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SOMMAIRE :

INTRODUCTION……………………………………………………..Page 3

APERCU DE L’HISTOIRE DE RABAT…………………………….Page 4

PRESENTATION DU CONTEXTE PRECOLONIAL……………..Page 7

REFORMES DE LYAUTEY…………………………………………Page 16

CARACTERISTIQUES DE LA RABAT COLONIALE…………...Page 26

SYNTHESE : RUPTURES ET CONTINUITES………………….....Page 29

CONCLUSION……………………………………………………...…Page 41

INTRODUCTION :

Rabat, la quatrième cite impériale du Maroc, possède un patrimoine architectural


riche et diversifié. De la civilisation Islamique, Rabat hérite de toute une série de
monuments historique ainsi que d’un foyer urbain dynamique comme l’atteste la
richesse de sa Médina.

Au XX siècle l’urbanisme de la ville de Rabat connaîtra un tournant, Lyautey


faisant appel aux meilleurs urbanistes et architectes de l’époque établira les
premières bases de la ville nouvelle. Cette dernière abrite de nombreux trésors
de l’époque reflettant les tendances architecturales et urbanistiques les plus
tendance de l’époque. Est-il néanmoins approprié de parler de discontinuité
totale avec l’héritage architectural d’antan. Certes, c’est tout autre modèle qui
s’impose, diamétralement pose au langage architectural rbati, mais il ne
s’établira pas qu’en fonction de la ville du centre urbain traditionnel.

Nous voulons pour preuve la nouvelle trame urbaine qui s’y adapte
parfaitement. Bien des édifices du siècle passé intègrent une empreinte
marocaine en dépit de leur prétention résolument moderne. Il n’en demeure pas
moins que la nouvelle Rabat tranche catégoriquement avec l’ancienne sur
l’ample majorité des aspects.

Une question mériterait toute fois d’etre soulevée : comment la médina est-elle
aujourd’hui en mesure de répondre aux actuelles nécessitées. Le traditionalisme
en architecture peut certes être intéressant mais il importe de savoir comment
celui ci peut-il être mis au service de nouveaux usagers, d’une nouvelle ère aux
nouveaux besoins.

1. INTRODUCTION DE L’HISTOIRE DE RABAT :



De Sala Colonia à Rabat, en passant par Ribat Al Fath et Salé – Le Neuf

Le territoire qui correspond à l’actuel Maroc a vu défiler nombre de


civilisations de cultures. Au substrat local berbère, se sont ajoutés les influences
phénicienne, carthaginoise, romaine. C’est néanmoins avec la civilisation
islamique, encore connue sous le nom de civilisation arabo-musulmane, que ce
qui allait devenir le Maroc, allait connaître un changement plutôt radical.
L’entrée du Maroc dans cette aire civilisationnelle rimait également avec
l’acquisition de ses caractéristiques architecturales que nous tenterons
d’énumérer plus loin.

Nombre de dynasties, berbères d’origine pour l’ample majorité d’entre elles,


allaient prendre le pouvoir et s’inspirant d’un modèle architectural ayant vu le
jour et fleuri en Al – Andalus, allaient doter les cités marocaines de monuments
majeurs, datant de diverses périodes historiques et attestant d’un art raffiné.

Ces différentes époques sont bien représentées à Rabat, dans la mesure où la


capitale du Maroc foisonne de monuments remarquables et de grands ensembles
urbains, redevables à ces dites dynasties.

Sous les Almohades, particulièrement sous le règne du souverain Yâacoub El


Mansour, la cité de Rabat, alors connue sous le nom de Ribat Al Fath, allait
acquérir une importance certaine. Ce n’est toutefois qu’en 1912, à l’issue du
Protectorat Français, que Rabat devait devenir la capitale des souverains
alaouites.

Les autorités françaises sont favorables à cette décision, particulièrement le


Général Lyautey qui considère l’éloignement de Fès comme un handicap et
l’Océan comme une aubaine pour l’exploitation des ressources et leurs
exportations. Parmi les autres avantages qu’il prend en considération et anime sa
décision, les raisons symboliques et politiques dans la mesure où Rabat disposait
déjà d’un grand palais où les monarques pouvaient y séjourner. Par ailleurs, il
désirait éviter toute confusion entre les deux capitales, administrative et
économique, respectivement Rabat et Casablanca.

L’architecture et l’urbanisme, pour entrer dans le vif de notre sujet, n’ont cessé
de constituer un instrument clef et incontournable dans la politique du
Protectorat français, alors récemment établi au Maroc. Il importe de noter à cet
égard, que le Royaume a représenté d’une manière générale un vaste chantier
d’expérimentation des politiques urbaines.

C’est ainsi que Casablanca a bénéficié d’une des interventions les plus réussies

d’Afrique du Nord. En effet, un groupe d’architectes et d’urbanistes ont déployé
leurs efforts et engagé pleinement leur talent dans le cadre du dessin urbain et
des organisations sociales et esthétiques. La capitale économique est riche en
bâtiments et édifices, qualifiés d’Art – Déco, modèle architectural en vogue
durant les premières décennies du siècle dernier.

Rabat n’est toutefois pas en reste. Afin de concrétiser sa conception urbanistique


du Protectorat, le résident général n’hésite pas à faire appel à des noms dont la
renommée n’était plus à faire : Jean – Claude Nicolas Forestier et surtout Henri
Prost, pour ne nous limiter qu’à ces deux-là. S’ensuit donc la mise en place
d’une cité – jardin dont la conception s’inscrit résolument dans la modernité de
l’époque, non sans mettre en valeur le passé de la cité, matérialisé et illustré par
les ensembles historiques que nous mentionnerons plus en détails infra. La
configuration du développement de la nouvelle création coloniale passe, nous le
verrons, par une volonté et un désir de conférer et d’assigner à chaque espace
architectural, à chaque tissu son identité.

Les erreurs maints fois commises en Algérie, à savoir le déséquilibre


volontairement apporté aux foyers urbains antérieurs à l’occupation, sont ici
évitées. Chaque tissu se doit de conserver son intégrité, sa personnalité et sa
singularité. Contrairement à la situation en Algérie, les destructions sont peu
nombreuses. On cherche à minimiser la rupture avec les composants antérieurs,
en vue de s’y intégrer et de s’y adapter de la meilleure façon qui soit.

Il en résulte alors un modèle qui s’appuie sur la puissance d’évocation et de


mise en exergue de l’héritage monumentale et des caractéristiques urbaines
antérieures. Tant la médina de Rabat que celle de Salé étaient encerclées de
fortifications médiévales. Celle de Rabat était même ceinte d’une double
muraille laquelle englobait jardins et pâturages, connues alors sous le nom
d’Agdal (toponyme berbère renvoyant au pré). Le Mechouar avec le palais du
Sultan constituait une entité indépendante séparée de la médina par des jardins et
des vergers. Existaient également quatre pistes cavalières autour.

Mechouar de Rabat construit au milieu du XIXe siècle

2. CONTEXTE ARCHITECTURAL PRECOLONIAL DE RABAT :



Comme précédement mentionné, le plan de Prost laisse présager les entités
principales qui occupent un rôle prépondérant et fondamental dans la structure
de la ville européenne telle que la concevait et imaginait l’urbaniste.

Au début du XXème siècle, Rabat était une cité de taille moyenne qui abritait
une population de près de 20.000 habitants, regroupés dans la médina et dans la
Casbah des Oudayas pour l’essentiel, sans oublier le mellah où vivait la
communauté juive.

La Médina de Rabat

-La médina, comme dans l’ensemble des autres villes coloniales marocaines, a

représenté une composante capitale dans la planification urbaine coloniale de
Rabat.

De multiples raisons pourraient l’expliquer :

- Politiques : La médina se devait de rester intouchable de peur de contredire la


politique du protectorat nouvellement instaurée.

- Economiques : Elle constitue un cadre de vie préétabli et adapté à l’indigène.


C’est également en son sens que les principales activités commerciales avaient
lieu.

