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Annales.

Economies, sociétés,
civilisations

Georges Dumézil : Les Dieux des Germains, collection « Mythes et


Religions ».
Monsieur Claude Lévi-Strauss

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Lévi-Strauss Claude. Georges Dumézil : Les Dieux des Germains, collection « Mythes et Religions ».. In: Annales. Economies,
sociétés, civilisations. 17ᵉ année, N. 5, 1962. pp. 998-999;

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ANNALES

d'une paraphrase de l'Hymne Homérique à Déméter. Le troisième essai


enfin est consacré à une synthèse rapide de nos connaissances touchant
les Mystères d'Eleusis et, plus spécialement, les espérances qu'ils offraient
dans l'au-delà pour les initiés. La documentation littéraire est assez
abondante, mais les références aux monuments figurés sont contestables x. Ce
petit livre, d'une lecture facile et même agréable, laisse une idée assez fausse,
parce que très incomplète et trop limitée dans le temps, de l'image que les
Grecs ont pu se faire de leurs dieux. — Georges Vallet.

Structuralisme et historicisme : les Dieux des Germains.

Ce petit livre représente une manière de tour de force 2. M. Dumézil y


démontre à nouveau son talent exceptionnel qui lui permet d'associer
l'érudition la plus vigoureuse à une extraordinaire aisance d'exposition. Le
livre comprend quatre chapitres, dont les trois premiers développent la
substance de conférences données à Oxford en mai 1956.
Dans le premier chapitre, intitulé « Dieux Ases et Dieux Vanes »,
l'auteur démontre le caractère structural d'une opposition où certains de ses
devanciers avaient voulu voir un vestige ethnique ou historique.
Le second chapitre : « La Magie, la guerre, le droit », achève de
démontrer la forme tripartite d'une structure commune aux Germains et au reste
du monde indo-européen. Mais c'est incontestablement le troisième
chapitre (très remanié, nous dit l'auteur, depuis ses conférences d'Oxford) qui
forme la partie principale du livre et qui apporte les plus grandes nouveautés.
M. Dumézil y démontre, en effet, avec une ingéniosité et une perspicacité
admirables, que le célèbre mythe Scandinave de Baldr reproduit, à sa
manière, certains thèmes indo-européens qui se trouvent, par ailleurs,
attestés dans le Mahabharata.
Le dernier chapitre : « De l'orage au plaisir », traite de deux aspects
particuliers de la mythologie germanique, et M. Dumézil y trouve
l'occasion de montrer comment les traditions populaires peuvent contribuer à
l'éclaircissement de problèmes mythologiques. Mais le livre n'apporte pas
seulement une nouvelle démonstration des thèses célèbres auxquelles
M. Dumézil a attaché son nom, il donne aussi de profondes leçons de
méthode, et nous ne pouvons mieux faire, dans ce bref compte rendu, que
citer l'une d'elles : « L'historien des religions doit, comme tout historien,
être docile au document. Avant de se demander quel élément, gros ou
menu, il peut en extraire au service d'une thèse, il doit les lire et les relire,
s'en pénétrer passivement, réceptivement, en ayant soin de laisser en
place, chacun à sa place, tous les éléments, ceux qui obéissent et ceux qui
lui résistent. Si l'on s'astreint à cette hygiène, on apprend vite qu'il y a
mieux à faire, avec de tels textes, que de les détruire pour insérer dans

1. Pour les rares monuments cités, l'auteur renvoie à des publications anciennes
et dont l'illustration est en général défectueuse : ainsi VHistoire de la Sculpture grecque
de Collignon ou le Dictionnaire des Antiquités de Darembkrg et Saglio.
2. Georges Dumézil : Les Dieux des Germains, collection « Mythes et Religions »,
P.U.F., 1959, 128 pages, 5,40 NF.

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VIE RELIGIEUSE

d'autres constructions quelques débris arrachés à leurs ruines : il y a d'abord


à comprendre leur propre structure, la raison qui justifie le rassemblement
de leurs éléments, y compris les plus particuliers, les plus bizarres. Ce qu'on
perd alors du côté de ce qui semblait être de l'histoire, on le regagne en
théologie, en intelligence de la pensée religieuse sous-jacente aux documents ».
(P. 21.) — Claude Lévi-Strauss.

Culture ou sainteté : le monachisme oriental.

La collection limitée que le P. Festugière intitule Les moines ď Orient 1


rassemblera en trois volumes un choix de traductions : récits consacrés
aux moines d'Egypte, de Palestine ou de Syrie, ou biographies proprement
dites. L'ensemble procurera à un vaste public, sur un point particulier, un
instrument analogue à la collection Sources chrétiennes que publie le même
éditeur. Ce qui souligne son intérêt propre est que chacun des textes
rassemblés a fait l'objet d'une étude approfondie de l'auteur, à l'occasion
d'une édition critique ou de quelque synthèse, notamment de l'ouvrage
récent sur Y Antioche "païenne et chrétienne du IVe siècle 2. Aussi le tome
qui ouvre la série sous le titre Culture ou sainteté. Introduction au
monachisme oriental 3 est-il consacré à un point de vue général. C'est une
véritable « question » disputée sur un thème que le Père Festugière a déjà
abordé maintes fois, et il ne dissimule pas sa pensée. Familier de tous les
grands Grecs, de Platon à Jean Chrysostome, s'efforçant de pénétrer avec
les ressources d'une sympathie intelligente et sûre, depuis quarante années,
leur idéal religieux — ce rationalisme ouvert, armé de l'intuition autant
que du logos, qui les caractérise — , il est déconcerté par les réactions
religieuses populaires qui émergent avec les moines égyptiens, autant qu'avec
les théurges d'Eunape, dans la littérature du ive siècle. L'obsession démo-
nologique des anachorètes, leur goût de la saleté, leurs rivalités de jeûnes
ou de nudité, leur culte de l'inculture, lui paraissent relever davantage du
conditionnement populaire ancestral que de l'inspiration chrétienne. Le
débat est plein de saveur, car si l'on peut penser par moments qu'en se
limitant à certains aspects de la vie des anachorètes orientaux on risque
de la caricaturer, il n'empêche que ces traits importants sont dessinés
avec une érudition de belle qualité. S'il fallait plaider la contrepartie,
cependant, ne pourrait-on insister sur le but contemplatif de la lutte avec
les démons et des prouesses ascétiques, aussi bien que sur le culte de la
Sainte Ecriture ? — M. -H. Vicaire.

L'Église dans l'Empire Romain.

Les historiens de l'Eglise ont, pour chaque période, besoin d'un


répertoire commode et sérieux qui leur fournisse méthodiquement classées
1. A. J. Festugière, Les Editions du Cerf, Paris.
2. Libanius, Chrysostome et les moines de Syrie, Bibliothèque des Ecoles françaises
d'Athènes et de Rome, fasc. 194, Paris, 1059.
3. Les Moines ď Orient, t. I, Paris, 1961, in-S°, 97 p.

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Annales (17e année, septembre-octobre 1962, n° 5) 11

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