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ECOTOXICOLOGIE ET

TOXICOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT
(ESHY0126-1)
20h Th, 20h Pr

Corinne CHARLIER, Célia JOAQUIM-JUSTO.

Master en Sciences et Gestion de l’Environnement


Master en Sciences et Gestion de l’Environnement, à finalité approfondie

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 1


ECOTOXICOLOGIE ET TOXICOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT

A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE -

B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES


AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. Voies de pénétration - Toxicité locale et systémique
2. Types d’intoxication et relations dose-effet et dose-réponse

D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E
2. Facteurs modifiant la toxicocinétique

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

ETHYMOLOGIQUEMENT

TOXICOLOGIE - science traitant des substances toxiques,


de leurs effets sur l’organisme et de leur identification

TOXICON - LOGOS

TOXON - Arc
TOXEUMA - Flèche
TOXICON - Poison sur flèche
TOXOPHORE - Groupement chimique « portant » la toxicité

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

POISONS AVANT D’ÊTRE REMÈDES


LES SUBSTANCES CHIMIQUES ONT ÉTÉ UTILISÉES PAR L’HOMME
À DES FINS CRIMINELLES, GUERRIÈRES, OU DE CHASSE

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

L’HISTOIRE DES POISONS QUI SE CONFOND AVEC CELLE DE L’HUMANITÉ


EST INDISSOCIABLE DES FIGURES DES GRANDES EMPOISONNEUSES
LES POISONS ONT ÉTÉ SOUVENT SERVIS PAR DES FEMMES CÉLÈBRES

JUSQU’À LA RENAISSANCE, POISON ÉTAIT DU GENRE FÉMININ

LE POISON A TERRORISÉ LES GRANDS DE CE MONDE QUI LUI ONT PAYÉ UN LOURD TRIBUT

SOUS TOUS LES RÉGIMES, LE POISON A ÉTÉ UN VÉRITABLE INSTRUMENT DE POUVOIR

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
LE POISON HANTE LES SOCIETES DEPUIS L’ORIGINE DES TEMPS (1)
3000 ante JC, le pharaon Ménès collectionne poisons animaux, végétaux, minéraux

1550 ante JC, le papyrus Ebers recense 800 remèdes - opium, Sb, aconit et … ciguë -

Les Grecs disposaient d’une gamme très étendue de poisons


- le serment d’Hippocrate imposait de ne pas fournir de drogues homicides
- en 399 ante JC, Socrate a été empoisonné par la ciguë

Les Perses étaient passés maîtres dans l’art d’accommoder les plats empoisonnés
Midas périt par le poison dissimulé dans la nourriture

Les Romains firent du poison l’arme favorite du pouvoir politique


Hannibal, 2ème siècle ante JC, est mort empoisonné
Agrippine empoisonna Claude, son 3ème mari, par un plat d’amanites phalloïdes
Néron, fils d’Agrippine, 2ème épouse de Claude, empoisonna son demi-frère Britannicus
Les Egyptiens ont découvert et utilisé comme poison l’acide cyanhydrique (HCN)
obtenu par distillation des amandes et des noyaux de pêche
- le poison était l’outil des serviteurs du culte pour éliminer les souverains turbulents
- ils utilisaient également les poisons vivants : venin de cobra et d’aspic
Cléopâtre,69-30 ante JC, choisit la morsure d’une vipère pour se donner la mort
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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
LE POISON HANTE LES SOCIETES DEPUIS L’ORIGINE DES TEMPS (2)
Au Moyen-Age, la psychose de l’empoisonnement est grandissante
Au sacre de Louis XII, l’aumônier goûte les hosties avant d’en donner au Roi

A la Renaissance, les Borgia redoublent d’initiative pour fabriquer les poisons


La CANTARELLA était obtenue en saupoudrant d’acide arsénieux
les entrailles d’un porc suspendu la tête en bas jusqu’à ce que mort s’en suive
Ce poison, lent ou rapide selon la proportion d’ingrédients, contenait As et polyamines toxiques

Le XVIIème siècle fut un siècle « empoisonné »


Entre 1600 et 1657, William HARVEY fit un inventaire assez complet des poisons
RICHELIEU s’entourait de chats à qui il faisait faire l’essai préalable de sa nourriture
LOUIS XIV disposait d’officiers de bouche
Le DRAME DES POISONS met en scène Mme de Brinvilliers, née d’Aubray (1630)
Elle empoisonna son père et ses deux frères avec la « poudre de succession »,
- mélange d’arsenic et de poudre de crapaud ou de vipère -
Démasquée, elle s’enfuit et est arrêtée à Liège, jugée et décapitée à 46 ans
Après ses aveux, on découvre un réseau du crime géré par Catherine Deshayes - « LA VOISIN »
qui fournissait des poisons à des hauts personnages de l’Etat (Racine fut soupçonné).
Le complot fut tel qu’on créa une juridiction spéciale -Cour des Poisons- (442 personnes jugées)
36 mises à mort, 5 galères perpétuelles, 23 bannissements, nombreuses mises hors Cour
L’ITALIENNE TOFFANA est responsable de 600 assassinats
son poison lui survécut sous le nom d’aqua toffana, mixture à base d’As
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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

LE POISON HANTE LES SOCIETES DEPUIS L’ORIGINE DES TEMPS (3)

Les XVIIIème et XIXème siècles connaissent peu d’empoisonnements célèbres


Marie CAPELLE empoisonna sa mère, Violette NOZIERES avoua le meurtre de son père

Au XXème siècle
* L’assassinat de Raspoutine
Grégory Ifimovitch (dit Raspoutine),moine aventurier et lubrique,était très influent à la Cour
car il avait guéri le tsarévitch qui souffrait d’hémophilie.
Jalousé, il fut l’objet d’un complot raté au cyanure mélangé à du vin et des gâteaux
- cyanure vraisemblablement complexé par le vin et les glucides des gâteaux -
… et Raspoutine fut assassiné à coups de revolver
* Le pape Jean Paul Ier qui a régné 22 jours aurait succombé à un surdosage de digitaline
* Les empoisonnements collectifs ont succédé aux empoisonnements isolés:
- 6 M de morts, Juifs et Tziganes, tués par le sarin dans les chambres à gaz nazis;
- les Japonais, sous la direction du médecin Ishii (unité 731), se sont livrés en
Mandchourie entre 1938 et 1945 à des expériences de vivisection chez l’Homme
à qui ils avaient inoculé les germes de la dysenterie, du tétanos et de la tuberculose ;
- Irak, Bosnie, Rwanda, …

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
LE POISON HANTE LES SOCIETES DEPUIS L’ORIGINE DES TEMPS (4)

LE VIF/L’EXPRESS 24/12/2005

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
LES ANTIDOTES
En raison des effets violents de ces poisons, L’HOMME A RECHERCHÉ DES ANTIDOTES

MITHRIDATE, Roi de Pont (Grèce, 132 à 63 ante JC)


avait déjà démontré la capacité immunologique de l’Homme
à combattre les effets nocifs des poisons en vivant d’animaux venimeux
Il faisait tester des antidotes sur les condamnés à mort
la Thériaque (« bête sauvage ») était selon la légende à base de
chair de vipère mélangée à un extrait de 60 plantes préparées en électuaire
support de mie de pain dissout dans du vin de culte mêlé à du miel
vulgarisé par Andromaque, médecin de Néron,

immunisé, incapable de s’empoisonner, il se fit tuer par un de ses soldats


MAÏMONIDE (1135-1204) publie un traité consacré aux antidotes
dans lequel il indique des mesures curatives fonction des mécanismes de toxicité

ORFILA (1787-1853) édite un TRAITÉ DES POISONS, dans lequel il propose


- une relation entre données chimiques et biologiques
- une analyse chimique comme preuve légale des intoxications mortelles
[Orfila est le père de la toxicologie médico-légale]
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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

versant négatif versant positif


SUBSTANCE CHIMIQUE
+
Disrupteurs hormonaux PESTICIDES Amélioration
rendements agricoles
Toxicités professionnelle PRODUITS INDUSTRIELS Développement économique
et environnementale solvants, métaux, mat. plastiques
Manifestations indésirables MEDICAMENTS Pharmacothérapie
Toxicité à long terme ADDITIFS ALIMENTAIRES Conservation des aliments
(produits tels quels
ou dégradés)
RISQUE / BENEFICE

