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Oeuvres complètes de

Voltaire...

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Voltaire (1694-1778). Oeuvres complètes de Voltaire.... 1876-
1900.

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.ŒUVRESCOMPLËTES

DE yûLTAIRE

IOME PREMIER

!~f. PARIS
~~m~ÂmiE HACHETTE ET C'ee
y~ BOULEVARD
SAtNT-GERMAtN,T)
A<A jt~Mit~tiM)~,
(ËU%ËS
DES PRINCIPAUX ECRIVAINS FRANÇAIS
vot.umstN-tses.t
On ptot *< ptoenrer cht~ue M))ime de cette série roUé en perca!iae ~mMe,
ttm ttte resat, moytomnt M Mat.; en demi-r&Iiare,dos en chagrin, tranchât
JMpées, moyenn.mt t tr. M cent., et avec trancha: dorées,
moytaMnt i pM marqué.
&. en tu9 du
t" Série à t <MMau 25 e. le
ao wïcmt.
BMthN*Bay YT–J.
<~–~t.tt_ Voyage dMjeMe ~LMt-
oy v.
~~< < lettre
ttaftM <tt Gfec< <~<m< !< nutMtt <ttt
wauu.v.
t~it-HT
a M. ViUemain at)r l'éloge de
V:t1a~t.t~na.t~t'Atftf?a~~
MonM.igce, par P. Christian. 2 vol.
W <Me!< <n;att< !~f< cAf~ttttMM. Montes<taten (Eu~M ''M~)!e<M.
Svotume~. 3 volumes.
~<)<Mpourle Voyage dujeuneAaa-
cbMBis, dressé par J. D. Barbié Pascal <Et<t)r« contpMtM. 3 vol.
du Bocage,revu par A. D. Barbié RMtm* {EttefM cMMf!e(M. 3 vc!.
du Bocage, ln-8,1ff. 90 c.
Bett)t«Mn (J,~J.): (EM<!fM eom~M<M.
BeB*t<t OEttwet Mt)tp!etM.a roi. Mt votamM.
BeMOtt <E<M)M ehoMM*. 5 voL BtttBt-ahnem (le duc de) JM'tMtrM
ConttHt* <E<ttr« eom~Mttt. 7 Toi. eo<M!!t<~et<tMt.'KM«9ttMsur!e<iëcle
rtMtMt <EtteM< dtoMttt. 4 vo!. do î~tMa XIV et la Régence, colla-
MX~~t.tMM~t sur le manuscrit original
1~ Fantaine pM M. Cheme!, et précëdét une
(B<tefM
3 Tolames. notioed~M'SMnto-BeuTe, de l'A-
MMivtutx O~ertt cteMMt. X~c' cadéaiM française. 18 vol.
iMitM <ËMCf« e<nnpM<«. a ~et. aédttipt Œneret chOMtM. 1 vol.
M–t-<–– ~ù.
M<m, nt<e~déo
pt<téd<« d'un« )v<~taiM
Voltaire: <Et<wM
CEt<we< cot~MtM.
ce 48 vol.
f ttttt t < tfMM 50 emt. b vthuno.
fitOttttttfMMa
OMt~MttdMd Le 9M<t <tt Ctt~t- velle édition des (E«M'« compM<«
<MM<tt)M. 1 va!. <<<! Af<t:A<f6e, publiées
par M. Lud.
Les jfa~M. – !< ~)tMt<<r (!« Ltitnne dans la Collection dea
~tttMtfra~M. 1 vol. 6RANDSMMVA!t)SI)StAFttAttCZ.lV.
–YOt. –
~«t!o;– BMe; !« N«<eh«. 1
S67t9c~(M"' de) L<'«f« <!t M~ (t<
fttcMer Jtfemotfet mr !~< C~andt- SMt~)!e, '!e sa ~ann!!< e< <!e M<
Jbttft <t'ttoef~ne <tt 1665, annotés amis, rfimprimÉea pour le texte
pat M. Chéruet et précédéa d'une sur la nouvelle édition publiée par
notice par M. Sainte-Beuve. 1 vol. M. Monmerquc dans la Cottechoa
MaNtopIte (Ettete: poett~uM, réim- deSGRANCSECMV.UUBDttLAFRAXca.
F~
pnmeee pour le ~exte sur la nou- 8 vol.

CooLOMMtEM. – Typogr. At.BtM PONsOT et P. RROOARO.


ŒUVRES COMPLÈTES

DE VOLTAIRE
COCU~tn~it.
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RES COMPLÈTES

DE VOLTAIRE

TOME PREMIER

PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET C'c
?9, BOULEVARDSAtNT-GBRMA!N, ~9

i8'76
@
11,11,11
NOTICE SUR VOLTAIRE.

Il y a plus de quatre-vingts ans que Voltaire est mort, et


pduSan~,quand on s'apprête à parler de lui, H semble qu'on va
~Mire-!t Tie un contemporain c'est que Voltaire a fait une
révolution, et que ceMë~révolutionest encoreobligée de se dé-
f~dre.~ Ptusquë lutte continue, il n'est pas surprenant que
e~ut qui l'< commencée, et qui l'a soutenue pendant soixante
t~âàvt&nn éclat incomparable, excite, comme aux premiers
jottrs, l'ehi&o)MtaNne etia haine. ïl avait presque disparude la
seèSe pendant'ces dernières, années; mais sa popularité renatt,
a masure que ses anciens ennemis reprennent de l'audace. Si
jantats le ;Un* siècledeient voltairier, c'est la faction ultramon-
tainequil'aura voulu.
? &uW)fait pourtant tacher de raconter sa vie sans ménage-
~iett p~ur~is &iblessës, et sans injustice. Après tout, Voltaire
tva~ vM~ et un ans quand Louis XIV mourut. Il aurait pu
ébattre dans son enfance La Fontaine, Racine, Bossuet,
!~)!e, B<HMau. !1 était déjà prisonnier à la BastiBe, quand Mas-
<<Nmt ptti~ale Pett(-C<nr<tne,etM. de Caumartin qui lui donna
l~t~ed~~rire~~MFtodie, avait dans son enfance assisté aux
tc~Mt~ des Grands Jours d'Auvergne, sous la conduite de
fl~chitr~ son précepteur.Le.grand écrivain qui fut la princi-
p<M gloire du :tv!ii' siècle, et qui en demeure parmi nous la
periionninMttion,se rattache au xvn* siècle par sa naissance,
~M sonMucation, et par les amis et les protecteurs de sa jeu-
nesse.
Voltaire est né à Chatenay, près de Paris, le 20 février 1694
C'est cette année-là précMémentque l'Académiefrançaise ache-
vit son premier Dictionnaire. Son père, François Arouet, était
notaireâ Fans, et devint; deux ans après, trésorier dela cham-
t~ acomptes; Sa mëre, Marie-Catherine Daumart, appartp-
nait a une famille noble du, Poitou. Il fut baptisé à Paris, le
t: nevaabre IMt, sous le nom de François-MarieArouet. Le
tiom de VoltaSm est celui'd'un petit bien appartenantesa mère,
<et it le prit; ~en t'usa~e du temps, puur se disUnguer de son
MMaïnt. C'est j!(insi que BoileaUf~'était guère connu pendant
Mineque sous le nom de M. DMpréaM. Le frère pu!n< de
CatKart, le grand mthistre~ s'appelait M. de Croissy. Voltaire,
tn prenant ce nom, ne songeait nullement à dissimuler s~ ro-
Yot.T*m – 1 a
ture. ri prit, pour h
avait d'abord signé Arouet le cadet, et
.première ibis, dans la dédicace d'CMtpe, le nom d'Aronet de
.Voltaire.
0 fit ses études au collège des jésuites.On cite parmi ses maî-
tres le P. Tonmemine, le P. Porée et le P. I.qay. On prétend
que le P. ï~ayproBhètisaitpteeetenhntseraitjNn~our le co-
ryphée du théisme.9 est certain que VoItamw~~Mjn~~dès le
collège & éclipser tout le monde et à fironder toutes choses. On
était enfant très-longtempsalors; mais lui, il ne le fut pas du
tout. ~n pan~~ t'abb~de CMteaun~f, étaitami de Ninon,
de ta ZMe~ de
Vel~ire entm pM
en pnt let ge~ et Ie< ma)dme<, !i~~
t~aMee., .jae..tp~i'esprBts~rts temps.
Itti dansee~te socMté~ assortit! ~u eomège, et
deax ~t~BsMMtear acheter d~!i<ree; BMM'
!on<tte<~sdtBti'in<~téde,Çha~euet~
'j~t
l~iasaltt~
assex
qm'ile<mnutj~y,leprince~de(~~)~zr~d~deye~
dôme, poetee~ le* ~nces, Ie~ ~~emcs qu~ la pew
Mme de tt~tme~n'a~t~ readMth!~ec< ]a it'a~~tn~
parmt,enY t~in~ettp~leFtS~
&itatt d~Aat y<):Ma< a~onatne (Me
peu le Mandate, n
Mttt<e CoMMeM, qu'il composaà quinze ant; une <M«Mf << o~
de tottt ) q~il~xtpoeaA dj~hu~ an*.A'nH te auteur
NH
de'T&Mtow! ~))Me~6<j~deui.cam~!qne~.IiI9J1,
«~ ~WM~ Jje~~Meot~aratp~lep~ de l'AcadtB~e
C~~&~ral~~ ~M~ qSt~p<t. ~ei!ttast)e% e~
franetise.
ne~~eemne~a~paM'tt~~de~pit!o4e
~eetj~IwMM~t~~eeNede~~
'aet-.ptht.-MWtttttu,ce.f~pMu.Te~~ânteur;f! im~.
Qiil
ptA
lorilÛ'~ .en,poIfÏ41"XlltM;tft\,q_Q;W~
*eit't.~&.e)r)ttqBet';e~e,;de;sM\ab:'ï)Mt'
tMMtMeehttec~eharKede~
peete-.eemme,.une-:mettieM-')<e'e)~a~~
sep), peM~<tM

met~<B''<mi!tt~~Kem!<~<i eoBMM.'em.i.waI; <uB'<td)t'))Mrqme.


Chtteauneut, amhamadeur de France en Hollande.
,!kiF
NBeM~eyet~~l~j~.etj~~
Ve<MiM)~~ataît p<t<MM~M~aM, WW* en,Nea)mde
patM ctam~~ <~ N~<~ e~a
qu'e)t teatatc eM<~e tt tNe~ et~MOitMeadettr«~~
dueMWt~e~ ~Me& ~eMaiMf.j ê~tetom à mt~ que!q;te<
1~
eaortfpMet)~Mt ttt MeM et ik Wt.: !t en~X~me rnt ins~nt

ee~~te~e~t!
là-peni~ttiitetttsee'te~detett. .etpfteur.petlantde
~n<tt~èc~ iAM~he~ew~Bt'
cë~e-m)M ']~tt~e~4d~entMB~'tt'M6het' Nne!'je<)me
de

p&e-mMieMt iEFite~etf'~it 'enfomer-jaaM'i'etnde.é'M


<Na

pt~StBeur tS~me A&in< qM <~eMaitt~~ d~ la:ph~


Bett, et ettet ~i~uet B co&ttM <e<! Mti Air!et. B te se ea~
ti~pM~t~dMS son nMVet emploi. M a<MtM rehoace
ni ?<€* mcien* amb, ni surtoutà la poésie< matgfé lesmetta<~
etJeetséttrités patemeUes. Son frère a!né était un ~ansénisi
outré, et leur père disait c J'ai pour fils deux fous, l'un en
prose et l'antre en Ters< a
Le jeune poète serait mort d'ennui dans cet antre de procu-
reur. Un ami der son ptM, tt< deCaumaftin, intendant des
tnance~~temmenittueMteau dé Saint-An~e, à trois Menés dw
FOMaiMNem&eettetetntttt~Mti<at courte, eut pourtant «tf
VeMte~hwMnence tieriease, ay prit des naMMdes de tifataH
et dettenodoni, <~ n'mmiehtpu tut dontMr ni t'etnde de txre*
enMMt <? aMgtMMi~ ni le eeMCte a'annb dissipes et nwoïew
ott perdait n ytppttt& jtf~er~ itwc plus de maturité, !e<
hMnntM ettea ehoee~ de CamMftinconntisMit mieat la
eon~i~Mart~and Mi~neMr tatiquementccCMpt de so~ amMtimf
et étOSphMK; c'était tnmagistfatd'assez bonne~ ma!xM
(Ht' dtSMnaait d'en eatde dew sceaut~ po<a' être r~u data
tesmeiUeares compagnies,et'ttMezemptoyé, tb<tte ta tie~, <Mt
?
gtaiadtt atMtes, pour taivipe atec inteUigeaec maretK des
et~MMMtttt p~Mqttes.VeltaiMp~isa dans sa Mn~ersattontn
~~tttMMiMmcftem'Nenrtt~et une admiration sineere pow
tetta~dMM du recède t~xMSV.n Mvitdan~lèt récits <t
tf.sa< GMat~ti~ Mh patS~ ~u'N était .Jdrs, ejo~ernë par
IMae de Maintenon et les jésuites, vaincu s<~ tous !és ehammt
~tMtttBtedét'Eurep~,etàU(~nentanttM~tes toufW une dette
ma~a~ t~tti t'eNtrif, à sa-m«rt, à aeux mimara< stNnnte-efeu~
mN<tM~Nt& tetqu~m t~Ttit MmM ~ns TeHat aé soh tetjt~,
) de M FMmc et de l'Burbpi~, seM p~
<B)tt!ttt <? tu~mtmw
t~eM etmz.datoh, enttmré dés p~s grands, gënemnt
d~~M! aeh<t&<: t'mt~uïSMn tnx travà~t paMics sutte~
tct pdMtâ 4e Pemp~, repttarisai~ ]'adminisMatto«, t~tit
ûei)~~ ar~ et tes iettrescomme Krictes,aMe, MoUX,
FrM~et teaM~t a~ sit pers~M !'i~ d'un ~MM
Mi. N eeai;~ des &M te pRm de ht JMtWitde, et tatma
pr~et d'ecr&e mt joat te M~ <? t<~ VbM!t rMtt
tMMê t
stf ~e' Mete cet~e doubtë adoration. tort de sa~
tutttt eontre Et sNperttition et MMoteraMee, itconser~i ses
sentiments monarchiques, et M ({ont déclaré pour les eouter
nemenM torts et retjnNers; Ce~K un réformateur
en reIMon,
enJnrtspMMenee,e~'adm~tra~R,màisu~eonseMaMuren
teBtNKte~
CepettdiiMtteWÏtV Monrut, <~&' aac ~Orléms tut, de hit.
rot de Mttee. VotjMftt, qoï ptus ~K~ rendit justice au régent.,
në~ trapp~d'aB.ra'Q~ë~re~ne~td~t~ ~powoi~,
rts~ent.tMe
de M BMt<Iesseet d!e t'<rNtrair<f qafe& &are'
con~ntet con~e sa mÏë~ dMëhesse & BwM~, doat~
wetait'iMthdithmsc, te ~eiHer aftun6, et<ensùite, parieur
à My-Mt-Mm. On était en nt6 et il n'était gaeteiqa'wa M&n<
Btt~r~tMtM CM aventures. L'année suivante ~tut~
de vers,, qa'en~Ktela les ~«t w, et qui se tennimit~pm M
<eM~
J'ai vm ces maux. et je n'ai pM~ingtMs:~
~s
Jme-étMt ae I~b)~~
tnts~BM~eïel7m*i~
e&;ratMbua ~Vet~i~~ et il
ioùt-tu~"t de
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~~e~~f~eo~~<a
~~tem~det'l~~

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tm'le.~t~t-~tfï~nj&NJ~
~t~-)e~jd~em~M~~r~é~

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t6t dattt tontes les bouches, et qui annonçaient de loin l'auteur
deISBtMt <wr <e< )MMtf<
teSpretresne sont pas ce qu'an vam peuple pense;
t~otre crédulité tut toute leur science.
Ëyadeshotmnes qui couvent leur glmre comme un avare
s<th ttresdr; et d'autres qui, ayant réussi sur-le-champ, et trou-
ant emeuit-memes un fonds inépuisable de ressources, jouis-
sent de leuf bonheut avec unemportemëittqu'aucune inquiétude
ne vi~ troubler. Voltaire était dé ce nembte; il accueillait h
gMreeomme une conquête &cilë et une mattresse Mêle. A une
d~MpfàentàtioiM d'OMtpe. il parut sur le théâtre portant la
q~u~W grtmd~ptttK. î& maréchale de Villars demanda qui
é~ ce jeune hommequi voulait taire tomber la pièce. On lui
ditque'c'était l'auteur. Elle voulut voir un homme qui jouait
m~ avec le sucent. Voltaife lui fut présenté et l'aima. Cet
tmSMfnefnttpasheureuï.etluilaissadesregrets amers.
~~rwtau théâtre enHM par ~ft~MM. Sa passion pour
ttmë de VtNMS étHt étetnte, puisqu'il ni jouer le principal r6le
de&nouveBe tragédie par ttllede Corsambleu, sa mattresse.
te'pul'Mc, om dMaits'yattendK,fut sévère pour jtrhfMtM,qui
~pnt se maintenir à la scènes On applaudit un homme nou-
~t~ en h~iné des réputationsconsacrées; mais il ne faut pas
qu'a ré~Hsse d<ux Ms, parce qu'alorsil décent dangereux à
Won tout. t.e génie déjoué ces calculs en ne se décourageant
p~.ats'm~osant~~ après la chute d'~«mtM, de-
mé~ ple~d'tcrdeur au travail; il tvait plusiëMMtragédies sur
teitt~M'; Q achevait ht il disait des plans d'histoire et
de tta~pIN~pMques~Ce n'était pas pour lui le moment de
it~F~,ne:tet~mer:Bubois venait d'être fait cardinal, et
Womtes~uieuaonnàM~~t~MptrMtMt.
~C'est i~s~ iteittips, en IIM, que Voltaire composa l'Ep«fed
Il
Ci~<e, oui-pour laprendère fois, il se déclare ouvertement
pa~sa~de& relipon nàturdie. n connaissait alors la nlle du
matéchatd'JÛegre, Mme de Rupelmonde, qui lui connaît ses in-
ee~H~es surSia~~ion, et a nt cette Epttfe pour établir qu'il
suM~d'avoitdëlàv~ertu et de croire en Dieu. On peut dire que
VoÏtaiiM fttttoute sa~e tdele acette profession de foi. Il attaqua
ave~ énergie les religions positives, et principalementla religion
catnoËque. mais toujours au pront du déisme et de la loi naturelle.
entends. Dieu que j'implore, entends du haut des ciëux
Une voit plaintive e~ sincère.
Mon incrédumt ne doU pas te déplaire;
Mon c<Bur est ouvert à tes yeux.
L'insenseteblasphème, et moi jeté révère;
? ne suitpas chrétien, mais c'est poue t'aimer mieux.
C*Me t"c*. *PP~* ~<~ P°* WMM
Mwtte, et insérée ennn dans tes œuMea dëVoMMMNt ce
titte te Poxr <t !e Cett<M, me fut pubMée que longtemps aprèt
avoir été écrite; maisl'auteurta ttonfra p!u<ieuH péronés,
et a en courut de* copier. JDaM un voyage qu~l nt en Boitande
trec ~ne .de ~une!mpnde~epdant cette ~6nte~*n~!te t~,
~ona~,
il
h BH~tra jt Pru~e~ ~aan-~ptute a~ehttt
~J!eJ~~M)~~
tt
<!<tn t j~nm~e
~~<m~M) Mit RoM~MW~ SC JKW C~t?
<

<m)rMMM!t~tT'(!~)ci)t))M~ De~ett~ ~isatia~ yt~taiMtejcett~a


M~OTeF~B p'~nw d~ ~J~Wt
t
JBt M~W'~ i~ tFMPs~W A'~ft~

~ant et q~ ~a~~eeue~ anteurjde~me


~~t~~t M !M~
Catte, ~t~))..~aT<~t~)~e~
y in~wm-

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chez te
natt aa dateur, a
duc
~t~e ~uNy, oMt
t.
ridMute et eMeBe. A
pt)~ait <n t<iinNM qui con-

Rohan-Chabot, gnaA ~m<ur) tn~cM d*n< !e ttanc et l'uaure


Que! eat, dit ~ttjiB~etj~euMtMa~ haut
d<

]<t!a< ~ndit Vditaiint~ e~m 1

ne <ra!n<
pas un grand nom, mais qui honore celui qu'B porte. On
conçoit h rage du chevalier. Il se vengea en traître. A quel-
quea jours de là, Voltaire dînait encore chez le due de Sully.
On le fait demander dans la rue. Il vient ce sont deux esta-
ters, gtgés par le chevalier de Rohan, qui le saisissent dès
qe'il partît, et lui donnent des coups de bâton. Le chevalier de
Reban~habot était 11 dans sa voiture, et ce fut lui qui cria à
Mt spadatsins:e'tttaMM On peut se donner ici le spectacle de
la justice des parlementa auxvtu* siècle. Un juif hollandais,
fort riehe, nommé de Lys, donna de l'argent à un laquais pour
batonner Franc<Bnr, violon de l'Opéra. Les coups de bâton ne
furent pu donné*, parce que le projet fut découvert et le laquais
ptis anpatavant. Le parlement condamna de Lys et son laquais
t être mmpus vifs Mais le chevalier de Rohan avait pu faire bâ-
tonnet Vettaire sans être seulement réprimandé.Voltaire demanda
justice au due de Sully, qui aima mieux prendre parti pour un
Même, qui avait un grand nom, que pour un homme de coeur
indignementoutragé. Le poète ne lui pardonna jamais,et, pour
ttt pa* ajouter & yéclat d'un nom désormais ennemi, illui-même,
substitua
Momay à SnNy dans la H«tWo<te. Réduit à se venger
il t'emenne, il apprendà manier une épée et, quand ennn il se
sont en état de se mesurer avec le chevalier,il le provoque. Son
adMHairerépend en le faisantmettre à la Bastille. 11 y resta six
mois, au bout desquels il reçut l'ordre de quitter Paris.
On était en 1126. Voltaire se rendit à Londres où il ne resta
pu moins de trois ans. Cet exil lui fut profitable. H s'instruisit
h
<ans littérature anglaise, alors fort négligée chez nous, et
4aM b phBesepMeanglaise, qui lui plut par la netteté du style et
MttetM de théories ambitieuses et d'esprit de système. Il fut
ttt~tpétufteutdu spectacle d'un peuple qui pensaitlibrement, et
<e gouvernaitlui-même. La loi était en Angleterreforte et protec-
trice; en France, l'autorité du régent était arbitraire et faible.
Vettahe jusque-là n'avait guère combattu que pour la liberté de
tenser: a partir de ce moment, il s'éprit de la liberté civile.
N crut vo!r le tegne de la raison, après lequel il avait soupiré
teute sa vie. L'Angkterre était précitément ce qu'il lui fallait,
car il y trouvait une cour, une aristocratie, et la liberté. Une
répuNtquelui aurait moins convenu; a n'y avait pas en lui um
atome d'austérité il lui fallait des plaisirs, du luxe, peut~tre
du faste a ne haïssait pà* l'intrigue il avait un tel art de louer,
qu'B ne pouvait se passer de protecteurs. Il était plein d'hor-
reur peur les lettres de cachet et la jurisprudence de nos parle-
ments; mais <[nand J. J. RouMseau publia, plus de vingt ans
après, son IKKM~ «tf fon~tte de ft~<t<M ptHttf !M hM*.
<tMt, B fut le premier à crier à la barbarie.
Des la première année de son séjour à Londres, Voltaire y
ttublia ht N'!ttWa<!epar souscription,et la dédia à la reine d'An-
~teterM- La souscnptton mt rapporta, dtt-on, cent cinquante
miUe francs, qui furent le fondement de sa fortune. Disons
de* à présent qu'elle devint, wrs h moitié de sa vie considé-
rable. Son pèn, mort enm4, luiavaithissé quatre nnUe deux
cent cinqaanteiiTMs de rente. Ce petit patrimoine ~au~nenta~ r
en 1745, de sa part dans ta succession deMnfreKa!n<t A son
retour en France il s'associa à qne!ques speeuhtions dans tes~
queues it fut tteureut; et Paris~Buvemey,entre autre*. M~t
t~nensK cent mOle livres ~u!- jes ~~res de l'!tatiè. a eut~en~
wom cent miHe MTres de rerenu, eommeienennepourte temps,
i
et quile fit accuserd'avance pm tes uns, et par têt autres ~<~
giota~ Best certain que des speculattonssurjesvitres ou Mr
tes toteries, et une association ayeePar!s"Duvemey; ne paMis~
sent pas conformesaux principes d'une délicatesse sétèrefVbl~
taite Yoututttretiehepour être indépendant, et ce Att une des
tecont que~l'Antdeten'e lui donna mais les. moyens nous re*
pugnent:EMis-Duvetneyestde trop~ et t'indépendance, pace
à!Meu, De cotte pas si cher. Puisque ~IhireaTaiteinq~aé
li<~ de rente, et h BeM~~seaie lui rapportait~ <~
centac'nquantenuUeMtres.M~eouratt
somme de pas risque
d'êtrereduità accepter des peMionset~p!acescomme!a~
pmtdes eensde1)eMr!esd<Mntemps, ouA copier de ta
mu~
Nque pour~iTre~commete&tplusMrd tean~aequesHousseau.

caNa~
Mais ce m'était pas; ~'indépendanceseulement qw& iut ~Bàit
c'était le laxe, c't~~tdetit~tion, etity ps~viat~ :Il eut~un
eMtem.ua
<MCit~i~t~
était dans
tbi.ricne.~m~~t~ il :ée~`
de*p~;t,as ~Tout eala
faitrpa~tle ,BM
aTee~so~ p~a~ou~our~ï·a;t~
teawM~,
dMeernemmt.Vfces~l~ es?~,tuoa
ll,doa,~a

eoncqeur~tMt~it~ pl,ein àiélan ~et ita

=~A~
~t~~n~~htraf~de~
Cuana'N -M~t,~]~Y~ee.u)iepermhsM~itacite'd~

~ËS~
~l~M~e-.na~p~
.M.d~a! a

.t;e~d~t!f.&
.p~~su& N<par,ses.;~M~ét~y'u
L~ 4~,g~~Ci
d

~<a~
at~~s,Grôs
.de~B~J~<$.it!e~pait;, We~mm~ le
-petS6n~att%ae!Mtjm~,J~ s,l~a
.ponr.
-m~t~]t~q#\B~t;a~
'réfM~.&ao~
d~
et le :>'arç~a
se uPe #tr~,n'ge
.Tie;atSw~e.ce)te a'W,~une.M..a B~S,
peut ~oit UM pMectenr, d~ W reee~ Kar~f et
d~s dmeM, et qu'on payait en bons mot: et dédicaces. A la
moindre allusion contre le clergé ou contre engrand seigneur,
un
on devait craindre une lettre de cachet, ou un arrêt du parlement.
Tous les jours on mettait un écrivain à la Bastille; et tous les
jours on hrutatt un livre au bas du grand escalier du palais.
°!~A~
M chevaher de Rohan-Chabot faisait donner des coups de
Gros de Boxe excluait Voltaire de
iAcadejme fraaçaise, Avec tout ceta,
on enivrait la nation et
on la 'M't. Voltaire fut eïité presque toute sa vie; et a fut
ptua tttrae France, toute sa vie,
Mm<t Xvï.
que le régent, Louis XV, et
ttêtM tut r~ttésentéle H décembre 1730. Il
SSE.
~Ë~
"~ËE" "p"°P**P~s, dans uncoHége.elle Il
fit en ce même
tragédie en trois actes et sans
faire représenter dors; ne parut que
voulut
t~hmer; h pohce s'y refusa. On croit qu'il commença!a faire
m~eépogue te poème de la fMeMe. Il mettaith vers la
~e main à la fois
emh de tratvam, passant de la tragédie un

~?~?'co'
~~et.erepôMnt de la poésie poëme bur-
avec la philosophie et 1-Ms.
tMte.EnH3t, pendant que Pope, en Angleterre, publiait
~~t'tO~.Yoltaire donnaitson C~unmorceau son
d'hiatoire la critique est judicieuse, 1~ appréciations

f~<J"
et simple. En tT3X, te 7 mars, a rentrait au théttrë avec Bri-

~T~'
qui point relever de cet ~M, il
parut sur le Théâtre-Français
teM août HN. Ce fut un détire. Les suece. d'aM~ farent're-
plus de justice. Cette fois, Vol-

d~
avait il avait créé son genre. Ses
contemporains furent subjugués. Tt ne leur sufnt
nou~~&~X~~ plus de le
mettre à côté de Corneille et de Racine. On ne parla pl9sC¡ue
d~Sn~rm~ pour'ce qu'il appelait
du
,inébranlable dans
la
désèsp~éant6"rrectiollde Racine.
»
nombre
it t'M.~cés.tsavie.nt.d.vmt
de ses ennemM; mats contracta vers le mente
temps une liai-,
son durable q~ eut de
tamant et ram. tout a t~ fois de ta marquis. duChasMe?

K'scan~
grande dame qui passait sa vie a déchinKr Newton et à
les tats, toujoursoeeupée de parure et de métaphysique, courir
composé de pédant et de~Me femme. C'était p&:SàtM.u~

~J ~<~~~P'p!<M'crupuIeM,n.ce~riënaut
~M,
au
~<trMt.ansp~u, tard, mai..h.
étrange
Mta~ à T.Htaire, également passionné pour le tr~ail~pourte
~~?
Guet-
qui périt
alors, étouffée sous.une cabale t~twque. On, la siffla sans
intern~m Apwtt <tnq tMtes }M<pt~ haN. Au dtfMer apte
q<Mntmt~MMmteedti&~èee~MMBMeesj~tolM:
Et-<m~M)<ent,Cea6fî
<? t~o~ait de pMtBrte C~, MJtet. ;? ~~fent

Lt* i.<Mt~ <w~'J~i!~ ,t~t~df~')u~


!t
Tant, p*nM<!Nt BMméannée t'M)s !es m&~ntenis ~)~tt~Tee
?$
Mittilé c~te ~p9!<~e 4'nn ~u~etTaern~n~ it~n, ~e
attife )A~è~'I.et~j6~én~, m~Ï~tMnt
tB~t<9~B~B~.)t~
M nnMftfMT ~&~ RBÎ CM'MM&HBBLt€R
<M<m<iMMJB<MtXoBMt~tM.

~«tt~;tmt~'tMhtf~~n'~

~« pfn~~ ni~~< MMjj(tM-e~a~y~

es ~¡,_tliW.têtiI'¡¡'¡".
ffle,
<Bui potf mon b!en m'a Mt naître en eet <~e.
Se tampa profane ett tout fait pour mes moeurs.
JRaime te tme, et même la mollesse,
Tans tea pMsirs, tes arts de toute espèce,
I*prepMtt, le pdt, les omenMnta.
~atM Des6mtatMt dénenta cette ptaisantetie tFahbè Cou-
jtttrite, qui ~ttitdu eeedit tur l'esprit du eardmaï Fleury. Des-
tmtaittea&Maa fournie, y <~t des MMde sa tt~oa, comme
B M~it tUt à la JZMWdde: L'ouvrage fut traité de scandateM, et
PMtWXr A ttJtettfMtb et de ~<M M encore MM fois forcé de
tMm<n'hf)M«.BterMt~<-nHa)hmde.
jBtma *et<mt<iM ~tt de eowte durée. De MtMr en France,
B MMtiM àCtrey, chez h marqwtM da Chaste!et, et pendant
~attqwe tempx, eahMomt Mnaueneede sa ma!treme, il ne s'oc-
M~t i<M ~e de <eieneee physhtaM. Il ai~tt paNit, pendant
«
«ttt~et~ <tt Btdhnde, les FMtnot<t fa pMt~opMede JTew-
<Mt~ pMr hwtMtt te~tatMeUer d'AgneMeat avaM retitsé un
f~te~ ndonM Mece«;wment an XM<t<sur !e nature du fett
wti «tf « tM~tt<t<«~, et des JPMttM sur la ttMMM des ~fM<
tt«~<e~««<r tewr fMtttM. Le premter de eea demt euTrages
<me«)tnn penf te prh de rAeàdemie des <c!eneea. 11 n'eb&tt
~t)M tte~ten iamerable, et la paetageà aTec la marquise du
<aMttt)eti, ~tt *M<t axMtt enteyt an memeiM Ce <ut t*B!<)))tre
jMer <Mmt te prix. Let Dew~ tnr ta<n«)tM<bt/bM<t
x<Mt<MtttNMt mMttadMMett à fAeademte des sciences. Vet~tte
ypMMitîepartt de DeeeaiftM et de Newton contre Letbnitt et
a
h* BemMuNi, que défendait Mme du Cha<te!et. M donnait de
t
pf)M en plu ht phyaiqwe; mab si la enriestté t'entraînait de
«)aedMCtt:Chirante<ttïe
eM, son gtnien'y était pas. n n'aérait fait qu'an phyticien
eoan~ede le lui dire, étdeté ramener
<mz h~M. n amperit de eette eteamoh dans lea Mience* phy-
j~q~M det idéea phM précité* sar la nature, et un nouveau tbnda
d'at<mMnta pemIa~eHNe qui aUait Menttt abaorber sa tie.
Lamgedt* de ZwKtM, jouée en MM, n'eut pat deMeeèa.
Xtia M«a<«tf hw oMM<M, qui parut hoteme année, exer~
<me MueMe ptttqUe souveraine. Vo!taire, qui dmninah les
MMM* par ta peeNe,fempara dea esprits par ce livre. n y avait
peu dé TU« d'ea~emNe,peu de dcetriaët, rien de paM, rien
~ttewtdji mah Une ~depimdtneede peMCM toute noureue,
UM t~jon <t ~ueer la etemtmentt qui rompait aïee ta routine,
<me torte de teeptieitme <Mdat))~em,une critique tinontrti-
pMtmde, au mem~ tret~deJM~de tout preju~, et par-deatut
tMt une ttina dtu ~natime, et de la mperttitiem, et de !'atM-
Mire, qui répondaitt tom tM iitetineta.a «mtee le* amiM~OM
dtTtpoque, et tiaeatit pour ainti dire te M aux poudKt Vet-
t
<t<M, partir de ee MOMUt. ~tt te eM aTeue des tttbtez,
qu'on appels depuis les esprîts forts, et qui s'appeNeNt aujour-
d'hui les libres peMeurs. La tragédie de itah<!<)M(, couvre mé-
diocre en soi, mai* d'une grande portée par l'audaee du sujet
et l'indépendance dead~etoppements, fut jouée le «aott 1742.
Molière avait fait la comédie de ïtMttt~ Voltaire,en' privant la
tragédie de Jtitthemet,voulait montrer le <anatisme~uerroyant,
le ianatiame At~andes ~Mées, qui ne dépense pas~ sa~foreë a~é-
duire une tMnme.et à capter <tnMnta(te~maMi tendes m
empire et une religion, à eneMner ht eotpB ~tJhMiner Mt
ames. "t?~ r'i'n ti
iM~OMteta~t un arBumen~; if~Mpe ne fut qn~meitatjédie;
ocaeedie nMne de larmet, qat téuMit tommelt<ti~, et poufdet
~b

modtt aMiopte*. LepujbHe, aytmt aperçu Vot&ir~dan~un~loge,


apptauditAteut Mmpre pendant un tcrandquartd'heure.tOna'a
jamais tu rendre aucun auteur des honneutsau~ marquer
dit un contemporain, «fepe et ~aax n!ent certaiMment ni
la Krandeujr et la simplicité de< che&'d'cea~M de ~omeiB~,
ni la perfBCtMn poétique, et le pathétiqut tumant, M on peut
t'e~rimer ainti, dea che&-d'<Bm)ee.<kBaeine.Hait on yven~
tendait xrander une ~pasMon plu~ ~deMe; la tragédie ~y
Mhemina~t~ert;le drame, ]~ !ende!)~in< de ce Mceee~qut fut

~)~
immttMe) V«l~he <~pa Bout la aecende ~oit a la potte~d~

J~ne,par~<
l'Académte. n a~t deu$~~j~tecteuM~))tM~ha~de RicheNeUt
apn am! d'enttnee, eUMee de CMteautom~, a~mteute-ttuiMamte.
M~ m de CM~~n~njt je ataréeltat deaticheMem~
~r:B~e)~r.;au;;

1
alo~min~ ~tttai~~t~
i'ane~ éT<qu« d~,J)C~<!u[, t~~spNf de ttamt~m,
Jil ~a;t
manda.ai en 0~~ < et je écra':e6n~m. wuK

'1,
ttpondj~~ m!n~tte. tejmot ~ttdnf; et, Tenant d'un
J~me,m~l~&e<tp~
!~te,Tou~o~po~ ~léeer~t~t iMMJMn~
~W~.e~a~M~tJ~
tem~ae~~j~~ L'~l~t~b

.4~)S!
~Eytc~
~j.a~t,a~~uitta~%j~
qu<pa~M~~d~ett~~<(~.a.
q~at~Mt~~ ~r ~veç ~1 j~i~
~ôiCiE.
depuis
~M'<~H~')<
~ta~~s~~e~)~
.e~M~a~~t!ai~pt~!Wf~~
P~4~$~i~~i!)!M~~

*$~t!M~<!t~~
et~~i~e~t~
Ma~m~t~,
a~je~o~t~
~e ~am~o.~déap, ~mMitant
Bnn.
B..ecnvittVoltairedm champ de batulle de MotWttt. Voltaire
eh~ators a~ Laie, ou il faisait représenterpour ta prenuère fois
sa~~ttagtdie de JMMXMt, lorsqu'on lui apporta la lettre du roi. 11
interrompitla repeésentadon pour en donner lecture, et dit en-
satte t ses amis: <La pièce de Frédéric fera réussir la mienne.
th%M43, après h mort du cardinal IjTeury, le cabinet de Ver-
saNles vouhit la paix, et ne voulait pas la demander. On eut
I';)Me~e se servir de Voltaire comme d'un intermédiaire agréable
a<nrot~) Rmsse,et dont la mission dameurerait aisément se
oette. tNe le fut tetlement, que son départ pour Berlin passa
p~mifnne disgrâce. On attribue un bon mot an roi de Prusse,
dît~ Barbier dans ses Mémoires. Il dit qu'il ne conçoit pas la
France que nous avons un grand général, qui est le maréchal
de BeUe-Be; un grand ministre, M. Chauvelin; un grand poète,
Voltaire; et que tous les trois sont disgraciés. Frédéric reçut
Voltaire en ami. et fit la sourde oreille & toutes les ouvertures
d;t cabinet de Versailles. L'ambassadeur revint comme il était
p~rtt. îte retour en France, le comte et le marquis d'Argenson.
jt~MdIement entrés dans le ministère, et qui étaiemt liés avec lui
de longue date par leur parent, M de Çaumartin, eurent plu-
t~U)M~isrecours a sa plume. Ces négociatMns-, ces services, de-
meuratentstériles pour Voltaire. Une pièce médiocre, <<t J~rweeMe
d~ ~tMtfKt qui fut à Versailles, le 23 février U45,
Iw MM'Orta ptus que tous ses services et tous ses succès. Mme de
Bempad~r l'avait commandée à Voltaire pour le premier ma-
rtt~e Au banphm; et elle lui donna, en retour une charge de
gt~Ulhpmme or~maire, et la place d'historiographe de France.
Ces faveurs si mal méritéeslui inspirèrent les vers suivant-;
MonHenri IV et ma Zaïre
Bt mon américaine Atzire
Ne m'ont valu jamais aucun regard du roi
J'eus beaucoup d'ennemis avec très-peu de gloire.
Les honneurs et les biens pleuvent ennn sur moi
Pour une charge de la foire.
Yolià]~, à ëinquante-deuï ans, avait une charge & la cour.
il devenait un pe)t~Q!tnaBeacadémique;U était digne enfin d'ette
ileeDt!freredesLe6rosaeBoM,desBoyer,dùeardtnaldeLuy-
nes, Au maréchalde Mchelieu~AlaI'J,
de~er~.SaUier~ Seguy,
de Gisard~, Montgault,Langnet
S~St-Çyr. On a'eïige~lus de Itii qu'une pe~te formalM ce
6iry de
fut S'écrtre une lettre au I*. de Ï.atpnr, ou il prote~.a de son
r~peotpoùr la religion et d~~)n attachement& l'ordre des je-
stiites- Grâce t cette dédarat~tt sincère, et~Ta charge de gen-
tilhmnme qu'N devattàla mattresse du ret,'Yoltaire put enBu
entrer a l'Acadêtme,le7 février )746
!Hu' arriva, vers cette époque,une de ces petites aventures.
MM* Mqtxtte* d*M «n~, qai <mt dmme, ptf « tmtt, de~
MmeatteMenemit. ttettitde~teM d'une ittitt~SiéotttttMtt
à
l'etMd dé h etittqwe; KM dedt~~MtMphM pettmne; ???<
minee~M~ttt,tam fMiet~tari~ht ei~M~MtoH~; B
mttttthi ~ot<t«Wt)tMMt~ et dtptmttt <mtant de tette, aaenit
d'e<ptttt< <MM~ Wit) I~heK C~eNeque paatf~ ~t~e!' d'Mt
Jam-B~t~M KoXtetm. & Te~Nni~e tiBt d<Mt~ae!Mt ~ùt}û~
h ~BtBMtiM~ <ttndt)!M thHM
MMptpMtà ????* <!et
p< tptt It
m
tt<<Ëanë MtteiMdt
pNt~w <M)t~ati( et
cmeNM~Mtt<te<~<WTetta~uéMfï&tewMdeae!tMMÏ.
BM MM
<m
M

B tMt M~n Mf h~iteen~et t'y e««tt!t d'dppMMe. a d'Aimé


à l'n~te~mtit~B d~tM <bM BM~~ate~, qui tMtttat ~y-
dMj~w.etdemte~dMtt:
F~<
(~ttt ttMtKtt ~)M.
M)! at~~iBUt~ de <M]t, <pf9 MzMB<it tMMt &my
B
pMtt
rWe-:1It
et
dt~ paw MTre~
-~tJW'éôlihûte
t
~dt~tmm oa < ?
est-& c!Oûp"sât1lrié'tacftt
pewif ~M <tM«<eft; <t~, dSw ce~&t~B~~M~tM,
tt<~ R aMt~<?<!
ne Mwat qWM~ d~ <~M<m~ <~
te~ MtmTMK ))tm<M
'ÏÜ;aOD!:ilit,
t~~at& t'<ttK&t~~ ? ~t~ m~Mt, e'<t~
ap~-)~aMt~"â-TMtd<t< m~ ~Mit ~~ï;'
é~~MMi~~ëMM~~ <t~a~ n-tW~~
~gfNM~jtMÈ ? Ti~ d~~<n<M~ 'n~~
P~tMiMiW.~
que B<M~S&<~<M<~ p'~ <anMB~t. ~veA ~n< ÏM !ec~
teuM de VeHthe. V~ttiM feietBM «' MM«mmt de paUce, et

ia.
~s'
obtint contre cet ehtcur ennoxt ~!MM dt etehtt. Lu Ments
cnmget de h met~tta~t~aa~mt~~MMe)td'<r-
t<ter !eeo))w~~t)ft~ttM
cent Oum*E~n~<)ttt~ t~, de~.at~i~
t<f<M)f Ante

~~ss'
inTotontMM; mait a eat ttNX <&td« e))BtM~<«Mr de r*r-
gent, TMtenot d<p6t<L <àpMMe, e~Mt de< demmMM-intetttt
M,~
et

'mefe tmtqmteqat ét&tffM ena~tBMet n ao&nntè:c~Mt h <<t-


conde. B denmt aussi plusieurs comédies, la J~tMte, en rM,
MiMéx~ <« H49. t~tnt pfa<tt9M< est dé 1736; mais, dans la
eomjSdM,il ne s'étève Jamais au-dessus du médiocre, n ne savatt
pat ptusant~f a la. troisième personne. On n'était pM plus sait
damtlës satire, mais on n'était pas plus &md dans la comédie.
L'année qui suivit la représentation de S<!m'romM fut triste-
ment mé~oraMe pour M par la mort de llme du Chastelet.
Leur Naison subsistait, mais nom leur amour. M. de Saint
!~tnbe<t était alors l'amant préfète. Elle mourut &I.nnéviNe,
daiM tes tir~s de Vottaire, en présence de son mari, et en mettant
a~m~nde un enfant mort-né dont SaiM-Lambert était le père
Te~M etaitent, faut ravouer, les mœurs trancaisesdu grand
mon~te M XYm'stèck. Le mariage n'était ptus qu'un contrat
c4<Bt entre deux Msociés. Jean-Jacques lui-même, ma!gré t'au-
stenté de st morale, est tort reMcné quand il s'agit du mariage.
H hti pMatt fort naturel qu'une femme qui a un mari se donne
en <KttM un amant. Si quelqu'un était un peu ridicule, aux yeux
dejKientemperains, dans étrange ménage de Cirey et de Lu-
nette, ce n'était pas M. cet du Chaste!et, c'était Voltaire, à causf
deiSNat-Lambert. Ce fut pourtant Voltaire qui regretta le plus
amèrement !a marquise du Chastètet. !1 y avait entre eux une
commanautA de pensées qui remplaçait la communauté de sen-
t&m!iM~ Vcttaire l'aimait comme une amie, après l'aTOir aimée
caeMpe une mattresse il avait pour elle une cemiamce sans bor-
M*, uMadmiration mnette-EBé était taconndente de ses écrits,
eteBet~ait certainementinnue su la direction de ses études.
CtMM «tange, et qu{ est encore un trait de meenn, elle était
phta ineredate queM, moins littéraire, p!us préoccupée de<
ttud(e< abstntitts, de la physique, do l'astronomie. Elle manqua
h
à~taÎM w mMtentot Jutte &Mt prendre un plus grand ca-
ttet~, et «thn'meme aNait devenir cttetde parti. Plusieursou-
Ttatts phiIOMptaquescoMidémbtetmarqttérent,comme on sait,
le x~HM du xTm* stede. L'~EMot «tr fM~~ dtt eo)t<MtM<~M<t
ttMM~M, tMCendaÏac,estd<nM;<t<!ettoù,par Mon.
tetqBieN~estdeM~;lBDtMMtM<ptt<)r<!M«tOM«,deJ.J. Rous.
setm<e<d<MM. OtMe même année vitp~raKré le commence-
mentdtt'NMte'MtttttM~ede Bunbn.Enfin, en tt51, d'Alembert
et Diderot donntrent le pMmier wtume de l'JsM~ttopAMt,
ce<MM de peu de valeur reeNe, maisd'une importance
historique
immetts~, parce qu'ette r~Bia les amis de tt phBosophie, leur
et des inttrtts communs,un nom et un chef.
donn* un
VeMtire, f~* « temps-Jà,avait quitte la cour de Luné-
ville, et s'élit retiré a Sceaux, chez h duche<M du Maine. M
dmnt M6eetM!«mentOfM«,en MM, hJh~ <t <'<t<* et No'M
tMt~,«t M6t. t~Jhte <t< feM m'était qu'iM~tramstbrmation
CtMtt~t
d'~MeMe <? qui reMrut ptus tMd Mec succès sous
sa première forme. Voltaire etatt alors dans un de ces moments
qmse rencontrentmême dans la vie la plus glorieuse,ou quel-
que.citose qui ressemble & la lassitude et au décou~mént se
gtisse seN~tem~ntdans l'esprit. D avait perdu Htne &u Chastdet
le pnNie hu semMut devenu &o!~ pour ses oe~Tres un grand
nembre de beaux esprits lu! pré~rat~t Cr<bai))n dans là tta~-
caDale.~ontre
die; hla cabale lui re$re~it
sontre lm reprenait dea fpcces; Iég
des tarées; dewt~leRàr-
les ~évots~lé`)iar-
edaMntpar d'éternelles calon~ ]h ntarquisè d~JP~p~our,
qmrataKamtre~isprot~,n~le trouvaitplusassez~ùr~
donnatt tpntes ses p~r~ncesjjt ~êlt~aif
gtandt~rb, en I~e de ~Miré/pour
CrelulRn un sucpe:
Cre~jMdn.
assur~
~[uijtft faii~ttuMier~a~e et
plns
Enmn
do

lui
le Mt I~UN XV, quin'ain~t pas le~ esprit indépendanits, tneme
en matière de religion, n'avait qme de l'elbttjnetmenit.
Apres meKprésentat~n du !'<mp!e de ht ût&tM, Voltaire s'~t
dont iÏaTaiHesepret :es~ii ~nteh~r~
apprechàdeM en disantd'uatonala fôistespeetueOïet Ïibre,
fut indiî-
férent aj'eloee, et phoque de h ttmiliarite il YiTaitdahsIe
PM<Mmx-Cer&et dans les BMs de MimB d'~ttole, et se soaëiait
fort peu de gouveh~pr son Etat; nu~ a~
ëela,il e&K roi jus-
qu'au ho~taMongte!, et rot ~r~-cnreSen. 11 tourna le~dMà
Vol~,q~ se re6ra irri~et
h"gf~
I<r~.dePruBsè l'appelait depuis plusieurs années EeMppef
~–
.cas.de,)(a~t),~jtetÏato~&
ce rpi d!Maigneuxet maÏ~eOliNtta cette nNMress~ du
to~i~~iem~ la ~tüir,e, ~'t~buver,
a

au9;
cowr ~'j~a, ;roi''
aw.l'aj~r~de~.l~t<là'~Mde:pens~~
à la
èt ~e et~'donNait'a~N,
û'~°ën
D~sop~et~'t~irë~~lë~~tlir3~oj~~ari~et*
ei,

at~o~ret'M'lN~t'n;
un~M~ii~ è~~Mts<Mjt~tt)tinp
~croi][.«ti)!e~a~<tep
cha~lb~tj'nn'ïog~
.]MM~~W~
~§~s.s~~
'ü âtx pala~Iét eu~t l~li~ëux
qdt~ts
plus., ~J~~I~'àë~~f'des't~rot:,d'entêté

~r.~8~u~
surto~t~
.et:m~
.<o~so6~m~r'&~os~
'ïix~tit ~ôiu~i'-taftre~qsiotc,

t~o
aé'l'â~l~ëlbr~Saiat~Fë.
r~ntïdiit ~=ses
et
WjiSrt~'noinNM. '!]~
~et~j~queMles''d*~urt: V~~HM'~rh '< da'-ltnjte
tt
sale dé Mdéne, m et entendre qu'il était chargé de polir ses
phmftes et de retare ses ouvrages. Frédéric avoua que Yoltaife
n'était que son maître de langue. On suce l'orange,dit-il, et on
jette Mcorce. DM gens de lettres français vinrent & ta traverse
de teutsrelations. ny avaitlà Maupertuis,président de l'Académie
dtt teienee*, qaKtait te plus gNnd philoeophe de la PmMe,
qm !apM<eneede Voltaire mqwietatt. Cette académie de Prusse
t
se teMtmtattdet mceaKde son fondateur. ENe condamna, par
an<t, te~Me fEOBni~a avoir tort. Cette procédureparut plai-
'aj~ t'VeMat~~qtttprit la défeeM de XoMM~. MaupertuMS'en-
namim poMf I~tMaMIité de ses décrets. Frédéric n'entendait
h
pis MiBerie snr jurisprudence de son académie. 0 parla en
ttt. eë qui tt penser à VoKairt~ que ce n'était pas ta peine de
quM~riè voisinage de Versailles, Il se ressouvint alors de sa
M~mtétM,et.Touhntfaire à son tour acte de despotisme, il
éeririt la DMtftte dtt ttettewr ~teJMe. Frédéric ne pouvait pas
htttê~surce terrain. n demanda la suppression du manuscrit,
et y<~tmt. Hal&euMuMment Yoltaire en avait un douNe, et la
JKiMKte parut imprimée
en Hollande. La trahisonvenait-elle de
cataire ou d'un dépositaire in&dèle? Le roi n'hésita pas. !1
<Mma ordM au bourreau de brdler la JM<t<W6e les fenêtres
dt l'auteur. L'auteur prit aussitôt son collier, sasous
croix de cham-
tMMa, !e brevet de sa pension, les mit enveloppe avec une
Mtt lettre, et écrivit sur lepaquet: sous
Je les reçus avec tendresse,
Je les renvoie avec douleur,
Comme un amant jaloux, dans sa mauvaise humeur,
ttend le portrait de sa mattresse.
Ce quatrain était un préliminaire de paix; la passent. Le
chambellan reprit sa clef, soupa avec Frédéric, et Maupertuis
tutraillé impitoyablement.,Mais la confiance ne put renaître.
voltaire écrivait, dans le palais de Potsdam, le portrait que voici
de Ffidéric:
éclatant de qualités contraiMS,
AMernNa);~
Ecrasant l~tjmortds et les nommant ses frères,
Msanthropé «t t~roMbe avec un air humain,
Souvent MOp~~uï, et quelquefoistrop Bn,
Modeste avec orgueil, Milére avec hiblesse,
Pé)M de passions, et cherchant la sagesse,
Dangetjeux poHtique ~t dant~reux auteur,
Mon pa~mpndiseipleetmon persécuteur.
Pensant ainsi d~Brédéric,etiedisant,* quitMasmurmeme
du roi., & la margrave d<aareith,V<dtaire ne pouvait pas songer
t~MteuMrMa cour de Prusse, n commença par prendre
frétés poursonareent.etdemauda U!K:ongépouraUerprenJM
Vt)t.T*tiHi 1
r r
ses
ht etmt t
a~ete. n M foMnt pM MM pttM. <Xt M 6t
Amm
tntm a ~r~t ~u<~M MeM* de h
ptiMMate d< «MMfih
Fm~etfMt~~UàoeM~t'Kyt~itAmitt~wa~llli.1A
et «m ~MttdM. On tetNh <M ntMht pUMpMtttMiN~.
nitM
pMf~twthw M <~Hq~<tH)ttMt<tl'<)<MTM<!epo~dwM;

~?'<
~~S~?~?~
Mt tMMtt. n <? t<KttM phaMppiw q~imwje~<Ï)~M
«tMMMXMttd'MOtttt~M FMy~ M ~Mf~W~~t~~<tp

d~p~S~
M.t d'itMw~ttMt~t dtwtqtM~~ Mdtn~ d~WjtK~Eut;

.tyM~h. StM~
pM)rh«Mm<. l.t ~etMd'mteM,
MdM.
h Mat<MH)i<NHM)h<h4')m<M.
CMM. N<« t<Mnc!)itfmt t d<tni tttfjt <ut«. <tmMMtt <tMM
~p~pm~tMn~MtBMUah~p~
<th*~<t<M<M<~fi&)tp<M.
n ~<ttMit d'thm~MM M,,M, dam tM
w de 6<B~e.
<m~M
"Mq.'tBMMm.ttarMMtM~oa~œ
MM; ~t dtmmdtf h Nb~ttt ? ~<M~dt. w
N J~
iBMf
~î~
dmmtpM. Aptt. de~ <MttM!tm.d'M6i<<(h.M,0 ~itpM~
tt<t)My. FeHMyfttftm Wtttnte, eetpNMiwid~nt~dt
Mt M~ <ht d~t m. pMt.d. d~itH) dMt M .MRtM N
a n'eet jMMt. beMm de MM Mt)~ n ~r '~bMt 11'
'Mxmte~nttMMM, et n'en Mtttt q~ vmgt MM tprea, penr
dt
mr mom~FMM~So~ ~M~ ve-
.<. ~ntué

J~ K't M"~t"Mt <M~&M! !a


~N~det~K.~
Mmptte d.
Ve!HdetK
&nte«, dèM~~ etd'init<~MoM.
VettMM <Mm tWMt~ Mtl7Mt S'«H&nnét
de
la,
~teqaeB~~S
ÜOü,dd,I"",Bill, ritiiiL"I(OD,I""

~1~ ~ttS! ~Atit,!lERrt.


dt~Mt tK~ MM d*t~ MMj~~t~nmt,

~d~
.X C..M~«,<M~ M S.~

~~e.tdMMt~J~
e~n~nné; N t~it Mj~md nombre d'oaïnwb.!N.. pt?~
torM dejMttM~nMJtMttMemeute d'écrite Mm veHmtme
:Üionmt pu-
les pu ds leth~ç
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MmptMeMtrZM«~))tt' <M([t)tM'))<t~'t~~ ~r
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ro! d, Mo~, et deS~ahèB~pe.~ de~tSFnM
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MK t ~M
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em <ttt<tMtt dt
SS.S~'Tpo~
<hM~<ejt etnh~ m*mt M-
pt~ d't.jeàB~; h t,A~~.M n4tMtM.'
d~~B. ? pt,i,j~~C~4t.S.
ttcandaMatit beaucoup les dévots, et un peu les philosophes;
t
mais il écoutait les sarcasmes MM broncher, et ceux qui lui
demandaient ce qu'il faisait en pareil lieu, il répondait tranquil-
lement Je patiente, j'attends le moment de la grâce. Vol-
taire Bnit par le mettre & la porte. Wagnêre, son secrétaire,
Huber, rhabile découpeur, qui excellait & reproduite la sil-
houette de Voltaire, et qui plus tard, devenu peintre. remplit
MuMpe des portraits de son patron, Mlle de Variceurt, qu'il
appeMt Betle et Bonne, MUe Corneille un peu plue tard, lui te-
naient aMidnmentcompatjnte.Les gène de lettres, les ourieu
les parasites amuaient à Ferney. Il aimait ce concours, qui lut¡
rappelait sa gloire; il aimait jusqu'aux nattears, sans en être
dupe. ï;ea grands seigneurs venaient aussi, et de tous les paya
du jmnde. Ces hommagesle charmaientplus que tous les autres.
H <tttM*Nlait sans rel&che, et produisait arec une facilité etour-
dt)t;ante, ce qui ne l'emptchait pas d'être un excellent seigneur
de pMoisse, de recueillir les ouTrieM de Oeneve,de fonder pour
eux une fabrique d'horlogerie, et d'élerer 'à quelques pas de
son château vue église assez mesquine, l avec cette pompeuse
inscnption D<e o~Mt ~)!<<ttr<. H était aTec cela bon maître
de ma)son, ne paraissant qu'à table ou pour la promenade,
ma!a quand il se montrait, toujours affable, prêt & tout, met-
tant ton monde A l'aise. H menait la conversation, comme de
juste, et la remplissait presque seul, car on n'était la que pour
l'entendre. Sa conversation valait ses ouvrages, tour à tour
mordante, étincdante, &cétieuse pu suhtime, selon l'inspiration
ou le caprice du moment. Rien n'était au-dessua ni tu-dessoua
de Ini. Les plaisanteries les plus salées lui venaient aussi aisé-
ment que !ea penséesles plus protondes. Use donnait carrière sur
lespèrsonnea; rien ne l'arrêtait, et, quand un Mte l'importunait,
il !é bissait voir. n usait en cela des privilèges de la royauté.
Un jour que l'abhé Coye- s'installait cheit lui pour un mois
« Savez-voua Men, 1m dit-il, monsieurl'abbé, la dinerenoe qu'il
y a entre vous et don Ouichottet C'est que don Quichotte pM<
nait les auherms pour des cMteanx, et que voua prenea lea
châteaux pour des aubergea. H lut une fois une page de Jean-
Jaeqatea RomMeaucontre lui, qm le fit entrer dans une violente e0-
tBre.<Ah<leseeMMttahtlégneuxtahtle<M[uin< Je vaialetraiter
comme il témérité;je vais le tMtner dans le ruiseean.–Maia
il eat pmacnt, M dit-an; N est sana asile, a pense peut-être a
t t
ventr vM~ ST1 se preae~te ~emey, quel sera votre accueil T?
– Mon aecOMn dit ~ottsite~ Je M donnetai ma chambre et
mon fit. JéM ditat:<VoicthmeOleuMthambrede la maison
Je M aonnetai ? pettxere place a ma table. Je tui dirai:*yous
'voilà ehei: vous Restea-y tant que vous voudrez,et disposezde
*<Mtt à vMre convenance.* s
Voltaire, à ?erney, &isant bttir son éaMse et son théttre, jouant
lit comédie, faisant répéter ses acteurs, recevant ses hôtes, écri-
vant à ses amis couronnés, gouvernant de loin ce qu'on appelait
alors h république des lettres, produisait tous les jours un nou-
vel ouvrage, grand ou court, frivole ou sérieux il avait pour
principe qu'il faut occuper le monde, lui ressasser les idées,
prêcher sans relâche, se répéter sans cesse, et qu'en n'arrivait &
rien qu'à torée de persévémnee. Le premier ouvrai daté de
Femey tut CMtaMdk. Estce un conte, un roman, une satire. un
traité de philosophie? C'est tout cela & la fois. C'est surtout un
modèle des grâces légères et sans apprêt, qui donnent tant de
charmes a sa prose. Voltaire y maltraite un peu Leibnitz qu'il
connaissait mal; au fond, il ne Combat que l'esprit de système,
son grand ennemi, ou plutôt l'un de ses grands ennemis. Un
système était pour lui quelque chose comme une superstition;
et H l'attaquait, si on peut le dire, pour défendre la liberté.
Voltaire était un ami inimitable,trop intraitable, du sens com-
mun. H aurait été digne de s'élever au-dessus de lui. ri se con-
tenta de le représenteren tout avec édat.
I.eJfertdeSMmteparutlamemeannéequeC<m<tt<te,en 1759.
C'est un ouvrage médiocre, qui ne fut pas représenté, et que
nous rappelons seulement parce que ce n'est ni une comédie, ni
une tragédie c'est un drame. Voltaire ne comprenaitde l'anti-
quité que lesbeauxvers de Sophocle. Laviememedece vieux
monde, sa pensée, son ccMf.luiéchàppaient.nétaittrop de son
tempe il en avait les vices comme les vertus. On pourrait dire
sana exagération qu'B était le xvm'sièdeen personne.
lia ouvragebienplus importantque !e Jfoft de SotMtt, puis-
qu'il est une date dana h cani~-e de Voltaire~c'ésth traduction
libre de r<<eMH<Mteet desI*M<~t« Oh a dit que Voltaire avait
faitcetteMduetiond~bonnefoi;Best bien dMnciIe de !e croire.
S'a fut de bonne mi, il ttut dire qu'il n'entendaitMenaux mâles
et simples bea~tét de l'Ncritute. Tout le mondie crut et dut
croire aunepmodM. Nedisait-B pas lui-mêmea ceux qui s'é-
tonnaient deluivoirtou~rsuneBiblëal~mainque, quand
t
on un pMces. il iaut to~ours avbirsous lea yeui le factNm de
ses adveMairesti.'eBet fut immen~dtns un pays bu cem même
qm n'était plus chrétiens MsKa~ttuseu~Lee
clergé se déchaînât Voltaire ne supporta pMce~t~ en
phBoMphe. TOse jetadansia maMe, et répondtt MxpttmMets
et atBt diatribes ~ir des pam~mlets~des ditttibes C'est l'époque

¡,
de ses gran~tuttea~ntM~tranc
tiste RousasM; ~eat ? date de
d~ "1aet Jean-Bap-
'on de
fJ<«WM<t< (aott M«t). Toat le i~e Mt aavt)r qu'R avait à
sa disposition <memree répressive plus re~oWtàMe que eeHe des
M!' et des parlementa, sessareasmes, qui'ce'M~ten unelin
d'oeil d'un bout de l'Europe a l'autre, devaient tBtr jusqu'à la
postérité.
r<mefMe fut Tept~senté
TatterMe
ore t7M. Ce fut encore un des ,0.
grands succès
te 33 septem-
feM le
représenté pour la première fois
tragiques
Mptem-
..1-
taire. La versification était peut-être un peu faible; mais ce
de

seul signe indiquait l'âge de l'auteur (66 ans). Toute la pièce


Vol-
~l-.

au contraire respire l'énergie de la jeunesse. C'est la chevalerie


dans sa Nenr. Voltaire, entre autres mérites, avait celui de cher-
cher sans cesse à renouveler l'intérêt dramatique en mettant
au théatM les moeurs les plus opposées. Il sumt de nommer
~<t(M, IHMpe, jMtOMt, t'OrpM"* de la Chine, ~btM, Tan-
tfMe. Après TotM~de, il ne fit plus que déchoir comme auteur
dramatique. Le MtmtetMt (1764), les .~«tM (1767), les
6<<aMt, SophottKbe ( 1774), sont des tragédies de sa vieillesse,
qui attestent sa prodigieuse fécondité, son énergie, mais ou
l'inspirationfait défaut. Il avait quatre-vingts ans quand il fit
SephMtMte;et il fit encore cinq tragédies, les Lois de JftMt, Don

sentation, .<
PMM et <<< F~opMtt, qui ne furent pas représentées, Irène
dont il dirigea, à quatre-vingt-quatre ans la première repré-
qui fut donnée par les comédiens le jour
anniversaire de sa mort, le 31 mai 1779.
Ces immenses travaux pour le théâtre étaient loin d'absorber
toute son activité. N jetait pour ainsi dire, à profusion, des
satires en prose et en vers, des romans, de petits poëmes légers
ou il excellait, des articles pour l'EtMtfc!op<Mte, des traités d'his-
toire, de morale. Il suffisait à une correspondance que l'on n'a
pas réussi encore à recueillir tout entière, et qui le montre
à toutes les heures de sa vie prêt à répondre sur tous les sujets,
philosophie, histoire, controverse religieuse,poésie, et à semet,
comme en se jouant, les aperçus ingénieux,les traits charmants,
les plus fines plaisanteries, la railleriela plus acérée. H y avait à
peine un homme de lettres en Europe qui ne le prlt pour but
de sa polémique pu ne reçût de lui ses inspirations. Cette di-
rection universelle d'un homme qui remplit son siècle est peut-
être plus étonnante encore et plus admirable que ses écrits.
Quelque temps après Tancrède, il se réconcilia avec Frédéric.
et recommença avec lui un commerce de lettres très-actif. Le
duc de Choiseul essaya d'arriver à la paix par cet intermédiaire
mais Frédéric fut intraitable. Ce fut la dernière fois que Voltaire
eut à se mêler directement de la politique; une autre cause
l'occupa pendant ses vingt dernières années ce fut sa lutte
contre l'intolérance, qui dégénéra plus d'une fois en une lutte
contre le christianisme. Condorcet prétend que la cour de Rome
eut un instant l'idée de le faire cardinal. Cette politique rappelle
les empereurs duBas-Empire,qui aimaient mieux payer les bar-
bares pour avoir la paix, que de payer une armée pour faire la
guerre aux barbares. Voltaire songeait si peu à devenir prince
de l'Eglise, qu'il se sentait de jour en jour plus animé contre
elle ïl venait justement en 1762 de se déterminerà publier la
J*'<ceM'. B &~tMen avenef que, comme poMe, N y eot en tout
digne deM-mtmè~ et que jamtiit en ne tt ptw &cilëment de
pM jolis Teint; mait a ~ut ditetùMt que. dttom les péchés Mt.
t
tef~fMdeVoUjtire. qui en cenHniaMtue<Ntpycetm-~ est te
ptm ~nmd. D'abord c'eut nn oùvïMe oMafter, etce met tùNt.
t~ft
a nVtM dentM ~te,'d'~8tâ'"
d.iA..r.JlUJ' d'tm M'âhd MÏent
ep6cMc!e qnë eettd "'Jo:a'a,'
degtitde )<Mqa't d<Mmet
dpnner de<t gMtMit h pëhitmftduvtcë.Mais
tt~1
t<oà pe~< ~e té
qaitnd mt homme têt ~te tottàtte éteifettejf dan~t l'ttMotM dé
et noNe !i!eifNt)te. do&t on me ae~t ptfht
emexS, pmeqo'eNea M~t là ynmcè et im'eHe e~ morte
mm<ft~M, et q~'$)t lieu deptt!èr~e)t<t~ee et~hMMNtmê,de
t~ae~m'em bètutit: ite~ tom comt<e, ~ee te~, Mn tSM!)M
W~emeRt, n en !e ~et de eèt pM~tettëf)eMceaes, &
~t
trtïmnt pom-tm~ dite dtÏM un mN~tte He&, N eammet une
mau~te Mthm, <tM impieM!, wn twdttMwc~Mt MMXttttfè né
dditpeBt~Mtdemetteetmetttpont Nne àette&~uMmche~ et
ptee&emèM pMee ~e VbIMiM ett e&eaM tout enttw, pMee
~tT! estemeetè, Mhtatè Ma tp~e tXf m<Mt, ehet depMtt, a
n'eet pas permis de paderau pMme de t<t FM<t!t amme Nettir
au 'nom dd pàtfMtteme et de h meifUe) et )*tMt ditt MmNtnt
q~e~ p<M~ te nom ae tem~NteOtir Orne toNaintwme<he~le. On
ttoirati8b8 JÏ8ÜJiIqu'1in~ tait pour a1Ii:IItPOUf désOler
emmS t'irtitttten
ht )MmmtM hM p!)M«!m« ~t peMef *a de*
iXntt~tMtt. TtIMM <e MWtit de tMtwopMt NMim; B !Mu- d<m-
)Mit <*t)en. Ce fateommt <m debOcdMMnt mttMmet d'Mafet,
dewMme~)M <am< t~ptat ttBdtMMMentMn nmment ebH-

?~
tfet de«t t~. BtMM)M!<me!ttpom- M, de< diveMio~ mie-
Mnte< ttMttteMtiBean 1'attehHm. !mm<< mOM dwjttMbM-
<M~ de b~tM~~ te<t~icedeCt)M ethtnm des
tetaite*. B.'Md~e~tu ptdement~ déehutitteMMeaietttiottdh-
MMtttt Att pMmhi d'MMMtcNttmtimmédiate; ttl'tditxomi
de diMoMien m ptj'nt q<~n Mtt. ï.'mttr~Ne tM MmpM par
dMiattigtMtdtttfetgtmw, et pM dMdMOMticM<nMnim<e<,
'm~M~ Mtx&t M pt~t ~t'tmeMNe pttt~ t.'<gittti<~ ttait
tet&dttMtmmh~ m MM; p~M Mttomtmt <nnttmtJhm
rmèMm dt
pMMM~ gAn<M d.
~~M.~ h pM.<
dMttbhNmtmidMjt~t~t)~ de t~Mp<doMt<Mtmerte
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fNm«pt<eMmte,
t<~Mt~hh.
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~~m~~tttpMmb. Mh~ d.J. ~RMM~McMMnte
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M~~t~ht~mt ~JMit ~M ittMw~~Hm~rtM~ Mt de
~m<NM tM~~tPP~ A

p~mt~~nd~d. d«cleClolDem..
hla~j*dtt4m, 1l'lIt dtM
CMmeah. BtnM ~'il ne
4ire ~'B ne
?d. ~t~ ~ftMt; MnxMMrquinze eenf MvMs
& h XtMitMMmt~ M. Dwuit., offder
d'e~t-major, et D donna une édition de ComeiBe en dôme vo-
lâmes grand in4*, enrichie de Me commentaires, qui. vendut
pat sMsctiption an prent de M protégée, rapporta une somme
cOMidéMhle. IMn, ce qui contribua plus que tout le reste a
t
rendre VottttM une pétition agressive, c'est qu'a devint déS-
t
nttivement, «Ma époque, le chef du parti philosophique qui
perte dans fMsteiM le nom de parti eneyc!eptdiq)M.
t
L'~<M<;ttep<Mtt avait eommenet ptMttM
en n&t. Elle avait
pont dt<t6«aM MdeMt et d'Atembert,et comptait parmi see ré-
dMtMM, Stint.Ltmbtrt, Turgot, dHolbach, Jaucourt, Mon-
<MqNit)t, Bttnttn. V«ttâiM avait M-mtnM fourni d'MaM nom-
MMM Mticht. Cet ouvtage éttit c<m~dttt par sM rtdaet<UM
et
fM M< tdmmiMt comme le rettnmé de la aeienoe moderne et
M r<ttp<itmademe. A
ce titre, la &tctien dee ennemis de !a phi-
MopMe na eetMh de l'attaquer par tous les moyens. Le 7 fé-
M'ernK, un arrêt du grand conseil supprima les deux pre-
mitM yatumee, et la publication demeura suspendue pendant
d~-hmt meit; Les éditeurs obtinrent au bout de
RM~MiOnde eentinner, et arrivèrent en n&9 jusqu'au ce tempa h
septième
TMnme. AhM M fat un nonveaM deebamement. n y eut
ae h SttAemM, mandement de t'arebeT<que; et, pour comble, censure
fM~M~e fut deMut au paiement. Un membre de l'Académie
ymea~t, t'tTocat tfenetat Seguier, M chargea de cette besogne.
M ptdemmt <e eondamna pas Mt~th~M, il prit un parti
*"<* etMBge a nomma MM eommiMion de tneologieM et
d.atoeaa), anzqueh B adjoignit deux prcfeMeurt de philosophie
et wn membMde t'Academiedea inocriptioM, pour examiner les
MtMetmmiminet, M transformant ainsi en tribunal de cen-
tM. Qaetquetjoura apr~, le chancelier, qui regardait l'ar~t
du parlement comme un empiétement
lur les droits de
t
cbMgCt prit son tour un singulier moyen pour détendre sa
attente, n nt rendre par le conseil d'État, le 8 mars 1759, son un
"Mt qui ttMquait te* lettres de privilège accordées à l'ttt~-
e'ep«M*, et arreHit ainsi cette importante publication milieu
de son Mum. Les libraires se trouvaientruinés au
par cette déci-
'mn, !es qttttM mille trois cents souscripteurs étaient
deoent qmtoMe livres sur les volumes suivants, et lesenvolumesavance
qu'B* avaient entre les mains devenaient inutiles le défaut
des phnehes qui ne devaient être publiées que pluspar tard. M. de
tMesherhes, premier président de la cour des aides, fils du
chancelier tamoignon de Btancmesnit, rendit lui-même chez
se
le IthraiM Le Breton, et saisit tous les manuscrits.
L'e~tt produit par cette résolution fut immense. Les luttes
4u parlement avec la cour avaientdonné à la bourgeoisie le goat
de t'eppesMon et un certain sentiment de ses droits naturels-
les querelles des jamémstes avaient provoqué les réBetions des
esprits sérieux sur le luxe dn clergé, sur ses richeMes. sur l'ab-
iHMdite de certaMMS qnereHes &eotcgiqaes. ï.'esprK 4u temps
allait à hterendicatiem des~joits de h raison c'était précisé-
ment la canse de M~tt~tMMft J~s qu'elle fut persécutée,eNe
se~MtTapopnhiM. TpttseeNï qui haMsatenfd'ms~nett'arM-
traire eUe hnàtiNM <emNittentfmxeneyehtp~tdj~M.! et corn-
menceîent; MM s'en douter, t'tgKtttipurév~Mti~mtt!re.~
Dans et
cendi~otts,im Mfet de la coar derenMt impuissant
pour. Mttter h pub!ie*tien. Le* editew ~Ment rae«MKau
moyen coMttmmentemphqré dtM Ms te'pps d'MMtn~ ils
pnbUètentM~th~~tl'étHmeer.MMMent&tana'enhMdit,
car !e pMW!féodt A h &M ~Mtent et &iMe,JMsqa't fqn~t~dfe
i
chmdettitement~~BbMcatiem Paris. Les ti&!aiM9 en furent
quittes pt'ar faire, venir tes TOlames de HoHtnde tM en~iroM
de Paris, <A ils étaient impdmes; et iesMuscriptettrspomles
eure entMrdans Paris entntude,&!eMS risques et pétib. (m ar-
riva ainsi vers 1766 atm derniers volumesde cet immensediBttM-
naite. Ce fut atoM, pMsqn'a~ Crn de l'entBepnse,q'M se déMa-
TtitTmepmememtïm autre ~eate de perseem&ta dont eHeava~ten
àse~r~, et qNi m'était, au Mste, que Ia)C<mséqoencede la~K-
mieté-Tn j<mr, avant h pttBM~tmn da dentiera~tame,NdeMt )
ayamt eattewinde teeoatir Jum de sesttNdes'dephHesophiêde
h tettMS,1< tnMvà entiefemeat )MtiM C<m&mdû d'etonMmeBt,
a ettM~ttetm aMKfaMiete, qu~ilt~pei~e ~zeconmttM. Ltm<am
tMmN~té,r~v~Yh<~d<MleMBM,ilcwtM~tom
tides
att,
déMttt~,
TolnmesdêjtptibHes!tM~it!etnnemeBm<MhNmM; de~M-
~pMtMa~
(~ssitt~s~ wNt
ancan
qn'età~de'jremM ebstme.
des intèStelàtiMts', desMM<Mw
s<S M~,
Bideroten ptetrsiaesMàaesde~~a~
ans
ce

boulereKe; tes h~ssaites Wtm~iëat mspecte petMMfe. ~ads


étaient les a:utëms dëCetacte dtbatbatie? &e MbtaiMJ~tMtte~,
te Breton, astiste de OeS p)Mite. ~t s'et~n~; de ïeM'pH~K Mt-
torité, eanstitme) en~ de <ë~te. A~it-Mt~amaistM)
parhr de dix Tol<<mes ia~olio dÉMestmemeat m~~ tron:
ques, haches d~ome~
ditnmé ttt~hëii'~MpB&~th~
j~ imptiMeart B~ s'etaU
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$tër ? petil, et eMt tn~~oMMt et !)?? mmieNieent tom
s'apeKët~q~d~mem~e&'Ma~~
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et tat~e de qoelqpes~n~~ ~ait~eNK.
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saM mnM~& P&<s)~~ae~ta déiat~ eeat cm-


R~ pta&tesdel~ptem~ et se
dt

mit
à t'œaTte pomreet~MMant'f~~Mcfë. C'est ? qae Veltain
inter~nt. Il ne fallait rien moins, pour cette
oeuvredifHeile, que
îemeiNenrde toasïesouvdeM.Trois volumesétMentdéjà impri-
mes, lorsque l'assemblée du clergé, en 1770, se plaignit au roi
de cette réimpression. Aussitôt tout fut arrêté, et les trois pre-
miers volumesfurent portés à la Bastille.
La persécution rapproche et fortifie. Les rédacteurs de l'~My-
e!ep~H~ ne tonnèrent vraiment un parti que quand ils furent
ainsi frappés ensemble dans leur œuvre collective. Voltaire qui,
à soixamte-dix-septans, avait à lui seul plus de zèle et de ferveur
que tous les autres philosophesensemble, fut l'âme, le chef, et,
comme on disait alors, le p<KWen:hedu parti. Il entreprit de
&ifetMtoutsenI une Rteye!op«te; ramassant ses articles qui
avaient déjà paru dans le DictionnairepMtoM~Mqtte, en ajou-
tant de nouveaux, il publia à la fin de 1770 trois volumes sous
ce titre 0)M<ttOtt Mft'Ent~etot'AKe, par des amateurs. La
police fut tres-sévere pour te nouvel ouvrage; il se répandit au
dehors mais à Paris on n'en eut jamais que quelques exem-
plaires.
te patriarche y avait pourtant recours à une tactique déjà
plusieurs fois employée par lui, mais dont il nt, dans le reste de
sa vie, un trop fréquent usage. Il faisait le bon apôtre il parlait
de som respect pour le christianisme en le déchirant. Ces ména-
gementspercés à jour abaissaient sans profit son caractère. Les
ennemis ne s'y trompaientpas, les amis s'en indignaient. Vol-
taire, qui se croyaitun fin politique, ne voyait dans ces pateli-
nages qu'une excellente plaisanterie.n en riait à gorge déployée
avec ses intimes. Il n'était plus au temps de It?p«)re A' trmttte,
quand le lieutenant de police Héraut lui disait a Vous aurez
beau faire, vous ne détruirezjamais le christianisme, et qu'il il
.répondait Nous verrons bien.
Toutle monde sait qu'il portacettemanie de l'hypocrisie,car il
faut appeler ainsi une hypocrisie.nécessairementgratuite,jusqu'à
faire publiquement ses pâques dans sa terre de Ferney. Cette
farce impie remonte à l'année 1768. 11 a communié le jour de
Mques, nous dit Grimm dans sa CotTMpofxtmMe,avec tout le
zèle d'un néophyte et toute la pompe d'un seigneur de paroisse.
Il avait fait venir deLyon sh gros cierges,et les faisant porter
devantlui avec un missel, escorté de deux gardes-chasse,il s'est
rendu à l'égUse de Femey ou il a reçu la communion de la main
de son wuré. Apres cette cérémonie, il a adressé aux assistants
un discours pathétiquesur le vol. Ce discours, commençant par
ces mots J~ M MtwMHe <t< !o phM ottetemM, 1 fit d'abord pâlir
tout le clergé, c'est-à-dire le curé qui le représentait; mais
l'orateur ne disant rien que de très-chrétien, le clergé se remit
peu à peu de sa frayeur. L'orateur finit son discours édifiant en
fixant les yeux sur un de ses paysans qu'B soupçonnait de l'avoir
volé, et en disant que les voleurs étaient obliges à restitution
mtm h* )MiMdt bM
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hMMar. tM tiMM de Ctht, de Sirven, de ï~btinm, de 'HNy,
Mnt à JMMh MtMMr&tpM leur tm!h<Ktf, et ptt MoqaenM <t
tt ~enie dwVattatM.Le MppMce de <MM Kmonte t7M. Le N< t
p8Dda"" la'
de eet intbrtoné avait tbjurf te pNtMttntiane. On !e tMN~e
penda dttMh tMiMt de de lOrI
tMtpeM.
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hmMMtttMtN<,tendMmtthMM,e)tee<Ke.
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tempe, tBe de Sitwm e'eehtppe d'<m cMTMt «f on tt~att


de

en&tmeepM~ttemwefttf.tatxmtd<vtBtftje<tM<m )* tf&ttM
nesyee <n tond <hm pMtt. NMl dbatè, c'ettte peM qtti t't Wee.
Aitetti pM hKttMtMphe de Ct!M, a&ven *'enMt p~te* g!Me<
et Ïee neiaeè, t~ M <mane et lee deM aNee q)d M tettent. M
,pNiDI6œnouYéll.qu8la 1aIDUle"apprend arrwant stïr le ter--
tttoB'e âe h Saitte, e'ett q<M h pète et h ttete Mnt condamne*
fKtHt peadM, Me deM tBeet detiMn~etM~ h pe«neepeadânt
l'ieittcaMon deieM mete, et& êtMrecendaitee ptttt )MunetM hof*
dtttttitoite,MMpeined'ehe pendue* n tBeeMviMmeh~Leeh*.
tttMtf M)MM <tttetMt d'tvotfetftmtt MM ehttMon UeeneitMe,
<b M *'<tte pO* dtcMt~ft pMMnt dMMt WM preetMien,
d'MOit «tdmnmtttt étant ittt, an entrât de bei* phet *)tr 1<
tMtt d'ANtMiBe. n t~t eNMhtttté p<Mr eea Mt*t dont le dernier
M~tpM<t<M,à<t~tt~M<tieno)fdiMiMetMtrMtdiMiM,
.t <o~Mf t* MRpHe* d<rM~Mt~tien d* h ttngutjtttqu'ttt
itM~t, t t~wiB ItiMtn dn~f Mapee d~mt h pmtt dtFtfdiM,
p~ttttMtntntdmtwntMnhtmajNtqa'MtptMedatMrehé,
t),)M~tt)m pet~M jeMCMf <b<tM de «r, et brûM à petit feu.
C*Mt tent~Mf eojt)h~et pâf )< pMtetMnt de ]PM&, et exé.
etttt AMwa)< te f jw~et t7M. <? 'e~t. ~pMfMiWt
cette tttte i~Me~M. Ce 'eM te~dtte* tWteutqmMntacqueBtea:
ee~tt)-ee;ttttepM*'tt!Bn!9td~~i'~Kmt'M~<wH'R~lution
fnmttthe t QH*n4 Vet'<SM $ppfit t< tmppUcede <tM, ttt ee fut
pu 1-i qt'a eemmeMt c«tte e~;ttdet u hM Mttb~ qw eett*
ctTaiMtton, dtint & t'<petM,c'ttMt qm'm) )pe~M!6 bt!Hmt
qm MMuvMtt tt
bMb<dt.0 Mntit h mtme h<'rM<tf qttt t'MMt
mimt M Mttttimt l'hMtoiM d< ht Stht-BwtMtemy,fMttotM
a
de ymqttttitMm. ~ptat d< M;re TmdMjo~ee m~mire h
de (~~)àM<ie~c~de~rTea~<MM<M<hta!yj "M t
TM.tHM pt)M tB<~f~ 'Mon ptM tMthMMM~, *atomte de !<tly-
T~)iendM,<MctpH<<~phe* de 6rtT*t<Wt d~sa'KMttie~ M*
]btMMM~, ettMht* w<t MppMM ti~e tmMNteB daMbhewcht
pomr pf~er te< <M)ttt)~ M~tM )« t~<k<io<~ dt h ïteUme.
ïiN),
Vott~m m~~Mnjt"ri,
V(Í\tamI",tJ:, elhW,rsm.
eettt m st
)~ *t<!)~t,'IIÎ, o'
sltaire ena
)~ dtmtrchM.
pe!tM, ~on
t~mhMtqM M ptep~tNiuM; <t e'ttxjtt ~on <t<Mte mi
it
etht, p'txqw e~ttit h MKMt de cnNM~tMn et dt h JMtiee.
M <ppeh fmdig~~om 4e rKampe Mr lea ~n~M p~tpMtMK
t
Ma tteqaence tv~than t'NnardtjtMqwe Ma' te tnbwMt où ils
<MtinnMent de siéger ie MpitMt 6<tvMt, mMftntr de C~M,
en perditlaraMOnetla vie. Jamaisl'éloquence de Voltaire n'avait
été plus pathétique ni pins véritablement émue. Pendant tout le
temps que durala révision du procès de Calas, il y songea pour
ainsi dire jour et nuit. < H ne m'arriva pas de sourire une fois
pendant ces trois années, dit-il: Il. y avait certainement un
danger téd et capttHe de faire reculef les plu imtrepidet, en-
gj~er Mnm h lutte contte les parlements,si paisNmta par eut-
mtmet et parhpepuhntéque~eurdonnait aloMieueoppoMtion
am~Ms de heour. <~tandtmJ~<<fM<)M'!<th<MK<t'<tet<'t<
parment,le parlementde Pa~ia, qui aMit conanné l'anêt, s'en
émut, et l<f premier pféMdent porta eet plaintes au roi et au
chaneeliet. ~altaife réussit dans tout ce que I& justicehumaine
pouvait&Me. H rendit la veuve et let en&mts de Calas à leur
patne,laTeuve deSirven~cetIedeMontbaiUy,MeurtMniUe;il
pMte~ea auprès de Ftédérie le MmpMced&Labatre,condamné
comme lui ap! btehet. n véeut assez pour appremdre la téhabUi-
tation de Miy. La nonve!telMien parvint sur son lit de mort.
n eut eneotela force d'écriM au nls de la Tictime. < Le mouMnt
ressusette en apprenant cette nenw!le,*M disait.il.Cene somt
pas la de Botmes actions isolées; <?est un semce rendu & l'hu-
t
manité, la philosophie. Ces lois batbaMs me pon~ient plus
duM aptes les écrits de YoltaiMMG'enétait fait de eette~justice
de eatmiMes. H France, a~ettie et épou'nmtéedel'hot~eur et<
dn ehaiM~e st M~ishtton, n'eut qu'un efip<mratid~er&un
code meint attoce, une jasNcepluspMteetnee. Voltaire, en
combattant ces iniquités, peMtsuitait la même euerM qu'a avait
faite toute sa~ie àla supetsti&m etatt &~nîtme. n faisait
triompherla nison et la justice noble couMtmement d'une ~ië
pKsque séculaireconsaetée ~'la philosophie et auz letites 1
Bt Mt eutent lieulesqtètdiesdetpatlementtet du chan-
ceNertMap~.ï~coh~pena~,quine~ i
appelet~t cda UM téMiutiet. Tous les phaoMphësÏurent
pour tespa~NMt&tseôntMla cour. e'est~-dirë t)«uf la bour-
geoisie appuyée sur !aM, contre un pouve~atMtraire et absolu
n semble que VoMtiK,par Ndélité a se< principes,et dans l'in-
térêtavan en·liu ~naWç
de sa popuMté.devait prendre le m!Me~ipatti
même
iends d~
il yg avait en lui un
~d~ié nioas~hlu~~up
MtN~ mon~ luiparti.Mais
attejM~lesreMrmespttitotiielaro~ tN(~ÛI(e;;tDàgistra-
Mais
&isàit
ttre v<ma!e. Ces tiomMilIera~qni acnêtaient teurs chattes qui
appMqMent avec barbane des MsbattaMs, qaftaisaietttbrdier
les'Mv~despMo~phesampitddePescaU~~le~patam,,qui
déer«Ment les tenvaMs de pri<e de eerps, d<~ qu'uàalms était
sip~par~,ims~pj~aissMent~ A'<tr<fsou~n<M.îlse
MmsaiHtvwirenemmême un fantôme de repr~entàtton na-
ttmNe. ? tte vonintvoir (Xns h déMte des paHemehtsque
rabolition des épiées et d< la vénalîtédes cnarees, et la dtmi.
nutibnduressdttdu parlementde Paris
Voltaire jouissait daM sa vieillèsse de la plus grande popula-
rité que jamais homme ait obtenue. Au théâtre, il était roi; ses
cbntemporains le mettaientau-dessus de Racine et de Corneille.
il avait brillé au premier rang dans tous les genres, dans le poéme
épique dans la satire, dans la poésie légère. Sa prose était un mo-
dèle de netteté et d'élégance. B avait donné & l'histoire une forme
etuneptéeisiontontesnouvelles.nétaitlechef avoué d'un parti
philosophique qui préludait à la Révolution française en s'empa-
rantde tous les esprits, n avait porté lés premiers coups a ce qui
restait en France de fanatisme religieux et de fanatisme juridi-
que. Su décisions étaient accueillies partout comme des oracles.
Bn 1769, l'impératriceCatherine lui envoya, presque par ambassa
denr, son portmit, unepelisse de fourrure, et le Code de Co<h<
fùte ff, traduit en français. L'année suivante, les encyclopédistes
ettitreprirentd'élever une statue de marbre à leur chef. Le projet
fut côncm dans le salon de Mme Necker, et Pigale fut chargé de
l'exécuter. C'est la même qu'on voit encore dans la grande salle
de la bibliothèque de l'Institut, portant cette inscription
~eMafre wxmt, les fMM de h!<tfM ses empatriotes.En 1772,
1'amnéede la mort de Louis XV, Mlle Clairon, dans une de ces
soiréeslittéraires comme on en donnait alors, et qui avaient une
importance presque européenne, couronna son buste de laurier,
en récitant des verssa louange.
Voltaire, qui avait applaudi avec transport aux premiersactes
de Louis XVI, et qui avait regardé les ordonnances de Turgot
comme te~alut du peuple, voulut revoir Paris, ou il sentait
bien
que l'attendait un triomphe. B y arriva le 10 février H78, et
descendit chez le marquis de Villette, marquis de fraîche date,
homme de lettres plus que médiocre, mais que Voltaire aimait
d'une tendresse~Murtieuliére. Grimm dit quelque part dans sa
CofrMpOMhuMeque M. de Villette, qui avait toutes les pré-
tentions.' prétendait être le fils de Voltaire. n avait épousé
Mlle de Vancourt, que le patriarche avait pour ainsi dire élevée
auprès de M à Femey, qu'il appelait Mte « tewM, et qui
méritait ce nom. M. de Villette demanda un jour à Sophie Ar-
neult ce qu'elle pensait de sa femme après l'avoir vue C'est
dit-elle, une fort belle édition de la PweeHe. L'hôtel qu'ils
babitaient à Paris taisait le cotp de la rue, de Beaune et du quai
que l'on a depuis appelé le q)j)t! Voltaire.
A peine Voltaire fut-il & Paris qu'il y eut â sa porte un véri-
table concours de tout ce qu'à y avait dans la capitale de gens
de lettres, d'artistes, d'étrmgers illustres et de grands seigneurs
libéraux. H vint aussi des femmes, parmi lesquelles nous cite-
rons, comme contraste, Mme Necker,temme du directeur géné-
raldestnanees, etMme du Barry.Mmede Villette et Mme Denis
faisaientles honneursdans un premiersalon Voltaireentrait un
instant, disait à chacun quelques mots aimables, et se retirait
eM~te tMtWt~tm
en~te WtWt~tm<W<WOtMtMiM, ~Murm*tttt
OtMtMire, pour m*tttt && M
coMMpMtdMMet tttM de Mf~es~nMe~oM tm~tdit ttn
d'MM~ fM a tMTtHh jM~'m ~m dt M mott* TtN~t Tiat
t~ec <eut)t !XonM le HMtW! et tut !e <tMt<m tt t~nx )~'
camm. ï; n'<HN< ~M m<ai<tM; oxh tïtit Mt~a !tbt< h !<M~-
&
'M'wd~c~MM <Mi la cw~. V«M)~ ïx f<~
K«« tpa~
tM~t)j~M<<t*~<)<hM~~j~~
LMxeM~,jM~, ht~ <<<~tt~ )~ dtpt ~t dw
pMpj~~jh~i~KtMN~Mt~~Mt~
poar ~ial~a d~ 9,~iré~ ~.T~ ~n~na;
l~i 4 it~tt le~ ~ip;
Nu- tt(* eH.jtemiomt, et M pNMn!* tae e~ BM~es CjMt
M
o~Kt~ <
Dm* !« cMd«, dM* !M e!)St, 4j)M 1~ t~z~ttet~ t hcMK,
aux.
Mm th~tt,~td.'9aellau~tqo~t~
a~~ttut 9lt~qva~ P~ y~MM.rne
de AI4u~e ]~~o!,
Per~a~t
BMnttin, et d'~t tumott <p'<))t'M B*f ~HT*ee, m jj!m)Meatt
4
Ml'M~M~t~t~t)<~<t~~t9~t~9~~jt~
Mte da d* q~~d~~
ï'Mteuf CttM~~t~h~
iM~, de .Xo~x,
l'aute!1r4e.Irop;:f~'¡~' M. 4,.
1~
d~ ~Mt~ d~ Jtttt~de,
Yair
,14,
Mine at ~!tttB<~tttM'W.ttbtf ~o~ tri)M'pheF d< t)nn~*
T*atM!M d< !~t ~< On tt Tif t !t fMei~ K~t<Mntt~m
d;M)M, <MM(m t~ mt~, BiMtnt tpM pM~mt e<t
teHT ei~itWHt d~ ooe~tM~ MUe~w, K c~rnf d'<Tt< 4 m~
peut-thene dépM~entpM te< M~Wt '<M!MM<ec'
t'
pt~)'~ tXt~.tMXtKt de ptre~~n,
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Se~)H<mier mott tuttt'N t<MtMMtt eaeotw te 'pm)!~p!ein<
be<)<M Ae d<ew)t<w! tm !~M'- ne reM pM~'ept~
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mM~.c't~oBtMMttteM*.
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Jt)MM MMtMMttt~tM, J'en I~,
mMttMpto diurne q))'<N'e d<«j)MBt ptt~paner jtcwt~
J'tC de.
<;jtt~ <'<n<, VeM*mit~ ht tMM m6, dens h maison de
M, h! t))M!t!!iit
V<U«ttt, <m pt~Mne!' de M. l'abbé M<<Mt,
mee)teTtHtetd<tHe!M)tq<M<de~UwM<Nt,BMm*mt.-
y~ttMM 'm ttehtBpt tMW o~tte Mt, mt!gt<!et prA~m* de
TM~Ma q!ti le. en~t mort. A peineTMtttMf pM, anwett%
cecte~ deB~ h TiNt «e moqtMtt tt dent on M '"o~tM~t
m<Mi<!eeMMottdtM à h emur. 8e< eM"' *<6nM<m't t
h*~etwdM <pM c'étsit hLMma~BM M* qu'à tWCMMttetit~quo
< w<<Mt

dNM dw oMMieM oMnb!tb!M.?* tout CM, son hypeeriMe m'e-


tttt que do NM&e<. B &etMwjw p<n<v<refdomla Mtwpm
d< M)! pères, dt)MHt m curé de SMnt-SwIpiM; et, et j'etMO Bé
j.
dm* t'Me, Wt~nut m<m)fMr BM <ptMM d< <MheA main.s
At Mttte, q<Mi<f)t'U potitt te~oat de~tt maladies, a ochM~
pH~tmMmtt'tptt de pMMette qmHtd t* ente *«ttdHp~M.
< Y)MM M<~M&tttH~tM* t~w< tM tonft~t M tout <<?* lui
dit Metctw, ~MM <<)trpMMt<M encore FemteMMt d)s* d* !'<
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MtpMdatMMMMAwHW. ''SonearfOMetuM *)thi d~M les 6MN
du Loutre par une foule de peuple empresse te tmr. n t~tutt
tontes les partes, tentM les avenues de l'Académie assfé~ées
d'une multitudequi ne s'OtMjfait q<M hntMMntA son pttaage,
et se précipitait aussitôt sur Ms pa< aree du aoclamations et
de~ applaudissement*multipUts.fAeatMmieeatTmue au-devant
de ni jusque dens la première sattet hentM)tr qm'eMe n'avait
t
jamais fait aucun de ses membres, et pu même ?'*< pftnces
étrangers qui ont assisté à ses séances. On l'a nommé direc-
teur, à l'unanimité, quoique cette charge se tire ordinairement
au sort. M. de Voltaire a reçu cette distinctionavec beaucoup de
reconnaissance,et la lecture que lui a faite ensuite M. d'Alembert
de l'~o~e de Boileau a paru l'intéresser infiniment. L'assemblée
était aussi nombreuse qu'elle pouvait l'être sans la présence de
MM. les évoques, qui s'étaient tous dispensés de s'y trouver, x
Grimm aurait pu ajouter que les abbés eux-mêmes s'étaient
abstenus, à l'exception de l'abbé de Boismont et de l'abbé Millot,
qui n'avaientrien à espérer du clergé ni de la cour. A cette épo-
que, l'Académie tenait encore ses séances au Louvre, et le
Théâtre-Français donnait ses représentationsaux Tuileries, dans
une salle qu'on appelait la salle des Machines, et sur l'emplace-
ment de laquelle ont été, faites depuis la salle des séances de la
Convention, et plus tard la salle des séances du conseil d'itat.
« La marche de M. de Voltaire depuis le vieux Louvre jus-
qu'aux Tuileries a été une espèce de triomphe public. Toute la
cour des Princes, qui est immense,jusqu'à l'entrée du Carrousel,
était remplie de monde. Il n'y en avait guère moins sur la grande
terrasse du jardin, et cette multitude était composéede tout âge,
de tout sexe et de toute condition. Du plus loin qu'on a pu aper-
cevoir sa voiture, il s'est élevé un cri de joie universel; les ac-
clamations, les battements de mains, les transports ont redoublé
à mesure qu'il approchait. Dans la salle même, l'enthousiasme
du public, que l'on ne croyait pas pouvoir aller plus loin, a paru
redoubler encore lorsque, M. de Voltaire placé aux secondes,
dans la loge des gentilshommes de la chambre, entre Mme Denis
et Mme de Villette, l'acteur Brizard est venu apporter une cou-
ronne de lauriers que Mme de Villette a posée sur la tête du
grand homme, mais qu'il a retirée aussitôt, quoique le public le
pressât de la garder par des battemen..s de main et par des cris
qui retentissaient de tous les coins de la salle avec un fracas
inouï. Toutes les femmes étaient debout. Il y avait plus de monde
encore dans les corridors que dans les loges. Ce trànsport, cette
espèce de délire universel a duré plus de vingt minutes, et ce
n'est pas sans peine que les comédiens ont pu parvenir enfin à
commencer la pièce. C'était Mne qu'on donnait pour la sixième
fois. La pièce fut à peine écoutée. A la fin de la tragédie, le
buste de Voltaire fut couronné sur le théâtre par tous les acteurs,
et Mme Vestris récita ces vers, que M. de Saint-Maro venait de
faire sur-le-champ

Aux yeux de Paris enchanté


Reçois en ce jour un hommage
Que connrmera d'âge en &ge
La sévère postérité.
Non, tu n'as pas besoin d'atteindre au noir rivage
Pour jouir de l'honneur de l'immortalité.
Voltaire, reçois la couronne
Que l'on vient de te présenter;
n est beau de la mériter
Quand c'est la France qui la donne!
Une actrice,Nie Panier, en déposant sa guirlande sur le buste
de Voltaire, l'embrassa dans un moment d'enthousiasme, et
cet exemple fut suivi par toutes les autres.
La foule reconduisit Voltaire aux flambeauxjusque chez lui,
et le cocher fut obligé de marcher au pas. Voltaire disait On
veut donc me faire mourir de plaisir 1
Quelques jours après, il donna un singulier pendant à sa
confession, et à la déclaration remise entre les mains de l'abbé
Gautbier il se fit recevoir franc-maçon.
L'âge, la maladie, les émotions achevaient de l'épuiser. H se
montra encore en public chez Mme de Montesson, la ma!tresse
ou plutôt la femme du duc d'Orléans, où le duc et la duchesse
de Chartres lui présentèrent leurs enfants, dont un été le roi
Louis-Philippe. n alla deux ou trois fois à l'Académie, et décida
ses confrères à entreprendre la rédaction d'un nouveau diction-
naire. n fit aussi quelques visites, par exemple, à SophieArnoult
et au foyer de la Comédie-Française.Chez Mme de Luxembourg,
une dame exprima le vœu qu'on Ht un traité avec les Anglais.
< Madame, dit Voltaire en montrant l'épée du maréchal de
Broglie, qui était présent, voilà la plume avec laquelle il faut
signer ce traité. Ces visites l'épuisaient, la foule ne cessait de
le poursuivre jusque chez lui, et il commençait à désirer le re-
pos et la solitude. Saint-Ange, le traducteur d'Ovide, lui disait
un jour < Aujourd'hui,monsieur, je ne suis venu voir qu'Ho-
mère je viendrai voir un autre jour Euripide et Sophocle, et
puis Tacite, et puisLucien.Monsieur,je suis bien vieux. Si
z
vous pouviez faire toutes ces visites en une fois n
n fut emporté en quelques heures. Beaucoup de prêtres bri-
guèrentla gloire de le confesser; mais il s'y refusa. Le curé de
Saint-Sulpiee lui parla de Dieu. <t Je l'ai toujours adoré sincère-
ment. –Mais croyez-vousà ladivinitéde Jésus-Christt Au nom
de Dieu, ne me parlez pas de cet homme-là, et laissez-moi mou-
rir en paix. U mourut le 30 mai H78, entre dix et onze heures
du soir~ âgé de quatre-vingt-quatreans et quelques mois.
Son neveu, l'abbé Mignot(le frère de Mme Denis), obtint une
décharge du curé de Saint-Sulpice,et emporta le corps à l'ab-
baye de Scellières, dont il était abbé commendataire. Il fit pro-
céder en hâte aux obsèques et à l'inhumation. Le lendemain,
amvèrentlesdé&nsesde l'évoque de Troyes. AParis, on défendit
MX comédiens de jouer le~ pièces de Voltaire jusqu'à nouvel
ordre, aux journalistes de parler de sa mort ni en bien ni ej
V<H.T<:M ¡ t
mal, aux régents des collèges de faire apprendre de ses vers à
leirsécoliers.
La marquise de B<MSters Si les vers suivants qui coururent
tout Paris, et qui-ne sont en eSet que de& vers de circonstance «.
Dieu fait bien ce qu'il fait; La Fontaine l'a dit.
Si j'étais cependant l'auteur d'un si grand œuvre,
Voltaire eût conservé ses sens et son esprit;
?e me serais gardé de briser mon chef-d'œuvre.
Cehu que dans Athene eut adoré la Grèce,
Que dans Rome à sa table Auguste eut fait asseoir,
Nos Césars d'aujourd'hui n'ont pas voulu la~ voir,
Et Monsieur de Beaumont lui refuse une messe.
Oui, vous avez raison, Monsieur de Saint-SuIpice.
Eh! pourquoi l'enterrer? N'èst-il pas immortel?
A ce divin génie, on peut sans injustice
Refuser un tombeau, mais non pas un autel.
L'Académie française dont l'usage constant était de faite
dire un service solennel pour chacun de ses membresdécédés,
e'adresss aux Cordelière qui répandirent qu'ils avaient reçu dé-
fense. L'Académie décida qu'aucun service n'aurait lieu avant
que celui de Voltaire n'eût été célébré. On s'obstina de part et
d'autre, et.ce fut la Cn de cet usage.
îean-~acques Rousseau mourut la même année que Voltaire.
Ce qui donne à Voltaire une place & part dans ITHstoife des
lettres, c'est son aniveMalité et son iaSucace. Noua avons vu
qu'il s'essaya dans tous les genres, et que, dans plusieurs, il
s'éleva au premier Ttrng~ et socs avons insisté sur son dernier
séjour à Paris, poor montrer à quel point il passionnait et do
minait ses contemporains. C'est une chance rare, que la réuntsn
d'un poëte et d'un pMIosophe dans un seul homme. Voltaire
dut à cette circonstance de maîtriser son teïnps~ et de laisser
une trace ineSataMe dans les esprits et dans tes mœurs< S'il
n'eût été que philoeophe, h foule l'ëat mains connu et moins
admire s'i! n'eût été que poë~, ses succès eussent été plus
përsonaets.Sea opinions pmIbsôphiqaeapénétrerenMoinet du-
rèrent tôngtemps, parce qu'ellea furent servies et comme portées
par rimjmensëMccèsdu poëte.
Ses tsontemporaiM le mettàîent, comme poëte tragique, à
cote de !<Mm<! et de Corneille, peut-être au-dessus. 11 s'en faut
bien qu~l atteïgt~ St grande~ ~Cor&eHïe, eu & perfection de
Racine, n n'a point de cea ècMrs qcti éMeuissènt dans Cttttto,
dans F~MCte, dxns ~CM. B t~àpproche point de cette vigueur
aér<a~ue, dé Mt~ majesté des comceptionsde ComeiBe. Ses
tragédies n'ont pM la perfection des -plans de Racine; ses eârae-
téKtt sont moins étudiés; ses vers surtout sont bien loin d'être
austipar&its. C'est toujoursdansla nature humaine que Racine
cherche les sources de l'émotion; et Voltaire la demande le plus
souvent au jeu des événements et des effets de théâtre. Ce
qu'en ne peut lui refuser, c'est une intelligence complète des
condition* de son art, une grande fécondité et une grande va-
nété dans la conceptionde ses plans, une versification toujours
noble et facile, souvent éloquente, de la hardiesse dominée par
le goût le plus *ur, l'instinct ou, si l'on veut, le génie de la
teneur, qui est une des plus grandes parties du tragique. On
ose a peine dire que l'habileté de l'artiste se eent plus chez lui
que l'émotion et l'inspirationdu ~Mëte, et qu'en cela, tout en
restant aux premiers rangs, N est déjà, comme tragique, un
poète de décadence. Cela est encore plus frappant dans !<t J?e<-
n<Mte. Men n~ manque à ce poéme, de ce qui peut s'anaïyser et
se prescrire, jte J~M~a~ est un chef-d'œuvre,la poétique la
main. Ce qui manque, c'est la naïveté. L'auteur pensait en his-
torien de génie et, à force d'art, il donnait à son récit les appa-
rence* d'un poëme.
Dans la poésie légère, -)t il taut surtout de la facilité et de la
gttce, N n'a pas de rival, au moins dans notre langue. H eicella
égatemsnt dans la poésie didactique car nul, après Boileau, ne
posséda MMcme lui ce vers élégant et précis, plus précis, plus
clair, plus méthodique, dans son allure en apparence si facile,
que la prose la plus parfaite. Voltaire fut au-dessous du mé-
diocre dans la comédie, et cela se comprend il ne savait pas
disparaître. U étaitplutôt fait pour railler la nature humaine que
pour l'étudier.
Il rendit comme historien-des services incontestables. n avait
le goat, plutôt que le talent de la critique; mais c'était beaucoup
d'en avoir le goût, et de le répandre. Il portait'dans les études
historiques un esprit entièrement dégagé de la routine. Si d'au-
tres préoccupations offusquent son Jugement et otent beau-
coup de leur valeur à ses propres écrits, n n'en a pas moins
ouvert la voie où d'autres sont entrés après lui avec une indé-
pendance plus complète. Avec un esprit si admirablement doué,
M curiem, si prompt a saisir les rapports les plus éloignés;
aveo une vie si longue et si constamment occupée, on comprend
que Voltaire ait touché a tout, et jeté de tous cotés des lumière*
Cependant a était trop pressé de produire, et la plupart du
temps trop préoccupé des thèses qu'il soutenait pour atteindre
à l'érmdiUcn véritable. Ses erreurs sont innombrables; et en
somme il est plutôt un des précurseur* de l'histoire qu'un his-
torien. Bn rmacbe, dans les matières qui n'exigeaient pas A<*
recherches persévérantes et profondes, comme l'B<<te<y< de
C<M~ Jf/f et le S'Me <t< tow~ Jff~, il a laissé de vrais ehe&.
d'œuvre. C'est là que triomphe sa qualité dominante, h hen
sens, servi par une facilité, par une netteté, par une précision
incomparables. Ir ne fait pas de théories, il ne met pas l'histoire
en maximes. Il raconte tout uniment, tout simplement: mais
avec lui les faits se déroulent sans confusion; on les suit comme
dans la réalité; on en comprend les causes et la portée, sans
que l'auteur paraisse les indiquer seulement; et en même temps
tout s'anime, tout est vivant, tout est peint aux yeux. Quand
une belle pensée ou une heureuse expression se rencontre, elle
entre si naturellement dans l'esprit, qu'on ne songe pas à admirer.
C'est le comble de l'art que d'ôter tout appareil à la profondeur,
et de la rendre, en apparence, naturelle.
Voltaire est certainementun philosophe, et un des plus grands
noms de l'histoire de la philosophie. Cependant il n'a pas créé
de système, et n'a adopté le système de personne. Dans l'histoire
des idées, on n'en peut citer aucune qui procède de lui. Il a servi
la philosophie en répandant la philosophie, en l'émancipant et
en mettant les philosophes en état de travailler avec profit pour
eux et pour les autres. Considéré au'point de vue de ses opinions
philosophiques spéciales, ce n'est qu'un disciple très-ordinaire
de Locke. Il aime, dans la philosophie de Locke, le parti pris de
ne pas se payer de mots, de ne croire que ce qu'on comprend,
de rejeter les prétendues maximes qui ne sont que de vieux pré-
jugés, de s'appuyer sur des, faits bien observés, de ne pas s'écar-
ter du sens commun, d'avouer au besoin son ignorance ou son
impuissance. Hrn'est pas sensualiste dans le sens précis de ce mot,
quoiqu'il ait combattu la doctrine des idées innées, car il l'a
combattue sans la connaître. Descartes, qu'il jugeait d'après
Locke, était plus près de lui qu'il ne le croyait, puisque Voltaire
admettait, comme Descartes,la souveraineté de la raison et l'exis-
tence de Dieu. Il était spiritualiste par toutes ses tendances, et
même par ses opinions, quoi qu'il fît, avec Locke, des réserves
dont il n'appréciaitpas la portée. Il voulait croire à l'immortalité
de Famé, et il en était bien près, ce qui ne l'empêchait pas d'é-
taler toutes les objections, et d'avouer quelquefois ses incerti-
tudes. Il en est de même pour la liberté; il lui arrivait d'écrire
dix pages contre elle, et de conclure en disant qu'elle ne faisait
pM l'ombre d'un doute. Commentn'aurait-il pas cru à la libère
dans l'homme, à la raison dans l'homme, lui qui demanda toute
sa vie l'émancipationde l'humanité, et qui combattit toute sa vie
la superstition, qui est l'ennemie naturelle de la raison, et l'ar-
bitraire, qui est l'ennemi naturel de la liberté? Ceux qui lisent
Condtde superËciellément,le prennent pour un argumentcontre
la Providence, et ce n'est pas même un argument contre Leibnitz.
L'esprit de système, en philosophie, exagère tout, transforme
tout. De ce que Dieu gouverne le monde, il ne s'ensuit pas qu'il
n'y ait pas de mal dans le monde; et de ce que l'ordre domine le
dèaofdre daM l'CNTpe de Dieu. il ne s'ensuit pas que le désordre
bien expliqué devienne de l'ordre. L'auteur de Candide pouvait
croire à la Providence, et il y croyait, avec des intervalles de
doute peut-être, parce que le philosophe était poète en même
temps, et se laissait aller à ses impressions. On peut affirmer
que l'habitude dominante de l'esprit de Voltaire était de croire
à la raison, à Dieu, à la liberté, et d'espérer l'immortalité de
l'âme.
Pourquoi lui a-t-on attribué les opinions contrairesParce
qu'un parti a eu intérêt à le rendre odieux, et que dans son
oeuvre immense il est aisé de trouver des contradictions; parce
que beaucoup d'hommes imposent leurs propres définitions à
leurs adversaires, et que si leurs adversaires refusentà Dieu,
par exemple, un des attributs qu'ils lui reconnaissent, ils ne
disent pas Vous vous trompez sur la nature de Dieu mais:
Vous ne croyez pas en Dieu. <
Avec ces doctrines,qui sont celles de la majorité des hommes
éclairés, Voltaire ne serait pas un philosophe son r61e, il faut le
répéter, n'a pas été de trouver, mais de répandre. Il n'a pas fé-
condé science, il l'a armée.Elle était renfermée dans les écoles
il l'a rendue populaire. Elle était entravée par l'esprit de système,
par la routine, par la superstition, et par les forces publiques
mises* depuis des siècles au service de l'intolérance. II a raillé
l'esprit de système, démasqué la superstition, foulé aux pieds la
routine, et lutté avec obstination, avec courage, contre les lois
et les gouvernements qui dégradaient l'espèce humaine en muti-
lant, en enchalnant la volonté et la pensée. Pour soutenir cette
cause de l'émancipation de l'humanité, il a donné tous lesinstants
de sa longue vie. Peraonne n'a déployé dans cette cause plus de
persévérance, plus de talent, et des talents plus divers. Il a
fouillé l'histoirede tous les peuples, poury puiser des arguments.
ïl a parlé aux grands et aux puissants avec une éloquence si en-
traînante et si passionnée, qu'on voyait bien qu'il y mettait son
Ame tout entière. n a jeté la foule dès plaisanteries si fines,
des sarcasmes si mordants, des vers d'une allure si triomphante,1
qu'il l'a attirée, domptée, enthousiasmée,dégagée à jamais de
ses anciennes entraves. Aujourd'hui historien, et demain poète;
tantôt traduisantNewton, et tantôt commentant l'Ecriture sainte
écrivant tour à tour un poème épique et une comédie lançant
entre deux volumes nn pamphlet de daux pages; prenant toutes
les formes, saisissant toutes les armes; infatigable, se tenant sur
la brèche, combattant à chaque heure, à chaque minute, sans
faiblir, sans disparaître un moment, aussi prompt à la riposte,
aussi salé, aussi mordant à quatre-vingts ans qu'à quarante;
attaquant l'ennemi sons toutes ses transformations, et n'ayant
au fond qu'un ennemi,l'intolérance,comme il n'avaitqu'un dra-
peau, la liberté de penser tel fut Voltaire; et c'est en cela qu'il
rendu à la philosophie le plus grand, le plus signalé, le plut
nécessaire de tous les services, en la faisant maîtresse d'elle-
même.
Qu'il ait souvent passé les bornes dans cette lutte, qu'ÛMt
employé de mauvais moyens dans une bonne cause, qu'il ait
même emprunte plus d'une fois les armes de ses adversaires,qui
en doute ? Et qui ne le lui reproche ? Voltaire n'est pas un sage,
ce n'est pas un héros, ce n'est pas un apôtre; c'est un polémiste.
On a fait des volumes de ses erreurs. Mais c'est sa cause qu'il
faut regarder. Sa cause est juste, et il l'a glorieusement servie.
Les diatribes dont il a été et dont il est encore tous les jours
l'objet ont accoutume beaucoup 4'esprits à voir en lui principa-
lement, presque uniquement, un ennemi du christianisme. Ce
n'est 1~ que le petit coté de Voltaire, le mauvais coté si l'on veut,1
en tout cas le côté indifférent. Il n'a pas renversé le christia
msme, quoiqu'il s'en soit vaaté; et au fond, ce n'est pas au
christianismequ'il en voulait: c'est a la superstition et à l'into-
lérance et c'est si réellement & la superstitionet à l'intolérance,
qu'il a combattu les superstitions des philosophes e "intolérance
des parlements avec autant de zèle qu'il en mettait à poursuivre
inquisition et les Cmx miracles. Nous nous soucions fort
médiocMCMt aujourd'hui de ses arguments contre l'Ecriture.
Nous savons qu'il n'a. &it que ressasser des objections qui sont
déjà dans Julien, et que Bayle, entre autres, avait reprises,
presque de son temps, avec plus d'érudition que lui. Les J~Mf~
<pMÏqt<M ~tt~ ont raison contre la théologie de Voltaire;
mais Voltaire a raison contre la superstition et l'intolérance.
La Révolution a éclaté bien peu d'années après la mort de
Voltaire, Ce grand fait, qui a tout changé dans le monde, a
surtout changé le point de vue d'après lequel nous jugeons les
hommes et les siècles passés. H nous semble tout naturel aujour
d'hui de concevoir une société purement civile fondée sur l'i&té~
rêt commua ou sur les principes plus vrais et plus nobles de la
feUgion naturelle, et sans aucun rapport nécessaire avec les
dogmes d'une religion positive. Cette tdée si simple paraissait
tellement nouvelle MX plus hardis penseurs du xv.nr siècle,
que tout en réprimant dans leurs livres, ils se' défendirent
pour la plupart d'en demander l'application. On comprenait à
peine en France que le roi p&t séparer sa cause de celle de la
religion, tant les liens étaient anciens et étroits entre le catho-
licisme et la royauté, Le pouvoir civil invoquait une légitimité de
droit divin, prmcipe mystique dont l'église était le garant. Loin
d'être une cérémonie vame, le sacre semblait très-analogue à un
sacremeht. Ls roi de France, oint des saintes huiles, et Sis ainé
de l'Ëglise, exerçait en régnant un sacerdoce. De son côté, le
clergé, protégé par ces doctrines et par cette solidarité avec l'au-
Mrité royale, prenait une très-grande part a l'administration.
Outre les attributions qu'il tirait directement de son titre de fP
Mgion d'Etat, comme de tenir les registres de l'état civil, de dé-
ctder h plupart des causes relatives aux mariages, d'intervenir
par rasage des monitoires dans les affaires judiciaires, de cen-
surer les livres et les écrits périodiques, d'imposer, au moins à
ceux qu'on appelait les nouveaux convertis, la participation aux
cérémonies et aux sacrements de l'Eglise, il était ma!tre de l'en-
seignement par ses congrégations;il partageaitla puissance dee
parlements par les conseillers clercs, et celle de l'administration
civile par les conseillers d'État d'église; il avait à la cour un
grand aumônier, un ministre chargé de la feuille, qui tenait
dans ses mains la fortune de toutes les familles, un jésuite con-
fesseur du roi, devant lequel tremblaientles plus grands. Malgré
l'opposition des parlements, opposition limitée à la revendica-
tion des literies de l'Eglise gallicane, on peut presque dire que
le clergé régnait. Ce mot n'a rien d'exagéré quand on pense à
Richelieu, & Mazarin, a la longue prépondérance du P. de La
Chaise et de Mme de Maintenon sous Louis XIV, au cardinal
Duboi<, au cardinal Fleury. De plus, les évoques et le clergé du
second ordre formaient en France, et en Frmce seulement, un
ordre politique dont les prérogatives étaient les seules que n'eus-
sent pu entarâd« les empiétementsdu pouvoir royal. On ne pon.
vait demander au roi de droit divin, au fils ainé de l'Eglise, de
se séparer du dergé et de rendre à l'autorité son caractère pure-
ment laïque cette grande idée ne vint que tardivement à la
Constituante etie-meme; ni compter sur la tolérance des mem-
bres du clergé, puisque l'Eglise, en se faisant intolérante,
croyait obéir à son devoir. Convaincus de la légitimité de leur
puissance,les prêtres auraient cru prévariquer en ne l'employant
pas a. courber par la force les aspirations de la libre pensée. Que
ture contre un pouvoir sisûf de lui-même, si profondément en-
BMiné dans le sol, uni par des liens si étroits à l'administration,
a la justice, à la politique, et dont les intérêts étaient identités
depuis des siècles avec ceux de la dynastie royale? Il paraissait
plus facile de le détruire que de l'amoindrir. On l'attaquait par
sa base, c'est-à-dire en attaquant la foi, parce qu'on ne croyait
pas que, tant que la foi subMiitM-ut, le clergé pdt devenir ou
moins puissant, ou moins mtoierant. Tel est l'ordinaire enet du
pouvoir excessif et de la compression violente. Voltaire, en atta-
quant la domination cléricale, attaqua jusqu'aux fondements du
christianisme, et ne sut pas se préserver lui-même de l'intolé-
mmee.
est &ci!e aujourd'hui de séparer le dogme des défenseurs
du dogme, de mettre d'un coté les idées chrétiennes, et de l'autre
cet amas de superstitions sous lesquelles les fanatiques ont à
plusieurs reprises comme étouffé le christianisme, et les persé-
cutions, à la fois odieuses et inutiles, qu'ils ont dans tous les
temps exercées en son nom, au mépris des maximes et des prea-
criptions de l'Evangile. Voltaire aurait dû faire cette distinction.
Cela edt été grand, cela eût été juste. Il ne l'a pas faite, c'est
son tort et son malheur; mais comprenons an moins combien
sa situation était dinérentede la nôtre, en nous rappelant quelle
était alors la force morale ds la superstition par l'ignorance où
croupissaient les masses, et sa force légale pafTappui que lui
donnait le pouvoir séculier. On ne faisait plus d'oMto-do-
au moins en France; mais la philosophiediscutait sous le fouet.
Combien de fois Voltaire, avec toute sa prudence que nous lui
reprochons, avec son hypocrisie même, a-t-il été obligé de
chercher un refuge eh Angleterre, en Prusse, en Hollande? La
plupart de ses livres ont dû être d'abord anonymes. Les plus
importants ont paru,à l'étranger, et n'ont pu pénétrer en France
que par la fraude. Lorsqu'ilvint à Paris pour y mourir, en 1778,
chargé d'ans et de gloire, l'archevêque de Paris écrivit au roi
pour lui demander 'd'éloigner ce vieillard, ce mourant; et le
roi l'aurait fait, si tout Paris n'avait porté en triomphe cet
ennemi public. Cependant où. en était, pour les mœurs, pour la
doctrine, ce clergé intolérant du xvm" siècle? Que ceux qui ont
étudié à fond la société française à cette époque, disent si les
encyclopédistes ont plus contribué à amener la catastrophe que
ceux mêmes qu'elle a frappés. De même pour les parlements, et
pour ces restes de barbarie Ïébdale qui devaient rester debout
jusqu'au 14 juillet et au 4 août 1789. Le plaidoyers de Voltaire
avaient beau être éloquents, ils ne l'étaient pas autant que les
arrêts d'AbbeviIlè et de Toulouse. En résumé, nous n'absolvons
pas les excès de Voltaire, nous les regrettons, nous les con-
damnons. Nous demandons seulement qu'an se place pour lee
juger, en pleine société du xvin~ siècle; et nous demandons
surtout que l'on voie en Voltaire ce qui était surtout en lui,
c'est-à-dire l'ennemi de toutes les oppressions et de tous les
ianàtismes.
THÉÂTRE.

AVERTISSEMENT

DE L'EDITION DU THEATRE DE VOLTAIRE

POtMEt ttt 4769, PAt LM ftHMt CKANtB.

Nous donnons ici toutes les pièces de théâtre de M. de Vol-


taire, arec les variantes que nous avons pu recueillir; ce sera
h seule édition correcte et complète. Toutes celles qu'on en a
données à Paris sont très-informes cela ne pouvait être autre-
ment. H arriva plus d'une fois que le public, séduit par les
ennemis de l'auteur, sembla rejeter aux premières représenta-
ttons les mêmes morceaux qu'il redemanda ensuite avec em-
pressement quand la cabale fut dissipée.
Quelquefois les acteurs, déroutes par les cris de la cabale, se
voyaient forcés de changer eux-mêmes les vers qui avaient été
le prétexte du murmure; ils leur en substituaient d'autres au
hasard. Presque tous ses ouvrages- dramatiques ont été repré-
sentés et imprimés à Paris dans son absence. De là viennent les
fautes dont fourmillent les éditions faites dans cette capitale.
Par exemple, dans la pièce de Cen~tt, impriméepar nous m-S*.
sous les yeux de l'auteur ,4on trouve, dans la scène où Sengis
para!t pour la première fois, les vers suivants

Cessez de mutiler tous ces grands monuments,


Ces prodiges des arts consacrés par les temps
Reapeetez-les; ils sont le prix de mon courage.
Qu'en cesse de livrer aux flammes, au pillage,
Ces archives des lois, ce vaste amas d'écrits.
Tous ces fruits du génie, objets de vos mépris
VoMMntt t t
Si l'erreur les dicta., cette erreur m'est utile;
Elle occupe ce peuple, et le rend plus docile, etc.

