Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
ET
NUTRITION
ORTHOMOLECULAIRE
1
PLAN DU COURS
2
13.Quinzième partie: SUPPLEMENTATIONS NUTRITIONNELLES, ASTHENIES,
FATIGUES ETATS DEPRESSIFS
3
1 INTRODUCTION, NUTRITHERAPIE ET MICRO-NUTRITION
Le terme de NUTRITHERAPIE a été introduit en France dans le courant des années 80. Il
signifie littéralement: « thérapie par les nutriments ».
- dans le domaine du CURATIF, depuis les patrologies les plus bénignes comme le
rhume ( mais ces pathologies bénignes ne sont pas les moins coûteuses pour la société ) aux
pathologies plus lourdes ( hépatites, maladies cardio-vasculaires ou cancérologiques ) où elle
se situe alors comme THERAPIE ADJUVANTE ET COMPLEMENTAIRE.
Les Américains disent "qu'elle ouvre la porte à l'efficacité des autres médecines ".
4
.
Ce que l’on entend souvent par prévention n’est en fait que du dépistage précoce: faire
régulièrement son frottis vaginal ou un examen radiologique du poumon ne prévient pas la
maladie. Cela permet juste de la dépister à un stade plus précoce et donc plus bénin.
La vraie prévention ne se conçoit pas sans une approche du mode de vie et donc de la
nutrition dont on sait qu’elle est pour 70% dans l’origine et l’entretien des grandes maladies
chroniques de notre époque.
La vraie prévention ne peut aujourd’hui se concevoir sans une approche d’abord diététique
puis secondairement nutritionnelle. Tout le monde en est conscient mais il semble que cela
remet tant de choses en question que l’on retarde le moment de faire éclater ces évidences.
QU’APPELLE-T-ON : NUTRIMENTS
L'étude des NUTRIMENTS n'est donc pas sans rapports avec l'étude de
l'ALIMENTATION, de la NUTRITION ou de la DIETETIQUE qui, toujours selon
"Larousse" est "l'emploi raisonné des aliments" en vue d'un résultat hygiénique et
thérapeutique".
5
On trouve par contre l'enseigne: "Magasin de diététique" ce qui supposerait que
derrière cette enseigne se cache un "nutritionniste" puisque "Larousse" (encore lui !) nous
confie que "le nutritionniste est un savant qui étudie l'alimentation, la diététique et la
nutrition".
Cela devrait être vrai, ainsi que de la part de toutes officines (pharmacies)
proposant des "produits diététiques", bien qu'en France, la terminologie de l' Ordre des
Médecins réserve le terme "nutritionniste" aux seuls médecins spécialistes en nutrition et
endocrinologie...
- des VITAMINES: c'est à dire des substances chimiques appelées "amines" qui sont
NECESSAIRES A LA VIE. Leur absence totale dans la ration alimentaire provoque des
maladies graves et finalement mortelles (scorbut, béribéri...). Leur DEFICIENCE ou SUB-
CARENCE provoqueront d'autre troubles, souvent moins graves, mais certains surtout
lorsqu'elles sont répétées ou chroniques.
6
* VITAMINES LIPOSOLUBLES que l'organisme stocke dans les tissus, le foie et la
graisse: ce sont les VITAMINES A, E, D et K. Il existe deux sortes de VITAMINE A. La
première, le RETINOL est apportée par le règne animal (viande, beurre, poissons...) la
seconde, le CAROTENE, provient du règne végétal (légumes et fruits rouges et orangé:
carottes, abricots...). Ces CAROTENES et CAROTEONOIDES représentent un groupe de
vitamines aux formules chimiques et propriétés très voisines qui, dans l'organisme, ont des
propriétés bien particulières (antioxydants) et sont transformées en RETINOL. Du fait de leur
stockage, les vraies carences en VITAMINES LIPOSOLUBLES sont plus rares. Mais leur
métabolisme peut être affecté par celui des organes de réserve (foie) ou de leurs "protéines
porteuses". Le stockage peut conduire à des risques de surdosage en cas d'apports excessifs et
non contrôlés. C'est essentiellement le cas des VITAMINES A et D.
7
2 LES NUTRIMENTS, LA DENSITE NUTRITIONNELLE,
« On » nous dit que notre ration alimentaire est globalement équilibrée en NUTRIMENTS....
Qu’il suffirait de manger «un peu de tout » et «de tout un peu »....
A titre d'exemple, mille calories/jour (apport non exceptionnel surtout dans le cadre
très en vogue des régimes dits amaigrissants) apportent en moyenne 100 milligrammes de
MAGNESIUM alors que les besoins peuvent varier de 300 à 600 milligrammes ou plus. Il en
est de même pour à peu près toutes les VITAMINES et le bêta carotène ainsi que pour les
ACIDES GRAS POLYINSATURES et certains ACIDES AMINES. Il est donc tout à fait
évident qu'une telle quantité ne peut être apportée par une alimentation non supplémentée.
Plus les ALIMENTS sont RAFFINES, INDUSTRIALISES... faits aux goûts des
modes, plus ils risquent d’avoir une densité nutritionnelle basse::
8
On peut donc donner une définition de cette densité nutritionnelle, c’est le rapport
...ainsi un grain de riz complet contient de nombreux nutriments (voir schéma) un grain de riz
raffiné ne contient que de l’amidon, c’est à dire de l’énergie calorique, sa densité
nutritionnelle est voisine de zéro. On parle alors de CALORIES VIDES. Le
raisonnement peut bien entendu s’étendre à d’autres aliments comme le sel, le sucre, les
aliments tous préparés...
A titre d’exemples:
- Certaines vitamines peuvent être détruites par la chaleur, le froid, l’oxydation, donc le
temps...
- Le fait de cuire des légumes à l’eau bouillante fait perdre des sels minéraux qui « partiront »
avec l’eau de cuisson que l’on jettera. Il vaut mieux donc cuire à la vapeur et conserver cette
eau.
- Plus nous mangeons « sur le pouce », plus nus tentons des régimes de type dissociés, basses
calories... plus nous risquons des déficiences et des déséquilibres nutritionnels. Il est probable
que nos parents qui avaient des apports quotidiens de 3.000 à 4.000 calories (mais qui se
dépensaient beaucoup plus que nous !!!) risquaient beaucoup moins ces déficiences
- L’analyse de deux exemples ci-après (INSERM) est suffisamment parlante, les exemples
pourraient être multipliés:
1ER EXEMPLE:
- ETUDIANTE
- JOURNEE CONTINUE, SEDENTAIRE
9
PETIT DE JEUNER: DANS L’APRES MIDI:
A 10 HEURES:
DEJEUNER: DINER:
PROTIDES = 56 G = 12%
LIPIDES = 86 G = 41,2 %
GLUCIDES = 220 G = 46,8 %
CA 490 B1 1,1
P 740 B2 1,1
MG 175 PP 13,4
Mn 2 B6 1,1
Fe 9 C 30
Cu 1,1 A =
Zn 7
Se 0,08 =
Cr 0,1 =
2EME EXEMPLE
10
DEJEUNER: DINER:
PROTIDES = 75 G. = 24 %
LIPIDES = 60 G. = 43%
GLUCIDES = 100 G. = 32 %
Ca 1,302 B1 1,8
P 1,335 B2 2
Mg 264 PP 16,5 =
Mn 1,5 B6 2 =
Fe 9,7 C 65/100=
Cu 1,2 A 0,3 =
Zn 9,75
Se 0,1 =
Cr 0,06 =
concluent à l'existence d'un certain nombre de déficiences qui sont variables selon l'âge,
le sexe, les conditions de vie et de régime que s'imposent les sujets.
11
Ces déficiences ou « sub-carences » concernent tous les âges et les sexes à l’intérieur de
fourchettes allant de 20 à 100 % de déficit, suivant les âges et les nutriments.
Exemple: « Enquête Val de Marne, 1991 », 100 % des adultes, hommes ou femmes de 18 à
plus de 50 ans sont déficitaires en VITAMINE E.
Ces notions qui n’ont pas de rapport direct avec la SANTE mais avec l’apport minimum
en vitamines ou nutriments pour ne pas souffrir de MALADIES en rapport avec des
déficiences ou des carences.
ou encore
Parce que la plupart des victimes d'infarctus du myocarde ont des taux sanguins de cholestérol
normaux, Kilmer McCully (Providence, Rhode Island) avait, dès les années 60, formulé
12
l'hypothèse qu'un déficit en vitamine B9 (acide folique) est une cause majeure d'accident
cardio-vasculaire.
Me Cully avait alors été taxé d'illuminé, mais les études conduites depuis lors lui ont toutes
donné raison : de nombreux accidents coronariens sont dus à l'accumulation dans les artères
d'une substance - l'homocystéine - dont la dégradation dépend de la présence en quantités
suffisantes de vitamines B9, B6 et B12. Voilà qu'une étude d'ampleur vient de montrer que
des suppléments de B6, B12 et surtout B9 permettent de réduire le risque cardio-
vasculaire de 64%!
La vitamine B9 se trouve dans les légumes verts, les agrumes, mais à des doses insuffisantes
pour faire chuter les taux d'homocystéine lorsqu'ils sont trop élevés. Des suppléments sont
alors nécessaires.
400 UI une à deux fois par semaine car elle est lipophile et se stocke dans les graisses
Selon les instances nationales de la Santé, les Français n’ont besoin que de 18 UI par jour.
(Arteriosclerosis, Thrombosis & Vascular Biology, 16 (2) : 190-198, 1996.)
ZINC ET GROSSESSE
Chez les foetus de plusieurs espèces animales, une carence en zinc (Zn) s’accompagne d’une
incidence accrue de malformations neurologiques, mais le rôle du déficit en Zn chez le foetus
humain était mal connu.
580 femmes enceintes de l’Alabama dont le taux de Zn plasmatique était bas, ont reçu une
supplémentation en vitamines et éléments minéraux, avec adjonction de Zn ou non.
13
supplémenté en Zn. Ces différences étaient beaucoup plus nettes (248 g. et 0,7 cm), lorsque
l’indice de masse corporelle de la mère n’atteignait pas 26. , « JAMA » 1995, 274, 463-468.
Ces exemples permettent bien d’entrevoir qu’il EXISTE DES SIGNES CLINIQUES ET
BIOLOGIQUES DE CES ETATS DE PRECARENCE ET DEFICIENCES que très souvent
nous ignorons ou que nous connaissons mal, par exemple:
Il faut également comprendre que le rôle nutritionnel d’un nutriment dépend également du
STATUT NUTRITIONNEL GLOBAL DE L’INDIVIDU. Ainsi on se rend compte des
compensations qui peuvent s’opérer:
14
- Plus l’apport nutritionnel est globalement satisfaisant plus l’apparition de signes cliniques et
biologiques d’un apport marginal en l’un ou l’autre nutriment sera repoussée;
- Plus l’apport nutritionnel global est limite et marginal, plus vite ces signes apparaîtront.
- Protections contre les radicaux libres, dans le cadre des antioxydants. C’est ainsi que se
comprend l’effet des rééquilibrages individuels et supplémentations dans le cadre de la
maladie cardio-vasculaire, de bon nombres d’autres affections et également de la
cancérogenèse.
Par exemple, le ZINC est impliqué dans environ deux cents systèmes enzymatiques et il est
régulé par des voies différents dans ces systèmes. Ses taux (niveaux) tissulaires et/ou
organiques sont différents dans chaque système: quel point commun entre le ZINC SERIQUE
ou GLOBULAIRE, le ZINC PROSTATIQUE et le ZINC contenu dans certaines régions du
cerveau (HIPPOCAMPE) ? Tous ces COMPARTIMENTS de ZINC ont leurs propres
niveaux et probablement des systèmes spécifiques de régulation. Le ZINC de l’un n’a pas
grand rapport avec le ZINC de l’autre. Agir sur le ZINC SERIQUE ou GLOBULAIRE n’a
pas obligatoirement de conséquences directes et immédiates sur le ZINC de l’un ou l’autre
compartiment, mais cela peut aussi en avoir... à nous donc de développer et préciser une
clinique et une biologie permettant de se faire une idée de ces compartiments.
15
UNE FAUSSE POLEMIQUE: MICRO ou MACRODOSAGES !
Il n’y a pas de micro ou macro dosages mais des DOSAGES ADAPTES AU BESOINS
SPECIFIQUES ET INDIVIDUELS D’UN SUJET A UN MOMENT DONNE DE SON
EXISTENCE.
Chaque individu est différent de par son génome, son environnement, son histoire de vie, ses
pathologies...
Seul le résultat compte :c’est à dire la réponse positive à une situation de rupture
physiologique et/ou de mal être qu’il s’agisse de pure PREVENTION ou comme c’est le cas
dans les affections où un recours thérapeutique est nécessaire à la possibilité d’avoir une
SUPPLEMENTTATION ADJUVANTE ET SYNERGIQUE capable d’améliorer la réponse
au traitement et/ou d’en diminuer la toxicité.
- que d’une ignorance totale de ce qui précède, ce qui pourrait être excusable de la part du
public mais devient plus grave lorsqu’il s’agit de professionnels de la santé;
- que de faux arguments développés par des fabricants de produits (qu’il s’agisse de produits
faiblement dosés ou d’autres) qui tentent de justifier leur fabrication et de discréditer leurs
concurrents.
Les valeurs de comparaison, si on a bien compris le chapitre précédant, n’ont pas le sens
absolu qu’on leur donnerait en première lecture. Ces chiffres, lus de manière globale et
statistiques ne s’appliquent pas à un individu particulier, or c’est celui-ci qui nous intéresse !
16
RDA WILLIAMS PAULING
On voit que les rapports entre AQR et BIO sont d’un facteur compris entre 1 et 20 et 1 et 100.
Comme nous venons de le dire ces « fourchettes » n’ont pas grande signification.
Il n’est jamais dit, et encore moins écrit, que chacun d’entre nous doit suivre des
supplémentations nutritionnelles de cette nature ou de cet ordre durant toute son existence, en
permanence, quel que soit son âge, son sexe, ses conditions de vie, d’alimentation, ses
affections ou ses désirs de prévention..
- Le premier intitulé « INNOCUITE DES VITAMINES »est édité en Français par les
laboratoires ROCHE et le CEIV (Tél 46 40 53 53).
17
- Le second est en Anglais: « ESSENTIAL NUTRIENTS IN SUPPLEMENTS ». Il est de
Derek H. SHRIMPTON et a été réalisé à la demande de la Fédération Européenne des
Producteurs de Suppléments pour la Santé.
Ces deux rapports confirment des « fourchettes de sécurité » comprises entre 20 et 100 fois
les AQR, beaucoup plus pour quelques nutriments (VITAMINE B12) avec une moyenne
autour de 100 fois l’AQR.
18
3 LA NUTRITION
Physiologie de la digestion
Ce ne sont pas les régimes et les propositions qui manquent... et tous les principes
s’annoncent bien évidemment comme bons. Encore faudrait-il savoir ce qui les gouverne :
l’affirmation de soi, l’idéologie quelle qu’elle soit qui n’a rien à voir avec la science et
l’expérience, la fausse science (qui sait bien se faire passer pour vraie) ou la recherche,
souvent plus modeste d’un savoir toujours en pleine évolution et surtout d’un savoir appliqué
à la santé.
19
Ce qui ramène à leur juste place toutes les tentatives saisonnières que les médias diffusent
allègrement à propos de régimes plus ou moins miracles pour la forme, le poids.
Plus qu’un long discours, attirons le consommateur vers les points essentiels du
« DESORDRE DIETETIQUE FRANCAIS »:
Tous les nutritionnistes sont dans l’ensemble d’accord pour affirmer que notre ration
alimentaire quotidienne devrait comporter:
20
* 35 à 45% de GRAISSES dont plus d’un tiers d’origine animale
* 50 à 55% de GLUCIDES en général trop « simples » et raffinés.
On est pas obligé de communiquer des chiffres même aussi simples que ceux qui
précèdent... De simples conseils plus pratiques peuvent, le plus souvent suffire: « Mangez
moins de graisses animales: moins de beurre, moins de viandes et fromages gras. » Ne croyez
pas vous en tirer avec les seules margarines et les aliments allégés qui constituent souvent une
"mode", parfois une aide ponctuelle. Utilisez de préférence des graisses naturelles, c'est à dire
des graisses, non dénaturées, non chauffées industriellement, mais en petites quantités et bien
entendu sans les recuire à l'excès ou les frire.
Il faut bien insister sur le fait que c’est la REDUCTION DES GRAISSES
ANIMALES SATUREES qui est à rechercher et surtout que l’APPORT EN GRAISSES
VEGETALES INSATUREES est indispensable à la santé. Tellement indispensable qu’un
minimum d’apport et un rapport entre ces différentes graisses doivent être respectés sous
peine de provoquer ou de favoriser des maladies telles que les maladies auto-immunes, les
allergies et probablement beaucoup d’autres.
L'HUILE D'OLIVE semble avoir un effet extrêmement favorable sur les paramètres
cardio-vasculaires. Mais il est capital de varier les huiles. Personnellement, nous
recommandons à nos patients, dans un but de prévention globale un mélange à parts égales
d'huiles première pression à froid d'OLIVE, NOIX et SOJA (voir cinquième partie) Ce
mélange apporte des quantités équilibrées d'acides linoléiques et linoléniques.
Il faut apprendre au public à respecter cet équilibre et à le considérer comme une des
grande clés de la santé autant à titre préventif qu’à titre d’adjuvant curatif et savoir donner des
CONSEILS SUFFISAMMENT LARGES POUR POUVOIR S’ADAPTER AUX
CONDITIONS DE VIE DE CHACUN:
- Prenez un petit déjeuner qui ne soit pas trop « à la française » et qui n’apporte donc
pas que des CALORIES VIDES, des sucres et des graisses (pain blanc, beurre, confiture, miel
et pire... brioches et croissants). Les céréales raffinées et au lait, chocolatées et sucrées ne sont
pas meilleures. Il est bon que le petit déjeuner apporte presque un tiers de la ration calorique
journalière et un équilibre entre glucides, lipides et protides. Le petit déjeuner dit «anglais »
est plus protéique mais aussi trop gras et les graisses sont cuites et recuites. Le raisonnable et
équilibré se situerait entre les deux formules tout en évitant les cuissons à la poêle, en insistant
pas trop sur les produits laitiers et en ajoutant fruits et fruits secs (amandes, raisins et abricots
secs). Le jus d’orange à jeun n’est pas mieux toléré par l’organisme que la café au lait.
- Ne mangez pas trop, pas trop tard et pas trop gras le soir. Si c’est possible, le repas
végétarien équilibré (une soupe et/ou stade composée avec une céréale et une légumineuse
associées dans la même préparations culinaire, voir l’ouvrage « MANGER
AUTREMENT » constitue le meilleur des dîners.
21
- Soyez raisonnable avec l'alcool: un ou deux verres de bon vin rouge apportent des
tanins, des vitamines et des minéraux qui sont excellents à terme pour la santé. Mais trois,
bonjour... le permis à points. Et les apéritifs n'ont pas les vertus des grands crus.
- Variez votre alimentation: un jour de la viande, un jour du poisson, un jour des œufs.
Evitez d'associer à un même repas des quantités trop importantes de protéines d'origine
animale (par exemple viande et fromages en quantités à un même repas). Manger les lipides
(graisses) d’origine animale, plutôt le midi, surtout si vous désirez ne pas prendre trop de
poids, si vous présentez des difficultés de digestion ou si vous avez du mal à prendre un petit
déjeuner consistant et équilibré du type de celui que nous décrivons et conseillons.
- Consommez plus de FIBRES, mais ne pensez pas que pour cela il suffit de prendre
des "comprimés" ou des "biscuits". Ces derniers sont parfois nécessaires, mais avant d'en
venir là, réhabilitez, dans votre alimentation quotidienne, l'usage des légumes verts à fibres
(navets, carottes, céleris...) des fruits à fibre (pommes), des céréales complètes ou semi-
complètes (riz, pâtes, flocons d'avoine, müeslis...) et des légumineuses (soja, lentilles,
haricots, pois...).
- Mangez plus de poissons... mais pas des bâtonnets de poissons panés revenus à la
poêle dans un bon beurre frit !
Enfin n'oubliez pas qu'une DERIVE ALIMENTAIRE ISOLEE n'a jamais tué
personne, de même que l’EXCEPTION CONFIRME LA REGLE et qu’une « cuite du
samedi » (pas tous quand même !) ne fait pas un alcoolique.
Beaucoup de gens suivent des régimes pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la
science mais plutôt avec l’idéologie. C’est le cas de beaucoup de végétariens et de mystiques.
D’autres personnes finissent par renoncer à certains aliments:
- Les colitiques à qui on a supprimé les crudités, les fibres, puis les légumes verts
cuits... et qui finissent par ne plus manger que du riz blanc et quelques aliments,... il faut leur
faire comprendre qu’à force de ne plus rien manger ils finiront par être de plus en plus
déficients en nutriments, donc de plus en plus fragiles et colitiques.
- Ceux qui ont été améliorés temporairement par la suppression d’un aliment, comme
la viande ou le fromage et qui finissent par ne plus en manger du tout, par mesures de facilité,
22
peur et habitude, car ils craignent la réapparition de symptômes anciens à la réintroduction de
ces aliments.
- que nul ne peut échapper, à terme aux règles de l’équilibre alimentaire c’est à dire de
la variété, de la mesure et de la diversité des apports alimentaires
- que finalement seul le résultat compte c’est à dire la santé, la vraie SANTE telle que
nous l’avons définie au premier chapitre de ce cours, et non la simple atténuation ou
annihilation de symptômes... et que la confirmation de cette VRAIE SANTE ne peut être le
fruit que de la rencontre d’une sensation personnelle et d’une confirmation par un thérapeute
et conseiller nutritionnel utilisant des critères d’objectivation (examen du mode de vie, des
régimes, examen clinique...).
23
4 LES VITAMINES
Peu d’éléments et de nutriments n’ont autant d’importance dans l’alimentation que les
vitamines. Si leur découverte remonte à 1753, les premières synthèses sont beaucoup plus
récentes et certaines de leurs particularités biochimiques ne sont connues que depuis une
dizaine d’années.
Quant aux études épidémiologiques, si elles sont nombreuses, leurs résultats sont
parfois contradictoires. D’autres sont en cours et leurs résultats ne seront connus que dans
quelques années.
Les interférences et rôles des vitamines dans l’immunologie (déficits immunitaires,
maladies auto-immunes) ne sont, quant à eux, qu’en cours d’élaboration étant donné la
relative jeunesse de ces disciplines. Les premières études relatives sur la thérapie par les
vitamines en cancérologie ne remontent guère à plus de dix ans: carotène et cancer, carotènes
et leucémies, vitamine A et cancers du sein... Quant aux publications de PAULING et
CAMERON, sur les effets bénéfiques de la VITAMINE C en cancérologie, elles
déclenchèrent aux Etats-Unis tant de passions et de réactions que la résultante en fut plutôt
négative. Et pourtant...? Nous savons aujourd’hui qu’un taux plasmatique abaissé de
VITAMINE C double le risque de certains cancers et nous commençons seulement à
connaître le rôle du taux plasmatique de VITAMINE E sur l’évolution de la maladie
coronarienne et la prévention de l’athérosclérose.
Les mécanismes physiologiques font appel à la « théorie des radicaux libres » qui elle même
est encore beaucoup plus récente.
Il est donc difficile, en ce qui concerne la santé individuelle de se référer à des notion
statistiques qui déjà ne peuvent en aucun cas être considérées comme des références certaines
et stables.
Alors que faire ?
L’expérience clinique individuelle des médecins et nutritionnistes doit absolument
compléter les références provenant des données de laboratoire. Les expérimentations sur
l’animal peuvent également servir et c’est ce genre de travaux que continuent encore
aujourd’hui l’Institut Linus PAULING à Palo-Alto.
A côté de ce qui précède on ne peut qu’être frappé, particulièrement en France, par
l’ignorance des pouvoirs publics et des médecins, à propos des vitamines.
Il semble que l’utilisation des vitamines (et des autres nutriments) tant en prévention
qu’en thérapie soit immédiatement taxée de médecine parallèle et charlatanesque....alors
qu’en fait une utilisation rationnelle de ces éléments réclame une ETUDE APPLIQUEE de le
BIOCHIMIE MEDICALE telle que nous la connaissons, ou l’avons plus ou moins connue
sinon appréciée, dans le cadre des premières années d’études médicales
24
N’est-ce pas aller un peu vite et oublier les publications récentes sur es effets de la
VITAMINE D dans diverses pathologies, sur l’utilisation des dérivés de la VITAMINE B1
en neurologie, sur le rôle de la CHOLINE ou des ANTIOXYDANTS dans la maladie
d’Alzheimer...?
VITAMINE B1 ou THIAMINE
METABOLISME:
Elle est absorbée dans la partie haute de l’intestin par un transport actif pour les faibles
quantités puis par diffusion passive pour des concentrations plus fortes.
Elle est transportée par la veine porte dans le foie puis phosphorylée (dans le foie) en TPP
(thiamine pyrophosphate) ou cocarboxylase.
On en trouve des concentrions importantes dans coeur, rein, foie, cerveau, muscles (40%)
25
La CARENCE dans les pays voie de développement conduit au Béribéri chez l’adulte
comme chez l’enfant.
Une DEFICIENCE EN THIAMINE peut être observée chez certains patients cancéreux
traités par chimiothérapie (5 FU) .
Troubles neurologiques (névrites, névralgies, zona) Il sera bon d’associer au moins les
vitamines B3, B6, B12 (ou COMPLEXES B 50 ou 100)
Stress et modes de vie stressants, fatigues, épuisements, certaines dépressions
Diminution de la mémoire, et associer avec la vitamine B3, la choline, L-glutamine,
tyrosine, phénylalanine, GINGKO BILOBA, et tous les nutriments intervenant dans la
prévention de l’athérosclérose.
Douleurs musculaires, FIBROMYALGIES ou SPID (syndrome polyalgique inflammatoire
diffus qui se manifeste par une « mal au dos » chronique, sans cause mécanique et des
douleurs des muscles à la pression). Il faut associer avec la vitamine B8, la DL-
PHENYLALANINE et le Mg pris en plusieurs prises par jour
Alcoolisme
mal de mer, de voyages. Commencer la veille du voyage et associer à la vitamine B6 en
plusieurs prises de 10 à 50 milligrammes
Enurésie de l'enfant
Malabsorption intestinale due à l’âge, à certaines maladies ou certains TRAITEMENTS
MEDICAMENTEUX.
DOSES:
50 à 500 mg/j. chez l'adulte pour les effets pharmacologiques recherchés, parfois plus sur une
durée brève. Il est bon de l’associer avec des comprimés de B COMPLEXE (50 ou 100) et de
traiter les causes de la malabsorption intestinale si possible (diététique, arrêt de l’alcool,
traitement des colites chroniques).
VITAMINE B2 ou Riboflavine
26
LIEU ET MODE DE SYNTHESE: partie haute du tube digestif, transport actif saturable
UNITE: mg de riboflavine
METABOLISME
Alcoolisme chronique,
Age, malabsorptions chroniques,
Nutrition parentérale, hémodialyse,
Diabète, hypothyroïdie,
Végétariens stricts,
Photothérapie du nouveau né,
Maladies génétiques rares,
INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION
27
Troubles intestinaux après antibiotiques
Diarrhées
Glossites
Troubles des phanères (cheveux: l’associer avec B5, B8, B9, S, Se, Si...)
Conjonctivites avec photophobie et prévention de la cataracte (avec vitamines C, E, carotènes,
Sélénium, Zn)
Marqueur d'observance thérapeutique: elle colore effectivement les urines en jaune dans les
complexes où elle est présente. On peut d’en servir pour enrober d’autres complexes afin de
pouvoir vérifier l’observance ou mesurer la période d’activité des complexes dits à « action
prolongée ».
VITAMINE B3 NIACINE OU PP
STATUT NUTRITIONNEL:
Une enquête épidémiologique en Bourgogne a révélé que la moitié des sujets ne dépassaient
pas 50 à 80% des AQR.
28
D'autres études ont mis en valeur des apports marginaux et même carentiels chez des sujets
sains.
METABOLISME:
L'activation de la NIACINE conduit au NAD ou au NADP impliqués dans toutes les réactions
d’oxydoréduction de l'organisme. Ils sont alternativement oxydés ou réduits en transférant un
H+
Le NAD joue un rôle dans l'ADP-ribosylation (poly ADP-ribose polymérase), transfert de
plusieurs ADP-riboses sur des protéines telles que les histones impliquées dans la réplication
et la réparation de l'ADN et la différenciation cellulaire.
Le NAD est impliqué dans les coenzymes pyridiniques et dans la formation d'acétyl-CoA à
partir des glucides et lipides.
Le NAD et le NADP sont les coenzymes de nombreuses déshydrogénases, surtout
mitochondriales.
Le NADPH2 est le coenzyme de réductases (GSH-réductases)
Le NAD et le NADP peuvent passer de l'un à l'autre grâce à une transphosphatase.
Alcoolisme chronique
Age
Maladies héréditaires du métabolisme du tryptophane
Interactions médicamenteuses
Nutrition parentérale
Carcinoïdes du grêle
INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION
29
de « vieillissement cérébral » (pour ceux qui lisent l’anglais: « SMART NUTRIENTS » de
Abram HOFFER et Morton WALKER, Avery Publishing Group, Etats Unis , 1994)
La NICOTINAMIDE (en pharmacie NICOBION 500 )n'a pas les effets de flush de
l'ACIDE NICOTINIQUE, il n'en a pas, malheureusement, non plus ses effets vasodilatateurs
et vasculaires.
CONTRE-INDICATIONS:
Des cas d'hépatites ont été décrits, chez des sujets sensibles, après prises pendant plusieurs
semaines de doses supérieures à 2 grammes/jour (il faut donc surveiller les transaminases
hépatiques). Ces risques n’ont pas empêché les docteurs HOFFER et psychiatres américains et
canadiens de traiter à ces doses et sous surveillance de nombreux schizophrènes. De plus ces
troubles surviennent préférentiellement avec les formes dites « à action prolongée ».
PRECAUTIONS D’EMPLOI:
30
chaude. Toujours l’associer avec la VITAMINE C et si besoin des antihistaminiques, du
moins au début de la supplémentation.
Toujours rassurer le consommateur et lui dire qu’un flush (bouffée de chaleur, rougeur du
visage ou du corps entier avec sensation de démangeaison et brûlure...) ne présente aucune
gravité et n’a aucune incidence. Lui dire que ce flush est parfaitement réversible et sans
aucune conséquence physiologique et qu’il n’a aucune incidence sur la tension artérielle ou
d’autres pathologies et qu’il ne se reproduira pas:
- si la prise est après un repas globalement plus important et plus protéique,
- si les comprimés ou gélules ne sont pas absorbés avec une boisson chaude,
- si la supplémentation n’est pas interrompue et reprise.
Ne pas interrompre et reprendre brutalement car cela provoquera de nouveau les mêmes
inconvénients qu’au début.
Il n’existe pas de contre-indications cardio-vasculaires, bien au contraire c’est un complément
que l’on peut recommander dans ce cadre et probablement aussi important que la VITAMINE
C, la VITAMINE E et le COENZYME Q10....
Par contre, il est recommandé d’être prudent chez les sujets de type allergique ou histadélique
(trop d’histamine intracellulaire) qui peuvent présenter des réactions d’aggravation du type
flush (désagréables mais toujours sans gravité, cf. ci-dessus) mais surtout de leur anxiété
et/ou de leur dépression.
DOSES:
Commencer prudemment et progressivement, 100 mg puis 3x100 mg, puis augmenter
en fonction des réactions de tolérance (flush). On peut arriver à des doses élevées (1 à 2
grammes/j.) à condition de restreindre la durée des supplémentations et de surveiller
transaminases et créatinine. Il semblerait qu’à fortes doses les préparations simples aient
moins de risque de toxicité hépatique que les préparations retard. Elle sont de toutes façons
bien tolérées à condition de respecter les règles d’administration et de surveillance.
