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INTRODUCTION

La protection des droits fondamentaux a pendant longtemps relevé du Conseil de l'Europe qui a
principalement pour but la sauvegarde des Droits de l'Homme et les valeurs démocratiques .Il se compose
de deux organes : le Comité des Ministres1 et l'Assemblée parlementaire2, ainsi que de trois institutions :
la Cour Européenne des Droits de l'Homme3, le Commissaire aux Droits de l'Homme4 et le Congrès
des Pouvoirs Locaux et Régionaux 5

Le Conseil de l’Europe se lance dans l’élaboration de la CEDH si tôt après sa création, en


s’appuyant sur la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) adoptée par l’Organisation des
Nations Unies (ONU) en 1948 après plusieurs mois de négociations, la CEDH est ouverte à la signature à
Rome le 4 novembre 1950 et entre en vigueur le 3 septembre 1953, après que dix Etats l’ont ratifiée.

La protection des doits de l’Homme est bien réelle ;c’est la raison pour laquelle la CEDH prévoit
que toute personne victime d’une violation des droits inscrits dans la Convention est habilitée à présenter un
recours effectif auprès de la cour EDH qui a été crée en 1959 .Alors que cette dernière a été renfoncer par
deux protocoles additionnels ;le protocole n 11 porte sur la restructuration des mécanismes de contrôle
établies par la convention EDH en Strasbourg le 11 mai 1994,et le protocole n14 amendant le système de
contrôle de la convention EDH en 2004 à Strasbourg.

La Convention européenne des Droits de l’Homme et ses protocoles additionnels sont divers et
plusieurs classifications ont été proposées pour garantir en premier lieu une protection général des droits de
l’Homme ; en seconde lieu une protection particulière qui se manifeste dans la protection du justiciable et
celle de l’étranger méritent une attention particulière car si la question est importante sur le plan théorique,
elle l’est tout autant sur le plan pratique. C’est évidement le cas du droit à un procès équitable énoncé
parl’art 6 al1 6de la convention EDH ; le droit à un procès équitable rassemble toutes les composantes de ce
que nécessite une bonne justice et réveille, à ce titre, un caractère essentiel .L’importance du droit à un
procès équitable instauré par la convention EDH, résulte de la place de plus en plus importante que
l’appareil juridictionnel occupe dans la société.

1
: Le Comité des Ministres qui est l’instance statutaire de décision du Conseil de l’Europe.
2
Qui dévoile les violations des droits humains, surveille les Etats dans le respect de leurs engagements, et exige des réponses de
Présidents et Premiers ministres. Elle peut également recommander des sanctions.
3
Qui est une juridiction chargée de veiller au respect de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des
libertés fondamentales, La Cour européenne des droits de l'homme ou CEDH n’est pas une institution de l’Union européenne,
mais une juridiction internationale auprès du Conseil de l'Europe
4
qui constitue une institution indépendante au sein du Conseil de l'Europe ; sa mission est de promouvoir la prise de conscience
et le respect des droits de l'homme dans les États membres.
5
Qui est l'organe représentatif des pouvoirs locaux et régionaux des 47 États membres du Conseil de l'Europe Il est le seul
organe européen chargé de suivre l'état de la démocratie territoriale et le développement de l'autonomie locale et régionale et
le Secrétaire Général dirige et coordonne les activités de l'Organisation.
6
« Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable, par un
tribunal indépendant et impartial, établi par la loi, qui décidera, soit des contestations sur ses droits et obligations de caractère
civil, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. Le jugement doit être rendu publiquement, mais
l'accès de la salle d'audience peut être interdit à la presse et au public pendant la totalité ou une partie du procès dans l'intérêt de la
moralité, de l'ordre public ou de la sécurité nationale dans une société démocratique, lorsque les intérêts des mineurs ou la
protection de la vie privée des parties au procès l'exigent, ou dans la mesure jugée strictement nécessaire par le tribunal, lorsque
dans des circonstances spéciales la publicité serait de nature à porter atteinte aux intérêts de la justice ».

1
L’intérêt de concevoir le droit à un procès équitable réside dans les solutions pratiques qu’il offre
aux justiciable confrontés a la nécessite à de defender leurs droits ou leurs intérêts .conformément à une
ligne de conduite de la cour EDH, le droit à un procès équitable ne doit pas s’interpréter de manière
théorique ou abstraite mais de manière concrète ou effective7.

La problématique qui se pose est : Dans quelles mesures le procès équitable garantie la protection des
justiciables devant la CEDH ? et quels sont les mécanismes qui garantissent l’application du procès
équitable ?

Pour répondre à ladite question nous allons traiter le droit à un procès équitable au regard de la
CEDH (chapitre1) notamment le droit à un procès équitable (section1) et Les garanties du droit à un procès
équitable (section2). Les mécanismes de la protection du droit à un procès équitable (Chapitre 2)
notamment la Cour Européenne des droits de l’Homme (Section 1) et la surveillance de l’exécution des
arrêts de la CEDH (Section 2)

7
Gilliaux Pascal, Droit européen à un procès équitable, Bruylant, Edition 2012, P 23.

2
Chapitre 1 : Le droit à un procès équitable au regard de la CEDH
L’importance du droit à un procès équitable est considérable qui occupe une place éminente dans
une société démocratique 8et qui donne lieu à un contentieux très abondant. L’accroissement constant de ce
contentieux s’explique par la richesse de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme9 qui
garantit certains droits au bénéfice des parties à un procès équitable mentionné par (art. 6§1) en matière
civile et pénal . L’application du droit à un procès équitable (section1) impose les exigences du droit à
procès équitable (section2)

Section 1 : le droit à un procès équitable


L'application de l'article 6 ne suscite pas de difficultés particulières puisqu'il renvoie à l'interprétation
de l'article 1 de la Convention, lequel vise « toute » personne, physique ou morale. Tout justiciable peut
invoquer l'article 6 et son éventuelle indignité ne permet pas de le priver de son droit à un procès équitable
soit en matière civil (paragraphe1) soit en matière pénal (paragraphe2)

Paragraphe 1 : l’application du droit à un procès équitable en matière civile

La notion de « droits et obligations de caractère civil » ne saurait s’interpréter par simple référence
au droit interne de l’État défendeur ; il s’agit d’une notion « autonome » découlant de la Convention
européenne des droits de l’Homme ; l’article 6 § 1 de ladite convention est applicable à des litiges entre
particuliers qui sont qualifiés de civils en droit interne ne prête pas à controverse devant la Cour (pour une
affaire concernant une séparation de corps.

