carte de la
surcharge démographique correspond aussi bien à celle du sous-équipement, qu’à
celle de l’analphabétisme ou de la pauvreté. Il est clair que les programmes de lutte
contre la pauvreté, pour nécessaires qu’ils soient, sont forcément des programmes de
lutte contre les effets de la pauvreté. Les véritables programmes de lutte contre la
pauvreté rurale seront les projets de développement et de modernisation agro-
rurale qui restent à concevoir. Pour ce qui est de la pauvreté urbaine, elle renvoie
fondamentalement aux politiques d’emploi et de logement. (carte 5 : la surcharge
démographique des campagnes)
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On devrait y ajouter les stations de traitement des eaux usées, mais pour l’instant
leur construction est encore en projet. On pourrait également y intégrer les
reboisements destinés à protéger les barrages de l’envasement qui constitue une
menace très sérieuse.
La dessus se greffent deux systèmes de nappes (on n’a représenté ici que les
neuf nappes les plus importantes) ; au nord la nappe du Saïss qui a encore une marge
d’exploitation, puis les deux nappes de la Maâmora et du Gharb, la première
surexploitée, la seconde en équilibre. Du côté sud, trois grandes nappes se succèdent,
celle du Tadla, surexploitée, celle du Haouz, largement surexploitée et celle des
Doukkala, surexploitée, en particulier dans les ouljas. On note que les périmètres
irrigués utilisent conjointement l’eau des barrages et celle des forages et qu’en général,
ils cumulent le gâchis pour la première et le surpompage pour la seconde.
En dehors de l’arc central, trois nappes méritent d’être signalées, celles de Trifa et
de la Moyenne Moulouya qui sont en exploitation moyenne et surtout celle du Souss
qui pose un problème redoutable. Le Souss ne bénéficie pratiquement pas de l’apport
des barrages ; presque toute l’eau est issue des pompages et on sait que la nappe,
alimentée avant tout par le versant méridional du Haut Atlas, subit un rabattement
régulier qui ne pourra pas se prolonger sans dommage grave. Le Souss fait mine
d’ignorer qu’il est en état de stress hydrique prononcé et on est toujours en attente
d’une véritable politique de l’eau, à la hauteur des enjeux et des risques encourus.
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c) - Le système relationnel :
* Les transports :
La chaîne des transports comprend :
- Les ports , représentés par la longueur de quais avec plus de six mètres de
tirant d’eau. A signaler, le projet de nouveau port trans-détroit à l’est de Tanger.
- Pour les aéroports, on a distingué trois niveaux, le hub international de
Casablanca, les trois aéroports de Fès, Marrakech et Agadir, les aéroports régionaux.
- Le réseau ferroviaire, avec ses projets d’extension, et que l’on propose de
considérer comme une composante majeure, dont la place doit être revalorisée
- Le réseau routier, avec les routes nationale et les autoroutes. En dehors des
axes qui sont déjà ou qui doivent traités en autoroutes, on attire l’attention sur
l’amélioration du réseau pour les autres liaisons majeures du territoire :
Casablanca – Beni Mellal
Fès – Tanger
Fès – Marrakech
Meknès – Errachidia
Marrakech – Zagora
Ouarzazate – Errachidia
Nador - Taourirt
* L’énergie
- L’infrastructure électrique avec les centrales y compris le projet de centrale à
cycle combiné et le réseau à haute tension, interconnecté avec l’Europe. On a indiqué
les principaux barrages, quelle que soit leur vocation. On aurait pu tout aussi bien
intégrer ces éléments à la carte du système productif, mais on a préféré les placer ici
afin d’insister sur la dimension « réseau » de l’énergie.
- Le gazoduc Maghreb – Europe, en liaison avec les nouvelles centrales
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* Les télécommunications :
La carte met en évidence :
- Le rôle croissant des relations avec l’Europe et la place privilégiée de la
péninsule tingitane.
- L’existence d’une plaque tournante nationale, à la charnière entre les deux
grands axes que sont l’axe littoral et l’axe maghrébin. L’espace concerné, situé entre
Rabat et Meknès, Khemisset et Sidi Kacem, doit faire l’objet d’une attention toute
particulière ; la première mesure concerne d’ailleurs la protection de la forêt de la
Maâmora.
- La concentration des infrastructures au nord-ouest de la ligne Oujda-Agadir –
c’est un processus normal puisque c’est là que se trouve l’essentiel de la population,
mais cela appelle, de la part des pouvoirs publics, une démarche volontariste pour faire
pénétrer ces infrastructures dans la profondeur du territoire, à un niveau correspondant
aux capacités de ces espaces.
Si on met à part les provinces sahariennes qui ne sont pas concernées par ce genre
de calcul, on constate que les résultats vont de 18.000 dirhams au km² à Figuig jusqu’
47.700.000 au Grand Casablanca. En fait, Casablanca et Rabat se détachent
complètement. En dehors de l’Aire Métropolitaine centrale, deux villes se distinguent,
Fès et Tanger, suivies de Marrakech, Meknès et Agadir. Plus loin vient un groupe de
quatre provinces, Kénitra, El Jadida, Tétouan et Larache.
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La valeur ajoutée au km² par province (définition 1994) (en milliers de Dh au km²) :
La partie gauche du tableau est consacrée aux provinces dont le ratio est supérieur à
la moyenne nationale et inversement à droite. Sous réserve de singularités dues aux
aléas des découpages (ainsi Oujda est associée à Berkane, Jerada et Taourirt, ce qui la
fait régresser considérablement dans le classement), ce tableau donne une bonne image
des potentiels économiques des provinces.
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C’est pourquoi la représentation cartographique est différenciée selon les secteurs.
