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T. BENKIRAN
1. Introduction
Nombreuses situations où on étudie une quantité f dépendant de 2 variables x ; y, ou de 3 variables
x ; y ; z, voire plus.
Exemples :
(1) Cartes d'état major, donnant la hauteur en chaque point.
(2) Thermodynamique : U (v, t), S(u, v, n1 , n2 , n3 )
(3) Cartes météo, qui représentent la pression ou la température en fonction de la position : T =
f (t, x, h, ...) où t désigne le temps, x la position et h l'altitude.
Dans le souci de simplier les notations, on se limite à des fonctions de deux variables, mais les notions de
continuité et ou de dérivation partielle introduites dans ce chapitre s'appliquent de même aux fonctions
de trois variables ou plus.
2. Quelques rappels sur l'espace R2
On représente R2 sous la forme d'un plan muni d'un repère orthonormé (O, i, j) :
A tout point X du plan, on associe un couple de coordonnées (x1 , x2 ) ∈ R2 dites coordonnées carté-
siennes :
OX = x1 i + x2 j
Et réciproquement, à tout couple de réels, on peut associer un point du plan. On peut aussi représenter
un point par des coordonnées pôlaires :
x1 = r cos(θ) et x2 = r sin(θ)
Sur cet espace, on dénie la norme (distance entre deux points) de la façon suivante :
Soient X et Y deux points de l'espace R2 de coordonées respectivement X = (x1 , x2 ) et Y = (y1 , y2 )
donc :
OX = x1 i + x2 j et OY = y1 i + y2 j
La distance entre les points X et Y est donnée par :
p
d2 (X, Y ) = kX − Y k2 = (x1 − y1 )2 + (x2 − y2 )2
Dans R2 , on désigne par :
(1) Si a 6= 0, ∆ = (x, y) ∈ R2 , y = ax + b la droite qui passe par les points A = (0, b) et
B = ( −ba , 0).
(2) ∆0 = (x, y) ∈ R2 , y = b la droite qui passe par les points A = (0, b) et B = (1, b).
(4) Df ((a, b), r) = (x, y) ∈ R2 , (x − a)2 + (y − b)2 ≤ r2 le disque fermé de centre (ou la boule
3. Définitions et exemples
Dénitions 3.0.1.
(1) On appelle fonction numérique de deux variables réelles la donnée d'un sous-ensemble D de R2
et d'une application f qui à tout couple (x, y) de D associe un unique nombre réel f (x, y).
L'ensemble D = Df est appelé ensemble de dénition de la fonction f .
Représentation graphique
La fonction de deux variables f dénie sur D fait correspondre à tout point (x, y) ∈ D de R2 un
unique nombre réel z = f (x, y). On peut représenter f dans l'espace par l'ensemble des points
de coordonnées (x, y, f (x, y)) où (x, y) ∈ D, c'est la surface :
S(f ) = (x, y, z) ∈ R3 , z = f (x, y), (x, y) ∈ Df
Il est donc dicile de représenter une fonction de deux variables réelles, remarquons que c'est
exactement le problème que l'on rencontre en tomographie (scanner, IRM), c'est pour cela qu'on
dénie :
(2) Soit f une fonction dénie sur D de R2 . Pour tout c ∈ R, on appelle ligne (ou courbe) de niveau
c l'ensemble :
Nc (f ) = {(x, y) ∈ D, f (x, y) = c} = S(f ) ∩ (x, y, z) ∈ R3 , z = c
Graphiquement :
on projette dans le plan (Oxy) l'intersection de la surface dénie par f et du plan z = c.
Dans ce cas, connaissant toutes les lignes de niveau, on peut en déduire l'allure de la surface.
Remarque :
L'utilisation des lignes de niveau dans divers domaines est très fréquente, citons, par exemples : lignes
de même pression, lignes de même profondeur, lignes de même inclinaison magnétique, lignes de même
déclinaison magnétique, lignes de même précipitation moyenne, ligne de même altitude, lignes de même
température, ...
Exemples 3.0.1.
(1) La fonction f (x, y) = x + 2y est une fonction numérique de deux variables réelles dénies sur
R2 tout entier.
La ligne de niveau c ∈ R de la surface z = f (x, y) = x + 2y est l'ensemble :
c−x
Nc (f ) = (x, y) ∈ R2 ,
x + 2y = c = (x, ), x∈R
2
Il s'agit donc d'une droite. Donc toutes les lignes de niveau de cette surface sont des droites du
plan. Cette surface est donc un plan de R3 .
(2) La fonction h(x, y) = x2 + y2 est une fonction numériques de deux variables réelles dénies sur
R2 tout entier.
La ligne de niveau c ∈ R de la surface z = h(x, y) = x2 + y2 est l'ensemble :
x2 + y 2 = c
Nc (h) = (x, y) ∈ Dh
par conséquent :
a) Si c < 0, l'ensemble Nc (h) se réduit à l'ensemble vide.
b) Si c = 0, l'ensemble Nc (h) se réduit à l'ensemble {(0, 0)}.
c) Si c > 0, l'ensemble Nc (h) est le cercle de centre {(0, 0)} et de rayon √c.
(3) Soit a ∈ R∗ , la fonction g(x, y) = √a −x1 −y est une fonction numériques de deux variables
2 2 2
réelles dénies sur Dg = (x, y) ∈ Dg , x2 + y2 < a2 , c'est le disque ouvert de centre (0, 0) et
de rayon |a|.