L’article 6 § 1 s’applique indépendamment de la qualité des parties comme de la nature de la loi


régissant la « contestation » (loi civile, commerciale, administrative, etc.) et de l’autorité compétente pour
trancher (juridiction de droit commun, organe administratif, etc.)

L’applicabilité de l’article 6 § 1 en matière civile est d’abord subordonnée à l’existence d’une «


contestation », cet article ne s’applique pas à une procédure non contentieuse et unilatérale réservée
uniquement à des cas d’absence de litige sur des droits, donc sans intérêts contradictoires en jeu. Ensuite,
celle-ci doit porter sur un « droit » que l’on peut prétendre, au moins de manière défendable, reconnu en
droit interne, que ce droit soit ou non protégé par la Convention. L’article 6 ne s’applique pas non plus à des
rapports d’une mission d’enquête visant à établir et consigner des faits qui pourraient par la suite servir de
base à l’action d’autres autorités compétentes - de poursuite, réglementaires, disciplinaires, voire législatives
(même si ces rapports ont pu nuire à la réputation des personnes visées).Il doit s’agir d’une contestation
réelle et sérieuse, qui peut concerner aussi bien l’existence même d’un droit que son étendue ou ses
modalités d’exercice.

Enfin, l’issue de la procédure doit être directement déterminante pour le droit « civil» en question,
un lien ténu ou des répercussions lointaines ne suffisant pas à faire entrer en jeu l’article 6 § 1 dans ses deux
aspects, civil et pénal de l’article 6 de la Convention.

Par exemple, la Cour a estimé que le recours par lequel les requérants avaient contesté la légalité de
la prolongation du permis d’exploitation d’une centrale nucléaire ne relevait pas de l’article 6§1, le lien entre
la décision de prolonger le permis et le droit des requérants à la protection de la vie, de leur intégrité
8
Jean-François RENUCCI, Introduction générale à la Convention européenne des Droits de l’Homme, Editions du Conseil de
l’Europe, 2005, P 76.
9
Jean-François RENUCCI, Op cit, P 76.

3
physique et de leurs biens étant « trop ténu et lointain », faute pour les intéressés d’avoir démontré qu’ils se
trouvaient personnellement exposés à une menace non seulement précise mais surtout imminente.10

Toutefois la cour européenne des droits de l’Homme lors du traitement d’une affaire la cour
examine si l’article 6 § 1 est applicable sous son volet civil et veille à ce que cet article soit de même
applicable sous son volet pénal. 11

Paragraphe 2 : l’application du droit à un procès équitable en matière pénale

L’équité, c’est le principe de base qui régit l’application de l’article 6 de la convention européenne
des Droits De Homme, En effet, la notion de procès équitable se définie en fonction des circonstances
différentes, c.-à-d. elle n’est pas soumise à une seule définition.

Dans chaque cas, la Cour Européenne des Droits de l’Homme s’efforce pour garantir le respect du
procès pénal, les exigences du procès équitable s’apprécient dans chaque affaire, toutefois, le juge pénal de
la Cour Européenne des Droits de l’Homme ne peut exclure aucun élément qui lui permet de prendre sa
décision avec le respect de l’équité, de même l’existence de plusieurs en matière procédurale peut conduire a
une violation de l’article 6.

Les exigences du procès équitable mentionnées dans l’article 6 sont applicables à toutes les phases
du procès pénal, quel que soit l’infraction commise, à l’exception des cas ou les autorités de police trouvent
des difficultés excessives en matière des infractions du terrorisme et d’autres crimes graves12.

Il faut savoir aussi que les exigences du procès équitable sont plus strictes en matière pénal qu’en
matière civil, toutefois les garanties offertes par le volet pénal de l’article 6 ne s’appliquent pas
nécessairement dans toute leur rigueur à toutes les affaires, l’un des principes de l’article 6 alors, c’est que
ce dernier ne peut garantir le droit à ne pas être poursuivi pénalement.

Alors, selon l’article 6 de la Convention Européenne des Droit de l’Homme quiconque peut renoncer
de son plein gré, de manière expresse ou tacite, aux garanties d’un procès équitable.13

Section 2 : Les garanties du droit à un procès équitable


Le droit à un procès équitable implique le respect d'un certain nombre de garanties. Le système
européen de protection est performant car non seulement les garanties de l’article 6 de la Convention sont
importantes mais, de plus, elles sont opportunément complétées par d'autres dispositions contenues dans la
Convention et dans ses protocoles additionnels. Il existe à la fois des garanties générales du droit à un procès
équitable (Paragraphe 1) et les garanties spéciales droit à un procès équitable (Paragraphe 2)

Paragraphe 1 : Les garanties générales du droit à un procès équitable

Les garanties générales du droit à un procès équitable sont précisées dans le premier paragraphe de
l’article 6 de la Convention. Cette disposition, dont l’importance est considérable, met en exergue les
garanties générales d’une bonne justice, à savoir le droit à un tribunal indépendant et impartial établi par la

10
Guide sur l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, Droit à un procès équitable (volet civil), 2018, P3
11
Guide sur l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, Op cit, P3.
12
Guide sur l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, Op cit, P8.
13
Guide sur l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, Droit à un procès équitable (volet pénal), 2018, P9.