Pour la pêche, le tourisme, la production d’électricité, on sait où l’on va et l’on peut
représenter une projection. Par contre, dans des domaines aussi vastes que l’agriculture
ou l’industrie, on doit se contenter de représenter l’état actuel des choses et d’évoquer
les problèmes que cela pose – ce qui au demeurant est loin d’être négligeable.
A cet égard, le secteur le plus important est celui de l’agriculture. Celle-ci soulève
un problème considérable en termes d’aménagement du territoire ; il a été posé dès le
départ, en indiquant la surcharge du peuplement et le sous-équipement rural sur le fond
même de la carte principale. Autrement dit, le niveau actuel de la réflexion globale
permet de poser les problèmes mais nous n’en sommes pas encore aux propositions
effectives ; les documents d’aménagement traduisent cette situation.
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L’emploi dans l’artisanat productif (en 1994)
Les six autres sont des places intéressantes ; ensemble elles regroupent près de
cent vingt mille emplois. L’artisanat contribue très nettement à conforter leur potentiel
de développement. Cela est particulièrement vrai pour Oujda et Safi, qui ,chacune
dans leur genre, ont un pressant besoin de croissance économique.
Pour information, on a représenté les poids de PIB des provinces avec le niveau de
PIB par habitant qui leur correspond (carte 9 : PIB par province).
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En matière de développement de la production et de l’emploi, le SNAT attire
l’attention sur deux points, en termes de risques / opportunités :
- Il est urgent de définir une politique agricole et une politique industrielle ;
celles-ci font aujourd’hui gravement défaut et cela entraîne des blocages,
pour l’aménagement urbain et plus encore pour l’aménagement rural.
- La création d’emplois passe avant tout par la promotion du développement
local, en appui sur l’artisanat, au sens large (y compris les métiers). C’est là
qu’est la principale réserve de travail ; cela doit faire l’objet d’une politique
spécifique, focalisée sur les villes-clefs, mentionnées ci-dessus.
e) - Le système écologique :
Nous employons ici la notion de système écologique dans un sens qui n’est pas
coutumier ; il ne s’agit pas de faire allusion à la logique interne des milieux naturels
mais à la démarche systématique qui doit être celle des pouvoirs publics pour gérer
les milieux les plus fragiles ou les plus importants pour la vie du pays tout entier.
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- La région des oasis et celle de l’arganier : on ne peut que se réjouir de voir
notre pays doté de deux zones de biosphère d’intérêt mondial, celle des oasis et celle
de l’arganier. C’est un beau succès ; il s’agit maintenant d’être à la hauteur de
l’enjeu.
Les deux zones ont des profils différents mais elles relèvent de la même
conception, fondée sur la distinction entre le noyau central, totalement protégé, une
bande intermédiaire, à protection partielle, et enfin une zone ouverte où se trouvent
les activités économiques.
- Le domaine saharien :
c’est un territoire immense, avec une population très réduite, regroupée en
quelques points côtiers. L’appellation même de Sahara donne le sentiment qu’il
s’agit d’un désert où l’on ne peut espérer que des richesses minières. Cela est
inexact. Nous sommes ici dans le Sahara atlantique et il y avait un couvert végétal,
certes léger et discontinu, mais qui avait l’immense mérite d’exister et de servir de
base à un élevage nomade. Tout cela a disparu ; les conflits qui se sont succédés
pendant plus d’un siècle ont détruit cette végétation. Il faut la restaurer pour rétablir
les bases mêmes de la vie locale et pour reconstruire le pont bio-climatique reliant la
zone tropicale à la zone méditerranéenne. C’est un enjeu de niveau continental, dont
nous avons la responsabilité.
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f) – Le système patrimonial :
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S’agissant des limites de cette image, on peut lui reprocher de sous-estimer
gravement les villes du littoral, que ce soit à Essaouira et plus encore à Casablanca ;
elle néglige également l’Oriental, que ce soit celui des steppes ou celui des montagnes
du sud, sans parler de ce bijou menacé qu’est l’oasis de Figuig. En dépit de ces
faiblesses, ce document a le mérite de poser le problème du patrimoine. On note que le
lieu le plus important du pays est Fès ; c’est exact mais dans des proportions bien plus
grandes encore que ce qui est représenté. La Médina de Fès, la plus importante du
monde, constitue dans sa globalité, une parfaite illustration de l’importance de la
question du patrimoine, en liaison étroite avec le développement économique,
l’industrie, l’artisanat et la création d’emplois. Elle constitue à elle seule un potentiel
remarquable de développement et bien plus qu’un lieu de visites pour les touristes. Ce
qui nous conduit à passer à la question des villes.
g) - Le système urbain :
S’agissant des villes, il est admis depuis longtemps qu’elle relèvent de l’analyse
systémique et qu’elles doivent être appréhendées comme un ensemble, au niveau
national. Il s’agit alors de l’armature urbaine.
On distinguera l’Aire Métropolitaine Centrale d’une part et les autres villes d’autre
part :
- traiter les deux métropoles comme un ensemble urbain ayant vocation à une
croissance des complémentarités et des synergies.
- Raisonner en termes de « région urbaine » de Kénitra à Al Jedida, de Settat à
Khemisset.
- Impulser un axe d’urbanisation entre les deux villes, sur un support ferroviaire,
et à bonne distance de la côte, afin d’unifier le tout, en soulageant la pression sur le
littoral, tout en dégageant des espaces importants pour l’urbanisation.
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- Engager un Programme Unifié d’Infrastructures, traitant de concert tous les
problèmes lourds. Ce projet est désormais praticable, dans la mesure où on commence à
avoir une vision plus claire de la question centrale en cette affaire, à savoir celle du
développement portuaire de Casablanca. La perspective raisonnable qui se dessine
consiste à réserver le port du centre-ville aux marchandises diverses, aux voyageurs et à
la plaisance, en regroupant tous les pondéreux à Jorf Lasfar et les conteneurs à
Mohammedia. Partant de là, on peut repenser sérieusement le mode de développement
de l’agglomération et son insertion dans l’aire métropolitaine centrale.