- Urbanistiques : La Médina était le support et le point de départ de toute


extension de la ville. En effet, la nouvelle ville tracée et dessinée par les
urbanistes du Protectorat était adaptée à la médina et à ses délimitations.

-Esthétiques : Elle ouvre de belles perspectives sur les monuments dans la


projection de la ville coloniale.

La médina s’étendait sur une superficie de plus de 90 hectares, ce qui la classe


loin derrière celles de Fès ou de Marrakech. Elle est en partie délimitée par les
remparts almohades à l’ouest, et par les fortifications andalouses du XVIème
siècle au sud.

Elle se compose de plusieurs quartiers représentatifs de différentes périodes de


son histoire complexe et ses différents peuplements, comme le quartier du
Mellah, occupé par les populations juives ayant fui l’Andalousie aux XVIe et
XVIIe siècles. Parmi ces quartiers, on peut citer « Lgza », « Bouqrone » ou
encore « Lbhira », ancien quartier juif avant la création du mellah par le sultan
alaouite Moulay Slimane en 1808. Il se différencie d’ailleurs par une
architecture plutôt différente du reste de la médina, une architecture où les
balcons et les fenêtres abondent.

Le rôle commercial de la médina n’est pas à omettre. En effet, celle-ci fut un


centre économique important, un des plus dynamiques du Maroc. Il occupait des
fonctions commerciales diversifiées, le plus souvent associées à la spécialisation
à un réseau viaire dense.

Elle abrite plusieurs joyaux architecturaux dans la mesure où 42 monuments et


maisons remarquables s’y trouvent. Ils se répartissent suivant diverses
classifications. Les demeures bourgeoises des notables de Rabat constituent le
centre des îlots d’habitations mais la cité compte également des édifices
religieux. Parmi ces – derniers, figurent des mosquées, zaouïas et oratoires de
quartier.

Néanmoins, une question s’impose : quelles sont les principales caractéristiques


de la Rabat précoloniale ?

L’architecture citadine marocaine est, dans ses grandes lignes, plus ou moins
homogène. Il s’agit d’une architecture essentiellement intérieure, à l’instar de
celle de tous les pays de l’aire civilisationnelle islamique.

Nous entendons par ce – dernier que les ornementations extérieures sont plutôt
rares et sobres, les fenêtres assez peu communes. C’est surtout à l’intérieur que
se concentrent faste et opulence.

L’intérieur comprend plusieurs pièces (chambres, cuisine, salons) est agrégé


d’un patio. Sur ce point, Rabat, Fès, Tétouan ou Salé ne présentent
autour
presque aucune différence.

Les singularités de Rabat méritent néanmoins d’être soulevées. A l’instar des


cités du littoral atlantique marocain (sa sœur jumelle Salé, mais aussi
Azemmour, El Jadida, Safi ou Essaouira), le type de porte dominant est l’arc en
plein-cintre. Ce modèle est souvent considéré comme un apport morisque du
XVIème siècle, diffusé par la communnaute qui s’installa à Rabat en 1609 –
1609 fuyant les persécutions de Philippe II. Ces Morisques répercuteront ainsi
dans leurs nouveaux lieux de vie un modèle alors très en vogue dans l’Espagne
d’alors.

Porte en arc plein – cintre, caractéristique de l’architecture traditionnelle rbatie

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L’arc en anse de panier est relativement commun à Rabat et à Tétouan. On


qu’il a été diffusé par ces mêmes morisques. On le retrouve dans
estime
certaines fontaines murales de la médina, mais également dans la Casbah des
Oudayas.

Un autre héritage morisque caractérise l’urbanisme de la médina de Rabat : les


rues plutôt larges et suivant un plan orthogonal. Ce modèle est également
présent dans le quartier Trankat de Tétouan où s’installe une importante colonie
morisque au début du XVIème siècle, mais également à Testour, en Tunisie.

Le type de minaret dominant est celui dit « maghrébin » carré. Néanmoins, celui
de la mosquée Moulay El Mekki (XVIIIème siècle) se distingue par son minaret
octogonal. Apport morisque ? Fantaisie des architectes ? La question reste
ouverte. Il convient toutefois de noter que les cités du Nord-ouest marocain,
Tétouan, Chaouen, Ouezzane mais aussi Tanger, Asilah et Larache, comptent
plusieurs minarets octogonaux.

Minaret octogonal de la Zaouïa Moulay Mekki, XVIIIe siècle

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Un des matériaux les plus usités dans l’architecture traditionnelle rbatie (mais

commun à la majorité des cités du littoral atlantique) est la pierre dite de Salé.

Les principaux monuments de Rabat sont :

- La Mosquée Hassan, édifiée sous le règne du calife almohade Yaacoub


El Mansour, à la fin du XIIème siècle, qui visait à en faire le plus grand
lieu de culte de l’Occident musulman, et le second dans le monde
musulman, uniquement dépassé par celle de Samara en Irak.

- Le mausolée voisin Mohammed V, bâti dans un style marocain où se


greffent des influences modernes, qui abrite les sépultures du sultan
Mohammed V et de ses deux fils, Hassan II et Moulay Abdellah.

- La nécropole mérinide de Chellah où architecture islamique jouxte


ruines d’époque romaine Sala Colonia. De l’ère mérinide, date tout un
complexe qui comprend un bain, une médersa, une mosquée et des
marabouts, ainsi qu’une grande fortification flanquée d’une porte
monumentale et des tombes de sultans mérinides et de leurs familles.

- La Casbah des Oudayas, citadelle élevée au XIème siècle ayant


initialement servi de point de départ aux musulmans du Maroc vers Al –
Andalus. Elargie sous les Almohades, il n’acquiert de l’importance qu’à
partir du XVIème siècle lorsqu’elle devient le siège de la République du
Bouregreg, unique exemple de thalassocratie dans l’Histoire du monde
musulman.

Cet ensemble de monuments a valu à Rabat d’être classé au Patrimoine


Mondial de l’UNESCO en 2012, après Fès, Marrakech, Meknès, Tétouan,
Volubilis, Ait Benhaddou et El Jadida (cité portugaise de Mazagan en 2004).

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Ruines de Chellah où se juxtaposent ruines romaines et vestiges mérinides

Les Remparts : Ils ont bénéficié d’une préoccupation particulière dans la


politique de sauvegarde du patrimoine traditionnel. De forme plutôt rectiligne,
les remparts proposent de longues perspectives ponctuées par les monumentales
portes fortifiées et la redondance des tours carrés (bastions) flanquant la
muraille. Parmi ces dernières, on peut citer Bab Rouah, incontestablement la
plus remarquable. Bab El Alou, Bab Tben, Bab Tamesna (détruite), Bab El Had
sont d’autant de portes portifiées qui ponctuent la muraille almohade de Rabat.

Bab el Had : porte Almohade du XIIe siecle

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C’est cet ensemble de fortifications et de portes fortifiées qui ont déterminé la
trame viaire de la restructuration et de la construction de la ville moderne du
XXe siècle.

Le Palais du Sultan : Il se trouve sur le plateau Sud. Il est entouré de murs et


d’une ceinture végétale.

Le quartier de Résidence : Il se situe à l’est du palais, et regroupe les


différents services administratifs modernes nécessaires au gouvernement du
protectorat. Sa situation géographique n’est pas un hasard. En effet, il offre une
belle perspective sur la ville.

Le centre ville : C’est l’endroit de plaisance, de loisirs et des affaires


européennes. Il occupe l’espace libre entre l’ancienne Médina au Nord et le
Palais avec la résidence générale au Sud.

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Boulevard Mohammed V

- Quartier Militaire : Sur le coté Ouest du quartier résidentiel.

- Une Zone industrielle : Sud Ouest du quartier Résidentiel.

- Un Port commercial : Au niveau de l’embouchure du Bouregreg en dessous


de la Qasbah des Oudayas.

- Quartier Résidentiel : A l’Ouest des remparts.

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3. REFORMES ET AMENAGEMENTS DE LYAUTEY.



A compter de 1913, Lyautey fait appel à Prost (1912 – 1956). Celui-ci établit
des principes pour la réorganisation du pays, en vue d’éviter les erreurs
précédément commises dans les autres colonies telles que de l’Algérie,
Madagascar et la Tunisie.