Formule: C9 H17 O5 N
ELLE EST DETRUITE PAR: Cuisson, Alcool, café, hormones, sulfamides, benzodiazépines
(?), aspirine.
UNITE: 1 mg
31
Apport Quotidien Recommandé (apport minimum): autour de 10 mg (adulte)
STATUT NUTRITIONNEL: peu de données, mais les carences sont probablement rares.
METABOLISME:
- Entre dans la composition du CoA et de l'ACP (Acyl Carrier Protein), transporteurs de
radicaux acyles (R-CO-).
- Le CoA est essentiel au catabolisme des glucides et de certains acides aminés.
- Le CoA et l'ACP participent à la synthèse des acides gras et du cholestérol.
INDICATIONS DE SUPPLEMENTATIONS
CONTRE-INDICATIONS: aucune, totalement à 100 fois l'AQR, mais des doses très
supérieures sont parfois conseillées aux USA. Les individus sujets aux candidoses digestives
peuvent mal tolérer les complexes de VITAMINES DU GROUPE B
32
VITAMINE B6 PYRIDOXINE
DETRUITE PAR:
Isoniazide (anti-tuberculeux)
Contraceptifs oraux, hormones stéroïdes.
Dihydralazine (anti-hypertenseur)
D-Pénicillamine
UNITE: le mg de Pyridoxine
STATUT NUTRITIONNEL:
- 30 à 50 % adultes ont un statut inférieur à l’AQR
- 30 à 50 % Femmes adultes se situent en dessous des 2/3 de l'AQR
- 15/20 % Femmes sous contraceptifs sont en état de carence et ont des symptômes en
rapport avec une diminution de la synthèse de la sérotonine. Cette catégorie de femmes
peuvent donc présenter des symptômes anxio-dépressifs ou apparentés type
pseudospasmophilie, syndrome prémenstruel, insomnie avec réveils nocturne. La
SEROTONINE étant un précurseur de la MELATONINE et du GABA).
METABOLISME:
- Métabolisme des acides aminés par le biais des transaminases, des déshydratases, des
racémases.
- Formation d'amines à partir des déshydratases, pour la synthèse des neuromédiateurs
(histamine, sérotonine, dopamine, adrénaline, noradrénaline, sérotonine, GABA).
- Transformation de la sérine et de la thréonine en glycocolle par le biais de transférases.
- Première étape de la synthèse de l'hème par le biais de la delta-aminolévulinate synthétase.
- Métabolisme des lipides: synthèse de la méthionine et de la carnitine.
- Modulation récepteurs stéroïdiens, d’où l’influence de la B6 dans les métabolismes
hormonaux.
33
- Relargage du glucose (métabolisme du glycogène) par le biais de la glycogène
phosphorylase
- Passage du tryptophane au NAD: la carence bloque la conversion dérivative du tryptophane
en quinones d'où l'excrétion des pyrroles, coproporphyrines et Zn.
- Réduction du taux d'acide oxalique urinaire (déficit en -cétoglutarate glycoxylate
carboligase, oxalurie type I ou D-glycérate déshydrogénase, oxalurie type III)
Pathologies associées:
- Asthme, diabète, insuffisance rénale cardiopathies, cancers du sein,
- Drépanocytoses maladies hépatiques et psychiatriques
- Mécanismes inconnus (modulation de récepteurs hormonaux ?)
- Maladies héréditaires
- Homocystinurie, Cystathionurie
- Hyperornithinémie, xanthurinurie
INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION
Insuffisances immunitaires avec: diminution des lympho T3, T4, Il2, réponse aux mitogènes,
T8 normaux
MALADIES CARDIO-VASCULAIRES:
Des apports nutritionnels trop faibles sont corrélés à une augmentation de l'homocystéine
plasmatique et du risque athérogène
ASTHME
Diminution des taux plasmatiques chez les adultes asthmatiques
Une étude randomisée: 50 mg/j (adulte), 200 mg (enfant) entraîne une diminution de la
fréquence et sévérité des symptômes. L’efficacité est renforcée par l’association avec la
VITAMINE B12 IM 1000UI 3 à 5/semaine.
34
DEPRESSION ou OBESITE sous contraceptifs oraux. L’absorption orale d’oestrogènes n’a
pas le même métabolisme que la voie naturelle et la prise de B6 diminuent les intolérances par
modulation des récepteurs.
NAUSEES de la grossesse (100 à 200 mg/j. ou 50 mg toutes les 2h.+ 5mg de vitamine K1 et
400 mg Mg)
SYNDROME DU CANAL CARPIEN 100 à 200 mg/j. (si besoin avec VITAMINE B1 et DL-
PHENYLALANINE).
Intoxications à l'INH
Neuropathies et névrites optiques, diabétiques (150 mg/j.)
CONTRE-INDICATIONS:
Traitements antiparkinsoniens avec Dopa et antidépresseurs.
DOSES:
Dose de sécurité aux environ de 50 fois l'AQR
En fait pas de problème pour des doses inférieures à 300 mg, mais ne pas prolonger au delà
de 1 an car il existe un risque de polynévrites réversibles décrites pour des doses prolongées
(> 1 an).
Egalement: troubles de la mémoire, augmentation des TGO, aggravation d'une acné,
diminution de la sécrétion de prolactine, rares allergies.
35
LIEU ET MODE DE SYNTHESE: transport actif (sodium dépendant) et passif au niveau
duodénum et jéjunum.
Deux sources: une source alimentaire, une possibilité de synthèse intestinale mal connue.
Deux formes:
- Une forme libre
- Une forme liée aux protéines animales et végétales (céréales) par un résidu lysine qui
nécessite une enzyme pancréatique (biotinidase) pour être libérée.
DETRUITE par:
Anticonvulsivants
Alcool, antibiotiques (?)
UNITE: µg de biotine
METABOLISME:
- Catabolisme du glucose, des acides gras, de certains acides aminés
- Synthèse des acides gras
36
- Dermite des enfants nourris au sein car le lait maternel est souvent pauvre en biotine
- Absorption de grandes quantités de blanc d'oeuf cru (contient de l'avidine qui chélate la
biotine).
INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION
CONTRE-INDICATIONS:
Aucune
Sécurité à plus de 100 fois l'AQR
VITAMINE B9
ACIDE FOLIQUE
37
Légumineuses,
Céréales complètes, rognons
Produits laitiers, oeufs,
Fruits, carottes, concombres, asperges
Viandes et poissons (0,1-25 mg %)
DETRUITE PAR:
Sels de fer et de cuivre,
Pilule contraceptive, hormones, Sulfamides (triméthoprine)
Anti cancéreux (MTX), Anti ulcéreux (Crohn) sulfasalazine
Anticonvulsivants: primidone, diphénylhydantoïne, phénobarbital.
Diurétique: triamtérène.
Antipaludéen: (pyriméthamine)
STATUT NUTRITIONNEL:
Il est moyen: résultats contradictoires entre étude ESVITAF et VAL DE MARNE, 70 % des
sujets se situent à moins des 2/3 de l'AQR; groupe plus faible pour Val de Marne 88.
Le risque est plus important chez les sujets jeunes et grossesses (22 % à 26 % à risque, en fin
de grossesse).
METABOLISME:
- Transferts et interconversions des groupements monocarbonés
- Métabolisme des acides aminés et synthèses protéiques:
- Catabolisme de l'histidine et de la glycine
- Interconversion glycine-sérine
- Synthèse de la méthionine
- Synthèse des protéines, coenzyme de la synthèse des neurotransmetteurs: norépinéphrine,
sérotonine.
- Synthèse des bases puriques et pyrmidiques (acide nucléiques, AMP cyclique, ATP...)
38
VIEILLISSEMENT
- Alcoolisme chronique (20 à 50 %)
- Anémie chroniques (auto-immunes)
- Nutrition parentérale
- Malabsorption digestive, Colites ulcéreuses, Crohn, Maladie coeliaque
- Cancers, hémopathies, affections graves et prolongées
- Carences en B12
- Interactions médicamenteuses
- Maladies génétiques
INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION
CONTRE-INDICATIONS:
- Carences mixtes folates/B12 = commencer par traiter par la B12
- Cancers et leucémies évolutives
- Troubles neuro-psychiques chez les histadéliques (risques d'aggravation même saisonniers)
- Cancers et leucémies en évolution.
DOSES
Non toxiques
Sécurité jusqu'à 50 fois l'AQR
Quelques réactions intestinales pour des doses > 15 mg./j.
Allergies rares
En général 5 à 15 mg/jour
ACIDE PARAAMINOBENZOIQUE
VITAMINE B10 ou H2
39
Germes de blé,
Noisettes
DETRUITE PAR:
Cuisson, alcool
Sulfamides, antibiotiques
Contraception hormonale
AQR: 10 à 20 mg
CARENCES: Eczéma
METABOLISME:
Métabolisme de l'acide folique,
Peau, antisclérodermie ?
Augmente l'apport en O2 des tissus, action anti-athéroscléreuse (= la procaïnothérapie qui
libère le PABA).
VITAMINE B12
CYANOCOBALAMINE
Doses pharmacologiques: seulement 1 % de la dose absorbée par transport passif, tout au long
de l'intestin.
40
DETRUITE PAR:
Metformine (tous les biguanides ?)
Colchicine
Néomycine (autres antibiotiques ?)
Anti-ulcéreux de type anti H2
Interactions métaboliques
Protoxyde d'azote = inactivation de la méthionine synthétase
Augmentation de l'excrétion favorisée par les régimes riches en fibres
UNITE: Le µg de cyanocobalamine
STATUT NUTRITIONNEL:
- Carences exceptionnelles chez sujets sains, non végétariens, car stockage hépatique
important.
- 10 % de carences chez les végétariens, beaucoup plus chez les végétaliens.
METABOLISME:
- Réactions de transméthylation: transport du radical (CH3) d'un dérivé de l'acide folique à
son accepteur.
- Réactions d'isomérisation
- Coenzyme de la méthionine synthétase, de la méthylmalonyl- CoA mutase et de la leucine
mutase.
41
Pathologies pancréatiques chroniques
Infections intestinales chroniques
Alcoolisme
Age (10 % de déficiences)
Maladies génétiques
Interactions médicamenteuses
INDICATIONS DE SUPPLEMENTATION
ELLIS et NASSER deux praticiens américains ont réalisé une étude pilote des effets de la
B12 sur la fatigue.
H.WIEK et coll. ont observé 58% de carences en cas de psychoses et syndromes cérébraux
organiques.
PFEIFER a noté une relation carence/ syndromes psychotiques.
ASTHME, 1000 UI IM 3 à 5/semaine (+B6, PABA, Mg, A, E, C, D, n ).
Prévention de l'athérosclérose (car nécessaire à la transformation de l'homocystéine en
méthionine).
Chélateur des ions cyanures à 100 mg/K par voie IV avec l'oxygénothérapie.
Traitement des névrites, zonas et polynévrites en neurologie et ophtalmologie .(+ B1, B3, B6,
B9)
Cicatrisation des kératites, plaies et brûlures de la cornée, ulcères cornéens: collyre. (+ B9 et
Zn)
CONTRE-INDICATIONS:
Vitamine non toxique, sécurité = plus de 100 fois l'AQR. Des doses de plus de 30.000 fois
l'AQR n'ont entraîné aucun effet secondaire.
Eviter à hautes doses dans les syndromes prolifératifs (leucémies).
Parfois douleur au point d'injection
Rares allergies (impuretés)
DOSES: Souvent 1 000 µg, en injections IM, deux à trois fois par semaine. Voie sub linguale,
la voie orale n'étant efficace qu'en l'absence de pathologies d'absorption. On observe parfois
une douleur au point d'injection.
VITAMINE E
42
BESOINS: 15 à 30 UI/ JOUR
SUPPLEMENTATIONS conseillées : au maximum 400 UI 2/semaine
SOURCES:
METABOLISME
- Résorbée avec les sels biliaires après hydrolyse dans l'intestin grêle
Passe dans la lymphe et le sang, Stockage dans le FOIE.
- Circule dans le plasma sous forme libre, se lie à la fraction des lipoprotéines (explication
du rôle anti athéroscléreux ?)
-Se concentre dans le tissu adipeux, hypophyse, surrénale, utérus, les testicules
-Eliminée à 80% dans les voies biliaires, fèces, 1/2 vie = 15 jours
2 TYPES D'unité:
- L'ancienne UI correspond à l'activité de 1 mg d'acétate de dl-alpha tocophérol (synthèse)
- Nouvelle unité = alpha TEE correspond à 1 mg de tocophérol naturel
STATUT NUTRITIONNEL
MECANISMES D'ACTION
- Fonctions liées à ses propriétés ANTIOXYDANTES
- En particulier de protection des membranes: lutte contre la LIPOPEROXYDATION
MEMBRANAIRE
d'où les propriétés observées:
Stabilisation des membranes
Action sur l'agrégation plaquettaire, sur l'hémolyse, activités enzymatiques.
STABILISATION DES MEMBRANES:
Protection des membranes cellulaires contre l'oxydation.
AGREGATION PLAQUETTAIRE
Augmentation de la perméabilité membranaire;
Action sur le métabolisme de l'acide arachidonique.
Inhibition des prostaglandines antiagrégantes (thromboxane A 2).
HEMOLYSE
Fragilisation des globules par les phénomènes oxydatifs (nouveau né).
ENZYMES
Répression de la xanthine oxydase et créatine kinase,
Diminution (mitochondrie) de l'oxydation de l'alpha-cétoglutarate et du succinate
43
CARENCES EN PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT et associées à une carence
nutritionnelle globale:
- Anémie hémolytique, troubles neurologiques (polyneuropathies), musculaires
(myopathies)et rétiniens.
Anémie de la dialyse
Alcoolisme: Cirrhose = diminution des transporteurs).
Pancréatite ( = Malabsorption)
Anémies hémolytiques congénitales
Drépanocytose, Thalassémie, Déficits en G6PD
Augmentation du risque (?) de:
Cancers
Maladies cardio-vasculaires, Infections
Problèmes Immunitaires et infectieux
Cataracte
Maladie de Parkinson
Toute maladie prolongeant la situation de lipoperoxydation.
VITAMINE C
ACIDE ASCORBIQUE
FORMULE: C6 H8 O6
LIEU ET MODE DE SYNTHESE: intestin grêle (iléon), transport actif, passif aux fortes
doses (maximum = 3 grammes par doses ).
Concentration basse dans le plasma (6 à 14 mg/l.)
Plus forte dans: Hypophyse, surrénale, oeil, cerveau, foie, rate, pancréas, rein, coeur, poumon,
muscle
Pas de stockage
44
Foie, rognons (50 à 70 mg %)
Pommes, poires, pêches, raisin
Légumes verts, salades, pommes de terre (2 à 15 mg %)
Viande, poissons, laitages (0 à 2 mg %)
DETRUITE PAR:
La plus fragile des vitamines
Cuisson à l'eau, chaleur, oxydation, (stockage) réchauffage, pasteurisation
Ions métalliques, Tabac
STATUT NUTRITIONNEL:
20 % adultes reçoivent moins des 2/3 de l'AQR
Le risque de carence (Enquête Val de Marne) existe chez 3 à 5 % des femmes, 8 à 12 % des
hommes
Le risque est plus grand chez les plus de 65 ans.
METABOLISME:
Synthèse du collagène (lysine hydroxydase, proline hydroxylase),
Synthèse des cathécolamines, phénylalanine hydroxylase,
Tyrosine hydroxylase, dopamine hydroxylase,
Synthèse de la carnitine (augmentation du besoin chez les sportif)
Catabolisme de la phénylalanine et de la tyrosine
Régénération des cytochromes P 450.
Modulation immunitaire:
Mobilité des polynucléaires et transformation en lymphocytes,
Réserve intracellulaire des macrophages et lymphocytes,
Stabilisation de la membrane des leucocytes,
Synthèse d'interféron,
Augmentation IgA, IgM et fraction active du complément.
45
Activité antihémorragique (avec vitamines P)
Amélioration de la cicatrisation cutanée (ulcères, escarres...)
Hypocholestérolémiante
Effets détoxicants (tabac, alcool), effets antabuses, aide aux sevrages
Effets psychorégulateurs (Q.I.?)
Effets neuro-hormonaux régulateurs (diabète, hormones thyroïdiennes, pilule, SPM...)
Action sur la constipation.
INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES:
- Diminution des effets des Anti vitamines K
- Diminution de la réabsorption tubulaire des amphétamines et antidépresseurs tricycliques,
- Diminution de l'absorption de la fluphénazine (neuroleptique)
- Augmentation de l'absorption intestinale du fer.
CARENCES EN FER
Méthémoglobinémie
DETOXIFICATION, chélation des métaux lourds: Plomb, mercure, arsenic, cadmium, oxyde
de de carbone, anhydride sulfureux, benzène, pesticides
REGULATION DU SOMMEIL (Ca chélaté, nicotinamide...),
46
Contrairement à ce que beaucoup pensent LA VITAMINE C N'EMPECHE PAS DE
DORMIR !!! (cela demande parfois une période d’accoutumance).
CATARACTE (la concentration dans le cristallin malade est deux fois plus faible qu’à l’état
normal).
Pathologies dentaires et gingivales (saignements).
ULCERES CUTANES (Acide folique, vitamine E par voie générale et locale, pycnogénol et
flavonoïdes, zinc...)
VITAMINE C ET CANCERS
- Effet ANTI-PROMOTION (ces sont tous les mécanismes souterrains qui permettent
l’aboutissement de la « seconde cellule » à une tumeur cliniquement décelable). Ces
mécanismes perdurent et se renforcent les uns les autres pendant de longues et silencieuses
années) :
Régulation des synthèses protéiques
Régulation hormonale
Régulation de l’oxydoréduction.
- ACTIVITE THERAPEUTIQUE:
Potentialisation thérapeutique
Augmentation de la résistance aux effets iatrogènes (micro-circulation, collagène, moelle...)
Modulation immunitaire, synthèse des interférons
Synthèse des interleukines
Synergie avec radiothérapie
Effet antiasthénique et antidépressif
CONTRE-INDICATIONS:
Aucunes pour des doses inférieures à 1000 mg/jour.
47
En fait, avec les formes "action prolongée" aucun problème pour un comprimé 1000 mg,
matin et soir, car elles délivrent 80 à 100 mg d’acide ascorbique par heure.
Pour les fortes doses (> 4 grammes): Attention aux terrains de lithiases urinaires oxaliques
mais la preuve définitive de ce risque n’a jamais été clairement établie.
Déficits en G6PD (maladie génétique de toutes façons dépistée à la naissance).
Dialyse au long cours,
Hémochromatose (car elle augmente l’absorption du fer).
DOSES:
En supplémentation habituelle: 500 à 2000 mg/j.
En supplémentation ORTHOMOLECULAIRE et souvent pour des périodes brèves, selon les
principes du « seuil de tolérance intestinale » de Linus PAULING: 2 à 30 grammes/jour, puis
doses I.V.
Les vitamines qui ne sont pas décrites ici ne devraient pas faire partie des
SUPPLEMENTATIONS NUTRIONNELLES EN NUTRITION ORTHOMOLECULAIRE
(non médicales) à l’exception des CAROTENES (lire le « Que sais-je, pages 83 à 92).
La VITAMINE D et la VITAMINE K1 peuvent être présentes en très petites doses. Lire les
chapitres correspondants dans les ouvrages proposés.
48
5 LES METAUX, OLIGO ELEMENTS, ELEMENTS TRACES
49
D'autres éléments également utilisés en THERAPEUTIQUE MEDICALE ne sont
jamais retrouvés, à l'état naturel et physiologique, dans l'organisme. Il s'agit principalement de
l'OR, de L'ARGENT, du PLATINE et de l'ALUMINIUM.
Tous ces ELEMENTS sont toxiques à fortes doses et leur utilisation pose les mêmes
problèmes éthiques que ceux évoqués à propos des ELEMENTS TRACES et TOXIQUES.
Le DOSAGE DES ELEMENTS TRACES est réalisé chez l’homme par des méthodes
de spectroscopie d’émission ou d’absorption. Quelles que soient ces méthodes, elles sont de
réalisation délicate et nécessitent un grand professionnalisme tant dans la récolte des
échantillons que leur préparation et leur manipulation. La préparation et la décontamination
des prélèvements de cheveux est encore plus délicate. L’interprétation de ces dosages
nécessite d’avoir recours à des méthodes statistiques situant le dosage par rapport à une
moyenne de résultats sur une population donnée d’âge et de sexe défini. Les bornes de
normalité qui sont précisées ci-après ne donnent donc qu’une approximation générale qui ne
permet pas toujours d’apprécier et d’évaluer la normalité ou l’anormalité d’un échantillon
particulier.
FER
Son importance vitale est reconnue depuis des millénaires et c’est empiriquement que nos
prédécesseurs avaient deviné son essentialité.
50
- Lieux d'absorption: duodénum, jéjunum.
Toxicité : Toxicité cardiaque et articulaire du FER en excès dans les cas de:
Prématurité
Malabsorption, stéatorrhée
Hémorragies menstruelles ou digestives (ulcères, fibromes, cancers).
Soja
Cacao
Foies et abats
Vin rouge
légumineuses
Jaunes d’oeuf fruits secs
épinards
persil
cresson
51
FERRITINE répétitivement en dessous de 25µg/l. doit faire poser la question de la nécessité
d’une supplémentation. Il faut savoir qu’à l’inverse la FERRITINE est augmentée dans les
surcharges en FER, les inflammations chroniques, les maladies hépatiques, certains cancers et
bien entendu l’hémochromatose.
- La supplémentation en FER:
Elle ne doit être faite que dans un contexte global d’équilibrage alimentaire, de
supplémentation et équilibrage de tous les déséquilibres minéraux (CUIVRE, ZINC...). Les
sels médicamenteux ne sont pas toujours bien tolérés. L’association avec de la VITAMINE C
augmente la disponibilité et les sels utilisés en nutrithérapie (FER CHELATES) sont toujours
bien tolérés.
CUIVRE
52
Augmente l'absorption du fer et, par l’intermédiaire de la céruléoplasmine son utilisation
(anémies hypochromes).
Intervient dans le métabolisme des phényl-aminoacides et donc dans le catabolisme de
neuromédiateurs: dopamine, adrénaline noradrénaline (pathologie psychiatrique,
hyperkinésie infantile dyskinésies et dystonie neurovégétatives).
Cofacteur de la cytochrome oxydase, il joue un rôle dans l’hématopoïèse et le métabolisme
hépatique.
Cofacteur de la tyrosinase ( rôle dans la pigmentation cutanée).
- Cofacteurs : Vit B6
- Toxicité:
Huîtres
Foies de veau et de mouton
Levure de bière
Thé, cacao
Germes de blé
53
Céréales complètes, soja
Champignons
Poivre
- Evaluation du statut:
Chez l’homme la cuprémie plasmatique est considérée comme normale entre 0,70 et 1,5
milligrammes par litre de plasma.
- La supplémentation n’est pas fréquente. Le cuivre n’est pas toujours bien toléré sous
forme de sel minéral (gluconate, sulfate) mais l’est bien sous forme chélatée.
ZINC
54
-Lieux d’absorption: duodénum et jéjunum
- Toxicité: quasiment nulle, mais éviter d’administrer à long terme à des doses supérieures à
50 milligrammes de ZINC élément sans surveiller l’équilibre ZINC/CUIVRE.
Chez les foetus de plusieurs espèces animales, une carence en zinc (Zn) s’accompagne d’une incidence accrue
de malformations neurologiques, mais le rôle du déficit en Zn chez le foetus humain était mal connu.
580 femmes enceintes de l’Alabama dont le taux de de Zn plasmatique était bas, ont reçu une supplémentation
en vitamines et éléments minéraux, avec adjonction de Zn ou non.
Le poids de naissance et le périmètre crânien moyens des enfants du groupe Zn étaient significativement plus
élevés (126 g. et 0,4 cm) que ceux des enfants du groupe non supplémenté en Zn. Ces différences étaient
beaucoup plus nettes (248 g. et 0,7 cm), lorsque l’indice de masse corporelle de la mère n’atteignait pas 26. ,
« JAMA » 1995, 274, 463-468
55
IMMUNODEPRESSION, surtout chez l’enfant, aggravée en cas d’autres carence
minérales associées (FER),
Retards staturo-pondéraux, retards pubertaires, diminution de la fertilité, impuissance,
Alopécie diffuse avec hypopigmentation, cheveux cassants et fins
Taches blanches, fines et longitudinales sur les ongles,
Diminution de la vision nocturne
Diminution de la calcification et de la recalcification (os et cartilages...)
Dépression, fatigue, hypersomnie, irritabilité, perte de la mémoire et des facultés
intellectuelles.
- Evaluation des statuts: Il est difficile de doser le ZINC dans ses différents
« compartiments »: extra et intracellulaire, intracérébral, hépatique ou prostatique... Le ZINC
plasmatique n’est pas un mauvais marqueur, mais il est peu affecté dan les déficiences
légères. Seule une étude statistique en fonction d’écarts type de population permet de
« visualiser » ces déficiences. Le ZINC dans le sang total varie entre 61 et 129 µmol/l. Le
ZINC ERYTRHOCYTAIRE n’est pas un bon marqueur. Le ZINC sur SANG TOTAL paraît
un bon compromis: il varie entre 4 et 7 milligrammes par litre. Le ZINC capillaire serait un
assez bon « marqueur » du fait de son « turn-over » lent, mais il peut être perturbé par certains
shampooings.
- Les suppléments de ZINC: Comme les sels de CUIVRE, les sels de ZINC provoquent
parfois des nausées et vomissements. Le ZINC CHELATE aux protéines est bien toléré. Il est
d’autant mieux utilisé qu’il est associé au MANGANESE et à la VITAMINE B6.
SELENIUM
Le SELENIUM (du grec, selênê c'est à dire: lune) fut découvert en 1817 par le chimiste
suédois BERZELIUS.
Si l'on sait aujourd'hui que MARCO POLO qui, en 1295, pénétra en Chine par l'Ouest, perdit
ses chevaux qui consommèrent des herbages trop riches en SELENIUM, l'on sait moins, en
revanche que les premières descriptions en clinique humaine D'INTOXICATION AU
SELENIUM ou SELENIOSE remontent au Père Pedro SIMON qui, en 1560, remarquait que
les malformations congénitales observées chez certains enfants indiens de Colombie étaient
dues à la consommation d'un type particulier de seigle...
L'on comprend donc aisément que quatorze ans après que l'on ait induit des tumeurs
hépatiques avec du SELENIUM, les écrits de SCHWARTZ et FOLTZ qui, à partir de travaux
expérimentaux chez le rat, découvrirent L'ESSENTIALITE DU SELENIUM, furent accueillis
par la communauté scientifique avec un certain scepticisme.
- Besoins quotidiens de l’adulte: 0,05 à 0,2 milligrammes, 1 µg. de Se par kilo de poids
et par jour.
56
Protection anti-radicalaire par l’intermédiaire de son rôle dans l’enzyme glutathion-
peroxydase (GSH - Px) qui agit en synergie avec la catalase lui donnant un rôle protecteur
antiperoxydant au niveau :
- membranes cellulaires
- acides nucléiques
- protéines et dépolymérisation du collagène (muscles, inflammations articulaires,
cataracte).
Protection anti-athéromateuse en diminuant le risque d’effraction de l’endothélium
vasculaire : il diminue le risque d’infarctus et de cardiomyopathies, éventuellement celui d’
hypertension artérielle.
Action anti-radicalaire, anti-inflammatoire sur la peau et les articulations (rhumatologie,
eczémas)
Diminution probable du risque cancérogène ( études épidémiologiques et animales)
Diminution des processus de lipoperoxydation chez le sujet âgé
Malnutrition
Mauvaise qualité de l'alimentation, des sols et des cultures
Alcoolisme
Nutrition parentérale
Céréales complètes
Oignons
Légumineuses
Asperges
Oeufs
Viande
Ail
57
Levure de bière
Cette supplémentation doit se situer dans une fourchette égale ou inférieure a 200
microgrammes par jour bien que des situations exceptionnelles (cancers) appellent, sous
contrôle médical et biologique des doses plus importantes.
58
ou non aminés. Certaines plantes et même certaines molécules de synthèse se révéleront
comme des antioxydants plus ou moins efficaces ou spécifiques de certains métabolismes. La
SELENOMETHIONINE est une forme naturelle et bien tolérée de supplémentation et son
dosage de 50 µg par comprimé devrait permettre d’éviter tout excès.
MANGANESE
Très répandu à la surface du globe surtout dans le règne végétal, il est impliqué dans de
nombreux métabolismes. Son rôle d’élément trace « essentiel » n’est connu que depuis 1931.
59
- Toxicité :
Toxicité aiguë peu importante
Toxicité chronique : désordres neurologiques irréversibles
à forte dose serait hypertenseur
thé
clous de girofle
gingembre
céréales complète
épinards
germes de blé
noix
ananas
légumineuses
- La supplémentation en manganèse:
60
Elle peut être faite sous forme de gluconates ou autres sels solubles, sous forme de
colloïdes ou par du manganèse lié (chélaté) aux acides aminés. Des doses journalières de 5
à 10 milligrammes sont en général suffisantes pour combler les déficiences et tenter de
diminuer les symptomatologies qui peuvent leur être liées.
SILICIUM
Le SILICIUM est, après l’oxygène , l’élément le plus abondant de la biosphère. Présent dans
le sable et l’eau, on le retrouve chez tous les êtres vivants. Chez les végétaux la concentration
en SILICIUM varie avec la croissance et l’âge. Elle augmente leur résistance aux infections
fungiques, aux radiations et à la sécheresse.
- Lieux de stockage chez l’homme: dans presque tous les organes, aorte, rate, tendons,
muscles, peau, cheveux.
-Toxicité : aucune, à doses physiologiques, mais le SiO2 inhalé est toxique pour les voies
respiratoires: SILICOSE.
61
Fibres végétales, son
Prêle
CHROME
Potentialise l'action de l'insuline dans le métabolisme des sucres, des protéines et des
graisses par son action au sein du « Glucose-Tolerance-Factor » qui joue le rôle de
cofacteur de la réaction de l’insuline avec les récepteurs cellulaires améliorant ainsi
l’utilisation du glucose :
- diminution du risque athéromateux et des accidents coronariens secondaires aux lésions
artérielles favorisées par l’augmentation de l’insuline circulante,
-diminution des triglycérides et augmentation du HDL cholestérol,
- diminution des plaques d'athérome induites, chez le lapin.
Il a une action sur le cristallin: La déficience induit une cataracte chez le rat.
62
Action positive sur la fertilité et la spermatogenèse.
Par l'intermédiaire de son action sur le métabolisme de l'insuline, le CHROME peut donc
être considéré comme un « METAL ANABOLISANT ». Lorsque l'on sait que les
culturistes comme tous les sportifs de haut niveau multiplient par cinq leur excrétion
urinaire de CHROME, la nécessité d'une supplémentation ne fait plus de doutes.
Levure de bière
Céréales complètes, germes de blé
Oeufs entiers
Foies, fromages
Oignons
Fruits secs
63
Dysglycémies, hypoglycémies, hyperinsulinismes, prédispositions diabétiques,
Artériosclérose, maladies cardio-vasculaires
Susceptibilité au stress
Arthrite rhumatoïde,
Hémochromatose
Insuffisance rénale
- La supplémentation en CHROME:
64
Stephen DAVIES insiste sur le fait que cette augmentation considérable et mesurable
de l'exposition à ces substances constitue un phénomène biologique dont les conséquences
sont d'autant plus imprévisibles qu'il s'agit d'un phénomène totalement nouveau.
PLOMB
- Symptômes d’intoxication:
Nervosité, agressivité
Hyperexcitabilité neuro-musculaire (fasciculations, myoclonies)
Céphalées
65
Insomnies
Diminution de l'appétit
Diarrhées (coliques de plomb)
Augmentation de l'acide urique
Anémie, baisse de l’hémoglobine, hématie ponctuées.
