Sunteți pe pagina 1din 7

  Communication financière et approche citoyenne 

RETOUR D’EXPERIENCE                                                                                                  

Coûts des services publics...   1
EURO
Vivons cachés ?   1

 
Franck Gillard, directeur du conseil de gestion de la ville d’Angers 
et d’Angers Loire Métropole

Sommaire

1. Un contexte politique tendu et un système administratif complexe


A - Un contexte politique tendu : après les bonnets rouges, les gilets jaunes
B - Le « millefeuille administratif français » : toujours illisible

2. Une certaine frilosité des communes en termes de communication sur


leurs coûts des services publics
A - Alors que les administrés se sentent très proches de leur Maire et plutôt en confiance ...
B - ... la communication des communes en matière de coûts reste « timide »

3. L’expérience d’Angers
A – Les objectifs de la démarche
B - Vers l’externe : en direction de tous les angevins
(Ville d’Angers et Angers Loire Métropole)

C - Vers l’interne : en direction des encadrants des trois structures publiques


(Ville + CCAS + ALM)

                                                            
1
 L'origine de cette expression provient de la morale de la fable de Jean‐Pierre Claris de Florian (1755‐1794) où un papillon périt entre les 
mains d'enfants après avoir volé devant eux : le Grillon. 
Page 1 sur 7 
 
  Communication financière et approche citoyenne 
RETOUR D’EXPERIENCE                                                                                                  

1. Un contexte politique tendu et un système administratif complexe ...


A. Après les bonnets rouges, les gilets jaunes
Un sondage réalisé par Ipsos pour « Le Monde » et la Fondation internationale de finances publiques
met en évidence une érosion du consentement à l’impôt2. À cinq ans de distance, deux enquêtes sur la
fiscalité ont été menées dans des contextes similaires.
La première, publiée par Le Monde en octobre 2013, s’inscrivait, déjà, dans un climat de « ras-le-bol
fiscal » provoqué par les hausses d’impôts des deux premiers budgets du quinquennat de François
Hollande et par une opposition très vive à la fiscalité écologique, menée par le mouvement des « bonnets
rouges » en Bretagne.
La seconde, en novembre 2018, intervient en plein mouvement des « gilets jaunes » contre la hausse des
prélèvements obligatoires en général et du prix de l’essence en particulier.
« En cinq ans, c’est peu dire que le rapport des Français à l’impôt ne s’est pas amélioré. Ainsi, il ne se
trouve plus qu’une courte majorité des personnes interrogées (54 %, en baisse de 3 points) pour juger
que le paiement de l’impôt est un « acte citoyen » au service de l’intérêt général. »
Le ministère de l’Économie et des Finances a pourtant mis en ligne dès mai 2018 un site permettant aux
contribuables de comprendre comment est réparti leurs impôts sur le revenu3. Mais il a surtout trouvé
toute son utilité dans le cadre du grand débat national permettant au gouvernement d’apporter quelques
éléments de réponses pédagogiques sur la façon dont sont utilisés les impôts des contribuables ainsi
qu’une première réponse aux « gilets jaunes (« qu’est ce vous faites du pognon ? »4).

B. Le « millefeuille administratif français » : toujours illisible


 

Dans le cadre du grand débat, ce thème a également été abordé par de nombreux élus locaux et repris 
par des médias comme par exemple LCI.5 « Si le sujet du "mille‐feuille" est ancien,  la complexité de 
l'organisation  des  territoires  et  des  compétences  s'est  aggravée  avec  le  renforcement  des 
intercommunalités et l'évolution du périmètre des régions au cours des dernières années. »  

« La  France comptait, au  1er mars 2019, 34 968  communes, un  chiffre en diminution  en  raison des 


regroupements  récents  de  collectivités.  Le  pays  compte  en  outre  8  661  établissements  publics  de 
coopération intercommunale (EPCI) pour un total de 11 576 intercommunalités, 104 départements ou 
"collectivités  à  compétence  départementales",  ainsi  que  13  régions.  Entre  les  différents  types  de 
collectivités, il existe de nombreuses compétences croisées, notamment sur le logement, l'urbanisme 
ou  encore  les  établissements  scolaires.  La  simplification  ou  la  fusion  de  collectivités  et  de  leurs 
administrations est un sujet récurrent, notamment pour dégager des économies de fonctionnement, 
clarifier l'organisation territoriale et rendre les services plus lisibles pour les administrés. » 