Ce morceau est tronqué et défiguré dans l'édition de Duchesne


et dans les autres. Voici comme il s'y trouve
Cessez de mutiler tous ces grands monuments,
Ces prodiges des arts consacrés parles temps,
Echappés aux fureurs des Sammes, du pillage
Respectez-les; ils sont le prix de mon courage, etc.
On voit assez que ce qu'on a retranché était absolument ne.
cessaire et très à sa place,
Ce vers qu'on a substitué,

Echappés aux fureurs des flammes, du pillage,

est un vers indigne de quiconque est instruit des règles de son


art, et connaît un peu l'harmonie. J~c~pp~ aua; ~reMM des
/!awtMM, est une césure monstrueuse,
Ceux qui se plaisent à étudtcr l'esprit humain doivent savoir
que les ennemis de l'auteur, pour faire tomber la piçce,tns;-
nuèrent que les meHIeuM morceaux étaient dangereux, et qu'il
fallait les retrancher; ils eurent la malignité de faire regarder
ces vers comme une allusio~.à, la religton, qui rend le peuple
plus docile, H est évident que par ce passage on ne peut en-
tendre que les sciences des.Chinpis, méprisées alors des Tartares.
On a représentécette pièce e~îtalie il y en a trois traductions
Las inquisiteurs ne se sont jamais avisés de retrancher cette
tirade.
la. m~me dif&oulté fut faite en Francea la. tragédie de ~a~o-
Ntet, on suscita, contre elle une perséçuttQn violente on $t dé
fendre les représenta.ti~ns a,ins.i le.jfanatismeYouIattanéantir la
peinture du fanatisme. Romevengea l'auteur, Le pape Benoît XIV
protégea la pièce; elle lui fut dédiée des académicMns la repré-
sentèrent dans plusieurs villes d'Italie, et à Rome m~ne.
il faut avouer qu'il n'y a point de pays au monde où les
gens
de lettres aient été plus maltraités qu'en France on ne leur
rend justice que Men tard.
La tragédie de jRMK~Me est dé6gurée d'un bout & l'autre d'une
mamère enco~B plus barbare. D~nslesédi~o~sde France, il n'y
a presque pas une scène où il ne se trouve des vers qui pèchent
égalementcontre la langue, l'harmonie, et les règles du théâtre.
Le hbfMte de Paris est d'autant plus inexcusable qu'il pouvait
censultef notre édition, 1 laquelle il devait se conformer.
Les éditeurs de Paris ont porté la négligence jusqu'à répéter
les mêmes vers dans plusieurs scènes d'.4<Matdedu CMMcKn.
Nous trouvons dans leur édition, à la scène septième du second
acte, ces vers qui n'ont pas de sens
Gardez d'être réduit au hasard dangereux
Que les chefs de l'Etat ne trahissent leurs vœux.
Il y a dans notre édition
Tous les chefs de l'Etat, lassés de ces ravages,
Cherchent un port tranquille après tant de naufrages.
Gardez d'être réduit au hasard dangereux
De vous voir ou trahir, ou prévenir par eux.

Ces vers sont dans les règles de la syntaxe la plus exacte.


Ceux qu'on a substitués dans l'édition de Paris sont de vrais
solécismes, et n'ont aucun sens. Gardes d'ltre réduit au hMord
que lu ehe/St de t'~tat ne (rahtMettt leurs voeux. De quels vœux
s'agit-il? Que veut dire Afe réduit <Mt hasard qu'un autre ne
tnthtMe ses tŒMZ ? On s'imagine qu'il n'y a qu'à faire des vers
qui riment, que le public ne s'aperçoit pas s'ils sont bons ou
mauvais, et que la rapidité de la déclamation fait disparaître les
défauts du style; mais les connaisseurs remarquent ces fautes,
et ils sont blessés des barbarismes innombrables qui défigurent
presque toutes nos tragédies. C'est un devoir indispensable de
parler purement sa langue.
Nous avons souvent entendu dire à l'auteur que la langue était
trop négligée au théâtre, et que c'est là que les règles du lan-
gage doivent être observées avec le plus de scrupule, parce que
les étrangers y viennent apprendre le français. n disait que ce
qui avait nui le plus aux belles-lettres était le succès de plu-
sieurs pièces qui, à la faveur de quelques beautés, ont fait
ou-
blier qu'elles étaient écrites dans un style barbare. On sait que
Boileau, en mourant, se plaignait de cette horrible décadence.
Les éloges prodigués à cette barbarie ont achevé de corrompre
le goût.
'Les comédiens croient
que les lois de l'art d'écrire, l'élégance,
l'harmonie, la pureté de la langue, sont des choses inutiles; ils
coupent, ils retranchent, ils transposent tout à leur plaisir,
pour se ménager des situations qui les fassent valoir. Bs substi-
tuent à des passages nécessatres des vers mepte& et rmicuie!
ils en chargent leurs manuscrits; et c'est sur ces manuscrits
que des libraires ignorants impriment des choses qu'ils n en
tendent point.
L'extrême abondance des ouvrages dramatiques a dégradé
l'art, an lien de le perfectionner;et ~es amateurs des le très,
accables sous l'immensité des volumes, m'ont .pas eu même
le temps de distinguer si ces ouvrages imprimés sont corrects
ou non.
Les nôtres du moins le seront; et nous pouvons assurer les
étrangersqui attendent notre édition qu'ils n'y trouveront nen
qui offense une langue devenue leurs délices et l'objet constant
de leurs études.
CEDIPE.
TRAGEDIE EN CINQ ACTES AVEC DES CHŒURS.
(t8 tOTOtEM <7<S)

A MADAME, DUCHESSE DOUAIRIERE D'ORLEANS~.


Madame,
Si l'usage de dédier ses ouvrages à ceux qui en jugent le mieux
n'était pas établi, il commencerait par Votre Altesse Royale. La
protection éclairée dont vous honorez les succès ou les efforts
des auteurs met en droit ceux même qui réussissent le moins.
d'oser mettre sous votre nom des ouvrages qu'ils ne composent
que dam le dessein de vous plaire. Pour moi, dont le zèle tient
lieu de mérite auprès de vous, souffrez que je prenne la liberté
de vous offrir les faibles essais de ms plume. Heureux si, en-
couragé par vos bontés, je puis travailler longtemps pour Votre
Altesse Royale, dcat la conservation n'est pas moins précieuse
à ceux qui cuMvent les beaux-arts qu'à toute la France, dont
elle est les délices et l'exemple.
Je suis, avec un profond respect, etc.
AROUET DE VOLTAIRE.

-o.
LETTRES'
tCMTM Z)t <7<9, QUI CMfnEXttZNT M CtUT!QCZ Dit t/cempt M
MfHOO.E, BB CELUI CE COMEHJ.E, ET rE CH.Ot DE t.'tOT*Nt.

LETTRE 1
Eo-tte au sujet des calomnies dont on avait chargé l'auteur.
Je vous envoie, monsieur, ma tragédie d'QMtpt, que vous
que j'ai commencé cette pièce à dix-
avez vue naitre. Vous savezpouvait
neuf ans si quelque chose faire ordonnerla médiocnté
d'un ouvrage, ma jeunesse me serviratt d'excuse. Du moms.
maleré les défauts dont cette tragédie est pleine, et que je suis
le premier à reconnaître, j'ose me natter que vous verrez quel
la
que dinérence entre cet ouvrage et ceux que l'ignoranceet
malignité m'ont imputés.
t pttneoiM.Marie de Bomttxn, dite )tadtme:eeUe de Bteis, tille de
L..jHVttdeSm. de M.nt«pan.ép..se de Philippe, duc d'OrMMs,
~f~StKt sont adressées à H. de OenoBviNe, mort conseiller a)t
.régent. (Bu.)
partement. (Ne.)
Vous savez mieux que personne que cette satire intitulée les
J'ai vu, est d'un poète du Marais, nommé Le Brun, auteur de
l'opéra d'Hippocrate amoM~M~ qu'assurément personne ue
mettra en musique.
Ces J*~ WM sont grossièrement mités de ceux de l'abbé Re

i. Dans l'édition de ~te, an lieu de ce qui suit, on Usatt


« Je sens combien il dangereux de p rier de soi; mais
est mes mal-
heurs ayant été publics, il faut que ma justification le soit aussi. La ré-
putation d'honnête hommem'est plus chère que celle d'autour ainsi je
crois qat personne me trouvera mauvais qu'en donnant au public un
ouvrage pour lequel il a eu tant d'indulgence,j'essaye de monter entiè-
rement son estime en détruisant l'imposture qui pourrait me l'oter.
« Je sais que tous ceux avec qui j'ai vécu sont persuadés de mon

)tomme et d'un poète.


innocent mais aussi, bien des gens, qui ne conriaissent ni la poésie
m moi, m'imputent encore les ouvrages letf plus indignes d'un hannête
« tl y a peu d'écrivains célèbres qui n'aient essuyé de pareilles dis-
gracM; presque Mus les poètes qui ont réussi ont été calomniés; et il
&)t MM tristt pour moi de ne leur ressembler q~e par mes malheurs.
< VoM n'ignora pM que la cour et la ville ont de tout temps été
remplies de critiques obscurs, qui, a la faveur des nuages qui les cou-
vrent, lancent. Sans êtr6 aperçus, tes traits les plus envenîmés contre
tes femmes et contre lès puissances, et qui h'ont que la satisfaction de
Messsr adroitement, sans go&ter le plaisir dangereux de se faire oon-
nattre. Leurs épigrammes et leurs vaudevilles sont toujours des enfants
supposes dont o& ne connaît point les vrais parents; ils cherchent à
charger de ces indignités quelqu'un qui Soit asSët connu pour que te
monde puisse l'en soupçonner,
Telle étaitetlaqut soit assez peu protégé pour ne
pouvoir se défendre. situation c& je me suis trouvé en
entrant dans le monde. Je n'avais pas plus de dix-huit ans; l'imprudence
attacMt d'ordinatrt à la jeunesse pouvait aisément autoriser les soup-
çons que l'on faisait nattre sur moi j'étais d'ailleurs sans appui, et 3e
n'avaisjamais songé à me faire des protecteurs, parce que je ne croyais
pas que je dusse jamais avoir des ennemis.
« u parut, à la mort de Louis XtV, une petite pièce imitée des J'o< o<t
de l'abbé Regnier. C'était un ouvrage ou l'auteur passait en revue tout
ce qu'& avait vu daM JMt vie cette pièce est aussi négligéeaujourd'hui
qu'elle était alors recherchée e'est le sort de tous les ouvrages qui
n'ont d'autre mérite que celui de la satire. Cette pièce n'en avait point
d'autre elle n'était remarquable que par les injures grossières qui y
étaient indignement répandues, et c'est ce qui lui donna un cours pro-
digiet~x on oublia la bassesse dà style en faveur de la malignité de
l'ouvH~e. Elle finissait ainsi
J'ai vu ces maux, et je n'ai pas vingt ans.
KCommtMn'avais pas vingt ans alors, plusieurs personnes crurent
q~ëf<tYt!smis par & mon cachet à cet indigne ouvrage; on ne me fit
Cas rMnneur de croire que je pusse avoir asse!s de prudence pour me
BettuMer. L'auteur de cette mtt~aNe satire ne contribua pas peu à la
taire oottfir sous mon Mm, afin de mieux cacher le sien. Quelques-uns
m'imputèrent cette pièce par malignité, pour me décrier et pour me
perdre; qu§lqt.ss autres, qui l'admiraientDonnement, me l'attribuèrent
pour m en faire honneur ainsi un ouvrage que je gavais point fait, et
même que je n'avais point encore vu alors, m'attifa dé tous cotés des
malédictions et des louanges.
Jeatt souvt<tns que, pasiMtht alors ~ar une petite ville de province,
i~t beaux esprits da lièume prièrent de leur réciter cette pièce, qu'ils
disaient être un chef-d'oeuvre;j'eus beau leur répondre que je n'en
etMa pttÏnt l'auteur, tt quela pieee était mMMMe, ils ne m'en crurent
point sur ma parole. ils sdimrercBtma retenue, et j'acquis ainsi auprès
Mtdemie, avec qui l'auteur n'a rien de commun, tb
gnier, de l'Académie,
finissent par ces vers
J'ai vu ces maux, et je n'ai pas vingt ans.
U est vrai que je n'avais pas vingt ans alors; mais ce n'est pas

d'eux, MM y penser, la réputation d'un grand poète et d'un homme fort


modeste.
Cependantceux qui m'avaient attribué ce malheureuxouvrage con-
tinuèrentà me rendre responsable de tontes les sottises qui se débi-
taient dans Paris, et que moi-même je dédaignais de lire. Quand un
homme a eu le malheur d'être calomnié une fois, il est sur de l'être tou-
jours, jusqu'à ce que son innocenceéclate, on que la mode de le persé-
cuter soit passée car tout est mode en et pays, et on st lasse de tout à
la un, même de faire dit mal.
"Beureusement ma justification est venue, quoique un peu tard;
celui qui m'avait calomniéet qui avait causé ma disgrâce m'a signé lui-
même, les larmes aux yeux, le désaveu de sa calomnie, en présence de
deux personnes de considération, qui ont signé après lui. M. le mar-
régent.
Ainsine ..t.fi
quis de La Vrillière a en la bonté de faire voir ce eertincat à Mgr
.t.
manquait à ma justification la,.
d la faire connaître
que de
le
'1 au
public. Je le fais aujourd'hui parce que je n'at pas eu occasionde le faire
plus tôt; et je le fats avec d'autant plus de confiance, qu'il n'y a per-
sonne en France qui puisse avancer que je sois l'auteur des choses dont
j'ai été accusé, ni que j'en aie débité aucune, ni même j'en aie
jamats parlé que pour marquer le mépris souverain que jeque fais de ces
MKUgMtéS.
Je m'attends bien, etc. (Voy., ci-après, page 9 du texte.)
Dans réditmn de t?M, Voltaire fit des addiEens et corrections à ce
morceau. N y a Quand un homme a eu te malheur d'être calomnié
une fois, oh ait qu'il le sera longtemps. On m'assure que de toutes les
modesde ce pays-ct, c'est celle qui dure davantage.
La justification est venue, quoique un peu tard; le calomniateur
Stgné, 'es larmes aux yeux, lé désaveu de sa calomnie devant un secré- a
tajre d Etat; c est sur quoi un vieux connaisseur en vers et en hommes
m dit:0& h beau billet o«'<t La CM<r</Continuez, mon enfant à
a <Me des tragédies renoncer à tante professionsérieuse peur ce mal-
neureuimettcr et '"mmtezque vous serez harcelépubliquementtoute
< votre vie jMisquevouâtes assez abandonné de DÏeu pour Vous faite
de gaieté de coeur un homme public. tl m'en a cité cent exemples
tl m'a donné les meilleures raisons du m*nde pour nie détourner do
faire des vers. Que lui ai-je répondut Des vers.
le me sais donc aperçu de bonne heute qu'en ne peut ni résister à
son goût dominant, ni vaincre sa destinée. Pourquoi la nature force-
t-elle un homme à calculer, celui-ci à faire rimer des syllabes, cet autre
à former des croches et des rondes sur des lignes parallèles!
Scit Gmf<M, natale eem« qui tMnMfot <t*<fMM.
(Hotace, tt, éphre n. v. te?.)
Mals on prétend que tous peuvent dire
P<or<M<feMM non fMpettdo't /<MCfem
Sperat*mmefîtie.
~!po'at«mt)MM<M.
<
(Id., II, ép!tre v. t.)
Beileaudisait a Racine (épttre vn, M-~)
Cesse de t'étonner si l'envie animée,
Attachant ton nom sa rouille envenimée,
La calomnie en main, quelquefoiste poursuit.
Scudéh et l'abbé d'Aubignac calomniaient Comeine; MôntneuM et
une raison qui puisse faire croire que j'aie fait les vers de M. Le
Brun.
Hot Le Brun oerttct<!o< fecit; tMH< a!<er honores.
J'apprendsque c'est un des avantages attachésà la littérature.
et surtout à la poésie, d'être exposé à être accusé sans cesse de
toutes tes sottises qui courent la ville. On vient de me montrer
une épttre de l'abbé de Chaulieu au marquis de La Fare, dans
laquelle il se plaint de cette injustice. Voici le passage

Accort, insinuant, et quelquefois natteur,


J'ai sù d'un ~hscour? enchanteur
Tout l'usage que pouvait faire
Beaucoup imagination,
Qui rejolgntt avec adresse,
Au tour précis, à la justesse
Le charme de la fiction.

Chapelle, par malheur. comme moi


Entre les amours et le vin,
libertin,
Wapprit, sans rabot et sans lime,
L'art d'attraper facilement,
Sans être esclave de la rime,
Ce tour aisé, cet enjouement
Qui seul peut faire le sublime.
Que ne m'ont point coût~ ces funestes talents 1
Dès que j'eus bien ou mal rimé quelque sornette,
Je me vis, tout en même temps,
AnuNé du nom de poète.
Des lors on ne fit de chanson,

tente sa troupe cahmniatentttoltete fefmee M plaint dans ses me.


(A.
tMxes
ttune
pmt.,4-7)d'&MMt.mnM par vieax poète, At&SI
eahnmht Soctate: Bemere fat calomniéanpar Manmes.
fN.h~d.t.Mjt. art* et de tente, tts pt.ft.&M. c'etttt
qnt~S~~?
qui ainsi.)
COIiIDIeDCe
(Voy., ~*°' le. teste,

aamme <M'°' ~<tent


a dai~é me consoler de
au Drisentil ces petitts
IP.ql1'- biIa!l..
YeU.vwsMtetqn~
penteMiem; beanMtsmt
cernne nhapomie disatt d~ Ï~BM ~m
Um'a ? ne~S;pa)L
il m'a fait. le ~fnupM,
118 4irai P..

KttMisMtmine&Mtesqn'atnttdatsmaft)Bi)Je
TéMt<M.tm.nM<r:te.etibnt <~n)R.Ts,~
Oa~ )te natt pas ~nts vers, pour être un pen forcés.
pa;2~'de~.S.ver,
payds de bien
pour mmvfu vers.
NtM~Kt <tceq)«M, n~te fteOtMoxt. fMM~pM.
(Hetace. n. tpttM~v. t!t.)
Le
.?'~=~p~~J~
te~eat.qti s'appeUe PhMppe,m~td !a comparaison partait Ne
nous ta.r<aaO&Mns'3d<MmecnaMtttsdee~eB~~n'dStben~
dincre 011, Pftt lire r~O4mpenaéeten.U
ADlII1COmérite.tr.SS!S~~t~
fns. vte..1.alin comme dsna le texte. (BD.) let-
On ne lâcha de vaudeville,
Que, sans rime ni sans raison,
On ne me donnât par la ville.
Sur la foi d'un ricanement,
Otti n'était que l'effet d'un gai tempérament,
Dont je fis, j'en conviens, assez peu de scrupule,
Les fats crurent qu'impunément
Personne devant moi ne seroit ridicule.
Us m'ont fait là-dessus mille injustes procès
J'eus beau les souffrir et me taire.
On m'imputa des vers que je n'ai jamais faits;
C'est assez que j'en susse faire.
Ces vers, monsieur, ne sont pas dignes de l'auteur de la
Tot<m< et de la Retraite; vous les trouverezbien plats 1. et aussi
remplis de fautes que d'une vanité ridicule. Je vous les cite
cmnme une autoritéen ma faveur; mais j'aime mieux vous citer
l'autorité de Boileau. Il ne répondit un jour aux complimenta
d'un campagnard qui le louait d'une impertinente satire contre
tes éveques, très-tameuseparmi la canaille, qu'en répétant à ce
pauvre louangeur
Vient-il de la province une satire fade,
D'un plaisant du pays insipide boutade
Pour la faire counr on dit qu'elle est de moi,
Et le sot campagnard le croit de bonne foi.
(BonEAO, ép!tre VI, v. 69-72. )

Je ne suis ni ne serai Boileau mais les mauvais vers de M. Le


Brun m'ont attiré des louanges ot des persécutions qu'assuré-
ment je ne méritais pas.
Je m'attends bien que plusieurs personnes, accoutumées à
iuger de tout sur le rapport d'amtrui, seront étonnées de me
trouver si innocent après m'avoir cru, sans meconnattre, cou-
pable des-plus plats vers du temps présent. Je souhaite que mon
exemple puisse leur apprendre a ne plus précipiter leurs juge-
ments sur les apparences les plus frivoles, et à ne plus condam-
ner ce qu'ils ne connaissent pas. On rougirait bientôt de ses
décMons, si l'on voulait réfléchir sur les raisons par lesquelles
on se détermine.
Il s'est trouvé des gens qui ont cru sérieusementque l'auteur
de la tragédie d'~<r~e était un méchanthomme, parce qu'il avait
rempli la coupe d'Atrée du sang du Ns de Thyestc et aujour-
d'hui il y a des consciences timorées qui prétendent que je n'ai
point de religion, parce ~ue Jocaste se déne des oracles d'Apol-
lon C'est ainsi qu'on ~éctde presque toujours dans le monde; et
ceux qui sont accoutumés à juger de la sorte ne se corrigerontnas
par latecture de cette lettre; peut-êtremêmene lalirottt-iispomt.
Je ne prétends donc point ici faire taire la calomnie, elle est
trop iMsparaNe des succès; mais du moins il m'est permis de

t. Tout ce morceaufut retranché dans Mditien qn'on nt de ces lettres.


parce qu'en ne voulut pas afntger l'abbé de Chaulieu on doit des
égards aux vivants on ne doit aux morts que la vérité.
souhaiter que ceux qui ne sont en place que pour rendrejustice
ne fassent point des malheureux sur le rapport vague et incer-
tain du crémier calomniateur. Faudra-t-il donc qu'on regarde
désormais comme un malheur d'être connu par tes talents de
l'esprit, et qu'un homme Mit persécuté dans sapatrie, unique-
ment parce qu'il court une carrière dans laquelle il peut &ire
honneur à sa patrie même?Y
Ne croyez pas, monsieur, que je compte parmi les preuves de
mon innocence le présent dont M~ le refont a daigné m'honorer
cette bonté pourrai n'être qu'une marque de sa démence il est
aj nombre des princes qui, par des bienfaits, savent lier à leur
devoir ceux même qui fen sont écartés. Une preuve plus sûre
de mon innocence, c'est qu'il a daigné dire que je n'étaispoint
coupable, et qu'il a reconnu la calomnie lorsque le temps a
permis qu'il put ta découvrir.
le ne regarde point non plus cette grâce que Mgr le duc d'Or.
léans m'a Mte comme une récompense de ïnon travail, qui ne
méritait tout au plus que son indulgence; il a moms voulu me
récompenser que m'engager a'mériter sa pfotectton'.
Sans parler de moi, c'est un grand bonheur pour les lettres
que nous vivions sous un prince qui aime les beaux-artsautant
qu'il hait la flatterie et dont on peut obtenir la protection plutôt
par de bons ouvrages que par des louanges, pour lesquelles il a
un dégoût peu ordinairedans ceux qui, par leur naissance ét par
teu~s
leur rang, sont destines & être toute leur vie.

LETTRE II.
Monsieur, avant que de vous faire life ma tragédie, Kunrez
que je vous prévienne sur le succès qu'elle a eu, non pas pour
m'eu mptaudir, mais pour vous assurer combienpubHeje m'e~dene
Je MM qtMiespretmers applaudissements
p<s toujours de sûrs garants du ne sont
<m auteur
MtMt <Mt au" de
1. sucées
doitle
de la boute
de sa pièce ou aun
rartdesa~K~
ouvratte.
qui
'art des tour$
Souvent
.u àami..ccrédit~aSs!.
8D
t
j.umt, ou h déNsion des*quelques
monde, qui entraînent pour Un temps les sunrams de la muM-
tude; etîepubiM~ étonné, quelques moisaû3s, de s'ennuyer
"S~ du
]a représentation.
ouvrage qui lui atraehaïtdes larmes dans
Je tne aardeMi donc bien de me prévaloir d'un succès peut-
JDOioirttme..
~UMM~ et dont les comédiens ont plus às~pplaudirque
<J**
On ~<tue~op
u8101ut1l8trop d'auteull
~'auteursdramatiqaes
dramatiques qui imprimentt la
quiim..pr,m.ent"la
«te de pleines de ttnité 'oui
~S* Murages des
tCUM jM)Maces
P'~ces et les pnneessesqui sont venus pleurer aux
MpMsentatMas; ne donnent d'autres reDonses leurs
qm à
tMM qm< l'approtation du public;, etquien&n, aprMs~re ean-
places~ ~tt ~Corneille efdeRa.ine.Te trouvent confondus
~ans latoute des mauvais auteurs, dent iK
s'exceptent. sont lesseuls qui

~?.MS'dE~ deppis Í.pprla6e'


Venvie de Illi"l118 timdm d4.Oflllais de lJÜie..(EiI.)
J'evKeni du moins ce ridicule; je vous parlerai de ma pièce
plus pour avouer mes défauts que pour tes excuser; mais aussi
je traiterai Sophocle tt Corneille avec autant de liberté que je
me traiterai avec justice.
J'examinerai tes trois OE<Kpet avec une égale exactitude. Le
respect que j'ai peur l'antiquité de Sophocle et pour le mérite de
Corneille ne m'aveuglera pas sur leurs défauts; l'amour-propre
ne m'empêchera pu non plus de trouver les miens. Au reste, ne
regardez point <M dissertationscomme les décisions d'un cri-
tique orgueilleux, mais comme le* doutes d'un jeune homme
qui cherche a s'éclairer. La décision ne convient ni à mon âge.
ni a mon peu de génie et si la chaleur de la compositionm'ar-
rache quelques termes peu mesurés, je les désavoue d'avance.
et je déclare que je ne prétends parler atnrmativement que sur
mes fautes.

LETTRE m,
ContetMHt la critique de !'<j!E<Kp<! de Sophocle.
Monsieur, mon peu d'érudition ne me permet pas d'examiner
M la
tragédie de Sophoclefait
son imitation par le discours, le
nombre, et l'harmonie; ce qu'Ahstote appelle expressément un
discoMM agréablement assaisonné Je
plus. si c est une pièce du premier genre, ne discuterai pas non
simple
simple, parce qu'elle n'a qu'une simple catastrophe;etet implexe,
implexe
parce qu'elle a la reconnaissance avec la péripétie.
M vous rendrai seulement compte avec simplicité des endroits
qui m'ont révolté,et sur lesquels fai besoin des lumièresde ceux
qui, connaissant mieux que moites anciens, peuventmieux ex-
casertoutleundé&uts.
La scène ouvre, dans Sophocle, par un chœur de Thébains
prosternes au pied des autels, et qui, par leurs larmes et par
leurs cris, demandentaux dieux la nn de leurs calamités. Œdipe.
leur libérateur et leur roi, partît au milieu d'eux.
<e Je suis Œdipe, leur dit-il, si vamté par tout le monde. H
Y, a quelque apparence que les Thébains n'ignoraient.pas qu'il
s'appelait Œdipe.
A l'égardde cette granderéputation dont il se vante, M. Dacier
dit que c'est une adresse de Sophocle, qui veut fonder par là le
caractère d'Œdipe, qui est orgueilleux.
«Mes enfants, dit Œdipe, quel est le sujet qui vous amène
ict T Le grtnd prêtre lui répond < Vous Voyez devant
vous des
jeunes gens et des vieillards.Moi qui vous parle, je suis le
prêtre de Jupiter. Votre ville est comme un vaisseau battugrand
de la
tempête, elle est prête d'être abîmée, et n'a pas la force de
monter les flots qui fondent sur elle. De là le grand prêtre sur-
prend occasion de faite une~escription de la peste, .dont Œdipe
etait aussi bien informé que du nom et de la qualité du grand
prêtre deJuptter. D'ailleursce grand prêtrerend.il
bien pathétique en comparant une ville pestiférée, son homélie
couverte de
morts et de mourants, à un vaisseau battu par la tempête ? Ce
t.tt.D<eier.ptaacetMraM<p,dtSopheO<.
prédicateur ne savait-il pas qu'on anaiblit les grandes choses
quand on les compare aux petites?y
Tout cela n'est guère une preuve de cette perfection où on
prétendait, il y a quelques années, que Sophocleavait poussé la
ttagédte et il ne paraît pas qu'onait si grand tort dans siècle
de refuser son adnuration à un poète qui n'emploie d'autre ce
nce pour faire connaîtreses personnages que de fa~re ~ire à l'un arti-
Je m'appelle Œdtpe, si vanté par tout le monde; et à l'autre
Je suis le grand prêtre de Jupiter.. Cette grossièreté n'est plus
regardée aujourd'hui comme une noble simplicité.
La descnpdonde la peste est interrompue par l'arrivée de
Créon, Mre de Jocaste, que le roi avait envoyé consulterl'ora-
cle, et qm commencepar dire à Œdipe
"Seigneur, nous avons eu autrefots un roi qui s'appelaitLaïus.
ŒMpE. – Je le sais, quoique je ne l'aie jamais vu
(MON. –Haété assassiné, et Apollon veut
sions ses meurtriers. que nous punis-

fut tués – Fut-ce dans sa maison ou à ta campagne que Laïus


ri est déjà contre la vraisemblance qu'Œdipe, reme depuis
si longtemps, tghore comment son prédécesseurqui est mort- mais
qu tl ne sache nas même si c'est champs ou à la ville <me
aux
ce meurtre a été commis, et qu'il ne donne pas la moindre rai-
momdre
.i
?S*~ point de excuse deMpnmer son ignorance, j'avoueque je ne

fectueux ) Je sais qu'on peut me reprocher à


une pareille absurdité.
sujet~dit-on, et non-de l'auteur comme
lorsqu'ilest dé-
'e,maM ausM je ne me terai pas plus 4e grâce peu près la même
et]espère que la smeerité avec laquelle j'avouerai qu'à~ophode
~?~M,t cément
justmeralatardiesse que M prends de rdever cemd~m mes défauts
ancien.
éloigné du sens commun:
Œdtpe demande s'ifne Kvmt personne de la suite de Mus à

~J~I~ "M
on pmsse en demander des nouvelles on M répond ~un-S qui
accompagnaient ce Mi, s'étant sauvé, vint
Mus avait été assassmé par des voleurs,
<toi n'étatent pas en petit, ma~ grand nombre
en
Comment se peut-il faire qu'un témoin delamortdel~nx
dMeque son~ maître a été accaM. sous le nombre
~SS~ *~M~ ~e .~qu'H est

~~T~e dit
Pour comble de contradiction, Œdipe
au second acte,
Jocas~i,
qu d a oui dire que Mus avait été tué
~<M'. '~M~Ma~d~ par des voyageuM

S~
qu~d n'y a personne qui dise l'avoir vu-et
'~Sove~~
Mus?~~r 'tP~.
que son mNtre av<StT~été cetuf qui accompagnait
Msassiné Mr~S
vo..
manière' toute la "fille l'a entendu CO¡DIJD. aol.
,Les, 11aébains auraient été bien- plusà "PJaùid1'e, si l'énigme
contia4icûons.
re~t~de~s~
l'est point apr8a de telles fautes,con~I'1!,aa ce qui ne
vraiseJl)blance. c'est
S.r'
~~°~ ~t" éprend que Phorbas
chercXer; vit encore, ne songe
il s'amuse a faire

n~
cations et à consulter impre.des
les oracles, sans donner ordre qu'on amène
hî.S!° f'
devant lui le seul homme qui pouvait lui fournir des lumières
"dressé à voir finir les mal-
r~-1 donne pas celuiTM,.donne toujours des conseils à Œdipe,
d'interroger ce témoin de la mort du feu
leMte seulement d'envoyer chercher Tirésie.
Enfin Phorbas arrive au quatrième acte. Ceux qui ne connais-
sent point Sophocle s'imaginent sans doute qu'Œdipe,
de connaître le meurtrier de Laius et de rendre la vieimpatient
aux Thé-
bains. va l'interroger avec
deTaius P~l~ empressement sur la mort
Sophocle oublie que la vengeance de la
du feu roi.
mort
de Laius sujet e sa P'~s on ne dit pas un mot à Phor-
bas de cette aventure; et la finit sans que Phorbas ait
seulement ouvert la bouche la mort du roi son ma!tre Mais
sur

n~
continuons à examiner de suite l'ouvrage de Sophocle.
~?~°!'
~'P~
Lorsque Créon
des voleurs qui
To!e~?°i~
que Laius a eté assassiné par
mais en grand nombre,
plusieurs mterprètes Comment des

~?' entreprendre cet attentat, puisque La!us


n'avait point d argent sur lui? Laplupart
entendent autrement ce passage, et font diredes autres scoliastes
ment des voleurs auraient-ils pu entreprendre Œdtpe -Tcom!

un~u~y"°~"
Plus raisonnable que l'autre ce
à
cet attentat, si on
sens-là n'est guère
on sait que des voleurs n'ont pas

c.S
un mauvais coup.
dom~~eb.~s'r'
les engager à faire
dépend souvent des scoliastes de faire dire
tout
Phorbas'v~?~
donner un
fait
Phorbas,
sens peu de bon y
venir devant lui Tirésie. acte, au lieu de mander
Le roi et le devin com-
mencentpar se mettre en colère l'un contre l'autre. Tirésie

M~Sd~
par lui dire:
II: C'est. vous qui êtes le meurtrier de Laius.

Thébain. La malédiction de votre pèrevous ne l'êtes


finit
Vous vous crovez
point; vous êtes

~°*~°'
autrefois éloigné de cette terre;
tué votre père, vous avez
d'un inceste et d'un parricide; et si
di~~n~a~rop~P' '–––
de votre mère vous a
vous y êtes revenu vous avez
êtes l'auteur
vous trouvez que je mente

~~S~
Tout cela ne ressemble
T~s~imez~ à l'ambiguîté ordinaire d.s
a expliquer moins obscurément; et si
vous joignez aux paroles de Tirèsie le reproche qu'un ivrogne

.L~
d'Apollon qui lui prédit qu'il pas fi de Polybe, et l'oraclca
sa mère, vous trouverez quetuerait la pièce
son père et qu'il épouserait
~~eremen~~
commencementde ce second acte. au
Nouvelle preuve que Sophocle n'avait pas
puisqu'il ne savait pas préparer les événements, perféctionné son art.
le voile le plus mince la catastrophe de ses pièces.ni cacher sous
cl~anteur cependant., à moins de fou et de 1IÍI!1IS fII-
que l'esprit ne lui ait tourné i!
doit te regarder comme un véritable prophète. Bm de quel éton-
nementet de quelle horreur ne doiHl pomt être frappé en appre-
nant de la bouche de Tiréste tout ce qu'Apollon lui a prédit
autrefois ? Quel retour ne doit-il point faire sur M-méme~
apprenant ce rapport fatal qui se trouva entre les reproches
qu'on iui a faits a Corinthe qu'n n'était qu'un n)s supposé, et
les oracles de Thtbes qui lui disent qu'u ~t ThétHMnt entre
ApoUon qui lui a prédit qu'il épouserait sa mère, et qu'il tuerait
son père, et Tirette qui lui apprend queses destins anreax sont
t
remplis Cependant,comme s'il avait perdu la mémoire de ces
événements épouvantantes, il ne lui ment d'autre idée que de
soupçonner Créon, son Mttttt « )M<!e eott (comme ? l'appelle),
d'avoir tué Mus; et cela, sans aucune raisop. sans aucun fon-
dement, sans que le moindre jour puisse autoriser ses soupçon;
et (puisqu'il Sut appeler lee choses par leur nom) avec une
extravagance dont if n'y a ~u&re d'exempleparmi les modernes,
ni même parmi les anciens.
t
Ouoiftu oses paraître devant moi) dit-il Créon; tu M
l'audaced'entrer dans ce palais, toi qui es assurémentle meu)F-
trier de Mu*, et qui as manifestementconspiré contre moi pour
me ravir ma couronne
Voyons, dis-moi, au nom des dieux, as-tu remarqué en moi
de la lâcheté ou de la, folie, pour que tu aies entrepris un si hardt
dessein t N'est-ce pas ta plus foue de toutes les entreprises q<e
d'aspirer a la rpyauté sans troupes et sans ami! comme si, sans
cesaMUK.ilétaitaisédemonterautrOnet"
a
Créon 1m répond e
Vous changerez de sentiment si vous me mon~,qui
l"t"O"" qu'il
pa.rler,Fentez'Tousqa'0 y1 ait
rt,t.
donnezle temM de
un homme au monde quipré~ttt
aiti:QbouuJ¡eall
d'être roi, avec toutes les frayeurs et toutes les traintes qui M'
compat~ent la. royauté t
vivre dms le sein du tepos avec teste
la sûreté d'un particuher qui, sous un antfe nom, posséderait
Iamémepuis<ance?it
Un prince qui serait accusé d'avoir conspiré contre son roi,
et qui
de Ctéen, auratt
n'aurait 4'autre
besoin la
de declémence
preuve Mn innocence maître.
de son que Aprits
le verbiage
tous ces grands discours, étranmrs au sujet, Créon deman<~
& Œdipe:
me chasser du royaume t
hmort..
t Voulee-voM
ma".– Ce m'est nas ton exil qu~Je veux je te condamne
CRBptf. – n tmt que ~us fassiez vetr auparavant si je sais
coupaNe.
t
ŒMM,
c'Eo~.–C'~t
<m homwésolnde
– parée que vous ttestnjuste.
Tu paties M pM obéir.
OtmM.
oaiipa. –
P?9~
te prends mes sj~mtés.
0 thébest'rhebes t
Mi*Me<.
<!ttoN. ït m'estptttais de e~er a~ss: Thebes Thebes
Jocaste vent noM~nt ce beau disocuM, e<, le chcBur 1& prieJI
d'emmener le ~s
fo!)es qm'~tf'' vwt ~e <? na <
pMpMt~n Irts~saM, j6ajr, après tou«)$ les
pas jB)afdel'enfermer.

). On avertit q~'en a satvt ptrtomt h tntdncttende M. Dacier.


MjEMM. J'emmènerai mon mari quand j'aurai appris la
cansedecedésordre..
u
des rapports fort incertains. On se
eu ensemble des paroles
czmott. – Œdipe et Créon ontpique souvent sur des
sur
soup-
çons très-injustes.
MCASttt. – Cela est-il venu de l'un et de l'autre?
Ht ciK~.–Oui, madame.
JOCASTB. – Quelles paroles ont-ils donc eues?
M CHŒCt. C'est assez,suint." madame; les princes n'ont pas poussa
la chose plus loin, et cela
EBeetivement, comme si cela suffisait, Jocaste n'en demande
pasdavmtageauchceur..
~'eat dans cette scène qu'Œdipe raconte à Jocaste qu'un jour.
a table, un homme ivre lui reprocha qu'il était un fils suppose.
J'allai eontinue-t-il, trouver le roi et la reine; je les interro-
< tres-fachés du re-
geai sur ma naissance, ils furent tous deux
proche qu'on m'avait fait. Quoique je les aimasse avec beaucoup
de tendresse, cette injure, qui était devenue publique, ne laissa
pat de me demeurer sur le cœur, et de meà donner des soupçons.
Je partM donc, leur à insu, pour aller Delphes Apollon ne
daigna pas répondre précisément à ma demande; mais il me dit
les choses les plus affreuses et les plus épouvantablesdont on
ait jamais om parler que j'épouserais infailliblement ma propre
mère; que je ferais voir aux hommes une race malheureuse qui
les remplirait d'horreur, et que je serais le meurtrier de mon
père.s
voilà encore la pièce nnie. On avait prédit à Jocaste que son
Ns tremperait ses mains dana le sang de ï~ms, et porteratt ses
crimes jusqu'au lit de sa mère. Elle avait fait exposer ce fils sur
le mont Cithéron, et lui avait fait percer les talons (comme elle
l'avoue dans cette même scène) Œdipe porte encore les cica-
tricea de cette blessure; il sait qu'on lut a reproché qu'il n'était
point 61s de Polyhe :itout cela n'est-il pas pour Œdipe et pour
Jocaste une démonstrationde leurs malheurs? et n'y a-t-tl pas
un aveuglement ridicule àdit en douter t
Je sais que Jocaste ne peint dans cette scène qu eue dût
aïs;
un jour épouser son dit à mais cela même est une nouvelle faute.
Car, lorsque Œdipe Jocaate On m'aprédit que je soutlle.
rais le lit de ma mère, et que mon père serait massacrepar mes
mains, Jocaste doit répondre sur-le-champ On en avait
prédit autant & mon fils ou du moins elle doit faire sentir
au spectateur qu'elle est convaincue, dans ce moment, de son
malheur.
Tant d'ignorance dans Œdipe et dans Joeaste n'est qu'un juste
art)-
fice grossier du poète, qui, pour donner & sa pièce une
éM 'due, fait filer jusqu'au cinquième acte une reconnatssaM.e
déjà manifestée au second, et qui viole les règles du sens coih-
mun, pour ne point manquer en apparence à celles du théâtre.
Cette même faute subsiste dans tout le cours de la pièce
Cet Œdipe, qui expliquait les éaigmes, n'entend pas les choses
hs plus claires. Lorsque le pasteur de Cohnthe lui apporte la
nouvelle de la mort de Polybe, et qu'il lui apprend que Polybe
n'était pas son père, qu'il a été exposé par un Thébam sur le
mont Crthéron, que ses pieds avaient été percés et liés avec des
courroies Œdipe ne soupçonne rien encore il n'a d'autrecrainte
que d'être né d'une tàrnNe obscure; et le chœur, toujoursà pré-
sent dans le cours de la pièce, ne prête aucune attention tout
ce qui aurait dû instruire Œdipe de sa naissance. Le chœur;
qu'on donne pour une assemblée de gens éclairés, montre aussi
peu de pénétration qu'Œdipe et dans le temps que les Thébains
devraientêtre saisis de pitié et d'horreur à h vue des malheurs
dont ib sont témoins, il s'écrie <= Si je puis juger de l'avenu',
et si je ne me trompe dans mes conjectures, Citttéroa, le jour
de demain ne se passera pas que vous ne nous fassiez connaître
h patrie et la mère d'Œdfpe, et que nous ne menions des danses
grâces du plaisir que vous
en votre honneur, pour vous rendre
aurez fait à nos princes. Et vous, prince, duquel des dteux êtes-
vous donc fils? QneUe nymphe vous a eu de Pan, dieu des
montagnes? Etes-vousle fruit des amours d'Apollon? car Apollon
se platt aussi sur les montagnes. Est-ce Mercure, ou Bacchus,
qui se tient aussi sur les sommets des montagnes ? etc.
Enfin celui qui a autrefois exposé Œdipe arrive sur la scène.
Œdipe l'interroge sur sa naissance; curiosité que M. Dacier con-
damne après Plutarque, et qui me para!trait la seule chose rai-
sonnable qu'Œdipe edt faite dans toute la pièce, si cette juste
envie de se connaîtren'était pas accompagnée d'une ignorance
ridicule deiui-meme.
Œdipe sait donc enfin tout son sort au quatrième acte. Voilà
donc encore la pièce finie.
tt. Dacier, qui a traduit MNMtpe de Sophocle, prétend que
le spectateur attend avec beaucoup d'impatience le parti que
prendra Jocaste, et la manière dont Œdipe accomplira sur lui-
même les malédictions qu'il a prononcées contre le meurtrier de
Mus. J'avais été sédmt la-dessus parte respect que j'ai pour
ce savant homme, et j'étais de son aentiment lorsque je lus sa
traduction. La représentation de ma pièce m'a bien détrompé;
et j'ai reconnu, qu'on peutsans périlTouertant qu'on veut les
poètes grecs, mais qu'$l est dangereuxde les imiter.
favats pris dans Sophocle une partie du récit de là mort de
Jocaste et,de la catastrophe d'Œdipe. fat senti que l'attention
du spectateur diminuait avec son plaisir au récit de cette cata-
strophe les esprits, remplis de terreur au moment de la recon-
naissance, n'écoutaient plus qu'avecdégoût la tn de la pièce.
Peut-être que Mmédiecnté des vers en était la cause; peut-être
que le spectateur, a qui cette catastrophe est connue, regrettait
de n'entendre rien de nouveau; peut-être aussi que la terreur
ayant été poussée à son comble, u était impossible que le reste
ne parut languissant. Quoi qu'il en soit, je me suis cru obligé
de retrancher ce récit, qui n'était pas de plus de quarante vers;
et dans Sophocle il tient tout le cinquième acte. Il y a grande
apparence qu'on ne doit peint passer à un ancien deux ou trois
cents vers mutiles, lorsqu'on n'en passe pas quarante à un
moderne.
M. Baciel avertit dans ses notes que la pièce de Sophocle n'est
?oint finie au quatrième
que d'être obtigé
te.
deprouver
N'est-ce pas avouer qu'elle est finie
qu'eue ne l'est pas? On ne se trouve
pas dans la nécessité de faire de parères notes sur'les tragédies
<e Raeme et de Corneille; il n'y a que lu Hontfet qui auraient
besoin d'un tel commentaire mais le cinquième acte des NoracM
n'en paraîtrait pas moins défectueux.
Je ne puis m'empêcher de parler ici d'un endroit du cinquième
acte de Sophocle, que Longin a admiré, et que Despreaux a
traduit':
Hymen, funeste hymen, tu m'as donné la vie;
Mais dans ces mêmes flancs où je tes renfermé
Tu fais rentrer ce sang dont tu m'avais formé;
Et par là tu produis et des fils et des pères,
Des frères, des maris, des femmes et des mères,
Et tout ce que du sort la maligne fureur
Fit jamais voir au jour et de honte et d'horreur.
Premièrement,il fallait exprimer que c'est dans la même per-
sonne qu'on trouve ces mères et ces maris car il n'y a point de
mariage qui ne produise de tout cela. En second lieu, on ne pas-
serait point aujourd'hui à Œdipe de faire une si curieuse recher-
che des circonstances de son crime, et d'en combiner ainsi toutes
les horreurs, tant d'exactitude à compter tous ses titres inces-
tueux, loin d'ajouter à l'atrocité de l'action, semble plutôt l'af-
faiblir.
Ces deux vers de Corneille disent beaucoup plus
Ce sont eux qui m'ont Jait l'assassin de mon père;
Ce sont eux qui m'ont fait le mari de ma mère.
Les vers de Sophocle sont d'un déclamateur, et ceux de Cor-
MiNe sont d'un poète.
Vous voyez que dans la critique de l'OEdipe de Sophocle, je
ne me suis attachéà relever quetes défauts qui sont de tous les
temps et de tous les lieux les contradictions, les absurdités,
les vaines déclamations, sont des fautes par tout pays.
Je ne suis point étonné que, malgré tant d'imperfections,So-
phocle ait surprisl'admirationde son siècle l'harmonie de ses
vers et le pathétique qui règne dans son style ont pu séduire les
Athéniens, qui, avec tout leur esprit et toute leur politesse', ne
pouvaient avoir une juste idée de la perfection d'un art qui était
encore dans son enfance.
Sophocle touchait au temps où la tragédie fut inventée Es.
chyle, contemporain de Sophocle, était le premier qui se fût
avtsé de mettre plusieurs personnages sur la scène. Nous sommes
aussi touchés de l'ébauche la plus grossière dans les. premières
découvertes d'un art, que des beautés les plus achevées lorsque
la perfection nous est une fois connue. Ainsi Sophocle et Euri-
pide. tout imparfaits qu'ils sent, ont autant réussi chez les
Athéniens que Corneille e'i. Racine parmi nous. Nous devons
mous-mêmes, en blâmant les tragédies des Grecs, respecter le
génie de leurs auteurs leurs fautes sont sur le compte de leur
siècle, leurs beautés n'appartiennentqu'a eux; et il est à croire
que, s'ils étaient nés de nos jours, ils auraient perfectionné
Part qu'ils ont presque inventé de leur temps.
t. Traité du S<~Km<. chae.
M, Mit. Lahnre, p. ttt. (En.)
ï.~d.pt.MteV.s.. v.(&t.)
VeLTtun – t
MtM hMte tsHmeou th
N est vtti <tn'Bs sont bien déchus deaujourd'hui
etatentauSe~: leurs ouvrai sont ou tgnoresou
méprises~Mtsjecrois qù<' cefoubli et ce m&pns Mnt au nombre
de'SSusti~dont~peut accuser notre siècle. ï,eurs ouvrages
~Sntd~relus, sans doute; et, s'ils sont trop dëfMtueux
~r~e't&~uÇ~
en~èHIDeÍlt.
pour «u'en les approuve, ils sont trop
pleins de beautés pour

~P~~X~~
qu on les méprise
qui «Mit le pins gra&d~tMe~j?~~=
pus echiré, titu~deit o)tYf~esqutd~elentuù
malgré les iin{létCêCtiÓns dé 8e~ Ü'àlédiêS.
R~inè tneMe~~nd~tsSqut ce~~mme
se~menuî
génie pMtàtt,

son mumt*NerMe de Phèdre, ne


a witdaits d'Euripide, dansde
sont pas te* mouM hetut sea ouvrage.
M<M. que ne <uiMe Msitse a l'ombré des toretst.
I.

fu~t dans la ~fet


Oumd' p.Hrnd-ie, su trtYer. d'une aoble iMtt~M,
~Tr. del'.ilun char sms-jè? et qù'ai-jedttt
insensée, e&
Ou laisse-je égarer mes voeux et mon espfitT T
Je l'ai perdu, les dieux m'en ont ravi 1 usage.
JeEt~y~r.se~.P~~
Œnone, la roueeur me couvre le Vts&ge.
te tahsc tfep Toit me* honteuses
gt me. yeux. iDaJ8ri moi:; se
douleurs,
templiesent de pleurs.

d'Euriptde.
Presoue toutecette see:te est traduite motDOur mot traduc-
n nea&t HM Mpendàntttua le lecteur séduit par cette
t'ima~M
tt<m. na~ ttm~e
eMMtt d'aunnidesoit
S. <tMjed!e;netut mtme
et mime
bon
un te ouvrage
..ul
leM:ul ratsen-
nable;1..taTb.1
11i lIIuh81le eenl qns8& r&la4)11-
le Mal «M Ramne att tmtMt Zt 'tamme w ne
naHe' car tt'estd'appr.UT.M'N.ppo~'e~a~eqMt
~tMs.M jttMt. gMOMue
MeinetttMttaths
Ssst d.S.6B MtMMur
M
mMMte ~q~ te
pat 'MtmiMr l'if.
toute la dMaraUon de Phèdre,
'l'B~Mt.pour trente
d'etM mutes par le
ntasgttnddenttpe'M*
em
MoEere
eont
prenaitquelquefois
tMuves digne*
ennères dans
des scènes Cyrano de
Berger et disait tonje
e)te m'ap~tient de
pMt
dreit
.scène est benne;
eMuse~ <CetM
mon bien partout je
teprends ou
le'Ra~tpMt~
tren~e. r
dMtntant d'Euripide.
M
MM MM.aptte~o&dtt tt Men
Men 4u
qaemalyende Sophoele, Mams
tout~MKnt
oblite <te <Mten dtfe tout Mis
e<t~t dtt mtdtsattts, q<ii cMtmen<!Mt teneurs pat louer un
h~mm~M~Mssent~hMBdreridieHiet
J'tTMt Nue pOtt-ttite tttMM SMtiMtlB je M) seïMs ~amNa venu
a bent de <Mn <???<)}' !<auMit mOmjamatt entrepris.
Je D~Mustt a'abotd h ]Memi*M~e de mén quatrième acte;
etNe dn~HtM MM~qm a«MM< It
rot est entterementde Im;p
]a scène des deux vMBardt M appartient Mcore.Je ~eud'ais
M avoir d'autres obligations, je les avoueraM avec la metne
t. <eoM~ eompHttt de Raoine. MM. tehMt. 1.1. <. W. (it.
bonne foi. 0 est vrai que, comme je lui dois des beautés, je lui
dois aussi des fautes et j'en parlerai dans l'examen de ma
ptece, où j'espère vous rendre compte des miennes.

LETTRE IV,
Contenant ttt critique de l'OEdipe de ContetHe
Monsieur, après vous avoir fait part de mes sentiments sur
e
l'OEdipe de Sophocle, vous dirai ce que je pense de celui de
Corneille. Je respecte beaucoup plus. sans doute, ce tragique
français que le grec; mais je respecte encore plus la vérité,a qui
je dois les premiers égards. Je crois même que quiconque ne
sait pas connaître les fautes des grands hommes est incapable
de sentir le prix de leurs perfections. J'ose donc critiquer
l'OEdipe de Corneille; et je le ferai avec d'autant plus de liberté,
que je ne crains pas que vous me soupconniez de jalousie, ni
que vous me reprochiez de vouloir m'égafer à lui. C'est l'ad-
mirant que je hasarde ma censure; et je crois avoir uneenestime
plus véntable pour ce fameux poète, que ceux qui jugent de
t'OMtpe par le nom de l'auteur, et non par l'ouvrage même,
et qui eussent méprisé dans tout autre ce qu'ils admirent dans
l'auteur de Cfnno.
Corneille sentit bien que la simplicité ou plutôt la sécheresse
de la tragédie de Sophocle ne pouvait fournir toute l'étendue
qu'exigent nos pièces de théâtre. On se trompe fort lorsqu'on
pense que tous ces sujets, traités autrefois avec succès par
Sophocle et par Euripide, l'OEdipe, le Philoctète, l'Électre,
1'JpM~tftne en Tauride, sont des sujets heureux et aisés à ma-
nier ce sont les plus ingrats et les plus impraticables ce soM
des sujets d'une ou de deux scènes tout au plus, et
d'une tragédie. Je sais qu'on ne peut guère voir sur lenon pas
théâtre
des événements plus affreux ni plus attendrissants. et c'est cela
même qui rend le succès plus difficile. Il faut joindre à ces évé-
nements des passions qui les préparent si ces passions sont
trop fortes. elles étouHent le sujet; si elles sont trop faibles,
elles languissent.Il fallait que Corneille marchât entre ces deux
extrémités, et qu'il suppléât, par la fécondité de génie, à
l'aridité de la matière. Il choisit donc l'épisode de son
Thésée et de
Dircé; et quoique cet épisodeait été universellement condamné,
quoique Corneille eût pris dès longtemps la glorieuse habitude
davouer ses fautes, il ne reconnut point celle-ci; et, parce que
cet épisode était tout entier de son invention, il s'en applaudit
dans sa préface tant il est difficile aux plus grands hommes,
et même aux plus modestes, de se sauver des illusions de
l'amour-propre l
II faut avouer que Thésée joue un étrange rôle pour un héros.
Au milieu des maux les plus horribles dont un peuple puisse
être accablé, il débute par dire (acte 1, se. i) que
Quelque ravage affreux qu'étale ici la peste,
L'absence aux vrais amans est encor plus funeste.
t. OEtttfM compHtM de Corneille, édit. Lahare, t. m. p. tts (Et.)
Et parlant, dans la troisième scène, à Œdipe
Je vous aurais fait voir un beau feu dans mon sein,
Et tâché d'obtenir cet aveu favorable
Qui peut faire un heureux d'un amant misérable.
Il est tout vrai, j'aime en votre palais;
Chez vous est la beauté qui fait tous mes souhaits.
Vous l'aimez à l'égal d'Antigone et d'Ismène;
Elle'tient même rang chez vous et chez la reine;
En un mot, c'est leur sœur, la princesse Dircé,
Dont les yeux.
Œdipe répond
Quoi ses yeux, prince. vous ont blessé `~
Je suis Tâché pour vous que la reine sa mère
.Ait su vous prévenir pour un fils de son frère.
Ma parole est donnée, et je n'y puis plus rien
Mais je crois qu'après tout ses sœurs la valent bien.
THÉSÉE.
Antigone est parfaite, Ismène est admirable
Dircé, si vous voulez, n'a rien de comparable;
Mais.
Elles sont l'une et l'autre un chef-d'œuvre des cieux;
·
n'est pas offenser deux si charmantes sœurs
Ce
Que voir en leur aînée aussi quelques douceurs.
Il faut avouer que les discours de Guillot-Gorju et de Tabarin
ne sont guère différents.
Cependant l'ombre,de Laïus demande un prince ou une prin-
cesse de son sang pour victime Dircé, seul reste du sang de ce
roi, est prête à s'immoler sur le tombeau de son père; Thésée,
qui veut mourir pour elle, lui fait accroire qu'il est son frère,
et ne laisse pas de lui parler d'amour, malgré la nouvelle pa-
renté (acte IV, se. i)
J'ai mêmes yeux encore, et vous mêmes appas.
Mon coeur n'écoute point ce que le sang veut dire;
C'est d'amour qu'il gémit, c'est d'amour qu'il soupire;
Et, pour pouvoir sans crime en goûter la douceur,
Il se révolte exprès contre le nom de sœur.
Cependant, qui le croirait? Thésée, dans cette même scene.
se lasse de son stratagème. Il ne peut pas soutenir plus long-
temps le personnage de frère; et, sans attendre que le frère de
Dircé soit connu, il lui avoue toute la feinte, et la remet par là
dans le péril dont il voulait la tirer, en lui disant pourtant que
L'amour, pour défendre une si chère vie,
Peut faire vanité d'un peu de tromperie.
Enfin, lorsque Œdipe reconnaîtqu'il est le meurtrier de Laïus,
Thésée, au lieu de plaindre ce malheureux roi, lui propose un
duel pour le lendemain, et il épouse Dircé à la fin de la pièce.
Ainsi la passion de Thésée fait tout le sujet de la tragédie, et
les malheurs d'OEdipe n'en sont que l'épisode.
Dircé personnage plus défectueux que Thésée, passe tout
ton temps à dire des injures à Œdipe et à sa mère elle dit a Jo-
caste, sans détour (acte III, se. il ), qu'elle est indigne de vivre
Votre second hymen put avoir d'autres causes
Mais j'oserai vous dire, à bien juger tes choses
Que. pour avoir recu la vie en votre flanc,
J'y dois avoir sucé Tortpeu de votre sang.
Celui du jprand Laïus, dont je m'y suis formée,
Trouve bien qu'il est doux d'aimer et d'être aimée;
Mais .il ne trouve pas qu'on soit digne du jour,
Quand aux soins de sa gloire on préfère l'amour.
Il est étonnant que Corneille, qui a senti ce défaut, ne l'ait
connu que pour l'excuser. t Ce manque de respect, dit-il de
Dircé envers sa mère ne peut être une faute de théâtre, puisque
noua ne sommes pas obhgés de rendre parfaits ceux que nous y
faisons voir.' Non, sans. doute, on n'est pas obligé de faire des
gens de bien de tous ses personnages mais les bienséances
exigent du moins qu'une princesse qui a assez de vertu pour
vouloir sauver son peuple aux dépens de sa vie, en ait assez
pour ne point dire des injures atroces à sa mère.
Pour Jocaste, dont le rôle devraitêtre intéressant,puisqu'elle
partage tous les malheurs d'Œdipe, elle n'en est pas même le
témom; elle ne paraît point au cinquième acte, lorsque Œdipe
apprend qu'il est son Sis en un mot. c'est un personnage abso-
lument inutile, qui ne sert qu'à raisonner avec Thésée. et a ex-
cuser les insolences de sa nlïe, qui agit, dit-elle (acte 1, sc. v),
En amante à bon titre, en princesse avisée.
Finissons par examiner le rôle d'Œdipe, et avec lui la con-
texture du poéme.
Il commence par vouloir marier une de ses filles avant que de
s'attendrir sur les malheurs des Thébains bien plus condam-
nable en cela que Thésée, qui, n'étant point, comme Im,
chargé du salut de tout ce peuple, peut sans crime écouter sa
passion.
Cependant, comme il fallaitbien dire, au premier acte, quel-
que chose du sujet de la pièce, on en touche un mot dans la
cinquième scène. Œdipe soupçonne que les dieux sont irrités
contreles Tbébiuns, parce que Jocaste avait autrefois fait exposer
son fils, et trompé par H les oracles des dieux qui prédisaient
que ce fils tuerait son père, et épouserait sa mère.
Il me semble qu'il doit croire plutôt que les dieux sont satis-
faits que Jocaste ait étoumé un monstre au berceau; et vraisem-
blablement ils n'ont prédit les crimes de ce fils qu'ann qu'on
l'empêchât de les commettre.
Jocaste scupconne, avec aussi peu de fondement, que les
dieux punissent les Thébains de n'avoir pas vengé la mort de
Laius. Elle prétend qu'on n'a jamais pu venger cette mort
comment donc peut-elle croire que les dieux la punissent de
n'avoir pas fait l'impossible ?

t. Dans t'E~mttt d'tBdtpt. édit. Lthnre, UU p. Mt. [Be~


Avec moins de fondementencore (Edipe~épond (acte 1, se. vt)
Pourrions-nous en punir des brigands inconnus~
Que peut-être jamais en ces lieux on n'a vus?
Si vous m'avez dit yrai, peut-être ai-je moi-même
Sur trois de ces brigands vengé le diadème
Au lieu même, au temps même, abaque s~l par trois.
J'en laissai deux sans vie, et mis l'autre aux abois.
Œdipe n'a aucune raison de croire que ces trois voyageurs
fussent des brigands, puisqu'au quatrième acte (se. iv), lors-
que Phorbas paraît devant lui, il lui dit
Et tu fus un des trois que je sus arrêter
Dans ce passage étroit qu'il fallut disputer.
S'il les a arrêtés tunnême, et s'il ne les a combattus que
parce qu'ils ne voulaient pas lui céder le pas, H n'a point dû
les prendre pour des voleurs, qui font ordinairement très-peu
de cas de ces cérémonies, et fhn songent plutôt à détrousser les
gens qu'a. leur disputer le haut du payé.
Mais il me semble qu'il y a ~ans cet endroit une faute encore
plus grande. Œdipe avoue à Jocaste qu'il s'est battu contre trois
ïnconnus, au temps même et au lieu même où Laïus a été tué.
Jocaste sait que Mus n'avait avec lui que deux compagnons de
voyage ne devrait-elle donc pas soupçonner que Laïus est
peut-être mort de la. main d'Œdipe? Cependant elle ne fait nulle
attention & cet aveu; et dé peur que la pièce ne Suisse au pre-
mier acte, elle ferme les yeux sur les lumières qu'Œdipe lui
donne; et, jusqu'à la fin du quatrième apte, il n'est pas dit un
mot de la mort de Laïus, qui pourtant est le sujet de la pièce.
Les amours de Thésée et de Dircé occupent toute la scène.
C'est au quatrième acte (se. ~v) qu'Œdipe, en voyant Phor-
bas, s'écrie
C'est un de mes brigands 9, la mort échappé,
Madame, et vous pouvez lui choisir des supplices
S'il n'a tué Laïus, il fut un des complices.
Pourquoi prendre Phorbas pour un brigand? et pourquoi
affirmer avec tant de certitude qu'il est complice de la mort de
Laïus? Il me paraît que l'Œdipe de Corneille accuse Phorbas
avec autant de légèreté que l'Œdipe de Sophocle accuse Créon.
Je ne parle point de l'acte gigantesque d'Œdipe qui tue trois
hommes tout seul dans Corneille, et qui en tue sept dans So-
phocle. Mais il est bien étrange qu'Œdipe se souvienne, après
~eize a.ns, de tous les traits de ces trois hommes; c que l'un
avait le poil noir, la mine assez farouche, le front cicatrisé, et
le regard un peu louche que l'autre avait le teint frais, et l'oeil
perdant; qu'il était chauve sur le devant, et mêlé sur le der-
rière ;B e~, pour rendre la chose encore moins vraisemblable il
ajoute (acte IV; se. iv)
On en peut voir en moi la taille et quelques traits.
Ce n'était point à Œdipe à parler de cette ressemblance;
'"tait A Jocaste, qui, ayant vécu avec l'u~ et avec l'autre, pou-
interne qu'Œdtpe, qui n'a jamais vu
v*!t en être bien mieux
Mm qu'un moment en M vie. Voua comme Sophocle .a traite
n'eût point lu du
cet endroit mais il fallait que Corneille, ou
tout Sophocle, ou le méprisât beaucoup, puisqu'il n rien em-
prunté de lui, ni beautés, ni défauts.
Cependant, comment se peut-il faire qu'Œdipe ait seul tué
MM) et que Phorbas, qui a été Messe a coté de ce roi, dise
pourtant qu'il a été tué par des voleurs? n était difficile de con-
ciller cette contradiction et Jocaste, pour toute réponse, dit que

tae
admitt eetted'OMt"~
puérilité;B ''esthomme
et un
pourtant
C'est un conta
Dont Phorbas, au retour, voulut cacher sa honte,
Cette petite tromperie de Phorbas devait-elle êtrp le no~ud de
trouv &des
distingué la gens qut oat
courpay son
esprit m'a dit que c'eta!tlaleptusbel endroit de ComeUle.
Au cinquième acte (se. !), Œdipe, honteux d'avotr éDousé la
veuve d'un rot qu'il a massacré, dit qu'il veut se bannir et re-
tourner à Corinthe; et cependant il envoie chercher Thésée et
Dircé, pour lire
En leur âme
S'ils prêteraient la main & quelque sourde trame.
Eh que lui importentles sourdes trames de Dircé, et ies pré-
tentions de cette princesse sur une couronne à laquelle il re-
nonce pour jamais?
Ennn il me paraît qu'Œdipe apprend avec trop de froideur
son atEreuse aventure. Je sais qu'il n'est point coupable, et que
sa vertu peut le consoler d'un crime involontaire; mais e'M a
assez de fermeté dans l'esprit pour sentir qu'il n'est que mal-
heureux, doit-il se punir de son malheur et s'il est assex fu-
rieùï et assez désespéré pour se crever les yeux, doit-il être
assez froid pour dire à Bireé dans un moment ai terriMe
(acteV, sc. vu):
Votre frère est connu; le savez-vous, madame?.
Votre amour pour Thésée est dans un plein repos.

Aux crimes, malgré moi, l'ordre du ciel m'attache,


Pour m'y tsire tomber, a moi-mêmeil me ~ache;i
Il offre, en m'aveuglant sur ce qu'il a prédit,1
Mon père à mon épee, et nu mère mon lit.
Hé!as qu'il est bien vrai qu'en vain on s'imagine
Dérober notre vie à ce qu'u nous destine
Les soins de l'éviter font courir au-devant,
Et l'adresse à le fuir y plonge plus avant.
Doit-il rester sur le théâtre a débiter plus de quatre-vingts
vers avec Dircé et avec Thésée, qui est un étranger pour lui,
tandis que Jocaste, sa femme et sa mère, ne sait encore rien de
son aventure, et ne paraît pas même sur la scène T?
Voilà à peu près tes principaux défauts que j'ai cru apercevoir
dans l'OEdtpe de Corneille. Je m'abuse peut-être: mais je parle
de ses fautes avec la même sincérité que j'admireles beautés qui
y sont répandues; et quoique les beaux morceaux de cette pièce
me paraissenttrès-inieneurs aux grands traits de ses autres tra-
gédMS, je désespère pourtant de les égaler jamais car ce grand
homme est toujoursau-dessus des autres, lors même qu'il n'est
pas enttèrement égal à lui-même.
le ne parle point de la versincation sait qu'iln'a jamais
fait de vers si Mbles et si indignes de on la tragédie. En enet,
Corneille ne connaissait guère la médiocrité, et'il tombait dans
le bas avec la même taciMté qu'il s'élevait au sublime.
J'espère que vous me pardonnerez, monsieur, la témérité
avec laquelle je parle. si pourtant c'en est une de trouver mau-
vais ce qui est mauvais, et de respecter le nom de l'auteur sans
en être l'esclave.
Et quelles fautes voudrait-on que l'on relevât T Seraient~e
celles des auteurs médiocres, dont on ignore tout, jusqu'aux
défauts? C'est sur les imperfections des grands hommes qu'il
faut attacher sa critique; car si le préjugé nous faisait admirer
leurs fautes; bientôt nous les imiterions, et <1 se trouveraitpeut-
être que nous n'aurionspris de ces célèbres écrivains que l'exem-
ple de mal faire.

LETTRE V,
Qui eotttMttt la eWMqtM dit MttMt OEdipe.
Monsieur, me voilà enfin parvenu à la partie de disserta-
Hon la plus aisée, e'estMtre à la critique de mon ma ouvrage; et,
pour ne pomt perdre de temps, je commencerai par le premier
de&ut, qui est celui du sujet. Régulièrement,la pièce d'OMtM
devraitfinir an premieracte. n n'est pas naturelqu'OEdipeignore
comment son prédécesseur est mort. Sophocle ne s'est point mis
du tout en peme de'corriger cette faute; Corneille, en voulant
la sauver, a fait encore plus mal que Sophocle; et je n'ai pas
mieux réussi qu'eux. Œdtpe, chez moi, parle ainsi à Jocaste
(acte I, se. m)
On m'avait toujours dit que ce fut un Thébain
Qui leva sur son prince une coupable main.
Pour moi, qui, sur son trône élevé par vous-même
Deux ans après sa mort ai ceint le diadème,
Madame, jusqu'ici respectant vos douleurs,
Je n'ai pomt rappelé le sujet de vos pleurs,
Et, de vos seuls périls chaque jour alarmée,
Mon âme à d'autres soins semblait être fermée.
Ce compliment ne me parait point une excuse valable de l'i-
gnorance d'Œdtpe. La crainte de déplaire à femme en lui
parlant de son premier mari ne doit point dusatout l'empêcher
ae s'informer des Ctreonstance~ de la mort de son prédécesseur
c est avoir trop de discrétion et trop peu de curiosité. Il ne lui
est pas permis non plus de ne point savoir l'histoire de Phorbas.
<t'iu!~?
.IUl. cite 'MMetementeevers et le smvant.nMiqu'ils soiem
(ito.)
un ministre d'Etat ne saurait jamais être un homme assez obscur
pour être en prison plusieurs années sans qu'on en sache rien.
Jocaste a beau dire (acte 1, se. m)
Dans un château voisin conduit secrètement,
Je dérobai sa tête à leur emportement;
en voit bien que ces deux vers ne sont mis que pour prévenir la
critique; c'est une faute qu'on tache de déguiser,
pas moins faute.
mais qui n'est
Voici un défaut plus considérable, qui n'est
dont je suis seul responsable c'est le pas du sujet, et

î"f~ personnage
Il semble qu'il ne soit venu à Thébes que de Phi&ctète.
pour y être accusé
soupçonné peut~tre un peu légèrement, n arrive
au premier acte, et s en retourne au troisième; on ne parle de
lui que dans les trois premiers actes, et n'en dit
mot dans les deux derniers. Il contribue on pas un seul
pièce, et le dénoument se fait absolument un peu au nœud de la
sans lui. Ainsi il
paraît que ce sont deux tragédies, dont l'une roule
et l'autre sur Œdipe. sur PhHoctète
J*Mvoulu donner à Philoctète le caractère
j'ai bien peur d'avoir poussé la grandeur d'un héros: mais
d'âme jusqu'à ia fan-
faronnade. Heureusement,j'ai lu dans Mme Dacier
qu un homme
peut parler avantageusement de soi lorsqu'il est calomnié.
le Voilà
M se trouve Philoctète il est réduit par la calomnie à
la nécessité de dire du bien de lui-même. Dans
une
sion, j'aurais tâché de lui donner plus de politesse autre occa-
de nerté ¡
et s'il s'était "°~é dans les mêmes circonstances que
et Pompée, aurais pris la conversation héroïque de Sertorius
que
ces deux
grands hommes quoique je n'eusse pas espéré de
l'atteindre. Mais pour
~?~J~~ rmis
moi, lorsqu on
est dans la situation deNicomède,
j'ai donc cru devoir le faire parler à peu près comme jeune
de dire, ce
homme
l'outrage. Quelques personnes s'imaginent
Philoctète é~it un pauvre écuver d'Hercule.
tel que
que
qui n'avait d'autre
mérite que d'avoir porté ses uèches, et qui veut s'égaler à son
maitre dont il parle toujours. Cependant il est certain
loctète était un prince de la Grèce, fameux que Phi-
par exploits,
compagnon d'Hercule, et de qui même les dieuxses avaient
dépendre le destin de Troie. Je ne sais si je n'en ai point faitfait
quelques endroits un fanfaron; mais il est certain en
héros. que c'était un'
l'ignorance où il
~S
bes, je ne la trouve pas est. en arrivant, sur les affaires de Thè-
Pour
moins condamnable que celle d'Œdine
où il avait vu mourir Hercule, n'était pas si éloi
S~~J~ savoir aisément ce qui se passait
dans cette ville. Heureusement., cette ignorance
loctète m'a fourni une exposition du sujet qui vicieuse
m'a
de Phi-
paru
bien reçue, et c'est ce qui me persuade
que les beautésassez
'<"nes<iun d'un
euvrage naissent quelquefoisd'un défaut.
Dans toutes les tragédies, tombe dans un écueil tout con-
traire. L'exposition du sujetonse fait ordinairementà un person-
nage qui en est aussi bien informé que celui qui lui parle On est

~S
obligé, pour mettre les auditeurs au fait, délire d'MauxDr~
cipaux acteurs ce qu'ils ont dd vraisemblablement
mille fois. Le point de perfection ternit de combiner tellement
les événemens, que l'acteur qui parle n'eût jamajs d~ dire ce
qu'on met dans sa bouche que dans le temps même où il le dit.
Telle est, entre autres exemplesde cette perfection, la première
scène de la tragédie de J~ftMt Aeomat ne peut ttre instruit
de ce qui se passe dans l'armée Osmin ne peut savoir de nou-
velles du sérail; ils se font l'un M'auttt des een~dences réci-
proques qui instruisent et qui intéressent également le spec-
tateur; et l'artince de cette exposition est conduit avec un
a
ménagement dont je crois que Hacine seul était capable.
Il est vrai qu'il a des sujets de tragédie où l'on est tellement
gtné par la Mzarrèrie des événements, qu'il est presque impos-
able de réduire l'exposition de sa pièce a ce peint de sagesse et
de vraisemM~nea. ? crois, pour mon bonheur., que lé sujet
d'QMtpe est de ce genre, et il nte semble que, lorsqu'on se
trouve si peu maître du terrain, il faut toujours songer à être
intéressant plut6t qu'est car le spectateur pardonne tout,
hors là langueur et, lorsqu'il est une Mis ému, M examine rare
ment s'il a raison de l'être.
A l'égard de ce souvenir d'amour entre Jocaste et PMIoctete.
fose encore dire que c'est un dthut nécessaire, ï~ '"jet ne me
Murnissait Tien pa~ lui-même pour remplir les trois premiers
lactés; peine même avais-je de là mâture pour les deux der-
niers Çeu~ qui «~naissent le théâtre, c'est-à-dire ceux qui
tentent les dimcuttésde la compositionaussi bien que les fautes,
ponvtendroht de ce que Je dis. Il faut toujours donner des pas-
stops aux principaux personnages. Bh! quel r61e insipide aurait
ïoué Jocaste, si eBp n'avait euou t~insTe souvenir d'un Mnour
Mgftime, et si eMe n'av~t craint pour lès jours d'un homtae
qu'Ote avait autreMisaimét
a e~t surprenant que PhNoctete aime encore ~oeaste après une
si longue absence il ressemblé assez àu~'eheva)ierserrants,
dont la pro&tssioh étaitd't)~etoujoursMHes a leurt n~~treMe:.
ttais Je M Mis êtrede l'avis deMux qui tronvent Jocaste trop
azée pour Mre naittw encore des passions e)le a pu être mariée
si. jeune, et il est si servent répété dans la pièce qu'(Mipe est
d~ns une grande jeunesse, que, sans trop prester les temps, il
est aisé de voir qu'elle n'a pas plus de trente-cinq ans. tes
femmes seraient bien malheureuses, si on n'inspiraK plus de
sentiments à cet âge.
Je veux que Jocaste ait plus de soixante ans dans Sophocle et
dans CpmeiBe la construction de leur fable n'est pas une règle
fur h mienne; je !te s))is pas obligé d'adopter leurs notions;
t
et s'il !eur été permis de Mfe revivradaat plusieurs de leurs
ptèces des personnes mortel depuis longtemps, et d'en <air<
Mourir d'aubes qui étaient encore rivantes, on doit bien m<
passer d'oter a~ Jocaste quelques années.
ttais ~em'aperçois que te fais ~apologie de ma pièce au lieu
de la cntique que j'en avats promise) r~enons vite à la censure.
~e troisteme acte m'est pointnnf: en me sait pourquoi les
aeteun sortent de 1~ scèct. Œdipe dit & Jocaste (acte ï! se. v)
Suive: mes pas, rentrons; n faut que j'éclaircisse
Ch soupçon que je forme avec trop de justice.
Suivez-moi,
M venez dissiper ou combler mon effroi.
Me il n'y a pu de raison pour qu'Œdipe éclaircisse Mm doute
pt)tt<t demere h théâtre que sur la scène aussi, aptes avoir
dit A Jeeastede h suivre,distinction
revient-il avec elle le moment d'après,
et n'y a aucune autre
N entre le troisième et le qua-
trieme acte que le coup d'archet qui les sépare.
La~ première scène du quatrième acte est celle qui a le plus p us
irtussi; mais je ne me reproche pas moins d'avoir fait dire dans
t
cette scène Jpeaste et à Œdipe tout ce qu'ils avaient dû s'ap-
prendre depuis longtemps. L'intrigue n'est fondée que sur une
ignorance bien peu vratsemblable j'ai été obligé de recourir a
un miracle pout couvrir ce défaut du sujet.
Je mets dans la bouche d'Œdipe (acte IV, se. i)
EnSn je me souviens qu'aux champs de la Phocide
(Et je ne conçois pas par quel enchantement
J'oubliais jusqu'ici ce grand événement;
La main des dieux sur moi si longtemps suspendue
Semble 6ter le bandeau qu'ils mettaient sur ma vue),
Dans un chemin étroit je trouvai deux guerriers, etc.
H est manifeste que c'était au premier acte qu'Œdipe devait
raconter cette aventure de la Phocide; car, dès qu'il apprend de
!t bouche du grand prêtre que les dieux demandent la punition
da meurtrier de Mus, son devoir est de s'informer scrupuleu-
ttement et sans délai de toutes les circonstances de ce meurtre.
On doit lui répondre que Mus a été tué en Phocide, dans un
chemin étroit, par deux étrangers; et lui qui sait que, dans ce
temps-là même, il s'est battu contre deux étrangers en Phoeide,
doit soupçonner dés ce moment que Mus a été tué de sa main.
Il est trtste d'être obligé, pour cacher cettetemps
fauteta de supposer
que la vengeance des dieux &te dans un mémon-e &
Œdipe, et la lui rend dans un autre. La seéne suivante d'Œdipe
et de Phorbas me partit bien moins mtéressante chez moi que
dans Corneille, Œdipe, dans ma pièct, est déjà instruit de son
malheur avant que Phorbas achève de l'en persuader; Phorbas
ne laisse l'esprit du spectateur dans aucune incertitude, il ne
lui inspire aucune surprise, il ne doit donc point l'intéresser.
Dans Corneille, au contraire, Œdipe, loin de se douter d'être le
meurtrier de Laïus, croit en être le vengeur, et il se convaiM
lui-mêmeen voulant convaincrePhorbas. Cet artifice de Corneille
serait admirable, si Œdipe avait quelque lieu de croire que Phor-
bas est coupable, et si le noeud de la pièce n'était pas fondé sur
un mensonge puéril.
C'est un conte
Dont Phorbas, au retour. voulut cacher sa honte.
(Acte !V, se. tv.)
Je ne pousserai pas plus loin la critique de mon ouvrage il me
semble que j'en ai reconnu les défauts les plus importants. On
ne doit pas en exiger davantage d'un auteur, et peut-être un
censeur ne m'aurait-il pas plus maltraité. Si onme demande pour-
quoi je n'ai pas corrigé ce que je condamne, je répondrai qu'il y
x souvent dans nn ouvrage des débuts qu'on est obligé de laisser
maigre soi; et d'ailleurs il y a peut-être autant d'honneur à
avouer ses fautes qu'à les corriger. J'ajouterai encore que j'en ai
Me autant qu'il en reste chaque représentationde mon CMtpe
était pour moi un examen sévère où je recueillais les suffrages
et les censures du 'public, et j'étudiais son goût pour for-
mer le mien. Il &ut que j'avoue que 'Mgr le prince 4e Conti est
celui qui m'a fait les critiques les plus judicieuses et les plus
hnes_ Sd n étaitqu'un particulier, je me contenterais d'admirer
son discernement; mais puisqu'il est élevé au-dessus des autres
par son rangautant que par son esprit, j'ose ici le supplier d'ac-
corder sa protection aux belles-lettresdont il a tant de connois-
sance.
J'oubliais de dire que j'ai pris deux vers dans l'OEdipe de Cor.
neille. L'un est au premier acte (se. i)
Ce monstre à voix humaine, aigle, femme et Mon.
L'autre est au dernier acte (se. vi); c'est une traduction de
Sénéque (OEdipe, acte V, v. 950)
NM «pM«t< mMctM, e< ttttt tawMm
jMPMnptWt.
Et le sort qui l'accaNe
Des morts et des vivants semble le séparer.
Je n'ai pointfait scrupule de volerces deux vers, parce qu'ayant
précMementla même chose à dire que Corneille, il m'était im-
possible de l'exprimer mieux; et j'ai mieux aimé donner deux
"f~
bons vers de lui, que d'en donner deux mauvais de moi.
P~ quelques rimes que j'ai hasardées dans
ma tragédte~ J'at fait rimer /t-~ à f<K)t, )~<M à <otntM<M, Mtt-
t<WM. à pOMM etc. Je défends point ces rimes, parce que
jelesat emphyées; .maisne je ne m'en suis servi que parce que je
tes ai crues bonnes. Je ne puis sounrirqu'on sacrme à la ricbesse
~~5? ~"?~ '? X* P"~
cheplutotà plaire à rot~lle qu'au cœu- et & l'esprit.qu'on cher-
On pousse
mtmela tyranme jusqu'textgerqu'on rime pour tes
plus que pour les oredies. ~e ~-att, ~.meMM, yMx encore
etc., ne se pro-
noncent pomt autrement que traits et <tttntt«; cependant on
prétend que ces mots ne riment point ensemble, qu'un
parce
mauvais usage veut qu'on les écnve dinéremment.M. Racine
avait mis dans son ~ntfMMqwe (acte III se. t)
M'en croirez-vous? lassé de ses trompeurs attraits,
Au lieu de l'enlever, seigneur, je hfuirois'. 1.
Le scrupule lui prit, et il ôta la rime /ut<-o~, qui
me parait, à
ne consulter que l'oreille, beaucoup plus juste que celle de
:<HHa« qu'il 1m substitua.
La bizarrerie de l'usage, ou plutôt des hommes qui l'établis-
sent, est étrange sur ce sujet comme sur bien d'autres. On per-
met que le mot abhorre, qui a deux r, fime avec e<MOM, qui
n en a qu une. Par la même raison, tom~tre et terre devraient

i. OEnTrts centpmes ji! Racine. Mit. Labure, t. I, p. tM. (tBj


nmer avec pare et <n<Mj cependant on ne le souffre pas, et per
sonne ne réclame contre cette injustice.
Il me paratt que la poésie française y gagnerait beaucoup, si
on voulait secouer le joug de cet usage déraisonnable et tyran-
nique. Donner aux auteurs de nouvelles rimes, ce serait leur
donner de nouvelles pensées, car l'assujettissement à la rime
fut que souvent on ne trouve dans la langue qu'un seul qui
puisse finir un vers on ne dit presque jamais ce qu'onmot voulait
dire; on ne peut se servir du mot propre; on est obligé de cher-
cher une pensée pour la rime, parce qu'on ne peut trouver de
rime pour exprimer ce qu'on pense.
C est à cet esclavage qu'il faut imputer plusieurs
impropriétés
ou on est choqué de rencontrer dans nos poëtes les plus exacts.
Les auteurs sentent encore mieux que les lecteurs la dureté de
cette contrainte, et ils n'osent s'en affranchir. Pour moi, dont
l'exemple ne tire point à conséquence, j'ai tâché de
regagner un
peu de liberté; et si la poésie occupe encore mon loisir, je pré-
férera! toujours les choses aux mots, et la pensée à la rime.

LETTRE VI,
Ptt contient une dissertation Mf les th~ttM.
Monsieur il ne me reste plus qu'à parler du chœur j'in-
troduis dans ma pièce. J'en ai fait un personnage qui que parait a
son rang comme les autres acteurs, et qui se montre quelquefois
sans parler, seulement pour jeter plus d'intérêt dans la scène.
et pour ajouter plus de pompe au spectacle.
Comme on croit d'ordinaire que la route qu'on a tenue était
la seule qu'on devait prendre, je m'imagine que la manière dont
j'ai nasardé les chœurs est la seule qui pouvait réussir parmi
nous.
Chezles anciens, le chœur remplissait l'intervalle
des
et paraissaittoujours sur la scène. Il y avait à cela plusactes
inconvénient:car. ou il parlait dans les entrantes de d'un
s était passé dans les actes précédents, et c'était ce qui
répétition
fatigante; ou il prévenait de ce qui devait arriverune
dans les actes

séquent il devait ennuyer..


suivants, et c'était une annonce qui pouvait dérober
de la surprise; ou enfin il était étranger au sujet, et
le plaisir
par con-
La présence continuelle du chœur dans la tragédie me parait
encore plus impraticable. L'intrigue d'une pièce intéressante
exige d ordinaire que les principaux acteurs aient des secrets à
se confier. Eh! le moyen de dire son secret à tout un peuple?
C'est une chose plaisante de voir Phèdre, dans Euripide
à une troupe de femmes un amour incestueux, qu'elle avouer
craindre de s'avouer à elle-même. On demandera peut-être doit
comment les anciens pouvoient conserver si scrupuleusement
un usage si sujet au ndicule c'est qu'ils étaient persuadés que
le chœur était la base et le fondement de la tragédie. Voilà
bien les hommes, qui prennent presque toujours l'origine d'une
chose pour l'essence de la chose même. Les anciens soient
ce spectacle avait commencé par une troupe de que
pavsans ivre.
qui chantaient les louanges dé Baochu~, et ils vouIMCnt que M
théâtre fût toujours rempli d'une troupe d'acteurs oui en
chantant les louanges des diëut, rappelassent l'idée que le peu-
ple avait de l'origine de It trttédie. LomMemps Mme te poëme
dramatiquene fut qu'un simple chœur; iés personnama qu'on
y ajouta ne furent regardés que comme des épisodes et ii v a
encore &onrd'hui des étants qui eut le courage d'Msurer ouf
noua n'avons aucune idée de ta véritable tragédie~ dèpuia que
ndtM en htont banni Ie< ehœuM. C'est oonitne si, daM une
memepi~.dh~ouJait que nous ntis!iio&s paris, Londres et
Ma~s'M~?e),PMee<tue nos pères ett UMient ainsi
loMqaé !a comédie tat é&Mié en ?raneè.
M. Racine, qui a introduitdes choeurs dans ~<haM< et dans
J~f, est pris avec plus de précaution que les
ii'V il ne
Grecs
lesamMë&itparaKtO qmë dans les entr'actes; encôK a-t'H
Suj~~dS'?~.
toujodts l'art du théiti'è.
A quel prop6s faire chanter une troupe de Juives lorsque Bs*
ther a raconte ses aventures à Elise? Il faut nécessairement
pour amener cette musique, qu'Esther leur ordonne de lui
chanter quelque air (acte 1, ec. M)
Mes nues, ehantez-'neua quelqu'un de ces cantiques.

~S~i~~ °'
ne parle pas du bizarre aMottitnent du chant et de la dé-
il faut
que des ntorahtes mises en musique doivent parattM bienavouer
froi-
des après ces dialogues pleins de passion qnffont le caractère
de la tragédte. Un chœur serait hten inal venu après lit <)~-h~
tMion d. Phèdre, ou après la conversation défère de
fauune.
Je croirai donc toujours, jusqu'à ce que l'événement me dé.
trompe, qu'on ne peut hasarder le choeur dans une triMtédië
?~ap<eta.~on de l'iatreduireson raM, et seuSmeht
lorsqu'il est~cesMire pour l'ornement de la scène;'encore n~
a~Liaue ~peu de tujeta où cette nouveauté pu~eetA
~S
St~~ ~T°?~ ~<'?<'nt dans toutes les
J~?~
ptèees dont l'mtfime n'est fondée que sur les intérêts de quel'
ques parhcul.eK il ne peut avenir qu'à des pièces où il
s agtt du salut de tout un peuple.
'nteres~ésdans sujet de ma
v
tragédie :e est de leur mort eu de leur e dont nle s'a{dt
n'estpas hors des bienséances dé faire paître quelque~'iset il
la Mené ceux qui ont le plus d'intérêt dé s'y trouver' sur

LETTRE VH,
d t'OttMMtt de pttMMMM eW~ttM ~Mt <t /itt<M t!'0)M<p<
S~,i~
1~~ Me critique de mon
seraimprm.ée avant que cette seconde
edttion putsse parattt'e. honore quel est l'auteur de cet ôu-
vttge. Je suis fâche qu'il me prive du plaisir de le remercier
des éloges qu'tl me donne avec bonté, et des critiques qu'il
&it de mes &Utea tvM autant de discernement pS~
tèa~ié.
que de
.<~taiBdoit teconnM, dtM l'Ctamen

~P~
gédie, une Bonne partie des défauts que que j'ai fait de ma tra-
l'observateur
qu'un Mitear s'épargne toujours relève!
quandJ
il se critique lui'même, et que le censeur veille lorsque l'auteur
s~dort.bdm qui me critique a vu sans doute meshtutes d'un
cMl plus ethirêque moi Cependant je
ne sais si~comme j'ai
é~ un peu indulgent, il n'est RM quelquefois
ou peu trop se*
vère. gm ouvrage m'a conBrme d<m* opinionun {esuisouele
?Nr °~ plus dimeUes qu'on ait jamais mis au
tneatre. mon censeur me propose un plan sur lequel il voudrait
qtC j eusse compose ma ptece d'est public à en juger; mais
au
je~s persuadeque, si j'avais travaillé sur le madele-qu~lme
pr~en~~on ne m'auratt pas fait même l'honneur de
quer.yavoue qu'en substituant, comme me cnti-
il le veut,
~lutoctète, j'au~s peut-être donné plus d'exactitudeCréon &
à mon
mtVtage; mais Cteon aurait été un personnage bien froid et
J'M'trOMV. ptr la le secret d'être Fia fois
prênensiMe. ennuyeuxet irr~

'°' '~P~P"9~
On m'a ~ttt de quelques autres critiques
nent lapeme de les faire me feront toujoursceux
S~ ~rs
de
ciatreront du moins pour les premiers
M~
qui se don-'
beaucoup d'hon-
daigneront
me les montrer
observations, elles m~
carr~.angereu~
camère dangereuse.
ouvrages que je pourrai
'="
On m'a fait apercevMr que plusieurs vers de
ma pièce
vaient dans d'autres pièces de théâtre. Je dis qu'on m'enseatrou-

~s~
fait
~.qu'ayant la tête fempUe~ vers d-autrui
j'aie cru travadier d'unagtnatMn quand je ne travaillais
m~re.M.t qu'on te rencontre quelquefois dans les que de
mêmes
penaéés et dans les mêmes tonra, il est certain
que j'ai été pla-
et que, hors ces deux beaux
Je~dess.~Mer'pe~e'"
je n'ai eu dessein de voler personne.
ri y a dans ies tfo)-<MM (acte ï, se. m)
Est-ce vous, Curiace? en croirai-je mes yeui?
Zt dans ma pièce il y avait (acte 1, sc. t)
Est-ce vous; PMlùctete? en croirai-je
mes yeux? T
J'espère qu'on me fera l'honneur de croire j'aurais au~
bien
un Je changé
cepend~
que
Men que plusieurs autres, et je voudrais
que tous les défauts
de mon ouvrage fussent aussi aisés à corriger
On m'apporte en ce moment une nouvelle que
celui-là
critique de mon
<NMy<!celle-ci me paraît moins instructive Pautre,
beaucoup plus maligne. La première est d'unrelitaeM mais
que
ace
qu on vient de me dire; la seconde est d'un homme de lettres.
·
et. ce qui est assez singulier, c'est que le religieux possède
mieux le théâtre, et l'autre le sarcasme. Le premier a voulu
m'éclairer, et y a réussi le second a voulu m'outrager, mais il
n'en est point venu à bout. Je lui pardonne sans peine ses in-
jures en faveur de quelques traits ingénieux et plaisants dont
son ouvrage m'a paru semé. Ses railleries m'ont plus diverti
qu'elles ne m'ont onënsé; et même de tous ceax qui ont vu
cette satire en manuscrit, je suis celui qui en ai jugé le plus
i
avantageusement. Peut-être ne l'ai-je trouvée mie que
crainte ouj'étais de succomber à la tentation de t<* trouverpar
la
mau-
vaise le public jugera de son prix.
Ce censeur assure, dans son ouvrage, que ma tragédie lan-
guira tristementdans la boutique de Ribou lorsque sa lettre
aura dessillé les yeux du public. Heureusement il empêche lui-
même le mal qu il me veut faire si sa satire est bonne, tous
ceux qui la liront auront quelque curiosité de voir la tragédie
qui en est l'objet; et, au lieu que les pièces de théâtre font
vendre d'ordinaire leurs critiques, cette critique fera vendre
mon ouvrage. Je lui aurai la même obligation qu'Escobar eut à
Pascal. Cette comparaison me paraït~assez juste car ma poé-
sie pourrait M~ être aussi relâchée que la morale d'Escobar;
et il y a quelques traits dans la satin, de ma pièce qui sont
peut-être dignes des feMre< pfoeMMt<t<M. du moins pour la
malignité.
Je reçois une troisième critique celle-ci est si misérable que
je n'en puis moi-même soutenir la lecture. Cn m'en promet
encore deux autres. Voilà bien des ennemis si je fais encore
une tragédie, ou fuirai-je?

PREFACE DE L'ËDÏTMN DE 1730.


L'OEdipe, dont on donne cette nouvelle édition, fut repré-
senté, pour la première fois. à la fin de l'année 17)8. Le public
le reçut avec beaucoup d'indulgence. Depuis même, cette ~ra-
gédte s'est toujours soutenue sur le théâtre, et on la revo't un-
core avec quelque plaisir, malgré ses défauts, ce que j'att~ibae.
en partie, à lavantage qu'elle a toujours eu d'être très-bien
représentée, et en partie à la pompe et au pathétique du spec-
tacle même. r- t f"
Le P. Folard, jésuite, et M. de La Motte, de l'Académie
française, ont depuis traité tous deux le même sujet, et tous
deux ont evtté les dé&uts dans lesquels je suis tombé, n ne
m'appartient pas de parler de leurs pièces; mes critiques et
même mes louanges parattraient également suspectes
Je suis encore plus éloigné de ~retendre donner une poétique
à 1 occaston de cette tragédie je suis persuadé que
raisonnements délicats, tant rebattus depuis quelques tous ces

~~S,
années,
ne valent pas une scène de génie, et qu'il y a~ien plus a ap~
< Nt. de La Mette donna dent a&KpM en <TM. run en rh~t. et :ta-
en rimes fat
Il'I!laJ11ua été lOué.
prendre dans Potytttcte et dans Cttma que dans tous les pré-
ceptes de l'abbé d'Aubignae Sévère et Pauline sont les vérita-
bles maîtres de l'art. Tant de livres faits sur la peinture par
des connaisseurs n'instruiront pas tant un élève que la seule
vue d'une tête de Raphaël.
Les principes de tous les arts qui dépendent de l'imagination
sont tous aisés et simples, tous puisés dans la nature et dans
la raison. Les Pradon et les Boyer les ont comus aussi bien
que les Corneille et les Racine la d'nérence n'a été et ne sera
jamais que dans l'application. Les auteurs d'~mude et d'/M~
et les plus mauvais compositeurs,ont eu les mêmes règles de
musique; le Poussin a travaillé sur les mêmes principes que
Vignon. N parait donc aussi inutile de parler de règfes à la
ttte d'une tragédie, qu'il le serait à un peintre de prévenir le
puMicmr des dissertations sur ses tableaux, ou à un musicien
de vouloir démontrerque sa musique doit plaire.
Mai&, puisque M. de La Motte veut établir des règles toutes
contrairesà celles qui ont guidé nos grandsmaîtres, )1 est juste
de défendre ces anciennes lois, non pas parce qu'elles sont an-
ciennes, mais parce qu'elles sont bonnes et nécessaires, et
qu'elles pourraientavotr dans un homme de son mérite un ad-
versaire redoutable.
DES TROIS UNITÉS.
M. de La Motte veut d'abord proscrire l'unité d'action, de
lieu et de temps.
Les Français sont les premiers d'entre les nations modernes
qui ont faitrevivre ces sages régies du théâtre les autres peu-
ples ont été longtemps sans vouloir recevoir un joug qui pa-
a
raissait sévère; mais comme ce joug était juste, et que la
raisontriomphe ennn de tout, ils s'y sont soumis avec le temps.
Aujourd'huimême, en Angleterre,les auteurs anëctent d'avertir
au-devant de leurs pièces que la durée de l'action est égale à
celle de la représentation; et ils vont plus loin que nous, qui
en cela avons été leurs maîtres. Toutes les nations commencent
à regarder comme barbares les temps où cette pratique était
ignorée des plus grands génies, tels que don Lope de Vega
et Shakspeare; elles avouent même l'obligation qu'elles nous
ont de les avoir retirées de cette barbarie faut il qu'un
Français se serve aujourd'hui de tout son esprit pour nous y
ramener?
Quand je n'aurais autre chose à dire à M. de La Motte, sinon
que MM. Corneille, Racine. Molière. Addison, Congrève, Maf-
<ëi, ont tous observé les lois du théâtre, c'en serait assez pour
devoir arrêter quiconque voudrait les violer mais M. de La
Motte mérite qu'on le combatte par des raisons plus que par des
autorités.
Qu'est-ce qu'une pièce de théâtre? La représentation d'une
action. Pourquoi d'une seule, et non de deux ou trois~ C'est
que l'esprit humain ne peut embrasser plusieurs objets à la fois
cest que l'intérêt qui se partage s'anéantit bientôt; c'est que
nous sommes choqués de voir, même dans un taN.au, deux
< Quinault et La Motte. (Ëc.)
V«Lrt'M t 3
événements; c'est qu'enfin la nature seule nous a indicé ce
précfpte, qui doit être invariable comme elle.
Par la même raison, l'unité de lieu est essentielle; car une
eenle action ne peut M passer en plusieurs lieux & la fois. Si les
personnages que je vois sont & Athènes au premier acte, com-
ment peuvent-Ss se trouver en Perse au second? M. La Brun
a-t-il peintAlexandre & Arbelles et dans les tnnM sur la même
toile? < Je ne serais nas étonné, dit adroitementM. de La Motte,
qu'une nation sensée, mais moins amie des règles, s'accommo-'
dàt de voir Coriolan condamné a Rome au premier acte, reçu
chez les Voisqmes au troisième, et assiégeant Rome au qua-
trième, etc. j< Premièrement, je ne conçois point qu'un peuple
eensé et édairé ne fût pas ami de règles toutes putsées dans te
bon sens, et toutes faites pour son plaisir. Secondement, qui ne
sent que voilt trois tragédies, et qu'un pareil trojet, Mt-U
exécuté même en beaux vers, ne serait jamais qu une pièce de
JedeNe ou de Hardy, versinée par un moderne habilet
L'unité de temps est jointe naturellementaux deux premières.
En voici,je crois, une preuve bien sensible. J'assisteune tra-
gédie, c'ett-à-dire à la représentationd'une action; le sujet est
raMomplissement de cette action unique. On conspire contre
Auguste dans Rome je veux savoir ce qui va arriver d'Auguste
etdoitdes conjurés. Si le poète fait durer l'action quinze jours, il
me rendre compte de ce qui se sera passé dans ces quinze
jours; car je suis la pour être informé de ce qui se passe, et tien
ne doit arriver d'inutile. Or, s'il met devant mes veux quinze
JOUM d'événements,voila au moins quinze actMM diBerentès,
qae~que petitesqu'euespuissent être. Ce n'est plu!) uniquement J
cet accomplissement <te h conspiration auquel u fallait marcner
rtpMement; c'est une longue htstoire, qm ne ser& plus intéres-
sante,
ecartt pâtée qu'eHe né sera plus vive, pafce que tout se sera
au moment de la décision, qui esne seul me j'attends.
Je ne ems point venu & la comédie pour entendre l'histoire d'un
héros, mais pour voir ansèul événement de s& vie.né My aptas
&ut donc
te spectateur n'estque trois heures & la comédie~ il
pM que l'action dure nlusde tfoishemes. C)&nMt, ~MMt~~we,
<!tMMt,,QMtp<, son celui du gtand Corneille, soit eeM de
M. de~t* itotte, toit même hitnfen,st j'ose en pat!er, ne durent
pM dtvemMt)jje.,Si qaèlquM tatte* pi~cet exigent Nus de temps,
c'est âne Itcenee qui n'est pardonnable qu'en &veur des eea<M
de l'ouvrage, et plus cette licence est gmnde, plus elle est SUttè.
Nous étendoM souvent ranité de temps jusqu'à vingM~tre
heuree, eU'anitéde Mea à l'enceiate detomt un paMt ~ms de
sévéntejfendraitquetqueMsd'sssez beaux MjetsBnptaticable~,
XLF~ ~c? <~W'"tïth cerrièreà die tr6p gttnds abus~
CMs'tli était âne fois établi qu'une action théâtrale put se passer
en deux jours, bientôt quelque auteury empiéterait deux se-
"c~neA
mames.etmKuMe deuxamneM;etsi ron; ne réduise pas le
Mt ~ptcelimité? nbusverrMnsen peu de~ps
<t<M yanciem~~tiMefdes Ai<jj:Iais~o<t<~ssius
des~pteeesmM
et~~so~ttReBM~~remtsrM~~etem~ dans le
cttmmeatet.
Ces lois observées, non-seulement serventécarterles dé&uts,
mais eUes amènent de vraies beautés de même que les règtes de
la belle architecture, exactement suivies, composent nécessai-
rement un bâtimentqui plalt à la vue. On voit qu'avec l'unité de
temps, faction et de lieu, il est bien difficile qu une pièce ne soh
pas s<mple. ausst voilà le mérite de toutes tes pièces de M. Ra-
cmè, et celut que demandait Ahstote. M. de La Motte, en défen-,
dant~ne tragédie de M composition préfère à cette noble sim-
phc~ h matt~nde des événements il croit son sentiment m'.
tOMt par te peu de CM qu'on fait de B~Mf,
est encore le Cid. n est vrai que le Cid est pluspar l'estime «-
touchant nue
o
«Mttt«: mau Btf~fuee n'est condamnable que parce
une élégie plutôt qu'une tragédie simple et le Cid dontque
c%st
estyéntaNement tragique, doit point son succès à la mniti- l'action
pMté des événements maisneil p!a!t, malgré cette multiplicité,
comme il touche malgré l'Infante, et non pas à cause de l'In~
fante.
M. de La Motte croit qu'on peut se mettre au-dessusde toutes
ces règles, en s'en tenant à l'unité d'intérêt, qu'il dit avoir in-
ventée et qu'il appelle un paradoxe mais cette unité d'intérêt
m6 patatt antre chose que celle de l'action. Si plusieursperson ne
naget, dtt-u, sont diversement intéressés dans le même événe-
<t

ment, et s'ils sont tous dignes que j'entre dans leurs passions,
il y a alors unité d'action, et non pas unité d'intérêt
Depuis que j'ai pris la liberté de disputer contre M. de z:La
D
Motte
sur cette petite question, j'ai relu le discours du grand Corneille

~eqn'U a a âne erreur dans cette preposifmn. mti


avait pani d~hofd tr~MiansiMe
!y.?" sappMe tt. de laMette de l'e&-
S~
m
~-t4.pas dansjeae<fe~«n< pMsienrs personnage~
phnerp~nx diversement intéres~st Cependantil a'y à rteUëment
M~tntértt dans la pièce qui est celui de l'amour de ttodomne et qu un
d'An-
hpchM. DamHM«tMMc~,Agnpmne, Néron, Narcisse, Britannicm,
Jame, m'enHb pas tons des mt&tts séparés ne méritent-Uspas tens
taBB atteiAtont Cenendant ce n'est qu'a l'amour de Britannicus et de
"E* P'P prend
natre qn~ seul et nniqne intérêt part intéressante. Il est donc tres-ordi-
résnite de diverses passions bien mi-
na~. C-ett .n ceBMeo.ptnsienrs ti<nes dinerentM'tbontissent.~t
h pnnctpale figure dn taNeati, les antres font ptraïtre saM se
defobtr a ta vne< Le defant n'estque pas d'amener snr ta seène pinsient*
pettptmages avec des désirs et des desseins <!tûerents le défaut est de

qu u n la
3°'"
y plus unité d action.a
aplus
1~~
ne savoir pas fixer notre mtérêt sur nn seul objet lorsqu'on en présente
plus \1DÏ.~ d'i.n.télêt; et c'est il'on ausii
*Bà%-agMie de Femp«en est un etemNê:CéOar vient en Ët~e
peur ve~aéopatre; Pompée, ponr s'y réfugier; CléopatM vtuf&e
amte, et Ttgner: Comélieveut se .venger sans savoir comment ttoié-
mée songea conserver sa couronne.Toutes ces parties désassemMées
ne composent point un tout; aussi l'action est deuMe et memetripK,
et !e spectateur ne s'intéresse poar personne.
.Si ce n'est point, une témérité d'oser me!er défauts avec ceux
dugrand CotneiUe_]'MoUteraique mon- 0~d<p<mes est encore une preuve
qnedes intérêts très-divers, et, si je puis user de ce met. matassor-
t~_ font nécessairement nnednpUcité d'actian. t.-ameurde Phileetete
? est peint hé à la situation d'OEdtpe, et dès la cette B'~ce est deubtt.
N faut donc, je crois, s'en tenir aux trois Miités d'acMen.dé Hett et
detemps. dans
dire, etc.
tësqueUCs Ses ~«t
prtsq~ontes ~trMt~s~c'St.t- wiit-ï-
Cep~age~atattté en tTie, nit.en nM. feinptaee par ce qu'en ht
sur les trois unités il vaut mieux consulter ce grand maître que
moi. Voici comme il s'exprime « Je tiens donc, et je l'ai déjà
dit, que l'unité d'action consiste en l'unité d'intngue. et en
l'unité de péril. Que le lecteur lise cet endroit de Corneille, et
il décidera bien vite entre M. de La Motte et moi; et, quand je
ne serais pas fort de l'autorité de ce grand homma,. n'ai-je pas
encore une raison plus convaincante? c'est l'expérience. Qu on
lise nos meilleures tragédiesfrançaises, on trouvera toujours les
personnages principauxdiversement intéressés; mais ces intérêts
divers se rapportenttous à celui du personnage principal, et alors
il y a unité <f action. Si, au contraire, tous ces intérêtsdifférents
ne se rapportent pas au principal acteur, si ce ne sont pas des
lignes qui aboutissent à un centre commun, l'intérêt est double
et ce qu'on appelle action au théâtre l'est aussi. Tenons-nous-en
donc, comme le grand Corneille, aux trois unités, dans les-
quelles les autres règles, c'est-à-dire les autres beautés, se troti'
vent renfermées.
M. de La Motte les appelle des principes de fantaisie, et prétend
qu'on peut fort bien s'en passer dans nos tragédies, parce qu'elles
sont négligées dans nos opéras c'est, ce me semble, vouloir ré-
former un gouvernement régulier sur l'exemple d'une anarchie.

DE L'OPERA.
L'opéra est un spectacle aussi bizarre que magnifique, où les
yeux et les oreilles sont plus satisfaits que l'esprit, ou l'asservis-
sement à la musique rend nécessaires les fautes les plus ridi-
cules, où il faut chanter des ariettes dans la destruction d'une
ville, et danser autour d'un tombeau: où l'on voit le palais de
Pluton et celui du Soleil des dieux, des démons, des magiciens,
des prestiges, des monstres, des palais formés et détruits en
dm d'œu. On tolère ces extravagances, on les aime même, parce un
qu on est là dans le pays des fées et, pourvu qu'il y ait du
tacle, de belles danses, une belle musique, quelques scènesspec- in-
téressantes; on est content. Il serait aussi ridicule d'exigerdans
AtCMte l'unité d'action, de lieu et de temps,
duire des danses et des démons dans CtMKaet que de vouloir intro-
dans Rodogune.
~Cependant, quoique les opéras soient dispensés de ces trois
règles, ~es meilleurs sont encore ceuxbù elles sont le moins vio-
lées on les retrouve'mêmë, si je ne me trompe, dans -plusieurs,
tant elles sont nécessaires et naturelles, et tant elles servent à
ïntéfesser le spectateur.-Comment donc M. de La Motte peut-il
procher à notre nation la légèreté de condamner dans un re-
tacle les mêmes choses que nous approuvons dans un autre? spec-
I!
nyapersonnequinepûtrépondreàM.deLaMotte c J'exige
avec raison b<*aucoup plus de perfection d'une tragédie que d'un
opéra, parce qu'à une tragédie mon attentien n'est point
~gée ,_que ce n est ni d'une sarabande, ni d'un pas de deuxpar-
que
dépend mon plaisir, et que c'est à mon âme uniquement qu'il
fâut plaire. J'admirequ'un homme ait su amener et conduire
nans un seul lieuet dans un seul jour un seul événement que
mon~spnt conecit'sans fatigas, et où mon cœur s'intéresse par
<tegrés. Plus j& vois combien cette simplicité est dKncue. plus
e!te me charme; et si je veux ensuite
me Tendre raison de mon
elaisir, je trouve que je suis de l'avis de M. Despréaux, oui du
(AFtpe«.,I!I;45):
Qu'en un lieu, qu'en un Mur, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli
«J'ai pour moi, pourrait-il dire, l'autorité du
fat plus encore; ai son exemple, et te plaisir grand
j que
Corneille
me font ses
ouvrages à proportMn qu'il a plus ou moins obéi à cette règle s
M. de La Motte ne s'est pas contenté de vouloir ôter du théâtre
ses principales rMes il vent encore lui oter la poésie, et nous
donmerdestragédtesenprose.

DES TRAGEDIES EN PROSE.


Cet auteur ingénieux et fécond, qui n'a fait que des
vie, ou des ouvrages de prose a l'occasion de vers en sa
ses vers, écrit
contre Mn art même, et le traite avec le même méprisqu'il a
ttMté Homère, que pourtant il Il traduit. Jamais Virgile, ni le
Tasse,ni Y. Despréaux, ni M. Racine, ni M. Pope. ne se sont
avtséa d'éenre contre l'hannome des vers; ni M. de LuII:
ia musique; ni M. Newton contre les mathématiques. Oncontre
des hommes qui ont eu quelquefois la iaiblesse de croirea vu
péneurs à leur profession, ce qui est le sur moyen se su-
d'être au-
<Mtsou);mais on n'en avait point encore vu qui voulussentl'a-
vmr. H n'y a que trop de personnes qui méprisent la poésie,
faute de la connaître. Paris est plein de gens de bon
avec des organes msensiMes à toute harmonie,pour qui de la
sens, nés
mumqae n'est que du bruit, et à qui la poésie ne paraît qu'une
folie mgémease. Si ces personnes apprennent qu'un homme de
mérite, qm a fait cinq on six volumes de vers, est de leur avis,
ne se crolront-elles pas en droit de regarder tom les autres poètes
comme des fous, et celui-là comme le seul à qui la raison est
KvenueT Il est donc nécessaire de lui répondre, pour l'honneur
de J art, et, j'ose dire, pour l'honneur d'un pays qui doit
partie de sa gloire, chez les étrangers, à la perfection de cetune
art
même.
M. de La Motte avance que la rime est un usage barbare in-
venté depuis peu.
Cependant tous les peuples de la terre, excepté les anciens
Romains et les Grecs, ont rimé et riment encore. Le retour des
mêmes sons est si naturel à l'homme qu'on a trouvé la rime
étabhe chez les sauvages comme elle l'est à Rome, à Paris
Londres et à Madrid. Il a dans Montaigne une chanson a
y
rimes améncames traduite en français; on trouve dans en
un des
Speetatttttvde M. Addison une traduction d'une ode laponne ri-
mée.qm est pleine de sentiment.!
Leà Grecs, ~ttOxM <M« efe)'e«M<teif)M<t loqui, nés
sous un
ciel plus heureux, et favorisés par la nature d'organes plus
Mats que les auteea nattons, formèrent dé-
ime langue dont toutes
les syllabe!, pouyatent,par leur htngueuMu leur bnèvet*.
primer les sentnnents lents ou impétueux de Mme. De cette M.
vanété de syllabes et d'intonationstésaltait dans leuM veM,
et
<. CBxtfM eetttpMtttde Bei!eaa, <dit. Lahnre. p. <t<. CÉe.)
même aussi dans leur prose, une harmonie que les ancien: Ita-
liens senttrent,qu'ils imitèrent, et qu'aucune nation n'a pu saisir
après eus, ~Mi~t~e,
laquelle ta
soit syllabes cadencées,la poésie,
contre M. de Mette se tévolt~, a été et sera tdu)ours
cultivée par tous les peuples.
Avant Hétodote, l'histoire même ne ~'écrivait qu'en vers chez
tes Gttcs~qutavaient nris cette coutume des tmcimaEgyptiens,
te peupteittpinssag~deta tertw, te mieux pouce, et te plus
M.
vsit. Cette etMttmne était ttès-raisennahie; car h but de l'Ms-
Mire étaitdsemMéfMfa ta postéritélamémait~ du pe~it nombre
de grands hommes qui lui devait servit d'exempte. On ne s'était
point encore avisé de donner l'histoire d'un couvent, ou d'une
petite ville, en plusieurs volumes im~fotio; on n'écrivait que ce
qui en était digne, que ce que les hommes devaient retenir par
c<Mf. Voua pouîquot on se servait de l'harmMne des vers pour
ai~er ta tBemeire. C'est pour cetteraison que tes premiers phi-
losophe*, tex législateurs, tes fondateurs dee religions, et les
Msterieut, étaienttous poètes.
ït semNe qn~ poésie dut manquer eommwnement, dans de
pareils sujets, pu de précision ou d'harmonie mais, depuis que
Virgile et Bottée ont réuni aes deux grands mérites, qui paMn*-
sent si iacotnpatiMes, depuis que im. Despréaux et Racine ont
eetit Mmme Virgile et HoMce ,~un homme qui les a lus, et qui
saut qu<ih sont t~duits dans presque toutes Ms tangues te t'Ba-
ropB.Mut~a ~viliftce point umtaientquilui a fait tant d'hon-
M~ t M-memet Je pbeettt Ms DesBteaux et nos Racine
cê~deVtrtjBt po<tr!etàérite de hversKieatMn, parce que, si4
t'mtMrd<tPZMt!& était ne & ~aris~ il aurait rHneTbtnme eux:
et ~e* dtM Fttactis avttiemt veeu du temps d'Auguste,ils
la_
MttieM fait le même usagt que Virgile de la mesura des ïers
den.,
Ia<ms_~aand doneIf,M. de t~"VMW~PPtll..1a.veftificaUon
d~ta;. MMtit~pMIe M~Mincationnon-
~M~<~t<e!estëhà)t~de~rtdieule,Mn. <M
MnlemtM tout nos~ands poètes, mais tous eeux de i'ànthmité.
VNgBe et POtHtce se sontaiMefns à um travail aaMi méeanique
qa~aoe&xtKem-s s un arrangement neuMux de spondées et de
dactyles étatt aussipénible que nos rimes et nos hémistiches, n
faMt que~ trtvaiffut Metthborieux, puisque l'<tt<&!<après
OMe années, m'était pas encore dans sa perfection.
M. de M Mette prétend qu~u moin$ une seeM de tragédie mise
enpMseneperd nensdet~Tgfaeemde MfotM. fourle prou-
va, il to<tme M pMsela première scène de iHtttf&hHt, etper-
somM ne peut la me. n ne songeras mteK grand mente des
v<M est ~Bs soient tusdcotMets que &~pMst' e'est cette ex-

~JS~
trême d)aMtt<Nmontée~charmtIe~e<mmnMeuM~
tes~MM~;4tn!y*pt~
dtt-ù,
Mms, Mthtith~ paint teurs dans
Cett estmeti;- mab M< pitets~ m'parceqMl
< nos voMms tm<té-
d~s~
~t~yhmt~at~lesp~t~.elt't.rr~
S5'M~onsqae.
~?'
donc
C"~
soit
~<MM~~M~S~
MMentnt))m«)~tM<)~et, jM ~t&t sinmtsvou-
tml'm~
!?'~t ? ,le désir M
nmes, pMee que tem tangaw dt~~rstt~.etteSp~
passer de
mille libertés qui nous manquent. Chaque lanque a son génie
détermmé par la nature de la construcuon de ses phrases, par
la fréquence de ses voyellesou de ses consonnes, ses inversions,1
sas verbes auxiliaires, etc. Le génie de notre tangue est !a clarté
et l'élégance; nous ne permettons nulle licence a notre poésie,
qei doit marcher, comme notre prose, dans l'ordre précis de nos
td< Nous avons donc un besoin essentiel du retour des mêmes
sons pour que notre poésie ne soit pas confondue avec la prose
Tout ni monde connaît ces vers
0& me cacher? fuyons dans la nuit infernale.
Mais que dis-je? mon père y tient l'ume fataïe;
Le sort. dit-on, l'a mise en ses sévères mains
Minos juge aux enfers tous les pâles humains.
Mettez à la place
Où me cacher? fuyons dans la nuit infernale.
Mais que dis-je? mon père y tient l'urne funeste;
Le sort, dit-on, l'a mise en ses sévères mains
Minos juge aux enfers tous les pâles mortels.
Quelque poétique que soit ce morceau, fera-t-il le même plai
sir, dépouillé de l'agrément de la rime? Les Anglais et les Ita-
liens dtraient également, après les Grecs et les Romains, ti'<
piMe* h<HX<HM JfMMM <MM <t~r< J"e<, et enjamberaient avec
grâce t.ur l'autre vers; la manière même de réciter des vers en
ttatien et en anglais fait sentir des syllabes longues et brèves, qui
soutiennentencore l'harmoniesans besoin de rimes nousaban- qui
m'amns aucun de ces avantages,pourquoivoudrions-nous
dmHMt ceux que la nature de notre langue nous laisse Y?
M. de La Motte compare nos poëtes, c'est-Mire nos Corneille
M< Racine, nos Despréaux, à des faiseurs d'acrostiches, et à un
d)$t!atah qui fait. passer des grains de millet par te trou d'une
aiguille; il ajoute que toutes ces puérilités n'ont d'autre mérite
que e~luide la dMnculte surmontée. J'avoue que ~es mauvais vers
t
sont peu près dans ce cas; ils ne diffèrent de la mauvaise prose
que par la rime et la rime seule ne fait ni le mérite du poète,
ni te plaisirdu lecteur. Ce me sont point seulement des dactyles
«t des spondées qui plaisent dans Homère et dans Virgile ce qui
enchante ~oufe ta terre, c'est l'harmoniecharmante qui na!t de
cette mesure difncile. Quiconquese borneà vaincre une difnculté
pone te mérite seul de la vaincre, est un fou; mais cetai qm tire
du fend de ces obstacles mêmes des beautés qui plaisent tout le
monde, est un homme très-sage et presque unique, ït est très-
difficile de faire de beaux tableaux, de belles statues, de bonne
musique, de bons vers aussi les noms des hommes supérieurs
qui ont vaincu ces obstacles dnreront-ilsbeaucoup plus peut-être
que les royaumes où ils sont nés.
Je pourrais prendre encore la liberté de disputer avec M. de La
Motte sur quelques autres pomts mais ce serait peut-être mar-
quer un dessein de l'attaquer personnellement, et faire soup-
çonner une malignité dont je suis aussi éloignéque de ses senti-
). Racine, PAMrt, acte IV, se. v), édit. Latmre,1.1, p. Mt. (ÉB.)
mects. J'Mme beaucoupmieux protter des réSexions judicieUMt
et unes qu'a a répandues dans litre, que de m'epmgeren
réfuter quelques-unes qui meMm paraissent moins tMMque les
antres. Cest a.~ez pour moi d'hoir taché de défendeun art <me
j'ttime, et qu'N eût d« défendre lui-même.
Je dmi Mutemeut uù mot, X. de Lt Faye veut bien me le
a
pennettre, à l'oecMen de l'ode en faveur de l'hM~mie, dans
hqutNeBcM~tenbMMveHh'sptemedett.d~H Xotte,
et à hqadie ce dernier n'a repondu qa'~n proM. Vohit une
~Mtee dNM hquetk H. de La Paye a tMMmbH vers hanno-
meux et ptaM d'imaginaMonpresque teuMs les en rmeM que j'ai
aNe~ueett: –
De la contrainterigoureuse
On l'esprit semble resserré
N recott cette force heureuse
Qui féteve au plus haut degré.
Teue dans des canaux pressée,
Awc plus de force élancée, ,1'
L'onde s'aète dans les airs;
Bt la rMe, qui semble austère,
N'est qu'un art plus certain de plaire,
ImépMaNedesheamvers.
Je n'ai jamaM TU de comparaison plus juste, plus gracieuse
Mm.eux exprimée. M. deLa.MMte.quin~ndre
Su~de~s~P'
qu'en l'nmtant senlement, eMmine s! ce sont les omamhni
&ntaue

~S~e~
l'eau s'éltte, ou si c'est h hautem- dont~tmnbe
<<&outera-f
qm&ttlamesure de son élection.
haùte1Ir depenMea"ëtc;"
Je crNsqne~M. de I.a Mett~ s~trompe commenhTsMen naM.
ieaane ~éMt'~tpotnt du tout, de quehmelMn~~ dopt il s'agit,
tomMt. ttah ne M S<Mnpe.t.a pM
en.~ns S.~
comme¢afelie
~nmMtn'à.t~pas sen~qNe.Tmnme la Stne~~mem~
11~~
des ~eHpMduit ~e l'annoni. 'agréable
pnsenofPeau eo~renferma pradnit un jet d~
h ~eT KeompaMisM n'e.t-eSe pas tans& juste qS~~t
'coSenta~
M. de ta Faye a pris sans doa<eun~euEur~rS3uemoi"
s'est conduit e<anme ee phNoMpiM ma. BStr~J~
'SE~
~en)~s~d~
xaprtsenee.m det~a~~st~~nM~<l~annon~e aMrem?w~ S
m'aide
à
en
pr7ne.
finir ma
PERSONNAGES.
OEDtPE, roi de Thébes.
JOCASTE. reine de Thebes.
MMjOCtETE, prinee d'Eubée.
M CBumD FMntE.
AMSPB, eentdent d'OEdipe.
MOE, tMtdente de JocMt.
MMAS.xnttd~Htttcettte.
mMMS, vieillard thebain.
KAM, vieillard de Corinthe.
0«mm Da TnttMttt.
La scène est i Thèbe*.

ACTE PREMIER.

SCENE ï. – pmLOCTETE,NMAS.
DIVAS.
Philoctète, est-ce vous? quel coup affreux du sort
Dans ces Hem empestes vous fait chercher la mort
Venez-vous de nos dieux affronter la cotère t
Nul mortel n'ose ici mettre un pied témémire
Ces dimtts sont remplis du céleste courroux,
Bt h mort dévorante habite parmi nous.
Thèbes, depuis longtemps aux horreurs consacrée,
Du reste des vivants semMe être séparée
Retournez.
PHILOCTÈTE.
Ce séjour convient aux malheureux
Va, laisse-moi le soin de mes destins affreux,
Et dis-moi si des dieux la colère inhumaine,
En accablant ce peuple, a respecté la reine.
DUfAS.
Oui, seigneur, elle vit; mais la contagion
Jusqu'au pied de son trône apporte son poison.
Chaque instant lui dérobe un serviteur ndele,
Et la mort par degrés semble s'approcher d'elle.
t. Dus Mditien de MM, sa lieu de ces trois premiers vers. en tit,i
Zst.ceT.ns.FMteetet<téncr«ir)u-jemMytt]t'
QndmptfMtMeditttvatsnuntMtncMtieM*
Voas dans Theb<s, seitMmrt$ht qa'y
TMes-vees faire!
Ce damier rotr4
~d~h!S<~S"~ iv~t trop clairtlllQt de 1'ilÍ1I\,U\è da
On dit qu'enfin le ciel, après tant de courroux,
Va retirer son bras appesanti sur nous
Tant de sang, tant de morts, ont do le satisfaire
PHn-OCTÈTE.

Depuis la mort du roi,


Eh quel crime a pr~du~ un courroux si sé~re ?T
Bt!(~S.

Qu'entends!-je?qmoi!La!us
pMtAS.
Seigneur depuis quatre ans ce MrM ncr ~it plus.
MH-OCtETE.
n ne vit plus 1 quel mot a frappé mon oteille
Quel espoir séduisant dans mon coeur se réveiUe 1
Quoi Jocaste. Les dieu me seraient-ils plus doux?
P
QuoiPhiloctète ennn noMnait-nêtra vous?p
n ne vit plus 1. quef~~aM~n.es-vie ?
nmtS.
Quatre ans son~ ~Mul~s depuis qu'en Beotie
Pour la demieM fois le sort guiâS vos pas.
A peine vous quittiez le sein de, vos Etats,
ApeineTou3pMnie~!eelMminde;'AsM,
Lorsque, d'un coup j~M~ une )ta)n <imne<me
l
Ratit ses sujet* et t)<CM< infMtun<.
;PtMiOCttï~
Quoi Dimas, vo~e MÏtM est mort as~tmné ?
fut de nos jMMMttfs
«nu~ -r
Ce pmmitM ot~am~
Cecnmeadel'empiteeatmh~!$tNtM.
Du bruit de son trépas mortellement frappés,
A répandre des pleurs nous «tOM occupés.
Quand, du CMMMK de* dieM, ministre épeuMmtaNe.
Funeste à l'innocent, sams punir le eoupaNe,
Un monstre (loin de noms que Msie~~entaloNÎ),
y

Un monstre furieux tiat Ht~te<t ces botds.