Le plomb in utero: un risque de prématurité et/ou de retard psychomoteur?
Guy HUEL (INSERM U 169) a étudié les capacités psychomotrices de quatre-vingt-un enfants
de 6 ans en fonction de l'exposition au plomb in utero. Celles-ci ont été évaluées à la naissance par
l'examen des cheveux de la mère et de l'enfant ainsi que par le dosage de plombémie dans le cordon
ombilical.
Les fonctions cognitives, les performances verbales et les capacités de mémorisation sont
significativement inférieures chez les enfants qui furent les plus exposés au plomb. Mieux encore: le
retard de développement psychomoteur est bien corrélé au taux d'exposition au plomb.
Lors de sa récente conférence tenue au cours du symposium londonien de l' "Institut for
Optimal Nutrition (ION)" le Professeur Derek BRYCE-SMITH a rappelé l'essentiel de ses travaux.
Il a comparé à la naissance, dans les placentas d'enfants nés à terme et en bonne santé et
d'enfants prématurés ou non viables, les taux de métaux lourds et trouvé des taux significativement
plus élevés au cours des grossesses pathologiques ou des avortements spontanés.
De même, il s'est intéressé aux dosages de plombémie dans le cas de sujets délinquants et
criminels chez qui des études préliminaires indiquent que les taux de nutriments essentiels (zinc et
chrome) sont également abaissés.
Consommations de vieilles peintures (céruses) dans les quartiers défavorisés et les vieux
immeubles (enfants)
Vaisselle (cruches) émaillées avec contenus acides (citronnades)
Tétraéthyle de plomb ( carburants )
Vieilles canalisations
- Antidotes :
ALUMINIUM
- Symptômes d'intoxication :
Troubles de la mémoire
Sénilité ?
66
Epilepsie
Encéphalopathies
Cardiopathies
Anémies
Troubles hépatiques
Troubles parathyroïdiens
- Pénétration :
Voies digestives
Voies aériennes
Hémodialyse
- Lieux de stockage:
Poumon, foie, thyroïde, cerveau
- Statut biologique:
Le seuil de toxicité est de 10 µg./L. de plasma
CADMIUM
Sous produit de la métallurgie, se concentre facilement dans les boues. C’est un toxique
cumulatif car son excrétion urinaire et fécale sont très faibles.
- Symptômes toxiques :
67
- Origine dans l'environnement :
Fumée de tabac,
Pollution industrielle
Pollution des aliments: huîtres, rognons, sodas, crèmes glacées, café en poudre.
Pollution de l’eau
Céréales, produits laitiers, viandes
- Antagonismes :
ZINC, SELENIUM
Vitamine C, Vitamine B6
- Statut biologique:
Le seuil de toxicité commence à partir de 5 µgrammes par litre de plasma
MERCURE
- Symptômes d’intoxication:
68
Faiblesse, fatigue, anorexie, amaigrissement
Troubles digestifs (coliques et diarrhées)
Signes buccaux: goût métallique, gingivite, hypersalivation
« Micromercurialisme cortical »: Insomnie, irritabilité, troubles de la mémoire, faiblesse
musculaire, dépression... tremblement mercuriel, puis « éréthisme » mercuriel
Augmentation de l’athérogénécité du cholestérol
Troubles trophiques des extrémités
Atteinte des yeux et des reins
PREMIERE SITUATION: Nous vivons dans un milieu urbain et/ou un milieu à risque de
pollution, nous n'avons aucun symptôme, aucune maladie et nous cherchons une "couverture"
et une "protection" de principe:
... il suffit:
1°) De mettre en place une alimentation de qualité aussi diversifiée que possible et de
l'associer à une hygiène de vie correcte (sport, éviction du tabac, temps de repos et de
sommeil...).
- VITAMINE C (Acide Ascorbique) 500 à 1 000, voir plus, en deux prises au milieu du petit-
déjeuner et du souper et si possible sous forme retard et associée à des bioflavonoïdes dont
nous avons vu ci-dessus l'importance. En pratique il faudrait prendre, chacun et
individuellement, la dose journalière capable d'assurer un bon transit intestinal (à condition
d'être en même temps exempt de toute pathologie colitique spécifique). Cette dose est
différente chez chaque sujet et variable pour chacun en fonction de l'état de santé, du mode de
vie et de l'intensité de l'agression extérieure. Elle ne peut donc qu'être individuellement
déterminée. Il arrive que pour atteindre ce seuil de tolérance intestinal, on doive recourir à des
doses de plusieurs grammes. Dans ce cas on complétera l'apport de ces comprimés par de la
vitamine C en poudre. Tous les laboratoires de nutriments orthomoléculaires proposent en
outre ces formes.
69
LA VITAMINE E (dl alpha-tocopherol) est peut être la "reine" des substances antipollution.
C'est un antioxydant lipophile qui se stocke dans nos tissus graisseux. Malgré ce stockage les
études épidémiologiques révèlent que nous sommes probablement très au dessous des taux
nécessaires et suffisants pour assurer nos métabolismes vis à vis des différents pollutions
environnementales, médicamenteuses, psychologiques... sollicitant nos réserves en
VITAMINE E.
D'autres acides aminés semblent pouvoir être considérés comme des substances
"protectrices":
L'ARGININE et son précurseur l'ORNITHINE ont des actions plus spécifiquement anti-
alcool.
La VALINE est un protecteur hépatique aspécifique.
La LYSINE aurait un rôle plus spécifique sur la détoxication du PLOMB.
La TAURINE est couramment utilisée au Japon dans des maladies cardio-vasculaires de type
ischémique à des doses de quatre grammes par jour. C'est un stabilisant de membrane au
niveau d'organes aussi différents que le cerveau, le muscle cardiaque, l’œil. Elle intervient
dans le métabolisme du CALCIUM par le biais des parathyroïdes et dans celui du
MAGNESIUM dont elle contribue à l'efficacité myorelaxante, tranquillisante et parfois
antihypertensive. Enfin elle augmente la catabolisation (élimination) hépatique des graisses
dont elle favorise l'élimination par la bile.
70
La CYSTEINE est utilisée contre les toux du fumeur.
La N-ACETYL CYSTEINE est aujourd'hui proposée contre l'emphysème et la bronchite
chronique. Il est démontré qu'elle protège l'organisme contre de multiples agressions: radicaux
libres, inflammations, médicaments anticancéreux. Sa fonction thiol, lui permet de créer des
ponts "disulfures" et de contribuer ainsi à tous les phénomènes de synthèse protéique et donc
de réparation et de cicatrisation tissulaire. Elle a même été proposée (Professeur
MONTAGNIER) en tant que thérapie adjuvante des maladies virales évolutives telles que la
séropositivité HIV.
Parmi les métaux préconisés dans ce "parapluie antipollution" il ne faut pas oublier le
SOUFRE, (acides aminés soufrés), le ZINC souvent déficitaire, le CALCIUM dont le
PLOMB prend la place dans les métabolismes, le SILICIUM qui a un rôle restructurant au
niveau des matrices osseuses fragilisées par les toxiques et le MAGNESIUM qui, outre ses
propriétés aspécifiques de neurorégulation a des effets antitoxiques directs à l'égard du
PLOMB et du CADMIUM.
L'apport de quantités optimales d'acides gras constitue "la touche finale". Ces acides gras
doivent être en quantités, qualités et variétés suffisantes à apporter un métabolisme optimum
de la paroi cellulaire dont ils sont le constituant essentiel. Ils doivent, bien entendu, être
protégés de la lipoperoxydation de l'organisme par des quantités non négligeables de
VITAMINE E (les quantités présentes dans les capsules ne servent pas à protéger l'organisme,
mais à protéger les capsules !).
- VITAMINE C, 500 à 1000 milligrammes (ou plus suivant le transit intestinal) en deux prises
par jour, si possible de comprimés à effet retard ou prolongé et avec BIOFLAVONOÏDES
associés.
- Des complexes d'acides aminés soufrés à doses minima de 500 milligrammes par jour. Il
faut que ces complexes apportent de la CYSTEINE et de la TAURINE, à la même dose, si
non ces derniers seront rajoutés.
- Une à trois prises par jour d'une complexe MINERAL MULTIMINERAUX EQUILIBRES
de préférence sous forme naturellement liée aux protéines (minéraux chélatés). Vérifiez que
l'apport en ZINC, CALCIUM et MAGNESIUM soit suffisant dans le complexe que vous
71
aurez choisi (au moins 800 milligrammes. de CALCIUM, la moitié de MAGNESIUM et 50
milligrammes de ZINC par jour).
- Vérifiez que la ration protéique est suffisante (notamment au petit déjeuner). Dans le cas
contraire supplémentez au moins une fois par jour en MELANGES DE PROTEINES
HYDROSOLUBLES ASSIMILABLES (les "marques" sont aujourd'hui nombreuses) si
possible en variant ou mélangeant les sources (œuf, lait, soja). Si besoin (sport, dénutrition)
ajouter des capsules ou comprimés d'acides aminés.
DEUXIEME SITUATION: Quel que soit le milieu dans lequel nous vivons et à fortiori, s'il
s'agit d'un milieu "à risque", nous relevons certains symptômes tels que:
Les analyses biologiques (bilan biologique des éléments traces) permettront parfois de
déterminer l’origine de tels symptômes. L'étude affinée de la ration alimentaire du cadre de
vie tant personnel que professionnel permettra parfois d'y voir plus clair.
Dans les cas plus rebelles et plus graves, il faudra avoir recours à des procédés dits de
"chélation thérapeutique » qui sont du domaine médical.
72
6 SUPPLEMENTATIONS EN LIPIDES
OU GRAISSES
La vie s'est construite sur Terre grâce aux lipides. Imaginons un résumé fulgurant de
l'histoire de la vie: les lipides sont des milliers, mais ils sont répartis en quatre grandes
catégories d'inégale importance quantitative.
Des atomes se réunirent, peut-être aidés par l'argile, pour former des molécules.
Certaines, les lipides, s'assemblèrent en couches, véritables films d'huile pour constituer une
membrane biologique: ce fut la première cellule, une bactérie ou une algue.
Parmi les premières cellules, quelques-unes, en leur sein, entourèrent leur matériel
génétique d'une membrane, encore grâce aux lipides. Elles acquirent ainsi un noyau pour
protéger et rendre plus efficaces les gènes, patrons du futur, qui s'associèrent en
chromosomes. Certaines bactéries entrèrent alors dans les cellules, auxquelles elles
apportèrent leur savoir-faire de production d'énergie (ce furent les mitochondries), ou de
mobilité grâce à leurs filaments (pour former les cils de nombreuses cellules, dont les
spermatozoïdes). Par ailleurs, atout considérable, les lipides constituent, dans le milieu
essentiellement liquide, un stock d'énergie unique et précieux, qui permit à nos ancêtres
d'affronter les disettes et les migrations forcées.
Notre corps est constitué de très nombreux milliards de cellules, qui sont les plus
petites formes de vie individualisées. Elles sont limitées et définies par une structure qui est
en réalité un film d'huile, un double feuillet de lipides qui constituent la membrane
biologique.
73
On comprend donc, mieux ainsi, l’expression « de l’importance de faire de la bonne
graisse ». Pour en faire, penser, respirer, se défendre et se mouvoir, ne faut il pas d’abord en
manger ?
Nos ancêtres avaient raison car les lipides alimentaires sont une des sources
essentielles de nutriments nécessaires au fonctionnement de l'organisme et à notre santé.
74
La structure spatiale de la molécule semble capitale quant à leurs propriétés:
normalement, les deux parties de la molécule situées de part et d'autre de la double liaison
sont dans le même plan (position cis). Si ce n'est pas le cas (position trans), ils perdent leurs
principales propriétés biologiques (ce qui peut arriver dans les huiles raffinées, les
margarines, etc.). De plus en plus de travaux tentent de prouver le rôle « antinutritionnel »
voir néfaste de ces lipides chauffés et oxydés (que dénonçaient tant Catherine KOUSMINE).
Mais il est bien évident que ces travaux peuvent se heurter à des intérêts financiers
importants.
En complément de ces lipides simples, l'organisme a besoin de lipides chimiquement
plus complexes qui jouent également des rôles biologiques essentiels.
C'est le cas des phospholipides, qui sont des constituants majeurs :
- des membranes plasmatiques, assurant leur fluidité,
- des lipoprotéines plasmatiques, contribuant à leur cohésion,
- des lipides du cerveau et des nerfs (lécithines, céphalines, sphyngomyélines).
Le pourcentage global des lipides alimentaires est souvent mal connu du public qui
ignore la richesse en matières grasses "cachées" des viandes, des avocats, des fruits secs, etc.
Beaucoup semblent ignorer également la teneur en lipides du beurre, des margarines,
des fromages variés, des sauces, des plats cuisinés, des graisses de cuisson, des huiles
d'assaisonnement, des oeufs, surtout des viennoiseries... (le « bon »croissant qui coule quand
il fait chaud, à la sortie des écoles !!!)
75
600 mg/100 g), les huîtres et crustacés, le porc, la charcuterie et les abats, le beurre, la levure,
etc.
Tournesol, olive, colza, sésame, il est possible de les répartir en plusieurs groupes
selon leur présentation et leur composition.
Certaines huiles se distinguent par leurs qualités et leurs propriétés qu'il ne faut pas négliger
lorsqu'on cuisine.
Les huiles végétales se classent en deux catégories en fonction de leur état physique à une
température déterminée. On distingue alors les huiles fluides, c'est-à-dire liquides à 15°C et
les huiles concrètes, solides à cette même température.
- de l'arachide (graine)
- du colza (graine),
- du maïs (germe),
- de l'olive (fruit),
- du soja (graine),
- du tournesol (graine),
- des pépins de raisin.
Ces huiles sont le plus couramment utilisées, cependant il en existe beaucoup d'autres comme
les huiles de bourrache, pépins de cassis, carthame, graine de coton, lin, moutarde, navette,
noisette, noix, onagre, ricin, sésame... Ces huiles appartiennent plutôt au catalogue d’une
supplémentation lipidique intelligente et réfléchie.
76
L’état physique d'une huile végétale dépend avant tout de sa composition chimique.
Les acides gras saturés ne peuvent pas fixer d'atomes, ils sont donc stables. Plus les graisses
sont saturées, (c'est-à-dire plus elles contiennent d'acides gras saturés), plus elles figent vite et
plus elles sont solides à température ambiante. Ainsi, les huiles de noix de coco et de palme,
qui ont une majorité d'acides gras saturés, sont concrètes.
Ces acides gras sont, en général, présents en faible quantité dans les huiles végétales,
contrairement aux matières grasses d'origine animale (beurre, saindoux...).
Les acides gras mono-insaturés ne peuvent fixer qu'un seul atome. Le principal acide gras
mono-insaturé des huiles est l'acide oléique qui provient principalement de l’huile d’olive.
Les acides gras polyinsatués ont la possibilité de fixer plusieurs atomes, ce qui les rend plus
altérables. Ils constituent la majeure partie des acides gras des huiles végétales fluides (mais
également des huiles de poissons). Parmi ces acides gras polyinsaturés, il en existe deux dits
« essentiels »:
- l’acide linoléique
- l’acide linolénique
Mais c’est surtout ce dernier qui selon Jean-Marie BOURRE est en déficience dans nos
populations.
En réalité, les deux acides gras indispensables (les acides linoléique et alpha-linolénique) sont
transformés en chaînes plus longues et plus insaturées, qui sont précisément trouvées dans les
membranes biologiques.
Si cette transformation n'est pas encore en place (chez le nourrisson) ou si elle est
défectueuse (lors du vieillissement et de certaines maladies), il devient alors utile de
manger directement ces très longues chaînes toutes manufacturées ; elles sont présentes
presque exclusivement dans les aliments d'origine animale, notamment la viande et le poisson.
77
Fort heureusement, sauf cas historiquement exceptionnel (par exemple les premières
alimentations artificielles complètes qui étaient données pendant plusieurs mois, notamment à
des nourrissons), il est difficile de ne pas absorber d'acide linoléique ; cet acide est en effet
présent dans l'immense majorité des aliments, mais en quantité variable. Une carence
sérieuse, élective en cet acide, n'a donc pas été observée chez l'homme, sauf cas exceptionnels
de nutrition artificielle totale. Mais peut-être les investigations n'ont-elles pas été assez
poussées. En revanche, une carence spécifique en acide alpha-linolénique a bien été
retrouvée chez l'homme après avoir été démontrée chez l'animal.
La vitesse de récupération, après arrêt de la carence est extrêmement lente : elle demande de
nombreux mois chez l'animal, donc probablement plusieurs années chez l'homme.
Mais, en revanche, elle est rapide pour d'autres organes comme le foie. Les animaux carencés
en acide alpha-lino-lénique présentent une tolérance et une dépendance alcoolique qui est
perturbée, ils sont plus fragiles en particulier face aux neurotoxiques, l'efficacité de la
barrière hémato-encéphalique est réduite dans certaines régions cérébrales.
La nature des acides gras membranaires, issus pour partie de l'alimentation, commande les
activités enzymatiques dans de nombreux organes, le cerveau n'échappe pas à la règle
générale. Mais la famille alpha-linolénique joue un rôle particulier.
Par exemple, il est extrêmement intéressant (et préoccupant) de constater que l'enzyme, sans
doute la plus importante, à la fois quantitativement et qualitativement dans l'organisme,
la Na-KATPase, est diminuée de moitié dans les terminaisons nerveuses (les sites où se
font les transferts d'information entre les neurones) d'animaux soumis à un régime
déficient en acide alpha-linolénique. Or cette enzyme possède comme fonction principale
le contrôle des transports ioniques provoqués par la transmission nerveuse. Elle consomme
approximativement la moitié de l'énergie utilisée par le cerveau. Cet organe, chez l'homme
adulte, ne représente que 2 % du poids du corps, mais consomme 20 % de l'énergie utilisée
par le cerveau. C'est-à-dire qu'un dixième de la totalité de l'énergie consommée par tout
l’organisme humain au repos sert à faire fonctionner cette seule enzyme cérébrale ! Les
perturbations au niveau de l'ATPase risquent probablement de troubler les conductions
nerveuses. D'où, par exemple, une explication plausible des anomalies observées dans
l'électrorétinogramme et, sans doute, une contribution aux anomalies de fonctionnement du
cerveau, mesurées, par exemple, par des diminutions des capacités d'apprentissage. En effet,
chez les rats de quatre semaines (l'âge d'un enfant de sept ans), les modifications de
l'électrorétinogramme des animaux carencés en acide alpha-linolénique sont dramatiques.
Chez les animaux de six semaines, les perturbations des tracés des électrorétinogranimes sont
moins nettes; chez les animaux adultes, les anomalies sont minimes.
78
Une pénurie alimentaire simultanée en acide linoléique et alphalinolénique altère les
capacités d'apprentissage des animaux avant de les affaiblir, puis de les tuer.
Une déficience en un seul d’entre eux s'avère moins catastrophique. L'absence d'acide alpha-
linolénique perturbe peu la motricité, affecte légèrement l'activité et l'émotivité, mais elle
altère gravement les performances d'apprentissage.
Encore plus préoccupant: si on donne une alimentation normale à des animaux qui ont été
nourris avec une alimentation carencée, petit à petit, en plusieurs mois, leurs structures
cérébrales finissent par recouvrer une composition chimique presque normale. Mais, malgré
cela, ils restent, à vie, moins aptes à apprendre. La chimie se normalise, mais le
comportement reste anormal.
Aux Etats-Unis, le premier cas de carence en acide alpha-linolénique a été diagnostiqué. Une
petite fille, soumise à une alimentation artificielle, présentait divers troubles parmi lesquels
des anomalies neurologiques ; l'effet curatif de l'addition d'acide alpha-linolénique dans la
ration alimentaire a démontré pour la première fois l'effet absolument essentiel de cet acide
chez l'homme. Car certains en doutaient encore. Depuis, sur de nombreuses autres études, en
particulier en Scandinavie, toujours sur des malades hospitalisés et parfois soignés à domicile,
ce résultat a été largement confirmé. Il vient d'être démontré au Canada et aux Etats-Unis que
la nature des acides gras présents dans les laits adaptés contrôlent finement les performances
visuelles des nourrissons humains !
Le lait humain contient les deux acides gras mais aussi de très longues chaînes qui
leur sont dérivées (celles qui sont effectivement présentes dans les membranes biologiques).
Cet aliment contient donc principalement pour ce qui concerne les acides gras polyinsaturés :
le 18:2 (n-6) et son dérivé le 20:4 (n-6) (appelé acide arachidonique), et le 18:3 (n-3) et son
dérivé le 22:5 (n-3) (appelé acide cervonique).
Jusqu'à une date récente, les laits adaptés ne contenaient que de l'acide linoléique (par
choix spécifique d'une huile végétale). Des travaux ayant montré que la carence en acide
alphalinolénique provoque de nombreux effets délétères, en particulier au niveau de la
structure et de la fonction du cerveau, cet acide est donc maintenant présent dans les laits
adaptés. Une deuxième étape consiste à ajouter les très longues chaînes polyinsaturées, mais
il est difficile de trouver les deux familles accessibles simultanément dans le même produit.
En effet, les divers acides gras doivent être apportés dans des proportions définies, intégrés
dans des triglycérides et des phospholipides. La présence de tels acides gras dans le lait de
femme signifie qu'ils ont très probablement un rôle métabolique et fonctionnel à jouer. Il est
évidemment possible d'évaluer les besoins du nouveau-né d'après les teneurs en acides gras
polyinsaturés que renferment les lipides du lait de la femme. Ainsi, les acides gras
polyinsaturés (n-6) et (n-3) à longue chaîne doivent représenter respectivement 1% et 0,5%
des acides gras totaux des lipides du lait (ou encore 0,5 % et 0,25 % des calories totales
ingérées). Les cliniciens et les biochimistes ont constaté que la simple supplémentation des
lipides de laits adaptés avec seulement l'acide alpha-linolénique à raison de 1 % à 2 % des
79
calories totales ingérées n'est pas suffisante pour couvrir les besoins en acides gras
polyinsaturés (n-3) de l'enfant prématuré de faible poids. Ces besoins sont évalués à partir de
mesures biochimiques (la teneur en acide cervonique des phospholipides des hématies) et
physiologiques (détermination du niveau de développement de la vision).
Aux Etats-Unis, R. Uauy et S. Carlson ont démontré certains effets bénéfiques des acides
gras polyinsaturées à très longues chaînes. Les résultats obtenus chez les enfants, dont le
lait en est supplémenté, sont alors très proches de ceux du groupe recevant le lait maternel.
Des enfants, dont le poids à la naissance était compris entre 750 g et 1 350 grammes), ont reçu
soit une formule classique (19 % d'acide linolénique et 3 % d'acide alpha-linolénique -
exprimé en pourcentage des acides gras totaux), soit une formule supplémentée avec une huile
de poisson. L'analyse de la composition en acides gras polyinsaturés des lipides sériques et
des hématies a été réalisée tout au long de l'expérimentation, ainsi que des tests de mesure de
l'acuité visuelle, de développement mental et de développement psychomoteur. Les résultats
montrent que le statut biochimique et physiologique des enfants est meilleur dans le groupe
supplémenté avec de l'huile de poisson. Cependant, effet adverse indésirable, une baisse
significative des teneurs en acide arachidonique dans les lipides sériques et des hématies est
constatée dans ce groupe d'enfants supplémentés. Celle-ci s'accompagne d'une croissance
pondérale plus faible, les tests de développement mental et psychomoteur se révélant
finalement inférieurs à ceux obtenus dans le groupe de nourrisson recevant du lait humain.
A défaut de lait maternel ou maternisé selon les critères ci-dessus, n’hésitons pas à
conseiller aux mères de donner à leur bébé, en les émulsionnant dans le lait quelques
gouttes d’huile de poisson, d’huile d’onagre et de noix.
En pratique et selon les critères actuellement publiés en France par le Professeur JACOTOT
(Unité INSERM 32, Créteil) la ration alimentaire lipidique devrait se décomposer en:
80
- La moitié en acides gras mono insaturés, essentiellement en provenance de l'huile d'olive qui
assure une protection cardio-vasculaire importante et essentielle,
omega-6 / omega-3 = 7 à 10
La substitution des graisses saturées par les graisses insaturées permet d'obtenir une
réduction de la cholestérolémie. Les acides gras mono-insaturés présentent l'intérêt
d'entraîner une élévation des HDL, ce qui amène à recommander leur consommation en
quantité au moins égale à 10 % de la ration calorique globale.
81
en précisant notamment que la substitution de 1% de la ration calorique apportée par les
acides gras saturés au profit des polyinsaturés entraînait une baisse de 5 mg/dl du cholestérol
plasmatique total. Pour des apports inférieurs à 10 % de la ration calorique globale, cette
réduction porte essentiellement sur la fraction contenue dans les LDL, ce qui a contribué à la
large utilisation des acides gras polyinsaturés oméga 6 dans le régime de
l'hypercholestérolémie.
Un intérêt des acides gras de la famille oméga 3 vient de leur action sur les triglycérides.
En effet, bien que leur pouvoir hypocholestérolémiant soit moins net que celui des oméga 6,
des apports importants en acides gras polyinsaturés oméga 3 entraînent une baisse
relativement conséquente des triglycérides plasmatiques et des VLDL, surtout lorsque les
valeurs initiales sont élevées. Le mécanisme pourrait dépendre d'une diminution de la
synthèse hépatique de VLDL-triglycérides.
Cet effet bénéfique serait toutefois nuancé par une augmentation concomitante de la
production de petites particules riches en apo B, notamment les lipoprotéines de densité
intermédiaire (IDL) et les LDL, provenant de la conversion des VLDL à la suite d'une
réduction de leur taille secondaire à la dépiétion en triglycérides.
Comme pour les oméga 6, des apports importants en acides gras oméga 3 entraînent une
chute du cholestérol-HDL, alors qu'au contraire des apports modérés s'accompagnent
d'une élévation de la fraction HDL2.
Enfin, les acides gras polyinsaturés oméga 3 sont dotés de propriétés d'antiagrégation
plaquettaire.
82
L’HUILE D’ONAGRE MYTHE OU NECESSITE ?
Elle fut rendue célèbre par les écrits de Judith GRAHAM, l’huile d’onagre, d’onagre
bisannuelle ou « primevère du soir » (qui n’appartient pas au groupe des primevères mais des
saules), ou « herbe aux ânes ».
Cependant dans le cadre de certaines affections (cela fut clairement démontré dés
1982, en Angleterre, pour l’eczéma atopique, Lancet, 8308 du 20/11/82, 1120-2) la
supplémentation en huile d’onagre (de bourrache ou de pépins de raisins, qui ont sensiblement
les mêmes propriétés) paraît justifiée.
83
que cette supplémentation doit être raisonnable du fait des incertitudes scientifiques et
également du coût de l’huile d’onagre (ou de bourrache, ou de pépins de cassis).
Il est non moins évident que cette supplémentation ne doit pas occulter le problème de
l’équilibre générale des apports lipidiques alimentaires tant en acides linoléiques qu’en acides
alpha-linoléniques.
Il est vrai qu'il faudrait manger moins gras. Mais le consommateur, non averti de la nature et
de la localisation des graisses, supprime les graisses visibles (puisque, précisément, il les voit)
et de ce fait enlève le beurre et les graisses de cuisson, ce qui est bien ; mais il réduit sa
consommation en huiles végétales, ce qui constitue une erreur importante, car elles
apportent la majorité des acides gras polyinsaturés.
En revanche, il ne sait pas où sont les graisses cachées, et il délaisse les viandes et le poisson,
ce qui peut constituer une autre erreur. Les excellentes et uniques huiles végétales qui
apportent simultanément les deux acides gras polyinsaturés essentiels sont les huiles de
soja, noix, colza, et germe de blé (moyen mnémotechnique : SNCB). Il faut les utiliser,
seules ou en mélange, dans les vinaigrettes et sur les aliments (les pâtes alimentaires, par
exemple), car elles apportent 70% des acides gras essentiels dont nous avons besoin. Dans les
fritures, les huiles saturées doivent être écartées (bien qu'elles soient les plus résistantes et les
moins chères), en faveur des huiles monoinsaturées, l'huile d'arachide a pendant longtemps été
choisie avec raison ou d’un mélange d’huiles variées.
Un poisson est d'autant meilleur qu'il est plus gras, mais il faut qu'il ait reçu une
alimentation naturelle (sinon, la teneur en molécules utiles peut être 10 fois inférieure).Il ne
doit être ni pané, ni frit (car alors ces molécules, qui sont des graisses, sont dissoutes dans le
bain de friture qui n'est évidemment pas absorbé, et, de plus, le poisson se comporte comme
un véritable buvard qui s'enrichit en huile du bain de friture), le surimi ne présente aucun
intérêt (il ne contient que des protéines, mais ni minéraux ni vitamines ni acides gras
indispensables).
Les viandes ne sont pas grasses, le bifteck est réellement un aliment maigre, comme le
jambon le contenu en graisse constitue environ 2 % du poids. Le choix des morceaux dans le
pot-au-feu conditionne la quantité de graisse: avec le jarret, il y a 4 fois moins de graisses
qu'avec le plat de côtes, l'entrecôte grillée contient presque deux fois plus de graisses que le
bourguignon. Supprimer toute alimentation carnée ne réduirait que de 8% l'absorption de
graisses.
84
La nécessité de suivre un régime « sans graisses » ou « avec peu de graisses » n’implique
donc pas de restreindre dans son alimentation l’apport en huiles alimentaires de
provenance végétale…
Ces sont les graisses saturées, c’est à dire les graisses majoritairement en
provenance de produits animaux qui sont visées par l’affirmation précédante : « régime
avec moins de graisse » implique donc, dans la plupart des cas : moins de viandes grasses,
moins de laitages, de beurre, de crème, sauces et fromages gras, moins de viennoiseries et
pâtisseries...
L’essentiel consiste à réaliser par l’intermédiaire de la ration journalière en huiles
alimentaires un équilibre harmonieux (orthomoléculaire) entre les différents acides gras (ou
composants essentiels des graisses encore dénommées lipides):
Acide OLEIQUE (dit mono-insaturé) : huile d’olive, de tournesol, de colza...
Acide LINOLEIQUE comprend deux doubles liaisons, la première étant sur le 6ème atome
de la chaîne et permet la synthèse de multiples dérivés 6. Il est présent dans les huiles de
carthame, pépins de raisin tournesol, soja, noix...
Acide ALPHA LINOLENIQUE comprend trois doubles liaisons, la première étant sur le
troisième atome de la chaîne. Il est présent surtout dans les huiles de noix, colza, soja,
carthame... permet la synthèse de l’ensemble des dérivés 3 que l’on retrouve directement
dans les huiles de poissons gras.
85
- Terrains ou maladies allergiques,
- Diététique de « remise en forme » après une période évaluée comme « à risque de
déficience »
- Dys- immunités, maladies auto-immunes,
- Dépressions et immunitaires et dépressions psychologiques, troubles de l’affectivité et ou de
l’attention et de la concentration, états de vulnérabilité au stress.
- Dysrégulations hormonales, syndromes prémenstruels,
- Le « syndrome de l’insuline inefficace », le syndrome X, le risque diabétique et le diabète,
certaines obésités,
- Risques, terrains ou maladies cardiovasculaires,
- Sécheresse cutanée
- Vieillissement pathologique, accéléré ou précoce....
(Cette liste n’est certainement pas exhaustive)
86
social, moral. Il convient absolument de savoir choisir les bonnes graisses. Il est
indispensable de réhabiliter les graisses et de recommander les huiles végétales insaturées
et certaines graisses animales; il s’agit d’une véritable urgence médicale et d’une
impérative nécessité scientifique. »
87
7 PROTEINES ET ACIDES AMINES
L’APPORT PROTEIQUE
Si l’apport protéique de sécurité proposé en 1973 par la FAO et l’OMS n’est que de
0,57 grammes de protéines par kilo de poids corporel, il est généralement admis que, pour un
apport moyen de 2 200 calories par jour cet apport ne devrait pas être inférieur à 55 grammes
pour les femmes et 70 grammes pour les hommes, soit 12 à 15% de la ration alimentaire
quotidienne. Mais cet apport peut et doit être considérablement augmenté en situation
d’exercices physiques intenses, dans le cadre des convalescences et dans certains risques
pathologiques.