C’est pourquoi la prise en compte des réalités politiques et socio-politiques est


mise en avant.

Celui passe par divers axes:

• Le respect de l’intégrité artistique et sociale du foyer historique dont la


conservation doit être une priorité. Le foyer préexistant doit demeurer dans son
état traditionnel pour le logement des marocains et à des fins touristiques. A
cette issue, un service des Beaux-Arts a été spécialement conçu pour préserver
l’ancienne médina.

• L’utilisation des règles de l’urbanisme les plus modernes :

Grands boulevards, adduction d’eau et d’électricité, squares et jardins…

La prévision d’espaces bien différenciés, chacun étant réservé à una finalité : les
quartiers industriels sont distincts des quartiers commerciaux, eux-mêmes
opposés aux quartiers de plaisance…

La mise en place de plans dont le principe fondamental est la différenciation


fonctionnelle.

• A la Séparation de la population européenne de l’indigène marocaine par la


création, à l’extérieur des enceintes de la Médina, des quartiers d’extension
urbaine totalement neufs, réservés à l’habitat, au commerce, et aux différentes
activités européennes.

Dès 1912, la médina a été décrétée comme zone résidentielle interdite pour la
totalité des Européens, y compris les tous premiers à vivre au Maroc.

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Ces décisions urbanistiques ont débouché sur deux conséquences :



-Tous les efforts d’urbanisation, d’aménagement et d’équipement urbain est
destiné aux seuls européens

-Quelques quartiers réservés aux Marocains ; ou deux types d’habitat peuvent


être distingués :

1. Un habitat collectif dont le plan reprend les éléments principaux de la maison


traditionnelle ; quatre logements en général, deux au rez-de-chaussée et deux à
l’étage autour d’un patio commun.

2. Un habitat unifamilial agrégé autour d’un patio, sur deux niveaux. Prost a
conçu un tracé bien précis de la ville de Rabat qui s’est caractérisé par une
segmentation bien précise, en divers quartiers intra muros et extra muros,
chacun occupant une fonction et configuration sociale opposée.

C’est ainsi que la ville moderne de Rabat s’est tout d’abord épanouie autour du
quartier administratif, qui constituait le noyau central. Il est situé dans la zone
intra muros et abrite la résidence générale.

bien séparés selon leur fonctions et leur configuration sociale. Ainsi, la ville de
Rabat s’est développée progressivement autour du noyau central qu’est le
quartier administratif. Sa vision du quartier repose sur des bases d’efficacité, de
durabilité, de confort et d’agrément des usagers afin d ‘améliorer le
fonctionnement de la machine administrative.

CIRCULATION :

Le réseau automobile a également été soigneusement pensé. Ainsi, Lyautey et


Prost ont cherché à minimiser les problèmes qui pouvaient être liés à la
congestion automobile. Axes, rocades, larges percées, grands boulevards, pour
ne nous limiter qu’à ceux-ci, ont été déployé, témoignant donc de la logique du
tracé et de la réussite de son fonctionnement.

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On distingue plusieurs types de voies :

Classement des voies :

-L’avenue : Il s’agit d’une artère, principalement rectligne et large. Elle s’étend


généralement sur une grande distance. Le plus souvent, un alignement d’arbres
et de plantes la caractérise. Deux types d’organisation existent : central
(également connu sous le nom de refuge) ou de part et d’autre de la chaussée
(symétrie).

-Le Boulevard : La hauteur des édifices qui la longent des deux côtés sont
généralement tributaires de sa largeur.

Le Boulevard constitue un endroit idéal pour la promenade. Ses fonctions sont


multiples et incluent également un axe commercial et marchand. Aussi est-il
muni d’arcades et de galeries lesquels permettent un contact bien plus direct
entre les passants et les négociants.

- Les rues Intermédiaires : Sont généralement nommées ainsi les voies qui
permettent de connecter les avenues et les boulevards. Marchandes également,

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elles se caractérisent par un flux humain et commercial plutôt dense. Concernant



la hauteur des édifices qui la borde, elle dépasse clairement leur emprise.

- Les rues Piétonnes : Caractéristiques de la Médina il s’agit de rues dont


l’emprise ne dépasse les huit mètres. Le flux piéton est important et dominant.
Elle présente des variantes selon l’usage (Couvertes, découvertes, semi
couvertes, avec ou sans servitude d’arcade, plantée ou non)

La Ville nouvelle a vu le jour en plusieurs étapes et par poussées.

Voici un bref historique de son évolution :

- 1914 : Quartier Administratif : situé dans la zone intra muros et représente la


résidence générale

-1920 : Le centre ville : Il symbolise le coeur de Rabat et se caractérise par ses


activités culturelles, commerciales et résidentielle. Il inclut aussi la grande
avenue de Dar Makhzen connue actuellement comme l’avenue Mohammed V.
Cette partie de la ville abrite de grands équipements tels que la Poste, la Banque
d’Etat, le Palais de Justice et la Gare ferroviaire.

-1920 : Le quartier des Orangers : Situé à l’extérieur des fortifications, entre


l’avenue Temara et la Victoire

-1917 : Le quartier des jardins de l’Agdal : construit autour du jardin d’essai et


se compose essentiellement de villas

Le quartier Petit Jean et l’Océan : Ce sont des quartiers beaucoup plus


populaires qui ont abrité des immigrés en provenance du Sud de l’Europe :
espagnols, portugais et italiens.

-1917 : La cité Habous destiné aux fonctionnaires Marocains

-1920 : Premier quartier extra Muros de la bourgeoisie de Rabat

Le Centre urbain est articulé autour d’un axe principal, qu’est l’Avenue
Mohammed V, entre Bab Tben et Jamâa Es-Souna.

Elle est organisée en deux séquences distinctes :

- La première étroite, avec une forte activité commerciale, créant une transition
depuis la Médina. La seconde plus large et monumentale recevant d’importants
équipements: La poste, la gare ferroviaire, le Tribunal, la trésorerie, la Banque

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du Maroc, des hôtels …Cet axe continue jusqu'à Bab Zaer et divise donc le

territoire intramuros en deux parties : Le Palais impérial du quartier Touarga et
la Résidence Générale du Protectorat.Ceci souligne un contraste symbolique de
la politique de cette époque : Un rapport du pouvoir entre équilibre et sécurité
apparente et domination, instauré par le protectorat.

Viendra Ensuite l’intervention d’Ecochard :Après le départ de Prost en 1926 et


celui de Lyautey deux ans plus tard, le service de l’urbanisme sombra dans une
crise véritable.Le nouveau résident fit appel à un nouvel architecte urbaniste :

Michel Ecochard, qui va concevoir un nouveau plan d’aménagement pour la


ville de Rabat, et cela sur la base d’une révision de celui établi par Prost.

Si les plans d’aménagement de Prost furent axés sur les besoins de la population
européenne, celui d’Ecochard se pencha d’avantage sur les problèmes des
marocains ; Cependant cette préoccupation fut d’ordre quantitatif, ainsi, des
cités industrielles destinées à abriter des milliers d’habitants, furent érigées
comprenant deux types d’habitat : les trames sanitaires et les immeubles orientés

Les trames sanitaires consistent en un groupement d’habitations orientés vers le


sud afin de bénéficier d’un maximum d’éclairage et d’ensoleillement,
généralement de deux pièces articulée autour d’une cour centrale. Cette
suggestion est comme la solution de la prolifération des bidonvilles dans la
banlieue ; on peut l’imaginer comme une étape intermédiaire pour prédisposer
les bidonvilles à vivre dans des immeubles orientés qui constitue le deuxième
type d’habitat. C’est avec l’équipe d’Ecochard, que commence l’ère de
l’urbanisme moderne, au sens de la charte d’Athènes. Cette-dernière consiste en
un zonage rigoureux, qui divisera la ville en secteurs spécialisés et séparés par
des espaces verts, cités satellites, trames standardisées et immeubles orientés.