Le ciel, industneux'daM sa~~iste vengeanM,
Avait à le former épuise )tt puissance.
Néparmidesroehers~MttedduCit&eton; ç
Ce monstre & Toh tumatae, ai~e, tmtmeet lion
DeIanatUMentieMeitiscraMeasseMbla~e,
Unissait contre nous l'artince à la rage.
mn'étaitqn~nBMyend'enptése~eteMliM~
Le mons~,
Pro¡NJWt1
ehM~~F~j~
D'un sens aa)~~a!a$stt daMbdes.t!)o)s cant~e~
tiliê'~iiyJ,'ât't'è~r,
Msiqte~mOtMWMiaitao~teMHMB,~·;
n devait voir le monstre et l'entendre, oulperir
A cette loi terrible il nous fallut souscrire.
D'une commune voix Thèbe offrit son empire
A l'heureuxinterprète inspiré par les dieux
Qui nous dévoilerait ce sens mystérieux.
Nos sages, nos vieillards; séduits par l'espérance,
Osèrent, sur la foi d'une vaine science,
Du monstre impénétraNe affronter le courroux
Nul d'eux ne l'entendit; ils expirèrent tous.
Mais Œdipe, héritier du sceptre de Corinthe,
Jeune, et dans l'âge heureux qui méconnah la crainte,
Guidé par la fortune en ces lieux pleins d'effroi,
Vint, vit ce monstre affreux, l'entendit, et fut roi.
ïl vit, il règne encor; mais sa triste puissance
Ne voit que des mourante sous son obéissance.
Hélas ) 1 nous nous flattions que ses heureuses mains
Pour jamais à son trône enchaînaientles destins.
Déjà même les dieux nous semblaient plus faciles
Le monstre en expirant laissait ces murs tranquilles;
Mais la stérilité, sur ce funeste bord,
Bientôt avec la faim nous rapporta la mort.
Les dieux nous ont conduits de supplice en supplice;
La famine a cessé, mais non leur injustice;¡
Et la contagion, dépeuplant nos Etats,
Poursuit un faible reste échappé du trépas.
Tel est l'état horrible où les dieux nous réduisent.
Mais vous, heureux guerrier que ces dieux favorisent,
Qui du sein de la gloire a pu vous arrachert T
Dans ce séjour affreux que venez-vous chercher T?
PHH.OCTÈTB.
J'y viens porter mes pleurs et ma douleur profonde
Apprends mon infortune et les malheurs du monde
Mes yeux ne verront plus ce digne fils des dieux,
Cet appui de la terre; invincible comme eux.
L'innocent opprimé perd son dieu tutélaire;
Je pleure mon ami, le monde pleure un père.
DOtAS.
H'rcuIeestmortTT
PHtMCTtTB.
Ami, ces malheureuses mains
Ont mis sur le bûcher le plus grand des humaSns;
Je rapporte en ces lieux ses mèchesinvincibles,
Du fils de Jupiter présents ehers et terribles;
Je rapporte sa cendre, et viens à ce héros,
Attendant des autels, élever des tombeaux.
Crois-moi; s'il eût vécu, si d'un présent si rare
Le ciel pour les hutMns eut été moins avMe.
J'aurais loin de Joeast~ achevé nMMdesttn:
Et, dut ma passion renaître dans mon sein,
Tu ne me verrais point, suivant l'amour pour guide,
Pour servir une femme abandonnerAlcide.
MMAS.
J'ai plaint longtemps ce feu si puissant et si doux;
H naquit dans l'enfance, il croissait avec vous.
Jocaste, par un père à son hymenforcée,
Au trône de Laius à regret fut placée.
Bêtas! par cet hymen qui codta tant de pleurs,
Aes destins en secret préparaient nos malheurs.
Que j'admirais en vous cette vertu suprême,
Ce coeur digne du trône et vainqueur de soi-même t
En vain l'amour parlait à ce coeur agité,
C'est le premier tyran que vous avez dompté.
PH!MCTÈTE.
tl fallut fuir pour vaincre; oui, je te le confesse,
Je luttai quelque temps; je sentis ma faiblesse
n fallut m'arracher de ce funeste lieu,
Et je dis à Jocaste un éternel a~eu.
Cependant l'univers, tremblant au nom d'Alcide,
Attendait son destm.de sa valeur rapide;
A ses divins travaux j'osai m'associer;
Je marchai près de lui, ceint du même laurier.
C'est alors, en etet, que mon âme édairee
Contre les passions se sentit assurée.
L'amitié d'un grand homme est un bienfait des dieux
Je lisais mon devoir et man sort dans ses yeux;
Des vertus avec lui je ts l'apprentissage
Sans endurcir mon cœur,j'attennis mon courage
L'inflexiblevertu m'encha!n<$ sous sa loi.
Qu'eussé-je été sans lui! rien que le Ss d'un rei,
Rien qu'un prinee vulgaire, et je serais peut-être
Esclave de mes sens, dont u at'a rendu mattre.
MtM.s.
et
Ainsi donc désormais, sans plainte sans courroux.
Vous reverrez Jocaste et son nouvel époux?
PBJMCT&TE.
Comment! que dites-vous?umnouvel hyménée.
“ aa~M.'
0!dipe& cette Mme a joint sa desdnée
;;fBN.CC<t!rt,t.
<Edipe est

'j!.
trop heureMt~n'entsais point sutpris;
et qui sauva son peuple est dignetd'tn tel prix
Lecielestjuste.
.)t~
Œdipe en e~ Meux va patattte s
Tout le peuple avecim, ecn~Ntt pM le gMnA pfêtre.
Vient des dieux irrités conjurer les rigueurs.
FHtMCTÈTE.
Je me sens attendri, je partage leurs pleurs.
0 toi, du haut des cieux, veille sur ta patrie;
Exauce en sa faveur un ami qui te prie;
Hercule, sois le dieu de tes concitoyens;
Que leurs voeux jusque toi montent avec les n.ien~
t. Yoiei la fin de cette scène, telle qu'elle était dans la première édi-
tion de mt.
PBILOcBT1I:.
MtMtOrËTt.
lion tfenMe dit assez le sujet qui m'amène;
Tn vois un malheureux que sa faiblesse entra!ne,
De ces lieux aetreMs par l'amour exilé,
Et par ce même amour anjenrd'hM rappelé.
Dlll&1i.
Vous, seigneur? vous pourries, dans l'ardeur qui Tous bra)<!
Pour chercher une femme abandonner Hercule T
PBJLCIC'ÙT1I.
Dimas, Hercule est mort, et mes fatales mains
Ont mis sur le Mcher le plus grand des humains.
Je rapporteen ces lieux ces ntches invincibles,
Du ab de Japiter présents chers et terribles.
Je rapporte sa cendre, et viens a ce hero~.
Attendhnt des autels, élever des tombeaux.
Sa mort de ~tMt trepM devrait être miTie
tM* Tem Mte*. grands dieux, pcnr qmjaime ta vie1
Dimas, à cet tmemr si constant, si parfait,
Ta vois trop que Jocaste en doit être l'objet.
Jocaste, par nn père à ten hymen fortfe;
An trône de Latm à regret <nt platée
L'amem' nous nmMait, et cet amour si doux
ttaitne dans t'enfance, et croisMit avec nous.
Dt Mia combien alors mes <nrenr$ ectaHrent.
Combien contre La!m mes plaintes s'emperterent.
Tout l'Etat, ignorant met sentiments jaloux,
Da nom de politique honorait mon courroux.
Heta*t de cet amour accru dans le silence.
Je t'épargnai* alors la triste confidence
Kon c(mr, qui languissait de mollesse abattu
Redoutait tes conseils, et craignait ta vertu.
Je ems que, loin des bords on Jocaste respire.
B<a raison sur mes sens reprendraitson empire
Ta le sais, je partis de ce tnneste lieu,
Zt je dis à Jocas« nn éternel adieu.
CependantFuniTers, tremblant an nom d'Alcide.
Attendait son destin de sa valeur rapide
A ses divins travaux j'osai m'associer;
Je marchai près de lui ceint du même laurier.
Mais parmi les dangers, dans le sein de la guerre,
Je portais ma faiblesse aux dent bouts de la terre
Le temps, qui détruit tout, augmentait mon amour;
M, des mem fortunés et commencele jour,
Jusqu'aux climats gtaces eu tt nature expire.
Je tratnais avec meMe trait qui déchire.
Zntn je viens dam Thèbe, et je me puis de mon fou,
mugir.auMurd'hui
aan*roU8Ü'¡ol.'oa. rd.'h. te faire un libre aveu.
Par dix an* dtrtravauxutueima
imu" 're la etèce.
Créée.
rat Men acquitte droit d'avoir une MMesst:
)tt cent tyrans punie, cent monstres terrasMs.
SCENE II. Ï.E 6nAtfb PMÈtRE, Le CHŒOtt.
(La porte dn temple s'ontre, et le grand prêtre par~t au milieu
dapeupte.)
PMtttER ~BRSONttAGB &U CB~tttt.
Esprits contagieux, tyrans de cet e~ttire, 1,
Qui soutEez dans ces B~urs ta mort <}u'0n y respire.
Redoublez contre nous votre lente fureur,
Et d'au trépas ?6? long eparghéz-nôùsl'horreur.
SECOND FBMOtfNACE.
Frappez, dieux toùt-paissMtt; 'tes Mëtintes ~ônt prêtes
0 monts, ëcrasez-nons. Cieux, tOmhez sur nos têtes
0 mortnous implorons ton iunMteMeourBt
0 mort, viens nous sauver, ~tett~ terminer nos jours
M NtMm.M.tTM.
Cessez, et retmez ces clameur* jMnentaNes,
Ftible soulagement a~t ma~ d~ mHeral)Ie!t.
Fléchissons sons u~ diea qm Tent nous éprouver,
Qui d'un mot peut ttom perdre, et d'un mot nous sauver.
H sait que dans ces i&uM la &0~ nous environne,
Et les cris des ThéDamt somt montit) veM SM trAne.
Le roi vient Par ma Toh la va lu! MtMr:g
Les destins à ses yeu~ teuIeN~Baf dev~aer.
Les temps sont aniT<s; cette gramme journée
Va du peuple et du roi changer la ~estmee.

SCÈNE m. – aMaRk. ~AS~, &.E P~JtB MË~E,


BGBtE ) BM~S &RASPE, H: c~B~t.
OtMM. ·
Peuple qui dans ce temple ~p&rttnjt ttoulen~,
Présentez à Ma dieux de~ onif-ahdts ~e ~eut&,
Que ne puis-je, sur s"u détournant leum TengeaMe~
SamsenHmàj~Otre,et~a!)ts!!nt~t)ez.
Qnd~itesptF~ve~à~~a~~N~esJte?
YenM-vonsdertt*tt)it~~às~~mtHe~tèt'l
Ravirtt-voMJecMttt~~j~CtmI
.tI'nt a~ ·

<~p.à''c~t.
Son épMx~at&
locast,el poyséût m~ d~~
qglu!.r~ecotte~y~iéndi.`t

Ve~,veiM!.i<~M~}~ftisjpt)&t
Et<ont)Ma~Mj)W~~ntMtd't'. ~ï

T!tntconi<N~5~a!'Mn~<
\'<MH n'&ot poitti i<n Je <e)tl thforfmt.
De la mort qui vous suit étouffer les semences 1
Mais un roi n'est qu'nn homme en ce commun danger,
Et tout ce qu'il peut faire est de le partager.
(An FMd prêtre.)
Vous, ministre des dieux que dans Thèbe on adore,
Dédaignent-ils toujours la voix qui les implore?'f
Verront-ils sans pitié finir nos tristes jours ?
Ces maîtres des humains sont-ils muets et sourds ?
Ht OttAND PRÉT&6.
Roi, peuple, écoutez-mtoi. Cette nuit 4 ma vue,
Du ciel sur nos autels la flamme est descendue
L'ombre du grand Laïus à paru parmi nous,
Terrible et respirant la haine et' le courroux.
Uhe effrayantevoix s'est fait alors entendre
Les Thébains de Làîus n'ont point vengé la cendrt*
Le meurtrier du roi respire eh ces Etats,
Et de son souffle impur infecte vos climats.
H faut qu'on le connaisse, il faut qu'on le punisse
Peuple, votre salut dépend de son supplice.
(BMFE.
Thébains, je l'avouerai, vous sounrez Justement
D'un crime inexcusable un rudé~ châtiment.
Laïus vous était cher, et votre négligence
De ses mânes sacrés a trahi la vengeance.
Tel est souvent le sort des plus justes des rois~!
Tant qu'ils sont sur la terre on respecte leurs lois,
On porte jusqu'aux cieux leur justice suprême;
Adorés de leur peuple, ils sont des dieux eux-tneiinet
Mais après leur trépas que sont-ils à vos yeui?
Vous éteignez l'encens que vous brûliez pour eux
Et, comme à l'intérêt l'âme humaine est liée,
La vertu qui n'est plus est bientôt oubliée.
Ainsi du ciel vengeur implorant M courroux,
Le sang de votre roi s'élève contre vous.
Apaisons son murmure, et qu'au lieu d'hécatbttibe
Le sang du meurtrier soit versé sur sa tombe.
A chercher le coupable appliquons tous nos soins.
Quoi de la mort du rbi n'a-t-bn pas de témoins?
Et n'a-t-on jamais pu, parmi tant de prodiges,
De ce crime impuni retrouver les vestigest
On m'avait toujours dit que ce fut un Théhain
Qui leva sur son prince une coupaïoe main.
(AJccMte.)
Pour moi qui, de vos ma!hs recevant sa couronne,
Deux ans apr~s sa mort ai monté sur son trône,
Madame, jusqu'ici, respectantvos douleurs,
Je n'ai point rappelé le sujet de vos pleurs;
Et, de vos seuls périls chaquejour ahnnee,
Mon âme à d'autres soins semNait être tonnée
JOCASTS.
Seigneur, quand le destin, me réservant à Tous,
par un coup imprévu m'emeva mon époux,
Lorsque, de ses Etats parcourant les frontières.
Ce héros succomba sous des ma'ns meurtrtetes,
Fhjrbas en ce voyage était seul avec lui;
Phorbas était du roi le conseil et l'appui
MMS, qui eonMtsstit son zete et sa prudence,
fsrfg<Mt avec !m te poids de sa puissance.
t
Ce M M qui du ptinee, ses yeux massacre,
Rapporta dans nos ifMHs le corps déngure
Percé de coups lui-même, il se traînait à peine;
n tomba tout san~antaux genoux de sa reine
< Des inconnus, dit-il, ont porté ces grands coups;
Ils ont devant mes yeux massacre votre &pom;
Ils m'ont laissé mourant; et le pouvoir céleste
De mes jours malheureux a ranimé le reste.
n ne m'en dit pas plus; et mon coeur agité
Voyatt fuir loin de lui la triste vérité;
Et peut-être le ciel, que ce grand cnmeimte.
Déroba le coupable à ma juste poursuite
Peut-être, aceompussaut ses décrets éternels,
Ann de nous punir il nous nt cnminets.
Le sphinx bientôt aptes désola cette hve
A ses seules fureurs TMhes lut attentive
Et l'on ne pouvait ~uere, en un pareil onroi,
Venger la mort d'autrui, quand on tremblait pour soi.
<~mp<.
Madame, qu'a-t-ou Mt de ce sujet Mêle?
JpCtMB.
Seigneur, on paya mal son service et son zèle
Tout l'Jttat en secret était sou ennemi a
ïl était trop puissant pour n'etm po~nt haï,i
Et du peuple et des grands !a coMm insensée
Bruhit de le punir de sa &veur passée.
On l'accusa lui-même, et d'un commun transport
a
Thèbe entière a gtmds ens me uamMMht mort
Et moi, de tous eotét ~eutsmt l'i~usSce,
Je tremblai d'ordonné sa trace ou son supplice.
DansunehateanvoisHtee~tsecretameM,
Je dérobai sa tête a leur emportement;
U, depuis qua~e tivecs, ce vieillard venéraHe,
De la faveur des ro!s exemple déploraMe
Sans se plaindre de moi ni, du peuple irrite,
De sa seule innocence attend sa liberté.
ŒNPE.
(A sa suite.)
!&dame, c'est assez. Courez; que l'on s'empresse;
Qu'on ouvre sa prison, qu'il vienne, qu'il paraisse.
Mownemedevant vous je veur l'interroger.
J'ai tout mon peuple ensembleet t~tus à venger.
Il &)tt tout écouter; il faut d'un œil sévère
Sonder h protmdeur de ce triste mystère.
Et veut, dieux des Thébains, dieux qui nous exaucez,
Punissez l'assassin, vous qui le connaissez 1
Soleil, cache a ses yeux le jour qui nous édaire
Qu'en horreur a se* nb, ezéerable à sa mère,
BrMnt, abandonné, proscrit dans l'univers,
N rassemble sur lui tous les maux des enfers;
Et que son corpt sanglant, privé de sépulture,
Des vautours dévorants devienne la pâture 1
M GRAND P)tÉTM.
A ces serments aCreux nous nous unissons tous.
<ED!PE.
Dieux, que le crime seul éprouve enfin vos coups!
Ou si de vos décrets l'étemeUe justice
Abandonne à mon bras le soin de son supplice,
Et si vous êtes lu enfin de nous hair,
Donnez, en commandant, le pouvoir d'obéir.
Si sur un inconnu vous poursuivez le crime,
Achevez votre ouvrage et nommez la victime.
Vous, retournez au temple; allez, que votre voix
ïntermge ces dieux une seconde fois;
Que vos voeux parmi nous les forcent à descendre
S'ils ont aimé Laïus, ils vengeront sa cendre;
Et, conduisant un roi facile à se tromper,
tis marqueront la place où mon bras doit frapper.

ACTE SECOND.

SCËNE I. JOCASTE, EGINE, ARASPE, LE CHŒux.


AMSPE.
Oui, ce peuple expirant, dont je suis l'interprète,
D'une commune voix accuse Philoctète,
ttadame; et les destins, dans ce triste séjour,
peur nous sauver, sans doute, ont permis son ntour.
JOCASTE.
Qm'ai-je entendu, grands dieux!
T«LT*ntt –t
<6!M.
tell
tta surprise est extrême).
toCASTt!.
Q)nTlm!quitPmlocttte!
QUi!lui1 quit
<~mMamet M~tme
Aqutlamtre,erettet,tomraieht-iM~pmtéf~
n~ ? .~M~ai~t;
qu'a lu

n haïssait votreI.epe~~
èn~meurLMM, on saK; et .hame-
Aux yeux de
a..Mhtit q.'t ptirta
imp~deait.
La jenneMe a~em~tM WthK;
son front mal dt~ de~tètMiten d.p!t
J'ignore quel sujet'ti&MHiMKottitè;
seul M~dnrm, M~ pMtBpt et tM~neMe;
~s au d'un
,f
Esclave M)ttt<MM qa'N powtait dt~pt~,
Jus<[ne3&hmeMNBa<iMs~Mpertef!
n partit; ~,depuh,<a4e~tt<'Mn~
RMMnaMrBMbotdttt&'tt)me<tettaMe;
Même il était dans Thèbe en Mttemps malheureux
Que le ciel a mat<pt<s d'an pNtia;denarMa[
Depuis ce jour fatal, a~6;q~t<fM*PP*MMM
De nos peuples M~ ? tMBb* Ta dMamM.' i
t
Que dis-je assez loncteteps )M Mapt'iiM dM ThthNM
Entre Phorbas etMa«tttmnt<neertaim
Cependant ce granA~Mmqu'a<tSMqnit dams la gnerte,
Ce titre si iameu~idt'MngemKdaiaiert$,
Ce respect qn'a.ax Ittros ~)u* parteaa Malt~enaus,
Fit taire nos soupçons, ttiu'penditMt conpt. e
Hais les temps sentehan~ta ~rMibe, en ee jour HtMste
D'un respect damtemmdttoniBfa~elfeste;

Les dieux veulent dn~ane, M *<


En vain sa gloire pat~'Aeesemu~sait~es,f
tMiUtH PEMONNA6BDU
Meutes.
CBtZCR.
0 reine! ayez pitié d'un peuple qui vous aime;
Imitez de ces dieux la justice suprtme;
Livrez-nous leur vieSmet; adMsseMëNtnos vœux
Qui peut mieux les toucher qu'un Meur si digne d'eux ?
1 tOCASM.
PourtaecMt leufNMMtoM ~Ke &ut que ma vie,
Hélas c'est sans regret que ~e la sacriSe.

-?"
theMns, qui me croyez encor Quelques vertus~
Je vous otTre mon sttng ~O'e!~ tien de M~.
ABez..
SCENB n. – JOCASTE, ËNNE.
ÉGms.
Que je vous plains 1
tOCASTB.
Hétas ) 1 je porte envie
A ceux qui dans cesmurs ont terminé leur vie.
Quel état qnet tourment pour un coeur vertueux
tentB.
JI n'en faut point douter, votre sort est affreux
Cet peuples, qu'on taux zèle aveuglément anime,
Vont bientôt à grands cris demander leur victime.
~e n'ose l'accuser; mais quelle horreur pour vous
Si vous trouvez en lui l'assassin d'un époux 1
JOCASM.
Et l'on ose à tous deux faire un pareil outrage!
Le crime, la bassesse eût été son partagel
Egine, après les noeuds qu'il a Mlu briser,
H manquait & mes maux de l'entendre accuser.
Apprends que ces «mpcons irritent ma colère,
Et qu'il est vertueux, puisqu'il m'avait au plaire.
~ONtB.
Cet amour si constant.
MCASTE.
Ne crois pas que mon cœur
De cet amour funeste ait pu nourrir l'ardeur;
Je l'ai trop combattu. Cependant, ohére Egine,
Quoi que fasse un grand cœur où la vertu domine.
On ne se cache point ces secrets mouvements,
De la nature en nous indomptables enfants;
Dans les replis de l'âme ils viennent nous surprendre
Ces feux qu'on croit éteints renaissent de leur cendre,
Et !a vertu sévère, en de si durs combats,
Résiste aux passions et ne les détruit pas.
~GINE.
Votre douleur est juste autant que vertueuse,
Et de tels sentiments.
MCASTB.
Que je suis malheureuse 1
Tu connais, chère Bghte, et mon cœur et mes rn~ux;
J'ai deux fois de l'hymen allumé les nambeaux;
Deux fois, de mon destin subissant l'injustice,
J'ai changé d'esclavage, eu plutôt de supplice;
Et le seul des mortels dent mon eceu~ fut touché
A mes vœux pour janmMdevtdtéttearraché.
Pardonnez-moi, grands dieux, ce teuvenir nm~te;
D'un feu que j'ai dompté c'est le malheureux reste.
Egine. ta MM vis l'un de l'autre charmés,
Tu vts nos noeuds rompus aussitôt que formés
Mon souverain m'aima, m'obtint malgré moi-même;
Mon front chargé d'ennuis fut ceint du diadème;
¡
N fallutoublier dans ses embrassements
Et mes premiers amours, et mes premiers serments.
Tu sais qu'à mon devoir tout entière attachée,
J'étonnai de mes sens la révolte cachée;
Oue, déguisant mon trouble et dévorant mes pleurs,
Je n'osais à moi-même avouer mes douleurs.
EGHtE.
Comment donc pouviez-vous du joug de l'hyménée
Une seconde fois tenter la destinée?t
JOCASTE.
Hétas!
AtME.
tfest-it permis de ne vous rien cacher?t
tpCMTB.
Parle.
~GINE.
Œdipe, madame, a paru vous toucher;¡
Et votre cœur, du moins sans trop de résistance,
De vos Ëtats sauvés donna la récompense.
MCAME.
Ah grands dieux
ZGtNE.
&tait-M plus heureux que Laius,
Ou Philoctète absent ne vous touchait-il plus?t
Entre ces deux héros étiez-vous partagée? t
JOCASTB.
Par un monstre cruel Thèbe alors ravagée
A son libérateur avait promis ma foi;
Et.le vainqueurdu sphinx était digne de moi.
)&emE.
Vous l'aimiez?
JOCASTE.
Je sentis pour lui quelque tendresse
Mais que ce sentiment fut loin de la taiblesse
Ce n'était point, Ëgine, un feu tumultueux,
De mes sens enchantésenfant impétueux;
je ne reconnus pointcette brûlante gamme
Que le seul HMlectéte a fait naître en mon âme,
Et qui, sur mon esprit répaadaet son poison,
De son charme &~1 a séduit toa raison.
Je sentais pour <M)pe )me amitié séveM.
Œdipe est vertueux, sa Tertu m'était cheM;
)ton etMr avec DtaMr~ voyait étevé
Au trCM des ThéhaiM qu'N avait conservé.
Cependant sur <es pas aux autels entramée,
E~me, je sentis dans mon âme étonnée
Des transports inconnus que je ne conçus pas;
Avec horreur ennn je me vis dans ses bras.
Cet hymen fut conclu sous un affreux augure
Egine, je voyais dans une nuit obscure,
Près d'Œdipe et de moi, je voyais des enfers
Les ~ounres éterneb à mes pieds entr'ouverts;
De mon premier époux l'ombre pâle et sanglante
Damt cet ahtme affreux paraissait menaçante
ïl me montrait mon NIs, ce nls qui dans mon <!anc
Avait été fermé de son malheureux sang;
Ce SIs'dont ma pieuse et barbare injustice
Avait fait à nos dieux un secret sacrifice
De les suivre tous deux ils semblaient m'ordonner:
Tous deux dans le Tartare ils semblaient m'entraîner.
De sentiments confus mon âme possédée
Se présentait toujours cette enroyable idée
Et Philoctète encor trop présent dans mon coeur
De ce trouble fatal augmentait la terreur.
MME.
J'entends du bruit, on vient, je le vois qui s'avance.
JOCASTE.
C'est lui-même; je tremble évitons s& présence.

SCENE ÏII. – JOCASTE, PHILOCTETE.


FHU.OCT&TE.
Ne fuyez point, madame, et cessez dè trembler;
Osez me voir, osez m'entendre et me parler.
Ne craignez point ici que mes jalouses larmes
De votre hymen heureux troublent tes nouveaux charme;
N'attendez point de moi des reproches honteux,
Ni de lâches soupirs indignes de tous deux.
Je ne vous tiendrai point de ces discours vulgaires
Que dicte la mollesse aux amants ordinaires.
Un cœur qui vous chérit, et, s'il faut dire plus,
S'il vous souvient des nœuds que vous avez rompus,
Un cœur pour qui le votre avait quelque tendresse
N'a point appris de vous à montrer de faiblesse.
JOCASTE.
De pareils sentiments n'appartenaientqu'à nous
J'en dois donner l'exemple, ou le prendre de vous
Si Jocaste avec vous n'a pu se voir unie,
Il est juste, avant tout, qu'elle s'en justifie.
Je vous aimais, seigneur une suprême loi
Toujours malgré moi-même a disposé de moi i
Kt du sphinx et des dieu la fureur trop connue

Btqu'Œdipe. 1
S<ns doute à votre oreille est déjà parvenue;
Vous savez qudsnéaux ont éclaté sur nous,

MHLOCT&M.
Je sais qu'Œdipe est votre époux;
Je sais qu'il en est digne; et, malgré sa je<)messe,
L'empire des Thébains sauva par S4 sagesse,
y
Ses exploits, ses vertus, et surtout ~oire choix,
Ont mis cet heureux prince au rang des plus grands rois.
Ah pourquoi la fortune,à me nuire constante,
Emportait-elle ailleurs n~valejar imprudente?
Si le vainqueur du sphinx levait vous conquérir,
Fallait-il loin de vous ne chercher qu'à périra
Je n'aurais point pereé les ténèbres frivoles,
D'un vain sens déguisa sous d'obscures paroles
Ce bras, que votre aspect Jett encore an~né,
A vaincre avec le fer était accoutumé ».
Du monstre à vos genouc j'eusse apporté la tête.
D'un autre cependant Jocaste est conquête1
Un autre a pu jouir de cet exc~s d'honneur1
JOCtSTE..
Vous ne connaissez pas quel est votre malheur.
PmMttT&M.
Je perds Alcide et vous qu'aurais-je à craindre encore?
MCASTB.
Vous êtes en des lieux qu'un dteà vengeur abherte
Un feu contagieux annonce «m~eourroux,
Et le sang de La!u< est retomba sutnousY
Du ciel qui nous poursuit It justice putrt~e
Venge ainsi de ce M~ la eendr* négligée
On doitmr nos autels imjjMtert'assassim;
On le cherche, on Tous nomm~ on vous accuse en&h.
.,)PNtMqt<T.)t.
Madame, je me t)~s;UMpareiNeo~ense
Ëtonne mon courage et mjt&trce! au silence.
QuiT moi, de tels forfaits ami, des assa<sinatst
Et que de votre époux. vous ne le ctoyez pas.
-jM6M'M~
Non, je M le crois point, et e'ett v~us &ire injure
Que daigner un moment eemhattM l'imposture.
Votre cceur m'est connu, vous avez eu ma foi~
Bt vous ne pouvez point i~tt indigne as meL
Oubliez ces Thébains que tes dieux abandonnent,
Trop dignes de périr ~tepHis qu'il* vous soupçonnent.
Fuyez-mui, c'en est &~t iteus nous aimiont en vam;
Les dieux vous réetnajeat ~m ptm noble dsstm
Vous étiez né pour eux leur sagesse profonde
N'a pu fixer dans Thebe un bras utile au monderj-
Ni souffrir que l'amour) remplissant ce grand cœur j1
Enchaînât près dé moi votre obscure valeur i:
Nom, d'un lien charmant le soin tendre et timide
Ne doit point occuper le successeur d'Alcide
De toutes vos vertus comptableà leurs besoinsi
Ce n'est qu'aux malheureux que vous devez vos soins.
Déjà de tous cotés lë< tyrans reparaissent;
Hercule est sous !a tombe, et les monstres renaissent
Allez, libre des feux dont vous fûtes épris,
Partez, rendez Hercule à l'univers surpris.
Seigneur, mon époux vient, soufrez que je vous laisse
Non que mon cœur troublé redoute sa faiblesse;-1
Mais j'aurais trop peut-être à rougir devant vous,
Puisque je vous aimais, et qu'il est mon épout.

SCENE IV. – ŒDIPE, PHILOCTËTE, A&ASPË.


~BtPB.
Araspe, c'est donc la le prince Philbctete?
T
Mitoct&tz.
Oui, c'est lui qu'en ces murs un sort aveugle jette,
Et que le ciel encore, à sa pétte animé,
A souffrir des affronts n'a point accoutumé.
Je sais de quels forfaits on veut noircir ma vie;
Seigneur, n'attendez pas que je m'en Justine;
j'ai pour vous trop d'estime, et je ne pense pa~t
Que vous puissiez descendre a des soupçons si bas.
Si sur les mêmes pas nous marchons l'un et l'autre
Ma gloire d'assez pires est unit a là vôtre.
Thésée, Hercule et moi, nous vous avons montré
Le chemin de la gloire où vous 'tes entré.
Ne déshonorez peint par une calomnie
La splendeur de ces noms où votre nom s'allie:
Et soutenez surtout, par un trait généreux,
L'honneur que vous avex d'être placé près d'eux.
tEDIPE.
Etre utile aux mortels, et sauver cet empire,
Voilà, seigneur, voilà l'honneur seul où j'aspire,
Et ce que m'ont appris en ces extrémités
Les héros que j'admire et que vom<mitez.
Certes, je ne veut point vous imputer un crime ·
Si le ciel m'eût laissé le choit de la victime
Je n'aurais immolé de victime que moi
Mourir pouf son pays, c'est te devoir d'un roil
C'est un honneur trop ttrattd pour le céder a d'JMMret.
J'aunas donné mes jours et détendules v6tres;
J'aurais Mare m<n peuple une seconde feis~
Hais, seigneur,je~n'ai point la liberté du choix.
C'est un sang criminel que nous devonsrépandre
Vous êtes accusé, songez à vous détendre;
Paraissez innocent; il me sera bien'dons
D~honoter dans ma cour un héros tel q<M ~<MM;
Et je me tiern heureux ~N faut que je 'o)M tMi«.
Non comme un Mcn*e, nMM comme i!cc«!te
PHtMCTttt!.
h
te veux bien l'tvoner; sur foi de mou nom
J'tTtM o<é me croire *n-deMu< 9)1 Mnpcon.
Cette main qm'on aecute, au défaut du tonnerre,
D'inametMMMiMtdeMTféhteFre;
HMcn!e à tes dompter t~tt instruit mon bras
Seigneur, qui têt punit ne les imite pas.
ŒNtB.
Ah je ne pense point qu'aux exploits consacrées
Vos mains par des forfaits se soient déshonorées,
Seigneur; et si Uns est tombé sous vos coups,
Sans doute avec honneur il~ expiraisous vous
Vous ne t'avez vaincu qu'en guerrier magnanime;
Je vous rends trop justice.
tHIMCrAM.
Eh quel serait mon crimel'
Si ce fer chez les morts eut fait tomber Laïus,
Ce n'eut été pour moi qu'un triomphe de plus.
Un roi pour ses mjets est un d~eu qu'on téyere;
Pour Hetculeet~~pour met, c'est un homme ordinaire.
J'ai défendu des rois,; et vous devez songer
Que j'ai pu les combattre, Ayant p~~es venger.
otmM.
Je connais Hnloctete t ces illustres marques
Des guerriers comme vous aont égaux aux monarques;
Je le sais cependant, prinee, n'en doutez pas,
ï~trainqueur de Mus est digne du trépas;
Sa ttte répondra des malheurs de l'empire;
Et vous.
PHÏMCTtM.
Ce n'est point moi,: ce mot doit vous suNre.
Seigneur, ai c'était moi~ j'en fêtais vanité
En vous parlant ainsi, je dois être écouté.
C'est aux hommes eommuM, muâmes ordinaires
A se justiter par des movena vulgaires;
Mais un prince, un guerOef, tel que vous, tel que moi,
Quand il a dit un mot, en-est cru sur sa foi.
Du meurtre de Mus Œdipe me soupçonne:
Ah! ce n'est point à vous d'en accuser personne
Son sceptre et Mm épouse ont passé dans vos bras,
C'est vous qui recueiHez le fruit de son trépas.
Ce m'est pas moi surtout de qui l'heureuse audace
Disputa sa dépouille, et demanda sa place.
Le trône est un objet qui n'a pu me tenter
Hercule à ee haut rang dédaignait de monter.
Toujours libre avec lui, sans sujets et sans maitre,
J'ai fait des souverains, et n'ai point voulu l'être.
MaM c'est trop me défendre et trop m'humilier;
La vertu s'avilit à se justifier.
ŒDIPE.
Votre vertu m'est chère, et votre orgueil m'offense.
on vous jugera, prince; et, si votre innocence
De f équité des lois n'a rien à redouter,
Avec plus de splendeur elle en doit éclater.
Demeurez parmi nous.
PHtMCïtTE.
J'y resterai, sans doute
Jtl y va de ma gloire; et le ciel qui m'écoute
Ne me verra partir que vengé de l'affront
Dont vos soupçons honteux ont fut rougir mon tnmt.

SCENE V. ŒDIPE, ARASPE.


ŒNPB.
Je l'avouerai, j'ai peine à le croire coupable.
D'un cœur tel que le sien l'audace inébranlable
Ne sait point s'abaisserà des déguisements
Le mensonge n'a point de si hauts sentiments.
Je ne puis voir en lui cette bassesse intame.
Je te dirai bien plus; je rougissais dans l'âme
De me voir obligé d'accuser ce grand cœur
Je me plaignais à moi de mon trop de rigueur.
Nécessité cruelle attachée à l'empire!1
Dams le cœur des humains les rois ne peuvent lire,
Souvent sur l'innocence ils font tomber leurs coups,
Et nous sommes, Araspe, injustes malgré nous.
Mais que Phorbas est lent pour mon impatience
C'est sur lui seul enfin que j'ai quelque espérance

9
Car les dieux irrités ne nous répondent plus
Bs ont par leur silence, expliqué leurs refus.
ARASPE.
Tandis que par vos soins vous pouvez tout apprendre,
Quel besoin que le ciel ici se fasse entendre?
Ces dieux dont !e pontife a promis le secours,
Dans leurs temples, seigneur, s'habitent pas toujours
OnneToitpmntteMfMMttTMd~Wnnirtetet:
Ce* emtKt, cet t)~pM<<~ t~dë~ 1MM iMMta) °
Cex er~tne* d'tittNt q)~ nM maim ont foirmei
TenjenH d'an *o)im< pttt ptt Mimet
me wont
Ne nom endonnoM pe~t ttHaM ~t<tfM)
Mt M M
A)t~edduMnct)Mit<&ett~t)~ent~9e~)'tt!t)~
Om,no)M!MMrTiMt&t<eM)Mtj~B<<ëM,
Fentpaderle~dtMiBtiMMMtMMâteU~~
Voyez, etHmin<t!~et'<M1'&t~<M~ttt<
Philoctète, PhorM~~W 9~atê eU~ttte~W.
Ne nom S<KM qu'à nous; voyona M~ )~ N~ yeuiî
Ce Mnt là mo* trépied*, nos eiNtNeit,nos dieui.
.afM~
SeMtt-a dama le teMpM Un <S<e<tt &ae!t pe~det. >
Non, <He ciel ennn de neindeaMM dt~idé,s
On ne le verM point nte~M en d'ind~net~aMM
le dépôt précieux du Mlut des ThébaiM.
t
Je Mit, je vais moi-même Mt!<M~<!eM' silence,
Par mes TOMM tediMtMtt aetd~ teut mdémence.
Toi, ai pour me Mr~if ttt ~[o)tt)t~ '~<tae tMeWrt¡
De Phorbas que j'~ttenat ~it~4t&tt)' ? teateair s
DMM l'état aeptMNHeWM qtte~MuB tommet,
te veux interroger et les dieux et les hommes.
~t~
–––––––––––––i.t.t .'H'ft.i.fj.
"-> < ;––––––.
ACTE Ti~tÈME*
SCENZ.J~P.
.N;i~t~ :t.~ ~)i
je '(~aâ qtt'en Mettt
Ooi, j'attends FMIoete~y e~ iBM
FoarhdMnietetei<BpJh~MeA"met~ea<.(
.t!- ";)~}HM'm
Madame, Toat~TetJMqn'àqMe~~NBotBB~ `
Lepenptetdei~Mtt&itmMteftaN~tee:
Ces TMhMm, q<te ~moM~M~e é teut Memettt,
N'attendenttenr iMat t)M W Nm'~âtimwh~
te~ mtiimettr te~t~e

<
ViONMdt, iemmet~~M~) que
T<~tentintetW~M~tr~nptble:
Vom enteodez d'M~tMtR~M~
Bt demNMtent wn !â ~)M~e no* diettt. w
PMnM-vmMtetMtef t ttnt de ~Mencet

Meit M
'tOiiMit.
Fmtnet.Te~tTe ttiM~Wnirettaifë )? dételé

je h pMndtMt ~KMént
'–
NMt ?< ~tehiMne
Pwterjmq~i~moiMti~periKeidê~m~~
Sons ces murs tout fumants dusse-je être écrasée,
le ne tmhirai point l'innocence Mousée.
Mais une juste crainte occupe mes esprits
Mon cœur de ce Itères fut autrefois épris;
On!esait:<m~4'<P"J~c*'S*
lia gloire, mes épom, mes diem, et ma patrie;
Que mon cœur brdle encore.
ÉeiM.
Aht calmez cet effroi
Cet amour malheureux n'eut de témoin que moi;1
Kt jamais.
JOCASTE.
Que dis-tu? crois-tu qu'une princesse
Puisse jamais cacher sa naine ou sa tendresse?Y
Des courtisans sur nous tes inquiets regards
Avec avidité tombent de toutes parts;'
A travers les respects leurs trompeusessouplesses
pénètrent dans noa Meurt M cheï~hent nos MMeMts~1
À leur malignité rien n'échappe et ne fait
Un seul mot, un soupir, un coup d'aeil nous tràhit;
Tout parle contre mous, jusqu'à notre silence;
Bt quand leur artince et leur persévérance
Ont enfin, malgré nous, anteheMs secrets,
.AlarsavecédatletmdisMUMin&iscretS)
¡
Pcrtant sur notre vie une triste lumière,
Vont de nos passions rempMr la terte entière.
toiM.
Eh qu'avez-vous, madame,a craindre de leurs coujts?
Quels regards si perçants sont dangereux peut vous?
Quel secret pénétré peut néMr votre gloire?
Si l'on sait votre amour,on sa~i votre victoirei
On sait que la vert& Mto~ot&s vott'e appui.
~OMSTt:.
Et c'est cette vertu qui me ttouNe aujourd'hui.
Peut-étre, à m'accusertoujours prompte et sévère,
le porte sur moi-mêmeun regard trop austère;
Peutrttreje me juge avec trop de tigueur s
Mais ennnPMIoctete a régné sur mon cœur;
Dans ce cornr malheureuxson image est tracée,1
La vertu ni le temps me l'ont ppimt et~cée
Que dis-jet je ne sais, quand je sauve ses jours,
Si la seule équité m'appelle~ son teceurs;
Ma pitié me paraît trop sensiltle et trop ten<
le sens trembler mon bras tout prêt le déttndre)
Je me reproche ennà mes bontés et mes soias
Je le servirais mMtm, si ~e reuMe aM<é mem*.
tMM.
mais Toatez-vons qu'il ptrte?
MC~SM.
Oui,jelewut<MMdo<tte;
Cest ma mule etpttMce; et pour peu qu'il m'écoute,
PMtrpenqutmtprieretitMrMdepewvOtr,
n &mtqn'Beeptep)tret à ne me plus revoir.
De eet fmette* Menr qu'à s'écMte, qu'a Me,
Q~i~MWTe em t'ebi~Mnt et ma ~oire et sa vie.
liais qui peut l'Mttterî a devrait être ici
Chère B~me, va, eeuM.

~SGENE n. JOCASTE, pmMCTËTB, Ë6ÏNE.


JOCtME.
Ah! prince, vous ïeici!
Dans le mortel et&ei dont. BMm <me est émue,
Je ne m'eMme peint de chercher ve~e Tne
Mon devoir, il e<tvrtt, m'ordonne de TOMAtir;
Je dois TOM enhMer, et non pM MtM tMhir
Je crois que vous MMt te sort qu'oa vous Appâte.
PNIMCTtïB.
UnTMtpeapteentmnatteAdem~mdémttete:
Il Mnnre, il est injuste it tttt M ptmt<mner.
tOO~M.
Gardez se* faMam de TMM 'b'adjMneB.
Partez; de votre sort vous ete~eMormtître;
liais ce mamemt, M~e~, est le dernier peut~tre
0& je pttM TO)M Mu~er d'M ind~ tttpM.
Fuyez; et loin de moi precipttmtt~pM,
Pour prix de votre vie hearemement taayee,
OnNiez que c'est moi q)ti vo~ l'~eon<er<ee.
'"HaMCTtT*
DMgMZ montrer, madame t itmin cœur Mité
MeimdeeempM~metthMdeW~meté;
FreteMt, comme moi, momhotmeart ma ~è,
Commmdet que je menre, et aotUpt* que je Me;
MMme<ereetpoM,qmMaje~~innece<itt,
A detew)p eMpeMe ett
~Mit eMMMtttÏr
Dee MtM q)*e m't«M< ëoNire eSeete, ·
!&t~oiM,nMmhom~eMte<eat<)tm me reste:
Nem'etetpM~M~a~jé~~j~
RM m'ordonnezpMd'<t!~&t<Mtt'~de Tons
y~TtM,y~Mttp~m<)t,
tttdmM t M~ <pe!M mt pMeh M de~
Qadq~e iadïgne tot~tM qw'a tSt coàcude moi,
Je M Mit point eneof Mmme en manque de M.
MCASTE.
Seigneur, au nom des dieux, au nom de cette namme
Dent la triste Joeaste avait touché votre âme,
Si d'une si parfaite et si tendre amitié
Vous conservez encore an reste de pitié,
Ennn s'il vous souvient que, promis l'un l'autre,
AntreMs mon benhèur a dépendu du votre,
Daignez sauver de* jours de gloire environnés,
De* jours à qui les miens ont été destinés.
PHN.OCttTE.
Je vous les consacrai; je veux que leur carrière
De vous, de vos vertus, soit digne tout entière.
J'ai vécu loin de vous mais mon sort wtt trop beau
Si j'emporte, en mourant, votre estime au tombeau.
Qui Mit même, qui sait si d'un regard propice
Le ciel ne verra peint ce sanglant sacrince?
Qui sait si sa etémence, au sein de vos Ëtats,
Pour m'immoler à vous n'a point conduit mes pas?
Peut-être il me devait cette grâce infinie
De conserver vos jours aux dépens de ma vie;
PeaKtre d'un sang pur il peut se contenter,
Bt te mien vaut du moins qu'il daigne l'accepter.

SCBNE m. – ŒDIPE, JOCASTE, PH!LOCTETE, ENNE,


À&ASPE, SUITE.
ŒNPE.
Prince,'ne craignez point l'impétueuxcaprice
D'un peuple dont la voix presse votre supplice
J'ai calmé son tumulte, et même contre lui
Je vous viens, s'il le faut, présenter mon appui.
On vous a soupçonné;le peuple a du le faire.
Moi qui ne juge point ainsi que le vulgaire,
Je voudrais que, pereant un nuage odieux,
Déjà votre innocence éclat&t a leurs yeux.
Mon esprit incertain, que rien n'a pu résoudre,
N'ose vous condamner, mais ne peut vous absoudre.
C'est au ciel que j'implore à me déterminer.
Ce ciel ennn s'apaise, il veut nous pardonner;
Et bientôt, retiMnt la main qui nous opprime,
Par la voix du grand prêtre il nomme la victime;
Et je laisse à nos dieux, plus édairés que nous,
Le soin de décider entre mon peuple et vous.
nnMCrttit.
Votre équité, seigneer, est innM!Me et pure;
Mais l'extrême Justice est une extrême injure
H n'en faut pM toujours eeouter la rigueur.
<«!* qm B<MM MivoM tt prentiere est rhonneqr
JenMMMTttedpitAl'~otiidet~Mndîe
P*s

Ahtsans
Ah mm Toaa
~4!l¥ë
A de Tib dehtenK qne t% ~op !N t~M~d)~
vona ab&Mset cet imdi&ë tbtn.
~P.h ''J
Seigneur, n M~t de tMt <e~ t<&
BunMe;
HeH~t~md~A~~l~te,
C'était, c'etoittMëit d'tmM~tf 6`-

~m<H~qa~~ t i
CeMntIàiMt<)Mi)Mqa~!)~~MittMtèr
QtDP1o.r

De TOt dieM cepe~d~thte~j~~1['orm!;e


NomttpMndm~deM~e,
PMpM&p~~p.
Je n'ti b~om d'e~, j'~tt!M)dt }ë~ Mr~
paa et

sc~NS IV.
SCËNE
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Q!OÏ~ 6~
P~t9f!~T~j~ 0~ !.<
~tAfi,
~F~o ~1.~

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ARASPE, <~at~
aàmwt.
Eh bien ]es dieux, tMteMt déa iMMit qn~tt teuf adKMe,
Sc:pendent-ibeBthtettfMttmt'M)tgeHiMtt<!t
Ou<MenM)mpMri6Meà~teit~M)eh&r?<
-'MimoëtÈM.
Parlez, quel est le sang que nom devoM verser?
ihtttt
t ~dù.ciellW
pf<x<mt Tht <jtt )
~~1'
~mJMi<
Qn'MxmortebcnneuxTOtMetMdan~Kase)
1
PMt ux cruels destins, qui txMt moi sont ouverts,
Qmd'mToBeeM~t~j~iSttet~
it~nioctit'M.
Ehbien!qaevene~~<Mm<Mfett'detMtiM<Wt
~OMt~
Necnn(pMznen.<
't-Mto~tei.
!yanehâmeeterneBt<tM-teM~<!tM~t
~.t.
?.' '.amMt.t.<
t<t<M)~WBtmMh!Betm<pMi "t~
.M-maum~H~tm~a~Mt- .v
Ah si T<HM m'en cmpM~ M~'tmttrMt)~))~
}
-z ':i'j,(1h;:S\(.&& ,)'t:ëJ\
de~~te~
Ouet que Mit te BHMtnManM,
LeMtmtdesTM)t&Md4M)*deiM<~)tM.
PMtez.~
".H.'«)~Mtt~t.~
}; e. .?-<
,h~, j,
4t*:)"it

Senewt
Ayez.j~t~jM~tM~
.M~~Mr'q
qtt.Œdipe.u
44~~î,fu
t p i .MfR!M'

Œdtpe Mt ptae pMadre qu'est.


4u
nunum BEMomfAM eu enauR.
<Mtpe a pour son peuple une amour patemeUe;
Nous joignons à sa veM notre plainte éternelle.
Vous à qui le ciel parle, entendez nos clamettrs.
Mto~m pttRSQtt~ez DU cpiECW-
Nous monroM, M~vez-MUi!,détourne*. M<t At~e~rs;
Nommez cet assassin, ce mqnotr~, ce perfide.
MŒtCER PBRSONttAaft DU CHŒOR.
Nos bras vont danà Mn s~Ag !*yer Mn parricide.
Ht 6tMn MtiTm,
Peuples infortané~, eue me demandez-youa?
tM)nm PBRSOttNAM DU caŒM.
Dites un mot, 0 meurt, et Tous nous ttuvez tous.
t.B t~AM P!tÊT!t~
Quand vous serez utstruits d~ destin qui FtCMbte,
Vous frémirez d'horreur au së<d nom du ccupitMe.
Le dieu q<d par ma rom vous parle en ce moment,
Commande que i'eïil soit son seul châtiment;
Mais bientôt, éprouvant un désespoir funeste,
Ses mains ajouteront 11& riguent céleste.
De son suppliéeat&eux vos yeux seront surpris
Et vous croirez vos jours trop payes à ce prit.
<BNM!.
Obéissez.
miMcrAM.
Parlez.
C'est trop de f~istanee. ·
i.* etumm mArRB, d QMtpe.
t
C'est vous. qui me mrcM rompre le silence.
<ENM.
Que ces retardementa allument mon cpurrouï)1
H 6~'D-~É~E.
Vous le voulez. eh bten c'est,
<~MtB.

LE <}~NB ~t! ~ch~e;qui?R


Vous,
ŒDÏ~
Moi?
T
M StJMB !t<tM.
Vous, malheureux prince.
Mtm&ttt PM~ONNAGB.
Ah!qnevieps-jed'ëntendre\
JO~tM.
Interprète des Ateax, qa'Met~Mt appre<tê<et
neM 9
(A OEdipe.)
Oui, vous de mon epou<bvo<H seriez l'assassin?
t
~MMiqtdj'tidannéttCOMMnneetmamMnf
Non, seigneur, nem de* dieax t'eneb MMa abuse
Votre vertu dément h voix qai veM MNtee.
pMtMMB Mttt)Ot)tM< Mt'eMemt.
t
0 eM, dont le pettTetf preste notre aert,
Nommez me tMttt~ tête, en tendez-nous ~tMrt.
'M~MCTËM.
N'attendez point, sei~near, ~ntimt~ponrontnee;
<e ne titenn point nm indt~e M*~t*t~
Du revers inen! ~d t
TO)M pTeMtt met yeux
Je T<HM crois iBnoeent nm%r< !t voil dea dtewx
Je rem readt ht justice enmt q~i Tout est due,
tt q)M ce peuple et voaime m'tTe< point rendue.
CentM TO* ennemM je t<ttM o<fft mon brM;
tntM un pen<)<e et VOM je ne )~!<~ce pas.
CuptàtM, qn~~t'a Mtt, qt~tq~e dMa q~il'iMpite.
.<W':
Doit pner pènf ses Mit, <!t nen pt)t tes inédite.

Ond Meèt de Tertm t mt~ q~ eemMed'honeur 1


L'M*pttïe <m dem~dien, l'MUe en pt~tM impsstem.
(intnadMêtM.)
auteh quel ett le pnvUége t
Voilà donc des
e~tee t rimponité, tt bouche BMfiMee,
Fenr teemet «m roi d'nm jte!)Mt «dieux,
AtHMe iMotemment de cemmetee des dieux t
Ta CMM qM mon courtouxaMtMtpecter encore
Le mmMtèM Mint qu t~n~m dethet~.
Tmïtte, M pied det~wteb~tMtdfNtt'immoler,
A l'Mpect de tes ~ie)M qm t* ~oix fait pMler.
t.* eNam ptttt)tE.
th tie ett en Tôt mtim; vous en été* le mettre
Profitez des moments qUe To<M à~ez à i'ttK;
Awjoard'hai votre MTet ~out Mnt ptenohe&
TtemNez, mtthenteaxmi, totte tepM est passe,
Nne intMBïe mM~IMtpeBd sur rotte tête
te j~iTe mem~tmt qttti Mi~ttitt&ee tppïete;
Menmt. de TM mtMte vemt-jtttt~e epou~mté,
t~yMt Mn de ee tttne e& <Hm< été* monté,
Privé des t«m H)M<tt et (to$ eM~ MtwttiMt,
R~mtHMnt de im* eth tM *n~~<iM)t,
FMtMt d'en dieu TW()tMar i~ Mm~~HM coups
VeM~hentheMt~ me~t !~m<nt Mtt de vo<M.
.e <~ tenMin d. ~d~<. &mebM.,
K~et,
VMmj!pMe~'ja~ ~MWtMi)~
Medmt,mehMmmtm<~t<TMMdMtme. <

V<Mt Mbez tam J~we~ de m'M)te jMMtt ne.


ŒDIPE.
fai forcé jusqu'ici ma colère à t'entendre;
Siton sang méritait qu'on daignât le répandre,
De ton juste trépas mes regards satisfaits
De ta prédiction préviendraientles effets.
Va, fuis, n'excite plus le transport qui m'agite,
Et respecte un courMux que ta présence irrite:
Fuis, d'un mensonge indigne abominable auteur.
M GRAND PRÊTRE.
Vous me traitez toujours de traître et d'imposteur
Votre père autrefois me croyait plus sincère.
tENPE.
Arrête que dis-tu? qui? Polybe mon père.
LE GRAND PRÊTRE.
Vous apprendrez trop tôt votre funeste sort;
Cejour va vous donner la naissance et la mort
Vos destins sont comblés, vous allez vous connaître
Malheureux1 avez-vous quel sang vous donna l'être?
Entouré de forfaits à vous seul réservés,
Savez-vous seulement avec qui vous vivez f?
0 Corinthe ô Phocide exécrable hyménée!
Je vois naître une race impie, infortunée,
Digne de sa naissance, et de qui la fureur
Rempliral'univers d'épouvantéet d'horreur.
Sortons.
SC&NS V. ŒDIPE, PHILOCTETE, JOCASfE
tEDtPE.
derniers mots me rendent immobile
Ces
Je ne sais où je suis; ma fureur est tranquille
H me semble qu'un dieu descendu parmi nous,
Maître de mes transports, enchatne mon courroux,
Et, prêtant au pontife une force divine,
Par sa terrible voix m'annonce ma ruine.
pmtOCTÈTE.
Si vous n'avez, seigneur, à craindre que des rois,
Philoctète avec vous combattrait sous vos lois;
Mais un prêtre est ici d'autant plus redoutable
Qu'il vous perce à nos yeux par un trait respectaMe.
Fortement appuyé sur des oracles vains,
Un pontife est souvent terrible aux souverains:
Et, dans son zèle aveugle, un peuple opiniâtre.
De ses liens sacrés imbécile idolâtre y
Foulant par piété les plus saintes des lois,
Croit honorer les dieux en trahissant ses rois;
Surtout quand l'intérêt, père de la licence,
Vient de leur zèle impie enhardir l'insolence.
u~f~R.
Ahtseitmenr, vos vertus redouNent tM~ da<tte<tM
La nandeur de ve~e Me e~e meit mameurs;(
AccaNé sous le poids du soin qui devare,i
Vouloir me soulager, c'est m'aceaNer <!???. r",
OneNe nhintive Toit cHe <? &ad dé mon
«Mf ?
~uet crtmc ai-je commË!? E~il v~i~ diM tei~em-t i
M!CMM.
geimeur, ~en est assez, &e parlon~ phts de crime;
A ce penpte e~i~tt il t~t ~me
ti66me;
n &nt sauver l'État, et c'eet trop dMKrër.
Ëpouse de La!a<, c'est moi d'~pirer;
C~st à moi de chen&er Mt l'Memale ri~e
D'an maihearenxepoM reatNre ertante et plaintive
De ses mânes sangtantsj'apaisena !es eri<!
tes diemc, sà~sMts & ce pri~
rirai. Puissent trépas,
Contents de mon n'en point e~er d'autre,
Et que mon sam~ Tetsé pm~ ~parj~ner ?ttae
t
3~!tt!.
Vons mourir t vont, mana~et àM &'esK< pa&t assez
DetantdenmuxtaremisatmateteNnai~tst
le sort reine,
Quittez, de wtre époux
quittez ce est~Mrop torifBat,
tËngagé térriDte;

Sans que, dé nouveaux tt~t ~entint me ~éch~er,


Vous me donniez encor votre mort à pleurer.
Subez mettM, rentmas; a <Mtt que~laircisse
Un soupçon que je forme avec trop dé justice.
Venez. MMM)~
ConHneht.sei~nehr~yMB~uMie*
tiîbÍRi
<~tM~Èt
'si~iveo-moi;
Sunez-met,
Et venez dissiper eu ccmMer mem earbi.

A~'QmTHH~
SCEM:I.–amtM,aUCàSTE.

Non, quoi que vous nis~z ino& an~ t~eteë


De soupçons importuns m'estpts nfeSM <~tee.
pand pretMeume et~. et,
s~reit ptWt al'eEi~er,
nm~if~
Je commence am~scuseir.
Sur toat ce qu'il m% p~ d'~ne tiorreur octrente,
Ïe me MM en secr~ mitent moi-tttne; ·,
Zt miDe événements de mon âme eHacés
Se sont offerts en foule a mes esprits glacés.
Le passé m'interdit, et le présent m'accable;
Je lis dans l'avenir un sort épouvantable
Et le crime partout semble suivre mes pas.
JOCASTE.
Eh quoi! votre vertu ne vous rassure pas1
N'étes-vous pas enmn sûr de votre innocence?
< ŒDIPE.
On est plus criminel quelquefois qu'on ne pense.
KCASTE.
Ah d'un prêtre indiscret dédaignantles fureurs,
Cessez de l'excuser par ces lâches terreurs.
ŒDtPB.
Au nom du grand Laus et du courroui céleste,
Quand Laïus entreprit ce voyage funeste,
Avait-il près de lui des gardes, des soldats?
JOCASTZ.
Je vous l'ai déjà dit, un seul suivait ses pas.
ŒNM.
Un seul homme?
JOMSTZ.
Ce roi, plus grand que sa fortune,
Dédaignait comme vous une pompe importune;
On ne voyait jamais marcher devant son char
D'un bataillon nombrem le fastueux rempart;
Au milieu des sujets soumis à sa puissance,
Comme N était sans crainte, il marchait sans défense;
Par l'amour de son peuple il se croyait gardé.
(ENPX.
0 herost par le ciel aux mortels accordé,
Des véritables rois exed~le auguste et raret1
Œdipe a-t-il sur toi porté sa main barbare?
Dépeignez-moi du moins ce prince maïheurém.
JOCÀSTB.
Puisque vous rappelez un souvenir faehem,
Malgré le froid des ans, dans sa mâle vieillesse,
Ses yeux brillaient encor du feu de la jeunesse;
Son front cicatrisé sous ses cheveux blanchis
Imprimaitle respect aux mortels interdits;
Et si j'ose, seigneur, dire ce que j'en pense,
Laius eut avec vous assez de ressemblante; i
Et je m'applaudissais de retrouver en vous,
Ainsi que les vertus, les traits de mon épou;.
Seigneur, qu'a ce discours qui doive vous surprendre?
ŒDIPE.
J'entM"")is des malheurs que je ne puis comprendre
Je enins que par les dieux le ponMeéclairé.
msptfe
Sur mes destins affreux ne soit trop possible?
Moi, j'aurais massacré). Dieux) serMt-u
JOCASTE.
miaiIliHe?
Cet organe des dieux est-il donc
Un ministère saint les attache aux autels; mortels.
sont des
tis approchent des dieux, mais ils leur demande
pensez-vous qu'en effet au gré dedépende?
Du vol de leurs oiseaux la vérité
Que sous un fer sacré des taureaux
gémissants
Dévouent l'avenir à leurs regards perçants,
ornées
Et que de leurs festons ces victimes desMées?
Des humains dans leurs Bancs portent les
Non, non chercher ainsi l'obscure vérité,
C'est usurper les droits de la divinité.
peuple pense;
Nos prêtres ne sont point ce qu'un vain
Notfe crédulité fait toute leur science.
ŒDIPE.
Ah dieux s'il était vrai, quel serait mon bonheur!
JOCASTB.
Seigneur, il est trop vrai; croyez-en ma douleur.
-Comme vous autrefois pour eux
préoccupée,
1
Hélas pour mon malheur je suis bien détrompée,
écouté
Et le ciel me punit d'avoir trop obscurité.
D'un oracle imposteur la fausse
H m'en coûta mon fils. OMCies que j'abhorre!
Sans vos ordres, sans vous, mon fils vivrait encore.
ŒNM. r perdu?
Votre 61s! par quel coup l'avez-vous donc
Quel oracle sur vous lés dieux ont-ils rendu?'l
JOCAStE.
Appfenez, apprenez, dans ce péril externe,
Ce que j'aurais voulu me cacher à
mot-même;
Et d'un oracle faux ne vous alarmez plus,LaM..
Seigneur, vous le savez j'eus un 61s de
Sur le sort de mon <Hs ma tendresse
inquiète,
Consulta de nos dieux la fameuse interprète.
Quelle fureur, hélas! de vouloir arracher
nous cacher!
Des secrets que le soft a voulu
Mais enfin j'étais mère, et pleine de faiblesse;
Je me jetai craintive aux pieds de la prMresse
Voici ses propres mots, j'ai d& les retentf
Pardonnez si je tremble à ce s<mlsouvemr.
< Ton aïs tuera son père, et ce Ns sacrilège,
Inceste et parr~de, 0 dieux! achevem-jet
QtntMt.'
Bh bien! madame?
JOCASTE.
Enfin, seigneur, on me prédit
Que mon nb, que ce monstre entrerait dans mon lit
Que je le recevrais, moi, seigneur, moi sa mère,
Dégouttant dans mes bras du meurtre de son père
Et que, tous deux unis par ces liens affreux,
Je donnerais des ms à mon fils malheureux.
Vous Tous troublez, seigneur, à ce récit funeste;
vous craignez de m'entendre et d'écouter le reste.
ceMPZ.
~h! 1 achevez: dites, que fîtes vous
madame,
De cet enfant, l'objet du céleste courroux?
JOCASTB.
Je crus les dieux, seigneur; et, saintement cruelle,
J'étonnai pour mon fils mon amour maternelle.
En vain de cette amour l'impérieuse voix
S'opposait nos dieux, et condamnaitleurs lois;
H fallut dérober cette tendre victime
Au fatal ascendant qui l'entraînait au crime,
Et, pensant triompher des horreurs de son sort,
J'ordonnai par pitié qu'on lui donnât la mort.
0 pitié criminelle autant '"le malheureuse1
0 d'un oracle taux obscurité trompeuse
Quel fruit me revient-il de mes barbares soins?'t
Mon malheureux époux n'en expira pas moins;
Dans le cours triomphant de ses destins prospères
H fut assassiné par des mains étrangères «.
Ce ne fut point son fils qui lui porta ces coups;
Et j'ai perdu mon Sis sans sauver mon époux!
Que cet exemple affreux puisse au moins vous instruire.
Bannissez cet effroi qu'un prêtre vous inspire;
Profitez de ma faute, et calmez vos esprits.
<ED!PB.
Après le grand secret que vous m'avez appris,
n est juste à mon tour que ma reconnaissance
Fasse de mes destins l'horrible confidence.
Lorsque vous aurez su, par ce triste entretien,
Le rapport enrayant de votre sort au mien.
Peut-être, ainsi que moi, frémirez-vous de crainte.
Le destin m'a fait nattre au trône d~ Corinthe
Cependant, de Corinthe et du trône éloigné,
Je vois avec horreur les lieux où je suis né.
Un jour (ce jour affreux, présent à ma pensée,
Jette encor la terreur dans mon âme glacée),
Pour la première fois, par un don solennel,
Mes mains jeunes encore enrichissaientl'autel
Du temple tout à coup les combles s'entr'ouvrirent:
De traits anreux de sang les marbres se couvrirent;
De l'autel ébraajtt pat de longs tremblements
Une invisiNe main repoussait mes présents;
Et tes vents, au milieu de ta foudre échtante,
Portèrent jusque moi cet~e yoix effrayante
<[ Ne viens plus des Uenx sam~b soumer t% psre~;
Du nombre des vivants le~ dieu~ t'ont rejett;
Ns M KSMTent p~int tes eCi~ndes inaptes
Va porter tes ptesents aux ante!* des Furies;
t
Conjure ieum serpents prêts te déchirer
Va.eesontUlesdMmauetudoM~ptoter.a
If
Tandis qu'a la frayeur j'attOndonDa~ mon ~une,
Cette voix m'annonça, le crqinez-Tous, madameî
Tout l'assemN<ae aOHM des fprffuts inouïs
Dont le ciel mtMMa menaça yotM S!s,
Me dit que je serais l'MtMtun de mon p~e.
toOMmt.
Ah dieux!1
ilb, ;q OtMM.
Que je se~ 1« m~
MM ~te m~,
M'amaU»~-9f,
<ec~Tt!,
<Mtsuis-je? Quel démon, en utMssaat ntw ca!uts,
Cher prince, a pu dans anus taseem)~ 1~n~ d'horre'9
QmBt.
n n'est pas encor temps d< tepamdre det huane~;
Tous appMndMt bientôt dentées sujets <jMaMea,
Neeutaz-mei,madame, et MM aNM tremblet,
Du sea de ma patrie il Mtut m'e~M.
Je craignis que ma main, mature moi crimintHe,
Aux destiM ennemis ne <tt un jour nd~;
tt, t
suspect à moi.m~ne, mei'màrne odjte~,
Ma Tertu n'ota point lutter contre tes diemc.
Je m'arrachai des bras d'une mère eptoree
Je partis, je couru de eomtree en eon~e;
Je déguisât partout ma !MM<mM et menL Mm
Un ami, de mes pas tut saut campt~non.
Dans plus d'une aMntuBe, <m ce ftta~ To~a~te,
Le dieu qui me guidait seeendt mon courage
HtUMux si j'arait pu, danaïum de ees eomhatSt
Prévenir mon desdn <m Mbtetr~poa 1.
Msis je suis réservé aaus dMte auntraeide,
Zann je me souviens qu~aax champs de la phoe}de
(Bt je ne conçois yaspaBqaatemt~ntemeat
J'ouMiaisjusqu'iMtegea~eveMMBt;
La main des dieux sut mei si longtemps auspen~ut
S<mHe otec htendean qm'HtjMMMe~ eue ma ~ue~
Dam un ettesUn etreit je tmuMu deux amerners
t
Sur un char éclatant que trainaient deux coursiers;
Il fallut disputer, dans cet étroit passage,
Des vains honneurs du pas le frivole avantage.
J'étais jeune et superbe, et nourri dans un rang
Où l'on puisa toujours l'orgueil avec le sang.
Inconnu, dans le sein d'une terre étrangère,
Je me croyais encore au trône de mon père,
Et tens ceux qu'à mes yeux le sort venait offrit
Me semblaient mes sujets, et tuts pour m'obéir
Je marche donc vers eut, et ma main furieuse
Atfete des coursiers la fougue imp4tueuse;
Loin du char à l'instant ces guerriers élancés
Avec fureur sur moi fondent 4 conps pressés.
La victoire entre nous ne fut poin~ incertaine ¡
Dieux puissants, je ne sais si c'est faveur ou hMne,
Mais sans doute pour moi contre eux vou~ combattez; 1
Et l'un et l'antre enfin tombèrent à mes pieds.
L'un d'eux, il m'en souvient, déjà glacé par l'âge.
Couché sur la poussière, observait mon visage;
H me tendit les bras, il voulut me parler
De ses yeux expirantsje vis des pleurs couler:
Moi-méme en le perc'mt, je sentis dans mon âme,
Tout vainqueur que j'étoH. Vous frémissez, madame.
JOCASTE.
Seigneur, voici Photbas, on le conduit ici.
osnn'E.
Hélas mon doute a<heux v& donc être éolairci
SCENE n. ŒDIfE, JOCASTE, PHORBAS, soiTf
t~MM.
Viens, malheureux vie~ard, viens, approche. A fa ~'M
D'un trouble renaissantje s~ns mon 4me émue
Un confus souvenir vient encor tn'~fntger
d
Je tremble de le voir et l'interroger.
PaORB~S.
Eh bien! est-ce aujourd'hui qu'il {aut que je pér~?
Grande reine, avez-vous or~mmé !non supplice?
Vous ne fûtes jamais injuste que pour moi.
JOCASTB.
Rassurez-vous, Phorbas, et tépondez au roi.
PHOMAS.
Au rot )1
IOCASTE.
je vous tais parattre.
C'est devant lui que
PHOM~
0 dieuxLaius est mort, et vous êtes mon mattre
Vous, seigneur?
ŒNMt.
Ëpatgnons les discours superttus
Tu <us le seul témoin du meurtre de La!as;
Tu tus Messe, dit-on, en Tomhmt le défendre.
PHOMAS.
Seigneur, MM est mort, Mssezen paix sitcstdte;
N'insultez pM du moins an malheureux destin
D'un tdete aujet Nessé de Totre main.
ŒmtB.
Jèt'aiNessétqui.moiî
PHOMM.
Contentez totre envie;
Achetez de m'Oter une impettune ~ie;
Seigneur, qoe TOtre brM, que les dieux ont trompé,
Verse un KMe~ de sang qui vous est échappe;
Zt puisque Tous soutient de ce sentierfuneste
Ou mon Mi.
QÏMM.
h
Matheurem t éparttne-mm reste;
J'ai tout tait, je le irois, c'en est assez. 0 dimm!
Ennn après quatre ans voua dessiNez mes yeux.
JOCMM.
HaMtaestdonevMi)
1

Quoi
aaw
t c'est toi que ma M~e
Attaqua TeraDauMs en cet étroit passaitl
Oui, c'est toi Tainement je oherchet m'abuser;
Tout parle centre moi, tout Mrt a m'aceMer;
Btmon<Mtet<mntM~utteimeconnattre.
PBOBJMa.
ri est Trai, aous TM coups j~ wtember mon mattM:
Vous Mez tsit la crime, et fen tts soup;onné
rai Técu da)M tes iers, et TMts a,<!ez r<<né.
amN'
t
Va, Nentot m«n tourjemeten~Mjustice;
Va, hisse-moi du moinsie Mia dej)Mn supptice
Msse-n~,aamM~~ de l'août d~u~ ·
DeTeirunmmcentquej'~Mt~
SCBm ïn. <NNM:, JOCASTE.
OtiM~B.
~ecaste. caf emin h tiMtum jatouse
ymtMdittjamaisJ.d'epouse;
Vous wyez ~"a mrmimTB~M de rotte M,
FtaMwz, d~m~TMt de ~~<~ d'être & moi.
MCMM.
_“
naastI
ŒBIPB.
Prenez ce fer, instrument de ma rage;
Qe'B vous sene aujourd'hui pour un plus juste usage;
Phtngtz-Ied~MtBonsein.
JOCASTE.
Que faites-vous, seigneur?
Arrêtez; modérez cette aveugle douleur;
Vivez.
<EB!PE.
Quelle pitié pour moi vous intéresse?
Je dois mourir.
tOCASTE.
Vivez, c'est moi qui vous en presse;
Ecoutez ma prière.
ŒDIPE.
ŒDtFE.
Ah! je n'écoute rien;
faituévotreépoux.
JOCMTB.
Mais vous êtes le mien.
ŒDM.
Je le suis par le crime.
tOCASTE.
Q est involontaire.
tBNM.
N'importe, il est commis.
JOCASTB.
Ocombledemisète!
OHHPB.
0 trop funeste hymen t & feux jadis si doux
JOCASTZ.
Ils ne sont peint éteints; vous êtes mon épom.
QHUPE.
Non, je ne le suis plas; et ma main ennemie
N'a que trop bien rompu le saint nomd qui nous lie.
Je remplis ces climats du malheur qui me suit.
Redoutez-moi, ertignez le dieu qui me poursuit;
Ma timide vertu ne sert qu'a me confondre,
Et de moi désormais je ne puis plus répondre.
Peut-être, de ce dieu partageantle courroux,
L'horreur de mou destin s'étendrait jusqu'à vous
Ayez du moms pMé de tant d'autres victimes;
Frappez, ne craignez rien vous m'épargnez des crimes.
jocM'm.'
Ne vm)s accusez peint d'un desNm si cruel;
Voua êtes malheureux, et non pM criminel a
Dans ce tatal combat que DauNs vous vit rendre:
Vous ignoriez quel saBg~ws mains allaient répandre;
Et. sans trop rappeler cet atheux souvenir, x
Je ne puis que me plaindre, et non pas vous punir.
Vivez.
ŒDH'E.
Mm, que je vive! il faut que je vous M".
Hélas ) où traînerai-je une mourante vie '?t
Sur queb bords malheureux, en quels tristes climats:
Ensevelir l'horreur qui s'attache & mes pas 9?
Irai-je, errant encore, et me fuyant moi-même,
Mériter par le meurtre un nouveau diadème ?
Irai-je dans Corinthe, où mon triste destin
A des crimes plus grands réserve encor ma main ?Y
Corinthet que jamais ta détestable rive.
SCENE IV. –ŒDIPE JOCASTE, DIMAS.
DNfAS.
Seigneur, en ce moment un étranger arrive
n se dit de Corinthe, et demande à vous voir.
ŒDIPE.
Allons, dans un moment je vais le recevoir.
(A JetMte.)
Adteu que de vos pleurs la source se dissipe.
Vous ne reverrez plus l'inconsohNc <Edipe
C'en est fait, j'ai régné, vous n'avez plus d'époux;
En cessant d'être roi, je cesse d'être à vous.
Je pars je vais chercher, damt ma douleur mortelle,
Des pays où ma main ne soit point criminelle;
Et vivant loin de voua, sans ~jtats, mais en ro;,
Justiner les pleurs que vous ye~ez pour moi.

ACTE CIN~U~ÈME.

SCENE 1~ – (KMM, ARA8FB, BMAS, MtDt.


<"M!~
Finissez vos regrets, e~ tannez ~}armes
Vous plaignez mon e~, )) SL po~: moi de% ~hatmes;i
ita fuite à vos maU~NK ts~~ un Morn~t eaceu~;t
En perdant veùM ret <tp~t Mnsor~z vos jo)~s,
Du sort de tout ce peuple il <tf t*~ps que j'ordonne.
J'ai sauve cet empire~ti~va~n~ne,;
J'en descendrai du mo)ns ~nms j'y sais m~nMji
Ma gloire me S)thf~ daM BMn ad~ttMte.
Mon destin &? (M)om* d< vt~ rendre i
Je quitte mes enfants, mon trône, ma patrie
Ecoutez-moi du moins pour la dernière fois;
Puisqu'il vous faut un roi, consultez-en mon choix.
Philoctète est puissant, vertueux, intrépide
Un monarque est son père', il fut l'ami d'Alcide;
Que je parte, et qu'il règne. Allez chercher Phorbas,
Qu'il paraisse a mes yeux, qu'il ne me craigne pas;
B faut de mes bontés lui laisser quelque marque,
Et quitter mes sujets et le trône en monarque.
Que l'on fasse approcher l'étranger devant moi.
Vous, demeurez.

SCENE B. – ŒDIPE, ARASPE, ICARE, soiTB.


ŒDIPE.
Icare, ?st-ce vous que je voi ?
Vous, de mes premiers ans Mfe dépositaire,
Vous, digcs favori de Polybe n*M père?
Quel sujet important vous conduit parmi nous? i
tCAM~
Seigneur, Polybe est mort.
~DIPE.
ŒDIPE.
4h t que m'apprenez-vous?T
mon père.
Mon
ICARE.
A son trépas vous deviez vous attendre.
Dans la nuit du tombeau les ans l'ont fait descendre·.
Ses jours étaient remplis, il est mort a mes yeux.
ŒDIPB.
Qn'etes-vous devenus, oracles de nos dieux?
Vous qui faisiez trembler ma'vertu trop timide,
Vous qui me prépariez l'horreur d'un parricide
Mon père est chez les morts, et vous m'avez trompé;
Malgré vous dans son sang mes mains n'ont point tremj'é
Ainsi de mon erreur esclave volontaire,
Occupé d'écarter un mal imaginaire,
t'abandonnais ma vie à des malheurscertains,
Trop crédule artisan de mes tristes destins1
0 ciel et quel est donc l'excès de ma misère
Si le trépas des miens me devient nécessaire?7
Si, trouvant dans leur perte un bonheur odieux,
Pour moi la mort d'un père est un bienfait des dieux°
Allons, il faut partir; il faut que je m'acquitte
Des funèbres tributs que sa cendre mérite.
Partons. Vous vous taisez, je vois vos pleurs couler
Que ce silence.
t. il «ttt Ht* dn toi dtnMe, M)enrd'hmiNégrepout.
ICARE.
0 ciel oserai-je parler? t
ŒDIPE.
Vous reste-t-il encor des malheurs à m'apprendre?
T
ICABB.
Un moment sans témoin daignerez-vous m'eate&trë?
ŒDIPE.
su:te.)
(A M
Allez, retirez-vous. Que va-t-il m'annoncer?
ICARE.
A Corinthe, seigneur, il ne faut plus penser
Si vous y paraissez, votre mort est jurée.
ŒDIPE.
Eh qui de mes Etats me défendraitl'entrée?
ICARE.
Du sceptre de Polybe un autre est l'héritier.
ŒNPE.
Est-ce assez T et ce trait sera-t-il le dernier ? t
Poursuis; destin, poursuis, tu ne pourras m'abattre.
Eh bien! j'allais régner; Icare, allons combattre
A mes lâches sujets courons me présenter.
Parmi ces malheureux, prompts a se révolter,
Je puis trouver du moins un trépas honorable
Mourant chez les Théhains, je mourrais en coupable;
Je dois périr en roi. Quels sont mes epncmis? t
Parle, quel étranger sur mon troce et assis?
ICAM.
Le gendre de Polybe; et Polybe lui-même
Sur son front en mourant a mis le diadème.
A son maître nouveau tout le peuple obéit.
<ENM.
Eh quoi t mon père aussi, mon père me trahit?
t
De la rébellion mon père est le complice?
D me chasse du trône t
ICAM.
H vous a fait justice;
Vous n'étiez point son nls. ·
ŒMM.
ïcare!
ICAM.
Avec regret
Je révèle en tremblant ce terrible secret;
Mais il le &ut, seigneur; et toute la province.
mDlra.
<ENM.
Je ne suis point son 61s 1
ICAM.
Non, seigneur; et ce prince
A tout dit en mourant. De ses remords pressé:
Pour le sang de nos rois il vous a renoncé;
Et moi, de son secret confident et complice,
Craignant du nouveau roi la sévère justice,
Je venais implorer votre appui dans ces lieux.
ŒDIPE.
Je n'étais point son fils et qui suis-je, grands dieu::?

Le ciel, qui dans mes mains


ICARE..
remis votreà enfance,
a
D'une profonde nuit couvre votre naissance
Zt je tais seulement qu'en naissant condamné,
Et~ur un mont désert à périr destiné,
La lumière sans moi vous eût été ravie.
ŒDIPE.
Ainsi donc mon malheur commence avec ma vie
J'étais dès le berceau l'horreur de ma maison.
Où tombai-je en vos mains ?Y
ICARE.
Sur le mont Cithéron-
ŒDIPE.
Près de Thébe?
°
ICARE.
Un Thébain, qui se dit votre pète,
Exposa votre enfance en ce lieu solitaire.
Quelque dieu bienfaisant guida vers vous mes pas
La pitié me saisit, je vous pris dans mes bras;
Je ranimai dans vous la chaleur presque éteinte.
Vous viviez; aussitôt je vous porte à Corinthe
le vous présente au prince admirez votre sort t
Le prince vous adopte au lieu de son fils mort
Et, par ce coup adroit, sa politique heureuse
Affermit pour jamais sa puissance douteuse.
Sous le nom de son fils vous fûtes élevé
Par cette même main qui vous avait sauvé.
Mais le trône en effet n'était point votre place
L'intérêt vous y mit, le remords vous en chasse.
ŒDIPE.
0 vous qui présidez aux fortunes des rois,
Dieux! faut-il en un jour m'accabler tant de fois,
Et, préparant vos coups par vos trompeurs oracles,
Contre un faible mortel épuiser les miracles?
Mais ce vieillard, ami, de qui tu m'as reçu.
Depuis ce temps fatal ne l'as-tu jamais vu?2
ICARE.
Jamais; et Je trépas vous a ravi peut-être
Le seul qui vous eût dit quel sang vous a fait naître
Mais longtemps de ses traits mon esprit occupé
De son image encore est tellement frappé
Que je le connaîtrais s'I1 venait & paraître.
ŒDIPE.
Malheureux! eh pourquoi chercher à le connaîtret
Je devrais bien plutôt, d'accord avec les dieux,
Chérir l'heureux bandeau qui me couvre les yeux.
J'entrevois mon destin; ces recherches cruellee
Ne me découvriront ~ue des horreurs nouvelles.
Je le s<d&; mais, malgré les maux que je prévoi,
Un désir curieux m'entraîne loin de moi.
Je ne puis demeurer dans cette incertitude;
Le doute en mon malheur est un tourment trop rude;
J'abhorrele flambeau dont je veux m'éclairer;
Je crains de me connatre, et ne puis m'ignorer.

SCENE m. – ŒDIPE, ICARE, PHORBAS.


ÛENPN.
Ah 1 Phorbas, approchez 1
I<<UtB.
Ma surprise est extrême:
Plus je le vois, et plus. Ah seigneur, c'est lui-même;
C'est lui.
PHOMAS, <tft<t)'<.
Pardonnez-moi si vos traits inconnus.

Quoi du mont Citheron ne ICARE.


vous souvient-il plus?t
PBOMAS.
i
Comment?
ICtM.
Quoi cet enfant qu'en mes mains vocs remites;
Cet enfant qu'au trépas.
PBOMAS.
Ah qu'esta que votM dite: t
Et de quel souvenir venez-vous m'accablerT
ICARB.
Allez, ne craignez rien, cessez de vous troubler;
Vous n'avez en ces lieux que des sujets de joie.
Œdipe est cet en&nt.
PHORBAS.
Que le ciel te foudroie
Malheureux qn'as-tu dit?
iCA&B,d OMtpe.
Seigneur, n'en doutez pas
Quoi que ce Thébain dise, il vous mit dans mes b*'M
Vus destins sont connus, et voilà votre père.
<ENM.
0 sort qui me confond o comble de misère
(A Phorbas.)
Je serais né de vous T le ciel aurait permis
Que votre sang versé.
PHORBAS.
Vous n'êtes point mon 61s
ŒDIPE.
t
Eh quoi n'avez-vons point eiposé mon enfance
PHORBAS.
Seigneur, permettez-moi de fuir votre présence,
Et de vous épargner cet horrible entretien.
ŒDIPE.
Phorbas, au nom des dieux, ne me déguise rien.
PHORBAS.
Partez, seigneur, fuyez vos enfants et h reine.
ŒDIPE.
Réponds-moi seulement; la résistance est vaine.
Cet enfant, par toi-même à la mort destiné,
(En mentttEt Icare.)
Le mis-tu dans ses bras t
PHORBAS.
Oui, je le lui donnai.
Que ce jour ne fut-il le dernier de ma vie t
ŒDIPE.
Quel était son pays T
PHORBAS.
Thèbe était sa patrie.
ŒDIPE.
Tu n'étais point son père?
PHORBAS.
Hélas 1 il était né
D'un sang plue glorieux et plus infortuné.
ŒDIPE.
Quel était-il enSn?
PHORBASM jette aux genoux du roi.
Seigneur, qu'allez-vous faireF
(MIPE.
Achève, je le veux.
PHORBAS.
Joeaste était sa mère.
MAM5.
Et voilà donc le fruit de mes généreux soins?t
PHORBAS.
Qu'avons-nous fait tous deux?t
ŒDIPE.
Je n'attendais pas momt
ICARE.
Seigneur.
ŒDtPE.
Sortez, cruels, sortez de ma présence;
De vos affreux bienfaits craignez la récompense
Fuyez; à tant d'horreurs par vous seuls ré~ervA.
Je vo'i~ punirais trop de m'avoir conservé

SCENE IV. ŒDIPE.


Le voila donc rempli, cet oracle exécrable
Dont ma crainte a pressé l'effet inévitable i
Et je me vois ennn, pa' un mélange affreux,
Inceste et parricide, et pourtant vertueux
Misérable vertu, nom stérile et funeste,
Toi par qui j'ai réglé des jours que je déteste,
A mon noir ascendant tu n'as pu résister
Je tombais dans le piège en voubmt l'éviter.
Un dieu plus fort que toi m'entraînait vers le crime
Sous mes pas fugitifs il creusait un abîme;
Et j'étais, malgré moi, dans mon aveuglement,
D'un pouvoir inconnu l'esclave et l'instrument.
Voilà tous mes forfaits; je n'en connais point d'autre'.
Impitoyables dieux, mes crimes sont les vôtres,
Et vous m'en punissez 1. Ou suis-je? Quelle nuit
CoavM d'un voile affreux la clarté qui nous luit?
Ces murs sont teints de sang; je vois les Euménides
Secouer leurs flambeaux vengeurs des parricides;
Le tonnerre en éclats semble fondre sur moi;
L'enfer s'ouvre. 0 Mus, ô mon p&re! est-ce toi?
Je vois, je reconnais la MetMM mortelle
Que te tt dans le flanc cette main criminetle.
Punis-moi, venge-toi d'un monstre détesté,
D'un monstre qui souilla les Bancs qui l'ont porté.
Approche, entraîne-moidans les demeures sombres;
J'irai de mon supplice épouvanter les ombres.
Viens, je te suis.

SCÈNE V. ŒDIPE, JOCASTE, EGINE, LE otŒOX


MCASM.
Seigneur, dissipez mon effroi;
Vos redoutables cris sont venus jusqu'à moi.
ŒNPE.
Terre, pour m'engloutirentr'ouvre tes aMmes!
tOCMTE.
Quel malheur imprévu vous accable?
QHHM.
Mes crimes.
MCtSTt
<emneuf.
o.
Fuyez, Jocaste.
ŒDIPE.

JOCASTE.
Ah trop cruel époux
ŒDIPE.
tMheuteuse! arrêtez; quel nom prononcez-vous?'P
Moi votre épou~ 1 quittez ce titre abominable,
Qui nom rend t'un â l'autre un objet exécrable.
JOCASTE.
Qu'entendt-je?
ŒDIPE.
C'en est fait; nos destins sont remplis.
Mus était mon père, et je suis votre 61s.
(H sort.)
PREMIER PERSONNAGE DU CHŒUR.
0 crime!
SECOND PERSONNAGE DU CHŒUR.
0 jour affreux jour à jamais terrible 1

JOCASTE.
E)pne, arrache-moi de ce palais horrible.
ÉGINE.
Hélas!
JOCASTE.
Si tant de maux ont de quoi te toucher,
Si ta main, sans frémir, peut encor m'approcher,
Aide-moi, soutiens-moi,prends pitié de ta reine.
PREMIER PERSONNAGE DU CHŒUR.
Dieux! est-ce donc ainsi que finit votre haine?
'P
Reprenez, reprenez vos funestes bienfaits;
Cruels! il valait mieux nous punir & jamais.

SCENE VI. JOCASTE, EGINE, LE GRAND PRE'fRB,


LE CHŒUR.

LE GRAND PRÊTRE.
Peuples, un calme heureux écarte les tempêtes;
Un soleil plus serein se lève sur vos têtes;-·
~es feux contagieux ne sont plus allumés
Vos tombeaux qui s'ouvraient sont déjà refermés;
La mort fuit, et le dieu du ciel et de la terre
Annonce ses bontés par la voix du tonnerre.
(Ici on entend gronder la fondre, et t'an toit briller les ~c)tiM
JOCASTE.
Quels éclats! ciell où s'HS-j<? et qu'est-ce
que j'entends
Barbaresl.
LE GRAND PRETRE.
C'en est fait, et les dieux sont contfnts.
VOLTAMtt –– t ti
Lams du sein des morts cesse de vous poursnivrf
B vous permet encor de régner et de vivre;
ï< sang d'CMipe ennn suffit son courroux.
cnmmt..
LE CHŒUR.
Dieux 1
~tXjAST~.
0 mon CIs' btbts! dtt~irja m<)n <p<M~?
0 des noms les p~ etters aMen~hge earpyaMe)1
H est donc mort?
LE 6RA)!tB FRÉTM.
n vit, et la sort qui l'accable
Des morts et des TH~nts semble le séparer
H s'est privé du jour avant que d'expirer.
Je l'a? vu dam set ye~ enfoncer cette épée
Qui du sang de sem p~M avait M trempée;
n a rempli son sort; et ce moment fatal
Du satut des TMbams est le premier signal.
Tel est l'ordre dn ciel, dont la fureur se lasse;
Comme il vent, aux mortels il t~it justice ou grâce;
Ses traits sont épuises sny ce malheureux nls.
Vivez, il vous pardonne.
JOCMTtt. M ~<tpp<Mtt.
Et moi, je me punis.
Par nn pouvoir amwtx réservée t l'incestit,
La mort est le s<al Mon, le seul dien qui me teste.
Mus, reçois mon sang, je te suis chez les morts ¡
J'ai vécu vertueuse, et je merns sans remords.
LE CBonm.
0 malheureuse reine 1 0 destin que j'abhorM t
JOCASTB.
Ne phignez que mon CIs, puisqu'il respire encore.
Prêtas, v<m< Thtbtins, qu; fûtes mes sujets,
HenMM mon btcher, et sorgez à jamais
Qu'au milieu des horreurs du destin qui m'opprime.
t~i tnt rougir les dieu qui m'ont forcée au crime.
FRAGMENTS D'ARTÉMIRE.
TRA&~DIE,
(<S'ivmat<7M.)

PEttSQNNA&ES.
CASSANDRE, Toi de Macédoine.
ARTEMiBE, reine de Macédoine.
PAUjtNTE, farori dn roi.
PBB~TAS, pnpce.
MENAS, parent et conBdent de Patiente.
mPPAROCE, ministre de CMMndre
CEPBtSE, eenadente d'Artemire.

d.
La scène est t ï~r~e, dM* le p~~ da roi.

ACTE PREMIER.

ARTËMIRB, CËPHISB.
ph~t.. tourments
dont le retourla tsit trembler.)
~–~
en proie t h plus TiTe douleur ne cache
(Artémire,
point t C<
que lui fait epronrer i'hnmenr .Mp~ne.M..

AMËMIM.
Oui, tou ces conquérants ramemNes bord,
Soldats sous Alexandre, et rois après sur ce
Fatigués de forfaits, et lassés de la sa mort,
Ont rendu le repos qu'Ha étaient à laguerre,
terre.
JeTendt grâces, Cephite, & cette heureuse pam
Ont, brisant tes liens, te rend à mes souhaKs
Hélas que cette paix que la Grèce respira
Est un bien peu connu de la triste Artémlre 1
CMmndre. a ce nom seul, la douleur et l'effroi
De mon cœur alarmé s'emparent malgré moi.
Vainqueur des Locriens, Cassandre va parattre;
Esclave en mon palais, j'attends ici mon ma!tre:
Pardonne, je n'ai pu le nommer pMnépoM. i
Eh comment lui donner encore un nom si doiK T
H ne l'a que trop bien oublié, le barbare
ctpmsz.
Venspleurex)
ART~tHM.
PMt aux dieux qu'à Mégare enchaînée,
J'eusse été pour jamais aux fers abandonnée
Plut aux dieux que l'hymen éteignant son flambeau
Sous ce trône funeste eût creusé mon tombeau)
Le* fers les plut honteux, la mort la plus terrible,
Etaient pour moi, Céphise, un tourment moins horrible
Que ce rang odieux où Cassandre est assis,
Ce rang que je déteste, et dont tu t'éNouis.
cÉpmsE.
CÉPHISE.
Ouoi! vous.
AMÉMM.
n te souvient de la triste journée
Qui ravit Alexandre a l'Asie étonnée.
La terre, en frémissant, vit après son trépas
Ses chefs impatients partager ses Etats;
Et jaloux l'un de l'autre, en leur avide rage,
Déchirant à l'envi ce superbe héritage,
Divisés d'intérêts, et pour le crime unis,
Assassiner sa mère, et sa veuve, et son CÏs
Ce sont H les honneursqu'on rendit à sa cendre.
Je ne veux point, Céphise, injuste envers Cassandre,
Accuser un époux de toutes ces horreurs
Un intérêt plus tendre a fait couler mes pleurs
Ses mains ont immolé de plus chères victimes,
Et je n'ai pas besoin de lui chercher des crimes.
Du prix de tant de sang cependant il jouit;
Innocent ou coupable, il en eut tout le fruit;
n régna d'Alexandre il occupa la place.
La Grèce épouvantée approuva son audace.
Et ses rivaux soumis lui demandant des lois,
ri fut le chef des Grecs et le tyran des roia.
Pour mon malheur alors attiré dans l'Epire,
ïl me vit; fi m'offrit son coeur et son empire.
Antinous, mon père, insensible a mes pleurs,
Accepta malgré moi ces funestes honneurs
Je me plaignis en vain de sa contrainte austère
En me tyrannisant il crut agir en père
n pensait assurer ma gloire et mon bonheur.
A peine U jouissait de sa fatale erreur,
B la connut bientôt le
soupçonneux Cassandre
Devint son ennemi dès qu'il devint
son gendre.
Ne me demande point quels divers intérêts.
Outb troubles, quels complots, quels mouvements
Dan* cette cour trompeuse excitant les secrets,
Ont de LMiMe eu feu désolé les rivages o-ws
Emm dMM ee palais, théâtre des
revers.
Mon père infortuné se vit charger de fers.
Héhst il n'eut ici que mes pleurs pour défense.
C'est là que de nos dieux attestant la vengeance
D'un vainqueur homicide embrassant les genoux,
Je me jetai tremblante au-devant de ses coups.
Le cruel, repoussant son épouse éplorée.
0 crime, A souvenir dont je suis déchirée ) 1
Cephise ) en ces lieux même, où tes discours Batteurs
Du trône où tu me vois me vantent les douceurs,
Dans ces funestes lieux, témoins de ma misère,
Mon époux à mes yeux a massacré mon père.
CÉPHISE.
Par un époux. un père 1. < comble de douleurs!
ARTÉMIRE.
Son trépas fut pour moi le plus grand des malheurs.
Mais il n'est pas le seul; et mon âme attendrie
Doit à ton amitié l'histoire de ma vie.
Céphise, on ne sait point quel coup ce fut pour moi
Lorsqu'au tyran des Grecs on engagea ma foi;
Le jeune Philotas, avant cet hyménée,
Prétendait a mon sort unir sa destinée.
Ses charmes, ses vertus, avaient touché mon coeur,
Je l'aimais, je l'avoue; et ma fatale ardeur
Formant d'un doux hymen l'espérance natteuse,
Artémire sans lui ne pouvait être heureuse.
Tu vois couler mes pleurs à ce seul souvenir;
Je puis à ce héros les donner sans rougir;
Je ne m'en défends point, je les dois à sa cendre.
CÉFHtSE.
Il n'est plus Y?
ARTÉMIRE.
Il mourut de la main de Cassandre;
Et lorsque je voyais le rejoindre au tombeau,
Céphise, on m'ordonna d'épouser son bourreau.
CÉPHISE
Et vous pdtes former cet hymen exécrable?
ARTÉMIRE.
J'étais jeune, et mon père était inexorable;
D'un refus odieux je tremblais de m'armer
Enfin sans son aveu je rougissais d'aimer.
Que veux-tu Ï j'obéis. Pardonne, ombre trop chère,
Pardonne à cet hymen où me força mon père.
Hélas! il en reçut le cruel châtiment,
Et je pleure à la fois mon père et mon amant.
(Cependant eUe doit respecter le mœm) qui )'nnit à Ca!Mn<*tt )
.lui
Et dans ses bras.
C~PBIstt
parler et lé voir,
MttAtmtÈ.
HéhMt! c'est la mën désespoir.
Je sais que contre lui l'àmenr et là nature
Excitent dans mon c<jmr un étemel murinatë.
Tout ce que j'adorais est tombé sous se! coupsi
CephMe; cepem~&t GiMtndM est iMh epeut
Sa pMTicide nMim, t~je~rt prompte & m6 imMejt
A souillé nos tîeM, et ti'tt p<t :ei detrttifé.
Peut-être ai-je en secret le droit de le Mr,
destinée.
Mais en le hissant je lui dois obéir.
Telle est ma
(C~)MM lui part< de M cr<Mt<te«~ < Vous régnez, lui <<-<<<<.)
6&paist.
Quel malheur en régnant ne peut être adouci?
P
ART~MtM.
Céphise moi, régneri moi, cammander ici1 1
Tu connais mal Cassandre il me laisse en partage
Sur ce trône sanglant la honte et l'esclavage.
favori Pallante
Son tàYori est ietle
Paüante est roi;
séul ro!;
le seul
C'est un second tyran <nu m'impose ta loi.
Que dis-je? tous ces rots courtisans de Pallante,
Flattant indignement son audace insolente,
Auprès de mon époux implorent son appui,
Et leurs fronts couronnés s'abaissent devant lui.
Et moi.
C~PHtSE.
L'on Tient à vous.
AMÉMIRB.
Dieux t j'aperçois Pallante;
Que son &row6he Mpect m'tNtge et m'épouvante

SCENE n. FÀLLANTÉ, AR't'EitïM, CEPmS)!.


PALLANTE.

Et de ses actions rende un compte fidèle.


AMMttM.
PhNotast dieux) qu'entends-je? ah ctel' quelle nbuvë!~
Quoi, seigneur, Philotas verrait eScor le jour1
Sepeut-il?.
PÀHANTË.
Oui, madame, il est dans cette cour
ARTtttIMt.
Quel miracle. quel dieu.t
t
ftHMtM.
Redemander son trône et soutenir ses droits.
AMËMIM
Dieux tout-puissants1
PALLANTE.
Lisez ce qu'il m'ordonne.
ARtÉxntE.
Je ne le cèle point, tant de bonté m'étonne.
Depuis quand daigne-t-on confier à ma foi
Le secret de l'Etat et les lettres du roi?
Vous le savM, PaHante, esclave sur le trône,
A mon ohacnnté Cassandre m'abandonne.
Je n'ens jamais de part aux ordres qu'il prescrit.
PAt.LAKTE.
Usez ce qu'il m'écrit.
AMËtnM lit.
CMtumM t ttl.tjmr*
Je reviens triomphant <tM sein de mott empire;
Je laisse sous ttMt lois !« JLOtftttM tOttttttt
Et, eo)t!<ttt< me venger de <0t<< mes «m<mM,
J'o«<ttd< de cotre main la <<« d'~fMmtre.
Ainsi donc mon destin se consomme aujourd'hui!
Je n'attendois pas moins d'un époux tel que lui.
PiJIante, c'est à voùs qu'il demande ma tète,.r
Vous êtes mattre ici, votre victime est prête.
Vous l'attendez, sans doute, et cet ordre si dout
Ainsi que pour Cassàndre a ~M charmes pour vous.
PELANTE.

Voulez-vous vivre encore, e.. régner?


AMÉMIRB.
Ah) seigneur,
Quelle pitié pour moi peut toucher votre cœur?
Je vous l'ai déjà dit, prenez votre victime.
Mais ne puis-je en mourant vous demander mon crime,
Et pourquoi de mon sang votre ma!tre altéré
Frappe aujourd'hui ce coup si longtemps différé?
BALLANTE.

Pour 1 uidigne instrument de ses assassinats.


AMBtUM.
Vous me connaissez mal, et mon âme est surprise
Bien moins de mon trépas que de votre entreprise.
Permettez qu'Artémire, en ces derniers moments,
Vous découvre son cœur et ses vrais sentiments.
Si mes yeux, occupés à pleurer ma misère.
Ne voyaient dans le roi que l'assassin d'un père;
Si j'écoutais son crime et mon cœur irrité,
Cassandre périrait, il l'a trop mérité
Mais il est mon époux. quoique indigne de l'être:
Le ciel qui me poursuit me l'a donné pour maître:
Je connais mon dev(. et sais ce que je doi
Aux nœuds infortunés qui ~'unissent moi.
0" son gré dans mon sang il éteigne sa rage
Des dieux, par lui bravés, il est pour moi l'image
Je n'accepterai point le bras que vous m'offrez;
n peut trancher mes jours, les siens me sont sacrés;
Et j'aime mieux, seigneur, dans mon sort déplorable,
Moutir par ses f'rtaits que de vivre coupable.
PAU.ANTF.
Il faut sans balancer m'épouser t<u périr;
Je ne puis rien de plus c'èst à vous de choisir.
AMËMM.
Mon choix est fait; suivez ce que le roi vous mande;
n ordonne ma mort, et je vous la demande.
Elle finit, seigneur, un étemel ennui,
Et c'est l'unique bien que j'ai reçu de lui.
PAU-tNTB.
Mais, madame, songez.
ARTÉtttRB.
Non, laissez-moi, Pallante.
Je
ne suis point à plaindre, et je meurs trop contente
Artémiré à vos coups ne veut point échapper.
J'accepte votre main. mais c'est pour me frapper.
(Elle sort.)
(Pallante est furieux de ne pouvoir recueillir le fruit des soupçons
ja)oM qu'il a semés dans le cœur de Cassandre. Cependant il ne
désespère paa de vaincre la résistance de la reine; il t'enhardit dans
le projet d'assastinfr le roi.)
Son trône, ses trésors, en seront le salaire
Le crime est approuvé quand il est nécessaire.
(tt a besoin d'nn complice; it croit ne pouvoir mieux choisir que
MtME. son parent et son ami, qu'il voit parattre. M lui demande s'ilit
se sent mtet de courage pour tenter une grande entreprise. Mtnm
répondque douter de son ttte et de son amitié, c'est lui taire la plus
grave injure. Pallante alors lui tenue l'amour dont il brOte~ pour la
reine. Mena* n'en est point étonné; mai* il représentea Pallante qne
la vertu darlémire est épie sa beauté. Mhmte ne repude ta vertu
Jes femmes que commeune adroite hypocrisie.)
Voila quelle est souvent la vertu d'une femme
L'honneur peint dans sef yeux semble être dans son ime;,
Mais de ce faux honneurles dehors fastueux
Ne terrent qu'à couvrir la honte de ses feux.
Au seul amant chéri prodiguant sa tendresse,
Pour tout autre elle n'a qu'une austère rudesse;
Et l'amant rebuté prend souvent pour vertu
Les fiers dédains d'un cœur qu'un autre a corrompu.
(H développeses projets à MénM, qui lui promet de ne pM le tra-

seul, ne reprde plus MénM e


hir, mais qui refuse d'être complice de ses crime*. Pallante, reste
il doit prévenir t indiscrétion.)
comme un conMtnt dangereux dont

ACTE SECOND.

SCENE I. ARTEMIRE, PALLANTE, CËPHJSE.


ARTÉMIRE.

Ah! c'en est trop, Pallante.


PALLANTE.

Si vous me résistez, ce n'est que par faiblesse.


ARTÉtURE.
Ainsi ce grand courage ose me proposer
D'assassiner Cassitndt'e, et de YOtM épouser!
le veux biju retenir une colère v une,
Mais songez un peu plus que je suis votre reine;
Sur mes jours malheureux vous pouvez attenter,
Mais an sein de la mort il faut me respecter.
Finissez pour jamais un discours qui m'offense;
La mort me déplatt moins qu'une telle insolence,
Et je vous aime mieux dans ce fatal moment
Comme mon meurtrier que comme mon amant.
Frappez, et laissez là vos fureurs indiscrètes.
PALLANTE.

Reconnattre un vengeur, ou craindre votre maitre.


ARTEMIRE.
Oui, vous pouvez verser le sang de votre roi;
Mais je vous avertis de commencer par moi.
Dans quelque extrémité que Cassandre me jette,
Artémire est encor sa femme et sa sujette.
rirai parer les coups que l'on veut lui porter,
Et lui conserverai le jour qu'il veut m'ûter.
(Pallante sort Artémire reste avec Cephite. qui M apprend qne
PhitntM n'est pas mort, qu'il va reptftttre elle lui conseille de me-
nager Pallante, de t~ner dn ttmpt, t~n de redevenir mattreMt de
sa detUnée eUe lui reproche d'avoir trop bravé le favori du roi.)
Madame, jusque-là deviez-vous l'irriter? f
AtTttttM:
eh 1 je hâtais les coups que l'on veut me porter,
Céphise, avec plaisir aigrissant sa colère,
Moi-même je pressais le trépas qu'il dmere
Je rends graees am dieux dont le cruel secours,
Quand Philotas revient, va terminer mes jours.
Hélas! de mon époux armant la main sanglante,
Du moins ils ont voulu que je meure innocente.
CÉPHISE.
Quand vous pouvez régner, voua périssez ainsi?
ART~MIRE.
Philotas est vivant, 'Philotas est ici
Ma~heureuaet comment sou~drM-tt sa vue?
Toi qui de tant d'amour si longtemps prévenue,
Après tant de serments; aa reçu dans tes bras
Le cruel assassin de ton cher Philotast
Toi que brûle en secret une uamme infidèle,
Innocente autrefois, aujourd'hui criminelle!
Hélas! j'étais aimée, et j'ai rompu les nœuds
De l'amour le plus tendre et le plus vertueux.
J'ai trahi mon amant; pour qtti? pour un perfide,
De mon père et de moi meurtrier parricide:
A l'aspect de nos dieux Je M promis ma foi,i
Et l'empire d'un cceur qui n'était pins a mM;
Et mon âme, attachée au serment qui m6 Ne,¡
Lui doit encor sa foi quand il m'oté là vie!i
Non; c'est trop de tourments, de trouMe, et dt remorde
Emportons, s'il se peut, ma <wtù chez les morts,
Tandis que sur moit tceur, qu'un tendre ametr décMrë.
Ma timide raison garde encor quelque empire.
C4KOSË.
Vous vous perdez vous seule, et tout ~ut vous servir
AMÉMIM.
Je connais ma faiblesse, et je dois m'en punir.
CËMNSB.
Madame, pensez-vous qu'il vous chérisse encore?
ARTËtOM.
ri doit me détester, Céphise, et je l'adore.
Son retour, son nom seul ee nom cher à mon cceur,
D'un feu trop mal éteint a ranimé f ardeur.
Ma mort, qu'en même temps Pallante a prononcée,
N'a pas du moindre trouble occupé ma pensée;
Je n'y songeais pas même; et mon âme en ce jour
Na de toua ttt matheurt senti que son amour.
A quelle honte, o dieux. m'avez-vous fait descendre!
Ingrate à Philotas, infidèle à Cassandre,
Mon coeur, empoisonné d'un amour dangereux,
Fut toujours criminel et toujours malheureux
Que leurs ressentiments, que leurs haines s'uniMem;
Tous deux sont offensés, que tous deux me punissent.
Qu'ils viennent se baigner dans mon sang odieux
ctpmss.
Madame, un étranger s'avance dans ces lieux.
ARTÉMIM.
Si c'est un assassin que Pallânte m'envoie.
Céphise, il peut entrer; je l'attends avec joie.
0 mort! avec plaisir je passe dans tes bras.
Céphise, soutiens-moi grands dieui!c'est Philota~!

SCENE II. PHILOTAS, ARTËMIRE, CËPHÏ8Ë.


ARtBMIM.
Quoi, c'est vous que je vois! quoi, là parque ennemie
A respecté le cours d'une si belle vie

~PhitotM tdKtte de< ttproehés à Artemirè. Mt cequ'tUé tni a


manqué de foi en pMMmtdaim lea brtt de CasstMfe et M i*pt«M)6
l'amour dont ik ont brtte l'ah pour l'autre.)
PHU.OtAS.
Est-ce ainsi que vous m'àvëï aimé?
ARTÉMUtB.
Vous pouvez étaler aux yeux d'une tundele
La haine et le mépris que~ vous avez pour elle.
Accablez-moi des noms réservés aux ingrats;
Je les ai mérités, je ne m'en plaindrai pas.
Si pourtant Philotas, à travers sa colère,
Daignait se souvenir combien je lui fus chère,
Quoique indigne du jour et de tant d'amitié,
J'ose espérer encore 'm reste de pitié.
N'outragez point une âme assez infortunée
Le sort qui vous poursuit ne m'a point épargnée;
Il me baissait trop pour me donner à vous.

PHILOTAS.
Cette horreur se peut-elle eKuser ?
ARTÉMIRE.
Je ne m'excuse point, je sais mon injustice.
Dans mon crime, seigneur, j'ai trouvé mon supplice.
Ne me reprochez plus votre amour outragé;
Plaignez-moi bien plutôt, vous êtes trop vengé.
Je ne vous dirai point que mon devoir austère
Attachait mes destins aux ordres de mon père;
A cet ordre inhumain j'ai d4 désobéir
Seigneur, le ciel est juste; il a su m'en punir.
Quittez ces Hem, fuyez loin d'une criminelle.
(PMetas lui répète combien Cauaodre, un Uebe MMMin.
élait indigne d'elle.)
PHtMTAS.
Est d'être possédé par un lâche assassin.
AMttUM.
Cessez de me parler de ce triste hyménée
Le tombeau s'en éteint; ma course est terminée
Cassandre me punit de ce malheureux choix,
Et je vous parle ici pour la dernière fois.
Ciel! qui lis dans mon coeur, et qui vois mes alarmes,
Protège PhBotas, et pardonne à mes larmes.
Du trépas que j'attends les pressantes horreurs
A mes yeux attendris n'arrachent point ces pleurs:
Seigneur, Os n'ont coulé qu'en vous voyant paraltre;
J'en atteste les dieux, qu'ils offensent peut-être.
lion coeur, depuis longtemps ouvert aux déplaisirs,
N'a connu que pour vous l'usage des soupirs.
Je vous aimai toujours. Cette fatale flamme
Dans les bras de Cassandre a dévoré mon*âme
Aux portes du tombeau je puis vous l'avouer.
C'est un crime, peut-être, et je vais l'expier.
Hélas ) en vous voyant, vers vous seul entrainée,
Je mérite la mort où je suis condamnée.
MtLOTAS.

Quel crime ai-je commis? quelle erreur obstinée.?t


AMtttIM.
Vous apprendrez trop tôt quelle est ma destinée.
Adieu, prince.

SC&NE m.–PARLANTE, ARTËMIRE, CEPHtSl!.


(Mhmte revient, et surprend Philotas avec Artemire. Philotas sort
en bfsvmM ee favori, qoi pretse Artémire d'aeeepter sa main pcnr
Muvettt vie eue h rehme.)
PAUJUtTZ.

Je veux que vous-même ordonniezde son sort.


AMtMM.
Le mien est dans tesbras, et tu vois ta victime.
Tyran, tu peux frapper, c'est bien assez d'un crim~
PAt-LANTt.
Toujours à h mort vous aurez donc recours ?
AMËtftM.
La mort est préférable à ton lâche secours;
J~cheve, et de ton roi remplis l'ordre funeste.
PALLANTE.
a
Et je vois malgré vous d'où partent vos refus.
AM&ttIM.
Que peux-tu soupçonner, lâche? que peux-tu croire1
Tranche mes tristes jours, mais respecte ma gloire.

Aussi bien n'attends pas que je puisse jamais


Racheter cette vie au prix de tes forfaits.
Mes yeux, que sur ta rage un faible jour ectaire.
Commencent à percer cet horrible mystère.
Tu n'as pu d'aujourd'hui tramer tes attentats
Pour tant de politique un jour ne sufnt pas.
Tu t'attendais sans doute a l'ordre de ton maître
Je te dirai bien plus, tu l'as dicté peut-être.
Si tu peux t'étonner de mes justes soupçons,
Tes Grimes sont connus, ce sont là mes raisons.,
C'est toi dont les conseils et dont la calomnie
De mon malheureux père ont fait trancher la vie;
C'est toi qui, de ton prince infâme corrupteur,
Au crime, dès l'enfance, as préparé son cœur;
C'est toi qui, sur son trône appelant l'injustice,
L'as conduit par degrés au bord du précipice.
ïl était né peut-être et juste et généreux
Peut-être sans PaUante il serait vertueux1
Puisse le ciel enfin, trop lent dans sa justice,
A la Grèce opprimée accorder ton supplice 1.
Puisse dans l'avanir ta mort épouvanter
Les ministres des rois qui pourraient t'imiter!
Dans cet espoir heureux, traître, je vais attendre
Et l'effet de ta rage, et l'arrêt de Cassandre;
Et la voix de mon sang, s'élevant vers les deux.
ïra pour ton supplice importuner les dieux.
(Elle Mrt.)
ACTE T~O!~E-
SCENB I. ARTEMIRE, PHILOTAS.
AUTËMOtB.
Je vous l'ai dit, il m'anne, et, ma!t)~ de mon Mît,
H ne donne mon choix que le ertme tu la
mort.
Dans ces extrémité où le de~ttnmo livre,3
Vous me connais~ ~rpp pour m'ordonner d~ ~vre.
MnoT~s.
Que peut-être le ciel nom t~ervp à tous deux.
AttïtXtIM.
Non, prince; sans retour !es d;eni m'ont eondanmee
Pamqa'& d'autre* qu'à Ton* le~ cruel~ m'ont donnée,
Cet amour, autretbM tt*nqmNe et si doux,
Désormais dans Lan~e e~ un crime pour noua.
Je ne puis MM remotds you! Yotr ni TpM entendre;
D'un charme trop tMal j'at petne me défendte;
Vous aigrissez met !nan~, au l;en de les ~utnr
Ah fuyez Artemira, et lats~ta monr}r.
~H~OTAS.
0 vertu trop eru~le)I
AMtMIM.
0 )[oi trop rigonreuM)
tmMTAS.
Aftémire, vivez!
Artemire, vwez!
A)tft)aM.
Et pmr quit. tMlhe'M~M)i
MtMTAt.
Si jamais votre cœur partagea mes eMtHt.
AttttttBM.
Je vous aime, et je meuM e'eat tout <te qwe M nuia,
~JOLOTAB.
Au nom de cette atMaw que les dieu qat teaMe,
'tKïtMM.
Mon amour est un <th~; & tmt qm je l'*we
PBIMTAS.

Vous êtes sa complice, et voilà votre crime.


AMttOM.
Les droits qu'il a Mr mm.
PHÏLOTAS.
Tous ses droita sont perons
AMt)t!M.
Je suis Mumite à lui.
PHILOTAS.
Non, vous ne l'êtes plus.
ARTÉtfmE.
Les dit~x nous ont unis.
PHILOTAS.
gon crime voua dégage.
ARTÉtURt.

époux.
De l'anivers surpris quel sera le langage?
Quelle honte seigneur, et quel affront nouveau.
Si fuyant un
PttILOTAS.

Je Tous vais de la mort apprendre le chemin.


ARTÉMIM.
N'ajoutez point, cruel, au malheur qui me presse;
Mon Meur vous est connu, vous savez ma faiblesse;
Prince, daignez la plaindre, et n'en point abuser.
Voyez à quels affronts vous voulez m'eïposer;
PenKtre on ne sait point les malheurs que j'évite;
Sans en savoir la cause on apprendra ma fuite
<[Ble aime, dira-t-on, et son égarement
Lui fait fuir un époux dans les bras d'un amant. :II
Non, vous ne voulez pas que ma gloire ternie.
PHILOTAS.

J'irai tramer ailleurs un destin déplorable.


AMdfIM.
Le peurrez-voas, teignenr?
PHILOTAS.
· ·
Ne vous rendez-vous pas à ma juste prière?
AMËMIRE.
Cruel t avec plaisir je quittais la lumière,
Je détestais la vie, et déjà ma douleur
Du barbare Pallante accusait la lenteur.
Faut-il que, combattant une si juste envie
Vos discours, malgré moi, me rendent à la vie T
Et que ferai-je, o ciel! en de~ climats plus doux.
De ces jours malheureux qui ne sont pas pour vous
PHH~TAS.

Venez, allons, madame.


A~T~MIM.
Où, Tteigneur? en quels tMnxT
Contre mes ennemis qui pourra me défendre?
Où serai-je à l'abri des fureurs de CMoamdreT
miLeTM.
Daignez me tuirre, et veut MMez conduire.
ÀRTtMtBE.
A quelle extrémité voulez-vousme réduire?f

SCENE II. ARTNMIRE, PHILOTAS, CEfHtSE.


UN MESSA6EB.

LE MESSAGER~
thtdame.
AMEttOŒ.
Eh bien?
H ttEMAOBt.
Cassandre.
AtTZtUM.
Mon épout i
H MESSACtt.
CMMndre en ce palais arrive dans une heure.
(Le 8On.J
MtTtMan, A Philotas.
Enûn, vous le voyez, il est temps que'je meajt;
Contre tous vos detMuM le ciel t'e<t déchre
PMLOTÀS.

Qamt Tou* vonlet.


Croyennoi, mént~eom cet UMtantt.
AtTÉMIM.

pBu.erAB.
Vous n'avez plus d'MBe'
AtTËttIM.
Que dites-vous, Mtgnettrt c'ett trop nous attendrit
Le destin veut mt perte, il lui faut obéir
t
Adieu. Songez vous; quittez un l~u funesM
One h tareu habite, et que le ciel détbifte
Vous pretsndet en vain m'tnMher Mt trepM
VoM Tout perdez, MipMM, et ne me sauvez pas
A ne* tyrMM communs dtrnhoM une proie;
Ltioez-moi dMM la tamhe emporter cette jote
Mon âme chez le* mort* deteendt~ *MM tHrot.
Si PhiIotM peut Tirre, et vivre henfeux iMms mot
MtMTtZ
Ah dieux t c'eet PtUtnte lùi-mtme.
AHïtxmt.

SuiTet de ce p*hM iee détours éctrtcE


Allez. et nom. rentrons.
SCENE m.–PALLANTE, ARTËMIRE. CEPH!SE.
(Mhnte retient la reine, et lui Hgnite l'ordre de sa mort.~
PALLANTE.

C'est vous de choisir


Du fer ou du poison que je viens vous offrir.,
ARTÉ)t!M.
Mon espérance, enfin, n'a point été trompée:
Mes destins sont remplis donnez-moi cette épée
Le trépas le plus prompt est pour moi le plus doux.
Donnez, donnez.

SCENE IV. PARLANTE, ARTËMIRE, CEPH~K,


HIPPARQUE.
HIPPARQUE.
Madame, ah dieux! que faitee-vous?
or
Arrêtez.
AM~tHM.
J'obèis aux lois de votre maïtr'
HIPPARQUE.
(!< tpprend à la reine que CMMndrt a rë*oq)tt ses ordres
timgnuunrtt.)
Je vais combler tout ce peuple de joie.
AMÉXIHE.
Reportez donc ce fer au roi qui vous envoie
Le cœur de son épouse a ses luis est soumis
Le roi veut que je vive, Hipparque, j'obéis.
S'il est las sur mon front de voir le diadème,
S'B veut encor mon sang, j'obéirai de même.
(Elle sort.)
(D)ms la scène suivante, Pallante, loin de
renoncer t te* projets
criminel., tesembgMeavec plus d'ardeur et cherche de aooveanx
moyens peot~~ccdapttt. On croit <p)e c'est ici qu'il di~it :)
Dieux nm~aMs seoet~~a
fureur qui m'anime.
Et ne m~punissez du mwE~qu'aprèsmon crime
1)
ACTE QUATRIÈME.
(Dans tes premières scènes, PaUmte trompe Cas~andre par une
nouvelle imposture,en lui persuadantqu'il avait WécouYert une intel-
ii~ence criminelle entre )<t reine et Ménas, et qu'il viettt de poignar-
der celui-ci, t'ayant surpris chez la reine. Cassandre reprend toute ta
fureur.)

SCENE m. – CASSANDRE.
Que pour sa mort aujourd'hui tout soit prêt.
Et vous, allez m'attendre.

SCtNE ÏV. CASSANDRE, ARTËMnm, CEPHÏSK.


ARTÉttHE.
Ot sui~e? où vais-je? Ô dieux 1 je me meurs, je le voi.
oÉpmm.
Avan~ns.
A<T~)BM<.
Ciel!1
CM<*NMW.
Bt bien t qw Tptlez-voa< de moiÏ
CËMUNL
Nemt justM, protéaM mM Mme imMMmte )1
ABTÉtCM.
Vom me voyez, sei~ne~, intente et mourante:
Je n'ose jusqu'à vous leter un eeil tteRNamt,
Et ma timide voix e~me en vous pM]ant.
CM9tNBM.
Levez-vous, et quittât ces indignet alarmes.
ARTÉttIRE.
BetM 1 je ne vienB point par d'impuissantes larmes,
CHi$n*nt ~otM j)Mt)6e, et fuyant le trépas,
Mendier un pMdon que je n'oMem~mis :pas.
La mort à mes regards s'est déjà présentée
TMaquaie et saaM regret je rauntis acceptée
Faut-il que Totre haine, ardente à me sauver.
Pour un sort plus affreux m'ait voulu réserver?
N'était-ce pas assez de me joindre à mon père?
Au delà de la mort étend-on sa colère t?
Ecoutez-moi du moins, et souffrez à vos pieds
Ce malheureux objet de tant d'inimitiés.
Seigneur, au nom des dieux que le parjure offense,
Par le ciel qui m'entend, qui sait mon innocence,
Par votre gloire enfin que j'ose en conjurer,
Donnez-moi le trépas sans me déshonorer
CASSANDM.
N'en accusez que vous, quand je vous rends j~Htice;
La honte est dans le crime, et non dans le Stp~tNee.
Levez-vous, et quittez un entretien fâcheux
Qui redouble ma honte et nous pesé à tous deux.
Voilà donc le secret dont vous vouliez m'instruire?
AMÉMIM.
Eh que me servira, seigneur, de vous le dire?
J'ignore, en vous parlant, si la main qui me perd
Dans ce moment affreux vous trahit pu vous sert;
J'ignore si vous-même, en proscrivant 'na vie,
N'avez point de Pallante armé la calomnie.
Héhs ) après deux ans de haine et de malheurs,
Souffrez quelques soupçons qu'excusent vos rigueurs;
Mon cœur même en secret refuse de les croire
Vous me déshonorez, et J'aime votre gJoire;
Je ne confondrai point Pallante et mon époux
Je vous respecte encore, en mourant par vos coups.
Je vous plains d'écouter le monstre qui m'accuse
Et quand vous m'opprimez, c'est moi qui vous excuse;
Mais si vous appreniez que PaUmte aujourd'hui
M'entait contre vous-mjhne um criminel appui,
Que Menas à mes pieds, craignant votre justice,
D'un heureux scélérat imjbrtuhé compNce,
An nom de ce perMe !mp!pnjt. Mais hélas!t
Vous détournez les yeux, et ne m'écoutez pas.
CMSJtttDM.
Non, je n'écoute point vos taches impostures;
Cessez, n'empruntezpoint le secours des parjures
C'est bien assez pour moi de tous vos attentats
Par de nouveaux fortjtts ne les défendez pas.
Aussi bien c'en est fait, votre perte est certaine,
Toute plainte Pst frivole, et toute excuse est vaine.
tMAxiM.
Hélas 1 voilà mon coeur, il ne craint point vos coups;
Faites couler mon sang; barbare, il est a vous.
Mais l'hymen dont le noeud nous unit Fun à l'autre,
Fout malheureux qu'il est, joint mon honneur au votre
Pourquoi d'un tel anront voulez-vous vous couvrir?
Laissez-moi chez les morts descendre sans rougir.
Croyez que pour Ménas une flamme adultère.
CASSANDM.
Si Ménas m'a trahi, Ménas a dd vous plaire.
Votre coeur m'est connu mieux que vous ne pensez;
Ce n'est pas d'aujottrd'hm que ~WM me ha!asez.
MTtttMK.
Eh bien! cmmajitxaz donc mon <tM tau ent)*M:
Ne cherchez peint ailleurs une triste lumière
De tous mes attentats je Tais vous informer.
Oui, Cassandre, il est vrai, je n'ai pu vous aimer;
Je vous le dis MM crainte, et cet aveu sincère
Doit peu vous étonner, et doit peu vous déplaire
Bt quel droit, en effet, aviez-vous sur un cœnr
Qui ne voyait en vous que son persécuteur,
Vous qui, de tous les miens ennemi sanguinaire,
Avez jusqu'en mes bras assassiné mon père;
Vous que je n'ai jamais abordé sans effroi;
Vous dont j'ai vu le brM toujours levé sur moi:
Vous, tyran soupçonneux,dont l'anreuse injustice
tfa conduite au trépas de supplice en supplice!
Je n'ai jamais de vous reçu d'autres bienfaits,
Vous le savez, Cassandre; apprenez mes forfaits
Avant qu'un noeud fatal à vos lois m'e&t soumise,
Pour un autre que vous mon âme était éprise
J'étounai dans vos bras un amour irop charmant
Je le combats encore, et même en ce moment
Ne vous en nattez point, ce n'est pas pour vous plair*
Vous tte* mon époux, et ma gloire m'est chère,
Mon devoir me sutnt; et ce MMr innocent
Vous a ~ardé sa foi, même en vous baissant.
J'ai fait plus; ce mt.tin, à la mort condamnée,
J'ai pu briser les noeuds d'un funeste hyménée:
Je voyait dans mes mains l'empire et votre sort
Si j'avais dit un mot, on vous donnait h mort
Vos peuptes indispet allaient me reconnaître,
Tout m'en sollicitait; je l'aurais du peut-être:
Du moins, par votre exemple instruite aux attentats,
J'ai pu rompre des lois que vous ne gardez pas
J*a! voulu cependant respectervotre vie.*
Je n'ai MMMét~ ni votre barbarie
Ni mes pénb présents, ni mes malheurs passés;
J'at sauve mon époux vous vivez, c'est assez
Le temps, qui perce ennn la nuit la plus obscure,
peut~tM éclaircira cette horrible aventure
Kt vos yeux, recevant une triste clarté,
Verront trop tard un jour luire la vérité.
Vous eonnattKzalors le crime que vous faites;
tt vous en frémirez, tout tyran que vous êtes.
CMStMM.

vas crimes sont égaux, périssez comme lui.


