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par
Marcelo Alterwain
Carolina Camacho
Septembre 2006
Remerciements
Nos plus chaleureux remerciements vont à tous ceux qui nous ont aidé dans nos recherches et
à Myriam, à … et à Sipán
2
Sommaire
1 Synthèse....................................................................................................................................... 5
2 Analyse et Développement.......................................................................................................... 7
2.1 Introduction ......................................................................................................................... 7
2.2 Objectifs et méthodologie.................................................................................................... 8
2.3 Cadre théorique.................................................................................................................... 9
2.3.1 L’évaluation financière................................................................................................ 9
2.3.1.1 Évaluation financière de projets .............................................................................. 9
2.3.1.2 Valorisation d’entreprises...................................................................................... 10
2.3.1.3 Pourquoi le DCF ? ................................................................................................. 12
2.3.1.4 Rappel du principe de la méthode DCF ................................................................ 13
2.3.2 Le coût du capital ...................................................................................................... 15
2.3.2.1 CAPM.................................................................................................................... 15
Introduction ....................................................................................................................... 15
Pourquoi le CAPM ? ......................................................................................................... 16
Risque spécifique............................................................................................................... 16
2.3.2.2 Problèmes et limites du CAPM ............................................................................. 18
2.3.2.3 CAPM corrigé et méthodes alternatives pour le coût du capital pour les pays
émergents............................................................................................................................... 19
2.4 Proposition d’un modèle de calcul du coût du capital pour les pays émergents ............... 25
2.4.1 Description des principes du modèle......................................................................... 25
2.4.2 Catalogue des risques ................................................................................................ 27
2.4.3 La Prime pays projet ..................................................................................................... 31
2.4.3.1 Le Risque Pays et le Spread Risque Pays.............................................................. 32
2.4.3.2 Notes et mesures des composantes du risque pays................................................ 34
2.4.3.3 Détermination des taux de contribution de chacune des composantes du Risque
Pays à la prime de Risque Pays ............................................................................................. 34
2.4.3.4 Remarque sur le risque de change ......................................................................... 36
2.4.3.5 Application du modèle de décomposition de la Prime de Risque Pays à
l’Argentine, le Brésil, le Mexique et l’Uruguay.................................................................... 37
2.4.3.6 Exemples de calcul de Pr ime pays projet pour différents projets dans les différents
pays ............................................................................................................................... 38
2.4.4 Prime de risque spécifique......................................................................................... 40
2.5 Outil pratique de calcul du coût du capital : mode d’emploi et valeurs de référence ....... 42
2.6 Conclusions ....................................................................................................................... 43
3
Liste des tableaux et graphiques
Graphique 2 : Droite de régression Spread Risque Pays = f (Note Risque Pays) ............................. 35
4
1 Synthèse
Le « Capital Asset Pricing Model » (CAPM) est très probablement le modèle d’évaluation le plus
utilisé dans le monde pour estimer le coût du capital qu’exigent les investisseurs pour les fonds
qu’ils apportent. Cependant, le CAPM a souvent été remis en cause. En particulier, des résultats
empiriques ont montré qu’il n’est pas adapté pour estimer le coût du capital dans les marchés
émergents.
Dans ce travail, nous analysons les modèles de coût de capital existants pour les pays émergents en
signalant les principaux apports et limites qui nous ont conduit à proposer un nouveau modèle pour
la détermination du coût du capital dans les pays émergents, que nous déclinons, pour l’Argentine,
le Brésil, le Mexique et l’Uruguay à partir des analyses collectées de différentes sources (entretiens,
organismes spécialisés,…).
La formule que nous proposons pour le coût des fonds propres (en Dollar) d’un projet dans un pays
émergent est :
rfp projet = rf US + β US prime de marchéUS + Pr ime pays projet + Pr ime de risque specifique projet
1. Une Pr ime pays projet qui est une somme de certaines composantes de la Prime de Risque
Pays (ou Spread Risque Pays) et est donc inférieure ou égale à cette prime de Risque Pays
(calculée comme l’écart entre le taux des obligations long terme du pays émergent et le taux
2. Une Pr ime de risque specifique projet qui est une somme de composantes du risque micro-
5
• Les données des marchés actions des pays considérés apportent plus de biais que
d’éclairages sur les risques d’un projet particulier. Nous n’utilisons pas de références aux
bourses locales.
• Le modèle permet de distinguer à l’intérieur d’un pays émergent des coûts du capital
• L’importance du risque spécifique pour les projets dans ces pays émergents ne peut être
ignorée.
Ce travail est réalisé dans l’optique de proposer aux praticiens une revue de leurs pratiques lors
d’investissements dans ces économies émergentes, d’en mettre en évidence leurs limites et de leur
6
2 Analyse et Développement
2.1 Introduction
L’évaluation financière est un outil adapté aux investissements, pour aider les investisseurs à
Bien qu’ elle soit l’objet d’un consensus relatif pour les investissements dans les pays développés,
la détermination de la valeur d’un investissement dans les pays émergents est un sujet de débat
complexe, continuellement discuté dans les milieux financiers et dans les entreprises. Faisant appel
à des disciplines diverses allant souvent bien au-delà des modèles financiers et du purement
d’un pays.
Faut-il ou non investir dans un pays émergent ? Nous reprenons de Bancel1 cette analyse
paradoxale:
• Investir dans un pays émergent implique des primes de risque supplémentaires car ces pays
• Mais ne pas recourir à ce marché, limite la diversification qui elle-même permet de réduire
• Alors quel est l’effet réel sur le risque global avec ces deux effets antinomiques ?
En réalité, le problème de fond est que les pays émergents ne sont pas homogènes en termes de
risque.
Nous proposons donc dans ce travail d’étudier l’évaluation financière des investissements
1
BANCEL F et Thomas PERROTIN, « Le coût du capital dans les pays émergents ». France, 1999 : Revue Analyse
Financière,n° 119 pp. 76-88.
7
différentes du point de vue du risque de quatre pays émergents que nous avons choisis : Argentine,
• Analyser les modèles de coût de capital existants pour les pays émergents et présenter les
• Explorer les pratiques courantes d’évaluation financière d’investissements dans les pays
émergents :
o Sur la base d’entretiens avec des praticiens (il s’agit d’un travail de recherche
empirique exploratoire et non pas d’une étude statistique). (Cf. guide de discussion
Cette recherche est réalisée dans l’optique de proposer aux praticiens une revue de leurs propres
pratiques lors d’investissements dans ces économies émergentes, d’en mettre en évidence les limites
capital pour l’évaluation financière dans les pays émergents (et principalement pour les pays
o Montrer comment ce modèle peut s’appliquer à différents types de projets dans les
pays choisis.
8
Il nous parait important de profiter de cette occasion privilégiée de notre vie professionnelle (et non
entièrement académique) pour nous pencher avec passion sur la proposition d’un modèle. Ceci
implique forcément de s’intéresser aux modèles et aux pratiques d’évaluation existants, que nous
De même, nous ne prétendons pas valider notre modèle selon des critères discriminants, mais
plutôt, proposer une approche qui mette en évidence le rôle de différents paramètres et lancer des
Ainsi, après avoir posé les bases du cadre théorique de l’évaluation financière et des modèles de
Nous détaillerons ensuite comment nous déterminons chacun des éléments qui le composent,
notamment pour les quatre pays que nous considérons. Puis, nous essaierons d’ »opérationnaliser »
le modèle pour l’utilisation éventuelle par un investisseur. Enfin, nous conclurons sur les principaux
apports de cet outil et sur les améliorations qui peuvent lui être apportées.
entreprise. Plus précisément nous nous intéresserons à la valeur pour l’investisseur et non pour le
créancier, c'est-à-dire à la détermination de la valeur des fonds propres. Ces concepts sont décrits
dans la suite.
9
Actuellement, l’analyse et l’évaluation des projets d’investissement ont acquis une très grande
importance2, étant donné le poids significatif que ces investissements représentent pour l’entité qui
L’évaluation des projets d’investissements peut être réalisée dans des optiques différentes, plus ou
• Méthodes atemporelles
o Valeur Actuelle Nette (VAN) (en anglais, Net Present Value NPV)
o Taux de Rendement Interne (TRI) (en anglais Internal Rate of Return IRR).
L’évaluation d’une entreprise prend tout son sens dans le fait de donner une « valeur de
2
HUERTA E., et Carlos SIU, “Analisis y Evaluación de Proyectos de Inversión parra Bienes de Capital”. México,
1990. IMCP, p.5.
3
EMERY D. et FINNERTY John, “Administración Financiera Corporativa”. México,2000. Prentice Hall,. pp. 348-
360.
10
La valorisation d’une société est une opération complexe en raison de la pluralité des éléments qui
entrent en compte. Elle va au delà des pures considérations financières que représentent ses bilans et
modèles que l’on retrouvera de façon plus ou moins prépondérante dans toute évaluation
d’entreprise. Ainsi, les difficultés dans la problématique de valorisation d’entreprises résident moins
dans l’application de la méthode que dans le choix de celle-ci dans la mesure où chaque méthode
• L'approche patrimoniale :"L'entreprise vaut ce qu'elle possède". Dans ce cadre on est donc
conduit à s'interroger sur la valeur de marché des éléments qui composent le patrimoine net
de l'entreprise.
rapporter". Cette approche touche donc par nature le domaine prévisionnel et recouvre les
différentes méthodes s'appuyant sur l'actualisation des flux futurs de revenus : dividendes,
cash flows, super-profit créateur de valeur. Ses méthodes, pour être correctement mises en
oeuvre, supposent la connaissance précise des données de marché (risque, coût des capitaux,
rentabilité du marché des actions). La valeur fondamentale d’une entreprise peut se définir
comme la valeur des flux de trésorerie futurs de son actif économique actualisés au coût du
capital.