7 à 20 % des cancers et 4 à 5 % des effets tératogènes


seraient d’origine chimique
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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

DANS UN ENVIRONNEMENT CHIMIQUE TRÈS DENSE,


LE RISQUE TOXIQUE NUL N’EXISTE PAS (principe de Paracelse)

PHILIPPE THÉOPHRASTE BOMBART DE HOHENHEIM dit PARACELSE (1493-1541)


établit les FONDEMENTS DE LA TOXICOLOGIE MODERNE

« Aucune substance n’est un poison par elle-même,


c’est la dose qui fait le poison »
« La dose seule fait que quelque chose n’est pas poison »
« La dose juste différencie le poison du remède »

DEUX QUESTIONS ESSENTIELLES

Relation Recherche dose


dose et effet toxique sans effet nuisible décelable

INDEX THERAPEUTIQUE - MEDICAMENT

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

DANS UN ENVIRONNEMENT CHIMIQUE TRÈS DENSE,


LE RISQUE TOXIQUE NUL N’EXISTE PAS (principe de Paracelse)

Dans un ouvrage publié au XVIème Siècle


et traitant de la qualité de l’environnement,
PARACELSE a décrit les symptômes de l’intoxication
par l’arsenic et le mercure chez les mineurs.

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

L’APPRÉCIATION DU RISQUE TOXIQUE EST


PLUS SOUVENT POLITIQUE QUE SCIENTIFIQUE
(intérêts économiques, données scientifiques insuffisantes ou contradictoires)

SITUATIONS CONFLICTUELLES FRÉQUENTES par opposition entre

- ATTITUDE PERMISSIVE - seul l’aspect économique compte


- ATTITUDE RÉALISTE - un risque limité et connu est accepté
(études de toxicité à long terme)
AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE VIE
(rendements agricoles accrus, arsenal thérapeutique très efficace)
- ATTITUDE CRAINTIVE - l’aspect économique est négligé

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CONTROVERSE

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

De multiples paramètres sont à l’origine :

- de la destruction des écosystèmes


(croissance démographique, changements climatiques, …)

- de la dispersion de « polluants » dans l’environnement

⇒ facteurs susceptibles de menacer la Santé voire la survie


d’un groupe plus ou moins vaste d’êtres humains

TOXICOLOGIE ENVIRONNEMENTALE
ET ECOLOGIE

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

TOXICOLOGIE ENVIRONNEMENTALE

Science traitant des effets des substances toxiques présentes dans l’environnement
sur la santé de l’Homme
ECOLOGIE

Etymologiquement : AIKOS = maison


LOGOS = science
→ étude des choses domestiques, de cette grande maison qu’est la planète.

Aujourd’hui : science des rapports des organismes vivants avec leur environnement.

Terme utilisé pour la 1ère fois en 1866 par le biologiste allemand HAECKEL.
ECOTOXICOLOGIE

Science traitant des effets des substances toxiques sur les systèmes écologiques
- parfois assimilée à la toxicologie ne s’appliquant pas à l’Homme ;
- aujourd’hui reconnaissance de l’écotoxicologie humaine.

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

La contamination des milieux naturels

- proportionnelle à l’industrialisation de la Société


- dispersion volontaire ou involontaire de substances chimiques
(hydrocarbures, pesticides) ou d’éléments (métaux) capables de
polluer divers compartiments de la biosphère

cause un problème majeur pour la préservation de la qualité de l’environnement

La « Une » fréquente des médias


(marées noires, accidents transports routiers ou ferroviaires,
catastrophes sur sites de production ou de stockage)
- sensibilisation du public
- inquiétude des industriels
- interpellation des pouvoirs publics
tiraillés entre principe de précaution et nécessité d’agir sur base scientifique

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
CRISES ENVIRONNEMENTALES AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
CRISES ENVIRONNEMENTALES AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

La pollution chimique s’est considérablement accentuée vers la fin du 19ème S :

- accroissement des populations


- avènement des technologies nouvelles issues de la révolution industrielle

même si des pollutions ont existé dès les premières civilisations,


et notamment dans la Rome Antique,
où les activités métallurgiques ont créé des pollutions par le plomb et le cuivre
s’étendant jusqu’aux régions arctiques …
et en Afrique, aux 7ème et 8ème siècles, où un artisanat de forges du fer et du cuivre
fortement développé a été responsable de pollutions par ces métaux.

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE
Aujourd’hui, aucun écosystème n’est épargné :
même les zones vierges de toute colonisation humaine sont touchées par des polluants
apportés par les mouvements des masses atmosphériques
ou par des courants marins ou océaniques.

Des défaillances humaines et des comportements inadaptés sont à l’origine


d’accidents graves ayant entraîné des catastrophes industrielles.
Parmi les accidents industriels et les catastrophes environnementales, on peut citer :
- Anatolie 1950
- Minamata 1950
- Yusho 1966
- Vietnam 1966
- Niagara Falls 1970
- Seveso 1976
- Montchanin 1978
- Tarcienne 1980
- Bhopal 1984
- Tchernobyl 1986

- Marées noires
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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Anatolie (Turquie), 1950 Blé traité au lindane pain

5000 Intoxications aiguës

500 décès survivants "porphyrie turque »


1985, 200 cas
ATTEINTES
femmes enceintes ou allaitantes dermatologique neurologique
hirsutisme "Parkinson"
→ contamination foetus ou nourrisson hyperpigmentation
avec convulsions, érythème phototoxique, atrophie des mains
affaiblissement général et intense faciès déformé : osseuse
décès avant l'âge de 2 ans "maladie du singe"
digestive endocrinienne
hépatomégalie cancer thyroïdien

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Minamata (Japon), 1950


Rejets industriels

Hg Transport foeto-placentaire
microorganismes embryotoxique et tératogène
anaérobies

méthyl Hg plancton poisson Homme

10 000 malades recensés Maladie de Minamata


au Japon mais aussi ailleurs
- poisson : Japon, 1950 atteintes SNC
- pain < blé traité : rétrécissement incoordination
. France (pain maudit de champ vision mouvements
Pont St-Esprit, 1950)
aveuglement
. Irak, 1972
- viande de porc : Etats-Unis, 1970 (20 µg Hg/100 ml sg, 1 ppm Hg tissu cérébral)

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Yusho (Japon), 1966, Taïwan - 1979

Riz

Contamination par
Corrosion Préparation
des tuyaux huile de riz dérivés polychlorés

Femmes enceintes "maladie de Yusho"

→ contamination du foetus pigmentation atteinte oculaire


avec pigmentation de la peau,
peau et ongle
des ongles et des gencives
chloracné désordres nerveux
avortement ou décès du nourrisson
et
avant l'âge de 6 mois
gastro- intestinaux

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Vietnam, 1966
Epandage
agent orange
(défoliant)
2,4- D 2,4,5- T

Dioxine
(produit de contamination)
2 ppm 110 kg

Contamination de la population
civile et militaire
altération douleurs
chloracné
système immunitaire musculaires

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Vietnam, aujourd’hui

LE VIF/L’EXPRESS 10/12/2004

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Niagara Falls (New York), 1970

Etat de New-York (Niagara Falls),


HOOKER CHEMICAL COMPANY a déversé entre 1942 et 1953
dans un fossé de 1 km de long (« love canal »),
les déchets toxiques d’un procédé de production de pesticides

→ en 1953, fin d’exploitation et recouvrement du canal par de l’argile ;

→ en 1970, construction de maisons individuelles de part et d’autre


du canal ; les travaux de terrassement, en altérant la couche d’argile,
ont libéré plus de 200 produits chimiques dans le sol et dans l’air …

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Seveso (Italie du Nord), juillet 1976


trichlorophénol >
perte de contrôle
Synthèse trichlorophénol
de la réaction
(surchauffe) dioxine >

destruction faune et flore Homme :


sur 35 ha toxicité limitée
(chloracné)

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Montchanin (France), 1978

Décharge de Montchanin (Saône et Loire, France)


Première exploitation de classe I en France
→ stockage entre 1978 et 1988
de 600 tonnes de déchets industriels (pour la plupart à l’état brut)

⇒ incidence élevée de troubles respiratoires rebelles aux traitements

⇒ dans l’atmosphère, mise en évidence de COV


en quantités semblables à celles présentes en zone d’activité pétrochimique!

