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Votre PROGRAMME d’introduction

ANNALES 2 0 1 9
générale au droit L1-S1 traité à travers
les DIFFÉRENTES ÉPREUVES
rencontrées en TD et lors de l’EXAMEN
FINAL (dissertation, commentaire,
Les CORRIGÉS sont CONFORMES
aux attentes de votre professeur et à ce que ANNALES

CORRIGÉES ET COMMENTÉES
vous pouvez réaliser dans le temps imparti. CORRIGÉES ET COMMENTÉES
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LICENCE 1
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Sophie Druffin-Bricca
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INTRODUCTION GÉNÉRALE AU DROIT


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GÉNÉRALE AU DROIT
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Les enseignants
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égali
impartial, abstrait,

24

Dissertations
Dont un dossier de
3 COPIES RÉELLES
(notées 6, 12 et 17/20) sont reproduites
Des COMMENTAIRES et des
CONSEILS sont placés en marge
de tous les corrigés pour comprendre
22 SUJETS 3 COPIES RÉELLES
D’ÉTUDIANTS
Commentaires
Cas pratiques
et commentées dans le dossier. leurs points forts et leurs points faibles. Questions de cours

a ve c d e s c o n s e i l s d e m é t h o d o l o g i e

Prix : 12,80 €
ISBN 978-2-297-06840-6
9 782297 068406 www.lextenso-editions.fr
Dissertation juridique Sujet 8
Durée de l’épreuve :
Vous traiterez le sujet suivant :
3 heures
« Le juge peut-il créer des règles de droit ? » Document autorisé :
Code civil

OBSERVATIONS DU CORRECTEUR (S. Druffin-Bricca)

La question suggérée par le sujet est une des grandes questions du cours
d’introduction au droit : la jurisprudence est-elle source de droit ? Mais ce n’est
pas le sujet lui-même. Il est évident que la problématique doit être traitée mais
il ne faut pas organiser tout son travail autour. Il faut répondre à la question
posée : le juge peut-il créer des règles de droit ?
Il est difficile d’apporter une réponse à cette question parce que les plus
grands auteurs eux-mêmes ne sont pas d’accord. Pour certains, la jurispru-
dence est une source de droit à part entière, pour d’autres, elle n’est qu’une
simple autorité. Il est malaisé dans ce contexte, alors que vous êtes en pre-
mière année, de donner une réponse. Pourtant, la question en appelle une.
Soit il faut adopter la position de l’enseignant qui donne le sujet, soit il faut, en
prenant le risque de la contradiction, présenter des arguments suffisants pour
emporter sa conviction. Le principal reste toujours de justifier sa réponse. En guise d’accroche, vous pouvez
énoncer une problématique :
les tribunaux, constitués pour
appliquer le droit, peuvent-ils
créer une règle de droit générale,
Comment, compte tenu du principe de la séparation des pouvoirs législatif et judi- abstraite et obligatoire ?
ciaire, le juge pourrait-il créer des règles de droit ?
Le rôle du juge est défini par l’article 4 du Code civil. Il ne crée pas le droit, pou-
voir qui incombe au législatif, il doit seulement l’appliquer. Mais l’acte juridictionnel
Certains articles doivent être
n’est pas que l’application de la règle de droit préexistante. L’article 4 du Code impérativement cités, dont
civil en disposant que « Le juge qui refusera de statuer sous prétexte du silence, de l’article 4 du Code civil.
l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de
déni de justice », impose au juge une obligation légale de juger, et ce dans tous
les cas. Que la loi soit silencieuse, obscure ou insuffisante, le juge doit juger, sinon
il sera sanctionné.
Si la loi est peu claire, imprécise, confuse, ou ambiguë, le juge va devoir en recher-
cher le sens, en définir les conditions légales, en un mot, l’interpréter. Cette fonction
d’interprétation permet de faire dire à un texte plus de choses qu’il ne le prévoyait
ou de façon différente. C’est déjà pratiquement de la création. Mais plus encore si
la loi est muette sur un problème, si aucun texte ne peut être invoqué, le juge devra
avoir recours à ses propres lumières pour suppléer cette absence de loi, la com-
pléter. Même si le législateur fait un effort d’exhaustivité, il y a toujours des situations
créées par la complexité des faits. Malgré l’inflation législative que l’on connaît, il
y a des lacunes dues notamment aux transformations de la vie et de la société