« Il n’est plus question de réaliser qualitativement, mais quantitativement. Il ne


sera plus question de ‘’ cités-modèles ‘’ ni de ‘’quartiers indigènes’’ mais bien
d’habitats du grand nombre »A l’opposé de ses prédécesseurs, Ecochard
envisage le développement de l’ensemble de l’agglomération dans son cadre
régional. Il lança de vastes opérations d’habitat économique en faveur des
indigènes disposant de revenues modestes.Ces operations visaient a
desencombrer les quartiers surpeuples et reduire les bidonvilles.

Le projet réalise l’adaptation des valeurs modernistes de l’urbanisme et de


l’architecture au contexte du Maghreb, tout en s’adaptant et respectant le tracé
du vieux foyer et de ses diverses manifestations historiques et patrimoniales.

Ainsi, l’architecture de Rabat se caractérise par un brassage et une synthèse


entre un projet urbanistique du XXème siècle et un respect du legs historiques.

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Le travail des architectes et ingénieurs du Protectorat a abouti à une ville –



capitale à l’urbanisme réussi. Conservant et respectant le patrimoine culturel
antérieur à 1912,

La ville de Rabat offre une synthèse réussie entre un projet urbanistique


moderne et un respect de l’héritage du passé. Les ingénieurs et les architectes du
protectorat ont su réaliser une ville capitale pleinement aboutie, en prenant en
compte l’urbanisme préexistant et les nombreux témoignages des dynasties
marocaines antérieures: Ils les ont conserves, et intégrés dans leur projet,
instaurant un urbanisme précurseur et volontariste basé sur une réglementation
appropriée.

Parallèlement, l’impact de l’héritage du passé a favorisé l’émergence d’un


langage architectural et décoratif aux traits particuliers, authentique touche du
Maroc. Le résultat est une ville jardin aux fonctions urbaines bien divisées
permettant ainsi une certaine continuité et une communication passé-présent.

Quant aux espaces verts, l’accent a très vite été mis sur eux. Ils sont dès les
premiers temps, intégrés dès le départ dans le plan de ville. Les systèmes de
parcs ordonnent le tracé urbain dans des zones distinctes et naturellement
séparées.

Lors de son esquisse, Henri Prost en Collaboration avec Jean Claude Nicolas
Forester a esquissé une méthode d’action qui prévoit une croissance urbaine
définie et contrôlée par un système d’espaces libres et de jardins publics mis en
réseau par une voirie hiérarchisée qui définit des zones de construction et un
zoning, l’ensemble étant réglementé juridiquement. Dans cette mise en scène
urbaine apparaît donc, un système de parcs allant des grandes réserves et
paysages protégés aux « avenues promenades » en passant par les parcs
suburbains, puis de petits parcs.

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Le Jardin d’Essai

Le plus grand jardin public de Rabat a été conçu en 1914 par Jean Claude
Nicolas Forester. S’étendant sur une aire avoisinant les 17 Ha, il est pourvu
d’une richesse floristique que l’on évalue à plus de 600 espèces issues de plus de
1000 variétés et une partie dédiée aux travaux de recherche et
d’expérimentation. C’est un jardin d’agrément et un jardin botanique à caractère
scientifique, pour l’acclimatation d’espèces nouvelles au climat du Maroc côtier
et est considéré comme le parc le plus riche des parcs botaniques du Maroc.
L’activité de Jardin d’essais botanique porte aujourd’hui, sur deux
spécialisations : Des travaux de floriculture et des travaux d’arboriculture
fruitières exotique.

L’avenue de la Victoire est conçue comme une promenade ombragée ouvrant


une perspective qui débouche sur la porte fortifiée almohade Bab Rouah. Le
niveau bas des immeubles et des maisons la bordant renforce le sentiment d’un
environnement arboré continu qui conduit le promeneur jusqu’au Jardin
d’Essais. Ici, passé et présent se mêlent et se juxtaposent : une avenue,
caractéristique architecturale moderne, se terminant par un monument vieux de
plus de sept siècles.

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Avenue de la victoire qui débouche sur la porte almohade de Bab Rouah

Un autre exemple comparable est l’aménagement du jardin…

Le Jardin Nouzhat Hassan :Ce jardin se situe au coeur de la ville de Rabat, et à


été conçu par Marcel Zaborsky, architecte paysagiste de l’Ecole d’Horticulture
de Versailles.S’étalant sur une superficie de 11 Ha, cette étendue d’espace vert,
à caractère introverti dissimule plusieurs richesses végétales,et permettait de
dégager la vue sur la Médina depuis la Résidence Générale. D’une autre part
extraverti, il donne aussi sur des avenues et des rues qui offrent différentes
percées qui mettent en relation l’avoisinant.Il représente donc, un espace de
transition entre deux entités urbaine : La Médina et la nouvelle ville. Il est
considéré comme le premier terrain de jeux pour enfants dans une
agglomération du début du siècle.

Les Jardins de Résidence Générale :Situé dans un emplacement stratégique


choisi par le Résident général Lyautey, et dessinés par le Maitre jardinier Marcel
Zaborsky, les jardins se trouvent au sein de la Résidence Générale conçue par
Henri Prost, Albert Laprade et Adrien Laforgue. On y observe une bonne
cohérence entre la construction etal’élément végétal: Les bâtiments aux
colonnettes de marbre et aux toits vernissés on été composés avec des arbres,

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des parterres fleuris, des bassins et fontaines. Le tout représente une réussite de

l’interaction entre l’art et la nature.

L’Avenue–Promenade de la Victoire :Nous sommes en présence d’une large


chaussée bordée de deux voies latérales cyclables de largeurs plutôt limitées et
de larges trottoirs, délimitées de part et d’autres d’arbres régulièrement
disposées et rigoureusement taillés, et qui ,encadrent dans une percée
ascendante, une des portes Almohade (Bab Rouah).

L’Avenue donne sur des rangées de Villas dont les clôtures débordent de plantes
grimpantes et décoratives.Dans cette partie, après avoir présenté précédemment
les principales composantes historiques et théoriques de la forme architecturale
coloniale, nous procédons à l’analyse de toutes les lois et les règles de
composition et les éléments utilisées afin de former une façade a l’époque
coloniale. L’Architecture de l’époque en-soi, connaît un réel métissage, et on
peut le remarquer en contemplant les constructions et les façades de l’Avenue
Mohammed V.

On aperçoit l’architecture coloniale, une architecture du pouvoir, où le


traditionnel est intégré aux caractères européens.

Composantes de la façade coloniale :

D’une manière générale, toute façade peut assurer son esthétique et son équilibre
par l’intermédiaire des ces percements (fenêtres, potes)ainsi que d’autres
éléments tels que l’avant-corps, les balcons, et lesornements.

Ainsi, la façade coloniale se présente sous trois aspects qui sont :

A la fois large et haute

Plus large que haute (horizontalité)

Plus haute que large (verticalité)

Les façades donnant sur l’avenue Mohamed V se distinguent toutes par une
longueur largement supérieure à leur hauteur.

Cette remarque est surtout valable pour les bâtiments qui abritent de la siège lds
équipements administratifs

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La façade coloniale se compose de trois parties :



Le sous-bassement :

Il se présente sous forme de portiques servant de galerie protégée pour conduire


le flux de piétons à proximité des magasins qui y sont présentées et ceci pour les
bâtiments donc le rez-de-chaussée contient des locaux de commerce ou de
service.

Le corps de la façade :

C’est la partie principale qui détermine l’image, la signification et la référence


du bâtiment en lui même. Elle constitue le support des éléments architecturaux
(fenêtres, portes, colonnes, avantcorps)

Le couronnement :

Indiquant la limite horizontale entre le ciel et le bâtiment, le couronnement


constitue un élément important dans la silhouette de l’édifice par le biais de sa
hauteur, sa saillie et son profil. Il peut être léger ou imposant.

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4. CARACTERISTIQUES DE LA RABAT COLONIALE.