• L'approche par comparaisons de marché : "L'entreprise vaut ce que des actifs comparables
sont effectivement payés par des opérateurs sur des marchés organisés". Dans ce cas, les
comparaisons ainsi réalisées, pour être pertinentes, doivent s'appuyer là aussi sur des
4
LA CHAPELLE (de) P., « L’Evaluation des entreprises ». France, 2002 :Ed. Economica.
11
2.3.1.3 Pourquoi le DCF ?
Évaluer une entreprise et évaluer un projet peuvent à la fois être des exercices semblables et très
différents. Semblables dans le sens où une entreprise peut finalement être définie comme un
ensemble de projets. Néanmoins, différents car les techniques d’évaluation ont connu des
d’actualisation des flux présente l’avantage de demeurer une méthode commune car elle repose sur
Dans les travaux de Pereiro5, la méthode d’actualisation des flux de trésorerie permet d’obtenir une
l’EVA (Economic Value Added) et l’utilisation fréquente d’autres techniques plus traditionnelles,
telle que celle des comparables, le DCF est une méthode très populaire parmi les praticiens de la
finance.
Il décrit qu’aux États-Unis, le DCF est la technique principale dans les entreprises et qu’elle est
utilisée par 100% des conseillers financiers qui la complètent avec d’autres approches6.
Quant à l’Argentine, près 90% des grandes entreprises utilisent le DCF, comme principal outil
financier d’analyse7.
De même, dans une enquête réalisée par Universidad Nacional Autónoma de México8, il a été
vérifié que la méthode la plus utilisée pour l’évaluation financière au Mexique est le DCF.
5
PEREIRO L., y M. GALLI. “La determinación del Costo del Capital en la Valuación de Empresas de Capital
Cerrado : una Guia Practica”. Argentina, 2000: Universidad Torcuato Di Tella, pp. 1-64
6
« Creating World-Class Financial Management ; Strategies of 50 Leading Companies », Research Report Nr . 1-110,
Business International Corporation, New York, 1992.
7
Enquête réalisée par Universidad Torcuato Di Tella /IAEF.
12
2.3.1.4 Rappel du principe de la méthode DCF
Dans la méthode d'actualisation des « free cash-flows » ou méthode DCF (pour Discounted Cash
Flows), l’entreprise est considérée comme une entité dont la valeur ne dépend pas de son bénéfice
mais de sa capacité bénéficiaire qui est mesurée par ses « free cash-flows » ou flux de trésorerie
disponibles. Pour tenir compte des différentes dates de ces flux, ces derniers sont actualisés afin
• Les deux défis du DCF : estimer les flux et déterminer le taux d’actualisation
L’utilisation ou l’application du DCF implique deux défis : l’estimation des flux futurs de trésorerie
(sujet que nous n’aborderons pas dans ce travail mais dont la fiabilité de la prévision est une
condition sine qua non pour que l’utilisation de la méthode DCF ait un sens) et la détermination du
coût du capital à utiliser comme taux d’actualisation pour ces mêmes flux.
Le coût du capital est le taux de rentabilité minimum que doivent dégager les investissements du
projet pour que celui-ci puisse satisfaire les exigences de rentabilité des pourvoyeurs des fonds.
C'est donc aussi le taux auquel doivent être actualisés les flux de trésorerie dans la méthode DCF.
Nous présentons deux approches possibles de mise en œuvre pour cette méthode :
Le calcul de la valeur de marché des capitaux employés (capitaux propres + dettes financières
nettes) nécessite une actualisation au taux du coût moyen pondéré du capital (weighted average cost
8
« Valuacion de empresas y creacion de valor » IMEF/UNAM. México. 2002.
13
of capital, WACC en anglais) des FCF to the firm (free cash flow to the firm). La valeur des
capitaux propres peut alors être calculée comme la différence entre la valeur des capitaux employés
Les FCF to the firm sont les flux nets disponibles (après toutes charges) pour payer et rembourser la
dette (mais avant toute rémunération de fonds propres). En fait, c’est le cash-flow avant les flux
destinés aux pourvoyeurs de fonds (en particulier avant frais financiers, ceux-ci étant la
rémunération de la dette déjà comprise dans l’exigence de rentabilité matérialisée par le WACC.).
Très largement utilisé, le WACC est la combinaison du coût des fonds propres et de la dette
x (1 - IS)x rd
Vfp Vd
r= x rfp +
Vfp + Vd Vfp + Vd
où : Vfp est la valeur des capitaux propres, Vd la valeur de la dette, rfp le taux exigé par les
aujourd'hui.
Le coût du capital dépend en premier lieu du risque de l'actif économique, en fonction duquel les
créanciers et les actionnaires vont déterminer le taux de rentabilité qu'ils exigent sur les dettes et les
La valeur de marché des fonds propres peut aussi être déterminée directement par la méthode DCF
9
Néanmoins, le risque global supporté par les pourvoyeurs résulte aussi de la façon dont l’investissement sera structuré.
Par exemple, même si le risque de l’actif économique préexiste à la structure financière, dans l’optique de l’actionnaire
il faut s’intéresser aussi aux interactions entre financement et investissement car cette structure n’est pas forcément
figée et unique pendant la durée du projet.
14
Les FCF to equity sont les flux de rentabilité d'exploitation après rémunération des créanciers. Le
taux d’actualisation ne doit donc pas tenir compte de la rémunération de ceux-ci mais uniquement
Dans la suite de ce travail nous parlerons de coût du capital pour le coût des fonds propres, étant
donné que le coût de la dette est plus facile à déterminer (il suffit, par exemple, d’interroger les
créanciers potentiels).
Comme nous l’avons dit, le coût du capital est le taux de rentabilité minimum qu’attendent les
actionnaires pour l’utilisation de leur capital. Il peut être exprimé comme le taux sans risque + une
2.3.2.1 CAPM
Introduction
Le Capital Asset Pricing Model (CAPM) tient une place particulière parmi les modèles qui ont le
appliqué par les praticiens dans divers domaines de la finance et plus particulièrement dans celui de
la gestion de portefeuille. Le modèle est une synthèse des travaux de Markowitz (1952) sur la
théorie du portefeuille, complétée par ceux de Sharpe (1964), Lintner, Treynor et Mossin (1965).
Le CAPM a pour objectif de transposer la relation entre la rentabilité d’un portefeuille et son risque,
afin de connaître la rémunération qui doit être exigée en tenant compte de l’aversion pour le risque
des investisseurs (à risque plus élevé, exigence de rémunération plus élevée), selon la formule :
10
M. Mc Taggart James, Peter W. Kontes, Michael C. Mankins, “The value imperative: managing for superior
shareholders, returns”, The Free Press, EEUU, 1994, p. 306.
15
rfp = rf + β x (rm - rf )
où rfp est le coût du capital (coût des fonds propres), rf est le taux sans risque, β est le facteur
Rappelons que le coefficient β mesure le risque non diversifiable d’un actif et non son risque total.
Pourquoi le CAPM ?
L’utilisation du CAPM pour déterminer le coût des fonds propres est très répandue dans le monde
financier. Pereiro11 rappelle qu’aux États-Unis, c’est la méthode préférée de plus de 80% des
entreprises et conseillers financiers. Il montre aussi que ceci est largement le cas en Argentine
Malgré sa popularité, le CAPM présente de nombreuses et importantes limites que nous abordons
plus loin.
Risque spécifique
Contrairement au risque de marché ou systématique qui n’est pas éliminable par la diversification et
management, des relations entre direction et syndicats, ou de la qualité des produits ou services
offerts,…).
11
Op. cit. p. 11
12
Egalement appelé risque intrinsèque ou risque idiosyncrasique (et que comme Pereiro, nous préférons appeler risque
asystématique pour plus de clarté)
16
Ce risque, selon la théorie du CAPM ne doit pas être rémunéré car il serait a priori diversifiable et
Or, dans les pays émergents, et notamment ceux que nous étudions, nous pensons que ce risque ne
Pour qu’il y ait diversification, il faudrait d’abord disposer d’un marché suffisamment développé
qui la permette. Ceci est rarement le cas dans les pays émergents. De plus la diversification à
l’intérieur d’un portefeuille constitué de projets ou entreprises non côtés (et donc moins liquides),
Dans les pays émergents, les entreprises sont en moyenne plus petites que dans les pays développés
où se trouve la plus forte concentration de grandes entreprises. Les risques spécifiques ont un poids
plus important pour les PME que pour les grandes entreprises.
Par ailleurs, le poids du risque spécifique dans la variance des rentabilités a été estimé de façon
variance des rentabilités est très souvent davantage expliquée par ce risque que par le risque
systématique13.