53
(progrès de la science, évolution des mœurs…). Dans de tels cas, la jurisprudence
va exercer une autre fonction, après l’interprétation, qui consiste à suppléer la loi.
La réponse à la question
va être donnée en deux temps, Dès lors, le pouvoir créateur de la jurisprudence apparaît (1). Mais le juge peut-il
qui correspondent aux deux
parties du plan.
créer des règles de droit ? Il s’agit alors de vérifier si des décisions de justice peuvent
se transformer en règles de droit générales, abstraites et coercitives (2).
La première étape consiste
à démontrer comment le juge
s’est arrogé un pouvoir de création.
1• L’apparition du pouvoir de création du juge

Référence implicite au principe Le pouvoir judiciaire doit, en principe, depuis Montesquieu, appliquer le droit créé
de la séparation des pouvoirs
théorisée par Montesquieu. par le pouvoir législatif ou réglementaire. Cependant, le rôle du juge va au-delà de
cette mission de « juris dictio ». il doit interpréter, voire suppléer la loi.

A) L’interprétation de la loi

Lorsque la loi n’est pas suffisamment claire ou précise, le juge va devoir en recher-
cher le sens, l’interpréter. Si faible soit elle, l’interprétation est inséparable de l’appli-
cation de la règle écrite. Pendant un temps, en cas de difficultés sur l’interprétation
d’une loi, le juge ne statuait pas immédiatement mais devait demander l’avis du
Abandon de la technique pouvoir législatif pour que celui-ci lui dicte sa décision. Aujourd’hui on considère
du référé législatif.
que ce n’est pas celui qui fait la loi qui doit l’interpréter, mais celui qui l’applique,
c’est-à-dire le juge au premier chef puisqu’il peut imposer son interprétation en
En fonction du temps, vous pouvez dernier lieu en cas de divergences. Pour ce faire, il existe diverses méthodes d’in-
développer la méthode de la libre terprétation. Schématiquement, elles sont, d’une part, la méthode exégétique, qui
recherche scientifique, qui permet veut rester très près du texte de la loi, d’autre part, les méthodes dites scientifiques
d’aller au-delà de la lettre de la loi.
qui font preuve de plus de distance à l’égard des textes. Dans ces méthodes, on
considère que la loi est insuffisante. Tout le droit n’est pas dans la loi. Il ne s’agit plus
d’interpréter la règle mais plutôt de la définir. Le tribunal doit librement chercher la
solution à appliquer en se fondant sur les données économiques ou sociales exis-
tant au moment où il doit statuer. Il donne ainsi naissance à une nouvelle règle, au
risque d’empiéter sur la fonction du législateur. C’est pourquoi, celui-ci a limité les
pouvoirs de la jurisprudence.

B) La suppléance de la loi

En l’absence de loi, le juge devra rechercher une solution rationnelle dont les fon-
dements ne se trouvent plus dans la loi. Puisque le juge doit motiver en droit sa
décision, il se référera toujours à un texte, mais c’est l’utilisation ou l’interprétation
de celui-ci qui peut être novatrice et ainsi créatrice. La jurisprudence apparaît
comme une source complémentaire, comblant les lacunes de la loi.
Les lacunes législatives peuvent être involontaires comme volontaires. Dans cette
seconde hypothèse, le législateur laisse au juge le soin de compléter la loi, par une
sorte de délégation de pouvoir. En utilisant des expressions générales au contenu
Interprétation des notions-cadres indéterminé, telles les bonnes mœurs, l’homme raisonnable, l’intérêt de l’enfant ou
ou standards. de la famille, il choisit de laisser au juge la possibilité d’adapter la loi aux besoins
de la société. Il revient finalement en dernier lieu à la Cour de cassation d’assurer la
cohérence de la législation en contrôlant l’interprétation qui en est donnée par les
juges du fond. En présence de lacunes involontaires, la jurisprudence poursuit son
œuvre créatrice et complémentaire de la loi. Dans le silence des textes, la jurispru-
dence permet d’apporter une solution aux litiges portés devant elle. Le juge peut
prendre une décision qui fera jurisprudence. Ainsi a-t-il interdit les contrats de mères