Appelée l’Avenue de Dar El Makhzen, l’Avenue M.V représente une artère qui
traverse deux entités urbaines et les relie aux pôles du pouvoir qui coexiste sous
le même régime du protectorat. Bordée d’immeubles aux portiques dans sa
première partie, elle s’élargit d’une allée de palmiers dans une seconde
séquence, principalement encadrée d’édifices publics, elle se subdivise enfin au-
delà d’une ancienne mosquée , pour desservir , d’un coté la résidence générale et
d’un autre coté le palais du sultan.

La majorité des bâtiments construits sur l’avenue M.V, sont marqués par
l’architecture du pouvoir, caractérisé par le style Néo-Mauresque, mais le style
Art Déco reste le plus dominant. L’architecture de la première moitié du XXe
siècle est caractérisée par une variation des styles en fonction de la situation
historique.

Elle a donné naissance à des immeubles offrant des façades au décor urbain et
des intérieurs au plaisir de la vie, des espaces captant le soleil et proposant une
alternative a la Médina qui est connue pour son introversion. Une juxtaposition
de formes complexes et création d’un art savant et homogène, une recherche de
conciliation du passé et du présent par les éléments de l’architecture.

Banque du Maroc sur l’Avenue Mohamed V

26

Poste de style néo-mauresque également

Ce bâtiment est un spécimen de l’architecture de l’époque coloniale, alliant a la


fois modernité et tradition dans le style. Il occupe une grande surface et se
démarque des façades donnant sur l’avenue M.V, le boulevard Alla Ben
Abdellah et les rues du Caire, et d’Al-Mansour Dahbi. Le bâtiment compte deux
étages et un rez-de-chaussée. Il a été conçu par Laforgue Laprade.

Il s’agit d’un model architectural représentant l’architecture du pouvoir encore


une fois, par son style riche au niveau du traitement des façades. C’est un
équipement public de style néo-mauresque avec une harmonisation subtile entre
l’art déco et l’architecture mauresque.

On remarque la force présence de l’élément de la symétrie, ce qui lui confère le


caractère de force, de monumentalité. Cependant, on remarque sur la façade une
décoration qui rappelle l’architecture traditionnelle intégrée au caractère
classique européens, ce qui lui amène une certaine originalité. On remarque
aussi un travail de frise et de motifs floraux gravés sur la pierre de Salé d’une
manière ordonnée. La galerie délimitant la banque aux rez-de-chaussée, est sous
forme de colonnades de style Art-déco en pierre.

27

Le bâtiment aux fresques de la rue Gaza :



La construction de ce bâtiment remonte aux années 1930.Faisant parti du style
architectural néo-classique, ce bâtiment se situe dans la rue Gaza. Il est composé
de deux étages à usage d’habitation, le rez-de-chaussée étant affecté à des
activités commerciales. Il est dans un état de conservation moyen.

La façade se manifeste par un jeu de symétrie des masses architecturales et par


une richesse des décors. Elle présente aussi un avant-corps composé
d’ouvertures rectangulaires au premier étage et de portes fenêtres au deuxième
étage avec garde-corps en ferronnerie. On y remarque aussi des figures
humaines e des motifs floraux en relief. Cette fusion d’éléments au niveau de la
façade fait la particularité de l’édifice.

Théâtre de la Renaissance, édifice bâti dans le style architecturale de l’époque


coloniale

28


5.SYNTHESE :RUPTURES ET CONTINUITES.

Il est vrai qu’à priori, tout peut opposer la Rabat précoloniale de la Rabat
coloniale.

En effet, l’étroitesse des rues s’oppose à la remarquable des boulevards. La


hauteur des bâtiments de la Rabat moderne se différencie également à celle de la
médina.

Néanmoins, une analyse plus poussée permet de dégager l’impact et l’emprise


du substrat local, lequel se fait ressentir avec force sur certains édifices du
centre-ville. C’est un style dit « néo-mauresque ». Il s’agit, autrement dit, d’une
lecture ou d’une adaptation moderne du patrimoine architectural rbati ou
marocain de manière générale.

Un des plus beaux spécimens de l’architecture dite néo-mauresque est


incontestablement la Banque du Maroc, sur l’avenue Mohamed V. Il allie donc
modernité et tradition, et se démarque de l’ensemble des façades voisines, tant
celles donnant que sur l’avenue Mohammed V que celle du boulevard Allal Ben
Abdellah. Il s’agit d’un bâtiment à deux étages. Son architecte est Laforgue
Laprade.

Il symbolise une utilisation rationnelle de l’espace par son réseau viaire, par la
spécialisation des quartiers, par des typologies architecturales associées aux
fonctions, par une présence d’élément végétal connu comme cité-jardin en
Europe et par des préoccupations hygiénistes.· Le projet inclue des éléments
monumentaux, architecturaux et décoratifs issus des différentes dynasties
antérieures, chacune ayant laissé des monuments ou une trace architecturale.

L’ensemble se veut donc une synthèse de toutes les grandes cultures qui se sont
succédées à Rabat : islamique, hispano maghrébine, européenne.

Rabat, nous l’avons dit, concrétise un urbanisme précurseur, soucieux de la


conservation des monuments historiques et de l’habitat traditionnel.

· La réappropriation du passé et son influence en retour sur les architectes et les


urbanistes du XXe siècle a produit une synthèse urbaine originale et équilibrée,
ainsi que des formes et des motifs décoratifs raffinés et nouveaux.

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5.1. Le devenir du patrimoine de la ville de Rabat.



Définissons tout d’abord la notion de patrimoine. Ce – dernier représente une
sorte de référence, un reliquat d’un passé commun qui rassemble et réunit autour
de lui une communauté et l’éloigne des autres qui sont unis par d’autres
références culturelles. Il peut s’agir de patrimoine matériel (bâti ou autres),
comme de patrimoine immatériel.

La préservation du patrimoine permet de renforcer la dimension de la


civilisation communautaire, d’enrichir la diversité culturelle de l’Humanité, et
de mettre en relation le patrimoine avec le développement économique.

C’est la raison pour laquelle la réhabilitation active est souvent perçue comme
une alternative à mettre en place, dans la mesure où elle représente une solution
qui permet sauvegarde de notre patrimoine. Dans l’optique de mieux définir le
concept de réhabilitation active, la distinction entre certaines notions méritent
d’être soulignées :

- La restauration se définit comme la restitution d’un élément à son état de base.

- La rénovation, quant à elle, consiste en l’ajustement, la correction,


l’amélioration et l’attribution d’une nouvelle forme à un bâti historique.

- La réhabilitation, enfin, est le fait récupérer une aptitude, « rendre un édifice


apte à recevoir sa fonction primitive ».

La Réhabilitation Active permet donc, la dynamisation de l’historique des lieux


et son actualisation, l’intégration de nouvelles fonctions adéquates et adaptées
aux actuelles nécessités, la conception d’un espace revalorisé, et permet de
redonner un rôle dynamique au patrimoine au sein de la composition urbaine à
travers l’intégration des corps de métiers, en leur offrant la possibilité de mettre
en oeuvre leurs connaissances et donc de préserver l’artisanat traditionnel
marocain.

Notons tout de même que dans le contexte occidental, la réhabilitation n’est pas
active dans la mesure où la finalité est la recherche de la contemporanéité au
détriment de toute référence authentique et traditionnelle. En ce qui concerne la
conception de l’espace, la réhabilitation intéresse les constructions ayant perdu
leur modification d’organisation traditionnelle.

Dans notre contexte, elle vise à revaloriser un patrimoine bâti, en y injectant des
fonctions primaires perdus et en y ajoutant des fonctions répondant aux besoins
de notre société contemporaine. La réhabilitation active pourrait être une

30

solution adéquate qui répond aux défis de notre patrimoine, afin de ne pas
sa perte tout en le redynamisant au sein de la société.
causés

En 1956, arrive l’indépendance du Maroc. Plusieurs tentatives menées par les


hommes d’Art et de Savoir afin d’améliorer la qualité de l’urbanisme de la ville
de Rabat n’ont pas abouti.

Les explications sont diverses. L’une des plus significatives est


incontestablement liée à la situation instable du Maroc, aux circonstances
économiques et financières dont quelques particuliers ont essayé de tirer profit
au maximum : recherche du profit personnel, spéculation foncière.