- Le nouveau SDAU de Casablanca fournira une bonne occasion de recadrer
l’ensemble des problèmes, d’autant qu’il s’avère que la croissance urbaine effective
s’est déployée en sens inverse de ce que le Schéma précédent avait prévu. Mais il serait
tout à fait souhaitable de faire précéder ce travail par l’élaboration d’un Schéma
d’Organisation Fonctionnelle et d’Aménagement.
- Promouvoir la fonction économique de Rabat dans le domaine de la recherche-
développement , et ce en complémentarité avec Casablanca.
Pour autant, toutes les villes ne présentent pas le même profil ni les mêmes
potentialités. Le SNAT met en évidence, soit les besoins, soit les capacités
particulières de chacune d’elles. On soulignera en particulier les cas suivants :
- Villes à forte tradition artisanale et à potentiel économique élevé, en particulier
en matière industrielle : Fès et Tanger, et dans un genre différent Marrakech .Celle ci
garde un potentiel de développement touristique important, à condition de savoir
préserver son oasis et son environnement.
- Villes présentant des atouts de développement qui nécessitent un soutien public
pour se manifester : Tétouan, Oujda, Beni Mellal, Khénifra et, dans un genre bien
différent, Rabat.
- Villes en fort développement spatial, nécessitant un effort particulier
d’équipement et d’urbanisme : Agadir et Nador.
- Villes où la priorité se situe dans les fonctions de services : Meknès.
- Villes nécessitant un effort de promotion institutionnelle, en particulier dans une
perspective de régionalisation : Nador, Khénifra, Errachidia, Ouarzazate. Le cas de
Lâayoune et Dakhla est différent puisque l’effort public y est déjà considérable.
- Villes de conversion industrielle : Safi et Jérada à l’évidence- et à un autre degré
Khouribga et le bassin phosphatier.
Ajoutons enfin que notre problématique urbaine est fortement marquée par le
thème du couple, et ce, pour des raisons qui renvoient à la richesse et à la complexité
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de son histoire. Le couple le plus fameux et le plus difficile est celui de Fès –
Meknès ; Meknès a été créée pour « contrer » Fès ; aujourd’hui les deux anciennes
capitales se disputent le même petit territoire du Saïss et sont en compétition pour
l’implantation des grands équipements ou des industries. Le cas de Tanger et Tétouan
est différent, puisqu’il s’agit en fait d’un couple à trois, où Sebta joue un rôle non-
négligeable, sur le mode de l’illégalité tolérée.
On a bien insisté sur l’idée que le SNAT n’a aucunement à empiéter sur les
compétences des ministères spécialisées. Cela vaut en particulier pour les problèmes
de transports. Il n’appartient pas à l’Aménagement du Territoire de décider quelle
forme concrète prend prendre telle ou telle liaison . Par contre il lui appartient de dire
la hiérarchie entre les liaisons, de situer chacune d’elle dans l’ensemble national. Il lui
appartient aussi de se prononcer sur la question du partage inter-modal ; ce que nous
faisons en soulignant le rôle éminent du rail et la nécessité de le revaloriser.
En laissant de côté l’Aire Métropolitaine Centrale qui relève d’une autre logique
technique, le SNAT propose de structurer le système relationnel national selon cinq
niveaux :
v) le cinquième niveau :
Il est assez composite. Il comprend surtout des liaisons à longue distance en milieu
aride. Cela concerne surtout le sud oasien :
- la grande rocade méridionale : Taroudannt – Ouarzazate – Er Rachidia – Bouarfa
– Figuig.
- La rocade ultra-méridionale Guelmim – Tata – Zagora puis le tronçon Zagora –
Erfoud
- Taroudant – Tata
- Bou Arfa – Oujda
Le deuxième groupe est celui des connexions sahariennes :
- Zag - Assa - Guelmim
- Es Smara – Tan Tan
- Es Smara – Laâyoune
- Galtat Zemmour – Laâyoune
- Aousserd – Dakhla
Le troisième groupe et celui constitué par des liaisons infrarégionales, méritant
d’être mentionnées :
- La liaison Al Hoceima – Ketama – Chefchaouen, une route historique d’intérêt
régional évident
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- La liaison Boulemane – Outat el Hadj par les Marmoucha
- La liaison Safi – Youssoufia – Ben Guerir – El Kalaa des Sraghna.
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Chapitre IV :
La carte
a) Le fond physique : La vision globale du pays doit commencer par les deux
données fondamentales que sont les précipitations et les pentes.
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Cette classification doit être nuancée car elle ne tient pas compte des précipitations
occultes qui jouent un rôle très important dans les régions littorales, et en
particulier au sud de Casablanca.
⇒ pour les pentes, on a voulu souligner le rôle éminent de ce facteur dans
l’utilisation de l’espace agricole. On les a représentées dans la gamme rouge en
distinguant trois niveaux :
• pentes inférieures à 4 % : situation favorable à l’agriculture (pour peu
qu’il y ait de l’humidité)
• pentes comprises entre 4 et 10 % : zones fragiles, en général
menacées par les ravinements et qui nécessitent, soit des mesures de protection,
soit une utilisation arboricole.
• pentes supérieures à 10 % : montagnes – reforestation impérative
(les limites de 4 et 10 sont indicatives, les situations étant extrêmement variables).
La combinaison des précipitations et des pentes donne une bonne image des
conditions de base de la vie agricole, opposant les zones plates et humides (Saïss –
Gharb) aux zones sèches (Chaouia) mais aussi aux zones humides-pentues
(collines sous-rifaines).