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

DES GRAISSES, DES HYDROCARBURES, DES DÉCHETS SIDÉRURGIQUES POURRAIENT EXPLIQUER


LES CANCERS ANORMALEMENT NOMBREUX DANS CE PETIT VILLAGE
- 20 À 30 DONT 10 ONT ÉTÉ MORTELS, C’EST BEAUCOUP ! -
(LEUCÉMIE MYÉLOÏDE, CANCER DU SEIN CHEZ DES FEMMES JEUNES)
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Forages et analyses effectués en urgence afin de connaître l’origine des cancers suspects
- soit boues de laminoirs riches en produits toxiques comme chlore et cadmium
- soit pailles enrobées de PCBs
- soit pyrites de THARSIS - résidus fabrication H2SO4 riches en As hautement cancérogène
En 1980, avec l’aide de trafiquants, Tessenderloo Chemie a évacué 150.000 T de pyrites
vers des lieux parfois encore inconnus avec contamination sols et nappes phréatiques
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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Bhopal (Inde), 2 décembre 1984, Union Carbide

H2O Méthylisocyanate réaction exothermique


(rupture de vanne)
surpression
CARBARYL

nuage MIC
70 000 à 200 000 personnes

- 30 000 intoxications graves


(8 000 ulcérations cornéennes)

- 1 500 à 2 500 décès


(OAP toxique lésionnel)

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Bhopal (Inde), aujourd’hui

LE VIF/L’EXPRESS 03/12/2004

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Tchernobyl, 26 avril 1986

Perte de contrôle du réacteur nucléaire


non respect de plusieurs procédures
insuffisances en terme de sécurité
faiblesses du réacteur nucléaire

→ deux explosions ont détruit le réacteur


→ nuages radioactifs à partir du graphite en combustion
(radioactivité libérée équivalente à 200 fois Hiroshima)

Décès immédiat de 31 personnes


Parmi les ouvriers utilisés pour le déblaiement (800.000)
- 125.000 souffrent d’affections chroniques
(augmentation du nombre de tumeurs, thyroïde) ;
- 10.000 sont décédés.
Contamination à distance ?

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE

POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Marées noires

Depuis 1962,
plusieurs centaines d’accidents mettant en cause des pétroliers
ont été recensés dans le monde entraînant en moyenne
le relargage de 10.000 tonnes de pétrole brut dans la mer

⇒ altération profonde des écosystèmes marins

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A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE
POLLUTIONS AU COURS DE L’HISTOIRE TERRESTRE

Marées noires
Parmi les plus importantes,
- TORREY CANYON, 18.03.1967, pavillon libérien
échoué et cassé en deux au sud-ouest de l’Angleterre
→ 117.000 tonnes de pétrole libéré dans la mer
- AMOCO CADIZ, 16.03.1978, pavillon libérien
échoué et brisé à Brest
→ 223.000 tonnes de pétrole libéré
220 kms de côtes bretonnes souillées - 15.000 oiseaux tués
- EXXON VALDEZ, 24.03.1989, pavillon US
échoué dans le port de Valdez (Alaska)
→ 42.000 tonnes de pétrole libéré
2000 kms de côtes souillées - 500.000 oiseaux, loutres et baleines tués
- AEGEAN SEA, 03.12.1992, pavillon grec
échoué et brisé dans le golfe de la Corogne (Espagne)
→ 90.000 tonnes de pétrole libéré
200 kms de la côte galicienne souillée
- ERIKA, 12.12.1999, pavillon maltais
échoué et brisé face aux côtes atlantiques françaises
→ 16.000 tonnes de pétrole libéré
500 kms de côtes souillées - 300.000 oiseaux marins tués
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ECOTOXICOLOGIE ET TOXICOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT

A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE -

B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES


AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. Voies de pénétration - Toxicité locale et systémique
2. Types d’intoxication et relations dose-effet et dose-réponse

D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E
2. Facteurs modifiant la toxicocinétique

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B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

LE DOSSIER CEE DOIT CONTENIR UN ENSEMBLE D’ÉLÉMENTS


PERMETTANT DE JUGER LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX DU PRODUIT MIS SUR LE MARCHÉ.

1. Identité de la substance
2. Informations relatives à la substance
3. Propriétés physico-chimiques de la substance
4. Propriétés toxicologiques de la substance
5. Impact de la substance sur l’environnement
6. Possibilités de détoxification de la substance

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B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

1. IDENTITE DE LA SUBSTANCE

- nom chimique IUPAC et autres (n°CAS *)

- formules empiriques, de structure, …

- composition du produit commercial : puretés, impuretés, isomères,…

- méthodes d’analyses

* Le numéro CAS (CAS number ou CAS registry number)


d’un produit chimique, polymère, séquence biologique et alliage
est son numéro d’enregistrement unique auprès de la banque de données
de Chemical Abstracts Service (CAS) [division de American Chemical Society (CAmS)].
Le CAS assigne ces numéros à chaque produit chimique décrit dans la littérature.
De plus, CAmS commercialise une base de données de ces substances, le CAS Registry.

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B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

LE DOSSIER CEE DOIT CONTENIR UN ENSEMBLE D’ÉLÉMENTS


PERMETTANT DE JUGER LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX DU PRODUIT MIS SUR LE MARCHÉ.

1. Identité de la substance
2. Informations relatives à la substance
3. Propriétés physico-chimiques de la substance
4. Propriétés toxicologiques de la substance
5. Impact de la substance sur l’environnement
6. Possibilités de détoxification de la substance

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B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

2. INFORMATIONS RELATIVES A LA SUBSTANCE

- utilisations envisagées

- domaines d’utilisation
(avec ventilation des ventes en %)

- production ou importation prévue (T/an)

- mesures à prendre en cas d’accident ou de perte

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B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

LE DOSSIER CEE DOIT CONTENIR UN ENSEMBLE D’ÉLÉMENTS


PERMETTANT DE JUGER LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX DU PRODUIT MIS SUR LE MARCHÉ.

1. Identité de la substance
2. Informations relatives à la substance
3. Propriétés physico-chimiques de la substance
4. Propriétés toxicologiques de la substance
5. Impact de la substance sur l’environnement
6. Possibilités de détoxification de la substance

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B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

3. PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES DE LA SUBSTANCE

- VOLATILITÉ
définie par point de fusion, point d’ébullition, ou tension de vapeur
→ informations sur la distribution possible du produit entre air et matière

- DENSITÉ
→ prédiction de la « flottabilité » du produit sur l’eau

- HYDROSOLUBILITÉ
→ risque de toxicité pour des concentrations de l’ordre de 1 ppm

- LIPOSOLUBILITÉ
→ prédiction de la bioaccumulation dans les graisses

- POTENTIEL REDOX
→ prédiction du comportement en milieu anaérobie et réducteur (boues !)