Enfin, si nous nous plaçons dans l’optique d’un investisseur entrepreneur et non simplement
financier, nous devrons adopter une logique d’exploitation et non de portefeuille : dans une logique
13
PEREIRO. L et GALLI. M. Op. cit. tableau p.11
17
2.3.2.2 Problèmes et limites du CAPM
L’utilisation du CAPM dans les pays émergents présente des problèmes d’application que nous
Le CAPM trouve ses origines aux États-Unis et repose sur une analyse de titres en bourse. Son
adaptation aux marchés émergents n’est pas évidente car les paramètres boursiers (prime de marché
ou β des actions cotées) ne représentent pas suffisamment l’ensemble du marché (côté et non côté).
Les biais introduits dans ces paramètres sont propres à un échantillon restreint en nombre de titres
cotés.
De plus du fait de la faible capitalisation boursière, la plupart des transactions sur fonds propres
dans les marchés émergents concernent des projets ou des sociétés non cotés, qui peuvent alors plus
Plus généralement, les paramètres du CAPM comme la prime de marché ou le β n’ont de sens que
dans un marché efficient (où les cours représentent la meilleure estimation de la valeur des actifs et
donc de leur rentabilité). En particulier, l’inefficience des marchés émergents se révèle dans leur
18
De plus, les marchés émergents sont plus volatiles et changeants que les marchés développés. Face
à une telle volatilité, la mesure même du risque est altérée. Comment déterminer les paramètres du
CAPM alors que leurs ordres de grandeur ne se stabilisent pas ? La volatilité affecte fortement la
Par ailleurs, les données sont plus difficiles à obtenir, car il manque souvent dans ces pays une
culture de l’information statistique comme celle qui existe dans les pays développés. Par exemple,
les variables économiques et financières du marché des États-Unis ont été calculées et étudiées
depuis 1926 par plusieurs entreprises comme Standard & Poor’s ou Merrill Lynch, parmi d’autres.
Tous ces facteurs rendent difficile d’intégrer dans ce modèle le véritable risque associé à
Nous concluons que ce modèle qui a été conçu dans un marché développé, stable et efficient ne peut
être appliqué en l’état avec les mêmes critères dans un marché émergent.
2.3.2.3 CAPM corrigé et méthodes alternatives pour le coût du capital pour les pays
émergents
Nous nous proposons ici de passer en revue six modèles ou méthodes sur la problématique du coût
du capital dans les pays émergents, tous publiés au cours des dix dernières années : Godfrey et
Espinosa (1996), Erb, Harvey et Viskanta (1996), Damodaran (1998), Bancel et Perrotin (1999),
Estrada (2000) et Pereiro et Galli (2000). Nous mettrons en évidence certaines de leurs limites dans
l’optique de l’élaboration d’un modèle décrit dans la suite qui en effectue la synthèse et tente d’aller
plus loin.
19
• Godfrey et Espinosa (1996)
14
Une première approche est proposée en 1996 par Godfrey et Espinosa , à partir d'un modèle
CAPM ajusté. Le modèle mis en place prend ainsi en considération les risques additionnels associés
Ils proposent d'effectuer deux changements sur le modèle CAPM. Tout d'abord, ils ajoutent un
spread de crédit, entre le rendement d'un titre obligataire souverain en dollar du marché émergent et
celui d'un titre comparable aux Etats-Unis. Ensuite, ils définissent un nouveau bêta corrigé. Pour
calculer ce dernier, on multiplie un facteur fixe tenant compte de la corrélation entre le spread de
crédit et le bêta (ils préconisent 0.6, ce qui veut dire que 40% du risque de marché pourrait être
expliqué par le risque souverain) par un ratio entre les écarts types des rendements sur les marchés
rfp = rf US + Spread .de.Crédit ( Bond marché .émergent , BondUS ) + (0,6 xσ marché .émergent / σ marché .US ) ∗ prime.de.marchéUS
Une des limites de ce modèle est que le facteur additionnel au taux sans risque est le même, quel
que soit le type de projet envisagé. Or, le Risque Pays peut avoir un impact différent selon
l’entreprise ou le projet considérés (par exemple, la situation sociale du pays importe moins pour un
projet exportateur que pour un projet destiné au marché local). C’est cette distinction que nous
14
ESPINOSA, Ramon and GODFREY Stephen. “A Practical Approach to Calculating Costs of Equity for Investment
in Emerging Markets”. EUA, 1996: Journal of Applied Corporate Finance, Fall, pp. 80-89.
20
• Erb, Harvey et Viskanta (1996)
Une seconde approche est proposée par Erb, Harvey et Viskanta15 (1996). Elle est motivée par la
volonté d'évaluer le coût du capital pour des pays dans lesquels il n'existe pas de marché actions.
Aussi les auteurs utilisent-ils les ratings de crédit rapportés depuis 1979 par les sondages biannuels
réalisés par une agence de notation (Institutional Investor). Les auteurs soutiennent que ces ratings,
parce que fondés sur des sondages, sont une bonne approximation des nombreux risques
fondamentaux auxquels sont confrontés les pays en développement (risque politique, volatilité du
taux de change, hausse de l'inflation,...). L'hypothèse sous-jacente à ce modèle est que ces notations
sont liées de façon significative aux rendements boursiers réalisés dans les pays où il existe un
marché actions. Aussi, les auteurs proposent de calculer le coût du capital dans les pays émergents
en s'appuyant sur ces indices. La fonction qui relie le coût du capital à l’indice est une régression
déterminée à partir de pays émergents pour lesquels il y a à la fois des données de marché et des
notations historiques. Cette régression est ensuite utilisée pour tous les pays émergents pour
Comme dans le modèle précédent, il n’y a pas de possibilité de différencier le coût du capital pour
deux projets différents dans le même pays car le coût du capital dépend exclusivement du rating
• Damodaran (1998)
En 1998, Damodaran16 essaie de répondre à deux grandes questions concernant la prime de risque
dans les marchés pour lesquels les données historiques ne sont pas disponibles (le cas de la plus
15
ERB, C, HARVEY,C. and VISKANTA, T. “Expected returns and volatility in 135 countries”. EUA, 1996: The
Journal of Portfolio Management, Spring, pp. 46-58.
16
DAMODARAN, A. “Equity Risk Premium”. EUA, 1998: Stern School of Business, pp. 1-26.
21
grande partie des marchés émergents). Compte tenu des risques politiques et économiques
significatifs dans ces pays, faut-il inclure une prime de risque additionnelle lors de l'évaluation du
coût du capital pour ces pays ? L'auteur propose ainsi de calculer une prime pays du marché action,
qui viendra ainsi s'ajouter à une prime marché action de base (identifiée sur un marché de
référence).
La prime pays du marché action est calculée en multipliant le risque de défaut du pays, mesuré à
partir des valeurs de spread données par une agence de rating (Standard and Poor's, Moody's,...)
pour ce pays par le rapport des volatilités des actions et des obligations dans le marché local :
Pr ime Pays du marché actions = Spread .de.Crédit ( Bond marché .émergent , BondUS ) * (σ actionspay semergent / σ obligation s . pasy .émergent )
l'entreprise.
La principale limite de ce modèle est que cette façon de calculer la prime de marché actions du pays
émergent dépend des caractéristiques d’un marché boursier local souvent peu développé ou avec
22
• Bancel et Perrotin (1999)
L’approche proposée par Bancel et Perrotin17 repose sur l’application dans un pays émergent du
CAPM avec des données d’un pays de référence (disons les États-Unis) auquel est ajouté le spread
souverain du pays émergent. C’est une version simplifiée de la formule de Damodaran, qui
Soulignons comme limite à ce modèle que la distinction entre projets à l’intérieur d’un pays
émergent n’est faite que par les valeurs de βUS qui est un paramètre indépendant de ce pays.
• Estrada (2000)
Estrada18 propose en 2000 une réelle alternative aux modèles précédents. Son modèle repose sur
• une méthode fondée simplement sur le risque systématique (estimé par le coefficient
bêta du CAPM) qui donne des résultats sous-estimés pour le coût du capital
et
• une méthode fondée sur le risque total du marché (rapport des écart-types des
rendements sur le marché local et mondial) qui aurait tendance à le surévaluer, mais
17
Op. cit., pp. 76-88.
18
ESTRADA, J “The Cost of Equity in Emerging Markets: A Downside Risk Approach.”. Etats-Unis, 2000: Emerging
Markets Quarterly, Fall, pp.19-30.
23
qui est aussi la mesure de risque appropriée dans le cas de marchés segmentés
La spécificité de cette mesure, par rapport au calcul du risque total, tient au fait que le calcul de
l'écart type n'utilise que les valeurs des rendements qui sont inférieures à la valeur cible (ici la
moyenne des rendements sur le marché local ou mondial). Cette « downside approach » est en fait
suggérée par la supposition, assez logique, que les investisseurs redoutent avant tout le risque de
baisse du marché plutôt que celui de hausse. Elle est aussi fondée sur l'idée que les rendements
peuvent ne pas avoir une distribution normale et que l'écart type calculé sur l'ensemble de ces
Nous trouvons intéressante cette approche qui tient compte en partie du risque asystématique dans
la détermination du coût des fonds propres. Malheureusement, comme pour Damodaran, le calcul
de variances para rapport au marché des pays émergents n’est fiable que si les marchés sont
suffisamment développés.
En 2000, Pereiro et Galli19 proposent un modèle d’évaluation qui repose sur deux composantes :
• Un facteur d’ajustement qui viendra réduire la NPV pour tenir compte du risque
Contrairement à Estrada, ce modèle n’intègre pas le risque asystématique dans le calcul du coût du
19
Op. cit. p. 18
24
Comme critique, rappelons encore une fois les limites de l’utilisation de données boursières (bêtas)
dans des pays avec des marchés d’actions peu développés. Par contre, nous retiendrons
Pour l’analyse des autres limites de ces modèles, se référer à Bancel et Perrotin 20 et à Apoteker
Barthélemy et Legrand 21 .