La carte des pentes donne une bonne image du relief, plus intéressante que la
traditionnelle carte hypsométrique – et surtout en prise directe avec les problèmes
de l’aménagement rural.
b) l’hydrographie :
On souligne d’abord l’importance des châteaux d’eau, qui devront faire l’objet
d’une politique spécifique
Château d’eau
La nappe saharienne mérite d’être signalée, sans se faire d’illusion sur les
possibilités d’exploitation.
Nappe saharienne
Cours pérennes
Cours intermittents
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Les lacs des principaux barrages
On a représenté les surfaces irriguées avec une grande précision ; il s’agit des
superficies par communes. Cela nous donne une information concernant un volet
très important de l’agriculture
c) La production :
Il n’est évidemment pas question de représenter ici tous les aspects de la
production, mais uniquement quelques aspects d’intérêt particulier. On a retenu
- Les Mines :
Production de phosphate
Chimie lourde
Autres mines
- Le Tourisme :
On a représenté les principales places touristiques en fonction du nombre de lits dans
les hôtels classés. La première est Agadir avec 21.000 lits en 1999. La taille du signe
est cohérente avec celle qui a été utilisée pour les productions chimiques et minières.
Les montants en valeur sont comparables. Ainsi on constate que le tourisme d’Agadir
représente une valeur comparable à celle de la production de phosphate de Khouribga.
DAT– SNAT 39
- La Pêche :
On a pris l’indicateur le plus simple, la valeur des débarquements de la pêche
côtière. Laâyoune est en tête avec 360 millions de DH. Là aussi, la taille des signes est
harmonisée avec ceux du tourisme et des mines
Route nationale
- Cadre institutionnel :
Pour en finir avec cet aspect descriptif, on a indiqué le cadre institutionnel, avec
les limites des provinces.
DAT– SNAT 40
Cela concerne trois grandes taches, au Nord, dans le Moyen Atlas et dans le vaste
espace centre-sud. Le sous-équipement est défini à partir d’indicateurs synthétiques tirés
du Recensement Général de la Population, alors que le sous-développement est mesuré à
partir des sureffectifs, obtenus par comparaison entre la main d’œuvre permanente sur
les exploitations, avec les unités de travail humain théoriquement nécessaires pour
assurer les cultures et l’entretien du bétail, selon les données du Recensement de
l’Agriculture. Les aires représentées ainsi sont les zones prioritaires de l’aménagement
rural, étant entendu que les modalités et les contenus de cet aménagement /
développement varient selon les milieux.
Surexploitation accentuée
Surexploitation modérée
Exploitation équilibrée
Avec réserves
Ce chapitre comporte deux types d’informations, des projets élaborés par les
Ministères compétents (Tourisme, Pêche, Energie, Transports) et que nous
reproduisons en l’état – et des propositions émanant du SNAT lui-même, par exemple
celle qui touche au développement touristique de Figuig et surtout les propositions
concernant de développement urbain et l’armature urbaine.
a) La production :
Ce chapitre concerne d’abord les projets économiques connus ; l’agriculture et
l’industrie ne sont donc pas concernés. Par contre on dispose de données concernant le
tourisme, la pêche et l’énergie. Pour ce qui est de l’artisanat, dont on a maintes fois
souligné l’importance, il est inclus dans la problématique urbaine.
DAT– SNAT 41
Projets de développement de la pêche : villages de pêcheurs
b) - Le système écologique :
Nous appelons ainsi l’ensemble des territoires et des mesures directement liées à la
gestion des ressources et des milieux naturels. Le carton spécialisé mentionne les
châteaux d’eau comme centre de tout le dispositif marocain. La carte générale indique
trois éléments :
* Les deux zones de biosphère, des oasis et de l’arganier, avec les trois
signes correspondants :
- le cœur de zone
- l’espace intermédiaire
- l’espace ouvert
- la bande intermédiaire
- l’intérieur
DAT– SNAT 42
c) – L’armature urbaine:
Ce système comporte deux volets, celui des villes proprement dites et celui des
relations interurbaines :
i) Les villes :
Il est impossible de représenter sur une carte synthétique à petite échelle, tous les
aspects d’une politique urbaine. Il faut procéder à des choix très restrictifs. On a retenu
ici une typologie simplifiée des villes en termes d’aménagement, c’est-à-dire de
perspective de développement.
DAT– SNAT 43
Les plates-formes sont celles de Casablanca-Nouaceur, Mohammedia, Fès, Tanger,
Oujda, Marrakech et Agadir. Il s’agit d’opérations lourdes, structurantes de l’espace
urbain, qui ne doivent pas être confondues avec les petits projets dont il est parfois
question actuellement.
Le cas d’El Jadida est plus complexe et nécessite une étude plus approfondie.
Il s’agit bien de caractériser une dominante, puisque ces quatre villes ont bien la
double dimension. L’artisanat et l’industrie sont présents à Marrakech et à Meknès.
Pour autant, les potentiels de développement économique les plus importants se situent
dans les villes de tradition artisanale et marchande – sans compter les atouts récents de
Tanger dans le contexte d’ouverture.
- La deuxième distinction est celle qui oppose les villes en forte expansion
économique, mais avec une croissance désordonnée aux villes en récession
économique:
Promotion économique
Promotion institutionnelle
DAT– SNAT 44
S’agissant de promotion économique, il est clair que c’est une exigence générale et
que nous ne retenons ici que les cas présentant un intérêt national. On a déjà évoqué le
cas de Rabat ; on y ajoute Tétouan et Oujda, Khénifra et Beni Mellal et enfin
Laâyoune. Chaque cas est singulier et pose des problèmes spécifiques, mais ils ont en
commun un potentiel et un besoin de développement économique marqué.
