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Revue Philosophique de Louvain

Marie-Madeleine Davy, Initiation médiévale. La philosophie au


douzième siècle
André Reix

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Reix André. Marie-Madeleine Davy, Initiation médiévale. La philosophie au douzième siècle. In: Revue Philosophique de
Louvain. Quatrième série, tome 79, n°42, 1981. pp. 259-260;

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COMPTES RENDUS

Philosophie du moyen âge

Marie-Madeleine Davy, Initiation médiévale. La philosophie au


douzième siècle (Bibliothèque de l'Hermétisme). Un vol. 22,5 x 14,5 de
301 pp. Paris, Albin Michel, 1980.
Le Moyen Âge est une époque extraordinaire pour les arts et la
pensée, l'âge d'or de la philosophie. Élève et disciple d'Etienne Gilson,
l'A. a choisi de nous initier au commencement de cet âge, au xne siècle,
qui marque une naissance, déjà fertile en hommes, en pensées, en
conceptions originales, mais qui ignore encore les systèmes et les cloisons
étanches. Les sources, la voie et les philosophies forment la synthèse qui
permet «le passage de la tente à la maison de la Sophia». En devenant
chrétienne, la philosophie subit une mutation sous l'influence de la Bible
et des Pères grecs et latins. Cependant, «de l'Antiquité le philosophe
retire des pépites d'or qu'il tente de christianiser». La philosophie
hellénique, Platon surtout et Philon, les écrivains également, doués d'un
savoir encyclopédique, Cicéron et Sénèque, permettent l'usage d'une
attitude, d'un vocabulaire et d'une vision du monde, alors que
l'aristotélisme va bientôt triompher, dès la fin du siècle. Bien que les deux
Testaments ne soient pas des livres de philosophie, le Logos qui y est
nommé, en tant que Sagesse, inaugure la future philosophie chrétienne.
On ne peut omettre la tradition, non plus que la Nature. L'univers est un
tout dans lequel le visible conduit à l'invisible. Ici les deux erreurs à éviter
sont évidemment le recours à la mythologie, voire même au panthéisme,
et le refus de remonter jusqu'au créateur.
La partie la plus intéressante et centrale du livre étudie la voie du
philosophe, c'est-à-dire cette conversion qui tourne l'homme vers la
philosophie, comme à la plus haute science, dans le sens de Sagesse. Le
philosophe est celui qui devient un ange. Cette reconnaissance de la vraie
Sagesse est manifeste tout au long du xne siècle, et le drame d'Abélard
sera de séculariser la philosophie, de la rabaisser devant la théologie qui
devient ainsi une science profane. L'adhésion à la philosophie du Christ
comporte un itinéraire qui, par des dépouillements successifs du corps et
de l'âme, conduit à la transfiguration. Nous sommes loin de la notion
moderne de philosophie. Les écoles et les philosophies pullulent, dans la
même direction toutefois: les chartreux comme philosophes de
l'expérience, la philosophie prophétique avec ses divers sens, mystique,
260 Comptes rendus

politico-religieux et messianique, la philosophie ascétique, la philosophie


monastique, il y a même aussi la philosophie éremitique. Parallèlement à
l'étatisation et à l'institutionalisation du christianisme, qui s'alourdit et
se défigure après la conversion de Constantin, la Sagesse divine fleurit
dans le désert où les ermites cherchent la liberté avec Dieu dans le
renoncement total qui est nudité. «L'érémitisme achemine vers un
monde situé au-delà des signes». C'est la vraie vie angélique ou vie
philosophique.
Cet ouvrage n'est pas d'érudition, mais il invite à se plonger dans ce
siècle d'une exubérante originalité, profond et délicat. La thèse connue de
l'A. sur la décadence de la Sagesse à partir de la scolastique est très
discutable, mais du point de vue du mouvement de cette Sagesse, elle
exprime une réalité. L'A. prend parti, mais nous la suivons volontiers
dans son enthousiasme multiplié par une connaissance exacte de
l'histoire et des documents et aussi de l'enjeu fondamental de cette
philosophie.
André Reix.

Moïse Maïmonide, Le guide des égarés, trad, de l'arabe par Salomon


Munk, suivi du Traité des huit chapitres, trad, de l'arabe par Jules Wolf.
Nouvelle édition revue par Charles Mopsik. Un vol. 20 x 14 de 697 pp.
Lagrasse, Ed. Verdier, 1979.
Maïmonide, comme plus tard saint Thomas d'Aquin, entreprend de
réconcilier la foi et la raison, en particulier dans la recherche de la
connaissance de Dieu, en utilisant la méthode de contradiction. D'après
certains historiens, cette entreprise semble avoir échoué. Charles Mopsik
a tenté d'exhumer cette œuvre majeure du musée où elle végétait, en
modernisant quelque peu la traduction de Salomon Munk : suppression
des notes abondantes et des commentaires de celui-ci tout en conservant
les explications indispensables, transcription en caractères latins des
multiples expressions hébraïques, ajout de titres aux différents chapitres,
rectification de tournures de phrases datant du siècle dernier, et surtout,
à la suite du Guide, publication de la traduction du Traité des huit
chapitres qui constitue un important complément, bien que resté
longtemps introuvable, enfin un index général très utile pour retrouver les
thèmes des deux œuvres. Cela fait un gros volume que tout philosophe se
doit d'étudier de près.
Incontestable figure du judaïsme rabbinique et, en même temps,
philosophe formé aux rigoureuses méthodes aristotéliciennes,
Maïmonide propose, dans la seconde moitié du xne siècle, une religion
naturelle, épurée des superstitions, en rationalisant l'étude de la Bible et
du Talmud qu'il dégage ainsi de l'autorité et des dogmes des institutions

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