2.4 Proposition d’un modèle de calcul du coût du capital pour les pays émergents
Tenant compte des limites des modèles existants mentionnées ci-dessus, nous proposons un modèle
qui essaie de les résoudre. Notre modèle se fondera sur les principes et hypothèses suivants :
• Les données boursières des pays considérés apportent plus de biais que d’éclairages sur les
risques d’un projet particulier. Nous n’utiliserons pas de références aux bourses locales
(contrairement à Damodaran, Godfrey et al, Estrada et Pereiro et al). Dans ce sens nous
capital suivant le projet (comme Damodaran, Godfrey et al., Estrada, Bancel et al. et Pereiro
• La distinction entre projets à l’intérieur d’un pays émergent ne sera pas faite uniquement par
référence à une distinction sectorielle d’un pays de référence (contrairement à Bancel et al.)
20
Op. cit. pp15-16.
21
APOTEKER, T., BARTHELEMY S., LEGRAND I.“Coût du capital et risque pays dans les pays en voie de
développement ». France, 2006 : Congrès International de l’AFFI, pp. 1-10.
25
• L’importance du risque spécifique pour les projets dans ces pays émergents ne peut être
ignorée (comme Pereiro et al. et Estrada et contrairement à Godfrey et al., Erb et al,
rfp projet = rf US + β US prime de marchéUS + Pr ime pays projet + Pr ime de risque specifique projet
où :
• La Pr ime pays projet est une somme de certaines composantes de la Prime de Risque Pays
(ou Spread Risque Pays) et est donc inférieure ou égale à cette prime de Risque Pays
(calculée comme l’écart entre le taux des obligations long terme du pays émergent et le taux
• la Pr ime de risque specifique projet est une somme de composantes du risque micro-
Implicitement, nous avons fait l’hypothèse que les flux sont déjà en Dollars (USD) soit par ce qu’il
s’agit de flux effectivement en USD, soit parce qu’ils ont été convertis avec une hypothèse de taux
de change. Nous verrons par la suite les considérations sur le risque de change22.
Dans les paragraphes suivants nous expliquons comment nous comptons évaluer ces deux primes à
partir de l’identification et de la mesure des risques. Le choix des composantes à additionner se fera
en analysant au cas par cas chaque projet d’investissement, comme nous essaierons de l’illustrer
plus loin.
22
Voir 2.4.3.4
26
2.4.2 Catalogue des risques
Un risque se définit comme tout élément non complètement déterminé qui peut influencer
négativement la réalisation d’objectifs. « Le risque peut être mesuré objectivement par un « écart-
type » représentant la variabilité du rendement d’un actif, par rapport au rendement espéré. Par
conséquent, plus la volatilité du rendement escompté est grande plus le risque est grand »23.
Nous nous proposons d’identifier, classer et mesurer, à partir d’éléments déjà définis par différents
auteurs24, les principaux risques intervenant dans les investissements dans les pays émergents.
Il existe de nombreux modèles de risques différents, il n’y a donc pas une seule classification
possible. Nous pouvons citer à titre d’exemples, les modèles définis par des entreprises privées
telles que Coface, Euromoney, Institutional Investor, Heritage Foundation, Nord Sud Export,…
De plus les difficultés pour classer certains types de risques sont importantes. Par exemple, prenons
le risque de dévaluation d’une monnaie par rapport à la devise de référence : est-ce un risque
politique ou est-ce un risque économique ? Dans un pays à taux de change flottant et sans une
politique d’intervention musclée par la banque centrale nationale, il est clair qu’il s’agit d’un risque
économique. Mais souvent ceci n’est pas complètement le cas et ceci peut changer très fortement
dans le temps. Reprenons l’exemple de l’Argentine, qui est passée dans les années 1990 d’un taux
de change flottant vers un régime de parité avec le Dollar fixée par la loi vers un taux de change
flottant mais avec une forte intervention du Banco Central de la Nación Argentina.
Dans le schéma ci-dessous, nous mettons en évidence cette difficulté de classement, en montrant
que les différents types de risque ont des interrelations les uns avec les autres (d’inclusion,
d’implication, de corrélation,….)
23
MAROIS, B.. « Le Risque Pays ». France, 1990 : Ed. Presses Universitaires de France.
24
GAUTRIEAUD, S. « Le risque pays : approche conceptuelle et approche pratique ». France, 2001 : Université
Montesquieu Bordeaux IV.
27
Schéma 1 : Relations entre les composantes du Risque Pays
Risque Pays
Risque Social
Risque Macro- ( Inégalités Risque
Risque Politique économiques, géophysiques et
économique
ethnique-raciale, démographiques
conflits sociaux, (catastrophes
criminalité) naturelles,
Volonté de Capacité à climatiques,
payer payer pollution,
Risque d’
instabilité du Risque de croissance
gouvernement / Risque de Défaut désequilibres démographiques,
régime Souverain macro-éco sanitaire)
(instabilité macro-
Politique de éco)
Risque Risque d’ change
d’instabilité insolvabilité de
juridique (fiscale, Risque de change
l’Etat Risque de marché
commercial, loi (dévaluation,
Endettement (volatilité boursière,
d’investissement volatilité du type de
endettement,solvabil
s change)
ité, liquidité privés)
La classification des risques n’est pas simplement un exercice sans conséquences pratiques. Ainsi,
les mécanismes de couverture, comme par exemple l’assurance risque politique, vont-ils couvrir
efficacement ou pas un assuré dans le cas d’une dévaluation importante ? Cela dépendra de la
classification mentionnée ci-dessus, l’assureur pouvant prétendre qu’il s’agit d’un risque
économique non couvert dans le contrat. Il conviendrait à l’assuré de s’être couvert également sur le
risque économique pour ne pas avoir de doutes quant à l’indemnisation par l’assureur, le moment
venu.
28
Nous proposons, tout d’abord, de classer les risques dans quatre grandes familles :
• Risque social : risque au niveau global du pays lié aux inégalités économiques et juridiques,
humaine du pays
A partir de ces grandes familles de risques nous avons déterminé un catalogue « exhaustif » des
Nous présentons ci-dessous le tableau reprenant les risques classés par famille.
29
Tableau 1 : Catalogue des risques
Un risque peut être transféré mais le transfert n’est pas dénué de risque ! Ainsi, par exemple lorsque
une assurance Risque Pays est achetée le client échange ce risque contre le risque de contrepartie
30
sur l’assureur, qui peut être très faible certes si l’assureur a une très bonne signature (mais il faudra
encore bien vérifier que la police d’assurance couvre effectivement les risques que le client pense
avoir transféré (risque juridique suivant l’interprétation des contrats au moment du sinistre)). Ainsi,
les risques d’un projet dépendent non seulement de l’activité mais également de la structuration ou
montage qui en est faite (ingénierie financière, juridique, …), comme nous l’indiquions
précédemment25.
C’est à partir de l’analyse des risques répertoriés dans le « catalogue » » que nous déterminerons les
deux primes que nous avons définies dans notre modèle : la Pr ime pays projet et la
Rappelons que nous avons défini La Pr ime pays projet comme la somme de certaines composantes
Ces mesures peuvent être des notes dans des échelles données ou des simples classement de pays.
• Enfin, pour un projet donné, identifier les composantes du Risque Pays qui l’impactent et
celles qui ne l’impactent pas : la Pr ime pays projet sera alors la somme des taux
25
Voir 2.3.1.4
31
2.4.3.1 Le Risque Pays et le Spread Risque Pays
La notion de Risque Pays est très importante pour les pays émergents mais a des définitions
multiples. Dans tous les cas, il s’agit d’un concept synthétique qui couvre plusieurs des grandes
familles que nous avons proposées (risque macroéconomique du pays, risque politique, risque
social,…).
Le spread de Risque Pays ou prime de Risque pays est l’indicateur synthétique de Risque Pays
calculé comme l’écart entre le taux des obligations long terme du pays émergent et le taux des
Nous faisons l’hypothèse que les valeurs du spread représenteront bien la somme des contributions
de toutes les composantes du Risque Pays et donc la valeur maximale que pourra être affectée à un
projet au titre de la Pr ime pays projet . Ce faisant, nous faisons également l’hypothèse implicite, que
les contributions au taux du coût du capital des composantes du Risque Pays, s’additionnent, c'est-
à-dire qu’elles sont indépendantes les unes des autres. Nous avons essayé de montrer que ceci n’est
pas le cas (cf. le schéma 1 des relations entre les composantes du Risque Pays). Il s’agit d’une
première approximation.