- STABILITÉ EN FONCTION DU pH
→ informations sur la rémanence
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 44
B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

3. PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES DE LA SUBSTANCE

- ÉVAPORATION ET ENTRAÎNEMENT À LA VAPEUR D’EAU


→ informations sur le transport et la dispersion du polluant

- ADSORPTION ET ABSORPTION DES PRODUITS SUR LES SOLS


→ informations sur la rémanence

- IONISATION DANS L’EAU ET LES SOLUTIONS SALINES


→ informations sur la bioaccumulation
(car intervient dans transport au travers des membranes)

- COMPORTEMENT RHÉOLOGIQUE DES LIQUIDES VISQUEUX OU DES BOUES


→ informations sur la dispersion du polluant

- FACTEURS DIVERS
→ tension superficielle, stabilité à la lumière,
formation de complexes immobilisant les polluants, …
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 45
B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

LE DOSSIER CEE DOIT CONTENIR UN ENSEMBLE D’ÉLÉMENTS


PERMETTANT DE JUGER LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX DU PRODUIT MIS SUR LE MARCHÉ.

1. Identité de la substance
2. Informations relatives à la substance
3. Propriétés physico-chimiques de la substance
4. Propriétés toxicologiques de la substance
5. Impact de la substance sur l’environnement
6. Possibilités de détoxification de la substance

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 46


B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

4. PROPRIETES TOXICOLOGIQUES DE LA SUBSTANCE

- TOXICITÉ AIGUË
DL 50 orale
CL 50 percutanée chez le rat
CL 50 inhalation

- EFFETS IRRITANTS POUR LES YEUX ET LA PEAU

- TOXICITÉ SUB-AIGUË
entre 7 - 14 - 21 ou 28 jours

- TOXICITÉ CHRONIQUE

- TESTS DE MUTAGÉNÉCITÉ

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 47


B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

LE DOSSIER CEE DOIT CONTENIR UN ENSEMBLE D’ÉLÉMENTS


PERMETTANT DE JUGER LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX DU PRODUIT MIS SUR LE MARCHÉ.

1. Identité de la substance
2. Informations relatives à la substance
3. Propriétés physico-chimiques de la substance
4. Propriétés toxicologiques de la substance
5. Impact de la substance sur l’environnement
6. Possibilités de détoxification de la substance

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 48


B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

5. IMPACT DE LA SUBSTANCE SUR L’ENVIRONNEMENT

- EFFET TOXIQUE SUR DEUX ESPÈCES DE POISSON


dont la truite

- EFFET SUR LES DAPHNIES

- ESSAI DE BIODÉGRADABILITÉ

- ESSAI DE BIOACCUMULATION

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 49


B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

LE DOSSIER CEE DOIT CONTENIR UN ENSEMBLE D’ÉLÉMENTS


PERMETTANT DE JUGER LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX DU PRODUIT MIS SUR LE MARCHÉ.

1. Identité de la substance
2. Informations relatives à la substance
3. Propriétés physico-chimiques de la substance
4. Propriétés toxicologiques de la substance
5. Impact de la substance sur l’environnement
6. Possibilités de détoxification de la substance

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 50


B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

6. POSSIBILITES DE DETOXIFICATION DE LA SUBSTANCE

- au niveau industriel

- au niveau artisanal

- au niveau du grand public

- possibilités de récupération,
de neutralisation
ou de destruction de la substance

- comportement de la substance en décharge,


à l’incinération,
lors de l’épuration des eaux

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 51


B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES
AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES
CONVENTIONS INTERNATIONALES VISANT À PROTÉGER L’ENVIRONNEMENT

REACH (Registration, Evaluation, Authorization and Restriction of Chemicals)


Entré en vigueur le 1er juin 2007
OBJECTIF :
améliorer la protection de la Santé humaine et de l’environnement
tout en conservant la compétitivité chimique de l’UE et sa capacité à innover

 Enregistrement, sur 11 ans, de 30.000 substances chimiques

 Evaluation supplémentaire des substances préoccupantes

 Système d’autorisation pour l’utilisation des substances très préoccupantes


- pour la Santé humaine :
substances entraînant cancer, stérilité, mutations génétiques,
malformations congénitales
- pour l’environnement :
substances persistantes, s’accumulant dans les chaînes trophiques
⇒ ADOPTION DE SUBSTANCES DE REMPLACEMENT PLUS SÛRES
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 52
REACH

Le règlement REACH unifie les pratiques d’enregistrement des produits chimiques en Europe.

REACH est un point d’équilibre pour réconcilier


les supporters de l’environnement et les défenseurs de l’industrie chimique.

REACH remplacera 40 règlements différents établissant une distinction entre


les anciens produits chimiques introduits avant 1981 et les nouveaux – environ 4300 -.
Le Figaro, 14.12.2006 Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 53
REACH

POLÉMIQUE SUR LE COÛT SOCIO-ÉCONOMIQUE DE REACH.

Selon les industriels, l’impact serait compris entre 28 et 70 milliards d’euros sur 10 ans
et une menace existerait sur 360.000 à 700.000 emplois directs et indirects.

La Commission Européenne estime elle que le poids de REACH


sur tous les pays de l’Union n’excéderait pas 5 milliards d’euros d’ici à 2018
sans compter les économies de dépenses de Santé Publique (entre 20 et 60 milliards d’euros)
Le Figaro, 14.12.2006 Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 54
REACH

L’ennemi peut être


La pollution de notre environnement autant à l’intérieur
est partout. qu’à l’extérieur.

Grâce à l’adoption de « REACH »,


l’Europe s’apprête à contrôler
30.000 produits chimiques.
Mais est-ce suffisant ?

L’ennemi est
dans la maison.

Le Vif, 05.01.2007 Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 55


REACH

La prolifération de toxiques dans l’environnement


a des conséquences dramatiques sur la santé
favorisant cancers, tumeurs et autres maladies graves

Ce phénomène est le résultat


de la contamination
par pesticides et produits chimiques.

Pour 80 % des substances,


on ne connaît pratiquement rien
de leurs effets sur la santé de l’Homme.

Le Vif, 05.01.2007 Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 56


REACH

Près de 2.000 produits sont classés parmi L’évaluation de la toxicité des produits
les cancérogènes, mutagènes et repro-toxiques. coûte chère - 1 million d’€ par substance -
Aldéhydes et prend beaucoup de temps - 3 ans -.
Ether de glycol

Phtalates
La toxicogénomique consiste à établir in vitro
les effets du produit sur des cellules humaines
à l’aide de capteurs génétiques.

Le Vif, 05.01.2007
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 57
ECOTOXICOLOGIE ET TOXICOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT

A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE -

B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES


AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. Voies de pénétration - Toxicité locale et systémique
2. Types d’intoxication et relations dose-effet et dose-réponse

D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E
2. Facteurs modifiant la toxicocinétique

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 58


C. CONTAMINATION DE L’HOMME

1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE

TROIS VOIES DE PÉNÉTRATION PRINCIPALES

VOIE DIGESTIVE VOIE DERMIQUE


au niveau de l’estomac et du duodénum via glandes sudoripares et sébacées,
Plomb, mercure, cadmium les follicules pileux ou via la peau
Pesticides - nitrates et nitrites Pesticides
Médicaments

VOIE PULMONAIRE
au niveau des alvéoles pulmonaires
surface alvéolaire et débit sanguin importants
Gaz - CO, NO, NO2, SO2
Liquides - vapeurs volatiles
Solides - particules de métaux

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 59


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE

VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

LE PLUS SOUVENT,
diffusion passive le long du tractus gastro-intestinal
(de l’estomac à l’intestin)
DANS QUELQUES CAS,
transport actif :
thallium, plomb, 5-fluorouracile
pinocytose :
colorants, endotoxines bactériennes

Au niveau de l’estomac (pH 1 à 3) - acides faibles non ionisés


Au niveau du duodénum (pH 5 à 8) - bases faibles non ionisées

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 60


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE

Pour comprendre :

- Un acide est une molécule ou un ion susceptible de céder un proton (H+)


Exemple : acide acétique _
CH3 - COOH CH3 - COO + H+

- Une base est une molécule ou un ion susceptible de fixer un proton (H+)
Exemple : méthylamine
CH3 - NH2 + H+ CH3 - N+H3

- Les processus de gain ou de perte d’un proton sont toujours réversibles,


selon la relation conjuguée :
Acide Base + H+

- Un acide peut être fort ou faible selon qu’il cède facilement ou difficilement un proton

