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RÉPUBLIQUE D’ H A Ï T I
Caraïbe Risques Mitigation – Martinique – Programme pédagogique 2010-2011 Haïti
. .
Institut National Formation Professionnelle - FONDS D’ASSISTANCE ECONOMIQUE ET SOCIALE – Université d’Etat d’Haïti
Formation à la
Figure 1 -. Ossature de béton armé non ductile (Document Yoshimine). La rupture fragile du béton à proximité des
nœuds d’ossature est le mode de ruine caractéristique des ossatures « poteaux-poutres » dont la « zone critique » n’est
pas réalisée de façon correcte. (Séisme d’Erzincan, Turquie, 1992)
Ce 4° volume du cours de construction parasismique porte sur les principes de mise en œuvre des
structures en béton armé pour les ouvrages à risque normal (ORN). Le comportement ductile
recherché y est commenté et illustré, et les dispositions constructives de l’Eurocode n°8 y sont
exposées.
Le contenu de ce volume porte seulement sur les spécificités des règles de mise en œuvre
propres aux zones sismiques exposées à un aléa élevé. Ces règles se substituent ou complètent
les règles générales de construction qui ne seront pas rappelées. Ce document traite des
bâtiments courants. Pour les autres structures et mises en œuvre, il faut garantir leur
comportement sous séisme au cas par cas par des études spécifiques justifiées par
l’expérimentation.
N-B : Les bâtiments courants en béton armé dimensionnés aux séismes le sont également aux
cyclones, et les spécificités de cet aléa ne sont pas traitées dans ce volume.
structure donné est autorisé à considérer que l’action sismique de calcul peut être minorée par un
coefficient de comportement q qui lui est proposé de façon forfaitaire.
La structure d’un bâtiment comprend des éléments « primaires » qui assurent la stabilité sous
séisme, ce sont ces éléments qui doivent respecter les dispositions de conception ductile des
règles parasismiques en aggravation des règles générales. Les éléments dont on attend
seulement qu’ils restent en place pour les charges gravitaires sont dits « secondaires ». Très peu
sollicités par l’action sismique, ils doivent être conformes aux règles générales de mise en œuvre
et dimensionnés pour l’action de calcul pour garantir leur stabilité. Ils peuvent faire l’objet de
spécifications complémentaires. En ce qui concerne les éléments non structuraux, on attend qu’ils
ne présentent pas de danger pour la structure pendant les déformations, en raison de contraintes
exercées sur celle-ci, ou pour les personnes par perte de stabilité et chute.
Tout en respectant les règles de ductilité, le maître d’ouvrage, en concertation avec ses
concepteurs peut choisir de retenir un coefficient q inférieur à celui qui est proposé afin de
« retarder » l’endommagement pour le séisme de calcul, ceci d’autant plus que le coefficient
retenu sera proche de 1. Le coût du chantier sera plus élevé.
Dans le cas où le concepteur ne respecte pas les règles de conception et de mise en œuvre des
structures telles que définies par les chapitres « construction » des règles il doit :
- dimensionner la structure sans minorer l’action du séisme de calcul (q max = 1,5 pour
l’EC8)
- ou, par l’expérimentation et le calcul, justifier le coefficient q de la construction projetée.
Dans le premier cas, le coût de la construction est beaucoup plus cher, et en cas de sous-
estimation de la réalité par les hypothèses réglementaires de calcul, dangereux.
Dans le deuxième cas, le coût de l’ingénierie est plus élevé et le résultat dépendant de la fiabilité
de l’analyse réalisée.
Aucune autre alternative n’est légale en zone sismique.
Dans tous les cas, les concepteurs doivent avoir, en amont des prescriptions techniques, une
bonne analyse du comportement global de la structure afin d’éviter les concentrations de
contraintes localisées et les déformations excessives sur la structure primaire. Ceci s’obtient par
une répartition régulière des masses, raideurs et résistances (voir volumes 1 et 2 du cours).
Quels matériaux de construction utiliser de préférence en zone sismique ?
Tous les matériaux peuvent être utilisés en respectant les règles qui leur sont propres et qui
tiennent compte de ses caractéristiques physiques.
On observe surtout que chaque type de structure a des domaines d’application préférentiels et des
limites qui peuvent être techniques ou économiques.
Pour le béton armé, dont les domaines d’application sont variés, on recherchera la maîtrise du
comportement des éléments constituant la structure en pré-identifiant les types et niveaux de
sollicitations et de déformations et celle de la ductilité des zones critiques par la conception du
frettage et la disposition des barres longitudinales permettant la formation de rotules plastiques.
Attention : Le présent volume expose le comportement des structures en béton armé et les
principes de leur conception ductile. Il ne traite pas du dimensionnement des structures
pour l’action sismique de calcul qui est déterminé par l’ingénieur par application des règles
en vigueur.
Remerciements
L’auteur adresse ses remerciements, pour leur contribution active à divers titres, à :
- Milan Zacek (ENSA de Marseille)
- Gérald Hivin (Université Joseph Fourier, Grenoble)
1.1. Généralités
La « roche artificielle » qu’est le béton voit sa résistance augmenter dans les semaines qui suivent
sa mise en œuvre. Réglementairement on se réfère à une résistance en compression à 28 jours.
Cette résistance est déterminée par les composants, les dosages et une mise en œuvre
appropriés aux objectifs.
Les armatures apportent au béton la résistance en traction et aux efforts composés (flexion,
cisaillement). Outre la résistance intrinsèque des barres d’acier et leur capacité à l’allongement
élastique et plastique, les choix opérés pour leur mise en place vont conditionner la ductilité du
béton armé sous les différents types d’efforts, et par conséquence celle de la structure.
Les armatures longitudinales contribuent à la résistance aux efforts normaux ou de flexion.
Armatures transversales contribuent au confinement du béton et des armatures longitudinales
subissant un effort en compression ou/et un effort tranchant.
Défauts
Les défauts, d’un point de vue mécanique, viennent essentiellement du béton :
- Résistance en traction négligeable.
- Comportement fragile.
- Rapport résistance / masse volumique faible.
Qualités
En ce qui concerne le béton, les qualités du matériau sont essentiellement :
- Une bonne résistance en compression.
- Un grand éventail de qualités obtenues en jouant sur les composants et adjuvants.
- Une facilité de mise en œuvre pour des géométries variées.
Les armatures appropriées apportent au béton :
- La résistance en traction et aux efforts composés.
- La ductilité par l’emploi de nuances dont la limite d’élasticité est contrôlée.
- La ductilité par le choix de sections limitées et leur mise en œuvre.
Ainsi l’ensemble béton et armatures peut apporter des réponses satisfaisantes à un grand nombre
d’actions si leur analyse est correctement réalisée et si la mise en œuvre est satisfaisante.
Ces qualités doivent être préservées dans le temps par les enduits et la peinture et leur entretien.
Figure 2– Corrosion d’aciers dont l’enrobage ne respecte pas les dispositions légales en zone côtière exposée aux
embruns marins. (Document P. Balandier). Le béton a éclaté sous l’effet du foisonnement des armatures corrodées par
l’atmosphère saline. Le colmatage des éclats ne rend pas leur résistance aux aciers corrodés.
Figure 3 – Béton non vibré : manque de matière et enrobage des aciers non réalisé. (Document P. Balandier). Le
colmatage au mortier a posteriori, s’il est bien réalisé, protègera les armatures de la corrosion, mais il n’assurera pas la
continuité mécanique avec le béton qui a tiré sur les armatures.
Figure 4- Bétonnage en plusieurs phases d’un élément. (Document P. Balandier). Une reprise de bétonnage constitue
une zone de faiblesse en raison de la non continuité physique des bétons.. Même bien localisée, ce qui n’est pas le cas
ici, la jonction du béton coulé après coup sur le béton déjà « tiré » est un point faible, malgré la continuité des aciers. Il
convient d’éviter les reprises de bétonnage injustifiées, en particulier sur les zones critiques.