Cet indice peut servir aussi bien à évaluer la correction d’un déficit nutritionnel que
l’efficacité de la thérapeutique d’un état pathologique grave comme un cancer ou une
infection.
Les protéines sont scindées par la digestion en acides aminés. Les acides aminés
sont les éléments de base de la vie. Ils sont d'une importance capitale pour tous les processus
biochimiques qu’il s’agisse de synthèse d’anticorps, des enzymes, des hormones et pour
construire et entretenir sa masse musculaire. On les classe en deux catégories : essentiels et
non-essentiels.
Les acides aminés essentiels ne peuvent pas être synthétisés dans l'organisme et doivent
être apportés par l'ingestion d'aliments riches en protéines de bonne qualité.
Tous les aliments protéines peuvent être définis par un aminogramme, c'est-à-dire
une analyse en pourcentages d'acides aminés. Tous ne renferment pas les bonnes proportions
de l'ensemble des acides aminés essentiels requis pour maintenir la vie. La qualité des
protéines est exprimée par la « valeur biologique » qui mesure le rapport de l'aminogramme
de la protéine étudiée sur celui de la protéine pouvant être utilisée au mieux par notre
88
organisme. La protéine qui se rapproche le plus de cette valeur biologique parfaite est celle
de l’œuf.
Les normes de l'administration américaine en matière de qualité des protéines ont été
fixées à 2,5 et au-delà, sur l'échelle de l'efficacité protéique (coefficient d'efficacité protéique,
ou CEP, qui mesure le gain de poids obtenu pendant la croissance selon la protéine ingérée).
Les acides aminés provenant de l’œuf sont classés premiers, avec un coefficient d'efficacité
protéique de 3,9. La protéine entière de lait a le coefficient 3,1 ; la viande a le coefficient 2,5
; le soja, le coefficient 2,3.
Il a été démontré qu'avec une ingestion sous-optimale, la protéine d’œuf est utilisée
totalement, et qu'il faut absorber cinq fois plus de protéine de blé pour obtenir un gain
de croissance identique.
La valeur biologique (ou indice protéique) d'une protéine dépend de son équilibre
en acides aminés.
La protéine considérée comme la mieux équilibrée pour l'homme est la protéine
de l’œuf, ou ovalbumine. On lui donne la valeur biologique 100, et elle sert d'étalon pour
juger les autres protéines.
La lactalbumine du lait a une valeur de 85, tandis que la viande a la valeur biologique
de 75 et le soja 68.
Le blanc d’œuf est de l'albumine, c'est-à-dire que sa composition en acides aminés est
idéale pour le corps humain.
Sous quelle forme devrait on absorber les acides aminés? Faut-il les prendre sous
forme libre, chaque acide aminé étant déjà libéré de ses liaisons peptidiques avec les autres ?
L'avantage serait, semble-t-il, d'absorber un aliment déjà digéré.
En réalité, on a tout à perdre à prendre des acides aminés sous forme libre (free-form amino
acide), car ils vont atteindre tous en même temps notre intestin, où leur assimilation se fera en
différé, selon la masse moléculaire propre à chaque acide aminé. Les acides aminés sous
forme libre auraient plus tendance à cataboliser qu'à anaboliser et leur goût détestable
empêche toute consommation de masse.
89
Les aliments riches en protéines apportent des acides aminés qui s'ajoutent aux acides
aminés provenant de la destruction des cellules elles-mêmes.
Les essentiels sont indispensables dans l'alimentation parce l'organisme ne peut pas en
faire la synthèse. Les huit acides aminés indispensables sont:
Les acides aminés non essentiels sont synthétisés dans nos cellules à partir de
transformations des acides aminés essentiels ou non essentiels. Néanmoins, certains acides
aminés non essentiels sont synthétisés plus difficilement par notre organisme, et il vaut mieux
les absorber dans notre alimentation. C'est le cas de l'arginine et de l'histidine qui sont
considérés comme essentiels en période de croissance.
Par ailleurs l’organisme a besoin d’un « panel minimum » d’acides aminés: une
excellente image est donnée par l’illustration des drapeaux. Si vous avez 30 drapeaux bleus,
20 rouges et 10 blancs, vous ne ferez que dix drapeaux « bleu-blanc-rouge ». C’est une très
bonne image de ce qui risque de se passer dans la réalité lorsque l’alimentation n’apporte pas
des protéines de qualité ou lorsque la ration protéique est mal assurée.
Dans la pratique courante on ne retrouve pas ce cas de figure dans le cadre d’une
alimentation « raisonnablement omnivore », même si la ration de protéines animales est
réduite à une prise par jour et ce à condition que l’apport protéique total d’une journée soit au
moins d’un gramme par kilo de poids.
en cas de régime végétarien apportant une trop faible quantité de protéines animales ou de
mauvaises associations de protéines végétales. Effectivement, plus on diminue l’apport
quotidien en protéines d’origine animale, plus il faut absolument recommander les
associations:
CEREALES + LEGUMINEUSES
qui, seules, dans le cadre des régimes végétariens, sont en mesure
d’apporter le « panel minimum en acides aminés »
On les appelle d’ailleurs « viande végétale »
en cas de régime végétalien qui n’apporte que très rarement le « panel minimum ». Cela
conduit à des états de fatigue chronique, de dépressions, d’amaigrissement au dépend de la
masse musculaire... De plus, il faut bien faire comprendre aux « végétaliens intégristes »
90
que certains acides aminés comme le tryptophane ou certaines substances comme la
carnitine et la taurine ne sont quasiment pas présentes dans les protéines végétales.
Toutes ces situations, quelles que soient leurs origines, peuvent finalement conduire le
sujet à consulter pour des états de fatigue chronique voir d’asthénie intense ou des problèmes
psychologiques, caractériels, de dépression, de fonte musculaire, de troubles des phanères... Si
le thérapeute consulté ne pense pas à rechercher puis évaluer et enfin corriger l’apport
alimentaire, aucune « médicalisation » de ces symptômes ne fournira une réelle solution.
ARGININE ET ORNITHINE
L'arginine est aussi un acide aminé qui joue un rôle important dans le métabolisme des
muscles, en agissant comme transporteur pour le stockage et l'excrétion de l'azote.
Le bon fonctionnement du thymus semble dépendant de l’apport en arginine.
On trouve de l'arginine en grande quantité dans le sperme, et une déficience en cet
acide aminé peut être cause de stérilité.
Il a été démontré que l’effet favorable de l’arginine sur le métabolisme protéique est
plus significatif sous forme d'aspartate que de chlorhydrate.
91
catabolisme des acides aminés. Elle aide donc à désintoxiquer l’organisme et en particulier le
foie. C’est pour cela qu’elle est conseillée à fortes doses dans le cadre des cures de
désintoxication de l’alcool ou d’autres toxiques hépatiques.
LA CYSTEINE
La cystine fait partie intégrante de la kératine, à laquelle elle donne ses propriétés
spécifiques d'élasticité. Seul le soufre aminé absorbé par voie orale participe à la synthèse de
la kératine du poil, par incorporation massive au niveau du follicule pileux. Ce soufre aminé
est également rapidement incorporé dans la matrice des ongles, et son incorporation au niveau
de la peau apparaît avec évidence au cours du processus de cicatrisation.
92
- contre la pollution par les métaux toxiques.
- contre les aldéhydes, substances nocives issues de la consommation d'alcool (le foie fabrique
des acétaldéhydes à partir de l'alcool et d'aliments gras et le catabolisme des peroxydes
d'acides gras aboutit à des malonaldéhydes, MDA), ou de l'inhalation de la fumée du tabac et
d'air pollué par des combustions industrielles ou ménagères.
LA GLYCINE
93
La glycine représente un tiers des acides aminés du collagène, principale protéine du
tissu conjonctif, alors que la protéine du blanc d’œuf n'en renferme que 3,58 %.
L’HISTIDINE
A eux trois, ils représentent près de 45 % des acides aminés essentiels et 17,44 % du
total des acides aminés dans la protéine du blanc d’œuf.
L'isoleucine est nécessaire à la production de l'hémoglobine. La leucine aide à la régulation
du taux de sucre sanguin. De même que l'arginine et la lysine, la leucine stimule en effet la
sécrétion d'insuline, ce qui permet le retrait du glucose du sang et son stockage dans les
muscles sous forme de glycogène (effet anabolisant et diminution de la glycémie).
94
Les acides aminés branchés peuvent produire rapidement du glucose (donc de
l’énergie), par l'intermédiaire de l'alanine. La valine est, avec la leucine et l'isoleucine, un
précurseur des acides gras.
Une déficience en l'un de ces acides aminés ramifiés, et particulièrement en valine, provoque
une forte déperdition d'azote.
Un apport excessif de leucine donne une mauvaise odeur à la sueur et à l'haleine qui peut être
corrigée par un apport de glycine.
Les suppléments alimentaires pour sportifs rassemblent les trois acides aminés
essentiels L-Leucine, L-Isoleucine et L-Valine, à chaînes ramifiées sous forme libre. Ces
produits sont destinés à accroître l'endurance, et à faciliter l'anabolisme protidique en
remplaçant les stocks dépensés pendant l'entraînement. On sait en effet depuis peu de temps
que des acides aminés sont utilisés durant les exercices intenses prolongés.
Ces trois acides aminés "branchés" (ainsi nommés à cause de leur structure moléculaire en
chaîne) peuvent être utilisés pour la synthèse de protéines musculaires, ou pour la production
rapide d'énergie disponible pour des contractions musculaires très intenses.
LA LYSINE
La lysine joue un rôle de premier plan parmi les facteurs de synthèse protéique.
Une déficience en lysine peut être à l’origine d’une fatigue chronique et/ou de troubles
visuels d'origine vasculaire.
La lysine est indispensable à la formation du collagène et donc à la cicatrisation, au
métabolisme des os et des cartilages.
Elle entre dans la composition de la carnitine, associée à la méthionine, au fer, et aux
vitamines B6, C et PP. (voir chapitre suivant).
La lysine inhibe la croissance des virus (en particulier, celle du virus de l'herpès, qui
est au contraire favorisée par l'arginine - contenue dans le chocolat), facilite l'absorption du
calcium, améliore la tolérance au stress et le métabolisme des graisses.
Elle aide à prévenir les infections du type "herpès simplex" (500 mg/ jour) et à
cicatriser les lésion à des doses plus fortes (de 1 à 6 grammes par jour).
Parfois, c'est le mode de cuisson des aliments qui est responsable de la destruction
sélective de certains acides aminés sensibles à la chaleur, comme la lysine (la cuisson peut
détruire la lysine) ou à l'oxydation, comme la méthionine et le tryptophane.
Les sucres peuvent réagir avec la lysine et les protéines qui en contiennent, ce qui rend
la lysine inutilisable et entraîne la diminution de l'assimilation protéique: c’est la
réaction de Maillard.
95
Cette destruction de la lysine peut avoir lieu aussi bien pendant la conservation des
aliments qu'au cours de la cuisson. La destruction sélective de la lysine bouleverse l'équilibre
en acides aminés et rend les protéines inadaptées aux besoins de la croissance musculaire.
Parmi les denrées alimentaires les plus exposées à ce risque, on peut citer les produits
céréaliers qu'on fait griller (pain grillé) et les produits laitiers à la fois riches en lactose et en
caséine, s'ils sont soumis à une forte chaleur (pasteurisation et surtout ébullition ménagère).
Par contre si on prend la lysine comme antiasthénique, elle peut être associée à
l'arginine et à des vitamines: B1, B2, B5 et B12.
Selon les dernières publications de Linus PAULING sa liaison, au sein des parois
artérielles, avec une protéine impliquée dans la genèse de la maladie artérielle (la Lp a) en
ferait un outil essentiel pour la prévention de l’athérosclérose (avec les vitamines C, E et les
huiles de poisson).
Les acides aminés soufrés interviennent dans la fabrication des protéines, dont ils sont
des constituants à part entière, le soufre créant les ponts disulfures nécessaires à la
constitution de la structure tertiaire des protéines (structure spatiale tridimensionnelle).
96
La méthionine permet à l'organisme d'élaborer de la choline, en présence d'acide
folique et de vitamine B1 2. La choline donne naissance à un neuromédiateur du système
sympathique (dit parasympathique ou « vague »): l'acétylcholine. (voir également le chapitre
suivant pour méthionine et choline).
L'alcool a un effet destructeur sur la méthionine qui peut entraîner des déficits en
chaîne : carence en choline (problèmes hépatiques, pertes de mémoire), carence en glutathion,
carence en taurine (problèmes digestifs, problèmes cardiaques).
Des doses de 1 000 à 1 500 mg/jour, en deux ou trois prises, et en dehors des repas,
contribuent à l’amélioration de la fatigue et de la dépression communément rencontrées chez
les alcooliques, et les aident à se sevrer.
La L-glutamine, en tant que précurseur du GABA, est considérée par certains comme
un véritable « carburant du cerveau ». Elle est présente dans nombre de préparations à visée
psychostimulante et aide à surmonter la fatigue et la dépression (500 mg trois fois par jour, en
dehors des repas).
Elle contribue également, comme certains antidépresseurs, à diminuer l’envie et le
désir de sucres rapides (à index glycémiques élevés) chez certains sujets boulimiques de type
dépressif.
En tant que précurseur des bases puriques et pyrimidiques, donc de la synthèse des
protéines et de l’ADN, elle protège l’organisme en général et les fonctions digestives, en
particulier, lors des maladies inflammatoires chroniques et des thérapeutiques lourdes telles
que chimio- ou radiothérapies. Dans ce cadre et avec d’autres acides aminés tels que
l’arginine et/ou l’ornithine ainsi que les vitamines et minéraux antioxydants, elle contribue
grandement à la reprise de la masse musculaire et donc du poids après traitement et raccourcit
la convalescence.
A raison de 500 mg quatre fois par jour en dehors de repas elle contribue à la
cicatrisation des ulcères gastriques.
97
L’acide L-glutamique (400 à 1200 mg/ jour), souvent associé à la vitamine B6,
améliore les capacités d’éveil et de mémorisation ainsi que la conduction nerveuse (+ acide L-
aspartique).
Le syndrome du restaurant chinois est une allergie au glutamate qui peut se manifester
par des migraines, des coups de pompe ou même des syncopes... Il peut être en relation avec
une immunodépression et/ou une déficience en vitamine B6 car cette dernière contribue au
catabolisme du monoglutamate de sodium. Les aliments risquant de contenir cet additif
seront, par prudence, évités chez les séropositifs et plus généralement chez tout sujet suspect
d’immunodéficience.
PHENYLALANINE ET TYROSINE
98
surrénales et par le cerveau. Ce neurotransmetteur augmente les dépenses caloriques et
diminue la faim. C'est en augmentant la production de noradrénaline dans le cerveau que
l'acide aminé phénylalanine inhibe l'appétit.
Le coenzyme Q-10 (voir chapitre suivant) n'est pas une vitamine, puisqu'il peut être
synthétisé à partir de la tyrosine, en présence des vitamines C, B5, B6, acide folique, B12 et
PP. On a là encore une illustration de la nécessité d'un apport d'acides aminés et de vitamines
pour permettre le bon déroulement des réactions biochimiques physiologiques.
La phénylalanine, qu'elle soit utilisée pour contribuer au traitement des états dépressifs
ou pour stimuler ses capacités cérébrales et réduire son appétit est toujours plus efficace
lorsqu'elle est prise avec 100 à 200 milligrammes de vitamine B6 (pyridoxine).
L'édulcorant le plus connu et le plus utilisé dans les régimes « sans sucre » est dérivé
de la phénylalanine et de l'acide aspartique.
99
Des expériences animales ont montré des suppléments de tyrosine pouvaient
également augmenter la résistance au stress. En effet, le stress sollicite au niveau surrénalien
la production d'adrénaline pour faire face à la situation stressante. Il y a alors moins de
dopamine produite, alors que ce neurotransmetteur est vital pour notre équilibre nerveux,
émotionnel et musculaire (la maladie de Parkinson résulte d'une concentration insuffisante de
dopamine dans le cerveau). Le manganèse favoriserait la synthèse de la dopamine à partir
de la tyrosine dans le cerveau. Des doses de 1 à 3 grammes par jour de tyrosine (en dehors
des repas) se sont montrées efficaces pour relever les taux d'adrénaline et de noradrénaline
dans le cadre de la supplémentation nutritionnelle de la dépression.
LA PROLINE
LA SERINE
LA TAURINE
La taurine est souvent assimilée, à tort, à un acide aminé soufré car elle n'entre pas
dans la constitution du tissu protéique de nos cellules.. Elle est synthétisée dans l'organisme à
partir de la cystéine et de la méthionine, en présence de vitamine B6 et favorise, cependant,
bon nombre de réactions biochimiques.
On trouve de la taurine dans les sels biliaires (acide taurocholique qui participe à la
digestion des graisses et à la solubilisation du cholestérol) et les muscles, surtout le cœur (la
taurine contribue à maintenir l'équilibre électrique du cœur).
La taurine a un pouvoir détoxiquant, comme les acides aminés soufrés. Chez l’animal
elle protège les poumons des effets secondaires (sclérose pulmonaire) d’un médicament
classiquement préconisé dans le cadre des chimiothérapies antitumorales: la bléomycine.
100
On trouve de la taurine dans le cerveau et elle semble jouer un rôle dans l’épilepsie et
l’hypertension ainsi que dans l’amélioration de la vision. Il semblerait qu’avec les vitamines
B2 et C, le sélénium, le zinc et plus généralement les antioxydants, elle joue un rôle préventif
vis à vis de la cataracte.
LE TRYPTOPHANE
La carence en tryptophane est, dans l’apport en acides aminés d'une protéine, celle qui
produit le plus sûrement un déséquilibre et une déperdition d'azote.
Le tryptophane est sensible à l'oxydation, et il est très fragile dès qu'il est placé dans
un milieu acide.
- d'une part, c'est un acide aminé essentiel, indispensable à la synthèse des protéines ;
- d'autre part, il est le précurseur chimique de la niacine et de la sérotonine.
101
vitamine PP (niacine) est inhibée, et une plus grande proportion du tryptophane est
transformée en sérotonine.
Le tryptophane en tant que précurseur de la vitamine PP et de la sérotonine a un effet
doublement bénéfique chez les déprimés et les anxieux. En effet, la vitamine PP est aussi
considérée comme un nutriment « anti-anxiété et relaxant ».
L'apport direct de niacine épargne le tryptophane pour couvrir les besoins en
sérotonine et les besoins de la synthèse protéique.
La barrière encéphalique empêche de nombreuses substances de pénétrer dans le cerveau.
Les acides aminés pénétrant dans le cerveau entrent en compétition les uns avec les autres, ce
qui explique l'intérêt de les administrer de façon isolée et à jeun, si on veut faire pénétrer un
acide aminé particulier.
Dans le cas du tryptophane, il semble possible de l’associer cet avec les hydrates de
carbone.
Pour l’aide à l’endormissement, le tryptophane a été conseillé à la dose de 500 mg
environ, avec 100 mg de vitamine B6, 100 mg de vitamine PP, et 100 mg de magnésium. Des
doses élevées de tryptophane peuvent jouer un rôle dans la formation de la cataracte, mais
sont susceptibles d’avoir une toxicité hépatique.
On trouve du tryptophane dans le lait et le fromage, le riz complet peu cuit, le
poisson, la viande de dinde et d’agneau, les graines de soja, de sésame ou de potiron, les
cacahuètes, les foies de volaille, les amandes et les dattes...
Depuis « l’affaire du tryptophane » au début des années 90, cet acide aminé n’est plus
disponible à ces doses supra-nutritionnelles dans les suppléments. A l’époque, la pollution
d’un lot de tryptophane en provenance du japon avait provoqué des cas mortels d’intoxication
(dits syndromes d’éosinophilie-myalgies). La cause et le mécanisme de la pollution ayant été
connus bien longtemps après l’identification de cette maladie et de son origine exacte la
supplémentation en tryptophane fut abandonnée puis interdite. De nos jours, il faudrait
pouvoir financer des expérimentations qui permettraient de démontrer, le cas échéant,
l’innocuité de cette précieuse supplémentation qui, dans a pratique pouvait aider de
nombreuses personnes à se sevrer voir à se passer de drogues aux effets pharmacologiques
puissants qui ne sont pas toujours dénuées d’effets secondaires.
102
8 LES AUTRES NUTRIMENTS
On le conseille donc avec les vitamines B, C, E, la lysine et les huiles de poisson, dans le
cadre de la prévention nutritionnelle de l'insuffisance coronarienne.
Le coenzyme Q10 peut aider certaines personnes dans le cadre des régimes amaigrissants à
perdre ou ne pas reprendre de poids car il augmente la production d’énergie.
Connu aussi sous le nom d'ubiquinone, le coenzyme Q10 n'est pas une vitamine, puisqu'il
peut être synthétisé à partir de la tyrosine et de la phénylalanine en présence des vitamines C,
B5, B6, E, acide folique, B12 et PP. Ce qui illustre la nécessaire complémentarité des apports
en acides aminés et vitamines pour permettre le bon déroulement des réactions biochimiques
libérant l'énergie.
Pour ceux qui lisent l’anglais, nous conseillons la lecture de l’ouvrage très complet sur le
Coenzyme Q10 d’Emile G. Bliznakov et Gerald L.Hunt: « The Miracle Nutrient Coenzyme
Q10 », Bantam books, NY.
La lecture de ce livre fait encore apparaître d’autres propriétés au coenzyme Q10:
- Augmentation de l’immunité tant humorale que cellulaire, effet qui peut être très utile dans
le cadre de la prévention ou de la supplémentation adjuvante de certaines maladies chroniques
infectieuses et du cancer;
- Effet énergisant et défatigant;
103
- Effet très positif sur toutes les affections du parodonte.
L'inositol a été, jadis, appelé, vitamine I. Chez le rat, c'est une vitamine dont la carence
provoque asthénie, chute des poils et dermatoses. Chez l'homme, c'est un facteur lipotrope
qui empêche l'accumulation des graisses dans le foie et les artères, favorise leur mobilisation
et leur transport. Il est conseillé également comme antiasthénique: il diminue la fatigue
musculaire. C’est un régulateur du système nerveux, un myorelaxant et un calmant qui suffit
parfois à améliorer le sommeil des sujets anxieux.
Les grands consommateurs de café peuvent être déficitaires en inositol.
Ce dernier est également indiqué, avec le fer, la cystéine, la méthionine, les vitamines B5 et
B8 dans les chutes de cheveux.
On le trouve dans les levures, le soja, le foie, les abats, le jaune d’œuf, le pamplemousse, les
germes de céréales, les épinards.
La bétaïne s'oppose à la surcharge graisseuse du foie, et on l'utilise pour traiter certains états
d'insuffisance hépatique. Elle exerce une action positive sur la motricité et ramène le pH
gastrique aux normes physiologiques de la digestion. Elle peut être conseillée pour les
« lendemains de fête » et la mauvaise digestion des graisses.
104
phosphocréatine s’épuise, l’adénosine triphosphate (ADP) s’épuise également et le muscle
perd en tonus tout en se durcissant. On conseille donc des suppléments de méthionine (et de
phosphocréatine) dans les suites de fatigue et de traumatismes musculaires. Une perte
inexpliquée de cheveux peut être la conséquence d’un besoin en méthionine (comme
d’inositol, cystéine, fer, B5 et B8...). L’intérêt de la méthionine réside dans sa capacité à
détoxiquer l’organisme des métaux lourds et à faire baisser les niveaux sériques et cellulaires
d’histamine que ce soit dans le cadre d’une adjuvant aux traitements des allergies ou d’un
complément à celui de certaines affections psychiatriques (histadélie). En principe on ne doit
pas prendre trop longtemps des suppléments de méthionine, sans les autres acides aminés
soufrés, à des doses trop fortes, sans surveiller le métabolisme hépatique.
L'inositol et la choline sont utiles dans la prévention de l'athéromatose car les composants de
la lécithine émulsifient les agrégats de cholestérol en microparticules capables de franchir les
parois des vaisseaux et de pénétrer les tissus.
Il est à noter que les œufs contiennent beaucoup de lécithine ce qui compense leur richesse en
cholestérol.
105
La carnitine
La carnitine a été découverte d'abord dans la viande d'où son nom. On ne la trouve que dans
les produits d'origine animale : la teneur en carnitine est d'environ 60 à 100 mg pour 100 g de
viande rouge. On comprend que les régimes végétariens mal équilibrés avec risque de carence
en fer, puissent conduire à des états de profonde lassitude, asthénie, fatigue musculaire. De
plus ce type de régime risque également de provoquer des carences en lysine, en méthionine,
en tryptophane, en vitamine B12 et en certains minéraux.
La carnitine se présente sous deux formes : dextrogyre (D-carnitine), et lévogyre (L-
carnitine). C'est cette dernière forme qui doit être utilisée, car la D-carnitine inhibe les
enzymes permettant à la L-carnitine de transporter les acides gras dans les cellules.
La fonction la plus importante de la L-carnitine est de faciliter l'oxydation des acides gras à
longue chaîne à l'intérieur des mitochondries. La carnitine agit comme transporteur, faisant
pénétrer les acides gras dans les mitochondries où l'énergie est libérée par bêta-oxydation.
Les cellules musculaires, surtout les cellules du muscle cardiaque, dépendent de ce
mécanisme pour recevoir l'énergie nécessaire à leur métabolisme.
Sans carnitine, les acides gras ne peuvent pas pénétrer dans les mitochondries, et il s'ensuit
fatigue et risque d’accumulation de graisses.
L'organisme brûle alors son glycogène, et l'hypoglycémie devient fréquente si on saute un
repas apportant les hydrates de carbone.
La déficience en carnitine peut se traduire biologiquement par une hypertriglycéridémie
En effet la L-carnitine améliore l'utilisation des acides gras par les muscles, aide le cœur à
brûler les graisses et les empêche de s'accumuler:
Des suppléments de L-carnitine (entre 750 mg et 3 g par jour) pourraient faire baisser des taux
trop élevés de triglycérides et de cholestérol.
Selon Jean TEXIER (« LE DOPING NATUREL », Ed. Jibéna) des études ont montré que
des malades cardiaques amélioraient leur capacité d'effort physique, si on leur donnait de la
carnitine. Les irrégularités du rythme cardiaque et les douleurs de l'angine de poitrine
diminuent avec des doses d'environ 2 g par jour de carnitine.
A doses élevées (jusqu'à 3 grammes par jour) la carnitine peut aussi améliorer le métabolisme
des acides gras chez les diabétiques, diminuant le risque de cétose.
On s'est aperçu que les nouveaux nés prématurés synthétisent très mal la carnitine, d'où il
s'ensuit des problèmes dans le métabolisme des graisses, problèmes qui rejaillissent
106
défavorablement sur le métabolisme des protéines et des hydrates de carbone. La carnitine
peut être considérée comme une vitamine indispensable aux prématurés.
En raison de son profil biochimique, la carnitine était devenue, au début des année 90, un
supplément à la mode: on vit même des publicités mensongères déclarer: « Maigrissez sans
efforts et sans régime grâce à la carnitine... ». Les pouvoirs publics (DGCRF) ont sanctionné
avec raison ce type de publicités ainsi que les produits à base de carnitine que le fabricant
présentait de cette façon.
A la suite de ces sanctions il y eu une certaine confusion tant dans l’esprit du public que chez
les professionnels et la rumeur parla « d’interdiction de la carnitine ». Comme d’habitude, la
rumeur n’avait rien compris: ce n’est pas la carnitine qui est interdite, mais une certaine façon
de la présenter comme un nutriment miraculeux.
Les sucres peuvent réagir avec la lysine et les protéines qui en contiennent, ce qui rend la
lysine inutilisable et entraîne la perte de l'efficacité protéique (réaction de Maillard). Cette
destruction de la lysine peut avoir lieu aussi bien pendant la conservation des aliments qu'au
cours de la cuisson.
La destruction sélective de la lysine bouleverse l'équilibre en acides aminés, ce qui rend les
protéines inadaptées aux besoins de la croissance musculaire.
Parmi les aliments les plus exposés à ce risque, on trouve les produits céréaliers qu'on fait
griller (pain grillé) et les produits laitiers à la fois riches en lactose et en caséine, s'ils sont
soumis à une forte chaleur (pasteurisation et surtout ébullition ménagère).
Selon certains auteurs, le lait écrémé en poudre, malgré sa haute teneur en calcium et en
phosphore, serait, de ce fait, une mauvaise source de calcium.
En effet, le traitement thermique permettant la déshydratation du lait provoquerait une baisse
de la valeur biologique des protéines du lait, à cause de la destruction de la lysine. Cet acide
aminé essentiel est particulièrement fragile à la chaleur, et il semble être nécessaire pour que
l'organisme absorbe bien le calcium.
Une déficience en vitamine C peut amener, surtout chez les sportifs, une déficience en
carnitine, qui se manifeste par la faiblesse musculaire, la fatigue et une élévation du taux de
triglycérides dans le sang. D'où l'action quasiment vitaminique de la carnitine chez certaines
personnes. On sait aussi que la consommation d'alcool augmente les besoins en carnitine.
107
leur performance a été améliorée de façon significative. La L-Carnitine a optimisé la
performance athlétique et donné des améliorations semblables à celles obtenues par
l’entraînement.
LES ENZYMES
La BROMELASE extraite de l’ananas est une enzyme végétale qui contribue à la digestion
des protéines et des graisses.
LA PAPAINE
Une enzyme végétale qui contribue à la digestion de la cellulose, substance protéolytique
obtenue du latex du papayer .
Notre flore intestinale est constamment menacée par des agressions toxiques et
infectieuses. L’alimentation moderne et industrielle avec ses problèmes de conservation, de
stockage, de surgélation et de ruptures de chaînes de froid n’est pas sans favoriser ce risque.
Le brassage des populations entraîne également des risques nouveaux devant lesquels nous ne
108
sommes pas forcément armés. En conséquence beaucoup de gens présentent, parfois même
sans s’en rendre trop compte des difficultés digestives qui se manifestent par des
ballonnements ou une mauvaise haleine.
Il s’agit de la même souche de levure que l’on rencontre dans la fabrication traditionnelle du
vin et de la bière. Cette souche est cultivée sur la mélasse du sucre de canne et de betterave.
Elle renferme 48% de protéines, 36% d’hydrates de carbone, 8% de minéraux, 7% d’eau et
1% d’acides gras.
C’est une des meilleures sources, non animale, de protéines de haute qualité. La levure et en
particulier la levure de raisin apporte l’ensemble des acides aminés et présente un équilibre
protidique supérieur à celui de beaucoup de viandes. On y trouve les acides aminés
traditionnellement à risque déficitaire dans les régimes végétariens tels que la lysine,
l’histidine, le tryptophane, la leucine, la valine et la méthionine.
On y trouve également l’ensemble des vitamines du groupe B et en particulier la B12 qui
risque, elle aussi d’être déficitaire chez le végétarien. Parmi les minéraux on trouve le
phosphore, le magnésium, le calcium, le potassium, le fer, le cuivre, le manganèse et surtout
le cobalt et le chrome.
La levure peut être vivante ou morte.
Il ne faut pas oublier les propriétés antiinfectieuses de la levure et en particulier ses propriétés
antisataphylococciques bien utiles en cas d’infections chroniques et d’acné.
Vivante elle a des propriétés revitalisantes au sein de la flore intestinale à condition que l’on
ne soit pas atteint de mycose chronique. Morte, en poudre ou en paillette, elle peut être
utilisée par le plus grand nombre et de plus son goût agréable lui permet de rehausser
certaines préparations culinaires et de remplacer le gruyère râpé ou le parmesan dans les
pâtes, le riz, les soupes, les sauces...