La ligne de niveau c ∈ R de la fonction g est l'ensemble :
Nc (g) = (x, y) ∈ R2 c2 (a2 − x2 − y 2 ) = 1
ce qui donne :
a) Si |c| < |a|1 , l'ensemble Nc (g) se réduit à l'ensemble vide.
b) Si |c| = |a|1 , l'ensemble Nc (g) se réduit à l'ensemble {(0, 0)}.
c) Si |c| > |a|1 , l'ensemble Nc (g) est le cercle de centre {(0, 0)} et de rayon a cc −1 .
q
2 2
2
FONCTIONS À PLUSIEURS VARIABLES 3
(4) La fonction k(x, y) = ln(x + y) est une fonction numériques de deux variables réelles dénies
sur Dg = (x, y) ∈ R2 , x + y > 0 .
La ligne de niveau c ∈ R de la fonction k est l'ensemble :
Nc (k) = (x, y) ∈ R2 , x + y = ec = {(x, ec − x),
x ∈ R}
Il s'agit donc d'une droite.
Exercices
Donner le domaine de dénition et représenter la ligne de niveau c de la fonction f dans les cas suivants :
i) f (x, y) = x−y
x+y pour c = 0, 1, 2
ii) f (x, y) = 3−x
x +y
−y pour c = 0, 2, 8
2
2
2
iii) f (x, y) = √
y 2 pour c = −1, 0, 1, 4.
iv) f (x, y) =√ xy pour p c = −1, 0, 1, 4.
v) f (x, y) = 1 − x + 1 − y2 pour c = −1, 0, 1
2
sont appelées les fonctions partielles associées à la fonction f au point A = (a, b).
Exemples 3.0.2.
i) Pour la fonction f (x, y) = x + 2y les fonctions partielles au point A(a, b) sont :
f1 (t) = t + 2b, pour b f ixe t ∈ R
et
f2 (t) = a + 2t, pour a f ixe t ∈ R
ii) Pour la fonction f (x, y) = ln(x + y) les fonctions partielles au point A(1, 2) sont :
f1 (t) = ln(2 + t), pour t ∈] − 2, +∞[
et
f2 (t) = ln(t + 1), pour t ∈] − 1, +∞[
4. Limite et continuité
4.1. Notion de limite. Les dénitions de limites et continuité sont semblables à celles des fonctions
de R dans R. La seule diérence est qu'on remplace la valeur absolue par la norme euclidienne sur R2 .
Dénitions 4.1.1. Soient X0 = (x0 , y0 ) ∈ R2 et B((x0 , y0 ), r) la boule ouverte de centre X0 = (x0 , y0 )
et de rayon r > 0.
Soit f une fontion dénie sur B((x0 , y0 ), r) − {(x0 , y0 )}.
(1) La fonction f admet pour limite le réel l quand le vecteur X = (x, y) tend vers le vecteur
X0 = (x0 , y0 ) si et seulement si :
∀ > 0, ∃α > 0, ∀X ∈ D, k(x, y) − (x0 , y0 )k2 < α ⇒ |f (x, y) − l| <
Et on note :
lim f (x, y) = l
(x,y)→(x0 ,y0 )
(2) On dit que f tend vers +∞ (resp.−∞) quand le vecteur X = (x, y) tend vers le vecteur X0 =
(x0 , y0 ) si et seulement si :
∀A > 0, ∃α > 0, ∀X ∈ D, k(x, y) − (x0 , y0 )k2 < α ⇒ f (x, y) > A (resp. f (x, y) < −A)
lim f (x, y) = +∞ (resp. − ∞)
(x,y)→(x0 ,y0 )
4 T. BENKIRAN
Remarques :
(i) Si (x, y) tend vers (x0 , y0 ) alors (x, y) − (x0 , y0 ) = (x − x0 , y − y0 ) tend vers le vecteur (0, 0) et
par conséquent si on pose x0 = x − x0 et y0 = y − y0 on obtient :
lim f (x, y) = lim f (x0 + x0 , y 0 + y0 )
(x,y)→(x0 ,y0 ) (x0 ,y 0 )→(0,0)
alors
lim f (x, y) = 0
(x,y)→(0,0)
Exemples 4.1.1.
(1) lim(x,y)→(x0 ,y0 ) (x2 + y 2 ) = (x20 + y02 )
(2) 1
lim(x,y)→(0,0) (x2 + y 2 ) cos( x2 +y 2 ) = 0, car
(x + y 2 ) cos( 1 ) ≤ (x2 + y 2 )
2
2
x +y 2
(3) +y 2 si on pose r =
f (x, y) = x2xy
2
x2 + y 2 on a |f (x, y)| ≤ r et alors
p
lim f (x, y) = 0
(x,y)→(0,0)
lim f (x, y) = +∞
(x,y)→(0,0)
(ii) Soit Γ0 une courbe d'équation y = g(x) avec g une fonction continue sur R et qui passe par le
point X0 .
La fonction f tend vers le réel l quand le vecteur X = (x, y) tend vers le vecteur X0 = (x0 , y0 )
suivant la courbe Γ0 si et seulement si :
∀ > 0, ∃α > 0, ∀X ∈ D ∩ Γ0 , k(x, y) − (x0 , y0 )k2 < α ⇒ |f (x, y) − l| <
Et on note :
lim f (x, y) = l
X→X0 , X∈Γ0
Remarque :
L'existence de limite suivant une direction n'entraine pas l'existence de la limite, en eet :
Exemples 4.2.1.
(1) f (x, y) = x+y
x et (x0 , y0 ) = (0, 0), suivant la direction y = ax on obtient : f (x, ax) =
1 + a, remarquons que suivant deux directions diérentes on obtient des limites diérentes donc
Lim(x,y)→(0,0) f (x, y) n'existe pas.
(2) f (x, y) = xy
. Remarquons que les fonctions partielles f1 (x) = f (x, 0) et f2 (y) = f (0, y)
x2 +y 2
sont identiquements nulles et la fonction suivant la direction x = y g(x) = f (x, x) = 1 donc
Lim(x,y)→(0,0) f (x, y) n'existe pas.