- Une base peut être forte ou faible selon qu’elle a une tendance forte ou faible à se
combiner avec un proton

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 61


1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

lumière duodénale

entérocytes
DIFFUSION PASSIVE

- GRADIENT DE
CONCENTRATION capillaires
sanguins
- forme non ionisée

- lipophilie

vaisseaux sanguins
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 62
C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE

VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

VOIE DE CONTAMINATION TRÈS SIGNIFICATIVE

PASSAGE FACILE

- minceur de la membrane du tractus gastro-intestinal


- surface de contact énorme (200 fois la surface corporelle)

* par les polluants alimentaires


- même si le polluant est à faible concentration
quantités d’aliments ingérées considérables
- apportés par différentes voies
eau, végétaux, animaux

* par les médicaments - voie thérapeutique -

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 63


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE

VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

ALIMENTS NON CONTAMINÉS ALIMENTS NON CONTAMINÉS


substances toxiques substances toxiques
non modifiées après transformation

POLLUANTS ALIMENTAIRES

ALIMENTS CONTAMINÉS
ADDITIFS ALIMENTAIRES
substances toxiques
accidentelles

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 64


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

CICUTOXINE ACIDE DJENKOLIQUE


CH2-[S-CH2-CH(NH2)-COOH]2 ACIDE OXALIQUE
fèves genre HOOC-COOH
Pithecolabium lobatum rhubarbe
cailles, Cicuta maculata insuffisance rénale tubulotoxicité rénale
syndrome neurologique
avec convulsions
ALIMENTS NON CONTAMINÉS
substances toxiques non modifiées
SAXITOXINE

HISTIDINE CALCIUM
lait
tubulotoxicité rénale
mollusques contaminés (maladie de Burnett)
thon, maquereau
par des algues dinoflagellées
bactéries
(mollusques, porteurs sains) histidine histamine
→ syndrome paralytique → syndrome anaphylactique
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 65
C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

ALIMENTS NON CONTAMINÉS


substances toxiques après transformation

SOUS L’ACTION DE LA CHALEUR (> 250°C),


certaines substances produisent des dérivés à propriétés mutagènes
- hydrocarbures aromatiques polycycliques, HAP -
en quantité dépendant
- de la température
- de la durée du chauffage
- de la teneur en graisses
- de la teneur en eau

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 66


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

Pour comprendre :

- Hydrocarbure : molécule qui ne contient que des C et des H

- Le cycle benzénique présente un ensemble de caractères très typé :

. très grande stabilité


. tendance marquée aux réactions de substitution (remplacement d’un H
par un autre groupement, avec conservation des doubles liaisons)
. résistance aux oxydants

C’est le caractère aromatique

- Polycyliques : plusieurs cycles accolés

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 67


VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

20 DÉRIVÉS HAP ONT ÉTÉ ISOLÉS


dont certains sont cancérogènes
1 à 25 % HAP totaux
le plus cancérogène

Ces dérivés ne sont pas directement cancérogènes


mais nécessitent une activation en diol époxyde avant de se fixer sur l’ADN
HAP
P450 époxyde-
hydrolase
Epoxyde

Dihydrodiol
P450
Diolépoxyde

Adduits à l’ADN
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 68
C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

D’autres composés HAP cancérigènes sont formés à partir de radicaux libres


au cours de réactions de pyrolyse à des températures élevées,
mettant en jeu acides aminés, graisses et glucides.
CH3

N NH2
N N

N NH2 N
H
CH3 CH3

Pyrolysat de tryptophane Pyrolysat de glutamate


3 amino 1,4 diméthyl 5 H pyrido (4,3) INDOLE 2 amino 6 méthyldipyrido (1,2-3',2') IMIDAZOLE

Ces pyrolysats peuvent être transformés en dérivés époxydes par les cytochromes P450
pour donner naissance à des diolépoxydes
capables de réagir avec l’ADN pour former des adduits

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 69


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

ORIGINE DES HAP


La principale contamination humaine D’autres contaminations amènent
- 100 à 500 ng/jour - une concentration de HAP de 40 ng/m3
est d’origine alimentaire dans les agglomérations

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 70


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

ALIMENTS CONTAMINÉS
substances toxiques
accidentelles

PESTICIDES
plus de 600 molécules retrouvées
dans 3,6 % des échantillons d’aliments
à des concentrations supérieures aux normes

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 71


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

ALIMENTS CONTAMINÉS

MYCOTOXINES

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 72


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION DIGESTIVE

ALIMENTS CONTAMINÉS

De très nombreux additifs alimentaires


- dont la toxicité est plus ou moins bien établie -,
peuvent être utilisés (bromatologie).
L’aspartame est un édulcorant très largement employé
dont la toxicité est surtout liée à son produit de dégradation thermique
la dicétopipérazine.
O COOCH3
chaleur
=

H2N-CH-C-NH-CH-CH2- CH3-CO- N N -CO-CH3


→ 30% transformés
-

CH2-COOH 8 sem- 20°→


5j → 50% transformés
- 60°→
aspartame dicétopipérazine
aspartyl, phénylalanine, méthylester → réactions allergiques et
→ manifestations neuropsychiques propriétés tératogènes
maux de tête, dépression, à déconseiller chez la femme enceinte !
vertiges, troubles visuels, ...

Depuis 2005 : Canderel® → contient acésulfam K


Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 73
C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE

VOIE DE RESORPTION DERMIQUE

LA PEAU EST UNE BARRIÈRE PHYSIOLOGIQUE RELATIVEMENT IMPERMÉABLE


AUX SUBSTANCES CHIMIQUES

LA PEAU SE COMPOSE

- de l’épiderme dont la couche externe ou couche cornée ne possède aucun


vaisseau sanguin et se nourrit à partir des vaisseaux sanguins du derme

- du derme, plus facilement perméable

- de l’hypoderme, essentiellement constitué de tissu adipeux

- des annexes cutanées : les poils, les glandes sébacées et sudoripares

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 74


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE

VOIE DE RESORPTION DERMIQUE

poil couche cornée

épiderme

glande sébacée
RÉSORPTION LENTE,
follicule pileux RELATIVEMENT IMPORTANTE
vu surface considérable épiderme
glande sudoripare
derme

RÉSORPTION RAPIDE hypoderme


MAIS PEU IMPORTANTE (tissu adipeux)

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 75


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION DERMIQUE
AU CONTACT DE LA PEAU, LES PRODUITS CHIMIQUES PEUVENT ENTRAÎNER
- DES EFFETS LOCAUX SANS RÉSORPTION SYSTÉMIQUE
Les acides et les bases peuvent entraîner localement des rougeurs de la peau
avec apparition d’exanthèmes et de vésicules
- DES EFFETS SYSTÉMIQUES APRÈS RÉSORPTION PAR ÉPIDERME ET ANNEXES CUTANÉES
Le temps de contact, la concentration, l ’hydrosolubilité - solubilité dans la sueur,
le caractère lipophile de la forme non ionisée, le poids moléculaire (< 500)
de la substance chimique conditionnent la résorption dermique
presque nulle
pour épiderme

significative
pour derme
VASCULARISATION
CUTANÉE

significative
pour hypoderme

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 76


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION PULMONAIRE

TRACHÉE

BRONCHE
cellules ciliées BRONCHE
et à mucus
(→ escalator
mucociliaire)

BRONCHIOLE

BRONCHIOLE
pas de tapis mucociliaire

ALVÉOLES
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 77
C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE

VOIE DE RESORPTION PULMONAIRE

FREQUEMMENT IMPLIQUEE

Résorption de substances chimiques de nature très diverse


- gaz et vapeurs de liquides volatiles - benzène, solvants, vapeurs de métaux, ... -
résorption au niveau alvéolaire
(parfois retenue par le mucus de la paroi nasale par exemple formol)
- particules solides
résorption dans les différentes parties de l’arbre pulmonaire
en fonction de la taille des particules et de la vitesse de l’air

