Sistance Au Cisaillement - Partie II

ECOLE MOHAMMADIA D’INGENIEURS
- GEOTECHNIQUE II -
Chapitre I : la résistance au
cisaillement
- Essais de laboratoire -
2ème génie civil
Par : J.EL BRAHMI

IV/ MESURE AU LABORATOTRE DES
CARACTÉRISIQUES DE RUPRURE
Pour déterminer les droites de Coulomb, deux principaux types

d’essais sont couramment utilisés:
1) Essai de cisaillement direct 2) Essai triaxial

(boîte de Casagrande)
Géotechnique II
1) Appareil de cisaillement direct ou appareil de Casagrande
a) Principe de l’appareil
L’essai consiste à soumettre le sol à un cisaillement direct, rectiligne, suivant un

plan imposé.
L’éprouvette de sol est placée à l’intérieur
de deux demi-boites qui peuvent se
déplacer horizontalement l’une par rapport
à l’autre:
Un piston permet d’exercer sur le sol
un effort normal N constant pendant
toute la durée de l’essai.
Une demi-boite est entraînée horizontalement à vitesse constante. La force
de cisaillement T est mesurée à l’aide d’un anneau dynamométrique.
Géotechnique II
Un capteur de déplacement permet de déterminer le déplacement relatif des

deux demi-boites.
Un second capteur, vertical, permet de mesurer la variation de hauteur de
l’échantillon (tassement ou gonflement).
Géotechnique II
On exerce sur le plan de séparation AB des deux demi-boites une contrainte
dont les composantes normale et tangentielle ont pour valeur moyenne :
N T
σ= et τ=
Sc Sc
L’essai consiste à faire croître T jusqu’à

la rupture, N étant maintenu constant au A
cours de l’essai. B
Avec:
Sc : la section corrigée de l’éprouvette.
Géotechnique II
b) Représentation des résultats
Pour chaque essai à contrainte normale constante σ, on trace
la courbe contrainte de cisaillement moyenne τ en fonction
du déplacement horizontal δl.
En supposant les contraintes

uniformément réparties sur
la surface de rupture, on
détermine la contrainte de
cisaillement à la rupture τf
(résistance au cisaillement)
pour une contrainte normale δl
donnée σ.
Géotechnique II
b) Représentation des résultats
À chaque essai correspond, dans
le plan de Mohr {O,στ}, un
point de la courbe intrinsèque de
coordonnées (σ,τf ). La courbe
intrinsèque est obtenue en
portant pour plusieurs essais,
effectués avec des valeurs de σ
différentes, les points
correspondant à la rupture dans
le plan de Mohr.
Géotechnique II
c) Avantages et inconvénients
L’essai de cisaillement direct à la boite de Casagrande est :
simple
rapide
économique
Pourtant ;
Les conditions de drainage ne sont pas maîtrisées:
Pour les sols pulvérulents; le drainage est rapide; et les contraintes appliquées
sont des contraintes effectives.
Pour les sols fin :
-Si le cisaillement est rapide: contraintes totales et comportement à court terme.
-Si le cisaillement est lent (µm/min): contraintes effectives et comportement à long
terme.
Géotechnique II
c) Avantages et inconvénients
La surface de l’échantillon , soumise aux efforts de cisaillement, varie au
cours de l’essai; puisqu’il y a déplacement relatif des deux demi boites.
rotation des plans principaux
La répartition des contraintes sur le plan de cisaillement n’est pas uniforme;
la contrainte de cisaillement est maximale au centre de l’échantillon et
décroît pour s’annuler vers les bords
La répartition de la pression verticale est commandée par les légers
mouvements du piston qui ont souvent tendance à basculer.
La boîte de Casagrande, malgré ces imperfections, est la plus utilisée

dans la pratique courante.
2) Appareil triaxial
a) L’éprouvette
L’éprouvette cylindrique de
sol est entourée d’une gaine
élastique étanche et
déformable.
Des pierres poreuses saturées placées aux extrémités de l’éprouvette

peuvent être mise en communication avec l’extérieur de la cellule (burette) afin
d’assurer le drainage en cours d’essai (les pierres poreuses peuvent également
être reliées à un capteur de mesure de la pression interstitielle).
Un robinet R permet d’assurer ou non le drainage de l’échantillon.
Géotechnique II
b) L’enceinte
L’enceinte d’eau est mise sous pression radiale notée σr, σ3 ou σ0 constante.
L’enceinte est munie d’un piston pour comprimer verticalement l’éprouvette
(contrainte supplémentaire appliquée) et d’un comparateur pour la mesure des
déplacements δl.
Géotechnique II
c) principe de l’essai triaxial
L’essai comporte deux phases au cours desquelles
l’éprouvette est soumise à :
une pression hydrostatique σ0, appelée pression
cellulaire.
à laquelle se superpose une contrainte axiale d’intensité
F/S, appelée déviateur et notée q, appliquée par
l’intermédiaire d’un piston.
F
la contrainte axiale totale est alors : σ a =σ 0+
S
Le système est à système axiale. Dans l’échantillon les contraintes principales
sont en tout point égales à : σ = σ
1 a