(3) g(x, y) = x2 y
et X0 = (0, 0), nous avons :
x4 +y 2
Suivant la direction ∆a d'équation y = ax :
xa
∀a ∈ R, g(x, ax) = →0⇒ lim g(x, y) = 0
x2 + a2 X→(0,0), X∈∆a
Et :
1 1
lim h(x, y) = lim h( , y) = lim ( , y)(−1)n
x→0 n→+∞ nπ n→+∞ nπ
n'existe pas.
(3) f (x, y) = x+y
x−y et (x0 , y0 ) = (0, 0), On a :
lim lim f (x, y) = 1 et lim lim f (x, y) = −1
x→0 y→0 y→0 x→0
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
Exemples 4.3.2.
(1) f (x, y) = x2 −xy+y 2
x2 +y 2
x2 − ax2 + a2 x2 (1 − a)2
f (x, ax) = 2 2 2
→ ⇒ lim f (x, y) n0 existe pas
x +a x 1 + a2 X→(0,0)
(4) g(x, y) = x2 y
x4 +y 2 , lim(x,y)→(0,0) g(x, y) n'existe pas car On a :
bx4 b
g(x, bx2 ) = →
x4 + b2 x4 1 + b2
(5) g(x, y) = x4 −4y 2
x2 +2y 2 , lim(x,y)→(0,0) g(x, y) n'existe pas car On a :
g(0, y) = −2 et g(x, 0) = x2 → 0
FONCTIONS À PLUSIEURS VARIABLES 7
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
4.4. Notion de continuité.
Dénitions 4.4.1.
(1) Soient (x0 , y0 ) ∈ R2 et B((x0 , y0 ), r) la boule ouverte de centre (x0 , y0 ) et de rayon r > 0.
Soit f une fontion dénie sur B((x0 , y0 ), r).
La fonction f est continue au point (x0 , y0 ) si f admet pour limite le réel f (x0 , y0 ) quand le
vecteur (x, y) tend vers le vecteur (x0 , y0 ) :
∀ > 0, ∃α > 0, ∀(x, y) ∈ D, k(x, y) − (x0 , y0 )k2 < α ⇒ |f (x, y) − f (x0 , y0 )| <
Et on note :
Lim(x,y)→(a,b) f (x, y) = f (x0 , y0 )
(2) On dit que f est continue sur une partie D ∈ R2 s'elle est continue en tout point (x, y) ∈ D.
Propriété
Les mêmes proporiétés que celles des fonctions d'une seule variables.
Remarque :
Il convient de noter qu'il ne sut pas de vérier la continuité des deux applications partielles dénies
ainsi : La continuité fait intervenir les deux variables simultanément.
Exemples 4.4.1.
(1) La fonction f (x, y) = ex
2
est continue en tout point de Df = R2 car : les fonctions h :
+y 2
(x, y) → x + y 2 continue
2
sur R2 , g : z → ez est continue sur R et f = goh
(2) Les fonctions g(x, y) = xy(x g(0, 0) = 0 et h(x, y) =
2
−y 2 )
x2 +y 2 , pour (x, y) 6= (0, 0) et
y
x2 sin( x2 +y 2 ), pour (x, y) 6
= (0, 0) et h(0, 0) = 0 sont continues au point (0, 0) car :
lim g(x, y) = g(0, 0) = 0 et lim h(x, y) = h(0, 0) = 0
(0,0) (0,0)
Théorème (Prongement par continuité) Si f est dénie sur B(X0 , r) \ {(x0 , y0 )} et limX→X f (X) = 0
l∈R alors f admet un prolongement par continuité au point X0 notée fe dénie sur B(X0 , r) par :
f (x, y), pour (x, y) ∈
/ B(X0 , r) \ {(x0 , y0 )}
fe(x, y) =
l pour (x, y) = (x0 , y0 )
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
Exemples 4.4.2. (1) Soit f la fonction dénie par : f (x, y) = x xy+y . 2 2
8 T. BENKIRAN
i) Soit D une droite quelconque passante par l'origine. Montrer que la restriction de f à D
est continue en (0, 0).
ii) Peut-on en déduire que f est continue en (0, 0) ?
(2) Etudier le prolongement par continuité de la fonction f au point (0, 0) :
i) f (x, y) = |x|+|y|
x2 +y 2
.
1
|f (x, y)| ≤ r( )→0
|cos(θ)| + |sin(θ)|
Donc f admet le prolongement par continuité :
(
x2 +y 2
|x|+|y| , pour (x, y) 6= (0, 0)
fe(x, y) =
0 pour (x, y) = (0, 0)
ii) g(x, y) = xy
x3 +3y 2 n'admet pas de prolongement par continuité au point (0, 0) car :
ax2 1
g(x, ax) = →
x3 + 3a2 x2 3a
iii) Soit f ∈ C 1 (R), soit F la fonction dénie sur (R2 )∗ par F (x, y) = f (x2 +y 2 )−f (0)
x2 +y 2 , comme :
f (r) − f (0)
lim F (x, y) = lim = f 0 (0)
(x,y)→(0,0) r→0 r
Alors la fonction F admet le prolongement par continuité au point (0, 0) :
F (x, y), pour (x, y) 6= (0, 0)
Fe(x, y) =
f 0 (0) pour (x, y) = (0, 0)
iv) Soit g ∈ C 1 (R), soit G la fonction dénie sur R2 \ ∆ par G(x, y) = g(x)−g(y)
x−y , avec
∆ = (x, y) ∈ R2 , y = x , d'après théorème des accroissements nies g(x) − g(y) = (x −
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
5. Différentiabilité
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
Exemples 5.1.1.
