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MOST Policy Brief

Les Politiques D'Habitat


et D'Aménagement Urbain
en Algérie ou l'Urbanisation
de la Rente Pétrolière
Dr. Madani Safar Zitoun

* L’objectif principal du programme Gestion des Transformations Sociales (MOST) est de transférer les résultats
pertinents de recherche en sciences sociales et des données aux décideurs et autres intervenants. Le Programme
(MOST) se concentre sur la construction de liens efficaces entre la recherche, la politique et la pratique.

* Les idées et les opinions exprimées dans cet ouvrage sont celles de l’auteur et ne représentent pas nécessairement
celles de l’UNESCO. Les appellations employées et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la
part de l’UNESCO aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs
autorités, ni quant à leurs frontières ou limites.
Les Politiques D'Habitat et D'aménagement
Urbain en Algérie ou L'Urbanisation
de la Rente Pétrolière?
Dr. Madani Safar Zitoun*

Le secteur de l’habitat en Algérie, après avoir


expérimenté entre 1998 et 2004 des méthodologies de
traitement participatives inédites de l’habitat précaire
est revenu depuis lors aux méthodes de relogement
“lourdes” en habitat collectif. En se délestant de la
formule de relogement des populations des bidonvilles
urbains dans des maisons individuelles évolutives, les
autorités publiques se sont débarrassées des contraintes
de montage complexes et des aléas sociaux et politiques
induits par ces programmes. Le retour à la formule des
  logements sociaux collectifs construits sur financements
Cité des 617 logements de Draria (Habitat social
et relogement habitat précaire 2005 - 2006) exclusivement publics, montés selon les standards et les
procédures éprouvées habituelles, a été rendu possible par
l’embellie financière permise par l’amélioration des revenus pétroliers, mais également à la
volonté implicite de se délester des “communautés” et autres “comités de quartiers” urbains qui
se sont avérées difficiles à identifier et à gérer.

Contexte et problématique

En matière d’habitat social, les innovations les plus importantes firent leur apparition après
1994. Dans la foulée de l’application du Programme d’Ajustement Structurel(PAS) et des
réformes de la politique sociale générale de l’Etat qu’il induisit, la politique d’habitat social fut
complètement reconfigurée dans le sens de son adéquation avec le nouveau dispositif d’aide
sociale. Il s’agissait de se conformer désormais aux standards internationaux d’action sociale,
visant à autonomiser ce dernier de la sphère de l’économique dans lequel il était en grande partie
cantonné auparavant. Les entreprises d’Etat qui distribuaient des aides diverses consistantes,
dont l’ “aide au logement”, et qui redistribuaient ces dernières à travers un système de “quotas”,
se délestèrent de cet aspect au profit de nouvelles institutions et dispositifs externes.

* M. Safar Zitoun Madani, docteur en sociologie (Université de Paris 7) est professeur au département de sociologie
de l’Université d’Alger 2 et directeur de recherches associé au Centre de Recherches en Economie pour le
Développement (CREAD), Alger. Il a collaboré dans plusieurs programmes de recherches internationaux (Etats-
Unis, Canada, France, Maghreb) et avec plusieurs organismes (Banque Mondiale, FNUAP, GTZ, ONU-Habitat, etc.)
sur les questions d’habitat, les politiques urbaines et l’urbanisme. M. Safar Zitoun Madani est l’auteur de et a dirigé
plusieurs ouvrages spécialisés sur les problématiques du développement urbain.

* Mr Safar Zitoun Madani a présenté un papier intitulé «Les politiques d’habitat et d’aménagement urbain en Algérie
ou l’urbanisation de la rente pétrolière?» dans la réunion régionale qui s’est déroulée à Beyrouth en Octobre 2009
et qui a été organisée conjointement par l’UNESCO Beyrouth, l’Association Arabe de Sociologie, l’Institut des études
des familles et du développement auprès de la Fondation du Qatar.