54
Les exemples seront choisis
porteuses ou admis l’indemnisation d’un enfant né handicapé après une erreur dans le cours ou les travaux dirigés.
médicale (Cass. ass. plén., 17 nov. 2000, Perruche).
Dans les espaces laissées par la loi, le pouvoir créateur du juge peut donc se
manifester. Certes, toutes les décisions de justice n’ont pas la même portée. Il faut
distinguer selon l’origine et le contenu des décisions. Pour répondre à la question
de savoir si le juge peut créer des règles de droit, il faut surtout considérer les déci-
sions des plus hautes juridictions. Un arrêt de la Cour de cassation a plus vocation
à créer une règle de droit qu’un jugement d’un tribunal d’instance. Il en est de
même de l’arrêt de principe, qui entend poser une règle de portée générale, par
opposition à l’arrêt d’espèce dont la solution n’a pas vocation à s’étendre au-delà
du litige en cause.

2 • Les solutions jurisprudentielles, véritables règles de droit


Deuxième étape de la démonstration :
vérifier si un ensemble de décisions
Les règles créées par le juge sont-elles de véritables règles de droit ? Un certain individuelles peut se transformer
nombre d’objections militent pour une réponse négative. Pourtant, l’examen des en règle générale, abstraite et
décisions jurisprudentielles montre qu’elles réunissent les caractères des règles juri- obligatoire, donc en règle de droit.
diques.
Le correcteur doit retrouver
les principaux arguments
A) Les objections défavorables à la reconnaissance
de la jurisprudence comme
Le législateur a adopté dans le Code civil deux dispositions encadrant la portée source du droit objectif.
de la jurisprudence et réfutant les caractères général, abstrait et obligatoire des
solutions jurisprudentielles, caractères nécessaires à la règle juridique.
L’article 5 doit nécessairement être
L’article 5 du Code civil interdit « aux juges de se prononcer par voie de disposition cité. Il constitue un des principaux
obstacles de droit à la création
générale et réglementaire sur les causes qui leur sont soumises  ». Les révolution-
de règles de droit par le juge.
naires se méfiaient des tribunaux et, par la séparation des pouvoirs, il était interdit
pour ces derniers d’empiéter sur les pouvoirs du législateur : le pouvoir judiciaire ne
pouvait pas édicter des dispositions qui auraient force de loi. L’article 5 interdit alors
la pratique de l’Ancien Régime des arrêts de règlement. Les tribunaux ne peuvent
plus rendre des arrêts non pas applicables à un cas déterminé mais constituant
une règle applicable par la suite à tous les cas analogues. Ils ne peuvent plus agir
comme législateur. Cet article interdit donc en principe de créer des normes préto-
riennes dans le cadre de l’activité juridictionnelle.
De cette interdiction des arrêts de règlement doit être rapproché le principe de
la relativité de la chose jugée posé à l’article 1355 du Code civil. Les jugements
n’ont qu’une autorité relative, limitée à l’affaire sur laquelle ils statuent. Le jugement
n’a d’effet qu’entre les parties au procès. L’autorité de la chose jugée concerne la Principe de l’autorité relative
situation concrète sur laquelle la décision juridictionnelle s’est prononcée et non de la chose jugée.

la règle abstraite qui y est impliquée. Cette relativité concourt à l’interdiction de


l’article 5. Si une règle de droit dégagée par un tribunal saisi d’un litige devait être
obligatoirement suivie par lui dans des cas similaires, ce serait indirectement réta-
blir l’arrêt de règlement.
Ces deux articles du Code civil qui limitent le rôle de la jurisprudence doivent CPC, art. 455 :
être mis en parallèle avec l’obligation de motiver qui pèse sur celle-ci. On admet « Le jugement doit être motivé ».
aujourd’hui que le juge doit toujours motiver en droit sa décision en s’appuyant
sur un texte ou au moins sur un principe juridique incontesté, une coutume ou un
principe général du droit. Cette obligation de motiver les décisions se retrouve à
l’article 6 § 1 de la Convention européenne des droits de l’Homme. La Cour de cas-

55
sation elle-même contrôle la motivation des décisions. Elle sanctionne pour motifs
insuffisants la seule référence à une jurisprudence constante, élément réfutant la
Évidemment, tout dépend possibilité pour le juge de créer des règles de droit.
de la réponse que vous apportez
à la question posée par le sujet. Si le juge n’est pas tenu en droit de suivre les solutions données antérieurement,
Une réponse négative peut être surtout par une juridiction supérieure, en pratique il y est enclin. L’autorité du pré-
acceptée si elle est argumentée.
cédent transforme alors une solution individuelle en une véritable règle de droit.