4
loi, celui d’être jugé dans un délai raisonnable ainsi que celui à ce que sa cause soit entendue publiquement
et équitablement :

 Droit à un tribunal indépendant

Le tribunal indépendant est celui qui jouit d’un statut propre a le prémunir contre les influences
extérieures, qu’elles émanent de l’exécutif, du Parlement, de groupe de pression, ou des parties.
Naturellement, nul ne peut être à la fois juge et partie ou, ce qui revient au même, juge et assistant
d’un plaideur. Il s’ensuit qu’un conseiller prud’homal ne saurait représenter son épouse devant la
juridiction dont il est membre.
Outre l’absence de liens entre le juge et les parties ou certains tiers, l’effectivité du droit a un
tribunal indépendant exige également le respect de la séparation des pouvoirs, notamment une
absence de lien entre le pouvoir exécutif et l’autorité judiciaire.14

 Droit à un tribunal impartial

Toute décision rendue par un tribunal manquant de neutralité est nulle. deux aspects sont à
distinguer.15 Il faut d’abord que << le tribunal soit subjectivement impartial, c’est-a-dire qu’aucun de
ses membres ne manifeste de parti pris ou de préjuge personnel >>. L’impartialité personnelle d’un
juge présume jusqu'à la preuve du contraire et c’est donc a la victime de démontrer le sentiment
d’hostilité du magistrat a son égard. Cela suppose que le juge ait adopte une attitude révélatrice de ce
qu’il pensait en son for intérieur.

Ensuite, << le tribunal doit être objectivement impartial, c’est-a-dire offrir des garanties suffisantes
pour exclure a cet égard toute doute légitime >>16

 Droit à ce que la cause soit entendue dans un délai raisonnable

Il importe que la << la justice ne soit pas rendue avec des retards propres a en compromettre
l’efficacité et la crédibilité >>

Toutefois, le justiciable qui pâtit d’un délai déraisonnable, s’il peut demander une réparation pour le
préjudice subi, ne saurait en revanche obtenir l’annulation de la procédure pénale administrative dont
le déroulement a manque de célérité, au surplus, la victime doit contenter le plus souvent d’une
indemnité symbolique.

En matière civile, le point de départ de la période à prendre en considération pour apprécier le


caractère raisonnable du délai coïncide avec la date de la saisine de la juridiction.

Au pénal, c’est la date de l’accusation qui fait courir le délai, il suffit d’un acte pouvant s’interpréter
comme la notification officielle, de la part de l’autorité compétente, du reproche d’avoir commis une
infraction.
14
Dumas Romain, CEDH et droit des affaires: procès équitable, droits de la défense, respect du droit de propriété, respect du
domicile, liberté d'expression publicitaire, Ed. F. Lefebvre, 2008, P36.
15
Dumas Romain, CEDH et droit des affaires : procès équitable, droits de la défense, respect du droit de propriété, respect du
domicile, liberté d'expression publicitaire, Ed. F. Lefebvre, 2008, P37.
16
Dumas Romain, Op cit, P38.

5
Le caractère raisonnable de la durée d’une procédure tombant sous le coup de l’article 6 al 1,
s’apprécie dans chaque cas suivant les circonstances de l’espèce.17

 Droit à ce que la cause soit entendue équitablement

L’exigence d’équité de la procédure se traduit d’abord par la reconnaissance a toute partie d’une <<
possibilité raisonnable d’exposer sa cause dans des conditions qui ne la désavantage pas d’une
manière appréciable par rapport a la partie adversaire.

Pour vérifier si la procédure est conforme à l’exigence d’équité, c’est a une appréciation globale
qu’il convient de se livrer. Il se peut que l’égalité des armes soit faussée lors d’un premier stade de
l’affaire, sans que la procédure envisager en bloc apparaisse inéquitable, en raison de l’intervention
ultérieur d’un organe disposant d’une compétence qui lui permette de remédier au vise reproche18

 Droit à ce que la cause soit entendue publiquement

La publicité des débats et du jugement n’est pas une fin en soi mais << constitue l’un des moyens
qui contribue à préserver la confiance dans les cours et tribunaux. Par la transparence qu’elle donne a
l’administration de la justice, elle aide à préserver le but de l’article 6 al 1, c’est-a-dire le procès
équitable >>. Il en résulte qu’un défaut d’audience publique prête flanc à la critique seulement s’il
n’a pas assure la garantie d’un procès équitable.

Paragraphe 2 : Les garanties spéciales du droit à un procès équitable

Les garanties des accusés concernent la matière pénale puisqu'il s'agit de protéger plus
particulièrement « l'accusé », encore qu’elles puissent faire l'objet d'une interprétation extensive. Ces
garanties spéciales sont consacrées principalement par les deuxième et troisième paragraphes de l’article 6
de la Convention, mais certaines le sont par des protocoles additionnels.

 La présomption d’innocence

La présomption d’innocence est une garantie spécifique aux affaires pénales : la personne
poursuivie ne saurait être regardée comme coupable avant que sa responsabilité soit légalement
constatée.

Une obligation de réserve s’impose aux membres de l’organe appelé à délibérer sur la culpabilité
du sujet ; ce n’est pas seulement la formation du jugement qui doit s’abstenir de traiter a priori
l’accusé comme coupable, mais toute autorité publique chargée de l’affaire à une étape quelconque
de la procédure.

17
Dumas Romain, Op cit, P49.
18
Dumas Romain, CEDH et droit des affaires : procès équitable, droits de la défense, respect du droit de propriété, respect du
domicile, liberté d'expression publicitaire, Ed. F. Lefebvre, 2008, P52.