Certaines personnes présentent des allergies à la levure: ce sont souvent les mêmes qui sont
atteintes de mycoses chroniques.
La liste ci-dessus des « autres nutriments » n’est bien entendu pas exhaustive. Nous avons
choisi ces nutriments en fonction de leur utilité, de leur complémentarité et de leur
disponibilité.
109
L’étude détaillée de ces compléments permet de mieux comprendre qu’une grande partie de la
phytothérapie et plus généralement de ce que l’on nomme habituellement naturopathie est en
fait une « nutrithérapie déguisée ».
110
9 LES RADICAUX LIBRES
Des recherches qui remontent tout au plus à une vingtaine d'années ont découvert le
rôle majeur qu'ils jouent pour le rétablissement et le maintien de notre santé ainsi que sur la
prévention ou le ralentissement des "méfaits" de l'âge.
Ce chapitre a pour ambition de vous faire mieux connaître:
Lorsque vous appliquez une peinture protectrice sur une charpente métallique, vous cherchez
à la protéger de la rouille, c'est à dire de l'action néfaste de l'oxygène. C'est exactement ce que
réalisent en permanence, et depuis ou avant même notre naissance, les différents
ANTIOXYDANTS NATURELS présents dans notre organisme.
- Infections virales
- Maladies allergiques (digestives, respiratoires, cutanées...)
111
- Maladies dites auto-immunes (certains diabètes, certaines pathologies endocriniennes,
thyroïdites, certaines maladies rhumatismales comme la spondylarthrite ankylosante ou la
polyarthrite rhumatoïde, les connectivites ou encore le lupus érythémateux disséminé...)
112
LES MALADIES UROLOGIQUES
- Cystites
- Néphrites auto-immunes
- Prostatites (adénomes de la prostate)
LES MALADIES DITES IATROGENES c'est à dire conséquence de l'intervention d'un agent
thérapeutique:
- Les troubles secondaires à l'administration prolongée d'antibiotiques, anti-inflammatoires,
médicaments du psychisme et du système nerveux...
- Les troubles secondaires aux radiothérapies,
- Les troubles secondaires aux chimiothérapies anticancéreuses
113
En fait nous vivons et nous mourrons grâce à l'oxygène. Nous mourrons, nous
vieillissons plus ou moins vite en fonction de notre oxydation, de notre rancissement.
La santé, la forme et le traitement de toutes les affections que nous venons de citer
consistent donc à équilibrer la balance entre les différentes conséquences du métabolisme
de l'oxygène parmi lesquelles figurent la genèse des radicaux libres qui sont la cause des
phénomènes liés à l'oxydation.
Ces structures qui ont une durée de vie très brève (de l'ordre du millionième ou du dix-
millionième de seconde) sont très instables et très réactives du fait de la très forte tendance
que manifeste cet électron célibataire pour s'appareiller avec les structures biologiques
voisines qui deviennent elles mêmes des radicaux libres de nature et d'agressivité très
différentes en fonction de leur composition. de l'anion superoxyde formé au début de la
réaction au peroxyde d'hydrogène puis au radical hydroxyle il se forme une réaction en
chaîne qui va provoquer toujours plus d'oxydation tissulaire et de plus des oxydations qui
seront entretenues et régulées par des systèmes enzymatiques différents mais
complémentaires.
Il faut bien préciser qu'il ne serait pas juste de considérer le radical libre comme
l'ennemi à abattre a tous prix: en effet sa production est absolument nécessaire afin de
permettre des fonctions aussi importantes que la lutte contre les agents infectieux quels que
soient leur nature. Ces agents sont effectivement agressés par les cellules actrices de
l'immunité qui vont les digérer (phénomène de la phagocytose) puis les détruire par le biais
d'un phénomène de productions de radicaux libres sans lequel il ne pourrait y avoir de vie
organisée.
Ce n'est donc pas la radical libre lui-même qui représente l'ennemi mais l'excès
entretenu de radicaux libres.
Et c'est cet excès entretenu qui crée et entretient toutes les pathologies citées ci
dessus et notamment les pathologies infectieuses, auto-immunes et les cancers.
C’est cet excès que combattront ou réguleront les antioxydants naturels ou
thérapeutiques
Que se passe t' il dans le voisinage de la genèse d'une réaction en chaîne de production
de radicaux libres, lorsqu'il y a excès et prolongation de cette production, c'est à dire en cas
d'action néfaste et pathologique ?
Toutes les structures cellulaires sont susceptibles d'être altérées et c'est de cette
altération que surviendra qualitativement et quantitativement le type de pathologie ou de
dysfonction que nous avons citées:
114
- D'abord les membranes cellulaires: on parle alors de lipoperoxydation car elles sont
principalement constituées de lipides (graisses) et leur altération va retentir sur tout le
fonctionnement de la cellule, la rendant plus ou moins réceptrice et sensible à l'attaque des
agents infectieux, chimiques ou même aux actions des hormones... Ce phénomène est à
l’origine de la maladie cardio-vasculaire
- Les structures intracellulaires telles les lysosomes et mitochondries sont touchées elles
aussi entraînant des troubles de la respiration cellulaire qui peuvent conduire à sa mort.
- Le noyau cellulaire et les acides nucléiques qu'il contient, ADN et ARN seront
susceptibles d'être atteints. On observera alors des déformations bien visibles en microscopie
électroniques (cross linking, cassures, pertes d'une partie du brin de l'hélice d’ADN...) qui
seront reproduites et amplifiées tout au long de la croissance de la cellule. C'est ainsi que
surviennent de véritables modification de la structure tissulaire (scléroses, fragilités,
inflammations chroniques, pathologies auto-immunes et vieillissements prématurés) et surtout
l'initiation et l'entretien des phénomènes de cancérisation et de dysrégulation profonde de
l’immunité.
- Des phénomènes annexes, tels certains dépôts de pigments (lipofuschine) aggravent les
conséquences pathologiques de l'oxydation et en empêchent le ralentissement spontané. On
observe de tels phénomènes dans les maladies de dégénérescence du muscle, des vaisseaux
(plaques d'athérome) et surtout du système nerveux central (maladies Alzheimer).
ANION SUPEROXYDE
C’est le radical O 2 -. étape initiatrice, régularisée par le NADPH qui conduit à l’H2 O2 , le
PEROXYDE D'HYDROGENE (FRO):
O 2 -. + O 2 -. + 2 H + H2 O2 + 02
Le radical hydroxyle OH
115
réactive des FRO (Forme Réactive de l’Oxygène): le radical hydroxyle OH. le plus toxique
des RL.
Les radicaux peroxyles ROO. sont obtenus par l'action d'un OH. sur une chaîne d'ACIDE
GRAS POLYINSATURES ou autres. Ils sont relativement stables et donnent des peroxydes
ROOH.
Ces derniers réagissent avec O 2 -. pour donner un radical alcooxyle RO. un peu plus stable et
moins réactif.
L'oxygène singulet
L'oxygène singulet 1O2 est un état activé de l'oxygène qui peut être très réactif. Il peut être
obtenu par l'illumination de certains pigments en présence d'oxygène. (= réactions de
photosensibilisation, pour le traitement du psoriasis par les psoralènes).
De nombreux RL non centrés sur l'oxygène, mais d’autres peuvent être formés
secondairement sur le carbone, le soufre ou l'azote.
Ainsi le radical .NO, est formé à partir de l'arginine. Ce radical présente des propriétés
vasodilatatrices intéressantes. Il constitue un espoir dans le traitement des chocs
cardiovasculaires et des ischémies de reperfusion après chirurgie des greffes.
PEROXYDATION LIPIDIQUE:
Le radical hydroxyle OH. réagit sur les composants des membranes cellulaires, (aussi bien
les lipides que les glucides et protides) et crée un nouveau RL, L. sur lequel s'additionne une
molécule d'oxygène conduisant à la formation d'un radical peroxyle lipidique LOO. qui
réagit à son tour avec un acide gras formant un peroxyle lipidique LOOH et un nouveau L.
qui relance une véritable réaction en chaîne destructrice déstabilisant à terme la membrane.
116
Le radical OH. = crée des ponts disulfures qui sont à l’origine de modifications structurelles
des protéines. Dans le milieu extra-cellulaire, on assiste à la formation de complexes
d'immunoglobulines ou de lipoprotéines oxydées telles celles à la base de la formation de la
plaque d'athérome.
Le radical OH. induit des liaisons entre sucres et protéines et donc des épaississements
membranaires. C’est ce phénomène qui, par exemple, est à l’origine des cataractes chez le
diabétique.
L'ORIGINE DES RL
SOURCES PHYSIOLOGIQUES
Les phagocytes:
Ils peuvent se former dans le cerveau par l’intermédiaire de la monoamine oxydase (MAO)
avec libération de H202 et de 0H. provoquant la formation de neurotoxines endogènes.
Le produit de l'oxydation de la dopamine par la MAO génère des RL par autooxydation.
117
La synthèse des prostaglandines par la cyclooxygénase libère un radical 0H. qui a une
action délétère sur les membranes et est à l'origine de métaboliques toxiques comme le
Malonyl Dialdéhyde (MDA).
Métaboliques toxiques:
Le MDA, les agrégats ou fragments protéiques, les neurotoxines provoquent une activation
permanente de la phagocytose et de l'inflammation, phénomène que l’on observe dans les
maladies inflammatoires chroniques ou les maladies chroniques (cancers, infections...) à
l’origine de ces inflammations.
SOURCES EXOGENES
Les quinones:
C’est l’enzyme clé de l'élimination des anions superoxydes O 2 -. dès leur formation qui se
trouve dans le cytoplasme de toutes les cellules (Cu et Zn) et leurs mitochondries.
Il est donc probable que ce que l’on pourrait définir comme « l’état de santé oxydatif » ou
« l’état idéal d’équilibre dans la lutte du stress oxydatif » est dépendant de l’apport
nutritionnel en nutriments tels que le cuivre, le zinc, le sélénium et les différente vitamines
antioxydantes (voir plus bas), d’où l’importance de se méfier, dans le cadre des
supplémentations, des excès en tel ou tel de ces nutriments et de pouvoir, le cas échéant
vérifier, leur concentration plasmatique ou cellulaire par l’intermédiaire d’évaluation du statut
antioxydants et du stress oxydatif (voir plus loin).
118
Les VITAMINES A, E et C:
Ils éliminent les premières FRO comme l'anion super oxyde O 2 -., mais aussi tous les radicaux
formés secondairement, radical hydroxyle OH . et radical peroxyle ROO .
Ils évitent la formation du radical hydroxyle OH . si les FRO produites en amont n'ont pas été
éliminées. On les utilise en thérapeutique dans le cadre des traitements des maladies en
rapport avec des métaux lourds et/ou toxiques. Ce sont des chélateurs de métaux lourds, tels:
Déféroxamine
119
Calcitétracémate disodique (EDTA ®)
BAL ® (dimercaprol)
Dihydroxybenzoate
Phénantoline
Hydroxytoluène butylé (BHT)
21-aminostéroïdes ou lazaroïdes
Ce sont les antioxydants qui ont pour mission d'assurer cette défense. on en distingue
habituellement deux classes correspondant à deux lignes de défense de l'organisme contre
l'agression radicalaire:
Il existe dans l'organisme plus de 1400 enzymes répertoriées susceptibles de répondre à cette
définition. on distingue ici deux sous groupes d'enzymes:
La seconde ligne de défense qui fait intervenir les piégeurs exogènes de radicaux libres:
120
- les acides aminés indoliques (tryptophane)
- certains extraits organiques frais (cellules fraîches, acides nucléiques (ADN, ARN), extraits
placentaires et embryonnaires...).
EXCES DE PRODUCTION:
Ce sont, au cours de l'observation clinique humaine les situations les plus courantes.
121
L'environnement apporte des radicaux libres en excès (tabac, pollution, soleil,
médicaments...), la spécificité génétique de l'individu ne lui permet pas de contrôler les
réactions inflammatoires de défense.
Les apports nutritionnels insuffisants mettent les systèmes enzymatiques de défense anti-
radicalaire en état de dysfonctionnement d'abord réversible puis, de plus en plus
profondément jusqu'à l'apparition de lésions organiques (dépôts de pigments au sein des
artères ou du système nerveux...) qui aggravent secondairement le phénomène et le rendent
plus ou moins irréversible et lésionnel (infarctus, cancers...).
Le stress prolongé et mal contrôlé est une composante essentielle de cette cascade de
phénomènes pathologiques car il provoque une surconsommation ou même une perte des
nutriments essentiels a la défense antiradicalaire (vitamine C, Zinc...).
LES ANTIOXYDANTS UN A UN
LA PREMIER LIGNE DE DEFENSE: SELENIUM ET ZINC.
LE SELENIUM
On sait aujourd'hui que le sélénium qui fut longtemps considéré comme un élément toxique
est d'une importance capitale et essentielle dans la lutte anti-radicalaire car il rentre dans la
composition de la sélenométhionine et de la sélénocysteine qui elles mêmes composent en
partie et gouvernent les activités enzymatiques de la glutathion peroxydase.
Relevées dans plusieurs régions de notre pays (Simonoff et coll.) mais encore plus profonde
plus fréquente dans certains pays du nord de l’Europe, les carences ou sub-carences entraînent
des maladies spécifiques et des dysrégulations immunitaires dont il est encore difficile
d'évaluer les conséquences. Les risques de carence sont également plus importants au cours de
certains âges et situations de la vie: croissance, puberté, entraînement sportif intensif,
grossesse, situations postopératoires ou de convalescence, vieillissement... et au cours de
situations pathologiques chroniques: maladies inflammatoires, dysrégulations immunitaires
génétiques et auto-immunes, pathologies cardio-vasculaires, surmenages, stress prolongés,
cancers, maladies digestives chroniques, alcoolisme, maladies de l’œil, intoxications aux
xénobiotiques...
On peut noter que la plupart des cancers sont corrélés avec des taux bas de sélénium:
Aux USA, les Docteurs Raymond Shamberger de la Clinique de Clevland et le Docteur Doug
Frost de Battleboro dans le Vermont qui dès 1969 entreprirent ce type d'étude.
En février 1978 une conférence sur la prévention du cancer tenue dans le cadre du très officiel
"National Cancer Institut" de Bethesda officialisa et confirma les recherches sur ce sujet.
122
Une étude de Taylor et Coll. (Biochimie, Université de Géorgie) parue dans le numéro du 19
août du « Journal of Medicinal Biochemistry » permet de penser que la carence sélénique
accroît l’agressivité du virus HIV et notamment ses capacités à franchir les enveloppes
cellulaires.
Dans une étude-pilote prospective contrôlée, M.P. Look (Bonn, Allemagne) a étudié l’effet
d’un apport en sélénium avec l’acétylcystéine sur les malades du SIDA qui n’ont pas été
traités par l’acidothymidine. Il a constaté un effet positif sur les cellules helper, sur le rapport
T4/T8, et sur les sous populations de cellules suppressives.
Le Professeur Alain Favier de l’Université de Grenoble a précisé que le stress oxydatif
provoqué par l’infection lymphocytaire favorisait le développement de l’infection et
s’accompagnait d’une diminution de l’activité de la glutathion-peroxydase. Le stress induit la
synthèse du facteur de transcription NFkB et amorce la transcription du gène viral.
L’incubation des cultures avec le sélénium augmente l’activité de la glutathion peroxydase et
freine l’activité de la transcriptase inverse qui est essentielle pour la réplication virale et la
progression de l’infection.
123
Outre les aspects développés ci-dessus on nota confirmation:
- du rôle du sélénium dans la prévention de l’hépatite B et du cancer du foie;
- de certains cancers qui semblent induits à la fois par les virus et les métaux toxiques tels,
semble t’ il, certains cancers du sein.
LE ZINC
Le champ d'activité du zinc au sein de la lutte anti-radicalaire est encore beaucoup plus vaste
que celui du sélénium car le zinc entre directement ou indirectement dans la composition et le
métabolisme de plus de deux cents enzymes dont beaucoup ont un impact essentiel dans la
lutte anti-radicalaire.
C'est en 1969 que Mac Cord et Fridovitch découvrirent cette "enzyme à zinc" qu'est la
superoxyde dismutase. En 1976 Chvapil et coll. ont objectivé l'effet stabilisant du zinc sur la
membrane des érythrocytes (globules rouges) par défense contre l'oxydation des lipides de
membrane (lipoperoxydation). Ces travaux furent confirmés par Bettger et coll. en 1980. ces
auteurs découvrirent alors la complémentarité entre Zinc et Vitamine E dans le traitement des
conséquences infectieuses des carences en zinc. En 1983 Duchateau et coll. observèrent chez
le vieillard des carences en zinc fréquentes et isolées qui, lorsqu'elles étaient corrigées
permettaient d'améliorer les différents paramètres cliniques et biologiques de l'immunité.
Les carences en zinc sont impliquées dans des pathologies aussi diverses que: acné,
vergetures, troubles de la prostate, pertes de l'odorat (anosmie) et du goût (agueusie),
mauvaises odeurs corporelles, inflammations chroniques, infections chroniques. Un ami
toulousain, (le professeur Michel Massol, spécialiste fondamental et médical en cette matière)
me confiait un jour que depuis qu'il supplémentait ses patientes en zinc il avait vu, au grand
étonnement des confrères gynécologues, disparaître les principales infections gynécologiques
telles, par exemple, les pertes vaginales chroniques et terriblement récidivantes. les
parasitoses et retards de cicatrisation signent souvent des carences en zinc.
Tous les organes de notre corps contiennent du zinc, principalement, les muscles, les os, les
yeux, les organes sexuels masculins, le sang, le foie, le pancréas.
En clinique humaine, sa carence est quasi constante et mesurable dans les maladies
chroniques du système immunitaire telles les infections, (rhino-pharyngites chroniques de
l'enfant), les troubles de croissance, les inflammations chroniques et surtout les allergies et les
pathologies auto-immunes.
L'apparition d'une peau sèche et rugueuse ainsi que de petites tâches blanches sur les
ongles signe l'installation d'une carence en zinc.
Comme pour le sélénium, les besoins en zinc sont très sensiblement augmentés à certains âges
de la vie, dans certaines circonstances professionnelles ou personnelles d'exposition à des
polluants xénobiotiques, dans les situations de surmenages et de stress prolongés, au cours des
entraînements sportifs prolongés et dans les convalescences. N'oublions pas non plus que le
sperme et la sueur sont très riches en zinc. gare aux excès ! Les végétariens sont plus souvent
carencés en zinc à cause des phytates présents dans leur alimentation qui chélatent le zinc
facilitant ainsi son élimination. Les carences en protéines augmentent également les besoins
en zinc. La pilule contraceptive et plus généralement toutes les hormonothérapies au long
cours augmentent les besoins en zinc.
124
LA DEUXIEME LIGNE: Les VITAMINES
L'action de la vitamine A de provenance animale (rétinol) sur les lésions de type kératosique
de la peau est aujourd'hui bien connue. Son action anti-infectieuse, son action immuno-
stimulante et de redifférenciation cellulaire conduit à des applications pratiques aussi
différentes et variées qu'en cosmétologie, dermatologie, cancérologie...
Le risque tératogène ainsi que le risque d’apparition de pathologies hépatiques et
d’hypertension intracrâniennes ont conduit à éliminer la vitamine A de la plupart des
suppléments nutritionnels destinés à la diététique ou à la vente hors prescription médicale et
pharmacies.
Ce sont donc les pigments vitaminiques d'origine végétale (caroténoïdes) qui sont utilisés en
supplémentation nutritionnelle à visée antioxydante, car leurs effets anti-radicalaires sont
beaucoup plus nets et de plus, contrairement à la vitamine A d'origine animale, ils sont sans
danger en cas de surdosages qui ne risquent tout au plus que d’induire une coloration
parfaitement réversible « carotte » des conjonctives ou de la peau.
Le plus connu et le plus utilisé de ces caroténoïdes est sans conteste le bêta carotène, mais il
n’est pas certain qu’il soit le caroténoïde le plus antioxydant aussi il est important de
conseiller, dans le cadre de supplémentations, des extraits naturels de carotènes tels les
extraits ou concentrés d’algues comme la spiruline, la chlorella ou l’algue dunaniella.
Les carotènes ont une configuration spatiale qui leur permet de se refermer sur eux même
constituant ainsi un piège destructeur de radicaux libres. Ce sont les capteurs d'oxygène
singulet les plus efficaces.
C'est surtout dans le domaine de la cancérologie que ces études multicentriques tentent de
préciser le rôle des caroténoïdes:
- Aux Etats-Unis, une étude réalisée sur près de deux mille sujets a montré que le risque
relatif de cancer du poumon passait de 8,1, pour des apports quotidiens de 100 à 3 700 U.I. de
carotène à 1,0 pour des apports de 6 400 U.I.
- aux Etats-Unis également, l'Université de Chicago étudie les effets préventifs du
bêtacarotène sur la dégénérescence des polypes du colon. l'Institut Américain du Cancer a mis
en route une étude en double aveugle sur 25 000 médecins qui tente de préciser les propriétés
préventives du bêtacarotène en cancérologie. en 1981, le docteur B. Modan et coll. publièrent
dans le "international journal of cancer" une étude comparative sur 406 patients souffrant de
cancers gastro-intestinaux comparés à 812 témoins qui établit une corrélation entre
alimentation riche en bêtacarotène et diminution du risque de ce type de cancers.
- au Canada, le professeur Hans Stiel a démontré la capacité du bêtacarotène à réduire le
nombre de cellules de la muqueuse buccale contenant des micro-noyaux chez les chiqueurs de
tabac et les mâcheurs de bétel asiatique.
Ces études illustrent bien le rôle d'antioxydant majeur et de cytoprotecteur nucléaire qu'exerce
le bêtacarotène.
125
Au niveau de la peau, ces effets sont étudiés par rapport à la prévention des cancers cutanés.
ils sont étudiés par E.R. Greenberg à San Francisco.
En dehors de cette prévention spécifique et alors que les scientifiques du monde entier
s'inquiètent de l'accroissement du "trou d'ozone" qui toucherait maintenant les populations
européennes et nord-américaines, le bêtacarotène pourrait bien devenir, par son action
antiradicalaire, l'une des premières réponses cohérentes contre la brûlure et le dessèchement
cutané induits par les rayonnements solaires qui risquent d'être de plus en plus dangereux du
fait de cette diminution de la couche d'ozone en haute atmosphère.
LA VITAMINE E OU TOCOPHEROLS
La tendance nutritionnelle actuelle qui consiste à privilégier l'apport alimentaire d'acides gras
poly-insaturés (huiles de tournesol, de noix, de soja,...) conduit à augmenter substantiellement
les doses quotidiennes recommandées en alphatocopherol afin d'éviter la lipoperoxydation de
ces longues et fragiles chaînes d'acides gras.
C'est dans le domaine cardio-vasculaire que l'application des effets antiradicalaires majeurs de
la vitamine E risque d'avoir les plus grandes conséquences thérapeutiques:
- la peroxydation lipidique, de cette fraction que l'on nomme vulgairement "mauvais
cholestérol" représentée par la fraction LDL du cholestérol est un phénomène capital dans la
genèse et l'entretien de l'athérosclérose et plus généralement de la maladie et du vieillissement
vasculaire. en d'autres termes l'aspect qualitatif de ces LDL oxydées semble plus pathogène
que l'aspect purement quantitatif.
- Ce puissant effet préventif de la vitamine E contre l'athérosclérose a été étudié par Fruchart
(1988) et par Steinberg (1986)
- Une étude récente dite MONICA, pour "monitoring cardio-vascular disease », menée dans
trente trois régions du globe sous l'égide de l’OMS confirme les effets de la vitamine E.
- Dans une série d'études conduites de 1987 à 1989, Gey et coll. ont montré que la vitamine E
était de tous les antioxydants essentiels le plus corrélé inversement avec la mortalité par
accidents ischémiques cardiaques. Ces études, présentées au symposium sur les antioxydants
en nutrition humaine tenu à paris en septembre 1991 sous l'égide de l'UNESCO, montrent que
les variations d'incidence entre des maladies cardio-vasculaires dans 16 pays européens sont
dues en premier lieu à un statut vitaminique E différent au sein des populations étudiées.
126
Dans une étude récente conduite chez la souris, le professeur Helen Gansler démontra le rôle
protecteur vis a vis du mélanome de la vitamine E. Cette étude démontra également que la
vitamine E protégeait de l'immunosuppression induite par les rayonnements solaires.
L’étude CHAOS (Cambridge Heart Antioxydant Study - Lancet vol 347, 23 mars 1996)
met en valeur les effets de protection cardio-vasculaire de supplémentations en vitamine
E sur 2 002 patients recevant des doses de 400 à 800 UI de vitamine E. Ces effets
n’apparaissent pas pour des apports inférieurs à 400 UI. Les commentateurs de cette
étude soulignent les difficultés que l’on rencontre pour choisir les doses dans de telles études
et soulèvent l’hypothèse que les doses utilisées dans d’autres études, tant à propos de vitamine
E que de bêtacarotène, pourraient avoir été trop faibles.
LA VITAMINE C
La vitamine C, contrairement à la vitamine E, est hydrosoluble. Elle agit donc dans la phase
acqueuse de la cellule le plus souvent en synergie avec la vitamine E dont elle permet la
régénération.
C'est le professeur Packer (symposium antioxydants, paris, septembre 1991) qui a démontré
l'existence d'un cycle de régénération de la vitamine E: la vitamine C (acide ascorbique), le
glutathion et d'autres antioxydants agissent en synergie avec la vitamine E afin de stabiliser
les membranes et d'empêcher la formation des LDL oxydées.
Un antioxydant de contact:
C'est son effet antioxydant de contact, en particulier au niveau des muqueuses digestives
(côlon) qui est actuellement le plus étudié de par le monde et le moins controversé.
Au niveau digestif nous sommes malheureusement envahis par une quantité toujours
croissante de nitrates qui proviennent des engrais utilisés dans l'agriculture dite moderne. En
soi ces nitrates ne sont pas dangereux, mais leur transformation relatives en nitrites, puis en
nitrosamine, est potentiellement cancérogène.
En dehors de cette action ponctuelle et locale, nous savons que l'acide ascorbique interfère
avec pratiquement tous nos métabolismes: synthèses des collagènes, métabolisme des
graisses, du fer et des folates, synthèses hormonales, stimulation de la cicatrisation et de la
127
micro-circulation, effets antihistaminiques et donc antiallergiques et surtout effets anti-
infectieux, antiviraux et antioxydants.
En matière de cancérologie, il est impossible de parler de vitamine C sans citer Linus Pauling,
double prix nobel et "père fondateur" de la médecine orthomoléculaire et le chirurgien Ewan
Cameron qui, pendant une vingtaine d'années, se sont battus contre l' "establishment médical"
afin de susciter des études scientifiques plus complètes et surtout plus fines et objectives.
Non seulement ils ne réussirent pas à convaincre, mais la célèbre Mayo Clinique monta un
protocole d'expérimentation de la vitamine C sur ses patients atteints de cancers terminaux et
conclut à l'inefficacité de l'apport en vitamine C.
Cependant, Pauling critiqua et démonta un à un les éléments du protocole de la Mayo
Clinique. il conclut, que dans les conditions imposées, il eut été facile de prédire que l'on
obtiendrait pas de résultats probants. mais apparemment ses moyens ne lui permirent pas de
contrebalancer l'opinion négative qui découla de ces publications.
Il faut lire les ouvrages de Pauling (traduits en français) et celui qu'il écrivit avec Cameron
même si leur ancienneté les affaiblit un peu (car ils furent écrits à une époque ou la théorie
radicalaire était encore inconnue).
Il faut savoir également que, même à leur époque, Pauling et Cameron ne furent pas les seuls
à s'intéresser à la vitamine C:
- dès 1951, il était établi aux Etats-Unis, que les patients cancéreux avaient, primitivement à
leur traitement des taux plus bas de vitamine c dans leur plasma et leurs cellules,
- en 1948, les épidémiologistes, les docteurs A.C. Chope et Lester Breslow interrogèrent 577
patients âgés du San Mateo Country, en Californie. lorsqu'ils reprirent les questionnaires, huit
ans plus tard, ils découvrirent que la mortalité chez ceux qui avaient les plus gros apports en
vitamine C était de 40% inférieure à celle du groupe qui avait les apports les plus bas. Ces
chiffres étaient donnés pour toutes les causes de mortalité, mais ils se vérifiaient également
dans le cadre des décès par cancers.
- en 1948, également, les docteurs Goth et Littman découvrirent que l'origine des cancers se
situaient plus souvent au niveau des organes dont les taux de vitamine C étaient inférieurs à
4,5 milligrammes % et se situait rarement au sein d'organes où l'on trouvait des taux
supérieurs.
- en 1954, le docteur W.J. Mac Cormick affirma que, dans les cancers, l'accroissement de la
malignité était inversement proportionnelle à la "résistance du tissu conjonctif" qui était elle-
même dépendante des statuts en vitamine C.
128
Pour Pauling et Cameron, la vitamine C inhiberait des enzymes tumoraux (hyaluronidases et
collagénases) et mettrait donc ces tumeurs à l'abri de la reconnaissance immunitaire de l'hôte.
- plus récemment, on s'est intéressé aux effets détoxicants et chélateurs de la vitamine C qui,
dans l'organisme, permet ou facilite l'élimination de certains xénobiotiques ayant un rôle
déclenchant ou aggravant dans l'évolution des maladies cancéreuses ou précancéreuses:
plomb, mercure, arsenic, cadmium, dioxyde de soufre, chlore, benzène et ses dérivés
aromatiques, pesticides...
Toutes ces actions préventives et peut-être curatives sont très probablement la conséquence
des effets de protection antiradicalaire au niveau des acides nucléiques cellulaires.
- Par ailleurs, au Symposium de l'Institut National contre le Cancer, tenu à Washington en
1990, le docteur Gladys Bloche confirmait: "une consommation insuffisante de vitamine C
double le risque de cancer
- et plus généralement en cancérologie la vitamine C, comme la vitamine E réduit la toxicité
des autres thérapeutiques:
Kan Shimpo (Université de Fujita, Japon) a montré que la vitamine C réduit la toxicité
cardiaque de l'adriamycine;
Stuart Marcus (Montefiore Medical Center, New York) a démontré que l’ thérapeutique
d’interleukine II peut induire un état de « pré-scorbut » qui peut contribuer à la toxicité
induite de ce traitement.
Au plan immunologique qui, bien entendu n'est pas complètement étranger à la cancérologie,
les effets de stimulation et de protection des systèmes clé qui ne sont certainement pas sans
rapport avec ses propriétés antioxydantes, sont encore plus facilement mesurables.
Ce sont certainement ces effets qui sont à l'origine des dix millions de tubes de vitamine C
vendus en France chaque année contre... le rhume, ou la grippe. Mais n'est-ce pas là une
médiatisation un peu trop "réductrice" ?
Toutes ces études, ces résultats et ces présomptions conduisent à inclure la vitamine C dans
toutes les supplémentations « multi-antioxydants ». Il est capital de donner à l’organisme des
doses efficaces et de chasser de son esprit le risque qu’il y a à conseiller de telles doses.
N’oublions pas qu’aux Etats-Unis et au Canada, certains cancérologues conseillent des doses
de plusieurs dizaines de grammes voir de plusieurs centaines qu’ils associent à des
129
chimiothérapies spécifiques. Ces doses sont réparties entre la voie orale et la voie intra-
veineuse.
Plus concrètement, on peut considérer qu’au dessous d’une dose orale de 10 grammes par jour
et ce, à condition que la muqueuse intestinale la supporte, la vitamine C ne présente aucun
danger ni contre-indication. Au delà des effets sur le rein (accentuation de la formation de
lithiases oxaliques) et des effets sur le métabolisme du Fer, ont été évoqués, mais en réalité,
les preuves ne semblent pas évidentes.