σ 2 = σ 3 = σ 0
Géotechnique II
c) principe de l’essai triaxial
On peut raisonner sur un plan diamétral de l’éprouvette (vertical, passant par
l’axe de l’éprouvette), le problème est alors ramené à un problème
bidimensionnel.
L’essai consiste à faire croître le déviateur (égal à σ1-σ3), en soumettant
l’éprouvette à une vitesse de déformation axiale constante, jusqu’à la rupture;
la pression cellulaire σ0 (ou σ3) étant maintenue constante. La rupture se
produit par cisaillement.
Géotechnique II
CARACTÉRISIQUES DE RUPTURE
d) représentation des résultats
On trace, dans le plan de Mohr {O,στ}, les cercles de Mohr de rupture pour
plusieurs valeurs de σ0 (contrainte principale σ3)
La courbe intrinsèque est la tangente commune aux cercles de rupture.
Géotechnique II
e) orientation des plans de rupture (non imposés)
La théorie du cercle de Mohr permet de prévoir

l’inclinaison des plans de rupture.
Ces dernières font avec la contrainte principale
majeure σ1 un angle ±(π/4+φ’/2). Ils
correspondent aux deux points de contact T et
T’.
En raison de la symétrie de révolution de
nombreux plans de rupture peuvent se
développer et conduire à une déformation « en
tonneau » de l’éprouvette.
Géotechnique II
EXERCICES
Géotechnique II
3) Conditions d’essais - principales caractéristiques:
Suivant les conditions de drainage:
lors de l’application de la pression cellulaire σ0 (avant le cisaillement);
puis lors de l’application du déviateur F/S (pendant le cisaillement);
trois types d’essais peuvent être envisagés :

• L’essai consolidé - drainé, noté C.D.
• L’essai non consolidé – non drainé, noté UU.
• L’essai consolidé – non drainé, noté C.U.
L’essai non consolidé – drainé UD n’est pas envisageable; car il

conduirait à une consolidation pendant le cisaillement.
Géotechnique II
Comportement des sols
Comportement à court terme Comportement à long terme
pas d’évacuation d’eau l’eau interstitielle est partie

L’eau reprend une partie des le squelette granulaire reprend
contraintes la totalité des charges
contraintes totales contraintes effectives
comportement peu de temps comportement longtemps après
après l ’application des charges l ’application des charges
Non drainé Drainé
Géotechnique II
a) L’essai consolidé drainé CD
L’essai CD est destiné pour la
détermination de la courbe intrinsèque
du squelette solide (avec drainage); c’est
le comportement du sol à long terme.
L’essai CD se réalise en deux étapes :
1.consolider l’échantillon sous une contrainte
isotrope σ0 en maintenant l’orifice de drainage
ouvert (pour la dissipation des surpressions
interstitielles); on obtient σ1=σ3=σ’1=σ’3=σ0 et u=0
2. augmenter la contrainte axiale, très lentement
(pour que ∆u=0), jusqu’à la rupture en maintenant
toujours l’orifice de drainage ouvert (∆u=0) et la
contrainte latérale constante.
Géotechnique II
a) L’essai consolidé drainé CD: sur un cercle de Mohr
L’essai répété plusieurs fois,

pour différentes contraintes de
consolidation σ0 permet
d’obtenir la courbe intrinsèque
du sol.
sol.
Remarques:
- Si on augmente σ0, le cercle de rupture sera plus grand.
- La consolidation entraîne une augmentation du frottement et de la cohésion
entre les grains.
Géotechnique II
Sol normalement consolidé Sol surconsolidé
Géotechnique II
b) L’essai non consolidé - non drainé UU
Pour les terrains argileux peu perméables; lorsque la vitesse de construction est
supérieure à la vitesse de consolidation, ce sont les paramètres non consolidés et
non drainés (φu et cu) qui sont utilisés pour le calcul de la stabilité des ouvrages
juste après leur construction (comportement à court terme des sols en place).
L’essai UU se réalise en deux étapes :