FONCTIONS À PLUSIEURS VARIABLES 9
(1) La fonction g dénie sur R2 par g(x, y) = α ∈ R admet des dérivées partielles d'ordre un par
rapport à x et y en tout point de R2 :
∂g ∂g
(x, y) = (x, y) = 0
∂x ∂y
(2) La fonction h dénie sur R2 par h(x, y) = x admet des dérivées partielles d'ordre un par rapport
à x et y en tout point de R2 :
∂h ∂h
(x, y) = 1 et (x, y) = 0
∂x ∂y
(3) La fonction f dénie sur R2 par f (x, y) = x2 y3 − xy5 + x4 + 2y + 1 est une fonction polynôme
en les variables x et y donc f admet des dérivées partielles d'ordre un par rapport à x et y en
tout point de R2 :
∂f
(x, y) = 2xy 3 − y 5 + 4x3
∂x
et
∂f
(x, y) = 3x2 y 2 − 5xy 4 + 2
∂y
Remarque :
Pour calculer la dérivée par rapport à une variable, il sut de considérer lautre variable comme
une constante et de dériver à laide des formules vues pour les fonctions à une variable.
(4) Si f admet des dérivées partielles continues au point (x0 , y0 ) et α ∈ C 1 (R) alors la fonction g
dénie sur R2 , par g(x, y) = α(f (x, y)) admet des dérivées partielles continues au point (x0 , y0 )
et nous avons :
∂g ∂f
(x0 , y0 ) = (x0 , y0 )α0 (f (x0 , y0 ))
∂x ∂x
Et
∂g ∂f
(x0 , y0 ) = (x0 , y0 )α0 (f (x0 , y0 ))
∂y ∂y
(5) La fonction f (x, y) = ex +y admet des dérivées partielles d'ordre un par rapport à x et y en
2 2
tout point de Df = R2 :
∂f 2 2 ∂f 2 2
(x, y) = 2xex +y et (x, y) = 2yex +y
∂x ∂y
(6) La fonction f (x, y) = ln(x + y) admet des dérivées partielles d'ordre un par rapport à x et y en
tout point de Df = (x, y) ∈ R2 , (x + y) > 0 :
∂f ∂f 1
(x, y) = (x, y) =
∂x ∂y x+y
(7) Soient g ∈ C 1 (R) et f la fonction dénie sur R∗ xR par f (x, y) = g( xy ).
Montrer que la fonction f vérie l'équation :
∂f ∂f
∀(x, y) ∈ R∗ xR, x (x, y) + y (x, y) = 0
∂x ∂y
En eet : ∂f
∂x (x, y) = x2 g ( x ) et ∂y (x, y) = x g ( x )
−y 0 y ∂f 1 0 y
(8) Si α et β sont des fonctions dérivables au point t0 et f admet des dérivées partielles continues
au point (α(t0 ), β(t0 )) alors la fonction ϕ dénie par ϕ(t) = f (α(t), β(t)) est dérivable au point
t0 et nous avons :
∂f ∂f
ϕ(t0 ) = (α(t0 ), β(t0 ))α0 (t0 ) + (α(t0 ), β(t0 ))β 0 (t0 )
∂x ∂y
(9) Soient g ∈ C 1 (R2 ) et f la fonction dénie sur R par f (t) = g(2 + 3t, t2 ).
Calculer f 0 (t),
∂g ∂g
f 0 (t) = 3. (2 + 3t, t2 ) + 2t. (2 + 3t, t2 )
∂x ∂y
(10) Soient g ∈ C 1 (R2 ) et f la fonction dénie sur R par f (t) = g(cos(t), sin(t)).
∂g ∂g
f 0 (t) = (−sin(t)). (cos(t), sin(t)) + cos(t). (cos(t), sin(t))
∂x ∂y
10 T. BENKIRAN
(*) Les dérivées partielles d'ordre un au point de la fonction g au point (x, y) ∈ R sont les
2
fonctions :
( (
2xy 5 x2 y 2 (3x2 +y 2 )
∂g (x2 +y 2 )2 , pour (x, y) 6= (0, 0) ∂g (x2 +y 2 )2 , pour (x, y) 6= (0, 0)
(x, y) = et (x, y) =
∂x 0 pour (x, y) = (0, 0) ∂y 0 pour (x, y) = (0, 0)
Qui sont continues sur R2 car :
∂g
(x, y) ≤ 2r2 et ∂g (x, y) ≤ 4r2
∂x ∂y
Donc g ∈ C 1 (R2 ).
(13) La fonction h la fonction dénies sur R2 , par :
y 2 sin( xy ), pour y 6= 0
h(x, y) =
0 pour y = 0
n'est pas de classe C 1 (R2 ) :
(*) h ∈ C 0 (R2 ) car : |h(x, y)| ≤ r⇒ lim(x,y)→(x,0) h(x, y) = h(x, 0) = 0.
Les dérivées partielles d'ordre un de la fonction h au point (x, y) ∈ R2 sont les fonctions :
ycos( xy ), pour y 6= 0 2ysin( xy ) − xcos( xy ), pour y 6= 0
∂h ∂h
= et =
∂x 0 pour y = 0 ∂y 0 pour y = 0
∂h
∂yn'est pas continue au point (1, 0) : ∂h 1
∂y (1, nπ ) = −cos(nπ) = (1)n+1 n'admet pas de limite,
donc h ∈/ C 1 (2).
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
5.2. Dérivées Partielles Successives.
Dénition 5.2.1.
Soient f une fonction dénie sur Df ∈ R2 et X0 = (x0 , y0 ) ∈ Df .
Lorsque f admet deux dérivées partielles d'ordre un en tout point de Df , alors les deux fonctions ∂f ∂x
et ∂f
∂y sont elles-aussi des fonctions de deux variables, qui peuvent donc admettre des dérivées partielles
d'ordre un qu'on appelle dérivées partielles d'ordre deux et on les notes :
∂2f ∂2f ∂2f ∂2f
f ”xx (x, y) = (x, y) = (x, y), f ”yy (x, y) = (x, y) = (x, y)
∂x∂x ∂x2 ∂y∂y ∂y 2
et
∂2f ∂2f
f ”xy (x, y) = (x, y), f ”yx (x, y) = (x, y)
∂x∂y ∂y∂x
De la même façon, on dénit les dérivées partielles d'ordre n ≥ 3.