- Parmi les métaux, on pense bien entendu au Cuivre et au Manganèse qui rentrent dans la
composition et le métabolisme des enzymes antiradicalaires, comme la superoxyde dismutase
(SOD)...
- Parmi les vitamines, il ne faut pas oublier ni les bioflavonoïdes (ou vitamine P dont rutine,
citrulline, hespéridine...) qui ont des propriétés semblables à celles de l'acide ascorbique et
qui dans la nature, lui sont pratiquement toujours associés. Certains diraient qu'ils la protègent
comme "l'écorce (vitamine p) du citron entoure et protège la pulpe (vitamine c)". Les
« pycnogénols » sont proches de ces substances et sont extraits soit des aiguilles de pin des
landes soit des pépins de raisins. Leurs propriétés à la fois antioxydantes, antalgiques et anti-
inflammatoires les font conseiller en phlébologie, infectiologie et cancérologie.
- D'autres substances, soit d'origine végétale, comme les extraits de ginkgo biloba ou de
chrysanthellum americanum, soit des molécules purement synthétiques comme la
130
trimétazidine ou le captopril voient, aujourd'hui, leurs propriétés thérapeutiques mieux
expliquées par leur action antioxydante.
- A un moindre degré les vitamines B1, B5, B6 ainsi que le PABA (acide para-amino-
benzoïque), les acides amines soufrés (cystine, N-acétyl-cystéine, méthionine...), la
superoxyde dismutase à cuivre-zinc ou à manganèse, et les conservateurs alimentaires: BHT
(butylhydroxytoluène) et BHA (butylhydroxyanisol) peuvent être considérés comme des
nutriments antioxydants.
C’est Pauling qui en 1992 a publié les études de son Institut, à Palo Alto qui démontraient
l’activité conjointe et synergique de la vitamine C et de la N-acétyl cystéine dans ce cadre. Le
symposium « stress oxydatif et régulation redox » tenu les 21 et 24 mais à Paris (Institut
Pasteur) a confirmé l’ensemble de ces résultats: une étude clinique en double aveugle contre
placebo présentée par le Dr Herzenberg (Stanford, Etats Unis), chez plus de deux cents
patients, infectés par l’HIV, suivis pendant deux ans, montre que l’administration de N-acétyl-
cystéine (NAC), à des doses relativement importantes de 8 à 89grammes par jour, (précurseur
de glutathion) augmente de plus de 50% la survie sans que se manifeste aucun signe
d’intolérance.
Les antioxydants, comme la plupart des nutriments, ne doivent pas être conseillés ou prescrits
séparément, mais associés en combinaisons "harmonieuses" et synergiques.
Il ne peut donc y avoir de "recettes" toute faites et les indications que nous donnons ci-après
ne doivent donc constituer qu'une base de réflexion et de travail, une moyenne qui sera
adaptée à chaque cas:
131
- Bêtacarotènes ou caroténoïdes complexes 20 000 à 60 000 U.I./j.(en l’absence de tabagisme
avéré et même ancien)
- Sélénium 50 à 200 microgrammes/jour
- Zinc 10 à 50 milligrammes/jour
- Méthionine, 300 milligrammes à 1 gramme/jour
- L-cystéine ou N-acétyl-cystéine, 500 milligrammes à 3 grammes/jour
- Coenzyme Q10 ou Ubiquinol 10, (pathologie cardio-vasculaire) 30 à 200 milligrammes/jour
pour l’ubiquinine, 30 à 60 pour l’ubiquinol.
LA PATHOLOGIE DIGESTIVE
LA PATHOLOGIE RHUMATISMALE
132
Qu'elle soit non inflammatoire (arthrose) ou très inflammatoire et auto-immune (monoarthrite,
polyarthrite, spondylarthrite...) elle est accessible à ce type de traitement.
Nous en avons déjà parlé: le soleil est plus souvent notre ennemi que notre ami. Les
rayonnements UVA et UVB conduisent à l'activation de l'oxygène moléculaire o, avec
production de radicaux libres oxygénés qui sont à l'origine des "coups de soleil" du
vieillissement prématuré de la peau et de certains cancers.
Une intéressante étude a été publiée par Gensler et Magdaleno, dans la revue "Nutrition et
Cancer" 15 (1991) 97-106:
Elle objective, chez la souris exposée aux rayonnements UV la protection induite par
l'application, en topique, de vitamine E qui a abaissé de façon significative
l'immunosuppression et la photocarcinogénèse (induction de lésions pré- ou cancéreuses, par
les UV).
EN OPHTALMOLOGIE
Selon Droy-Lefaix, Ferradini et Gardes-Albert (dans: « les radicaux libres en dix questions,
IPSEN ») l’œil est l'une des structures de l'organisme les plus sensibles à l'agression
radicalaire car il dispose, à la fois:
- d'un métabolisme réunissant toutes les conditions pour générer des radicaux libres (très actif,
grand consommateur d'oxygène et faisant intervenir des transferts électroniques)
- d'une surabondance de membranes, cibles idéales de la lipoperoxydation (membranes
endocellulaires des cellules neuro-sensorielles, cônes et bâtonnets).
- a cette "production radicalaire intrinsèque" il faut ajouter celle qui est due à l'exposition
solaire de l’œil.
Classiquement on conseille en administration locale ou générale: les vitamines A, B1, B2, B6,
C et E , le Zinc, le Sélénium, les Carotènes...
EN ANGEIOLOGIE ET PHLEBOLOGIE
133
Les troubles de la micro-circulation (insuffisance circulatoire cérébrale, avec son cortège de
troubles du sommeil, de la mémoire, de l'attention..., les syndromes de Raynaud et les
engelures au moindre froid...) ainsi que les veinites et hémorroïdes chroniques sont bien
entendu accessibles à ces stratégies. Il faut ici souligner l'importance des vitamines E et C, des
bioflavonoïdes, et des extraits de ginkgo biloba et de Chrysanthellum Americanum.
EN OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE (ORL)
Des symptômes très courants tels que vertiges, troubles de l'audition et acouphènes peuvent
être dus à l'effet combiné de vaso-spasmes artériolaires et de l'atteinte des structures
anatomiques de l'oreille.
Un grand nombre de femmes, plusieurs jours avant leurs règles, prennent du poids, souffrent
de tensions et de douleurs mammaires, de douleurs et de congestions pelviennes, de maux de
tête, de troubles du caractère ou de l'humeur... il s'agit là du syndrome prémenstruel qui trouve
son origine au niveau d'un déséquilibre entre les différentes sécrétions hormonales, ovariennes
ou hypophysaires, le catabolisme de ces hormones au niveau hépatique et souvent, des
troubles de la circulation veineuse.
La prise régulière de vitamines A, B et surtout B6, E et C et bioflavonoïdes, de zinc, souvent
de magnésium, d'acides gras poly-insaturés (n-6), et d'extraits végétaux de ginkgo biloba ou
chrysanthellum americanum améliore très souvent et très simplement ce type de syndrome où
l'agression radicalaire existe aussi bien au niveau de l'origine hormonale que de la circulation
veineuse.
EN DIABETOLOGIE
Il a été confirmé que chez les sujets diabétiques le taux de lipoperoxydation était
significativement supérieur a celui des sujets témoins. il est encore plus élevé en cas de
microangiopathie: prévenir cette maladie vasculaire qui signe la véritable gravité des
syndromes diabétiques passe probablement par la prescription en continu d'antioxydants.
EN NEUROPSYCHIATRIE ET NEUROGERIATRIE
Les radicaux libres en excès perturbent les synthèses protéiques et donc les synthèses et
métabolismes des neuromédiateurs. ils sont responsables de l'accumulation intra-cérébrale de
pigments liés au vieillissement. des essais sont actuellement en cours dans le cadre du
traitement des syndromes de vieillissement pathologique (la maladie d'Alzheimer et la
maladie de Parkinson).
EN TOXICOLOGIE
134
carbone ou le Paraquat (herbicide). la toxicité médicamenteuse n'échappe pas à ce phénomène
par le biais de la lipoperoxydation, au moment du catabolisme hépatique et rénal de certaines
molécules (antibiotiques antituberculeux, gaz utilisés en anesthésie...).
La cardiotoxicité de certaines chimiothérapies anticancéreuses peut être atténuée ou prévenue
par l'administration d'antioxydants.
Morrow et coll.de l’Université Vanderbilt à Nashville, Etats Unis ont publié dans le
Lancet du 4 mai 1995 (vol. 348, N°18, p.1198) une étude démontrant que le tabagisme
provoquait bien des lésions oxydatives.
La théorie radicalaire explique sans conteste une grande part des manifestations cliniques et
biologiques du vieillissement.
Chez les personnes âgées on rencontre souvent, en ville, dans les institutions de retraite et
dans les hôpitaux des pathologies de carences vitaminiques, minérales, protéiques et
hormonales.
On sait que cette pathologie conduit à une diminution de l'immunité souvent manifestée par
une insuffisance des taux d'hormone thymique et/ou surrénale... et un désordre quantitatif ou
qualitatif des sous populations lymphocytaires. On sait également qu'un certain nombre des
ses manifestations cliniques et biologiques sont réversibles après correction de l'équilibre
alimentaire et une supplémentation en nutriments micro-nutriments adéquats. une prévention
est donc certainement possible. quand, comment, à partir de quel âge et à quelles doses ?
- Le statut antioxydant est un kit de réactifs que le laboratoire met en présence du sang ou du
sérum. Il mesure le temps que met ce sérum à réagir vis à vis de l’oxydation induite par les
réactifs. Il évalue donc l’ensemble des systèmes antioxydants sans détailler ces systèmes.
- Le Dosage du MDA ou malonyldialdéhyde (voir plus haut). Rappelons que cette substance
est une forme réactive de l’oxygène (FRO) particulièrement agressive qui altère la fluidité des
135
membranes cellulaires, altérant le fonctionnement de la cellule et risquant même
d’endommager l’ADN.
- Le dosage des enzymes responsables du contrôle du stress oxydatif telles la Super Oxyde
Dismutase (SOD), la Glutathion Peroxydase (GLSPx) commence à se pratiquer.
136
10 EXAMEN CLINIQUE, PARACLINIQUE et BIOLOGIQUE
DES DESORDRES NUTRITIONNELS. Utilisation des
INTERROGATOIRES et TESTS pour le nutritionniste.
Ce chapitre, à lui seul, pourrait donc faire l’objet d’un livre ou d’un cours entier. Il n’est
absolument pas exhaustif et correspond également à ce qu’est actuellement notre pratique et
notre exercice personnel de la nutrithérapie et de la médecine.
Il permet de répondre à certaines questions très souvent posées par les néophytes:
Car, à toutes ces questions, nous répondrons que seul le résultat compte, l’obtention de ce
résultat et le maintien dans le temps de ce résultat et que l’ensemble des tests que nous
décrivons dans ce chapitre doit permettre de répondre à ces questions.
« Il n’y a pas de forts ou de faibles dosages mais des dosages adaptés à une
situation donnée chez un individu donné ».
137
La consultation nutritionnelle
Les praticiens en nutrition et médecine orthomoléculaires (nutritionnistes ou médecins)
aborderont leurs patients avec un certain nombre de questions, d’outils et d'examens en
commun. Seul le médecin sera en mesure de proposer des tests de réalisation plus technique.
Ces tests peuvent être considérés comme de véritables marqueurs biologiques humains: ils
situent l’individu sur une échelle de fonctionnement bio-cellulaire, une échelle de forme
et de santé qui permettra de déterminer un âge biologique réel ainsi que les possibilités et
les moyens d'acheminement vers un OPTIMUM QUANTITATIF ET QUALITATIF DE VIE.
Un certain nombre de ces tests et examens peuvent être proposés au public à titre d'auto-
évaluation. C’est d’ailleurs le cas dans certains pays comme les Etats-Unis où leur diffusion
permet de s’intéresser personnellement à l'évaluation de sa forme et de sa santé.
L’INTERROGATOIRE:
- Il doit porter sur l'hérédité du patient: un certain nombre d'affections héréditaires peuvent
être largement améliorées par la nutrition et la médecine orthomoléculaires. Le terrain
héréditaire et génétique et les antécédents familiaux permettent à la fois de mieux situer
l’individu, de mieux comprendre ses risques et ses tendances évolutives, mais aussi les limites
de notre intervention préventive ou curative.
C’est la grand difficulté pour interpréter correctement toutes les études faites sur les
nutriments et notamment celles qui tentent d’apprécier le rôle préventif en cancérologie de
certaines vitamines car les variations génétiques individuelles sont telles qu’elles limitent bien
entendu la portée de la supplémentation. Or ces données individuelles ou collectives, qu’elles
intéressent la génétique ou le mode de vie, ne sont pas toujours correctement précisées ce qui
devrait, en bonne logique et rigueur scientifique, limiter et moduler les possibilités
d’interprétation et d’extrapolation de telles études. A titre d’exemple, beaucoup d’études
portent sur des populations de Finlandais (études des cohortes de Framingham) et il est
difficile de penser que l’on peut les extrapoler sans réflexion à la population Française ou
Italienne dont la génétique et le mode de vie sont bien différents.
Il faut de toutes façons tenter de connaître un maximum d’information sur la santé des
parents, ascendants, collatéraux et enfants, leurs principales affections, l’âge de leurs décès
et les circonstances. C’est en tous cas une façon bien utile de promouvoir une prévention
nutritionnelle ou malheureusement une façon pour nous d’en connaître, à l’avance, les
limites.
138
Le lieu de naissance et les lieux de séjour (même brefs) dans certains pays permettent de se
faire une idée des possibilités de rencontre avec certaines pathologies infectieuses et/ou
parasitaires et donc des risques d’altération du système digestif et de l’absorption
nutritionnelle. A titre d’exemple nous connaissons peu d’individus de race blanche nés en
Afrique et plus encore s’ils y ont vécu de nombreuses années de leur jeunesse qui ne sont pas
ou n’ont pas été porteurs d’infections ou de parasitoses chroniques qui, même si elles ne sont
pas des maladies au sens propre, ont pu ou peuvent altérer leur bon fonctionnement digestif et
leur équilibre général.
Nous avons l’habitude d’affirmer que toute nutrithérapie commence avec l’examen, la
rééquilibration et la thérapie du tube digestif dans son ensemble et que ce tube digestif
commence à la bouche et se termine à la marge de l’anus.
L’examen de la bouche sera l’occasion de faire un examen des dents, des prothèses et
amalgames, de leur bon ou mauvais états, des différences de potentiel entre les métaux en
bouche qui permettent de se faire une idée sur les risques d’intoxication métallique, de l’état
des gencives, de la langue....
Il sera parfois nécessaire de faire compléter cet examen par une radiographie panoramique
dentaire et de conseiller la consultation d’un spécialiste qui devra statuer sur l’état global
bucco-dentaire, sur l’état occlusal.
Cet examen global et minutieux permettra de se rendre compte de risques d’intoxication mais
aussi de risques de carences nutritionnelles, par exemple:
- La lividité des muqueuses dans certaines carences en fer,
- La langue gardant l’empreinte des dents dans l’intoxication mercurielle,
- La langue saburrale de la mycose digestive chronique,
- La langue « framboise » des carences en vitamines B,
- La mauvaise haleine de l’infection digestive chronique ou de l’excès de vitamines B,
- Le bruxisme (grincement nocturne des dents) gage de dystonie et très souvent de carences
notamment en calcium ou magnésium...
L’examen de l’anus peut révéler la présence d’hémorroïdes qui si elles saignent peuvent
traduire des déficiences nutritionnelles (vitamines B, K1, C et flavonoïdes...) et génère des
pertes excessives de fer qui seront à l’origine d’états de fatigue chronique et d’anémies que
l’on confondra souvent avec de la dépression. Les démangeaisons anales peuvent révéler des
infections, des mycoses ou des parasitoses intestinales.
Les lieux de vie (grande ville, ville moyenne ou petite, campagne, vallées...) peuvent donner
une idée des risques inhérents aux pollutions (oxyde de carbone, plomb, cadmium,
aluminium, nitrates, pesticides, insecticides, autres rejets industriels...). Le rythme et la
139
nature des voyages peuvent donner les mêmes orientations et renseigner de plus sur les
niveaux de stress, de fatigue et de besoins nutritionnels.
Bien entendu il faut noter les mauvaises habitudes comme les bonnes et tenter de les évaluer
le plus précisément possible, à la fois au plan quantitatif et qualitatif: tabac, drogues, alcool...
sports, quels types de sports, de pratique, avec quelles fréquences et quelles intensités, bien ou
mal tolérées.
Les thérapeutiques qui traitent ces maladies, comme les antibiotiques, les antiviraux, les
antimitotiques et les radiothérapies augmentent encore cette consommation et donc la
nécessité de supplémenter.
Lorsque l’on réalise des tests ou des dosages nutritionnels chez de tels malades on est surpris
à la fois de leurs faibles taux corporels en nutriments et des effets positifs parfois très rapides
qui découlent de la supplémentation et qui vont de pair avec l’augmentation de taux
mesurables.
Les maladies aiguës, si elle sont répétitives, peuvent dénoter de faiblesses immunitaires et
souvent nutritionnelles et de risques d’interférences médicamenteuses avec les nutriments.
Les modes d'alimentation aux différents âges de la vie donneront une idée sur les risques
de carence à ces âges spécifiques de croissance et de maturation hormonale et/ou osseuse et
de leurs conséquences qui peuvent devenir permanentes et incurables.
A ce propos, il me semble préférable, plutôt que de s’en remettre des interrogatoires préparés,
de demander de "décrire sans rien omettre" sa dernière semaine d'alimentation ou au pire une
« journée type », dans les conditions habituelles, en commençant par le petit déjeuner, en
140
oubliant pas de faire préciser l’importance des repas, leurs horaires, les prises alimentaires
entre les repas, (grignotages), les boissons, les bonbons...
Cet interrogatoire permettra de déterminer si « en gros » l’équilibre nutritionnel est bon ou
très loin de ce que l’on considère comme un bon équilibre d’apport:
- 15% de protéine avec une fraction « animale », fraction non contournable,
- 30 % de lipides en respectant les apports définis au chapitre ci-dessus
- 60 % de glucides, en évitant les « intoxications » aux glucides rapides
... et surtout un bon petit déjeuner, avec une part de protéines animales, des fruits secs et pas
trop de graisses.
Cuisine ou plats préparés ou surgelés? Comment fait on la cuisine? Quels sont les types
d’assaisonnements?
Aliments plutôt « bios » (avec leurs avantages et inconvénients) ou « super marché »?
Mange t’on assis, debout, trop vite ou trop lentement , tôt ou tard, seul ou en famille, devant
la télévision?
Suit on souvent des régimes, de quelle nature, durée et fréquence? Est-on à tendance
végétalienne, végétarienne, omnivore? Y-a t’il des aliments que l’on ne mange jamais et
pourquoi?
La nourriture est elle plaisir vrai ou compensation?
A t’on des fringales, des boulimies, pour quel type d’aliment?
Comment digère t’on, a t’on sommeil ou non après les repas? Est-on ballonné ou non, le
transit est il plutôt rapide ou lent ?
Quelle place donne t’on à la gourmandise et à la convivialité?
La qualité et la quantité des huiles alimentaires, les modes de cuisson, de conservation et de
préparation des aliments doivent être notés ainsi que les quantités, et températures (et
qualités!) de liquides absorbés journellement.
141
ont une alimentation trop sucrée. Ce sont des sujets fragiles, fatigués, stressés, stressables et
stressants... qui peuvent être rapidement améliorés par quelques conseils simples, tout aussi
efficaces et bien moins dangereux que bon nombre de médications.
La forme est un « gage de santé », elle ne fait pas bon ménage avec la maladie. Le tout est
de la définir ce qui n’est pas toujours facile mais il faut préciser que si elle n’est pas
obligatoirement dépendante de l’âge elle doit cependant lui être adaptée surtout en matière de
performances sportives.
Nous décrivons ici ce que pourrait être une consultation médicale. A chacun de faire en
fonction de sa pratique, de son mode de travail , de sa profession de ses buts, de ses
connaissances et de son matériel, en évitant d’aller au delà d’une éthique et d’une prudence
élémentaire. N’oublions pas que « l’exercice illégal de la médecine » est lié à l’établissement
d’un diagnostic ou à sa simple tentative d’établissement. On peut, bien entendu, faire de
l’évaluation nutritionnelle sans tenter ce risque.
142
- l’âge, le poids, la taille, le tour de taille et de hanche, le nombre de grossesses, la tension
artérielle aux deux bras, debout et assis.
- L’aspect de la langue, de la bouche et des dents que nous avons traité mais aussi l’aspect
des organes de la vue et de l’audition, sans qu’il soit ici question d’examens approfondis
confiés au spécialiste.
Ils peuvent être pratiqués dans un milieu médical, nutritionnel non médical ou sportif.
143
- Le test d'élasticité cutanée permet d'apprécier par simple pincement, au niveau du dos de la
main ou du cou, l'élasticité de la peau et l’équilibre nutritionnel. Il n'a d'intérêt qu' à partir de
50 ans. De même l’appui avec un doigt sur certaines zones du corps qui ne retrouvent pas
immédiatement leur couleur d’origine peut donner une appréciation de la bonne qualité de la
vascularisation capillaire.
- Les tests de réaction aux stimuli. Celui de la règle plate permet de situer sa vitesse de
réaction par rapport à une échelle bien connue. On lâche la règle au top, combien de
centimètres faut il pour l’arrêter. Mais prenez garde à utiliser toujours la même règle. Le
score est donné par la graduation où vous êtes arrivé à arrêter la règle. Faites trois mesures et
prenez la moyenne de ces trois mesures: Il est de 28/30 vers l'âge de 20 ans pour arriver aux
environs de 15 à l'âge (fonctionnel) de 60 ans.
- Le test de l'équilibre statique reste l'un des meilleurs tests permettant d'apprécier les
facultés d'équilibre qui chutent de 100% entre vingt et quatre vingt ans. Sur un pied bien à plat
et si possible déchaussé, lever l’autre jambe à 45 degrés, fermer les yeux et... tenter de rester
ainsi le plus longtemps possible. Ce test évalue non seulement l’équilibre et donc les facultés
de coordination mais également la souplesse. Chronométrez: à 20-25 ans d’âge fonctionnel on
doit pouvoir rester plus de trente secondes, à quarante ans la durée n’est plus que de quinze, à
65-70, elle est aux environs de cinq secondes.
D'autres marqueurs peuvent être déterminés lors d'un examen cardio-respiratoire tel que
devrait le pratiquer tout sportif de plus de quarante ans et tout candidat à une longévité de
qualité:
144
- La consommation maxima d'oxygène ou VO2 max est un bon marqueur à condition que
les résultats soient comparés à ceux de sujets ayant des conditions d'entraînement sportif
équivalentes.
Il doit être inférieur à 3 chez des sujets en très bonne forme, entre 5 et 10 chez les
sujets en forme, entre 10 et 15 pour une forme moyenne. De plus le pouls en fin d'exercice ne
devrait pas dépasser 150 pulsations/minute et la récupération après une minute doit être
supérieure à 70%. Les sujets ayant un indice supérieur à 15 sont à surveiller: ces derniers
peuvent être fatigués et sédentaires. Chez les personnes âgées ou peu entraînées on pourra se
contenter de 20 flexions en quarante secondes, en gardant toujours le même protocole pour
des mesures ultérieures.
- La pression artérielle systolique et ses variations sous stress ou sous effort est considérée
actuellement comme l'un des meilleurs marqueurs prédictifs au plan cardio-vasculaire, à
condition de tenir compte des facteurs individuels héréditaires ou d'environnement.
145
d'évaluer les capacités pancréatiques et/ou périphériques à métaboliser les hydrates de
carbone. Ce test est également influencé par la condition physique et l'état digestif et
psychologique du sujet.
- La mesure du cholestérol total et HDL (appelé souvent: "bon cholestérol), des triglycérides
ainsi que du rapport Apo B/Apo A, permettent d'apprécier l'état athéroscléreux. Mais il faut
tenir compte de l'hérédité. D'autres marqueurs comme les Lp (a) sont à l'étude: ils semblent
être des facteurs de risque cardio-vasculaire indépendants des autres facteurs.
- Le dosage de la phosphatase alcaline peut orienter vers des états inflammatoires et/ou de
déminéralisation osseuse. Il peut révéler des états de déficience en zinc.
Dans certains cas particuliers on peut mesurer l'absorption intestinale par différents tests
(Tests au D-xylose).
- L'examen quantitatif ou qualitatif de l'hémogramme peut révéler, indépendamment des
anémies, un état carentiel en fer, vitamines B12 ou B6, folates (B9). L'examen au microscope
des hématies peut révéler des intoxications au plomb.
146
- L'examen de l'ostéodensitométrie osseuse (qualité minérale et structurelle du tissu osseux)
peut attirer l'attention sur des phénomènes précoces de déminéralisation osseuse et permettre
l'instauration de protocoles de prévention de l'ostéoporose.
- Le bilan des différentes allergies respiratoires ou alimentaires peut, aujourd'hui, être réalisé
à partir d'un simple examen sanguin (RAST) ou de tests cutanés. Le diagnostic des allergies
ou intolérances alimentaires explique un grand nombre de pathologies de la digestion et de
fatigue. De telles allergies accompagnent souvent des phénomènes de malabsorption,
d'intolérance au glucose et des pathologies immunitaires. Certaines pathologies difficiles
devraient pouvoir bénéficier, non seulement de ces batteries de tests, mais aussi
d’interrogatoires soigneux sur et à propos de l’environnement, de l’habitat, des habitudes
alimentaires, afin de dépister des agressions toxiques.
147
- Les dosages isolés de potassium, de calcium ionisé, de magnésium et de zinc
érythrocytaires sont quasi systématiques et réalisables partout en France.
Les mesures d’éléments traces sur cheveux permettent de résoudre les problèmes de
prélèvement (enfant) et d’acheminement par poste. Ils sont parfois difficiles à faire accepter
en milieu médical et délicats à réaliser du fait de la nécessité d’un lavage efficace et d’une
dépollution soigneuse du cheveu. Ils ont l’avantage de mesurer un pool qui correspond à la
pousse du cheveux, mais cette mesure peut justement être affectée par certains autres facteurs
qui interfèrent avec cette croissance du cheveu (carences vitaminiques, par exemple...) et
risquent de rendre l’interprétation très difficile. Ils sont inadaptés à l’évaluation de certains
éléments traces à « turn over » rapide, comme le fer mais peuvent être précieux pour d’autres
comme le sélénium, le manganèse, le chrome, le zinc...
Certains auteurs ont décrit des relations entre augmentation des taux de mercure dans le
cheveu et accroissement du risque cardio-vasculaire, cette relation étant indépendante d’autres
facteurs de risque.
Il est parfois difficile de faire la différence entre une pollution externe (plomb dans le cadre de
la pollution, ou sélénium pour l’utilisation de certains shampooings), et le reflet d’une
concentration interne en éléments traces.
Ils sont de toutes façons souvent insuffisants pour établir, à eux seuls, un bilan nutritionnel
(Docteur Alain Pineau: « L’analyse minérale des cheveux, dosage utile ou gaspillage
d’argent ») et doivent être comparés aux examens réalisé sur urines ou sur milieu sanguin
quand cette dernière mesure est possible.
Les dosages minéraux (éléments traces) sur urine de 24 heures doivent être interprétés en
fonctions de l’état du fonctionnement rénal et réalisés en dehors de toute supplémentation. Ils
peuvent donner une bonne marge des pools d’élimination et représenter (avec le cheveux) une
alternative non médicale à l’analyse sur sang, plasma et globules.
Sur le sang, l’idéal est de pouvoir disposer de dosages plasmatiques parfois sur sang total et
sur globules afin de comparer les concentrations intra- et extracellulaires. Il faut cependant se
garder d’assimiler les concentrations intra globulaires à des concentrations intracellulaires
valables dans tout l’organisme. Chaque élément a en effet ses compartiments de fonctions qui
sont souvent très différents. Par exemple les concentrations de zinc, dans le cerveau
148
(hippocampe), la prostate ou le sang sont différentes et ont bien entendu des rôles et des
fonctions très différentes.
L’idéal reste de pouvoir disposer de toutes ces techniques et d’être certain de leur fiabilité et
de leur bonne exécution. C’est un idéal parfois difficile à réaliser pour des raisons à la fois
techniques, matérielles et financières.
149
- Le dosage des pyrroles urinaires permet de suspecter des troubles métaboliques au niveau
de la vitamine B6 qui, interférant avec le métabolisme du zinc (pyrrolurie) doivent être
recherchés au cours de pathologies psychiatriques ou psychosomatiques d'origine
probablement enzymatique et génétique. Il est réalisable facilement et économiquement dans
certains laboratoires français et européens.
- La mesure du pH urinaire très popularisée par le docteur Kousmine refléterait, selon elle,
le juste équilibre des fonctions oxydo-réductrices de l'organisme et donc de "la respiration
cellulaire". Très simple à réaliser elle est souvent utile au suivi d'une juste supplémentation
nutritionnelle. Mais la « fourchette » (entre 4,2 et 7) semble plus large que celle utilisée par le
docteur Kousmine, ce qui ne veut pas dire que l’on ne doit pas prêter attention aux mesures
extrêmes.
150
11 Le CONSEIL EN NUTRITION et MICRONUTRITION.
Comment utiliser les notions précédantes pour définir des
formulations en fonction de critères d’OPTIMISATION de la
SANTE ou en adjuvants de thérapies.
Quel que soit notre mode et nos conditions d’exercice, nos capacités, nos
connaissances, le temps à notre disposition, il ne peut y avoir conseil sans connaissances de
bases et sans méthode.
En fait il n’y a pas de méthode unique: chacun a la sienne. Nous avons observé dans
le cadre de consultations médicales ou nutritionnelles, dans des cabinets médicaux ou des
magasins, les « conseillers » et thérapeutes nutritionnels. Ils travaillent tous en fonction de
leurs personnalités, de leurs connaissances et types de pratique, mais on peut retrouver un
certain nombre de points communs. C’est l’observation et la synthèse de ces points communs
qui font l’objet de cette partie de cours.
151
Si l'on parle de maladie, il est tout à fait évident que seul le médecin dûment diplômé
a en principe reçu la formation nécessaire qui lui permet d'établir un diagnostic et par la suite
une thérapeutique.
Si l'on traite de la santé et que l'on se réfère à la définition de l’OMS qui la considère
positivement comme un état d'équilibre et d'harmonie, l'on sort du "monopole médico-
pharmaceutique" dont ne font pas obligatoirement partie les diététiciens, les psychologues, les
relaxologues, les entraîneurs sportifs, les heil-pratikers en Allemagne, les chiropracteurs aux
Etats-Unis et dans nombreux pays de la CEE, etc.
Elle peut être exercée (par un médecin) dans le cadre de toute pratique médicale,
thérapeutique, préventive ou diététique...
Elle peut être conseillée en dehors de toute pratique médicale c’est à dire dans un cadre
d’optimisation de la santé et de ses paramètres mesurables (décrits au chapitre précédant)
par un vendeur dans un magasin de diététique, un entraîneur sportif ou tout autre personne
ayant connaissances des éléments essentiels de ce cours.
Ces formations doivent être spécifiques car il ne s’agit pas pour le « non médecin »
de jouer au médecin, mais de remplir son rôle de conseiller en prévention nutritionnelle
orthomoléculaire ou nutrithérapie non médicale.
Et pour remplir ce rôle il a besoin de produits qui ne soient pas des placebos du
fait de leur trop faible concentration en produits actifs.
Il est étonnant que les professionnels concernés, tous les professionnels, c’est à dire
non seulement les diététiciens et nutritionnistes, mais les propriétaires de magasins de
diététique, les laboratoires et distributeurs ne réagissent pas aux attaques contre leur pratique
et leur métier en réclamant formation et validation de cette formation par un contrôle de
connaissance agréé.