ARTttUM
tnnn, c'en est donc tait
<na honte est résohtt.
-t t~
Votre honte est trop juste, t
CASSANDRE.
¡"dA et vous l'avez
l'SIIVA'7 voulue.
ARTÉtHRE.
'Vn,,1.

Que du moins à mes yeux Pallante ose s'offrir.


(Cusandre se retire ans plus rien teeuter.)

SCENE V. –ARTEtORE, CËPH!SB.


CÉPHISE.

Sait punir ht forfaits et venger l'innocence.


ART<)UMt.
Avec quel artince, avec quelles noirceurs
PaHante a su tramer ce long tissu d'horreurs!
Non, je ne reviens point de ma surprise extrême.
Qaoi Menas à mes yeux mMMcré par lui-même.
Vingt conjura* mourants qui n'accusent que moi
Ah t c'en est trop, Céphise, et je pardonne au roi.
Héh*! le roi, séduit par ce lâche artince,
Semble me condamner lui-même avec justice.
ctpmsB.
Implorez PMIotas, quivotre vertu
M* longtemps.
AtTttinHE.
Justes dieux t quel nom prononcet-tu
Htlas! voilà le comble a mon sort déplorable;
Philotasm'abandonne, et Rut une coupable;
H déteste sa Bamme et mes MMes attraits,
Jtt pour moi tous les coeurs sont fermés désormais.
CtPHMB.
Fouvez-veus soupçonner qu'un cœur qui vous adore.
AMttMM.
Si Philotas m'aimait, s'il m'estimait encore,
n me verrait, Céphise, au péril de ses jours
De ma triste retraite il connaît les détours;
L'amour l'y conduirait, il viendrait m'y défendre
H viendrait y braver le courroux de Cassandre.
Je ne demande point ces preuves de sa M
Qu'il me croie innocente, et c'est assez pour moi.
ctpmM.
Ah 1 madame, souffrez que je coure lui dire.
AMtMIM. t
Va, ma chère CtpMse; et, devant que j'expire, °
Dis-lui, s'il en est temps, qu'il ose encor me voir
Peins-lui mes sentiments, peins-lui mon désespoir.
Si son coeur obstiné refuse ta prière,
S'il refuse à mes pleurs cette tprace denuère,
Retourne, sans tarder, dans CM funestes !iem,
Tu recevras mon tmê et mes derniers adieux.
Cceserve après ma mort une amitié si tendre;
Jans tes ndetes mains daigne amasser ma cendre;
RemetsàPM!()Mscesreste<iM&e)tretcc,
Seuls gages d'un amour trop fatal à tous deux.
ËctaifMàsesyem~dwaiBtMensehistotre;
Pent-ette après ma mort il pourra mieux t'en crottw.
Ms-hn que, sans regret descen&nt chez les morts,
Si j'ai pu dans la tombe emporter des remords,
?
Combattant en secret N'a qui me dévote,
Je ne me reprochais que de Fa'hMf encore.

ACTE CtNQNÈMR

SCENE L A~T~ttRE, CËPHNE.


CtftttM.
Philotas
Par des détours secrets arr!~é sur mes pas.
JUtTitHM.
A quel abaissement suis-je donc parvenue!
~!OM.
Madame, le voici.

SCENE N. AR~ORt, CËPBttSE, P~fLO~


~MttaNt.
Bh~~Nti WM«Mr HM v<M;
Seigneur, je vais mourir; M )M<itfW tst ptetieux.
Pour la dernière û)MM<!)~v<i~tMt<,
Etm'apprenezdum~M~taj6)r~m<w
An fond de votre ooMtf tXt attti «BMttmtét.
tM~Mà
-<tt<tJ~<t~
LahonteouhdouMm-tbaMMM~mtvM
J&t~M.
PhNotas! et c'est vous qni m)< ~.Kez ainsi?
't
Mon epoot me eomttitMt, ? T<<u<, sf~mMr, tus~
Je pardonne CaasandM âne errMr e~ensabie;
t
t
Nonm dans les mr<MM, a~t& eA ct~aMe;
n m'avait otteMee, il devait me Mr;
nmecheMhai<aS<S~~MmfMt<mtt:
M<Mvem,qui,p~demM~tpM)mta)m<MM.
ATM In tant de Mt d)M! !e <iSttf ~ftMmtt;
Vous de qui la vertu mérita tous mes soms;
Vous qui m'aimiez, hélas! qui le disiez du moins;
C'est vous qui, redoaNant mt honte et mon injure,
Du monstre qui m'accuse écoutez l'imposture?
Barbare! vos soupçons manquaient à mon malheur.
Ah! lorsque de PaUantë éprouvant la fureur,
Combattant malgrê moi ma namme et vos alarmes,
Non cœur désetptte résistait à vot hrmes,
Et, trop faible en enet contre un charme si doux,
Cherchait dans le trépas det armes contre vous,
Hélasl qui m'aurait dit que dans cette journée
tta vertu par vous-même ett <M soupçonnée?
J'ai cru mieux vous connaître, et n'ai pas dû penser
Qu'entre Pallante et nM! vous pussiez balancer.
Pardonnez-mot,grands dieux, qui m'avez condamnée!
De l'univers ë&Htr te meurs abandonnée;
Ma mort, dam ? tombeau cachant la vérité,
Fera passer ma honte à la postérité.
TouteM~ <Mt l'httrfMf <Tun si oraèt supplice,
Si du moins Philotas m'avait rendu justice,
S'il pouvait m'estimer et me plaindre en secret,
Je sens que je mourrais avec moins de regret.
fHÏMttAS.

Quel droit un malheureux avait-il snr votre âmet


Comment.
AM~tmB.
Ah t si mon ccent s'est pn Msser toucher,
S'il a quelque pendMttt que j~n doive arracher,
Vous ne savez que trop pour qui, plein de tendresse,
Ce ccenr a tusqu~et eomntttu sa MMesse.
J'ai peut-être onense têt dieux et mon époux;
jtais si je fus conpabte, mgrat, citait pcM' vous.
pRn.OTÂs.

Courons à vot ~rans.


ARt~MB.
Non, demeurez, seigneur.
J'aime nneuz vot K~mt* qw'nne audace inut!~
Innocente à vos yeux, je périrai tranquille;
Et le sort qui m'attend pourrit me sembler doux,
Puisqu'il me pàtUra dé n'être pomt a v<)~M.
Adieu le temps approche e& rea veut que j'expire;
Adieu. N'oubliez point l'innocente Artémire
Que son nom vous soit cher; elM t'a mérité
A son honneur nétri rendez la pureté,
Etque.mtIerenietrBttfd'ttax~achèstne~e,
t
Vos larmes quelquefois honorent'sa mémoire
PBtLOTAS.
le parti qui Tous reste,
Et'j'y ~cours.
AtTittME.
ArreMZ. Ahdésespoir funeste
De quel malheur nouveau me va-t-il accablerT
'~éphise, il valait mieux mourir MM M parler,
Et. Mais quelle pMeur sur ton front répandue
CËPHISZ.
e
Ce monstre .'ncor se prtBemte à vos yeux
A&TttttM.
Cephiae, il vient jouir du succès de son crime;
Dans les bras de la mort il vient voir sa victime,
C'est peu de mon trépas, s'il n'en repait ses vaux.
Allons, et remettons notre vengeance aux d:eax.

SCENE vn. ARTËtHRE) CËPHtSE, UN GARM


Lis etHDt.
n eùtmne, il doute, et ses yeM vont s'ouvrir.
AttïtMtM.
Dieux, dont la main sur moi sans cesse appesantie
t
Me promené son grt de la mert th
vie,
MeM poissants, sur moi seule étendez votre brast1
Rendez-ntMmon supplice, et sauve* PMIotM;
&eigMt dans mon sang une ardeur inMNe
Plus son péril est grand, pluaje suit crimineNe.
Viens, Cassandre, il est temps; viem, trappe, venge-toi
Je te pardonne tout, et n'immole ~ae moi.
Ah le fer trop longtemps est bvé sur me tête!
t
Je sounre chaque instant la mort que l'on m'apprête.
Qu'ils Donnent 1
SCtNE Vm. -AM~MïM, CBPHISK, pmMTAS.
ABTnnna.
Mais quel dieu Tous redonne à mes voeux*
teatvhtzt
MHMTA6.
C'en est Mt, H mat périr tous don.
~-M~.
1HT=ttliaS~:

~amoM~
faxs voMM WM désendM, et pent t vat pi*<h
AMÉMtRE.
Ah! si quelque pitié pour moi vous intéresse.
PBU.OTAS.
Hétas a mes fureurs connaissez ma tendresse.
AttïttMRE.
A des périls certains cessez de vous offrir.
Que pouvez-vous pour moi, prince t
PHILOTAS.
Je puis mourir.
AETjhmE.
Ciel de qaek cris affreux ces voûtes retentissent
je ne me connais plus; mes genoux s'anaiblissent.
Seigneur, au nom des dieux.

SCENE ÎX. LES MtttM, UN ENVOYE.


L'ENTOTi.
·
Va tueceder peut-être A tant d'inimitié.
AMEXtRE.
Qu'entendt-je!
L'ENTOTE.

Et votre épeux expire.


AHTEtUM.
L)U mon épeax
PBIMTAS.

Et ee n'est pM à moi d'en être le témoin.


(H MU.)
AME)MM.
Bteux puis-je soutenir ces funestes approches1
HétM 1 son sang versé me fait trop de reproches.

SCENE DERNIERE.–ARTËMmE,CËPHiSE, CASSANDRE.


(CMttndM, bteMédxns )me<m)b)tt, ott tmené pM.q.x- nm..rant
sur la seètM.)
CASSANME.

Tous tes rois .sont trompes. Séduit par l'imposture,


J'M longtemps soupçonné h vertu la plus pure.
A présent, mais trop tard, mes yeux se sont ouverts
Je vous connais, ennn, madame, et je vous perds.

Et je reçois le prix de mes fohMts.


ARTitHM.
AhJ seigneur, puisque ennn la vertu ~"us est chete,
Vivez, daignez jouir du jour qM voos éclaire.
)Mgre vos cruauMë Je suit ënc~ t vous;
Vos remords vertueux m'oat t<hMt<t mon époux.
Vivez pour effacer têt atMO ue MMe;
Vivez pour protéger une épo~t &n«tén<e;
Ne perdez peint de temps, ixMOittit qu'un prompt secoun.

(CassandreexpiM après tvatt pM~a~nt <t PhUotM et rendu jttseee


tItMine.)
MARIAMNE.
TRAGEDIE EN CINQ ACTES.
(<tMAM<7M.)
~~<M< M~fM
iiXt M Ct~e f*<<er, m«t<~)M «MtMtM &«<W,
~tyitn& <tgt<i~M «MM-, etc.
Virg.,Jt<t.,X,a7t-73.

PMf'AC<
N t)!Htt uMe mfoa tMn !à CùMMae qae phts)MM peMOBBM
emtjfti~, depatt <tttet<t<tet Mtttes, <te tnaschM pendtmt têt
t<~MKU~tioM N~ pïtM)t 4ë thé&tft ) bOMtM <M tBtwvaMtt ~oi
«Nf aMM<tt tMhftMM de Meeèe. Cettt mrteipit*thtn T<Mmd
~BMW t~tMt! Net <!<tptM <M~CM«t9tt As pttcM nea,TtUM, et
azp~MmiM~i~îrtea~e~~tgMim~ttt con.. IEHt
~tttiMiX, << Ê~M qt'itt y ~'M mh demt~ tMin rein
MtCStAjHt~~ n~aeMtHttMCMtpmrto~tMie
EtMMt tN&Ma «~ WttffMtt OtifoMoMM,rmt à Amet~
dtm, ehez ChM~nicn, et lea dt~ M~ttt <tn< totm d'iu~NMut.
tHMaja~tnë~t~ Ai)~
Ttta«tMM <«M)MBé<< t«Mat<MMM,ea<i monMtMgey
jt mevei* <bM* d< dmMOt
~MM~ éMMon <? 0~<tttt))tt,at aa mèint a n'y ~t ée
i~n~tSiM<~M:M~~<<<<tNMM~~t~d'im
mM!<mt! it~M «èmt tj<M) jè~tt)~ pHtcrh p<MtT!tMtti-
~tjMt~~a~~&me*~MMdtMe&MTM~,M daM Mt -vraee, 51
a~~MtMM~NHtt~aMtMtewMewt~
Ua<iM~ atMtt pMi~ < <M <MM)Ktt<Ma<ite.me fat joate
D«et E~~a~ NM étiTM, M OtoX «
OMM, <t htt M mal
rètne, ~iTp~M iMt-MM «M MMt<e. B~ tht rebute avec
ecetaMt 6hM)<~tMt< tettUt, t<t M<~< de tMi, <t Ott rteee

lui!, .ÍlU=' n'oalMperpœ8cratnr


<Mf<t~~g (t&M~ MMËeuet.
j~~H~tM~ SHtMfMt cpif<nM i~tri~it t)t tMmv~i~
maava's aoo~éil
Mewbtt <jUe
que
zur Cc!~ dâM nB dMMl MnMttwOM M Mtâ p<~ iMttde à <~Mx
~Mhie~
etn t<nttM)4t<'Ottf}t tt e<tr:~fe epEMtXtt do tMt<M< <tt t'<a te
(p~pttr
c< &'ëBt
S' WtMM tM tM<N<
]& &<M~ tndif ÏNCt $tK BtH~
et fm tthtué
MtjaMMrp t~at~t «
jMMtt t<t t)tM< cemm* tds
-m1b~M;M~<K'~M)M MMelM)eM~!t~a<,t
Nett N<t.<M <net)<t ttitMwtmM WM !ttM<M ~th 0111,
«M,
q~m~~ËMM~M~M~MMS~
m <f<<tà~M M<M«t<tx~<<<M~<tM,
P<r~)t)t i<<ht, Jt <w~, trM<M Of)tt«t, etc.
(Hoz.f<po«.,i~4.)
Fondé sur ces pnneipe*, et entratne par h ccmpMMnMftt-
peÈtùenife q~ë j'N tetïottM Mt pMtf <tM ~KoMM* )~he
norent de leur amitié et de leurs conseils,
conseib, je résolus
réso] de m'assu-
jettir l'idà. 1- hommes
iattir entièrementà l'idée que les -i
h-.i,- ont depuis
A- longtemps
de Mariamne et d'Hérode, et je ne songeai qu'à les peindre
Mèlement d'après le portrait que chacun s'en est <ait dans son
imagination.
Amsi Hérode parut, dans cette pièce, cruel et politique;
tyran de ses sujets, de sa famille, de sa femme; plein d'amour
pour Mariamne, mais plein d'un amour barbare qui ne lui in-
spirait pas le moindre repentir de ses fureurs. Je ne donnai à
ttariamne d'autres sentiments qu'un orgueil imprudent, et
qu'une haine innenble pour son mari. Et enfin, dans la vue de
me conformer aux opinions reçues, je ménageai une entrevue
entre Hérode et Varuz', dansTaqueUe je ns parler ce préteur
avec la hauteur qu'on s'imagine que les Romains affectaientavec
les rois.
Qu'arriva-t-B de tout cet arrangement?Mariamne intraitable
n'intéressapoint; Hérode, n'étant que criminel, révolta; et son
entretien avec Varus le rendit méprisante, fêtait à la première
représentation je m'aperçus, dès le moment où Hérode parut,
qu'il était impossiMe que la pièce eût du succès et que je m'étais
égaré en marchant trop timidement dans la route ordinaire.
Je sentis qu'B est des occasions où la première règle est de
s'écarterdes règtesprescrites, et que (comme le dit M. Pascal sur
un sujet phm sérieux) les ventés se succèdent du pour au contre
à mesure qu'on a plus de lumières.
n est vrai qu'il taut peindre les héros tels qu'ils ont été mais
il est encore plus vnn qu'B faut adoucir les caractères desa*
gréaNes; qu'il &ut songer an publie pour qui l'on écrit, encore
pmt qu'aux héros que l'on tut parattM; et qu'on doit imiterles
peintres habiles, qui embellissent en conservantla resaembtamce.
Pour qu'Herode MMemNât. 9 était nécMMtM qu'a eicitat
l'indignation; mais, pour pM~, il dMait OtMmMir la pitié. ri
fallait que l'on détestât ses enmes, que l'on pMgntt m prison,
qu'on atmat ses «motus; et qae ces mouvementa si violents, si
suMts, si contraires, qui mnt le caractèreu'Hérode, passassent
Si l'on vent suivre l'histoire,M*
pid«mmt \our 1 tour dans rAme du spectateur.
doit hair Hérode et
:'aecahler de reproches; mais, si l'on veut que Mariamne inté-
resse, ses reproches doivent faire espérer une TteenciMation;sa
hainenedmtpMpartîtreto<ttOunmBe<iNe.PMla,Iespecta
teur est attendrie et l'histoire n'est point enttèKment démentie.
Emm je crois que Varusnedoitpoint du tout voir Htrode; et
en voici les raisons. S'a parle t ce prince avec hauteur et avec
colère, B lImmBie; et il ne faut pomt avair un personnage qui
doit int*Msaer. S'B lui parle avec petitesse, c* n'est qu'une scène
de eot.pMments, qui serait d'autant phts froide, qu'eBe serait
inutae. Que ai Hétode repond en juaMant aea cruautés, B dé-
ment la douleur et les remords dont il est pénètre en arrivant;
sTI avoue à Varus cette douleur et Ct~apentir, qu'B ne peut en

SeMa!!e~
enet cacher à personne, alors il n'est ptus peama au vertueui
Varus de contribuer a la fuite de ttanamne, pour laquelle il ne

90" (Ba.~
doit plus craindre. De plus, Hérode ne peut faire qu un très-mé-
chant personnage avec l'amant de sa femme; et il ne faut jamais
M?e rencontrer ensemble sur la scène des acteurs principmx
qm n'ont rien d'intéressant à se dire.
La mort de llariamne, qui, à la première représentation,était
empoisonnée et expirait sur le théâtre, acheva de révolter les
spectateurs; soit que le public ne pardonne rien lorsqu'une fois
m est mécontent, soit qu'en effet il eût raison de condamner
cette invention, qui était une faute contre l'histoire, faute qui,
pou-être, n'était rachetée par aucune beauté.
J'aurais pn ne pas me rendre sur ce dernier article, et j'avoue
que c'est contre mon goût que j'ai mis la mort de Mariamne en
récit au lieu de la mettre en action; mais je n'ai voulu com-
baitre en rien le goût du public c'est pour lui et non pour moi que
j'écris ce sont ses sentiments et non les miens que je dois suivre.
Cette docilité raisonnable, ces efforts que j'at faits pour rendre
intéressant un sujet qui avait paru si ingrat, m'ont tenu lieu du
mérite qui m'a manqué, et ont en6n' trouvé grâce devant des
jngas prévenus contre la pièce. Je ne pense pas que ma tragédie
mérite sen succès, comme elle avait ménté sa chute. Je ne
donne même cette édition qu'en tremblant. Tant d'ouvrages que
j'ai vus applaudis au théâtre, et méprisés à la lecture, me font
craindre pour le mien le même sort. Une ou deux situations,
l'art des acteurs, la docilité que j'ai fait paraître, ont pu m'at-
tirer des suffrages aux représentations; mais il faut un autre
mérite pour soutenir le grand jour de l'impression. C'est peu
d'une conduite régulière, ce serait peu même d'intéresser. Tout
ouvrage en vers, quelque beau qu'il soit d'ailleurs, sera néces
sairamentennuyeux, st tous les vers ne sont pas pleins de force
et d'harmonie, si l'on n'y trouve pas une élégance continue, si
la pièce n'a point ce charme inexprimable <*e la poésie que le
génie seul peut donner, où l'esprit ne saurait jamais attemdre,
et sur lequel on raisonne si mafet si inutilenxnt depuis la mort
de M. Despréaux.
C'est une erreur bien grossière de s'imaginer que les vers
soient la dernièrepartie d'une pièce de théâtre, et celle qui doit
le moins coûter. M. Racine, c'est-à-dire l'homm.* de la terre qui
après Virgile, a le mieux connu l'art des vers, ne pensait pas
ainsi. Deux années entières lui sumrent à peine pour écrire sa
Phèdre. Pradon se vante d'avoir composé la sienne en moins de
trois mois. Comme le succès passager des représentationsd'une
tragédie ne dépend point du style, mais des acteurs et des si-
tuations, il arriva que les deux FMdfM semblèrent d'abord
avoir une égale destinée; mais l'impression régla bientôt le rang
de l'une et de l'autre. Pradon, selon la coutume des mauvais
auteurs, eut beau faire une préface insolente. dans laquelle il
traitait ses critiques de malhonnêtes gens. sa pièce, tant vantée
par sa cabale et par lui, tomba dans le mépns qu'elle mérite;
et, i<ans la Phidre de M. Racine, on ignorerait aujourd'hui que
Pradon en a composé une.
MaH d'ou vient enfin. cette distance si prodigieuse
deux ouvrages La conduite en est à peu près la même entre ces
Phèdre
est mourantedans l'une et dans l'autre. Thésée est absent dans
les prenne ~ctes il passe pour avoir été aux enfers avec l'iri-
the<is. HiBpelvte, son Bis, veut quitter Ttéz~M!;tl veut fa
Ancie, a~Mme. n dedarw sa passion à AnoM, et recott av.
honeaf celle de ~èdre il meurt du même gente de mort,
son muvemeur fait le récit de sa mort. Illes
y a plus les perse)
mêmes sttttatioz
MMS des deux pièces, M trouvant dans
disent presque les mêmes choses; mais c'est là qu'en <hstine
te grand homme et le mauvais poëte. C'est tordue &aeme
Pn&on pensent de même qm'ib sont le plus ditérents~ Btt v«)
an etemple bien sensible. Dans la d&taratmn d'Htppetyte
Ahcie; M. RMine fait ainsi parler Nippelyte (aote n. se. H)
tM mm, cpnire l'amour &erement reTolté,
AMters de ses captits ai longtempa insulté
Qui, des tuUes mortels déplorant les naufrages,
Pensais <pn)<MM du bord contemplar les orages;
Assers mamtenant sous la comnjinne M, mo~T
Par q<Ml tMable m.e Yois-je emporté totn de
Un moment a vaincu mon audace imprudente:
Cette âme si superbe est enBn dépenaante;
Depuis près de stt mois, hanteu~, désespère,
PMtant pattout le trait dont je suis décmré,
ConttB YOM, contre moi. ~a&ement je m'éprouve
Mtthte, je vous fuis; absente, je vous trouve.
PMMt le fond des fN-tts TOtre !mMe me smt:
la ïmoieM du jour, tes omhtM ae ta nuit,feYl1.e;
p~n<ttMàn~yeuï~<WMm~quBféyite;
tw)t W)M B~K t l'emri ? raM~e BCMtMïte.
jtet-meme, pour taut tn)~ de mes so&s supernus,
~Mtttoumtje me cberohtB, et ne me trouve plus.
XhxntC, met MVjtJots,mnn char, teut m~mportune
;1;.
te JM soient nhts
JIIB .soÙVJ8»
le me pbú'. 1"" 4e
fonttecont
,des deNeptW1J!;
Neptune
«M sea!s ahmssements font tt~teatit les
~t ma< comaMts oMifs ont ouMé ma Toix
Voici comment Hippolyte s'exprime dans Pradon
AtM* !tt Mop !<Bt~mps, d'uae heuehe prot~ne,
Jt< métn'~T'mour<t j'admai ûMBa.
BoMta~, iajreuche, 00 me vo~t tamouts
0<<M<t dan* aos eMtt* bons <t le* MMs
<tM< !? *Q!n thts M~ W'<MCue~ et m'embattaaM
]Cfm))e qw je Tou* TOt, j'abaNdame ja chasse;3
N& aut~Ms ma)) phwHs t~ doM.
<t qmmd j'y Mtf, M m'est ~M uonr~0~ A was.
On me Mutait Bre ces demcpieces de comMMtson tNM adm4
Fune et ~Ms t!te oefautre. <?estpoa)ft<ntOMM toutes les den]
m~M tiMub desentnmentetdettensées:Mr,~<ttndOs'ast
Mssions, toushsTtoe~Besontpfestmetes
taire nMhr les ~utte met
idee~;<MM h Ie< ei~r!mer ai<~neMt~me d'est
d'aTec cemi qut m'ena peint ,t'hommeae ténie tfavec <xM
n'a que de l'emdt, et le poète d'avec cetui Mt ï~at t're.
ri
Pw~ jB*~t<~àterit~ eeaaM st.Tt*e!ne &)tdraft tveir
e<)tt*,<t pq&Mhwt ~Mt~xesMiivrt~e.<b~tBt4MoM<
t. <Z«*fM ««ttpHttt te~MiM, édtt. Lahmt. 1.1. p. tM. 0
<<is}t donc point a~eir, moi qui, né avec deo talents si faibles,
at acesMtpxr de* maladies continuelles, n'ai ni le don de bien
ima~mef, m h ~iberté de corriger, par un trarail assidu. tes
débuts de met ouvrages ?Je MM avec déptaim toutes tes fautes
qui sent don* ta cantextare de cette pièce, aussi bien que dans ~a
diction. J'en aurait carrigé quelques-unes, si j'avais pu retarder
cette édition; maia j'en aurais eneere laissé beaucoup Dans tous
te* ajtta,ayaun terme pardetà lequel on ne pewt plus avancer.
Oa est Ksamré dans t« homes de talent; on voit la per.
fectMn M dtta de soi, et on (ait desson enbrts impumamts pour y
atteindK.
Je M~tMt peint <me enti~M detaNteo de cette pièce les tec
tears ta teront «set tans moi. stais x crois qu'it est nécessaire
oae je ps<le ici d'orne cntiqae Nénéraie qu'on a iàhe sw le choit
du tn)et de H~fMXMM. CommeTe génie des Français est de saisir
viTemttttecotéttdieuie dat choses les pitts séneuses, on disait
qae le M)et dt it<tfMHM<e n'était Mttre ehose qu'ue wMtMc oMMft
<MM<tM<ot« trtttat, à a~ sa femme <r<~Me
eMf aM~s~; et em ajoutett qu'une quereUeMec
<ne)~or <<-dt
de ménage ne pou-
~)t jamsts faire une tmaédie. Je Mppne qu'on tasse avec moi
quetques retenons sur ce pré;ugé.
Les pièces tragiques Mnt fondées, ou sur les intérêts de tbute
une nation, ou sur les intérêts cartiouners de quelques princes
De ce premter genre sont Mp~MftMt em ~MKde, où la Grèce as-
semblée demande le sang de la Bile d'Agamemnon !et NoratM,
oùtrois eMntattMt! ont entre les mains le sort de ttome;
MMw, ou le sehtt des !%<bMM d<Neae de h déMmerte da
mem~det~~Dusae<m4j~emres<)~JfM(MMj~ J!l~dare,
BtM ww'tMM dtmitMt, tout ymtéttt est renfermé dans la
&zmMe da héMt de la pièM; tomt Mule sur det passions
que
des bourgeois ressententcomme les princes et l'intrigue de ces
OHm~asest au<6 nrnpM A <a comète qu'& la tragédie. Otez les
noms, HNhndate jt'ast ~n'ua 'n~O!aM amou~Mm d'une jeune
ntle:<es deux6)tte<MxtMM<MMMEaMN;eta se sert d'UM
rMMMMt ttasoe poxf déemMMr eehtt de* dtM qm «t aime.
~MMeet<aeteat-meM~ui,etAaKNeparuneimtnmBte,&it
des propositions à beau-JUs, lequel est occupé aijieurt.
NeMnest un jeuneson tMnme Hnpa~e~ qui décent amoureux
tout dim jeouB, ani d.Ms te aMment wut se séparer d'avec sa
fatnme, et~M <e cMhedeTMtteBM ~MM''ie pour éeMttM les
dwecu« de sa mXhMsae. ~Ma des ~ets que tMtèM a M
S*sont deut
ttMter eemme *~< Barpapm
R<cine aussi Ma~Mue de f~MM préS-
eet-eMe
etTe Mi de
~°~
Pmtt
cent
Ttemards amom~:
r&ttenjia~ qW
fautte et ont teur N?
M~en.t de mj9me aretce pour dé-
leur Jib et
lesdMzptAeeetBtSMBtpMhmMta~dujeuMhemme. et
JMttM <tRae<ne Mt éeatemMt wtussi en mitmt ces de~
mt~Mt-fnn a mNsé,tr<,oa!, Mt rire les ~Mmetes MB5;
l~re a attendn, a «~yé, aj&~ aTerser de.TtmM,. ttoN~ a
t
joaé ramour ndtcuk dnn ïtea <nate; Ra<~ne Kprésemtél~
htMesses d'un grand roi, et Ies.a rendues respectaNËs.
Que l'on donne )m< noce à peindre à WatteM et à Le Brun
·
l'un représentera. sous une treille, des paysans pleins d'une joie
naïve, grossière et eurénée. autour d une table rustique, ou
l'ivresse, l'emportement,la débauche, le rire immodéré, régne-
ront l'autre peindra les noces de Thétis et de Pétée, les festins
des dieux, leur joie majestueuse et tous deux seront arrivés A
la perfectionde leur art par des chemins dinerents.
On peut appliquertous ces exemplesa JuefMMMM. !<a mauvaise
humeur d'une femme, l'amour d'un vieux mari, tes tracasseries
d'une hdle-sœur, sont de petits objets, comiques par eux-
memet; mais un roi à qui ta terre a donné le nom de Grand.
éperdument amoureux de ta plus belle femme de l'univers; la
passion furieuse de ce roi si fameux par ses vertus et par ses
crimes; ses cruautés passées, ses remords présents; ce passage
si continuel et si rapide de l'amour à la haine et de la haine à
l'amour; l'ambition de sa soeur, les intrigues de ses ministres:
la situation cruelled'une princesse dont la vertu et la bonté sont
célèbres encore dans le monde, qui avait vu son père et son
<ttre livrés à la mort par son mari, et qui. pour comble de don-
leur, se voyait aimée du meurtrier de sa ùnnitle quel champ
quelle earnèM pour un autre génie que le mien ) 1 Peut-on dire
qu'un tel sujet soit indigne de la tragédie ? C'est là surtout que,
Selon ce qu'on peut être,
ï~ choses changent de nom'.

t. OmBstitatasmtedetttteMetMt.daasMditieudetMS:
ïtsethaites<netMt<teat<uett ntStttt attttur* <)tt va deMtr mx
uae
Mavt~tmtH~e'aM~t~Mtthtattssttes~ttdtifttWm.tM.nfert
vetr a* tutSe~MMesressnxtBesun t«!t<eeend peuttreuver dansées
<eM étants st(ttts. ce qu'ittera m'at<ptendraeeqaefaara!sdaMrt
n eoa~oesra ai je lds. s.naob. m. aroot c6er.. wT~ m~· x-
de r8OllUioD
MtttteurmetdestetMts. ttuatMequetepfttttttaperteetiendemmt
1. t~EeThreeets~ n.
de cette
estpomttttt~Mut avertir
à:m-tirpÎaeasieaes
8e Je adla3 d~mt
<ttei%)M.quei'attr<mis.n'estpaM<!tMeant<ma~MtMt*Mi
mele peemt
édi-
«)xs, efmi'«t«Mteseus men ttm. Bm«t)ttje dtsav<mt eetni qui est

le
oeUes.
JÜiidI~
<ms*is~ a AXtStetdam. ettes Ktt*-t<«Mc ttentatt. « <T<t. On y a
~Ja-pl8put7- se IIM poift 4e_i;
labèremmt dé-

.¿
seta
rMitfMt~Bsiete.
me
lbi~àa r
suis dans la resehtitn de sstisMt* le ~us nrtmptemtnt qaT!
ttestMe au)[ etMOMMmeuts

toia "p'aa''
itw118i18e. lait J?mt -f~
svec que j'ai)&ueattp
pris avee tesS~dese~
puMc penr
avec Denaooap de abin, des es-
ttmt~trtt-~tEa~~dsstiBsdetat.dtTM~LetMaeetTeutdt;
~t~tyt d.saf.ta.tt~e3eS.K~.
tahlw.~lw
staiata t'HeeMen dfun poire <Mttadsf)as de ttmns que ~e
<aMeau.teu~tee<e~qutjeeeusMtrete&t<eaupe<n~tMiemt
d'aveir eetpMgM~unt<<~<t<<ue.n~aM!<<M quatr~vS~
e<Ne3a
d'un

-M S.~–
tsMemts~tarisquteM'eMc~t)jMrréd~4tttte<vra<e;q'S-
.j––<~ ttt. M-.M .M~n'~
t teur rtfttdM e~e de tMftwn<he)Mtr
m*at~tfeut eu a*tM
la
thèse

le g~."4Ift,"I~ae~lerai
.aCnia, 1'4IaM.em
t'*Mt.<t~eeteëqu'euaMtèhuM<)t<<<MM<M[tt<taMsset.nttaiM.
*&~hd~.qMidssAMUtth*s.AMM<destMsrNS<<MaMts
~atm~mteMMuhta.~unbp~~ 4" a'" de boIuae
plamunmauMta~eequafatMeurdhe.<<'est que !<trsqMK ferai im-
tsme
thM)')et<)tmtdeBt)trit<rJtmMftard tMjebdofMe. jeteur d~
utauderat toujours pardM de FavMrdMtuétrop têt.'<
*Lattette:)M)aant<HpatetMei~a<edM.(i')
PERSONNAGES.
BËMDE, roi de Mettne
ttttMAMNE, fHnme d~trode.
NAtJOME, "Bor d Htrede.
SOHÉME, pnnee de h race des Atmonéem
~S..}~d-H~.
MAMAN, MMiem omeier des rois Mmontem.
JUMON, tMMent de Soheme.
EUM, tMMentede Mariamne.
Ctt GttM D'H"<m<, parlant.
a)tn* m~tMM
StttT* m* SotMMt.
Cm SmTMnt m MtMtmm, perMnnatemuet.
La tttne est à JéntMtem. dans le pt)*i* d'Htrode.

ACTE PREMIER.

SCENE ï. – SALOME, ItAXAEL.


itAZAt!
<hd, cette autorité qu'Hérode TMM eonte~
t)M<pMt à son retour est du moins affermie.
yMToMtenAzer,etrepMséMudain
Des champs de Samarie *uï sources du Jourdain
thdtme, a était temps que du moins ma prétenee
DM HebreM inquiets cenfondtt l'eepétance.
HeMde votre trète, à Rome retenu,
Mjt dans ae* ËHKit n'ettit plus reconnu.
Le peupte, penr seB roM toujours plein d'mjMtiees,
Httdi dans Mt dMCOuM, aveugle en ses caphces,
puNiMthautement qu'à Rome condamné
Hérode a l'etd*vage étaU abandonné;
Et que la reine, assise au rang de us ancêtres.
Ferait régner sur nous le sang de nos grands prêtret
Je l'avoue à regret, j'ai vu dans toM les lieux
Manamne adorée. et son nom précieux;
La Judée aime encore avec idolâtrie
Le sang de eea héros dont elle tient la vie;
Sa beauté, ta naiManee, et surtout ses malheur*.
P'nn peuple qui nous hait ont séduit tous les MexM;
Et leur* ïoeux indiscrets, la nommant MUTeraine,
Semblaient Tout annoncer une chute certaine.

v-
fai vu par ces faux bruits tout un peuple ebranM;
-1 t
Mais j'ai parlé, madame, et ce peuple a trembM
Je leur ai peint Hérode avec .plus de puissance,
Rentrant dans ses EMts sùrn de là Tengeance;
Son nom seul a partout répandu la terreur)t
Et les Juifs en silence ont pleuré leur erretth
stto)ht.
Mazael.ilestTraiqn'Héroae~apMahre;
maïB~
Et ces peuples et moi nom tHuoM <Ms un
Ce pouvoir, dont a peine on me voyait jouit.t
N'est qu'une ombre qui pMM « Ta s'tnmoatn
Mon <rere m'était cher, et MM benh~M m'oppftMt;
~ri~mna triomphe, et je aaht sa ide~ae.
ttAZAtL.
Ne cndgnaz point un B'ère.
SAMitE.
th t quedeTiendtons.nout,
Quand h reine à ses pieds reverra son époux?i
De mon autorité cette nère rivale
Auptes d'un roi séduit nom fat toujours fatale;
Son esprit orgueitleni. qnt t'a JMM&
pMé,
Conserve encor pour nous la même inimitié.
Ste nous outnf)ea, je l'ai trop offensée;
A notre abaissement
tNe est mtéresséë.
Eh ne craignez-vous plus eas eharmes tout-puissants,
Du malheureux HerotUmpétiMt~MMt t
Depuis près de cinq tm <a'an htal h~ené~
!yH*n)de et de la reine atttt la aMthttet
L'amour predi~HM 4ot~ M prim:* Mt tpA
Se nourrit par la haiM et tMh par le t)ttpt!s.
YoasWM vu cent Ma et montfqat iml«iNa
Déposer à ses pieds sa majttté temMt(1
Et chercher dans ses ywM ~ritts ou dMtMUt
Quelques M~Md* ??* <MX <pt'N M tremvth jMMis
Vous l'aTCt Tt M<mr, tewni~r et te pMmM<;
La natter, rirriter, la moaMe~ 'mn~r<;
Cruel dans son amour, somnM daaa tM fttreun);
EtdaTe en son p«Kh) M~M partoat tiBean.
Que dis-jet 'm ntjmiMtnt ant maMte CBeaie~
Fumant du sang dn pète; il adottit la <Ble
Le fer encor sanglant,'tqMTMMeMMet,
Ëtait levt sur elle, et tomMt 1 ses pM*.
MtZt~
ttai* songez que dam tt~ne, éloigné <M sa TM,
sa cham* <- tt Itth ~mNe s'être rommM.
ttMtOb
CM~M-mot, son «Mm en resserre lea meuds:c
Et res tromfOm tt~M sent touteurs dangeMM.
tUzAti..
Oui; mais eeite aine aKtMe, t sot-même inhumamt,
Toujours de son epoui :1. têt:hè1't!hé la hainH
Elle l'irritera par ae nouveaux dédains,
Et vous rendra les Mb qui tombent de vos mams.
La paix n'habite pomt entre déni caractères
Que le ciel a formés l'uu a l'autre Contraires.
Hérode, en <om les tem~ sombre, chagrin, tatdhi,
Contre son amour même aura MMtn de vous
sAutàe.
tt<mfmma l'emporte, et je suh cont&hdné.
ttÀziËit..
Au trône d'Ascalon vous ttes attendue;
Une retraite illustre, une nouvetlé coût
Un hymen prépare par les mains de l'anidur,
Vous mettront aisément a t'antt des MmpeMs
Qui pourraientdam) Ëotime eetatër sut hos têtes.
Soheme est d'AMdon pOstMè sdnVëràiù,
Reconnu, protêt par lb peuple r6M4a!h,
Indépendant d'Hérode, et ehéf a sa pro~htce;
n Mh penser eh sa~ et t~u~erhéf en prince!t
Je n'aperçois pour vous que ues destiM meiBetirt;
Vous gouverne! Nerode, ou Toa& Mgte~ à<Ëehrs.
SALÔXE.
Ah 1 connais mon ma!heni' et moil ignominie t
)f<tTM!mM!en tout temps empoisonne ma vie;
Blé m'enlevé teut, tM<f) dignités, arédit;
Bt pour elle, en un mot, Soheme me trahit.
MÀÉAtt.
Lui, qui pour cet hymen tttennait votre trere )1
Lui, dont l'esprit rigide et h sagesse austeM
Parut tant mépriliitt
PaM passions,
f6ni!t PIlstilmt,
ces Mlles
mépriser 6I!s
De nos vains courtisans vames illusions )1
Au roi son aDié fertit-il cette oifentit t
BAi.otti:.
Ctoyez qu'avec la reine & est d'inteUigehce.
ttAZtt~
Le sang et l'amitié les unissent tous taux;
)Mz je n'ai jamais vu. stt.M<X.
VtMS n'avez ~as i!B9s yeM!
Sur mon malheur nouveau }e suit trop eMMrM
De ce trompeur hymen là pompé dineree,
Les froideurs de SoMme et ses tUsMurs glaces.
M'ont eipliqué ma nbntë et m'ont Mstruite as~
)tAiAtt.
Vous pensez en effet qu'une fémnM sevèt~
_I_& ~t_
Qui pbure encore ici ton aïeul et son frère,
Et dont l'esprit hautain. qu'aigrissent M' malheurs,
Se nourrit d'amertume et vit (tant les douleurs,
Recherche imprudemment le funeste avantage
D'enlever un amant qui sous vos lois t'engage!
L'amour est-il connu de son superbe cœur?
BALOttE.
Elle fiMpire au moins, et c'est ta mon malheur.
tMIAtt.
Ne vous trompez-vous pointT cette âme impérieme,
Par émet de nerté semble être vertueuse
A vivre sans reproche elle a mis son orgueil.
MMME.
Cet orgueil ai vanté trouve ennn son éeueil.
Que m'importe, après tout, que son âme hardie
De mon parjure amant Catte la perfidie;
Ou qu'exerçant sur lui son dédaigneux pomToir
Elle ait fait mes tourmenta sans même le vouloir*
Qu'elle chérisse ou non le bien qu'eNe m'entere.
te le perds, il tutth; sa nerte sen eUve,
Ma honte fait sa gloire; elle a dans mes douIeuN
Le tuaMf insultant de jouir de mes pleurs.
Emin, eut trop taaguir dans cette indigne gtne
Je veux voir à quel point on mérite ma haine.
SoMme vient allez, mon sort va t'edaircir.

SCEME h. – SALOME, SOHEMB, AiMON.


MM)tt.
Approchez; votre Mmr n'eet peint né pour trahir,
Et le mien n'est pas ttit pour itounrir qu'on l'ahut~
Le roi revient enfin; vous n'avez plus d'excuie
Ne comultez ici que vos teutt intérttt,
Et ne me cachez plus vos tentimenit tecrett.
Parlez, je ne crains point l'aveu d'une inconstance
Dont je mepriterait la vaine et taiMe otfeme;
t
le ne taiz point descendre des transports jaloux,
M rougir d'un affront dont la honte est pour voua.
MtttWE.
U faut donc m'etptiquer, il tant donc vont apprendre
Ce que votre mwté ne craindra point d'entendre.
J'ai beaucoup, je l'avoM, a me phHndte du roi;
ri a vontm, madame, étendre jmqa'a moi
Le pouvoir que Cétar lui laisse en Patettime;
En m'accordant<a Meur, il cherchait ma tume
Au rang de tel vaetaux il oiait me compter.
J'ai soutenu mes droits. N n'a nu l'emporter;
J'ai fwtvt, comme lui, des amis près d'Auguste,
Je ne enum point Hérode, et l'empereur est juste:
MaM je ne puis souffrir (je le dis hautement)
L'aBianee d'un roi dont je suis mécontent.
D'aHleuM veut Connaissez cette cour orageuse
Sa tMmNe avec lui fat toujours malheureuse;
De tout ce qui l'approche il craint des trahisons
SM. cœur de toutes parts est ouvert aux soupçons
Au frère de la reine il en coûta la vie;
De plus d'an attentat cette mort fut satrie.
thhamno Teea, dans ce triste séjour,
Entre la barbarie et les transports d'amour,
Tantôt MM le MMeeu, tantôt idolâtrée,
ToaJMtM baignant de pleurs une couche abhorrée;
Craignant et son époux et de vils délateurs,
De leur malheureux roi lâches adulateurs.
SAUMM.
Vens parlez beaucoup d'elle!i
SOHÊttE.
Ignorez-vous, princesse,
Que son sang est le mien, que son sort m'intéresse?
1
SAÏ.O)ft.
Je ne l'ignore pas.
SOBÉXE.
Apprenez encor plus
J'ai craint longtemps pour elle, et je ne tremble pios
Hérode chérira le sang qui la fit naître
H l'a promis du moins à l'empereur son maître
PMtr moi, loin d'une cour objet de mon courroux.
j'abandonne Solime, et votre frère, et vous:
Je pars. Ne pensez pas qu'une nouvelle chaîne
Me dérobe à la TOtre et loin de vous m'entraîne.
Je renonce à la fois à ce prince, à sa cour.
A tout engagement, et surtout à l'amour.
Épargnez le reproche à mon esprit sincère
Quandje ne m'en fais point, nul n'a droit de m t'n f.~rc.
SALOME.
Non, n'attendez de moi ni courroux ni dépit;
J'en savais beaucoup plus que vous n'en avez dit
Cette cour, il est vrai, seigneur, a vu des crime:'
H en est quelquefois où des cœurs magnanimes
Par le malheur des temps se laissent emporter,
Que la vertu répare, et qu'il faut respecter;
Il en est de plus bas, et de qui la Mblesse
Se pare arrogamment du nom de la sagesse
Vous m'entendez peut-être? En vain vous dégutite*
Pour qui je suis trahie, et qui voua séduisez.
VotrefaasaevertuMm'a.tamaMtrMtpéet
De votre changent mon <«e est peu ha<tpéet
Mais ai de ce palaia, qui vous OHaNe odieux,
Le«Hageapassésont))xU~e'<
Craignez d'en etcitet qui vous smwaitmt paut~ette
Jusqu'aux&iNesStatadentwu'eteslemaMa'L
tNtesett.)
SCENE m. SiOH~) AfO~.
MRa<n.
Où tendait ce discours? que veut-e~et at peurque*
Pense-t-etle en mon MMt ptnttN~ mMM ~tne ZMtt
Qui? moi, que je soupire et <tM pou* WaBNme
Mon a<Mtère amitié ne Mtt qn'nn feu ~m~Mte ) 1
Aux &iblesses d'amq~, mm, j'itai* me U~Mt,
Lorsque de tant d'attontt je eeur* m* BépMMt
4W)t«f
Salome est outragée a faut tout CtMtdfe d'eHe.
La jalonaie éclaire, et t'amour <e d~ceie.
MHttt*'
Non, d'un eonpoNe fWKKtfje n'at peim W~t!
La aecte dont je suis forme eu noat d'antres mœurs
Ce* durs Es~niem, stoiques de Judée,
Ont eu de la morale une plus neNe idée.
Nos maîtres, tes Romain*, tamqaetus dea nations,
Commandent à h tene, et nous am pMfOM.
t
Je n'ai point, grice au ciel, K)u<tt et ~Mi-metM.
Le sang unit de pttt MMtMMteet atheme;
Je la voyais gémir tons tm atrea~ potMMt,
rai voulu la servir; j'ai rtmpM mm* davotr.
Mnma.
Je connais votre c<Mr et jutte et ma~M<m<!
n se platt à venger la Mftn tm'on op~~M
Paissiet-vous écouter, dam cette aNtenae co<tt.
Votre noble pitié plui6t que vetre ameert 1
CMCttm.
Ah faut-il donc l'aimer pour prendre sa défemet
Qui n'amait, comme moi, cMtt sm* injMMMet
Qnelca~~dtNMmta'iBUttaenaeMttmst
Et qui, pour la aMMf, n~ut pteéia~ ses toaMt
AiDi.moncœnrettpmr.ettteeMMmntmaMt;
le n'habitais ces Mom que p<OM wNet sm eBt-
Quand Hérode partit iMa*~ de t<m ~rt,
Quand il chercha dam tUMe en le sa<t<tM M la Xtptt,
PWn de sa passion teM~ea et j'h~se,
tt
n tremblait qu'att~ lui ttaBMXMB~<fM<,
Du trône descendue, eeda~e été B~mMM,
Ne Mt abandonnée à de moins dignes mains.
n voulut qu'une tombe, à tous deux ptéparée,
Enfermât avec lui cette épouse adorée.
Phérore fut chargé dn ministère affreux
D'immoler cet objet de M* horribles feux.
Phérore m'instruisit de ces ordres coupables
J'ai veillé sur des jours n chers, si dtplotablaa
Toujours armé, toujouft prompt à la protéger,
Et surtout à se* yeux dérobant son danger.
J'ai voulu la servir sans lui causer d'alarmes;i
Ses malheurs me touchaient encor plus que sa< chartMt.
L'amoar ne règne point sur mon cœur agité;
H ne m'a point vaincu; c'est moi qui l'ai dompté
Et, plein du noble feu que sa vertu m'inspire,
J'ai voulu la venger, et non pas la séduhe.
Enfin l'heureux Hérode a Béchi les Romains;
Le sceptre de Judée est remis en ses mains:
ri revient triomphant smr ce sangtant théattet1
Il revole à l'objet dont il est idolâtre,
Qu'il opprima souvent, qu'il adora toujours;
Leurs désastres communt ont terminé leur cours.
Un nouveau jour va luire 1 cette cour attreuse
Je n'ai plus qu'à partir. llariamne est heureuse.
Je ne la verrai plus. mais à d'autres attraits
Mon coeur, mon triste coeur est <'rmé pour jamais;
Tout hymen à mes yeux est horrible et funeste
Qui connaît W*ne abhorre tout le reste.
La retraite a pour moi des charmes assez grands
J'y vivrai vertueux, loin des yeux des tyrans,
préférant mon partage au plus beau diadème,
Maître de ma fortune, et mattre de moi-même.

SCENE IV.–SOHEME, ËHSE, AWMON.


ÉUSB.
La mère de la reine, en proie à ses couleurs,
Vous conjure, Sohême, au nom de tant de pleurs,
De vous rendre près d'elle, et d'y calmer la crainte
Dont pour sa fille encore elle a regu l'atteinte.
SOBÊMB.
Quelle horreur jetez-vous dans mon coeur étonné1
ËUSB.
Elle a su l'ordre affreux qu'Herode avait donné;i
Par les soins de Salome elle en est informée.
sOHÈm.
Ainsi cette ennemie, an trouble aMontumée,
Par ces troubles nouveaux pense encor maintontr
Lepottvoirempruntéqu'eNeveutretenT.
Quelle odieme cour, et combien d'artincest
On ne marche en ces lieux que sur des précipice*.
HetM) Alexandra, par des coup* inouis,
Vit périr aatreMs son époux et son nb;
Hanamne lui reste, elle tremble pour elle
La crainte est bien permise à t'amoar maternelle.
Bise, je vous suis, je marche sur vos pas.
Grand Dieu qui prenez tmn de ces tristes climats,
De MttnMtne eneofe éeMtez cet orage;
Comer~M, pMtegM wtM pin* digne oaTMge t

ACTE SECOND.

SCENE 1. SAMME, MAZAEL.


M~jtttL
Ce nouveau coup porté, ce teniMe mystère
Dont vous tute* inatruire et la ntle et la mère.
Ce secret revête, cet ordre ti ernet.
Est désormais le <Mtn d'au divorce etemei.
Le roi ne croira peint que, pour votre ennemie,
Sa confiance en T<HM *oit en effet trahie;
H n'aura plus que vous dMM ses perplexités
Pour adoucir les traits par TOtM-mênM porté*.
Vous seule turez &it n<hM et le calme et Forage
Divisez pour régner; c'ett là votre partage.
tAMM.
Que sert la politique où manque le pouvoir ?
Tous mes soins m'ont tMM; tout fait mon*désesj)oir.
Le roi m'écrit a vent, par sa lettre fatale,
Que M «Bar te Mbaitte aux pieds de sa rivale.
feepéraM de Soheme un noble et tûr appui
Hérode éttit le mien; tout me manque aujourd'hui.
~Je vois crouler sur moi le tatat édince
*!BMme<maimtéteMtient*Tec<antd'artimce:
J!<evois qu'il est des temps où tout l'etbrt humain
Tombe nous h fortune et se débat en vain.
On la prudence échoue, ot Fart nuit à soi-même:
Et je sens ce pouvoir invinciNe et omreme,
Qui se joue à son gré, d*)M les dimatt voiMn*
De teuM eaNea mouvants, comme de nos dettma.
ttttK~
OMittez au roi, cédez à la tempête;¡
Sous ses coups passagers il faut courber la tête.
Le temps peut tout changer.
SALOMtt.
Trop vains soulagements 1
Malheureux qui n'attend son bonheur que du temps 1
Sur l'avenir trompeur tu veux que je m'appuie,
Et tu vois cependant les affronts que j'essuie1
ttAZABL.
Soheme part au moins; votre juste courroux
Ne craint plus Mariamne, et n'en est plus jaloux.
SALMtB.
Sa conduite, il est vrai, paraît inconcevable;
Mais m'en trahit-il moins? en est-il moins conpaMe*
Suis-je moins outragée? ai-je moins d'ennemis,
Et d'envieux secrets, et de Menés amis?
H but que je combatte et ma chute prochaine.
Et cet affront secret, et h publique haine.
Déjà, de Itariamne adorant la faveur,
Le peuple à ma disgrâce insulte avec fureur
Je verrai tout plier sous sa grandeur nouvelle,
Bt mes fûmes honneurs éclipsés devant elle.
Mais c'est peu que sa gloire irrite mon dépit.
Ma mort va signaler ma chute et son crédit.
Je ne me natte point; je sais cpmmeen sa place
De tous mes ennemis je confondrais l'audace
Ce n'est qu'en me perdant qu'elle pourra régner.
'Et son juste courroux ne doit point m'épargner.
Cependant, & contrainte1 comble d'infamie!
U faut donc qu'à ses yeux ma nerté s'humilie
Je viens avec respect essuyer ses hauteurs,
Et la féliciter sur mes propres malheurs.
MAZACL.
Elle vient en ces lieux.
SALOttE.
Faut-il que je la v'oe~é

SCENE n.–ttAMAMNE, ELISE, SALOME. MAZARI..


NARBAS.
SALOttE.
te viens auprès de vous partager votre joie:
Rome me rend un frère, et vous rend un époux
Couronné, tout-puissant, et digne enfin de vous
Ses triomphes passa, ceux qu'il prépare encore.
Ce titre heureux de Grand dont l'univers l'honore.
Les droits du sénat même à ses soins connés.
Sont Mttnt de présents qu'il va mettre à vos pieds.
Possédez désormais S<m <t)M~SOn<t"P'a<,
C'est ce qu't vos vertus mon amitié d~ahw;
Et je vais par mes soins serrât l'heureux lien
Qui doit joindre jattaia retM cctur et le sien.
ttMtMMM.
Je ne prétends devm ni n'attende ce seniM t
Je vous connais, madaate, et je vous reads justice;
Je Mis pM quels complots, je H~ par quels détours
Votre haine impuissante ptHH)mhi m~s joott.
Jugeant de moi pM TOtx, wat m< MM~M~ p<mt-<tM;
Mais vous deviez dn moins an~tendfe à me connaître.
Ne me redoutez point, je sat* ~atement
Dédaigner votre crime ~t Totre châtiment
J'ai vu tas vos detteint, et je Youa !es pardonne;
C'est à vos seuls remords que je Tons at)tndoane,
Si toutefois, après de ti lâches etfotts,
1
a
Un coMtr comme le votte écoute des remords.
StM~t,
C'est porter nn peu lqill votre tnjuxtt CoMete
Ita conduite, mes Mina, et ~eu <~ m<m trete,
Peut-~sumrontpp~meJW'tM'et..
tt*M~tM.
Je vous l'ai déjà dit, je tenx tout ouh~er
Dans l'état où je MM, c'est a<saz paut fa ({)m~e;
Je puis vous pardonMr, mata jeaft puis YQNaeMNO.
Mt~Aty
rosé ici, grande terne, attes~~t~
Que mes soins à re~Mt.
tt~~t~,~f,
Obéiaaez au roi, roua
A mes tyrans
votre
Vos ezenses pour moi Mnt tm Mutai outratjjt

vendu, servez Men leur courma~;


Je ne m'ahaiMe pas à me pIaiadM de vous.
(AStlame.)
Je ne vons retiens point, et vous pouvez, madame,
Aller apprendre M rpi les secrets de ntom~me;
Dans son coeur aisément Toua nptTM ranimer
Un courroux que mes yeux dédaignent de calmer.
De tous vos délateurs armez la cahannie
J'ai laissé jusqu'ici lott MdMe impun~f
Et je n'oppose eneoM à me* ~ila *nn<tmM
Qu'une vertu sans tache et qm'wa juste méptta.
«Mm.
Ah c'en est trep entn; WM atmaa dâ pMtt-tttt
Ménafter um peu plus la a<eaf de votre atattM.
L'orgueil de vos attraits pense tout assemr
Vous me voyez tout perdre, et croyez tout ravtr i
Votre victoire un jour peut vous être totale.
Vous triomphez. Trembles, imprudente rivale! 1

SCENE m.-MAMAMNE, ELISE, NARRAS,


ËUM.
Ah madame, à ce point pouvez-vous irriter
Des ennemis ardents à veus persécuterY
La vengeance dTtéMde, wn moment tmpendM,
Sur votre tête enewe e<t peut-être étendue;
Bt, loin d'en dttMmtef les redoutables coups,
Vous ttppetez la mort qui ~ttoi~Mit de voug.
Vous n'avez plus ici de bras qui Tous appuie;
Ce détenteur heureux de votre illustre vie,
Soheme, dont le nom *i craint, si rttpecté,
Longtemps de vos ~MBs eentint li cruauté
Seheme va partir; nul etpon ne TOM reste.
Auguste à votre époux laisse en peuTOir funette
Qui mit dans quels dMMma B revient aujourd'hui ?
Tout, jusqu'à son amour, est à eramdMde lui
Vous le voyez trop bien; M sombre jalousie
Au delà du tombeau portait as Mnesie;
Cet ordre qu'il donna me fait encor trembler.
Avec vos ennemis daignez dMsimuter
La vertu sans prudence, hétas ) eat dangereuse.
ttAMttnm.
Oui, mon âme, il est vrai, fut trop impérieuse;
Je n'ai point connu l'art, et j'en avais besoin.
De mon sort a SoMme abattdonnoM le soin;
Qu'il vienne, je l'attends; qu'il règle ma conduite.
Mon projet est hardi; je trtmis de la suite.
Faites venir SoMme.
(ËMseMt.)
SCENE ÏV.ttAMAMNB, NAMAS.
el;eqî?
Et vous, )Mn cher tfMt~s,
De mes vœux incertains apaisez les c<~mbata
Vos vertus, votre zèle, et votre expér~nce,
Ont acquis dès longtemps~ulte ma conSaoce.
Mon coeur vous est connu, vous savez mes deoeetas,
Et les maux que j'éprouve, e~~as maux que ~e erMU~.
en
Vous avez vu ma mère, au désespoir réduire,
1Ie presser en planrant
Me d'accompagnersa
pleurant d'accomp~er fuitP;
sa fmte
Son esprit, accablé d'une ~ust~ tireur,
Croit a tous les moments voir Hérode en tureur.
Encor teat dégouttantdm sang de sa famille,
Venir ses yeux même assassiner sa fille.
EHe reut à mes nts, menacés du tombeau,
Donner César peur père, et Rome pour berceau.
On dit que l'infortune à Rome est protégée;
Rome est le tribunal où la terre est jugée.
Je vais me présenter an roi des souverains.
Je Mit qu'il est permis de fuir ses assassins,
Que c'est le seul parti que le destin me Itusse
ToutefoMenaecret,<oitTertn,Mttfubteme,
Prête à fuir un époux, mon cœur frémit d'effroi,
Et mes pas chancelants s'arrêtent malgré moi.
NARMS.
Cet effroi généreux n'a rien que je n'admire;
Tout injuste qu'a est, la vertu vous t'inspire.
Ce cœur, indépendant des outrages du sort,
Craint t'omttre d'une tMtte, et ne craint point la mort
Bmnis)tm toutetbis ces alarmes sectttes;
Ourreit tes ye<m, madame, et voyez où vous êtes:
C'est 11 que, répandu par tes mains d'un époux,
Le sang de votre père a tetaitti sur Tous
t
Votre frère en ces lieux vu trancher sa vie;
En rain de son trépas le roi se Justine,
En rain César trompé l'en absout aujourd'hui;
L'Orient rtroM n'en accuse que lui.
RegMdet. e<msuhez les pleurs de votre mère.
t
L'anront Mt TM nh, le Mne de votre père.
LaeraantédnrM.tahainedesaMMtr,
Et (ce que je ne puis prononcersans horreur,
ttais dont votre rortu n'est point épouïantée~1
La mort plus d'une Ma à vos yeux présentée.
Ennn, si tant de maux ne Tous étonnent pas,
Si d'un front assuré T<Mt marchez au trépas,
Du moins de vos entants embMssez la défense.
Le roi leur a du trône arraché l'espéMnce;
Et TOM connaissez trop ces oracles affreux
Qui depuis si Mngtemps rom font trembler pour eux.
Le ciel Tous a prédit qu'une main étrangère
Devait un jour unir vos tts à votre père.
Ua Arabe imptacaNe a déta, sans pitié,
De cet «tacte obscur aeeompM la moitié
t'adame, amta rtMtMur d'un essai si funeste
SaetMmté.sansdoate.accoBmtiraitMreste:
Dans ses emportements rien n'est sacré pour lui.
tht q)d Teua répondra que lui-même aujouTdtMU
Ne TioMe exécuter sa sanghnte menace,
Et des Asmonéens anéantir la racett
m~ un.oe.·
n est tempe désormaisa~
n est temps d'épargner
de prévenir ses
meurtre
.vacoup*;
rrnna·
à votre époux,
Et d'étoigner du moins de ces tendres victimes
Le ter de vos tyrans, et l'exemple des crimes
Nourri dans ce palais, près des rois vos aïeux,
Je suis prêt à vous suivre en tout temps, en tous lieux.
Partez, rompez vos fers; allez, dans Rome même,
Implorer du ten~t la juttice Mprtme,
Remettre de vos N* la fortune en sa main,
ut les faire adopter par le peuple romain;
Qu'une vertu ti pure tiNe étonner AngMte.
Si l'on ~nte bon droit son règne heureux et juste
Si la terre avec joie embrMte MB genoux,
S'il mérite sa gloire, il fera tout pour YOUS.
XAMAMM.
Je vois qu'il n'est plu temps que mon ccenr délibère;
Je cède vos conseils, aux larmes de ma mère,
Au danger de mes nb, au sort dont les rigueurs
Vont m'entnmer peut-être en de plus grands malheurs.
Retournez chez ma more, allez; quand h nuit sombre
Dans ces Uem criminel* aura porté ton ombre,
Qu'au fond de ce pelait on me Tienne avertir
On le reut, il le tant, je Mit prête à partir.

SCME V.–MAMAMNZ, SOHBME, ~LISE.


tOHÉM.
Je viens m'offrir, madame, à votre ordre Mprême;
Vos volontés pour moi font les lois du ciel même
Faut-il armer mon brai contre vos ennemisî
Commandez, j'entreprends;parlez, et j'obéis.
MAMAttM.
Je vous dois tout, teigneur; et, dans mon infortune,
tta douleur ne craint point de Tous être importune.
Ni de solliciter par d'inutiles vœux
Les secours d'un héros, l'appui des malheureux.
Lorsque Hérode attendait le trône ou l'esclavage,
Moi-même des Romains j'ai brigué le suffrage;
ttalgré ses cruautés, malgré mon désespoir,
)hlgré mes intérêts, fai suiri mon devoir.
J'ai servi mon époux; je le ferais encore.
H faut que pour moi-même enfin je vous 'mpiore;
N &ut que je dérobe a d'inhumaineslois
Les restes malheureux du pur sang de nos rois.
J'aurais dû des longtemps, loin d'un lieu si conptMe,
Demander au sénat un aeile honorable
Mais, seigneur; je n'ai pu, dans les trouNta dtvera
Dont h guerre chNe à reiep~ funtterX
Chercher ptt~ fenrot, ià fhMf~ et ?* ratt~t!,
Au~aunt~~A~~hhra'nutïà~t;
Un port ammemè. lieux ~Mftoitnt têt ot~.

twtt M~urt r~~MP~ ~4 M~tMttt


Après teit tenè, aS~tM
ÏohM trà~MX T~ j~i&~eMiNtsè,
Mt iMMU
Ayant TtincuR &Mf~.
J~hautdnC~itcieni!
a MMu m
Et de cem qu'en <~Se Min IM <Mtt.
~M~~iM-~MMam~MM~~t~M
Etqn'anem~m~tMtdiB&tt~~deM (~~m~MM~M~MiN~A~~M,

Da bout de
I'umT.!<Mi~M~ M tMNtt
Four comerMf les mi, p8~~nM!f~ ?&?,
nnir toM met mMX,
ponrm'adfeMëTwm
Je
)??? $n ~OM? que
MM, ~<M',
De h simple ~rta ~eMM~ pMeetettt;
t
~<f~Uf,
j'espère
tϜt. 3
Mat*e:j~t~t&
A wu..

Ma
jumi M c~ t<t)N'Me ? ~MMi
Seignenr,eb<tM~nMde ttaM eiMare.
meM, Mt~&Mt, je iNM
nmMeeMei&ter a~
<tM~
<~&<e~ <~h
Enterez
Tous M ï4<mdM
De M. MmbM.
reg5Ï. M dé Ën§ thenët
Te Tem qae mes nMUMnn Mettent vos teho.

Non. je Mtpecte trop Tos erdre* thMtna.


Dispos d'eM,J[.~&~ne~
Mee e~dee TOM MiTKmtMim~ &m Ittalie;
~~M~K~tM~S~t~h~M~ `

n est aMez puni, tt~~MitnËSttnat.


n ne Tom verm pta., ~)'tce t ton tnJM~ie~
Et je sens qu'il n'est potnt o)! 4t tMet supplice.
pardonnez-mm eë met, il nt'eCnaape ~pet~ t
lA douleur ae tSnt peMire MaM ntttm teO~et.
J'al
rai parlé,
parlé, c'en fait; ~'I,
eH t4it,
mafteet 1" 'ib. ta!Me~e,
maM, NuJ~re raibleüfI
t
Songez que mehtei~ieett~t~a tendre~
Sontme en T~
aa&ittt ne Védique ~Wt ~r<Mt;
Adorer TM rertat, Wa* ~n~. tt
ntourtr.
JemeaattaM,Migne~,ety<~aiitMe&decr6tre
Qu'avec mes intérêt* 1KMH <MtMM tnt tdoire.
Quand Seheme eh cea Btu~ <<e!ne Mtntet j<~Mt1
J'ai cru qu'à sa pitié je ae~ ton !tteburit.
Je ne m'tMmdaS ?<!< q<runt naNMaa coupaMe
Dut amuter ce côhaMèM'horreutqattn~caMe,
Ni que dan* mes péhk il )hé tattat tUnatt
Roupr de TO* bontea et craindre ~Ot niën~aita.
Ne pensez pM pownant qu'un utsOMrs qui m'onenae
Vous ait rien dérobé de ma reCMmaissance
Tout espoir m'est ravi, je ne vous verrai pI<M;
J'oublierai vctre ûamme, et non pas vos VtrMs.
Je ne veux voir en vous qu'un héros magnanime
Qui jusqu'à ce moment mérita mon estime
Un plus long entretien pourrait vous en priver,
Seigneur, et je vous tua pour tous ta conserver.
SOH~ttB.
Arrêtez, et sachez que je l'ai méritée.
Quand votre gloire parle, elle est seule écoutée
A cette gloire, à vous, soigneux de m'immoler,
Epris de vos vertus, je les tais égaler.
Je ne fuyais que vous, je veux vous fuir encore.
Je quittais pour jamais une cour que j'abhorre;¡
J'y re! s'il le faut, pour vous désabuser.
Pour ';ous respecter plus~ pour ne plus m'exposer
Au reproche accablant que m'a fait votre bouche.
Votre intérêt, madame, est le seul qui me touche,
J'y sacrinerai tout. Mes amis, mes soldats,
Vous conduiront aux bords ô& s'adressent vos pas.
J'ai dans ces murs encore un reste dé puissance
D'un tyran soupçonneux je crains peu la vengeance;
Et, s'il me faut périr dès mains de votre époux,
Je périrai du moins en combattant pour vous.
Dans mes derniers moments je vous aurai sërv!e,
Bt j'aurai préféré votre honneur a~ ma vie.
MAtiAJtt~.
H suCt, je vous crois d'Indignes passions
Ne doivent point souiller les nobles actions.
Oui, je vous devrai tout; mats mot je tous expose;¡
Vous courez à la mort, et j'en serai la cause.
Comment puis-je vous suivre, et comment demeurer f
Je n'ai de sentiment que pour vous admirer.
SOHÉttË.
Venez prendre conseil de votre mère en larmes,
De votre fermeté plus qu~dë ses alarmes,
Du péril qui vous presse, et non de men danger.
Avec votre tyran nen n'est a ménager ·
Il est roi, je le sais; mais 6~sar est soh jttge.
Tout vous menace ici ~ome est votre refuge:
Mais songez que Sohême, en vous onrant ses vdeux
S'il ose être sensible, en est plus vertueux; ·
Que le sang de nos toit nous unit l'uh et l'autre,
Et que le ciel m'a fait un coMtr digne du votre.
WAtiAttNt!.
Je n'en veux point douter et. dans mon désespoir,
Je TM* contulter Dieu, l'honneur, et le devoir.
SOHÉtM.
C'est eux que j'en atteste; ils sont tous trois mes gutdet;
!b vous arracheront MM mains des parricidea

ACT~TRO!S!~XE

SCBNt L–SOHtME, N~~B~S, ~MMON, smTK.


ttAttBM.
Le temps est précieux, seigneur, Hérode ardve
Dn tteuve de Judée il a revu la rive.
Salome, qui menthe un reste de crédit,
Déjà par têt conseils Mtié~e ton esprit.
Ses courtisus en foule auprès de lui se rendent;
Les palmes dNM les mains, nos pontifes l'attendent
ïdmM< le dermee, et vous le ccnnMMez.
smtttt.
Je Mit qu'on paya nul M* terneee pessés.
C'est ce même Idsmas, cet Hébreu plein de zèle,
Qui toujoun à la reine est demeuré fidèle,
Oui, sage eourtMM d'un roi plein de fureur
A quetquetM d'Hérede adouci la rigueur.
tfAMM.
Btemt&t Tom yentfindret. Cependent Mtnatnne
Au moment de partir tMftte, se condamne;
Ce gtMd projet l'éhume, et, prête à le tenter,
Son austère vertu craint de l'exécuter.
St ntère ett t pieds, et, le cœur plein d'ijMme*,
M*
Lui présente te* nh, la baipe de ses larmes,
La conjure en trembhnt de presser Mn départ.
La feine nette, héeite. et partira trop tard.
C'e*t TOM dont la bonté peut Mter sa sortie
Vous avez dansvos maint h fortune et la vie
De l'objet le plus rare et le plus précieux
t
Que jamais h terre aient Mcordé les cieux.
PrMtgtt, eoMerret une tugutte famille;
Senvet de tant de rois la dépîoMbte uUe.
Voe gtrde* tonHb prtttt pui*-je enfin t'Mertir?
MBtMB.
Oui, j'ai tout ordonné; la reine peut partir.
XtBBta.
aoutnM donc qu'à t'iMtant un serviteur ndè!e
Se prtpMW, teigneur~ t mMcher tprèa elle.
SOHËtM.
Allez; loin de ce: lieux je conduirai vos pas
Ce séjour odieux ne la méritait pas.
Qu'un dépôt si sacré soit respecté des ondes
Que le ciel, attendri par ses douleurs profonde:
Fasse lever sur elle un soleil plus serein
Et vous, vieillard heureux, qui suivez son de tin
Des serviteurs des rois sage et parfait modèle,
Votre sort est trop beau, vous vivrez auprès d'elle.

SCENE H.–SOHEME, AMMON, surrE DE sot)EM)t.


soB~m.
Mais déjà le roi vient; déjà dans ce séjour
Le son de la trompette annonce son retour.
Quel retour, justes dieux! que je crains sa présm'ce
Le cntet peut d'un coup assurer sa vengeance.
FMt aa ciel que la reme eût déji pour jamais
Abandonné ces lieux consacrés aux forfaits 1
Oserat-jemoi-même accompagner sa fuite N
Peat-etre en la servant il faut eue je l'évtte.
Est-ce un crime, après tout, de sauver tant d'appas.
De venger sa vertu?. Mais je vois Idamas.

SCENE ni –5CHEME, IDAMAS, AMMON, SMTE


SOH&ttB.
Ami, j'épargne au roi de frivoles hommages.
De famitié des grands importuns témoignages,
D'un peuple curieux trompeur amusement
Qu'on étate avec pompe, et que le cœur dément.
Hais partez; Rome enfin vient de vous rendre un maitre
Hérode est souverain; est-il digne de t'être?9
Vient-H dans un esprit de fureur ou de paix
Cramt-en des cruautés* attend-on des bienfaits ?
tDAMAS.
Veuule le juste ciel, formidable au parjure,
Ecarter loin de M l'erreur et 1 imposture
Salome et Mazaa s'empressent d écarter
Quiconque a le coeur juste et ne sait point flatter.
Us revêtent, dit-on, des secrets redout~Mes
Hérode en a pâli des cris épewvant~bles
Sont sortis de sa bouche, et ses yeux en fureur
A ~put ce qui l'entoure inspircat la terreur.
Vous le savez assez, leur cabale attentive
Tint toujours près de lui la vérité captive.
Ainsi ce conquérant qui St trembler tes rois,
Ce roi dont Rome même admira !p< exptoits,
De quit& renommée alarme eaeor t'Aste,
Dans sa propre maison voit sa gMM avui*
Hai de son épouse, abusé par sa stMtr,
Déchire de soupçons, accablé de douleur,
J'ignore en ce moment le dessein qui l'entMhe.
On le plaint, on murmure, on araint tout itowfja t'M<e)
On ne peut pénétrer se* MMet* Mmtuntm*,
Et de Mn ceeur tronbM te* toadtim) mMM~emeat*;
n observe avec MM an titeaee &nmthe;
Le nom de Mariamne échappa de sa bouche
Nmentee, il toapite, adonne en frém~tetat
Quelques ordres secrets qu'il révoque à l'imstjtnt.
D'un sang qu'il détestait Martamne est formée f
n voulut la punir de 1'tvotr trop aimée
Je tremble encor pour elle.
soaim.
psuCt, rdazMjt.
LaretneestendaDgBr:~pMn,<uivetmèspM;
Venez, c'est t moi aeal tauMr fmnceence.
mjutM.
Seigneur, ainsi du roi To)M MrM h présence?
Vous de qui la vertu, !e ttB~, l'autodte,
Imposeraient silence & h perversitéT
SOB~ttt.
Un ntteret plus grand, un autre soin m'aB&ne;
Et mon premier devoir est d'enmteher le crime.
~!t «"t.)
WMMt In"
Quels orages nouveau 1 quel tmubh j~tvpt
Puissant Dieu des Behfenx, 6BM<)et ? Mtttr fM)I

SCENE IV. HEROM, <t~A]B[., m~tt~ sùrnt n~MiM


Ht)MM)t.
Eh quoi 1 Sohême aussi semble eMter ma vue 1
Quelle horreur devant mot t'est pMtem. ctpMthte<
CieU ne puisse inspireye~teht haine «ufenra*?7
Tous les Meurs des humaiM Mnmtt<<*métpoo'
En horreur t ta reine, a tnon peaph, tuttoMatme,
astt
A regret sur mon f~et te le
dMOMt t
Hérode en arrivant recueNt MCt~eMMf
Les chagrins déMMnts <m't«mtt<t ttXttttf.
Ah Dieu1
WMtSt.
Daignez calmef ees tt~oetes tf*n«)t
'MBeaKMt<mttjt<Mtt
tfAZAEI..
Quoi vous versez des larmes 1
Vous, ce roi fortuné, si sage en ses desseins!
Vous, la terreur du Parthe et l'ami des Romains!
Songez, seigneur, songez à ces noms pleins de gloire
Que vous donnaient jadts Antoine et la victoire;
Songez que près d'Auguste, appelé par son choix.
Vous marchiez distingué de la foule des rois;
Revoyez à vos lois Jérusalem rendue,
Jadis par vous conquise et par vous défendue,
Reprenant aujourd'hui sa première splendeur,
En contemplant son prince au faite du bonheur.
Jamais roi plus heuf'ix dans la paît, dans la guerre.
HÉRODE.
Non, il n'est plus pour moi de bonheur sur la terre.
Le destin m'a frappé de ses plus rades coups,
Et, pour comble d'horreur, je les mérite tous.
B)A)tM.
Seigneur, m'est-il permis de parler sans contrainte ?7
Ce trône auguste et saint, qu'environne la crainte,
Serait mieux affermi s'il l'était par l'amour
En taisant des heureux, un roi l'est à son tour.
A d'étemels chagrins votre âme abandonnée
Pourrait tarir d'un mot leur source empoisonnée.
Seigneur, ne souffrez plus que d'indignes discours
Osent troubler la paix et l'honneur de vos jours,
Ni que de vils flatteurs écartent de leur mattre
Des c<Bur') infortunés, qui vous cherchaient peut-être.
Bientôt de vu: vertus tout Israël charmé.
BÉROnE.
Eh croyez-vous encor que je puisse être aimé ?i
Qu'Htrode est aujourd'hui différent de lui-même 1
MAZAËL.
Tout adore à l'envi votre grandeur suprême.
tBAMAS.
Un seul coeur vous résiste, et l'on peut le gagner.
BERODE.
Non; je suis un barbare, indigne de régner.
!DAMAS.
Votre douleur est juste; et si pour Mariamne-
HEROn*.
Et c'est ce nom fatal, hélas t qui me condamne;
C'est ce nom qui reproche à mon coeur agité
L'excès de ma faiblesse et de ma cruautA.

Elle sera toujours mf~'t~ em


M~
st ïxant ·
Blé fait votre rue.
HEROM.
Ah
Ah) j'ai cherché la sienne.
MAZAEt..
Qutî vous, seigneur?f
HÉRODE.
Eh quoi 1 mes transporta &trieax
Ces pleurs que mes remords arrachent de mes yeux,
Ce changement soudain, cette douleur mortelle,
Tout ne te dit-il pas que je viens d'auprès d'elle?
1
Toujours troublé, toujours plein de haine et d'amour,
J'ai trompé, pour la voir, une importune cour.
Quelle entrevue, ô cieux quels combats 1 quel supplice
Dans ses yeux indignés j'ai lu mon injustice;
Ses regards inquiets n'osaient tomber sur moi;
Et tout, jusqu'à mes pleurs, augmentait son etïroi.
MAZAtt.
Seigneur, vous le voyez, sa haine envenimée
Jamais par vos bontés ne sera désarmée;
Vos respects dangereux nourrissent sa Serté.
BEMDE.
Elle me hait ah Dieu 1 je l'ai trop mérité 1
Je lui pardonne, hélas) 1 dans le sort qui l'accable,
De hair à ce point un époux si coupable.
tttttfH
Vous coupable î Eh seigneur, pouvez-vous oublier
Ce que la reine a fait pour vous justifier ?
Ses mépris outrageants, sa superbe colère,
Ses desseins contre vous, les complots de son père ?
Le sang qui la forma fut un sang ennemi;
Le dangereux Hircan vous eut toujours trahi
Et des Asmonéensla brigue était si forte,
Que sans un coup d'Etat vous n'auriez
HEBODE.
pu.
N'importe
Hircan était son père, il fallait l'épargner,
Mais je n'écoutai rien que la soif de régner;
Ma politique affreuse a perdu sa famille;
J'ai fait périr le père, et j'ai proscrit la fille;
J'ai voulu la hair; j'ai trop su l'opprimer
Le ciel, pour m'en punir, me condamne à l'aimer.
ÏBAMAS.
Seigneur, daignez m'en croire; une juste tendresse
Devient une vertu, loin d'être une faiblesse
Digne de tant de biens que le ciel vous a faits,
Mettez votre amour même au rang de ses bienfaits.
HMOBB.
Hitean, mânes sacrés fureur* que je déteste
mUtAS.
Perdez-en pour jamais le souvenir funeste.
MAZAÊL.
Puisse la reine aussi l'oublier comme vous!
H~RODE.
0 père infortuné plus malheureux époux
Tant dTtorMur, tant de sang, le meurtre de son père,
Les maux que je lui fais, me la rendent plus chère.
Si ton cœur. si M foi. mais c'est trop différer.
Idamu, en un mot, je veux tout réparer.
Va la trouver; dis-lui que mon âme asservie
Met a aes pieds mon trône, et ma gloire, et ma vte.
Je veux dana tes entants choisir un successeur.
Des maux qu'elle a soufferts elle accuse ma sœur
t'em est assez; ma sœur, aujourd'hui renvoyée.
A ce cher intérêt sera sacrinée.
Je laisse a Mariamne un pouvoir absolu.
)MA6t..
Quoi seigneur, vous voulez.
HÉMDE.
Oui, je l'ai résolu;
Oni, mon cœur désonnais la voit, la considère
Comme un présent des cieux qu'il faut que je révère.
Orne ne peut point sur moi l'amour qui m'a vaincu
A Mariamne ennn je devrai ma vertu.
n le fmut avouer, on m'a vu dans l'Asie
Régner avec éclat, mais avec barbarie.
Craint, respecté du peuple, admiré, mais haï,
J'ai des adorateurs, et n'ai pas un ami.
Ma sœur, que trop longtemps mon cœur a daigné croire.
Ma «Bur n'aimajamais ma véritable gloire;
Plu cruelle que moi dans ses sanglantsprojets.
Sa main faisait couler le sang de mes sujets.
Les accablait du poids de mon sceptre terrible
Tandis qu'à leurs douleurs Mariamne sensible,
S'occupant de leur peine, et s'oubliant pour eux,
Portait à son époux les pleurs des malheureux.
Cen est fait je prétends, plus juste et moins sévère,
Par le bonheur publie essayer de lui plaire.
L'Etat va respirer sous un règne plus doux;
Mariamne a changé le cœur de son époux.
Mes mains, loin de mon trône écartant les alarmes,
Des peuples opprimés vont essuyer les larmes.
Je veux sur mes sujets régner en citoyen.
Kt gagner tous tes cœurs, pour mériter le sien.
Va la trouver, te dis-je, et surtout à sa vue
Peins bien le repentir de mon tme éptfdttt
Dis-lui que mes remords égalent ma fureur.
Va, cours, vole, et reviens. Que vois-je? c'aat ma MM'.
( A MmN. )
Sortez. A quels chagrins m* vie est condamnéet
SCENB V. –MMM, SAMIM.
«tMtttt.
Je tes partage teea; mais je ania «cnmée
Que la reine et Soheme, citant votfa ~apect,
Montrent si peu de aata et si peu de raapect-
BtMBa.
L'un m'offense, a aet v~i. maia t'aulM est MÇ))MM<
N'en parlons phM.
ttMtM.
Schéma, à vos yeux eo)M}N)m*Me,
A toujours de la reine aUumé le courrow.
MBOMt.
Ah trop d'horreurs en6n se répaj)4tmt sur nous;
Je cherche à les finir. Ma ri~tucat implacable,
En me rendant j~two eftint, oa't fait plus misérable
Assez et trop ton~ttmpt Mf ma triste m<M«n
La vengeatMt et la haine ont vem~ le~ ~eMon;i
De la reine et de voeu tf dweQtdea Miettes
Seraient de mes tourmenta hw seoMea etetneMe*.
tta sœur, pour mon repM, pont VMs, powr teata* d«M,
SéparoM-nous, quittez ce ptttM mathotteux; ¡
n le faut.
MM)fm.
Ciel <<t'Mtea~-jtt 1 Ah< &tal< ennemie
)t<MM.
Un roi vous le eamnandt, <m fttM vea* m pm.
Que puisse désormaia ce frire matheuMm
N'avotr point à donner d'entM plu rifUMm,
N'avoir plus sur !aa aima de ~M~aax«t à pMBdm,
t
De soupçons à former, ni de aang rtptndM) 1
s

Ne persécutez plus mas JMtra trop a~ttèt.


Murmurez, phi~nta-Tom,~M~net-mM; mais partM.
t*Mnm.
Moi, seigneur, je ntt point dtfMntMtTOMMtt.
Vous croyez mon exN et joata et nteaaaaire;
t
A vos moinaMa déama inatmite eeaaemttr,
i
Longue vous eontttandMt je Xa aaia qn'oMtr.
Vous ne me verrez naimt, amaiNe tmom tntoM.
h
Attester devant w~ta !e aM$ et aatam;
Sa voix trop raremant ce Mt aotendM MM Mta,
Bt, près des paaaiona, aeaatea't pM< de dMata.
Je ne vous vante plu cette amitié sincère,
Dont le zèle aujourd'hui commence a vous déptaire,
Je rappelle encor moins mes services passes;
Je vois trop qu'en regard !es a tous enacés
Max avez-vous pensé ~e Mariamne oublie
Cet ordre d'un époM donné contre sa vie 9?
Vous, qu'elle craint toujours, ne la craignez-vous ptus?
Ses voeux, ses sentiments, vous sont-ils inconnus?
Qui préviendra jamais, par des avis utiles,
De son c<Mt oatrât~ tes vengeances faciles ?
Qaeb yeux mteMsses à veiMe" sur vos jours
Pourront de sea tomplots demeter les détours?
Son courront attra-t-il quelque frein qui l'arrête P?
Et pensez-vous enfin que, lorsque votre tête
Sera par vos soins même exposée à ses coups,
L'amour qui vous séduit lui parlera pour vous ?
Quoi donc! tant de mépris, cette horreur inhumaine.
HÉMM.
Ah 1 laissez-moi douter un moment de sa haine;
Laissez-moi me flatter de regagner son cœur;
Ne me détrompez point, respectez mon erreur.
Je veux croire et je crois que votre haine altière
Entre la reine et moi mettait une barrière;
Que par vos cruautés son eceur s'est endurci;
Et que sans vous enfin j'eusse été moins ha!.
SALOttZ.
Si vous pouviez savoir, si vous pouviez comprendre
A quel point.
H&MD)!.
Non, je
ma sœur, ne veux rien entendre.
MananNM t sen grt peut menacer mes jours,
Bs me sont odieux; qu'eût en trtmehe le cours,
Je périrai du moins d'une mam qui m'est chère.
MMMt)t.
Ah 1 c'est trop l'épargner, vous tromper, et me tstre.
Je m'expose à me perdre et ehttohe à vous servir
Et je vais vous parler, dmsiet-vomm'en punir.
Epoux infortuné qu'un vit amour surmonte1
ConnaissezMariamne, et voyez votre honte
C'est peu des Sers dédaiM jtont Mn eceur est armé,
C'est peu de vom Mr, un autre en est aimé.
tttOBt.
Un autre en est tarnet FMvM-vMts M~n, barbMW,
Soupçonner devant met tt vwta la phtt rMt t
Ma sœur, c'est dote aiMt qw* ve<X m'assMtttM t
Laissez-vous pour tAiMtt ees traits empoisM~s~
Ces flambeauxde discorde, et la honte et la rage.
Qui de mon NBur jatout MM IhomNe partage 7
Mariamne. Mais non, je ne veux rien savoir
Vos conseits sur mon âme ont eu trop de pouvoir.
Je vous ai longtemps crue, et les cieux m'en punissf:):.
Mon sort était d'aimer des casurs qui me baissent.
Oui, c'est moi seul ici que vous persécutez.
SAMtnt.
Eh bien dote! Mn de vons.
< HËMBB.
Non, madame, arrêtez.
t
Un autre en est aimé montrez-moi donc, cruelle,
Le sang qne doit verser ma vengeance nouveUe;
Poursuivez votre ouvrage, achevez mon malheur.
Stt.O)tE.
Puisque voas le voulez.
HËMM.
Frappe, voBa mon Meur.
Dis-moi qui m'a trahi; mais, quoi quTt en puisse être,
Songe que cette main t'en punira peut-être.
Oui. je te punirai de m'oter mon erreur.
Parle t ce prit.
SAMMtE.
N'importe.
HËMM.
Eh bien
MLO)M.
C'est.
SCZNE Vt. HERODE, SALOME, MAZ~BL.
«tZAtL.
Ah seignettr.
Venez, ne souarez pM q)M ce crime sracheve
Votre épouse TOM Mt SeMme v<ms l'enlevé.
ZÉMM.
Mariamne t Seheme ow Mis-je t justes cieux
tMMitt.
Sa mère, ses emiuKt, quiMNem déta ce~ lieux.
Soheme a préparé cette indigne Mtraite;
a A près de ces mat* <me escorte seetete
ttaRamne l'attend pottr aordr du palais;
Et vous allez, SM~aenf; la pernf peur jamais.
tttMMk
Ah t le chatm* ext Mm~; le j<mr wmn m'édaiM.
Venez; t son «MtMM oamMissM votre &tre
juger
3urpMaoMl'mM<),;jttTM)aaBM
S'il <tt eacoM BtMde, tUTl sait se ven<
ACTE QUATRIEME.

SCENE 1. SALOME, MAZAEL.


ttAZA~t..
Quoi! 1 lorsque sans retour Mariamne est perdue*
Quand la faveur d'Hérode à vos vœux est rendue,
Dans ces sombres chagrins qui peut donc vous plonger
Madame, en se vengeant, le roi va vous veng–
Sa fureur est au comble; et moi-même je n'ose
Retarder sans effroi la malheurs que je cause.
Vous avez vu tantôt ce spectacle inhumain;
Ces esclaves tremblants égor%is de sa main
Près de leurs corps sanglantsla reine évanouie
Le mi, le bras levé, prêt à trancher sa vie;
Ses 61s baignés de pleurs, embrassant ses genoux,
Et présentant leur tête au-devant de ses coups.
Que vouliez-vous de plus que craignez-vous encore ?
StMM.
Je crains le roi; je crains ces charmes qu'il adore,
Ce bras prompt à punir, prompt à se désarmer,
Cette colère ennn facile à s'enflammer,
Mais qui, toujours douteuse, et toujours aveuglée,
En ses transports soudains s'est peut-être exhalée.
Quel fruit me revient-il de ses emportements Y

SoMme a-t-il pour moi de plus doux sentiments Y?


U me hait encor plus; et mon malheureuxfrère,
Forcé de se venger d'une épouse adultère,
Semble me reprocher sa honte et son malheur.
Il voudrait pardonner; dans le fond de son cœur
n gémit en secret de perdre ce qu'il aime;
n voudrait, s'il se peut, ne punir que moi-même
Mon funeste triomphe est encore incertain.
J'ai deux fois en un jour vu changer mon destin;
Deux fois j'ai vu l'amour succéder & haine;
Et nous sommes perdus s'il voit encor la reine.
SCENE U. HËRODE, SALOME, MAZAEL, 6AMF-
MAZAtL
U vient de quelle horreur il parait agité
SALOttB.
Seigneur, votre vengeance est-elle tn sûreté?
ttAZAtL.
Me préserve le ciel que ma voix téméraiM,
D'un roi clément et sage irritant la colère,
Ose se faire entendre entre la reine et lui 1
Mais, seigneur, conMt vCNs Sohatte cet son appui.
Non, ne vous vengez point, mais veillez sur vous-même,
Redoutez ses complot* et la main de Sohême.
mtHOM.
Ah 1 je ne le crains point.
<A]!t<t,.
n'en doutez pas.
Seigneur,
l'adultère au meurtre H n'est souvent <~u'un pas.
De

Que
One <h&dh,.
dites-voust
Schéma,
!tihM~

tntapaMe t~iemuM,
ait ft,indre,
totQours
Fut de vos ennemis le ti~ts a eritmare;
Ceux dont il s'assura !é ettu~Ntt set&uft
Ont parlé hautement d'attenter à vos ~trs.
tttttOBt.
Manamne me htit, t'est !â ton ptus gMtt~ crime.
MascBur.vonss~pMuvtztaifntenf~uiM'amme;
Vous voyez mes chagrnM; vous <n atez pMë;
jfon cœur n'attend plus tien «ut de votre amitié.
Helastpleim <rune eH~tf tt~ t<Me et tMft chère,i
Je vous sacrintis M seul tom <e ;uï p!<tre

Je
Ah
j'attests
Je 1punissaM suf1'fIi1ÍI
) j'atteste t vM teut mt
~.It.S..
Je Tous comptais déjà ptrMit Xites ehnetmht;
v~~ s~ tMfl~t et ses ~M~pris.
tatarès~
tmtragee
Qu'avant la nn dm ~~t~~seretvene~
Je veut mrtout, ~vtini, ~ms Mste &euit,
La pmJr du pouvoir M~Nt tivait sur in)~ tœur
Hélas t jamais ce ccatir nB~ru& p<mr epe;i
yaimai,jedéte~.faM~Mm!Me,
Et toi, Sohême, et Ht!, n~ ië(~t<t.m'<c~j)tppe!'<
1
le
Avant coup mortel aomt ? uo!s te ttMter~
Va.jetepumn~dBiMuiniut~M-memè!
Tu verrat cet objet Nui m~Bhmtt) et ~ui VaNne,
Cetohjet&)))Mn~mrJ)td~st~etèu&,
Dans l'horreur dat tourments e~tMtl~s yeux
Que sur toi, sons mes coups, tMtt son sangrBJàaihse!
Tu l'aimes, il suMt, sa mort est ton supplice.
tttsâtt.
Ménagez, croyez-moi,des mmMnts précieux;
Et, taudis que SoMmw «t aho<ntjd< «a MetM,
Que par Ini, loin des murs, s* <f<Me est dispersée.
Saimsset,achev<<t<~M)i)M~<«<
atMtMt
iMs au peuple sartews «chu wtM dcatexf.
D~un spectacle tumeste épargnez-vous l'hMreur;
Loin de ces tristes lieux, témoins de votre outrage,
Fuyez de tant d'anrontsla douloureuse image.
BEMM.
Je ~OM quel est son crime et quel fut son projet.
Je vois pour qui Sohême ainsi vous outrageait.
6AMMB.
Laissez mes intérêts; songez à votre offense.
H~MDB.
EBe avait jusqu'ici vécu dans l'innocence
Je ne lui reprochais que ses emportements,
Cette audace opposée à tous mes sentiments,
Ses mépris pour ma race, et ses altiers murmures.
Du SMg asmenéen j'essuyai trop d'injures.
Hait e-t-die en effet voulu mon déshonneur?
SAMME.
Ecartez cette idée oubliez-la, seigneur;¡
Calmez-vous.
BÉMDE.
Non; je veux la voir et la confondre
Je veux l'entendre ici, la forcer à répondre
Qu'elle tremble en voyant l'appareil du trépas;
Qu'eue demande gtace, et ne l'obtienne pas.
MMtM.
Qu<*I t seigneur, vous votttM vous montrer à sa vue ?
HËMM.
Ah 1 ne redoutez rien, <a perte eat rttoluje.
Vainement l'infidèle espère e~ mon amour,
Iton coeur à la clémence est tenné sans retour;¡
Loin de craindre ces yeux qui m'avaient trop su plaire,
Je sens que sa présence aigrira ma colère.
Gardes, que dans ces lieux on la fasse venir.
Je ne veux que la voir, t'entendM. et la punir.
Ma sœur, pour un moment souffrez que Je respire.
QT'on appelle la teins; et vous, qu'on se retire.

SOMB Bï. – H<MM.


Tu veux la voir, Herode; quoi te résous-tu?
Conçois-tu les da<s<!ns de ton cceur éperdu?
Quoi 1 son crime t tes ywM n'est-il pas manifeste T
N'es-tu pas outragé? que t'importe le reste?
Quel fruit espèMf-tn de ce triste entretien 9?
Ton c<eur peut-il douter des sentiments du ste~f
1
Hélas 1 tu sais assM combien ette t'abhorre.
Tu prétends te venter! pourquoi vit-elle eneoret
Tu veux la voir aht Mche, indigne de t~~ner,
Va soupirer près d'eMe, et cours M pardonner.
Va w)ir cette béante si longtemps adorée.
Née, eUe périt*; non, sa mort est jurée.
Vous serez répandu, sang de mes ennemis,
Sang des Aamonéens dans ses veines transmis,
Sang qui me MMez, et que mon cœur déteste.
MtM la voici: grand Dieu quel spectacle funeste

SCME IV.–MARIAtfNE, HERODE, ELISE, GAMM


ÉUSZ.
Reprenez vos esprits, madame, c'est le roi.
MAMAttttE.
Où snis-jeî où vais-je t Meut 1 je me meurs 1 je le voi.
H<ROM.
D'où vient qu'à son aspect mes entraiNes frémissent ?
MAMMtNB.
Elise, soutiens-moi, mes forces s'affaiblissent.
iliss.
~USB.
Atancons.
MAtLunnt.
Quel tourment
HËMM.
One lui ditM-je? o cieux!
MAMAtnnt.
Pourquoi m'ordonnet~omde paMttte à vos yeux ?
Vouttt-TMMde TO* mains m'ottr ce MMe reste
t
D'UM Tie to<M dMx e~thment funeste?
h
Vous pMtTM <h~pM, le coup m'en sem doux
Et c'ttt r<MMquebien que je tiendnd de vous
mwengerai, B~MMt.
oni, je
Oui, mTentCMi, wm terez tttMUte
tiataite
Max parlez, dMtB<!M wtM indipm retraite.
Pe<H<pMi, !eMq)M m<m MMtr si longtemps otfensé,
tndu)~ent pMf wnt sente, oubliait te paMé.
Lm~pte WM perta~ez mon emphe et rnc gloire,
pourquoi prépariez-vous cette Mte tt noire t
t
Quet dMtetn, queBe haiM pa Tom possedert t
)tAMt)Ht<.
Ah! aeignotr, e*t-<e t
TOM a me le demander
Je De Teux point TOm faire an reproche tMtue
Itait ai, loin de ces lieu, j'ai cherché quelque asile.
Si ttatiamne emtn, pour la ptemiè:e fois,
Da pouvoir d'un epoM meconnatMant les drmb.
A wah* ae aonttnïre à son ~eiManee,
SoM)M t toos cet tm$ dont je liens la naissance
A tM* petite ptfaentt, mes natheurs passes,
tt oomhmttM m* Mte après, si vous Fosez.
HÉBOM.
Quoi t lorsque avec un traître un fol amour vous lie
Quand Sohême.
MAMAXNE.
Arrêtez; il suffit de ma vte.
D'un si cruel affront cessez de me couvrir;
Laissfy~noi chez les morts descendre sans rougir.
N'oubliez pas du moins qu'attachés l'un à l'autre.
L'hymen qui nous unit joint mon honneur au vôtre
VoiML mon cœur, frappez mais en portant vos coups
Respectez Mariamne, et même son époux.
HÉRODE.
Perfide 1il vous sied bien de prononcer encore
Ce nom qui vous condamne et qui me déshonore q?
Vos coupables dédains voxs accusent assez,
Et je crois tout de vous, si vous me hairsez.
ttANAMNE.
Quand vous me condamnez, quand ma mort est certaine,
Que Tous importe, hélas 1 ma tendresse ou ma haine?
Et quel droit désormais avez-vous sur mon cœur,
Vous qui l'avez rempli d'amertumeet d'horreur;
Vous qui, depuis cinq ans, insultez à mes larmes,
Qui marquez sans pitié mes jours par mes alarmes
Vous, de tous mes parents destructeur odieux;
Vous, teint du sang d'un père expirant à mes yeux?`.'
Cruel t ah 1 si du moins votre fureur jalouse
N'eût jamais attenté qu'aux jours de votre épouse,
Les cieux me sont témoins que mon cœur tout à vous
Vous chérirait encore en mourant par vos coups.
Mais qu'au moins mon trépas calme votre furie
N'étendez point mes maux au delà de ma vie
Prenez soin de mes fils, respectez votre sang;
Ne tes punissez pas d'être nés dans mon Cane;
Hérode, ayez pour eux des entraiUes de père
Peut-être un jour, hé!ast 1 vous connaîtrez leur mère:
Vous plaindrez, mais trop tard, ce coeur infortuné
Que seul dans l'univers vous avez soupçonné
Ce cœur qui n'a point su, trop superbe'peut-être.
Déguiser ses douleurs et ménager un maître,
Mais qui jusqu'au tombeau conserva
sa vertu
Et qui vous eût aimé si vous l'aviez voulu.
HtMCE.
t
Qu'ai-je entendu quel charme et quel pouvoir suprême
Commande à ma colère et m'arrache à moi-même*
ttanamne.
MAMAMM.
NA§tlAvwa.
Cruel'
HJOtMm. ·
OttiMesseto&tMUtt1
)tAMAM!
De l'état où je suis voyez du moins t'horreur.
Otez-moi par pitié cette odieuse vie.
HÉMM.
Ah la mieme à la votre est pour jamais unie.
C'en est fait, je me rends bannissez votre enrot;
Puisque .ous m'avez vu, vMts triomphez de moi.
Vous n'a.ez plus besoin d'etowse et de dthme;
Ma tendresse pour vous vous tint
lieu d'mnneenee.
En «t-ce assez, o ciel en est-ce Meez, amour?
C'est moi qui vous implore et qui tremble à mon tewr
Serez-vous amjonrd'hoi la sen]< mmontMe?Y
Quand j'ai tout pMdomtt, amM-je tnem CM~tNeTT
Mariamne, cessons de tMtts perstNttM s
Nos cœurs ne sont-ils faits que pour se détester?
Nous tmdnt-t-a toujours Mdmtttt l'un et l'amtret t
t
Finissons h fois ma doatMT et la Totte.
Commençons sur tMm-menMà rtener en ce jour;
Rendez-moi votre main, re~det-mot wtM MMur.
'ttMMam.
Tous demandes ma main J<Mte eel que j'tmptere,
Vous savez de quel s<m~ la <MBM iume eneoMtl
ZtMDt.
EhMen'j'aï&itpentettenpereetmontm;
J'ai répanda son sang pour Btgnet a~e toi;
Ta haine en est le pm, ta htine pst M~Mj~ s
Je n'en murmun point, je eonn* font mon pnme.
Que dis-je,? son tftpM, l'aSMat Mt tes Sh,
Sont tes moindres forfaits que mon e«w ait eommM.
Hérode a jusqu'à toi porté sa bttbatie;
Durant qudques mMtentt je t'a~ mtme Me
J'ai fait plus, ma ioMar a p<t te tMp()mner;
Et l'enbrt des TertM eit de BM pMBenmsf.
D'un trait si ~tneMat tM cater eeat «t eap~le}i
t
Plus Hérode tes yem. doit pM~tt* cowp$t~,
t
Plus ta grandeur Mtte tespeoter en met
Ces nœuds infortuné* qui m'omMeKt & toi.
Tu vois où je m'empMte, et quelle «t
Garde-toi d'abuser du tKMMt qui me pMsM!.
«t
M~Mt;
Cher et cruel objet d'amour et de Jureur,
Si du mem* la pt~é peut entMr daM toi MBwr,
Ca!me l'anrenx dtsMdte e& mon âme t'aga<<-
Tu détournes tes yeuY. Mariamne.
iMMAJSNt.
Ah.hMhtre'1
Un juste repentir produit-il vos transports,
Bt pourrai-je, en effet, compter sur vos remords?.
H~'OBt.
Oui, tu peux tout sur moi, si j'amoUis ta haine.
Hélas ma cruauté, ma fureur inhumaine,
C'est toi qui dans mon cœur as sn la rallumer;
Tu m'as rendu barbare en cessant de m'aimer;
Que ton crime et le mien soient noyés dans mes larmes1
Je te jure.
SCENE V.–HNRODE, MAMAMNE, EUSB, M OARM.
LE 6ABDB.
Seigneuf, tout le peuple est en armes;
Dans le sang des bourreau il rient de renverser
t.'échahud que Salome a déjà fait dresser.
Au peuple, à vos soldats, Bohême parle en maître
H marche vers ces Neutt, il vient, il va paraitre.
HittOM.
Quoi 1 dam le moment même ot je suis à vos pieds,
Tous auriez pa, perMet.
ttAMAMM.
Ah seigneur, vous croidex.
BtMM.
ma mort 1 eh bien 1 je vais remplir ta haine
thhwaï
Tn
an moins dans ma tombe il &ut que je t'entraîne,
Et qu'unis malgré toi. Qu'on la garde, soldats t
SCENE VI. –H2MM, ttAMAMNE, SALOMB, MA&).È.
BUSE, 6AMM.
SALOMZ.
Ah mon frère, aux Hébrem ne vous présentez pas.
Le peuple soulevé demande votre vie;
Le nom de Mariamne excite leur furie;
De vos mains, de ces lieux, ils viennent l'arracher.
n<MM.
Allons; ils me verront, et je coûts les chercher.
De l'horreur où je suis M répondras, emdie ) 1
Ne l'abandonnez pas, ma soeur) TeiNez sur ella.
MAMAttNE.
Je se ersms peint !& aeft; msis j'atteste le: e:eu:
ttAZA&tt.
Seigneur, vos ennemis sont déjà sous vos yeux.
a~tOM.
Courons. !<ais quoi laisser la coupable hnpttme!1
Ah t je ven~ dans son sang laver m perMie~1
Je veux, j'ordonne. ~Btst 1 dans mon tunest* sert,p
Je ne puis rien résoudre, et vais chercher la mort.
ACTE CINQUIÈME.

SCENE I. MAMAMNE, ELISE CARMS.


XAMAtntE.
Eloignez-vous, soldats; daignez laisser du moins
Votre reine un moment respirer sans témoins.
(Les prdes M retirent au coin du thettre.)
Voilà donc, juste Dieu, quelle est ma destinée!
La splendeur de mon sang, la pourpre où je suis née,
Ennn ce qui semblait promettre a mes beaux jours
D'un bonheur muré l'inaltérable cours;
Tout cela n'a donc fait que verser sur ma vie
Le funeste poison dont elle fut remplie
0 naissance! 6 jeunesse et toi, triste beauté,
Dont l'éclat dangereux enna ma vanité,
Flatteuse illusion dont je fus occupée,
Vaine ombre de bonheur, que vous m'avez trompée t
Sur ce trône coupable un éternel ennui
tfa creuse le tombeau que l'on m'ouvre aujourd'hui.
Dans les eaux du Jourdain j'ai vu périr mon frère;
Mon époux a mes yeux a massacré mon père;
Par ce cruel époux condamnée à périr,
Ma vertu me restait, on ose la néthr.
Grand Dieu t dont les rigueurs éprouvent l'innocence,
Je ne demande point ton aide ou ta vengeance;
?apptis de mes aieux, que je sais imiter,
A voir la mort sans crainte et sans la mériter;
Je fefre tout mon aang défends au moins ma gloire;
Commandea mes tyrans d'épargner ma mémoire;
Que le mensonge impur n'ose plus m'outrager.
Honorer la vertu, c'est assez la venger.
Mais quel tumulte affreux queb cris 1 quelles atannes
Ce palais retentit du bruit confus des armes.
Héla* t j'en suis la cause, et l'on périt pour moi.
On enfonce la porte. Ah t qu'est-ce que je voi?

SCENB H.–MAMAMNE, SOHEME, &USE. AMMON.


eOU~TX D'KÉROM, SOt-BAM M SOKÊtM.
SOE~M.
Fuyez, vils ennemis qui gardez votre reine!
Liches, disparaissez!Soldats, qu'on tes enchatne.
(Les t*t<es tt tes MMats d'Bernde s'en vent.~
Venez, reine. venez, secondez nos enorts;
Saivet mes pas, marchors dans la
m~rehnna dana~ f.II11D1 des
1~ foule Ana morts.
mr,.·i:
ô,!

A vos persécuteurs vous n'êtes plus livrée


Ils m'ont pu de ces lieux me défendre l'entrée.
Dans son perfide sang Maxacl est plongé,
Kt du moins à demi mon bras vous a vengé.
D'un instant précieux saisissez l'avantage
Mettez ee front auguste à l'abri de l'orage
Avxtttons.
ttABIAMNE
Non, Sohtme, il ne m'est plus permis
D'accepter vos bontés contre mes ennemis,
Après l'anront cruel et la tache trop noire
Dont h* soupçons d'Hérode ont offensé ma gloire
Je les mériterais, si je pouvais souffrir
Cet appui dangereux que vous venez m'offrir.
Je crains votre secours, et non sa barbarie.
H eat honteux pour moi de vous devoir la vie
L'honneur m'en fait un crime, il le faut expier;
Et j'attends le trépas pour me justifier. ·
SOHÈME.
Que taites-vcus, hélast malheureuseprincesse?
T
Un moment peut vous perdre. On combat; le temps presse·
Cndgnet encore Hérode armé du désespoir.
ttAMAMNE.
Je ne crains que la honte, et je sais mon devoir.
SOHÉME.
Faut-il qu'en vous servant toujours je vous offenset
Je vais donc, malgré vous, servir vo< K~anee
Je cours à ce tyran qu'en vain vo''s fespectez;
Je revota au combat: et mon bras.
ttAMAMNE.
Arrêtez
le déteste un triomphe à mes yeux si coupable
Seigneur, le sang d'Hérode est pour moi respectable.
Cest lui de qui les droits.
SOHÉME.
L'ingrat les a perdus.
MAMAttNE.
Par les nœuds les plus saints.
SOHÉME.
Tous vos nœuds sont rompus.
MAMAtME.
Le devoir nous unit.
SOBEMZ.
Le crime vous sépare.
N'arrêtez phtft mes pas; vengez-vous d'un barbare
S)mvez tant de vertus.
VeMttM–<a )))
ttAMAttM.
Vous les déshonorez.
SOBËttE.
I va trancher vos jours.
MAMÀttttB.
Les siebs me sont sacrés.
SOHtttB.
Il a souillé sa main du sang de votre père.
ttAMAtMt.
Je sais ce qu'B a fait, et ce que je doit taire
De sa fureur ici j'attends les derniers traits,
Et ne prends point de lui l'exemple des forfaits.
BMA~t.
o 6
0 courage! constance! MMtr imébrtmhHét t
Dieu! que tant de vertu rehd Hérodé coupable!
Plus vous me commandez de ne point v6ns servir,1
Et plus je vous promets de vous desobéir.
Yotre honneur s'ett offense, et le mien me l'ordonne;
tl n'est rien qui m'arrête, il n'est rien qui m'étonne;
Et je cours réparer, en chercnmt votre époux,
Ce temps que j'ai perdu MMs combattre pour vous
tttMjuntt.
Sei~eur.
SCENE ni. – MAMAtME, ËUSE, aAMÉs.
ttARtUtttE.
Mais Û m'échappe, il ne veut point m'entendre.
Ciet! o ciel) épargMz le sang qu'on va fépamdre)
Epargnez mes sujets; épmsez tout sur moi)1
Semvez le toi lui-même!

SCENE ÏV. – MAMAMNE, EUSE, NARB&S, OtMMt


MABtAMttE.
AmINarbas, est-ce toi?
Qa'as-tu fait de mes <Us, et que devient ma mère ?
ttÀMAS.
Le roi n'a point sur eux étendu sa colère
Unique et triste objet de ses transports jaloux,
Dans ces extrémités ne craignez que pour vous.
Le seul nom de Soheme augmente sa furie;
Si Soheme est vaincu, c'est &lt de votre vie
Déjà même, déjà le barbare Zarèt
A marché vers ces lieux, charfté d'ordres secrets.
Osez parattre, osez vous secourir vout-méme;
Jetez-vons dams les bras d'un peuple qui voua aime;
Faites voir Mariamne à ce peuple abattu
Vos regards lui rendront son antique vertu.
Appelons à grands cris nos Hébrem et nos prêtres,
Tout Juda défendra le pur sang de ses maitres;
Madame, avec courage il faut vaincre ou périr.
Daignez.
XAMAttNE.
Le vrai courage est de savoir souffrir,
Non d'aller exciter une foule rhheMe
A lever sur son prince une main criminelle.
Je rougirais de moi, si, emignant mon malheur,
Quelques vœux pour sa mort avaient surprit <uon cour;
Si j'avais un moment souhaité ma vengeance,
Et fondé sur sa perte un Mete d'espérance.
Narbas, en ce moment le ciel me~ dans mon sein
Un désespoir plus noble, un plus digne dessein.
Le roi, qui me toupeenne, enfin va me connaître.
Au milieu du combat on me verra paraître
De Soheme et du roi j'arrêterai les coups;
Je remettrai ma tête aux mains de mon épouï.
Je fuyais ce matin sa vengeance cruelle;
Ses crimes m'exilaient, ton danger me rappelle.
Ma gloire me l'ordonne, et, prompte à l'écouter,
Je vais sauver au rbi le jour qu'il veut m'oter.
NABBAS.
He!as) où courez-vous? dans quel désordre extrême?.
ttAjUAttM.
Je suis perdue, hé!as c'est Hérode lui-même.

SCENE V. HËROM, MAMAMNE, EUM, NARBAS,


ÏDAMA9, GAMBs.
BÉRODE.
Ils se sont vus ah Dieu 1. Perfide, tu mourras.
MARtAMttt.
Pour la dernière fulj, seigneur, ne souffrez pas.
HiMDB.
Sortez. Vous, qu'on la suive.
NAMAS.
0 justice éternelle 1
SCËNB Vï. HËRODB, IDAMAS, GABUM.
H<*OD<.
n'entende plus le nom de l'inMale.
t~ue je
Eh bien! braves soldats, n'ai-je plus d'ennemis?
IDAMAS.
Seigneur, ils sont défaits; le< Hébreuï sont soumis:
Soh<me tout sanglant vous laisse la victoire
Ce jour ï<Mu a comMt d'une nouveUe ~Mft.
HÉMM.
QueUe~oire!
MtAMAS.
Elle est triste; et tant de sang Teret,
Seigneur, doit MtittMfe A votre honneur Ne~t.
Soheme a de h reine atteste l'innocence.
HittOM.
De la couple ennn je ~tM prendre vengeance
Je perds rindi~ne objet qne je n'M pa gayer
Et de ce Mot moment je commence t régner.
retti* trop tTen~t; ma &t*te tendtCMe
Etait ma *euk tMhe et ma tente MMeMe.
ï~iMom mounr ringMte; <mMieM te* tttmtt;
Qee son nom dans ces MeM t'<n*ee pour
JMMM

Que dans mon cceur <urtoat sa mémoire pérMse.


Ennn tout <Mt-il prêt pour ce juste MppUceî
tDAMAS.
Oui, scieur.
Qum) MtM on a pu m'obéir?
Infortuné monMquet eUe Tt donc pétir!
Tout e<t prêt, IdtmMt
IDAMAS.
Vos gtrdea t'ont MMie;
Votre TenpMce, M!tt' Mm trop bien Mrvie.
BtMM.
aie a Toulu sa perte; elle a an m'y forcer.
Que l'on me ven~e. Anon*. il n'y taut plus penser.
HeiM' j'torMt Toulu viTM et monrir pour elle.
A quoi m'M-tu réduit, épouse criminelle?

SCENE Vit. HEMM!, IDAMAS, NARBAS


nàttont.
KMbM, on eourez-TOM? juste ciel! vous pleurez!
De Cttinte, en le voyMt, mes sens sont
ptnetréB.
tfARBAS.
Seigneur. BtMM.
Aht malheureux! que Tenez-vou* me dire?
NAtBAS.
voix en Tou* ptfitnt tur mes levrea expire.
zimM.
MMiMMM.
ttAMAa.
0 deutenr! e regret! Mperaus t
HÉRODE.
Quoi c'en est hit ?
NARBAS.
Seigneur, Mariamne n'est plus.
HËBODE.
Elle n'est plnst grand Dieu
NAMAS-
Je dois à sa mémoire,
A sa vertu trahie, à vous, à votre gloire,
De Tons montrer le bien que vous avez perdu,
Et le prix de ce sang par vos mains répandu.
Non, seigneur, non, son cœur n'était point inMèle.
Hélas lorsque SoMme a combattu pour eUe,
Votre épouse, à mes yeux détestant son secours
Volait pour vous défecdre au pé~l de ses jours
BÉMDE.
Qu'entendtjeT T ah malheureux! ah! désespoir extrême!
Narbas, que m'as-tu dit?
NARBAS.
C'est dans ce moment tuémr:
Où son coeur se ttMmt ce généreM effort,
Que vos ordres emeb l'ont conduite à la mort.
Salome avait preMé l'instant de son supplice.
BitODB.
0 monstre, qu'à regret épargna ma justice!
ttonttre, quels châtiments sont pour toi réservés
Que ton sang, que le mien. Ah t Narbas, achevez.
Achevez mon trépas par ce récit funeste.
XABBAS.
Comment pourrai-je, hétaa t vous apprendre le rest f
Vos ga.-des de ces lieux ont osé l'arracher.
ENe a suivi leurs pas sans vous rien reprocher,
Sans affecter d'orgueil, et sans montrer de crainte:
La douce majesté sur son front était peinte;
La modeste innocence et f aimable pudeur
Régnaient dans ses beaux yeux ainsi que dans son cour:
Son malheur ajoutait à l'éclat de ses charmes.
Nos prétres, nos Hébreux, dans les cris, dans les !arn)p'.
Conjuraient vos soldats, levaient les mains vers eux,
Et demandaient la mort avec des cris anreuï
Hélas' de tous cotés, dans ce désordre extrême,
En pleurant Mariamne, on vous plaignait vous-même
On disait hautementqu'un arrêt si cruel
Accablerait vos jours d'un remords étemel.
HitOM.
Grand Dieu! que chaque mot me porte un coup ternM<-
!tAMAS.
Aux larmes des Hébreux Mariamne sensible
Consolait tout ce peuple en marchant au trépas
Enfin vers l'échafaud on a conduit ses pas;
C'est là qu'en soulevant ses ma~ns appesanties,
Du poidsaffreux des fers indignement Nétrieii
Cruel, a-t-elle dit, et malheureux époux!
Mariamne en mourant ne piètre que sur vous;
Puissiez-vous par ma mort nnir vos injustices 1
Vivez, régnez heureux sous de meilleursauspices;¡
Voyez d'un œil plus doux tce! peuples et mes ius;
Aimez-les je mourrai trop contente a et prix. n
En achevant ces mots, votre ApoMe inaôcente
Tend au fer des bourreaux cette Mte charmante
Dont la terre admirait les modestes appât.
Seigneur, j'ai vu lever le parrh~de bras;
J'ai vu tomber.
H<MM.
Tu meurs, et je resptre «aoeret1
Mânes sacres, chère ombre, epoMe que j'adore,
Reste pale et Banghtmt dé l'e~tt te plus beau,
Je te suivrai du moiae <tà)M la mttt dM tMtbttn.
Quoi! vous me retenett qMtt t~yoM pMMts,
t
Vous arrachez ce <ef MM MaiM pMtMdttt
Ma chère Mariamne, arme-têt, paninnoi;
Viens déchirer ce Mtttt ~d hrtta tOttB pOHT tat.
Je me meurs.
(metth<<ttMmf')tt~)t.)
ttAMMt.
De ses sens il a pttda 1'uaage;
BMeMmbetaMmOM.
Qtttt ËMeatt BM~a
S'est répandu M)t<ah M< mtt Mptitt Mttth~tt
D'un sombre et noir et~gtin mu ttnt toat attt~ttt.
D'où vient qu'on m'abandtmM xm ttMMt qM tM t<Mt9
Je ne VM< point ma st~r, j< M ~it ~htt~ MMMt1
Vous pleurez t vont n~<M ~oa< a~tteoehaf dt ttoi t
Triste Jerusahm, t« rata detamt ton mtt
Qu'ai-je done MtT p<omq<Mt Mif~ en tMMm M mmjKk?
Qui me délivrera d* o~ ée)ù«tf pM~tdatt
Par qui ce lon~ «MtMtt SMa~t~a adatMatT
Qu'on cheMht IsattamM, « qa'M f'mtèM teil
NitiOMt.
Manamme, setgMmt
~tMNtt.
0~,je«jMWM«.V)M
Varendre un calme heureux à mon Ame éperdue;
Toujours devant set teut, que j'aime et que je crains,1
Mon coenr est moins troublé, mes jours sont plus sereins
Déjà même à son nom mes douleurs s'anaibUsMnttt
Déjà de mon cha~nn les ombres s'éotaireisaent)
Qu'elle Tienne-
ttAMAt.
a<!t)Mur.
BËMBt.
Je Teux la Toir.
lUII.IIAS.
HélM!
NAMAS.I
Avez-vous pu, aeigneur, oublier son trépast
HËBODB.
Cruet! que ditet-remt
tttMta.
La douleur le transporte;
Il ne se connatt plus.
HtXOM.
Quot! Mariamne est morte?T
Ah) funeste rMon, pourquoi m'éctaires-tu?
Jour triste, jour an)reut, pourquoi m'et-tu rendu ?t
Lieux teints de ce hetu sang que l'on vient de répandre,
Mura que j'ai retevtt, palais, tombez en cendre; 1

Cachez sous têt débris de vos superbas tours


La place où M<riamn< a vn trancher ses jours.
Quoi t Mariamne est morte, et j'en suis l'homicide 1
Punissez, déchirez tm monstre parricide,
Armez-vous contre moi, sujets qui la perdez;
Tonnez, écrasez-moi, ciem qui la possédez1

VARIANTES
D& LA TRA&ENE DE iMjU~HWX.