INTENSE

RAPIDE

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 78


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE

VOIE DE RESORPTION PULMONAIRE

Le dépôt pulmonaire des particules solides inhalées dépend de :

* la taille
conditionnant leur localisation dans l'arbre pulmonaire

* la vitesse de l'air

- en relation directe avec le dépôt par impact sur les parois


Dans les bronches
(particules de grande taille, vitesse de l'air élevée),
le phénomène d'impact permet
- la fixation des particules sur les parois
- leur reflux vers le TD grâce à l'escalator mucociliaire

- en relation inverse avec dépôt par sédimentation

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 79


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION PULMONAIRE

TAILLE DES PARTICULES

5 - 30 µ 1-5µ <1µ

Bronches Bronchioles Alvéoles


Impact ++ + 0

Toxicité 0 + ++
Sédimentation 0 + ++

++ + 0

VITESSE DE L'AIR
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 80
C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION PULMONAIRE

FREQUEMMENT IMPLIQUEE
INTENSE
- Surface alvéolaire importante
par poumon, 300.106 alvéoles - petits sacs de 150 à 350 µ -
représentant surface de 100 m²/inspiration (35 m²/expiration)
- Débit sanguin alvéolaire élevé
nombreux capillaires séparés des alvéoles par une cloison fine
- Volume d’air inspiré considérable
8,5 m³ par jour - 500 ml par inspiration, 12 inspirations / minute -
→ quantité de substance inhalée relativement importante
même pour des toxiques à faible concentration dans l’air ambiant

RAPIDE

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 81


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION PULMONAIRE

FREQUEMMENT IMPLIQUEE
INTENSE
RAPIDE

P2 Pneumocyte de type II
(surfactant)
M Macrophage mobile

P1 Pneumocyte de type I

Les molécules non ionisées traversent facilement l’épithélium alvéolaire très fin
→ la diffusion et l’équilibration air alvéolaire - sang sont rapides
(sur ce principe, on définit l’alcoolémie à partir de la concentration
de l’alcool dans l’air alvéolaire - alcootest)

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 82


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. VOIES DE PÉNÉTRATION - TOXICITÉ LOCALE ET SYSTÉMIQUE
VOIE DE RESORPTION PULMONAIRE

PUR COMME L’AIR ?

Puisque le volume d’air inspiré est considérable


12 inspirations par minute [0,4 à 0,7 litres par inspiration]
→ 17.280 inspirations par jour [7 000 à 12 000 litres par jour]
les polluants atmosphériques, même à très faible concentration,
peuvent être résorbés par voie pulmonaire en quantité non négligeable
et sont susceptibles d’altérer la santé de l’Homme

Sur base épidémiologique, on estime que la pollution atmosphérique


extérieure - transports, rejets industriels -
intérieure - chauffage, tabagisme -
est responsable de 2 % des cancers d’origine respiratoire
et sur 100 cancers pulmonaires, 22 seraient dus au tabagisme

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 83


ECOTOXICOLOGIE ET TOXICOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT

A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE -

B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES


AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. Voies de pénétration - Toxicité locale et systémique
2. Types d’intoxication et relations dose-effet et dose-réponse

D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E
2. Facteurs modifiant la toxicocinétique

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 84


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
2. TYPES D’INTOXICATION ET RELATIONS DOSE-EFFET et DOSE-RÉPONSE

Toxicité aiguë Toxicité subaiguë


Durée exposition courte < 24 heures Durée exposition comprise
(quantité importante en entre 7 jours et 3 mois
administration unique le plus souvent, (contacts répétés)
parfois en plusieurs doses)

4 TYPES DE TOXICITE

Toxicité chronique Toxicité à long terme


Durée exposition > 6 mois Apparaît plusieurs années après
(contacts répétés) l'arrêt de l'exposition au toxique
(DES, thorotrast)

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 85


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
2. TYPES D’INTOXICATION ET RELATIONS DOSE-EFFET et DOSE-RÉPONSE

Généralement, l’effet causé par un toxique augmente avec la dose de celui-ci


déterminant ainsi la relation dose-effet illustrée par le graphique suivant :

- gradation dans la gravité des effets (de A à D)


- chevauchement partiel entre les droites d’effets
- variabilité des pentes des droites

avec A = production espèces réactives de l’O2


B = diminution d’une activité enzymatique
C = accroissement concentration sanguine de la protéine
D = morphométrie cellules nécrosées

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 86


C. CONTAMINATION DE L’HOMME
2. TYPES D’INTOXICATION ET RELATIONS DOSE-EFFET et DOSE-RÉPONSE

Il est nécessaire d’établir a priori l’importance quantitative de chaque effet


A = ↑ de 20 % de la peroxydation des lipides
B = ↓ de 35 % de l’activité de l’enzyme
C = ↑ de 50 % de la concentration sanguine de la protéine
D = + de 3 % de cellules nécrosées
la courbe dose-réponse est tracée en indiquant
le pourcentage d’effets significatifs (réponse) en fonction de la dose

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 87


ECOTOXICOLOGIE ET TOXICOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT

A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE -

B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES


AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. Voies de pénétration - Toxicité locale et systémique
2. Types d’intoxication et relations dose-effet et dose-réponse

D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E
2. Facteurs modifiant la toxicocinétique

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 88


D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

La nature et l’intensité des effets d’un xénobiotique sur un organisme


sont en relation avec la concentration du produit actif au niveau des cellules cibles.

Cette dernière relation dépend :

- de la dose introduite ;

- de facteurs toxicocinétiques
- l’ Absorption
- la Distribution
- la Métabolisation
- l’ Elimination ou Excrétion

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 89


D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

La TOXICOCINETIQUE est l’étude descriptive et quantitative


du devenir des toxiques dans l’organisme

(Le même type d’étude s’appliquant aux médicaments


porte le nom de PHARMACOCINETIQUE)

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

T
TOXICOCINETIQUE
POUMONS
O
X A. A, D, M, E.
COEUR
I
C SANG ARTERIEL TISSUS
SANG VEINEUX
O PERIPHERIQUES
C
REINS
I
N
E Elimination urinaire
T
FOIE
I
Q
U
E INTESTIN BILE

Elimination
hépatique

ABSORPTION PER OS
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 91
D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

Ingestion du Dissolution
xénobiotique stomacale

RESORPTION DIGESTIVE
Passage du xénobiotique dans le sang

Résorption intestinale Résorption stomacale


(maximale au niveau (faible)
du duodénum)

Débit sanguin Passage duodénal Vidange


par le pylore
intestinal gastrique

Pour la résorption pulmonaire et cutanée, le passage vers le sang


se fait respectivement à partir des alvéoles et des vaisseaux sanguins irriguant le derme
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 92
D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
MUQUEUSE GASTRIQUE MUQUEUSE INTESTINALE
Cellules
épithéliales microvillosités
à caractère augmentant la
sécrétant surface de contact

Cellules épithéliales
des microvillosités
à caractère absorbant

capillaires sanguins

La résorption digestive du xénobiotique se fait préférentiellement


dans l’intestin où se trouvent de nombreuses microvillosités,
des cellules épithéliales à caractère absorbant et de nombreux capillaires sanguins
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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
RESORPTION DIGESTIVE

PARAMÈTRES D’INFLUENCE

- Solubilisation dans le tube digestif

- Ionisation au pH digestif
→ proportion de la forme non ionisée

- Lipophilie de la forme non ionisée

- Facteurs physiologiques

- Interactions

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

RESORPTION DIGESTIVE

SOLUBILISATION DANS LE TUBE DIGESTIF

Si le xénobiotique ne peut être solubilisé, au moins en partie,


ni dans l’estomac ni dans l’intestin,
il ne sera pas résorbé → élimination fécale

C’est le principe du traitement d’une intoxication par du « charbon actif » :


celui-ci, non résorbable, entraîne avec lui vers les fèces
les xénobiotiques présents dans le tube digestif

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 95


D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
RESORPTION DIGESTIVE

PROPORTION DE LA FORME NON IONISÉE

La plupart des xénobiotiques sont des petites molécules,


d’un poids moléculaire inférieur à 1000
→ ils traversent les membranes biologiques s’ils ne sont pas chargés électriquement.