152
Même si ce cours n’est qu’un début, il est une invite et un commencement de garantie
pour des pouvoirs publics et une profession à la recherche d’une réglementation et d’une
sécurité.
Cette sécurité sera doublement atteinte par:
- Un contrôle de qualité des produits. Ces derniers devant être conformes à certains
critères de composition, de formulation, d’étiquetage et d’information du consommateur;
- Le respect de certaines règles de conseil, telles que nous les résumons ci-dessous.
A partir d’un interrogatoire alimentaire simple, (voir chapitre précédant) il est facile
de donner quelques conseils purement diététiques et de les orienter simplement vers:
Les occasions de carences sont multiples. Chaque instant de la vie peut devenir
l'occasion de faire un bilan de son équilibre nutritionnel et métabolique. Et il n’est jamais
trop tôt ou trop tard !
Dites à vos patients: « de même qu'il n'est pas besoin d'avoir soif pour creuser un
puits, il n'est pas nécessaire d'attendre les premiers symptômes de maladie pour dresser un
bilan ».
153
Ainsi que nous l'avons vu au cours du chapitre précédent, différents tests physiques ou
biologiques doivent aider à réaliser ce bilan.
C'est en fait ici que commence la vraie nutrithérapie au sens ortho moléculaire.
Elle se donne pour but de faire passer l'organisme d'un niveau minimum à un
niveau individuel et optimum de santé.
Il faut bien faire comprendre que ce niveau ne peut être qu'individuel et spécifique. Il
doit donc être défini par des tests proposés et interprétés par vous-mêmes
Combien telle ou telle personne, à tel âge et dans telle circonstance a t’elle
spécifiqument besoin de tel nutriment avec tel autre, pendant combien de temps et dans quelle
condition? Combien exactement de vitamine C (ou autre) pour atteindre son optimum de
santé, de forme et de protection des maladies infectieuses? C’est à peu près à ces questions
que vous devez pouvoir répondre pour établir un programme nutritionnel individuel
d’optimisation de santé.
154
Et il est difficile de faire comprendre à un grand nombre que la nutrithérapie
orthomoléculaire dans le cadre d’un tel programme n'a absolument plus rien à voir avec
une vitaminothérapie ou une simple oligothérapie de réduction carentielle.
Les sportifs et leurs entraîneurs le comprennent assez bien. Les hommes d’affaires et
les professionnels stressés et surmenés ainsi que les responsables de nos sociétés à divers
niveaux le comprennent aussi. Les mécaniciens automobiles également... pourquoi pas tout le
monde?
Avant toute supplémentation, nous devons être en mesure d’expliquer ces notions de
bon sens que beaucoup de gens ont totalement perdues.
N’oublions pas non plus de préciser qu’elles sont certainement un élément de réponse
au problème du déficit constant de nos assurances maladies.
Ce schéma est en trois étapes: il peut aussi être associé a toute thérapeutique qu'il
dynamise et amplifie.
Conseillez, à doses croissantes et pendant une durée de un à trois mois une association
antioxydante suffisamment dosée d’antioxydants (vitamines C, E, flavonoïdes, carotènes,
zinc, N-acétyl-cystéine, sélénium...)
Ajoutez:
155
- un comprimé multi-vitamines et minéraux dit standard, type « Super-complexe…. »;
- un comprimé de vitamine C action prolongée matin et soir à 500 mg, puis à 1000 après
une semaine ou deux;
- une capsule de bêta carotène naturel 100% pur (par exemple :extrait de dunaniella salina
algae) un à deux comprimés matin et soir.
Les « probiotiques » de type acidophilus sont une bonne façon de traiter à terme ces
mycoses, de rétablir l’équilibre de la flore intestinale et d’optimiser l’absorption nutritionnelle
à ce niveau. Parfois ils ne suffisent pas et doivent être conseillés avec des thérapeutiques
spécifiques.
Deux à trois gélules matin et soir, au début des repas, permettent la réactivation et le
réensemencement de la flore et le soulagement de bien des « petits maux » de l’intestin.
Les complexe de type « action lipotropique » apportant des acides aminés soufrés
stimulent l’élimination et le métabolisme hépatique.
Il est souvent utile de renforcer leur action par le prise de choline, d’arginine ou de lysine.
Certains complexes végétaux apportent des enzymes qui peuvent aider considérablement les
fonctions de digestion et de détoxication. Ce sont des enzymes tirés de la papaye, de l’ananas,
des enzymes pancréatiques ou des associations de plantes contenant par exemple de
l’artichaut, du pissenlit...
156
Troisième étape: Etape de dynamisation, de reminéralisation et de tonification
Elle remplace partiellement la deuxième étape après une période de dix à trente
jours, précède et accompagne les phases de supplémentations spécifiques (en fonction de
signes d’appel, voir ci-dessous).
- Certains Produits contenant des ACIDES AMINES doivent être pris à jeun, sur un estomac
vide, 30 minutes avant les repas (ou au moins 15 minutes). Il s’agit des acides aminés et des
complexes en contenant aux doses supra-nutritionnelles. Pris avec l’alimentation courante ils
entrent en compétition avec elle et perdent une grande part de leur efficacité.
- Signes déficience: cette mention est pour les thérapeutes qui connaissent bien les signes
extérieures et cliniques de certaines déficience, en FER ou en ZINC... et les situations à risque
de déficience.
157
- non si HTA: les produits contenant de la TYROSINE, de la PHENYLALANINE et de
l’ORNITHINE sont susceptibles d’élever la tension artérielle des sujets prédisposés. C’est
une précaution théorique et prudente de les éviter dans ce cas.
A ces doses, et sous cette forme, la VITAMINE C « AP » ne peut avoir aucune incidence
rénale. Cette incidence qui fait craindre des précipitations de calculs d’acide oxalique chez
des sujets prédisposés est infiniment rare (certains disent même qu’elle n’est pas prouvée) et
n’apparaît que pour des doses très supérieures à celles mentionnées et sous des formes à
délitement immédiat.
158
12 SUPPLEMENTATIONS NUTRITIONNELLES
Rien de plus difficile devant une consultation ou une simple demande de conseil nutritionnel,
pour un état de fatigue, qu’il s’agisse d’une fatigue aiguë ou chronique, de différencier
l’origine physique de l’origine psychique, d’autant que ces deux origines, (étiologies) sont
intimement intriquées.
Nous ne pouvons qu’extraire les grandes lignes une expérience personnelle à propos d’une
grande majorité de situations rencontrées et résolues alors que le système médical et
l’approche diagnostique trop « classique » n’avaient pas été en mesure de le faire.
159
LE COTE PHYSIQUE DE LA FATIGUE
Dans nos pays industrialisés, elle représente presque les deux tiers des consultations
pour fatigue. C’est essentiellement le mode de vie, c’est à dire le mode d’alimentation et le
type d’environnement qui en sont la cause:
Les intoxications, les erreurs de régime et de modes de vie sont souvent évidentes,
ce sont les cas « faciles »: quelques conseils de bon sens et de restriction ou « régulation »
alimentaire globale ou spécifique, de mode de vie et... le tour est joué!
160
En plus de ces restrictions qu’il faut savoir modérer en fonction des possibilités et des cultures
de chacun, (difficile de demander à un italien de moins manger de pâtes!) on proposera,
systématiquement, des drainages:
Les suspicions d’intoxication (souvent associées, majorant les symptômes ci-dessus) sont
plus difficiles à reconnaître:
Il faut penser au saturnisme chez les enfants fatigués ayant des troubles de scolarité et vérifier
qu’ils ne sont pas en contact avec de vieux enduits ou peintures au plomb. Pensez à l’eau de
boisson dans les vieilles cités et vieux immeubles... à la citronnade ayant séjourné dans les
poteries traditionnelles, à la vaisselle émaillée, aux verres en cristal. De même l’aluminium
peut devenir une cause de fatigue: interrogez sur l’usage des récipients de cuisine, de papier
d’aluminium, de médicaments en contenant....Faites tester par un praticien compétent les
micro-courants sur le vieux amalgames dentaires.
On peut dans certains cas proposer de les compléter par d’autres tests dits de « perméabilité
intestinale » et de « détoxication hépatique ».
Les conseils élémentaires seront de nature diverse pouvant renforcer ceux donnés
précédemment:
Proposer des régimes et modes de vie détoxicants: c’est la cure de plein air, pourquoi pas la
cure thermale ou la cure d’hydroxydase ® à domicile, le régime ou la diète végétarienne
limitée dans le temps, la prise de jus de plantes, de fruits et de légumes, les lavements
intestinaux ou l’hydrothérapie du côlon, bref tout « l’arsenal de nettoyage » que la
naturopathie classique met à disposition.
161
A plus long terme, il faudra préciser le régime et en éliminer tout aliment susceptible
d’induire des insuffisances digestives ou des allergies alimentaires. Le régime « type
Seignalet », appelé « régime hypotoxique » est une bonne approche: on élimine globalement
toutes les céréales et leurs dérivés, sauf le riz, tous les produits laitiers et donc les fromages et
l’on essaie de manger le plus cru possible ou du moins le moins cuit (en se gardant des excès
de « Burgérisme »). Les explications physiopathologiques afférentes à ce régime sont données
dans le livre publié par le Docteur Seignalet ***.
Les plus fréquemment rencontrées mais également les plus mal connues et donc maltraitées
sont les infections digestives chroniques à germes dont certains colibacilles ou proteus
pathogènes, les klebsielles, borrelioses, chlamydiaes, mycoplasmes, streptocoques,
staphylocoques et surtout l’hélicobacter pylorii, les infections à champignons pathogènes
et notamment les candidoses, les parasitoses. Il faut savoir rechercher ou faire rechercher une
brucellose, une infection urinaire chronique à colibacilles ou proteus. Les chlamydioses
chroniques peuvent être gynécologiques ou respiratoires.
Les foyers infectieux chroniques ORL (nez, gorge, oreille, granulomes dentaires, poches
gingivales...) sont souvent en relation avec l’infection intestinale chronique: la radio
panoramique dentaire et la radio (ou scanner) des sinus doivent être demandés au moindre
doute.
162
Comment déterminer l’origine première et fondamentale du trouble? c’est tout l’art du
clinicien qui permettra de reconstituer l’histoire de la maladie, d’en définir les grand axes et
surtout les moyens les plus simple et plus rapides pour remettre sur pieds.
Les infections intestinales peuvent être révélées par une coproculture faite dans un
laboratoire spécialisé (voir chapitres 12 et 13), par des sérologies (candidoses,
hélicobacter) ou par des prélèvements en milieu spécialisés (fibroscopies). Plus rarement
l’analyse d’urine révélera une infection chronique des voies urinaires ou sexuelles (MST).
On trouve de nos jours des cas de paludisme larvé évoluant à bas bruit sans que
l’indentification biologique (méthode de la goutte épaisse ou frottis sanguin) ne soit positive
le jour de sa réalisation. Il est donc important de savoir rapporter l’asthénie aux suites d’un
voyage (même très court) en zone infestée.
Les infections virales chroniques et récidivantes sont beaucoup plus difficiles à identifier.
S’il n’est pas difficile de retrouver des anticorps anti hépatites (A, B ou C...) il l’est plus de
retrouver des traces de virus Epstein-Barr (séquelles de mononucléoses infectieuses ou
poussées d’une maladie chronique), de cytomégalovirus et surtout d’affirmer la relation
directe entre ces agents et la fatigue. Le profil protéique peut donner de précieuses
orientations ainsi que les différents examens de l’immunité (immuno électrophorèse,
numération des sous populations lymphocytaires...). D’autres causes sont bien évidemment
possibles: maladie de Lyme, toxoplasmose, parasitose exotiques... et devront être recherchées
dans les cas extrêmes par le praticien.
Maladies métaboliques
Il ne faut jamais perdre de vue qu’un certain nombre d’affections métaboliques telles des
maladies sanguines, hémopathies, leucémies peuvent se traduire, au début, par une simple
fatigue d’où l’intérêt de l’hémogramme et de la VS (Vitesse de Sédimentation) dans
l’inventaire de toute asthénie.
Déficiences et carences
Les raisons de ces déficiences peuvent être complexes et multiples: conséquence d’une
mauvaise qualité de l’environnement et de l’alimentation ou de mauvaise habitudes de
préparation culinaire, de modes de vie ou de traitements médicaux inadaptés ou prolongés
inutilement.
163
des pages 27 à 32 de « Forme et Santé »
des pages 45 à 88 de « La Nutrithérapie »
« Enquête Val de Marne, 1991 »: 100 % des adultes, hommes ou femmes de 18 à plus de 50
ans sont déficitaires en VITAMINE E. On connaît également l’étude MONICA qui identifie
la corrélation entre déficit en VITAMINE E et accroissement du risque cardio-vasculaire.
On risque de manquer de VITAMINE E si l’on ne consomme pas assez d’huiles végétales
(germes de blé, chardon, tournesol, soja, olive, carthame), de noisettes, noix, amandes,
céréales, poissons, foie, beurre, choux, épinards, asperges, brocolis et œufs.
Les besoins sont augmentés en cas de malabsorption intestinale, diarrhée chronique, maladie
kystique du pancréas, phénomènes de vieillissement, consommation d’anticonvulsivants
(épilepsie, certaines dépressions), prise de pilule anticonceptionnelle, sels de fer, grossesse,
syndrome prémenstruel, pollution industrielle.
Dans le cadre de carences d’apports: régimes trop végétariens, trop riches en aliments raffinés
et déminéralisés ou manquant de fruits de légumes et légumes secs cultivés, conservés et
164
cuisinés correctement. Les infections, les inflammations chroniques ou les affections
intestinales de type colitique augmentent les pertes minérales et les besoins. La grossesse, la
consommation de phytates en excès due à l’absorption excessive de céréales complètes
diminue l’absorption intestinale des minéraux, notamment de zinc. Les hémorragies
chroniques qu’elles soient intestinales (varices œsophagiennes, ulcères, hémorroïdes) ou
gynécologiques (règles trop abondantes) le privent de fer. Or le fer est engagé dans la
synthèse de la dopamine, le neurotransmetteur de l’éveil...La fatigue elle même, le surmenage
physique et intellectuel et l’intoxication par les métaux lourds tels que le plomb augmentent
en retour les besoins en minéraux essentiels.
Et de zinc ?
Le zinc se trouve en quantité dans les viandes, les poissons, les fruits de mer, les céréales
complètes et les légumes secs. Mais l’état de notre tube digestif, la consommation en excès de
pain complet, les régimes trop végétariens peuvent modifier considérablement nos
concentrations de zinc et conduire à des états de déficience aux conséquences multiples.
La fatigue chronique et prolongée doit donc, et dans tous les cas, être considérée comme un
possible signe avant coureur de cette évolution...
165
Les pertes nutritionnelles
C’est aussi l’augmentation des besoins nutritionnels chez les adolescents et adultes surmenés,
physiquement ou intellectuellement, à des stades particulièrement sensibles de leur évolution,
comme la puberté, la grossesse, l’allaitement.
C’est encore ce que l’on peut considérer comme à la limite de l’erreur méthodologique qu’il
s’agisse de discipline personnelle ou de thérapie médicale: la grossesse, l’accouchement,
l’intervention chirurgicale ou la convalescence mal préparés et mal « réparés » au plan
nutritionnel.
Prenons donc exemple sur d'autres pays où il n'est pas question de "traiter" une
dépression sans chercher à en reconnaître les causes et à proposer à l'intéressé d'y remonter et
surtout d'y remédier: éducation, cadre de vie, culture, milieu familial et/ou professionnel...
C'est alors, et une fois cette démarche proposée, que l'usage "intelligent" des
médicaments "antidépresseurs" peut être éventuellement envisagé. Et c'est au cours de
l'accomplissement de cette démarche que l'on pourra identifier ce qui nous intéresse ici:
166
LES FACTEURS NUTRITIONNELS DE LA DEPRESSION
Car, qu'est-ce qu'un "antidépresseur" sinon une molécule qui vise à favoriser la bonne
transmission de l'influx nerveux. Or nous savons que cette transmission se fait grâce un
support "chimique" que l'on nomme "neuromédiateur". Ces neuromédiateurs ne peuvent être
correctement synthétisés et modulés que si l'état nutritionnel de l'individu est satisfaisant.
LA DIETETIQUE
N'oubliez pas de prendre en compte tous les facteurs de bonne absorption digestive:
colites chroniques, notamment à candida-albicans, hypo- et hyperglycémies, intolérances et
allergies alimentaires, mauvais état de la dentition, usage de certains médicaments ou aliments
perturbant l’absorption des nutriments.
Nous ne connaissons pas la réponse et nous ne la connaîtrons pas avant que les
chercheurs ne nous aient donné les moyens de la déterminer précisément, pour chacun d'entre
nous, individuellement.
Alors en attendant n'hésitez pas: prenez un à deux grammes par jour, sous forme de
comprimés à "action prolongée" et mangez des agrumes, des pommes de terre, des radis, du
cresson, des kiwis, du persil...
167
Elle sont nécessaires à la synthèse des neurotransmetteurs (monomamine) et
participent à la conversion du tryptophane en sérotonine. Cette sérotonine est essentielle à la
"bonne humeur", à la bonne qualité et à la bonne architecture du sommeil qui s'exprime par le
fait de rêver. C'est pour cela que l'on appelle souvent la vitamine B6: "gardienne des rêves"
car le fait de ne pas rêver peut témoigner d'une carence en cette vitamine.
- Le zinc et le manganèse doivent toujours être associés à la vitamine B6 dont ils sont
les cofacteurs. Le zinc est souvent conseillé, dans cette indication, sous forme de gluconates
(ampoules à 10 milligrammes),de colloïdes (15 milligrammes par ampoules), de sulfate (10 à
200 milligrammes de ZINC élément) et pour certains sous forme d'orotates et de comprimés
chélatés aux protéines. Les sujets dépressifs sont très souvent carencés en zinc, ce qui est
relativement facile à vérifier biologiquement. Certaines structures de notre cerveau
(hippocampe) sont très riches en zinc et probablement très sensibles à des sub-carences en ce
métal. Le manganèse est conseillé, en tant que cofacteur du zinc, à la dose de quelques
milligrammes.
- L'acide folique (vitamine B9) est souvent déficitaire chez les dépressifs en
particulier chez les personnes âgées qui ont une mauvaise absorption gastrique intestinale et
une nourriture trop monotone et/ou insuffisante. Ce sont aussi ces mêmes personnes qui
souvent prennent des "médicaments" perturbant l'absorption de cette vitamine. Une
supplémentation de l'ordre de 5 à 30 milligrammes par jour est parfois et très rapidement
efficace sur de nombreux symptômes liés à la dépression (tristesse, mélancolie). La voie
parentérale (injections intramusculaires à 5 ou 50 milligrammes) est nécessaire (et plus
rapidement efficace) lorsque les problèmes digestifs sont importants.
- Les déficiences en fer provoquent des états asthéno-dépressifs qui, chez la femme,
sont cycliquement réactivés après les règles. L’analyse sanguine de la ferritine qui précise le
niveau des "stocks" de fer donne des résultats systématiquement trop bas. D'autres sujets ont,
tout au long de leur vie, une mauvaise absorption du fer qui induit des états chroniques de
dépression psychique et immunitaire ainsi que des insuffisances endocriniennes
(hypothyroïdies).
168
conseiller, en fonction de chaque cas particulier, les justes doses et sels de magnésium, et les
sels à utiliser (sulfates, chlorures, lactates, pydolates, aspartates et orotates) en fonction de
l'importance, du site du déficit et de son mode d’expression clinique . La prise concomitante
de taurine peut considérablement améliorer l’efficacité du magnésium.
Lorsque, et c'est souvent le cas, des états allergiques sont associés aux états dépressifs,
on sera particulièrement attentif à la ration lipidique et à vérifier l'absence de carences
d'apport ou d'absorption en acides linoléiques et linoléniques. Les acides gras oméga 6 seront
utiles à la dose de quatre à six capsules par jour à 500 milligrammes d'huile d’onagre ou de
bourrache.
On sera également attentif, et tout spécialement chez les personnes âgées ainsi que
chez les sportifs et les surmenés, aux éventuelles carences en acides aminés et donc en
PROTEINES. La supplémentation en sachets ou barres de PROTEINES SOLUBLES de
haute valeur biologique est souvent nécessaire et donne de très bons résultats: les déficiences
en acides aminés sont certainement beaucoup plus fréquente qu’on ne l’imagine chez les
personnes fatiguées, âgées ou médicamentées et ces préparations de protéines permettent de
les combler plus facilement.
- La L-TYROSINE a une valeur nutritionnelle et protéique mais elle est très souvent
utilisée, seule en lieu et place des antidépresseurs dont elle n’a pas les contre-indications (il
faut cependant, comme avec la L-PHENYLALALANINE, être prudent chez les sujets
hypertendus). En aval de la phénylalanine, la L-TYROSINE est un acide aminé stimulant
de l'humeur car précurseur de la DOPAMINE et de la NORADRENALINE. Elle aide à
réguler les états d'hyperinsulinisme que l'on retrouve souvent chez les sujets sensibles au
stress et dépressifs. La glande thyroïde l'utilise afin de fabriquer la thyroxine et
l’hypothyroïdie clinique et biologique est souvent intriquée avec des états de fatigue et de
dépression. La tyrosine est conseillée à des doses pouvant aller jusqu'à six grammes par jour
(prescription « médicale » de certains psychiatres!).
169
- La DL-PHENYLALANINE, apporte la PHENYLALANINE sous ses deux formes
(D- et L-PHENYLALANINE) complémentaires dans le cadre de la supplémentation des
états dépressifs. Elle doit être prise, sur un estomac vide, à doses croissantes depuis un
comprimé à 500 milligrammes jusqu'à quatre à six, en fonction de la réponse du patient. Elle
est formellement contre-indiquée chez les sujets souffrant de phénylcétonurie (une maladie
métabolique rare) et chez ceux qui seraient soignés avec des antidépresseurs du type
"monoamine oxydase". Il faut savoir qu' à des doses supérieures à deux grammes par jour, elle
peut provoquer des maux de tête, des états d'excitation, de la constipation, nausées, insomnies,
de l’hypertension artérielle chez des sujets prédisposés et nécessite donc une surveillance
médicale..
La phénylalanine, qu'elle soit utilisée pour contribuer au traitement des états dépressifs
ou pour stimuler ses capacités cérébrales et réduire son appétit est toujours plus efficace
lorsqu'elle est prise avec 100 à 200 milligrammes de VITAMINE B6 (PYRIDOXINE).
Enfin il ne faut pas oublier, dans ce cadre spécifique, de rechercher les signes
cliniques et la présence dans notre organisme de certains xénobiotiques tels les métaux
lourds (cadmium, plomb, mercure...) qui, en "prenant la place" de nutriments essentiels
(zinc) peuvent considérablement perturber le fonctionnement de notre système nerveux.
Dans tous les cas la recherche étiologique d’une fatigue, quelle que soit son expression
et sa forme représente un excellent exercice de nutrithérapie orthomoléculaire et de
prévention active nutritionnelle.
Défatiguez quelqu’un c’est non seulement lui rendre service aujourd’hui mais c’est
plus encore lui éviter de faire, demain, l’expérience malheureuse de la maladie.
170
171
13 SUPPLEMENTATIONS NUTRITIONNELLES DES
AFFECTIONS CARDIO-VASCULAIRES
Sur cette question les médias américains sont très clairs. La baisse constante du
nombre d'accidents et de décès cardiovasculaires confirme leur opinion et justifie leurs
importantes campagnes d'opinion. Ces campagnes se résument parfois en quelques mots:
- Tabagisme,
172
- Usage de certains médicaments, d'excitants, de drogues
- Alcoolisme
- Hyperalimentation globale
LE HAMBURGER FRANCAIS
Au risque de déplaire, il faut préciser que ce mal américain existe aussi également
chez nous... et bien au delà des fast-foods !
Mais tel un "mauvais ange" il porte, ici, d'autres noms tels: gruyère, camembert...(=
fromages gras en général), viandes rouges cuites à la poêle ou grillée et arrosée de bon jus de
beurre, servies avec de bonnes petites pommes de terres rissolées... Mais on n’oubliera pas les
entrées composées de rosettes, de rillettes et de pâtés alléchants... ni les croissants, brioches et
petits pains au chocolat, profiteroles, liégeois, charlottes et framboisiers au dessert.
Quant aux frites, demandez à nos chers petits ce qu'ils en pensent surtout lorsqu'on les
sucre avec une bonne sauce au nom américain !
Nous avons, nous français, une nourriture globalement plus équilibrée que celle des
américains. Mais nous ne sommes pas à l'abri d'erreurs et surtout les remèdes seraient faciles
à mettre en œuvre, si on voulait se donner la peine d'un minimum d'éducation et de
pédagogie nutritionnelle.
173
- Demandez de ne pas mangez trop, pas trop tard et pas trop gras le soir.
- D’être raisonnable avec l'alcool: un ou deux verres de bon vin rouge apportent des tanins,
des vitamines et des minéraux antioxydants excellents à terme pour la santé..
- Faites varier l’alimentation: un jour de la viande, un jour du poisson, un jour des œufs.
Evitez d'associer à un même repas des quantités trop importantes de protéines d'origine
animale (par exemple viande et fromages à un même repas).
- Faites consommer plus de fibres, mais ne pensez pas que pour cela il suffit de conseiller
des comprimés. Ces derniers sont parfois nécessaires, mais avant d'en venir là réhabilitez,
dans votre alimentation quotidienne, l'usage des légumes verts à fibres (navets, carottes,
céleris...) des fruits à fibre (pommes), des céréales complètes ou semi-complètes (riz, pâtes,
flocons d'avoine, müeslis...) et des légumineuses (soja, lentilles, haricots, pois...).
- Utilisez des huiles non chauffées, si possible de première pression à froid. D'après l'étude
MONICA (voir ci-dessous), l'huile d'olive semble avoir un effet extrêmement favorable sur
les paramètres cardio-vasculaires. Mais le régime dit Crétois qui apporte plus encore d’acides
gras linoléniques semble encore plus favorable. Il est donc recommandé d’augmenter la part
des huiles de soja, de noix et même de colza. De toutes façons conseillez de varier ou alterner
les huiles. Un bon compromis est obtenu par le mélange à parts égales d'huiles première
pression à froid d'olive, tournesol, noix et soja ou olive, noix, soja, avec possibilité de
remplacer noix ou soja par colza (colza nouvelle formule, mais pressé à chaud) et surtout en
mangeant plus de poissons... mais pas des bâtonnets de poissons panés revenus à la poêle
dans un bon beurre frit ! et plutôt des poissons gras des mers froides tels que le hareng, le
maquereau, la morue... et le saumon.
- Enfin, il faut bien insister sur le fait qu’une dérive alimentaire isolée n'a jamais tué
personne: ce sont les insidieuses et mauvaises habitudes qui, répétées, conduisent a la
méforme d'abord, puis à la maladie.
Nous fabriquons aussi de la "graisse", et donc des plaques d'athérome, à partir des
sucres que nous absorbons: l'énergie produite par les sucres qui n'est pas utilisée est stockée
sous forme de tissus graisseux et augmente le risque d'athérogénèse.
174
Ce processus est dépendant:
- de la quantité mais aussi de la qualité des sucres absorbés: les sucres à "index
glycémiques bas" (céréales complètes, légumineuses et féculents, certains légumes...) sont
moins athérogènes que les sucres à "index glycémique élevé" (sucre blanc, céréales raffinées,
carottes, bière, pommes de terre...).
C’est que l’on nomme le syndrome X, c’est à dire un ensemble de perturbation lipido-
glucidiques et vasculaires qui vont augmenter considérablement le risque d’apparition de la
maladie cardio-vasculaire sous forme insidieuse, progressive et souvent grave.
ET LE SPORT ?
Pas de sport, pas d'exercice = pas d’optimisation de santé ! Nous avons une
cervelle et des muscles.
Les réponses sont multiples: "j'ai pas le temps,... c'est trop dur,... c'est trop loin ou trop
cher". Toutes sont de fausses excuses qui masquent un refus plus ou moins conscient de
prendre sa santé en main et de la gérer.
Tous les médecins sont pour une fois d'accord: il faut un minimum de sport et
d'exercice mais pas n’importe comment!
Cet exercice doit être progressif (surtout après quarante ans) contrôlé au plan cardio-
vasculaire et intelligemment géré.
175
l’âge + 10 à 20 en fonction du terrain et des antécédents) et répété au minimum trois fois, si
possible quatre fois par semaine qui est le plus efficace.
Cet exercice, s'il est pratiqué correctement, suffisamment prolongé et régulier, fera
"brûler la graisse" et contribuera à l'équilibre du métabolisme du sucre (voir plus haut) ainsi
qu'à l'équilibre psychologique de l'individu et sa "résistance au stress".
Donc incitez vos patients à courir (avec de bonnes chaussures), nager, pédaler en
chambre ou sur route, à pratiquer le "cardio-training" s’ils ont une salle équipée à proximité, à
faire du "VTT", de la randonnée en côte le dimanche ou du ski de fond l'hiver, mais tout
progressivement, avec entraînement, mais sans « reporter à demain » ce qui ne sera plus
possible après un certain âge ou... la maladie.
ET LE STRESS ?
La "gestion du stress" est à la mode. Quelle grande entreprise n'a pas ses réunions pour
cadres stressés ?
Il est vrai que nous sommes dans une société de vitesses (time is money!), de
rendements et de "pressions" (on me met la pression, je te mets la pression...). C'est le style
américain qui nous a envahis. Ils commencent à en revenir, pourquoi pas nous ? Mais
attention aux modes: week-ends de survie dans l'Ardèche, lunettes de relaxation, relaxoriums
plus ou moins bidons... tout peut être bon ou mauvais: cela dépend de la motivation réelle des
organisateurs.
En fin de compte, c'est notre état d'esprit personnel qui doit évoluer, c'est a dire notre
philosophie de la vie.
Il n’est pas interdit d’amener les gens à réfléchir sur leur mode de vie et à se
demander: si l'on travaille pour vivre ou si l'on vit pour travailler.
176
- risque augmenté de 43% pour l'affection cardiaque
- et de 53% pour l'attaque cérébrale.
Tout le problème consiste à définir le poids idéal. Différentes formules existent depuis la
classique formule de Lorentz jusqu'au plus moderne indice de Quetelet qui consiste à diviser
le Poids en kilos, par la taille en m2. (normes inférieures à 22, 25). Ces indices ne rendent pas
toujours compte de l'ossature du sujet. Ils doivent être modulés par l'étude des plis cutanés et
des mensurations qui permettent de différencier la masse maigre (muscle) de la masse grasse
(graisse).
Fumer vingt cigarettes par jour multiplie par deux le risque d'accidents cardio-
vasculaire. Au delà de vingt cigarettes, on considère que ce risque est multiplié par trois.
- Facteurs génétiques
- Facteurs culturels et environnementaux (alimentation, stress, tabac, alcool...)
- Facteurs additionnels iatrogènes (certains traitements médicamenteux, pilule
anticonceptionnelle).
L'usage précoce des contraceptifs oraux (pilule anticonceptionnelle) chez des sujets
présentant d'autres facteurs de risques (génétiques, alimentaires, hypertension, tabac,...) peut
aggraver considérablement l'évolution de la maladie cardio-vasculaire.
LA SUPPLEMENTATION MICRONUTRITIONNELLE
La découverte des effets bénéfiques des huiles de poissons des mers froides remonte
au début des années 80. Elle découle du fait que les esquimaux, qui n'ont pas de
177
particularisme génétique en ce domaine, ne présentent pratiquement pas d'accidents
cardiovasculaires.
Le médecin anglais Reginald SAYNOR, publia dans le "Lancet" de juin 1983 un article
célèbre: il démontrait que les sujets ayant reçu une supplémentation pendant deux ans avaient
non seulement un taux global de cholestérol significativement plus bas, mais présentaient
aussi une élévation du cholestérol-HDL ce qui confirme donc bien le rôle antiathérogène de
ces huiles.