SCENES H! ET !V DU Hî* ACTE,


TE. m ou'ttut 0~ tn <on<m t M MumtM tttrxtnttTtTtMt(< 724,
SCÈNE UI.–VAROS, HËRODE, «AZAËL, «m*.
-tMM.
Avant que Mf met front je mette ta eoOMMM,
Que m'<Ht ta t<t<nne, et que Cemr me dame,
Je viens en rentre hommt~ au héros d<MM la veh
De Rome en ma htear a fait pencher le thett.
De vos teMM*. tet~near. les hearem temo<<nteee
BAuente et do *en*t m'ont tM"é les tuHr~et;
Et pour premier tribut, j'apporte à vos genoux
Un *eeptre que ma m*in n'eût point porte sanl Tout
Je ~on* dot* eneer ptn* rot Mine, voire rreaenct,
De mon peuple indocile ont dompté t'iMotence;
Voe enctè* m'ont tppht l'art de le gouverner;
Et m'in*trnire éttit plus que de me couronner.
Snr vos derniers Menuut* e~cuM)! mon ti)ent<
Je mis ce qo'en cet lieux a Mt votre prudence;
Bt, trop plein de mon trouble et de mon repenUr,
Je ne pnit i vos ~em[ que me taire et souffrir.
TA~m
Pmtqn'mt yeat do téntt Tout avez trouvé gritce,
Sur le trône tn)omdh<)t reprenez votre phee.
Régnez CéMr le vent. Je remet* en vos mains
L'tntohtt qn'tn)[ rois permettent les Romtiut.
J'ose etperer de vous qu'un régne heureux et juste
Jn*tiBert me* soins et les bonté* d'Aneutte;
Je me me mute pas de savoir enseigner
A de* rois tels que Toot le grand art de régner
On tous a m tomjtempo, dans la paix, dans la guerre,
En donner de* tecon* au rette de la terre
Votre gloire, en un mot, ne peut aller plus loin;
Ihi* <t e*t des Tertm dont vous Me* besoin.
Veiet le tempe surtout que <ar ce qui vous tooeh
L'<m*tère TéttMdoit ptMMer par ma bouche;
D'mttnt ptnt, qu'entente de fhMem* assidus,
Puisque vous ete< roi, Tom ne t'entendrez p)o*
On ïoat a va tenetmnpt, respecté dtM t'Attc.
Régner Mec éclat, mais trec htrbttie
Craint de tous vos to}ett; admiré, mais h*ï;
t
Et par To* mmenr* même regret obéi.
Jaloux d'nne grandeur avec petne aehelée,
Do omt de vue ptreMt 'ont l'avez cimentée
Je ne dis hea de pta* mtit Ton* defe* Mn~<r
Qn'N ett des tttentttt que CeMr peut Tenter;
Qn'U n'a point en Te* mtiM mis ton pouvoir su;
Penr régner en tyttn aur on people qu'il time
<
Bt que, dn hMtt do trône, un prince en ses Etan
Btt eompttbte tm nomtim da moindre de ses pa~
Ctoyet-moi la Judée cet hume de Mpptiee*
Vom en tatas t'eNrei; Myet~n les délices.
Von* eoHmxtet le peuple on le change en un j..ur;
Il pntdt<oe thement sa haine et ton amour
Si la henenr l'aigrit, h ctemenee t'attire
Bnnn tonTOtet-Tont, en reprenant l'empire,
Que Rome à t'etetM*eea pu ton* destiner,
Et du moine apprenez de Rome à pardonner.
matotm.
Oui, tei<nen)-, M ett vrai que les destins ttTèret
M'ont tentent trrMhe des rigneun néeeMairet.
Souvent, Tont le MTet, t'intertt des Ettt*
Dédaigne la jnttiee et veut des ttientm*.
Rome. que t'aniTer* tT<-<: frayeur contemple
))eme, dont toxt rontet que je M)he )'mentp!e.
Am vois <m'ette ~ooTente a pht
{n'<Be gouverne soin d'enfipter
pris som d'enteipter
Ce~me a ~nt qn'en la erttene, et comme il faut régner.
De ttt pfotehptton* non* gardons la mémoire
Cemr même, Cettf, au comble de la gloire,
N'eût point ~n fnmret* i te* pieds protternt.
Si M bonté tttU<) eût toujoun ptrdoott.
Ce peuple de t:Tmx, d'ennemi* et de tnttret,
tte nonttit.
TttCt.
Atïtteï, et respectez TM mtMre*
Ne leur Teprethe* point ce qu'ils ont reptré
Bt, du teeptre Mtonnt'hm par leurs mina honoré,
SoM techetthar en ou eet exemple fone<te,
tmiM* temw Term*. eaMiet tout le mte.
9<t votre tttoe tmtt, ne Ton* tonvenez plus
Que <et biens que tnr Tem tenn mains ont répandm.
C<tMt<ttet en hen roi, ai vous ïontet leur plaire
Co~meatM par dtttttr ce thMeor mercenaire
Q<t, du mM~M imposant d'nne teinte bonté
Otehe <m tœar ttttébtem par le aime infect*.
Cttt loi qui, te pfemier. écart* de son maure
Des «zut* Mertonét qui Ten< cherchaient ppnt ttrf.
Le ponetr odieux dont il est rereto ·
A dit fuir d~Mt Ton* la timide rertn.
N marehe, Mtemptené de détttenrt perfides,
Qxi, des ttrhtet mbt<M itqoMxm* avides,
~r tt<tt ntppettt t~nteM, ptr cent défernt abjects.
TtxtqBttt Mte M da tm< de TM sujets.
C«Mt; n'hMMttt ptm leurs boucbes criminelles
B'xn pfh que rott deret i des sujets Mttet
De Ma* ee* déhttettt* le MtMm tant vanté
Mt la heMe do tt~ne, et non la ttreté.
Poar Sth)«te, teignem, volas dere! la connattrt
tt t* vous tiaet tant i gouverner en m*)tre,
Contet t de* «Bmw plus Mtte* pocr Tom
Ce pouvoir MOTenandont Too* été* j*)om.
Apte* cela, seigneur, je n'ti rien à vous dire
Reprenez d<*on))*h les rené* de l'empire
t
De Tyr StnMtie tt)e* donner ta toi
Je Toa* parle en Romain, songez a vivre en r~i
SCÈNE tV. HÉRODE, MAZAËL
JUZ&ÏiL.
Vem* Met entendn ce superbe langage,
Set~nenr; MatMtet-Tentqu'un prttenr ïom eaun~t.
Et que dm* votre cour it ose impunément.
mnMXtt, ~< <tM«.
Sortes, et qn'en ce* lieux on nous laisse un moment
(~ ~M«< )
Tu vois ce qu'il m'en eome. et MM dont)' 00 pent eroift-
Que te joug des Wonmint onente aMM ma <to're
Mais je rttne à ce pm. Leur orgueil fM'um<t
t
Se p!att Mit )eo roM t'tb~Bter devant eux.
Leurs dtdtitneate* mains j<umi< ne noa~ couronnent
Que pour mieux )H"!tr les tceptre* qu'ils noct donnent,
Penr avoir de* tn~M qu'itt nomment oontt!r"nt,
Et mr de* thttttt <*cre* ti<M!er )eur~ déd$tM.
N m'* fallu dtttt Aome, Mec t~nottunie,
Oublier cet ée)*t tant TMte dans 1'~tie
Tel qo'an TU conhiMm, dans la fonte jett,
J'tUtit dea <t<!nmchM caresser la aerté
J'attendais leurs moments, je briguais leurs satTr~es
T*ndh qo'Mcontontt~ à de pareils hommages.
Au milieu d, Ttntt rois t leur cour xMidM,
A peine ils Mm*tqn*ient un a'oa'rqne de etn*.
Je vis CtMt ~n je <n< que Mt coan~e
Méprisait tona ca Mit qni brig~ient t'etchnft<e.
Je ctun~eMm* conduite :nnenob)e~t<
De mon mn< avec lui *eatmt la dt~pitt.
te m* tnmd MDt MdMe, et Mumit ~n~ btt~tM;
Céfr m'en ettimt; j'en acquit Mt tt~dMete;i
Et bientôt, d<<m eour tppdé p~ '<m <<tto)t,
Je marchai dmm<"< dm* la fonte des to~.
Ainsi, téton les temps, tt faut ~o'~tee toa~e~ee
Mon conrtt* dMite on t)'<ltre ft ~bt<tte.
Je sais dittimuier, m* te~ef, et tootHf;i
Tantôt potier ea mx"M, et ~))M~~ ei~.
Ain.tj't'-ttM''tMi'~t''Mt)~t.
Ain.ij'tm*ehtNMxt~pe)~<~n)~,
t
t
Et tont~M t.Mtt~nt )<t fo)~MM tten thtr.
tt tmt
j'tt~ Mm d'AtHotmt, de.CtMt.
Henrem. tp~ "otr ~ee <'<MttMt
Da dett~ <tn<t«h c«Mie< t'i<~<tiM,
Qtmnd )e M~t <$ iM<t~ t t'9!ttMM <o'Wmt
Montrer encor le tpmt qa~ Bo)~ <t e~t~)t~ 1
Hem-ecr, ai de mon «M* t~Mwx imt*ot<~<
t
Ne meMt «x ~eit< nM hente <ttM))~!
Si mon hMt nwndmnt *'Mtn<ha tôt met ~00~1t
StMtrhmm'ttmtn'tt~pointemtttMnt)
~~M
Q)Mt! tei<nenf, ae pott-it que tetM tm* tbMtt
De ce fen malheureux <eit encoM nmhmtft
B«OBt.
Que me denMndet-tn? nm main, ma faible main
A ei~né ton m~et~ et t't ch<neé 'o<td<in.
Je ehetche à ht punir je m'empreMe 4 l'tbtondtfe
Je lance en même temps et je retiens la foudre
Je mete malgré moi ton nom dmn met di«enM,
& Ot peat demmder si je t'time m~<XMt
t<t**iL.
Seignenr, a-t-elle au meiM ehtMht votre pjreeence'
tttMBt.
Non. j'tt therché la tienne.
tMMtt-
M' q''ot: Mn Mnt<tMe!
A-t-elle <a
A-t-eUe sa P"
an ~jm B<tt~ dedm<[nt de Tom* Tetr;
Httton*.
itM*H, je~e l'ai Tne; et e'eat mon détMpetf,
détetpetr,
Henteot, plein ~.r. de mon
_m_ de regret _1-
ma rigueur cmeite,
Interdit et ttemhttnt, j'ai paru devant elle.
Se* regards, it est ~r*t, n'étaient peint cnOtmmét
Do eoorroat dont MHTent je les «i vas trmt*.
Ces
ttit deeemértt,ca
Cet esin· ce* monsemenle~d'borreur
moutementtd herrear
Dent it Mtnt hmttempt ettnyer tt furenr,
Qmmd par n)t eeae dTbtt pent-être trop <ere)re,
J'en* &it ttXtttttntt tt son père et son frère.
Iftt« pn<tMt ptt4)t ton cœur moins ~itt
De
tmpnt m))nnd'hni par M tntnqmUité.
Se* beMt yeux, dent l'éclat n'eut jamais tant de chtnnee,
S'eabt~Ment devant moi de me caches leurs tmmet.
J'admirais en tetttt M modette doatew
Qu'en cet état, o dett elle Il touché mon eœwt1
Combien je déte~ttit ma foreur homicide!
Je ne le eete p<Mnt. plein d'un itete timide,
Smo rpagir, i te* pied* je me suis prosterné
J'adorais cet objet que j'MMt eoDdmnné.
HétM' mon detetpoir la tm~Mit encore;
Bte se detonnmit d'<)n tpom qu'elle abhorre
Ses repndt inqt~ette'Mfient tomber sur moi;

Sans doute elle Font


Jomm p<r
t*
Et tmt, jntqa't met pteatt, augmentait son aaroi.
htitt sa h<ine eoTaBimte
boatét ne <era dtttnnte
T(M
Voe ttepeett dM<tteot nourrissent M Bette
M<ton*.
Me me mtit: Ah dieu je l'ai trop mérité;
Je n'en mnrmare point ma jalooae furie
A de mtthenrt MB* mombr< tmpoHonm~m vie.
J'ai dtM le t<i4 d)m père enfenct le
couteau 1
Je tah <on emtMd, "m tjmm, Mn bourreau.
Je lai perdenne, behtt! dans te sort qui ttCttMe,
De htîr t ce point nn époux ai coupable.
''Mun~
EtontTez les remords dont
Too* êtes pressé;
Le sang de M* parents fut justement veret.
Les rois sont *)!r*nchiB de ce* règles austères
Que le devoir inspire anï tmes ordinaires.
asaooe.
thntmne me hait Cependtnt antrefoit,
OMnd ce tMtt hymen te ft~)~e)~ sous mes toit),
0 reine s'il te peut, que ton Menr t'en souvienne
Ta tendretM en ce temps fut égale à la mienne.
Au milieu des perUt, son t;enéren)[ amour
A)n mort de thtmd* me eenMrrt le jonr.
ttM*et, se pent-U *~e d'une ardeur si sainte
La flamme MM retour mit pour jamais tteinte
Le e<Mr de Mxrhmne ett-M ferm< pour met
MtXAmt
Seigneur, m'est-it permis de parler à mon roi'
MMBE
)te dettame rien,
Ne me dttjxiee rien. perte; âne ftatit turef
Mfte; qne faire1
Comment paie-je adoucir M trop jmte eoteref1
Ptr quel ehenne, t qaet prit poi~je enBn FepatMf'
IMMiCL.
tear h OeeMr, Mi~neor, M la tmt méphter
Bm Otperbee beentee têt ett le emeetete.
a* n~oem te tmmrtt de t'et~neM de Ton pttn'e
St tttin, qnt Teo* endmtne, et que Tcnt ctreMet.
AtpMmtit te t<H<< MOt qai Tem ttmhtet.
OtCt hmniHtt Mo hnpntfente mdMe,
Fereet eeMe ime tttitte < T<Hf dtmmtter tr~ee
ttr ~n jMtB <<~t)n t<n~M t t'tettMer.
tt qnt <et)tM tex mtttM elle tppftnne t tremMer
Q)Mtt <e)tet <t)MMt-t<tm tout ee qne l'on publie?
Cet BtMtt, «t~t, tt ttatt don* t'A*te.
St ttM< <mM ttt Mpteitt, m ptad dtnt t~t deateine,
<}<)<t)<t dompter FAnbe et aeeMr !tt ttmmim,
Am pteft de Mm épooM, e*d)~e <ar MB trône,
Reeett d'eUe en ttembttM )et <tt0tet qo'it nom donne
n<MM.
t
tMhemeat, mon eoemr ee<te de rettteer
Ce qoe de toM «Me *M< je Towdntit ethcer
Ne ine pm<e jm~tt te et* tempe deptentMee.
llea rï.-n a'. bt6 qve trop impitoJablea,
Je n'ei qxe ttep Men mh me* tom*à t'epprtmef
Le eM, potf m'en pmm~. me eondtmne 11 ttmer
Ste ehwhttt. tt pheen, la pêne de MB père,
Les mun q<e je M M*, me la Mtdett p)M ehèn-
Bmm, e'eet ttep T«ot ertmdte et trop vo)M dechin-t.
th*i<<nme, en m) mot, je remt te<)t fepmrer
V<t h )M)Mer <it.h)i qae mea <me eeterrie
Met t ee* ptede men **eptte, et me eMx, et ma <ie
Bée me<t qo'ette a MtmetM tHe eeenee ma Mmr;
Je Mh qa'eUe a penr ette âne mtmetMe henear;
C'<m cet teee* ma Mmr, enjeofd'hnt fenToyee,
s aes ebera fotEelts .aaeriIN.
Je hime t M.~mM. *e'- <mpea~eir tbMta.
Qaoi Mi<)tenr, Teoe reetet.
siaaaa.
Ont.jerttréMh.
Va !e tmo~f, te die~e et tartont t
M Tne
PeiII8 bien le npe8t1r de mon ime éperdae;
Ne-M q)te mee tem«t« <t<ttM ma mte<nr
Va, eeme, ~ete, et Mftem). Jxtte det! e'ett ma f 6«
Me* yem B'Ott jemett ra le jent qe'Mee dootenr
L'mtttm et je neq~e eemme~te mon m*them
tten betteen mt ee<t*ett d% tMt< de me p*<he
J M To de pexpte Mint h etohe xneentte
Sm ce tttae eeepeNe. (~~MM de <7M-UM.)
mmnmt.
< <h«ti! MeriemBe e't meHe?>
Mdètt* Hehrem, vous ne li Tenge)t pu!f
t
Ctem qui la pMtedex,
Uemt teint*
pM*<de)t, tonne* sur
de ce beau ttn< que
Mr ce* inettM _L- L
ces inerM*
l'on vient de répandre,

La phee eu )~
Mot* que j'ai retere*. palais, tombez en
Ctehe* MO* te* débris de To* mperbe* tours
m trancher M* jonn
cendre

Temple, que pour jamais tes ~on)et t? renTertent;


Que ditntet détruit les enhntt te ditpenent:
Que ttatt tentpht, MM rois, errtntt, persécutés,
FngHitt em tem lieu. et partout dtte*ttt,
Bar tem* Brentt éttrtt pertMtt, dm* leur miterf.
Des ~etetnKtt de Mon t'enrtytnt caractère,
Ce peatte Mm n*ttem trtntmette Mec terreur,
Et t'horreor de mon nom, et la honte du leur!
(~tM<M~03&-<7M.)

VARIANTES
n
eotfrnttXT tjtt t~mett~xr* occMMmm M* ttj~rrruTm''
xc ttOtt et Mx~tz a cacm m* T*Mt*.

ACTE PREMÏER
SCÈNB t. SAMttB, MAZAËL.

ont pteart tenr errenr.


8A1A18&.
T<XM ne Tmm trompe* point; Htrode T* ptmttre s
L'mdeftte 6'on v* trembler sous ton tntttre.
n «Mbttne t jamais h ferttme à ton eh*r;
Le n~oh d'Antetne ext l'ami de Ctotr.
Sa politique habile. è~tte t ton conr~e.
De ehnte imprtme a rentré t outn~e.
Le tenit le eeoronne.
JUZAiL.
Eh! que dtTiendrez-vont?

ettombti' t te* pieda.


H ett tTti qne dtn* Rom:. étoigné de M vue.
Sa chalne de ai loin semblait être rompue.
Mai* een eat fait, madame. il rentre en ses Emu
n t'timtit, it Terr~ ses dtngerem appas.
Cea yenx toujours paiMtnt*, toujoun <on) de lui plaire,
Reprendront nMl~rt fon* lent empire ordinaire
Et tous te* ennemi*. MenKt humUitt,
A ses moindre* regarde eeront tMrinét
OMmtJai, aroyet-mei, t'interet de nous Mire;
Son~etHM t la ttenèr, n tyant pu la détruire
Et par de v*int retpeett, par des teint tttMhm.
aawam.
n ett d'autres moyen* de ne la endndre ptnt
~tttitt,.
Quel est donc et deMeth? Que pretittet~oM dtrett
ttMMt.
Pent-être en ce moment ao(re ennemte expire.
)tt&Zt..
D'an ceop ai dM~ereni btM-toM tMM thM~tr,
Smi que le tôt. ttMttt.
Le têt Mtttent t nte tMXmer.
Zerés
Zturt* est II1II..
ttt MTtTt. 'h~ ,lit.
<tt~t<t
t)pt BM~.tf eM
Seimfe:
dMM 8611ate
étll~t~~tf
«~tA)!;
liea, le
Mim.tM
Le de Iphl
tètDlr, te
Le Uea. te tettmt, lkri, toM e~ ëtotti Mt hi!
le ttM, ifü
n vint Mer de t<xte, et <taM ~eMe <~<Mt~M.
ftttAit..
Quoi Teat mret eetn e~gné cette nctoire?
t
Quoi mottré son amour, Herode pu TOM t croire't
n Ton* la Mérite t it prend de TOM des lois
ttMttt.
Je p<dt encor sur M bien mouM que ta ne croit.
Pont MfMher dé litl eftM tëtité tai<[<ance,
n m'* MMt eheittr letenttX) de tienU)Mnce.
Tant qn~erede en ces iient demeurait empoté
Aox charmes dm~erent qai t'ont tyranmité,
MM.et, tu m'as T~. àtee itqnteMt,
Trttner de ntex dtttin tt thtte incertitude.
Quand, par m!<te detonrt Mitnrttt mes MfMs,
De ton eŒnf MnpconmeMj'tToit tronTt t'Meet;
Quand je eMftb eoà t<M t **i teute rendoe,
D Toytit llariamne, et j'eMh eontondnc
Un m
tanp d'oM MmfttMM M~M et mee de*eei)M.
La reine « «M M< )Mn «iM etow *<* <ntt<M<
Em M peIM~M «Mit <<t<e tdM<M
D'un epent MMnMM m<ntfj< la <en<h~M,
Cet ordre, cet mftt ptottoneé t<t Mtn«,
Ce conp que je bd p<n~ mndt totttM Mf m~
t
Mti< son farouche ertneU M-rri <))* TM~Mte* t
J'ai su mettre à pront M t~ttt imprudence
Elle a Tenht oe pwdrt, et je H'hi fait enfin
Que lui, lancer iet traite qo'tt pféptrét M main.
Tu te MnvieM MM* de ee tempt piein d'ttannet,
Lonqn'nn brui,
Lorsqu'un brait d tMeote t1'JI8,1t
al fapeaIe,' t'emeir 4- née Mme*
de .11$
Apprit ti'OriMHet<m)Hde Mn~r!
Qn'Au<Mte ettit Ttinmew, et ~teine ~t mort.
Tu Mit comme 1 ce huit DNM<e* M trouN&rent;
De t'Orient Ttinea les moMrqae~ tre<nbhteat
Mon trere, enveteppe dM* M eo~mmm màt~ew,
Crut perdre « cettteme Mecwu~
n Mat. MM t'trmtr d~mte
nt~tteMar
Mn~tidtee,
Au Vainqueur de t* ten* t!ter demmdMtAce.
R~peUe ea tw esprit ce ~mr inëirtaee;
t .~t <MMtpo<r gerede .tMd.nn*
S.n<[e
Vit Mn epeot..ititre, t)))tMt)tnt têt approchea,
Me.~t M. ~t.M, t'JStM dt!~he.,
Redemander encore. en ce moment cruel
Et le sang de aon frère, et le sang paternel.
Hérode auprés de .tw déplorer
mni vint
A. moi u peine
Adnln..m sa m,no
t
Je aaiait cet instant précieux m* haine
Dans Mn cator déchiré je repris mon pouroir;
J'enCammai Mn eoarrom, j'aigris aon désespoir;
J'empeiaetttat le ttait dont il tentait l'atteinte.
Tu le vie ptett de trouble, et d'horreur, et de crainte,
Jurer d'ttMminer les Motet dangereux
D'un sang toojenn trop cher anx perNdet HtBreat
Bt, dé* ce tt<«e tmttnt, tt hette eelèM
Déshérita lea m* et eMdmmm la méfw.
Mtit sa f~feoT eneer OtUtit peu Met Mnh<dM; ·
L'amour qui la tmmM en MponMtH te* tndu
De ce falal objet «Ue était la pnttttnce,
Un regard de t'htertte tnetàtt tt veneanee.
Je pressai son déport; il ptrtit, et depait,
mes ietim ehtqtM jonr ent mentri têt ennuia.
Ne voyant ptat la reine, il vit mieux Mn oaUtge ·.
B ent honte en secret de son peu de courage
De moment en moment les ye<M te sont onterM
J'ai teYt le btndem qui les avait eeatt)Mt
Zotti. tMdtMt b moment ftvenbte.
A peint t Mn etptit tettt reine imptMâbte,
Son crédit, aea amis, ce* Juifs séditieux,
Du Mn~ mmoneen pMOMM ttetiem.
J'ai fait ptm j'ai moi-même armé sa ja)eusie
!t a craint pour sa filon, tt a craint pour sa vie.
Tu mis qce dès t<m<tempt, en ~tte tat trahisons,
Son coemr de t<mttt narx eat oatert aux Boapeens
M croit ce ~nn rtdente; et, daM M dMance,
H confond qnetqttfeta le crime et t'innocente.
Enfin j'ai t<t <h[tr ton eo'MMM tneertain
il a aigné t'mrtt, et )'tt cendmt ta main.
1Ill&iL.
3 n'en faut point douter, ce eonp est nteeMaire
Mab aTea-veM p~ern ai ee prêteur auttere
Qui tous ha leia d'Angaate a remi* cet État,
Verrait d'un mit tnmquiUe nn pareil attentat?
Vanta, vona le aa~ea, est iet totre mattre.
Kn vain le peuple hébreu, prompt < *nM reconntttrt,
Tremble eneor août le poida de te trône tbnmte
Votre ponroir n'eat hen, ai Rome n'a parlé.
Avant qu'en ce palaia, dea maint de Varut même,
Votre trere ait repris i'aatetité tnpreme,
ti ne pent, aana Meaaer t'oreneit da nom romain,
Dana aea Étata encoM apt en souverain.
Varna Mnnrita-t-it qm) t'on ose 4 sa vue
Immoler une reine en ta garde re~ue?
Je connais les Romaint leur esprit imte
Veneera le méprit de leur autorité.
Voua aUea sur Bérede attirer la tempête
Dana leurs tuperbea maint la foudre ut teajoata prête;
Ces Yainqueurs soupçonneux aont jaloux de leura dreita
Et surtout leur orgueil aime A punir tes rois.
t
Non, <Mn, t'he<tte)M HtMde t Ctstr m pt*iM;
T*nM en est iftttmit, VtnM le eomidtte
Cmf- te thMMun rendnt le memtgef;
Ihi*. qnei qait tttte enan, t<m<eeB* t non* tern~f.
te taothe t ttt jtMdeor, et je tttitt ma ditfprtee
Demmn, dt* Mt))mt<1mi, tent pent dtMtBr de fMt
Qni tttt mone, <~ «?. tt, ))Mtt ce meoMM,
Je peamt tttMMte 4 BMn tttteMtmenu
Qai teat tépe~n ~t'atMde ee m eetete
B~n ttptit ai eMttttat Jmqn'ot bont penéTere? >
Je eemott <t tentMete, H la hat pfeten!r,
Et me h<i pttM )wi<tfT te tempt <n tepeatir.
Q~'t~ K<MBe mettMe, et q)M Y)tnm tM<dro:e
Lenr Mnn«M t~tt~tf NroaMent pem ma joie
tftt pta* tnm<b tMemh ne Mnt ptt les BMmmM
thrttmnt t)t et* Ment ttt bat ee <))M je emm).
BtMtt<nejepéfit<e, en<meje)t)i~~Mme;
Nut je t'ti «t Mte, eUe eMe~m la mienne.
Mtit V<t<M TittU nom me ttmt triMr.
Zmtt t -et MtM<t derttt tt prtMttMt;
Je Mh ttMtttdte oM<t. et qn'am moiBdrettttrmM
Me* MMttt <a tMMt patMent pfeadM )«t trmt*.

aCÈNE M. –VAtBS, AMtN, ttAZAËL, tm** na Vt<ct.


Tttttt.
Même et MxttN ttmbhnt Mjf dertet moi!
DMM teaM tem <t<tM<t je M* teor j)Mte t~hn
Le ttimeàj~Mttt~ Mt etxittdM de
llanlt, aeoearoa. >wadae1 .otee m.areptntttM.
0<'e tt* entdt <<MthM Mttt dtjt dtttmrtttt;
QM Mn mMttM htnme eat iet dm* te* fen;
Et qM VtMt, pe<tt-t)M. m mitien des mppticet.
«
Bit Mtt mp(Mr ee moMtM. et t<t eo)np))CM.
I~je Mt~eett Hé~de ttttt me ttMer
Q«~t<m)ttMtt tt pMtt oh t'onpMtr
Tent t'tntMr;
Qt'– j~r a p<nht )t. tt~K,
Bt M)t)Xt* tôt eM la T<Ma qo
t
.~M.t
Ht tecntent.
Text, toot m'et oroyet, pem !ni, poor ton honnenr,
Cthm 4t ttt tht<Titt la henteme fm~nr:
Ne t'<mpo<ta)))Mt phM de TM ttehe* mMime*.
SM))M ~ae ht ~MMiM M<H ttt Tont~att des chme.;
Q«e Ttn)t T«)tt etttMtt, qu'U eomtttnde
Nt qae tor Te* eM)pt<m M euTt~ te* en cm Uem.
yeat.
AMM MwhtM.
m Mit. Mtt Mnt..

8~
EtMtpeetttMtM*ttT<tOt
tttXtttttB.
au.aair..

<– Y<HM
T<Mt
T*mt)t.
e.Mtttdtt met ordM* tbtotm
<j., et ne Ttptt~M p).
SCÈNE !H. VARUS, ALBIN.
VttO*.
Ainsi donc, MM tes soins, Mm ton avis Mè)e,
Mariamne empirait Mm cette main émette?
M~Bt.
Le retour de Zare* n'était que trop suspect
Le coin my*terienY d'étiter votre aspect,
Son trouble, ton enroi fut mon premier indice.
TtMia.
Que ne te doia-je point penr un si grand eenrice
C'eat par toi qu'elle rit c'e*t par loi que mon cœur
A gonté, cher Albin, ce solide bonheur,
Ce bien et preciem nom nn emnr magnanime,
D'ayoir pn teeonnr la vertn qu'on opprime.
tHtCt.
Je reconntM Vorm 4 ces aoint généreux
Votre brx* <nt toujours l'appui des mathenreu~
Ommù de Rome en vos maint Toa< portiez le tonnerre,
Tona étiez oecupt da bonheur de la terre.
Puissiez-vousseulement écenter en ce jour, etc.

U8IlY
Ainn l'amour Urempear dent vous sentez la flamme,
Se detaite en Term pour mieux vaincre Tetre Ame,
Bt ce f-n malheureux.
*jum*.
Je ne m en défends pat
L'tntortane Vanm adore te* appaa
Je l'aime, il e*t trop rrai; mon tme toute nue
Ne eraint peint, cher Albin, de parattre i ta ïne
Ja<e si son péril a de troubler mon eoear;
moi, qui borne 1 jamais mes ~ecaï à son bonheur;
Moi, qai rechercherais la mort la plus affreuse,
Si ma mort an moment penTait la rendre heureuse!
tKCt.
Seigneur, qne dam ces tie'-ï ce grand cœnr est chinée v
Qu'il Ten<e bien l'amour qu'il avait outragé!
Je ne reconnais plus ce Romain <i ttTère
Qui, parmi tant d'objet* empressés t !ni plaire,
N'a jamaia abaissé ses superbes regarda
Sur ces beantea que Rome enferme en ses remparts.
Ttan*.
Ne t'en étonne peint; tu aaia que mon courage
A ta tente wrta reterra ton hommage.
Dans nos mnra corrompus, ces eon~Me* tx-aut~
i
OHraient de Taina attraits mes yem révoltés;
Je fayai* leurs complet*, leurs brigues etemette*.
Leurs amours passagers, leurs vengeances cruelles.
Je Toyai* leur orgueil, accru dn déshonneur,
Se montrer triomphant sur leur front sans pudeur;
L'attière ambition, t'inH-ret, l'artifice,
VoLTAtaz – t n
La folle vmité, te trirote c*p)tce,
Cheï les Remmm
Chez
Remthm ttdnitB
tédnitt prenant le Motd'Mnonr,
h Mot d'amour,
t
Gouverner Rome entière, et te~Mr tour tour.
J'abhorrais, U Mt TTti, ttW tndigne eenoTttte:
A leur joug odient je de~obttt ma tete
L'amour dana t'Orient fut etttn mon vainqueur.
h
De thtte St<ie t'*bM gonTemeaf,
J'tThTti <tMM e<tt lieux, q~and le droit <e la gaene
Eut an pettreir d'Aaga~t tbondonné la tene.
Et qn'HeMde t tt* piedt, an milieu de cent rois,
De ton mort incertain vint tUendtW des toit.
i
Lien nmMte mon c<eaf<matheareme eotUfee!t
C'est tt que thritmne i <Mt jtox t'*M montrée.
ï/nniTett était plein du bntit de ttt nt)dh«)r<,¡
Son parricide époux MMit conler *« pteutt.
Ce roi si redoutable au reste de rAaie,
Ftmem p)~- M* etptoiM et par tt ~)Jo)Mie,
Prudent main Mnpconnem, ïttthnt m~u <nt)mMip,
Au tein de ton betu-père <mit trempé Mt iBMn.
Sur ce trône Mnghnt, il hftMtt en partege
A la nUe des, rois la honte et t'etchMte.
Dm sort qnt la poursuit nfconnai* la rigMur;
Nt TerM, cher AN)Ut, Mrpame son nmthear
Loin de la cour des roit, la vérité proMrite,
L'aimable vérité Mr Mt tevMt habite;
Son xmqne mntee est te M<n geneMm
D'MenMt de* teeoam «M j<«« des mothenreM; ç
Son devoir ett M toi; sa trtnqttitte innoeenee
pardonne i ton tvr*n, meah« tt vengetnce,
Et pré* d'Ane' <M«M hnetete mon appui
Ponr ce ntAtM épeM <p)i t'hnme)e t~onrd'nni.
Tant de vett)* o~n, d< tM&enM et de ch*rme*,
ContM ma Mbert* «mt de <Mp htte* armet.
Je l'aime, cher AtMn, m~ non d'un tôt amour
Que t< e<ntie< entm~et ddtnnM en nn jour;
Nond'nt<nM<hmqnemM«M<t'MnM~
ReeohM MtdmMM pu les <M)M tvengtee
t
Ce eœnr qu'elle Vtincn, Mm l'avoir mnoui,
Par an Nnonr honteM ne <«t point MMi;
Et, ptei~ da MNe <t)t 0~ vertu m'iatpice.
Je ptetend* la ~tt~er, et ma pM h tedntM
IM"t le roi, tttmear, t ttcht têt tomm~
S'a tw<te M o« EMt~
VAXOt.
Et c'ett et que je tttint.
Hehtt pttt <n t)X)tjt Woeni ntet-nttnK)1
Sont doute a td<,tMtn~ondi))t)tme:
Et cet indi.xt t~t
<M «t hotehe a dtMe
Ett te cme~ M~jte «m tnta<<te.
Ah! Me Mtw M peat «re tmette
Mon pcuvotr JMt. mh tum amour me Mte.
'etne, neqtp ttf d<(tt<dM op me Tem périr.
L'antvett doit vont pMndre, et je dois vous aenir.
ACTE SECOND.
SCÈNE t. SALOME, MAZAËL.
w.oms.
Bnan Tona le ~oyet. m* haine est confondue;
Mmimne triomphe, et Salome eat penhte.
Zarès fut Mr te* Mm trop longtemps ttrrtté;
La mer alors tnmqnitie t regret t't porté.
MM Hérode, en partant pour son anaye) empMe.
Herote avec les M<m ïen l'objet qui t'~re-
Et les men, et P,mom, tt V<mM, et le roi,
Le ciel, têt éléments, sont ttm~
centre moi.
Fatale tmMt.em. que j'ai trop tcoatee,
Dans quel abtme ~rtox m'M-tn prtcipiMe
Je Tont ft~u Men dit, que, dMt te fond du
Le roi M repentait de jutte rigneur. cœur.
DeMn Md penchant rMcettdMt .rdieaire
A révoqué t'arret dicté dans cottre.
fen ti dejt reçu le* funestessaarit
i
Kt ZMet ton roi renvoyé par méprit,
Ne me laisse en tieaï m'nne douleur stèrile,
Et le danger qui ces

J'ai tou~
»
tmt nn éclat inutile.

Contre eU. encor. mttd~me, a vous reate des


redouté le ~vonr d. ses charmes,
J'ai toujoun craint du roi les MntimenH
.rme<

iM* ~e secrets;
m'en rapporte Mm avis de Ztrè.,
La colère d-Herode, antretois
peu durable
EM ennn devenue une haine imphctbte
!t déh)tte la reine, il a jaré m mort;
""P< "e<Mp qm termuMit son sort,
Ce.t qn'.trent men~M n<mr.u. paient.,
Et tm-meme en cea lieux assurer
<M..oit <m'<yjj. sa vengeance.
~0.
Soit Mf~ par !t httne oa aeehi
~este jour,
par t'tmonr
C'ett MM qu'une fois il ~t proscrit tête
Mtrimmt tMnttnt prottirt la tempête;sa
Lt mndre enmdt <xt<M un arrêt ai cmet
Va mettM ttte tm. mtdtme, un divorce ttetnc!.
Vous Term thn~Mt. i .N-mem. inham~e,
t
Forcer le cour d'Herode Mimer haine
sa
Irriter son épon~ par de nouveaux dedtiM,
Et Tomt rendre les trM« qui tombent de mains.
De sa perte, en nn mot, repotez-Yon* voselle.
<<)r
tiMtOt.
Non. cette tnctKitnd. e.t pour mot cmeUt;
Non, c ett par d'Mtre* eomw que je trop
veM la trappert
Dans nn piège plqa ~r il fMt t'en~.pper.
Contre met ennemis mon inttret m'tdaire
Si } M bien de Ytnm obterré la cottre.
Ce tntntpMt tiotent de ton ttemr *<ité
N'ett point ce timpte ettet de eénerotité
Lt tnmqmMe pHit n't point ce ttfâctère.
Lt teiite a des *pp* Vtmt a pn M phire.
Ce n'ttt pM que mon eonr, h)tntte en ton dépit,
Ntpttte t M be~té eet édtt qui la Mit;
t
0)M j'o~ie <e< yemt le ponveir de tenn t)nne*,
t
Ni ee thMe~ ettteM qa'en predigM te* ebOmttt;
Me pettt peyer eher ce bonhenr dmeereM
Bt tett qne de VtnM elle tcettte te* T<em,
Soit qM tt «mM de ce pempem honmM<e
Tire mditttètement )m Mrete tTtnttge,
B tomt; e'ett per Mt qae je pemt tMintenir
Ce pt«Mt)f qui m'échappe, et qn'B hxt retenir.
Mte* TeNter tartont te* regttdt mereentire*
De t<HM eee de!ote<m on)emd'Bot xéeetMitet,
Qni ~ettdent te* MereM de teBtt «meitetent,
Bt dont <e<tt M* te* yem ont eeMré les miem.
Mxh la TeM. Pem-q<Mt <mt.a que je ht tme?

SCÈM n. MAMAMNt, ÉUSE, SAMMB, MAZAËL, NABAL


MMMU

Son anmnr meptité. son trop de déa*nte,


A~tent eentte Te* jemt tBntne M Ten<ttnce;
tMt te fen ~iotott t'ett MeMot eoBmmt
L'amom tt)Bt «m !xfM, rMMKtr rt de~nné.

<'
Quel orpeiI!.t
<})te!<tn<<ett!
*)
MMtttt.
tnmtjtMte téeempetMt
B
VtOtt, e'ett t ttttttee t tmthr rtmpfndenee.

aCttŒ m. – MANAMNB, ÈUaZ, NABAL


<HM.
Ah! mtdtme, t et point pe~e*-T)tn* initer
Be* enMBtit M<<B<t i ten* pMtteattt'
La wtt~emee fMfede, rm BtmntM tntttnt-e,
Sur y" tlte emors eat pea
·
Vtttt t)m tttOmtt qnt bemHH eet État
tt)t ptttttf MttMtt tM «tdMt dn ttmt.
BttMt <tttt t ttt M<M. )jttee à TM bonK* tntmt,
Berne t ~etM t~nm doBne mt petTttr toprtme:
D Wfttnt phit MntNe <t thtt te' que jttmtit.
Vout k aemb ae ~oe propre¡ bie~ta;
Teat «pextMt M d< te Mpethe tMtttW,
D'Mttmt ph« dttttMm qn'n veM thne peet-ttre,
tt q~e eet MMm mttne, M~ri p~r to* ret)M.
ftMumnt.
Chère Bite, en cet )iem faites Tenir Varai;
Je conçoit Tôt rtitom, j'en demeure trippee;
MUt d'un tntte intérêt mon tme est occupée;
Ptr de plu ~rendt objett met temï font attirés
QM VtnM tienne ici. Vont, Ntbtt, demeurez.

SCÈNE IV. MAtHAMNE, NABAL.


MttttmtM.
·
Bte wnt ~ne ma <b, pMttt entre nos bras,
S'Noi~nent
t~ee nous cetde tnireuï climats.
ttt ~ttemx des Rom*int, des bord* de h Syrie,
Nè<t*

Je aaia qa'M m'est


actNE V. –
penni*
ettïtent tnr les omx les chemins d !mtie.
J'tMtttdt «mt de VtDM, d'Jtopnte et des Romains.

t~AMAMŒ, VAROS, ÉUSE.


JLUII.t.88&.

Loin de eu Heat Mn~nt* que !e crime environne,


Je meMttt leur en&Bee à l'ombre de ton trône;
Se* ~tnérente* mains po<trr«nt sécher net plenn.
Je ne demande peint qn'M vente met nmthenrt,
Qne sor mes ennemb ton bm t'tppemntitte;
C'« tttet que met nit, temoini de m justice,
Fermés par ton exemple, et derenni Romains,
Apntennent à régner det mittret des hnm.
Denttei-motd*nt la nnit des <nMet ttinrét,
totqoe mr eoe Ttittetnx dam Sdon preptrei.

te ne m'tttendtit pit que Tont dmiiet Tout-même


MeMM tntottrd'nnile cemMe t m* douleur extrême.
Otmme.
lia eontttnte tnntit respecte encor Vinn.
J*eabMernvotre
Soignern, et je vous tnit pour ïoot la eoMerrer.
· · ·

SCÈNE VI. YARCS, ALBIN.


AL8D'
Vous Toat tMnbtet, te~enr, et thin~ de ïitt<t.
TA)H!t.
J'ai senti, je t'Mone, thrinter mon connue
Jbnt, perdenne tn ten dont je mit eontume
Cet MMettet d'nn eœnr qui n'~ïtit point aimé.
Je ne connaissais ntt font le poids de ma ehtttxe.
Je le tent t tetret, je la tempt avec peine.
Avec quelle doueear, <MB quelle bonté,
t
Elle imposait tuenee )M Mmthtet
S*nt trouble et MM couitout, sa tranqm)te M~esM
M'tpprenth mo~ devotr, et plaignait mt f*tbl)M<e;
J'idonu,~AtMJa<qne<t<MMMt'
q~e <fih~. < ~<
r~p.t~î't~tt~te'imt~cttph.t.

A <:t.M~M Ott JMdMtt!


tiàm.
Éttt.Tent t<teto de préparer M fmte?
~AtNt.
Quetemptoi!
PMtTtMMM timenm
Jnt~mt t Ton* <htffte)t do retpecMf B~t
M~ de TM miNMmtt
Qnet ttt *t)M deMeit?
TMOt.
t)et)<p~ttt'~tnao)mt!
CM je d<to<)tt)Me tm M <d'dM me a<Mm<!t
Non, non; mon ttenr encore est ttop digne an Neh;
tfthtmne a ptM,
Mt
je n'ettmme hen. d~tt~O~
t~n*
Qne loin de eneMtê tnpre*

S)'tlL~i.H
St Mte est mitennftNet et ttu dontenr in)mte
ï.'tment me parle en Min, je
~~t..rM~~ t
Tête à men~dtTDir

t0àï,
JeMteMt))eM..ieM«mfeletM)f:
Je M,
hentê,
Bt <nyM<mt
ie ~~iSm..t~,m.
ttiMt eSewe,
<Fn me
<t<)tt)-, <*? iJt teat, M wtn qne fMote.

tCttt TMtMttBBe
atttΠm. РTAN!B~ tDjUtAS, ALM, ~mt n<Y<Ms.
NtittË:
A~tnt qèe aiMit t<t Wëtt nM ttM ~ftet~t tnt'tMMM
Beeerotrne Te* mainn te ttere ditdème~
Et Tom MntteMM nn Me< aft'tt <aH t te< tonK*,
Stignenr, MntMMt-Toat!
ÏdtmM, tn<te*

.<~tt
Le roi pent ttax~net Mt Mtptet h~xot~n

La Mme <t « mettent *tt-ttt* M i~MttÏ


& le mDg imMtemt tot-t-a K~peeté?

s
Le pe~t <M~ <Mt <MdM tMM<,
AMSn
Bt d.
ptf H(tt$?$<nMë ~MB fiitMËt M nMHw.
MMiM tt~N <tMmmë,
De edome M<é <eM *??* <t MM.
MMt<t en secret ttttt ptMt t~ MMiMUt
Le Mnpeonnenx Htrode écoute leurs discourt;

TAtM.
Je Mh qu'en ee p<tti< je doM le reeeroir;
Le tén*t me t'ordonne, et têt ttt mon devoir.

6CENE !V.
– HÉaODE, jttAZAËL, U)AMAS, «tm D'MtoM
ittttjm.
Seitnenr, t Tôt demeim Zarès toujenr~ udNe,
RenToyé pt* de Te<m, et plein dun mtme ztie,
De li ptttt de 8*teme attend pour Tout parler.
"MM.
Çoot! tem denx MB* retiehe ils reutent m'tceabter?
Qtte Jtmtit deMnt Mot ee monstre tté paraisse.
Je l'ai trop tconte. Sotte* tom, qu'on me laisse.
Ciet) q<tt ptMtrt tthner un troublé tt truet?..
Démente, MMBM: démets, ihizt«.
SCÈfa! t. HÉMM. itM~L, JBAttAS
mMm.
Eh bien! MtUt te roi si fier et il terrible!
Ce roi dont on enu~ntit le compte inCetibte,
Qui tnt veincre et régner, qui Mt briser MB fers,
Et dont X peM~M ttonn* l'ontren.
~M~.) ·
Sorte):. Tennine, e tM! les chtpiM de ma vie.
SCËtŒ V!.
– HÉRODE, 8ALOME.
MMM*.
Eh bien! Ton* Met Tn Totre chère ennemie.
ATez-tom e*tnt< des ontrtt~t nouïttmf
BitOnt.
Mtdame, B e'<<t plu tentpt d'tppetantit met tnimi.

ACTE QUATBÏËME.
9CËNE t. atMWE, WAZAËL.
auraar..
jamais, je l'avouerai, plus heureuse apparence
Na d'un menton~e «droit tontenu la prudence.
Ma bouche, auprès d'Herode, Mec deï)trité,
CentondMt t'Mtttte Mec It vérité.
SCÈNE tt HERODE, SALOME, MAZAËL, G~M
Jt.–HiRODE,
«t~M~
Non, ne Too* ten~et point; mais Murex votre Tie
Ptevenet de T*rm l'inditerete tarie
Ce Mpttbe ptetemr, ardott t toct tenter,
Se ttit nne Terto de vont petteentef.
nttont.
Ah! ma Menr, t qnet point ma anmae tttit trahie!
Venet contre nne tapote animer ma furie.

Et toi, Ywm, et M, tmdft-t-it m)e ma main


Respecte M ton ernne, et le H~ d'an Ronnun?

Mtit. ereyet-Tont qn'Anemte tpprente ma rignem't


ll h e<MMen)en)it; n'en deatet point. teitnMr.
Anomte tdes Mteb .A )e B..)min redore,
Ihi* de aes ennemis le sang y famé eneore.
An~atte t t<mt te* mit t pris soin d<emei<ner
Comme a <Mt qn'.n le tr~jne, et comme il faut r<ener
Imites son exempte, MMtM wtre Tie.
Tent eondmme h reine, et tent wnt j<)MMe.

Ne menna qn't des yeux eehirtt et di<eret*


Un Me<tr eneer pereé de eet indi<net treitt.

ACTE CntQUItME.
acttΠVt.
– HtBODE, mAMAS, m~M.
tteit le ttn< de Ytntt. répandu par TM mtint.
FWM *MKrsur vous le Mottemc da neuMint.
8MtM.y Men, Md~Mar, et q.'me tdt. <~eMe.
L'INDISCRET.
COMËMB BN UN ACTE.
(<" tour <7M )

A MADAME LA MARQUISE DE PME.


Vcm qui possédez !a beauté,
Sans 6tre vaine ni coquette,
<t l'extttme vivacité,
Sans t<M jamais indiKrete;
t
V«m, qui dmmttent te~ dieux
Tant de tnmièFM mataMUes,
Un etnnt j)Mte, gtaciem,
Solide dom le athem,
Et charmant dans les bagateUes,
SMBjrez qa'em ptetente & vos yeux
ï.'aTent)tre d'an téméraire
Qai, pottt t'ttM Tante de plaire,
Perdit ce qm'il aimait le mieux.
Si 1'heMtnede la pièce,
DeMe,eûteuvetteJbeauté,
On exc<Merait ia faiblesse
Qu'à ent de s'ttM nn peu Tant4.
Quel amant ne Mrait tenté
De pader de teUe matttesse,
Por un eice* de Tanité,
On pamn aMès de tendreMe?

PERSONNA6ES.
MMÊtt!B.
MMS.
BNtTZNSE.
TtANMON.
CUTJU)ME.
NËMMt.
ttSQCtN.
Pt-mMBa* Ltqutm Bt Btin*.

SOB<E I. – EOPHËMtE, DAiOS.


mpzt)m.
N'attendez pas, mon nb, qu'avec un ton ~vère
Je depMe à Toa yeux t'autohté de mère
Toajoum prête à me rendre a TM justes raiMM,
~è veas donneun consed, et non pas des leçons;
C'est mon cœur qot vous parte, et mon expérience
Fait que ce cœur pour vous se trouble par avanee.
t
Depuis deux mois a<t phts Tous état h cour
Vous ne connaissez pas ce dangereuxséjour;
Sur un nouveau venu le eeurtisan pertde
Avec malignité jette un regard avide,
Pénètre ses défauts, et, dès le premier jour,
Sans pitié le eeMattne, Même sans retour.
Craignez de ces messieursla malice profonde.
Le premier pas, mnn nls, i~ue !'on &it dans le monde
Est celui dont dépenm le reste de nos jours
Ridicule une fois, on v<M~ ie croit toujours 1-
L'impression demeure. En vatt croissant ea a~t,
On change de conduite, Mt preNd on air plus sage,
On soude encor longtempt dé eé iMuii t~wgt
On est suspect encor lonqM'on est cerrM;
Et j'ai vu qnetmMtMs pa~ér datH M l~ShXsti
Le tribut d<s de&uts qu'en vit ams & jaBMsse;
Connaisssezdone le, monde et sMeM ~a an~eurd'hui
n faut que vous vhiM ponr vows itMiM q<te p<ur lui.
DAttN.
Je ne sais où peut tendre un st ton~ pretmBuh
MtNttMt.
Je vois qu'il von* pa.t hjwste <t titbmjk;g
Vous méprisez des sotts ~ett v<HM thm hnptttants
Vous m'en croirez jettr} B ts~MUent phM timps.
Vous êtes indiscret ma <)MM M«nM NM~ge~e
Pardonna ce détaut au Mn ae ~-e enMtct;
Dans un âge plus mur il etmse ma trayenr.
Vous avez des talents, de l'espnt et du c<Bur;
Mais croyez qu'en ce lien <6<tf t<Mph a'injusticea,
n n'est point de vertu qui racheté Ita ~ttet,
Qu'on cite nos détauts en toute occastM~t
Ouelepiredetousestl'mdiscréttén,
Et qu'a la cour, mon fils, l'art le Mus Meessaire
N'est pas de bien parler, mais dé stvMr te taire.
Ce n'est pas en ce lieu que la société
Permet ces entretiens rempMs de lihtfte
Le plus souvent ici l'on parle sans rien dire;
Et les plus ennuyeux savent s'y mieux conduire.
Je connais cette tMt m pettt tnrt la KM)Mr;
Mais lorsqu'on y demeure, ilta~t s'y conformer
Pour les femmes surtout, pte!h d'un égard extrême,
Parlez-en rarement, eMar inouM de vens-meme.
Paraissez ignorer ee qu'en <Mt, ce qu'on mt;
Cachez vas sen<imen<s, et même votre esprit;
S'irtout de vos secrets soyez toujours le maître
Qui dit celui d'autmi doit passer pour un traître;
Qui dit le sien, mon fils, passe ici pour un tôt.
Qu'avez-vous à répondre à ce!à y?
DAtttS.
Pas le mot;
Je suis de votre avis je hais le caractère
De quiconque n'a pas le pouvoir de se taire;
Ce n'est pas la mon vice, et, loin d'être entiché
Du défaut qui par vous m'est ici reproché,
Je vous avoue ennn, madame, en confidence
Qu'avec vous trop longtemps j'ai gardé le silence
Sur un fait dent pourtant j'aurais dA vous parler ·
Mais souvent dacs la vie il faut dissimuler.
Je suis amant aimé l'âne veuve adorable,
Jeune, charmante, rit. aussi sage qu'aimable;
C'est Hortense. A ce nom jugez de mon bonheur;
Jugez, s'il était su, de la vive douleur
De tous nos courtisansqui soupirent pour elle;
Nous leur cachons a. tous notre ardeur mutuelle
L'amour depuis deux jours a serré ce lien,
Depuis deux jours entiers; et vous n'en savez rien.
BOPBËtUt.
Mais j'étais à Paris depuis deux jours.
nt)MS.
Madame,
On n'a jamais brûlé d'une si belle Namme.
Plus l'aveu vous en plaît, plus mon cœar est content;
Et mon bonheur s'augmente en vous le racontant.
EUPHËMM.
Je suis sûre, Damis, que cette eonndence
Vient de votre amitié, non de votre imprudence.
BA)HS.
En doutez-v~us?
y
MMtMK.
Eh eh! mais enfin, entre nous,
Songez au vrai bonheur qtd tient s'offrir à vous
Hortense a des appas; mais <M plas Cette Hortense
Est le meilleur parti qui seh pour vous en France.
BA)hs.
Je le sais.
EUPHÉM!B.
D'elle seule elle reçoit des lois,
Et le don de sa main dépendra de
son choix
DAMS.
Et tant mieux.
EUPHËMÏB.
Vous saurez
z tlatter
sAnr<*x Natter
t!nttM' son cmetère,
caractère,
a~n ~~t~~tÂ~~
tténager son esprit.
DAMM.
Je fais mieux, je sais plaire.
topntmz.
C'est bien dit; mais, Damis, elle fuit tes éclats,
Et les airs trop bruyants ne l'accommodent pas
Me peut, comme une autre, avoir quehme faiblesse
'MsJ'Mque dans MW goûts elle a de la sagesse, i
Craint surtout de se voir en spectacle à la cour.
Et d'être ]e sujet de l'histoire du jour
Le secret, le mystère est tout ce qui la flatte.
DAtOS.
n faudra bien pourtant qu'enfin la chose éclate.
ZUPHËMK.
Mais près d'elle, en un mot, quel sort
vous a produit*
Nul jeune homme jamais n'est chez elle introduit
Blle fuit avec soin, en personne prudente,
De nos jeunes seiguears la cohue éclatante.
DAtttS.
lia foi chez elle encor je ne suis point reçu
Je fattongtempstorgnee, et, graBe au ciel, j'ai plu.
D'abord elle rendit mes hiUetssmt tes lire;
Bientôt elle tes lut, et daigne ennn m'écrire.
Depuis prea de deax jours je go~te doux espoir;
Bt je dois, en un m<.t, l'entretenir un
ce soir.
~UPHitOt.
Eh bienl je Teux aussi raNer trouver moi-même
La mère d'un amant qui nous phtt, qui nous aime
Est toujours, que je crois, reçue avec plaisir.
De Tous adroitement je veux t'entretenir,
Bt disposer son coeur à pres~ir l'hyménée
Oui bra Je bonheur de votre destinée.
Obtenez au plus tôt et sa main et sa foi,
Je vous y servirai; mais n'en parlez qu'a moi.
BittM.
Non, Nn'ett point aiNenes, madame, je vous jure,
Une mère plus tendre, une amitié plu pure
A vous plaire à jamais je home tous mes
vœux.
Mpmhm.
Soyez heureux, mot nts, c'est tout ce que je
veux.

SOtM! u. DAMS.
Mamere n'a point tort; je ac~ bien qu'en monde
B tMt, pour réussir, une adresse profonde.ce
Hors dit ou douze amis à qui je puis parler,
Avec toute la cour je
ie vais dissimuler.
dissimnter.
Ça, pour mieux essayer cette prudence extrême,
De nos secrets ici ne parlons qu'à nous-meme
Examinons un peu, sans témoins, sans jaloux
Tout ce que la fortune a prodigué pour nous.
Je hais la vanité; mais ce n'est point un vice
De savoir se connattre et se rendre justice.
On n'est pas sans esrrit, on plait; on a, je croi.
Aux petits cabinets l'air de l'ami du roi.
Il faut bien s'avouer que l'on est fait à peindre;
On danse, on chante, on boit, on sait parler et feindre.
Colonel à treize ans, je pense avec raison
Que l'on peut à trente ans m'honorer du bâton.
Heureux en ce moment, heureux en espérance,
Je garderai Julie, et vais avoir Hortense;
Possesseur une fois de toutes ses beautés,
Je lui ferai par jour vingt inMéutés,
Mais sans troubler en rien la douceur du ménage.
Sans être soupçonné, sans paraltre volage;
En mangeant en six mois la moitié de son bien
J'aurai toute h cour sans qu'on en sache rien.

SCENB m. – DAM1S, TRASIMON.


DAMS.
Hé! bonjour, commandeur.
TttASHMtt.
Aie 1 ouf! on m'estropie.
DAMS.
Embrassons-nous encor, commandeur, je te prie.
TRASUtON.
Souffrez.
DAttIS.
Que je t'étoune une troisième fois.
TRAS1MON.
Mais quoi?3
DAMtS.
Déride un peu ce renfrogné minois;
Réjouis-toi, je suis le plus heureux des hommes.
TRASIMON.
Je venais pour vous dire
DAMIS.
Oh! parbleu, tu m'assommM
Avec ce front glacé que tu portes ici.
TRAStttOtt.
Mais je ne prétends pa vous réjouir aussi
Vous avez sur tes bras une fâcheuse affaire.
nAtOt.
Eh! eh 1 pas si Scheuse.
TtASUtON.
Erminie et Valere
Contre vous en ces Hemt déelMMnt hautement s
Vous avez parie d'eax un peu légèrement;ç
Et même depuis peu le vieux seigneur Horace
M'a prié.
BAUtS.
Voua bien de quoi je m'embsrr*sse<i
Horace est un vieux fou, plutOt qu'un vieux seigneur,

Assez bu h
Tout chamarré d'er~ea, pétri d'<m ihnt hennettr,
à h cour, tmpeMant vNe,
Bt non moins ignorant q<t'il vent pM~ttre habile.
Pour madame Enninie, on Mit MMz comment
Je l'ai prise et qmttee un peu tMp bRMqmmemt.
Qa'eUe est aigre, Erminie < et qn'<Bt est tMeassierB 1
Pour son petit amant, imm cher MaiValtM,
Tu le connais nn peu; parle as-ta jttMis 'M
Un esprit plus ptinde, phM tfaneh*, phts teetwt.
A ptopot, on m'a dit Mef, en eeatdtMe,
Que son grand trere tînt, cet temme d'mipettaDce,
Est reçu chez Qattce aveo tptetqM <Mrear; ·
Que la grosse comtesse en crève de douleur.
Et toi, vieux waMmMtenr,Hjnment ya la tendresse?
THASOtOtt.
Vous savez que le sexe assez pet m'intéresse.
DAtOS.
Je ne suis pas de mjhne; et le se~e, ma foi,
A la ville, a la cour, me donne assez d'emploi.
Ecoute; il faut ici que mon ccenr te confie
Un secret dont dépend le iMnttenr de ma vie
TBASmON.
Puis-je vous y servir?
point
To!t
DAMS.
point dn
du tout.
TttASmON.
Eh bien (
Damis, s'il est ainsi, ne n~'en dttes dfmc rien.
nAMis.
Le droit de l'amitié.
TRMHt<Mt.
C'est cette amitié même
Oni me &4 ttiter avec )tn sain extrême
Le fardeau d'un secret au ha<ard conS~
Qu'on me dit par MMesse, et non par amitié,
Dont tout autre que m<~ sara;t d~ostta~,
h
Qui de mille soupc«nt ttt s~mee ordiw,
Et qui peut nous combler de honte et de dépit,
lloi d'en avoir trop su, vous d'en avoir trop dit.
DA)H9.
Malgré toi, commandent, quoi que tu puisses dire,
Pour te faire plaisir, je veux du moins te lire
Le billet qu'aujourd'hui.
TRASHMN.
Par quel empressement.?
DAttM.
Ah t tu le trouveras écrit Mon tendrement.
TRASUtON.
PuMqM voua le voûtez ennn.
t*A)as.
C'est l'amour même,
Ma foi, qui t'a dicté. Tu verras comme on m'aime.
La main qui me t'écrit le rend d'un prix. vois-tu.
liais d'un prix. eh morMeu) 1 je crois l'avoir perdu.
Je ne le trouve point. Holà 1 La Fleur 1 La Brie 1
SCENE IV.–DAiBS, TRASIIION, pmstEUM LAQUAIS.
UN LAQUAIS.
LAQUAtS.
t
itonseigneur?
DAttIB.
Remontez vite à la galerie,
Retournez chez tOM ceux que j'ai vus ce matin
AUez chez ce vieux due. Ah t je le tmuve emnn;
Ces tmrtttdt l'ont mis H par pure étourdetie
(A M* <eM.)
LaMM~-nous. Commandeur, écoute, je te prie.

SCENE V.–DAinS, TRASMON, CLITANDRS, PASQUIN.


CUTANDBE,à P<M~ttM, <ttWK tttt billet d la main.
Om, tout le long du jour demeure en ce jardin;
Obsene tout, vois tout, redis-moi tout, Pasquin;
Renda-moi compte, en un mot, de tons les pas d'Hortense
Ah t je saurai.

SCENE VL–pAMIS, TRAStMON, CUTANDRE.


DAMIt.
Voici le marquis qui s'avance.
Bonjour, marquis.
cuTAttDM, «tt billet d la main.
Bonjour.
DAMS.
Qu'as-tn donc aujourd'hui?t
t
Sur ton front à longs tHtts qui diable a peint l'eamM?
Tout le monde m'aborde avec un air si morne,
Que je crois.
CUTAMM, !)<M.
Ma douleur, hélas n'a point de borne.
DAttIS.
Une marmottes-tuUtt
CUTANDM t<M.
Que je Mit malheureux t
DAIIIS.
Ça, pour vous égayer, pour Tous plaire à tous deux,
Le marquis entendra le billet de ma beUe.
cuTtMMtz, tat, <tt ~ant<m< le MM« ~tt'tt a entre ru <)Mmu.
Quel congél queUe lettrel Hortense. Aht h cruelle!
DAMM, d Clitandre.
C'est un billet à faire expirer un jaloux.
CUTANDRB.
Si Tous êtes aimé, que votre sort est doux t
DAtUS.
n te faut avouer, les femmes de la ville,
Ma foi, ne tarent point écrire de ce style.
(H ML)
E<t~jetM«t)M!/iMtzdm«))t<Mtt<Mtfet<~M;
J< eo~tM h Mthef, tMM~t~ d MM le dire
jMXt)tttOt <M eext peMK ee~M
Ce t)« tott ~Mt <te< ~OM we)M ont «MM doute <tppfM'
Ottt, tMtt <*<)- DtMttM, OMM <K<M,
~at<<a<t< pttM 9<t< ttMtt M)ttr, p~t
pMpM <t t'ett/hMtxMr,
Cntt~MtX votre jetttMMe, e( is craignant lui-mime,
fait te <w'0 a pu txtwr <« WM pctt« <tt<tMr.
J~M~-t<, <tpf<t faMtt d'me telle /htt<eM<
JfeoM~ya<tMMMpnM<ttf~1
FhM ooM montre me <M<tMtM,
Et plu <Ke)M tM yetM; wM <t<M< cacher. h
TtAStttON.
Vous prenez tres-p-amd soin d'obéir à la dame,
Sans doute, et Toasbratez d'une discrète flamme.
CUTÀNDRK.
Heureux, qui, d'une femme adorant les appas,
Reçoit de têts billets, et ne tes montre pas!
Tous trouTez donc la lettre.BtttM.
TtAStMON.
Un peu forte.
CUTANDM.
Adorable.
MtttS.
Celle qui me t'ectit est cent fois plus *.nM~,
Que Tons seriez ehannés si vu~" saviez
son nom!
liais dans ce monde il faut de la discrétion.
TRASHMN.
Oh nom n'exigeoM point de telle confidence.
CUTANDRE.
Damis, nous, nous aimons, mais c'est avec prudence.
TRASOMN.
Loin de vouloir ici vous forcer de parler.
DAtOS.
Non, je voua aime trop pour rien dissimuler.
Je vois que TOm pensez, et la cour le publie,
Que je n'ai d'autre affaire ici qu'avec Julie.
CUTANDRB.
On le dit d'après vous, mais nous n'en croyons rien.
DAtUS.
Ohl crois. Jusqu'à présent, la chose allait fort bien;
Nous nous étions aimés, quittés, repris encore
On en parle partout.
TRASIMON.
Non, tout cela s'ignore.
BAMIS.
Tu crois qu'à cet oison je suis fort attaché;
Mais, par ma foi, j'en suis très-faiblement touché.
TRASUMN.
Ou fort, on faiblement, il ne m'importe guère.
DAMIS.
La Julie est aimable, il est vrai, mais légère;
L'autre est ce qu'il me faut, et c'est solidement
Que je l'aime.
CLITANDRE.
Enfin donc cet objet si charmant.
BAtHS.
Vous m'y forcez; allons, il faut bien vous l'apprendre
Regarde ce portrait, mon cher ami Clitandre;
Ça, dis-moi si jamais tu vis de tes deux yeux
Rien de plus adorable et de plus gracieux.
C'est Macé qui l'a peint; c'est tout dire, et je pense
Que tu reconnaitras.
CLITANDRE.
Juste ciel) c'est Hortense.
DAIMS.
Pourquoi t'en étonner?
TRASmOtt.
Vous oubliez, monsieur,
Ou Hortense est ma cousine, et chérit son honneur,
Et qu'un pareil aveu.
DAtOS.
Vous nous la donnez benne;
VM.ïtttm–tt <,
J'ai NT cousins*, moi, qae je vous ahandotme;
Et je vous les verrai. lor~Mr~ tromper, quitter,
Imprimer leurs billets, sans m'es inquiéter.
Il nous ferait beau voir, dans net humeurs chagrines,
Prendre avec soin sur noM l'honneur de nos cousines)1
t t
Nous aurimM trop faire h Oeuf) et) ma foi,
C'est assez que chacun ftpMtdt M pour soi.
TtAsttMMt.
Mais Hortense, monsieur.
mmM.
Eh bien Mi) je t'adoM;J
KUe n'aime que moi, jt vent le dis <M<!fe;i
Kt je l'épouserai pour vous taiM mrager.
<!LMAttMtt,Apof<.
Ah 1 plus cruellementpouYtit*on m'outrager?
DjMnË.
Nos noces, croyeMnoi, ttt serent point sterMes:
Et vous n'en serez pas, tout cousin que vOut tt<s.
tttMXÔH.
Adieu, monsieur Damis on peut vous faire voir
Que sur une cousine on a qn~que pouvoir.

SCENE VH. –DAMÏ6, CUTANDRE.


BtttM.
Qu je hais ce censeur. et son air p4Wantesque,
Et tous ces faux edAM dé vertu romtnesqnet
Q<tH est sect qu'N est hrutt 1 et qu'il est ennuyeux t
Mais tu vois ce portrait d'un œil bien curieux?
Y
CLMAttMKt.AtMMt.
Comme ici de mot-même Tl faut que sois) mâ!tre 1
Qu'il faut dissimuler)1
ttÀMts.
Tu remarquer peut-être
Qu'au coin de cette botte B mattqae un des briNants?
Mais tu sais que la chasse hier duM longtemps;
A tout moment on tombe, on se heurte, on s'accroche
J'avais quatre portraits baUottée dans ma poche ç
Celui-ci, par malheur, fat un pea maltraité;
La botte s'est rompue, un brillant a sauté.
Parbleu, puisque demain tu t'en vas a ht viNe,
Passe chez La Frenaye; il est cher, mais habile;
Choisis, comme pour toi, l'un de «s diamants
Je lui dois, e~tre nous, ptas de vingt mille francs.
Adieu ne montre au moins ce portrait ptmoMMt.
cuTMmm i <t part.
port.
Oùsuis-jet
t.'<9.
Adieu, marquis à toi je m'abâBdonne,
Sets discret.
ctMAtmM, d
A pett.
pe<-<.
Se peut-Ut
BAttM, t~ttMtM.
faime un ami prudent
Va, de tous mes secrets tu seras CbnCdent.
Eh peut-on pottêder ce que le o~ùr dedre,
Etre heureux, et n'avoir personne A qui le dire?'1'
Peut-on garder pour soi, comme un dépôt sacré.
L'insipide plaisir d'ttt amour i~noté t?
C'est n'avoir point d'ami* qu'être oms odnnmee;
C'est n'être point heureux que de l'être en silence.
Tu n'as vu qu'un portrait, et qu'un seul billet doux.
CUTAttDRE.
Eh bien?t
DANIS.
L'on m'a donne, mon cher, un rendez-vous.
CUTANDBE,Ap<tf<.
Ah )1 je
Ah je frenus.
frémis.
DAtM.
Ce soir, pendant le bal qu'on donne.
Je dois, sans être vu ni suivi de personne,
Entretenir Hortense, ici, dans ce jatdin.
cuTAttMt, A port.
Voici le dernier coup. Ah je succombe enfin.
DA)HS.
La, n'es-tu pas chaHné de ma bonne tbrtuneT
CLÏtAtM)RB.
Hortense doit vouB votr t?
DAtHS.
Oui, mon cher, sur la brune 7
Mais le soleil qui baisse amène eea moments,
Ces moments fortunés, désirés si longtemps.
Adieu. Je vais che~ toi rajuster ma parure,
De deux UTtM de poudM orner ma chevelure,
De cent parfums exquis mêler la douce odeur;
Puis paré, triomphant, tout plein de
mon bonheur
Je reviendrai Mudàin nnif notre aventure.
Toi, rude près d'ici, marquis, je t'en conjure.
Pour te faire un peu part de ces plaisirs si doux
Je te donne le soin d'écarter les jaloux.

SCENE vm. CUTANDRE.


Ai-je assez retenu mon trouble et ma colère
Hélas après un an de mon amour sincttw.
Bortense en~na taveur enfin s'attendrissait;
Las de me résister, son cceur s'amollissait.
Damis en un moment la voit, l'aime, et sait pIatM;
Ce que n'ont pu deux ans, un moment l'a su faire.
On le prévient ) 1 On donne 4 ce jeune éventé
Ce portrait que ma namme avait tant mérité
ït reçoit une lettre. Ah 1 celle qui l'envoie
Par un pareil billet m'edt fait mourir de joie
Et, pour combler l'anront dont je suis outragé,
Ce matin par écrit j'ai reçu mon congé.
De cet écervelé la voilà donc coinee )1
Elle veut à mes yeux lui servir de trophée.
Hortense, ah t que mon cœur vous connaissait bien mal

SCENE IX. CLITANDRE, PASQUIN.


CUTANBM.
Ennn. mon cher Pasquin, j'ai trouvé mon rival.
PASQnUt.
PASQUIN.
Hétas ) monsieur, tant pis.
CUTANDM.
C'est Damis que l'on aime;
Oui, c'est cet étourdi.
PASQUIN.
Qui vous l'a dit?
CUTAMM.
Lui-même.
L'indiscret, à mes yem de trop d'orgueil enBé,
Vient se vanter à moi du bien qu'il m'a volé.
Vois ce portrait, Pasquin. C'est par vanité pure
Qu'il confie à mes mains cette aimable peinture;
C'est pour mieux triompher. Hortense ) 1 eh qui l'edt ère
Que jamais près de vous Damis m'aurait perdu?
FABQCm.
Damis est bien joli.
CUTAMM h
pMtMttt J'M~Wtt A gorge.
Comment? tu prétends, trattre,
Qu'un jeune fat.
pASonm.
A!etouf!ilest vrai que peut-être.
Kh. ne m'étrangles pas 1 il n'a que du caquet.
Mais son air.
entre nous, c'est un vrai freluquet.
CUTAMM.
Tout freluquet qu'il est, c'est lui qu'on me préfère.
H faut montrer ici ton adresse ordinaire.
Pasquin, pendant le M que l'on donne ce soir.
HwteMe et mon rival doivent ici se voir.
Console-moi, sers-moi, rompons cette partie.
PASçaIft
PASOUIN
Mais, momtear.
CLITANDRE.
Ton esprit est rempli d'industrie
Tout est à toi voilà de l'or à pleines mains
D'un rival imprudent dénmgeons les desseins;
Tandis qu'il va parer sa petite personne,
Tachons de lui voler tes moments qu'on lui donne.
Puisqu'il est indiscret, il en faut profiter;
De ces lieux, en un mot, il le faut écarter.
PASQUIN.
Croyez-vousme charger d'une facile atTaire ?
J'arrêterais, monsieur, le cours d'une rivière,
Un cerf dans une plaine, un oiseau dans les airs,
Un poète entêté qui récite ses vers,
Une plaideuse en fen qui crie à l'injustice,
Un Manceau tonsuré qui court un bénéfice,
La tempête, le vent, le tonnerre et ses coups,
Hntet qu'un petit-maîtreallant en rendez-vous.
CLITANDRE.
Veux-tu m'abandonnerà ma douleur extrême?
FASQnM.
Attendez. Il me vient en tête un stratagème.
Hortense ni Damis ne m'ont jamais vu?
CLITANDRE.
Non.
PASQUIN.
Vous avez en vos mains nn sien portrait?
CLITANDRE.
Oui.
PASQUItt.
Bor..
Vous avez un billet que vous écrit la belle?
CLITANDRE.
Hélas! il est trop vrai.
PASQUIN.
Cette lettre cruelle
Est un ordre bien net de ne lui palier plus?
CLITANDRE.
Eh! oui, je le sais bien.
PASQUIN.
La lettre est sans dessus?
CLITANDM.
Eh! oui, bourreau.
PASQUIN.
Prêtez vite et portrait et lettre
Donnez.
ct4*PM
En d'antres main*, qui, moi, j'irais Mox~
Un portrait conût.?
Maeco).
Voilabiendea&een<!

Mais.
1
Le scrupule est ntatsant. DenjMt~maiee* pMCemh
CUTAttBM.
pAaoom.
Mais reposez-ve*~ de t~ut sar ma prudence.
CUMtItRZ.
Tu veux.
FM<t"n'-
Eht dénichez. Voici madame Bortense.

SCENE X. – HOMB~B, N]~M~B.


BOttTtttBB.
Nérine, j'en convieM, Ctitandre est vertueux;
le <onMM h <-onstamce et l'ardeur de ses tmx
H est mge, discret, henntte homme, sincère;
Je le dois es&ner; mais DamM tait me ptaiM
Je «M trop, aux transports de mon coeur combattu,
Que l'amour n'est JMMM le prix de la ~ettu.
C'est par les agréments qwe l'oa teneh< une <'mme;ï
Et pour une de nous que l'aaMUf prend par l'âme,
Norme, il en est cent qu'il séduit par les yeux.
J'en rougis. Mais Dam*s ne Tient point en ces lieux!
ittMM.
QueMe Tnacité!quoi) cette humeur si nére.?f
HOMENSE.
Non, je ne devais pas arriver la première.
ttfbtiM.
An premier rendez-vous voua avea du dépitt
MtTtBM.
Damis trop fortement occupe mon esprit. ·
Sa mère, ce jour même, a su, par sa visite.
De son nls dans mon cœur augmenter la mérite.
Je vois bien qu'etle veut avancer le momem~
Ou je dois pour époux accepter mon amant
Mais je veut en secret lui parler à lui-même,
Sonder ses sentiments.
ttizntE.
Doute~vous qu'il vous aimet
HOMENS)!.
n m'aime, je le crois, je le sait. Mais je veui
Mille <OM de sa bouche entendre ses aveut;
Voir s'il est en enet si digne de me piaire;
CMmattre aon esprit, ton coeur, son caractère;
Ne point etdtt, tMtine, ma prévention,
Bt jager, si je puis, de lui sans passion.

SCtM Xï. – HORTENSE, NËRINE, PASQUIN.


pAsoui~,
Madame, en grand secret, monstear Ca<nis mon ma!tre.
t~OMMS~.
<)uoit ne Tiendrait-ilpaat
p~O~n~.
Npn.
tt~MM.
Ah)le petit trattre!t
BOHTtttSE.
n ne Tiendra point?
pAsoum.
Non; mais, par bon procédé,
n vous rend ce portrait dont il est excédé.
HOMHtM.
Mon portrait t
PASQCM.
RepMnez vite la miniature.
HOMENM.
Je donte si je veille.
PASOUO).
Allana, je vous conjure.
Dépêchez-moi, j'ai hâte; et, de sa part, ce soir,
t
J'ai dent portraits rendre, et deux à recevoir.
Jusqu'au revoir. Adieu.
HOMENSB.
CieH quelle perfidie!1
J'en n jttrrai de douleur.
PASQUttt.
De plus, il vous suppUe
De tinir la lorgnade, et chercher aujourd'hui,
Avec vos airs pinces, d'antres dupes que lui.

SCENE Xn–HORTENSB, NËRINE, DAMIS, PASQU1N.


M~tS, <<o'M !e ~MM! du <M<t<)-e.
Je verrai dans ce lieu la beauté qui m'engage.
PtSQUHf.
C'est Damia. Je suis pris. Ne perdons point courage.
i
(H court i Damis, et le ttre p~rt.~
Vous voyez, monseigneur, un des grisons secrets
Qui d'Hortense partout va portant les poulets.
J'ai certain billet doux de sa part à vo~ rendre.
BOMBttSt.
Quei changement! quel prix de l'amour le plus tendre;
DA)MS.
Lisons.
t.!m.)
Hom. hom. ~MM ~W(<% de ttte eh<tf)n~r.
~e <etM <t CMotr«« ce e<« je doit <««<)«.
~tt* je ne M)tf<t<t <M)M aimer.
t~st-il un trait plus noir et phM abominable?
T
t
Je ne me croyais pas ce point estimable.
Je veux que tout ceci Mit pitNie t lt cour,
Et j'en informerai le monde des ce jour.
La chose MMrement vaut bien qu'on h publie.
HOtTEttM A f<Mt<M bout da <M<Mf<.
A-t-il pu jusque-là pousser son infamie?
BAMM.
Tenez; c'est là le cas qu'on ihit de teb écrits:
(B deeMM le le büloi.)
MNet.)
pAsoum, eH<Mt< d Nof«<Me.
Je suis honteux pour. vous d'un si cruel mépris.
Madame, vous voyez de quel air U déchire
Les biMets qu'à l'ingrat Toua dMgnAtes écrire.
HOHTZNBE.
II me rend mon portrait Ah) péfisse à jamais
Ce malheureux crayon de mes faibles attraits t
(H)e jette son pettntit.)
PAtOtmt, t~eoMM d DtHXM.
Vous voyez devant vous l'ingtate met en pièces
Votre portrait, monsieur. w
BAMIS.
H est quelques mattresses
Par qui l'original est un peu mieux reçu.
RORTE!)8)t.
Nérine, quel amour mon cœur avait conçu!
(A PMqnin.)
Prends ma bourse. Ms-moi pour tpn je suis trahie,
A quel heureux objet Damis me Marine.
?*SQUOt.
A cinq ou six beautés, dont il se dit l'amant,
Qu'il sert toutes bien mal. qu'il trompe également
Mais surtout a la jeune, 1 la belle Julie.
DA)m, <'«mt< aMt.e< PM~ttt.t.
Prends ma bague, et dis-moi, maisMM sans friponnerie,1
A quel tmperttnent, à quel fat de là
cour,
Ta mattKsse aujourd'hui prodigue MO amour.
PAsoom.
Vom< mMtez, ma toi, d'avoir la préterenM;
Mais un certain abbé lorgne de près Hortense;
Et chez elle, de nuit, par le mur du jardin,
Je faisentrer parfois Trasimon son cousin.
DAtttS.
Parbleu, j'en suis ravi. J'en apprends là de belles,
Et je veux en chansons mettre un peu ces nouvelles.
HOMENSE.
C'est le comble, Nérine, an malheur de
mes feux,
De voir que tout ceci va faire un bruit anrcuï.
Allons, loin de t'ingrat je vais cacher larmes.
mes
DAXtS.
Allons, je vais au haï montrer un peu mes charmes.
p*9onm, A Nor<en<e.
Voua n'avez rien, madame, à désirer de moi?
(A Bmm.)
Vous n'avez nul besoin de mon petit emploi?
Le ciel vous tienne en paix.

SCËMB Xm.-HORTENSE, DAMS, NËRINE.


HOttTMtSB, fecetMtt<.
D'où vient que je demeure?
DAMIS.
Je devrais être au ba!, et danser à cette heure
n rêve. Hélas) d'Hortense HORTENSE.
il n'est point occupé.
DAMIS.
Elle me lorgne encore, ou je suis fort trompé.
faut que je m'approche.
HORTNfSE.
H faut que je le fuie.
DAMS.
Fuir, et me regarder ah queUe perfidie!
Arrêtez. A ce point pouvez-vous me trahir?
NOMMSE.
Lussez-moi m'efforcer, cmet,
à vous hair.
DAttM.
Ah 1 l'effort n'est pas grand, grâces à vos caprices.
HORTENSE.
Je le veux, je le dois, grâce à
vos injustices.
DAtUS.
Ainsi, du rendez-vous prompts à nous en aller,
Nous n'éhoM donc venus
f
que pour nous quereller?
HORTENSE.
Que ce discours, < ciel) est plein de perfidie,
Alors que Ion m'outrage,
et qu'on aime Juliel
BtttN.
MM l'indignebiiïet ~M de vous j'ai K~u?T
zott~NM.
Mais mon portrait entn que vous m'avez rendut
T)~
Moi, je vous ai rendu Tptre portrait, cruelle ?
H~TttfSE,
Moi) j'aurais pajamaM tous éenre, inSdèle,
Un billet, un seut m~, M ~)nt d'amour?
Bt)m).
Je consens de quitter le roi, te~
la cour,
Lt&Tenrotw<ms,!<tp<~q<te~p&re,
N'être jamais de nem, e«Mr f~to~ de plaire,
S'n est vrai qu'an;<nttd'~Md ja TOM renvoyé
Ce portrait mes maiM par l'amour conBé.
~<mTNtS!~
Je &M plus. Je consem de n'être point aim~a
De l'amant dont mon âme est malgré moi charmée,
S'il a reçu de moi ce billet prétendu.
Mais Toat le portrait, ingrat, q<ti m'Mt renda;
Ce prix trop mépris* d'un. amitié tr<m tendre,
Le Toilà peuTet-wa*
M)ns.
AhtyapercoMat~tmdre,

SCËNE XIV. -KOR-n!NS~, ~~09. CI~TANO~,


t!<MNB, PASQUIN.
MB'.
Viens et, marquis, viens ça. Pourquoi M*-<n d'ici?
Madame, il peut d'un mot déhtmaitr tout ceci.
Quoi Oitandre saurait.
ï'~RS' rien. madame
N<t
craignet
C'est un ami prudent à qur~'ot~~mime'
est mon confident, I. auss..
H faut.
HOMmm.
SortMf)), Merme 6 eMt quel étourdi!

SCBNE XV. – DAMS, CUTAimM, PASQUÎK


B*t(H'
Ah matqui., la
j< eB~M de)~ pin, ~e
n laut que je te par! il &ut que je la suive. <

(A Bortem~e.)
Attends~oi. Deme~. ~h t je «dTrM tes pas.
SCENE XVÏ. – CUTANDM, PASQUJN.

CLMANBttB.
le suis, je i'avMetai, dans un grand embarras.
Je les croyais tous deux brouillés sur ta parole.
PASQUtN.
Je le croyais aussi. J'ai bien joué mon rôle
Bs se devraient haïr tons deux assurément
Mais pour se pardonner il ne tant qu'un moment.
CUTAttDM.
Voyons un peu tous deux le chemm qu'ils vont prendre.
pAaonm.
Vers son appartementttortense va se rendre.
CUTAMM.
Damis marche après eUe; Hortense au moins le fuit.
fASQcm.
Nie fuit faiblement, et son amant la suit.
CMttNDM.
Damis en vain lui parle; on détourne la tête.
PAsoonf
B est vrai; mais Damis de temps en temps l'arrête.
CHTANDM.
Il se met a genoux; il reçoit des mépris.
PASQOnt.
Ah vous êtes perdu, l'on regarde Damis.
CMTAMM.
Hortense entre chez elle ennn, et le renvoie.
Je sens des mouvements de chagrin et de joie,
D'espérance et de crainte, et ne puis deviner
Où cette intrigue-ei pourra se terminer.

Ah t
SCENE XVH.

DAMS..
CUTANBM, DAMN, PASfUM.

marquis, cher marquis, parle; d'où vient qu'~ortens*


M'ordonne en grand secret d'éviter sa présence ?
D'où vient que son portrait, que je Ce 4 ta foi,
Se trouve entre ses mamst Parle, réponds, dis-moi.
CUTAttDM.
Vous m'emharMMe~ f~rt.
DA)tM, dF<t<j)ttt!t.
) 'eur le tra!tM,
Vous, le valet d'Hortense, ou qui pré~endet l'ttre,
U faut que vous mouriez en ce Heu de
ma main.
'4SQnm,~attendre.
Monsteur, protégez-nona.
CMTANBM, AjO<tt)Mt.
Eh 1 monsieur.
DAMM.
C'est en ~M)).
CUTANDM.
Epargnez ce valet, c'est moi qui
vous en pne.
DAMtS.
Quel intértt si grand peux-tu prendre à aa vie T
CUTANDBZ.
Je Tout en prie encore, et téneujxment.
IMiOS.
Par amitié pour toi je dinere un moment.
Ç4, maraud, tppremdt-nMi h noirceur eBroytMe.
PMCNm.
Ah t moMienr, cette affaire est embrouillée
en diable;
tfM je vous apprendrai de aurprenants tecretz,
Si vons me promettez de n'en parler jamM.
DAttN.
Non, je ne pmmett~ien, et je veux tout apprendre.
PMQom.
Monatear, HorteMe arrive, et pourrait
(à 1 Clit~edre.) nous entendre.
Ah 1 monsieur, que dirai-je Heht je suis à bout.
ANom tous trois au bal et je
voua dirai tout.
SCENE XVm HORTEttSE, d la
<t~Mw; TRASIMON, NERIMt. “
TBASUtON.
Oui, croyez, ma comine, et faites votre compte
Que ce jeune éventé nom couvrira de honte.
Comment ) montrer pMtout et lettres et portMit1
t
En pubhc) mot-même t Apre. un pareil trait,
Je prétend* de ma main lui braier la cervelle.
BORTBNM.dJMfttM.
EtMt vrai que lulie à ses yeux soit si belle,
Ouil en soit amoureux f
MASUKMt.
H fort peu
importe
llads qu'il vous déshonore, il m'importe,
morbleu 1
Et je rinte~t qu'un parent doit y prends.
BO*TmtS<,dJMfMM.
Crois-tu que peur JuMe H ait
On en peMe~-tu T diMnoi.
eu le cœwr tendre î
tttMM.
!~l'onpeatanj<MNn'tt<t
bernent, si l'on veut. savoir cela de lui.
HOMtMt.
Son indiscrétion, Néhne, fut extrême
Je devrais le hair; peut-être que je l'aime.
Tout à l'heure, en pleurant, il jurait devant
toi
Qu'd m'aimerait toujours, et sans parler de moi;
3uN voulait m'adorer, et qu'il saurait taire.se
TtASmOK.
a vous a promis là bien plus qu'il ne peut faire.
BOMNME.
Pour la dernière fois je le rem éprouver
Nérine, il est au bal; il faut l'allet trouver.
Déguise-toi; dis-lui qu'avec impatience
Julie ici l'attend dans l'ombre et le silence.
L'artifice est permis sous ce masque trompeur,
Qui du moins de mon front cachera la
Je panttrai Julie aux yeux de l'infidèle;rougeur
Je saurai ce qu'il pense et de moi-même et d'elle
C'est de cet entretien que dépendra
(A Tmimen.) mon choix
Ne vous écartez point, r~tez près de
ce bois;
Tlchez auprès de vous de retenir Clitandre
I. un et l'autre en ces lieux daignez un peu m'attendre;
Je vous appellerai quand il en sera temps.

SCENE XIX. HORTENSE, en et


4 la mais.
Il tMt nxer enfin mes veeux trop inconstants.
Sachons, sous cet habit, à ses
yeux travestie,
Sous ce masque, et surtout sous le de Julie,
Si l'indiscrétion de ce jeune éventé nom
fut un excès d'amour ou bien de vanité;
Si je dois le hair on lui donner
sa grâce.
Mais déjà je le vois.

SCENE XX. HORTENSE, en domino « ,n<M~; DAM!S.


DAtos, <<ttM voir HortetMt.
C'est donc ici la place
Où toutes lez beautés donnent leurs rendez-vous?
Ma foi, je suis assez à la mode, entre
Oui, la mode fait tout, décide tout nous.
en France-
FUe règle les rangs, l'honneur, !a bienséance
Le mérite, l'esprit, les plaisirs.
HOMMS<,dp<Mt.
I.'étourdi
DA)OS.
Ah 1 si pour mon bonheur on peut savoir e<et.
Je veux qu'avant deux ans ht eewt n'ait point de belle
A qui l'amour pour moi titi Marne la CefveBe.
Il ne s'agit.ici que d< Mon débuter.
Bientôt Egté, Deris. Mai* qui tes peut eempterT
Quels plaisirs < qneUe tte t
aotmwM, dp<tf<.
Ah la ttte légère!
BAim.
Ah 1 Julie, estrce vont? vettt qui M'êtes si chère!
Je vous connais malgré et MMeut trep jaloux,
Et mon camr amoateM m'tIDtrttt qttt <'«t ~<MM.
Otez, Jnlie, ôtez ce matqwtt imptteyaMt) t
Non, ne me cachez point ce ritage tdorabte~
Ce front, ces deut re<tMd<, Mt tim~No MttrM,
Qui de mon tendre tmour «mt let «KMe et le prit.
Vous êtes en ces Heux ? «Mit que j'adore.
ttoMttMh.
Non, de vous mon humeur t'est pM Xonnue eneere
Je ne voudrais jamais accepter votre foi,
Si vous aviez un «Bur qui n'ett aime que moi.
Je veut que mon amant <o!t Me~ pbàb & Mt mode,
Que de tts «MdOt-vMs !e namMe fMM~dMtede,
Que par trente grisont teas tes pas setênt eetnptes,
Que mon amour vainqueur l'arrache a cent beautésy
Qu'à me fasse sttftMtt de hrBtantsaMrMeM~
Sans ceh je ne puis accepter ses ttrvices
Un amant moins «mrm ne me aurait Natter.
nA)MB.
Oh j'ai sur ce pied-là de quoi vous contenter:
J'ai fait en peu de temps d'assez baUes conquêtes;g
Je pourrais me vanter de fortunes honnêtes;
Et nous sommes courus de plus d'une beauté
Qui pourrait de tout autre enner la vanité.
Nous en citerions Mf~ qui font tes difficiles,
Et qui sont avec nous passablement heites.
HOMEtfM.
MaM encore?
t. Rh
Dtttm.
ma fol, vous n'avez
EtjesuMpret,JuHe,aveusteutimmolef
q<t'~ parler,y
Voulez-vous qu'a jamais mon tcMtr vous sttcrMt
Le petite Isabelle et ht vtvt Ërmmit,
Ctarice, Ëgté, DorisT. y

HOHtBMe.
0'"U"'Nnmde est-ce là?T
.~<
On m onre tous les jours ces saerMces-la
Ces dames, entM Mus, sent trep souvent quittée.
Nommez-moides beautes qui soient plus respectées.
Et dont je puisse an moins triompher sans rougir.
Ah 1 si vous aviez pu forcer à veut chérir
Quelque femme à l'amour jusqu'alon insensible,
Aux manèges de cour toujours inaccessible,
De qui la bienséante aceempajtnât les pas,
Oui, sage en sa conduite, évitât les eetate,
Ennn qui pour vmM seul edt eu quelque faiblesse.
DA)<M, ffMseyattt <M<pfet <fifoy<<'n<e.
Ecoutez. EMM nMe, j*ti certaine mtttresee
Aqui ce portrait-a ttseemNe trait pour trait
Mais vous m'accuseriez d'être trop indiscret.
ROttTNMB.
Point, point.
DAItIS.
Si M n'avais quelque peu de prudence,
Si Je voulais parier, je nommerais Hortense.
Pourquoi donc à ce nom voua éloigner de moi?
Je n'aime point HerteMt olom que je vous voi
Elle n'est près de vem nt «Menante ni heUe ·
De plus, certain abbé Mquante trop ohet eUe;
Et de nuit, entre nous, TMttimon son cousin
Passe un peu trop <ouvent pat le mur du jardin.
MMMM, <t port.
A l'indiscrétionjoindre la calomnie 1
(HtM)
ContraignonMMM encore. Ecartez, je vous prie
Comment avec Hortemse ete~vous, s'il voos pMtT
DAttB.
Du dernier bien je dis chose ccmme eNe Ht.
H
HOMENSE, ApO~t.
Peut~n plus loin pousser l'audace et l'imposture 1
DA)OS.
Non, je ne vous mens point; c'est la vérité pure.
HORTENSE, A part.
Le traître 1
!)A)HS.
Eh sur cela quel est votre souci?
Pour parler d'elle enfin sommes-nous donc ici?
Daignez, daignez plutôt.
HORTENSE.
Non, je ne saurais croire
Qu'eBe vous ait cédé cette entière victoire.
DAMIS.
Je Tous dis que j'en ai la preuve par écrit.
BORTEttSE.
Je n'en crois rien du tout
HAItM.
Vous m'outtM de dépit.
BMtT)tNM.
teTeaxTOirp*rme*yem.
BAttM.
C'eat trop me faire injure.
(tUme.mtehteXte.)
Tenez donc vous pouvez conn*!tK i'eehttM.
HOMMtM, M <Mt)Mt~<m<.
Oui, je L eommit, tMttfet et je connais ton
J'ai rep*fé ma tMK., enân; ot mon bMthear c<BNr
Ira rendu pour JMMM te portrait et la lettre
Oui ces indignes mains j'tvaM o~ commettre
n est tempe; Truimon, Clitandre, montrez-Tout.
SCENB B&HORTEttgE, DAMS, TRASMON, CLITANDR]
BOMMSt, d CMatxfre.
Si je ne vous mis point un objet de
Stvoutm'timeteBcont.tToeMttMertie eomMm
Je Tom onre ma main, ma fortme et
ma vie.
Ah madMM, t rot pied*CUTAttHM.
nn mtUtetMeux amant

~'°~°°'°'
Devrait mourir de joie et de MMiMement.

Adieu
T'~ntOt,AA)mHt.
Je MM rtVN. bien dit qu je h rendrais
pOMtdM niem Part de diMmMder

JMte ciel 1 désormaisà


Mttm.
sage.

qui peut-on parler'

'M t''«fM~rr.
LA FÊTE DE BÉLÉBAT\
(<7M.)

A S. A. S. MADEMOISELLEDE CLERMONT.
Les citoyens de Bélébat ne peuvent vous rendre compte que
de leurs divertissements et de leurs fêtes; ils n'ont ici d'affaires
que celles de leurs plaisirs bien dinerents en cela de M. votre
frère atné', qui ne travaille tous les jours que pour le bonheur
des autres. Nous sommes tons devenus ici poètes et musiciens,
sans pourtant être devenus bizarres. Nous avons de fondation
un grand homme qui excelle en ces deux genres; c'est le curé
de Courdimanche ce bonhomme a la tête tournée de vers et de
musique,et on le prendrait volontiers pour l'aumônier du cocher
de M. de Vertamont*. Nous le couronnâmes poète hier en céré-
monie dans le château de Bélébat, et nous nous flattons que le
bruit de cette fête magnifique excitera partout l'émulation, et
ranimera les beaux-artsen France.
On avait illuminé la grand'sallede Bélébat, au bout de laquelle
on avait dressé un trône sur une table de lansquenet; au-dessus
dn trône pendaità une ficelleimperceptible une grande couronne
de laurier, où était renfermée une petite .lanterne allumée, qui
donnait à la couronne un éclat singulier. Mgr. le comte de Cler-
mont et tons les citoyens de Bélébat étaient rangés sur des ta-
bourets; ils avaient tous des branches de laurier à la main, de
belles moustaches faites avec du charbon, un bonnet de papier
sur la tête, fait en forme de pain de,sucre; et sur chaque bonnet
on lisait en grosses lettres le nom des plus grands poètes de l'an-
tiquité. Ceux qui faisaient les fonctions de grands ma!tres des
cérémoniesavaient une couronne de laurier sur la tête, un bâton
à la main, et étaient décorés d'un tapis vert qui leur servait de
mante.
Tout étant disposé, et le curé étant arrivé dans une calèche à
six chevaux qu'on avait envoyée au-devant de lui, il fut conduit
àson trône. Dès qu'il fut assis, l'orateur lui prononça à genoux
une harangue dans le style de l'Académie, pleine de louanges.
d'antithèses et de mots nouveaux. Le curé reçut tous ces éloges
avec l'air d'un homme qui sait bien qu'il en mérite encore da-

1. Fett donnée à Bélébat. chez le marquis de Livry, dans la paroisse


de Courdimanche,dent le curé était à moitiépoète et à moitié fou.
Tons les vers de cette pièce ne sont pas de Voltaire. (En.)
2. Le duc de Bourbon,premier mimstre.
3. Chansonnierdn pont Neuf.
vantage; car tout le monde n'est pas de l'humeur de notre reine 1
qui hait les louanges autant qu'elle les mérite. Après la harangue.
on exécuta !e concert 4ont on vous envoieles paroles; les chœurs
allèrent t merveille, et la cérémonie Cnit par une grande pièce
de vers pempem, a laquelle ni les assistants, ni le curé, ni l'au-
teur, n'entendirent rien. n faudrait avoir été témoin de cette
fête pour en bien sentir l'agrément les projets et les préparatifs
de cet divertissements sont toujours agréables, l'exécution ra-
rement bonne, et le récit souvent ennuyeux.
Amtt, daM lM plaisirs d'une vie innocente,
Nom attendent tous l'heureux Jour
Ou nous MverKtM le séjour
De cette reine aimable et bienfaisante,
L'objet de no< respects, l'objet de notre amour
Le plaisir de vivre a sa Mur
Vaut !a Mte la plus brillante.
tt «Mt de Courdimanche s'étant ptacé sur le trône qui lui
é<Mt destint, tons tes Matantsde Courdimanche vinrent en cé-
rtcMMetehatM~Ber;Vattt)repomt la patete. La harangue &-
me, la e<t<tMme Mmmm)~.
ONB*MTtNT!))t600MittANCNtth<Htte.
Feuptes tortanés de Courdimanche,
Devant te cure que tout s'épanche;
AteiMaMmnertjtu'enseprépare,
De pemMe, em attendant h tiare.
(ÛnmetmeeettMMte'Mta'etedneare.)
la cmtmt)~~<ww~a<r<t'<'p<<'<<'TttÉst<.
Qae l'on doit être
Conttetd'avoir Bm prêtre
Qd fait de d heMt vers 1
QH'et apphwdiMe
s
t
SNM OMe ses tmnMawx airs,
A sea concerte.
Qu'a l'égtise il nous bénisse,
Ct'à teNe il Mus t<jouM)e;
Que d'un triomphesi dou
Teasttscareseoientjalewït
t
Sur t'tir des vieiusrdt de
ttene-t-<tn dans le monde une vie
Qui soit plus jolie
Qu'aBélebatt1
Ce cure nom cachante:
Lorsqu'à table il chante,
tt* croirait être au sabbat. ·
Le démon poétique
Oui rend pale, étique,
Voltaire le rimeur,
Rendh&Ce
Bien grasse
Ace pasteur.
Am An eentrenx Retamd.
Ace joyeux curé Bélébat doit sa gloire,
Tous les buveun on lui voit terrasser;
Mais il ne veut, pour prix de sa vicaire,
Que le bon vin que Livry fait verser.
On Tient, pour l'admirer, des quatre coins du monde,
On quitte une brillante cour;
Partout à sa santé chacun boit à la ronde;
Mais qui peut voir sa face rubiconde,
Voit <MM étonnement l'excès de notre amour.
Triomphez, grand Courdimanche,
Triomphez des plus grands coiurs
Ce n'est qu'aux plus fameux buveurs
Ca'il est permis de manger votre éclanche.
(Une nymphe lui présente un verre de vin.)
Mf HAMTAttT t~<m<<.
Venez-lui de ce vin vieux,
Silvie,
Versez-lui de ce vin vieux;
Encore un coup, je vous prie,
L'Amour vous en tendra deux.
Vénus permet qu'en ces beaux lieux
Bacchus préside
Le curé de ce lieu joyeux
Est le druide
Honneur, cent fois honneur
A ce divin pasteur;
Le plaisir est son guide:
Que les curés d'alentour
Viennent lui faire la cour.
Am Le pays de Cocagne (d'une comédie de Legrand.)
Où trouver la grâce du comique,
Un style noble et plaisant,
Et du grand et sublime tragique
Le récit tendre et touchant? t
Voltaire a-t-il tout cela dans sa manchet
ttt Ion lam la.
Ce n'est pas là
Qu'on trouve cela,
C'est chez le grand Courdimanche
En fait de cette douce harmonie
Qui charme et séduit les cœurs,
Des maltres de France ou d'Italie
Qui doit passer pour vainqueurs~f
Entre Miguel et Lulli le choix penche;
Et Ion lan la,
Ce n'est pas là
Qu'on trouve cela,
C'est chez le grand Courdimanche
Salut au curé de Courdimanche;
.Oh que c'est un homme divin ) 1
Sa ménagère est fratche et blanche,
Salut Au curé de Courdimanche
Sdr d'une soif que rien n'étanche,
H viderait cent brocs de vin;
Salut au curé de Courdimanche;
Oh que c'est un homme divin!1
Du pain bis, une simple éclanche;
Salut au cnré de Courdimanche
Maigre ou gras, bécassine ou tanche,
Tout est bon dès qu'il à du vin.
Salut au curé de Courdimanche;
Oh que c'est un homme divin!
Des vers, il en a dans sa manche;
Salut au curé de Courdimanche;
Aucun repas ne se retranche;
En s'éveillant il court au vin.
Salut au curé de Courdimanche;
Oh que c'est un homme divinl
(La seene chanee, et représente l'agonie du curé de Courdimanche
il ptratt étendu sur un lit.)
CHŒUR.
Ah notre curé
S'est bien échaudé,
Faisant sa lessive'.
Ah notre curé
Est presque enterré,
Pour s'être échaudé.
UN HABITMtT.
Et du même chaudron (M<)
t. H Méfait tM)M de l'eau bouillante Mr lu jambes.(Et.)
La pauvre Bacarie
Abruléson.
LE CHŒUR, l'interrompant.
Ah notre curé, etc.
UN HABITANT.
Quelques gens nous ont dit
Que le curé lui-même
Avait brûlé son.
LE CHŒUR, t't)t<<fTOntp<Mt.
Ah notre curé, etc.
Exhortation faite an curé de Conrdimtnehe en son agonie.
Curé de Courdimanche, et prêtre d'Apollon,
Que je vois sur ce lit étendu tout du long,
Après avoir vingt ans, dans une paix profonde,
Enterré, confessé, baptisé votre monde;
Après tant d'oremu chantés si plattamment
Après cent MqttMX* entonnés si gaiement,
Pour nous, je l'avouerai, c'est une peine extrême
Qu'il nous fuNe aujourd'hui prier Dieu pour vous-même.
Mais tout passe et tout meurt; tel est l'arrêt du sort
L'instant où nous naissons est un pas vers la mort.
Le petit père André n'est plus qu'un peu de cendre
Frète Fredon n'est plus; Diogènè, Alexandre,
César, le poëte Mai', La Fillon, Constantin,
Abraham, Brioché, tous ont même destin;
Ce cocher si fameux à la cour, à la ville,
Amour des beaux esprits, père du vaudevilie,
Dont vous auriez été le très-digne aumônier,
Près Saint-Eustache encore est pleuté du quartier.
Vous les suivrez bientôt: c'est donc ici, mon frère,
Qu'H faut que vous songiez à votre grande affaire.
Si vous aviez été toujours homme de bien,
Un bon prêtre, un nigaud, je ne vous dirais rien
Mais qui peut, entre nous, garder son innocence? Y
Quel curé n'a besoin d'un peu de pénitence ?q
Combien en a-t-on vu jusqu'au pied des autels
Porter un cœur pétri de penchants criminels;
Dans ce tribunal même, où, par des lois sévères,
Des fautes des mortels ils sont dépositaires,
Convoiter les beautés qui vers eux s'accusaient,
Et commettre la chose, alors qu'ils l'éeoutaient!I
Combien n'en vitron pas, dans une sacristie,
Conduire une dévote avec hypocrisie,
Et, sur un banc trop dur, travailler en ce lieu
Peett MM talent, qui meamt de misère *n <T<t. (Et. )
A taire à son prochain des serviteurs de Dieu 1
Je yeux que de
.2- la
'1- chair
_L_ '1- .11_ redoutable
le démon 1-II_&_L'I-
N'ait pn voua enchanter par son pouvoir aimable;
Que, digne imitateur des saint* du premier temps,
Vous ayez pu dompter la révolte des sens
Voua viviez en châtré; c'est un bonheur eztremt;
Mais ce n'est pas assez, curé, Dieu veut q~'on ifaime.
Avez-vous bien connu cette ardente terveur,
Ce geat, ce sentiment, cette ivresse du cœur,
La charité, mon nls? le chrétien vit par elle
Qui ne ait point aimer n'a qu'un cœur infidèle;
La chMité fait tout Tous possédez en vain
Les mœurs de nos prélata, l'esprit d'un capucin,
D'un cordelier Mrreox h timide innocence,
La science d'en eanm avec sa continence,
Des ni* de Loyeh toute l'humilité;
Vous ne serez chrétien que par la charité.
Commencez donc, curé, par un effort suprême;
pjmr mieu avoir aimer, haïssez-vom Tous-même.
ATOu« hmnNment, en pénitent soumis,
Tous les petit* péchts que voua avez commis;
Vos jeux, vos pMae-tempt, vos plaisirs, et vos peines,
Olivette, Amauri, vos amoun et vos haines;
ComMen de muids de rin Tous vidiez dans un an;
Si BhoMUe avec T<ma a dormi bien souvent.

Après que Tom aurez mm ytmt de l'astemblée


Ntalé hw péchés dont T«tM tme est troublée,
Avant que de partir, a tand~ prudemment
Dicter vos Tohmtts et MM M testament.
Bélébat perd en ~Mt «t pMMM et sa gloire
ïlluitautunpoteetdetahtjMenstboire,
n ne peut s'en patsef} ~om dMez parmi nom
Choisir un mMMMur qwi «ett digne de Tous.
n sera fotre envra~, et <em) pourret le faire
De votre esprit cbamamt unique liptabe.
Tel Ëlie autreiMs, Mn des pM~mes yeai,
Sur un char de lumière emporté dans les cieux,
Avant que de partir pour M rare wya~e,
Consolait Nisé qui lui aérait de pa~e;
Kt, dans un testament, qu'am m'* point par écrit,
Avec un Tient poarpoimt M laissa son esprit.
Ann de soulager Tetre mémoire usée,
Nous ferons en chansons une peinture aMée
De cent petits pèche) que peut faire un pasteur,
Bt que vous n'auriez pu nom réciter par cœur.
MS HABTMNTS Dt BttZMT, dt<Mt«tt<.
AmdnCmt/ftfer.
Vous prenez donc congé de tous;
En vérité, c'est grand dommage
Mon cher cure, disposez-vous
A franchir gaiement ce passage.
Hé quoi, vous résistez encor1
Dite* votre Coo~ttM'.
lorsque vous aimâtes thTgot,
Voua n'étiez pu encor Mue-diacre;
Un tean jour de Quasimodo,
Avec elle montant en nf~re.
Vous en souviendrait-ilencorT
Dites votre C<m/:<Mr.
Nous vous avons Tu pour Catin
Abandonner souvent l'ofnfe;
Vous n'ttea pu, pour le certain,
Chu dans le fond du précipice;
Mais, parbleu, Tout étiez au bord.
MtetTOtreCott~ttMT.
Vos MM, de BnmeB<~nchante<t,
La tétaient mieux que te dimanche.
Sous le linge elle a dea beautés,
Ouoiqu'eNe ne soit pas trop blanche,
Et qu'eUe ait quelque taie encor
Dites votre Co)~«er.
Vous avez renversé sur eu
Plus de vingt tonneaux par année;
Tout Courdimanche est convaincu
Que Toinon fut plus renversée.
Pour les muids de vin, passe encor,
Dites votre Co~tMf.
tfetes-voM pas demeutt court
Dans vos rendez-vous, comme en ehairet
Vous avez tout l'air d'un Saucourt,
De grands traits à la eordehere)
¡
Kais tout ce qui luit n'Mt pas &r
Dites votre Cott~teor.
a~ve, et quetquefoM rival
De l'aDbé de Pure et d'Horace,
Du fond du confesMoand,
Quand vous grimpez sur le Parnasse,
Vous vous croyez sur le Thaber
Dites votMC<m~tMr
Si les. Amauris ont voulu
Tr«nb!er votre innocente NMUne,
Et sils vous ont un peu battu,
C*ett pour le Miut de votre tme;
C'est pour voua de grâce un trésor
Dites votre CM~tteof.
~p*~ la t<M*<M<<m, M BEDEAU t~Mtte.
Gmdez tous un Nience extrême,
Le curé se dispose à vous parler tu~méme
Ponr donner phM d'écht A Ms ordree derniers,
N a fait MMmMerici !e* mtrgmHieM.
Neoutez bien comme l'on sonne
Du carillon tout BtMbat tetonne
n tousse~ il crache, écoutez bien;
De ce qu,I dit ne perdez jamais rien.
n coti eh«tt<e <t~<tt <ott oK~eott~.
A Courdimanche, avec honneur,
J'ai fait mon devoir de pMttur;
J'aiMboire.ehamtefetphiM,
Toutes mes brebis contenter
Mon successeur sera Voltaire,
Pour mieux me &iM tegMtter.
Ut om~u e~ttHe.
Que de tous coté* on entende
Le beau nom de Y~ttiM, et qu'il <eitee!ebré.
&H1 pour nom <tM t~iM piM ~mnde?f <
L'auteur d'OEd~ est detemn cMtt.
M CHŒM.
Q)M de tous cotet on entende, etc.
M MMAn.
Qu'avec F!&Mr MMhat Mconno!Me
DeeeeurtJeditaeMCceMMtr;
n &nt tmtjotm dam !t paroisse
Un grand poète Mec un grand buveur.
(AV<Mt~e)
OMToeMniMe
Le cMx propice
Oui <tH pMtMBT
Vom fait MtdtNteer.
La CHanUt.
Que de tom côtt* on entende
Le beau nom de Voittire, et ~aTl Mit eNebre, été.
t*BAM< .tt~UM DB, PRU ~hjtttt A VM(<ttM MM tMtUMMt
<b <<tM~f. « <'<t«a&ot e~t-ïattt.
Peur prix du heaneM Mn~M
Que Mm e~teM dans ee< Mem,
Et qu'on ne doit qu'à toi-même,
Reçois ce don précfux;
Je te le donne,
En attendant encor mieux
Qu'une couronne.
LES HABITANTS DE BÉLEBAT t&0n<<ttt.
D! j cet
auguste jour,
Recois cette couronne
Par les mains de l'Amour
Notre cœur te la donne,
Et zon, zon, zon, etc.
Tu connais le devoir
Où cet honneur t'engage;
Par un double pouvoir
Mérite notre hommage,
Et zon, zon, zon, etc.
(On Nmonee au «Mdjmemses deroin.)
Du poste où l'on t'introduit
Connais bien toutes les charges;
n faut des épaules larges,
Crand'soif, et bon appétit.
(On répète.)
Du poste, etc.
(On fait le paneKfriqne du curé, comme *'i! éttit moM.)
ON COMMttB chante.
Hetas notre pauvre saint,
Que Dieu veuiNe avoir son âme 1
Pain, vin, jambon, fille, ou femme,

lu M
Tout lui passait par la main.
f<Mtf.
CMn< répèt't.
LE CHŒUR
JBelas 1 etc.
LE CORYFH~.
H eût cru taxer les dieux
D'une puissance bornée,
Si jamais pour l'autre année
ïl edt gardé du vin vieux.
LE CHŒUR.
ïl eut cru, etc.
LE CORYPHÉE.
Tout Courdimanche en discord
Menaçait d'un grand tapage;
ïl enivra la village,
A l'instant tout fut d'accord.
IE CHŒUB.
Tout Courdimanche, etc.
LE COMMEE
Quand l'orage était bien tert.
Pour détourner h tonnerre,
Un autre eût dit son bréviaitw;
Lui courait <a vin d'abord.
Lu CHŒM.
Quand l'orage, etc.
U cottYpzia.
Bon homme, ami du prochain,
Ennemi de l'abstinence,
S'a prêchait la pénitence,
C'était un verre a la main.
M CHŒUR.
Bon homme, etc.
DEUX tBUttM FOJ.M <~<ttt<0)<.
Que no* prairies
Seront Oeuriett1
Les jeur, l'amour,
suivent voltaire en ce jour;
Déjà nos mères
Sont moins sévère*
On dit qu'on peut Ctire
Un mari cocu.
HeureuM terre!1
C'eet à Voltaire
Que tout est du.
M CBŒCt.
Que Ma prairiet, «e
uaj~nttM KtMB.
LaBMur lui doit
Lea honneurs qu'à recett.
Un cceuf aauva(ce
Par lui l'adoucit¡
Fille trop aage
Pour lui s'attendrit.
M omu~.
Que nos praMe*, a~c.
BetMre<<)M<t de Tpu'~m< <~ eW.
Curé, dans qui l'on voit les latente et les trait'
La gaieté, la douceur, et la soit étemeUe
Du curé de Meudon, qu'en nmmBait Rabelais,
Dont la mémoiM «t immartette,
Vous aTet daigné m~ domMt
Vos talents, votre esprit, ce* dont d'<<n dien pMniee;
C'est le plus ciMMMBtbén«tee
OneTOu<ayezarét<t))<r.
PuiMe votre camère être ene~ !<m$)M e< heUa! 1
Vous formetM <m moi tott* tMMtM tuceeMeur
le Mrai dam eea lieux TMtW tMdhttMtt,
FMout bon auprès de Brunelle.
LB CH<MR.
Honneur et cent fois honneur
A notre coadjuteurt
(A Mf le comte de Oennont~
Viens, parais, jeune prince, et qu'on te reconnoisse
Pour le coq de notre paroisse;
t
Que ton frère, son gré, soit le digne pasteur
De tous les peuplas de la France;
Qu'on chante, m l'on vaut, sa vertu, M prudence
Toi seul dans Bétébat rempliras nos désirs
On peut partout ailleurs célébrer sa justice;
Nous ne voulons ici chanter que nos plaisirs;
Qui pourrait mieux que toi commencer cet office?
(A M. de BiHy, ton gouremeur.)
Billy, nouveau Mentor bien plus sage qu'austère
De ce TeMmaque nouveau,
Si, pour éclairer sa carrière,
Ta main de/la Raison nous montre le Cambeau,
Le flambeau de l'Amour s'allume pour lui plaire
Loin d'éteindre ses feux, ose en brûler encor;
Et que jamais surtout quelque nymphe jolie
Ne renvoie à la Peyronie'1
Le Telémaque et le Mentor.
(Au tei~neurde Bé)éb*t.)
Ducby, mattre de la maison,t
yous êtes franc, vrai, sans façon,
Très-peu complimenteur,et je voua en révère.

La louange à vos yeu: n'eut jamais rien de doux,


Allez, ne craignez rien des transports de ma lyre
Je vous estimerai, mais sans vous en rien dire
C'est comme il &ut vivre avec vous.
(A M de Honteheme.)
Continuez, monsieur avec l'heureux talent
D'être plaisant et froid, sans être froid plaisant,
1
De divertir souvent, et de ne jamais rire,
Vous savez railler sans médire,
Et vous possédez l'art charmant
De ne jamais tacher, de toujours contredire.
(A Mme de Monteheme.)
Vous, aimable moitié de ce grand disputeur,
Vous qui pensez toujours bien plus que vous n'en dites.
Vous de qui l'on estime et l'esprit et le cœur,
Lorsque vous ne songez qu'à cacher leurs mérites,
t. ChirurgienetUbre, mort en ntt. (Et.)
Jouissez du plaisir d'avoir toujours dompté
Les contradictions dont son esprit abonde;
Car ce n'est que pour vous qu'il a toujours eM
De l'avis du reste du monde.
(A Mme la marquise de M~.)
De Prie, objet aimable, et rare assurément,
Que vous passez d'nn vol rapide
Du grave à l'enjoué, du frivole au solidel
Que vous unissez plaisamment
L'esprit d'un philosophe et celui d'un enfant!
J'accepte les lauriers que wtre main me donne
Mais ne peut-on tenir de vous qu'une couronne?
Vous connaissez Alain', ce potte fameux,
Qui s'endormit un jour au palais de reine
n en reçut un baiser amoureux;sa
Mais il dormait, et la faveur fut vaine.
Vous me pourriez payer d'un prix beaucoup plus doux;
Et si votre bouche vermeille
Doit quelque chose aux vers que je chante
pour vous,
N'attendez pas que je sommeille.
(A M. de Baye, Mre de Mme de Prie.)
Vous êtes, cher de Baye, au printemps de votre Age;
Vous promettez beaucoup, vous tendrez davantage.
Surtout n'ayez jamais d'humeur;
Vous plairez quand vous voudrez plaire
D'ailleurs imitez'votre &ere
Mais, hélas qui pourrait imiter votre sœurTT
(A M. le due de La FeuUhdt )
Vous avez, jeune La FeuNlade,
Ce don chamant que jadis eut Sauconrt,
Ce don qui toujours persuade,
XtquipMt surtout a la cour.
Gardez qu'un jour on ne vous plaigne
D'avoir su .Ml user d'un talent si par&it;
N'allez pas devenir un méchant cabaret
Portant une si belle eMeigne.
(A M. de Bmmeval.)

'?'
Et vous, cher Bonneval, que vous êtes heuMml
Voua écrivez souvent nous l'aimable de Prie;
~esw le talent gracieux;
AtMt dtveKement vous passez votre vie
A parler la langue des dieux.
Partagez avec moi ce brin de ma couronne;
Dé Prie, aux yeux de tous, ma proBMs
encor mieux;
t.At)d)tChattttr.(Ét.)
Ah M ce mieux venait, je jure par les cieux
De ne le partager jamais ave& personne.
(A M. le président Hémntt.)
Hénault, aimé de tout le monde,
Vous enchantez également
Le philosophe, l'ignorant,
Le galant à perruque blonde,
Le citoyen, le courtisan
En Apollon vous êtes mon confrère.
Grand maître en l'art d'aimer, bien plus en l'art de plaire
Vif sans emportement, complaisant sans fadeur,
Homme d'esprit sans être auteur,
Vous présidez à cette fête;
Vous avez tout rhonnenr de cet aimable jour.
Mes lauriers étaient faits pour ceindre votre tête
Mais vous n'en recevez que des mains de l'Amour.
(A MX. le nmrqnis et l'abbé de Li~.)
Plus on connatt Livry, plus il est agréante
H donne des plaisirs, et toujours il en prend;
H est le dieu du lit et celui de la table.
Son frère, en tapinois, en fait bien tout autant;
Et sans perdre de sa prudence,
Lorsqu'avec des buveurs il se trouve engagé,
Il soutient mieux que le clergé
Les libertés de l'Eglise de France.
(AM. Delaistre.)
DoUY, sage, ingénieux, agréable Delaistre,
Vous avez gagné mon cœur
Dès que j'ai pu vous connaître.
Mon estime envers vous à l'instant va paraître
Je vous fais mon enfant de chœur.
(AJtme de Montchesne.)
Toi, Montchesne, discrète et sage,
Accepte-moi pour directeur;
Que ton mari soit bedeau de village;
Que de Baye soit carillonneur,
Et Duchy marguillier d'honneur.
Le président sera vicaire;
Livry des pains bénits sera dépositaire.
Que l'abbé préside au lutrin,
Et qu'il ait même encor l'emploi de sacristain
Venez, Béquet, venez; soyez ma ménagère
Sougez surtout à vous bien acquitter
Des fonctions d'une charge si belle;
Et puissions-nous l'un et l'autre imiter,
Moi, le curé; vous, la jeune Bnmdht
Lis CHOtOt ttMtttt.
Chantons tous h chambrière
De notre eoadjutear~
Elle aura beaucoup l faire
Pour engraisser son pMtear.
Haut le pied, bonne ménagère;
Haut le pied, coadjuteur.
L< COtM?T<Ctt <h<ttt«.
Tu partM dans le bel tgt,
Tive, aimable et <NM hMMat;
VieM pMTerner mon mentge,
Et ma pamiMe, et mon eeenr.
Haut le cul, belle meM~~M;
Haut le cal, cotdjntear.
L'évêque le plue tBttèM,
S'a tititMt mon réduit,
Cache-toi, ma mentgere,
Car il te prendrait pour loi.
Haut le pied, bonne ménagère;
Tu peat pMaïtre aujoard'hai.
Ut CHZM <h<Ht«.
Honneur au di!a de Cythere,
Et gloire au ~iïin Bacchus¡
t
Honneur et gloire VoHtire,
Héritier de leart Terta*.
atatIepied.hmiMmta~eM;
Que de MoM sont attend..1l
Des jem l'eteerte légère,
Sous ce digne tucceMeaf,
Deh MMon trop tHMtere
Delivrert
Déli~rers notra
notre caenr.
coeur.
HMt le pied, bonne mén<$ere*
Célébrez votre bonhear.
Raison dont h Toit marmate,
Contre nos tendres souhaits,
Par une triste peinture
Des cœurs tu troubles la pttt
ïb peignent d'après nature;
Nom MmoM mieux Tears portai.

ra as tr ria Da as~~i~rt.
BRUTUS.
TRAGÉDIE EN CINQ ACTES.
(« msemsM <7M.)