Couples urbains
DAT– SNAT 45
- 2- Les relations nationales structurantes :
+ L’axe du dir prolongé : c’est le « Trik es Soultane », Marrakech – Beni
Mellal - Khénifra – Fès, prolongé au nord par Fès – Chefchaouen –
Tétouan- Tanger et au sud par Marrakech – Taroudannt - Agadir. On
obtient ainsi une grande rocade d’Agadir à Tanger par le dir. La mise en
évidence de cet axe est un élément majeur du SNAT. Il s’appuie sur
l’histoire pour proposer une nouvelle forme d’articulation entre
l’intérieur et le littoral.
+ La rocade du Nord : Tétouan – Al Hoceima – Nador – Oujda
+ L’axe saharien : Agadir – Laâyoune – Boujdour – Lagouira
Tous les axes mentionnés jusqu’ici sont des axes existants et la hiérarchisation
proposée n’est pas très éloignée de celle qui prévaut actuellement. Il en va
différemment pour l’axe Khénifra-Ben Slimane qui n’existe pas aujourd’hui, mais
que l’on propose de considérer comme ayant vocation à devenir un axe régional
important dans la perspective proposée de développement d’un deuxième axe
d’urbanisation métropolitaine passant par Ben Slimane, et d’un développement plus
important pour Khénifra.
Voie ferrée
DAT– SNAT 47
d) – Le cadrage opérationnel :
Reste une indication de première importance, les limites des régions
d’aménagement du territoire.
DAT– SNAT 48
Chapitre V :
L’approche régionale
Il est clair que l’on n’est pas dans le même type d’espace, que les problèmes et les
modes de gestion territoriale sont complètement différents quand le rapport de densité
est de 1 à 30.
DAT– SNAT 49
1. Fès – Meknès :
Avec plus de trois millions et demi d’habitants, cette région représente 12,6% de la
population totale et contribue au PIB à hauteur de 11,3%. En dehors de l’Aire
Métropolitaine Centrale, c’est la première région du pays.
La capitale régionale en a les potentialités. Elle représente à elle seule, un des atouts
majeurs de notre pays, un centre productif et culturel de stature internationale, capable
d’un grand développement pour peu qu’on lui en donne les moyens. La ville a subi un
mauvais traitement depuis plus de vingt ans qui a freiné son développement et conduit
à la dégradation de ses atouts, et en particulier de la médina.
Un des problèmes les plus délicats à traiter est celui qui résulte du bicéphalisme de
la région ; dans le nouveau contexte de décentralisation et d’initiative locale qui se met
en place, la concurrence entre les deux cités proches risque de s’exacerber ; d’où
l’intérêt qu’il y aurait à les réunir dans une même région, sous l’arbitrage d’un même
représentant de l’Etat. Autant l’association entre deux villes concurrentes est difficile,
autant sa réalisation ouvrirait des perspectives intéressantes, par la constitution au
cœur du pays d’un pôle urbain de tout premier plan, et en particulier de gabarit
international.
2. Le Moyen Atlas :
C’est une petite région d’un peu plus de huit cent mille habitants, avec une densité
relativement faible de l’ordre de 36 habitants au km². Avec 3,2% de la superficie
nationale, elle ne compte que pour 1 ,9 % du PIB. En fait c’est une région à deux
versants bien différents. L’ouest humide comprend la plus grande partie du château
d’eau du Moyen Atlas alors que le versant oriental participe du monde aride, avec le
plateau du Rekkam. Seule la nappe de la moyenne Moulouya permet l’existence des
oasis froides.
La région atteindra bientôt les deux millions d’habitants. Elle fournit 5,2 % du PIB
grâce à deux bases d’importance nationale, le Tadla et le bassin phosphatier. C’est
avant tout le modèle du dir, associant le château-d’eau du Moyen Atlas avec le
piémont.
4. La région de Marrakech :
C’est la seule région, en espace dense, à porter le nom d’une seule ville et ceci
illustre la première caractéristique de cet espace : la solitude urbaine de Marrakech, au
centre d’une région importante, de près de deux millions et demi d’habitants,
fournissant 7% du PIB national.
DAT– SNAT 51
DAT– SNAT 52
La région doit absolument prendre les problèmes écologiques au sérieux, qu’il
s’agisse de l’entretien du Haut Atlas, de la politique de l’eau ou de la sauvegarde de la
palmeraie de Marrakech elle-même.
5. Agadir Essaouira :
Il s’agit d’une grande région à tous les points de vue ; par la surface (46.000 km²),
par la population ( près de 2,8 millions d’habitants) et par l’activité économique (7,1%
du PIB). C’et une région très caractéristique, dotée d’une forte personnalité historique
et géographique. On pourrait la qualifier de région la plus régionale du pays puisque
c’est le grand Souss, associant la plaine centrale et ses montagnes environnantes, le
Haut Atlas au nord, l’Antiatlas au sud et le Jbel Siroua à l’est pour effectuer la
jonction. C’est une variante originale du dir, en position ultra-méridionale, grâce à son
privilège de situation ; la région bénéficie de l’apport d’eau des montagnes et de
l’humidité occulte venue directement de l’océan. De tout temps, le Souss al Aqsa a été
un pôle économique et culturel à l’échelle du Maghreb et même du monde arabe.
DAT– SNAT 53
DAT– SNAT 54
6. Casablanca – Safi :
C’est ici qu’est le cœur du dispositif économique national, avec près de six
millions et demi d’habitants, apportant presque le tiers du PIB total.
Cette région doit être traitée pour ce qu’elle est, la locomotive de l’économie
nationale.
DAT– SNAT 55
DAT– SNAT 56
A partir d’un tel schéma de structure, il serait possible d’élaborer un Schéma
d’Organisation Fonctionnelle, qui prendrait en compte conjointement les problèmes
du développement de la centralité et les problèmes logistiques (aéroport – ports –
plates-formes multimodales).