« Parmi les propositions des internautes consultés pour réformer l'administration figure celle visant à 
"clarifier les compétences des collectivités et éviter les compétences croisées" (86% de votes positifs) et 
la "diminution du mille‐feuille administratif et de ses doublons" (85% de votes positifs). » 

   

                                                            
2 Le Monde ‐ Gérard Courtois ‐ 22 novembre 2018 
3 https://www.aquoiserventmesimpots.gouv.fr/ 
4 https://www.youtube.com/watch?v=kHWI_Ghp‐Wk : « Qu'est‐ce que vous faites du pognon ?» Le coup de gueule d'une 

grand‐mère devenu viral ; Jacline Mouraud ‐ octobre 2018 
5 LCI, son partenaire Make.org ainsi que trois autres médias (le Huffpost, France Bleu et Nice‐Matin) : 146 000 participants 

depuis le 16 janvier 2019 et 735 000 votes. Parmi les dix propositions phares, l'idée de simplifier l'organisation des 
territoires. https://www.lci.fr/politique/grand‐debat‐national‐ce‐que‐les‐francais‐veulent‐simplifier‐le‐mille‐feuille‐
administratif‐6‐10‐2116471.html ‐ 24 avril 2019 
Page 2 sur 7 
 
  Communication financière et approche citoyenne 
RETOUR D’EXPERIENCE                                                                                                  

2. Une certaine frilosité des communes en termes de communication sur


leurs coûts des services publics
« Pour vivre heureux, vivons cachés » ... Force est de constater, à la lecture de ce point 1., que cette
posture devrait être amenée à changer : en particulier pour les collectivités en proximité du citoyen
comme les communes.

A. Alors que les administrés se sentent très proches de leur Maire et plutôt en confiance ...
À quelques mois des élections municipales, les Français sont toujours très attachés au statut du maire.
Selon une enquête Opinion Way pour l’Union nationale des centres communaux d’action sociale
(UNCCAS)6, 68 % des Français considèrent que leur maire est l’élu qui comprend le mieux leurs
préoccupations, loin devant les conseillers régionaux (7 %) et les conseillers départementaux (6 %).
La mairie est certainement l’administration la mieux connue parce qu’elle est la plus proche des
citoyens. Elle a une fonction de service public, mais elle est aussi à l’écoute des administrés pour tous
les problèmes quotidiens de la vie courante. Ses compétences touchent à de très nombreux domaines,
en général tout ce qui fait vivre ensemble les habitants de la commune.

B. ... la communication des communes en matière de coûts reste « timide »


 

Pourtant, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 prévoit que « tous les 
citoyens  ont  le  droit  de  constater,  par  eux‐mêmes  ou  par  leurs  représentants,  la  nécessité  de  la 
contribution  publique,  de  la  consentir  librement,  d’en  suivre  l’emploi  et  d’en  déterminer  la  quotité, 
l’assiette, le recouvrement et la durée » (article 14) et que « la société a le droit de demander compte 
à tout agent public de son administration » (article 15). Les interlocuteurs publics, État et collectivités 
ont donc l’obligation de produire et rendre accessibles des documents d’information budgétaire qui 
justifient l’usage des deniers publics. 

Alors que pour les prestations de services publics délégués au privé, les rapports détaillant les activités 
réalisées (dont le coût et le prix) sont obligatoirement présentés devant l’Assemblée ou le Conseil, et 
préalablement  devant  la  Commission  Consultative  de  Service  Public  Local  (CCSPL),  en  matière  de 
prestations  réalisées  en  régie  par  la  collectivité,  il  existe  des  freins  à  la  publication  des  coûts  des 
services publics concernés. 

 
a. Une anticipation d’une appréciation négative du citoyen
« Nous pensons que nous savons ce que les autres pensent »7... 

Bien qu’aucun élément factuel et rationnel n’existe permettant de confirmer cette thèse, celle‐ci est 
encore fortement ancrée dans certaines administrations. Il est vrai que le courrier des lecteurs de la 
presse locale, qui ne traite, en grande majorité, que des sujets critiques envers la collectivité, laissent 
penser que cette approche est partagée par le plus grand nombre. 

Malheureusement, chacun s’autorise à supputer la réaction négative du citoyen qui nous pousse alors 
à limiter toute initiative en matière de transparence. Réaction auto centrée du type : « je ne souhaite 
pas  que  mes  impôts  servent  à  financer  des  services  publics  dont  je  ne  bénéficie  pas :  exemple  la 
piscine... ». La citoyenneté et solidarité sont pourtant intimement liés... 