DISCOURS SUR LA TRAGEDIE


MIMMt MUNMtOMt.
Si je dédie un
Anghis un ouvrage représenté 4 Paris, ce n'est
ets~ milord, qu'à n y att aussi dans ma patrie des juges très-
Mstrés, et d'emetlents esprits auxquels t'eusse pu rendre cet
mmmMe; mais vous savez que la tragédie de jtntttu est née
en Ang&terre. Vous vous souvenezqu e, lorsque j'étais retiré à
Wandswwth. chez mon ami M. FaDcener, ce digne et vertueux
citoyen, je m'accupMchez
t t
lui écrire en proM anglaise le pre-
mMf acte de eeMe pièce, r<u près tel qu'il est aujourd'hut en
Terz &<M*it. Je TOM en parlais quetqueRtM, e. nous nous éton-
BMM qu~acun Anglais n'edt traité ce sujet, qui, de tous, est
bott-ettt h plus eonTeMbleà votre théâtreVous m'eneourMiez
t MnMMtr un Mnmee Maceptiblede si grands sentiment*. Souf-
<hM dMC q<M je vous preeente Kn<«M, quoique écrit dans
une
<MM hng<M, dette MtDtMMt «O~towe Htt~Me, t
vom qni me
tmMtiMdes leçons de tnmcais MMt bien que d'ant~Bis ,t vous
~m <<t'ttpMndriezdn moins à rendre à maimgae cette torée et
ettte <nM~ qu'inspirela noMe Uberté de penser car tes senti-
mmtt Tis~iKaï dertme pMMnt toujoursdans le hneMe et qm
peMetMtememtpMledememe. c-c
Je vous avoue milord, qu'à mon retour d'Angleterre, où j'a-
«m ptMt prts de deux mnées dans une étude continuellede
WM hagae, je me tMatM emhMTMsé loMoac je voulus
eom-
pattr une trMHie t~ncaise. Je m'étais pMeme Mcoutamé à
ttntf en tn~tis; je sentaisqie les «nmee de ma htMae ne
MatM~ phase prtsentertmon iiMs~nation tTechm<methûn-
maM qn'MmMMamt e'éttit comme un ruissetn dent la soatte
jMh tté détournée; a me Mlut du tempe et de la peine pour le
tMM Mt)!er dans Mn premier Ht. Je compris bien ttoa
pMfrénMirdtmmtMt,U le tMtealtiTertoute strie. que
~~W~deht<tt~t!(<<te!<tMMt~M<Mt~MtMe.-
Ce qui m'e<6ty* je plus en rentrant dms cette CMrieM.ce fut
hséTénté de notre poésie, et l'eschvege de la rime. JertMwttais
cette heureuse liberté que vous avez d'écrire vos trt(tédies en
vert non rimésj d'allonger, et surtout d'Meoarcir Masque tous
voemots; de &Ne enhmber les vers les uns saf &s Mtres, et
de 6tt<r,dtns le beeem, des termes nouveMK.qmMBtMajottM

'<Mm)atLet.tMis
t c'estm myrap
eau
itMré. qt<'en ne repteamte jsmsu Len<hts.
mais xnMtvrstt
adoptés chez vous lorsqu'ils sont sonores, intelligibles et néces.
saires. c Un poète, disais-je, est un homme libre qui asservit sa
langue e son génie le Français est nn esclave de la rime, obligé
de Mire quelquefoisquatre pour exprimer une pensée qu'un
~t~M peut rendre en unevers seule ligne. L'Anglais dit tout ce
qu'il veut, le Français ne dit que ce qu'il peut; l'un court dans
une carrière vaste, et l'autre marche avec des entraves dans un
chemin glissantet étroit.
Malgré toutes ces réflexions et toutes ces plaintes, nous ne
pourrons jamais secouer le joug de la rime; elle est essentielle à
la poésie mneaise. Notre langue ne comporte que peu d'inver-
sions nos vers ne souffrent pomt d'enjambement, du moins cette
liberté est très-rare; nos syllabes ne peuvent produire une har-
monie sensible par leurs mesures longues ou brèves nos césures
et un certain nombre de pieds ne suturaient pas pour distinguer
la prose d'avec la versification la rime est donc nécessaire aux
vers français. De plus, tant de grands maîtres qui ont fait des
vers rimes, tels que les Corneille, les Racine, les Despréaux,
ont tellement accoutumé nos oreilles à cette harmonie, que nous
n'en pourrions pas supporter d'autres; et, je le répète encore,
quiconque voudrait se délivrer d'un fardeau qu'a porté le grand
Corneille~ serait regardé avec raison, non pas comme génie
hardi qui s'ouvre une route nouvelle, mais comme ununhomme
très-faible qui ne peut mare'~r dans l'ancienne carrière.
Tfa~dttt <tt jMwe. -On a tenté de nous donner des tragédies
en prose; mais je ne<rois pas que cette entreprise puisse dé-
sormais réussir qui a le plus ne saurait se contenter du moins.
On sera toujours mal venu à dire au puK'c *Je viens diminuer
votre plaisir.~Si, au milieu des taNeaux de RubensoudeFaul
Vérontse, quetqu'un venait placer ses dessins au crayon, n'au-
raitril pas tort de s'égaler a ces peintres?On est accoutumé dans
les tttesades danses et à des chants serait-ce assez de marcher
et de parler, sous prétexte qu'on marcherait et qu'on parlerait
bien, et que cela serait plus aisé et plus naturel?
N y grande apparence qu'il faudra toujours des vers sur tous
les théâtres tragtqnes, et, de plus, toujours des rimes sur le
notre. C'est même a cette contrainte de la rime et à cette sévérité
extdme de Mtie versincation que nous devons ces excellents ou-
vragea que nous avons dans notre langue. Nous voulons que la
mne ne coûte jamais rien am pensées, qu'elle me soit.ni triviale
ni trop recherchée; nous exigeons rigoureusement dans un vers
la même pureté, la même exactitude que dans la prose. Nous ne
permettons pas la moindre. licence; nous demandons quun au-
teur porte sans discontinuer toutes ces chaînes, et cependant
qu'a paraisse toujours libre; et nous ne reconnaissons pour
poètes que ceux qui ont rempli toutes ces eomditioM.
RtM~te de te dtHttttM de* MM ~MfaM. – Voilà pourquoi il
est plus aisé de faire cent vers en toute autre langue, que quatre
vers en &ancais. L'exemple de notre abbé Regnier Desmarais,
de l'académiefrançaise et de celle déjà Crusca, en est une preuve
bon évidente il traduisit Anacréon en italien avec succès, et
ses vers français sont, a l'exceptionde deux on trois quatrains,
au rang des plus médiocres. Notre Ménage était dans le même
tM. Combien de nos beaux beMx esprits ont fait de très-beaux
très-Maux vers
latin*, et n'onttt pu
Bt) être
Atve supportables fn leur
snnnnrtjtM<*<t en lM<T tangue
1itn<y~«

La f<)X< p!a« <Mz FMttfOM,tourne <ht<u <et eMt~HM. – Je sais


combien de dispute* j'ai essuyées sur notre versincation en An-
gleterre, et quab reproches me tut souvent le savant éveque de
Rochester sur cette contrainte puérile, qu'il prétend que nous
nous imposons de ga~té de cœur. Mais soyez persuadé, milord,
que plus un étranger connattra notre langue, et plus il se ré-
conctHeraavec cette rime qui l'effraye d'abord. Non-seulement
elle est néeessaire a. notre tragédie, maM elle embellit nos comé-
dies mêmes. Un bon mot en vers en est retenu plus aisément
tes portraits de la vie humaine seront toujours plus frappants en
vers qu'en prose; et qui dit wre, en français, dtt nécessairement
des vers rimés en un mot, nous avons des comédies en prose
dn~etèbre Molière, que l'on a été obligé de mettre en vers après
sa mort, et qui ne sont plus jouées que de cette manière nou-
velle.
CctMttere <ht <M<ttre on~tott.–Ne pouvant, milord, hasarder
sur le théâtre français des vers non rimés, tels qu'us sont en
usage en Italie et en Angleterre,j'aurais du moins voulu trans-
porter sur notre scène certaines beautés de la vôtre. H est vrai,
et je l'avoue, que le théâtre anglais est bien défectueux, J'ai en-
tendu de votre bouche que vous n'aviez pas une bonne tragédie;
mais en récompense, dans ces piècessi monstrueuses,vous avez
des scènes admirables. Il a manqué jusqu'à présent à presque
tous les auteurs tragiques de votre nation cette pureté, cette
conduite régulière, ces bienséances de l'action et du style, cette
élégance, et toutes ces finesses de l'art qui ont établi la réputa-
tion du théâtre français depuis le grand Corneille; mais vos
pièces les plus irrégulières ont un grand mérite c'est celui de
l'action.
M/tMtt dt* (M<t<)'e/f<MM<tt.– Nous avons en France des tra-
gédies estimées, qui sont plutôt des conversations qu'elles ne
sont ta représentation d'un événement. Un auteur italien m'é-
crivait dans une lettre sur les théâtres a Un critico del nostro
< P<«<or Fido disse, che quel componimento era un riassunto
*di bellissimi madrigal! credo, se vivesse, che direbbe delle
tragédie francesi, che sono un riassunto di belle elegie e son-
tuosi epitalami. J'ai bien peur que cet Italien n'ait trop rai-
son. Notre délicatesse excessive nous force quelquefois à mettra
en récit ce que nous voudrions exposer aux yeux. Nous craignons
de hasarder sur la scène des spectacles devant une
nation accoutumée à tourner en ridicule nouveaux
tout ce qui n'est pas
d'usage.
où l'on joue la comédie, et les abus qui s'y
L'endroit
glissés, sont encore une cause de cette sécheressequ'on peutsont
re-
procher à quelques-unes de nos pièces. Les bancs qui sont sur
le théâtre, destinés aux spectateurs, rétrécissent la scène, et

~y Crantois). né
en tMt. tvtqae
MMtdAn~ttttïetnnï!.mourut à Paria te
de Rochester en tT)3.
février <t! fEoJ
Tot.Ttnt* –t1 lt
rendent toute action presque impraticable Ce défaut est cause
que les décorations. tant recommandées par les anciens, sont
rarement convenables à la pièce. Il empêche surtout que les
acteurs ne passent d'un appartement dans un autre aux yem
des spectateurs, comme les Grecs et les Romains le pratiquaient
trottent, pour conserver à la fois l'unité de lieu et )3 vrM-
semblanee.
JEMmpt< At CtTOtt «tMhtM.Comment osencM-zous, sur
nos méatrw, faire paraître, j)ar ezemrle, l'ombre de Pompée,
ou le génie de Brutus, au miheu de tant de jeune* gens qui ne
regardent jamais les choses les plus sérieuses que comme l'oc-
casion de dire un boa mot? Comment apporter au milieu d'eux
sur h scène le corps de Marcus devant Caton son père, qui
s'écrie < Heureux jeune homme, tu es mort pour ton pays!1
0 mes amis, laissez-moi compter ces gtorieuses blessuresQui
t
ne voudrait mourir ainsi pour la patrie Pounmoi n'a-t-on
quune vie a. lui sacriSer?. Mes amis, ne pleurez point ma
perte, ne regrettez point mon fils; pleurez Rome la maîtresse
du monde n'est plus. 0 liberté! 1 ma patrie) 1 vertu, etc.
Votit ee que feu tt. Addison ne craignit point de faire représen-
<wrà][.ondMs.wtH ee qui fut joué, traduit en italien, dans
pm* d'une viUe d'Italie. Mais si nous hasardions à Paris tel

.?~'W
speetMie, n'entendez-Tous pas dé
ne ~eyez-veus paa nos femmes qui détournent la têtet

cette délicatesse. L'auteur de notre tragédie de


un
le parterre qui se récrie, et

V"
Vous n'Hnagmene: pas a quel peint va
prit son
O~y'tu~ ~.«M~
IhMtMM
Le sujet est Uré de l'histotre de la conjuration du marquis de
Bedmar, écnte par l'abbé de Saint-Réal; et permettez~oi de
dire en passant que ce morceau d'histoire, égal peut-être &J-
luste, est fort au-dessus de la mèce d'Otway et de
t
h~ PMnMèMment, vous remaNuez le pr~ugé qui anotre Jfon-

que t
tMr ~aais déguMer sous des noms romains une aventure forcé l'au-

i~
qu'un
l'anglais traitée naturellem<mtsous les
ntables. On n~ pointa trouvé ridicule au théâtre noms vé-
de LondMs
'~P'~ols-appeUt Bedmar, et que des <ton-
jur<s euwentl. nom de Jaffier, de Jacques-Pierre,
ce!a seul en FranMett pu faire tomber lapiéce.
d'BUiot;
–––'
in'Ë~~T'TV
jurét.ReMud prend leur ne craint point d'assemblertous les eon-
DM~ritt'heur.du CMnag., serment, ~igne à chacun sonposte,
et jette de temps en temps ds.re~
~h~S~'?'pourmotde
gMusmqmets et soupçonneux sur JatBer,
~~I< 'JMmus si
dont il Mdéne. a
repos profond ne précéda un
tMuhb si gnmd. Notre bonne destinée les plus dair-
WMts d. tous les hommes, raMuré lesa aveuglé

<J.S~
plus timides,
~'ph.Mpco.n.u,, confondu les plussubtils: nous endormi
vivons
emy-9, mes Chen amp nous vivons, et notre vie ––
S.S.'au?t~ de~s~ sera bientôt

J. alla plaintes Ffit6Ñe. de voltaire ont opffl I.


la rbforme d.
da
On'a bit l'auteur français Il a craint de nasaMer tsmt oe
personnages sur la scène il se contente de faire réciter par
Renaud, sous le nom de Rutile, une faible partie de M même
discours, qu'il vient dit-il, de tenir aux conjurés. Ne sentez-
veue pas, par ce seul exposé, combien cette scène anetaise est
au-dessus de h «ancaise, la pièce d'Otway fusette d'aâleuM
monstrueuseît
JËEEM dtt Jnt.M –
CtstR d< ShotspMre. Avecqnetphisir
i
n'ai-ie point vu Londres votre tragédie de Jt<!« C<M~, qui,1¡
depax cent cinquanteannées, fait les délices de votre nattonf
Je M prétends pas assurément approuver tes irregwhritet bar-
baM< dont elle est remplie; il eat seulement étonnant qu'il ne
t'en trouve pas davantage dans un ouvrage compote dama un
tiMe d'ignorance,par un homme qui même ne avait pu le
latin et qui n'eut de mattre que ton génie. Mai*, au milieu de
ta)<t M fMiea grossières avec quel ravissement je voyau Brm-
ta*, tenant encore un potgnard teint du aang de CeMr, Mtem-
Ner te peuple romain, et lui parler ami du haut de ht tribune
aux harangue*:
ot~omaina, compatriotes, amis, a'il est quelqu'un de vous
t
qftt Mt été attaché César, qu'il sache que Brutua ne l'était pa*
mohM: oui, je l'aimais, Romains; et si vous me demandez
pourquoi j'ai versé son sang, c'est que j'aimais Rome davtn"
tage. Voudriez-vousvoir César vivant, et mourir [ses esetavea,
phttct que d'acheter; votre liberté par sa mortt César était mon
ami, je le pleure, il était heurem, j'applaudisà su triomphes;
il chut vaiDant, je l'honore mais il était amhitiem,je l'at tué.
Y a-t'il quehtu'un parmi vous assez tâche pour regretter la
servitudef S'il en est un seul, qu'il parle, qu'il se montre c'est
lut que j'ai oOensé. Y a-t-il quetqu'un assez intame pour ou.
Nier qu'tl eat Romain? qu'a parle c'est lui seul qui est mon
ennemt.
CHŒUR DM ROttAms. – Personne, non, Brutns, personne.
XMTM. – Ainsi donc je n'ai offensé personne. Voici le corps
du dictateur qu'on vous apporte; les derniers devoirs lui seront
rendus par Antoine, par cet Antoine qui, n'ayant point en de
part au châtimentde César, en retirera le même avantage que
moi et que chacun de vous sente le bonheur inestimable d'être
libre. Je n'ai plus qe''m mot vous dire j'ai tué de cette main
mon meilleur ami pour le salut de Rome; je garde ce même poi-
gnard pour moi, quand Rome demandera ~na vie.
LE cMtm. – Vivez, Brutus, vivez à jamais )
Après cette scène, Antoine vient émouvoir de pitié ces mêmes
Romains à qui Brutus avait inspiré sa rigueur et sa barbarie.
Antoine, par un discours artificieux, ramène insensiblement ces
esprits superbes, et quand il tes voit radoucis, alors il leur
montre le corps de César et, se servant des figuresles pluspa-
thétiques, il les ezcite au tumulte et à la vengeance. Peut-être
les Français ne soufMraient pas que l'on tft narattre sur teura
théâtres un chtBur composé d'arusans et de plébéiens romaine;
que le corps sanglant de César y Mt exposé aux yeux du peuple,
et qu'on excitAt ce peuple à la vengeance, du haut dela tribune
aux harangues c'est lacoutume. qui est la reine de ce monde,
à changer le go&t des nations, et à tourner en plaisir les objets
de notre aversion.
S~pett<td<s ~omMet ttex –
têt Crc~t. Les Grecs ont hasardé
des spectacles non moins révoltants pour nous. Hippolyte, brisé
par sa chute, vient compter ses blessures et pousser des cris
douloureux. Philoctète tombe dans ses accès de sounrance; un
sang noir coule de sa plaie. Œdipe. couvert du sang qui dégoutte
encore des restes de ses yeux qu'il vient d'arracher, se plaint
des dieux et des hommes On entend les erisde Clytemnestre
que son preprenis égorge, et Sectre crie sur le théâtre :*Frap-
eue
pez. nel'épafgnez pas, n'a pas épargné notre père. Pro-
méthée est attaché sur un rocher avec des clous qu'on lui en-
fonce dans Festomac et dans les bras. Les furies repondent à
l'ombre sanghnte de Clytemnestre par des hurlementssans au-
cune articulation.Beaucoup de tragédies grecques, en un mot,
sont remplies de cette terreur portée à l'excès.
d'ailleurssupérieursaux
Je sais Bien que les tragiques grecs l'horreur
anglais, ont erré en prenant souvent pour la terreur,
et te dégoûtant et l'incroyablepour le tragiqueet le merveilleux.
L'art était dans son enfance du temps d'Eschyle, comme à
Londres du temps de ShaiMpeare; mais, parmi les grandes
faut- des poètes grecs, et même des vôtres, on trouve un vrai
pa&étsqueetdesingulières beautés~ et si quelquesFrançais, quii
ne connaissentles tragédies et les moeurs étrangères que par des
traductions et sur des oui-dire, les condamnent sans aucune
restriction, its sont, ce me semble, commedes aveugles qui as-
suMMient qu'une rose ne peut avoir de couleurs vives, parce
qu'us en compteraient les épines A titons. Mais si les Grecs et
~wns, vous passez les bornes de la bienséance, et si les Anglais
surtout emf donné des spectacles enroyables, voulant en donner
de terribles, nous autres Français, aussi scrupuleuxque vous
a~ea été téméraires, nous nous arrêtons trop, de peur de nous
emporter; et quelquefois nous n'arrivonspas au tragique, dans
h Mainte d'en passer les bornes.
te sutt bien loin deproposer que la scène devienne un lieu
de ttfmagt, comme eue l'est dans ShaiMpeare et dans ses suc-
cesseurs, qui, n'ayant pas son génie, n'ont imité que ses dé-
ûmta; maisj'ose crotre qu'il y a des situations qui ne paraissent
encore que dégoûtantes et horribles aux Français, et qui, bien
meaagées, représentées avec art, et surtout adoucies par le
ehanne des beaux vers, pourraientnous faire une sorte de plai-
sn* dont nous ne nous doutons pas.
B n'est point de serpent ni de monstre odieux.
Qui, par l'art imité, ne puisse plaire aux yeux.
<Boi!eau',jtrtjM~t.,in,t,2.,
«eMettttee*et «tn(&. – Du moins, que l'on me dise pourquoi
B est permis à nos héros et a héromes de théâtre de se tuer,
<t ~pra Knr est déteadu denos tuer personne. La scène est-elle
nMms ensangtantée par la mort datalide qui se poignarde pour
*ea amant, qu'eue ne le serait par le meurtre de César; et si le
t.tMh.LatttM.p.Ms.Cfd.)
pectacle du 61s de Caton, qui paraît mort aux yeux de son
père, est l'oceanon d'un discours admirable de ce vieux Romain;
si ce morceau a M applaudi en Angleterre et en Italie par ceux
qui sont lesnius grands partisans de la bienséance française si
tes femmes les plus déHcates n'ec ont point été choquées, pour-
quoi les Français ne s'y accoutumeraient-ils pas? La nature
B'est-eUe pas la même dans tous les hommes? Y
Toutes ces lois, de ne point ensanglanter la scène, de ne
point taire parler plus de trois interlocuteurs,etc., sont des tais
qui, ce me semble, pourraient avoir quelques exceptionsparmi
nous, comme elles en ont eu chez les Grecs. Il n'en est pas des
tègles de la bienséance, toujoursun peu arbitraires, comme des
règles fondamentales du théâtre, qui sont les trois unités il y
aurait de la faiblesse et de la stéruité à étendre une action au
delà de l'espace de temps et du lieu convenable. Demandez à
quiconque aura inséré dans une pièce trop d'événements, la rai-
son de cette faute s'il est de tonne tôt, il vous dira qu'il n'a
pas e)t assez de génie pour remplir sa pièce d'un seul fait; et
~'il prend deux jours et deux villes pour son action, croyez
qne c'est parce qu'il n'aurait pas eu l'adresse de la resserrer
dans l'espace de trois heures et dans l'enceinte d'un palais.
comme l'exige la vraisemblance. Il en est tout autrementde celui
qui hasarderait un spectacle horrible sur le théâtre il ne cho-
queraitpoint la vraisemblance; et cette hardiesse, loin de sup-
poser de la faiblesse dans l'auteur. demanderait au contraire un
grand génie pour mettre, par ses vers. de la véritable grandeur
dans une action qui, sans un style sublime, ne serait qu'atroce
et dégoûtante.
Ctt~tK~M acte de RoMGONE. – Voilà ce qu'a osé tenter une
fois notre grand Corneille, dans sa HoJo~nt. 11 fait paraître
nne mère qui, en présence de la cour et d'un ambassadeur,
veut empoisonner son Ns et sa beIle-CNe, après avoir tué son
autre Ns de sa propre main. Elle leur présente la coupe empoi-
sonnée et, sur leurs refus et leurs soupçons, elle la boit elle-
même, et meurt du poison qu'elle leur destinait. Des coups aussi
terribles E3 doivent pas être prodigués, et il n'appartient pas a
tout le monde d'oser les frapper. Ces nouveautés demandentune
grande circonspection, et une exécution de maître. Les Anglais
eux-mêmes avouent que Shakspeare,par exemple, a été le seul
parmi eux qui ait su évoquer et faire parler des ombres avec
succès
tFtthttt that cirde none durit mooe but he.
Pompe et dignité du spectacle <hMM ht tragédie. Plus une
action théâtrale Est majestueuse ou effrayante, plus elle devien-
drait insipide, si elle était souvent répétée à peu près comme
les détails des batailles, qui, étant par eux-mêmes ce qu'il y a
de plusterrible, deviennent froids et ennuyeux, à force de repa-
raître souvent dans les histoires. La seule pièce ou M. Racine ait
mis du spectacle, c'est son chef-d'œuvre d'~thttMt. On y voit un
enfant sur un trône, sa nourrice et des prêtres qui l'environ-
nent. une reine qui commande à ses soldats de le massacrer,
des lévites armés qui accourent pour le défendre. Toute cette
«tion eat pathétique mais, M le style ne l'était pas aussi, eUe
ne aérait que pnénie.
MM on TMt trapper lea yeux par un appareil éclatant, ptus
on s'impose h nécessité de dire de grandeschoses; autremet*
on ne serait qu'un décorateur, et non un poite tragique. Il y a
pesa de trente années qu'on représenta lit tragédie de JfotKt-
OMM, à Pans, la scène ouïrait par un spectacb nouveau; e'é-
tMt Mn ptM« d'un goût nM~niaq~ et bt&MW MontetMM M-
rai8ait *tee un habit nn<ptlier} des etdtyee Mmee de atoneo
whient dtn* te ibnd; tuteur de lui étaient huit grande de sa
eour, pnxtemetjevut~e contre terre tfontetmne eommeneah
la tMe< en leur diMnt
Levez-voM; Totre roi vom pennet amourd'hui
Zt dé l'envioager, et de pane)' à lui.
Ce epeetMte charma mais voiia tout ce qu'il T eut de beau
tMi,
dama cette f'veoe
Matédie.
PMr mtMduit euf !a ce n'a
queacene pat ététeeaMtanat
efaneaite que!que
de Rome,
Cfainte
en
que J'ai nit lOf là scène franpiae le léni:t de Rome, en
que j'ai
Mbett muge*, aDant aut opinions. le me souvenait que, lorsque
j'intMduM* autteM* dans <K<tqM un chœur de ThebaiM qui
ilillft
0 mort, nmM implorons ton funeste seconMt1
0 mert, Tiena nous aauver, viens terminer nos jourat1
le pattetM, au lieu d'etfe tMppe du pathétique qui poutait
ette en <et eudMit, ne sentit u~abord que le prétendu ndieute
d'aToirmia ces vers dans la bouche d'acteurs peu accoutumés,
Otit&tunectatderire.C'eat ce qui m'a empêché, danaNt~M,
de MM pa~tt les aenateuca quand TitM est accus* devant eux,
et d'MttMntet la tetreM de Ta situation en exprimantl'éton-
h
Mjnenfet douleur de cet perea de Rome, qui sans doute de-
nmnt ma~uer leur exécuté
ft!8Dt autpriae autrement
autrement qtle jeu mUet,
que par un jeu. muet,
mtmedulneudonümt
a pas leur"
teaYMfMt dtament beaucoup
be~u0onp ptùa
plus aà l'action que nous
padent ptua tM yeux ]e* Ï~rancaM donnent Bous, ils
plua& rététance,
a rhapMme, aux channea dea vera H est certain quTI est plus
dmMua de bien écrire que de mettre
nata.
su le théâtre des aaaassi-
daa roua, deapetencea, dea sorciers et des revenajtt:.
Auaat la traeMM de Caton, qui tait tant d'honneur & tt. Addi-
<on, votre successeurdans le ministère,cette tragédie, la seule

K~KSSe.
i. Dam les Mitions de <nt à hM. on Matit toi ce qui Mit

~S~T~
Aa taMe, ttNefd. att a qnttqtes
MMn~.jt faut qM~aMMyque

"Wa4nase
S~SM~t~a~X~~
ad- doua Ilerik. saa~~
j'en ai endfeita passaNes dans cet
oMiaatien des amis
aeetjiemitt ~bm. Na nftteenratMitntate~tMr t'a<Mtetit< dequi

«Onot parce quoi siun


pen-
BtSat
M f'aI& eo1i4ââuàaid 8011 lUS. na m'8Ihorfal. à donner t la e~nne
j'a avais
au,jet
aton TNb aonit btt a~ili, et l'ambaass-
iaa&IIe. la 't'ouJal,Dt JP.8TI1aa f6t jeunelio-ell1rieax
QD avili, homme !'IIIIb-
"J'SFSË*N°~°* unit 616
~e sonDère, aérant Ta!tM. « faisant
ni dMMf< être adNe an sénat mfme dom u se f)*!ff*'t et emporté
tain de saa de~itpM~ une passion dont U aTtit tïae&ele mtître.Ea
Mm cent* d'un bout à l'autre chez votre nation, à ce que je
vous ai entendu dire à vous-même, ne doit m grande réputation
qu'a ses beaux vers, c'est-à-dire à desnensée*fortes et Traie*.
expnmées en Yen harmonieux. Ce sont tes beautés de détail qui
MutManent les ouvrages en vers, et qui les font pasaer à la pos-
tente. C'est souvent la manière singulière de dire des chose*
communes; c'est cet art d'embellir par la diction ce que pen-
sent et ce que sentent tous les hommes, qui fait les grands
poètes. H n'y a M sentiments recherchés, ni aventure roma-
nesque, dans le quatrième livre de Virgile; il est tout naturel.
et c-ètt l'effort de l'esprit humain. M. Racine n'est si au-~tssus
des autres, qui ont tous dit les mêmes choses que lui que parce
qu'il les a mieux dites. Corneille n'est véritablement grand. que
P~P~ ~~p~~
quand il s'exprime aussi(drtbien qu'ililpense.
poEt., pense.Souvenons-nous
souvenons-nousde ce
précepte de Despréaux (~r< poet., ÛI, 1M-M)
Bt que tout ce qu'il dit, facile à retenir,
De son ouvrage en nous laisse un long souvenir.
Voilà ce que n'ont point tant d'ouvrages dramatiques, que
l'art d'un acteur, et la figure et la voix d'une actrice ont faitva-
loir sur nos théâtres. Combiende pièces mal écrites ont eu plus
de représentationsque Cinna et RWt<MMttM Mais on n'a jamais
retenu deux vers de ces faibles poëmes, au lieu qu'on sait une
partie de BntatMUetMet de CuMM par cœur. En vain le JMmttM
de Pradon a fait verser des larmes par quelques situations tou-
chantes; cet ouvrage et tous <eux qui lui ressemblent sont mé-
risés, tandis que leurs auteurs s'applaudissent dans leurs pré-
mce*.
Ce !'<mMMtf.– Des critiquesjudicieux pourraient demande!
me
pourquoi j'ai parlé d'amour dans une tragédie dont le titre est
.~MMM&'whM; pourquoi j'ai mêlé cette passion
avec l'austère
vert du sénat romain et la politique d'un ambassadeur.
On reproche à notre nation d'avoir amolli le théâtre par trop
de tendresse; et les Anglais méritent bien le même reproche
depuis près d'un siècle, car vous avez toujours un peu pris nos
modes et nos vices. Mais me permettez-vous de vous dire
sentiment sur cette matière?T mon
Vouloir de l'amour dans toutes les tragédies me '.ara!t
goût enemmé; l'en proscrire toujours est une mauvaise un
humeur
bien déraisonnable.
Le théâtre, soit tragique, soit comique, est la peinture vi-

effet, si Titus avait été de ravis de tt* maftresse, et t'était dit à lui-
même de bonnes raisons en faveur des rois, Brutus alors n'eot été
regardé qm comme un chef de rebeûes. Titus n'aurait phM en da re-
mords, son père n'eut plus excité la pitié.
Gardes, me disaient-ils, les deux enfants de Brutas paraissent
sur la scène; vous savet queque l'intérêt est perdu quand il est Mrtatt
Itais surtoutque votre pièce soit simple; imitez cette beauté desGttS'
croyez que ta mutttptiettt des événements et des intérêts compliqués
n'est que la ressource des génies stériles qui ne savent pas tirer <runt
seule passion de quoi faire cinq actes. Tachez de travailler chaque
scène comme si c'etait la seule que vous eussiez à écrire. Ce sont les
beautés de détaU, etc., etc.
vante des passions humaines. L'ambiëond'un prince est repré.
sentée dans la tragédie la comédie tourne en ndicjle la vanité
d un bourgeois. let, vous riez de la coquetterie et des intrigues
d'une citoyenne; là, vous pteurez la malheureuse passion de
Phèdre; de même, l'amour vous amuse dans un roman, et il
vous transportedans la Didon de Virgile.L'amourdans une tra-
gédte n'est pas plus un défaut essentiel que dans t'~tM'.<t<; il
n'est reprendre que quand il est amené mal à propos, ou
traité sans art.
LesCMM ont rarement hasardé cette passion sur le théâtre
d Athènes premièrement, parce que leurs tragédies n'ayant
muM d~ordque sur des sujets terriMes,l'esprit des spectateurs
était phé à ce genre de spectacles secondement, parce que les
femmes menatent une vte beaucoup plus retirée que les nôtres,
et qnamst, le langage de l'amour n'étant pas, comme aujour-
d hm, le sujet de toutes les conversations,les poètes en étaient
momsmntes à traiter cette passion, qui de toutes est la plus
dttMIe à représenter, par les ménagements délicats qu'elle de-
mande. Une troisième raison, qui me paraît assez forte, c'est
que ton n'avait pomt de comédiennes; les rôles de femmes

S~~J~
étaient joués
ett été ndtculepar
SSS~?*'
li
S~ue.°° les
des hommes masqués il semble que l'amour
dans leur bouche.
C'est tout le contraire a Londres et à Paris et il &ut
entendu'leuM intérêts,avouer
s'ils a'avaient jamais fait parler les
et les Le Couvreur, que d'amb!5onet de
ni

est 1'amour "'est souvent chez nos héros de


th~treoue de que h galanterie;
!°?
q~que&t. en débauche. Dans et que chez les vôtres il dégénère
notre .IMMadt', pièce trés-
smvM, mais faiblement écnte, et ainsi peu estimée, on a ad-
ces mauvais ~e" que récitait d'un ton séduisant
i ifsopus*de dernier stécle
AhNoKque, pénétré d'un véritable,
Et gémMsant aux pieds d'unamour objet adorable,
fat connu dans ses yeux timides ou distraits
Que mes soins de son cœur ont
Que, ~ar l'aveu secret d'une ardeur pu troubler la paix;
mutuelle
La mienne a pris encore une force nouvelle

f~~I"
Dans ces moments si doux, j'ai cent fois éprouvé
Ou un mortel peut godter

femme de
un bonheur achevé.
le vieux Renaud veut violer la
elle s'enplaint en termes assez
)<t<qu'adtrequ'tl est venu à elie w~MoM, déboutonné indécents,

~~?~
Pour que 1 amoursoit digne du théatM tragique, il faut qu'il
S?!~ pièce et non qu'à soit amené-par
Shm~~S~S'
T~~°1~*N~
remplir le vide de vos tragédies
faiblesse,et
que
comme une
et des nôtres, qui
passion
combattue
Par des remords.
Il faut, l'amour ou que conduise aux malheurs
et am crimes, pour faire voir combien il est dangeKUl;
ou que
t. De C<mpistmn.(<“.) Le comédtenBaron. (Étt.)
tavMta em triomphe, pour montrer qu'il n'est pas invinciblei
<NM cela,
de comédie.
ce n'est plus qu'un amour d'églogue ou quelques-unes
t
C'est Tous, m&ord, à décider si j'ai rempli
de et& conditions mais que vos amis daignent surtout ne pomt
jMer du génie et du goût de notre nation par ce discours et par
cette tMgMie que je vous envoie. Je suis peut-êtresuccès;
un de ceux
qui ettHMent tes lettres en France avec moins de et si
tes sentiments que je soumets ici à votre censure sont désap-
prmKés,c'est à moi seul qu'en appartientle blâme.
An reste, je dois vous dire que dans le grand nombre de faute s
dont cette tragédie est pleine, il y en a quelques-unes contre
i'enete pureté de notre langue.Je ne suis point un auteur assez
considérablepour qu'à me soit permis de passer quelquefois par
dessus les règles sévères de la grammaire.
H y a un endroitoù Tullie dit
Rome et moi dans un jour ont vu changer tt"r sort.
n fallait dire, pour parler purement
Rome et moi dans un jour avons changé de sort.
J'ai fait la même tante en deux ou trois endroits et c'est beau-
coup trop dans un ouvrage dont les défauts sont rachetés par «
peu de beautés.

PERSONNAGES.
JtJMCS BRUTUS, t ,.““),
VAL&MUS PCBUCOLA, )
TtTCS, nh de Brutus.
TULLIE, Me de Tarquin.
ALGHŒ, eenndente de Tullie.
AHONS. ambassadeur de PorsemM
MBS8ALA, ami de Titus.
PROCULUS, tribun mitittire.
ALBDf, eonMentd'Arom.
MiftTtOM.
Lxr~uas.
scène est à Rome
ACTE PREMIER
(Le )MMM repréee~te me pttie de la mttson dea emtsah tnr le
mcM TMpetat; le taxpte du C~tete se veSt dMts le fond. Les stn)t-
teon seet assmthMs entre le temple et la msiten, devant t'antel de
KM. tttXs et Vattttm PnMtceta, eomots, préttdeMa e<Me Mten-
Mee les *<B))totM MM maett en demi-tWfct<. Des Meteam avec
t*m< MMt<M MM debent dentMtt la t<n*t<Hm.)

SC&Mt t.–BB~Of&S, VALËRÏU9 FTJBUCOTA, tM


it«tAtt«BaL
BRUTUS.
DMtmetemt dM ty«M<, tem qùi tt'ttez pont Mis
Que les dieux de ttnm&, wt vertus et no* loi*,
EnNn motte ennemi commence à nous connahre.
Ce Mperbe TMCtn qui ne parlait qu'en maître,
BtMOmt, de Tarquin ce formidable appui,
Ce tyran, protecteur d'un tynm comme lui,
Qai couvre de son camp tes rivages du Tibre,
Respecte le sénat et craint un peuple libre.
Aujourd'hui, devant vous abaissant sa hauteur,
n demande t traiter par un ambassadeur.
Arom, qa'0 nous députe, en ce moment s'avance;
Aux sénateurs de Rome il demandé audience
H attend dans ce temple, et c'est à vous dt voir
S'il je faut refuser, s'il le faut recevoir.
v~utMcs pmucotA.
Quoi qu'a vienne annoncer, quoi qu'on puisse en attendre,
n le faut à son roi renvoyer sans l'entendre¡
Tel est mon sentiment. Rome ne traite plus
Avec ses ennemis que quand ils sont vaincus.
Votre nb, il est vrai, vengeur de la patrie,
A deux fois repoussé le tyran d'Etrurie;
Je sais tout ee qu'on doit à ses vaillantes mains;
Je sais qu'à votre exemple il sauva les Romains
Mais ce n'est point assez; Rome assiégée encore
Voit dans les champs voisins ces tyrans qu'elle abhorre.
Que Tarquin satisfasse aux ordres du sénat;
Exilé par nos lois, qu'il sorte de l'Etat;
De son coupable aspect qu'il purge nos frontières,
Et nous pourrons ensuite écouter ses prières.
Ce nom d'ambassadeur a paru vous frapper;
Tarquin n'a pu nous vaincre, il cherche à nous tromper.
L'ambMMdeur d'un roi'm'est toujours redoutable
Ce n'eet qu'un ennemi, sous un titre honorable,
Qui vient, rempli d'orgueil eu de décrite,
Insulter on trahir ~vee impunité.
Rome, n'écoute point leur séduMant langage
Tout art fest étraneer; combattre est ton partage
Confonds tes ennemis de ta gloire irrités;
Tombe, on punit les rois ce sont là tes traités.
BMTUS.
Rome Mit à quel point sa liberté m'est chère
MaM, plein du même esprit, mon sentiment dinère.
Je vois cette ambassade, au nom des souverains,
Comme un premier hommage aux citoyens romains.
Accoutumons des rois la nerte despotique
A traiter en égale avec la ~epuNiqne;
Attendant que, du ciel remplissant les décrets,
Quelque jour avec elle ils traitent en sujets.
Arons vient voir ici Rome encor chance'ante,
Découvrir les ressorts de sa grandeur naissante,
Epier son génie, observer son pouvoir:
Romains, c'est pour cela qu'il le faut recevoir.
L'ennemi du sénat connattra qui nous sommes,
Bt l'esclave d'un roi va voir enfin des hommes.
Que dans Rome à loisir il porte regards
n la verra dans vous vous êtes ses ses remparts.
Qu'il révère en ces Hem le dieu qui nous rassemble
Qu'il paraisse au sénat, qu'il écoute, et qu'il tremble.
(Les sénateursse lèvent, et s'approchent un moment
pour donner
tenrs vem.)
VtL~MM PUMJCOLA.
Je vois tout le sénat passer A votre avis;
Rome et vous l'ordo-mez à regret j'y souscris.
Licteurs, qu'on l'introduise; et puisse sa présence
N'apporter en ces lieux rien dont Rome s'offense!
(A Btntas.)
C'est sur vous seul ici que nos yeux sont ouverts;
C'est vous qui le premier avez rompu nos fers
De notre liberté soutenez la querelle
Brutus en est le père, et doit parler pour elle.

SCENE I!. -M stNAT, ARONS, ALBIN, suns.


(Arons entre par le eoté du théâtre, précédé de deux licteurs
d'Albin, Mn confident; il passe devant les consuls et le sénat, on et
i)
salue; et il va s'aueoir sur nn sieae préparé pour lui le devant
du théâtre.) sur
AJtONS.
Consuls, et v<ms sénat, qu'il m'est doux d'être admis
Dans ce conseil sacré de sages ennemis,
De voir tous ces héros dont l'équité sévère
N'eut jusqnes aujourd'hui qu'un reproche à M fMttt;
Témoin de leurs exploits, d'admirer leurs vertus;
D'écouter Rome ennn par h voix de Brutus)
Loin des cris de ce peuple indocile et barbare,
Que la fureur conduit, réunit et sépare,
Aveugle dans sa haine, aveugle en son amour,
Oui menace et qui craint, règne et sert en un jour:
Dont l'audace.
BMTUS.
Arrêtez; sachez qu'il faut qu'on nomme
Avec plus de respect les citoyens de Rome.
La gloire du sénat est de représenter
Ce peuple vertueux que l'on ose insulter.
Quittez l'art avec noms; quittez la natterie;
Ce poison qu'on prépare & la cour dttfurie
N'est point encor connu dans le sénat romain.
Poursuives.
AMttS.
Moins piqué d'un discours si hantain
Que touché des malheurs ou cet Ntat s'emose,
Comme un de ses enmmts j'embrasse ici sa cause.
Vous voyez quel Ma~e éclate autour de vous;
C'est en vam que TitM en détourna les coups
Je vois avec regret sa i~leitt et son zèle
N'usurer aux Romains qu'une chute plus belle.
Sa victoire afMblit vos remparts désolés;
Du sa)~ qui les inonde ils semblent ébranlés.
Ah ne refusez plus une paix nécessaire;
Si du peuple romain le sénat est le père,
Porsenna l'est des r«M que vous persécutez.
ttais vous, du nom romain vengeurs si redoutés,
Vous, des droits des mortels éclairés interprètes,
Voua, qui jugez les rois, regardez où
vous êtes.
Voici ce Capitole et ces mêmes autels
Où jadis, attestant tous les dieux immortels,
fat vu chacun de vous, brûlant d'um autre zèle
A Tarquin votre toi jurer d'être fidèle.
Quels dieux ont donc changé les droits des souverains ?
Quel pouvotr a rompu des neeudsjadis si saintst
Qui du front de Tarquin ravit le diadème?
Oui peut de vos serments vous dégager?
BMTM.
Lui-même.
M. ,“
N'alléguez pomt ces noeuds que le crime a rompus
Ces dieux qu'il outragea, ces droits qu'il perdus
a
Nous avons fait, Arons, en lui rendant hommage
sèment d'ottttsssace et non point d'esclavage;
Et puisqu'il vous souvient d'avoir vu dans cet lieux
Le sénat t ses pied* faisant pour lui des v(Bnx,
Songez qu'en ce lien même, à cet autel auguste,
Devant ces mêmes dieux, il jura d'être juste.
De «m peuple et de M tel était le lien
n nom rend nos serments lorsqu'il trahit le sien;
Et dès qu'aux lois de Rome il ose être infidèle,
Rome n'est plus sujette, et lui seul est rebelle.
AMM.
Ah quand il serait vrai que l'absolu pouvoir
Eut entratné Tarquin par delà son devoir,
Qu'il et- att trop suivi l'amorce enchanteresse,
Quel homme est sans erreur? et quel roi sans faiblesse?
Est-ce à vous de prétendre au droit de le punir?
Vous, nés tous ses sujets; vous, faits pour obéir!
Un Ns ne s'arme point contre coupable père;
9 détourne les yeux, le plaint,unet le révère.
Les droits des souverains sont-ils moins précieux?
Nous sommes leurs enfants; leurs juges sont les dieux
Si le ciel quelquefois les donne en sa colère,
N'allez pas mériter un présent plus sévère,
Trahir toutes les lois en voulant les venger,
Et renverser l'État au lieu de le changer.
Instruit par le malheur, ce grand maître de l'homme,
Tarquin sera plus juste et plus digne de Rome.
Vous pouvez raffermir, par un accord heureux,
Des peuples et des rois les légitimes nœuds,
Et faire encor fleurir la liberté publique
Sous l'ombratte sacré du pouvoir monarchique.
BRUTUS.
Arons, a n'est plus temps chaque Etat a ses lois,
Qu'il tient de sa nature, ou qu'il change à son choix.
Esclaves de leurs rois, et même de leurs prêtres,
Les Toscans semblent nés pour servir sous des maîtres,
Et, de leur chaîne antique adorateurs heureux,
Voudraient que l'univers tut esclave comme eux.
La Grèce entière est libre, et la molle Ionie
Sous un joug odieux languit assujettie.
Rome eut ses souverains, mais jamais absolus;
Son premier citoyèn fut le grand Romulus;
Nous partagions le poids de sa grandeur suprême.
Numa, qui fit nos lois, y fut soumis lui-même.
Rome enfin, je l'avoue, a fait un mauvais choix ·
Chez les Toscans, chez vous, elle a choisi ses reh;
Bs nous ont apporté du fond de l'Etrune
Les vices de leur cour avec la tyrannie.
(Use Mr..)
Pardonnez-nous,grands dieux, si le peuple romain
A tardé si longtemps condamner Tarquinl
Le sang qui regorgea sous tes mains meurtrière*
De notre obéissance a rompu les barrières.
Sous un sceptre de fer tout ce peuple abattu
A force de malheurs a repris sa vertu.
Tarquin nous a remis dans nos droit* légitimes,
Le bien publie est né de l'excès de <)ea cnmM;
Et nous donnons t'exempte ee< meme< ToMMM
S'ib pouïMent t leur tour ttre he des tyrtM.
( Les ttumnh deteendeat vers t'mtd, tt le sénat se terc.)
0 ttMtt dieu dea hero*, de Rome et'des b~ttulles,
Qui combats <ïec nMm, qai défends ses murailles,
SurionMtetMcr<,thH,MsohnotMrmenta
Ponr ce sénat, pour moi, pour tes dignes enfants.
Si dans le sein de Rome il ne trouvait un trattre
Qui regrettât les rois et qui Toulut un mattre,
Que le perfide tnen~e au milieu des tourments)1
Que sa cendre coupable, abandonnée am vents,
Ne laisf ici qu'un nom plus odieux encore
Que le nom des tyrans qu Rome entière abhorre 1
ttONS, <Mxmea<t< MM Fetttet.
Et moi, sur cet autel qu'tnud Tout protMtez,
Je jure au nom du r<~ que Tom abandonnez,
Au nom de Porsenna, Tengeuf de ta querelle,
A vous, à vos enfants, une guerM NnmorteQe.
(Les tenatotrt ~m ua pu vers le Ctpttete.)
Sénateurs, arrêtez, ne Tom séparez pM;
Je ne me suis pas plaint de tous vos attentats.
La fille de Tarquin, dans vos mains demeurée,
Est-elle une victime à Rome consacrée t
Et donnez-vousdes fers t ses royales mains
Pour mieux braver son père et tous les souverainst 'P
Que dis-jet tous ces biens, ces trésors, ces richesses,
Que des Tarquins dans Rome épuisaient les largesses,
Sont-ils votre conquête, ou vous sentais dotmést 1

EsKe pour les ravir que vom le détrônez?


Sénat, si vous l'osez, que Bmtns le* dénie.
BMTM, M tMt)H<M< MfW ~n<M.
Vous connaissez bien mal et Rome et so~ génie.
Ces pères des Romains, vengeurs de l'équité,
Ont blanchi dans la pourpre et dans la pauvrett;
Au-dessus dee trésors, que sans peine ils vous cèdent.
Leur gloinI des 'de
gMre est de do
dompter ¡¡.. rmfsqui
l~s rÓiI les possèdent.
qm 1" poaaWen~
Prenez cet or, Arons; & est vil a nos yeux.
Quant au malheureux s<tng d'un tyran odie<tx.
Malgré la juste horreur que j'ai pour sa famille,
Le sénat à mes soins a eonné sa fille;
Elle n'a poi~t ici de ces respects flatteurs
Qui des enfants des rois empoisonnent les cœurs;
Elle n'a point trouvé la pompe et la mollesse
Dont la cour des Tarquins enivra st jeunesse;
Mais je sais ce qu'on doit de bontés et d'honneur
A son sexe, à son tge, et surtout au malheur.
Dès ce jour, en son camp que Tarquin la revoie;
Mon c<Bur même en conçoit une secrète joie
Qu'aux tyrans désormais rien ne reste en ces lieux
Que la haine de Rome et le courroux des dieux.
Pour emporter au camp l'or qu'il faut y conduire,
Rome vous donne un jour; ce temps doit vous suffire:
Ma maison cependant est votre sûreté;
Jomssez-y des droits de l'hospitalité.
Voilà ce que par moi le sénat vous annonce.
t
Ce soir Fetsenna rapportez ma réponse
Reportez-lui la guerre, et dites a Tarquin
Ce que vous avez vu dans le sénat romain.
(Aux ttnatears.)
Et nous, du Capitole allons orner le faite
Des lauriers dont mon fils vient de ceindre sa tête;
Suspendons ces drapeaux et ces dards tout sanglants
Que ses heureuses mains ont ravis aux Toscans.
Ainsi puisre toujours, plein du même courage,
Mon sang, digne de vous, vous servir d'âge en 4ge t
Dieux, protégez ainsi contre nos ennemis
Le consulat du père et les armes du Cla t

SCENE m. – ARONS, ALBIN,


qui sont ttnpposésttre entrée de la salle d'tndimce dim' un autre
apptttementde la maison de Brutus.
AZONS.
As-tu bien remarqué cet orgueil inflexible,
Cet esprit d'un sénat qui se croit invincible?
n le serait, Albin, si Rome avait le temps
D'aNermir cette audace au cœur de ses enfants.
Crois-moi, la liberté, que tout mortel adore,
Que je veux leur oter, mais que j'admire encore,
Donne à Yhomme nm courage, inspiM une grandear,
Qu'il n'eût jamais trouvés dans le fond de son cmnf.
h
Sous le joug des Tarquins, cour et l'etclaT~
Amollissaientleurs mcBurs, énervaient leur eoBras)t)
Leurs rois, trop oee<mét a dompter leurs soi«t,
De nos heureux Toscans ne treuhMent pohm h ps~
tuus ai ce ner sénat Mveu!e leur génie,
S: Rome est libre, Albin, c'est fait de Fïtalie.
Ces lions, que leur maître avait rendu* plus doux,
Vont reprendre leur rage et s'ehmcer sur nous.
etouNons dans leur sang h eemenee féconde
Des maux de ntidie et des troubles du monde;
AfhmcMMOM la terre, et donnons aux RemtiM
Ces fenqn'ib destinaientau reste des humains.
Menth Tten~t-t-itt PocfMi-je ici l'entendret
Ose~-tHt
A)LBM.
Seipear, il doit ici M rendre;
A tante heure il y Tient TitM est son appui.
AMNS.
As-tu pu M parler' puisse compter sur lui?
ALBMt.
Seigneur, ou je me trompe, ou Messah conspire
Pour changer ses destins plus que ceux de l'empire
!1 est terme, intrépide, autant que si l'honneur
Ou l'tmeur du ptys excitait s~ T~Iewr;
Mtitre de son secret; et maître de lunneme,
ïmpenetHNe, et calme en sa fureur extrême
AMttS.
i
Tel MtreMs dtnB Rome a pMut mes yenx.
Lorsque TMquin régnant !=. reçut dans ces Ùeux;
Et ses lettres depuis. tM* je le vois pM~tre.

SCtNE IV. ARONS, MZ88ALA, ALBIN.


AttOM.
Généreux Messtit, l'appui de votre mettre,
Eh bien t'er de Tarquin, les présents de mon roi,
Des sénateurs romains m'ont pu tenter h MTt
Les phisirs d'une cour, l'espérance, la crainte,
A ces cœurs endurcis n'ont pu porter d'atteinteî
Ces ners patriciens sont-ils autant de dieux,
Jugeant tous les mortels, et ne craignant rien d'eux T
Sont-ils <ans passions, sans intérêt, saas viceî
MMSALA.
Ils osent s'en vanter; mais l~r feinte justice,
Leur âpre austérité que rien ae peux <Mtneir,
N'est dans ces «MM haxtains que la soif de régner;
Leur orgueil foule aux pieds l'orgueil du diadème'
Bs ont Msé M joug peur l'imposer eux-meme.
De n«<M mette eesBImtMs vengeurs,
Année peur la defeudM, en sont les onpresseurs.
Sous M noms séduisants de patrons et de pères,
Bs aneetent des rois les démarches altières.
Rome a enangé de <m; et, Mm le joug des grands,
ponr m roi qu'db avait, a trouvé cent tyrans
MOM.
Parmi vos titoyens, en esHi d'assez sage
FMtr détester tout bas cet indigne esclavage?
MSSALA.
PM aoaent leur ettt; !enn esprits.
égarés
De ce grand chm~ement sont encore enivra:
L* th* TB citoyen, dm M hMteMe ertreme,
Ayant ehMttttt rois, peMe êtte roi !ni-meme.
IMt, je wa. M nMBdé, seignenr, lai des amis
Qrn eMt ce joug nmtvetn Mmt t regret soumis;
Qm, dMM~Mnt rertemr dM peuples imhecaes,
Dm* ee torrent fMtgttem restent seuls immobiles;
Des mxrteb éprouves, dont h tête et tes bras
Sottt &itt pour ébranler ou changer tes Etats.
AtONS.
De ces b~ves Romains que faut-il
que j'espète?
Senfitont-Ns leur prince!
MMSAtA.
B' sont prêts à tout faire;
Tout leur sang est t vous mais ne prétendez
Qu'en aveugtes s~ets ils servent des ingrats; pas
Bs ne se piquent point du devoir fanatique
De aervir de victime au pouvoir despotique,
Mi du teh insensé de courir
au trépas
Pour venger un tyran qui ne les connaît pas.
Tarquin promet beaucoup; mais devenu leur ma!tre
Il les ouhheta tous, ou tes craindra peut-être.
je connais trop tes grands dans le malheur amis.
Ingrats dans la fortune, et bientôt ennemis
Nous sommes de leur gloire un instrument servile,
Refeté par dMain dès qu'il est inutile,
Et brisé sans pitié s'il devient dangereux.
A des conditions on peut compter
Ils demandent un chef digne de leur sur eux
Dont le nom seul impose a ce peuplecirage,
volage
Un chef asset puissant pour obliger le roi,
Même après le succès, à nous tenir
sa foi;
Ou, si de nos desseins la trame est découverte.
Un chef assez hardi pour vengernotre perte
AMNS.
Mais vous m'aviez écrit que l'orgueilleux Titus.
MESSALA.
n est l'appui de Rome, il est fils de Brutus;
Cependant.
Vot.TttM t t
«UH~f
Pe quel oeil ïoit-il les in}n~ce<
Dont ce sénat Mperbe a pay~ ses serv~?
Lui seul a sauvé Rome, et tonte sa valeur
En vain du consulat lui mér~ l'henn.eur;
Je sais qu'on le refuse.
tnMia~T~
)e q)t'~ ~Mt~irp,
Son toute
Pourcœnr altier
altier et.pro4Dpt
et pfo~npt cle.w.¡~i.
Metn de <:et~e tntafe;¡
est f!8m.'
4194
Ponr tonte récompense H n'ob~ant mt'Dm Ta~rwjt,
Qu'an triomphe ~ta)e,tm~c!)(iqu~<nf<)~.
robterre d'MMt pt~ ~n im~e~,
Et de son fier cpu~oM )timgHem~ttfeN~
Dans le champ de )t ~~we q~e ~ttar;i
n y marche en Meu~, pn pmt ém~
La bouillantejennes~e e<t ~M~a <ed)~re
liais que de préju~ ~o!M 4W''« detrumet
Rome, un consul, un père, et haine des rois,
Et rhorrear de )a honjte, et turtojtt M< e~to~.
Connaissezdonc Titus; voyez tonte M~ j~,
Le courroux qui l'aigrit, le poison gui renNamme;
nbrnIepowT~lMe.
ï!l'.Ï~~
~~eur,
~}fV.
A peme ai-je arraché ce seçjret de t<~ M~
nA peme arraché. Cè e~te ~ne tX~ïiHe
ai-je hti-meme,
en roB.jit
N-M. avouer ~H~a~mg,~ cra,n~ ~[. ~stb~,
Parmi Jes p88I1ODI dent H e~ Mita,
SaplMgtanda~renr~m~a)e)rte.
~M~.
C'est
C'est donc dessen~.
doncdes
On'a.jourd'hm, maigre m~,
et
aentimen~ et 411
dn COI. t. ~e?'
d'un ~II¡..
W Nq..
dtp~d
MBur Mnl nommt

tAAibin.)
Ne nona rebntmM pas. prëpMn~ïnnt, ~hin,

(A Il')
A Tom rendre sur l'heure a)~ t~te< de ~ao!U~.

Entrons chez la princettM. Un peu d'e~pMence


M'a pu du comr humain donBer <)<jtM a~eiMe
Je lirai dans ton atne,<tt peut-etc* Ms mJm
Vont f~mer l'heure D~ pu j'a«~ )M B.ma<M
ACTE SECOND.
(Le théttre tqttttente on est enppe** représenteran appartement
d«ptMsde*contah)

SCB~ – TITUS, MESSALA


MESSALA.
Non, c'est trop oSenser ma sensible amitié;
Qui peut de son secret me cacher h moitié
En dit trop et trop peu, m'offense et me soupçonne.
¡

rrrns.
Va, mon cœur à ta foi tout entier s'abandonne;
Ne me reproche rien.
MSSA1A.
Quoi vous dont !a douleur
Du sénat avec moi détesta la rigueur,
Qui versiez dans mon <ein ce grand secret de Rome,
d'un héros, ces larmes
Ces plaintes un
grand homme!1
Comment avez-vous pu dévorer si longtemps
Une douleur plus tendre, et des maui plus touchant??
r
De vos feux devant moi Tous étontnM la Aamme.
Quoi donc l'ambition qui domine en votre ~'s
tteignait~Ue en vous de si chers sentiments f
Le sénat a-t-il fait vos plus cruels tounoients?
Le baissez-vous plus que vous n'aimez TulBett
TITUS.
Ahl j'aime avec transport, je hais avec furie
Je suis extrême en tout, je l'avoue, et mon cœur
Voudrait en tout se vaincre et connaît son erreur.
MSM.H.'
Bt pourquoi, de vos mains dechtrant vo~ Nessur~s,

Th
Déguiser votre amour, et non pas vos injure~? 1
TtTns.
Que vem*tu, MessalaT J'ai, malyé mo~ courtoux,
Prodigué tout mon sang pour ce sénat jaloux
Tu le sais, ton courage e~tj'a~ à ma victoire.
Je sentais du plaisir & parler ~e ma gloire;
Mon MBur, enorgueilli du succès die mon bras,
Trouvait de la grandeur à venger des Mtgrats
On confie aiséme~ des matheu~~on surmonte
Mats qu'à est acc~ant ~e parler d~ honte t
<a
OMNe daazc cette L~~
Qnelb est dmc
Et de qMh smnm<mt. aw~M~M
ttE6**)~.
et g~p,~
MM?
y~
t~MMM
TITM.
Je rougi* de moi-même et d'un feu teménira,
Inutile, imprudent, à mon devoir contraire.
tfmStJLA.
Quoi donc) t'embition, l'amour, et M< f~renn,
Semt-ce des pMtiom indignes des grands cteunt
T!TUS.
L'ambition, famour, le dépit, tout m'acctbte~
De ce eon'eil de rois l'orgueB iMupporttNe
Mepriae ma jeuneMe et me refuse un rang
Brigué par ma ~]ear, et payé par mon sang.
Au milieu du dépit dont mon <me est MMie,
Je perds tout ce que j'tirne, on m'enlève Tullie:
On te l'enlève, hetMt trop aveugle courroux t
Tu n'OttM y prétendre, et ton coeur est jaloux.
Je l'~Touenu, ce feu que j'tTtM M contraindre,
STnite en s'échappant, et ne peut plus t'eteimdre.
Ami, c'en éttit fait, elle partait; mon cemr
De M tonette <hmme allait être vainqueur;
Je ttntMM dtHM nttt Nroitt, je sortais d'etda~ge
t
Le ciel ~t-B mMqa< ce terme mon courage't
Mot, le <b de BrutM; moi, l'ennemi des rois,
Cett du orne de Tarquin que j'tttendmM des loist
Me refuse eneor de m'en dmmer, l'ingrate!1
Bt pMtout dédaigné, pMtout ma honte éclate.
h
Le dépit, la vengeance, et honte, et l'amour,
De mes MM tOuterOt dMpoeent tour 1 tour.
HMSALA.
P<th-je ici TOM parler, mais avec con&mce?
TÎTM.
Toujours de tes MMeihj'M chéri ht prudence.
Bh bien Mt-moi rougir de me* <BMementt.
'MM~
J'tpproute et wtre MMur et v<X reMentiment*.
tMMM4~1 donc Mutean qat titm autorise
Ce oentt de tyMm dont forgSeS nous mattrueT
Won s'il TMM faut MKMtt, mugiMet en ce jour
De TOtre patience, etjNAde votre amour.
Quoi! pour prix de yce hux et de tant de TtHhnee,
Citoyen sans poutoir, amant M)M e~teumee,
Je vous TetMit hmmir Tictime de Mttt,
Oab!iédeTunie,etht)Mtdu<e)Mt!1
Ah pe<tt~tK, teigneur, un Mmr tel que !e Tôtfe
Amtit pu gagner l'une, et se Mager de t'Mtre.
TtTOB.
Bt quoi ~em-iu aMter mon esprit epetdut
MM.fMni.pnnecMrmhtmeouMYettut
1
tfen parlons plus tu vois les fatales barrières
Qu'élèvent entre nous nos devoirs et nos père*
Sa haine désormais égale mon amour.
ENevadoncpartirT
XtSSMA.
Oui, seigneur, des ce jour.
TITOS.
le n'en murmure point. Le ciel lui rend justice;
Ula m pour régner.
MESSALA.
Ah ce ciel plus propice
Lui destinait peut-être un empire plus doux;
Et MM ce ner *en*t, sans la guerre, sans vous.
Pardonnez TOM MTez quel est ton héritage;
Son Mre ne vit plus, Rome était son partage.
Je m'emporte,tei~near; max si pour vous servir,
Si pour vous rendre heureux il ne tant que périr,
Si mon Mmg.
TtTM.
Non, ami, mon devoir est le mattre.
Non, emM-me!, Phomme est libre au moment qu'il veut l'être
te r*W)M, il est vrai, ee dangereux poison
A pour quelques moment* égaré ma raison;
tM* le eœnr d'un MMat sait dompter la mollesse,
Et ramour n'eat pnMttnt que par notre hiMesse.
MMSALA.
Vo<M voyezdes Toecant venir l'ambatMdssr;
Cet honneur qu'à vous rend.
TITUS.
Ah quel funeste honneur1
Que me Tent-Nt C'est lui qui m'enlevé TnUie
C'est lui qui met le comble an malheur de ma vie.

SCBM! H. TTTCB, ARONS.


AtONS.
Après avoir en vain, pfM de votte sénat,
Tenté ce que j'ai pu pour sauver cet Etat,
Souffrez qu'à la vertu rendant un juste hommage,
J'admire en liberté ce généreux courage,
Ce bras qui venge Rome, et soutient son pays
Au bord du précipice où le sénat l'a mit.
Ah que vous étiez digne et d'un prix plus auguste,
Et d'un autre adversaire, et d'un parti plus juste!
Et que ce grand courage, ailleurs mieux employé
D'un plus digne <a!tiM aurait été payé!1
H e<t, il est des rois, fate ici vous le dire,
Oui mettraient M vos mains te tort de' leur enmire,
SMM craindre CM iwtM qu'ih admirent en vaut,
Dont fai TU Rome epriM, et !e ttnat jaomt;
Je vous piaina de servir som ce maître faroacné,
Que le mérite aigrit, qu'aaetn Mentait ne touche;
Oui, né pour ehtir~ M fait un Mche Hbhnanr
D'appeMnOr sa main sur son MMrateur;
Lui qui, t'an'etntpttithBdîoittdehMXMmé,
Devrait prendre de vous les ordres qn'it veM aotMé.
<itSa.
t
Je rends ~tice TOt «&M, te~àenr, mes soupçons
De Tes bonté* pont ttot tOtpeotOnt têt ftHonit
Je n'emmine petat <t<ow peBtttne
Pense armer met ~ttàj~a eMtt~ m t<p<a<U~te,
Et porter mon de)(tt,~eBat)~tiaden<,
AM indMMttiem q<ti <nMMtt !t eèanwa.
t
Perdez moins dtrtMte ~o~pér m& tMMMSë;
Ce camr est tant ouvert, et n'a rien qu'il déguise.
Outragé du ténat, j'ai droit aë M haïr
Je!ehthtt)MttmontWMettprBtàMMTMr.
h
OMnd Mm* «mMM M .&ntt)tt <?? tppeM,
Rome an c<znr de «< ihOHMH~Ste tnM-eM-
Vainqueurs de nos «tttXt, ?? mt~a~tet~,
Bt nous ne cMma-tMt -Mtt ptittr tMtemh.
YoiU ce que je M~ et W~tMtWM.
Sott grandeur, soit vertu, ~K~r~nzé pentretre,

e
NtpMmit~Rom~titttpMKtpMfM&t
ratme encor mieux, seigneur, ce Mntt r~bnre~,
lk
~re qu'a peut être,
Tout injuste pour moi, tout M!o&x
le
CMl'ieLt
Mtht d'aws
<'m<mtihi'
edhf fit
et d un
d'un mattre.
Je MM nh de Brat~,et Je pMte ? ~oC aear
mattra.
LaMherttgnt~ttietWh.ntMNn'.
ARONS.
Ne vous <httez~<mt point ~m eharme tt~ehaire?
Seigneur, ainsi qu'à vous la EbertA m'ett chère
Onoiqneu6
Quoique n<sous un
Mm nn roi, j'et8t tonte
bAll, 3i'eïll~l1'p~"
les a pas
VoM~oM perdez ponreM,<Ïn'en ~oa&eï pas.
a ipas ¡

Ett~l donc, entre Mwt,rMa ëe~Mas nehottquë


Que l'esprit d'xt <Mt qat f!t~ en T<tnubMqn6?
Vos loM Mnt vos tyna<~anyTtM~iftWr!~ur
M itM~, à ïXTavenT
Derient toarde a<t mttMe, 8i~~p~r
Le <enat vom opprime, et !e pe~Me Tdu~ hrâ~
il faut a'en
H &ut 11ir8-6~a
t'en Mte ~ear eS~e
Otmaie. ot it(mper 3ë~f' e~âtvé.
Le citoyen dé iMme,mtaentoitfjd<M&,
Ou hait votre t~OmNeur, tM ma~ë e~ a
vout
Trop d'éclat l'eBaronche~ ~Mt n~tM .e?eté.
Dans le bMn qu'on MMt.Mmaïqa'onMpé~&ire
Et d'un bannissement le décret odieux,
Devient le prix du sang qu'on a versé pour eux.
Je sais bien que la cour, seigneur, a ses naufrages;
Mais ses jours sont plus beaux, son ciel a moins d'orages.
Souvent la Hberté, dont on se vante ailleurs,
Ëtale auprès d'un toi ses dons les plus flatteurs;
Il récompense, & aime, il prévient les services
La gloire auprts de M ne fuit point lès délices.
Aimé du souveram, de ses rayons couvert,
Vous ne servez qn'nn màttre, et le reste vous sert.
Nthou d'un édat qu'tl respecte et qu'il aime,
Le T'attire applauditJusque nos ~tutes même
Nons ne redoutons rien d'un sénat trop jaloux
Et les sévères lois se taisent devant nous.
Ah 1 que, u6 pour la cour ainsi que pour les armes,
Des faveurs de tarquin vous goûteriez les charmesl
Je vous l'ai d~a dit, N vous aimait, seigneur;
B aurait avec vous partagé sa grandeur
Du sénat à vos pieds la nerté prosternée
Aurait.
T!TOS.
rai vu sa cour, et je l'ai dédaignée.
Je pourrais, il est vrai, mendier son appui,1
tt, son premier esclave, être tyran sous lui.
Grâce au ciel, je n'ai pomt cette indigne faiblesse;
Je veux de la grandeur, et la veux sans basseMe:
Je sens que mon destin n'était point d'obéir
Je combattrai vos reM; rettame* les servir.
MMMtS.
Je ne puis qu'approuver cet ezees de constance;
liais songez que lui-même éleva votre Mtaaeo.
tl ~en souvient toujours Mer encor, seigneur,
En pleurant avec moi wn HH et son malheur
< Titus, me disait-il, soutiendrait ma famille,
Bt lui seul méritait mon empire et ma nUe.
TITUS, <<t « <M<OmrtMMtt.
Sa aDe) dieux! TulMè! 0 Y0!ux mmrtunést1
AtMMF. f M~ttnhmt ~htt.
Je la ramène au roi que vôuz âMndonnez;
Elle va, loin de vmM et loin dé sa patrie,
Accepter pour épotï le ~i de Hgurié
Vous cependant ici servez votre sénat,
Persécutez son ttere. Opprimai son Ëtat.
J'espère que bientôt ces voûteo embrasées,
Ce Capitole en cemdrt, et ces <MK éetMaet,
Du stnat et du peuple édairsmt h* tombeau,
A cet hymen heureux vont servir de nambeMt)
SCËNE m. – TITUS, MESSAH.
TITUS.
Ah mm' cher Meaaala, dans quel trouble il me laiaaett
Tarquin me reût donnée, 0 douleur qui me preaaet1
Moi, j'autaia pu! mais non; ministre dangereux,
Tu Tenait épier le secret de mes feux.
Hélas! en me voyant se peut-a qu'on l'ignore?
n a lu dans met yeux Fardeur qui ma dévore.
Certain de ma faiblesse, il retourne a sa cour
Insulter aux projets d'un téméraire amour.
J'aurtia pu Mpouaer, lui consacrer ma viel
Le ciel t mea déaim ett deatiné Tullie 1
tfalhenreux que je suis1
MMSAt~.
Voua pourriez être heureux;
Arons pourrait servir vos légitimes feux.
Croyez-moi.
TITM.
Bannissons un espoir si frivole
Rome entité m'appelle aux mura du Capitole;
Le peuple, rassemblé sous ces arca triomphaux
Tout chargea de ma gloire et pleins de mes travaux,
M'attend pour commencer lea aermenta redoutables,
De netM liberté gaMnta inviolables.
Allez servir ces rois. nmoàt.t.
TKUS.
Oui, je les veux servir;
Oui~ tel est mon devoir, et je le veux remplir.
)t)MMLA.
Voua gamiaaez nourtant )1
TTrua.
Ma victoire est cruelle.
IOOMALA
Vous l'achetez trop eher.
TrruSh
Blé en sera plus belle.
Ne m'abandonnepoint dans l'état où je suis.
MMMtA.
Allons, aulvena aea paa; aigriaaona aea ennnia;
ZntoneenadanaeonceeurletraitqutledechiM.
SCENB IV.–BRCTOS, MBSSALA.
MMTUa.
Art<te*, iteaaah, fat deux mota t voua diM.
tCtaaUtA.
Amet.aettM~*
MtPTUS.
A vous. Un funeste poison
Se repend en secret sur toute ma maison.
Tibérinus, mon tis, aigri contre son frère,
laisse éclater d~t as jalouse colère
tt Titus, Mime d'un autre emportement,
Sait contre le sénat ton ner ressentiment.
L'ambassadeur toscan, témoin de leur faiblesse,
En ptotte t~ec joie «tient qu'avecadresse;
la
n tenr parle, et je tmin* dMeoMM séduisants
D~nn minHtM~ieBU dtM fett de* eoortMans
H devait dee demain retourner vers son maître
Mtit nm jonr qnetqnetoit e<t beaucoup pour un traître.
iteeeth, je prétend* ne rien craindre de lui;
Alla M eommander de partir aujourd'hui
tête TeajL
MMSALA.
Ceet agir «tm doute avec pmdence,
M vone eeMt content de mon obéiMance.
BMTM.
Ce n'est pe* tout mon nb avec vous est lié
Je aaia sur ton esprit ce que peut l'amitié.
Comme tane Mtmce, il est sans défiance:
Sa jetmetee est three à rotre expérience.
t
Plus B M te wne, phM je dois eepérer
Qu'habBe l le conduire, et nen a l'é~arer,
Voua ne ~oudMtjamais, ahmant de son a~e,
TiMf de xee etMtM un indigne avantage,
te KedM amMtienx,et corrompre son cœur.
ttOMAU
Cert de quoi dans rinatant je lui parlais, seigneur.
ri <ait vous imiter, servir Rome, et lui plaire;
H aime aïeu~ementas patrie et son père.
nnuTM.
B le doit: mais surtout il doit aimer les lois;
n doit en être eadaTe, en porter tout le poids.
Qui veut tea violer n'aime point sa patrie.
ttMSALt.
Nous avons Yn tons deux ai son bras l'a servie.
BMTUS.
Il a fait son devoir.
tfMSALA.
Kt Rome eut fait le sien
En rendant plus d'honneurs à ce char citoyen.
BMTOS.
Non, non le consulat n'est point fait pour son a~e;
fai moi-même & mon nb refusé mon tunrage.
Croyez-moi, le auccea de MB ammtion
Sertit le premier pat tMt tt cerniptien.
Le prh de h vert~ MMtt Mrtditaira
Bientôt t'indigne nb du plus Tert<tem père
Trop aature d'en rang d'auttàt nMina ment*,
L'attendrait dans le tM* <t )ta<tt t'thtMt*:r
Le dernier des TMqmiM m MUt tX<hnw iM~no!
Qui naquit dNM la pe<h)MW et e<t MttnMMt <Ngn<;
No<MpreBM'Mnttetet<ttd'mttt))M<t«~XM,
i
Bereetn de C mm«tt et OOthtut <«t «MMt1
Si Ton* aimez met N<t ~tte pMM à h cr«tM,
ReprtMnte~M mMM <t TttOtMe tJMM;
atonBez dNM Ma oOMt WH e)W<tea tMMtt
C'est en terrant Itttt èn~ «t reeompOMtt
De toutes les TertM met ah deit <m exen~h:1
C'est l'appui des Romains que dans lui je contemple
t
Plus il a fait pour eux, plat j'Mtge aujourd'hui.
ConnaiMez a me* TO~rn: r<MMar j'ai pont M;
Tempérez cette ardeur dt feeprit d'M ~e«M )mmzM< t
Le Natter, c'eat le perdre, et fMt outrager Rome.
tttMMU.
Je me bomaiB, MigHtOtt) !e Mi~Kt am «extatt}
J'imitai* M valeur, et M MtetrtdMie pM.
l'ai peu d'Mttohté; mth t~t aatgaw ae ctetM,
Rome Terrt bientôt <!MMM it <terh tt totM~
~UMM.
Allez donc, et j<OMh ~eeMM ttt erMM;
SijehaMteatyraM,~t)attphMtttBMtaBH.
SCËNZ t. – WhtSRAT.A
n n'eat point de t~tm pttt dut~ phM MMaHct
Que h sévérité de tM «Mtr intMMtM~
Va, je Terrai peut-être a met pMda atattu

"t_
Cet orgueil iMuJtoM dttt <<OM< tert~
Colosse, qu'un TBpM~ette~tM!Mt«t«)
Je pourrai t'écraser, et ht <MwMa saut ptttet.
–––––––––- ~if
ACTE TROISIÈME.

SCeNE Ï.-ARttttS, AUmX, tESSALa..


AM~tS, tttM htMtW A la )tMH«.
Je eommeneet aedtomtjuttt eajttNme;
Vous m'aveit bien «Mi par ttat e!< dM$eMe.
t
Tout succède mes yœmt. Dm, cette lettrw, AlMh,
Contient le sort de Rome et celui de Tarquin.
Avez-TOus dans le camp régie l'heure fatale T
A-t-on bien obserré la porte Oairinale ?T
~'assaut sera-m prtt, si par not eonjurts
Les remparts cette nnK ae nous <omt point UTtee?T
Tarquin est-il content ? croie*tB qu'on rintroduise
Ou dans Rome Mutante, ex d)UM Rome tomnite?
A~MK.
Tent sera prêt, Migneur, au miMea de la nuit.
Ttrqmn de Yo* projeU ~ott* d<)t le trnit;
D pense de Te* mmM tenif «m diadème;
ri voua doit, trm dh~ phe qn't PMttmmt même
On les dieux, e" AMtM.
d*tn pntMe tntthe)treux,
Confondront des dameint si ~nmde, n di~net d'eux;
Ou demain Mua tes lois Mme Mft Mattte;
Rome en etm!Me poit-é~t) et dans eon ttag plongée
tttM il Tant mieux qn'm FM~ Mf le treme remit ¡
Commande à de* t)qett maUteureux et teuml~¡
t
Que d'avoir dompter) <n eein de l'abcndtnee,
D~m peuple trop heureux l'indoeHe arro~)Mtcet
(A Atbin.)
Allez; j'attends ici ta prateeMe en eeeret
(A Memah.)
Memata, demeurez

SCBNE !i. AROMS, M&sAn.

Mtom.
Bh Mon t qu'arM-TemMttt
ATez-Tom de Titus Béchi le ner eeurage?
T
Dans le parti des rois pensez~ous qu'il fen)m))e?T
*MMH.
Je Tons l'avais prédit) l'mBexiNe Titus
Aime trop sa patrie, et ~ent trop de Brutus~
ri se plaint du sénat) il brute pour TuBie;
L'orgueil, l'ambition, l'amour h jalousie,
Le feu de son jeune a~e et de ses pestions,
t
Semblaient ouvrir son tme mes seduetiom~
Cependant, qui t'eut ent t ht liberté remporte;
Son amour est au comble, et Rome est la plus forte.
J'ai tenté par degrés d'enàcer cette horreur
Que pour le nom de roi Rome imprime en son c<Bur.
En vain j'ai combattu ce préjugé sévère
Le seul nom des Tarquins inttttt ea colère,
De tom entMtMm même il m'a soudain tTit;
Et je f- trop, tt j'avais achevé.
AMNS.
Ainsi de le HécMr MesMh deeespèreT
<tMSALA.
rai trompe moins d'ohettde t von* donner aon frère,
Etj'tidunMt)M<<dmtmd«tBbdeBrut)M.
AH<Mt<t.
Qnctt wm ttarim d~t g*ené Tibtrinm?t
Par qodt MMert* tecMtt, par q<MNe heureuse intrigue*
ttMMtt
SentmhMemteoie~MttMttemtMpM.
ATeemaBjàhmotaTO~.deptithmgtemps,
et de lui ies heonMK dMEhenta;
De Mm &tte
C~dH~pttm<Mpend)MtM<TettM&tttM,
Ce<&ttoMd~hHtnM,t~pempMtne)mph)dM,
TontiMea~dMRmBMMtteehddeBrntnt
DMCMM<emu<<t~)~dMmtTttM,
S<mtpeMMdM<a!rmtttq<ti,dtMMn<metigne,
MMuthet h poison de m Mmttt en~ie.
Et eepmdtmTitM, wm MMtt tMM eMtMux,
Trop M-dtMMt de lui potr <n <tM j~rnx,
Lmt<ttd<Mef!~mtiHd<MmdMrdeTicteiK, 1

Et «mM* m FottwMtMtrMMNer de M gloire.


fti ttM tM me~Mftt; fat M petndM t Mt yenx
Dm*mt eew Mthnte un Mt~ plus ~neut;
rMpMt't,j'<ipmmit,MMmdeTM<tninmeme,
T~~hemMmdeR<me<ptttteM))~Mpttme:
J.MTn<'M.MTufatnmh)f:
n «t WM, td~Mar, et ehetche t TOM parler.
AMM-
PMn~Bn~th~hperteQ)timM!e?
ThMM~yMmMnd<t,etmMfta&t)t)e
"M*
N't q~ trop MtMt le emm de ~x destins
Cett wn dieu qui ptttidt au «htt des ttNMim.
CMdM de hMMdet cette attaque MwdtiM.
StMt~Mt~.MMMt~incehMM
AtMMtt.
MMndnemH~atMKaéïTMnnear,
PMtH~dedtti~htapt~tMBdMf,
Et T)dHe, et b ~tM, ettettt à «m CMM~eT
aasd.y~
Lett<hMettnntaiM«ttNt~tMitMM~t.

w~rar,a.
ttthntimeTtdNe
BftdMw, teitMttf:
a Mme d'autant plus qu'il combat son ardeur.
n brtie pour la Nie en détestant le père;
Il craint de M parier, il ~emit de se taire;
H h cherche, il la fuit; a dévore ses pleura,
Et de famour encore N n'a que les fureurs.
Dans l'agitationd'un ai cruel orage,
Un moment quelquefois renverae un grand connue.
Je MM quel eat Titu ardent, impétueux,
S'il te rend, & ira plus loin que je ne veux.
La nere ambition qu'il renferme dans l'Ame
An thmbeM de l'amour peut raUnmer sa flamme.
ATec plaisir tarn* doute il verrait à aea pieda
Des téBatenra tremblantsles fronts hamiliea
liais je Toua tromperaia, si j'oaaia vous promettre
Qu'à cet amour fatal il veuille se soumettre.
Je peux parler encore, et je rais aujourd'hui.
AttOM.
Pniaqa'it eat amonreux, je compte encor sur lui.
Un Maatd de MMe, un aeul mot de sa bouche,
te<tt plu, pour amollir cette vertu farouche,
Que les subtils detoura et tout l'art aedueteur
B'nn chef de conjuris et d'un ambassadeur.
N'eapeMnades hamaina rien que par leurs faiblesses.
L'ambitioa de t'un, de l'autre la tendresse,
VoNt dea con)urea qui serviront mon roi;
C'eat d'eux que j'attends tout ils sont plus forts que moi.
(TnMte entre. MtM*)a se retire.)

SCOB ni. – TULLIE, ARONS, ALGINE.


ARONS.
Madame, en ce moment je reçois cette lettre
Qu'en vos an~uatez mains mon ordre est de remettre,
Et que jusqu'en la mienne a fait passer Tarquin.
TULME.
Dieux t protégez mon père, et changez son destin t
()Btem.)
jte <)retM da BoxMMM peut <of(ff de «t cendre:
te <MM)<<MXfde Mtt roi pettt es «re t oppMt
KOM «< «~ MfM; eut à M d< dc~mdre
D~ aeeptrt que je waM~p~fta~o' <Mxe lui.
Vous, <ott<« exe fafe<MH wo<M a dotttt~ la w<;
SMt~M e~ WMtt det(t)t «t depttMtre de vous.
~M )M)trrM!<f<~M<r tetw dl JM~wrM;
Si KMM «MM Mt ehor, tt
Mn* tetre ~potz.
Ai-je bien lut. Titaat. seigneur, est-il possiMe?
Tarquin, dans sea maHenra juaqu'alora initmiNe,
Pourrait?.. liais d'o& Mtt-BT. et comment?.. Ah, te<<!MNtt1
Ne veut-on qu'arracher lM secrets de mon eaMrt
Nptrgnez les chagrins d*nn< trhtt pnmeeMC;
Ne tendez point de pM~e à m« &iMe jeune~ae.
AMM.
Non,mtdMne;tTM'ïninjeMMhtqw'oMir,
Ëconter mon devoir, tne taire, et TOÛ* Mrrir;
ri ne m'appartientpoint de chercher à comprendre
Des tecrett qu'en mon tein vous eM~nez « repMdM.
Je ne veux point !e~r un <B& prtsomptueoX
Vers le Toile MCt< ~m wnt ietez sur eun;
Mon devoir tentemeat m'ordonne de foM dire
OueheietventpMTOMrelerercetemptfe,
Que ce trOne est nn ptir yt'il met t vo~ Tertm.
TUUJt.
JeMrTirtismenpeM.etMMMtTitaB)
t
Seigneur, il ae pountit.
ANOM!.
tfendotttet peint, priMef.
PonrIeMnedetetMbMhttotifhtereMe
h
De cea repnbBcMM tthtte Mtttt~
De son MB)tf eentMM t<Mlte la nertt;
I~sref)MdnxeMtentxtttt<on~eenM)B<:
n penche Terz ton ptinee achever cet o~n*~
Je n'ai point dMM son c<Mr prétendu ptnetfer;
Mtmpni<qu'it~<M~eomM!t,U~otMdoitadoKt.
Quel eeB, MM ~e~hmir, peut ~oif un diadème
Présente par vu mains, embè!U par vouB-meme? 'l
Ftdez-M tMitmmt, MM powtM ~ut ~W M! i
De l'ennemi dea rois triomphez aujourd'hui;
Amenez au sénat, rendez & TOtre père
Ce grand appui de itûnte et ton dieu tu)eMre~
t
Zt mentez l'honnemf dtTo!r entt)) vos mtiM
Bt h Mme d'an )peM, et le sort dts ROnMtns.

SCtNE IV. TULUE, ALGINB.


Tmm.
QeH que je doh d'eMtM t tt hontt ptûpieet
Met pteun font d<Mnné, tout chtage; ettt }M<tM

Bu. Itt
tn eït~
Aux <e)M dont ftiMa~ rendant teurparete,
les ricom}IIIIIIDÍ,
(AAI<h*e.)
ftcompemtmt, !Mles met en Bbette.

Va le chercher, eottt. BttmH B m'ente eneeM t


FMt-n q~t *e!t tuaMM, h<!t<t t et au'il H~netet
tM* n'teMtt~ f~QOMD~NMtt
MM!tt~& o~ <~o!r trop fhtte~t
TitM pONf dTnM~BtttT
Que dis-jet héhat d~tais'je au dépit qui la preaae
Ce que j'aurais voulu devoir t sa tendresae~
AMO«.
s&iaque le aénat ajimna son courroux,
On'N est ambitieux, et qu'il brûle pour vcus.
THUM.
il fera tout pMtr mM, n'en doute peiat; il m'timt.
(Ai<me sort.)
Va, di*-je. Cependant ce changement extrême.
Ce bNlet). De qn<h Min* men eoewr est !tomt~))t<1
Ëdatez, mon MMM, ttin~ que tMt Tefte<
La gloire, h nmon, h derett, tout t'etdanae.
Quoi mem ptM à ma titMt Tt devoif ra eMiranM)1
De Titus et d< lui je MmM le lien1
Le bonheur de l'Etat ~t donc naitte du mien 1
Tm que je peux aimer, quand pourrai-jet'apprendre
Ce changement du sort où nous n'osions prétendre?
Qaand pourrai-je, Titnt, dama ttee justes transports,
T'entendre aana regrata, te parler aans Mmofdst
TMM mes maux Mmt tnia Rome, je te pardonne;
Rome, tu vas aerrir si Titus fahandenne;
Sénat, tu vaa tomber si Tit)M est à moi
Ton héros m'aime; tremMa, et reoonnaia ton rot.

SC<Nt V. – T!!TUS, TUÏ.UE.


Ntna.
Madame, est-il bien watt daignez-vous Toir encore
Cet odieux Romain qw Tetre Menr abhorre,
Si justement haï, si coupable entera vous,
Cet ennemi.?
tUUJt.
Sei(me<tr, tout est changé pour noua.
Le destin me permet. Titus. il &ut me dire
Si j'avais sur votre âme <m véritable empire.
TIT<tS.
Eh ponTez-Tons douter de ce fatal pouvoir
De mes fem, de mon crime, et de~mon deseapoif?t
Vous ne l'a~ea que trop, cet empire funeste;
L'amour vous a aoumis mea jours, que je déteste
Commandez, épuisez votre juste courroux;
Mon sort est en vos mains.
tULLM.
Le mien dépend de Yeaf.
HTOS.
Demoi! Titus tremblant ne TMS en croit qu'à peine
Moi, je ne serais ptM !'<<bjet de votre haine t
Ah prinee)ae,aeheMt;queteepoirenchanteur
tTetere en un moment au Mte du bonheur)1
TeMM.OKtentxtttthhMfw..
Liaea, tendez heureux, rouo, TnUie, et mon père.
(Tttett qn'u m.)
Je puia donc me latter. Mais quel regard sévère
f
D'ou yient ce même accueil, et ce front consterné?
Dieux 1
TITCS.
Je Mit dea mortels !e plus infortuné;
Le sort, dont ht n~ttenr à m'MCtbter s'attache,
tfa montré men henhenr,et Mndtin me l'arrache;
Et, pour eambler les maux que mon cœur a sonnerts,
le pais mrn pOMeder, je vous aime, et vous perds.
TCtMt.
VoM.KtmT
TtTOS.
Ce moment a condamné ma vie
An comble de* horreurs on de ri(mominie,
A trahir Rome on vous; et je n'ai désormais
Que le choix des matheuM on celui des forfaits.
TCLUt.
Que d~tntqmnd ma main te donne an diadème,
Quand t)t peux m'obtenir, quand tu vois que je t'aime!
Je ne m*<n cache plus; un trop juste pouvoir,
AmmrHant mes vomt, m'en a fait un devoir.
BNMt j'ai cm ce jour le pm* beau de ma vie;
EthpMtmef moment où mon ime ravie
Peat de eea Sentiments t'eitpUqner sans rougir,
In~mt, ett le moment qnTt m'en faut repentir t
Que m'Otea-m pt~er de malheur et de crime?f
Aht aefTtr dea htpatt contre un roi légitime,
lI'opprim8r, me chenr, detetter met bien&its;
Ce aont it mes matheara, et voilà tes forfaits.
OnTM las yeux, Titm, et mets daM la balance
ï<t Mha du tettat, et la toute-puiManee.
ChoMt de recevoir ou de donner la loi,
D~m vu pettpte ou d'an trône, et de Rome ou de moi.
ZMphM-M, grands dieux, le parti qu'il doit prendre.
TtTM, ttt <)H TO«hM< !< t«tr<.
Monehoixe<HtMt.
TULUt.
Eh bien eraina-tu de me t'apprendM?
PMte, oae mériter ta grâce ou mon courroux.
Cu~atHnomdeatint..
TtTBa.
D'être digne de Tont,
N$M encor de moi-même, à Rome encor ndde;
Brt!tnt d'amour pour vous, de combattre pour elle;
D'adorer vos vertus, mais de les imiter;
De vous perdre, madame, et de vous mériter.
TULUB.
Ainsi deno pour jamais.
TITUS.
Ah 1 pardonnez, princesse
OuMiez ma tuteur, épargnez ma faiblesse;
Ayez pitié d'un Mmr de soi-même ennemi,
MmM matheurem cent fois quand vous l'avez haL
Pardonnas, je ne puis vous quitter ni vous suivre
Ni pour vous, ni sans vous, Titus ne saurait vivre;
Et je mourrai plutôt qu'un autre ait votre foi.
TULUB.
Je te pardonne tout, elle est encore à toi.
TITUS.
Eh bien si vous m'aimez, ayez l'âme romaine,
Aimez ma république, e~ soyaz, plus que reine;
Apportez-HMi pour dot, au lieu du rang des rois,
L'amour de mon pays, <*t l'amour de mes lois.
Acceptez aujourd'hui Rome pour votre mère,
Son vengeur pour époux, Brutus pour votre père
Que les Romains, vaincus en générosité,
A la die des rois doivent leur liberté.
TUUJt.
Qui? moi, j'irais trahir.?
TITUS.
Mon désespoir m'égare.
Non, toute trahison est indigne et barbare.
le sais ce qu'est un père, et ses droits absolus;
Je.sais. que je vous aime. et ne me connais plu!.
TOU.K.
Écoute au moins ce sang qui m'a donné la vie.
TITM.
Eht dois-je écouter moins mon sang et ma patrie?t
TOU.K.
Ta patrie! ah, barbare! en est-il donc sans moi?
TITUS.
Nous sommes ennemis. La nature, la loi
Nous impose à tous deux un devoir si farouche
TULUE.
Nous ennemis ce nom peut sortir de ta boucne 1
TITUS.
Tout mon cœur la dément.
TULLM.
Ose donc me servir;
Tu m'aimes, venge-moi.
SCENE vi.-BM'hi&, AhCMS, trrM, TMiK, MSSA&t,
AtBï~, fROcULOs, LicT~utS. 1

BBUTOS, d r<t!!<
Madame, il faut partir.
Dans les premier* écbts des tempêtes publiques,1
Rome n'a pu vous rendre à v*M <Hëux domestiques;
Tarquin même en <te teMpt, prbmpt à vous oublier,
Et du soin de nous peMM b<tap< tout entier,1
Dans nos caJamités edniondtnt ttt tamUM,
N'a pas même tM-~emams rèdëmtndt st Nie.
Souffrez que je MtppeU)! utt tMttti towtmif ),1
Je vous privai d'un père, lit due tout en Mrv!h
Allez, et que du tr<me, on lb ciel Tout tppeUe,
L'inNexiMe équité soit la garde éternelle.
Pour qu'on vous obéisse, obêiMët aux Ms;
Tremblez en contemplant tout lé devoir des rois;
Et si de vos CatttttrX la funeste atMiet
JNMM dan* votrè MMtr ebfanim )t juMicet
Frtte alors d'ttMMt du penTOn- ft~Tehit~
Souvenez-vous de Home, et songM& ttrqttm
Et que ce grand exempte, aw mM e<pt!r st <MMh,
Seithlec<mdeiti[<!MetIètenM~<tuttwde<
(AAro!)
t«)enatTOuslarend,sei~M)ir;Xt*'«tAvetH
De la remettre aux mains d'uB ptM et d'un épom.
PfocnhM Tt Tous suivre à la porte Sacrée.
TITUS, ttô~t~.
0 dé ma pastion tnreur desëspertet
(M~t~rsAMM.)
Je ne souffrirai point, non. Permettez, i~eur.
(B)mt<m et Mue Mutent avee leur sniM; Ar&M etïtëittata rettttn )
Dieux t ne mourrai-je point de honte et de douleur t
(AAron..)
Fourrai-je yoM ptttMÎ1
AttOtte.
Seigneur, le temps me presse.
Il me faut suivre ici Brutus et la princesse;
Je puis d'une heure OMor retarder son départ
Craignez, seigneur, craignez de me parter trop tard
Dans son appartement nous pouvons l'un èt l'autre
Parler de ses desttM, et peut-être du votre.
fttsoM.)
sOl1.)
SCENE Vn. – TITUS, MESSALA
TiTOS.
Sort qui nous as rejoint*, et qui nous désunit t
Sort, ne nom a~-tu faits que pour être ennemitT
Ah 1 cache, si tu peux, ta fureur et tes lannes.
MEMALA.
Je plaint tant de vertus, tant d'amour et de chMmM;
t
Un coeur tel que la tien mtfttait d'être vous.
TITM.
Non, c'en est fait; Titus n'en sera point l'épouï.
WESSALA.
Pourquoi?Quel vain scrupule à vot désirs s'oppose?t
TITUS.
Abominableslois que la cruelle impose 1
TyMM que j'ai vaincus, je pourrais vous servir t
Peuples que j'ai sauvés, je pburtth vous trahir!
L'amour dont j'ai six moM vaincu la violence,
L'amour aurait sur moi cette anrMtse puissance1
J'mposeMM mon père à ces tyrans cruels1
Bt quel père? un héros, l'eMmple des mortels,
L'appui de son pays, qui m'Instruisit a l'être,
Que j'imitai, qu'un jour j'eusse égalé peut-être.
Après tant de vertus quel horrible destin
MEMAI.A.
Vous ette* K< vertus d'un citoyen romain
B ne tiendra qu'à vous d'avoir celles d'un maître
Seigneur~ vous seMtt Mt dès que Vous voudrez l'être.
Le ciel met dans vos mains, en ce moment heureux,
La vengeance, l'empire, et l'objet de vos teui.
Que dis-je ? ce consul, ce héros que l'on nomme
Le père, le soutien, le fondateur de Rome,
Qui s'enivre à vu yeux de l'encens des hmnains,
Sur les débris d'un trône écrMé par vos mains,
S'il edt mal soutenu cette grande querelle,
S'il n'edt vaincu par vous, il n'était qu'un rebelle.
Seigneur. e-MelIissM ce grand nom de vainqueur
Du nom plas glorieut de pacincateur;
Daignez nous ramener ces jours 0& nos ancêtres
Heureux, mais gouvernés, libres, mais sous des maîtres,
Pesaient dans la Mtneë, avec un même potds,
Les intérêts du peuple et la grandeur des rois.
Rome m'a point pour eux une haine immortelle;
Rome va les aimer, si vous régnez sur elle.
Ce pouvoir souverain que j'ai vu tour à tour
Attirer de ce peuple et la haine et Patnour,
Qu'on craint en des États, et qu'ailleurs on dettre,
Ett des goufemementt le meiNeur ou le pire,
Anreux tom un tyran, divin sous un bon roi.
MTM.
MtMth, ton~ez-Tom que vous parlez moi
t
Que désormais en vous je ne voit plus qu'un trtttre,
Et qu'en wa* epM~ntnt je commence de t'etreTt
MMt!
Eh bien 1 tppMnet donc que l'on vous ravirr
I/mettinttNehonneur dont Tout n'oeez jouir;
Qu'un autre tecomptirt ce que Tout pouviez faire.
TtTUS.
Un MttMt *n<te; diemt parte. qui?t
tttMALA.
Votre &ère.
Trrus.
tton tttreT
)tMa*LA.
A Tarquin même il donné sa M.
TtTM.
non tttre tmhit Rometf
xmeM~.
B <ert Rome et son roi;
Bt Tarquin, malgré Tout, n'accepterapour gendre
Que eehti des RomtnM qui l'aura pu détendre.
THM.
Ciel! perMet. écontez mon eour longtemps séduit
A méconnu l'tMme ot Tout m'tTez conduit.
Voua peMet me réduire an malheur nécessaire
Battre ou le déhteur, on ~Mnptice d'un frère
MtM ptutôt Tetre <M<
ttMMLA.
Vous pouvez m'en punir;
Frappez, je le mérite en voûtant vous servir.
Du mn~ de votre ami que cette main fumante
T joigne encor le Mng d'un frère et d'une amante;
Et, leur tête à tt m*in, demandez au ténat,
pour prit de vos wrtm, tTMnneur du coMuht;
Ou moi-même t l'inthnt, dédtmnt les complices,
Je m'en ~ti* commencer cet tnrem Mcrimeet.
TITUB.
Demeure, malheureux, ou crains mon désespoir.

SŒNE Vm. – Trrus, MESSALA, ALBIN.


ALBOt.
L'NntMttdeur toectn peut maintenant vom voir;'
ttettehet ttpnmetM~
TITtM.
Us.
TITCS.
fhn je
Oui, ehez Tullie.
vaigt chez
M vais TnNie.
Tuuie
.'y MaM. 0 dieu de Rome ô dieux de ma patrie 1
Frappez, percez ce coeur de M honte alarmé,
Qui serait ~ertneux, s'il n'avait point aimé.
C'est donc voua, sénat, que tant d'amour s'immole?
(AMessata.)
A Tous, ingrats 1. Allons. Tu vois ce Capitole
Tout plein des monuments de ma ndélité.
MESSALA.
Songez qu'il est rempli d'un sénat détesté.
TITUS.
Je le sais. Mais. du ciel qui tonne sur ma tête
J'entendsla Toix qui crie Arrête, ingrat, arrête
Tu trahis ton pays. Non, Rome non, Brutus
Dieux qui me secourez, je suis encor Titus.
La gloire a de mes jours accompagné la course
Je n'ai point de mon sang déshonoré la source;
Votre victime est pure; et s'il faut qu'aujourd'hui
Titus soit aux forfaits entratné malgré lui,
S'il faut que je succombe au destin qui m'opprime;
Dieux 1 sauvez les Romains; frappez avant le crime <

ACTE QUATRIÈME.

SCENE I. TITUS, ARONS, MESSALA.


TITOS.
Oui, j'y suis résolu, partez; c'est trop attendre;
Honteux, désespéré, je ne veux rien entendre;
Laissez-moi ma vertu, laissez-moi mes malheurs.
Fort contre vos raisons, faible contre ses pleurs,
Je ne la verrai plus. Ma fermeté trahie
Craint moins tous vos tyrans qu'un regard de Tullie.
Je ne la verrai plus oui, qu'elle parte. Ah; dieux!l
AMNS.
Pour vos intérêts seuls arrêté dans ces lieux,
J'ai bientôt passé l'heure avec peine accordée
Que vous-même, seigneur, vous m'aviez demandée.
TITOS.
Moi, jel'at demandéet
AMttS.
Hélas! que pour vous deux
J'attendais en secret un destin plus heureux!1
J'espérais couronner des ardeurs si parfaites;
n n'y faut plus penser.
TtT~s.
Ah! cruel q"3 vous
Vous avez Ta ma honte et mon abaissement;
i tf;
Vous avez Ta Titus balancer un moment.
Allez, adroit témoin de mes l<ches tendresses,
t
Allez vos deux rois at)npn<,er mea hiblesses;
1

t
ContM ces tyrans tetTM~ par tNee coups
Que le Ch de Brutus
ttaM ajoatez au
t
moins
pttu'~ levant voms;
pf~nat tant de larmes,
que,
Halgré Tout et Tullie et tes ple~m, et ses cha)r;net,
Vainqueur encor de moi, libre, et toujours Romain,
Je ne suis point soumis par le sang de Tarquin;
Que rien ne me surmonté, et que je ~ure enco~
Une guerre étemeUe t ce sang que j'adore.
A~tM'a.
J'excuse la douleur ou vos sens sent plonge i
Je respecte en partant v~s tristes pr~ug~s,
Loin de vous aecaNef, tTec Tous je so~p)re
EUe en mourra, c'est tout ce que je peu; ~)M dire.
Alieu, seigneur.
0~.
SCENE n. – TITUS, MESSALA.
tKM.
Non, je ne puis sounrir
Que des remparts de Rome on la laisse sortir
te~euxtaMtentranperildematte.
)t)M<~I.A.
Vous voulez.
Titus.
TttOs.
Je suis loin de tt~hi~ m~ M~rie.
Rome l'emportera, je le pais; mais ennn
Je ne puis séparer TuMe et mon destin,
Je respire, je vis, je périMi pour elle,
Prends pitié de mes tnàu~, courons, tt que ton zNe
Soulève nos amis, rassemble nos soldats
Bn dépit du sénat je Mtiendrai ses pas;
Je prétends que dans Rome ~le reste en otage
Je le veux.
)tMSAÏ.A.
Dans quels seins votre amon~ vous enga(~!3
M que prétendez-vous par ce ~oup dangereux,
Que d'avouer SMt <rnH un amour tMtheureux?
KT«.
Eh M<mj c'est au t<Mt qu'il tant que ja m'adtMM.
rois de Rome adoucir la rudesse;i
Va de ces
DMeur que l'intérêt dt l'S<~t, 4<! ~rutus,
Hélas que je m'emporte en desseins super~ust
)tES*At4.
Dans la juste douleur «4 votre i~me est en proie,
n faut, pour vous t<~vir..T,
tT~S.
ït~utouejelavoie;¡
Il faut que je lui t~)e. Elle pM~ en ces HeM;
EUe entemdttdu mpt<M tf~ ~neb adieu~,
ttMStI~.
Parlez-lui emyeMn~. RTUS.
T~TM.
~nis perdu c'est elle.

SCIMB m.nrua, Masau~, Tunn:, ~t~f


On ï<MM attend, madame.
*W.
soLUa.
TULUE.
Ah 1 sentenceemeHet1
L'ingrat me touche eneote, et BfutM mee yeM
Pandt un dieu terrible armé contre nous deux.
ftime, je crains, je pleure, et tout mon Cfeut *'t9Me.
AllOM.
<tTU<.
Non, deBMMet-
MLmt.
QtM me MU~w, twb~e?T
Ne tromper, me bm~ert
TtTO~.
Aht d)~ <e ~nr ~Bre~
Je sais ce que je doio, non que jq veu~,i
Je n'ai plus de nitoBi, vm~ me l'Me?, raYi~,
Eh bien! guidez mes pM, tf~V~~M f~)
i
Régnez donc en ty~n $ut mee tem éperdm ¡
Dictez, si TOM I'o<e*, 1 les erimet de Titus,
Non, plutôt que je litt* a~ «iuame*, ~i carnage,
Ces murs, ces citoyeM qu'a sauvés mon courage;
Qu'un père, abandonna p<t Hn nia furieux,
Sous le fer de Tarquin.
fW-
M'en préservent ~M dteux!1
La nature te parle, et sa voix m'e<t ~rop chère;
t
Tu m'as trop bien appno tten)~r pour un pt~ i
Rassure-toi; Brutus est dtitO~mats le a~e!)
Tout mon sang est à toi, qui te répond dtt tien;¡
Notre ameur, mm hyme~, mes jours e~ sont ~e ~e ·
Je sera* dans tes mams M nue, son otage.
Peux-tu deMMterT Penses-tu qu'en secret
Brutus te ïtt au trône avec tant de regrett
H n'a point sur son front placé le diadème
MM, Mm un autre nom, n'est-il pas roi lui-même?
Son règne est d'une année, et bientôt. Mais, hélasr
Que de &iNes raisons, si tu ne m'aimes pas)1
Je ne dis plus qu'un mot. Je pars. et je t'adore
Tn pteures, ta &0nis; N en est temps encore
Achève, parle, inp~t) que te &nt-B de plus?
T!TW.
Votre haine; elle manque an malheur de Titus.
TULUB.
Ah! c'est trop eMnyer têt indignes murmures,
Tes ~MM engtgetnents, tes plaintes, tes injures;
Je te rends ton amour dont le mien e!'t confuB,
Et tes tmmpeuM serments, pires que tes refus.
Je n'irai point chercher au fond de l'Italie
Ces fatales gundeurs que je te SMnne,
Et pteurer loin de Rome, entre le* bras d'un roi,
Cet amour mtBMnretm que j'ti senti pour toi.
J'ai r<gt< mon destin; Romtin dont la rudesse
N'aneete d< Tertu que eentte ta m~ttesse,
Héros pour m'MMNer, timide à me servir,
Incertain dans tes ~BM, tpprettds 1 les remplir.
Tu ~ernts qu'une hmme, à tes yeux mepristNe,
Dtns ses projets au moins était inébranlable;
Bt par la termete dont ce eomr est ormt,
Tittts, tu connsttTM comme il t'aurait timt.
Au pied de ces murs même eu régnaient mes ancêtres,
De ces murs que ta moin défend contre leurs maîtres.
Où tu m'oses trahir, et m'outrager comme eut,
Où ma foi fut séduite, où tu trompas mes hux,
Je jure a tous les dieu qui vengent tes parjures,
Que mon bras, dans mon sang enaeant mes injures,
Plus juste que le tien, mais moins irrésolu,
Ingrat, va me punir de t'avoir mal connu;
Bt je vsis.
Tn'cs, foft~ttt'tt.
Non, madame, il faut Tous satis&ire
Je le veux, j'en frémis, et j'y eouM pour Tous plaire;
D'autantplus malheureux, que, dans ma passion,
Hon coeur n'a pour excuse aucane iBusion;
Que je ne geute point, dans mon désordre extrême,
Le triste et rain plaisir de me tromper moi-même;
Que t'amour aux torMts me force de Tohr;
Que Tous B~aTea vainar sans ponroir m'aïeugier;
6t q)t'eneefe indigné de l'ardeur qui m'anime,
la vertu, mais j'embrassele crime.
Je eheris
HaïteeMMi, fuyez, quittez un malheureux
Qui meurt d'amour pour vous, et déteste ses feui.
Qui t
va s'mur vous sous ces affreux augures,
tamd les attentats, le meurtre, et les parjures.
TOLUE.
t
Vent iMuttez, Titus, ma funeste ardeur;
V«m MmM à quel point vous régnez dans mon cœut
Om, je TM pMf toi seul, oui, je te le confesse;
MtM malgré ton tmonr, mais malgré ma faiblesse,
Sois <tr q~ te trépM m'inspire moins d'enroi
Qae hmain d'un épouY qui craindrait d'être à moi;
Qui se repeatinit d'avoir serri son mattre,
Que je Mt seareMin, et qui rougit de l'être.
Voici FiMttmt affreux qui va nous éloigner.
Sen~itns-tet que je t'aime, et que tu peux régner.
ï.'tmbetttdear m'attend; consulte, délibère
Dms <me heure arec moi tu reverras mon père.
te pMt, et je retiens sous ces murs odieux
PMr y tentref en reine, ou périr à tes yeux.
TITOS.
Vote ne périrez peint. Je rais.
TUHM.
Titus, arrête;
Et me tuhtmt pme loin tu hMMdes ta tête
On peut te sonpeemMr; demeure adieu; resous
Mtre mon meurttier on d'être mon époux.
SCENE IV. TITOS.
Tn remportes, cruelle, et Rome est asservie;
Reriens régner sur elle ainsi que sur ma vie;
Reviens je vois me perdre, o~ vais te couronner
Le plus grand des forfaits est de t'abandonner.
Qu'en cherche Messala; ma fougueuse imprudence
A de son amitié lassé la patience.
Maîtresse, amis, Romains, je perds tout en un jour.

SŒNE V. TITUS, MESSALA.


TITUS.
Sers ma fureur enfin, sers mon fatal amour;
Viens, suis-moi.
MMSÀLA.
Commandez, tout est prêt; mes eohertt*
Sont au mont OuMnal, et livreront les portes.
Tens née braves amis vont jurer avec moi
14
De reconnattre en voua l'hét~~er de leur roi.
Ne perdez point de ~empt, dé~à ta nuit ptus sombre
~re,!
d.~ secret de ~n
Voile nos grands dessems du
TITOS.
om~
1!9!J.,ontbra,

L'heure approche; TuNie en compte les moments.


Et Tarquin, après teut, eut mes premiers serment:
(te fond du théâtre t'ouTte.)
Le sort en est jeté. Que vot~e~ c'est mon père)1
S06NE VI.~BMTU8, 'n!TU8, J~~gAL~t M~WW
BMtOS.
Viens, Rome est en danger; e'ett en toi qna j'e~ète.
Par un avis secret le sénat est instruit
Qu'on doit attaquer Rome ta milieu de la nuit.
rai brigaé pour mon aang, pour le héro* que j'aime,
L'honneurde commander dtM ce pe~U ettMme s
Le aenat te raccerde; Mme-tei, mon eher nh;
Une seconde fob Ta aanrer tan paya;
Pour notre liberté Tt prodiguer ~a rie;
Va, mort on thomp)M)nt, ta feraa mon envie.
TtTM.
OeH.
B~CTM.
Mon nb 1.
Ttrua.
Pornos, seigneur, en d'au<~ mam~
Les hwnm dw tttntt « )* tott d~ ~majuM,
)(f~)HtM
Ah t qnèi détordre anreut de son âme s'empare t
BM~Ut,
Tout pourriez retuter l'honneur qu'on vous prépare?P
TitM
Qui? moi, seigneurt1
MtOTOtt.
Nt quoi 1 wtre eoHtt e~Mt
Dea refus du eenat art eneMt <<Met 1
De vos prétentioM je vois lea injwttic<a.
Ah mon nb, ext-a temps d'écouter Me eaprieeat 1
Vous avez aauvé Rome et n'étea pas heureux ? t
Cet immortel hmmMt n'a pu combM ~t~oeux ?t
Mon nh au consulat a-t-U 0)~ prétendre
Avant l'ate où les to~ pern~ttent de t'attendre T?
Va, ceNe de briguer une injmite ~Teur;
La place où je t'enroie est tan nnate ditonneur;
Va, ce n'e~ qu'au~ ~ran~ que tu da~ <& colère
De l'Ëtat etdetet~~nequ~jaamtpj~e,
Donne ton eane a H~te, <t n'M) e~B r)an,
M* te)q<MM un héros; Mb plus, sois ctteyM.
-"IL. lU,
Je touche, mon cher z_ -=~-
e._ au bout de ma CMheM;
Ta triomphantes maim vont fermer ma paupière)
Mais, soutenu du tien, mon nom ne mourra plus;
Je renaîtrai pour Rome, et vivrai dans Titus.
Que dis-je je te Mis. Dana mon âge débUe
Lés diemt ~a m~'ont donné <pt'<m courage inutUe;
Mais je te verrai vaincre, ou mourrai, comme toi,
Yen~ettr du nom romain, Mbre encore, et sans roi.
TMM.
Ah,Me<Mht1
SCENE vn.–BRtrrus, VAI.EMU9, TÏTU3, MBaSALA.
VALiMOS.
Seigneur, iutea qu'on se retire.
BRUTC~, 4 <M <<-
Comrt, TO)e.
(Tilas et MeMah Mrtent )
VAï.Ëtms.
On trahit Rome.
~M~TM.
t
Ah qu'entendtt-)er
Ttt.<MUS.
on oompire.
On eonapiTt.
le n'en aauraM douter; on nous traMt, seigneur.
De cet affreux complotj'ignore encor l'auteur;
Mais le nom de Tarquin ~ie~t dq M taire entendre,
Et d'indignes Romains ont parlé de M rendre.
BMTUS.
Des eitoy<m romains ont demandé des fars (
Y~!HOS.
Les pertdes m'ont fui par des chemins divers;
On les suit. Je soupçonne et MénM et Lélie,
Ces partisans des rois et de la tyrannie,
Ces secrets ennemis du bonheur de l'État,
Ardents à desunir le peuple et le sénat.
Messala les protège; et, dans Ge trouble e~trsme,
J'oserais soupçonner jusqu'à Messala même,
Sans l'étroite amitié dont l'honore Titus.
BMTM.
Observons tous leurs pM; je ne puis rien de plus
La liberté, la loi, dont nous sommes les pères,
Nous défend des rigueurs peut-être nécessaires ·
Arrêter un Romain sur de simples soupçons,
C'est agir en tyrans, nous qui les punissons.
Allons parler au peuple, enhardir les timides,
Encourager les bons, étonner les perMes.
Que les pères de Rome et de la liberté
Viennent rendre *m Romains leur intrépidité;
Quels ctBUK en nous voyant ne reprendront courage t
Ment, donnez-noua la mort plutôt que l'esclavage 1
Que le aénat nom <nivp.

SCENE Vm. – BRUTUS, VALËRHJS, PROCULUS.


PttOCULM.
Un e<dtTe, seigneur,
D'un entretien secret implore la faveur.
Dans la nuit T t cette heuretBtUTUS.
t
PMCm.M.
Oui, d'un avis fidèle
Il apporte, dit-il, la pretMnte nouille.
BRUTU&
Peut-être des Romains le Mlut en dépend
Allons, c'est le* trahir que tarder un moment.
(APMtnhM.)
Tom, tllez Ter* mon Ils; qu'à cette heure fatale
n défende surtout h porte QnMMie,
Et que la terre *TOue, au bruit de ses exploits,
Que le tort de mon sang est de vaincre les rois.

ACTE ONQUtËME.

SCtMt BRUTUS, LM BÉttAKTM, PROCOUt


UCTtOM, L'MCLtTt VMDEX.
Bturm.
Oui, Rome n'était plus; oui, sous la tyrannie
L'MtpMteliberté tombait tnéantie;
Vêt tombeam ne rouvraient; c'en était fait Tarquin
Remtnit de* cette nuit, la vengeance à la main.
C'ett cet ambassadeur,c'est lui dont l'artifice
S<t)M la pu dea RommM creusait ce précipice.
Ennn, le erehM-~uB t Rome avait des enfants
Qni CMt~hxMnt eontM elle, et servaient les tyrans;
MtMth eonduittit leur twugte furie,
A ee pedMe AMM il vendait M patrie
ttai* le eiel a veiné Bur Rome et sur vos jours;
(En m<m)M)tt l'etehTe.)
Cet etcltTC a d'Arem écouté les dMcourt;
n a préru le crime, et son avis Mêle
A rtveiHé ma crainte, a ranima mon zèle.
ttessala, par mon ordre arrêté cette nuit,
Devant voua t Finstantallait être conduit:
J'attendais que du moins l'appareN des supplices
De sa bouche inndele anachat M* complices
Mes licteurs l'entouraient, quand lleaala soudain,
Saisissant un poignard qu'il cachait dans son sein,
Bt qm't VMM, tfMtMm, B destinait peut tiré
< Me* MCKf, *-t4t dit, que l'on
cherche à connattre.
C'est dans ce eœnr Mnt;hnt qmTl faut les découvrir
Bt qui Mît conspirer, Mit se taire et mourir.
On t'ecrie; on t'agace: il se frappe, et le trattre
Meurt encore en Romain, quoique indigne de l'être.
Déjà des murs de Rome Arons était parti
Allez loin MM Je camp nos gardes l'ont suivi
On arréte à fiMtant Anm* BTec Tullie.
Bientôt, n'en doutez point, de ce complot impie
le ciel va découvrir toutes les profondeurs;
PabUcoIa partout en cherche les auteurs.
liais quand nons eonnattrom le nom des parricides,
Punez garde, Romains,point de ~race am perfides;
FtMMnt-ib nos amis, nos frères, nos enfants,
Ne Teytt que leur crime, et gardez vos serments.
Rome, la Nherté, demandentleur supplice;
Et qui pardonne au crime en devient le complice
(Al'esdave.)
Bt toi, dont la naissance et l'aveuRle destin
N'avait tait qu'un etdave et dut faire un Romain,
Par qui le aénat vit, par qui Rome est sauvée,
Ï~eeoia la liberté que tu m'as conservée;
Bt, prenant désormais des sentiments plus grands,
Sois l'égal de mes fils, et l'enroi des tyrans.
liais qu'et~ce que j'entends T quetle rumeur soudaine ?t
pMcems.
AmM est arrêté, seigneur, et je l'amène.
De quel front poum-t-il ?.BMïns.
SCËNE n. – BRUTUS, LM stNATBOM, ARONS, ucTBnx&
AMttS.
Jusques à quand, Romains,
Voulez-vous protaner tous les droits des humains t
D'un peuple révolté conseils vraiment sinistres,
pensez-vous abaisser le* roi dans 1<MM ministMatt
Vos lietenra insotenta viennent de m'arrêter
j~t~e mon mattre oa moi que l'en veut insulter? t
Et chez ht MtioM ce Mng tmïMtbh.t..
tttitt~
Ptus ton rang est sacre, p!M u ? MM eMptM~
Cesse ici d'attesterdes tittet sapetftws.
At<Mt)<.
L'ambassadeur d'un roi ).
BttCtMt
Ttutt~,tUMt'eSpi))tt
Tu n'es qn'tm ceajitrt pmt d'mt nom MMt<t<tf
Que l'impunité Mdtt enhtMt<MtttM edme.
Les vntis tmbMMdMMt, interpttta* dM toi<)
Sans les desh<Htotet Mvtnt Mf~ leuta MMt
De la foi des hamttM ~tefett dtpMtttitMt i
La ptijt seule est le tmit de ttUM MunM nanisterM;
Dea sonTerain* du mende ih tdnt te* ncMtd* atCTee)
Et, partout Men&iMnts, ttmt pMteut révereti
AcettMits,Mt)tpem<MtteMtoMMtttM:
KaM n tu Teux tu motn* ttmdM eetmpte & ton BmttM
Des tettortt, de* vertu*, dM teit de eet Ëttt,
CmnpMndt ft~th da Rem*) et to)tMu< le sénat.
Ce peupte M~*M' et Mint ttit
tetpectet eMCM
Les hn* dM Dtt!oM qat ta mon dethmMre t
Hut tu les meeMMit, plus MUtht pMtteMM;
Et te )teut cMiimeut qa*!et noue t'in~OMtt~1
C'Mt de voir etptit~ la titoyent p~Mf
Qui Mtient avec toi le-ars eomplott pMnddes.
Tout couvert de leur tm~ «p<md<t daT<mt têt,1
Va d'un eniMtMta«ntMttnitton rot;
Et nmntM en ta pMBCxmt) MM pMtptM d'Iftttet1
La ttinteté de Rome et teu ignemini~
Qu'on l'tNmtM, Metom.

SCENE ni. <&0t<t6, VAUtMtM,


– MM StttAttÙts,
PRbCtMS.
om'nHh
EhbMB'Yt)ed)M,
Ils tont MMM MM doute, ih sont &u moins connus t
Q)Ml twnbM <t Mir dM~nn, conYtant votre visage,
De maux encer plus (~!tùns tenible être le preM~eT
1
Yeu* MmiMez.
Tttftmns.
ten~M qM v<M* etee Bruta*.
ttCTUS.
ïMt.
Eïp!)quez
~u~mnh.
<* mmtMe à et p~. T<HH dire
(H M donne de* MNettes.)
Voyez, seigneur; Uset~ connaissez les coupables
BRUTus, prenant les tablettes.
Me trompez-vous, mes yeux? 0 jours abominables 1
0 père inmrtuné ) Tibérinua ? mon fils1
Sénateurs, pardonnez. Le perfide est-il pris?Q
VAttMUS.
Avec deux conjurés il s'est agé détendre;
h
Ils ont choisi mort ptttôt que de se tendre;
Percé de coups, seigneur, il est tombé près d'eux
Mais il reste à vous dire un malheur plus affreux,
Pour vous, pour Rome entière, et pour moi plus sensible
BMTnS.
t
Qu'entends-je?
VALËMOS.
Reprenez cette liste terrible,
Que chez Messala même a saisi Proculus.
BMTCS.
Liaons donc. Je frémis, je tremble. Ciel Titus ) 1
(B se hiMe tomber entre les bras de Pf6tn)us.)
VALÉMÛS.
Assez près de ces lieux je l'ai trouvé sans armes,
Errant, désespéré, plein d'horreur et d'alarmes.
Peut-être il détestait cet horrible attentat.
BMTHS.
Allez, pères conscrits, retournez au sénat;
n ne m'appartientplus d'oser y prendre place
Allez, octerminez ma criminelle race;
Punissez-en le père, et jusque dans mon Oanë
Recherchez sans pitié la source de leur sang.
Je ne vous suivrai point, de peur que ma présence
Ne euspendtt de Rome ou fléchit ta vengeance.

SCENE IV. – BRUTUS.


Grands dieux t & vos décrets tous mes vœux sont soumis
Dieux vengeura de nos lois, vengeurs de mon pays,
C'est vous qui par mes mains fondiez sur la justice
De notre liberté l'éternel &lince
Voulez-vous renverser ses sacrés fondements?
Et contre votre ouvrage armez-vous mes enfants?
Ah que Ttbehnm, en sa Mehe furie,
Ait servi noa tyrana, ait trahi sa patrie¡
Le coup en est aBreux, te traître était mon fils.i
Mais Titua! 1 un htreet l'amour de son pays(
Qui dans ce même jour, heureux et plein de gloire.
A vu par un triomphe honorer sa victoire t
nm*, qumm ~J*~)~e ont coaronne mes HMMBtt1
L'etpoir de ma tieBtcMe, et celui des Romains 1
TitMtdieMt1
SCENE V. BRUTUS, VALSMOS, Mm, ucMcM.
TAttMUB.
Dn sénat h Totonté Bapttme
Ett que sur votre N< vom renonciez vous-même.
saozvs.
MoiT
VAUhUM.
VmMtenL
BHCTM.
Et du reste en t-t-il ordonne?
p
TALtNM.
Des cenjare*, seigneur, le reste est eondtmne;
Au nMment oh je pMie, !h ont vécu pent-ttM.
BHUTM.
tt dn sort de mon Nt le <eMt me Mnd mattn t
VAtJtMCB.
n tMtt à Tee vertMT devoir ce rare henneur.
Optttiet i1
saoras:
BHOTM
~<MM.
An ttaat que dm~ '~nenrt
MHtTM.
Que BnttM vett !e prix de cette gtice itMigne
Q.H Be hehMchMt pM. mais q.H ~en Mdn. digne.
itMttMatb~MtMndaMMdti~nefteMMr;
U pMrnih. Pardonnez si je chen:he dMUer t
~etMt rttp<d de Rome, et je sens qae je t'aime.
Set~near, TttDie.
~M"'
Eh bien t.
BMtM.
TAÏ.tMM.
TMMe, au moment même.
N que trop Mntnne ces Map~oM odiem.
Comment, tei~nemrt
T
*<
VADhtMt.
Ape!neoUetrevaeet!ieM,
A elle perçoit t'tppMea du Mpt!icet,
petne <Be
Que, M mMn~MmmMt t!~e. ~M.e.,
Elle tombe. eNe etpH., dte immeh
~re~eimottm.d,M.!nd)<M.M~nos M. t
N ren MM tMMMMt, Mi<HMr, <s'~<t
pour eUe.
Je respecte en Bnttus h douleur paternelle;
itaM, tournant vers ces lieux se& yeux appesanttg.
TNNe en expirant a nommé votre Ns.

Justes dieux1
Mnrns.
VAL~MUS.
C'est à vous à juger de son ct.me.
Condamnez, épargnez, ou frappez la victime;
Rome doit appouver ce qu'aura tait Brutus.
BRUTUS.
Licteurs, que devant moi l'on amène Titus.
VAL~MOS.
Plein de votre vertu, seigneur, je me retire:
Won esprit étonné vous plaint et vous admire;
Et je vais au
sénat apprendre avec terreur
La grandeur de votre âme et de votre douleur.

SCBNE Vt. – BRUTUS, PROCULUS.


BMTM.
Non, Plusj'y peMe encore, et moins je m'imagine
Que mon nh des Romains ait tramé la ruine
Pour son père et pour Rome il avait trop d'amour;
On ne peut à ce point s'oublier
en un jour.
Je ne le puis penser, mon fils n'est point coupable.
PBOCUMS.
Messala, qui forma ce complot détestable,
SoM ce grand nom peut-être a voulu se couvrir;
Peut-être on hait sa gloire, on cherche à la flétrir.
Plut au Ctel BtOTCS.
PROCULUS.
De vos fils c'est le seul qui vous reste.
Qu'il soit coupable ou non de ce complot funeste
Le sénat indulgent vous remet ses destins
Ses jours sont assurés, puisqu'ils sont dans
Vous saurez à l'État conserver vos maius
ce grand homme
Vous êtes père enfin.-
BMTM.
le suis consul de Rome.
SCtM! VIT BRUTUS,
PROCULUS, TITUS, d<.H<
/M<~<M<t~,<M~A.t«.
Le voici.
KTM.
C'est Brutus 0 douloureux
momeata
VoMûM – t
0 terre, entr'ouvre-totxemt Mes pM <hmMtMt<tt
Seigneur, sounret ~t~n Cit.
BttBTUa.
Arrête, téméraire! f,
De deux fils que j'aimai tes dieux m'avaient fait pèfe;
J'ai perdu l'un; que dis-je? ah, malheureux Titus 1
Parle ai-je encore un 61s?
TITUS.
Non, vous n'en Me* phM
<MTCS.
Réponds donc à ton Juge, opprobre de ma vx 1
(M t'Mtted.)
Avais-tu résolu d'opprimer ta patrie t?
D'abandonner ton père au pouvoir abttdutt
De trahir tes serment* T
Tiras:
Je n'ai rien résolu.
Plein d'un mortel poison dont l'horreur me dévore,
Je m'ignorais moi-même, et je me cherche encore;
Mon cœur, encor surpris de son égarement,
Emporté loin de soi, fut coupable un <MmeM;
Ce momett m't conïert d'Nnt h<mtt étMMBt;
A mon paya que j'aime B m'a M MMNe
Mais, ce moment pMté, mes MmM<tt i]t&tb
Ont égalé mon crime et veitgé mon pays.
Prononcez mon arrêt. Rome, ~a! vOos contemple
A besoin de ma perte et vettt ~m tttMd eM)npte;i
Par mon juste MpptM Il CMtt épMfM~ttt
Les Romains, sTI en est qui poissent m~tsiter.
Ma mort servira Rome autant qo'e~t fait ma vie
Et ce sang, en tout temps utile à sa patrie,
Dont je n'ai qu'aujourd'hui tonilié la pureté,
N'aura coulé jmMit ~ae peat la liberté.
BtMtta
Quoi tant de perfidie <tvee tant Ae eonMge )1
De crimes, de vertus, queHoTr)Nemsembhgt<
Quoi 1 sous ces hnriert même, et parmi ces drapeaM
Que son sang & mes yeux rendait encor plus beauxt
Quel démon t'inspira cette horribleinconstance?t
Titns.
Toutes les passions, la soif de la vengeance,
L'ambition, la haine, un mstant de <areur.
MÏUTU&.
Achève, malheureux1
Trrus.
Une pl)M tMnde erreur.
Un feu qui de no* eoM est mime encor le XMtttM.
um m Mm man tortàtt, qui l'augmente peut-être.
C'est trop vous offenser par cet aveu honteux,
Inutile pour Rome, indigne de nous deux.
Mon malheur est au comble ainsi que ma furie
Terminez mes forfaits, mon désespoir, ma vie,
Votre opprobre et le mien. Mais si dans les combats
J'avais suivi la trace où m'ont conduit vos
Si je vous imitai, si j'aimai ma patrie,
pas,
D'un remords assez grand si ma faute est suivie,
(usejettetttnonx.)
A cet infortuné daignez asvnr tes Bras;
Dites dn moins <cMon fils, Brutus ne te hait pas;
Ce mot seul, me rendant mes vertus et ma gloire,
a
De h honte où je mis défendra ma mémoire
On dira que Titus, descendant chez les morts,
Eut un Mgmd de vous pour prix de ses remords,
Que vous l'aimiez encore, et que, malgré
son crime,
Votre fils dans la tombe emporta votre estime.
BttUTOS.
Son remords me l'arrache. 0 Reme ô mon pays
Proculus. a ]a mort que l'on mène mon 61s.
Lève-toi, triste ob;et d'horreur et de tendresse;
i
Lève-toi, cher appui qu'espéraitma vieillesse;
Viens embrasser tom peM il t'a d& condamner;
Mais, s'il n'était BmtM, il t'tUait paMteMer.
Mes pleurs, en te ptttttnt, tntmdent Km vis)~
t
Va, porte ton aapplice an plus mMe eom~ge;
Va, ne t'attendra point, sots phm Romam que mai,
Et que Rome t'admce en se vengeant de
TITOS-
toi
Adieu je TM pMtr dipe CMCf de men père.
(Oo tenuatM~
SCENI! Vm. – BRUTUS, PROCUMS.
fMOM.O~.
Seignenr, tout le terni, daat douteM MeeM,
En frémissant du coup qui doit vous Meabhr.
BtUtTM.
Vous connaissez Brutus, et l'oset consoler 1
Songez qw'em nous prépare une attaque nouvelle:
Rome seule a mes seins mon comr ne connaît qu'eik
Allons, que les R<Mnams, dans ces memeata ~MMï
Me tiennent Ben <<u a< que j'ai petdm
pM.fMt;
Que je finisse au moins ma déplorable vie
Comme il eût dA mourir, en rengeant la patrie.
SCENE IX. BRUTUS, PROCULUS, utf sttMeoe
M stNATE~B.
Seigneur.
NtUTUS.
MenNtm'ettpIn~?
H SËNATBUt.
C'en est fait. et mes yem.
BRUTUS.
Rome est libre il suf6t. Rendons grâces &ux dieux.