B) Le constat
Il ne faut pas disserter
sur ces caractères mais démontrer Les décisions des juges vont se transformer en règles de droit. Cela suppose qu’elles
que les règles jurisprudentielles
en sont pourvues.
soient générales, abstraites, obligatoires et coercitives.
Les solutions jurisprudentielles ont un caractère abstrait. Le travail du juge n’est pas
purement mécanique mais il repose sur des techniques et notamment le raisonne-
ment syllogistique déduisant la solution concrète d’une règle abstraite. Si les faits
de la cause, qui forment la mineure du syllogisme, sont relatifs et limités au seul
litige concerné, les motifs de droit (la majeure du syllogisme) ont une vocation
générale. S’ils sont pertinents ils seront réutilisés dans chaque affaire du même type
puis s’imposeront.
Les règles jurisprudentielles présentent aussi un caractère général grâce aux juri-
dictions supérieures comme la Cour de cassation. En particulier, ses arrêts de
principe font jurisprudence. Ce sont les décisions dont les solutions sont reprises,
Rôle de la Cour de cassation dans souvent dans une formule identique, par les tribunaux ayant à trancher un litige
l’uniformisation de la jurisprudence. équivalent. La Cour de cassation a ainsi pour mission d’assurer l’uniformité de la
Argument qui s’oppose à celui de
l’insécurité juridique. jurisprudence sur l’ensemble du territoire.
Générale et abstraite, la solution jurisprudentielle devient aussi obligatoire. La force
obligatoire des règles dégagées par le juge résulte de plusieurs phénomènes. Le
premier réside dans la force de l’imitation. Les juges se sentent tenus de reproduire
les solutions données antérieurement dans des circonstances identiques. Cette
inclinaison est parfois imposée. Les règles jurisprudentielles deviennent des règles
obligatoires par le poids de la hiérarchie judiciaire. La Cour de cassation peut en
effet imposer aux juges du fond la solution de son choix. Elle est institutionnelle-
Sont mobilisés dans cette ment investie d’un tel pouvoir lorsqu’elle se réunit en assemblée plénière. En effet,
sous-partie les arguments
favorables à la reconnaissance les points de droit tranchés en une telle assemblée s’imposent à la juridiction de
de la jurisprudence comme source renvoi. L’unité de la jurisprudence est également renforcée par la procédure de la
de droit mais il faut prendre garde saisine pour avis de la Cour de cassation. Lorsqu’une question de droit nouvelle,
à ne pas déformer le sujet.
présente une difficulté sérieuse et se pose dans de nombreux litiges, les juridictions
de l’ordre judiciaire peuvent solliciter l’avis de la Cour de cassation. Bien que non
impératif, cet avis oriente les juridictions vers la solution retenue par la juridiction
supérieure. Elles savent que s’ils ne respectent pas les directives de la haute juridic-
tion, leurs décisions seront censurées. La peur de la censure n’est cependant pas
la seule raison qui explique que les juridictions du fond reproduiront les décisions
de la Cour de cassation. Celle-ci a pour mission de dire le droit, sa position doit
s’imposer.
Enfin, corollaire du caractère obligatoire, les décisions des juges doivent être exé-
cutées sous peine de sanction. C’est pourquoi, les règles jurisprudentielles sont
dotées du caractère coercitif qui caractérise les règles de droit.
Cette loi d’imitation se double de la loi de continuité. La Cour de cassation a ten-
dance à reproduire ses décisions même si elle n’est pas en droit tenue par ses
propres précédents. La cour a elle-même affirmé que la sécurité juridique ne per-

56
mettait pas de consacrer un droit acquis à une jurisprudence figée. Cela signifie
que les revirements sont toujours possibles tout comme les évolutions législatives.
Mais ce n’est pas parce que la jurisprudence évolue qu’il faut lui refuser la valeur
de source du droit.
Le juge peut créer des règles de droit. Certaines branches du droit, comme le droit Vous apportez votre réponse
de la responsabilité délictuelle ou le droit administratif, reposent ainsi principale- à la question posée étayée
par des exemples patents.
ment sur les décisions jurisprudentielles qui constituent de véritables règles de droit.