Figure 5- Défaut d’horizontalité des armatures (Document P. Balandier). Les armatures longitudinales doivent être en
mesure de travailler correctement en traction dès les premières déformations pour limiter la fissuration du béton, ce qui
n’est pas le cas des armatures cintrées.
Figure 6- Défaut de verticalité des armatures (Document X). Le mauvais positionnement des armatures du chaînage du
niveau inférieur dans le coffrage a impliqué leur cintrage (effet « baïonnette ») pour réalisation du recouvrement au
niveau supérieur. Ces armatures ne seront pas en mesure de travailler correctement en traction lors d’une déformation
de la structure.
Figure 7- Présence de corps étrangers dans le coffrage (Document P. Balandier). Ici un morceau de bois… Mais trop
tr
fréquemment de fourreaux électriques ! L’adhérence du béton sur les armatures ne peut être obtenue et ces matériaux
de faible résistance constituent une zone de faiblesse par manque de matière.
1.2.1. Défauts
Les cycles de déformations, anélastiques puis post-élastiques, entraînent une réduction de la
rigidité et de la résistance des éléments en béton armé, notamment du fait de la dégradation
irréversible de l’adhérence acier – béton. Cet affaiblissement est particulièrement sensible en ce
qui concerne la résistance aux efforts tranchants, les ruptures correspondantes pouvant être de
type fragile.
La mise en œuvre « traditionnelle » des armatures, qui privilégie les barres longitudinales de forte
section, confère au béton armé une courbe contrainte / déformation très défavorable à quantité
d’acier égale. La rupture fragile survient brutalement après le dépassement du seuil de contrainte
admissible. Ce qui est inacceptable en zone sismique.
Figure 8 – Rupture fragile d’un pied de poteau (document x). (Séisme de Loma Prieta, Californie, 1989)
1.2.2. Qualités
Les qualités respectives du béton et des armatures étant leur résistance à la compression et à la
traction, les structures en béton armé doivent être conçues pour que ce type d’efforts, ainsi que
leur composée, la flexion, soient dominants.
Néanmoins, un comportement acceptable à l’effort tranchant ou à un excès d’effort en
compression peut être obtenu par la mise en place d’armatures longitudinales plus rapprochées et
de moindre section, confinées par des armatures transversales plus nombreuses (plus
rapprochées) qui ont pour but de confiner le béton et les barres longitudinales. Le comportement
est alors beaucoup plus ductile.
Les constructions enn béton armé, et plus particulièrement les ossatures, ont payé un lourd tribu
lors des destructions dues aux séismes majeurs du XXème
XX siècle. Les audaces de géométrie (et
de descentes de charges) permises par les qualités du matériau sous charges statiques et le
manque de recul sur le comportement et la dégradation de ce matériau exposé aux charges
horizontales cycliques des séismes ont été les facteurs cumulés d’un véritable drame humain et
économique.
La problématique a été aggravée par le non-respect
non des règles élémentaires d’exécution et les
tricheries sur le matériau, dont les effets visibles sont généralement différés. Ainsi le manque de
résistance mécanique est venu en aggravation du manque de ductilité originel de ces structures
lourdes ayant un mode de ruine menant très souvent à l’effondrement total.
Les quelques exemples présentés ici à titre d’introduction seront complétés dans les chapitres
traitant des différents problèmes à considérer.
Figure 10 - Effondrement total d’une structure à ossature de béton armé manquant de ductilité. (Document X). Au delà
des déformations admissibles, vraisemblablement faibles, le mode de ruine a été « fragile » (Séisme de Kalamata).
Figure 13 - Cisaillement de la base d’un voile d’une construction élancée (Document X). Un moment de renversement
élevé sur ce voile travaillant en console verticale l’a exposé à des contraintes trop élevées à sa base. Ce bâtiment était
une structure mixte acier – béton. On peut également observer le flambement du poteau à l’arrière du voile. (séisme
d’Anchorage, Alaska, 1964)
Figure 14- Fissuration en biais sur un petit voile de cage d’escalier (Document V. Davidovici).
Davidovici). (Séisme de Boumerdès,
Algérie, 2003)
Figure 15- Eléments constructifs ductiles, mais conception d’ensemble défectueuse (Document X). La présence de
poteaux bridés par la rampe d’accès aux étages de ce parking a généré leur rupture fragile et l’effondrement. Pourtant,
on peut observer que la mise en œuvre du béton armé était correcte : formation de rotules plastiques sur les poutres et
plasticité (spectaculaire) du béton armé des poteaux (Séisme de Northridge, Californie, 1994).
Figure 16- Séisme du Nord-Martinique. Collège du Marin. Le poteau endommagé fait partie de la structure primaire. Sur
cette façade en coursive, tous les poteaux sont bridés par les maçonneries ou les linteaux. Certains, qui soutiennent des
poutres en consoles sont plus largement dimensionnés, donc plus raides. Ces derniers ont tous été endommagés, d’une
part dans leur plan longitudinal (fissures en croix) et d’autre part par la rotation dans le plan vertical de la console. (Photo
P. Balandier)
Figure 17 - Zones critiques en pied de poteaux (Document EERI – USA). Les concentrations de contraintes
extrêmement élevées en pied de poteau et l’absence de dispositions constructives appropriées ont provoqué leur rupture
fragile. (Séisme d’Imperial Valley, Californie,
C 1979)
Figure 18 - Les nœuds d’ossature sont des zones critiques. (Document X) Eclatement d’une zone critique non confinée
par des armatures transversales.
élevée (DCH) dont les coefficients de comportement varient entre 1,5 et une valeur en DCM,
majorée en DCL, pour chaque type de structure répondant aux exigences spécifiées.
Ductilité limitée (Classe de ductilité L)
L’EC8 admet une capacité de dissipation limitée et une ductilité limitée en appliquant uniquement
les règles de l’EN 1992 (EC2 : Structures en béton) pour la situation sismique de calcul et sans
tenir compte de dispositions particulières données. Dans ce cas q < 1,5.
N-B : Sauf implantation sur appuis parasismiques, une classe de ductilité L (limitée), ne doit être
utilisée que dans les régions à faible sismicité.
Concept de ductilité globale
Pour justifier d’une ductilité non « limitée », et ainsi d’un coefficent q > 1,5, un comportement
ductile global est requis. Son obtention peut être garantie par l’application de détails d’exécution
précisés au chapitre 5 (structures en béton) de l’EC8-1. La demande en ductilité doit impliquer
globalement un grand volume de la structure et se répartir sur un grand nombre d’éléments et à
différents endroits à tous ses étages. Ceci implique, pour le béton armé, que les modes de rupture
ductile (par exemple, en flexion) précèdent les modes de rupture fragile (par exemple, rupture
d’effort tranchant) avec une fiabilité suffisante.
Classes de Ductilité Moyenne (DCM) et Haute (DCH)
Les bâtiments globalement ductiles sont classés en deux classes de ductilité, à savoir DCM
(ductilité moyenne) et DCH (haute ductilité), en fonction de leur capacité de dissipation
hystérétique. Les deux classes impliquent une conception, un dimensionnement et des détails
d’exécution réglementaires qui permettent à la structure de développer des mécanismes
d’endommagement stables associés à une importante dissipation d’énergie hystérétique.
Des valeurs différentes du coefficient de comportement q sont autorisées pour chaque classe (plus
élevées pour la DCH).
On ne peut pas compter dans les systèmes de murs de grandes dimensions en béton peu armé
sur la dissipation d’énergie dans les rotules plastiques, ils appartiennent aux structures DCM.
Les objectifs de ductilité de chacune de ces classes conditionnent les exigences de conception
des structures.
Attention : Dans le présent document, les dispositions constructives de l’EC8 pour les
structures de béton armé, lorsqu’il n’y a pas de précision contraire, sont celles de la classe
de ductilité moyenne (DCM). Cette simplification a été adoptée en raison de la difficulté de se
procurer dans des conditions économiquement raisonnables, les armatures nécessaires à la haute
ductilité (DCH) (armatures HA classe C).