6
La présomption d’innocence, malgré son importance considérable, n’interdit pas quelques
exceptions. Pour la Cour, l'existence de présomptions de culpabilité n'est pas nécessairement
contraire à l’article 6, mais à condition qu'elles soient enserrées dans des limites raisonnables afin
que le principe ne soit pas vidé de sa substance ; la présomption de culpabilité ne doit, évidemment,
pas être irréfragable, la preuve contraire devant pouvoir être apportée19

 Les droits de la défense

Le troisième paragraphe de l’article 6 de la Convention détaille cette garantie essentielle que sont
les droits de la défense, l’énumération n’étant, cependant, pas limitative20. L’accusé doit donc être
informé de la nature et de la cause de l'accusation. Cette information, obligatoirement détaillée, doit
être faite dans le plus court délai et dans une langue comprise par la personne en cause. La nature de
l'accusation n'est autre que sa qualification juridique, tandis que la cause de ladite accusation s'entend
des faits matériels reprochés à la personne intéressée.

Le droit à l'information

la personne en cause doit en être clairement informée et doit pouvoir s’expliquer pleine ment.
L’effectivité du droit à l’information impose, d’une façon plus générale, une bonne compréhension
de la situation le justiciable doit être en mesure de comprendre parfaitement ce qui se passe.

Le droit de disposer du temps

Il est évident que pour bien organiser sa défense, l’accusé doit avoir accès au dossier, ce qui a pu
susciter quelques difficultés, l’accès au dossier et la communication des pièces le composant est
indispensable à une bonne défense ; néanmoins, le raisonnement par lequel il n'est pas incompatible
avec les droits de la défense de réserver à l'avocat de l'accusé l'accès au dossier, ne peut jouer lorsque
l'intéressé a choisi de se défendre seul.

Le droit à une défense efficace

tout accusé a le droit de se défendre lui-même ou d’avoir l'assistance d'un défenseur de son choix et,
s'il n'a pas les moyens de rémunérer un défenseur, pouvoir être assisté gratuitement par un avocat
d'office.

Le droit aux témoins 21

Est considérable tout accusé a droit à interroger ou faire interroger les témoins à charge et obtenir la
convocation et l'interrogation des témoins à décharge dans les mêmes conditions que les témoins à
charge. pour des raisons de sécurité et d’efficacité, l’utilisation de témoignages anonymes est
possible, mais sous certaines conditions un tel témoignage, parce qu’il doit malgré tout respecter les
exigences du procès équitable, ne doit pas constituer la preuve principale et déterminante de la
culpabilité, tout en permettant à la défense d’avoir une occasion adéquate et suffisante de le contester
; de plus, il faut que l'interrogatoire du témoin soit effectué par un juge connaissant son identité. 22

20
Le texte lui-même précise que tout accusé à droit, notamment…
21
. La notion de témoin est une notion autonome, interprétée de façon large par les juges de Strasbourg : l’agent infiltré est, ainsi,
un témoin :
22
Guide sur l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, Droit à un procès équitable (volet pénal), 2018, P9.

7
8
Chapitre 2 : Les mécanismes de la protection du droit à un procès équitable
Le système européen de protection des droits de l’homme est parmi les modèles les plus pertinent
dans le domaine de la protection des droits de l’Homme, l’efficacité du système se manifeste dans la
complémentarité entre la cour EDH et le conseil des ministres.

La Cour constitue l'organe judiciaire ayant le pouvoir de rendre des décisions sur la violation de la
Convention européenne et le Comité des Ministres est l'organe politique qui surveille l'exécution de l'arrêt
rendu par ladite Cour

La Cour européenne des Droits de l’Homme (section1) est la pierre angulaire du mécanisme de
protection des droits de l’homme, il parait loin de négliger le rôle du Comité des ministres (section2)

Section 1 : La Cour Européenne des droits de l’Homme


La Cour européenne des Droits de l’Homme offrait aux justiciables d’importantes garanties, ce qui
explique en grande partie le succès qui a été le sien. Notamment des garanties institutionnelles de la CEDH
(paragraphe 1) et des garanties procédurales de la CEDH (paragraphe 2)

Paragraphe 1 : Les garanties institutionnelles de la CEDH

Les garanties institutionnelles de la CEDH sont renforcées par le Protocole n° 11 seront rapidement
complétés par les innovations du Protocole n° 14. Ce double renforcement des garanties institutionnelles est
significatif de la volonté d’accroitre l’efficacité du système européen de protection.

Depuis l’entrée en vigueur du Protocole n° 11, la Cour européenne des Droits de l’Homme se
caractérise principalement par le fait qu’elle est, d’une part, unique et permanente et, d’autre part, composée
de diverses formations.

Ces garanties trouvent leur fondement dans les protocoles 11 et 14 :

Les innovations du Protocole no 11

 l’organisation de la cour

 Les juges de la Cour

La Cour est composée d'un nombre de juges égal à celui des Hautes parties contractantes23. Les
exigences d'indépendance et d'impartialité des juges sont requises. Les juges doivent jouir de la plus
haute considération morale et réunir les conditions requises pour l'exercice de hautes fonctions judiciaires,
ou être des jurisconsultes possédant une compétence notoire24. Ils sont élus par l'Assemblée parlementaire
du Conseil de l'Europe sur une liste de trois candidats présentés par la Haute partie contractante.

 Le président de la cour

23
. Art. 20, Conv. euro DH
24
. Art. 21-1, Conv. eur. DH.

9
Conformément à l'article 8 du Règlement de la Cour, le président est élu par l'Assemblée plénière, tout
comme ses deux vice-présidents ainsi que les présidents de section, pour une période de trois ans, celle-ci ne
pouvant excéder la durée du mandat de juge des intéressés. Le président dirige les travaux et les services de
la Cour, tout en la représentant, en particulier dans ses relations avec les autorités du Conseil de l'Europe.

 Le greffe de la Cour et les référendaires

La Cour dispose d'un greffe, dont les tâches et l'organisation sont fixées par le Règlement de la Cour25.
La Cour plénière élit son greffier, qui prête serment avant d’entrer en fonction : il est élu pour une période
de cinq ans et est rééligible. La Cour plénière élit également deux greffiers adjoints

 La compétence de la Cour

La compétence consultative de la Cour à la demande du Comité des Ministres, la Cour peut donner des avis
consultatifs sur des questions juridiques concernant l'interprétation de la Convention européenne et de ses
protocoles additionnels26.