7. Rabat – Kénitra :
Comme pour toute l’aire métropolitaine, mais peut-être avec plus d’acuité à Rabat,
se pose l’inévitable question de l’environnement urbain ; la forêt de la Maâmora
appelle des mesures d’urgence.
8. Tanger – Tétouan :
La mise en couple de ces villes ne soulève pas les mêmes difficultés qu’avec
Fès-Meknès ; il est vrai qu’il y a ici un troisième larron qui joue un rôle occulte non
négligeable.
Cette région présente une originalité historique forte ; sans même remonter à la
Maurétanie Tingitane, il suffit de rappeler qu’elle a été coupée du reste du pays par le
découpage colonial, que la réunification de 1956 a comporté des aspects difficiles,
qu’il reste beaucoup de traces de la présence espagnole, en particulier en matière
foncière. Le premier élément caractéristique de la région, c’est l’amputation de Sebta
depuis 1415 ; elle a privé le royaume de son port principal et elle a privé la région de
son centre d’impulsion. Le deuxième élément, c’est le Rif occidental, zone de
surpeuplement prononcé où le cannabis constitue le principal revenu. Le troisième
élément, c’est le bipôle Tanger-Tétouan qui constitue une zone économique de
premier plan et qui est voué à une expansion rapide, du fait de la croissance des
relations avec l’Europe. Le projet d’un nouveau port entre Sebta et Tanger illustre
cette dynamique de croissance. Le tourisme, l’artisanat et l’industrie sont déjà
fortement représentées. Au sud, la région de Larache et les périmètres du Loukkos
constituent une petite région agricole remarquablement située pour l’exportation.
Ainsi composée, la région regroupe 2,3 millions d’habitants et fournit 7,8% du
PIB total, c’est à dire plus que la région de Marrakech ou que le Souss. Les atouts sont
DAT– SNAT 57
nombreux ; en matière d’aménagement, le principal problème est celui de la
concurrence pour l’occupation de l’espace, et plus particulièrement du littoral. C’est
une situation classique dans une région très peuplée (200 habitants au km²) et soumise
à une forte pression de développement ; elle se complique ici du fait de l’importance
de l’économie parallèle, qu’il s’agisse de la contrebande depuis Sebta ou du commerce
du kif.
9. Nador – Al Hoceima :
Pour l’instant, il s’agit d’une région virtuelle mais il est permis de penser que les
dynamiques de développement joueront en faveur de sa constitution. Il s’agit en
premier lieu du développement de Nador. Rappelons que l’idée de créer un pôle de
développement à Nador date de l’Indépendance et que le choix de ce site pour
l’implantation de la sidérurgie n’était pas seulement un choix industriel, mais une
option territoriale forte, à l’échelle nationale et dans une optique maghrébine. L’idée
de la liaison ferrée de Taourirt à Nador va dans ce sens. Ce grand projet a été mis en
veilleuse mais l’idée reste valable et le développement attendu des relations avec
l’Europe lui confère même une nouvelle jeunesse.
Cette région devrait associer Al Hoceima ; ce serait en tout cas plus logique que le
rattachement actuel à Taza et Taounate. En tout cas, l’association de Nador avec Al
Hoceima constitue dès aujourd’hui un ensemble de plus de 1,1 million d’habitants,
apportant 3,7 % du PIB. C’est dire qu’il s’agit d’un gabarit régional.
Comme la précédente, cette région est victime d’une amputation grave, avec
Melilla. Nador bénéficie d’un port déjà bien équipé et susceptible de développement.
L’agglomération de Nador s’étale dans une belle anarchie et couvre déjà toute la
presqu’île.
DAT– SNAT 58
- La frontière est un élément unificateur important, même quand elle joue
négativement.
Cette région reprend pour l’essentiel l’Oriental (sauf Nador) et elle affiche une
belle diversité. C’est un résumé du Maroc tout entier, depuis les plages
méditerranéennes jusqu’aux oasis sahariennes, en passant par les périmètres irrigués,
les montagnes boisées de Jerada et Debdou, le steppes d’alfa, le plateau karstique du
Rekkam, les montagnes arides des Aït Serhouchen. Au total, cela représente un peu
moins de 1,2 million d’habitants, avec un contraste considérable entre le Nord et le
Sud. La part de PIB est de 3,6 %. On note que les chiffres de population et de PIB sont
très proches de ceux de la région précédente, Nador-Al Hoceima, pour une superficie
huit fois plus vaste. Nous entrons ici dans les espaces où la distance devient une
donnée déterminante.
Les problèmes aussi sont très variés ; le premier est évidemment la fermeture de
la frontière avec l’Algérie qui porte un coup sévère à l’activité régionale. Mais il n’est
pas question d’attendre une réouverture ; des problèmes urgents se posent :
- Le développement d’Oujda et les problèmes de l’emploi, de l’alimentation en
eau, de la maîtrise urbaine.
- Le tourisme littoral et en particulier le grand projet de Saïdia qui pose à
nouveau la question de la maîtrise foncière de ce genre d’espaces.
- La pollution du périmètre irrigué par l’agriculture elle-même
- La reconversion du site de Jerada et en particulier l’utilisation de l’eau qui
constituera un choix stratégique pour la région.
- Le devenir des steppes, c’est-à-dire de l’élevage ovin
- La sauvegarde et le développement de l’oasis de Figuig qui représente un
potentiel touristique important, à condition qu’il y ait toujours une oasis et que
les infrastructures nécessaires soient créées. Le SNAT propose de considérer
Figuig comme un site prioritaire de développement touristique ; il est encore
temps d’agir à Figuig, mais bientôt il sera trop tard.