Figure 19- Classification des aciers d’armatures selon l’EC2 (Partie 1.1, annexe C)
Les zones critiques des ossatures en béton armé doivent être « confinées », c’est-à-dire
c’est que leurs
armatures transversales doivent s’opposer à la dislocation du béton armé par flambement des
barres longitudinales, à défaut de pouvoir s’opposer à sa perte d’adhérence et sa cohésion passé
un certain niveau de déformations. Des « rotules plastiques » doivent pouvoir se former et leur
localisation doit être maîtrisée.
Un béton confiné est un volume de béton pourvu d’armatures transversales disposées de façon à
s’opposer au gonflement du matériau sous l’effet des contraintes de compression ainsi qu’au
flambement des armatures (longitudinales).
Les murs en béton armé sont confinés dans leurs plans par le réseau des chaînages horizontaux
et verticaux.
Le confinement a une incidence positive sur la courbe contrainte – déformation du béton armé.
Figure 20- Rupture fragile d’un poteau par insuffisance de confinement (Document NISEE – USA). (Séisme d’Impérial
Valley, Californie,1979)
Figure 21- A gauche : Exemple de confinement d’uned pile de viaduc. (Document EQIIS – USA). La présence d’ aciers
longitudinaux et transversaux très rapprochés et de section modérée confine le béton endommagé ce qui confère une
bonne plasticité au béton armé. La pile reste porteuse. (Séisme de Kobé, Japon,
Japon, 1995)
Figure 22- A droite : Limites du confinement d’un élément constructif (Document EERI). Cette autre pile du même viaduc
n’a pas résisté. Le confinement retarde la rupture fragile, mais ne l’évite pas si les hypothèses de
d calcul sont erronées et
si la conception de l’ouvrage est inappropriée comme ici. (Séisme de Kobé, Japon, 1995)
Si lw > 4 bw, l’élément est un mur (effort tranchant dans son plan dominant) et doit être armé
comme tel
Si lw < 4 bw, l’élément doit être considéré comme un poteau (flexion dominante) et armé comme tel.
Figure 26- Poteaux bridés ne pouvant fléchir. Séisme du Nord-Martinique. AFPA de Trinité. Les dommages sur les
poteaux sont dus à des contraintes opposées de poutre et de cloison (à gauche) ou à celle d’un palier d’escalier
empêchant le poteau de fléchir (à droite). (Photos P. Balandier)
4.1. Définition
Est considérée comme un « système à ossature » une structure dont la résistance aux séismes
est principalement assurée par des poteaux et des poutres.
Il est décrit par l’EC8 (§ 5.1.2) comme un système de structure dans lequel la résistance aux
charges verticales ainsi qu’aux charges latérales est assurée principalement par des ossatures
spatiales et dont la résistance à l’effort tranchant à la base du bâtiment dépasse 65 % de la
résistance à l’effort tranchant du système structural dans son ensemble.
Figure 27- Déformée caractéristique des ossatures. Illustration extraite de « Construire parasismique, Ed. Parenthèses,
Milan Zacek
La flexibilité latérale des poteaux en béton armé peut amener des déformations importantes des
ossatures élancées sous séisme. Dans ce cas, on sera amené à les raidir, en général par une
conception en systèmes mixtes portiques et voiles.
On recherchera pour les ossatures un degré d’hyperstaticité élevé et un dimensionnement en
capacité favorisant de préférence la formation des rotules plastiques par flexion dans les poutres
(pas de portées trop courtes). Principe de « Poteaux forts / Poutres faibles »
Figure 28- A gauche : Rupture fragile d’un pied de poteau (Document X). (Séisme d’Izmit, Turquie, 1999)
Figure 29- Adroite : Rupture fragile d’une tête de poteau (Document Steinbrugger). (Séisme Anchorage, Alaska, 1964)
transversales sont continues dans le poteau et interrompues dans la poutre et non l’inverse !.
Figure 30- Zone critique d’un assemblage poteau – poutre en béton armé (Document P. Balandier). Chantier au Lorrain
(Martinique)
expression dans laquelle hw est la hauteur de la poutre et bc étant la plus grande dimension
de section transversale du poteau perpendiculaire à l’axe longitudinal de la poutre.
Poteaux
Côtés : 25 cm minimum et condition supplémentaire si la structure est trop déformable.
A moins que θ ne soit inférieur ou égal à 0,1, il convient que les dimensions de section
transversale des poteaux sismiques primaires ne soient pas inférieures à un dixième de la
plus grande distance entre le point d’inflexion et les extrémités du poteau, pour la flexion
dans un plan parallèle à la dimension de poteau considérée.
en flexion sous l’action des charges sismiques. Les règles limitent l’excentricité des éléments
principaux de la structure à 1/4 de la section du poteau (EC8). En outre, l’EC8 conditionne les
descentes de charges indirectes à l’interdiction d’excentrement.
EC8
L’excentricité de l’axe de la poutre par rapport à l’axe du poteau auquel elle est connectée doit être
limitée pour permettre une transmission efficace des moments cycliques depuis une poutre sismique
primaire vers le poteau. Pour permettre de respecter cette prescription de l’alinéa, il convient de limiter
la distance entre les axes des centres de gravité des deux éléments à moins de bc/4, bc étant la plus
grande dimension de section transversale du poteau perpendiculaire à l’axe longitudinal de la poutre.
Pour une poutre sismique primaire supportant des poteaux interrompus sous la poutre, les règles
suivantes s’appliquent :
a) il ne doit pas y avoir d’excentricité de l’axe du poteau par rapport à l’axe de la poutre ;
b) la poutre doit être supportée par au moins deux appuis directs, tels que des murs ou des poteaux.
Figures 32 et 33- Manque de résistance en traction de l’assemblage entre un poteau et l’infrastructure (Documents X).
Le moment de renversement très élevé de cet immeuble de 15 étages et d’autres erreurs de conception sont à l’origine
de l’arrachement. Les dommages illustrent le fait que l’insuffisance de recouvrement entre les armatures longitudinales
et le manque d’armatures transversales pour confiner le béton et assurer la préservation d’un minimum d’enrobage
assurant la continuité, n’ont
ont pas permis le travail correct des armatures (Séisme de Chi-chi,
Chi Taiwan, 2001)
Figure 34- Les cadres doivent être ancrées dans le volume de béton de manière à ne pas être libérées lorsque le béton
d’enrobage est détruit. (Figures extraites de « Construire parasismique, Ed. Parenthèses, Milan Zacek)
Figure 35- Ouverture des frettes d’un poteau court (Document X pour ITZAK). Les cadres étaient rapprochés, mais
l’absence d’épingles ou de cadres de contention des armatures intermédiaires et d’ancrage des retours sur 10 diamètres
dans le béton a permis leur ouverture et le flambement des barres longitudinales et l’éclatement du béton. (Séisme
d’Athènes, Grèce, 1999)
Figure 36- Problème du frettage par spire. (Document X). Bien qu’autorisé par les règles, le frettage par une spire des
poteaux principaux cylindriques doit être évité en cas de sismicité élevée. Il faut leur préférer les cerces. En effet, si un
point faible existe sur une cerce, la perte de confinement par rupture est minime. Si un point faible existe sur une spire,
comme ici, le confinement n’est pas assuré. (Séisme de San Fernando, Californie, 1979,
ou
Figure 37 – Exemples de confinement des barres des poteaux par les cadres et les épingles. Figures extraite de
« Construire parasismique, Ed. Parenthèses, Milan Zacek
Figure 38- Assemblages courants selon l’EC8. A droite, ancrage par crosse dans un poteau d’extrémité.
Si cette prescription ne peut pas être satisfaite dans des nœuds poteau-poutre de rive parce que la
longueur hc du poteau parallèlement aux armatures est trop faible, les dispositions supplémentaires
suivantes peuvent être prises afin d’assurer l’ancrage des armatures longitudinales des poutres :
a) La poutre ou la dalle peut être prolongée sous forme d’ergots extérieurs (voir Figure 5.13a).
b) Des armatures aboutées ou des plaques d’ancrage soudées aux extrémités des armatures peuvent
être utilisées (voir Figure 5.13b).
c) Des coudes d’une longueur minimale de 10dbL et des armatures transversales regroupées à
l’intérieur du coude au contact des armatures peuvent être mis en place (voir Figure 5.13c).