Les conséquences de ce manque d’intérêt sont surtout visibles sur notre


patrimoine. Nombre d’édifices sont en décadence, d’autres menacent de l’être.

De nos jours, la ville de Rabat aspire à revaloriser son héritage en sauvegardant


son patrimoine dans le but de mieux appréhender l’avenir. Ainsi, il faut faire de
la capitale une locomotive pour un développement urbain moderne qui tient
compte de l’aménagement tout en préservant le patrimoine culturel et
environnementale.

Aujourd’hui, on remarque que l’on porte plus d’intérêt au patrimoine. Dans le


cadre du développement de la capitale « Rabat ville lumière, capitale marocaine
de la culture » dont l’un des axes principaux est la valorisation du patrimoine
culturel, plusieurs initiatives ont été entreprises afin d’assurer la sauvegarde et la
redynamisation de notre héritage.

On peut citer aussi , les journées du patrimoine à Rabat(similaires à Casa-


mémoire), la restauration de la tour Hassan etc…Autant d’actions qui permettent
aux citoyens de se rendre compte de la valeur du patrimoine qui l’entoure et
donc de les sensibiliser à l’importance de sa préservation Ces actions auront
surement des impacts positifs sur notre ville et notre pays, cependant, elles ne
doivent pas s’inscrire dans une démarche visant uniquement à drainer le secteur
touristique en réalisant des profits financiers, mais aussi à valoriser notre culture
et viser à enrichir notre société en enracinant des principes communs ancré dans
les générations futures.

Il faut en effet, chercher à recréer cet esprit communautaire qui a souvent fait
notre force, en sensibilisant les citoyens à l’importance de la protection du
patrimoine, en prouvant que les démarches entreprises dans se sens ne sont pas
une pertes d’argent, comme plusieurs le pensent, mais plutôt un investissement
qui vise à renforcer les liens qui nous unissent en tant que citoyens, en
préservant notre héritage commun qui définie notre identité individuelle et

31

communautaire. Il faut donc bercer les générations futures dans un contexte qui
prône le développement culturel.

Le tissu urbain connaît au Maroc, et ce dès les premiers de temps de l’époque


coloniale, une morphologie que l’on pourrait qualifier de fragmentaire, dans la
mesure où elle représente une coupure plutôt radicale avec les acquis du passé
historique (à quelques exceptions près).
C’est ainsi que bien souvent, la société marocaine soumise à un processus
d’acculturation, notamment dans le domaine architectural et urbaniste, a préféré
choisir l’universalité, au nom du « développement. » Le passé est généralement
assimilé à de l’archaïsme.

C’est la raison pour laquelle la réconciliation de l’architecture et de son Histoire,


est un objectif – clef.

Néanmoins, une importante question demeure : celle de la compatibilité de


l’architecture traditionnelle avec le présent. Ainsi, nous nous demandons dans
dans quelle mesure l’urbanisme traditionnel rbati peut-être répondre aux besoins
du présent ?

Les origines de la fragmentation spatiale puisent, en Occident, leurs racines dans


la révolution industrielle.
En effet, la mise en place de moyens plus performants (moyens de transport et
de communication) vont peu à peu bouleverser et façonner le faciès des
nouvelles villes.

Le modele islamique traditionnel :cet espace est le produit des rapports


humains,lesquels sont regispar la loi musulmane « Charia »,garantissant la
dignité de chacun au sein de la cohéesion sociale
Trois dimensions de la Charia sont palpables à travers la construction :
-Dimension d’intimité auniveau de l’habitation : aucune fenêtre ne permet de
regarder chez le voisin.
-Principe du bon voisinage au niveau de l’impasse résidentielle.
-Principe de communauté au niveau du quartier et de la cite.

La continuite urbaine au Maroc:la medina est composée de :

Espace domestique :la maison traditionnelle peut etre definie par les elements
suivants :l’entree ,le patio et les pieces peripheriques

32

Espace public :

-Macro-forme urbaine, on peut distinguer le centre et les quartiers. Cette
classification primaire nous aidera à distinguer plusieurs typologies
d’équipements, ceux-ci sont hiérarchises en trois niveaux, selon leur localisation
dans la cité : les équipements structurants au centre, ceux de cohésion, sont
situés dans les quartiers et ceux d’intégration dans les unités de voisinage.
-Equipements structurants : grande mosquée, marché, la Medersa ou l’université
religieuse.
-Equipements de cohesion : hammam, four à pain et école coranique.
-Equipements d’intégration : épiciers qui se repartissent le long des voies.

-Composantes urbaines :Les rapports sociaux dans la médina se déroulent à 3


niveaux qui élargissent graduellement les rapports de la communauté.
-élément le plus petit est le Derb (impasse résidentielle)
-La Haouma (le quartier) est le niveau intermédiaire .
-La médina est le niveau supérieur, en fait la médina est un ensemble de
quartiers, eux-mêmes composés d’ensemble de Derbs.

-L’urbanisme colonial français : un tournant idéologique…


Dernier en date des pays à avoir été placé sous la tutelle du Protectorat français,
le Maroc constituera un laboratoire d’essai. De nouveaux services urbains seront
mis au service de la domination coloniale. Du point de vue qui nous concerne,
problématique des rapports entre ville musulmane et ville coloniale, ces
nouvelles pratiques urbaines sont, nous semble-t-il au carrefour de trois
phénomènes :
-Les acquis de l’expérience coloniale en la matière, notamment en Algérie et
en Tunisie.
-La marginalisation du système de production urbaine précoloniale.
-Le recours a des figures urbanistiques modernes pour la conception et
l’aménagement des villes nouvelles.

L’appropriation physique des tissus urbains préexistants se faisait au prix de


plusieurs destructions pour le réaménagement d’un cadre bâti qui ne pouvait
s’imposer sans mutilations, des modes de vie et des usages auxquels il n’était
pas destiné. Révélée insatisfaisante, elle conduisait a la déstructuration des tissus
urbains précoloniaux.

Peu à peu, la tendance évolue vers la scission des deux agglomérations et, aux
débuts du siècle, vers une prise de conscience aigue de l’incompatibilité entre
deux tissus urbains aux caractéristiques si différenciées.

33

« L’expérience de trop de villes algériennes était là pour nous enseigner. Il était


donc bien simple, puisque l’on devait en sortir, de commencer par se mettre
dehors. C’est de là qu’est partie notre conception initiale. Toucher le moins
possible aux villes indigènes. Aménager a leurs abords, sur les vastes espaces
encore libres, la ville europeene, suivant un plan réalisant les conditions les plus
modernes… »

C’est au Maroc que ces principes généraux vont être expérimentes pour la
première fois par le général et chef de l’armée, Hubert Lyautey qui fait venir au
Maroc des urbanistes pour concevoir l’aménagement des agglomérations
européennes et impose le respect des règles qu’il avait énonce pour la
composition de ces nouveaux ensembles urbains.

La période de Prost (1912-1926) :

Lyautey dégage de son analyse deux principes pour la réorganisation du pays,


entamant ainsi la fragmentation irréversible :

-Séparation de la ville européenne par rapport à la médina afin d’assurer à


chacune d’elle une autonomie relative.
-Application aux villes nouvelles les principes de l’urbanisme dit moderne.
Henri Prost, urbaniste officiel de Lyautey est charge de cette organisation

La pratique urbaine de cette époque a eu deux résultats :


-L’effort essentiel d’urbanisation et d’aménagement et d’équipement urbain est
destine aux seuls européens.
-Quelques quartiers destines aux Marocains ; on en distingue deux types
d’habitat :
-Un habitat collectif dont le plan reprend les éléments principaux de la maison
traditionnelle.
-Un habitat unifamilial organise autour d’un patio, sur deux niveaux.