57
Votre PROGRAMME d’introduction

ANNALES 2 0 1 9
générale au droit L1-S1 traité à travers
les DIFFÉRENTES ÉPREUVES
rencontrées en TD et lors de l’EXAMEN
FINAL (dissertation, commentaire,
Les CORRIGÉS sont CONFORMES
aux attentes de votre professeur et à ce que ANNALES

CORRIGÉES ET COMMENTÉES
vous pouvez réaliser dans le temps imparti. CORRIGÉES ET COMMENTÉES
cas pratique, questions de cours, QRC
et QCM).
2019
nu
de sécurité. Le conte
ratif d’égalité et le, pro-
par le double impé es (condition socia
est rendu nécessaire ularités individuell de l’impersonnalité
endant des partic tous. Le principe
de la règle est indép être la même pour Pourtant, cela
et Dissertation
La loi doit de chac un.
fessionnelle…). tion les spécificités d pas for-

Question de cours llé)


re en considéra ns ne correspon
est de ne pas prend stice : l’égalité de droit des citoye spéciaux
d’inju uoi des régimes
peut être source ions. C’est pourq

Sujet 2 e (pla n dé tai cément à une égali


té de fait, de situat urs ou des déme
nts par exemple).

juridiqu comp te (cas des mine dans une même

LICENCE 1
en tenir dus qui sont
sont prévus pour la mêm e pour tous les indivi sont les mêmes pour
que est maria ge
Mais la règle juridi règles relatives au conserve

Sophie Druffin-Bricca
ntes : de la société (les s). La règle de droit
aux questions suiva situation au sein t les individus marié conditions.
Durée de l’épreuve
: Vous répondrez mais uniquemen en remplissent les
(8 points). tous les individus, à tous ceux qui
la règle de droit ral, s’appliquant e. Toutefois,
Les caractères de
2 heures essayez
son caractère géné uit pas à sa remise en caus Encore une fois,
réflexion.
1 ne cond comme d’introduire une
Aucun document caractère général anisation sociale,
exion sur le sujet La souplesse du D’autres règles d’org caractère ne constitue
Présentez votre réfl
n’est autorisé e à la règle de droit.
de plan détaillé
Ce
il n’est pas propr aussi générales.
ion » sous forme
2
ou religieuses, sont

LICENCE 1
« Le droit et la relig et vos transitions
les règles morales
e du juridique.
en réd igea nt une introduction donc pas le critèr
tout obligatoire s’applique
B) Le caractère celui auquel elle 1387 du Code
(12 points). andement pour
constitue un comm un droit, elle est un ordre adressé
à tous les Par exemple, l’article loi ne régit
civil dispose que
: « La
La règle de droit té ou finalité sociale ale, quant aux
accorde une facul justifie à travers la l’association conjug conventions
et, même si elle carac tère obligatoire se une certaine orga- biens, qu’à défaut
de
peuvent
cter. Ce ine sécu rité, époux
autres de le respe
les
Druffin-Bricca)
que
garantir une certa apparaissent spéciales ,
CORRECTEUR (S. soum ettre c’est temp éram ents faire comme ils le
jugent à propos
OBSERVATIONS DU de la règle : s’y pas uniforme, des ne soient pas
suffit d’y répondre.
Tou- Ce caractère n’est règles supplétive
s. pourvu qu’elles
commentaire. Il nisation sociale. s impératives et contraires aux bonne
s mœurs ni
n’appelle aucun il faudra développe
r ction entre règle sujets de suivent ».
autour d’une distin
qui
liquent que si les aux dispos itions
La question de cours ent être accordés, règles qui ne s’app de volonté
re où 8 points peuv

INTRODUCTION
tefois, dans la mesu létives sont des suppléent l’absence
Les règles supp contr aire. Elles ie. Elles Par opposition, toujou
rs en matière
votre réponse. sser la polémique mé une volonté tre disposition chois 1388 du Code
n juridique qui doit dépa droit n’ont pas expri Elles s’appliquent à défaut d’au peuvent matrimoniale, l’article époux ne
est une dissertatio les concepts et
fonde- mée. où les particuliers civil dispose que
: « Les
Le second sujet devez mobiliser particulière expri s dans la mesure t de façon r ni aux devoirs ni
s personnelles. Vous eurs trouver utilem
ent lement facultative t à elles, s’imposen peuvent déroge
et les conviction .Vous pouvez d’aill apparaissent simp s impé rative s, quan possi ble qui résulte nt pour eux du
ces. Il n’est pas
droits
lication. Les règle
aux té
étudiés en cours

