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I. Introduction
La série entière qui définit l’exponentielle d’un nombre réel, ou complexe, est aussi convergente
pour une matrice. Ainsi, si A est une matrice carrée d’ordre n, l’exponentielle de A est définie par
+∞
Ai
exp( A) = ∑ i!
i =0
A2 Ai
= In + A + +...+ +...
2! i!
Le logiciel R fournit la commande expm(A) pour calculer l’exponentielle de la matrice A. Il faut
d’abord charger la librairie "Matrix".
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2. (a) Ecrire une procédure expdiagonale permettant de calculer l’exponentielle d’une matrice
diagonale.
(b) Créer en particulier une matrice diagonale D5 d’ordre 5, dont les éléments diagonaux
sont des valeurs aléatoires prises dans l’ensemble {−1, 0, 1}.
(c) Utiliser votre procédure expdiagonale pour calculer l’exponentielle de D5 . Comparer
avec le résultat de expm( D5 ).
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2. Une matrice triangulaire supérieur qui n’a que des 0 sur la diagonale est nilpotente.
Ecrire une procédure permettant de créer une matrice carré Tn = (tij )1≤i,j≤n d’ordre n telle
que:
tij = (−1)i+ j si i < j
tij = 0 si i ≥ j
Créer la matrice T8 , puis calculer l’exponentielle de cette matrice avec votre procédure
expnilpotente. Comparer avec le résultat de expm( T8 ).
−1 −1 0
4 3 1 0 0
0 3 −1 0 −4 −1 0 0
Soient les matrices M = V=
0 −1 3 0 7 1 2 1
2 −1 −1 2 −17 −6 −1 0
1. La matrice V est-elle diagonalisable ?
3. Créer la matrice diagonale D des valeurs propres de M, puis la matrice P des vecteurs
propres de M.
λ1n
0 ... 0
0 λ2n ... 0
Dn =
.. .. .. ..
. . . .
0 ... 0 λnn
7. En déduire M5 .
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Mn = PD n P−1
1. Ecrire une procédure prenant comme arguments une matrice diagonalisable M et un entier
naturel n, et renvoyant la puissance nième de M en utilisant la relation ci-dessus.
0 3 −4
2. Soit la matrice M = 0 5 −6
−1 3 −3
Vérifier que M est diagonalisable puis utiliser la procédure pour calculer sa puissance
huitième.
1. Ecrire une procédure expdiag prenant comme argument une matrice diagonalisable et
renvoyant son exponentielle.
est son polynôme caractéristique (polynôme d’indéterminée X), alors en remplaçant formellement
X par la matrice A dans le polynôme, le résultat est la matrice nulle :
p( A) = An + pn−1 An−1 + . . . + p1 A + p0 In = 0n .
Le théorème de Cayley-Hamilton permet de calculer les puissances d’une matrice plus simplement
que par un calcul direct. Considérons par exemple la matrice
1 2
A=
3 4
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Toute matrice carré A d’ordre n peut être réduite à la forme de Jordan, i.e. il existe une base par
rapport à laquelle la matrice A s’écrit sous forme de blocs :
J1 0
P−1 AP = J =
..
.
0 Jq
Elle consiste à exprimer la matrice d’un endomorphisme dans une base, dite base de Jordan, où
l’expression de l’endomorphisme est réduite. La réduction consiste à déterminer une décomposi-
tion de Dunford, c’est-à-dire à trouver un endomorphisme diagonalisable et un endomorphisme
nilpotent tels que les deux commutent et que leur somme soit égale à l’endomorphisme initial
puis, sur chaque sous-espace caractéristique, on effectue une réduction de Jordan.
L’exponentielle d’une matrice de Jordan est facile à calculer. Pour une telle matrice on a :
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Par conséquent :
exp( A) = P exp( D + N ) P−1
= P exp( D )exp( N ) P−1 .
Or comme nous avons vu dans les sections précédentes, l’exponentielle d’une matrice diagonale
est la matrice diagonale des exponentielles des éléments diagonaux. L’exponentielle d’une matrice
nilpotente est un simple polynôme puisque tous les termes de la série sont nuls à partir d’un
certain rang.
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Sa dérivée vaut
d t2 t i −1
exp(tA) = 0 + A + tA2 + A3 + . . . + Ai + . . . = Aexp(tA).
dt 2! ( i − 1) !
0
Les solutions du système non homogène Y = AY + B lorsque A est inversible sont les fonctions
de la forme Y = exp(tA)Y0 − A−1 B.
On cherche une solution de ( E) sous la forme Y (t) = eλt V (où λ ∈ R et V ∈ Rn ). Cette fonction
est alors solution de ( E) si et seulement si λeλt V = eλt AV i.e. AV = λV et on est donc amené à
chercher les valeurs propres de la matrice A. Lorsque A est diagonalisable, soit V1 , . . . , Vn une
base de vecteurs propres de Rn et λ1 , . . . , λn les valeurs propres associées ; on obtient n solutions
linéairement indépendantes t ← eλ j t Vj (1 ≤ j ≤ n) et la solution générale de ( E) est
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