Les valeurs du spread pour les pays étudiés sont présentées dans le tableau ci-dessous. Ce sont ces
32
Nous ne rentrerons pas dans le détail du choix des émissions à prendre comme référence. La banque
JP Morgan26 élabore les indices EMBI de Risque Pays en fonction de critères très stricts. Notons
simplement qu’il doit s’agir d’émissions qui reflètent bien le Risque Pays (par exemple, sans
garanties du Trésor des États-Unis comme pour certaines émissions d’Argentine (Bono Par) et
librement échangées dans un marché global (et non pas émises dans un contexte politique
particulier hors marché, comme la souscription en 2006 du gouvernement vénézuélien à une partie
Notons que cet indicateur est lui-même très volatile ces dernières années pour les pays considérés
Source : http://www.latin-focus.com
26
http://www.jpmorgan.com/cm/cs?pagename=Chase/Href&urlname=jpmorgan/research/tools
33
Dans le « Catalogue des risques » (tableau 1), le Risque Pays est décomposé en 19 composantes. Ce
En annexe 2, le tableau 1 des risques est complété par les notes ou mesures pour nos quatre pays
• soit elles existent de manière plus ou moins fine et sont disponibles, et nous les avons prises
• soit elles n’existent pas ou nous ne les avons pas trouvées, ou elles ne sont pas disponibles,
et alors nous avons défini une échelle de 0 (le moins risqué) à 5 (le plus risqué) pour noter
grossièrement les quatre pays en prenant comme référence 0 les États-Unis et comme
sources qualitatives notre connaissance sur ces pays et l’analyse contextuelle macro-
Remarquons que nous nous sommes heurtés à la difficulté que la plupart des informations existantes
est payante. Les informations fournies directement par les pays évalués pourraient être soupçonnées
de partialité en omettant certains critères, à leur convenance. Le Risque Pays fait certainement
2.4.3.3 Détermination des taux de contribution de chacune des composantes du Risque Pays
à la prime de Risque Pays
A partir des indices ou notations répertoriés dans le tableau en annexe 2, nous calculons par
régression (linéaire dans un premier temps par simplification) une contribution de chaque risque à la
34
• Homogénéisation des notes ou mesures
L’homogénéisation des notes est nécessaire car elles proviennent de sources différentes et peuvent
être en particulier plus ou moins fines. L’homogénéisation est faite de sorte que les échelles de
notation soient comparables (par exemple toutes les notes iront de 0 à 10, du moins risqué au plus
risqué).
La somme des notes ainsi définie peut alors être considérée comme une « note de Risque Pays » qui
L’hypothèse sous-jacente que nous faisons est que nous ne pondérons pas un risque par rapport à un
autre( ou autrement dit, tous les coefficients de pondération sont égaux à 1).
• Définition d’une approximation linéaire Spread de Risque Pays=f (« note de Risque Pays »)
Nous pouvons déterminer, comme indiqué dans le graphique ci-dessous, une droite de régression
entre les « notes de Risque Pays » que nous venons de déterminer et le Spread de Risque Pays que
4.00
AR
3.50
3.00
Spread Risque Pays
2.50
BR UY
2.00
1.50
1.00
MX
0.50
US
-
- 10.00 20.00 30.00
-0.50
Note Risque Pays
35
Afin de conserver la propriété de proportionnalité nous prendrons la parallèle à la droite de
régression passant par (0; 0) (c'est-à-dire la droite qui passe par le point "États-Unis" (« note Risque
Grâce à cette droite, nous reporterons la note de chaque risque pour déterminer la contribution en
taux de chaque risque (la somme des taux des composantes du Risque Pays ne sera pas égale au
Spread de Risque Pays de référence mais à celle obtenue sur la droite de régression à partir de la
somme des notes (en espérant qu’il y ait une bonne corrélation entre la somme des notes et le spread
En annexe 4, cette mécanique de décomposition de la prime de Risque Pays est illustrée en prenant
Le risque de change mérite un traitement spécifique. En effet, dans la méthode DCF les flux
entrants et sortants doivent être évalués dans une seule devise. Si nous nous plaçons du point de vue
de l’investisseur étranger, la rentabilité attendue est une rentabilité dans la monnaie de son pays.
Supposons ici le Dollar (USD). Ceci implique que tous les flux en monnaie locale doivent être
convertis en USD. Pour ce faire des hypothèses de taux de change et d’inflation doivent déjà être
Ces hypothèses reposent sur des prévisions qui elles-mêmes sont plus ou moins fiables. Le risque
• une partie qui est déjà prise en compte dans l’estimation des flux convertis en USD
36
• une partie qui tient compte du degré de fiabilité des prévisions de change et c’est celle-ci
que nous incluons dans le coût du capital au titre d’une des composantes du Risque Pays
L’impact de cette deuxième partie sur le coût du capital devrait correspondre au coût d’une
couverture sur le risque de change. Dans le cas où une couverture de ce risque est considérée, le
coût de la couverture doit alors faire partie des flux et il n’y a plus lieu de considérer la contribution
Il va de soi que toute l’analyse peut également être réalisée en monnaie locale. Il faudra établir alors
l’équivalence entre le coût du capital en USD et en monnaie locale. Sans aller plus loin dans cette
voie, il serait intéressant de considérer les swaps de change entre un taux d’intérêt dans une
monnaie contre le taux d’intérêt dans une autre monnaie pour une même durée (la durée de
l’investissement).
Dans la suite nous considérons que tous les flux sont convertis en USD.
Nous avons déterminé les taux contributifs des différentes composantes du Risque Pays pour nos
quatre pays étudiés à partir des notes de la table en annexe 2 et en appliquant la mécanique définie
Les résultats figurent dans le tableau de l’annexe 5. L’utilisation qui peut en être faite sera illustrée
37
Regardons d’abord, à l’aide du tableau ci-dessous, si la somme de toutes les contributions au coût
du capital des composantes du Risque Pays (que nous appelons « spread Risque Pays recalculé »,
nous redonne bien le spread Risque Pays de référence pour chaque pays considéré.
Nous savons que nos hypothèses sont très simplificatrices mais il est plaisant de retrouver pour
l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay des valeurs proches (aussi bien de façon relative qu’absolue) de
Le cas du Mexique, par contre, nous donne des valeurs assez différentes et nous rappelle que ce
Nous allons nous appuyer sur les valeurs obtenues (même si elles sont loin d’être validées) pour
2.4.3.6 Exemples de calcul de Pr ime pays projet pour différents projets dans les différents pays
En annexe 6, nous présentons le calcul de la Pr ime pays projet pour quatre projets hypothétiques sà
partir d’une revue des composantes du risque pays qu’ils sont censés subir ou pas. Les projets
38
• Projet de production et commercialisation de biens destinés à l'export
Le tableau ci-dessous reprend pour chaque pays la Pr ime pays projet calculée pour chacun des quatre
projets
Nous voyons que pour l’Argentine, si nous comparons un projet de production et commercialisation
de biens pour le marché local et un pour l’export, nous constatons un écart des Primes pays projet de
27 points de base en moins pour le projet export. D’ailleurs nous pouvons observer, que pour les
autres pays, le projet à l’export est toujours celui dont la prime est la plus faible, ce qui est logique
Nous pouvons donc bien conclure que notre modèle permet de distinguer des primes de risque
différentes par l’analyse des risques encourus par les projets dans le pays. Nous échappons à la
facilité d’inclure la prime de Risque Pays totale, quel que soit le projet considéré.
39
• Exemple 2 : Prime pays projet pour le même projet au Mexique et en Uruguay
Si nous considérons, par exemple, le projet d’infrastructure, nous voyons qu’il est pratiquement
équivalent (si cette prime était le seul élément qui restait pour départager la décision du lieu
d’investissement) de le réaliser au Mexique ou en Uruguay, l’écart étant d’un point de base, alors
que si la décision devait être prise sur la base du spread Risque Pays, non seulement l’écart se
creuse à 17 points de base, mais aussi s’inverse de sens et de ce fait le choix du lieu d’implantation!
Nous pouvons donc bien conclure que notre modèle permet de revoir la carte géographique des
Remarquons, quand même, qu’un même projet n’a pas forcément les mêmes flux suivant le pays
dans lequel il se trouve car pour déterminer les flux il faut également considérer des facteurs
spécifiques à chacun de ces pays comme par exemple les différences de taux d’imposition, les
Nous avons expliqué pourquoi il nous semblait important de conserver dans notre modèle l’impact
Dans notre modèle nous proposons de rajouter au coût du capital une prime de risque spécifique
dont nous rappelons la définition : la Pr ime de risque specifique projet est une somme de
composantes du risque micro-économique du projet non prise en compte dans les projections de
flux.
Parmi les risques économiques du projet que nous avons identifiés (cf. tableau 1), nous nous
intéresserons donc à ceux qui ne peuvent pas être pris en compte dans les flux. Il s’agit des risques
suivants:
40
• Risque lié à la taille de l'investissement
La prime de risque spécifique peut alors être décomposée en trois primes qui ont été étudiées dans
des marchés développés et dont nous ne retiendrons, lorsque disponibles, que des ordres de
La société Ibbotson Associates27 propose des valeurs de la prime suivant la capitalisation boursière
aux États-Unis :
• Prime d’illiquidité
La société Associés en Finance28 estime la valeur d’une prime de liquidité globale du marché
Rappelons qu’il existe une manière différente de prendre en compte le risque spécifique au moyen
de décotes de la NPV à l’instar de Pereiro29. Nous avons souhaité dans notre modèle l’intégrer
directement au coût du capital pour rappeler dès le début du processus d’évaluation l’importance de
ce risque, même si la frustration est grande d’avoir si peu de données pour estimer les valeurs de ces
primes.
27
www.ibbotson.com, données de 1996
28
www.associes-finance.com
29
Op. cit. 53.