11. Le Tafilalt :
C’est la seule région mono-provinciale, mais elle s’étend sur 60.000 km² et cela avec
560.000 habitants. Le poids de PIB est évidemment modeste, de l’ordre de 1,2% du
total national, mais c’est un résultat non-négligeable pour un espace désertique.
DAT– SNAT 59
12. Le Drâa :
Elle est plus importante que la précédente, avec près de neuf cent mille habitants,
sur 68.000 km² et 1,3% du PIB.
Ensemble, ces deux régions couvrent 18% de la superficie totale du pays, avec
5,1% de la population. La densité moyenne est de l’ordre de 10 habitants au km², ce
qui représente un niveau de peuplement important, compte tenu du contexte.
Ces espaces subissent une dégradation bien connue ; elle affecte les nappes et les
oasis, les palmiers eux-mêmes, l’habitat traditionnel et le patrimoine. Les revenus de
l’immigration permettent le maintien d’une population privée de véritable base
économique régionale, mais ils peuvent aussi constituer une opportunité de
développement. A terme l’activité principale sera le tourisme ; aussi la réhabilitation
des patrimoines naturel et construit constitue le principal investissement productif.
DAT– SNAT 60
14. Le Sahara méridional :
Avec les trois provinces de Boujdour, Oued Eddahab et Aousserd, la situation est
différente. On compte moins de quatre vingt mille habitants sur plus de cent cinquante
mille km². Dakhla n’est qu’une entité très réduite. On se trouve ici devant le cas d’une
région obligatoire, pour cause de dimension.
DAT– SNAT 61
Conclusion :
Quelle gouvernance pour aménager le territoire ?
Les gouvernances scalaires sont de deux types. Le premier concerne les états
constitués par regroupement d’entités préexistantes, comme les états-nations unifiant
des principautés féodales. On a alors un modèle fédéral ou un système d’autonomies
où la notion d’échelle est constitutive de l’Etat lui-même, comme en Allemagne ou en
Espagne. Mais il existe un autre modèle scalaire où la notion d’échelle a été introduite
progressivement en transformant un modèle originellement polaire ; c’est le cas de la
France. Ce type d’évolution est le résultat des mutations de la société elle-même, de
l’urbanisation généralisée et du développement des classes moyennes. Ce dernier
facteur est décisif puisqu’il entraîne la création d’élites locales, capables de critiquer,
de proposer, de revendiquer, ce qui remet en question la gouvernance polaire et
conduit l’Etat à se transformer.
Les deux types de gouvernance se traduisent par deux modes de gestion des
territoires. A la gouvernance polaire correspond une gestion de type « administré »,
avec des fonctionnaires d’autorité qui appliquent des directives nationales. L’aspect le
plus significatif de ce mode d’exercice du pouvoir est la « tutelle d’opportunité » qui
confère aux représentants de l’Etat un pouvoir régalien sur les collectivités et les
territoires locaux. A la gouvernance scalaire correspond un mode de gestion
« articulé » qui contraste avec la rigidité du système administré ; chaque niveau du
territoire fonctionne comme une articulation qui permet une adaptation aux conditions
spécifiques de chaque entité spatiale considérée et une prise en compte ciblée des
aspirations locales.
DAT– SNAT 62
GOUVERNANCE ET TERRITOIRE
GOUVERNANCE
POLAIRE SCALAIRE
Mode de gestion
Administré Articulé
ARTICULATION
Fonctionnelle Transactionnelle
CONTRATS
DE PLAN
C’est exactement à ce point que se trouve aujourd’hui notre pays ; il est engagé
dans un vaste processus de rénovation, de mise à niveau de la gouvernance. La mise à
niveau dont il s’agit ici ne se réfère pas à un modèle international, mais à l’état
d’avancement de notre propre société. L’Etat est en train de s’adapter aux mutations et
aux progrès réalisés par la société depuis vingt ans.
L’évolution souhaitable est celle qui est d’ores et déjà engagée, privilégiant la
déconcentration au niveau régional et la décentralisation au niveau des villes. Cette
formule est parfaitement cohérente mais le diptyque décentralisation / déconcentration
ne peut pas fonctionner correctement sans une « courroie de transmission », adaptée à
ce genre de problème ; c’est la démarche contractuelle. Celle ci est tout simplement la
traduction institutionnelle du choix politique qu’est la gestion transactionnelle. Toute
négociation débouche sur un contrat. La formule du Contrat de Plan est donc le
complément indispensable au processus de réformes ; c’est le liant sans lequel rien ne
pourrait fonctionner.
Notre pays est engagé dans un processus historique qui est précisément celui du
passage de la gouvernance polaire à la gouvernance scalaire. Cela implique une
nouvelle approche du territoire et une nouvelle conception de l’Aménagement.
La cohérence entre le parti d’aménagement et la conception de la
gouvernance constitue la pierre angulaire de ce Schéma National.
DAT– SNAT 64
GOUVERNANCE
Polaire Scalaire
PARTI D’AMENAGEMENT
Administré Articulé
Mode de gestion
Sens du mouvement
DAT– SNAT 65
Annexe :
La démarche de pensée
de l’aménagement
b) - les orientations :
Chacun de ces deux principes peut être décliné en objectifs.
S’agissant de la citoyenneté et de l’équité sociale, on a retenu, pour la confection de la
carte, trois objectifs :
- Intégrer l’espace national : c’est une formulation très générale qui vise ici avant tout la
question de la gouvernance et en particulier au niveau régional. Un consensus se dessine
actuellement dans notre pays pour considérer que l’échelon régional à un rôle important à jouer,
en matière de développement économique et de mise en œuvre des politiques publiques et en
particulier sous l’aspect de la déconcentration.