L’exigence de ductilité locale est considérée comme satisfaite si les conditions suivantes sont remplies
pour les deux semelles de la poutre :
a) dans la zone comprimée, des armatures de section au moins égale à la moitié de la section des
armatures présentes dans la zone tendue sont placées en complément des armatures comprimées
nécessaires à la vérification de la poutre à l’état limite ultime dans la situation sismique de calcul.
b) Le pourcentage d’armatures dans la zone tendue ρ ne dépasse pas la valeur ρmax égale à :
Figure 39 - Confinement des barres par les frettes. (Figure extraite de « Construire parasismique, Ed. Parenthèses,
Milan Zacek)
Figure 40- Ce schéma résume ce qui suit. (D’après « Construire parasismique, Ed. Parenthèses, Milan Zacek)
- La longueur de la zone critique des poteaux est la valeur la plus élevée entre 45 cm, la
dimension de leur plus grand côté et 1/6 de leur longueur.
- Pour l’EC8 la longueur de la zone critique des poutres est la dimension de la retombée de
la poutre. N-B : si un poteau interrompu repose sur une poutre cette valeur est portée à 2
fois la retombée.
- Si le poteau ou la poutre sont trop raides ou bridés par des éléments constructifs adjacents,
leur longueur totale doit être traitée comme une zone critique.
o Le critère de raideur (rapport entre la longueur du poteau et son plus grand côté) est de 3/1
pour l’EC8. La longueur considérée est la longueur libre (tenir compte des allèges et autres
maçonneries bridant les déplacements).
- Le diamètre des armatures transversales est de 6 mm minimum.
- L’espacement maximum des armatures transversales dans les zones critiques des poteaux
est la plus petite valeur entre :
o 175 mm,
o la moitié du petit côté (ex : 12,5 cm pour un poteau 25 x 25)
o 8 diamètres des armatures longitudinales (ex : 8 cm pour des barres de 10 mm)
- L’espacement maximum des armatures transversales dans les zones critiques des poutres
est la plus petite valeur entre :
o le quart de la retombée (ex : 10 cm pour une poutre 20 x 40)
o 8 diamètres des armatures longitudinales les plus petites (ex : 9,6 cm pour des barres de 12
mm)
o 24 diamètres des armatures de confinement (ex: 14,4 cm pour des frettes de 6 mm)
- Dans le nœud, les armatures transversales du poteau sont celles de la zone critique
- La première frette des poutres au delà du nœud doit être située au maximum à 5 cm du nu
du coffrage du poteau.
Les zones s’étendant sur une distance lcr à partir des deux sections d’extrémité d’un poteau sismique
primaire doivent être considérées comme des zones critiques.
En l’absence d’informations plus précises, la longueur de la zone critique lcr (en mètres) peut être
calculée à partir de l’expression suivante :
lcr = max {hc ; lcl /6 ; 0,45}, où :
- hc est la plus grande dimension de la section transversale du poteau (en mètres) ;
- lcl est la longueur libre du poteau (en mètres).
Si lc/ hc <3, la hauteur totale du poteau sismique primaire doit être considérée comme zone critique et
doit être munie d’armatures en conséquence.
Il convient de mettre en place une valeur minimale de ωwd égale à 0,08 dans la zone critique à la base
des poteaux sismiques primaires.
Dans les zones critiques des poteaux sismiques primaires, des armatures de confinement et des
épingles d’au moins 6 mm de diamètre doivent être prévues avec un espacement suffisant pour
assurer un minimum de ductilité et empêcher le flambement local des barres longitudinales. La forme
des armatures de confinement doit être choisie de telle sorte qu’elles produisent dans la section du
poteau un état de contraintes tri-axiales.
L’espacement des armatures de confinement (en millimètres) ne dépasse pas :
s = min {bo/2; 175; 8dbL}
expression dans laquelle bo est la dimension minimale (en millimètres) du noyau de béton (par rapport
à l’axe des armatures de confinement) et dbL le diamètre minimal des barres longitudinales (en
millimètres).
Nœuds poteau-poutre
Il convient que les armatures de confinement horizontales dans les nœuds des poutres sismiques
primaires avec les poteaux ne soient pas inférieures à celles spécifiées pour les zones critiques des
poteaux, à l’exception du cas de l’alinéa suivant.
Si les poutres sont connectées aux quatre côtés du nœud et que leur largeur correspond à au moins
les trois quarts de la dimension parallèle de la section transversale du poteau, l’espacement des
armatures de confinement horizontales dans le nœud peut être doublé par rapport à la valeur spécifiée
ci-dessus, sans toutefois dépasser 150 mm.
Au moins une barre verticale intermédiaire (entre les armatures d’angle du poteau) doit être prévue de
chaque côté des nœuds connectant poteaux et poutres sismiques primaires.
Zone critique des poutres
Les zones d’une poutre sismique primaire s’étendant sur une distance lcr = hw (hw étant la hauteur de
la poutre) à partir d’une section d’extrémité où la poutre est connectée à un nœud poteau-poutre, ou
de part et d’autre de toute autre section susceptible de se plastifier dans la situation sismique de
calcul, doivent être considérées comme des zones critiques.
Dans les poutres sismiques primaires supportant des éléments verticaux discontinus (interrompus), il
convient de considérer les zones s’étendant sur une distance de 2 hw de chaque côté de l’élément
vertical supporté comme des zones critiques.
Dans les zones critiques des poutres sismiques primaires, des armatures de confinement remplissant
les conditions suivantes doivent être prévues :
a) Le diamètre dbw (en mm) des armatures de confinement ne doit pas être inférieur à 6.
b) L’espacement (en mm) des armatures de confinement ne doit pas dépasser :
s = min{hw/4; 24dbw; 225; 8dbL}
expression dans laquelle dbL est le diamètre minimal (en mm) des barres longitudinales et hw la
hauteur de la poutre (en mm).
c) La première armature de confinement ne doit pas être placée à plus de 50 mm de la section
d’extrémité de la poutre (voir Figure 5.6).
Figure 41- Rappel du mode de ruine des zones critiques non confinées (Document X pour EERI) (Séisme de
Séisme de Tehuacan, Mexique, 1999)
Figure 42- Rupture fragile de la zone critique d’une poutre (Document Mahin) (Séisme de Chi-Chi, Taiwan, 2001)
Figure 43- Séisme d’Erzincan (Turquie 1992). Le mode de ruine de ce bâtiment montre une mise en œuvre inappropriée
des zones critiques ayant entraîné leur rupture fragile. (Photo X)
fléchir, elles subissent donc un cisaillement global si ce sont des éléments principaux de la
structure. Les règles ne les interdisent pas, bien qu’une bonne conception architecturale et
structurelle devrait les bannir en éléments principaux.
Sii ce n’est le cas, les règles exigent leur confinement en zone critique sur toute leur hauteur. Les
critères l / h limités à 3 (EC8) ont été exposés plus haut.
Les exigences de confinement concernent également les poutres courtes.
Le manque d’élancement peut eut être dû aux contraintes exercées par un élément secondaire
(remplissage partiel, allège…)
Figure 44 – A gauche : rupture fragile d’un poteau court (bridé par une allège. (Document EERI)
Figure 45 – A droite essai de confinement d’un poteau court en laboratoire.
laboratoire. (Document EERI)
Figure 46- Séisme des Saintes du 21 novembre 2004. Rupture de poteaux courts à la Mairie de Terre-de-Bas.
Terre Au Rez-
de-Chaussée, les poteaux les plus courts ont « explosé » (dans les cercles). Le poteau le plus long (bridé plus bas) n’a
pas eu de dommages (sous la flèche). (Photo P. Balandier)
Figure 47 – Dispositions constructives ductiles à Emeryville, USA. (Document NISEE – USA). Les armatures des
poteaux sont fabriquées en usine pour une hauteur de trois niveaux, avec réservations pour les poutres. Le
recouvrement des barres verticales sur chantier se fait entre deux étages hors des zones critiques conformément aux
recommandations de l’UBC. Toute la hauteur des poteaux rigides est traitée en zone critique.