41
2.5 Outil pratique de calcul du coût du capital : mode d’emploi et valeurs de
référence
Nous décrivons ci-dessous les quatre étapes que devra suivre un investisseur pour déterminer le
Déterminer le taux sans risque grâce au taux d’intérêt des obligations des États-Unis de même
Cf. annexe 7 : tableau des « taux sans risque ». Par exemple, si on se place à la date du 04/08/06
Calculer le risque systématique: à partir d’informations sur les bêta sectoriels américains
projet d’investissement.
Calculer la Prime pays projet : à partir de l’analyse des risques encourus par le projet parmi ceux
identifiés dans le catalogue des risques pays (tableau 1) et en additionnant pour les risques
Nous n’avons malheureusement pas pu opérationnaliser cette étape, faute de données quantitatives.
42
2.6 Conclusions
Un modèle de détermination de coût du capital n’est pas une fin en soi. Nous en proposons encore
un, pourra-t-on dire. Ce modèle ne vient pas se juxtaposer aux autres mais reconnaît sa filiation
dans ceux de nos prédécesseurs. Il souhaite apporter une nouvelle pierre sur laquelle d’autres
modèles.
La finalité des modèles est d’apporter un peu plus de rationnel, d’éliminer le « guesswork » dans la
La « beauté » du CAPM, à nos yeux repose sur sa base objective indéniable (des calculs statistiques
à partir de données observables par tous : les données boursières (même s’il peut encore y avoir
débat sur les périodes considérées pour calculer les paramètres, le type de moyennes,…)).
Dans les pays émergents que nous avons étudiés, force est de constater que les marchés ne sont pas
suffisamment développés et que les bases de données historiques sont réduites ou inexistantes.
Reprenons l’exemple de l’investissement dans un projet exportateur. Il est souvent admis et a priori
facile à accepter qu’un tel projet est moins risqué que des projets d’investissement pour les marchés
locaux d’Amérique Latine. Le « guesswork » aurait conduit à diminuer « à la louche » une partie de
la prime de risque considérée par les différents modèles. Nous avons essayé de montrer qu’il est
possible de faire un pas de plus: définir une règle pour déterminer quelle est cette partie à enlever de
la prime de risque.
Nous avons déplacé alors le problème, pour nous intéresser à la façon d’améliorer et objectiver des
paramètres difficiles à apprécier mais qui ont la vertu d’intéresser globalement au-delà de la sphère
43
corruption, rend service non seulement aux investisseurs par une meilleure mesure du risque, mais
aussi aux pays où ils souhaitent investir (le lien entre investissement et développement n’étant plus
à démontrer).
La mesure de la plupart des indicateurs de risque que nous avons proposé dans notre « catalogue »
est au point de convergence d’intérêts différents. Il reste pourtant beaucoup à faire pour avoir des
Ceci n’est qu’un des axes d’amélioration que nous pouvons proposer pour la suite de nos travaux
tableau de notes n’étant que partiellement complété avec des données externes et notre approche sur
• La modélisation mathématique
Déterminer par exemple les meilleures pondérations des risques qui assurent la meilleure
corrélation avec les primes Risque Pays EMBI, ou l’étude des corrélations entre différents risques
• La validation empirique
L’utilisation du modèle pour d’autres pays, sur des cas de projets réels en mettant en oeuvre des
Ainsi, nous pensons avoir suggéré des pistes et des voies de recherche pour tendre vers la
détermination de primes de risque qui ne soient pas simplement une marge de sécurité, reflet de la
44
Liste des personnes rencontrées
45
Liste des Annexes
Annexe 8: Tableau des bêtas sectoriels des États-Unis source : Pereiro et al. Op. cit. ..................... 64
46
Annexe 1 : Guide de discussion
ENTRETIEN FOCALISÉ
Nom :
Société :
Fonction :
Date :
Interviewer :
Cet entretien est réalisé dans le cadre du mémoire de Master Stratégie Expertise
Financières- CNAM :
Si vous recevez ce guide de discussion par écrit, nous vous prions en particulier de tenir
compte de la remarque suivante :
La plupart des questions sont formulées à l’intention d’un investisseur (financier ou
entrepreneur)
Nous avons souhaité rencontrer des investisseurs et des entrepreneurs locaux et étrangers
mais aussi d’autres acteurs clés d’ organismes publics ou privés analysant le risque et
l’investissement dans les pays considérés. Certaines questions peuvent donc vous sembler
inadaptées à votre cas.
Dans ces cas, nous vous prions de répondre en tenant compte plutôt de l’idée de fond que
du formalisme (et nous vous invitons de toutes manières à nous faire part des
améliorations possibles)
Merci de votre compréhension !
Contacts :
47/70 10/6/2006
A. Expérience sur l’évaluation de projets / entreprises dans
les pays émergents
1. Quels sont les principaux éléments dont vous disposez pour évaluer un
projet / une acquisition dans un pays émergent ?
• Quelles particularités faut il prendre en compte ?
• Quels sont les principaux écueils que vous rencontrez ?
• Quels sont les premiers/principaux éléments que vous regardez lors d’un
investissement dans un pays émergent ?
• Quels paramètres vous semblent les plus importants? Pourquoi ?
• Quels réflexes faut il avoir ? De quels réflexes faut il se débarrasser ?
• Comment valorisez vous les différents actifs et en particulier, les actifs
intangibles (marques,…), le capital humain,… ?
B. Techniques et méthodes
6. Comment déterminez vous la valeur de l’investissement ? Quelles
techniques utilisez vous le plus ? Pourquoi ?
48/70 10/6/2006
7. Classez les méthodes d’évaluation selon votre opinion sur leurs avantages
et inconvénients :
a. Patrimoniale
b. Flux (DCF,…)
c. Multiple
d. Options réelles
e. …
10.Quelles règles vous fixez vous a priori ? Pensez vous que le risque doit
toujours être supérieur au « Risque Pays » ?
C. Coût du capital
11.Comment déterminez vous le coût du capital ? Comment le calculez vous?
49/70 10/6/2006
D. Sources d’information
15.Quels sont, dans votre organisation, les acteurs qui interviennent
régulièrement, dans le processus d’évaluation ?
16.A qui faites vous appel localement ? en Europe ? Pour des données
financières, économiques, juridiques,…
• Quelles sont vos principales sources d’information ?
E. Ordres de grandeur
19.A votre avis, quelle est la place de l’investisseur Européen en Amérique
Latine?
23.Quels sont selon vous les ordres de grandeur du coût du capital pour
chacun de ces pays : (Argentine, Mexique, Brésil, Uruguay) ? Pourquoi ?
50/70 10/6/2006
• Les valeurs que vous proposez vous semblent-elles prudentes ou osées ?
Pourquoi ?
F. Conclusion
25.Pour approfondir cet entretien, qui pourrions nous contacter ?
27.Auriez vous d’autres conseils / éléments à ajouter sur des thèmes que nous
n’aurions pas abordé ?
51/70 10/6/2006
Annexe 2 : Tableau des notations par risque
Composantes du Risque Pays Risque Argentine Brésil Mexique Uruguay Etats-Unis Commentaires
Risque Social Risque de Corruption (abus d'une 2,8 3,7 3,5 5,9 7,6
charge publique (politique ou
administratif) à des fins
d'enrichissement personnel,...)
Risque Social Risque de conflits sociaux (forte 3 2 3 1 0 AR: tensions sociales provoquées par la
activité syndicale dans le pays, situation économique
troubles,...) BR: des étincelles de tensions sociales (émeutes
dans les prisons,…)
MX: guérrillas dans les états de
Chiapas,Oaxaca,Guerrero
UY: stable
Risques politiques Risque d'instabilité du gouvernement 4 4,4 8,8 4,4 1
et du régime (selon la nature du
régime, opacité du processus de
succession,…)
Risques politiques Risque d'instabilité juridique AR:non respect des engagements par l'Etat,
(changement fréquents des lois et nombreux recours au ICSID(International
règlements,...) Center for Settlement of Investment Disputes)
5 4 2 2 0
Risques politiques Risques géopolitiques et de
gouvernance (conflits extérieurs,
guerres, qualité des relations avec
certains pays,…) 3 2 2 2 1
Risques politiques Risque de non transfert de capitaux AR : complication des démarches
(impossibilité de sortir des devises du administratives par l'Inspection Générale de
pays) Justice (mesures sur les conditions de
participation au capital, statuts des membres de
la direction,…)
BR et MX : restrictions de change
5 4 3 1 0 UY : libre entrée et sortie de devises
Risques politiques Risque d'expropriation (saisies, AR: le "corralito" bancaire (gel des dépôts et
confiscations, nationalisations, conversion forcée)
dépossessions,…) MX : dernières expropriation en 1937 (Pétrole)
5 4 2 2 0 et nationalisation bancaire en 1982
Risques macro-économiques Risque de défaut souverain
(vulnérabilité financière de l'Etat,...)
3 3 1 3 1
Risques macro-économiques Risque de surendettement (dette
extérieure,...)
4 3 1 3 1
Risques macro-économiques Risque de change (risque de crise de
liquidité en devises,...)
4 2 2 2 1
Risques macro-économiques Risque de fragilité du système bancaire UY:besoin de restructurations pour le système
bancaire fragilisé depuis la crise de 2002
4 1 1 3 1
Risques macro-économiques Risque d'inflation et de taux d'intérêt AR: inflation à 2 chiffres
BR: inflation contrôlée ~5% mais vulnerable a
l'évolution des taux d'intérêt
MX: politique économique stricte
5 3 2 4 0 UY: inflation ~6%
Risques macro-économiques Risque de marché boursier / croissance
(vulnérabilité de la conjoncture,...)