VARIANTES
DE LA TRAGËDJE DE BRUTUS.
DeM les tdMoct de <?:< et <7M, l'acte H tomnençMt par les
<«tit <tt)tt* ttthtnttt, que t'tntear a Mppnmte* em <7M.
SCÈNE t. TCUJE, AÏ.GD!E.
Oui, T<mt tHe* régner; le dettia, maint tttère,
V<mt read t<Mt ee qaTt ôte i Tttatth votre père;
Cm tt~met t~ehextM rMtter tOM Te* M*
Un pettpte ebehMnt, et Mete à <et Mit.
Ut tnxtt nt ~Xt Otttd; t'heoMMe Utjnrie
Va Tes Mte «Nier ostte h<Mte parie.
Oepmdttt ~)M etexr, omert am dethMn,
Bme ttt tMt)<tMe t'abmtoBne tum Mmtirt;
Vo)M Mtmtt les <t«n[ qui pour Ton* t'tMendriMent.
VM ~tm tM)MMtt étehm dtt pteon qui lu remptiMent.
J~! ai mt- M~M, pmtttjMntTM mtBtentt,
N't eottM << MtttBMntt que vos Motet douleurs
at Mnt m'tixttt, ptth*; <pttt eho~in vous dt~Me?
BttMtM-wm <n partant rt~reMer Reme encore?
'nn.mt.
Bamet )~Mr Mt< de MtBtte et dimnotr!
Bme*! tendttMt dn tttne et de toot mon bonheur!
L~etj~MhtmtmtttMtetttbmdmmte'
B<j<)M«n! )Mt '~MH< M ttag dont ttth nte
¡
Rem*' pem~Mt twm tm'<n eet tthtax t<jenf
Ctt Mt« MHtMm, TttM, au Tu le )Mr'
.uAIIIL
Q<MH de Tttat <MM fS~éeeeapte.
VtM m t<t«MtM t<a!e, et Yom m'ttiM t~mpée?
<~ttt! ~M <{)< Te<x Ttmtttt de ne voir en TUm
~r<<t)t~tethdtttntMt;
Q~mtttttMto~dntttxe.mtépomMnt~;
Veo* q~ le httMiM.
tOMttt.
tobtMTt.A!<f)M.
BottoM*de XMttttme et de ma Me Mdott,
Je ehereMt t douter do crime de mon eœor.
Atte tôt rentttmee,
M~nfewmée et mytnt
thwtnt tout mmuie
la monde,
h)mt le
Me MtnM dtm) tes bn* i m* douleur profonde,
Htht! je me <hMti* de pleurer tïte toi,
)tth mort de mon Mtt.tHeemtthetmtdaroi
Ma douleur ~MtqxtMtme MmNtit Termeote;
J< détnmtnit te* ton de <t wuree homen«;
le me ttompmt; pardonne, a tant tout Moner.
Ce* ptem* ~<e «mt de fois m d))i<B*t ettnyer,
Que d')m Mte o* temte<m me demandait la tendre,
L'amottr te* ttnttht, Ttm* les tt répondre.
t
Je temt <Mp t<m nom d'en partaient mes ennnit.
Je temt eemmett je rmne, alors qne je le Mt;
Cet ordre, cet hymen, ee départ qui me tne,
tt'tmehent le bendeen qui me confit la Tne;
Tn vois mon tme entière, et toutes Mt erreao.
t~et dote jamais eu*M.m<
i Cere ntnrpttenrt
Pour le rnntTde* Ttrqnum Borne Mt trop redonttHe.
rm-ut.
Heht! qmmd je t'tmmi, je n'etais point coupable;
Ce« toi tente, e'at toi, qui, ~mttnt ses terta*,
Me déeonri* <*et ttax t moi-même inconnus.
Je <te t'tCtttte point du mtthenr de ma rie
tM< hn*q)te dm* ttt Mem la paix me fut rMie,
PMfqtmt «mtMt-ta ce timide embarras
Btm tœxr nt pour ttimtr, qui ne le MTtit pu?
t
Tt m* peitoxit T!m<, h eem de mon père,
NttntMnt teèt ttt tœmt emptMttt tai ptttmi
N~tte du mu); des Mit, qui coule Mec le tten;
M~te du ehen d'<m ptte, et plus encor da mien.
Bthtt en tfeontmt ma timide innocence
S'tBi~t du poison d'une Mine eepertnee.
Tout m'~en~ht. Je eme découvrir dMm ses yeut,
D')m feu qa'M me ttdMtit l'aveu Mtpeetneut;
J'étOt jeane. J'ximMt, je eMytit <tm timte.
Chère et tMtte eneor qni~m'me* trop ettnntt!
t
0 douleur! Mïtr* phm tmrent que la mort!
ttome et met dtnt nm jem ont ~n ehan~tr leur tort.
Le ter Bratm trhTe; il ptt~e, em te tontere;
Sw le ttne detntit la Mberte t'tteve;
Mon palais tombe en tendre, et la reit sont proscrits.
Ttrqain hmt têt t~tf, ses diem. et ton pMt;
U fait, t! m'tbtndonBe, U me Mite en ptrtx<e.
Dans cet Mem detete*, h honte, !'ttctMt<jt.
La bains qu'on M porte; et, pour dire encor ptM,
Le poids humiliaat de* MenMtt de Bnttat.
L* enerre ne dôehre, et Borne est Mtie<te;
Berne, ta meeembeit, fxtht* être reBeee;
THae. le ee)d TitBt, tnete tee detttM!i
Je Tott tes mort temNMtt eonteBM par Mt metat;
D eomhtt, a triomphe; o mortenet <)MmM
Ttm* <tt ea tout tempe la Mttree de me* huM*.
tmtexdt-ta toa* ces erie? Toh.tn teo* eet t~mMer~.
Qne ee ptttpte <éeet)M < tM MMtphtKuFt*
Ce* t
ait!<t t TtMtdt
TtMtdt t~ Tittt tn~eMtt.
t
Cttd<peam«d<tM&tMttt<tt<ttOM)M<t,
d<peam« a<t M&
tn*eM<t.
ttt~t< ttOM)h«t,
Ces M
r'!f
Ct* ttmtntu)
hmbe*n~ t)t<etet<
tmfr)t!<!f <r<Mt~<<
<r<K«t<M<)t ttt~!))*.
«~ t~Mttnt
)«)!<
Cer mna®er, eer clin. Aslra, art <a*n~.
ueer,
Tem tt~Mt <t <e* tt«K m tf'* <* ~o~
Ym :èiIIiI1IaM.
Mou n<m, mm !<(?< tton fm oMttt txxmto~
eo~re rn Ni.
«
Je vei* m'H <<t Mt'tfit MmtOttO ~t~r mei
atMMar~<thmtt(<!««)M«t«t)~Mt
Me M~e Tetf m ~otfe, et )~<m Mttt <M<~
*Mmt.
!))tteet, tt <t<t<m, te ttttt w<t <MMtt,
RMdnMt <m ttafwn
Vom MtMMt tMfe tment,
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T~.t~~M.M~MatE~
V<MM opptt-tt –– ptre, et TOtt ph.OtttToM.e:
Dm. ee )«Qt de ttiemptte, et pM-t tant dTMNmeatt,
Venez-Toa* t me* yeux jonir de mes douleurs?
T)mt de ttoiM <aNt n'y jeit-f pettt mes larmes.
TEM.
Le ciel t de )~ <jteiM empoitmme les charmes.
désormais,
Pohte et eM, pew wot pm* juste
À Tow «MtthMM t~te* <t*ttr te* MenMtf
m Tom deroit M tfôM; tBtt )ft<ner, madame;
patta~m d'an <tMd roi la cMtOM: et la flamme
n *ent <Mp huMMU, a temtxtMM pour T<me;
Et e'ttt le seul des rois dont mon cœnr est jaloux,
Le tent dMt t'Bhr<m dt~xe dt mon emY4e.
tm~~
Calme ton tmaNt tttwm, t~thettreoM TnHit;
SeKem. où *)tf* je?t
Bth*' ot vais-je m'emporter?
Men MM <M-M to«te<m de Tom pettectUer?
Bh Mt)t) Tetf eat<<t, et dti<ne* me eeDDtttM.

B~, tf
Je m* votre ennemi, mtdtine, et j'ai d& tetre;
~M «t TW)ttt, têt deetim e* ee<moat
IfM<ttttt Mt ~he «thM, en m'<Mt<nt centre ~eas;
Ce reu que je eM)d*nme, tmttnt qn'H vous offense,
N6 dans le déeetpctr, tem~ dom le silence,
A<em t*t Totfe foxne <e t<* derniers moments,
tte weatthMdM~at TOM te «d~ phM longtemps
PtmhtM, MatMdet tm wtW «m<r<tre
Seeomdet m~ MtMt< omf ~eM eetttt;
Je ~tMoedt. je M ïett ttt pt~<m. nt tMé,
Et )M m<~ n~ <ae wtM Mmtte.
<<m.
Qneb tt tt'M <tM<t,
n<M< B'ctat !)Mï<w<bt<:
«Mt.
TeneeMront t~ om <h, H e*H* «~ toupeM~
*~M~, t~t, enwm<t;
Pm<mm *<*
B poanait TttM t* ~°'
M' Mt
*H)~.
:aira.
AtTMM.
~t'ot XmMtB pent~te
Veut MTtt q)~ je tmit, et
DertM ptnt de tttpeM au Mne qui m~ Mt mdttt!
tM* je tK m'Mtte t<<tt eextt< <m Nt de Bnttw
Da ma ottueil d'ua txB< <<tH M rttttMMtM phtt.
Je Mit d*Bt B«M tMM, mth t'T Mt* phMBBtttw
Je porte id le peidt du mt~Mrt te mon ptM;
Mes mm* «M)t ~«M) <M~tt))e, <t )'M< me thx~
Qn'nn htM* tel fe MM )t'y ~tnt petM iaMMtt
Qu'il ne Ttebeftte tomt la e~tmiMUt fth~e
Bj tenter sar met toM~ nae ttdt~M ~tttttt~
Mais n pour eenN< e)t« de met detttM ettou
J'*i sur ~<ot< 0) ettet c< <*w«h tM)tt')t«M,
Si le eŒ)<t d~B BoMtM tott~M MttMXtLt,
js pale eer~eiér. tr prfeeri~ià
PMf h d<mMM f~ ttttM de tt'MttHer.
lit MtpettM te* pbatt que TO* mmnt tmtt couler.
SCÈNt m. – TtTCS, Mtt!.
Qt'tt-jt dttt que fent-je? et que viens-je d'entendrer
Jtaqu'et ma ptttion m't-t-eUe pu tatpnjndre?
Ah! ptmn~et Mt<t-MM, dttMBt trop hteuroH,
Pt jour de mon triomphe <m jem si tntiheuteqY?
SC&KE IV. TmJS, MN8ALA.
Mttnh, e'ett à loi ~tt~nros.
&nt que je centt
Le ttottbte. le Meret, )e ehme de ma rie,
Les M<wf M<~iM de mon ewnr )t<Me.
mwrr.
Quei, teiftenr! dn téMt t'i~otte mtorUt.
~rsros:
L'mMMtr, ntmbMet, le tt))*t, tent m'MttMe.
De te eottett de Mit t'OftneU inmtpeKtNe, été.
DMM !<e edMMt de <7t< et <7M. tpt** la tet)te e*)M Tttni tt
AMM, «ti <Mt h tim~ttHme, Mtmtt le metmteeoe MiM)M
TtTMt, «tJ.
B tmt; en quel ettt, em qad trMhte M me h!t*e!

mm. j'sosais pa!


Ttt~tdn me t'ett domte! ttt d<mteot ~m me proue!
noa; midt~ee daupnus,
TtMxmtdét<xKt)rmeeettt<emettMx.
Béht! «t me T<t~)mt te ptM a ~a'm t'tttmre'
t
B la dm* met tem[ rudemr ~xt me derete.
CeMtin de ma MMette,il ~eteonte à eenr,
tBNdter Mm pM~eM d')m «meutt'mme~.
J'omit t" rtpMHtt, M tempêter mt tic
Le ttet t m<* detht dtttmt TOOtet
6tmdt dtemtt t'a ttttt TMi. <!)tth Mm* é<tmmentt
De leur eereor Ideue mes a~st
Cepe<m<m âne t'tmbn~e me imeee tn~ete,
Rome eMMM m'*tteBe MX mm* da Capitole.
Le peapte. nmembM M<x et* Met triomphtm
Tem <hm<et << ma <MM. et tMM de mee
M'tttemt ptmr emnmttteet ttt Mtmemt Md~toNe*,
n~m,
De ttetM tmem <tMmt mtMtNee.
AMeM. mtit j'y MtMt et* t<m~n*j'toM,
Ct<te ttot. de tait. r~M de mon eeatMM.
M*m«ttMi[! et M)ttt, dex t'et<<teiJH'mmt!tie,
Le hfhm~a tott. <i ta n't)tmxi< T)t))ie'
T.M t<M)tt on ttt)ttt< tes t<Mt dtMtpérét;
Tem pon~ i))t)-tM M y~t <ttttt.
T*. c'<tt <Mp à h Mt tptMter de MN<Mt.
<«M<tt t<m dtttt, r~tMMtt
<MH*t<Mhm.~dt~MMt~e<M tt t«dtMt<
BthM t)t nos M t~jtMt <OM BtM ~H MitMtMM:
D*M te* édttioM de 47!< et <7M. t'Mte IV commence ainsi

SCtM t. TCLUE. AL&tNE.


Mm)!.
ttimn mni Je ne veux M parler ni t'entendre;
A des tnhmtt nonretmt hnt-M encor m'attendre!
Ftnt-M voir le cruel allumer tomr à tour
Le tmmhem de la haine. et «M de t'omoorf
De enet toiotttmentje démente trxppte!
Minmtm dnmMMmt, pom~xet m'tt tn trompée?
Et httt~'Bt tf<mnt dtptU allait m'en séparer,
Pem~Mt pour tM* mttheet rtKt pn dUKrer?
arstrs.
Ot Ton* tMend,
Tnttt*.
Et je demeure encore1
&je te poit quitter m tejeor que t'oHmn-e!t
De mr Itaèas re~eu je me MM 8ODI_;
tear qdt pour m* in~m qui Maeit de m'aimer.
WtthmomM)~ etKe t tôt d'ethter es mnnnmfM?
Tt mehiM trop Mon ta hMtte et «* h~ttt.
<!<t)md, da tnr ttog dtt rois tnMMMU h splendeur,
D'on t)~ )fttet« l'amour itt Mn Tttnqnenr.
T~ Tôt* eoame a me ttttte; Il ne m'* point tnirie.
Htf de tt* tMemttt, et plein de m pthe,
Le entet t tpphttditde M ttumM Ttttn.
tt~nm.
KB* que TMM tt ptnMt Ti<)m wt tembttm;
JUntt qae T«tM tmenr U MMOtt TM thnntt
Je t'ti Ta tetttttr et ttptndM des ttnme*
Teo* mtmt, tMttte ~eat, Mtnete de *<* <<b)rtt,
Tttt* denim, mtdtme, mttnMr ttt remords;
Bt tomt dt~mx de Tent; «m tmxr noble et ttneère,
tmKmtt te* «Mm), ne peut trahir Mn père.
Que dit.te? rem MTe* par qoeh tm~m temeett
<<)tte t te* intt<«t endMtne te* entmit.
Ce mttm, d*m) ces Hem, TMa* joMtt etteme
Une haine étenutte i ce Mag qm'it tdoM
Que peut Mte, après tant, ton Mtnr détttpétt?
'nILID.
IfoMtr, H n't point de deroir ptnt Mcrt.
Qnot donc, tant de Romttm), TN)é~nn* ton frère,
Btignent de me M)t)jtt. MM espoir de me plaire
Et M. dirai-je, Mht' M ti cher mes yem,
Uti tont qui dttonBmt le )<mr mttt od<t<a,
Apre* <me men deroh, tpfèt que tendresse,
À eet met* d'amour est eendmt mt ttibttttt,
ï.~me)n<Mr?
tttSBtt.
An tond de ton Menr t~tt,
Vous t'emporte* sur Bmne, et tnr tt liberté.
ïnm*.
tm! Mbent coupable. et ïettn de rebelle1
Ah! ptat emel ammt qu citoyen MMe!
N'tttendotm ptnt, pMKtm, si je pait, <Mm t~tret.
Je ne Mit ~«M~ to«tm M'tpoaTtnte 0) eecret.
Pent-ttte jt* tetrenr est u<)m<e et Mvote
)Mt je wh M ttonNwt aet t<&eM C~itotet
et
Je en<M pottt T<M<t mt<Mt XnttM me* yeM
PtnK <«* ttew MettMe, 'mnt «mMe na«< <e<Bt~
~att,
J'time, ie ep)<M, jt et hMt mM «M~ ~'e~e
AMoBt.
aC<M !L–fBïMJt,~<N)!, 1[tT<
Tan&
Non, démente) Mené* encor.
TCH)~
Barbare,
VON~ t~ <'M<t«&.
1~ t ev jert t~
LES ORIGINAUX,
OU MONSIEUR DU CAP-~ERT.
ONtNNB ZN TROIS ACTES M EN PR06B,
B~ttoXM <0t *~i<BM MMMCMMt,
MtOM.

PZMO!tNA6BS.
jt. DO CAP-VBtT, *n'N)tew.
M! Httaonatt Mcm.
tj~ MtM)MMt BNM~
ÎZ CNm MM AtMMS, gent~Oa prtttdent.
tA CMnMM, tpettedt «)mte.
H aZVAUBt M HANt ), t*M incoMm Ae oomte.
tAMamf,m«!t<tMtd)ttt<mdMt,t<MtdettComtt<~e,ttMMM
~a~MtMtt.
MtnAtnt DC CAP-VERT, femme de t'tnMtenr,
M. DE L'ËTNER, tenyer dn comte.

PL-
M. DU TOUPET, perruquier do comte.

Pta*
tht
V~u~s as aww.
hqou* de h prttidente.
CHAItPAGNE,
NCIT-BLANCm.tMpMtt <tm ehettttw d< BttMd.
iMBAM BAtM. <ntowemM<tt.
La tetne e<t <tm* h mtbpn du prettdent.

ACTE PREMïEB.

6Cmz t. – M CNZVAUER DU RASARD, NUÏT-BLANCaR.


i~ cHETAum. – îtmt-phnchet
t
'njn-tLANCHB.–MoMienr?
LE CHZVAum. – N'est-ce point ici la maison-t
ttmr-BLtïtCta!. – Je cr<tis que noM y ToM. NM! ectMhM
prea du jM~in dn président Bodin n'Mt~ee pM cela qoe ~ons
cherchez?
CHEVtMnt. – Oni, c'est eet< m<tne; tMh n &at Men
LE
autre chose, s'introduisent <tat« h! ~r<K~.) Btle ne pMt~
peint encore.
NOIT-BLANCHZ. – Qui T?
M cmvAUHt. – Me.
NutT-BI.ABt-BE.– V' 'c
nlle charmante.
cmvAUER. – Cette fille
LE CBBV.u.IER.
LB
Nnrr-BLANCHE. – Quoi monsieur, la fille du président Bodin
Tous aurait déjà donné rendez-vous T
M CMVAUM. – Je vous trouve bien impertinent avec votre
déjà il y a un mois entier que je l'aime, et qu'elle le sait; il y
a par conséquent bientôt un mois qu'elle aurait dû m'accorder
cette petite faveur. Mais que veux-tu? les filles s'ennammentai-
sément et se rendent difncilement si c'était une dame un
peu accoutumée au monde, nous nous serions peut-être déjà
quittés.
ttCtT-Mjmcm.–Eh! de grâce, monsieur, où avez-vous déjà
fait connaissance avec cette demoiselle dont le cœur est si aisé,
et l'accès si difMIe?
La CMVALim. – Où je l'ai vue? Partout, à l'Opéra, au con-
cert, a la comédie; enfin en tous les lieu: où les femmes vont
pour être lorgnées, et les hommes perdre leur temps J'ai gagné
sa suivante de la façon dont on vient à bout de tout, avec de
l'argent c'était a. elle que tu portais toutes mes lettres, sans la
connaître. Enfin, après bien des prières et des refus, elle con-
sent a me parler ce soir Les fenêtres de sa chaubre donnent sur
le jardin. On ouvre, avançons.

SCtNE H. – FANCHON, A ht ~«re;


LE CHEVALIER, <ttw<M<o)tt.
FttfcnoN. – Est-ce vous, monsieurle chevalier?
LE CMVAUMt. – Oui, c'est moi, mademoiselle, qui fais,
comme vous voyez, l'amour à l'espagnole, et qui serais très-
heureuxd'être traité à la française, et de dire à vos genoux que
je vous adore, au lieu de vous le crier sous les fenêtres, au ha-
sard d'être entendu d'autres que de vous.
FAWCHOtt. – Cette discrétion me platt mais parlez-moi fmn*
ehement, m'aimez-voust
M cmvAUm. – Depuis un mois, je suis triste avec ceux
qui sont gais; je deviens solitaire, insupportableà mes amis et
à moi-même; je mange peu, je ne dors point si ce n'est pas là
de l'amour, c'est de h folie et, de façon ou d'autre, je mérite
unpemdepMt.
tAtMHMt. – Je me sans toute disposée à vous plaindre; mais
Ii vous m'aimiez autant que vous dites, vous vous seriez déjà
tnttwdmt auptts de mon père et de ma mère, et vous seriez le
tnaaienrami de h maison, an Mem de faire M le pied de grue
et de sauterhs mnrs d'un jardin.
La CHtvAUM. – HNast que ne donneraix-je point pour être
admis dans la maison <
FMMMN. – C'est votre affaire; et, afin que vous puissiez y
réustir, je vais vous faire cemmnrele gente aes gens que vou:.
avez à ménager.
LE cmvAUHt. – De tout mon cœur, pourvu que vous com-
menciez par vous.
MtCHON. – Cela ne serait pas juste; je sais trop ce que je
dois à mes parents. Premièrement, mon père est un vieux pré-
sident riche et bon homme, fou de l'astrologie, où il n'entend
nen. Ma mère est la meilleure femme du monde, folle de la
médecine, où elle entend tout aussi peu elle passe sa vie à
faire et à tuer des malades. Ma soeur alnée est une grande créa-
tme, bien faite, foUe de son mari, qui ne l'est point du tout
d'elle. Son mari, mon beau-frère, est un soi-disant grand sei-
de-
gneur, fort vain, très-fat, et rempli de chimères. Et moi jem'ai-
viendrais peut-étre encore plus folle que tout cela si vous
miez aussi sincèrement que vous venez de me l'assurer.
M CMVtum. – Ah madame) que vous me donnez d'envie
de ngurer dans votre famme mais.
tANCHM). ttais, il serait bon que vous me parlassiez un peu
de la votre car je ne connais encore de vous que vos lettres.
M CMVAUM. – Vous m'embarrassez fort il me serait im-
possible de donner du ridicule à mes parents.
MHCHMt. – Comment1 impossible vous n'avez donc
ni père
nimeMÎ
M CMYAUM. – Justement.
tmomtt. Ne peut-on pas savoir au moins de quelle profes-
sion vocs êtes?
M otBVtUER. – Je fais profession de n'en avoir aucune; je
m'en trouve bien. Je suis jeune, gai, honnete homme; je joue,
je bois, je fais, comme vous voyez, l'amour on ne m'en de-
mande pas davantage. Je suis assez bien venu partout; enfin je
vous aime de tout mon cœur c'est une maladie que votre astro-
logue de père n'a pas prévue, et que votre bonne femme de
mère ne guérira pas, et qui durera peut-être plus que vous et
moi ne voudrions.
FANCHOtt. Votre humeur me fait plaisir; mais je crains bien
d'être aussi malade que vous je ne vous en dirais pas tant si
nous étions de plain-pied; mais je me sens un peu hardie de
loin. Eh! mon Dieu1 voici ma grande sœur qui entre dans ma
chambre, et mon père et ma mère dans le jardin. Adieu; je ju-
gerai de votre amour si vous vous tirez de ce mauvais pas en
habile homme.
Aht monsieur,
ttnM-Njmant, <n M collant à la mttnttMe. arquebuse.
nous sommes perdus1 voici des gens avec une
LE cMVAum. – Non, ce n'est qu'une
lunette; rassure-tot.
Je suis sur de plaire à ces gens-ci, puisque je Mnmais leur ridi-
cule et leur faible.
SCENE nï.& tMaM!<T BODOt, LA FRESÏMNTB,
DOMEsnonES, LE CHEVALIER, NUIT-BÏJ~fCBE.
LE ptttsmmtT, avec une grande lunette. On voit tien que
je Mit ne eoM le ngne du cancre; toutes mes&Ëures vont dé
gaimpHt.nyaemmoisquej'attends man ami, t~ dnCa~-Vert,
ce hmeMeapitaiM~TaisMaa qui doit épouser m~ cadette; et
je WM «ttMtMBMmt qm'il ne viendra de plus d'un an le l'oat~
autre c~té mon impertinent
MM VaMM ttOM~Md*- Voici d'mn
K*mdM, tL ie<oM<~ DM ~~tft qui < donné mon a!nee,
a oNicete !'<& de la mtptMer; il ne veut pA* me faire l'honnent
de OM denmtt dtt petitKn&mt* tact Mt Men plus rétro(a!tde
eneoM. Aht <M]hement prtatdentt tMBMMem beM-pere! sur
qatMeétoile M~ mMcMÎ Çt, voyons um pen en quel A{at est le
ciel ce amr.
tt HtttmmtTt. – Je VMM ai d~& d~, mon tonton, que votre
astrologie n'e~ bonne qu*~ donner des rhumes; vous 'devriez
h'fer H woe ht~ettee et TM MtMe. Que ne wx occupez-vous,
comme~et, de eheeee nt!Iee? Jftt tMnvé enfin l'eluat mniver-
eet, 'et je txetb tewt <Mt. quM<Mf. Eh bien Chunpe~ne, com-
ment M porte ta <OeMM,AqHij'enai fait prendre nne dose?
NMMB~om.–~Ut cet «Mtece matin.
LA pRBsmmM. – J'en suis tâchée c'était une bonne femme.
Et mon filleul, comment est-il depuis qtt'il a pris ma poudre cor-
MtoMtatï &M)~t~e~M*je,NMntent<m?nnhomme dans
notre jardin
M WNttMMHt- – ttt toute, il &nt eheerver oe que ce "eut
<H~,etMemo~<~or<epMmemeM.
La e~MUM, tftwot sa t)M<« <<~r<t. – te soleu entre
âans-Í"nJ1l1"
M t)t)hMtm~ttveat,t«MMieM,qmT<HM<utentFerdMM
<mt«~B~t*tMtt
M <atM!Ut~, «w t«t<r<«)t t< tt~t. L'mthMMce des astres,
moMieor.Venns.dontt'Mcendance.
ft MtttUM*. – Qtte~tHt dite <ect~ t'eet apparemment un
t<tMme<ti~tM<MtM)t (jh~twtofdott tMt«!«Me <Mxe!e<tM
lrnellwt.)
t~ MttttfMt. '– C'«t a~panmoM~t q<M<q)M jeaM homme
<tti~i)aatMt ~XMttrdet Mtaedet; a estwaNMnt bien joli
e'~ttM.tiHmmtjjed~tMmaMetcet~
La tBiMBEttï. – Excusez, monsieur, si n'ayant pas I%on-
BCCBr~etuMKonnattteL~.
M OM~tUBL -'Aht mMMtear,c'était )tn hmhenr que les
eonJMettOMt<t t)Ms beat~ne*me ttisaMttt espOcer je me pro-
tMnatt ~~o<M atatmaqne ijMMen pont.
t~ MismotT* – Pour votre santé apparenMMmt.
n cz<TAUBH. – Oui, madame; je languisdepuis un mois.
et )* tne mite <ptB j< Meu*<t<u <*mm uu ac~ttui.). \~t m m tM.ttjuo
que WM aviea ici ce qui me guériKHt.
tA HtEttDEtm. – Oui, oui, je vous guérirai je vous entre-
prends, et je «M ~wt ma poudre et mon dissolvant.
LE PRESIDENT. – C'est ma femme. monsieur, que je vous
<<Mtdt<Mt~
présente. (Parlant et se fr<Mt<.) La pauvre toute
est an pe< Measte !i. Mais parlons un peu raison s'il vou~
platt. Ne ~M«-woM pt qu'en vous promenant près de ma mai
son vous aviez.
tu OMVAMm.–Om,monsieur, je ToatdisaiB que j'avaisdé-
couvert ua *«<tTet sstre <w-de<t)m de cette fenêtre, et qu'en le
centemptMtf<t)tM eBtft dans votre jardin.
M MttnMttT. – Bh nottMt Mtre) comment) cela faMt du
bruit
La cmtVAUHt. – Je wedMta bien pourtant que la chose Mt
secrète. n brillait comte Yénu*, et je ttois qu'il a les plus
d<MteM mtneMe~amonde. Je le cotftemptais, j'«te dire, avec
amour; je ne pouvais en écarter m« yeM j'ai matM, puMqu'il
faut ~UM~t dire, été mché <pMMd vous avez paru.
Ht MÉmm*. – VniBMNt, je tt cMt* bien.
Mt<mtWM.n~–FM<MnM<t,MMMteur,à<eq~Mje~uada;<e
me regardez pasd'unaspect matin, etweMyezpMenoppMitiom
a~ee met wm ~rez savoir l'empMMementque j'Mau de vous
faire ma cour. Utis enfin quand it s'agit d'un astre.
ttmite:
MtttMttw. – Ah tam~t~te. Zteùfavez'~om~mtToos
palpiterle
me cœur.
M o<N~ajm.–C'«tfet<ttetj<Mtt.~l'M~t,wn*dM~e.
Ah quel pIaMr j'aTaja en le wq'mt qael aspect t c'était tout
juste M; tMtt etta <Bt disparu dis que Tous êtet vena dans le
jardin. 1
L8 pttiMumrt.–CtetmMM attoitien e'tMtitMMdMtte ~M~
que comète.
LB arnftmm. – B<t mehit eUe wta& une fort }aNe enevw-
lure.
LA Mtismmmt, le tifWtt p<tf << t~M. Mot pauvre Je~
homme, ne vous affatM point am ~t~Meatnues de mon mari.
Venons au fait peut-être votre mai ptMM.
!.B CHEYAUEtt. – Oui, madame; je me sentais tout en feu
avant que TOM p<MMtM.
LA ptENi)MTE, isi «tutt h ~tth. –
Voilà «pendant un
poub bien tranquille.
M cm~MEt. – Ah! madame, te n'est que depuis que j'ai
l'hoBBeurde veut paTler t'était to~t autre chue auparavant.
Ah t quelle différence, madame 1
tAMENZMT~–PMTMen&nttTO)M avez pourtant Iteou-
leur benne et t'œi: Mtez vif Çà, ne depaset rien a~ez-MU* ta
liberté du.
La cmtVtUM. – Mus de liberté, madame; c'est là mon mat
cela commença, il y a un mois, sur l'escalier de la comédie;
mes yeux furent dans un éblouissement involontaire, mon sang
s'agita; j'éprouvai des palpitations, des inquiétudes, ah) ma-
dame, des inquiétudes1.
LA KttNDMrr*.–Dansles jambes T
Lt omvAuot. – Ah partout, madame, des inquiétudes
cruelles; je ne dormais plus; je rêvais toujoursla même chose,
j'étais mélancolique.
LA HttstmtNM. – Et rien ne vous a donné de swtlagemeat? T
M CMVAum. – Pardonnez-moi, madame; cinq ou six or-
donnances par écrit m'ont donné un peu de tranquillité. Je
suis mis entre les mains d'un médecin charmant, qui a entreprisme
ma cure; mais je commence à croire qu'il faudra que vous dai-
gniez raider heureux si vous pouvez consulter avec lui
sur les
moyens de me mettre dans l'état où j'aspire.
LA pttautMït. – Oh vous n'avez qu'à i'amener, je le pur-
gent M.meme, je vous en réponds.
La Mtsmmr. – Or ça, monsieur, point de compliments
entre gens du métier Tons souperez avec ce soir, si vous
le trot~M bon; et cela en famille avec manous femme, ma CNe la
ccmtMse.etmatIle~MMhon.
M OMVAUM. – Ah! monsieur, vous ne pouviez, je vous
jure, me &tre un plus grand plaisir.
M t«m<n)T. – Et apttt souper, je veux que nous obser-
"usonser
vioMemtmMerétatdudel.
M cmtMUML – BMntmtM-moi, monsieur; j'ai d'ordinaire
ap<èssMmertavueunpe)KMuNe. "~u'~
LA M~NMam. – Vous voulez me tuer ce pauvre
mot je vm <h. qu'après souper il prendra trois garçon et
de mes pilules.
~je~ma~Mavant qu'il tasse connaissance avec toute
famille. ma
is Miamt~t. – C'est bien dit, ma toute qu'on fasse du-
cendMl6ne!aeomtesseetFanchon. '"Meoe!.
Là pB~mMït. – Mes nNest madame la comtesse 1
LA

vous
~~Mmmande
~°'
cottTMM. – Nous descendons, madame.
MOMN.–Jevole.mamère.
~T~ LA COMTESSE, FANCHON,
recom~
M
PMsmmTE. itADAM
CNEVAUEIL
'°~<~
je veux que vous en ayez soin ce soir J<-a
lOUper.
MOtM. – Ah t ma mère, si
nous en aurons soin N Mra
entre n<m~, et ce sera moi qui le servira
M MtNMMT. Ce jeune gentilhomme,
mes filles, ut
de* ~nmda astrologues que nous ayons ne manquez pas de toi
Men Mrehs honneurs de la maison.
M cmtTtmnL – Ah monsieur,je revois la bhllante comète
dent la vue est si charmante.
M P~NMM. – J'ai beau guigner, je ne vois rien.
M CMvAum. – C'est que vous ne regardez pu avec les
mtmeayeMqMmm.
M PMhmmtTt. – Eh bien madame la comtesse, serez-vous
«M)Mm ttitM? et ne pourrai-je point purger cette mauvaise
MBMurT J'ai deux Nies bien dinerentes. Vous diriez Démocrite
et Hemdite: FmM rair d'une veuve amigee; et cette étourdie-
ei rit tM~MM. n faut que je donne des gouttes d'AngteterM à
l'ans, et de t'epinm à l'autre.
LA ccitTMM. – Héhtt madame, vous me traitez de
u est trop vrai que je le suis. veuve;
Vous m'avez mariée, et je n'ai
point de mari M. le comte s'est mis dans la tête qu'il déro-
a~Ht s'il m'aimait. J'ai le malheu. de respecter des nœuds
q)m negMge, et de l'aimer parce qu'il est mon mari,
comme il
me méprise parce que je suis sa femme je vous avoue que j'en
sois ineonaoLble.
t~ MËNMNTE. – Votre mari est un jeune fat, et toi
sotte, ma chère fille je n'ai point de remèdes pour des une
'f"'M. Le comte ne vous voit point du tout la nuitcasrare-
si
m<attejonr.Je sais bien que l'aOront est sanglant; mais enfin
c'est amsi que M. le président en use avec moi depuis quinze
ans vois-tu que je m'arrache les cheveux pour cela t
t'ANCBON. – La chose est un peu diCerente: pour moi. si
t
fêtât, la ptaee de ma sceur amée, je sais bien ce que je
fenil.
iLa MttmmtTt. – Eh quoi, coquine ?
FAMMN. – Ce qu'eUe est assez sotte pas faire.
MHtzNDMT. J'at beau observer,pourne je me donne le tortico-
lis, et je ne découvre rien. Je vois bien êtes plus ha-
det~des'~m&as~ êtes venu tout que vous pour me tirer
de bien des embarras.
CH~AUBt. Il n'y a rien que je ne voulusse faire

'<
vous. pour
M pRÉsiDMT. Vous monsieur,
r'meest malheureuse parcevoyez, mes deux ailes-
qu'elle a un mari; et celle-ci com~
menceà letre parce qu'elle n'en
a point.
Mais ce qui me déso-
nenteetm.taitveirdesétoilesenpMnmidi
tAttomtt. – Eh bien, mon père T?
M cmvtUM. – Eh bien, monsieur î
tadette"
adeue. que le mari qui e~d~tméà m. M.
fAttCNON. – Un mari, mon père 1
as cmvjujML – Un mari, monsieur 1
VaMfMBa –t 18
c~ i~S~'
3~t~
ne

~S~S
teur.

~M~&~
qu~~
sera rien; je le gn6rital.

<
FMC~-Ahtmonp~.tm~
'aram "M:
~t~
.C.m~,K.~C.p.v~

~P'e
= bien
le bdafti8. de plue lI.ú'èII8. n"; en
V"Chft mm muïm bimtéty et
enflOM plut elail'éUleDt que
"M m'tidiez i Mttèdler eette diÕhI1ilt6.
FANCEON. – Ceh me Daratt
tt~«-*t~' indn pite: .é'I1. v~étrez
j. marhd.
que je M.i marNe
matM. tnceummuht) et
<–aemt,

<p.
et que je a'<pe)MeM!
n'bpei~aerai pas

eau#.
Wtt< MMin.

'M~ ~~M~r~
g.
11ft 8Idtciftft, Vue ~o~re Ime, monsieur, ftis.ftnd
R- HX:&~
en Idm-

~C~.

~M~j.
èI(IitihIi ne Oft Pu mon pnc1tef
d~mine n'ekb-~1 pas de nainalbef

~S~
~*°~" – Omi, nMMienr.

~S'T~h~d.
~x.s~~< le

.t
90118 parle.

mon mari.. seft le pays de


de
J.
Pampel~~
HaTosne oa de
Mimia f* m. que
de M Mie que rQus

l' qu
i<
« tt~vjujm. – Mt ~~q~j't,

?<~1!
M MtBMmir. Nt
~~t.
P~ M~t bim
W
MtMttt~Na~nttOMnd
qu. <~
A1loQa
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~Tenir.
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a t~ MJh.
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't'JÏntè aM,
8D8, )p~n
qIiU m
'°~* Bayonne.

en tvait
avait
P~ le

ntear,
fatM cmvAUM.Oai OM<
Cll8'YALI8L""Oâi~
La _!e n'a! ~t-y'
"<eq,Mtt~mme
~'<j.n'ai point
gn'p sera de
fdt morte.
FM~~SM~&
pled
S.M C.p-~
de neit'~e'
beete~a~âhe,
~M. et
<'<'
iy ii
Ï* de
sa femme
~MÏM .~nt un
WeMbat4nefti
~Pm
X. du Cap-Vert. M m'~mbat~M~ ~as
pas avec
M ca~Mm.-An mem., mtdtmnt*~
rait pM da ton~Murt. PM h c~S~°y"' le ne »J
'"<Mt.TOtKptM,Mp<mTre
cher homme a soixante-dix ans, et pourrait mourir de vieillesse
avant de me faire moanr de douleur.
LA pz~siDENTB. –Allons, mon malade, ne vous amusez point,
ici. Tout ce que je connais du ciel à l'heure qu'il est, c'est qu'il
tombe du <m~. DonnM-moila main, et venez
<aNe tCM de moi.
vous mettre à

SCBNt V.–LA COMTBSSE, FANCHON.


LA coxrmm. – Demeure un peu, ma sœur Fanchon.
tANCHON_ –n faut que j'aille servir notre malade,
comtMM le ciel le veut comme cela. ma chère
M cottTMM. – Donne-moi pour un moment la préférence.
MNCHOt~/– Pour un moment, passe.
LA cott~tsM. – Je n'ai plus de confiance qu'en toi, ma petite
so3ar.
FAWCHOH.–HeIast que puis-je
fort embarrassée pour moi-même? peur vous, moi qui suis si
LA cottTEME. – Tu peux m'aider.
Mttcmtt. -A quoi? à vous venger de votre glorieux et im-
pertinent BMn? oht de tout

j~
mon cosur.

~J'î
LA coitTESSB. -Non, mais à m'en faire aimer.
MtCHON. Il n'en vaut pas la peine, puisqu'il
malheureusement la raison ne vous aime
pourquoi vous êtes si
à 1m s'il était à vM pieds, voJseriez p~t-e~
tndiNérente.
LA COMTMM. Le cruel me traite

nif~T
moi comme si
?
un air aisé:
étions
nous
avec tant de méprn
mariés de cinquante ans.
que ce sont les
tn
nières du grand monde. Le fat ah! que vous êtes bonnema-
«BUT, d'être honnête femme1 ma

ma' – Prends pitié de ma sottise

"E~s-~
LA COWTNM.

w!
Oui, mais à condition que
ma folie. vous prendrez p~t à
Aide-moi P~Mr te cwur de mon

<
PUCUOK. Pourvu que voua me prêtiez mari.

::s~~m~
quelque secours pour

après soape;. Communiquerai mes


IFÀUÇ(mO]9- EtJDOije vouscommuniquerai
mes petites idées.
ne ploum Plu, pour que je puisse rire.
ACTE SECOND.

SCENE I. -LA COMTESSE, FANCHON.


LA ooMTMSt.– J'ai passé une nuit affreuse, ma chère petit"
sœur.
FANCHOtt. – Je n'ai pas plus dormi que vous.
LA COMTESSE. – J'ai toujours les déoains de mon mari sur Je
cœur.
FANCHON. – Et moi les agrémenta du chevalier dans l'imagi-
nation.
LA coffTEssE. – Tn te moques de moi, de voir à quel point
j'aime mon mari.
FANCHMt. – Vous ne songez guère combien le chevalier me
tourne la tête.
LA ooitTESSE. – Je tremble pour toi.
FANOMtt. Et moi je vous plains.
LA COMTESSE. – Aimer un jeune aventurier qui a même la
bonne foi de faire entendrequ'il n'a ni naiMance ni fortune!
tANcnott. – Larmoyer pour un mari qui n'eat peut-être ps
si grand seigneurqu'il le dit 1
LA COMTEM. – Ah 1
FANCHOtt. Oui a plus de dettes que de bien, plus d'imperti.
nenee que d'eaprit, plus d'orgueil que de magnineenee,plus.
LA OHtTMM. –Ah! ma amurt 1
FANcaott. – Qui roua dédaigne, qui prodigue avec des nUea
d'opéra ce que voua lui avez apporté en mariage, un débauché,
nnMt.
LA cotfTMM. – Ah ma aœur, arrêtez donc.
pAKOmtt. –W petit freluquet idolâtre de <a figure, et qui
est plus, longtemps que nous sa toilette, qui copie tous les ri-
dicules db la cour sans en prendre une seule bonne qualité; qui
fait l'important, qui.
LA cottMam. – Ma soeur, je ne puis en entendre davantage.
FAMHMt. Il ne tient pourtant qu'à vous cela ne finira pas
sitôt.
LA coMMM. – n a de grands dé&nts, sans doute, je ne les
connaiaquetrop; je les ai remarquésexptès.j'y ai pensé nuit et
jour pour me détacher de lui, ma chère enfant: mais, à force de
les avoir toujours présents a l'esprit, ennn je m'y suis presque
accoutumée comme aux miens; et peuKtre qu'avec le temps ils
me seront également chara.
MNCM)t. – Aht ma soeur, s'a vous disait l'honneur de vous
traiter comme m tMnme, et si vous connaissiez sa personne
aussi bien que veaa connaissez ses vices, peut~tM en peu dE
temps seriez-vous
enee-TOM tranquille
tfanqmUe sur son
ton compte. Enfin
XnBn vous voilà
voità
<one rttotne
têtue d'employer
d'emDtever à sa
aa conversion tout ce vous ten«
voM tenez
dehMMralitedemonpère?
tt CMtTMtt. – Assurément quand il n'en codte que de
l'argent pour pper un cœur, on l'a toujours à bon marché.
PANCBOM. – Oui, mais un cœur ne s'achète point il se
donne,~t ne peut se vendre.
LA ONtTMM. – Quelquefois on est touché des bienfaits. Ma
chère enfant, je te cnM~e de tout.
FAHcnoN. – Vous me donnez un emploi singulier entre un
mari et sa femme. Le métier que je m'en vais faire est un peu
hardi il faudra que je prenne les apparences de la friponnerie
pour faire une action de vertu Allons, il n'y a rien qu'on ne
fasse pour sa sœur. Retirez-vous allez faire votre cour à sa toi-
lette je prendrai mon temps pour lui parler. Souvenez-vous de
moi dansl'occasion,je vous en prie, et empêchez qu'on
voie ne m'en-
sur mer.
SCENE n. – t< ~«t da <M<t(M <'o)M)fe. – LE COMTE DES
APPRETS p<tf<t« A M <ott<'Me, Mt<~<m< son habit son
<C)rm, UN TAILLEUR, Utt PAGB, UN LAQUAN; LA COMTESSE
M~e~Mh~
M oonTt, MtM !'ap<ft<-eotf, p~hm! <c~ottM d'tttt air im-
fOftettt. Je vous ai déjà dit, mons des Coutures, que les
paniers de mes habits ne sont jamais assez amples il faut, s'il
vous platt, les faire aussi larges que ceux des femmes, afin que
ren puisse un peu être seul dans le fond de son carrosse. Et
vous, mons du Toupet, songez un peu plus à faire fuir la per-
ruque en arrière cela donne plus de grâce au visage. (~ la
eemtMM.) Ahl vous voilà, comtesse! (A t<t o<-n<.) Hé!
d'eau de miel. hé! (~ la «MnteMe.) Je suis fort aise de unvoir,
peu
vous
madame. (~ ftMt de <« c"M-) Un miroir, hé! Page, a-t-on
fait porter ce vin d'Espagne chez la petite Troussé ?T
LE PAGE. Oui, monseigneur.
t.A COMTESSE. – Pourrait-on avoir l'honneur de vous dire un
mot, monsieur?
LE COMTE. Ecoute. page é~it-eUe éveillée, la petite?
LE PAGE. Non, monseigneur.
LE COMTE. Et la grosse duchesse?
LE PAGE. Monseigneur, elle s'est couchée à huit heures du
matin.
M. DE L'ÉTMER. Monseigneur, voici votre lingere, votre
Mtgneur, votre parfumeur, votre rôtisseur, votre doreur, votre
sellier, votre éperonnier, votre bijoutier, votre usurier qui
tendentdans l'antichambre, et qui demandent tous de l'argent. at-
Lu COMTE, d'tM <m- hM~tMOtt. Eh mais) qu'on les jette
par «s Mttèttes c'est amst que j'en ai usé avec b moitié de
mon Mon, qui m'~teit pourtant plus cher que tons cas mes-
sieurs-!a. Allez, allez; dites-leur qu'Hs MVten~ent. dans quel-
ques annéae, dans qaetqoes années. M) prene* <,e mirotr,
page; et voM, mens de Strier.
L'~rana.–Monseigneur?
LS! cottTB. –Ditea un peu, moM de L'RtrMf, qu'on nMtta
mMC)MMmMp«titMM~tMcaHdMTwteotor.
L'tTMt*. – Monseigneur, je }« Ya~dM M<r pour Mh~tar des
beadM d'OMOh* à MNe ttacen.
La eotttz. – <h hientq~'ox met« chevaux b~ba<.
t.'tTMM.–UncoqomdtmMettwddetoiaiMntwMttrhMr
avec votre bsrline nwave.
La cmtm. – Za Téntt, t< roi dermit m~tre ordre à Ma ia'
Mhncet eamMnt v«~t-<m qula )MNe<M M soMti'"T!te,si oa
l'eMiae de dtM~<r au point de payât Ma dettes?.
LA CMfïESSt. – Pourrai-je obtenir audience à mon tour?
i.t CNtrz. – Ah! 1 vous voici encore, madame? je vous croyais
partie avec ma autres créanciers.
Lt omttMm. – Peut-on M voir méprbee plus indigneatBnt ·.
KhMentvom~ToaÏMnoncpMm'ecouter?
M omtt)t,d<MK~<t.–itontderEtrief,un peu d'erd~M
mea poches. Nt < madame, revenez dans quelques années.
LAOMtTMM.-MNKaMt~HMmtMMtpMt.tJUautpMrtaat
qMjewmpM~a.
M oot~ – N) ~tt( aB<MM dom, il faut bien an p*<â de
e~tt«4taMt têt t tMit nt t«ye< pu tendue.
dMtes
M CMMMM.–QuedeeMtptdtpMtnMO
meMnt, A~e~M. ttesman) dt la tt~M~hm, qa'an été
nnpemMMttm)<tt<.

scMt nL – M ootmt, Li cotnMsz.


tA Av«-um témlu,
oo)tTzssB.–A«z-tMt ttMht, moukw,
BMMtenr, de me him
<<tM
mourir de chagrin?
M cottM. – Commeat doi)e, mtdtme? en quat wons ai-je
déplu s'il Tous p]a!t t?
LA oonMtB. – Bttast e'<tt moi qui ne vous dephia que
trop. n y ash mois que nous sommesmMMa, et wus me Utitm
comme si nous étions brouBMa depms tMntB an*.
MC<Hm,M~<tH)Mt<<ttM<~<tM~f<htM<<~M~
Mpomt~xe. – Vous voila toute prête à pleurer. De quoi
vous
pM-Mz-~aat n'twex-TMtpu une tret~rosse penston?n'etes-
TompMMthMsMde Toe tétions? Mis-je M hdre,<mt)OQTM,
an jahoBt?
LA aMnmtot. FMt t Dieu qM lm <~H<iM jata~tt~
sutteit-veuB afnsi t mon attsehement? vwM M me deMet
que des marques d'aversion était-ce pour cela que je voua ai
épouse?t
LE COMTE, <e txM«~ax< t« dents. Mai* vous m'avez ep(..se
madame, vous m'avez épousé pour être dame de quaHté, pour
prendrele pas sur vos compagnes avec qui vous avez été élevée,
pour les faire crever de dépit. Moi, je vous ai épousée. je vous
ai épousée, madame, pour ajouter deux cent mille écus & mon
bien. De ces deux cent mille écus, j'en ai déjà mangé cent mille
par conséquent, je ne vous dois plus~que la moitié des égards
que je vous devais. Quand j'aurai mangé les cent mille autres,
je serai tant fait quitte avec vous. Raillerie à pert, je vous
aime; je ne veux pas que vous soyez malheureuse,mais J'érige
que roua ayez un peu d'indulgence.
La COMTBM. – Vous m'outrez vous vous repentirez peut-
être an jour de m'avoir désespérée.
t.* BoxTt. Quoi donc t qu'avez-vous venez-vous ici gron-
der wtte mari de quelque tour que vous aura joué votre amant t
Ah eomtesse,padez-moi avec con&amee qui aimez-vousactuel-
lament t
!A emnMtjt. – CMt que ne puis-jeaimer quelque autre que
VMMt
Ut OMfM. – On dit que vwas soupMesMer avec le chevaNer
du BasMdt B cet mument aimaMe je vent que voua me le
ptCMatMt.
LA oo)tTBss<. – Quelles étranges idées t vous ne pensez donc
pas qu'une femmepuisse ahnereon !nahT
K omn*. – Oht pardoL'MMMi;je pense qu'il y a des occa-
siote où une <emme aime son mari quand il va à la campagne
sans eBe pour deux eu trois années, quand il se meurt, quand
die eesaye son habit de veuve.
tAcnxDtae*.–Teilà comme vous êtes; vous croyez que
toutes les femmes cent faites sur le modèle de celles avec qui
vous vous ruinez, vous pensez qu~l n'y en a pointd'honnêtes.
M OMtTt. –DTtennêtes femmes! mais si tut, st <ait; il y en
tde fort honnêtes elles trichent un peu au jeu, mais ce n'est
qu'une bagatelle.
LA cottTMM. – Voi)a donc tous les sentiments que j'obtiendrai
de vous! 1
LEcottTE.–Croyez-moi, le président et la présidente ont
beau taire, je ne veux pas vivre sttot en bourgMis; et puisque
vous êtes atme la comtesse Des Apprêts, je veux que vous sou-
teniez votre dignité, et que vous n'ayez rien de commun avec
votre mari que le nom, les armes, et les livrées. Vous ne savez
pas votre monde; vous vous imaginez qu'un mari et une femme
sont &its pour vivre ensemble quelle idée Hota t hé 1 là-bas 1
quelqu'unt holà! hé messieurs de la etamhre 1
SCENE IV. LE PRESIDENT, LA PRESIDENTE, LE
COttTE, LA COMTESSE, LE CHEVALIER, Ut) pAGt.
Lit pMt. MonMigneur, voici le président et h prési.
dente.
La HtittMNT. – Veut pourriez bien dire monsieur le prési-
dent, petit mMeaNe.
Ut PAM, Mtt'0t <tM<t«t. –Aht le vilain bourgeois t
Ut M~stMtT.–PM Sttume, moMienr le comte, vous en usez
bien indignement avec nom, et c'est un phénomène bien étrange
que TeMe eMtduite. Yom nom méprmez, moi, ma femme et ma
)i!te,e0mme tiTOM étieznneeteaedehpremièregmndeur.iVoM
nont imitez en bourgeois. Parblent quand vous tehM au tténith
de hfortme, apprenez qu'il est d'un mtdbonnete homme de
h
meptiter «t temme, et <MmHe dMM laquelle on e<t entré. Cor-
him 1 je tait las de TM tteon* nous ne Mmmet point faits pour
M~er MM te même méridien.Je v<MM!edM,il faudra que nous
*<HM teperionz; et de par tout le zodiaque 1 car voua me faites
tMWf, dent quene* ephemende* a-t-m jamais lu qu'un gendre
tMitedehMttenbMMnbeM.pereteprMdent.etMtbette-mèM
ptM<tente, ne dme jtmMt en niniNe, ne Mvienne au point
daJourqBejtMreMtetterMultFttNeatxtj'etMMmettcom-
<"ee,jetOM <eMhe<MdMfavec moi, mon petit mignon, ou je
W)Md*M<tMMt.

M
u C0)tr<. – Bonjour, pretident, bonjour.
mttmMrm. – M'ett-ee pu unetente qu'on ne pui)Me vous
'ttMrdeeettemthjNetetqaemm.quiMgneritoutmonquM-
Oef.tiedtetBMmrtmdMqmmedéMtpere.etMtmeunr~
<MmMdetpNetM<ttMKt!)ttoten<enet-TCM,<ilt.IepréM-
dent en eut tontMM* )M< MM! avec meiî vous n'itunet pu tou-
ebe th eemt tM* de mille livres que nous vous avons donnét en
dot. StMt-WM bien que ma fille est l'ethir des f<<nme*, et aue
vous ne h méntet pas pouf epOMe, ni moi pour bdIe-meM.m
M. h p<tt<dmt pourbeM~tM, ni mon.ni
etetunmomtte.
mon. Allez, vous
M pMtM.–Je tUMchMmé dévoua voir et de vous entendre
ma <here pretidente. Eh ToUt, je crois, le chevalier du Ha-
sard, dent en m't tant parlé. Bonjour, moM du HtMrd, bon
t<Mt:TMinx!nt,jetuitmrttMedeYOUBToir.
ut CMvjmm. – n me semble quej'ti vu cet homme-là a
BeyemM dtm mon eannee. ttomieur~e compte sur t'honneuf
dewtfepmtaetMn.
f Ceannenttmutez-votM lime la comteMe, mons
te OM~herT
Ut CMVAUM. MMMfenT, je.
ut co)tM. –Ne ~eut tentM-wmtien peur ellef
Li CHtVAHEt. Le respect que.
Ut CMtTt. – Ne pourrai-je point vous être bon à quelque
t
ehMe h cour, mon* le chevalier T
La cmtvAum. – Monsieur, je ne.
UteOMTt,rt<t<MTM))p~te~O)tM<f<<tt<WM<)p<Mr<<M<.
Auprèsde quelques ministres, de quelques dames de la court
m cmtVAum. – Heureusement,monsieur.
Lu ooifM. – n BMtdra que vous veniez prendre huit taNeaur
de cavagnole chez h
gnxse duchesse. Président, présidente,
voilà midi qui senne; allez, allez dmer vont dmez de bonne
heaM,VMM autres. Holà 1 hé 1 quelqu'un 1 qu'on ouvre à ces
dames. Adieu, metdmM*.Vous viendrez me voir quelque matin,
monsieur 10 chevalier.
Ut CBtVAumt, M* <*«t <tHat~. – Votre gendre est singulier.
M HttNMttï. – Il est tuDtttique.
LA MtttMttTt, «t t'«t aMattt. – n est incurable.
Lt coitTMM. Je MM bien malheureuse 1
SCËNB V. LE COMTE, M. DE I/ËTMER.
La cottït. lions de L'Bther, je ne hiMe pas d'être bien
embMMMt, oui.
t.'<TM)m. – Et moi aussi, monseigneur.
n cettTE. – J'ai mangé en trois mois deux annéee de mon
revenu d'avance.
L'iTMtt. – Cela prouve votre générosité.
Ut cottït. – Je vois que les vertus sont assez mal récompen-
eées.en ce monde personne ne veut me prêter. Comme je suis
un gMnd seigneur, on me craint; si j'étais un bourgeois,j'aurais
cent bourses à mon service.
L'tTMm. – Au lieu de cent préteurs vous avez cent créanciers.
J'at l'honneur d'être votre écuyer, et vous n'avez point de che-
vaux. Vous avez un page qui n'a point de chemises, des hquais
"M gages, des terres en décret ma foi, j'oserais vous conseiller
d'accepter quelque bonne somme du beau-père, et de lui faire
un petit comte Des Apprêts.
ut COMTE. Je ne veux rien faire d'indigne d'un grand sei-
gneur. Ne voudrais-tu pas que je soupasse, comme un homme
t
déstBuvré, avec ma femme que j'allasse bourgeoisement lit
au
avec elle, tristement anublé d'un bonnet de nuit, et asservi
comme un homme vulgaire aux lois insipides d'un devoir lan-
guissant? que je m'humiliasse jusqu'à paraître en public à côté
de ma temmeT ridicule pendant le jour, dégoûté pendantla nuit
et pour comble d'impertinence~père de &millet Dans trente ans,
nous verrons ce que nous pourrons faire de la <Hle du président.
L'trMM. – Mais ne la trouvez-vous pas jolie t
M cottTE. Comment elle est charmante.
L'tïMM. – Eh bien donc t
M CMtïE. – Ah 1 si elle était la femoM d'an autre, j'en set~is
amourem comme un ton; je donnerais tout ce que je dois (et
c'est beaucoup) pour la poMéder, pour en être aimé mais eUe
estmtfnMM;iln'yapasnMyende]tMunMr:j'ai trop l'hon-
i
neur <m recommandation taat un pm Mutmir son CMtettre
dans le monde.
L'<T*!EE.–ENeest vertueuse, elle vous aime.
m<MtTE.–F)td<aMdeeeqiMj'ainM:aufez-vousdeyMwent? 1
t.'tnuM. – Non~moMeignewr.
M CMt)t.– Cemmeat,ntM* M!ther, vous n'Mez pu trmttef
de l'argent eh** dt* bem~eoM ?Y

6C<NE Vï. FANCHON, LE COMTE.


FANCHON, <~p<~< ~<tt<eMM<w<.– Mon petit p<~e. allez un
peu voir là dedans si j'y sais. (u peee « if. <t< ~<tt<r <'<m
C0tt<.)
LE co)tT<,d fettetott. – Eh 1 m* chèreenfant, qui vous amène
Ii matin dans aMn appMtementT
MMMM. – t'enint de vous Mndte un petit xerviM.
L8 cottït. AimaNe créature, toute sœur de M femme que
vous êtes, vous me feh« tentaof la tête si vous vouliez.
M.KM)t. – Je Te~MM Te<x ta thaatcer un peu. Ne me dites
point de douceurs ce n'est pas pour moi que je viens ici.
LE COMTE. – ComnnnUI
MNaMW. – SoyM dxemt, m mom~.
m OMtTt.–JeTOMbjm~.xMtch~oe&nt.
f~atON. –N'OBetjttMh em pMt<f à votte ff~mt.
LE ooifTE. – Est-ce qu'on parle à sa (emMî
M)Mam)t. tHe pcssMwt,M t Mme présidente.
A
mcotmt.–E<t~'qa'<mpa~stsonheau-ptMomà<abeUe-
mtBtt
tMfO~' A !Mn tMrt<BMdf<Baurai an.
t
MCMttE,–Est-eeqa'mmansMtJMMi<ritn?
FANCHON. – Eh bien
1 je suis chaT~e de port d'mM jemie
fem)tMMtt<t)M'<tectJp!M.
M. OMmt,
WtCM-.
Y«i]t w nMomt métier votM tt
fh* MhLt qu WM no pensez les intentions
t~
JOsM~nt tout; *t qn<a4 Teus <tUM~ de q<tM & Mt question.
vems MMt )nt!Btwe opmMa de moi, et Tem verrezque tout
ceci est <mt<~tM<net<ntMmMmM)tr.
M!M)tTE.–thMte,men<!<anr,nMJQtieeBnmBT.
M~–Q~t~
dire.
ean<anee en mM,m'& priée de vous

LE COMTE. Qwetît
FAttoMtt. – Que ve« <t<s te ptus.
LE COMTE. Ah j'entends.
tANOMN. Le plus ridicule de tous les hommes.
L8 cottïsL – Comment race de président.
tMtOMtt. – Ecoutez jusqu'au bout vous allez être bien sur-
pris. Elle vous trouve donc, comme j'avais l'honneur de vous le
dire, extrêmement ridicule, vain comme un paon, dupe comme
une buse, fat comme Narcisse; mais, au travers de ces défauts,
elle crmt voir en vous des agréments. Vous l'indignez, et vous
lui pMtMt; eUe te Natte que, si vous l'aimiez, die ferait de vous
un honnête homme. Elle dit que vous ne manquez pas d'esprit,
et eDe espère de vous donner du jugement. La seule ch~ o&
eUe en manque, c'est en vous annant; mais c'est son unique
ftfhlesttt ette est mBe de vous, commevous l'êtes de vous-même.
Nie sait que vous êtes endetté par-dessus les oreilles; elle a
voulu vous donner des preuves de sa tendresse qui vous ensei-
gnassent à avoir des procédés généreux; elle a vendu toutes ses
nippes, eue en a tiré vingt mille francs en billets et en or, qui
déchirent mes poches depuis une heuM. Tenu, les voila; ne me
demandez pas son nom; promettez-moi seulement un rendez-
vous pour eUe ce soir, dans votre chambre, et corrigez-vous
peur taénter ses homtée.
L8 co)ttt, <ttpMtMttt< !'<tftf<tt<. – Ma beàe Fanchon, votre in-
emMMMm'ahmmed'etreune laideron,avec ses vingt mille francs.
~)MHNt. – Bte est beBe comme le jour; et vous êtes un mi-
sérable, indigne que la petite Fanchon se me!e de vos amures.
Adieu; taehet de mériter mon estime et mes bontés.
actNt vn. LB cotm:.
FrtMhtm«tt, je Mh MMt heutewt. Né sans fortune, je suis
devenu riche sans industrie; inconnudans Parts, il m'a été très-
aise d'être ~n))td«<~M<r;tewt le tMnder~ ont,et je leeroisi à
la ln met-tatmephtt que peMmme. J'at épousé me belle temme
(<t<t~e)MMt),j'*ile MMephMr dehmépriser;apetne manque-je
un peu d'ettgent, que ~eOt wee tmame de la première volée,
titrée sans doate, qui me ptete miMe toah d'et, et q<n ne veut
être payée que
serez payée; je
y un rendez-vous 1 Oh oui, madame, vous
vous attends chez tnot tout la jour; et, pour la
première foie de m vie, je paseerai mon apree-dtnée sans sortir.
Holà! hé ) page, écoutez. Page, qu'en M htsse entrer chez moi
qu'une dame qut viendra avee la petiteFtnchon.
BCtNB Vïn. – M. DU CaP-VKRT, h<uf«t)« <t ht po)T<;
M COtfnt. L'~TROm, M PAM.
m oo)tT*. – Voici apparemment cette dame de quaUté à qui
j'at tournéla tête.
M pt6*, othmt A la porte. –Est-ce vous, madenM!seUe Fan
64)6~*
x. De ctt-TNtï, powfMtt htportt es <M<MM. –Eht ouvrez,
rentreNeu) 1 voici une rade MenHimeNe :i!yanne heure que je
parcourt ce bâtiment *am pouvoir trouver le patron. Ou est donc
et
le preaident et h présidente où est Fanchon î
M tA6<. – Tout cela eat aHé promener bourgeoisement en fa-
miHe. K.
mant:déniehez.
mon ami, on n'entre point ainsi dans cet apparte-

)[. Du ctt-vmtT. – Petit moeMe, je te ferti donnerla cale.


n cotMt, <t'<M te~ ttuMMe~. – Qn'eat-ce que e'eet que
ptT mais q<t*e*t-ee c'ett ;*? Me* gêna) l M) 1 mes
holà
que que
eaM ) Mon* de I.ttner t qu'on &Me un pet sortir cet homme-là
de chez moi; qu'on M dMe nn peu qui je tuit, où N est,et
qu'on M apprenne un peu ~Tirre.
x. nn c*p-TMt. – 'ment qu'on me dise qui voua êtes 1
et m'etet-Tom pu tMet grand pour le dire vouMneme, jeune
mu<~etTOu'enmediM<mpenoajetUM)jecroM,mtfoi,e<re
dans la boutique d'un parfumeur; je mis empuantid'odeur de
neurd'orxmge.
L'iTM)OL – llons, mono, doucement vous été* ici chez un
<etg)Mur qui a bien voulu épouMr la nUe ttnee du prttident
Bodin.
tt. Bt Ctp-vmT. – Cett bien de l'honneur pour lui; Toilt un
pt*i~tmM~tttl&MeatmonMeur,puMquevou5eteele
(tendrede.
t'ttmm. – Appe)ez4e monteijmeur, *'il pMt.
t jeTOM
«. nu ctp-TMT. – Lui momeifpMur penae que vous êtes
fou, mon drôle j'aimeraisautant appeler galion une chaloupé,
eudonneflenomd'etturteonàumeto!e.&6outm,eendiedu
prendent,j'Màw)MMMrtir.
t
L8 CMm.–An<tet, Mt«e)6; l'MM, tttt-TMM gentilhomme~
tt. DB CM~rmT. – Non. TenoeMeu je ne tUM point gentil-
homme je tuit honnête homme, hrMre homme, bun homme.
Ut cottït, ~M~~e~M-~ <'<M a<r ttxpeftattt. – Eh bien donc, je
ne pMadMi pu la peine de vous MM sortir moi-même. Mona de
I/Ëtner,me* ~eM, faites un peu sortir monsieur.
M. Du Ctt-vmr. – Par li Minte-bMbet si votre chiourme
branle, je Tem coulerai tout à fond de cale, eedaTez.
La tAat. – Oh t quel ogre 1
t-tïMMt, <<t <fM)tM<M<. – Momieur, ce dent pM pour vous
manquer de Mtpeet.
x. DU ctt-~MT. – TahM-vom, ou je voua Ucherai une
bordée. (N pMttd <ttt< ehoMe, et t'<M<M<t <M)K<< <<)t texUe.)
C'est donc Tem, meaBieur le fretuqnet, qui avez épousé
Catant
n CMmt, <fwtt <e)t MdMttt. – Oui, monsieur
donc, Monsieur.
aMeyez~om
M. De CAt-YMT. – Savez-vousque je suis M. du Cap-Vert T
L8 ootftt. – Non. mentieur. Oh t quel importun ) 1
x. DU Ct~-TMtï. – Eh bien 1 je veut l'apprends donc. Avez-
vous jamais M à Mo~aneiret t
La oo)tT<. – Non, je n'ai jamais été à cette maison de cam-
pagne-it.
tt. ne ct~-mtT. – Ventre de boulets c'est une maison de
camt~gMtan peu forte, que nous prtmes d'assaut à deux mille
Ueues d'ici, MM l'antre tropique. C'était en nu,
ta moi* de
septembre. Monnettr le blanc-poudré, je voudrais que vous
eaMte* été !t, TM* teriez mort de peur. N y Mttit chaud, mon
enfant, je wm en repond*. ConaMMe~Toua celui qui nous com-
mtmdtitT t
L8 oottM. –QniT celui qui vous commandait? f
)t. Be Ctp~TMtT. – Oui, celui qui nous commandait, de par
toM les vent* t
tt cottït. – C'éttitun trè*-bel homme,à ce que j'ai oui dire:
il ~tppehit le duc de.
«. DU CAp-TMT. – Bt non, cornes de fer, ce n'était ni un
duc, ni un de vu mHquit; c'était un drôle qui a prit plus de
vaisseaux tn~*M en <t vie que vous n'avez trompé de bégueules
et écrit de fades biMett doux. Ce fut une excellente affaire que
cette priée du fort de Saint-Sébastien de Rio-Jtmeiro j'en eus
vingt mille écu* p0)<f ma part.
L8 OMM*. – Si TOtM vouliez m'en prêter dix mille, vous me
feriez phitir.
M. Du CA~-T~T. – Je ne Tout pr<tertit pM du tabac à fumer,
mon petit mignon, entendez-TOua,avec vos airs d'importance? t
Tout ce que j'ai est pour ma femme vous ayez épousé i aînée
Cataa, et je Tien* exprèt pour épouser la cadette Fanchon, et
être TOtre beau-frère.Le présidentreviendra-t-il bientôt?T
M CMtït.–Vou*!mon beau-frère! 1
M. DU c*f-TmtT. – Par ta MneaNe) oui, votre beau-frère,
puisquej'épouse votre beBe-eœur.
tt ootfTt. – Vous pouvez épomer Fanchon tant qu'il vous
plaira; mais veut ne serez point mon beau-frère je vous ayertM
que je ne signe point au contrat de mariage.
M. De CAf-TMtT. – Parblen que vous signiez ou que vous ne
signiez pas, qu'ett-ee que cala me tait? ce n'est pas vous que
j'épouse, et je n'ai que faire de votre signature. Mais est-ce que
le présidenttardera encore longtemps 4 venir cet homme-H est
bien mauvais voilier.
LE cottM.–Je v<MMCOMeiHe,moMMurdu Cap-Vert,del'aller
attendre aiBeurs.
M. De CAp-vmT – Commenteat-ce que ce n'est pas ici sa
maison?
M CMfM. – Oui, mais c'est ki mon appartement
M. Du CAp-VMT. Eh bien ) 1 je le verrai xA
M ommt, <jM~<< tttttre 1 D<t e~T<ft.) attends
damMtdete~dj'ttdotmtrendez~m.
x. nu cif-~tï. – Je
ne voajt etneec!~)XM de FtttendM.
Moo<t<t,<tp<tf<.–LebMtMtùf.(~<h<C~<.)C'est
ttnedMMdeqmdtté.
t
)t.IM~tt~-V)~M'.–Be<t~~ti<~o~on,q~~e~<~impe~te~
M comt, t~t. – ~e ~oadifti*
ttt~etm«~Meeetttmtdttt!tt~t'.
<<M te ttonatfettMtt~ Mt
<t. M cA~~tM. Q<te dit<!<-M<MU de h tM)~, baà<t Mttc<mT
catM. -~<m'dbttM&!t«<nt~f tt Mhr. iatD~t,
p<tfr m'MhMtf te p~adM, ? ~Mde<ttet h !tt<aM<~e Je n'y
~nis phM tenir, je qmMe h partte, je ~uB tne Tetaper tMenM.

SCBtE ÏX.–M FRN~BËttt, LA PRJÉSIDENttt, <t. OQ C~p.


YBRT.LtCBKVAM~OOB~a~RP.
M pttiHDMtr, M~t~oot ««xtfMttt~ K. du
~jt~~éttite~mpteheMiNett
Otp- – Ce
MCit~mf. – Ceh e)t< tteMdtt eMtMtttndM J'ttrtre
de h eete de ZtmttMwr, et Tien< d<httqnet th~ ~tM, et
mMimmt – ri ae jX peut tM que te Mit !t «. dn Cap-
Vert Mn thème porte ep'ilne revendu que dmMt deot <M.
M. M ct~~mt. – Xfh Ment MtM donc ïotré th~me en deux
&<~n';<!M'M'eaàrevemu,
LA Mt~momt n a Me< ttMtttt ~tge.
tUM.
M em~tum. – tten~enr, t~yez !e tre~-bian oti~ en ce<!t.
M< ttttmOM, – Btt-<t qMfi~~ Ot<j< MKtfM~t m'om
x. Bu c~xm. – eè~M~ttt'B t~M~ ~Ytt honthe
pMNM t vous perdez tt<m<MMtj6)e BtetOez ~6! ht~e~ tb-
'enMz.itUtt; KeonBti~z-
le m'M point thmet de jMiinsnt ae
WM pM meM dn C'Yert, TotM MMen cm~Md~ dé cotMet T
t
n n'y que ttente~mq
~BMBMtMnettetpttttt
trati n<M< aMM t6mm« qttMe~. et
MPti<nDtM.-StMt,d<i)t~
Ct~w. tM< ..Nie.'M mm,en .tipea de iemps
TMt !em<thdt me pM~it Me. ~oni~ da&Me~ dM< cettet
mM~. ~rim~e
~ir Mt jeune M, mon
a
qS.
s
bet.
~~A
MhmM~.
t
président,aNoM.o~eNtYOtrenUd
w. me, m<m,!Mir, <M.Bte p~f p~tt~
de~nt TMM

~1.~ DU c*~YmT. –
j'arsive de loin,
<
mais je ne crois, pM qM TOM tMEtz !~oMer

Je M donne du tempa; je ne
~te,
compte me
LA KahnmnftE. – Quoi vens voctez vous matter m~eufd'hni
avec le visage que vous portezt
M. Du CAt-v~M. Sans doute je n'irai pM emprunter celui
d'un autre-
i

t
LA MtauMMK*. – Alla, vous vous moquez itmt que vous
soyez auparavant quinze jours entre mes mains.
M. nu att-vmm. – Pas un quart d'heure eentonmt. PréM
dente, quelle proposition me faites-vous ta?Y
LA M~m~tM. – Voyez ce jeame homme q<te je vous pré-
tmtet <pMH<mt) ~'B *« frais 1 je M fai pmtrtMt entrepris
que d'hier.
M. De tt~~ntt. – Gommantdttae-WM ? depuis hier ce jeune
homme et WM-
La QMTAUBit. – Oui, monsieur, madame daigne prendre
teimdemei.
LA pRtsoMmt. – C'est moi qui l'ai mis dans l'état où tous le
voyez.
L* MttmmtT, A p<tr<. – Non, N n'est pu possiMe que cet
homme-tàsoit arrivé.
tt. ce CAp-vmT.– Je ne comprends tien à toutts tes hntemM
que Tons me dites, vous autres
~A pa<s!DBNTB.–Jevous dis qu'il faut que vous soyez sti~né
et pufe< dûment avant de songer à rien.
M. nu CA~-vERT. moi, saigné et purgé 1 j'aimerais mieux
être entre les mains des Tmee qu'entre eettea des médecins.
LA HUMOBtTt. – Aptes nn voyage de long coure, vous devez
avoir amassé des humeurs de quoi infecter une provint* vous
autre* mMhm, vous avez de si viMnes maladies 1
tt.MCt~-vmr.–Me):pour vous,messieursdu continent:
les gens de mer sont des
LA
f" propree; mais veatL..
HtiatBom. – Je vwm en qmttersi pour cinquantepi
hilee.
)t. DUCAp~vmtt.–refmersasmte)Mep<(user!tnned'unCafrt,
ma hemte femme; je romprai ptutet le mtMM.
La CmvAM«t,0* ht< ~MM)K<t)M,Mttaet~))<M)Me.8euuKZ
que je vous dMe, par l'intetét que je prends t ce mariage.
)t. DncAF-VMt,<t«)tAxe.–Bht q<Mt intérêt prenez-vous.
s'il vous pMt,teettMit~T
Lt Ot<vAU)t<t.~Je vem) cmMeBtede M rien précipiter, et de
smtMitvMdtttMnMM 'j'tt des raisonsimportantes pour eeta,
j'osevomtedm.
M. Bn CAp-vmt. –L'équipagede ee hMment-ct est compeeé
d'etnnemgNM, j'ose voue le dire: un fat me re~Mo la porte,
un doucereux me fait des reveren<ee et me donne des eoueils
sana me eonn~ÏtM~ l'un me parle de ma nativité, t'mtre veut
qu'en me purtfe. Je tt'M jameis vu de vaisseau si mat Ofete que
cette maison-ei.
M MMnmr. –Oh et! puisque vous voilA, nous tUoM pré.
pater fmchon à Tom Tenir trouver.
x. Du c*f-TMT. – Allez, heM-pere et belle-mère.
SCBŒ X.–it. DU CAP-VERT, M CHEYAUM.
M CMTtum.–MoMiear,jenemeMMpM~ejt~detOM
voir.
tt. M ctt-wmT. –YMiment, je le crois bien que TO<M ne
vous <entet pu de Jeté em nte voyant pourquoi en sentiriez-
TOMÎ ven* ne nM emmtittez pu.
M omTtum. –Je
wmc dire que ma joie est si terte.
x. Mt Ct~-TtM. Vous vous moquez de moi. Qui <t«-TmuT
et que me TMdet-TMMÎ
M OKTAum.–Ah! menzieM, que c'est une belle chote que
là mer!
tt. Du ctt-mtT. – Oui, fort belle.
M cmnrAUM.–J'titentooMeaemtiede <ervirMrceteté-
meat.
M. BC ct~-TOtT. Qui T<m< en empêche t
M CMTAUM. – Quel plaisir que cet combats de mer. Mr-
tCtttlemqn'ent'MCtoehe!1
D)t ctt-TMT. – Vcm tïet Mieon
-n-deeeMdeeetm~à. t
il n'y qn'nm t~Mir
MaMVAMmt.-Btq)ttt,meMtear,~tTowpMtT
tt. MCtp-~ntT.–C'etth<Mq)t'cmeedt!)MTMMMrtenede<
impertmM.
M cmrtUM. – Oui, eeh doit <tm deHeienx. One êtes
eeme)m,mMHiMr,qaevMM<te*!MmMnx)Vo)MtVM vous doute
Mm
vu le cap de Bwtno Wtptntnee, meMtMrî
tt. DU c*t-m~.–Amm<ement.Je Tem TOM ZUre lire le récit
d'nnpeUteomhttMtMdrN.qaejedMMiàhTneduMpije

p~'d~
WMMOMequejemtMimeteeM~tïtmment.
L8 cmTAum. – Vou me <!me< h pht insipe
ah1
mmtteM.qMe'ettdemBM~qn'tmhomme comme ~<M mMiet
&TWtr
ee
t
't. M rn~-mT. – FMtqtMt, dammttgeT
utcmvtLm.-V.Ot~e~Mt;iln.MMp!mqMtiM
de TOM dm. les <MeMet; vous n'MMt pta. b plaisir de t'~or-

––––
dads; vons 8lJez b»Pw daD8 les dmtees eha1De8 d'ms hymen
e.t~.T~dXme?~
JL'lJ~'?
-1Ortie du sNn de la mort

.2' chant
eompMttdenemt~XfetjtmM~M~
v~
~td~mjmmm. Mt; tt. du Cap-
terMM, ~m~a ~bitmt de la terre
'etnte,mtetMyenqm<'ot<erM<ve6MBe~Behaa.
elle eu M
tt. DO CAp-vttRT. – Non ferai, par mes sabords je l'emmène
dans huit jours en Amériq'ie.
LE CHEVAUER. –Vous! monsieur?
M. DU CAp-vERT. – Assurément; je veux une femme, il me
faut une femme, je grille d'avoir une femme. Fanchon est e)!c
jolie?
LE CHEVAUER. – Assez passable pour un ofncier de terre
mais, pour un marin délicat, oh! je ne sais pas. Vous comptez
donc réeUement épouser cette jeune demoiselle?
tt. Du CAp-VEM.–Oui, très-réeUement.
LE CHEVAUER. – A votre place, je n'en ferais rien.
)t. DU CAp-vERT.–Vraiment, je crois bien que vous
ferez rien. Mais que me vient conter cet homme-ci?
r~
LE CHEVALIER. – Je me sens attaché tendrement à vous. Je
dois vous parler vrai elle n'a pas assez d'embonpoint pour un
capitaine de vaisseau.
M. Du CAP-VERT. J'aime tes tailles déliées.
LE CHEVALIER. Elle parle trop vite.
tt. DU CAp-VERT. Elle en parlera moins longtemps.
LE CHEVAUER. –Elle est foUe, foUe à lier, vous dis-je.
tt. DU CAp-VERT. Tant mieux! elle me divertira.
LE CHEVAUER. –Oh bien! puisqu'il ne vous faut rien cacher,
elle a une inclination.
tt. Dt CAp-VERT. – C'est une preuve qu'elle a le cœur tendre.
et qu'elle pourra m'aimer.
LE CHEVALIER. –Enfin, pour vous dire tout, eUe a deux en-
fants en nourrice.
tt. DU CAp-vBRT. – Ce serait une marque certaine que j'en
aurai lignée mais je ne crois rien de toutes ces fadaises-là.
LE CHEVALIER; – Voilà un homme inébranlable c'est un
rocher.

SCENE XI.–FANCHON,LE CHEVALIER. M. DU CAP-VERT.


LE CHEVALIER. Ah! la voici qui vient reconnaître l'ennemi
mon amiral, voilà donc l'écueil contre lequel vous échouez. A
votre place, j'irais me jeter la tête la première dans la mer un
grand homme comme vous! ah! quelle faiblesse!
M. DU CAp-VERT.–Taisez-vous.babillard. C'est donc vous,
Fanchon, qui m'allez appartenir? Je jette l'ancre dans votre
port, m'amie, et je veux, avant qu'il soit quatre jours, que nous
partions tous les deux pour Saint-Domingue.
FANCBON, au chttoKtf. –Quoi! monsieur le chevalier. cest
donc là ce fameux M. du Cap-Vert, cet homme illustre, la terreur
des mers et la mienne?
LE CHEVALIER. Oui, mademoiselle.
t[. DU CAP-VERT. Voilà une fille Mer ..pprise.
T«LTMtt–tI li
FAHcaotf. –Ceet donc vous, monaitur, dont mon petw m'a
entretenue si souvehtT
M. DU Ctp-vmr.–Oui, ma poupe, oui, mon po-roquet; c'est
moi-même.
FANCHOtf. – n y a cinquante ans que vous «M son intime
ami?
)f. Do CAp-TtBT. – Environ si mon estime est juste.
FANCHOtt. Voudriez-vousfaire A sa â!le un petit phisir?
M. DU ctt-vsitT.–Assurément, et de tout mon coeur; je suis
tout prêt parlez, m~n enfant. Vom me paraissez timide qu'est.
ce que c'est f
FANCBON. – Cett, monsieur, de ne me point épouser.
Du ct~MT. –J'arrive pourtant eïrre< pour cette iffaire,
et pour me donner à vous avec toua mes agrès vouz m'étiez
promiae avant que voua fussiez née. Ïl y a trente
que votre
pèrem'apromMuneiNe.le consommerai tontce!aans ce soir, vers
les dix heure*, si vous le trouvez bon, m'amie.
vANCHOw. – Maa entre nous, M. dn Cap-Vert,
vous ilgurez-
vous qu'à monta', et faite comme je Mis, soit si phisamt pour
mot de vous épouser, d'être empaquetée dans votre bord comme
votre pMotiDe, et d'aDer vous servir d'esdave aux antipodes?
Ctf-vmT. – Vous vous i'naginez donc, la belle, que
je vous épouse pour votre ptaisirt apprenez que c'est pour moi
que je me marie, et non pas pour vous. Ai-je donc si longtemps
vo~wédans le monde pour ne savoir pas ce que c'est le ma-
nageT Si l'on ne prenait une femme que pour en êtrequeaimé, les
notaires de votre pays feraient,ma foi, peu de conttats.tfaiaie,
a me tMinne femme, votre pèM m'en doit une, vous voaa;
P~pMez~omt m'épouser.
MNOMN. – Savez-vousbien eeq'ie risque un mari de s<MO)nte-
cinq ans quand il épouse une fille de quinze?
m. Du ott-vmT. – Eh bien merluche, que risque-t-ilT
FANamw. – N'avez-vous jamais ouï dire quH y a eu autre-
MsdeseeMsdanstemondet
tt_Me~-vmr. – Oui,oui, petite etrontée; et j'ai oui dire
MM qu'a y a des <Bee qui font deM trois enmnts avant
leur mariage; ))Mh je n'y M~aruepMd*on
si près.
FAttCHM, «t ,<apMM<M. Trois eMants avamt mon ma-
nant
nu o*p-vmT. Nous Mvons ce que nous savons.
FAttCHON. – Trois entmtt avant mon mariage, imposteur) 1
)t. BU CAp-vtM. Trois ou deux, qu'importe?
McmHt. Kt qui vous dit ces belles nouveUes-Iat f
De ctt-VEm. – parMeu! c'est ce jeune muguet frisé.
FAttcnott. – Ouoi) c'est voM qui.
M cmvAUM. – Ah 1 mademoiseUe.
M. DU CAp-vMtT. – Mais je suis bien bon, moi, de partefist
de btlivtnM*avec de* enfants, lorsqu'il faut que j'aille signer
les articles avec le beat~père. Adieu, adieu vous entendrM
bientôt parler de moi.

SCENE xn. – LE CHEVALIER, FANCBON.


M cmvAum. – Me voilà au désespoir ce loup marin-là
vous épousera comme il le dit, au moins.
FANCHOtt. – Je mourrait plutôt mille fois.
LE cmvAUM. – H y aurait quelque chose de mieux à faire.
FANCHON. – Et quoi, chevalier?
L8 CMVAUM. – Si vous étiez assez raisonnable pour faire
vec moi une folie, pour m'épouser, ce serait bien le vrai moyen
de désorienternotre corsaire.
FAttCBOtt. Et que diraient le président et la présidente?
LE CMVAum. – Le président s'en prendrait aux astres, la
présidente ne me donnerait plus de ses remèdes, les choses s'a-
paiseraient au bout de quelque temps, M. du Cap-Vert irait jeter
l'ancré ailleurs, et nous serions tous contents.
FANcmm. – J'en suis un peu tentée; mais, chevalier, pen-
sez-vous que mon père veuille absolument me sacrifier à ce
vilain hommet
La cmvtum. – Je te crois fermement,dont j'enrage.
FANCHON. – Aht que je suis malheureuse1
M cmvtUM. – H ne tient qu'à vous de faire mon bonheur
et le vôtre.
FANCBOX. – Je ne me sens pas le courage de faire d~emblée
un coup si hardi je vois qu'il faut que vous m'y accoutumiez
par degrés.
t* CMVAUM. – Ma belle Fanchon, si vous m'aimiez.
FANCHOtt. Je ne vous aime que trop voua m'attendrissM,
vous m'allez Mre pleurer, vous me déchirez le cœur; allez-
vous-m.
SCEM XIII. LA COMTESSE, FANCHON, LE CHEVALIER

t.t cotfnteM. – Bh bien 1 comment vont nos affaires?


FANcaow. – Hélas tout de travers.
Lt COMTESSE. – Quoi) n'aurait-il pas daigné.t
FANcmMt. Bon il veut seulement avoir une femme pour la
faire mourir de chagrin.
LA cottïMM. – Mais enfin, ma soeur, vous M avez parlé?
FANCHow. Je vous en réponds, et de la bonne manière
M. le chevalier y était présent.
LA cottTMSE. – Et pourquoi M. le chevaliert
FANCHOtt. – Parce que heureusement il s'est tfM~é !à.
LA cottTMM –Mais enfin, qu'est-ce que ce cnttt t ttpendnfY
FANCHON. Lui, ma sœur? il m'a répondu que j'étais
merluche, une impertinente, une morveuse. une
LA COMTESSE. – Oh ciel 1
FAHCBON. H m'a dit que j'avais eu deux ou. trois enfants
mais qu'il ne s'en mettait pas en peine.
LA COMTESSE. – A quel excès.
FAttŒOtt. – Que cela ne t'empêcheraitde rien.
LA COMTESSE. Hélasl
FANCBQtt. Qu'il allait trouver mon père et ma mère.
LA COMTESSE.–Mais,ma soeur!
FANCHON. – Qu'il signeraitles articles ce soir.
LA coMTEsm. – Quels articles?
FANCHON. Et qu'il m'épouserait cette nuit.
LA COMTESSE. – Lui, ma sœur! 1
FANCHON, enattt et p~rornt.– En dut-il être cocut ah! le
coeur me fend. M. le chevalier et moi, nous sommes inconso-
lables ·
LA COMTESSE. – Je ne comprends rien à ce que vous
t
Quoi M le comte, mon mari. me dites.
FAttCHON. – Eh non ce n'est pas de votre mari dont !e parle
c'est du bourreau qui veut être le mien.
LA COMTESSE. Quoi t mon père s'obstine à vouloir Tous don-
nerpour mari ce grand vilain M. du Cap-Vert? que je vous plains
ma sœur 1 Mais avez-vous parlé à M. le comte T?
FANOMw. An nom de Dieu, ma sœur, engagez mon père à
dmerer ce mariage. M. le chevalier vous en prie
avec moi.
LE CHEVALm. – Vous êtes amurs; vous devez
vie douce l'une à l'antre; et je voudrais vous rendre la
vous rendre service à
toutes deux.
LA COMTESSE. – rirai me jeter aux pieds de
mon père et de
ma mère. Mais avez-vous vu M. le comte?
FAMCBOw.– Ma sœur, ne m'abandonnez
pas.

~r
LA COMTESSE. – Mais dites si vousavez fait quelque chose
moi. pour
onvAum. – Donnez donc quelque réponse à madame.
Voyez-vous, '"B'T, a l'on me force à épouser
cethemme~, je su.s fille àmamettre le feu aux poudres, et à
sauter en l'air avec son maudit vaisseau, lui, l'équipage,
moi. et
~TT~ puis PMvenir à rendre mon mari
ratsonnable, vous me verrez expirer de douleur
FANcao~– Ne manquez pas de représenter à ma mère la
~te qu'à y aurait à me laisser manger par ce cancre de cor-
a<&
saire.

donne mes petits avis


toutes tête pleine de votre
anaue. Daignez rentrer l'une et l'autre, et souffrez
que je vous
pour le bonheur de tous trois.
ACTE TROISIÈME.
<

SCENE I. LE COMTE, L'ËTRIER.


I~TMER. Votre excellence n'a pas le sou, à ce que je vois.
M CMfTE. – Il est vrai ayant su que mon rendez-vous n'é-
tait soir, j'ai été jouer chez la grosse duchesse; j'at
tout perdu. Mais j'ai de quoi me consoler ce sont an moins des
gens titrés qui ont eu mon argent.
t'ETMEt. -Argent mal acquis ne profite pas,
comme vous
voyez.
LB cotfTE. – n n'était, ma foi, ni bien ni mal acquis; il n'é-
tait point acquis du tout je ne sais qui me l'a envoyé; c'est
pour moi un rêve, je n'y comprends rien. n semble Fanchon
ait voulu se moquer de moi. Voilà pourtant vingt que mille francs
que jat reçus et que j'ai perdus en un quart d'heure. Oui, je suis
ptqné, je snh piqué, outré; je sens que je serais
au désespoir
si cela n'était pas au-dessous de moi. Mons de L'Etriert t
(Fanehen, entrée pendmt que le comte partait, entend la En de
son discours.)

SCENE H.–LE COMTE, FANCHON.


FANCHON, faisant tt~- d L'Étrier de sortir. C'est-à-dire,
notre heau-frère, que vous avez perdul'argent que je vous avais
donné antôt.
LE CMtTE. Ne songeons point à ces bagatelles, ma belle
enfant. Quand voulez-vous me faire voir cette généreuse incon-
nue, cette beauté, cette divinité qui se transforme en pluie d'or
pour m'obtenir?
FAttCHON. Vous ne pourrez la voir que ce soir, sur le tard
mais je viens vous consoler.
La COMTE. Mon aimable entant, rien n'est si consolant
votre vue; et, le diable m'emporte' il me prend fantaisieque de
vous payer ce que je dois à cette aimable personne.
FANCMN. Je ne suk point intéressée. et ne vais point sur
le marché des autres. Réservez toutes
vos bontés pour elle; elle
les mérite mieux que moi c'est le visage du monde le plus
aimable, la taiH" ''plus belle, des airs charmants.
LE cottTE. – Ah ma chère Fanchon 1
FANCHON. – Un ton de voix tendre et touchant, un esph*
juste, an, doux, le
cœur le plu= ioMe hélm) 1 voua vous en
apercevrez assez. Si vous vouliez être honnête homme lieu
detre peut-maître, vous conduite en homme au
sage au lieu de
vous ruiner en grand seigneur, elle vous adorera tonte sa vie.
M CMtïB. – jta chère Fanchon ) 1
FANCHON. – Soyez adr qu'elle ne vivra que pour vous, et que
son amour ne sera point incommode; qu'elle chérira votre per-
sonne, votre honneur, votre famille, comme sa personne, son
honnettr, m Camille propre; que vous goûterez ensemble un
bonheur dont vous n'avez point d~dee. ni moi non p!ts.
M oottTt. – Ita che~e futchon, vous m'éHouMsez, vous me
rMMMzt anis m Mtase.je meurt d~a d'amour elle.
Aht pon~toa &<tt.it que j'atMnde <neoK une tteara apour la voirf
~Attattow.–Vom vei)i mm de tout ce que je vient de dire;1
veM le seriez bien davantage
vant dMmaw
d. Bann, que dMMz-voM si je
de M part <!inqu<m« mille livres ae diamantst
M ooxTt. – Ce que je dirait* je dirais que cela est impos.
fibb} je fMtrn imMUMr ce conte a la fin des ifttte « «M JVw<t.
KUtCtMHt. Gela n'ait pmnt impossibh le: voilà.
UtCP)tDt.–JMtemeH est-ce un miradeTeet-Keun Mntfeî.
J'a~MM t~e j'ai ent ~nMn'tci avoir quelque petit mérite maM je

!S't'
Mp<Ma<tpaaeewQtraMpoint-UL
~~tOM~. – <eentM Men ce n'est pas pMce que vous ave<
du ntMtt Féeqoe tra~ a~Mi mait C'att aan qne vous en
TOM
"M, at vMa potttM, At ea t je vow ai parM assez tongtemps
de VM amaitet; venons au mitmet je vous rends, je crois,
un assez joli service; il tant me récompenser.
M com. – fadez le tervice est si récent, qu'il n'y a pas
meyen!qnejeMbingrM. j r"
tAmaMtt. – Mdn peM a chMMtt dans m tète de me taire
Mme dn Cap~Vttt M* dMtee aetueNement le Mmtntt, e'est-a.
antt de mort. Jugez de l'état où je suis, Misqoe i~i
dire mon
tvMa<MMatv*ntqMdett~ettesmienne.)MMeatttat
MM, H <M< M-tmence t aM <0)HMt; je Be taia plus que
oeventr.
CNm_d~K~<t~M~Ht< M~t qne tanise-vous
M

~&p~
que je fasse? 1

"'l'
~PMMmede
mp~VMt.
"M~LOntaveta
la «t. Mpt.~nt.~M pMie~J. MnMh~d.bon
)

dihmanta
.?~' ~? 1
'M.
"J~~T*
avetdeta que vM. n'M
MneMier..B. T,md~ Me.t6t, je vous jure. vous
"eM qui l'ont
'Mtj'~NMtM~t M~a~
m.?3!H'S~
V* – ~OtM.
'M' reçu
A<M~; je v~s .heMherme
'Mhment contre M homme
SCENE m. – LE COMTE, L'ETMBR.
M coxM. – Mom de L'Ether, il arrive d'étrangeschosesdans
la vie.
L'ÉTNZH. – Oui, et surtout aux étrange* gens, monseigneur.
t.* cottTB. – Ne ~ratte-t-on pss Ma porte?T
L'ÉTMMt. Oui, monseigneur.
M CMtTt. – Ceet sans doute celle à qui j'ai tourné la t6te je
vous avoue que j'ai quelque curiosité de la voir.

SCtNt tV.–M COMTE, MADAME DU CAP-VERT, avec


«'x «Mtte A tte-<t*-ttfMt,<M heMH«)M)K de Ote«<e, et
talt WtMt vois pt<M<tM)t<<.
M eMtTt. – Cett eaM doute elle qui se cache dans tes coiffes.
<MBMtt Be Ctf-vmtï, à I.'Ztfter. – C'est donc ici la maison
dupt~MdemtBodinïf
L'tTMBt, e~«w«nt. Oui, la vieille, c'est la maison du
ptMdemtBodin; tMte c'eet ici chez M. le comte.
)tABt<m Da Ctf-~mtï, «Mt<mt< ait tMt du tomte. – Ah mon
petit Mmtt, w)tt-tH, il faut que tn secoures ici une pauvre
aOH~te.
M <xmnt. – ihdMM,s<m<6Mqu'a vos genom.
tm*t)M tm CAt-~M. – N<m, mon cher enfant, c'est à moi
dttMjettfMxtiem.
M OMm, <* Pt«t)f))at)t. Ette a raison. Ah qu'elle est
ttidtt eh bien! ma~tme, <'e*t donc vous qui ave< bien voulu
m Mte d<t M~neea tt Mtides, et qui.
)tA~K De CAp-TMtï. – Oui, mon ami, je te <ais toutes les
avtitMt. E<t-& Meo vMi que mon petit trattre est dans la
f
lII8Í8OD
Lz oottTt. – Cuoit madame quel traître T de qui me par!ez-
t
vons est-ce de moi t
MtDAtu en c*p-vMT. – Mon trattre, mon petit traître, mon
pettt mari en dit qu'il est ici.
M COMTE. – vetM mari, eh s'il vous pMt, comment nom-
t
mez-vous ce pauvre homme-là
ttAmutt DU Ctr-TMT. – M, du Cap-Vert, M. du Cap-Vert.
M cottït, d'w<t <n<- ttt~ortmtt. Eh mais 1 oui, madame, je
crois qu'oui; je crois qu'il est ici.
MAMum Du c~-vmtT. – Tu crois qu'oui 1. me voilala tomme
de la terre habitablela plus heureuse.J'aurai le plaisir de dévi-
sager es Mp<m-la. a est joli 1 il a vingt ans qu'il m'a aban-
donnée, il y a vingt ans que je le cherche je le trouve; voilà
qui est tait. OA est-il ï qu'en me le montre 1 qn'm NM le montre )1
M emtm.–OuoHsethusememt,vousMtttt~mt!MMm<du
Cap-Vertt
MADAME Du CAp-VEM. Oui, mon petit fripon; il y a tantôt
cinquante ans.
LE COMTE. – Ecoutez vous arrivez fort mal à propos pour
moi, mais encore plus mal 4 propos pour lui. Il va se marier à
la filled président Bodin.
MADAME DU CAP-VERT. Lui, épouser une fille du président
non, mort de ma vie 1 je !'ec "mpecherai bien.
LE COMTE. – Et pourquoi ? j'en ai bien épousé une, moi qui
Mus parle.
MADAME DU CAP-VEIRT. –
II y a vmgt ans qu'il me joue de ces
tours-lit, et qu'il va épousant tout le monde. Il me fit mettre
dans un couvent après deux ans de mariage, à cause d'un certain
régiment de dragons qui vint alors à Bayonne, et qui était extrê-
mement galant mais nous avons sauté tes murs, nous nous
sommes vengés ah 1 que nous nous sommes vengés, mon petit
irehtquet
LE COMTE. Est-ce donc vous, ma bonne qui m'avez en-
voyé.
MADAME DU CAp-vEM. – Moi, je t'ai rien envoyé je
.ehe je viens chercher mon trattre.ne que
LE coMrB. – 0 ciel mon destin sera-t-il toujours d'être im-
portuné) M'amie, il y a ici deux affaires importantes la pre-
mière est un rendez-vous que vous tenez interrompre h seconde
est !e mariage de M. du Cap-Vert, que je ne serai pas fâché
d'empêcher. C'est un brutal; il est bon de le mortifier un peu
je vous prends sous ma protection. Retirez-vousnn peu, s'il vous
ptatt. Ho!&) hét que!qu'un: monsL'&tner, qu'on ait soin de
madame. Allez, mitonne, on vous présenteraà M. da Cap-Vert
dans roecMion.
MADAME M CAp-vEtT. Tu me parais tant soit peu imperti-
nent mais puisque tu me rends service de si bon cœur, je te le
pardonne.
SCENE V. LE COMTE.
Serai-je enfin libre un moment ? oh ciel encore un importun
ah je n'y pnh plus tenir; j'aime mieux quitter la partie. (7!
~ft eo.)
SCENE Yï. LE CHEVALIER, FANCHON.
LE CHEVALIER. A qui diable en a-t-il donc de s'enfuir? et
vous, aqui diable en avet-vom, de ne veMloirpas que je vous
parle î
MHCHON: – raï tthire M retirez-voM, To<M dit-je songez
cément éloigner M. du Cap-Vert. e
M CNEvAUEtt. Mais quelle athite si pressante.?
~CM!t:–GMyet-vMM qae je~'ti pM ici d'antKt intértts à
'aenager que tes vôtres?t
LE czEVAum. – Vous me désespérez.
FANCBON. – Vous m'excédez.
LE CHEVALIER. – le veux savoir absolument.
FANCHON. Absolumentvous ne saurez rien.
LE cHEVAUEtt. – Je resterai jusqu'à ce que je voie de quoi M
s'agit.
FANCBON. Oh oh Tous voulez être jaloux
LE CBEVALIEH. Non, mais je suis curieux.
FANCHON. – Je n'aime ni les curieux ni les jaloux, je vous en
avertis si vous étiez mon mari, je ne vous pardonneraisjamais
mais je vous le passe, parce que vous n'êtes que mon amant. Dé-
nichez, voici ma sœur
M CHEVAUER. – Puisque ce n'est que sa soeur, encore passe.
SCENE VII. LA COMTESSE, FANCHON.
FANCHON. – Ma chère sœur, vos affaires et les miennes sont
embarrassantes ce n'est pas une petite entreprise de réformer
le MBur de M. le comte, et de renvoyer le monstre marin qu'on
me veut donner. Mais où avez-vous laissé M. du Cap-Vert Y?
LA COMTESSE. – II est là-bas qui gronde tout le monde, et
qui jure qu'il vous épousera dans un quart d'heure. Mais, M. le
comte, que fait-il, ma sœur ?T
FANCBON. n est à sa toilette, qui se poudre pour vous re-
cevoir.
LA COMTESSE. Va-t-il venir bientôt f?
FANCHON. – Tout à 1 heure.
LA COMTESSE. – Ne me reconnattra-t ilpoint?
FANCHOf. – Non, si vous parlez bas, si vous déguisez le son
de votre voix, et s'il n'y a point de lumières.
LA COMTESSE. – Le ccsur me bat, les larmes me viennent aux
yenx.
FANCHON. – Ne pleurez donc point songez-vous bien que je
vaw peut-être mourir de douleur daus un quart d'heure, moi
t
qui vous parle mais cela ne m'empêche pas de rire en atten-
dant. Ah 1 voici votre tat de mari emmitouMIez-vous bien dans
vos coine& s'il vous plalt. Monsieur le comte, arrivez, arrivez
SCENF VIII. LE COMTE, LA COMTESSE, FANCHON.
LE COMTE Enfin donc, ma chère Fanchon, voici la divinité
aux loui:. d'or et aux diamants
FANCHOW.
vos hommages.
– Oui, c'est eUe-meme préparez-vous à lui rendre

LA COMTESSE, r-
Je tremble.
FANCHON. – Ma présence est un peu inutile ici je vais trouver
mon cher tt. du Cap-Vert. Adieu; comporteMoasen honnête
homme.
SCME Et. LE COttTE, Lt~ COMTESM, dam
rotM<!ttW«.

LE cotfM. – Qneit génereuee inconnue, vous m'accablez de


bienfaits, vous daigne* joindre à tant de bontés celle de venir
jusque daM mon appartement, et vous m'enviez le bonheur de
votre vue, qui cet pem- mai d'an prix mille fois au-de~m) de vos
diamants t
ttOMttmm).–te ertme que, si voua ma voyez, votre recon-
naimemm diminue je v~tdraia être atre de votre amour avant
qu voua enieoet Mtw le mien dtM met yeux.
u cotfM. – Doutez-vous que ne vous
voyMtjem'vMteeettmedtTMttae?
je
T
adore, et qu'en vous

M cottïMM. – Hélas t oui c'Mt dontje doute, et c'est ce qui


fait mon mtUteor.
L<cottT<,<e~«mt<A<Mpte<b.–Jejure,ptrceamainsado-
h
nMee, que fMMi poar TMM pettton la plus tendre.
LA co~TtMt. – te vous tvoue que je
n'tt jamais tien de-
tM que d'être ttmee de wm; et Jwue me eenMM~e* bien,
vout tvMtwtet pMt-ttM que je h metite, tMtgte ce que je
eaw.
CMtM. – MM! ne ponn~e dn mmat eomMttM eeUe
qui m'honore de tant de bontés t
LtUMtTMM.–)eMi*hptwtm*th<)UMMefemme du monde:
je suis mariée, et e'eet ce qm &it le chagrin de ma vie. J'ai un
mari qui n't jorneit dtiimM me MtMdm ai je M pMttM, à
peine Keonnettttit~tmt Toix.
Mpmnw. –tt ttMtdteem pwHtMe qu'a pttteee mepriter
a~ 1~s eaoms WUo9
ttooxTMM. – N n'y a qttewmt qutpMMiezm'Ot venger
mth B hut que vo<M Hte dmmiet tout ~Otre coeur; oeae eeh, je
eertit encore phM mttbememe qu'auparavant.
Mcoxtt. – 6MB&M dom que je v<HM Tene* deaermute* de
TetM tMn<M)Bt*rt; tMathetqa't vee ptedt.
tA coXtMet- – )t «M Même que e'Mt lai qui t'ttttte cette
M~tme <t m'domtt. Je T<HM jute qu~l tutett en moi la
h phM Mnmbe, h phM MHe.
femme m plu rendre,
ncoMT~. –LehoufreM)
jouez.
a mérite bien le tour que vous lui

tt eottTMm. – Vom été* men amque MMouree dM< le


monde. Je me oui* <httee que, dm* !e <Md, vom ttee un bon-
tt«e homme; qu'tptte tee ahMfjttMM que wu* m'$v<t, vous
vous ferez un devoir de bien vivre avec moi.
M OMtTt. –TeneMMi pour le phm fjnmd ~quia< pour un
hMW)eMmM<<vtvM,<tjetMmpevoeeepermeet.Ceque
<MM Mf tM)t met meteaehe «MBttement; et, quoique je ne
eMtMieet de Tout que ces mains charmantea que je tiem) eatM
les tatennea, je vous aime déjà comme si je vous avais vue. Ne
différez plus mon bonheur permettez que je fasse venir des lu-
mières, que je voie toute ma félicité.
LA cowTMM. – Attendez encore un instant, vous serez peut-
être étonné de ce que je vais vous dire. Je compte souper avec
vous ce soir, et ne vous pu quitter sitôt en vérité, je ne crois
pas qu'il y ait en cela ancoa mal. Promettez-moi seulement de
ne m'en pas mctm aathMf.
le
LE COMTE. – Moi vous en estimer moins, pour avoirfait bon-
heur de ma vie < il tMdtait que je fusse un monstre. Je veux
dans l'matant.
LA cottTEast- – Encore un mot, je vous prie. Je vous aime
plus pour vous que pour moi promettez-moi d'être un peu plhs
rangé dans vos affaires, et d'ajouterle mérite solide d'un homme
sage et medaata aux agréments eitôheurs que vous avez. Je ne
puis être hotfanse ai vous n'êtes heureux vous-même, et vous
ne pourrez jamais l'être sans l'estime des honnêtes gens.
LE cottTE. Tout ceci me confond vos bienfaits, votre con-
versation, vos conseils/m'étonnent, me ravissent. Bh quoi!
voua n'êtea venue ici que pour me faire aimer la vertu 1
t~ cmfnms. – Oui, je veux que ce soit elle qui me fasse
aimer de voua c'est elle qui m'a conduit ici, qui règne dans
mon cceur, qui m'intéresse pour vous, qui me fait tout sacriner
pour vous; c'est elle qui vous parle sous des apparences crimi-
nel)<a; c'eat eUe qui me persuade que voua m'aimerez.
LB oottM. – Non, madame, vous êtes nn ange descendu du
ciel chaque mot que voua me dites me pénètre l'âme. Si je vous
aimerai, grand Dieat.
LA coxTMM. – Jurez-moi que vous m'aimerez quand vous
m'aurez vue.
M COMTB. Oui, je voua le jure à vos pieds, par tout ce
qu'il y a de plus tendre, de plus respectable, de plus sacré dans
le monde. Souffrez que le page qui voua a introduite apporte
enfin des Bambeaut je ne puis demeurer plus longtemps sans
vous voir.
tA co)tTM«- – Eh bien donc j'y consens.
Lu cettï*. Holà ) page, des lumières.
LA ootfMaM. – Vous allez être bien surpris.
H! cottït. Je vais être charmé. Juste ciel c'eat ma
femme 1

LA cottTttsm,d port. – C'est déjà beaucoup qu'il m'appelle


de ce nom c'est pour la première fois de sa vie.
m cotfïB. – Rat-il possible que ce soit vous ï
LA co)tT<sst. Voyez si vous êtea honnête homme, et si vous
tiendrez vos promesses.
LE cotfT*. Vous avez touché mon cœut voa bomtéa l'em-
portent sur mas défauts. On ne se comptapas tout d'un Map
je vivrai avec vous en bourgeois; je vous aimerai mais q~'on
n'en sache rien, s'i~vous plaît.

SCENE X. – FANCHON, arrivant toute tMou~M<; LE PRËSt-


DENT, LA PRESIDENTE, M. DU CAP-VERT. LE CHE-
VALIER, LE COMTE, LA COMTESSE.
FANCHON. – Au secours ) 1 au secours contre des parents et un
mari M. le
comte, rendez-moi service à votre tour.
)t. DC CAp-VERT. Eh bien est-on prêt à démarrer ?f
LE ptÉstMNT. Allons, ma petite fille, point de façon voici
l'heure de l'année la plus favorable pour un mariage.
FANCBON. – Voici l'henre la plus triste de ma vie.
LA pREStDEitTE. – Ma aile, il faut avaler la pilule.
FANCHON, M~t<Mt< A j~tMttz. – Mon père, encore une fois.
M. eu CAp-VERT. Levez-vous; vous remercierez votre père
après.
fANCHMt. – Ma chère mère.
LA pRàNDMtïE. – Vous voua bien malade
FANCHON. Mon cher monsieur le comte.
m COMTE. Je vois bien qu'il vous faut tirer d'intrigue.
Mons de L'ltrier, antenez un peu cette dame. Mons le marin,
je crois qu'on va mettre quelque opposition à vos bans.

SCENE XL–MADAME DU CAP-VERT, LES PRÉCÉDENTS.


MADAME M CAp-vEM. – Eh1 mon petit mari, te voilà, infâm,
bigame, polygame! je vais te faire pendre, mon cher cœur.
tt. mû CAp-vmr. Samte-barbet c'est ma femme) quoi) tu
n'es pas morte il y a vingt ans?
MADAME DU CAp-VERT. Non, mon bijou; il y a vingt ans
je
que te guettais. Embrasse-moi, fripon, embrasse-moi il vaut
mieux tard que jamais.
LE pREStDMT. – Quoi) c'est là Mme du Cap-Vert, que j'ai
enterrée dans toutes les règles!1
MADAME DU CAp-vzRT. – Tes règles ne valent pas le diable,
ni toi non plus. Mon mari, il est temps d'être sage tu as assez
couru le monde, et moi aussi. Tu seras heureux avec moi;
quitte cette petite morveuse-là.
M. Dn cAp-vERT. Mais de quoi t'avises-tu de n'être pas
morte?
LE PRESIDENT. – Je croyais cela démontré.
FANOMN, d WxM <ht Cap- t~r<. – Ma chère dame, embrassez-
moi. Mon Dieu ) que je suis aise de vous voir 1
LE CHEVAUER. – Ma bonne dame du Cap-Vert,
vous ne pou-
vttt venir plus à propos; je vous en remercie.
*AMME Du CAp-vttRT. – Voilà un assez aimable garçon.
(~ if. da Cep-F~.) Traître si mes deux enfants étaient aussi
aimables que cela, je te pardonnerais tout. Où sont-ils, où sont-
ib, mes démentants?
M. Do CAp-vERT. Tes deux entants ? Ma foi, c'est à toi à en
savoir des nouvelles; il y a vingt ans que je n'ai
va toute cette
marmaiNe-ta Dieu les bénisse j'ai été cinq ou siï fois aux anti-
podes depuis; j'ai mouiné une fois à Bayonne pour en apprendre
des nouveUes je crois que tout cela est crevé. J'en suis !âché
au fond, car je suis bon homme.
MADAME Dn CAp-vERT. Traitre! et Mme Eberne, chez qui
tu avais mis nn de mes enfants?T
M. DU CAp-vERT. C'était une fort honnête personne, et qui
m'a toujours été d'un grand secours.
Ltt CBEVAUZR. Eh mon dieu à qui en parlez-vous ? j'ai été
étevé par cette Mme Eberne à Bayonne je me souviens des soins
qu'eue prit de mon enfance, et je ne les oublierai jamais.
J.E COMTE. – Mais qu'est-ce que c'est que ça? mais qu'est-ce
que c'est que ea? le me souviens aussi fort bien de cette
Mme Ebeme.
M DU CAp-vEM. –<hcorMeu! qu'est-ce que c'est que ça aussi?
par la samMeu! voNi qui serait drôle Vous êtes donc aussi de
Bayonne, monsieur le <at?
LE COMTE. Point d'injures, s'il vous plaît oui la maison
Des Apprêts est aussi de Bayonne.
M Du CAp-vERT. Et comment avez-vousconnu Mme Eberne
MADAME DU CAp-VEM. Oui, comment? répondez. Vous.
vous. mon cceur me
ouf! dit.
LE COMTE. C'était ma gouvernante, Mme Rafle, qui m'y
menait souvent.
M. Du -CAp-vmr, au comte. Mme Rafle vous a élevé T?
MADAME DU CAp-vEM, au chevalier. Mme Eberne a été
votre mie?T
LE COMTE..–Oui, monsieur.
LE CHEVAHER. Oui, madame.
M. Du CAP-VERT. Ouais! cela serait plaisant! cela ne se
peut pas. Mais si cela se pouvait, je ne me sentirais pas de
joie.
MADAME Du CAp-vERT. Je commence déjà à pleurer de ten-
dresse.

SCENE XI!. MADAME RAFLE, LES PRÉCÉDENTS.

MADAME DU CAp-vERT.–Approchez, approchez,madame Rane.


et reconnaissez, comme vous pourrez, ces deux espéces-ià.
LE PRESIDENT. Allez, allez, je vois bien ce qui vou. tient
vous vous imaginez qu'on peut retrouver vos enfants cela ne
peut pas. J'ai tiré leur horoscope ils sont morts en nourme..~c
tt. M ct~Mf. t
–<mt « wtM tMtt M ttttt, je tM mMt
donc <n vie om) dMtte, je retrmtvefti met ea~ntw.
tttBtiM rnw CAp-TMT.–AMnrement, ceh~t<mtBMl,~e*t-a
pu vrai, madame ReNet Yom MfTM comment eemi-eieetvena
c'ettit m petit myetere.
)MMm ttttM.–Bt)m<mdietKmi)je!eeMMnN<h..
Bon*
jour, mt* dMx Mpit~«. Canme cela «t Atv<nn gmadt1
mtntm M c~-vtM. Allons, <Nt)M, n'en pMiOM plu.
l'ai rettenTé mes trois Tt~bondt <Mt cela ut à moi.
'~M)n MM~, wt MMxowx << tMttt « h d~oM!f. – On
ne peut pu ~y méprendre ToNt Tingt marques indubitables
<nmq<MNetjehtt<eemMMi)!.
tt. De c*p-Tm. – Oheott~ ta<tt<em, et je n'y regarde
pMdttipftt.
MM<mM))T.–Q)t'<tt~t<pMTOMdKMtM t
Lt MitMXM. – Q<MB« T~MM MM-TMM dtM li têtet
La amvMmt, M jettttt <MM <WM)M de ihM dx C<m-f<!rt.
0<Mttv<mtMnMta)tthMMntmtmtMf
M oom. – MàMqn'Mt-eequestTqu'e*t-ceqne~?(~ if. du
<y!tH.) a* TM< tttt mon pêw, wm Ates donc m homme de
M. Du c*p.~M. – tMheaMMteemment M-ta fait pcnr te
<M<Ntr, etpe~ êtM e*~e dt ptMdemtt
M oMM.–ttM, tMM,qM)medemM<et-TOMMttmKme
dMMXtdM~MMM<xh~ettMttMttMt)l,t<mttMmettt.Pre
BN<M<B~,JMfMr<~m~MndMtgnm)r;~tpMMed'th<ttdh la
TeaTt d'an tKeeeitnt qui m'a enfMtt, <tt T<ti ut morte; j'ti
MM<dtttM<M;~nMMitMttomte;faiepMMttM<tMM;je
tem ~eMe tMt CMntMMtonte M vie.
oP'mM~ MM m'en preterM) j'ai ttt tMptMdtMitée
MM ettttt~ GeMtmM-tMM d'<tM th dé wttw petw, tetdK de
Tetre btM-ptM, et mari de votre femme
w. –
M ctp.Tm<, aw tMt«. NeMtte M t~fthe de faire
encore !e tetgnear, c'Mt~M te fat, je te tMmmi bfttt et
JMAet. Mit ettMHKf.) Itt têt, mm te Mtta~et, par que!
40-U dw èsete ~avbat
LB cmvAum. – Par an deMein heMCoap plat rtMMmtMe
<tneXeTetM,mMpeM,«M«mM~eetq<MJewMdeb:jeton
M* epOMtf mMhmMMe, dont je <<tM amotMeox, et qui me
MMenHmpemmieMqu'&WM.
M Mtm-tT. – Mt M, <o<tt eeet n'était point d<M mes
tphemttide*.VoNà qui est &it, je renoncel'Mtrolope.
M MittMtMt.–MemeeexMtde~t m't trempée, je ne
TeaijthMtttt mMer ~médecine.
tt.wctt~)Mt.–<M,teKm<!)neethmefpom!ere<tede
tMne.
tu ootre M met à me< Mttt<)e<.
M CA~-vzM. – Je partage mon mem entre mes entama,
et donne cet tteurdi-ei a cette etonrdie-U. Je ne suis pas si
malheareux il est vrai que j'ai retrouve ma femme; mais
puisque le ciel me redonne aussi met deux entante, ne pensons
plus qa't nous réjouir. J'ai amené quelques Turcs avec moi, qui
vont vom donner nn petit ballet en attendantla noce.

BtTRËE DE DIVERSES NATIONS.


APRÈS LA DANSE.

CNE TORQOB CHANTB.


Tout l'Orient ·
Est nn vaste couvent.
Un musulman voit à ses volontés
Obéir cent beautés.
La coutume est bien contraire en France;
Une femme sous ses lois
A vingt amants à la fois.
Ah 1 oueue niitérence
<

Un Portugais
Est toujours aux aguets,
Et jour et nuit de son diable battu,
H craint d'être cocu.
On n'est point si dMnciIe en France
Un mari, sans craindre rien,
Est cocu tout aussi bien; 1 °
Ah quelle dinérence t
Par tout pays
On voit de sots maris,
Fesse.matthieux, en bourrus, ou jaloux;
On les respecte tous.
C'est, ma foi, tout autre chose en France
Un seul couplet de chanson
Les met tous à la raison;
Ah 1 quelle différence!

Un Allemand
Est quelquefois pesant
Ix sombre Anglais même dans ses amours
î<
Veut raisonner toujours.
On est bien plus raisonnable en Fnmee.
Chacun sait se réjouir,
Chacun vit pour le plaisir
Ah quelle di<rérmce
Dans l'univers
On hit
fait.de
de mauvais vers;
Chacun jouit du droit de rimainer
Et de nous ennuyer.
On y met nn bon remède en ?rMc<
On mTenta les siMets,
Dont Dieu nous g<r<<e&jamtMt
1
Ah quelle dini6rence
ÉRIPHYLE.
TRAGEDIE EN CINQ ACTES.
(7 M*M <73:t.)

DISCOURS
PMNONCt AVANT LA REPRÉSENTATION D'~RIPHYUt.
Juges plus éclairés que ceux qui dans Athène
Firent naître et fleurir tes lois de Melpomène,
Daignez encourager des jeux et des écnts
Qui de votre suffrage attendent tout leur prix.
De vos décisions le flambeau salutaire
Est le guide assuré qui mène à l'art de plaire.
En vain contre son juge un auteur mutiné
Vous accuse ou se ptamt quand il est condamné;
Un peu tumultueux, mais juste et respectable,
Ce tribunal est libre, et toujours équttaMe.
Si l'on vit quelquefois des écrits ennuyeux
Trouver j)ar d'heureux traits grâce devant vos yeux,
Bs n'obtmrent jamais grâce en votre mémoire
Applaudis sans mérite, ils sont restés sans gloire;
Et vous vous empressez seulement à cueillir
Ces fleurs que vous sentez qu'un moment va uétrir.
D'un acteur quelquefois la séduisante adresse
D'un vers dur et sans grâce adoucit la rudesse;
Des détauts embellis ne vous révoltent plus
C'est Baron qu'on aimait, ce n'est pas Régulus'.
Sous le nom de Couvreur, Constance* a pu paraître;
Le public est séduit; mais alors il doit l'être;
Et, se livrant lui-même à ce charmant attrait,
Écoute avec plaisir ce qu'il lit à regret.
Souvent vous démêlez, dans un nouvel ouvrage,
De l'or faux et du vrai le trompeur assemblage
On vous voit tour à tour applaudir, réprouver,
Et pardonner sa chute à qui peut s'élever.
Des sons Sers et hardis du théâtre tragique,
Paris court avec joie aux grâces du comique.
C'est là qu'il veut qu'on change et d'esprit et de ton
Il se platt au naif, il s'égaye au bouffon:
Mais il aime surtout qu'une main libre et s&re

t. t!e9"M. tragédie de Pradon. (TÉx.)


t. Nom d'un des personnages de r/tM< 'h Cc'~o. tragédie de L.t
)Mte. (EB.)
Trace des mœurs du temps la riante peinture
A. A. 1. peu battu,
Ainsi dans ce sentier, avant lui ".ftu
Molière en se jouant conduit & ta vertu.
Folâtrant quelquefois sous un habit grotesque,
Une muse descend au hux goût du burlesque
On peut a ce caprice en passant s'abaisser,
Moins pour être applaudi, que pour M délasser.
Heureux ces purs écrits que la sagesse anime.
Qui font rire l'esprit, qu'on aime et qu'on estimet
Tel est du Ctoffeo*' te chaste et sage auteur «
Bans ses vers épurés la vertu parte au cœur.
Voila e. qm nousetatt, voilà aa qui nous touche,
Et non ces froids bons mots dont l'honneur s'effarouche,
Insipide entretien de* plus grossiers esprits
Qui font naître à ta M* te rire et le mépri*.1
Ah qu'à jamais la scène, on sublime ou plaisante,
Soit des vertus du monde une écote charmante) 1

Français, c'est dans ce* lieux qu'on vou* peint tout a tour
La grandeur des héM, tes dangers de famour.
Sounrez que ta tMMmr aujourd'hui reparaisse;
One d'Eschyle au tombeau 1 audaM tN reMMse.
Si ron a trop osé, *t, dan* na* MMe* ehantt,
Sur des tons trop hardis nous montons no* accents,
Ne découragez point un effort ttmtrtMK.
t
Eh peu~n trop eeer quand en chMwbe vous ptttreT
Datgmet vous transporter dae* e** temps, dans ces lieux,
Chez ce* premiet* tmntam* vivant avec te* dieux
t
Et que votre raison *e ramaM de* fabte*
Que Sophode et ta GHee ont rendu venéraNes.
Vous n'aurez comt M ee pNMB Natteur 0
Que la main de t'jUMur appr«e avea 4ouce<tr,
Souvent dans t'*rt 4'timer iMpomene aviMe0
Farda ses aeMe* tratt* du MM*aw ~e ThtMe.
On vit des courtisan*, dt* héros démt'és,

st
Pousser de froids *eupir* tBmadngaut )Me*.
Non, ce n'est pomt auMi qu'tt e<tpermt< qu'on aime:
il
L'amour n'est excusé que quand est extrême.
Mais ne vous pMM)M<m* qa'am tureur* du «nants, 0
Atenrs p!eur*. HMf joie, t teur* e<nMrtement*?
N'est-il point d'a~tM* eeupt pear tbraater mm Mte? l'
les ftambeaux
Sans tes
San* nambeaux d'MMur, d *t
d'8II1OUf, il der ttahadeaamme.
rst de*
n est des sentiments, des vertus, des malheurs,
Qui d'un coeur etevt aavent tim de* pteur*.
Aux sublimes acceet* da chantre* de la Créée
On s'attendrit en homme, on phMta sans &iM**se;
Mais pour suivre les pa* de ce premitt* autun,
De ee spectacle utile tItu*tM* inventeurs,
II faudrait pouvoir joindre en sa fougue tragique,
L'étégance moderne avec la force anttque.

t. f< <Men<«de DettoachM. jeat ta nttmt Mmte qo'Éri~t ~te.~


D'un «a crMqne et ju<te B &ut t'examiner,
Se eompr cent <OM, ne se rien pardonner;
Et seMneme avec fruit « jugeant par avance,
Par ses serehtes aafpMr votre indutgMce.