4.5. Question des parois de remplissage en maçonnerie des ossatures en béton armé
Le remplissage a posteriori des ossatures par des murs de maçonnerie est potentiellement
dangereux. Le comportement rigide des blocs maçonnés et flexible des ossatures est difficilement
conciliable sans dommage s’il existe le moindre jeu permettant les déformations de l’ossature. Or
la cohésion entre le béton et les blocs est difficile à obtenir par « colmatage » au mortier des joints
latéraux et supérieurs.
Traction dans
la poutre
Figure 48- Schéma du mécanisme de ruine des têtes de poteau en cas de remplissage de maçonnerie et d’armatures
« non ductiles ». (Document RGCU).
Les règles de construction parasismique qui n’excluent pas ces remplissages expriment
néanmoins des « réserves ». On retiendra qu’il faut éviter ce mode de construction en zone
de sismicité élevée. Les règles à appliquer pour ces panneaux sont celles de la maçonnerie
chaînée (voir volume 5 du cours).
(1) A cause de la vulnérabilité particulière des murs de remplissage des rez-de-chaussée, une
irrégularité induite par le séisme doit être envisagée à ces niveaux, et il convient de prendre des
dispositions particulières. En l’absence de méthode plus précise, il y a lieu de considérer la hauteur
totale des poteaux du rez-de-chaussée comme la longueur critique et de la confiner en conséquence.
Lorsque la hauteur des remplissages est inférieure à la hauteur libre des poteaux adjacents, il convient
de prendre les dispositions suivantes :
a) la hauteur totale du poteau est considérée comme une zone critique et il y a lieu de l’armer avec la
quantité et le type de cadres requis pour les zones critiques ;
b) il convient de tenir compte des conséquences d’une diminution du rapport de portée d’effort
tranchant de ces poteaux de manière appropriée. Dans le calcul de l’effort tranchant sollicitant, il
convient que la longueur libre lcl du poteau soit prise égale à la longueur de la partie du poteau qui
n’est pas en contact avec le remplissage et que le moment Mi,d à la section du poteau au sommet du
mur de remplissage soit pris égal à γRd.MRc,i, avec γRd = 1,1 pour DCM et 1,3 pour DCH et MRc,i étant la
valeur de calcul de la résistance à la flexion du poteau ;
c) il convient de placer les armatures transversales qui reprennent cet effort tranchant sur la longueur
du poteau qui n’est pas en contact avec les remplissages, et de les prolonger dans la partie du poteau
en contact avec ces remplissages sur une longueur hc (dimension de la section du poteau dans le plan
de remplissage) ;
d) si la longueur du poteau qui n’est pas en contact avec le remplissage est inférieure à 1,5hc, il
convient alors que l’effort tranchant soit repris par des armatures diagonales.
(3) Lorsque les remplissages s’étendent sur toute la longueur libre des poteaux adjacents, et s’il n’y a
de mur en maçonnerie que d’un côté du poteau (ceci est par exemple le cas pour tous les poteaux
d’angle), il convient alors de considérer la hauteur totale du poteau comme une zone critique et de
l’armer avec le nombre et le type de cadres requis pour les zones critiques.
(4) Il convient de vérifier la longueur lc des poteaux sur lesquels l’effort dû à la bielle diagonale du
remplissage s’applique vis-à-vis de la plus petite des deux valeurs d’effort tranchant suivantes :
(a) la composante horizontale de l’effort de bielle dans le remplissage, supposée égale à la résistance
à l’effort tranchant horizontal du panneau, estimée sur la base de la résistance à l’effort tranchant des
joints horizontaux ; ou (b) l’effort tranchant calculé suivant la classe de ductilité, en supposant que la
sur-résistance en flexion du poteau, γ Rd.MRc,i, se développe aux deux extrémités de la longueur de
contact lc. Il convient de supposer que la longueur de contact est égale à la largeur verticale totale de
la bielle diagonale du remplissage. A moins d’effectuer une estimation plus précise de cette largeur, en
tenant compte des propriétés élastiques et de la géométrie du remplissage et du poteau, la largeur de
bielle peut être supposée être une fraction fixe de la longueur de la diagonale du panneau.
PEER
Figure 49 - Dislocation des remplissages des étages bas (contraintes plus élevées) et début de rupture par
cisaillement d’un poteau. (Document NISEE – USA). (Séisme de Caracas, Venezuela, 1967).
Figure 50- En Turquie les files de poteaux extérieurs sont en retrait des façades (Document PEER). Cette
disposition constructive préserve l’ossature… mais pas la maçonnerie (Séisme d’Izmit, Turquie, 1999)
Figure 51- Cisaillement en diagonale d’un petit voile (Document X). (Séisme d’Athènes, Grèce, 1999)
Figure 52- Déformée d’un voile de structure élancée (Figure extraite de « Construire parasismique, Ed. Parenthèses,
Milan Zacek)
Figure 53- Rupture dans la zone critique d’un voile de structure élancée (Document X). Séisme de San Fernando,
Californie 1971
Types de murs
L’EC8 (§ 5.1.2) considère trois types de contreventement ductile par des murs, chaque type ayant
un comportement dynamique spécifique et faisant l’objet à ce titre de dispositions constructives
appropriées et d’un coefficient q spécifique.
Mur ductile
Le mur « ductile » est un mur fixé à la base de sorte que la rotation relative de la base par rapport au
reste du système structural est empêchée, il doit être dimensionné et conçu dans le détail pour
dissiper l’énergie dans une zone de rotule plastique de flexion ne présentant pas d’ouverture ou de
perforation large juste au-dessus de sa base.
Mur de grandes dimensions en béton peu armé
Il est défini comme étant un mur de grandes dimensions transversales (dimension horizontale lw au
moins égale à 4,0 m ou aux deux tiers de la hauteur hw du mur, en prenant la valeur inférieure) grâce
auxquelles il est supposé développer une fissuration limitée et un comportement non élastique dans la
situation sismique de calcul.
Un système de murs doit être classé comme système de murs de grandes dimensions en béton peu
armé si, dans la direction horizontale considérée, il comprend au moins deux murs dont la dimension
horizontale n’est pas inférieure à 4,0 m ou 2hw/3, en prenant la valeur inférieure, qui portent
collectivement au moins 20 % de la charge gravitaire totale dans la situation sismique de calcul, et s’il
a une période fondamentale T1 (la base étant supposée fixe vis-à-vis de la rotation) inférieure ou
égale à 0,5 s.
Murs couplés
Le couplage des murs par des éléments horizontaux ductiles permet de réduire les contraintes dans
les murs. Les murs couplés sont définis par l’EC8 comme des élément de structure composé de deux
murs isolés ou plus, liaisonnés de façon régulière par des poutres de ductilité adéquate (linteaux),
capable de réduire d’au moins 25 % la somme des moments fléchissants à la base des murs, obtenus
s’ils travaillent séparément.
Système de murs
L’EC8 définit un système de murs comme un système de structure dans lequel la résistance aux
charges verticales ainsi qu’aux charges latérales est assurée principalement par des murs
structuraux verticaux, couplés ou non, et dont la résistance à l’effort tranchant à la base du
bâtiment dépasse 65 % de la résistance à l’effort tranchant du système structural dans son
ensemble.
Exemple : Si la plus grande part de la résistance des murs vis-à-vis de l’effort tranchant total est
procurée par des murs couplés, le système peut être considéré comme un système de murs
couplés.
Figure 54- Exemples de dispositions non acceptables en zone sismique pour bénéficier d’un coefficient q> 1,5.