Pour traverser passivement la membrane,


la molécule doit donc être sous forme NON IONISEE.
En effet, un xénobiotique sous forme non ionisée est plus liposoluble
que sous forme ionisée (chargée électriquement)
→ la forme non ionisée seule traverse la double couche phospholipidique membranaire

Seules quelques molécules chargées électriquement


peuvent être activement transportées à travers la membrane de la cellule gastro-intestinale
(c’est le cas de certains médicaments : lévodopa, 5-Fu, …)

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 96


D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
Pour comprendre :

Une cellule vivante est un système auto-reproductif composé de molécules placées


dans une enveloppe. Cette enveloppe est la membrane plasmique, un film lipidique
si fin et transparent qu’il ne peut être observé directement au microscope optique.
La membrane cellulaire a une organisation simple : sa structure de base est
composée d’une bicouche de lipides d’environ 5 nm d’épaisseur (environ 50 atomes).
Quelle que soit leur localisation, toutes les membranes sont constituées de lipides
et de protéines présentant une structure globale commune.
La composante lipidique est constituée de millions de molécules de lipides
disposées en deux couches opposées formant la bicouche lipidique.

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3. TOXICOCINETIQUE
3.1. A, D, M, E.
RESORPTION DIGESTIVE

LIPOPHILIE DE LA FORME NON IONISÉE


Liposolubilité définie par le coefficient de partage Kp
M / solvant non polaire (heptane)
Kp =
M / solvant polaire (eau)

Kp Pourcentage
Barbiturates
résorption
Barbital 0,7 12
Phénobarbital 4,8 20
Pentobarbital 28,8 30
Sécobarbital 50,7 40

La résorption digestive d’un xénobiotique est directement


proportionnelle à la lipophilie de la molécule non ionisée

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

RESORPTION DIGESTIVE

FACTEURS PHYSIOLOGIQUES : 1. VIDANGE GASTRIQUE

Rapide Résorption
importante

VIDANGE Arrivée au
GASTRIQUE duodénum

Résorption
Lente faible

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

RESORPTION DIGESTIVE

FACTEURS PHYSIOLOGIQUES : 1. VIDANGE GASTRIQUE

- alimentation :
. froide, alcaline et fluide
. pauvre en sels, sucres et protides
. boissons gazeuses
ACCÉLÉRATION - exercice physique
- décubitus latéral droit
- médicaments : métoclopramide
VIDANGE GASTRIQUE
- alimentation :
. chaude, acide et épaisse
RALENTISSEMENT . riche en sels, sucres, lipides et protides
- anxiété et peur
- décubitus latéral gauche
- ulcère gastrique
- médicaments: anticholinergiques,
morphiniques, amphétamines

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

RESORPTION DIGESTIVE

FACTEURS PHYSIOLOGIQUES : 2. DÉBIT SANGUIN INTESTINAL

Intense Importante

DEBIT
SANGUIN Résorption
INTESTINAL entérocytaire

Faible Faible

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

RESORPTION DIGESTIVE

FACTEURS PHYSIOLOGIQUES : 2. DÉBIT SANGUIN INTESTINAL

- alimentation riche en protides


- exercice physique
- position debout
AUGMENTATION - médicaments : vasodilatateurs

DEBIT SANGUIN INTESTINAL

DIMINUTION - alimentation riche en glucides


- position couchée
- insuffisance cardiaque
- médicaments : vasoconstricteurs

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

RESORPTION DIGESTIVE

FACTEURS PHYSIOLOGIQUES : 3. AGE

Vidange Débit sanguin


pH gastrique
gastrique intestinal

Nouveau- né

Personne âgée

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
RESORPTION DIGESTIVE

Interactions avec l’alimentation

- Augmentation du pH gastrique
(modifications de la solubilité et de l’ionisation influençant la résorption digestive)

- Modifications du débit sanguin intestinal et de la vidange gastrique


(influençant la résorption digestive comme décrit précédemment)

- Stimulation de la sécrétion biliaire


→ solubilisation des xénobiotiques lipophiles
- par formation de micelles mieux résorbables
- par accroissement de la perméabilité entérocytaire
→ augmentation du péristaltisme intestinal
permettant un meilleur brassage

- Formation de complexes
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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

DISTRIBUTION

La distribution concerne le passage des xénobiotiques de la circulation générale


vers les tissus,
où une accumulation du xénobiotique peut se produire et des effets toxiques
apparaître.

La distribution des xénobiotiques fait intervenir essentiellement les mécanismes


de diffusion passive et de transport actif.

Elle est sous la dépendance :


- de la liaison du toxique aux protéines plasmatiques,
- de l’affinité du toxique pour les protéines tissulaires,
- du débit sanguin de l’organe concerné,
- des « barrières » que l’organisme met en œuvre pour se protéger.

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 105


D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
DISTRIBUTION
1. Liaison aux protéines plasmatiques

Les toxiques peuvent se fixer :


- surtout sur les protéines du plasma,
α1-glycoprotéine acide
essentiellement l’albumine et accessoirement l’α
⇒ les protéines plasmatiques exercent un rôle de transport et de stockage
⇒ le xénobiotique n’est pas disponible immédiatement pour être transféré
dans l’espace vasculaire

- parfois sur les globules rouges (solvants, neuroleptiques, …)

Mais les liaisons formées sont réversibles,


libérant le toxique qui traverse alors la paroi des vaisseaux et exerce son effet.
Seule la fraction libre est disponible pour entrer dans les tissus et exercer son action.

X +P X P
forme libre forme liée
active, pénétrant dans les tissus localisée dans le sang
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 106
D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
DISTRIBUTION
2. Affinité pour les protéines tissulaires

Cette affinité entraîne la fixation du toxique dans certains organes préférentiels :


- foie et reins
fixent un grand nombre de toxiques,
vu leurs fonctions de métabolisme et d’élimination
[ex.: la concentration intrahépatique du plomb 30 minutes après
son absorption est 50 fois plus forte que sa concentration plasmatique]
- graisses
accumulent les substances lipophiles avec relargage ultérieur possible
(en cas de jeûne ou d’amaigrissement)
[ex.: insecticides organochlorés]
- poumons
fixe préférentiellement quelques toxiques
[ex.: herbicide Paraquat]
- tissus osseux
concentre et stocke F, Pb, Sn, …
- peau et phanères
sont riches en kératine, donc en fonctions thiols fixant As et métaux lourds
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 107
D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
DISTRIBUTION
3. Débit sanguin de l’organe considéré
Les organes fortement vascularisés (foie, reins, etc…) fixent plus de toxiques
que ceux où la vascularisation est moins importante.
Organe Débit sanguin (ml/min/g de tissu)
Perfusion élevée
Poumons 10
Reins 4
Thyroïde 2,400
Surrénales 1,200
Foie 0,800
. portal
. artériel
Coeur 0,600
Cerveau 0,500

Perfusion faible
Graisse 0,030
Muscle (repos) 0,025
Peau 0,024
Os 0,020
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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
DISTRIBUTION
4. « Barrières » de l’organisme

- Barrière hémato-encéphalique
se situe au niveau de la paroi des capillaires sanguins irriguant le cerveau
où les cellules endothéliales sont suffisamment jointives
pour s’opposer à la pénétration dans l’encéphale
des toxiques liés aux protéines du sang.

C’est la liposolubilité des toxiques qui conditionne leur pénétration dans le cerveau.
Ex.: méthylmercure, liposoluble → neurotoxique
composés minéraux du mercure, peu liposolubles → peu neurotoxiques

N.B. L’immaturité de la BHE à la naissance explique la toxicité accrue


de certains composés chez le nouveau-né.

- Barrière hémato-placentaire
s’oppose au passage de toxiques du sang de la mère vers le fœtus.