1
Résultats de la recherche

L’ensemble du nouveau dispositif de financement du logement a été construit autour de la


nouvelle forme d’aide directe au logement, appelée Aide à l’Accès à la Propriété (AAP). Cette
dernière, générée par la Caisse Nationale du Logement (CNL) consiste en une aide directe non
remboursable accordée aux ménages répondant à des critères d’éligibilité fixées par décret,
dans le but de cibler la demande et l’offre résidentielle en fonction des revenus de la population.
En plus de cette AAP, ont été intégrées d’autres formules de financement indirect comme les
subventions aux prix des terrains, à la viabilisation, aux dépenses de construction et à la vente.
Pourtant, les résultats de ces programmes sont demeurés modestes, comme en témoigne
l’allure de la courbe des livraisons globales de logements dans le cadre des programmes,
qui connaît son summum en 2000 et une tendance régulière à la baisse jusqu’en 2007. Malgré
les efforts d’injection de ressources considérables à partir de 2004, et la diversification des
formules de logements, le volume des livraisons de logements subventionnés et aidés reste en
deçà des 100 000 logements urbains par an prévus par le ministère de l’Habitat.

L’introduction des méthodes d’ingénierie sociale et participative, mettant en œuvre les


recommandations et les requêtes de la Banque Mondiale pour la continuation de l’aide
internationale pendant les années de la crise financière, ont conduit à la naissance de deux
nouveaux programmes, le Programme de Résorption de l’Habitat Précaire (RHP) et le
programme de Requalification Participative des Ensembles d’Habitat Collectif (RPEHC). Dans le
Programme de Résorption (RHP), les principes de l’action de l’Etat consistaient en la participation
financière partielle des ménages et la nécessité d’une identification plus ciblée des populations
bénéficiaires. D’une certaine manière, on se trouvait face d’un modèle complètement nouveau de
l’action urbanistique dans lequel on mettait les différents acteurs impliqués dans la démarche
de projet en situation de le coproduire ensemble. Les populations organisées en comités de
quartiers ou de sites devenaient cette fois-ci une des “parties prenantes” de l’ensemble du
processus de réalisation.

Le Programme de Requalification Participative (RPEHC), pour sa part, avait comme objectif


de perfectionner la reconstruction et la réhabilitation du cadre bâti, à travers la mise en
œuvre de dispositifs participatifs d’implication collective des résidants à l’amélioration des
espaces communs dans cinq différentes villes abritant des ensembles collectifs en situation
de dégradation avancée. Le but recherché à travers ce programme était double : assurer la
formation des cadres du Ministère de l’Habitat à une méthode “participative” de montage et
de mise en œuvre d’un projet de requalification à travers l’expérimentation de cette méthode
sur des cas concrets, capitaliser les enseignements tirés de ces expériences pour pouvoir les
dupliquer par la suite à partir des capacités humaines formées sur les sites.

Cependant, ni le programme RHP, arrêté en 2003 ni le programme de Réhabilitation


Participative des Grands Ensembles d’Habitat Collectif, clôturé en 2004 n’ont dépassé le stade
de l’expérimentation et atteint le niveau d’opérationnalisation. Parmi les facteurs ayant pesé
dans la clôture prématurée du programme RHP, l’amélioration considérable des ressources
de financement public du fait de la hausse des revenus pétroliers de l’Etat, mais également les
effets de résistance de l’administration très centralisée et technique du secteur de l’Habitat à
l’innovation procédurale et culturelle apportée par le programme.

En ce qui concerne le projet de requalification, la diversité sociale et statutaire entre locataires


et propriétaires qui ont produit des configurations complexes des rapports entre résidents, a
sans conteste joué un rôle déterminant dans la manière dont se sont embrayés les dispositifs
de participation mis en œuvre dans les cités, même s’il n’est pas le seul.

2
Conclusions et recommandations

Malgré les avancées formidables observées dans les années de crise, concernant la mise en
route de nouveaux paradigmes et principes d’organisation entre les divers acteurs institutionnels
et la population, le mode d’articulation de l’économie rentière à la société n’a pas favorisé la
sortie du modèle rentier qui s’était mis en place après la décolonisation. Tout s’est passé en
effet comme si les ouvertures au désengagement de l’Etat contenues dans les programmes
expérimentés dans les années de crise n’ont pas réussi à prendre dans le contexte institutionnel
algérien.