Ces avis ne peuvent porter ni sur des questions concernant le contenu et l'étendue des droits garantis ni sur
d'autres questions ayant fait l'objet d'un recours devant les organes de la Convention27. La Cour décide si la
demande d'avis consultatif relève de sa compétence et, dans l'affirmative, rend un avis motivé28. Enfin, l'avis
est transmis au Comité des Ministres.

 La compétence contentieuse de la Cour

La compétence de la Cour s'étend à toutes les affaires concernant l'interprétation et l'application de la


Convention, tant pour les litiges interétatiques que pour les requêtes individuelles29. La Cour examine la
recevabilité de la requête, établit les faits, tente une conciliation puis prend une décision au fond. En cas de
contestation sur le point de savoir si la Cour est compétente, c'est la Cour qui décide.

 Le fonctionnement de la Cour

Le siège de la Cour Le siège de la Cour est fixé à Strasbourg mais, si cela paraît utile, la Cour peut
exercer ses fonctions en d'autres lieux du territoire des Etats membres du Conseil de l'Europe. En tout état
d’instruction d’une enquête, et si cela est nécessaire, la Cour peut décider qu'elle-même ou l'un de ses
membres puisse procéder à une enquête ou accomplir d'autres tâches en d'autres lieux.

 Les sessions de la Cour

La Cour se réunit en session plénière sur convocation de son président. Cette réunion s'impose
chaque fois que l'exigent les fonctions qui lui incombent en vertu de la Convention et en toute hypothèse une
fois par an pour l'examen des questions administratives. De plus, une telle convocation s'impose au président
dès lors qu'elle est demandée par un tiers au moins des membres.

 Les délibérations et les votes

25
Art. 25, Conv. eur. DH. Cf également art. 15-18, Règl. Cour.
26
Art. 47-1, Conv. eur. DH
27
Art. 47-2, Conv. eur. DH. Cf la première décision sur la compétence de la Cour pour rendre un avis consultatif : Cour eur. DH,
2 juin 2004, non publié.
28
Art. 49, Conv. eur. DH. Tout juge en désaccord avec l'avis peut joindre son opinion dissidente.
29
Art. 32, Conv. eur. DH.

10
La Cour délibère en chambre du conseil et ses délibérations restent secrètes. Seuls les juges y
prennent part et avant tout vote sur une question soumise à la Cour, le président invite les juges à donner
leur opinion

 Les formations de la Cour

 L'Assemblée plénière

L'Assemblée plénière, qui réunit tous les juges, est la formation la plus solennelle de la Cour. Elle exerce
des fonctions administratives. Elle élit, pour une durée de trois ans, son président et un ou deux vice-
présidents. Elle procède également à l'élection des présidents des Chambres de la Cour, lesquels sont
d'ailleurs rééligibles.

 Le Comité de trois juges

Le Comité de trois juges a pour mission le filtrage des requêtes individuelles. Il peut, par vote unanime,
déclarer irrecevable ou rayer du rôle une requête individuelle lorsqu'une telle décision peut être prise sans
examen complémentaire. Conformément aux vœux de l'Assemblée parlementaire, la décision doit être
motivée30.

 La Chambre de sept juges

La Chambre de sept juges est l'instance normale de jugement : c’est l'élément central du mécanisme de
contrôle. Sous réserve de compétences spécifiquement attribuées aux autres formations, la Chambre de sept
juges a une compétence de principe pour examiner toutes les requêtes, individuelles ou étatiques, tant sur le
plan de la recevabilité qu'au fond31.

Les innovations du Protocole n° 14

 La nécessité de renforcer l’efficacité du système de contrôle

Le Protocole n° 11 a permis d’augmenter l’efficacité du système de protection, mais la croissance


continue du nombre des requêtes imposait une nouvelle réforme. La surcharge de la Cour est une réalité à
laquelle il faut rapidement apporter des réponses satisfaisantes. L’augmentation des requêtes résulte non
seulement du fait de l’adhésion de nouveaux Etats, mais aussi de l’accroissement général du nombre des
requêtes à l’encontre des Etats parties à la Convention En définitive, ce qui est en jeu c’est l’efficacité et la
crédibilité du système européen de protection. C’est dire l’importance des mesures proposées dans le
Protocole n°14.

 Les modifications apportées au système de contrôle

Sur le plan institutionnel, un certain nombre de mesures sont envisagées afin d’améliorer l’efficacité du
système de protection. Certes, ces mesures sont peu nombreuses, les rédacteurs du Protocole ayant
davantage insisté sur l’aspect procédural de la réforme : elles sont néanmoins importantes. La durée du
mandat des juges a été étendue à neuf ans, mais ils ne sont plus rééligibles.

Cette règle est destinée à renforcer leur indépendance et leur impartialité. De plus, une formation unique
est introduite dans la liste des formations juridictionnelles de la Cour 32: la compétence des juges uniques

30
. Ass. Parl. (avis) 25 janv. 1994, pt. V, Rev. Univ. Dr. Homme 1994 p. 57.
31
. Cf. Rapport explicatif du Protocole n° 11, § 42
32
Art. 26, Conv. eur. DH.

11
est, cependant, limitée à la prise de décisions d’irrecevabilité ou de décisions de rayer du rôle la requête
lorsqu’une telle décision peut être prise sans examen complémentaire.

Lorsqu’elle siège en formation unique, la Cour est assistée de rapporteurs qui exercent leurs fonctions
sous l’autorité de la Cour : ils font partie du greffe. Afin de répondre aux critiques faites au système
antérieur, les Etats ne peuvent plus choisir un juge ad hoc lorsque l’affaire est déjà entamée.