Remarque :
Pour une fonction à deux variables donnée f on n'a pas toujours :
∂2f ∂2f
(x, y) = (x, y)
∂x∂y ∂y∂x
FONCTIONS À PLUSIEURS VARIABLES 11
− − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − −−
Exemples 5.2.1.
(1) La fonction f dénie sur R2 par f (x, y) = x2 y3 − xy5 + x4 + 2y + 1 est une fonction polynôme
en les variables x et y donc f admet des dérivées partielles dordre n par rapport à x et y en tout
point de R2 :
∂2f ∂2f
(x, y) = 2y 3 + 12x2 , (x, y) = 6x2 y − 20xy 3
∂x2 ∂y 2
et
∂2f ∂2f
(x, y) = (x, y) = 6xy 2 − 5y 4
∂yx ∂xy
∂3f ∂3f
(x, y) = 24x, (x, y) = 6x2 − 60xy 2
∂x3 ∂y 3
(2) Soit la fonction g la fonction dénies sur R2 , par :
(
xy(x2 −y 2 )
x2 +y 2 , pour (x, y) 6= (0, 0)
g(x, y) =
0 pour (x, y) = (0, 0)
Déterminer ∂g
∂x (0, y) et ∂g
∂y (x, 0) de la fonction g :
∂g g(h, y) − g(0, y)
(0, y) = lim = −y
∂x h→0 h
et
∂g g(x, k) − g(x, 0)
(x, 0) = lim =x
∂y k→0 k
En déduire les dérivées partielles ∂2g
∂x∂y (0, 0) et ∂2g
∂y∂x (0, 0) :
∂g ∂g
∂2g ∂y (h, 0) − ∂y (0, 0) h−0
(0, 0) = lim = lim =1
∂x∂y h→0 h h→0 h
et
∂g ∂g
∂2g ∂x (0, k) − ∂x (0, 0) −k − 0 ∂2g
(0, 0) = lim = lim = −1 6= (0, 0)
∂y∂x k→0 k k→0 k ∂x∂y
− − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − − −−
Théorème : (Schwarz)
Si les fonctions ∂f
∂x , ∂f
∂y , ∂2f
∂y∂x et ∂2f
∂x∂y sont continues sur une boule ouverte B(X0 , r) de R2 alors :
∂2f ∂2f
(x, y) = (x, y), ∀(x, y) ∈ B(X0 , r)
∂x∂y ∂y∂x
Remarque :
De la même manière, on peut dénir les dérivées partielles pour une fonction à trois variables : Soit f
une fonction dénie sur une partie D ∈ R3 :
∂f f (x0 + h, y0 , z0 ) − f (x0 , y0 , z0 )
(x0 , y0 , z0 ) = lim
∂x h→0 h
∂f f (x0 , y0 + k, z0 ) − f (x0 , y0 , z0 )
(x0 , y0 , z0 ) = lim
∂y k→0 k
et
∂f f (x0 , y0 , z0 + l) − f (x0 , y0 , z0 )
(x0 , y0 , z0 ) = lim
∂z l→0 l
Ainsi pour la fonction à trois variables f (x, y, z) = x2xyz +y 2 :
∂f yz(y 2 − x2 ) ∂f xz(x2 − y 2 )
(x, y, z) = , (x, y, z) =
∂x (x2 + y 2 )2 ∂y (x2 + y 2 )2
et
∂f xy
(x, y, z) = 2
∂z x + y2
12 T. BENKIRAN
Théorème : Si f une fonction dénie, de classe C 2 sur une partie ouverte D ∈ R2 , et X0 (x0 , y0 ) un
élément de cette partie D alors pour tout (h, k) ∈ R2 , il existe un réel θ ∈]0, 1[ tel que :
p
f (x0 + h, y0 + k) = P (h, k) + h2 + k 2 (h, k)
avec :
∂f ∂f
P (h, k) = f (x0 , y0 ) + h (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 )
∂x ∂y
et 2
∂2f 2
1 2∂ f 2∂ f
(h, k) = √ h (x1 , y1 ) + 2hk (x1 , y1 ) + k (x1 , y1 )
2 h2 + k 2 ∂x2 ∂xy ∂y 2
Où (x1 , y1 ) = (x0 + θh, y0 + θk) ∈ D.
C'est ce qu'on appelle la formule de Taylor avec reste de Lagrange au point (x0 , y0 ) à l'ordre un.
Exemples 5.3.1.
(1) La fonction f dénie sur R2 par f (x, y) = x2 y3 − xy5 + x4 + 2y + 1 est une fonction de classe
C2 sur un voisinage du point x0 = (1, 1) et donc :
∂f ∂f
(1, 1) = 5, (1, 1) = 0
∂x ∂y
∂2f ∂2f ∂2f ∂2f
(1, 1) = 14, (1, 1) = −17 et (x, y) = (x, y) = 1
∂x2 ∂y 2 ∂yx ∂xy
Donc : p
f (1 + h, 1 + k) = P (h, k) + h2 + k 2 (h, k)
avec :
1
14h2 + 2hk − 17k 2
P (h, k) = 4 + 5h + 0k = 4 + 5h, et (h, k) = √
2 h2 + k 2
1ere Application :Equation du plan tangent
Soit f une fonction dénie et qui admet des dérivées partielles d'ordre un par rapport à x et y sur la
boule ouverte B(X0 , r) avec X0 = (x0 , y0 ).