Ces nouvelles méthodologies d’intervention, acceptées en quelque sorte du “bout des lèvres”
par les autorités publiques, mais surtout par les cadres du ministère fortement techniciste de
l’habitat, traditionnellement contrôlé par le corps des ingénieurs et des architectes, ont été
complètement mises au rancart par les différents acteurs institutionnels, et même par les
populations auxquelles elles étaient destinées. Même pendant les années de crise financière,
les responsables du Ministère de l’Habitat et l’Urbanisme (MHU) n’ont pas lâché sur ce qui était
essentiel à leurs yeux, à savoir remettre en question le principe de l’autorité distributive de l’Etat.

Le retour de l’aisance financière ces dernières années semble ainsi avoir donné beaucoup
d’arguments, mais aussi beaucoup de prétextes aux zélateurs des méthodologies d’intervention
lourdes pour remettre en question les avancées formidables constatées dans la mise en place
de ces dispositifs dans les années quatre-vingt dix.

Références

ABBADIE Mona (2001) «La politique nationale de l'habitat: la requalification participative dans
les grands ensembles, cas de la cité Soummam-Bab Ezzouar». Mémoire de magister en
aménagement urbain, Université des sciences de la technologie Houari Boumediene (Alger),
département de géographie et AT.
ANOUCHE Karima (dir), 2005: «Requalification urbaine participative à Alger, Rapport final Projet
Pilote de la Cité Soummam» Mémoire de DESS, URB-6031Université de Montréal,
BENMOHAMED Taoufik., MAÏZA Youcef., 2010: «Une expérience participative à la cité de la SELIS
(Béchar)», in Villes d’Algérie. Formation, vie urbaine et aménagement, Bendjelid Abed (dir),
Editions du CRASC, Oran, 2010, pp. 197 - 214
HISSAR Houda, 2006: «Le renouvellement de l’action publique algérienne à l’épreuve du réel :
le cas du projet de « requalification » de la cité Diar el Kef, Alger. », mémoire de Master sous
la direction de M. Catusse, IEP, Université d’Aix-Marseille III.
SAFAR ZITOUN Madani 2010 (1): “Alger d’aujourd’hui: une ville à la recherche de ses marques
sociales” in Alger, métropole en devenir, Double Numéro spécial de la revue INSANIYAT (44-
45), Avril-septembre 2009 , (sous la direction de SAFAR ZITOUN Madani), CRASC, Oran, pp.
33 - 59
SAFAR ZITOUN Madani 2010 (2) : «La protection sociale en Algérie. Evolution, fonctionnement
et tendances actuelles» in L’Etat face aux débordements du social au Maghreb, Ouvrage
collectif sous la direction de Catusse M., Destremau B. et Verdier E., Ed; IREMAM-KARTHALA,
Paris, pp. 53 - 93
SAFAR ZITOUN Madani, HAFIANE Abderrahim, 2010 (3): « L’“entre-deux” dans les opérations de
relogement en Algérie: l’émergence problématique d’un tiers acteur urbain », in “L’“entre-
deux” des politiques institutionnelles et des dynamiques sociales”, programme PRUD, 2006
(en cours de publication, Karthala, Emam et Ifpo, 2010)

3
SAFAR ZITOUN Madani 2009 (1): « Les politiques urbaines en Algérie: une réforme libérale
inachevée» in Habitat social au Maghreb et au Sénégal (Dir: Le Tellier J. et Iraki A.,
L’Harmattan, Paris pp. 65 - 73
SAFAR ZITOUN Madani, 2009 (2): «L’ingénierie participative dans les programmes publics de
logement social. Contenu et limites de l’expérience algérienne», in Habitat social au Maghreb
et au Sénégal: Le Tellier J. et Iraki A., (Dir) Paris, L’Harmattan, p. 171 - 193
SAFAR ZITOUN Madani. 2002: «Le programme de Résorption de l’Habitat Précaire financé par la
Banque Mondiale en Algérie: les chemins tortueux ou vertueux de la participation », Colloque
International organisé par le Secrétariat d’État à l’Habitat (Maroc) et la Banque Mondiale,
Casablanca, Maroc les 12, 13 et 14 juin 2002

© UNESCO Beirut, 2011


LB/2011/SS/PI/64

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