Paragraphe 2 : Les garanties procédurales de la CEDH

L’instauration de la Convention Européenne des Droits de l’Homme apporte plusieurs garanties


procédurales, ces garanties se sont renforcées par l’entrée en vigueur du Protocole n° 11 notamment au
niveau juridictionnel, de même Le Protocole n° 14 vient pour améliorer le fonctionnement et l’efficacité de
la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Les règles procédurales alors constituent des garanties importantes pour honorer les droits des
justiciables, ces garanties doivent être respectées tout au long de la procédure devant la Cour Européenne
des Droits de l’Homme.

 La saisine de la Cour :

Selon l’article 34 CEDH, la Cour peut être saisie d’une requête par toute personne physique,
toute ONG ou toute groupe de particuliers qui prétend être victime d’une violation par une Partie
contractante des droits reconnus dans la Convention ou ses protocoles.

Dans ce contexte, il faut souligner que le protocole n° 11 permet la saisine directe la Cour
ayant abrogé les clauses facultatives concernant la possibilité d'exercer un recours individuel et
la juridiction obligatoire de la Cour. Même si ces derniers temps l'ensemble des Parties
contractantes avait accepté ces possibilités, il est important que le droit de recours soit désormais
ouvert de plein droit ; un fait qui signale que les Etats européens sont prêts à accepter des
limitations considérables en ce qui concerne leur souveraineté dans le domaine de contrôle
international en matière des droits de l'Homme.33
Le recours individuel devant la Cour EDH ne peut être exercé que par une personne « victime
» d'une violation des droits garantis par la Convention EDH. Contrairement au requérant
étatique, le requérant individuel doit avoir un intérêt personnel à agir.34

 L’examen de recevabilité :

En principe, le déroulement d'une procédure de recours individuel est la suivante : La requête,


envoyée au Greffier de la Cour, sera enregistrée par une Chambre et confiée à un juge-
rapporteur. Celui-ci transmet la requête à un Comité (de trois juges), y compris le juge-
rapporteur, ce Comité peut, à l'unanimité, déclarer la requête irrecevable. Cette décision est
définitive.

Dans ce contexte, il faut souligner qu'une requête sera déclarée irrecevable non pas seulement
quand les conditions de recevabilité stricto sensu de l'article 35 Al 1 CEDH ne soient pas
remplies; selon l'article 35 Al 3 CEDH, la Cour déclare aussi comme irrecevable toute requête
qu'elle estime manifestement mal fondée.35

33
Ranier HOFMANN, La protection des droits de l’Homme eu Europe : le plan international, REMALD, série << Thèmes actuels
>>, n° 37 2002, P 116.
34
Jean-François RENUCCI, Introduction générale à la Convention européenne des Droits de l’Homme, Editions du Conseil de
l’Europe, 2005, P 114.
35
Ranier HOFMANN, La protection des droits de l’Homme eu Europe : le plan international, REMALD, série << Thèmes actuels
>>, n° 37 2002, P 116.

12
Lorsque le juge-rapporteur estime que la requête soulève une question de principe et n’est pas
irrecevable ou lorsque le comité n’est pas unanime pour rejeter la requête, celle-ci examinée par
la chambre qui se prononce sur la recevabilité et le fond de la requête.

Le juge-rapporteur prépare le dossier en prend contact avec les parties qui présentent leurs
observations par écrit.

Une audience a lieu devant la chambre qui se met à disposition des partie en vu d’un
règlement amiable, s’il n’est pas possible de parvenir à une telle solution, la chambre rend son
arrêt.36

 La décision sur le fond :

D’une façon générale, la procédure devant la Cour doit obéir aux principes qui garantissent le
droit à un procès équitable, et la décision rendue par la Cour r européenne des Droits de
l'Homme est une décision juridictionnelle.

Les arrêts de la Cour adoptés à la majorité des voix, sont accessibles au public une fois
prononcés. Ils sont signés par le président et le greffier et peuvent être lus en audience publique
par le président ou par l'un des juges désigné par lui, Ils sont définitifs et contraignants pour
l'Etat concerné.

Celui-ci est tenu de prendre toute mesure requise pour garantir le respect des décisions de la
Cour et des droits protégés par la Convention, la Cour peut aussi exiger qu'un Etat verse une
indemnisation financière, pouvant comprendre des dommages-intérêts et le montant des frais de
procédure.

Aux termes de l'article 45 de la Convention, les arrêts de la Cour EDH doivent être motivés.
Si l'arrêt n'exprime pas en tout ou en partie l'opinion unanime des juges, tout juge a le droit d'y
joindre l'exposé de son opinion séparée.37
Le Comité des ministres veille à l'exécution des arrêts de la Cour.38

Section 2 : La surveillance de l’exécution des arrêts de la CEDH


Conformeront à l’article 46 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme et des Libertés
Fondamentales, les arrêts définitifs rendus par la Cour Européenne des Droits de L’homme sont transmis au
Comite des Ministres pour exercer son rôle (Paragraphe 1) de surveillance de l’exécution des arrêts, La
mise en œuvre du pouvoir du comité des ministres (Paragraphe 2) se manifeste dans plusieurs domaines a
savoir le droit a un procès équitable.

Paragraphe 1 : Le rôle du comité des ministres

Le Comité des ministres est considère comme l’organe décisionnel du Conseil de l’Europe, Il dote la
compétence d’agir au nom de du Conseil, Il adopte son règlement intérieur, dans lequel il précise les règles
statutaires concernant son organisation interne et son fonctionnement.

36
Ranier HOFMANN, Op cit , P 117.
37
Jean-François RENUCCI, Introduction générale à la Convention européenne des Droits de l’Homme, Editions du Conseil de
l’Europe, 2005, P 128.
38
Ranier HOFMANN, Op cit, P 117.

13
Tout les États membres du Conseil de l’Europe ont des représentants au sien du Comité des
ministres et chacun de ces représentants dispose du pouvoir de voter, seul les ministres des affaires étrangers
et leurs délégués des Etats membres peuvent avoir la qualité des représentants au Comité des ministres,
chaque représentant au Comité des ministres désigne un délégué chargé d'agir en son nom dans l'intervalle
des sessions du Comité conformément au règlement intérieur de ce dernier.