- Valoriser l’héritage : les options fondamentales du Royaume insistent toujours sur
l’équilibre à tenir entre les deux axes forts que sont l’ouverture sur le monde et le
développement de l’identité nationale. La citoyenneté dont il est question ici n’est pas n’importe
quelle citoyenneté, c’est une citoyenneté marocaine, ancrée dans une histoire spécifique. Le
concept d’héritage culturel et patrimonial intéresse au premier chef l’aménagement du territoire ;
- Rattraper le retard du monde rural : le problème est suffisamment connu pour qu’il soit
inutile d’y insister. Le déficit accumulé au cours des dernières décennies concernant
l’équipement de la majorité des campagnes est une négation des conditions élémentaires de la
citoyenneté. Un effort important est heureusement en cours, qui doit être poursuivi et intégré au
plan territorial. Il y en a pour dix ans.
DAT– SNAT 66
S’agissant de l’efficacité économique, on a retenu cinq objectifs :
- Créer des emplois : cette priorité relève de l’évidence ; il faut pourtant préciser qu’il ne
s’agit pas seulement d’un objectif social mais d’un objectif économique. Les emplois à créer
doivent être productifs de valeur et être inscrits, fut-ce modestement, dans une perspective
d’efficacité économique.
- Maîtriser la croissance urbaine : là aussi on peut considérer qu’il s’agit d’un objectif à
fort contenu social ; mais il faut insister sur la primauté de la dimension économique. Le gâchis
des potentiels urbains est un des facteurs importants de la non-croissance ; et c’est sur ce plan
qu’il faut agir en priorité
- Intégrer l’agriculture : nous avons non pas une mais au moins deux agricultures, qui ne
fonctionnent ni au même niveau ni à la même vitesse ; et surtout l’écart tend à se creuser entre
l’agriculture moderne et exportatrice d’une part, et le bour paysan microfundiaire qui n’assure
qu’une survie précaire à sa population.
- Economiser les ressources : cela concerne la trilogie classique :
eau, sols, végétation. On sait que la situation se dégrade dans tous les domaines. Certaines
oasis ont été tuées par un surpompage incontrôlé subsidié par l’Etat. L’existence même des
régions les plus brillantes du pays est menacée (Souss, Haouz)
- Protéger les espaces fragiles : le protection des espaces menacés n’est pas une luxe
réservé aux pays riches, mais une nécessité économique, surtout pour un pays où le tourisme
est appelé à jouer un rôle important. Peut-on développer le tourisme oasien si les oasis sont
desséchées et les palmeraies à l’abandon ? peut-on promouvoir le tourisme littoral si les
cordons dunaires sont massacrés par des sablières sauvages, les littoraux pollués par les
déchets urbains et industriels en tous genres rejetés par les fleuves ou jetés directement à la
mer, si les constructions se multiplient dans le désordre, y compris sur le domaine public ?
DAT– SNAT 67
- La résorption du surpeuplement : la surcharge démographique du bour et des
montagnes est une question majeure qui affecte toute l’économie nationale. Sa résorption
passe à la fois par un développement agricole cohérent avec l’ouverture économique et
respectueux des capacités des milieux, et par une diversification des activités du monde rural
qui devra s’effectuer en majeure partie dans les villes petites et moyennes des espaces
concernés. Mais cette croissance elle-même a besoin d’une base économique stable qui ne
peut se développer qu’en liaison avec l’agriculture ; il est donc primordial de définir les
orientations de politique agricole pour être en mesure de faire de l’aménagement rural cohérent.
En matière agricole, on sera très probablement amené à définir un zoning des
« vocations agricoles » ; cette opération doit être menée avec prudence car la notion même de
vocation peut prêter à confusion. Il n’y pas de vocation naturelle permanente, mais des
vocations économiques, déterminées par les conditions du marché, et donc conjoncturelles.
- Communication et transport : ce sont des composantes évidentes de l’aménagement
qui relèvent à la fois des objectifs économiques et sociaux. Dans ces domaines, le problème est
de tenir conjointement les deux bouts de la chaîne ; d’un côté il faut assurer une desserte
intégrale du territoire en poussant les réseaux (pistes, électricité, télécommunications) jusqu’au
plus profond, de l’autre il faut promouvoir une intégration de haut niveau aux échanges
internationaux (ports, aéroports, réseau ferré).
- Développement des activités : on aborde ici la vaste question du développement
économique. Il est exclu de traiter tout cela dans un simple document cartographique. On a
voulu attirer l’attention sur des aspects essentiels :
Le rôle de la pêche et du tourisme balnéaire
L’artisanat dans les grandes villes historiques
L’industrie et les services dans les métropoles
- La mise à niveau des villes : c’est le principal enjeu de l’aménagement du territoire. Le
problème primordial est celui de la gouvernance. Une première ouverture a été faire avec
l’affirmation du principe de l’unité de la ville. Il reste à développer cette perspective pour créer
les conditions d’une véritable décentralisation, avec des autorités urbaines responsables et
dotées des moyens de faire face aux problèmes considérables qu’elles ont à traiter, et en
particulier dans les plus grandes villes.
LA CHARNIERE :
En termes de stratégie, les deux options centrales sont le confortement des régions et la mise
à niveau des villes. Villes et régions ont vocation à être fortement articulées, et ce de trois
façons :
- dans la conception même des espaces régionaux, qui doivent être conformes aux
aires de rayonnement des villes principales, dans les zones les plus actives du pays.
- dans le contenu des politiques d’aménagement.
- dans le mode de gestion du développement régional et urbain par les pouvoirs
publics. Cela passe par la politique contractuelle ; les contrats de plan constitueront l’outil
central de l’action publique et le moyen privilégié d’intervention de l’aménagement du territoire.
C’est pourquoi les contrats de Plan constituent la charnière qui permet de faire fonctionner
l’ensemble du dispositif.
DAT– SNAT 68