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Bibliothèque de l'école des

chartes

Yves Bottineau. Les chemins de Saint-Jacques. Arthaud, 1964.


René de la Coste-Messelière

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de la Coste-Messelière René. Yves Bottineau. Les chemins de Saint-Jacques. Arthaud, 1964.. In: Bibliothèque de l'école des
chartes. 1965, tome 123, livraison 2. pp. 650-651;

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indiuiduum, guis et aliquis. Mais le Christ, fils incarné de Dieu, est
une personne, un quod en quoi sont associées ou unies deux formes
substantielles : la divine et l'humaine.
Pour finir, l'auteur souligne les faiblesses que présente la doctrine
de Guillaume, mais conclut qu'elle surpasse en clarté et en précision
les vues de ses prédécesseurs immédiats, un Etienne Langton ou un
Godefroi de Poitiers. L'on peut dire que, malgré la difficulté du sujet,
le présent livre brille par les mêmes qualités : il est plus riche que touffu.
L'on regrettera seulement que les notes abondantes aient été rejetées
après l'exposé au lieu d'être mises en bas de pages. Les volumes
suivants de la série montreront l'influence littéraire et doctrinale exercée
par la Summa aurea sur le même sujet.
Pierre Courcelle.

Yves Bottineau. Les chemins de Saint- Jacques. Arthaud, 1964.


406 pages, carte, ill.
En 1965, le 25 juillet, jour de la Saint-Jacques, tombe un dimanche.
Par un privilège papal qui remonte au xne siècle, de telles années,
dites saintes ou jubilaires, sont dotées d'indulgences spéciales pour les
pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, où, selon la tradition,
reposerait le corps de l'apôtre. Le regain d'intérêt du public et des
érudits pour le troisième des grands pèlerinages de la chrétienté s'en
trouve amplifié. Paru un peu avant cette année sainte, l'excellent
livre de notre confrère Yves Bottineau venait à son heure : c'est,
en effet, un remarquable « état des questions » qui se font jour
actuellement à propos du saint et de son pèlerinage, que l'auteur présente au
lecteur d'une plume claire parmi des problèmes complexes.
Des chapitres bien conçus rassemblent d'abord ce que l'on sait des
origines du culte de saint Jacques en Occident, de la diffusion de sa
légende, de l'origine de la grande pérégrination occidentale. 60 pages
sur quelque 400 sont ensuite consacrées aux « chemins de Saint-
Jacques » proprement dits : les quatre traditionnels en France et le
« camino francés » en Espagne. Ce serait peu s'il fallait entendre le
titre du livre au sens étroit. Mais bien évidemment, pour Yves
Bottineau, les termes choisis permettaient d'englober le monde de
cheminements spirituels, physiques, intellectuels, artistiques, d'évoquer un
ensemble, un corps immense, dont il désirait faire parcourir les artères
aussi bien aux experts qu'aux simples curieux.
Ces pages, comme les suivantes qui ont trait aux pèlerins et au
voyage lui-même, sont d'ailleurs aussi denses qu'elles peuvent l'être en
l'absence d'études générales pour la France comparables à celles qui
ont été menées à bien en Espagne ces dernières années et auxquelles,
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pour le dernier chapitre de cette partie — le peuplement français en
Espagne du Nord — notre érudit ami se réfère largement.
La deuxième partie s'efforce avec succès de faire le point de l'apport
des pérégrinations jacobéennes dans l'histoire de la littérature et de
l'art en Occident, en poussant cette analyse jusqu'à traiter d'un sujet
peut-être moins répandu, celui de l'émaillerie champlevée. D'alertes
notes personnelles sur certaines des plus célèbres étapes jacobites
en France et en Espagne complètent avec bonheur cet ensemble, fort
bien illustré, le meilleur sans doute qu'on pouvait écrire au stade où
nous en sommes des recherches en France, et l'un des principaux
ouvrages, en tout cas, qu'il soit indiqué d'utiliser pour ceux dont les
manifestations compostellanes de 1965 sollicitent l'activité.
René de la Goste-Messelière.

Maurice Dommanget. Le curé Meslier. Athée, communiste et


révolutionnaire sous Louis XIV. Paris, Julliard, 1965. 1 vol.,
22 cm., 555 pages. (Dossier des Lettres nouvelles.)
Né le 15 juin 1664 à Mazerny, doyenné de Mézières, fils de paysans
aisés, Jean Meslier, après avoir accompli ses études au séminaire de
Reims et été ordonné prêtre en 1688, est pourvu, au début de l'année
1689, de la cure d'Ëtrépigny, du même doyenné, petit village d'une
trentaine de feux entre Mézières et Sedan.
Pendant quarante ans, c'est-à-dire jusqu'à sa mort en 1729, dans
cette même paroisse et son « secours » Balaives, il s'acquittera méti-
culeusement de ses devoirs de prêtre, officiant régulièrement,
conduisant les processions, prêchant la sainte doctrine et célébrant « avec les
cérémonies accoutumées » baptêmes, mariages et enterrements. Les
registres paroissiaux fort bien tenus, comme les notes de l'archevêque
Mgr Le Tellier, témoignent de la régularité de son ministère.
Meslier meurt, et voilà que, par deux lettres adressées aux prêtres
du voisinage et par un gros « Testament » destiné à ses paroissiens, on
découvre que Meslier était le pire incroyant, que pendant quarante
ans, en son for intérieur, il avait répudié toutes ses actions de prêtre
et que, s'il n'avait osé parler de son vivant, du moins désirait-il qu'après
sa mort ses écrits servent à détruire cette religion dont il avait été le
desservant.
L'humble curé perdu dans cette campagne, à 100 kilomètres de
Reims, à 250 kilomètres de Paris, qui toute sa vie n'avait guère
fréquenté que des êtres frustes : les cultivateurs, les scieurs de long et
les bûcherons de son village, se révélait soudain avoir été le philosophe
matérialiste et le théoricien politique le plus audacieux de son siècle.
Une telle destinée apparut si invraisemblable, si inexplicable que

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