(* ) L'équation du plan tangent à la surface de f au point A0 = (x0 , y0 , f (x0 , y0 ) = z0 ) noté par PA (f )
est donnée par :
0
∂f ∂f
(z − z0 ) = (x − x0 ) (x0 , y0 ) + (y − y0 ) (x0 , y0 ) z0 = f (x0 , y0 )
∂x ∂y
1 0
(*) C'est le plan de vecteurs directeurs u1 = 0 , u2 = 1 et qui passe par
∂f ∂f
(x ,
0 0 y ) ∂y (x 0 , y0 )
le point A0 = (x0 , y0 , f (x0 , y0 ) = z0 ).
∂x
∂f ∂f ∂f ∂f
⇒ (x0 , y0 )x + (x0 , y0 )y − z = (x0 , y0 )x0 + (x0 , y0 )y0 − z0
∂x ∂y ∂x ∂y
∂f
∂x (x0 , y0 )
(*) C'est le plan de vecteur normal → n= ∂f ∂y (x0 , y0 )
et qui passe par le point A0 = (x0 , y0 , f (x0 , y0 ) =
−1
z0 ).
Donc M = (x, y, z) ∈ PA (f ) si et seulement si les vecteurs A0 M et →n sont orthogonaux c.à.d.
→
0
→ → ∂f ∂f
A0 M . n= (x − x0 ). (x0 , y0 ) + (y − y0 ). (x0 , y0 ) + (z − z0 ).(−1) = 0
∂x ∂y
FONCTIONS À PLUSIEURS VARIABLES 13
REMARQUE :
ai
Si Pi est plan d'équation ai x + bi y + ci z = di alors Pi a pour vecteur normal bi . →
ni =
ci
Deux plans P1 et P2 d'équations respectivement a1 x + b1 y + c1 z = d1 et a2 x + b2 y + c2 z = d2 .Alors :
(i) P1 et P2 sont paralléles si et seulement si la famille → →
(n1 , n2 ) est liée c.à.d. →
n1 = α
→
n2 pour α ∈ R :
a1 = αa2 , b1 = αb2 , et c1 = αc2
(ii) P1 et P2 sont perpendiculaires si et seulement si les vecteurs n→1 et n→2 sont orthogonaux c.à.d.
→ →
n1 . n2 = a1 a2 + b1 b2 + c1 c2 = 0
Exemples 5.3.2. Déterminer l'équation du plan tangent à la courbe de fi :
(1) f1 (x, y) = x3 + 3xy 2 − 15x au point A1 = (1, 1, f1 (1, 1) = −11)
∂f1 ∂f1
(x, y) = 3(x2 + y 2 − 5), (1, 1) = −9
∂x ∂x
et
∂f1 ∂f1
(x, y) = 6xy, (1, 1) = 6
∂y ∂y
donc l'équation du plan tangent à f1 au point A1 = (1, 1, −11) est :z = −9x + 6y − 8
(2) 2 2
f2 (x, y) = y − x + ln(x ) 2
au point A2 = (1, 2, f2 (1, 2) = 3)
∂f2 2 ∂f2
(x, y) = −2x + , (1, 2) = 0
∂x x ∂x
et
∂f2 ∂f2
(x, y) = 2y, (1, 2) = 4
∂y ∂y
donc l'équation du plan tangent à f2 au point (1, 2, f2 (1, 2) = 3) est :z = 4y − 5
(3) f3 (x, y) = ln(x + sin(y) + 1) au point (0, 0, f3 (0, 0) = 0)
L'équation du plan tangent à f3 au point (0, 0, 0) est :x + y − z = 0
(4) f4 (x, y) = x4 − x3 + xy − y 2 paralléle au plan d'équation z = 0.
L'équation du plan tangent à S(f4 ) au point A(xA , yA , f4 (xA , yA ) = zA ) est :
∂f4 ∂f4
(z − zA ) = (x − xA ) (xA , yA ) + (y − yA ) (xA , yA )
∂x ∂y
∂f4
∂x (xA , yA )
de vecteur normal n1 = ∂f
→
∂y (xA , yA )
4
−1
0
Le plan d'équation z = 0 a pour vecteur normal n2 = 0
→
1
Le plans S(f4 ) est paralléle au plan d'équation z = 0 ssi
∂f4 ∂f4
(xA , yA ) = (xA , yA ) = 0
∂x ∂y
Par conséquent :
1 1
xA = 2yA et yA (yA − )(yA − ) = 0
4 8
Sont donc les plans tangents :
(i) Plan P1 tangent à S(f4 ) qui passe par le point A1 = (0, 0, 0) donc d'équation z = 0.
(ii) Plan P2 tangent à S(f4 ) qui passe par le point A2 = ( 21 , 14 , f4 ( 12 , 14 )) donc d'équation :
1 1 1 ∂f4 1 1 1 ∂f4 1 1
z − f4 ( , ) = (x − ) ( , ) + (y − ) ( , )
2 4 2 ∂x 2 4 4 ∂y 2 4
(iii) Plan P3 tangent à S(f4 ) qui passe par le point A3 = ( 14 , 18 , f4 ( 14 , 18 )) donc d'équation :
1 1 1 ∂f4 1 1 1 ∂f4 1 1
z − f4 ( , ) = (x − ) ( , ) + (y − ) ( , )
4 8 4 ∂x 4 8 8 ∂y 4 8
14 T. BENKIRAN
−1
1
Le plan d'équation x + 2y + z = 6 a pour vecteur normal n2 = 2
→
1
Le plans S(f5 ) est paralléle au plan d'équation x + 2y + z = 6 ssi
∂f5 ∂f5
(xA , yA ) = 8aA = −1, et (xA , yA ) = 2yA = −2
∂x ∂y
C'est le plan tangent à S(f5 ) au point A = (xA , yA , zA = f5 (xA , yA )) = ( −1
8 , −1, 16 ) c.à.d.
17
17 −1 −17
z− = −(x − ) − 2(y − (−1)) ⇒ x + 2y + z =
16 8 16
Application :Extremums d'une fonction à deux variables
2eme
Dénition 5.3.2. Soit f une fonction dénie sur une partie Df ∈ R2 .