INTRODUCTION GÉNÉRALE AU DROIT


règles de l’autori
ments juridiques constitutionnel. en écarter l’app en toutes circonstan un ordre mariage, ni aux
votre cours de droit liquent à tous et aires. Elles expriment parentale, de l’admin
istration légale
des maté riaux dans
« Le droit  » dans une absolue. Elles s’app conventions contr possibles. Parmi
plan qui traiterait lication par des ines exceptions et de la tutelle ».
une comp arais on. Le
est à prosc rire. Il faut d’en écarter l’app malg ré certa Ce sont les
Le sujet implique une seconde partie doit se soumettre, atoire renforcée.
et « La religion » dans onte les deux notio
ns. auquel chacun une force oblig s’imposent pour
des A contrario, il peut
être dérogé aux
première partie un plan) qui confr s, certaines ont
ématique (et donc les règles impérative e essentielles qui ssible règles qui n’intére
ssent pas l’ordre
trouver une probl c considérées comm ux. Il est alors impo s. Celles-ci sont
du sujet. règles d’ordre publi de sécurité dans les rapports socia er, par public et les mœur
: « on ne peut dérog

GÉNÉRALE AU DROIT
C’est tout l’intérêt raisons de mora
lité ou
précise ainsi qu’
donc supplétives.
le 6 du Code civil les bonnes
l’ordre public et
d’y déroger. L’artic lois qui intéressent
particulières, aux
des conventions
QUESTION N° 1 rs). garantir ce
(question de cou mœurs ». socia l. Pour
ctées par le corps
la règle de droit doivent être respe tères obligatoire
et coer-
Les caractères de s celles qui Les règles de droit
des sanctions s’imp
osent. Les carac
s qui, parmi toute caractère obligatoire
es sont les règle les ou
de règles. Or, quell e des règles mora citif peuvent être
liés.
Le droit est formé vie en société, comm caractéristiques
de
d’une question l’organisation d’une Quels sont les traits
Même s’il s’agit
introduction peuvent assurer règle s de droit. coercitif leur res-
de cours, une mini
religieuses, cons
tituent des C) Le caractère une condition de
est bienvenue.
sanctionnées, c’est anisation
la règle de droit
? et abstraite, oblig
atoire e des règles d’être toutes règles d’org
le, géné rale Il est de la natur l’inexécution de sanctions sont
conduite socia possible existence. Ainsi tionnée. Mais leurs
est une règle de étatique. Il est ainsi pect, voire de leur est sanc l’indi-
La règle de droit ée par la contrainte : général et abstr
ait, morale ou religie
use
règle purement
mora le,
Définition opport
une. ion est sanctionn de la règle de droit sociale, juridique, violation d’une sa propre
et dont la violat ntes. En cas de les reproches de
nce trois caractères de natures différe regrets, c’est-à-dire
de mettre en évide des remords, des me la sanction
Les enseignants
peuvent mettre et coerc itif. vidu éprouvera tions purem ent internes. Com l’hom me
tel caractère. obligatoire t donc de sanc ement en cause
l’accent sur tel ou conscience. Il s’agi e, mettant uniqu de droit
e au contenu
Adaptez votre répons votre cours. général et abstr
ait
générale et religieuse est intern religieuses. La règle
A) Le caractère lée de manière morale, la sanction avec les institutions
avec Dieu et non
de
tous. Elle est formu Le droit est dans ses relations
est la même pour e », « chacun »…). 25
La règle de droit t fait quelconqu traire et
iconque », « tou ntie contre l’arbi
impersonnelle (« qu taire. Ce carac tère est une gara
égali
impartial, abstrait,

24

Dissertations
Dont un dossier de
3 COPIES RÉELLES
(notées 6, 12 et 17/20) sont reproduites
Des COMMENTAIRES et des
CONSEILS sont placés en marge
de tous les corrigés pour comprendre
22 SUJETS 3 COPIES RÉELLES
D’ÉTUDIANTS
Commentaires
Cas pratiques
et commentées dans le dossier. leurs points forts et leurs points faibles. Questions de cours

a ve c d e s c o n s e i l s d e m é t h o d o l o g i e

Prix : 12,80 €
ISBN 978-2-297-06840-6
9 782297 068406 www.lextenso-editions.fr

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