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 109


D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
METABOLISME
Localisation tissulaire
CYTOCHROMES P450 et cellulaire
enzymes de
(MONOOXYGENASES)
fonctionnalisation Foie, Reins,
(PHASE I)
ACETYLASES
Poumons,
Spécificité monooxygénases FADH Intestins,
substrat élevée métabolites MAO, alc et ald DH métabolites Peau, ...
stables estérases instables
amidases (époxydes) Microsomes
création ou
modification d'un époxydes
groupe fonctionnel hydrolases

alcools
Surtout
enzymes de TRANSFÉRASES foie et reins
conjugaison
(PHASE II) sulfo-, glutathion-, Microsomes
Spécificité glucuro-transférases glucuro- et glutathion
transférases
substrat faible
métabolites Cytosol
sulfo- et glutathion
conjugués transférases
Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 110
D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.

ELIMINATION

Après leur absorption, leur distribution dans l’organisme,


les xénobiotiques sont excrétés
sans métabolisation, tels quels
ou
après métabolisation, sous forme de métabolites (libres et/ou conjuguées).

La principale voie d’élimination est l’excrétion rénale.


Les voies d’élimination annexes sont la bile, les fèces, la sueur, les poumons, …

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
ELIMINATION
aorte
veine
cave glande surrénale
inférieure
REIN
artère rénale
Anatomie veine rénale

11 cm long, 6 cm large, 150 g


forme d’un gros haricot uretère

Fonctions

- régulation eau et électrolytes


- maintien du pH sanguin
- excrétion déchets endogènes et exogènes
- participation au métabolisme endocrinien
(rénine, érythropoïétine, vitamine D) vessie

urètre
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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
ELIMINATION
zone corticale
zone médullaire
pyramides
Malpighi

Dans chaque rein, on distingue bassinet papille


rénale
- DEUX ZONES, une zone corticale externe
et une zone médullaire interne
calice
- 8 À 16 PYRAMIDES DE MALPIGHI,
dont le sommet appelé papille rénale
débouche d’abord dans le calice, uretère
ensuite dans le bassinet

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
ELIMINATION

néphron cortical néphron juxta-médullaire

Dans chaque rein zone


corticale

1 million de néphrons

- néphrons corticaux,
les plus nombreux (85 %),
anses à la limite de la médullaire zone
médullaire
- néphrons juxta-médullaires,
anses pénétrant fortement la médullaire tube
collecteur

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 114


D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
ELIMINATION

Capsule rénale Tube contourné


QUELQUES RAPPELS PHYSIOLOGIQUES proximal distal

glomérule
Chaque néphron est formé

- d’un corpuscule rénal constitué


de la capsule glomérulaire et Sang Sang
artériel veineux
du glomérule (bouquet de capillaires)
Tube
- d’un tubule rénal comprenant collecteur
un tube contourné proximal,
une anse de Henlé et
un tubule contourné distal
Anse Anse
de Henlé de Henlé
(branche (branche
descendante) ascendante)

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D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E.
ELIMINATION

MECANISMES DE TRANSPORT
AU NIVEAU DU REIN

filtration glomérulaire

réabsorption tubulaire

sécrétion tubulaire

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 116


ECOTOXICOLOGIE ET TOXICOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT

A. INTRODUCTION - HISTORIQUE DE LA TOXICOLOGIE -

B. INTEGRATION DES DONNEES TOXICOLOGIQUES


AU DOSSIER DE NOTIFICATION DES PRODUITS CHIMIQUES

C. CONTAMINATION DE L’HOMME
1. Voies de pénétration - Toxicité locale et systémique
2. Types d’intoxication et relations dose-effet et dose-réponse

D. TOXICOCINETIQUE
1. A, D, M, E
2. Facteurs modifiant la toxicocinétique

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 117


D. TOXICOCINETIQUE

2. FACTEURS MODIFIANT LA TOXICOCINÉTIQUE

Si la toxicité est une propriété inhérente à un xénobiotique,


d’autres facteurs peuvent intervenir pour en moduler la nature et l’étendue :

1. facteurs concernant la substance elle-même :


- rapidité de la contamination
- nature du véhicule associé (huiles, …)

2. facteurs concernant l’organisme où la substance est introduite

3. facteurs environnementaux

Prof. C. Charlier, Ecotoxicologie et toxicologie de l'environnement / 118


D. TOXICOCINETIQUE
2. FACTEURS MODIFIANT LA TOXICOCINÉTIQUE

2. facteurs concernant l’organisme où la substance est introduite :


- espèce
- différences raciales ou individuelles
imputables à des variations dans le patrimoine génétique,
notamment dans l’équipement enzymatique
assurant les biotransformations des xénobiotiques
- âge : en général, nouveaux-nés, jeunes enfants et personnes âgées
sont plus sensibles à l’action des toxiques que les adultes
- sexe : dans une même espèce animale, le sexe féminin est plus sensible
que le sexe masculin à l’action d’un même toxique
- gestation
- maladies : . atteintes hépatiques ↔ biotransformation
. atteintes rénales ↔ excrétion
. atteintes cardiaques ↔ débit de perfusion des organes
. …
3. facteurs environnementaux :
- température, altitude, saison, …
- rythme circadien

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D. TOXICOCINETIQUE
2. FACTEURS MODIFIANT LA TOXICOCINÉTIQUE

Bien entendu, le statut génétique des enzymes de biotransformation


aura une plus grande influence sur la toxicité des xénobiotiques
lorsque ceux-ci sont métabolisés par un seul isoenzyme de P450

M M
iso P450 déficient iso P450 iso P450 déficient
iso P450
métabolite 1 métabolite 3
métabolite métabolite 2

influence maximale sur influence limitée sur


biotransformation de M biotransformation de M

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2. Facteurs modifiant la toxicocinétique
POLYMORPHISME GENETIQUE DES ENZYMES DE BIOTRANSFORMATION
TOXICITE EN RAPPORT AVEC LE STATUT DE METABOLISEUR LENT
2D6 extensif 2D6 limité
NH- CO- CH3 NH- CO- CH3
Phénacétine Phénacétine
2D6 transférase
transférase OC2H5 OC2H5
2D6

Paracétamol Phénétidine Paracétamol Phénétidine


NH- CO- CH3 NH2 NH2
conjugaison

OH OC2H5 OC2H5
2E1
2E1
conjugaison N-OH phénétidine 2OH phénétidine

N-OH phénétidine 2OH phénétidine toxicité cellulaire méthémoglobinémie


diffuse hémolyse

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2. Facteurs modifiant la toxicocinétique
POLYMORPHISME GENETIQUE DES ENZYMES DE BIOTRANSFORMATION
TOXICITE EN RAPPORT AVEC LE STATUT DE METABOLISEUR LENT
N-acétyltransférase extensif N-acétyltransférase limité

N N - AT N N N
N - AT

CO-NH-NH2 CO-NH-NH-COCH3 CO-NH-NH2 CO-NH-NH-COCH3


INH acétylisoniazide INH acétylisoniazide

N CH3-CO-NH-NH2 CH3-CO-NH-NH2
N
monoacétylhydrazine monoacétylhydrazine
N - AT N - AT
COOH
COOH
ac. isonicotinique CH3-CO-NH-NH-CO-CH3 ac. isonicotinique CH3-CO-NH-NH-CO-CH3
diacétylhydrazine diacétylhydrazine
METABOLITE REACTIF
HEPATOTOXIQUE
URINES URINES
CH3-CO

P 450
CH3-CO-N=NH CH3-CO-NH-NHOH
3A3-4-5
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D. TOXICOCINETIQUE
2. FACTEURS MODIFIANT LA TOXICOCINÉTIQUE

POLYMORPHISME GENETIQUE DES ENZYMES DE BIOTRANSFORMATION

RÉPARTITION DES MÉTABOLISEURS EXTENSIFS ET LIMITÉS

lents extensifs
Population
(%) (%)
N-acétyltransférase Caucasienne > 50 < 50
Méditerranéens 90 10
Egyptiens 99 1
Chinois (Hong-Kong) 70 30
Japonais 5 - 10 90- 95

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