Figure 55- Coupe horizontale d’un mur ductile Les armatures longitudinales des deux rives sont confinées par des
cadres sur la hauteur de la zone critique (Figure extraite du Guide des dispositions constructives parasismiques, Presse
des Ponts et Chaussées, AFPS)
Figure 56- Elévation d’un mur ductile (Figure extraite du Guide des dispositions constructives parasismiques, Presse
des Ponts et Chaussées, AFPS)
EC8 Résistance à la flexion et à l’effort tranchant
Les résistances à la flexion et à l’effort tranchant doivent être calculées conformément à l’EN 1992-1-
1:2004, sauf spécification contraire dans les alinéas suivants, en utilisant la valeur de l’effort normal
résultant de l’analyse dans la situation sismique de calcul. Dans les murs sismiques primaires, il
convient que la valeur de l’effort normal réduit νd ne dépasse pas 0,4.
Les armatures verticales d’âme doivent être prises en compte dans le calcul de la résistance à la
flexion des sections de mur.
Il convient de considérer des sections de mur composées de parties rectangulaires liées entre elles ou
s’intersectant (sections en L, T, U, I ou similaires) comme des sections uniques composées d’une ou
de plusieurs âmes parallèles ou approximativement parallèles à la direction de l’effort tranchant
sismique agissant et d’un ou de plusieurs raidisseurs (approximativement) perpendiculaires. Pour le
calcul de la résistance à la flexion, il convient de prendre en compte la largeur participante de
membrure raidisseuse de part et d’autre de chaque âme, s’étendant à partir de la face de l’âme de la
valeur minimale de :
a) la longueur réelle de la membrure ;
b) la moitié de la distance à une âme adjacente du mur ;
c) 25 % de la hauteur totale du mur au-dessus du niveau considéré.
EC8- Dispositions constructives pour la ductilité locale
La hauteur de la zone critique hcr au-dessus de la base du mur peut être estimée comme suit :
, mais
expression dans laquelle hs est la hauteur libre de chaque niveau et la base est définie comme le
niveau des fondations ou de l’encastrement dans un soubassement avec des diaphragmes rigides et
des murs périphériques.
Il n’est pas nécessaire de prévoir d’élément de rive confiné dans les membrures de mur ayant une
épaisseur bf > hs/15 et une largeur lf > hs/5, hs étant la hauteur libre d’étage (Figure 5.9).
Néanmoins, des éléments de rive confinés peuvent être nécessaires aux extrémités de ces
membrures en raison de la flexion hors plan du mur.
Figure 57- Schéma de principe d’un mur à membrure transversale importante (Figure extraite du Guide des
dispositions constructives parasismiques, Presse des Ponts et Chaussées, AFPS)
Il convient que le pourcentage des armatures longitudinales dans les éléments de rive ne soit pas
inférieur à 0,005.
Il convient de prolonger les armatures de confinement et de les recouvrir, de sorte que toutes les
autres barres longitudinales soient maintenues par une armature de confinement ou une épingle.
longueur de la partie confinée excède la valeur maximale de 2bw et 0,2lw, il convient que bw ne soit pas
inférieure à hs/10 (voir Figure 5.10).
Figure 58- Schéma de principe d’un mur avec âme épaissie en rive (Figure extraite du Guide des dispositions
constructives parasismiques, Presse des Ponts et Chaussées, AFPS)
Sur la hauteur du mur au-dessus de la zone critique, seules les règles concernées de l’EN 1992-1-
1:2004 relatives aux armatures verticales, horizontales et transversales s’appliquent. Toutefois,
dans les parties de la section où, dans la situation sismique de calcul, la déformation de
compression εc est supérieure à 0,002, il convient de prévoir un pourcentage minimal d‘armatures
verticales égal à 0,005.
4HA10+
cadres HA6
esp. 10cm
4HA12
+ cadres HA6 2HA10
esp. 10cm 4HA12
4HA12
+ cadres HA6
esp. 10cm
Figure 59 - (Figures extraites de « Construire parasismique, Ed. Parenthèses, Milan Zacek). Représentation
schématique de l’implantation des chaînages réglementaires
EC8
5.4.3.5.3 Dispositions constructives pour la ductilité locale
Il convient que les barres verticales nécessaires pour la vérification à l’état limite ultime en flexion
composée, ou pour le respect de toute disposition concernant les armatures minimales, soient
maintenues par une armature de confinement ou une épingle d’un diamètre supérieur ou égal à 6 mm
ou correspondant à un tiers du diamètre de la barre verticale, dbL. Il convient que les armatures de
confinement et les épingles présentent un espacement vertical inférieur ou égal à 100 mm ou 8dbL, en
prenant la plus petite valeur.
Il convient que les armatures verticales nécessaires pour la vérification à l’état limite ultime en flexion
composée, latéralement maintenues par des armatures de confinement et des épingles selon l’alinéa
(1) du présent paragraphe, soient concentrées dans les éléments de rive aux extrémités de la section
transversale. Il y a lieu que ces éléments se prolongent dans la longueur lw du mur sur une longueur
non inférieure à bw ou 3 bw σcm/fcd, en prenant la plus petite valeur, σ cm étant la valeur moyenne de la
contrainte du béton dans la zone comprimée à l’état limite ultime en flexion composée.
Il convient que le diamètre des barres verticales ne soit pas inférieur à 12 mm sur le premier niveau du
bâtiment, ou dans tout étage où la longueur lw du mur est réduite par rapport à celle de l’étage inférieur
de plus d’un tiers de la hauteur d’étage hs. Dans tous les autres étages, il convient que le diamètre
minimal des barres verticales ne soit pas inférieur à 10 mm.
Pour éviter un changement d’un mode de comportement contrôlé par la flexion à un autre contrôlé par
l’effort tranchant, il convient que la quantité d’armatures verticales placées dans la section de mur ne
pas efficace.
Pourr mémoire disposition de résistance aux actions sismiques par des armatures disposées selon les
deux diagonales du linteau :
il convient que les armatures diagonales soient disposées comme dans des éléments de type poteau,
de côté au moins égal à 0,5 bw ; il convient que leur longueur d’ancrage dépasse de 50 % celle
requise dans l’EN 1992-1-1:2004.
1:2004.
il convient que des armatures longitudinales et transversales soient prévues sur les deux faces
latérales de la poutre et sont conformes aux exigences minimales
minimales de l’EN 1992-1-1:2004
1992 pour les
poutres hautes. Il convient de ne pas ancrer les armatures longitudinales dans les murs couplés, mais
il convient uniquement de les prolonger de 150 mm dans ces murs.
6.1. Introduction
Les autres systèmes en béton armé ne sont pas décrits dans ce fascicule. Soit qu’ils sont la
composante des deux précédents (systèmes mixtes), soit qu’ils soient moins courants ou encore
ne puissent justifier d’une bonne ductilité.
Figure 65 – Endommagement de l’ossature porteuse d’un château d’eau. (Documents Karl – V. Steinbrugge). Vue
d’ensemble de la structure et vue de détail du frettage. Le cylindre constitué d’un treillis de béton armé de ce château
d’eau, peut être considéré comme une structure tubulaire travaillant en pendule inversé. Le dimensionnement en
capacité de la structure en treillis privilégiait les éléments porteurs. Ce sont les zones affaiblies des éléments de liaison
horizontale qui ont joué un rôle de fusible laissant les porteurs fléchir librement avec une période plus longue, en
préservant la résistance d’ensemble. (Séisme du Chili 1960)
6.5.1. Principes
L’EC8 recommande l’approche suivante du fonctionnement de la structure projetée
a) Identification du rôle des différents éléments de la structure parmi les suivants :
- les éléments résistant seulement aux charges gravitaires, par exemple poteaux articulés disposés
autour d’un noyau de béton armé ;
- les éléments résistant simultanément aux charges gravitaires et aux actions sismiques, par
exemple portiques ou murs ;
- les éléments permettant de relier les éléments de la structure, par exemple planchers ou toitures
jouant un rôle de diaphragme.
b) Capacité à satisfaire aux dispositions parasismiques :
- systèmes préfabriqués capables de satisfaire à toutes ces dispositions ;
- systèmes préfabriqués combinés avec des poteaux ou des murs coulés en place afin de satisfaire
à toutes ces dispositions ;
Figure 67 – Sur ce chantier, les conditions réglementaires d’appui des poutres préfabriquées ne sont pas remplies.