(1) On dit que f présente un minimum local (resp.maximum local)en un point X0 = (x0 , y0 ) ∈ Df
s'il existe une boule ouverte B(X0 , r) ⊂ Df tel que :
∀(x, y) ∈ B(X0 , r), f (x0 , y0 ) ≤ f (x, y) (resp. f (x, y) ≤ f (x0 , y0 ))
(2) On dit que f présente un minimum global (resp.maximum global) si :
∀(x, y) ∈ Df , f (x0 , y0 ) ≤ f (x, y) (resp. f (x, y) ≤ f (x0 , y0 ))
(3) Un extremum est un minimum ou un maximum, au pluriel, on parle aussi de minima ou de
maxima.
Dénition 5.3.3. Soit f une fonction dénie sur une partie Df ∈ R2 . Si f admet des dérivées
partielles d'ordre un au point X0 = (x0 , y0 ) ∈ Df .On dit que X0 = (x0 , y0 ) est un point critique si :
∂f ∂f
(x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) = 0
∂x ∂y
Proposition :
Soit f une fonction dénie sur une partie Df ∈ R2 .Si f présente un extremum en un point X0 =
(x0 , y0 ) ∈ Df et f admet des dérivées partielles d'ordre un au point X0 alors X0 est un point critique
de f .
Remarque :
Un point critique de f n'est pas forcement un extremum de f .
Dénition 5.3.4. Un point critique de f qui nest un extremum est appelé un point-selle ou col.
Détermination des extremums d'une fonction :
Soient f une fonction dénie, de classe C 2 sur une partie ouverte D ∈ R2 , et X0 (x0 , y0 ) ∈ D.
Si X0 est un point critique de f alors :
∂f ∂f
(x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) = 0
∂x ∂y
Et alors d'après la formule de Taylor on obtient :
1 2
αh + 2βhk + δk 2
f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) ≈
2
Où
∂2f ∂2f ∂2f
α= (x 0 , y0 ), β = (x 0 , y0 ) δ = (x0 , y0 )
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
Alors, pour (h, k) proche de (0, 0), les quantités [f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 )]
et [αh2 + 2βhk + δk2 ]
sont de même signe.
On peut donc distinguer trois possibilités :
i) Si β 2 − αδ < 0 le signe de [αh2 + 2βhk + δk2 ] est celui de α :
* Si α = ∂∂xf (x0 , y0 ) > 0 alors f admet un minimum en X0 = (x0 , y0 ).
2
2
FONCTIONS À PLUSIEURS VARIABLES 15
ii) Si β 2 − αδ > 0 la quantité [αh2 + 2βhk + δk2 ] change de signe et alors n'admet pas d'extremum
en X0 = (x0 , y0 ), on dit que f admet un point selle en ce point.
iii) Si β 2 − αδ = 0, on ne peut rien conclure, il faut déterminer des dérivées partielles d'ordre trois.
Exercice 1 Déterminer les extrema locaux des fonctions suivantes sur R2 :
f1 (x, y) = x3 + 3xy 2 − 15x, f2 (x, y) = 3x3 + xy 2 − xy
1
f3 (x, y) = x4 + y 3 − 4y − 2, f4 (x, y) = (1 − (x2 + y 2 )2 )2
3
En eet :
(1) ∂f∂x (x, y) = 3(x2 + y2 − 5) = 0,
1 ∂f1
∂y (x, y) = 6yx = 0 Les points critiques sont donc :
√ √ √ √
A1 = ( 5, 0), A2 = (− 5, 0), A3 = (0, 5), A4 = (0, − 5)
∂ 2 f1 ∂ 2 f1 ∂ 2 f1
2
(x, y) = 6x, (x, y) = 6y et (x, y) = 6(x − 2)
∂x ∂y∂x ∂y 2
√ √
i) Pour le point A1 = ( 5, 0) : b2 − ac < 0 et a = 6 5 > 0 donc f1 présente un minimum au
point A1 . √ √
ii) Pour le point A2 = (− 5, 0) : b2 − ac < 0 et a = −6 5 < 0 donc f1 présente un maximum
au point A2 . √ √
iii) Pour les points A3 = (0, 5) et A4 = (0, − 5) : b2 − ac > 0 donc f1 admet un point selle
aux points A3 et A4 .
(2) ∂x (x, y) = 9x2 + y2 − y = 0, ∂f∂y (x, y) = x(2y − 1) Les points critiques sont donc :
∂f 2 2
1 1 −1 1
B1 = (0, 0), B2 = (0, 1), B3 = ( , ), B4 = ( , )
6 2 6 2
∂ 2 f2 ∂ 2 f2 ∂ 2 f2
α= (x, y) = 18x, β= (x, y) = 2y − 1 et δ = (x, y) = 2x
∂x2 ∂y∂x ∂y 2
i) Pour les points B1 = (0, 0),et B2 = (0, 1) : β 2 − αδ > 0 donc f2 admet des points selles aux
points B1 et B2 .
iii) Pour le point B3 = ( 16 , 12 ) : β 2 − αδ < 0 et α > 0 et donc f2 présente un minimum au point
B3 .
iii) Pour le point B4 = ( −16 , 21 ) : β 2 − αδ < 0 et α < 0 et donc f2 présente un maximum au
point B4 .