Ayant réservé presque la totalité des espaces a la ville européenne, le plan


d’aménagement de Prost n’a pratiquement rien prévu pour faire face aux besoins
en logements de la population marocaine (les quartiers pour les Marocains sont
très rares dans l’ensemble du pays, ce sont des cites néo-traditionnelles destinées
aux Marocains : les quartiers Habous de Rabat et Casablanca)

34

Habous de Casablanca

La période d’Ecochard :

Apres le départ de Prost en 1926 et celui de Lyautey deux ans plus tard, le
service de l’urbanisme sombra dans une crise véritable. Le nouveau résident
général fit appel a un nouvel architecte-urbaniste, M.Ecochard, qui va établir un
nouveau plan d’aménagement pour la ville de Rabat, et cela sur la base d’une
révision de celui établi par Prost.

Si les plans d’aménagement de Prost furent axés sur les besoins de la population
européenne, celui d’Ecochard se pencha surtout sur la problématique des
nécessités marocaines.
Toutefois, cette préoccupation fut d’ordre quantitatif : les cites industrielles
destinées à abriter des milliers d’habitants, furent idées comprenant deux types
d’habitat : les trames sanitaires et les immeubles.

Il convient donc de noter que les plans d’aménagements au Maroc ont


constitué un modèle de croissance urbaine en opposition totale avec la vieille
cite musulmane.

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Les villes modernes voient le jour se rattachant à une nouvelle réalité et a un



nouveau modèle. Le Maroc fut dote en moins d’un demi-siècle, d’une ossature
urbaine, totalement rénovée, constituée des villes modernes. De plus, une autre
dimension est à prendre en considération : les répartitions démographiques
caractérisées par une translation de plus en plus apparente du monde rural vers
les concentrations urbaines.

Le choix s’est porté sur la ville de Rabat puisque cette ville fut le théâtre de tous
les changements qu’a connu le pays, les concepts, continuité, fragmentations. Ils
prennent leur dimensions concrètes, juste après le protectorat, Rabat en tant que
capitale entra dans une nouvelle ère de sa croissance caractérisée par un certain
gigantisme, par un éclatement de son tissu, et par un système de production en
rupture avec celui du passe, de plus en plus écarté de celui de l’usage collectif.

C’est a partir de ce noyau, que sous le règne de Yaacoub El Mansour, qu’allait


naitre une cite grandiose, dont l’édification fut interrompue a la mort de son
fondateur. D’énormes remparts perces de portes monumentales, véritable chef
d’œuvre de l’architecture islamique, était tracée en fermant une aire de 420 ha.
Jusqu'à ce jour ,ils n’ont cesse de marquer la ville de Rabat, tout comme en
témoigne le minaret et les vestiges de la mosquée Hassan qui était un des plus
grands sanctuaires du monde musulman sur un site dont le caractaire sacre a ete
revalorisé par l’édification du mausolée Mohammed V qui constitue une
renaissance de l’artisanat traditionnel.

Avec les mérinides, cette ville perd en importance cependant, on peut citer
quelques monuments mérinides édifices au XIVe siècle : Jamâa El Kabir et
Chellah (nécropole).
Ce n’est qu’au début du XVIIe siècle que la médina de Rabat par l’arrivée et
l’installation des refugies morisques, va connaître au plan urbain les limites et
les caractéristiques essentielles de la configuration spatiale qu’elle conservera
dans ces grandes lignes jusqu’au début du siècle.

Pendant quelques dizaines d’années, connus en Europe,s ous le nom de « Salé,


la neuve », se développe le premier port du Maroc, dont la principale activité
était la course contre les Chrétiens. La ville délimitée par une nouvelle muraille
au Sud, va être le siège d’une petite république maritime jusqu'à l’avènement
des Alaouites, qui s’emparent de l’estuaire, du Bouregreg en 1666.
A partir de cette date, l’édification d’un palais et d’une grand mosquée,
ordonnée par Sidi Mohammed Benabdellah au XVIIIe siècle, les nombreuses
réalisations et restaurations ainsi que la creation d’un mellah, pour la
communauté juive, entreprises crées par Moulay Slimane ; l’édification d’un

36

mechouar par Sidi Mohammed Benabderrahmane, souligne l’importance de la


ville de rabat pour les monarques alaouites.

La crise de la médina : pour sa proximité de la mer, Rabat fut élue capitale du


Maroc par le général Lyautey, qui demande à Prost de la doter d’un plan
d’aménagement «avant-gardiste » pour l’époque. Cependant ce plan a marque la
ville coloniale par une ségrégation raciale :(colons /indigènes), ségrégation
sociale : (français riches aux orangers, Agdal, Souissi ; les français moyens à
Hassane, la pépinière, l’aviation et le bas Agdal) et par une ségrégation
fonctionnelle le zoning : administrations, habitat, campement militaire et zones
industrielles, cette pratique a engendré une véritable crise au sein de la Médina,
en effet le fonctionnement de la Médina va être perturbé de l’installation du
protectorat, suite à la création d’une ville propre a la colonisation à côté de
l’ancienne, il en résulte :
-une dégénérescence des fonctions économiques traditionnelles par la
concurrence des produits manufactures, et par le passage du commerce extérieur
entre les mains de la colonie étrangère.
-un amenuisement des revenus de la bourgeoisie citadine prive des revenus du
commerce.
-perd son homogénéité intellectuelle et idéologique, les nouvelles élites seront
formées dans les écoles françaises et non plus dans la grande mosquée comme
avant.
Entre les deux guerres, commence un mouvement d’exode des citadins vers les
nouveaux quartiers, suite a la valorisation du nouveau modelé urbanistique et
architectural européen et aussi a l’éclatement du groupe familial élargie qui cède
la place a la famille restreinte.

-A partir des années 1930, la médina connaît un afflux de ruraux qui remplacent
progressivement les « rbatis ». Ce phénomène entraina une sur densification du
cadre bâti et par la suite une dégradation de la qualité de vie.
Lieu d’accueil privilégié de la population immigrée, la médina est devenue
également un centre économique populaire hypertrophiée qui dessert la
population rurale. Cette hypertrophie des fonctions économiques a accentué la
dégradation de la qualité de vie dans la médina. Ateliers et commerces se sont
infiltrés dans les noyaux d’habitations.
En somme, dégradation et transformation du bâti, surdensification de l’habitat et
hypertrophie des fonctions économiques sont les principales manifestations de la
ville ancienne.

La ville nouvelle :
Cette ville nouvelle est réalisée à proximité immédiate des remparts, dans un
espace qui est en fait l’espace d’extension naturelle de la médina, et où se
trouvait le palais du sultan et les divers monuments édifices isolées.

37

La raison pour laquelle ce choix s’est porté sur Rabat, parce que les terrains

extra-muros appartenaient au Mekhzen, contrairement à Salé où les espaces
libres extra-muros appartenaient aux familles.
L’une de ces deux pistes, est devenue l’axe principal de la nouvelle
agglomération ou toute l’activité administrative est groupée. En effet, cette
artère, traverse les deux entités urbaines et les relie au pole du pouvoir qui
coexiste sous le régime du protectorat borde d’immeubles aux portiques dans sa
première partie, elle s’élargit d’une allée de palmiers, dans une seconde
séquence, principalement encadrée d’édifices publiques, elle se subdivise entre
au-delà d’une deuxième mosquée pour desservir la résidence générale et d’un
autre le palais du sultan.

La conception de la ville nouvelle devait également tenir compte d’un autre


impératif majeur. Henry Prost cite : « il y avait un autre motif qui n’avait jamais
été manifesté par aucun gouverneur civil ou militaire ; le désir de conserver
l ‘esthétique si particulière des citées indigènes d’un pays parvenu aux XXe
siècle sans avoir été influencé par la civilisation moderne. »

A Rabat, cela nécessitait la préservation de la beauté d’un site et la conservation,


dans un cadre harmonieux, de nombreux monuments de valeur et de vestige du
passe « Ayant déterminé les endroits d’où le panorama est le plus
impressionnant et le plus caractéristique, Prost fit décider qu’en ces points, les
premiers plans s’inscrivant ans le champ du regard seraient aménages en jardins.
Et c’est ainsi que furent respectées les magnifique perspectives de la tour Hassan
sur l’estuaire du Bouregreg ; de la résidence sur Rabat et Salé ; de la plateforme
de l’Agdal sur l’enceinte des vieux murs »

Sous les directives du général Lyautey, H.Prost fut le premier urbaniste qui
ouvrit l’ère de la fragmentation de la ville au Maghreb en général et au Maroc en
particulier. Son plan pour Rabat s’appuie sur un certain nombre d’éléments
structurants parmi lesquels on peut retenir:

-La résidence doit regrouper toutes les directions de l’administration française


ainsi que la ville des fonctionnaires, blottie dans la verdure. En effet, Prost
accordait une grande importance aux conditions dans lesquelles devait se
dérouler le fonctionnement des services de l’état.
-Le palais royal et la médina doivent rester intacts. Cette dernière fut en même
temps cernée de très près par des voies souvent à grande circulation afin
d’empêcher son extension.
-La structure urbaine de la ville nouvelle doit tenir en compte de quelques
éléments existants (Les pistes cavalières, le palais royal).
-Enfin, l’extension de la ville doit d’abord se faire sur les terrains déjà delimités
par l’enceinte Almohade et l’enceinte alaouite.