En se basant sur l’article 46 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme et des Libertés
Fondamentales et les Protocoles n 11 et n 14, le comite des ministres est dote du pouvoir de la surveillance
de l’exécution des arrêts définitifs émanant de la Cour EDH.

Le Comité des ministres est le seul organe doté des compétences nécessaires pour exercer
correctement cette fonction, puisqu’il a la capacité de sanctionner voire d’exclure du Conseil de l’Europe un
État membre qui refuserait de mettre en œuvre un arrêt de la Cour.39

Le Protocole n° 14, renforce le pouvoir du surveillance du Comité des Ministres par, habiller à ce
dernier un nouveau procédé pour garantir l’efficacité d’exécution de son rôle par la possibilité d’engager une
procédure devant la Grande chambre de la Cour contre un Etat qui refuse de se conformer à un arrêt définitif
de la Cour. L’engagement de la procédure de saisine nécessite la prise à la majorité des deux-tiers des
représentants ayant le droit d’y siéger.

Le but d’une telle procédure est de renforcer l’effectivité du système européen de protection des
droits fondamentaux en obtenant de la Cour qu’elle se prononce sur la question de savoir si l’Etat en cause a
manqué à son obligation au regard de l’article 46 § 1 de la Convention, aux termes duquel les Hautes parties
contractantes s’engagent à se conformer aux arrêts définitifs de la Cour dans les litiges auxquels elles sont
parties.

Le pouvoir du comite des ministres n’est pas absolu, en raison que le protocole n 11 instaure des
limitations, le comite ne peut plus se prononcer sur la violation des dispositions de la Convention
Européenne des Droits de l’Homme depuis que tous les Etats signataires de la Convention avaient accepté la
juridiction obligatoire de la Cour.

Le rôle du Comité des Ministres est limité, mais non pas négligeable, en parallèle avec le rôle de
surveillance il peut élabore une demande selon laquelle bien au contraire la Cour peut donner des avis
consultatifs concernant l'interprétation de la Convention et de ses protocoles additionnels.

Le Comité des Ministres va plus particulièrement s’assurer du paiement de la satisfaction équitable


octroyée par la Cour au requérant ainsi que de la réalité des mesures prises par l’Etat, qu’il s’agisse des
mesures individuelles destinées à faire cesser la violation ou des mesures générales, dont le but est de
prévenir de nouvelles violations similaires.

Paragraphe 2 : La mise en œuvre du pouvoir du comité des ministres

En vertu de l’article 46 de la Convention européenne des droits de l'homme, les États membres du
Conseil de l’Europe sont tenus de mettre en œuvre les arrêts et décisions de la Cour européenne des droits de
l’homme.
Le Comité des Ministres surveille l’exécution des arrêts sur la base des informations fournies par les
autorités nationales concernées, les ONG et d'autres parties intéressées ; Le Comité des Ministres du Conseil
de l'Europe ouvre une procédure d’infraction contre l’Azerbaïdjan en raison du non application de l’arrêt
de la cour EDH (no 15172/13) en 2014, d’une Arrestation et détention provisoire arbitraire à l’encontre de
Ilgar Mammadov
39
Sergio Salinas Alcega, ;Le contrôle de l’exécution des arrêts de la cour européenne des droits de l’homme suite au processus
d’Interlaken : l’évolution technique d’un mécanisme politique, Revue québécoise de droit international, 2014, P 101.

14
Strasbourg, 05.12.2017 Le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, qui réunit 47 Etats membres, a
lancé une procédure d’infraction contre l’Azerbaïdjan en raison du refus persistant des autorités de garantir
la libération inconditionnelle du politicien d’opposition Ilgar Mammadov en application de l’arrêt rendu en
2014 par la Cour européenne des droits de l'homme.

L’affaire concerne la procédure pénale dirigée contre un opposant politique azerbaïdjanais de


premier plan, Ilgar Eldar oglu Mammadov, à la suite de mouvements de protestation dans la ville d’Ismayilli
en 2013. Il fut en particulier accusé d’avoir organisé des troubles de grande ampleur puis fut condamné pour
ces faits.

Il a déjà saisi la Cour européenne des droits de l’homme d’une requête concernant son arrestation et sa
détention provisoire à la suite de ces événements. Dans son arrêt de chambre1 , rendu ce jour dans l’affaire
Ilgar Mammadov c. Azerbaïdjan (no 2) (requête n 919/15), la Cour européenne des droits de l’homme dit, à
l’unanimité, qu’il y a eu : Violation de l’article 6 § 1 (droit à un procès équitable) de la Convention
européenne des droits de l’homme

La Cour constate en particulier que les juridictions nationales ne se sont pas prononcées sur un
certain nombre d’incohérences dans les éléments utilisés pour condamner M. Mammadov, malgré les
objections répétées de la défense concernant des preuves discutables ou dénaturées. S’agissant en particulier
des témoignages à charge, certains des policiers qui ont déclaré que M. Mammadov avait incité les
manifestants à des actes de violence n’ont été interrogés que cinq mois après les manifestations et l’un
d’entre eux est revenu sur la déposition qu’il avait faite avant le procès, affirmant qu’il l’avait signée sans
même la lire. S’agissant de certains enregistrements vidéo utilisés pour condamner le requérant, l’un d’entre
eux montrait des affrontements entre les manifestants alors que sur un autre on pouvait voir des rues calmes
avec très peu de manifestants.