Un article de la revue JAMA (éd. française) de 1988 résume bien les propriétés des
huiles de poisson:
- Réduction du taux de triglycérides dont le rôle athérogène est de plus en plus certain;
- Effets anti-inflammatoires;
Il faut quand même préciser que ces études sont réalisées avec de fortes doses d'oméga
3 qui prolongées telles quelles risqueraient d'avoir des effets négatifs: risques hémorragiques,
prises de poids.
Les sujets supplémentés de cette façon ont bénéficié de plus de 50% de réduction de
mortalité cardio-vasculaire par rapport à ceux qui ne consommaient pas de poisson.
- Manger du poisson (poissons gras des mers froides, maquereaux, harengs, mais
aussi des rougets, des sardines, du saumon) et des fruits de mer très régulièrement (au moins
deux à trois fois par semaine) et le résultat ne sera que meilleur si on le réalise aux dépends
des graisses animales carnées et laitières.
178
- Supplémenter le cas échéant, au début, dans certaines situations ou maladie
lipidique installée (hypertriglycéridémie, diabète, hypertensions...), ou chez les gens qui ne
peuvent ou ne veulent consommer de poisson, avec 0,5 à 2 grammes par jour de capsules d'
huiles de poissons.
La lécithine de soja
Ces études furent confirmées depuis, notamment par une étude belge qui, sur cent
patients, objectiva une réduction de 40 % du taux de cholestérol.
Deux à trois capsules par jour de lécithine de soja ont un effet additif et
complémentaire aux capsules d'huile de poisson.
La phosphatidylcholine
Plus active encore que la lécithine se soja, elle se présente sous la forme de granulés
dont l'absorption à raison de une à deux cuillères à soupe par jour améliore le bilan lipidique
en exerçant un effet lipotrope. (voir ci-dessous).
Il s'agit de:
- l'INOSITOL
- la CHOLINE
- la phosphatidylcholine
- la L-METHIONINE
- le chlorure de BETAINE
179
l'organisme, il se combine avec la CHOLINE, pour former les phospholipides qui sont des
constituants essentiels de nos membranes cellulaires et du système nerveux. Selon le docteur
Pfeiffer du "Brain Bio-Center" de New-York et d'autres auteurs américains, Il aurait des
propriétés calmantes, permettrait (avec la choline) de faire baisser le taux de cholestérol total
et contribuerait à la régularisation de la tension artérielle.
La PHOSPHATIDYLCHOLINE
180
La Taurine
Elle s’est montrée efficace dans les accidents cardiaques et notamment sur la survie des
infarctus par une action sur la « pompe à sodium », les canaux calciques et la cellule
myocardique.
Les fibres
C'est maintenant presque un pléonasme que de dire que l'augmentation journalière
de la ration de fibres est essentielle au maintien d'une cholestérolémie normale.
Ces faits ont été confirmés par une étude publiée dans le JAMA du 10 avril 1991. Les
auteurs, (Dr Michael DAVIDSON et coll. du Chicago Center for Clinical Research)
étudièrent 156 sujets qui reçurent un apport quotidien de 57 grammes de son d'avoine.
Alors ? A vos müeslis, flocons d'avoine dans les potages, céréales et farines complètes,
pommes et légumes... ni trop, ni trop peu.
Les antioxydants
Cette question a été largement traitée dans la plaquette N°1 qui a pour titre:
ANTIOXYDANTS et que nous vous recommandons de lire afin de bien comprendre leur
181
définition, leurs mécanismes d'action et leur rôle essentiel dans le maintien de la santé et en
particulier de la santé cardio-vasculaire.
En d'autres termes l'aspect qualitatif de ces LDL oxydées semble plus pathogène
que l'aspect purement quantitatif.
Mais les grandes études épidémiologiques peinent à le prouver. Cependant il faudrait savoir
quelle forme de vitamine E a été utilisée, ce qui est rarement précisé !
182
LA VITAMINE C
Son rôle essentiel dans la biosynthèse du collagène semble lui conférer des
propriétés particulière dans les situations de cicatrisation et de réparations en situation de
post-infarctus où à notre avis (et selon celui de certains auteurs américains) le patient aurait
intérêt à avoir des taux sanguins de VITAMINE C très supérieurs aux standards habituels.
Enfin, une étude épidémiologique anglaise confirma que dans une région où les
habitudes alimentaires conduisaient à des taux sanguins faibles de VITAMINE C et à une
fréquence accrue d'accidents cardiovasculaires, une supplémentation permettait à la fois de
ramener les taux à la normale et de diminuer la fréquence des accidents.
On a de plus tout à fait intérêt à répartir cette dose, en la fractionnant tout au long de la
journée et en absorbant la vitamine après les repas. Les comprimés à « ACTION
183
PROLONGEE », (de type "américain") associant des vitamines de provenances différentes et
des BIOFLAVONOIDES (VITAMINE P, voir ci-dessous) sont une alternative tout à fait
pratique et performante. Ils peuvent être pris, au cours des repas, le matin et le soir, car,
rappelons le une fois de plus, la VITAMINE C, prise de cette façon ne gêne pas le sommeil.
Les flavonoïdes ou vitamine P (comme protection!) sont, dans la nature, les fidèles
compagnons de la vitamine C. Isolés en 1936 dans l’écorce de citron (citrine) on les trouve
également dans les fruits, les légumes, le thé vert, le vin et beaucoup de plantes et fruits tels
les myrtilles, le pin et le fameux gingko biloba si précieux pour la circulation.
Qu’ils aient pour nom citrine, rutine, hespéridine, flavones, quercétine, cyanidine
ou...Pycnogénols ce sont des antioxydants (c’est à dire qu’ils protègent les autres vitamines de
la plante de l’agression extérieure). Dans notre organisme ils ont en plus des propriétés
protectrices et antioxydantes des vertus antihémorragique et antioedémateuses, car ils
augmentent la perméabilité capillaire. Ils sont également antiallergiques et anti-
inflammatoires.
C’est une tisane de pin que les indiens donnèrent aux marins de Jacques Cartier durant
l’hiver 1535 . Cet élixir les sauva du scorbut et... d’une mort certaine. Le PYCNOGENOL est
extrait du « pin des landes » et les anthocyanes (substances très proches) du pépin de raisin.
L’association de vitamine C et de pycnogénol et de flavonoïdes reproduit et amplifie les
possibilités des extraits naturels de vitamine C qui tous contiennent plusieurs catégories de
flavonoïdes.
La COENZYME Q 10
184
Le COENZYME Q10 ou UBIQUINOL 10, découvert par CRANE en 1957 est un
Nutriment Essentiel. Il a une structure proche des vitamines E et K. C'est un
ANTIOXYDANT puissant utilisé particulièrement dans la pathologie cardio-vasculaire (car il
contribue à régulariser les hypertensions artérielles), dans les insuffisances immunitaires, les
pathologies liées au vieillissement et en médecine sportive.
Ce COENZYME Q10 est donc une substance entièrement naturelle et biologique qui
est aujourd’hui conseillées par voie digestives ou perlinguale aux doses allant de 30
milligrammes à 120 milligrammes (60 milligrammes en moyenne pour la protection cardio-
vasculaire).
La THIAMINE (ou VITAMINE B1) selon une étude réalisée sur un groupe de rats par
l'Université de Tulane aurait une action favorable sur la trophicité et la régulation du rythme
cardiaque.
La NIACINE (VITAMINE B3) a été étudiée par le Centre de Recherche sur les
Lipides de l'Université de Cincinnati. Elle est vasodilatatrice et probablement antiathérogène,
de plus, elle abaisse les taux de cholestérol et de triglycérides.
Parce que la plupart des victimes d'infarctus du myocarde ont des taux sanguins de
cholestérol normaux, KILMER, Mc CULLY (Providence, Rhode Island) avait, dès les années
60, formulé l'hypothèse qu'un déficit en vitamine B9 (acide folique) est une cause majeure
d'accident cardio-vasculaire.
185
Mc. CULLY avait d’abord été taxé d'illuminé, mais les études conduites depuis lors
lui ont toutes donné raison : de nombreux accidents coronariens sont dus à l'accumulation
dans les artères d'une substance - l'homocystéine - dont la dégradation dépend de la
présence en quantités suffisantes de vitamines B9, B6 et B12.
La vitamine B9 se trouve dans les légumes verts, les agrumes, mais à des doses
insuffisantes pour faire chuter les taux d'homocystéine lorsqu'ils sont trop élevés. Des
suppléments sont alors nécessaires.
La pyridoxine (vitamine B6) semble avoir une action favorable sur la conduction de
l'influx nerveux dans le tissu cardiaque. Elle est par ailleurs recommandée chez les femmes
prenant une thérapeutique hormonale (pilule anticonceptionnelle).
Le calcium
De nombreux auteurs ont corrélé l'hypertension artérielle avec des taux bas de
CALCIUM (hypocalcémie).
Cette étude fut confirmée en décembre 1985 par l’étude du docteur Cynthia D.
MORRIS dans "Annals of International Medicine".
Le magnésium
186
Nous recommandons des prises régulières de magnésium chez les patients nerveux
(dystoniques) et/ou hypertendus. Nous utilisons différents sels de magnésium (chlorure,
sulfates, lactates...) et le choix de ces sels devrait être guidé par l’étude de la chronaxie ou
hyperexcitabilité neuro-musculaire les hypoexcitables bénéficiant plutôt des chlorures
alors que les hyper seraient plus améliorés par les lactates. D’autres sels comme les aspartates
et les orotates sont des vecteurs particuliers du magnésium.
Le chrome
Une étude publiée dans « La Presse Médicale » du 1er novembre 1986 de CONRI,
SIMONOFF... et coll. confirme cet abaissement significatif de la chromémie au cours des
maladies des coronaires, l'abaissement étant proportionnel au degré de sténose coronaire.
Dès 1954 CURRAN puis, en 1968 SCHROEDDER, ont démontré qu'un apport
journalier de 2 mg d'acétate de chrome pendant six mois entraîne une diminution du
cholestérol total de 14%. NASH a observé en clinique, après deux mois de supplémentation,
une réduction d'environ 10% du cholestérol et une augmentation de 14% des fractions HDL.
187
Les aliments les plus riches en chrome sont les épices tels que le thym et le poivre
noir.
La levure de bière, les foies, les rognons, les champignons, les céréales complètes
et les jaunes d'oeuf en sont également très riches.
Le polynicotianate de chrome a été mis en valeur aux USA à la suite d'une étude
réalisée sur des footballeurs mettant en évidence une augmentation particulière de la masse
musculaire au dépend de la masse graisseuse.
Le zinc
Le ZINC est naturellement présent dans les viandes, les foies et surtout les fruits de
mer. Dans l'organisme, il est le cofacteur de plus de deux cents enzymes. Son rôle au niveau
de l'immunité, du psychisme, de la régulation hormonale est immense.
En tant que clinicien nous demandons très souvent aux patients de faire réaliser un
taux de zinc érythrocytaire (ou zinc des globules rouges) qui signe l'état des réserve de zinc et
nous n'hésitons pas à supplémenter en zinc jusqu'à ce que le taux se normalise. D'autres signes
faciles à percevoir peuvent témoigner d'une sub-carence ou déficience en zinc: tâches
blanches sur les ongles, sécheresse de la peau, fragilité des cheveux, infections à répétition,
troubles de la cicatrisation, parfois fatigue ou dépression. Bien entendu ces signes ne sont pas
spécifiques, mais leur présence doit faire rechercher l'éventualité de la déficience de zinc.
Enfin, et pour être complet, il ne faut pas oublier dans le cadre de cette approche
nutrithérapique de la maladie cardio-vasculaire que le bilan biologique nutrtionnel doit
permettre en plus et parfois à la place du bilan lipidique classique de mieux cerner, prévenir
et traiter la maladie et ses conséquences.
188
Un profil protéique
Un profil vitaminique
Un profil minéral avec dosage des métaux toxiques et lourds (xénobiotiques)
Un dosage de l’homocystéinémie
Un dosage de MDA ou une évaluation enzymatique du stress oxydatif.
Une évaluation du mode et cadre de vie, ainsi qu’un profil psychologique peuvent
venir compléter les données nutritionnelles et cliniques classiques.
189
14 SUPPLEMENTATIONS MICRONUTRITIONNELLES dans le cadre DES
MALADIES AUTO IMMUNES et INFECTIONS
FACTEURS DIETETIQUES
Une étude expérimentale: Sur la souris une étude (Morrow J et al. Dietary fat and immune
function. J Immunol 135(6):3857, 1985) indique que la restriction des graisses animales
saturées module la réponse immunitaire dans une population de souris atteintes de lupus.
Cette diète diminue l’activité phagocytaire des macrophages péritonéaux et des lymphocytes
NK. La fréquence de l’apparition de la maladie ainsi que sa sévérité en sont diminuées
d’autant. Les résultats suggèrent également que ce type de diète influencerait l’activité des T
helpers ainsi que la production d’anticorps alors que les acides gras saturés peuvent
influencer la réponse immunitaire cellulaire qui dépend des processus de contact
membranaire.
Vitamine C
Stuart MARCUS, (Montefiore Medical Center, NEW YORK) a de son côté démontré que le
traitement par Interleukine 2 peut provoquer un état de pré-scorbut qui contribue
grandement à la toxicité de ce médicament.
190
L’effet antihistaminique, antiallergique de L’ACIDE ASCORBIQUE est d’autant plus
objectivable que la vitamine C est associée à des flavonoïdes (QUERCETINE,
PYCNOGENOL...) et d’autres antioxydants.
Enfin il ne devrait plus être nécessaire de démontrer les effets antiinfectieux de l’acide
ascorbique, tant les études sérieuses sont nombreuses. La réalité de la connaissance
médiatique et médicale du problème n’est malheureusement pas le reflet de cette opinion:
Au niveau humoral, la Vitamine C augmenterait les taux d'IgA et d'IgM ainsi que les
fractions actives du Complément.
Une autre étude a été conduite par le Professeur Elliot DICK, Directeur de
Laboratoire de Recherche sur les virus respiratoires à l'Université de Madison.
Elle étudie le devenir de deux groupes humains exposés au rhinovirus 16: un groupe
placebo et un groupe ayant reçu pendant 25 jours deux grammes par jour de Vitamine C.
Il conclut que, certes la Vitamine C ne protège pas le groupe traité contre l'infection,
mais que par contre la durée de l'infection est réduite de 40% dans ce groupe. La sévérité de
symptômes est également réduite: trois fois moins de toux, moitié moins d'éternuements...
191
1ère communication
Depuis que les sujets séropositifs au virus HIV ainsi que les malades atteints de SIDA
ont révélé être déficients en GLUTATHION, les auteurs ont examiné et comparé l’efficacité
de l’ ascorbate de calcium et d’un précurseur du glutathion: La N-ACETYL-CYSTEINE
(NAC) sur la réplication virale dans les cellules infectées.
RESULTATS
Dans une publication de 1991, les deux auteurs avaient démontré que l’effet inhibiteur
de la NAC seule n’était que deux fois supérieur à celui du témoin et que le GSH seul n’avait
aucun effet sur les concentrations en RT et restait incapable de potentialiser l’action de l’acide
ascorbique.
2ème communication
Proc. Nat. Acad. Sci. USA, Vol 87 pp 7245- 7249, Septembre 1990
- par inhibition de la formation syncitiale des cellules géantes dans les cellules CD4+
récemment infectées.
- Après 4 jours d’exposition à 100 - 150 µg/ml. d’ascorbate, la RT produite par les
cellules infectées est réduite d’un facteur 25- 172.
192
Ces résultats permettent d’expliquer l’effet anti-HIV des ascorbates:
En diminuant la synthèse des protéines virales dans les cellules infectées et en stabilisant
la production de RT dans les virions extra cellulaires
Vitamine B6 et Folates
VITAMINE A ET DERIVES.
Cliniquement cette modulation se traduit (en cancérologie) par une « re-différenciation ». Elle
avait fait surnommer par Lucien ISRAEL la VITAMINE A et ses dérivés (RETINOL,
CAROTENES, ACIDES RETINOïQUES) « interféron du pauvre ».
CAROTENES ET IMMUNITE
Les végétariens, ont des taux sériques de Vitamines A, E et C équivalents à ceux des
non-végétariens, mais avec des trois fois supérieurs de carotène ont deux fois plus de cellules
tueuses actives.
193
En pratique la prise de carotènes (et plus particulièrement de carotènes complexes
provenant des algues type « Dunaniella ») améliore la réponse immunitaire locale des
muqueuses respiratoires (et digestives). On a donc intérêt à les conseiller dans le cadres des
rhinopathies chroniques, rhinites et sinusites. Des études récentes montrent également leur
efficacité dans le » cadre du traitement et de la prévention des troubles oculaires liés au
vieillissement (infections, larmoiements, kératoses séniles...).
CAROTENES ET HIV
Coodley, G.O., Nelson H.D., Loveless,M.O., ad Folk, C.(J. AIDS, 6, 272, 1993) ont
montré que le bêta-carotène élevait les taux de CD4+ chez les patients infectés par le HIV et
que seuls, ou combinés aux ascorbates, ils étaient en mesure de ralentir la progression de
l’infection à HIV ainsi que la survenue des maladies opportunistes.
VITAMINE E
Elle restaure les fonctions blastogéniques des lymphocytes T réduites par un excès d’AGPI.
Sa carence ou des doses toxiques (?) induirait des altérations de l’immunité cellulaire et
de la synthèse des anticorps.
Le taux de Vitamine E intervient également dans l’état global d’oxydation (voir partie ci-
dessus, affections cardio-vasculaires) et dans la BALANCE TNF / ANTIOXYDANTS qui,
elle même va jouer un rôle dans la régulation anti-infectieuse
Son rôle dans l’immunité, le cancer et l’infection à VIH a été démontré « in vitro » par le
Professeur Alain FAVIER (CHU de Grenoble, France), réunion de la Société de biologie
Novembre 1993.
Le TNF (Tumor Necrosis Factor) est une cytokine sécrétée par le macrophage
activé, il favorise la production de radicaux libres.
194
D’autres cytokines telles IL-1, IL-2, IL-6 et GMCSG sont également activées en cas
d’inflammation.
LES MINERAUX
Fer
L’excès de fer paraît nuisible dans tous les cas d’inflammation qu’elle soit simple ou
auto-immune.
Divers mécanismes sont en jeu: activation des catalases, surproduction de radicaux libres.
Zinc
L’immunité cellulaire est améliorée, pour une prise de 10 à 135 mg/j durant 1 à 6 mois
(dose optimale de 40 mg./j) dans différentes maladies. Le zinc agit par action sur la membrane
les lymphocytes et par stimulation du thymus.
La carence en ZINC fut mise en évidence dans le cadre des atrophies lymphoïdes et des
dysfonctions de l’immunité cellulaire chez l’enfant carencé.
195
De même chez la personne vieillissante, l’altération, entre autres, des fonctions
thymiques semble être partiellement au moins réparable par l’apport de ZINC (symposium
des 2 ALPES 1991 ). On relève, biologiquement une réduction des tests de prolifération
lymphocytaire, une lymphopénie T avec proportion réduite de lymphocytes CD4, une
baisse d’ activité thymuline et d’interleukine 2. Sont associées des altérations de la
production d’ anticorps, du chimiotactisme et de la phagocytose des polynucléaires
(CHANDRA RK. Nutrition and Immunity. Am. J. Clin. Nutr 1991; 53 ; 1087-101. et PRASAD
AS. Discoverv of human zinc deficiency and studies in an experimental human model Am. J.
Clin. Nutr. 1991 ; 53 : 403-12).
Il est à noter qu’à l’inverse des apports excessifs en zinc (300 mg par jour) pourraient
conduire à une dysfonction des neutrophiles avec réduction de leur phagocytose et de leur
bactéricidie (CHANDRA RK. Excessive intake of zinc impairs immune responses. JAMA
1984; 252 : 1443-6).
Le Cuivre
La déficience en cuivre conduit à une fragilité aux infections que les précurseurs de la
médecine nutritionnelle (MENETRIER et PICARD) avaient bien perçus.
Sélénium
Des travaux plus récents soulignent les relations possibles entre l’épuisement des réserves en
SELENIUM et/ou GLUTATHION réduit et la facilitation de l’infection virale (HIV).
196
A l’inverse un apport excessif pourrait réduire la réponse immunitaire (CHANDRA RK.
Nutrition and Immunity. Am. J. Clin. Nutr 1991; 53 ; 1087-101).
Cette enzyme est induite par un certain nombre de cytokines (IFN , TNF , IL-1. IL-6) et
le lipo-polysaccharide. La production de NO est bloquée par les stéroïdes . Le NO est
vasodilatateur et cytotoxique. Il inhibe le métabolisme oxydatif des macrophages et leur
production de radicaux libres.
197
LA MODULATION DE LA REPONSE IMMUNITAIRE PAR L’APPORT DE
LIPIDES ALIMENTAIRES
Il est maintenant bien admis que les LIPIDES ALIMENTAIRES exercent une action
IMMUNOMODULATRICE à la fois sur les fonctions immunitaires spécifiques et non
spécifiques (KINSELLA JE, LOKESH B, BROUGHTON S. Dietary polyinsaturated fatty
acids and eisocanoïds : a potential effects on the modulation of inflammatory and immune
cells : an overview. Nutrition 1990; 6 : 24-44.). Les études expérimentales ont montré qu'un
déficit en acides gras essentiels (AGE) entraînait une atrophie lymphoïde. une diminution
de la réponse anticorps aux agressions bactériennes ou virales, une augmentation de la
sensibilité aux infections. Inversement les enquêtes épidémiologiques ont révélé que les
esquimaux avaient une incidence nettement moins élevée que dans les populations des autres
régions du monde de maladies inflammatoires. (arthrite rhumatoïde, asthme. psoriasis). Cette
différence de morbidité a été attribuée, comme pour la maladie athéromateuse, aux
particularités de l'alimentation de ces habitants du Grand Nord, riche en acides gras
polyinsaturés (AGPI) de la série n-3, les huiles de poissons, bases de leur régime alimentaire
contenant de grandes quantités d'acide eïcosapentaénoïque (EPA) et d'acide
docosahexaénoïque (DHA).
Depuis lors, la meilleure connaissance du métabolisme des AGPI et les nombreuses études
expérimentales conduites pour préciser l'influence de chacun de leurs métabolites sur les
fonctions immunitaires, ont bien mis en évidence le rôle important que jouent les graisses
alimentaires dans le contrôle de la réponse immunologique. Ces données ouvrent des
perspectives intéressantes en matière de prévention des infections. de diminution de la
morbidité des maladies inflammatoires et de tolérance de l'hôte au greffon lors des
transplantations d'organe.
Apportés par les aliments, la supplémentation, ou issus du métabolisme des deux AGE, les
AGPI sont peu utilisés à des fins énergétiques. Ils vont constituer les lipides structuraux
cellulaires, ou être mis en réserve dans le tissu adipeux.
La voie métabolique conduisant des AGE aux acides gras polyinsaturés commence par
l'action de la delta 6 désaturase, suivie par des étapes successives d'élongation et de
désaturation faisant intervenir des systèmes enzymatiques qui agissent de façon compétitive
sur les quatre familles d'acides gras (tableaux).
Cette pluralité d'actions enzymatiques explique qu'un excès d'un de ces acides gras peut
saturer un de ces systèmes enzymatiques, en particulier les désaturases, qui ont une affinité
plus grande pour les acides gras les plus longs et les plus désaturés.
Un excès d'apport en C18 = 3 n-3 peut inhiber la désaturation du C18 = 2 n-6; un excès de
C18 = 1 n-9 peut altérer la désaturation du C18 = 2 n-6 et du C18 = 3 n-3. Les AGPI en C2O
et C22 des séries n-6 et n-3 peuvent avoir un effet d'inhibition sur le métabolisme des acides
198
linoléique et alphalinolénique. La teneur en acides gras de l'alimentation va ainsi moduler la
nature et la quantité des AGPI qui se trouvent mis à disposition des cellules pour constituer
les couches bilipidiques membranaires.
Ces AGPI libérés sont ensuite soit réincorporés aux PL membranaires. soit, pour trois d'entre
eux - les acides dihomogammalinolénique, arachidonique et EPA - orientés vers deux voies
métaboliques conduisant à des médiateurs lipidiques d'une importance majeure au plan
immunitaire, les prostaglandines (PGs) et les leucotriènes (LTs).
La capacité de synthèse par les cellules des PGs et des LTs est ainsi dépendante des
AGPI qui peuvent être libérés in situ. Cette libération est fonction de la nature et de la
quantité de ces acides gras disponibles au niveau des membranes et de l'action des
phospholipases qui paraît être un facteur limitant.
En outre, la biosynthèse des PGs et des LTs est conditionnée. par l'activité de deux
systèmes enzymatiques, les voies des cyclooxygénases et lipooxygénases, répartis de façon
spécifique au niveau de chaque tissu; ceci explique les différences de capacités de synthèse de
ces médiateurs chimiques selon les cellules (MARC US M. The eicosanoids in biology and
medicine. J Lip Res 1984: 25: 1511-6.).
INFLUENCES BIOLOGIQUES DES GRAISSES ALIMENTAIRES ET DE LEURS
COMPOSANTS SUR LA REGULATION IMMUNITAIRE
199
reactions. JPEN 1988; 12 : 375-425). Ces déséquilibres habituellement rencontrés dans les
états de malnutrition sont rarement isolés, et ne sont donc pas spécifiques.
Un excès d'apport en AGPI n-6 peut aussi entraîner des phénomènes de saturation du
système réticulo endothélial avec des capacités de phagocytose diminuées. Il en résulte,
comme cela a été observé en nutrition parentérale exclusive avec des apports de lipides
représentant plus de 50 % de l'énergie totale, une augmentation nette de l'incidence des
infections, d’où l’importance au plan diagnostic des PROFILS D’ACIDES GRAS
SANGUINS.
Altérations structurelles
Médiations chimiques
Elles sont liées aux actions des métabolites issus des AGPI. Ces eicosanoïdes modulent de
nombreux processus biochimiques intervenant à tous les niveaux dans la réaction
inflammatoire ou immunologique. Pour chaque type d'agression. chaque cellule peut moduler
sa réponse en fonction de la teneur en AGPI de ses membranes et de son équipement
enzymatique. Les prostaglandines PGE2 et PGI2 sécrétées par les cellules musculaires
lisses bronchiques ont un effet myorelaxant, alors que les leucotriènes LTC4 et LDT4 sont
au contraire de puissants agents myoconstricteurs. Les LTB4 et LTC4 augmentent la
perméabilité vasculaire, favorisent la transsudation et la formation d’œdèmes, alors que la
thromboxane A2, la PGF2 sont des vasoconstricteurs.
Les PGE2 produites par les macrophages, les cellules endothéliales, les neutrophiles,
inhibent la réaction immunologique en diminuant la mitogénèse, la prolifération des
lymphocytes T4, cytotoxiques et «killers», la synthèse de collagénase par les
macrophages. Ces prostaglandines réduisent la production de lymphokines,
d'interleukine 2.
Les leucotriènes, comme le LTB4, libérés par les neutrophiles et les macrophages, en
réponse à divers stimuli sont de puissants agents chimiotactiques pour les polynucléaires et
les monocytes, favorisant la diapédèse et l'adhésion des cellules polynuclées au tissu
endothélial.
Le LTB4 déclenche la dégranulation des neutrophiles, induit la différenciation des
lymphocytes T en lymphocytes T suppresseurs et «killers» et stimule la synthèse de
l’interféron .
200
Les effets des lipides alimentaires s'exercent aussi sur d'autres plans: l'interleukine 1 ou
le «Tumor Nécrosis Factor, TNF» qui constituent des signaux lors de l'activation des
cellules T ou B, ont eux mêmes leur production modifiée par la qualité des graisses
apportées par l’alimentation.
Les signes les plus fréquemment observés chez des patients présentant une carence en AGE
sont l'augmentation et la sensibilité aux infections et l'inhibition de la réaction
inflammatoire.
Bien décrites pour les acides gras de la série n-6 (PALMBLAD J, GYLLENHAMMAR H.
Effect of dietary lipids on immunity and inflammation Apmis 1988: 96 : 571-83. ), elles
semblent moins s'observer lors des déficits d'apport en acide alphalinolénique où cependant
sont notées une augmentation de la réponse mitogénique lymphocytaire à la concanavaline,
une diminution du nombre des lymphocytes T.
Une telle situation nutritionnelle a été particulièrement étudiée chez les malades traités par
nutrition parentérale totale de longue durée.
Les études expérimentales et les observations en clinique humaine ont bien montré que
l'excès d'apport en AGPI de la série n-6 diminue la capacité de défense de l'hôte et donc
augmente la sensibilité aux infections. et modifie la réponse immunitaire.
Cette supplémentation est envisagée dans certaines situations pathologiques où est réduite
l'activité de la delta 6 désaturase (cirrhose. agression aiguë grave. diabète). La synthèse
des prostaglandines et leucotriènes est altérée avec augmentation de la production de
PGE2 et donc diminution de la réponse immunitaire.
Une telle supplémentation est encore peu réalisée; une étroite corrélation serait objectivée
entre la production par les polynucléaires de LTB4 et l'apport en acide
201
gammalinolénique (ZIBOH VA FLETCHER MP. Dose-reponse effects of dietary gamma
linolenic-enriched oil on luman polymorphonuclear-neutrophil biosynthesis of leucotriene
B4. Am J Clin Nutr 1992 : 55 : 39-45. ).
Très peu étudiée elle aurait un effet modéré sur la synthèse des prostaglandines et des
leucotriènes. Les seules actions véritablement mises en évidence chez l'homme sont une
diminution de la prolifération des monocytes et de la réponse mitogénique lymphocytaire
après stimulation par la concanavaline ou la phytohemagglutinine. Elle n'entraînerait pas de
modifications de l'immunité humorale.
Les animaux nourris avec un régime riche en huile de poissons ont une meilleure
réponse immunitaire quel que soit le type d'infection.
Les mêmes observations ont été faites chez l'homme (GOTTSCHLISH MM. JENKINS M,
WARDEN GD. Differential effects of three enteral dietary egimens on selected outcome
variables in burn patients. JPEN 1990: 14 : 225-36. et TROCKl 0, HEYD TJ, WAYMACK JP,
Effects of fish oil on postburn metabolism and immunity. JPEN 1987 11 : 521-8. ).
L'enrichissement en EPA et DHA des régimes des patients atteints de septicémies ou de
brûlures étendues diminue significativement la mortalité et la morbidité.
L'EPA diminue aussi l'action de la 5-lipooxygénase. Il a été observé une bonne corrélation
entre le rapport C20 = 4 n-6 / C20 = 5 n-3 et le rapport LTB4/LTB5 dans les macrophages.
Les effets sur les fonctions immunitaires et la réaction inflammatoire des modifications des
apports alimentaires en AGPI ont conduit de nombreux auteurs à étudier les conséquences
d'une supplémentation avec ces acides gras sur l'évolution des maladies inflammatoires.
202
La supplémentation en acide linoléique et en AGPI de la série 3 paraît augmenter
significativement la tolérance d'une greffe en inhibant l'activité des lymphocytes
«killers» et des macrophages (PEREZ RV MTNDA R. ALEXANDER JW. augmentation of
donor-specific transfusion and cyclosporine effects with dietary linoleic acid. transplantation
1989: 47 : 937-40.).
La déplétion en AGPI a été retrouvée chez un grand nombre de patients atteints de SIDA et
serait en relation avec l’évolution de la maladie. (Royal Free Hospital de Londres et
Université de Miami)
* un gain de poids
* une diminution de la fatigue générale et des diarrhées
* une diminution des éruptions cutanées
* une augmentation des lymphocytes T4
* aucun effet secondaire négatif
- Après 20 mois d’observation, 5 patients sur douze étaient encore en vie, ce qui,
pour des sujets dans cet état initial représentait une durée de vie exceptionnelle.
203