1- Appliquer une contrainte isotrope σ0 mais
avec orifice de drainage fermé.
aucune consolidation de l’éprouvette,
puisque:
-grains solides + eau incompressible,
-sol saturé
-et drainage impossible).
Géotechnique II
Ainsi, après application de σ0, c’est l’eau (pression interstitielle) qui reprend les
contraintes, donc:
σ 1 = σ 3 = u0 = σ 0
σ1' = σ 3 ' = 0
2- Augmenter la contrainte axiale
jusqu’à la rupture (avec maintien
du drainage fermé et σ0 constante)
L’application d’un
déviateur engendre des contraintes
de cisaillement τ non nulles
(contraintes nécessairement
reprises par le squelette solide).
Géotechnique II
b) L’essai non consolidé - non drainé UU: état de contraintes à la
rupture:
en contraintes totales:
σ3=σ0
σ1=σ0+∆σrupture=σ0+(σ1-σ3)rupture
en contraintes effectives:
σ’3=σ3-u
σ’1=σ1-u
τ=τ’
u est la nouvelle pression interstitielle du système (inconnue).
b) L’essai non consolidé - non drainé UU: état de contraintes à la
rupture:
Le cercle de Mohr en
contraintes effectives:
a le même diamètre que celui
en contraintes totales.
est tangent à la courbe
intrinsèque vraie du squelette
solide.
La courbe intrinsèque du squelette solide ne peut pas être déterminée par

cet essai.
b) L’essai non consolidé - non drainé UU: réalisation d’un deuxième
essai avec une pression de confinement supérieure:
De la même façon que précédemment, la
pression de confinement σ0B est entièrement
reprise par l’eau.
accroissement de la pression
interstitielle de u0+∆σ0
L’augmentation du déviateur entraîne le
même état effectif sur le squelette solide que
lors du 1er essai (σ0A).
rupture pour la même valeur de
cisaillement (car il n y a pas de
consolidation).
Le cercle 2 obtenu par le deuxième essai (σ0=σ0B) est décalé de ∆σ0 par
rapport au cercle 1 du 1er essai (σ0=σ0A).
Le cercle 2 correspond au même cercle 1’ en contraintes effectives.
tous les essais UU (avec différentes contraintes de confinement σ0)
conduisent à un seul cercle en contraintes effectives.
L’enveloppe des cercles de Mohr en contraintes totales est deux droites
parallèles à l’axe Oσ .
Pour un sol fin saturé en condition non drainée: τ = cu (critère de rupture)
σ1 − σ 3 σ '1 −σ '3
cu est la cohésion non drainée: cu = =
2 2
cu n’est pas une caractéristique intrinsèque du sol; elle varie avec l’état de
compacité du sol.
b) L’essai non consolidé - non drainé UU: cas particulier (essai de
compression simple)
La contrainte axiale de rupture, notée Rc, est appelée résistance à la
compression simple. La cohésion non drainée des argiles saturées s’en déduit
immédiatement, φu étant nul:
Rc
cu =
2
En fait Rc est généralement légèrement supérieure à 2cu, car le sol en

contact avec l’air n’est jamais complètement saturé et l’enveloppe des
cercles de Mohr de rupture n’est pas parallèle à Oσ .
c) L’essai consolidé - non drainé CU:
L’essai consolidé - non drainé consiste à :
1- consolider l’échantillon à une contrainte σ0 = σ’c; en maintenant l’orifice de
drainage ouvert l’état du squelette solide est donc modifié.
2- Cisailler l’échantillon (en augmentant le déviateur) sans drainage (orifice de

drainage fermé) et en mesurant la pression interstitielle.
On obtient un essai en contraintes totales.

En connaissant u on peut déduire les contraintes effectives.
c) L’essai consolidé - non drainé CU: objectifs de l’essai
1- Détermination de la courbe intrinsèque du sol
La mesure de u permet de calculer les
contraintes effectives pour chaque essai à
différentes consolidations.
On peut donc déterminer les
caractéristiques de la résistance au
cisaillement à long terme (c’ et φ’)
- Remarque : l’essai CU est moins long que l’essai CD.

2- Calcul de la cohésion non drainée cu en fonction du degré de consolidation
Essai A: - le sol est consolidé sous la contrainte σ0=σ’A
- l’essai est réalisé sans drainage: la courbe de rupture est une droite ∆A.
Essai B: - le sol est consolidé sous la contrainte σ0=σ’B
- l’essai est réalisé sans drainage: la courbe de rupture est une droite ∆B.
Sol plus compact

rayon du cercle B > rayon du cercle A
La variation de la cohésion non drainée cu en fonction de la contrainte effective