?msO!tNA6BS.
zmmTM. ntM d'AttM. vw~e d'A-phia~as.
AMMMt.Jome gaett~. <tt iiteoMM d'AmpIIIaraaa ttd'Ëtiph~te.
T~mm~i.OM ..t
gMOGtM, pfhtt dx tmw t~tt d'~et.
t~tAtonto.
FM~Mmf, o<te)tf de fa mt<<on de tt Mine.et dont il est cr. le pt~.
Z~mnDB, eenMentt de la ftfne.
BUPBOME, t<mMottd'H<MMt<He.
L'ottBtft m Ajttmtmttt.
Ommom m'AMmttt.
~t*MM BC mttM.
a«H~Tt tt'AMt~t.
Sem~tt n'Hnmoem*.
La te~te ett Jnpttefettep~.i.deHr.tne.
t dam le pM~it qui ~pMe le temple de
AreM,

ACTE PREMIER.

SCZtΠt. HEMM6!M, EUPHORBE.


HMUtOOtM.
Tom têt chefs Mot d'MMrd, et daM ce jour tMnquiUe
Argos attend un roi de la main d'Eriphyte;
Noua verrons si le sort, qui m'outrage et
me nuit,
De vingt atM de travaux m'trrMhera le fruit.
MPBOM~.
A ce terme fatal Eriphyle amenée
Ne peut phm rectuer son Meond hyménée;
¡
Argos l'en sollicite, et h
voix de no* dieux
Soutient la voix du peuple et parle avee
not rceuit
Chacun sait cet oncle et cet ordre suprême
Ou'Enphyte autrefois a reçu des dieux même
Lorsqu'en un même jour deux rois seront vaincus,
TesnMinsraUumemntteaambeMdhymenee;
Attends jusqu'à ce jour; attends la destinée
Et du peuple, et du trône, et du sang d'ïnachus
Ce jour est arrivé; votre étève intrépide e
A vaincu les deux rois de PyiM et d'Zlide.

Eh tumoeux.
c'est un des sujets du tfouMe où tu
me Mis.
Qu'un autre qu'Hermogide ait pu vaincre ces MM;
Que la fortune. ailleurs occupant mon courage,
Ait au jeune Atcméon laissé cet avantage.
Ce fils d'un citoyen ce auperbe Alcméon,
Par ses nouveaux exploits semble égaler mon nom
La reine le protège: on t'aime il peut me nuire;
j
Et ignore aujourd'hui si !è peux te détruire.
Sans lui, toute tannée étatt en mon pouvoir.
Des che& et de* soldats je tentais le devoir.
Je marchais au palais, je m'expliquais en mattre;
Je saisissais un bien que je perdrai peut-être.
MPHOME.
Mais qui choisir que vous? cet empire aujourd'hut
Demande votre bras pour lui servir d'appui.
Ëhphyte et le peuple ont besoin d Hennogide;
Seul vous êtes du sang dinachus et d'AMde;
Et pour donner le sceptre elle ne peut choisir
Des tynns étrangers, armés pour le ravir.
MMMCIM.
Elle me doit· sa main je l'ai bien méritée;
A force d'attentats je l'ai trop achetée.
Sa foi m'était promise avant qu Amnhiaraus
Vînt ravir mes voeu* t'expire, tnachus.
Ce rival odieux, indigne de tui plaire,
L'arrachant a ma foi, t'ot-'int des mains d'un père.
Mais il a peu joui de cet
an~ <terang;
Mon bras désespéré se baigna dans son sang.
EUe le sait, l'ingrate, et dm tMim en son âme
Ses yeux favorisaient et mon crime et ma Namme.
poursuivis partout le sang de mon rival:
J'exterminai te thtit de son hymenMai;
J'en enaeai la trace. Un voile heureux et sombre
Couvrait tous ces forfaits du secret de son ombre.
Rriphyle eUe-meme ignorer destin
De ce nis qu'à tes yeM j'immolai de ma main
Son époux et son nia privés de la lumière
Du trône à mon enarage entr'ouvMientla barrière,
Ouand la main de nos dieux la tonna sous mes
J'avais pour moi mon nom, la reine, les soldats.pas.
Mais la voix de ce* dieux, ou plutôt de nos prêtres
M'a dépouillé vingt aM du rang de mes ancêtres
ïl Mut succomber aux superstitions
Qui sont Men plus <p)e noua les rois des nations.
Un oracle, un pontife, une voix &natïque,
Sont plus forts que mon bras et que ma politique;
Et ce fatal oracle a pu seul m'arrêter
Au pied du même Mme où je devais monter.
EUPHORBE.
VMM n'avez jusqu'ici rien perdu qu'un vain titt:
Seul. des destins d'Argos on vous a vu l'arbitre.
Le trône d'Eriphylé aurait tombé sans vous.
L'intérêt de l'État vous nomme son époui:
Elle ne sera pas sans doute assez hardie
Pour oser hasarder le secret qui vous lie.
Votre pouvoir sur elle. °
BttHMCtM.
Ah sans dissimuler,
Tout mon pouvoir se borne à la faire trembler.
Elle est femme, eue est faiMe; elle a, d'un œil timide,
D'un époux immolé regardé l'homicide.
'J'ai laissé, malgré moi, parle sort entraîné,
Le loisir des remords à son cœur étonné.
Elle voit mes forfaits, et non plus mes services;
Il me faut en secret dévorer ses caprices
Et son amour pour moi semble s'être effacé
DaM le sang d'un époux que mon bras a versé.
EOPHOHBE.
L'aimeriez-vous encor, seigneur, et cette Oamme.?
moi t que cette faiblesse aitHMMOCIDE.
amolli mon âme
Hermogide amoureux 1 ah qui veut être roi
On n'est pas fait pour l'être, ou n'aime rien que soi.
A la reine engagé, je pris sur sa jeunesse
Cet heureux ascendant que les soins, la souplesse,
L'attention, le temps, savent si bien donner
Sur un cœur sans dessein, facile à gouverner.
Le bandeau de l'amour et l'art trompeur de plaire,
De mes vastes desseins ont voilé le mystère
Mais de tout temps, ami, la soif de la grandeur
Fut le seul sentiment qui régna dans mon cœur.
Il est temps aujourd'hui que mon sort se décide
Je n'aurai pas en vain commis un parhci :s
J'attends It reine ici pour la dernière fois,
je viens voir si l'ingrate ose oublier mes droits.
Si je dois de sa main tenir le diadème.
Ou, pour le mieux saisir, me venger d'elle.-même'
Mais on ouvre chez elle.

SCENE H. – HERMOGIDE, EUPHORBE, ZËLON1DE.


BEMMMDE.
Eh bien, puis-je savoir
Si h reine a~oard'hui se résout à me voir?t
St je puis obtenir un instant d'audiencet
ttLMmm.
AhtdmgnatdehMhMertterhptWtenee.
En proie amt nom eht<triM qui Tiennent h troubler,
<hphy!e, leignenr, peut~Ue rom ptder ?f
Solitaire, MCtbtea, et fuyant tout le monde,
Ces lieux Mo!* tout témoins de *t douleur profonde.
DM<!nezvomdeMbefàee*ywu[eperdmt.
BNUtO<HDE.
a tuNt, Zetonide, et fentemdt ce refus.
J'épM~ne i au retjMdt <m objet qni It gène;
Hermogide irrité ne~eete eneer la rMne;¡
Mais, malgré mon respect, T<MM pourez rMMMr
Qu'il tenut dangereux de me deMtpeMr.
(B tort Met Bophetbe.)

scam m. – NMmrM, ZËLOMM.


<<M)tnm.
Ï~voiBLQnetenMtfonMeMnemeémne)
f

Mem ) eoMtez h main surËMPHTM.


HMUete étendue.
Quel <pect.e épouvantable en tous UeM me poursuit)
Quels dieui l'ont dtehthH de l'etemeUe nmtt
f
Je l'ai Tu ce n'eet point MM erreur pMetetK
Que produit da eemmea h ttpettf meMen~èfe.
Le sommeil, à mee yeM M~Mni eet <MMMn,
N'a point sur m<m eeptitttBman eee enwM.
Je l'M Tn. je le wtt. ~nt.
a cruel, Mr<t.<
Quel est ce ter Mn~mt qoe tu tteM Mr ma «tey f
n me montre a tombe, a m'tBpeBe, et Mn Mh)t
RuiMeUe sur ce mtthM, et eente de son ntne.
Eh bien t m'enttt!ne**tm dam l'ttemei Mnme T
Portes-tu le trépas Vten*4)t punir te m)metT
t~UMm~t
Pour un hymen, o eM t quet tppMeB t~teM!
Ce jour MmbMt poar Tout <tee jouM le plus heureux.
iMmirLt.
Qu'on dettUMe à jamais eet pempet solennelles.
Quelles mains t'wniMtent à mee mains erhninetictt
Je ne puis.
ztLONIOE.
HermoaMe, en ce pthN rendu,
S'aumd.it aujourd'hui.
S'attendait
~MMïtt.t.
Quel non) pr~toncee-tu
Hennogide, gtand* dhm) lui de qui la tnri<
Empoisonna les jours de mt tmte T<e;
Hermogide1 ah sans lui, MM Ms indignes <etM,
fBuf. mon ttitte
Mon cœur. MMtr eût M vertueux.
<ti<M MMtf veftueM.
ztMtnM.
Quoi toujours Il remords vous presse et vous tourtnentet
<MPHT)Lt.
Pardonne, AmphiaMtis, pardonne, ombre sanglante t
Cesse de m'enrayef du sein de ce tombeaut
Je n'ai point dans tes Bancs enfoncé le couteau
Je n'ai peint consenti. que dis-je T misérable
tÉumint.
Dela mort d'un épeM vous n'êtes point coupable.
Pourquoi toujours d'un autre adopter les forfaits?
BMMTM).
Ah 1 je les ai permis c'est moi qui les ai Mts.
ZtMMBE.
Lorsque le roi périt, lorsque la destinée
Vous anranchit des lois d'un injuste hyménee,
Vous sortiet de rentsnte, et de vos tristes jouta
Seize printemps à peine avaient tbrmé le cours.
tMEMUt.
C'est cet ae* <Mal et ssms etpeftenoe,
Ouvert aux passioM, taible, plein d'imprudence;
C'est cet âge indiscretqui fit tout mon malhMf.
Un traître avait surpris le chemin de mon cœur
L'aurais-tu pu penser que ce ter Hennogide,
Race des demi-dieux, issu du sang d'Alcide.
Sous l'appât d'un amour si tendre, si tlatteur,
Des plus noirs sentiments cachât la profondeur ?P
On lui promit ma main ce Msur faible et sincèrp,
Dans ses rapides vesm soumis aux lois d'un père,
Trompé par son devoir et trop tôt enflammé,
Brûla pour un barbare indigne d'être aimé
Et quand sous d'autres lois il Mlut me contraindre,
ttes feux trop ttiumes ne pouvaient plus s'éteindre.
Amphiaraus en vain me demanda ma foi,
Et l'empire d'un MMr qui n'était plus a moi.
L'amour qui m'aveugtait. aht quelle erreur m'abuse;
L'amour aux attentats doit-il servir d'excuse î.
Objet de mes remords, objet de ma pitié,
Demi-dieu dont je fus la coupable moitié,
Je portai dans tes bras une ardeur étrangère;
J'écoutai le cruel qui m'avait trop sa plaire.
n répandit sur nous et sur notre union
La discorde, la haine et la confusion.
Cette snif de régner, dont il brûlait dans l'âme,
De son coupable amour empoisonnait la <lamM* s
Je vis le coup affreux qu'il allait te porter
Et je n'osai lever le bt pour l'arrêter.
Ma faiblesse a conduit les coups du parricide t
C'est moi qui t'immolai par la main d'Hermogide.
Yengf-toi, mais du moins songe avec quelle horreu*
J'ai reçu l'ennemi qui fut mon séducteur.
Je m'abhorre moi-même, et je me rends justice:
Je t'ai déjà vengé; mon crime est mon supplice.
ZËMMM.
N'écarterez-vouspoint ce crue! souvenirï
Des fureurs d'un barbare ardente à vous punir,
N'enacerez-vous point cette image si noire t
Ce meurtre est ignoré; perdez-en h mémoire.
ÉMFHTM.
Tu vois trop que les dieur ne l'ont point ouHié.
0 sang de mon époux 1 comment t'ai-je etpié T
Ainsi donc j'ai comblé mon crime et ma misère.
J'eus autrefois tes noms, et d'épouse et de mère,
Zétonide Ah grands dieux 1 que m'avait fait mon fils?t
ZÉLOtttD)!.
Le destin le comptait panni vos ennemis.
Le ciel que voua craignez vous protège et vous atme;
n vous fit voir ce nls armé contre vouMntme;
Par un secret oracle il vous dit que sa main.
iMPHYt.t.
Que n'a-t-U pu rempUr ton bprr&!e destint
Que ne m'a-t-il oté cette vie odieuse
ZtMMUM.
~ivez, régnez, madame.
<MMTt.E.
Nt! pour qui, matbeuMuse?
ttes jours, mes tristes jours, de trouble environnés,
Consumésdans les pleurs, de crainte empoisonnés,
D'un malheur tout nouveau renaissantes victimes,
Btaient-ils d'un tel priïT vataient-Us tant de crimes?
Je l'arrachai pleurant de mes bras matemeb
J'abandonnai ton sort au plus vil des mortets.
J'6te à mon nb son trône, à mon épout la vie;
tfais ma seule ta~Messe a fait ma barbarie.

SCBNE IV. EMPHTLZ. ZËLOMBE, POLËMON.


ËMMTM.
Eh bien, cher Polémon, qu'avez-vous va? parlez.
Tous tes chefs de l'Etat, au palais assemblés,
Eneent-ils de moi que dans cette journée
J'allume les nambeaM d'un nouvel hyménéet
Yemmt-ils m'y forcer? ne puis-je obtenir d'eux
Le temps de consulter et mon cœur et mes voeux
POLIMON.
Je ne le puis celer l'Ëtat demande un mattre;
Déjà les factions commencent à renaître
Tous ces chefs dangereux, l'un de l'autre ennemis,
Divisés d'intértt et pour le crime unis,
Par leurs prétentions, leurs brigues et leurs haines,
De t'Ëtat qui chancelle embarrassent les renés.
Le peuple impatient commence 4 s'alarmer
n a besoin d'un mattre, il pourrait le nommer.
Veuve d'Amphiaraût, et digne de ce titre,
De ces grands diHérends et la cause et l'arbitre,
Reine, daignez d'Argos accomplir les souhaits.
Que le droit de régner soit un de vus bienfaits;
Que votre voix décide, et que cet hyménée
De la Grèce et de vous règle la destinée.
ÉMPmfLB.
Pour qui penche ce peuple?
FOttMOH.
Il attend votre choix:
Mais on sait quTïermogide est du sang de nos rois.
Du souverain pouvoir il est dépositaire;
Cet hymen à l'Ëtat semble être nécessaire.
Vous le savez assez ce prince ambitieux,
Sur de ses droits au trône et fier de ses aïeux,
Sans le frein que l'oracle a mis à son audace,
Eût malgré vous peut-être occupé cette place.
ÉMFHYLE.
On veut que je l'épouse, et qu'il soit votre roi.
POLÉMON.
Madame, avec respect nous suivrons votre loi;
Prononcez, mais songez quelle en sera la ~uite!l
~MPHYLE.
Extrémité fatale où je me vois réduite t
Quoi! le peuple en effet penche de son côté!
POLÉMON.
Ce prince est peu chéri, mais il est respecté.
On croit qu'a son hymen il vous faudra souscrire;
Mais, madame, on le croit plus qu'on ne le désire.
ÉMPHYLB.
Ainsi de faire un choix on m'impose la loi
On le veut; j'y souscris; je vais nommer un roi.
Aux états assemblés portez cette nouvelle.
(Polémon s~rt.)
(PoMmon $,,ri.)
scCat~.–<RÏPBYï.1!,ZËLOMBt.
ËRÏPKYU!. ZËLOMOt.
SCCOt –
tMMTU'.
te sens que je succombe t m* douleur mortelle.
fait MerUrî
Atcmeon ne vient point, L't-t-on
tiLonB*.
Déjà du camp det MM dû partir.
roi* H
Quoi, madame, à M nom ïetr* douleur Mdeabtet
iNPtYM.
Je n'éprouvai jamais dw pim ftMMMe trouble.
Si du mohM Alemem pmtMtMt tHM y*M't t
ttUMnDt.
n est l'tppM d'Areet, n est thM da diem.
iMPtTMt.
Ce n'eet qu'en sa verta qM j*ti quelque etpeMnce.
pmMe-t-a de M reine mthtMMr~déttMet1
PnMM-t-nnMMnTerdetoMmMMmemM!1
0 dieux de mon epouxt et wa*, dieM de mon Ntt
Ptenez de cet &ttt les rmes hn~it~ntes;
Hemette*et ~))t-m<)M en dM tmiM innocentes;
Ou ti dam ee gemd jour il me faut deehrer,
Conduisez donc mon coem, et dti)tnM l'inspirer.

ACTE SECOND.

SCtNZ t. A~MÉOtt, THËANDM.


THtttmtUt.
AIcmeon, ~est vous perdre. ATefToo* enbMé
Qae de TOtre destin ma nMtm Mutt eut pitMtT
Ah 1 trop je<uM imprudent, toneet-woe qui Tous êtes?
t
AppMMt cacher v<w M'denrt indixeretez.
De TM désirs tecrett r«rp~l pretomptueM*
Mtte malgré Tons, et parle dM* w* yeux;
Et j'ai tremblé cent tM* que la reine oSeMee
Ne pnntt de TOt ieaz la tMear imenate.
QmT Tout! jeter tnr eBe nn eeN audacieux
Vous le nb de Phaont techv* ambitieux,
Ftat-il vem voir Cte~, ptt te* magnent eapricee,
MManenr de vos exptottt, le thut de Tce terricee,
Le ptn de tant de Mnf) Tent dans les combats?
ALOttON.
Pardonne, cher emi, je ne me connais pas.
Je ft~Mte; oui, la reine et la grandeur suprême
'Emportent tM)t me* TOMM au dett de moi-même.
J'ignore pour qttat roi et braa a triompha
Maia,presa<d'un dépit avec peine etouM,
A mon cœur étomt c'est an secret outrage
Qu'un autre entête ici le prit de mon courage;
Que ce trtne ébranlé, dont je fua le rempart,
Dépende d'an coup d'mil, ou te donne au haaatd.
Que dit-jet hélas pettt-êtfe eat-N te prix du crime t
Mais non, n'écoutent peint le transport qui m'anime)
Hennogide. à qxet toi me faut-il obéir?
Quoi toujours respecter ceux que l'on doit hair)
Aht ti la Tett* tenta, et non pea h natteanee.
TRiAWBBt.
Neotttet. J'ai eaure, j'ai chéri votre enfance;
Je vous tins Hen de père, eremeiNeM Atemeon;
h
J'en eat l'MtMité, teBdMtee et le nem~
Voae pa*)M po<t me)t Ne; la tbrtnne teveM,
tne~aie en sas dont, pour ~eae matàtre et mère,
De Toe jonM camer~et wnhtt meter le ni
De l'edat le plu gMad et dn sort le plus vil.
Sou le nam de aoMat et du ni* de Théandre,
Ann honneumd'un Mjet vous avez pu prétendre
Vonloir monter ptna hant, e'eat tomber Mns retour.
On eanra 18 aeeMt que je cachais an jour;
LIa yeax de cent rivaux ecMree par leurs haines
Vettwnt sons vas la~niora les matrone de vos chatnes;
Reeonnn, m~rMé, TOM eereit au{oard'hn!
la fable dee Étata dont vota ettez l'appui.
AMatthMt.
Ah c'eat ce qui m'eaeaNe et qui me déseeptre.
n tmt fongir de moi, tremNer au nom d'un père
ite cacher paf'<aihleaeeamt moindtea citoyens,
Bt reprocher ma vie à cenx dont je la tiens.
Pr~nftt malheureuxt éclatante chiBtere
Que l'ortueil inventa, que le faible révère,
Par qui je vois languir le mérite abattu
Aux pieds d*<m prince indigne, on d'un grand sans vertu
Lea mortels août e~aux ce n'<*<t point la naissance,
Ceat la seule vertu qut fait leur différence.
Ceat elle qui met l'homme au rang des demi-dieut,
Bt qui aert son pays n'a pu besoin d atem.
Princea, rois, la fortune a fait votre partage
Mes grandeura sont à moi; mon sort est mon ouvrage
Bt ces fera si honteux, ces fera ou je naquis,
Je les ai fait porter aux mains des ennemia.
Je n'ai plus rien du sang qui m'a donné la vie;i
U a dans les combats coulé pour la patrie
Je vois ce que je suis et non ee que je ~<a,
Et erom valoir au moiM des rois que j'ai vaincus.
TBEAttMt.
Alcrneon. croyez-moi, l'orgueil qui vous inspire,
Que je dois condamner, et que pourtant j'admire,
Ce principe éclatant de tant d'exploits fameux,
En vous rendant tt grand, vous fait trop malheureux.
Contentez-vous, mon fib, de votre dest'née;
D'une gloire tMM hante elle est environnée.
On doit-
AMMiON.
Non, je ne puis; ta peint où je me soi,
Le Mte des grandeurs n'est plus trop haut pour moi.
Je le vois d'un <Bil nie, et mon âme tnermie
S'élève d'autant piM que j'eus plus d'in&mie.
A l'aspect d'Hermogide une secrtte horreur
tMgrt moi, de* longtemps, s'empMt de mon cœur;
Et cette aversion, que je retiens à peine,
S'irrite et me transporte tu seul nom de la reine.
THttttMnt.
Dissimulez du moins

SOME n. – ALOtEON, THËANDRE, PM.EMON.


POt-ÉttOtt.
La reine en cet instant
Veut ici vous parler d'un objet important.
EUe vient; il s'agit dn salut de l'empire.
AKtttOtt.
EUe épouse Bermogidet Eht qu't-t-elle à me dire?
TBtMtBM.
Modérez ces transports. Sachet vêts retenir.
AM)t<0!t.
Pour la dernière fois je vais l'entretenir.

SCENE m. – IRIPHYLR, ALCMEON, ZËÏ.ONIDE, suHe


ËMPHTM.
C t
est vous, Alcméon, c'est votre victoire
Qu'Argot doit son bonheur, Eriphyle sa gloire.
C*«t BM vous que, mattresse et du trône et de moi,
Dm tes murs relevés je puis choisir un roi
Mais, prête~le nommer, ma juste prévoyance
Veut s'assurer ici de ~otte oMissmee.
J'ai de nommer un rm le dangereux honneur
Faites plus, AIcmeon, soyez son défenseur.
AMtf<0)t.
B~un prix trop glorieux ma vie est honorée
A vous servir. madame, elle fut consacrée.
Je vous devais mon sang, et quand je l'ai verse,
Puisqu'il coula pour vous, je fus récompensé.
Mais telle est de mon sert la dure violence,
Qu'il faut que je vous trompe ou que je vous offense.
Reine, je vais parler des rois humiliés
Briguent votre suffrage et tombent à vos pieds;
Tout vous rit que pourrais-je, en ce séjour tranquille,
Vous offrir qu'un vain zèle et qu'un bras inutileÏ
Laissez-moi fuir des lieux où le destin jaloux
Me ferait, malgré moi, trop coupable envers vous.
tMMYH.
Vous me quittez! o dieux! dans quel temps!t
ALOtÉON.
Les orages
Ont cesié de gronder sur ces heureux rivages;
Ma main les écarta. La Grèce en ce grand jour
Va voir enfin l'Hymen, et peut-être l'Amour,
Par votre auguste voix nommer un nouveau maître
Reine, jusqu'aujourd'huivous avez pu connaltre
Quelle ndélité m'attachait à vos lois,
Quel zeh inaMntNe échauffait mes exploits.
J'espérais à jamais vivre sous votre empire
Mes vœux pourraient changer, et j ose ici vous dire
Que cet heureux époux, sur ce trône monté,
éprouverait en moi moins de fidélité;
Et qu'un sujet soumis, dévoué, plein de zèle,
Peut-être à d'autres lois deviendrait un rebelle.
ËMPHYM.
Vous, vivre loin de moi? vous, quitter mes Etats?
La vertu m'est trop chère, ah t ne me fuyez pas.
Que craignez-vous? parlez il faut ne me rien taire.
ALCttEOtt.
Je ne dois point lever un regard téméraire
Sur les secrets du trône, et sur ces nouveaux noeuds
Préparés par vos mains pour un roi trop heureux.
Mais de ce jour enfin la pompe solennelle
De votre choix au peuple annonce la nouvelle.
Ce secret dans Argos est déjà répandu
Princesse, à cet hymen on s'était attendu;
Ce choix sans doute est juste, et la raison le guide;
Mais je ne serai point le sujet d'Hermogide.
Voilà mes sentiments; et mon braa aujourd'hui,
Ayant vaincu pour vous, ne peut servir sous lui.
Punissez ma nerté, d'autant plus condamnable,
Qu'ayant osé parattre elle est inébranlable. 1
(U vent sorut.)
ËMHttM.
J~temeon, deme<nM;f~ttette M !et dtemt,
h
Ces dieux qui mr etilM Mvfent te~enrt t<M y<tM,
Qm'HermopdeJMMit ne ter* ~wtM zMttre;
t.
StdtM qat e'<tt à ~«M l'<mpée)Mr d< t'être t
MM~MtMnwm,MMmMMMh~
Sen~qae~~MWMimptmt~tMtpp~.
AtOMËON.
Qu'entendit ahl dh~atM « mon Mt~, de ma tie.
<~eiemem'<ftT<)ttttdtenv<nM~yMtMf~iè<
OneBMmortMttttthMhMhMrdeTettotat)
i
tMMMt.<
C'est de TMM seul M qM j'tttendt d<t teecnM.
AHez MMMz-TMM des Mtdtt* dont le zèle
t
Se montre m* terrir tmei prompt que Mete.
Que de tem wt m*tt M* edare tetett enMMft;
Qu'à tout treMmMtt tMM )K)M Mhmt pt~wn~t.
DMM nMMMar ot je oth, MdMt qu je Mtt prbte
A marcher<~ tt <Mt,
AHM.
t m<Mtit t !«?««.
acMB ïv. ttUPKXUt, ZÉMMMtt 'Mï*.
ttMamit.
Que Mttt-~MMt QtMt «t <MMo dMMtnt
OneTemteetettMt&wMt
ttïnnM.
Ah< }< MecM~ enta.
Menx! 1 comme en M ~Mh~t, <Mn tme detMtte
Par des ncmdt ineenna* tt
MaMt tMiréet1
DeqnebchMmMtM)~nM<<t)tfe<te6tmhttt)tt1
Quel état 1. AehtMM ee qoe fat fétolt.
Je le Teox ehmteM ett indignet aJtnnet.
ttMtttnt
Vous parlez d'Aictoeen,et Tout «Met det !Mmet<1
Que jecntM qu'en <Mtet dne <Mt]e eKMh..
tMMttK.
Ah qne jtmtM t'MMMtf M tentfe dans <nMt ecM)r!
n m'en a trop coM t que ce petMn ttMete
De mes jours hnptMMmttne t~ttMe petnt le tettet
Zétenide, MM lui, tm< <e< «mptNet <eM,
Mon sort dNM nD&eettMt edt CooM tiop henfem.
Me* malheurs ont <té le mt[ dé t!te< tendteMet.
Aht hMhMet MK!e toid'ep)tMMf der M'ItMe~t
Déchiré des remords qui Ttenne~ M'ththter,
Ce MMr plein d~MMrtmM ett-0 fait po<~ tithet*
zttowntt.
Eh qui pott t rtaMW noua rendre iMcceeMMes
Ms coeur* ces mameureux n en sont que plus tenstMes.
L'adversité rend faiNe, et peuKtre aujourd'hm.
tMPHYLat
Non, ce n'est point l'amour qui m'entraine vers lui;1
Non, an dieu plus puissant me eontraint à me rendre.
L'amour est-il si put t l'amour est-il ai tendre
t
Je l'ai connu cruel, inJM«, plein d'horreur,
Entraînant après lui le meurtre tt la fureur.
Irais-je encor hrMer d'une ardeur iMeMaett
Mais, hélas puit-jt MM M fond de ma ptMee
Ces nouMtux sentiment* qui m'ont se captiver,
Dont je nourris le germe, <t que j'ose approuver,
Peut-être ils n'ont pour moi qu'UM douceur trompeur;
Peut-être ils me ttMMnt coupable <t maUMUKate.
Z*M«tB<.
Dans une heure au plus tard on attend votre chou.
Ou'avM-vous résolu T
tNKtTM.
D'ttM juste une Ma
ttMMDt.
Si vous vous atxitMT jusqu'au
Ns de TMtndM,
D'Amphiaraûs oMOf e'Mt outraew la cendre.
*NHtTM.
Cendres de mon epeux, mânes d'Amphiaraus,
ttanes ensan~tantes, M me poursuivez plu< 1
Sur tous mes sentiments h repentir l'emporte
L'équité dans mon «Mr est ennn la plu forte.
Je suis mère, et je sens que mon malheureux Ss
Joint sa voix à la votre et sa plainte t vos cris.
Nature, dam mon ccenr si longtemps combattue,
Sentiments partagés d'une mtra éperdue,
Tendre ressouvenir, amour de mon devoir,
Reprenez sur mon âme un absolu pouvoir.
Moi régner t moi bannir l'héritier véritable 1
à ma main coupable.
Ce sceptre ensanglanté pèse
RéparoM tout allons; et vous, diem dont je sors,
Pardonnez des mrMts moindres que mes remords
(A M soite.)
Qu'on cherche Polémon. Ciel que voM-je? Hennogidet

SCENE V. ËRÏPHTLE, HEMtOGIDE, ZËLONIDR,


EUPHORBE, sotM D)! n
REINK.
BEMM6IM.
Madame, je vois trop le transport qui vous ({nidc)
Je vois que votre Meur ait peu dissimuler;
Mais les moments sont chers. et je dois vous parler
Souffrez de mon respect un conseil salutaire;
Votre destin dépend du choix qu'il vous faut faire.
Je ne vtens point ici rappeler des serments
Dictés par votre père, enacés par le temps;
tMn Cteur, ainsi que vous. doit oublier, madame,
Le* jours infortunés d'une inutile uamme;
Et je rougirais trop, et pour Tous et pour moi,
Si c'étatt à t'amour à nom donner un roi.
Un sentiment plus digne et de fun et de l'autre
Doit gorvemer mon sort et commander a' vôtrs.
Vos aieux et tee miens, les dieux dont ~as sortons
Cet Stat oéhssant si nous nous divisons,
Le sang qui nout a joints, rinttret qui nous lie,
Nos ennemis communs, l'amour de la patrie,
Votre pouvoir, le mien, tous deux à redouter,
Ce sont là tes conseils qu'il vous faut écouter.
Bannissez pour jamais souvenir funeste;
le présent nous appelle,unoublions tout le reste.
Le passé n'est plus rien ma!tres de l'avenir,
!< gtand art de régner doit seul nous réunir.
La ptainte)!, les regrets, tes TOMm, sont inutiles
C'est par la tenneté qu'on rend les dieui faciles.
Ce fantôme odieux qui voua trouble
en ce jour,
Qui naquit de la crainte, et l'entante i
Doit-il nous alarmer par tons ses vains son
tour,
prestiges Y?
Pour qui ne les craint point, il n'est point de prodiges:
Ns sont l'apptt grossier des peuples ignorants,
L'inTenOon du fourbe, et le mépris des grands.
Pensez en roi, madame, et laissez an vulgaire
Des superstitions le joug imaginaire.

Quoi
bue"lI:.
tau'trrt.t.
vous.
MMMMM.
Encore un mot, madame, et je me tais.
Le seul bien de Mtat doit remplir vos souhaits
Vous n'avez-plus les noms et d'épouse et de mère;
Le ciel vous honora d'un plus grand caractère,
Vous régnez; mais songez qu'Argos demande
Vous avez à choisir, vos ennemis, un roi.
ou moi
Moi, né près de ce trône, et dont la main sanglante
A soutenu quinze ans sa grandeur chancelante
Moi, dis-je, ou l'un des rois,
sans force et sans appui
Que mon lieutenant seul a vaincus aujourd'hui.
Je me connais; je sais que, blanchi sous tes
Ce tront triste et sévère pour armes,
vous peu de charmes.
Je sais que vos appas, encor dans leur printemps,
DertMent~enaroucherde l'hiver de mes
ans:
liais h raison d'Etat connaît peu caprices;
Et de ce front guerrier les nobles ces
cicatrices
Ne peuvent se couvrir que du bande&a des rois.
Vous connaissez mon rang, mes attentats,
mes droits
Sachant ce que j'ai fait, et voyant où j'aspire,
Yons me devez, madame, ou la mort
Quoi ~t ou l'empire.
yeux sont en p~irs, et vos esprits trouHés.
ËMFBYLE.
Nom seigneur, je me rends; mes destins sont réglés:
On le veut, il le faut; ce peuple
C en est fait: à
me l'ordonne,
mon sort, seigneur, je m'abandonne.
vous, lorsque le soleil descendra dans les flots,
Trouvez-vous dans ce temple avec les chefs d'Argos.
A mes ateux à vous, je vais rendre justice
Je prétends qu'à mon choix l'univers applaudisse;
Et vous pourrez juger si ce cœur abattu
Sait conserver sa gloire et chérit la vertu.
"au, HEMMGtDB.
madame,
voyez.
~MPHTLE.
Dans mon inquiétude,
Mon esprit a besoin d'un peu de solitude;
liais jusqu'à ces moments que mon ordre Sïés,
Si je suis reine encor, seigneur, obéissez.a

SCENE Vt. HEMtOGtDE, EUPHORBE.


HMiMMBE.
Demeure ce n'est pas au gré de caprice
Qu'il faut que ma fortune et que son cœur néchisse
mon
Et je nat pas versé tout le sang de mes rois,
Pou* dépendre aujourd'hui du hasard de
Fade son choix.
as-tu disposé cette troupe intrépide,
Ces compagnons hardis dw destin d'Hermozide''
Contre la reine même osent-ils
me servir ?
Pour vos mterets seuls ils BUPHOHBE.
sont prêts à périr.
MRMOGtDE.
Je saurai me sauver du reproche et du blâme
D'attendre pour régner les bontés d'une femme.
Je fus vmgt ans sans maître, et ne pais obéir
Le fruit de tant de soins est lent à recueillir.
Mats enfin l'heure approche, et c'était
trop attendre
Pour suivre Amphiaraus ou régner
sur cendre.
Mon destin se décide; et si le premier sa
Ne m élevé à l'empire, il m'entraîne pas
au trépas.
Entre le trône et moi tu vois le précipice
Allons, que ma fortune y tombe,
ou le franchisse.
T<M.T*nm -<t
i
ACTE TRO!8!i:M.

SOBNE ï. HBMt06!M, BtJPHORBK, BMM D'mmxMiDB.


tmMMXtDB.
Voici l'NMtant fatal o&, dans ce tempte même,
La reine MeeMmNndmtM ton dMOee.
Euphorbe, ou je tMtnpe, <m de Me* de* horfOMt
Cesd*ngeM))etmatM<Mteemt!«t~nt-«mtreuM
*)ttBOM<.
Polémon de «t part <htt< wttt mp~mfm
«mmeMM.
Polémon tent m vain <t!mnp<t m* dttMM.
tnpHMOM.
En faveur de vos droitt ce peuple <nNn s'unit;
Du trône de~nt vous le chemin Aplanit;
ArgM, par votre main, faite à h fervitude,
Longtemps de votre iong prit i'heafease habitude
Nos chefs seront pMtr ~)m,
BtMtomm.
teeenmtt~~hmM,
Tant que leur intérêt tea peut joMM avec met.
MM* surtout Al6me<m me trouble et m'importune;
i
Son destin, je F~MM, etMme nx tettane~
Je le crains malgré moi. 1~ txJMNtee et te sang
SépMent pour jtmtit ht«ett)x et mon t<nt;
Capendmt pM <ee ma~~ tM~<Wett tetnie!
~mMM~mtimm~Mtt~m~t~M;
Son seul aspeet M eamtetm~t m'tt~pef.
Je le hais d'autut p!t)«t~
QMdMpenptMted~Pet~t~~ptftt~!
.e
MM MXMr,

Stg~iMm'tTmt,ettt~tHm'w<)t[~
JeneMM,)MMtenomdee*<tfmtoyen,
Tout oblcur qu'à ettit, semble eetht b )tMn.
Bt moi, prêt de eetr<meotj<dM«eol prétendre,
J'ai hM< ma fortune à mtM de r<tfm!M.
Mon crédit, mon potn~ir tdttt ti Jenetempt,
tre<tqa'nncoh)Mte<M)f))ttehnmMpMtMtM,
Qui penche ~wn M <h<t«, et dent te paH* imnem*
Vent, pour ee M~mh, !< e~tttne p<tM*Mee S
MMBdumMMontmtmtjetMnitM~nwM.
Qu'<NM.ToatMM)Mt
IUJNO.
*WHMMt*

MHW~~
<tH~~m)(<He)ft
Déchirer, .-a le faut, le voile heureux et sombre
Qui couvnt mes forfaits du secret de
ombre;
Les justmer tons par un nouvel effort,son
Par les plus grands succès, ou la plus belle
mort.
Et, dans le désespoir où je vois qu'on m'entraîne
Ma fureur. Mah on entre,
et j'aperçois la reine.

SCENE H. – EMPHTM, ALQtËON,


HERMOG!M, POÏ~MOM
MFHOMB, CHŒUR D'AMtMS.
Om ce peuple, madame, etAMMÉON.
les chefs, et les rois,
Sont prêts à confirmer, à chérir votre choix
Et je viens, en leur nom, préseiter leur
hommage
A votre heureux époux, leur m~!tre,
Ce jour va de la Grèce
et votre ouvrage.
assurer le repos.
ËMPHTH.
Voua, chefs qui m'écoutez, et
vous, peuple d'Argos,
Qui venez en ces Heux reconnaître l'empire
Du nouveau souverain que main doit élire,
ma
Je n ai point a choisir je n'ai plus qu'a quitter
~L'~
Unsceptre que mea mains n'avatent
mon fils
Ce Sis infortuné, qu'à sa première
pas dt porter.
respire
aurore,
encore.
Par un trépas soudain vo<M crûtea enlevé,
Loin des yeux de sa mère en secret étevé,
Fut porté, int nourri dans l'enceinte sacrée, t
Dont le ciel à mon sexe a défendu l'entrée.
Celui que je chargeai de ses tristes destins,
Ï.norait quel dépôt fut mis entre mains.
Je veulus qu'avec lui Mmermé dèsses t'en&nce,
Mon nJs de ses parents n'edt jamais connaisMace.
Mon amour maternel, timide et curieux
A cent fois sur sa vie interrogé les cieux
Aujourd'hui même encor, ils m'ont dit qu'il
respire
vais mettre en mes J<
JesaM trop que ce dieu, mattre étemel des et mon empire.
Jupiter, dont l'oracle est présent en cieux,
Me prédtt, m'assura que ces lieux,
fils sanguinaire
Porterait le poignard danscele sein de mère.
Pu~ujourd'hm, grand dieu, l'effort sa
que je me fais,
l'<"tra!ne aux forfaits
Oui, peuple, je le veM oui, le roi
va paraître
le vais à le montrer obliger le grand-prêtre.
Les dieux qui m'ont parlé veillent
Ce secret au grand jour encor sur lui.
va briller aujourd'hui.
Demonmd~Ma..u.rienq.ej..n~n.;
Qu'on me rende mon ah, qu'il m'immole et qu'a rtgne.
HNtttOCtDE.
Peuple, che&, il faut donc m'expliquer à mon
I-'aCreuse venté va donc parattre au jour.
tôt'
Ce fils qu'on redemande afin de mieux m'exclure,
Cet enfant dangereux, l'horreur de la nature,
Né pour le parricide, et dont la cruauté
Démit verser le sang du Min qui Fa
n n'est plus. son supplice a prévenu porté
son crime.
BMPHTLE.
Ctel!
HERttOCIDB.
Aux portes du temple on frappa la victime.
Celui qui 1 enlevait le suivit au tombeau.
H tallait étouner ce monstre
en son berceau;
A la reine, 4 t'&tat, son sang fut nécessaire:
Les dieux le demandaient je servis leur cotére.
Peuple, n'en doutez point Euphorbe, Nicétas,
Sont tes secrets témoins de juste trépas.
~atteste mes aïeux et ce jourcequi m'écrire
Que j'immolai le fils,
que j'ai sauvé la mère;
Qae'M ce sang coupable coulé
a
'ai~prodtgué I<; mien pour sous nos coups,
là Grèce et pour vous.
Vous m'en devez le prix voulez tous un maître-r
I-orade en promet un, je vous
vais périr ou l'être;
Je vats venger mes dmits contre roi supposé;
Je vais rompre un vain charme àun moi seul opposé.
Soldat par mes travaux, et roi
par ma naissance
Be vmgt ans de combtts j'attends la récompensef
Je vous ai tous servis. Ce rang des demi-dieux
Défendu par mon bru, mndé par
mes aïeux
Cimenté de mon sang, doit être mon partage.
Je le tiendrai de vous, de moi, de mon
De ces dieux dont je sors, et qui serontcourage,
Anus, smvez mes pas, et servez votre roi pour moi.
(H MrtsotTtdts sien*.)
SCENE m. ËMPHYLE, ALOfËON, POLEMON,
CHŒM BAMBHtS.
ÉHPE.i.it.
t
0& suis-je de quels traits le cruel m'a frappée1
Mon 1 Dieux m'auriez-voM trompée T
(A PtMaMB.)
Et vous que j'ai chargé de rechercher son sort.
POHtM)t.
On l'imMre en ce temple, et sans doute il
est mett.
KMno f'~et
Reine, c'est trop t
AMttjÉON.
<<p– qu'un monstre vous outrage
t~~ttsouffrir
Conibndez son orgnea et punissez
sa rage*
Tous vos guerriers sont prêts, permettez
~MPBTLE.
que bras. mon
Es-tu lasee, Fortune? Est-ce assez
d'attentats?f
Ah trop matheurenx fils, et toi, cendre sacrée
Cendre de mon éponr de
vengeance altérée,
"mes sang!amts, faut-il que votre meurtrier
Règne sur votre tombe et soit votre héritier ï
Le temps le Péril presse, il faut donner l'empire.
Un dieu dans ce moment,
un dieu parle et m'inspire
Je cède; je ne puis, dans ce jour de
t
RMMter h voix qui s'explique 4 mon
terreur,
cœur
C'est voujt, maître des rois et de la destinée,
C~stvons qui me forcez à ce grand hyménée.
Alcméon, M mon Ns est tombé
Seigneur. vengez mon fils, et sous ses coups.
le trône est à vous.
tMMËON.
Grande reine, est-ce à moi
que ces honneurs insignes.
~BIPHTM.
Ah 1 quels rois dans la Grèce
Os n'ont que des aieux, en seraient aussi dignes?
vous avez des vertus.
nssont rots, mais c'est vous qui tes avez vaincus
r'2 nomme, qui défendre:
C'est vous qui de mon nb allez la cendre
Fenpte, vodà ce roi si longtempsvenger
attendu,
Qui seul vous a fait vaincre, et seul
Le vainqueur de deux rois, prédit vous
étaitdû
Qu'il soit digne à jamais de par les dieux même
ce saint diadème t
Que je retrouve en lui les biens qu'on m'a ravis,
Votre appui, votre roi, mon épom,
et mon fils 1
SCENE !V.-EMPHTLE, ALCMËON, POLEMON.
THEATRE
CHŒOR D'AMKNS.
THËANDM.

~~i'S'
E~t~-
et qu'allez-vous résoudre?
Que faites-vous, madame?
le entendez-vous la
=
De la tombe du roi le pontife tiré foudre'
a
Un fer que sur l'autel ses mains
ont consacré.
Les flambeaux de l'hymen sont dans
leurs mains impies.
Ba,sse un front immobile, à la
terre attaché.
~MPHYLE.
J~tsqaoù veux-tu pousser ta fureur.
vengere~e,
0 cMT Peuple, rentrez Théandre, qu'on me laisse.
Quel juste efhei saisit mes esprits égarés ) 1
Quel jour pour un h~men )1

SCENB V. ËMPNTÎ.E, AI.CMEON.


tmpmt.z.
Ah) Migneur, demenMz.
Eh quoi 1 je vois ht dieux. tee enfers, et ta terM,
S'élever tous ensemble et m'apporter ht guerre
Mes ennemis, tes morts, contre moi déensmet;
Tout t'unhem m'outta~s, et vêts m'<tbtma<mne<t t
AMW~Ott.
Je vais pdrir pour Twm, <m pmtir Hermo~de,
Vous servir, Tons Tetmer, Mua stuvef d'un perfide.
iMMtm.
Je vom Maxit un roi; mais, hehst mais, seigneur,
Arrêtez; eonatissez mon trouble et ma douleur.
Le désespoir, la mort, le crmttt m'environne
)'ticr)ttMtCM<ef<avMtsp!à<tmtMtr6ne;
J~i Mt mttM at~'r ces m<M< <m courroux,
Ces mane* sotte~t de tMt pMmMr époux.
Hthzt combien de Mt, de mM oMteurt pMssee,
Quand le sort <b mM th tectNtit ma pensée,
Et qu'un Mest MtttMa twtait emm eeuvrir
mes yeux ttomttt « ttents et ttMes de «'ouvrir
Combim de fois M. dt)(m ont semMe me prescrire
De vout domst mtm, met tceur, et mon etnptfe
CependMt, qMttd Je teuehe tu moment Mrtunê
Ou vons montez ta t~mt à m<th Ns destint,
Le ciel et les eahrt t!m'ment mm courMe;
Je vois tes dieux trmes condamner leur ouvrage
Et vons seul m'inspirez plus de trouble et d'effroi
Que le <M et ces mofta irrMt eontre moi.
Je tremMe <h Tous donnant ce SMt< diadème;
Ma bouche en Mmissamt prononce Je vons aime
D'un pouvoir inconnu l'mvmetNe aacendant
M'entraiMM Têts vons, m'ta Mponsse à MnstMt
Et.pMun.mttmeBtqMteiutpuiseomprendre,
Mete une horreur anr.Me t rtinbm-ié ptux tendre.
ÀS*MW.
Oneb moment.! qMt~.M~Neui qut m'ecoutez
D~etenneaM~, diMtrMtt, et Ae <'Hc)Ms)
LMt~ea de «tna amMf, !e ttonhéur de tOM tdaire,
YostetTeurs,vos.~t.s,1ae<teeteM!erO,
Tant de biens, tant de mauX) me preseent 4 h fois.
Que mes sens aec<Ne.t)MM)tmeM sous teur poids
Encor loin de ce rang que vos bontés m'apprêtent,
C'est sur vos seuls dangers que mes regards s'arrêtent
C'est pour vous délivrer de ce péril nouveau
Que votre époux lui-même a quitté le tombeau.
Vous avez d'un barbare entendu la menace;
Où ne peut point aller es criminelle andacet
Souffrez qu'au palais même Msetnblant vos soldats,
rassure an moins vos jouM contre ttes attentats¡
Que du peuple étonne fapatse les alarmes;
Que, prêts au moindre bruit, mes amis soient en armes,
C'est en vous de&ndtnt que je dois mériter
Le trône où votM choix m'omonne de monter.
tMPHYLE.
Allez je vaiz au temple, où d'autres sacrinces
Pourront rendre les dieux à mes vœux plus prdptces.
Us ne recevront pas d'un regard de courroux
Un encens que mes mains n'onriront que pour vous.

ACTE QÛATMÈME.

SCËNE I.–AÏ.CtttON, THËANDRE.


ALCtt~ON.
Tu le voit, j'ai franohi cet intervalle
0
immense
Que mit du trône à moi mon indigne naissance.
Oui, tout me tavoriae; oui, tout sera pour moi.
Vainqueur de tons cotés, on m'aime et je suis roi;
Tandis que mon rival, méditant sa vengeance,
Va des rois ennemis implorer l'assistance.
L'hymen me paye ennn le prix de ma valeur;
Je ne vois qu'Ëriphylé, un sceptre, et mon bonheur.
TttiANDM.
Et les dieux).
AMMËOtt.
Que di~tut ma gloire est leur ouvrage.
Au pied de leurs autels je viens en faire hommage.
Entrons.
(AIemeon et Themdre tMttehetHvett la porte du temple.)
t
Ces man saerée e'ebMnIent m« yenxt.
Quelle plaintive vois s'élève dam cet lieux?
TniMnmt.
Ah mon Sis, de ce jour lee prodiges funestes
Sont les avant-courenrs des vengeances céleetes.
KMifmet.
AMMËO~.
T'air s'obMMwh. Qa'mtend~T ~ada éch~t1
THtttNBM.
o cielt1
Octet!
Àt.CttËON.
La terre ttembte et fuit devant mes pML
THÉANDBE.
Lee dieux même ont Maé l'étemeUe barrière
Dont ib ont tépart l'enfer et~a lumière.
Amphiaram, diKn, bradant les toit du <crt,
~tparaït aujourd'huidu t~our de h mort
<toHD<me, dam h nnit, an maieu du silence,
j'entemdM* une Toit qui <!<mmm<tfu~ vengeance.
'AiaMMM, diMiKHe, n est tempa de trembler;
AMMNm, t'heure ttppMche, et le Mn~ va ccujer.
La TérM ternMe échire emm l'aMme
M daM rimpunite t'ettit caché le enme..
Ces mo«, je r~ToueMi, m'ont ~Me de terreur.
ALOtËOtt.
LaiMe, hme MX mectumts l'epouMnte et l'horreur.
C'ttt sur teun tttenttta que mon et~eir M fonde;
Ce sont eux qu'om menMe, et si la foudre gronde.
Lt feudre me MMure, et ce ciel que tu crMM,
Four ht mienx ecrMar, la mettra d*M mes mains.
THtAMDM.
Bh c'eat ce qui pour vous m'enraye et m'intimide.
AMtftOtt.
Ctahm-tn donc que mon hrM ne pnniMe Hermogide*
Lui, t'emMmi des diem, det hommes, et de* tois I
Lui. dont h main vena tout le «ng de nos rois
OuMtd poafMije ~eneer ce meurtre a))omiMDte?
THtAtfDBB.
Je teuhaite, AJcmeon, qu'a Mit te moiM coupable.
ALOttON.
Comment, que me di*-tmTmi.umB..
TBtttmM.
De tristes Térité5.
Peut-être contre Tom les dieux Mnt irrités.
AMtttOtt.
Contre mot <
THitNDRt.
Des n<M< imitateur ndNe,
Vous jure< MtAMttitt )me gnerM immerteBe;
Vous vons croyez, mon Nt, armé pour te* wnger;

Cemmemtï que diteo-Tomt


~a.
Gardez de les détendre et de ht partager
*uanh)K.
·
THtANBtt.
Voua ttet jeune encotw:
A ptmt a~Mt-WM TU WtM pMttitM
<MMM
Quand ce rot malheureux descendit chez les morts.
FeuKtre ignorez-vous ce qu'on disait alors,
Et de h cour du roi quel fat l'affreux langage.
ALOftOtt.
Ntbienît
THËAttDtB.
Je vais vous fairé nn trop sensible outrage;
Le secret est horrible, il faut le révéler
Je vous tiens lien de père, et je dois vous parler.
AM3tÉMt.
Eh Ment que dMait-onTachève.
THËANDRE.
Que la reine
Avatt lit son coeur d'une coupable chaîne
Qu'au barbare Hermogide ehe promit sa main,
Nt jmqu't son éponx eonduisit l'assassin.
AMtttOtt.
Rends gtaee à l'amitié qui pour toi m'intéresse
Si tout autr~que toi soupçonnait la princesse,
Si quelque audacieux avait pu l'onenser.
Mais que dis-je)toi-même, a<-tu pu le penser? Y
Peux-tu me présenter ce po;son que l'envie
Réptnd aveuglément sur la plus belle vie?1
Tu connais peu la cour; mais la crédulité
Aiguise ainsi les traits de la malignité;
Vos oisNs courtisans, que les chagrins dévorent,
S'ettiMeent d'obscurcirles astres qu'ils adorent
Si l'on croit de leurs yeux le regard pénétrant,
Tout miristre est un traître, et tout prince un tyran
L'hymen n'est entouré que de feux adultères,
Le &ère a ses rivaux est vendu par ses frères;
Bt ntot qu'un grand roi penche vers son déclin,
Ou ton ms, ou sa femme, ont hâté son destin.
Je hais de ces soupçons la barbare imprudence
Je crois que sur la terre a est quelque innocence;
Et mon coeur, repoussant ces sentiments cruels,
Aime à juger par lui du reste des mortels.
Qui croit toujours le crime, en paraît trop capable.
A mes yeux comme aux tiens Hermogide est coupable:
Lui seul a pu commettre un meurtre si fatal;
Lui seul est parricide.
TH~ANDM.
n est votre rival
Vous écoutez sur lui vos soupçons légitimes;
Vous trouvea da plaisir à détester ses erimet.
Hais un objet trop cher.
ALOttON.
Ah!nel'ofhnMp~;
th t ne t'n~ntf ~M!t'
0

Et g*rde le <aence, M Ttnte ses vertM.


SCNŒ n.–EMPHYLE, ALCMËON, THËANDM,
ZEMMDE, tCtDt DE LA MtNE.
<MMTt.B.
ttat d'AfgM, ptMbMZ, tt portez !t CoMoMtè;
Vos mains l'ont dthnd<M, et m<m eamt vons la donne.
teBehthBce,ptM:jemeMM*tt6tTeM
L'empire d'lnaehus, et vos rumM; et &t<
J'ai BecM de nM dienx les redoutableshaines;
LetMB vertu sont en v<MM, leur sang coule en mes veines;
Bt jamais sur li terre on n'a fenmt de neeadt
Plus ehem aux inmorteh, et ptM digm* du oleux.
AMattM.
ïb lisent dans mon cœur Nt tMent que l'empire
Ezt le moindre du MtM oa tn<m emtM<' apire.
PmMent tomber xar moi team <'mM)tM tt*it~
SicecœurmadeteonNidt~wMm&ittt 1

Ce peuple qui m'Ntttmd, et qui m~mèMt an tempU,e


Me TerM commander, poar M
donner 1 exempte ¡
Et, d<jà p*r me* mtiM imtrtttt à T<ttM tN-tir,
N'tpptemdMde ton roi qa't Toat mitox obetn
tMfiHKt
&mn h douce paix ~fimt HttXMer moa <me
Die)MtTO)MtMror%xj!mnedpaM~MmtMt1.
Voat ne rqetm pht* mon <a<WM et mM TWatt
(AAh~eM'.)
ReeeTetdonemàmt~

ni~1)s..
SCËNB nï.–w*on~M~<!MMN, LÔtt~RB

(Le M~te .'ewHW, fe-Me <'i~MMt<MtMMH M)tMee <e te


1~lei i~r ~eptm~ s~~s.)
t'atttiMt~Ât)tM<U~e<,
Ar~e, m<~«!M<~<
ËMt~ï.Lt-.
AmpMMtmt'tdeHea~~t 'TiS~t.
t~nhre<tmHè,
Quel dieu te fait tortir de !t mMt MemateT
QaetettceMn~qnicû~fetqMetOB-taî

S:tHm<«n~teeMr,tnete,etTen))~aH)t.
t.~
AMitttON.
Nt bien! mon brM est prêt; parle, que doi~e faire?
L'OttBM.
Ne venger sur ma tombe.
tt.0t<0tt.
Bht de qui?T
fOXBM.
De ta mère.
AtCXÉOtt.
Ma mère que dis-tu quel oracle confus 1

jM< renter le dérobe à mes yeux éperdus.


Les dieux ferment leur temple1
(L'ontbM iwatM dtM le temple, qui te ttttnne.)

SCENE ÏV.–EMPHTM, sciTE, ALC~EON, THËANDBE.0


ZELONIDE.
THËANMt.
0 prodige ethoyable ) 1
AM)tËO!t.
0 d'un pouvoir omette oracle impénétrable ) 1
<!m'aTM.
A peine ai-je repris l'usage de mes sens 1
Quel ordre ont prononcé ces horribles accents?
De qui demandent-ib le Mnglant sacrifice?
AMtttON.
CM 1 peux-tu Mmmmder que ma mère périsse )1
AtupHYLE, d T~o<t<fre.
Votre épouae, sa mère, a termfné ses jours?
AMM<Ot).
Hélas t te ciel ~MM trompe et me poursuit toujours.
Théandre jusqu'ici m'a tenu lieu de père;
Je ne suis pas son tts, et le n'ai plus de mère.
itHtMM.
Vous n'été* point aon mh t Dieux que d'obscurités!
AMttËON.
Je n'entends que trop bien ce< mtaes irrités.
Je commence à sentir que les destins sont justes,
Que je ne mb point né pour ces grandeurs augustes,1
0* Cai du me connattfe.
<<tPHT<Jt.
Aht qui que vous soyez,
Cher AIcméon, met jdtttt à vos jo<)rs sont !i~
jLJLCXBOtt.
Non, rehM, devant T<MM Jete dob boint pMtttM~
~O~m~AtMM~~
n ~e*t t)omt votre 6h«t <tui donc peut-~ etrë~1
A~umnur).
Je MM le TU jouet des destins en courroux
Je suis un malheureux trop indigne de vous.
tMPHTLE.
Hetast an nom des traits d'une si vive flamme,
Par rameur et fenroi qui remplissent mon âme,
Par ce coeur que le ciel forma pour vous aimer,
Par ces flambeaux d'hymen que je veux rallumer,
Ne vous obstinez point à garder le silence.
Hélas! je m'attendais à plus de confiance.
(A TMsntM, qui était dans le fend du théttre Mec la Mite
de la reine.)
Théandre, revenez, parlez, répondez-moi.
Sans doute il est d'un sang fait pour donner la loi.
Quel héros, ou quel dieu lui donna la naissance?
THtANDMt.
Mes mains ont autrefois conservé son enfance;
J'ai pris soin de ses jours a moi seul connés.
le Mtte est inconnu; mais si vous m'en croyez,
Si, parmi les horreurs dont frémit la nature,
Vous daignez écouter ma triste conjecture,
Vous n'achèterez point cet hymen odieux.
ËMMTt.B.
Ah < je l'achèrerai, même en dépit des dieux.
(AAttme~.)
Oui, jussiez-Tous le fils d'un ennemi pernde.
Fussiez-Tous né du sang du barbare fjnnogide,
Je veut être éclaircie..
ALCM~Ott.
Eh bien, sounrez du moins
Ont je puisse un moment vous parler sans témoins
Pour la dernière fois Tous m'entendrezpeut-être
Je vous avais trompée, et Tous m'allez connattre.
<BÏPHTM.
Sortez. De toutes parts ai-je donc à trembler?

SCENE V. ERïmYLE, AMMEOtf.


AMtdtON.
n n'est plus de secrets que je doive celer.
Connu par ma fortune et par ma teule audace,
Je cachais aux humains les malheurs de ma race;
MaMjenemeMpens.aupointoujenMToi,
QM de m'être abaissé jusqu'à Mugir de moi.
Voda ma seule tache et ma seule MMease.
fat craint tant de nram dont ta 'n~m. adresse
A d'un regard jaloux une cesse ttaminé,
Non pas ce que je suis, mais de qui je suis né,
Et qui, de mes exploits rabaissant tout le lustre,
Pensaient ternir mon nom quand je le rends illustre.
J'ai cru que ce vil sang dans mes veines transmis,
Pins pur par mes travaux, était d'assez grand prix,
Et que lui préparant une plus digne course,
En le versant pour vous, j'ennoblissais sa source.
Je &t plus jusqu'à vous l'on me vit aspirer,
Et, rival de vingt rois, j'osai vous adorer.
Ce ciel, enfin, ce ciel m'apprend à me connaître;
n vent confondre en moi le sang qui m'a fait naître
La mort entre nous deux vient d'ouvrir ses tombeaux,
Et l'enfer contre moi s'unit & mes rivaux.
Sou* les obscurités d'un oracle sévère,
Les dieux m'ont reproché jusqu'au sang de ma mère.
Madame, il faut céder à leurs cruelles lois
Alemton n'est point fait pour succéder aux rois.
Victime d'un destin que même encor je brave,
Je ne m'en cache plus, je suis fils d'un esclave.
ÉRtPHTLZ.
Vous, seigneur?
AMtttON.
Oui, madame; et, dans un rang si bas,
0

Sottvenez-vousqu'enfin je ne m'en cachai pas;


Que j'em Famé assez forte, assez inébranlable,
Pour taire devant vous l'aveu qui vous accable;
Qoe ce sang, dont les dieux ont voulu me former,
Me ftt un cœur trop haut pour ne vous point aimer.
ÉMFHTLB.
On esclave!
Un escla"e'1
AMMÉON.
Une loi fatale à ma nais~nce
Des plus vils citoyens m'interdit l'alliance.
J'aspirais jusqu'à vous dans mon indigne sort
J'ai trompé vos bontés, j'ai mérité la mort.
Madame, 1 mon aveu vous tremblez de répondre
AMMTLE.
Qujeb soupçons t quelle horreur vient ici me confondre i
Dans les mains d'un esclave autrefois j'ai remis.
M'avez-vouspardonné, destins trop ennemis? 9
0 criminelle épouse o plus coupable mère
Alcmêon, daM quel temps a péri votre père?
ALCMÉO!t
Lorsque dans ce palais le céleste courrouï
Eut permis le trépas du prince votre époui
ËMtHTLE
0 crhne:
ÀLC)t<OW.
HOM ) ee tut dam ma p!ua tendre entance
Qu'on nt périr, dit-<m, l'auteur de ma naiasance,
EanslaconfMionquedMteditiem
A la mort de teur mattre excitaient en CM Mem<.
ÉtH~tnru.
tau où Tons a-t-on dit qa'N tennhm sa ~Mtt
AMMËON.
!ei,dMMeeUeun)<me<HehMihtMTie,
Au pied de ce ptM* de tant de dwmi-dmut,
D'où jmque Mr Mn nh ~MM ttMNMz têt yaM.
Pfès Jm ca~< tant Mmghttt de mon malheureux père
te <u< MMé mouramt dt)M it <M<le vuigture
De ces Tib citoyens, trittetehttdnMrt,
OuMi<B~an*Ie)MTM,i)M!e)tnmdans leur mort.
Théandre cependant Mmva me* dettinée~;
0 renoM le m de tM* <hiMet année*.
J'm passé pour son nb h reste vons est du.
Vem Htes mes gMndMtn, et je me mm perdu.
iMMTtB.
Wahnnetti~e en TtxnT MaM ce~ oracle homhle.
Le Meu, le temps, reechve. e tM! est-il possiblet
(AAtm<é.n.)
Théandre dès longKmft WM a MM daMtt tppns
Le nom dn nM!heaMM dmtt TMM été* !e m*
Cet)dt.
AMtttOX.
Qu'importe, heht m tepes de lt Sfece,
Au votre, grande reine, un nom d<mt la bassesse
RedouMe encor ma honte et ma confusion ?
ÉMfMM.
S'ilmtmporte?ah!pMiM.
*LattMt,eMetA)Me(Mtt.
0 te nommait Pht<m.
ËmptfrLt.
(Apmt.)
Ah!je n'en dcate p!u: (AAtemeon.)
entinte, s~ tendresse.
Ma
AI.CttON.
Quelle est en me ptrhnt tai deatMr qui vous p~eMet
tMtMMt.
Atemeon, votre sang.
AMMËMf.
D'où v!ent ~ue vous pleurez?
tan'artt.
Ah! prince!l
Atotim*.
De quel nom, reine, vous m'honorez!
1
ËMPHTM.
Eh bien ne tarde plus, rémois ta destinée;
Porte ce fer sanglant sur cette infortunée;
Etonne dans mon sang cet amour malheureux
Que dictait la nature en nous trompant tous deux
Punis-moi, venge-toi, venge la mort d'un père;
Reconnais-moi, mon ms frappe, et punis ta mère 1
AI.CttËON.
Moi, votre fils? grands dieux 1
ÉMPHT1E.
C'est toi dont, au berceau,
Mon indigne faiblesse a creusé le tombeau;
Toi le fils vertutux d'une mère homicide;
Toi, dont Amphiara&s demande nn parricide;
Toi mon sang, toi mon ms, que le ciel en courroux,
Sans ee prodige horrible, aurait fait mon époux!
AM:)t)tON.
De quel coup ma raison vient d'être confondue1
Dieux sur e!Ie et sur moi puis-je arrêter la vue?
Je ne sais où je suis dieux, qui m'avez sauvé,
Reprenez tout ce sang par vos mains conservé.
Est-il bien vrai, madame, on a tué mon père?
O vent votre supplice, et vous êtes ma mère ? f
~MpmfM.
C<M, je fus sans pMt sois barbare a to* tour,
Et montre-toi mon ms en m'arrachant le jour.
Frappe. Mais queit tes t
pleurs se mêlent mes larmes Y
0 mon cher Sis & jeer plein d'horreur et de charmes 1
Avant de me donner la mort que tu me dois,
De la nature encor laisse parler la voix
Souffre au moins qae le* pleurs de ta coupable mère
Arrosent une main si tttale et si chère.
ALCtt~O)t.
Cruel Amphiarats! abominable loi 1
La nature me parle, et remporte sur toi.
0 ma mère 1
tMPHTM, <tt !'em~<M«Mtt.
0 cher fils que le ciel me renvoie,
Je ne méritais pas une si pure joie 1
J'oublie et mes malheurs, et jusqu'à mes forfaits;
Et ceux qu'un dieu t'ordonne, et tous ceux que j'ai <ait$.

SCENE VI. E?ïpHTT.E, ALCMEON, POLEMON.


MLthtMt.
Madame, en ee moment fmaolent Hermogide,
Suivi jusqu'en ces lieux d'une troupe perMe.
La namme dsns les mains, assiège ce palais.
Déjà tout est armé, déjà volent les traits.
Nos gardes rassemblés courent pour vous défendre;
Le sang de tons cotée commenceà se répandre.
Le peuple épouvanté, qui s'empresse ou qui fuit,
Ne sait si l'on vous sert ou si vous l'on trahit.
AMttÉON.
0 ciel voilà le sang que ta voix me demande;
La mort de ce barbare est ma plus digne offrande.
Reine, dans ces horreurs cessez de vous plonger;
Je suis l'ordre des ditax, mais c'est pour vous venger.

ACTE"C!NQU!ÈME.
(Sur un côté du parvis en voit, dms t'tntenem-da temple de Ju-
ptter, des vieMtttdset de jeunes entuMs qnt embrMsent an tmtet; de
!'an)M eett la teixe, sottmt de sem palais, soutenue ptr ses ftnunet,
<tt Me~tôt suivie et emtenrte d'une foule d'Afgtem des deux seïtt
qui vtentMnt peH~et sa douleur.)

STtNE I. – BR!PBYI.E, ZËLOMDE, M CHŒM.


Z~LONIDE.
Om, tes dienr inites nous perdent sans retour;
ArjpM n'est plus; Argos a vu son dernier jour,
Bt la main d'Hennogideen ce moment déchire
Les restes matheuMux de ce puissart empire.
De tous ses partisans l'adresse et tes clameurs
Ont é~afe le peuple et séduit tous les coeurs.
Le désMdre est pMtent; h discorde, la rage,
D~ane vaste cité font un champ de carnage;
Les feu sont allumés, le sang coule en tous lieux,
Sous les murs du palais, dans les temples des dieux;
Bt les soldats sans frein, en proie à leur furie,
Pour se donner un roi renversentla patrie.
Vous voyez devant Tons ces vieillards désolés,
Qu'au pied de nos aateh la crainte a rassemblés
Ces vtmenNes cheb de nos tristes familles,
Ces entmts epk~s, ces mères et ces fuies
Qui cherchent en pleurant d'inutiles secours
Dans le temple des dieux 'armés contre nos jours.
tbtMTM, <MM /itMM< qui t'<tKO«fm<.
Hetast de mes tourments compagnes gémissantes,
Puis-je au ciel avec vous lever mes mains tremblantes?
J'ai ttit tous vos malheurs; oui, c'est moi qui sur vous
Des dieux que j'oBensai tais tomber le courroux.
Cm, VMW rayez la mère, hehs) la plus coupable,
La mtM la plus tendre et la plus miséraNe.
LECHCtUR
Vous, mtdamet1
ÉRIPHTLE.
Aleméon, ce prince, ce héros
Qui soutenait mon trône et qui vengeait Argos,
Lui pour qui j'allumais les flambeaux d'hyménée.
Lui pour qui j'outrageais la nature étonnée,
Lui dont l'amitié tendre abusait mes esprits.
LE CHŒUR.
Ah 1 qu'il soit votre époux.
EMPHTM.
Peuples, il est mon Sis.
LE CHŒUR.
Qui? lui!
BMPHTLE.
D'AmpMarausc'est le précieut reste.
L'horreur de mon destin l'entraînait à l'inceste
Les dieux aux bords du crime ont arrêté ses pas.
Dieux, qui me poursuivez, ne l'en punissez pas.!
Rendez ce <Ms si cher à sa mère éplorée;
Sa mère fut cruelle et fut dénaturée;
Que mon cœur est changé 1 Dieux 1 si le repentir
Fléchit votre vengeance et peut vous attendrir,
Ne pourrai-je attacher sur sa tête sacrée
Cette couronne, hélas) que j'ai déshonorée?
Qu'il règne, il me sumt, dot-H en sa fureur.

SCENE U.–ERIPHYLE,ZELONIDE,LE CHœut, THEANDRE.


EMPHTI.E.
Ah! mon fils est-il roi? mon fils est-il vainqueur?
THÉANDM.
H le sera du moins, si nos dieux équitables
Secourent l'innocence et perdent les coupables;
Mats jusqu'à ce moment son rival odieux
A partagé l'armée et le peuple et nos dieux.
Hermogide ignorait qu'il combattait son maître
Le peuple doute encor du sang qui l'a fait naître;
Quelques-uns à grands cris le nommaient votre époux
Les autres s'écriaient qu'il était né de vous.
II ne pouvait, madame, en ce tumulte horrible,
Eclaireir à leurs yeux la vérité terrible;
Il songeait à combattre, à vaincre, a vous venger
Mais entouré des siens qu'on venait d'égorger,
De ses tristes sujets déplorant la misère,
Avec le nom de roi prenant un cœur de père,
vm.TMM –t
n se plaignait aux dieM que le sang innocent
SouiNait ie premier jour de son règne naissant.
n s'avance aussitôt; tes mains ensanglantée:*
Montrent de l'olivier les branches respectées.
Ce signal de la paix étonne les mutins,
Et leurs traits suspendus s'arrêtent dans leurs mains.
Amis, leur a-t-il dit, AfgM et nos provinces
Ont gémi trop longtemps des ~ates de leurs princes
Sauvons le sang du peuple, et qtt'Hetmogtde et moi
Attendent de ses m~ns le grand titre de roi.
Voyons qui de nous deux est plus digne de t'être.
Oni, peuple, en quelque rang que le ciel m'ait fait nattre,
Mon cœur est M-dessus; et ce cœur aujourd'hui
Ne veut qu'une vengeance aussi noble que lui
Pour le trattre et pour moi choisissez une escorte
Qui <u temple d'Argos environaela porte.
Et toi, viens, suis mes pas sur ee tombeau sacre,
Sur la cendre d'un roi par tes mains massacré.
Combattons de~mt M, que son ambre y décide
Du sort de son ~ngMr <t de <en pameide. a
Ah 1 madame, à ces mots ee moMtre s'est treuMt;
Pour la première fois HemMgMea tremblé.
Bientôt il se ranime, et cette tme si NeM
Dans ses yeux indignés MpMtt tout <MieM,
Et bravant à la fois le ciet et les Mmerds
-Va,dim,jenecM)nsailetdMUt,nilMmorts,
Encor moins ton Md~o; et je Tait te l'tMtemdre
Au pied de ce tombeau qui n'attend que ta cendre.
H dit un M)HbM égal de ehe& et de seMats
Vers ce lambeau funeste accompagne leurs pas;
Et moi, des justes dieu conjumnt la colère,
Je viens joindM mes Memt aux larmes d'une mère.
Puisse le ciel rongeur être eMOr ht soutien
De votre auguste nb, qm tut longtemps le mien!
<MpairLt.
Quoi 1 seul et sans secMtM B comimt HetmogtdeT
re~nalc.
tNttitDBt.
Out, madame.
tMmn~.
aïs )M Bwe à ee perMst1
mon
Marnais, cher AlcmtMttmMe<MtrtMmNepMrtei
ï~enMÏtetMMurBfadmmAsaM.
~jeunesse est etedule, <Be eM <Mn magnanime;
Btmogide est saiMt daas Part tnrsux du erime.
Bans ses piégés sans doute il Ta t'enTelopper.
aa se<<Ie politique est de savoir tremptt.
QMMM ta barbare main pM- :e meurtM tpMaTée
Sa main de tout ton sang des longtemps abreuvée.
Allons, je préviendrai ce Mené assassinat;
Courons au lieu sanglant choisi pour le crmbat.
Je tnontretai mea nls.
ta<AttMt.
Reine trop malheureuse 1
Osez-vouaapprocher de cette tombe anreuse? T
Les morts et tes vivants y sont vos ennemis.
ihttPHTM.
Que vois-je? quel tumultel on a trahi mon Ctati

SCENE m. ENPHÏM, ALCMËON, HERMOGmE,


THEANDRE, SOLDATS qui ~<r<tt< la <t<tM jfentM~de.
<t<f <tMt
ËB~HYLE, aux MHatt d'Hermogide.
Cruels, «mmez sur moi votre inhumaine rage.
AMtttOtt.
J'espère en la vertu, j'espère en mon courage.
MMMO!&t, <MMe tMtM.
Amis, suivez-moi tous, frappez, imitez-moi.
AMtdtOtt, <MMe <M)M.
Vertueux citoyens, secondez votre roi.
(Ateméon, Henn~de, tB)Mnt avec leur escorte dans )< temple eu
est te tombeau d'Amphiaraus.)
ÉMpaYH, <MM <oUo« ott'eHe <«<(.
0 peupits, écoutez votre reint. et sa mère1
(EUe entre après em dam )< temple.)

SCENE IV. THEANDRE, M OHautt


TH~tNDm.
Reine, arrêteoù vas-tu? crains ton destin sévère.
Ciel rempUs ta justice, et nos maux sont finis;
Mab pardonne t ht mère et protège le nls.
Aht puiMent les remords dont elle est consumée
Ëteindre enan ta foudre à noc yeux allumée t
Imptnétt*b!eadieux est-il donc du fe~fat~
Que VM sévérités ne pardonnentjamaisr
VMBMdt, qui, eomme moi, MoncMt dans les ahnnes,
Pour secourir vos rois n'avM plus que de* larmes;
Voua, en&nts, réttrvéa pour de tMiUMH deetiM,
Levez aux dieux crueb vos innocente* mains.
K CHŒUN.
0 vous, mthrtt des rois et de ta destinée,
Epargnez une reine assez infortunée
Ses crimes, s'il en est, nom étaientheomma.
Nos «surs reconnaissants attestent ses vertus.
THtANDM.
Entendez-TOMe« etitf. PoMmon.
SCËNZ V. THËANDRE, POLËMON; L8 Otonm,
<Mtp<w«htt«xp<<, de )ttt<MttfM du «Mpte, de MMott.
«
POUittOtt.
Cher Théandre.
THiMtDtB.
Quel détartre on quel bien Tenez-voM non3 apprendre?
Quel est le tMt dn prince?
PoLildoig.
FOLÉttON.
Il est rempli d'horreur.
TBtMtDM.
Le* d'MM l'ent-ih trtthiî t
P0tt)t0tt.
Non son bras est vainqueur.
TNtANDM.
Bt t
Eh btenî
bien?
POLittON.
Ah 1 de q)te! sang sa victoire est punieT
Par qaeUet nMMM, 6 ciel Eriphy!e est tenue 1
DtBt tiMrrew du combat,Ma ah, son propre Bb.
Vous condaMet M* eet~x, dieux toajowM ennemi*!
J'ai Ta, n'en dentM point, nM horribtt Farie
D'un héros tMJhemwax t~ider le bras impie.
nTehiwMonnet~nMheenMttpM,
n la tntne, a h frappe. 0 jour plein d'attentats1
0 triste Mrtt des dimx, émet, mais Mgitime
Tout e<t rempli, le crime est puni par le crime.
1
Mnittre imertmé des dtetet. dn destin,
Hehsta
Lui texl ignore encor !M terMtt de sa main.
<)eûte en paix ta victoire funeste.
SCBm TI.-AMKSOtf.HBRMOGÏDE. THËANDRE, POLËMON
*OIT< D~tMt<Ott, MLDAM D'MMtOOmB,
CAPTIK, M CHŒM
*M<0!t, A«ttoH<t<t.
Kncmttnez ee barhaM, épargnez tout le reste

~t~
ïl a trop mérité ces mppMcea craeb
Reserre* par net loia pour les grands criminels;
Saperteparme.maiMM~ttMpKhtrieMe:
que taa tMMtt que M mort soit honteuse.
(A Bennes~e.)
tt pour nnir ta vie aTec ptM de douleur,
T~ttre, ~.H, œ mcanLat, ton roi dans ton ~inMeM
~l'*???"~ ton '"n~' eommmM.
Vois le Ns de ton rot. i
HHUMNM.
Son Cist ah dieux vengeursI
Quoi j'aurab cette joie au comble des malheurs1
Quoi 1 tu serais son fils 1 est-il bien vrai?t
AMMÉON.
PerSde,
Perfide,
Qui peut te transporter ainsi?
NEMMGIM.
Ton parricide.
ALCYON.
Qu'on suspende sa mort. Arrête, éclaircis-moi,
Ennemi de mon sang.
HERMOCIDE.
Je le suis moins que toi.
Va, je te crois son <Hs, et ce nom doit me plaire;
Je suis vengé tu viens d'assasainer ta mère.
AMttËON.
Monstre 1
BEMMNBB.
Tourne tes yeux je triomphe., je voi
Que vous êtes tous deux plus à plaindre que moi.
Je n'ai plus qu'à mctmr.
(On l'emmème.)

SCËNE Viï. – ALCMEON, ËMPHTLE, THËANDRB,


ZËLOMDE SOHE DE LA KBME, M CHtEUit.
ALCMtON.
Ah grands dieux quelle r~et1
(U aperçoit Éhphyte.)
lIalheureu% 1. quel objet). que vois-jeï
iNptrn.K, «Mt<etm< par ses ~enMn«.
Ton ouvrage.
Ma main, ma faible main volait à ton secours;
Je voulais te défendre, et tu tranches mes jours.
AMtttON.
0
QuiT moi 1 j'aurais sur vous porté mon bras impie
Moi! qui pour vous cent fois aurais donne ma vie 1
Ma mère vous mourez t
ÉMFHYM.
Je vois à ta douleur
Oue tes dieux matgré toi conduisaient ta fureur.
Du crime de ton bras ton cœur n'est pas complice.
Ils égaraient tes sens pour hâter mon supplice.
Je te pardonne.
At-OttON.
0
Ah! dieux 1
(Aff~M.)
Centea. qu'un prompt secoun..
<MtMUt. `
Nnu~Bt-Mi le soin de tMt eennaMeajoum.
Je M denmnde peint de revoir la lumière;
Je <ht" MM M~Mt cette herriNe carrière.
Approche-toidu moins; malgré tM* attentat*,
LM~e-mei h doncenr d'e~Mf dMM tes hrM.
germe en ttitte* ~fMt ~ai ~enfr'ouYrent à peine.
ALOttOW M ~«ttK <M e<aM<M
<tT~tph~te.
b
Ah j'atteste dtt dMM Ten~Mnee mhnn)M!te,
Je jure par mon crime et par votre trépao
Que mon fang t TOt yeaï.
tMP!HHt.
«et Ma, n'achève pas.
A~0t*0f.
moi TOtre Ntt qui, moi M moMtre sanguinaire!
ËMPHYLE.
Va, tu ne fus jamais plus oMn d< ta mère.
Je vois ton repMtit, D ptnttrt mon cee~
Le mien n'a dtt <iMt tp<Mer tt tt~tT.
Un moment de MNMM, et même inTot<mfMW,1
A fait tOM met )MBMnM, a fait périr ton père.
Sonrient-tm des remordsqui troublaient mes esprits.
SM~M~et ta rn~t. $ m<m M* mon chef fils1
CeneatM~
(EUe metttt.)
AMM~Mt*
Sois <MKe~, tmptKqraMe père 1
Tu frappes par mes maint ton épouse et ma mère.
Viens combler mes <tMMt*,witM!t~t<ta'rHirmM.
Viens fahre<n*t du tant; qn< j'ai mcu de to4.
Je suceombe, je menm, ta mee est assouvie.
(H t«M))e traçât.)
TtttMUm.
Secourez Atcmaon; prenes sBttt de sa vie:
Rende son MMr~m juste, t
Que de ce jour aettut ftH~pte menaçant
«m t<WM ph" pM~.
VARIANTES
DE LA TRAGEDIE D'~JUMTM.

Btm hpfemttM edMoa d'jfr~t~ publiée Maternent ep <779, il


y ~<it nn perBomBtqjede plu, )e pmd ptetre de Jopiter et la pièce
eemmemetdtttttt
SCÈNE 1. M CBAND PRETRE, THEANDRE, r.fm. De ottA!<n
tttiTt*
GII&IID raiius.
La
t
A))ct, nmnhtMt ttdntt, *nnonee* h terre
La jt~ttee du etet et la tn de la guerre.
D<t tettptt de la p*u que et* mm soient ptfét.
Quelle p<m! dieu veBgtttM' Théandre demeuret.
Le eott t'MtO)B~Hr la ttgttte ttern<Me
A héni de TM noms la pMM Mète.
Ctt«)<mtpMmtt)n*iMthnnottMMthé,
Ce t*<te!.t d<tdetthn, ehet Too* longtemps caché,
Par des MptotM Mn* notnhM aujourd'hui jn~iae
L't~n ptmétMBt dtt diom qui TtUh Mr M l'le.
Atemtom d~Mt~tit ett le soutien d'At~ot;
La Tittmre a toiTi le char de ce hérM;
Et ten~ae devant lai deux rois TMnojt BéchMtent,
De t* tiore tnr ~oo* te* rayons m)))tHiMent
Aleme<mdiB* AtgM pMM pour votre Nt.
TB<*m<<M.
Deptii* qu'entre me* m<mm cet eohnt htt remiB,
Set Tertn* m'ont dMmt de* entiaillea de ptre.
Je m'indi~M) en «eMt de 80D destin teïère
J'ot MCtter du dim t'in*m<-Me loi,
Qm le tt n~M etettM avec l'tntt d'nn roi1
t
Qni se ptnt fMdB)M t<mtm de la blette
Le ptm enmd de* MM< d<mt t'heaeM la 6tèee.

Anï
u MAND ndtnn.
jem de* immorteb <t demn leur ~ptendeur,
n n'ett point de hM<Mte, M n'eut point de grandeur.
Le plus Til des tunntdnt, le roi le p)B* auguste,
Tout «t t~tt ponr eot; rien n'ett grand que te juste.
Qnett que tètent tïem, têt destins tojeMrd'hm
De tem* ordM* ttere* te reposent sur lui.
Songes à cet oracle, t eette toi tapteme,
Qne la Mtnt «tttMMt a reçu des dimx même
a Lmr*qu'en nn «<«« jour dent rois seront Ttimtut
Te* nuint p)<ttMre)Mon tecond hyménée
Cet temps, e* )«nr antem, feront la dtttittte
Et des p~'p* d'Arrêt. et du Mnf; d'tntchat. t
Ce jour ett en~t. Votre etere intrépide
A Tomen h* dem rois de Pytoe et d'Élide.
Tem TM ehett dMteo qui d<tehient A~M
Ce peiMMt ihuM~tde, et tem cet Mh ttttut,
Bm* mM emttwde pttt «M <n<Mtpt temr )«hM~
Ib ont m<i< tonr tott t !)t Teix de Mim<h
Bt fhymttt d'Mft~te <tt Ntt~t dédttt
Tea*, m dn tentitt Mt le nom Torn ttt tM<t.
y~tpMtMttteeerttWtttMmetttttetre,
Ntte roi tMibemem Tit dtm wtre mtmotte,
Bttt te eoxr d'~teméMt ~tttt ce* Motiment*
Ce~oitet M ~en«. «tf* ttemMet.
ïtitumm.
Dieux patMMtt)
Coe nott tB«enett-T«m?
meMitonttmz.
Veiet le jour pent~tM
Qm M tettXMtter le toitt de rette m*Mte.
L* M)t<MBBeitDphetNe, et qtd BMrehe à pot toMt,
DeM~dahNttdettie<mt)~ptatdeqmmtet)M.
CmdMqMd'Attmé<mteee)ttt)teitm<te
CentM «t dienx Te<tee)ttt as pfettfje ttiphyte.
TT~~IMtW.
Qnott ce Jotr qnt tenbMt BMtrqBé ptt te)m MeeMtt.
tz attim MittM.
Jtm*<t iem )M ttM ptm tethMe MX 6)tMt*
Il aMtt <t'An<tMtn~ Teaffer h mmt hmette.
Dont )me chtea~e ttttit ht ditmt e<tttnt le mte.
T~tttnom.
M n'ttt dote ~M t~p ~nt ee tnnce tnfotttmé,
Ce ttmd tm~imtOt ttt mett MMMhtt
QtMt' tmxte <t)e-Bttme*nM!t
HttMtqnttd de bem nttt te eM
pt. twtat<)ttfe!
to~eon tïtre
A tt M<t<* «~ tmrtt Amphimw«t,
Um'otMe~o<ttMet,mmmnBBteeenttm,
Q<M)q)M< ttetttM Mh, qm )e eM~t i ~eine,
De «Me mett omette aetteot dtttttf !t mme
tMt q<nt m<ttt<t httdi pe<nttt j<te)r t<t tott
Bm* h <t)tit ~<t M)nntt ee n)~*<tte odteaï?
Ne* ttmMtt tettte"' <MM <M~<tt de pmtttfts
C<1<mit t'Mt diMtp<.
â oa~ raiens.
Le dei t'tt ftit mmttM.
Lt VttM tttnMe, tvee des temt Teneeam,
VitM tmr t'tae da T«)tp< et ttt m tent de* tman
S<m thmbem Mde<tt«Me edtiM etttn r*Mme
Ot dm* rimetmtté t'e<*<t <Mhé te enme.
TtâMtBM.
Omennt)~~toe)~n~)tehmeBt<eM<<,
<'– de<fttm
~m)<nnttM)M<itttT<HM<tttTe)ttje!
Qne le dettit
<<ti)f, tetemMMe joxntte
pear ee <tmd hjotttte'
Ah! p«M os noHom ehoh <)td «tmee ap~Mett
Ce mtttm, dcMnetBtte Mtom da toMt,
t* Mute eMtt Ot ptem*, inMtdtM, epentne;
met d'A-)M*nt<*tmhttMe h <ttne;
DMtt ten tpptrtenMBt elle noMii MtMtf ¡
eue tecttte nonrear eemHttit la pénétrer.
Tel ett des ttimneb le ptrttee ettroytbte
CM qu'elle doit MmMr ai ton enmr e*t coupable!
MOttttmnttx~
Bienttt de eee horreurs vous teret éclairci.
SmTet-met dana ce temple.
Tt~lIIDaE.
Ah! tei~nenr, la voici.
acÈNE H. ~mmrM, ZÉtjOMDE, LE GRAND PtttTRE.
THEANNtE, <<)nz ma M Mm:.
(~ryt~b ~<tnt& aeettMee de <rMtMj<)
MMtxm*, tt «me.
Miette, roppetet Yetre force première
Que Tee yem «Mm frémir t'onTrent
ttMntTM.
la lumière.
Ahdiem'
Ed0lfmE.
Pt~emt ee~ dieu dissiper votre et!rci
mn'mttt, «t ~m)M< ~r<tf<.
Bh quoi t )n)nM)fe toint, T<HM thyet deTtnt moi
Demeoros; teeoores votre reine Eperdae;
Éetttet eeMe main tar ma Mte étendue.
Un tpeetre épMTtnttbte en tem Henx me pour<<i)t c
Le* diem reat dedmmé de t'ttemeHe nuit.
Je r*i vu, ce n'est point ime erreur pttMgtre
Que produit du tontmeit la Ttptnr menMBgAre
i
Le mmmeM, met yeux reCMtmt te* doocenn,
N'<t point 6<tr mon etpnt répandu te* errenr*.
Je t'm vu, je le voit. Cette im~~e etfmytnte
A met tom et*ret demeure eneor prttente.
Da sein de ee* tombeaux de cent roi* mm aïeux,
M a peret r*btme, M nmrehe dans ces lieux.
Ces ToHtt mtthenMmcqu'ici i'hymen m'tpprete.
Sm~uHt et dttMret, tembhient couvrir sa tête,
Et tteheient ton Tim~e mon œil alarmé
D'en thtre ttincehnt Mn brM éttit armé.
J'entende eneor te* erit et têt phintet hneitet
Voot. conMent tecré dei volontés cé!<*tet,
Réponde* quel est donc ce hnttme cruel?
Zn-ee nn dieu dee enfer*, on l'ombre d'un mortel
Quel ponïoir a brM l'éternelle barrière
Dont le eiet teptrt t'enter et ht tomière!
Lea mtnee des hnmtijM, malgré t'enet du sort,
feaTent-ite revenir dn séjour de la mort?
t* <Ht*tm ttirtz.
Om dn ciel quelquefois la jmtice Mprême
StMpend l'ordre éternel etttbti par lui-même.
n permet à tt mort d'interrompre te' lois,
Ponr t'enroi de la terre et l'exemple des rois.
*tUMm.t.
BOM lonque le ciel t vot tmtett m'entretne,
Et d'un teeond h~nem n~e Mt *nbtr la d)<tne,
M'Mmentt-t-M tt ttmrt. oc dttepd-N mes joan~
8'tnn~-t-a pour ma perte, on bien pour mM< teconr~
Que vent eet htMttM du ténebrem xbtmef7
Que vient t) m'Ntnenee~
K OtAOB Mttn~.
B Tient punir le crtme.
~.)
sctm m. ÉMMïm, zajMnoE.
tuanM.
Quelle repente, o ciel! et quel présage tiTrem
'~MttUM.
Ce jour temMtit pour To~ des j.~ le ptnt henreut.
De M< rois otnotth t'mdtee eu eenfondne;
Par )t.
n~ed'AhtttM. h pals TM.) e.t Mndat;
Ces phnee* qui bh<ntient l'empire et ïotre mtin,
D'an mot de votre b<mehe attendent leur de.tin.
<Mt*tH.
Le bM 4'~tnt~n teat a Mt toat ce* tm~tetet.
~tMntt:.
Le* t
dtt~M TM wtt ne nMtMent phn d'o~tacte~.
S<m~ t Tett. gloire, t tMM .« r.t.ThMt,
"t"
A i hymot qnt Benf T<m~ MNttme
*« tonbeMx

~°~<=
moi, nnntne~ etniof et* <hmnMt d«eM«t s

°'
X'pois.
Moi, porter M mt~ de. m.hH emm~nttt.!
Mot,dM~u,!t,mn.th~MM~
O.~n dt~ t JM.i. « p~. Mt~a~.
Je ne
e~&MMe<'
'~«M*
“Henno)p<e f i
..NMt<Mtto(t.M))tr<petd«;
bietH<t,
«MHtmt.

ta "If"
Q)M<

TM~dr~, 1
htnd.hpMmMM~tM<tMmMTM<~d.<h,m~.nT*hMte: '<'
~em ptfpMne~-tatété.

0 .Mn,$ ~Md roi Udtem~t ~~<,


JenMtm~ M(M~ <i T.mt <Mt WMt.
0" "<e <t<Mt«M.t ~p~MM jeeEttMmh.
~~S°''°'T.&L~' du t 'fM
dt têtetpmtt
Du puhllque.
P'Mqn< <B<m~
"P'
TMW r
D.hMhemd.&te~MHdMditM.
bveurs oes
dimi.
'ttnt*.
L"Grèt. ~<
Que,
pem tMarom
l'M~
*< Mt**n'
tt ~'tt ht Jctmtt.
Aptt, ~). tdtttnninte.
~nyid.M),dt!id.ttd.~)b.'
g~Mt~t-tt eM ht.Ma et <MMM<m iM.
aMp~d~ M))e~'M hw dtM. et leur hM.,
t
CM remis teuM destins la voix de la reme
Bue doit en ce lieu dbpoter de ma M,
Se choisir un époux et nous donner un roi.
T*t*tnxm.
0 ciel! MutrMet-Tom que te traltre Bermodde
Béent ce noMe nrh d'un *t Mcht honuctde?t
M Mmm mitfM.
M reine heftte encore, et craint de deet~rer
Celui que de ton choix elle veut honorer.
Mtb, quet que MU ennn te dessein d'ÉhphTte,
Les temp* Mnt accomplis ton choix est mxtite.
~reofaem~.
Pour nn hymen, grtnd* dim qne) étrange MUN-eatt
Ce nMin, deTmtmt le retour du soleil,
JtiTndmmeepthhhttrderedouNee;i
la reine était en pteoM, interdite, troaMée;
Dans ton tptHtrtement eue n'omit rentrer; i
Une teerete horreur semblait la pénétrer;i
Elle inroqnttt les dieux, et tremblante, éperdue-
De son premier époux embrMsait la statue.
Dtnt la Mtne m, Mte tp~, ee Tert d~riphyte
Met feux trop tMmnet ne poaMient plus s'éteindre,
nne Yermon prêtent* etm que voici t
D'un autre hymen ttert en m'impoMt h tôt.
On demanda mon t~ur, ii n'était plus 4
moi.
N M!nt étonner ma pMtton nttMmUe
D~nt plus forte en mM qu'tH, .~t innocente,
Que main ae mon père Mtit formé nond.'
Que monMrt en cbMtjMnt n. chw<M point non
Et qn enan le deroir, mne nonr mes f.ut;
me eontrtindre.
Les ayant alluméa, eut neine t te* éteindre.
!.““,

~yî'
Cepend~t tn At~ene., SpM.,
Enïoyerent 4 Thebe nn peuple de héros.Are.e.
Mon époux y courut; le jaloux Hermogide
saot<n* sur M. pM des dHMp. de l'Argolide;
Je reçus têt tdiem o funestes
C<nM de ma m.th.ur., ~n)-<w momentt,
d. me, tourments
Je cru. ponTo~hn dire en mon deM'dr. e~eme,
J'en dis trop, ZétonMe; .t. faillie
que je
Mes yeux mouttM, d. pteur, etpttqu~ent ,.“
me. eanui.
~u~d.S~
me..oupir,
De

défote.
ilavoumb ma
hontem
je ne ~,pM m.ttre.M-

Dans une autre Tenlon on lit


AmptuMM. pmut et ehmeet mon destin;
Il obtmt de mon père et l'empire et
ma main.
Hré)~ je t'Mmtt de ee ter redoutable,
Du fer Mère des roi,, dont
une main touD~h
Ot depnit. enCn je lui donmi ma toi
Je lui d<TM mon e<znr, il n'était plus à moi.
mgnUe à ee befM, qui seul m'aurait dû plaire,
Je pemm dm* te* bras une amour «nn~tre.
Objet de met remords, objet de ma piM,
Demi-dten, dont je fa* h coupable moitté,p
Qn*nd tu qnitttt eee lium, quand ce traltre Hermogide
Te Il abandonner h< champs de l'Argolide,
PM~net le itt-Je eneert Trop tUMe que je tm<,
M-Hh~t mt de<~< tt ptHer mes emmi..
L'Mt~e mnbMon dont B hmhit dans rtme
De .en ttttt amour empoitenn* la Otmme;
M t)t)MTtt le trône omrert à
ttt detin;
n opaqot met ptenn, mes regrett, mes toupu?
Cemtne un «tdre secret que ma timide bouche
NetiMt de pMeetire t sa t~e hreache.
Je t en ai dit eMet; et mon époux est mt'rt.
t<M)mm.
Le Mt dmm an eembtt Tit terminer son M~"
~Mf-YUt.
~eM le croit ttntt; mais mtt main impie,
Oaptnt.tm.MMeeMttennmtM~e.
Betme<Me en eeetet t'mnBe)t MM tee
Le émet, tout eeerett du mn< de moncoups.
époux,
~tMmedeMter.mMrnmettdeMn~
Qui de.dt.it, t'emph. eMt t'M<mte
tt.jhmMM~in~ pour moi ~0;
.ente eNrepri.,
~pted de mtt toteb a demtndt te prix.
''°*
NMBdt dtem
qui miMpitM des remotdt légitimes,
point fait pour les crimes
"eMm<jetmeM:jeTi..TeelMnw
LetMptMeemMmtqatmtmMeednctem;
Je deteeM t'~Mr, et te tWme, et la rie.
Eh! ne pMTtet.t<mt pomt ponir sa barbarie?
Mtet-tMM tMtde tM edt de ce Mne innocent!
tnHM*.
Celui qui te wmt mt teaj~mt trop pahttnt.
& M Mmete.
De ce ehme em!
~c~,t.Sd,c.
mortelsdtMbé )*
i

trace.
Je ne pus qM ptenfer, me tthe, tt le ht&.
Le eteten même tempe t'tnm penr
L~mm des diern M mot hmjem. me pnnir;
~peM..t,e
Opptim. me. Mjet.. ptM<ent. ~t~
L<. -meee de Cn~. dtM. ma et de P~o.,
Sedi~tMtMm.nemm et t'empiM dtt<M;
B..M.dMt,diTM.h.et!e.SSe,
DetT~tq~ eh~teHe omb~MMient les rené.
~'de~S~' f~' ~«"
't
plus
a"r de )m tt<ne, et ter de eee ttemt,
droits
te*
'MhMt~tetMt.htMteettteMnee,
'M* '~eh- MHt~e,
LebtAtMBetmneMea dttpate <xnmo
M le pth de Mn crime, et objet de e<mfe«t
tee
Et moi, MF mon hymen, sur le tort de la guerre,
Jt emMnttti la reh do nmttre du tonnerre
A ttditinit<. dent ees lieux sont remplie,
J'etM* en MmiMxnt mon encens et mes crin.
Stn* doute ta t'tpprit cet oracle funeste,
Ce fritte tïtnt-tonrenr du châtiment céleste,
Cet oracle me dit de ne choisir en roi
Que quand deux rois Ttinent néchintent <nt mt loi
iM* qu'alors, d'un epenï ïentetnt le mn~ qui crie,
Mon nb, mon propre nb m'arracherait la
sdoarua.
JMte ciet ïhi que hire en ee~te eïtremttt?7
iMn<TM.
0 mon Bit que de p)enrt ton destin t~* coûté
Trop de éteinte, pent-être, et trop de prévoyante
Ifont bit injMtement ttoigner ton enfance.
Je n'omit ni troncher ni mnTer M* de*UM;
t
J'abandonnaiton sort d'étrmKtret tmim;
H mourut pour M mère; et ma bouche infidèle
De ton trtpM ici répondit la nonrelle.
Je t'<)n'Mh*i pleurant de mes bru maternels.
Quelle perte, gnmdt dieux! et queis destins cruels
J'ete mont th i
le trône, mon epom la rie;
Et ma tente faiblesse a fait ma barbarie.
liais tant d'horreurs encor ne peuvent égaler
Ce détestable hymen dont tn m'ote* parler.

SCÈNE IV. – ÉRN'mTLE, ZÉLOMDE, POLÉMON.


ittnnu.
Eh bien cher PoMmon, que Tenez-ïout me dire'
MM~MON.
ftfttorte t TO* ~enont te* vœnx de cet empire;
Son sort dépend de Tout; le don de votre foi
Ftit la pMt de la Grèce et le bonheur d'un roi.
Ce long retardement à mot-même funeste
De no* diTitiom peut ranimer le reste.
Enrytte, Tydée, et eee rois repoussés,
Voincn* par Alcméon, ne sont pas terrassés.
Dam Ar~o* ineertmn leur ptrti peut ren~ttre;
Hermetide est puissant; le peuple veut nn nmttre
t
!t M plaint, il mnrmare, et, prompt s'alarmer,
Bientôt mxt~ré Tout-même it pourrait le nommer.
Acte H, Mène i, tprè* ce vers
Contentet-Toat, mon n)t, de rotre destinée
theendre ajoutait
Miet ïotre état ce foupteat caractère,
Qui d'nn br~ïe gnerrier ferait un temtrtire
C'ett nn dei ennemis qu'il ton* faut tnb)ngner.
N6 pour oerrir le trône, et nuu pour te ht)~ter,
8tehM Tent contenter de ntre <etti<)tt:
D-oM <MM M<M !umte elle est enttfonhee ·
N'en recherche* pomt d'autre. th qnt tttt d !ë< ntent,
Qui tontonr* tnf TM pu ont tttMht let jem
Qui, pour Mh~ef At~M) et pont e*!mer it 6rece,
Ont ïentn vont tittf dn Min de la btMMM,
N'«M point OMm otr t<nM qaOqttet tetrtM ~eMé~f
FenKtre leur Ttn(jeMtte ett nii« entM TM n~ttt.
Le ans de t6M M<. dont )â MMe M< <Mmtn«.
&tte tneett an eM «M tbh jttnntMnh),
Sa Toh est t)<te<ttae, èt iM di!th âtJoMa'hai
Cmtfe ttt mmttiM <e déehMM pour lui,
Le <rtnd pttM d<~ vett la f.t.dtt ttiutOM.
Qui M tttche t nM yenï n*nt là nue enfermée.
Etttn que ~ttM~«M, M têt tHéa dn elet
Vous pfeoxtent de pmnr M nteWtte tt trnet?t
Si, ehxrté mti<te vous de teat orate Mtfeme,
Von* Tom ttwnttM entre «M et h tetne eNe-memet 1
S'il Tem MMt thohtf.
0'
SCtNE n. AtjCMtON, TH&AN&M, POtJÈMOM.

..t K«A<0)t.
M' ce moment
Vom ntMtde de t'tMendM en cet tppMtement. (<?7e.)
Vem

X~n,
Acte m. Mène t, tt~tte ctt nteM d'BwnMgMe
FttUnton veut en Mh* tromper mt déttnce,

.daD8 la %dm iL dia ¡nmier a«e


mMMMt.
ont presque tous été

Eh qat t~oMt ~ne tom! cet emptM tniooKi'hti!


~P-

DemMtde nn hMt pnitMnt ~ni M .efre d'tptmt.


Que dM-J.' t.nt t~met!, «et~tm, et Mttï. n.mme.
MMtoeMX.
Moi! que eeMe MMette ait Mom mon <mt!

~M'
Hennoetne tmonfentt <n! qai tent «re roi,
0° M'~
t.
L'Mtmttm, Mn~t,
''MM, M Mit te~er Mr Mi.
A tttthMen~ ).prX sur MjenneXe
que les MM, t. MnpteM.,
~~t si bien donner
Sm-nn~M~.tm) deMetM. attu. < etuTemet.
Le bmde<n de t mnom:, et l'~t ttmnpMr de phtre
De met wtet dt~em* ont Tone le mjtttre
*M' de tout tmpt, etott-moi, la teM de la gnmde.r
tnt le Mut Mnttment qct regm sur mon cma~
tumesm.
Tout Ton. portait au Mne, et i~ T<MN de r~nnee,

~1n~
li Tohde.epe.pt. et d<t h renommée,
&
Etcdted.hUettMtt~n.
maOMMM.
t~t qaett mnetttt ttMht Jmet detmM tnM <M.
.p<~ et
Du trône mon teorMe entr'oaïrttentla ttrritre,
Quand la mtin de no< dieMi la ~rtM Mat met par.
Je sais que font les <r<BOt du pettpte et des <e)d&M
ihhdeponitte
K veti dé ce* nient, oa plutôt de nos pretrea,
tTà qntnte tM du rang de met antètres.
n Mtnt Mccenmer tnï tnperMitiom
Qui tont, Men p!nt que neM, !e~ toi: das MiicM;
Etle zèle *Tengi< d'un peuple fanatique
Fat phM Mît que mon htM et que ma politique
0

t)<um l'édition de <??<, le qntMeme tête com<nette<tt par tes vcra


tntïtnt*
tMttmm.
Tout est en tnreté ce palais est tranqnitte,
Et je réponds dn peuple, et mrtoat d'Eriphyle.
TMittmnt.
Pentet ptm au péril doBt ront été* prem<
n est riT*t et prince, et de plus offensé.
B Mn~e lia Tengeanee il la jure; il t'apprête
J'entends gronder l'OMte antonr de Yotre Mte
Son nng lui donne têt des tootien* trop pnitmntt,
Et te* henrem forMt* h! font det ptrttMM.
Cette foule d'amis qn'i forto d'injmttee*
tt0<<0)f.
Lui, du omitt Théandre, il n'a que de* compticet,
FnM) prêt* i )e trahir que prompt* t te Tenter
Dea eeenr* nt* pour le crime, et non ponr le dtntjer.
Je compte aor les miens la guerre et la victoire
Nom ont tox<tempt ncit par les n<MMh de la gloire,
ATxnt qae tut d'htnneort, sur ma tête tmMtet,
Trttnmtent après moi des conr* intere~e*
Bt Mnt teM éprohTet, Mattntt, mterropubte*;
La rertn qui noa* joint nont rend tous inTincibtee
Lenra bru victorieux m'aideront t monter
A ce rang qa'ttee 'eux j*pprit t meDter.
Mon eenn<e a trtnehi cet intervalle tmmente
t
Que mit du trône moi mon indigne MttMnce
L'hymen T* nM) pt~ef le prix de ma ttleur t
Je ne Toi* qtt'Ehphyte, un aeeptre, et mon bonhenr.
mttttnM. 0

Mtit ne ertitnet-roM point Cet pred)f(et htttttet


Qa'etttent t To* yeux têt Tentetnee* eetettet!
Ces HemMemeett tondttn*, cet tpeeMt meMetntt,
Ces morts dont le retour est t'ettet dtt ~MMUe ) 1
D'une timide main cet ~ctimM n~ppeet,
An fer qui les ponnuit dans le temple édmppee~,
Ce titenee des dieux, tjmnt de leur conrroni,
Tout me Mt crtindre ici, tout m'tnnee ponr «M.
Da ciel qui mmt ponr~oit la TeB~etnee obttinée
SemNe te deettref eontre votre hytntnee.
M~ttox.
Men enmr <M tet~iMtt pnr; t) ho)Mrt têt <t<M t
J'Mptte
De
tt tenr intttee, « je tt*hm «)m <'<t<.
t~t Mttjt« t<tot Mn t))Xt)Met~eut ntMtMe~
~t! t<* «m* T<tOM)n tont-th née pour la endntetr
mon tt~atmom hT*t as tott~t me troubler;
Tant Atf~ de )ht<Mtt. e'oM t lui de MtnNtf.
? t.~e,
sni~
Mpeir
M
C'e.t lui q.'M d!M mtMM; et Ii la tMdM q

La f<Mt<M me n)MnM; et le det que m enttxt.


Pour t'en mtem «MM, h mea~ dM. mes m~M.
Le dei m'. pM t~tMn pmUM .m. ~nd. crime,
n &*ppt <)tt)tMfei. d~m<M!ent<)ttietime*.
AmpMtntt fat j<mte, Tow ne mïM pu
Par qadttt imtmt ee eM t
pemm son trému.
tM~hBt.
Honnogide
TmtMtDtt.
8on<&M que. laissant la contrainte,
Sti<M)C, nn titmt soldat voM parle ici Mun feinte.
*Ma*t<Ht.
T~ mtt eomMem mon «Bnr chérit la vérité.
Tttbmmt)[.
Je e<mm)h de ee etmr tonte la pttfete.
DtthtfM<)eh6teee)mit)Henrtdete,etc.
Acte IV, tettM T, apfèt ee Te~ d'th~~e
Le lieu, le tempe, reee!-ne.O ciel, ett-it pomtbte
ette ~nMt:
O~mtbeKhele .~nd ptet~. Heh.! d~à les die.
8e« pMe, Mtt e«ttMM, t'erneBent t met yeux.
a<~NB tY. ÉNtBTÏt. jmattON; LE 6!UU)D P!tÉTM,
oe iJw s Js ria.
"MtOmMttM.tt~COMM..
L'htow ~em, Mmt)t-we<M, MeeTCt cette epée;
Jadis de T.tM Mt nu MtMt't trempée.
Aftet, ,M.ttCt ~)tt, ~mpMm~ et toot.
<MMnM.
Qae~-jeft'Mt M qM ),Mt.it m.. ep<
Le .M lai ruts te MttMeBtn<M<tde.
T<Mt-. MtMt. M le ttime et t'heSS).:
Lt~we* -'ohmdMM i têt e~et em«m.
~.<ntftMt~eedetettMMMaMm?

~MM
CBet dtta t* t'* detmt?

(~)
M'?"
M~ttMtBMdt~Ut.

T~tt-t~t~~t~p.Mjhtte.,
?~
Q~ntn~.M~tMmM~.d.dwE.,
X 9

m ttttB, q~ tMMt w<M


Q~ Ct tm-MM
<~<Md.M<.t~.Mm.<ttM~h~.t.
Venee an meartre par l'autre, et le
par le Mm,
M'efdonmde <atder ee ter toujours Mng tnneate
Jnaqn'a t'inatant marqttt par le ce.e.te.
La voue, tamrome voit qui vientcourroux
de vooa parier,
Me eondait devant voua pour
vous l'aire trembler.
atunrmt.
Achève rompa le voile: echtrcM le mystère.
Son père, cet etchre.?
Lx 6MNB PItAnx.
n n'était point son n'-re
Un “ sang plus noble crie.

'MPHXLZ.
“,
Fth d'an merM~
Ah! seigneur! a!): mon mi'

AMatKON.
Quels noma Tout prodiguez pour nxx
tmtftYUt, My<«.)M «~e les tfa~ Ze<<xMW<
Je me pait Mhever; je me menrs, ZOonide.
La ~Am tmhM, < ~&.<Mm. m h.
donnant
Je tttMe entre VM maut ce glaire parricide
/<.
C'eat na don dangerem paime-t-it désonnaM
Ne point eervir, grands dieux, à de
nouveaux forfain
SCÈNE V. ALOfÉON, ÉMPHYLE.

Eh bten: ne tarde plus, etc.

ACTE CïNQmeME,
D'tMm t.'mtnott m <779.
SCÈNE t.-ALCMÉON, THÈANBM, POLÉMON, ~L
e
tMM&M.
vem tnMrtt-je en font, o cendres de mon père'
Quoi! ce Cer Bermogide a trompé ma colère:
Quoi! la )mit nous ttmtre, et ce monttre odieM
fartate eaeor t'armée, et ce peuple, et les dieux
Betranché da~~ ce temple, am auteb qu'il profane,
H me brave it jouit da ciel qui le condamne:
(-< f~e~t.)
Allez.
tOtOtOtt
Et qn'a'ti-veat. aeigneur, à ménager'
fous lee lieux sont étant, quand il faut
Yom reptea aur Argea. M venger:
AMMMttt.
Argos m'en est plus ehn~
Avectenomderei.teprendtnnttBnrdeptrt.
Me taadrait-it verser, dana mon re~ne naiMant,
Pour un aeat enmemt, tant de sang innocent?
t
Ett-ee moi de donner le tachée ei<:mpie
VoM~at
D~atqaer les dteax même, et de eoautet tenr ttttptef1
iït poaTtnhent dej< ee «zar Mettant
Qni pfoteee contre eu te t*n~ font je tôt* né.
Va, dis-je, Polémon, Tt; e*e*t de t* pradenee
Que ton mettre et ce peuple attendent tear Ten~etnee.
Agit, parle, promets; que surtout d'Alcméon
n ne redoute point d tadigne tnthiMn;
F*i* qu'il t'tteiene au moim de ce tempie hneNe.
Rendt-met mon ennemi mon bras rem )e reete.
(( Po<e/<M«t
Polémon sort.~
tort.~
(À TThMH~n-.)
Et Ton*, de cette enceinte et de cet vastes tours
ATez-Tern ptrcentn ttt p))M secrets dttenrt?
Du pthit de la reine a-t-on fermé !« pettet?
T<t<tD)eM.
J'tt tent j'tt partout dttpett ~m cohortes.
CepenttM Tette mete.
~Mt'tOt.
A-t'on Mh ée M* {<tm?
miàttut*.
Ses femmes en tremNmt p~MM leur eeecoM;
Elle a repris aas sens, Ime dê»lde
Sur au )èTret encore t peine est rappelée.
B)e cherehe le jMr, le MreU et eémK.
Elle vous craint, Tom time; elle pleure et frémit.
Bte T* préparer un teeMt tMtince
A ces mtnet sacrés, tnnet poar son MppMce.
Son detetpoir t'ettre; elle Ta t'enfermer
An tombem de ce roi qn'eUe n'ote nommer,
Decehtt)épont,wetre<MUte))M))tpére,
Dont Tom Mïet.
Gnmd* dienx' je mis qn'eHe est ma m.-re.
MtâNMt-
Ltt diem tentent ton M)~.
tMMtMt.
le tte t*ti pohN memtt.
Cnteh.MtmetMtntoi~je'mMobéh!
Le mtthw m'enttMnee et !e tdme nt'm~tm
te dtti«M nmrteMe et me rend* *M-ri)é<e. ·.

QMt dtoh, et <;Mt aetttt:


Tt~umtet.
DtM un ttt «temoir
Qoeh eonMtb oetonmtit nonntet-Toas ntceToir?
~UQtAoW.
Ancnn. Qett< te )Mtht< qtmt la heate «t eïtrtme,
n M <t<a pteBuM, ad, eettMH mte de toi-même.
mon peret. Qu Tem-tnt eheM <an!<M, t~he-toi.
Le tMMn <Mt< de ah eM-N tBtem nonr moi?
Je feMNt<t, tt la Teh Ot'tppeBe tor ta tombe!
S' ~LS'
De MMttt MttmX y i~M-M rMcMOBte'
'M< <*<
0'!t'mtMtMtn~<.M<eM)~~M.th..
NCttŒ n. ALOttON. THt.ANDRE, MLÉMON.
t~CMtMt.
Hh Me* t'M-m t~n, cet ennemi farouche?
A toi parler d'tttotd M-m forcé ta beoehe?1
t
Peut-i) bien te résoudre me voir en ces lieux,
Am pêne* de <t Mmpte, t t'Mpeet de ces duM,
Dm* ce pttrTm <*cr<. trop plein de m furie,
DtM la pt*ee où tni-meme ttteM* sor ma vie-
t
Les dieu le UTrenUt* m* joue fureur?
S<m-it ce qui te pattes(
MttMXt.
U t'ignore, seigneur.
D M tenp(e)m< point quel t<mt vom a fait nattre;
B méptht ton ptrittee, Ii metommtt Mm mtttte
Fntieax. t)Bphe<)Me, m cembtt pttpTt,
Et plus têt que le dieu dm* et temple adoré
thh M eoBteat enOo de quitter ton Mt!e,
De T<HM entendre tti, de reretr Ériphyle.
H veut qu'un nombre
égal de chefs et de soldats
Elément mme* taiïent d< loin To< pas.
B reçoit ~etre foi <tn't MfjMt je M porte;
Je re)jte veOfe tatte; il nomme <en ettoM*.
tMmtox.
n T* ptrtitttt
MttitMM.
H Tient num *.t-a mMtt
Qae vont lui eomterrtet ttmt de adetite!
DoU-en rien mi mtehmttt et quel respect Mïote
Z*pMe TetM tt~e. tt<a<<«)t.
J'ti donné ma p<M)e.
sowar.
h tetttt-~txt? A
.z~ior. t
A qni ee petnde?
moi.
tXtMmt*.
Et que ptetende~om?l
tM~hm.
Mt TeB<tf, mtit en Mi.
ArtM t
met rertw
Ae6os d mm Tertm reeenmtttt ton mtKre
M'h tttt da Mmpte. mt, ne lois-je pt* le ttttt-e?
**iM)t)tt.
Un dieu pennntt Mt pu, et le ttndtttt M =
B entfe en henthttnt.
AMnMO!
Ment Tettgear*! te TOtei.
~~J" BmxÇGtDE. ~w 4~. A. tM<tr~
THtANMB. PM~MON, t-Mme~~ AMMBON
<.r h soett
M' w,emd~M «t'en'et*ie
asa.oeoa.
M T<~ pu la Kine?
O-tt <hM.! -n pie.n M tMtnm'~t~M?
mien ne ptmtt on Mehe a-t-U surpris f~fr
Qoi? mot, ttaindre: tvantom. ma
MtCtt&m.
Demeure, et c<tBm)ftn)f<)
C«nm)M ce fer Mère t'ws-tu voir encore?
~zmo<aBt.
Oui, e'e<t le fer d'un roi, ~n'an sujet dtthonore.
lLdaok.
Te MUTiemt du mug dent r* Muitté tt mtin'
**Mm<:nK.
i~m.tn bien demander.
~o~w.
IMbearcmMMMin,
Qaet etehre a petee ee* maint de Mm fmtMtteofr
Quel enfm inaMent. Bt qaoi t ht t'tMaTtMef
Ta t'en Ttnxit tM)ttt,m M tth ta Mmit:
Memttner de (M roi, om-tn qnet est «m Nf
»=zoom.
Ciet tous te* morts ici remissent ponr m perte.
Son Nhi
AIOIioa.
De'etf.rMt.rhemt.rettdetMTerte;
Rerott AmphiMOt, Toit Mn .Mng. T~, tm roi.
unanommit.
Je ne Teit rien ici que

=~ h.
ton mtaqne de foi.

S.L't.
"emMe, qui que )n <eh; et devant que je meure.

N.e~erp~
Pa)tqa< tn mt* tftM.
tMJMCtt.
Non, bwbmet duwmre.
C..Mi~mof tout entier
Je d<~ de AhMt. t. p~i, avec gloire;
~chtt.meMde.d.hTi.M~.
M

~Mat~'m.eten~MtetttMttMMemMM.
~t
que moi,
OMMhtr ttteer ma ïte, tt
eemtMtM hm
vi~ traltrc,
m«t~.
S<'<* me* ?«.
tslaos~.
<MtM.mt
~MMtMt.
Sur la ~d~ d' jSojp M tatA~tu M~t

X~i~
Comb~oo. <em.tt M, que Me <Mtbr« dteMe
Du Mrt de T
M. TM~rot de Mtt tmmMd~~
Latet-tat
n"~nma.
h- t-tOMt
m tt<
Bt en
tM bras MM-ih tbienredeM~t
ai 'MMir, jetBdMxm Te.~er ten père.
AU"=.,
<~ de T08 88181. et
Qn'neoan
-~s~~r~
des
Ne erfognet tien; mon bras n'a point soni))é ces lieux.
Allez au dieu d'Argos immoler vos victimes;
Je tait tenir M place en pnni<mnt les crimes.
SCÈNE IV. -LE GRAND PRÉTKE, THÉANDRE, )'0!.EHO\.
T*tt)n«te.
CM. sois ponr la justice, et no< maux sont finis.
La <mA!m nttntt.
Non maux Mnt )enr tomMe!il le f<m). je frémis.
L'ordre est hreTocabte. Ah! mère mittheareuse;
C'ttt la mort qui t'amené à cette tombe nnrense.
TB**NBBt.
HermotMe.
M <M~AfD t)ttr)if.
!t expire Atcméen e<t Ytinqneiir.
C'en est assez, reviens, fuis de ce lieu dhorrenr
Amphitma: te suit; il t'égtre, il t'anime,
11 t'*ïene)e; et le crime est puni par te crih'a.
Dttttmtt.
C'ett la Toh de h reine.
fomtott.
Ah! qnett lugubres cris:
Dl Gtttfm p~tnn.
Crtim ton roi, ertin; ton sang
*MfBTtJ[, derrière le <A«tfr<.
ÉD~)T'~ne-moi,
mon H)s
At~t~tHf, derrière le <Ae<t<r<.
tteeeit le dernier coup, tombe i m** pieds, perMe:
(On entend an cri ~r~'t~t.)
tOUMOtt.
fM qu'est-ce que j'entendt!
M MMB ttttrm.
La voit dn paTricidf.

St~HE V. ALCMÉON, THÉAJ~BM, LE GRAND PHÉTRE,


POLtMON.
tMattow.
Je riem de l'immoler i) n'est pta* je suis roi.
Dientt 1 dissipez i'horrenr qui s'empare de moi.
t
Mon b~M Tom reaget. Ton*, ce peuple, et mon père,
Hennogide eM tombé, même Ml pied* de ma mère;
n demMtMtht vie n s'eat hmnuié
Et mon «Mr <tne M* s'eat tMaré sans pitié.
Boxtf-BMt cette p~x que t*jmtiee donne'
Quoi ytt mm< le crime, et e'ett moi qui frMMnne:
Ah! pour lu teeMntt* qneh tont Tôt ehttnnent)).
St !<* MBOrt tertaem épreuTentce* tonrmemtt
MFiphyte, ttmom de ma jatte vengeance,
Tten* rttner Mec moi. Quoi ta fuis ma prétence? 1'
T~ ertim ton 6!* m ertiM ce bnn enMnghmte,
tteet horrible trtet que le ciel a dicté!
Y<<<x, eearet vers la reine, et e*imet te* alarmes
Mttt-M que net mains vont tttnyer t« larmes.
Mais non, jerem moi-même embrtMer ses tenom;
AHont, je Tent la To<t.
SCÈNE VI. ERtFHYLE, «Mt<'<Mt<w «t~txM*, ALCMÈON,
eM~a) tWETM. TH&tttmH, POLÉMON, mm
UKttttXmttiTM. ·
Ahque denxnde~-TonB?
tMX<0)f
Je mit mettre t « ptt<t le tfh[ de mon cernée
Ooi, je tem. Qtteto~et. qae Ttm-je?
iMttYLt.
Ton Mnrrtge
Ltt ondes enteh enan «mt MeomaB*.
Et je meaM par Mt tatiM emn~ je M<t<mre nB ah;
Leeieteetj'Mte.
AIoGIIb.
Ah dieM pMtteide eteet~Ne
Vem' mt mère! eNe memt.etj'e!t ttttit tbuptbh"
Non) je ne le toM ptt, dtem omett et mon bn~
t
BtB, mon M))t TOt ï<M.
(O~~W.M.)
~MMOM.
Mon <b, achevé pu.
Je pen* par m m<!n; ton «Bnr n'ett pu eomptice.
LM dteBt font *«n<t< pow bttet mon Mtpptiee.
Je nmtt* eoMtMt. tM)rod)e. tpt~ ttnt d'~Menuu*
M-e-tMt h deoMm-fMptMt dm* têt bnu.
(~<e«M~ ~/«« <tm Mftttjf <f~rMty&.)
tBdi<ne qM je Mtt dn m<at< m~ de mtre,
J'ote eneer te dteter ma ~ottnM~tmtM.
n &m wte etttm~ le N* d'Amphhm<h
t
Dott ttpemr ma Tte bMe de TOtHM.
Ot memtttt de MNeoe, et mtme iewtenteiM,
t
A Ait MM tttet nttthom, plit p0f)r ten père.
SenTiem-tet dtt Mmmdt ~<d tMnbhient mm «ptH*
Semtent-toi de ta mtM~~ mom
C'ta<ttMt.
t th.
mon cher <ik.

tMeMphre~t)mttQytMtB<M!
8~<t.JM~~4m5Tt-tmS..
Tt~fttMM~ttt.
~ttt eMnM<f Mt <MM! Tt<mt )t ~a<M iMt met,
J.MM~t~tt~~J~~Jtjj~~
Mt~a~J~tt~M~~
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~'–~t–~a~'
<<<~<j~
A<~

1'\1t I!
n.
NOTTCtSOttVoLTAJM.

V.
tBK

A Madame, duchesse douairière

VI. DimertationMricscbcBnn).
THÉÂTRE

frèresCramer.
AvttRTtsSEMENT de l'édition du théâtre de Voltaire, paMiée
en 1768, par les
chœurs.
d'Orléans.
CEnipE, tragédie en cinq actes avec des

Lettrée écrites en 1719, qni contiennentla critique de !'Œd)pe

VII. At'aaMciation de plusieurscritiquesqu'on faitesd'QMtpe

<Ed.p.
DtttMMnnités.
PfetiMiederéditiondenSO.
prose.
Det'opént.J..J..
De* tragédie* en

actes.
tragédie.
acte.
Prie.
FRAOMtNTS d'ARTÉMtRE,

JforMotne.
MARtAMNE, tragédie en cinq
a
Pa~Ot.

de Sophocle, de celui de Corneille, et de celui de l'auteur.


I. An sujet des calomnies dont on avait chanté l'auteur.
m. CrKiqnederŒM.tx.deSophode.
IV. Critique de t'(E<«pe de
CntiqnedanouvetŒdtpe. ComeiUe.
1

1
5

ie
U
X

5
5

19
21
29
30
32
33
M
3~
41
83
107

ÉBAT.
Variantesde la tragédie de 151
L'ÎNDtscRBT,comédie en un ICJ

actes.
A Madame la marquise de 169
1~ FtTE DB Bit
CIermont.
JBrMttu.
193
A S. A. S. Mademoiselle de 193
BtHjres, tragédie en cinq 207

BruttM.
DMComs sur ta tragédie, à milord Bolingbroke

i
207

actes.
218

CAp-VERT.
Variantes de la tragédie de
Les OMonntm~on M. du
ÉMPMt~~édie~cinq
260
267
305
Di~n~~fononcéa~t représentation d'Ertph~!e. 205
tragédt~d~Brtphj,!e.
tra~é<B~~Br'phj,!e.
tes dede lah
Vantantes
j ~KNMt t L~<fApLE DU PREMtEU VOLUME
313

C-f

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