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Revue d'histoire des sciences

Pierre Darmon, Les Cellules folles : L'homme face au cancer de


l'Antiquité à nos jours (Paris : Pion, 1993)

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Pierre Darmon, Les Cellules folles : L'homme face au cancer de l'Antiquité à nos jours (Paris : Pion, 1993). In: Revue d'histoire
des sciences, tome 47, n°2, 1994. pp. 296-297;

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296 Revue d'Histoire des Sciences, 1994, XLVII/2

Pierre Darmon, Les Cellules folles : L'homme face au cancer de


l'Antiquité à nos jours (Paris : Pion, 1993), 14 x 22,5 cm,
573 p., bibliogr., gloss., index.

Après Une longue traque de la Variole (1), Pierre Darmon nous invite à la
poursuite des « cellules folles ». Voilà bien deux grandes et vraies tueuses, mais
si la première nous fut finalement bienveillante au point de se laisser isoler puis
vaincre jusqu'à l'éradication de fort belle manière, préventive de surcroît, les
cellules néoplasiques semblent encore rebelles et mystérieuses. Toutes deux furent
des maladies honteuses, la seconde le reste. Les différences sont de taille; les
deux ouvrages sont également très différents. Le premier bénéficie de tous les
feux d'une société fière de sa médecine triomphante ; le deuxième ne reflète qu'une
lumière en demi-teinte sur les incertitudes de tous, citoyens et médecins, grands
et petits. C'est que malgré de réels succès, réalisés aujourd'hui sur un rythme
exponentiel, la peur du cancer s'impose à nous. Les mots sont lâchés; ils sont
omniprésents, toujours associés et d'autant plus obsédants qu'à la dernière page
ils sortent intacts d'une lecture passionnante.
L'histoire du cancer, ample et précise, que l'auteur nous propose est bien
l'histoire d'une peur : récente et élitiste; culpabilisante, malchanceuse et
désespérante. Une peur achevée, panique et collective, fondée sur l'échec et la mort,
d'où « jaillissent un grand nombre de représentations et de mythes ». Cette
histoire nous est contée en trois actes.
Le premier (V siècle av. J.-C.-xixe siècle), à l'image de l'histoire de la plupart
des maladies, s'acheva au moment où s'imposèrent les révolutions « anatomo-
pathologique » et « cellulaire ». Si comme souvent tout commence dans la
collection hippocratique avec la théorie des humeurs, c'est à Galien que revient le
titre de « premier cancérologue » et à Aquapende, l'intuition fondamentale des
métastases et de la généralisation dans le corps de cet « ennemi de l'intérieur ».
Pour le reste, la Renaissance piétina, Paracelse et Ambroise Paré s'égarèrent
et le Siècle des lumières resta « dans les ténèbres ». Naturellement, Bichat et
Virchow firent des pas de géants mais les succès ne vinrent point. Pis, la peur
jusqu'alors contenue au seul hôte malheureux du « crabe rongeur » débordait
son cadre individuel pour devenir à la faveur de l'épidémiologie et de la
statistique, criante et collective. La « thérapie de feu, de fer et de caustiques » réservée
aux patients résignés, devenait intolérable à des sociétés entières. Celles-ci
exigèrent une « médecine palliative » et ses corollaires « miraculeux » propres à
atténuer le mal, à entretenir l'espoir, à dissiper la peur.
Les deuxième et troisième actes, du courant de 1890 à nos jours, ne font
qu'un. La date de 1920 retenue pour les séparer ne résiste pas à la force du
lien qui les unit : la peur. Cette angoisse collective récente est une « peur de
luxe ». « Expression d'un très haut niveau de vie », elle exige de ses victimes
une longévité respectable et une place nette de toute famine et de toute épidémie.
C'est en outre une peur culpabilisante : sur le mode moralisateur quand le cancer
semblait à l'évidence lié à la syphilis ; de manière liberticide depuis que
l'exposition aux facteurs de risque (alcool, tabac, soleil et travail) devient de plus en

(1) Pierre Darmon, Une longue traque de la Variole (Paris : Perrin, 1986), 503 p.
Analyses d'ouvrages 297

plus synonyme de déviance voire d'incivisme. C'est aussi une peur malchanceuse :
éternelle seconde. Ayant déjà à la fin du xixe siècle cédé le pas au profit de la lutte
contre les grandes épidémies coloniales et la tuberculose, la voici aujourd'hui
contrainte de s'effacer à nouveau devant le SIDA. C'est enfin une peur
désespérante, entretenue par les innombrables miracles et panacées d'une cohorte de fées,
de charlatans et de « forbans du cancer » mais aussi, il faut bien l'admettre, par
les effets secondaires humiliants de nos traitements actuels devenus pourtant efficaces.
Mais rien n'y fait, la peur est totale...
Pierre L. Thdllaud.

Richard J. Durldstg (éd.), Galenus Latinus II : Burgundio of Pisa's


translation of Galen 's Peri ton peponthoiàn topon « De inte-
rioribus », éd. with introd. and indices by R. J. Durling
(Stuttgart : F. Steiner, 1992), 17 x 24 cm, 2 vol. : Introduction and
text, and Critical Notes and indices, 451 p., « Ars Medica,
Abt. II : Griechisch-Lateinische Medizin », Bd. 6/2A und 6/2B.

Après Burgundio of Pisa's translation of Galen ПЕР1 KPAZEQN, « De com-


plexionibus » (Ars Medica, Abt. 6/1), c'est à nouveau un remarquable travail
d'érudition que fournit Richard Durling, avec le deuxième livre d'une collection
parallèle à celle de l'« Aristoteles latinus » : la traduction latine (ici offerte dans
son intégralité, d'après ses cinq manuscrits connus et les extraits contenus dans
quelques autres) par Burgundio de Pise (1110-1193) de l'ouvrage de Galien De inte-
rioribus, ou De locis affectis. L'auteur, avec l'aide de Nigel Wilson, a pu repérer
le manuscrit grec sur lequel a travaillé Burgundio, le Laur. plut. 74.30, qui porte
des annotations latines de sa main.
Seront particulièrement reconnaissants à Richard Durling pour ces deux volumes
les historiens de la médecine antique et médiévale, les linguistes à la recherche
de la formation antique et du développement médiéval du latin scientifique (cf.
p. 41-48, « Etude du vocabulaire scientifique de Burgundio » ; et, dans le deuxième
volume, deux énormes index grec-latin et latin-grec complétant le travail d'édition),
en somme tous ceux qui s'intéressent à la transmission des savoirs antiques et
à la culture médiévale.
Danielle Gourevitch.

Jean-Yves Guillaumin (éd.), Mathématiques dans l'Antiquité. Textes


réunis et présentés par J.-Y. Guillaumin (Saint-Etienne : Public,
de Puniv. de Saint-Etienne, 1992), 16 x 24 cm, 216 p., fïg.,
réf. bibliogr., « Mémoires du Centre Jean-Palerne », XL

Publié par un Centre de recherches spécialisé dans l'étude des textes


scientifiques anciens, cet ouvrage réunit des contributions de philologues,
d'archéologues, de mathématiciens et d'autres spécialistes du monde antique, hellénistes

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