3 2 2 3 1
Risques géophysiques et démographiques Risque de catastrophe naturelle MX: zones sismiques et cycloniques
(séismes, inondations, cyclones,…) 1 1 2 1 0
Risques géophysiques et démographiques Risque climatique (impact du climat La plupart des zones sont tempérées ou
suivant le type d'activité (par exemple tropicales
pour des projets agricoles)) 1 1 1 1 0
Risques géophysiques et démographiques Risques environnementaux (effets des AR: forte concentration de l'activité économique
pluies acides, zones contaminées par la dans la province de Buenos Aires avec des taux
radioactivité,…) de pollution importants
MX: indice de pollution très élevé dans la Zona
2 1 2 1 0 Centro
Risques géophysiques et démographiques Risque de croissance démographique Taux de crosissance demographique
(viellissement de la population, AR, MX, BR : autour de 1,3-1,4%
explosion démographique,…) 2 2 2 3 0 UY: 0,7% (vieillissement de la population)
Risques géophysiques et démographiques Risque sanitaire (épidemies, maladies BR : zones de maladies tropicalesx
spécifiques au pays,...) 1 2 1 1 0
Remarque : les notes que nous avons extrapolées du contexte des pays sont marqués en orange.Lorsqu'une note a été définie par un organisme nous avons extrapolé des notes dans la même
échelle; sinon, nous avons noté de 0 à 5 (0 moins risqué - 5 plus risqué)
52
Annexe 3: Contexte macro-économique en Amérique Latine
1 Introduction
Selon Norel30, « La globalisation est l’émergence d’un marché financier mondial, non seulement
et surtout de désintermédiation, sous l’influence de risques croissants (sur les taux de change et les
La mondialisation financière est un processus historique à deux dimensions. L’une d’elles est
représentée par le volume croissant des transactions financières par-delà les frontières. La seconde
est la série de réformes institutionnelles et juridiques qui ont été menées pour libéraliser et
L’intégration financière croissante continue d’impliquer surtout les pays développés. Néanmoins, il
faut signaler que les grandes économies de l’Amérique Latine se sont, dès le début, ralliées au
et le Chili ont reçu d’importants capitaux dans les années 70. Ces deux derniers pays, avec
l’Uruguay, ont alors lancé de spectaculaires réformes de libéralisation qui ont anticipé celles qui se
crise de la dette dans les années 80. Cette crise a duré huit ans, au cours desquels le financement
volontaire s’est épuisé. Puis, dans les années 90, l’Amérique Latine s’est ralliée une nouvelle fois au
processus, en menant des réformes draconiennes et en attirant des flux croissants de capitaux dont la
tendance s’est parfois inversée. Tout comme le moratoire mexicain de 1982 signale le début de la
30
NOREL P., “L’invention du marché: une histoire économique de la mondialisation ». France, 2004 : Seuil. Fiche de
lecture, pp. 1-12.
53
crise de la dette, la signature du premier accord Brady31 par le Mexique marque le commencement
Au cours de la nouvelle étape qui débute dans les années 90 divers pays latino-américains ont
traversé des crises externes et financières. Ces crises se traduisent généralement par des coûts
économiques et sociaux élevés ainsi que par un recul de la croissance. La contagion régionale est un
autre effet significatif. La crise dans un pays se répercute négativement sur le prix du financement
et les flux de capitaux d’autres pays. Ce phénomène s’est manifesté pour la première fois lors de la
crise mexicaine de 1994-1995. L’« effet tequila » s’est répercuté sur la région et sur d’autres
Les crises du Mexique (1994-1995), de l’Argentine (1994), du Brésil (1998-1999) et, récemment,
de l’Argentine (2001-2002) se sont déclenchées dans les pays qui avaient attiré les flux de capitaux
les plus importants dans les périodes précédentes. Ces pays représentent les grandes économies de
l’Amérique Latine et les grands marchés émergents qui sont apparus dans la région.
Dans le cas du Mexique, de l’Argentine et du Brésil, le principal objectif des politiques était de
mettre fin à une longue période de stagnation et de taux d’inflation élevés. Le faible taux
31
Le Plan Brady du nom du Secrétaire d’Etat aux Finances des États-Unis mis en place en 1989 a consiste en la
restructuration des dettes extérieures de pays en situation de cessation de paiement (dont le Mexique, Argentine, Brésil)
en les remplaçant par de nouveaux emprunts obligataires (les Brady's bonds), d’une maturité plus longue et à un taux.
54
Tableau 1 : Investissement Direct Étranger
IDE en Mds
1980 1990 2000 2001 2002 2003 2004
USD
en Argentine 0,68 1,84 10,42 2,17 2,15 1,89 4,25
au Brésil 1,91 0,99 32,78 22,46 16,59 10,14 18,17
au Mexique 2,09 2,63 16,78 27,63 15,13 11,37 16,60
en Uruguay 0,29 0,04 0,27 0,30 0,19 0,42 0,31
Source : UNCTAD
D’après le tableau, nous voyons l’essor des investissements directs étranger : pour l’Argentine,
malgré une chute brutale dans les années 2001 -2003, nous constatons un fort retour des IDE en
2004. Le Brésil, tout comme le Mexique, continue à attirer des montants très importants (comparés
aux années 1980 et 1990 et aux autres pays), et la reprise de la croissance des IDE semble revenue
2 Argentine
Nous reprenons ici la vision du contexte macro-économique de l’Argentine telle que vue par N.
Depuis le deuxième semestre 1998, l’Argentine a vécu une profonde crise économique qui s’est
aggravée en 2001 (baisse de 4,5% du PIB et de 10,9% en 2002 ); celle-ci s’est caractérisée
notamment par la sortie du système de convertibilité (currency board32 dollarisation), une forte
système bancaire a incité les autorités argentines à mettre en place au début 2002 un contrôle de
change et des restrictions aux transferts à l’extérieur de devises étrangères. Ces mesures ont été
32
Voir glossaire
55
En 2003, l’économie argentine a montré des signes de reprise (+7% de taux de croissance du PIB).
Celle-ci s’est confirmée en 2004 (+8,7%). L’inflation a été contenue autour de 4% en 2003 et 7,9%
en 2004. Les indices de l’investissement sont également flatteurs dans l’industrie et en particulier
dans les filières de substitution des importations (textiles, cuirs, biens de consommation,…) et
des règles claires et stables devraient, dans les années à venir, d’une part encourager les
3 Brésil
Jusqu’en 1980, l’économie brésilienne a connu un taux de croissance proche de 6% qui lui a permis
de créer une base industrielle solide. Mais l’endettement consenti pour le développement a entraîné
Dans les années 90, les réformes, inspirées par le "consensus de Washington", ont combiné
commerciale. Le "Plan Real" conçu en juillet 1994 par M. Cardoso (alors ministre des Finances) et
reposant sur la création d’une nouvelle monnaie (parité ancrée sur le dollar), sur l’ouverture des
33
“S’implanter en Argentine” UBIFRANCE 2005.
56
Les crises financières asiatique puis russe ont fragilisé l’économie et les finances du Brésil. Devant
la fuite des capitaux, la Banque centrale a laissé flotter le real en janvier 1999. Cette crise a
démontré a contrario la capacité de rebond du pays, qui a évité des faillites bancaires en série et
échappé au retour de l’inflation. En outre, sous la pression de la crise, le Parlement a voté les
réformes, conflictuelles, des régimes de retraite et de l’imposition sur les mouvements de capitaux
(CPMF). Le Président Cardoso a également réussi à faire voter la loi de responsabilité fiscale des
En 2001, le Brésil a souffert d’une baisse de la croissance sous l’effet conjugué d’une sécheresse
4 Mexique
L’extension et l’ampleur de la première montée des investissements dans les années 90 étaient dues
au fait que les investisseurs en sous-estimaient les risques, ce qui a contribué à l’envergure des flux
de capitaux, tel un effet Pygmalion. La crise mexicaine et ses répercussions ont mis en évidence les
risques et la volatilité des investissements. Mais elles ont aussi démontré la possibilité et l’efficacité
d’une intervention internationale d’une envergure inédite, qui a permis au Mexique et à d’autres
pays touchés par la contagion, principalement l’Argentine, d’honorer tous leurs engagements
financiers. Les conditions étaient propices à un nouveau boom des investissements, qui s’est
Membre de l’OCDE (dont Angel Gurria, ancien ministre des Finances et des Affaires étrangères du
Mexique a été nommé Secrétaire général), dixième économie mondiale, 2ème pays émergent
récipiendaire d’investissements directs étrangers (IDE évalués à 10 à 16 Mds $ par an), 8ème
34
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/bresil_492/france-resil_1109/relations-
economiques_3977/relations-economiques_6438.html
57
exportateur, le Mexique, dont le commerce extérieur est supérieur à l’ensemble des autres pays
d’Amérique Latine (Brésil inclus), est la première économie d’Amérique Latine. Le Mexique a
importé en 2005 pour plus de 200 M $, c’est-à-dire autant que tous les autres pays d’Amérique
Latine. Il abrite de nombreux grands groupes industriels, tels que Pemex (4ème producteur mondial
de pétrole), Cemex (3ème producteur mondial de ciment), Bimbo (1er groupe mondial de
Brésil). Le Mexique est également le 11ème producteur (et ambitionne d’en devenir le 5ème d’ci
2010) et le 11ème marché automobile mondial, ainsi que le 9ème marché mondial et premier
Après trois années de stagnation, 2004 a été un tournant favorable : retour à une croissance affirmée
(4 %), exportations en hausse (14,5%), reprise du secteur des « maquiladoras », bonne orientation
a été dynamique, avec une hausse de 5% des ventes de détail et de 7,5% pour les ventes de gros.