(3) ∂f4
∂x (x, y) = −8x(x2 + y 2 )(1 − (x2 + y 2 )2 ) = 0,
∂f4
∂y (x, y) = −8y(x2 + y 2 )(1 − (x2 + y 2 )2 ) = 0 Les points critiques sont donc :
P1 = (0, 0), etP ∈ C((0, 0), 1) = (x, y), x2 + y 2 = 1
∂ 2 f4
α= (x, y) = −8(3x2 + y 2 )(1 − (x2 + y 2 )2 ) + 32x2 (x2 + y 2 )2 ,
∂x2
∂ 2 f4
β= (x, y) = 16xy[3(x2 + y 2 )2 − 1]
∂y∂x
∂ 2 f4
δ= (x, y) = −8(3y 2 + x2 )(1 − (x2 + y 2 )2 ) + 32y 2 (x2 + y 2 )2
∂y 2
i) Pour le point P1 = (0, 0) : β 2 − αδ = 0 donc on peut rien dire pour f4 au point P1 il faut
écrire la formule de Taylor
à l'ordre deux.
ii) Pour les points P ∈ (x, y), x2 + y2 = 1 : β 2 = (32xy)2 , α = 32x2 et δ = 32y2 donc
2
− αδ =
β (16yx)2 − (16x2 )(16y 2 ) = 0 donc on peut rien dire pour f4 aux points de
(x, y), x + y 2 = 1 il faut écrire la formule de Taylor à l'ordre deux, mais remarquons
2
que :
∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) ≥ f (x0 , y0 ) pour tout (x0 , y0 ) ∈ C((0, 0), 1)
Donc la fonction f4 présente un minimum sur tout point de C((0, 0), 1).
16 T. BENKIRAN
5.4. Diérentiabilité.
Dénition 5.4.1. Soient X0 (x0 , y0 ) un élément de R2 et f une fonction dénie sur une boule
ouverte B(X0 , r) ∈ R2 .On suppose qu'elle admet des dérivées partielles d'ordre un en ce point
X0 .
On dit que f est diérentielle en ce point X0 si, pour h et k prochent de zéro, on peut écrire :
∂f ∂f p
f (x0 + h, y0 + k) = f (x0 , y0 ) + (x0 , y0 ).h + (x0 , y0 ).k + h2 + k 2 (h, k)
∂x ∂y
avec :
lim (h, k) = 0
(h,k)→(0,0)
Ou encore :
f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) − ∂f
∂x (x0 , y0 ).h −
∂f
∂y (x0 , y0 ).k
lim √ =0
(h,k)→(0,0) h + k2
2
2xy 4 2x4 y
df (x, y)(h, k) = h + k si (x, y) 6= (0, 0)
(x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2
et
df (0, 0)(h, k) = 0.h + 0.k = 0
(a) Si f est une fonction à deux variables qui admet des dérivées partielles d'ordre un
continue sur D alors ω(x, y) = ∂f ∂x (x, y)dx + ∂y (x, y)dy est une forme diérentielle
∂f
d'ordre un.
(b) ω = (2x2 − y 3 )dx + (x3 − 2y 2 )dy est une forme diérentielle d'ordre un.
Dénition 5.5.2.
(a) Une forme diérentielle ω = P dx + Qdy est dite exacte sur une partie ouverte D ∈ R2 ,
s'elle existe une fonction f diérentielle sur D telle que :
∂f ∂f
ω = df ou encore ω(x, y) = (x, y)dx + (x, y)dy
∂x ∂y
Si cette fonction existe alors elle n'est pas unique : ω = d(f +α), où α est une constante.
(b) Une forme diérentielle ω = P dx + Qdy est dite fermée sur une partie D ∈ R2 , s'elle
vérie :
∂P ∂Q
(x, y) = (x, y)dy, ∀(x, y) ∈ D
∂y ∂x
Proposition Toute forme diérentielle exacte est fermée.
Remarque : la réciproque est fausse en eet :la forme diérentielle ω = x −y
+y 2 est
2
x
dx + x2 +y 2 dy
fermée sur D = R − {(0, 0)} et qui n'est pas exacte sur ce domaine. Il existe une réciproque
2
i) ∂P
∂y (x, y) = 0 6= ∂x (x, y) = 1+y donc ω2 n'est pas exacte.
∂Q e x
2
est exacte donc il exsite une fonction diérentielle f telle que mω = df ou encore :
∂f 1 ∂f 1
(x, y) = m(x)P (x, y) = et (x, y) = m(x)Q(x, y) =
∂x 1 + x2 ∂y 1 + y2
Ce qui donne nalement :
f (x, y) = Arctg(x) + Arctg(y)
ω2 est exacte sur D3 et alors il existe une fonction diérentielle f telle que :
∂f ∂f
(x, y) = P (x, y) et (x, y) = Q(x, y), pour (x, y) ∈ D3
∂x ∂y
Ce qui donne :f (x, y) = P (x, y)dx = Q(x, y)dy = x2xdx ln(x2 +y 2 )
R R R
+y 2 = 2 + g(y)
D'autre part : ∂f
∂y (x, y) = x2 +y 2 + g (y) = Q(x, y) donc g (y) = 0 nalement la fonction
y 0 0
∂f x2 − y 2 + 2xy ∂f y 2 − x2 + 2xy
(x, y) = et (x, y) =
∂x (x2 + y 2 )2 ∂y (x2 + y 2 )2
ce qu'on peut écrire sous la forme suivante :
∂f 2x2 1 2xy
(x, y) = 2 − 2 + 2
∂x (x + y 2 )2 x + y2 (x + y 2 )2
Or après une intégration par partie, on a :
Z
2x2 dx −x
Z
dx Arctg( xy ) x
=[ 2 ]+ = − 2
(x2 + y 2 )2 x + y2 x2 + y 2 y x + y2
Ce qui donne le résultat :
x y x+y
f (x, y) = − − 2 + g(y) = − 2 + g(y)
x2 +y 2 x +y 2 x + y2
d'autre part :
∂f y 2 − x2 + 2xy 0 y 2 − x2 + 2xy
(x, y) = + g (y) = ⇒ g(y) = α
∂y (x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2
Finalement f (x, y) = − xx+y
2 +y 2 + α, α est une constante.
5.7.
Dénition 5.7.1.
Exemples 5.7.1.