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L’exception du quartier Habous :

Le quartier Habous présente une singularité et une spécificité de taille qui


mériteraient d’être soulevés. Il s’agit effectivement de quartiers d’époque
coloniale, mais à la différence des autres, ils demeurent fortement imprégnés de
la médina : présence de l’arc plein – cintre caractéristique de toutes les médinas
du littoral atlantique marocain, étroitesse des voies, usage de la pierre de Salé.
La rupture, ici, est limitée. Nous sommes en présence d’une continuité presque
parfaite. Le quartier des Habous de Casablanca présente également un modèle
similaire.

Les quartiers Habous sont des quartiers coloniaux qui s’inspirent fortement de
la Medina, leur structure viaire est hiérarchisée, la répartition des habitations est
bien étudiée, on peut constater ci-dessous dans le plan suivant, que la notion de
parcelle uniforme qui n’existait pas dans la médina est clairement lisible dans la
logique de composition.

39

6. CONCLUSION.

Si la ville coloniale atteste essentiellement dans sa trame et sa réalisation d’un


souci de rationalité qui puise ses racines dans une nouvelle doctrine urbaine, le
traitement réservé à la ville musulmane montre une certaine condamnation à
l’inertie et au conservatisme.

En fait, la théorie de la séparation dictée par Lyautey générera un changement de


perception et de traitement des villes musulmanes qui déséquilibrées dans les
autres colonies, notamment en Algérie voisine. Cependant, l’effet de
l’intervention coloniale va, par la suite, provoquer la fragmentation au sein
même de ces médinas, dans la mesure où elles vont perdre leur raison d’être. Ce
phénomène se constate encore de nos jours.
Ceci dit, la ville coloniale privait la cite musulmane de son développement
endogène. Autrement dit, elle s’appropriait son futur tout en prétendant respecter
son passe qu’elle conservait et mettait en scène. Toute l’ambiguïté de cette
politique urbaine coloniale est dans cette pratique paradoxale de valorisation
d’un passe dans un futur exproprie.

A Rabat, contrairement à ce qui a pu se passer à Fès, les obstacles étaient tout a


fait mineurs voir inexistants. Dépourvue de toute influence spirituelle, cette ville
offre en plus l’avantage de disposer a l’intérieur de la vaste enceinte almohade,
d’un immense patrimoine foncier mis en valeur et surtout se trouvant dans des
conditions juridiques complexes facilitant grandement la main mise de la
colonisation sur ces terres.
Dès le départ, Lyautey avait des idées très précises en ce qui concerne la
conception et la réalisation de sa capitale, l’afflux de plus en plus fort des
européens a failli faire échec au projet du résident général et ce en allumant le
feu de la spéculation foncière et en entamant une extension anarchique et
désordonnée de la ville. Devant cette situation dangereuse, Lyautey réagit
rapidement et fit appel a l’urbaniste Henri Prost qui eut pour tache
l’établissement des plans d’aménagement des villes marocaines, et en premier
lieu de la Capitale.
Tout en appliquant les directives de Lyautey, Prost devait tenir en compte, par
ailleurs, d’un certain nombre d’éléments architecturant dans l’élaboration du
plan de la capitale, à savoir les palais et les médinas, qui resteront pratiquement
intacts, les grandes pistes cavalières qui vont donner l’orientation des principaux
boulevards et les remparts qui imposeront un certain tracé.

40

Ayant réserve tout l’espace, la ville européenne, le Plan de Prost n’a prévu
petite cité (cité Habous sur l’avenue de Temara) pour la population
qu’une
marocaine dont on n’envisagerait aucun accroissement important. Quant aux
militaires, on leur réserva des grands espaces le long du front de mer,
notamment.
Par ailleurs, le plan qui ne prévoyait l’implantation d’aucune zone industrielle,
désigna l’emplacement du port futur, en contrebas de la tour Hassan.

Le plan d’urbanisme conçu par Prost, applique des 1914, régira la croissance de
la ville pendant plus de trois décennies, c’est à dire jusqu’en 1947,date a laquelle
un nouveau plan va être dressé par un urbaniste non moins illustre, Michel
Ecochard, qui va établir un nouveau plan d’aménagement.

En dépit des soins constants et de l’attention particulière qui a entouré la


conception du plan d’une part, et des efforts soutenus en vue de son application
rigoureuse d’autre part, on assista à un échec cuisant du planificateur Prost dans
la mesure ou la ville ne s’est pas limite a l’intérieur de l’enceinte AlMohade,
c’est a dire au site qu’on lui affecta initialement, mais déborda largement vers
l’extérieur.

A Rabat, le dédoublement de la médina par la ville européenne, phénomène qui


n’a pas eu le même impact partout dans l’articulation des grandes villes
marocaines, a donne naissance a un cœur unique du fait que cette dernière s’est
établie à proximité de la première.
Cependant, la ville se singularise par son hypertrophie de l’emploi administratif,
pivot de l’activite urbaine ou les autres secteurs pour des raisons historico-
politiques (option de Lyautey, limitation au minimum du prolétariat industriel)
et économiques (concurrence des villes de l’axe littoral) sont restés tenus.
Comme le quartier administratif originel s’était appuyé sur le Centre de services,
lui-même connecté a la médina, le résultat a été la formation d’une zone centrale
concentrant la plupart des emplois.
Apres l’indépendance, la ville de Rabat n’a pas cessé de grandir, le taux de
croissance démographique s’est élevé et l’Etat n’a pas pu depuis l’indépendance
résoudre le problème du logement malgré de grands efforts de réalisation.
Depuis les années 60, le tissu urbain connaît une forte expansion, l’ouverture
des terrains se fait essentiellement de manière linéaire le long de la cote. Ce sens
préférentiel correspond au souci d’utiliser au mieu un réseau de voirie en liaison
avec l’axe Nord-Sud du pays et une ligne ferrée qui pourrait être utilisée comme
transport en commun.
Environ 4500 ha vers le sud et dans le guiche seraient ainsi urbanisée d’ici la fin
du S.D.A.U.

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Cependant une discontinuité « planifiée » continue de servir et l’on voit mal la


ville revêtir un caractère d’unité avec ces grands ensembles urbains qui se sont
développés. Aussi parle-t-on de ségrégation spatiale, dès qu’on aborde le profil
socio-économique…les quartiers se sont développés dans les meilleurs
conditions climatiques, alors que les quartiers populaires se sont développés
entre la route de Casablanca et le littoral, sur des zones exposées aux vents.

En dépit de son reclassement fonctionnel dans un espace urbain de plus en plus


étalé où apparaissent de nombreux pôles concurrentiels la Medina, forte de sa
pesanteur historique et de sa centralité ne cesse de faire preuve d’une vitalité
remarquable, n’ayant en général que des services banales, la médina a peu a peu
délaisse ses activités en faveur des pôles naissants consolides sur tout son
appareil commercial et tout spécialement la branche de l’habillement.

La juxtaposition de la Medina et ville moderne, le caractère populaire des


quartiers a fait le pouvoir d’achat et l’administration comme fonction dominante
de la ville telles étaient les principaux facteurs de la polarisation accentuée de
l’espace urbain.

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