Les « remesas », transferts de devises en provenance des immigrés mexicains aux USA, ont atteint
source de revenus de l’économie mexicaine. 9,8 M de Mexicains sont officiellement recensés aux
États-Unis, mais leur nombre pourrait être de près de 20 M et plus de 420 000 Mexicains émigrent
5 Uruguay
En 2002, l’Uruguay a été touché de plein fouet par la crise argentine. Le chômage a atteint le niveau
record de 19% de la population active. Avec le soutien déterminant des États-Unis, le FMI a
35
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/mexique_481/presentation-du-
mexique_999/economie_2493.html
58
débloqué plus de 1,5 Md USD. Un plan d’ajustement budgétaire et des mesures de relance (secteur
de la construction) ont été adoptés. Par ailleurs, le gouvernement a diminué les crédits de la fonction
publique et renforcé les programmes d’aide aux populations défavorisées. Mais le service de la
dette grève lourdement le budget de l’État ; il atteindra un pic en 2006, à 7,2% du PIB (soit 28% des
La reprise s’est cependant confirmée en 2004 et 2005. La croissance du PIB, +2,5% en 2003, a
atteint 12% en 2004 avant de redescendre à 6,7% en 2005. Les exportations ont augmenté (bonne
performance de la filière viande) ainsi que les importations. La consommation intérieure a repris
grâce à la relance du crédit à la consommation. Enfin, entre décembre 2003 et décembre 2005, le
36
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/uruguay_504/france-uruguay_1252/relations-
economiques_3405/relations-economiques_5932.html
59
Annexe 4 : Mécanique de décomposition de la prime de Risque Pays
0 Reprenons les notes obtenues telles quelles des différentes sources
1 Homogénéisons les échelles de notation (toutes les notes seront comprises en 0 (moins risqué) et 10 (plus risqué) : il faut faire attention aux échelles de notation
inversées ou ne commençant pas par 0). Ramenons aussi la note des Etats-Unis à zéro)
2 Considérons que la contribution pour chaque risque se trouve sur la droite passant par le point "Etats-Unis" (note 0 ; taux 0%) et de pente 1 (arbitrairement, en
attendant d'avoir au moins un autre point fiable sur la droite…), c'est-à-dire que le taux=note
3 Calculons la régression linéaire entre les somme des taux obtenus et les primes de Risque Pays
Droite de régression
Pour conserver la proportionnalité des
coefficient de corrélation 0,99
composantes nous prendrons la parallèle à la
pente 0,13
droite de régression passant par (0;0)
origine - 0,16
Ecart relatif par rapport à a prime de risque pays (ici l'analyse des
écarts ne mérite pas que nous nous attardions, par contre lorsque 59% -3% 10% 3%
nous regarderons, les risques concrets (et pas juste des risques
génériques 1,2,3,4), cette analyse d'écart sera intéressante)
4 Calculons grâce à cette droite de régression, la contribution en taux de chaque risque (la somme des taux des composantes comme nous l'avons vu précédemment
ne sera pas égale à la prime de Risque Pays mais à celle obtenue par régression (en esperant que les écarts avec les vraies notations pour l'ensemble des risques,
soit faible)
4,00 4
% de contribution cumulé
Spread Risque Pays
3,50 3,5
3,00 3
2,50
2,5
2,00
1,50 2
1,00 1,5
0,50 1
-
0,5
-0,50 - 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00
0
Note Risque Pays
Etats-Unis Mexique Brésil Uruguay Argentine
60
Annexe 5 : Tableau des taux de contribution des composantes du Risque Pays
61
pays
Composantes du Risque Pays Argentine Brésil Mexique Uruguay Argentina Brésil Uruguay Mexique Argentina Brésil Uruguay Mexique Argentina Brésil Uruguay Mexique Argentina Brésil Uruguay Mexique
Risque Social Risque de corruption (abus d'une 0,14 0,12 0,12 0,05
charge publique (politique ou
administratif) à des fins
N N N N Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y
d'enrichissement personnel,...)
Risque Social Risque de conflits sociaux (forte 0,18 0,12 0,18 0,06
activité syndicale dans le pays,
troubles,...) Y Y Y Y N N N N Y Y Y Y Y Y Y Y
Pr ime pays
Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y
(vulnérabilité financière de l'Etat,...) 0,20 0,20 0,00 0,20
Risques macro-économiques Risque de surendettement (dette
Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y
extérieure,...) 0,30 0,20 0,00 0,20
Risques macro-économiques Risque de change (risque de crise de
Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y
liquidité en devises,...) 0,30 0,10 0,10 0,10
Risques macro-économiques Risque de fragilité du système bancaire
Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y
0,30 0,00 0,00 0,20
Risques macro-économiques Risque d'inflation et de taux d'intérêt 0,30 0,18 0,12 0,24 Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y
Risques macro-économiques Risque de marché boursier / croissance
(vulnérabilité de la conjoncture,...) Y Y Y Y N N N N N N N N Y Y Y Y
0,20 0,10 0,10 0,20
Risques géophysiques et démographiques Risque de catastrophe naturelle
Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y
projet
(séismes, inondations, cyclones,…) 0,06 0,06 0,12 0,06
Risques géophysiques et démographiques Risque climatique (impact du climat
suivant le type d'activité (par exemple Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y Y
pour des projets agricoles)) 0,06 0,06 0,06 0,06
Prime pays projet 3,70 2,50 2,06 2,23 3,26 2,15 2,06 1,82 2,99 1,92 1,70 1,45 3,38 2,28 1,85 1,84 3,70 2,50 2,23 2,06
62
Annexe 7 : Tableau des « taux sans risque » (États-Unis)
63
Annexe 8: Tableau des bêtas sectoriels des États-Unis source : Pereiro et al. Op. cit.
Tableau des primes de marché américaines source : Pereiro et al. Op. cit.
64
Abbréviations
65
IRR Internal Rate of Return
Economiques (OCDE)
(OCDE)
PI Profitability Index
66
En epagnol : pequenas y medianas empresas (PyMES)
Glossaire
Currency Board Un « currency board » ou « caisse d’émission » est un régime monétaire basé
EMBI Indice de Risque Pays défini par la banque JP Morgan sur la base de l’écart
67
Bibliographie
Articles
1) APOTEKER T., BARTHELEMY S, LEGRAND I,“Coût du capital et Risque Pays dans les
pays en voie de développement ». France, 2006 : Congrès International de l’AFFI, pp. 1-10.
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1999 : Revue Analyse Financière, n°119 pp. 76 - 88.
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5) ERB C., HARVEY C. and VISKANTA T. “Country Equity and Global Equity Selection”. EUA,
1995: The Journal of Portfolio Management, Winter, pp. 74-83.
6) ESTRADA J.“The Cost of Equity in Emerging Markets: A Downside Risk Approach.”. EUA,
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7)ESTRADA J.“The Cost of Equity in Emerging Markets: A Downside Risk Approach (II)”. EUA,
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8) GODFREY S. And ESPINOSA R.“A Practical Approach to Calculating Costs of Equity for
Investment in Emerging Markets”. EUA, 1996: Journal of Applied Corporate Finance, Fall, pp. 80-
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10) TAGGART M.,.KONTES P. and MANKINS M.“The value imperative: managing for superior
sharaholders, returns”. EUA, 1994: The Free Press, p. 306.
11) NG C. and TAT D.“The international CAPM when expected returns are time-varying”. EUA,
2000: Department of Applied Economics and management Cornell University, December 18, pp.
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13) PEREIRO L,, y M GALLI. “La determinacion del Costo del Capital en la Valuacion de
Empresas de Capital Cerrado : una Guia Practica”. Argentina, 2000: Universidad Torcuato Di
Tella, pp. 1-64.
14) O'BRIEN, T. J., "The Global CAPM and a Firm's Cost of Capital in Different Currencies".
EUA, 1999: Journal of Applied Corporate Finance, pp. 73-79.
68
15) SORTINO F. and MEER R.“Downside Risk”. EUA, 1991: The Journal of Portfolio
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Livres:
2) COPELAND Tom, Koller TIM and Murrin Jack, « Valuation : Measuring and managing the
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Capital”. México, 1990: IMCP.
6) LA CHAPELLE (de) P., « L’Evaluation des entreprises ». France, 2002: Ed. Economica.
8) SANTISO J., « Amérique Latine – Révolutionnaire, libérale, pragmatique ».France, 2005 Ed.
Autrement.°
10) TCHEMENI E., « L’Evaluation des entreprises ». France, 2003: Ed. Economica.
Thèses
Sites internet
http://www.dgroups.org/groups/fipa/public/docs/Working_document_group_II_FRENCH.doc
69
Investissement Direct Etranger :
http://stats.unctad.org
http://www.inversorlatino.com
http://www.jpmorgan.com/cm/cs?pagename=Chase/Href&urlname=jpmorgan/research/tools
www.ibbotson.com
www.associes-finance.com
70