Par ailleurs, les messages de M. Mammadov sur des blogs et des réseaux sociaux, ainsi que la
transcription d’une interview qu’il avait accordée à Azadliq Radio, utilisés pour prouver qu’il avait planifié
les troubles de grande ampleur, dataient en réalité du jour où il était à Ismayilli ou étaient postérieurs à son
départ de cette ville, et ne contenaient aucune incitation à la violence. Dans la couverture médiatique des
émeutes, retenue par les juridictions nationales comme élément à charge, rien n’indiquait non plus qu’une
flambée de violence s’était produite l’après-midi du 24 janvier 2013 alors que M. Mammadov était présent à
Ismayilli.
En conclusion, la manière dont les éléments de preuve utilisés pour condamner M. Mammadov ont
été admis, examinés ou appréciés a présenté de graves défaillances. Il en va de même concernant la prise en
compte par les juridictions nationales des objections soulevées par la défense quant au caractère inadéquat
desdits éléments. Les preuves en faveur du requérant ont même été systématiquement écartées de manière
insuffisamment justifiée ou manifestement déraisonnable.40

40
Cour EDH, communiquée de presse du greffier de la cour, CEDH 348 (2017) 16.11.2017.

15
Conclusion

Le fait que le système européen de protection des droits de l’homme ce qualifie par le système de
double degré de protection en raison qu’il s’appui d’ une part sur la Charte des droits fondamentaux de
l’Union européenne et d’autre part, sur la Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés
fondamentales ;mais il n’est pas absolu du fait que les Etats parties peuvent choisir de limiter leurs
engagements, lors de la ratification de la CEDH et de ses protocoles additionnels.

En effet, la technique des réserves et des déclarations interprétatives leurs permettent d’exclure de leur
engagement l’application de certains droits dans certains domaines déterminés, à condition que ladite
réserve ne soit pas trop générale.

Les Etats ayant récemment adhérés ont été poliment invités à limiter au maximum les réserves à
leurs engagements, en contrepartie d’un accueil relativement rapide au sein du Conseil de l’Europe.

En revanche la Cour de Strasbourg n’a pas hésité de « paralyser » à l’occasion de certaines affaires
des réserves nationales qu’elle estimait trop larges et menaçantes pour l’effectivité des droits protégés.

Comme il existe certains droits qui ne peuvent pas faire l’objet des réserves ces droits sont : le droit
à ne pat être torturer et ne pas subir des traitements dégradants et inhumains (l’art 3 de le CEDH), le doit à
pas être placer en esclavage et en servitude et ne pas être force au travail (art4de la CEDH)et le droit à la non
rétroactivité de la loi pénal et la règle de ne bis in idem (art7de la CEDH).

Le texte de la CEDH prévoit un certain nombre de clauses qui permettent de prendre en compte les
intérêts essentiels de l’Etat ; notamment la clause des « circonstances exceptionnelles » (article 15 CEDH),
la clause « d’abus de droit » (article 17 CEDH) ou encore, la clause de l’article 16 CEDH qui autorise les
Etats parties à limiter les droits politiques des étrangers, de façon à maintenir un lien minimum entre
exercice des droits politiques et citoyenneté.

Enfin, il faut être conscient que la plupart des droits garantis par la CEDH ne le sont pas de façon
intangible et peuvent donc faire l’objet de dérogations, lorsqu’elles sont « prévues par la loi », conformes à
un objectif légitime et « nécessaires dans une société démocratique ».

16
Bibliographie

• OUVRAGES GENERAUX
• Dumas Romain, CEDH et droit des affaires: procès équitable, droits de la défense, respect du droit
de propriété, respect du domicile, liberté d'expression publicitaire, Ed. F. Lefebvre.
• Jean-François RENUCCI, Introduction générale à la Convention européenne des Droits de
l’Homme, Editions du Conseil de l’Europe, 2005.

• OUVRAGES SPECIAUX

• Gilliaux Pascal, Droit européen à un procès équitable, Bruylant, Edition 2012.

 LES REVUES

• Guide sur l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, Droit à un procès équitable
(volet civil), 2018.
• Guide sur l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, Droit à un procès équitable
(volet pénal), 2018.
• Ranier HOFMANN, La protection des droits de l’Homme eu Europe : le plan international,
REMALD, série << Thèmes actuels >>, n° 37, 2002.
• Sergio Salinas Alcega, Le contrôle de l’exécution des arrêts de la cour européenne des droits de
l’homme suite au processus d’Interlaken : l’évolution technique d’un mécanisme politique, Revue
québécoise de droit international, 2014.

 TEXTES DE LOIS

• Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales Rome, 4.XI.1950.
• Protocole n° 11 à la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés
fondamentales, portant restructuration du mécanisme de contrôle établi par la convention
(Strasbourg, 11 mai 1994).
• Protocole n° 14 à la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés
fondamentales, amendant le système de contrôle de la Convention Strasbourg, 13.V.2004.

 WEBOGRAPHIE
• https://www.books.openedition.org
• http://www.crdp-strasbourg.fr/
• https://www.search.coe.int
• https://www.skmr.ch

17
Table des Matières

Liste des Abréviations…………………………………………………………………………………..I

Sommaire…………………………………………………………………………………………………….II

Introduction………………………………………………………………………………………………….1

Chapitre 1 : La protection judiciaire spéciale (procès équitable) ……………………3

Section 1 : l’application du procès équitable…………………………………………………3

Paragraphe 1 : En matière civile…………………………………………………………………..3

Paragraphe 2 : En matière pénale………………………………………………………………….4

Section 2 : Les exigences du procès équitable……………………………………………….5

Paragraphe 1 : Les garanties générales………………………………………………………..5

Paragraphe 2 : Les garanties spéciales…………………………………………………………7

Chapitre 2 : Les mécanismes de protection judiciaire…………………………………...9

Section 1 : La Cour Européenne des droits de l’Homme ……………………………….9

Paragraphe 1 : Les garanties institutionnelles……………………………………………..9

Paragraphe 2 : Les garanties procédurales…………………………………………………..12

Section 2 : La surveillance de l’exécution des arrêts de la Cour ……………….…14

Paragraphe 1 : Le rôle du comité des ministres………………………………………….14

Paragraphe 2 : La mise en œuvre du pouvoir du comité des ministres……….15

Conclusion…………………………………………………………………………………………………..16

Bibliographie………………………………………………………………………………………………17

Table des Matières………………………………………………………………………………………18

18

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