(Cliché P. Balandier)
a) Le pourcentage minimal total d’armatures verticales se rapporte à l’aire réelle de la section de béton
et il y a lieu de tenir compte des barres verticales de l’âme et des éléments de rive.
b) Une armature en treillis dans un lit unique n’est pas autorisée.
c) Il convient de prévoir un confinement minimal du béton à proximité des bords de chaque panneau
préfabriqué, comme indiqué en 5.4.3.4.2 ou 5.5.3.4.5 pour les poteaux, avec une section carrée de
côté bw, où bw est l’épaisseur du panneau.
(2) Il convient de dimensionner et de munir de dispositions constructives conformément à 5.4.3.4.2 ou
5.5.3.4.5 selon la classe de ductilité, la partie du panneau située entre un joint vertical et une ouverture
placée à moins de 2,5 bw du joint.
(3) Il convient d’éviter la dégradation de la résistance des assemblages.
(4) Dans ce but, il convient que tous les joints verticaux soient rugueux ou crantés et vérifiés en ce qui
concerne le cisaillement.
(5) Les joints horizontaux comprimés sur toute leur longueur peuvent être réalisés sans crantage.
Toutefois, s’ils sont partiellement comprimés et partiellement tendus, il y a lieu de disposer des
crantages sur toute leur longueur.
(6) Les règles complémentaires suivantes s’appliquent à la vérification des assemblages horizontaux
des murs constitués de panneaux préfabriqués de grandes dimensions :
a) il convient que la force de traction totale produite par les effets de l’effort normal (relativement au
mur) soit reprise par des armatures verticales disposées le long de la partie tendue du panneau et
bien ancrées dans le béton des panneaux inférieur et supérieur. Il convient d’assurer leur continuité
par soudure ductile pratiquée dans le joint horizontal ou, de préférence, dans des empochements
prévus à cet effet (Figure 5.15).
b) dans les assemblages horizontaux partiellement comprimés et partiellement tendus (dans la
situation sismique de calcul), il convient d’effectuer la vérification de la résistance à l’effort tranchant
(voir 5.11.2.2) le long de la seule partie comprimée. Dans ce cas, il convient de remplacer la valeur de
l’effort normal NEd par la valeur de la force de compression totale Fc sollicitant la surface comprimée.
NOTE La valeur devant être attribuée à ρ c,min à utiliser dans un pays peut être trouvée dans l’annexe
nationale au présent document. La valeur recommandée est ρc,min = 1 %.
(8) En raison de la capacité de dissipation d’énergie le long des assemblages verticaux (et
partiellement le long des assemblages horizontaux) entre panneaux de grandes dimensions, les murs
réalisés avec ce type de panneaux préfabriqués ne sont pas soumis aux dispositions de 5.4.3.4.2 et
5.5.3.4.5 relatives au confinement des éléments de rive.
Figure 69- Panneaux de façades porteuses préfabriqués. (Document X) On y voit des indentations latérales qui
permettront la mise en place de joints de mortier dissipatifs.
Les ruptures éventuelles concernent les supports ou les liaisons entre éléments et pas les pièces
précontraintes qui sont bien réalisées : résistance élevée et contention des fissures éventuelles
par la précontrainte.
La très faible ductilité implique de bien estimer les charges sismiques réelles possibles sur le site :
la courbe contrainte/déformation, présente un comportement élastique long suivi d’une rupture
fragile rapide.
Figure 70 – A gauche et à droite, Ruine fragile par rupture des assemblages effondrement d’une structure
préfabriquée précontrainte (Documents Karl – V. Steinbrugge). (Séisme d’Anchorage, Alaska, 1964)
Figure 71 – A gauche et à droite, détails : Rupture de câbles de précontrainte et d’une platine d’ancrage sur la
structure précédente (Document Karl – V. Steinbrugge). (Séisme d’Anchorage, Alaska, 1964)
Pour améliorer la ductilité du béton précontraint, on peut ajouter des armatures passives (non
précontraintes). Elles réduisent également la dégradation du béton sous charges cycliques.
Même après plastification, on observe une récupération élastique due à la précontrainte.
Les réparations
ions sont néanmoins délicates, et la remise en tension en général impossible.
Il faut préférer la précontrainte axiale, si possible avec plusieurs câbles.
Dans les rotules plastiques, la chute de précontrainte peut atteindre 70%
Les gaines des aciers de précontrainte
écontrainte doivent être injectées: l’adhérence améliore la ductilité et
réduit les variations de précontrainte pendant les secousses (vulnérabilité accrue des ancrages).
- sous-sol avec murs périphériques partiels ou murs dans un partie seulement du rez-de-chaussée.
Les effets des actions dans les diaphragmes en béton armé peuvent être estimés en modélisant ces
derniers par des poutres de grande hauteur, des treillis plans ou dans un modèle bielles/tirants, sur
appuis élastiques.
Dans le cas de systèmes à noyaux ou à murs de la classe DCH, il y a lieu de vérifier la transmission
des forces horizontales des diaphragmes aux noyaux ou aux murs. Pour cela, les dispositions
suivantes s’appliquent :
a) pour limiter la fissuration, il convient de limiter la valeur de calcul de la contrainte de cisaillement à
1,5 fctd aux interfaces entre les diaphragmes et les noyaux ou les murs ;
b) il convient d’assurer la résistance vis-à-vis de la rupture par glissement dû au cisaillement en
supposant l’inclinaison des bielles égale à 45°. Il y a lieu de prévoir des armatures complémentaires
pour assurer la résistance au cisaillement des interfaces entre les diaphragmes et les noyaux ou les
murs et que l’ancrage de ces barres respecte les dispositions de 5.6.
5.11.3.5 Diaphragmes préfabriqués
En complément des dispositions des dispositions générales, les règles de dimensionnement suivantes
s’appliquent également aux planchers devant jouer un rôle de diaphragme et réalisés avec des
éléments préfabriqués.
Lorsque la condition de diaphragme rigide du 4.3.1(4) n’est pas respectée, il convient de prendre en
compte dans le modèle la flexibilité en plan du plancher ainsi que des assemblages avec les éléments
verticaux.
Le comportement rigide du diaphragme est amélioré si les assemblages dans le diaphragme sont
situés uniquement au-dessus de ses appuis. Une chape de béton armé appropriée coulée en place
peut largement améliorer la rigidité du diaphragme. Il convient que l’épaisseur de cette chape ne soit
pas inférieure à 40 mm si la portée entre les appuis est inférieure à 8 m, ni inférieure à 50 mm pour
des portées plus importantes ; il y a lieu que ses armatures en treillis soient reliées aux éléments
résistants verticaux situés en dessous et au-dessus.
Il convient que la résistance aux forces de traction soit assurée par des chaînages en acier disposées
au moins sur le périmètre du diaphragme, ainsi que le long de quelques joints des éléments de dalle
préfabriqués. Lorsqu’une chape coulée en place est utilisée, l’armature complémentaire doit être
située dans cette chape.
Dans tous les cas, il y a lieu que ces chaînages forment un système continu d’armatures dans tout le
diaphragme et soient reliées à tous les éléments de contreventement.
Il convient de calculer les efforts tranchants agissant en plan le long des joints dalle-dalle ou dalle-
poutre, avec un coefficient de surdimensionnement égal à 1,30 et de calculer la résistance de calcul
comme indiqué en 5.11.2.2.
Il convient que les éléments sismiques primaires, situés au-dessus et en dessous du diaphragme,
soient reliés de manière adéquate à ce dernier. Dans ce but, il y a lieu que les joints horizontaux
éventuels soient toujours correctement armés. On ne peut pas à cet égard compter sur les forces de
frottement dues aux forces de compression extérieure.
Figure 73 - Les prédalles dont les coutures sont dégradées doivent être refusées (Document P. Quistin).