                                                            
6 https://www.publicsenat.fr/article/politique/sondage‐68‐des‐francais‐considerent‐que‐leur‐maire‐est‐l‐elu‐qui‐

comprend‐le‐mieux ‐ le 12 et 13 juin 2019, sondage sur un échantillon de 1 008 personnes représentatif de la population 
française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas, critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de 
catégorie d’agglomération et de région de résidence. Pour 1 000 personnes, la marge d’erreur entre 1,5 et 3 pts.  
7
 Codex des Biais Cognitifs, algorithme de Jon Manoogian III 
Page 3 sur 7 
 
  Communication financière et approche citoyenne 
RETOUR D’EXPERIENCE                                                                                                  

b. Une exposition « grand public » par la Cour des Comptes et les Chambres
Régionales des Comptes
 

Les Chambres Régionales des Comptes, dont la mission est de mettre en exergue les problématiques 
de gestion des collectivités, réalisent des rapports publics afin de pouvoir faire évoluer dans le bon 
sens les pratiques des élus et gestionnaires des collectivités. 

Les éléments des rapports les plus sensibles sont retranscrits dans le rapport annuel de la Cour des 
comptes avec le même objectif. L’exposition médiatique est forte et récurrente tous les ans à la même 
époque  (septembre‐octobre).  Les  médias  ont  tendance  à  ne  faire  ressortir  que  les  sujets  les  plus 
spectaculaires et donc « à charges » aux dépens des collectivités « fautives ». 

Il  serait  sans  doute  intéressant  que  les  organismes  de  contrôle  de  l’utilisation  des  deniers  publics, 
puissent également mettre en exergue les bonnes pratiques de certaines collectivités, à titre de valeurs 
d’exemple, en vue de favoriser les expériences innovantes, allant ainsi dans le sens de la transparence 
et du développement de l’esprit de citoyenneté qui nous intéresse ici. 

 
c. Une absence de référentiel national des coûts de service publics
Dans son rapport de 2018, la Cour des Comptes avait recommandé à l’Etat, en lien avec les collectivités 
concernées, d’élaborer un référentiel de coût, sur les compétences scolaires et périscolaires, « afin de 
guider le pilotage de la dépense ». Cette recommandation8 peut s’inscrire dans un cadre plus large 
comme l’indique, en réponse à cette observation, le président de l’Assemblée des communautés de 
France (ADCF) : «Cette démarche pourrait par ailleurs être généralisée à plusieurs politiques publiques, et 
permettrait d’identifier des marges de manœuvre dans la gestion publique »9. 

L’Observatoire des Finances et de la Gestion publique Locales (OFGL) s’est vu confier la mission de 
travailler  sur  ce  sujet,  en  réponse  « à  une  demande  des  représentants  des  collectivités  locales  et 
administrations  centrales  de  fournir  des  éléments  dans  un  premier  temps  sur  la  politique  de 
l’éducation dans les collectivités ».  

Durant l’été 2019, une enquête a été élaborée par l’OFGL avec le soutien des membres de son comité 
scientifique  et  technique  (associations  d'élus,  d'agents  territoriaux,  administrations  centrales  et 
institutions publiques), dans un premier temps en test auprès d’une quinzaine de collectivités. 

L’exercice est en effet délicat car peu de collectivités dispose d’outils de type comptabilité analytique 
en vue de calculer de manière fiable ces différents coûts et leurs composantes. Dispositif qui doit de 
plus être pérenne en s’appuyant sur une culture de gestion bien ancrée et soutenue par les dirigeants 
administratifs et politiques, ainsi qu’un conseil de gestion qui s’inscrit également dans la durée sur le 
plan des ressources allouées. 

Encore  plus  délicat  est  de  pouvoir  partager  la  même  méthode  au  niveau  national,  intégrant  les 
spécificités  de  chacune  des  collectivités  concernées,  que  ce  soit  en  termes  de  taille/volume  ou  de 
modalités de gestion (gestion publique/ gestion déléguée, ...). 

Ces différents points, ainsi que la peur d’être comparée avec d’autres collectivités, explique sans doute 
que cette initiative de mise en place de référentiel des coûts puisse sembler si tardive alors que le 
besoin ne vient pas d’émerger.  

Au‐delà de ces freins cognitifs, il n’en reste pas moins qu’il convient de rendre compte aux citoyens de 
l’usage de leurs impôts sous peine d’accentuer la défiance existante envers les acteurs politiques (voir 
point 1). 