∆cc
∆
de consolidation σ0=σ’c est une droite de pente: tan λ = u
∆σ '
(λ: facteur d’augmentation de la cohésion)
Ainsi: cu = cu0 + σ 0 tan λ
La connaissance de tanλ permet de calculer cu pour différentes valeurs de

consolidation.
2- Calcul de la cohésion non drainée cu en fonction du degré de consolidation:
exemple typique d’application
Soit un sol compressible argileux saturé.
a) Les caractéristiques initiales du sol à court terme sont:
cu1 ≠ 0 et ϕu = 0 (cu1 dépend de σ’v)
b) Réalisation d’un préchargement sous une contrainte σc
jusqu’à consolidation totale du sol:
τ = cu1 + Amélioration de la cohésion non drainée du
sol (cu ) sous l’effet de cette consolidation
Un essai UU réalisé sur un prélèvement effectué après consolidation donnera une

valeur plus élevée de cu(cu2).
L’essai CU permet de mesurer l’augmentation de résistance (non drainée ou à
court terme) du sol sous l’effet de la consolidation.
Soit Cu2 sous l’effet de σc
Supposant qu’après enlèvement de la surcharge, un réservoir soit construit sur
le sol préalablement consolidé par préchargement sous σc.
la stabilité à court terme de l’assise de réservoir doit être vérifiée avec
cu2: τ = cu 2
- Même type d’exemple pour un remblai monté par étapes.

4) Bilan des essais de laboratoire et de leurs conditions de
réalisation:
V/ REMARQUES QUALITATIVES
1) Notion de court terme et de long terme:
Type de Approche Paramètres conditions d’utilisation

sol utilisée mécaniques
- phase initiale, de chantier
Court terme cu et φu = 0
- sollicitations sans drainage
Sol fin
- phase finale
Long terme c’ et φ’
- sollicitations avec drainage
- phase finale
Sol grenu Long terme c’ et φ’
- sollicitations avec drainage
2) Les paramètres intrinsèques c’ et φ’:

La cohésion c’:
La cohésion « c’ » est la résistance au cisaillement sous contrainte normale
nulle; c’est la résistance propre de la structure (liaisons physico-chimiques).
• sols grenus: c’=0
• sols fins NC: c’≈0
l’angle de frottement interne φ’:
l’angle de frottement interne φ’ traduit le glissement grain sur grain.
• sols grenus: φ’ dépend de l’état de compacité du sol
• sols fins: φ’ est variable en fonction de la nature minéralogique des grains.
3) La résistance au cisaillement non drainée cu:
La résistance au cisaillement non drainée ou la cohésion non drainée cu n’est

pas une caractéristique intrinsèque du sol mais un paramètre de comportement
en régime non drainé.
Elle traduit la résistance au cisaillement de l’ensemble (grains+eau) en régime
non drainé.
Elle dépend de l’état de consolidation du matériau.
ORDRE DE GRANDEUR DES CARACTERISTIQUES
MECANIQUES:
Géotechnique II
ORDRE DE GRANDEUR DES CARACTERISTIQUES
MECANIQUES:
Géotechnique II
EXERCICES
Géotechnique II

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Pour déterminer les droites de Coulomb, deux principaux types

1) Essai de cisaillement direct 2) Essai triaxial

L’essai consiste à soumettre le sol à un cisaillement direct, rectiligne, suivant un

Un capteur de déplacement permet de déterminer le déplacement relatif des

L’essai consiste à faire croître T jusqu’à

En supposant les contraintes

La boîte de Casagrande, malgré ces imperfections, est la plus utilisée

Des pierres poreuses saturées placées aux extrémités de l’éprouvette

Un robinet R permet d’assurer ou non le drainage de l’échantillon.

La théorie du cercle de Mohr permet de prévoir

trois types d’essais peuvent être envisagés :

L’essai non consolidé – drainé UD n’est pas envisageable; car il

Comportement des sols

Comportement à court terme Comportement à long terme

pas d’évacuation d’eau l’eau interstitielle est partie

Non drainé Drainé

L’essai répété plusieurs fois,

Sol normalement consolidé Sol surconsolidé

L’essai UU se réalise en deux étapes :

La courbe intrinsèque du squelette solide ne peut pas être déterminée par

En fait Rc est généralement légèrement supérieure à 2cu, car le sol en

2- Cisailler l’échantillon (en augmentant le déviateur) sans drainage (orifice de

On obtient un essai en contraintes totales.

- Remarque : l’essai CU est moins long que l’essai CD.

Sol plus compact

La variation de la cohésion non drainée cu en fonction de la contrainte effective

Ainsi: cu = cu0 + σ 0 tan λ

La connaissance de tanλ permet de calculer cu pour différentes valeurs de

Un essai UU réalisé sur un prélèvement effectué après consolidation donnera une

- Même type d’exemple pour un remblai monté par étapes.

1) Notion de court terme et de long terme:

Type de Approche Paramètres conditions d’utilisation

2) Les paramètres intrinsèques c’ et φ’:

3) La résistance au cisaillement non drainée cu:

La résistance au cisaillement non drainée ou la cohésion non drainée cu n’est

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