Quistin) Une surface de
reprise rugueuse doit compléter et permettre une meilleure adhérence du béton coulé en place sur celui qui a tiré en
usine ; les « grecques » de coutures couchées, si elles ne sont pas cassées (dans ce cas là, les refuser), elles doivent
être redressées pour assurer leur fonction de liaison entre les deux couches.
couches
Figure 74- Principes de mise en œuvre des planchers sur poutrelles et entrevous.
entrevous. Les sections de barres et treillis sont
déterminées en fonction de l’action sismique. Eventuellement de façon forfaitaire en fonction de l’aléa régional.
(Document X).
Figure 75- Principes de mise en œuvre des planchers sur poutrelles et entrevous (Document X).
Coefficients q de l’EC8
A l’exception des systèmes à noyau, les bâtiments en béton peuvent être classés selon un type de
système structural dans une direction horizontale et selon un autre dans l’autre direction
horizontale.
Coefficients de comportement pour les actions sismiques horizontales
La valeur supérieure du coefficient de comportement q pour tenir compte de la capacité de
dissipation d’énergie doit être calculée comme suit pour chaque direction de calcul :
q = q0kw > 1,5
avec :
q0 : valeur de base du coefficient de comportement, dépendant du type de système structural et de
la régularité en élévation;
kw : coefficient reflétant le mode de rupture prédominant dans les systèmes structuraux de murs.
a) Valeur de qo
Pour les bâtiments qui ne sont pas réguliers en élévation, il convient de réduire la valeur de q0 de
20%.
Le coefficient multiplicateur αu/α1 défini de façon précise par l’EC8 indique le rapport entre la
résistance élastique à la flexion et la limite ultime. Il doit être évalué par le calcul, mais pour les
bâtiments réguliers en plan, les valeurs approximatives de αu/α1 ci-après peuvent utilisées :
Système à ossature ou système à contreventement mixte équivalent à une ossature :
- bâtiments d’un étage : αu/α1 = 1,1
- systèmes à ossatures à une travée de plusieurs étages : αu/α1 = 1,2
- systèmes à ossatures ou systèmes à contreventement mixte équivalents à des ossatures à
plusieurs travées de plusieurs étages : αu/α1 = 1,3
Systèmes à contreventement mixte de murs ou équivalents à des murs :
- systèmes de murs avec uniquement deux murs non couplés par direction horizontale : α
αu/α1 = 1,0
- autres systèmes de murs non couplés : αu/α1 = 1,1
- systèmes à contreventement mixte équivalents à des murs ou systèmes de murs couplés :
αu/α1 = 1,2
Pour les bâtiments irréguliers en plan, les valeurs approximatives de αu/α1 qui peuvent être
utilisées, lorsque son évaluation n’est pas effectuée par des calculs, sont égales à la moyenne de
1,0 et des valeurs données ci-dessus.
La valeur maximale de αu/α1 qui peut être utilisée dans les calculs est égale à 1,5, même lorsque
l’analyse donne des valeurs supérieures.
La valeur de qo donnée pour les systèmes en pendule inversé peut être augmentée s’il peut être
démontré qu’une dissipation d’énergie plus élevée, lui correspondant, est assurée dans la zone
critique de la structure.
b) Valeur du coefficient kw
Le coefficient kw reflétant le mode de rupture prédominant dans les systèmes structuraux de murs
doit être pris comme suit :
Les éléments secondaires sont les éléments de la structure porteuse qui n’apportent pas de
contribution significative à la résistance aux actions sismiques. On attend néanmoins qu’ils
assurent la transmission des charges gravitaires pendant et après le séisme. Leurs liaisons
mécaniques aux éléments principaux de la structure doivent être efficaces.
L’EC8 demande que l’ingénierie les conçoive et les étudie en détail pour leur permettre de porter
les charges gravitaires lorsqu’ils sont soumis aux déplacements causés par la situation sismique
de calcul.
Les éléments sismiques secondaires soumis à des déformations importantes dans la situation
sismique de calcul doivent être dimensionnés et conçus en détail de manière à conserver leur
capacité à supporter les charges gravitaires présentes dans la situation sismique de calcul
lorsqu’ils sont soumis aux déformations maximales imposées.
Ces déformations doivent être calculées et doivent tenir compte des effets P-∆ .
EC8 : Définition des éléments sismiques secondaires (§ 1.5.2)
Eléments qui ne sont pas considérés comme faisant partie du système résistant aux actions sismiques
et dont la résistance et la rigidité vis-à-vis des actions sismiques sont négligées ; leur conformité à
toutes les règles de l’EN 1998 n’est pas exigée, mais ils sont conçus et étudiés en détail pour leur
permettre de porter les charges gravitaires lorsqu’ils sont soumis aux déplacements causés par la
situation sismique de calcul.
NOTE 2 Il n’est pas nécessaire qu’ils respectent toutes les dispositions de l’EN 1998, mais ils sont
dimensionnés et munis de dispositions constructives pour permettre le maintien de leur fonction de
supportage lorsqu’ils sont soumis aux déplacements imposés lors de la situation sismique de calcul.
Exemple : Un bâtiment en béton armé comprend des voiles et des poteaux porteurs. Si le
dimensionnement et l’implantation des voiles assurent le contreventement sous l’action sismique
réglementaire, les poteaux sont des éléments secondaires au regard de cette action. La présence
de poteaux courts ne pose dans ce cas là pas de problème, puisqu’ils ne reprennent pas a priori
les charges sismiques horizontales. Ces poteaux « secondaires » ne sont pas assujettis aux règles
de ductilité.
Extraits EC8 :
« (1)P Plusieurs éléments structuraux (par exemple, poutres et/ou poteaux) peuvent être choisis
comme éléments sismiques " secondaires ", c'est-à-dire qu'ils ne font pas partie du système résistant
aux actions sismiques du bâtiment. La résistance et la rigidité de ces éléments vis-à-vis des actions
sismiques doivent être négligées. Il n'est pas nécessaire qu'ils satisfassent aux exigences des Articles
5 à 9 de l’EC8.
Ces éléments et leurs liaisons doivent toutefois être conçus et étudiés dans le détail de manière à
maintenir l'appui des charges gravitaires lorsqu'ils sont soumis aux déplacements causés par la
condition sismique de calcul la plus défavorable. Il convient de tenir compte des effets du second
ordre (effets P-∆) lors du dimensionnement de ces éléments.
(2) Les Articles 5 à 9 présentent des règles complémentaires par rapport à celles des EN 1992, EN
1993, EN 1994, EN 1995 et EN 1996, pour le dimensionnement et les dispositions constructives des
éléments sismiques secondaires.
(3) Tous les éléments non choisis comme éléments sismiques secondaires sont considérés comme
des éléments sismiques primaires. Ils sont considérés comme faisant partie du système de
contreventement. Il convient de les modéliser dans l'analyse conformément à 4.3.1, ainsi que de les
concevoir et de les étudier en détail pour la résistance aux séismes conformément aux règles des
Articles 5 à 9.
(4) Il convient que la contribution de tous les éléments sismiques secondaires à la raideur latérale ne
dépasse pas de plus de 15 % celle de tous les éléments sismiques primaires.
(5) Il n'est pas permis de choisir certains éléments structuraux en tant qu'éléments sismiques
secondaires en vue de modifier la classification de la structure de structure irrégulière à structure
régulière, comme décrit en 4.2.3. »
Figure 77- Exemple de détermination des murs sismiques primaires (plus raides) et des éléments secondaires (murs et
poteaux moins raides). La détermination se fait dans chacune des directions de contreventement.
Il faut s’assurer d’une bonne liaison de l’élément porté sur l’élément porteur par l’intermédiaire
d’armatures réalisant la continuité mécanique du ferraillage.
Pour les poteaux la continuité mécanique des armatures doit être assurée aux extrémités ;des
poteaux ; de plus les armatures transversales aux extrémités du poteau sur la hauteur b (largeur a)
doivent avoir un espacement maximal à savoir le minimum de {12φL ;0,5*a;30cm}
Un mur secondaire comporte au minimum les chainages verticaux CV , les chainages de linteaux
CL et les chainages horizontaux CH suivants.
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