                                                            
8
 Rapport de la Cour des Compte 2018, recommandation n°7 page 227 
9 Page 332 même apport 

Page 4 sur 7 
 
  Communication financière et approche citoyenne 
RETOUR D’EXPERIENCE                                                                                                  

3. L’expérience d’Angers
Disposant depuis plus de trente ans d’une comptabilité analytique particulièrement développée sur 
les politiques publiques en proximité des angevins, avec notamment la culture, les sports/loisirs ou 
l’Education  Enfance  pour  ne  parler  que  de  la  ville  d’Angers,  cet  outil  trouve  tout  son  sens  dans  la 
production de données et son exploitation, à commencer par la communication financière en direction 
des angevins. 

Pour 2019, parmi les axes forts annoncés par le Maire‐Président M. BECHU, la citoyenneté tenait une 
bonne place 10 (journée citoyenne, conseils de quartier/conseils citoyens, réserve citoyenne, comptoir 
citoyen,  budget  participatif,  ...).  Ce  fut  donc  l’occasion  de  mettre  en  place  une  sensibilisation  des 
citoyens aux coûts des services publics, dans le cadre d’une approche simple et pédagogique. 

Angers n’est pas la première à intervenir sur ce sujet, Rennes par exemple11 ou la commune nouvelle 
d’Annecy12  ont  réalisées  récemment  des  productions  efficaces  dans  cadre,  mais  l’originalité  de  sa 
démarche  se  situe  sur  l’approche  globale  de  la  communication  envisagée  en  intervenant  sur  deux 
cibles : en interne au niveau de l’encadrement des services et en externe en direction de la population 
angevine. 

A. Les objectifs de la démarche


 Sensibiliser  les  angevins  au  coût  des  services  publics  de  la  ville  d’Angers  et  d’Angers  Loire 
Métropole (ALM), en s'inscrivant  dans  l’« année de  la citoyenneté » annoncée par le  Maire 
Président lors des vœux de début d'année 
 Développer ainsi l'esprit de citoyenneté des angevins / respect du bien public 
 Valoriser les activités et les services qui produisent ces prestations 
 Valoriser la compétence de gestion d'Angers à travers les outils de la Ville et d'ALM en matière 
d'analyse de coût (comptabilité analytique sur la Ville et ALM) 
 

B. Vers l’externe : en direction des angevins


(Ville d’Angers et Angers Loire métropole)

Le Concept 

 S’appuyer sur des services publics du quotidien 
permettant au lecteur de « se mettre à la place de » 

La cible 
 Ville d’Angers : 150 000 habitants 
 Angers Loire Métropole (dont Angers) : 300 000 habitants 

Les supports 
 Le  magazine  mensuel  du  « Vivre  à  Angers »,  n°  de  mai 
2019 
 Internet  et  l’application  sur  le  téléphone  mobile : 
publication mai 2019 

                                                            
10
  En référence au site internet Ville d’Angers 
http://www.angers.fr/l‐action‐municipale/citoyennete/index.html 
11
 Budget primitif 2018 ville de Rennes 
 https://dataviz.rennesmetropole.fr/budget/budget‐ville‐rennes‐2018/l‐action‐de‐la‐ville‐au‐quotidien/ 
12
 La Commune nouvelle d’Annecy a été récompensée pour sa démarche de communication auprès des usagers sur 
l’harmonisation tarifaire appliquée aux services des 6 communes membres de la commune nouvelle : prix communication 
financière AFIGESE 2018. 
Page 5 sur 7 
 
  Communication financière et approche citoyenne 
RETOUR D’EXPERIENCE                                                                                                  

La réalisation 

 
 

   

Page 6 sur 7 
 
  Communication financière et approche citoyenne 
RETOUR D’EXPERIENCE                                                                                                  

C. Vers l’interne : en direction des agents des trois structures publiques


(Ville + CCAS + ALM)
 

Le Concept 
 Des  éléments  de  coûts  plus  détaillés  que  le  « Vivre  à  Angers »  (notamment  par  type 
d’équipement, les principales manifestations...) portant sur les politiques les plus importantes 
de la ville d’Angers en volume financier  
o Education Enfance 
o Culture patrimoine 
o Sports et Loisirs 

La cible 
 Les encadrants de la ville d’Angers et Angers Loire métropole 
 Potentiellement à terme, 5 000 agents. 

Les supports 
 Trois livrets de 8 pages décrivant les principaux éléments de la politique traitée, en valeur et 
en activité 
 

Page 7 sur 7 
 

S-ar putea să vă placă și